arkeuzie M October 1934 # El G L é E k EE mens = MEDECIN SENOIS, SLR LE SU SIEX LI VERSEIS de Pedacius Diofcoride Ana- zarbcen de la matiere Medicinale:; 5 Traduirs de Latin en François par M. Antoine du Pinet ,& de nouueau accreus d'vn bon nombrede figures,& reueus & augmentez en plus de mille lieux fur la derniere edi- uon del’Aurheur. eAueë plafienrs tables fore amiples les unes medicinales : les autres des mors © matieres traitees efdsrs Commentai- res. Le rour an proxffir commodité des amateurs de ds M sdiçins: Xe TA 04%% 2404 ee C L Y O N, AADUE S CVIADIE SMIC ANN RP AR LA UMVRE EVE DE FEV GABRIEL COTIER. LS AV LECTEUR Ln'eftbefoing de long difcours, Ami Lecteur, pourmonftrer l'vti. \ lité & prouffit qui peut reüfsir de la leéture de ces Commentaires: Saflez , fans autre allechement »noftre condition nous yconuie , ou- re le merucilleux contentement qu’en peut receuoir toute perfon- ne quiy mettralenez. De moy, s'il eftoic queftion d'en ordonner, | & d’en dire mon aduis ie les metrrois du rang desliures ,qui nous RS TE : F s . # a . CL ÈS doiuenteftre en finguliere recommendation, mefmes fans qui il{eroit for difficile de paruenir à l'entiere cognoiffance des fimples : tanrbien & fongneufement M. P. / . FA 7: . André Marthiole sefteftudié en ceft œuure à nous y faciliter le chemin. Quoy con- fideré M. Antoine du Pinet ÉTE éûy ÊTE yaeiray Endeïc ävp, fe micil y ans à nous les rendre en noftre langue Françoife, En quoy s’ila bien fait ,ou non, la difficulté de la maticre,enfemblela nouueauté,en porteront fufffant tefmoigna- ge:ioint l'examen de beaucoup de gensdo@es >aufquels fa verfion n’a defpleu. Ce n'efttoutesfois pour le fouftenir en ce qu’il pourroitauoir failli:mais pour me plain- dre de ceux qui s’addreflenc à l'ombre d’vn mort, & les prier que confiderant ceà quoy nous fommes tous fuiets, ils apprennent à parler plus fobrement, & n'agacer celuy quin’a moyen de fedeffendre. on& D 'YAGT ar teylac judvlo, Auay voter de ad &ry xéyss. Durelte quiprendra gardeàla louange quel Autheurnous donne en l'Epiftre dedicacoire de fes Commentaires Icaliens,enfemble aux pourtraics dont fes Exem- plaires fetrouucront diuerfifiez »iugera ie m'afleure auec nous qu'iln’ya de noftre faute,ains q le tout procede d’ailleurs. Et neantmoins fuyuaät {a premiereintention, &t fans prendre picdice quipourroiceftre ditcontre, prefts & apparcillezà luycom plaire,& le fuyureenticremétcômebon Precepteur,nous nous fommeseftudiez en celte impreffion à remettre ce qui feroit par cy deuantefchappé, & demeuré côme imparfait, adiouftant mefme vne bonne partie des diuerfesleçons:finon auecla per- fection qu’on Pourroit requerir, àtoutle moins auec telle diligence &trauail, que ie ne fache perfonne de fain i:-gement, qui n’y trouue de quoy fe contenter. Et d'autant qu'’és dernieres impreflons, l’Autheur s’eft en beaucoup d'endroitsretra- &é,&a changé ,innoué & remis plufieursexcellens paflages ,mefmes adioufté vn bon nombrede figures, tant cftrangeres &rares »qu'autres qu'iln’auoit encor fait tailler : chofe affez difficile ,entel amas de matieres, Pour rapporterletoutenfem- ble, & n'oublicren vnlieuce qui pourroit auoir eftédit ailleurs :nouste fupplions qu'eu cfpard telle difficulté,tu nous y fauorifes,& excules ce que legerement nous pourrions auoir omis. Ce queie m’afleure ru feras d'autant plus librement,que co- gnoïftras le granddefir qu'auonseu det’yfatisfaire. A Dieu. a quelques douze Fc) AUX SI MPLISTES. Fils de Chiron, “Voicy pleine matiere_, Ceffez d'aller autres jardins querir: Ët me courez dedans ceste quarriere, Le ray moyen pour bien feauoir querir. V'enez baïfer cil qu vous veut cherir, lettans au Loing l'ingrate barbarie. cy verrez fans nulle flatterie_> Tout ce qui peut les hommes Jecourir. d . nent mg - De TS + ee émane JAN AINER BOT iE CT OR 1 = E tibimirumfit, Leétor fludiofifsime, fhuius Indi- DÉlET dis ordo ditionum alphabeticusaliquantum pertur- batus,acpræpofterus quandoque videatur. Etenini Auctori torftan libuit eas dictiones, quarum prinæ literæ diphthongi funt, diponere, non quidem ta tione literæ,quæ prior eftin diphthongo,vr par erat, ration Eius, QU in €O mapÿis refonat, præcipucque profertur . yptis. que per Ae diphthongum {cribieur , ubi fit exemplo . Ea ueroninirera À, fedinE collocata cft,quodperE ,nonper À à ratur. lnuenies præterea nonnulla vocabula, quæ idem Auétor or upte uxta antiquam CacO graphiam{cribebantur , ita quoque ræfenti opere interdum perperam {cribi, ac collocari voluit : ve- Efaias pro faias, Hierufalem pro lerufalem, Hieremias pro lere- 5, Eua pro Heua, Ordeum pe Hordeum, &id genusalia. Quæ nobis ad propria loca tran{latanon funt, nec emendata , nc Au- ripfe mutaretur ; Cum tibinhilhocrefcrat, non debet etiam elle lettum ;, modo fit opus quoad remipfam , quod præcipuë {pectare jes, perfeétum , copiofum, atque locisauétum plufquam fexcen- |. Vale. # AE RAR INVINCIBLE EMPEREVR " DES ROMAINS, MAXIMILIAN M DEVXIESMEE, &c. LAFAUTIR E SÉXCEL DEN ET SERE- NSPSS LIRE SNE D E CTIE FRS: DV SAINCT EMPIRE ROMAIN, Ge. AVX PRINCES FERDINAND ÉMRNC EAN SR APRTC EI ID IVAGRS D'AVS /T RICH EE; &C: ÉD eA INDES CILES AV L'RAES PRINCES D'ALLEMAGNE, SES TRESSOP- FERAINS SEIGNEWRS, gr I N OVEL degré grandeur €S anthorité, In- A unable E M P ER EV R,65 vous magnani- mes Seigneurs ; €Ÿ pareillement, en quel titre d'honneur toutes les nations de la terre , qui ont, obferué €5 tiennent encor quelque forme de police, & ont de tous temps tenu la Medicine > , non [eu- rt lement vne bonne partie des e Anciens ; qui me[- ines en attribuent, l'origine an ciel ,en feront foy , mais auf beaucoup d'autres , qui de fiecle en fiecle , € d'aage en aage par tous moyens ce font efforcez. felon leur efbrit €S indu$trie,a profiter € anancer Le bien public. Et qu'ainfifoit ,nous lifons en l'histoire Naturelle de Pline , qu'entre les origine de Anciens les plus fameux estiment la Medicine , Jpecialement celle Bas partie qui concerne les Simples , prendre [a fource dé Chiron le Centaure, fils de Saturne €S de Phillyra:les autres; d'Apollon:€5 les autres, d'AEf° culape fon fils : concluans en leur csbrit.cfhre timpoffible , qu'unetelle 9 f magnifique feiéce ES aornee de tant de vertus € myfleres puiffe d'ailleurs que par dinine renclation prendre [on commencement : es qu'il n'efflicite aufens € intelligence burmaine d'acquerir ES féauoif les natures , vertus Eÿ propriete? des Simpbles, fi premierement il eff donnéd enbaut. Voyla ponrquoy difoit Pline >, que qui croit telles chofes proceder de l'homme.cft vrayemert par trop ingrat,recognoiflant malla grande puiffance de Dieu. & 2 Ceper ESP CS EURE. Cependant il y a de graues € fignalez, Autheurs , qui fans s'amufer aux fiéFions € innentions que l'on trouue fabuleufemèr controunces és efcrits des Poëtes touchant les Premiers inuenteurs de la Medicine tiennét pour affeuré,auecbons 5 affeurez, te[inoignages € rai[ons peremptoires , que Dieu, ce grand C reateur,qui a tout basti €5 forméin$bira 4 Adam no- ffre premier pere lors qu'il le forma de terre en ame vinante,telle cognoif- fance,luy donnant oprit de cognoiSfre €5 [£anoir toutes les vertus €5 pro- prictez, des arbres, herbes , €5 de tout ceen general que la terre produit. és sing AAAÎs que ces vertus €Ÿ proprictez, Jécrettes, infufès non [ènlement. és dehomne Doybes €9 arbres, mais mefmes à tout ce qui fe nourrit au | féin de la terre, Jéyent dédiees à l ‘vfage del homme,nous en auons [ufhfant te[noignage Ecckfati- Par la fainte eftriture. Et de fait ce diuin phélofophe ; Lefus fils de Syrach, ER Le que Lieu a creé les medicines de la terre,€5 que l'homme prudent ne les defdaigne pornt.loint que on voit aflex par le dire de M oyfe que Dieu donna à Adam la cognoi]fance de toutes chofès. Car éflargifant à nos pre- Gen char yzers Peres la feigneurie [ur les poifcons de la mer, € fur les o!feaux du ciel,€S fr tous animaux quife bougent, [ur la terre:illeur dif; Uorcy ze vous ay donné toute herbe portant; [émence qui et fur la terre» , €5 rout arbre qui a en [0y fruict d'arbre portant, fêmence : afin qu'ils vous foient pour viande. Mefines aufia tons animaux de laterre, 65 à tous oyfeaux du ciel,€9 à toute chofe mouuante [ur la ferre,qui a en [oy ame > viuante: day donné toute verdure d'herbe pour manger. Parce que deffus( di-1e) nous pounons faire telle conclufion,que puis aw'il a pleu à Dieu d'enrichir l'homme de rat de dons €5 graces. il n'a auf$i mis en oubli de luy ouurir par diuine 2n$biration leurs vertus € proprietez.. Et vrayement je ne [ache celuy qui ayant receu quelque don precieux,en fit estime fian preallable il n'estoit aduertt du bien €5 profit qu'il luy en pourroit a duenir. Or com- me a1nf?[oit que les œuures de Dien {oient du tout en tout parfaittes [ans quil y ait vn [eul point, à redire,ily awroit de l'opiniaStreté d'en iuger autrement : mefines eu efgard a la pronidence > de Dieu,par laquell e preuoyant les maux €9 Inconeniens auf quels le genre humain feroit [ubier: 1lest a prefumer qu'il n'a oublié( ‘félon [a bonté paternelle )de leur declarer les vertus 5 propriete? 2nfi[ès és plantes , pour leur vfage, feulement Procreces:afin que par tels moyens €Ÿ remedes ayans deguoy s'y oppofer, ils ne, tombaflent en defésporr Je voyans afiligés: car aufsi [uppor tons nous plus allaigrement vne > maladie , quand nous voyons le re- mede prefent. Apres e Adam noftre., Premier pere ils eftiment cesle cognotffance » eSlre ; efcheue par heritage , a[a posterité , qui d'aage en aage_ , [élon ge l ‘esbrit de l'homme ; va toufiours en aigui[ant, l'ont fi bien cultinee, , €5 auec telle ; d iligence > €Ÿ curiofité recerché fes EPA ST R E. fes fondeimens , que la reduifans en faculté , ils luy ont acquis grand bon- eur €S louange.Ce que depuis vne infinité de philofophes ayans recen , €ÿ y voyans de l'honneur ES du profit,allechez, de [2 magnificence_ €5 dou- ceur ,fe font entierement, addonnez, arecercher €S cognoi$fre ce qui y ponrroit appartenir, es fhecial cent celle partie qui concerne la faculté des Simples. Or n'ont ils [eulement mis leur eSlude_> a remarquer les herbes, qui fe deleétent à la cul, ture, € pareillement celles d'ont on fe coufhsinie. rement en viande : mais auffi recerchans tous les lieux iraccefSibles €S deferts, [ans omettre endroit ni coing de la terre exempt de leur vifite, ont curieu[ehsemt tafché de [çaucir la proprieté de chafcune racine, , à quelvfage on pourroit accommoder les fucilles des herbes : mefines ont approprié au bien € vrilité de l'horsme > plufieurs plantes inufitees aux beStes. ef la diligence» defquels de combien sous fomimes redeuables il croit fort difficile d'en ordonner : attendus leur merite €ÿ bencficence , la- auelle L'estime ne pontor receuoir [alaire ni recoimpen(e condirre. Cepen- sa dant Orphee_; le premier eatre les Grecs ([élon qu'on ce peut foussensr) amont traité fort diligemiment des berbes:auquel ont fuccedé en ce fait Mufre s,vs €ÿ Hcfiode, lefquels (ainfique tefincignent les Anciens ) #ttribuoyent. aux Egyptiens le total de ce qu'ils enont laiffé par eftrit. Apres ceux cs ce grand philofophe Pythagoras ; a mis en lumiere force liures touchant la faculré des Sémples ,[6 difant tenir ce qu'il, 2 awort appris d'Apollon €9 d'Acftulape. Democrite auffi, apres auoir voyagé tout le royausrie de Per fe Arabie, Ethiopie, €5 VE. Gypte, s'efladdonne a efcrire des plantes. En guoy l'ont enfayui plufieurs autres braues &5 excellés Antheurs, appaftez de La nobl effe ES smeruerlleu[e douceur de ceffe matiere: an nombre defquels nous mettrons Hippocrate,Crateuss, Arifiote,T heophrafle Diocles Cart fins, Parmphile, Mantias,Herophile Dioftoride,Galië, Pline,€9 vne in- jrnité d'antres,que d'omers pour cffudier a brieneté : le[quels poullez d'une bone ajfeéio d'aider & [oulager le fiecle aduenir,€5 de quelque defir d'im- mortalité, [ans épargner ni corps ni biens, [e font haz:ardez en pais inco- grus, difficiles, € inbabitables pour atoir la vraye € entiere cognoiflance des Simples. Au refie que coffe cognoiffance des plantes €9 la curiofité d'en istcess. trouner de nouvelles apporte los d'immortalité outre l'utilité 5 plagfir que ox ac yprendlhomise , non [éulement vne bonne partie des anciens Philofo- fee ds phes , qui fe [ont monftre, grands harpailleurs des fecrets de Nature ;, 4 N l'ont cognis, maïs encores beaucoup de grands € puifans Roës. Er de fait ayens en admiration le renom de ceux qui s'éfloyent, rendus im- mortels par le moyen de cefte faculté, €5 d'autre coté confiderans la fPlen- deur € merucilleufe excellence qui en reuf$it : ils ont employé tel foing ES cflude , tant à le bien cognoifire , qu'amplifier , qu'il s'en cf? trouue CRE d'entre 0 ER E SPORE. d'entre eux quelques vns quimelmes ont composé liures de l'hiffoire é$ faculté des plantes : d'autres , aui [è [ont addonnez, à faire antidotes € Preféruatifs : non tant eu cfRard al vfage € maintien de leur fanté pro- pre ,qu'au bien €5 prouffit d'un chafcun. D'autres V4, lofquels non contens du bruit € gloire qu'ils s'éfoyent, acquis par leur confeil €5 fait d'armes , [e perfuadans neantmoins quils en feroyent, rendus de beancoup plus celebres , s'ils employoyent; quelque temps à ceste tant ex- cellente faculté e5 [ience , à grands confits €5 dejpens [e font fait apporter de loingtains païs de plantes rares , 5 de fort grande vertu : feulement., pour auotr l'honeur €5 moyen d'en publier la vraye €S entiere defcription. Anffr esloyent ils afeurez ; qu'eslans Parnenus à quelque [rauoir, pour bounoir mettre en auant quelque chofe de gentil touchant, ce$fe faculté, leur renom demeureroit immortel: car les plantes [è renouuellent tous les ans , € par ainfitoufiours elles rameinent Le fouuenir de ceux qui les ont trounees € déftrites. Et qu'ainfine foit, l'herbe ; nommee Gentienne », de Gentius roy d'Illyrie > qui premier latrouus , magnifiera € publiera à toute eternité la renommee > d zceluy. En cas pareil la lyfmachie ne lairra enfeuelir le renom de L yfimachus, roy de Macedoine, pour en auotr este le Pline liu. 2 rE#Lr inventeur, ainfi que te[inoigne Pline. fl y a vrayement long temps LE que la memoire de ce grandes puiffant roy de Ponte Mithridates , feroit morte ,n'estoit le [cordium , 4 qui pour l'auoir tronué , il 4 lai é[on nom. L'herbe clymenum, l'euphorbe, le relephium.l'echium €5 l'orchanet te n'im- mortalix eront ils à iamais le ro) Clymenus les roys de Mauritanie luba, €5 de Myfie_ Telephus , € _Alcibiades C. apitaine des Atheniens ? D'ou s'eflacquis figrande renommee le Roy des Arabes Euax , finon pour auoir dedié a Neron l Empereur plufieurs liures qu'il anoit composé de la fa- culté des fimples medicamens ? Qui a fait proclamer le renom du roy de Pergame Arial, finon le [oing, diligence, €5 grandifime peine qu'il a pri- fe arechercher de vrayes € legitimes plantes, pour rendre les antidotes €5 preféruatifs qu'il preparoit contre les boyfons ES venins , de plus grande ; vertu € efficace ? Te r'oublieray les roys de Cappadoce Archelae , de Nu- midie Naf, inifla,d'Argos Agamemnon:la memoire d, e[quels, pour auoir esté grands € fludienx fimplistes,ne mourra tant que le monde fèra mon- de. Ÿe laife la Philometer ,€5 Hieron,€5 quelques autres , afin de r'eStre fafcheux, lefquels pour auoir employé leur eSfude à ceste faculté, demeu- Ceuxene2YÉ) efernifez, €9 en grand honneur à la Posterité. Or par fucceffion de les Romains qui Le fonc #6777ps ce$Fe diuine faculté s'eff laifé efcouler aux Romains : entre lefauels addonnez à Î la Medecine. € #741/fre de toutes bonnes fciences Marc Caton, le Premier ES longtemps feulla maniee,n'oubliät mefmes ce qui pouuoit concerner les bœufs, 5 au- tres animaux de [truice_. Apres lequel C. UValgins homme de bon [Eauoir, eÿ fort Œ EPAISTRE. €ÿ fort renommé, applique [on esprit a compofer liures de la matiere me- dicinale ,mefines quil dedia à Angusle C {ar ; le[quels neantmoins il ne paracheua. Ura) ef? qu'anparanant l'affranchi de Pompee le grand, Pompee > Lense, auoit efcrit plujiens liures des fimples, mais aucc l'ai- de €5 moyen des despouilles du roy Mithridates.Car comme ce Roy eftoit, entre les autres gaillardi[es d'esprit, grandement affeitionné à La faculté medicinale employant tons [ès fubiets (dont il auoit grand nombre pour eStre grandterrien) à diligemment rechercher toutes les chofès exquifès €9 rares, qui feroyent neceffaires pour la copofition des antidotes qu'il far- foit: il gardoit parmi fon thre[or un coffrer plein de linres ES Commentat- res ,non feulement concérnans La matiere > medicinale > , mais aufft tou- chant quelques fécrets,que luy mofrie auoit obfernez. Et depuis Pompe, apres l'auoir vaincu & deffait ,s'estant referué [on threfor,enfemble_ le coffret fafdit pour butin, commanda à Lense,qui eSloit do“ifime Gram- marien, de traduire en Latintons lefdits liures ES commentaires : ahAñ- ant par le moyen defi belle victoire, non feulement le renom de la‘Repu- blique Romaine, mats auf profitant a la conferuation €ÿ fanté de la vie des hommes. Long temps apres a fuccedé Pline qui a eforit l'hioire_> jouet naturelle traitant de fuite er plafieurs liures des plantes € herbes : au- quel vrayement nous /ommes grandement tenus ,par ce que n'estoit la di- ligence doft il a vsé ,tranfcriuant en fes liures les efcrits de ceux aus l'ont precedé nous [erions pour la plus part fraitrez, de leur estude €5 labeur, que l'iniure du temps 4 confumé. Er qui n'admirera la [rence ES folli- va diligence d'Antoine citude pre[que inestimable d'Antoine Caÿtor,qui à vecu quelques annees Cor ca la au parauant ? Bien puis-ie dire que l'eftude €S merucilleufe peine qu'ila Simples. employee a la culture de [on petit jardin ,mefimes pour.) voir verdoyer de belles ES rariffimes plantes, luy ont acquis én fon terps grande authorité €S credit:€5 principallemet de ce que ia palfé cent ans il n'auoit [enti en [a vie aucune forte de mal , € que paruenuen fiextreme vieille[e ,ilne s'estoit apperceu.ni en memoire fi en vigueur d'aucun deffaut:fi qu'on ne troune- ra choft dequoy plus fe doine efinerueiller Nature. Q nant aux poëtes La ves poètes tins ,nOUS trouuons que Urrgile> , Ouide € Emile Macer ont dit chofes UE touchant ce$te matiere qui leur donneront un los immortel. 2Lais que di- L rons nous des femmes ? Ne li{ons nons ES és poètes €S és historiens, qu'il axes en ia Jacu plufieurs vertueufes femmes qui pour s'acquerir quelque titre d'ip- "Een mortalité, ont appliqué leur esbrit à fauoir la proprieté des herbes. Et de? faitiene fache que Virgile, Ouide » ,niles autres ayent eu autre 1nfen- tion en feignant Circe fille du Soleil , par lequel font procreées toutes les plantes, qu'a ce qu'elle s'estoit entierement addonnee > à cefie faculté : car auffi par le moyen de relle congnoif[ance, €ÿ plufieurs accidens incurables æ 4 qéelle EP ASTICÉ € quelle cuerifloit, fe rendoit elle ditiine pluStof? Gh'huimaise,. Non 3101n1S experte [e tronsera auoir eSfé MA. cdee_ > en ceffe faculté : stiends que par La cognoiflsnce qu'elle a en desherbes outre beancoup de cures admirables faîtes de for Leps par [on n0Yer.., elle a retardé La vierlleffe  blufieurs. / € Gé a donné matiere platfante aux boëtes de dire , qu'elle anoit fait ra- vou, Et jettpiir (Or bestpere AEfon, qui ta cffoit en | Azge decrepité. * L'helensium , enr celebrera à iamais Le renom d Helene, à lagwelle on eSTime auoiresté La “mamie breiniere inuentrice de cest berbe ;: comme auffi Xl artemifia celuy dela royne de Carie feinme du roy DT aufole, Artemifia, combien que d'ailleurs cle far AfeZrenommee. D auartag €, Ce qe nous voyons les beftes jr- raï{onnables S'eftre addonnees arecercher la Vertu € Proprieté de plu- ficurs pl antes pour le bien €5 Comimoaité que Par un inilinét ture elles Ont apperceu ex reufir, deuroit Jef amiment. tnuiter va chaftun à ers- tu Orafler 5 careffer ceSfe tant belle {étence. Er Trayement, je n'eflime point gné aveu 2 Proprieté du difam tirer bors les Froncons des fle{èbes €5 dards qui féroyent demreirez ai Corps ; atsoir efFé Conçue d'autre Part , que parle ROVER des cerfs €9 dains del Île de C andje, qui fe païflans de cef herbe, En anOYcrr£ cébrouué la vertis: ne plss ne moins que celle du fèr nonrain, per ce que les biches le cerchess Apres atsoër posé leur fan : comme auffi les tortues ont enfesrné la Proprieté de la farriette : les bel, ttes, celle de la rue: les ejpertiers celle de bieraciura:les Pigeons;celle de la vernaine «Les aron- délles celle de la chelidoine : les Ccongnes,celle de | origan : €ÿ pareillement géclques autres plantes, defouelles 20 lifons les Jaculrez € vertus. auoër cflé manfeflees par quelques animaux. Si doncques Cr ruine dili- £erment les chofes fufdites fon cf? attentif a l origine Prersiere de ce$te Jaculté, qu'on confidere que les plantes €5 herbes douves de leurs vertus €5 Proprictez, , nt cfté produites dés le OMmencerent, dy monde, ,auecla Creation des Élermens:qui fera celuy qui ne la 1UGera offre far tontes les u- tres mondaines, la bles ancienne, la plus noble la plus Pretieufe,, laplus a Spor uine, brefla bles ad'mirablesOr ne faut-il fculement l'admirer ES louer pes le po Je plasfir €ÿ refrourfence. qu'on Prend , mais bien bles pour le bien, corninodité €Ÿ Profit qu'elle apporte. Car par le [el #0yen de ceile [Gien ce on conferue les bornes e fenté(ce qu'il leur eff apris für toutes chofés ) par Le fécours d'icelle on chafe Ve trfinité de fortes de maladies ,0n fur- monte la cruelle malice des Poyfôns, ES refifte on anx morfures €Ÿ Porntu- res des beftes Venimeufes : anec icelle on prolonge la vie, aux hommes: bref. auec l'aide d'icelle on fait bien fouuert., refufciter ceux au{quels ne mere refloit aucur cjpoir de Lueri{on.e A quo) ayäs [gard quelques Erppereurs Fox À 041125 ( if que tefoigne Galien au Premier des Antidotes ) com- ce des Sin 07 que d'ailleurs ils J'affent AÏe2 preoccupez, an Louuernement., de la plas. ÿ Republ EP # S\T conqueste de plantes, qu'ils faifoient par apres verdoyer en leurs 1ardins: €9 de drognes,qu'ils ferroyent comme reliques ; €S pour leur v{age propre; ES celuy du commun:que des trophees ffatues ES arcs fuperbes ; que le Se- nat €9 Penple Romain.en perpetuelle > memoire du fait, 69 lonange_> de ceux quis en rendoyent dignes, commandoit d'eriger. Quant aux efcrits de ceux qui [e font addonnez à ceSte faculté l'estime qu'on en a fait don- ne afez à cognoistre leur grandeur ES excéllence_», €5 l'utilitéquienre- aient. Et de fait les Romains apres auotr pris Carthage , feirent prefent à one diuers Rois €5 Seigneurs, des bibliotheques qu'ils y trouuerèt,[e rofernans L nn tant feulement pour eux trentedeux liures d'un certain Magon Cartha- on ginois, touchant la faculté des fimples €S l'agriculture : portans relrefpect audit eMagon K9 afes eférits,qu'ils les feirent apporter à Rome.pour les traduire en leur langue. En fomme les Anciens [e font tronuez,ficftonne? du naturel admirable des herbes, qu'ils n'ont craint d'en affermer de cho- fes incredibles. Xanthe,Chroniqueur ancien , dit au premier liure de [on neves de AE ; ; M De ee histoire >, qu'un dragon ayant; trouué un de [ès petis mort , Le reffufcita cut. auecvne herbe nommee Balis:de laquelle auffr on certain nommé T hylo, fat remis en vie,ayant eStétué par vn dragon. Le roy de Mauritanie Lu- ba,dit auffi qu'en Arabie un homme fut reffafcité par la vertu d'vne cer- taine herbe Democrite a dit, € Theophraste l'a Ainff cren , qu'il avne herbe auec laquelle les pics-verds font; [ortir les coings d'ont les pasteurs auroyent eSloup péleurnid.a les toucher [eulement de ladite berbe:comme pareillement auec l'ethiopide,qui aura cffé charmee,on ouure toutes [érru- ion res. Ce qui ne m eff aucunement nouueau:car il me fouuient AUOT VEU CES sur les fre annees pal]ees aVenife , pendre vn certain malfaiteur , qui par le moyen À d'vne Pics- vers, & leur aftuce naturelle, É’ PP SN TORSE d'une feule herbe enchantee qu'il'anoit , ouuroit de nuïst les fèrrures des boutiques. La vertu d oncques de ceSTe herbe qui cftant req'tente és mon- fagnes à ‘Ttalie > Qui fait que les chenaux qui Rarchent deffiss [E trounent FRS RSS défférre? ne nous d, oit [émbler frange Herophilus medecin trefrenomé, a où LATE par efcrit (ainfi que dit Pline) que l'on troune quelques herbes, L ef= Eve quelles [ont [alutaires fi on marche deffs:d'autres Quiencas Pareil [ont., fénlqunenr, naifibles. eAMefines qu'on a veu bar experience ; des maladies , € des playes fe rengreger , €Ÿ s'enflammer, Guard les patiens palloyent., par lutaires Er de fait,touchant ou e Fretgnant l'hermsionttis nous AUONS apper col (dit Galien) la racine de Paonta : la iaunife en Porta, a nud pied dans le [oulier | ‘eflere ; on la bur[a pañtoris, C Fchofe afuree ({inous croyons Theophraste., , € Pline ) que touchant, anec l'aconit eftran- £le-leopard, les parties honteufès de la femme, elle en mourrs ncontinent apres. On tient que la racine de parele fauuage, arrachee au défaut de la Lune , catfera que ceux quii la Poerteront., bien nette , n'auront les Veux chaffieux. Ce 2} qui eSleindra auec [on vrine tn t1[0n de tamarife ar- dant, fèra deliuré de toute difficulté d'vrine. On lime; que portatt fer {op vn ietton de meurte > CR ne [entira és aines aucune 2hflammation ciF au figne d Ajuarins , Lterfent les varices des arbes (ainfiqu'on dit ) fon les applique [ir la partie : autant en font troës grains du liarre_; * on,Chama- 4 rempant fon les lie def. Mithridates € Galien font -foy que leX (éor- Sens & Scyfhes inmenterent Prermierement La [Cytbice, qui eftvne herbe fort dou hippice her- deux herbes. On a en telle réputation la betoine , qu'on cffime que la maï- for owelle fe trounera Plantee demeurera exempte de toute me[Chäceté € ÉRSEE near tinoins for Verfe ce ires fur d'herbe ,€ que quelqn on marche feule- Cut deffes , ou qu'il en tombe {ür luy , de forte qu'il en : foit mouillé, il uen * ee man me Te - ETP°IISITYR E. r'enrefchappera iamais:tant cffce ius verimeux, hor/2mis côtre les poy- fons.Le mefine Pythagoras parle encore d'une autre herbe,dite Aproxts, de la racine de laquelle le feu eff fi friand,que l'en approchät tant foit pen, ilyfautera , ni plus ni moins qu'alanaphtha. Democrite efèrit qu'en la contree de Tardistila,qui oftés fndes,prouient vne plante dite Acheme- nide,qui ne produit point de fueilles, 5 eff de couleur d'ambre, de laraci- ne de laquelle on fait de trochi[ques,qu'on fait prédre aux criminels auec du vin en plein iour, afin de leur faire confeffer La verité de leur fait:ad- 2ouffant, que la nuict fuynante les esprits les viennent tant tourmenter, €9 par vifions fhorribles , qu'ils les contraignent; à dire la vérité de ce . gw'ils [çauent. Dit outre que és regions d'Armenie €5 de Cappadoce,y a ane herbe nümee Adamantis laquelle znife aupres des lyons,les contraint fe coucher à la renuerft, € s'eflendre , €S baailler à gueule bee : ES tient qu'elle ait pris le nom d'Adamantis,pource qu'il eff impofible de la piler, non plus que le dyamant. L'herbe nommee Arianis,cueillie du temps que le Soleil eff au figne de Leo, fait allumer le bois qu'on aura frotté d'huyle, Aalen toucher [eulemët. On tronue par efcrit,qu'il prouient en (appadoce € Myfie vne certaine herbe nomee Therionarca,qui rend amorties tou- tes les beftes fauuages qu'on en aura touché, memes qu'il n'y 4 moyen de les faire renenir,qw'en leur iettät deffs de l'urine d'hyene.£t dit on qu'en lacontree d Elephantine,qui eften Ethiopiefl croiff vne herbe qu'on no- me Ophiu[asqui ane forme hideufe,€5 de couleur plombine: de laquelle quiconque en boit,tombe en fi grande frayeur des ferpens, qu'ilfe tue [oy- anefine : €Ÿ que pour ceste cau[e on contraint les facrileges prendre de ce brenuage:€5 neantmoins que le vin de dattes ryfért de remede fingulier. On dit d'anantage que le long du fleuue Fndus croiff une autre herbe dite Potrmautis laquelle prife en breuuage;träfporte le fèns a ceux qui en boi sent, 9 leur fait voir de vifions fannages €5 eSfranges. An contraire la racine du [olatrum furieux, dit Dioftoride, pri[e du poix d'une dragme en vin, en fait voir de bien plaifantes. L'herbe theangelis, qui croiftau mont du Liban de Surie fait deuiner,ceux qui en auront mägé En la re- gion de Baëtriane,€5 le long du fleuue B oryftenes prouient l'herbe Geloro phyllis:€5 tient on,qu'en prenant auec de myrrhe €5 de vin, on voit plu- Jicurs vifiüs € fantofines,&5 ne ceffe on de rire in[ques à ce qu'on ait pris de pignolats en vin auec poyure € miel. Apollodorus efcrit,q l'herbe 4e- Johynomeneretire [ès fueilles,quädonen approche la main. L'herbet Or... notheta( dit Crateuas Jarrofèe de vin fait demeurer coye €5 pafible quels. guebeffe à ce [oit, la pendät an col,ou zoug. Appian Alexädrin fait men- tion d'vne certaine berbe g les Parthes preffez de faim trounerët apres la viétoire que M. Antoine obtint fureux ,de laquelle ceux qui en man- £eoyent,toboyent en telle refuerie €S alienation de fens,que (ans leur {on- ET PSTISSTR E. sentir de chofe que ce fut, toff apres , come voulans faire quelque chofe de grand, ils [é meftoyent à arracher de pierres : leur durant telle forcene- rie, t[ques à ce que finalement rendans force Pegmes bilieuxils trefpaf: foyent. Les branches du rhamnus de la troifiefine espece, mifès és portes €ÿ fenestres des mai{ons,chaffent hors tous enchantemens €5 forceleries, felon que dit Diofcoride:difant auf ÿ la [quille entiere pédue à l'entree d'yune chambre empe[the tous les effets des charmes qu'on y pourroit fai- re:€9 que les racines de parcelle, mefmes celles de plantain, mifès à l'en tour du col , refoluent les eférouelles. Diten outre,que les vers que l'on treune en Antone és tetes du chardon à carder,pédus au col en vne petite bourft,ou aftachez au bras gauche, font bons contre les feures quartes: € mefines pendant que ceux qui [ont points des fcorpions tiendront l'a- traitylis, qu'ils ne [entiront aucune douleur:maïs que pofans ceffe herbe, la douleur commëcera à reuenir,e5 à s'angmenter. Q wi portera fur fey, dit le mefine.les racines de polemonia , il ef? affenré côtre les Piquures des féorpions : car ils n'ont garde de l'approcher:€5 ji par fortune ilen et pi- ne de qué ,ilne entire aucun mal. fly 4 , dit lofephe ,vn lieu en Iudee dit Lrchapas Baaras, auquel croiftvne racine nômee Baaras,qui a vne couleur com- mme de feu, eStincelant fur le foir comme vne esoile : de laquelle il eff fort difrcile de s'approcher , €5 de l'arracher fi bien elle fuyt fous terre: 5 ne s'arréfie in[ques Ace qu'on Jay puille setter deffus d'urine de femme , on de [on flux menStrual:ioint que fi alors quelqu'vn la touche.il cf? afleuré d'en mourir finon qu'il emportaff ladite racine pendante en fa main. Or pour l'auoir,ils y procedét de telle façon: On la defchaufe tout à l'entour, € n'en laiffe-on qu'un bien peu [ous ferre:puis on y attache vn chien.le- quel voulat fhyure [on maiffre qui s'en ira, l'arrache: mais il meurt tout fondain,comme Payant pour celuy qui la vouloit arracher. Dés lors il #y a däger à la manier. Or ne sy baXarde-on que pour vne[éulevertu quel Le su cféqueen touchant ceux qui féront poÎfedez, des mauuais cfhrits, fondain ils en ferot deliurez.. An refe d'ay reconuert vne racine,l anfufio de laquelle faite en Vin,puis coulee € beué,engarde de Manger:tät qu'on ait pris vne cueilleree de vinaigre. On troune és Indes Occidentales vne racine groffe come la coiffe d'un home,qui a les fucilles de [ureau.le ius de laquelle ef venimeux:mais l'anoir broyee, fon la reduit en farine , elle fért à faire de bon pain. Les Triacleurs meflét au vin la poudre d'une ra cine qui cf piquante au gouff, €5 quid ils ont enuie de tromper quelcun, ils luy font tremper le doigt dans ce vin come pour en tafler:mais le pau- #re n'a pluffoff mis [on doigt à la bouche,que par contrainte il le mord,€5 s'efcrie. La deffus legalid pour l'amadouër luy frotte les poux des mains 9 les temples , d'un certain onguent ; € luy fait à l'heure amalfér Je que piece d'argent,qu'iliettera en terre On,cuidant [e relener)il rôbe €5 : EP'ISET R "EE. comme celey qui craint de fe noyer,il nage, € s'efèrie effre en danger. Lors le Triacleur le relene.2VLais luy comme [e reflentant d'un tel tort,régarde LeTriacleur de trauers ,€Ÿ luy reproche [on iniure, méfme femble le vou- loir attaquer. Et de fait le Triacleur s'enfuit l'autre le pourfuit t41€5 plus, ESiusÿs a ce qu'ejtat nettoyé de telonguët.il comëce a reuenir a [oy. Quoy fair, come cil qui [éroit efchappé de quelÿ naufrage, il [e met a tordre [es cheueux et habillemës €S'a les efbraindre.a effuyer [es bras €5 à [8 moucher. Ce que ie dis , ne font fables :.car il [e trouuera gens qui l'ont veu ; € qui fe dontans de la fraude ; l'ont fait efeyer cefte annce dans Praçues , € à leurs [eruiteurs mefines , € aceux de leurs amis. Theophraffe fait men- tion d'une certaine herbe, de laquelle qui en mangeoît pouuoit cognoiStre" charnellement [éptante fois vne femme. Voire mefines les Efpagnols affen- rent, qu'en quelque endroit des Indes occidentales , tirant vers Da- rien, il prouient vne certaine forte d'arbre,ayant forme de poyrier, (ils le nomment en leur langue Agnofoat ) duquel le fruitt a gouff de beurre, €5 eff de telle efficace exciter le ten d'amour, que c'eftun cas pre[que incroya ble Pline efcrit en [on Hifloire naturelle,que l'herbe Achemenide cf douce de telle force € vertu,que tettee dans vn efquadron de l'ennemi, elle l'ef= branle,€5 luy fait tourner le dos.flen met un autre nommee Latice, qu'il dit croiSfre en Per[e laquelle {on porte quat € {oy par les champs,ne laif fe auoir faute de viures ,€S autres chofes gecelaires aux voyageurs. Er pource auffi les Rois de Perfe,qui feuls en effoyent fournis,en donnoyent à leurs Ambafadeurs,toutesfois € quantes qu'ils les vouloyent mander en pais eSfranges €5 loingtains.fl y a quelques Antheurs modernes.gens di- gnes de foy, qui difent croistreenT. artarie vne plate, laquelle produit [on fruitt femblable a vn agneau , lequel ef? counert d'une bien mince peau, d'ont fe [èruent les gens du pais a faire chappeaux : difans en outre quele dedans de ce fruitfretire à la chair des efcreuices : € que faifant incifion a La plante.elle iette on ins ronge comme de fang,du refle ayant vne mer- ucilleufe douceur : €5 que la racine de ceSle plante s'efleue de terre jufques au milieu du fruitt:adiouffans pour plus grandmiracle,que tandis qu'il y a à l'entour de ceffe plante d'autres herbes verdoyantes [on fruicf[e main- tient beau €9 gaillard,ainfi qu'un agneau parmi vn bo pa[quis : mais que auf toft qu'on les retranche.petit a petit il vient af? fleftrir : mettas pour la fin que les loups en [ont fort friands tout ainfi que s'il efloitvray ES na- turel agneau. An resle quand au lotus E; gyprien ,les E; gyptiens por- tent tefmoignage> qu'il plonge ES fes testes ë& fes fleurs en l'eau sifques à la minuit, voire mefines Ji profond , qw'il [eroit bien difficile de les pouuoir auoir à la main,pour bien eStendre qu'on face le bras. Maïs com me le iour s'approche qu'il fe redrel[e,€5 ce rant plus quand l'anbe du sour s Theophr. de nat.plant hu. EPAL STORE. effprochaine : €5 que neantmoins il ne [e monftrera fur l'eau, que le Soleil ne [oit leué : au leuer duquel il espanifl [ès fleurs , € fe iette [haut , que [es fleurs [ont beaucou ip eflongnees del'ean. eÆurefteniles forefts , ro- chers , canernes , ni méfines les chofes les plus hideufes de Nature,ne font efgarnies des remedes propres al ‘vfage de l'homme:tant s'eft môffré [oi- gneux ES curieux ce grand Dieu.a faire reluire par tout les Jignes € mer ques de [a bonté paternelle, Er de fait detät d'herbes €5 arbres qui [e nour- riflent és foreffs,n'en VOYOS NOUS Vne infinité dediees à noffre bien €5 prof. ft ? Les rochers €$ canernes n'en produi{ent elles d'autres fort proufira- bles ,€5 necellaires ? La mer mefine nous en fournit , voire de bien [alu- ares : comme auf$r font les lacs, les riuieres fontaines € marais : tel- lement, qguiln' ya anglet du monde,où la Medicine ne tronne chofès pour Jon vfage. Si qw'on peut conclurre » que de tout ce en general que la terre Produit il ne [e trounera rié dont le Medicin ne puille tirer bien €5 profit: attendu mefines que les venins ne fe déffruifènt €5 amortiffent [èulement l'on l'autre , mais auf$r {ont requis en beaucoup demaladies. Er qu'ainfi nefoit , l'aconit , que nous auons dit cy def estre 70 mortel,qu'à toucher feulemèt les parties honteufès de la femme,il luy caufe la mort:prés en bren nage ne guerit-il les morfures des féorpions 2 N° eft-ce chofe admirable que ces deux venins tant pernicieux € dommageables Û s'amorti]fent l'un l'autre au corps de la ber[onne, [ans borter aucu domage? ioint qu'on peut commodemet “faire entrer l'aconit parmi les medicamens oculaires,quand il eff question d'ofter la douleur. D'anantage la cigue qui effvune herbe 5 dangereufe, appai(e le feu Se Antoine ,€5 engarde les vlceres corrofifs de s'enchancrer, [con ‘applique deffes , férnant parcillement aux 1nflamma- tions des yeux, €5 à beaucoup d'autres accidens. L'oleandre fait mourir les cheuaux , afnes € mulets, qui en auront mangé : €Ÿ neantmoins pris en Vin ; 1l[ert de prefèruatif] Jingulier contre les morfures des férpens. Le tus de panot fait dormir la perfonne tufques à la mort, €5 fi toutesfois il appaï[e toute douleur vehemente , €5 ef profitable contre la toux , ES Les défluxions d'effomac. Les cantharides caufent la mort à ceux qui en au- ront mangé: €5 cependant elles guerient les morfures du chien enragé. Quand a la Vipere, on n'ignore point qu'elle ne foir plus venimeufe que piece des autres [èrpens : € neärmoins fon la mage, ou qu'on l'applique, non fenlemët elle amortit la malignité de fon venin, mais mefines de tout autre. Qu0y plus? Je croy fermement quil n'y auroit chofe au monde,de la quelle on ne peut atfement venir à bout , files vertus de toutes les herbes nous eSloyent, cognues. Efcombien que plufieurs r'adionflent foy àce que deffus , fi eff-ce que confiderans telles merueilles ,2ls feront contrains, veuleut. ils , onnon , de confefer qu'ilyaicy plus que dela verité, Les £ ons EPST STIR'E. gens d'efprit ES de fraoir reprennent telle incredulité , €Ÿ blafinent ceux quife moquent de tels miracles:auf$i en voyent ils tous les sous des preu- ues , qui leur rendent tcfinoïgnage > du contraire. Et vrayement iln'ef ni beau ni [eant de prime face de deroguer au tefincignage de ce que nous trounons par eftrit.Car [ion confidere le nombre infini de chofes claires €ÿ toutes enidentes qui [6 prefentét ordinairement aux yeux de noffre efprit, defquelles tontesfois il eff impoffrble de rendre r at{on:€5 qu'on prenne gar- de aux fècrets qui font cache? au plus profond des entrailles de la terre, incoprehenjibles du tout à l'esbrit € rai[on de l'homme: il nous [era force de confeffer £$ croire que nature les a produit , pluStoff pour nous rauir en admiration de ces faits € miracles, qu'aux fins de nous les faire copren- dre €5 cognofftre.Er parainfi ceux qui [e monfirent ff curieux 4 cfhelucher les caufès €9 raifons de toutes ces difficultez.,cflent € effacêt les imiracles de Nature, deroguans grandement à leur grädeur &5 dignité. Car où de- faut laraifon des caufe es,c'eftla où on comence à douter, €5 philofopher def= fus:qui me fait dire,que ceux qui n'adioufiét foy aux miracles prodigierx de Nature,peuuent eftre dits aucunemet vouloir ancantir la Philo[ophie. Mais pourquoy l'on ne cognoift d'anantage de plantes (dit Pline )il n'y & autre rai{on ,finon que leur experience ce fait entre paifans , gens ru$ti- ques €9 illitereR comme entre ceux qui viuent conflumierement parmi el- ler. Anfi en voyons nous plufieurs qui not encor point de nom : €9 [fco- gnoiflons ( difoit le mefine ) vne certaine plante qui n'a point de nom , la- quelle fi on fous-terre és quatre coings d'un champ [èmé , engardera qu'il n'y entre aucun oyfeau. (hofe vrayement fentant [à brutalité , € digne d'un grand impropere , que ceux qui [tauenr les chofes rares ,ne les veu- lent euulguer, comme > s'ils pounoyént perdre ce que d'autres ont trouvé. D'autres apres en font le mefine ;le[quels fachans quelques autres chofes, pour enuie qu'ils ont d'en anoir feuls l'honneur ,les tiennent cachees :fi bien il ya de perfonnes nees [eulement ; pour eux ; 5 non pour le public. D'ou s'efl enfuyui par telle partialité, que ce que les Anciens auoyeut bien €9 diligemment, cultiné ,s'eft efcoulé , € efuanouy. Quant, à moy , fe ferois bien marri de fuyure_ telle, pertinacité € malignité, €9 d'enfeuelir € celer ce que f'aurois acquis , à quelque > peine €5 tra- nail que ce fut: pource > qu'ainfi faifant, ie. ne pourrois efchapper le crime de vouloir defrauder la vie, des hommes du bien €5 labeur … d'antruy.Et pource auffi m'eflant toufiours propofe ce but, [èlon mon petit poffble , d'auancer le bien public , €5 fonlager en quelque chofe l'aage ad- uentr : Lay bien voulu en ces miens Commentaires publier non [enle- ment ce que iaurois appris des e Anciens €9 Modernes , mais auf$; quel- ques inuentions miennes Es experiences:al'imitation de quelques grands Da perfonna E PES T R'E. perfonnages de noffre temps bien Verfex és lançues Grecque ES Latine », qui[e [ont addonnez, à efcrire l'hiftoire ; €5 faculté des plantes : an r'AN£ defquels nous ponrons mettre Hermolae Barbare 3 Nicolas Leonice- ne, Manardus Ferraroïs ; Jean Ruel, Marcel Vergilie Florentin , en- tre les_Allemans , Leonard Fuchfius , homme de £r'and[fauoir | Antoine Mufa Brafauolus Faques , Syluites , Aloyfius Mundells , € d'autres: lefquels confidéräs la qualité g'andhonnetr auquel effoit la Medicine entre les Anciens €5 la balançans auec le piteux fat où ils la voyoyent, de leur temps reduite , par la faute €5 negligence des Medicins du temps paffe é,qui n'en fai{ans conte, mefînes ne cognorffoyent., autres berbes que celles qu'on #ançeoit coustumiérement., : aYans compaf$ion de telle mi- [ère €Ÿ calamité ,auecvn merueilleux Join €5 diligence ce font efforcez, 4 defchaffer telles tenebres , à fin de nous rendre la matiere MA. edicinaleen Ja premiere € ancienne lueur ES fPlendeur. Quoy confideré,enfemble l'in dusfrié defdits Antheurs ,€5 voyant qu'ils #'auoyent paracheué la cul- ture entiere de ce jardin, voire mefines que plufieurs Medicins de no$tre Jralie € Apothicaires Commettoyent iournellement de bien lourdes €$ e- normes fautes, à faute d'effre experts en cefle faculté, au grand detriment toutesfois € peril eminent., dela fanté des hommes : d'affection ue l'a noës d'y remedier,€5 de faire cfay S'Aferoit poffible d ‘expulfèr telle; afne- rie, €5 pour faciliter le chemin à nos e/pothicaires , qui pour la pluf° Part n'entendent ni Grecni Latin 1eme mis a traduire €S commenter en fralien , les fix liures de la matiere; Medicinale de Diofcoride ; 4- nargabeen , Autheur Vrayement fort Ancien , € quon doit à iuffe titre nomer Prince des SrmpliStes. En quoy 1e purs Lien affeurer aucir defployé fipend es brit ES ingement que Dieu mn auoit donné, fans hargner peine aucune , diligence 24 [0ing , pour faire voir à l'œil les plantes que d'estime esfre Les vrayes €7 legitimes, €5 pareillement, mon opinion touchant , plajieurs autres Jimples , defquels 2'a aucunement fait mention ni Dico coride_ >, ni pas on des Anibeurs Grecs. En quoy fi ray efté contraint de reprendre , €S mon$trer au doigt les fautes des Medicins 5 Apothicai- res qui nous ont precedé : mefine de taxer l'erronce opinion de ceux de no- Î?re temps, combien que d'ailleurs ils y ayent employé Vnegrandifime peine ,on ne s'en doit Par trop fa[cher. Car de M0y 1e ne frouue point nou- neau que gens de tel tugement ,[tauoir €$ merite >4Yent vacillé ; fhecia- lement en matiere ff difficile ES embrouillee:€5 ne vondrois afleurer qu'en Céffœure/iprolixe ie 2'eule moymefine ; choppé. Or Ay-1e fait la defcri- pion des plantes ES bestes affez prolixe, {lon que larmatiere na fem blé le réGuerir : quant à leurs vertus €5 Probrietez ,ie me; [us contenté dy "cttre Ce que Galien en anoit dit. horfinis en quelques endroits , où 4) 4) ÉSP'TS TRE. £y 4) aduifé du defaut. Outre ce, fachant bien qu'il y auoitvn bon nom- bre de plantes ; drogues , € autres plufieurs fimples , qui courent tous Les iours en Medicine» , partie de[quels les e Arabes auroyent trouté , par- tie les autres, qui fuccedäs d'age en âge fe font curieufemêt addonnez. à ce Île matiere dej quels([élon qu'on peut iuger ES voir )n'ont fait mention nt Diofcoride,ni Galien,ni mefme aucun des Autheurs Grecs:pour [oulager €9 contenter vn chacun ,[elon la diligence > à nous poffible , les anons infèrees parmi nos Commentaires ; enfemble_ leurs defcriptions ES pro- pricter. (e qwayaut: paracheué , par meur confeil ,€5 a la fuféitation de certains miens amis,gens doites ,€9 bien experimetex, 1e le fers mettre en lumiere:auec intention que ce mien labeur peut aucunement [eruir ala conferuation de la vie des bomes,€5 pour procurer que l'Iralie me fut de ce bienfait redeuable. En quo) tontesfois fi 1e l'a fait,ou nonce n'ef à roy d'en snger. Mais bien puis-1e dire que cefle grande diligence ne m'eft tour- nee à aucun deshonneur , aîns a esté acceptee pour plaifante CO agreable: attédy que depuis quelques annees en ÇA,0n en. a debité quatre ou cinq îm- reffions,qui toutes fe font bien receues. Le laiffe le ingement © estime, qu'en ont fait beaucoup de gens doctes:qui me fait dire ÿ ie n'y ay du tout perdu mon temps€S peine.Ce qui vrayemèt me deuoit [ufifamment inci- ter à ne me côrenter de ce bien procuré à ma patrie , © a l'éflargir aux au tres nations. Maïs depuis ayant confideré que plufieurs etrangers tant , _Allemans que François prenoyent vn fingulier plaifir a fueilleter mes Co- metaires combien qu'ils fufent en langue I ralienne,€5 qu'ils en faifoyent leur proffit:mcf? nes qu'ils s'efludioyét aentraduire quel ques pallages, pour s'en feruir en leurs eftrits , confeflans non feulement; de les anotr pris de nous, mais de leur grace auffinous en donnans louange € honneur : pour gratifier leur diligece €5 bon vouloir enuers moy de quelque antre chofe€5 pour ne me mon$trer ingrat ; ie pen(ay de les traduire en Latin : m'af[eu- rant qu'ils en féroyent mieux veus , €9 quete leur pourrois par ce moyen fatisfaire. Ainfi doncques ie me mis ales traduire , apres tontesfoii y auoir beaucoup changé , [élon aue la difficulté de la matiere lerequéroif, beaucoup innoué , €9 le tout pre[que agencé. Plus 1y adiouStay for- ce figures des plantes € herbes , le tont en petite forme , € apres lenatu- rel:afin que ceux qui ne peuuêt aller par pais, 5 qui [ont defiitueX de mai fre; peu[ent auoir en tout temps ,€S comme dans vn 1ardin , auquel n'y auroit befoing de manœuure Les plantes au naturel. Or depuis ; l'an dela natiuité de noître Seigneur \esvs CHris T, Mil cinq cens Cin- quantehuit ,faifant reimprimer le[dits Commentaires ,1e les augrenta) derechef de plufieurs pourtraits tant d'herbes que beStes , def[quelles ; ou- tre celles dont fait mention Dioftoride > DOS AUONS fpecialement trai- a Re rs tés E PTS ME té: mefmes ie.les amplifiay en beaucoup d'endroits. Ef maintenant, dix ans durans que j'ay demeuré au féruice € à la fiite du Prince, Ferdi- and Archiduc d'Anstriche ,Eÿc. en eftar de M cdicin de [on Alreffe, fi peu de temps € moyen que l'a) efchappé des mcflees €5 affaires que don- ne la fuite d'une telle Cour , 1e l'ay toralement dedié à cul tiuer €Ÿ aor- Her Ce men jardin encommencé. Où non fenlerment l'a) fait inprimer des Herbiers à! vfage particulier des Allemans,e5 de ceux de Bobeme : mais Auf 4y añgmentémes fufdits Commentaires Latins en plus de mille, pallages, Les faifant Imprimer auec de figures plus grandes ; Ÿ mieux ti- rees an vif que les Precedentes:y entremeflat mefines force plantes effran- &tréstoutes au naturel le{quelles ie n'auois encor,n1 autheur quete [ache, fait atbaranant mettre en lumiere. De 70) 1e puis bien affeurer que tous- fes ces plantes ont eSté {bien pourtraites €S tailleces au vif, ES par gens fi bien entendus (ce qui tontesfois [e pourra mieux cognotifre a l'œil) que fans les faire depeindre € colorer , tonte per[onne qui premierement les aura Veuês Verdoyer [ur terre aifément. les cognoi$tra. Q si me fait affeurer que Ji parcideuant mon iardiner efté bien receu €5 vi fé tref= uolontiers par les #mplistes , qu'auec tels ornemens ES rmagnificences il ne fèra mefprife , mefine > confideré que la Porte en [éra toufiours ouuerte. Er vrayement auffi noffre., Promptitude € afféttion n'a jamais eu autre but que le bien ES auancement du public, €5 le foulacemént du fiecle ad- entr :tefmoing l infüpportable peine €9 diligence que ay employee crq ans durans à faire pourtraire > €5 tailler les herbes , €9 Les grandifimes fraix qu'ily a Content faire, qui ne mc font AUWCUnerment griefs. Er ncant- moins quel détriment €5 efhec ma fantéen areceu, € dequoy s'en [e- Ya reflenti mon 4 ge 14 Caduc, t'aime mieux le taire > QW'en ressplir les o- reilles des lecfeurs:à fin qu'on ne pêfe que se die cecy plufto Fpour me plain- dre, €ÿ captiuer la bien-veillance d'un chacun > Que pour aider € [oula- £er la pofterité. Mais ce qui me conole , eftque plufieurs l'ont ven €5 co- &7% , qui en pourront porter afez fafi{ ant tefinoignage; : joint qu'il fe tronuera peut estre quelqu'vn , qui ayant: pris garde à la dificalté es grandeur de l'œuure , pourra facilement 1maginer , er quelle peine , foing, €ÿ diligèce,€9 en combien de temps d'en [uis venu à bout. Je Laife la les vo- Jages , les fa[cheries que ay enduré vifitant les Montagnes , vallees , fo- refis, € prairies : les dangers où me Fois mis montant [ur mer viftant les lacs, rinieres , palus © fontaines de plufieurs prouinces € Païs : mefines allant voir blufieurs iardins , tantoff C}, antoftlà , en blufieurs villes renomnces : recerchant les vieilles makures, les canernes , les aines, les fourneaux on en fond les metaux Pour) tronuer la calamine , la futie_, le fhodium , la leur de bronze, la litharge : © plulieurs autres medica- mens É PI STTERK E: mens metalliques. le laife a penfer les moyens , ES fatigues que l'ay en, pour recourer d'Alie , de Grece, de Syrie , d'E; Jgypte ; d Arabie , 5 de Numidie , force belles plantes eftrangeres , €S non coustumieres à no$tre Jralie. (Ceux qui liront nos (ommentaires ; en Eauront à mon iugement que dire. Or purs-te bien afeurer, que ni Les fafcheries , ni mefines les in- conueniens au{quels ‘'eul[e efté en danger de tomber allant par païs €S [ur mer( à l'imitation de Galien )fut à m embarquer pour aller en Chypre,Ca die,€9 Stalimenc:fut pour circuir la Surie € l'E; gypte, € autres regions, afin de voir € trouver les plantes © autres fimples mineraux qui nous defaillent , ne m'en ont aucunement destourné: ains les affaires de ma mai{on , le lien de mariage, la charge que i'anots des malades , en[emble ma fort petite complexion,qui ne m'euft permis de fupporter tant d'affaux € iniures. Si doncques je n'ay peu faire au parachenement de cel œuure ce que 1e defiroës : ie m'afévre à tous le moins de n'y auoir efpargné tont ce qui s'efftrouué en mon petit pouuoir. Et de fait la bonne volonté que j'ay eu de paracheuer ceffœuure , afin de pouuoir profiter au bien public ,€9 à toute la posterité , m'a toufiours rendu plus ententifa ce$te deliberation, qu'a fonger comment 1e pourroës parfournir aux fraix exceffifs qu'ilme conuenoit faire. Et croy fermement que ie fuffe demeuré fous le faix ,[i ar la grace de Dieu, l'Empereur Ferdinand de bonne memoire , votre Maiesté , vos Altelles , Inuincible Emrrgevr, € vous MAgNANIMES Seigneurs ne m'euf[ent foulagé : car vous m'y auer aidé de telle quantité d'or € d'argent,que ce [éroit à fuffe cau[e vous pluftoft que moy,qu'on de- uroit remercier de ceflœnure €5 bencfice. Je ne veux auffs oublier la lar- gefe de quelques autres Princes d'Allemagne : €S entre autres la faueur que m'y ont donné les fereniffimes Electeurs dn Saint Empire Romain: € premierement la munificence du Prince Augufte duc de Saxe,qui mef me ma enuoyé fon Meffager anec force arget:la liberalité de l'iluftrifime Côte Palatin Frideric, © du fèrenifime Joachim, Marques de Branbe- bourg qui ne s'y eftnon plus oublié. Quät aux autres Seigneurs d'_Allema gne, ic peus mettre en auant le reuerendif. Cardinal €S Prince de Tren- te,Chriftophle M. adrutins:le reuerendifime Tean laques Archenefque > € Prince de Saltzpurge: les ferensf$imes Seigneurs le duc Albert de Ba- niere, 9 le duc Guillaume de Clenes:le duc de Meghe_ > €5 Prince des Vvalons,Tean _Albert:€5 le magnifique Senat de Noremberc:laliberalité €9 largeffe defquels tous ilne [èraiamaïs que ie ne loue €9 publie. Orce qui me réfiouit Le plus , eff que l'a) en pour fauteurs de mon entrepri[e des Empereurs, des Roës,des Electeurs de l'Empire,des Archiducs, Ene[ques, Ducs 5 Princes:car de ce vrayement mes Commentaires recoinent plus d'honneur ES de lnÿtre que d'aucune chofè que x aye peu dire ,ni alleguer. Mais E PT SITUNR E) | ia Nous AAA que diray-ie de La liberalité de M. Jean Neuius ; medicin de l'illa- frifime Elecfeur de Saxe:la tairay-ie. nenni:car il m ya tellement [erui, que n0 content d'animer [on Prince à my fauori{er €5 aider, il m'a de for propre €9 luy mefine enuoyé quelques deniers:tant jl ayme ceux de no$lre robbe,€5 leur effaffettionné. Et vrayement C'eflvn perfonnage qui meri- te beaucoup ,€5 pour la pieté€S humanité aui eften Lay , € pour [on [ca- uotr 5 grande experience en ceffart : qui fait auf que plufieurs ralades viennent à Iny de loingtains païs, pour [e faire guerir:€ quel Empereur Ferdinand eStant tombé malade, , le fit appeller. Ie pourrois auffi alle- guer plujieurs autres braues perfonnages ; qui nous ont fauori[e de leur peine € trauail non [eulement en ceffe derniere edition mais mefines aux autres qui ont precedé, [oit de conftil,on nous fatfans participans de leurs inuentios, [oit en nous enuoyans quelques plantes. Et entre autres,s'il ef? question que ceste recognoifance_; Puile [eruir à leur endroit de quelque Lucas Ghi- payement, M. Lucas Ghinus, excellent €5 doctifime medicin, 5 qui ia VIyles A- depuis vn long téps efl à Pifé profeffeur en M. edicine:enfémble A. Vlyf= DR fes Aldronandus Bolognoss , homme noble € de bonne doctrine », €5 qui s'addone fort tant à la Philofophie qu'à la Medicine. Au{quels auffi de ce tant plus me fèns-ie obligé, que fans m'auoir iamais veu ni cognts, de leur feule grace €S liberalité , ils fe montrent fi affectionnez,en mon endroit. Îly a aufi quelques miens pañens © amis , par le fotng € diligence def° quels en ce temps ©) principalement auquel ne n'eftl oyfible de VOYager, d'ay en moyen de recouurer de plufieurs lieux beaucoup de plantes €5 her- bes toutes entieres, afin de les pounoir rendre au Vif: en quoy | fpectale- He enÉ sc diligemment employé M. learn Odoric Melchior » medicin de Trente fort renommé , qui m'atoufiours en comme pere : estant pour fon fcauoir exquis maintenant en c$tat de medicin de | “Tmperatrice Marie, femme de l'Empereur Maximilian deuxiefi me:lequel vrayement tandis qu'il a demeuré à Venife € à Padoue, a bien founiêt fait tenir de plan- nés es fort exquifes. Ilne faut que j'oublie en cefl endroit M. François Par- thin Roboretan, le fsauoir duquel € experience en cefte faculté a fi bien raui le cœur de beaucoup de Princes €5 grands Seigneurs , que quelques vns d'entre eux,€S JPecialement les Cardinaux de Trente €5 d'Angnste, fe font estime? heureux de l'anoir magnifiquement apparenté €9 fatif= fait : par le moyen de quo) aufi du depuss il eff paruenu à l'etat de me- De dicin de fa maiesté. Plus ya Jerofne DonXellin Breflan homme bien Le ver(ees langues Grecques ES Latines,€5 fort excellent medicin , lequel auf$i a merueilleufement foulagé €Ÿ aidémon entreprifè. Quant anos Angers de derniers efforts.le S. cigneur Angerius de BufVecke,qui a cfté [ept ans du- ecke. An! D rans Ambalfadeur pour fa Maicfté en la cour del Empereur des Turcs So liman, E'PFFASTE RE; limansne s'y eff oublié:car ontre plufieurs rares €5 bclsiines plätes effran £eres ail m'aennoyees, retourrant par deca il s'eff chargé, en fe sers de moy feul,de quelques vieux exemplaires de Dioftoride_>,qui ont appor- réun grandifime lustre à mes labeurs. Apres lequel MT. Laques Antoine Cortufas gentil homme Padouan, homme bien verfe en ce$te_ faculté, de fa liberalité € courtoifie s'effemployé merueilleufément à enrichir €5 aornernoitre prefent sardin;nous fai{ant plaifir de plufieurs plantes rares €5 cffrangeres, 9 de bien peu cognnes. D'ailleurs M Bernard Terujfian, homme doéte € bien experimenté,qui pour [on fcanoir exquis lit en Me- dicines à Padoue ,m'y 4 fecondé & de confeil, € de quelques autres plantes:comme anffi a fait I. François Calceolariws, Apothicaire de V'e- ronne, €Ÿ fort diligent fimpliSte,enfemble M.Cecchin Nartinel de Ra- nenne : lefquels ont faittenir , l'on de Damas de Surie , l'autre de Ve- ronne grand nombre de bellifimes €5 rares plantes , qui m'esloyent inco- gnues,ÀS n'auoyent encor effé esmlguees ni defrites par auch qui nous ait precede. Quant aux peintres, M. George Liberal, enfemble MV: uolfang Meierpeck de Mifiie,emporterot l'honneur de la plus part des figures des lantes €9 animaux : la diligence €ÿ patience de[quels, à les rendre apres de naturel. ie laife au iugement de toute perfonne_; qui voudra prendre peine de contépler € examiner lefdites figures. Or cuffe-te peu diffirmuler €S taire tour ce que deffus , ES m'attribuer la louange» de tout l'œu- ureen general : mais ta à Dieu ne plai[e que ie fois [ambitieux €S'cupide d'une vaine gloire. Car d'ay toufiours eu opinio( [el5 mefine ce ÿ dit Pline en l'Epiffre dedicatoire au Prince V'efpafien )le vray fait d'un gêril cœur, €5 d'un e$brit gratieux effre de confeffer gayement ceux de qui on a ap- prés € retenu quelque chofe de bon ; fans v{er d'une rogue ingratitude_. eÆu reffe pource que Dioftoride ,non content d'auoir déduit en cinq li- ures la matiere medicinale comprife és plantes animaux, chofes minera- les, €9 autres cfferx de nature, a adioufié pour le bien auf} €5 conftrua- tion de la vie humaine > vn fixiefine lire , touchant les antidotes €5 re- medes efficaces contre les venins ; morfures € pointures des bestes ve- nimeufés : ayant eutoufiours ce but d'imiter,entant qu'il fercit poffible, l'excellence € dignité d'un tel perfonnage , 'ay bien voulu auffi traduire €S commenter ledit fixiefine liure: où i'efpere auoir ofcrit plufieurs €5 di- uer(es chofes,qui feront fort proffifables, quelque part aw'on en ait affaire. Cerontrece> que tous les hommes ; €Ÿ [hecialement les Rois ES grands Seigneurs, ne peunent gueres efchapper les fraudes €5 embufthes des ens- poifonneurs bien qu'ils y prennët [oigneufement garde:encores y à il plu- Jieurs animaux, qui parvn fiflement ; pointure € morfure venimeufc géils ont lors quon n'y penfé hastent le pas. 6t de fait les féorpions.ftel- y lions EPA SUICN EF lions € araignes phalanges [e logent ordinairement en nos maï{ons,€9 [è pourmeinent par tout parmi nous ne refpectans ni per[onnes ni lieu:f que quelquefois effans ignoräment marche£e) baraffeXils mordent à l'impour neue €9 caufent le plus fonuent la mort.Les ajbics auffi,viperes €$ autres reptiles venimeux [e tapilent és iardins vergers vignobles prairies €9 bo cages ombrageux parmi les herbes €5 fleurs, le[quels fon efèache du pied tt [oit pen,tettent leur venin [ur la perfonne,luy caw{ans [ur le champ;ou tot apres la mort, Ji on n'y pouruoit de JUffans remedes. Mais qui ail plus familier € accostable que le chien? € neantmoins pource qu'il e fuiet a la rage, bien Jouuentil fait mourir enrage? ceux qu'il aura mor- du. Ce q#'ayans bien € diligemment confideréles fages du pafé fufinen HHONBEX , € examinans de plus pres les vertus €5 Proprietez, des plan- esherbes © autres fimples, s'appliquerent à compofèr €ÿ faire plufieurs fortes d'antidotes , Pour par ce moyen pounoir refifter à tels accidens.En- tre lefquels on peut [pecialement faire eStat de ce grand Roy de Ponte eMithridates, duquel a e$fé fait mention cy deffus, lequel non content du bruit qu'il s'effoit acquis pour [on grand [cauoir,€9 de la cognoiflance qu'il auoit de vinçgtdeux langues, tellement qu rl pounoit fans truchement don- ner re$on(e a tous [ès fuiets , de quelque nation qu'ils faffent : € encores moins [e trouvant [atisfait des viétoires par luy conquifès : comme pour mieux tmmortalizer [on heu 5 gloire, €S le rendre plus authentique, particulierement il addonna [on efbrit a la medicine , 5 fut fort [on- gneux a recercher les “fimples. Et pour tefinoignage de {a diligence ,€9 de La cogno ifäce qu'il auoit des vertus € proprictez des herbes;il a laifé plu Jieurs antidotes €5 Preférnatifs l'un defquels regne encores pour le iour- dbwy, ES retièt {on nom.Et c'eff cefluy, duquel ils effoit [bien muni le corps contre tomsventns que par apres ta[éhant de [e faire mourir,pour ne tôber és mains des Romains, quelque poy{on qu'il priff.ilne fe peut porter aucun dommage. Apres Mithridates Andromachus,medecinde l'Empereur e ron 4 fuyus, lequel fut premier autheur du triacle , 5 le compo[a : par le moyen duquel( ainfi que tef; moigne Galien )plufieurs Empereurs de Ro- me, Princes €S autres qui denement en v{oyent , fe font garentis €5 pre- féruex des poyfons:qui fit auf cauf que Gralien a la fufcitation des Em pereurs de [on reps par plufieurs fois ES auec grand’ magnificence s'emplo- Ja le copofèr, Q want à Attalus roy de Pergame , duquel nous auons dit cy de Us Galie n'en fait moins d'effime que de M1, ithridates.en fait de pre Jéruatifs: car il en à Préparé de tels €5 en fibon nombre,qu'il enfera loué à erpetuité. Er toutesfois le malheur vent ,anonne Peut en ce temps re- cenoir tel bien € Profit du Mithridat ; du triacle. d'Andromachys, €S d'autres queles Anciens vfiroyent , qu'on far{oir jadis : car combien qu'ils EF EE VAIR EF. n'ils retiennent encor leurs noms F5 qu'on les prepare äu mefine mode fi n'ont ils leurs vertus correfpondantes aux nos qu'ils portent,ne fi efficaces que chantent les Anciens. Larai{on eff,que nous fommes défiituez de La plus part des bonnes €5 trefexquifes drogues que Mithridates, Atralus, Andromachus, Galien, k5 autres des Anciens 3) farfoyent entrer €S lef?, quelles les Empereurs dece temps la faifoyent apporter à grandiffimes fraix d'Arabie, d'Ethiopie ; pais des Trogl odytes,€9 autres regions:au[- fn'estoir-il permis ( dit Galien ) qu'aux feuls medicins de leur eAta- teffé de preparer le triacle :€5 n'en pouuoyét les grands Seigneurs, ES au- de re tres recounrer,que par grace fpectale des Empereurs.(e quinous doit affe se Li faffire,pour ne trouuer esfrange fi le triacle de no$tre temps €5 le mithri- dat ne correspondent par leurs vertus aux effèts que leurs noms portent, €S que difent les Anciens. Chofe vrayement fort deplorable, pour la per- te que lavie de l'homme > à fait de remedes fi finguliers contre les ve- nins 9 autres accidens, au{quels elle eff fusette de tomber. Parquoy en ce temps C) fhecialement $ auquel HOUS Voyons la matiere medicinale re- prendre [on ancienne lueur €5 fplendeur, €5 retourner en [on premier estatbien-heureux, fortuné, €9 pere de la republique à iufle titre [e pour- roit nommer un Pape, vn Empereur,;vn"Roy;vn‘Prince;vne Republi- que, qui par Une gentillefe d'esprit ,a limitation de ces grands Empe- reurs Romains ,€9 d'autres trefpuiffants MONATQUES , rendroit plaifir, fans efhargner nt or ni argët de faire recercher les precieufes drogues qu'on auoit accoufinmé de faire entrer au triacle € aurmithridat , defquelles 1a an filong temps nous [ommes deftitueX Car outre le bien ES proufft qu'un feul cau[éroit on tons enfemble,s'ils sy employoyer,1ls en [éroyent celebre? a perpetuité.Et ne fant douter que la pofferité ne [e teint ineruerleufement redenable de ce bien fait © n'en fit grand eftime. Quant a moy d'autant qu'il n'estoit en moy de ce faire,auffine m'y fuis-1e cfforcé : mais atout le moins il ne [e tronuera que mon labeur ES diligéce y ayët en rien maqué.Et par aïnfi cofiderät que le Jiecle pre[ent eftoit expofé aux mefmes,voire plus griefs accidens que celuy du paf 6,69 cependant pour les caufès cy deffus alleguees , que leurs vrais ES bien fouuerains preferuatifs nous defail- loyent:f'ay bien voulu efayer, files antidotes qu'on compoferoit des vrais € legitimes fimples que nous auds,ou qui s'apportent de dehors, feroyent point auffi efficaces que les autres,€5 pourroyent fupplayer leur lieu. 6x de fait f'y ay pris vne grandiffime peine,comme on pourra voir par le Prolo- que dn fixiefine livre : € touresfois fi d'en fins entierement venn à bout, ou non te ne le voudrois fort alfeurer. Mais bien puis-ie dire que ce que ia) fait approche aucunemet plus des proprietez, anciennes du triacle € mithridat , que pas vne de celles, peu s'en faut ,qui [e prattiquent maïn- y 2 tenant EPISTRE. tenant partout. En quoy neantmoins je n'ay fait telle eftiine de ma sf ffance , que ie m'y fois entierement, refilu: ains fayuant ina bonne _couSture , ay du tout en tout remis au ingeiment € diféretion d'atstrisy ce queien auots fait , fans me vouloir arrefer à 01 0 pirion : pource que ra) procedé à commenter ce fixieme liure de Diofccride > de mefine pied qu'aux autres ; € anectel vouloir €5 affection au bien public, que iene me füis feulement arresté a l'efclaircir &$ rendre familier, ains anffiy ay meflé quelques miennes inuentions. le ne prétens toutesfois par cecy abolir €5 defendre en general l'ufage de tous les autres triacles €5 mitbridats, qui s'vfitent auiourdbuy,ains tant fèulement de ceux qui n'ont [Hf{ante preuve d'aucun medicin expert, 9 defquels fe [èruent couffumierement ces triacleurs. Et ie n'ignore point qu'il ne fe troune és bonnes villes d'1ta- lie perfonnages qui eStans cupides € curieux de leur büneur,€5 du profit da commun, [ans eSbarener leur bien €5 peine, eyert: par tous MOYENS de recouurer les vrays € legitimes [imples , qui. féroyent propres pour la compofition du triacle. Entre le{qnels ([auf l'honneur 5 loyauté des au- tres )merite grand lonange M. François CalXolarius ; Apothicaire > de Veronne,[é tenant à l'enfeigne de la cloche d'or, lequel ,[elon que tefmot- gnent mefines les plus fameux medicins dudit lieu, à fait vne compojt- tion du triacle ES mithridat, fort “finguliere € exqui[é:ayant ceffe preroga tiue par deffus les autres ,non [eulement pour la grande affection qu'ila ala cognoiffance des fimples , maïs auf$r pour les bons amis qu'il s'eff ac- quis en diuers quartiers dumonde , par le moyen de[quels il peut fournir force belles € rares plantes € de nulli cognues : par la diligence auffi du- quel dernicrement ie reconuray le vray €ÿ legitime_co$tus , queicn'a- nois encore manié ni veu. Mais c'eff aÿfeX traité de cesfe matiere. eAuresle diftonrant, en mon esbrit quels 1e pourross , féyuant la facon accouflumee des autheurs Anciens, chofir pour Vrays prote- Éfeurs €Ÿ defenfeurs de ces (ommentaires , afin de les maintenir €S ga- rentir contre la rage ;blafine €S iniures del Ennie >, qui par leur HAN E- fcence, anthorité.fplendeur ES gloire > leur peullent donner lustre ;, €ÿ les rendre plus celebres : voftreAtaiesté, fruincible Empereur, [e pre- Jenta tout auffi toff au desant ,enfemble la vertu € clemence qui vous rendent par vne inclination de nature ; prompt a efleuer €5 exal ter les bumbles, €5 ceux qu'on auroit iniquement opprimez..à maintenir €5 de- fendre ceux à qui on auroit fait tort ; bref à foulager €5 aider tout homme d'esprit qu [e [éroit retiré [ous les afles de Voffre_ protecrion € faunegarde. Joint aufi qu'il via [emblé fort convenable €ÿ feaïit de confacrer ce? œuure à voftre Fmperiale Maiejté, non féulement pour l'ef° gard EP 4 S'TIR'E. gard du diademe que portez, 5 de la fsperintendance qu'aucten general fur toute la Republique Chrestienne, maïs auffi a ce que de vofire bonté, grace €9 liberalité fpeciale , vous vous esles particulierement toufiours monfîré tresfauorable > en mon endroit. Ce qui n1'a d'abondant incité à. ce faire, eff que lamatiere qui [e traite en ces liures, a tadis ( comme dit eff cy deffs ) foignenfement. e$té careffee> €9 quife de > plaficurs Empercurs es grands mORATqUES : joint auffi que vous {éntant fort af- feétionné à la philofäphie naturelle , € prendre a deu plaifir àla lecfure des liures qui en traitent , ta) pensé que la hardieffe que ie pre- noîs , ne vous viendroit à contre > cœur , €5 que plus librement ie deuois pour/uyure. Maïs La faneur € affection que vous aueX fpecialement à anancer aider €S maintenir tous gens d'effude M y ont encor plus accou- ragé : d principalement ceux qui méritent beaucoup ,€9 qui S'addon- nent à la Medicine ,commerefpettant leur faculté ; qui eff diuine_» plu- Jroft qébumaine. 4 quoy auffi ayant efgçard ce grand pbilofophe> des Ebrieux Te[us fils de Syrach , effant pouf. é du [ain Esbrit,dit : La me- dicine vient du Souuerain , € lemedicinmefines [era honnoré des Roi. La ftience du medicin lwy fait leuer latéfie, €S le rendadmirable entre Les Princes. Le Seigneur a créé les medicines de laterre ; € l'homme prudent neles defdaigne point. Ve oyla ce qiéil dit. D'auantage Fay fou- uentesfois confideré ,que les grandes €9 continuelles charges , qui vous tiennent iournellement occupé aw maniement des affaires de l'Empire ES de vostre Royaume, ne vous ont tellement alienél'esbrit ,que ne referuiez, quelques certaines heures à l'effude_, de splufieurs [crences. FL ne faut donc que 1e craÎgNE > que ces Commentaires ne [oyent bien vends en vostre endroit : car la Jingulicre douceur €Ÿ immenfe_libera- lité, dont par plufieurs fois anex, fe envers m0) , enfemble le bon vou- loir ES humanité que monftrez, à l'endroit de tous ceux qui vous font quelque prefent, foit grand cupetit , men rendent allez, affeuré. Les bienfaits donc devoftre Mate fé, Intincible Empereur, font merucil- leux en mon endroit l'illuStrifime mai[on d'Auftriche m'a toufiours en- tretenu ,€$ cerché mon honneur € avancement. Qui me fait tenir re[o- In ES affestré que i'auray en tout temps quelque accez, à la douceur €5 cle- mence de votre Maiesté, €9 que l'entree_ ne m'y | fera iamais refufee. Et de fait vous vous etes toufiours montré Ji noble ES vertueux , tant de vous mefine ,qu'ats degré que tene? , que de tous ceux qui ont eu re- cours à vostre » ACaiesté ,ilne s'en eff trouné vn feul renenir vutde. ) nant aux autres graces, ES vertus, vostre Maïesté en recoit tel lu- ftre €5 fPlendeur ; qu'il n'y a nation qui n'en foit grandement raie. SAR: Er E EH S TR E. Et qui n'auraen reuerence vo$tre fmperiale Maiesté ? qui admirera votre [age , magnanimité,€9 excellence d esbrit ? qui n'efleuera les Jeux porr magnifier voitre iuStice, pieté ; cleimence, affection à la reli- gion ; liberalité € nobleffe ? le{quelles fourdent a fot{on de vosfre Maie- fiésainfi que d'une belle € vine fontaine, € s'esbandent € efcoulent par tout. Ce qui fèra vrayement cau(e moyennant l'aide de Dieu, qu'ayant furmonté € fubingué tous les ennemis de l'Empire , vous nous rendrez, vn efFat coy ES tranquille. Finalement ce qui m'a induit à dédier auffi ce mien œuvre aux iluftrifimes Eleéfeurs du [aint Empire Romain.aux [e- reniffimes Archiducs d'AnSfriche ,mes tréflouuerains S. eigneurs ,en[èms- ble aux autres Princes d Allemagne,n'a este à autre intention , que poitr leur faire cognoifire à tous enfemble cobien ie fuis affectioné a leur [éruice, €5 que par cefte epiftre dedicatoire tout le monde [oit adnerti de leur libe- ralitéenuers moy: toint l'affeurance que l'ay qu'ils ne fe montreront moins fanorables à ces miens Commentaires Latins, pour auec vous les mainte nir © garentir , qu'ils ont fait par ©) denaut; à l'endroit de l'Herbier eAlleman que ie leur ay dedié : outre ce que fpecialement l'y fus tenu, de ce qu'ils m'ont non moins aidé du leur en cef? œuure qu'en l'autre. (efera l'endroit on me vouant , dediant €5 confacrant entierement à voslre > Maieslé, ie prieray le Seignetér , vous donner beureufe ifue sen tous vos affaires. À Pragues , ce dernier de Lanuier,n. ». 1 x v. Devoitre eNaiesté, € de vos Alreffes, L'humble_, € oberfant. féruiteur, Pierre > André Matibiole.. — Extrait du Priuilege du Roy. Ar grace & priuilege du Roy elt permis & ottroyé à la Vefue de feu Gabriel Cottier, imprimeur de Lyon, 22/1 d'imprimer,ou faire imprimer tät de fois& en telnom D) bre que bon luy femblera, Les Commentaires de M. VERRE André « mis {ur le front. L'humeur vifqueufe que l'on tire d'yn efcaroot vif, applique g- uec huylerofat. Vin de grenades aigres beu, & appliqué. Ladefpouille des ferpens cuite en vinaigre. La cendre des belettes incorporce en eau , & appliquee für le front. Le moyeu d'vn œuf frez , enfémble le blanc, battus auec huyle rofat & eau rofe, & appliquez. La miette de pain defroumentembue d'huyle d'amandes & de pauot, & appliquee für le front. Le pourpier broyé, & mis füurlefront. u \ Leius de plantain appliqué auec huylerofat, mode de lini- ment. Les raclures de courges & concombres frés, appliquees fur le front. Jus de laitue;auec huyle rofat & vinaigre, Youcraffu *Fabariapilee auec vinaigre, & appliquee. la minor. Les fucillés de nenufar frefches, miles für la tefte, *polygoni. Jus de grande * corrigiole enduit. ' Les fucilles frefches de iufquiame miles fur le front. * autremêt Mucilages de graine de * pfÿllium appliquez für le front auec herbeäps- huylerofat. , ces. Ius de morelle, ou folatrum des jardins, mis {ur le front. À: MA SIME SITE E. Les fueilles frefches de Mandrag Alfinebroyee, & appliquee. Zus de toutes les fortes de iombarbe, ou l'herbe mefme broyee, & enduite, Zus des deux fortes d'vmbilicus veneris, enduit. La cymbalaria commune broyee & enduite. Infufion de fruiét de Sim ore, mifes {ur la tefte, érueille broyé faite au folcilen +4 alfemina, uyle d'amandes douces, & enduite. 0% momOrs Santal blanc appliqué auec eau rofe, diva. Camifre mis auec eau role. Huÿle rofattiede. Huyle d'oliues fauages, enduit. Fueilles de grenadier broyees rofat. È Anandes doutes broyces Tnfufion de fleurs de cou duite, Decoction,ou infufion de fené, prife en breuuage. DE du né mefinemifes és lefSiues qu'on fair pour lauer a tefte, >Ouleurius £nduit auec huyle aueceaurofe, & miles far le Font. irges faite en huyle au Soleil, ens MÉATAT PP TIO\L E . Contre la migraine. Poudre d’encens & myrthe demeflee en blanc d'œuf, & endui- te fur Le front & Jes temples. Mumie mife dans le nez'auec eau de mariolaine. Serapinum pris en breuuage auec decoction de betoine. ? Racine de concombre fauuage cuite en eau , & puis broyee XSelon Me & incorporee en huyle & abfinthe, & appliquee fur la dou- fue. leur, DIOSCORID ei Pour Purger le ceruezu. Jus de chou, de paile-fleur , de bete ; d’efclere, du grand cycla- men, & d'oignons,tirez parle nez. Pyrethre, & ftaphis agria, machez longuement. Coloquinte puife en pilules. Raïfins fecs machez auec du poyure, Vitriol atriré par lenez, & mis dans les narines auec du cot- ton. ! MeATTHIOLE Jus de racine de fambe mis dans les narines. Cubebé machees auec maftic. Maitic maché aueccire odorante, Jus de * gattaria diftillé dans les narines. Jus de mariolaine tiré par les narines. Racine “d'Imperatoria machee, Decoétion ou infufion de fené prie en breuage. * autremet Herba cat. Fr.herbe ds c | c chat. Serapinum pris en pilules. * 04 Otrw- Graine de feneué & denafitortim achee. che 04 bene DIOSCORIDE PrRrae, Ce quicau[t douleur de tefle. L'odear d'huyle de ftorax. Oliues jaunes, glandz, dattes de Phœnicie,& noix » Continuées à manger. Arboufles, & branches de ferula mangees. Racines de meu, prifes en trop grande abondance. Leius d'abfinthe, pris en breuuage. M ATTHIOLE Bon vin pris outre mefüre, Mouftarde mile parmi les viandes. Noix Pontiques mangees en abondance. Lait beu en quantité. DIOSCORIDE Pour efuciller Les letargiques. Graine d'agnus caftus appliquee auec vinaigre, fat. Caftorium diftillé és narines >auec vinaigre, & huyle rofar. Oignons cuyts, & mangez. Mouftarde appliquee fur la refte rafe. Sphondylium parfumé , ou diftillé fur la cefte auec huyle d'o- lue. Peucedanum enduitauee xinaigre & huyle rofar. & huyle ro- MATTH ; AV ALSAT IÉES «MeATTHIOLE Nardus d'Iralie y rantpris enbreuuage é de qu'enduits. *o4 cisna- Difillarion de * cannelle prife en breuuage. mome com L'eau qui fort la premiere du baume artificiel, lafecode liqueur mai, € la tierce enduites. * mente a- Jos de * fimbrium enduit auec vinaigre. quatique. Conferue de fleurs de git offles mangee. Agaric pris en purgation. ; Huyle de fleurs & fucilles d'hyflope enduit. Stichados prife auec vne fquille, ou vinaigre fquilitique. Diétam blanc appliqué comme que ce foit. Sauge tant prifé en breuuage, que fomentee. Conferue de fleurs de fauve. *ow gattas * Herbe du chat, tant prife en breuuage que fomentec. riz. Mariolaine & appliquee dehors, & pri {é en breuuage. x ow otr4- Racine * d'Imperatoria, s'en feruant ainfi qu'on voudra. cheou bens Rofinatin, ou conferue de fleurs derofimarin. join Frans L'euphorbium, s'en frettant le derrier de la tete, La germandree prileen breuuage , & lice fur le derrier de la ès coiss tefte. Noftre quinte-efence defcrite au 5. lu. chap. du vin,tant beuë, que tiree par lenez. DIOS(ÇOR 1 D'E Pour faire dormir. Racine de ambe de Leuant, prife en breuuage. Amomum appliqué fur le front. Amendes ameres mangees. Graine d'agnus caitus, prife en breuuage. Laitue mangee. Aloës appliqué {eul, ou auec huylerofat. L'odeur de baccharis. Graine de ionc Éthiopique, prife en breuuage. Cinq ou fixteftes de pauotz fauuages cuyres en trois cyathes de vin, iufques à la confumprion de la moytié , & prifesen breuuage. La decoûtien des teftes &c fueilles de pauor beuë, ou appli- uce. Gr ne de iufquiames prife en breuuage,& appliquee. L'efcorce de la racine du folatrum dormitif, prife en breuuage en vin, au poix d'vne dragme. Deco&tion dela racine de mandragore, prife en breuuage auec du vin, à la mefure d'vn cyathe. L'odeur des pommes de mandragote tiree par le nez. Ius de mandragore, appliqué à mode de fuppoñtoire. MSA INT HI OLL'E Infufion de mouffe d'arbres ou de pierres, faite en vin , & prife en breuuage. Les fueilles de faux frefhes mifes és lefsiues qu'on fait pour las nl ae uer la tie. S ‘ Lil : 45 L'huyie qu'on fait des * noyaux de pefches , enfemble leurjus, amandes appliqué für le front &: temples. amerts, Amandes douces cnduites auec eau rofe. Ius de laitue appliqué auec huyle rofat fur le front & leg tem- ples. Le corail pris en breuuage. DIOSCORIDE Chofes qui fènt [énger de cas terribles € esPousentables. Feues marigecs. Lentilles mangees. Graine de pyenocomui , prife en breuuage au poix d'vne dra- K gme. @Céuolan=, 2: Fe ; ; PCouolau= ; Graine de grand lifet,bue au poix detrois oboles, aucc autant lus ma0r. dedorycnium. eM ATTHIOLE Fafols mangez. DIOSCORIDE Pour fasre esternuer. Graine de mouftarde pilce,& appliqueeau nez. Fleurs de prarmica fenties. Racine de l'herbe aux foulons broyee.& prefentee au nez. La poudre de laracine de ranunculus, tiree par le nez. La laureole tiree parle nez. La poudre de la racine d'ellebore blanc, tiree par le nez. —) AE A AMTNENS ARE, MeATTHIOLE Le poyure mis en poudre, & tiré par le nez. Racine de cyclamen, appliquee au nez. DIOS(ORIDE Contre les vertiginofirez. La graine de baume buë à part foy. *Peucedanum enduit auec vinaigre, & huylerofar. L'odeur de galbanum. ? Racine de coleuuree , prifeen breuuage au poix d'yne dragme à tous les iours, vn an durant. Les premiers tendons du * tam, cuits & mangez. Vin {quillitique beu. F Vinaigre fquillitique beu. eMcATTHIOLE Eau de cannelle beuë. Toutes les wrois liqueurs, que l'on tire du baume artificiel, enduites fur l'efpine coronale. Mumie tiree par les narines auec eau de mariolaine. Efcargors broyez enfemble leurs coquilles , & pris en vinaigre. Racine de fcorzonera, ou fon iusspris en breuuage. Conferue de fleurs de giroffles continuee à manger. Cubebé continuez tous les iours, en prenant cinq grains à la fois. Agaric pris en pilules ; ou breuuage, ou bien s'en feruanten guife de fauon pour lauer la tefte. Sauge tant prife dedans, qu'appliquee dehors. Conferue de fleurs de fauge, continuee à manger. * L'herbe du chat, tant prie en breuuage, qu'enduite par de. *ou Gasræs ria. XQueuë de pourcean. | Ÿ Vitis via Sr hors. Mariolaine & beuë & enduite. Racine de * benioin François , s'en feruant és breuuages & fo ol [= s & fo *autremet, mentations. Dobér sé . n : 1122 Decodion ou infufion de fené prife en breuuage. MHRÉrELE f NRA 21 réa;ow otre Rofmann, pris ainfi qu'on voudra. At Conferue de fleurs de rofmarin. £crapmum tant beu qu'enduit. Germandree, prife en quelque façon que ce foit. » DIOS(ORIDE (ontre l'Apoplexie. Raäcinede coleuurce, prife en breuuage au poix d'vne dragme tous les iours, vnan durant. M AT T HI OL E Eau de nardus d'Italie, & de lauende prife en breuuage. Eau de cannelle prife pat la bouche. Toutes les trois liqueurs qu’on tire du baume artificiel , en- duites. Agaric pris en breuuage ou pilules. Noftre quinte-eflencce defcrite au 5.1. denos Comm. prife en breuuagc. DIOSCORIDE Contre le malCaduc. Cardamomum beu auec d’eau. Cancamum , ou lacca , beuë à part foy. Graine de baume pnfe en brenuage. 12 ; 1 * Le parfum du bitume;furnommé Naphtha, manifefte le haut pop D sle pars mal : aufsi faitie parfum dela pierre gagates. er Grains de tremble pris'auec du vinaigre, qu 4 o tume mas Figues feches mangees. . 3 mif. Le parfum d’vnguis odoratus ; on blatta byzantis. Caillé de lieure beu. La caillette d'vne belette farcie de coriandres , fechee, & man CE. Le fang de beletre, bete Foyed'vnafne rofty, & mangé àieun. Ongle d’afne brule, & prife en breuuage. Suroz de cheuaux broyez,& beuz en vinaigre. Pietres trouuces au ventre des premiers petiz des arondelles, liees en cuyr de cerf, & portées pendues au col. Lait cler beu en telle abondance, qu'il efineuue le ventre, Caillé de veau marin, pris en breuuage. Fiel d'ours pris. à mode d’eleétuaire. Fiel de tortues mis dans Je nez. Sang de tortue terreftre , beu. Fiente de cicogne beuë auec d'eau, À 2 Plantaia ù ES Rs pes AA A MAE SÉIE: Plantain cuyr auec lentilles, & mangé. Graine de mouftarde broyee, & prelentee au nez. Poyure longuement maché. Squille prife en breuuage. Agaric pris auec oxymel, au poix d'vne dragme. Racine d'eryngium beuë auec d'eau douce. Graine de rue fauuage prife en breuuage. XsefeliMaf Racine & graine de * filer montanum,prife en perse filienfe. Peucedanum enduit fur la tefte, auec vinaigre & huyle rofat. erapinum pris en breuuage. ane * owlafer. * lus de laferpitium,pris auec vinaigre miellé. Odeur de ladanum. 4 Atmoniac pris auec du miel à mode d'eleduaire, Graine & fueilles de trefle, prifes en breuuage. #Herbe aux * Conyza prife auec du vinaigre. ; pures. Anchyllis de la feconde efpece, prife en oxymel. Fueilles de betoine prifes en breuuage. : Quintefueille. prife en breuuage l'efpace detrenteiours. Graine de pauort efcumant beué en eau miellee. Ellebore noir pris en breuuage. ) ! Jus d'hippophæftus, pris en breuuage, au poix detrois obo- les, . Coleuuree bue, au poix d'vne dragme, tous les ours, vnan durant. *vité nigra Premiers tendons de * tam cuyts, & mangez. ; Vinaigre miellé, pris en breuuage. Vin & vinaigre fquillitique pris en breuuage. Lapis fpecularis puluerizé & beu. Poudre de pierre d'aigle, enduite auec onguent de troëfne, ou gleucinum, ou quelque autre onguent chaud. Pierre naxienne, prife en breuuage. eM «A TTHIOLE Lalauande & le nardus d'Italie tant pris dedans qu'apliquez dehors. La decoëtion d’afarina, & l'herbe mefine prife en breuuage. Eau de cannelle prife en breuuage. La premiere eau ; la feconde liqueur & la tierce qui fe tirent du baume artificiel, enduites. La mumie viree par les narines auec eau de mariolaine. Le teft d'vn homme prisen breuuage. Caftoreum beu auec oxymel. Caillé de lyeure beu auec vinaigre. La pierre que l'on trouue dans le fiel de beuf, broyee à la grof- feur d'une lentille, & mife parmi les nafi- urges. Eau diftillee de la fiente de la perfonne, prife en breuuage. Racine de fcorzonera, ou fon ius pris en brevuage. Fleurs de giroffles beus en decoction de betoine & de mat- iolaine. Conferue de fleurs de giroffles continuee À manger. Cyclamen pris en breuuage ; ou clyfterisé , ou fon ius mis és nafi-purges. Agaric pris en breuuage. Sarrafine ronde beuë. Hyfope pris en quelque façon que ce foi. Sticados prifeauec de fquille, en vinaigre fquillitique. # 141. ad-* Racine de diétam blanc. : souffeprife Sauge & beuë,& eftant broyee appliquee. en poudre. Mariolaine prie en quelque façon qu'on voudra. # ou ruta Ius * de galega beu au poix d’vne once & demie. capraria. Racine d'imperatoire prife en breuuage. Infufion ou decoction de fené beuës. Rofinarin, ou conferue de fleurs de rofinarin. Scrapinum mangé. Bois de guy de chefhe bien puluerisé, & pris en breuuage qua- %]Ital.ads ranteiours durant. * à soufle, aw Racines de vincetoxicum broyces auec graine de piuoine, & poix d'yne prifésen nn dragme, Decoction dechardon beni, ou fa diftillation. Germandree mife és breuuages. Poudre de racine de filipendula, mife fur la viande. Poudre de graine de palma Chrifti prife en vin du poix d'vne dragme. Decoétion de ces racines, en Prenant vnlong efpace de temps parmi le vin en lieu d’eau. La pæonia de Galien pendue au col. Graine de piuoine enfilee, & portee lice à l'entour du col. You hyperi Eau de * millepertuis en fleur. PTS Decoétion d'iue mufquee continuee par plufieurs jours en breuuage auec miel rofat & oxymel. AARALSAS I TÉE STE. Enfufion de racines d'ellebore # noir, prifeen breuuage. Coloquinte beuë ou prife en pilules. Nofre quinte-cffence defcrite au liur. $. chap. du vin, prife en breuuage. Vinaigre fquillitique fouuent continué. L'antimoine hyacinthin , felon noftre defcription , pris par la bouche ,en quelque façon qu'on voudra. Corail pris en breuuage , & pendu au col. M2ATTHIOLE Contre ceux qui ont la memoire cour- te, © qai l'ont perdue. * Baume artificiel tant pris en breuuage, qu'appliqué £ Fo B GehgU'appuues Les anacardi. Noftre quinte-effence defcrite auliure s. fouuent continuer. DIOSCORIDE Contre la Frenaifie. *Alblanc, XItel. ad son$fe cecy. Huyle de faffran ietté furla tefte, ou prefentéau nez , ou en- duit. Agnus caftus diftillé auec huyle & vinaigre. Afperge beu en vin blanc. Serpollet appliqué auec huylerofar, & vinaigre. Parfum de fphondylium , ou le fPhondylium mefine enduit fur la tefte auec d'huyle. Peucedanum enduitauec huylerofat, & vinaigre. CH ANTOINETIONULE Jus de malue pris en breuuage au poix de huitonces. Jus de fueilles ou graine de * morelle mis auec linges fur le de- *c'efl Le fo- uant de latefte. latramb Eau de botrache ou bugloffe, mie {ur la tefte. EME * Huyle rofat enduit aucc eau rofe & vinaigre. La, 7 DIOSCORIDE fouÿfe cecy. Contre lesinflammations du cernean. Raclures de courges appliquees fur le deuantde la tefte. Raclures de pepons appliquees fur le deuant de la tefte. Fueilles d'heliotropium appliquees fur le front. Vinaigre appliqué {ur lefront, MATTHIOLE Agaric pris en breuuage. Tous fantals enduits auec huyle rofat,8& vinaigre auec vn peu decamfre. DIOSCORIDE Contrela Melancolie. Graine de bafilic, prife en breuuage. Ellebore noir, pris en breuuage. Fueilles de betoine, prifes en breuuage. Epithymum, pris en breuuagé. $ MATTHIOLE Pomme douces, & leurius. ñ Citrons.- Tous fantals. Ius de malue prisen breutage au poix de fix onces. Racine defcorzonera, ou fonius, pris en breuuage. Agaric pris en pilules. Thym beu auec oxymel,au poix de deux dragmes. Decoction ou infufion de fené prife er a Racines de vincetoxicum broyees aue corce de citron,ou bien auec de perles-prifes en breuuage. Melifle continuee fouuent,en q uelque façon que ce foir. fs Decoction de * cetrac prife en breu uage, breuuage. € graine de bafilic, ou ef x uuao ow afple- Decoétion de borrache ou buglofle faire en vin,ouen eau, PIE num,ow [co fe en breuuage. lopendrià, Infufion d’ellebore * noir vfurpee en purgation. Syrop de polypode, felon noftre inffitution. Vinaïgre fquillitique pris en breuuage. Noftre quinte-eflence defcrite au liure s.chap.du vin. L'antimoine > lon noftre ordonnance, Pris au poix de quatre grains. Argent vif ‘ precipité,pris en breuuageau poix de hui grains, *c’eff à dire, L'or. Selon les AL. Le corail. guimiitessre Les perles. duit en pou Huyle de pierre gagares tant ben qu'erduir, dre. DIOSC *Alblanc. ANDIT ANR DIE SAVE: DIOSCORIDE Pour garder d'enyurer. Saffran,pris auparauant le repas auec du vin cuÿt. lus de grenades pris en breuuage. Jus de myrtiles pris en breuuage. Choux mangez à l'ilue de table. Aluyne mangee auantle repas. McATTHIOLE. Vinaigre appliqué auec linge fur les genitoires. Eau de fleurs de faffran prife en breuuage. Six amandes ameres mangees auparauant que boire. DIOS té ORIDE Contreles catarrhes G* defluxions du Cerueas. Huyle de fambe enduit és narines. Storax enduite, ou bien parfumee. # Ceque to#- * Parfum de bitume nommé Naphtha. tesfos Diolé. Cinnamome pris en breuuage. entend deto Racines de meu broyees & prifes auec du miel à mode d’eles bitumes. Etuaire: & für tout quand les deAuxions & catarrhes trauail- lent l'eftonac. Aurellaines rofties, & bues auec vn peu de poyure. Racine de la grande ferpentaire cuyte fous la braife , ou boullie & mangec. xGommeDra * Tragacantha prife auec du miel À mode d’eleétuaire. Hyflope cuyt en eau auec figues ,rue, & mieh pris en breuua- ge. Cheuelure d'helichryfüm, prife en breuuage en vin & eau ,au poix de trois oboles. Graine deiufquiame beuë au poix d'ynobole, auec graine de pauot. gant. eMATTHIOLE e La * gomme fandaracha parfumee,8 efparfe fur latefte. Le fantal roux puluerisé furlatefte. Le parfum des giroffles aromatiques tiré par le nez. Agaric pris en breuuage. Rofinarin, pris en quelque forte qu'on voudra. DIOS(ORIDE Pour fortifier le Cernears. # Agalloch#. * Lignum aloës ; pris en breuuage. MATTHIOLE Cubebé maehces auec maftic. Eau de cannelle beuë. Baume artificiel enduit für la iointure de deuant. Mufc ? Ciuette $ flairez fouuent. Ambre Poudre de giroffles aromatiques cfparfe für latette. Conferue de fleurs de airoffles, continuce fouuent, Stichados #ow, Menthe *Mentha Græca Pris en breuuage. de nofire Dé Sau ge me. Sené misés lefsiues qui fe font pour lauer la tefte. Rofinarin, & la conferue de fes fleurs. %oy,Ererba be Racine de * caryophyllata, airee. nedica:Frans Odeur delaracine Rhodia, ou qui fenles rofes : ou prife com- ais, Benoiffe. Mmequece foit. Noître quinte-effence defcrite au capitre du vin, prife en breus uage. * c'eft la gom de genewre, fe- do les Arabes. DIOS(ORIDE Conireles rignons © viceres fuans en la reste. Encens &nitre, pour frotter Les vlceres. Lai& de figuier priué & fauuage, appliqué auec griotte {- che. Vrine gardee , 8 appliquee. Senegré appli ué. Gices appliqués. Maiues appliquees à mode de cataplafme , auec vrine humai- ne. Cendres d'auxincorporees en miel, & appliquees. Fomentation de la decoction de cyclamen. Bulbes appliquez auec nitre brulé. Melilot enduit aueceau, terre de Sie, vin, ounoix de galles. °AVX NEREFS. Fueilles de ronceappliquees. Oignons de lis, brulez , & appliquez aucc miel. Capilli Veneris cuit en lefSiue. Saumure acide, pour frotter lefditz vlceres. MeATTHIOLE Fueilles de lierre nommé * helix , arrengees en forme de bon- net , & miles fur la tete. Jus de la petite centauree enduit. Mente appliquee frefche. ee SGEN ERPEDRER AVR AN SERRES: DIOSCORIDE (ontreles Spafmes. Ireos de Leuant beu en vinaigre. Decoction de * calamus odoratus des Apothicaires ; prife en * Acorum) breuuage. Cardamomum beu auec d'eau. Racine de fquinanthum , prife au poix d'vne dragme , par cer- tains iours,auec femblable poix de poyure. * Coftus , pris en vin , auec d'aluyne. Baume pris auec d'eau. Enula Campana prife auec du miel , à mode d'elettuaire. Ongüent de mariolaine appliqué à mode de cataplafme. Onguent de galbanum enduit. Bdellium enduit. Grains de geneure . pris en breuuage. Fruit de cedre mangé. *Halimws. Racine de * franche-pute, prife eneau miellce, au poix d'vne dragme. Cendre de figuier » enduite auec d'huyle. Heriflons rerreftres continuez en viande. Caftorium enduit, & pris en bicuuage. Serpollerpris en breuuage. Fumees de cheures beuës en vinaigre. Racine de férpentaire ; cuite fous la cendré, ou boullie,;mangee auec du miel. Afrûdilles , pris en breuuage ,au poix d'vne dragrie. Graine de cappres prife en breuuage. Efcorce de cappres prife en breuuage. Argemone appliquec à mode de cataplafme. Agaric, pris en vin miellé , au poix de trois oboles. Rheupontic pris en breuuage, Racine de gentienne > pnfe en breuuage ;au poix d'yne dras (AUS £ Sarrazine ronde prife en breutiage. ee ET is : Racine du grand centaurium beuë en vin. * Rhapontie Graine * de bedeguar prifeen breuuage. commun. Racines ou fucilles d'acanthium ; ou chardon velu , prifes en *E/pine blan. breuuage. De Graine d'auronne beuë auec d'eau. Decoction de la racine du * chardonnoftredame ; faite en vin, * Leucacans & prie en breuuage. she. Origan mangé auec des figues. Racine d'eryngium, prife en breuuage , auec eau miellee, Poulior pris en breuuage , auec eau & vinaigre. Decoction de calament prife en breuuage. Racine de baccharis cuyte en eau ; &prifé en breuuage. Panaces Heraclien enduit. Racines de rofmarin appliqueesauec farine d’yuraye ;à mode de cataplafine. Peucedanum enduitauec vinaigre & huylerofat. Clinopodium pris en breufate. Decoction de germandree pufeen brenuage. Lafer pris au poix d'vn obole ;en pilules. Serapinum pris en breuuage. Galbanum pris en pilules. Fucilles de betoine , prifes en eau miellee, au poix d'yn deniers. Racine de fpatula fœtida beuë en vin cuit. Confolida maior prife en vinaigre miellé. *Pfjllium enduit. Serpollet pris en breuuage ou enduit. Decoction de bouillon prife en breuuage. Coleuuree prife auec du miel ;à mode d'electuaire, Vin faillitique beu. Vinde germandree. SHerbe aux Puces, Vin Le] Xc'efl à diré g#i s’aitacha A'ONVIECPENEEERENS: Vin detragoriganum. Racines de faryri9 prinfes en breuuage auçc vin gros & rude. x + 1 Ca e, # Efpèce de Coris prinfe en breuuage. M ATTHIOLE Huyle d'ireos enduit. Nardus d'Italie Lauende Eau de cinnamome commun prife en breuuage. Toucesles crois liqueurs du baume artificiel. Racines d enula campana réduites en poudre. Huyle de noix enduit. La mumie tant prife dedans.qu'appliquee par dehors. Huyle de graine de lin , enduit. Le cyclamen pris en breuuage, ou clyfterifé , ou fon ius tiré par le nez. Agaïic pris en breuuage. Huyle de fleurs & fueilles d'hyffope , enduit. Stichados rantprife par la bouche , que mife és bains & fomen- tations. Decoétion de pouliot ? millepertuss. ken quelque façon qu'on voudra. Sauge Xou gattariæ * Herbe du chat Mariolaine Racine d Imperatoire Euphorbe enduit auec huyle de violiers iaunes. Onguent fait de fueilles de guy de poyrier fauuage & de greffe frefche de chappon. Voyle chap. du Guy. Germandree mife és fomentations & és onguens. Huyle de lis blancs enduit. ; Racine de chanure cuite, puis broyce, & mife fur le col à mode de cataplafine. Coloquinte prife en pilules. : Antimoine,{elon noftre façon, pris du poix de quatre grains,a Ja maniere qu'on voudra. Huyle de pierre gagates enduit fur la nuque du col. «M < ATTHIOLE Contre l'eflourdffement S flupidiré. Eau de cinnamome commun beuë. Toutes les trois Jiqueurs du baume artificiel } ( beus que fomentez. enduyts fur Lis le de graine de mouftarde 5 Feb leeL renal heuxeflourdis, Huyle de fleurs & fucilles d'hyope Pignolats continuez à manger. Stichados mife és bains & fomentations. Decottion de pouliot prife en breuuage, Sauge tant prife dehors que dedans Mariolaine Racines d’Imperatoire {tant pris en breuuage ;qu'ap- Rofimarin pliquez. Germandree Decoction d'iue mufcate beuë auec miel rofar, Noître quinte-effence defcrite au liure cinquiefine, chapitre dy vin, tant prife en breuuage, qu'appliquee dehors. " DIOSCORIDE Contre laparalfie, © refülution de Nerfe, Peucedanum enduit auec vinaigre & huyle rofar. Efcorce & graine de cappres prinfe en breuuage, Serapinum prins en breuuage. Racine de garence prinfe en breu uage. Coloquinte clyfterifee. XVité nigra Premiers tendons de # tam ,cuyts & mangez, Vin fallitique beu. eM «ATTHIOLE Racines de flambe confites en fuccre ou miel, mangees 34 poix d’yneonce. Nardus d’Jralie, Lauende. La decoétion d'afarina, ou l'herbe mefme, Eau de cinnamome commun, beuë. Toutes les liqueurs du baume artificiel, enduites, Poudre de racine d'enula campana,prife en breuuage, Huÿle de graine de mouftarde appliquee alonigine des nerfs, Pignolats continuez à manger. La mumie applique par dehors auec eau de mariolaine. Huyle de noix enduit auec chaux viue. i Anacardi. Caftoreum pris en breuuage auec eau micllec, AVX NERFS. Fleurs de giroffles beus en decoétion de betoine & mariolaine. La conferue de fleurs de giroffles continuee fouuent. Le cyclamen pris en breuuase,clyfteres,& nafi-purges. Agaric beu, ou pris en pilules. Huyle de fucilles & fleurs d'hyflope, enduit. Stichados mis és bains & fomentations. Deco“ion d uliot & beué, & fomentee. Sauge tant prife en breuuage, qu'en fomentations. Herbe du chat : c Mariolige Re en quelque façon que Racines d’Imperatoire GIPE, Infufon ou decotion de fené. Euphotbium enduit auec huyle de * violiers iaunes. Germandree prife & par dedans & par dehors. Huyle delisblancs. ! Toutes les fortes de * marguerires ; cant prifes en breuuage, qu'appliquees en fomentation. Eau de millepertuis eftanten fleur, prife en breuuage. Decoétion d'ue mufquec beuë par plufeurs iours aucc miel rofat & oxymel. La conférue faite de fleurs d'iuc mufquee, & les pilules deferi- tes au 3. |. chap. d'Iua mufcata. Coloquinte prife en pilules. Noftre quinte-eflence defcrite au liure $- chap. du vin, prife en breuuage & enduite. Noftre antimoine pris au poix de quatre grains. L'huyle de la pierre gagates , enduit. DIOSÇ(ORIDE Contre les tremblemens des N'erfz. Ceruelles de lieures fricaflees & mangees. Caftorium prins en breuuage , &enduit. Chous mangez. Decottion de guymauues prinfe en breuüage. M «A TTHIOLE Eau de cinnamome commun prife en breuuage. La liqueur & huyle du baume artificiel. Pignolats continuez à manger. La fauge tant beue que fomentec. "0 : 04 galtaria x Fa 04 cheirs. * 04 pafquet- 165, Mariolaine ? Racine d’Impcratoire épris en quelque façon que ce foit. Germandree J Decoction d'iuamufcata,prife en breuuageauec miel rofat, Noftre quinte-effence,rant beuë qu’enduite. D'I OS COFRIIPD'E Contre les catarrhes tombez far les Nerf. Farine de fourmentincorporeeen ius deiufquiame, & appli- quee. Farine d'orge, incorporee en vinaigre,& appliquee. DENOISIG OFRAED'E, Contreles douleurs & fublefes de Nerfs, Onguent Sicyonien, enduit. Huyle Laurin enduit. Elzomeli enduit, Huyle de troefne Huyle de gleucinum Huyle* de galbanum Huyle de groffe mariolaine Bdelliuminféré au cataplafme. Lefsiue de cendre de figuier enduite auec d'huyle. Caftorium,pris en breuuage, & enduit. Heriflons rerreftres continuez en viande. Chair de vipere, cuyte & mangec. Decoction de racines de porerum prife en breuuage. Peucedanum enduit auec vinaigre, & huyle rofar. Lafer,pris en pilules, au poix d’vn obole. Petitecentauree >prife en breuuage. Oignon de lis cuyt fous la cendre, incorporé en miel; 8 appli- qué. Racine de fatyrion beuëen vin gros & rude. Racine de guymauue feule. ou Cuyce en vin, ou en eau miellee, & appliquee à mode de cataplafme, Graine d'efcarlatre enduite auec vinaigre, pour les nerfs cou enduits. *04 metopià. “a pe Nerfs coppez. Fucilles de feneffon enduites, pour le mefine effer. Oignons de narciflus enduits, pour le mefme effer, Jus æ AVX NERFS. Tus d'hippophæftus prins en breuuage au poixde trois oboles, Eau marine, pour les baigner. Vinaigre fcillitique, beu. Vin de ftichas. Vin de thym. Jugioline enduite , pour fubrilier les nerfs. eM ATTHIOLE Huyle de terbenthine appliqué fur la douleur. Pignolats continuez à manger, de terebinthe Refines de meleze de fapin Huylef de noix d'Inde es pris en dedans denoïixmufcate fqu'en dehors. Cendre destiges & gouffes de feues enduite auec vieuxoing. Stichados vfitee & és bains & és fomentations. } prifes en pilulesaueciue mufquee. Pouliot Mariolaine Pris en quelque façon qu'on voudra. # Chamæ- x ue mufcate JA Huÿle des fleurs detherbenommee Cortufa , enduit. DIOSCORIDE Pour les Nerf bleffez.. Efcargotz broyez & appliquez. Vers de terre broyez & appliquez. Beurre enduvyt. : Fucilles de feneflon appliquees à mode de cataplafme ; auee manne d'encens. Fueilles de la petite ferpentaire, enduytes. Racine de poterion pilee,& appliquec. Oignons de lis incorporez en miel & enduyts. Graine d'efcarlatte enduyteauec vinaigre. Oignons de narciflus enduyts. M ATTHIOLE Baume artificiel enduyt. rercbinthe Huyle de refinede4 meleze Pis chaud fr la playe, fapin Larme de fapin Huyle de noix Chair d’efcargots broyceauec fleur de farine, & appliquee imo dedecataplafme. Huyle de vers de terre appliqué auec baume artificiel , ou bien d’huyle de terbenthine. Huyle de millepertuis ES Huyle de * PRE Jenduyer. eM ATTHIOLE Contreleretiremenr © dureffe des N'erfs, Yappliquez en la mefmefiçon. autr mordica balfamins Aatthentéd La graifle de * maïmontaine, y de l'efcu- Graïfle de taiffon ou blaireau, i il. Huyle de moyeux d'œufs, enduyÿtz, Moelle de cerf & de veau, Huyle de graine de lin, Mie AT INA TROPLE Contre les Nerfi finlez. Chair d'efcargots terreftres broyee auecfleur de farine , &ap- pliquee. : Farine de feues incorporee auec oxymel. Racine de ferpétaire appliquee auec miel & fumees de cheures, DIOSCORIDE Contreles N'erfs engroffis, Tügioline ienes àmode de cataplafme. Cendres de farment,enduytes auec fain, ou huyle. De à ( ANIXV ME VX: DIOSCORIDE Pour garder de tomber leposl des Paupieres. Fomentation de la decoëtion de fpica nardi. : + É L'humeur queiettent les efcargotz piquez auec vne eguillesen- duyte fur les paupieres, ANIREYSEN X. Suyn delaine fourge, enduyt. Gomme & laict de * chondrilla, appliqué. Bolus Armenien enduyt. DIOSCORIDE Pour l'aSfreté des yeux © des paupieres, Efcorce d’encens brulee, & appliquee. Suye de poix, enduyte. * Lycium appliqué. Os de feche, puluerizé forr menu, &appliqué, Fiel du fcorpeno, ou rafcaile, enduyt. Fiel d'vne tortue marine, enduyt. Fielde perdrix, enduyt. Fiel d'aigle, enduyt. be Fiel d'vne poule blanche, enduyt. Fiel d'yn dain ou cheure fauuage, enduyt. pRe de graine de mouftarde incorpore en miel, 8 en< duyte. Verius appliqué. Efcaille de bronze, enduyte. Rouïllure defer, enduyte. Chalcitis enduyte. La pierre ematiteincorporee en miel, appliquee. DIOSCORIDE Contre Les * fluxsons des panpicres. Fueilles de groffe mariolaine enduytes auec griotte feche. Mouron appliqué auec griotte. Fueilles de paume de Chrift broyees &appliquees auec griotte, àmode de cataplafme. & DIOSCORIDE Pour fubrilier lagroffeur des paupieres. Cendres de moules lauees comme on laue le plomb , & appli- quees. Cendres de * blatta Byzantis, appliquees. DIOSCORIDE Pour guerir la gratelle des paupieres. Ius d'offnons, auec mefme poix de fpodium;, appliqué, Aloës enduyr. f Lai de figuier enduyr. MATTHIOLE * Gomme draganthi deftrempee en miel, & enduyre. Scrapinumappliquéauec vinaigre. M ATTHIOLE Contrel'inflammation des paupieres, Oeufde poulle cru auec huyle rofat Infufion de grains de folatrum halicacabum appliquec: Eau de lentille de marais enduite. Eau de borrache & de bugjloffe, enduite. D'IO SCO RND'E, Pour offer les tayes © raches delæil, * Efhece de laitieron. * Pyxacäthal * ou inflima- #ios des yeux, * Vnguis og» TAfus. ; Xou tragacan- the lacryme, Opobalfäfaum enduyt & diftillé, Cancamum deftrempé en vin, & appliqué. Myrrheenduyre. *Bitume furnommé Naphtha,appliqué. *ou plafioft bi Cendre de moules lauee,comme on fait le plomb, &enduyte, ##76stout feul Cendre de * Blatta Byzantissappliquee fur les yeux. Vnguis odo Cendre de coquilles d'efcargotz incorporce en miel, & en. "ts. duyte. Ficl du * Scorpeno ou Rafcafle, diftillé. #6 oh Le mefine . les fielz de tortue marine, de perdrix, d'aigle, de +34 nr oule blanche, & celuy d'vne cheure fauuage. EF Yrine d'homme, boullie en vn pot de cuyure, & enduyre. Laict de laitues fauuages, diftillé. 4 Jus de ferpentaire appliqué. Jus d'oignons diftillé. Gingembre enduyt. Jus dela * petite efule ronde, enduÿtauec miel. Fueilles d'argemone appliquees. Armoniac appliqué. Orminum, appliqué auec miel. Jus de lotus domeftique enduyÿt aueç miel. Sel appliqué. #Chamafjce. # 4 Fleur MANS E VIE Fleur de fel appliquee. Sapphir appliqué. Efcailie de bronze appliquec. MeATTHIOLE Muf mis és collyres. Racine d'cbene broyce,& diftillee dedans auec eau. Cendres de belettes bruflees miles dansles yeux. Oeil dextre du chameleon tiré luy viuant, & appliqué auec miel. You fiel de Jus * du petit centaurium, appliqué auec miel. ferré. Jus de “ l'herbe d'efperuier diftillé dans les yeux. *ow hicræs Serapinum laifsé long temps en infufion de ius derue, & fiel cites d'oifeaux de proye, & meflé és collyres. Sarcocolla deftrempee cinq iours entiers en Jaict d’afneffe dans vne tafle de verre & puis diftillee és yeux. Tus de fcabieufe enduit auec chryfocolla & vn peu de camfte. Anarrhinum lié fur le front. Cendre de coral meflee parmi les collyres. DIRONSICIONRETLDVEN Pour effacer Les cicatrices des yeux. Cancamum trempé en vin , & diftillé en l'œil. Myrrhe enduite. oubitume * Bitume, furnommé Naphtha, appliqué. fimplemét, Refine de cedre enduite. Gendre d'efcarsotz appliquee auec miel. à Vrine d'homme cuite en vn porde cuyure, diftillee en l'œil. Huylede fenegré ;auec huyle de meurte,appliqué. Serapinum appliqué. ; | Ius tele > ou petite cfuleronde ; enduir auec miel. - Verd de gris appliqué. Lie de vin brulee , appliquec. Poudre de corail mife deflus. Pierre hemarite mile deflus, Safir appliqué, XFranco#s Nr. 1eATTHIO LE berbe des JUS de “hieracium diftillé dans les yeux. 1e fhersier,0n se deftrempee en lai£t d’afnelle, & diftillée dans les ee ie D'1,0 SCOPPAL DE : à Contre les esblouifemens,nuees, & fumees des yeux. #Acorwm. us de * calamus odoratus des Apothicaires ; diftillé és yeux. Cannelle, incorporce en d'autres médicamens oculaires » mife dans les yeux. Cinnamome mis és yeux. Gomme de cerifier mie és yeux. Infufion d'acacalis, mife és collyres ordonnez pour eflarcir la veuë. Jus d’acacia laué, & diftillé és yeux. Trois fleurs de grenadier mangees, pour petites qu'elles foyét, engardent vn an entier d'auoir les yeux chafsieux, Encens mis {ur l'œil. Crocomagma enduit. Petites fciures d'ebenemifés en infufion de bon vin, & appli- quees à mode de collyre. Lycium mis fur l'œil. Refine de cedreenduite, Gomme de prunier enduite. Chair de viperes cuyre & mangee. Arondelles accouftrees & mangees à mode de becque-figues. Cendres d'arondelles brulees, miles és collyres. Greffe de poyfçon enduite. Jus de fenoil ditillé és yeux. Fielz du fcorpeno ou rafcafle, d'vne tortue de mer, de perdrix, d’aigle,de poule blanche, ou de cheure fauuage , diftillez és yeux. Vrine de perfonne, boullie en vn porde cuyure, & diftilleeés yeux, Laict de laitues fautages diftillé és yeux. Jus de racine de la grande ferpentaire enduit Tus d'oignon diftillé és yeux 8 owtrioles lus de “lotus domeftique diftillé és yeux. des chesaux. Tus *d’efclerecuyr en vn pot de cuyure auec du miel, & enduit, *ow grande Tus d'othonna, diftillé. chelidoine. Tus de petite centaurec diftillé és yeux, Rue continuee à manger, v D Verius diftillé és yeux. Panaces Heraclien enduit, AVERTIS Jus des racines & fueilles de rofinarin diftillé és yeux auec du miel. Lafer enduit auec miel. Ius de melifle, diftilléés yeux, aucc miel. us de marrube enduitauec miel. Poudre de pierre ponce mifcés yeux. Fleur de fel mife és yeux. Lie de vin brulee, mifeés yeux. * Marcafsis mis {ür l'œil. Pierre thyite mie en l'œil. . ue appliquee. Sapphir appliqué. HMATTHIOLE Cendre de vipere bruflee auec encens & ius de fenoil » &appli- quee depar foy fur les yeux , ou mile és collyres. Fiel de lyeure incorporé en fccre , & enduit. Fiel de belertes diillé dedans auecins de fenoil. Eau de fiente de la perfonne appliquee. Laïct d'efcorce de fcorzonera diftillé. Clous de giroffesreduirs en poudre bien menue, &mis dedans. Jus dela *gräde chelidonie diftillé dedäs auéc lait defemme. , , MO FER autrement Tus de hicracium, diftillé. : DA ; À efilere. Serapinum laifs: long temps en infufion de ius de rue, &fiel LÉ ur o ; f d'aifeaux de proye, & mis parmi les collyres. Sarcocolla deftrempee cinq iours entiers en laict d'afhefle dans vne tafle de verre, & puis mife dans les yeux. Vin de fraifes, diftillé. L'euphrage prife de quelque façon qu'on voudra. D'TOPSICOERMEDIE Dour o$ker l'onglee de l'œsl. Poudre d'os de feche appliquee. Poudre de regliffe mife en l'œil. M ATTHIOLE Gomme draganthi deftrempee en miel, & enduite? DIOS(ORIDE Pour les bleffeures des yeux, & les playesfrefches d'icenx. Laiét de femme diftillé dedans auec d'encens. Sang de ramier, ou depigcon, ou de tourterelle , ou de per= drix; enduit. Fueilles de ftœbé, appliquees À mode de cataplafine. Pierre ematite mife en l'œil, auec du lai. DIOSCORIDE Pour Les vlceres des Jeax, * Olafisp) rites, Suye d'encens ou de tormentine,ou de beurre enduite. Efcorce d'encens appliquee. Myrtheiettee en l'œil. Cendre de corne de cerf, bien lauee & appliquee. Liniment d amydon : & fur tout quan neux. Antimoine mife en l'œil. Pierre galaétire, Samienne, & mefine le fair auec du lai. dles vlceres fontcauer. » difillees és yeux DIOSÇORIDE Contre les eroffons qui adniennent és coings des yeux, Suyn de laine fourge, enduit. Verius diftillé en l'œil. eMATTHIOLE Suye de poix appliquee. D:LO:S fe ORIDE Contre lesfifules © cauerne. Jîtez des yeux, Noix vieilles broyces , & appliquees, Decoétion de meurte, diftillee. Malues crues mafchees, & appliquees auec yn peu defel, Plantain appliqué à mode de cataplafme. Seconde elpece d'auricuia muris , enduite. Fueilles de baccharis, appliquees à mode de cataplafme, au commencement dy mal. Czma ANECMEAE VER Camomille enduite. kSolatrum Fucilles de * morelle hachees menu, & appliquees : ou fonius, bortenfe. enduit aueclerouge de la fiente de poule. * Acgilops. #Coquiole appliquee. | Oenanthé, autrement fleur de Jabrufque,appliquee. Tutie alexandrine.ou calamine, enduite. Efaille debronze appliquee. Poudre d'antimoine mife dans la fiftule. DIOSCORIDE Contre les fraphylomates Ca procidences des yeux , c'efl à direlors que les yeux frtent de leur place, comme vngrain du raifin. Farine de feues incorporee en blanc d'œufz , auec rofes &en- cens, appliquee à mode de cataplafme. Fucilles de ronces broyees & appliquees. Saffir appliqué. DIOSCORIDE Contre Les inflammations des yeux. Amomum enduit auec raifins fecs. ta Suye d'encens où de poix appliquee À mode de liniment. Pommes de cyprés enduites auec griotte. Myrtiles appliquez auec fleur de griotte. Fleurs de coignier appliquees à mode decataplafine. Fourmage enduit. Succre diftillé és yeux. Jugioline cuite en vin,& appliquee. Pourpier enduit auec gruotte feche. Endiue appliquee feule,ou auec gruotte feche. Raclures de courges appliquees. * Anemonc Racine de * pafle-fleur ; enduite. Auricula muris appliquee auec griotte, àmode de cataplafme. Ius de gentienne enduit. Auronne cuite auec pommes de coïng, ou auec du pain , appli- quee À mode de cataplafme. Melilotus meflé és cataplafmes ordonnez pour lefdites inflam mations. Fueilles de baccharis énduites. “ j Fueilles de grande iombarbe appliquees. o# Ache. * Perfil appliqué auec pain ; ou gruotte. *Rubus Fleurs de * framboyfier enduites auec miel. Idaws._ Fueilles d'elatine appliquees auec gruotre. Jus de pauot incorporé en vn moyeu d'œuf cuit en braife, & en faffran , & appliqué. Graine & fucilles de iufquiame , appliquees auec farine ou gruotte. Fueilles frefches de mandragore, appliquees auec gruotte. ‘s ; Fucilles du bouillonquia les fleursiaunes , appliquees. Affer Atti Petite * afpergoutte enduite. cus. Fueilles de violettes de Mars , enduites. Fueilles de paume de Chrift appliquees auec gruotte. MATTHIOLE Lait de femme dans lequel par trente fois on aura efteint vn morceau d'écens allumé, diftillé dans les yeux auec eau rofe. Camfre mis parmi les collyres. Efcargots broyez dans vn mortier bien net , & incorporez auec yn œufde poule qui foit cuit, & appliquez furle frontauec Jaine furge. % ow,aubif, Ius des * cyanus mis dans les yeux. ins, ow Jusdehieracium diftilié dedans auec laiét de femme. blauelles. Fucilles de betoine broyees,& appliquees furle front. Fleurs de confolida regalis broyees,& enduyres furle frontauec eau rofe. Vin de fraifes mis dansles yeux. * 04, fola- Linges wempez en jus des fueilles & grains de * morelle, ens tré deiar. duits fur lefront. din. Grains du folatrum halicacabum mis en infufion en vin doux, &appliqués. XCecy eft de Eau de lentille de marais , enduite fur le front. pline , leg! Eau de borrache & buglofle » enduite & dedans & dehors. enparle ain * La pierre achates regardee. LÉ DIOSCORIDE E. Due Peur la douleur des yeux. deregarder Vn moyeu d'œuf cuit fouz la braife, enduit auec huyle rofat la pierre & de faffran. açathes, L'herbe de iugioline cuite en vin, & enduite. AVI AIEVEXe Jus de bañlic diftillé és yeux. Aluine cuite en vin cuit, & appliquee. Rue appliquee à mode de cataplafine auec griotte. Racine d'aconit, farnommé Pardalianches, mife és medica- mens ordonnez pour les yeux. MATTHIOLE Laict de femme meflé auec caurofe, dans laquelle onaite- ftaint par trente fois vn morceau d'encens allumé,mis dans les yeux. Camfre mis en collyres. Efcargots broyez dans vn mortier bié net auec vn œufde poule cuit, enduits fur le front auec laine furge. Jus des aubifloins diftillé dans les yeux. Fleurs de confolida regalis broyees & enduites auec eaurofe. Lingestrempez enius des fueilles & grains de folatrum de iar« din , appliquez furle front. Les grains rouges du folatrum halicacabum mis en infufionen vin doux, & appliquez. Eau delentillëde marais enduite. La pierre achates regardee. DIOSCORIDE Pour ceux * quine voyent rien de nuit. You,qui ont y la veue cowx , Leius que iettentles foyes de cheure ou de bouc, quand on 5 les roltit. 5 Foye de cheure rofti, & mangé. Fiel de cheure fauuage enduit. de ramier, de pigeon, Sang {ae tourterelle, de pet- enduit drix. DIOSCORIDE Contre les cataraëtes Ÿ fuffafions des yeux. Fiel de * fcorpeno appliqué fur les yeux. t $ * Greffe de viperes , incorporee en refine de cedre,miel exquis, & vieux huyle. ! Fiels de tortue marine,ou de perdrix;ou d'aigles, ou de geline: blanches, ou de cheures fauuages,enduits. Farine de feues peftrie en vin, & applique. s À Er: Jus d'oignons difillé és yeux. Jus de cyclamen diftillé. FRafcafe. *Galié n'ap preuue cefle s reccpte. Serapinum appliqué. : ; Euforbe appliqué : * toutesfoisil ÿ faut de l’efgard. . nd w 1lle ja CA TE EI DO RE TPE Jus de * hieracium diftillé. miel,où par Polium lié fur le front. miles colly. res, à caufe DIOSCORIPE ne Contre la chalfieufité des yeux. momie. Pourpier, & fonius appliqué. De herbe Jus de plantain diftillé és yeux. Jperuier. Fucilles de grande iombarbe, enduites. ol ; Poudre de chalcitis. * Toutesfois ily a del'efgard. Carill'« Cendres d’efponges; enduires:8t fat tout quand la chafsicufeté ft#t;dit Dio eftfeche, coride, ins Pierre ematite pilee, & appliquee auec du laièt. corporer er eM ATTHIOLE mie Eaurofe, dans laquelle on ait eftaint par trente fois vn mor- ceau d’encens allumé, diftillee dans les yeux. us de grains d'efpinesvinette mis en collyres auec tutie & eau rofe. Perles pilees & mifes en collyres. Pierre que l’on treuue dans le fiel de bœuf, broyee , & mile & foufflee dans les narines. Decoction de fenegré enduite fur lefront. # Racine de parelle fauuage arrachee au deffautdela Lune, * c'efffelors portec fus foy. NET Decoction de langue de ferpentfaiteen gros vin rude, & mife és lefiues qu’on fait pour la tefte. Jus * d'hicracium diftillé. # 04 berbe Euphrage pris en quelque façon que ce foit. d'efperuier, Vin d'euphrage. Voy liure 4. chap. 38. ow cicoree Faune, D TOLS CON RIDE Contre les esbloniffemens de la venë. Poudre de germandree faupoudrec fur les yeux, ou enduite auec A CPR SERRES — AVX aucc d'huyle. Tus de lotus domeftique appliqué ange miel, Ellebore noir mel: és collyres oculaires. Ekurde bronze mife en l'œil. MANN EMIEONTE Decottion de valerienne faite en vin , & diftillee dans les yeux. Vin d'enula campana continué fouuent. Huÿlede grains de lentifque meflé parmi la viande. Jus de roquette mis dans les yeux. Ebene broyé fur vne pierre à couifer, & mis fur les yeux auec vin cuit, à mode de collyre. Ë Le ius qui fort de l'eforce du faux eftant en fleur entaillee,di- füllé dans les yeux. Noix mufcate mangee. Perles mifes és collyres. > La pierre qui fe trouue dans le fel de bœufbroyec,& mife dans enez. Jus de choux cuit en miel ; &enduités angles des yeux. Afperges ontinuez à manger. La berle mangee en falade , ou autrement. : Laiét de racine de l'herbe nommee Scorzoncra ; diftillé. Poudre de giroffes bien'menue mile dans les yeux. Tus de hieracium diftillé. Fleurs de rofinatin fraifchement curillies , mangees tous les iours auec pain & fel,& cétinuees tout le remps que la plan- te fera en fleur. è Serapinum mis en infufion de ius derue & fie proye , & meflé és collyres. IEEE * 04, toute Vn grain de femence de l'herbe * fclarea porté és yeux. bonc,owor mink od0s rant, D'IOSYROERMEDNE Contre La foibleffe de la veuë. Cancamum trempé en vin , & diillé en l'œil. Les grains de peupliers qui fortent quand les peupliers coms mencent À brotonner , enduits auec miel Fiel de fcorpeno enduit. Choux mangez. Mouflarde enduite auce miel. Jus de mouron tiré par le nez. Aluyne appliqueeauec miel. Thym pris en viande. Sarrictte , en viande. Jus de rue boulli en vne efcorec de grenade.y adiouftant du ius noil, & du miel , & le diftillant en l'œil. Tus de rue fauuage diftillé en l'œil auec vin , miel, fiel de pou- laïlles , & auecius de fenoil. Jus de folatrum dormitifenduit. Fleur de fel appliqué. DIOSCORIDE Contre les catarrhes flaxions des yeux. Safran enduit aucc lait de femme. Encens appliqué auec ie moyeu , ou le blanc d'vn œuf. Suye d'encens ap pliquee Suye sou fumee ac porx > appliquee Les plus tendres fucilles du plane, cuytes en vin, & endui- tes. Saiures d'ebene, fabtilement puluerizces, & appliquees. Ius de fuailles d’olinier fauuage diftillé és yeux. Corne de cerf brulee , lauee, & applique. Suye de beurre, enduite. Amydon appliqué. Tutie lauee & appliquee. à Feues plumees ,machces , & appliquees fur le front. Deux dragmes de graine de bafilic d'eau , incorporees en qua- tre dragmes de miel, les appliquant à mode de linimenr. Fualles d'elatiné a ppliquees auec oriotte. Efcaille de bronze lauee,& mile cn l'œil. Plomb Jaué & appliqué. Pierres galaétire , morochthienne ;& Samicnne miles enl'œil auec du lai&t. Colature de graine de iufquiame appliquee Sarcocolla ditillee. Alum appliqué. Poudre de corail appliquee Poudre de Pictre ponce appliquee Poudre de pierre emarite. AVX (ORNE EeS: CHAINE TOME Mufereduiten poudre, & mis deffus. Eau de feurs de troefne diftiile *OMME d'aganthi mife és colly g yres. DER C CRIS A Vas OERSE TATAAEESS DIOSÇORIDE L ére les doulcsrs des oreilles. C Jus de grains de laurier incorporé en vin viel & huyle rofät, dix filléés oreilles, Jus des fueilles de peuplier diftillé és oreilles. Ladanum enduit auec du vin. Decoétion de rofes fe ches cuites en vin, dittillec#s oreilles. rce de fiulx , cuit auec h uyle rofat en vne Pour en enduireles oreilles. Opium app avec huyle d'ar andes,myrrhe, & faHran. La defpou es ferper ÿte en vin. & difllecés orcilles. Clopcrtes , où porcele nét Antoine , taillez menus, & cl chauffez auec huyl at en vne efcorce de grcuade, diftil- lez és oreilles. Grefe de poulimon de renard diftillee és oreilles. Vers de terre cuits en grefle d'oye, & diftillez és orcilles. d ove 1 Grefle fees j difiillee és oreilles. Ude poules Vrine de toreau ou de fangler boullie auec myrthe , & diftillee és oreilles. Miel diftillé és oreilles auec fl mineral, Graine de iugioline mile és orcilles,aucc buylerofat. Jus de bete diftilié és oreilles. Jus de plantain diftillé, quand la matiere peccante et chaude. Jus de raclures de courges diftillé auec huyle rofar. Ius de la grande & pe erpentaire diftillé. Jus de porreaux diftill auce Encens vinaigre & Jaict. Tus ou decoétion de moutarde diftillé. : Zus de kerre,& de fes dorymbes diftil'é. Aluyne parfumee, ow appliquee auec miel. Jus d'érigan vert diftillé auec lait. Jus de mente diftillé. lus de melilot diftillé auec vin cuit. Tus de rue cuir en elcorce de grenade diftillé, Jus de peucedanum difillé auec huyle rofat. Jus de“ op difillé, lus de marrube , diftillé auec huylero Ius de chanure difillé, lus de renonce, ou cortigiole made,diftillé, Jus de parictaire diftillé. © Jus de bafilic d'eau diftillé avec foulfte & nitre, Colature de la graine de iufquiane, diftiliec. Tus de morclle diftiiié. us de mouron diftillé. Jus des fuciiles de concombtes fauuages diftillé Selauec vinaigre diftilié. MATTHIOL Æ Huyle d'ireos diftillé, Huyle de iufquiame mis deffus eucc caftorium & faffran. de en huyle de * violiers & deiufjuiame, & dilüliee, Huyle de noyaux de pefches , diftillé. Huyle de fcorpions mis dedans. Caftorium diftillé dedans avec opium. lus de crai as de furean cuitauec mil, & difillé, yeus d'œuf Incotporee en miel, € manoce. Ë û 5 Jus de malue didil! 14 tice ter qi Jus diftillant de la tige du latteron cuit auec huyle en yr corce de grenade, & diftillé. * L: Graine de * vit de chien broyce, où deflus. Jus de mariolainc diftillé. 1leius de fes grains , mis *Aparine, Xo4 cheirr, 04,4# 4m, AVX OREILILES. DIOSCORIDE Contre les inflammations intérieures des oreilles. £affran mis és oreilles. h lugiolinemife és oreilles, auec huyle rofat. MQ@ATTHIOLE Ocufde poule cru, mis defflus auec huyle rofat. Huyle de moyeus d'œufs, mis dedans. x Tus de raclures de courges diftillé auec huyle rofat. DIOSCORIDE Contreles * orillons,apoffumes G'enfleures qui viennent derrier les oreilles. XGrecs pa ratides. Laine fourge appliquee. : 4 . Fumees decheures noutries és montaignes , Cuites En VIN ; OU en vinaigre, & enduites. Graine de lin broyce, & enduite à mode de caraplafme. Farine de feues enduite auec miel & fenegré. * ou , rue *Lampe cuite & appliquee. mex. Plantain appliqué à mode d'emplaftre. *Eryfimi. Graine de * velar, pilee, cuyte; & appliquec. Parfum d'hyfope, & vn cataplafine d'hyffope. 5e Glu incorporé en mefme poix de cire ,& de refine, appliqué. Guymauues boullies,& reduites à mode de iniment. * Herbe XP{ÿllium appliqué aucc huyle rofat, eau ou vinaigre. aux puces. Fueilles de morelle enduites auec du fel. *Galopfis. * Ortie morte ou puante, appliquee auec vinaigre. Terre Cimolienne appliquee. MATTHIOLE Racines deAambe cuites & broyees, & emplaftrees auec farine d'orge. À Farine de fenegré cuite en eau miellee, & enduite auec oint. Racine d'afphodelus cuite & enduite. Racine d'eryngium cuite, & appliquee à mode d'emplaftre. DIOSCORIDE Contre lesfons G' rintemens des oreilles, Refine de cedre diftillee. Jus de grains de laurier diftillé auec vin vieil & huyle rofar. Figues feches broyees,& incorporees en graine de mouftarde, auec quelque liqueur, &mifes és oreilles. Fiel de roreau diftillé, Miel appliqué auec fel mineral pilé menu. Jus de porreaux diftillé auec encens; vinaigre & laict. Jus d'oignons diftillé. Mouftarde broyce, & mife és oreilles, auec figues. Parfum de vinaigre bouillant attiré, par vn tuyau, és oreilles. eM ATTHIOLE Vapeur qui fort du nard & laurier cuits en vin receué par vn en° tonnoir. Huyle rofat, d'amandes, de camomille, dans lequel auecvn peu de vin on ait fait cuire les racines de* pain de pourceau, diftillé goutte à goutte dans les oreilles ; & les racines appli- quees chaudes deflus. La colature des mefmesracines broyees auec quelques noyaux de pefches & amandes ameres , &-deftrempees l'efpace de trois iours en eau de vie, diftillee dans les oreilles, Huyle de coloquinte diftillé dedans. DT O'S"CYO RUINDYE Pour Les oreilles fangeufês © boeufes. Myrrhe incorporee en opium, caftorium , & glaucium, mife és oreilles, Encens diftillé és oreilles auec vin doux. Yow,cycla- mIiNnUs. de pelle & huyled’oliues. de pin Lycium diftillé és oreilles. Decoétion de fumach diftillee. Jus de myrtilles diftilléés oreilles. Jus de fugilles d'olinier fauuage, diftilé en vin. Fiel de toreau diftillé és oreilles auec laiét de femme,ou de che ure. * ous 6/64 xrrinc diftillec és orcilles. des. #VYmbilicus veneris diftllé auec moëlle de cerf. de terebinthe | s > ; rene meleze mife dans les oreilles auec miel BOV RMOPRSE NP AP EIS: Ius d'afrodilles diftillé eul,ou auec encens,miel,vin,& myzthe. Ius d'oignons diftillé. d Aluyneappliquee auec miel. Anis diftillé auec huyle rofar. Jus de fleurs de fphondylium diftillé. Jus de corrigiole diftillé. Decoétion de ftæbe diftillee. Jus * d'herbe aux puces diftillé. #Pfjlium, Verius diftillé auec miel. Alun incorporé en ius de * fanguinaire,diftillé, Xc'efl le po- Fleur de fèl mife és oreilles. lygonum, M A TTHIO LE Hitement Jus defucilles de pefchier. LE Huvyle de moyeus d'œufs. £ Jus de l'herbe nommee * Burfa paftoris, diftillé dedans. : “oustabou- DIOSCORIDE Fopre Pour Les oreilles concafees & efcachees. Fleurs. Bulbes appliquez auec gruotte feche. Soulfre enduit auec vin & miel. DIOSCORIDE Pour les vlceres des oreilles. Laine fourge appliquee. Pr Fiel de pourceau diftillé és oreilles. M «A TTHIOLE Le porreau qui n'aura efté tranfplanté , cuit en huyle auec de yers deterre,& diftillé de iour a autre és oreilles. D'IGO SCOR DE Pour la (ardité des oreilles. Decoction d'afrodilles diftillee és orcilles, auec d'huyle. Jus d'oignons diftillé. : Ellebore noir mis és oreilles , l'y laiffant trois iours entiers fans le tirer. R Jus de coleuurec diftillé auec miel, La fleur blanche de bronze fouffee auec vn tuyau en l'oreille. Parfum de foulfre mis par vn tuyau, en l'oreille. 3 (HMATTHIOLE Huyle de * tormentine,ou fon eau mife dedans. * ourefine L'efcume qui fort du frefhe verd,tandis qu'on le brufle,diftillee, de melexe. Jus de reffort bouilli auec huyle tant d'amandes douces ,qu'a- meres , vin blanc , & vn peu de coloquinte , diftillé. Jus d'vnoignon creufé, rempli de poudre de cumin, & cuit en cendres chaudes , diftillé, Huyle de coloquinte, mis dedans. DIOSCORIDE Contre les vers eSfans és oreilles. Refine de cedre diftillee auec vinaigre. Vrine d'homme boullie en efcorce de grenade, & diftillee, Jus de racines de cappres difillé és orerlles. Jus decalament diftillé. Ius d'herbes à puces diftillé. Vipaigre diftillé és oreilles. «M ATTHIOLE . Huyle de * refine de meleze, où fon eau, diftillee, PE TS Ius des fueilles de pefchier , diftillé. PA TE Lai de figuier, mis dedans. Aporhic Jus de * perficaria, diftillé, Sur Jus de la petire centauree ,mis dedans. ; Jus de mencaftre , diftillé. &°+ Jus de germandree , mis dedans. Decoon de chanure, ou fonius , diftillé. AV NEZ. DIOS(ORIDE Pour effancher le ang coulant du nez. Poudre d’encens iettee és narines. Efcargots broyez auec leurs coquilles, & appliquez. Jus de graine de porreaux diftillé és narines auec poudre d'en- cens. Rue AV NEZ. Ruebroyce, & appliquee. Fueilles d'orties appliquees, auec leurius Cumin appliqué auec vinaigre. Moëlle de ferula mife és narines, *Lyfimachie mife és narines. Ius declymenum diftillé ésnarines. Fleurs d'ortie puante mifes és narines. Jus de queuë de cheual diftillé és'narines. Vinaïgre beu , & mis és marines. Mille-fucille applique. Chalcitis diftillee auecius de porreaux. MATTHIOLE Encens auec toyle d'araigne, incorporé en huyle, &enyn blanc d'œuf, & mis auec cftouppes dans les narines. Cefte peau blanche qu'on treuue és troncs des vieux arbres de meleze , mifédedans. Mäftic incorporé en vn blanc d'œufauec encens , fang de dra- gon, & poils de lieure , auparauant bruflez , nus fur le £ ' front. Camfte mis dans les narines aucc graine d'ortie, ou enduit für le front auccius de iombarbe , ou de plantain. * 0w de fa» Poudre de* gomme de geneure;incorporee en blanc d'œuf, & *Sowey d'esx, daraca des … cnduite fur le front &les temples. Arabes, * Efcorce dchege prifeen breuuage , en eau chaude. Noix de galle bruflee » & mife dedans. Poils arrachez du ventre d'vn licure vif, bruflez, & mis de- dans. Ê Eau de plantain auccautant de fort vinaigre ,appliquee fur la palme des mains , la plante des pieds, &{ürlefoye, Ius d'oignon mis dedans auec fort vinaigre. Eau de cyclamen atriree par les narines. je. ‘#8 Eau de mente cn fleur diftillee au bain de Marie, & prie en breuuage du poix de quatre onces. Fueïlles de betoine broyces aucc yn peu de fel,& mifes dans les narines. La peruenche frefche mife & entortillee à l'entour du col. La petite & moyenne * nn ar * ou confor re Po La fanicula nids, L'oreille d'ours mifes dans le nez. ÉD fE) & oworeille PIE \ £ derar. SRIESE La poudre de millefucille , mife dans les naines, Fueilles du fureau bruflees , reduites en poudre, & miles de- dans. Plaftre btoyé , & incorporé en blanc d'œuf , enduit fur le front. Jalpe pendu au col, & porté en lamain. DIOS C'OPRAPD'E Pour [E faire fésgner. Decottion dela racine de crocodilium , prife en breuuage. DIOS(ORIDE Contre les poulpes du Nez ‘les nolsme tançere. Pommes de cyprés pilées auec figues ; & appliquées. Racine de grande ferpentaire appliquée. ] J Jus de faferpitiü enduit auec vitriol, ou verd de gris raclé es la- mes de bronzerefoluës au vinaigre:ayant au preallable cop- péle poulpe auec des cifeaux. Fléur de bronze appliquée. Yorpimrow* Sandaracha appliquée aucc huyle rofar. 3 M ATTHIOLE *09 , vid IuSdetacines * d'arum. dechien. Fueilles d’arum bruflees. DED: SCO RIDE Pour les chancres ®vlceres du Nez. Racinede grande ferpentaire appliquée. Jude lierre diftillé. Sandaracha minerale appliquée auec huyle rofat. eMATTHIOLE Contre la puanteur du Nez. Eaudeflcurs d'orenges , diftillec. Pr) ”, ‘ À LA BOVCHE, DIOSCORIDE Contrelaroupie & dfillarions du Nez. Kc, Graine de gith pilée & liée en vn drappeau , pour la fentir fou uent, DIOSCORIDE Pour faire efernuer. Couillonsde byeure mis au nez. Graine de bafilic ,ou fon ius mis dans lenez. Graine de mouftarde pilée, & tirée parle nez. Racine de * ranunculus feche, Plluerizee,& tiree par le nez. Fleurs de ptarmicagirees parle new, Racine de l'herbe ayx foulons mife au nez. Poudre d'ellebore Blanc tiree parle nez. MATTHIOLE lus de bete attiré par les harines. RO RS CON PRET LES eee AT TA BT'OMVACHANEMMPEENTLANA LA LANGIVE MeATTHIOLE Contre la puanteur de la Bouche. Racine de fambe mac hee. &corum mangé. Gälanga tenueen la bo uche. Eau de cinnamome beué, Mufe tenu enla bouche. Confeétion faire de mule, nommec en Italie ; Mofchardine, tenue en la bouche. Cloux de giroffles machez. Racine d'angelica machce. Or tenu en ja bouche. MoATTHIOLE Contre les vlceres de la Bou- che, © de la Langue, Vin de grenades;auec miel rofat & eau de Jus de plantain enduit. Fucilles de marguerites mangees. DII O:S:CO:RM-D E Contreles chancres © vlceres corrofifr. Poudre de racines de fouchet mife en la bouche:encores queles vlceres fufent chancreux & corrofifs. Deco&tion d'afpalathus, faire en vin , & tenue en la bouche : de laquelle aufsi {e faur lauer la bouche contreles vlcer. lins. Acacia mife en la bouche. Jus de plantain tenu enla bouche. Decoétion de cappres cuites en vinaigre, pour fe Jauer labou-- che. Jus dercgliffe tenu en la bouche. Ius d'origan tenu enla bouche. Fleurs de “ cheiriappliquées auec miel. Couillon de chien , furnommé Serapias , applique. Camomillemachée. Jus debriranica tepu en la bouche, Jus de * fahgots pris auec du miel, À mode d'eleQuaire. Decodtion de ronces tenue én la bouche. Decoétion de racine de quintefucille, pour lauer Ja bouche. Seconde efpece de yerueine, pour s'en lauer la bouche auec du vin. Staphis agria appliquée auec miel. Fleurs de labrufque, pour en pulucxizer l'vlcere. Alum appliqué auec miel. Sel brulé,& appliqué auec oriotte. M ATTHIOLE Eau qui diftille de la tige du bouleau percee , tenue en Ja bou che. Fucilles de troëfñne machees. *04, ges noinlle(:e. plantain, appliqué, es Mas Youtribas L 0] Or E« AUD AB O VOME MR Or tenu en la bouche. Vin de grenades , auec eau de plantain , pour s'en lauer la bou che. Fueilles de fau machees. Decottion de grains & racines du prunier fauuage, tenucen 6 la bouche. Jus de meures,s'en lauantla bouche,& s'en gargarizant. Pourpier maché. #4 , cya- Lus du grand “aubiffoin tenu en la bouche. Fueilles de margucrites machees. K772 ow,confor Fucilles de la petite & moyenne * folidago, ouleurius. l:da. Sanicula Oreille d'ours f cuites en vin, tenant Virga aurca leur decoétion en la Pilofelle bouche:2 / Potentille # Huyle de vitriol enduit. #ou, marc * Diphryges reduit en poudre: de bronxe. Fleur de [el cuire en vin. Coral. Pierre achates tenue en la bouche. DIOSCORIDE Pour faire bonne aleine. Vou,Maftic *Gomme delentifque machée. Myrrhemachée. Citrons machez, Anis maché. Auoine fauuage cuite auec des rofes,tenue en la bouche. M@ATTHIOLE Decodion de citron , pour s’en lauer la bouche: Noix mufeate mafchee. Fucilles delaitteron machecs . Cloux de giroffles machez. Aneth maché. Racine d'Imperatoire machee. Rofimarin maché. DIOS(ORIDE Pour l'afpreté de La langue. - Mente,pout en frotter la langue. Graine de famac;auec du miel;pour faire comme deffus, M ATTAIOLE Mucilages de graine de coings enduits. Prunes febeften pelces ; & mifes deflus. La poulpe des tamarindes , pour s’en frotter la langue, Succre candit tenu en la bouche. Taillerins de concombres frais , mis deffus. Chair d'anguries applique. “ou, phyli- Eau de * langue de cerf tenue en la bouche. [A Decoétion de petite confolida , tenue en la bouche. M ATTHIOLE Contre les inflammations de la langpe. Taillerins de concombres frais , ou d'anguties,mis deffus, Chair d’anguries appliquee. Huyle delentifque. L'herbenommee Trinité, cuite en vin brufc. eMATTHIOLE 3c'eft à dis Contre la * paralpfic de la langue. re,la paro- 5 ; LINE lé La mumie & prife en breuuage.& s’en frottant la langue. de perdue. 5 D Ë Eau de cinnamome tenue en la bouche. Decoction de pyrethre & de poyure long , y meflant du ius de mariolaine, tenue en la bouche. Serapinum. Trente grains de graine de pyuoine ,emondez, broyez & pris en vin. M@ATTHIOLE Rour ceux qui ont la parolle empefchee. Eau d'afpic oude lauende prife en breuuage. Eau de çannelletant prife en breuuage que tenue en la bou- che, AVS DIEIN MINS; Mec. AV AMD EN MEESENEUT G'EINICMIVEES: D'I ONS/COPRIID\E Pour nettoyer les dents. de pourpres de cornets demer de moules Poudre K de * blatta byzantis >pour s’en frotter les dents. *ou,vnqus d’efcargots odoratws. d'os de feche de corne de cerf Deco&ion de racines de plançain; pour s'en Jauerles dents. Atiftologie ronde, pour s'en froter les dents. Ta cinquiefme efpece d’alcyonium Ér s'en frotter les La pierre ponce dents, La pierre Arabefque La pierre Samienne TANT HET OPTIE La poudre des pierres que l'on trouue en la tefte des efcreuifles, lors qu'elles pofent leurs cfeailles,fi on s'en frotte les dents. ! Racine de malue enueloppee en papier mouillé, cuite fous la » cendre, puis fchee, pour s’en frotrer les dents. Jusde cyclimen enduitauec miel. * DIOSCORIDE À è Contre les douleurs des dents. Fueilles de pin ou de peffe cuytes & broyees , pour s'en lauer fouuentles dents. Refine de cedre mife au creux dela dent. Efcorce de plane cuite en vinaigre » pour fe lauer la bouche de fa decoétion. Decoétion de fueilles de tamarifc cuit en vin , tenue en la bou- che. Lie d'huyle cuite en vn pot de cuyure, iufques à ce qu'elle foit efpeffe comme miel ; pour s'en Jauer Ja bouche aucc vinai- ore, vin, ou vin miellé. Pecoction des fucilles ou de l'efcorce de meurier, pour s'en la- uer la bouche. Lai de figuier mis au creux dela dent auec laine. Defpouille des ferpens cuite en vinaigre ; pour fe lauerla bou- che de fa decoétion.. L'arefte ou efpine quiauanceen la queuê defa tareronde,applis quee fur la dent. Decochion des grenouilles, cuites en eau & vinaigre, pour s'en Jauer la bouche. Foye de lezard mis aux creux de la dent. Vers de terre bouillis en huyle » & diftillez en l'oreille oppofite, & qui eft de l’autre cofté de la dent malade. Decoction de lampe pour fe lauer la boache. Decoction des racines d’afperges tenue en la bouche. Jus d'affrodilles diftillé en l'oreille oppofñte à la dentmalade. Decoction d'aux,de torche de pin,& d’encens;tenue en Ja bou- che. ‘ Decoction de racine®d'arrefte-beuf, faite en cau, & vinaigre, *os bu gra pour fe lauer Ja bouche, a Es Laucmentde bouche fait de decoétion de graine de cappres. x me x ù À D172 Le mefine fait l'efcorce de capprier, & fa racine machee. Racine de * lepidium, pendue au col, ainfi qu'on dit. Tom piherE Racine de grenoillette appliquee. HS dia Jus de * mouron diftillé en la narine oppofite à la dent ma- # os ai . Jade. gli. Cinq pepins de grains de lierre, coits en huyle rofat, en vneef- corce de grenade, diftillez en l'oreille oppofite à la dentmas lade. Decoction de * chardonnette, tenue en la bouche. ÉOuicÉ Lauement de bouche fait de *bedeguar. , schame Racine du * chardon noftre Dame machee. L Ke Hors Parfum de la decoction d’aluyne, tirépar la bouche. 4 A ne Decoétion d’hyffopecuiten vinaigre, tenue en la bouche, blanche, Panaces Heraclien mis au creux dela dent malade, ou Lens Decoction de pyrethre,cuit en vinaigre, tenue en la bouche. cacantha Jus de peucedanum mis au creux dela dent malade. | 4 Decoët AA OM DMEMNEES. Decoétion de gith, cuyten vinaigre, auec torche de pin, tenue en la bouche. u Tus de laferpitium mis au creux de la dent, Galbanum enduit, & mis au creux de la dent. Lauement de bouche fait de decoétion de melile, Decoéti5de guymauues,cuires en vinaigrestenue en la bouche. Decoétion de betoine, cuite en vin, où y inaigre. Peruenche mafchee. Racine de polemonia mafchec. Decoétion de la racine de quintefucille, tenue en la bouche. Lauement de bouche fait de decoction de racines de iufquia- me cuites en vinaigre. Decoction de folatrum dormitifrenue en la bouche. Lauement fait de racines de colchicum ephemerum. Deco&ion de bouillon, pour fe lauer la bouche. Deco&ion d'arétion cuit en vin, tenue en la bouche. Deco@ion de concombres fa uuages tenue en la bouche. Lauement de bouche, fait de decoction de coloquinte. Decocti6 de ftaphis agria cuite en vinaigre,tenue en labouche, Lait de tithymale furnommé Caracias mis au creux de la dent, armant de cire ladite dent,de peur que le laiét ne tom- beau gofier. Lauement de bouche fait de vinaigre chaud. Sory mis au creux de la dent malade. M « ATTHIOLE Maftic maché auec cire odorante. : Decoétion de noix de cyprez faite en vinaigre > pour s'en lauer la bouche. *o4,de fan Parfum * de gomme de cyprez receu par vn entonnoir. daracha,fe Huÿle de geneure tenu chaud en la bouche. lon les Ara Noffre quinte-effence defcrire au liure s.de nos Comm. chap. bes. du vin,tenue en la bouche. Decoétion de betoine cuite en vin vieux, tenue en la bouche. Decoétion de grains de geneure cuits en vin blanc,y adiouftant de noix de cyprés,& de füeilles de meurte, auec vn peu d’eau de vie, pour s'en Jauer fouuent la bouche. Decoétion deramarile, pour s'en lauerla bouche. Caftorium demeflé en huyle, & diftillé en l'oreille du cofté ma- ” Jade. Suroz de cheuaux broyez,& diftillez en l'oreille auec huyie. Racine de plantain machce, ou mile parmi les lauemes de bouche. Graine de feneué machee. lus de creflonAlenois diftillé chaud en l'orcille du cofté malade. Tus de cyclamen tenu en la bouche auec miel. Racine de fambe machee, ou {à decottion > pour s’en lauer la bouche, Decoction de nardus d'Italie , Ou de lauende , tenue en la bou- che. Huÿle de iufquiame renu tiède en la bouche. * 04 ofrg Decoction deracines * d'imperatoria faite en gros vin rude. che. Decoëtion derofmarin faite en vin rude & vinaigre , pour s’en lauer la bouche, Poudre de racines de biftorta , mile au creus des dents mala- des, auec vn peu de pyrechre & d’alun. Decoétion de porentilla, pour s'en lauer Ja bouche. Fueilles de millefueille machees. Racine d'angelica machee,& mile au creus des dents mala- des. Poudre decalendula mile au creux des dents malades. DIOSCORIDE Pour rompre les dents gaffées. Refine de cedre mife au creux de la dent. _ = Lie d'huyle recuite auec verius, iufqu’à ce qu'elle foit cfpelfe comme miel , appliquee fur la dent. L'efpine qui auance en la queué de la tareronde » Mife au creux dela dent. Racine de ranuneulus , mife au creux de la dent. * Chame- Racine de la * chardonnette,mife au creux de Ja dent. Leon noir, PA ATTENTION LE Jus de cyclamen auec miel, tenu en la bouche. lus d'efcleremis furles dents creufes. DIOSCORIDE Ponrraffermir les dents qui lochent, Deco&ion de lentifque tenue en la bouche. ANSMPDEN TS. Lauement de bouche fait de faumure d'oliues confites, Huyle d'oliues fauuages tenu en la bouche. Lauement de bouche fait de fory. Alun refolu en vinaigre & miel, appliqué. MeATTHIOLE Tus * de grains d’elpine-vinette, tenu en la bouche. Decoction de fucilles de viorne cuites en s'en lauer la bouche, Decoétion de neffles tenue en la bouche. Grains de virga fanguinea, s'en feruant ainft qu'on voudra. Decoction de comoilles & cormes. Pierres que l’on treunc és reftes des efcreuifles, broyecs;pour en frotter les dents tout bellement. Pourpier maché. Enula campana machee à ieun, obferuant neantmoins que cel- le dont on fe feruira n'ait couché terre, de virga aurea À *o# de ber- cau & vinaigre ; Pour Lers comit. Decoctiond de potentilla CUS en gros vinru- du fraifier,&de fes racines ) de. Poudre de coral, pour s’en frotter les dents. MeATTHIOLE Pour haSter Les denrs aux pets enfans. Pierre prife és teftes des limaces Qui n'ont point de croufe,, Portee pendue au col. DIOSCORIDE Pour les dents agacees, Pourpier maché, DIOSÇORIDE Pour arrefter les flaxions des gencines. Poudre de fouchet appliquee. Colature des rofes feches, cuytes envin, mile és lauemens de bouche. Saumure d'oliues confites tenue en Ja bouche. Huyle d'oliues fauuages tenu en la bouche. Noix de galles appliquees en quelque forte que ce foi. Fleurs de grenadier mifes en infufion en leur decoction, pour s'en lauer la bouche. Decoftion des fucilles de Pruniertenueen la bouche. Lauement de bouche fait de laiét d'afñeile. Poulior fec brulé, reduit en poudre; & appliqué. Decoction de ronces tenue en Ja bouche. Lauement de bouche fait de decoction de ftaphis agria. Verius appliqué auec miel. Lauement de bouche fait de vinaigre. Enrouilleure de fer, enduite. Alun appliqué en quelque forte que ce {oit. Sel brulé & appliqué auec gruotre feche. Poudre d'albaftre, ou d'efineril appliquee. D'RO'S COVRD Æ Pour les genciues rongees © Pourries. * Cancamum appliqué : & eftle meilleur remede detous, Lycium concaflé, & appliqué. lus de plantain tenu en la bouche. Liniment d'aloës fait auec vin, ou miel. Sahigots terreftres & aquatiques appliquez anec miel, Cendre de fleur de labrufque, enduiteauec miel. Lauement de bouche fait de vinaigre. de chalcitis d’alun < de pierre ponce applique. de verd de gris ACTE THON TE Cendre de coquilles d'efcargots, Pour s'en frotterles dents. Cices blancs deftrempez en eau, puis broyez & enduits. Potentilla prife en quelque façon que ce (oit. Lauement de bouche fait de decoction de fraifes,& de leurs fa- cines.1 Vin de grenades tenu en la bouche >auec miel rofar & eau de plantain. Poudre de corail applique. #ow Lacca. Poudre AUT'A A: LA; GORGE, &c. RE Ce Gt Ed As V COPSILENR: DIOSCORIDE Contre la Squinancies Poix liquide enduite. Vin de meures cuir en vn vafe de cuyure,& recuit au Soleil , en duitauec vn peu de miel. Cloportes enduites auec miel. Cendres d'arendelles brulees appliquees äàmode de cataplaf- me,auec miel. Arondelles falees & fechees , prifes au poix d'vne dragme auec d'eau. - Fiel de roreau enduit auec miel. Fiel de tortue enduit. À Vinaigre gargarité. Miel pargarizé. Jus d'oignons enduit. Poyure enduit aucc miel. Aluyne enduite aucc miel, & nitre. Graine de reffort gargarizee auec vinaigre miellé. Deécoétion d'hyflope cuit auec des figues garvarizce. lus de laferpitium gargarizé auec eau micllce. Violetres de Mars cuites en eau, & prifes en breuuage, Jus de concombres fauuages enduitauec miels huÿle vicil, ou aucc fiel de toreau.Ce remede y eft fingulier. . , Liniment fait de fel, miel ,huyle ; & vinaigre. Iustiré de gencfts trémpéz en cau & pilez , pour enduire, MATTHIOLE Mumie oargarizee auec vinaigre miellé. Jus de meures enduit. You, ambre. Le parfum de *karabé receu par la bouche auec vn entonnoir. Jus qui fort d'vn efcargot piqué d'vne éguille , enduitauec vne plume. Tefte de viperelice en yn linge,& portee péndue au col. Fiente blanche de chien reduiteen poudre , & foufllee dans la gorge auec vn tuyau. j Decoction de virga aurca gargarizee. Jus de racines d'yeble,enduit chaud À l'entour de la gorgeauec linges. D'I O'S ClO'RT.D'E Pourlés inflammations du Gofier. Cendres d'arondelles brulees, appliquees à mode de cataplaf me, auec miel. Laiét gargarizé. Grenoilles boullies-auec huyle , reduires en liniment, pour en enduire les apoftumes du col, & de la nuque eu chinon du col. : Mielenduit, Jus d'origan verd, gargarizé. Jus de pañetaire, gargarzé ; & enduiten dehors. Jus des deux forresd'orties , gargarizé Poudre de chalaitisappliquee. Alun enduit. Sel brulé & enduitauec miel, Vinaigre gargarizé. Aloës appliqué auec miel, owvin. ARTE Lt de briranica enduit. Saligots appliquez auec miel. im. Jus de meures de ronces» gargarizé, Decoction de figues feches gargarizee. MATTHIOLE Caffe laxatiue prife par la bouche. *ou, du ber Tus * des grains d'elpire-vinerte, gargarizé, beris des Jusdes nbescommunes. Apoihicai lus de laitue gargarizé auccius degrenade. ves. + Herbe de la trinité cuite en.gros vin rude. % 0w> Me- Decoétion de virgaaurea gargarizee. nues pens lus deracines d'Xblé endait chaud àl'éntour de la gorgeauec Jees wites, linges. ALL AWGOR GEMEE, : La le de grenades gargarizé auec cau rofe , &eau de plan- an, D'1,0"S°C,0,R'1 D'E Dour refferrer © reprimer la Luette. Jus delaferpitium enduitauec miel. Decoë&ion de fueilles de prunier cuites envin, gargarizee. Verius appliqué. a Vinaigre garaarizé. Fleur de bronze bien & fubtilement puluerizee , appli- quee, eM «ATTHIOLE Poix liquide efchauffee auec enceris & maftic, & appliquee für le derrier de la tefte, l'ayant auparauant faitraire. Grains de laurier incorporez en miel auec cumin , hyMope,oti- gan: & euphorbe, & appliquez chauds furle fommet de la tete. Decoétion de viorne gargarizee. Coquille d'efcargor bruflee , & appliquee en poudre. Eau de * langue de cerfgargarizce. *ow phyl Decoction de virga aurea gargarizee. t#. La petite & moyenne confblida La fanicula L'oreille d'ours La pilofelle La potentilla La pyrola Vin de grenades gatgarizé auec eau de plantain. D 1 O0 SICLOPR FDIE Contre les catarrhes € distil. lations.de la Gorge. Decoction dés teftes de pauor reduite à forme deloot ,auec miel : & faur vfer fouuent de cefte compofition: Edellium demeflé auec faliue àieun , & enduit, Verueine femelle gargarizee auec du sin Verius appliqué. Vinaigre gargarizé. Heu? de bronze fubtilement puluerizee & appliquee. Alun appliqué. MeA TT H10O L.E Jus * des grains d'efpine vinctte $ sos P garvarizez. Decoétiôn de nefples 2 D Grains de prunier fauuage , & fes racines, meflés és garparif. Ô Et mes. Gomme draganthi prife à forme delook. Vin de grenades aigres gargarizé. DIOSCORIDE Contre l'affreré du Gofier ; G de la canne du poulmon. Myrrhe fondué fous la langue. Pufane d'orge gargarizee. : Amydon reduit à forme d'eleétuaire, Jus de mouftarde gargarizé. Jus de reglifle fondu fous la langue. Gomme draganthi prife auec muel à mode d'electuaire. Jus de laferpiium demeflé en eau > pris à mode de loot. Symphytum petreum maché. s : Decodtion de racines de quintefucille gargarizec. Aethiopis prifeauéc miel, à mode d'electuaire. Lait gargarizé. UE Lycium pilé, & pris à mode de loot. eMATTHIOLE Cafe laxatiue pri par la bouche. Huyle d'amandes douces. Huyle de iugioline. : Ë Efcargots fans lauer cuits; broyez; & pris en vin cuit. Blanc d'œuf pris tout cru: Decoction des fueilles & racines de malue, garganzce. Arroches cuites & mangces. Eau de *phylius. , £ Petite confolida cuite en vinaigre & eau rofe, Ro 4 CHU SE die en telle façon qu'on voudra. %ow,berbes rides Apoe thicairess You,langue de cerf, A LA POITRINE ET AV POVLMON. DIOS(ORIDE Pour ceux qui crachent Ÿ vomiffent le fang. Oeufmollet humé tiede. Cendre de corne de cerf lauee , & prife en breuuage,auec goms me draganthi. Clymenum pris en breuuage. Ar Tus de ferpolletbeu au poix de deux dragmes ; auec vinaigre. Fumees de cheures demeflees en vin, ou eau, & prifes en breu- uage. sb ; Farine de froument , euite comme colle, & prife à mode d'eles étuaire. Amydon pris en breuuage. Moële de ferula verde prifé en breuuage. Pourpier bien cuit & mangé. Plantain pris en quelque forte que ce foit : & fpecialement fon ius. Graine de plantain prife en breuuage. Graine de porreaux prife en breuuage au poix de deux dra- gmes auec autant de myrtiles. ( ; J Agaric pris en breuuage , auec eau miellee, du poix de trois oboles. Rhapontic pris en breuuage. # 04, Sowcy lus de * Lyfimachiebeu , & enduit. d'eau. Racine du *grandcentaurium , prife en breuuage. *ou,Rha- Racine de bedeguar prife en breuuage. pôtic com» Racine d'efpine Arabèfque, prifeen breuuage. Aloës pris en eau frefche ou en laid clair, à la mefure de deux cueillerees. lus de renoüee pris en breunage, * Cecy eff * Pilules de ius de fauge prifes auec miel. pris d'Aër Symphytum petréum pris auec d'eau. CP72 Jus de mente pris auecdu vinaigre. Decoctionde guymauues prife en breuuage. t Fucilles de betoine prifes en vin & eau , au poix de troifobo- les. Racine de confolida maïor prife en breuuage, Achillea prife en breuuage. Dix grains de l'herbe tragos beus en vin, Raciné de bardane prife en breuuage auec pommes de pin. Graine d'ifopyros prife en breuuage. Capilli veneris pris en breuuage. Polytrichon pris en breuuage. Tus de fucilles &tendons de vigne , pris en breuuage. Fleurs de labrufques prifes en breuuage. Verius pris moderement. Poudre de corail , prie en breuuage. Poudre de pierre ematite, ou de pierre morochthus, ou de ter- re Samienne, prife auec ius de grenades. MATTHIOLE: Encens pris en breuuage. Maftic pris en breuuage. Mumie prife en breuuage. *Sandaracha des Arabes, prife en breuuage. Trochifques d'ambre pris parla bouche, ue. Eau de fleurs de troëfne , beuë. k Mrs Jus de * grains d'efpine vinette; pris en breuuage, FF 04% Hypociftis prile par la bouche. Succre rofat. Eau de fueilles de chefñe, beuë. Glands, & noix dé gallesprifes en breuuage. Cendre d'efcorce de liege, prife par le bouche. La petite peau qui couure les chaftaignes, reduite en poudre & prifeen breuuage. Gomme depefchier,beuë en eau de plantain, ou de pourpier. Fucilles de mefplier puluerizees, & prifes en breuuage. Grains de virga fapgumea, Cornoilles Coïmes Efcargots bouillis, pour en vferen viande. Jus de plantain, ÿ meflant du bolus Armeni, ou de pierre ema tite. mur. * ou gome de geneure, } mangees. s ET ‘AY POVLMON. Décottio de burfa paftoris & de plantain cuits en eau de pluye, y meflant du bolus Armeni Eau dé racines de cycla ce de füccre bien fin, prife en breuuage. * Ophioglofon pris en breuuageen cau de cheualine. “ou, Lägue Rheubarbe prife en bieuuage du poix d'ynedragme , auec yn % /érpenr. peu de mumie, FE Gomme draganthi prife en breuuage. Jus de faluia pris en breuuage. L'herbe nommee *Flos folis, broyee auec fes racines, & prife * Quelque. en breuuage. es Poudre de graine de millepertuis prife en breutage en ius de renouce. La pilofelle La petite confolida La moyenne confolida La fanicula L'oreille d'ours en du poix de fix onces, auec yneon- ns la pre. nent powrle panaces chi ronium. pris en breuuage , en quel- La racine de * refsife que façon qu'on voudra. “*o caryos La graine de * pied deligure phyllata. La virga aurea : *ow, Lago La potentilla pu. La pyrola Jus de * pulmonaria beu , & l'herbe mefine prife en quelque *avrremét maniere que ce foit. herbe du Fleurs de pañe-velours prifes en breuuage. tac. lus de millefueille, ou bien fes faciles reduites en poudre, & beuës en eau de confolida maior & de plantain. Vin de grenades pris en breuuage en eau rofe & de pourpier, RATE pris par la bouche. Jafpe porté au col, & appliqué fur la region du foye. DL OISCO RIDE Pour les Thifiques. Piftaches ,ou pignolats, feuls, ou pris auec miel, Refine de terebinthe feule, ou ptife auec miel , à mode d'eles uaire. Poix liquide, prife en miel à mode d’electuaire à la mefure de vncyathe. Grains de geneure pris en breuuage. Grains de laufierpilez, & pris auec miel, ou vin cuÿt. Figues feches cuytes auec hyfope, & prifes en breuuage. Cancres de riuieres bouillis, pris auec leur bouillon. Laiét de femme fucé des mammelles. Bouillons de routes chofes graffes bonnes à manger, Plantain pris en breuuage. Porreaux cuits auec du miel. Agaric, pris en vin cuit, au poix d'vne dragme. Re branca vrfina Re en es Fueilles de marrube, ou leurius, pris en breuuage. Fueilles de betoine prifes auec miel. Myrrhis prife en bouillon. Fleur de la pierre Afienne, prife en miel à mode deloot. MATTHIOLE Refine de meleze, appellee vulgairement tormentine;pri(e à mode de loot. Pignolats mangez auec miel où fuccre. Efcargots des ets nettoyez de leur vifcofité, cuits en lait de vache auec de * pas d’afne , s'en feruant en viande. * SHtufRi- Grenoilles cuites en bouillon de chappon ou de poule, & man- lago, gees. ’ U Couillons de coqs ieunes cuits & mangez. Choux bien cuits,continuez à manger. Laiét de graine de melons prife en breuuage. Repglifle, & fon ius. Veronica mafle. j Pilules de fauge. Voy lecomm. au chap. de la fauge. Racines de la premiere efpece de geranium,prifes en vin, Tus de * pulmonaria continué fouuenten breuuage; ou l'herbe +, Pare mefme prife à telle façon qu'on voudra. £ Raïfins de quelle meflez parmi la viande: Boli Armeni, pris à la maniere qu'on voudra. Coral pris en breuuage. Pierre ematite prife feule , ou'en vintude, DIOSCORIDE Pour les apoffumes du P oulmon. Graine de la feconde efpece de cyclamen , prife en breu- uage, du 1ac. A LA POITRINE, uap, l'efpace de quarante iouts. Tragoriganum, pris auec miel, a mode d’eleétuaire. x Tufilas Le parfum de * raconnet humé par la bouche,faiét rompre cou go >0H)P4S Les les apoftumes eftans dans la poitrine. ne M ATTHIOLE Poulmon de belettes mangé. Poulmon de renard reduit en poudre , 8 mangé. Decoction de fenegré prie en breuuage. # L'herbe du tac continuee fouuenten viande. DIOSCORIDE Pour ceux qui ont courte alcine. *o0 ,Pul- monayia. Grains de laurier pilez , & pris auec miel , ou vin cuit. Figues feches cuites aucc hyflope, & prifés en breuuage, Pouimon de renard feché, & pris en breuuage. Bouillon de vieux coqs ; humé. Vin d hyffope beu. Plantain cuit auec lentilles ; mangé. Rhapontic pris en breuuage. Eau miellee beuë. Atiftologie ronde prife en breuuage. % Rhoubès Racine du grand ‘ centaurium prife en breuuage. S comme Decoction d'hyffope cuit en eau , auec figues , miel,& rue, pris fe en breuuage. Decodtion de fhcas cuite en eau,prife en breuuage. Pouliot, pris en breuuage aucc miel & aloës. Squille reduite À mode d'eleétuaire, & prife au poix de trois oboles. Decoction dethym cuit en miel ; prife en breuuage. Sarriette prife au mode que deflus. Decoction des races de baccharis, prife en breuuage. Rue prife en breuuage. Jus de peucedanum humé en yn œufmollet. Gith pris en vin. Galbanum pris en pilules. Decodion de matrube , ou fon ius pris en breuuage, * Matricaria prife auec oxymel. 4 Fueilles * d'anagyris prifes en breuuage en vin cuit. * ouPars thenium. : à 2, : % ou, boy Graine de matrilÿlua beué auec du vin. puant Decoétion de capilli veneris prifeen breuuage. Polytrichon pris en breuuage. Jus de concombres fauuages. C'eft vn bon remede à ceux qui ont courte aleine. Jus de thapfia pris en breuuage. Coleuuree prife auec miel, à mode d’elettuaire. Sandaracha minerale , prife en pilules. Souffe parfumé , ou prisen va œufmoller. Agaric pris au poix d'vne dragme. You Lacca. # Cancamum pris en breuuagc,aucceau où vin miellé. eM ATTHIOLE Decoction de racine d'ireos prife en breuuage. Racines d'ireos confites en miel & fuccre, continuees fouuent. Yalerienne cute fpecialementauec regie, pañuies. & graine d'anis. | F2 Cubebé mangces. Eau dccanelle prife en breuuage. Moelle de cafe laxatiue beuê en decoétion d'hyffope. Liqueurs & huyle de baume artificiel. Û Racines d'enulacampana confites continuees fouuent. Huyle d'amandes douces &t aimeres Huÿle de graine de carthamum. beus. Pignolats pris en fuccre ou miel. * ov,Refi- * Tormentine prie en breuuage. rife en miel à mode d’elcétuaire. medeme. Poix lexe. Gomme de pelchier prife en breuuage en vin miellé ou deco- étion de tufsilago; y imeflant vn peu de fafran. Amandes. Pignolats. Huyle de noix Indiennes. Grands clcargots par quelques iours mangez à demi-cuits , en prenante premier iour vnile fecond deux, le troifiefine trois, le quatriefme deux , & lecinquiefin evn. Moelle du tronc d'vn chou cuite en Jai& d'amandes, & prife en nuelàmode-d’eleétuaire. Laict de laiteflon pris en breuuage. ET AV P OVLMON. Coulis des racinesnômees Traf, fait auec vnbouillon dechair: pris en breuuage. ‘ Porreau cuit, & pris en miel, à mode d'elettuaire. Oignon bouilli , ou cuit fous la cendre, & mangé auec fuccre & vn peu de beurre frais. Graine de féncué mangec ou beuë, Racine * d’arum cuite & inçorporee en miel, mangec. La mefine cuite fous la cendre , & prife auec huyle d'aman- des. Agaric pris en breuuage. Gentienne, & fon eau, Ariftologieronde a pris àtelle façon qu'on Regliffe, &fonius Jvoudra. Veronica masle Sauge ? * Herbe du chatUpris par la bouche, ainfi qu'on Hyflope voudra. Mencaitre Calament Decoétion de mariolaine. Racine d’Imperatoria- Infufion ou decoétion de fené prife en breuuage. Serapinum pris en breuuage en decoétion d’enula campana ,& d'hyfope. Decoétion de * millegraine, ou l'herbe mefme, beuëen deco- w,, 4, étion de reglife. RPCEDE Boli Armeni pris à mode d'eleétuaire. Graine des deux fortes de fécuridaca prife à mode delooten imicl, ou vin cuit. Noître antimoine hyacinthin pris en breuuage du poix de qua: tre grains. La fcabieufe prife tout ainfi qu'on voudra. Moelle de graine de carramumincorporce en fuccre , & prife à mode d'eleétuaire. Notre quinte-effence defcrite au liure ç. chap. du vin , de« melee auec vn iulep violat, & continuee fouuent en breu- * oæ,vid &e Chien. * on, Gab= taria. ua ge DIOSCORIDE Contre la T oux. Flambe de Leuant prfeparla bouche. Caramomum, puis en breuuage auec d'eau. Cinnamome mangé, oubeu. Parfum de calamus odoratus feul binthe. Electuaire fait d'enula campana, & de miel. Myrrhe prife à la grofleur d'vne feue. ue pris À mode d'eleétuairc. Elcétuaire fait de refine de terebinthe feule » ouaucc du miel. Maftic pris en breuuage. Grains de geneure pris en breuuage. Fruit de cedre mangé. Grains de paliurus pris en breuuage. Ladanum mis parmi les medicamens ou emplaftres. Gomme de cerilier, beuë en vin & eau. Amendes amercs , reduites en eleétuaire , auec miel, & lait. Gomine d'amandes ameres, beuë en vin & eau. Auellaines beues auec eau miellee. Figues feches mangces. Décoéhon de germandree, prife en breuuage. ,; ou auec refine de tere- * Chamaraz pus en breuuage: Y Scordif Parfum de * pas d’afne tiré par la bouche ;'ou pris fèc. neuf Parfum de * cire vierge. La 4 dE Micl mangé. AE Boullie de farine de froument, prifé àmode d’eleétuairc, auec poli mente & beurre. S Boullie de farine d’auoyne, mangec. Graine de lin prife auec miel & poyure. Feues mangees- Reffort boulli & mangé, & fur rout quand la toux eft vicille. Oignons de la grande ferpentaire ; cuits fous la cendre ou boullis, pour les manger. Affrodilles pris en breuuageau poix de trois dragmés. Aux cruz & cuyrs : & principalement quandla toux eft vieille. PRE Graine AOLAI POLTRINE, # Ernfimi, Graine de * velar, prife auec miel, à mode d'elcétuaire. Elettuaire de poyure. Electuaire de fquille, & de miel, quand la toux dure par trop. # Rheupôr Racine du grand * centaurium, prife en breuuage, quand la toux eft inueteree. Electuaire de gomme draganthi, & de miel. Decoction d hyflope, cuyt en eau, auec miel figues, & rue. Sticas preparé comme l’'hyflope. Elcétuaire d’origan & de miel. Tragoriganum preparé comme l'origan. À Decoction de racines de baccharis ; quand la toux eft inuete- rée. Panax pris en breuuage en vin doux. YsefliMaf Graine & racine de * filer montanum , prife en breuuage. flienfe. Racines de maceron, mangées. : Graine de daucus; prifé en breuuage ; quand la toux eftinue- terée. Ius de peucedanum pris en vn œuf moller. Jus de laferpitium pris en la mefine {orte. Decoétion de marrube,ou fon ius , pris en breuuage. Galbanum pris en pilules,quand la toux eft inueteree. Serapinum mangé , quand la toux dure par trop. * Helxine. lus de * parictaire pris au poix d'vn cyathe, quand la toux dus re par trop. L'herbe & la racine de queuë de cheual, prife en breuuage. Decoction de ioncs prife en breuuage. 4 Teftes de pauots cuites en eau iufques à la confomprion de la moÿtié : adiouftant à ladite decoétion, du miel , pour la re- duire à mode d'electuaire. : Graine de iufquiame prife en breuuage. Decoction de bouillon , quand la toux eftinueteree. Racine de cacalia mife en infufion en vin > & mangce. Eleétuaire de coleuuree & de miel. Chair deraifins blancs fecs, mangee. Eau miellee beué. Thapfia appliquee à mode de liniment. Vin d'hyflope beu. Parfum de fandaracha minerale & de refine, tiré par vn tuyau. Parfum de fouffre:ou foufre pris en vn œufmollet. MIAST TÉFMNO L'E Vapeur de decoétion d'acorum receuë par la bouche. . Racines de valerienne cuites auec reohife, raifins fecs & anis. Moëlle de caffe laxatiue prife en decoction d’hyfope. où Conferue d'enula campana, mangee:ou bien fa poudre beuË. Huyle d'amandes douces puis en breuuage. Dix pilules, preparees d'vne dragme d'encens & de quatre {cru pules d'agaric auecius d'hyflope ; en prenanttous les fois Ye auparauantque fe mettre au lict. % os refine Eletuaire de * tormentine, ? de melexe. Pignolats mangez auec fuccre ou miel der Mumie prile en breuuage en decoétion de iniubé, d orge, & de febeften. Noix de cyprés broyees à nonper, & prifés en vin vieux: Decoétion de carouges prie en breuuagc. Gomme de pefchier beué en eau miellee, ou decottion de ruf- sic comun. filago. Prunes a ue ärelle façon qu'on Tuiubé voudra. Succre candit. Decoétion de fenegré prife en breuuage. Coulis de graine demelons. Roquerre cuite, & mangee auec fuccre. Coulis des racines nommees Traf, Porreau cuit, & pris en miel à mode Oignon bouilli ou cuit fous la beurre frais. Yow vidde Racine * d'arum cuite, & prife en huyle d'amandes. Arai Laict auquel on ait fait cuire les racines d’ Agaric pris en breuuage. Reglifle & fon ius. Veronica malle prife en breuuage en fon eau mefine, Sauge. pris en breuuage. d'electuaire. cendre, mangé auec füuccre ou arü;pris en breuuage. #ow,botrys. La * millegraine prife en breuuage endecoétion de regliffe: ou fonius mefme Fleurs de confolida regalis, prifes en breuuage. Raïfins fecs ; pris à telle maniere qu'en voudra. DIOSCORIDE Contreles affretez de la poitrine. Tus de replifle fondu en la bouche. ET AV POVLMON. Racine de cacalia trempee en vin, & prife à mode dule- Guaire. cM ATTHIOLE Moelle de caffe laxatiue & beuë & manoce, Huyle d'amandes Huyle deiugoline f Peus. Gomme de pefchier prife en breuuage en eau miellee , ou de tufilgo. Porreau cuit , & pris en miel , mode d'electuaire. Gomme draganthi. DIOS(ORIDE : D LT s, Pour * Pour eflarcir la voix. COR Cuxqi enroex: s5t Myrrhe fondue fous la langue. Eleétuaire de miel , & de gomme draganthi. Lafer demeñé en eau, & humé. Eletuaire de ftorax. Choux mangez. Vin d'hyflope beu. CAANBIMENNONDIE Decoëtion de racine d'ireos , prife en breuuage. Conferue de racines de flambe, mangees. à Huvyle d'amandes Huyle de iugioline Huyle de cartamum Styrax calamita , prife en breuuage. Gomme de pefchier prife en eau miellee. Huyle de noix d'Inde. Malue cuite, pour en vfer en viande, Porreau cuit, pris auec miel, Reglifle , & {on ius. Raïfins de queffe mangez. DIOSCORIDE Contre la pleureffe. Sain de porc laué en vin, & incor appliqué. Graine de panais fauuage prifeen breuuage. Serapinum appliqué àmode de cataplafme. M A TTHIOLE Refine de terebinthe prife en breuuage. Vne pomme douce cuite fous lacendre > & mangce de regliffe , amydon, & fuccre. Amandes. & leur blanc mangé, beuës auec fuccre. Efcarvots hors de coquille pris auec orge & appliquez für la partie malade, Huyle de graine de lin frais, pris en breuuage au poixde de- mieliure. Keglifle, & fonius. Eau de chardon beni prie en breu gme de fa graine. Decoétion de camomille, fleurs. Syrop violat laxatif, pris chaud, DILOSCORIDE Contre les douleurs des coftez, où By a pont de fieure. Fumees de cheures incor mode de cataplafme. Liniment fait de farine d'or pauor, en vin miellé. Troncs dechoux vers brulez, & incorporez en fain de porc, & appliquez à mode de cataplafine. Decoétion des racines du * vin, prife en breuuage. Affrodilles beus en vin, au poix d'vne dra Vois en breuuage. poré en cendres & chaux ,& auecius mondé : ou broyez, Iuage auéc vne demie Gra- prife en breuuage : ou l'eau de fes porces en huyle & cire,&appliquees à Se cuite auec melilot & tefe de * ou,leuca chardon noftre Dame cuy céiba. tes en gme. lus des racines de Sentienne pris au poix d Atitologie ronde beuë en eau. Racine du * grand centauriu Lafer pris en vn bouillon. Galbanum enduit. Fucilles de marrube appliquees auec miel. Fuclles & graine du treffe bitumineux prife en breuuaoe, Ethiopis prife en breuuage. e REERS 1 a vneE arazme. mm prife en breuuage. *ou, rheu… po MÉIC COM run, Deca A LA POITRINE, co. Decoétien de * calamus odoratus commun ; prife en breu- uage. C3 06, run. ; à Coftus prisen breuuage auec aluyne, & vin. * ouagab * Lignum Aloës pris en breuuage auec d’eau. Jochym, Mytthe prife à la groffeur d'vnefeue, Bdellium pris en breuuage. Tormentine enduite, & appliquec. Eleétuaire de coleuuree & de miel. DIOSCORIDE Contre lesinflammations du Poulmon. Baflic enduit auec grotte feche. Eleétuaire des graines d'orties, & de miel. Eleétuaire de tragoriganum, & de miel. Chryfocome prife en breuuage. Eau miellee beuê. MeATTHIOLE Pulmonaria. Eau de lentille de marais prie en breuuage: DIOS(ORIDE Pour ceux qui crachent pourrye % our fi Flectuaire de * velar & de miel. 7 Fueilles de betoineprifes au poix de deux dragmes , en quatre cyathes d'eau miellee. Racine de bardane prife auec pomme de pin. Ethiopis prife en breuuage. j Vin d'hyfope. ; Sandaracha prife en vin miellé. Le nepus approuuer ce medicas ment, Parfum de fouffte : ou, foufffe pris en vn œufmollet. M ATTHIOLE Refine de lareze, ou rormentine commune ; prife à mode d’e- leétuaire. Pignolats mangez auec miel ou fuccre. 2 Quieftla *# Refine deterebinthe mangee. Poix liquide incorporee en iiel , & mangee. Fucilles d’orme cucillies du cofté du Leuant ànonper, & bro- yees auec autant de grains de poyure,;beuës en maluoific. Amandes & leur blanc mangé Pignolats J Electuaire de gomme draganthi. Jus deregliffe. Veronica malle prife en fon eau mefne. Decodion de millegraine beuë par plufieurs iours :ou l'herbe .… mefme prife en decoétion de reglifle. Poudre de fcabieufe prife en breuuage,ou le ius de l'herbe ver- de pris en miel à mode d'elcétuaire : enfemble la decoction de route l'herbe prife en breuuage par plufieurs touts. * L'herbe du tac;prife à telle maniere qu'on voudra. DONS O RTEDIE Pour * ceux qui ent difficulté d'aleine. Grains de laurier pris en miel , ou en vin cuit. Feues feches bouliies auec hyflope ; prifes en breuuage. Vrine d'vnieune enfant, beué, Rue prife en breuuage. Graine de la feconde efpece de cyclamen, prife en breuuage. Racine de grande ferpentaire cuite fous la cendre , ou boullie, & reduite en eleétuaire. Eau micileeprife en breuuage. L'herbeoula graine defphondylium prife en vn bouillon. Laracne & les fueilles de la queuë de cheual pres en breus uage. Graine d'auronne ; & graine de cyprés pilee,& beuc en eau. Decoétion d'hyflope,cuit en eau , auec figues ; nel, & rue, pris fe en breuuage. Decoction de calament prife en breuuage. Vin d’hyflope beu. Décoétion dethym cuit en miel , prife en breuuage. Sarnerte beué anec du miel. # ou , fefcli * Ser montain pris en breuuage. ‘ Mafiliens Decoction de polymichon prie en breuuage. fe. Cumin beu en eau & vinaigre, Racine de maceron mangce. Thapfia enduite. Armoniac pris en breuuage. mum. praye tor= , mentine. } mangez auec fuccre. Xow Pulmo paria. * ou, les aftbmati- ; ques. EAP ONE NEONN Fucilles de melife reduites en eleétuaire. Parfum de * pas d’afne fec tiré par vn tuyau. Jus d'hippophæftus pris au poix de trois oboles. *Millegraine prife en breuuage, ou reduite en eleétuaire. Graine de matrifylua prife en breuuage. Decoétion de capilli veneris prifeen breuuage. eM ATTHIOLE Conferue de racines d'ircos. Racine de valerienne cuite auec regliffe, 8 graine d'anis. Cubcbé mangees. Eau de cannelle prife en breuuage. Moelle de cafle laxatiue prife en breuuage en decoction d'hyf- fope. Liqueurs & huyle du baume artificiel. Huyle d'amandes ameres pris en breuuage. Huyle de cartamum, pris en breuuage. Myrrhe Styrax calamita Tormentine commune , ou vray@prife par la bouche. Poix liquide prife en miel. Deux ou trois figues feches trempees en caude vie, & mans ges. Fariné d’ers incorporee en miel, & prife à mode d'electuaire. Jus de laiteflon pris en breuuage. Porreau cuit, & pris en miel,à mode d’electuaire. Oignon bouilli ou cuit fous la cendre;pris en miel & beurre. Graine de feneué , ou de creflon alenoïs prife en breuuage,ou mangcee. Racine de * vid dechien prife en miel,ou huyle d'amandes: Agaric pris en breuuage. Gentienne, & {on eau , beue. Ariftologie ronde, prife en breuuage. Veronica mafle Hyfope Sauge Mentaftre * Herbe du chat Kou Gatta Mariolaine Uries Infuñon ou decoétion de fené. Serapinum pris en breuuage en decoction d’enula campana & d'hyflope. us Decortion de * millegraine prife auec miel violar: ou l'herbe #ow borrys, mefine beue en decoction de regle: à o Moelle de graine de cartamum pren fuccre à mode d'ele- Œuaire Scabieule, fon ius , & decoction , prife à telle maniere qu'on voudra. Graine des deux fortes de fecuridaca prife en miel , ou vin cuit. Noître quine-effence > prifeen breuuage, L'antimoine. felon noftre compofition , pris en breuuage du poix de quatre grains. UD LOS POPRIPDIE Pour faire fortir hors lesexcremens vif- gueux © difficiles à cracher. * oustuffis lago. Xowbotrys. X pris en pilules. You arum pris âtelle façon qu'on voudra. Ireos de Leuant prife en breuuage. Tous caillez pris en breuuage: Refforts mangez boullis. Potreaux cuits auec orge mondé. Creffon Alenois boulli , &'pris en potage. Bulbes boullis à hafte , & mangez. Armoniac pris à mode deloot. * Chamaraz pris en breuuage. Liniment de chapfia. Electuaire de graine de lin. Trois oboles de Quille feche reduire en clettuaire. Marrube {ec pris en breuuage ; aucc poudre d ireos. Vin d’hyflope beu. M ATTHIOLE Decoction de racine de flambe , prife en breuuage. Huyle d'amandes douces &ameres. Pignolats pris en miel & fuccre. , Eleétuaire des deux fortes de tormentine. . Farine d’ers incorporce en miel,& prife à mode d'eleétuaire. Agaric pris en pilules. Veronica. Hyfope. *04,Scor= dium. “4 Herbe À LA POITRINE, &c. Habedutac, prife à telle façon qu'on voudra. Sauge. Poudre de fcabieufe, fon ius & decodion > pris en breuuage, MATTHIOLE Pour purger la posrrine. Tercbinthine manpee. Agaric pris en breuuage. Infufon ou decoétion de fené. Deco&ion d'hyflope, & de fauge, prife en breuuage. Poudre defcabieu{e,ou fon ius,pris auec miel : ou la decoétion de l'herbe mefine, prife par plufieurs iours en breuuage, DIOSCORIDE Contre les diféillarions de la Poirrine, Ÿo% erpf- Graine de * velar prife À mode d'eleQuaire auec du miel, LL 2 M ATTHIOLE Agaric pris en pilules. Veronica mañle, Sauge. Boli Armeni pris À mode d'eleétuaire auec fuccre rofat. DIOSCORIDE Contretoutes maladies de La Poitrine. Porreaux cuyts en miel, & mangez. Jus de reglifle pris en breuuage. Electuaire de thym & de miel. % 04 Tor- Eleuaire de farriette, & de miel. , , Elcétuaire de racine de * filer de Candie, & de miel. Racines de rcfmarin prifes en breuuage. Symphytum petrzum cuyten vin mieilé, & pris en breuuage. Jus de racine de quintefueille pris en breuuage. MeATTHIOLE Decoëtion de racines d'ireos prifes en breuuage, Racines d'ireos confites en miel & facere,mangces, *C'eft à di * Etl'yne & l'autre tormentine manpgce. re, © celle Veronica mafle. de larexe, Reglifle. @* celle de Raïfins fcs pris à telle forte qu'on voudra. dylium. Poe eMATTHIO 710 \ ee 2 Aux * e Apoflumez. ques. Pulmonia & fon ius pris en miel. Poudre de {cabieufe, fonius & decoction pris en breuuage, McATTHIOLE Aux blefeures de la Poitrine. Y 04, Ca- 8 Refsife #yPhyllata Potentille ] Alchimille Racines ? de biftorta (enres en vin, donnant etormentille par apres en breuuage Toutesles fortes de confolida [ la decoction. Sanicula Oreille d'ours Pilofelle Fleurs de pañe-velours prifes en breuuage. L'herbe pyrola prife en breuuage. ce breuuage au liure 4. chap. 16 Raïlins fecs mangez. BSD RPURES EG LOS CE À ee à DIOSCORIDE Pour les * deffallances ducœur, L'odeur de concombre. Poüliot approché du nez auec vinaigre. Buglofë, * Bourrache prife en breuuage. 2 P ü MeATTHIOLE Yo fyrco. pes . Cerchez la compofition de Eau de nardus d'Italie & de lauende Puf en breuuage, & en- AW 1 C'OE VAR: duite fur les arteres. Eau de canelle, prife en breuuace. La fenteur de toutes les fortes de antals , ou bien eftans pris en breuuage. Mufe pris en breuuage » & appliqué fur le cœar. Confedion de mule , mangec. Ciuette enduite. Ambre pris en brenuage, appliqué , & fenti. Bañlic trempé en vinaigre , & tenu fouz lenez, Racine de {corzonera,ou fon ius,pris en breuuage. Cloux de giroffles man gez ; Ou appliquez aux narines, Fleurs de giroffles priles en telle façon qu'on voudra, Zedoaire machce, Odeur de mente. Meiife , & (on eau. Eau de langue de cerf. Odeur des racines de caryophyllata. Racine d'angelica prife en breuuage. 4 à Decotion de bourrache,ou de buglofle , prife en breuuage:ou meflee auec du vin, & beuë. Maluoife, ou quelque aurre vin excellent » ietté für la face ,ou pris en breuuage. Noître quinte.eflence,defcrite au liure s-chap.du vin, tant pri- fe en breuucge, qu'enduite aux narines & arteres ) & ict- tee fur la face, DINO'S ROPREDIE Pour les * Caraiaques. Cicorée enduite @ule , ou auec gruotte. Aluyne cuite en vin cuit » & appliquee. Fueilles de ronce enduites. M ATTHIOLE Eau de lauende, ou de nardus d'Italie Prifé en breuuage. Eau de canelle, prife en breuuage. # Tous fantals beus . & meflésés épithemes. Mufc beu & enduit. Ambre pris en breuuage. * Lignum aloës. Mumie prife en breunage en eau de mente A] * Ce ons perfonnes L'yue l£s Gacur qu'ils £odurest og La bouche de l'effo- MAC, T'har cofequêt a > au poix de quatre cu#r , qui grains. lsmettout Jus de rofes & leurinfufon. cn fueurice Odeur de * refsife. gti aduiëe Vinauquel on ait efteint Ja pierre gagares allumec,pris en breu- OHPsr jette uage. L'herbe * cardiaca pri en breuuage. Racine d'angelica prife en brcuuage. Bourrage,ou buplofle prife ainfi qu'on voudra. Succre rofat mangé. Grains de meurte pris à telle façon qu’on voudra. Eau de fleurs d'orenges > ou delimons , prife en breuuage. Citrons. ne ,0% bar *ow carÿo= that. #* ou Cri Oranges, paume, 0% Limons. agripaume, Pomines d'Adam. Poyres cuites & mangees, Soye mifc és prefcruaufs. Perles prifes en breuuage. Os de cœur de cerfptis en breuuage. Racine de fcorzonera ,ou fonius pus en breuuage, Cloux de giroffles, continuez en viande, k Fleurs de giroffles beuës en decoétion de melifle. Zedoaire machee, ou prife en breuuage. Racine d'eryngium beuë en decoction de bugloff: c life. Conferue de Aeurs de rofinarin. Racine de vincetoxicum BP! tron en eau de bugloffe. Eau de langue de cerf * Pain de cocu,ou Alleluya. Melle prif& af qu'on voudra, MATTHIOLE Contre les perillemens de cœur, Galanga prife en breyuage en ius de plantain. Eau de canelle, beué. Grains de meurte, mangez , ou pri Racine defcorzonera , où fon ius. Racine de vincetoxicum prife en breuu tronen eau d'ozcille, u de me- fe en breuuage auec graine de ci. Üum axes to/um, S ainfi qu'on voudra. age auec graine de ci- Melle AV COEVR. x Mcliffe. Eau de langue de cerf. eonrefife. Odeur de * caryophyllata. ch Noftre A Dis prife en breuuage du poix d'yne once: Or pris en breuua ge. Corail pris en breuuage. Perles mangees. MeATTHIOLE Centre le battement de cœur. Racine de fcorzonera, ou fon ius: ; Racine de vincetoxicum prife en breuuage en eau de bugloffe, auec graine de citron. Melifle. ou phyli. Eau de* langue de cerf. : ë » Er ou Notre quinte-effenee defcrite auliure.s. chap. du vin, prife en breuuage du poix d'vne once, Orbeu. Corail pris en brenuage. Perles prifés en breuuage. eMATTHIOLE Contre Les douleurs du cœur. 14. Les efpines du pin vert broyees , & prifes en bon vin. Racines de fcorzonera ; ou fon ius, prifes en breuuage. Meliffe. Eau de langue de cerf. Noftre quinte-effence defcrite auliure 5: chap. du vin, prife en breuuage. Orbroyé & beu auec coral & perles. D'IrOIS CIOSR FD.E Contrela durté du diaphragme € des entraslles. Kheupontic pris en breuuage. Vin d’abfinthe pris en breuuage. DAROMICIONRIRDEE X Aux inflammations innererees des parties precordiales. * Les com- muns €xé- “ plaires, Aux parties Pre Poudre de * chamataz incorporce en cerot,& appliquee. cordiales MOYENNE menc enfla- mecs. A *ow , [cor- dium. ANT X M AMMELLE.S. D 10 S C:O"R'I\D'E Pour inflammation des Mammelles. Liniment fait d’encens, de terre Cimolienne,& d’huyle rofar. Pommes de coing reduires à mode de cataplafme!, ou de lini< ment. É Cataplafne de noix , derue, & d'vn peu de miel, Farine de feues enduite feule , ou ayec gruotte, ou, afro- Les *racines & fucilles d'afphodelus appliquees auec du vin. dilles. Graine de * velar , enduite. # ou,eryfi- Racine de * lis faune appliquée à modede cataplafme. mwm. Guimauues cuites & appliquees. %ou,beme- Pepins de raifins , enduits auec du fel. socals. Poudre de pierre oftracite appliqueeauec micl. Poudre de pierre gcodes enduite auec d’eau. Terre Samienne appliquee auec huylerofar, & eau, M ATTHIOLE Huyle de iufquiame enduit. Oeuf de poule cru appliqué auec huyle rofat. Farine de fis cuite en laiét, & emplaftree, Pourpier broyé , & enduit. * 04; Ales * Pain de cocu , appliqué. luyasou 11! Eau de lentille de marais & prife en breuuage , &enduite. folium ace Huyle de pommes de merucilles , apphqué. tofum, Onguent d’huyled'oliue par vnlong temps remué en ynmor- uer de plombs & ; AVX MAMMELLES. D I OS(ORIDE Contre les inflammations © cfhiremens des mammelles apres l'enfantement. Son de froument cuit en decoétion derue, & appliqué. Fueilles de baccharis appliquees à mode de cataplafme. Fucilles d'epimedium hachees menu, & appliquees auec d'huy- le; à mode de cataplafme. Graine de iufquiame broyee , & enduite auec vin. Fueilles de palma Chrifti , appliquees. Pepins de raifinsenduits auec du fel.. eM «A TTHIOLE Cancres crus broyez & enduits. Marrube broyé aucc vieux oint,& appliqué. DIOSCORIDE Pour refiudre © mollfier les duref- [es des e M ammelles. Farine d’orobus appliquee à mode de cataplafme. Premiereefpece d'iue mufcate ,enduiteauec du miel. Pepins de raifins pilez auec du fel , & appliquez. DIOS(ORIDE Pourles Mammelles vlcerees. ou, vngw Cendrede * blatta byzantis , enduite: edoratws. Racines de l'herbe nommee Afclepias appliquees. M AUTOS NULLE Poudre de gratteron , ietree deflus. Onguent fait d'huyled'oliue parlongremps agité auec vn pilon en yn mortier de plomb. «MATTHIOLE Contre les creuaffes des bonts des e Mammelles. Huyle de moyeus d'œufs , enduit. Pomate appliquee. Jus de gratteron enduit. DIOSCORIDE Pour refôudre le lastt figé grumel- dé és eMammelles, Dix goutes de cire, de la grofleur d'yn grain de millet, prifes arla bouche. Farine defeues appliquee feule ; ou auec gruorte. Liniment fait defarine de lentilles. * Perfil, & fonius enduit. M AT THILO LE Mente mife & enduite routefrefche furles mammelles; DIOS(ORIDE Pour faire perdre Le laice, Ciguë appliquee fur les mammelles. eM ATTHIOLE Fueilles de courges appliquees toutes frefches. DIOSCORIDE Pour faire ventr le laiët en abondance, * on, Acbs, # ow, halte Lu, 0 Fueilles de * franche-pute continuees en viandes, Graine d’agnus caftus prife en breuuage, Orge mondé cuit auec graine de fenoil, & continué en viande. Decoction de malue prie en breuuage. 4 Jus de laitteron pris en breuuage. Laitues continuees à manger. Bafilic en viande. | Roquette continuee à manger. * Pallefleur & fes tiges cuites & manpees auec orge mondé, Anis pris en breuuage. Graine d'anet fec prfe en breuuage sou bien la decoftion de fa cheuelure. Fenoil en viande. 3 Gith continué à boire par plufieurs iours, Graine de cirçça prife én vn bouillon. Peruenche , en viande, ou ,4nes mon. Racine Yow,ftella- Eau “d'alchimilla ou fon ius.ou de ria,0Mpied de lyon. À L'ESTIOMA C. Racines d'echium prifes en vn bouillon , ou auec du vin. À Glaux cuit auec huyle fel, & farine, & pris comme ynbouil- lon. Dune en breuuäge, Ius de coleuuree cuit auec du froumenr >» pour manger. Mais neantmoinsilne ÿy zut ob affeurer. MATTHIOLE Cendre de corne de pied d'afne & de vache,prife en orge mon- dé. Decoëtion de cices prifeen breuuage. Choux cuits & mangez auec leur bouillon, y mettant du poy- urelonr. Poudre de racines du chardon beni , prife en ptifane, y me. lant de graine de fnoil, & va peu d'poÿure long. Cryftal puluerifé bien menu & pris en breuuage. DIOSCORIDE Pour garder de firer Le laitt &s Mammelles.. Mente appliquee auec gruotte. Lie de vin enduite auec vinaigre. MATTHIOLE Farine de feues enduite, . DIOSCORIDE Pour garder de croiffreles Mammelles: 1 “br 1 *H s, Ciguë broyec & appliquee. L Poudre de pierre naxienne enduite. MeATTHIOLE Eau de pommes de pin non encores meurés, appliquee deflus auec linges, coction, enduire auec linges, y meflant d'hypociltis, de prelle, derofes & d'alun. DIOSCORIDE Contre les denoyemens d'efomac, Pour garder de vomir, Infufon de pommes de coings, prife en breuuage. Spica nardi , &nardus Celtique beus en eau. Dares mangecs. Pelures de Lis en fleur, mifes en cataplafmes feruans À Po- ftomac. La pelure de dedans du mou des poulailles, féche » Puluerizee, & prife en breuuagé auec du vin. Ambre pris en breuuage. + Feues cuites en cau & vinaigre; pour manger. Vino erains delentilles pelez & mangez, Phañols mangez. You, Mere * Sifmbrium pris en breuuage, Romaine. Fucilles de ronce enduites en dehors: Laitues mangees fans lauer. Lentille fauuage mangec. Squille feche, prife en breuuage: Agatic , pris feul fans autre liqueur , au poixde trois dragmes. Jus de racines de gentienne beu auec d'eau. Fosleuca. Racines du * chardon noftte Dame prifes en breuuage: canthæ. Deux ou trois brins de mente beus auec ius de gres. Graine de pyuoine priféen breuuage en vin gros. Betoine machee : mais il faut botre incontinént apres du vin trempé d'eau. Jus de fucilles & tendons de vigne prisen breuuage, Vin de meurte beu. Lie devinenguite. * Vin (cyllitique beu. M ATTHIOLE Eau de cannelle prife en breuuage. Tfufion de moufñle d'arbre faite en vin, prifè en breuuage. 4 Grains du berberis commun. L Kibetres prifes ainfi qu'on voudra. grenades ai- À IAESTOMAC. Groifelles mangees. Pommes aigres cuites fous la cendre , & Manpgées, Vin de pommes de coing , | huyle, le cotignac ; la chair ; & le füurop, appellé Miua. Le ius des mefmes,dans lequel on ait fait bouillir du coral ; de graine de rofes,de rheubarbe,d'hypociftis, & d'acacia. Poudre de mefples incorporee en jus de tofes rouges, y meflit de coral, decloux de giroffles , & de mufcade. Graine de malue prife en breuuage en vin rouge, Cloux de girofdles beus en vinrude,ouius de coings. Les mefnes enduits für l’eftomac auec maftic, famac,corail,&æ fleurs de grenadier fauuage. Jus de grenades pris en breuuave, Tape verd porté fürla bouche de l'eftomac. Mente feche prife en vin de grenade. Jus de mente noftre Dame tant beu qu’enduit. Rofmarin reduit en poudre, & mangé auec du pain ‘ou pris en breuuage en vin pur. Les füeilles,plottons & graine de pied de lieure reduitsen pou- dre, & prisen gros vin, ou de grenade, Pimpenellenommee Solbattrella beuë, Autre efpece de pulmonaria. DIOSCORIDE Contreles defiuxions qui tom bent en l'eflomac. Lycium , pris en breuuage > Ou en pilules. Pommes de coing mangees crues. Poudre de meures vertes, fechees,pour en faupoudrerla viande, Lefsiue de cendres de figuier , prie à la mefüre d'yn cyathe. Tamarife pris en breuuage. Noix de galle pilees en vin, ou eneau, pour les enduire. Graine de fumac , pour faupoudrerla viande. Fueilles de meurte broyees, & enduitesauec d'eau. Liniment fait de fueillés d’oliuier fauuage,& de gruotre feche. Caillé de Jieure ou de cheual, pris en vin’, au pois de trois obo- les. Feues cuites en cau vinaigre »pour manger, Farine de feues Egyptiennes, & la decotron de leur efcorce, prife en vin miellé. Graine d'ozeille beué en eau, ou en vin. Plantain cuit en vinaigre, & mangé auec du fel. Grainede * vaciet , prileen breuuage. 5 * 04, hyam * Corne de cerfcuite , pour manger, cinthe. Rheupontic pris en breuuage. * ou,coror Racine de bedeguar prifeen breuuage. nopus. Moëlle de ferula verde prie en breuuage. Jus de laferpitium pris en vn grain de raifin. Racine de nennfar fechee , & prife en breuuage. Jas de clymenon pris en breuuage. Graine de‘behen rouge prife en vin,au poix d'vn acetabule, x ES Dix grains de tra00$ pris’ en Vin. « Decoction des teftes de pauor reduire en eleétuaire auec miel. #7 Et neantmoins qui la voudra fortifier, On y pourra adiou- fter du ius d'acacia & d'hypociftis. Ê Decoction de pepins de raifins, prife en breuuage. La moélle des pepins reduite en poudre, pour s'en feruir com me de gruotte, Eau, ou vin ferrez. Pierre morochthus prife en breuuage. Vin de meurte beu. Capilli veneris beus en vin. Polytrichum beu en vin. MATIN ATIOUE Galanga prife en breuuage en jus de plantain. Eau de cannelle prife en breuuage. ; Infufion de moufle d'arbre Fire en gros vin, prife en breuuage. Encens & pris en brequage, sc enduit. Conferue de fleurs de grenadier prife en gros vin. La faufle de meurte. #Vin de coings, la miua , & lhuyle. Cotignac. Mefples Cormes ? Poires fauuagés( prifés inf qu'on © Prunes fauuages( voudra, Noix mufcate Meures verçes Deus D APE SI MONNMAC Deux efcargots broyez enfemble leurs coquilles » incorporés en vin cuit & eau auec deux œufs, pris en breuuage , apres les auoir efchauffez en vn por de terre. Defpouille de ferpent cuite en huyle rofat, & appliquee. Ris rofti , puis bouilli en laiét où on ait eftaint de caillous ars dans , pour en manger. Decoction de laitteron prife en breuuage. à Cloux de giroffles, pris en breuuage en vin, ouius de coings. Mente feche beuë en eau auecamydon. Anis rofti pris auec mente. Graine de coriandre prife en cau. Rofinarin puluerifé menu, & mangé auec du pain:ou pris auec vin pur. Fleur de pañlevelours prife en breuuage. Vin de grenades pris en breuuage. DIOSCORIDE Pour faire vorsir. Fueilles de laurier prifes en breuuage. Efargots qui fe tiennent aux ronces & buyffons;mangez. Racines de pepons feches , prifes en breuuage en eau miellce, au poix d'vne dragme. Bulbe vomitif mangé. Otigan confit au Soleil en vn vafe de cuyure ; auec oignons & graine de fumac, pris en breuuage. Maisil fautquilaitde- meuré au Soleil quarante ioursdurans, &c pendant letemps des iours Caniculaires. Boli Armeni de Leuant pris en breuuage. DIOS(ORIDE (ontreles douleurs d'estomac. # ou, Legs * Squinanthum pris en breuuage- odoratws, Bulbes mangez. Rheupontic pris en breuuage. eu Decoétion d'aluyne cuite en vin cuits prife en breuuage. Decoction de meliloteuiten vinprifeenbreuuage. Les plus menues fueilles d'armoife , broyees , & appliquees auec d'huyle à mode de cataplafme. Racine de nenufar enduite. : Tiges de feneflon cuites en vin cuit , & mangces , ou prifes en breuuage. Poudre d'albaftre incorpore en cerot, & appliquee. MATTHIOLE Moelle de caffe laxatiue. LS Huÿle de palma Chrifti enduit, beu, & clyfterife. Huyle d'amandes pris en breuuage. Huyle laurin, enduit. CE Trois grains de maftic mangez quand on fe va mettre au lit. Menté aquatique efchauñtce, puis arrofce de maluoïfie, ap- liquee. Aloës prifé en pilules, ou breuuage. | ; Noftre quinte-eflence defcrite au liure 5. chap. du vin, prife en kreuuage;quand le mal eft caufe de froideur. DIOSCORIDE Contrelesrongemens del'estomac. Spica nardi, & nardus Celtique beus en eau. Squinanthum pris en breuuage. Jus de ffcomore, pris en breuuage. Pommes de pin mangees. Laict de femme humé. Jus de laitteron pris en breuuage. Pouhor, pris auec vinaigre & eau. ou cicoree LUS des deux * hieracium, pris en breuuage. one: * Chamaraz pris eneau micllec au poix de deux dragmes, You,fcordi Graine de pyuoine prife en vin gros & noir. eM ATTHIOLE Huyle d'amandes douces pris en breuuage. Huyle de iugioline pris en breuuage. " Noyaux de pignolats incorporez en miel ou fuccre, & pris en ius de pourpier. DIOS te ORIDE Contre les inflammations de l'effomac. Pourpier enduit auec gruotte feche. Laitteron appliqué à mode de cataplafine. A L'ESTOMAC:. Jus * d’efcudes enduit. Toutes les fortes de cicoree mangees en vinaigre. Jus de reylifle beu. H s * Perfil pris en br. g pris en breuuage. Fenoil beu auec eau frefche. Renouce enduite. Fueilles de morelle appliquees. Fucilles de petite laureole prifes en breuuage. Ê Fueilles & tendons de vigne appliquez à mode de cataplafme. Fleur de labrufque, enduite. Î CHPANTR Th EI OL E Moelle de cafe laxatiue, prife par la bouche. Tous fantals pris en breuuage : ou enduits par dehors auec eau rofe. Grains de berberis commun, de groifelier, & de ribetes , mans gez. Sucre rofat, mangé. Fueilles verdes de chefne, tenues en la bouche. de citrons. Pommes À d'orenges. de limons. Lait de graine de melons, pris en breuuage. Reglifle & fon ius. “ ; vins de * langue de cerfincorporeeen fon eau mefme , & *ow phyllitis cnauite. *o4,vmbilé CHs veneris, “os, Ache. * Alleluya, mangé ainfi qu'on voudré, You Trifo- Fleurs de confolida regalis, prifes en breuuage. lium aceto Fraifes mangces. AR UN Jem,0spain Eau de lentille de marais, prife en breuuage. de cocu. DIOSCORIDE Contre les ventofirez de l'eStomac. Racines de meu boullies en eau, ou broÿees crues , & prifes en breuuage. Spica nardi, & nardus Celtique beus en eau. Caftorium pris en breuuage. Bouillons de vieux chappons. Aluyne; prife en breuuage, auec* filer montanum;, ou nardus x ou, fefii. Celtique. Grain: & racine de ligufticum prife en breuuage. Graine de maceron prife en breuuage. eM «A TTHIOLE Cubcbé aualees. Eau de canelle, prife en breuuage. Calamus odoratus des Apothicaires pris en poudre. Huyle de palma Chrifti enduit, beu, & clyfterifé. Eau de baume artificiel prife en bouillon de chair. Huyle de cartamum pris en breuuage. Huyle laurin enduit. Mumie prife en decoction de cumin, d'ammeos, & de carui. Noftre huyle de fcorpions enduit. Caftoreum beu auecoxymel. Miller rofti , & mis en vn petit fac auec fel & camomille, appli qué. Mente & beuë & enduite. Mentaftre Mente de noftre Dame Sauge Gattaria Imperatoria Tanaifie Noftre quinte-effence prife en breuuage. DIOS(ORIDE Contre le fänglot, € hoquer. Graine de * mente aquatique buéë en vin. Rheupontic pris en breuuage. Ariftologie ronde prife en breuuage. Deuxou trois branches de mente pnfes en breuuage auec du ius de grenades aigres. £ Decoction de la graine & cheuelure d'aner, prife en breuuage. Cumin fauuage beu en vinaigre. Alyfon , pris en breuuage : ou porté en la main : ou diftillé és narines. Decoction de cetrac, prife en breuuage. Graine de * matrifylua prife en breuuage. * Perce-pierre prife en breuuage. pris ainfi qu'on voudra. ou,fifym= brium. Yo, [a#i. frage. MATT PES |A LE Yow,cicorces fawnes A L’'ESTOMAC. *on,Phyfi tis. * ou, Ato- *am. Yon, Langue de cerf. AUYT-AAMIRI A YTINE * 0#, Ato- * Calamus odoratus commun prisen breuuage. ram. Nardusde montaigne,& Celtique,beus eu vin. Decoétion de tamarife cuit en vin prife en breuuage. Graine d'agaus caftus prifeen breuuage, Qu Graine de la feconde efpece de cyclamen beuë quaräte iours durans, Jus de cyclamen enduit. Serapinum prisen breuuage. Armoniac pris en vinaigre au poix d'yne dragme. Germandreebeuëen vinaigre. Creffon Alenois pris en breuuage. Racinede poyurier;enduite. He Decoëtion des deux efpeces de polium,beuë en vinaigre. Graine de cappres beuëen vin,quarante jours duräs,au poix de deux dragmes. Racine de capprier beuë en vin , au poix de deux drag- . mes. MR Pip:ritis,ou poyuree appliquee auecracines d'enula Cam dinms, pana. Fucilles tendres de lierre,cuites en vin:ou eftans feches,incor porees en pain, & appliquees. e Paftel fauuage pris en breuuage,& enduit. Agaric pris en vinaigre mellé,au poix d'vne dragme. Rheupontic pris en breuuage. Racine de maceron,mangee en falade,ou autrement. Racine de gentienne PA en breüuage au poix de deux dra- mes. Aritologieronde prifeen breuuage. Decoction de racine decrocodilium prife en breuuage.Ce re mede eft (oudain & fiagulier, Liniment fair de figues, d'hyfflope,& de nitre. Tragoniganum beu en vinaigre. Pouliot enduit auec fel. Sifon prisen breuuage. us de peucedanum pris en breuuage. Liniment fair de guy cuit auecchoux & pierre gagates. Teucrium beu en eau & vinaigre : ou appliqué auec de f- gues. Racines de cheiri,;enduites auec vinaigre. Racine de nenufar beuéenvin. . Fueilles de cetrac prifes en breuuage:ou la deco&ion d iceluy . beut'en vinaigre quarante iours durans:ou fes fueilles en- duites auec vinaigre. Graine de naucts fauuages prifeen breuuage. Emionitis beuëen vinaigre. Graine de garencebeuten vinaigre miellé. "re Fucilles ‘de la feconde efpece de lonchitis beuës en vinai- re. Fueilles de betoine prifes en oxymel. Racine de polemonia prife en eau. Graine de marrifylua beué en vin quarante iours durant. Graine de fpatula ferida prifeen vinaigre. Racine d'orchanette beuë en eau miellee. Toutes les efpeces d'orties appliquees en vncerot. Polytrichon pris en breuuage. Vin falhtique continuéaboire. Ben pris en breuuage auec eau micllee , & farine d'oro- bus. Coleuuree beuéen vinaigre;trente iours durans,en prenant par chafque iourle poix de trois oboles : où bien l'enduy- fant auec figues. X ou ,vitis Les premiers rendons de * tam;cuyts pour manger. migra. Racinede feugiere mafle pnfe en breuuage. Vin,ou eau ferree. Tierce efpece d’alcyonium prife en breuuage. Corail beu en eau. Liniment fai de pierre Afsienne, de vinaigre ; & de chaux viue, Les efcailles du fer qui tombent de la meule, beués en vin- aigre. MATTHIOLLE Poudre de racines d'enula cäpana prife en breuuage du poix d’vndenier en vin vieux. < * Quieft Refine de tercbinthe, & * de lareze;continuees fouuent. La tormen- Decoëtion d'efcorce de frefne;prife en breuuage. ne com INOIX mufcare. Ka EM Orobus mangé cuit à ieun. Graine de roquette prifeen poudre. Jus de fueilles du petit lierre pris en vin tude. Rheubarbe prife ainf qu'on voudra. AVES RTONVIUE SU TINTS: Mente de noftre Dime enduite auec huyle de fambe, * Langue de cerf,prife à relle façon qu'on voudra. Decoction de l'eupatotre commun, prife en breuuage. Decoë&tion de fleurs d'houblon beué: Decoétion d'efcorce de l'herbe frangola prifeen bréuuage. Voyez en larecepte au Lure 4-Chap.du Sureau. * Cufeura,& fa deco@ion. Corail continué fouuenten breuuage. A AVX INTESTINS. DIOSCORIDE * 04, Phyl Lis. * François, Couche me cy: Pour la Colique. Ele&uaire fait d'amandes ameres,de lai@, & de miel, prenät dudit ele&uaire à la groffeur d'yneauellaine. Efcargots pilez auec leurs coquilies, & vn peu de myrrhe, prisen breuuage. Allouettes mangees roflies. Talon de pourceau brulé iufques à ce qu'il foit calciné, & pris en breuuage,quand la colique fera venteue. ' Beurre clyfterifé,quand le boyau colon cit vlceré, Fiente de poulaillebeu£ en vin,ou vinaigre. Déecoë&ion de rue clyfterizes auec huyle. Petrofelinum, pris en breuuage. Coloquinte clyfterifee. # J . 04, 4fræ& Decoétion de * cartamum clyfterizee. SF Jausage. HAT TION ENDE Galanga prife en breuuage. Cubebé,en poudre. Eau de cannelle beuë. Toutes les liqueurs du baume artificiel tant beués, qu'en- duites. Huyled'oliue pris par la bouchsauec egale portion de mal- uoyfe:ou clyfterité, Huyle de cherua,beu,enduit, & clyfterifé. Huyÿle d'amandes douces & ameres, Huyle de cartamum. Huylelaurin. Karabé beu en eau tiede. Huyle de noyaux de pefches.ta b ifé. de soie ee P! Sstant beu que clyfterifé. Noftrehuyle defcorpions enduit. Eau dans laquelle on ait laué la verge d'vn cerf, prife en breuuage, Lerendre des cornes de cerf qui eft encor rouelles, & mis dans vn pot de terre qui foit neuf, & bien rembouché d'argille,en va four bien chaud, iufques à ce queles cornichons foyent fecs,& Propres à reduire en pou dre,envfantauec Poyure & myrrhe, Fumees de loup qui n'auront touché terre, prifes en breu- uage en vin blanc,ou eau:& pareillemenr appliquees fur le ventre, Graine de choux broyee de grosen lon de chair, humec,enfemble le Le bouillon des choux cuirs auec vn vieux coq,humé. Jus de cyclamen misés clyfteres du Poix de trois dragmes. Imperatoire broyce,& beué auec vin pur chaud. Serapinum prisen breuuage;ou clyfterifé, Fleurs de bouillon reduites en poudre, & beués. L'herbe nommee Trinitas, reduire en poudre, & prifeen breuuage. Graine de palma Chrifti cui prifeen breuu 1ge. Coloquinte clyferifee. Poudre de “ m >mordica prileen breuuage. es velu, coppé en gros, & cuire en bouil- bouillon mefne. te en bouillon de vieux coq, & * 04,balfa > mia Noître quinte-effence & prife en breuuage,& clyfterifee. tele. L'antimoine, felon noftre façon , pris du Poix de * cinq «+ Et cou. grains. tesfois La Pierre gagates reduite en poudre, & prife en breuuage Matth. dit l'efpace de fept jours, du poix d'yne dragme, JA UE prene DIOSCORIDE re ou .Auatre Pour le maldu ventre, $ Les srenchees d'icehy, Eneei fe LA un que Ja Ircos de Leuant prife en breuuage. PA RQUE € forte co Deco plexion, .AVX INTESTINS. on > aco- Deco@tion de * calamus odoratus commun pris en breu- ram. uage. : ï Rares de meu pilees, & reduitesà mode d’elcétuaire auec du nuel. Cardamomum beu en eau. YowLiguë * Agallochumbeueneau. ‘ - aloes. Norx brulees auec leurs coquilles, & appliquecs fur le nom- bril. Ë ù Deco&ion de figues & ruë clyferifce. ! Vu Kon, bali- Fueilles de*franche-pute beuës en eau miellee au poix d'v- mus. ne dragme. Saff:an pris en breuuage. Graine de daucus prifeen breuuage. Racines de rofmatin prifes en breuuage. Graine de feruls prifé en breuuage. Jus de peucedanum pris en vn œuf moller, Decoétion de melifleclyfterifee. Caforium pris en breuuage. Beurre clyferizé. Serpollet pris en breuuage. Decoétion de calament prift en breuuage. Eryngium prisen breuuage. : Cire fondue, prife en vn bouillon. Ë Ammeos pris en vin. 1 ! Liniment fait de fon de froment,cuit en deco@ion de rue. Millet chauffé, & appliqué fur le ventre en vn fachet. Farine d'orobus tre vinaigre, & appliquee. * Graine de * fifymbrium beué en vin. | pres puis en breuuage, auec les fueilles cendres de lau- Eleétuaire fait de fquille 8 de miel. Rheupontic prisen brenuage. Decoûion de mariolaine prife en breuuage. * eff le Racinedu* grand centaurium,prife en breuuage. rheupontice Rue boullie auec anet fec, prife en breuuage. commun. Panaces pris en vin. ; ë Deco&ion dela graine & cheuelure d'aneth prife en breu- uage. Graine & racine de ligufticum,prife en breuuage. Decoëtion de cumin clyfterizee auec d'huyle. Fleurs,fucilles, & graine de phalangion prifesen breuuage. Latinsscen * Gnaphalion beuen vinrude. ; éunculum, Fueilles & fleurs de * conyza prifes en breuuage. ow cent#n- Racine de pyuoine prife en breuuage. cularis ber Bunium falfum pris en vinaigre. Ba. Fomentation d'eau marine. Fos, herbe Tue mufcate prife en breuuage, aus puces, Deco@tion de * dent dechien,prife en breuuage. foms gra- Fueilles de petite laurcole prifes en breuuage. men. Selefchauffé, & appliqué en fachetr. Nitre prisen breuuage en eau miellee,auec du cumin. on» filer. Graine de* fefeli de Marfeille prife en breuuage. À Racines d’afclepias priés en breuuage. Quelg. * Alifma, pris en breuuage feul, ou auec femblable poix de lantain 4 graine de daucys. watique, Talon de pourceau bruflé iufques à ce qu'il deuienne blanc, pilé & pris en breuuage, Decoëtion de graine de lin elyfteriree, Agaric pris au poix de dèux oboles. M ATTHIOLE d'oliues beu en maluoyfie,ou clyfteri(é. d'amandes douces;pris en breuuage du poix de fix onces. laurin enduit fur le corps. Deco&ion de fleurs de bruyere;prife en breuuage, Noyaux de pefches mangez. Bouillon d’efcargots humé. Millet aucc fel & fleurs de camomille mis dans vn fachet, & appliquez chauds furleventre, Bouillon de chou cuit auec vn vieux coq;humé. Tus de cyclamen mis és clyfteres. b#,Efcle- * Grande chclidoine broyee enfemble fa racine, & efchauf- 1 fee auec huyle de ca momille,appliquee fur le nombril. f dedi&tamblanc \ ie J d'Imperatoria FÉERE < D & de vinc: to icum Fleurs de bouillon reduites en poudre; & prifes én breu- uapé. Huyle { | ae o prife en breuuage envin pur. AN'X ON TE S'TIN S. L'herb: nommee Trinitas, ou fon eau , prife en breu- nage. Poudre de * momordica prife en breuuage. DIOSCORIDE Contre les flus de vencrescaquefangues, © dyfenteries. Xon mer aille, Decoëtion d’afpalathus clyfterizee. Myrrhe puife à la grofleur d'vnefeuc. Lentifque pris en breuuage. Efcorce de pelle prife en breuuage. Efcorce de macer prifeen breuuage. Fueilles & racines de paliutus prilés en breuuage: Grains d'aubefpin manger,ou pris en breuuage. Grains de rubus canis mangez. Fucilles & fleurs de ciftus prifes en breuuage. Hypociflis prife en breuuage. Ladanum beu en vin vieil. Î Boutons de rofes fauuages defleutiesptis en breuuage: Lycium pris en breuuage. Tus d’acacia pris en breuuage. Deco&ion de l'efcorce du dedans des glans, prife en breu- uage, L’efcorce du dedans des chaftaignes,prife en breuuage. Galle farnommee Omphacite, pilee,& prifeen breuuage 2- uec vin,ou eau:ou enduire auec les mefines liqueurs. Decoétion des fueilles de fumac clyfterizee,ou prife en breu- uage, Graine de fumac mangee au lieu de fel,en viande. Decvéion de la couuerture de dattes clyftcrizee, ou prife en breuuage. Noyaux de grenadesaigres fecs, pris en breuuage;ou fomen tez par le bas. Fueilles & grainede meurte prifes en breuuage. Pommes de coing mangees cruës ou cuites : ou leur ius ptis en breuuage. Poyres priuees & fauuages;mangees. Nefples pour manger. Grains de * micacouliermanger,ou prisen breuuage. Cornoies mangees,ou prifes en vin cuyt, Cormes#èches prifes en quelque forte que ce foit, Prunelles fauuages mangees. Carouches feches mangees. Efcargoc: cuytsfur la braife auec leur coquille, felon Ga- lien. Fomentation de la fauffe d'eflurgeon. Sang de licure mangé fricaffé. * Garum clyfierizé. Deux cucillerces de corne de cerfprifes en breuuage. de poif&on: Cire prif en yn bouillon. 04; fau Lait où on aura efteint de pierres ardantes,& par-aprescly- ,.. fterizé. Caillé de lieure, ou de cheual beu en vin, au poix de trois cboles. Afperges des iardins bouillis ou cuits fous la cendre,& man gczsallegent des douleurs, Racine de Ida,prifeen breuuage, Jus de guymauues cuites prisenvin,ou en eau. Racines de bifmalue beuës en vin. * Langue de cerf prife en breuuage. *o9,Phyl- Poutpier bien cuit, pour manger. bris Plantain clyfteriré. : Jus de quexé de cheual pris en breunage. Suif de cheure prisauec fumac & grotre,ou clyfterizé. Meliffe prife en breuuage. Tragium,femblable au cetrac;mangé bouilli. Feues accouftres en eau & vinaigre. Racine d'alifma beuë auec mefme poix de graine de panais fauuage. , Graine d’ozeille beuëen vin,ouen eau. * Lyfimachie prife en breuuage. “04, Sous Dix grains de tragos beus en vin. dean. Fucilles de peruenche beuës en vin. Decodion de febé clyficrizee. Graine de * behen rouge beuë en vin. Elatine bouillie,prife en breuuage, Foulirio= Racine de polemonia puife en vin. mit. Fueilles & graine d'agrimoine beuës en vin, Racine de nenufar fechee, & beuë en vin. Grande iombarbe beuë en vin. Y ou lof Xou,Sauffe ni | FA que li pi Fi | AVES CRLENETÉE EE SIMON S: : AA Sang de bouc, de cheure ; de lieure, ou de ferf, mangé fri- café. d tus de fueilles & tendons de vigne;,pris en breuuage. Decoétion du marcde raïfin prile en breuuage. À ; Pepins deraifins reduits en farine, & enduits côme griotte, Raïfins blancs & fecs, mangez feuls, ou auecleurs pepins. Venus clyfterizé. Vin de fleur de labrufque. Vin de pommesde coing,beu. Vin de fumac. 2 ou Terra = Boli Armeni de Leuant pris en breuuage. 4 TE Saumure clyfterizee:quand les inteftins font vleerez par la longucur de la dyfentiere. * Chamaraz beu en eau douce au poix de deux dragmes. Fleurs delierre,autant qu'en poutroÿent Prédre troisdoigts; beues en vin;deux fois le1our. MCAT TAHOE Huyle de lentifque clyfterifé. Huÿle rofat pris en breuuage. Encens & beu & clyfterifé. , ; Boli Armeni prisen breuuage auec corail, maftic, corne de cerf & pierreematite. Pac Parfum d’efcorces de pommes de pincuitesen fort vinai- re. Mic prifeen breuuage. Tus de millefueille mis és clyfteres : & mefine la poudre de l'herbe & beuë & clyfterifee. à , Porentille prife en breuuage, où mife à nud picd dans les fouliers. Trochifques de karabé pris en breuuage. *ousefpine- Tus de* berberis commun pris en breuuage. yinette. Groifelles. Rüibetres. Eau de fleurs de troëfne prife en breuuage. Fleurs de ciftus. Succre rofat, * C'eft La par * Ongles des rofes. tie de la fh- La couuerture de la rofe. eille la plis La graine des rofes, & la bourre de deflus. baffe ;: © Lycium clyfterifé. Ê par où ele Eau de fueilles dechefne prifeen breuuage. € .eft attachee. Le gland, la galle & les fueilles de chefne. Gland de fau. Grenade roftie au four,broyee & prife enbreuuage. Conferue defleurs de grenades continuee fouuent à ieun. Saufle de meurte. Cerifes aigres confites au füccre. Pommes aigres cuites fous cendre chaude. Coings cuits mangez àieun. Vin de coings, & la miua,pris en breuuage:& l'huyleenduit. Cotienac mangé deuantle paft. Jus de coings,dans lequel on ait cuit d1 coral rou ne de A rouges,de rheubarbe,d'hypocifis, pris en breuuage. Cornoilles tait cruës que confites. Meures vertes feches. Efcargots cuits auec leurs coquilles. Efcargots bruflez auec leurs coquilles , & pris auec galle omphacite, & poyure blanc, en vin rude : ou mis farla viande. Chair de lieure roftie & mangec. Sang delieure tout chaud cuit auec farine d'orge, & man- É ne de lieure prifes en breuuage. Verge de cerf beue en vin rude. Ocuf de poule cuit en vinaigre,mangé dur. Sang de cerf mis és clyfteres. Fumees blanches de chié priles en lai&, dans lequelon aite- fcint des caillous tous ardans. ; Deco&ion de ris prife en breuuage,ou clyfterifee. Riscuiten lai&t,dans lequel on ait efteint des caillous tous ardans,mangé, * Cft La Fleurs des * panicules du millet d’fnde,prifes en poudre. cheueley- La gouffe des grains de millet incorporee en moyeu d'œuf re,@'com- bien cuit,& mangee. me Lefpi Amydon,pour en vfer en viande, en quoy $ie biftorta Lemnia. *ouScardik. ge, de grai- & d'acacia, eff Le grar. Racines 2 de tormentille Cniès és breuuages de caryophyllata AVR OTENET ESP TNNSe € Les panicules ou plottons du piei de lieure,pour nettoyer le fondement des d yfnteriques, La virga aurea prifé en breuuage & clyfterifee, 5 Graine des deux fortes de plantain incorporee en vn œuf,& rofbe fur vne tuyle,mangee. Colac:re des racines nômees Traf, faiteauec eau ferree, pri fe en breuuage. Malerte de palleurs cuiteen cau de pluye auec plantain, & bel Armeni,prife en breuuage. Rheubarbe roftie au feu, & beuéen vin rude & ius de plan- tain. Gomme dragäthi roftie;prife en breuuage en vin de coings, & clyfterifce. Flos folis beu en vin rude,enfemble fes racines. Eau de gratteron prifcen breuuage. * Gnaphalium pris en gros vin. Cecy eff de Dinf.ér Gal. * Cents Poudre de la moyenne conyza prife tous les iours du poix EHh# :01 d vne drasme en vin rude. Poudre de fleurs de palma Chriti qui aura efté ferree. a petite lunaria prife à telle manicre qu'on voudra. Poudre de fue:lles de chanure InCorporee en moyeu d'œuf, mangec. Huyle de millepeteuis enduit fur le ventre. L'h rbe pyrola La pilofelle Le fraifisr Fleur de pañe-velours prife en breuuage. Vin de grenades prisen breuuage en eau de plantain. Bolt Armeni pris en breuage, & clyferifé, Coral Crphal eorifez fort menu,& pris en breuuage, CentHncH prife en eau de plantain Lis ba de Cr en vin rude. DIOSCOR IDE Pour refireindre © refferrer le ventre. Caillé de lieure pris en breuuage. Tout lai où on aura elteint des caillous de g'auc ardans. Fromage bouilli, & puis roftr, pour en manger. Fumces dechiens prifes és iours caniculares, & beuës en eau. Pain de froument mangé dur. Linimenc fait de farine d'orge & de myrtiles, fauuages,ou d'efcorce de grenades, & de vin ( d'efpeautre Boullie à d'auoine droite Ris en viande, Lenulles mangees cuites 4 fielles fonc cuites en vi genres. Graine d'ozeille, ou de lapathum acutum, beuëen vin ou en eau. Chousm angez fort cuits. Betes noires cuites auec leurs racines parmi des lentilles, pour manger. Plantain cuit en vinaigre, & mangé aûec du fel:ou bien clyflerizé. Sa graine aufoi y eft bonne eftanc beuë auec du vin. Cicorce priuee & fauuage mangee. Jus de + chondri!la cuit, & pris en breuuage. ou de poyres Crow manger, uec leur efcorce:& principalemér naigre,Ou aucc autres chofes aîtrin «> Lentilles fauuages prifes en quelque forte quece foit. ; pe * Acinus pris en breuuage. EE Anis prisen breuuage, Fe La graine & la cheueleure d’aneth prife en breunace. 4 * Acheen viande, À qe aie Langue de cerf prife en breuuage. Fe 4 Racines de branca vrfna prifes en breuuage. PE Fenoil fauuage pris en breuuage. Vas Ruë prift en breuuage,ou mangee. Couillon de chien furnomme Serapias,beu en vin. Racine de pyuoine cuiteen vin, & prife en breuuage. Deco&ion de Suymauues prife en breuuage. Racine d'alifna prife en breuuage. Jus de renouée pris en breuuapc. Peruenche beuë en vin. . . Lapgopus Pris en vin, ouen eau, en cas qu’on fut fans eure. Racine de fpatula fetida prife en vin micllé. Fueilles d’orchanette prifes en vin. Deco A VX INTESTINS. L Deccction des branches de ronces prife en breuuage. .… Decoétion de racines de quintefueille prife en breuuage. ‘en Phoenix: xYuraye fauuage beuéen vinrude. Racine d’Ida prife en breuuage. Graine de ionc,& fur tout desioncs marins fricaflee , & beuë en vin trempé d'eau. . Racine d’aftragalus beuéen vin. *oshyjacin Racine de*vaciet beuë en vin. the. Graine de pauot noir beué en vin. Fleurs & racines de bouillon prifes en breuuage, Fleurs delabrufques prifes en breuuage. à Vin de grenades aigres pris en breuuäge. * op, Rubri* Boli Armeni commun clyfterizésou pris en vn œuf mollet. Lie de vin,enduite. Grande iombarbe beuë en vin. Decoétion de capilli veneris prife en breuuage. Decoëion de polytrichon prife en breuuage. Vinaigre mis parmi la viande. eM ATTHIOLE Infufon de mouffe d'arbre faite en vin, priféen breuuage. Encens pris en breuuape,&clyfterifé. Nefples Cormes Cornoilles Poyres fauuages Noix mufeare roftie fous la cendre. Coquilles d'auellaines broyees, & beuës en vin rude. Risrofi, & cuit dans du lai&, dans lequel on aitefteint de caillous ardans. La gouffe du millet incorporeeen vn moyeu d'œuf, roftie & mangee. Cloux de giroffles roftis premierement au feu, puis pris en breuuage,ou en viande, Gaine de coriandre prifeen eau. Fueilles de pied de lieure,fes plottons,& fa graine; pris en ros vin rude,ou en vin de grenades. Virgaaurea,& prife en bréuuage,& mife és clyfteres. Porentille prife en breuuage,ou tenue verdedans le foulier à nud pied. ! #11 faut sou Fueilles de fraifier, ou fes racines. LATE enrz Solbaîtrella,ou fan guiforba, prife ainfi qu'on voudra. dre de celle La * feconde pulmonaria prifeen breuuage. Vin de grenades aigres prisen breuuage. 64 Sinopica, fPmangees. 44 0 Boli Armeni tant prisen breuuage que clyfterife. rang. M ATTHIOLE . C'eit quid . F on peur dif Pour la* leienterie. cerner par Jebas de la fufufon de moufle d'arbre faite en vin. viande que Hour: | RE Lee que Conferue de fleurs de grenades prifeen gros vin rude. procade d'v Saufle de meurte. | ne cicatrice Carouges feiches mangees. eGrinue que Noix mufcare cuite fous la cendre. aura lalfé Fjeurs des panicules du millet d'Inde, Ja dyfente Crared “f f b me nfem. Graine de laparhum acutum prifeen breuuage. ; | Hied'vnhu Cloux de giroffles rofis, & pris enbreuuage , ouen viande. meur gluir Rheubarbe roftie, & prifeen vin rude, ou iusdeplantain, enduit [ur Graine de corianüre en eau. ls tunique io. DIOSCORIDE qui, caufe Contre les flux inneterez du ventre. qu'ils ne pt is de bouc Y pir la vian- 1 ei 2 : A. Sangé : Fee Ai en vne paefle,& mangé. \decerf J M ATTHIOLE Mañtic prisen breuuage. Noix mufcate. Efcorce de branches de tamarifc. Graine du lapathum acutum prife en breuuage. > ou Fleurs © Fleurs du millet d'Inde priles par la bouche. 7% 0 Goufle des grains de millecincorporee en vn moyeu d'œuf, de les & roftie & mangee. Cloux de girofiles rofis, & pris en breuuage, ouen viande. Fueslles de pied delieure,fa graine & plottons ; prisen breu- uage en gros vin rude,on vin de grenades. Virga aurea & beue & clyfterifec. chencleure du milet d'Inde. AVES MEN ESS MIMEN SE Pyrola Pilofelle Lprifés ainf qu'on voudra. Potentille prife en breuuage,ou tenue verde à nud pied dans le foulier. Fucilles & racines du fraifer. DIOSCORIDE Dour e{mounoir © lacher leventre. Cerifes mangees. Pommes douces mangees- Pefches mangees. Meures mangees à maturité. Figues meures mangees. Eriffon marin mangé. Bouillon detellines,flions & chames,humé auec du fel. Seches mangees. Efturgeon mangé. Bouillon de souions humé. Tous bouillons de poifçon humez feuls,ou auec du vin. Bouillon de vieux chappons. Lai& humé, Lai&clair beu. Fromage frais mangé. Beurre mangé,ou humé. Moëlle des os,mangee. Cices mangez. Bletes Parelle Malues Arroches Betes blanches Afperges re Choux legerement cuits mangez. Fiagoriganum pris en breuuage. DIOSCORIDE cuites & mangees. Contre leswentofitez desinteffins. Linitwent fait de farine de froument, & deiusdeiufquiame. rer fait de farine d'orge,de fenegré, & de graine de in. Graine de baflic prife en breuuage. Rheupontic prisen breuuage. Decoëion de la graine & de lacheuelure d'anet, prifeen breuuage. Decoétion de cumin clyfterifee auec d’huyle. Graine de cumin trempeeen huyle & eau , reduite en lini- mentauec gruotte. Jus de peucedanum pris en vn œuf mollet. "Deco&ion de camomille prife en breuuage. MATTHIOLE Cubebé prifésainfi qu’on voudra. Eau de cinnamome prifeen breuuage. *Calamus odoratus des Apothicaires. Toutes les liqueurs du baume artificiel. Huyle de palma Chrifti. Mumie prife en deco@tion d’ammeos & de carut. Miller rofti,mis auec du fel dans vn fachet,& appliqué chaud. #Sifymbrium prisainfi qu’on voudra. *oy,Memte Noître quinte-eflence defcrite au liure s.chap.duvin, prife en #1#4//94e1 breuuage. *ousAvotif. DIOSCORIDE Contre lavermine large du ventre. Cardamomum pris en breuuage. Decoétion de racines de grenadier prifeen breuuage. Noix mangees abondamment. Decoétionde l'efcorce des racines de meurier ; prife en breu- uage. Aux ed pris en breuuage. à Racines de * carhne prife au poix d’vn acetabule, en deco-*oy,chame &ion de caftorium, & d'origan. leon blanc. Racinede la feugiere femelle prife en breuuage, au poix de trois dragmes,;auec miel. Graine de gith prifeen breuuage:ou enduite auec d’eau fur le nombril. ÿ 4 AVX INTESTINS. Vitriol pris au poix d'yne dragme:ou à mode d'electuaire auec miel. 48e Graine & fueilles du grand heliotropium beuës auec hyf- fope;nitre,& creffon Alenois. DIOSCORIDE Contre la vermine ronde du ventre. Farine de lupins prife À mode d'ele@uaire , auec du miel : ou prife ca breuuage,auec vinaigre;poyure, & rue. Graine de choux prife en breuuage. Ius de pourpier pris en breuuagc. Autant en fait fà graine, Creflon Alenois pris en breuuage, Abfnthe marin cuit tout ful, ou auec ris, & mangé auec miel. Abnthe Santonique pris à la mode que déflus. Eletuaire fait d'hyope & de miel. Mente prife en breuuage, Decoftion de calament prifeauecfel & miel. Thyÿm prisen breuuage. Sarriete prife en breuuage. Decoë&ion de rue prifeen breuuage auec d'huyle. Coriandre pris en vin cuyt. Tierce efpece d'orchanette, prife en breuuage auec hyffope, & creffon Alenois. Vin d’abfinthebeu. Grande iombarbe prife en vin. Racine de feugiere femelle, prife au poix de trois dragmes , a- uec du vin. Toutesfoisauant que d'vfer de cefte medecine, il faut manger des aux. M ANT TER IONBNE Decoëtion deracines d'ireos prifeen breuuage, Afarina prifeainf qu'on voudra. Tus de racines d'enula campana, ou fa deco&tion, prife en breuuage. Huyle d'amandes ameres prisen breuuage. Myrrhe prife en poudre. 7 RARE Sandaracha des Arabes priféen vin. < É meure. > Cimes de laurier prifes en eau ticde;apresauoir cé broyees L auec calament & fel. Ius des grains d'efpine-vinetce prisen breuuage auec &u de * dent dechien,ou de pourpier. « Fuciiles de pefchier broyees , & enduitesfur le ventre auec vinaigre. Eau difülles du ius de limons,prife en breuuage. Jus de imons encores verts beu, Eau de fleurs du prunier fauuage. Sebeften mangez crus. Graine de choux prife en breuuage. Bete blanche prife auec aux. *ousmente * Sifymbrium pris en breuuage. aquatique. Graine de roquette puife cn breuuage: Huyle de noix d'Inde. E(corce de racine du meurier prife en breuuage, Nofître huyle de fcorpions, & beu & enduir. Corne de cerf prife en miel. Vrine de fengher meflee auec autant d'huyle dans fa vefie ‘ mefme, & pendue vne bonne piece de temps à la chemi- nee,&iufques à ce qu’elle s'efpefiffe comme micl,enduite fur les narines,temples, & nombril. Decoition de feele prife en breuuage auec coriandre. Lupins &enduits & pris en breuu ige. Graine de nauet prife auecius de Lmons, ou d’oranges. Conferuie de Reurs de girofftes mangee. Poudre de racines de morfus diaboli prife en breuuage, Eau de racines de gentienne prife en breuuage. XC'eft vne Racine de * cruciata broÿee & appliquee fur le ventre. Jèrie de gë- Agaric Vie ainf qu'on voudra. *o4 Gom- *0# > gra- Lu 1270 rne,am Rheubarbe fi que veu Aluyne Mar. Auronne Petite centauree prife auec miel au poix d’vne dragme. Aloes prife en miel ou hi&:ou incorporecen fiel de bœuf, & vinaigre, & enduite fur le nombril. Hyflope prisen breuuage aucc miel, & vn peu denitre. Racine de diétam blanc prile au poix d'yne dragme. Mentaftre pris en vinaigre. Jus de mente noftre Dame beu. Tus de * galega pris en breuuage: ou l'herbe mefne toute * 04, ruta caprarsa. ANERASTINMEAE LS UT INES- vetde fritte en huyle d'amandes ameres > & applique fur le ventre, Graine de nic!le baftarde & benë en poudre, & appliquee a- uec fiel de bœuf & vinaigre. Racines de vincetoxicum prifes en breuuageauec racines de diam blanc. + Deco&ion de chardon beni,ou fon eau,prile en breuuage. Ius de Sermandree,ou vin de l'infufon de l'herbe fleurie, Poudre de Marrube.prife par la bouche. Graine del'rne & l'autre fecuridaca prifeen breuuage en le(- fiue douce, Tanaife AR ainfi qu’on voudra : mais la tanaifie foit MatricariaS pour les hommes, & la matricaria pour les fem mes. Deco&ion de chanure prife en breuuage. Huyle defleurs de millepertuis beu à là mefure d’yne cucil_- lerce. Deco&ion de racines de tormentille & de biftorta, prife en reuuage, Ius de l’enpatoire commun pris en pilules. Coralline prifeen breuuage au poix d'vne dragme. Graiae d'houblon brovce,& prifeen breuuage. Huyle de coloquinte appliqué fur leventre aucc fiel de bœuf. Argent vifpris au poix d'vn demi fcrupule. Huyle de vitriol beu en vin,du poix de fix grains. DIOSCORIDE Pour les flus de ventre caufèz de medecines laxatines. Mous de vieux coq2 falez & fechez à l'ombre ; pris en breu- uage. MEATETRATO LE Contre les douleurs des flancs. ®”, Poudre de flambe d'Illyrie prifeen vin cuit au Poix d'yne dragme. Huÿle d'oliues beu en maluoife du poix de fix onces, ou cl fkerifé. 4 DIOSCORIDE Pour les Playes des inrestiss. Fueilles & racines de queuë de cheual beuësen eau. MATTHIOLE Fumees de lieure , & les poils de deffous Je ventre cuitsen miel,continuez en viande, à la quantité d'yne feue. Huyle de vers de terre enduit auec baume artificiel. Eau de racines de cyclamen beué du poix de fix onces fuccre. * Langue de ferpent prife en breuuage en eau de cheualine. *o#,Ophio Décoétion de lierre terreftre,prifeen breuuage, Voy le ES gloffon. mentaire. Petite &moyéne confolida Sanicula Oreille d'ours Pilofelle Le breuuage fait de pyrola, defcrit au chap. dulimonium Virga aurea ê : Potentille *Alchimilla;ouftellaria *Fançois, Fucilles de * balfamina prifes en poudre au poix d’vne drag P#ed de lyon me en eau de plantain,ou de queu& de cheual. 18 où mer- feille. DIOSCORIDE Pour les vlceres des inteSins. 3 Aucc $ prifes en breuuage. prifes en breuuage, Toute forte de laiét où on aura efteint des caillous ardans. clyfterizé. F Poudre de faffir prife en breuuage. M ATTHIOLE Petite & moyenne folidago Sanicula 3 Oreille d'ours tant prifes en breuuage, que Pilofelle [ clyfterifces. Pyrola J AV NAN ASAIRENGUEST EC CRMCIRCATENMS AV SIEGE ET FON- DEMENT. DIOSCORIDE Pour gnerir les fentes ® crenalles qui viennent an Fondemenr. Liniment de poix liquide. d | Lie d'huyle cuireen vn pot de cuyure, iufques à l'efpeffeur de mel, pour feruir de liniment. Graine d'agnus caftus enduite auec d'eau, Cancres de riuiere brulez, & enduits auec miel cuyt. Li Lu Racine de * virga Paftoris cuite en vin , pilee & appliquee a Car- ÿ fouuent. “ . Fleursde* cheïriincorporeesencire, &appliquees à mode 2mY® decataplafme. Fa Fleurs de labrufque enduites. Plomb laué;appliqué. MATTHIOLE os , San- * Gomme de gencureenduite âuec huyle rofat, & huyle de kracha meurte. hs Arabes. Cancres de riuiere broyez,&iettez deflus. Huyle de moyeus d'œufs enduit. ; Fuelles verdes de plantain broyees & enduites, Toutes les fortes de bouillon, mifesés lauemens ; ou appli- queesen poudre. } k Gali£dic L'onguent que l’on fait * d'huyledans vn mortier de plomb, ke ce doit pgirant auec vn pilon,qui foit aufli de plomb. Mort de bronze,mis és onguens,ou ietté deflus en poudre. hyle d'o- DIOSCORIDE 1CS ver Pour les vlceres dufondemenr. s,& huy- rofac, ou 3 meurte, Mooe Poudre d'encens incorporee en lai&, & appliquee auec petis ndie fort plumaceux. ; : : es frigera- Jus de grenades aigres cuit auec miel, & reduit en liniment, É Laine fourge appliquee, pour incarner & molhifier les vlce- 4 » Di- res. bges. Plomblauéenduit. MATTHIOLE Aloës appliqué en poudre. Petite & moyennefolidago Sanicler 1 É Oreille d’ours appliqueesen poudre, & mi Pilofelle Ÿ fes és lauemens. Pyrola es les fortes debouillon à Den que l'on fai& d'huyle agité dans vn mortier de plomb;auec vn pilon pareillement de plomb. x Diphryges mis ésonguens , ou appliqué en poudre. DIiOSCORIDE Dour les apostumes du F ondement autrement mal fainêf Fiacre. de coing cruëssappliquees à mode decataplafme. Med 2 fous éeiire > reduit en liniment auec | huyle rofar, & faffean. 4 Aloës appliqué auec vin cuit. ‘ Cendre de Line d’aneth brulee, pour enduire. Rofmarin appliqué à mode de cataplafme. é Fueilles de marrube noir cuites fous lacendre chaude , appli- quees. i | Fueilles de ronce appliquees. ‘Parietaire appliquee. | | Racine de quinrefueille enduite. 5 È ! Cendre de farmenr, & de marcderaifin, enduite auec vi- | naïigre. ÿ ee | Enrouilleure de fer reduite en liniment. | Plomb laué appliqué. lu, Orpin *Sandarachareduite auec huyle rofat. tHge. Sein de pourceau enduit. Saffran mis és cataplafmes. [TA Marc | bronte. | AV SIEGE, &c. MATTHIOLE Liniment fait d’huyle de graine delin. Fucilles frefches de plantain brovees & enduites. Les fueilles de toutes les fortes de bouillon > &leurius. DIOSCORIDE Contre lesinflammations du Fondemenr, Liniment fait de melilot, lentilles , rofes feches, pomimes de coing,efcorce de grenade,& huyle rofat. Liniment fait de iusdelaitteron. Cataplafine fait de melilot, farine de fenegré, graine de lin, & de vin cuyt. Rofmarin appliqué, Liniment fait de racines de guymauues cuites. Cataplafme fait de racine de confolida maior ; auec les fueil- les de feneffon. Fleurs & fueilles de féneflon ; enduites auec vn peu devin- MeATTHIOLE Fueilles de plantain Fueilles de bouillon À DIOSCORIDE Pour refoudre les tumeurs du Fondement. r broyces frefches, & appliquees. Poix liquide enduite. DIOSCORIDE Pour le relafchement © cheure du Fondemenr. Fucilles,& ius de lentifque enduits. Deccétion de pommes de coing fomentee par le bas. Torpille appliquee. LS Liniment fait de jus de cyclamen cuit iufques à ce qu'il foit auff efpés que miel. Fleurs du mouron bleu appliquees. * Petite efpargoutte enduite. Linimegt.ou fomentation faite de vinaigre. Saumur®aigre fomentec par le bas. MATTHIOLE Maftic puluerifé deflus. Coquille d’efcargot broyee, & appliquee en poudre. Fueilles de plantain frefches broyees & enduites. Poudre de fleurs & graine be bouillon incorporee en refine de terebinthe,auec poudre de fleurs de camomille : letout mis fur les charbons,pour en receuoir le parfum par le fondement. Tus de racines d’yeble enduit. M ATTHIOLE Contre les douleurs des hemorrhoides. Fous ARet AÏtiCHS. Huyle de noix Indiennes,enduit. Huyle de noyaux de pefches. Huyle de graine de lin. Fueilles frefches de plantain'broyees & enduites. Fueilles de porreau cuites & enduites. Racine de ferpentine cuitefous cendre chaude & appliquee. Raine * d'arum incorporee en huyle , & mife à mode de ca- * s4,»i4 de taplafme. Me, Onguent fait de * caftrangula:duquella compoñtion eft ef x ev, féro- cripteauliure 4.chap. 0. filarie me Fueilles & fleurs de toutes Les fortes de bouillon;cuites & ap- 5er. pliquees auec beurre frais. Huyle de merweille fait auechuyle d'amandes douces,ou de graine de lin;enduit chaud. Voy le liure 4, chap. de vitis nigra. DIOSCORIDE Pour faire fortir les Morrues,on H æmorrhoides, Oignons, pour frotter la partie. MATT HIOLE Fueilles de figuier;pour s’en frotter. Oignon AV SIE GIE) 6. Oignon cru appliqué,;on enduitauec vinaigre. : Racine frefehe de cyclamen, pour s’en frocter : ou fon ius 2p- pliqué auec laine. DIOSCORIDE Pour effancher le flux des Haæmerr hoides. Aloës enduit auec vin cuit. Rofinarin appliqué à mode de cataplafme, Fueilles de ronce appliquees. Liniment fait de dattes. MATTHIOLE Fomfénda- Tiniment fait de * gomme de geneure auec huyle rofat & racha dis A hyyle de meurte. rabes, Fueilles frefches de plantain broyees & enduites. Cendre des plottonsde pied de lieure mife deffus. Liniment fait de fleurs de bouillon incorporeesen moyeu d'œuf,auec fueilles de peruenche & de porreau. * Decottion de bouill6 1ettee fur vn quarreau ardant de pierre de moulin,en receuant la fumee parle fondement. DO SCORIDE Pour guerir les Hæmorrhoides. Graine de fumacenduite. Liniment fait dé (lattes. . Deco&ion d'arrefte-bœuf prife en breuuage , ainf qu’on dit. Plomb laué appliqué. Pierre Arabelque pilee & enduite. Pourpier fort cuit appliqué. M ATTNHIOLE Decotion de racines d’ireos fomentec. DIOSCORIDE *Cefon Pour les *renefines;caprefiont, ou cffreintes. En Ê Clyftere de laiétde brebis, de cheure,ou de vache;auquelon # TA auraeltaintdescaillousardans. © IE Clyftzre de decoétion de graine de fenegré. ( 7. be Graine de lin appliquee en quelque forte que ce foit. rien Je, à enr fait de Faririe d'orobus dereflecen vin. cM ATTHIOCLE Parfum d’encens & de refine Colophonienne. Parfum de tormentine incorpores aucc poudre de fleurs & graine debouillon, & poudre de fleurs de camomille. DIOSCOR IDE Contre les poyreaux © verruer pendantes qui tennent aa Fondemene. Fiel de cheures fauuages enduit. Fumees de brebis enduites auec RE Lafer cuit en vinaigre en vne efcorce de grenade: Vinaigreenduit. M ATTHIOLE Fueilles frefches de plantain broyees & enduites. TIATIEE Da DETENTE) CEA (D) CES 4 e AW XP PRENONS: DIOSCORIDE Pour l4 doulenr des reins. Cardamomum beu en vin. Nardus Gaulois beu, & enduit. Decoétion d'amomum pnfe en breuuage. Liniment fait de racines de rofeaux & de vinaigre. * ow, Tra- Gomme drapäthi demeflee en vin cuit,;au poix d’yne drag- gacantha. me, auec cendre de corne de cerf lauee, & vn peu d’alun fil, beuuant cefte compoftion. Ius de peucedanum pris en breuuage. Raïfins blancs, fecs mangez. Tierceefpece d’alcyonium prife en breuuage. Fomentatiôn & efluues de la decotion des fueilles de fenoil, AVX REINS. À prife parle bas. louron prinsen breuuage. Yon, Ad. Agaric beu au poix d'vne dragme. gills. Jus de réglffe beu en vin cuit. * Siler de Candie pris en breuuage, *ousTordy Anrhyllis prife en breuuage. Lum. Racine de pyuoine beut en vin, Symphyrum petræum beu en eau. Decoétion d’orchanerte cuite en cau,prife en breuuage. Vin*melitite beu. MATTHIOLE Molle de cale laxatiue prie auec poudre de reglife, Huÿle laurin enduit. Huyle d'amandes douces & ameres pris en breuuage, Racine de filipendula prife en poudre. Graine de l'autre forte de guimauue prife enb reuuage, MATTHIOLE Peur la douleur du rable. *ou , Vin miellé. Fueilles d’enula campana appliquees auec vin, ÂAgaric pris en breuuage. MATTHIOLE Contre lachaleur des Reins. Camfre. Huyle de fleurs de courges laiflees long tempsen infufion au folcil,;enduit. Eau de lentillede marais tant prife en breuuage, qu’enduite. DIOSCORIDE Pour lapierre © la grauslle des R ein. Toutes fortes de natdus nrifesen breuuage:toutesfois l#nar dus Celtiqueeftle meilleur, Fueilles de laurier prifesen breuuage : ou bien l’efcorce de racine qui ft beaucotrp meilleure. Gomme de cerifer beut en vin. Gomme d’iämandes ameres prife en vin cuit, Efcorce dela racine d’arrefte-bœuf, beuë en vin. Anis prisen breuuage. Graine de la féconde efpece de cumin ftuuage, prife en breu- uage. Decnétion d'armoyfe eftuuce par Le bas. Decoétion de camômille prife en breuuage, ou fomentee par le bas. Fueilles de * maronne prifes en breuuage. os Matricg Decoétion de guymauues prifeen breuuage. ria. Decottion d'alifma prife en breutage. Jus de * faligots terreltres, ou aquatiques, prisen breuuage.«,, Tri: Racine de ronce prifeen breuuage. 1 bulus. Decoëtien de la racine du pauor cornu prife en breuuage. Fucilles & racines * d’eicudes prifes en breuuage. k % Vin d'abfinthe beu: ou Vmbils Capilli veneris prisen breuuage. CHS VENET IS Polytrichon prisen breuuage. Raifins blancs fecs mangez. Vin * melitite continué à boire. Tierceefpece d'aleyonium ptife en breuuage. MATTHIOLE Deco&ion de racine de flambe prife en breuuage. Racines de flambe confites continuees fouuent. Racines de valerienne prifes auec bouillon de chair. Carpefium pris au mefme mode. Eau de cinnamome prift en breuuage. Moellede cafe laxatiue priféen decoétion de reglife , oua- uec fa poudre. Toutes les liqueurs du baume artificiel, prifes en breuuage. Decoétion dela mouffe terreftre cuite en vin,prife en breuua ge. L'huyle commun beu auecautant de maloifie,ou clyflerife. Huyles d'amandes , & fpecialement de celles qui font ame- res,prisen brcuuage. Bdellium frisen pilules,ou en breuuage. Xon » Vin miel, de * lareze *Qui ef Le Refine ; de tercbinthe F prife au poix d’ynconce, RQ de fapin commune. Os du teft del'homme pris en poudre, Graine de frefne prife en breuuage en vin vieux. Eau qui OVER AROENTENTS; Eau qui diflille du tronc du bouleau pertuifé. Eau des fuelles de chefhe beut. Cendre defaine enduite aueceau & vinaigre. Gomme de pefchier prife auecius de reffort,ou de limons. Huyle des noyaux de pefches pris en breuuage:&les noyaux mefmes pris en poudre. ; Eau des noyaux de pefches,enfemble de quelquesautres prife en breuuage du poix de quatre onces;auät le pañt. Voyez au 1.liure lecomm.du pefchier. Jus de limons beu én maluoifie. j ù J Les pepins des nefples pris en poudre à la mefure d’vne cueil lerec,auec du vin blanc. € Coquille d’efcargot trouuee par fortune, broyee,& prife en breuuage. i Perites pierres qu'on treuue en la tefte des efcreuices quand elles pofent leur efcailles,prifes en poudre auec du vin bläc. Coquille de cancre de riuiere prie en van quelque peu doux. Cendre defcorpions prifeen vin. Huyle de fcorpions enduit furle penil. ) Cendre d’vn lieure bruflé tout entier prife auec du vin. Roignons de lieure & crus & cuits mangez. Durillons qu'ontreuue és genoux des cheuaux ; broyez & pris quarante jours durans en vin, ou vin miellé. Eaude fiente de perfonne prife en breuuage. Bouillon de cices & noirs & rouges,hume. Bouillon de choux humé chaud. | Racine d'hippolaparhum broyee,& prife en vin. * ou ,d'ar- Racine * d'anonis broyce & prife en breuuage:item fon eau. refe-beuf. Voyez en la recepte en fon lieu. Veronica mafle prife ainfi qu'on voudra. ; Racine de ditam blanc prife en breuuage au poix de deux dragmes en quelque vin excellent, Racines de filipendula prifes en poudre. Tanaife,ainfi qu’on voudra. Graine de millepertuis en vin. Poudre dela petite corrigiole prifeen vin. à Huyle de flammula enduit, Voyez en la defcription au liure 4 autraité dela feconde Clematis. Fleurs de confolida regalis prifes en breuuage. es fixi- Decoctionde* percepierre blanche, cuite en vin & prife en fraga. breuuage:ou bien pluftoft les grainsque l'on treuue à l'en tour de faracine broyez & pris auec la fufdite decoûtion: | ou de par foy en vin du poix de deux dragmes. Grande faxifraga prife en vin au poix d'vne dragme. Racines de grofie pimpinelle prifesen breuuage. | Vin de grains d’alkekengi pris en breuuage du poix de qua- êk : tre onces. PTT Decoétion des racines de * l'herbe paralyfis, prife en breuua- Le vers. ge. | Graine de geneft , ou fes ioncs pris en breuuage auec leurs | fueilles. | Eau de fleurs de geneft beut du poix d’vne liure,ou leur con- ferue continuee fouuent. Huyle de vicriol pris par la bouche en vin,du poix d’vn fcru- pule. DIOSCORIDE Pour guerir les vlceres des Reins. Tout lai beu. Fuelles‘& racines de plantain beuës en vin cuit. RaiGns blancs, fecs;manger. Vin miellé continué à boire. TL ATEN ENT OSLYE j Pignolats mangez auec miel ou fuccre. | Gomme draganthi prife par la bouche. Decoétion de queué de cheual,ou fon eau,prife en breuuage, DIOSCORIDE Pour defoppiler les Reins. Rheupontic pris en breuuage. Vin d'abfinthe beu. Vin miéllé beu. FE MATTHIOLE Deco&ion de racine de flambe, prifeen breuuage, | Eau de cannelle prife en breuuage. ALHTEAMEVMENS SUILE. Moelle de cafe laxatiuemangec. Vrayetormentine & commune, prifes du poix d’yne once. Juiubé,en deco&ion. Agaric,en pilules ou breuuage. ° *Arrefte-bœuf,ou fon eau, prife en breuuage. You, AHoÈ Decoétion de crces beuë. mis. Pignolats mangez auec miel. Racine d’hippolapathum broyee,prifeen vin. Poudre de racine de ferpentine prifeen ius de raifins fecs, a- uec vn peu de mañtic. Decoétion de racines de chardon beni,prife en breuuage. Racines d’eryngium,pilees & beuësen vinexcellent. Veronica mañle prife en poudre. Deco&ionderacines & fueilles de fraifier, prifeen breuua- Es Vin de prains d’alkekengi beu du poix de quatre onces. Huyle de vitriol pris au poix de demi fcrupuleen vin. PORTER ENS AC HAE ANERe BL AS froeaf CCD 0 À LA VESSIE: D'IROSSICOSRAIMDIE Pour fire vriner. Decoction de * çalamus odoratus commun, prife en breu- *ow,acorm: uage, À Racines de meu cuites en eau,ou broyees,fans les cuyre , pri- fes en breuuage. Toutes fortes de nardus prifes en breuuage. Cardamomum beu en vin. Cabaret pris en breuuage. Grande valerienne feche prife en breuuage. Maläbathrum pris en breuuage. Cannelie prife en breuuage. Cinnamome pris en breuuage. Coftus pris en breuuage, Squinanthum pris en breuuage, Calamus odoratus vray , pris auec graine de gramen, ou *d'açhe. Decoéson d’afpalathus prife en breuuage. Safran pris en breuuage. Decoétion des racines d'enula campana, prife en breuuage. Crocomagma prisen breuuage. Pignolats mangez ou beus en vin cuyt, auec graine decon- combre. Decoëtion de lentifque prife en breuuage. Grains de terbenthin mangez. Toutes refines,& fur tour la tormentine prife par la bouche. Fueilles de cyprez prifes en vin cuit, auec vn peu de myrrhe. Grains de cedre mangez ou beus. Decoëtion de fuerlles de laurier fomentee par le bas. Efcorce de peuplier beuë au poix d'vne once. Decoétion des fueilles & racines de paliurus prife en breuua- e rubilles de phillyrea prifes en breuuage. Ladanum beu en vin vieil, Gomme d'oliuier Ethiopique , & d’autres oliuiers,prifeen breuuage. Glands pris en breuuage. Deco&tion de lacouuerture des dattes en fleur;prife en breu- uage. us L grenades aigres pris en breuuage. Gomme de cerifier prile en breuuage. Gomme d'amandes ameres prife en breu uage. Eriflons de mer mangez, Eriflons terreftres (alez & fechez, & pris en breuuage,en aigre miellé. Vers de terre broyez, & beus en vincuyt. Miel beu. Orge mondé mangé. Biere d'orge beuë. Bouillon de poix cices humé. Bouillon d’ers humé. Decoûtion de racines de lupins prife en breuuage. Tiges de choux bouillies & mangees. Reffort mangé: & fa graine prife en breuuage, Racine de * fifèr mangee. Afperges legerement cuits. + * ouscher= Berke prife en quelque forte que ce foit. mis. Grai *ou,Perfil, jbl Ce RE, A.L A VESSIE. Graine de concombre prife en breuuage. Graine des deux roquerces prile en breuuage. Petite ferpentaire prifeen breuuage. Phañolz mangez boullis;auec leur gouffes. Affrodilles pris en breuuage. j Balbe vomitif mangé,ou {a decoétion prife en breuuage. Porreaux domeftiques & fauuages mangez. Oignons cuits mangez. Aux mangez, ru Ana. Cappres prifes en breuuage quarante iours durans. us de * mouron pris en breuuage. Decoétion de calament prife en breuuage. Decoétion de fauge prifeen breuuage. Graine decrocodilium prife en breuuage. Decottion de chym prife en breuuage. Decoction de farrierte prife en breuuagc. Serpollet pris en breuuage. Rue prife en quelque forte que ce foit. * ousfpina Racine de * bedeguar prife en breuuage. alba. Racine de branca vrfna prife en breuuage. 1 Efcorce de la racine d'arrefte-bœufbeuë en vin. Racine d’eryngium prife en breuuage. Aluine prife en breuuage:ou fa decc&ion. Decoétion d’hyffope prife en breuuage. Origan pris en breuuage. Decoétion de tragoriganum prife en breuuage. Rue fauuage enduite {ur le penil. Graine & racine de ligufticum prife en breuuage. Graine de panais fauuage prife en breuuage. Graine de carüi prife en brev uage. 1 | Deco@ion de la graine & cheuclure d’anech, prife en breu- uage. “es Perfil. * Ache mangé cru,o cuit, Petrofclinum pris en breuuage. Decoétion de fenoil prife en breuuage. Gith beu plufeurs iours durans. Deco&ion de pol um de montaigne prife en breuuage. Fomentation de deccction d'armoife,prife par le, bas. Decotion de camonuille,prifeen breuuage,ou applique par le baisà modec'eftuue. ; * Milium folis pris en vin blanc. vb. Racine de garance prife en breuuage. Racine de lonchitis beué en vin. Millepertuis prisen breuuage. Fueilles de betoine prifes en breuuage. Graine de matrifylua prife en breuuage. Ce remede eft fort fingulicr. Perce-pierre prife en breuuage. Racine de fpatula fetida beuë au poix de trois oboles:toutef- fois fa graine eft beaucoup plus efficace. Graine de ionc marin fricaflec, & beuë en vin & eau. Parfum d'ageracum. Grains d'alkekengi mangez. Graine dé folacrum dormutif, prifeen breuuage, : Fueilles,grains,iettons, & racines de bruft, beuës en vin. Graine de geneftz mangec. z Les premiers iettons de coleuuree cuits, & mangez, Decoction de cytifus,prifé en breuuage. Graine de daucus, prife en breuuage. * Quief Graine de* coris prife en breuuage. efpece de Jusde queuéde cheual prisen breuuage, mulleper - Fueilles * d’efcudes mangecs auec fes racines. 24)s. Graine de nauets fauuages,& de buniü falfum,prife en breu- Xow®Mbi- uage. licus vene- Racines d'aftragalus prifesen vin. TIS. Oignons de * vaciet pris en breuuage. *ow,hyacin Les premiers tendons de * tam,cuics, & mangez. the. Ius des fueilles de petite laureole pris en vin. Fou, vitis Vin de coings,d’hyffope,de fquille, & d'abfnthe beus. pigra. Eau micllée beué. MATTHIOLE Fueïlles d'afpic & delauende bouilliesen vin, & appliquees fur le penil. Decoétion d'afrina prife en breuuage. Carpeñum pris en poudre. Eau de canneile prife en breuuage, a * Calamus odoratus commun vrisen breuuage. to- ; Tee GR Bdellium en pilulles & en breuuage, Cendre de geneure prifée en lefsiue douce,ou vin blanc. Sauinicr pris ainf qu'on voudra. galbs. * on, Gre- Koy,Saxi- x fraga. *0#, ram, ROME MANN EST STE. Graine de frefne broyce, & prife en miel. Racines de rofcaux prifes en poudre. Coquille d'efcargot trouuee par fortunebroyee, & prifecn vin blanc. Cendre de fcorpions prife en breuuage:ou leur huyle mis fur le penil à mode de liniment. Oeufs de feche,en viande. Punaifes viues mifes dans Le conduit de l'vrine. Eau dans laquelle on aura laué la verge d'vn cerf, prifeen breuuagc. Sifymbrium broyé auec quelque forte que ce foit de reffort, & racines de perfil :le tour efchauffe en bon vin blanc,& appliqué fur le penil. La& de graine de melons pris en breuuage. Toute la plante du pigne de Venus efchauffee en vin blanc pur &'beurre, appliquee fur le penil. Grainede Pourreau prife en vin cuit. Graine de feneué, en la mefme forte. Gentienne & en poudre & en decottion, Eau de racine * d’arrefte- bœuf,en vfant ainf qu'il eft mon- *o# »d'ano ftréen fon lieu. Deco&tionde racines de chardon beni,prifeen breuuage, Veronica mafle, & en poudre, & en deco@ion. Hyfope ? Poulior $ beus. a nofre Dame bouillie en vin, & appliquee für le p=- il. Imperatoire prife en breuuage. Vincetoxicum prisen breuuage,auec du vin. Racines de filipendulaauec du vin. Tanailie boullie auec du vin, & appliquee fur le penil. Poudre de petite corrigiole prifeen vin. Huyle de flammula appliqué fur le penl,ou clyfterifé. Fleurs de confolida regalis, ou leurdecoétion, prilen breu- uape. Deco&tion de la * perccpierre blanche cuiteen vinblanc, & +44, faxi- pri en breuuage:*ou les grains blancs qu'on treuue à l'en frags. tour de fesracines, broyez & mangez. *Vo La Grande faxifraga prife en d : de : raga pri Ppouare, Comm.ilen FRÈRES & racines de frailier prifes en poudre, ou en deco&iô parle autre aite en vin, DaeRes de grande pimpinelle prifes ainf qu'on voudra. er olytrichon reduit en poudre, & pris en breuuage du poix d'vnedragme. Graine d'houblon broyee,&r prife en breuuage. Graine de gent prife en poudre:ou la conferue de fes fleurs continuee : ou leur eau : ou ieur decoction faire en vin. Huyle de vitriol beu en vin du poix d'vn demifcrupule. DIOSCORI-DE H15, 04 de ; bugrane. Dour ceux qui vrinent anec d'fficn'ré © douleur. Punaifes broyees & feringuées en la verge. Cloportes beuës en vin Cigales rofties, & mangees. Parfum de laurerelles: & fur tout à l'endroit des femmes. Deux cueillerces de cendre de corne de cerf bien lauce. Fomentation de decoétion de maluc,appliquee par le bas. Pourpier continuc à manger. Decoûtion de racines d'afperges prife en breuuage. Decoétion des racines, fueilles, & graines de baisilles cuites en vin,prife en breuuage. Deco&ion de * miniam Prifeen breuuage. RG ë Perl fauuage mangé comme les autres herbes des iar- « dins. ARE Deco&ion de groffe mariolaine prile en breuuage. GE 1 Decoétion des racines de baccharis prife en breuuape. He fr Graine de bafilic prife en breuuage. cie Racine de maceron prifeen breuuage. RE Agaric pris au poix d'vne dragme. % Ius de peucedanum pris en breuuage. Rheupontic pris en breuuage. Jus de phalaris, pris en vin;ouen eau. Lotus fauuage broyé & pris en breuua cuit, Ou auec graine de malue. Iuc mufcate prite en breuuage. Deco&ion de * carline prife en breuua Graine d'auronne pilee & deme breuuage. 8e feul en vin, ou vin ge. *ou,ch ou,chamæ flee en cau chaude, priféen leon blanc. Graine STAR NLES S'ÉÉ: Graine de panais faunage prife çn breuuage » ou enduite furle penil. *ou,tardÿr Graine de * filer de Candie prife en breuuage. P 96 lun. Racine de polemonia beué en eau. Graine de fifon prife en breuuage. Ammeos pris en vin, Graine de perofeknum prife en breuuage. Galbanum pris en breuuage. Decoétion de germandree prife en breuuage. Graine de triolec bitumineux & fes Fucilies prifes en eau. ou. ftordi. Decoction de * chamaraz cuit en vin, ou en eau,prife en brew- ‘uage. Seconde efpece d'anthyllis ; prife en breuuage au poix de deux dragmes. Pyuoine prife en breuuage- Coulis de guimauties cuites,beu en vin. # 06 , dét Decoétion de racines de * gramen prife en breuuage. de chien. Racine d'arétion cuite auec fa graine,& pue cn breuuage- Capilli veneris pris en breuuage. Polvtrichon pris en breuuage. 3 Tierce efpece d'aleyonium piife en breuuage. Poudre de pierre cmatite beuë en vin. Poudre de pierre morochthus beue en eau: Poudre delapis Iudaicus,prifé à la grofieur d'yn poix cice,auce eau chaude. Pierres d'eponges prifes en vin. eMATTHIOLE Moelle de cafle laxatiue mange, ou prife auçc medicamens diuretiques, ou qui p'ouoquent àvrner. Huyle d'amandes beu , ou firingué dans la verge. Refine de tercbinche prife auec füuccre. Grains de laurier broyez auec fon de froument, grains de ge- neure & aulx .puis efchauffez fur vne tuylebien chaude, & arrofez de vin, appliquez fur le penil àmode de cataplaf- me. Graine de naueat prife en vin à la mefure d'vne cucilleree,auec vne dragme de graine delin. Grand reHort taillé menu , enfemble les racines de perfil, ef chauffé en huyle , ou beurre & vin,& appliqué fur le penil. Refortdomettique appliqué en la mefne forte. Tus des deux refforts fufdits beu auec vin blanc,du poix de deux onces : ou bien le vin de leurinfufon. # ou ,on0= Eau de * bugrancbeuë Voy le liure 3. chap.18. e DIOSCORIDE Dour ceux quite penuent Vriner g'egontte 4 foutre. % 94, aco- Decoétion de * calamus odoratus commun prife en breuyage. rem. Graine de * mente aquatique beuc en vin, *oufifÿm- Panaces Heraclien pris en vin. * Sefcli Mafihenfe pris en breuuage. Graine de féconde efpece de cumin fauvage,prife enbreuuage. Gtaine & racine d'ache ou de iguefche boue em vin miellé. à Polyenemon pris en vin. Clinopodium pris enbreuuage. Racine d'œnanthé prife en vin. # ou, berbe Fucilles & fleurs de * conÿza prifé en breuuage. aux puces, Decoction de ceterac prife en breuuage. Cepæa prife en brouuage auec decoétion de racines d'afpergcs fauuages, < Onobrychis prife en breuuage. * Jus de renouce pris enbreuuage. Saxifraga ; cuite en vin , & prife en breuuage. Racine de fpatula fætida prie en vin micilé, us, graine, & fueilles de tragium prifés en breuuage. Fveilles , racines, & grains de brufc pris en breuuage. Racine de laurier Alexandrin ; prife en breuuage au poix de lix dragmes. Cheueluie d'helichryfum beue en vin. eM «ATTHIOLE Decoëtion de valerienne prife en breuuage. Moselle de cafe laxatiue prife auec reglifie. Pignolats mangez auec Et ou miel. Scbeften conunués fouuent en viande,ou en breuuage. luiubé miles és decotions,pour prendre en Pete Elargots bro yez auec leur coquille, & pris en vin at l'efpace de {ept iours. Couilions delieure mangez cuits. brium. #ou, Silcr. AATMANEOV VE: S IST E: Decodtion de cices rouges faite & prife felon qu'il eft defcriten fon lieu. lus fortant de la tive du Jairtcron pris à la mefüre d'vn cya- the. La decottion de * dent de lyon cuite en vinaigre, beue. *os ambo Laic de graine de melons pris auec nee d'alkekenvi, beia,ow pi ius de reglifle,vn peu de mumie ; & vn bien peu de gomme /érlé, ow Arabique & detraga atha. tefle de Graine de laitue prife en ius de graine de pauot. moyne, Colature des racines nommees Traf faire auec bouillon de chair non falé. Reglifle prifeainfi qu'on voudra. Cumin pris en breuuage en vin doux. ? à à Racines { de enaue } en poudre;ou en decoétion. Veronica mafle. Decoétion de pied de lieure cuit en vin doux auec fucilles de malue. Decoétion d'agrimoine cuite en vin blanc;prife auec füccre. Jus de grains d'alkekengi pris auec colature ou laiét de graine de pauor.ou demelons,ou de courgessou de concombres. nes d'houblon mifes és bains, qui fefoncpour s'alleoir des ans. DIRONS CORR/IPDE Pourguerir les viceres dela velfie. Fucilles de meurtre, & myrtiles pris en breuuage. Toute forte de lai beu. Graine de concombre beue en laiét & vin cuit. Raïfins blancs ; fechez ; continuez à manger. M ATTHIOLE Pignolats mangez auec fuccre & miel. Mumie beue en lai& de cheure. Demionce d'amydon auee vn œuf & de raifins fecs , le tour bouilli enfemble, prife au fortir du bain: Decoction de line & l'autre cheualine, ou leureau, prife auec leur poudre. DIOS{(ORIDE % Pour lesplayes de la veffie. Beurre feringué. Fucilles de queue de cheual beues en eau. DIOSCORIDE Pour faire [rrir la pierre de la velfie. Le mou d'oftifragus. beu peu ïpeu. Fumees de ouris pile s en vin migllé,auec d'encens. Vrine de fangler prie en breuuage. Decoction desracines de *par elle prife en breuuage. Berle crue ou cuitemangee, ou prife en breuuage, qu bouillé. Graine de *“ mente aquatique pnfe en breuuage. : Decoction de baccharis prife en breuuage. Graine. ouracine de * perfil beue en vin. Fenoil fauuage pris en breuuage. Serapinum pis en breuuage. Décoction de capilli veneris prife en breuuage, Decoction de polytrichon prife en breuaage. Gomme croiflant és feps de vigne, beue en vin. DIOSCORIPDE Pour rompre lespierres effans en la velfie. Cardamomum pris en breuuage auec vne dragme d'efcorc: de racines de laurier. s Bdellium pris en breuuage. à Gomme de ceriferprife en breuuage. Decoétion de ceterac prifé en breuuage. +* Milium folis beu en vin blanc, * Percepiefre prife en breuuage. Decoétion de * gramen pofe en breuuage. Graine de ragiuin prife en breuuage. Page. Racines & grains de brufc piis qu Preuvage: * 04 , den$ Limature tombant de la pierre Iudaique frotec à vne picrre de chier, eguyfoire , beue en éau chaude. - Pierres eftans és cfponges paifes en breuuage. M ATTHIOLE Toutes les liqueurs du baume aruficiclpriles en breuuage LI Son , lpe. *oufifynes rm. *ow,d'4= che. * 04, Gree mil. + owSaxts Eau ANNE ASIVESSIME Eau fortant de la tige du bouleau percee, beuê. . Decoétion de bruyere beuë ticde & de matin & de foir;trois heures auantle pait,du pois de cinq onces,l efpace de trente 1 iours:n’oubl'antneantmoins apres ce terme de faire vn ban de là decoch6, & s'eftuner par le bas del'herbe qui aura efté cuite Cendre de fcorpions mile és breu uages. Huyle defcorpions enduit fur le penl, Cendred'vn lieure brulétoux entier , prie en breuuage, Fumees.de rats prifes en breuuage. Pierre de fiel de bœuf prife en poudre. Eau de fiente de perfonne, pue en breuuage. Poudre de la petite corrigiole, prife en vin. entr Sos, faxi- Decoction de " percepierre blanche cuite en vin, prife en breu- faga. uage:ou les prains'blanes que l'on treuue 2 l’entour de fa racine, broyez , & mar À } Grande faxifraga du poix d'vne dragme; prife en vin. *or,herbe Decoction des racines de * primula veris, prife en breuuage, paralyfis. Deco@ionde fleurs de genef prife en breuuage. Corail bruflé , & beu. DIOS(ORIDE Pour ceux guine penuent tenir leur vrine. j Graine de rue fauuage fricaflee , & mangce, AE à Yuraye fauuage beuë en vin rude. «M ATTHIOLE: Mumie prife en breuuage en lait de cheure. | Cendre d'heriffon terreftie du poix de trois dragmes ;auec vne once de poudre d'agrimoine,& quatre dragmes depou- drede pellicules interieures du mou des poules,prifes en vin quand on fe vacoucher. detormentille Racines { Je biftorta DIOSÇORIDE Contre larongne venant en la veflie. Panaces Heïaclien béu ei eau mielleé » OU en vin. Cepæa prife en breuuage. MATTHIOLE Moëlle de caîle laxatiue Prifeeñbreuuage"auec poudrede re- glile. Pignolats mangez en miel ou fuccre. Huyle d'amandes pris en breuvavge, < 5 Huyle de iugioline beu. Reglifle & fonius, DIOSCORIDE Pour ceux qui pifent le fang. Graine de la feconde efpece de uage. Cheuelure d helichryfon beuë en vin micllé. Saumur € aigré feringuee par Ja verge , ou conduite de l'yrine, incontinent qu'on s'en apperçoit. MATTHIOLE. Noyaux de dattes bruflez aucc foye crue, lus de plantain & de millefueille prise dragme de philonium perficum Poudre de miliéfugille prife en breuuace du Poix d'vne once, mix. Ybcuës en eau de plantain, Cumin fuuage , prife en breu- & pris en breuuage. n breuuage auec yne en lait de vache , auec vne dragme de boli Armeni. lus de millefucille pris enbr farop de meurte. Euuagc du poix d'yne once auec AVX MEMBRES GENI- LAVX, ET PARTIES HONTEVSES DIOSCORIDE Pour exciter le seu d A mor: Coftus beu en vinmiellé. Safran pris en breuuage: Graine de lin prife auec miel & poyure. AVX MEMBRES GENIT,. &c. Raues mangees cuites. ÿ Roquerte mangeeen abondance. Graine de roquette prife en breuuage. Racine de grande ferpentaire cuite fous la cendre ou boullie,& eue en vin. Afrodilles mangez. Creflon Alenois pris en breuuage > ou mangé. Graine de porreau prife en breuuage. Bulbes mangez cuits. Aux pilez auec coriandres 1% mangez. Graine d'oftie beuë en vin cuit. Racine de # petit muguet prife par la bouche. Ius de mente pris en breuuage. Racine de panais fauuage mangec, Anispris en breuuage. Des deuxracines du couillon de chien,la mieux nourrie, Mans gee,, ou beuë. Racine de fatyrion mangee. Horminum pris en breuuage. La premiere racine du glayeul nommé Xüiphion , beuë en vin. Reins de {cincus beus en vin, au poix d'vne dragme. Toute forte de laiét beu. ‘ M °A TT HINOLLE Galanga prife en breuuage : ou s'en feruant en viande. Liniment fait de mue & d'huyle de cherua, appliqué fur le pes nil. Liniment de ciuette fait & appliqué à la forme que deflus. Huÿle de piftaches auec huyle de graine de féncué,benioin & mufe, appliqué fur les genitoires. Graine de frefne mangee aucc piitaches & pignolats , &de fuccre. Noix d'Inde mangses ainfi qu'on voudra. Huyle de noix mufcate enduit fur les gCuitoires. Seches accouffrees auec ail & noix, Maugces. Verge de cerf reduite en poudre ; & prife dans vn œuf. Gloux de giroffes pris en laiét du poix de quatre dragmes. Phañols cuits en Jai de yache,& Mangez auec poyure long & galanga. Graine de daucüs beuë en vin. Pommes d'amours bouilles.puis frites en beurre 3 & mangcees auec poyure long. Racines de # ram cuites fous cendre poyure & fe]. Fo, gal- Lum. chaude, & mangees auec * 04, vitis migra. DIOSCORID E Pour faire multiplier le ferme, fmence naturelle. Coriandres pris en breuuage. En {om ne,tous medicamés propres à excirer le ieu d'Amour} foncbôs,exceptez ceux quifont excefiuementchaux &fecs, MeATTHIO L'E Huÿle de iugioline pris en breuuage , où mis Parmi la vian. de. *Cefaglione mangez auec poyure & fel,à l'iffue de table, *,C- font Pignolats : Fuictsd'on Piitaches, mangez ainfi qu'oa voudra. arbre fem Noïx Indiénnes blible az Couillons de “ie En viande. Palme, qui À [ le, c Ris cuit en laide vache, & Mange auec (affran & cannel- s'apporrent Je. de Sresie à Cices mangez. L nv. 2 : Naples. Phafols cuits en laiét de vache »& Mangez auec poyure lone, Le, 2 galanga & fuccre, Rate cuite en lai&. Naets cuits auec chair grafle, & Mangez auec poyure. Cheruis cuits & mangés comme deflus, Alperges mangez. Coulis des racines nommecs Trafi, fair auec bouillon de ch Cloux de giroffles beus en lai& du Artichaux Mangez aucc poyure Moclle de ferula cuire fous la cendre, & m ure, Pommes d'imoursbouillies > & frites en beurre > Puis manoces auec poyure. E Racines de tam cuites fous cendres ch poyure. air. Poix de quatre dragmes. ange auec Poy- audes » & mançgees auec DIOSc x < : AVR MEMBRES GENIT. &c. DA O:S:C:0 RIT DE Pour crspefeber les ardeurs venerciques. Graine d'agnus caftus pre en breuuage : ou fes fucilles endui- ves fur les genitoires. Pourpier mengé, ou enduit fur les genitoires. 5 Ê . à La graine de laitue prife en breuuage ; garde de fonger a l’a- mour la nuit. 2 . Len Decoéhon de graine 8: cheuclure d'aneth continuee äboi- re. Rue frequentee À boire , & à manger. Des racines du couillon de chien, celle qui eft plus faque, prife en breuuage. Graine de chanure prife en abondance. La féconde & plus baffe racine du gladiolus, prife en breuua- ge. 5 né à L'herbe de cigue broyee auec fa cheuelure, & applique furles geniroires.Cefte recepte eft fortbonne. MeATTHIOLE Camfre enduit fur les reins & genitoires. Vin dans lequelonairtrempé vn barbeau,pris en breuuage. Jus de laitue enduit {ur les genitoiresauec yn peu de camire. Graine de lairue prife en breuuage en colature de graine de pa- uot *ou,men- Jus de * fifmbrium enduit fur les genitoires. te aqua Graine dechanure domeftique mangee.en abondance. gi” DIOSCORIDE $ \ Pour retenir lefperme a ceux qui le perdent. Racine de nenufar prife en breuuage. Racine de fambe de Leuant beuë en vinaigre. MATTHIOLE Huyle de iufquiame enduit fur les reins & genitoires. Encens pris en breuuage du poix d'yne drigme en eau de ne- nufar. Yrave &commune turbenthine lauees en can de plantain, & prifes auec karabé, cererac, & vn peu de camfre. Camfre beu en eau de nenufar auec karabé : ou enduit par de- hors. Graine detofes, & leur bourre beuë en vin rude. Les petites Aeurs & capillamens qui fontau millieu dela rofe, pris en breuuage. Conferue de fleurs de grenades beuë en vin brufc. Jus de cichoree pris en breuuage Jus de mentaftre pris en breuuage ; & enduit fur les genitoi- res. Poudre dorce de ceterac prife du poix d'vne dragme en ius de plantain & de pourpier.auec vne demidragme d'ambie. Graine des deux gremils au poix d'vne dragme & demie conti- tiuce tous les iours par quelque elpace de temps en ius de pourpier auec autant de ceterac,& deux fcrupules d'ambre. Millefusille au moucher blanc broyee auec fes fleurs, & beuë en fon eau mefne,ou en laiét:l'operation en {era plus cfhcace fi on y mefe de corail d'ambre,& de fciuxes d’yuoire. Onguent fai d'huyle rofat en vn mortier de plomb, enduit fur les reins. : Diphryges puluerifé fort menu, & enduit fur les reins auec huy- le rofat. Corail beu en poudre. DIOSCORIDE | Dour les vlceres des parties honteufés. Laine fourge enduite. Liniment d'aloes puluerizé : ou appliqué en poudre. Jus de renoïee, cuit en vin, & appliqué auec miel. Alun appliqué en quelque forte que ce fait. | Fleur de fel puluerizee , & faupoudree. eM ATTHIOLE Mumie prife en breuuage en laict de cheure. Efcorce de grenade feche broyee auec egale portion d'efponge marine,qui auféi foit feche , d'aloes , & vn peu d'alun bruflé, pulucrifee deffus: * Cendre de courge bruflce , iettee deflus. pee d'efcreuices broyecs auec tertre ; & puluerifees def Use AVX MEMBRES .GENIT, &c Auronne bruflee ; & appliquee en poudre, Fomentation de decoétion de flos folis , cuit en vin. Anech bruflé& appliqué en poudre. Fueïlles dela moyenne confolida , ou leurius, appliqué. Saniclet fi Oreille d'ours Pilofelle Potentille * L'autre pulmonaria DIOSCORIDE Dour les inflammations des Genitoires. tant appliquees en poudre,quecuites & fomentces. XEs toutes frs ilentéd de celle qui eft premiee , , js re en Tang. Cices cuits auecorobus , & appliquez. Feues cuites en vin , appliquees à mode de caraplafine. Fueilles de fenelfon appliquecs à mode de cataplafine, auec fes fleurs. Liniment fair des fueilles & racines d'afphodelus. Terre Cimolienne enduite. Cataplafme de melilor. Liniment de pierre geodes. Linimentderue , & de fueilles de laurier. Liniment d'origan ; de fel, & de ieuain. Caraplafine de cumin ;raifins fecs, & fleur de farine de feues, ou aueccire. + x Liniment décoriandre , raifins fecs , & miel. Cataplafme fait d'oignons delis taillez en roüelles , auec iuf- quiame ; & farine de froument. Liniment de terre Samienne , d'huylerofar, &d'eau. Graine de iufquiame pilee , & appliquee auec du vin. eM AT THIOLE Poudre de Aambe d'Illyrie auec quelques autres drogues: Voy fon comment. Huyle deiufquiame enduit. Cataplafime fair de poudre de fenegré cuite en eau miellce ,& d'oint. decices Farine de feues d'orobus Fucilles®le marguerites broyees , &enduites. à . : à Eau de lentille de marais enduite. Onguent fait d'huyle rofat en vn mortier de plomb. DIOSCORIDE . Contrela demangeifèn des Genitoires. Decottion de fauge enduire auec vin. Liniment detoures refines , & principalement de terbenthine, DIOS(ORIDE Pour ceux quiont les Genitoires endurcis. cuite en eau , & enduite. Graine de * velar appliquee. M ATTHIOLE Huyle de fleurs de flambe enduit. DIOSCORIDE Pour ceux qui n'ont porn de Prepu ce fur le membre. Jus de thapha enduit für la refte du membre,caufe vne tumeur: Jaquelle mollifice par fomentations de chofes grafles,fe mec en lieu de prepuce. Miel enduit re le membre, pattrenté iours ,au fortir du bain. DIOS(ORIDE Pour les vlceres cor rofifs qui viennens és membres genitaux: Hiel de toreau enduit auec miel. leur de labrufque pilee , & appliquee auec miel , faffran, myr» rhe, & huylerofat. A AN TU I OPL'E Pilofelle Potentille Petite & moyenne folidago( appliquees ainfi qu'on Saniclet voudra. Oreille d'ours Pyrola DIOSG À LA MATRICE. DIOSÇ(ORIDE Pour les verrues É Poyreanx qui viennens és membres geniraux. La tefte d'vn picarel alé, brulce, & enduite. Fiél de cheures fauuages enduit. Fumees de brebis appliquees auec du vinaigre. Thym appliqué à mode de cataplafme. Sarrierte appliquee. Poudre de poyure, rue , & nitre > pour frotter. Laidt de tithymalmafñle enduit. Branches dechamæfÿcé broyces, & appliquees. ® Diofc. ne # Jus de mercuriale enduit. Ne Graine d'heliotropium endaite. ue la mer- éuriale maC M ATTHIOLE le faicauoir Ne à desenfans Huyle de vitriol enduit. maîles, &la Noftre huÿle d'antimoine appliqué auec efgard. femelle femelles, LS Les femmes SISSLL EE 4, Les prennent ge TGS AY EU en breuua- geapresleur pugaiôp À LA MATRICE: pliquat puis fur leur na srelesfieile DIOSCORIDE Pour le maldel Amarris. les broyees, Racines de meu pilees & reduites en eletuaire » auec miel. Grains de geneure pris en breuuage. *owvn9#4 Parfum de * blatta byzantis. odoratws. Punaifes approchees du nez. - Bitume fleuré, ou appliqué: ou bien fon parfum, Caillé de beuf de mer pris en breuuage. Vrine boullie en huyÿle de troëlne ;& clyfterizee , ou ferin- uee Jus de plantain prisen breuuage. Graine de mouftarde broyee & approchee du nez. « Agaric pris au poix d'vne dragme. « Liniment de rue incorporeeen miel , appliqué fur le fondement & és parties honteufes. Graine de panaces Heraclien beué en: vin. # ow, fefeh Racine de ® filer montanum beuë auec graine. Mafiuife. Peucedanum fleuré. ; 6 Serapinum enduitalentourdes narines, pour le fentir. Graine & fueilles de trefAe bitumineux prifes en breuuage, Quinze grains noirs de pyuoine prisen breuuage. Racine d’alifma prife en breuuage. Fuailles de betoine beuës én eau douce , au Poix d'vne dras gne Parfum de la pierregagates, AM ATTHIOLE Ciuette mile dansle nombril. Les chattons des noÿers reduits en poudre , & pris en vin bc. Perfum de caftoreum appliqué aux naines, Affa fœtida prife en pilules du poix d'yn demi obole »aucçaus tant de caftoreum. Raciné d'imperatoire prif@ en vin. Serapinum & fleuré,& pris en pilules. . Grainéd'älliätià prife à mode de füppofitoire. Y 04 , pas Racine de grande *rufsilago prif en breuuage du poix de deux d'afre. dragmes en vin pur. Racine dé biflingua , ou la poudre de fes fucilles, la mefüure d'vne cuëilletee ,onen bouillon. YErancoÿ, Fleurs , fucilles & grain LS d'antirrhinum appliquees fur le ailde chat, nombril auec huyle rofar& miel. 0w moyron Racine de coleuuree prife en vin. role, Noîftre quinte-effence defcrite ayliure 5. chap. du vin, prife en breuuage,& retrée für la face. DIOSCORIDE Pour fasre venir les fleurs aux femmes. Yreos de Leuant prife en vin: ou bien en fomentation. Fomentations & eftuues de la decoction des racines demeu, prifes par le bas. prife en vin à À LA MATRICE.: Fomentation de decottion de *calamus odoïatus commun, *ow,: püfe par lebas. Fomentation de decoétion des racines de foucher , faite parle bas. s Racines de cabarer. beuës en eau, au poixde fix dragmes. Decoétion de valerienne prife en breuuage: Cannelle prife en breuuage. Cinnamome pris en breuuage , ou appliqué anec myrrhe À mode de fuppoñiroire, ou pellire. 3 Amomum mis és fomentations, & peflaires. Coftus pris en breuuaoc. Squinanthum pris en breuuage. Calamus odoratus pris en breuuage ; ou appliqué par deflous pat maniere de fomentation. Gancamum beu en eau miellee. Decoétion des racines d'enula campana prife en breunage. Cataplafme fair de myrrhe,& d aluyne incorporecs en colature de lupins, ou enius de rue. Storax prife en breuuage, ou appliquee. Bitume beu en vin, auec caftoreum. Grains de cedre beus auec poudre de poyure. Fomentation de decoction de fucilles de laurier. Fucilles de phillyrea prifes en breuuage. Graine d'agnus caftus prife en vin, au poix d’vne dragme. Gomme d'oliuier prile en breuuage. Amandes ameres appliquees. Lait de figuier beu auec amandes pilees. Elcargots terreftres broyez auecieurs coquilles , & appliquez en ka nature de la femme. Caftoreum beu au poix de deux dragmes. Jus d'oignons enduit fur la nature dela femme. Laine fourge appliquee à mode de peflaire. Liniment fait de graifle d'oye ,ou de poule. Fumees de cheures nourries és montaigues , beuës auec quel- que chofe odorante. * Scandulaceum pris en breuuage Decoétion de graine de lin, fomentee par deffous. *04Thlafe Decoction de lupins appliquee À mode de fuppoltoire aucc #94 fene- myrrhe & miel. He Jauws- Refors mangez : ou leur ius pris en breuuage. Fe Afrodilles pris en breu uage. Decoétion d cryngium prie en breuuage. Bouillon de choux humé : ou leur ius appliqué auec farine d'yuraye , à mode de füppoñitoire. Berle mangee, comme vne autre herbe Potagicre, Bafsilles mangees : ou leur decotion prife en breuuage. k Racine du * grand centaurium prife en breuuage : ou fonius * 04rhems appliqué à mode de fuppoñitoire. Porte com Gomme de * chondrylla appliquee auec myrrhe , mode de 774. fuppoñitoire. Fou, efpece Laict de laitues fauuages pris en breuuage. de lante- Porreaux domeftiques & fauuages mangez. à Jar Decoétion de fuciiles d'aux, appliquee par deffous par manie- re d'eftuue, Cyclamen pris en breuuage :ou appliqué àmode de füppof- toire. Graine d’auronne beuë auec d'eau. Graine & efcorce de cappres prifes en breuuage. Racine de * paleñeur appliquee auec laine ,à modede fuppo- * 04, ane fitoire. Grains de lierre broyez & appliquez en fuppoñitoire,ou pef- faire. Pouliot pris en breuuage. Agaric beu en oxymel au poix d'vne dragme. Origan pris en breuuage. Aluyne prife en breuuage , ou appliquec par deflous. Tragoriganum pris en breuuagc. Decoction de fauge prie en breuuage, Ammeos beu en vin. Decoétion de thym & de farriette prife en breuuage, Serpoller pus en breuuage. Graine de maceron prile én breutage. Decoëtion de grofle mariolaine pale en breuuaÿe > Ou enduire fur la nature de la fémme. Decottion deracines de baccharis pre en breuuage. Kue fauuage & domettique prife en breuuage,& appiquee par deflous. Panaces Heraclien beu en vin. Graine & racine de ligufticum prife en breuuage,& enduite. Graine de panais fauuage prife en breuuage. ; * os, fefel Graine & racine de * filer montanum prife en breuuage. Mafilièfe. Sefel sCork mone. à chien. sA LA MATRICE: %ou, Tor- # Sefeli de Candice pris en breuvage. dylum. Fenoil pris en vin. Sifum pris en breuuage. Racines derofimarin prifes en breuuage. *omqueuë Lus de * peucedanum pris en breuuage. deporceaw. Petrofelinum pris en brenuage. Daucus pris en breuuage. Armoniac pris en breuuage. Gich ben piufieurs iours durans. Serapinum pris en breuuage. Jus de laferpitium beu auec poyure, & myrthe. Parfum & fuppoñitoire de galbanum. Clinopodium pris en breuuage. Decoétion de germandree prife en breuuage. Oignon de lis brulé, & appliqué par deffous auec huyle ro- fat. Decodtion de meliffe appliquec par deffous en efteuue. Graine & fueilles de des prifes en breuuage. Decoction des deux efpeces de polum prife en breuuage. *ow ,fcors Jus de * chamaraz pris en breuuage: ou; fon herbe appliquee dim, par deflous , à mode de fuppofitoire. Decoction d'armoyfe appliquee par deffous à mode d'eftu- ue. Myrhis prife en breuuage. % ou,herbe Y\eurs & fuerlles de * £onyza prifes en breuuage. aux puces. Qjonons de lis iaunes appliquez par deflous auec laine. Fucilles & grains de brufc pris en vin. * ow, vio= Decoétion de * cheiri appliquee par le bas à mode d'eftuuc. Graine d'icelui prife en vin,au poix de deux dragimes. Decodtion de camomille prifeen breuuage, ou appliquee par le bas à mode d’eftuue. Racine de pyuoine prife à la groffeur d'vne amande. Racine de garance appliquee par deflous. Decochion de capill Veneris prife en breuuage. Polycrichon pris en breuuage. # 04, boÿ Fucilles * d'anagyris pilees & prifes en vin cuit: puant. Milepertuis prife en breuuage; & appliquee par deffous. * ow, efprce Graine de * coris prife en breuuage. de milles Fueilles de toutes les efpeces d'orties broyces ; & appliquees par deffous auec myrrhe. Fucilles de betoine prifes en vin au poix d'vne dragme. Graiac de medium prife en breuuage. Jus de fucilles de petite laurcole , pris en vin. La premiere racine de gladiolus appliquec par deflous. k Graine , fueilles , & ius de cragium , pris en breuuage ; au poix d'vne dragme. Chryfocome pnfe en vinaigre miellé. Jus de concombres fauuages appliqué en vn peffaire. aaiis Cheuclure d'helichryfum prife en breuuage , en vin miellé. Jus de mandragore appliqué par le bas , au poix de demi obo- le. Graine de mandragore prife en breuuage. Laureole prfe en breuuage. .… Ellébore blanc & noir appiiquez par deflous. “ow vit Premiers tendons de * tain,cuits à mode d'afperges,pOur man- MIgrde dier. porn, Ha 7 Fuailles d'heliotropiam appliquees pat deflous. Vin de {quille , ou d’aluyne ; ou d'hyflope beus. MATTHIOLE Afpic & lauende,tant pris en breuuage;que fomentez, Decoétion d'afarina. prifè en breuuage. Valerienne prife en quelque façon que ce foit. Eau de cinnamome, prile en breuuage au poix de trois onces pariour» continuant quelque temps. % 64, Acos * Calamus odoratus commun pris ainfi qu'on voudra. Safran pris en bouillon. Decoétion de grains de geneure, prife en breuuage. Decoction de fauimier prife en breuuage. Racines de rofeaux priles en breuvage , & endecoion, Bouilion de ciçes rouges & noirs continué fouuent, Decoction de lupins fomentee auec myrrhe. Graine de feneué prife en brenuage. Racine de férpentine. appliquee à lanature. ram You,vid de Graine* d'arom beuë du poix de deux dragmes. Gentienne prife ainfi qu'on voudra. XQui eff le Ariftologieronde fomentec. #hempontic Racine du * grand centaurium ; pufe en breuuage. | commun. us de la pente entauxee , appliqué à la nature atec laine, A LA MATRICE Becoon de chardon beni beuë & fomentee. Hyflope Pouliot Racines de dictam blanc appliquees à la nature:ou leur parfum fait auec pouliot : eu bien prifes en vin pur du poix de deux dragmes. . *L'herbe du chattantprife en breuuage, que mife és bains. Calament , en la mefme façon. * Imperatoire en breuuage & fomentation. Racines de vincetoxicum mifes és lauemens. Fueilles frefches d'armoife broyees & incorporees auec myrrhe & huyle d'ireos , appliquées à la nature. Millegraine rife en decoction , ou fomentation. Matricaria ;atoutes façons. Graine d'houblon broyee; & prife en breuuage. Noftre quinte-effence continuee fouuent en breuuage,du poix d'vne once & demie. eM ATTHIOLE Conrre les fluxions blanches delamatrice. pris ainf qu'on voudra. Huyle de iufquiame enduit fur les reins & le penil , & appliqué fur la nature auec laine. Camfre pris auec karabé & eau de nenufar ; ou enduit {ur le pe- tit ventre & penil. Les petites fleurs jaunes qui fontau milieu de larofe , prifes en poudre auec leurs capillateures. Eaudes plus tendres Écilles du chefne continuee en breuua- ge. pee fubtile efcorce de la chaftaigne prife en breuuage auec ciures d’yuoire , & eau de * nenufar. F- * owblance Conferue de fleurs de grenade continuee fouuent à defieu- d'ea. ner. Noyaux de dattes reduits en poudre, & pris en brenuage auec gomme de fang de dragon , & eau de pourpier. Pepins de grenades aigres pris en breuuage auec encens & eau rofe. Coquilles d'auellaines prifes en poudre en vin brufc. Yuoire puluerifé fort menu , & pris en breuuage en colature de graïge de laitue> qui aura auparauant efté deftrempec en eau ferree. Fleurs des * panicules du millet Indien; prifes en vin brufc. D * Langue de ferpent prifé en breuuage en eau defucilles dechef j.. Jones des cheucs lesres co me l'efprde mil,enquo 1 eff le grain. ne. Parfum de fueilles de fauge feches. Rofinarin continué vn longtemps tous les iaurs auec du pain. Peticelunaria prife en breuuagc. Eau“d'alchimilla prifé en breuuage : ou fà decoétion fomentee. % Racines de * caryophyllata prifes en breuuage. o#)fbclan Potéille reduite en poudre, & prife en breuuage en fon eau renom PA me ,auec corail & fciutes d yuoire, de lyon. 4 . Q { f. p à + Pimpinellenommee Solbaftrelia;enfemble fà graine, beué. ou,herbæ * L'autre pulmonaria prife en poudre. benediéts, Fleurs de pañe- velours prifes en poudre. 0% benois L'herbe de millefueille frefthe broyce, prife à mode de fuppo fe, 0wrefs fivoire.& appliquee fur le penil : ou prifé en breuage en fon He. eau mefime,auec corail, ambre & fcrures d'yuoire.” * L'emeus Vin de grenades aigres pris en breuuage. dant come def. L'herbe nommee Cymbalariamangeeen falade, DIOSÇ(ORIDE Pour reprimer l'abon- dance des fleurs. Spica nardi. 4 Moufle des arbres appliquee par déffous àmode d'eftuuc. Efcorce d'encens appliquee en peflaire. Grains d'aubelpin mangez , ou pris en breuuage. hr à [e) Hypociftis prie en breuuage ou mie en la nature de la fem- me. Jus des fucilles d'oliuiers fauuages appliqué far Ja navure de la femme. La graie de famach, prife en breuuagesarrefte les fleurs blan. ches. Dates mangees vertes. Pelure de dattes pufe en breuuage. Noyaux des grains de grenades fechez au Soleil , puluerifezs & faupoudrez fur la viande : ou mangez cuits. Noix 33 À LA MATRICE. Noix de gallemifes és eftuues & fomentations qu'on fait par Ich: 0 La pelure de dedans des glans prife en breuuage; où appliquee par le bas. Myrtiles appliquez en eftuues ou en fomentations, par le bas. Fomentation de decoction de pommes decoing , prife parle bas. Acacia, prie en breuuage, & apphgnee Lycium appliqué à mode de fuppoñitoire. Decotion du bois de * micacoulier puife en breuuage, ou ap- pliquee en fomentation par le bas. Fueïlles de lentifque prifès en breuuage ; ou appliquees en fup- pofitoire. delieures de cheureaux Caillez d’aigneaux de cerfs de veaux de biche de veaux Corne de cerf brulee , &lauecauec quelque liqueur aftringen- toprife en breuuage. Fumees de cheures nourries és montagnes, feches,pilees & ap» pliquees auec encens, à mode de fuppofitoire. Racines de parelle appliquees en fuppofñitoire. Plantain pris en breuuage, ou fomenté par le bas. Jus de barbe-de-bouc, pris en vin ,ou appliqué en fuppof- toire. Fucilles de porreaux cuites en eau marine & en vinaigre, eftu- uees par le bas. Decoétion des branches de ronce prife en breuuage. Racine d'efpine Arabefquemangec. Yuraye fauuage beuë en vin rude. Graine de pauor noir prife en breuuage. Achillea appliquee en fuppoñiroire. Racine d'Ida prife en breuuage. Decoction de ronces prife en breuuage. Fucilles de queuë de cheual prifes en breuuage. Suppofitoire de mente. Graine de ionc marin fricafflee & beuë en vin trempé d'eau. Bafilic Guuage beu en vin. Anis pris en breuuage : & fur routés blanches leurs. € Cumin appliqué en füppofitoire, auec vinaigre. ; Graine & racine de nenufar, qui ierre les leurs jaunes, prifes en breuuage auec vin gros & rude, Douze grains de pyuoine, pris en vinrude. 808; LYfi- Jus de * foucy d’eau appliqué en fuppoñitoire. ris en breuuage, ou appliquez en fuppofitoire. machia. L'herbe de moly appliquee à mode de fuppofñitoire, auec farine d'yuraye, Jus de renouce appliqué en fuppoñitoire. Decoétion de fÿmphytum pewetm prife en vin. Jus de clymenum pris en vin. * o#,limo- > F = : CT à Graine de * behen rouge prife en vin, au poix d'vn acetabule. nEHMe o Racine de medium, boullie, & reduite en eleétuaire ; auec -miel. Dix grains de tragos pris en vin, Graine de iufquiame prife en eau miellee, au poix d’vn obole. Jus de morelle appliqué auec laine, à mode de fuppoñtoire. Suppoñtoire de graine de mandragore, de foufre, & de vin. Grande iombarbe appliquee en fuppoftoire, auec de laine. Decoétion de marc de raifin prife en brepuace, & en fomen- tation. Fleurs de Jabrufques appliquees en vn peffaire. Venus appliqué en peflaire. Enrouilleure de fer appliquee en fuppoñitoire. Chalcitis appliqueeen pefläire auécius de porreaux. Lie de vin enduite fur le penil , & für la nature de la femme. Pierre ematite prife en vin. La pierre morochthus appliquée auec de laine, À mode de pef= faire. Poudre de pierre oftracite, prife en via, au poix d'vne dragme, Terre Samienne beuë auec fleur de grenadiers fauuages. MATTHIOLE Huyle de Re enduit fur les reins & penil, & pris àmode de fuppofitoire. Onguentrofat enduit fur lesreins. Yow, Gom- Maftic pris en poudre, me de gr * Sandaracha prife auec vin brafe. meurt, Vin de berberis commün pris én breuuage. À LA MATRICÉ« Hypociftis continuee fouuent en vin brufe. Graine derofes rouges broy prife en vin brufc. Fucilles de chefñe , L voudra. Efcorce de liege broyee, & prife en eau chaude. Conferue de fleurs de grenades beuë en vin brule. Jus de grains de meurte cuit auec fucere;pour en vfer en faufle. Vin de coings ,Jamiua , l'huyle, &le cotignac. Decoétion de nefples , prife en breuuage: & les nefples mefines continuces en viande, Confiture de cornoilles > Mangee. Grains de virga fanguinea. Decoction de prunier fauuage mife és bains. Fumees de lieure demeflees auec ius de pouliot, & appliquees auec laine. Fleurs des panicules du miller Indien puluerifees, vin brufc. Pourpier pris en quelque façon que ce foit. Mälerte de pafteurs & mangee , & miles lauemens. ces aucc leur bourre ou cotton , & e gland & galles, accouftrees ainfi qu'on & prifes en La “curage à taches noires,& en breuuage,& en lauemens. *ou, perfi- Elclere appliquee {ur les mammelles. caria. Parfum de fauge feche. *Flos {olis broyé auec fes racines, & pris en eau de plantain. *Quelques Petite lunaria prife en breuuage en vin de grenades. vas le pré Peruenche lice à l'entour des cuifles. © nent pour Decoétion de racines de biftrta & tormentille , mife és laue- le panaces mens. Chronien. Pilofelle & prife par dedans, & appliquee par dehors. Racines d'herba benedicta prifes en breuuage. Pyrola Potentille prifes ainf qu'on Saniclet voudra. Oreille d'ours Fueilles de fraifier & fes racines. Pimpinelle nommee Solbatrella. L'autre pulmonatia prife en poudre. Fleurs de paflevelours prifes en breuuage. La mille-fueille frefche broyce, & prife à mode de fuppoftoire, ou appliquee {ur le penil. Vin de grenades aigres , pris en breuuage. . Corail, & beu en poudre, & porté pendu-au col, ou aux bras 4 DIOSCORIDE Pour faire (Grtir l'arriere-fais des fmmes. Caftorium beu au poix de deux dragmes ,auec du pouliot. Graine de la feconde efpece de cyclamen, beuë. Decoétion de fucilles d'aux appliqueeen fomentation. * Sarrazine longue prifé en breuuage auec m appliquee à mode de peflire. Poulior pris en breuuage. Decoëtion dethym pnfe en breuuage. Decoétion de farriette prife en breuuage. Graine de perfil prifeen breuuage. Decoétion de marrube , prife en breuuage. Decoction de ftachys prife en breuuage. Decoétion d'armoife prife en eftuue par le bas. Quatre liures de racines de circea pilees, & mifeseninfufion en fept hemines de vin doux,les y laïffant vn iour enter, Cés uiendra ver de cefte infufion troisionrs durans. Fueilles, tiges, & graine d'œnanthé prifes en vinmiellé. Graine de * violier prife en vin au poix de deux dragmes, Racine de garance appliquee en fuppoñitoire. Fueilles * d’anagyris beués en vin cuit. yrrhe & poyure:ou * 64, Avis flologie. * 04, cheis LA e F * 04, boy Iue mufcate appliquee en fuppofitoire, auec miel. pwant, Chryfocomé beuë en eau micllee. Polytrichon pris en breuuage. Coleuurec appliquee en fuppoñtoire. Mythe prife en brenuage. Jus de * peucedanum pris en breuyage. *ow,queue Graine de nayets fauuages prife en breuuage. de porceay. Graine de maceron prife en breuuage. Decoctior de capilli veneris , prile en breuuage. M AÂTTHIOLE Afpic & lauende pris en breuuage. Eau de cannelle prife en breuuage. Baume artificiel pris en breuuage. Graine d'arum prife du poix de deux dragmes. Racines de diétam blanc prifes en fomentation auec pouliot, ou prifes A LA MATRICE. srifes en breuuage en vin pur du poix de deux dragmes. Eau de lis blancs prife en breuuage. Armoile frefche broyee auec myrrhe &huyled'ircos ; prife à mode de fuppoñ toire. DIOS(ORIDE Pour fairefortir le fruit hors du ventre delamere. Caftorium pris auec pouliot , au poix de deux dragmes. Le laiét de la premiere liétee d’vne chienne pris en breuuage, fait fortir l'enfant mort. Laine fourge» appliquee en füppoñroire. Fumees decheures nourries és montaignes ; prifes auec quel- que chofe odorante &c aromatique. Parfum de l'efineutiflement d'vn vaultour. Bouillon de poix cices , humé. Fomentation de decoétion delupins » AUeC myrrhe, & miel. Berle mangee, comme les autres herbes de cuÿfine. Decoction de grande ferpentaire ;feringuee. Poyre pris en breuuage. Racine de cyclamen attachec À la cuiffe. Queués de fueilles de ierre , enduites de miel, &appliquees en fuppoñtoire. Racine de gentienne appliquee en fuppofñitoire. %o, rheus Racine du * grand centaurium appliquee en peffaire. pôric coms lus de petite centauree feringué. Pouliotpris en breuuage. Dictam pris en breuuage ; appliqué en peffaire ,ou en parfum, Decoétion de thym humee. Decoction de farrierte prife en breuuage. Racine de baccharis frais tirce, & applquee Amode de fuppo- fitoire. , Racine depanaces Heraclien ratiflee , puis mile en la nature. Racine de panais fauuage appliquee en Ë poñitoire. .. fe CEE & racine de * filer montanum prife en breuuage. Maple Galbanum pris en vin » auec de myrrhe:ou bien fon parfum. Clinopodium pris en breutage. nscor. Decoétion de germandree prife en breuuage. d Jus de + chamaraz beu au poix d’vné dragme. pen Efteuue de decoction d'armoife, prife parle bas. *ou herbe SR Ds pruS P S, 2) Fleurs &fucilles de * conyza prifes en breuuagc. aux PHCS. Graine de * violier, prifé en vin, au poix de AT dragmes. * owchei-p , 2 Fe g; è Fucilles d'onofimabeuës en vin. ve poi Racine de garance appliquee à mode de fuppoñitoire. 04, DO Eucilles * d'anagyris beuës en vin cuit:ou portces pendues au arante col: mais illes fautfter incontinent que la femme aura de- liuré. Racine d'orchanette appliquee. Jus de mandragore feringué. Myrrhis prife en breuuage. Fueilles d'heliotropium mifes en la nature de la femme. Parfum de fouffre receu par le bas. Graine de daucus prife en breuuage. Armoniac pris en breuuage. Graine de matrifylua prife en vin» au poix d'vne dragme. Racine de laurier Alexandrin , prife en vin doux, au poix defix dragmes. Alun appliqué en fuppoñitoire, Jafpe lié für la cuife. Pierre d’aigle pendue fur la cuiffe par maniere de côrrecharme, Pierre Samienne pendug au col. M ATTHIOLE Toutes les liqueurs du baume artificiel prifes en breuuage. Sauinier pris en poudre , decoétion & fomentation. mn Racines de diétam blanc prifes en fomentation auec pouliot:ou prifes en breuuage du poix de deux dragmes en vin pur. Calament,oubeu ,ou appliqué. Racine d'armoife prife en breuuage. Parfum de millegrainereceu par la nature. La fecondeine mufeate cuite route verde en vinaigre,& prife en breuuage. È : : végét Borras, ou chryfocolla minerale prife en breuuage du poix d'y- ne dragme,en ius de fauinier. eMATTHIOLE Pour fairetoff deliurer les femmes dumal de l'enfant. Grains de laurier & geneure roftis dans le ventre d'ynetour- A LA! M'ATRICE. terclle auec cannelle, & mangez de deux iours en deux jours. Sept grains de laurier mangez, Efcargotscontinuez à manger quelques jours auant le terme, Mauue cuite auec fa ,racinetant qu’elle fe reduife en mucilages; prife en breuuage:ou fon ius beu. és Poudre de * l'herbe cardiaca prife en breuuage àla mefüre d'y- * o#agris ne cueilleree,en vin blanc. palma,ow DIROSACIORRAIND'E g'ipaume. Pour garder de conceuoir. Fueilles de faux prifes à part. ou auec d'eau. Caillé de lieure pris trois jours apres que la femme aura efté purgee defes fleurs. Sang menftruel enduit fur la nature. Fleurs de choux appliquees en peflaire , apres que la femme fe xa deliuree d'enfant. Racines d'afperges pendues au col, Poyure mis en la nature, incontinent apres qu'on aura cognu . l'homme charnellement. Grains de lierre pris au poix d'vne dragmesapres quela femme fera purgee de fes mois. Securidaca appliquée en fuppoñitoire , auart quecognoiftre l'homme charnellement. Refine de cedre enduite fur le membre de l'homme. Poudre de pierre oftracite bené au poix d’vn'ficilique , quatre iours apres que la femme fera purgee defes mois. Ceterac, cueilli la nuyt, quandilne fait point de Lune, le liant far le ventre de la femme auec ne ratte de mulet, felon l'o- pinion d’aucuns. Graine & fucilles de cheurefueil beuës trentefxiours-durans. Fucilles d'epimedium broyees , & beuës par cinq iours conti nucls ,incontinent apres que la femme aura elté purgec de fes moys. La racine d'embas de gladiolus prifeen breuuage: Racine de feugere femelle prife enbreuuage. Heliotropium pendu au col. Enrouillure de fer prife en breuuage. Mente appliquée fur la nature de la femme , auant que cognoi- ftre l'homme charnellement. UM ATTHIOLE Fiente de lieure attachee au col. ; : ; HA Vin dans lequel on ait trempévn barbeau vif,pris en breuuage. Cendre de corne d’afne, prife en breuuage. DIOSCORIDE Pour faire concesoir. Caillé de lieure appliqué en fappofitoire, incontinent apres que la femme fera purgee de fes mois. Parfum defarine d'yuraye, myrrhe, encens ; bitume,& faffran, pris par le bas. Graine de panais fauuage prife en breuuage, M ATTHIOLE Jus de fauge continué quatre jours en breuuage du poix fix on: cessauec vn peu de fel. Cumin pris àmode defuppofñitoire, Graine d'ammi d'Alexandrie d'Egypte reduit en poudre, & beu de matin du poix d'vne dragme en vin, par quatre ou cinq fois : mais il faut que ce foirde deux ours en deux iours, ge que le mari cognoifle charnellement fa femme feulement le iout qu'elle neprendrarien, Racine d'Imperatoire beuéen vin 501, Poudre d'alchimilla,ou ftellaria;cont inucéen vin où bouillon, - l'efpace de quinzeou vingriours,à la mefured’yne cutillerce. Huyle de imerueille appliqué àla bouche de la matrice , deuant que le mari & la femme fe cognoiffent charnellement. Huyle de pierre gagates ; pour en vfer aumodé fufdir. DIOSÇOR JDE Pour faire frtir l'enfant mort hors du ventre delamere. Dictam pris en breuuage , & appliqué cn fuppoñitoire. Decoction de fauge prife en breuuage, Galbanum , pris en breuuage , auée myrrhe, & vin, Decoction de matrube pri en breuuagc. ;? où, pas Decoction de * rufsilago prifé en breuuage. d'afne: “ 4 MATT À LA MATRICE. MeATTHIOLE Toutes les liqueurs du baume artificiel prifes en breuuage. Racines du * grand centaurium. Tus de la peute centauree pris à mode de fuppoñiroire. Decoétion de pouliot puife en breuuage. Calament & beu , & pris en fuppofitoire. Miüllegraine cuite & fomentce. Decoction d'iue mufcate cuite en vinaigre , prife en breuua- ge. ; Borras mineral pris” en breuuage du poix d'yne dragme enius de fauinier:mais feulement lors qu'ily aura danger de mort. DIOSCORIDE Pour faire porter l'enfant à terme. Pierre d'aigle portee liee au bras gauche." Pierre Samienne pendue au col. M ATTHIOLE Dates vertes mangces auec poudre de graine d’efearlatte. Coings mangez fouuent. Sauge continue en viande, ou la conferue de fes 4eurs. Racines de biftorta , ou de tormentille priés en breuuage ,& appliquees fur les Aancs & ventre. Graine d'efcarlatte continuee tous les iours en vn œufmollet, aucc yn peu d'encens ou de maftic. Voy le liure 4.chap.43. Jafpe porté pendu au col, DI.O:SC O.RI DE Pour purger Les fmmes apres l'enfantement. Racine de diétam prife en breuuage. Deco@tion de racines de baccharis fomentee par le bas. : Fenoil fauuage beu. 94374 Jus de * peucedanum pris en breuuage. de porceaw, Racine de pyuoine.feche;prife en breuuage. Decoction de guymauues feringuec. M ATTHIOLE Toutes les liqueurs du baume artificiel, prifes en breuuage. Parfum de racines de diétam blanc fairauec pouliot: ou les ap pliquant à la nature:ou bien les prenant du poix de deux dra mes en vin pur. Mentaître prife en breuuage. DIOSCORIDE Pour les degonftemens des femmes enceintes. Jus des fucilles & tendons de vigne, pris en breuuage, DIOSCORIDE Contre les inflimmations de la Matrice. pôtic com “42. Decoction de fpica nardi appliquee en fomentation. Decoctionde fquinanthum appliquee en eftuue, par le bas. Decodtion des fueilles & graine d'agnus caftus appliquec en fomentatien. Beurre frais enduit. us delaiteffon enduit. Agaric pris en oxymel, au poix d'vne dragme. j Decoétion de pouliorappliquee parle bas, en fomentation. Cataplafme de melilor, & de vin cuit. Gomme depanaces Heraclien mife en la nature de la femme, auec du miel. È , … Decoétion d'armoyfe appliquee par le bas, à mode d'eftuue. Ÿ 04, vi0z Decoction de *cheiri appliquee en fomentation par le bas. dier. Racine d'anthyllis appliquee auec laict, & huyle rofar. #04, P4r- Decoétion de * maronne, en eftuue. thenid , ow Suppoñitoire fait de decoction de guymauues , incorporce en matr&4= graille d'oye, où en fein de porceau, ou en tormentine. ee M ATTHIOLE Huyle de iufquiame enduit: : Fleurs de confolida gs prifes en breuuages Liniment fait d’huyle de merueille. DIOSCORIDE Pour les vlceres qui aduiennent és henxnatures des fèrmmes, Decoétion d'afpalathus, cuit en vin féringuee. ' Lai où on aura eftaint des caillous ardans, fcringué, À LA MATRICE. Laine fourgc appliquee : carelle eftincarnatiue & mollitiue, Liniment de fueilles de fencgré, & de vinaigre. Fueilles d’afcicpias appliquees. % M CATÉTE FPMONTE Efcorce de grenade feche broyee auec autant d'efponge maris pe aufsifeche, & d’aloës, y meflantcyn peu d'alun. A Poudre dela Petite & moyenne folidaco , icttee deflus > ou leur 1us enduit, ou clyfterifé. * Sanicler L Oreille d'ours Pilofélle Pyrola Potentille Huÿle de merucille fringué dedans. DIOSCORIDE Pour reGudre les durtez des lieux naturels des fmmes. appliquees ainfi qu'on voudra. Cataplafne de myrthe,& d'aluyne, fair auec purec de lupins,ou auccrue. Liniment de ftorax. Liniment de graifle d'oye ; ou de poules. Liniment de bdelhium. Decoétion de malue feringuce. Ladanum appliqué en peflaire. Panaces Heraclien appliqué auec miel , en la nature des fem- mes, Fomentation faite de decoction d'ÿeble, & de fareau. Eftuues appliquees par deflous, faites de decoction de maron- ne. Colature de fenegré tiree auec d'eau, incorporec en graifle d'o- Je, & appliquee en pefläire. Oignons de lis appliquez. Parfum d'aseraçum. M ATTHIOLE d'amandes deiugioline de lis blancs de moyeus d'œufs Moclle de cerf & de veau. Huyle delis blancs, Decottion de fleurs d’houblon,pour s'en fomenter par le bas. DIOSCORIDE Contre les venrofirez de l'amarris. Clyftere fait de rue bouillieen huyle. * Geranium & fa racine beu au poix d'vne dragme. MaATTHIOLE Galanga machee & auallee. Cubebé prifes ainf qu'on voudra. Eau decannelle beuë. Toutes les fortes du baume artificiel, prifes en breuuage. Huyle de cartamum , & beu & appliqué. Huylelaurin enduit Huyle de fcorpions pris en breuuage : ou enduit par dehors. Caltoreum pris en breuage auec povure blanc, & can miels lee. Miller appliqué auec du fel. * Me aquatique efchauffee fur vne tuyle chaude, 8 arrofee de . vin blanc exquis, appliquee fur le ventre. 04,S'/ym. Racines de diétam blanc prifes en breuuage du poix de deux bris. dragmes , en vin robufte. e Mentede noftre dame mife és torteauxtou fes fucilles enduires mañe de de bouillie claire , puis frites en beurreou huyle, & man. Sr inutile &c fans for- gees. $ me, quis'a Carüi pris ainfi qu'on voudra. malle au vé- Racine d'imperatoire beué en vin. tre des fem- Maronne prife ainfi qu'on voudra. SAS ; par la trop MATTH IOLE grande ab5. dance des Pour faire fortir * le faux germe. mois, la ver. Baume artificiel pris en breuuage. tu produdri L RATS ce du germe Racines de diétam blanc appliquees àla nature:ou leur parfum file x ne fait auec poulior: ou puies en breuuage en vin robufte du fadif c@& e- poix de deux dragmes. fainte, MATT Huyle Pré dedans. *ou,Herbe robert. * C'eft vne h LA MATRICE. MATTHIOLE Contre les froideurs de la matrice. "Afpic & lauende prifes ainfi que l'on voudra. Cubebé machees & aualees. Eau de cannelle prife en breuuage- Toutesles liqueurs du baume artificiel. Noixmufcate S Galanga Huyle de fcorpions beu en vin du poix d'vne dragme,& enduit pardchors. Racines de ditam blanc appliquees à lanature :ou leur par fum fait auec pouliot :ou prifes en breuuage en vin robufte du poix de deux dragmes. Mente de noftre Dame prife en breuuage; &c enfomientation. Car pris ainfi qu'on voudra. Fe Racine d'imperatoire beuëen vin. 06, P4t= * Maronne prife ainfi qu'on voudra. prifes en bouillon. henik: ow, Be. HATTHIOLE Le Pour effrecir la nature. Eau de pignolats verts appliquee aueclinges:à ce toutesfois leur ius eft plus efficace. M ATTHIOLE Pour donner plaifir aux femmes. © de dorade 1 Jde loupde mer (fi l'hommess’en frotte le Ficl de perdrix membre. d'yn coq Ciuette enduite fur le penil. DIOSCORIDE Contreles cheutes © relafchemens de l'Amarris. Parfums , où fomentations de cannelle. Jus de myrtilles appliqué par le bas, àmode d’eftuues. Decodtion depommes de coing appliquee par le bas, à mode de fomentation. Decoction de noix de galles appliquec à mode d'eftuue. Acacia , en fuppoñtoire. Hypociftis , en fuppoñitoire Fucilles de routes fortes d'orties , appliquecs. Fomentation faite de vinaigre. eMATTHIOLE Maftic puluerifé deflus. Odeur de vieux fouliers brulez fur la brafc. DIOS(ORIDE | Contreles douleurs © rongemens Ë de l'a Amarris. Liniment de graifle d'oye ; ou de poule. Yrine boullie auec huyle de troëfne; appliquee. Decoétion de graine delinferinguee. Decoction de malues feringuec, ou appliquee en fomenta. | | tion, | Decoétion de pourpier feringuee. Cefte recepte ft finguliere auxrongemens del'amarris. . Rheuponuc pris en breuuage- | X ou,rheu- Racine du * grand centaurium» prife en breuuage. pots com- Fftuues de decoction d'aneth receués parle bas. | un. Suppoñitoire fair de fucilles de veruaine miafle ; inçorporees en | graifle de porceau fraifche ; ou en huyle rofar. Colature de graine de iufquiame feringuee. us de mandragore appliqué en peñaire. | eMATTHIOLE Huyle d'ircos enduit. Eau de cannelle prie en breuuage. Huyle d'amandes pris en breuuage. Huyle launn enduit: | #Gecytou- Toutes les liqueurs du baume autificiel , 8 beuës & enduites, | sesfos ce *Decoctiô de noix rmufcate,broyee & cuite en miel rofat &eau | doitrappor de vie,pnfe tous les iours à ieun de la mefure de trois cucil« | ter aux lérees. | douleurs Noix mufcate broyee grofsierement , & cuite en fix onces de | d'efomec. vin cxcéllent,auec ragines de maronne prife en deux dra- AVX BRAS, mes de fuccre. Huyle de fcorpions beu , ou appliqué dehors. Gaftoreumpris auce poyure blanc , en eaü miellee. Mente aquatique efchauffee auec matricatia far vne tuyle chau de;,arrofec de vin excellent,&c appliquee {ur le ventre. Decodtion de racines de * morfüs diaboli;cuites en vin. *o#, furci Efclere broyec auec fa racine ,& efchauffee en huyle de camo: fa RE mille ; appliquee fur le petit ventre. ÿ Racines de diétam blanc prifes en breuuage en vin excellent. Mente de noftre Dame mile és courteaux. Racine d'imperatoire prife ainfi qu'on voudra: Racines de vincetoxicum appliquees par le bas à mode d'eftu- ue. Huyle{ delis blancs 4 Fe chaud fur le ventre auec lai ï de graine de lin f ne qui ait fon fuin. Millepertuis fraifche efchauffee fur vne tuyle,& arrofée de mal- uoifie, appliquée fur le ventre. Voyez au 3. liure lechap. 113. où vous trouucrez pour ce mefme effet yn autre reme- de plus exquis. Maronne prife ainfi qu'on voudra. &c. Ve — À sea ÈS ANXIBR AS E Tr AVR IAMBES. DIOSCORIDE Pour la goutte desiambes pieds. Amomum enduit. Racine de meon appliquec. Linimentfairde fueilles de tremble, & de vinaigre. Lie d'huyle crue ; & fraifche ; appliquee en fomentation. Fomentation de la decoétion des fueilles &efcorce de faux: Cataplafine fair de laiét de figuier ; vinaigre, & farine de fenc= ; gré Efcargets terreftres broyez auec leurs coquilles, appliquez. Linimeëc fait decendres d'yne belette brulee ; auec du vinais ge. Poulmon de met frais ; haché menu , & appliqué. Liniment fait de lai& de femme , d'opium , & de cire. Suifs de brebis , de cheures ,où de boues , incorporez auecles fumees de l'efpece des beftes dont ils foncrefpeétinement fortis’, & appliquez à mode deliniment. Sang menftrual enduit. Fumees decheures nourries és montaignes ,enduites aucc Jeur fuif. ; Cataplafme fait de farine d'orge & de pommes de coing. Cataplafne fait delentilles cuites auec gruotte. Decoction de raues ; pour fomenter la partie malade. Caraplafne fair de choux ; de fenegré , & de vinaigre. Liniment de cichoree feule ; ou auec gruotte. Raclures de courges ; appliquees. Racine de* vit de chien incorporeeen fiente debœuf,appliquee *o4,Arwm. À mode de cataplafme. ï Afrodilles pris en vin ; au poix d'vne dragme. Fomentation de decoétion de cyclamen. Bulbes appliquez feuls ,ou auecmiel. Liniment fait de panaces Heraclien , & de raifins fecs. Cataplafmefair de rofmarin , de farine d'yuraye, & de vinaigre. * Chamaraz appliqué auec eau ou vinaigre. # ow, fcors Linimentfairde * violier,& de vinaigre. dium. Nenufar , furnommé Androfacés, appliqué. Xowscheiri Linimenr fait deius de parictaire, incorparé en cire & fuifde bouc. Cataplafme fait des fucilles & grainede iufquiame,& de gruot+ te. Tombarbe enduite, quand il ÿ a grande chaleur. Liniment fair d'orties. Moule marine applique. L Liniment fair des racines de concombre fauuage; & de vinai- grec. x Jus dethapfa enduit, Benenduit. , Cataplafine fait de fucilles de fureau & d'yeble incorporees en fuif de toreau ou de bouc. Cara T - AN X ABRA SEA Cataplafme de coleuurce incorporee en fumees decheure, Liniment de fueilles d'heliotropium. Raifins fecs, repurgez de leurs pepins, &enduits auecius de panaces. Eftuue faite de vinaigre bouillant, & de fouffte, Liniment fait de rouillure de fr. Liniment fair de fouffe, d'eau, & de nitre: Sel, & vinaigre appliquez. Liniment fat de farine de feues, & de pierre Afienne, Liniment fait de pierre gagates. Briques de fourneaux appliquees : maisil fau qu'elles foyent - bien brüflecs. TA OAON DE Huyle de Aeurs d'ireosenduit chaud. Afarina , où fa decoétion prifeen breuuage. Liniment fait de fantal rouge auecius de jombarbe, ou de mo- elle , ou de pourpier. Moule terreftre cuite en eau 8e applique. Refine de terebinthe & de lareze mangee auéciue mufcate. Bain fait de decoétien de bois de geneure:ainf que la deferi- ption en eft en (on lieu. Huyle de moyeus-d'œufs enduit. Huyle de vers de terre. AIRE BARVA SE Ho: uage. Toutesfoisil fagtiboire aura fait (on Operation. Deco&ion du * grand centaurium clyfterirce. Decoétion de ] breuuace. Graine d'auronne benë cn eau. Racined Barance prife eh breunage, Pouliot enduit iufques à ce que la partie foit rouse. Calament broyé & appliqué vert, iufqués Xce que la partie fort cauterizee. Caraplafme fait de thym, auec vin & gruotte. Autant en faitla atieite, preparee comme deffus, Graine de rue fuuage , beuë Quatante iours durans. Liniment fait de pânaces Heraclien 8 de miel. Liniment faic de lafer incorporé en cire , huyle de troefñne » & fuyle d'ireos. ÿ Euforbe pris en breuuage aromatizé. Leontoperalum clyferizé, Graine de millepertnis, beuë quarante ours durans. de dite mufeare; beuës Quarante ours durans, auec can ouce,. Fueilles de betoine beuës en eau. Racine de polemonia Prife auec d'eau. Racine de (patula fetida prifeen vin micllé. d'eau apres que la medecine *ou, re. la racine du *chardon noftre Dame, prile enporic coms mu. Fos, leucas Canthe, RE, Re de: AE f Caraplafme fait de feues froiflees cuites & incorporces auec fein de porceau. Plantain broyé & enduit. Racine de ferpentaire appliquee auec miel , & fumees de che- utes. cilles de * vit de chien conuertes de ficnte-de vache chau- de, puis appliquecs. Sarrazine ronde prife en pilulles. Demionce de thÿm fc prife auec vinaigre miellé, Racine de chanure priué cuire en eau & enduire. Decoétion d'iue mufeare prife en breutiage par plufieurs iours, auec mielrofar, & vinaigre mielié. Huyle des fleurs de l'herbe nommee Cortufà enduit. Voyez en hrecepté au liure 4. chap. du Lagopus. Herbe paralyfs endüire & mangec. Fueilles du petit bouillon cuites en eau » & appliquees: L'huyle des Asus du mefine enduit. lu? : . Conferue de Aeurs dé gencftmangee (ouuent. oies DRE GENRE cuite aucc vn vieux coq , humant par apres le bouil- lon. Les premieres & plus tendres fueilles du fureau broyees auec pareille quantité deraçines de plantain, & vieux [uin , en- duites. - Coloquinte prife en pilulles , & en clyftere. DIOSCORIDE Pour les Sciatiques. XOu,arwm. Er Racines de mea ; appliquees. Fueilles d'enula campana, cuites en vin, & appliquees. Decoétion d'iréos de Leuant, clyfterizee. Cardamomum pris en eau. Cabaret pris en breuuage , ou clyfterizé. Efcorce de peuplier, beué au poix d'vne once. à Y C'eft ne * Iberis pilee , & appliquee à mode de cataplafme. efpece de Saumure d'efturgcon clyNerifee. Zepidium, Saumure de tous poifcons clyfterizee, € de poy Graine de maceron prie en breuuage. urce. Fiente de la bouine nourrie és champs , enduite, Cataplafine fait de farine d'yuraye cuite en eau micllce. Liniment fai de farine de lupins , & de vinaigre. Armoniac pris en breuuage. * Cf vne Graine * d'afcyron priféen cau. efpece de Deco@ion deracines d'afperges ,prife en breuuage. milleper- Deco“tion de guymauues prife en breuuage. tuis, Graine de féneué broyec ; & appliquec auec figues, l'ylaiffant iufques à ce quela partie foitrubrifiec. Creflon Alenois clyfferizé. You ,erf. Graine de * velar clyfterizce. mum. Bulbes appliquez {euls , ou auec miel. Graine de cappres prife en breuuage. * 04, lépis Cataplafme fait de fueilles, & racines de * piperitis maior, dium. broyces,& auec racines d'enula campana. Agaric pris en vinaigre miellé, au poix de trois oboles, Rheupontic pris en reuuage. Graine de millepertuis furnommé Androfzmor, prife en breu- Graine de bafilic fuuage pr ure. Decoëion de la racine de quintefueille prile Chevelure d helichry{on beuë en Vin. ecoéHion de {a racine de Pauot cornu prife en breuuage. Decoction d'ethiopis prife en breuuage. À Arétion bet en vin ,ou enduit. “ Fucilles de chamæcifsus prifés eau au poix de trois oboles. Coloquinte fr:fche clyfte de. Racine de concombre fautage, clyfterizee, Infufion de branches de foar:: fterirce, ; Cataplame de fcammonce cuite en vinaigre ,& de farine d'ors 8€. Vinaigre micllé pris en breuuage. Sory clyfferizé auec du vin. Saumure clyfterizee, * Adarca enduite. ife en vin, auec myrrhe , & poy- en breuuage. EA > trente Où quarante jours, rizee ou froutee [ur la partie mala- fpartium trempces en eau marine , clye * C'ef l'ef- M :ATTHIO LE tune fule, qui s'atta_ Decottion de cabaret,ou fon infufon faite: en lai clair de che aux 04 cheure, prife en breuuage. eaux en La féconde liqueur qui fort du baume artificiel, % Prife en breu- . uage & enduite. Larme de fapin mangee. Pignolats continuez en viande. Refñne de terebinche où * de meleze prife du poix d’yne once, “qui effle auec poudre d'iue mefcate , où de ftichados. Caforeum pris en breu uage du poix d'vne dragme,auec trois L777wre. oboles de * gemme de panaces Heraclien. * 0% 0poe Medicine trefsi guliere compofce de fimees d'ibex: voyez en Pansx. Jarecepre au liure 2. chap. 73 für la fin du comm. Cendre des troncs & goufies de feues, cadute auec vicux oiût. Farine de lupins cuite & appliquee à mode de cataplafine, Goufles du * poyure d'Inde piles & appliquees. Agaric pris en breuuage. Demionce de thym fec prife auec oxymel. Sérapinum pris ainf qu'on voudra. ÿ Euphorbe enduit aucc huyle de “ cheiri. Mon vioz Poudre d'armoife feche prife du poix de trois dragmes en vin. je. Toutes les fortes de marguerires prifes à celle maniere qu'on voudra. Tue mufcare reduite en poudre,enfemble faracine , & incorpo- ree auec quatre dragmes de vraye tuibenthine,mangee tous les iours l'efpace de quarante iours. Huyle de flamimula enduirchaud, ou clyiterifé, Fleurs de confolida regalis prifes en breuuage. Fueilles de laureole broyees > & appliquées ufques à ce ouela partie ferubrifie. Conferue de feurs de geneñ, Graine de palma Chnfti cuire auec vn vieux coq, humanroar apres le bouillon. 5 Coloquinte prife en pilulles & en clyftere. férbcathine *ow , fili- quajtrum, DIOSC AVX:BRAS &c. DOS CO RIDE Contrelesgourres des mains, © dou- leurs des ioinrures. Bouillon de vieux coqs humé. Liniment fait de choux , de fenegré , & de vinaigre. Rue prife en breuuage , ou appliquee en cataplafine. Agaric pris au poix d'vne dragme,en vinaigre miellé. Mclifle appliquee anec fel. Decoétion des racines de quintéfueille prife en breuuage. * ow,berbe Liniment fait de * p{yllium ; huylerofat, vinaigre ; OU EAU. tx puces. Racine de mandragore appliquee auec gruotte feche, à mode de cataplafme. Cataplafme d’orties. Ellebore noir pris en breuuage. Fucus marin frais appliqué. Linimentdu ius de chapfa. Oignons de parcifles broyez, &appliquez auec miel. Vinaigre miellé pris en breuuage. Vin miellé continué à boire. M «A TTHIOLE Huyle de fambe enduit: Baumeartificiel enduit. Huyle de fammula enduic & clyferife. Huyle de l'herbe Cortufa. Voyez en ia recepte au liure 4. chap, du Lagopus, tou,primu L'herbe * paralyfis. avers. Lesrefines de fapin, de * lentifque, de terebinthe & de meleze, quicffle prifes l'une à partl'autre. naStie. Maflicincorporé en miel. & appliqué aucc cumin,pouliot,fau- - ge, grains de laurier & fauinier. À Efcargors broyez auecleurs coquilles & appliquez- Huyle de vers de terre. Serapinum pris ainfi qu'on voudra. Huyle de lis blancs enduit. Racine de chanure cuite en eau & appliquee. Decoétion d'iue mufeate prife en breuuage par plufieurs iours auec miel rofar & oxymel. M ATTHIOLE Pour les donleurs inncterees desiaintures. à deboix.de gaiac Decodion deracinede china Pbeuë quarante iours durans. de zarza parilla AT A TT ER R'ORPYIE Pour la douleur des genoux, Huÿle de noix Indiénnes enduit chaud. DRONSIGOPR (IDE Pour les omtures efcachees. Liniment fait de cendres de farment incorporee en oraifle ; ou en huyle. DHROSSCIONRMIN DE Contre les tufs, Ÿ nodofitez qui vien- nenc [ar les seintures. Racine de chanure fauuage cuite , &enduite. Liniment fait d'ochre. | M «AT THIOLE Huyle de noix Indiennes enduit. de taiflon ; Graifle { de” marmôtaine Penduire 1l pos d'ours. arestois en = RS < . : M cer Serapinum mis à mode de cataplafme aucc vinaigre & ius de | l'efcu. cappres: ail, Huyle delis blancs. DUNOES C/O R'PD\'E Pour guerir les mules des talons. Encens appliqué auec graifle de porceau , ou d'oyc, Poix liquide enduute. Acacia enduite. Fomentation de decoétion de myrtiles. Figues brulees , incorporees en cerot , & appliquees. Liniment fait de cendres de cancres de riuiere brulez , & de miel. ANNEXE BR A S,\ &c. Poulmon marin frais haché menu , & appliqué. Cendres d'ongles d'afne, brulees , incorporees en huyle: 8 enduites. Graiffe d'ours enduite. Jus * d’efcudes appliqué. Emplaftre fait de lentilles , melilot,rofes feches, efcorce de gre- /ic#s venc- nades ,pommes de coing , & huyle rofar. EUR. Fomentation de la decoétion d'orobus. Fomentation de bouillon de raues. Decoétion de betes appliquee. Fueilles de grande ferpentaire ; cuites en vin, & appliquees. Huyle boulli au creux d'vn afrodille , enduit. Fomentation de la decoétion de cyclamen : ou l'huyle qui aura boulli auec vn peu de cire au creux de fa racine. Squille brulee , appliquec. Decoction de ranunculus , enduite. Arction enduit auec du vin, Alun demeflé en eau. MeATiT HIOLE Efcorce de grenade cuite en vin, & appliquee. Cendre de cancresincorporee en huyle , & appliquee: MATTHIOLE Pour les enfleures des pieds. Fucilles de tillet abbreuuees d'eau, & appliquecs, DIOS(ORIDE Contre les caffures S'inflimmarionsides pieds canf£es des fiuhers. Poulmon d'agneau . d'ours, ou de porceau, appliquez. sumelles de vieux fouliers, brulees , & enduites. Iu$ d'oignon incorporé en graiffe depoule , & appliqué. M AT T H FO LE Poulmon delieure appliqué deffus: Onguent fait d'huyle rofat en vn mortier de plomb, enduit, DHIO NS ICO RUPDIE Par guerir les fèntes O* crenalfes des pieds. Liniment fait de cendres decancres de riuiere, & de miel cuir, Squille cuire en huyle, & appliquee auec refine, eM ATTHIOLE Huyle de moyeus d'œufs. Huyle de froument. Onguent fait d'huyle rofat agité en vn mortier de plomb tant &iufques àce que le plombrende quelque liqueur. Voy au s. liure le chap. du Plomb. + DIOSCORIDE Contre les vlceres qui vienner és extremitez des doigts» G qui fént départs La peau des ongles. *ow,vmbs- Jus de grenades enduit. Fueilles de meurte, pilees &c appliquees. Fueilles d'oliuier fauuage, broyces , & appliquees. Poudre d yuoire appliquee. ; Aloës appliqué auec vin cuit. * Paronychia hachee menu , & enduite. ” 7 Coleuuree cuite en huyle ,iufqu’à ce qu'elle foit mollifiee , en- hr duite. mwrailles. Fleurs delabrufquebrulees , & appliquees auec miel. Rouillure de fer ,enduite. Acacia enduite. Fueilles de fumac enduites auec miel, ou vinaigre. Fuerlles de marrube appliqueës auéc miel, Racine de quintefueille enduite. Laiét de tichymalus mafle enduit. Vinaigre enduit. Alun trempé d'eau. Selappliqué. eM ATTHIOLE pueilles vertes de plantain broyces & enduites. DIOS(ORIDE Contre les apolhwmes qui viennent és racines des ongles. Encens enduit auec miel. Sciure AVX BRAS, &c, Sciare d'yuoire appliquee. # o,b4ros Fucilles de * rue de murailles conduites, Dichia. DT O SC ORTIDLE Pour faire tomber les ongles rabortenfes. Poixliquide enduite. Graine de lin, auec femblable poix de creffon Alenois, & de miel. Pommes de cyprez appliquees. Liniment fait de racines delampe , & parelle, cuites en vinai- gre. o Racines & fueilles de ranunculus appliquecs. # ou, cheli. Liniment fair de * petite fcrofulaire, donia mi. Guy appliqué auec poudre d'orpin. nor. Alun faupoudré auec d'eau. Liniment fait de fouffre & de turbenchine, *ow, orpin * Sandaracha applique auec poix. * rouge. Lie de vin bruflee, incorporec en refine, & appliquee: M ATTHIOLE Grenoillette broyee & appliquee. Petite chelidoïhe broyee & enduite. DIOS(ORIDE Pour faire tomber les ongles qus lochenr. Raifns fecs enduits. DIOSCORIDE Pour les efcachures des ongles. Bulbes appliqués auec gruotte feche. D'IMOYS C'ORAIND E Pour faire tomber les cloux € durillons, Leuain de fioument enduir. M ATTHIOLE Cendre d'efcorce de fau x demeflec en vinaigre , & appliquee. , Bleteenduite. ; Oignon delisincorporé en fcin & enduit. Mc ATTHIOLE Contre les verrues des mains des pieds, *ow, x4= * Cichorce verrucufe mange en vinaigre. oysthas Graine de l'herbe mefme prife trois iours durans du poix d'vne d'agme,auant que fe mettre au lit, É DIOSCORIDE Contreles variess. tacine de cirñon appliquec [ur la partic offenfec. DIOSCOR IDE Conrreles douleurs des flancs, Racine d'echium prie en breuuage. AVX BRAS, &c Chamæleucé endvite. DIOS(ORIDE Contre les glandes & inflammations gui viennent és aines. L'herbe de pied de lieure appliquec. *Perite afpergoutte enduite fraifche. MeATTHIOLE Petits efcargots broyez & enduits. DIOSCORIDE Contre les rompures & defcentes des boyaux. Pommes de cyprez enduites. Fleurs de grenades miles és cataplafmes. Cataplafine de {ÿmphytum petreum, Quinecfueille prife en breuuage. Fucilles & racines de queuë de cheual prifes en breuuage. Cataplafine d'aloës. M ATTHIOLE Bdellium demeflé en faliue à ieun, mis à mode de caraplaf- me. Pommes de cyprez vertes cuites en vin, & beuës: n'oubliant cependant d'appliquerdes fucilles de cypres fur le lieu mala+ lade. Liqueur de vefsies d'orme enduite. Fumees delicure,& les poils qu'ila fous le ventre,cuits en miel, & continuez fouuent en viande , en prenant la quantité d'y- ne feue à la fois. Langue deferpent prife en breuuage , & appliquee par dehors, Poudre d'herbe dela trinité beuë du poix de demie cucillerce, en vin fort, pluñeurs iours durans, Petite lunaria prife en breuuage. Perite corrigiole prife en breuuage. Saniclet pris ainf qu’on voudra. Oreille d'ours prife en breuuage. Poudre de pilofelléprife en breuuage. Racines * d'herba benedi‘a prifes en breuuage. Porentille tant en viande que breuuage. Bardane cuite en vin ,ou broyee, & prife en breuuage. Poudre de * fteliaria feche , beuë en fon cau mefme. ou alehi Poudre de racmes ou fucilles de biflingua prie en breuuage mil mi du poix d'yne draome & demie ,auec décoétion du grand ed del # fymphytum. ? Je. DIOS (Ce ORIDE (ontreles hergues charnues. Liniment fait de cendres de farment. MeATTHIOLE Racine d'ononis broyce, & prife en breuuage plufieurs mois durans. s AVTRE Xow,ASfe, etticué. *ou,de ca. ry0phylLs ta, L'RE ÆAvb DROPRIETE. DES SEMPLES A V SE'R V ANS MENT AVX FIEV RES; LEP ON-R EE GENERALE- APO- ftumes, playes, vlceres,rompures, & di- flocations,& aux venins & poyfons: Extraite des fix liures de Dioftoride , enfemble des Commentaires de Matihiolus. TFIA VX ELEV RES D TO SICOMRUIED PE; Conrrelesfieures tierces. NE araigne efcacheeen vn Sa en- 1 LEP $ : NF duire fur vn linge blac;appliquee fur le front, Nes é ou furlestemples. k END y de terre cuirs en graifle d'oye,& enduits. AA Trois racines de plantain entieres , beuës en trois cyathes devin,& auec autant d’eau. } À à Trois fueilles, & autant de grains du treffie bitumineux, pi- Jez & pris en breuuage. Millepertuis beué en vin. : | Le troifieme nœud dela veruaine femelle, pris de terre, beu auec les fueilles quiferont audit nœud. s Quatre grains d'heliotropium beus auant l’accez. de pourpier humé. RU MAR ERNODE Deco&tion de cabaret cuit en vin» prife en breuuage auec miel;macis & cannelle,quand le patient eft robufte. Tus de rofes & leurinfufion prife en breuuage. Tamarindes pris &infi qu'on voudra. Sebeften mangez. ! NE pag Pierre qui fe trouue en Ja tefte de la limace qui n’a poït deco quille, portee pendueaucol. ; Fumees 1 chien blanches beués en vin au commencement de l’accez. Agaric pris en breuuage. Rheubarbe prife en breuuage- Eau de gentienne prifeenbreuuage. Decodion dela petite centaurec;beue. Decoction de germañdree continuee en breuuage quelques iours durans. Jafpe porté pendu au col. DIOSCORIDE Contre lesfieures quartes. Sept punaifes mifes és creux des feues; prifes en breuuage. Quatre racines enticres de plantain;beuës en quatre cyathes de vin,& autant d'eau. Les vers qu'on trouue dans au bres,ou pendus au col, Rut fauuage beué en vin. Mille-pertuis pris en vin. : à Quatre branches de quintefueille prifes en breuuage. Le quatrieme nœud de la veruaine femelle ( prenant desla racine)pris en breuuage,auec les fueilles qui fe rericontre- ront audit nœud. 1 4 Quatre grains d'heliotropium, pris vne heureauant l'accez. MATTHIOLE Decoction de cabaret cuit en vin blanc, prifeauec miel, ma- cis & cannelle. Huylede cabaret,pour sen oindre la plite des pieds, & l'ef- pine du dos « les chardons à carder, attachez en vne petite bourfe de peau. AVX FIEVRES. Vne dragme de myrrhe beué vne heure auant l’accez en maluoifie chaude:faifant par aprés fuer le patient. Or no- tez qu'il faut continuer cecy à trois druerfes fois. Myrrhe prife en pilules formees auce triacle. Eau de gentienne prife en breuuage. Eau des plus tendres fueilles d’eryngium. Vne dragme de racine d'imperatoire prife en breuuage en vin pur chaud, vne heure auant l'accez. Deco@:16 de chardé beni, ou l'herbe mefme prifeen poudre. Racines de palma Chrifi prifes en breuuage. Flammula,& fon eau, prife en breuuage. Jus de racine de bouillon femelle pris du poix de deux drag- mes en maluoife, fur le commencement de l'accez. Infufiqn d’ellebore noir prife en breuuage, L’antinéoine felon noftre faço pris du poix de quatte grains. DIOSCORIDE (ontreles fieures longues, Ë inueterces. Bouillon d’vn vieil coq,preparé felon l'ordonnance de Dio- fcoride. Agaric prisen breuuage. Vin miellé beu,quand l'eftomac eft fort debile. MATTHIOLE Decoction de cabaret prife en breuuage. Agaricen breuuage. Rheubarbecontinuee fouuent en breuuage,& fon infufon. Eau de gentienne en breuuagc. Trochifques de fleurs de camomille demeflez auec huyÿle de camomille,en enduifant tous le corps du patiét, depuis la tefteiufques aux pieds. Voyez en la recepte au liure 3.cha. de la Camomille. Decoion d'eupatoire prifeen breuuage. Deco&ion des fueilles & follicules d'houblon, beue. Decotion de racines d’ellebore noir prife parmi les medeci- nes laxatiues. Noftreantimoine hyacinthin pris du poix de quatre grains. M ATTHIOLE Canrre les fieures continues. Moelle de caffe laxatiue mägee du poix d’vne once & demie. Tous fantals prisen breuuage,ou enduits fur l’eftomac auec eau rofe. Lai de graine de melons pris en breuuage en ptifane d'or- ee: Eau de pain decocu, oualleluya, prife en breuuage. Chair d'anguries mangee. DIOSCORIDE + Gonrrelesficures dites * Epiales. Trois ou quatre fueilles de iufquiame prifes en breuuage. MATTHIOLE de calamus odoratus commun û de fenoil rife en breu- Décoition d'afperges qe d’agaric + :." Ce font efpeces de ficures con tinues ,qui s’coutdré de Rte verds & ai. gres :ainfi dites pour ce que lepe rement & mollement elles ef chauffeat, PV MTATOENVERSERS 3 re : , Eupatoire pris à relle maniere qu’on voudra. MATTHIOLE Contre les ficures quotidienne, Agaric prisen breuuage. Reu Hbe & foninfufon prifes fouuenten breuuage. Eau de gentienne prife en breuuage. : 4 Eau Hosnits tendres fueillés d'eryngium prife en breuuage. MAT THIOLE Contre les fieres compftes, Eau de gentienne prie en breuuage. Agaric è & leur infufon,prife en bréuuage. Rheubarbe M: ATTHIOLE # Ce font Contreles fienres ardantes nommees * Caufes. fortesde fie ins d'efpine- f breuuage auec iuleb ures conci. LUS de grains d'efpine-vinette pris en 8 nues, qui violat, , è de trois Groifelles mifes és potages. jours en Ribertes prifes anfi qu’on voudra. _ A trois jours Fneilles de fzulx & dé rofeaux;efparfes à l'entour du lict. FE Cenifes aigres confites en fuccre. CET : de melons, concombres drans vne Lai& de graine de ; » chaleur & breuuage. Lif Sxtré- Chair d'anguries mangee. \ ques Potentille appliquee fur la palme de la main , &fous la plante des ter A DIOSCORIDE Contre les fieures persodignés, © gäiretosrnent 4 certain temps, & courges, prisen Graine de mouftarde faupoudree fur la viande. Graine de maceron prife en breuuage. Poyure pris en breuuage. Ruë prife en breuuage. Serapinum pris en breuuage. Camonmille clyfterizce. ; Jus de renoue pris vne heure auant | accer. y Quinrefueille beuë en eau,ou en vin trempé,auec yn peu de poyure. € DIOSCORIDE Contreles fieures Eriques, Pourpier enduit fur la bouche de l'eflomac, & furles flancs. MeATTHIOLE Huyle d'amandes douces enduit,& en vfanten viande. ifaches pris ainf qu’on voudra. Pignolats à telle maniere qu'on voudra. ’ Noître antimoine hyacinchin pris du poix de quatre grains, DIOSCORIDE Contrelesfrifons & tremblemens des fienres, Poyure pris en breuuage. Agaric pris au poix d'vne dragme. Sarrazine ronde beué auant l’accez. Liniment fait d'auronne & d huyle. Dèecoëtion de calament prile en breuuage. Panaces Heraclien enduit. tre Graine & racines de maceron prifes en breuuage,envin cuit, Liniment fait de pyrethre. Lafer prisen vin;auec encens, & poyure. Liniment fait de* conyza & d'huyle. Graine de * coris cuire auec poyure, Graine,& racine de * borrache prile en breuuage. Liniment fait de graine de matri{ÿlua,& d'huyle, DIOSCORIDE obaglof (ontre les fieures peflilencieles. < Myrrhis prife en vin, tous les iours deux outrois Fois. Me ATTHIOLE Racinede valerienne prife en poudre & en decottion. Myrrhe prife par la bouche à telle façon qu'on voudra, Infufon de camfre faite en vin prifé en breuuage: ou bien la * on,herbe aux puces. *C'eft vne efpece de mille-per - ANRMEICENR ES meflant parmi les autrès medicamens. Racines de diétam blanc tant en poudre qu’en breuuage. Tus de groifelles, Jus deribettes. Eau des plus tendres fueilles du chefne. Tus de citron. Eau de fleurs de limons & orenges. Orengesaigres. Eau de ius de limons. Aubiffoin & fes fleurs. ecoction de racines de EUta Capraria & de tormétille,y me lant du bol Arment: où l'eau de tormentülle;ou fa poudre. eco&t6 de chardô beni & l'herbe mefme,prife en breuuage. AMaraz pris ainfi qu'on voudra. Racine de grande * tuflilago. Scabieufe prife à telle maniere qu’on voudra. ecoétion de la pimpinelle nommee Sanguiforba, prifeen reuuage, Eau de lentille de marais. Vin de grenades beu auec eau d’ozeille, d'endiue, & de bor- rache. Boli Armeni pris auec eau d’ozeille. Noftre gräd preferuatifdefcrit en la Preface du fixieme liure. MATTHIOLE Contre lapefle 7 fa contagion. Jus de citron, fa graine &celcorce, prifes ainfi qu'on voudra, Noftre huyle de fcorpions tous les jours enduit froid fur le Cœur,& artéres des temples, mains & pieds. Os de cœur de cerf. Racine de l'herbe nommee Scorzonera, & {on ius. Oignons creufez & remplis de triacle & deius de citron, & cuits fous cendres chaudes, prenant en breuuage la cola- ture qu'onentirera. Cloux de girofles prisen viande & parfum. Conferue d'œillets : ou le rus tiré de toute la plante, prisen breuuage. Vinaigre fait d'œillets enduit far les arteres,narines& mains. Zed mafle beuë du poix de deux dragmesen vin pur, auec vne dragme de triacle, pour faire fuer. alega, ou ruta Capraria continuee tous les jours à telle fa- $On qu'on voudra:ou fon jus Pris en breuuage du poix de €ntienne, Auronne, alament pris par la bouche : ou efchauffé auec huyte, &ap- pliqué fur Je mal. acinc d'imperatoire Prife en breuuage. Conferue de fleurs de rofmarin. Racines de vincetoxicum beuës en vin. Chardon beni Pus af qu’on voudra. Germandree continuee tous les iours en falade à ieun. * Chamaraz pris ainfi qu'on voudra. Racine de la grande tuffilago beuë du poix de deux dragmes €n vin chaud, pour farre fuer. lus de fcabieuls Pris en breuuase du poix de quatre onces, auec vne dragme de triacle, pour faire fuer. Racines de pimpenelle pri(e ainf qu'on voudra. La fanguiforbe & fon eau. a. de racine d’angelica prifeen breuuage en fon eau me Argent vifprecipité Pris du poix de quatre grains,auec [uc- cre rofat,ou triacle. Huyle de vitriol pris du poix d'vn frupule, f on fue par 2- pres. Noître grand preferuatifdeferi en la Preface du fixiefine li- ure;tant pour guerirles infe&s,q Pour preferuer les fains. MATTHIOLE Contre les* varioles @ morbilles. Graine de raue & nauet beuten decoétion de capilli veneris. * Cancamum beu en decoëtion de figues feches. AVX * on, dium. * 04, d'afne. * ou, Scor* dium. "Ce font tumeurs & Puitules q ont accou. ftume de foreir és fie ures ardan tés. Yon, Laccs. AVX APOSTVMES, &cc. LT RKS PARTS TO NSOENGE AVX APOSTVMES, EN- FLEVRES ‘ET TV- MEVRS. DIOSCORIDE Contre les inflammations: © potr offcr le feu d'unepartie offenfée. 5 Fueilles de rofeaux fraifches pilees, & enduites. } Liniment fait de se pilez. te Graine de fumac enduite auec .. h Cable de farinede lupins,de gro feche, & d’eau. x ovmbi. Lus * d'efcudes enduit à l'entour de la tumeur. ere. Cataplafme de plantain. ' sd Afrodilles appliquez auec grotte feche. Vinaigre appliqué auec laine fourge;ou efponges. “ ; * Rheuponticenduit auec vinaigre, quad le feu a efté long téps fur la partie. ÿ Pouliot enduit auec griotte: s : din Fuerlles de * pas d'afne broyees,& appliquees auec miel. T1s. rt Ma! *Maronne appliquee à mode de cataplalme. 18e fr Seconde efpece de lonchitis appliquee. Cataplafme de racines de chanure fauuage. Renoüeeenduite. x à uit 5» TE x Salioots mis és cataplafmes. day Mis. Racine de fpatula fœcidaappliquee auec vinaigre, Achillea endüite. up Parietaire appliquee en cataplafme. ou; Por x fjeparique applique. 7 “is Ras fait de fuulles de veruaine femelle:quand l'inflam A mation aura long temps duré. Fuclles-& refles de pauot; enduites:ou les teftes feulement; auec griotte feche. | Fueilles & graine de sufquiame appliquees. 2 Fucilles fraifches de mandragore sais auec griotte. ï i i iquee. Racine de coleuureé cuité en vin;appuiq Es, Liniment fait des prenueres & bien tendres fueilles'd’yebles ou de fureau,auec griotte. ï -.Cenrer Liniment fait * d'inde;pour rompre les apo eume du Son de froument boullien fort vinsigre,;appliqué. paltel, que fleur de farine defroument demeflee en huyle & eau, ou en nue n iehe liquee en liniment. eïu miellee,;appliq . = AE Pain de froument cuit en eau nucllee, auec herbes à ce pro- mes ï : Jeurschau- pres» pour fure vn cataplafme. Iugioline enduute. is MATTHIOLE Camfre appliqué. Fucilles d’aune fraifches. Decoétion de fucilles detroefne. | Tous glands broyez frais, & enduits. Decottion de fs à grains de meurte. j agés de graine de coings. ‘ Si ae 2 & cuits, broyez auec leurs coquilles, ou fans, & appliquez furleslieux affecter. e d'œufauec vinaigre. Svne de farine défroument incorporee auec huyle ro fat,ou de camomille. de froument Indien + defegle de fenegré + delin Huyle de graine de lin. Fucilles de malue’auec fueilles de faux. Fueilles de choux & depourpier. . \Concombrecoppé en pieces, & appliqué tout frais. Chair d'anguriés enduite. Malétte de palteurs appliquee. Moellé de‘caife laxatiue endute. Santal rouge apphaué auecius delaitue;ou de quelqueau- tre herbe froide. Moufe cerreltre cuite encau, & appliquee. ” Huyléde iufquiame. ” Onguentrolat. j L + Lis laillez vn long témps éninfufion en huyle; enduits, Jusde pain de cocu,ou alleluya. DIOSCORIDE fes Farines $ mifesen cataplafmes. AVX. APOSTVMES, &c. Comreles Charbons. Fueilles de troëfne appliquees. Liniment faic de poix hquide, de miel, & de raifins fecs, pour faire rompre les charbons, & tomber les efcarres. Fueilles de cyprés broyees & appliquees. Liniment fait de fueilles de fauxnier , & de vin, pour dechar- nerles charbons: Oliues meures fechees, &enduites;fonttomber les efcarres. Noyaux de noix vieilles,enduits: Fiente de pigeons incorporee en miel, & graine de lin. Cataplafme de farine d’orobus. Cataplafme de farine delupins & de vinaigre: Chouxenduits auecfel;pour les rompre: Creflon Alenois appliqué. Porreaux appliquez auecfel. Liniment de panaces Heraclien. Cataplafmefaitde coriandre, de raifins fecs,& de miel. Liniment de ius de laferpitium. Lai& de tithymralus mafleenduit. Rafins fecsjemondez de leurs pepins,& appliquez auec ruë, M AT,T HIOLE Deco&ion de fueilles de troëéfne. Huyle de noïrx: Malerte de pafteurs broyee, & appliquee. Fucilles de fcabicufe appliquees. Ruta capraria enduite. DIOSCOR IDE Pour fes froncles © petites apoffurnes. Leuain de frouméntappliqué. Parietaire enduite. Cataplafme fait de fel,de raifins fecs, &de graiffe de porceau, ou de miel. s Afrodilles cuits en lic de vin, &enduits. Fueilles de colchicü ephemerum,cuites en vin,& appliquees. Liniment fait de fueilles d'ortie. Racine de lcontopodium portee pendue au col. Racine de côcôbre fauuage appliquee auec vraye turbéthine. Liniment fait de ius de fcimmonee,de miel,& d'huyle, Gomme delaracine demeuriér,enduite. Liniment fait de ius de thapfa & de miel. Fueilfs de pycnocomon enduitss, * Sandarachä appliquee auec graifle. *o4, Or- Liniment fait de pierre Afienne,incorporee en poix liquide, pin rouge. ou vraye turbenthine. Liniment fat de terre Cimolienne incorporee en vinaigre, M A'TTHIOLE ' Froument maché & appliqué. ; Oîgnon de lis bouilli,& appliqué auec graïffe & huyle. Fueilles de l'herbe nommee Sclarea appliquees en vinaigre; ou en miel. Cataplafme fait de farine de froument incorporeeen eau & huyle,mis chaud deflus. DIOSCORIDE Pour obuier aux*gangrenes, Ÿ ffhaceles, Fueilles de fumac enduites auec miel, & vinaigre. . Ceft va commence- Jus de grenades enduit. rs Noix vieilles enduites. ti6, qui pro Lefsiue faite de cendres defiguier,appliquee auec efponges. cede &vne Cataplafme fautide reffort,de fel,&:de farine d'yuraye. ns Farine de cices appliquee auec orge, & miel: peuc dige- Liniment fait de lentilles, melilot, huyle rofat, tofes feches, r2r, 11 re- cfcorce de grenades,& eau falee. Farine#'orobus enduite.. ; Choux bouilis appliquez en cataplafme,auec miel. Bulbes appliquez {euls;ouauec miel. Al Jus delalerpitin enduit:ayant au preallable fcarifié ka partie. la - partie Fueilles d’ortie puanre, & fa grainefonius, êv fes tiges, appli n'a plusau- quees auec vinaigre. t ‘cum + (enti, Fucilles du bouillon qui porte les fleursiaunes;appliquees. métréciauc J É = la morufi- Lai& detithymalus mafleappliqué. £ L à cation eft Liniment fait de la racune;des grainis,& des fueilles de coleu- parfaire. uree;auec fel. Raifins fecs emondez de leurs pepins;appliquez auec fel. M ATTHIOLE Ars Huyle de noix. a : Caraplafme fait de farine delupins cuite envin & huyle, a-, uec du faffran. es © Verd de gris cuir auéc miel;alun & vinaigre,enduit. : + 2 foudre en a poftume: & Jes (phace Jes s’enten« AN X A PIONS T VI MIERS, 2&c. DIOSCORIDE Contre les* erÿfjpeles, inflammarsons ardantes »'.Cefonttu £ mine que T'aignes, © mefines consre le fes EE fe fain£t Antoine. dial es Liniment fait de faffran meflé auec chofes refrigeratiues. dej fang Fueilles de cyprez appliquees feules,ou auec griotte. chaud. Fueilles derhamnusenduites, Fueilles de troëfne appliquees, Rofesenduites, Ius d'acacia enduit. ; Fucilles d'oltuier fauuage pilees, & appliquees. À Liniment fait de fueilles de meurte, huyle d’oliues vertes, & vn peu d’huyle rofat,ou du vin. Sang menftrual enduit. ( ‘ Fumees de cheures nourries és montagnes, cuites en vin, ou vinaigre, & appliquees. \ La ape de De de la perfonne, enduite. Cataplafme fait delentilles,melilot,rofes feches,huyle rofat, & efcorce de grenades. Liniment fait de malues cuites en huyle, % Cataplafme dechoux hachez,& incorporez en griotte. Cataplafme de pourpier & de griotte. ; Liniment fair de plantain,& de terre Cimolienne, & de ce- rufe. Fueilles & racines d'endiue appliquees auéc griotte. 2e Liniment fait de fueilles de paitel. RÉ E Acinos appliquéen cataplafme, DiPS de Liniment fait deius de ruë, vinaigre, cerufe , & huyle ro- bafilic,felë mt CT enr fait de coriandre,de pain, & de griotte feche, Liniment fait de fucilles de lis, & de vinaigre. À Fueilles de * pas d'afne broyees, & appliqueesauec miel. Cataplafme fait de l'herbe & des Aeurs de maronne. Renoüeeenduite. c Racine d’orchanette appliquée auec griotte, } Racine d’orchänette fütnommee Lycopfis, appliquee auec griotte. À £ Fleurs de framboifier enduites. Parietaire appliquee, , Cataplafne de racines de quintefucille,cuytes, \ Liniment fait de veruaine malle, & de vinaigre, ; Tefles de pauots, mifes en pieces, & applquees auec griotte, Liniment fait de ius de morelle:ou de fes fueilles incorporees en fleur de griotte, 1e Liniment fait de racines de mandragore, & de vinaigre. lus de ciguë enduit, Xouvmbi- Tus * d'efcudes enduit. ; licus vene- Liniment fait de * pfyllium, ou de fes mucilages, ris. Lentille de marais enduite. y “ou, herbe Liniment fait de fueilles de palmaChrifti, & de vinaigre, a#x puces. Grandeiombarbe enduite. Millefueille appliquee. Vinaigre enduit. Rouillure de fer enduite, Chalcitisenduite, Liniment fait de fel & de vinaigre,ou d'hyflope. MATTHIOLE Camfre appliqué à telle maniere qu'on voudra, Tus de pourpier enduit. Jus de plantain, { Morelle, & fon ius,enduit fur le mal. Moelle de cafe laxatiue enduite pardehors. * Chair d'anguries. Raclues de concombres fraissappliquees. Malette de pañteurs. “os , pain us de* trifolium acetofum. de coca, 04 Tus du grand folatrum enduit. #leluya, Eau de fleurs de bouillon énduite, DIOSCORIDE Contre les berpes, © verruës sformillieres, Tous tuffi- lago. Tusd'acaciaenduit. | Fueilles de meurte, appliquees auec hu yle d'oliues vertes, ou auec vn peu d'huyle rofat, & de vin. Fueilles d'oliuier fauuage,broyees, & appliquees. Liniment fait de fumees de cheures nourries és montagnes, cuites En vin, ou vinaigre, AVX APOSTVMES, &c. Cataplafme fait de lentilles, de melilot, d’huyle rofat,de rofes feches, & d'efcorce de grenades. % Liniment fait deius de parietaire & de cerufe, Plantain appliqué. Linimenc far d’efclere, & de vin, Fueilles de ronce enduites. Liniment fait deius de morelle, de cerufe, d'huyle rofat & de itharge, MATTHIOLE Tutye * Marc de Er mifes és onguens, CS Cerufe L Calamine Pge Fueilles de troefne broyees & appliquees, Fueilles fraifches de fumac,enfemble fes raifins, broyez & ap pliquez. DIOSCORIDE Contre les epinyétides,& raches * roges en gi aduiennent [ounens Actus: c Celfus 1 La nuict. de ti Liniment fait de fumees de cheures,ou de brebis, & de vinai RE gre. À blanches Choux hachez menu,appliquez auec griotte. mais ils Plantain appliqué en quelque forte que ce foit. a grand i Fueilles de concombre;enduites auec miel. conüenté Cataplafie fait de fucilles de Porreaux, & de graine de fu- * 1 con! dérera mac. SA : Pt f2g bilieu Liniment fait d aluyne & d'eau. ce ee Coriandres appliquez auecraifins fecs,& miel, fe. Guy appliqué en vn plumaceau. Graine d'heliorropium enduite. Raïfins fecs,emondez de leurs pepins;appliquez auecrue. MATTHIOLE Lai& de cheure où de vache appliqué auec linges, DIOSCORIDE Pour les [crofules, & efcroñielles. Ireos de Leuant cuit,& enduit. Liniment fait de poix liquide, & de farine d'orge,cuite en yri ne d'vnieuneenfant. Figues fèches,cuites, & appliquees. Figues prime-rouges,cuites, & enduites. Chair de vipere,;mangee cuite. Sang de belette,enduit. Cendres d’ongle d'afne demeflees en huyle,& enduites. Fiente de bouine paiffant és champs, enduite, Cataplafme fait de farine d'orge, & de poix, incorporee en vrine d'vn ieune enfant. Cataplafme fait de farine d'yuraye, & dé fiénte de Pigeons, cuite en vin, Liniment fait de farine de feues,de miel, & de fenegré. Liniment fait de lentilles cuités en vinaigré, auec meli… ot. Farine delupins enduité auec vinaïgre. Parelle cuite, & enduite. Plantain appliqué auec fel:ou fa racine portée penduë'au col, Liniment fait de fouffre, & de mouftarde, Creflon Alenois enduit auec fumure. Poyure appliqué auec poix. Coriandres appliquez auec farine de feues, * Galbanum enduit. * Dioft.tou Gratteron enduit, tesfors en Fueilles de melife appliquees auec fel,en cataplafme, Parle port. Guymauues cuites en vin,ou en eaû miellee,appliquees, Racines de quintefueille, cuites ou hachees menu, & appli- quees, ! Liniment fait deius de laferpitium, & de cire, Tus * d’efcudes enduit. Yousvmbs- Fueilles fraifches dé mädragore, appliquees auec griotte, Lcusvene- Tierce efpece de jombarbe appliquee, ris. Fucilles,tiges, graine, &ius d'vrtica fœtida appliqueesen ca taplafme, : Quatre branches de bunium falfum,beuës aucc d'eau,ouen- uites. Capilli Veneris appliquer. Lini AYX APOSTVMES, &c. Liniment fait de tefts de fourneaux,pulucrizez,& incorpo- rez en cerot, 4 Fucilles & racines decappres broyees;&appliquees. MATTHIOLE Efcargots de falins broyez auec leurs coquilles, & enduits. Cancres deriuiere brulez,broyez, & enduits auec miel. Fiente de beletteincorporce en miel auec farine delupins & de fenegré,mife à mode de cataplafme. Moselle de canne du millet Indien,auec quelques autres cho- fes. Voyez lecommentaire du Panis, Racines de cyclamen broyees & enduites. Racine de ferpentaire;broyce & appliquee. e Racine de la petite cruciata broyce fraifche, & mife à mode d'emplañtre. Racine d’eryngium cuite &enduite. Mentaftre enduit. Oignon de lis bouilli,& appliqué auec graifle & huyle. Racine d'armoife appliquee auec oing. Toutes les fortes de marguerites. Scrofulaire enduite auec beurre. Fucilles de bouillon appliquées auec vinaigre. Rardane mife à modede cataplafme, Fleurs de geneft broyces, & mangees auec miel roftt, ou en yn œuf mollet. %os, viis Jus de racines de * tam beu auecautant de vin & de miel: Hg ou fa racine broyee & incorporee en micl,enduite. M ATTHIOLE Contrela nodofiré des nerfs. Wne petite & bien fubtile lime de plomb;mife deflus. DIOSCORIDE Contres les apoflume: plattessappeless Pants. Liniment fait de fueilles d'ohuier fauuage, & miel, Figues feches,cuites, & enduites. L Fiente de bouine paifiant és champssappliquec. Farine delupins appliquee auec vinaigre. Arroches cruës & cuites,senduites. Plantain appliqué auec fel, \ Linmentfait de bulbes bouillis;auec griotte, & fein de por- ceau. Fucilles de paftel appliquees. Eryngium porté pendu au col. ô Liniment fait d'auronne,de farine d’orge,incorporet en huy le,& eau, #c'e$ vne * Acinos appliqué. effece de Graine & Heurs de panaces Afclepien appliquecs en catapla[ bafilic fis me. frvr. Coriandres appliquez auec farine de feues. Armoniac enduit. Onobrychis,hachee menu, & appliquee. Liniment fait de la premiere racine de gladiolus, defarine d’yuraye, & d'eau douce. %on,Herbe x Piyllum appliqué auec huyle rofat, ou eau, ou vinaigre. aux puces. Fueilles de mandragore appliquees fraifches. Liniment fait de fueilles,graine, tiges, & ius d'vrtica fœtida. Racine de bardane,appliquee fur fa fueillesauec graifle. Pycnocomum appliqué. eon,Herbe * Conyzaappliqueeencataplafme, aux puces, Lie de vinenduite. MATTHIOLE Racine d'’eryngium cuite, & mife à mode de cataplafme. L'herbefclareaincorporeeen vinaigre,ou miel. Fueilles de bouillon broyees & cuites fous lacendre, appli- quees. Cataplafme fait de farine d'orge, auec malue cuite &broyec. Oign6 de lis bouilli, & appliqué auec farine de graine de lin. DIOSCORIDE Pour refoudre toutes apoffumes © rumeurs. Cancres de riuieres appliquer. Graine de lin enduite. Farine de fenegré appliquee en cataplafme. Fueilles & racines de cappres,concailees,& appliquees Racines de maceron erfduites. Armoniac enduit. AVX APOSTVMES, &c, Fucilles & fleurs de buphthalmum;incorporees en cire, & ap- Pliquees. Liniment fait des fueilles fraifches de mandragore , & de griotte, Cataplafme fait de ius,fueilles,tiges, &graine d’vrti Ï ù CL He iges, &graine d’yrtica fœtida x, 2: * Marcdebronze appliqué auecturbenthine,ou cerot, gps. : Marcafsis enduit, DoErere Albaître brulé, & incorporé en refine,ou en poix. PHDSSe Liniment fait de terre Cimolienne. M ATTHIOLE Huyle de noix. ns feches grafes cuites auec oignons delis, racines de ambe, & de guymauues, DIOSCORIDE Contrele* [üirrhe, tumeur du Sang detoreau,enduit auec gruotte. re, & fans Liniment fait de fience de bouine, paiffant és champs, auec douleur;qui vinaigre. procede Farine d'yurayescuite en vin,auec fente de pigeons. ben sus Granede hin,cuite auec nitre,& leffiuede cédres de figuier. FIRE. he + Curage enduite. ce us Racine de chanure fauuage appliquee. ou, Hydre MATT HIOLE LA Huyle d'amandes : : Hurlede eos enduits fur la partie. Poux liquide appliquee. Fiente de bouine & de cheures;appliquee auec vinaigre. Racines decyclamen broyees & enduites. Racine de ferpentaire broyee & appliquec. Huyle de lis blancs, DIOSCORIDE *C'eftvne Por les chancres © carcinomates. Ro fait de cendres de cancres de riuiere , cuites en mial. Graine de* velar pilee, & appliquee. Toutes fortes d’orties appliquees, Fucilles,ius,graine,& tiges d’vrcica fœrida,appliquees, MATTHIOLE Eau de fiente de perfonne enduite. Cataplafme fait de farine defenegré incorporee en vin, mis deilus. La pimpenelle fanguiforba & fon ius enduit. Onguét fait d’huyle rofaragité en vn mortier de plomb auce vn pilon de plomb, iufques à ce qu’ilen forte quelque li- ueur. Plomb brulé &laué. Noitre huyle d'antimoine appliqué. DIOSCORIDE A toutes fortes d'enfleures, You,erg/- mum, Sein de porc enduit. Choux hachez menu,& appliquez auec gruotte, ® Courges apphiquees. Graine de * lappa minor. * on, petis Liniment fait de bulbes bouillis auec gruotte, & fin de por- 8/#*"e» ceau. Graine delin,appliquee en cataplafme. Liniment de graine defenegré. Oignons cuits, & appliquez auec figues, & raifins fecs Oignons de narcifle;enduits. Racine de coleuuree;cuiteen vin,& appliquee. Fueilles de paîtel appliquees. Racine de maceron,enduite. Tragoriganum appliqué auec gruotte, Mente appliquee auec gruotte, en cataplafme. Liniment de fucilles de grafle lue incorporees em cire. Daucus enduit. Racine de rofmarin appliquee à mode de câtaplafme, Githenduitauec vinaigre. Horminum enduit auec d’eau, $ 3 AIN KO À PRONS TE VIMM ENS RE, Fleurs de buphthalmum incorporeesen cire. Guymauues cuites & appliquees. ï Racines de chanure fauuage ; appliquees à mode de cata- plafme. *o > an4- Limment fait de fucilles de * bois puant, gr. Renouee appliquee en cataplafme. ; Liniment fur de racines defpatula fetida, & de vinaigre. Parietaire appliquee. Racines de quintefueillescuites, & appliquees en cataplafme. Fueilles de veruaine femelle appliquess. Liniment fait d’huyle rofat,de vinaigre, & d’eau. Fueilles d'ephemerum;,cuires en vin, & enduites. Fueilles de cytifus, appliquees auec pain, au commencement des tumeurs. Racine de concombre fauuage,appliquee auec gruotte. ou ; petite Branches de * chamæfyce, ges appliquees. ejéle ron- Graine de pycnocomon enduite auec gruotte feche. de. Indeenduite. Lie de vin crué,enduite feule,ou auec meurte. DIOSCORIDE Ge ione Contre * les fleatomates. tumeurs de mauuaife Couieur , molles, & pleines d'v- pe maticre buyleufe & graile. + Ce font a Liniment fait de lampe,d’huyle rofat & de faffran. Fleurs de chryfanthemum broyees, & incorporees en cerot” appliquees. DIOSCORIDE Contre les* Melicerides. RORNDÉs à Melilotenduit auec d’eau. : < sue D Raïfins fecs, emondez deleurs pepins, broyez & appliquez endroitvne äuecrué, atiere LE- Hlable à DIOSCORIDE niel.On le end ee Contresles rumeurs © erfisures canfees de coups. que fois ‘ pour les ce- Choux hachez menu,appliquez auec gruotte. ries.quiren Courges reduites en liniment,& appliquees. dent leur Curage appliquee. Date © Liniment fait de thym,ou de farriette. € plufieursen « M ATTHIOLE droits, Aluyneefchauffee fur vne cuyle,arrofee de vin, & liee def- fus. , ; s Farine de graine de carüi cuiteen miel ou vin doux, appli- uee. Cataplafme fait de farine de feues cuite en vin cuir,;auec ca- momulle & betoine. DIOSCORIDE Contre les ternifhres, © meureriures. Fromage frais enduit. ÿ Laine fourge embué d'huyle, & de vinaigre. Farine de feues,appliquee auec miel, & fenegré. Farine de lupins appliquee. Refort appliqué auec miel. Cendres d'aux appliquees auec miel, Mouftarde enduite. Curage appliquee, Ptarmuca, & fes fleurs enduites. Bulbes appliquez feuls,ou auec vn moyeu d'œuf. Rheupontic appliqué auec vinaigre. Aloës enduit auec miel, Jus de laferpitium enduit. Aluyne cute auec miel. Fomentation d'eau marine chaude. Hyfope auec eau chaude. Calament,auec du vin. Fucilles de grofle mariolaine,appliquees feches auec miel. Cumin fauuage;maché,& enduit auec miel, &raifins fecs. Ammeosauec miel. Vinaigre,& miel. Tus& racine de thapfa,incorporee en femblable poix d’encés & de cire, &reduit en cataplafme:lequel faudra laifier deux heures feulement fur la partie offencec:laquelle faudra fou uent fomenter d’eau marine. Racine de coleuuree, cuite en huyle ; iufqu'à ce qu'elle foit moilifiee. ASEVEOSC NPA AP VA EES- 0e Liniment de fl, & de miel. MATE LTONLE Froument maché aueccondifi,& appliqué. Lupins cuits en vinaigre & appliquez. Racines de vit de chien incorporees auec farine de feues en vin cuit, & appliquees. Morfus diaboh broyé & enduit. À Vabatd LA NUE DIOSCORIDE Tour fonder playes. Fueilles decyprez boyces. Fueilles d'orme:& principalemét la teille de fon efcorce, fon s’en fert en Lieu de bende. Liqueurde fycomore;enduite. Liniment faitde lie d'huyle;cuite en vn vale de cuyure. Dattes vertes enduites. Fueilles,& graine d’agnus caftus,appliquees. Fleurs de’grenadiers appliquees. Encens faupoudré fur la playe. Cendredelaine brulee,appliquee. Fueilles de choux fauuages appliquees. Argemoné enduite. Jus deregl fe enduit. Racine du * grand centaurium appliquee fraifche. Fueilles de petite centauree pilees, & enduites. Achillea appliquee. Racine de poterion,hachee, & enduite. Racine de maceron;appliquee. Aloës puluenfé, &faupoudré. Sarcocolla appliquee, Polycnomon appliqué auec d’eau. Polium appliqué à mode de cataplafine. Chamaraz appliqué. Fueilles de queué decheual enduites. Fucilies delonchitié appliquecs. Guymauues,cuyres en vin, ou en ean miellée, appliquees. Fucilles de fideritis appliquees. Tue mufcate appliquee auec miel. Renouce appliquee à mode de cataplafme. Sigillam Salomonis appliqué à mode de cataplafme. Symphytum petrzum appliqué. Confolida maior appliquee à mode de cataplafme. Jus de clymenum appliqué. Toutesfortes de fideritissappliquees. Racine d'orchanette furnommee Lycopfis, appliqueeen ca- taplafme, Graine de baflic enduite. Racine de * gramen concaflee, & appliquee, * Conyza enduite, Quintefueille appliquee. Graine d'efcarlarte puluerifee, & faupoudree. Veruaineenduite. Fucilles & fleurs de feneflon, appliquees auec manne d’encés. Fueilles de bouillon appliquees auec du vinaigre. Efpôges fraifches, 2ppliquees auec d'eau,ou d'eau & vinaigre, fans aucune graifle, Laine fourge,embuë de vinaigre, & huyle. Fueilles de ferpentaire,cuites en vin. Fucilles de paftel enduites. Muüllefucille appliquee. Poudre de pierremorochthus faupoudrée. MATTHIOLE Huyle de tourmentine commune,ou de refine de fapin. Refine de fapin. Refine de terebinthe. Poix feche. Fucilles,germes & noix de cyprez fraiches & molles. Liqueur de veffies d'orme enduite. Papyrusdeftre mpé en vinaigre & eau,ou en vin. Efcorce detiller machee,& enduite, Fueilles de ciftus appliquees. Hypociftis broyé,& mis deffus. *o4 , rhen- pontic co Mn. * ou , dent de chien. Foy, Herbe aux puces *Selon Ga Len. Grai AVX PLAYES. Grrinsrouges d'yeufe,broyez auec vinaigre,&appliquez, uerles de chefne lices deflus. Fucrlles feches de nefples , re deffus. Fuelles de cormier,au mefme mode. Huvyle de vers de terre appliqué deffus auec baume artificiel, &huyle de terebinthe. À Fueilles du grand aubiffoin, & fonius. Jus de barbe-de-bouc,;ou fon eau. M Jus de burfa paftoris. : 4 ù Langue de ferpent appliquee deffus:ou fon ius enduit. Tnfuhon de langue de ferpent faite en huyle d’oliues vertes, appliquee avec refine e fapin. xbes- Poudre d'efclere mife deflus. Racine du * grand centaurium appliquee en poudre. FAPA Veronica malle. ; on, Gra-* Gratia Dei broyee & enduite. jola : les Fos folis. k L ; ; alla nè- Poudre de rofmarin fec mife deflus, apres auoir lauéla playe PE shun- (de fa decottion melme. : à cayallo. JUS de gratteron;où la poudre de l'herbe feche. Un, Me- nie Ja crinité, tant prife en breuuage; qu'appliquee 5 ar dehors. ur peti te lunaria. | Fleurs de millepertuys.fa graine.& fon huyle. Grande,moyenne,& petite folidago, appliquees ainfi qu'on duites en poudre, & iettees OH > pontic co- voudra. Saniclet Y Oreille d'ours Porentille | Pilofelle | mifes és breuuages , & appli- Scellaria,ou alchimilla Virga autea Sanguiforba ] 'e quees par dehors. i Pulmonaria L'herbenommee Ophris Pyrola. Voyez la recepte d'vn breuuage fort fingulier pour les playes ; au liure 4. chap. 16. Fleurs d’eupatoire commun enduites,& puluerifees defus. Fueilles & racines de fraifier. L Racines de biftorta &rormentille ; tant prifes en breuuage, qu'appliquees fur les playes. Huyle demerueille. DIOSCORIDE Pour eftanchet le fang d'unr playe. Jus de fueilles d'oliuiers fauuages appliqué. Noix de galle brulees,& eftaintes en vinsvinalgre, OÙ en fau- mure,& faupouirees. Fleurs de grenadiers appliquees: Fueilles feches de perfeus,enduites. s Noix, & fueilles de cyprez;pilees & appliquees. Encens faupoudré. : Cendres de grenoilles brulees,enduites. Toyle d’aratgnes appliquee. Fumees de cheures nourries vinaigre. Fiente d'afne,crut ou brulee,& appliquee auec vinaigre. Fueilles de ftœbé,appliquees . Pourpier enduit. Plantain appliqué. Racine Ideenne appliquee. Fuelles de paftel enduites. | Sauge appliquee. omgallis. Fleurs * de petitmuget,mifes en la playe. Fueilles de * millepertuys enduites. Quintefueille appliquee. Yüraye fauuage attachee fur le corpssauec laine rouge. Hepatique appliquee- Racines d'aftragalus mifes en la playe. Graine de iufquiame, prife en breuuage en eau miellee, au poix d'vn obole. Millefucille appliquee. Cinnabre,& fang de dragon mis en la playe. Alun appliqué. Souffre appliqué. Plaitre appliqué. Efponges fraifches,appliquees feches,& vuydes. Cendre d'efponges brulees,appliquee auec poix. Terre Eretrienne faupoudree. : Poudre d’antimoine faupoudree. és montagnes, enduites auec lowsandro lémon. À VX PIE AVES. MATTHIOLE La peau blächeque l'on treuue és troncs des vieux arbres de meleze pres la moelle,appliquee. Efcorce de liege broyee, & beuë en eau chaude. Fueilles de mefpher feches puluerifees deflus. Poilstirez du ventre d’vn heure vif, bruflez. Burfa paftorisembue de bouilheclaire,& frire en huyle. Racine du * grand centaurium. * Flos fols appliqué aiaf qu’on voudra. Cotton bruflé & appliqué. Poudre de biftorta & de rormentille iettee deflus. Petite & moyenne folidago appliquees. Saniclet ainfi qu'on voudra. Oreille d'ours. Pilofelle. Pyrola :aneclaquelle, enfemble autres fimples, on fait vn Lau à fort fingulier ; felon qu'il eft defcrit au liuxe 4. chap.ré. Potentille appliqueeainf qu’on voudra. Plaftre mis deflus. Jafpe tenu en la main. DIOSCORIDE Pour effancher le[sng vinant du cerueau. Ceruelles de poulets beuésen vin. Antimoine puluerizé,& faupoudré. MATTHIOLE Graine d'ortie broyee, & puluerifce. DIOSCOR IDE Pour refoudre le fang figéS" caille. Thym misen la playe. Sarriette enduite. DIOSCORIDE Pour guerir les playes caufeesdetraits venimenx. Jus de détam pris en breuuage, &diftillé en la playe. MATTHIOLE Sang de cerf beu en vin. Coings mangez. Jus de fcorzonera beu,& mis dans la playe. DIOSCORIDE Pour reueffsr de chair les os defnuez. Ireos de Leuant,enduit. Racines de panaces Heraclien appliquee, Liniment fait de myrthe, & de chair d’efcargots. M ATTHIOLE Efcorce d'encens puluerifee deffus. Myrche pilee auec encens,aloës,& farcocolla. Racine de peucedanum reduite en poudre, & puluerifee. DIOSCORIDE Dour guerir les playes des pellicules du cerneau. Beurre appliqué. MATTHIOLE Huyle rofat. Refine de fapin. Huyle de moyeus d'œufs. Toutes les fortes de marguërites. Bctoine broyce & enduite,& meflee parmi les onguents. Matrifylua en la mefme façon. as de fanguiforba misés onguens. Gummielemi Pilofelle Quinrefueille Alchimilla, ou ftellaria MATTHIOLE Pour rèmplir de chair les playes, Ÿ meflees és onguens. 4 PA] * ou rheu- pontic com myn. * Quelques wns le pre vent pour le panaces chironst. D do ge RES rar A VA D E AYIES. Poudre de racines d'ireos Encens , Mvyrrhe incorporees en miel rofat & Aloes >turbenthine commune : ou Sang de dragon | mifes à part foy. Sarcocolla Efcorce de racine de panaxJ DIOSCORIDE Contre les Enflammations des playes, Fraifche fente de bouine paiffante à l'herbe,enueloppeeen fueilles, & efchauffèe fur cendres chaudes, appliquee, & fouuent changee. Liniment fait de fucilles de pin,& de peffes broyees. Farine de feues appliquee en cataplafme. Farine de lupins appliquee. Müllefueille appliquee. Millefolium enduit auec vinaigre. Fleurs de labrufques meflées és cataplafmes, Verd de gris te d M ATTHIOLE Onguent rofat. Camfre enduit. Huyle de fleurs de troefne. . Fuecilles de malue broyces auec fueilles de faulx, & enduites. “ Langue de ferpent ou verre ou feche, enduite auec graifle de poule. Fucilies vertes du cynogloffum commun lices à l'entour, les renouuellant deux fois le iour. DIOSCORIDE Pour attirer les tronçons, Ÿ autres chofes qui Jeroyent derncurees enls playe. EfCargots terreftres pilez auec leurs coquilles , & appl- uez. Chu d’efturgeon falé,appliquee. Vnetefte de lezard,appliquec;apres qu'on l'aura couppce. Bulbes meflez és catapiafmes. Horminum enduit auec d'eau. e Mouron appliqué. Oignons de narciles, appliquez auec farine d'yuraye, Anitologie ronde appliquee. Diétam appliqué. La premiere racine du gladiolus,enduite auec vin, & ençens. Racine de fpatula fetida appliquee. Fueillis,graine & ius de tragion,enduits, Grainede pycnocomon dique auec gruotte feche. Racine d'aubefpin enduite, Racines de cannes appliquees. Graine de feneué appliquee. CPAS AENIONDIE Racine de rofeau * remparant appliquee auec fes bulbes. Racine du pigne de venus broyee auec malue, & lice deflus, Ariftologie ronde enduite. Racine d'eryngium appliquee auec miel. Graine & fueilles de bouillon cuites en vin,& appliquees. DIOSCORIDE Peur offer tonres les excroiffances de chair. Noix de galles,pilees, & faupoudrees. Noyaux de dattes brulez,lauez, & enduits. Cendres de la peau d’vn eriffon main, appliquees. Cendres de pourpres brulees & she 7. x Liniment fait de cendres de“blatta byzantis. CHPIEUS Telle de picarel brulee;faupoudree. mue Cendres de laine brulee,enduites. 04 » f0T- Poudre de * chamaraz. dur. Bronze brulce,ou fleur de bronze;appliquee. Plomb laué,antimoine, litharge,cerufe, orras,ochre, marc debronze, orpin, pierre ponce;corail , fleur de pierre A- fienne fechec,puluerizez enduits, ou mis & appliquez fur l'excroiffance;en quelque forte que ce foit. Marcaflis appliqué auecrefne. MATTHIOLE ‘ Fewphra- gris. Alun brufé, AVX VLOCERE,S. Vitriol. TER Argent vif * precipité, quimis Sublimé. appelle Poudre de racine d’ellebore noir. af | DIOSCORIDE es Pour faire cicarrizer Uneplaye, : ro * Calamine lauee, au poudree,ou cnduite. *Cadrr Plomb laué appliqué. en Tw Alexa MeATTHIOLE PÈRE Alun bruñé. Corail. Tutye. Vermillon fait de plomb, Verd de gris bruflé. Papier bruflé. Cendre de drappeaux bruflez. Courge feche & bruflee. ‘ Lie de vin bruflee,appliquee auec racines de plantain feches. eMeATTHIOLE Pour les playes qui Penétrent infques aux Parties inrerieures. Valerienne mife és breuuages qui fe preparent à ceft cffec, Racines de diétam blanc,au mefme mode. Flos folis pris en breuuage. Menues penfees,& leur deco@tion, prifes en breuuage. Petite lunaria mile és breuuages. 3 Toutesles fortes de pafquertes. Queuë de cheual x Toutes les fortes de confolida | Saniclet cuites in vi i Stellaria,ou alchimilla Î bréuuage. RRHESES Pilofelle ( Virgaaurea J debiftorta \ x de tormentille | Ÿ Racines< de diétim blanc >mifesés breuuages. | defraifier l L*d'herbabenedi@a / 04 caryo Noftre breuuage de pyrola deferit au chap. du limonium. phylara, refife. enorme AVX V EGE RES DIOSCORIDE Pour les vlceres corrofif. Efcorce de pin, ou de peñe, pile, & appliquee en liniment, auec vitriol broyé. Fomentation de decoction de lentifque. Fucilles de cyprez broyees,& enduites. Fucilles des deux (a uiniers, broyces,& appliquees. Fueilles de toutes fortes de * rhamnus,a ppliquees, ou, bur Fleurs de ciftus,enduites feules. gnefpine : Fueilles d’oliuier fauuag e>broyees,& appliquees, 0% » Beprx Vermouliflure de bois enduite. Oliues meures,brulees,pilces, & enduites. Efcorce de dattesen fleur,appli uee. Fueilles de meurte, pilees, & 2ppliquees auec huyle d'oliues vertés,ou auec vn peu d'huyle rofar, & de vin, Amandes ameres enduites auec du vin, Tete d'vn picarel,brulee,pilee, & enduite, Saumurede poifcon,enduite, Fiel de tortuë,enduit. Liniment fait de farine d'yuraye;reffors, & [el Graine de lin cuite en vin, Farine d'orobus appliquee, Reffort broyé & enduit. Fueilles de bete appliquees. Plantain appliquéen q uelque forte que ce foit. Racine de grande ferpentaire, concaffee, & appliquee ace miel,& coleuuree. * ouafre- Fucilles & * racines d'afphodelus,appliquees auccduvin. difes, Fueil É AVX VLCERES. Mouron broyé, & appliqué. À Fuulles de lierre,cuites en vin,appliquees Racine d'efclere,appliquee auec du vin. Fueilles de pañcl appliquees. “ou, Sarra * Ariftologie ronde appliquee. Rine. Racine de * chardonnetre;appliquee en cataplafme. *ouschame Pouliot appliqué vert. L . Marum appliqué. ; ; 1e Graine a ets de panaces Afclepien énduites. Fucilles de panais fauuage ; broyees , & appliquees auec miel. Ê Liniment fait de coriandre,de pain,& de gruotte feche, Fueilles de marrube appliquees auec miel. Lai@ de tithymalus mafle enduit. Verius enduit auec vinaigre. Jus decigue enduit. Grande 1ombarbe appliquee. Sphondylium appliqué auec rué. Renouceappliquee. , Veruaine appliqueeauec vinaigre Fueilles de morelle enduites auec farine de gruotte. Fomentation de vinaigre. Fomentation de faumure aigres Petañtes appliqué. Efcaille de bronze faupoudree. Verd de gris enduit. Selbrulé,appliqué auec gruotte feche. Fleur de fel faupoudree. k Chalcitisenduite. À 04 Di-* Marc de bronze enduit. à té PU bhriges. Poudre de pierre Afenneenduite auéc vinaigre. Liniment fait d'alun,auec autant de cendres de noix de gal- le, & lie de vinaigre: MeATTHIOLE Efcargots broyez,& enduits. L'eau & huyle de fente de perfonne. | Decoétion delupins appliqueé. Fumees de chien puluerifees deflus. | Jus de plantain. Pom, de vis Lus de racines *d'arum: & chien. Huylede vitriol. | DIOSCORIDE Contre Les vlceres vienx © inucterez, Fleurs de ciftus enduites feules. Petite centauree appliquee. : Tente faite de racine de panaces Heraclien: | Liniment fait de guy,& d'encens. Germandree appliquee auec mel ss fat Jus de fueilles de lis,cuir en vn vafe de bronxe;appliquéauec miel,& vinaigre. £ Chamaraz broyé,appliqué auec miel. r Racine d’orchanette,cuireen huyle,&incorporéeéen cire. Verüaine broyee,enduite auec mil: Racine d’aftragalus enduite. À ou,rati- Racine*d’argentine enduite. um, Fueilles debardane appliquees. Verius,auec vinaigre. $ | Efponges fraifches:appliquees féches & vuydes. Fleur de pierre Afienne,enduite leche MATTHIOLE Turbenthine &ivraye & commune. Vers de bois vermoulus. | Tus de berberis commun. | Malere de pafteuts broyee. | Hypocifis. | Ladanum mis à mode d'emplaître. Huyle d’oliues fauuages. : à Eau de pluye que l'on trouueés creus des chefnes vieux. Huyle de frouments | Chou appliqué. | Poudre d’efclere. | : Ariftologieronde. Quelques Alocsauec fang de dragon & myrrhe. Lo pré. Veronica mafle: 7 pour *Flos folis. l'panaces Auronne brufee. nom. Poudre de gratteron fee, ROVER MN LR GNEMREE"S: Poudre de l'vne & l'autre fecuridaca. Fueilles de la petite & moyenne folidago:ou leur ius. Saniclet Oreille d'ours L Pilofelle miles és lauemens & breuuages. Sanguiforba | Pyrola LA Jus d’herba benediéta auec verd de gris. Poténtille. Fleurs de l'eupatoire commun enduites. Fueilles de fraifier. V Poudre de feugiere iettee deflus. Huyle de vitriol. Huyle d'antimoine;felon noftre compofition. Areent vif precipité: Sublimé. DIOSCORIDE Contrelesulceres malins, [ Plantain appliqué en quelque forte que ce foit. Racine de ferpentaire,hachee menu ;appliquee aueccoleu- uree,& miel. Petafites enduit. * Pfyllium pilé auec miel. You, Herbe Fueilles,grains,& racine decoleuurec;appliqueeauec fel. : ##* P#cese Racine de feugiere femelle,broyee; & enduite. x 5) Poudre de “ calamine,faupoudree. PRE Fleur de fel enduite. LE Fleur de pierre Afienne enduiteauéc miél. Poudre de pierre Oltracite,enduite auec miel. MAT TALOLE Glands de chefne & de liege enduits auec fein falé. Eau de fiente de perfonne & fon huyle. Fumees de chien puluerifees deflus. Lupins aucc leur decoétion appliquéz. *Burfa paloris. *ey Males lus deracines d’arum. PAPARUE Chardon beni tant pris en breuuagé;qu'appliqué. freurs P Onguent fait d'huylerofat env mortier de plomb. ÿ Plomb hrufl. & laué- Borras ytificiel puluerifé deffus. Huyle de vitriol Huyle d’antimoine. Argent vif* precipité. “66as P 4 4 ellent le. DIOSCORIDE Kiquimi à Pour les fiffnies, © vlceres caternenx, ftes l'arpét Decoëtion d'ireos de Leuant feringuee. vif re Graife de porceau feringuee. Fee Miel diflle. Jus de plantain diftillé. ; Ius de racines de grande ferpentaire;appliqué auecmiel. Ariftologie ronde appliquee auec mel, & racines de flambe. Raclures defphondylium;appliquees & attachces à l'entour des fiitules,rongent & mangent leurdurtez, & calloficez. Quinrefueille auec fel, & miel. Müilefueille feringuce. La@ de tithymalus mafle,diftillé. Verius auec vinaigre;feringuez. Chalatis difillee à mode decoilyre. *Calamine enduite. ; LT Efponge frailche embeuë de miel, & appliquee , fans aucune se, graifle. Gentienne appliquee en quelque forte quéce (oit. MATTHIOLE Eau de turbenthine commune,ou de larme de fapin. Huyle de froument. Jus de plantain. Malette de pafteurs,& fon ius. - us de lierre cerreftremisdédans aviéc verd de grise Jus d’herba benediCta;auec verd de gris. Jus d’alchimillä,au méfme mode. Huyle de vitriol. é Huyle d'antimoine,felon noftre compofñtion. Argent vif précipité. Sublimé. Eau de vitriol. Cad- DIOSCORIDE Contre les durcez © call, firex desvlceres, AN VENTE CSESREENSE Racine de cappres feche;appliquee. 6 Verd de gris appliqué àuéc armoniac;à mode de collyre. Efponges feches , liees auec fil, & appliquees à mode de tente. M ATT H10:L E Racines d’ononis broyees & mifes deffus. Sublimé incorporé auecles onguens. DIOSCORIDE Contre les ulceres cawfez de chofes corrofiues. Liniment fait de toute forte de lai&: & fingulierement de vache. MATTHIOLE Huyle de moyeusd'œufs, Cerufe lauee Litharge ; Chaux lauee par plufeurs fois DIOSCORIDE Contrelarache: Ÿ pour faire mourir les poul. ( incorporees és onguents. Staphis agria pilee;& enduite auechuyle. MATTHIOLE Argent vifenduit. Poyure appliqué auecfauge. DIOSCORIDE Pour les vlceres ordi, fales. Fueilles d’oliuier fauurge; pilees, & appliquees auec miel. Ireos de Leuant,appliqué auec miel. Oliues confites, pilees;& appliquees. : Turbenthine enduite. ; : Poix liquide appliquee auec miel. ; : Peau d'eriffon martmibruflee;& appliquee. Cendres de pourpres;bruflees, &enduites. *ouvnquis Cend'es de * blatta byzantis,faupoudrees. S odoratns. Farine“d'ers appliquee. * ou , or: Liniment faitde choux, fencgré, & vinaigre. bus. *Racines & fucilles d'afphodelus;appliquees. * ou, afro Efcorce de cappres,deflechee,& appliquee. dilles. Racine de pañlcfeur enduites Fueilles de lier:e,cuitesen vin. ifclere appliquét'aec graifle. ER en Eflere appliq £ ane. : *Aniftologie ronde äppliquee. : Racines de rofmarin,fechecs, & appliqueesauec miel. Marrube noir,appliqué auec mie], Fueilles de marrube blanc;appliquees auee miel: Fueillés'de verueiniefemelleenduites. à à : iné* d’ ar . fomorobus Oignonsde narcifles,appliquez auee miel, & farine * d’ers de ceau. Racine; & grainsde coleuuree;appliquez auec fel, Verddegris;cuiténmiel, & appliqué. Erain bruflé faupoudré. Toutes orties,broyees, & enduites, Tos,quese Racine de * peucedanum pilee,& faupoudree: Por - * Calamine puluerifee. Miclenduit. Xoms cad T'utye vraye appliquee. mA, Saümiire mif dedans. Alun appliqué en quelque forte que ce foit. Fleur de piérré Afiénine, fechée,& éndüite: M ATTHIÏOLE Turbenthine commune;où bijon. DIOSCORIDE Contre Les bruleures. Grains de plane;incorpôrez en graifle,& enduits. Fomentation de la decoétion de fueilles de troëfne, Fleurs de ciftus appliquees auec cerot. * Gomme d'acaciä,demeflée en vn œuf, garde de vefsier. Fucilles de meurte,crues, ou bruflees, & incorporees en ce- rot: Fueilles de meurier,broyees,& enduites auec vinaigre, Encens incorporé-en graifle de porceau,ou d'oye, Cendres du cornet de mer,enduites. AN SVT Cr BrR ES Cendres de moules bruflees appliquecs, $ Cendres de * blatta byzantis,enduites. Cendres de vieux fouliers bruflez,appliquees Sein de porceau,enduit. Fumees de brebis,incorporees en cire, & huyle rofat. Fientes de piseons,on de poulailles’incorporees enhuyle, a- vec graine delin. * Iugioline auec huyle rofat. 7 Maiues cuites en huyle. mu, Fueilles de beres,enduites verdes, ; Cendrés de choux;incorporees en vn blanc d'œuf. Lai de laitues faunages appliqué aueclai@ de femme. Fleurs dé Berre Incorporecsen cire : & fes fucilles, cuites en vin. Racine de branca vrfina e Graine, & fueriles de r Leglu demeflé en ea fier. Fleur d FRE e la *mañfe de 1onc, incorporeé en vieux fein, bien * aué. Oignons de * lis launes,enduits, Youv edora nduite, ue fauuage,appliquees. u chaude, & enduit, engarde de vel 07 * ou, b Fueilles de guymauues appliquees auec vn peu d'huyle, So Fueilles &grainede millepertuys,appliquees. Fueilles & graine * d'afyron,appliq uees. *xe Fueilles * d'androfemon appliquees, na Racine d’orchanette, cuite en huyle,& incorporee en cire. qu Parietaire appliquee. PE Fucilles de pauot cornu,enduites auec huyle. ETS Fueilles de bouillon fauuage,appliq uees en caraplafine, Que D . n° +. dutre Poudre d antimoine;incorporee en graiffe fraiche, & endui- d 2 te,engarde de vefsier. er Alun appliqué auec d'eau, lepertu Sélauéc huÿle: &12 terre Cimolienne feule, engardent: de vefsier, : Se L Picrre Phrygienge incorporee en cerot. Encre à cfcrire,auec d’eau. Cinnabre,& fang de dragon,enduits. Fleurs de * Petit muguet,enduites. Oignôs de lis bruflez,incorporez en huylerofat:ou fes fueil les enduires. Fueilles de cynoglofum ceau. Les premieres füeilles de fureau,enduites. Oignons de nareifles appliquez atec vn peu de miel. Huyle cuit au creus d’vn afrodille,& enduit. MATTHIOLE Deco&ion de fucilles de troefne. Glaire d'œuf mife à pare foy;ou auec le moyeu, y meflant d'huyle rofar. Huyle de moyeus d'œufs. Ceudre d'orge bruflé;mife deflus. Huyle de graine de lin laué en eau rofe, & enduit. Cendrede courges. La fconde efcorce du fureau. Racine de chanure cuite En eau;appliquee: ou broyee fraif che auec beurre, & mife à Er AMC abs Eat de fleurs de bouillon cnduite. nguent d'efcorce de fureau enduit. V liure 4.chap.du Sureau. ; Lean de SE uyle de merucillemis à mode de liniment, *o4,Ge >incorporees en vieil {ein de por- DIOSCORIDE Contre les* vlceres Coulans par disers lieux * os, Fi VAE rmatiere retirant an miel, Racines de pepons appliquees auec miel. Creflon Alenoys enduit. . Cer DIOSCORIDE dit On fe,petis Contre les* Ficz: nue vl Bulbes cuits fouz la cendre,& appliquez aucc cendres de te- ne ftes de mendoles,bruflees. ges& < fans DIOSCOrIDE 3 leur. Ils Contreles Souillenres, üorchyres qui ad. “n hG Aiennent d'efchauffailon enrretes Leur for ces, © ailleurs. due Poudre de vieux fouliers bruflez,enduite, me MAT AYX VLCERES. MATTHIOLE Lithargeenduite. DIOSCORIDE Contre l'inflammariondes viceres. Toyle d'araigne appliquee. MATTHIOLE * oucyno- JUS de* langue de chien commune enduit auec cerufe & glofum. camfre. DIOSCORIDE Pour incarner les vlceres creus, © caucrticus. L Encens mis dedans. L Poix liquide appliquee auec miel. ix feche appliquée. ; te des RtbaieS beftes à quatre pieds;enduite. Miel diftillé dedans. * Calamine faupoudree. Corail mis dedans: + ; ri Fleur de pierre Afsieane,appliquee auec miel. Terre Eretrienne enduite. Pierre ponce faupoudrec. MATTHIOLE Jombbruflé laué. Sas de corail mife deflus. Encens. Myrrhe. Aloës. Racine de flambe. Efcorce d'encens- DIOSCORIDE Pour cicatrizer les vlceres. X 0, cad- Ares de pourpres bruflees. r ' Cend ide sEules & de blatta byzantis,enduite. Aloësenduir. y Fueilles d'agrimoine, hachees menu, & incorporees en fein de porceau. : Poudre des racines de feugiere femelle faupoudree. * où, cad- * Calamine appliquee. mia. Erain bruflé appliqué. Efcaille d’erain faupoudree. Verd de grissincorporé en huyle, & cire. Antimoine Pierre piombiere Litharge Cerufe Chalcitis Pierre-ponce Lie de vin bruflee Chauxlauee Corail à Fleur de pierre Afsienne Tefs cuits & confits és fourneaux / M ATTHIOLE Plomb bruflé lauc. Poudre de corail mife deffus on; Di-x Marc de bronzeenduit. ing. Alunbrufé. Verd de grs bruflé. ; Chaux lauee par plufieurs fois. MATTHIOLE Convre Les vlceres dumalde Naples. appliquez en quel- que forte que ce foit. = —_—_—— Argent vif misés onguens. Argenc vif precipité mis deffus. Sublimé. Huyle d'antimoine;felon noftre façon. Chaux lauce. | Cinabre commun. AVX ROMPVRES, &c. | CEA ERIONTENERS AVX ROMPVRES ET DISIDO CAMIONS: DIOSCORIDE Pour les de fnouëures,® diflocarions, Racines de rofeaux appliqueesauec vinaigre. Racine de bardane, broyee, & appliquee;, pout appaifer les douleurs des deftorles. Fomentation de decoétion d’acacia. Fueiïlles & graine d’agnus caftus.appliquees en cataplafine. Fumees de chieures,incorporees en care, & huyle rofar, en- duites, Racines d’afperges,apnliquees auec vin,ou vinaigre. Fomentationde decoétion de cyclamen. Bulbes appliquez à mode de cataplafme. Racines de branca vrfina appliquees. Fueilles de petite mariolaine incorporees en cire Cataplafme fait de fueilles d'orchanctte, miel, & farine: Toutes fortes d'ortie- appliquees. Oignons de narciffes,broyez auec miel,& incorporez. Fueilles de * tam appliquees auecdu vin: Polÿpode appliqué. Liniment fait de fueilles d’heliotropium. Liniment fait de cendres de farments & demarc deraifin bruflé,incorporees en vinaigre. Sel,appliqué auec farine; & miel. MATTHIOLE Fate de fenegré cuite auec eau miellee , y meflant du ein. Fueilles de plantain enduitesauec vn peu de fel. Jus d'herbe paralyfis tant beu,qu'enduit. Encens incorporé en glaire d'œuf auec bolus Armenien, & fang de dragon,appliqué à mode d'emplaftre. ; DIOSCORIDE Pour les os rompuz: * ou , vitis nigra. Fomentation de decoétion de fueilles de meurte. Taie fourge embue d’huyle,de vin,& de vinaigre rofat, ap P iquee. Decoétion debouillon prife en breuuage. Suye,doncles peintres vfent,incorporee en cerot, & appli- quee. Lauement fait de la decoétion des fueilles d'orme;,ou d: celle de l'efcorce de fa racine. MATTHIOLE us d'herbe paralyfis cant beu,qu'enduir. La pierre defcrite au liure s.Comment.de Morochthus. Racine de confolida maior broyee, & lice à l’entour. Racine de geranium aux fleurs bleuës broyee auec ftin, & appliquee. Ocufs frais battus & incorporer auec encens,aloes, fang de dragon,& bolus Armenien. DIOSCORIDE Pour attirer hors les os rompuz. Ariftologieronde,appliquecén cataplafme. Poudre de racine de * péucedanum mife en la playe. “ cHyquene Euforbemisen paies & Racine de fpatula fœtidasauec fleur de bronze. Percer Coleuurce broyee,& appliquee. Racine de * tam. ch MAT HIOLE migra. Racine de flambe broyee & appliquee. Diétam de Candie & beu & enduit. Argènt vif precipité,appliqué. DIOSCORIDE Pour ceux quifont tombez d'er-baut. us de racines de gentienne;,pris en breuuage, au poix d'yne dragme. ! Deco AN X' RO: M P! VIRE S;y&c. Decoétion des racines de baccharis,prife en breuuage. Miilefolium beu auec eau, & fel. "s 2 Lefsiue faite de cendres de farmens , auec vinaigre, (el, miel. MATTHIOLE Tous terre Mumie prife auec Dr de caffe laxatiue,*boli Armeni de ; uant,& racine de garance. ; ii a del reuiffes betés en vin auec charbons de til!et. Fuelies de plantain & enduires & mangees. \ 4 Poudre du grand aubiffoin beuë en eau de plantain, ou con{olida maor. k Eau de cyclamen faccharifee & beuc. ) er Rheubarbe prile en breuuage auec mumic & racine de ga- rance. 4 Sarrazine ronde. + Racines de vincetoxicum prifes en breuuage en vin & deco tion de grande confolida. j Petice lunaria prife au mode fufdir. : À Ius où poudre de biftorta ou de tormentille beus en eau de la grande confolida. RUE NÉE pe Petite & moyenne folidago mifes és breuuages qui ce fon à c'eft effet. Sanicler NA Oreille d'ours Piloïel'e Virga aurez Potentille Alchinilla L'herbeophris J DIOSCORIDE Pour ceux quifont rompu. > prifes à celle façon qu'on voudra. * on , aco- Decoétion de “ calamus odoratus commun prife en breu- ue, + Cardamomum beu en eau. * ! Decottion de calamus odoratusvray , beuë auec graine de ramen,ou de perfil. y Flfauare fait dériéies d'enulà campana,& de miel. Bdellium pris en breuuage. ‘ Gras de geneure pris en breuuage. ‘ Grains de cedre manger. a ï AE 09, Hali- Ps de * franche-puté, prie en eau miellee,au poix d'vne ragme. HF Rate de grande ferpentaire cuite fouz 14 cendré, ou boul- lie,prife auec miel. ee Afrodilles pris en vin,au poix d'vne dragme. Bulbes mangez cuitz en vinaigre. , s 5 Agaric pris en pilulles auec vin miellé, au poix de trois o- boles. SU Jus de racines de gentienne;ptis en breuuage, au poix d'y- ne dragme. Aniftologie ronde, prife en breuuage. Serpollet pris en breuuage. ) è # 0#,Rbeu Racine du* grand centau rium prife en vin. pontic com Racines de branca vrina prifes en breuuage. Fr Racines de maceron mangces, ou priles en Preuuase. *ou,Lewe Decoétion des racines du * chardon noftre Dame, cuites en vin. da Graine d’auronne, prifeen eau. Origan mangé auec figues. Fueilles & racines de queué'de cheu2l, prifesen breuuage. Decction de calament prifeen breuuagc. Decoétion de racines debaccharis prifeen breuuage. Racines de rofmarin prifes en breuuage. Serapinum pris en breuuage. Tusde laferpitium pris auec leffiue. Galbanum pris en pilules. Polycnemon beu en vin. * on, Scor- ” Chamaraz mangé aueccreffon Alenoys,miel, & refine, PA Decoétion de guymauues prife en breuuage. À Racines de bifmalua, prife en breuuage en vin, ou en eau, Fueilles de betoine,prifes en breuuage;en eau douce,au poix d'vne dragme. Symphytum petrzum beuen vinaigre miellé. Racine de confolidamaior;prife en breuuage. Racine de fpatula fœtida prife en breuuage en vin iellé, Efmouchètres d'helichryfon bués en vin. Decoétion de bouillon prifé en breuuage. Elcétuaire fait de racine de coleuuree,& de miel. AVXx POYSONS, &. Poudre de la pierre fchiftos; prife en breuuage. M ATTHIOLE * Langue de ferpent beuë en eau de cheualine. Rheubarbe beuë auec mumie & racines de garance, Racines de vincetoxicum prifes en vin,& deccétion de gran- de confolida. Peute lunaria prife au mode fufdit, Poudre de racines de biftorta & de tormentille beuë en caw de grande confolida. *on,Op glofum Sanicler Y Oreille d'ours Ï Pilofelle Virgaaurea ? prifes à telle maniere qu'on vou- Potentille dra. Alchimilla,ou ftellaria ( L'herbe nômee Ophris / Perfoligga beué en poudre & en deco&ion. MATTHIOLE Pour les Yompures des os de larespe. Gomme elemi. Pilofelle,& fon ius,mis és onguens. L'herbe nommee Ophris, enduite à telle manicre qu’on RSR er AVX POYSONS, ET VENINS. / DIOSCORIDE Contreles printures © m6r{ures des be. fes vVenimeufes. Racine d'ireos de Leuant prife en vinaigre. Cardamomum Pris en vin. Nardus Celtique Pris auec la deco&ion d'aluyne, Valerienne mife és Preferuatifz ordonnez contre les morfu- res venimeufes. innamome pris en breuuage. Cannelle priféen breuuage. Deco&ion des racines d'enul Grains de plane. pris en breuuage. Cheueleures & fleurs de bruyere p Graine d'agnuscaftus prile en bre Glandz mangez. Noix mangecs. Liqueur de fycomoreenduite. Lai& de figuier mis en la playe. au€e rue, & poyure. Sarrazine longue, prife en breuvage, au poix d'vne dragme:ou appliquee fur la plave. Deccction d'origan prife en breuuage. Leucas prife en vin : ou appliquee en cataplafme. Poulior pris en vin. Jus de dictam pris en vin. Racine de baccharis prife en vin. Graine de panaces Heraclien,prife auecariftologie. Graine & racine de ligufticum, pule en breuuage. Graine de panais fauuage prife en breuuage- Anis pris en breuuage. ; Racines d'Afclepias beuës en vin. Cumin pris en vin. Ammeos beu en vin. Delphinium appliqué fur la playe- Jus delaferpitium beu, & enduit. Galbanum enduit affeure de mort. Clinopodium pris en breuuagc- Fucilles de trefle bitumineux prifes auec oxymel. Decoction de polium prifeen breuuage. Fucilles de betoine prifes au poirde trois dragmes , en deux feftiers de vin, ou appliquees fürla playe. Jus de renoüee pris en breuuage- Liniment fait de peruenche. Racine de fparganium prife en vin. Saumure aigre diftillee en la playe. ‘ay, Terra * Boli Arméni de Leuant pris en breuuage. Lemnis. Liniment fait d'origan, de fel, de miel, & d'hyffope. eM ATTHIOLE Racine de valerienne, tant prife en breuuage que fentic. Eau de cannelle prife enbreuuage. Mysrhe beuë en vin. Care pris en breuuage Racines de diétam blanc prifes en poudi (FA Fau de fiente de perfonne , prife en breuuage. Jus des fueilles & racines de fcorzonera pris En breuuage. Fueilles de porreau incorporees en miel, & enduites. Cenferuc d'œillets mange. Zedoaire & beue & enduitepar dehors. Îüs de bon henri pris en breuuage. Agaric enduit par dehors , ou pris en vin trempé du poix d'vne dragme. Racines decruciata. Racines de diftam blanc. Fueilles de mentaftre,tant prifes eubreuuage » qu'enduites. 04, Rata #*Galega broyee échec fur la partie:ou fon ius pris en b'euuage. capraria. Racined'imperatoire. Racine de vincetoxicum , t4fraTl#e Chardon béni cant pris en breuuage,qu applique fur la partie | blecee | Graine de l'vne & l'autre fçcuridaca prife en breuuage. Millepertuis tant pris en breuuage,qu enduit fur la morfure. Biftorta. Tormentille. Angclique. Jus de bourrache & de buglofe pris é breuuage. Noftre quinte-effence deferite en la Pretace du 6. liure, prife | du poix de demionce. . | Le cuid'yncoq,qu d'ne poule, plumé,& mis tout chaud fur Ja morfurereiterant par plufieurs fois, &iufques àcc qu'on augera le venin gfre tort. Triacle 1appliquezen quelque maniere que Mithridar À ce foit. É Chaux viuçincorporee en huyle & miel, & çnduite» Racine d'ellebore noir mife dans la morfure. Oignons Aux | Afrodilles Racine de ferpentaire de flambe : de * vitde chien de valerienne de carline de lis blancs de lis jaunes d'enula campana defenoil de maceron, de gladiolus | j bouillis, broyez, & appliquez fac Ç« morfüure. ; Moy,arwme decoppees , quites, K apphquees fur les Racines mor{ures. | de fquille | ‘de cyclamen | de coleuurce | deretlort | Lie soutes plantes bulbeufes AVX POXYSONS; Citrons mangez. Re de ferpétine, ou coronopus fauuagesprife en breuuage. riacle d'Andromachus. ; si Charme d’vn certain hermite , deftritau 6. liure, fur la fin du | comment. du chap. 40. Pierre bezahar prife du poix de douze grains,& appliquee fur la morfure “ L'ordure qu'on treuue és coings des yeux des cerfs, prife en breuuage, : enduite. Terre de Malte prife en vin. Noftre preferuanf defcrir en la preface du fixiefine liure, pris cn vin. Le breuuage fait du prefermatif fufdit & d'eau de vie,defcritau- dit lieu. Noftre huyle de fcorpions enduit froid fur la partie du cœur, fur les poulx, & à l'entour de la merfure. DPI OS le ORIDE Contre les morfäres des Uipcres. Cofus pris en breuuage. au poix de demie once. Eannelle prife en breuuage. Poix liquide enduire. Fueilles de geneure , & leius defdites fueilles,pris en breuuaga, Fueïlles defrefne, ou leurius, pris en breuuage. À Fueiles de laurier appliquées. Auronne enduite. Galbanum appliqué en lieu de plumaceau. Origan verd mis en la playe Poulers fendus vifz , & applique fur la playe. Çaraplifme fait de camomille broyee , de farine d'orge, & de vinaigre miellé Mais au parauant que l'appliquer, il faut fo- menter la playe auec vinaigre iniellé ; qui foit chaud. Fueilles de ronce enduites auec vin. Jus de porreaux pris, en breuuageen vne hemine de vin pur Jus de melifle beu en vin. Caillé de lieure pris en breuuage. Le poilçon omotarichus,mangé falé Mais il faut boire d'autant apres:ou bien faudra appliquer ledit poifçon fur la playe. Poudre du nerfde cerf .prife en vin. - L'vrine du patient mefme, prifé en breuuage. Son défroument cuien decoction de rue , appliqué. &c. Liniment fait de farine * d'ers demeflee en vin. €oy,orok Reffort enduit. 3 Jus de choux prisen breuuage auec nitre,& racine de flambe. * rv Chondryllamangee. * C'ef ve. Aux pris en vin », Où enduits. cree de Squille cuite en vinaigre » &t appliquee, tie Jus de mouron pris en vin. Moelle de ferula prife en vin, Jus de gratteron pris en vin. Jus de races de garance.pris en breuuage,anec (es fucilles. Jus des * fahgotz rerreftres, pris au polx d'vne dragme: ou ap- * ou, riba pliqué fur la playe. lus. Fueilles & racines de la premiere efpece d'orchanette man ees, beuës,ou portées peñdues au col. Graine de bafilic fauuage beuë en vin, Racine de fureau,ou d'yeble,cuite en, vin,& prife en breuuage. Racine de coleuuree, prie en breuuage, au poix de deux dra- grecs: N Cendres de farmentz de vigne, enduites auec vinaigre. MATTHIOLE Pierre bezahar tant prife en breuuage, qu'appliquee. L'ordure que l'ontreuue és anglets des yeux des cerfs,tant pris fe en breuuage, qu'enduite Notre preferuauf defcrir en la Preface du fixiefme liure, pris en breuuage. à Le breuuage fait du preferuatiffu(dir, & d'eau de vie, defcrit audir lieu. Trochifques de viperes» pris en breuuage. Noftre huyle de {corpions enduit für le cœur, & fur les arteres. Triacle d'Andromachus beu.en vin. Ail mangé fort fouuent , auparauantque l'yrine deuienne fai- gneufe. Vin beu d'autant, pour par apres VOIE. La viperc mefine efcorchee, apres luy auoir coppé tefte & queué,& l'auoir euentrce;cuite COMME On CUIC les anguilless, . & mangec- Lacefte d'vne vipere siue,coppec,& prife auec pincertes , appli- à ques. AVX POYSONS, &e quec par la partie de la coppeure;fur la morfure. Vne poule efcorchee viue, & appliquée toute chaude. Ventofe appliquee fur la morfure. NE Jus des fueilles de frelne prisen breuuage apres l'application des ventofes, & les fueilles melmes miles {ur la playe. . Les fucilles de melifle , ou leurius > Tant pris en vin qu'enduit par dehors Quatre dragmes de gich prifés en breu uage, Cancres de ruiere broyez auec laict , & pis en breunage , & appliquez fur la playe. ; Grenoilles bouillies &mangces,humat par apres leur bouillon. Sang de rortue feché, pr 1s en breuuage auec cumin fauuage. Racine d'orchanette prie en breuuage. Pierre ematite prife en breuuage. Héliotropium beuen vin. Refforts mangez, & par apres vomis:vfant tout aufsi toft apres du triacle d'Andromachus. Decoétion dutreffe bitumineux, pouren fomenter la playe. Porreau enduit auec pain & el. Afrodilles broyees & enduits. Fucilles de f;comore appliquees auec du pain. MECS plus tendres fueilles de laurier cuites, & incorporces, en huyle, enduites. Vipere broyec entiere, & appliquee (ur la pi 1ye. À Ius d’echium pris cnbreuuage, & l'herbe meme appliquee DTONSCIONRMOD\E Contreles morfüres des Serpens, œ eASpics. Cancres de riuiere broyez crus, & pris en breuuage äuec lait d'afñeffe. Couillons des cheuaux de riuiere prisen breuuage. Caitorium pris en bre uuage. Poudre de beleres faltes,&-fechees À l'ombre à poix de deux dragmes. Grenoilles cuires en huyle & fe], mangees. Gouions mangez. Seprpunaifes püfes par la bouche,en quelque forte que ce fit. Foye de fanglier, frais, & fec, pris en vin, Poules fendues viues, & apphquees für la playe, les y biffanc pendätqu'eiles front chaudes,chägeaht fouuent de Beurre enduit. Fumees de cheures nourries és montaignes, cuites en vin, ou vinaigre, & enduites. : Miel beu auec huyle rofar chaud. Afrodilles beus au poix de trois dragmes : ou âppliquez en ca- taplafme, auecles fucilles & fleuts de leur plante. Creflon Alenoys pris en breu uage. *ou,Spina Graine de + bedeguar prife en breuuage. alb 3. Auronne prife en vin. Cataplafne fait d'hyfope broyéauec micl, él, & cumin. *ou,Nepe- *Caliment des Apothicaires pris'en breuuage, ou appliqué en ta. cataplafme. Graine & fleurs de panaces Afclepien, prifes en breuuage > Où enduites. Panaces de Chiron pris en breuuage, ou enduit. #04, berbe Tus de *hieracium pris en vin. aux Efbers Graine d’elaphobofcum prifé en breuuage. miers. Euphorbe appliqué, ayautincifé la peau de lateftedu Patient iufquesàl'os,& mettant l'euphorbe en la playerecoufant par apres la peau, Leontopetalon beu, ofte fubitla douleur. Fueilles delisenduites. Melffébeue en vin, & appliqueefur la playe. Fueilles de marrube prifes en breuuage. Serpollecpris en breuuage > & appliqué. Rue mangee auec noix, & figues feches. #04, Phyle * Langue decerfprifé en vin. prife en vin, au Poules. Le. Racine de maceron enduite. Fenoil pris en vin. Serapinum pris en.vin. Racines de rofinarin prifes.en vin. Yow, Scor- * Chamaraz fché, & pris en vin. dium. x Conyza enduyte. eruenche prife en vinaigre. S4x PUCES. Racine d'echium prife en vin. Que ffon beuuoit ladite racine, ou les fueilles,oula graine d’echium , auant qu'eftremordu des ferpens : elles engardent que les ferpens ne mordent la *ou,Herke p, &VRUPOTSONES perfonne. Graine de bañlic fauvage » prife en breuuage. Graine & fucilles d'agrinoine prifes en vin. Cheuclure d'helichry{am prife en vin. Racines & fueilles de verueine femelle, prifes en vin , ou appli- quees. Racine de mandragore cnduite auec miel, ou huyle. Racine de * rofage prife en vin. &c. à ; . ; *ow,olea Fomentation de vinaigre chaud, quandle venin eit froid : dre quand le venin fera chaud, il faur quele vinaigre oit froid. Decottion de capilli veneris, prife en breuuage. Fomentation d'eau marine. Liniment fait de fel, d origan , de miel , & d'hy{ope. Cendres de farmentenduites auec vinaigre. Terre Samienne beuë en eau. Marbre ferpentin porté pendu au col. MeATTHIOLE Fruit de tamarife pris en breuuage. Cul des poules plumé , appliqué für la playe. L'ordure que l'on treuuc és anglets des yeux des cerfs, prife en breu uage, & enduite. Farine de cices cuite aucc millepertuis , & appliquee. Fucilles de malue appliquess auec porreaux & Oignons, Jus de bete noire, tantbeu qu'enduit. Racine de coronopus fauuage , ou ferpentine, prifé en vin, Jus des fueilles & racines de fcorzonera pris eu breuuage. Fucilles de porreau incorporces en miel, & enduites. Farine de graine de fencué appliquee auec vinaigre. Racines de giroffecs fauuages ; prifes en vin pur. lus de racines du * rheupontic commun pris en breuuage du poix d vneonce, & enduit fur la ETES , * ougré Hyllope broyé auec {el & cumin » & appliqué für la playe auec HUE miel. Mente de noftre Dame. lus de * hieracium beu en vin:ou fes fuciles & branches ro- fes , & priles en vinaigre. *ou,c'ch> Racine, ou graine de pæonia , & prifés en breuuage, & appli recsaune, quees par dehors. Racines de biftorta & tormentille rat prifes en breuuage qu'ap- Pliquees für la playe. Scabieufe broycefraiféhe,& mife à mode de cataplafme. Racine d'angelique appliquee auec rue, Fleurs & fucilles de itaphis agria,tät prifes en breuuage qu'ap. pliquees. ; Terre de Malte beuë en vin: Nofre preferuarifdefcrit en la Preface du fixiefine liure. Le breuuage compo du preferuarif fufdir & d'eau de vie, def. critau mefme endroit. Nofre huyle de fcorpions enduit für le cœur & arteres. Aïl broyé auec byere en beuuant fon out, e: lufques au rédre. Opopanax beu çn vin, & parapres vomi. Origan pris en vin, s Peuite centauree appliquee fur la playe auec myrrhe, & vn peu d'opium. Parelle broyee , & mife À mode de cataplafine. Triacle tant beu qu'enduir Noftre quinte-eflence deftrire en la Preface du fixiefine liure, MATTHIOZE Contreles morfares du férpent Dipfäs. Tous lespreferuatifs appropriez aux morfures des vipcres. Huyle beu , & par apres vomi. Cataplafmes attractifs mis für la morfüre. DIOSÇ(ORIDE Contre les morfures du Serpsne Hamorrhons. Aux beus, & enduits. Vin pur, beu en quantité. Cataplafine fait de fucilles de vi gne, cuites, & incorporees en miel. M «ATTHIOLE Ail mangé en abondäce auparauant que l'yrine foit. Vin trempé beu d'autant laigneufe ; tachant de les Triacle mangé J vomir par apres. Poifçons accouftrez auec ail & huÿle mangez en abondance. DIOsc AN X:POY SION S5 &c. DIOSCORIDE Contreles morfäres des férpens cornus, dits Cerailes. Jugiolineenduite auéc huyle rofat. : a a a Graine de reffort beuë en vin. Liniment fait de felincorporé en refine de cedre, ouenpoix; ou en miel. MATTHUOLE Tous preferuatifs feruans aux morfures des viperes. MATTHIOLE LACS Centre les marfüres des * T arantules. peces d'arai goes phalan Tousles preferuatifs requis aux morfures des araignes phai ges, qui fonte Die > D fort freque- anges. es a l'enrour Lesinftrumens de mufaue, danfer fouuent, & fauter, mefmes res à ; ner » > ; iufques à fe laffer. DIOSÇ(ORIDE Contre les morüres des Scolo- pendres. d'vne ville de lapoüit- le, nommet Tarantutm, dôcelles out pris Le nom. Afrodilles, & la graine de leur plante prife en vip. Selauee miel, & vinaigre, appliqué. Ruë fauuage appliquee, ou beuë en vin. Fomentation de faumure aigre. Ariftologie prife en vin. Serpollet pris en vin. Calament pris en vin pur. eMeATT. HIONLE Cendre incorpore en vinaigre,enduite far la morfure. Squille appliquee deffus. Pouliot Rue Pbeus en vin. Mente DIOSCORIDE Contrelesmorfures du férpenr Dryinms, Ariftologie prife en vin. Fucilles du trefde bitumineux prifes en breuuage. Afrodilles pris en breuuage. Glands , de toutes fortes, pris en breuuage. Racines d'yeufe pilees, & enduites {ur la playe. eMeA TT -HILOTYE Tous preferuatifs appropriez aux yiperes. Jus de fucilles de chefne pris en breuuage : ou leur eau. DIOSTORTDE (ontre les morfäres d'une Hydre. Origan broyé, incorporé en eau , & appliqué auec huyle ,ou lefsiue. Liniment fait d'efcorce d'ariftologie hachee menu , aucc racine de chefne; farine d'orge, & miel. Ariftologie prife en çau & vinaigre , au poix de deux dra- gmes. Yus de marrube pris en vin. Rayon de miel frais, pris auec vinaigre. «M ATTHIOLE Pommes de cyprez du poix d'vne dragme;prifes auecautent de grains demeurte,en mielrofar, ou vin miellé. Chaux viue enduite auechuyle. Noître huyle de fcorpions enduit fur le cœur , arteres, & mor- fure. DIOSÇOR IDE Contre les morfüres du férpent Cenchrus. Liniment fait de graines de laitues, & delin. Sarrierte prife en vin, auec ruë fauuage ; ferpoller ; &afro- dilles. Gentienne prife en breuuage. 2 Cardamomum mangé. AVX POYSONS, &ec. DA OSEO RU DE Contre lesemorfures des Muférz, ou Mus-araignes. Les mufets mefmes, mis en pieces, & appliquez für la playe. Liniment fait d'aux, de fueilles de figuier, & de cumin F Aluyne prifé en vin. Ë ane de chryfogonum hachee menu, & appliquee auec vin- e. Galbanum appliqué en plumaceau. Liniment fait de farine d'orge, & vinaigre miellé. Grains de grenades douces cuits & enduits. Porreaux bioyez appliquez. Decottion d'auronne beuë en vin. Serpoller pris en vin. Roquette prife en vin. Pommes de cyprés fraifches, beuës auec vinaigte, Cyclamen beu en vinaigre miellé. + Pyrethre beu en vin. Racine de chameléon prife en breuvage. MeATTHIOLE Graïne de roquette broyee.& appliquee. Cumin appliqué auec ail broyé auec fa pelure. Racines { de genrtienne FE beues envin qu'appliquees de panax für la playe. Efcorce de cappres & beue & enduite. Jus de veruaine mafle pris en breuuage. Triacle mangé. Mithridar pris en breuuage,ou mangé. DIOS(ORIDE Contre les pointures de la T'areronde, du Rafcaffe, © dela Viné de mer. Decoction de fauge, prife en breuuage. Tous les fimples appropriez aux morfüres des viperes. Breuuage fait d'aluyne, ou defouffre, cuit en vinaigre. . Les beltes mefmes qui onit fait la pointure, mifes en pieces,8c appliquees fur la playe. Surmulet fendu, & appliqué. Balbç appliqué auec gruotte feche, & vinaigre, Plomb frotté fur la playe. Souffre appliqué. eM ANTNIN ET ONTRE Son cuit auec vinaigre, & appliqué. Fomentation de vinaigre chaud. Leuain aigre appliqué auec poix liquide. Decoction de fucilles de laurier, prife en breuuage. Marrube pris en breuuage auec fucilles de laurier &echium. Racine de panax mangee auec fauge. Cinq gouttes de Jaiét de figuier prifes en breuuage aucc trois grains de ferpoller. Decoction de fauge côrinuee en breuuage par plufieurs iours. * Chamaraz beu en fa decoétion mefme. Triacle mangé. Mithridar pris en breuuage. Noftre quinte-effence rheriacale defcrite en la Preface du fixe iefmeliure. Fueilles d'orchanette Quintetueille Fleurs de ronce Arétium Ozcille * Lycopfis | * Tordylium pr fur la playe,& pris ) #04, Scors dim. XC'eftvne efpecc d'or« chanette. Yow, Sefeli de Candie. lue mufcate S Efcorce de fau en breuuage. Graine de panais fauuage Fruict de terebinthe Phucus marin Maceron Eryrgium Rofmarin DIOSCORIDE Contre Les morfüres d'une Belette, ou eMoustelle. Koquette mangec.Mais il faur boire apres cela de bon vin. 2 MATT pu pt ne ae 2 ere men mers AVX POYSONS,-&c. M ATTHIOLE Racines de vincetoxicum beuës. DIOSCORIDE Contreles morfares du Bafihfc. Caftorium pris en vin, au poix d’yne dragme. Tous Opié * Jus de pauor beu: D'IOIS COR D,E Contre les morfñres dulezard Seps. Pourpier fort cuit, mangé & appliqué. MATTHIOLE Tous preferuatifs requis aux morfures des viperes, Pourpier mangé en abondance. Vin de meurté beu d'autant. Vinaigre fomenté chaud auec vne efponge. eM incorporees en vicux {ein de porceau, & appliquees. Liniment fait de fuclles de fureau, & d’yeble. Cendres de farment enduites auec vinaigre, «M ATTHIOLE Racine d'hippolapathum broyee, & appliquee fur la playeauec vin pur. Fueilles de marrube broyees auec vieux {ein , & appliquees. Poils du chien mefine qui aura mordu, appliquez {ur la playe. DIOS(ORIDE Contre les piquures des Araîgnes Phalanges, Grains de tamari{ pris en breunage. Meurte beu en vin pur. Jus de fuailles de meunier, beu au poix d'yn cyathe. Lefsiue de cendres de figuier, prife en breuuage, auec vin, & {el menu. Cancres de riuiere ; broyez cruz , & beus auec laid d'af nelle. Surmulet fendu, & appliqué. Decoction de malue appliquee. Myrrhis prile en vin. Decoétion de racines d'afperges beuë en vin. Laitue fauuage prife en breuuage. Graine de * coris beué en vin. * C'ffvne Jus de ierre pris en vinaigre. efpece de Auronne beuë €n vin, Graine de daucus prife en vin, Girh beu en eau, au poix d'vne dragme, *ou,S core dur. ou, Verd d'axur. * 04, oro= bus. milleper- 7772 *Grarteron A VX LPO YS1O NS; &c. “or, Aps- *Gratteron beu en vin. LU Melifl beué en vin, ou appliquée en caçaplafme. Fueilles, fleurs, & graine de phalangium pufes en breuuage, Les fucilles rendres qui vieunentpres dés racines desiancs marins, appliquees. Racine de vacierappliquec. Grande jombarbe prife en breuuage. Fomentarion d'eau marine. Racine de genadier fuuage puluerizee bien menu. Ariftologie incorporee en farine d'orge, & vinaigre. Fomenration déla decoétion de melile, ou de fes fucilles. Graines d'auronne, d’anis , de cumin Ethicpique, & de cices fauuages, prifes chafeunes refpectiuement, zu poix de deux dragmes ,auec vne hemine de vin. © Fruit de cedre broyé & appliqué fur la playe, ou pris en breu- uage. Efcorce de plane prife en breuuage. Decotion des pommes de cyprés verdes, prife en vin. Decotion d'iue mufcate prife en breuuage. Graine de treffle prife en breuuage- McATTHIOLE Jus d'arroches pris en breuuage. Fucilles ou graine de l'#n & l'autre aubiffoin, prifes en vin. Fucilles de porreau incorporces çn miel, & enduites. % ou, Hiec- *Cichoree jaune beuë en vin & vinaigre. raciuns. Fomentation de la decoétion dutreffe bitumineux: Fomentation d'efponges embues de vinaigre chaud. Corrigiole broyec & enduite. £ Porreau euitauec fon & vinaigre;enduit. Farine d'orge cuite en vin, & miel, appliquec. Fueilles de laurier appliquees auecrue. Fumees de cheures appliquees auec duvin: Mariolaine appliquee auec rue fauuage, fouchet,& vinaigre Triacle d'Andromachus mangé. Michridat pris en breuuage. M A TNA TI 'OILYE Cantre lamorfure du férpent Acontiss. Tousles preferuatifs appropriez aux morfures des viperes. Noître huyle de fcorpions enduit fur le cœur, arteres,&c playc- Le breuuage composé d'eai de vie,& de noftre preferuaufrhe- riacal. Voyez le en la Preface du fixiefme liure. DIOSCORIDE Contre les morfäres du lezard Stellion. Jugioline auec huyle rofat. MATTHIOLE Mithridat. Scorpions broyez & appliquez. © Noftre huylé de fcorpions enduit. DIOS(ORIDE Contre les morfüres des Crocodules. Sel appliqué fur la playe. EM A TTHIO LE Cendre de peau de crocodile enduite auec vinaigre. Affrodilles bouillis & appliquez. Millepertuys frais broyé, & appliqué für la playc. DTIOLS CO RIDE Contre les merfures des besies a guatre pieds, Foyede fanglier, beu frais, ou fec. MeATTHIOLE Fafols machez & appliquez. Farine de feues & d'ers incorporce en miel, & appliqec. Refine de fapin appliquee chaude auec huylerofat. DIOS (le ORIDE Contre les pointures des Scorpions, Souchetappliqué. Cardamomum pris en vin. Amomum enduit aucc bafilic. Grains de laurier beus en vins, AVX POYSONS, &c. Jus de meurte pris en vin pur. Laiét de figuier priué diftllé en la playe. Cancrés deriuiere,broyez crus,& beus auec lait d'afneffe Les mefmes fcorpions broÿez,& appliquez: ou mangez Fonte Delphinium appliqué. 8 4 Surmulet ouuert , & appliqué. Picarel falé, appliqué. Les lezars ouuers, & appliquer, appaifent la douleur, Souriz de maifons ouuertes, & appliquees. Fientes d'afnes, ou de cheuaux nourris l'herbe, trempces cn vin & beuës. Vrine d'homme beuë. Farine de froumentappliquee auec vin, & vinaigre. Graine delychnis, beuë en vin. © Graine de lapathum açurum, & d'ozeille, beuë en vin, ou en can. Jus de laittefon mangé,ou appliqué à mode de cataplafine. Cichoree appliquee en cataplafme. Phalangium pris en breuuage : r'entens de l'herbe, Laïtues fauuages prifes en breuuage. Bañlic appliqué auec gruotte. Graine & fleurs d'afphodelus beuës en vin. Auronne prife en vin. Petite mariolaine appliquee avec fel , & vinaigre. Les deux * hieracium appliquez à mode de caraplafine. Lafer demefé en huyle , appliqué. *owscichos rees iaunes, * Atraëtylis beu en vin , auec du poyure ;ou porté en Ja main, * 04, Cols appaife entierementla douleur de la pointure. Fueilles de melifle appliquees. Racine de polemonia portee pendue au col. Fleurs , & meures de ronces. Fueilles dubouillonqui porreles fleurs iaunes , appliquecs. Jus de * chamæfycé enduit. Scorpioides enduit. Heliotropium beu en vin, & enduit, Fomentation d'eau marine Souffe vif incorporé en curbenthine; appliqué. Calament broyé , & enduit :ou appliqué en fomentation.quec eau & vinaigre. Galbanumappliqué àmode de plumaceau. Farine d'orge demeflee en vin. Fomentation de decoction de rue, Trefle pilé, mis en la playe. Cyprez appliqué auec vin, & rue. Jus de * peucedanum pris en breuuage. Decoétion de poulior, ou de gentienne; prifé en breuuage. Efcorce d'ariftologie prife au poix de deux dragmes. Sel auec graine de lin. Saffir nc «M ATTHIOLE Mumie beuë en vin pur, & enduite auec beurre frais. Graine de citron prife en breuuage ; & applique. Noifettes mangees , & partces à Ja ceinture, Graine de panais prife en breuuage. Noftre huyle de fcorpions enduit fur le cœur , arteres, & playe. Serpollet \ Racine de goymauue Rpris cn breuuagc. Elaphoboleum. Blere beuë en vin- Jus d'arroches beu , & l'herbe mefine appliquec. Fucilles ou graine de l'vn & l'autre aubiffoin, cuites en vin, & rifes en breuuage. Fucilles de porreau incorporees en miel , & cnduites. Affrodilles cuits, & appliquez für la playe. Gentienne prife en breuuage. Pierre achates portee en forte , qu'elle touche la chair, Efcargor de iardin broyé & enduit. Vers de terre broyez & appliquez. J Cancre de riuiere broyé» & beuen vin. Yeruaine mafle , tant beuë qu'enduite. Curmin pris du poix d'vne dragme en vin,aucc graine de nigek la, & d'agnus caftus. DIOSCORIDE Contre les pointures des Guefpés, S eMonches à miel, Fucilles delaurier broyees , & appliquecs. Malues hachees menu, & appliquecs auec huÿle. . “3 Fucilkcs agrefln, *ow,petite cfole ronde, ou,queus deporctag. À Vs CPLOI VISIO NS Yos.mente Fucilles de * fifÿmbrium appliquecs. aquatique. Decottion de guymauues beue en eau , & vinaigre. Selenduirauec graifle de veau. eMeATTHIOLE Afperges broyees , & enduites auecmiel. Fiente de bouine appliquee auec vinaigre& eau. Iugioline broyee » & appliquee auec vinaigre & cau. Les mouches mefmes broyees., & enduires. Sarriette Mcliffe Yappliquees. %ou)fifym- * Mente aquatique : brium. Huyle de merucille enduit, nor ; Coïing de fer auquel on ait fait grauer au vif l'image d'yne toy pie de mer , prefté für la playe. DIOSCORIDE Pour chaffer toutes beffes venimeufés. Parfum de geneurier. Grains de cedre incorporez en venaifon ,ou en moelle de cerf, Ecfe faut oindre tour le corps de ceftecompolition, Parfum de füeilles d'agnustaftus: où bienies faut eftendre & femer au lieu, d'où on veut chafler les beftes venimeufes. Cancres de riniere brôyez cruz auec ballic, & prefentés aux fcorpions. + Parfum de corne de cerf crues1& bruflee. } Liniment fait de venaïfon de cerf,&rd'elefant, pour s'enoindre le cotps. * Moelle de cerf, peur s’en oindre. Parfum de creflon Alenois: Auronne eftendue parterre , ou fonsparfum. Fueilles d'origan: mifes fous des paillalles.&cmatraz/, où on fe # couche. #2 à L'odeur de diétam fait mourir toutes beftes venimeufes. Parfum de calament. *ou,queue Parfum de à peucedanum. de porceau. Parfum de lifymachiazpourchaffet les ferpens, &lesmouches. Parfum .de gith. Parfum de galbanum. Parfum des deux fortes de polium : les éftandancaufi parla place. * ou,herbe Parfum de * conyza. aux paces. Parfum de la pierre gagates. M ATTHIOLE Parfum de vieux fouliers, * Chamarazeftendu par la place, & fon parfum. Parfum de bitume. Parfum de karabé. Parfum d'affa fœrida. Parfum de caftoreum. Parfum d'ongle decerf. peau de cerf eftendue par terre. DIOSÇORIDE 3 . Contre joues fortes de Poyfons, Valerienne mife és preferuatifz. Cinnamome pris en breüuage, Poix liquide, prife auec miel , à mode de loot, au POÏx d'vncya- the. # ou, Scor= dium. Grains de cedre mis és preféruatifz. Nofx prifes’aieun ; atéc füe”, & figues feches. Jus des racines de quintefueille pris en breutäge. Caillé defiéurepris en breuuage. + ou , cpie + Elleborine prife en breutiage. paétis. Caftorium pus en breuuage. ! Calament:pris’en breuuage, À mode de deffenfif prendre la poyfon. Poudre de belettes falees , & féchces à l'ombre, prifé en vin. Caillete, ou ventricule de belerte farci de coriandre » & ainfi feché. Lai dela premiere liétee d'Ynechienne, Eryngium pris en vin. À faute d'huyle d'oliue , fant Boire du beurre. Sangs d'oyes ,.de canars, & de .cheureaux tif. L'vrine du patient, prife éh breuuage. Graine deraues 54 0 breuuage, Graine de rue, beue ga vin au poix d'yn acetabule, > AUant que pris en breuuage. es A » mis és preferua; À XX OP PSIO NS: Graine de naucrts prife en breuuage. Decoction de l'herbe , & desracines de malucbeue &rebeue fouuent , & fouuenr vomie. f Graine de choux mife és preferuatifs. Graine de * velar , prife en breuuage. Laferpitium pris en breuuage. Agaric pris auec vintrempé d'eau, au poix d'vne dragme. Racine de * carline beus en vin. Bedeguar accouftré en contrecharme ; porté pendu au col. Graine d'auronne beuc-en vin. Rue.mangee ieun,auëc noix , & figues fèches. Decoction de perfil prife en breuuage. Fueilles de marrube prifes en breuuage: Fueilles de betoine, prifesien-vin , au poix d'yne dragme. Racinede polemonia prife.en vin. - Jus de faligors rerreftres beu en vin. Grains de * fmilax afpre , pris auant,& apres la poyfon. Vinaigre-beutiede: : * Boli armeni de Leuant beulen eau. Terre Samienne prife en eau: eMATTHIOLE Racine de flambe prife en breuuage. Racine de valerienne prife en breuuage. Eau de cannelle prife.en breuuage. Toutes les liqueurs du‘baume artificiel. Racines d'enula campana prifes en breuuage: Myrrhe Camfre Mumie prife en breuuageauec faligots marins, & afla fœrida. Racines de diétam blanc prifes à telle maniere qu'on voudra. Decoction de glands dechefne beue; Graine de citrons prife en breuuage. Noftrehuylé de forpionsenduit furle cœur &arteres. Vrine de byeure + . Os de cœur de cerf FPS en breuuage. Graine de nauet prife en breuuage. Fueilles ou graine de l’vn & l'autre aubiffoin , prifès en vin. Racine defcorzonera joufon ius ; ou leius de fésfueilles , pris en breuuage. Conferue d'œillets mangee. Zedoaire manoce, ou prie en breuuage, de diétam blanc Racines4 d'imperaroire de vincetoxicurn( * : * Chaïmaraz appliquez ainfi qu'on voudra, Chardon'beni Müllepertuis Angelica à 2 Decoëtion de biftorta & de rormentille prife en breuuage. Fleurs de confolida regalis prifes en breuuage. Noftre quinte-efence theriacale prife en breunage. Pierre bezahar prife du poixdehuict grains. °° Terre de Malte ptifeen! bièutage: Ù Noftre grand preferuatif defcriten la Preface du fixiefine liure, Le breuuage fait dél'antidote fufdir, & d'éau de vie , defcritau mefine endroit. ‘ MATTHIOLE . Contre les charmes © enchantemens. Graine de l'herbe paris beue tous les iours da gme, vingtiours durans. Argent vif Pierre d'aigle Cœur d'hupe Oeil dextre de loup Squille mifefür le fueil del'huys: car par ce moyen nul charme ne pourra nuire à la mai(on. DIOSCORIDE 2 Contrela poyfin du Licure marin. Refine de cedre demeñecen vin, prife en breuuage. Cancres de riuiere boullis ; & mangez auéc léur faufle. Lait d'afnefle > Qu vin cuit, beus continuellement. Decoction des racines de malue, prileen brenuage. Racine de cyclamen beue en vin. Ellebore noir ,ou ius defcammonce, pris chafcun refpecti- uement ; au poix d'yne dragme , aucc eay migllec & grains de grenades. | ir. * 04, crys fimum. *0w,chz. maleonbläc. *ow, hede. ra fpino[a. *ou,Terræ Lemnia. pris en breuuage. * ou, Sccre dium. poix d'vnc dra- portez pendus au col. Sang [4 krices bettes creuer [es 'beifz * ee font pc« lcachees par- mi les her- Ibessqui foat AVX-POYSO NS. Sang d'oÿe humé ticde. Alifma beu_en vin at poix d'vne, où de deux dragmes. M ATTHIOLE Sang de perfonne ben chaud. Laict de femme fucé dela mammelle mefme. Chair de renard roftie , & mangee. Le uiaclenommé Diareflaron, prenant dudit tiacle trois iouts durans. ee DIOS(ORIDE (ontreles venins & poylôns des Crapatx Raines vertes. Sang detortuemarine beuauec caillé de lieure, & cumin: Racine d'alifima beuë en vin sat poix d'vne, où deux dragmes. Vin pris en abondance , & vomi. ) } Racines de rofeaux ou de fouchet , beuuant refpectiuement de chafeunes deux dragmes. «M ATTHIOLE Racine d'eryngium prife en bouillon de grenoilles. Noftre grand preferuatif defcrie en la Preface du urc. Noftre huyle de fcorpions euduir fur le cœux & arteres. Triacle d'Andromachus. y Mitbritar. u - î Sang de tortue marine,auec cumin,caillé delieure,# vinoe. Le bréuuage compolé de no fre preferuauf 8 d'eau de vicsai- fi qu'il eft deferit en la Preface du fixiefme linre- Poudre: d’efineraude beuéen vin du poix d'vn ferupule »met- tanc par apres le patientdans leventre d'yn mulet ou d'un cheual eféorché de frais, &mele baugeant iufques à ce qu'il deuienne froid. i Rheubarbe Diacurcuma Dialacca Picrretrouueeenlateftedelaraine,verte:, bEuG en poudre DIOSCORITD & Contre les * Bapreftes, © C henilles de pins. Hüyle de flambé ; ou depommes de coing >ptis.en bieuuage- Figues feches mangees: ou leur decaétion , faite en vin ;pule enbreuuagé. . Dates Thebaiques mangees : où miellé , ouenlaiét; eftans pilees Toutes fortes de poyres mangees. Lait de femme beu en abondance. RE PAT © L'E ÉTousles fimples feruans aux cantharides. DIOSCORIDE Pour ceux.qui ANT OÿEnE anallé de Sanfes. fixiefme lis Pris en breuuage. prifes en brengage en vin awpreallable. Saumurehumee. * Jus Cyrenaique pris en breuuage. Fucilles de laferpitiumprifs en vinaigre: ou leur ius gargarizé . auec vinat gre. À b Fucilles de bete prifés auec du vinaigre) Vne pelotte denege, prife aueceau & vinaigte. Punaifes beuës en vin,ouen vinaigre. Vinaigre beu auec du fel, Gagarifme faitde nitre, & d'eau. Vitrioldemefléeneau, & gargarizé. M.ATTHIOLE Decodion de faulx, ou la leffiue faire de fa cendre ; prif@ en : -breuuage: 112 JE ä F ‘Alun demeflé enlefsiue , & gargarizé. Selammoniac demeflé en eau , & gargarizé. Noftre quine-effence prife en breuuage. Huyle de vicriol beu du poix d'vn demiférupule. DIQSCORIDE Pour ceux qui auroyent beu de C: antharides. Decoctions de formentee,de ris, detragium; de malue,de orais ne de lin, de fenegré,&.de onÿmauues;clyfterizees, LE 4 Nitre beu en.eau miellee, R $ Pignolats pris en Vin, AVX POYSONS. Graine de concombre pilee, & pride en. vin miellé, ou en laict. Graifle d'oye beuë en vin cuit. $ f Lait humé. Vindouxbeu à l'aua ntage. Efcorce d'encens prife en vin cuit. # Terre Samienne beuë en vin çuit. Pouliotbroyé, & beu en eau. Huylerofar, & de‘fambe, pris en decoétion de rue. Tendrons de vigne broyez, & pris.en vin cuit. Bouillon de toutes choles grafles. M ATTHIOLE Lait de femme fucé ‘des mammelles mefmes, Beurrfrais cru, pris à mode d'eleétuaire. Mucilages.de graine de.* pfllium,de coings, & de malue. delaitue de pourpier (prisenbreu- de concombre ( uage. decourges: de pauot je laitue : Colature de )de pompon faireaueceau d’alkekenoi, graine - *)de concombres beuë. de courges d'anguies “Dix ou douze grains d'alkekengifroilez; 8 prisen eau de! pourpier, ou orge mondé. ‘ Huyle d'amandes douces beu du poix d'vnedemie Huyle de pignolats y beusen abondan- Huyle de graine de pauot fee. de malue Eaus de guimauue de courge Triacle mangé. Mithridat. à Preferuatif composé de pignolats ; felon Comment, des cantharides. Preferuatifcomposé de » bol} Armeni de Leuant. Huyle de merueille feringué dans la verge. Bain fait de guimauues, de mauues , de violetres,de* pflliüm, de fenegré, d'orge, de fueilles & graine de iufquiame. Glaire d'œuf incorporce aueç Ius d'herbes froides, & feringuee en la verge. > *_ Aucuns laprennene pour Tal. chui: mais ils fe trèpêt. * ou, herbe à puces. Jus lure. Jvcuë en abondance. qu'il eft defcrir au ou, terra figillata. *ou,d'her- be aux pu= ces, DIOSCORIDE Dour ceux qui awroyent ben de Salamandre, Refine de pin, pufe en eleétuaire. Galbanym pris auec miel. Pignolats broyez, & beus en decottion d'iue muféate, Oïties cuites aueclisen huyle; prifes en breuuage. Oeufz de tortues rerréftres, & marines mangez. Bouillon de grenoilles ; pris en breuuagé : pourueu toutesfois qu'il ait cuit auec racines d’eryngium. «M ATTHIOLE Triacle Michridat Turbenthine Graine d'oruie Fueilles de cyprez DIOS(ORIDE Pour refindre le laitk, S° Le fan caille É figé enl'eStomache c + Caillé de lieure pris enbreunage: Yinaigre tiede, pris en breuuage, & vomy. Figues prime-rouges)ayans encores leur Jaid, prifes en eau & vinaigre. À Nivre pris en breuuage, à part. Tous caillez pris auec vInalgre aueclafer. prifesen breuuage, & racine de laferpitium , ou Graine de choux prife en breuuage; en lefsiue faité de cendres de figuier. ; L Graine de * conyZa» prié en breuuage aucc poyure 38 vin= * ou,herbe aigre. Fe aux puces, Jus de ronce beu en vinaigre» L ; Liniment fait de farine d'orge ; & d'eau miellee , pourenduire labouche de l'eftomach, & le ventre, Thym beu en vin s; t-4 Fueilles AVX POYSONS, &c. Fueïlles de calament beuës feches. HATTHIOLE Laïét de figuier fuuage beu. lus d’efclere beu Graine de nauet beuëen vinaigre. DIOSCORIDE Contre le venin de * l'Hermodafty- lus des Apothcaires. Origan beu en vin cuit, ou en oxymel. Laict de vache humé : ou, Lait d'afhefle pris en sonne 2 Deco&tion de glands , où de fucilles de chefne , prife cu uage. Efcorce de grenade prife en breuuage. You, de po- Serpoller cuit en laiét,pris en breuuage. ner LUS dE fanguinaire pris en breuuage. L DEN: lus des premiers tendrons de vigne ; pris en breuuage. Jus de ronce, pris en breuuage. à Moelle de ferula fraiche , prfeen vin. Myriles refolus en eau , & pris en breuuage. : ï igne. ri 4 ecius # 0w,poly= Pelures du dedäs des chaltaignés;puluerifes,& beuës auec in: gorum, de" ne 2 Origan beu auec lefsiue. i j Les Tous fimples feruans au venin des champignons font propre en ccftendroir. M ATTHIOLE de femme Laiét à de vache Peu d'afneffe Diftam pris du poix de deux dragmes. D'ROLS.C O'RAND'E Contrele Solarrum dormitif , füs ricux, © Dorycnium. Eau miclleebeuéen abondance, Lai® de cheure , où d'afnefle, humé. Vin doux beutiede >auec anis, Amandes ameres mangces. 4 Toutes beftes ayans coquilles ; mangces crues, & rofties. Gambres, langoufles , & efcreuifes manyees : & leur bouillon humé. *os,Colchi cum. eHMATNT HIOLE Tous prefcruatifs apptopriez contre | opium. Nofre quinre-effence defcrireau chap.du vin. : k Le breuuage compofé de nofire grand preferuatif & d'eau de vie ; defcrit en la Preface du fixictime liure. DLOS(ORIDE Contre le Isfquiame. Elcorce de meurier prife en breuuage, Eau miellee beue en abondanct. Tout laiét beu , & principalement laid d'afncffe. Decoction de figues feches prife en breuuage. Pignolats mangez. LE Graine de concombre prife en breuuage en vin cuit. Vin falé ; beu en vin cuit, & fein de porceau frais. Graine d'ortie beue en eau, Nitre beu en eau. Cichoree manygee. L Mouftarde prifeen quelque forte que ce foit. Creflon Alenoys, refforts, aulx ,ou ©1gnons pris en vin. M A TE HIOLE Triacle, Mithridar. Noître grand preferuarif. Poyure long. Piftaches mangez fouuent, Vin pur pris apres auoir vomi, Aluyne. Caftoreum. Rue Grains de laurier, & fes fucilles Vin cuir Graine d'ortie Cardamomum PHS ç vin par. AVS PONS IONNIS Eee. DIOSCORIDE Conerel Aconit. g de licure 1 Caillez {de cheureaux gbeus ca vin. de veaux Decoction d'inemnfeare prife en breuuage, Merdefer pris en vinaigre miellé. d'origan ; derue rifes auec vin d'abfin. - Decoctions de martube fthe. d'aluyne Grande iombarbe Auronne * Chamelza frités en vind'abfnthe, Kw, E Tue mufeate Etrtil, Baume au poix d'vne dragme , auec miel ; oulaict , & auec caftorium > Poyure , & rue ,autant del'vn que de l'autre :le tout pris en vin, Vin,où on aura eftaint d'or,ou d'argent , ou du fer ardant, pus en breuuage. Bouillon de poules mefléauec iefsiue, & vin,pris en breuuage. Bouillons de chairs graffes pris en vin. MATTHIOLE Racine d'erÿyngium prife en bouillon de grenoilles , ou de ca. nes. Boli Armeni de Leuant pris en eau chaude du poix de deux i 5 ï dragmes > Puis vomi. Triacle d'Andromachus pris apres le vomiffement en deca- “tion de gentienne faire en vin. Noftre grand preferuatif defcrit en la Preface du fixiefine liure, mangé, ou pris en vin. M.ATTHIOLE Pour ceux qui auvoyenr pris du N. apellss, Sept grains de pierre bezahar pris en vin blanc pur. Graine de nauet ou raue »prife en breuuage. Beurre de vache cuit, & continué fouuent & largement en vin, Decoétion de coquilles de gland cuites en vin. ( É Confeétions d'ambre & de mule, nommecs Diambari & Dide mofchi, priles en breuuage. Mufe & ambre pris à part foy en vin, ou aucc * boli Armeni de x Leuanr. Racines de cappres broyees:, & prifés en breuuage. : terra figil Rats (e paiflans de racines de napellus,fèchez, & pris enbreg. Da uage, Preféruatif compofé &esmouches qui { nourrifent des raci. nes de napellus : felon qu'il eft defcrirau 6. liure, au com ment. du Napellus. Efineraude reduiteen poudre, & prile en breuuage du poix de deux dragmes. Nofrehuyle de fcorpions , enduit far le cœur , arteres, &nae rines; reicerant ce par plufieurs fois. Poudre du Serenifs. Prince l'Archedug d’Auftriche, parle moyé de laquelle en ay veu plufieurs efchapper, qui auoyent pris du napellus. DIOSCORIDE Consre l [f. Vinaigre beu chaud, & vomi. En fomme, tous les Simples féruans à la cigue, icy. 0%, L én; ferra jou font Propres M ATTHIOLE Triacle d'Andromachus. Noître grand preferuatif defcrit en la Preface du fixicfine li urc. DIOS(ORIDE Contre le Foxicum Sangs de bouc, de cheure, de lieure, gez fricaflez. Gaïibanum pisen breuuage, auec mythe. Racine de quintefueille Priten breuüage. Efcorces de rouure, de fau, & d'yeufe Puluerizees &e prifès auec laiét. Porames de coing Manpees, ou beues auce pouliot, & eau, Amomum de cerf, & de chien mans AN X POLY SON 5, V&c. Amomuin , ou carpobalfamum pris en vin, M ATTHIOLE Pierre bezahar prife en vin.du poix de huit grains, Graine de raue où nauet prifeen breuuage. Racine de cormenrlle prife en breuuage. Coquilles de glands pufesenlaiét. Vin de coings beu. Cubcbé mangces. DIOSCORIDE (ontre l'Opium, C leius dupa- ot corn. Miel beu aucc huylerofat chaud. Origan beu auec vin cuit, ou auccoxymel. Racine d'alifma prie en vin, au poix de deux dragmes. Vinaigre beu, & vomy: Sel pris en oxymel. | Vin pur, beu auec aluyne, &t éinnamome, Nitre beu en eau. Origan beu aueclefine,ou vin cuit. Graine de rue fauvage puife en vin, auec poyure, &panaces. Poyure beu en vin , auec caftorium & vinaigre micllé : ou auec décoction de farriette, ou d'origan Bouillons gras humez en vin, Ou en vin Cuit. Moelle des os prife en breunage auec d'huyle. M ATTHIOLE Armoife mangee fraifche : ou fouius pris en breuuage. Noftre quinte- effence defcrite au chap. du vin. Cecyeftde * Lafer pris en breuuage. es . Caftoreum pris en breuuage. . ie x Triacle fagzenea mange. br Mithridat beu en vin. Odeur de mufe & ambre. Poudre d'ellebore blanc mife dans les narines. Parfum de foufire. DIOSCORIDE Contre la Cigue. Aluyne beuë en vin. Origan beu en vin cuit, ou en oxymel. Vinaigre beu, & vomy. Vin pur beu en abondance; & ce par interualles. À Lait de vache, ou d'afneffe, beu. Caftorium pris en vin, auec TUE, & mente. Amomum ‘ Cardamomum ll beus du poix d'yne once. | Storax J | Poyure pris en vin, auec grains d'ortie. 14 Fveilles de laurier prifes en breuuage- Lafer pris en huyle,ouen vin cuit. Vin cuit feul beu d'autant. «M ATTHIOLE Graine d'ache prife en vin. Racine de flambe prifeten breuuage. Sefeli de Marfeille pris en breuuage. Nitrebeu auec force eau. | DIOS(ORIDE Contre * la Gomme de laracine du *cha- meleon noir. on, Ixid. lo, Char= lonnette. Aluyne beuë en vin. Origan pris en vin. Vinaigre beu, & vomi. Graine de rue fauuage prife en breunage. Racine de laferpitium prife en breuuage. | Decotion detragotiganum prife en breuuage. Turbenthine auallee. Spica nardi prife en breuuage. Caftorium , & laferpitium ; pris au poix d'vn obole. Prenez noix , refine, caftorium, & rue,de chafcun vne dragme: broyez le tout enfemble , & le beuuez en vin. ï lem,chime de * bois genti : À 13 { e * bois pie refpeétinement au poix d'yn ficili- leds de thapfa à € d’aluyne que en eau miellee. AVX POYSONS, eSATA AT O0 L'E Triacie d'Andromachus 1 pris en breuuage en decoétion Müithridac Fa To ee F4 Conferue de fleurs de * borrache , & de bugloffe , faite auec xp a; eff Le ET ; perles, mule , ambre, & fragmens de pierres pretieu- bugiope de Huÿle rofatenduit auec vinaigre fur lacommiflure coronale Pris dela tefte. Graine de feneué fauuage prife en breuuage. us de bete pris en bréuuage. Coulis de prifane de froument beu en vin cuit. Infufon d'aluyne prife en breuuage. Nitrum beu en vin mellé. Laict frais tiré beu en abondance apres le vomiffement. DIOSCORIDE Contre le Coriandre. &c. Vin pur beu à part, ou auec aluyne. Huyleauallé. Ocufz euacuez en huyle, puis refolus en faumure, 8 mangez. Saumure prife en breuuage. : D 5 C4 Bouillon de poules, & d'oyes, humé fort falé. Vin cuicbeuauec lefsiue. MATTHIOLE Triacle beu en vin pur. Racines de vincetoxicum prifes en breuuage. Confections d'ambre & de mufe , nommees Diambarum »& Diamofchum, prifes en breuuage. DIOSCORIDEÉ Contre le * P{yllium. * ox , Herbe Tous les Simples feruans au coriandre, font bons icy. FR PUERS eM ATTHIOLE Triacle beu. Racines de vincetoxicum prifes en breuuage, DIOSCORIDE > Contre *L Ache de Sardaigne. Fou, Apif rifur. Eau miellee beuë largement. Laict beu largement. Fomentation d'eau chaude, ou d'huyle. TL ART EAMONZRE Vin doux beu largement, & iufques à enyurer , pour faire que. les patiens dorment. Caftoreum pus en vin doux. Jus de meliffe beu en vinaigre: de lis ( de caftoreum } decoftum enduits fur le derriér de la tefte, fürla Huÿles de millepertuis { nuque du col, & fur l'efpine ARABE de vers de terre derenards Aregon 1 appliquez au mefme Onguens { d'Agrippa Fan DIOSCORIDE Contre la Mandragore. Eau miellee beué largement. Nitre pris en vin doux, ou en vin cuit, auec aluyne, Vinaigre & huyle rofar,pour arroufer la refte. Agrimonie. Poyure pilezrefpectiuement auec du Mouftarde vinaigre, &appliquez au nez, Caftorium (pour fentir. Rue Odeur de lampes eftaintes. eM ATTHIOLE Graine de coriandre y beus en eau chau- Pouliot de. Origan pris en eau froide. Poudre d'ellebore blanc mife dans les naines. Cantharides appliquees auec leuain fur le derrier delate- fie. DIOSC w Yceftà dire * de galan AVX PIO ASIONNES, Marc: DIOSÇ(ORIDE Contre les ( hampignons VenmeEnx. Ficate de poulaille beue en vinaigre. Miel beu en huylérofar chaud. ReéHorts mangez ;, OÙ pr is en breuuage. Aluyne prile auec v luaigre Fucilles de meliffe beues auec nitre. Lefsiue faite de cendres de farment. prife en breuuace. Bouillon de farriette humé. î Bouillon d'origan humé. Vinaigre chaud , beu , & vomy. Vitriol beu auec d’eau. Sel beu auec oxymel. Fueilles de poyrier fauuage beuës , mangecs. Ozufz de poules mangez en eau & vinaigre >atec vne dra- gme d'aiftologie. Graine & racine de panaces beue en vin. Lie de vin brufee beucen eau. Mouftarde prife en breuuage. Creflon Alenois mangé, : ME ANT H HOMIrE Fueilles de meurte broyees auec la graine de fes grains , prifes en breuuage. Jus de choux beu. Porreau cuit fous la cendre mangé. Cendre de poyrier fauuage ; prfe en breuuage : ou les fcieures de {on bois. Poyres fauuages mangees, ou bouillies auec les champignons. Notre quinte-eflence prife en breuuage. Jus de retfort fauuage , bris en bieuuaue. Fucilles de rue mangees. Origan pris en poudre. , Miel mange. Triacle beu en fort vinaigre: Vin excellent,auquel on ait cuit du poyure. Ailmangé cru. Fumees de fouris beues en vin. Huyle clyfterifé auec oraife de canart. Huyle de cherua enduit furle ventre. Scammonee prife en breuuage fur la fin. ( #*diacyminum 9 Confe@tions nom- * diagalanga l prifes en breu- mecs “diamofchum { uage. *“diapipereos *depoyure. DT OS C.O0RID:E Contre le Plaïtre, Origan pris en breuuage auec vin cuit,ou oxymel. Decotion de malue prife en breuuage. On s'en peut aufsi la- uer tout le corps. Huyle beu. Eau micllee prife en breuuage. Decoétion de fioues feches prife en breuuage. Lefiue faite de cendres de farment, ou de figuier , prife auec bonne quantité de vin. Origan pris anec lefsiue, où vinaigre, Ou vin cuit. Lethymaufi, pris comme deflus. En fomme ; rous les fimplés feruans contre les champignons, font bons icy. MICAMIOTREQTIOPLPRE Tous les preféruatifs appropriez contre la cerufe & champi- gnons venimeux. Decoétion de malues, de guimauues , de feneoré, & de graine de Jin. prife en breuuage. Eau tiede heue auec beurre & vomie. Michridar beu du poix de deux dragmes en vin pur, apres le vomiflement, ÉDICOSEGOERMEDIE Contre la Cerufe. Huyle de groffe mariolaine, eu de flambe, pus en breuuage. Liqueur d orme pris en breuuage. Noyaux de pefthes beus en pfane. Decpétion de figues fcches,ou de malue,prife en breuuage. Laiét beu tiede. AVX POYSONS, &c. Re 0e 3 : FRE pilee, & prife en vin. F -dere 1 €'Siue de cendres de farment prife en breuuage. Ocufz de Pigeons humez auecd'encens. MeATTHIOLE Scammonee prife en eau miellee. Tous medicamens qui de leur nature Propre prouoquent |'y- rine. Huyle de lis beu en eau miellee, & vomi Graine d’arroches %# raues beue en vin miellé, & vomie. Decoëtion de choux cuits fans fe}, clyftérifee auec huyle. Triacle. x é Michridat Vin blanc pur beu d'autant. M ATTHIOLE Contrel'Arfénic fablimé. Beurre continué fouuent, & fouuent vomi. Lai& d'afnefle beu. Graine de raue prife en breuuage. Mucilages de *plyllium , de malue, de graine de coinss, pris x en breuuage. à À “eus Huyle d'amandes pris en breuuage. is Bouillon de poules graffes pris en quantité. Cryftal puluerisé fort menu , & Pris du poix d'vne dragme en huyle d'amandes douces. Fe DIOS[ÇORIDE Contre la Litharge. Graine d'orminum fauuage prife en breuuage. D o Myrrhe Aluyne Hvflope beues refeétiuement auec Graine de perfil {du vin. Poyure Fleurs de troefhe Fiente feche de pigeons ramiets, beuéen vin, auec nardus. M ATTHIOLE Beurre pris auec eau miellee, & vomi. Graifle de poules & de cannes prife en breuuage en eau miel- lee, puis vomie. Huyle d'amandes beu en abondance. Clyfteres faits d'eau miellee. Jus d'ache enduit fur l’eftomac. Beurre enduit {ur le ventre. Graine de * cataputia prife en breuuage du poix de deux dra- Pro Des: charge. DIOSCORIDE Contre le Cif argent. Lai@& humé largement, & vomi. Tous les Simples feruans àlalicharge, font bons icy. eMeATTHIOLE Laiét de vache beu auec fa creme. Huyle d'amandes pris en breuuage. Or puluerifé fort menu, & pris en breuuage. M ATTHIOLE Contrel' Argent viffablime, € “precipiré, *Les Al contrele (innabre. rm fles app Laiét de vache beu auec fa creme, & vomi. Erainf à C Tous preferuaufs appropriez aux cantharides. es vifr 481 er po DIOSCORIDE se ‘ o Contre la( baux viue,la* Sandiracha, 1 Orpin. *o,Orps : , 5 : Touge : as Lai& humé en eau miellee, & vomi. cuns Ar Bouillons de chairs grafles, humez. Ps Decottion de malues , & de guymauues , fi bien cuites que la decoction deuienne mucilagineufe, pour la prendre en breu- uage. Graine de tagos prife en breuuage. Decoétion de graine delin prife en breuuage. Bouillon de ris humé. MATTHIOLE Laiét pris en abondance. Beurre 1 Le principal AVX POYSONS, &c Sein de beftes ce. Chofes lubrificatiues de malues de guimauues Mucilages de graine4de pfjllium de lin de fenegré Tous preferuatifs appropriez aux cantharides. eM ATTHIOLE Pour obuier au mal que caufênt les eAnacardi. d'amandes douces de pignolats Beurre Bouillon de chairs gars) prifes en abondan- pris en breuuage. AVIX POYSONS, mandes, & beurre frais. Bouillons de chairs grafes humez. M çATTHIOLE (ontrelanature venimenfe dél'Oleandre. &c. Decoétion de fenegré prife en breuuage. Dattes mangees. À Graine d’agnus caftus,ou fes fucilles,ou leur deco&tion, prifes en breuuage. Figues féches mangees auec miel, fuccre,ou auec vniulep. Vin cuit pris en breuuage. Toutes chofès grafles mangees. Confeétion nommee Diacaftoreum, beuë du poix de deux dragmes. Grains de geneure pris en breuuage au poix fufdit. MQATTHIOLE Huyÿles É de noix Indiennes Ë DES à de graing de pauor beus en abondance. Pour ceux qui auroyent mange «d'Azadarachr. L'or © ge , : Beurre frais cru Triacle d'Andromachus PSS qui it Lait de vache & de brebis Mithridat | Pbeus en vin. À fes Lai de vache trenché &aïgre, , . , 4 de Noftrepreferuatif TS Huvle violat Auicenne fait grand LR de Tous medicamens requis contre l'oleandre. res , qu'on ifane d'orge raffrefchie aucef ces trois receptes contre l'as A HI RU Les deur des Anacardi. MSA TT AVI O\LE femenc, Sy- ee "A ‘ La comore. Bouillon de chairs graffes Pour ceux qui auroyent mangé de abs noix * Metelles. . doit enten- Sein de porceau ou d'oye Ceruelle des beftes à quatre pris en abondance. pieds, & des oyfeaux \ Beurre mangé en abondance apres le vomiflement. Vin pur beu d'autant auec poyure.pyrethre , grains delaurier, dre de celles qu'ontreuue cômunemée Moelle des os c ; En fomme la vraye contrepoy[on des Anacardi ce fäitde noix, T SEE »& SRE ue le Lee Poe ou de pignolats yn peu roftiz. Ones CAO es SEE pu 5 Ve Épangss ainsdu frui@* A I LE de fträmo- A CAT T EE INOLE Fe Pour euiter lemal quecaufêla Staphis agria. Huyle d'amandes douces , y meflant force eau miellec. Tous preferuatifs appropriez aux cantharides. Triacle d'Andromachus pris en breuuage. Mithridat beu en laiét de femme. Notre preferuatifdefcriten la Preface du fixiefime liure. eM ATTHIOEE Contre les fquilles venimeulés. Laict auquel on ait eftainc de l'acier ardant,, pris en breuuage, Moÿeus d'œufs cuits en vinaigre »mangez. Bouillons de chairs grafles humez. Beurre frais & cru pris largement. Extremitez des ieunes belles à quatre pieds,commefont pieds &tefte, bouillies & mangces, MATTHIOLE Pour obuier aux dangereux accidens que caufe la Flammula. ; Lait de vache beu apres le vomiflement & clyfterc. d'amandes douces de pignolats l Huyles < de graine de Rue de noix Indiennes pris en breuuage. Pour ceux qui auroyent beu du eng menStrual. Poudre de perles prife du poix d'vne dragme en eau de meliffe. Bain d’eau tiede. Triacle d'Andromachus beu du poix d'vne dragme en eau de fumeterre. Trochifques de vipere pris du poix d'vn ferupule. eM ATTHIOLE Contre les dangereux accidens que can fete Fseldn leopard. Tous preferuatifs appropriez contre la poyfon du napellus,, & la morfure des viperes. Preferuauf d'Auicenne fait de boli Armeni de Leuant. Voyez le au 6. liure, au comm. du chap.25. MATTHIOLE Contrele venin du Fiel de vipere. Beurre fondu prisen breuuage , pour faire vomir, Triacle d'Andromachus Mithridat Trochifques de viperes dus apresle vomifle.. Noître grand Er Es Mufc y&leurs confe- dellin Ambre fétions de malue Noftre huyle de fcorpions enduit fouuent fur le cœur & arte. Mucilages de graine de guimauue épris en breuuagc. res. k | # ow,berbe de * pfylium Noître quinte-eflence deftrite en la Preface du fixiefine liure- x puces. de coings | Bouillons de chairs grafles humez. eM ATTHIOLE | Grains d'alkekepgimangez. Contrele venin du Fiel dechsen de mer. M ATTHIOLE Beurre de vache fondu beu auec raçine de gentienne , cannelle Pour ceux qui auroyent pris par trop fine, & caillé de lieure. "pr À #c'eft de cel de* Graine dore Huyle & onguent odorant , pour s'en cindre tout le corps. MATTHIOLE À Jement qui Tous les medicamens appropriez àla fquille venimeute. )reure à la Graine de coings broyee » & beue en au, chaude, k pass de MeATTHIOLE | Pour effaindrel'extreme chaleur © mordaz cité de la Graine de férpentare. Beurre frais pris cru. Bouillie de farine d'orge prife auec panicles ; fuccre , huyle.d'a. Contrelemal que peut caufer la Ceruelle de chae. Boli Armeni de Leuant pris en huyle, puis vomi : reiterant ce trois ou quatre fois le mois. Confection nommee Diamofchum, prife tous les matins trois ou quatre heures auantle pait. Mulc pris du poix d vn demiferupule en vin. MATT AVX POYSONS, &rc M ATTHIOLE Contre le venin du QU rdqui fetroune a bont de lai queue du cerf. Beurre de vache fondu , beu & vorni. Poudre d'efmeraude beuë du poix d’vn demifcrupule auec du Vin. Piftaches & auellaines mangees en quantité. Hayle tiré des grains de citron , pour s'en oindre tout le corps. “Triacle d'Andromachus beu du poix de deux dragmes en vin: Noftre huyle de fcorpions enduit {ur le cœur & arteres. à Notre grand preferuatif defcrit en la Preface du fixiefime li- pre. eMATTHIOLE Pour ceux qui auroyent ben de la faeur * d'ancunes beffes à quatre pieds. # doit F2 à Ro Beurre fondu , ou huyle ,beu, & vomi. mencencen- Vin pris aucc huyle rofat apres le vomifflement. dre de la Rheubarbe prife du poix d'vne demidragme auec vn peu de facur des fel mineral. cheuaux Preferuatifd'Auicenne fait de boli Armeni de Leuant. afne:, & mp lers:com- MQATTHIQOLE bien tou- tesfois que Contre le Ca$loreum corrompu. celle des au- d all Heecllesne Beurre e vache fon Ubeus Rome foirgueres Eau miellec e bonne. Confeétion diamoron b 7 1 fe Ius de limons è eus aueciuccre apres € vomilie- Jus de citrons RS Graine de coriandre roftie prife du poix de deux dragmes. PEAMAACTIO DCE Contre les accidens dangereux que cau- fe la Limaslle de plomb. Tous preferuatifs & remedes appropriez contre la licharge. M « ATTHIOLE Contre le venin de * l'Efcaille de frs ‘ # C'eft à (ç2- ÿ merde “ Ro quid € merde fer. elles ne font Lai@ frais tiré beu en abondance. prepare NT Ai edicines laxatiues prifes apres auoir beu du lai&. OÙ . . one Beurre fondu beu en telle abondance , quela douleur des inte- prend owre ftins celle. , mefure. * Aymaut pris du poix d'vne dragme auccius de mercuriale, AL ou de bete. prouue ceite recepe d'A- eM ATTHIOLE wiccone. \ @- : de ai Pour ceux qui deusennent lunariques G infen- nous [e2,a caufe d'anoir vfé d'Aymans. ture chap. 27. Or moulu beu en vin. à Poudre d'efmeraude prife trois fois en neufiours , laiffans trois iours entre chaque prife. Clyfteres faits de laict & d'huyle d'amandes ameres, M ASTOICHCRONL'E Contre l'Efcalle de bronze. Eau miellee prife en breuuage , & vomie. Bain , auquel on ait fait cuire de teites de boucs ,ou grande quantité d'efcargots. Jus de mente pris en breuuage. Huyÿle rofat hd enduit fur l'eftomac. Calamus odoratus des Apothicaires, ou fonius, pris en breu. uage du poix decrois dragmes. À M ATTHIOLE Congre les accidens que caufe le Verd degrés. Boli Armeni de Leuanc pris du poix d'vne dragme en vin bläc- Poudie de corail rouge prife du poix de fix fcrupules en vin. Toutes chofes requifes contre l'efcaille de bronze. MeATTHIOLE (entre le Reagal, Tous medicamens requis contre l'argent vif & arfenic{ubli. mez , & conue ÎC verd de gos. AVX POYSONS, &c. ; Huyle d'amandes douces > pour en oindre tout le corps. Surop violat pris en prifane d'orge. Huÿle e pignolats ; & de noix d'Inde, beys du poix d'vne de- mishure. Tous remedes appropriez contre les cantharides. M ATTHIOLE Contrel Ellebore blanc. Eau miellee beuéauec beurre, & vomie. Fleurs de nenufarpri(es en quelque forte que ce foit du poix de deux dragines.On fait grande’ettime de celte recepte. Triacle d'Andromachus. M.ATTHIOLE Contrel'Ellebare norr. Aluyne prife en vin. Graine d'anis prife en breuuage. Spica nardi prife en breuuage aucc caftoreum. Froumage frais Miel Beurre cru ,ou es en viande, Bouillons gras Vin cuit Fleurs de nenufar,en vfant de mefine qu'en l'ellebore blanç. Boli Armeni de Leuant pris en breuuage. : Triacle d'Andromachus. M ATTHIOLE Contre l'Exphorbe. Beurre fondu beu, Huyle d'amandes. Toutes chofes grafles. de morelle Eaud de soleues pif en breuuage. ll de nenufar de malue (de guymauue) Mucilages de graine /de pljlium Vprifésen breuuage, de coings S delin Lait trenché & aigrebeu. Camfie beuë en eau rofe. Vin de coings Apguries Concombres Courges Jus de pommes aigres Pufane d'orge Graine de citron prife en breuuage en vin , ou aura bouilli d'e= nula campana. AD CANTISEANILONTRE Pour eurrer l'accident dangereux que caufene de Turbith © les Tirhymales. Tous les remedes appropriez contre l'euphorbe. Triacie d'Andromachus beu en vinsauquel on aura bouilli du diétam de Candie. ; Vae dragme de mumie prifc auec vin pur. M ATTHWÔOLE Contrela Scammoncee. Lai efcremé beu. Jus de coings beu. Jus de fumac pris en breuuage. Vin de railins d'outre mer , beu. eM ATTHIOLE (ontrela € ologuinte. Tous les preferuatifs requis contre l'euphorbe. Laiét de vache & beurrefrais beus. Boli Armeni de Leuant continué fouuent. Poudre d'efmeraude prife fouuent en breuuage, Triacle d'Andromachus manpé. : M ATTHIOLE Conrel Effurge, © laPalrna Chi, Leius ; ou La poudre del herbe de millepereuis prie enbreu. vage. F dec auec glace, & beus. MATT POVR EMBELLIR RAT RE LEIE L'ONDIE Contreie cyclamen. Grains de laurier pris en breuuage du poix de deux dtagmes. Gentieone pnife en breuuage. Poyure noir pris en breuuape. Tuiacle. os, Terra * Boli Armeni ac Leuant. Lemnia ow terra figil- M e/ TTELTIONT: E late. e * le bois gentil L 4 eo Contre * le bois genti , © La T'hymela. mclez. Tousremedes appropriez contre l'euphorbe. Triacle d'Andromachus. Boli Armeni de Leuanit. Surop rofat pris auec ptifane d'orge. Origan de Caudiedeffeché au feu. MATTHIOLE Contre la Colenurec. Tousles preferuatifs requis contre les accidens de l'euphor- be. Triacle beu en vin; auquelon aît bouilii d'enulacampana. eM ATTHIOLE Contre le * us des (oncombres fanuares. Six fcrupules du triacle d'Andromachus pris en decoction de You,Elate C2/7A MAL LRHNK AVTRE x ge SAT ee CENIAAIE ANICA NICE AU SRE Hs SERRE SN RERERPENS RU: se PP P:S grains de laurier , ou auec miel. Jus de mente pris en breuuage. MeATTHIOLE Contre les pallions qui adniennent pour ahoir ben d'eaw par trop fraiche. Poyure pris en breuuage. Maluoyfe beuc. Noître grand preferuatifdefcrit En Ja Preface du 6. liure. Noftre quinte-effence. eM «ATTHIOLE Contre l'ynrongnerte, Le vomiffement. Jus de choux beu. Vinaigre appliqué fur les genitoires. MATTHIOLE Contre les accidens que canfênt la chair É porfron manger. froids. Les remedes appliquez contre les champignons venimeux. Vin excellent bou auccius de coinss. Boli Armeni de Leuant pris en breuuage auec * Jignum aloes *o#, agal- & mattic. bchem. ON ERA TABLE. T'OWV CH ANIP D'E.S SIM E Si ES ME RTYSIDESONEZLS feruent à embellir le corps: Extraite des fix linres de Dioftoride ; enfemble des Consmentaires de Matthiolus. DIOS(ORIDE Contrela Pelade, ZT Jn:MENT fait de myrrhe,Jadanum, & vin de meurte. Gendres d'efcorces de cannes, enduites auer vinai- ge ore. Cataplafme (ir deladanum ; de vin, & de myrrhe, & d'huy- le de meurte. Jus de myrtiles enduit. Cendres de coquilles de noix , puluerizecs , & appliquees. Liniment fait de cendres d'auellaines brufees ; incorporces en graifle d'ours. Cendres de la peau d'vn eriffon terreftre, enduites auec poix liquide. Gendres d'yne tefte de lieure , bruflee , incorporee en graifle d'ours. Cendres de grenoilles bruflces» incorporees en poix liquide. Cendres de fumees de rats, enduites auec vinaigre. Graife d'ours enduite. Fumeesdecheures enduites atiec vinaigre. Reffort broyé ; appliqué auec farine d'yuraye. Choux frottez auec fel. Fueilles de betes ; enduites crues » &t fraifches: Cendre d'afrodilles appliquec. Oignons , pour froerlapartie. Cendres d'aux appliquees auec miel. Mouftarde enduite. Creffon Alenois frorté. Jus de cyclamen enduit. Fueilles & racines deranuneulus enduites : mais il ne faut que cela dure gueres. Aloes & vin. Cendres d'auronne incorporees en jus de reffort , ou en huyle de palma Chrifti arte Zus de laferpitium ; appliqué auec poyure ; & vinaigre. Racine denenufar appliquee auec poix. Fucilles de cynogiofium incorporee en vieil fin de porceau- Capilli vencris enduits auec huyle de lis , ou huyle de meurte, ou auec vin ,où byfopc. Jus de chapfña enduit. Rouillure de fer enduite. * Sandaracha enduite auec refine. Tierce efpece d'alcyoniurn brufñé , enduite. Pierre Naxienne enduite. Cendres de cheuaux marins bruflez , incorporce en poix , en graifle ,ou en huyle de groffe mariolaine. Cendres d'ongles des cheures enduites auce vinaigre. M ATTHIOLE Cendres de pommes de cyprez & d'ongles de mulets incorpo- ree en huyle demeurre,& enduite. Mucilages de racines d'orme cuites , enduites. Noyaux de pelches broyez & appliquez. Cendre d'auronne enduite auec huyle de reffort ; & huyle Sis cyonicn, Oignon de lis enduit auec graifle. Huyle de coloquinte enduit far la partie chauuc. «M ATTHIOLE Pour retenir le poil qui chet. *o#,Orpin romge. Cendres de pommes de cyprez & d'ongles d'afhes , enduites auec huyle de meute. Mucilages de racines d'orme enduites. Liqueur diftillant du tronc du tiller entaillé , enduite fur la pat- tie, Ladanum enduit. Huyle d'oliues feuuages. Decoction desfueilles de fumac cuites en lefiue, Cendre de defpouille de vipere ; mife deflus. Fumees de fouris enduites auec vinaigre. Oignon pour en frotter l'endroit. ] Cendte Xow, lotus. PIONEER NSEENEBAE TER Cendre d'auronne enduite auec vieux huyle, & huyle de lentif que. Huyle de coloquinte enduit. Vin de grains de meurte enduit Tous myrobalans , & fpecialement les citrins , prisà telle mas nicre qu'on youdra. DI-OYSIC'ORROIPDIE Pour faire tomber le poil. Huyle ,où aura houilli vne fcolopendre. Lieure marin appliqué feul,ou aucc ortie marine:l’ayant broyé au preallable, Cendres de falamandre, auec d'huyle. Gomme de lierre enduite. Racine des feugieres croiflans és chefnes pilees, & enduites, apres qu'on aura fait fuer la perfonne. L'eau qui fort des farmens vers, quand on les brufle. Orpin enduit. Souchet Babylonique enduit. eM ATTHIOLE Pour empefcher les poils de reuenir. Huyle de iufquiame. lus de cigue enduit. Jus de iufquiame enduit. DIOSCORIDE Pont faire choir les Furfures peanx mor- tes eSans enlatefte, Decoétion des fucilles & de l'efcorce de faulx,mife és lauemens de tefte. les enduit. Liniment fair de fiel de toreau , nitre, & terre Cimelienne. Vrine humaine gardee long temps. Capilli veneris mis en la lefsiue. Senegré mis en la lefsiue dequoyon laue la tette. Malues auec vrine humaine. Decottion de bete appliquee. H Cendres d'aux , auec miel. Oignons de lis bruflez ,auec miel. Liniment fait de bulbes , & de nitre brufé. Oignons delis bruflez , appliquez auec miel. Alun auec orobus & poix. M ATTHIOLE Grains d'euonymus cuits en lefsiue, Huyle d'oliues fauuages. Pomade enduite. Huyle d'amandes ameres. Farine de lupins , pour s'en frotter. DIOSCORITDE Pour saunir les Cheueux. Fueilles de troefne broyees, & mifes en infufion du ius de l'her- beaux foulons, pourles reduire en liniment. Lycium enduit, Decoction du bois*de micacoulier,mife és lauemens de tefte. Lie de vin, bruflce, incorporce en huyle de lentifque : & en- duite fur Ja celte, l'y laiflant vne nuit entiere. MeATTHIOTLE Pour rendre les cheneux crespus, Affrodilles ; pour s'en frotter la teftc, apres s'eftre fait raire. Cédre d'heriflons de chaftaignes,endure {ür la tefte auec miel; apres s'eftre fait raire. À DIOSCORIDE Pour noircrr les Cheueux. Fucilles de cyprez broyces , &enduitesauec vinaigre. Decoélion de fumach appliquee. Fueilles de meurier ; broyces , & enduites auec vinaigre Noix de galle laifées en infufion de vinaigre » ou d'eau, & en- duites. Decoétion d'efcorce de palmier appliquee , & fouuent efluyce. Decoction de fueilles de meurte , mife parmi la lefsiue. Jus d'acacia enduit. TPEMMOLOPREPIS: ne d'venfé cuite en cau ,iufques à ce Œue elle deuienne molle: {e frottant de cefte decoction > & l'y life faut vne nuitentivre. Grains de lierre enduits. Decoétion de fauge appliquee fouuert. Fucilles de ronce applquees. Sory enduit. Elcorce de r Me ATTHIOLE Gouffes d'orobus auant qu'elles deuiennent dures, breyees auec fel, & leurs fueilles , enduites. | Huyle de fruit de coloquinte enduit. L'herbe ophris nufe és lefsiues qui fe font pour la tete. DBIOSCORIDE Pour fairemourir les Poulx , 6 les Lendes. Refine de cedre enduite. Decoction de ramarifc appliquee en lauement. Miel enduit für latefte. Lauement fair de decoétion de bete. Aux pris enbreuuage , auec decoétion d'origan. Gomme delierre enduite. Staphis agria appliquee. * Sandaracha appliquee auec huyle. Alun appliqué auec d'eau. MEANMIRENIONIE Grains d'euonymus cuits en leffiue. Gomme de hierre enduite. Hyflope enduit auec huyle. Racine d’ellebore blanc cuite en lefsiue. Atgent vifeftaintauec faliue , & enduit auec beurre. Poyure reduit en poudre , & enduit auec faliue. «D'RONS CORP IDE Contre le Halle du fôlesl. Blanc d'vn œufenduit. Jus de cyclamen enduit. TL CANTINE TI ONEPE . g de melons Chair{ d'anguries Yenduite. de malues Mucilages de gra. )de guymauues (enduits auec beurre ne de *pfÿlium (frais. de coings Liqueur des follicules d'orme enduite. Ius d'vn raifin bien meur , enduit fur la face. MOAMIOICEHCNONLTE Pour retarder les poils blancs. Huyle d'oliues fauuages enduit. DIOSCORIDE Pour polir la peau di vifige. La liqueur qui croilt en certaines bourfes fur les ormes. Mañtic enduit. Farine de lupins enduite. Graine de raues fauuages enduite. Liniment fait de ius de pepons feché au Soleil , auec leur grai- ne, & auecdefarine. Sigillum Salomonis enduit. Ben enduit auec d’vrine. Graine de palma Chrifti »appliquee. Grains de vigne fauuage , enduits, Litharge lauce, & enduite. La premiere & feconde cfpece d'alcyonium appliquée. Terre de Sie se Fumees du crocodile rerreftre enduites. M ATTHIOLE Camfre mife és linimens qui ce font pour la face : ou broyee 2e uec borras , & enduite auec micl. Eau deius de limons. Eau d’efcargots verreftres. Farine de feues. Eau de fafols, enfemble de quelques autres chofes. Voyezen larecepte au liure 2. chap.101, ; Decofion *ou,Orpin rouge. *ow, herbe AUX puces, POVR EMBELLIR Decotion de lapins, pour s'en lauer La face. Eau de melons,enfemble de quelques autres chofes. Voyezen Ja recepte au liure : chap. 128. “ ; à : : k n o%,de vit Eau deracines * d'arum,ou leurius mis au foleil.& enduit auec de thien, l'eau de l'aruni meélme. Jus des fleurs d'herbe paralyffs enduic. Infuñon de Aeurs de bouillon, & de racines de fipillum Salo- monis ; diftiliee par alembic. DIOSCORIDE Pour faire venir bonne couleur. Cicescontinuces à manger. Agatic beu au poix d'vne dragme. Hyfope mangé & beu. Terre de Sie enduite, Gomme de cerifiers enduite. Higues fcches mangees. MATTHIOLE Contre les puffules fânguines. Prens de camfre vne once, auec autant de fuffie, de myrrhe & d'encens de chafeun quatre dragmes,d’eau rofe vne liure: le tout mis au foleil,dans vn vafe de verre dix iouts durans , & enduit. | Eau de frefne. Chair de tamarindes mangee foutent. | Vin de fraifes enduit. Eau de fleurs de bouillon , auécvnpeu decamfre, D'I O0*S C'O'RTD'E | Pour derider la peau du vifage. | “ Les grains qui viennent en [4 cacalia » apres qu’elle eft defleu- rie :incorporans iceux grains broyez ,en cerot ,pours'en feruir en hiniment. | Liniment fait de racine de coleuuree, d’orobus, de terre de Sie, | | & de fencgré. Terre deSie appliquee. MATTHIOLE | Huylede myrrhe enduit fouuent. Parfum de myrrhe fait fur vne paeñle ardante, receu enla face. Eau de pignolats verts , s'en lauantlaface. Eau de racines d'arum , ou leurius mis au foleil, enduit. Jus de fleurs d'herbe paralyfis enduit. Eau de feurs de bouillon & de figillum Salomomis, enduite auecius de limons. 3 DIOSCORIDE Pour o$ler les taches du vifâge. Lauement fait de decoétion de fauinier. # où, yns Cendres de » blarta Byzantis appliquecs. gris odo- Ben broyé, & incorporé en vrine. | patus. Cendres de cancres de riuieres. Qignons de narcifles , aucc graine d'ortic, & tinaigte. Graine de palma Chrifti applique. Grains de vigne fauuage enduits. Cinnamomeauec miel. Racine de coftus enduite auec eau, ou miel. Racine de coleuuree ; appliquer feule ouauecorobus, terrede Sie, & fenegré. ’ | Premiere & feconde efpece d'alcyonium ; appliquees. | M ATTHIOLE #C'eft à di Eau de turbentine * vraye & commune enduite auec huyle de re,celede hede vin. tercbinthe, Pomate enduire. | @ demne- Eaudeius de limons faite en alembic. lexe. Huyle de moyeus d'œufs. Huyle de froument- Farine d'auoyne cuite en vinaigre. Farine de feyes. | Decoétion delupins;pour s'en lauer: Graine de rauc fauuageenduite. Eau de lapathum acucum,&e de quelques autres chofes, Voyez en la recepte au liure 2. chap.108. Graine de roquette enduiteauec miel Mowftarde demeflee en eau , pour s'en frotter la peau. Racine de ferpentaire broyee ; & enduite. lus debon henri enduit auec vinaigre. L'ENCIOR PS Eau de racines d'arüm ou leur ius mis'au foteil enduit. Fau de gentienne enduire. : Graine de nielle baftarde redfite en poudre , & énduite auec miel. ù PAIE fcabieufe anduir auec farine de borras,& vn péu decam- re. Vin de fraifes. Jus de Aeurs d'herbe paralyfis enduit. Eau de fleurs de bouillon. Decoction des fleurs & follicules d'houblon,prife en breunage: DL OS C'O'RI DIE Pour effacer les Variolles Ê* Len- rilles du vifage, Myrrhe enduite auec miel & cannelle. Fueilles de porreaux, & graine de fumach apphquees. lus d'oignons appliqué auec fel. Bulbes appliquez feulz , ou auec vn moyeu d'œuf. Poulior incorporé en cire. Sory , auec d'eau. Premiere & feconde efpece d'alcyonium appliquees. eM ATTHIOLE Eau deius de limons faite en alembic. Eau de racines delapathum acutum,& de quelques autres cho- fes. Voyez en ladefcription au liure 2, chap.1cs. Decoétion de petite centauree , appliquée. Jus de fcabieule enduitaucc farine de chryfocolla, & vn peu de camfre, DI:O,S,C'O:R'I D E Pour 6Sker les caches © lenrslles du vifage, caujtes du Soleil, Racine d'ircos de Leuant, appliquee auec ellebore. Cinnamome aucc miel. Racines de coftus enduites aueceau ; ou miel. Decoétion de racines d'amandes ameres pilees , appliquee. Laifde figuier enduit. Cendrés d’efcargors bruflez entiers, enduites auec miel. Sang de lieure enduit. Cenare de fèche bruflee appliquee. Graine de lin enduite. Farine * d'ers appliquee. * Sifÿmbrium enduit. Bulbes bruflez ,appliquez aucc alcyonium. Decoétion des fueilles de lierre cuves en vin. Racine de * chardonnette. Alyfon haché menu , appliqué auec miel. Terre Melienne enduite. Jus de cyclamen enduit. MATTHIOLE Encens enduit auec laïét. Chair de melons & d'anguries enduite. Ius de raifin non meur enduit auec laiét de femme, DIOSCORIDE Pour effacer les Lentilles, Ireos de Leuant appliqué auec ellebore blanc. Linimentde cannelle, & de miel. Coftus enduit auec eau & miel. Sang de lieure enduitchaud. Farine de froument, auec vinaigre miellé. Refforcappliqué auec farine d'yuraye. Graine dechoux puluerizee , &faupoudree, * Mente aquatique broyec, & applique, Cendre d'aux, appliquee auec miel. . Racine de grande ferpentaire appliquecauec miel. Bulbes apphquez auec miel & vinaigre. Gith frotté, » Galbanum auec nitre , & vinaigre. ; Alyfon, haché menu, aucc miel. ; X 04 ,0r0s Oignons de narcilles auec graine d'ortic , & vinaigre: Due, Graine de Palma Chnifti, énduite. * C'efrne Liniment fair de grains de vigne fauuage. efcume [as Racine de coleuuree , appliquee auec fers» fenegré,& terkc de Jee qui sas Sie. Û - tache aux * Adarcé appliquee. jyà ions CEE At Ÿ # ow,0r0- bus. LE ow,Mente aquatiques *ou,chame Leon noir. *ow, Sifjm= briuwm, POVR EMBELLIR MeATTHIOLE Eau deturbenthinecommune yy meflant d'huyle de lie de vin. Noix mufcate appliquee à mode de liniment. Liniment fair de fiel de mouftoille, & de farine d'arum. Huyle de moyeus d'œufs. Graine de raue fauuage. Farwe d'orge incorporce en vinaigre & miel , &appliquec. Linimenc fait de farine d'auoyne cuite en vinaigre. Caraplafine fair de farine de fenegre, de foufre, & de nitre. Farine de feues. Decoétion de lupins verfee deflus. Jus de berleenduit. Eau des racines de lapathumaeutum , enfemble quelques au- tres chofes.Voyez en la recepre au liure 2. chap. 108. Chair de melons , pour s’en frotter. Racine de ferpentaire mife à mode de liniment os, ark, Racine de * vit de chien;cuite en eau,corporee auec farine de feues en vin cuit. Eau de gentienne enduite. Jus de petite centaurce, ou fadecoétion. Jus de mente noftre dame enduit. Farine de graine de nielle baftarde, enduite aucc miel. Farine de graine de l'vne & l'autre fecutidaca , enduite auec miel. Cataplafme fair deius de fcabieufe auec farine de chryfocolla, & vn grain decamfre. Jus de fpatula fœtida enduit. Eau de fleurs de bouillon. Decoction de fleurs d'houblonprifeenbreuuage. Laict derruye verfé dellus , & enduit à pleine maine DUNOYS COR DRE Pour effacer lestachesnaturellement imprimecs a corps. Alcyonium enduit. eM AT Len! OLE Farine d’auoyne cuite en vinaigre , & enduite. c Decoction de lupins verfee deflus. Decoction de petite centauree. Litharge cuite en vinaigre & enduite. DIOS(ORID E Pour maintenir le corps nee. Maftic faupoudré. Laliqueureftantés bourfes qui font fur les ormes, enduite. Beurreenduit. Fumees de crocodile terreftre enduits. Jus de pepons feché au Soleil, auec leur graine ,farine,& eau. Racine de coleuuree enduite. Jus decyclamen enduit. M ATTHIOLE Camifre enduite. Farine de feues. Eau dittillee du tronc du bouleau incifé,enduite. Eau deius delimons faireten alembic. Eau de feues.Voyez en la defcriprion auliute 2. chap. tot. Mouftarde demeflee en eau , pour s'en frotter la peau. Eau de racines d'arum , ou leurius mis au foleil. Eau de gentienne. Eau de fleurs de bouillon. DIOSECORFDE Pour effacer les Cicatrices. Graiffe d'afneenduire. Farine de feues apphquee en cataplafme. Fueilles & racines de ranunculus enduites. Calament cuit en vin , appliqué. Racine de concombre fauuage pilee, & faupoudree. Bencuiten vinaigre, & appiiqué auec nitre. # ow,0r0- Caraplafme fait de racine de coleuurec , * ers, terre deSie, & bus. fencoré. Borras enduit. Premiere & feconde éfpece d'aleyoniumenduire. MeATTHIOLE Graine deroquette broyee, & enduite aucc fel de bœuf L'EMCIOIRS PES" Moelle de cerf. Baume. Huyle de myirhe. Suear d'vn œuffrais mis à la braife. Camfre broyé auec borras,& enduit auee moclie de bouine. DT OFS"CEO RAI DFE Contre les * Uiriliges,Ÿ mal [üins Main. »C'eftwne Coquilles d'efcargots terreftres; bruflees, & enduites. cersaine fe Sang de lieure enduut. caille dela Cendre de feche bruflee , appliquee. peaw,que Farine de feues appliquee, & faupoudrec. les Arabes Farine de lupins appliquee. nomment Fucilles de betes , enduites crues. Morphea. Fucilles & racines de * chondrylla broyces, & incorporees en * Efpece de miel, nitre , & eau. Racine de grande ferpentaire , auec miel. Jus d'afrodilles enduit: ayant au preallable fort frotté La peau de la partie offenfee ; au Soleil. Jus d'oignons enduit au Soleil. Cendre d'auxauec miel. Poyure appliqué auec nitre. Racine de cappres pilee , aucc vinaigre. Argemone feche ,pilee , & appliqueeauec nitre, vin,& fouffre. Fucilles de * craflula minonappliquees auec farine d'orge;huÿ» * o#, se le, & eau : mais neantmoins 1l ne fauclaifler ce cataplafme phiwm. que fix heures. lus de racines de gentienne enduit. L: Racine de “ chardonnette, enduire auec fouflre. Rue frortee auec vin ,poyure, & nitre. Graine derofmatin, auec fort vinaigre. Oignons de lis bruflez , auec miel. Racine de nenufar, auec d’eau, Racine de garance ; auec vinaigre, Graine de guymauue , broyee fafche, ou feche, & enduite au Soleil. Racine d'orchanette , auec vinaigre. Oignons de narciffes,& graine d’ortie ;auec vinaigre. Linimentfait de coleuurce, * d'ers , de terre de Sie, & de fene- * o# , oros gré. bus, Ben cuiten vinaigre, appliqué auec nitre. Racine de concombre fauuage , pilee , & appliquec. Graine de palme Chrifti enduite. Ellebore noir , auec vinaigre. Souffre appliqué en quelque forte que ce foi. Premiere & feconde efpece d'alcyonium , enduite, MATTHIOLE Decaction de pommes de cyprez verfee deffus. Chair de tamarindes mife és breuuages. Eau deius de limons faite en alembic. Huyle de moyeus d'œufs. Decoction de lupins. Graine de raue fauuage. Eau de racines de lapachum acurum, & de quelques autres cho- fes.Voyez en la recepte au liure 2. chap. 108. Racine d'arum cuite en eau , &incorporee auec farine de feues en vin cuit. Mente de noftre Dame appliquee. Racine de *chardonnerre broyce en vinaigte , & enduite. *o»,chame Farine de graine de l'vne & l'aurre fecuridaca incorporée cn Jeon noir, miel. : lus de fcabieufe appliqué auec 4n peu de borras, & autant de camfre. Jus de fpatulafœtida enduit. Eau de fleurs de bouillon. Deco&ion de fleurs d'houblon prife en breuuage. DIOSCORIDE Contre les Dartres, Impetiges, feux volages. EfCorce de pin , & de peffe enduire. Fomentation faire de decoétion de fuciltes de Jentifque. Linimentde fucilles de cyprez, & de gruotre fcche. Laitteron. “o,chame leonnorr. Fucilles de * rhamnus appliquees. “ou , bure Vermouliffure de bois faupoudree. ghepinc;ow Graine de creflon alenoïs applique. Neprene Rheupontic enduit auec vinaigre. Ellebore noir enduit auet vinaigre. Bcn P°O VR EMBELLIR Ben appliqué aurc vriné. Gomme des feps de vigne, enduite auec nitre :ayantau preal- Jable bien frotté la partie. Soufte auec refine de terebinthe. Sel, huyle, & vinaigre ; pour frotter la partie. Premiere & fcondc efpece d'alcyonium appliquee, *o# ,Efu- x Adarcéenduite. me f'alee te: Poix liquide enduite. nant 44% Encens faupoudté, TE Gomme d'oliuier Echiopique, enduite. Gomme de prunier enduite. Laidt de figuier enduitauec gruotte. Liniment fait de miel cuitauec d’alun. * 04, Pros * Cire vierge enduite. pols. Pain de froument , qui foit frais , aucc faumure. Farine d'yuraye ; auec fouffre & vin. Cices & or ge, auec miel. k pe Racines des deux lapathum cuites en vinaigre:ayant au preal- lable {carifhé la parue » & bien frotté auec nitre. Creffon Alenois appliqué auecmuel. Liniment faic de cendres d'aux & de miel. Liniment fait de mouftarde & de vinaigre. ; %os, char Racine de * chardonnette , cuite en vinaigie» & enduite. mebô noir. Rue, auec alun ; & miel. ; Jus de laferpiium auec vinalgre Glu demefé en vinaigre » & enduit. Racine de concombre fauuage, pilee , & faupoudrec. Lai@ de tithymalus mañle, enduit. po or0- Linimenr fait de racine de coleuurée ; M6. * d'ers ,terre do Sie, & fencgré. ; Fementation d'eau marine. «MATTHIOLE Poix enduite auec miel. | Chair de tamarindes mangee fouuent. | Huÿle de moyeus d'œufs, enduit. Graine de raue fauuage. 4 | Saliue de perfonne ; pour s'en frotter àieun. 1 | Eau de racines de lapathum acutum,&de quelques autres cho- fes. Voyez en la defcription au liure 2. chap. 108. Fucilles fraifches de plantain broyees , & enduites, Affodilles bouillis en vinaigre , & appliquez. Fomentation d'eau de gentienne. | Mente appliquee à mode de liniment Jus de mente noftre Dame appliqué. | Fuailles de marrube appliquees auec vinaigre. Farine de graine del'yne & l'auure fecundaca ; cnduite aueç miel. 4 Re “ ù Decoction de racines de la grade fcabieufe beuë de matin qua- ranteiours durans : ou la poudre de {es races pue tous les iours du poix d'vne dragime en laiét char. Jus de fpatula fœuda enduit. à Ù Decoction des fleurs & follicules de lupins, prife en breuuage, Infuñon d'ellebore noir, prife en breuuage. DIOS(ORIDE Contre » les Bubes , Bourgeons, (ox Efchambotullures. Tour laiét beu auec miel cru , eau , & vn peu de fl Lauét clair pns en breuuage. Vinaigre appliqué. Beurre enduit. Vrine humaine, longtemps gardee. Farine de lupins apphquee. Ius decyclamen appliqué. | Lauemént fair de decoction de pouliot. | Cataplalme fat de rue; de cire , & d'huyle de meurte. | Staphis agria enduite. s Linimeni tait de ben, & d'vrine. Rouillure de ter enduite. | Alun auec miel. | Cinnabre , ou fang de dragon,appliqué. | * Teftz coniumez éstourneaux, apphquez. D10S (£ ORIDE Contre lesfeux volages nommez Alphi: G antres taches du vifage. Liniment fait du ius dethapfia ; & de miel. Liniment fair de ben, & d'vrine. You,Papus | Le : LE COR PS: Racine de narciffe ; auec graine d'ortie & vinaigre. Lotus fauuage enduit auec miel. Poudre de racine de concombre fauuage, appliquec. Graincde palma Chrifti enduite. Liniment fair de grains de vigne fauuage. Liniment fait de coleuuree, * d'ers, terre de Sie,& fenegré, M ATTHIOLE Fomentation de decoétion de lupins. Graine de raue fauuage. Eau de racines de lapathü, & de quelques autres chofes.Voyez en la defcription au hiute 2. chap. 108. Frottoir de chair de melons. Oignon cru ; pour s'en frotter. Racine de * vit de chien cuite en eau,& incorporée auec farine You arum. defeues en vin cuir. lus de bon henri enduit auec vinaigre. Fomentation de decoétion de petite centauree. Eau de fleurs de bouillon enduite. Decoétion de fleur d'houblon prife en breuuage. DIOS(ORIDE Contre * le mal féint Main. Linimenrt fait de ftaphis agria pilee , & d'huyle, Graine de coleuuree enduire. Fomentaon d'eau marine. Ben cuiten vinaigre. Sel enduit. #ow ,0f0à bus. #ou,Pforæ eM «ATTHIOLE Decoction de lupins verfee deflus. Liniment fait de graine de raue fauuage. Decoction de fleurs & follicules de lupins ,prife en breuua- ge D'I OISICIOPRHIED}E Contrela Gratelle. Liniment fair de cardamomum & de vinaigre. Liniment faic de la fucur & liqueur qui fort d'vn ohuier vert, uand on le brufle. Laièt de figuier enduit: Peau d'vn eriflon de met, crue & bruflee, meflee auec d'autres medicamens ordonnez pour mondifier la gratelle , en- duité. Liniment fait de cendres des cheuaux marins brullez , incor- porces en poix liquide , Où graifle ; OÙ en OngueNt de grofe mariolane , pour en enduyre la ete. Vrine humaine vardee. Laict clair beu. Cices , auecorge, & miel. Farine de lupins. Argemoné leche, pilec , & frottee auec nitre , au bain. Perte * fcrofuiaire frottee. *'ou,chelis Linimenc fait des racines de * chardonnette, auec vn peu de vi-doniæ mis tmol , derefine de cedre, graifle ,foufire, & alun nor. Liniment fait de ben , & d’vrine. * ou, ché Lauement fait de decochon d’origan. male noirs Liniment fait de racines de quintétueille cuites: Potamogeton appliqué , eft bon à la demangcifon, Lotus fauuage enduit aüec miel. Liniment fait d'ellebore noir, cire , poix , & huyle decedre, Antimoine incorporé en cire ; auea vn peu de cerule. L'alun faupoudre , & arroulé d'eau, eft bon contre la demans geson. eMeATTHIOLE Refine de terebinthe enduite. Lefsiue de cendre de geneurefaite en vin. Huyle d'ohues fauuages. Eau que l'on treuue és creux des vieux chefnes. Chair de tamarindes mangee fouuent, Pômes d'Adam coppees par le millieu , & faupoudrees de fouf- fre , cuites {ous cendres chaudes, pour s'en frocter Les mem- bres rongneux. Huyle de noix vieux. Farine de fenegré auec graine de creffon Alenoïs, enduite auec vinaigre. Affrodilles cuits en vinaigre ; & enduits. x Decoction de fené , ou fon intufion ; prié en breuuage. * 3 cotion POVR EMBELLIR IPEMOCIOIRMPIS: Deco&ion de {cabieufe & fonius mis és onguens. MISATOTMENTIONLIE Jus de {parula fœrida enduit. Decoëtion d'eupatoire commun & de fumeterre beuë en laiét Por enTnaigrir ceux quifont Érop gras. clair de cheure. NE : * Lacca naturelle prife en breuuage. * Jus du mefme eupatoire enduit auec vinaigre & fel. à Graine de frefne prifée en poudre. ” 04, Cam Decoëtion de bourrache & debugloffe cuirs en vin ou.eau, Vinaigre continué fouuent. * Ame prie en breuuage. me] Racine de buglofe commune broyee, & enduiteauec vinaigre. DIOSCORIDE es des fleurs & follicules d houbion, prife en brenuage, Contre La Demanpeifin. nfufon de racines d’ellebore noir prife en breuuage. Laïdt de fou: liqué ait de figuier appliquéauec oruotte. DIOSCORIDE SUEe Re À si eC'eftlaLe Contre * la Gratelle,Ë rongne,tirans Frotement fait de fel , huyle , & vinaigre. æ ; = , € Alun enduitauec d'eau. d predes Au- au mal fäint «M asn. (en Fiel detoreau atecnitre, & terre Cimolienne. . É HAT T'HI OLE 3 Fomentation d'vrine humaine , & de nitre. É Bete noire cuiteen eau ; &enduite. Efcorce de geneure bruflee ; auec d'eau. Jus de bon henri enduit auec vinaigre. Efcorce de frefhe bruflee,auec d’eau, Decoction de fené , ou fon infufion,prifeen breuuage, Fueilles d'orme hachees menu , auec vinaigre. Decoction de l'eupatoire commun, & de fümererre, prife err *c'éft cel Gomme d'oliuier Ethiopique enduite. breuuage. À Cifcelle rt nenriaiede “turbenthine vraye ou commune,ou de refine Decoction des fleurs & follicules d'houblon, prife en breuuage. og de fapin , auec verd de gris vitriol, &nitre. Laiét clair beu. 7€ © 4 Lait de figuier , auec gruotte feche. rmelexe. on defioumenccuit & incorporé en fort vinaigre. DIE 0 SC O RAIDE : Farine d'orge appliquee auec fort vinaigre , & huyle & eau. Contre la Ladrerie, Farine d'yuraye , & foulfre , auec vinaigre & vin. Eiff Ares fech ÿ ki Racines des deux fortes de lapathum,appliquees:ayät au preal- Def de ms se de €z» & continuez à manger. lable fcariffé la partie, & icelle trotré auecnitre. Fe cer S Fe “. fee « Choux hachezmenu , appliquez auec gruotte. : re fait nee res d'efcargots terreftres. L Ellebore noirauec vivaigre. a re meflee parmiles autres medicamens propres à la- Cendre d'aux , auec miel. ue maladie Mouftarde , auec vinaigre. ne AU SE breuuage. Sritedetolbibrec en duite. iniment fait de fiel de cheures fauuages , ou de bouc. Crelfon Alenoys auec miel, Calament mangé auec lai&t clair. Racine d'orchanette,auec vinaigre. MAT THIOLE Racines & fueilles de ranunculus appli k - : : k es ne ni Rate pp'iquees ; Fo de racines de ramarifc beuë yn long temps auec raie inede concombre fe ge pulucrizee iquee, : Se ee po RÉCENT EE È ” Trochifques de viperes beus en poudre. Liniment fait de fcammonee cuite en vinaigre. : MCE pale prife comme de couftume. " È 8 lus d’eupatoire commun & de fameterte pris par enfembl Gomine de feps de vigne appliquee: ayant au preallable frotté re HECPESCEICMIGES Ja partieauec nitre. à (it) AE Verd de gris & nitre incorporez auec refine de terebinthe. - Infufon d'ellebore noir prife en breunage: SnaetinenEt eus nie DIOSCORIDE Soulfre incorporé en, refine de terebinthe, & vinaigre. se Sel, huyle, & ie cuirs enfemble. ë Contreles Cloux, Gallons, Calofitez, VUerrues, Nes Premiere & feconde efpece d'alcyanium enduite. EF Poyreaux. HP # Adarcé applique. ; Liniment fait de cendres d'efcorce de faulx , demeflees en vin- faleester 4° Terre Melienne enduite. aigre. Ho MATTHIO LE La tefte de picarel falé, bruflee. Telte de lezard fendue & appliquee. Fumees de brebis appliquees auec vinaigre. Miel cuit auec alun. À Ja Lune nouuelle, prenez autant de Fe decices qu’aurez de verrues,& de chafque grain couchez en vne:puis phez lef- dits grains envn linge,& les iettez derriere vous. Graine d’heliotropium enduite. Squille bruflee enduite. Fueilles & racines de ranunculus. Chair detamarindes mangee fouuent. Kacine de chardonnette broyce, & enduite auec vinaigre. Infüuñon de racines d'ellebore noir prife en breuuage. Infufion de fuerlles de {ené prile en breuuage. Decoétion de racines de polypode prife en breuuage. Jus de fumeterre continué par pluñeurs ours en laiét clair. Trochifques de viperes pris en breuuage en ius de melifle. Decotion de myrabolans noirs & chebules continuee pat plufeurs iours. Racine de * virga paltoris,cuite en vin,pilee, & appliquee. * ow,chars eM ATTHIOLE Gith appliqué auec vrine gardec : ayant au préalable (cariffié don x car- Contre la V'erole BUET b s de i Jus de laferpitium demeflé en cire;appliqué:ayant au preallable Decoction d’efcorce de racines de tamarifc prife en breuuage. fcariffié la partie. Boïs de guaiac, & fa decoction. Clinopodium beu certains iours durans. ; Vin de guaiac. Voyez au. liurelechap.de l’Ebene. Branches de * chamæfÿce broyces , & appliquees. *om petite Decoétion de ra- { de china Hs en breu- L'eau qui fort des farments de vigne , bruflez vers. efule ronde. cines de zarza parilla uage. Verd de gris appliqué. Decoction de bouïs. Decoctionde racines de prunier fauuage,enfemble de quelques M A TTHIOLE k autres;pour ceux qui ont d'vlceres en la bouche. Voyezaur. Cendre d’efcorce de faulx deftrempee en vinaigre, & appliquee. lure le comm.du Prunier. * Cichorce verreule mâgee en falade:où fa graine prife du poix *os,Zacys Decoétion d'afarina prife en breuuage. d'vne dragme trois 1ours durans ; auparauant que {e mettre thas Eau des premieres & plus tendres fucilles d'eryngium , prife en au lit. à breutage. Grenoillerte broyee, & appliquec. Racines de diétam blanc priles tous les iours du poix d'vne dra- Jus d’efclere enduit. 1 gme en decoétion de guaiac. Jus des fleurs & fueilles de bouillon enduit. Decoction de ceterac prie en breuuage. Cantharides broyees , & appliquees auec leuain. DIOSc POVR EMBELLIR L'EMCIO' RIP:S: DIOSCORIDE M.ATTHIOLE Contreles Cors, Thyms, G Poyreaux Turbenthine vraye & commune. myrmeciens. Fueilles de fau. Huyle de moyeus d'œufs. “Vin de grenade appliqué. Pomade enduite. Laict de figuier incorporé en graiffe,& enduit tout alentour du Huyledefroument. 9 à lieu otre le cer , ou poyreau. DIO S C O0 pd 1 DE Liniment fait d'encens , de vinaigre, & de poix. Rue , poyure, vin , & nitre pour faire vn frottoir. Pour pronoquer a faer. Cices > auec orge & miel. Graine de ferula enduite auec huyle. Û Fueilles & racines de ranunculus. Onobrychis enduiteauechuyle | #ou, Char. Racinëde * virga Paftoris, cuite en vin,pilee, & appliquee. Miel de PR De filon del’ k don à car- Liniment fait duius & laiét de tithymalus mafle. RENNES ne CHELE der. Branches de * chamzæfyce, pilees, & appliquees. Mende pee DE : ; [ui #oy, petite Graine d'heliotropium enduite. Le l efule rode. Petit heliotropium enduit. à M eA TTHIOLE 18 Eau fortant des farments de vigne, bruflez vers, enduite. Karabé blanc beu en vin. | | Onguent fait de graiffe de veau, & de fel. Eau de fleurs d'orenges & de limons beuë. ? Noftre quinte eflence defcrite au chap. du vin, prife du poix M ATTHIOLE Cendre d'efcorce de faulx appliquee auec vinaigre ARE ORE ù D'10:S C0 R ND'E Cichorce verreufe mangee en falade:ou fa graine prife du poix | d'vne dragme auparauant que fe mettre au lié. Pour garder de fer. Grenoillette broyce, & appliquec. Bulbes manger. DIOSCOR IDE Frottoir fair de foulfre. ï Plaftre, pierre morochthus; ou terre Samienne, appliquees. Contrelapnanteur des Aiffelles PAR É M TUTAH DONNE Liniment fait de myrthe, & d'alun liquide. RAA À RER Poudre des fucilles de meurte feches, ietrec és aiffelles. Huyÿle d'oliues fauuages, pour sen oindre tour le corps. 5 Cataplafme fait de racines de chardon. Huyle de meurte. deracines de foucher } it. i | Alun enduit. Poudre{ de fpica nardi Jon s'en frotter tout le corps. | DS ACT ST ENT O'LE de rofes fauuages | Affrodilles bouillis aueciufquiame , incorporez en poix liquis DIOSCORIDE de, & appliquez. Pour nettoyer la pean. Alun auec vin, pour s'en frotter. Je 2 : Aluyne verde, appliquee. ; Liniment fait de racines de cyclamen. eM ATTHIOLE DINO:S CLONRMEDIE Contreles fentes creualfes des Leurs. Graine de raue fauuage broyce, pour s'en frotrer. 7 Racine d’arum cuite en eau, & appliquee auec farine de feues» & vin cuit. Eau de gentienne. | TABLE DES. SIMPLES; LES PR O- | PIRE E EACD'ES ONE LS SRENR VE IN STNNA EVACVER LES HVMEVRS SVPER- flues par deffus & par deflous: Onguent fait de graifle d'oye, ou de poule. Lycium appliqué. Extraite des liures de Diofcoride, enfemble des Commentaires de Matthiolus. Ellebore noir pris feul,ou auec fcammonee , &vne dragme de DIOSCORIDE | | fel. | Pourenacuerlacolere, Racines de pyenocomum prife en eau miellee ; au poix de deux k : dragmes. Mess R1oS de Leuant:pris en eau miellee,au poix de fepc »Perirecentanree mangce. | ê re dragmes. ne * Matricaria feche,prife auec fel,ou en vinaigre miellé. You, Mars. %ou,frneut KO LU Graine de’ thlafpi prifeen breuuage. Laidt de chapña pris en eau miellee. ù he: 2, EFs Aloës pris en breuuage. Graine de *la feconde efpece de clematis,pilee,& prife en breu- *ou, Liferor. | Jauwege. Alle prife en breuuage. uage. | Decoction de tragorigan prife en breuuage. Sefamoïdes pilé, & prisen breuuage. | # C'efvne Graine de lychnis fauuage prie en breuuage au poix de deux Jus desracines de concombres fauuages, & leur efcorce, beuë au poix d'vp obole & demi. : | efpece de dragmes. ; |milepere Graine" d'androfæmon; prife en breuuage , au poixde deux Jusd'hippophaë pris au poix d'vnobole. LD dragmes. Trente grains dé palma Chrifti, emondez, pilez, & pris em Lis 1 x 4 breuua AÉSEAVPAICIVEEIR breuuage. Ius de routes fortes de tihymales , pris en eau & vinaigre , au poix de deux oboles. Jus de mercuriale humé. Six où fepr grains d'efpurge, pris en pilules, auecfigues,ou dat- tes. Efula rotunda prife en vn cyathe d'eau miellee. Jus de fcammonce pris en eau pure. ou en eau miellee, au poix d'yne dragme, ou de quatre cboles. Vne part de fueilles de bois gentil , incorporees en deux pars d'aluyne , auec cau miellee : foyent faites pilules Le dedans de thymelæa, pris en breuuage ; au poix de vings gr ains. Fuuilles de füureau, & d’yeble, mangees en potage. Le bas de la racine d'apios mangé. É %oy,Calci- * Empetrum , pris en eau miellée , où auec quelque bouillon. faga. Poudre de polypode fec prife en eau miellee. *ou,Mercy Decoétion de * cynocrambe prife en breuuage. rialefau Decoétion d'heliowropium pnfe auec d'eau. Vne ou deux dragmes d'agaric, beués en eau miclice. Racine d'efula maior pnfe en eau miellee;au poix de deux dra- mes:{a graine vne dragme fonius incorporé en farine , vne cucilleree, reduits en pilules. e M ASIOTCHNNONT'E Cabarct & l'afarina. Moelle de cale laxatiue. Manne beuë auec ivfufion de fené. 2€ Grains de * fpino merlo, & I furop qu'on fait de leurius. mi #agce dont fefer- Ciaix de tamarindes. ment les Prunes. SR Scbeften. Juiubé. Graine de creffon Alenois beuë en eau du poix de dix deniers. Graine de féncué fauuage beue à la mefure d'vn acetabule. Rheubarbe Myrobalans citrins Efcorce de frangola IDR ONG ORATND'E; . Peur enacuer la flegme. Sené l Graria Dei is à telle forte qu'on voudra. Ireos de Leuantpris en eau miellee,au poix de féptdragmes. Jus de mandragore pris au poix de deux oboles. Ellebore noir pris feul ,ou auec fcamimonce, & vne dragme de {el. #ou,Pxas Graine de * lycium des Indes:prife au poix d'vn demicyathe. çantha. Lagrofle eftorce d'orme pnfeen vin, ou en eau clere, au poix d'yne once. Bouillon de vieux chappons , accouftré à la mode de Diofços ride. Racine de cyclamen prife en eau miellee. Squille cuite en miel , & prife en breuuage. Hyflope cuit en eau , auec miel, & rue, pris en breuuage. Thym pris en breuuage auec fel , & vinaigre. Graine de fphondylium prife en breuuage. Armoniac beu au poix d'vne dragme. Fueilles de laureole beués fraifches , ou feches. Jus d’hippophæfus pris au poix de trois oboles. Epithymum beu auec miel. Jus de coleuuree pris en eau miellee. Jus de graine de carramum,pris en vn bouillon de chappon, ou en vin miellé. ê Poudre d’aymant prife en eau miellee, au poix de trois oboles. Deécoétion de pente centauree , humee. %ow, Mae * Matricariafeche prifé en vinaigre miellé , ou en f&l, anne. Graine de liferon broyee , & prilé en breuuage. Sefamoides pile, & pnife en breuuage. Jus des racines de concombres fauuages, & leur efcorce, prife au poix d'vn obole & demy. Jus d'hippophaë pris au poix d’vnobole. Trente grains de palma Chrifti,pns en breuuage. lus de tous uthymales pris en eau,& vinaigre, au poix de deux oboles. Six ou fépr grains d'efpurge, pris en pilules, auec figues ,ou dattes. Efula rotuada prife en vn cyatht d’eau micllee. Jus de fcammonee, pris en eau cler ou en eau miellee, au poix d'yne draome,ou de quaure oboies. LES 4 VMEWV RS. Vnepartde fueilles de bois gentil, auec deux pars d'aluyné, incorporces en eau mieliec.pour faire pilules. La moëile de thymelxa prile en breuuage , aû polx dé vingr grains. Fueilles de fureau & d’ycble mangees cuytes, COMME les autres herbes poragieres. Le bas de laracine d'apios mangé. Calcifraga prife en vn bouillon ou en eau miellee. Poudre de polypode fec,prife en eau miellee. Decoétion de mercuriale fauuage,prife en breuuage. Decoétion d'heliotropium.cuit en eau,prife en breuuage. Vne ou deux dt agmes d'agaric,prifes en eau micliee. Racine d’efula maior , deux draÿmes en eau nniellec:fa graine, vne dragme:fon ius incorporé én farme , & reduic en pilules, vue cueilleree. MeATTHIOLE Jus de racines de fambe pris en breuuage, Decoction,ouinfufon de cabarer prife èn breuuage, & fpecia- lement fi on la faiét auec laiét clair de cheure N adiouftant de fpica nardi,& d'eau miellee. Afarina beuë en eau miellee & oxymel. Moelle de cafle Jaxatiue. Huÿle de cartamum pris en breuuage. Manne prife en breuuage auec infufion de fené. Grains de*fpino merlo,& le furop qu'on far de leur ius. *ow, efpine Cyclamen. dont je [ere Serpentine. went les poimires. Avgaric. Amen Racine de l'vne & l'autre ariftologie. Petite centauree. Aloes Graua Dei. Sené. Myrobalans chebules,embliques, & belleriques. Elcorce defrangola. DIOS(ORIDE Pour euacuer la melancolie. Jus de mandragore pris en vin miellé;au poix de deux oboles. Bouillon de vieux chappons, accouftré felon l'ordonnance de Diofcoride. Epithymum pris auec miel, Lai clair beu. Origan fec pris en eau miellee au poix d'vn acetabule. Pouhot pris en breuuage. Ellebore noir pris en breuuage. Geneftz pris en breuvage. Turbitblanc,epithymum,fel,& vinaigre , autant de l'yn que de l'autre. eM «ATTHIOLE Sené , @ decoëtion & infufon, & le vin qu’enen fait. Voyez au liure «. lecomment.du chap.70. Myrobalans noirs. Infuñond ellebore noir prife en breuuage. D'IOS (NOR IDE Por fasre Voir. *Seneué fauuage pris en breuuage,fait vomir la colererouge. *o4,Thla- Mandragore pue en breuuage,rit vomir ja melancolie. Di Laict de thaplia beu en eau miellee. Jus de tihymales pris en eau miellee , au poix de deux oboles. Le deffus de la racine d'apios,mangé. Fleurs & graine de geneftz beuës en eau miellee. Graine de bois puantmachee. Raçines de beroine prifes en eau miellee, font fortir la fegme. Graine de pauot efcumant pnfe en eau micllee , au pour d'vn acetabule. Quinze grains de ftaphis agria,pris en eau miellce, Racine de filybus,vne dragme prife en breuuage. Ben pris en eau miellee. Oignons de narafles mangez,ou beus cuitz. Trente grains de palma Chulti,prisen breuuage. Elcorce de reftoruprifé en breuuage,én vinaigre miellé. Jus de cous tichymales pris en breuyage. Erain brulé,pris en eau miellee. MAT A EVACVER MeATTHIOLE Graine dehauetprife en breuuageen eau miellec & eau ricde. Graine d'arroches prife-en breuuage. Graine d'efpurge prife en breuuage. Poudre de racines de cabaret beuë en oxymel. L'antimoine felon noftre compofition pris du poix de cinq grains aucc fucere rofat. DIOSCORIDE Pour l'hydropifie:C" pour faire (értsr l'eau qus eff entre cuir © chasr. Racine de cyclamen prifeeneau miellce. Decoction de polinm prife en breuuage. Tus d'hippophæftus prisau poix de trois oboles. Tusd'hippophaë ptis au poix d'vn obole. Trente grains de palma Chrifti , prisenbreuuage. Six ou fept prains d'efpurge prisen pilules,auec figues ou dat- | tes. | Fucilles de fureau & d'ycble mangces en potage. | Calcifraga prife envn bouillon , où en eau miellee. | Decoction de mereuriale fauuage prife en breuuage. | Cabarerpris en breuuage. k | Jus de laituë fauuage pris en vinaigre miellé. Racines detreffe prifes en vin,au poix de denx dragmes: Jus de tithymalespris'en breuuage. é : La moëlle dethymelxa prifeen breuuage, au peix de vingt | : grains. k L Racine de vigne fauuage,boullieen eau, prife en deux cyathes | de vin trempé d'eau marine. Efaille de brouze prife en eau miëllec. Bouillon de mercuriale humé. | M ATTHIOLE | Jus de racines de flambe pris en breuuage. Fleurs de pefchier mangees en falade. | Jus de chou marin pris aucc rheubarbe. | Eftorce defrangola. k XTus de concombres fauuages pris en breuuage. Né pis çn breuuagc. aric À L'antimoine flon noftre façon pris du poix de cinq grains. Turbit mis és breuuages. DIOS(0O RIDE Pour lafcher leventre. Cerifes mangecs fraifches. | Fou, Ela- | Serswm. LES HVMEVRS. Prunes mangecs. Carouges mangecs- < Higues meures mangees. Laictde figuier humé. Bouillon de coquilles ou grandes moules de mer. *Blatta byzantis prife en breuuage. Reffort mangé. se Bctes blanches mangces. Bletes mangecs. Décoction dequelque forte quecc Loir de lapachum : & mel mes l'herbe cuite,& mangec. Malues mangecs. Arroches mangees. Choux legeremenciuitz mangez. Premier bouillon de lentilles plumees. Afperges mangez. lus de courge cuire entiere pris-en breuuage. Gingembre pris en quelque forte que ce Loir. *ou,vaguxs Odoratss. 4 Li “Peucedanum pris en breuuage. ou:Quene Vne ou deux cueillerces de fquille feche prife àieun. CORRECTE Graine *d'androfemon pilce,& prife en breuuage. C'effvne cfpece de Jus de parietaire pris en breuuage. ’ Graine de pauot fauuage prife eneau miclice , au poix d'vn milleper- acetabule. tn: Decoäion de cynogloffum prife en breuuage. Branches de"chamæfycé mangees cuites. Icttonsdecoleuurec mangez cuits, quand tendres. * ow,petite ils font encores efule rode. MATTHIOLE Moelle de caffelaxatiue mangec. Huyÿle d'amandes pris en breuuage. Manne prife auec vn bouillon. à Turbenthine commune mangec. , -Prunes de Daras,& d'Ongric cuites en bouillon,ou vin. Sebeften deftrempez en bouillon,& mangez. Noiït mangees âieunaucc garumn. … Fueilles de malue,ou Les icttons ençores tendres cuits, & man- gezen huyle & vinaigre. Betc blanche, & fon ius. Jus de bete blanche clyfterifé du poix d'vne liure:ou fa racine cuite, & faupoudrec de fel, prie à mode de fuppofñitoire. Jus de* hicracium pris du poixde deux oboles auec vinaigre & eau. Decoction,ou infufñon de fené,ou fon vin. Voyez enla tecepte au liure 3. chap. 70. Pafauertes frufchesprifes en pilulestou beuuant leur décoétion. Raïlns fecs pris auant difner. # 04, cico= rec iaunt: ow , herbe aux efper= wiers. Fin durepertoire medicinal ,tiré des lix liures de Diofto- | ride ,enfemble des Commentai- res de Matthiolws. APNLIÉ CT EUR proue peur etre qu’on pourroitentendre d’vne autre façon les remedes & fa- culrez des fimples defcrits és precedentes cables, & qu'il yauroit dela difficulré àles ordonner fans quelque affeurance, ou raifon:afin quelerouten foitmieuxaf- feuré , veu mefmele grandiflime incereft qu'il yaàen vfcrautrement, nousauons icy mis par ordre alphabetique, les premieres qualitez des fimples donc a fair men- tion Galien , pourfuyuans iufques au quatricfme degré item les fecondes & rier- ces: lefquelles nous eftimons eftre fort neceflairesà toute perfonne quis’addon- ne à la Medicine. Q V ALT Tu Zi PR E,M:LIE RE CODE" SIMPLES DESCRITES PAR DEGREZ, DEP VAT SIC ÉE PÈRE MIE Re: ques au quatriefme. RES Simples chauds fécs., an premier , fécond , tiers © CHAVYDS. SECS. ghart degré. Quanta ceux, aufquels n'ya point denom- Afphodelus 3. 3 Êre marqué, combien que Galien les eSfime eSfre chauds Altagalus 300 L C fes , fine fait-il ancunement mention du degré , au- AU EPA © FU Auoyne. Louite. gel on les doit colloquer. : Auronne “x Baccharis. e CHAVDS. SEGS;, Barbebouc. Abfinthe Seriph. 1. 3 Bafilic 2. L Acanthium. Bafilic fauuage. Ache large 2. 3. Baume 2. a Acorum 3e 3 Bdellium. Adarces 4. ra Biflingua. Acgilops. Bitume 2. cn Agaric 1. 2. Berle. Ageratum. Betoine. Agnus caftus 3 3. Bois puanr. Ail 4. Fa Bouillon & va Ail-porreau 3. 5e Branque vrfine, Alcyonium, Branque vrfine fautiage. Aloë 2. 3. Brulc. : Alun 3 Bruyere. Aluyne ra $. Bugloffe. Alypum , ou turbit. Bulbe vomitif. Alyfum. Buphthalmum 2 2 Amandes ametes. Cabaret 3 3. Æmandes douces. Caillé. Ammeos z CA Calamus odoratns 2. 2. Amomum 3. 2. Camomille L L Anagallis, l'vne & l'autre. Cancamum. Androfaces. Cappres. Youtesfos Anet 1. z Cardamomum z sl en faut Anis k Fs Carline. ; douter. Antirrhinum. Carpelum. Apiumrifus 4. Li Carüui 3. 2 Apocynum 3 3. Cafleodorante 3: 3. Argemone. Gaftoreum ge 3. Arfarum 3. Cedre z 3- Ariftologie ronde. liqueur de Cedre #3 pa Aniftologie longue. fruit de Cedre. Armoile 2. FA Cendre de farment 4. 3 Artichaut 3. 2. Cendre de figuier 7% 4 Afclepias. Chalciris PT 4. Afcyrum. Chamefycé. Afpalarhus. #Chameleucé g (A Afpcrgcs remperces. Chardon 2. 2 ; Char a Noffre mat né 2] Chardonnette Chaux Chelidoine grande Chelidoine petite Cheruis, ou Sifer "ap" Chou fanuage: Chou marin. Cices. Cinnamome Circea. Cire vierge graine de Citron efcorce de Citron Clinopodium Coleuuree , ou vigne blanche. Coloquinte Concombres fauuages Conÿza Coquilles de mer bruflees F Coriandre. efore x Coris. ce de Coftus Leper- Craflula maior Creflon Alenois Crocomagma- Crocodilium. Cumin Canin fauuage Curage. Cyclamen. Cyclamen autre graine de Daucus Dictam de Candie Diétam baftard Eau marine. Ebene. Elaphobofcum Elterium ÆEllebore blanc Ellebore noir Encens Enula Campana. Epithymum Ers Efcume d'argent. Efpeautre. Efule grande Efule ronde. Ethiopide. Eryngium. Eupatoire. Euphorbe Fenoil Ferule. Feuchicre des chefnes. Feuc FHel. Figues. Flambe Folium Galbanum Garance. Geneure Gentienne Geranium. Germandree Gingembre. Gingidium Gladiolus. Glaux. Gomme d'oliue Acthiopique, Graifle de toute forte vieille. Granum cnidium Grateron. Guimauue Guy. Huyle miel. Hyflope CHAVDS. DESES Sub temperee: TT 3 new et 4. x » 4. aucunement Jarum * Iberis. lue mufcate lugioline Ladanum Laine auec le fuin. Lappa minor. Laureole petite Laureole. Laurier Alexandrin. Lentille Lentifque Leontopetalum Lepidium , ou poy- urec, Leucacantha Leucas Liarre. Liarre terreftre. Lie bruflee Lie d’huyle Ligufticum. graine de Lin Linaria. Liferon Litharge. Lonclutis premiere, Lotus domeftique Lotus fauuage Lychnis couronnee Lychnis fauuage. Lycium. Macer Maceron Malabathrum Manne d’encens Marchefita. Mariolaine Marrube Marum. Maftic * Matrifylua Matricaria. Melanteria Melifle. Mente aquatique Mente de iardins Mentaftre Meum Miel Millegraine. Millepertuis. * Mify Moly Mouftarde Myrrhe Myrrhis Nardi fpica Nardus Celtique Nardus de montagne. Nauer. Nepeta Nielle Nitre. efcume de nitre. Ochre Oeil de bœuf. Oignon Oleandre Oliues faleess Onobrychis. Ononis Onofina. Opopanar Orchanetre d'yne forte. Origan Orminum de iardin. Orminum fauuage- Ortie- Paliurus, CHAVDS, 2. temperee, 1. temperee. termperecs 3 4. LQ 3 SECS. Il en far neätmoirs douter,at= tèdu qu'ail Leursil fait 4. 2. temperec. 4 pe 2 l'ari fort acre a mer. *ou,Paffe- ragc- Lens faue douter. Palma CHAVDS. * On le Palma Chrifti. PomT0 Panais fanuages. prédre pour * Dancratium 505 fg#l Paronychia Les. Paftel domeftique. Il en faut Paftel fauuage. doser. Paftenades. Paffefenr. 1 en fast Peplis. donter. Perfil. Perfil fauuage Perfil d'eau,ou elzofelinum Ile fast Perfilde montagne,ou oreofelini domter. Petrofelinum Peucedanum Phalaris. Pierre Armenienne. Pierre Afenne. Pierres d’efponges, Pierre ponce. Y Quelques * Pierre thyites. vns lapré. Piuoine. nent pomr Piflaches. LaTwrquoy Poix liquide fe. Poix feche Polemonia. Polium. Polyenemu Polygala. Porreau teftu Poreau 11 en faut Poulior Poyure sis Pfeudobunium. Pforicum Ptarmica Pycnocomum. Pyrethre Q uintefueille Racines fentantles rofes Ranunculus Reffort Roquette cendre d'efcorce de Rofeaux Rofmarin. Rofmarin de l’autre efpece. Rue Rucfauuage Sandaracha Safran Sarniette Sauge Sauinier Scandix 1l en faut Scordium. douter, Scorpioides Sencgré Sencué fauuage Serapinum. Serpentaire grande Scrpentaire petite. Serpollet Sclamoïdes grande Sefamoïdes pente Siler Sifon. Sifer , ou Cheruis Smilax afpre. Smilax lilé, Sory. Souchet. Spatula fœtida. Spartium , ou geneft. Sphondyhum Squille Stachys Staphis agria. Sricados: CES 2 COR SE CS. QE Rare Qu So CHAVDS. SEECS. Storax. Struthium Succre Tamaric. Terre Cimolienne, Teucrium Thym Les tithymales Tordylium. Tragium z Tragoriganum ch Tremble e Tripolium 3 Trocfhe. Trufles. Tufsilago. Valerienne. Velar 3. Verd de gris. Veffes fauvages Vigne fauuage. Vigne blanche , où coleuuree. Vigne noire, on tam, Vinaïgre Violier. Vitriol. 4. Yuraye z nu 4 hu RTE temperces. 2. moderement, moderement. 4. Le Simples chauds humides au premier , Gcond. tiers ; \ œ gaarr degré. Q HANL A CEUX qui n'ont posnr de nom bre merque , combien que Galien les eSlime chauds Ca humides , fi ne remerque ti posnt le degré, aguel on Les doit colloquer. : CHAVYDS. HVMIDES, Bafilic. Beurre. Bugloffe. Couillon de chienl’vn & l'autre. * Franche-pute. : x Graine delin Fe temperce. Lo Graifle de toute fortefraifche. Did Glaux. Huyle d'olives. Huyle d'amandes douces. Huyle de iugioline. Huyle de graine de lin L temperé. Polygala. Reglifle temperee, Succre 1. L Satyrium de la premiere efpece. Satyrium de la feconde efpecc. Sertula campana. Simples froids © humides an premier , fécond , tiers ; , S © quart degre. Quant a ceux qui n'ont point denom- bre, Galien ne fast mention du degré auquel ones dois collequer, FROIDS, HVMIDES. Acetabulum. Apollinaris herbe. Arroches ne Blete 2 Centuncularis herba. Champignons 4: Cigue 4: Concombre fauuage 2: Courge À Cyrifus. Dorycnium 4. Eau. 6 À CEE Epimedium, * Efcudes. Efcudes de l'autre cfpece, *04, bilicee C7 Hieracium Sou,Herbe * Hieracium grand d'efperwier, Hicracium petit Sow,Opis. * lus de pauot Laitue de iardins Laitue (auuage Lentille de marsis Mailue Médica Oreille de rat Pyietaire Pauot fauuage Pauot de jardins Pefches Phucus marin Plane Pommes #*Po " Armeni es Abré ie d'Armenie De” Potamogeton | *Pfylium *ou,Herbe Reuliffe . puces. Sideritis Solattum dormitif Solattum furieux Stratiotes aquatique Sycomore Violettes. FROIDS. 4. 2 4. 3. HYMIDES. dE $- Simples froids Cr fêcs an premier, fécond, riers, C* quart degré. Quant à ceux qui n'ont pont de nom bre marqué, Galen n'en a dit mot. Acacia Achillea * Acinus Aimant 7 Alga marine il Amydon Anrimoine Arboufier Afpalathus Aubefpin * Bchen des Apothicaires Britannica Burgu'efpine Centuneularis herbe Cerufle Chcfne Chondrilla Chou Ciftus Clymenum Coings Coral Cormes Cornier Coronopus Corrigiole Cotton Crafle d'argent £latine Efpine Arabefque Efcorce de dattes en fleur Fleurs de grenadier fauuage leurs de labrufque Ancans le é on,Limo- etiune. | | | | | FROÏDS. 2. SECS. 3 Le Galles Gingidium * Gramen Grenades Hepatique # Herbe à puces Holoftium Hypocittis Iombarbe grande Iombarbe ptite Jonc aigu Jugioline Laceron * Langue de fcrpent Lihage jé Lotus domettique Lycium Lyfimachic Macer Maftic Medium Meurte Millet Morelle Nefples Oliue fauuage Orge Orobanche Paliurus Palmier Panic Paftel domeftique Perfca Peffe Pied delieure Pierre ematite Pierre galaétite Pierrç fcifsile Pierre plombiere Piuoyne Plancain Plomb laué Plombagine Polytrichon Pommes fauuages Poyrier Poyres Racine Ideenne Ronce Ronce Ideenne Rofes Rubus canis “Saligots Saulx Solatrum dormitif Spodium Terre Cimoliepne Erertienne (srafle Samienne Tillec Tragium de l'autre efpece Tragus berbe Vaciet Veriug Vinaiore Yuraye fauvage. FROIDS. SECS. 2. 3. 2. 2e 2. sempcrée. 3. legeremenr. 5 legerement. temperée. legerement. remperé. [A 2 4 3- remperé, 2 1 3 L 3. z CA 4. 2. 2 remperée. z x 04, Dent de chier. * 04 ,PHl- lium. £6w, Tribo [72 us LV E L'ON EST I- NES SSE MIRE RER Efcume d’ argent } Alperges Capilh veneris Cire en toute les quatre qualitez. Eryngium Feue Halimus Juvioline Lentille Lentifque graine de Lin Litharge Lotus domeftique j Mañtic Polytrichon en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & froideur. en chaleur & ficciré. en chaleur-& ficcité. en chaleur & froideur. en chaleur & ficcité. en chaleur & froideur. en humidité & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. Simples d'efence fubrile. Agaric Agnus caftus Ammeos Auis Artium Argemone Aritologie ronde Par fa cha Armoife leur fobri- Afcyrum de. Baccharis Baflic Bafñlic fauuage #*ou,Cic Bedeouar taire, [elon Berke” Branque vrfine Branque yrfine fauuage Cabarer * Calament de la feconde e- fpece Calamus odoratus vraÿ Calamus odoratus commun Camomille +on,Queue Capill veneris or Carpefium RO . aile Caftoreum Ceterac Cheïri Cinnamome +op Her Circea * Cire vierge be poure- Citrons ftcrnuer. Clnopodium * C'eflvne *Coris effrce de Creffon Alenois milleper- Cumin pue Daucus “ow, P4 Dent de chien ronychia. Diam Ellebore Epithymum Eryngium Euparoire Euphorbe Figues Flambe Fumererre Geneure Geranium Grateron Hyflope Jaime “Jus de concôbres fauua» ges Ladanum aucuns. *ow,Ncpe- a. X09,Elate- Fiwm. æ Lycium Macer Malabathrum Mariolaine Matricaire Mente aquatique Mente de iardins *Meurte Millegraine Millepertuis Millet Moly **Myrrhis Nauet Nielle Onobrychis Origan Origan fauuage Ortie Perfil de iardins Perfil de montagne Petrofelinum *Peucedanum Phalangium Phalaris Piftaches Piuoine Polemonia Pouliot Poyure de toute forte **Prarmica Pyrethre Quintefueille Racine fentantles rofes Rheubabe Rheu Pontic Rofeaux **Rute de muraillës Saffran Sarriette Sauinier Seneué fauuage Serapinum Siler Soulfre Spatula fœtida Sphondylium Spartium,ou gencft Squinanthum Stachys Tamarife Teucrium Thapfa Thym Tordyliam Tragium Tragori gan Tremble Vinagre. Simples de groffe [nbffance, Acacia Alga Alun Atboufier Arcanne Blattabyzantis Boras Cacalia Cepæa Cerufe Chalcitis Cire Concombre de iardins Coquilles de mer Couperofe cfcorce d'Encens fuye d'Encens Ephemerum Efcaille de bronze Efcorce de dattes en fleur Elpine Arabcfque Fourmage Galle Glaucium Glu Hypecoum Hypociftis Jarum Jonc aigu Iugioline Laceron Langue de cerf Lentifque Lie Lie d'huyle d'oliues Ligufticum Litharge Lycium Il en faut douter. Lyfimachie Macer Meclanterie Merde fer “Meurte Mity Myagrum Nelples Nitre Ochre Opium Orpin Paliurus Palmier Pefle Peuplier blane Pierre plombiere Plantain ‘Plomb laué Plomb brufé Plombagine Porcelainés Potamogeton *Pforicon Racine Idenne KRha Pontic *#Rheu Ponticcommun * *Rubrica Sinopica Sel Sory Sticados * Terre feellee Terre Eretrienne Terre Samienne Terre Selinufienne Truffcs Tutie. Simples de qualitez conrraires. Afpalathus * After Atticus Ben Brulc Bulbe bon à manger Cappres Cendre de farment *Centauree grande Centaurce petite *Cinnabre Chalcitis * Chamaraz Chou Chryfocomé Citrons Coleuuree Coriandre Cratæogonum Cyprez Cytifus Ephemerum grains d'Efcarlatte *Efcudes Efpine Arabefque Feuchiere Feuchiere de chefnes Folium *Franche-pute Fumeterre Gagates pierre Garance Gingidium Glaïcium Guy Ionc Iopyrum Laceron Liarre Lie de vin Lycium Macer Malabathrum Marc de bronze, ou diphry- ges Maftic Meurier Meurte Nard Orme Pæonia Paliurus Parelle Paftel domeftique Peuplier blanc Pierre oftracite Pierre Phrypienne RSR ERRETE F À caufe de fa gran- de froidew terrefire. * C'eftvn med:camêée fait de chal city. **04,Gra de centaw ree. * *ow,Boli Armeni cos mn. * “ou, Bols Armens de Leuant, You, Afpere Zouite. #0w,Rha Pontic co. mur. *ow, Sang de dragon en larme. *ow , Scor- dium. #ou,Vmbis dicue vence LA You, Ealfs mws. Plan Plantain Poyres ® C'effyn * Pforicon medicamêt Rlieu fairdechal Ronce citée Roles Xou,Vigne Saligots Dore, Seneflon Serpentaire arande Sertula campana Sideritis Sigillum Salomonis Souchet Squinauthum Suicados Symphytam petrzums ** Tam Terre Cimolienne Terre prale Treffes Troefne Valerienne Vitriol. Simples. acres au gouff. &C'effyne *Adarces efcume fz- Alcyonium lee qués'ate Acrain bruflé tache aux Agnus caftus foncs. Ail **ou,Hali Ailfauuage : CT7A Auis Ammcos Amomum Apiumrilus Argemone Aularum . Ariftologie ronde 04,070 * Arrefte bœuf Lo Afpalathus Atphodelus Auronnc Bdellium 1 Betoinc 04 Ar4- #Bois puant TA. Boras Cabaret Caillé Xou , Aro *Calamus odoratus commun run. Calamenrnommé Nepeta Cappres Cardamomum Carline Xow, Gas Carui Lum, Cañke odorante Cendre de farment Chalcitis Chamzæfycé *Chamaraz Chclidoine petite Chryfocome Cinabre “ou,Herbe Condifi eux puces. *Conyza “kos,Tafé Coquilles de mer brufices lago. Coquiole #C'efvne *Coris cfece de Coftus snillper. Creflon Alenoiïs tui, Crocodilum Cumin,l’vn & l'autre Curage Cyprez Cyclamen Diétam Diétam de Candie Diétam baftard Eau marine Ellebore blanc Ellebore noir R Medicas Efclere he be Efcorce de citron Fos, Score diuin, de chalci- Efmeril F6. Efüle grande Efüle ronde Fenoil % ou,créd Fenoil fauuage meurs, Feuchicre de chefacs Figues Flambe Fleur de bronze Fleur de fel Folium +*Franche-pute Fumeterre Geneure Gingembre Granum Cnidium Grenoillette Guy Jue mufcate Jarum Laferpitium Laureole Laureole mafle Laurier Alexandrin Leontopctalum Leucas Liarre Lie Macer Maceron Malabathrum Marc de bronze Matrifÿlua Melanteric Mente Meum Moly *petit Muguct ard de route forte Oeil de bœuf Onofma Orchanette feconde Origan fauuage Orminum de 1ardins Pæonia Pancratium #4 Pas d’afne Paffefeur Pafferage Paftel fauuage Paftenades Peplis Perfil fauuage Petrofelinum Pierre Phrygienng * Pierre oftracite Pierre chyite Poix liquide Poixfeche Polium Porreau Porreau fauuage Pouliot Pfudobunium #P{oricon Ptarmica Pycnocomum Quintefucille Reftort Rha Pontic *Rha Pontic commun Ruc Sarriette . Sauinier Scandix Seneué fauuage Tichymales Serapinum Tordylium Serpentine grande Tragorigan Serpentine petite Tripolium RER Salomonis Turbit Siler Valerienne Seneué Velar Smilaxafpre Verd de gris Sphondylium “Vigne blanche #ow,Coles- Squiñanthum *Vignenoire mrec, Squille Vigne faunage Fou, Taxi. Stachys Vinaigre Staphis agria Yitnol Thapfia Yuraye, Thymelxa. Simples à Abfferfifs. Acetabulum Eupatoire Acorum £uphorbe Agaric Fabaria Alcyonium Feuchiere Alifma Feuchiere de cheîhes Aloe Feucs Aluyne de toute forte , Fiel Amandes ametres Figues Anthyllis Fleur de bronze Antirrhinum Fumeterre Artium Garance Argemone Gentienne Anitologiesl'vne & l'autre Germandree Are Glands phodelus Glu Û Auronne Graine d'arroches Bdellium Graine d'efcarlatte Ben #Chamaraz Lis * o4Score Chamzleon Lis iauncs, dim. Chamzfyce Litharge Cheïri Lotus fauuage on, Couil: *Chelidoine petite Lupins HE Cheruis Lycium Pres. Cheualine Marc de bronæ PER Chondrylla Marcafsis Chou Marum Chou fauuage Marrube Cices Matricaire Cinnamome Mclifle Clinopode Mente aquatique Colenurce Miel Coloquinte : Milium folis Concombre de iardins Mifÿ Concombre fuuags Mysrhe Condifi Narcifle *Conyza Nepcta,efpece decalament * 04, Hera Coftus Nielle Nitre be auxpés Crcflon Nenufar Céta , Creflon Alenois : Oignon | Cyclamen Ononis Ebenc | Onofma Ellebore blanc Orge Ellebore noir Orme Ers Orminum de iardin Efcaille de bronze Os de feche Efudes Palma Chrifti Efcume de fel Pancraium Efüle grande . Parictaire à 2 Pauot Pauotcornn Peuplier bianc Pierre Armenienne Pierre ferpentine Pierre thyites Piftaches Plantain Poix des deux fortes Porcelaines Pourpre poifçon Pyenocomun Quinte fucille lic gentil: Agnus caftus aucüs pour Aymant bafilsc fau. Alga marine sage. Alkekengi Aloe Alun Aluyne Ambrofia Antimoine Aphaca Arboufier Afpalathus Aftragalus Aubefpin Auoine Auronne Æon,Halis Baccharis Bardane Bedeguar x0w,Limos * Behen des Apothicaires pium, Ben Betenoire *ou,Rubri *Boli Armeni commun ca Sinopi- Boras ce Bouillon Britannica Bulbe bon àmanger L Yatus vr: 9 *ow, herbe Ébtesi Se aux Efpers Carouges miers. * Centauree grande *o#, Rhew Centuncularis herba Pontic © *Chamaraz mr. Chalatis *ow , Scor- Cheruis,ou Sifer din. Chefne Cheualine Chondrylla Chou Chryfotome Cichorce Cinnabre Ciftus Clymenum Coing Coleuuree A C'eff vne Confolida maior efpece d'or Coral chanette. Coriandre Cornillier Cornigiole Cotton mA. Serpentaire grande Sefamoide l’vne & l'autre Sideritis Solaris grande Soulfre Squille Stichados Tamarifc Terre Samienne Terre de Sie Terre Selinufienne Terre Melenne Racine de panax Tithymales Reglifle Vaciet Rofeau Valerienne Rofmarin d'yne efpece Verd de gris Scammonee Vigne Scandix Vigne noire Securidaca Vitriol Senegré Vigne fauuage. Serapinum AdStringens, Acacia Craffe d'argent Acctabulum Crafle de plomb Achillea Crayerouge * aucuns le “Acinus Cyprez prennent Acrainbruflé Elaune pour bafir Agaric Encens Endiue l'vne & l'autre Ephemerum dela feconde e- fpece Efcaille de bronze Efcorce de grenade Efcorce de dattes en fleur Efcorce d'encens Efcume d'argent Efcume de fel Efcudes Efpine Arabefque Eupatoire Ferule Feuchiere Feuchiere de chefne Fleur de grenadier fauuage *Franche-pute Fumeterre Galles Garance Gingidium Glands Graine d’efcarlatte Grains de geneure Grenades Grenade aigre Guimauue,moderement Herba ftella **Hieracium des deux fortes Holoftium Huyle aigre ou acre Hypoaltis Iombarbe grande lombarbe petite I{opyrum Labrufque Laceron Ladanum Languede cerf Lentille Lentifque Liarre Lie de vin Lis iaunes Litharge Lycium *Lycopfis prie Macer Malabarhrum Manne d'encens Marc de bronze Maftic Pforicon Medium Racine Ideenne Melanterie Racine fentant les rofes Mente Raïfin non meur Meurier Reglifle Meurte Rha Pontic Micacoulier Ris Millefueille Ronce Mily Ronce Ideenne Mouffe Rofes Moule marine Rubus canis Nard de toutes les efpeces Saffran moderement Nenufar de l'autre efpece Saligots Nefples Sauge Noix Saulx Orchanette Securidaca Ochre Sel Oliue fauuage Oliues confites Orme Paliurus Palmier Parelle Parietaire Paftel Pepins de raïfins Perfea Pied de licure Pierre Armenienne Pierre ematite Pierre geodes Pierre oltracite Serpentaire grande Sertula campana Sideritis Sigillum Salomonis Solatrum Sory Souchet moderement Spodium Sticados Stœbé Sumac Symphytum perrzum Tam Tamarifc Terebinthe Terre Cimolienne Terre Eretrienne Pierre Phrygienne Terre graffe Pierre plombiere Terre Melienne Pierre fcifsile *Terre feellee Pin Tüllet Piuoyne Tragium de l'autre efpece Plantain Tragorigan Plaître Tragos herbe Plomb laué Trocfne Poirier fauuage Vaciet Polypode Valerienne Pomme Verius Pommes Epirotiques, ou ron Vigne des Vinaigre Pommes fauuages Vitriol Poramogeton Yeufe Pourpier Yuoire Prunes fauuages Yuraye fauuage, eAduSbfr. *Adarces Mify Ail Mouftarde Apium rifus Ochre *Bupreftes Orpin Calament Ortie Cantharides Pancratinm Cendre de figuier Pafferage Chalcitis Pierre Afsienne Chaux viuc Pouliot Chclidoine petite Poulmon marin Chenilles de pins Pforicon Copperofe Ptarmica Curage Sel Ellebore blanc Serpentine Euphorbe Squille Feuchiere de chefñes Staphis agria Grenoiljette Thapfa Lie bruflee Thymelza Linaire Tithymales Liferon Verd de gris Méelanterie Vitriol. eAperstifs. Agaric Ammeos Aloe Ariftologie Aluyne Armoife Amandes amcres graine d’Arroches Afber * ow, Boli Arment de Leyar, x C'eft vne efcwme falee s'attachät aux LOnCS, * Ce font beftes qui font creuer les bœufs, Quand ils en mangét parmslher be. (bi 06; Rha IPontic com- C2 Afperges Afphodelus Buronne Baalles Berle Beroine Brufc Cabaret Calamintha Calamus odoratus commun Camomille Capili veneris Cappres Cardon Carpefñium Centaurce petite Ceterac Chamaraz Chou Cices rouges Cichoree Cinnamome Coftus Cufcuta Cyclamen Daucus Eupatoire Eryngiun Fenoil Flambe Garance Geneure Gentienne Germandree Graine de vaciet Hepatique Hyfope lue mufcate Lacca Lapathum aigu Lauries Ligufticum Maceron Mariolainé Marrube Melifle Fu de Melons fentaftre Meum Mouftarde Myirhe Nard des deux efpeces graine de Nauet Nielle Oignon racine d'Ononis Origan Ortie Paitenades fauuages Perfil Petrofelinum Peucedanum Piftaches Polium Polytrichum Pouliot Refort Rha Pontic Rhä Pontic commun Rheubarbe ius de Rofes Rofmarin Sauinier Soulfre Sphondylium Squille Squinanchum Tamarifc Thym Velar Verbenc. eAttralhfr. Ayÿmant Ariftologie ronde Armoniac Aubefpin gacine de Baccharis Bardanc Bdellium Boixpuant Bouillon Bulbes bons à manger Calamentnommé Nepcta * Centaurce grande Centaurce petite Cices Cire vierge Cyclamen Diétam Dictam de Candie Dictam baftard Ellebore noir Enulacampana Eryngium Lie Lfturgeon falec Elcargots &rIChIES Flambe Galbanum Garance Gentienn€ Gladiolus Guy Hcliotropium Liarre Lic bruflce Mariolaine Mañtic - Millegraine Mouron de l'vne & l'autre e- fpece Mouftarde Narafle Nitre Onofma Opopanax Pafsefleur Paftenades fauuages Perfil Poix Pyenocomum Pyrechre Racine d'orchanette Racine de panax Ranunculus Refine,de toute forte Rofeaux Serapinum Serpentine grande . petite Scfeli de Martcille Soulfre Spatula fœtida Tefte delezard Thapfa us de concombres fauuages ‘Tragium, Lafcrpitium (icarrizans. Acrain bruflé Antimoine Aloes Blatta byzantis Alua bruflé Calamine Chalcitis Lic de vin bruflee Chaux lauce Litharge Cerulle Litharge de plomb Coquille de buccine Marc de bronze Coral Mif Eaux alumineufes Moules bruflez lauez raine d'Eryfimum Myrobalans Efcaille de bronze Pierre ponce Efcaille d'huiftre Plomb laué Efcorce de grenade Plombagine Eupatoire Pourpres bruflces Fleur de pierre Afsienne Spodium Fleur de grenadicrfauuage Teftsde fourneaux bruflez Galle omphacite Tutie Grains de meurte Verd de gris. Confortarifs. Acacia Meurte Aloes Millet Alun Moufle Aluyne Moule d'arbre Arboufier Myrihe Bedeguar Nardus Celtique d *Behen des Apothicaires Nefples *ou,Limo- Bouillon de poule Ocnanthé sium. Calamus odofatus Oliue fauuage Chaftagnes Oliues falees Chefne Oliues confites Coings Palmier Cor. Pied delieure Coriandre Piftaches Corne de cerf Plane Cornier Plantain Coftus Plaftre Cyprez Pommes fauuages Encens Poyure Efcorce d'encens Queue de cheual Endiue pre Quintefueille graine d'Efcarlate Racine fentantles rofes Éfcorse de dattes en fleur Refine de Jentifque Efcorce de grenadier Rha pontic Efpine Arabefque Rha Pontic commun Fau Ris Fleur de grenadier domeftit Ronce que Ronce Ideennc Fleur de grenadier fauuage, Rofes Fleur de labrufque Rofmarin de l'autre efpece Galle Saffran Herba ftella Sauge Jafpe Securidaca Karabé Spica nardi Ladanum Squinanthum Lignum aloés Sticados Lycium Sumac Lyfimachie Symphytum petræum Malabathrum Tercbinche Manne Venus Mariolaine Yeufe Mente Yuoirc. Meurier Corrofif. * Adarces Lapis lazuli *C'efvne Alun Marc de bronze efeume [as huyle d'Antimoine Melancerie lee s'aita- Argent vif fublimé Mif chant aux Argent vif precipité Ochre Soncs. Arfenic Orpin Cantharides Pierre Afsienne Chalcitis fa fleur Chaux Pforicon Copperofc Rheubarbe Eau de fauon Sory Efcaille de bronze Verd de gris- Fleur de bronze Defficcarifr, * Aucs le Acacia Alun Prennét pour Achillea Antimoine Le bafilic ge * Acinus Arcanne til:d'autres Aigrats Aftragalus porr Le [aus Alma Auoyne mage. ANS Bcdegunr l [l 1 | | Bedeguar Ben Bouillon Caillé Chefne Chou Ciftus Coings Cormier Cormnillier Corrigiole femelle Couillon de chien de l'autre efpece Cyprez Efcaille d'acier EfCorce d'encens Efcume de nitre Fau . Fleurs de prenadier “on, Petit x 8 Galium Gramen fait à mode dero- feau Herba ftella Huÿle d'oliues vertes Huyle delentifque Karabé Langue de cerf ** Qui ef v- Lentifque we efpece Lycium d'être, € Lyfimachia non Le laps Marum Tyncu coms Mente munément Meurte vfisé. You, Scor- dium. Millefacille Moelle de ferula Nardi fpica Nefples Oliue fanuage Pæonia Palmier Paitel de iardins Peruenche Pelle Pierre Indienne Piuoyne Plaftre Plomb bruflé Pommes Epirotiques,on ren- des Pourpier Pruncs Ronce Rofes Saligots Solatrurm Sumac Symphytum petræum Tragium de l'autre efpece Valerienne Behen des Apothicaires Boli Armenicommun Britannica Capilli veneris Chondrylla Cinnabre Clymenum Corail Corne de cerf Corrigiole mafle Cotton Craffe d'argent Craffe de don Endiue Efcorce de dattes en fleur Efcorce de grenade Elpine Arabefque Fenoil fauuage Fleur de grenadier fauvage Galles Grenade aigre Guymauue Holoftium Huyle de meurte Hypociftis Ladanum Lentille Lie ** Lyncurium Manne d’encens Medium Meures vertes Micacoulier Miller Mouffe marine Nenufar Olues falees Orge Pahurus Panis Perfea Pefches Pied delieure Pierre plombiere Plantain Plomb laué Polytnichon Pommes fauuages Poramogeton Poyrier Racine Ideenne Ronce Ideenne Rubus canis Sarcocolla Stœhé Suye d'encens Ti Vaciet Verbenc Verius Yuraye fauuage. Dinreriques. Ache large Alkekenpi Amandes Ammeos Androfaces Anis Armoniac Artichaut Afphodelus Bacchatis Baume Bafñilic Bdeihum Berle Bctroinc Bitume Brufc Calamentnommé Nepeta Calamus odoratus Cantharides Cappres Cardon Carouges Carpefium Cafle Caucalis *Chamaraz Cinnamome Coing Colcuurce Condifi Couillon de chien de’ l’autre Creflon cfpece Cyüfus Daucus Di&tam Diam baftard Epithymum Efcudes Fenoil fauuage Folium Garance Germandree Gingidium Grains de carui grains de Gencure Tafme Laitue fauuage Lcontopetalum Lonchitis Malabathrum Matrifylua Meum Milium Solis Moly Nardi fpica Nardus de montagne Nielle Onigan Paligrus Pancratium Perfil Perfil de montagne Peucedanum Polytrichum Porreau teftu n Diétam de Candie Enula campana Ers Fenoil deiardins Flambe Fumererre Geneure Gingembre Gomme d'oliuier fauvage. Gramen fait à modcdere- feau Iuemufcare Laurier Alexandrin Ligufticum Maceron Mariolaine Mente fatiue Miel Miller Mouftarde Nardus Gaulois Nauet Ononis Ortie Panax Paftenades fauuages Perfil de marais Petrofelinum Polium Pommes Epirotiques , ou ron- des Porreau fauuage Pouliot Poyure Pfeudobunium Racine de lapathum acutum ReMort Roquette Rofmarin Rue Rue fauuage Sarriette Sauge Sauinier Scandix Seneué fauuage Serpentaire grande Serpentaire petite Serpoller Siler Sifon Smilax Solatrum dormitif Spatula fœtida Sphondylium Squille Squinanthum Tam Thym Tillet Tordylium Tragorigan Treffle bitumineux Valerienne Velar. Dormitifs. Agnus caftus Alkekenoi Amandes ameres Baccharis Cigue Dorycnium Flambe Graine du ionc Ethiopique Jus de pauot Tufquiame Ladanum Laitue Mandragore Müillepertuis fes pommes Mouffe d'arbre fraifche fa liqueur Noyaux depelches Pauot domeftique Pauorfauuage Pierre Memphite Solatrum dormitif Vin nouueau Yuraye. Emplañhiques. Alica Amydon Bdellium Beurre Cacalia Cerule Cire Encens Ffcargots Farine de froument Figuier Flambe Gomme Gomme draganthi Graifle de toute fortefraif. Guymauue che Huyle lugioline Laine auec fon fuin Leuain Lis Lupins Malue Miel Moelle Mucilages de toute forte Myagrum Pain de froument Pignolats Plaftre Plaftre Sarcocolla Raïfins fecs Senepré. Expulfifs. Ariologie ronde Armoniacum Bulbes Diétam Diétamn de Candie Eryngium Efcargors teireftres Galbanum Graine de bouillon Yarum Jus de concombres fauua- Mouron de l'yne & l'autre ef es pece Mouftarde Oignons de narcifles Opopanax Orminum Poixfeche Pycnocomum Racine d'aubefpin Racine de gladiolus Rscine de fpatula fœtida Refines de routes fortes Rofeaux Serapinum Serpentaire grande Serpentaire petite Tete de lezard Tragium. Glutinatifs. Achillea Agnus caltus #*C'efly- Aloe ** Androfæemun wmcefpece de Argemone Anthyllis millipereus graine de Bafilic Betoine Bitume Boli Armeni de Leuant Bouillon Britannica Bulbe bon à manger Centaurec grande Centaurce petite Chamaraz Chou Chou fauuage Clymenum Confolida maior *ou,Herbe KConyza aux puces. Coltus Cyprez Encens Efcorce de grenade Efcorce de tillet Fau Fleur de grenadier Fueilles de chefne Fueilles de ferpentaire Corrigiole des deux efpeces Cyclamen Dattes vertes Eryngium Efcorce d'orme Efponges Feuchere Fourmage Fueilles de nefples feches Gagates pierre Glandsd'yeufe Graine d'efcarlatte Guymauue Hypociftis Laine aucc fon fuin Lentille Liarre Lic d'huyle Liqueur qui fe trouue dans certaines bourfes fur les ormes, Lonchitis de l'autre cfpece Lyfimachie Maceron Manne d'encens Miel Müllefolium Millefucille Millepertuis Myrrhe Narcifle Ocufs Oliue fauuage Papyrus Paftel Leile Pierre morochthus Pierre Thracienne Plantain Plañtre Poyrier Poix feche Polium Polyenemum Potamogeton ueue de cheual , de toute forte Quintefueille Racine de dent de chien Racnede poterium ius de Reglifle Refines de routes lesfortes Sarcocolla Sideriris, de toutes les efpeces $Saulx Sigillum Salomonis Srœbe Sureau Sycomore Sympbhytum petrœum Terre Eretrienne Tiagorigan Yerbene. Incarnatifs. Aloe Beurre Calamine Encens Efcorce d'encens Lame de fapin Maftic Myrrhe Poix feche Racine d'ircos rende dragon Turbeuchine vraye. Eforce de panax Manne d’encens Milepertuis Pierre Afsienne Poix liquide Refine de pin Sarcocolla Tacsfifs. Abfinthe Seriphien Agarie Ail Ail-porreau Amandes ameres Arrefte-bœuf Auronne Ben Beroine Bois puant Branque vrfine Caillé Calamenrnommé Nepeta Cafe Caftoreum Chamaraz Chelidoine petite Cices Concombres fauuages Condifi Creflon Alenois Cumin Cyÿclamen de l'vne & l'autre Ditam de Candie efpece Diétam baftard Ers Efclere Efüla maior Fupatoire Ficl Flambe Fleur de fe] Garance Gentienne Germandree Gingembre grains de Gencure Hyflope Tarum Iopyrum Tue mufcate Jus de concombres fauuages Leucacantha Ligufticum Marrube Marum Marofylua Meum Moly Nielle Nirre Oignon cfcumede Nitre Origan Orobus Paliurus Pancratium Paftenades Paflefeur Paftenades fauuages Pauor cornu Petrofelinum Peucedanum Polium Porreauteftu Porreau fauuage Poyure Poyuree ReHort Refine decedre Ris Rofinarin Rofinarin de l'autre efpece Rue Sarnette Scandix Seueué Seneué fauuage Sphondylium Squille Teucnum Thym Tragorigan Vin Vinaigre- Laxatifs mundificatifs. Agnus caftus Aluyne. Amandes ameres Antimoine Apios Argemone Ariftologie ronde Armoniac Afcicpias Baume Ben Bete Betoine Beurre Blatra byzantis Boras Brufc Cailcifraga Capilli veneris Cappres ius de Cardon Carouges Carpefñum Carramum * Centaurec grande Centauree petite Chalcitis Chamaraz Chelidoine petite Cices Cinnamome Circca Coleuuree Coloquinre Concombre deiardins Concombres fauuages Condifi Cornets, ou buçanes Couillon dechien Couillon de chien de l'autre Courge bruslee efpece , Crafe d'argent Crafle de plomb Creffon Alenois Crocodilion Cyçlamen L Di&am Didtam de Candie Didtam baftard Eau marine Ellcbore blanc Ellebore noir Encens manne d'Encens fuye d'Encens Epirhymum Ers Efcaille de bronze Efclere Efula maior Efuleronde Eupatoire Feuchiere femelle Feues Figues À 4 Flambe You, Rha Pomsrc com Po. { LE 1,1 Qi (1 |: | = Rs ESS Flambe Fleur de bronze Fumeterre Garance You,Quewc Gencft de porceau.grains de Gencure Gentienne Germandree Gingembre Grane de lin Granum Cnidium Hippophæftun Hippophaes Huyle miel Hyflope 5 Jarum Hfopyrum Jue mufcate #on,Klate=* lus de concombres fauua- Dem, ges Laïtue fauuage Laurcole Leucacantha Liarre Liferon Lotus domeftique Lychnis fauuage Maceron Mandragore Marrube Marrube noir Matricaria Melanterie Mclifle Mercuriale Meures meures decoction de racines de Paftenades Pauotcornu Pauot efcumant Peplis * Peucedanum Pierre Armenienne Pierre Indienne Pierre Ponce Piftaches Piuoyne Polium Polypode Polytrichon Porreau teftu Porreau fauuage Prunes Ptarmica Pycnocomum Refine de cedre Rheubarbe Rheu Pontic Rofmarin Sauge Saumier Sarriette $cammonce Scandix Securidaca Sel Efcume de Sel fleur de Sel Sencué fauuage Serapinum Serpentine grande Sefamoide grande Sefamoide peute Sigillum Salomonis Mçuricr Solaris grande Miel Soulfre Mouron de line & l'autre Spartium cfpece Sphondylium Myagros Spodium Mynhe Squille Myrrhis Staphis agria Naraffe Sticados Nitre Sureau Ocnanthé l'herbe Symphytum petreum Oignon Tam Olues confites Terebinthe Origan Terre Mclienne Orme Tithymales Orminum Tordylium Ortie Tragorigan Othonna Thymelza è Palurus Vermouliffure de bois Palma Chrifti Vigne fauuage Pancratium Vitiol Paflefleur Yeble. Prouocatifs. Achelarge Baume Ail Bdellium Ail-porrean Berle Alfa Bctoinc Alkekenpgi Brume don, Ana- Amandes ameres * Boix puant gITé. Ammcos Brufc Androfaces, efpece denenu- Bulbevomitif far Cabaret Anis Apium rifus Aritolope longue Armoile Aimoniacum #ou,Ono- * Aixeftcbeuf L 270 ÂArroches Arüchaut Afcyrum Afphodelus Bafilic Calamentnommé Nepeta Calamus odoratus Camomille Cantharides Cappres Carouges Carpefium Carui Cafa Caftoreum Caucalis frui& de Cedre Centauree grande Centauree peute Cices Citrons * Chamaraz Chardon Cheii Cheruis , ou fifer Chou Chryfocome Coing Coleuuree Concombre Concombre fauuage Condifi * Conyza Coris Coftus Creflon Crocodilium Crocomagma Cyrifus Daucus Daucus fauuage Didtam Dictam de Candie Diétam baftard Elaterium Ellebore blanc Ellebore noir Enula campana Epichymum Ers Eryngium * Éfcudes Fenoil de iardins Fenoil fauuage Ferule Fiel Flambe Fleur de fel Folium Fumeterre Garance Geneure Germandree Gingembre Gingidium Grains de geneure Granum cnidium Grenoillette Hdlichryfam Moly Moultarde Myrrhis Nauet Narciffe Nard de toutes les fortes Nielle Onobrychis Origan Orminum de iardins Ortie Palhurus Palma Chrifti Panax Pancraïum Paflefleur Paftenades fauuages Perfil deiardin Perfil fauuage Perfil de marais Perfil de montagne Petrofelinum Peucedanum Phafiols Piuoyne Polum Polytrichon *o4, Scog= diwm. *ow,Herbe à puces. Pommes Epirotiques ; ou FoM- des Porreau teftu Porreau lauuage Pouliot Poyure Pfeudobunium Prarmica Raue Refort - Roquette Rofmarin Rue Rue fauuage SaHran . Sarrierte Saryrium Saryrium de l'autre efpece Sauge Sauinier Scandix Scincus Seneué fauuage Serapnum Sexpentaire grande Serpentaue peute * Herba Giulia Serpoliet Hypericum Siler Jaime Sifon Iuc mufcate Smilax de iardins Lacca Solaire grande Laine auec fon füin Solatrum dormitif Laitue fauuage Soucher Laureole Spatula fœtida Laureole mañle Squille Laurier Alexandrin Sureau Larme d’oliuer Echiopique * Terre Lemnienne Leonropetalum Thym Ligufticum Tület Lonchitis Tordylium Maccron Tragium Malabathrum Tragongan Marifyiua Valerienne Mchife Velar Mülium folis Viol. Müller Remollitifs. Armoniacum Bitume Bdellium Branque vrfine Bete blanche Buglofle Beurre Buphthalmum Bilingue Camonuile Yo, Eupæs Lowe de Me fee. * Bol; Ar= ment de Le Sant. Chou ou, herbe pHecs, C'eftvne onfetion aite de niel , &° l'aigrats. KC'eft vre \fpece d'or ‘ hauetie. k ou, After Acticws. Chou Concombres fauuages Eau tiede Fiente de bouine Figues féches Flambe Galbanum Graine de coings Graine de lin Graine de lotus fauuage Graine de* pfylhum Graiffe de toute forte Guymauue Huyle d'oliues Huyle d'amandes ameres Jugioline Ladanum Lait Laine auec le fuin Lie d'huyle Lis Lisiaunes Malue Maftic Melilot Miel Moelle Oignon cuit Opopanax Pancratium Phañols Racine d'orme Raifins fecs Refines de toutes fortes Senegté Squille Vin doux Violettes. Repercufifs. Acacia Acetabulum Ambrofa Apollinaris herbe Arcanne Aubefpin Bchen des Apothicaires Boli Armenicommun Centuncularis herbe Cerufle Chefne Ê Ciftus Corrigiole mafle Corrigiole femelle Courge Ephemerum Efcorce de dattes en fleur Efcorce d'encens Efcorce de grenade Fleurs de grenadier domefti- que 4 Fleur de grenadicr fauuage Fourmage frais Grenades Holoftium Iombarbe grande Iombarbe petite Langue de cerf Lentille de marais Lentifque Lycium #Lycoplis Refilurifs, Acetabulum Alcyonium Albaître Ammcos Androfaces Anet Anis Apocynum Argemone Aniftologie ronde Ariftologie longue Armoniacum Arroches Afclepias *Afpergoutte AGE Atra@ylis Auoine Auoine fanuage Auronne Bardane Bañlic Berle Betc Manne d'encens Meurte Millefueille Mouffe marine Nefples * Omphacomeli Palmier Parelle Pauot domeftique Pauot fauuage Perfea Pefle Pied de lieure Plantain Plomb Potamogeton Pourpier Poyrier Racine Ideenne Ronce Ronce Ideenne Rubus canis Sel efcume de Sel Solatrum Stratiotes aquatique Sumac Symphytum petræum Tamarfc Terre Cimolienne Terre grafle Verius. Beurre Bitume Bois puant Bouillon Branque vrfine Branque vifine fuuage Buphthalmum Burgue-cfpine Caillé Calamentnommé Nepets Camomille Capilli vençris Cappres Carine Cartamum fauuage de la pre- miere efpece Chamaæfycé Chanure de l'yne &l'autre ef- pece Chardonnette Mente aquatique Chou fauuage Meum Chryfanthemum Moly Cices Moufle Clinopodium Nielle Concombres fauuages Nitre } GCondifi efcume de nitre Coquilles de merlauées Noix Goriandre Odiuncus rond creflon Oeil de bœuf Creffon Alenois Oleandre Crocodilium Onobrychis Cumin * Orpinrouge Cumin fauuage Ortie Curage Paliurus Cyclamen Panax Cytifus Pancratium Daucus Parelle Dictam de Candie Paftel domeftique Efclere Paulme-Dieu Efcudes Perf , de tonresles fortes Efponges Petrofelinum Flambe Peucedanum Fourmage vieux Pierre gagates Galbaoum Pierre Phrygienne * Galiopfis Pierre Thracienne Geranium Poix liquide & feche Gingembre Polytrichum Gladiolus Poyure Graine de lin Pfeudobunium Grateron Ptarmica Guy Pycnocomum Huyle de cherua Quintefueille Huyle de nielle Racine fentant les rofes Huyle de poix Reflort Huÿle de reffort Reffort fanuage Huyle vieux Rofeaux Jafme Rofmarin Tue müfcate Rofinarin de l'autre éfpece lus de concombres fauua- - Rue ges Rue fauuage Ladanum # Rue de muraïlles Lampfana . Sauinier Lappa minor Scammonee Leontopetalum Sel Leucas efcume de Sel Lie fleur de Sel Ligufticum Sparula fœrida Lis Sureau Lisiaunes Terre Cimolienne Lupins Terre grafle Lycium Terre à vigne Maccron Thapfa Malues Tragium Marcafsis Tragorigan Mariolaine Trochne Marrube Vigne Méelilot Yeufe Mclifle Yuraye Mente * Zopifla. “Retrichifs. Acacia Fleur de grenadier fauvage Aerain bruflé Fleur de fel Alun Gagates pierre Arboufier Galles Bedeguar Glands Ben Lyfimachie Calcifraga Méelanterie Chalcitis Meurte Chefne Miy Coings nommez Stxuthia Mystidanum Cormier Nefples Efcaille de bronze Nitre Efcorce de dattes en fleur Oliue fauuage Efçorce de grenade Palmier Efpine Arabefque Pierre morochthus Efponges Pierre Thracienne Fleur de bronze Pin Poyriet À ou, Sam daracha. *ow,Ortie fuante. Kow,Para- æychis. *Diofc. die que c'eftle refine mef- lee auecla cite,qu'on racle des MAT ÈS, Foyrier fauuage Sory Ronce Vitriol. Spermatiques. Amandes Nauet Anis Noix Indiennes Afperges Ocufs frais Ceruelle de pallereaux Paitenades Cheruis ou fifer Phañols Cices Pignolats Couillon de chien,de l'yne & Piftaches l'autre es Raues Couillons de coq Ris cuit en lait Graine de lin Somumité de la palme Lai de route forte Subrilians. Abfinthe Seriphien Grateron Acorum Jus de concombres fuuages Ail Lacca Ammeos Laferpitium Amomum Ligufticum Ariftologie ronde Mariolaine Afphodelas Marrube Auronne Menteaquatique Baccharis Noix Baume Opopanax Beurre Origan Cabaret Panais fauuages Capilliveneris Panax Cafe Perfil de toutes les fortes Caftoreum Peucedanum Ccrerac Polemonia Chalcitis Polytrichum Chou fauuage Pouliot Cinnabre Poyure Cinnamome Ptarmica Clinopodium uintefucille Concombre faunage Refine de cedre Wou;Paro Creflon *Rue demurailles nychia. Coris Sarrierte Cumin Sauinier Cumin fauuage Sel Daucus efcume de Sel Daucus fauuage Seneuc Diam Serapinum Dictam de Candie Serpentaire grande Diétam baftard Serpentaire petite Efponges Sticados Fiel Symphytum petrzum Ferule Thym Figuier Tragorigan none Trenble frui& de Geneure Velar Gentienne Vinaigre. V'enereiques. Affrodilles Ceruelle de paffereaux Aï cuit Cices Amandes douces Ciuette Anis Coftus Artichaut graine de Cotton Auellaines Couillon de chien de l'rne & Benioin l'autre cfpece à Bulbe bon à manger Couïllons de coq Couillons de fanglier | Paftenades Creflon Alenois Phafols Feues Piftaches Fleur de palme Pommes d'amours Giroffles Pommes de pin Galanga graine de Porreau Gladiolus Poyure long Graine de frefne Racine de bardane Graine d'oignons Racine de gladiolus Graine de roquette Racine de grande ferpentaire Lai& de toutes fortes Racine de petit muguet graine de Lin Raue ente Safran Moelle de ferula Satyrium de l'yne & l'autre Mufc efpece Noix Indienne Scincus Noix mufcate Seche accouftree À l'ail Noix Pontique Sommité de la palme Oeufs Truffes Orminum Verge de cerf, graine d’Ortie V'ensmeux, Aconit Hermodaétylus des Apothicai, Agaric noir res ; Anacardi Aus de concombres fauuages Apium rifus Jus de pauot Apocynum lufquiame Argentvif Laureole Arfenic Laureole mafle Aymant Lieure marin Azur Limaille defer Boras Limure de plomb Bupreftes Litharge Cantharides Mandragore Caftoreum corrompu Micl Heracleotique Ceruelle dechat Noix vomiques Cerufe Olcandre Chalcitis Opocalpafum Chamzleon Orpin Chamelxa Orpin rouge Champignons Paulme-Dieu Chaux Pauot cornu Chenilles de pins Pharicum Coleuuree Pierre Armenienne Coloquinte Plaftre Copperofe Pforicon Coriandre Raïne verte Cyclamen Sang menftrual Dorycenium Sang detoreau Ellebore blanc Salamandre Ellebore noir Scammonce Efcaille de bronze Solatrum furieux Efpurge Squille Efule grande Staphis agria Euphorbe Sueur des beites à quatre pieds Fiel de chien de mer Thapfa Fiel de leopard Thymelæa Fiel de vipere Toxicum Flammula Turbit Graine de geneft Verd de gris Graine de ferpentaire Vermillon Gomme de chardonnette Y£ * Herbe à puces lrom, Vn cheme tient la quatte part d'vn cyathe : affauoir deux dra- gmes & demie. = Vne cueilleree;tient trois fcrupules. Mefures,Dimenfions, & Poix des Poix & mefures des chofcs Anciens rapportez à l'inten- liquides. tion de Diofcoride RAR à Galion, Core SE Sextans, onces +2 doitz, 2 Ï? 1 Vn ceramium tient 80 liures. Quadrans, onces 3. doitz, 4. Ane amphore tient 80 liures. | Tiens, onces 4. ,. doitz,, 5. Æ Vne vrne tient 40 liures. ! Quincunx, onces S$. doit, $- Vn congetient 10 liures. | Semis, onçes 6. doitz, 8 Vn feftier tient 1 liure 8 onces: | Septunx, onces 7. doitz, 7 % Vne heminetientdixonces. | Bes, onces $: doitz 9 #% Vne cotyle tient dix onces: | Dodrans, ‘onces 9. doitz, 12. Vn oxybaphus tient 18 dragmes. Dextans, onces lo. doitz, 13% * Vnacctabule tient 18 dragmes. Deunx, onces Il. doitz, 14. % Vn cyathe tient 2 dragmes,& 4 fcrupules. As, vel Pes, onces 12. doitz, 16. Va cheme rient trois dragmes,& vaicrupule, Dimenfions Jelon La proportion du eMeures d'huyle. corps humasn. Cet ) Van ceramium tient 72liures. Vneamphore tient 72 lures. Vac vrne tieng 36 liures Va conge tient 9 liures. Va fefüer tient yneliure Vneheminerient 9 onces. Vne cotyle tient 9 onces. Hauteur d'en homme,monte fix piez. Ynpied contient feze doitz. Vn palme contient douze doitz. Vne coudéc tient yn pied & demi. Poire Va acctabule rient 18 dragmes. æ Va oxÿbaphus tient 18 dragmes, Siliqua ; poyfe vn chalcus. Vne ; À - yathesient 18 dragmes. AR Ale eo RCE Vn cheme tient trois dragmes, Obole. trois chalcus. Mafures de miel. Scrupule,deuxoboles. Dragme, trois {crupules: R Once; huit dragmes. | Acerabule; quinze dragmes. | Noix, fcpronces. | Auellaine,vne once. | Vae liure, douze onces. Mine des medicins, feizconces. | Mine Iralique, dixhuit onces. Va ceramium tient 120 liures. Vne amphoretient #10 liures. Vne vrnetient 6 liures- Vnconge tient 15 liures. Va feftier tient + liures- Vac hemine tient 1 liure. Vne cotyletient vne liure. Vn acerabule tient 27 dragmes. Vn oxybaphus tient 17 dragmes. Vacyathe tient :0 dragmes. Mine d'Alexandrie;vingronces. eMefures des chofes [eches, de | 8 Artaba Ecyptienne;tient cinq muys, ou modius. È À £ | Le muy Me & lralique,tient huitchenix. Fin des Ed ee gc Mefures Medimnus,tient douze hemiedtes. des Anciens. An | Vn hemiecte, c’eft à dire,demi feftier,tient deux conges. | Vn conge tient quatre chenix,c'eft 2 dire, 710 dragmes. | Va chenixtienr trois hemines Atriques:ce font. 80 dragmes« | Vn féftiertienr deux hemines:ce font120 dragmes. Vne hemine tientfix çyathes:ce font 60 dragmes. A L'EFFIGIE DE «M. ANDRE HMATTHIOLVS. Si le pinceau pousoit fi bien pourtraire Diofcoride , afin de le parfaire, L'effrit as vif, comme sl fair le dehors: Ilr'eust donné , pour l'ame de ce serps. Le SS — ES COMMENTAL RE Sr DePers ME por ERCRCE ÂIN D'RECMATTEHTO LYS", MEDECIN SENOIS, RE Sur le premier liure de Pedacius Diofcoride cAnaXarbeen , de la matiere medicinale >. < PREFeAÇ(E DE DFOS(ORIDE T Ncores que plufieurs en paffantles vertus & preuues des medicamens, & Anciens &Modernes{e fans canonifer & mefurer leur efficace par experien- foyent effayé de traiter ce. Car mefines s'arreftans Acrairer des caufes par Li] des compoñfitions, ver- vne multiplication deparoles, metrans le plus fou- eus ; & experiences des uentyne chofé pour autre, * ils ont reduit l'affaire en medicamensicenonob- vngrand amas de queftions & controuerfies. Et de flanc, Trefcher Arce,ie fait Niger, qui eft le plus accrefté d’entre eux» dit te veux bien monftter, l'enférbe eftre le ius*du bois gentil quicroilt en Ita- *y, dech42 que la main que f'ay mi-,, lie:& que androfæmon &hypericon font mefmes melea. Æ le aprés cefte maticre, plantes. Jrem, qu’on treuue en ludee de laloes acité dreflte non en vain, ainspar vne meure de- mineral :mettant en auant plufieurs autres chôfes liberation, coniointeà vneraifon peremptoire. Car routes faufles & contraires à verité. En quoy on peur les vns n’en ontefcrir qu’à demy:& les autres ant voir, qu'il en parle feulement par ouir dire, & qu’il pour la plus part prins des autressoübienontouydi: n’a veu ce dont il traite. D’auantage, ils ont erré re, tour ce qu'ils en ont laifféà la poftcrité. En pre- “grandement en l’ordre qu'ils tiennent : les vns en mier lieu, Lolas de Bithynie,& Heraclide de Tarente, ce qu’ils ont conioint & mis de ranc les plantes en- fans rien coucher à la matiere des fimples»onttraité tieremét différentes en nature & proprieté:les autres fort fommairement la matiere Medicinale:& n’y aeu 20 en ce que les mettär par ordre Alphabetique,r& pen- * Les au- piece d’eux qui ait dicvn feul mot des chofes mine- fans foulager la memoire par ce moyenils ont feparé PRE | rales,ni des drogues aromatiques. Quant àCrateuas les plantes qui eftoyent femblables , & en efpece & os la Hsroorifte , & Andreas Medecin, il femble qu'ils en proprieté.Quant à moy, pour l'affection indefati- fin dela | ayent plus enfoncé la matiere que Les precedens: gable queïay eu dés ma ieuneffe à cefte faculté, a- claufule. toutesfoisils ont omis plufieurs racines fingulieres, yant circuy plufñeurs Regions ( tu (çaisaflez quel Diofrorid | & certaines herbes confiderables, fans en dire vyn aeftémoncftat militaire jàroninitigation ay reduit eur. k ficiens (eulmor. Cencantmoins, encores que les Anciens cefte matiere en fix liures : lefquels ie te dedie, & pour ayentdit peu: routesfois pour raifon deleur gran- confacre;pour vfer de reciproque enuers l'amitié que Lymes, de diligence & curiofiré, ie leur attribuebeaucoup. tume portes. Car encores que tu foyes enclin de | Cequeiene fais alendroit des Modernes : comme 3° ton naturel à aymerles hômes de fauoir,& principa- fontlulius Baffus, Niceratus, Petronius, Niger, Dio- lement ceuxdetarobbe:ceneanrmoins tu m'astou{- dorus , tous féctateurs d’Afclepiades. Car ceux- iours môltré vne amitié plus fpeciale qu'à piece des | cy ; ayans rrouué bon defcrite de la matiere me- autres.Or ta preudhommie fort commendable fe re- dicinale cogneue & vuloaire à vn chacun, fclonla marqueencore affez par l'affection finguliere quete diligence y requife, ontneantmoins touché comme porte cœ preudhomme Licinius Baflus : laquelle ie | FI ASS ES rss ES D P°R E'F cognus ouuertement lors quemc tenoyeen voftre compagnie : ayant en admiration l'amitié recipro- que de vous deux, laquelle certes eit digne d’eltre imicee. Au refte,iete veux aduertir, & tous ceux qui litonrmes Commentaires , de ne iuger de ma fufñ- fance, par mon ftyle : mais pluftoit par la diligence queïay employec à recercher les matieres ; & l'ex- petience que Î’en ay. Car Lay veu & bien confideré la plufpart des chofés dont ie parleray : des autres, l'en couche felon le rapport des Autheurs quien par- lent fans controuerfe : & des autres auffi iem’en füuis diligemment informé de ceux qui habirenr les re- gions où elles croiffent, pour en fauoir l’enriere ve- rité. Et touchant ma maniere de proceder, elle fera du tout différente des autres : carie pourfuyuray de rang les efpeces de chafque fimple, & leurs vertus &proprietez. Or quela cognoiffance des fimples foit neceflaire en Medecine;il n’y a perfonne quiaf- ferme le contraire: car elle y cfttellement conjointe, 29 lait & aux liqueurs qu'il n'y a partie en la Medecine, qui n'en {oir gtan- dement foulagee. Ec de fair l’artde medecine fe for- tifie grandement par Îes compolfitions , mitions, & experiences qu'on fut és: maladies : À quoy {ere grandement d’auoir la cognoiffance de chalque fim: Re ple. Cependant toutesfois nous he lairrons crtarriere fiere à * les medicamés qui nous font familiers & domeiti- tous com- ques ; à fin de rendre notre doctrine abfolue , & Fe © parfaire. Or il faut aduifer {ur toutes chofes de FR cueillir les herbes chacune en leur faifon, & qu’on 3° Hu les garde commeilappartient:car par ce moyen elles ‘ demeurent en leur vertu: ou autrement les medica- Per entre mens fe pourroyent abbaftardir en leur operation. MNT Eur donc cueillir quand il fait beau temps. Et de faitil ny apetite{pard d’aduiferlors deË cueil- Jette; fi c’eft en cemps pluuieux ou fèc:comme pa- reillement il importe beaucoup de les cueillir és lieux Re > fecs , & battus du vent: attendu que leur vertu & efficace en eftplus grande. Car celles qui croiffent en la pleine & és lieux om- 40 brageux >aquatiques ; & qui fonc à requoy du vent, s’abbaitardiffent le plus fouuent, & ne font fi efica- ces que les autres : & principalement quandelles ne font cucillies en temps & faifon : ou quand par im- becillité de nature, elles viennent À eftrir. Ilfaue aufli noter,que le terroir & la faifon fait quelque fois auancer ou reculer les herbes. Ilyaaufi desher- bes qui ietrent naturellement fucilles & fleurs en hyuer: & d’autres qui fleuriffent deux fois l'an. Par- quoy faut que ceux qui fe voudrôt addonner à cefte 50 {cience, fotrouuent lors queles herbes commence. ront à fortir,qw’elles féronten fleur, & quand elles fe ront fur leur declin,& en graine.Car quiregarderoir feulement vne herbe quand elle comméce à {ortir, à peine la cognoiftroit-il eftanc grande : & au contrai- re; qui cognoiftroit les herbes feulemenr quand el- les font grandes, à peine les Pourroit il cognoiftre quand elles ne font que {ortir. Et de Là vient, que pluficurs n’ayans prins garde À ce changement de fücilles ni à la grandeur des tiges; ni à l'amplitude so & groffèur des fleurs & graines, & n’efpeluchans ainfi par le menu les autres Marques particulieres desherbes, fonttombez en grande erreur. Ce qui EN auff a trompé plufieurs qui ont eferit de la nature M snç LES fimples: aucuns defquels ont dit que la * dent de _ chien, la quinte-fucille, & * Le pas d’afñe ne produi- miere- 04 Jilago. x) À CE. foyent ni fleurs, nigraine,ni fruict. Et par ainfi pour bien cognoiftre les herbes » illes fauc fouuent aller voir, &les recognoïltre fur leur plante. D'ailleurs, il faut noter que les feuls ellebores,tantle blanc que le noir , durent long temps : & que les autres herbes declinent de leur vertu»paflé troisans. Celles qui font fort branchues, & quiietrent plufeurs furgeos, comme eft la ftichas,la germandree, le polium,l'au- plufeurs autres herbes de telle cftoffe, fe doyuent cueillit lors qu'elles {ont en graine. Quant aux fleurs , il les faur cueillir auant qu’elles tombent d’elles-mefines. Les fruits aufli veulene eftre cucil- lis meurs : & les graines, quand elles commencent à {echer, & auant qu’elles tombent d’elles-mefines. Quant aux ius qu'on tire des herbes & des fueil- les, il Aut que cela fe facé quand les herbes com- Mencent à monter, & fe letter en tige. Quant au qu'on tire des plantes, on les doit tirer quand elles font entierement Parcruës, incidant leurs tiges. Pourauoir racines , efcorces, & liqueurs degarde, illes faur prendre lors que les fueilles commencent itomber des plantes : & celles quiferontnettes, les mettre là mefme fecher en lieux non humides : mais celles qui feront poudreufes ou fangeufes > les conuiendra Jauer auec d’eau. Quant aux fleurs, & toutes chofes aromatiques & odoran- tes, on les peur garder en boëtes ou coffrets faits de tiller, qui ne foyent aucunement relants : & neant- moins quelquefois, Pour commodementconfer uer la graine, on les Peutenueloperen fucilles ou lop Papier. Quantaux medicamens liquides, illes conui L ent gar- der en chofes plus mafliues, comme en vales d’ar- gent ou de verre, ou de corne Les pots de terreauffi y {ont bons, pourueu qu'ils foyent mafsifs &elpés. On fe fert auftides vafes de bois , & fur tout de bo- uïs. Quätaux vafes de bronze;ils font bons à garder les medicamens Préparez pour les yeux , &rous au- tres medicamens liquides, & ceux qui font com- polez de vinaigre, de poix liquide, où de refine de cedre.Qiantaux grefles & moëlles, iles faut garder en vaes d’eftain. 19 10nne; labfinthe Scriphien , l'aluyne >l'hyfope, & Commentaire de M.Pierre 4 ndré M arrhiole für la Préface de Dio/coride. Non feulement Diofcoride, en cefte Preface,combien il eft requis aux Medecins, qui veu lent acquerir le nom de Sauan 5; decognoiftre tous <. cha cuns les fimples, qu font propre ; auf le doûte Galien le monftree re fi à cœur(aufine Pouuoit-il s’atitrer fans celte cogn . : N > Nauira_ cefte cognoiffance ) que fans auoir cfgard nià petils ,n ge atbrifleaux u'elles pro- es le produi- fent PREFACE fent,ou qu’elles font en leur plus grande vigueur. Car cefte : copanuation te monftrera quand on les deura cueillir,pour les loger en leurs petites maifons feches.Er par ainfi,mes A- mis,h vous defirez paruenir à cefle cognoiflance;ie vous con « feille de faire comme moy.Car vous fauez que de routes na- tions on m'apportetous lesans des Medicamens exquis fur dy temps tOUS les autres:pource que ces paillars d’efpiciers,qui achetét de Gale, toutes les denrees des nations eitranges,brouillent & foffti auent toutes chofes, Er non feuiemét eux,mais au files mar chans quiles apporteñrou bien les Herboriftes:ou ceux qui apportéfit des montaignesvendre à la ville, desius des raci- Medecine Joffhquees eftudié à la cognoiffance des Simples Car au lieu debaccha- Qui pro ris,ils vfent du cabaret : & pour le lotus domeftique, ils pre- quo des £ nent le melilot , au fertula cam pana:au lieu de fené,ils vient porhicai - du bagucnaudier:& des racines d'acorum,au liéu decalamus 765. odoratus. Ils prennent le foucher, pour galanga : le hiera- cium, ou cicoree jaune, pour le laitteflon : le fphondylium pour branca vrfina:1a chondrilla, qui elt vne efpece de lait- teron, pour la cicoree:la lairue fauuage, pour l'endiue : & l'ail fauuage,pour le chamaraz.Ils fe feruër auffi de certaines gommes d'arbresenlieu d’ambre : & de thaplia , en lieu de turbit : de poix, au licu de piffafphaltum ; du biïion ou reline nes, & aurreius,fruiétz,fieurs, & germes:car ce font les pre-10 de meleze , pour celle de fapin, & pour vraye tormentine: miers qui brouillent les Medicamens. Ceux donc qui vou- dront auoir des remedes detous coftez, il faut qu'ilz ayent la cognoiffance des plantes,des animaux, & chofes minera- les, & generalement de tous corps terreftres qui peuuent feruir en Medeane : à fin de pouuoir difcerner les vrays me- dicamens d'aucc ceux qui font fuppofez,ou fofifiquez. Car silz ne s’appreftent parce moyen pour exercer la Medeci- ne;ilz en pourront bien parler :mais neantmoins ilz ne fe- Gal. bb.j. ront iamats chofe qui foit digne d'yn Medecin.Eten vn au- de Aid. tre pañageil dit zinfi:Te confeille à tous Medecins d’auoir la cognoiflance de toutes plantes,s'il eft pofsible:ou que pour de * langue de cerf, au lieu de cetrac: & de certaines racines noires & enfumées,au lieu de meu, peucedanum,& coilum. Item au lieu de cancamum ils fe feruent de lacca, faite de teinture de brefl, & de graine d'efcarlatte.Pour agallochum, ils fuppofent vneforte d'oliuier fauuage qui croilt enl'Ifle de Rhodes:& au lieu de mumie;ils prennent des os& de chair humaine. Ils vfenc auffi du macis au lieu de l'efcorce macér: & du papier cômun,au lieu de celuy des Anciens.Ils prennée auf le crefpinus,ou l'efpine-vinette, pour l'oxyacantha, ou aubefpin:& le lifet, pour le troëlne.Ils fe feruéc du‘ius de pru nelles fauuages,au lieu d'acacia:& du ius des grains dé troëf- * ou phylG dis, Je moins ilz cognoiffent celles dont nous vfons fouuent. Et20 ne,& de*matrifylua,au lieu delyciü.Ils vient des efcreuufles, *periclyme de fair, ceux qui lesremarqueront dez qu'elles commencent à germer,iufques à ce qu'elles perdent les fueillessferont af- feurez d'en rrouuer par toutes les Regions,pour s'en feruir: comme moymefme en ay trouuéen plufeurs endroits d'I- talie,quieftoyent INCOpNUÉS à ceux qui fonc profefsion de vendre les plantes,quand elles font feches : car ilz ne les co- noifloyent lors qu’elles cômençoyent à germer, ou À, croi- Medecins fire, Voyla qu'en dit Galien. En quoytous Medecins peu- fans la co- uent voir,que fans auoir parfaite cognoiffance des Simples, gnoiffance leur eft impofsible de bien exercer la medecine, ni donner des Jimples fecours aux patiens,finon que fortune leur aide: ou que les mepeusent patiens foyent fi vertueux & vigoureux,qu'ilz s'aydent eux, bien exer- mefmes ae guerir, Eccertes ie ne fuis de l'opinion de plu- cex leur e- fieurs, (encores EL s’eftiment bien grands) qui s'arreftent far. fimplement aux drogues & compofñtions qu'on trouue or- Opinion de dinairement ésboutiques des Apothicaires, & qui font vul- quelques gairement vfrecs:& fe contentent de fauoir que le diacatho- medecins Jicon eft propre à purger vniuerfellement le corps : & quele vefutee. furoprofat laxatif, eit propre à euacuér la colere :& le dia- enicon, la flegme:& que le diafené,& les pilules lapidis lazu- Ji, font propres à purger la melancolie: comme auffi font les pilules coccia pour purger le cerueau , & la tefle: & que les pilules lucis ; font Fe aux yeux: & que les pilules d'hérmodactylés, & les pilules fetides; font fort bonnesaux en lieu des cancres: & du ranüculus;au lieu dela fanguineire, #47. ou coronopus. Ils fe feruent de faponaria, au licu de l'herbe aux foulons, nommee Radicula: &du chardon beni, & de la cathne,qui eft le chameleon blanc;au lieu deleucacantha. Ils prénent la matricaria, pour F'armoyfe :& vient de cotula fe- tida,au lieu de matricaria.Ils fe feruent du couillon de chien, au lieu de fatyrion : & de polium , au lieu d’iue mufcate : & prennent le polytrichü,pour capilli veneris,ou faluavie.D'a- uantage , au lieu de la vraye tutie , ils vient d'vne eéfpece de cadmia , ou calamine: & du verd de gris , au lieu de fleur de bronze: & pour lefcaille d'acier , ils prennent l’efcaille de bronze:& vfent de fandix, au lieu de vermillon: & d'vneter- refofitiquec;au lieu de la vraye terra figillata de Stalimene: & fe feruent du falpeftre;au lieu denitre, & d'afronitre. En. fomme, l'abuseft fi grand par tout, & fi inueteré, les Apo- thicaires font ficonfts de prendre vninfinité de medicamés les vos pourles autres, que c'eft vne grande pitié. Ceque Jes Medecins,quitachent à leurhonneur, ne permettroyét, s'ils auoyent lavraye cognoiflance des Simples, comme ils la doyuent auoir : ains par ce moyen remonftreroyent aux Apothicaires leur deuoir, & côfdereroyent diligemmentles Simples qu'ils ordonnerovént de mettreés compofñtions. Et par ainf que ceux qui n'y ont eftudié, fe mettent aprés ceftecognoiflance:attendu qu'il n’y a chofemoins fupporca- gouttes, & douleurs des iointures, fans s’enquerir d'auanta- 40 ble à vnartifan , que de ne fauoir & cognoiftre le fubict, & ge. Car mefmesils ne fe foucient de quoy ces medicamens foyent compofez : & s'ils fonccorrefpondans en leur vertu au titre qu'ils portent, ou non : & filesfimples,dont ils font compofez.font vrays,ou fuppofez:ou s'ils font bons ; ou fof ftiquez:ou s'ils font frés,ou vieux:ou s'ils font fecs,ou chan- cis,& pleins d'humeurs : & s'ils ont efté cucillis entemps & fafon:& s'ils ont efté fechez au Soleil , ou à l'ombre , ou au | feurainf que bien fouuent font les Apothicaires ; fe fentans | Mefhance Leffe du remps.D’auantage,ils ne prenent garde aux mal- [262 des A os que cômettent les Apothicaires:lefquels mettent le | Pothicar - que fouuent éscompofitions qu'ils font pour purger la co- | res. efula maior, au grand penl& danger des pouures patiens. Et en celles qu'on ordonne poureuacuer la flegme, au lieu du vray turbit, ils mettent les efcorces des racines d’efula | maior, ou de thapfa, ou de pyuoine: lefquelles font fi bien | accouftrees, par le piperie des brouillons,que non feulement les Apothicaires,mais auffi les Medecins,pour fauans qu'ils | foyent, y font trompez à l'œil Mais la piperie fe cognoit au | ouft, & au parangon qu'on en fait auecle vray turbit, par Fe marques d'iceluy.Quant aux pilules d hermodaëtyles, au lieu du vray hermodactyle , ils mettent le colchicum ephe- mérum,qui eft la mort aux chiens. Es pilules fetides,au lieu de la graine derne feuuage, 1ls meitent la graine de cigue, Vieilles drogues, qui par ce moyen n'ont point de vertu;auffi té font elles point d'operation. Et combien que aucuns f2- cent ces chofes par malice,& pour fofifiquer les drogues:ce- feantmoins la plufparten vfe ainf , par négligence, & par | ignorance. Carl y a peu d'A pothicaires qui n'Vfent de dro- | gues faufles & fuppoees : je referue toutesfois ceux qui ont lesinflrumens propres à fon art.Ce qu'auient à tous Mede- cins ; qui non feulement fe fient és compofirions d’autruy: mais ne cognoiffent les Simples qui y entrent, ni la proprie- té d'iceux. Car ( comme dit Galien )ileft impoñfibie qu'vn Gal. Lib. Médecin,qui n'aura la cognoi{fance des Simples, puiflé co- > 8.de c3 gnoïftre la temperature des medicamens qui entrent en vne.po/{: medi. compofition:& s'ils font vehemens;ou benings,ou moyens, féc.loc. ou compofez dechofes contraires. Cependant télés il ne faut penfer d’acquerir la cognoiffance des Simples, parla fimple leéture des Liures, pour bons & approuuez qu'ils foyent:ains faut par la conduite d’vn maiftre qui y foit expe- ere, de ammoncee fofifiquee aueclaié de tithymalus, &, ,rimenté, aller cercher les herbes fur leur plante : &les voir & goufter fouuentesfois , & en diuerfes faifons dé l'an, afin d'apprendre par ces fens exterieurs,ce queleliure aura mon flré au doit. Ce que bien monftre Galien , quand'il dit,Cer- G4/##Pre tainementl y a grande occañon de fe plaindre de ceux qui f#.6-hibr. mirent premieremét en auant les pourtraits des herbes: at- 4e finp.me tendu qu'ileft beaucoup plusfeuren rs Ja cognoil dic.faculr. fance à veuc d'œil : à fin dene reffembler ceux qui deuien- nent gouuerneurs de nauires par les liures. Car quand on yprocedetoit ainfi ; on feroit plus refolu en la cognoif- fance non feulement des arbres , herbes , &arbrifleaux: mais auffi de tous autres Medicamens. : Que s'il fe fautrarre- fter aux liures, qui fera celuy. fi defpourueu de fens, qui quieftvenimeufé. Joint qu'ils font leurs compofñtions de60 mefprifant les œuures de Diofcoride;de Niger,d'Heräclides de T'arente , & Crateuas ; qui ontefté confommez en cefle uheurs faculté,fe vueille arreter à certains; plaftoft Grammariens secomman que Medecins , quinetraittent que A metamorphofes,en- dex de Ga chantemens , forceleries , & des herbes confacress aux cf ie, pritz malings, & à leurs capitaines ? Eten vn autre paflage, Gal Lb.r. il dit ainfi:La meilleur do&rine eff celle qui procede de viue de alims.fa #2. voix: ch, a es co LES Pr RI E EF AMNCTE: ; u : u x pau 1 ef : La doéfri- Voix:car on ne vit onques qu’on fceut apprendre à gouuer ee qu'il eft nya ne des Jim ner vn nauire,par les liures : & moins que par iceux aucun couleurs,toutes ces di Le £] Li 74 £ S z- ae A $ le Date puifle deuenir artifan parfait. Carles liuresnousferuent feu -és herbes en chafque dl UE à: h ‘ » £ à Le de La vi lement de raffrefchiement de memoire des chofes qu'a: tes& colarces, ne no #mevoix, 7 Uions apprinies au parauant,& non pourrendrecon(ommez traiét d’yne feule + ble fauoir exprimer par peintures & uerfitez particulieres,qui fe remarquéc faifon:car toutes les plantes ainf pein us peuuent reprefenter que le pour- diuerfité.Toint qu'il n’y a peintre fi afleu- non de L4 en vne doétrine ceux qui en font encores igaoran.. Toutef- ré dela main,ni de l'œil, qui puit rendre au vif les traitz leclure, fois ceux qui font defpourueuz de docteurs, pour ailer à leurs de vature, pour Soubclin qu il foit. Auf di-ie, qu il eit Létures,pourront erandemét profiter, lifans & relifans fou- impoflible de paruenir à la vraye Cognoiliance des fim- uent les autheurs qui ont amplement efcrit de celte matie ples,& telle qui eft requife au vray Medecin, par la feule le- re,comme nous auÔ: fait.Et en va autre pallage, il dit ainfi: &ure des Autheurs qui en Ont traité,pour renommez qu'ilz Gal. lib.r. Quad on veut paruenir à la cognoifance des Simples, Has foyent: tendu qu'en leurs defcriptions ilz fe contentent de de antsdot, la ieule lé&ture des liures, comme par la leéture d'Herach- 10 metre feulement en auant yn trait des lincamens des fueil- des,Crateuas,& Diofcoride,& de plafieurs autres Autheurs: les,ou des tiges,ou des autres parties de la plante:& quelqu e certainemét il y va plus de labeur, & y faut regarder de bien fois en parlent par fimilitudes & comparaifons.Et jaçoit que préi,pour cognoiftre exaétement routes les vertuz, & defe- leur defcripcion foit Yrayeiceneatmoins ilz ne parlent point étaofitez des Simples.Car les piciers, qui les vendent, les ës mutations & changemens qui aduiennent le plus fou- fauent tant bien fofitiquer,que les plusruiez y fonc prins. uent en tontes les parties des plantes, lelon les faifons. De Gal. bb.9. Etpource en vn autre pañlige, traitant du * marc de bron- forte qu'il cit impoflible Foi ce changement, finon fims.medi, ze, dir ainf:l'adioufteray à ce que deflus, vne chofe quine par viliter fouuene lefdires plantes ie faifon entiere, & pen +04 dphry feruira feulement au fait du marcde bronze:mais auf {er- dant qu’elles font en terre. Aurefte, les Autheurs, voulans : uira à la tucie, au boli Armeni de Leuant, au baume, & au defcrire les herbes, vfent roufours de comparaïfons & fimi- co lycium d'Tnde.Car dez ma ieuneffe l'apprins à Les fofiitiquer litudes:car(par exemple):{z diront Pacorum, la fpatula feti- SAR er de telle foste,qu’on pré roit ceux que ay fait, L da,& le gladiolus eitre femblables à la flambe :le meu à Pa- pourles vrays & nacurelz cy deil is m2ationnez, Or celuy ncrh, le louchet au porrea, le cabaret au licrre, & la vale- qui me montra cefte fcience,eltoit à gros gages, auflicftoit rienne au maceron: parangonnan:les vns auxautres, & les il fort curieux, non feulement en ces chofes, mais auffi cn autresauxautres. Er par-ainf il eR impoffible de paruenir autres femblables. Cela me fit paifer & nauiguer en Stali- à la vraye & entiere cog 1o:ffince des herbes, par la feule le- mene,en Chypre,&en Paleftine de Surie;à fa d'en rappor- are des Liures,ni par l'infpeétion des pourtraitz des her- ter fi bonne quantité de ces chofes,que l'en eulfe afez pour bés, fäs auoirveuoculairement,par le moyen de gens fauans ma vie.En laquelle peregrination,m'en retournant de Pale- & experimentez à ce, les plantes qui fe rapportent à celles fine;'euz la fortune derecouurer du vray lycium, & de Pa- donc les Aucheurs fonc mention, & fans les bien efplucher & loës d'Inde:m'aifeurat,veu qu'ils auoyér eité apportés là par confiderer,Parquoy encores que les figures des herbes cou- chimeaux , que c’eftoyent vrais lycium ) & alocs d’Inde:8& ftenr beaucoup aux Imprimeurs de faire Pourtraire & tail- que ce rx qui les auoyent apportez , ne fçauoyent le moyen ler, &qu elles ,enrichiflent fort les Liures,pour raifon de la d:les fofiftiquer,pource que Es matiere;auec laquelle on fo- o del:&acion quelles donnent,&que d ailleurs elles nous raf- fitique telles drogues,ne croïfloit en ce pais La. Quant à la freichif ent la memoire des herbes qu autresfois aurions ve- maniere de les falifer , il m'a fmblé bon ne la mettre en uës & Cognues : cencantmoins ay So1nion qu'elles feruent auant:car les mefchans font bien ayfes de fauoir telles cho- de bien peu à ceux qui ne les cognoifilent oculairement, par fes,pour par-aprés en faire leur proffir. Auf ne fert-il de Pinftrudion d autruy: encores que le commun vulgaire efti- Ra. rien d'entendre la maniere de les fofiftiquer:mefnes ic vou- me autrement, Et par-ainfi ceux qui fe veulent addonner à ppp droye que routes les receptes, que ceux qui n’ont prtcede, cefte faculré,doyuent choifir en premier lieu des Doë&tcurs ne eu ont cferir, fuflent du tout anneanries & perdués. Voylà fauans,pour herborizer aucc cux,& à leur fuyte. Secondemet he 3 qu’en dit Galien.Au dire duquel on peut voir, qu'il eftim- il faut que en toutesles faifons de l'an, ïlz fuyuent montai- are TEA poffible de paruenir à la vraye cognoïffance des Simples, gnes,vallees, foreltz,camoaignes,& val 3 par les liures, encores que Les herl es y foyent peintes au tous ! s lieux où ilz penferor } qu vif. Car(comime dir Diofcoride en cefle Preface,& Galien és fre fenfislement les plantes feruans en Medicine. Il eft re- lieux preallegnez) ceux qui defirent de paracnix à la Yraye 40 quis auffi qu'ilz hantent & frequentent les mines;à fin de fa- cognoiffance des Simples, ne doyüent feulement confiderer uoir difcerner les chofes naturelles & mincrales, d’auec cel- les herbes en vneftre :ainsles doyuent remarquer fouuent les qui font brouillees & falfifices:& qu'ilz ne foyent paref- & en toutes les faifôns de lan. Car les herbes cha ngent de feux d'aller és forge: &lieux,où on fond les MEtaux, pour y fueillage en toute faifon : attendu que quandelles germent cognoiftre le vray marc de bronze;la tutie, le fpodium,la ca- leurs fueilles font autres, que quand elles commencent à lamine,la litharge, & plufieurs autres chofes qu’on y voit: fe former: & autres quand elles commencent à fe ietter afin de les fauoir difcerner d'auec celles qui font fa fifiecs, en tige:changeans auffi de forme quand elles font en fleur, & qu'on vent ordinairement és boutiques des Apothicai- & quand finalement fe deffechans elles fe jettent engrai- res. Finalement, il faut qu'itz frequentent les villes & citez renommees , où on apporte des drogues de tous Les quar- tiers du môde:car là ilz en Pourront auoir vraye cognoifläce, rs lons,& generalement pouuorr remarquer & cognoi- Plètes qui chägent la Au refle,ceux fe rendent ridicules, entre les hommes, qui Charmes forme de mencz d'yne certaine fuperitition, vfent de charmes, & de inutiles en Leurs fuel Certains parfums, quand ilz veulent cueillir les herbes:côme ls matiere les. files charmes Pouuoyent adioufter où diminuer chofe alendroit de la vereu & propricté des Simples. Contre ples. lefquelz s'efcarmouchant Galien, dit en cefte forte : Pam Gal. bb.c. philus a traité des herbes par ordre alphabetique,auffi bien fimplmed. que nous, Toutesfois il femble qu'iladioufte foy aux refuc- ries de cesvieilles forcieres,quiont accouftumé d'vfer de cer- neantmoins, venans à croiltre, elles déuiennent longuettes tains charmes,& dire certaines parolles, quäd elles cucillene commes fucilles d’oliuier.Noftre perfil aufli fe deguife com- les herbes: car il Sen fert és contrecharmes quil ordonne me les autres. L'efpurge a ordinaitemét les fucilles qui font Pour porter au col, &en pluficurs autres forceleries par trop à l’entour de fa tige formees comme celles d'amandiers : & curieufes, & fauffes, & qui n'approchent enrien deleftat de neantmoins ceiles du fommet fe fouuiennent fi peu de leur 60 Medecine.Au dire de Galien, s’il ft queftion de fe feruir de premier moule, 4 changeans de vifage, elles fe transforment bures,le meïlleur eft de lireles Autheurs guitraitent pure- en fueilles d’ariftologie,ou de lierre. La branca vrfina iette ment & fimplement Ja vraye cognoiffance des herbes & plä- à fa premiere produëtion vne fueille plus longue que celles tes: & qui par Continuation affiduelle, fe font renduz con- des laitues,& qui eft chiquetee à mode de roqtictte : & near- fommez en la cognoïfance de cefte faculté : entre lefquelz moins, eftant parcrue, elle produit alentour de fa tige, de Diofcoride peut à bon droit tenir le premier ranc: fans s’ar- fueilles aigues,f efpeñles & drues, & tant entortillees, qu'on refter aucunement à ceux qui fe feruët de charmes &incan- diroir à les veoir que ce font quelques chatons. Te porroye tations. Et de fait,Galien rend bien l'honneur à Diofcoride mettre enien vne grande legende d'herbes, qui changent tel qu’il luy appartient,difant ainf au lieu preallegué: ea toutes de fueillage, felon La faifon : mais voulant eftudier à à Pamphilus,qui s'eft meñlé de traiter des herbes, il fe decla- brieueté,ie pale outre, Etneantmoinsie veux bien direce re pluftoft Gram marien,que Medecin,en tous fes efcritzicar fes quelque des fim - PRE FACE fes œuures monftrent ; que fans auoir.véU les herbes ns defcrit, & fans auoir experimenté leurs proprictez, ilafuy- uy fimplement ceux qui en auoyent traité aupatauant que Jüÿ. En premier lieu il met à chafque herbe vne grande le- ende de noms, & ce fans propos. Apres cela il metcomme on fe doit preparer pour les cuellir:& de quels charmes on y doit vfer,quels breunages goufter, & quels parfums on y “Moir faire : & dix mille autres forceleries. Mais Diofcoride Dioftoride Anazarbeen 2 éfcrit abfoluementen cinq liures non feule- efimé de nent des herbes,mais auffi des arbres,arbrifleaux, ius, gom- Gaiisn. Gal. bb.1 mes &refines:& y a encores adioufté les chofcsminerales:& ce qu'on peurtirer des amimaux. De forte que,i moniuge- NE PER celuy qui a le plus parfaitement, &le mieux éf- crit , de tous ceux qui fe font meflez de la matiere des Sim- ples. Car encoresque les Anciens ayent bien efcrit, quant Aux Simples: cencantmoins il n’y en a pas vn quien ait ef- érit fi refoluemér, de tous,qu a fait Diofcoride. Quant à He- valides de Tarente , Crateuas,& Mantcias,ilzn'ontamaflé, niredigé par ordre leurs’éfcritz,comme a fait Diofcoride.Er En vn autre pañfage,il divainff Diofcoridea fi fafifimment - parlé des Simples , en fes cinq liures,qu’on y peur auoirre- de Antid. eus, pour rémarquer,& difcerner les Simples vertueux 8 Diofcoride cMicaces d'auec les auttes,tant par e gouft , que par les fen- ; F0 À SAS + priice desrir, Par ce que Galien dit tous Medecins & apothicaires(à frmplifies. dui principalementla Medecine touche ) ponrronE voir que © Diofcoride eft à bon droit cltimé le premier, & le Prince de tons cenx quife font meflez dela matiere des Simples. Et Lpariainf ilz feront tresbien le tenir toufiours en leur fein,8c Jétire &rclire ffohuent, qu'en fn ilz le fachent fur le doit: 6 & fur out lors que les Simples leur feront reprefentez;tant otüliirement qué par le gouit & fentiment, par gens doétes * &'bien experimentez en ces matieres Or les {inres de Diof- coridle maintenant cprrigez & remis en leur premiere inte- gritéleur rendront le chemin plus aife & facile : enfemble mes Comméraires (éfquelz f trouue pour la plus part tout ce que Galié a éferit de la matiere des fimples ) par lefquels ie Pay rendu fi clair &'familier à vn chafcun , qu'ilin’eft pof- fible de plus. Et par-ainf ceux qui defireront de paruenir non feulement à la cognoiflance des herbes. mais aufli de tous autres Simples , qu'ilzs’arreftent hardiment à Diofco- tide feul par les raifons que deflus :& que au contraire ilz fuyent cefte grénoilliére de Pande&es & cefte tenebrofité de Luminaires,& plufeurs autres liures dé femblable eftof- fe:côme font plufiéurs difpenfatoires:les Autheurs defquelz à peine euflent cognu yne Jaitue , fi on ne la leur euft pre- fente fouuent en falade:ni mefmes l'ortie,fellene les eut pi uez. La beftife defquelz preuoyant Galien ,en parleainfi: | GaLbb. 6. Sür'rout ilfe faut garder de plufeurs Autheurs incertains À fmpl. med geimenteurs:& principalement de Pamphilus, | emPref | | (Temps posr Lemerir Les | zacines. | ques vne feule imagination en fonge des herbes, qu'il def érit:Carrelle maniere de gens {felon que dit Heraclides de Tarenteyreflémble aux fergens, & trompettes, qui donnent bien les marques d’vn efclaue fupitif, en leurs cries: encores qu'ilz ne Jes ayentiamais veuz, aîns ayent apprins lefdites marques d'yn autre qui cognoïftra Pefclaue ; ainfi qu’on ap- prendroit vne chanfon par l'ouyr dire,Car mefmes fi l'efcla- ne,qu'z crient à fon de trompe eftoit là prefent,ilznele co gnoïftroyent.Voylà qu’en dit Galien:les adpertiflemens du- au printéps;ie veux bien dire/qu'’elles font plus fubiettés à pu trefaction & corruptiô,q celles qu’on tire en Autône:& prin cipalemétquand of les garde long téps. Ce que confiderant Diofcoride;a ordonné detirer les racines, quand les plantes commencent à fe deftituer de fueilles. Mais pource qué cela n’aduientvniuerfellement eñvne faifon,à caufe dela diuer- fité des plantes ; il faut adiifer de tirer les racines entitres, auectoutesleurs barbesjs’ileft poffible’, &ce és licux où el2 les croïffent naturellément,& au temps qui fera à ce difpofé. Etfantqueles racines foyént bien nourries, fans cffre nr Ha: ques,nipourries.Par cela ieintmoins'ie n'entenñds, que par abondance d’humeurs,&trop Bonne nourriture, q@élles pourroyent prendre d'yn gras terroir, elles foyeñt plus grof= fes qu'ilene Jour fautsear cela elt aufli mauuäis que de les voir faques & rideés à faute de nutriment. Ce que confide- rantGalien;en parle ainfi:Enfomme, toutes racines qui font creufes & ridees;font inutilesen Medecine : celles aufsi qui font plus grofles;& qui ont plus’ d'humeur qu'il ne feurfaur, ne fontfi bonnes que celles qui font moyennenrent noüt- ries, & qui font de moyenne groffeur; Voylà qiren dit Ga- lien. Aurefte ,quand'om attiré les racines,il les faut laucr ueceau clere,iufques à ce qu'onfen ait ofté le limon &rlater- re quiytenoit :-aprés cela illés faut barber, & Icur ôfter toutes les barbesqu'elles ont: finalement iles fautfecher commeil appartient, Que fr les racines font comme celles de fenoil;de perfil, d'afperges,de’brufc, de polÿpodint,de ga= rance, decicoree,& autres femblables racines, illés fiudra mettre fecher à ombre en vnlieufubicer au vent dir Leuant, Mais fur tont il fe. faut garder que le Soleil ne frappe deflus, Car comme elles fontrares &minces , aufli s'efuanouiroit toute leur force au Soleil:. Mais fice font racines prôflés & mafliues, comme fontracines dé’sentienne, d'enula cam- panà , dé mandragore, de couleuurce, & autres femblables racines, & que ce foit en hyter,/ou en temps nubileux,pour les garder de chancir & feltrir, on les peut méttre fccher aw Soleil ;& au vent. Et pourles mieux fecher, on les pourra copper' par /rouélles , &les enfiler, fans que les rouelles fe touchent l'yne à l'autre:ow bien les faudra mettre fecher fur de clayes,8les virer touslesiours plufñeurs fois. Auant tou- 3 © resfois que les mettre fecher, il faut ofter la corde que quäfi toute? racines ont dedansicar elle n'a aucune vertu. Toutes- fois la gentienne,le cyclame,lariftologie ronde,la fambe,la colcuuree le rheupontic communs qni eftle vraÿ centau- rium;lenenufar, & pluficurs autres plantes produifent Icurs racines fans ceite corde’, quifert de matrice. Quand ôn co- gnoiftra que les racines frontféches,& qu'on verra qu'ellés, fe pourront garder fans fe gañter, & fans deuenir chancies ni vermolues, tlles faut mettre ‘en vn lieu quine foit battu ni qui n'eut on- 40 de fumee,ni des rayons du Soleil:qui affine foit potrdreüx, & moins fentele remugle:ains au/contraire , ilfaut que te lieu foit hant, & fec , & qu'il aît fon regard vers Ie Septén- trionsou bien vers le Midy,quandlesracines;qu'on mettroit fecher , ne feroyent encor bien feches:à la charge toutesfois dene les laïifler Lors battre du vent Meridional , qui eft fort humideÆflans doncainficôtrégärdes, on s’en pourra fruir, iufquésà ce qu'on lesvoye chanéiés, Yermolnes,& aneanties. Etcombien que celles qui font minces,ne puiflent durer que yn'an,comme font les racines de cabaret,de valerienne, d’a- quel doyuent fufite à ceux qui veulent paruenir feurement $ Sfperge, debrufc,8& de plufieurs autres plañtescenennitmoins les racines d’ellebores,éncores qu'elles foyent bien menucs, Racines dé durent jufques àtrente ans, An refte il ne faut feulemént eebores du à la cognoiffance des Simples. A v refte pour fauoir quand & commétil faut cueillir les herbes,il faut entendre en quel temps elles font en leur plus grade vertu. Et pour commen cer aux racines,ié diz,que toutes racines, ni mefmes les au- tres parties des plates, ne font toutes en vertu.en vn mefme temps:carles vnes font en leur bonté en vn temps, & les au- tres,en vn autre, Cencantmoinsil y en 2 qui, auec bonnes raïfonsfont d'opinion qu'ilfaille tirer lesracinesen Autom ne; lors que les fucilléstombent,& que les tiges fechent. Il y en a d’autres,qui les tirentau cemmencemét du Printemps, quant qu’elles germent: fe fondans fur ce que les racines ont confiderer alendroit dés racines, le temps auquel on les; cueille ,nile lieuoù on les ferre,ni le temps qw'elles peu- ent durer sains aufi faut awoit les mefmes confiderations és autres parties des plâtes, & en ce qu’on tire des animaux, comme feroit le fang de boucle foye, leboyau culier, &les fumees d’vn loup , le poulmon d'vn renard, la veflie d'vn fangler la defpouille des ferpens, & plufcurs antres cho- fes femblables. Car il faut prendre toutes ces chofes au téps qu’elles font en leur plus grande vertu:fans mefprifer les oc plus de vertu en ce temps là, qn'és autres faifons de l'an. 60 cafons nile temps;auquel illes fait cucillir. Auffi ne veux- Quant à moy, pour en parler librement,ie tiens que lesra- cines qu'on tire au commencement du printemps, onten- tierement leur fus, & humeur:attendu qu’il n’y 2 nigerme, ni tige,ni fueilles,ni fleurs ,quiles ayent deftituces de leurs humeursnaturelles. Quant aux racines qu'on tire en Au- tomne il y a grande raifon de les iuger moindres que celles du Printemps;pource qu’il n’y a pas long temps qu'elles ont jetté & tiges,& fucilles,& frui@. T'outesfois,pour raifon de la ærop grande humeur indisefte qui eft és racines qu'on tire ie blafimer ceux quiont egard aux afpe@tz & influences des Aftres, voulans cueillirecrtaines plantes:car f'ay leu en Aù- theurs dignes de foy ;que pour faire feruir la racine de py- uoiñe à ceuxqui ont le haut mal, il la faut cueillir à la Lure defcroiffant. Et defai@,ily a quelque raï{on , & qui eft bien autre que les refuerics & forceleries de Päphilus. Car côme tous les corpsinferieurs font resiz & gouuernez pat les fape rieursaufilaLune,qui eft le plus prochain planette de la ter re,&de plus foudain mouuemét;ne peut eftre säs anoïr gtäde HE) conue Gallib.r, de Aitid. ent 304156 ANEL1 ANEVIENS NSQIUE: Graine de concombre prife en breuuage. Graine des deux roquertes prife en breuuage. Peuice ferpentaire prifeen breuuage. Phañolz mangez boullis,auec leur gouffes. Affrodilles pris en breuuage. Bulbe vomitif mangé,ou {a decoétion prife en breuuage. Porreaux domeftiques & fauuages mangez. Oignons cuits mangez. Aux mangez, DT Cappres prifesen breuuage quarante iours durans. us de *mouron pris en breuuage. Decoétion de calament prife en breuuage. Deco&tion de fauge prifeen breuuage. Graine decrocodilium prife en breuuage. Decoction de chym prife en breuuage. Decottion de farrierte prife en breuuagc. Serpollet pris en breuuage. Rue prife en quelque forte que ce foit. * oHfpina Racine de * bedeguar prife en breuuage. alba, Racine de branca vrfna prife en breuuage. Efcorce de la racine d'arrefte-bœufbeue en vin. Racine d'eryngium prife en breuuage. Aluine prife en breuuage:ou fa deco&ion. Decoétion d’hyffope prife en breuuage. Origan pris en breuuage. Decoétion de tragoriganum prife en breuuage. Rue fauuage enduite fur le penil. Graine & racine de ligufticum prie en breuuage. Graine de panais fauuage prile en breuuage. Graine de carüi prife en brev uage. ; Dicoëion de la graine & cheuclure d’aneth, prife en breu- uage. su Perfil. * Ache mangé cru,ou cuit, Petrofclinum pris en breuuage. Decoétion de fenoil prife en breuuage. Gith beu plufeurs iours durans. Deco@ion de pol umde montaigne prife en breuuage. Fomentation de deccétion d'armoife,prife par Le, bas. Deco“ion de camonulle,prifeen breuuage,ou appliquee par le bisà mode c'eftuue. ; Milium folis pris en vin blanc. vb. Racine de garance prife en breuuage. Racine de lonchicis beué en vin. Millepertuis prisen breuuage. Fueilles de betoine prifes en breuuage. Graine de matrifylua prife en breuuage. Ce remedeeft fort galls. *on, Gre- x . fiogulicr oH»SAxi= x Perce-pierre prife en breuuage. f43# Racine de fparula fetida beuëau poix de trois oboles:toutef- fois fa graine eft beaucoup plus efficace. Graine de ionc marin fricafice, & beuë en vin & eau, Parfum d'ageracum. Grains d'alkekengi mangez. Graine dé folatrum dormutif, prifeen breuuage. ; Fueilles,grains,iettons,& racines de brufe, beuës en vin. Graine de geneftz mangec. Les premiers iettons de coleuuree cuits, & mangez, Decoction de cytifus, prifé en breuuage. Graine de daucus,prife en breuuagc. * Quief Graine de * coris prie en breuuage. efece de Jus de queuëde cheual prisen breuuage. mulleper - Fucilles * d’efcudes mangecsauec fes racines. #Ys. Graine de nauets fauuages,& de buniü falum,prife en breu- *ou>vmbi- uage. Lcus vene- Racines d'aftragalus prifesen vin. TIS. Oignons de * vaciet pris en breuuage. *ou,hyacis Les premiers tendons de * tam,cuics, & mangez. the. Jus des fueilles de petite laureole pris en vin. 7 om, vitis Vin de coings,d’hyflope,de fquille, & d'abfnche beus. pigra. Eau micllée beué. M ATTHIOLE Fueilles d'afpic & de lauende bouillies en vin, & appliquees fur le penil. Decoétion d'afrina prife en breuuage. Carpefum pris en poudre. Eau de cannelle prife en breuuage, * * Calamus odoratus commun prisen breuuage. 0H, Ato- Fe EN AE Te Bdellium en pilulles & en breuuage. Cendre de geneure prife en lefsiue louce,ou vin blanc. Saunier pris ainf qu'on voudra. TR, AE. LA V ESSISUVE, Graine de frefne broyce, & prife en miel. Racines de rofeaux prifes en poudre. Coquille d'efcargoc trouuee par fortunebroÿee, & prifeen vin blanc. Cendre de fcorpions prife en breuuage:ou leur huyle mis fur le penil à mode de liniment. Oeufs de feche,en viande. Punaifes viues mifes dans le conduit de l’vrine. Eau dans laquelle on aura laué la verge d'vn cerf, prifeen breuuage. Sifymbrium broyéauec quelque forte que ce foit de reffort, & racines de perfil :le cout efchauffe en bon vin blanc, & appliqué fur le penil. Laié de graine de melons pris en breuuage. Toute la plante du pigne de Venus efchauffee en vin blanc pur &'beurre, appliquee fur le penil. Grainede Pourreau prife en vin cuit. Graine de feneué, en la mefme forte. Gentienne & en poudre & en decoétion. Eau de racine * d’arrefte-bœuf,en vfant ainf qu'il cft mon- *o# ,d'ano ftré en fon lieu. Deco&tionde racines de chardon beni,prifeen breuuage. Veronica mañle, & en poudre, & en decoétion. Hyfope Pouliot è beus. He noftre Dame bouillie en vin, & appliquee fur le p=- nil. Imperatoire prife en breu uage. Vincetoxicum prisen breuuage,auec du vin. Racines de filipendulzauec du vin. T'anaife boullie at cdu vin,& appliquee fur le penil. Poudre de petite corrigiole prileen vin. Huyle de flimoula appliqué fur le penil,ou clyfterile. Fleurs de confolida regalis, ou leur decoétion, priféen breu- M5, 0n de ; bugrane. on dela * perccpierre blanche cuiteen vin blanc, & + faxi- en breuuage:*ou les grains blancs qu’on treuue à l'en Pre tour de fes racines, broyez & mangez. “Vo la Grande faxifraga prife en poudre, Cort Fucilles & racines de fraifier prifes en poudre, ou en deco&ié pur faite en vin. ‘à Racines de grande pimpinelle pries ain qu'on voudra. Polytrichon reduiten poudre, & prisen breuuage du poix d'vnedragme. "+ G raine d'houblon broyee,&r prife en breuuape. Graine de genelt prie en poudre :ou la conferue de fes fleurs continue : ou leur eau : ou ieur decoction faire en vin. Huyle de vitriolbeu en vin du poix d'vn demiferupule. DIOSCORI-DE irle autre ment. Pour ceux qui vrinens auec dificu'ré © douleur. Punaifes broyees & féringuées en la verge. Cloportes beuës en vin. Cigales rofties, & mangees. Parfum de faucerelles:& fur cout à l'endroit des femmes. Deux cueillerces de cendre de corne de cerf bien lauce. Fomentation de deco&ion de malue,appliquee par le bas. Pourpier continué à manger. Deco&tion de racines d'afperges prife en breuuage. Decoétion des racines, fueilles, & graines de baisilles cuites en vin,prife en breuuage. Decottion de * minium Prile en breuuage. * Perñl fauuage mangé comme les autres herbes des iar- dins. 04, fars- Deco&ion de groffe mariolaine prife en breuuage. + gen Decoétion dés racines de baccharis prife en breuuape. Dre Grainede baflic prife en breuuage. tificiel. ou; Cauca Racine de maceron prife en breuuage. Agaric pris au poix d'vne dragme. dE Jus de peucedanum pris en breuuage. Rheupontic pris en breuuage. us de phalaris, pris en vin;ouen eau. Lotus fauuage broyé & pris en breuu uit, Ou auec graine dé malue. Juc mufcate prite en breuuage. Decoétion de * carline prife en breuuage, Graine d'auronne pilee & demeflee cn cau chaude, prife en breuuage. age feul en vin, ou vin You,chamæ leon blanc. Graine ;$ A LA VESSIE. Graine de panais fausage prife çn breunage sou enduite furle enil. 4tardÿr Graine de * filer de Candie prife en breuuage. 11 Racine de polemonia beuë en eau. Graine de ffon prife en breuuage. Ammeos pris en vin. Graine de perrofeknum prife en breuuage. Galbanum pris en breuuage. Decoction de germandree prife en breuuage. Graine de rriolet bitumineux & fes fueilies prifes en eau. ufordii. Decoction de * chamaraz cuit en Vin, ou En eau,prife en brew- \uage. Seconde elpece d'anthyllis, prife en breuuage au poix de deux dragmes. Pyuoine prife en breuuage- Coulis de gaimauues cuites,beu en vin. % 6 , dent Decoction de racines de * gramen prife en breuuage: de chien. Racine d'arction cuite auec {à graine,& prifé en breuuage- Capili veneris ptisen breuuage. Polverichon pris en breuuagre Ticrce efpece d’alcyonium prife en breuuage. Poudre de pierre cmatite béué en vin. Poudre de pierre morochthus beue en eau: Poudre delapis Tudaicus,prife À la grofieur d'yn poix cice,auce eau chaude. Pierres d'c/ponges prifes en vin. eMATTHIOLE Moelle de cafle laxatiue mangec , où prife auce medicamens diuretiques, où qui prouoquent À vriner. Juyle d'amandes beu , ou firingué dans la verge. Réfine de terebinrhe prife auec fuccre. Grains de laurier brayez auec fon de froument, grains de ge- neure & aulx .puis efchauffez fur vne tuylebien chaude, & arrofez de vin, appliquez fur le penil àmode de cataplaf- me. Graine de naueau prife en vin à la mefüre d'vne cucilleree,auec vne dragie de graine delin. Grand reHorc taillé menu , enfemble les racines de perfil, ce chauffé en huyle , ou beurre & vin,& appliqué fur le penil. Refort domettique appliqué en la mefme forte. Jus des deux refforts futdits beu auec vin blanc,du poix de deux onces : ou bien le vin de leurinfufon. %ow , on0= Eau de * bugranc beuë. Voy le liure 3. chap.18. ne DIOSCORIDE Pour ceux qhine peutent Vriner guegoutte a goutte. # ou, aco- Decoétion de" calamus odoratus commun prife en breuuage. rem. Graine de * menteaquatique beucen vin, *oufif}m- Panaces Heraclien pris en vin. 4 + Sefh Mafsilienfe pris en breuuage. Graine de éconde efpece de cumin fautrage,prife en brenuage. Graine & racine d'ache ou de iguefche beue en vin miellé. Polyenemon pris en vin. Clinopodium pris en breuuage. Racine d'œnanthé prife en vin. #* pu, herbe Fucilles & fleurs de * conyza prife en breuuage. aux puces Decoction de ceterac prife en breuuage. Cepza prife en breuuage auec decoétion de racines d'afperges fauuages, Onobrychis prife en breuuage. * us de renouee pris enbreuuage. Saxifraga ; cuite en vin , & prife en breuuage. Racine de fpatula fœtida prie en vin mieilé. Jus; graine » & fueilles de cragium prifés en breuuage. Fveilies , racines, & grains de brufc prisen breuuagc. Racine de laurier Alexandrin ; prife en breuuage au poix defix dragmes. Cheueluie d'helichryfum beue en vin. eM eATTHIOLE DE. Decoétion de valerienne prife en breuuag, Moelle de cafe laxatiue prife aucc reolifie. Pignolats mangez auec fuccre ou miel , Scbelten continués fouuent en viande,ou en breuuage. Juiubé mifes és decoétions;pour prendre en bréuuage. Elargots broyez auec leur coquiile, & pris en vinc cat l'efpace de {ept iouts. Gouiilons delieure mangez cuits. brium. D PPET A ATMAMOVIE SIS TE: Decoûtion de cices rouges faite & prife felon qu'il eft defcriten fon lieu. lus fortant de la tige du Jaireron pris à lamefure d'vn cya- the. La decottion de * dent de lyon cuite en vinaigre, beue. *os ambm Lait de graine de melons pris auec rrochifques d'alkekenoï, beia,ow pi ius de reglifle,vn peu de mumie» & vn bien peu de gomme /mrl&, os Arabique & de tragacantha. tefle de Graine de laitue prife en ius de graine de pauot. moyse, Colature des racines nommees Traf faite auec bouillon de chair non falé. Regliffe prife ainfi qu'on voudra. Cumin pris en breuuage en vin doux. Racines { de Die de } en poudre,ou en decoétion: Veronica male. Decoction de pied de lieure cuiten vin doux auec fucilles de malue. Decoction d'agrimoine cuite en vin blanc,prife auec füccre. Jus de grains d'alkekengi pris auec colature où laiét de graine de pauot,ou de melons,ou decourgessou de concombres. nr d'houblon mifes és bains, qui fe foncpour s'afleoir des ans. DIOSCORIDE Pour guerir les vlceres de la velfie. Fucilles de meurte, & myrtiles pris en breuuage. Toute forte de laiét beu. Graine de concombre beue en lai& £c vin cuit. Raifins blancs , fechez , continuez à manger. M ATTHIOLE Pignolats mangez auec fuccre & mièl. Mumie beue en laié de cheure. Deémionce d'amydon auee vn œuf & de raifins fecs , le tout bouilli enfemble, prife au fortir du bain: Decoction de l'ine & l'autre cheualine, ou leureau, prife auec leur poudre. DIOS(CORIDE a Pour les playes de la veffie. KL] Beurre feringué. Fueilles de queue de cheual beues en eau. DIOSCORIDE Pour faire (ôrtir la pierre de la veie. Le mou d'ofifragus. beu peu àpeu. Fumees de fouris} iles en vin miellé,auec d'encens. Vrine de fngler prife en breuuage. Decoction desracines de * parelle prife en breuuage. os, lâpe. Berle crue ou cuite mangee, ou prile en breuuage, ou bouillé. Grainc de “ mente aquatique pnfe en breuuage. *oufifynes Decottion de baccharis prife en breuuage. ibm. Graine. ouracine de * perl beuc en vin, *ow , d'a Fenoil fauuage pris en breuuage. che. Serapinum pris en breuuage. Decoction de capilli veneris prife en breuuage, Decoction de polytrichon prife en breugage. Gomme croiffant és feps de vigne, beue en vin. DIOSCORIPDE Pour rompre les pierres effans en la vellie. Cardamomum pris en breuuage » auec vne dragme d'or: de racines de laurier. : Bdellium pris en breuuage. à Gomme de cerifierprife en breuuage. Decoction de ceterac prife en brequage. + Milium folis beu en vin blanc, * où, Gree *Percepicfre prife en breuvage. nt Decoétion de * gramen pofe en breuuage. LOS a Graine detragium prifeen breuuage. faga. Racines & prains de brufe pris en breuuage: * 04, dent Limature tombant de la pierre Iudaique frotce à vne picrre de chien eguyfoire , beue en eau chaude. Pierres eftans és efponges , prifes en breuuage. M ATTHIOLE Toutesles liqueurs du baume aruificichpriles en breuuage. L Eau JL | SE AGE A) VESSIE. Eau fortant de la tige du bouleau percee, beuê. - Decoétion de bruyere beuë tiecde & de matin & de foir;trois heures auancle pait,du poix de cinq onces,l'efpace de trente iours:n’oublianr neantmoins apres ce terme de faire vn bain de fa decoch6, 8 s'eftuner par le bas del'herbe qui aura efté cuite Cendre de forpions mile és breuuages. Huvle de fcorpions enduit fur le peml. Cendred'vn lieure brufé tout entier , prife en breuuage. Fumees.de rats prifes en breuuage. S Pierre de fiel de bœuf prife en poudre. Eau de fiente de perfonne , prife em breuuage. Poudre de la perite corrigiole, prife en vin. es *ou,faxi- Decoction de * percepierre blanche cuite ea vin, prife en breu- faga. uage : ou les orains‘blanes qué l'on treuue à l’entour de fa racine broyez , & mangez, 3 Grande faxifraga du poix d’ "nedragme; .prife en vin. *ow,berbe Decoction des racines de * primula veris, prife en breuuage, paralÿfis. Decoctionde fleurs de geneft prife en breuuage. Corail biufé, & beu. . DIOS(ORIDE Pour ceux guine Penuent tenir leur vrine. Graine de rue fauuage fricafee , & m angee. * Yurayc fauuage beuë en vin rude. «M ATTHIOLE: Mumie prife en breuuage en laiét de cheure. | Cendre d'heriffon terreftre du poix de trois dragmes jauec vne once de poudre d'agrimoine,& quatre dragmes de pou- drede pellicuies interieures du mou des poules,prifes en vin quand on fe vacoucher. ; detormentille Racines { de biftorta D'LOS CO RIDE Contre la rongne venant en la veffi Panaces Hefaëlien béu er eau mielleé » Ou en vin. Cepæa prife en breuuage. - M ATTHIOLE Moëile de cale laxatiue prife eñbreuuage auec poudredere- glife. Pignolats mangez en miel ou fuccre. Huÿle d'amandes pris en breuvage, Huyle de iugioline beu. Reglifle & {on jus, DIOSCORIDE Pour ceux gui pifent Le fanr. Graine de la feconde efpece de vaoc, \ *Cheuclüre d'hélichryfon beuë en vin micilé. Saumure aigre feringuce par la verge, ou conduite de l'yrine, incontinent qu onsen apperçoit. MATTHIOLE. Noyaux de dattes bruflez auec {oye crue, lus de plantain & de millefucille dragme de philonium perficum Poudre de miliefucille prife en breuuace du 1, Fha- nike Pbcuës en eau de plantain, cumin fauuage , prife en breu- & pris en breuuage, Pris en breuuage auec vne poix d'yne once, en lai de vache , auec vne dragmede boli Armeni. lus de millefucille pris en breuua fürop de meurte. ge du poix d'yne once auec AVX MEMBRES GENI- LAVX, ET PARTIES, HONTEVSES, DIOSCORIDE Pour exciter le seu Ÿ A mor: Coftus beu en vinmiellé. Safran pris en breuuage. Graine de lin prife auee miel & poyure. AVX MEMBRES GENIT. &c. Raues mangees cuites. : Roquerre mangeeen abondance. Graine de roquette prife en breuuage. ; Racine de grande ferpentaire cuite fous la cendre ou boullie.& beué en vin. Afrodilles mangez. Creflon Alenois pris en breuuage > ou mangé. Graine de porreau prie en breuuage. Bulbes mangez CUIts. Aux pilezaucc coriandres , & mangez. Graine d'ottie beuë en vin cuit. Racine de * petit muguet prife par la bouche. Ius de mente prisen breuuage, Racine de panais fauuage mangec. Anispris en breuuage. « Des deuxracines du couillon de chien,la mieux nourrie, Mans gee, ou beuë. Racine de fatyrion mangee. Horminum pris en breuuage. La premiere racine du glayeul nommé Xiphion , beuë en vin. Reins de fcincus beus en vin, au poix d'vne dragme. Toute forte de lait beu. r M'ATTHIOLE Galanga prife en breuuage *ou s’en feruant en viande. Liniment fait de mule & d'huyle de cherua, appliqué furle pes nil. Liniment de ciuerte fair & appliqué à la forme que delus. Huyle de piftaches auec huyle de graine de féneué,benioin & mufc, appliqué fur les genitoires. Graine de frefne mangee aucc piftaches & pignolats , &de fuccre. Noix d'Inde mangees ainfi qu'on voudra. Huyle de noix mulcare enduit {urles geuitoires. sale, accoufirees auec ail & noix » Mangees. Verge de cerf reduire en poudre ; &prife dans vn œuf. Gloux de gitofäes pris en laict du poix de quatre dragmes, Phafols cuits en Jaiét de vache,& mangez auec poyure long & galanga. Graine de daucüs beué en vin. Pommes d'imours bouillies:puis frites en beurre , & mangees auec poyure long. Racines de # ramcuites fous cendre cl poyure & fel. DIOSCORIDE Pour faire mulriplier le fperme, fémence naturelle, Coriandres pris en breuuace. En {om ne tous medicamés propres à exciter le ieu d'Amour,y fonc bôs,exceprez ceux quifont excefSiuement chaux &lecs, MATTHIOLE Hayle de iugioline pris en breuuage » Où Mis parmi la vian. €. *Cefaglione mangez auec poyure & {el,à l'ifue de table *os, gal- Lium. haude, & mangees aucc * 04, vitis migra. * CG: font Pignolats Fuid un if che ni ’oa w. + n À, itaches, mangez ainfi qu'oa voudra, arbre Jem Noñx Indiénnes } blable 41 Palme, quÿ Couillons de SE en viande. cannel- s'apporrene Ris cuit en laide vache, & mangé auec (Fran & le. Cices mangez. Phafols cuits en lait de vache »& m galanga & fuccre. Raue cuite en lait. Nauets cuits aucc chair grafle ; & mangez aucc Cheruis cuits & mangés comme deflus. Afperges mangez. k Couls des racines nommées Frafi, fait Cloux de siroffles beus en lait du Artichaux Mangez aucc poyure. Moelle de ferula cuite fous la cendre, & ma: ure, Pommes d'imoursbouillics > & frires en beurre L auecpoyure, Racines de ram cuites fous cendres poy ure. angez auec poyure long, poyure. avec bouillon de chair. poix de quatre dragmes. 1gec auec poy- se s mançces chaudes , & mangeés auec DIOSc AVX MEMBRES GENIT. &c. DIOSCORIDE Pour errps 1È ber les ardeurs venerciques. Graiie d'agnus caftus pufe en breuuage : ou fes fueilles endui- s furles genitoñes. Pourpier mengé, ou enduit fur les genitoires. La graine de laitue prie en breuuage, garde de fonger à l'a- mour la nuit. Decoétion de graine 8: cheuelure d'aneth continuec àboi- rc Rue frequentee à boire , & à manger. Des racines du couillon de chien,celle qui eft plus faque, prife en breuuage. Graine de chanure prife en abondance, La feconde & plus baffe racine du gladiolus, prife en breuua- ac |: 8 8 ù L'herbe de cigue broyee auec fa cheuelure:, & appliquee fur les genitonres.Cefte recepte eft forrbonne. MeATTHIOLE Camfre enduit fur les reins & genitoires. : Vin dans lequelonait trempé vn barbeau,pris en breuuage. Jus delaitue enduit {ur les genitoires auec yn peu decamire, Graine de lairue prife en breuuage en colature de graine de pa- uot Xou,mcn- Jus de * fifmbrium enduit fur les genitoires. e aquälie Graine dechanure domeftique mangee en abondance. F4 DIOSCORIDE k x Pour retenir le ferme a ceux qui le perdent. Racine denenufar prife en breuuage- Racine de Aambe de Leuant beuë en vinaigre, MATTHIOLE Huyle de infquiame enduit far les reins & genitoires. Encens pris en breuuage du poix d'yne drigine en eau dene- nufar. © Vraye Scommune turbenthine lauees en eat de plantain, & prifes auec karabé, cererac, & vn peu le camfre. Camfre beu en eau de nenufar auec Karabé : ou enduit par de- hors. Graine derefes, & leur bourre beué en vin rude: Lespctites Aeurs & capillamens qui fontau milieu de la rofe, pris en breuuage. Conferue de feurs de grenades beuë en vin brufc. Jus de cichoree pris en breuuage Jus de mentaftre pris en breuuage ; & enduit fur les genitoi res. Poudre dorce de ceterac prife du poix d'vne dragmeenius de plantain & de poutpiersauec vne demidragme d'ambie. Graine des deux gremnls au poix d'vne dragmie & demie conti- fiuee tous les ieurs par quelque efpace de temps enius de ourpier auec autant de ceterac.& deux fcrupules d'ambre. Millefucille au moucherblanc broyce auec fes fleurs, & beuë en fon eau mefine,ou en laiét:l'operation en fera plus efficace fi on ymeñe de corail,d'ambre,& de fciuxes d'yuoire. Onguent fait d'huyle rofat en vn mortier de plomb, enduit fur les reins. k Diphryges puluerifé fort menu, & enduit far les reins auec huy- le rofat. Corail beu en poudre. DIOSCORIDE Dour les viceres des parties honteufés. Laine fourge enduite. Liniment d'aloes puluerizé : où appliqué en poudre. Tus derenoüee, cuiten vin, & appliqué auec miel. Alun appliqué en quelque forte que ce fait. Fleur de fel puluerizée , ëc faupoudree. eM ATTHIOLE Mumie prife en breuuage en laièt de cheure. Efcorce de grenade feche broyee auec egale portion d'efponge marine,qui aufSi foit feche d'aloes , & vn peu d'alun bruflé, puluérifee deffus. ” Cendre de courge bruflce ,iettee deflus. Picrres d'efereuices broyecs aucc ere; & puluerifees def fus. De AVX MEMBRES .GENIT. &c. Auronne bruflee , & appliquec en poudre. Fomentation de decoétion de flos folis , cuit en vin. Anech bruflé & appliqué en poudre. Fueïlles dela moyenne confolida ,ouleurius, appliqué. Saniclet Oreille d'ours Pilofelle Potentille * L'autre pulmonaria D'IO0°S C'O;RI D.E Dour les inflammatsons des Genitoires. de appliquees en poudre,quecuites & fomentees. Es tontess fai entéd de celle qui ef premice : ï k recnran Cices cuits auecorobus, & appliquez. Feues cuites en vin, appliquees à mode de cataplafine. Fucilles de fenefon appliquees à mode de caraplafine, auec fes fleurs. Liniment fair des fueilles & racines d'afphodelus. Terre Cimolienne enduire. Cataplafime de melilot: Liniment de pierre geodes. Linimentderue, & de fueilles de laurier. Liniment d'origan, de fel , 8: de ieuain. Cataplafine de cumin craifns fees, & fleur de farine de feues, ou aueccire, x Liniment decoriandre , raifins fecs , & miel. Cataplafme fait d'oignons delis taillez en roüelles , auec iuf£- quiame ; & farine de froument. £ Liniment de terre famienne , d'huylerofar, &d'eau. Graine de iufquiame pilee , & appliquee auec du vin. MAT TH:0) L:E Poudre de Aambe d'Illyrie auce quelques autres drogues: Voy fon comment. Huyle deiufquiame enduit. Caraplafme fairde poudre de fencpré cuite en eau miellee ; 8e d'oint. decices Farine de feues d'orobus Fueilles®le marouetites broyces ; &enduites. à . : : Eau de lentille de marais enduite. Onguent fait d'huyle rofat en vn mortier de plomb. DIOSCORIDE . Contrela demangeifôn dés Geniroires. Decottion de fauge enduite auec vin. Liniment de toutes refines ; & principalement de terbenthine, DIOS(ORIDE Paur ceux quiont les Genitoires endurcis. cuite en eau, & enduite. Graine de * velar applique. M ATTHIOLE Huyle de fleurs de fambe enduit, DIOSCORIDE Dour ceux qui n'ont poïni de prepu. ce fer le membre. Jus de thapfa enduic fur la tefte du membre,caufe vne tumeur: laquelle mollifiee par fomentations de chofes grafles,fe mec en lieu Re : à Micl enduit fur le membre, par trenté iours , au fortir du bain: DIOS(ORIDE Pour Les vlceres cor rofifi qui viennent és membres genitaux. Fiel de roreau enduit auec miel. leur delabrufque pile &c appliquée auec miel, faffran, myre rhe, & huylerofar. eMATTHIOLE Pilofelle Potentille Pire & moyennefolidago appliquees ainfi qu'on Saniclet voudra. Oreille d'ours Pyrola DIOSCG À LA MATRICE. DIOSÇ(ORIDE Pour les verrnes G Poyreanx qui viennens és membres Lénitaux. La tefte d'vn picarel falé, brulce, & enduite. Fielde cheures fauuages enduit. Fumees de brebis appliquees auec du vinaigre, Thym appliqué à mode de cataplafme. Sarriette appliquee. Poudre de poyure, rue, & nitre, pour frotter. Lai de tithymal mañle enduit. Branches dechamæfÿcé broyces, & appliquees. 2 Dee BE # Jus de mercuriale enduit. l'enréd ain- : DESE e < £ fi, ains die Graine d'heliotropium enduite. que la mer- éuriale mat. M ATTHIOLE Fan Huyle de vitriol enduit. males, &la Noftre huyle d'antimoine appliqué auec efgard. femelle ces femelles, les femmes DÉSERT A 77e les prennent LP Re FRS en breuua- geapres leur pause À LA MEAUT RANCE pli aa puis fur leur na- eure lesfucil- DEO'S COR IDE Pour le maldel Amarris, les broyees. Racines de meu pilees & reduices en cleétuaire, auec miel. Grains de geneure pris en breuuage. *owvng#4 Parfum de * blatta byzantis. odoratws. Punailes approchees du nez. - Bitume fleuré , ou appliqué: ou bien fon parfum, Caillé de beufde mer pris en breuuage. Vrine boullie en huyle de troëlne » & clyfterizee ,ou ferin- uee. Jus de plantain pris en breuuage. Graine de mouftarde broyee & approchee du nez. € Agaric pris au poix d'vne dragie. a Liniment de rue incorporeeen miel , appliqué fur le fondement & és parties honteufes. Graine de panaces Heraclien beué en vin. #00, fefek Racine de * filer montanum beuë auec fà graine. Mafiiife, Peucedanum fleuré. ; se Serapinum enduit alentour des narines, pour le fentir. Graine & fueilles de trefle bitumineux prifes en breuuage, Quinze atains noirs depyuoine prisen breuuage. Racine d'alifma prife en breuuage, Fuailles de betoine beuës én cau douce , au poix d'yne dras gne Parfum de la pierre gagates, AM ATTHIOLE Ciuette mife dans le nombril. Les chatrons des noÿers reduits en poudre , & pris en vin bläc. Perfum de caftoreum appliqué aux narines. Alfa fœtida prife en pilules dy poix d'vn demi obole »AUCçaus tant de cäftoreum. Raciné d'imperatoire prife en vin. Serapinum & fleuré,& pris en pilulles. Graine d'älliärià pnife à mode de füppofitoire. # 09 ; pas Racine de grandé *tufsilago pri en breuuage du poix de deux d'afre. dragmes en vin pur. Racine de biflingua , ou la poudre de fes fucilles,prife en vin à la mefüure d'vne cuéilleree , ou en bouillon. VErancoi, Fleurs, fueilles & graine * d'antirhinum appliquees fur le œilde chat, nombril aucc huyle rofat & miel. ow mouron Racine de coleuuree prie en vin. roles, Noftre quinte-effence defcrite au liure 5. chap. du vin, prife en breuuage,& retrée für la face. DIOSCORIDE Pour fasre venir les fleurs aux femmes. Jreos de Leuant prife en vin‘: ou bien en fomentation, Fomentauons & eftuues de la decoction des racines demeu, PHies par le bas. À BILTAP MAT RPG EX Fomentation de decottion de *calamus odoratus commun, prife par lebas. Fomentation de decotion des racines de foucher : faite parle bas. s Racines de cabarer, beuës en eau, au poixde fix dragmes. Decoétion de valerienne prife en breuuage. Cannelle prife en breuuage. Cinnamome pris en breuuage , ou appliqué auec myrrhe À mode de fuppoftoire, ou pellaire. 3 Amomum mis és fomentations, & peflaires. Coftus pris en breuuaoc. Squinanthum pris en breuuage. Calamus odoratus pris en breuuage ; ou appliqué par deffous par maniere de fomentation. Gancamum beu en eau miellee. Decoction des racines d'enula campana prifé en breuuage, Caraplafime fair de myrrhe,& d aluyneincorporees en colature de lupins, ou en ius de rue. Storax prife en breuuage, ou appliquee. Bitume beu en vin, auec caftoreum. Grains de cedre beus auec poudre de poyure. Fomentation de decoétion de fucilles delaurier. Fucilles de phillyrea prifes en breuuage. Graine d'agnus caftus prifeen vin, au poix d'vse dragme. Gomme d'oliuier prile en breuuage. Amandes aineres appliquecs. Lait de figuier beu auec amandes pilees. Elcargots terreftres broyez auecieurs coquilles , & appliquez en la nature de la femme, Caltoreum beu au poix de deux dragmes. lus d'oignons enduit furlanature dela femme, Laine fourge appliquee à mode de peflaire. Liniment fait de graïffe d'oye ,ou de poule. Fumees de cheures nourrics és montaigues ; beuës auec quel- que chofe odorante. * Scandulaceum prisen breuuage Decoétion de graine de lin , fomentee par deffous. *04:Thlaf= Decoétion de lupins appliquee À mode de fuppoñtoire aucc ?#04 fêne- myrrhe & miel. He Jan Refors mangez : ou leur ius pris en breuuage. &- Afrodilles pris en breuuage. Decoétion d'er) ngium prie en breuuage. Bouillon de choux humé :ou leur ius appliqué auec farine d'yuraye , à mode de füppofitoire. Berle mangec, comme vne autre herbe Potagicre, Bafsilles mangees : ou leur decoétion prie en breuuage. k Racine du * grand centaurium prifc en breuuage : ou fonius * 04,rbews appliqué à mode de fuppoñtoire, Ponte com Gomme de * chondrylla appliquee auec myrrhe , mode de me fuppoñtoire. 04, efpece Lait de lairues fauuages pris en breuuage. de lasse Porreaux domeftiques & fauuages manuez. LE] Decoétion de fuciiles d'aux, appliquee par deffous par manie- re d'eftuue, Cyclamen pris en breuuaye :ou appliqué àmode de füppof- toire. Graine d’auronne beuë auec d'eau. Graine & efcorce de cappres priles en breuyage. Racine de * pañlefleur appliquee auec laine , à mode de fuppo- * 04, anes fitoire. mOn, Grains de lierre broyez & appliquez en fuppofiroire ou pef- faire. Pouliotprisen breuuage. Agaric beu en oxymel au poix d'vne dragme. Origan pris en breuuage. Aluyne prife en breuuage , ou appliquee par deflous. Tragoriganum pris en breuuage. Decoction de fauge pfe en breuuage. Ammeos beu en vin. Decoition de chym & de farriette prife en brcuuage, Serpollet puis en breuuage. Graine de maceron prile en breutage. Decoétion de groffe mariolaine prie en breuuage > Ou enduite fur la nature de la fémme, Decoëtion deracines de baccharis prife en breuuage, Kuëe fauuage & domeitique Prifé en breuuage, deflous. Panaces Heraclien beu en vin. Graine & racine de ligufticum prife en breuua Graine de panais fauuage prife en breuuave. Graine & racine de * filer montanum pri Ron,acori, & appiquee par ge,&enduire. [ * os, feel ven breuuage. Mafihéfe. Sefei sÂA LA MATRICE: Xou, Tor- * Sefeli de Candie pris en breuuage. dykum. Fenoilprisen vin. Sifum pris en breuuage. Racines derofmarin prifes en breuuage. Xouqueuë Ius de * peucedanum pris en breuuage. deporceaw. Petrofelmum pris en breuuage. Daucus pris en breuuage. Armoniac pris en breutage. Gich ben plufieurs iours durans. Serapnum pris en breuuage. Jus delaferpitium beu auec poyure, & myrrhe. Parfum & fuppoñtoire de galbanum. Clinopodium pris en breuuage. Decoction de vermandree pife en breuuage. Oignon de lis brulé, & appliqué par deflous auec huyle ro- fac. Decoction de melifle appliquee par deffous en efteuuc. Graine & fueilles de tretfle prifes en breuuage. Decoction des deux efpeces de polium prife en breuuage. ou ,fcors Tus de * chamaraz pris en breuuage: ou, fon herbe appliquee dium, par deflous , à mode de fuppofiroire. Decotion d'armoyfe appliquee par deffous à mode d'eftu- ue. Myrihis prife en breuuage. * ow,berbe Fleurs & fualles de * £onyza prifes cn breuuage. awx pes Qionons de lis iaunes appliquez par deflous auec laine. Fuailles & grains de brulc pris en vin. * 04, vio= Decodion de * cheiri appliquee par le bas à mode d'eftuue. Graine d'icelui prife en vin,au poix de deux dragines. Decotion de camomille prifeen breuuage, ou appliquee par le bas à mode d'eftuue. Racine de pyuoine prife à la groffeur d'vne amande. Racine de garance appliquee par deflous. Decoétion de capilli Veneris prife en breuuage. Polytrichon pris en breuvage. # 04, boÿ Fucilles * d'anagyris pilees & prifes en vin cuit: puant, Millepertuis prife en breuuage, & appliquee par deffous. * ow,efpece Graine de * coris prife en breuuage. de milles Fucilles de toutes les efpeces d'orties broyces ; periu, par deffous auec myrrhe. Fucilles de betoine prifes en vinaupoix d vne dragme. Gtaine de medium prifé en breuuage. Jus de fucilles de petite laureole , pris en vin. La premiere racine de gladiolus appliquec par deflous. ' Graine , fueilles , & ius de cragium , pris en breuuage ; au poix d'vne dragme. Chryfocome prife en vinaigre micllé. x Jus de concombres fauuages appliqué en vn peflaire. Cheuelure d'helichryfum prifé en breuuage , en vin miellé. Jus de mandragore appliqué par le bas, au poix de demi obo- le. Graine de mandragore prife en breuuage. Laureole prife en breuuage. .… Ellebore blanc & noir appiquez par deflous. % 04 , vit Premiers tendons de * tam,cuits à mode d'afperges; pour iman- migra ger. 2 Fuailles d'heliotropium appliquees pat deffous. Vinde fquille ; Où d’aluyne ;ou d'hyflope beus. eMATTHIOLE Afpic & lauende,tant pris en breuuage;que fomentez, Decoction d'afarina. prié en breuuage. Valerienne prife en quelque façon que ce foit. Eau de cinnamome, prife en breuuage au poix de trois onces ar jour, continuant quelque temps. ow, Acos * Calamus odoratus commun pris ainfi qu'on voudra. Safran pris en bouillon. Decoction de grains de geneure, prife en breuuage. Decoction de fauinier prife en breuuage. Racines de rofcaux priles en breuuage , & en deco&ion, Bouilion de ciçes rouges & noirs continué fouuent, Decoction de lupins fomentee auec my rrhe. Graine de feneué prifé en brenuage. Racine de férpenrine. appliquee À lanature. #ou,vid de Graine* d'arum beuë du poix de deux d'agmes. chien. Gentienne prife ainfi qu'on voudra. XQui ef le Aniftologieronde fomentee. #hempontic Racine du * grand centaurium » prife en breuuage. commun. Jus de la peutç gentaurce ; appliqué à lanatureauec laine, dier. & appliquees LL US Æ CLIAR MAT RTE EF! Decotion de chardon beni beuë & fomentee. Hyflopey . . 4 Poulioe pris ainfi qu'on voudra. Racines de diétam blanc appliquees à la nature:ou leur parfum fait auec poulior : eu bien prifès en vin pur du poix de deux dragmes. . *L'herbe du chattant prife en breuuage, que mife és bains. Calament , en la mefme façon. Imperatoire en breuuage & fomentation. Racines de vinceroxicum mifes és lauemens. Fueilles frefches d'armoife broyees & incorporces auec myrrhe & huyle d'ireos , appliquées à la nature. Millegraine rife en decoétion , ou fomentation. Matricaria > à toutes façons. Graine d'houblon broyee; & prife en breuuage. Noftre quinte-eflence continuee fouuent en breuuage,du poix d'vne once & demie. eM ATTHIOLE Contre les fluxions blanches delamatrice. + ou, Gaÿ= sariæ, Huyle de iufquiame enduit fur les reins & le penil ; & appliqué fur la nature auec laine. Camfre pris auec karabé & eau de nenufar ; ou enduit fur le pe- tit ventre & penil. Les petites fleurs jaunes qui fontau millieu delarofe, prifes en poudre auec leurs capillateures. Eaudes plus tendres Écilles du chefne continuee en breuua- (2 Rae fubtile efcorce de la chaftaigne prife en breuuage auec ciures d'yuoire , & eau de * nenufar. * owblanc Conferue de fleurs de grenade continuce fouuent à defieu- d'ea. ner. Noyaux de dartes reduits en poudre, & pris en brenuage auec gomme de fang de dragon , & eau de pourpier. Pepins de grenades aigres pris en breuuage auec encens &c eau rofe. Coquilles d'auellaines prifes en poudre en vin brufc, Yuoire puluerifé fort menu , & pris en breuuage en colature de graïge de laitue, qui aura auparauant efté deftrempec en eau tÉnes Fleurs des * panicules du millet Indien , prifes en vin brafe. x ce Langue de ferpent pufe en breuuage en eau de fueilles de chef een Le des cheucs a nl o Parfum de fucilles de fauge feches. leares our Rofinarin continué vn longremps tous les iaurs auec du pain. me RER ss mil, enquoy Petite lunaria prife en breuuage. Eau*d'alchimilla pnife en breuuage : ou fà decottion fomentee. cf legram. *ow,ftclan Racines de * caryophyllata prifes en breuuage. ; Potëtille reduite en poudre, & prife en breuuage en fon eau me[”}#°* pied me ,auec corail & fciures d yuoire, de lyon. Pimpinellenommee Solbaftrelia,enfemble fa graine, beuë. * L'autre pulmonaria prife en poudre. Fleurs de pafle-velours prifes enpoudre. L'herbe de millefueille frefche broyee, prife à mode de fuppo fe sowrefe fivoire.& appliquee fur le penil : ou pnife en breuuage en fon/7°" eau mefine,auec corail, ambre & fcrures d'yoire.” Vin de grenades aigres pris en breuuage. L'herbe nommee Cymbalariamangec en falade, DIOSÇ(ORIDE Pour reprimer l'abon- dance des fleurs. *ow,herbæ benedséts, a benois * L'ontens dant come def. Spica nardi. Moule des arbres appliquee par déflous mode d'eftuuc. Elcorce d'encens appliquee en peffaire. Grains d'aubefpin mangez » OÙ pris en breuuage. Hypociftis prié en breuuage , ou mife en la nature de la fm- me. Jus des fucilles d'oliuiers fauuages appliqué far Ja nature de la femme. La graine de fumach , prife en breuu age,arrefte les fleurs blan- ches. Dates mangees vertes. Pelure de dattes pufe en breuuage. Noyaux des grains de grenades fechez au Soleil , puluerifezs & faupoudrez fur la viande : ou mangez cuits. CE] Noix ® = À; LA: MATRICE: Noix de gallemifes és eftuues & fomentations qu'on fait par le bas. La pelure de dedans des glans prifeen breuuage, où appliquee par le bas. Myrtiles appliquez en eftuues ou en fomentations, par le bas. Fomentation de decoction de pommes de coing , prie par le bas. Acacia, prife en FREE & appl nee à Rap Re n Citie Lycium appliqué à mode de fuppoñtoire. Decoction du bois de * micacoulier prie en breuuage, ou ap- Pliquee en fomentation par le bas. r Fueïlles de lentifque prifes en breuuage , ou appliquees en fup- pofitoire. delieures de cheureaux Caillezdd aigneaux de cerfs de veaux de biche de veaux Corne de cerf brulee , &lauee auec quelque liqueur aftringen- te,prife en breuuage. Fumees de cheures nourries és montagues, feches,pilees & ap» pliqueesauec encens, à mode de fuppofitoire. Racines de parelle appliquees en fuppofitoire. Plantain pris en breuuage, ou fomenté par le bas. Tus de barbe-de-bouc, pris en vin ,ou appliqué en fuppoñ- toire. Fucilles de porreaux cuites eneau marine & en vinaigre, eftu- uees par le bas. Decoétion des branches de ronce prife en breuuage. Racine d’efpine Arabefquemangec. Yuraye fauuage beuë en vin rude. Graine de pauor noir prife en breuuage. Achillea appliquee en fuppoñroire. Racine d’Ida prife en breuuage. Decoction de ronces prife en breuuage. Fucilles de queuë de cheual prifes en breuuage. Suppofitoire de mente. Graine de ionc marin fricaffee & beuë en vin trempé d'eau. Bafilic fuuage beu en vin. Anis pris en breuuage : & fur routés blanches fleurs. Cumin appliqué en fuppolitoire, auec vinaigre. Graine & racine de nenufar, quiierte les Aeurs jaunes, prifes en breuuage auec vin gros &rude, Douze grains de pyuoine, pris en vin rude. #04, LYf- Jus de * foucy d’eau appliqué en fuppofñroire. ris en breuuage, ou appliquez en fuppoñitoire. machi4. L'herbe de moly appliquee à mode de fuppoñitoire, auec farine d'yuraye. Jus derenouce appliqué en fuppoñitoire. Decoction de fymphytum petreum prife en vin. Lolo lus de clymenum pris en vin. : 6 3 à : Graine de * behen rouge prife en vin, au poix d'vn acetabule. L017// 03 Racine de médium, boullie, & reduite en ele@uaire > aucc -miel. Dix grains de tragos pris en vin, Graine de jufquiame prife en eau miellee, au poix d'vn obole. Jus de morelle appliqué auec laine, à mode de fuppoñroire. Suppoñtoire de graine de mandragore, de fouffre, & de vin, Grandeiombarbe appliquee enfuppofitoire, auec de laine, Decoétion de marc de raifin prife en breuuage, & en fomen- tation. À Heurs de Jabrufques appliquees en vn peffaire. Verius appliqué en peflaire. Enrouilleure de fer appliquee en fuppoñitoire. Chalcitis appliqueeen plaire auécius de porreaux. Lie de vin enduite fur le penil , & fur la nature de la femme, Pierre ematite prife en vin. La pierre morochthus appliquée auec de laine, À mode de pef faire. Poudre de pierre oftracite , prife en via, au poix d'vne dragme. Terre Samienne beuë auec fleur de grenadiers fauuages. M AP TT TNONE Huyle de ER enduit fur les reins & penil, & pris à mode de fuppoñtoire. Onguentrofat enduit fur lesreins. Yow, Gom- Maftic pris en poudre. me de ge * Sandaracha prife auec vin brafe. LA Vin de berberis commuün pris én breuuage. À LA MATRICEÉ. Hypociftis continuee fouuent en vin brule. Graine derofes rouges bn prife en vin bruc. Fucilles de chefñe, le gland & galles, accouftrees ainfi qu'on voudra. Efcorce de liege broyce, & prife en eau chaude. Conferue de fleurs de grenades beuë en vin brule. Jus de grains de meurte cvit auec fuccre;pour en vfer en faufe. Vin de coings ,Jamiua , l'huyle, &le corignac. Decoétion de nefples , prife en breuuage: & les nefples mefines continuees en viande. Confiture de cornoilles >Mmangee. Grains de virga fanguinea. Decoétion de prunier fauuage mife és bains. Fumees de lieure demeflees auecius de pouliot, & appliquees aucc laine. Fleurs des panicules du millet Indien puluerifees, & prifes en vin brufc. Pourpier pris en quelque façon que ce foit. Malette de palteurs & manpgee , & mife és lauemens. La “curage à taches noires,& en breuuage,& cn lauemens. Efclere applique {ur les mammelles. Parfum de fauge feche. “Hlos folis broyé auec fes racines, & prisen eau deplantain. -* Petite lunaria prife en breuuage en vin de grenades. vus le pré Peruenche lice à l'entour des cuifles. nent pou Decoétion de racines de biftorta & tormentille , mife és laue- Le panace mens. Pilofelle & prife par dedans, & appliquee par dehors. Racines d'herba benediéta prifes en breuuage. oyees aucc leur bourre ou cotton , & *04, perf Caria. welque Chrronien Pyrola Potentille prifes ainfi qu'on Sanicler voudra. Oreille d'ours Fueilles de fraifier & fes racines. Pimpinelle nommee Solbaftrella. L'autre pulmonaria prife en poudre. Fleurs de paflevelours prifes en breuuage. La mille-fueille frefche broyce, & prife à mode de fuppoñitoire, ou appliquee fur le penil. Vin de grenades aigres , pris en breuuage. . Corail, &beuen poudre, & porté penduau col, ou aux bras ; DIOSCORIDE Pour faire (értir l'arriere-fais des fmmes. Caftorium beu au poix de deux dragmes , auec du poulior. Graine de la feconde efpece de cyclamen, beuë, Decoétion de fucilles d'aux appliquecen fomentation. * Sarrazine longue prife en breuuage auec myrrhe &poyure:ou * y, appliquee à mode de pefläire. Poulior pris en breuuage. Decoëtion de thym prife en breuuage. Decoétion de farriette prife en breuuage. Graine de perfil prife en breuuage. Decoétion de marrube , prife en breuuage. Decoétion de ftachys prife en breuuage. Decoétion d'armoile prife en eftuue par le bas. Quatre liures de racines de circea pilees, & mifeseninfufon en fepc hemines de vin doux,les y laiffant vn iour enuer, Cé, uiepdra yfer de cefte infufion trois ionrs durans. Fueilles, tiges, & graine d'œnanthé prifes en vin miellé, Graine de * violier prife en vin au poix de deux dragmes, Racine de garance applique en fuppofitoire. Ari flologie. * 04, Chess Fueilles * d'anagyris beués en vin cuit, : se bon lue mufcate appliquee en fuppoñitoire, auec miel. pant. Chryfocomé beuë en eau miellee. Polytrichon prisen breuuage. Coleuurec appliquee en fuppoftoire. Myrthe prife en breuuage. Jus de * peucedanum pris en breuyage. “ou,queue Graine de nayets fauuages prife en breuuage. de porceay, Graine de maceron prile en breuuage, Decoétion de capilli veneris , prie en breuuage. M ÂTTHIOLE Afpic & Jauende pris enbreuuage. Eau de cannelle prife en breuuage. Baume artificiel pris en breuuage. Graine d'arum prife du poix de deux dragmes. Racines de diétam blanc prifes en fomentation auec pouliot, ou prifes A LA MATRICE. prifes en breuuage en vin pur du poix de deux dragmes. Eau de lis blancs prie en breuuage. Armoile frefche broyee auec myrrhe &huyled'ireos ; prife à mode de fuppoñtoire. DIOS(ORIDE Pour faire fortir le fruit hors du ventre delamere. Caftorium pris auec pouliot , au poix de deux dragmes. Le laiét de la premiere lictee d’vne chienne pris en breuuage, fait fortir l'enfant mort. Laine fourge» appliquec en fuppoñitoire. Fumees décheures nourties és montaignes ; prifes auec quel- quechofe odorante & aromatique. Parfum de l'efineutiffement d'vn vaultour. Bouillon de poix cices » humé. Fomentation de decoétion delupins » AUeC myrrhe, & miel. Berle mangee, comme les autres herbes de cuyfine. Decoction de grande ferpentaire ,feringuee. Poyxre pris en breuuage. Racine de cyclamen attache à la cuilfe. Queués de fueilles delierre ; enduites demiel,&appliquecs en fuppoftoire. Racine de gentienne appliquee en fuppofitoire. | *ou, rheuz Racine du * grand centaurium appliquee en peffaire. Brie coms Ius de petite centauree feringué. He Pouliot pris en breuuage. Diétam pris en breuuage, appliqué en peffaire sou en parfum, Decoction de chym humee. Decoétion de farriette prife en breuuage. Racine de baccharis frais tiree, & ire Amode de fuppo- firoire. Racine de panaces Heraclien ratiflee , puis mife en la nature. Racine de panais fauuage appliquee en Ë pofitoire. 108 CRE nE de racine de * filer montanum ma en breuuage. Mail) . Galbanum pris en vin, auec de myrrhe:ou bien fon parfum. Clinopodium pris en breuuage. Scor- Decoétion de germandree prife en breuuage. D. Jus de + chamaraz beu au poix d vné dragme. herbe Efteuue de decoétion d armoife Fe prife par Je bas. Fleurs &fucilles de * conyza prifes en breuuage. ax PHCES. Graine de * yiolier; prifé en vin , au poix de deux dragm x ou ;chei- ; netnreup ape s Fucilles d'onofina beuës en vin. ee, Loë Racine de garance appliquee à mode de fuppoftoire. ° 06 Eucilles * d'anagyris beuës en vin cuit:ou portees pendues au Hiente col : mais illes fautfter incontinent que la femme aura de- liuré. Racine d'orchanerte appliquee. Jus de mandragore feringué. Myrrhis prife en breuuage- Fucilles d'hcliotropium mifes en la nature de la femme. Parfum de fouffte receu par le bas. Graine de daucus prife en breuuage. Armoniac pris en breuuage. Graine de matrifylua prife en vin, au poix d'yne dragme. Racine de laurier Alexandrin ;prife en vin doux, au poix de fix dragmes. Alun appliquéen fuppoñtoire, Jafpe lié fur la cuiffe. Pierre d’aigle pendue fur la cuiffe par maniere de côrrecharme, Pierre Samienne pendue au col. MATTHIOLE Toutes les liqueurs du baume artificiel prifes en breuuage. Sauinier pris en poudre, decoction & fomentation: Racines de diétam blanc prifes en fomentation auec pouliot:ou prifes en brenuage dy poix de deux dragmes en vin pur. Calament, ou beu ,ou appliqué. Racine d'armoife prife en breuuage: Parfum de millegraine receu par la nature. La feconde iue mufeate cuire toute verde en vinaigre,& prife en breuuage. Borras, ou chryfocolla minerale prife en breuuage du poix d'v- nedragme,en ius de fauinier. eM°ATTHIOLE Peur fairetoff deliurer les fêmmes du mal de enfant. Grains de laurier & geneure roftis dans le ventre d'ynetour- T9] À :2 LJA ENMIA TORUI C'E. terclle aucc cannelle, & mangez de deux iours en deux iours. + Sept grains de laurier mangez. a à manger quelques iours auant le rerme, auue cuite auec fa ,racinetant qu elle fe reduife en mucilages, prife en breuuage:ou fon ius beu. É Poudre de * l'herbe cardiaca prife en breuuage à la mefürc d'y. * o#agrés ne cueilleree,en vin blanc. palma,ow ; DIOSCORIDE g'ipaume. Pour garder de concenoir. Fucilles de faux prifes à part. ou auec d'eau. Caillé de lieure pris trois iours apres que la femme aura efté purgee defes fleurs. Sang menftruel enduit fur lanature. Fleurs de chouxappliquees en pefaire ,apres que la femme fe sa deliuree d'enfant. £. Racines d'afperges pendues au col, Poyare mis gn la nature, incontinent apres qu'on aura cognu l'homme charnellement. Grains de Jierre pris au poix d'vne dragmeapres que la femme & fera purgee de fes mois. , ecuridaca appliquée en fuppoñitoire , auar t que cognoiftre l'homme charnellement. Refine de cedre enduirefur le membre de l'homme. Poudre de pierre oftracite beué au poix d’vn ficilique , quatre iours apres que la femme fera purgee de fes mois. Ceterac, cueilli la nuÿt, quand il ne fait point de Lune, le liant für le ventre de la femme auec vne ratte de mulet, felon l'o- pinion d’aucuns. Graine & fucilles de cheurefueil beuës trentefñxiours durans. Fucilles d'epimedium broyecs , & beuës par cinq iours conti nuels , incontinent apres que la femme aura efté purgec de fes moys. La racine d'embas de gladiolus prife en breuuage: Racine de feugere femelle prife enbreuuage. Heliotropium pendu au col. Enrouillure de fer prife en breuuage. Mente appliquee fur la nature de la femme , auant que cognoi= ftrel'hommecharnellement. V'UAATTHIOLE Fiente de lieure attachee au col. à : ; eur Vin dans lequel on ait trempévn barbeau vif,pris en breuuage. Cendre de corne d’afne, prife en breuuage. DIOSCORID E Pourfaire concevoir. Caillé de lieure appliquéen fuppofñtoire, incontinent apres que a femme (era purgee de fes mois. Parfum defarine d'yuraye > myrrhe, encens » bitume, & faffran, pris par le bas. Graine de panais fauuage prife en breuuage, «M ATTHIOLE Jus de fauge continué quatre jours en breuuage du poix fix on cessauec vn peu defel. ‘ Cuntin pris àmode defuppoñtoire, Graine d'ammi d'Alexandrie d'Egypte reduit en poudre, & beu de matin du poix d'yne dragme en vin, par quatre ou. cinq fois : mais il faut que ce {bit de deuxiours en deux iours, & que le mari cognoifle charnellement fà femme feulement le iour qu'elle ne prendrarien, Racine d’Imperatoire beuéenvin., Poudre d'alchimilla,;ou ftellaria;cont inucéen vin où bouillon, l'efpace de quinze ou vingt jours,à la mefured’yne cutilleree. Huyle demerueille appliqué à la bouche de la matrice ; deuant ue le mari & la femme {e cognoïffent charnellement. Huyle de pierre gagates ; pOur En vfer aumodé fufdit. DIOSÇ(ORIDE Pour faire fértir L'enfant mort hors du ventre delamere. Dictam pris en breuuage ; & appliqué en fuppofitoire. Decoction de fauge prife en breuuage, Galbanum , prisen Ra ,auée myrrhe, & vin Decoction de marrube prife en breuuage- % Decoction de * tufsilago prie enbreuuage. “ 4 MATT “ou, pas d'afne, À LA MATRICE. HM vinaigre, & farine de fene: gré. Efcarggts terreftres broyez auccleurs coquilles, appliquez. Linimeëc fait decendres d'yne belette brulee ; auec du vinaie ge. Poulmon de met frais , haché menu, & appliqué. Liniment fair de lai@t de femme ; d'opium , & de cire. Suifs de brebis ; de cheures ; ou de boucs, incorporez auec les fumees de l'efpece des beftes dont ils fontrefpectinement fortis’, & appliquez àmode de liniment. Sang menftrual enduit. Fumees decheures nourries és montaignes ; enduites aucc leur fuif. ! Cataplafme fait de farine d'orge & de pommes de coing. Cataplafme fait delentilles cuites auec gruotte. Decoction de raues , pour fomenter la partie malade. Cataplafme fait de choux ; de fenevré ; & de vinaigre. Liniment de cichoree feule , ou auec gruotte. Raclures de courges ; appliquees. Racine de" vit de chien incorporeeen fiente debœuf,appliquec *o4,Arwm. À mode de cataplafme. L Afrodilles pris en vin , au poix d'vne dragme. Fomentation de decotion de cyclamen. Bulbes appliquez feuls , ou auecmiel. Liniment fait de panaces Heraclien , & de raifios fecs. Cataplafme fair de rofmarin , de farine d'yuraye, & de yinaigre, # Chamaraz appliqué auec eau où vinaigre. # ou, [core Linimentfait de * violier ,& de vinaigre. dium. *owscheiris Nenufar , fumommé Androfacés , appliqué. Liniment fait deiusde parictaire, incorporé en cire & fuifde bouc. Caraplafme fait desfueilles & grainede iufquiame,& de gruot- te. Tombarbe enduite, quand il y a grande chaleur. Linimentfait d'orties. Moufle marine appliquee. Linimenr fair des racines de concombre fauuage ; & de vinai- gre. , Jus de chapfa enduit, Ben enduit. j Cataplafine fair de fucilles de furcau & d'yeble incorporees.en fuif de toreau ; où de bouc. Cara t . AVX BRAS &gc. Cataplafme de coleuuree incorporee en fumees decheure, Liniment de fucilles d'heliotropium. Raifins fecs, repurgez de leurs pépins, &enduits auecius de panaces. Eftuuc faite de vinaigre bouillanc, & de fouffte, Liniment fait de rouillure de fer. Liniment fait de fouffte, d'eau » & denitre, Sel, & vinaigre appliquer. Liniment far de farine de feues, & de pierre Afenne. Liniment fait de pierre gagates. Briques de fourneaux appliquees : maisil faut qu'elles foyent - bien brüflees. M ATTHIOLE Huyle de fleurs d'ireosenduit chaud. Afarina , où fa decoétion prife en breuuage. Limiment fait de fantal rouge aucc jus de iombarbe, ou de mo- elle ; ou de pourpier. Moulfe terreltre cuite en eau 8e appliquee. Refine de terebinthe & de lareze mangee auéc iue mufcate. Bain fait de decoétien de bois de geneure:ainf que la deferi- ption en eft en (on lieu. Huyle de moyeus-d'œufs enduit. Huyle de vers de terre. k Cataplafme fait de feues froiflees cuites & incorporces auec de porceau. Plantain broyé & enduit. Racine de ferpentaire appliquee auec miel , & fumees de che- ures. cilles de * vit dechien conuertes de ficnte.de vache chau- de, puis appliquees. Sarrazine ronde priféen pilulles: Demionce de thÿm fe prife auee vinaigre miellé, Racine de chanure priué cuite en eau # enduite. “ Decoction d'iue mufeate prife en breuuage par plufieurs iouts, auec mielrof@r, & vinaigre mielié. Huyle des fleurs de l'herbe nommce Cortufa enduit, Voyez en Ja recepte au liure 4. chap. du Lagopus. Herbe paralyfis enduüite mangee. Fueilles du petit bouillon cuites en eau , & appliquees: L'huyle des fleurs du meline enduit. Conferue de fleurs de gencft mangee fouuent. ‘ Xowarum. Fr ROUES Cherua cuite auce vn vieux coq, humant par apres le bouil- ne de pal- fes maChrifts. Les premieres & plus tendres fueilles du fureau broyees auec pareille quantité deracines de plantain, & vieux [uin , en- duites. Coloquinte prife en pilulles , & en clyftere. DIOSCORIDE Pour les Sciatiques. Racines demeu, appliquees. Fueilles d'enula campana, cuites en vin, & appliquees. Decoétion d'iréos de Leuant, clyfterizee, Cardamomum pris en eau. Cabarer pris en breuuage , ou clyfterizé, Efcorce de peuplier, beuë au poix d'yne once. à: Y C'efvne * Iberis pilée , & appliquee à mode de cataplafme. efpece de Saumure d'efturgeon cly Nerilee. Lepidium, Saumure de tous poifçons clyfterizee. € de poy Graine de maceron prife en breuuage. : wrce. Fiente de la bouine nourrie és champs ,enduite, Cataplafme fait de farine d'yuraye cuite en eau micllce. Liniment fait de farine de lupins , & de vinaigre. Armoniac pris en breuuage. * CE vne Graine * d'afcyron priféen eau. efpece de Deco“tion deracines d'afperges ,prife en breuuage. mulleper- Deco“tion de guymauues prife en breuuage. ë DTA Graine de feneué-broyee ; & appliques auec figues, l'ylaiffant iufques à ce quela partie foitrubrifiec. Creflon Alenois clyfterizé. You ,eryfi: Graine de * velar clyfterizee. mum. Bulbes appliquez {euls, ou auec miel. Graine de cappres prife en breutage. * ou , lcpis Cataplafme fait de fueilles, & racines de* piperitis maior, dim. broyces,& auec racines d'enula campana. Agaric pris en vinaigre micllé, au poix de trois oboles, Rheupontic pris en reuuage. Graine de millepertuis furnommé Androfzmon, prife en brey- A F + { AIR IBIRIA Sc. uage. Toutesfoisil faatiboire aura fait fon Operation. Deco@tion du * grand céncaurium € Decoction de breuuace, Graine d'auronne beuë en eau. Racinede &atance prifé eh breutage, d'eu apres que la medecine tite, *ou, rhe1. le racine du chardon noftre Dame, prile enpôtic com À mu. À 04,leuca. ; ï t cer g canthe, Pouliot enduit iufques à ce que la partie foir royge. Calament broyé & appliqué vert, iufqués Xce Que la partie foie cauterizee. Caraplafme ait de thym, auec vin & gruotte. Autant en faitla farrieite, Preparee comme defflus, Graine de rue fuuage > beuë quarante jours durans, Liniment fair de pânaces Heraclien & de miel. Linimenc fait de lafer incorporé en cire ; huyle de troefñne » & huyle d'ireos. ÿ Euforbe pris en breuuage aromatizé. Leontoperalum clyferizé, Graine de millepertuis, beuë quarante jours du rans. Fucilles dite mufeate; beuës Quarante iouts durans, auec eau douce. Fueilles de betoine beuës en eau. Pacine de polemonia prifé auec d'eau. Racine de (patula fetida prifcen vin micllé. Graine de bafjic Buuage, prife eu vin, auec myrrhe , & poÿ- : ure, Decoëion dela racine de quintefueille prile en breuuace. Chevelure d helichry fon beuë en vin. À Deco&ion dela racine de Pauot cornu prife en breuuage. Decoétion d'ethiopis prifé en breuuage. ? Arction beu en vin ,ou enduit. = Fucilles de chamæcifsus prifés eau , trente on quarante iours, au poix de trois oboles. M à frefche clyfterizee, ou frottee [ur la partie mala- és Racine de concombre fauvage , clyfterizee. Infufon de branches de fPartium trempces €n eau marine , clye fterirce. x Cataplafme de fcammonce cuite en vinaigre >8& de farine d'ors 0e Vinaigre micllé pris en breuuage. Sory clyfterizé auec du vin, Saumure clyfterizee, * Adarca enduite. * C'efl'ef- MATTHIOLE pue qui s'atta- Decoëtion de cabaret,où fon infufion faite: en laid clair de che aux ro. cheure ; prife en breuuage. faux en La {econde liqueur qui fort du baume artificiel, & prife en breu- temps [ec uage & enduite. Larme de fapin mangee. Pignolats conginuez en viande. Refine de tercbinthe ou * de meleze prife dû poix d'vne once, à des cfflæ auec poudre d'iue mufcate ; où de {tichados. fwrichthine Caftoreum pris en breuuage du poix d'vne dragme,auec trois mure. oboles de * gemme de panaces Heraclien. * 0%» opoe Medicine trefsisguliere compofce de fumees d'ibex : voyez en Pansx. Ja recepteauliure 2. chap. 73. für la fin du comm. Cendre des troncs & goufles de feues, oiat. Farine de lupins cuite & appliquee à mode de cataplafine, Caduite auec vicux CT F 3 * fl Goufles du * poyure d'Inde pilees & appliquees. 94 , fili- Agaric pris en breuuage. guaftrum, Deémionce de thym fec prife auec oxymel. Serapinum pris ainf qu'on voudra. Euphorbe enduit auec buyle de * cheiri. US 002 Poudre d'armoife {eche prife du poix de trois dragmes en vin. Je. Toutes les fortes de marguerires prifes à relle imanigre qu'on voudra. Tue mufcate reduire en poudre ,enfemble faracine ; & incorpo- rec auce quatre dragines de vraye wibenthiie,mangee tous les ours l'efpace de quarante iours. Huyle de faminula enduir chaud , ou clyfterifé, Fleurs de confolida regalis prifes en breuuage. Fueilles de laureole broyees ; & appliquées iufques à ce quela partie ferubrifie. Conferue de fleurs de geneft, Graine de palma Chnfti cuire auec vn vieux coq, humantpar apres le bouillon. 9 Caloquinte prifeen pilulles &en clvftere, DIOSC AVNX:BRAS, &c. DAIOLS COR L'D;:E Contre les gourres des mains, O' don- leurs des joinrures. Bouillon de vieux coqs bumé. Liniment fait de choux , de fenegré , & de vinaigre. Rue prife en breuuage , ou appliquee en cataplafme, Agaric pris au poix vne dragime , en vinaigre miellé. Melifle appliquée auec fel. Decoction des racines de quintefucille prife en breuuage. berbe Linimentfaitde * pfllium , huylerofac, vinaigre, ou cau. x puces. Racine de mandragore appliquee auec gruotte feche, à mode de cataplafme. Cataplafmed'orties. Ellebore noir pris en breuuagce. Fueus marin frais appliqué. Linimentduius de chapfa. Oignons de parcifles broyez, &appliquezauec miel. Vinaigre miellé pris en breuuage. Vin muellé continué à boire. MeATTHIOLE Huyle de fambe enduit: Baumeartificiel enduit. Huyle de fammula enduit & clyfterifé. Huyle de l'herbe Cortufa. Voyez en ia recepte au liure 4. chap. du Lagopus, AN:X7 BRAS, &c. Poulmon marin frais haché menu , & appliqué. Cendres d'ongles d'afne, brulees ; incorporees en huyle:} 8 enduites. Graiffe d'ours enduite. Jus * d’efcudes appliqué. Emplaftre fait de lentilles , melilot,rofes feches, efcorce de gre- #4 venc- nades , pommes de coing , & huyle rofat. ? r#, Fomentation de la decoétion d'orobus. Fomentation de bouillon de rates. Decoction de betes appliquee. Fueilles de grande ferpentaire ; cuites en vin , & appliquees. Huyle boulli au creux d'vn afrodille , enduit. Fomentation de la decoétion de cyclamen : ou l'huyle qui aura boulli auec yn peu de cire au creux de fa racine. Squille brulee , appliquec. Decoction de ranunculus , enduite. Arétion enduit auec du vin. Alun demefé en eau. MA TT HIO LE Elcorce de grenade cuite en vin, & applique. Cendre de cancres incorporee en buyle » & applique. MaAÂTTHIOLE Pour les enfleures despieds. Fueilles detillet abbreuuees d'eau , & appliquees, DIOS(ORIDE *o4,vmbs- #primé L'her! raly 2" à pprim L'herbe * paralyfis. Contre les caffures S'inflammations des Les refines de fapin, de * Jentifque, de terebinthe & de meleze, ge, grains de laurier & fauinier. 6 Efcargors broyez auec leurs coquilles ; & appliquez- Huyle de vers de terre. Serapinum pris ainfi qu'on voudra. Huvle de lis blancs enduit. Racine de chanure cuiteen eau & appliquee. Decodtion d'iue mufeate prife en breuuage par plufieurs iours auce miel rofar & oxymel. MeATTHIOLE Dour les douleurs inncterees desiaintures. ‘ deboix de gaiac Decodion { deracine de chima Freuë quaranteiours durans. de zarza parilla MA UT AT OP/'E Pour La douleur des genoux, Huÿle de noix Indiennes enduit chaud. DÉIOISICORR INDE Pour les sontures efcachees. Liniment fait de cendres de farment incorporee en graifle ; ou en huyie. DÉROMSSCIONRAIND IE Contre les tufs, nodofitez qui vien- nent far les iointures. Racine de chanure fauuage ; cuite , & enduite. Liniment fait d'ochre. eM@ATTHIOLE Huyle de noix Indiennes enduit. detaiflon ver“, qui cftle prifesl'vne à partl'autre. pieds canfees des finliers. 1 ici i ñ é i 1 ; 3, , . lie. Maficincorporé en miel, & appliqué auec cumin,pouliot,fau- Poulmon d'agneau. d'ours, ou de porceau , appliquez. umelles de vieux fouliers, brulees , & enduites. Ju d'oignon incorporé en avaifle depoule , & appliqué. M ATTHIOLE Poulmon de lieure appliqué deflus: ? Onguent fait d'huyle rofar en vn mortier de plomb, enduit, DUMONS ICO TREANMDIE Per querir les fntes O creualles des pieds. Liniment Ait de cendres de cancres de riuiere, & de miel cuir. Squille cuite en huyle , & appliquee auec refine, eM ATTHIOLE Huyle de moyeus d'œufs. Huyle de froument. Onguent fait d'huyle rofat agité en vn mortier de plomb tant &iufques àcequele plombrende quelque liqueur. Voy au s. liure le chap. du Plomb. ” DALNOPS COPERMEDRE (ontreles vlceres qui vienner és extremitez des doigts» qui fnt departsr La peau des ongles. Jus de grenades enduit. Fueilles de meurte, pilees & appliquees: Fueilles d'oliuier fauuage , broyees , & appliquees. Poudre d yuoire applique. Ê Aloës appliqué aucçe vin cuit. * Paronychia hachee menu ; & enduite. Coleuuree cuire en huyle, iufqu’à ce qu’elle foit mollifiee , en- duite. Fleurs de labrufquebrulees , & appliquees aueé miel. Rouillure de fer ,enduite. Acacia enduite. Fueilles de famac enduites auec miel , ou vinaigre. Xow,rue de murailles. ce Ë 42 : uite. ë : : | femble Gite se mA LS Jend de Fuelles de marrube appliqueës auec miel. esfois en SUR Fa ‘x dde de cteanlalue NZ } Racine de quintefueille enduite. dre cecy Re ua cataplalmeauee vinaigre & ius de Lai de tithymalus mafle enduit lefu. SPP Vinaigre enduit u i gre en ps . HAyiesols Pire Alun trempé d'eau. DILLIOES C O RFD'E Pour guerir les mules des talons. Encens appliqué auec graifle de porceau , ou d'oye, Poix liquide enduite. Acacia enduite. Fomentation de decoétion de myrtiles. Figues brulees , incorporees en cerot, & appliquees. Liniment fait de cendres de cancres de riuiere brulez , & de miel. Sel appliqué. eM AATTHIOLE pueilles verres de plantain broyces & enduires. DIOS(ORIDE Contre les apolfirmes qui viennent és racines des ongles. Encens enduit auec miel. Sciure AVX BRAS, &c, Sciare d'yuoire appliquee. oz,héros Fucilles de *rue de murailles cuduites, Acbie: DIOSCORIDE Pour faire tomber les ongles rabortenfes. PoixJiquide enduite. Graine de lin, auec femblable poix de creffon Alenois, & de miel. Pomunes de cyprez appliquees. Liniment fait de racines de lampe , & parelle , cuites en vinai- gre. Racines & fucilles de ranunculus appliquecs. # ou,chel- Liniment fair de * petite fcrofulaire. doniaæ mi. Guy appliqué auec poudre d'orpin. mor. Alun faupoudré auec d'eau. Liniment fait de fouffte & de turbenthine, *ow, orpin * Sandaracha appliquec aucc poix. ; rouge. Lie de vin bruflee, incorporee en refine, & appliquee: eM ATTHIOLE Grenoillette broyee & appliquee. Petite chelidoïine broyec & enduite. DIOS(ORIDE Pour faire tomber les ongles qus lochent. Raïfins fecs enduits. DIOSCORIDE Pour les efcachures des ongles. Bulbes appliqués auec gruotte feche. D'I‘O"S" C'O"RIT'D € Pour faire somber les cloux & durillons, Leuain de fioument enduir, «M ATTHIOLE Cendre d'efcorce de faux demefles en vinaigre » & appliquee. , Bleteenduite. Oignon delisincorporé en ein & enduit. M ATTHIOLE Contre les verrues des mains des pieds. *ow, x4= * Cichoree verrucufe mange en vinaigre. Gtha Graine del'herbe mefme prife crois iours durans du poix d'vne d'agme,auant que fe mertre au lice. pisse: DIOSCORIDE Controles varrecr. ê tacinede cirñon appliquec {ur la partie offenfee. DIOSCOR IDE Conrreles douleurs des flancs. Racine d'echium prife en breuuage, AVX BRAS, &c Chamæleucé enduite. DIOS(ORIDE Contre les glandes S inflammations quiviennent és aines. L'herbe de pied de lieure appliquec. *Petite afpergoutte enduite fraifche. MATTHIOLE Petits cfcargors broÿez & enduits. DIOSCORIDE Contre les rompures & defcentes des boyaux, Xow,ASte Æltichés Pommes de cyprez enduites. Fleurs de grenadesimifes és cataplafmes. Cataplafire de fjmphycum petreum. Quintefucille prife en breuuage. Fucilles & racines de queuë de cheual prifes en breuuage. Cataplafme d'aloës. M ATTHIOLE Edellium demeflé en fliue à ieun, mis àmode de caraplaf- me. Pommes de cyprez vertes cuites en vin, & beuës : n’oubliant cependant d'appliquerdes fucilles de cypres fur le lieu mala+ lade. Liqueur de vefsies d'orme enduite. Fumees de lieure,& les poils qu'ila fous le ventre,cuits en miel, & continuez fouuenten viande , en prenant la quantité d'y- ne feue à la fois. Langue de ferpent prife en breuuage , 8 appliquec par dehors, Poudre d'herbe de la trinité beuë du poix de deinie cucilleree, en vin fort, pluñeurs iours durans. Petite lunaria prifeen breuuage. Perire corrigiole prife en breuuagc. Sanicler pris ainfi qu’on voudra. Orcille d'ours prife en breuuage. Poudre de pilofelléprife en breuuage. Racines * d'herba benedia prifes en breuuage. Potentille tant en viande que breuuage. Bardane cuite en vin , ou broyee, & prife en breuuage, Poudre de * ftcllaria feche , beuë en fon cau mefne. Poudre de races ou fucilles de biflingua prife en breuuage du poix d’vne dragme & demie ,auec décoétion du grand fymphytum. D'TOYS (2 ORIDE Contreles hergnes charnues. Liniment fait de cendres de farment. MeATTHIOLE Racine d'ononis broyce, & prife en breuuage plufieurs mois durans. . AVTRE *ou,de ca. ry0phylLss LA Now,alchi milla ,ow Pied de le. SERVANS NPE NUE AVE METE W RES; GENERALE- A P O- ftumes, playes, vlceres,rompures, & di- flocations,& aux venins & poyfons: Extraite des fix liures de Dioftoride ,enfemble des Commentaires de Matthiolus. . Conerelesfieures tierces. NE araïigne efcachéeen vn ne en- duite fur vn linge bläc;appliquee fur le front, Trois racines de plantain éntieres ; beués en e . » rrois cyathes devin,&t auec autant d'eau. ! 3 Trois fueilles, & autant de grains du treffie bitumineux;pi- Le troifieme nœud dela veruaine femelle, pris de terre, beu auec les fucilles quiferont auditnœud. * Quatre grains d'heliotropium beus auant l’accez. Deco&ion de cabaret cuit en vin» prife en breuuage auec miel,macis &t cannelle,quand le patient eft robufte. Tus de roles & leurinfufñon prifé en breuuage. Pierre qui fe crouue en la tefte de la limace qui n’a poît de co quille, portee pendueaucol. | , Fumees de chien blanches beués en vin au commencement Rheubarbe prife en breuuagc. Eau de gentienne prifeenbreuuage. Decoétion dela petite centauree,;beue. Jafpe porté pendu au col. : DIOSCORIDE Conrre les fieures quartes. de vin,& autant d'eau. Les vers qu’on trouue dans les chardons à carder, attachez au bras,ou pendus au col, en vne petite bourfe de peau. Quatre branches de quintefueille prifes en breuuage. Le quatrieme nœud de la veruaine femelle ( prenant desla racine)pris en breuuage,auec les fueilles qui fe rericontre- MATTHIOLE Decotion decabaret cuiten vin blanc, prifeauec miel, ma- cis & cannelle. AVXUIPTEVRES. DIIO SCORIDE XF? Q Les ë = ou furlestemples. pi 7 are ( Vers deterre cuits en graifle d'oye,& enduits. OS Jez & pris en breuuage. Millepertuis beué en vin. Jus de pourpier humé: PPUMATTAIOLE Tamarindes pris infi qu'on voudra. Sebeften mangez. de l’accez. Agaric pris en breuuage. Decoction de germañdree continuee en breuuage quelques iours durans- Sept punaifes mifes és creux des feues,prifes en breuuage. Quatre racines entieres de plantain,beuës en quatrecyathes Rut fauuage beut en vin. Mille-pertuis pris en vin. ront audit nœud: 1 Quatre grains d'heliotropium, pris vne heureauant l'accez. Huyle de cabaret:pour s'en oindre la pläte des pieds, & l'ef- pine du dos. ANIX 1 MFIENVPR ES: Vne dragme de myrrhe beuë vne heure auant l'accez en maluoifie chaude:faifant par après fuer le patient. Orno- tez qu'il faut continuer cecy à crois druerfes fois. Myrrhe prife en pilules formees aucc triacle. Eau de gentienne prife en breuuage. Eau des plus tendres fueilles d’eryngium. Vne dragme de racine d'imperatoire prife en breuuage en vin pur chaud, vne heure auant l'accez. Deco de chard6 beni, ou l'herbe mefme prife en poudre. Racines de palma Chrifti prifesen breuuage. Flammula,& fon eau, prife en breuuage. Jus de raciné de bouillon femelle pris du poix de deux drag- mes en maluoife, fur le commencement de l'accez. Infufiqn d’ellebore noir prife en breuuage, L’antinéoine felon noftre façô pris du poix de quatre grains. DIOSCORIDE (ontre les fieures longues, inseterees. Bouillon d’vn vieil coq,preparé felon l'ordonnance de Dio- fcoride. Agaric prisen breuuage. Vin miellé beu,quand l'eftomac eft fort debile. MATTHIOLE Decoction de cabaret prife en breuuage. Agaricen breuuage. Rheubarbecontinuee fouuent en breuuage,& fon infufñon. Eau de gentienne en breuuage. Trochifques de fleurs de camomille demeflez auec huyle de camomille,en enduifant tous le corps du patiét, depuis la tefleiufques aux pieds. Voyez en la recepte au liure 3.cha. de la Camomille. Decoétion d'eupatoire prifeen breuuage. Decodtion des fueilles & follicules d'houblon, bete. Decotion de racines d’ellebore noir prife parmi les medeci- nes laxatiues. Noftreantimoine hyacinthin pris du poix de quatre grains. M ATTHIOLE Contre les freres conrinnes. Moelle de caffe laxatiue mägee du poix d'yne once & demie. Tous fantals prisen breuuage,ou enduits fur l’eftomac auec eau rofe. Lai& de graine de melons pris en breuuage én ptifane d’or- ge. Eau de pain decocu, oualleluya, prife en breuuage. Chair d'anguries mangee. DIOSCORIDE - Gorrrelesfieures dites * Epiales. Trois ou quatre fueilles de iufquiame prifes en breuuage. MATTHIOLE de calamus odoratus commun f de fenoil rife en breu- Déroëion) d’afperges < RFA d'agaric + :." Ce (one efpeces de ficures con tinues ,qui s’engédrét de flegmes verds & ai- gres :ainf dites pour- cequelege rement & mollement elles ef chauffeat, AVE MRFTUE DV ARMENS, Eupatoire pris à telle maniere qu’on voudra. MATTHIOLE Contre les ficures quotidiennes, Agaric prisen breuuage, Rheu ne & fon infufon prifes fouuent en breuuage. Eau de gentienne pnife en breuuage. : f Eau desole tendres fueilles d'eryngium prife en breuuage. MAT THIOLE Contre les fiesres comprfees. Eau de gentienne prifeen breuuage. Agaric 2 &leur infufon,prife en bréuuage. Rheubarbe S eM:ATTHIOLE e. Ce font Contre les fieures ardantes nommees * Caufes. orenlefe ins d'efpine-vinette pris en breuuage auec iuleb ures conts LUS de grains d'efp P 8 nues, qui violat, any de trois Groifelles mifes és potages. jours en Ribertes prifes ainfi qu on voudra. w à Fois jours Eocilles de fulx & de rofeaux;efparfes à l'entour du li. S'enaigri(- =. f fuccre. ngea Cerifes aigres confites en , ses Lai& de graine de melons, concombres, & courges, prisen chaleur & breuuage. , Qif extre- Chair d'anguries mangee. k 20 Potentille SREQUSE fur la palme de la main > & fous la plante des pieds. DIOSCORIDE Contre les fieures persodiqués, © géiretonrnent A certain remps, Graine de mouftarde faupoudree fur la viande. Graine de maceron prfe en breuuage. Poyure pris en breuuage. Rue prife en breuuage. Serapinum pris en breuuage. Camomille clyfterizce. Ius de renouse pris vne heure auant l'accer. x Quuntefueille beuë en eau,ou en vin trempé,auec yn peu de poyure. DIOSCORIDE Contreles fieures Etiques. Pourpier enduit fur la bouche de l'eflomac, & furles ancs. M eATTHIOLE Huyle d'amandes douces enduit,& en vfanten viande. iftaches pris ainf qu’en voudra. Pignolats à telle maniere qu'on voudra. 6 Noître antimoine hyacinchin pris du poix de quatre grains, DIOSCORIDE Conrrelesfrifons & tremblemens des feures, Poyure pris en breuuage. Agaric pris au poix d'yne dragme. Sarrazine ronde beué auant l’accez. Liniment fait d'auronne & d huyle. Décoétion de calament prile en breuuage. Panaces Heraclien enduir. Te Graine & racines de maceron prifes en breuuage,en vin cuit, Liniment fait de pyrerhre. Laïer prisen vinsauéc encens, & poyure. * owberbe Liniment fait de * conyza & d'huyle. fu PWeS. Graine de * coris cuite auec poyure. *C'af ne Graine,& racine de * borrache prife en breuuage. efpece de L'iniment fait de graine de matrifÿlua,& d'huyle. te DIOSCORIDE Sugl Contre les fieures peffilencieles. & Myrrhis prife en vin, tous les jours deux ou trois fois. MeATTHIOLE Racinede valerienne prife en poudre & en decoétion. Myrrhe pnife par la bouche à telle façon qu’on voudra, Infufñon de camfre faite en vin prife en breuuage: ou bien La ASCRTENR ES meflant parmi les autrès medicamens. acines de drétam blanc tanten poudre qu'en breuuage. us de groifelles, Tus de ribettes. Eau des plus tendres fueilles du chefñe. Zus de citron. Eau de fleurs de limons & orenges. Orenges aigres. Eau dcius de limons. Aubiffoin & fes fleurs. ecottion de racines de ruta caprarie & detormétille,y mel lant du boli Armeni: ou l'eau de tormentille,ou fa poudre. 2maraz pris ainfi qu'on voudra. Racine de grande * tufilago. Scabieufe prife à telle maniere qu'on voudra. ecoétion dela Pimpinelle nommee Sanguiforba, prifeen breuuage, Eau de lentille de marais. Vin de grenades beu auec eau d’ozeille, d’endiue, & de bor- rache, Boli Armeni pris auec eau d'ozeille. : : Noftre gräd preferuatifdefcrit en la Preface du fixieme liure. Jus de citron, fa graine & cfcorce, prifes ainf qu'on voudra, Noftre huyle de fcorpions tous les iours enduit froid fur le Cœur,& artères des temples, mains & pieds. Racine de l'herbe nommee Scorzonera, & fon ius. Oignons creufez & remplis de triacle & deius de citron, & cuits fous cendres chaudes, prenant en breuuage la cola- ture qu'onentirera. Cloux de girofles prisen viande & parfum. Conferue d'œillets : ou le 1us uré de toute la plante, prisen breuuage. Vinaigre fait d'œillets enduit fur les arteres,narines & mains. Zedoaire manpgce, ou prife en breuuage. Racine verte & fraifche de morfus diaboli, broyee & appli- quee fur les charbons : ou fon infufion faite en vin, beuë. Racines des deux fortes de an4- Limment fait de fucilles de * bois puant. gs. Renouee appliquee en cataplafme. ; Liniment fait de racines de fpatula fetida, & de vinaigre. Parieraire appliquee. Racines de quintefueillescuites, & appliquees en cataplafme. Fueilles de veruaine femelie appliquess. Liniment fait d’huyle rofat,de vinaigre, & d'eau. Fueilles d'ephemerum;,cuires en vin, & enduites. Fueilles de cytifus, appliquees auec pain, au commencement des tumeurs. Racine de concombre fauuage,2ppliquee auec gruotte. *o4 , petite Branches de * chamæfyce, pilees,& appliquees. efule ron- Graine de pycnocomon enduite auec gruotte feche. de. Inde enduite. Lie de vin crué,enduite feule,ou auec meurte. DIOSCORIDE Contre * les fleatomates. ‘." Ce font NES Heurs de chryfanthemum broyees, & incorporees en cerot’ couleur , appliquees. molles , & pleinerd'v= DIOSCORIDE pc matiere , k huyleufe & Contre les* Melicerides. grue. Ce font a Liniment fait de lampe, d’huylerofat & de faffran. poftumes Melilotenduit auec d'eau, qui rendét d'vn feu] Raïfinsfecs, emondez deleurs pepins, broyez & appliquez endroitvne aAuecrué. e E- babe à DIOSCORIDE miel.Qnles H die Contresles tumeurs © erflsures canfees de coups. que fois pour les ce- Choux hachez menu;appliquez auec gruotte. nes.quiren Courges reduites en hniment,& appliquees. dent leur Curage appliquee. Pacte et Liniment fait de thym,ou de farriette. € plufeursen « M ATTHIOLE drvits, Aluyne efchaufiee fur vne cuyle,arrofee de vin, & liee def- fus. : Farine de graine de carüi cuiteen miel ou vin doux, appli- quee. É ’ , Cataplafme fait de farine de feues cuiteen vin cuir,auec ca- momille & betoine. DIOSCORIDE Contre les terniffures, © menreriffures. Fromage frais enduit. UE Laine fourge embué d'huyle, & de vinaigre. , Farine de feues,appliquee auec miel, & jenegré. Farine delupins appliquee. Refort appliqué auec miel. Cendres d'aux appliquees auec miel, Mouitarde enduite. Curage appliquee. Pcarmica, & fes fleurs enduites. Bulbes appliquez feuls,ou auec vn moyeu d'œuf. Rheupontic appliqué auec vinaigre. Aloës enduit auec miel. Jus de laferpitium enduit. Aluyne care auec miel. Fomentation d'eau marine chaude. Hyflope aueceau chaude. Calament,auec du vin. Fueilles de erofle mariolaine,appliquees feches auec miel. Cumin fauuage,;maché,& enduit auec miel, &raifins fecs. Ammeosauec miel. Vinaigre,;& miel. Tus& racine de thapfa,incorporee en femblable poix d’encés & de cire, &reduit en cataplafme:lequel faudra laifier deux heures feulement fur la partie offencee:laquelle faudra fou uent fomenter d’eau marine. Racine de coleuuree, cuite en huyle ; iufqu'à ce qu'elle foit mollifiee. AVES PA ET A Ye FAS ee Liniment de fel,& de miel, MATTHIOLE Froument maché aueccondifi,& appliqué. Lupins cuits en vinaigre & appliquez. Racines de vit de chien incorporees auec farine de feues en vin cuit, & appliquees. Morfus diabol broyé & enduit. À Von LA NAS DIOSCORIDE Pour fonder playes. Fueilles decyprez boyces. Fueilles d'orme:& principalemét la teille de fon efcorce,fi on s'en fert en Lieu de bende. Liqueur de fycomore,enduite. Liniment fair de lie d'huyle,cuite en vn vale de cuyure. Dattes vertes enduites. Fueilles, & graine d'agnus caftus,appliquees. Fleurs de’grenadiers appliquees. Encens faupoudré fur la playe. Cendrede Like brulee,appliquee. Fueilles de choux fauuages appliquees. Argemoné enduite. Jus de reglffe enduit. Racine du * grand centaurium appliquee fraifche. Fuelles de Petite centauree pilees,& enduites. Achillea appliquee. Racine de poterion,hachee, & enduite. Raciné de maceron,appliquee. Aloës puluerifé, &faupoudré. Sarcocolla appliquec. Polycnomon appliqué auec d’eau. Polium appliqué à mode de cataplafine. Chamaraz appliqué, Fucilles de queué 4echeual enduites. Fucilles de lonchitié appliquees, Guymauues,cuyresen vin, ou en ea miellée, appliquees. Fucilles de fideritis appliquees. Tue mufcate appliquée auec miel. Renouce appliquee à mode de cataplafme. Sigillam Salomonis appliqué à mode de cataplafme. Symphytum petræum appliqué. Confolida maior appliquee à mode de cataplafme. Jus de clymenum appliqué. Toutes fortes de fideritissappliquees. Racine d'orchanette furnommee Lycopfis, appliqueeen ca- taplafme, Graine de bafilicenduite. Racine de * gramen concaflee, & appliquee. * Conyza enduite, Quintefueille appliquee. Graine d’efcarlatte puluerifee, & faupoudree. Veruaineenduite. Fucilles & fleurs de feneflon, appliquees auec manne d’encés. Fucilles de bouillon appliquees auec du vinaigre. Efpôges fraifches, 1ppliquees auec d'eau,ou d'eau & vinaigre, fans aucune graifle. Laine fourge,embuë de vinaigre, & huyle. Fueilles de ferpentaire,cuites en vin. Fueilles de paftel enduites. Müillefueille appliquee. Poudre de Pierre morochthus faupoudrée. M ATTHIOLE Huyle de tourmentine commune;ou de refine de fapin. Refinede fapin. Refine de terebinthe. Poix feche. Fueilles,germes & noix de cyprez fraifches & molles. Liqueur de veffies d’orme enduite. ”Papyrus deftrempé en vinaigre & eau,ou en vin, Efcorce de tillet machee,& enduite, Fueilles de ciftus appliquees. Hypociltis broyé, & mis deffus. *os , rheu- pontic co Mn. * ou, dent de chien. *ow, Herbe aux puces, *Selon Ga Len. Grai AVX PLAYES. Grrinsrouges d'yeufe,broyez auec vinaigre,êc appliquez, suerlles de chefne lices deflus. Fucilles feches de nefples , re deflus. Fuciiles de cormier,au mefme mode. Huvle de vers de terre appliqué deffus auec baume awtificiel, & huyle de terebinthe. $ Fucilles du grand aubiffoin, & fon ius. Tus de barbe-de-bouc;ou fon eau. Tus de burfa paftoris. : 4 Langue de ferpent appliquee deffus:ou fon iusenduit. Infuhon de langue de ferpent faite en huyle d’oliues vertes, appliquee avec refine de fapin. Poudre d’efclere mife deflus. Racine du * grand centaurium appliquee en poudre. in: Veronica malle. 3 #, Gra- * Gratia Deibroyee & enduite. la: les Flosfolis. À \ à : La nè- Poudre de rofmarin fec mife deflus, apres auoirlaué la playe mé Stan- . dela decottion melme. ; cauallo. LUS de gratteron;ou la poudre de l'herbe feche. | He Me- mie dela trinité, tant prife en breuuage; qu'appliquee 7 var dehors. ‘ce pe te lunaria. , Fleurs de millepertuys,fa graine.& fon huyle. Grande,moyenne, & petite folidago, appliquees ainf qu'on duites en poudre, & iettees , thes- ntic Co- voudra. Saniclet \ Oreille d'ours Porentille | Pilofelle mifes és breuuages ; & appli- rue f quees Dar dehors Sanguiforba Pulmonaria L’herbe nommee Ophris J Pyrola. Voyez la recepte d’yn breuuage fort fingulier pour les playes > au liure 4. chap. 16. ; Fleurs d’eupatoire commun enduites,& puluerifees deflus. Fueilles & racines de fraifier. Racines de biftorta &rormentille ; tant prifes en breuuage, qu'appliquees fur les playes. Huyle de merueille. DIOSCORIDE Pour eftanchef le fans d'uns playe. Jus de fueilles d'oliuiers fauuages appliqué. Noix de galle brulees,& eftaintes en vin:Vinaigre,ou en fau- mure, & faupoudrees. Fleurs de grenadiers appliquees- Fueilles feches de perfeus,enduites. Noix, & fueilles de cyprez;pilees & appliquées. Encens faupoudré. Cendres de grenoilles brulees;enduites. Toyle d'araignes appliquee. Fumees de cheures nourries és montagnes; enduites auec vinaigre. Fiente d'afne,cruë ou brulee,& appliquee auec vinaigre. Fueilles de fltœbé;appliquees + Pourpier enduit. Plantain appliqué. Racine Ideenne appliquee. Fueilles de paftel enduites. Sauge appliquee. #gallo. Fleurs * de petit muget,mifes en la playe. Fueilles de * millepertuys enduites. #sandro : mon, Quintefueilleappliquee. Yüraye fauuage attachee fur le corpssaueclaine rouge. Hepatique appliquee. Racines d’aftragalus mifes en la playe. Graine de iufquiame, prife en breuuage en eau miellee, au poix d'vn obole. Millefueille appliquee. Cinnabre,& fang de dragon mis en la playe. Alun appliqué. à Souffre appliqué. Plaftre appliqué. Efponges fraifches,appliquees feches,& vuydes. Cendre d'efponges brulees,appliquee auec poix. Terre Erecrienne faupoudree. : Poudre d’antimoine faupoudree. » ANVR MR ET ASYIELS: M ATTHIOLE La peau blächeque l'on treuue és troncs des vieux arbres de meleze pres la moelle;apphiquee. Efcorce de liege broyee, & beuë en eau chaude. Fueilles de mefpher feches puluerifees deflus. Poils tirez du ventre d’vn lieure vif, bruflez. Burfa paftorisembuc de bouileclaire,& frire en huyle. Racine du * grand centaurium. * Flos folis appliqué ainf qu'on voudra. Cotton bruflé & appliqué. Poudre de biftorta & de rormentille iettee deflus. Petite & moyenne folidago appliquees. Saniclet ainfi qu'on voudra. Oreille d'ours. Pilofelle. Pyrola :aneclaquelle, enfemble autres fimples, on fait vn RORPRE fort fingulier , felon qu'ileft defcrit au liure 4. chap.ré. Potentille appliquee ainf qu’on voudra. Plaftre mis deflus. Jafpe tenu en la main. DIOSCORIDE Pour effancher le[:ng venant du cerucau. Ceruelles de poulets beuésen vin. Antimoine puluerizé,& faupoudré, MATTHIOLE Graine d’ortie broyee,& puluerifee. DIOSCOR IDE Pour refoudre le fang figé ©" caille. Thym misen la playe. Sarrietteenduite. DIOSCORIDE Pour guerir les playes caufees detraïits venimeux. Jus de étam pris en breuuage, &diftillé en la playe. MATTHIOLE Sang de cerfbeu en vin. Coings mangez. Jus defcorzonera beu,& mis dans la playe. DIOSGORIDE Pour reueffir de chair les 05 def[nuez. Ireos de Leuant;enduit. Racines de panaces Hsraclien appliquee, Liniment fait de myrthe,& de chair d’efcargots. M ATTHIOLE Efcorce d’encens puluerifee deflus. Myrrhe pilee auec encens,aloës,& farcocolla. Racine de peucedanum reduite en poudre, & puluerifee. DIOSCORIDE Dour guerir les playes des pellicules du ceruean. Beurre appliqué. MATTHIOLE Huyle rofat. ne de fapin. Huyle de moyeus d'œufs. Toutes les fortes de marguérites. Bctoine broyee & enduite,& meflee parmi les onguents. Matrifylua en la mefme façon. Las de fanguiforba misés onguens. Gummi elemi Pilofelle Quinrefueille Alchimilla, ou ftellaria MATTHIOLE Pour remplir de chair lesplayes, G: s meflees és onguens. de * 04 rheu- pontic com mun. * Quelques wns le pre ment pour le panaces chironiä. *ou,Ophie glofum. ASVSAN P Le ANNE S: Poudre de racines d'ireos Encens Myrrhe Aloes Sang de dragon Sarcocolla ] incorporees en miel rofat & >turbenthine commune : ou mifes à part foy. Efcorce de racine de panax DIOSCORIDE (ontreles inflammations des playes, Fraifche fente de bouine paiffante à l'herbe,;enueloppee en fucilles, & efchauffte fur cendres chaudes, appliquee, & fouuent chancee. Liniment fair de fucilles de pin,& de peffes broyees. Farine de feues appliquee en cataplafme. Farine delupins appliquee. Millefueille appliquee. Müllefolium enduic auec vinaigre. Fleurs de ae meflees és cataplafmes, Verd de gris en * de poule. ] uit. M ATTHIOLE Onguent rofat. Camfre enduit. Huyle de fleurs de troefne. Fucilles de malue broyces auec fueilles de faulx, & enduites. Langue de ferpenc ou verte ou feche, enduite auec grafle Fucilies vertes du cynogloffum commun lices à l'entour, les renouuellant deux fois le iour. DIOSCORIDE Pour attirer les tronçons, Ÿ autres chofes qui Jeroyent derncurees enls playe. EfCargots terreftres pilez auec leurs coquilles , & appli- uez. Chair d’efturgeon falé,appliquee. Vne tefte de le zard,appliquec;apres qu’on l'aura couppee. Bulbes meflez és catapiafmes. Horminum enduit auec d'eau. € Mouron appliqué. Oignons de narciffes, appliquez auec farine d'yuraye, Ariftologie ronde appliquee. Diétam appliqué. La premiere racine du sladiolusendnice auec vin, & ençens. Racine de fpatula feti a appliquee. Fueilles,graine & ius de Fan die Grainede pycnocomon app iquee auec gruotte feche. Racine d'aubefpin enduite, Racines de cannes appliquecs. Graine de feneué appliquee. MATTHIOLE “eWPhr&- Racine de rofeau * remparant appliquee auec fes bulbes. Racine du pigne de venus broyee auec malue, & lice deflus, Ariftologie ronde enduite. ium appliquee auec miel. Graine & fueilles de bouillon cuites en vin, & appliquees. gruss. Fourynguis edoratus. *04 , Jcor- dam. Racine d’eryn DIOSCORIDE Peur offer touresles excroiffances de chair. Noix de galles,pilees, & faupoudrees. Noyaux de dattes brulez,lauez,& enduits. Cendres de la peau d'vn erffon matin, appliquees. Cendres de pourpres brulees & appliquees. Liniment fait de cendres de“blatta yZantise Tefte de picarel brulee,faupoudree. Cendres de laine brulee,enduites. Poudre de * chamaraz. Bronze brulce,ou fleur de bronze;appliquee. Plomb laué,antimoine, litharge,cerufe, orras,ochre, marc de bronze, orpin, pierre ponce,corail , fleur de pierre A- fienne fechee,puluerizez enduits, ou mis & appliquez fur l'excroiffance;en quelque forte que ce foit. Marcaflis appliqué auec refine. Alun bruflé, MATTHIOLE AAVIRUN LG/EIRIESS, Vitriol. * Les, Argent vif * precipité, qumik Sublimé. appelle Poudre de racine d’ellebore noir, ainfi | à. &ent DIOSCORIDE RE Pour faire cicatrizer vne playe, pat , Le. * Calamine lauee, fau poudree,ou cnduite. * Gad Plomb Jaué appliqué. 04 Ty Alexa MAT THIOLE Fr Alun brufé, Corail. Tutye. Vermillon fait de plomb. Verd de gris bruflé. Papier bruflé. Cendre de drappeaux bruflez. Courge feche & bruflee. Lie de vin bruflec;appliquee auec racines de plantain feches. MeATTHIOLE Pour les playes qui Penetrent infques aux Parties inrersenres, Valerienne mife és breuuages qui fe preparent à ceft effet Racines de di&tam blanc,au meme mode. 3 Flos folis pris en breuuage. Menues penfees,& leur deco@tion, prifes en breuuage. Perite lunaria mife és breuuages. Toutesles fortes de paiquettes. Queué de cheual à Toutes les fortes de confolida Saniclet Stellaria,ou alchimilla f Pilofelle | Virga aurea #1 debiftorta \ | > 1 cuites in vin, & prifes cn breuuage. de tormentille Racines< dedi&im blanc | defraifier j L'*d'herbabened:@a J Noftre breuuage de pyrola deféerit au chap. du limonium. mifes és breuuages. 04 caryo- phylataoi refife. CREER 5 A (PCA NT Ch Equ ES. DIOSCORIDE Pour les vlceres corrofifr. Efcorce de pin, ou de pefñle, pilee, & appliquee enliniment, auec vitriol broyé. Fomentation de deco&ion de lentifque. Fucilles de cyprez broyees, & enduites, Fueilles des deux fa uiniers,broyces,& appliquees. Fucilles de toutes fortes de * rhemnus,appliquees, Fos, bur- Fleurs de ciftus,enduites feules. gefbine : Fueilles d’oliuier fauuage,broyees, & appliquees. 0» Hcpri Vermouliflure de bois enduite. Oliues meures,brulees, pilces, & enduites. Elcorce de dattes en Heur,appli uec. Fueilles de meurte; pilees, & 2ppliquees auec huyle d'oliues vertes,Ol auec vn peu d'huÿlerofac, & de vin. Amandes ameres enduites auec du vin, Tefte d'vn Picarel,brulee,pilee, & enduite. Saumurede poifçon,enduite, Fiel de tortuë,enduir. Liniment fair de farine d'yuraye;refors, & feL Graine de lin cuite en vin. Farine d'orobus appliquee, Reffort broyé & enduit. Fueilles de bete appliquees. Plantain appliquéen quelque forte que ce foit. Racine de grande ferpentare, concaflee, & 2 ppliquee ace miel,& coleuuree. * ouafre- Fucilles & * racines d'afphodelus,appliquees auec duvin. dife, Fueil AVX VLCERES. Mouron broyé, & appliqué. ; Fuelles de lierre,cuites en vinappliquees 5 Racine d'efclere,appliquee auec du vin: Fueilles de pañtel appliquees. y, Sarra * Ariftologie ronde appliquee. x. Racine de * chardonnette;appliquee en cataplafme. #chame Pouliot appliqué vert. soir, Marum appliqué. ; : ot loir. Graine & fleurs de panaces Afclepien énduitées. Fueilles de panais fauuage ; broÿees , & appliquees auec miel. F Liniment fait de coriandre,de pain,& de gruotte feche. Fueilles de marrubeappliquees auec miel. Lai@ de tithymalus mafleenduit. Verius enduit auec vinaigre. Iusdecigucenduit. Grande 1ombarbe appliquee. Sphondylium appliqué auec ru. Renouceappliquee. : Veruaine appliqueeauec vinaigre Fueilles de morelle enduites auec farine de gruotte. Fomentation de vinaigre. Fomentation de faumure aigres Petañites appliqué. Efcaille de bronze faupoudree. Verd degrisenduit. Selbrulé;appliqué auec gruotte feche. Fleur de fel faupoudree. Chalcitisenduite. > Di- * Marc de bronze enduit. à pr t0 ÿges … Poudre depierre Afienne enduiteauéc vinaigre. Liniment fait d'alun,auec autant de cendres de noix de gal- le, & lie de vinaigre. MATTHIOLE Elcargots broyez,& enduits. L'eau & huyle de fente de perfonne. Decoëtion delupins appliqueé. Fumees de chien puluerifees deflus. Jus de plantain. s, de vis Lus de racines “d’arum. chien. Huyle de vitriol. DIOSCORIDE Contre les vlceres vieux © inneterez, Fleurs de ciftus enduites feules. Petite centauree appliquee. , Tente faire de racine de panaces Heraclien: Liniment fait de guy,& d'encens. Germandreeappliquee auec miel. , res Jus de fucilles de lis,cuit en vn vafe de bronze;appliqué auec miel,& vinaigre. F É Chamaraz broyé,;appliqué auec miel. ‘ Racine d’orchanette,cuiteen huyle;&incorporééén cire. Veruaine broyee;enduiteauec miel. Racine d’aftragalus enduite. a, tal. Racine*d’argentine enduites Fucilles de bardaneappliquees. Verius;auecvinaigre. ; Efponges fraifches.appliquees féches &vuydes. Fleur de pierre Afenne,;enduite {eche. MATTHIOLE Turbenthine &wraye & commune: Vers debois vermoulus. Jus de berberis commun. Malette de paîteuts broyee. Hypoaiftis. Ladanum mis à mode d'emplaître. Huyle d’oliues fauuages. ; ; Eau de pluye que l'on trouueéscreus des chefnes vieux. Huyle de froument:. Chou appliqué. Poudre d’efclere. Ariftologie ronde. jelques Alocs auec fang de dragon & myrrhe. lBpré: Veronica mafle: pos *Flos folis. Añiates Auronne bruflee. oä.. Poudre de gratteronfec, 11 ER AVR AV LE GLENRPE"S: Poudre de l’vne & l’autre fecuridaca. Fueilles de la petite & moyenne folidago:ou leur ius. Saniclet \ Oreille d'ours Pilofelle > mifes és lauemens & breuuages. Sanguiforba | < Pyrola LA L Jus d’herba benediéta auec vérd de gris. Poténtille. Fleurs de l’eupatoire commun enduites. Fucilles de fraifer. Poudrede feugiere iettee deffus. Huyle de vitriol. Huyle d'antimoine;felon noftre compofition. Areent vif precipité: Sublimé. DIOSCORIDE Contrelesulceres malins, Plantain appliqué en quelque forte que ce foit. Racine de ferpentaire,hachee menu ;appliquee aueccoleu- uree,& miel. Petafites enduit. È * Pfyllium pilé auec miel. Fueilles,grains,& racine de coleuuree,appliqueeauec fel. Racine de feugiere femelle,broyee; & enduite. Poudre de “ calamine,faupoudree. Fleur de fel enduite. Fleur de pierre Afienne enduiteauec miel. Poudre de pierre Oftracite,enduite auec miel. MATTHIOLE Glands de chefne & de liege enduits auec fein falé. Eau de fente de perfonne & {on huyle Fumees de chien puluerifees deflus. Lupins aucc leur decoétion appliquez. *Burfa paltoris. Ius deracinesd’arum. Chardon beni tant pris en breuuagé;qu'appliqué: Onguent fait d'huylerofat envi mortier de plomb. Plomb brufl: & laué- Borras çtificiel puluerifé deffus. Huyle de vitriof. Huyÿle d'antimoine. Argent vif* precipité. DIOSCORIDE Pour les fifintes, © vlcerescaterneñx, Decoëtion d’ireos de Leuant feringuee, Graife de porceau feringuee. Miel diftille. Jus de plantain diftillé. Ius de raanes de grande ferpentaire;appliqué auec miel. Ariftologie ronde appliquee auec mel, & racines de flambe. Raclures de fphondylium;apphquees & attachees à l'entour des fiftules,rongent & mangent leur durtez, & callofirez. Quintefueille auec fel,& miel. Miilefueille feringuee. Lai@ de tithymalus mafle,diftillé. Verius auec vnaigre;feringuez. Chalatis diftllee à mode decoilyre. *Calamine enduite. Efponge fraiche embeuë de miel, & appliquee , fans aucune graifle. Gentienne appliquee en quelque forte quéce (oit. MATTHIOLE Eau de turbenthine commune;ou de larme de fapin. Huyle de froument. Ius de plantain. Malerte de pañteurs,& fon ius. =: Tus de lierre cerreftre mis dedans atéc verd de gris. Ius d’herba benediéta,auec verd de gris. Tus d’alchimillä,au miéfme mode. Huyle dé vitriol. Huyle d'antimoine,felon noftre compoñtion. Argent vif précipité. Sublimé. Eau de vitriol. DIOSCORIDE Conère les durtez © call, fitez des ulceres, *5 3 Mid 0, Herbe aux puces. *ou ; cad- Mid, *ew Males te de pa- feurs. + Ainfap pellent les Alquimi - ftes l’arpée vif. reduie en poudre rouge. Hs Cad- AVAST CLEMRÈ ESS: Racine de cappresfeche,appliquee. £ Verd de gris appliqué àuéc armoniac;à mode de collÿre. Efponges feches; liees auec fil, & appliquees À mode de tente. M ATTHIO LE Racines d’ononis broyees & mifes deflus. Sublimé incorporé auec les onguens. DIOSCORIDE Contre les vlceres caufez de chofes corrofiues. Liniment fait de toute forte de lai&: & fingulierement de vache. MATTHIOLE Huyle de moyeus d'œufs. Cerufe lauee Litharge ; Chaux lauee par plufeurs fois DIO.SCORIDE Contrelarache:Ÿ pour faire mourir les pouls, c incotporeesés onguents. Staphis agria pilce,& enduite auechuyle. MATTHIOLE Argent vifenduit. Poyure appliqué auecfauge. DIOSCORIDE Pour les vlceres ords,@7 fales. Fueilles d’oliuier fauuage; pilees,& appliquees auec miel. Treos de Leuant;appliqué auec miel. Oliues confites, pilees;& appliquees. : Turbenihine enduite. Poix liquide appliquee auec miel. : Peau d'eriffon marimibruflee;& appliquee. Cendres de pourpres,bruflees, & enduites. *ousvnquis Cendres de * blatta byzancis,faupoudrees. odoratns. Farine“d'ers appliquee. ; 190] * ou, ro Liniment fait de choux; fencgré, & vinaigre. Las. *Racines & fucilles d'afphodelus;appliquées. *0%, afro= Efcorce de cappres,deflechee,& appliquee. iles. Racine de pañlcfleur enduites ‘ Fuerlles de lierie,cuitesen je Efclere appliquétanec praifle. 4 re * Anfologie ronde dpi. ; : Racines de rofmarin,fechees, & appliqueesauec miel. Marrube noir,appliqué auec mic]. Fueilles de marrube blanc;appliquees auec miel. Fueilles'de verueinefemelle;enduites. d *os,orobys Oignonsde narcifles;appliquez auec miel, & farine * d’ers, acine;& grains de coleuuree;appliquez auec fel, Verddeïgris,cuit énrniel, & appliqué. Erain bruflé faupoudré. Toutes orties,broyees, & enduites, T'ow,quette Racine de * peucedanum pilee,& faupoudree. de por - * Calamine puluerifce. ceau. Mielenduit. Xom cad T'utye vraye appliquee. mia Saumiire mife dedans. Alun appliquéen quelque forte que ce foit. Fleur de piérte Afiénne, fechée,&enduite: M ATTHIÏIOLE Turbenthine commune;où bijon. DIOSCORIDE Contre Les braleures. Grains de plane,incorporez en graifle, & enduits. Fomentation de la deco&tion de fueilles de troëfne. Fleurs de ciftus appliquees auec cerot. - Gomme d'acacia,demeflee en vn œuf,garde de vefsier. Fucilles de meurte,crues, ou bruflees, & incorporces en ce- rot, Fueilles de meurier,broyees, & enduites auec vinaigre, Encens incorporé-en graufle de porceau,ou d’oye. Cendres du cornet de mer,enduites, ane. AV Rav EC ErR ES Cendres de moul Cendres de * bl. es bruflees appliquecs, $ ittabyzanus,enduites. Xou,vng Cendres de vieux fouliers bruflez,appliquees. alor Sein de Porceau enduit. Fumees de brebis,incorporees encire,& huyle rofat. Fientes de pigeons,ou de poulailles incorporees enhuyle,a- ec graine de lin. * Iugioline auec huyle rofat. * on, Sy Maiues cuites en huyle. | mums Fueilles de betes,enduites verdes, Cendrés de choux € >Incorporees en n blanc d'œuf. Lai& de laitues fa ! Unages, appliqué auec lai@ de femme, Fleurs dé Berre Incorporees en cire : & fes fucilles , cuites en vin, Racine de branca yrfina Graine, & fueilles de rue fauuage,appliquees. vos demeflé en eau chaude, & endiue, engarde de vef- ier. Fleur de la * maffe de ionc aué. Oignons de *lis launes,enduits, enduite, » incorporeé en vieux fein, bien *oy, typl * ou, bem Fueïlles de guymauues appliquees auecvn peu d'huyle. rocallis, Fueilles & graine de millepercuys,appliquees. Fueilles & graine * d'afcyron,appliquees. *c Fueilles * d'androfemor appliquees. e 4 Racine d orchanette, cuite en huyle,& incorporee en cire. ‘he Parietaire appliquee,. ME Fucilles de PauOt cornu,enduites auec huyle. fus Fueilles de bouillon fRuuage;appliquees en cataplafine, cg Poudre d’antimoine,in > +: 4htreefbe orporce en graiffe fraifche, & endui- d Je te,engarde de vefsier. PR Alun appliqué auec d'eau, lepertuÿs. Selauéc huÿle: & [a terre Cimolienne feule, engardent de vefsier. ; ane ; Picrre I hrygienne iNnCOrporee en cerot. 2ncre à efcrire,;auec d’eau. Cinnabre, & fang de dragon;enduits. Fleurs de * petit muguct,enduites. Oignôs de lis bruflez,incorporez en huylerofat:ou fes fueil les enduires. Fueilles de cynogloffum ceau. Les premieres fueilles de fureau,enduites. ; ÿ Oignons de narcffes appliquez añecyn peu de miel. Huyle cuit au creus d'vn afrodille,& enduit. MATTHIOLE Decoétion de fu Glaire d'œuf mi d'huyle rofat. Huyle de moyeus d'œufs. Ceudre d'orge bruflé:mrfe deflus. Huüyle de gräine de lin laué en au rofe, & enduit. Cendrede courges. Lafecondcefcorce du fureau, Racine de chanure cuite en eau che auec beurre, & mife à m Eau de fleurs de bouillon enduite. Onguent d'efcorce de fureau,enduit.Vo Lure 4.chap.du Sureau. Huyÿle de merueille mis à mode de liniment, DIOSCORIDE Xou, Gall »InCorporees en vieil fin de por- cilles de troefne, fe à part foy, ou auec Je moyeu, y meflant >appliquee: ou broyee fraif. ode de liniment. yez en la recepte au Contre Les* vlceres Conlans par diners lieux * ou Fan VAE MALIEre retirant an miel, Racines de pepons appliquees auec miel. Creflon Alenoys enduit. + CeGnt DIOSCORIDE dit Ocibe £ fe,petis ge Contre les* Ficz: mes VIe . d Bulbes cuits fouz la cendre,& appliquez auec cendres de te- durs; fes de mendoles,bruflees. ges,& ca fans doi DIOSCORIDE Jeur. Ils s6: ï c ainfi nom Contre les Souillenres, düorchures qui ad. pe paè #iennent d’efchau iffai/on,entreles leur forme cuyfles,Ë ailleurs. il RE fa . ] L Poudre de vieux fouliers bruflez,enduite. M MAT AVX VLCERES. MATTHIOLE Lithargeenduite. DIOSCORIDE Contre l'inflammationdes vlceres. Toyled'araigne appliquee. MATTHIOLE Tus de * langue de chien commune enduit auec cerufe & H Cyno- ÿ camfre. Tim. DIOSCORIDE Pour incarner les vlcerescrens, ©" canerhcus. e Encens mis dedans. ? Poix liquide appliquee auec miel. ix feche appliquée. ; ñ Hs des RE tb ALES beftes à quatre pieds;enduite: Miel diftillé dedans. EE Calamine faupoudree. 14 Corail mis dedans: x À ‘Fleur de pierre Afsienne,appliquee auec miel. Terre Eretrienne enduite. Pierre ponce faupoudrec. MATTHIOLE bbrufé laué. st de corail mifedefus. Encens. Myrrhe. Aloës. Racine de flambe. Efcorce d'encens. DIOSCORIDE Pour cicatrizer les vlceres. dres de pourpres bruflees. ' en Hde bles & de blatta byzantis,enduite. Aloësenduit. » ; Fueilles d’agrimoine, hachees menu, &incorporeesen fein orctau. LR des racines de feugiere femelle faupoudree. , cad- * Calamineappliquee. tu Erain bruflé appliqué. Efcaille d’erain faupoudree. Verd de gris’incorporé enhuyle, & cire. Antimoinc \ Pierre plombicre Litharge Cerufe | Che { appliquez en quel- Re beuee le que forte que ce foit. ie | Chaux lauee 1 Corail à Fleur de pierre Afsienne Tefs cuits & confits és fourneaux / M ATTHIOLE Plomb bruflé lauc. Poudre de corail mife deflus: > Di- x Marc de bronzeenduit. ge. Alua bruflé. ï Verd de gns bruflé. ; Chaux lauce par plufeurs fois. MATTHIOLE Contre Les vlceres dumalde Naples. Argent vif mis és onguens. Argent vif precipité mis deffus. Sublimé. Huyle d'antimoine;fclon noftre façon. Chaux lauec. Cinabre commun. AvXx ROMPVRES,&ée CRAN TIENNS AVX ROMPVRES ET DISÉO'ICAMAONTS! DIOSCORIDE Pour les de fnouvures,® diflocations. Racines de rofeaux appliquees auec vinaigre. Racine de bardane, broyee, & appliquee, pout appaifer les douleurs des deftorfes. Fomentation de decoétion d’acacia. Fueilles & graine d’agaus caftus,appliquees en cataplafme. Fumees de chieures,incorporees en cire, & huyle rofar, eñ- duites, Racines d'afperges,apnliquees auec vin,ou vinaigre. Fomentationde decoétion de cyclamen. Bulbes appliquez à mode de cataplafme. Racinesde branca vrfina appliquees. Fueilles de petite mariolaine incorporees en cire: Cataplafine fait de fueilles d’orchanctte, miel, & farine: Toutes fortes d'ortie: appliquees. Oignons de narciffes,broyez auec miel, & incorporez. Fueilles de * tam appliquees auec du vin: Polypode applique. Liniment fait de fueilles d'heliotropium. Liniment fait de cendres de farments & demarc deraifin bruflé,incorporees en vinaigre. Sel,appliqué auec farine, & miel. MATTHIOLE saine de fenegré cuite auec eau miellee , y meflant du ein. Fueilles de plantain enduites auec vn peu de fel. Jus d'herbe paralyfis tant beu,qu’enduit. Encens incorporé en glaire d'œuf auec bolus Armenien, & fang de dragon,appliqué à mode d'emplaftre. ; DIOSCORIDE Pour les os rompuz: X o4 , vitis mgra. Fomentation de decoétion de fueilles de meurte. Lise fourge embue d’huyle;de vin,& de vinaigre rofat, ap pliquee. Decoétion debouillon prife en breuuage. Suye;dontles printres vfent,incorporee en cerot, & appli- quee. Lauement fait dela deco&ion des fueilles d'orme,ou d: celle de l'efcorce de fa racine. MATTHIOLE Jus d'herbe paralyfis tant beu,qu’enduit. La pierre defcrite au liure s.Comment.de Morochthus. Racine de confolida maior broyee, & lice à l’entour. Racine de geranium aux fleurs bleuës broyee auec fein, & appliquee. Oeufs frais battus & incorporez auec encens.aloes, fang de dragon,& bolus Armenien. DIOSCORIDE Pour attirer hors les os rompu. Ariftologieronde;appliquecen cataplafme. Poudre de racine de * péucedanum mife en la playe, “ Fr Euforbe mis en la playe. È ousquene Racine de fpatula fœtidasauec fleur de bronze. RTE Coleuurce broyee;& appliquee. Racine de * tam. Fo TI MATTHIOLE nigr4n Racine de flambe broyee & appliquee. Diétam de Candie & beu & enduit. Argent vif precipité,appliqué. DIOSCORIDE Pour ceux quifont tombez d'en-haut. us de racines de gentienne,pris en breuuage, au poix d'yne dragme. : Deco AVX ROMPVRES, &c. Decnétion des racines.de baccharis, prife en breuuage. Miilefolium beu auec eau, & fel. M ES Lefsiue faire de cendres de farmens ,auec vinaigre, (cl, miel. MATTHIOLE * ous terre Mumie prife auec mesle de caffe laxatiue,*boli Armeni de . t acine de garance. , ii a LE bete en vin auec charbons de til'ct. Fueilles de plantain & enduires & mangces. ; . Poudre du grand aubiftoin beuë en eau de plantain, ou confolida maror. 1e Eau de cyclamen faccharifee & beué. L tar: Rheubaïbe prile en breuuage auec mumic & racine de ga- rance. 4 À Sarrazine ronde. : Ft de vincetoxicum prifes en breuuage en vin & deco ion de grande confolida. L Petice lunaria prife au mode fufdir. 4 . Jus où poudre de biftorta ou de tormentille beus en eau de là grande confolida. nos ue Petite & moyenne folidago mifes és breuuages qui ce fon à c'eft effet. Saniclet Oreille d'ours Piloïfel'e Virga aurez Potentille Alchimilla L'herbe ophris J DIOSCORIDE ? prifes à telle façon qu'on voudra. Pour ceux quifont rompu. * 09 , aco- Decoétion de “ calamus odoratus commun prife en breu- ua? Dre Cardamomum beu en eau. Fr ‘ Decottion de calamus odoratus vray , beuë auec graine de ramen,ou de perfil. ‘ Equa re fait Hétrthd d'enula campana,& de miel. Bdellium pris en breuuage. « Græns de geneure pris en breuuage. « Grains de cedre mangez. Fe à Fe “os,Hab- Racine de * franche-puté, prie en eau miellee,au poix d'yne agme. fs ee. de grande ferpentaire cuite fou 14 cendré, ou boul- lie, prife auec miel. Afrohlles pris en vin,au poix d'vne drigme. Bulbes mangez cuitz en vinaigre. i | . Agaric pris en pilulles auec vin miellé, au poix de trois o- boles. rt Ius de racines de gentienne;ptis en breuuage, au poix d’v- ne dragme. Ariftologie ronde,prife en breuuage. Serpollet pris en breuuage. ‘ è * 0,Rheu Racine du* grand centau rium prife en vin. pontic com Racines de branca vrina prifes en breuuage. Pres Racines de maceron mangces, ou prifes en breuuace. *ou,Leycs Decoétion des racines du * chardon noftre Dame, cuites en vin. a Graine d'auronne, prifeen eau. Origan mangé auec figues. Fueilles & racines de queué‘de cheual, prifesen breuuage. Deccétion de calament prifeen breuuagc. Deccétion de racines debaccharis prife en breuuage. Racines de rofmatin prifes en breuuage. Serapinum pris en breuuage. Tusde laferpitium pris auec lefliue, Galbanum pris en pilules. Polycnemon beu envin. L * on, Scor- * Chamaraz mangé aucccreffon Alenoys,miel, & refine, PRES Decoétion de guymauues prife en breuuage. , Racines de bifmalua, prife en breuuage en vin, ou en eau. Fueilles de betoine,prifes en breuuage,en eau douce;au poix d'vne dragme. Symphytum petreum beuen vinaigre miellé. Racine de confolida maïor,prife en breuusse. Racine de fpatula fœtida prife en breuuage en vin miellé, Efmouchettes d helichryfon bués en vin. Decoëtion de bouillon prife en breuuage. Elcétuaire fait de racine de coleuuree, & de miel. A VX-P G #S ON 5, 8 Poudre de la pierre fchiftos;prife en breuuage. MeATTHIOLE * Langue de ferpent beuë en eau de chcualine. Rheubarbe beuë auee mumie & racines de garance, Racines de vincetoxicum priles en vin, & deccétion de gran- de confolida. Peurte lunaria prife au mode fufdit. Poudre de racines de biftorta & de tormentille beuë en çau *o,0ph glofjum. de grande confolida. Saniclec , Oreille d'ours } Pilofelle Virgaaurea ? prifes à telle maniere qu'on vou- Potentille ra. Alchimilla,ou ftellaria L'herbe nômee Ophris / Perfoligga beuë en poudre & en deco&ion. MATTHIOLE Pour les Yompures des os de larete, Gomme elemi, Pilofclle, & fon ius,mis és onguens. L'herbe nommee Ophris > Enduite à telle manicre qu’on voudra, RE ann AVKX POYSONS, En VENINS. ‘ DOS ORIDE Contreles pointures © m6 ares des be. JPPes venim eufes. Racine d'ireos de Leuant Prife en vinaigre. Cardamomum Pris en vin. Nardus Celtique pris auec la deco&ion d'aluyne, Valerienne mife és Preferuatifz ordonnez contre les morfy- res venimeufes. innamome pris en breuuage. Cannelle prié en breuuage. Deco&ion des racines d’enula campana,prife en breuuage, Bdeillum prisen breuuage, Grains de plane. Pris en breuuage. Cheueleures & f Graine d'agnuscaftus prile Glandz mangez. Noix mangecs. Liqueur de fycomoreenduite. Lai& de figuier mis en la playe. Pris chafcun à part foy, du dEveire | Poix de troisoboles, de buffles ! decheureaux Lde cheures fauuages / sut de tortue marine, beu auec cumin, & caillé de lieure. Mic beu auec huyle rofar,qui foit chaud. Farine de froumént appliquee auec vin, & vinaigre. lus de porreaux PS auec miel : ou, Liniment fait de fes fueilles. . Porreaux fauuages mangez. Poyure pris en quelqueforte que ce foit. Eryngium prisen vin. Ucrium enduit auec vinaiore. T8emoné prife en vin. ÿ Baric prisen vin,au poix detrois oboles, Rheupontic pris en breuuage. Germandree prife en breuuage. Racine AVX POYSONS, &c. Racine de gentienne prife en vin , au poix d'vne dragme ;auec rue, & poyure. Sarrazine longue, prife en breuuage, au poix d'vne dragmç:ou appliquee für la plave. Deccétion d'origan prife en breuuage. Leucas prife en vin : ou appliquee en cataplafme. Pouliot pris en vin. Jus de dictan pris en vin. Racine de baccharis prife en vin. Graine de panaces Heraclien,prifé avec ariftologie. Graine & racine de ligufticu m, pile en breuuage. Graine de panais fauuage prife en breuuage- Anis pris en breuuage. ÿ Racines d'Afclepias beuës en vin. Cumin pris en vin. Ammeos beu en vin. Delphinium appliqué fur la playe. Jus de laferpitium beu, & enduit. Galbanum enduit affeure de mort. Clinopodium pris en breuuagc. Fucilles de treffle bitumineux prifes auec oxymel. Decoction de polium prifeen breuuage. Fucilles de betoine prifes au poit de trois dragmes ; En deux feftiers de vin, ou appliquees far la playe. Jus de renoüee pris en breuuage- Linimentfait de peruenche. Racine de fparganium prife en vin. Saumure aigre diftillec en la playe. 2, Tetræ * Boli Armeni de Leuant pris en breuuage. Liniment fait d'origan, de fel, de miel, & d'hyffope. a AT T H 10LE Racine de valerienne, tant prife en breuuage que fentic. Eaude cannelle prife en breuuage. Mysrhe beuë en vin. Camfre pris en breutage. Racines de diétam blanc prifes en poudre. Eau defiente de perfonne , prie en breuuage. Jus des fucilles & racines de fcorzonera pris en breuuage. Fucilles de porreau incorporees en miel, &endintes. Cenferuc d'œillets mangee. Zcdoaire & beue & enduite par dehors. us de bon henri pris en breuuage. Agaric enduit par dehors , ou pris en vin trempé du poix d'vne dragme. Racines decruciata. Racines de diétam blanc. Fueilles de mentaftre,tant prifes eu breuuage ; qu'enduites. #Galega broyee &cliee fur la partie:ou fon ius pris en b'euuage. Racine d'imperatoire. Racine de vincetoxicum apratia. : 5 : pren Çhardon bent rant pris en bieuuage,qu'applique {ur la partie blecee Graine del'vne & l'autre fecuridaca prife en breuuage. Millepertuis tant pris en breuuage,qu enduit fur la morfure. Biftorta. Tormentille. Añgclique. Jus de bourrache & de bugloffe pris éh breuuage. Noftre quinte-eflence deferite en la Preface du 6. liure, prife du poix de demionce. L Le culd'vn coq, qu d'yne poule, plumé,& mis tout chaud fur Ja morfuresreiterant par plufieurs fois, & iufques à ce qu'on augera le venin gfre toru. Triacie 1 appliquezen quelque maniere que Michridac { ce foit. é Chaux viugincorporee en huyle & miel, & cnduite» Racine d’ellebore noir nnfe dans la morfure. Oignons Aux bouillis, broyez, & appliquez fac Afrodilles la morfüure. Racine de ferpentaire } de flambe de * vitde chien 1 de valerienne de carline de lis blancs de lis jaunes d'enula campana decoppees ; cuites, s Kapplquecs furles | morures. J, de fenoil de maceron, de gladiolus de fquille | cyclamen Racines de coleuuree :dereHort (ieroures plantes bulbeufes AVX POYSONS, Citrons mangez. Racine de {erpétine, ou coronopus fauuage;prife en breuuage. Triacle d'Andromachus. - es Charme d'vn certain hermite , defcritau 6. liure, fur la fin du comment. du chap. 40. Pierre bezahar prife du poix de douze grains ,8 appliquee far la morfure L'ordure qu'on treuue és coings des yeux des cerfs, prife en breuuage, : enduite. Ca ê S : Terre de Malte prife en vin. s è : à F Noftre preferuauf defcrit en la préface du fixiefine liure, pris en vin. Le breuuage fait du prefrsatif fufdit & d'eau de vie,defcritau- dit lieu. Noftre huyle de fcorpions enduit froid far la partie du cœur, fur les poux, & à l'encour de la merfüure. DIOS(ORIDE Contre les morfäres des Uiperes. Cofus pris en breuuage. au poix de demie once. Eannelle prife en breuuage. Poix liquide enduire. Fueilles de geneure, & leius defdites fucilles,pris en breuuaga, Fueilles de frefne, ou leurius, pris en breuuage. # Fueilles de laurier appliquées. Auronne enduite. Galbanum appliqué en lieu de plumaceau. Origan verd mis en la playe Poulets fendus vifz , & appliquez fur la playe. Çaraplifme fait de camomille broyee ; de Farine d'orge, & de vinaigre miellé Mais au parauant que l'appliquer, il faut fo- menter la playe auec vinaigre iniellé ; qui foit chaud. Fueilles de ronce enduites auéc vin. lus de porreaux pris, en breuuageen vne hemine de vin pur Jus de melifle beu en vin. Caillé de lieure pris en breuuage. Le poilçon omotarichus,mangé falé Mais il faut boire d'autant apres:ou bien faudra appliquer ledit poifçon fur la playe. Poudre du nerfde cerf -prife en vin. L'vrine du patient mefme, prifé en breuuage- Son défroument euiten decoction de rue , appliqué: Liniment fait de farine * d'ers demeflee en vin. Reffort enduit. Jus dechoux prisen breuuage auec nitre, & racine de flambe. * Chondrylla mangee. Aux pris en vin , Ou enduits: Squille cuite çn vinaigre » & appliquee. Jus de mouron pris cn vin Moelle de ferula prife en vin, Jus de gratteron pris en vin. Jus de racimesde garance.pris en breuuage,auec {es fucilles, &c. Jus des * fahgorz rerreftres, pris au poix d'vne dragme: Ou ap- * ou,‘riba pliqué fur aplaye. lus. Fueilles & racines de la premiere efpece d'orchanetre , man €ees, beuës,ou poitees peñdues au col. Graine de bafilic fauuage beuë en vin: Racine de fureau.ou d'yeble,cuire en, vin,& prife en breuuage. Racine de coleuuree, prife en breuuage, au poix de deux dra- racs, Gendres de farmentz de vigne, enduises auec vinaigre. MATTHIOLE Pierre bezahar tant prife en breuuage, qu'appliquee.. L'ordure que l'ontreuue és angjets des yeux des cerfs,tant pris fe en breuuage, qu'enduite Noftre preferuauf defcrir en la Preface du fixiefme liure, pris en breuuage. 9 Le breuuage fair du preferuatif fu(dir , & d'eau de vie , defcrit- auditlieu. Trochifques de viperes: pris en breuuage. Noftre huyle de fcorpions enduit fur le cœur,& fur les arteres. Triacle d'Andromachus beuen vin. Ail mangé fort fouuent , auparauant que l'vrine deuienne fai- neufe. Vin beu d'autant, pour par apres VOMUE. La viperc mefine efcorchee., apres luy auoir coppé tefte & queué,& l'auoir euentree,cuite comme on cuit les anguilless, & mangec. 2 Latefte d'vne vipere viue,coppec,&prifé auec pincettes , appli- £ ques Tou,orobuss, * C'eft ve. cfpece de laitterom nn | AVX POYSONS, &c. quec par la partie dela coppeurc.fur la morfure. Vne poule efcorchec viue, & appliquee toute chaude. Ventofe applique fur la morfüre, 4S Jus desfucilles de frefne prisen breuuage apres l'application des ventoles, & les fueilles memes mites fur la playe. \ Les fucilles de melife, ou leur ius , rant prisen vin qu'enduit par dehors Quatre dragmes de gich prifés en breuuage. Cancres de riuiere broyez auec laict , & puis en breunage Aie appliquez (ur la playe. à Grenoilles bouillies &mangces,humärpar apres leur bouillon. Sang de rortue feché, pris en breuuage auec cumin fauyage. Racine d'orchanette prife en breuuage. Pierre ematite püile en breuuag Heliotropium beuen vin. Reforts mangez, & par apres vomis:yfant tout aufsi toft apres du triacle d'Andromachus. Deco&tion du treffle bitumineux, pouren fomenter la playe. Porreau enduit auec pain & {el. Afrodilles broyees & enduites. Fueilles de fycomore appliquees auec du pain. * Lesplus tendres fucilles de laurier cuites, & incorporces, en huyle, enduites. Vipere broyecenticre, & appliquee {ur la p'aye. | Jus d'echium pris en breuuage, & l'herbe melme appliquee DOS C O'R'IID'E Contreles morfhres des Serpens, Ce Apres. Cancres de riuiere broyez crus, & pris en breuuage âuec lait d'afnelle, Couillons des cheuaux de riuiere prisen breuuage. Caitorium pris en breuuage. Poudre de belettes falees,&fechees À l'ombre , Prifé en vin, au poix de deux dragmes. Grenoilles cuires en huyle & fel, mangees. Gouions mangez. ee Septpunaifes priés par la bouche,en quelque forte que ce foit. Foye de fanglier , frais, & fèc > Pris en vin, Poules fendues viues, & apphquees fur la playe, les y kiffanc pendätqu'eiles front chaudes,chägeant fouue Beurre enduit. Fumees de cheures nourries és montaignes, cuites en vin, ou vihaigre, & enduites. Miel beu auec huyle rofar chaud. Afrodilles beus au poix de trois dragmes :ou appliquez en ca- taplafme, auec les fucilles & fleurs de leur plante. . Creflon Alenoys pris en breuuage. #ou,Spina Graine de « bedeouar prife en breuuage. ntdewoules. g alb 3. Auronne prife en vin. Cataplafine fait d'hyflope broyé auec micl, fe], & cumin. *ou,Népe- *Caliment des Apothicaires pris en breuuage, ou appliqué en ta. cataplafme. Graine & fleurs de panaces Afclepien 5 prifes en breuuage ;où enduites. Panaces de Chiron pris en breuuage, ou enduit. os, berbe Tus de *hieracium pris en vin. aux Efhere Graine d'elaphobofcum prife en breuuage. miers. Euphorbe appliqué, ayantincifé Ja peau de lateftedu Patient iufques àl'os,& metrant l'euphorbe en la playe,recoufant par apres la peau. Leontopetalon beu, ofte fubitla douleur. Fueilles de-lis enduites. Melffébeue en vin, & appliquee fur la playe. Fueilles de marrube prifes en breuuage. Serpollerpris en breuuage > & appliqué. Rue mangee auec noix, & figues feches. ou, Phyl- & Langue decerfprife en vin. FAP Racine de maceron enduite, Fenoil pris en vin Serapinum pris en.vin. Racines de rofinarin prifès.en vin. Yow, Scor- * Chamaraz fèché, & pris en vin. dium. * Conyza enduyte. À *ou, Herbe Peruenche prife en vinaigre. AHX PHEES. Racine.d’echium prife en vin. Que fon beuuoit ladite racines ou les fueilles,ou-la graine d’echium , auant qu'eftremordu des ferpens : elles engardent que les ferpens ne mordent la AVACPOYSONES &c. perfonne. Graine de baflic fauuage prie en breuuage. Graine & fucilles d'agrimoine priles en vin. Cheuelure d'helichrytam prife en vin. Racines & fucil : quees. Racine de Mandragore enduite auec miel, ou huyle. Racine de * roface prife en vin. les de verueine femelle, prifes en vin ,ou appli À ; L SA *ow,olear Fomentation de vina:gre chaud , quandle venin ei froid : re quand le venin fera chaud, il faut que le vinaigre {oit froid. Decoction de capilli veneris , prife en breuuage. Fomentation d'eau marine. Linimenr fait de fel , d origan , de miel , & d'hyMope. Cendres de farmeut enduites auec vinaigre. Terre Samienne beuë en eau. Marbre ferpentin porté pendu au col. MeATTHIOLZE Fruiét de tamarife pris en breuuage. Cul des poules plumé, appliqué für la playe. L'ordure que l'on treuue és anglets des yeux des cerfs, prife en breuuage » &enduite. Farine de cices cuite auec millepertuis , & appliquee. Fucilles de malue appliq uéés auec porreaux & Oignons, lus de bete noire, tant beu qu'enduit. Racine de coronopus fauuage , ou ferpentine, prifé en vin, Jus des fueilles & racines de fcorzonera pris en breuua, Fucilles de porreau incorporces en miel, & endutes. Farine de graine de {encué appliquee auec vinaigre. Racines de giroffees fuuages ; priés en vin-pur. lus de racines du * rheupontic commun pris en breuuage du poix d'vne once, & enduit für la PÉTER ve * ou,grä Hyflope broyé auec {el & cumin, & appliqué fur la playe auec ARTE miel. Ÿ Mente de noftre Dame. lus de * hieracium beu en vin:ou fes fueil'es & branches ro- fes , & priles en vinaigre. *ou,c'cho= Racine, ou graine de pæonia , & prifés en breuuage, & appli- recsaune. quees par dehors. Racines de biftorta & tormentille rat prifes en breuuage qu'ap- pliquees für la playe. d Scabieufe broycefraifehe,& mifeà mode de cataplafine, Racine d'angclique appliquee auec rue, Hleurs & fucilles de itaphis agria,tät prifes en breuuage qu'ap- pliquees. Terre de Malte beuë en vin: Nofre preferuatif defcrir en la Preface du fixiefme liure. Le breuuage compofe du preferuatif fufdir & d'eau de vie, def. crit au meme endroit. Noftre huyle de {corpions enduit für le cœur & arteres. Ail broyé auec byere en beuuant fon faoul, & iufques au rédre. Opopanax beu en vin, & Parapres vomi. Origan pris en vin, d Petite cenrauree appliquee fur la playe auec myrthe , & vn peu d'opium. Parelle broyee , & mife à mode de cataplafine. Triacle tanr beu qu'eaduic Notre quinte-eflènce deltrite en la Preface du fixiefine liure, M ATTHIOLE Contreles morfäres du férpens Dipis. Touslespreferuaifs appropriez aux morfures des vipcres. Huyle beu , & parapres vomi. Cataplafmes artrahfs mis fur la morfüre. DIOSÇORIDE Contre les morfures du S, erpens Hamorrhos. vQ. ge. ! Aux beus, & enduits. Vin pur, beu en quantité. Cataplafine fair de fucilles de vi miel. gne, cuites, & incorporees en M « ATTHIOLE Ail mangé en abondäce auparauant que l'rine foit. Vin trempé beu d'autant lfipneufe > tachant de les Triacle mangé J vomir par apres. Poifçons accouftrez auec ail & huyle Mangez en abondance. DIOsc AV X PLOMASLONN SEE CE DU ONS COR ICDIE (ontreles morfäres des [érpens cornus, dits Ceraïles. Jugiolinetenduiteauec huyle rofat. Graine de reffort beuë en vin. Liniment fait de fel incorporé en refine de cedre, ou en poix; ou en miel. MeAT.:-T. HI OL E Tous preferuatifs feruans aux morfures des viperes. DAS AGIR EAERONIEE ocronrel Centre les marfares des * T arantules. peces d'arai goes phalan Tousles preferuatifs requis aux morfures des araignes phai ges, quifonit oes a fort frequé- à tes à l'enroër Les inftrumens de mufique, danfer fouuent, & fauter, mefmes dvne ville iufques à fclaffer. dela pouit- le, nommer DURO) Sr ORITD E EE lLrour Contre lesmor(üres des Scola- pendres. pris Le nom. Afrodilles, & la graine de leur plante prife en vib. Selauec miel, & vinaigre, appliqué. Ruë fauuage appliquec, ou beué en vin. Fomentation de faumure aigre. Ariftologie prife en vin. Serpollec pris en vin. Calament pris en vin pur. M ATTHIOLE Cendre incorporee en vinaigre enduite far la morfure. Squille appliquee deffus. Pouhot Rue Pbeus envin. Mente DIOSCORIDE Contrelesmorfüres du férpent Dryinue, Ariftologie prife en vin. Fueilles du treffe birumineux prifes en breuuage. Afrodilles pris en breuuage. Glands , de toutes fortes, pris en breuuage. Racines d'yeufe pilèes; & enduites fur la playe. M ATTHIOLE Tous preferuatifs appropriez aux viperes. Tus de fueilles de chefhe pris en breuuage : ou leur eau. DIOS(ORIDE Contre les morfüres d'une Hydre. Origan broÿé, incorporé en eau , & appliqué auec huyle ,ou lefsiue. Liniment fair d’efcorce d'ariftologie hachee menu , aucc raçine de chefne; farine d'orge, & miel. Ariftologie prife en eau & vinaigre , au poix de deux dra- gmes. Yus de marrube pris en vin. Rayon de miel frais, pris auec vinaigre. «M ATTHIOLE Pommes de cyprez du poix d’vne dragme;pri fes auecautent de grains de meurte,en mielrofar, ou vin miellé. Chaux viue enduire auechuyle. Noftre huyle de fcorpions enduit fur le cœur , arteres, & mor- fure. DIOS(ORIDE Contre les morfüres du férpent Cenchrus. Liniment fait de graines de laitues, & delin. Sarrierte prife en vin, auec ruë fauuage »ferpollet, & afro- dilles. Gentienne prife en breuuage. Cardamomum mangé. AVX POYSONS, &ec. DIOSIC O TRADE Contre lesamorfures des Muferz, ou Mws-araignes. Les mufets mefines, mis en pieces, & appliquez-fur la playe Liniment fait d'aux, de fueilles de figuier, & de cumin Fr Aluyne prifé en vin. : RSS de chryfogonum hachee menu, & appliquee auec vin- igre. Galbanum appliqué en plumaceau. Liniment fair de farine d'orge; & vinaigre miellé. Grains de grenades douces cuits & enduits. Porreaux broyez appliquez. Decoétion d'auronne beuë en vin. Serpollet pris en vin. Roquette prife en vin. Pommes de cyprés fraifches, beuës auec vinaigte. Cyclamen beu en vinaigre miellé. “ Pyrethre beu en vin. Racine de chameléon prife en breuuage. MeATTHIOLE Graine de roquette broyee.& appliquee. Cumin appliqué auec ail broyé auec fa pelure. Racines # de gentienne ? tant beues envin qu'appliquees de panax für la playe. Efcorce de cappres & beue & enduite. Jus de veruaine mafle pris en breuuage. Triacle mangé. Mithridat pris en breuuage,ou mangé. D'TO'S FOR TD'E Contre les pointures de la T'areronde, dn Rafcaffe, © de la Uine de mer. Deco@tion de fauge, prife en breuuage. Tous les fimples appropriez aux morfures des viperes. Breuuage fait d'aluyne, ou defouffre, cuit en vinaigre. Les beltes mefmes qui ont fait la pointure, mifes en pieces, 8 appliquees fur la playe. Surmulet fendu, & appliqué. Bafhg appliqué auec gruotte feche, & vinaigre. Plomb frotté fur la playe. Soufre appliqué. CM CA TT EN OPLRE Son cuit auec vinaigre, & appliqué. Fomentation de vinaigre chaud. Leuain aigre appliqué auec poix liquide. Decodtion de fucilles de laurier, prife en breuuage. Marrube pris en breuuage auec fucilles de laurier &echium. Racine de panax mangee auec fauge. Cinq gouttes de lait de figuier prifes en breuuage aucc wois grains de ferpoller. Decoction de fauge côtinuee en breuuage par plufieurs iours. * Chamaraz beu en fa decoétion mefme. Triacle mangé. Mithridat pris en breuuage. Noftre quinte-effence theriacale defcrite en la Preface du fixe iefmeliure. Fueilles d'orchanette uintefueille Fleurs de ronce Arétium Ozaille * Lycopfis * Tordyhum pe fur la playe,& pris j Xow, Scors dium. *C'eftvne efpece d'or« chanette. *ow, Sefeli de Candie. mufcate à Si de fau en breuuage. Graine de panais faunage Fruiét de terebinthe Phucus marin Maceron Eryngium Rofmarin DIOSCORIDE Contre Les morfures d'une Belette, one Moustelle. Koquette mangee.Mais il faut boire apres cela de bon vin. € 2 MATT AVXEPOYSONS, &o! MeATTHIOLE Racines de vincetoxicum beuës. D.H'OSÈC OFREPD'E Contre les morfures du Bafihfc. Caftorium pris en vin, au poix d’yne dragme. x iE « D 0%, Opi# * Jus de pauot beu. DIOS CO, RIDE Contre les morfures dulezard Seps. Poutpier fort cuit, mangé & appliqu CA M AT TH 110 LE Tous preféruatifs requis aux morfures des viperes, Pourpier mangé en abondance. Vin de meurte beud'aurant. Vinaigre fomenté chaud auec vne cfponge. eM ATTHIOLE Contre les mor(ëresäu férpent Am- modyte. Menite prife en breuuage en cau micllee. Cafe odorañte } Caftoreum f Jus d'armoife beu auec eau. . Triacle d'Andromachus, & mangé & enduit. Medicamens attractifs appliquez {ur la playe. D10 SGCORIDE Contre lesmorfüres du Chien enragé, 4 beus en eau froide. Lycium pris en pilulles, ou en breuuage, auec d'eau. Cendres.de cancres de riniere, beues eu vin trois iours durans du poix de deux cueillerees ,auec vne cueilleree de poudre deracines de gentienne. Picarel mängé falé. Omotarichus poifçon enduit falé. Fomentation de routes faumuresde poifçons. Foye du chien enragé ; mangé rofti, engarde de la craite de l'eau. Sang de chien beu. Vrine de chien beue. Miel beu auec huyle rofat chaud. Fourmentmaché, & appliqué. Oignons incorporez en rue, fel, &miel. Aux beus en vin, & appliquez en cataplafme. Panaces Heraclien incorporé en poix ; & appliqué en cata- plafme. Racines de fenoil, hachees menu, &appliquees auec miel, Lafer appliqué, Marrube noir enduirauecfel. Melle beue en vin, &apphiquee en cataplafme. Alyflon mangé. Aux fauvages mangez, & enduits Chofes {alees apphquees. M AT T HIOTZE Cendres de cancres de riuiere côtinuees en breuuage quaran- te iours durans , auec gentienne & encens. Poix appliquee auec vn fextier Jtalique de fort vinaigre, & trois onces d'opopanax. Eau de fiente de perfonne prife en breuvage. Decoction de lapathum acurum fomentee : ou l'herbe mef me enduite, & prife en breuuage enfemble fes racines. Racine d'hppolaparhum prife en breuuage quarante iours du- Tans- Racines de vincetoxicum prifes tous les iours du poix d’vne dragme & demieen decoétion de chardon ben, quarante jours durans, Racine d'angelique beucauec nitre, & appliquee auec rue. Birume ludaïquepnis en cau plufeurs ours durans, du poix "v .} fra à d'vne dragme Hippocampe marin incorporé en vinaigre noir, & miel, tant pris en breuvage, qu'enduir. Lampe fomentee. Triacle d'Andromachus mangé & enduir. Poramogeron mis deflus auec {el à mode d'emplaftre. AVX Armoile Aluyne Ail Petite centaurec Anitologie * Chamaraz Germandree Coleuuree Poulior Elcorce de figuier fuuagebroyee, &prife en eau. Cautere aétuel. * Argent vif precipitéappliqué furla playe. AU POÏx d'yn cya- > Auant que chienne, pris en breuuage. Anis és preféruai À KM X OP2O PSE NS. Graine de naucts prife en breuuage. Decoction de l'herbe | & desracmes de maluebeue &rebeue fouuent, & fouuenr vomie. Graine de choux mife és preferuatifs. Graine de * velar , prife en breuuage. Laferpitium pris en brenuage. 2 Agaric pris auec vin trempé d'eau, au poix d'vne dragme. Racine de * carline beus en vin, - Bedeguar accouftré en contrecharme ; porté pendu au col. Graine d'auronne beuc-en vin. Rue mangee Lieun ,auëc noix , & figues fèches. Decoction de perfil prife en breutage. Fueilles de marrube prifes en breuuage: Fuailles de betoine, prifesienin , au pôix d'yne dragme. Racinede polemonia prifeen vin. Ius de faligots rerreftres beu en vin. Grains de * {milax afpre, pris auant,& apres la poyfon. Vinaigre-beutiede: * Boli armeni de Leuant beu'en eau. Terre Samienne prife en eau: } eMATTHIOL Racine de flambe prife en breuuage. Racine devalerienne prife en breuuage. Eau de cannelle prifeen breuuage. Toutes les liqueurs du‘baume artificiel. Racines d'enulacampana prifes en breuuage: Myrrhe Cats pris en breuuage. “ou, cry» fimum. *ow, chæ. maleonblzc. *ow, hede. ra [pinofa. YouTerræ Lemnia. Mumie prife en breuuageauecfaligots marins, & afla fœtidà. Racines de diétam blanc prifes à telle-maniere qu'on voudra. Decoétion de glands dechefne beue, !: Graine de citrons prife en breuuage. Noftre huyle de fcorpionsenduit fur le cœur &arteres. Vrine de byeure : Os de cœur de cer} Pris cn breuuage. Graine de nauet prife en breuuage. Fucilles ou graine de l’vn & l'autre aubiffoin , Prifesen vin. Racine defcorzonera jou fon ius ; ou leiusde fesfu en breuuage. Conferue d'œillets mangee. Zedoaire mangce, ou prie en breuuage. de ditam blanc Racines d'imperatoire de vincetoxieum( * * * Chamaraz appliquez ainfi qu'on voudra. Chardon béni Mullepertuis Angelica Decoëtion de biftorta & de tormentille prife en breuuage. Fleurs de confolida regalis prifes en breuuage. Noftre quinte-effence theriacale prife en breunage. Pierre bezahar prife du poixde huict grains. Terre de Malte ptiféen! biéuuage. \ Noftre grand preferuatif defcriten la Preface du fixiefime liure, Le breuuage fait dél'antidote fufdir, & d'eau de vie ,defcritau mefine endroit. ° è gilles ; pris * ou,Sccr= dium. MR A TT HO LE Contre les charmes enchantemens. Graine de l'herbe paris beue rous les iours du poix d'une dra- gme, vingtiours durans. , Argent vif Pierre d'aigle Cœur d'hupe Oeil dextre de lou Squille mifefür le Eu delhuys: car par ce moyen nulcharme ne pourra nuire à la mailon. DIOSCORIDE #- Contrela poÿ[in du Licure marin. Refine de cedre demefeeen in: prife en brenuage. Cancres de riuiere boullis ; & mangez auéc léur {aufle, La d'afnefle > Qu vin cuit, beus continuellement. Deco&tion des racines de malue, prile en brenuage. Racine de cyclamen beue en vin. Ë Ellebore noir ,ou ius defcammonée, pris chafcun refpecti- uement , au poix d'yne dragme , aucc eau mmigllec & crains de grenades. 14 4 de portez pendus au col. San g AVX-P0Y,50 NS. Sans d'oye hutmé ricde, Alifma beu_en vin at poixd'vne, ou de deux dragmes. MATTHIOLE Sang de perfonne beu chaud. Laict de femme fucé delamammelle mefne. Chair de renard roftie , & mangee. Le tiaclenommé Diateffaron; prenant dudit triacle troisiours durans. ps DIOS(ORIDE (ontreles venins & poylons des Crapaux G Raines vertes. Sang derortue marine» beuauec caillé de lieure, & cumin: Racine d'alifina beuë en vin ;at poix d'vne, où deux dragmes. Vin pris en abondance, & vomi. } Racittes de rofatx sou de fouchet, beuttant refpectiuement de chafcunes deux dragimes. «M ATTHIOLE Racine d'eryngium prife en bouillon de grenoilles. ; k Noftre grand preferuatif. defcriven ta Preface du fixiefine lis ure. ; Noftre huyle de fcorpions enduit furle cœur & arteres. Triacle À A ndrDmaoS r Mithridat. :: m À Sang de tortue marine,auec cumin,caillé de lieure,& vins. Le bréuuage compolé de no fre preferuauf 8 d'eau de vicsai- fi qu'il eft deferit en la Preface du fixiefime liure. Poudre: d'efineraude beuéen vindt poix d'vn ferupule »met- tant par apres le patientdans leventre d'va mulet ; ou d'on cheuäl efcorchéde frais, &c nele baugeant iufques à ce qu'il deuienne froid. ï Rheubarbe Diacurcuma ; pris en breuuage. Dialacca \ Picrretrouueeenlateftedelaraine.verte, bEue en poudre: DIOSCORID € Contre les * Buprefies, © Chenilles de pins. Huyle de flambe ; ou'depommes de coing>prisen bieuyage. jules her- Figues feches mangees: où leur decaétion , faite en vin pue squi font. | ten breuuage. y aq J ue Dattes Thebaiques mangees : ou prifes en brengage €n Vin ti miellé , ourenlaict, eftans pileesau preallable. © Toutes fortes de poyres mangees. Lai@ de femme beu en abondance. M A ERP O LE l'Tousles fimples feruans aux cantharides. DIOSCORIDE Pour ceux qui auroyent anallé de Sanfües. e font pe= es belles chees par- Saumure humee. * é Jus Cyrénaique pris en breuuage. H Fucilles de laferpitiumprifes en vinaigre: ou leur ius garaarizé _ auec vinaigre. i 4 Fueilles de bereprifes auec du vinaigre * Vne pelotte de nege, prife auec eau & vinaigte. Punailes beuës en vin , où en vinaigre. Vinaigre beu auec du fel. Gagarifme faicde nitre, & d'eau. Vitrioldemeflé en eau , & gargarizé. MATTHIOLE Decoction de faulx, ou la lefiue faite de fa cendre ; prife en : -breuuage: + F1: 26 7 F ‘Alun demeflé enlefsine , & gargarizé. Selammoniac demeflé en eau , & gargarizé. Noftre quinte-eflénce prife en breuuage. Huyle de vimiol beu du poix d'vn demufcrupule. DIQSCORIDE Pour ceux qui auroyent bet de Cantharides. Decodtions de formentee,deris, dewragium; de malue,de orais ne de lin, de fenegré,&.de guymauues;clyfterizees, SA Nirre beu ençau miellee, Rs Pignolats pris en Min: AVX. POYSONS. Graine de concombre pilee, & prife en. vin miellé, ou en laict. Graifle d'oye beuë en vin cuit. F Laiét humé. Vindouxbeu à l’aua ntage. Efcorce d'encens prife en vin cuit. * Terre Samienne beuë en vin çuit. *X Awcuns Pouliotbroyé, & beu en eau. Laprennens Huylerofar, & de‘flambe, pris en deco&ion de rue. pour Tal Tendrons de vigne broÿez, & pris.en vin cuit. chus : ns Bouillon de toutes chofes orafles. M ATTHIOLE Lait de femme fucé des mammelles mefmes. Beurre frais crus pris à mode d’eleétuaire. Mucilages.de graine de.* pfjlliumde coings, & de malue. ils fe trèpér. delaitue n 04; herbe is {ie pourpier te en brèu- A PHcese de concombre { uage. decourges de pauot de laitue Colature de )de pompon (faireaueceau d’alkekenoi, graine dèe concombres( beuë. de courges d'anguñes -Difôu douzegrains d'alkekengifroiflez;:8e. pris en eau de pourpier, où orge mondé. Huyle d'amandes douces beu du poix d'vnédemie liure. Huyle de pignolats 4 beüs enabondan= ‘ Huyle de graine de pauot fce. de malue FE de guimauue Pbeuë en abondance. de courge Triacle mangé. Mithridat, Preferuatif composé de pignolats ; félon qu'il eft defcrir au Comment, des canthardes. Preferuatifcomposé de * boli Armeni de Leuant. Huyle de merueïlle feringué dans la verge. Bain fait de guimauues, de mauues ; de viplettes,de* pflliim, de fenegré, d'orge, de fueilles & graine de iufquiame. b owd'her- Glaire d'œuf incorpore auec jus d'herbes froides, & feringuce GELe en la verge. UT s: HDLO0S.0 FM/DLE Dour ceux qui auroyent ben de Salamandre, Rou, terra figilata. Refine de pin, prife en eleétuaure. Galbanum pris auec miel. Pignolats broyez, & beus en decottion d'iue muféate. Oùties cuires auec lis en huyle, prifes en breuuage. Oeuf de rortues rerreftres, & marines mangez. Bouillon de grenoilles ; pris en breuuagé : pourueu toutesfois qu'il ait cuit auec racines d’eryngium. M AT T HI OLE Triacle Mithridat Turbenthine Graine d'ortie Fueilles de cyprez DIOS(ORIDE Pourrefindre le lait, © le fang caillé C figé. enl'eSfomachs si no prifes en breuuage, Caillé de lieure pris enbreunage: Vinaigre ticde, pris en breuuage, & vomy. à Figues prime-rouges,ayans ENCOIES leur Jaiét, prifes en cau & vinaigre. \ 3 Nitre pris en breuuage, à part. S Tous caillez pris auec vinaigre, & FacIne de laferpiium , ou auec lafer. J : ù Graine de choux prife en breuuage; en lefsiue faite de cendres defiguier. Graine de * conyza ; prife en breuuage auec poyüre : & vin« * 04,herbe aigre. MS aux puces, Jus de ronce beu en vinaigre: j ; Liniment fait de farine d'orge » & d'eau miellee ; pour enduire labouche de l'eftomach, & le ventre, } Thym beu en vins 1.4 Fuailles AVX POYSONS, &c. Fueilles de calament beuës feches. HMATTHIOL 15 Laïét de figuier fauuage beu. us d'efclere beu Graine de nauet beuëen vinaigre. DIOSCORIDE Contre le venin de * l'Hermodasy- lus des Apothicaires. Origan beu en vin cuit, ou en oxymel Laict de vache humé : ou, Laiét d'afnelle pris en shondanses 1 Decottion de glands , ou de fueilles de chefhe , prie en breu uage. 5 Efcorce de grenade prife en breuuaue. You, de po. Serpolle cuir en laiét,pris en breuuage. Bgonsm. JUS de fanguinaire prisen breuuage. EPP: Ti des premiers tendrons de vigne , pris en breuuage. lus de ronce, pris en breuuage. : Moelle de ferula fraifche , prifeen se Myriles refolus en eau , & pris en breuuage. : ï É ri g ius * ow,poly= Pelures du dedäs des chaftaignés;puluerifes, & beuês aueciu Lonum. de* cortigiole. : Origan beu auec lefsiue. à / ARS Tous fimples feruans au venin des champignons font prop: en ccft endroir, MATTHIQLE de femme Jeu *ow,Colchi cum. Lai de vache d'afnefe Diftam pris du poix de deux dragmes. DIOSCORIDE Contrele Solarrgm dormirif , fs ricux,® Dorycnium. Eau mielleebeuëen abondance, Lait de cheure , ou d'afneile , humé. Vin doux beuriede , auec anis. Amandes amercs mangces. f Toutes beftes ayans coquilles ; mangces crues, & rofties. Gambres, langouftes, & efcreuifles mangees : & leur bouillon humé. « HMATTHIOLE , Tous prefcruarifs appropriez contre l'opium. Nofre quinte-effence defcrireau chap.du vin. SEE Le breuuage compofé de nofire grand preferuatif & d'eau de vie, defcrit en la Preface du fixicline liure. DIOSÇORIDE Contre le Isfquiame. Efcorce de meurier prife en breuuage. Eau miellee beucen abondance. Toutlaiét beu , & principalement Jaidt d'afhcffe. Decoction de figues feches prife en breuuage. Pignolats mangez. : Le Graine de concombre prifé en breyuage cn vin cui, Vin falé ; beu en vin cut, & fein de porceau frais. Graine d'ortie beue en eau, Nitre beu en eau. Cichorec mange. L Mouftarde prife en quelque forte que ce foit. Creflon Alenoys, refforts, aulx ,ou oignons pris en vin, MATTHIOLE Triacle, Mithridar. Noître grand prefcruatif. Poyure long. Piftaches mangez fouuent, Vin pur pris apres auoit vomi, Aluyne. Caftoreum. Rue Grains de laurier, & fes fuclles) Vin cuir Graine d'ortic ( Cardimomum PS ça vin pur, AVX PONS IONNISNER c: DIOSCORrIDE Conerel Aconit. " de lieure Caillez {ae cheureaux }beus ca vin. de veaux Decoction d'inemnfeate prife en breuuage. Merdefer pris en vinaigre miellé. d'origan derue : rifes auec vin d'abfine Decottions d F Fe emarrube ‘the. d'aluyne Grande iombarbe Auronne * Chamelza lue mufcate Baume au poix d'vne dragme > auec miel, oulaict » &auec caftorium, Poyure , & rue ,autantdel'yn que de l'autre : le tout pris en vin, Vin >OÙ on aura eftaint d'or,ou d'argent : Où du fer ardant, puis en breuuage. Bouillon de poules mefléauec lefsiue, & vin,pris en breuuage. Bouillons de chairs graffes pris en vin. M ATTATOTE Racine d’eryngium prife en bouillon de grenoilles > Ou de ca nes. 7 prifes en vin d'abfinthe. Ko, Boi Gentil, Boli Armeni de Leuant pris en eau chaude du poix de deux ragmes , puis vomi. j Ttiacle d'Andromachns pris apres le vomiffement cn deca- Sion de gentienne faite en vin. Noftre grand preferuatif deferit en la Preface du fixiefine liure, mangé, ou pris en vin, MATTHIOLE Pour ceux qui auroyent pris du N'apellus, Sept grains de pierre bezahar pris en vin blanc pur, Graine de nauer ou raue , prife en breuuage. Beurre de vache çuit,& continué fouuenr & largement cn vins Decoétion de coquilles de gland cuites en vin. { Confeétions d'ambre & de mule, nommees Diambari & Diae mofchi, priles en breuuage. Mule & ambre pris à part foy en vin , ouauec *boli Armeni de x Leuant. Racines de cappres broyees, & prifés en breuuage. . terra figile Rats fe paiflans de racines denapellus,fèchez > &pris enbreu. ASE uage. Prefruaif compolé desmouches qui fe nourriflent des raci- nes de napellus : {elon qu'il eft defcrirau 6.liure , au com- ment. du Napellus. Efineraude reduiteen poudre, & prifeen breuuage du poix de deux drames. Nofire huyle de {corpions , enduir far le cœur; arteres , & na rings ; reiterant ce paï plufieurs fois. Poudre du Serenifs. Prince l'Archeduc d’Auftriche, parle moyé de laquelle ?en ay veu plufeurs efchapper , qui auoyent pris du napellus. DIOSCORIDE Consre E[f. Vinaigre beu chaud, & vomi. En fomme, tous les Simples féruans 3 la cigue, 1cy. 0, Léniæ ! Lerra : ous fonc Propres M ATTHIOLE Triacle d'Andromachus. Noître grand preferuatif defcrit en la Preface du fixicfine là urc. DIOS (ORIDE Contre le Foxicum. Sangs de bouc, de cheure, de lieure gez fricaflez. Galbanum pris en breutage, auée myrrhe. Racine de quintefucille Priiéen breuñage. Elcorces de rouvre, defau, & d'yeufc Puluerizecs, & prifés auec lai&. Pommes de coing mangecs, ou beues auce poulior, » decerf, & de chien man. & eau. Amomum AV X PLOLISON S7 Vézc: Amomuim ,ou carpobalfamum pris en vin, M4ATTHIOLE Pierre bezahat prife en vin du poix de huiët grains. Graine de raue où nauet prile en breuuage. Racine de cormevulle prife en breuuage. Coquilles de glands prifesen larét. Vin de coings beu. Cubcbé mangces. DIOSCORIDE (ontre l'Opium, © leius du pa- ot corn. Miel beu auee huyle rofàt éhaud., Origan beu auec vin cuit; ou auecoxymel. Racine d'alifma prife en vin, au poix de deux dragmes. Vinaigre beu, & vomy. Sel prisen oxymel. 9 Vin pur, beu auec aluyne, &t éinnamome. Nitre beu en eau. Origanbeu auec lefine,ou vin cuit. Graine de rue fauuage prife en vin, Poyure beu en vin ; aucc caftorium & vina décoction de farriette, ou d'origan. Bouillons gras humez en vin, ou en vin cuit. Moclle des os prife en breuuage auec d’huyle. MATTHIOLE Armoife mangee fraiche : ou fon ius pris en breuuage- Noftre quinte-effence deferite au chap. du vin. x Cecycftde * Lafer pris en breuuage. Auisenne. Caftoreum pris en breuuagc. *Voyez AU « mi: je : Triacle fagzenea mangé. cen.lib.s, . ë (a : nmutr Le Mithridar beu en vin. Odeur de mufe & ambre. Poudre d'ellebore blanc mife dans lesnarines. Parfum de foufite. DIOSCORID E Contre la Cigue. auec poyure; &panaces. igre micllé : ou auec Aluyne beuë en vin. Origan beu en vin cuit, ou en oxymel. Vinaigre beu, & vomy. Vin pur beu en abondance; & ce par interualles. Laict de vache, ou d'afnefle, beu. Caftorium pris en vin, auec rue, & mente. Amomum ; Cardamomum ; beus du poix d'yne once. Storax Poyure pris en vin, auec grains d'ortic. 4 Fueilles de laurier prifes en breuuage- Lafer pris en huyle, ou en vin cuit. Vin cuit feul beu d'autant. M ATTHIOLE Graine d’ache prife en vin. Racine de flambe prife en breuuage. Sefeli de Marfeille pris en breuuage. Nitre beu auec force eau. DIOS(ORIDE X os, Ixid. Contre * la Gomme de laracine di *cha- ow,Char= meleon noir. donvette, Aluyne beuë en vin. Origan pris en vin. Vinaigre beu, & vomi. Graine de rue fauuage prife en breuuage. Racine de laferpitium prife en breuuage. Decodion detragotiganum prife en breuuage. Turbenthine auallee. 9 Spica nardi prife en breuuage. Caftorium , & laferpiium ; pris au poix d’vn obole. Prenez noix, refine, caftorium, & rue,de chafcun vne dragme: broyezle tour enfemble , & le beuuezen vin +, x “oct: ; Dr 1os “ Frais refpectinement au poix d'vn ficili- d’aluyne que en eau miellee, AVX POYSONS, &c. eM AT THIOLE Triacie d'Andromachus 4 pris en breuuage en decoétion Mithridat }lablinthe. Fa Conferue de fleurs de * borrache , & de bugloffe, faite auec xD eff Le Fo ; perles, mule , ambre, & fragmens de pierres pretieu- bugiope de Huyle rofatenduit auec vinaigre fur lacommiflure coronale mt de la tefte. Graine de feneué fauuage prife en breuuage. Tus de bete pris en bréuuage- Coulis deprifane de froument beu en vin cuit. Infufon d'aluyne prife en breuuage. Nitrum beu en vin miellé. Lait frais tiré beu en abondance apres le vomiffement. ID'O S' GO RAD E Contre le Coriandre. Vin pur beu À part, ou auec aluyne. Huyle auallé. Ocufz euacuez en huyle, puis refolus enfaumure, & mangez. Saumure prife en breuuage. Bouillon de poules, & d'oyes, humé fort falé. Vin cuitbeuauec lefsiuc. MATTHIOLE Triacle beu en vin pur. Racines de vincetoxicum prifes en breunage. Confections d'ambre & de mufe , nommees Diambarum , & Diamofchum, prifes en breuuage. DIOSCORIDE Contre le * P{yllum. * 04, Herbe Tous les Simples feruans au coriandre, font bons icy. RER eM ATTHIOLE Triacle beu. Racines de vincetoxicum prifes enbreuuage, DIOSCORIDE > Contre *l_Ache de Sardaigne. Fow ; Apiñ réfute Eau miellee beuë largement. Lait beu largement. Fomentation d'eau chaude, ou d'huyle. M «ATTHIOLE Vin doux beu largement, & iufques à enyurer » pour faire que. les patiens dorment. Caftoreum pris en vin doux. Jus de melifle beu en vinaigre. de lis ( de caftoreum } de coftum enduits {ur le derriér de la tefte,fürla Huyles de millepertuis { nuque du col,& fur l'efpine RES de vers de terre derenards Aregon 1 appliquez au mefme Onguens { d'Agrippa pas DIOSCORITDE Contre la Mandragore. Eau miellee beuë largement. Nitre pris en vin doux, ou en vin cuit, auec aluyne. Vinaigre & huyle rofar,pour arroufer la refte. Agrimonie. 2 n . Poyure l pilez refpectiuement auec du Mou ftarde vinaigre, &appliquez au nez, Caftorium \pour fentir. Rue Odeur de lampes eftaintes. MIA T INHNOYL'E Graine de coriandre JÈcE en eau chau- Pouliot de. Origan pris en eau froide. Poudre d'ellebore blanc mife dans les narines. Cantharides appliquees auec leuain fur le derrier delate- fe. DIOSC ANNE PIOSASIONNSS, ere: DIOSÇ(ORIDE Contre les (hampignons vemmenx. Fiente de poulaille beue en vinaigre. Miel beu en huylérofat chaud. RéHorrs Mangez, où pris en breuuage. Aluyne prile auec luaigre à Fucilles de meliffe beues auec nitre. Lefsiue faite de cendres de farment :prife en breuuage. Bouillon de farriette humé. ï Bouillon d'origan humé. Vinaiore chaud , beu , & vomy. Vitriol beu auec d'eau. Sel beu auec oxymel. Fueilies de povrier fauuage beuës ,# mangees. Ozuëz de poules mangez en eau & vinaigre >aûec vne dra= gme d'ariftologie. Graine & racine de panaces beue en vin. Lie de vin bruflee beucen eau. Mouftarde prife en breuuage. Creflon Alenois mangé. MANIP EH ONE Fucilles de meurte broyees auec la graine de fes grains , prifes en brenuage. Jus de choux beu. Porreau cuit fous la cendre mangé. Cendre de poyrier fauuage ; prile en breuuage : ou les fcieures de {on bois. Poyres fauuages mangees, ou bouillies auec les champignons. Noftre quinte-eflence prife en breuuage. fc uage , pris En breuuauc. Fueilles de rue mangees. Origan pris en poudre. ’ Miel mangé. Triacle beu en fort vinaïgre: Vin excellent,auquel on ait cuit du poyure. Ailmangé cru. Fumees de fouris beues en vin. Huyle clyfterifé auec graifle de canart. Hauyle de cherua enduit furle ventre. ça Scammonee prife en breuuage fur la fin. Yéeftà dire #*diacyminum de cumin. Confe@tions nom- * diagalanga il prifes en breu- *de gala mees “diamofchum uage. Le “diapipercos #de mufe. Xdepoyure. DNONS'C'OTRAPDYE Centre le PlaSfre. Origan pris en breuuage auec vin cuit,ou oxymel. Decoction de malue prife en breuuage. On s'en peutaufsi la- uer tout le corps. Huyle beu. Eau micllee prife en breuuage. Decoétion de fioues feches prife en breuuage. Lefsiue faite de cendres de farment, ou de figuier , PHfe auec bonne quantité de vin. Origan pris auec lefsiue, ou vinaigre, Où vin cuit. Lethym aufsi, pris comme deflus. È En fomme , rous les fimples feruans contre les champignons, font bons icy. MAMMA OTIOPLPE Tous les preféruaifs appropriez contre la cerufe & champi- gnons venimeux. Decoction de malues, de guimauues , de fenegré, & de graine de Jin, prife en breuuage. Eau tiede heue auec beurre &vomie. Michridat beu du poix de deux dragmes en vin pur; apres le vomiflement, DIOSCORITDE Contre la Ceruf. Huyle de groffe mariolaine, eu de flambe, pris en breuuage. Liqueur d orme pris en breuuage. Noyaux de pefches beus en prifane. Decpétion de figues fcches,ou de malue,prife en breuuage. Laiét beu tiede. AMV POYSONS, &e. ns. 2 4 s , KR PRE pilee, & prife en vin. *ow, Si €'Siue de cendres de farment prife en breuuage. me Ocufz de Pigeons humez auec d'encens. MeATTHIOLE Scammonee prife en eau miellee. Tous medicamens qui de Jeur nature Propre prouoquent l'y- rine. Huyle de lis beu en eau miellee, & vomi Graine d’arroches % raues beüe en vin miellé, & vomie. Decoétion de choux cuits fans fl, clyftérifce auec hu yle. Triacle. $ É Mithridat Vin blanc pur beu d'autant. M ATTHIOLE Contrel' Arffnic fablime. Beurre continué fouuent, & fouuent vomi. Lai d'afnefle beu. Graine de raue prie en breuuage. Mucilages de * plÿyllium , de malue, de graine de coines en breuuage. dé Huyle d'amandes pris en breuuace. Bouillon de poules graffes Pris en quantité. Cryftal puluerisé fort menu , & pris du poix d'vne dragme en huyle d'amandes douces. DIOS[ÇORIDE Contre la Litharge. > pris « 04, here 4x puce Graine d'orminum fauuage prife en breuuage. Myrrhe Aluyne Hvflope Graine de perfil Poyure Fleurs de troefne Fiente feche de pigeons ramiers, beuéen vin, auee nardus. M ATDTEHTIOLE Beurre pris auec eau miellee, & vomi. Graifle de poules & de cannes prife en breuuage en eau miel_ lee, puis vomie. Huyle d'amandes beu en abondance. Clyfteres faits d'eau miellee. Jus d'ache enduit fur l’eftomac. Beurre enduit {ür le ventre. Graine de * cataputia prife en breuuage du poix de deux dra- gmes. ET refbediuementauec du vin. * Francois charge. DIOSCORIDE Contrele if argens. Lai& humé largement, & vomi. Tous les Simples feruaus àla litharge, font bons icy. McATTHIOLE Laiét de vache beu auec fa creme. Huyle d'amandes pris en breuuage. Or puluerifé fort menu, & pris en breuuage. M A T'IMEMMNONE Contrel' Argent viffablime, “precipité, *Les Alqué contre le {innabre. mifles appel Ltainf l'ar £ent vifrez: daiten pou dre rouge. Lai& de vache beu auec fa creme, & vomi. Tous preferuatifs appropriez aux cantharides. DPIONSCOPRHEDYE Contre la (baux viuela* Sandiracha, pe x Re © Orpin. o4Orpins! = = . TOUÇE : aus Lait humé en eau miellee, & vomi. 0 Arfta' Bouillons de chaits orafles, humerz. Es Decoëtion de malues ; & de guymauues , f bien cuites que la decoction deuienne mucilagineufe,pour Ja prendre en breuy- uage. te) . Graine de tagos prifé en breuuage. Decoétion de graine delin prife en breuuage. Bouillon de ris humé. M ATTHIOLE Lait pris en abondance. Beurre AVX POYSONS, ke. Beurre Bouillon de chairs graffes prifes en abondan- Sein de beftes ce. Chofes lubrificatiues de malues de guimauues Mucilages de grainedde pfyllium de lin de fenegré Tous preferuatifs appropriez aux cantharides. eM ATTHIOLE Pour obuier au malque canfént les eAnacardi. d'amandes douces Huÿles . pignolats pris en breuuage. de noix Indiennes de graine de pauot Beurre frais cru Laid de vache & de brebis Lait de vache trenché & aigre Huvle violat Prfane d'orge raffrefchie aucc f lace ou neige Bouillon de chars graffes Sein de porceau ou d'oye ll \ ; Ceruelle des beftes a enabondance. ais tnabondance. l Auicenne fait grand’ eftime de ces trois receptes contre l'axe deur des Anaçardi. ieds, & des oyfeaux Moelle des os ; ; En fomme la vraye contrepoyfon des Anacardi ce fair de noix, ou de pignolats vn peu roftiz. M ATTHIOLE Pour euiter lemal quecaufêla Sraphis agria. Huyle d'amandes douces ; y meflant force eau miellec. Tous preferuatifs appropriez aux cantharides. Triacle d'Andromachus ptis en breuuage. Mithridar beu en laiét de femme. Noitre preferuatifdefcrit en la Preface du fixiefine liure. eM AT TH ROPE'E Contre les fquilles venimeufés. Lait auquel on ait eftaint de l'acier ardant, pris en breuuage. Moyÿeus d'œufs cuits en vinaigre >mangez. Bouillons de chairs graffes humez. Beurre frais & cru pris largement. Extremitez des ieunes belles à quatre pieds,comme font picds & tete, bouillies & mangees, MeATTHIOLE Pour obuier aux dangereux accidens que caufe la Flammula. : Laic de vache beu apres le vomiffement & clyfterc. d'amandes douces de pignolats Huyles < de graine de pauot de noix Indiennes delin de malue deguimauue de * pfyllum de coings Bouillons de chairs grafles humez. Grains d'alkekengi mangez. M ATTHIOLE Pour ceux qui auroyent prés par £rop #c'eft de cel de * G vaine d'ortie. le principal- 3 5 EN à Jement,qui Tous les medicamens appropriez ala Quille venimeufe, retire da Graine de coings broyee , & beuc en eau chaude, \ raine de a eM «AT THIOLE Pour effaindrel'extreme chaleur © mordaz cité de la Graine de férpentasre. Beurre frais pris cru. Bouillie de farine d'orge prife auec panicles , fuccre , huylë d'a. ( en breuyage. s Mucilages de graine ris en breuuage. # ou herbe B ë ÿ FeAUAEC "1 puces. ANEX POYSONS, mandes, & beurre frais. Bouillons de chairs grafñes humerz. M ATTHIOLE Contre lanature venimeufe del'Oleandre. &c. Decoétion de fenegré prife en breuuage. Dattes mangees. " Graine d’aynus caftus,ou fes fucilles,ou leur decoétion, prifes en breuuage. Higues feches mangees auec miel fuccre,ou auec vniulep. Vin cuit pris en breuuage. Toutes chofes grafles mangees. Confection nommee Diacaftoreum, beuë du poix de deux dragmes. Grains de geneure pris en breuuage au poix fufdit. MATIN AR OEDYE, Pour ceux qui auroyent mangé “d'A zadarachr. Triacle d'Andromachus Mithridat Noftre preferuatif Tous medicamens requis contre l'oleandre. eM ATTHIOLE Pour ceux qui awroyent mangé de noix * Metelles. . Beurre mangé en abondance apres le vomiflement. Vin pur beu d'autant auec poyurespyrethre , grains delaurier, cinnamome , & caftoreum , apres le vomiflement. Toutes chofes approprices contre le ius de pauot. MVALDOTCEA ONE E Dour ceux qui auroyent ben du eng menstrual. Poudre de perles prife du poix d'vne dragme en eau de meliffe. Bain d'eau tiede, Triacle d’Andromachus beu du poix d'vne dragme en eau de fumeterre. Trochitques de vipere pris du poix d'vn ferupule. eM ATTHIOLE Contre Les dangereux accidens que can fete Freldu leopard. Tous preferuatifs appropriez contre la poyfon du napellus, & la morfure des viperes. Preferuauf d'Auicenne fait de boli Armeni de Leuant. Voyez le au. liure, au comm. du chap.25. M ATTHIOLE Contrele venin dm Fsel de vipere. Beurre fondu pris en breuuage , pour faire vomir. Triacle d’Andromachus Mithridat Trochifques de viperes dés apresle vomille.. Notre grand Es NE Pbeus en vin, Mule à &leurs confe- Ambre étions Noftre huyle de fcorpions enduit fouuent {ur le cœur & arte, res. Noftre quinte-eflence defcrite en la Preface du fixiefine liure. eM ATTHIOLE Contre le venin du Fel dechsen de mer. Beurre de vache fondu beu aucc raçine de gentienne , cannelle fine, & caillé de lieure. Huyle & onguent odorant , pour s'en oindre tout le corps. MeATTHIOLE Contrelemal que peut caufér la Ceruelle de char. Boli Armeni de Leuant pris en huyle, puis vomi : reiterantce trois ou quatre fois le mois. Confection nommee Diamofchum , prife tous les matins trois ou quatre heures auantle pait. Mulc pris du poix d vn demiferupule en vin. MATT % # C’eft cœft arbre qui eft fi frequenr és cloiftres des monalte res , qu'on nôme fauf- femenc, Sy- comore. * cela nefe doit enten- dre de celles qu'ontreuue cômunemée chezles Apo thicaires: ainsdu frui@} de ftramo- nia. AVX POYSONS, &c. cMATTHIOLE Contre le venin du U-rdqui rroune au bout de la queue du cerf. Beurre de vache fondu , beu & vorni. Poudre d'efmefaude beué du poix d’yn demiferupule auec du vin. : 4 5 Piftaches & auellaines mangees en quantité. Huyle tiré des grains de citron , pour s'en oindre tout le corps. “Triacle d'Andromachus beu du poix de deux dragmes en vin. PER. D Noftre huyle de fcorpions enduit {ur le cœur & arreres. 24 rh Noftre grand preferuatif defcric en la Preface du fixiefime li- uye. eM ATTHIOLE Pour ceux qui auroyenr beu de la faeur * d'aucunes beftes à guatrepieds. # Ceci cedoir e pra Beurre fondu , ou huyle ,beu, & vomi. encenten- Vin pris aucc huyle rofat apres le vomiflement. dre de la Rheubarbe prife du poix d'vne demidragme auec vn peu de fueur des fel mineral. cheuaux, Preferuatif d'Auicenne fait de boli Armeni de Leuant. afne:, & mp pce MeATTHIQLE EN tOU- tesfois que Contrele Castoreum corrompu. celle des au To tresbettesne Beurre de vache fon Ubeus Sous foirgueres Eaumiellee | bonne, Confection diamoron : à PRE AS du auec fuccre apres le vomilfe- Jus de citrons STE Graine de coriandre roftie prife du poix de deux dragmes. M AUTO EH TOUL Æ Contreles accidens dangereux que cas- fe la Lrmaslle de plomb. Tous preferuarifs & remedes appropriez contre la licharge. eM © ATTHIOLE ni Contre le venin de * l'Efcaille de fèr, C'eft à lç2- pe . woir quand Cm rde fêr. elles nefont Laiét frais tiré beu en abondance. pa Niedicines laxatiues prifes apres auoir beu du lai&. corrigces,ou à : Beurre fondu beu en telle abondance, que la douleur desinte- qu'on en 5 = prend outre fins celle. mefure. * Aymaut pris du poix d'vne dragine auec ius de mercuriale, SRE ou de bete. rouue cefte Find M ATTHIOLE uiccnne. V O- 3 yez en les Pour ceux qui deusennent lmariques C2 infen- à \ / raifons au 6. e2.,,4 caufe d'auosr vfé d'Aymans. liure chap. % d 87. Or moulu beu en vin. Poudre d'efmeraude prife trois fois en neufiours, laiflanç trois iours entre chafque prie. Clyferes faits de luét & d'huyle d'amandes amercs. MANIOIS EN NONL'E Contre l'Efcalle de bronze. Eau miellec prile en breuuage ; & vomie Bain , auquel on ait fait cuire de tetes de boucs ,ou grande quantité d'efcargots. Jus de mente prisen breuuage. Huyle rofat La enduit fur l'eftomac. Calamus odoratus des Apothicaires, ou fonius, pris en breu. uage du poix decrois dragmes. M ATTHIOLE Consre les accidens que canfe le Uerd degris. Boli Armenide Leuantpris du poix d'vne dragme en vin blic- Poudre de corail rouge prife du poix de fix fcrupules en vin. Toutes choles requifes contre l’efcaille de bronze. MeATTHIOLE Contre le Reaçal, Tous medicamens requis contre l'argent vif & arfenic {ubli. mez , & conte iC verd de gris. AVX °ROYS ON, ge | Huyle d'amandes douces, pour en oindre tout le Sutop violat Pris en pufane d'orge. Haÿle de pignolars , & de noix dinde » beus du poix d'yne de- michiure. é COrps. Tousremedes appropriez contre les cantharides. M ATTHIOLE Contrel'Ellebore blanc. Eau miellee beuéauec beurre, & vomie. Fleurs de nenu fariprifes en quelque (orre que ce foit du poix de deux dragimes.Onfair grande eltime de celte recepte. Triacle d'Andromachus. eM.ATTHIOLE Contrel'Ellebore nosr. Aluyne prife en vin. Graine d'anis prife en breuuage. Spica nardi piife en breuuage aucc caftoreum. Hroumage frais Miel Beurre cru ,ou fondu pris en viande. Bouillons gras \ Vin cuit Fleurs de nenufar,en vfant de mefine qu'en l'ellebore blang, Boli Armeni de Leuant pris en breuuage. nr Triacle d'Andromachus. «M ATTHIOLE Contre l'Enphorbe. Beurre fondu beu, Huyle d'amandes. Toutes chofes grafles. de morelle Eaus de violettes Pre en breuuage. ( denenufar de malue (de guymauue Mucilages de graine {de pfllium de coings de lin Laïét trenché & aigrebeu. Camfre beuë en eau rofe. Vin de coings prifes en breu uage, Apguries } Concombres raffraifchis auec glace, & Courges beus. Jus de pommes aigres ee Se Ù Pufane d'orge Graine de citron prife en breuuage en vin ; où aura bouilli d’e- nula campana. M ANTETEETIEONLYE Pour eurrer l'accident dangereux que caufens de Turbirh les Tuhymales. Tousles remedes appropriez contre l'euphorbe. Triacie d'Andromachus beu en vinauquel on aura bouilli du diétam de Candie. Vne dragme de mumie prife auec vin put. eM SAT T HUINO'L E Contre la Scammonce. Lai efcremé beu. lus de coings beu. Zus de fumac prisen breuuage. Vin de railins d'outre mer , beu. «M ATTHIOLE (ontrelaC oloqminte. Tous les preferuatifs requis contre l'euphorbe. Laiét de vache & beurre frais beus. : Boli Armeni de Leuant continué fouuent. Poudre d'efmeraude prife fouuent en breuuage, Triacle d'Andtomachus mangé. à M ATTHIOLE Conrrel Effurge,Ÿ la Palmna( briffi, Leius ; ou la poudre de! herbe de millepertuis +prife enbreu. yage. ' MATT PONRAEIMMBE ELIER M ATTHIOLE Contrele cyclamen. Grains de laurier pris en breuuage du poix de deux dtagmes, Gentienne prife en breuuage. Poyurc noir pris en breuuage. Triacle. *ow, Terra # Boli Armeni de Leuant. Lemnia 0% terra figil- ec ef ANT ET) OMTYE lata. F # » 4 ne (ontre*le bois gentil, la T'hymelsa. mclsz. Tous remedes appropriez contre l'euphorbe. Triacle d'Andromachus. Boli Armeni de Leuant. Surop rofat pris auec prifane d'orge. Origan de Caudiedeffeché au feu. MATTHIOLE Contre la Colenuree. Tousles preferuatifs requis contre les accidens de l’euphor- be. Triacle beu en vin, auquelon ait bouilli d'enula campana. eM ATTHIOLE Come le * sus des (oncombres fänuagres. Six fcrupules du triacle d'Andromachus pris en decoétion de SRRORANERNE RARE NL You,Elate rium. ENRRRIERRORRREERERSE PERCÉE PIS; grains delaurier ; ou auec miel. Jus de mente pris en breuuage. ta) M £ros, É posfcon mangez. f Toids. Les remedes appliquez contre les champignons venimeux. Vin excellent bou auccius de coings. Boli Armeni de Leuant pris en breuuage auec * lignum aloes *os, «yal- & mattic. Lochem. LAC EDEN CE TYL TI D'UN LR: 5 x PRE ARE TX, PT NAT D VON IS NS NN TT NEA PET À VERRE TABLE. T'OV CHANT DES SAME PIE NS OL MES EN VE RITES DESQVELS feruent à embellir le corps: Extraite des fix liures de Dioftoride ,enfemble des Cosmimentaires de Matthiols. DIOS ( ORIDE Contrela Pelade, LA INIMENT fait de myrthe , ladanum, & vin de : Q) meuïte. Cendres d'efcoïces de cannes, enduites aucr vinai- ore. Cataplafme fair deladanum ; de vin, & de myrrhe, & d'huy- le de meurte. Jus de myrtiles enduit. Cendres de coquilles de noix » puluerizecs , & appliquees. Liniment fait de cendres d’auellaines bruflees , incorporces en graïffe d'ours. Aa à k Cendres de la peau d'yn eriffon terreftre, enduites aucc poix liquide. Cendres d'vne tefte de lieure , bruflee , incorpore en griffe d'ours. Cendres de grenoilles bruflees» incorporees en poix liquide. Cendres de fumees de rats, enduites auec vinaigre. Graife d'ours enduite. Fumeces de cheures enduites auec vinaigre. Reffort broyé » appliqué auec farine d'yuraye. Chouxfrotrezauec fel. Fueilles de betes enduites crues » &t fraïfches: Gendre d'afrodilles appliquee. Oignons , pourfrotterlapartie. | Cendres d'aux appliquees auec miel. Mouftarde enduite. Creffon Alenois frorté. Jus de cyclamen enduit. Yueilles & racines de ranuneulus enduites : mais il ne faut que cela dure gueres. Aloes & vin- Cendres d’auronne incorporees en jus de reffort , ou en huyle de palma Chrifti. ele Jus de laferpitium ; appliqué auec poyure ; & vinaigre. Œ Racine denenufar appliquee auec poix. Fucilles de cynogiofium incorporee en vieil fein de porceau. Capilli veneris enduits auec huyle de lis ,ou huyle de meurtre, ou auec vin , ou hyfopc. Jus de thapfa enduit. Rouillure de fer enduite. * Sandaracha enduite auec refine. Tierce efpece d'alcyonium brufé , enduite. Pierre Naxienne enduite. Cendres de cheuaux matins bruflez , incorporce en pôix, en graïfle ,ou en huyle de grofle mariolaine. Cendres d'ongles des cheures enduites aucc vinaigre. M.ATTHIOLE Cendres de pommes de cyprez & d'ongles de mulets incorpo- ree en huyle demeurte,& enduite. Mucilages de racines d'orme cuites , enduites. Noyaux de pelches broyez & appliquez. Cendre d'auronne enduite auec huyle de refforc ; & huyle Sis cyonien, Oignon de lis enduit anec graifle. Huyle de coloquinte enduit far la partie chauuc. eM ATTHIOLE Pour retenir le poil qui chet. #o,Orpin ronge. Cendres de pommes de cyprez & d'ongles d'afhes , enduites auec huyle de meute. Mucilages de racines d'orme enduites. Liqueur diftillant du cronc dutillec entaillé ; enduite fur la pat- tic. Ladanum enduit. Huyle d'olives feuuages. Decoction des fucilles de fumac cuites en lefsiue, Cendre de defpouille de vipere» mil deflus. Fumees de fouris enduites auec vinaigre. Qignon pour en frotter l'endroit. « Cendre Xow, lotus. P'ONER ANNEE EIETER Cendre d'auronne enduite auec vieux huyie, & huyle delentif que: Huyle decoloquinte enduit. Vinde grains de meurte enduit. Tous myrobalans , & {pecialement les citrins , pris à telle mas nicre qu'on voudra. DT" OYSIC'OPROIPD'E Pour faire tomber le poil. Huyle ,où aura hbouilli vne fcolopendre. Lieure marin appliqué feul,ou auec ortie marine:l’ayant broyé au preallable. Cendres de falamandre , auec d'huy le. Gomme de lierre enduite. Racine des feugieres croiflans és chefnes pilces, &enduites, apres qu on aura fait fuer la perfonne. L'eau qui fortdes farmens vers , quand on les brufle. Orpin enduit. Souchet Babylonique enduit. cM ATTHIOLE Pour empefcher les poils de reuenir. Huyle de infquiame. Jus de cigue enduit. Jus de iufquiame enduit. DOI GOFRAID'E Pour faire choir les Furfures peaux mor- tes eSlans en la teste, Decoction des fueilles & de l'efcorce de faulx,mife és lauemens de tefte. Jus de myrtilles enduit. Liniment fair de fiel de toreau, nitre, Vrine humaine gardee long temps. Capilh veneris mis en la lefsiue. Senegré mis en la lefsiue dequoy on laue la cette. Malues auec vrine humaine. Decoction de betes appliquee. Cendres d'aux , auec miel. Oignons de lisbruflez ,auec miel. Liniment fair de Pate & de nitre bruflé. Oignons de lis bruflez, appliquez auec miel. Alun auec orobus & poix. MATTHIOLE Grains d'euonymus cuits en lefsiue, Huyle d'oliues fauuages. Pomade enduite. Huyle d'amandes ameres. Farine de lupins , pour s'en frotter. DIOSCORIDE Pour iaunir les Cheueux. & terre Cimeliennc. Fueilles de troefne broyees, & mifes en infufion du ius de l'her- be aux foulons, pour les reduire en liniment. Lycium enduit. Decoction du bois *de micacoulier,mife és lauemens de tefte. Lie de vin, bruflee, incorporee en huylede lentifque : & en- duite für larelte, l'y laiflant vne nuitentiere. MeATTHIOLE Pour rendre les cheueux cresus. Affrodilles, pour s'en frotter la cefte, apres s'eitre faitraire. Cédre d'heriflons dechaftaignes,enduire {ur la tefte auec miel; apres s'eftre fait raire. DAMIOISICIORR II DPE Pour noircsr les Cheueux. Fueiïlles de cyprez broyces , &enduitesauec vinaigre. Decoétion de fumach appliquee. Fueilles de meurier , broyces , &c enduites auec vinaigre, Noix de ga lle laiflees en infufion de vinaigre , où d'eau, & en- duites. Decotion d'efcorce de palmier appliquee , 8 fouuent effuyce. Decoction de fueilles de meurte , mile parmi la lefsiue. Jus d'açcacia enduit. IPÉPACGIOIRSPS: Elcorce de racine d' veufe cuite en cau ,iufques à ce Gaec elle deuienne molle :{& frottant de celte decoction , &l'y laif- fauc vne nuit entivre. Grains de lierre enduits. Decoétion de fauge appliquee fouuert. Fucilles de ronccappliquecs. Sory enduit. M.ATTHIOLE Gouffes d'orobus auant qu'elles deuiennent dures, broyees auec fel, & leurs fusilles , enduites. Huyle de fruit de éoloquinte enduit. L'herbe ophris mife és lefiues qui fe font pour la tefte. D LOS CIO" RMISDIE, Pour faire mourir les Poulx , &* Les Lendes. Refine de cedre enduite. Decoétion de ramarife appliquee en lauement. Miel enduit fur larette. Lauement fait de decoétion de bete. Aux pris enbreuuage ; auec decoétion d'origan. Gomme delierre enduite. Staphis agria pou * Sandaracha appliqueeauec huyle. *ou,Orpin Alun appliqué auec d'eau. Re: He CS MATTHIQOLE Grains d'euonymus cuits en lefsiue. Gomme de lierreenduite. Hyflope enduit auec huyle. Racine d’ellebore blanc cuite en lefsiue. Argent vifeftaint auec faliue , & enduirauec beurre. Poyure reduiren poudre , & enduit auec faliue. D\IO SCOR DE Contre le Halle du folesl. Blanc d’vn œufenduit. Jus de cyclamen enduit. M ATTHIOLE . de melons è Chair d'angares } Pduite. de malues Mucilages de grai. Jde guymauues enduits auec beurre ne de *pfÿllium frais. KA Tbe de coings À aux puces. Liqueur des follicules d'orme enduite. Jus d'vn raifin bien meur , enduit fur la face. DAV ACTA ACIIONPE Pour retarder les poils blancs. Huyle d'oliues fauuages enduit. DIOSCORIDE Pour polir la peau du vifage. La liqueur qui croiïlt en certaines bourfes fur les ormes. Maftic enduit. Farine de lupins enduite. Graine de raues fauuages enduite. Liniment fait deius de pepons feché au Soleil ; auec leur grai- ne , & auecdefarine. Sigil le Salomonis enduit. Ben enduit auec d’vrine. Graine de palma Chrifti >appliquee. Grains de vigne fauuage , enduits. Litharge lauce, & enduite. La premiere & feconde efpece d'alcyonium appliquée, Terre de Sie appliquee. Fumees du crocodile terreftre enduites. M ATTHIOLE Camfre mife és linimens qui ce font pour la face : ou broyee 2° uec borras:, & enduite auec miel. Eau deius de limons, Eau d’efcargots cerreftres. Farine de feues. Eau de fafols , enfemble de quelques autres chofés. Voyezen larecepte au liure 2. chap.101, Decoction POVR EMBELLIR Decodtion de lupins, pour s'en lauer la Face. Eau de melons,enfemtble de quelques autres chofes. Voyez en Ja recepre au liure ? chap. 128. CL) ef ë ‘ * . oMde vit Eau deracines * d'arum,ou leurius mis au foleil.& enduit auec : de chien, l'eau de l'arur mélme. Jus des fleurs d'herbe paralyfis enduit. Infuñon de fleurs de bouillon , & de racines de figillum Salo- monis ; diftilleeparalembic. DIOSCORIDE Pour faire venir bonne couleur. Cicescontinuces à manger. Agatic beu au poix d'vne dragmc. Hyfope mangé & beu. Terre de Sie enduite, Gomme de cerifiers enduite. Higues feches mangees. MATTHIOLE Conrre les pilules finguines. Prens de camfre vne once, auec autant de fouffre, de myrthe & d'encens de chafeun quatre dragmes,d'eau rofe vne liure: le tour mis au foleil,dans vn vale A verte dix iours durans , & enduit. Eau de frefne. Chair de tamarindes mangee fouuent. Vin de fraifes enduit. Eau de fleurs de bouillon , auéc vn peu de camfre, DIOSCORIDE Pour derider la peau du vifage. Les grains qui viennent en là cacalia » apres qu’elle eft defleu- rie :incorporans iceux grains broyez en cerot ,pours'en feruir en hniment. Liniment fait de racine de coleuuree, d'orobus, de terre de Sie, & de fencgré. Terre de Sie appliquee. M ATTHIOLE Huylede myrrhe enduit fouuent. Parfum de myrrhe fait fur vne paefñle ardante, receu en la face. Eau de pignolats verts , s'en lauantlaface. Eau de racines d'arum , ou leurius mis au foleil, enduit. Jus de fleurs d'herbe paralyfis enduit. Eau de feurs de bouillon & de figillum Salomonis, enduite auecius de limons. 1 DIOSCORIDE Pour offer les taches du vifage. Lauement fait de decoétion de fauinier. # où, yns Cendres de + blatta Byzantis appliquecs. gris odo- Ben broyé, & incorporé en vrine. Talws. Cendres de cancres deriuieres. : Qignons de nareifles , auec graine d'ortic , & tinaigre, Graine de palma Chrifti appliquec. Grains de vigne fauuage enduits. Cinnamome auec miel. Racine de coftus enduite auec eau, ou miel. Racine de coleuuree ; appliquee feule ouauec orobus ; terrede Sie, & fencgré. Premiere & fecondeefpece d'alcyonium , appliquees. M ATTHIOLE #C'eft à di Eau de turbentine * vraye & commune enduite auec huyle de se,clede hede vin. tercbinshe, Pomate enduite. © de me- Eau de ius de limons faite en alembic. Zexe. Huyle de moyeus d'œufs. Huyle de froument- Farine d’auoyne cuite en vinaigre. Farine de feyes. Decoétion de lupinsspour s'en lauer: Graine de raue fauuage cnduite. Eau de lapathum acutum, & de quelques autres chofes, Voyez en larecepte au liure 2. chap.108. Graine de roquette enduite auecmjel. Mouftarde demeflee en eau, pour s’en frotter la peau. Racine de ferpentaire broyee ; & enduite. lus de bon henri enduit auec vinaigre. L'ENCIOR PS: Eau deracines d'arimi, où léur ius mis'au foleil,enduit. Fau de gentienne enduite. : Graine de nielle baftarde redâite en poudte , & enduite auec miel À lugae fcabieufe énduic aucc farine de borras,& vn peu de cam- re. Vin de fraifes. Jus de fleurs d'herbe paralyfis enduit. Eau de fleurs de bouilon. Decoction des fleurs & follicules d'houblon,prife en breunage: DIOSCORIDE Pour effacer les Variolles Ë Len- rilles du vifage, Myrrhe enduite auec miel & cannelle. Fueilles de porreaux,, & graine de fumach apphquees. lus d'oignons appliqué auec fel. Bulbes appliquez fulz, ou auec yn moyeu d'œuf. Pouliot incorporé en cire. Sory , auec d'eau. Premiere & feconde efpece d'alcyonium appliquees. eM ATTHIOLE Eau deius de limons faite en alembic. Eau de racines delapathum acutum,& de quelques autres cho- fes. Voyez en ladefcription au liure 2.chap.1c8. Decoétion de petite centauree , appliquee. Jus de fcabieule enduiraucc farine de chryfocolla, & vn peu de camfre. DIOSCORIDE Pour o$ker les taches © lentslles du vifage, canjtes du Soleil. Racine d'ircos de Leuant, appliquee auec ellebore. Cinnamome aucc miel. Racines de coftus enduires auec eau ; ou miel. Decoction de racines d'amandes ameres pilees , appliquee. Laiéde figuier enduit. Cendrés d’efcargots bruflezentiers , enduites auec miel. Sang de heure enduit. Cenare de fèche bruflee appliquee. Graine de lin enduite. Farine * d'ers appliquee. * Sifÿmbrium enduit. Bulbes bruflez , appliquez auec alcyonium. Decottion des fueilles de lierre cuites en vin. Racine de * chardonnette. Alyfon haché menu , appliqué auec miel. Terre Melienne enduite. Jus de cyclamen enduit. MATTHIOLE Encens enduit auec lait. Chair de melons & d'anguries enduite. Ius de raifin non meurenduitauec laiét de femme. DIOSCO R ID E Pour effacer les Lentilles, Ireos de Leuant appliqué auec ellebore blanc. Linimentde cannelle, & de miel. Cottus enduit auec eau & miel. Sang de lieure enduit chaud. Farine de froument, auec vinaigre miellé. Reffort appliqué auec farine d'yuraye. Graine dé’choux puluerizee , &faupoudree. * Mente aquatique broyec, & appliquec. Cendre d'aux, appliquée auec nuel. Racine de grande ferpentaire appliquée auec miel. Bulbes apphiquez auec miel & vinaigre, Gith frotté, k Galbanum auec nitre, & vinaigre. Alyffon; haché menu, aucc miel. Oignons de narifes auec graine d'ortic » &c vinaigre. bus: Graine de Palma Chnfti, cuduite. Liniment fai.de grains de vigne fauuage. efcume fa Racine de coleuuree , appliqueë aucc fers» fenepré,& terte de Jee qui sas Sie. à tache aux * Adarcé appliquee. Me ioness aquatique. *ou,chame Leon noir. You, Si/ÿm= brium, CE] PO VRI EMBELLIR MATTHIOLE Eau deturbenthinecommune y meflant d'huyÿle de lie de vin. Noix mulcate appliquee à mode de liniment. Liniment fair de fiel de mouftoille, & de farine d'arum. Huyle de moyeus d'œufs. Graine de raue fauuage. Farwe d'orge incorporce en vinaigre & miel , & appliquee. Linimenr fair de farine d'auoyne cuite en vinaigre. Cataplafme fair de farine defencgre, de foufre, & de nitre. Farine de feues. Decoction de lupins erfee deffus. Jus de berleenduit. Eau des racines de lapathum aeutum , enfemble quelques au- tes chofes.Voyez en larecepre au liute z. chap. 108, Chair de melons , pour s’en frotter. Racine de ferpentaire mife à mode de liniment 08, arñ, Racine de * vit de chien;cuite en eau,incorporce auec farine de à feues en vin cuit. Eau de gentienne enduite. Jus de petite centauree, ou fadecoétion. Jus de mente noftre dame enduit. Farine de graine de nielle baftarde ,'enduite auec miel. Farine de graine de l'vne & l'autre fecutidaca ,enduite auec miel. Cataplafe fait deius de fcabieufe auce farine de chryfocolla &c vn grain decanyfre. Jus de fpatula fœtida enduit. Eau de fleurs de bouillon. Decoction de fleurs d'houblonprifeenbreuuage. Laict decruye verlé dellus , & enduit à pleine main. D'I OYSCrON RU DE Pour effacer les rachesnaturellement smprirnees Ah Corps. Alcyonium enduit. eM ATTHIOL € Farine d'auoyne cuite en vinaigre ; & cnduite. Decoétion de lupins verfee detlus. Decoction de petite centauree. Litharge cuite en vinaigre & enduite. DI10S(O:RI DE Pour maintenir le corps ner. Mañtic faupoudré. Laliqueureftantés bourfes qui font fur les ormes, cnduite. Beurre enduit. Fumees de crocodile terreftre enduires. Jus de pepons feché au Soleil, auccleur graine , farine, & eau. Racine de coleuuree enduite. Jus de cyclamenenduir. MeATTHIOLE Camfre enduite. Farine de feues. Eau dittillee du tronc du bouleau incifé ,enduite. Eau deius delimons faireten alembic. Eau de feucs.Voyez en la defcription auliure 2. chap. 1o1. Mouftarde demeflee en eau , pour s’en frotter la peau. Eau de racines d'arum , ou leurius mis au foleil. Eau de gentienne. Eau de fleurs de bouillon. DIOSCORIDE Pour effacer les Cicatrices. Graiffe d'afncenduire. Farine de feues apphquec en cataplafme. Fueilles & racines de ranunculus enduites. Calament cuit en vin , appliqué. Racine de concombre fauuage pilee, & faupoudree. Ben cuit en vinaigre; & app iqué auec nitre. # 0w,0r0- Cataplafme fait de racine de coleuurce , “ ers, terre deSie,& bus. fencoré. Borras enduit. Premiere & feconde éfpece d’alcyonium'enduite. M ATTHIOLE Graine deroquette broyee, & enduite auec el de bœuf IEMCIONRIAS: Moelle de cerf. Baume. Huyÿle de myirhe. Sucur d'en œuffrais mis àla braife. Camifre broyé auec borras,& enduit auce moclie de bouine. DIOSCORIDE Contre les * Vivsliges,Ÿ mal fins Main. » C'eftrne Coquilles d'efcargors verreftres » bruflees , & enduites. certaine rfs : & Sang de lieure enduit. caille dela Cendre de feche bruflee, appliquee. peaw, que Farine de feues appliquee , & faupoudrec. les Arabes Farine de lupins appliquee. nomment Fueilles de betes , enduites crues. Morphea. Fucilles & racines de “ chondrylla broyees , & incorporees en * Efpece de miel, nitre , & eau. Racine de grande ferpentaire , auec miel. Jus d'afrodilles enduit: ayant au preallable fort frotté La peau de la partie offenfee ; au Solail. lus d'oignons enduit au Soleil. Cendre d'aux auec miel. Poyure appliqué auec nitre. Racine de cappres pilee , aucc vinaigre. Argemone feche , pilee , & appliquecauec nitre, vin,& foufire. Fucilles de * craflula minomappliquees auec farine d'orge;huy» Fos, tele le, & eau : mais neantmoins il ne faur laiiler ce cataplafme phiwm. que fix heures. lus de racines de gentienne enduit. Racine de * chardonnette, enduite auec fouffre. Rue frortee auec vin ,poyure, & nitre. Graine de rofmatin , auec fort vinaigre. Oignons de lis bruflez , auec miel. Racine de nenufar, auec d’eau, Racine de garance ; auec vinaigre, Graine de guymauue, broyce frafche , ou feche, & enduite au Soleil. Racine d'orchanette , auec vinaigre. Oignons de narciffes,& graine d’ortie auec vinaigre. Linimencfait de coleuurce, * d'ers , de rerre de Sic,& de fene- *ow ,0r0s té. [70 Ben cuiten vinaigre, appliqué auec nitre. Racine de concombre fauuage , pilee, & appliquee. Graine de palme Chrifti enduite. Ellebore noir , auec vinaigre. Souffre appliqué en quelque forte que ce foit Premiere & feconde efpece d’alcyonium , enduite. MATTHIOLE Decaction de pommes de cyprez verfee deffus. Chair de tamarindes mife és breuuages. Eau deius de limons faite en alembic. Huyle de moyeus d'œufs. Decoétion de lupins. Graine de raue fauuage. Eau de racines delapathum acutum, 8 de quelques autres cho- fes.Voyez en la recepte au liure 2. chap. 108. Racine d'arum cuite en eau , & incorporée auec farine de feues en vin cuit. Mente de noftre Dame appliquee. Racine de *chardonnette broyee en vinaigte , & enduite. ow,chame Farine de graine de l'vne & l'autre fecuridaca incorporée en leon noir, miel. lus de fabieuf& appliqué auec 4n peu de borras, & autant de camfre. Jus de fpatulafœtida enduit. Eau de fleurs de bouillon. Decodtion defleurs d’houblon prife en breuuage. DIOSCORIDE Contre les Dartres, I. mpetiges feux volages. Eforce de pin , & de peffe enduire. Fomentation faite de decoction de fucilles de lenvifque. Linimentde fueilles de cyprez, & de gruorre feche. Laitteron. %ow,chame leonnoir. Fucilles de * rhamnus appliquees. “ou , bure Vermouliffure de bois faupoudree. gsefpine,os Graine de creflon alenois appliquec. Neprun Rheupontic enduit auéc vinaigre. Ellebore noir enduit auce vinaigre. Ben P°O VR EMBELLIR Ben appliqué aurc vriné. Gomme des {tps de vigne» enduite auec nitre : ayant au preal- Jable bien frotté la partie. Souffte auec refine de rerebinthe. Sel, huyle, & vinaigre > pour frotter la partie. Premiere & Æcondc efpece d'alcyonium appliquec. *0# ,Eftu- x Adarcéenduite. me falee te: poix liquide enduite. nant aux Encens faupoudté, poncte Gomme d'oliuier Ethiopique, enduite. Gomme de prunier enduite. Laid de figuier enduitauec gruotte. Linimentfair de miel cuitauec d'alun. * ow, Pros * Cire vierge enduite. : pole. Pain de froument , qui foit frais, aucc faumure. Farine d’yuraye ;auec fouffie & vin. Cices &orge,auec miel. « far Racines des deux lapathum cuites en vinaigte:ayant au preal- lable fcariffié la partie » & bien frotté auec nitre. Creffon Alenois appliqué auccmiel. Liniment fair de cendres d'aux . &e de miel. Liniment fait de mouftarde & de vinaigre. ; %ow, char Racine de * chardonnette , cuite en vinaigie» & enduire. mel noir. Rue, auecalun, &imiel. Jus de lafrpitium auec vinaigre. Glu demeflé en vinaigre » & enduit. Racine de concombre fauuace, pilee ; & faupoudrec. Laict de tithymalus mafle, enduit. *6w, or0- Liniment fait de racine de coleuuree » bws. fencgré. 3 Fementation d'eau marine. «MATTHIOLE Poix enduite auce miel. Chair de ramatindes mangee fouuent. Huÿle de moyeus d'œufs, enduit. Graine de raue fautiage. T Saliue de perfonne , pour s'en frotter àieun. « Eau de racines de lapathum acutum,&de quelques autres cho- fes. Voyez en la défcriprion au hure 2. chap. 108. Fucilles fraifches de plantain broyees , & enduites. Affodilles bouillis en vinaigre ; & appliquez. Fomentation d'eau de gentiénne. Mente appliquee à mode de liniment Jus de mente noltre Dame appliqué. Fuailles de marrube appliquées auec vinaigre. ; Farine de graine delyne & l'auure fecuridaca , enduite auec miel. Mer ü “ Decodtion de racines de la gräde fcabieufe beuë de matin qua- ranteiours durans : ou la poudre de {es racines prife tous les iours du poix d'vne dragme en laiét clair. Jus de fpatula fœuida enduit. L 4 Decoction des fleurs & follicules de lupins, prife en breuuage, Infufñon d’ellebore noir, prife en breuuage. DIOS(ORIDE Contre * les Bubes , Bourgeons , Ÿ Efchambotullures. Toutlaict beu auec miel cru , eau, & vn peu de fel, Lauét clair ps en breuuage. Vinaigre appliqué. Beurre enduit. Vrine humaine, longtemps gardee. Farine de lupins apphquee. Tus decyclamen appliqué. Lauemént fait de decoction de pouliot. Catapialme far derue , de cire , & d'huyle de meurte. Staphis agriaenduite. F Linimencfait de ben, & d'vrine. Rouillure de terenduite. Alun auec miel. Cinuabre , ou ang de dragon,appliqué. Teftz conlumez és fourneaux , appliquez. DI1OS(ÇORI D E Contrelesfeux volages nommez A Iphi: © autres taches du vifage. Liniment fait du ius de thapfia , 8 de miel Liniment fair de ben , & d'vrine. * d'ers ,terre do Sie, & You,Papus La, PRERMCIONRIPIS: Racine de narciffe ; auec graine d'ortie & vinaigre. Lotus fauuage enduit auec miel. Poudre de racine de concombre fauuage , appliquee. Grainede palma Chrifti enduite. Liniment fait de grains de vigne fauuage. Liniment faic de coleuuree, * d'ers, verre de Sie,& fenegré, Mr ANT, TN H\ I O'L'E Fomentation de decoétion de lupins. Graine de raue fauuage. Eau de racines de laparhü, & de quelques autres chofes.Voyez en la defcription au hure 1. chap. 108. Frottoir de chair de melons. Oignon cru , pour s'en frotter. Racine de * vit de chien cuite en eau, & incorporce auec farine You arum defeues en vin cuit. lus de bon henri enduitauec vinaigre. Fomentation de decoëtion de petite centautee, Eau de fleurs de bouillon enduite. Decoétion de fleur d'houblon prife en breuuagc. DIOSÇORIDE Contre * Le mal faint Main. Liniment fait de ftaphis agria pilee, & d'huyle, Graine de coleuuree enduire. Fomentation d’eau marine. Ben cuiten vinaigre. Sel enduit. #ow 004 bu. #ow,Pforæ eM ATTHIOLE Decoëtion de lupins verfee deflus. Liniment fait de graine de raue fauuage. Decoétion de fleurs & follicules de lupins ,prife enbreuua< ge: D'I-OLSICIO'RMED'E Contrela Gratelle. Liniment fait de cardamomum & de vinaigre. Liniment fa de la fueur & liqueur qui lort d'yn oluier vert, uand on le brufle. Laièt de figuier enduit. Peau d'vn eriflon de mer, crue & bruflee, meflee auec d'autres medicamens ordonnez pour mondifier la gratelle , en- duite. Liniment fait de cendres des cheuaux marins bruflez , incor- porces eu poix liquide , où grarfle ; ou en onguent de grofle mariolane , pour en enduyre la tette. Vrine humaine gardee. Laict clair beu. Cices , auec orge, & miel. Farine de lupins. Argemonéieche, pilec, & frottee auec nitre , au bain. Peute * fcrofulaire frottee. * ou,chelis Linimenc fait des racines de * chardonnette, auec vn peu de vi-donia mis tmol , de refine de cedre , graille ,foutire, & alan. nor. Liniment fait de ben , & d'vrine. % ou, chi Lauément fait de decoction d'origan. meleo noita Liniment fait de racines de quinretueille-cuires. Potamogeron appliqué , eftbonàla demangeifon: Lotus fauuage enduit aüec miel. Liniment fat d'ellebore noir, cire , poix , & huyle decedre, Antimoine incorporé en cire ; auea vn peu de cerule. L'alun faupoudré , & arroufé d'eau, eft bon contre la demans geilon. M ATTHIOLE Refine de terebinthe enduite. Lefsiue de cendre de geneurefaite en vin. Huyle d'ohues fauuages. Eau quel'onweuucés creux des vieux chefnes. Chair de tamarindes mangee {ouuent, Pômes d'Adam coppees par le milieu, 8 faupoudrees de fouf- fre , cuites fous cendres chaudes, pour s'en frocter les mem- bres rongneux. Huyle de noix vieur. Farine de fenegré auec graine de ceffon Alenois, enduite auec VINalgre. Affrodilles cuits en vinaigre & enduits. s Décoction de fené, oufonintufion ; prié en breuuagc. * 3 coétion eC'eftlaLe predes Au- theurs Grecx: #C'eft celle de terebins the € de melexe. * Efcume ci falee,renar aux jones. PROBVERMNENMNB EC EAIR Decoëion de {cabieufe & fonius mis és onguens. Jus de {patula fœrida enduit. Decoëion d'eupatoire commun & de fumeterre beuë en lait clair de cheure. ' Jus du mefme eupatoire enduit auec vinaigre & fel. Decoction debourrache & de bugloffe cuirs en vin OU:EaU, pafe en breuuage. * Racine de bugloffe commune broyee, & enduite auec vinaigre. Decoction des fleurs & follicules d'houbion, prife en brenuage, Infufon de racines d’ellebore noir prife en breuuage. DIOSCORIDE Contre * la Gratelle,& rongne, tirant au mal fäint Main. Fiel de toreau auec nitre , & terre Cimolienne. Fomentarion d'vrine humaine, & de nitre. Elcorce de geneure bruflee ; auec d'eau. Elcorce de frefne bruflee,auec d’eau, Fueilles d'ormehachees menu , auec vinaigre. Gomme d'oliuier Ethiopique enduite. Liniment fait de * turbenthine vraye ou commune,ou de refine de fapin , auec verd de gris . vitriol, & nitre. Laict de figuier , auec gruorte feche. Son de froument cuit & incorporé en fort vinaigre. Farine d'orge appliquee auec fort vinaigre, & huyle & eau. Farine d’yuraye, & foulfre , auec vinaigre & vin. Racines des deux fortes de lapathum,appliquees:ayät au preal- lable (carifñé la partie, & icelle trotré auecnitre. Choux hachez menu , appliquez auec gruotte. Ellebore noir auec vinaigre. Cendre d'aux , auec miel. Mouftarde , auec vinaigre. Graine de coleuuree enduite. Creffon Alenoys auec miel. Racine d'orchanette,auec vinaigre, Racines & fueilles de ranunculus appliquees. Graine de gich appliquee. Racine de concombre fauuage puluerizee, & appliquee. Ben cuit en vinaigre, auec tre. us de chapfa enduit. Liniment fair de fcammonee cuite en vinaigre. Gomme de fps de vigne applique: ayant au preallable frotté la parue auecnitre. Verd de gris & nitre incorporez auec refine de terebinthe. Alun cuitauecchoux, & miel. Soulfre incorporé en, refine de terebinthe, & vinaigre. Sel, huyle, & vinaigre cuits enfemble. Premiere & feconde efpece d'alcyanium enduite. * Adarcé appliquee. Terre Melienne enduite. M ATTHIOLE Chair detamarindes mangee fouuent. Kacine de chardonnette broyce, & enduite auec vinaigre. Infufon de racines d’ellebore noir pnfe en breuuage. Infufion de fueilles de fené prife en breuuage. Decoétion deracines de polypode prife en breuuage, Jus de fumeterre continué par plufieurs iours en laié clair. Trochifques de viperes pris en breuuage en ius de mclile. Decoétion de myrabolans noirs & chebules continuee par plufieurs iours. eM ATTHIOLE Contre La V'erole. Decoction d'efcorce de racines de tamarifc prife en breuuage. Bois de guaiac, & fa decoéion. Vin de guaïac. Voyez au 1. liurelechap.del'Ebene. Decoétion de ra- ; de china prifeen breu- cines Li Zaza lait Decoction de bouïs. Decoctionde racines de ptunier fauuage,enfemble de quelques autres;pour ceux qui ont d'ylceres en la bouche. Voyezaur. bure le comm.du Prunier. Decoétion d'afarina prife en breuuage. Eau des premieres & plus tendres fueilles d'eryngium , prife en breuuage, Racines de diétam blanc prifes tous les iours du poix d'vne dra- gme en decoétionde guaiac. Decoétion de ceterac prife en breuuage. L2 PEMOCUWIR PIS: M ATTHIOLE Pour enmaigrir ceux quifônt eropgras. * Lacca naturelle prife en breuuage. Graine de frefne prife en poudre. Free Vinaigre continué fouuent. Ro DIOSCORIDE Contre la Demangeiin. Lai& de figuier appliquéauec gruorte. Soulfre .& nitre. Frotrement fait de fel , huyle , & vinaigre. Alun enduit auec d'eau. «M ATTHIOLE Bete noire cuiteen eau , & enduite. Jus de bon henri enduit auec vinaigre. Decoétion de fené , ou fon infufon,prife en breuuage, Decoétion de l'eupatoire commun, & de fümeterre, prife en breuuage. Decoétion des fleurs & follicules d'houblon, prife en breuuage. Laié clair beu. + DO SC O RIDE Contre la Ladrerie, Eriffons terreftresfechez, & continuez À Refine de cedre enduite. Liniment fait de cendres d'efcargots terreftres. Salamandre meflee parmiles autres medicamens propres à la- dite maladie Laiét clair pris en breuuage. Fe 5 Liniment fait de fiel de cheures fauuages ; ou de bouc. Calament mangé auec laiét clair. MAT TA EH TO L'E Decoction de racines de ramari{c beuë vn lon finsfecs. Chair de vipere mangee. Trochifques de viperes beus en poudre. Veronica mafle prife comme de couftume. Ius d’eupatoire commun & de fumeterre pris par enfembleen breuuage. manger. g temps auec raie . Infufon d'ellebore noir prife en breuuage. DIOSCORIDE Contreles (loux, Gallons, Callofitez, Uerrues, C Poyreanx. Liniment fair de cendres d'efcorce de faulx , demeflees en vin- aigre. La tefte de picarel falé, bruflee. Telte de lezard fendue & appliquee. Fumees de brebis appliquees auec vinaigre. Miel cuit auec alun. À la Lune nouuelle, prenez autant de grains decices qu’aurez de verrues,& de chafque grain tofchez en vne:puis phez lef- dits grains en vn linge, & les iectez derriere vous. Graine d’heliotropium enduite. Squille bruflee enduite. Fueïlles & racines de ranunculus. Racine de * virga paftoris,cuite en vin,pilee,& appliquee. * ow,cha Gith appliqué auec vrine gardee : ayant au preallable fcarifñé don x ca la partie. der. lus de laferpitium demeflé en cire;appliqué:ayant au preallable fcariffié la partie. Clinopodium beu certains iours durans. Branches de * chamæfyce broyces , & appliquees. * ou: pets L'eau qui fort des farments de vigne, bruflez vers. efule ron: Verd de gris appliqué. MATTHIOLE Cendre d'efcorce de faulx deftrempee en vinaigre, 8 appliquee. * Cichorce verreule mâgee en falade:ouù fa graine prife du poix *owÿZacy . d'yne dragme trois 1ours durans sauparauant que fe mettre thas au lict. Grenoillette broyee » & appliquee. Jus d'efclere enduit. 1 Jus des fleurs & fueilles de bouillon; enduit. Cantharides broyees , & appliquees auec leuain. DIOSC POVR EMBELLIR DIOSCORIDE Contreles Cors, T'hyms , C* Poyreaux myrmeciens. Vin de grenade appliqué. Lait de figuier incorporé en graifle,& enduit tout alentour du lieu oùreft le cer , ou poyreau. Liniment fait d'encens , de vinaigre, & de poix. Rue, poyure, vin , & nitre pour faire vn frottoir. Gices» auec orge & miel. Fueilles & racines de ranunculus. %ou,chars Racinede * virga Paftoris, cuite en vin,pilee, & applique. don à car- Liniment fait duius & Jaiét de tithymalus mafle. der. Branches de * chamæfyce, pilees, & appliquees. Sou, petite Graine d'heliotropium enduite. efule rode. Petit heliotropium enduit. Eau fortant des farments de vigne, bruflez vers, enduite. Onguent fait de graiffe de veau, & de fl. | MeATTHIOLE Cendre d'efcorce de faulx appliquee auec vinaigre. Cichoree verreufe mangee en falade:ou fa graine prife du poix d'yne dragme auparauant que fe mertre au liét. Grenoillette broyce, & appliquee. DIOSCORIDE Conrrelapuanteur des « AiJcles. Liniment fait de myrrhe, & d'alun liquide. Poudre des fueilles de meurte feches, iectee és aiffelles. Cataplafme fait de racines de chardon. Alun enduit. . M ATTHIOLE Affrodilles bouillis aueciufquiame , incorporez en poix liquis de, & appliquez. Alun auec vin, pour s'en frotter. Aluyne verde, appliquee. DIOSCORIDE Contrelesfentes O crenaffes des Leures: Onguent fait de graife d'oye, ou de poule. Lycium appliqué. S L'N TABLE DES SIMPLES LE FCO RS. ‘eMeATTHIOLE Turbenthine vraye & commune. Fueilles de fau. Huyle de moyeus d'œufs. Pomade enduite. Huyle de froument, f à DIOS A ORIDE Pour pronoquer à [aer. Graine de ferula enduite auec huyle. Onobrychis enduireauechuyle. Miel d'Heraclee,mangé en certaine faifon de l'an. Figues meures mangees, Û Mouftarde mangee. M «ATTHIOLE Karabé blanc beu en vin. Eau de fleurs d'orenges & de limons beué. . Notre quinte effence defcrice au chap. du vin, prife du poix d'vne once. DIOSCORIDE Pour garder de fher. Bulbes mangez. Frottoir fair de foulfre. Plaftre, pierre morochthus; ou terre Samienne, appliquees.. MATTHIOLE Huyle d'oliues fauuages, pour s’en oindre tout le corps. Huyle de meurte. deracines de fouchet Poudre4 defpicanardi de rofes fauuages DIOSCORIDE Pour nettoyer la peau. Liniment fait de racines de cyclamen. «M ATTHIOLE Graine de raue fauuage broyce, pour s’en frotter: Racine d’arum cuite en eau, & appliquee auec farine de feues» & vin cuit. Eau de gentienne- D'RLETEZ2UD'ESONVE:LS SERVENT A EVACVER LES HVMEVRS SVPER- flues par deflus & par deflous: Extraite des liures de Diofcoride, enfemble des Commentaires de Matthiolus. Ellebore noir pris feul,ou auec fcammonee , & vne dragme de DIOSCO RIDE Poureuacuer la colere, eæE R 2 0 s de Leuantipris en eau miellec;au poix de fept À É dragmes. ] (ER ; à Du vou frneué RX 2 Graine de* thlafpi prifeen breuuage. K£s Aloës pris en breuuage. Sauvage. . o Aluyne prife en breuuage. Decoction de tragorigan prife en breuuage. % C'eflyne Graine de lychnis fauuage prife en breuuage au poix de deux ) o te) efece de dragmes. / millepere Graine * d'androfemon prife en breuuage , au poix de deux us dragmes. [4 Ê 4 Mhptepter = 70 ES fel. Jon s'en frotter toutle corps. LES PK O- Racines de pyenocomum prife en eau miellce ; au poix de deux dragmes. »Petite centauree mangee. * Matricaria feche,prife auec fel,ou en vinaigre mielle. Lai de chapfia pris en eau miellee. You, Mar#- ne. Graine de *la feconde efpece de clematis,pilee,& prife en breu- *ow,L ifcrow. uage. o M " Sefamoïdespilé, & pris en breuuage. Jus des racines de concombres fauuages, & leur efcorce, beuë au poix d'vp obole & demi. Jus d'hippophaë pris au poix d'vnobole. Trente grains de palma Chrifti, emondez, pilez, & pris em ee breuua A DEV ANCVLENR, breuuage. Jus de routes fortes de tithymales , pris en eau & vinaïgre , au poix de deux oboles. lus de mercuriale humé. Six ou fept grains d'efpurge, pris en pilules, auec figues,ou dat- tes. Efüula rotunda prife ep vn cyathe d'eau miellee. Jus de fcammonce pris en eau pure, ou en eau miellee, au poix d'vne drame, ou de quatre oboles. Yne part de fucilles de bois gentil , incorporees en deux pars d’aluyne , auec eau miellee : foyent faites pilules Le dedans de thymelæa, pris en breuuage, au poix de vingr gr ains. Fuuilles de füreau, & d'yeble , mangees en potage. Le bas de la racine d'apios mangé. %o4,Calci- * Empetrum , pris en eau miellée , ou auec quelque bouillon. faga. Poudre de polypode fec prife en eau miellee. *ou,Mercy Decoction de * cynocrambe prife en breuuage. riale fau Decoétion d'heliatropium pnife auec d'eau. Vneou deux dragmes d'agaric, beuës en eau miellee. æ#arc. Racine d'efula maior pnfe en eau miellee;au poix de deux dra- gmes:fa graine vne dragme fon ius incorporé en farine, yne cucilleree, reduits en pilules. UV ASIBEPROPEE Cabarct & l'afarina. Moelle de cafle laxatiue. None Manne beuë auec ivfufion de fené. 4 | : #27 Grains de * fpino merlo, & le furop qu'on fait de leurius. dont fefér- Chair de tamarindes. Ci Es prunes 1 GES Scbeften. Juiubé. Graine de creffon Alenois beuë en eau du poix de dix deniers. Graine de féneué fauuage beue à la mefure d'y acetabule. Rheubarbe Mjrobalans citrins Efcorce de frangola D'I:O,S.C-O'R IDE Pour euacuer la flegme. Sené } Gratia Dei is à telle forte qu'on voudra. Jreos de Leuantpris en eau miellee,au poix de fprdragmes. Jus de mandragore pris au poix de deux oboles. Eliebore noir pris leul , ou auec fcaminonce,& vne dragme de {el. You,Pxas Graine de * lycium des Indessprife au poix d'vn demicyathe. gantha. Lagrofleeftorce d'orme prifeen vin, ou en eau clere, au poix d'vne once. Bouillon de vieux chappons , accouftré i la mode de Diofços ride. Racine de cyclamen prife en eau miellee. Squille cuite en miel , & prife en breuuage. Hyflope cuit en eau , auec miel, & rue, prisen breuuage. Thym pris en breuuage auec fel , & vinaigre. Graine de fphondylium prife en breuuage. Armoniac beu au poix d'vne dragme. Fueilles de laureole beuës fraifches , ou feches. Jus d’hippophæfus pris au poix de trois oboles. Epiihymum beu auec miel. Jus de coleuutee pris en eau miellee. Jus de graine de cartamum;pnis en vn bouillon de chappon, où en vin miellé. Poudre d’aymant prife en eau miellee, au poix de trois oboles. Decoétion de petite centauree humee. %ow, Ma * Matricaria feche prift en vinaigre miellé , ou en fel. gone. Graine de hferon broyee , & prifé en breuuage. Sefamoides pilee, & prifé en breuuage. Jus des racines de concombres fauuages, & leur efcorce, prife au poix d’vn obole & demy. Jus d'hippophaë pris au poix d'vn obole. Trente grans de palma Chriftipns en breuuage. Jus de tous uthymales pris en eau, & vinaigre, au poix de deux oboles. Six ou fept grains d'efpurge, pris en pilules, auec figues , ou dattes. Efula rotuada prife en vn cyath« d’eau micllee. Jus de fcammonee, pris en eau cler…. ou en eau miellee, au poix d'vne dragme,ou de quaure oboics. LES HWMMEVRS. Vne part de fucilles de bois gentil. auec deux pars d'aluyné, Incorporces en eau mieliee. pour faire pilules. La moëile de thymelæa prile en breuuage , au poix dé vinge grains. Fucilles de fureau & d'yeble mangees euytes, conune les autres herbes poragieres. Le bas delaracine d'apios mangé, Calcifraga prife en vn bouillon ou en eau miellee. Poudre de polypode fec.prife en eau miellee. Decoétion de mercuriale fau uage.prife en breunage. Decoétion d'heliotropium.cuit en eau,prife en breuuage. Vue oy deux dragmes d'agaric,prifes en eau micliee. Racine d'efula maior, deux draÿmes en eau miellec:fa graine, vne dragme:fop ius incorporé ën farine, & reduit en pilules, yne cueilleree. MeATTHIOLE Jus de racines de flambe pris en breuuage. Decoction ou infufon de cabarer prife ën breuuage, & fpecia- lement fi on la faiét auec laict clair de cheure »Y adiouftanc de {pica nardi,& d'eau miellee. Afarina beué en eau miellee & oxymel. Moelle de caffe Jaxatiue. Huyle de cartamum pris en breuuage. Manne prifé en breuuage auec infuñon de fené. Grains de*fpino merlo,& le furop qu'on fair de leurius. ou, efpine Cyclamen. dont fe [ère Serpentine. went les Avgaric. poimires. Rheubarkbe. Racine de l'vne & l'autre ariftologie. Petite centauree. Aloes Graua Dei. Sené. Myrobalans chebules,embliques,& belleriques. Elcorce defrangola. D'INO!S MO RNDVE Pour euacuër la melancolie. Jus de mandragore pris en vin miellé,au poix de deux oboles. Bouillon de vieux chappons, accouftré felon l'ordonnance de Diofcoride. Epithymum pris auec miel, Lai clair beu. Origan fec pris en eau mielleeau poix d'yn acetabule, Poulor pris en breuuage. Ellebore noir pris en breuuage. Geneftz pris en breuuage. Turbitblanc,epithymumifel,& vinaigre , autant de l'vn que de l'autre. i M ATTHIOLE Sené , @ decoétion & infufion, & le vin qu'enen fait. Voyez au liure «. lecomment.du chap.70. Myrobalans noirs. Infufon d ellebore noir prife en breuuage. DIOS(ORIDE Pour faire vomir. *Seneué fauuage pris en breuuagc;fait vomir la colererouge. “4, Thls. Mandragore prile en breuuage; tait vomur la melancolie. P Lait de chapfia beu en eau miellee. lus de tithymales pris en eau micllee , au poix de deux oboles. Le deflus de la racine d'apios, mangé. Fleurs & graine de geneftz beués en eau miellee. Graine de bois puant machee. Racines de beroine prifes en eau miellee font fortir la fegme. Graine de pauot efcumant prife en eau micllee , au poux d'va acetabule. uinze grains de ftaphis agria,pris en eau miellee, Racine de filybus,vne dragme prife en breuuage. Ben pris en eau miellee. Oignons de narafles mangez,ou beus cuitz. Trente gravs de palma Chriltispris en breuuage. Efcorce de refforwprife en breuuage,dn vinaigre miellé. Jus de tous tithymales pris en breuyage. ; Erain brulé,pns en eau miellee. MAT ot , Ela dd 2 1103 ANPEINVASCIVEE R M ATTHIOLE Graine dehauetprife en breuuageen eau miellee & eau ricde. Graine d’arroches prife en breuuage. Graine d'efpurge prife en breuuage. Poudre dé racines de cabaret beuë en oxymel. L'antimoine felon noftre compofition pris du poix de cinq grains aucc fucere rofat. DIOSCORIDE Posr l'hydropifie:C" pour faire ffrtsr l'eau qui eff entre cuir © chasr. Racine de cyclamen prife entau miellee. Decoction de poliam prifé en brenuage. Tus d'hippophæftus pris au poix de trois oboles. Jus d'hippophaë pris au poix d'vn obolc. Trente grains de palma Chrifti , pris en breuuage. Six ou fept grains d'efpurge prisen pilules,auec figues ou dat- tes. Fucilles de fureau & d’ycble mangces en potage- Calcifraga prife en vn bouillon , où en eau micllee. Decoction de mereuriale fauuage prife en breuuage. Cabarerpris en brenuage. Jus de laîtué fauuage pris en vinaigre miellé. Racines de trefle prifes en vin,au poix de deux dragmes. Jus de ithymales pris'en breuuage. ë . La moëlle dethymelxa prifeen breuuage , au peix de vingt grains. À | Racine de vigne fauuage,boullieen eau, prife en deux cyathes de vin trempé d'eau marine. Efcaille de brouze prife en eau miëllec. Bouillon de mercuriale humé. M ATTHIOLE Jus de racines de flambe pris en breuuage. Fleurs de pefchier mangees en faladce. Jus de chou marin pris auec rheubarbe. Efcorce defrangola. ; _ #Ius de concombres fauuages pris en breuuage. Do pris çn breuuagc. atic : U 4 : Rnote felon noftre façon pris du poix de cinq grains. Turbit mis és breuuages. DIOS(ORIDE Pour lafcher leventre. Cerifes mangecs fraifches. LES HVMEVRS. Prunes mangecs. Caroupes mangecs- 7 Figues meures mangees. Laiétde figuier humé. Bouillon de coquilles ou grandes moules de mer. *Blatta byzantis prife en breuuage. Refort mangé. f Betes blanches mangces. Bletes mangecs. Deécoétion dequelque forte quece foir delapathum : & mel mes l'herbe curre,8& mangec. Malues mangces. Arroches mangecs. Chouxlegerement cuitz.mangez. Premier bouillon de lentilles plumces. Afperges mangez. lus de courge cuire entiere-prisen breuuage. Gingembre pris en quelque forte que ce doit. *ou,vagui Odoratss. 4 Li Peucedanum ptis'en breuuage. ou:Queue Vne ou deux cueillerces de quille feche prife àieun. deporceau. * C'efvne Graine *d'androfemon pilec,& prife en breuuage. Ius de parictaire pris en breuuage. efpece de Graine de pauot fauuage prifé eneau mielice , au poix d'vn milleper- acetabule. tn: Decoction de cynogloffum prife en breuuage. Branches de“chamæfycé mangees cuites. Iettonsdecoleuuree mangez cuits, quand tendres. * ow,petite ils font encores efulerode. MATTHIOLE Moelle de caffelaxatiue mangec. Huyle d'amandes pris en breuuage. Manne prife auec vn bouillon. s Turbenthine commune mangee. * -Prunes de Darnas;& d'Ongric cuites en bouillon;ou vin. Sebeften deftrempez en bouillon,& mangez. Noit mangeës àieunauec garuin. Fucilles de malue,ou fes icttons encores tendres cuits, man- ge#en huyle & vinaigre. Betc blanche,& fon ius. Jus de bete blanche clyfterifé du poix d'vne liure:ou fa racine cuite,& faupoudrec de el, prife à mode de fuppofñitoire. Jus de * hicracium pris du poix de deux oboles auëc vinaigre & eau. Decodion,ou infufon de fené,ou fon vin. Voyez en la recepre au liure 3. chap. 70. Pafquertes frafchessprifes en pilules:ou beuuant leur décoétion. Raïlns fecs pris auant difner. rec jaune: ow , herbe awx efper= micrs. Fin durepertoire medicinal tiré des [ix linres de D'io[to- ride ,enfemble des Commentai- res de Matthiolws. * où, cico= APIULIE CT EPTR. Dee peur eftre qu'on pourroitentendre d’vne autre façon les remedes & fa- culrez des fimples defcrits és precedences tables, & qu'ilyauroit dela difficulté àles ordonner fans quelque afleurance, ou raifon:afin quelerouten foit mieux af- | {cure , veu mefimele grandiflime incereft qu'il Yaàen vferautremenc, nousauons | icy mis par ordre alphabetique, les premieres qualitez des fimples dont a fair men- | tion Galien , pourfuyuans iufques au quatriefme degre:irem les fecondes & vier- ces: lefquelles nous eftimons eftre fort neceflairesà toute perfonne quis’addon- ne à la Medicine. SIMPLES DESCRITES PAR DEGREZ, | DRESTVETE SON ER DER EE MAIRE SR ce ques au quatriefme. RE Simples chauds G ffcs, au premier , fécond,, tiers : / ; k CHAVDS. SECS-. gré. Quant a ceux ,au[quels n'ya point de no: $ pat ÿ ghart des . Qu Hx,awfquels n'y à point de nom bols : 3 re marqué, combien que Galien les estime eSfre chauds À Aa ET À cs , fine faie-1l ascatiement menrion du degrésan- à, one “re PE gel on les doit colloquer. Auronne - 3. Baccharis. CHAVDS. SECS. Barbcbouc. Abfinthe Seriph. 2 3 Baflic “1 L Acanthium. Bafilic fauuage. Ache large 2. z Baume 2. 2 Acorum 3e z Bdellium. ue 4. de Biflingua. Acgilops. Bitume 2 1. Âgaric 1 2. Berle. Ageratum. Betoine. Agnus caftus 3 3. Bois puanr. Ail 4. . 74 Bouillon 7 4. Ail-porreau z 3. Branque vrfine. Alcyonium. Branque vrfine fautage. AS rs FA Es : 3. ruyere. Aluyne : ra 3. Bugloffe. * Alypum , où turbir. Bulbe vomiti£ Alyfum. Buphthalmum an 2e Amandes ametes. Cabaret z 3. Fo douces. Caillé. mmcos + 3 Calamus odoratus 2. 2. Amomum 3 2. Camomille L L Anagallis, l'vne & l'autre. Cancamum. Androfaces. Cappres. “rousesfois Anet 2. z Cardamomum 3. il en faut fais F # 3. pee ! douter. crrhinurm, Carpelum. Apium rifus < 4. Carui C} z Apocynum z FA Cafleodorante 3 5 Atrgemonce. GCaftoreum 4 3. Arnfarum s Cedre FA u Anitologie ronde. liqueur de Cedre 4: ps Ariftologie longue. fruiét de Cedre. Armoile 2 1. Cendre de farment 4. 3 Artichaur 3. Cendre de figuier 4. 4. Afclepias. Chalcris 4. Fo Afcyrum. Chamefycé. Afpalathus, “Chamgleucé 3 Fa Aperges remperces. Chardon 2. 2 ‘ Char Noffre mat Dé 'apporr s Chardonnette Chaux Chelidoine grande Chelidoine petite Cheruis, ou Sifer Chou fauuage: Chou marin. Cices. Cinnamome Circea. Cire vierge graine de Citron efcorce de Citron Clinopodium Coleuurec , ou vigne blanche. Coloquinte Concombres fauuages Conyza Coquilles de mer bruflces Coriandre. Coftus Craflula maiot. Crefon Alenois Crocomagma: Crocodilium:. Cumin Cuminfauuage Curage. Cyclamen. Cyclamen autre graine de Daucus Dictam de Candice Diétarn baftard Eau marine. Ebene. Elaphobofcum Ehterium Ellebore blanc Ellebore noir Encens Enula Campana. Epithymum Erss Efcume d'argent. Efpcautre. Efule grande Efule ronde. Ethiopide. Eryngium. Eupatoire. Euphorbe Fenoil Ferule. Feuchiere des chefnes. Feuc Fidl. Figues. Flambe Folium Galbanum Garance. Gencure Gentienne Geranium. Germandrec Gingembre. Gingidium Gladiolus. Glaux. Gomme d'oliue Acthiopique. Graifle de route forte vieille. Granum cnidium Grateron. Guimauue Guy. Huyle miel. Hyflopc CHAVDS. 2. 4. 3. 4. 2. CRE] 4 temperece Me 4 yo 3 4 aucunement, Jarum * Iberis. lue mufcate lugioline Ladanum Laine auec le fuin. Lappa minor. Laureole petite Laureole. Laurier Alexandrin. Lentille Lentifque Leontopetalum Lepidium ;, ou poy- uree, Leucacantha Leucas Liarre. Liarre terreftre. Lie bruflee Lie d'huyle Ligufticum. graine de Lin Linaria. Liferon Litharge. Lonchitis premiere, Lotus domeftique Lotus fauuage Lychnis couronnee Lychnis fauuage. Lycium. Macer Maceron Malabathrum Manne d'encens Marchefita. Mariolaine Marrube Marum. Mañtic ? Matrifylua Matricaria. Melanteria Melifle. Mente aquatique Mente de iardins Mentaftre Meum Miel Millegraine. Millepertuis. à Mily Moly Mouftarde Myrrhe Myrrhis Nardi fpica Nardus Celtique Nardus de montagne. Nauer. Nepeta Nielle Nitre. efcume de nitre. Ochre Oeil de bœuf. Oignon Oleandre Oliues faleese Onobrychis. Ononis Onofina. Opopanax Orchanetre d'yne forte. Origan Orminum de iardin. Orminum fauuages Ortie- Paliurus. €CHAVDS. D 2. temperce, 1. temperee. temperees 3 4. L 3- 4 temperé. a Fo SECS. 1. z Il en fau neätmoins douter,at= tédu qu'ail Leursil fait 3. 2. temperee. 4 L L 2 l'aré fort acre 'a= mer, *ou,Pafe- ra GE « Ulenfaue douter. Palma UE ï hi | Lili 4 'E l 4 Ï f Re > * On Le pourroit Palma Chrifti. Panais fauuages. prédre pour * Dancratium nos fqwil Paronychia Les. Al en fast douter. Paftel domeftique. Paftel fauuage. Paftenades. Paffefeur. Len fast Peplis. donter. IL en fast Perfilde montagne,ou oreofelini domter, Perfil. Perfil Guuage Perfil d'eau,ou elzofelinum Petrofelinum Peucedanum Phalaris. Pierre Armenienne. Pierre Afienne. Pierres d’efpon ges, Pierre ponce. #Quelqaes * Picrrethyites. vns Le pré. Pinoine. nent ponr Piltaches. ZaTwrquoy Poix liquide £- Poix feche Polemonia. Polium. Polyenemum Polygala. Porreau teftu Porieau 1 en faut Poulior domier, 1l en fant douter, Poyure Pfeudobunium. Pforicum Ptarmica Pycnocomum. Pyrethre Quintefüeille Racines fentantles rofes Ranunculus Reffort Roquette cendre d'efcorce de Rofeaux Rofmarin. Rofarin de l'autre efpecc. Rue Ruc fauuage Sandaracha Safran Sarniette Sauge Sander Scandix Scordium. Scorpioides Sencoré Sencué fauuage Serapinum. Serpentaire grande Scrpentaire petite. Serpollet Sefamoïdes grande Sefamoïdes peute Siler Silon. Siler , ou Cheruis Smilax afpre. Smilax hilé, Sory. Souchet. Spatula fœtida. Spartium , ou geneft. Sphondylum Squille Stachys Staphis agria. Sricados: CHAVDS. & b dr MAS SIC: phpwwu oo 2 CHAVDS. SES: Storax. Struthium Œ Succre T J. Tamanfc. Terre Cimolienne. Teucrium 2 z Thym ca 3. Les tithymales 4 4. Tordylium. Tragium 3 Tragoriganum 3. 3. Tremble 1. moderé. Tripolium 3. Troefhe. Trufles. Tufilago. Valerienne. Velat EL a) Verd de gris. Veffes fauuages temperces. 2 Vigne fauuage. Vigne blanche , où coleuuree. Vigne noire, on tam. Vinaïgre moderement, moderement. Violier. Vitriol. 4. F4 Yuraye > 2 Simples chauds humides au premier , fcond. tiers quart degré. Quant à ceux g#1 n'ont posnt de noms bre merqué , combsen que Galien les eflime chauds humides , fi ne remerque #l point le degré auquel on les doit colloquer. : CHAVDS. HVMIDES, Bafilic. Beurre. Buglofe. Couillon de chienl’vn & l'autre, * Franche-pute. Graine delin Graifle de toute fortefraifche. Glaux. Huyle d'olives. Huyle d'amandes douces. Huyle de iugioline. Huÿle de graine de lin Fa Polygala. Regliffe temperee, Succre 1. Satyrium de la premiere efpece. Satyrium de la feconde efpecc. Sertula campana. Simples froids © humides an premier , fécond , tiers u : “ © quart degre. Quant A ceux gui n'ont point denom- bre, Galien ne fast mention du dégréauquel on les doit collequer, FROIDS. HMVMIDES Acetabulum. Apollinaris herbe. Arroches 1, Blete 2. Centuncularis herba. Champignons Cigue Concombre fauuage Courge Cyrus. Dorycniur 4 & Eau. Epimedium, * Efcudes. Efcudes de l'autre cpece, Hieracium *04, bilice, ner: 4 FROIDS. Sow, Herbe * Hieraeium grand EMAANOIESS Éroi d'efperwier. Hicracium petit Galles DS. SECS. Yow,Opih. * lus de pauot 4 Gingidium we 3 Laitue de iardins A + * Gramen s Co Laitue (auuage Grenades * 0%, Des Lentille de maræis Hepatique de chien. Mailue * Herbe à puces p 4 Mcdica Holoftium É His Ne LE Orcille de rat Hypocitis LPC Pwietaire Iombarbe grande ; 1e Pauot fauuage + Iombarbe petite ; LE en Ha deiardins 3. . Jonc aigu z percniQnEs Pefches . Iupioline Fine marin TAteron temperée. legerement. ane * Langue de fc Pommes rés HE Fa, PhyBs sv, Abris # Pommes d'Armenie Lotus domeftique remperé. e Fe cots. Le 3. . Lycium : otamogeton 2. Fe Lyfimachie e +Pfÿlium * Macer » 2 te oeL cer SowyHerbe Reglife e remperée. pe Matic ae 3. apuces. Sideritis Medium pere, 2 Solatrum dormitif # s. Meurte Solatrum furieux Miller e 3 Suratiotes aquatique Morelle ; 3- Sycomore Nefples , ë Violettes. Qliue fauuage Orge D, Simples froids © fécs au prersier, fécond, tiers, C* SEE , n Fe quart degré. Quant à ceux 431 ONE Peine de nom. Palmier bre marqué, Galen n'en a dit mot. Panic Paftel domeftique Perfea “ : FROIDS, SECS. Peffc Acacia 2. 3 # ‘a £ Achillea se clieure : Et ierre ematite Rurmnele fn. Pierre gala@ite Enêt pour U Pierre ifsil Le bafilic ge A1Ba Marine : FA CE Er sil g° Amydon Pierre plombiere Antimoine so Arboufier lancain 2 2, 6 Plomb laué Afpalathus re au Aubefpin $ ne # on,Limo- * Bchen des Apothicaires Pe ytrichon remperée. CITES Britannica OMIMES fauuages Burgw'efpine Centuneularis herbe oÿres Cerufle Racine Ideenne Chefne Ronce Chondrilla Fa a Ronce Ideenne Chou Rofes Cilus pins canig Clymenum angots 4 : Coings Saulx F, je Tribe Gora ei dormitif # We ormes Sf Cormier Terre Cimolienne Coronopus Ererrienne Corrigiole Gralle Cotton Samienne Craffe d'argent Tiller à Elatine Tragium de l'autre efpece Efpine Arabefque Tragus herbe Efkorce de dattes en fleur Vacier Fleurs de grenadier fauuage Veriug leurs de labrufque Vinaigre : ; Yuraye lauvage. £ LT SXPOQURP ENT RE lo ar PA Ar DEN NS VS Efcume d'argent } Alperges Capilli veneris Cire en toute les quatre qualitez. Eryngium Feue Halimus Tugioline Lentille Lentifque raine de Lin ue Lotus domeftique : Maftic Polytrichon MERE MPEREZ en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & froideur. en chaleur & ficcité. en chaleur-& ficcité. en chaleur & froideur. en chaleur & ficcité. en chaleur & froideur. en humidité & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. en chaleur & ficcité. , en chaleur & ficcité. Simples d'efence fubrile. Agaric Agnus caftus Ammeos Anis Arium Argemone Ariftologieronde *Par fa cha Armoife leur fabti- Alcyrum &e. Baccharis Baflic Baflic fauuage ##ou,Cicu Bedeguar taire, [elon Betke Branque vrfine aucuns. Branque vrfine fauuage & Cabarer OMNPe= # Colament de lafeconde e- te. fpece Calamus odoratus vray Calamus odoratus commun Camomille Yom, Quese Capilhi veneris de porceau Carpefñum * Cafe Caftoreum Ceterac Cheiri Cinnamome nr Circea > 7e Cire vierge be poure- Citrons frernuer. Clinopodium * C'eflvne *Coris rte de Creffon Alenois milleper- Cumin rw. Daucus * *ow, P4 Dent de chien ronychia. Diétam Ellebore Epithymum Eryngium Eupatoire Euphorbe Figues Flambe Fumererre Geneure Geranium Grateron Hyflope Jaime *Ius de concôbres fauuas ges Ladanum Xop,Elate- Viwm. Lycium Macer Malabathrum Mariolaine Matricaire Mente aquatique Mente de iardins *Meurte Millegraine Millepertuis Millet Mol **Myrthis Nauet Nielle Onobrychis Origan Origan fauuage Ortie Perfil de iardins Perfil de montagne Petrofelinum *Peucedanum Phalangium Phalaris Piftaches Piuoine Polemonia Pouliot Poyure de toute forte **Prarmica Pyrethre Quintefueille Racine fentantles rofes Rheubabe Rheu Pontic Rofeaux **Ruë de muraillës Saffran Satriette Sauinier Seneué fauuage Serapinum' Siler Soulfre Spatula fœtida Sphondylium Spartium,ou geneft Squinanthum Stachys Tamarife Teucrium Thapfia Thym Tordyliam Tragium Tragori gan ND CD DC CD ee ONCE STI: Tremble 9! Vinaigre. Simples de groffe fubffance, Acacia Alga An Arboufier Arcanne Blattabyzantis Boras Cacalia Cepza Cerufe Chalcitis Cire Concombre de iardins Coquilles de mer Couperofe cfcorce d'Encens fuye d'Encens Ephemerum Efcaille de bronze Efcorce de dattes en fleur Efpine Arabcfque Fourmage Galle Glaucium Glu Hypecoum Hypociftis Jarum Joncaigu Jugioline Laceron Langue de cerf Lentifque Lic Lie d'huyle d'oliues Ligufticum Litharge Lycium Il en faut douter, Lyfimachie Macer Mclanterie Merde fer “Meurte Mify Myagrum Nelples Nitre Ochre Opium Le Orpin Paliurus Palmier Pefle Peuplier blane Pierre plombiere Plantain Plomb laué Plomb brufé Plombagine Porcelainés Potamogeron *P{oricon Racine Idenne Rha Pontic *#Rheu Ponticcommun * *Rubrica Sinopica Sel Sory Sticados * Terre feellee Terre Eretrienne Terre Samienne TerreSelinufienne Truffes Tutie. Simples de qualitez contraires. Afpalathus *After Atticus Ben Brufc Bulbe bon à manger Cappres Cendre de farment *Centauree grande Centauree petite *Cinnabre Chalcitis * Chamaraz Chou Chryfocomé Citrons Coleuuree Coriandre Cratæogonum Cyprez Cytifus Ephemerum grains d'Efcarlatte *Efcudes Efpine Arabefque Feuchiere Feuchiere de chefñes Folium *Franche-pute Fumeterre Gagates pierre Garance Gingidium Glaucium Guy Jonc Iopyrum Laceron Liarre Lie de vin Lycium Macer Malabathrum Marc de bronze, ou diphry- ges Maftic Meurier Meurte Nard Orme Pæonia Paliurus Parelle Paftel domeftique Peuplier blanc Pierre oftracite Pierre Phrypienne F A caufe de fa gran de froides terrefire. * C'ffyn med camés fait de chal cits. **09,Gr4- de centaw. ree. * *ow,Boli Armeni cos mwn. **o4, Bols Armens de Leuant, You,Afpere &outte. # 04, Rh4 Pontic co. mun. *ow, Sang de dragon en larme. Xow , Scor- dium. ow,Vmbis licus vencs T4. You,Halfa mws. Plan Plantain Poyres % C'effy» *Phoricon medicamét Rlicu fairdechal Ronce citée Roles *ow,Vigne Saligots poire, Seneflon Serpentaire grande Sertula campana Sideritis Sigilum Salomonis Souchet Squinanthum Sticados Symphytam petrzum ** Tam Terre Cimolienne Terre prafle Treffiles Trocfhnc Valerienne Vitriol. Simples. acres au gouff. # C'effyne *Adarces efcume fz- Alcyonium lee quis'ate Acxain bruflé tache aux Agnus caftus Joncs, Ail **ou,lali Ailfauuage CI7A Auis Ammcos Amomum Apium rilus Afgemone Aularum % Atiftologie ronde %,0n0- + Arrefte bœuf LE Afpalathus Atphodelus Auronnce Bdellium : Betoinc 04; Al4- #Bois puant &2r#. Boras Cabaret Caillé Xou , Aço= * Calamus odoratus commun run. Calamenr nommé Nepeta Cappres Cardamomum Carline X0w, Gas Carui Lum. Cafe odorante Cendre defarment Chalcitis Fou; Score Chamæfjcé ras Chamaraz Chclidoine petite Chryfocome Cinabre “ou,Herbe Condifi e#x puces. *Conyza “Kos,Taf5 Coquilles de mer bruflces lago. Coquiole #C'ef ve *Coris cfpece de Coftus milsper. Creflon Alenois tuis, Crocodilum Cumin,l’vn &l'autre Curage Cyprez Cyclamen Diétam Diétam de Candie Diétam baftard Eau marine Ellebore blanc Ellebore noir R Medicas Efclere ment pas Efcorce de citron de chalci- Efmeril fé. Efüle grande Efüle ronde Fenoil & ou cr24 Fenoil fauuage ec Feuchicre de chefñes Figues ü Flambe Q Fleur de bronzé centasrié. Fleur defel Folium #*Franche-pute Fumeterre Geneute Gingembre Granum Cnidium Grenoillette Guy Jue mufcate Jarum Laerpitium Laureole Laureole mafle Laurier Alexandrin Leontopctalum Leucas Liarre Lie Macer Maceron Malabathrum Marc de bronze Matrifylua Melanteric Mente Meum Moly *petit Muguet ard de toute forte Oeil de bœuf Onofma Orchanette feconde Origan fuuage Otminum de 1ardins Pæonia Pancratium #4 Pas d’afne Paffefleur Paffcrage Paftel fauuage Paftenades Peplis Perfil fauuage Petrofelinum Pierre Phrygienng * Pierre oftracite Pierre thyite Poix liquide Poixfeche Polium Porreau Porreau fauuage Pouliot Pfudobunium *P{oricon Ptarmica Pycnocomum uintefucille Reftort Rha Pontic *Rha Poñtic commun Ruc Sarriette . Sauinier Scandix Seneué fauuage LME Serapinem Serpentine grande Serpentine petite EUR Salomonis Siler Seneué Smilax afpre Sphondylium Squiñanthum Squille Stachys Staphis agtia Thapha . Thymelxa. Tichymales Tordylium Tragorigan Tripolium Æurbit Valerienne Velar Verd de gris * Vigne blanche *#Vigne noire Vigne fauuage Vinaigre Yitnol Yuraye. Aow,Coles. mrec, You, Vars. Simples » Abferfifs. Acetabulum Acorum Agaric Alcyonium Alifma Aloe Aluyne de toute forte , Amandes ameres Anthyllis Antirrhinum Arétium Argemone CR & l'autre Afperges Abhédclus Auronne Bdellium Ben Bete Betoinc, Blatta byzantis Boï$ gentil Boras Bouillon Bulbe bon à manger Cabaret Calamine Cappres Cardamomum Cendre de farment Centaurce petite Chalcitis #Chamaraz Chamzleon Chamzfyce Cheii * Chelidoine petite Cheruis Cheualine Chondrylla Chou Chou fauuage Cices Cinnamome Clinopode Coleuuree Coloquinte : Concombre deiardins Concombre fauuags Condifi *Conyza Coftus Creffon Creffon Alenois Cyclamen Ebenc Ellebore blanc Ellebore noir Ers Efcaille de bronze Efudes Efcume de fel Efüle grande Fupatoire Euphorbe Fabaria Feuchiere Feuchiere de chefñes Feucs Fiel Figues Fleur de bronze Fumeterre Garance Gentienne Germandree Glands l Glu : Graine d'arroches Graine d'efcarlatte «Grateron Hcliotropium Hepatique Jarum Tue mufcare * lus de concombres fauuages * 0#, Ele= Labrufque £eriuns. Lacca Laitue fauuage Lampfana Laurcole mafle Leucacantha, ou bläche efpine, Liarre terreltre Lie Linaire herbe é Lis ow,Scors Lis jaunes dim Litharge Lotus fauuage Lupins Lycium Marc de bronæ Marcafsis Marum Marrube Matricaire Mclifle Mente aquatique Miel Milium folis Mifÿ Myrhe Koæ, Cagël: lous de preftres. : Narcifle Nepeta, cfpece decalament | * 0%, Hera Nielle Nitre be auxpus Nenufar Cesa ; ! Oignon Ononis ; Onofma Orge De Orminum de iardin Os de feche Palma Chrifti Pancratium Parictaire à 2 Patot Pauotcornn Peuplier bianc Pierre Armenienne Pierre ferpentine Pierre thyites Piftaches Plantain Poix des deux fortes Porcelaines Pourpre poifçon Pyenocomun Quinte fucille Racine de panax lic gentil: Agnus caftus aucäs pour Aymant bafilsc fau Alga marine uage. Alkekengi Aloe Alun Aluyne Ambrofia Antimoine Aphaca Arboufier Afpalathus Aftragalus Aubefpin Auoine Auronne %on,Halis Baccharis mas. Bardane Bedeguar X0w,Limos * Behen des Apothicaires nium, Ben Betenoire *ou,Rubri *Boli Armeni commun ca Sinopi- Boras cé Bouillon Britannica Bulbe bon à manger Calamus odoratus vray #*ow,herbe Cappres aux Efers Carouges miers. * Centauree grande #04, Rhew Centuncularis herba Pontic c0- *Chamaraz ne Chalcitis “os, Scor- Cheruis,ou Sifer dium. Chefne Cheualine Chondrylla Chou Chryfotome Cichorce Cinnabre Ciftus Clymenum Coing Coleuuree &C'eff vne Confolida maior efpece d'or Coral chanette. Coriandre Coruillier Corngiole Cotton Serpentaire grande Sefamoide l’vne & l'autre Sideritis Solaris grande Soulfre Squille Stichados Tamarifc Terre Samienne Terre de Sie Terre Selinufienne Terre Melenne Tithymales Reglifle Vaciet Rofeau Valerienne Rofmarin d'yne efpece Verd de gris Scammonee Vigne Scandix Vigne noire Securidaca Viriol Sencgré Vigne fauuage. Serapinum AdStringens, Acacia Craffe d'argent Acetabulum Crafle de plomb Achillea Crayerouge * Aucuns le * Acinus Cyprez prennent Acrainbruflé Elatine pour bafis Agaric Encens Endiuel'vne & l'autre Ephemerum dela feconde e- fpece Efaille de bronze Efcorce de grenade Efcorce de dattes en fleur Efcorce d'encens Efcume d'argent Efcume de fel Efcudes Efpine Arabefque Eupatoire Ferule Feuchiere Feuchiere de chefne Fleur de grenadier fauuage *Franche-pute Fumeterre Galles Garance Gingidium Glands Graine d’efcarlatte Grains de geneure Grenades Grenade aigre Guimauue,moderement Herba ftella **Hieracium des deux fortes Holoftium Huyle aigre ou acre Hypociltis Tombarbe grande lombarbe petite Iopyrum Labrufque Laceron Ladanum Languede cerf Lentille Lentifque Liarre Lie de vin Lisiaunes Litharge Lycium *Lycopfis nn Macer Malabarhrum Manne d’encens Marc de bronze Maftie Medium Melanterie Mente Meurier Meurte Micacoulier Millefueille Mify Moufe Moule marine Nard de toures les efpeces Nenufar de l'autre efpece Nefples Noix Orchanette Ochre Oliue fauuage Oliues confites Oime Paliurus Palmier Parelle Parictaire Paftel Pepins de raifins Perfea Pefches Pefle Pied de lieure Pierre Armenienne Pierre ematite Pierre geodes Pierre oftracite Pierre Phrygienne Pierre plombiere Pforicon Racine Ideenne Racine fentanr les rofes Raïfin non meur Reglifle Rha Pontic Ris Ronce Ronce Ideenne Rofes Rubus canis Saffran moderement Saligots Sauge Saulx Securidaca Sel Serpentaire grande Sertula campana Sideritis Sigillum Salomonis Solatrum Sory Souchet moderement Spodium Sticados Stæbé Sumac Symphytum petræum am Tamarifc Terebinthe Terre Cimolienne Terre Eretrienne Terre grafle Terre Melienne Pierre fcifsile *Terre feellee * ow, Bol Pin Tillet Arment de Piuoyne Tragium de l'autre efpece Lewaur, Plantain Tragorigan Plaftre Tragos herbe Plomb laué Troefne Poirier fauuage Vaciet Polypode Valerienne Pomme Verius Pommes Epirotiques, ou ron Vigne des Vinaigre Pommes fauuages Vitnol Poramogeton Yeufe Pourpier Yuoire Prunes fauuages Yuraye fauuage, eAdut; Se *Adarces Mif * €", Ail Monftarde è Da Apium rifus Ochre Lt FA *Bupreftes Orpin es Calament Ortie * Ce fo € Cantharides Pancratium Pre Fe Cendre de figuier Paflerage .… Ron Chalcitis Pierre Afsienne af: Chaux viuc Pouliot S ns Chclidoine petite Poulmon marin se 2 5 Chenilles de pins Ploricon He Copperofe Ptarmica Es Curage Sel Ellebore blanc Serpentine Euphorbe Squille Feuchiere de chefñes Staphis agria Grenoilletre Thapfa Lie bruflee Thymelza Linaire Tithymales Liferon Verd de gris Melanterie Vitriol. eAperitifs. Agaric Ammeos Aloe Ariftologie Aluyne Armoile Amandes amcereg graine d’Atroches Alper Afperges Abhoelus Buronne Baalles Berle Beroine Brufc Cabaret Calamintha Calamus odoratus commun Camomille Capilli veneris Cappres Cardon Capcfium Centaurce petite Ceterac Chamaraz Chou Cices rouges Cichorce Cinnamome Coftus Cufcuta Cyclamen Daucus Eupatoire Eryngium Fenoil Flambe Garance Gencure Gentienne Germandree Graine de vaciet Hepatique Hyflope lue mufcate Lacca Lapathum aigu Laurie£ Ligufticum Maceron Mariolaineé Marrube Melifle pa de Melons Aentaltre Meum Mouftarde Myrrhe Nard des deux efpeces graine de Nauet Nielle Oignon racine d'Ononis Origan Orie Paitenades fauuages Perfil Petrofelinum Peucedanum Piftaches Polium Polytrichum Pouliot Refort Rha Pontic Rhä Pontic commun Rheubarbe ius de Rofes Rofmarin Sauinier Soulfre Sphondÿlium Squille Squinanchum Tamarifc Thym Velar Verbene. eAttrallif. fAymant Atiftologie ronde Armoniac Aubefpin gacine de Baccharis Bardanc Bdcllium Boix puant Bouillon Bulbes bons à manger Calament nommé Nepcta Rha * Centaurce grande Centaurce peute Cices Cire vierge Cyclamen Diétam Dictam de Candie Lictam baftard Ellebore noir Enulacampana Eryngium chair d'Efturgeon falee Efcargots LeITCuTES Flambe Galbanum Garance GentiennC Gladiolus Guy HKcliotropium *ow, Pontic com- 0772 Liarre Lic bruflee Mariolaine Maftic + Millegraine Mouron de l'vne & l'autre e- fpece Mouftarde Narafe Nitre Onofma Opopanax Pafsefleur Paftenades fauuages Perfil Poix Pyenocomum Pyrerhre Racine d'orchanette Racine de panax Ranunculus Refine,de toute forte Rofeaux Serapinum Serpentine grande Serpenune petite Scfeli de Marcille Soulfre Spatula fœtida Tefte de lezard Thapña us de concombres fauuages ‘Tragium. Lafcrpitium (icatrizans. Acrain bruflé Aurimoine Aloes Blarta byzantis Alua brufté Cadlamine Chalcitis Chaux lauee Cerufle Coquille de buccine Coral Eauxalumineufes graine d'Eryfimum Efcaille de bronze Efcaille d'huiftre Efcorce de grenade Eupatoire Fleur de pierre Afsienne Fleur de grenadier fauuage Galle omphacite Grains de meurte Lic de vin bruflee Litharge Litharge de plomb Marc de bronze Mify Moules bruflez lauez Myrobalans Pietre ponce Plomb laué Plombagine Pourpres bruflces Spodium T'efts de fourneaux bruflez Tutie Verd de gris. Confortarifs. Acacia Meurte Aloes Millet Alun Mouffe Aluyne Moulfe d'arbre Arboufer Myrihe Bedeguar Nardus Celtique 4 *Bchen des Apothicaires Nefples *ou,Limo- Bouillon de poule Ocnanth sium. Calamus odoratus Oliue fauuage Chaftagnes Oliues falees Chefhe Oliues confites Coings Palmier Coral Pied delieure Coriandre Piftaches Corne de cerf Plane Cornier Plantain Coftus Plaftre Cyprez Pommes fauuages Encens Poyure Efcorce d'encens ueue de cheual Endiue se Quintefueille graine d'Efcarlate Racine fentantles rofes Éfcorse de dares en fleur Refine de lentifque Efcorce de grenadier Rha pontic Efpine Arabefque Rha Pontic commun Fau Ris Fleur de grenadier domeftis Ronce que Ronce Ideenne Fleur de grenadier fauuage. Rofes Fleur de jabrufque Rofiarin de l'autre efpece Galle Saffran Herba ftella Sauge Jafpe Securidaca Karabé Spica nardi Ladanum Squinanthumt Lignum aloës Sticados Lycium Sumac Lyfimachie Symphytum perræum Malabathrum Tercbinthe Manne Venus Mariolaine Yeufe Mente Yuoire. Meurier Corrofifs. * Adarces Lapis lazuli *C'eftyne Alu Marc de bronze efeume [as huyle d'Antimoine Melancerie lee s'aite- Argent vif fublimé Mif chant aux Argent vif precipité Ochre Sons. Arfenic Orpin Canrharides Pierre Afsienne Chalcitis fa fleur Chaux Pforicon Copperofe Kheubarbe Eau de fauon Sory Efcaille de bronze Verd de grise Fleur de bronze Defficcarifs. # Auclus le Acacia Alun Pr'cnner port Achillea Antimoine Le bafilic ge % Acinus Arcanne til:d'autres Aigrats Aftrapalus porr Le fuss Alifima Auoyne HAE. A 3 Bcdeguar SEE arr — Bedeçuar Ben : Bouillon Caillé Chefne Chou Ciftus Comnpgs Cormier Cornillier Corrigiole femelle Couillon de chien de l'autre efpece Cyprez Efcaille d'acier EfCorce d'encens Etcume de nitre Fau . Fleurs de prenadier “ow, Petit x re myguct. feau Herba ftella Huÿle d'oliues vertes Huyle delentifque Karabé Langue de cerf ** Qui cf >- Lentifque we efpece Lycium d'ébre, € Lyfimachia Gramen fait à mode dero- Behen des Apothicaires Boli Armenicommun Britannica Capilli veneris Chondrylla Cinnabre Clymenum Corail Corne de cerf Cortigiole mafle Cotton Crafle d'argent Craffe de plomb Endiue Efcorce de dattes en fleur EfCorce de grenade Efpine Arabefque Fenoil fauuage Fleur de grenadier fauvage Galles Grenade aigre Guymauue Holoftium Huyle de meurte Hypociftis Ladanum Lentille Lie ** Lyncurium Manne d’encens non Le laps Marum Medium lyncu coms Mente Meures vertes munément Meurte Micacoulier vfiré. Millcfucille Millet Moelle de ferula Mouffe marine Nardi fpica Nenufar Nefples Olues falees Oliue fauuage Orge Pæonia Paliurus Palmier Panis Paftel de iardins Perfea Peruenche Pefches Pefle Pied de lieure Pierre Indienne Pierre plombiere Piuoyne Plantain Piaftre Plomb laué Plomb bruflé Polynchon Pommes Epirotiques,on ron- Pommes fauuages des Poramogeton Pourpier Poyrier Pruncs Racine Ideenne Ronce Ronce Ideenne Rofes Rubus canis Saligots Sarcocola Solacrum Stæhé Sumac Suyed'encens Symphytum petræum Til Tragium de l'autre efpece Vaciet Valerienne Verbene Verius Yurayc fauuage. Dinreriques. Ache large Alkckenpi Amandes Ammeos Androfaces Anis Armoniac Artichaut Afphodelus Bacchatis Baume Bafilic Bdeihum Berle Betoinc Bitume Brufc Calamentnommé Nepeta Calamus odoratus Cantharides Cappres Cardon Carouges Carpefum Calle Caucalis #04, Scor- *Chamaraz Cinnamome dium. Coing Coleuurce Condifi Couillon de chien de: l’autre Creflon cfpece Cyüifus Daucus Diam Diétam baftard Epichymum Efcudes Fenoil fauuage Folium Garance Germandree Gingidium Grains de carui grains de Gencure lame Laitue fauuage 0] Diam de Candie Enula campana Ers s Fenoil deiardins Flambe Fumererre Geneure Gingembre Gomme d'olinier fauuage. Gramen fait à mode dere- feau Iuemufcate Laurier Alexandrin Leontopetalum Ligufticum Lonchitis Maccron Malabathrum Mariolaine Matrifylua Mente fatiue Meum Miel Milium Solis Miller Moly Mouftarde Nardi fpica Nardus Gaulois Nardus de montagne Nauer Nielle Ononis Origan Ortie Paliurus Panax Pancratium Paftenades fauuages Perfil Perfil de marais Perfil de montagne Petrofelinum Peucedanum Polium Polytrichum Pommes Epirotiques ; OU ron- Porreau teftu des Porreau fauuage Poulot Poyure Pfeudobunium Racine de lapathum acutum Refort Roquerte Rofinarin Rue Rue fauuage Sarriette Sauge Sauinier Scandix Seneué fauuage Serpentaire grande Serpentaire petite Serpollet Siler Sifon Smilax Solatrum dormitif Spatula fœtida Sphondylium Squille Squinanthum Tam Thym Tillec Tordylium Tragorigan Treffe bitumineux Valerienne Velar, Dormitifs. Agnus caftus Alkekengi Amandes ameres Baccharis Cigue Dorycnium Flambe Graine du ionc Ethiopique Jus de pauot Tufquiame Ladanum Laitue Mandragore Müllepertuis fes pommes Mouffe d'arbre fraifche fa liqueur Noyaux de pelches Pauot domeftique Pauotfauuage Pierre Memphite Solatrum dormitif Vin nouueau Yuraye. Emplafhiques. Alica Amydon Bdellium Beurre Cacalia Cerufe Cire Encens Efcargots Farine de froument Figuier Flambe Gomme Gomme draganthi Graifle de toute fortefraif. Guymauue che Huyle lugioline Laine auec fon fin Leuain Lis Lupins Malue Miel Moelle Mucilages de toute forte Myagtum Pain de froument Pignolats Plaftre Plaftre Sarcocolla Raifins fecs Senegré. Expulfifs. Arifologie ronde Bulbes Diétam de Candie Elcargots terreftres Graine de bouillon Ius de concombres fauua- es Mouftarde Opopanax Poixfeche Racine d'aubefpin Rscine de fpatula fœtida Armoniacum Diétam Eryngium Galbanum Jarum Mouron de l'vne & l'autre ef pece Oignons de narcifles Orminum Pycnocomum Racine de gladiolus Refines de toutes fortes #ou,Herbe KConyza “4x puces. Coflus Cyprez Encens Eforce de grenade Efcorce de tillet Fau Fleur de grenadier Fueilles de chefne Fucilles de ferpentaire Rofcaux Serapinum Serpentaire grande Serpentaire petite Tefte de lezard Tragium. Glutinatifs. Achillea Agnus caftus **C'efy. Aloe ** Androfemunr mrefpece de Argemone Anthyllis millcpertuis graine de Bafilic Betoine Birume Boli Armeni de Leuant Bouillon Britannica Bulbeboni manger Centaurec grande Centauree petite Chamaraz Chou Chou fauuage Clymenum Confolida maior Corrigioledes deuxefpeces Cyclamen Dares vertes Eryngium Efcorce d'orme Efponges Feuchiere Fourmage Fueilles si nefples feches Gagates pierre Glandsd'yeufe Graine d'efcarlatte Guymauue Hypociftis Laine auec fon fuin Lentille Liarre Lic d'huyle Liqueur qui fe trouue dans certaines bourfes fur les ormes, Lonchitis de l'autre efpece Lyfimachie Maceron Manne d'encens Miel Millefolium Müullefucille Millepertuis Myrrhe Narcifle Oeufs Oliue fauuage Papyrus Paftel Lee Pierre morochthus Pierre Thracieñne Plantain Plaftre Poyrier Poix {eche Polium Polyenemum Potamogeton ueue de cheual , de toute forte Quintefueille Racine de dent de chien Racine de porerium ius de Reglifle Refines de routes les fortes Sarcocolla Saulx Sigillum Salomonis Sideriris, de routes les efpeces Stœbe Sureau Sycomore Symphytum petræum Terre Eretrienne Tiagorigan Verbene. Incarnatifs. Aloe Beurre Calamine Encens Efcorce d encens Eforce de panax Larme de fapin Manne d'encens Mañtic Milepertuis Myrrhe Pierre Afsienne Poix feche Poix liquide Racine d'ireos Refine de pin Sang de dragon Sarcocolla lennire va Ye Tacsfifs. Abfnthe Seriphien Agarie Ail Ail-porreau Amandes ameres Arrelte-bœuf Auronne Ben Beroine Bois puant Branque vrfine Caillé Calamenrnommé Nepeta Cafe Caftoreum Chamaraz Chelidoine petite Cices Concombres fauuages Condifi Creflon Alenois Cumin Cyclamen de l'yne & l'autre Diétam de Candie efpece Dictam baftard Ers Efclere Efula maior Fupatoire Ficl Flambe Fleur de fe] Garance Gentienne Germandree Gingembre grains de Gencure Hyflope Jarum Lopyrum Juemufcate Jus de concombres fauuages Leu cacantha Ligufticum Marrube Marum Matrifylua Meum Moly Nielle Nive Oignon efcumede Nitre Origan Orobus Paliurus Pancratium Paftenades Paflefleur Paftenades fauuages Pauor cornu Petrofelinum Peucedanum Polium Porreauteftu Porreau fauuage Poyure Poyuree Refort Refine decedre Ris Rofmarin Rofinarin de l’autre efpece Rue Sarietre Scandix Seueué Seneué fauuage Sphondylium Squille Teucrium Thym Tragorigan Vin Vinaigre. Laxatifi G mundificatifs. Agnus caftus Aluyne Amandes ameres Antimoine Apios Argemone Ariftologie ronde Armoniac Afclepias Baume Ben Bete Betoine Beurre Blatra byzantis Boras Brufc Calcifraga Capilli veneris Cappres ius de Cardon Carouges Carpeñum Carramum # Centaurec grande Centaurce petite Chalciris Chamaraz Chelidoine petite Cices Cinnamome Circca Coleuuree Coloquinre Concombre deiardins Concombres fauuages Condifi Cornets, où buçanes Couillon dechien Couillon de chien de l'autre Courge bruslec efpcce Crafe d'argent Crafle de plomb Creffon Alenois Crocodilion Cyçlamen Diam Diétam de Candie Diam baftard Eau marine ÆEllebore blanc Ellebore noir Encens manne d'Encens {uye d'Encen$ Epirhymum Ers Efcaille de bronze Efclere Efüla maior Efule ronde Eupatoire Feuchiere femelle Feues Figues à 4 Flambe fl LEE T Pr Re Ee ET es er Flambe Fleur de bronze Fumeterre Garance You,Quewe Genelt deporceau.orains de Gencure Gentienne Germandree Gingembre Grane de lin Granum Cnidium Hippophæftum Hippophaes Huyle miel Hyflope » Jarum Iopyrum Jue mufcate #on,Klates * Lus de concombres fauua- sum, ges Laitue fauuage Laurcole Leucacantha Liarre Liferon Lotus domeftique Lychnis fauuage Maceron Mandragore Marrube Marrube noir Matricaria Melanterie Mclife Mercuriale Meures meures deco“on de racines de Paftenades Pauotcornu Pauot efcumant Peplis * Peucedanum Pierre Armenienne Pierre Indienne Pierre Ponce Piftaches Piuoyne Polium Polypode Polytrichon Porreau teftu Porreau fauuage Prunes Ptarmica Pycnocomum Refine de cedre Rheubarbe Rheu Pontic Rofmarin Säuge Saumier Sarriette $cammonce Scandix Securidaca Sel Efcume de Sel fleur de Sel Sencué fauuage Serapinum Serpentine grande Sefamoide grande Sefamoide peute Sigillum Salomonis Mçurier Solaris grande Miel Soulfre Mouron de l'yne &l'autte Spartium cfpece Sphondylium Myagros Spodium Myrhe Squille Myrrhis Staphis agria Narciffe Sticados Nitre Sureau Ocnanthé l'herbe Symphytum petræum Oignon Tam Olues confites Tercbinthe Origan Terre Mclienne Orme Tichymales Orminum Tordylum Orte Tragorigan Othonnz Thymelza : Palurus Vermouliffure de bois Palma Chrifti Vigne fauuage Pancrauum Viol Pañefleur Yeble. Prouocatifs. Achelarge Baume Ail Bdellium Ail-porrean Berle Ana Bctoinc Alkekengi Birume Fo, Ana- Amandes ameres * Boix puant gré Ammcos Brufc de Androfaces, efpece denenu- Bulbevomitif far Cabaret Anis Calamentnommé Nepeta Apium rifus Calamus odoratus Aritolopie longue Camomille Armoile Cantharides Airmoniacum Cappres #ou,Ono- * Aireficbeuf Carouges u#. Arroches Carpefuns Arüchaut Carui Afcyrum Cafa Afphodelus Caftoreum Caucalis Bafilic fruiê de Cedre Moly Centauree grande Mouitarde Centauree pete Myrrhis Cices Nauet cie Narcifle Chamaraz Naïd de toutes les fort. Chardon Nielle F7 Mouse Cheiri Onobrychis Sete Cheruis ; ou fifer Origan Chou Orminum de iardins Chryfocome Orue Coing Paliurus Coleuuree Palma Chrifti Concombre Panax Concombre fauuage Pancratium Condifi Paflefleur * Conyza Paftenades fauuages *ou Herbe Coris Perfil deiardin puces. Coftus Perfil fauuage Creflon Perfil de marais Crocodilium Perfil de monragne Crocomagma Petrofelinum Cytifus Peucedanum Daucus Phafiols Daucus fauuage Piuoyne Diétam Polium Diétam de Candie Polytrichon Di&tam baftard Pommes Epirotiques ; Où FO- Elarerium des Ellebore blanc Porreau teftu Ellebore noir Porreau fauuage Enula campana Poulot Epichymum Poyure Ers Pfeudobunium Eryngium Prarmica * Éfcudes Raue *ow,Vmbis Fenoil de iardins Refort roue verres Fenoil fauuage Roquette LD Ferule Rofmarin Kiel Rue Hambe Rue fauuage Fleur de fel Safran Folium Sarrierte Fumeterre Saryrium Garance Satyrium de l'autre efpece Geneure Sauge Germandree Sauinier Gingembre Scandix Gingidium Scincus Grains de geneure Seneué fauuage Granum cnidium Scrapinum Grenoillette Serpentaire grande Hélichryfam Serpentaue pute * Herba Giulia Serpoliet 00, Eupas Hypericum Siler Lorre de Me Jaime Sifon fees luc mufcate Smilax de iardins Lacca Solaire grande Laine auec fon füin Solatrum dormitif Laitue fauuage Soucher Laurcole Spatula fœtida Laureole mafle Squille Laurier Alexandrin Sureau Larme d’olier Ethiopique * Terre Lemnienne > Bol; Ara Leontopetalum Thym mené de Le Ligufticum Tület PR Lonchitis Tordylium É Maceron Tragum Malabathrum Tragonigan Maurifjlua Valerienne Melle Velar Müilium folis Vitrol. Miller Remollitifs. Armoniacum Bitume Bdellium Branque vrfine Bete blanche Buglofle Beurre Buphthalmum Bilingue Camomiile Chou ou, berbe puces, C'eftvne onfeétion aite de niel , © l'aigrats, *C'eff ve efbece d'or chanctte. * 04, After Aëticws. Chou Concombres fauuages Eau ticde Fiente de bouine Figues feches Fambe Galbanum Graine de coings Graine de lin Graine de lotus fauuage Graine de* pfyllhum Graiffe de toute forte Guymauue Huyle d'oliues Huyle d'amandes ameres Jugioline Ladanum Lait Laine auec le fuin Lie d'huyle Lis Lis iaunes Malue Maftic Melilot Miel Moelle Oignon cuit Opopanax Pancratium Phañols Racine d'orme Raifins fecs Refines de toutes fortes Senegté Squille Vin doux Violettes. RepercaÏ]ifs. Acacia Acetabulum Ambrofia Apollinaris herbe Arcanne Aubefpin Bchen des Apothicaires Boli Armeni commun Centuncularis herbe Cerufle Chefne Ciftus Corrigiole mafle Corrigiole femelle Courge Ephemerum Efcorce de dattes en fleur Efcorce d'encens Efcorce de grenade Fleurs de grenadier domefti- ue Fleur de grenadicr fauuage Fourmage frais Grenades Holoftium : Iombarbe grande Iombarbe petite Langue de cerf Lentille de marais Lentifque Lycium #Lycopfs Refoltifs, Acetabulum Alcyonium Albaftre Ammeos Androfaces Anet Anis Apocynum Argemone Anitologie ronde Ariftologie longue Armoniacum Arroches Afclepias *Afpergoutte AG Atra&ylis Auoine Auoine fauuage Auronne Bardane Bafñlic Berle Retc Manne d'encens Meurte Millefucille Mouffe marine Nefples * Omphacomeli Palmier Parelle Pauot domeftique Pauot fauuage Perfea Peffe Pied de lieure Plantain Plomb Potamogeton Pourpier Poyrier Racine Ideenne Ronce Ronce Ideenne Rubus canis $el efcume de Sel Solatrum Stratiotes aquatique Sumac Symphytum perræum Tamarfe Terre Cimolienne Terre grafle Verius. Beurre Bitume Bois puant Bouillon Branque vrfine Branque vrfine fauuage Buphthalmum Burgue-cfpine Caillé Calamentnommé Nepete Camomille Capilli vençris Cappres Carline Cartamum fauuage de la pre- miere efpece Caftoreum Caucalis Cedre Chamaæfycé Chanure de l'yne &l'autre ef- pece Chardonnette Mente aquatique Chou fauuage Meum Chryfanthemum Moly Cices Moufle Clinopodium Nielle Concombres fauuages Nitre 4 Gondifi efcume de nitre Coquilles de mer lauces Noix Goriandre Odiuncus rond creflon Oeilde bœuf Creffon Alenois Oleandre Crocodilium Onobrychis Cumin * Orpinrouge Fou ; Sas Cumin fauuage Ortie daracha. Curage Paliurus Cyclamen Panax Cytifus Pancratium Daucus Parelle Diétam de Candie Pafñtel domeftique Efclere Paulme-Dieu Efcudes Perfil , de roucesles fortes Efponges Petrofelinum Flambe Peucedanum Fourmage vieux Pierre gagates Galbaoum Pierre Phrygienne ‘ * Galiopfis Pierre Thracienne *ow,Ortie Geranium Poix liquide & feche puante. Gingembre Polyuichun Gladiolus Poyure Graine de lin Pfeudobunium Grateron Prarmica Guy Pycnocomum Huyle de cherua Quintefueille Huyle de nielle Racine fentane les rofes Huyle de poix Refort Huyle de reffort Reffort fanuage Huyle vieux Rofeaux Jafme Rofmarin Jue müfcate Rofinarin de l'autrecfpece lus de concombres fauua- : Rue ges Rue fauuage Ladanum # Rue de murailles a Lampfana . Sauinier GE Lappa minor $cammonee Ar n) Leontopetalum Sel Leucas efeume de Sel Lie fleur de Sel Ligufticum Sparula fœrida Lis Sureau Lisiaunes Terre Cimolienne Lupins Terre grafle Lycium Terre à vigne Maccron Thapfa Malues Tragium Marcafsis Tragorigan Mariolaine Troche Marrube Vigne Melilot Yeufe Mclifle Yuraye Mente * Zopifa. *Diofc. die s Restrichifs. que c'eftle refine mefe Acacia Fleur degrenadier fauuagé Lee avecla Aerain bruflé Fleur de fi cire, qu'on Alun Gagates pierre racle des Arboufier Galles mauirès. Bedeguar Glands Ben Lyfimachie Calcifraga Méelanterie Chalcitis Meurte Chefne Mily Coings nommez Stxuthia Myrtidanum Cormier Nefples Efcaille de bronze Nitre Efcorce de dattes en fleur Oliue fauuage Efçorce de grenade Palmier Bi Arabefque Pierremorochthus Efponges Pierre Thracienne Fleur de bronze Pin Poyriet Foytier fauuage Sory Ronce Vitriol. Spermatiques. Amandes Nauet Anis Noix Indienses Afperges Ocufs frais Ceruelle de pañlereaux Paitenades Cheruis ou fifer Phañols Cices Pignolats Couillon de chien,del'vne & Piltaches l'autre ques Raues Couillons de coq Ris cuiten laiét Graine de lin Somimnité de la palme Laict de toute forte Subrilians. Abfnthe Seriphien Grateron Acorum Jus de concombres fauuages Ail Lacca Ammeos Laferpitium Amomum Ligufticum Ariftologie ronde Mariolaine Afphodelas Marrube Auronne Mentcaquatique Baccharis Noix Baume Opopanax Beurre Origan Cabaret Panais fauuages Capilli veneris Panax Cafe Perfil de toutes les fortes Caftoreum Peucedanum Cererac Polemonia Chalcitis Polytrichum Chou fauuage Pouliot Cinnabre Poyure Cinnamome Ptarmica Clinopodium Quintefucille Concombre faunage Refine de cedre Mow,Paror Creffon *Rue de murailles nychia. Coris Sarrierte Cumin Sauinier Cumin fauuage Sel Daucus efcume de Sel Daucus fauuage Seneue Diam Serapinum Diétam de Candie Serpentaire grande Diétam baftard Serpentaire petite Efponges Suücados Fiel Symphytum petreum Ferule Thym Figuier Tragorigan Flambe Tremble fruiét de Geneure Velar Gentienne Vinaigre. V'enereiques. Affodilles Ceruelle de paffereaux Aïlcuit Cices Amandes douces Ciuette Anis Coftus Artichaut graine de Cotton Aucllaines Couillon de chien de l'yne & Benioin l'autre cfpece à Bulbe bon à manger Couillons de coq Couillons de fanglier | Paftenades Creffon Alenois Phafols Feues Piftaches Fleur de palme Pommes d'amour$ Giroffles Pommes de pin Galanga graine de Porreau Gladiolus Poyure long Graine de frefne Racine de bardane Graine d'oignons Racine de gladiolus Graine de roquette Racine de grande ferpentaire Laidt de toutes fortes Racine de petit muguer graine de Lin Raue Mente Safran Moelle de fcrula Saryrium de l'vne & l'autre Mufc efpece Noix Indienne Scincus Noix mufcate Seche accouftree à l'ail Noix Pontique Sommité de la palme Oeufs Trufles Orminum Verge de cerf, graine d'Ortie V'enimeux, Aconit Hermodaétylus des Apothicais Agaïic noir res 4 Anacardi Jus de concombres fauuages Apium rifus Jus de pauot Apocynum Jlufquiame Argent vif Laureole Arfenic Laureole male Aymant Lieure marin Azur Limaille defer Boras Limure de plomb Bupreftes Litharge Cantharides Mandragore Caftoreum corrompu Miel Heracleotique Ceruelle dechat Noix vomiques Cerufe Oleandre Chalciris Opocalpafum Chamzleon Orpin Chamelza Orpin rouge Champignons Paulme-Dieu Chaux Pauotcornu Chenilles de pins Pharicum Coleuurce Pierre Armenienne Coloquinte Plaftre Copperofe Pforicon Coriandre Raine verte Cyclamen Sang menftrual Doryenium Sang de toreau Ellebore blanc Salamandre Ellcbore noir Scammonee Efcaille de bronze Solatrum furieux Efpurge Squille Efule grande Staphisagria Euphorbe Sueur des beltes à quatre pieds Fiel de chien de mer Thapfa Fiel de leopard Thymelæa Fiel de vipere Toxicum Flammula Turbic Graine de geneft Verdde gris Graine de ferpentaire Vermillon Gomme de chardonnette Y£ * Herbe à puces Meélures,Dimenfions, & Poix des Anciens rapportez à l'inten- tion de Diofcoride & Galien. Sextans, onces + doitz, 2 ? Quadrans, onces 3. doitz, 4. C3 Ein Tiens, onces 4 , doitz, 5. + Quincunx, onces $. doitz, 5. Es Semis, onçes 6. doitz, 8. Septunx, onges 7. doit 7. % Bes, onces À doit 9 #% Dodrans, ‘onces 9. doitz, 12. Dextans, onces lo. doitz, 14. Deunx, onces II doitz, —4. As, velPes, onces 12. doitz, 16. Dimenfions [elon La proportion du corps humasn. Hauteur d’#n homme,monte fix piez, Ynpied contient feze doitz. Vn palme contient douze doitz. Vne coudec tient yn picd & demi. Poix, Siliqua ; poyfe vn chalcus. L Fcuc Egyprienne, vn chalcus & demi Orobus, deux chalcus. Obole. trois chalcus. Scrupule;deuxoboles. Dragme, trois fcrupules- Once; huit dragmes. Acetabule; quinze dragmes. Noix, fepronces. Auellaine,vne once. Vne liure, douze onces. Mine des medicins, feizeonces. Mine Italique, dixhuit onces. Mine d'Alexandrie;vingtonces. eMefures des chofes feches. Artaba Egyptienne:tient cinq muys, ou modius. Le muy Égypüen & lralique,tient huitchenix. Medimnus,tient douze hemieétes. Vn hemicéte, c'eft à dire,demi feftier,tient deux conges. Vnconge tient quatre chenix,c'eft à dire, 710 dragmes. Vn chemixtienr trois hemines Atriques:ce font. 80 dragmes Vn féfiertienr deux hemines:ce font120 dragmes. Vne hemine tient fix cyathes:ce font 60 dragmes. Vn cheme tient la quarte part d'vn cyathe : affauoir deux dra- gmes & demic. Vne cueilleree,tienttrois ferupules. Poix &mefures des chofes liquides. Méfures de vin vinaigre, T eau. Vnceramium tient 80 liures. Ane amphore tient 80 liures. Vne vrne nient 40 liures. Vn congetient ro liures. Vn feftier tient 1 hure8 onces: Vne hemine tientdixonces. Vne cotyle tient dix onces: Vn oxybaphustient 18 dragmes. Vnacctabule tient 18 dragmes. Va cyache tient 12 dragmes,& 4 ferupules. Va cheme rient mois dragmes,& vnicrupule, eMéures d'huyle. Vnceramium tient 72liures. Vne amphore tient 72 hures. Vne vrne tieng 36 liures Vn congetient 9 liures. Va fefüer tient yneliure Vneheminerient 9 pnces. Vne cotyle tient 9 onces. Va acetabule tient 18 dragmes. Va oxÿbaphus tient 18 dragmes, Va cyathe rient 18 dragimes. Van cheme tient trois dragmes, Méfures de miel. Va ceramium tient 110 liures. Vne amphoretient 10 liures. Vne vrnerient 6 liures. Vnconge tient 15 liures. Va feftier tien + liures. Vnc hemine tient 1 liure. Vne cotyletient vne liure. Vn acetabule tient 27 dragmes. Va oxybaphus tient 27 dragmes. Vacyathe tient :0 dragmes. Vn cheme tient s dragmes. Fin des Dimenfions,Poix, 8& Mefures des Anciens. LES A LEFFIGIE DE «M. ANDRE MATTHIOLVS. Si le pinceau pounoit fi bien pourtraire Diofcoride , afin de le parfaire, L'efprie as vif, comme il fair le dehors: Il s'eust donné , pour l'ame de ce serps. A EAN C ÉNTAE Se DE MIDI ERRE ANDRE MATTHIO LYS." : MEDECIN SENOIS, RE Sur le premier liure de Pedacius Diofcoride cAnaXarbeen , de la matiere > medicinale >. & PREFAÇE DE DFOS(ORIDE. en pafantslés vertus & preuues des medicamens, & fans canonifer & mefurer leur efficace pat experien- ce. Car mefines s'arreftans àcrairer des caufespar vne mulriplication de paroles, mettans le plus fou- uentyne chofe pour autre, * ilsont reduit l'affaire en vn grand amas de queftions &c controuerfies. Et de fait Niger, qui eft le plus accrefté d’entre eux» dit l'euforbe eftre le ius*du bois gentil qui croiften Ita- *oy, de cha 10 lie:8& que androfæmon & hypericon font mefmes melea. plantes. rem, qu’on rreuue en ludee de l’aloes mineral :mettant en auant plufieurs autres chofes roues fauffes & contraires À verité. En quoy on peut voir, qu'il en parle feulement par ouïr dire, & qu’il n'a veu ce dont il traite. D'’auantage, ils ont erré ‘grandement en l’ordre qu'ils tiennent : les vns en mier lieu,lolas de Bithynie,8& Heraclide de Tarente; ce qu’ils ont conjoint &e mis de rancles plantes en- fans rien coucher à la matiere des fimples>onrtraité tieremét différentes en nature & proprieté:les autres fort fommairement la matiere Medicinale:& n’y aeu 20 en ce que les mettär par ordre Alphabetique,*& pen- *Lesau- piece d'eux quiait dityn feul mor deschofes mine- fans foulager la memoire par ce moyen;ils ont feparé er Le 7 , 1 | rales,ni des drogues aromatiques.Quant à Crateuas Ë les plantes qui eftoyent femblables , & en cipece & cecy àla Hsroorifte , & Andreas Medecin, il femble qu’ils en proprieré. Quant à moy, pour l’affcétion indefati- fin dela ayent plus enfoncé la matiere que les precedens: gable queiay eu dés ma ieuneffe à cefte faculté, a- claufule. routesfois ils ont omis plufieurs racines fingulieres, yant circuy plufieurs Regions (tu (çais affez QUELS A & certaines herbes confiderables, fans en dire vn Re aefté mon cftat militaire }à ton inftigation Pay reduit far. pe, feulmor. Cencantmoins, encores que les Anciens cefte matiere en fix liures : lefquels ie te dedie, & admirable Ncores que plufieurs Anciens &Modernes fe foyent effayé de traiter 1| des comporfitions , ver- eus » & experiences des medicamensicenonob- | ftant, Trefcher Arce , ie Y|te veux bien monftrer, #| que la main que fay mi- Li fe aprés cefte maticre, acité dreflée non en vain, ainspar vne meure de- liberation, conioiate à vne raifon peremptoire. Car les vns n’en ontefcrit qu’à demy : & les autres ant pour la plus parc prins des autres,où bien ont ouy di- re, cour ce qu'ils en ont laifféà la pofterité. En pre- $ en leurs di ligences. ayenrdit peu:toutesfois pour raifon de leur gran- de diligence & curjofiré, ie leur attribue beaucoup. Ce queicne fais alendroit des Modernes : comme fontlulius Baflus, Niceratus, Perronius, Niger, Dio- dorus , tous féctateurs d’Afclepiades. Car ceux- cy ; ayans rrouué bon defcrire de la matiere me- dicinalecogneue & vulgaire à va chacun, felonla diligence y requife, ontneantmoins touché comme confacre;pour vfer dereciproqueenugrs l'amitié que tu me portes. Car encores que tu foyes enclin de o £ RE Sr ton naturel à aymer les hômes de fauoir,& principa- lement ceux derarobbe:cencanrmoins tu m’astouf- iours môftré vne amitié plus fpeciale qu’à piece des autres.Or ta preudhommie fort commendable fe re- marque encore affez par l'affection finpuliere quete porte ce preudhomme Licinius Bafus : laquelle ie * - çog C4 PR EF cognus ouuettement lors que me tenoyeen voftre compagnie : ayant en admiration l'amitié recipro- que de vous deux, laquelle certes eft digne d'etre imitec, Au refte,iete veux aduertir, & trous ceux qui lirontmes Commentaites , de ne iuger de ma fufi- fance, par mon ftyle : mais pluftoit pat ladiligence queray employee à recercher les matieres, & l'ex- petience queÿen ay. Car l'ay veu & bien confideré la plufpart des chofes dont ie parleray : des autres, l'en couche felon le rapport des Autheurs quien par- lent fans controuerfe : & des autres auf ie m'en fuis diligemment informé de ceux qui habirent [es re- gions où elles croiffent, pour en fauoir lentiere ve- rité. Ettouchant ma maniere de proceder, elle fera du tout différente des autres : carie pourfüyuray de rang les efpeces de chafque fimple, & leurs vertus & proprietez. Or quela cognoiflance des fimples foit neceflaire en Medecine;il n’y a pcrfonne quiaf- ferme le contraire: carelle y cfttellement con qu’il n’y a partie en la Medecine, qui n’en {oit gran- dement foulagee. Et de fair l’arrde medecine {e for- tifie grandement par les compolitions , mitions, & experiences qu’on fait és maladies : À quoy fert grandement d’auoir la cognoiffance de chalque fim: + ns ple. Cependant toutesfois nous he laitrons crrarriere tiere à * les medicamés qui nous font familiers & domelti- tous com- ques ; à fin de rendre noftre doctrine abfolue , & tune parfaite. Or il faut aduifer fur toutes chofes de 2Heate , cueillir les herbes chafune en leur faifon, & qu’on 3° Re Les garde commeil appartient:car par ce moyen elles ; demeurent en leur vertu : ou autrement les medica- rer entre mens fe pourroyent abbaftardir en leur operation, PRES EE donc cueillir quand il fait beau temps. Er de faitil ny a petite {gard d’aduifer lors de cucil_ Jette; fi c'eft en cemps pluuieux ou fec:comme pa- reillement il importe beaucoup de les cueillir és lieux PR PU > fecs, & battus du vent: attendu que leur vertu & efficäce en eft plus grande. Car celles qui croiffent enla pleine & brageux, aquatiques , & qui foncà requoy du vent, s’abbaitardiffent le plus fouuenr, & ne font fi effica- ces que lesautres : & principalement quandelles ne font cuillies en temps & faifon : ou quand par ira- becillité de nature, elles viennent à Aeftrir. Il faut aufli noter,que le terroir & la faifon fait quelque fois auancer ou reculer les herbes. Ilyaauli desher- bes qui jettent naturellement fucilles & fleurs en hyuer: & d’autres qui Aeuriffent deux fois l'an. Par- quoy faut que ceux qui fe voudrôt addonner à cefte {cience, ferrouuent lors queles herbes commence- ront à fortir,qu’elles feronten fleur, & quand elles fe ront fur leur declin,& en graine. Car qui regarderoir feulement yne herbe quand elle comméce à fortir, à peinela cognoiftroit-ileftant grande : & au contrai- re; quicognoïftroit les herbes feulement quand el- les font grandes , à peine les pourroit il cognoiftre quand ellesne font que fortir. Et de là vient, que plufeurs n'ayans prins garde à ce changement de fücilles , ni à la grandeurdes tiges; nià l'amplitudeso & groffeur des Heurs & graines , & n’efpeluchans ainfi par le menu les autres marques particulieres des herbes, fonttombez en grande erreur. Ce qui auff a trompé plufieurs qui ont efcrit de la nature ee sç ES fimples: aucuns defquels ont dit que la * dent de chien, la quinte-fucille, & * Le pas d’afne ne produi- der miere- 12 Xou ou le gra filago. or0nne; Pabfinthe Seriphien, iointe, 29 laiét & aux liqueurs qu’on t Ss lieux om-4otres medicamen ACE. foyent ni fleurs, nigraine,ni fruiét. Et parainfipour bien cognoiftre les herbes, illes faut fouuenr aller voir, &les recognoiltre fur leur plante. D'ailleurs, il faut noter que les feuls ellebores, tantle blanc que le noir , durent long temps: & que les autres herbes declinentde leur vertu» pañlé troisans. Celles qui font fort branchues, & quiietrent plufieuts furgeos, comme eff la ftichas,la germandree, le polium,l'au- laluyne >l'hyfope, & plufieurs autres herbes de telle eftoffe, fe doyuent cueillir lors qu'elles font en graine. Quant aux fleurs , il les faut cueillir auant qu’elles tombenr d’elles-mefines, Les fruits aufi veulent cftre cueil- lis meurs : & les graines, quand elles commencent à fecher, & auanc qu’elles tombent d’elles-mefines. Quant aux jus qu’on tire des herbes & des fucil- les, il Aut que cela fe facé quand les herbes com- Mencent à monter, & fe ictter en tige. Quant au ire des plantes, on les doit tirer quand elles {ont entierement Parcruës, incidant leurs tiges. Pour auoïir racine & liqueurs degarde, illes faur fucilles commencent à tomber quiferont nettes, | S» efcorces, prendre lors queles des plantes : & celles es mettre là mefmefecher en lieux non humides : mais celles qui front poudreu{es ou fangeu fes ; les conuiendralauer aucc d’eau, Quant aux fleurs, & routes chofes aromatiques & odoran- tes, on les peur garder en boëtes ou coffrets faits de tiller, qui ne foyent aucunement relants : & neant- moins quelquefois, Pour commodemente la graine, on les peutenucl Quantaux medicamens li der en chofes plus mañti onferuer oper en fucilles ou Papier. quides, illes Conuient gar- ues, comme en vafes dar- gent ou de verre, ou de corne Les pots de terreauffi y {ont bons, pourueu qu'ils foyent mafifs & elpés. On fe fertauftides vales de bois , & fur tout de bo- uïs. Quät aux vafes de bronze;ils font bons À garder les medicamens Préparez pour les yeux , &rous au. ] s liquides, & ceux qui font com- polez de vinaigre, de poix liquide, où de refine de cedre.Quantaux grefles & moëlles, iles faut garder en vafes d’eftain. Commentaire de M.Pierre André M atthiole Jar la Preface de Diofe oride. Non feulement Diofcori en cefte Preface,combien il lent acquerir le nom de Sau cuns les fimples, qui font propres à l' auffi le doûte Galien le monfireen plufieurs endroits: lequel fayuantle trait de Diofcoride, encefte faculté (ainf qu'on peut voir par fes efcrits ) & luy laifane l'honneur, quant au fait desvertus & proprietez des fimples:a furpaflé tous les au tres qui en ontefcrit aprés luy.Car Galien print cefte matie- re fi à cœur(auffi ne pouuoit-il S'atitrer du nom de Medecin fans cefte cognoiffance ) que fansauoir cfgard nià perils Hi Ne à dangers,il nauigea en Stalimene,en Chypre, en Surie PE GES en plufeursautres regions,fe&ulement Pour apprendre à Me lien pour cerner les vrays medicamens d'auecles autres faux, & (off groufre quez. Commeluy-mefne tefmoigne quandil dit:T'eftime, fes: dit-il, que tousieunes hommes de bon cœur {eront éfieus GE. parcela à recercherla Vraye Cognoiflance des fimples:lef- 3:de comp, quels ne faut feulement confidcrer vne ou deux fois , ains eue" Pa les faut remarquer fouuent : car la Cognoïiffance des FH. Een: fenfbles , fe rend parfaite par les regarder fouuent. Ce qui ce voit en deux gemeaux, lefquels fmblenr du tout fembla- bles,à ceux quine les voyent ordinairemét:mais leurs dome ftiques y cognoiflent bien la différence. C'eft doncyne cho- fe belle de bien cor arbres, arbrifleaux Mfiderer la matiere des & herbes auant que les tirer: & cetant auant qu'elles duifent frui& > Quequand venans à croiftre cl de; Prince des cft requis aux ans, deco Simpliftes,monftre Médecins, qui veu Snoïiflre tous & vn cha art de Medecine : mais pro- es le produi- fent POR'E FACE. fenr,ou qu'elles font en leur plus grande vigueur. Car cefte : connnuation temonfrera quand onles deura cucillir,pour lès loger en leurs petites maifons feches.Et par ainfi;mes A- mis,h vous defrez paruenir à cefte cognoiflance;ie vous con ines feille defaire comme moy.Car vous fauez que de toutes na- fffhiquess tions onm’apporte tous les ans LE Medicamens exquis fur dis temps tOUS les autres:pource que ces paillars d Soiree achetét de Gaben. touresles denrees des nations eftranges,brouillent & foffti auent toutes chofes, Et non feuiemét eux,mais aufli les mar chans quiles apporteñr:ou bien les Herboriftes:ou ceux qui apportebt des montaignes vendre à la ville, des ius des raci- Mredec eftudié à la cognoiffance des Simples Car au lieu de baccha- Qui pro ris,ils vfent du cabaret : & pour Ie lotus domeftique, ils pre- qwo des 4 nent le melilot , ou fertula campana:au lieu defené;,ils vient poshicai - du bagucnaudier:& des racines d'acorum,au liéu decalamus es. odoratus. Ils prennent le fouchet, pour galanga : le hiera- cium, ou cicoree jaune, pour le laitteflon : le fphondylium pour branca vrfina : la chondrilla, qui elt vne efpece de lait- teron, pour la cicoree: la laitue fauuage, pour l'endiue : & l'ail fauuage,pour le chamaraz.Ils fe feruër aufli de certaines gommes d'arbresenlieu d’ambre : & de thaplia , en lieu de turbit : de poix, au licu de piffafphaltum : du biion ou rcfine nes, & aurreius,fruiétz,fieurs,& germesicar ce font les pre- 10 de meleze ; pour celle de fapin , & pour vraye tormentine: miers qui brouillencles Medicamens. Ceux donc qui vou- dront auoir des remedes detous coftez, il faut qu'ilz ayent la cognoiffance des plantes,des animaux, & chofes minera- les, & generalement de tous corps terreftres qui peuuent feruir en Medecine : à fin de pouuoir difcerner les vrays me- dicamens d'auec ceux qui font fuppofez,;ou foffiquez. Car s'lz ne s’appreflent parce moyen pour exercer la Medeci- nc;ilz en pourront bien parler :mais neantmoins ilz ne fe- Gal. Lb.j. ront iamais chofe qui foit digne d'vn Medecin.Et en vn au- de Aid. tre pallageil ditainfi:Te confeille à ous Medecins d'auoir la cognoiflance de toutes plantes, s'il eft pofsible:ou que pour de * langue de cerf, au lieu de cetrac: & de certaines racines noires & enfumées,au lieu de meu, peucedanum,ë& coilum. Item au lieu de cancamum ils fe feruent de lacca, faite de teincure de brefl, & de graine d'efcarlatte.Pour agallochum, ils fuppofenc vneforte d'oluier fauuage qui croift enl'Ifle deRhodes:& au lieu de mumie;ils prennent des os& de chair humaine. Ils vfent auffi du macis au lieu de l’efcorce macer: & du papier cômun;au lieu de celuy des Anciens.Jls prennët auf le crelpinus,ou l'efpine-vinerte, pour l'oxyacantha, ou aubefpin:& le lifet, pour le troëfne.Ils fe fruét duius depru nelles fauuages,au lieu d'acacia:& du ius des grains dé troëf- * où phylG tis, Je moins ilz cognoiflent celles dont nous vfons fouuent. Et20 ne,& de*matrifylua;au lieu delyciü.Ils vfent des efcreufles, *periclyme de fair,ceux qui les remarqueront dez qu'elles commencent à germer,iufques à ce qu'elles perdent les fueilles;feront af- feurez d’en trouuer par toutes les Regions,pour s'en feruir: comme moymefme enaytrouuéen plufieurs endroits d'I- talie,quieftoyentincopnués à ceux qui fonc profefsion de vendre les plantes,quand elles font feches :carilz ne les co- noiffoyent lors qu'elles cômençoyent à geriner, Ou à, Croi- Medecins fire. Voyla qu’en dit Galien. En quoytous Medecins peu- fans la co- uent voir,que fans auoir parfaite cognoiflance des Simples, gnoifance sl leur eft impoñsible de bien exercer la medecine, ni donner des fimples fecours aux patiens,finon que fortune leur aide : où que les mepeurent patiens foyent fi vertueux & vigoureux,qu'ilz $ aydenteux Bien exer- mefmes àde guerir, Etcertes ie ne fuis de l'opinion de ai cex leur e- fieurs, (encores ep s’eftiment bien grands) qui s'arreftent fat. fimplement aux drogues & compofitions qu'on trouue or- Opinion de dinairementés boutiques des Apothicaires, & qui font vul- quelques gairement vfrees:& fe contentent de fauoir que le diacatho- medecins Jicon eft propre à purper vmuerfellement le corps : & quele refütee. furoprofat laxatif, eit propre à cuacuër la colere :& le dia- enicon;la flegme:& que Îe diafené,&e les pilules lapidis lazu- li, font propres à purger la melancolie:comme auffi font les pilules coccia pour purger le cerueau , & la tefle: & que les pilules lucis ; font His aux yeux: & que les pilules d'hermodaétylés, & les pilules fetides, font fort bonnes aux en lieu des cancres: & du ranüculus;au licu de la fanguineire, #47. ou coronopus. Ils fe feruent de faponaria, au lieu de l'herbe aux foulons, nommee Radicula : & du chardon beni, & dela cathne;qui eft le chamelcon blanc;au lieu deleucacantha. Ils prenent la matricaria, pour F'armoyfe :& vient de cotula fe- tida,au lieu de matricaria.Ils fe feruent du couillon de chien, au lieu de fatyrion : & de polium ;, au lieu d'iue mufcate : & prennentle polytrichü, pour capilli veneris,ou faluavie.D'a- uantage ; au lieu de la vraye tutie ; ils vfent d'vne efpece de cadmia , ou calamine: & du verd de gris , au lieu de fleur de bronze: & pour l'efcaille d'acier, ils prennent l’efcaille de bronze:& vfent de fandix, au lieu de vermillon:& d'yne ter- refofiftiquec;au lieu de la vraye terra figillata de Stalimene: & fe féruent du falpeftre;au lieu denitre, & d’afronitre. En fomme, l'abuseft fi grand par tout, & fi inuetéré,, les Apo- thicaires font ficonfts de prendre vninfinité de medicamés les vos pour les autres, que c'eftvne grande pitié. Ce que les Medecins,quitachent à leurhonneur, ne permettroyét, s'ils auoyent la vraye cognoiflance des Simples, comme ils la doyuentauoir : ains par ce moyen remonftreroyent aux Apothicaires leur deuoir, & cüfdereroyent diligemment les Simples qu'ils ordonneroyent de mettreés compoftions. Et par ainfi que ceux qui n’y ont eftudié, fe mettent aprés cefte cognoiflance:attendu qu'il n’y a chofe moins fupporra- gouttes, & douleurs desiointures, fans s’enquerir d'auanta- 40 ble à vnartifan , que de ne fauoir & cognoiftre le fubiet, & ge. Carmefmes ils ne fe foucient de quoy ces medicamens foyent compofez : & s'ils font correfpondans en leur vertu au titre qu'ils portent, ou non : & files fimples,dont ils font compofez,font vrays,ou fuppofez:ou s'ils font bons ; ou fof ftiquez:ou s'ils font frés,ou vieux:ou s'ils font fecs,ou chan- cis,& pleins d'humeurs : & s'ils ont efté cucillis entemps & faifon:& s'ils ont elté fechez au Soleil, ou à l'ombre , ou au feu:ainf que bien fouuent font les Apothicaires ; fe fentans Mefihance preflez du temps.D'auantage,ils ne prenent garde aux mal- 2eX des A Leurtez que cometterx les Apothicaires:lefquels mettent le Pobicar - plus fouuentéscompofitions qu'ils font pour purger la co- lesinfirumens propres à fon arr.Ce qu'auient à tous Mede- cins ; qui non feulement {e fient és compofñrions d'autruy: mais necognoiflent les Simples qui y entrent, ni la proprie- té d'iceux. Car( comme dit Galien )ileft impoffbie qu'vn Gul. Lib. Médecin,qui n'aura la cognoi{fance des Simples , puifie co- &> 8.de cà gnoiftre la temperature des medicamens qui entrent en vne.po/ #edi. compofition:& s'ils font vehemens,ou benings,ou moyens, /ëc.loc. ou compofez de chofes contraires. Cependant toutesfois il ne faut penfer d’acquerir la cognoiffance des Simples, par la fimple leéture des Liures, pour bons & approuuez qu'ils foyent:ains faut par la conduite d’yvn maiftre qui y foit expe- res. lere , de fammonee fofifliquee aueclai@ de tithymalus, & otimenté, aller cercher les herbes furleur plante : &les voir & efula maior, au grand penl& danger des pouures patiens. Et en celles qu'on ordonne poureuacuer la flegme, au lieu du vray curbit, ils mettent les eftorces des racines d’efula maior, ou de thapfa, ou de pyuoine:lefquelles font f bien accoufirces, par la piperie des brouillons,que non feulement les Apothicaires,mais auff les Medecins;pour fauans qu'ils foyent, y font trompez à l'œil. Mais la piperie fe cognoit au ouft,& au parangon qu'on en fait auecle vray turbit, par PA marques d'iceluy.Quant aux pilules d'hermodaëtyles, au lieu du vray hermodaëtyle , ils mettent le colchicum ephe- mérum,qui eft la mort aux chiens. Es pilules fetides,au lieu de la graine derue fauuage, 1ls mettent la graine de cigue, goufter fouuentesfois , & en diuerfes faifons dé l'an, afin d'apprendre par ces fens exterieurs,ce que le liure aura mon fré au doit. Ce que bien monftre Galien , quandil dit, Cer- G4/inPre tainement 1] y a grande occafñon de fe plaindre de ceux qui f#-6/br. mirent premieremét en auant les pourtraits des herbes: at= de fimp.me tendu qu'ileft beaucoup plus feuren Prins aufsi en ce temps la, y font forrbons, Ence temps là aufsi nous chaflons aux fcorpions : & eftla racine d orchanette pleine d'vn humeur fanguin ,en cefte mefme faifon, Toutes plan- tes aufsiqui font chaudes, doyuent eftre cucillies en lieux chauds &fecs.. C'eft ce qu'Hippocras mande à Crateuas, difant ainf : ete prie, dit-il, quetu cerches & arraches és cimes des montaignes les plantes que tu m'enuoyeras: 10 car elles font beaucoup plus fermes & plus vehementes & 2- cres au gouft, que celles qui croiflent és lieux aquati- ques:pource que l’air des métaignes cf fort fubil ,& la ter- re ferrce & mafsiue:& ar-ainfi ce qu’elles attirent eft plus fort. Tu aduifcras ul de cueillir feulement les fleurs de celles des marais , des cftangs,fontaines,& riuieres:car elles font foibles,& flaques,& ont.vn ius doux. à Voylà qu'en dit de Hippocras. Quant aux herbes >onles doit cueillir ; cher HE & garder tout ainf qu'on faitles racines:excepté celles dont pres on fe fert ordinairement en Medecine, ouen cuyfne; elles Pre cftans encores vertes:comme font les laitués, la cicoree fau+ La ou uage,& priuee,le pourpier,la bourrache, les betes les arro2 Hadrien ches te blettes,les choux;les violettes de Mars,la malne, la fe. parietaire la mercuriale, le bafilic , l'ache ;le iufquiame , la 1ombarbe,le plantain,l’afperge,la branca vrfina, & plufieurs autres herbes femblables. Au refte;on ne fe fert feulement des herbes vertes,qui font refrigeratiues, mais aufi de cel- les quifont chaudes. Car quand left queftion d'efchauffer moyennemét,les herbes chaudes,verdes, for meilleures que les feches:pource que l'humeur qui abôde en celles qui font verdes;modere &mitigue l’excés de leur.chaleur, elles font, la groffe mariolaine,la roquette,le creffon alenoys,la mére; l'aluyne,le thym,la farriette,laruesle calament,la mente 2- quatique,le pouliot,l'auronne,& plufenrs autres femblables Merbes plantes.Ilya aufsi d’autres herbes qu'il faut cueillirquand qu'il faut elles commencent à Beurir: c'eft-affauoir la petite me cueillir en rce,la violette de Mars,| origan;le fymphytum pr e few. ouliot,le ferpollet,la groffe mariolaine,le polium, le thym, a germandree,l'iue mufcate,la camomille, le chryfaathe- mon;le fticas, hyfope,le fameterre,& plufieurs autres fem- blables plantes,que i'ometz À caufe de brieneté.Il faut donc cueillir toutes les herbes quand le temps eft cler & beau , & qu'il n’eft ni pluuieux,ni chargé de brouillaz. Puis apres que on.les aura hettoyces , & qu'on aura ofté toute la terre qui 30 celles aufsi qui font däs les frui&z , côme fleurs,& racines Yertesipar plus forte raifonilen faut ainf Vfer en celles qui font feches. Quant aux fleurs il les faut Temps de cueillir comme les autres Parties des herbes : celt-affauoir, cueillir Les quand elles font en leur vertn & v igueur, & non quand elles fleurs. tombent côme fleftries. Celles d HU “ tre en compofte,fe cueillent aua faut cueillir lesrofes les autres fleurs fe cucillent lors efpanies.Et pource que les fleurs tes, plus tendres, & plus minces q tant s’en faut qu'il les faille fech faut craindre l'ombre des lieux q chantre valentrien en Medecine. Pour les faudra cftendre fur de linges , & Je momille, de centaurium, de geneftz,& de rofes,, du utesfois qw’on les tienne bien graines aufsi fe doyuent cueillir Temps de En grande diligenceitane clé qui font nuës, comme font cueillir Les les graines de milinm Solis , de fenoil » d'aner & de Carui: granes. Sen certaines tefles,ou vafes,com me font les graines de Pauotnenufar;aith,iufquiame, & ba- filic fauuage:celles aufii qui font counertes de goufles, com- me font poix,feues, cices,fafolz tant bfancs que*de couleur, *sy doliebi. & les lupins:& celles qui fonrenclofes en certains cornetz, côme font celles de fencgré, de la fertula Cäpana,de fencué, & de la roquette:ou qui font couuertes de plufieurs bourres: Ont graines.de ci 5pômes de coing,pom- . Orces dernieres fe font enticremét meurs: es font feches,& que les it plufieurs graines qui ñ :cencantmoins Le plus tr65,limons,pômes d'orenges,poyres pons,melons,courges,& concombres doyuent cueillir,quand leurs frui&s & quant aux autres, lors que les herb fueillesteriffenr, Etiaçoit qu’il y à maintien nent leur vertu pañlé vn a feur eft de les renouneller tous les ans.Caril y 2 bien peu de ne qui ne ranciflent enles trop gardant:de forte qu'el- cs acquierent par ce moyen vne chaleur qui n’eft pas natu+ relle.Quand donc on aura fait fecher les graines , il les faut enfcrrer en boëtes de bois,& les mettre en vn lieu fec:car el JENSIE >illes faut mettre fecher à l'ombre. Sinon que les 40 Jes att erbes ayent la tige roffe,;com me a la branca yrfinaiou que leurs fueilles foyent fi humides, vifqueufes &efpeffes, que par necefité il les faille fecher au Soleilicomme fontles baf filles, & le pourpier. Car fion les fechoit al ombre,certaine- ment elles fe pourriroyent& chanciroyent. Aprés qu’elles feront deüiement fechees,il les faut fcourre,pour faire tom ber leur poudre,&les mettre par aprés en malettes de cuyr, ouen coffres de boys,les tenant bien ferrces, de peur quel les ne s'efuentent. En quoy fe môftre bien l'erreur de laplus Æerbes pe part des Apothicaires, q pendent aux plächers de leurs bou dues és plé tiquesles herbes qu'ilz ont fait fecher,Caren peu de temps chers des elles perdent leurs forces & vertu, à.cau | “Æpothicdi qui les anneantiffent & fucent Outre celaelles deuiennent es. noires & chancies,& font counertes de dix mille ordures, tt de la poudre quitôbe defus, que des araignes quiles enui- ronnent, & des mouches qui laifflent ordinairement leurs ordures deflus:& Dieu fcet quels breuuages on en fait aprés, Ceux aufi ne font àeftimer qui mettent pendre les herbes en facz de caneuas:car la chaleur de l'air,qui penetre la toy le, face tout ce que les herbes ont debon : &ne laiflent pour les facz d’eftre chargecs de poudre, & de fe gafter. Pour donc conferuer tant les herbes que les racines en leur ver= tu,ilnyarien meilleur que de lesenferreren boëtes de tillet,ou de pefe, ou bien les mettre cm potz de terre, qui foyent bien couuers : felon la do&rine d Hippocras : lequel efcriuant à Crateuas, dit ainfi: Tous medicamens compo- fez de ius,ou de liqueurs fluides & coulantes,fe doyuent gar der en vafes de verre. Mais les fueilles fleurs & racines doy- uent eftre conferuees en vales de terre,qui n’ayent point fer ui,lefquels foyent bien cftouppez, âce que les yens n'em- portent la vertu defditz medicamens,qui par-aprés foyent eomme à cœur failli,eftans deftituez de leurs vertus. QE fi Hippocras veut qu’on tienne ce moyen à garder les fucilles, e de l'air & des vens $ © auec le frui& irent facilement l'humeur du lieu où o Quant aux frui@s,côme font prunes. mes de coïng,cerifes, ê plufeurs autres fruiéts ; dont on fe fert en Medecine, il les fr#iéh. faut cueillir quand ils fo les cormes vertes, pour les garder, Cependant toutesfois 11 faut noter,que quand il eff queftion de refferrer & reftrein dre,les frui@s vers cueillis font meilleurs que ceux qui font bien meurs, Quant aux noix, amandes, pifiaches, pigno- e,iufques à ce que ces frui@s foyent entierement & parfaitement meurs. Ce qu'on Î illent,& quand elles tombent > lors qu'on batles arbres: car autrement ces frui&s fe feftriroyét au Soleil, & fe mortifieroyét.Les fruiéts fecz fe maintiennét mieux en coffres ou boëtes de bois » que rs. Ceux qu’on yeut garder frés tout l’an,ou la plus grande partie de lan, fe doy- uent pédre en vn lieu quine fente le remugle: comme font raifins, poyres , grenades , & pommes de coing : ou bien les faut cftendre fur de paille : comme on faites pommes , les mme font efcorces de Efcorces «8 citrons,de grenades, & de courges :eu celles qu'on arrache ment fe des arbres,;comme font les efcorces d’encens, de guayac, de doisent gar fureau , ou de frefne : ou bien celles des racines des herbes, der SJer- comme font lesefcorces des racines de cappres, mandrago- rer, re;thapfa,alypia, (dont Cf fait le turbit blanc )ou de efula maior,& de plufieurs autres herbes:il Les faut fecher, & gar- der , tout ainfi qu’on fait les racines. Quand aux ius des I# dher- herbes, attendu qu'ils font fort requis en Medecine , il les Les cômens fauttirer des herbes,aucctelle diligence , & les garder auecfè doiuens tel foine,qu'ils ne fe corrompent point durant Pan, On ne irerC gay. lestire feulement des herbes, ains aufien Prent-on & des 47- Pacines, PURE EC racines, & des frui@tz. Quant à ceux qu'on tire des racines, efttelle)que ce pallage a cfté falGfié & corrompu.Etpatainf comme cftleius de regluie, illes faut tirer au commence- ilnefaur accuier Dioicorideen cecy,ains en faut reictter la ment du Prin-temps,quand les racines commencent à ger- coulpe fur la negligence des Tranfumpteurs & Imprimeurs, mer. Le ius des fucilles fe doit tirer auät que les herbes foy- Comme aufsi ne luy faule imputer les additions fuperfluës ent eft fleur,& quand leurs tiges font encores tendres &mol quiontelté adiouftces à fon œuure,fans propos ni raifon:c6- les. Quant auius qu’on tire des fruiéz,il faut quecelacefa- bien que ceux quiles y ontmifes,l'ayent peut eftre fait pen- ce quand ils font parfaiétement & entierement meursicom- fans enrichir ceft œuure, Telle font les additions qui met= Noms efré me font grenades,citrons,limons,& grains de meurte. Tou- tent vn grand amas de noms Grécz,Latins, Hebrieux PAR Pets tesfois il y a des frui@z,dontil faut tirer le jus, auant qu'ils bes,Chaldeens,Esypriens,& mefines lés'noms dont vloÿebt herbes foyent pleinement & entierement meurs:comme font noix, les Enchanteurs ,& plufeurs autres nonis prins de diuerfes € meures;grains de pyxacantha,grains de troëthe, & d'acacia. langues;lefquelz on voit ad-ouftez à chafques chapitrés en On peuttirér aufsi duius des fruiétz qui fontencores vers, 19 plufñeurs exemplaires Grec, Léfquelles additions ont efté ainf qu’on fait le verius,des aigraz. Au refte, il ya desius prinfes de Pamphilus,ainfiqu'on peut prefumer au'dire de qu'ilfaut mettre fecher longtemps au Soleil ,ou bien les Galien:lequel le blafime dé ces chofes:anfsi n'ya ycu auéu- faut deffecher à petit feu,pour les garder: commefontleius neraifon de lesadioufter à Diofcoride, Ce que depuis se d’aloës,de côcombre fauuage,d’aluyne,d'agrimoine,d’hypo- defcouuert par pluficurs vieux excinplaires de Diofcoride ciftis,de reglifle,& autres émblables ius. Ilyenad'autres trouuezen plufeursLibrairies änciennés:efquclz on ne voit qu'on gardeen furop, &quife maintiennent liquides. Ce- vn feul trait de ces noms baftards mis éstiltres de chafque neantmoinstous ius ne fe pardent en vne mefme forte. Car chapitre.Suiuant lefquels exemplaires & mefines l’autorité ilyen'a qu'on laifle feulement donner yn bouillon au feu: du doë&te Ruellius , ie ne mis éñn mes Commentaires ;que ie Rue!liae & apres qu'on les 2 bien faitrafloitsonlesgardeainfi:comme anoye efcritz en Italien,tous ces noms fuppofez: céme aufsi fontceux de rofes,de cicorce;de bugloffe, d'ozeille,d’oubelG, iene feray en ceux- cy que Pay miseh langue Latine: enco= d'ache,& de fenoil. Yen a d’autres,quife gardent fansles res que Hermolau Barbarus &Marcellus,2bufez par les ex- prefenter au feu,ains les laife on feulement efclarcir:& les ,9 emplaires Grecz vulgairement vftez, ayent mis en Jeurs change-on de vafe en vale, infqnes à ce qu'ils foyent clers, traditions lefditz noms , eflimans iceux auoir efté mis par & bien purifiez. Cela fe praëtique ésius de grenades, de ci- Diofcoride. Aurefte,pource qu'il eft requis à tous ceux qui trons;limons,;pommes de coing,&meures. Quant à lesgar- defr£étde paruenir à cefte cognoiffance, de fauoit fur le doit . lib.6. der,il ÿ faut eftre fort fongneux, Car (comme dit Galien)f la difference qui eft entre les arbres, &arbriffeaux : & celle comp. “les farops n'ont donné vn bouillon /& qu’ils ne foyent bien quieft entre les arbrifleaux,& les fouz-atbrifleaux, où petis fec.los..purifiez & efcumez : & que mefmes on n’y mette d’huyle arbrifleaux:& quelle difference il yaentre les fouz-arbrif- deffas pour les garder d’euenter;ils fe corrompentayfément. feaux,& Icsherbes:ie diz,fuyuant l'autorité de Theophrafte Arbres pmes Etdefairles aduifez Apothicaires en vfent ainfi. Au re- qu'on peut appeller arbres, toutes plantes qui ne jettent refines. fe,il y a plufieurs autres liqueurs qui diflillent de pluficurs qu’vn tronc branchu dez terre,lequel eft mal-aifé àrompre: plantes:dont les vnes font appelleesGommes:les autres, Re- duquel aufsiles branches fortent parinterualles, à mode de $ LA : fines:& les autres, Larmes.On met au ranc des gommes, l'o- brasicomme font oliuiers,fieuiers,pommiers,poyri nn al: à ; c : Ua >f18) »POommiers,poyriers,chef- popanax,laffa fetida,ou le lafer, l’armoniac, le ferapinül'eu- nes,yeufes,& autres arbres. Les arbriflcaux font ceux qui Arbrife forbe;le galbanum,le bdellium,la myrrhe,l’encens,l’opocal- 3 jettent plufeurs furgeons dez la racine:comme font les ro- feux pafum,la farcocolla ,1a Rorax,, & plufieurs autres de mef- fiers,les ronces,& le paliurus: Les fouz-atbriffeaux font mis Soy je. er ne cftoffe.Quant aux refines,on met Ja terbenthine, la refi- aurancdes herbes:& produifent dez leur racine, vne tige, brifeaux remens Ne des pomes de pin;le biion,ourefine depin,fapin,pezze, quitetrédes branches dures comme bois, & de petites fueil ; & meleze,&*celle de lentifque.Quant auxlarmes;onymet les,quine tombent tousles ans, comme font celles des au- wes, le laié qui fort desteftes de pauotz, qui eft le vray opium: tres herbes:ains demeurent toufours verdes:comme font 11 la fcämonee,la liqueur qui fort de la thapfa , le Jaiét de tous flichas,le ladanum,la rué;l’hyflope,la fauge,& plufieurs au lestithymales,le cancamum,la gomme dragäthi,laliqueur tres herbes de cefte cftofte. Quant au ranc des herbes,on Herbts des feps de vigne,& celle qui fortdes pruniers,amandiers, & met toutes les autres plantes quiiettent leurs fucilles du . A cerifiers,& finalement la gomme Arabique. Toutesfoisy en mencement,fans ancune tige,& qui,par-aprés venans à m6 à qui prennent la liqueur qui fort des pruniers ,amandiers, ter en tige,iettent graine & fleurs:comme font toutes fortes & cerifers pluftoft pour gomme,que pourlarme. Maiscom- de blez,& toutes herbes bonnes à manger , qu’on cultiuc és mé que c’enfoit, le principal eft de les bien cognoïftre. Car 40 Jardins:& vne infinité d’autres herbes fauuages , qui croif- on jofiftique aufsi bien les gommes,qu’on fait les chofes mi. fent naturellement parmy les chäps , & prez,& en plufieurs Enfe nerales. Aurefte;quelques reprenardz fe youdroyent peut autres licux.Encores qu'il y ait des herbes quine portent ni r Digj- CRreingerer de mettre la dent fur Diofcoride , pource qu'il tige;ni fleurs,ni graine:comme font la phyllitis, le cetrac.le de. ditabfoluement,encefte Preface,qu'entre les herbes,le feul cynogloflum,l’hemionitis,& l’onofma.En oultre;il fault no- ellebore dure long temps: & queles autres herbesperdent ter,qu’il y a des herbes,qui croiffent en arbres,par la diligen Chégame® leurs vertus paflez trois ans : & que Theophrafte, Autheur ce qu'on met apres-ce qui voit ordinairement és Pt © degese Ancien & bien renommé,eft d'opinion contraire.Maïs,pour Car j'en ay veu qui deuenoyent fi grandes & fi grofles, & f ration deg leur fermer la bouche,;il faut noter,veu queDiofcoridea cfté dures,en moins de fix oude EE mois,que leurs tiges eflo gx herbes. le plus conifommé &le plus refolu de tous ceux quiont efcrit longues,grofes,& dures côme lante d’yne arme d'aft. Quit Arbri[- des Simples;felon mefme le tefmoignage de Galien:qu'ileft aux arbrifleaux,fion les cultiue , on les fait croiftre comme/4#* érof impofsible qu’il n’aitefté bien experimenté au fait des her- de grands arbres:ainf qu’on peut voir en l'agnus caftus au Jens en ar bes,& qu’il n’euft leu & fueilleté diligemMent tout ce que -lierre, au tamarife, & au paliurfis.Au contratrc,il yade Fe bres. Theophrafte en auoit efcrit auparauant que luy , bien trois SO ciz arbres,qui par faute de nourriture, & d’eftre cultiuez , fe cents ans:attendu mefmes que par fes efcritz on voitcom- abbaftardifient tellement,qu'ils deuiennent comme BR bien il ef diligent àefplucher les herbes parle menu. Or feaux.Car quand les arbrifleaux font bien cnltiuez, ils fe for comme l’exemplaire de Diofcoride ef mutiléen plufieurs tifientauecletemps, &icttent leurs troncs gros, & leurs endroitz:& en d’autres il fe treuue chargé de plufieurs cho- branches fermes & groffes.Mais quand les arbres deneutee fes qui ne font du ftyle de Diofcoride:&que parla negligen- fans eftre cultiuez,& qu’on leur laife jetter à force icttons ce des Tranfumpteurs,ou des Imprimeurs , il fe trouue fort & furgeons au pied:alors leurs branches commencent à fe vicié & corrompuiil eft de croire que le femblable pourroit affoiblir,& à fe debiliter.à l'occafon de Phumeur, que les ict cfre aduenu en celte preface. Parquoyietiens qu'il y faut tons qui font au pied leur derobbent: de forte que peu à peu icy beaucoup plus de parolles, que Theophrafte n'en met: elles deuiennent comme atbriffeaux : ainf qu'on voit ordi- lequel neantmoins dit que Pellebore duretrenteans .lari- naîremét aux meurtes, lentifques,& coudres,qu'on laïife fäs ftologie cinq ou fix: le chameleon quarante:le grand cen- cultiuer. Carle voyfinage 2 fi grande vertués chofes na- taurfum(qui ct noftre rheupontic commun) dix , ou douze: #9 turelles , que non feulement on voit ce que deflus ;mais Metamo le peucedanum,cinq, où fix:la vigne fauuage,vnan:&que aufiil peut aduenir qu'vne plante fe conucrtit en yne au- phofe 54 *le ius de concombres fauuages dure centans:difant mefme tre:ainfi qu'on voit en la cannelle, qui fe conuertit en cin- plantes. ” qu’il en 2 veu de deux cents ans,qui eftoit fort bon,& fingu- namome:&en la mente aquatique, qui fe conuertit en i ler.Or que cela ait efté incognu à Diofcoride,encores qu'il vraye mente:& au fourmenr, quife conuertit en yuraye: m'en ait motdit,tant s'en faut qu'on le doyue dire,quemef- &enl'orge, qui fe tranfmuéen auoyne: & au bafilic, qui Diuÿ/fà dei mes il ne le faut penfer : ains faut eftimer ( comme la verité fe change en ferpollet. Au refte, toutes herbes font on TEE. domeft elate- CA herbes. Æibres Mon Paignarss PR EF GE domefliques,ou fauuages, Aucuns dient que les faunages ont precedé celles qui fout priuces: atiencitqu'on en voit pluñeurs qui s’appriuoyfent par la peine qu'on prend à les cultiuer és jardins. Toutesfois il y a plufeurs efpeces d’her- bes,qui fe rencontrent fauuages,& priuces : dont les vnes portent fruiét,& les autres non;$.yen à qui fleuriflent,& les autres ne jettent point de fleurs:comme aufsionen trouue ” qui demeurent toufiours. verdes, & d’autres qui perdent »tous les ansleurs fucilles, Celayient, felon que dit Theo hrafte, de la temperature de l'air & des lieux où croitfene é plantes:encores que quelque fois cela foit caufé de quel que detfe&uofite qui efésracines. Et de fait , l'importance 1 © tre elles qui fe nourriffent parmi lesmazures, & caillous. Es cf grande à maintentrles plantes bien noutries , orifflan- tes,& toufiours verdoyantes ,quand la bonne temperature de l'air,& la bonté du terroir le permettent. Parquoy ne fe faut cfmeruciller de.ce que alentour du grand Caire, & en la terre Elephantienne ,on voitles figuiers &Îcs, vignes touf- ours vertes:&fiés IndesOccidentales,defcouuertesnague res par les Efpaignolz &Portugalois, tous les arbres demeu rent verds tout l'an. De là vient qu'on voit Les arbres plus * hautz,plus vers, plas beaux plus fueillens , & plus chargez de fruiétz en vn lieu qu'en vn autre: car auf il nya arbre quine s’aime plus en vn terroir,qu'en vil autre, Nous voy- & beaux:comme font cedres,melezes,} apins,pins,peñles;ter- benthins,bouys,geneuriers;,faux, & charmes. Es foreitz des Arbres des plaines,coftaux,ët callines.les chefnes,heftres,lieges, yeufes, plaines ® alyfers,ormeserables,frefnes,&e coudres,s’ayment fort. Les collines. planes,aunes,peupliers,trembles;tamarifes,faux, &rofeaux, res CToff s'aiment fort le long des riuieres, &és lieux aquatiques. Et fans le long neantmoinstoutes nefe treuuent esalement bien és mon- desi Herbes mar © aymentés lieux marefcageux,&le long des foffez,font cel lieu. ds. reres. raiones,vallees,pleines;ou forefèz. Cefte différence aufsi, fe peut remarquer és herbes, & arbrifleaux.Car les vnes croil- fent és marais:& les autres s’ayment és eaux dormantes:des autres fe nourriflent és riues de mer,& és bors des riuicres: & y en a qu'on trouue ordinairement és lieux humides, & fangeux : d’autres ont l’eau en horreur:8& par-ainf elles cer chent les rochers & licuxfeez. Y en a d’autres qui s’entre- tiennent quelque fois és lieux humides, & quelque fois és lieux fecs. Les vnes aiment les champsiles autres les vi- gnobles:& les autres, les prez. Aucunes fe portent micuxés vallons;que és coftaux:& les autres aiment les lieux haurs &expofczauvent, Yenaqui,aymans la bourgcoifie , fe 2: nourriflent le long des murailles des villes & bourgades , & = : : A ET parmi les mazures,& ruines des mañfons.Quant à celles qui ts les qui s'enfuigent:ceftaffauoir,le plantain;le coronopus , le poterium,le chamataz, Ja grenoillette 2l'ache de marais, le fphondylium,la Lifymachie , l'alifma ; la petire fcrofulaire, l'epimedium,la quinte-fueille,le bañlic. d eau ,la prelle ,ou cheualine, lé limonium, le petit heliotropium , La ver- ueine', la tufsilago ,la cutage ,lonobrychis, la tierce ef- pece de conyza;ou herbe aux puces, & leupatorium des A- pothicaires. Es marais bien aquatiques on trouue le fou- Herbes croif cher;,la maffe fourde,le fparganium,êt les ioncz.Es eaux dor- fans dormantes. Egyptien tes on voit nager le nenufar , le potamogeton , le lotus ou Handacocha,la colocafa,autrement Feue d'E- uelles plantes ont leurs fueilles & dedans & de- ésedux man gypte: lefq hors oule fra Croiftés marais des Indes, En Italie le ris vient és marais: goes. Her fans Le long ftus,Phelichryfum dela mers © mer. Herb fans des aufsi fait l'hippolapathum, & x fa millefucille aquatique. Les faligotz croillent és cflangs , marais & riuieres , & mefines en la mer. L’oleandre aufsi vient à bord de mer,& le long desriuieres. Quant aux capilli vencris 3 & au po- lytichon ,ils fe nourriflentés cauernes aquatiques , &fur tout fielles font le long d’vne riuiere : ou bien on les trou bescroif uCra és cheures des éaux,qui tébent des rochers. L agnus ca Le buboniti,on petite afpergoutre,la mille aine,ou botrys, & le rheupontic,fe nourrifsét le 169 desri en La uieres. Les bafilles,les choux marins,la chardonnette,dire Chamele6 noir,le nenufar, c © ï doryeniü,le folatrü dormitifle glaux;l'hippo phaës,l'hippo- phæftus,le tragiü,le tithymal dit Paralius,la peplis,l'alypo, dont on fait le turbit blac,& Pabfinthe Seriphicn,croiffent és plages,collines,& efcueilz qui font le 162 dela mer.Le tré polia aufsi croift où la mer bat:&par ainfil eft quelque fois es croif en l'eau:& quand le flot s’eftretiré;on le voit à fec. La mouf- le lg fe marine,le corail,& l'alga croiffent toufours en la mer. Le fentai- Jong des fontaines, & principalemét de celles qui fonr chau- des liuer, on voit la berle , & le creffon toufiours enfemble, onsles arbres quis'aimentés montaignes,y eftre fort gräds 29 Ja coquiole;ta linaire,onle belzvedere,les veifes, lorobäche, 30 40 comme fi ces deux plantes anoyent iuré amitie penpetucl'e. Quant à celies qui croiflent loing de la mer, on trouuera és Herbe lieux fecz & arides leryngium,la farriette,le milium Solis, Le fans é lycium ou Pyxacantha,la fauge,la ftachys,l’'onofma, la lon: fecs. chitis,le cynogloffum,l'echium,la buglolfe;ou borrache, liue mufcate , & l'ellebore noir: Parmy les rochers & lieux bien fecz,on trouue les cappres, les rofimarins,le fyÿmphytam pe treü, la percepierre, la parietaire,lhemionitis, toutesles ef_ peces de iombarbe,vmbilicus Vencris,ou efcudes,le cyiba- Jior;lepolytrichon,la paronychia;le cetrac, le clinopodium, Ja circea,& l’hepatique. : Touresfois y en a beaucoup d’en- Herb fans chers. Herbe 5 z Ans € lieux ombrageux fecz, owtrouuelachryfocomé, le cabarer, les viollettes de mars,le cyclamen,& laftragalus, Ou treune és lieux humides la pernenche,& le long des rainpars &fof- Ur fezirem la phyllitis lhemionitis,les guymanues,l'enula.ca- He pana , & l'ache de marais. Quant âscelles qui s'ayment és Dre coftaux;on ytreuue les genefts,ie calamét des Apothiçaires, 4. Je cumin faunage ; la germandree ,-encores.qu elle, s’ayme co$tas parmi les rochers & lieux afpresile phalanoinm”,& lethyin, Herbe quiaufli croift parmi lesrochers:8l'holoRium. Esterres la terres bouteeson:troutte le pied delieure ,dit Lagopus Felatine, LC, à z rees. les churles,le coriädre,le vaciet, lhypecoû,*le chamæcifius, x Jral ombr fecs 4 le gith;le buphthalmü,lacamomille,le pauot fauuage;le gla- e diolus;le‘leontopetalon,l'yuraye fauuage,la mille-pertuts,8r Herb les blauelles,ou aubiffoinst Es lieux n6 culriuez;on trouuera Fs Le pfyllium ditlherbe aux puces,& la cicoree jaune, dite Hie * raciü. Quant aux prez,on yittrouue le trefflc;le lotus fauvage & domeltic, l’arrefte-benf, le daucus,le carui,la barbebouc, le lapathüacutü.la petite centaurec,le lis iauné, lhermoda- &ylus des Apothicaires,& la betoine,encores qu'elle s’iynie fort és môtaignes & coftaux.Es vignobles on treaue*la'cral- fula minor, le pourpierfanuage,l'efule rôde,&la chaimzlyte, nr la vigne-porrerte,& le fumeterre. Au refte,on trouue: & de- rep dans & dehors desvilles & bourgades,&le long dés murailles ms d'icelles,&des cloftures des iardins,& parmy les mazures,rry tes, nes demaifons,fepulchresscimetieres,&és placespubliquer, da toutes les fortes de bouillon, la blattariaile feneué fanuage, Piberis,les maluesil'efclere; les ortiesl ycble,le fufcauPery fimum,la farrazine longue, le marrube,le chryfanthemum, lortie puante ; le feneffon,.les falisotz terreftres,la fideriris, l'agrimoine, le iufquiame,la cigrié,la bardane, le petit olot- teron,& les concombres fauuages.Parmy les chäps on trou- Herbe uc toutes les efpeces de cardons,Patraëtylis, la ferula ; le fe chum noil fauuage,le gramen,ou Dent de chien l’argentine,8&les FT nauctz fauuages, On treuue lelong des hayes desprez & fins L des champs,le brufe,lafperge;les ronces , la burguefpine, le F7 7 trocfne,& [a sarence. Les forcflz de la plaine font enrichies Bof du colchicum éphemerum, de la biflingua, & de la feugicre, Fe Es montaignes il faut chercher toutes les fortes de natdus, forefés le grand centaurium, qui eft lerheupontic commnn des A: Plaie pothicaires,la mandagore, l'afphodelus,le fatyrium,le covil Herbe Jon de chien,la gentienne ; le ligufticum,lalyfon , le mace- ron,lellebore blanc,la rué fanuage,la polemonia; le figillum Salomonis,le tithymalus mafle , le polium , l'herbe à efter- nuër,dite Ptarmica,la thymelæale bois gentil,la reglifle Val clepias;le narciffe,la thapfa,la pyxoine l'ethiopis;le clymet LES Hinex, Herbe brex Herbi monte Veau. Le malabathrum, autrement Folium Indicum, $ O nos,la cacalia Ponagra, l’aconit, la laurcole, l'hyflope fauua- gc;le peucedanü,ou queué deporceau,& la chamædaphne;la tormentille,la biftorta , la carline l’angelica , & le rofmarin, Herbe Es foreftz de montaignes on treuue le chardon noftre Da- fèreft me: & la mefme és rochers inacceffibles , on y peutrencon- mont, trer le petrofelinum, & la rhodia radix. Il y a auffi desher- Simpi bes , & des Simples qui croiflent és arbres,& prennét d'icel- fans à les leur nourriflemér:comme l'agaric,& le gny;la moufle, le bres. polypode,la feugiere croiffant és champs,& lhepatique.Il y en a qu’on voit és arbres : &d’antres quiayans prins roëine en terre,rampent parles arbres , & s’y agoraffent:comme eft la labrufque,le tam,la coleuuree, le lierre, le liferon, le fini- ditAndrofaces,le pauot cornuile 69 ]ax afpre;le grand lifet , & le cheure-fueil. Il yen a d'autre, Herb qui n'ayans point deracines, ne laifient pour cela fe ietter P4754 au col des autres herbes,comme fait lepithymä, l'epithym- êres. bra.l'epiftæbe,& la cufcuta. Et iaçoit que toutes herbes $'ai- ment mieux chafcune en fon naturel, & en leur terroir pro- pre;qu'’elles ne feroyent ailleurs : pour cela neantmoins on ne life de les trouuer indifféremment tant en la montai- gne,;qu’en la plaine , & parles vallons, & coftaux , & parles champs,& par les prez,& par tous autres lieux ,encores auc clles fe treuuent plus ordinairement en yn lieu qu'en autre. Voylà PORVEN FAC E. Voylà doncce qui peut concerner les lieux où naturelle- ment s’engendrent les herbes , & où elles croillent ordinai- rement. Or à fin qu’on cognoifle le poffible que ie fais a ef- claircir & faciliter cefte matiere des Simples : il me fembie qu'il fera bon de traiter particulierement toutes les parties des plantes, c’eft affauoir, les racines, fueilles,tiges, Aeurs & graines. Et pour venir au fondement, ie commenceray en erfiré premier lieu aux racines. Et premierement,toutes fortes de lantes Lez ont plufeurs racines, & ce bien minces. Tous leguma- 4% ges,excepté la feue,n’ont qu'vne racine,qui cft dure,& bran- # chue. Toutes herbes potagieres aufli n’ont qu'yne racine: comme eft la laitue, le perfl, la bete , la bourrache, l'endiue, & la cicoree.La rue fauuage auffi,qu'on appelleHarmala,l'e- fule ronde , ou peplos, le colchicum ephemerum , le crateo- gonum, & bien fouuent la verueine,n'ont qu'vne racine. Au contraïre, le cabaret, la valerienne, la baccharis, l’ellebore blanc & noir,la cappre,la baffille,l'afphodelus,la petite fcro- fulaire,l’afclepias, la circea, la bifimalua, l'ethiopis, le gra- men,la feugicre femelle, la feconde efpecc d'auricula muris, le plantain,la chryfocomé,l’afperge, le brufc, la biflingua, le panacés Heraclien,l'hemionitis,la pyuoine femelle, & l'alif- ma font fondees fur plufeurs racines. Les racines du nardus icines Indien , & Celtique font comme efpices.Pour ietter grolles fes. racines, il faut parler à enula campana, coleuuree, mandra- gore, fcammonee, concombre fauuage, tam,raues, nenufar, colocafa, ou feuc d'Egypte, radix rhodia, china, qu’on a ap- porté n’agueres des Indes Occidentales, ferpentaire , aloës, centaurium maius, qui eft le rheupontic commun des A po- thicaires,rofmarin,fphondylium,ænanthe, confolida maior, eri- pauot cornu,reffort,chardon, * cheurefueil,folatrü dormitif, sum. fnilax afpre;thapfa,hippophaës,hippophæftus, tithymalus mafle, efula maior,la rheubarbe,& le rhapontic. Au contrai- re,la curage,la feconde efpece de catanancé,le ranunculus,le panaces Afclepien,& Chironien , le phalaneïum , le treffle, swf l'anthyllis,*le pas d'afne,l'onobrychis,lholoftium, la britani ca, l'epimedium,l'onagra,la feconde efpece de tragiü, le leon es je topodium,la veruaine femelle, le phyteuma, la petite fquil- 3 ® nes en dedans. le,la tierce efpece d’aconit, le chamæciflus, le cabaret, l'elle- bore blanc & noir, le petit plantain, la corne de cerf,la fefa- moide,lorigan fauuage,lalypon, l’atra@ylis , le grand helio- tropium,l’onofma,la garance;la cepea,l’alifina,la betoine, la chamæfyce , le meu, le gingidium , la petite centauree , ont rs du lesracines petites,minces,& fubtiles.L'ethiopie, le fmilax af- pre,le poterion ,1e chardon noftre Dame ; l'aftragalus , le ti- thymalus mafñle, le fouchet, & l’oleandre ont les racines du- cines reScomme bois. Au contraire, la guymauue, la branca vrfi- gnala bifmalua,les malues,& la confolida maior, ont leurs ra- enfes. Sines molles & vifqueufes. Au refte,la flambe,l'acorum, le fi- es co Dr biflingua,le gramen,le laurier Alexandrin,la colocafa,la 8a- Janga, le gingembre , la china nouuellementinuentee , & la radixrhodia ont lesracines comparties par neuds,ainfi que ss de lesrofeaux.D’auantage, l'orobanché, l’eryngium , le figillum eur Salomonis,la pyuoine mafle, le pyrethre , le daucus, le pa- bigr, Nais faunage,le fymphytum petræum,le dorycnium,l'yeble, Pechif,la baffille,& l'elaphobofcü,iettent leurs racines feule 5 bul ment dela groffeur d’vn doit. Quant aux racines bulbeufes, font celles des lis blancs & jaunes, des bulbes , d’afphodelus, d’aux,de porreaux,de faffiä, de narcifles, de gladiolus,de tous les couillons de chien,de fatyrium,de churles,de colchicum, d’arifarum,de vaciet,de ferpentaire,de vigne-porrette, d'ail- gillum Salomonisle brufe, le nenufar,la fpatulafetida , la 4 Q ranunculus, d’enula cam pana, de diétam blanc, du chardon d’ellebore noir,d’aRragalus,de pañlefleur,de mädragore,de la tierce efpéce d’aconit , de thapfa , de bardane, de feugiere mafle,de tam,des deux ariftologies ,encores que leur dedans foit de couleur de bouis,& de pyuoine femelle:açoit qu’elle foit blanche,eftant pelee;tout ainfi que la thapüa,& la man- SE sa SUR DRE ee qui s'enfuyuent ont leurs raci- Salomon, La ferpenraires Le vie de che de Lu blancs en à »14 m,1l€ra- Jehors. nunculus, Pellebore blanc, l’arreite-beuf, le ligufticüm, Pa perge,le brufc,la biflingua , Pelaphobofcum , le roimarin le fphondylium,la raue, le reffort,la circca, la bifinalua l'ho!o= fttum,le tragos,le tréffle,le narcifle, l'ail le pourreau , le pin- gidiü,l'iberis,* lache large,ou leuefche,le tripolium,la flam- be;le panaces Heraclien , le tragium , le folatrum dormitif, - °“ ie l’arétion,l’onagra,le chamæciflus,la cammonce, la ou man /br#. uc, & l'efula maior.Toutesfois celles du vit de chien de po- lemonia, & d’enula campana, ne font entierement blan- ches,ains tirent fur le bläc.Quant aux racines rougesen de- Racines ro4- hors, on les remarque en lagarance , au grand centaurium ge #* dehors. quieftle rheupontic des Apothicaires,au rheupôric vray,& à la rheubarbe, encores que ces trois racines foyent aucüne: ment noires en dehors. Item celles de quintefueille font rouges:auffi font celles de tormentille, de la tierce efpece de betes,de blettes,de carottes, d'orchanette, de lycopfis, qui eft cfpece d’orchanette, d onofma, & de chryfogonum ,encores qu'elles foyent vn peu noires en dehors.Les racines de bran- ca vrfina,de valerienne,de fatyrium Erythronium,de fpatula fetida,de radix rhodia,de folatrum dormitif, d'alypum ; & de coftus ne font entierement rouges ; ains font aucunement rougeaftres.Celles de la feugiere femelle,du fouchet > du py- cnocomon, & du colchicum ephemerum, font noires tirans fur le rouge. Quant à celles de fymphytum petræum , d'oi- gnons, & de la grande & petite fquille, elles font rouges ti- 5 UE rans für le purpurin. Au refte,celles de Pariftologic ronde, de ou Los Racines Racines jan reglifle,de*lampe,de * rheubarbe baftardc,du foucher Baby- hum Jonien,d’argemoné, d’efclerc,& de gentienne,clles font i: ; DAT Mais celles de polypode , de phalangium,de Po maceron,& d’imperatoire,font verdaftres au dedans, En Es Rp tre;la flambe,l'acorum, le meu, le fouchet,la galanga, la ze- Racines 0- doaire;le-nardns Gaulois & Indien,le cabaret,la valcrienne, 475. la * reffize;ou benoïlte , la baccharis, le liguflicumile panais, *oscar0 l'angelica,le filer montanum, ou feleli Mafilienfe , la levef- phyllata. che,le macerO,le rofmarin,lafclepias, la circea,l’alifma, & le tripolium,ont leurs racines odortes:côme auñffi la était dia, qui a vne odeur retirant à celle des rofes. Plusla reglif pci fe,la barbe-bouc;le grand centaurium , la carline, lelapho- re RARE geranium,ou herbe robert;l'arétion , & le polypo- e ,ontleurs racines douces. Mais celles de gentienne ,de Racines d- douces noftre Dame, du panaces Heraclien d'hippophaës, de la ASE fquille,grande & petite, de cicorce,d’afperges, de brufc , de petite centaurec,d’efclere,d’afphodelus,& de cyclamen,font ameres. Lesracines acres & piquantes font celles de gin- gembre , d’acorus, qui ft le calamus odoratus des Apothi- caires, de galanga ;dezedoaire , d’imperatoria, de crocodi- lium,d’angelica, de panaces Chironien,de maceron »depy- rethre,d’alifma,de tripolium,de reffort priué & fauuace , d'i- beris,de poyuree , de creffon Alenois , de thlafpi, ou fenené faunage,d'argemoné,de curage,de vit de chien,de ferpentai- re,de velar, d’aux fauuage ; de vigne-porrette, d’ail-porreau, d’aux,d'otgnons, de porreaux,& de fcandix. Toutes les con- Racines 4- cres. cines porreau,& de moly. Quant aux racines rondes,ce font celles f © fiderations cy deflus mifes apporteront grand proffit à ceux d’ariftologie ronde,de cyclamen,d’ache vomitoire, de leon- topetalen,d’œnanthe,de pyuoine femelle,de raue,de chryfo- gonon,de cheurefucil, de fouchet,d’argemoné, de la feconde efpece de catanancé, de pycnocomon , d'vne forte de gera- once nium, de lapios baftard,& de l’antora. Aurefte ce ne fera cines affez d’auoir obferué tout ce que deffus, mais d’abondant leur, faut noter qu’il y a différence entre les racines , & en odeur, € & en gout, & em couleur. Et de fait, ceux qui fe veulent ren- dre accompliz en cefte faculté ; feront beaucoup pour eux, s’ilz apprennent cefte diuerfité des racines , & de leurs goufts,faueurs & couleurs. Et premierement quant à leurs couleurs, la racine de chryfogonum eft noire en dehors, & blanche en dedans : auffi font celles du pauot cornu, du nar- dus de montaigne , de la fecondeefpece d’helenium , de cy- clamen, de chamelcon , de cardon, des affrodilles , derof- marin, de rheupontic( toutesfois celte-cy eft rouge dedans) de peucedanum, de leontopetalon , d'epimedium , de nenu- far, d’'eryngium ; de cenfolida maior ,de maceron,d'echium, 60 qui prédront plaifir à cefte faculté, s'ils recerchét par le me- nu les différences qu'il y a és formes, nombres, couleurs 5 0- deurs,& faueurs des racines des herbes. I] eit fort requis auffi qu’ils cognoiflent tous les traitz & lineamens des herbes (fentens de ceux qui fe peuent coucher par efcrit )& qu'ils svftent à cognoiftre leurs odeurs & faueurs , felon qu'auons prefcrit & demonitré cy deflus. Et pour bien dechifirer les herbes, ie traiteray en premier lieu desfemblances & rap- portz qu'ont les herbes les vnes auec les autres:à fin de faire cognoïltre celles qui font incogniies par le rapport & fem- blance qu’elles ontauec celles qui font communes & vul- gaires. Et pource que le lierre eft cognu d’vn chafeun, ie H&rbessy#s commenceray par luy.Les herbes cy deffouz mifes,ont leurs le fieilles fueilles femblables à celles du lierre, ençores que les ynesco7me le les ayent plus grandes, & lesautres plus petites:c'eftaffaucir, Lerre: Ja fammonee;le cabaret,les deux efpeces de cyclaméile fmi- Jax afpre;le grand lifet,le fañol,le tam,le chou marin , le filer Ethiopique , le cheurefueil] , les deux cfpeces d’ariftologie, l'af RR& BE afclepiasl'epimediü,le gramen Parnafi,la brafica canina, dite Apocynon,les violiers de Mars;le chamæciffus ; la cäpa- nette qui croift és vignes, la mmercuriale fauuage , la morelle, l'aicakengi, la circea , les concombres fauuages, & priuez, la e peruenche, & le liferon.Quantaux fucilles de vigne;les plan- tes fayuantes les portent fémblables , c'eft afauoir le plane, l'erable , le lupin,la paume de Chri, la coleuuree, l’ellebore noir,la merueilie,la coloquinte, & les anguries. Aurefte, la brance vrüna,& le chardon noître Dame ont fueilles fmbla- bles:aufsi ont l'herbe du cyprés,& l'abfinthe Serinhien. L'a- gnus caftus,& le bois puañt côuiennét en fueilles,& en bran- ches.La caucalis,la feconde efpece de daucus , lelaferpitium, le maceron,& le nauet fauuage,ont les fueiilés commele per- fil. Le sefchier a les fueilles femblables à l'amandier : aufia l'olearñdre,l'yeble.le fure Herbes plantes, a- yds Les feil Les devigre. arroches,comme le terondit Apariné, € le pecirmuger, dit G tit glouteron,ou lappa minor.Le grat- mblable aux deux garances : aufsi eft um : combien que les garances ayent les fucilles pluslarges quele gratter6,ni le ie muguer. Au reite, le vacier,le narcrfle, l'ail, l'hermodaéty us des Apotlucai res, quieft le vray colchicü, le fouchet;l'afphodel us,la vigne- porrette.l'ail-porreau, les couillons dechien ; &la lonchitis, ont les fueilles féblables au porreau & auxbulbes. Le bouis & la pyxacantha ontvn méfmc fueillige. Lacoleuureca les fucilles femblables 2 l'amomum: & le pyrethre les porte comme fait le daucus fauuage : l'hemionicis les a femblables à celles de la ferpentaire:& le coris à celles delabruyere, L'af- perge des Iardins,le panaces Afclepien, le filer montanum, le daucus de Candie, la camomille, le rofmarin , le buphthal- mon,l’anct, & la thaplia iettent leurs fueilles comme le fe- noil. Le meu a fon fueillage comme l'anet.L'elleboreblanc,la gentienne, l'alifma, dit Plantain aquatique, & leclymenum, ont les fueilles femblables au plantain.Lapañlefleur,& l'herbe robert ont quafi mefme fueillage. Quant au fueillage dela feugiere, la leconde efpece de fidericis l'enfuye fort saut fair le polypode , & la feugiere qui croift és chefnes. La ferula s'approche du fueillage de la cigué , comme la cigué fait de celuy de myrrhis.La bourrache, le bouillon, & le cirfion, ont les fueilles qua femblables.Quant au gramen,le woly, l'ho- loftium, le gramen qui fiette en chalumeaux » & le coro- nopus, fuyuent fon fueillage.La catanancé, & le pfyllium, ont leurs fueilles femblables au coronopus. Les deux efpeces dechondrilla, & le piflenhi& fe parangonnent à lacicorce. Le faffran fauuage, & l'atra@tylis font (emblables ; aufsi ef la chardonnette,&le crocodilium : & lacarline, &le fylibum: aufsi eft le tripoliu, &le FREE Lecoriandre a plufieurs her- bes qui fuyuent fon fueillage , c'eft-affauoir , la maronne, la faluauie,la tierce efpece de fideritis , toutes les efpeces de ra- nüculus(iaçoit que les vnes s'en approchent plus que les au- tres)les deux efpeces de daucus, l’argentine , & le fumeterre. Quant à la parietaire , le mouron, l'anagallis » & l'auricula muris,ont prins la forme de fes fueilles : comme l’agrimoine à a prins celles du chanure,;ou de la quintefueille :encores q cel *Dyofc.met [es de l'eupatoire ou agrimoine foyent coparties * en quatre. € cn: 04 A u refte ; lefolanum dormitif , & le cappricr , iettent leurs plus. fueilles comme le coignier. Le maceron aufia prefté fes fueilles à la valerienne,& à la berle. Le fauinser fe conforme au cyprés : comme le petit cedre fait au geneurier. La muille- ertuis, l’'androfemum, & l’afcyrum font femblables en fue:l- age. Quant au ciftus, & ladanum , comme ils font d'vne ef- pece ; aufsi font-ils femblables en fueillage La premiere efpece d’aconit a les fucrlles commele cyclamen : & la fecu- ridaca, & le teucniü,commeles cices:&r la millefueille,çcomme le cumin fauuage: & la bardane;comme la courge: & l'orge des fouriz, autrement yuraye fauuage,côme la vrayr yuräye: & le grand centauriü,lapyuoine mafle, & la gentienne com- me le noyer:encores que les fueilles de gentienne retirent fort au plantain. La flambe à cômuniqué fon fueillage à l'a- corum , au medium, & à la flambe fauuage , & au gladiolus, excepté que ce dernier à les fueilles plus courtes, & plus eftroites que la flambe. On pourroit mettre au rancdes ioncs la prelle,& la cheualine: mais elles ont les tiges creufes. Les lentilles ont communiqué leurs fueilles à la vefle , à l'o- £ou cha- nobrychis, à la*petite efule ronde , à la feconde efpece d'he- mefjce. lenium,à l'arrefte-beufau polytrichon,au glaux, & à la poly gala. Le foillum Salomonis , la peruenche;la laureole, l'ole- andre, & la petite lau rcole, ont les fucilles femblables à celles de laurier. Le lis blanc prefté fon fucillageaux lisiaunes , & rouges , à la petite {quille ; au fatyrion, au colchicum ephe- AAC: E. merum ; & àl'onagra. Le lentifque , lareglifle,& le tragos, font femblables, La draue a (a fueille fort retirant à celle de Jepidium. Quant au fueillage des laitues , le chardon des foulons;lalaitue fauuage,l'orchanette dite Lycopfis,l'orcha- nette; le paflel fauuage, & la mandragore femelle ; retirent merueilleufement. La confolidamaior ales fueilles comme la langue de beuf.Le brufc ; le cithymale femelle, & lerubus caninus ont prins les fueilles de meurte:comme aufi ont fait la mente aquatique, la curage , & la quintefueille, celles de la mentedes jardins. Le marrube a communiqué lesfiennes à la melife,au marrube noir,à l'orminum, & à la premiereef- pece de fideritis: aufsi a fait la mercuriale à la* cynocrambe: tour ainfi que la parieraire. à l’elatine. L'iberis approche fort des fueilles du creffon Alenois:comme aufi le thlafpi, ou fe- neué fauuage. Les fuailies d’olimers fe peuuent remarquer en la “franche-pure,en la ptarmica,en la phillyrea, au troëf. ne;enl'agnus caftus,en la conyza,;au theligonû , au couillon de chien,au milium Solis,au doryenium,& en l’hippophaës. La paume de chriff, l'ellebore noir, le fphondylium, & l'aco- nittue-chien,ont les fueilles comme le plane. L’enula cam- pana,l’ethiopis;l'ar&on, la bugloffe, ou bourrache, & le ti- thymale à larges fueïlles,ont le fueillage comme le bouillon. 2 0 Le panais & le gingidium ont leurs fueilles l'yne comme l'autre. La*craflula minor, dite Reprinfe;la cepæa,!a bafille, * 04 ; te les faligotz terreftres , & le tithymalus heliofcopius , ont les phinm. fuailles comme le pourpier. Quant au treffleil cf femblable au lotus fsuuage, à la medica, au cytifus, & au melilot.Le thym;la ftichas, & la farrietre font velluz d'yncliuree. L'au- befpin , & la premicre efpece de mefplier ont mefme fucilla- ge:comme aufs1 ont le pouliot, le diétam, & le calamenr. Le fauinier, & le cyprés retirent quant aux fucilles au tamarife: le ferpollet, au élinopodium:& la premiere efpece de fideritis, l'orminum & le bouillon (à uage, à la fauge. L: renouce, & la grande efula,ont les fueilles (emblables à la pefle: &la ger- mañdree,comme le chefne:aufsi ont le teucrium , la betoine, le chamaraz, & la premiereefpece de fideriris. Larue a pre- fé a femblance de fes fueilles à l'autre efpece d'acacra, à La petite centauree,au ferpoller fauuage,à l'ambrofa, à la re- noce, à l'androfemon , die Mille-pertuys, à la polemonia, a l'efule ronde,à la*ruc de murailles, au mille-pertuys , & à *orpar l'apios.L'aloes & la fquiile font frere & feur en fueillage. Le chia. marum ; & le panacés Chironien, ont les fuelles comme la petite mariolaine. La morelie fait part defes fusilles à l'alca- kengi, & à la circea. Quant aux fueilles de lampe , le vit de chien , la langue de cerf, labritanica, & l'herbe qui ef ap- 49 pellee Biforta,s'y foncentierement rapportecs & côformees. Le brufc,la biflingua , & le laurier Alexädrin ont leurs fueil= les femblables. Quant au cetrac;la feconde efpece d’auricula muris ; & la feconde lonchitis y retirét en fueillage. La tierce efpecc d'iue mufcate eft faite comme la petite iombarbe,aufsi cft l'ariflologie nommee clematite. La Lyfimachie à prins les fueilles du faulx : & le hgufticum a retenu celles du vray melilor.Le fylibus,lacarline ; le cardon, & lechardon noftre Dame,fonc fort femblables en fueiliage. Par ce que deffus on voit aflez clairement l'affnité & fimilitude qui eft entre les herbes : qui eft vn poiné fort confiderable à la cognoiflince d'icelles. Au refte,il y a gräde différence és couleurs des fueil Cou 10 *ow, me curiale yage. *ou bal 30 (0) ñ 1 à: CHTS es des herbes : encores que leurs couleurs ne foyent VIUCS fcilles l que celles des fleurs. On netreuuenia-bre ,ntherbe quiait Der be les fueilles noires : encores qu'il yen ait qui font commeen- fumees, & tirans fur lenoir:comme font celles de phillyrea, du bouïs, du troëfne,de la morelle,du violier de Mars, de la linaire,du iufquiame,de la percenche, & du liferon. Aufi ne trouue-on point de fucilles qui foyent entierement blan- ches. Touresfoisilyaplufieurs plantes qui ont les fueilles blanchaftres & chenués, c'eft-affauoir.la bafsille, l'echium,le ranunculus,l'auronne,l'aluyne,la fauge, le calament, le ma- rum, le marrifÿlua, le pauot cornu , la flachys, la mente 60 fauuage,la guymauue, le polium,le bouillon , les deux efpe- ces de lychnis, & la mandragore mafle. Toutes le(quelles plantes ont leurs fueilles blanches en deffus. Mais celles qui s'enfuyuent les ont blanches d'embas : c'eft-affauoir le rof- marin des iardins,le pas d'afne,l'oliuier,le peuplier, l'armoy- fe, & pluñeursautres. Celles quis’enfuyuentiettent leurs fueilles rouges:c'eft-affauoir;le grenadier,l'amandier , le len- tifque,le rerbenthin , le fumach , le cyclamen, la millegraine ou botrys ; le coris, l’androfemon, l'afcyron,la lonchitis, l'o- fyrisles bletres, le pafle-velours , le phucus marin, la iugio line, le velar; l'arroche, l'alypon, le nardus Celique, & vne certaine efpece de bete. Mais le diam, le bouillon, la lychnis, le gnaphalium , l'acanthium ,la guymauue, & le ment PAR HUEA «CE. jeilles pi= mentaftre , ont les fueilles velues. La confolida maior, le AL CSA marrube blanc & noir, le figuier, la fauge, & l'orminum, ontlesfueilles afpres. Labugloffe, la borrache , l'echium, l'ortie, l'eryngium , le brufc, le houx , l'yeufe, l'atraétylis, le laitteffon , la carline, la chardonnetre ; la virga Paftoris, & generalement toutes fortes de chardons ;ont les fueilles piquantes. Les fueilles de panaces,de corne de cerf, d'orcha- ‘nerce, de mandragore, des deux fortes de mouron, de cyno- gloffum,de glaux, & de la feconde efpece de catanancé, font ricula muris ; les deux ariftologies ; l’abfinthe Seriphien , le tragorigan, la mente, la menté aquatique , la lyfimachie, la rue lauuage,lc delphinium,le gith,le cumin fauuage,le grat- teron, la germandree, le chamaraz,leteucrium, le trefle,la mille-pertuys,la feconde efpece de fideritis, l'elatine,la quin- tefueille, l'Ymbilicus veneris , la petite laureole,le tithyma- le heliofcopius,la thymælea,& l'alypon. Au refte;tous blez, Tives creu legumages,& herbes potagieres;iertent ordinairement leurs fês uges creules : & fpecialemenr la valeriëne, l'achede montai- couchees par terre: auffi font celles de miltum folis , de gra- 10 gne, lelaittefion, l'ellebore blanc, la gentienne, la queué de men, d'onofma, de couillon dechien, & delacarline : & ge- neralement toutes herbes qui ne jettent point detige, m de eilles aï- fleurs,demeurent couchces à terre. Les fueilles des plantes es en qui s'enfuyuent ont vne odeur aigue : c'eft affauoir , aux,oi- r. gouff gnons, creffon des iardins, & creflon de fontaine, feneué, ro- odewr. rilles a- res. iles o- quette;poiuree, gingidium,curage,velar,liferon,feneué fau- uage,ferpoller,chym,farriette, mente aquatique, pouliot,ca- lament,diétam,ferpentine; vit de chien, flammula,& origans Toutes lefquelles plantes n'ont feulemét vne fenteur aiguë, ains auffi.ont vne grande acrimonie au gouft. Celles qui ‘s’enfuyuent ont les fueilles ameres: c'eft aflauoir la chondul- cheual, les narcifles, la paume de Chrift, la cigué , l'efpurge, le grand hieracium,laconfolida maior;,le bedeguar, l'oignon, le porreau,*l'ache,ou leuefche;la chapfa, toutes fortes de fe- *o He bippo- rula, & toutes herbes ferulacces : comme eft la cigué , le pa- felinum. naces,le la(erpitium, le feleli Peloponeñen : & les plantes qui iercentle ferapinum,le galbanum, &l'armoniac, Enoutre, toutes forces de blez iettenc leurs tuyaux & tiges cOparties par neuds:au fi fait l'yeble,le fureau,la valerienne,la feconde efpece de cyclamen, la gentienne ; le panaces Aftlepien ; le polyenemon,le crateogonum,la renoute,la cheualine, la fe- rula, la cigué, le meu ; le fquinanthum,la grande efule, tou- la, la cicoree,la gentienne ; larue,l'atuyne,la vefe,l'auronne, 20 tes fortes de cannes;lacurage,leligufticum, le gladiolus : & la matricaria, la feandix , ou pecten vencris, l'aloes, l'abfin- the Santonique, & Seriphien;,la germandree, le marrube, le chamaraz, le glaucium;le bois gentil, la calcifraga, &la gra- tia Dei laxatiue. Les fubfequentes ont les fucilles odorantes: antes. Ceft affauoir;lecabaret,la berle,la mente aquatique,la men- les Po 2 1 af. bren- des 15- > set- bes et plu- 5 ti- le te- L1LA tele mentaître,lecalament;le pouliot;la fauge, Leladanum, l’hyfope;la mariolaine,l'origä;le thym;le ferpollet,la farriet- te, le Hat petreum, le rofmarin,le ligufticum, la fta- chys,& lemalabathrum. La betoine auf, la germandree, la baccharis, la petite armoyfe, &l'ornalont vneodeur aflez bonne. Il y a auffi des fucilles qui femblent auoiremprunté drogue :commelechamaraz , & l’alliaria ,ont prins l'odeur de l'ail: le treffle aemprunté celle de la rue , & du bitume: le cytifus fent la roquette: & lamelifle, le citron. L’iue muf- carea prins l'odeur de pin:& la lappa minor a emprunté cel- le du creflon Alenoys: côme la curagea prins celle du poiure. Celles qui s’enfuyuencont vne odeur fafcheufe:c'eftaffauoir, l'aluyne, l'auronne,l'abfnthe Scriphien,le marrube noir, le pohum , l'yeble, la millegraine où botrys, l'ariftologie , Le chanure, le bois puant, l'ortie puante, la cigue, la man- dragore, la cynocrambé dite Apocynon, & le glaucium. Au refte,il ya grande difference és tiges & iettons. Car il ya des herbes qui ne iettent qu'vne feule tige, & d'autres qui en iet- produifenr minces & menues. Y en a qui ertent leurstiges creufes comme chalumeaux ou cannes, & d’autres les pro- duifenc maffiues:les vnes font grandes, & les autres petites: aucunes font comparties par neuds, & les autres font d’vne venue, fansneuds:les vnes fontliflees, & les autres rudes & afpres : & yena qui font roides, & les autres foupples & pliabl:s. On en treuue de velues , & de celles qui font ar- mees de pointes & efpines : & en rencontre-on de rondes , de quarrees,& de celles qui font crenelees. Finalement,les vnes fe tiennent droites, & les autres rampent parterre.Il y a auf. f difference en la couleur des tipes:& en ce que les vnes font fe Nature en cefte grande diuerfité. Les herbes qui s’enfuy- uent iertent ordinairement plufieurs tiges, & ce d'vne feule racine: c'eft aflauoir le pañtel fauuage, la ptarmica , le plan- tain, l'auriculamuris, *la craflula minor, toutes les deux ari- ftologies,la rue fauuage , la mille-pertuis, l'elatine, l’yuraye fauuage, le tragos, le folatrum dormitif, & maniaque, la pe- tite iombarbe;le chamæciflus, le glaux, la linaire,le tithyma- le paralius, & heliofcopius, la thymelæa, & le grand d’helio- s bran tropium., Les fubfequentes produifent leurs tiges branchues: s. $ sr s mn limo- {73 c’eftaffauoir, la fauge, la farriette , le grand thym, l'origan, l'hyflope,l'aluyne,l'aurône, la rue,la fticados, le baflic,lagrof fe mariolaine;le fymphytü petreu, & generalement toutesles plantes qui font mifes au ranc des fous-arbriffeaux. Celles qui s'enfuyuentiettent grofles tiges: aflanoir , la ferpentine, la chardonnette, l'œnanthé, l'enula campana, la confolida maior,le iufquiame ; la bardane, & lagrandeiombarbe. Au contraire, celles qui s’enfuyuent, les produifent minces & menues,aflauoir la churle, le feneué fauuage, la polemonia, leranüculus,le*behen rouge des A pothicaires;la paffe-fleur, le ligufticum,le panaces Afclepien,le peucedanum,l'armoyfe, le SACRÉ mercuriale fauuage,le buphthalmum;l'alfma, la betoine, l’'echium, l'agrimoine,le plantain,l’efclere, l'au gencralement toures herbes qui oncleurs tiges femblables à celle du fenoil : commeeft l’elaphobofcum, l'anech , le filer Mafilienfe , le pyrethte; le fphondylium &le peucedanum. Quant aux plantes qui s’enfuyuent ; elles portent leurs ti- ges liflees : c'eft aflanoir , la ferpentine, l'afbhodele, la mafle fourde, le nenufar,la tierce efpece de fideritis,le chryfanthe- mum , l’aconit tue-loup, la gentienne, la branca vrfina, l’a- loës , l'iberis, le vaciet , le mille folium, & la petite laureole, Les herbes fubfequentes ont les tiges de la hauteur d’vn pal- Fe me:aflauoir,la chardonnette, le tri polium ; levaciet,le vitde 7 < chien, la fefamoïde, le daucus de Candie > le perfil fauuage, le de fidericis, la petire cétauree, l'atrelte-bœuf, lecumin fauua ele pas d'afne,l'ænanthé,l'anthyllis,la camomille,le coris, de ges ges la gran és deux d'yw sqp 3 û g alme. leurs odeurs , ou d’autres plantes, ou de quelque liqueur, & 3 o couillon de chien, I epimediü,la millepertuis, la tierce efpece p ebañlic auuage,l'achilleal'elatiné, la quinte-fueille, lecra- * on eupa ece d’aconir, l'hermodattylus des Apothicaires , la petite M gos, l'ageratü,le pauot efcumant,le pfyllum;la premiere e(- torium de efhé;ow 1ombarbe,l'ymbilicusveneris,la mille-fueille,le chamæciflus, herba I le glaux , la polygala, le laurier Alexandrin, le tithymalus 44 myrfnites , paralius, heliofcopius , & cyparifsias , lebois gentil , & la verueine. Mais celles de phalaris, du feneué fau Tiges ds uape,de gith, de pyuoine, d'elleboreblanc, & de mercuriale pied € de- fauuage, ontvn pied & demy de hauteur. Les fubfequentes 71 de long. jettent leurs tiges d'vne coudee de hault :affauoir, le petafi- Tiges d’'vne tent plufieurs : aucunesont les riges grofles, & les autres les 40 tes;le petit plantain,leranunculus;la valerienne,le rofmarin, coudee de l'efclere;labaccharis,le panaces Afclepien;le fphondylüle fa- haur. tyrion,le mouron,la betoine, la feue Egyptienne, labafille, la draue;lafphodelus,la poyurec;la fparula fetida;l'agrimoi- ne, le pauot fauuage,la tierce efpece d’aconit, la grande iom- barbe, lefeneffon, le bouillon femelle;le cytifus, la lappa mi- nor,le brufe, la laureole, la petite laureole, l'efpurge, la pre- miereefpece de feugiere,le faffan fauvage,le gladiolus, l’af- cyron,& la lyfimachie. Toutesfoisl'alifna,ie fouchet , le ti- thymalus mafle, & l’efula maior,ont quelquefois leurstiges es paflent vne coudee de long. La tige d’orminum n'cftque € Tives de ‘vne demie coudee de hauteur. Mais celles quis'enfuyuent deyx coudees droites, & les autres courbes : tant s’eft monftrecindufirreu- so produifent leurs tiges de deux coudees de haut: affauoir, la de baue. ferpentine, la gentienne, le bedeguar , la branca vrfina , la grande conyza , la guymauue, la confolida maior , l'enula campana;le paftel, la reglifle , le grand centaurium , la virga pafloris,les cardôs,le filer Ethiopique,l’orchanette,dite Ly- copfis, la feconde efpece de fideritis , le folatrum maniacum, le lotus fauuage, & le cirfium. Les tiges du molyont quatre coudees de haut: & celles de medium; trois. Au reftela mil- le-pertuis , la germandree , leteucrium , le fymphytum pe- treum , l’androfemum, l'afcyron, la farriette,le thym , l'ori- gan,la mille-fueille, l'agrimoine;la petite afpergoutte;l'hyfo Tiges dures, pe; & la fticas,produifent leurstiges dures comme bois.Mais Tiges foup. ? celles qui s’enfuyuét les produifent foupples & molles:afla- pl & mo. uoir;levelar;le poterion,la malue,toutes les fortes defmilax, Les, les courges, les pôpons,les melôsles concôbres, les lupins,la matrilylua, la coleuuree, le tam,la veffe, la câpanette des vi= gnes,la fcämonee, le i6c,la mafle fourde,la guymauue, la bif malua,le folatrum dormitif, l'ofyris, le brufc ; & la laureole. mn Mais la virga paltoris,le poterium,la branca vrfina fauuage, qui lartichaut;le paliurus;la ronce, le rubus canis, le grand hie- cp racium, la ftœbe, & le rofier;produyfent leurstiges piquan- tes &efpineufes. Quant aux tiges d'ortie, d'echium ,d’or- chanette , dela lycoplis & de la bourrache, elles ont vn cer- tain ges pr- antes ce nerfes. i 1) 4 | em à P R Ê:F ANCNE. Tiges vs taincotton piquant. Celles de mentaftre;d'orohäché, d'enu- fumeterre,la petite afpergouttz (qui neätmoins eftiaunaftre les @ lacampana,de baflic fauuage ; d’agrimoine , de pilofelle., & au dedäs)'antrrhinü,l'acithium,le glaux, & l'ellebore noir, Sourrues, de confolida maior,font velues: tout ainf que celles des fub- les produifent purputinés : toutesfois l'ellebore noir a fes fequentes font bourruës :aflauoir del'acanthium;,dugna- fleurs quelquesfois rouges,ou verdaftres, ou biäches, ou in- phalium , du bouillon , des deux efpeces de lychnis ; dupas carnates, uransfurle blanc. La grande féfamoïde , le palma % d’afnc,ide la guymauue , dela paflefleur,& du panaces Hera- Chili, le paffe-velours;la ruta caparia, fauflement appellec gs *#- dien. Pareillement celles qui s'enfuyuentiertentleurs tiges Glaux , la bardane , la lappa minor, l'orminon , le martago, eo ee fes er afpres:aflauoir,le panais, les deux efpeces degaran- autrement Lis rouge, la grande fcrefulaire, & l'herbe ro- Jpres. ce, l'oubelon , le gratteron, la baccharis, le cartamumfau- bert, les produifent aut purpurines & incarnates. Mais ES Tires ram V38©> l'ethiopis , la cheuaïine, l'ellebore noir, & le pauot les viohers de Mars, le leonropodium,le delphinium ; lena- PER ss ee fauuage,& celuy quieftcornu. Les tiges de renouce , mi- pellus , & la pulfatilla les produifent purpurines, tirans für He | RASE liumfolis, mouron, peruenche ; holoftium , faligots terre-1olenoir. Aurelte ; l'enulacampana , le cormier, laraue,le #erre. ftres,& de l'efule ronde rampent & fe trainent parterre. La nauer,les fanues blanches,les choux,la bafsiile , lelascteflon, RE ges qe" premiere efpece de fideritis ; la meliffe, le marrube blanc& lepiffenlit,la barbe-bouc;les concombres fauuages& priuez, Fleurs éas noir , le foucher; la petite centauree , lamente ; le calament, la baccharis , l’orminum, le gratteron , la garence, la ger- mandree ,laftachys, le chamaraz,le reucrium , la betoine, la confolida maior, le clymenum , la veruaine, l'ortie, l'or- tie puante, l’ethiopis, le lotus Egyptien;le nauet fauuage,la … Jappa minor , l'yeble , & le pycnocomon portent leurs tiges Tiges trié quarrees. Mais celles decirfum fonc triangulaites:& quel- glaires. que fois celles du fouchet. Au refte;le moly;l'iberis,la poy- Tiges blé- uree, le creffon Alenoys ; le fefran fauuage ; la cacalia, &la ches. mercuriale fauuage , produifent leurs Tiges rou- celles du petit hieractum, du lattefon, de l'armoyfe, de ges: millepertuis,d'afcyron,de valerienne,de virga aurca,de la pa rietaire , du feneflon, du millefolium ; & d’orobanché, font Herbes rouges. Les herbes qui s’enfuyuent ne produifent point de fans tiges. tiges:c'eftafauoir ; la carlne, la langue de cerf, la feu- giere, le cynogloffum ; la feugiere des chefnes , le polypo- de ; l'onofma , le polyenchon ; le cetrac , l'hemionutis , l'epatique, la paronychia , ou rue de murailles , le!capil- *ow cha-jys veneris ,l'hippophæftum,& la* petite efule ronde. D'a- mafyée. uantage ileft fort requis en cefte faculté de cognoiftre la forme, & la couleur des fleurs : attendu que c'eft la partie de l'herbe qui fe remarque le mieux , & en eité & au printemps, pour raifon de la viuacité & diuerfité L Etpar-ainfiln'y aura point de mal de parler des differen- leursblan ces d’icelles.Et pour commencer aux fleurs blanches , l’au- befpin , le troëfne;le frefne, item le frefnc nommé, Ornco- gloffum , le rofer (encores qu'ilen iette des rouges € in- carnates)l'oliuier, le meurte, le cerifier, les pommuiers ; pOy- ricrs, mefpliers, pruniers ; arboufiers, l'iberis , le reffort ; le fifer ; la courge , le perfil fuuage, la roquette , le baflic , la churle , la feconde efpece de cyclamen, l'afphodele,le cap- prier, le poterium , le thym, le moly,le gratteron, le pha- langium , le trefle ,encores que quelquetois 1l rougifle en fa Heur : le polium , l'œnanthé ,le violier blanc,la premie- ches. de leurs couleurs. à le pompon,la lairuë, le velar,le ranunculus, la ieconde efpe- 5. ce de pafetleur,l'acontttue-loup,l'efclere:la petice fcrofulaire; le vray melilot, la rue, “la cicoree iaune;l'atraétylis,le pas d'af *ow biers ne,la conyza,dit herbe auxPuces,lelis iaune,leviolier iaune, #7. dit Cheiri,le iaune d’eau, qui eft la fecôde efpece de nenufar, le bois puant;l'alifma,la mille-percuis;l'afcyrû,l'androfemô, l'iue mufeare , le geneit la lyfimachie, l'agrimoine, la quinte- fuerlle, la chryfocomé,le chryfogonon,le chryfanthemon, l'z geratum , le pauot cornu ; le iuiquiame, le petic muguct ; le tiges blanches. Mais2o {eneflon;le bouillon, le lotus domeitique & fauuage, lena- uet fauuage,lalinaire;la coloquinte;le ffftan baftard,la virga aurea, les pomm er: de merueilles , l'efpece de bouillon dite Blattaria,le foucy,le baguenaudier, latanaifie, l'efpine-vinec te,l'herbe de cypres, la-pilofelle;la potentille , le fené, & le fe- neué, produifent leurs fleurs jaunes. Maisla camomille , la maronne, le buphthalmum, la marguerite,'& la cotula feri- da, produifent leurs fleurs saunes at milieu, qui font enui- ronnees de fueilies blanches. Celles qu s’enfuyuenr ietrene Flers leurs fleurs bleuës:c'eft affauoir,le in, l'endiue, la cicorce , la bleues. chondrilla,le mouron bleu, l'auricula muris , la peruenche,la bourrache, la bugloile ; le gith ; l'eryngium, la fcabieufe,le à morfus Diaboli,l'aubifoin > Ou blauelle , & les menuës pen- fees. Mais le grand cenraurium,la chatdonnette,l’artichaut, & plufieurs elpeces de chardons produtfent leurs fleurs de couleur de hyacinthe. La famble, le tripolium , la malue, & l'eufraife ietrentleurs Beurs ayans diuerfes couleurs. Er la FÆ#7$ di bere,le plantain,l'hyHope la mente, le mentaitre, la mente 427% 2: aquatique, la curage, la fauge , la mariolaïne, la ftachys , la 44 eJhs betoine,le pafle-veiours , la virgaaurea lafticas , leladanum, la lauande & l'afpic produifenc les leurs digerees à mode d'efpi. Le lis iaune , & rouge, lachurle, le nenufar blanc, la campanette des vignes ,lelotus d'Egypte, lenarciffe, le {af fran;le fer, & l'hermodaétylus des Apothicares, prodüifent leurs fleurs femblablesen forme àceliesdulis. Le corgnier, re efpece de nenufar,la guymauue, le figiilum Salomonis, 4ole melpher , la guymauue, l'olcandre, la pyuoine, l'ellebore le mugu:t , le hferon ; le bafilic baftard ; le bailic d'eau , l'a- * ou La fé chillea , la campanette des vignes, le Lfec, le dorycnium,* le be faune fecond ephemerum, la chamæfÿce, la millefuelle,le lotus E- "ge gyptien ; la grande fefamoide , le narciffe , la fcammonee , la thymælea , le fureau , l'yeble, l'angelica , la filipendula, la viorne, la flammula, les fraiziers , l'imperatoire , le vinceto- Fleurs ren Xicum , iettent leurs fleurs blanches. Mais celles quisen- F2 fuyuent,les produifent rouges : aflauoir ; le rofer ( com- bien qu'il y ait des rofes blanches, rouges, incarnates, &1au- nes )le grenadier , la feus d'Egypte» la parelle, le lapachum acutum , l'ozeille les blettes, les veffes, l'ail fauuage, pee miere efpece de pañle-fleur, l'argemoné , le mouron ma ele pauot fauuage, letz, qu'aucuns Modernes appellent Vetonica, & ce fans propos, comme il me fembie, lefquelz fe rencontrent de pluñeurs couleurs. Re à la mente, à la mente aqua- , tique, & à la curage, elles produifent leurs fleurs incarnates, Fleurs in- ourougeaftres. La valerienne,les rofiers,les pefchiers.les a- carnatés mandiers,l'ers,la baccharis, le treffle,la bifmalua,la matrifyl- sirans fur ya l'oleandre, &la pyuoine, icttent leurs fleurs incarnates, Le blanc. tirans fur le blanc. Mais le cabaret, le faffran , l'agnus caftus, Fleurs pur ]a vefle, lecyclamen,la larege, le grand centaurium, lechar- purines. don noftre dame; l'origan, le pont la fauge, le calament,le thym;quiretire à la farrietre,la fariette mefme;le ferpollet(en cores qu'illes produife par fois blanchaftres)la nielle , la ger-60 Toutesles fleurs des chardons font couuertes d'vne cer- mandree,la lychnis,le chamaraz.le violer de Mars, le couil- lon de chien,l'onobrychis,la betoine, les deux efpeces de fym phytum(coutesfois la confolida maior les iette quelquestois blanches, & quelquesfois jaunes ) le medium ,le gladiolus, l'orchanette,la lÿcopfssefpeced'orchanette,l'echium,la tierce cfpece de fideriis,la verueine,l'aftragalus,le vacietle cirf6,le le folatrum dormitif, l'onagra, & les œil-$ noir; la feue d Égypte, & le pauot cornu , produifent leurs fleurs faites à mode de rofes. La carhine, la chardonnette, le grand centaurium,le crocodilium , le bedeguar , le chardon à carder,l'efpine Arabelque , le poterium , l'acanthium , l'arti- chaut, le chardon noltre Dame, l'atractylis le faffran ba- fard, & toutes les fortes de chardons,ont leurs Heurs cachees en teftes piquantes,& erifices. Le laurier, la labrufque , le ra- Flewrs mari(c,la bruyere.le troëfne,l'ohuier;le chefne le chaftaignier owi]ues le cormier , &le petit muguet portent leurs fleurs mouilues. Mais Le meu, le fifer,la bafille, le perfl fauuage >l'origan , le Fleurs | panaces, le igulticum , le panais,toutes les elpeces de hier , Le c/722#6/ Q'Pnlanis,le carui,l'anerh,lecumin, l'ammeos, le coriandre, ‘es. l'ache, le maceron , l'elaphobofcum , le fenoil , le daucus ,le pyrechre,le rofmarin de la premiere cfpece, le fphondylium, toutesefpeces de f-rula,le peucedanurm, le laferpitium,la plan te du*ferapinum, & du galbanum, le panax,l'armoniac, l'a- *Ceft 7 chillea,la chryfocomé,l'ageratum , la ciguë , la malle fuerlle,la herbe fe myrrhis,la thapfa,le fureau l'yeble,l'angelica;la flipendula,la /acce viorne; l'imperatoria , & la pmpenelle qui fent le bouquin, . portent leurs fleurs en efmouchettes. Le cabaret,le tufquia- me; le ciftus , & l’arboufier portét leurs fleurs femblables aux premieres fleurs de grenadiers. En outre.on trouue les fleurs difpofees en grappe en la milicgraine , en l'ambrofa', au bois puant ,en l'ortie, enla petite lunaria , & en l'hippophaës. Fleurs ps quantes, L : ; L taine bourre, qui fe refoulcen papillotres. Le femblable fe Foie À voit au laitteflon, au barbe bouc ; au grand-centaurium ,en y la carline , & chardonnette , és deux efpeces de * crcoree iau- FRA (A ne,au feneflon, &au cirfium. Quancàl'eryn gium, petite a- 4 fpergoutte , camomille , maronne, buphthaimum >inargue- Fleurs : rite, mille-pertuys, quintefueille,cicoree fauuage & priuee, eftoillee & l'aub P'RVE FE VAAG l'aubiffoin ; ou blauelle, elles produifent leurs fleurs eftoil- ifference lees,ou faites comme le Soleil auec fes rayons, Au refte les 5 plan frui@s & graines fontbien confiderables & neccilaires de 4 enfiuiét fauoir à ceux qui veulent eftre parfaitz en la cognoiffance des Simples : & par ainfiil eft bon de craiéter leurs formes _ & figures, & les differences qui peuuent eltre eneux. Et Frmiéls premierement , le terbenthin , le lentifque, le peuplier ; le 4pf. tremble,l’aubefpin;le tam;la coleuuree, & la feconde efpe- pee 5 ce de cyclamen produifencleurs fruiétz faitz à mode de Antes. 4 peticly maniacum;lefmilax afpre;le polycnem, & l'hippophaës, €". produyfent certains boutons; en lieu de fruiét. uant à ainesgrafi la oraine d’armoile , d'ambrofia ; de millegraine, d'ortie es, commune , de mercuriale femelle , de curage ; & de palma Grains Chrifi,elle ef difpofee à mode de grappe. Le cabaret, l'if, ins de la vefcaria,l'afperge;le brufe, &lelaurier Alexädrin jettent pins, de grains qui fonc pleins de pepins.Le frefhe,la tierce efpe- ce de burguefpine; quineantmoins retire à la forme d'vn pefon;le creflon Alenoys le feneué fauuage , & celle efpe- ce de nenufar qui eft dite Androfacés,ont leur graine faite enbourfe, La gentienne, lecumin fauuage, lesarroches, , * graine. bable au fenegré.Leligufticum,le fifon , la cigüe, le cumin & le carüi , ont la graine femblable au fenoil. L'anis,*l'2- #09 leperf, che, & l'ammi ont auffi leurs graines l’vn comme l’autre, Le cartamum a prefté le patron de fa graine à la petite centaurec,à la carline , à la chardonnette , au bedeguar , à l'efpine Arabefque , à l'atraGylis , à l’artichault, au me- dium , à l'ellebore noir, & quafñ àtoutes les efpeces de chardon.La circea,le crateogonum,le panic.la iugioline, le milium Solis,le lotus Egyptien , & la fefamoide , ont leur rappe. Le lierre, * la matrifylua ; la morelle , le folatrum 1 o graine faitecomme lemillet. La catanance , le tithymalus paralius , &la vefle, ont la graine femblable à celle d’o- robus. Le marrube 3 communiqué la façon de fa graine au marrube noir,au clinopodium , à la premiere fideritis, & au pycnocomon.Le TUE la baffille ont la graine lvn comme l'autre: auffi ont lelin, le fatyrium Erythro- nien , & vne certaine efpece d'ortie. La graine de fcorpiois eft faite comme la queué d'vn fcorpion : mais le petit he- liotropium ne fienne attachee comme vne verrue. Quant aux graines qui font cachees dans les fruit des arbres, & herbes, qui font poulpuz , & charnuz , on les treuueés pommes, pommes de coing,poyres, citrons, le fphondylium;l'œnanthe;la ferula, & la thapfa , portent 20limons, pommes d’orenge ; grenades ; mefples , courges, leur graincen certaines bourfesefcailles, La peffe,lame- leze, & lecyprés;portent leur fruiét qui retire aux pommes iéls en de pinseftant fait à mode de coquille. L'oliuier ; le laurier, tons. Je juiubé, le cormier , le rofier, & le capprier produifent leursfrui@z en boutons. Le meurte, lathymelæa, & le fi- gillum Salomonis ietrent certains boutons longuez ; qui font moindres qu’oliues. Le troëfne, le geneure, lelierre, : la matrifylua , le lycium;le cedre, l'aubefpin ; &le fauinier raies € ;ettent leurs boutons rons. Aurefte, l’acacia,le bois puant, #J45 [a genefte,les carouges , lacaffe , ledorycnium ; la braffica canina dite Apocynon,la flaphis agria; le delphiniü, la ci pompons, melons,concombres, coloquintes , pommes de merueilles;pommes de mandragores ; pommes d'amours; ariftologies,& enl'alcakengi. Larue,liberis, le cyprés,là Graines pe- circea , le pfÿllium , la mandragore, l'apios , la mercuriale ttes. fauuage, le pauot , le sufquiame,& le bañlic, ont la graine petite. Au refte , il y a grande difference és couleurs des Cowleurs des graines:car le daucus,le rofmarin;la circea,la laitue, le pa- graines. uot priué, & le pauot efcumant, la courge , le pompon, Graines le concombre;la iugioline, & le milium Solis iettent leur blanches. graine blanche. L’aubefpin,le terbenthin , le cedre ; lecor- Graines mier;le iuiubé,le rofier , le grenadier;l'arboufier, l'if, & le rouges. ce, la feue;la lentille.le phañol.le lupin;le pois;l'ers;le fené, 3 ocerifer jettent leur que rouge; comme eft leur fruiét: le fnilax de iardin,la medica,la vefle;la pyuoine;le leonto- petalon,lafpatula fœtida;le folatrum dormitif, & la tier- ce efpece d'aconit , portent leurs fruiétz & grainesen rainesen goufles. Mais l'alcakëgi,le baguenaudier, ) hermodaétylus mrfés. des Apothicaires, qui cftle vray Colchicum, & les pifta- 4 ches fauuages, portent Jeur fruit en certaines bourfes. aies € Le delphinium ; le fenegré , le lotus fauuage, la raue, le réels. nauet,le refort;les fanues blanches ; le chou , la roquette, Je fencué, le velar, la circea, les violiers ; la fecuridaca »&le pauot cornu,portent leurs graines en cornetz droitz ou recourbez. La feue Egyptienne, dite Colocafa , la paffe- fleur; l'argemoné,le gith,le baflic fauuage;le pauot priué, & fauuage ,leiufquiame , le lotus d'Egypte, &lafpatula fetida,portent leurs graines en teftes. Mais les reftes des fubfequentes font petites : c'eft affauoir les teftes de lin, de prarmica, de cumin fauuage , de fparganium ; de pfyl- lium , ou herbe aux puces,du bouillon ; de la grande {cro- fulaire , de l'fopyron , de palma Chrifti, du tithymalus paralius, & heliofcopius. Quant au porreau, vigne-por- rette.ail-porreau, aux & oignons, ilziettentleurs gr nes en floc: les ayans toutesfois enclofes au preallable en 3 certaines petites bourfes. Toutes les fortes de panax;tous aires en Les filer, le ligufticum , toutes les fortes d'apium , l'anis, mouches- je carüi , l'anet, le cumin priué, l'immeos, l'elaphobo- raines en fes. raines en auffi fait l'afperge,l'alcakengi,ie brufc, la biflingua , la pa- relle, la pente vit de chien, l’acanthium;,la pyuoine, la garance,le trapos,le ionc,la graine d’efcarlatte, lefmilax afpre;la petite laurcole;la fefamoide, & l'oreille. L'afcyron, l'androfæmon, & le millépertuys, iettentvnegrainerouge _ . 3 comme feng. Le troëfne,la pyxacantha ; le meurte, & l'o- ©'45765 se huier;iettent vne graine noire:auffi fait le baflic, la barbe bouc; le porreau, l'ail, l'oignon, la vigne-porrette, le va- ciet, l'ail-porreau , l'ail fauuage , la fauge, la rue, l'ormi- numle ligufticum;le Gler Ethiopique, le fifon, la leuefche, le maceron ;legith, le phalangion, la garance, la premie- re efpece de fideritis,le bouillon;la Jaureole, lenarcifle &le … . concombre fauuage, Toutesfois le filer montanum , leli- &'4 gufticum;le fifon;la leuefche, le cumin, le narcifle , & le fe 1845 noil;produyfent leurs graines longues.Celles de filer mon tanum & de rofmarin font quarrees : mais la flaphis agrias & l'efpurge produyfent leur grainetraingulaire, Le fefeli de Candic,l'alyflon.l'ethiopis lafeconde efpece de mercu- riale,portét leur graine à double. Au refte;il y a auffi dif- ferenceen la faueur des graines:car la graine de porreaux, oignons,aux,vigne-porrette,ail-porreau , fencué , creffon Alenois ; velar ; herbe aux foulons , feconde efpece de cy- clamen,ferpentaire,origan,panax Heraclien, filer monta- numfiler de Candie, anis, leuefche,fenoil,pyrethre,peuce Graines acres, 2 fcum;le daucus, le fphondylium, le peucedanÿ, l'helichry-$ o danum,cardamemum;liferon;fmilax afpre , feneué fauua- fam,la ciguë,la myrrhis, l'angelica, l'imperatoria;la thap- fia,le coriandre;le maceron,le fenoil;le pyrethre, toutes Îes efpeces de ferula, l’achillea; l'ageratum ; la millefucille, l'yeble, & le fureau, iettent leurs graines à defcouuert par efmouchettes,L'origan priué,& fauuage ; & la petite mar- iolaine portent leurs grainesen efpi. La grainede phyl- lum,de nenufar blanc,deiufquiame, du lotus Egyptien,de peplis ; de lefule ronde, & de chamæfyce , retire à celle de pauor. La graine d'agnus caftus , & de pyxacantha ; retire au poyure, La malue,la guymauue , la bifmalua, & le lifer ortent vne graine platte & ronde, L'alypon ala graine femblable à l'epithymum:& l'yuraye fauuage, comme l'ÿ- gure des aimes. uraye femee. Celles de chamæcifius, & du violier bläc font 6o femblables:au ffi font celles de la fauge, & del'orminum.La bardane;l’agrimoine ; le gratteron ; la parietaire ; la lappa minor; at lingua canis commune , produyfent leur graine afpre, velue, & quis'attache aux veftemens des paffans. La graine d'echium eft faite à mode de tefle de vi- pere:& celle d'antirrhinum;dit œil de chat, ef faite à mode de tefte de veau. Le tragos;les efpinars;les faligotz aquati- ues & terreftres, produifentleur graine faite à pointes, e myagrum, & le lotus fauuage portent leur graine fem- geacurage,prarmica,vit de chien , poyuree, ligufticum , & poyure d'Inde , eft fortacre & piquante. Maistoutesles Graines on. efpeces de cardamomum, le panaces Heraclien , le meule doranses, carüi,le panaces Afclepien, l'elaphobofcum ; le ligufticum, la leuefche,le maceron, le fenoil ; le daucus, le panais fau uagele gich,l'ifopyrum, le nauer fauuage ; l'origan , l'am= meos;& le rofmarin,iettent leur graine odorante, Le filer _ . Ethiopique, toutes les efpeces abünthe, l'auronne , le ©4783 chamæciffus, la gentienne,& la ffamoide produifent leurs 7 grainesameres.Quant à l'afperge, le brufe , & la matrifyl- S'#%6: ua, ilz iettentvne graine fort dure. En fomme ceux qui “#* auront lacognoiffance des chofes que deflus , pourront, à à bon droit eftre eflimez fauans en la matiere des Simples. 59%4/hiét Au refte,à fin de ne rien omettre qui puifle feruir à laco= ©, ###i- gnoiffince des Simples,il fault noter que Nature, mere & Pis des produétrice de toutes chofessacreé plufeurs Simples qui S#ples. ontvne amitié, ou hayne naturelle entre eux : qui eftvn point fortconfiderable en cefte matiere, & qui n’a fon fem- blableen myftere,& fecret. Et par-ainf il m'a femblébon Po#r faire en toucher quelque mot: & principalement deceux dont #0#rrir Lé onfeferten Medecine. Pour commencer doncauchefne, fé#gitre: & à l'oliuier, ces deux arbres s'entrehaïflent de telle forte, , + PUR € F AGE ue fion plantel vneau creus d'où on auroit tiré l'autre, elle ymourra: & mefmes fon les plante l'yne aupres de l'autre , elles s’entre feront mourir. Autant en font le chou, & la vigne : car on à veu par experience, que fon plante yn chou au pied d'vn fcps de vigne, dans peu de Choux con temps le fps fe reculera. Et par ainf ce n’eft de merueilles praires à file chou eft fort propre à defenyurer: & fi les Allemans Lynron - en mangent ordinairement en compote, pour fe garder goerie. du vin. L'origan auf, la ruë, & lecyclamen haïffent forc les choux. Et 4-on veu par experience , que plantantvn , chou pres de l'vne defdites plantes , il meurt inconti- Squille con nent. La fquille eftf contraireaux charmes , quela pen- 19 traire 4#X dant entiere À la porte d'vne maïfon, elle garde tous ceux charmes. de dedans d'eftre charmez, &tenchantez. Auffi dient plu- fieurs doëtes Simpliftes , que cefte herbe apporte bon heur à toutes les plantes quiluy font voyfines : de forte qu’el- les fe nourrillent bien , & font contregardees de l'iniure du temps, & de toutes beftes , par fon moyen. La ferula eft fort bonne aux afnes, & les engreffe merucilleufement: & neantmoins elle fait mourir foudainles beufs & che- uaux quien mangent :encotes qu’elle ne face aucun mal aux hômes quand 1lz la mangent lors qu'elle commence à d’auanture ilz en font picquez, ilz ne s’en cognoiftronr point. Les cannes, & la feugiere s’entrehaïflent tant ; que fon atrache de canne au fouc de la chatruë , lors qu'on arera vn champ où y auroit de feugicre, la canne fera mourir toutesles feugicres qui feront audit champ. Au contraire, lesrofeaux & afperges s’entraiment tant, que les afperges ne fe treuuent 1amais fi bien qu'entre les ro. feaux : rout ainfi qu'on voit la vigne fe nourrir bien parmi les peupliers, & ormes. Le meurte & l'oliuier font grans amis:au (si font l’oliuier & le fouier. L’orobanchéeftouffe les legumages par fa feule prefence. Les punaifes, auallees viues , font bonnes , non feulement aux fieures quartes: mais auffi à ceux qu’vn afpic auroit mordu. Les martres, les chatz, ni les fouins n'ont garde de toucher aux poules qui feront enduyres de ius de ru€: & n’auront garde du renard, celles qui auront mangé d'vn poulmon de renard, La vipere rencontrant vne branche de fan, demeure rout quoy, commeeftonnee :autanten fairelle, fon la frappe tant foit peu d'vne canne.L’elephant, eftant en furie, s’ap-. paife au feul regard d’vn belier : & n’y 2 toreau fi furieux, qui ne s’addoucifie,eftant actaché à vn figuier. L’aymane attire le fer : mais neantmoins fi on le frotte d'yn ail, il n’a ermer. Les fueilles & fleurs d'oleandte feruent de poyfon 2 © cefte vertu:finon qu’on le laue auec fang de bouc,pouran- à la mulataille , aux chiens, aux afnes , & à plufeursau- tres beftes à quatre piedz : & neantmoins elles feruent de contre-poyfon aux hommes contre les morfures des fer- pens.La ciguë eftvenimeufe aux hommes, & aux beftes:& neäntmoins les eftourneaux fe paiflent fans danger de fa grainc. Les concombres ayment tant l'eau, que fion mec au deffouz d'elles vn pot plein d’eau elles s’eftendront, pour y paruenir. Au contraire fi on y met d'huyle, au lieu de l'eau,elles fe recourberontle contre monticar l'huyle eft ennemy general de toutes plantes, qu’on feme, & qu’on Abresper plante. De forte que oignant d'huyle quelque planteque #ans buy- D ñ Z n’eft de merueilles fi on ne peut enter és arbres qui por- des & reff- P SRE 5 tent huyle,sourefinc: car tousauttes arbres fe peuuent ac- ee * commoder à eftreenter. l'ay veu de chefnes porter des gent SE boyres:& des planes qui portoyent des pommes : & des Led meurteschargez de grenades : & des nefpliers entez en aubefpins. Mais ie ne viz jamais pin, ni pefle, ni fapin ,ni meleze;ni oliuier qui parle moyé d’vne ente portaffent au tres fruié&tz que Lula naturelz: On dir que la peau de lu berne,decrocodile;du cheualAquatique, & duveau marin, contregarde de foudre, grefle , & tempelte : & dit-on que , ce foit, elle ne demeurera gueres à mourir. Et par-ainfce 30 neantir la vertu del’ail.L’ambre atrirela paille :toutesfois fon l'engreffe d'huylesiln’en tient compre.Les cheuaux, quele loup aura morduz,font plus vifies,& fonc fort bons à l'aras : mais neantmoins s’ilz marchent fur vne pifle de loup;ilz ont les iarretz amortiz, & s’eflirent. La chair des moutons, qui ont pañlé par la main du loup, eft beaucoup lustendre, & eft meilleure que l’autre : mais neanrmoins eur laine,mife en œuure en veflemés,engendre les poulx. Le lyon refpeéte merueilleufement lecoq: & a grande fra- eur de l’ouyr chanter. Les petiz pouletz ne craignent ni A elephans;niles beufz,nles cheuaux, qui font groffes befles:& neantmoins voyans fèulemét l'ombsed’vn milan quirode;ilz fe retirent fouz les aifles deleurmere. Autanc en font les brebis & aigneaux,à la veut du loup. Le loup tombe en fpafme,rouchant feulement l'oignon dela Quil- le.Les chiens eftans couuers d'vne peau de luberne, n’ont garde de iapper:& fi quelqu’vn porte vne lâgue de luber- ne, illes gardera de 1apper, & de mordre, pour mauuais queles chiens foyent.Le polypode;mis aupres d'vne efcre fe ou cancre;luy fait comber en peu deremps les ongles des piez,& l'efcaille dontileft couuert. Les cigognes em- plflent leurs niz de fueilles de plane, pour en chafler les les figuiers & lauriers n'en font iamais frappez. Les fi- 40 chauues-fouriz qui leurs font ennemies mortelles, Les a- es.prime-rouges des figuiers fauuages attachees aux ne priner,engardent les figues de romber : & Jes font demeurer fur l'arbre , iufques à ce qu’elles foyent pleine mentmeures. Tanc plus on foule l'ache , tant plus il de- uient beau : qui cft le contraire de toutes autres plantes. Pour faifander bien toft, & attendrir les pouletz ,illes faut perdre à vn figuitr,apres qu'onles aura egorgetetz. Vne chair f maintiendra long temps fans fe corrompre ; qui fera percee d’yne broche d'erain. Les corps mors , frappez de foudre, deuiennent fecz : mais ilz ne fe corrompent jamais. Auf a-on reprins à bon droit ce poëre qui dit,le corps de Phaëthon, qui fut frappé defoudre, eftre de- meuré pourry en Îtalie, Le miracleeftencores plus grand, dé voirque la foudre fait euanouir tout l’orquieften vne bourfe,ou coffret, fans rien contaminer la bourfe;ni le cof- fret,nimefmes gafter ou mefler aucunemër la ferrure. Auf fi eft-ce chofe admirable 4 la foudre face euanowr tout le vin d'vn tonneau, fans entamer aucunement letonneau. Y a-il chofe plus admirable ? Martia femme excellente entre les Romaines,eftant enceinte, fut frappee de foudre: &ncantmoins ellenes'en fentit point , encores que l’en- fant luy mouruftau ventre. La mente mife dansle lait Cotps frap peX de fou drene pour riffent n- TARA. Miraclesde ds fondre. rondelles garmflent leurs niz,d’ache,à fn d'en chafler les cloportes, & route autre vermine qui leur cft contraire. Elles fe fruent aufsi de l'efclere,pour rédre la veué à leurs petiz. Lesramiers garniflentleurs niz de fucilles de Jau- rier:les faucons mettent au leur du hieracium, ou cicorce saune : les corbeaux fe feruent du vit de chien: & l’hupe prent le capilli veneris: les corneilles fe feruent de la v@r- ueine femelle : &les griucsdu meurte:la perdris chere d’auoir decanne: & les herons s’aydent du carui. L'aigle cherche lecalitrichum:& les cocheus ayment le gramen: les cygnes cherchent l'agnuscaftus, pour fe garder des au- tres animaux, & de toute chofe qui leur pourroit nuyre: tant eft grand l'inftinét naturel que ce grand Fabricateur 2 donné à rous animaux, pour rechercher les chofes qui leur font propres, & duyfantes.Les chatz ont mis le nom à vne herbe dont iiz fonc fort friens:& fi aimée fortles raci- nes de la petite Valerienne. Les grenoilles ayment les ioncs, le ranunculus, & la Riebé. Les tortuës& cigognes font friandes de l'origan.Les ferpens recouurent la veué, par fe frotter au fenoil. Le lyon s’eftat peu d'vn finge,perd incontinent la feure.Les biches, dains, & cheures fauua- ges de Candie;fe paiffans du diétam, fe fecouënt non feu- Ie garde de cailler. Si on frappe vne lamproye d’vne ferula, & Q lementdesflefches dontelles ont efté blefees : mais aufsi elle meurtincontinent, Les fcorpions; eftant pres du del- hinium,ou de la lychnis fauuage , ou dela premiere efpe- cedecyclamen, deuiennent fi ftupides & amortiz , qu'on esuent pluftoft pour mors que vifz. Et neantmoins f on leur met de l’ellebore blanc aupres;ilz font incontinent æfucillez , &rentrent en eur premiere vertu. Sions’en- duytles mains de ius de cotula fetida ; les mouches guef- pessni les mouches à miel n'ont garde de s'en approcher. Autant en fait la malue broyee auec d’huyle, f on s'en ointle corps. Ceux qui porteront la racine de polemonia fareux, font afeutez de n'eftre piquez des fcorpions: & f les reiettentcontre les veneurs qui les pourfuyuent. Les ours, ayans mangé de mandragore, fe paiflent de formiz, pour fe guerir.Les elephans, ayansmangé vn chameleon, * ont recours aux fueilles d’oliuters fanuages, pour fe gue- rir.Les oyes,les canarts,& autres oyfeaux deriuieres,fecw rent par la fideritis:côme les poules font par la parietaire: Les grues, par les ioncs : les pancheres de la matiere fecale des hômes:les fngliers du lierre:& les biches del'artichaur. Item, la rheubarbe, la mauue, & la fcammonee, euacuënt naturellement la celere:comme leturbit & la coloquinte, purgencles fegmes. L'elichore & la pierre Armenienne cuac Pour gâr- der Les pos Les du re- nard. PR'EF euacuênt naturellement la colerc:commele turbit & la co- loquinte,purgent les flegmes. L'ellebore & la pierre Arme- nienneeuacuent lamelancohe: ainfi que le triacle furmon- tetoute poyfon. Les faffirs, & les Anthracires, qui eft vne efpece d'efcharboucle, gucriffent le mal des yeux, àlesen toucher feulement. L'amethyfte engarde d’enyurer : & le fang eft eftanché par le iafpe. La copaze amortit toute l'ardeur du ieu d'Amour : autant en fait la rame d'agnus caftus, fi on fe couche deflus. On chaffe les fourmiz auecles aifles des chauues-fouriz, & auec le cœur d'vne hupe. Les ferpens fuyent fentans bruler de vieil cuyr : comme les cloportes,& papillons fuyent le parfum du foye de bouc. La torpilleamortit le bras de celuy quilatouchera , non feulement auec la main , mais auec vne perche; pour fort que l'homme foit. Le ferpent catoblepas fait mourir tous ceux qu'il regarde,encores qu'il y ait mille pas de diftan- ce. Ily a des hommes qui enforcelent les autres,à direbien d'eux, & à les regarder feulement. Meflant les plumes des autres oyfeaux parmy celles de l'aigle, on voit en peu de temps que les plumes des autres oyfeaux font reduites à neant, & deuiennent toutes vermouluës. Les cordes d'vn leut fe rompent toutes en les touchant ; s'il yen a parmi quelqu'vne qui foit faite de boyau deloup. Les peaux des tambourins,faites de peaux de moutons fe romperont, fi battant lefdits täbourins, il fe trouue vne peau de ces tam- bourins, faite de peau deloup. La mufique, & les inftru- mens mufcaux ont telle force & propricté à l'endroit des pointures des tarantules , qu'ilz font danfer & fauter ceux MCE, qui en font pointz,& mefmes les gucriflent.Les Marfes & Pfylliens ont fi grande vertu contre les ferpens , qu'ilz les font mourir à les toucher feulement. Enduyfant les na- zeaux d’vn toreau , auec huyle rofat, la teite luycour- neraincontinent. La pierre T'hracienne trempec en l'eau, & approchee du feu,s'allume,contre nature: & ne la peut- onefteindre qu’auec d’huyle, Mais c'eft affez parlé de ces rapports de nature.Venons donc à noftre Diofcoride. Annotation. M. Auguftin Gadaldinus, Medecin fort renommé, m'a dit auoir veu vn vicilexmplaire, ou ce paffage eftoit anti couché, sis cy#o dixgoeus Éxasoy wiläy éyaptpovirs , C'elt à dire ,Rapportans vnchacun d'iceux aux differences des tumeurs. Laquelle diuerfité pourroit fembler plus conue- nable que ce quieft és communs exemplaires , non feule- ment pource qu’elle remerque ceftarreit & fentence, par lequel la caufe des facultez des fimples medicamens cit rapportee aux tumeurs , meats & conduits : mais aufsi pource que Galien fait mention de telle fentence au liure 1. de la fac.des fimpl.med.chap.1.difanc ainfi : zwvts Au 29 Us rer Ryan Ta chuules # ras Jirds rüy oyxav rt 5 ærépor évaPépsriy : C'eit à dire, Car quelques vns (parlant de la fubftance dela faculté defdics fimples) la rapportent és grandeurs; figures & lieux des cumeurs,meats & conduits. xx 2 DIOSCOR. f I AT MEL MERS Ir6:Erançois, Flambe,on Glayenl: Arabes, Afmeni iunion Aierfa:ltaliens, ride, Gighoazurro,cu Gi- gliocele Ste: À llemans, Blaungilgen, B Lans [chuner- 2e, Vreiel vurtz,on Himel [chusereel: Efpaignelz, Lsriocurdero:Bohem.Koefutec. Flambe, on Glayeul, fannage. Flambe, on Glayenl, dss Lardins. AntreFlambe,ss Glayenl faumage. A flambe futap- 2 pellce Iris, pour RES) LR 5 la femblance que elle a auec l'arc en ciel. Elle ales fueilles femblables au ladiolus: toutesfois elles f6cplus grâdessplus larges, &plus grafles. Ses fleurs {6e * à la cime de chafque tige de l’autre : & font recour- bces , & de diuerfes cou- leurs : car on y trouuc du blic,du fauue, duiaurie;du purpurin,& du bleu,ouvioler. Si qu’à raifon de cefte varieté de couleurselle a efté accomparee à l'arc en ciel. Ses racines font nouées ; mafsiues, & odoran- tes.Onles couppe parrouelles,& les enfile: on; pour les mettre fecher à l'ombre, afin de les garder. La meilleure flambe eft celle de Sclauonie, & de Mace- doine : & entre icclles la plns exquife ft celle qui a les racines fort courtes;mafsiues,diffciles à rompre, de couleur rouffaftre, ameres au gouit , & qui ont yne odeur franche, & bonne; fans fencir Le moily, ou le remuple :& lefquelles font efternuer, quand on les pile.La meilleure d’apres eft la flambe d’Afii- que qui a les racines blanches &ameres au gout. Quand es racines font vieillesselles deuiennent ver- moulués:routesfois c’eft alors qu’elles font plus o-60 dorantes. Toure flambe a vertu d'efchauffer & de fubrilier,& eft propre à guerir de la roux.£lle refoulc & fübrilie les humeurs qu'on ne peur bonnement cracher, à caufe de leur groffeur. Prinfe en breuuage, aucc caumicliee, au poix de fept dragmes, elle pur- ge la cholere, & les groffes flepmes. Elle fair dor- sair, & fortir les larmes des yeux: & cft fort bonne 16 egalement efloignecs l'yne 4 LIVRE I. ; auxtrenchees du ventre. Beuë en vinaigre, elle fere aux pointures & morfures des {erpens, & eft bon- ne au mal de la ratte,aux fpafmes, aux froidures & friffons, & à ceux qui perdent leur fperme. Beuc en vin, elle prouoque le Hux menftrual. Sa decoétion eft finguliere pour eftuuer & fomenterles lieux na- turels des femmes, afin deles remollir,& iceux def{- oppiler & ouurir. On la clyfterize aux fciatiques: & fi a vertu d’incarner & remplir les fiftules 8 vlce- res caucrneux & creux. Les racines mifes en la na- ture des femmes auec vn peu de miel ; font forur l'enfant. Cuyres & enduytes, elles mollifient & re- foluentles cfcrouelles, & toutesautres durtez inue- terees. Eftans feches elles incarnent les vlceres: & les mondifient & nettoyencaucc miel. Elles recou« urentles os denuez. Enduitesauec vinaigre & huy- le rofar, elles feruent de remede fingulier aux dou- leurs deteite. Appliquees auec ellebore bläc, & deux 29 partics de miel,ellesoftent les lentilles & toutes ra- ches du vifage;, caufees de la chaleur du Soleil. On les mer és peffaires, & emplaitres mollificatifs : & en tous medicamens preparez pour les lafsitudes. En fomme, ces racines font fort vtiles à plufieurs chofes. Ilyaen fomme deux fortes de flambe, la domeftique, & la fauuage. Quant à la domeftique; elle croift par tout és iardins,& a de fueilles émblables à vne efpec;cannelces au ossi pointues aubout. Savigecft hifee, ronde & nouce: 30 a cime de laquelle fortent certains petis rainceaux; qui portent de fleurs de couleur de violettes, lefquelles néant- moins fontentremeflees au dedans de pluñeurs & diuerfes couleurs. Apres ces fleurs elle produit certaines petires te ftes, qui ne font differentes en rien qu'en grofleur de cel- les du gladiolus;lefquelles font moindres:au dedans defquel- les eftenclofé vne graine ronde, & femblable à celle de la iu- gioline. Ceux donc fe trompent aflez lourdement;qui efti- ment la flambe ne porter aucune graine. Sa racine eft blan- chaftre , mafsiue & noue : du deflous de laquelle fe iettenc force petits capillamens , ainfi qu'on voit en la grande va- lerienne : lefquels , enfemblele refle de la racine, font odo- Orans,acres au gouft, & quelque peu amers. De la fauuage, ily en à deux efpeces. L’vne, qui prouient pour la plus pue éslieux picrreux, laquelle eftentout & par tout fem- lable à là domeftique , horfmis que ces fueilles & fleurs font moindres:fes tiges & racines plus grefles. L'autre & Les fucilles feumblables au gladiolus,pluslongues routesfois: faracine mince,nouce, dure comme bois, rouffaitre, & fans odeur:fa tige courte:fa fleur plus petite que pas vne des au- tres, & fentant l'abricot,laquelleeft compolee de neuf fueil- les purpurines, qui font en leur extremité de deflus rayees & traces deiaune. Aucuns difent queccfte cy eft la vraye flambe de Sclauonie:eftimans que la ambe de Sclauonie 5 © foit différente à celle d'Italie. L'opinion defquels ne fait à receuoir,encotes qu'autresfoisie l'aye fuyuie. Car ray co- gnu,que la fläbe de Sclauonie eftoit preferee feulement pour raifon de fa vertu,quieft plus grande, à raifon du climat & temperature de l'air, où elle croift : & non pource qu’elle fuft differenteen genre,ni en efpece, de nos flambes. Tout ainfi quon prefere l'aluyne qui croift'en Ponte:l'acorum de Col- chide, ou de Galatie : le fouchet de Surie, &des Iles Cy- clades:le cofton d'Arabie :le fffran du mont Corycus :la myrrhe des Troglodyres & Mineens : & plufeurs autres fimples, qui font de plus grande vertu &efficace,que les au- tres de mefmeefpece,pour raifon du climat & de la bonté des lieux où ils croiffent. Ce que biendemonitre le dotte Sclauonie ; commeaufsile meilleur perfilfe trouue en Ma- cedoine : & le meilleur bitume, & baume, en Judee. Autant en difent-ils des autres,qui ont prins la fingularité de leurs vertus , des lieux où ils croiflent : defquels nous parlsrons fpecitlement, quand leurrang viendra d'en traitter. Voyla Theophra. qu'en dit Galien.Deuanc lequel Theophrafe en auoit ainfi desasplas. parlé: L'Europe n'a rien de fingulier, que la flambe, has li.9.cap.7+ ke Galien,en ce qu'il dit: Tous les Simpliftes ont dit d'vn Galbk, r! confentement,que la meilleure fambecroifloit en Illyrie où «e antide, Marcel . chap.24. Galb.ro. de compo. 1 . vne fiambe priuee, & vne flambe fauuage ;ie prouueray mon medic. fec doc. Pb.bb.27. ques ordonnees par Afclepiades, fait mention de la Hambe > © CII. Pl.bb,2r. çap.7. * Pline [£- e* Dr ble awoir vient du cofté de la marine, n’eftde recepte. AND. MATTHIOLVS le ef fort bonncen Illyrie,ou Sclauonie: non pas és coftes de Mer:mais és lieux qui en font eflongnez, & qui tiréc plus vers le Sepcentrion.Er de fait;il y a difference de lieu à lieu: de forte que les vns donnent plus grande proprieté aux plan tes,queles autres. En quoy on peut ayfément voir, la flam- be Illyrique,n’eftre differente de anoftre, nien forme, nien efpece:ains feulementen proprieté & vertu, La flambe des Jardins, felon que 1e peux comprendre, eft fortie de la fauua- goainf qu’on voit ordinairement appriuoifer plufieurs plan tes fauuages:tellement que, pout auoir efté cultiuee, elle eft deuenue ainf grande & bien nourrie qu’elle eft. Iln'y a pas 1 longtemps qu'on a commencé à cultiuer l'autre efpece de flambe fauuage, qui (comme dit eft) porte fes fucilles & fes fleurs plus petites que l’autre. Touresfois maintenant on ne voit quaf autre chofe par les Re ro ere 4 fr feur'eft belle & odorante,;qu’aufsi vn chacü s’eftudie d’auoir de fleurs nouuelles. Tellement qu’on trouueroit bien autant de flam- bes cultiuees,que de fauuages. Et neantmoins il yen a qui penfent qu'il n'y ait point de flambe Je & cultiuce: fe fondans far ce que Theophrafteadit, au ieu preallegué, que La flambe n’aime point eftre cultiuee. Mais certes ils s'a- bufent grandement. Car Theophrafte ne parle point en eneral de touteforte de flambe: ains parle feulement de Éttyrique laquelle n'a aucun meftier d’ef re culriuee : car le dima, fous lequel elle croift, eft Gi bon, qu’elle croift natu- rellement bonne, fans auoir aide de main d'homme. Veu donc que pour le iourd’huy les flambes domeftiques fonc ordinaires parmiles iardins d'Italie, & d'ailleurs : & que par les montagnes on trouue des flambes fauuages >ayans les fueilles & les fleurs moindres, & la racine plus courte, plus menue,& plus feche que la Aambe des iardins : on ne fe doit tant efcarmoucher contre moy;,pour auoiricimis les pour- traits de la flambe des iardins,& de la flambe fauuage. Car fans m'arrefter à Marcellus, qui dit comme moy, qu'il ya dire par Galien : lequel parlant des compoftions Nephriti- fauuage: ioint que Pline fait femblables les fue:lies du me- dium à celles delaflambe domeftique, Au relte, toutes les deux efpeces de flambe fauuage fe trouuent ordinairement en Goritie au mont Saluatin, & és collines de Iapidis, entre les rochers:& fentent fort bon.Souuentesfois aufñi ie les ay veués en l2 campagne & planure, pres la riuiere Zonzo. En- tre les flambes die s'en trouuent qui ont la fleur blanche comme nege,& d’autres qui l'ont iaune. De cefte cy j'en ay veu beaucoup en Boheme par lesiardins : mais l'autre eft fort frequenteen beaucoup d'endroits de la Tofcane, ou nous l'auons veut:la racine de laquelle eft quafi à comparer 40 à la flambe Illyrique, tant en bonne odeur, qu'en vertu & proprieté.Pline, parlant de la flambe, dit ainfi : La force & proprieté de la flambe gift feulement en la racine : laquelle à cé produite principalement pour feruir aux onguens & medicamens.La meilleure flambe ef celle qui croift en Scla- uonic:& encores ne fait on cas que de celle qui vient par les montagnes & forefts de * Drilo & de Narone: car celle qui Celle qui croift pris cecy en Macedone,eft la meilleure apres:& 2 {a racine plus [on- de Nican- gueque l’autre, & eft blanche, & menue,Celle quivient d'A. der. frique; tientletiersrang en vertu: & a la racine plus grofle & amere que toutes les autres. Il y a aufsi deux efpeces de: ambe Ilyrique:l’vneappelee Raphanite, pour le rapport que fa racine a au reffort:& cefte eff la plus excelléte, L'autre ef rouffaftre, & eft dite des Grecs Rhizotomos. Le mefme Pline au vingtieme Crpre du mefne liure, dit la flambe rouffe, eftre meilleure 4 la Aäbe bläche : en uoy il fe contra- rie ouuertemét.Car auparauant il prefere [a flambe blanche à laroufe:& ici ilditlecontraire, Diofcoride eftime plus Je flambe qui a la racine rouffe;appellee de Pline, Rhizotomos. Au refte;finous nous arreftons à Theophrafte & à Pline, toute la fambe qui vient en Mie eu pas exquife, ains feulement celle qui croift és forefts & lieux defers. Car celle qu'on cueille pres la marine,n’eft pas en eftime, p de humidité qu’elle a:qui caufe que venant à fecher, fa raci- ncefttoute iohe de flèmbe,duquel on fe fert en Italie contre l'hydropife;ne fe tire de la flambe de Sclauonie, ains de celle d'Italie:car nous ne pouuonsauoir de l'autre que de feche.La flambeeft chaude au fecond degré accompli, ou au commencement du troifieme.Elle defleche aufsi at mefme degré.Elle a encore plufieurs autres proprictez outre celles que Diofcorideluy a attribuees.Car on à experimenté, que © Yne demi once tous les matins à ieun, vfant dela racine de fambeselle rend l'aleine bonne: &ceft fort propre au mal des dents, fi on les fomente de la deco@tion d'i- celle. Elle fert à la digeftion:& a vne vercu abfterfiue, refolu- tiue, aperitiue, & lenitiue: & fi nettoye, & enuoye les hu MEUrS par en bas. Meflee aux onguens-feruans aux elle incarne. Le jus de la racine purge la cholere & me : aufsi les eaux qui viennent entre attire les hemorrhoides , ou morruës ; par fa fomentation, L'eleŒuaire qui fe fait du ius des racines de flambe , lequelelt treffingulier contre l'hydropifie, files patiens en prennent fe prepare en ceite or te:Prens ius de racines de fäble neufdragmes:de galanga & Zedoaria, de chafcun * deux dragmes: de cinnamome & de irofles,de chafcun *yne dragme & demic:de foldanella vne emie once : de miel, autant qu'ilen faudra pour faire l'ele- Etuaire, Dauantage l'on fair vn emplaftre auec poudre de racine de flambe; fort proffitable és tumeurs &douleurs des £enitoires;ainfi : Poudre de racine d'ireos demi once : cinna- mome;,aneth,de chafcun deux dragmes ; auec vn fcrupule de faffran.Le tout auoir pilé, & incorporé en vin blanc, quon le mette fur vne piece d'efcarlatte, puis qu'on l'applique chaud, Les racines de flamble mifes és Ces parmiles ha- billemens,les contregarde des artres & artizons, & files fait layes, a fleo- cuir & chair, Elle 29 fentir bon.Ladite racine broyee & beuë auec vin fert de con- trépoifon. Son ius diftillé és narines , purge merucilleufe- ment bien le cerucau , de flepme : & neantmoins pris cout feul;il nuit à l'eflomac. Et auffi les bons & fauans Medecins ne l'ordonnent iamais qu'auec eau miellee & nard Indic. La decoétion des racines de fambe prife en breuuage, ouure & refoult les oppilations caufees de grofles humeurs : chaffe 12 vermine du ventre stire la pierre des reins, & fait vriner. Elle eft pareillement fort proffitable aux icteriques;faifant füuer,& nettoyant le corps deiaunifle, Elle purge la poitrine & les poulmons, & eft bonne aux inflammations du foye. Ses racines frefches confites en miel > ou bien en füuccre, feruent randement prifes au poix d’vne once, à la pierre des reins,à a difficulté d'aleine, & mefmes aux hydropiques & paraly- tiques. Cuitesen vin cuit > & pefines & incorporeesen f2.. rine d'orge , elles refoluent ces tumeurs quiviennent der- rier les oreilles. La poudre de la ambe de Sclanonie prife en vin cuit chaud,du poix d’vne dragme & demie,eft finguliere aux douleurs des fäcs..L'huyle äTon tire du iusde fes fleurs & racines,eft refolutif,emolhitif & digeftif, appaife les dou- leurs froides, & les fubtilic:aide merueilleufement aux deffe- étuofirez du foye & de laratte: foulage les podagres, & ra- mollit les durefles des iointures, & des autres parties du corps:& fi d'abondant il eft proffitable aux douleurs froides dela mere,aux fpafmes, & douleurs des oreilles. Les Anciens ne f feruoyent que de fes racines : & neantmoins il ya des Médecins maintenant, qui font eftat de fes fleurs, & les met- tent en vfage.Te crouueaufsi vne forte de flambe appclee A- Flam ftragalite. Ce que demonftre Galien parlant de mot à autre ffrag apres Soranus. Aëtius aufsien parle,meflant la flambe aftra- Gal. galite en certains emplaftres. Mais Pource que ien’aytrouué de « Aucheur ancien ni moderne craittant des fimples, qui face med] mention dela flambe aftragalite, ie n'en Pourroye afleurer .4ër.l aucune chofe, Toutesfois Cornarius,quia cômenté les com- « ofitions Medicinales de Galien, eftime la flambe aftraga- ite ; & aftragalus, eftre vne mefme herbe: fe fondant fur ce que Pline met deux fortes de flambe, l'vne dite Raphanite, pour le rapport que fa racine a au refort : & l’autre Rhizo- tome. Et pource que l’aftragalus a la racinecomme vn ref- fort;il a eftimé la flambe aftragalite,eftre l'aftragalus:mefmes il penfe que Pline ait atten u del'aftragalus, parlant de la flambe raphanite. A mon iugement toutesfois Î euft mieux declaré l'intention de Pline, s’il euft dit la fambe raphanite auoir efté appelee Aftragalite,pource qu'elle 2, ainfi que l'a- fragalus,la racine comme vn reffort. Et de fait Pline n'entéd pois qu'iris raphanitis, foit l’aftragalus, ains vne forte de ambe d'Illyrie. Qui me fait eftimer Galien auoir eu cfgard en cefte denomination d'iris aftragalitis, à ce que la flambe our la gran 60 retire en racines à l'aftragalus : tout ainfi 4 Pline, en la nom- mant Raphanitis,à ce que fà racine eft femblable au reffort: fe donnans l'vn & l’autre telle & femblable liberté, que bon leur a femblé, Au refte,ie n'aÿy point trouué que Gal, trait- tant des Simples,ait parlé de la fambe : combien que par 2- pressau 1.liure des antid.ilen ait parlé côme s'enfuit: Andro machus fait ex bffe méri apres les rofes,de la fläbe d'Illyrie:à qrer il faut diligémét prédre garde, côme partillemér quäd il adioufte aux autres drogues le n6 de leur naifsäce, qui ne celles 2 Quelques vns. SVR DIO!s €. , celles dont ie parleray cy apres,monfträt en chafque forte ce qui fera le plus excellét. Pour exemple donc la germandreeë& le polü,qu'onapporte à Rome, font vn peu plus exquis que ceux qui croiffenten Italie. Côbien qu’en certains heux d'I- talie il en croift qui né font gueres moindresen vertu, que ceux de dehors:mais c'eft en cerrainesannees,côme quand le printéps n'eft du tout humide,céme fouuét il aduiét fuyuant les qualitez de l'eflé. Mais fila faifon fe recontre feche, nous auons plufeurs herbes en Italie,qui fe trouuerôt au in bônes, oupeu s'en faudra,que celles qu'on apporte de Candie:com- me la germandrec;iue mufcate,millepertuis,gentiane, fene- ué fauuage;,ellebore noir, & plufeurs autres. Mais en ce qui1 © touche la famble, c’eft autre cas:car on n’en fçauroit trouuer de bien bonne qu’en Illyrie. Et mefmes fi on parangonne la flambe de Lybie; qu’on apporte d'Afrique à Rome, auec la flambe Illyrique;1l y aura autant à dire, que d’vn corps mort à vn homme vif. Combien que la fambe, qui croift és autres regiôs, n'eft tant efloignee de l'Illyrique.'T u choifiras donc- ques entre les flambes [lyriques celle qui fera la plus odoran te:comme aufli on doit faire de toutes autres drogues : car celles qui fe trouuent les plus odorantes en chafque efpece, doiuent toufourseftre eftimees les meilleures. Le mefme auffi doit entendre du gouft. Caron eftimera toufiours vne drogue meilleure qui abondera en ce qui eft propre à 20 fon efpece. Et au contraire, tu ne t'empefcheras de celle qui eft plus foible & plus mince en fon naturel,que les autres. Les mailleures de toutes en chafque efpece font celles qui nefont fubules;minces;ridees, ni eitries. Celles auffi qui font grof- fes & grädes,outre mefure, font moindres que celles qui ont vne fubftance bien ferree & nourrie. Par-ainf,commenous auons dit, ileft bon de regarder aux drogues: & fur tout, prendre egard aux bonnes, & qui de longue main,& dés leur commencement font experimentees telles , & pour celles re- putees du confentement cômun de tous fçauans Medecins. Tous les Herboriftes dôques ont iugé d'vnevoix;la fläbe qui croift en Illyrie, eftrela meilleure. Voyla qu’en dit Galien. 30 * Ence lieu, comme auffi en certains autres , day pluftoft fuyui la traduétion de Marcellus, que celle de Ruellhus ,le- quéliene fuyuray toufiours: pource qu’en certains exem- plaires Grecs on trouue icy ce mot rire nu,qui fignifiele fommer de la tige : ce que Nature monftre bien en la plante de la flambe. Acorum: À rabes, Vage,ou vgi: Italiens, Acro: Apo- thicaires, (alamus odoratus : A Uemans, Kalmus: Bobem. Prufluuorec. Pfeudoacorum : * François, Flambe baffarde: A llemans, Gelb vuafer lilien: 40 Bohem. Kofatac z{nry. eAcorum. eAcorum baffard. Acorum a fes fucilles femblables à la fambe, tesfoiselles font pluseftroites. Ses racines font auffi femblables à celles de fambe:lefquelles fontentre- laffees,& ne vont point de droit , ains detrauers, & ce quafi à fleur deterre. Elles font nodeufes , blan- ches,mordantes au goult,& qui fentent affez bon. Le LAiiamer. meilleur eftceluy quieft“mafifblanc, nourri, & qui n'eft point vermoulu:comme eft celuy de Colchos,& A1. Chal- de* Galatie,lequelon appelle Afpletion. Les racines LIVRE L % ont vertu d’efchauffer.Leur decocti6 prinfe en breu- uage, prouoque à vriner:fert aux douleurs de coftez, du foye;& de la poitrine:8c aux trenchees,fpafmes, & rôpures.Elle confume la ratte:& eft bonne à ceux qui ne peuué vriner que goutte à goutte,& aux piquures & morfures des ferpens.On en fomente les lieux na- turels des femmes,comme on fait de celle de fambe, Leur ius ofteles brouillats & esblouiffemés des yeux. On met la racine d’acorum és preferuatifs & contre- poifons;où elle fert grandement. Le vray & legitime acorum;que fauflemét les Apothicai- res nomment Calamus aromaticus, produit fes fueilles fem- blables à la Aäbe, plus eftroires toutesfois, plus longues,odo- rantes,& brulantes au gouft, Ses racines retirér à celles de la flambe, & font nouces par tour,fermes, blächaftres,&icttent par la partie inferieure force capillamens,odorantes au refte, d’vn gouft acre, & vn peu amer, & font à fleur deterre, n’al- lans de droit,ains de trauers. Sa tige eft liffee,d’ou fortent de rainceaux;,qui portét à leur cme(ainfi que Guillaume Qua- celbenus dit Pauoir veu : car de moy 1e n’en fay-rien de pe- tischatôs,femblables à ceux de la noix Pontique,ou bien au poyurelong.Telles & femblables eftoyét les plantes duvray acorum;dont nous mettôs icy le pourtrait, lefquelles me fu- rent enuoyees de Conftantinople parle S. Augerius de Buf- beke, Ambafladeur pour lors de l'Empereur en la cour du Turc;auec le mefme Guillaume Quacelbenus,toutes appor tees de Nicomedie , & tirees d'vn grandlac,ou croift force acorum.Ce qui eftaflez bien confonät à ce qu’efcrirDiofcori de,que le bon acorum prouiét en Colchos & Galatie:car ces prouinces font voyfines de Bithynie, où ef la ville Nicome- die. Mais l'ignorance inueteree acaufé que non feuleméten Italie, mais auffi en touslieux, ou ya & Medecins & Apo- thicaires,on vfe au lieu d’acorü, d'vne certaine racine roufle, inutile, &fans odeur,qui croift ordinairemét en lieux marefca eux. Et ce pource qu’elle ef femblable à la flambe en racine & fueilles:côbien qu'elle foit rouffe, & que fes fueilles foyent plus lgngues que celles deflambe. De cefe racine donc, iuf- ques à prefent, tous ceux ont vfé au lieu d'acorum , quiont mefprifé la vraye cognoiffance des fimples: & toutesfois la lc&ure de Diofcoride monftre aflez côbien elle eft differente d'acorum;,tant en qualité,que proprieté. Car céfe raçine de marais n’eft pas bläche:& fi n’a aucune acrimonie, ni odeur. Et côbien que les doétes & fçauans herboriftes de noftre téps ayent occalion de reprendre les Apothicaires , qui ont abufé non feulemét de cefte plante,mais de plufieurs autres:toutef- fois artédu qu'ils ne fçauét que c'eft,&ne font verfez en bons & approuüez autheurs,ils font plus excufables,que plufeurs efcriuains de noftre temps, fçauans & bien verfez és langues Grecque & Latine, aufquels toutes chofes font propofces plus aires que le Soleil, & qui mefmes veulent eftre eftimez les premiers en la cognoiffance des fimples :lefquels neant- moins;côme iepenfe, faillent plus lourdemét que les autres. Entre lefquels eft Brafauolus Ferrarois,hôme certes bien re- nommé par fa doétrine:lequel s'efforçät de mettreen auât & declarer vne infinité de fimples, au traitté qu’ilen a fait, en- f © cores qu'ilait bien efcrit en plufieurs endroits, fieft-ce qu'en fi beau our que tant de fauans hômes ont procuré , tanten ce poiné, que plufeurs autres (lefquels nous monftrerôs cy apres lieu par lieu )ila plus erré que tous ceux quionterré deuantluy , ne fachans qu’ils difoyent, à faute d’auoir veu. Car Brafauolus tiét, que l’acorum de Diofcoride;"n’eft autre chofe que cefte racine forte, & odorante, que les A pothicai- res, fuyuansles Arabes, appelent Galanga. Si qu'il a mieux aymé faillit auec Leonicenus , ( tant eft-il addonné à fon maiftre) que bien cfcrire, fuyuant Manardus. Maïs on peut facilement voir combien fon opinion eft erronee, &eloignee dela vraye defcription d’acorum. Car il n’appert aucune- toU- 60 ment qu'en Surie.galanga ictte les fucilles de flambe. Ains au contraire, pource qu'elle a f grâdrapport au fouchet,que mefmes il eft appellé d'aucuns, galanga fauuage,on pour- roit pluftoft eflimer galäga auoir les fueilles du fauchet ; que de la ambe.Secondement, que galanga ait la racine fmbla- ble à celle de flambe,ie nelle croy : & fi n’ay veu perfonne qui le die. Encores moins quela racine de galanga foit blancha- ftre en certains endroits, comme Diofcoride dit que la racine d’acorum eft:ains au contraire, elle eft tannee tant dedäs que dehors.Biéeft vray qu'il n'y a perfonne qui ne la die etre for te & piquante. Pour cela neantmoins,ni pour cefte feule con a for AND. MAT FA té ,ilne fauriuger galanga cftre acorum. Car combien que Diofcoride Pas eftre acre, f ne le met il au dernier degré : & mefmes il ne pique la langue, comme fait galanga. Euh. in li. Fuchfius, Medecin fort renommé, afuyui Brafauolus. Mais de nat.flir. toutesfois pource que les racines de la premiere galanga luy fembloyent trop petites , pour les faire receuoir pour celles d’aäcorum , & ainfi l'opinion de Brafauolus n’eftre receuable: ilaeftimé levray Acorum cftrela galanga grofle & efpeñe, qu'on apporte de Leuant, & qui de long temps ef vftee en Jtalie.Ceneätmoins,y prenant garde, pourcé que cefte raci- ne n’eft femblable à la flambe,ains ef plus annee quele mot Grec üroatxois nedemonftre,qui fgaifie blächaftre, & non rougeaitre,on pourra voir aifément que Fuchfus a erré,com me Brafauolus. En outre Galien repugne à leur opinion. Gal. ib.6. Carilditlaracine d'acorum eftre non feulzment acre ; mais fimpl, med, au li amere. Laquelle amertume, pour petite qu'elle foit, ne fe trouuenienl’vnenien l’autre galäga. Combien que Bra- fauolus;au dernier examen & difcours qu'la fait fur les fim- ples, tafche d’alleguer plufeurs raifons vaines & friuoles, pour faire receuoir que galanga,outre la forte & vehemente äcrimonie qu'elle a, eft au fi quelque peu amere. Mais ieme doute que abondance d'humeur colerique;lors qu 1 gouftoit fa galanga, ne l'induifit à faire tel iugement, Joint que le texte de noftre vieux Exemplaire, duquel nous auons mis les diuerfitez à la marge, s'accorde à ce en dit Galien. Or que galanga & acorum foyenct diuerfes plantes, fe peut prou- uer par Serapio : lequel fachant la difference des deux raci- nes, a traitté d’icelles feparément, leur affignant à chacune chapitres particuliers, comme à chofes differentes en efpece & proprieté. AGuarius auffi le nous monftre en fes efrits: lequel en la compoftion d'aurea Alexandrina, ordonne d'y mettreacorum & galäga, comme chofes diuerfes & feparees. Ce que aufsi fait Nicolaus Myrepficus. Toutes lefquelles rai fons & authoritez me contraignent eftre d'opinion contrai- re à Fuchfius & Brafuolus. Cariene puis comprédre com- ment il pourroit eftre aduenu que la grande galanga (quiet de mefine genre & proprieté que la petite, & differe feulemét en efpece ) pour auoir efté tranfportes de Surieen Italie, fut conuertie en acorum. l'en laïfle le iugement à ceux quis’'en- tendent en tels aaires. Mais pour dire ce que i'en penée: r'e- ftime (fuyuät l'opinion de Manardus Ferrarois, & plufeurs Vray atorë. autres Modernes bien côgnoiflans les fimples } Le vray aco- rum eftre ce que tous les Efpiciers & Apothicaires appellent fauflement , Calamus odoratus, Et neantmoinsil yaquel- ques nouueaux Simpliftes qui s'oppofent à noftre dire, & fuyuét l'opinion de Leonicenus & de Brafauolus. Mais leurs allegations & argumens font fi ridicules, & fi contraires à ce qu'ils fouftiennent,que fans plus long proposil faudroit pal- fer outre. Pour contenter toutesfois vn chafcun, r'allegue- ray quelques vnes des raifons qu'ils mettenten auant. En premier lieu, pour prouuer la grofle galinga etre le vray & lepitimeacorü,ils difent qu'elle croift és môtagnes de Surie, felon qu'efctit Serapio. Maisie vous prie que peuuent ils ti- rer par telles raifons,finon que galanpa ef la galanga:atten- du qu’on netrouuera autheur, quel qui foit, quidiel'aco- rum croiftre efdites montagnes : non plus qu'on ne voit per- fonne qui efcriue la galanga prouenir en Colchos;ouen Ga- latie & Bithynie:où neantmoins tous d'yn confentement de- batét fe trouuer l’acorum.Que dirav-ie de l'autre argumenr? Que l’on confere.difent- ils,Îss fueilies d'vne galanga appor- tee de Surie,qui fe rapportent à celles de flambe, auec celles d’acorum, on trouuera noftre dire veritable. Or pofé le cas que telles fueilles foyér de galanga ( car aufsi fes fucilles fonc femblables à celles du cyperus, plus larges touresfois & plus grandes , &ne retirent mal à celles de flambe )quoy pour cela? Eft-ce à dire que pour telle femblance de fucilles, l'on doiue ordonner la groffe galanga eftre l'acorum, veu qu'en toutes autres marques elles font differétes? Car fi ainf eftoit, il en faudroit autant iuger de la Aambe,acorum, acorum ba Von x5phi. fard*,glayeul,xyris,galäga,& res ont quelque rap- portentreeux. Telargument donc ne fait à receuoir. D a- uantageils alleguent queles racines du calamus aromaticus ne font femblables à cellesde Aambe.Maisen cecyils s'oppo- fent dircêtement contre toute verité. Caril n'yaquañ celuy quine voyc les racines du calamus odoratus commun efire nouees , fermes & odorantes : qui eftentierement ce quedic Diofcoridede celles de flambe. Er qui piseft,vn peu apres cô- cluans leur dire fufdit , ils difent le calamus odoratus n’eftre autre chofe qu'vne efpece de fambe.On voit doncaflez clai- rement le peu de jugement & raifon, que tels infnfez ont eu à maintenir mon dire faux. Pour le comblede leur for- cencrie ils alleguent que lesracines du calatnus odoratns THIOLVS commun, n'ont aucun gouft ni odeur: difans vn peu apres, qu'eftans frefches , elles font fort ameres & d’vne mauuaife odeur. Les croyrai-ie, Nenni, nenni, Car i'en 2y moymef- me mangé detoutes frefches, & fçay queles Tartares s’en feruent comme de viande bien fauoureufe, & les mangent auec leur pain, ainf que nous faifons les rauonnets. Et par- ain elles ne font moins odorantes & aigues eftans frefches que feches. Quant aux autres fothfes qu'ils mettent en auant,ie les life là, pour n'eftre repuré trop rigoureux cen- feur. Quien voudra toutesfois eftre plus au longinformé, qu'illife vn liure Italien d'Anguillarius, touchant les facul- TO tez des fimples. Ainf doncques le calamus odoratus com munn'eft autre chofe quel'acorum. Caren premier lieu, il ales racines femblables à la flambe,noires, courbes,blancha- ftres,piquantes,odorantes,& (comme tefmoigne Galien) te- nans quelque peu d'amertume. D'auantage,la plante entie- re,tant en fueilles que racine,que nous au6s receue de Con- fantinople ( laquelle aufsi nous auons icy mife au vif) ref. moigne noitre dire veritable: carelle a les fucilles de la Ham be,En outre nons auons fçeu du dote Lean * Merula,Mede: *, 41.2 cinà Ifpruch,q ui a demeuré long temps à Litovv,ou Litua- Lis. nie,region voifine des T'artares, que Calamus aromaticus, qui croifl ordinairement audit pays, fur les lizicres de Tar 20 tarie,ierte les fueilles femblables à la flamble, & a fa tige plus logue & erefle,& fans aucun tuyau. Ceux du pays l'appelenr Tattarfchi zelij:qui vaut autant à dire, que herbe de Tarta- rie : pource, peut-eftre, que ceux de Lituanie l'ont apportec premieremét de T'artarie.Par-ainf Pline a tresbien iugé,di- Plin.lit. fant le bon acorü venir de Ponte:car la region de Ponte con- c:p.13. fronte qua les Tartares,qui font outre la Lituanie:où cepé- dani ne croift nullemét le Calamus odoratus, pour lemoins il n'y a autheur de recepte qui l'afferme. Qui me fait fort eftonner de Brafauolus,qui a efté f facilement induir à croi- relecalamus des Apothicaires eftrele vray calamus odora- tus : lequel eft mis & reduit entre les efpeces des rofeaux & 3 © cannes,& non entre les racines: & ce par Diofcoride, Theo- y phrafte,Galié,& Pline. Car calamus odoratus (commenous } dirôs en fon rang)n'eft pas racine,ains eft vn rofeau ou cânc. C'eft affez dit de cefte matiere. L'acorum Pontic prins à ieun ofte la puanreur d’alaine. La vapeur de l'acorum cuiten eau, humee à geule ouuerte par vn entonnoir,guerit latoux.Vne dragme de fa racine auec autant de cinnamome prinfeen vin, d'aluyne;cfchauffe & conforte l’eftomac. On fait vnoxymel d'acorü,fort fingulier aux froideurs du foye & de la ratte,le- quelfe prepare en cefte forte:On préd vne liure de racines d'a corü, lefquelles auoir pilé de gros en gros,on laifle deftréper trois {ours enticrs en vihaigre fort, puis les fait on cuire,iu{- 40 ques à ce qu’il n’y refle que la moytie du vinaigre. Ce fait, onles coule, adiouftant auec le vinaigre du mielautant qu'il en faut: puis derechef on le fait cuire ,iufques à ce que le vinaigre foit confamé. La prinfcelt d’vne once tous lesma- tins, auec la decoétion des mefmes raciries. On apporte de racines d'acorum confites en miel où fuccre du lieu mefmes ot elles croiflenc, lefquelles font profftables à tout ce que deffus. Celles qu'on confiten Allemagne & Italie, poureftre feches, ne font fi bonnes & efficaces. Galhen, parlant d’aco- Gal. line rum, dit: Nous vfons de la racine d’acoru m; qui eft piquan- Fmp.redis te & vn peu amere au gout, & d'aflez bonne odeur. Par- guoy on Ja peut iuger chaude, & de fubrile eflence. Aufsi f © prouoque-elle à vriner , & allege la ratte : chaffant & oflanc es brouillars & esblouiffemens des yeux. Toutesfoisleius d'icelle eft plus propre à toutes ces chofes : car ileft du tout defsiccarif. Et de fair il eft chaud & fec au tiers depré. Voy- la qu’en dit Galien. Mais pource que nous fommes tom- bez fur le propos de galanga, de laquelle ni Diofcoride,ni les Galangs. Grecs anciés n'ont fait aucune mention :1e diray ce que ïen ay apprins tant des Arabes, qu'autres. Il ya deux fortes de galanga, l'vne grande, l’autre petite. La moindre eftvne ra- cine meñue, roufaltre & tirant fur le rouge; dedans & de- hors: ayant plufcurs nœuds, courbaîftre, odorante & mor- dante: f qu'eftant machee, la langue & le palais s'en fent, 60 tout ainfi que du poyure ou gingembre : eftant d'odeur & forme femblable au fouchet. Qui fait que plufeurs l'ont appelé Souchet de Babylone: car on l'apporte en Italie,tant de Surie, que d'Alexandrie d'Egypte. La meilleure eft pe- fante, malsiue , du tout roufle , odorante, & qui pique fort la langue 11 y a des brouillons, qui fuppofent les racines du fouchet ; pouf la vraye galanga: tordans lefdites racines, & en apres les laifans tremper en vinaigre &poyure, Mais la fraude fe cognoiftayfement. Car raclant la premiere cfcor- cé, on ne trouuera aucune acrimonie, & moins de faueur de galanga en Ia fubfance de la racine. La racine de la grande galanga, odor. » SWR DO SC galanga ; combien qu'elle foit plus grofie ; ceneantmoins eft de moindre efhcace & proprieté : & fieft plus blanchaftre , & demoindre odeur, La galanga eft chaude & feche au tiers degré : par-ainfi elle conforte l'eflomac, & eft propre aux douleurs d'iceluy, qui prouiendroyent de froid , ou de ven- tofitez. Sion la fent, elle cft propre aux froidures du cer- ueau. La tenant en la bouche, elle fait bonne aleine, Elle eftbonne au batrement de cœur, fi on la boit auec le ius du planrain. Elle eft propre à toute colique venteufe: & à tous accidens de l'amarris prouenans de ventofité. Elle prouo- que à luxure : efchauffe les roignons refroidis : & eft propre à toutes maladies froides. Pour conclufon , les beaux Le- res, qui ont efcritfur Mefué ; nefont à receuoir, en ce que contre l'opinion de Fuchfus & Brafauolus , ils pretendenc quaf la galanga eftre pluftoft {quinanthum, ou iuncus odo- ratus , qu'acorum : qui eft vne opinion cuidemment faufle & reprouuable. Meon, Menu Anethum tortsofum: Arabes, Mna:lra liens, Meo:» Allsmans,B'acrvurts,on, Herrzvmrtz: Efpaïgnolz,Pinillo. CHAP. TLT Le mcon, qu’on appel- le Athamantique; croit en grande quantitéen Mace- doine, & en Efpagne. Ila les fueilles femblables à l'aneth, aufi a-il fa tige: toutesfois elle eft plus grof fe, & quelquefois haute de font cfparpillees , & ce de à droit & de trauers, eftans \ longues, fubriles, odoran- tes, acres & mordantes à la en eau,ou broyces crues, & prinfes en breuuagc;elles font fortbonnes aux oppilations des reins, &c de la veffie: & fi feruent aux difficultez d’vrine, & pour refoudreles ventofitez de l’eftomac, & lestrenchees duventre. On les ordonneen la mefme forte; aux accidens & maladies de l’amarris. Broyees , & prin- {es en forme d’eleuaire auec du miel, elles feruent aux gouttes, douleurs des iointuressaux deffauxde l'a maris, &c aux fluxions & catarrhes, qui tombent en l’eftomac.Fomentant de leur decoction les lieux naturels des femmes, on fait fortir le fangauecle flux menftrual. Enduites fur le penil & fur le petit ven- tre des petits enfans, elles les font vriner. Que fi on boit par trop defdites racines,elles cauferont dou- leurs de tefte. Nous auons eflé autrefois d'opinion,que le vray meon ne croifloiten Italie, &que d’ailleurs on n'en apportoit point, Ce qui nous mouuoit à cesefoir qu'en premier lieu, tous les Efpiciers & Apothicaires,en lieu de meon;,vfoyent de certai- nes racines blanchaîtres, de gouft de panais. Secondement, pource que du temps mefmes de Pline nulkne femoit démeon en Italie, finon certains Medecins, & encores bien peu. Qui fait inger indubitablement le meon n’auoir efté ordinaire en Jcalie , iufqu'au temps de Pline. Mais maintenant que par la diligence de certains herborifles, on atrouué vneplante, ayant les fueilles d’aneth , la tige haute de trois pieds, les ra- cines noiraftres , longues , & efparpillees tant à droit, qu’à trauers,puantes & mordantes,laquelle tous herboriftes d'vn confentement iugent & eftiment eftre levray meon,àce que: je ne foye trouué feul & arrefté en mon opinion, iene puis faire de moins que fuyurela leur. Combien quei'aye quel- ques raifons pour fouftenir le contraire ; d'autant quelesra- cines dece meon nefentent crop bon ,ains font quelque peu : EIV RE 4 3 puantes:& ne font ainfi menues,côme Diofcoride les deferit: ioint que fesfueilles ne fontitant femblables à celles d’aneth qu'à celles des afperges.On appelle cefte plante en laPouille, Imperatrice:& en font ceux du pays gäd eftat côtre les mor_ fures des ferpens. Pline dit quelemeon a fes fueilles fem blables à celles d'anis. Mais ie croy que le voifinage & fem- blance des mots l'a deceu : car Diofcoride luy attribue les fucilles d'ancth: Le meon plus exquis eft appellé Athaman- que: prenant fon nom d’Athamantus fils cote teur d'iceluy : ou bien pource que le plus excellét meon croift aumont Athamante de Phthiotide. Celuy qu'on nous ap- 10 porte, croift en Italie, & ce non feulement au mont Garga- no de la Pouille: mais aufsi en d’autres endroits , & fpeciale- ment és collines battues du foleil.On ne fe fert que de fesra- cines, en medecine : combien que fa graine ait quelque pro- prieté. Gaen traitte du meon en ces termes. Les racines de Gal. bb meon {ont fortbonnes:& font chaudes au tiers, & feches au fm l ro) fecond degré : & par-ainf font propres à prouoquer l’vrine, Fe &les fleurs. Mais fi on en prent par trop; elles caufent dou- leur detefte, pour eftre plus chaudes que fcches. Car par leur chaleur elles font monter au cerueau;,des humeurs indi gefles & venteufes:& ainf elles le bleflent. Imperatrice. 20 : Coperus: François, Soucher:s Arabes Saberadé: It4- Biens, Cypero: Allemnans, V'vilder galgan: Effai- grelz, luncia deolor, on Iuncia auellanda: Bobem. Galgam plany. CHAP. II11. Va SAN] 39 odorant, eftant d'yne cou- "© flus dee de haut, & quelquefois? plus grande, &a plufieuts mots, Zone coings &angles. Au fom- odorant,ne met de laquelle fortér quel-/°#e* «v- ques fücilles menues, en- ** 7% femble de graine. Ses raci- nes, defquelles principalement on fe {ert, s’entte- tiennent & touchent l’yne l’autre, eftans faites à imo- de d'oliues longues: ou bien rondes, noires, odo- rantes, & ameres. Le foucher croift és lieux marefca- geux & culriuez. L’ont tient pour bonne la racine du fouchet, quandelleeftpefante, mañliue , difici- le à rompre; pleine & afpre, fentant bon, aucc quel- soquemordacité. Telle cit celle qui croift en Cilicie, Surie, & qu’on apporte des lfles Cyclades, Celte racine eft chaude, & eft aperitiue, & propre à prouo- quer Fvrine. Elle eft bonne prinfe en breuuage, à ceux qui ont la pierre, aux hydropiques, & aux mor- fures des {corpions. Sa fomentation eft finguliere aux froideurs , & oppilations de l’amarris, & pour prouoquer le flux menftrual. Seche, & reduiteen ass > elle eft fort propre aux vlceres corrofifs de 60 a bouche. On mefle ladite poudre és emplaftres ca- lefatifs:& eft fort bonne pour donner corps & efpel fir les onguens odoriferans. On tient qu'ésIndesya vne autre forte de cyperus, qui eft femblable au gin- gembre; lequel eftant maché, eftanter, &rend yne couleur defaffran. Appliquéà mode de linimenten quelque part du corps que ce foit, il fairtôber le poil. Combien que Diofcoride ait fait mention d’yne feule for- te de fouchet:les racines duquels’entretenans, retirent aux a clues 4 oliues longues, eu bien font du tout rondes: toutesfois on voit en plufcurs lieux d'Italie vne forte de fouchet, quiales racines longues nouces, elparpillees à fleur de terre, & qui font noires, tirans fur le rouge. Le meilleur qui foit de cefte forte croift ésenuirons les fources & fontaines de Timauo, en quelques marefls qui font és limites de Carfe,lequel com- me nous auons dit cy deflus, eft fort femblable à galanga, non feulement ea figure, mais aufsi en odeur. Celuy qui croiften T'ofcane eft allez odorant:& a les racines comme f- lipendula. Toutesfois pour cela il n’eft à preferer à celuy qu'on apporte de Surie : lequel eft beaucoup plus odorant, &c Plis.lib.1r. Par tion du fouchet , difantainf : Aucuas eftabliflent vne efpece de ionc à trois quartes , qu'ils appelient fouchet. Etvn peu apres ildit: Le fouchet;comme nous auons dit,eft vne efpe- ce de ionc à plufeurs angles:blanc d'embas,noir & gras d'en haur.Ses fucilles d'embas foat plus grefles que ceiles du por- reau. Au fommetelles font petites:entre Le elles la femen- ce fetrouue.Sa racine tire à loue noire, laquelle,poureftre yn peu longuerte, on appelle Cyperide, & a grande proprie- té en medecine. On trouuc auffi du fouchet, ayant la tige Cor. Celf. quarree.Parquoy ne fe faut efmerueiller Cornelius Celfus Ub,3, «, 11. l'a appellé Tonc quarré.Mas Diofcoride ; comme le plus ex- ceilent fimplifte, voulant reduire toutes ces differences fous vneefpcce , na point dit Le fouchet eftre à trois ni à quatre coings: ains l'a defcrit generalement anguleux. Quant à nous,nous le defcriuons ainf, Le fouchet produit de fueil- les femblables à celles du porreau, horfmis qu’elles font plus longues, & plus menues. Sarigeeft haute d'vnecoudee, & quelquefois plus, anguleufe , & remplie d'yne moelle blan- che;ainf que celle du ionc: à lacime de laquelle elle produit de petites fueilles ; &comparties à m ode d’eftoille : entre lef- quelles fort vne graine elpiee, & decouleurverde. Ses raci- nes font noiraîtres, & s’entretiennent , eftans longuettes à mode d’oliue, où rondes, quelquefois auffi longues, comme celles de galäga.Qui à donné occafon à plufeurs de l'appel- ler Galanga fauuage. Il prouient és marefts, & lieux maref- cageux,& mefmes en lieux cultiuez. Nous nous feruôs de fes racines en defaut de nard Indic, & Celtique. Le plus exquis vient de Surie, & d'Alexandrie d'Egypte: au defautr-duquel les Apoth caires vfent de celuy qui croift en Italie. Aucuns mettent difference entre cyperus & cypirus,fuyuans l'autho- rité de Pline : lequel au lieu preallegué tient cypirus eftre le ladiolus:& cyperus;le 1onc odoriferant anguleux. Toucef- ois yenaplufñeurs, qu'ont eferit fur Diofcoride , qui vfenc indifféremment de ces deux mots : pource ( comme Hermo- laus Barbarus a tresbien noté }queles Grecs merrenc quel- quefois en la penultieme fyllabe de Cyperus vne diphthon- plin.lib.x7. guelongue,& q uelquefois vne voyelle breue. En Pline au fi cape on trouue cypirus prins pour vn arbre qui croift fort foudai- nement: & le cypirus baftard, pour vn certain arbrifleau. Au furplus ce fouchet qu'on apportedes Indes,& qui eft fembla- ble au gingembre, eft eftimé des plus (çauans Medecins eltre cefte racine que les Apothicaires;fuyuas les Arabes,appellét Curcuma.Car elleatoutes les marques que Dioforide actri bue au fouchet d'Inde. En premier lieu elle eft femblable au gingembre, & a quaf fon odeur:elle eft vn peu amere, & citäc machee elle rend vne couleur de faFran: & la mefle-onés medicamens depilatoires, pour faire tomber lé poil, quel- yn peu amer. Pline parlant des foites deioncs,fait aufsimen- 10 29 40 que part qu'il foir. Ilfaut toutesfois noter que cen'’eit pas fo celle curcuma que le Tranflateur de Serapio a defcrite pour la chelidoine ou efclere : car il n’entendautre chofe par icelle curcuma, que la chelidoine de Diofcoride. Qui me fait fou- fpeçonner,quel y ade la faute, ou au Tranflateur , ou à ce- luy qui l’acfcric:attendu quece mot Curcuma n’eft ni Grec ni Arabe:car ceux d'Afrique appelict lachelidoine,Hauroch. En quoy on peut voir euidemment que curcuma aeflé fup- pofé en Serapio pour Kauroch. Et de laeft aduenu , queles Médecins & Apothicares du pafé, n'ayans prins garde à gela,ont efté abufez.Carignorans de quelle herbe eftoit pro- uenu le fouchet d'Inde: ils le prenoyent pour la racine d’ef- faffran. Etainf fuyuans ce pafläge corrompu de Serapio, ils ont appellé Curcuma;le Soucher d'Inde. Er mefmes Serapio, fuyuanr Diofcoride, a fait mention du fouchet des Indes, au chapitre mefme du foucher. En quoy on peutaifément voir, Cureuma. la curcuma de Serapio , n'eftre la curcuma des Apochicaires, Gal. lib.7. qui à la verité eft le vray fouchet des Indes. Galien , faifant Fmpl. med. mention du fouchet , dit ainfi : Les racines du fouchet font fort vtiles. Elles efchauffent & deechent fans aucune mor- dication:: qui les rend fort propres aux vlceres difficiles à ci- catrizer, pour raifon de leur humidité fuperflue & excef5- AND. MATTHIOLVS uc:car ces racines tiennent quelque peu de l’aftringent : & ainf font bonnesaux vlceres de la bouche. Ii faut dire qu’el- les ont quelque vertuincifue:veu qu’elles font conuenables à gens pierreux & graueleux:& qu’elles feruenc à prouoquer lvrine & le Aux menftrual. Cardamomnm: François, Melegettes, on Graine de Pa radis: Arabes, Cardament,os Cordaneni: [taliens, Cardamomo: Allemans,(ardamomeln: Efpaignolz; Grana deparayfo. GRAPANPE F, Efpeces de cardamomum, A ; RES K Le meilleur cardamomum s’apporte de Coma- 59 gene, d’Armenie, & du Bosfore. Il croift auffi és In- des & en Arabie. Le bon cardamomum eit celuy qui cit difficile à rompre, refferré, & bien plein ( car ce- luy qui n'efttel, peur cftré iugé vieil & palfé ) enfèm- ble celuy qui «ft acre, mordant, & vn peu amer au gout, & quiefmeutlatefte de fon odeur. Le carda- momuim efchauffe. Prins en breuuage auec d’eau, il ett bon au haut mal, aux fciariques , à latoux, Àla paraly fie, aux rompures , aux fpafines & trenchees du ventre: & fi chaffe hors la vermine large du ven- tre. Beu en vin, il eft bon au ma! des reins, aux difi- cultez d'urine, aux pointures des fcorpions, &aux morfüres & piquures de toutes autres beftes veni- meufes. Prins en breuuage, au poix d’vne dragme, auec efcorce de racine de laurier, il rompt la pierre. Son parfum fait mourir l'enfant au ventre de la me- re:&r enduit aucc vinaigre, il guerift la rongne &c la grarelle. On s’en {ert pour donner corps ;» & efpeflir les onguens. On nous apportede Leuñt trois fortes de cardamomum, c'eft à Gauoir de grand,de moyen, & de petit: &tous neant- moin: font enclos en follicults & petites bourfes toutes dif- ferentes. Celles du grand retirent à la forme d'vne figue, ayans leur efcorce fort femblable à la premiere couuerture des noix [ndiques,ou bié à celle des dattes , auec quelques f- lamens qui vour en long. Elles font toutes farcies d'yne grai- ne rougraître laquelle eft la dedans compartie ( à mode de la grenade ) par petites pellicules blanchaîtres, qui auffi cou- urentlagraine. Quelques vns l'appellent Melegette, pour- AMeleg ce que celle grai retire fort au miller Indic, qu’on appelle À i 1 en quelques endroits d'Italie Melega.Blle eft aigue au gouft, Hel:z clere,ou grande chelidome, pource qu'elle eftiaune comme £o & for: 5 rante. Qui fait que plufeurs l’appellent, Graine de Paradis. Quant aux folicules & bourfes du moyenelles font longuettes , & beaucoup moindres que les precedentes, eftans rrangulaires & cann:lees , & mouces en leur fommi- té:oùeft ofe vne graine, qui eft de mefme qu'au prece- dent enueloppee de pellicules, longuetteau refte,ferrce,& di- wfes en long par vn petit conduit , & trauerfee par certai- nes perices & fubules lignes, de couleur blanche tirant fur leroux, Celles du perit reffemblent au dedans de Ja faine, horfais que leurs angles font plus gros, & font blanchaîtres audedans, & mipartis par yn petit interflice,par ou on voit la graine Gal. lib.6. Gmpl. med. Cerdume- mu. la graine qui eft la dedans d’vn coflé & d'autre egalement ar- rengce, laquelle eft ronde & afpre au manier. Leur graine de tous en general eflaifce à rompre à la dent, & efl acre, d'vne odeur foueue,& d'vn gouft aflez fauoureux,fäs aucune amer rume:& neantmoins celle du grand'eft plus acre & plus aro- matique :comme auffi celle du pecit a plus d'acrimonie & d'odeur que celle du moyen. D'affermer que quelques vns de ces trois puifle eftre prins pour lecardamomum des Grecs, ie ne l'oferois faire: & neantmoins ie concéderois quafi que le premier,c'eft à fçauoir le grand , fut celuy dont ont vféles Anciens : attendu que Zeno (ainf qu'eferit Galien au liure S VAR DT O'SIE. LIVRE L. $ res : & que le petitlaiette moindre quelalentille. A quoy n'ayant prins garde Ruel, a prins là le fondement de fon er- reur. Car c'eft le petit cardamomum qui produit fa graine moindre que lalentille , & non pasle grand ; felon Auicen- ne. Mais peut eftre Ruel, pour fouftenir fon See aleu autrement, prenant l’vn pour l'autre. Pline eltablit quatre Plin.lib.x2, fortes de cardamomuüm, difant ainfi: Cardamomum eft fem cep.13. blable àl'amomum , & de nom, & de plante : iliette vne fe- mence longue. Onletrouue en Arabie de cefte forte. Ily a quatre efpeces d'iceluy : l'vn,qui eft fort verd & gras, ayant fes angles pointus, & fafcheux à rompre: & eft eftimé le deuziefme des Añtidotes Viécce là les follicules de fon carda-r o meilleur. L'autre d'apres eft roux tirant fur leblanc.Letiers P momü. Joint qu'en la Thériaque efcrite en vers au premier liure des Antid.apres l'inferiptiô de Damocrates,il eft fait me t6.des follicules de cardimomü. Dauantage Galien au liure fepnéfme de la comp.des med.félon les heux, tranfcriuant de Pamphulus, fait metion du cardamomum € fcorcé, Or cepen- dant le gouft mediuertit de telle opinion : car ceftuy cy n'eft nullement amer : & toutefois Galien dit le cardamomum eftre de elle amértume,qu'il peut fairemourir lavermine du ventre. Er qui pis efl,le Cardamomiumcommun a yne odeur fouefue,tant s’en faut qu'elle facemalà latele:& fi n'eftbe- foing de marteau pour le rômpre : car la dent en peut faire eft moindre, & plus noir. Mais le pire de tous eft de plu- fieurs couleurs , ayfé à concafler ; & puant: & qui de vray fe rapporte plus au coflus, qu'autrement. Ceftuy fetrouueen Mede. Voyla ce qu'endit Pline. Ornefçay-ie fur quels au- theurs 1l s’eft fondé:car Diofcoride,&tous les Grecs ne met- tent qu'vne forte de cardamomum. Galien ordonne d'yfer Gal.lib.7, du meurte , ou du fouchet en deffaut de çardamomum : lc- fimp.med. quel traitant de fes proprietez dit ainfi,Cardamomum eft de qualité fort chaude : non routesfois tant que le creflon Ale- nois. Mais d'autant qu'ileft plus doux & odorät que le cref- fon, auffi eft-il moins chaut : car encores qu’on s’en frotte, l'office. Ce font les raifons Qui me fonc craindre de pren- 20 fans y mefler autre drogue, fin’eft-ilaflez puiflant pour vl- dre lccardamomum commun, pour le vray & Iegitime car- damomum : priant toût béneuole Ie@teur de prendre mon dire noncomme pour vrié entiere refolution,ains tant feule- mét comme chofc alleguce fur cé fait,pour en monftrer mon adu1$. Dauantage ce cardamomum commun n'eft point ce- luy dés Arabes. Car autre eft le cardamomum des Grecs, & autre celüy des Arabes, comme allez tefmoigne Serapio,qui heantmoins a prins & tiré la plus part de fes fmples tant de Diofcoride que de Galien. Caril appelle le cardamomum de Diofcoride Cordumenum.Et depuis fuyuant l'autorité d'I- faac Arabe, il traitteen vh chapitre à part , de fon cardamo- eftablit deux efpeces , affauoir legrand, & le petit : lefquel- les n'approchent aucunement au cardamomum de Diofco- ride , n1 moins à ceux des Aporchicaires. Et d’ailleurs fion parangonne Je cardamomum commun au cardamomum des Arabes, la diuerfité fera aifee à cognoiftre. Car Serapioen- tend par cardamomum le grand, la femence d'yvne herbe qui encloit fa graine en certaines teftes ; tirans à celles que pro- duifenc les rofes. Ses fruits font nois,ronds, plus gros beau- coup quéle poyure, par dedans pleins de petits grains joints & ferrez, anguleux,& de bonne odeur. Quant au petit,il n'a qu deteftes, comme le grand : combien qu’ils foyent fem- lables en couleur.Qui demonfire aflez le cardamomum des 40 Apothicaires n'eftre celuy des Arabes: ains qu'ileft du tout autre & diflerent àiceluy. Cela me fait penfer,que les beaux Peres,qui ont efcrit fur Mefué,fe font abufés,en ce qu'ils efti- ment le petit cardamomum des Arabes eftre celle graine, queles Apothicaires appellent Melegette:fuyuans en ce l'au- thorité d'André de Bellune, qui acorrigé Auicenne. Mais attendu que le bon André a fuyui en ce l'opinion commune, & que les marques du cardamomü font côtraires à leur dire: onne peut nier l'erreur d'iceux beaux Peres. Et mefmes veu queles Melegettes, anf qu'vn chacun fait, croiffent en des celtes : ce qui ne fe trouue au petit cardamomum de Serapio. Ruel en fon liure des plantes,& Fuchfusen fa Methode, eftig o ment le cardamomumides Arabes, eftre celle plate,que nous appellons Poyure d'Inde, ou Silique baflarde. Mais attendu que cefte herbe a les fucilles femblables àla morelle, & iette fes fleurs iaunaftrès, & fon fruiét en efcoffes , vertes du com- mencement,maïis aprés rouges, quand le fruit eff meur,& fi délices & cleres,qu'elles femblent de coral:dans lefquelles eft enclofe vne petite graine, ferree, à fleur de lentilles : laquelle eft fi acre & mordante,que la gouftät,tant foit peu, true & cfcotche & la langue & le palais:on peut dire que tous deux ont failli en cecy. Car combien que le poyure d'Inde produi- fe la graiñié en certaines efcofles ; quaf à fleur de rofes: tou- tesfois la refe de la plante eft du rout differente au cardamo-60 mum de Seräpio : léquel,en fes teftes, produit certaines bou- lettes rondes , & plus groffès que le poyure, & qui nereti- rent en rien à la lentille:dedans lefquelles fe trouue vne grai- ne fort petite. Veuauffi quele poyure d'Inde a telle acri- monie tant en fa fémence, qu'efcofle, qu’eftant non feule- ment mafché, mais tant foit pèu approché de la bouche, il brule comme féu: ée feroit grande abfurdité de le prendre pour le cirdämomum de Sérapio : qui eft felon A Ho de vertu pluftoit aftringénte, qü'aigue. Auicenne dit que le grand cardamomuïn iétte la graine femblable aux cices noi- mum:& l'appelle en langie Arabique, Saccola. Mefmes ilen3 @ cerer & entamer la peau. T'outesfois il a ie nefçay quoy d'a- mer;quilé rend propre à faire mourir les vers, & nettoyer la rongne;fi on l'en frotteauec vinaigre. N'ardus: Arabes, Stumbel, Seubel: François, « Afpic d'outremer : Italiens, Spigo nardo: A llemans, Edelfembd,V'volriechend, Spiken N'ar- di: Efpaignolz, Axmmbar, Ejfi- gafl: Bohem. N'ardns indyanfks. CH ATP, Fe Il y a deux efpeces de nardus : car l’vn prend fon nom des Indes:& l’autre de Surie. Non pas qu'il croiflo en Surie: mais c’eft pour- ce que la montagne où il croit, regarde d’yn cofté l'Indie, & de l’autrela Su- rie. Leplusexquis d’entre celuy de Surie fe peut iu- ger quand ileft frais, leger, ayant fa cheuelure large, & qui eft roux & de tresbon.- ne odeur; retirant à la fen- teur du foucher: à qui auffi fon efpi eft court, & eft amer, deffechanc la langue; eftant mafché: & qui arde long temps fa fenteur. D’entre les efpeces de nardus des Indes, yenavn,qu’on appelle Gangeri- que; prenant le nom du fleuue Ganges, qui courtau pied de la montagne où il croift, lequel n’eft de fi grande propricré que l’autre,pour la grande moiteur & humidire du lieu où il croilt : encores qu'il foit plus grand : & qu'il iette vne touffe d’efpis plus grande, prouenant direétement d’yvne feule racine: lefquels: font efpez, & entrelaflez ; & de mauuaife fenteur. Celuy de montagne eft beaucoup plus odorant: &a lefpic plus court, & comme diminué. Sonodeur approche à celle du fouchet , & a routes les autres vertus qu’aceluy de Surie. Ilyenavneautre forte, dite Sampharitique, prenant le nom du lieu où il croift. Il eft fort petit: & neantmoins iette de grands efpics : du milieu duquel fort vne ti eblanche, fen- tant le bouquin extremement. Cftuy n'eft pas eftimé bon: fi que>pourle rendre marchant;il le faur a 3 tremper 6 AND MAT tremper auparauant. Mais la piperie fe defcouure, quand on voit l'efpi blanc & craffeux,& quin a point fon carton, oumoufe naturelle. Où le fophiftique, pour l'efpeflir, & rendre plus pefantefpluyant d’an- timonie, auec d’eau ou vin de dattes, par deflus. Sur tout, qu'on prenne garde s'il y a du limon attaché aux racines, pour lefcouér, & ramifer: car il eft fort propre à lauer les mains. Toutes les efpeffes de nardus font chaudes & defficcatiues. Ils prouoquent Pvyrine : & prins en breuuage ils refferrent le ventre. Appliquez par deffous à mode de pellaire, ilsarre- ftent routes Auxions & pourritures prouenans des lieux naturels des femmes. Beusaueceau froide, ils font propres aux defuoyemens & corrofions d’efto- mac,aux ventofirez;iauniffe,& aux deffetuofirez du foye & des reins. Sivne femmeayär la matriceenfi- mec,ou endee, fe fométe,& afliet far la decoction d'i- ceux faire en eau, elle y trouuera guerifon. Ils font propres à ceux, à qui les poilsto mbent des paupieres: car ils les fortifient,& rendér le poil plus efpés & fort. Reduitsen poudreonen faupoudrelescorps par trop humides.On les metdedäsles preferuatifs:& pour {er uir aux medicamés des yeux, eftäs reduits en poudre, onen fait destrochifques auec du vin;lefquels on gar deen pots de terre;qui ne font poiffez, niplombez. Nardus eft apocllé des Apothicaires;Spica Nardi.Il yen a qui eftimér que nous n'auons pointen Italie, de nardus des Indes, pour la grande diftance des repions : & penfent que celuy, dont vfentnos Apothicaires, foit le nardusde Surie: 3 © encores, que felon Diofcoride, il ne croifle en Surie : ainsait prins le nom de Surie , pource qu'ilcroift en celle partie de l môtagne,qui affon regard [ur la Surie.Voire mais veu qe en- tre les Indes & la Surie fe crouuent tant & de fi grandesre- gionsinterpofees, comme Arabie la deferte , le Royaume de Perfe,Carmanie,Gedrolie, Darangie, & plufieurs aulres re- gions, qui tiennent plus de quatre mille milles d’Italie:ie ne puis penfer, que celle montagne, voyline du fleuue Ganges, ait d'vn cofté fon regard fi libre fur la Surie, que le nardus y prouenät,vuifle eftre furnommé Surien.Qui m'a fait difcou- rirquelquefois,& penfer le nard de Surie pluftoftauoir prins le nom de Syraftene, region voyfine du fleuue Indus, quede 40 Surie. Car fi Prolomee n'a failli, il ya vne montagne és In- des,qui s’eftend depuis le fleuue Ganges,iufques en Syrafte- ne.Er d'ailleurs, l'abfurdité feroit trop grande, d’eftimer que nous n’ayons point de nardus des Indes, veu qu'il n’en croift point en Surie:car la diftance des regionsne nous empeche d'auoir plufieurs autres drogues des Indes qu'on apporte és carouannes en Alexandrie d'Egypte:ucclefquelles on peut aifément croire que les marchans apportent de nardus: Me mes ie çay.pour le feur, que le nardus vient d'Alexandrie : ie dis tout celuy qu’on vent à Venrfe: & qu'il ne croift ailleurs qu'és Indes,felon mefme ce qu'en ecrit Diofcoride:bien que Pline face mention d’vn nardus qui fpecialement croiften $ o Surie,;outre celuy que Diofcoridenomme Nard de Surie. Au refte Manardus Ferrarois tient que la fpica nardi des Aporhi caires , n'eft ni le nardus des Indes, ni celuy de Surie. L'opi- nion duquel ie ne puis approuuer : encores qu’il foit fort re- nommé,d’auoir curieufemétr efclarci la medecine. Car à Ve- nife, i'ay veu en plufeurs lieux vne grande quantité de nar- dus, leger, coffu & efpés en fes efpis, de tref-bonne odeur, & ‘reffentant le fouchet,iaune & quelque peu amer:& quieftant mafché defleche la langue, & laifle bône cfpace de temps vne bonne odeuren la bouche: ayant au refte toutes les mar- ques que Diofcoride attribue au nardus exquis. Maisilad- uient fouuent, qu'eflant porté à Alexandrie, par la mer In- 6o dique & Arabique, & d'Alexandrie à Venife, pour la gran- de ficcité quielten luy, actire facilémét l'humeur dela ma- rine, qui le rend founentremugie ; moyf & chanci : & dela vient, qu'ayant perdu fa boane odeur, ilfent mal. Quime faitcroire, que Manardus a elté bien abufe en cefte matiere. Car s'ileuft bien recerché que c’cft qu’on appelle l'efpi de nar dus: ou bien qu'ileuft bien efpluché le nardus, és licux où on en fait grand fait de marchandife : ie ne doure point qu’il n'en euft efcrit autrement qu'iln’afait. Mais certes, igno- rant que c'eft que l'efpi de nardus, & n'ayant jamais veu nar- THIOLVS dus qui fuft bon & exquis, il dir, que Galien, l'efpi. Et pleuf à Dieu,dit le bon Manardus, que nous peu. ions recouurer du bon nardus, & que celuy qu'on nous ap- porte;fult Je vray & vnautre lieu il dit : Galien au premier liure des Antidotes, traitant de la compofition du triacle, ymet feulement [a ra cine du nardus, pource qu’elle eft de plus grande vertu : &: quant à l'efpiil n'en tientcompte.En quoy Manardus mon- ftre qu'il n’a jamais entendu Galien,en ce paffage:& moinsa 10 fçeu que c’eftoit que nardus, Car la racine de nardus ,n'eft autre chofe que l'efpi d'iceluy : comme mefmes le tefmoigne Galien en fon liure preallegué, difantainf, Andromachus ordône qu’on y mette du nardus d'Inde. Or c’eff ce que nous appellons efpi : non pas quece foic vn efpi: car c'eft vne raci- ne; tirant à la forme d’vn efpi.En quoy on yoit ouucertement l'efpi & racine de nardus eflre ÿne & mefme chofe.AinG que mefines declare Galien au liure neufuiefme de la compofi- tion des medicamens felon les lieux,efcriuant fur l'Antidote de Philo, difant ainf : Encores Philo ordonne d'y adioufter vnedragme de nardus : laquelle fauflement il appelle racine: caron l'appelle l'efpi de nardus. Er Galien mefmne au liure 29 hui&icfme des fimpl. med. voulant efcrire particulierement du nardus,aintitulé lechapitre,Spica nardi:comme voulant parler dela partie plus efficace de toute la plante:& fi Gauoie bien toutesfois qu'il parloir dela racine du nardus. Car s’il euft cognu que yeult eu difference entre la racine & l’efpi du Rene il n’euft point fait mention del’efpi,& l'euft larfé comme vne chofe de rien: & euft intitulé fon chapitre du non general de nardus, ou de la racine d'iceluy : comme eftant Ja plus vertueufe & efficace partie du nardus. Anguillarius, fuyuant le dire de Manardus, ma! toutes fois, dit que lenar- dus qu’on nous apporte n’eft ni lIndique, nile Surien,ains le Gangctique. Au dire duquel on voit 1ffez combien il a efté peu diligent tant à lire Diofcoride, qu'à fucilletter les liures des Geographes. Car ie ne fache celuy qui ofaft dire & main tenir que les plätes qui croiflent à l’entout du T ybre,du Po, del'Arno, de l’'Arabia ne font d'Italie : d'Efpagne celles qui verdoyét le long du Tago:d’Allemagne, à l'entour du Rhin: difant auec Anguillarius que celles qui prouiennent lelong du Gange ne font Indiques : veu mefines ce quedit Diofco- ride, Entre les cfpeces de nardus Indique ,onen trouue vne efpece, qu’on appelle Gangetique, ain6 nommé du flcuue Ganges, qui bat le pied de la montagne où il croift. De diui- ner leque! des deux ef Ie noître, ou le Gangetique, ou celuy dela montagne, ie croy que fort difficilement pour les rai- fons cy deflus alleguees on le pourroit faire. Bralauolus auf fi eft tombé au mefme erreur, voire plus lourdement. Caren fon traitté des Simples, outre ce qu'ileftime fpica nardi n'e- ftrela racine du nardus : encorcs dit-il qu’elle n'eft d'aucun vfage en medecine: &en parle ainf: Tu acheteras à Venife l'efpi,la tige, & la racine,combien qu'ils la fophiftiquér.Mais fur tout ie veux que tu achetes Ja racine &latige: car felon les anciens autheurs, comme Diofcoride & Etes ; elleeft plus vftee en medecine que l'efpi.Diofcoride auffi ne fe veut aider des fueilles:toutesfois on n'apporte point de deça l'efpi, ains feulement la racine. Voiïlale dire de Brafauolus. Mais certes ie n'ay jamais veu en Dioforide; qu'en medecine il ait vf d'autre chofe que de l'efpi.Or que Diofcoride eftime plus l'efpi du nardus, quetoute la refte dela plante:& que parlant du nardus,il entend feulement de l'efpi:luy- mefme le declai- re ouvertement quand il dit: Des efpeces de nardus de Surie celle eft la meilleur, qui eft frefche,legere, fort touffuc & che- uelue &c. Car la legercté, & efpeffeur de cheueleure ne peu- uent cftre attribuces à aucune partie du nardus, qu'à l'efpi: veu mefme qu'il contiét en foy toutesles marques,que Dio- fcoride luy attribue. Enoutrevn chafeun voit & fçait que Diofcoride au commencement de celiure, parle feulement des racines odorantes :comme des racines de flamble, aco- rum,meon,nardus,valeriéne,cabaret, & autres racines : fans traitter dela propricté des tiges, fleurs, fueilles, & efpics qui croillent és fommets destiges. En quoy on peut aifément voir, Brafauolus auoir ignoré l'efpi du nardus, eftre la ra- cine d’iceluy : & qu'il eftime l'efpi croiftre au fommet du nardus : & non en la racine : combien que, felon Galien, l'efpi du nardus ne foit autre chofe que la racine, & par- tie plusexcellente d'iceluy. Car fi la chofe eftoit autre- ment, Diofcoride, felon fa couftume, attribueroit plus de proprieté aux racines qu'à l'efpi. En outre, ilnefutiamais veu que Galien ( felon que dit Brafauolus } ait preferé la tige du nardus à l'efpi. Or que Brafauolus ait fort varié ent partant defpi- As) ca nardi,dont on vfe és preferuatifs, entendla racine, & non 6.epi legtime. Car que ce ne foit le vray nar- Alam dus,on le cognoift,en ce qu'il n’a aucune odeur bonne. Eten Sepi. SVR DIOSC.LIVRE I ; L] en ladefcription du aardus, on le peutvoir en fonfecond, ardus d'Iralie:Françoss, Lanenduls, & tombent les pauens en grande fueur. AND. MATTHIOLVS eAfirina. ‘ Il prouient anféi €s monta. ce 8nes de Boheme yne certaine c a Le) Plante; dont nous baillons icy AA q € Pourtrait, laquelle retire af <) lez bien à l'afrum:qui fait que l'appellons Afarina, Cefte plan te fe ya trainant par terre, & jette yne fueille plus ronde & Plus afpre que celle du cabarer, cftant vn bien peu dentelee, Sa XD tigeeftvclue:fes fleurs font iau- ë nes, à mode de celles de camo- res toutesfois , & Ses racines fonc minces, longues, & à fleur de terre;ayans vn gout tigu,auec vne petite amertume : qu les è . rend d'vn temperament chaud & fec. Ceftep ante eft vn bien peu abferfiue , mais grandc- s aperitiue. Prinfe en breuuage au poix d'yne dragme auec eau miellee , ou oxymel, elle lat chele ventre, & fait fortirles flegmes gros, noirs & Y 2 quelques nouueaux herborifles qui ca ! contre le mal de Naples, & les gouttes : & pareillement contre l'hydropifie &iauniffe. Les autres con- feillent de prendre ou fa decoétion , où l'herbe mefme au mal caduc & paralyfe. Elle eft finguliere à ceux quin'vrinent que goutte à goutte , & Prouoque le flux menftrual : & fitue la vermine du ventre. On la cucille en Automne, puis la fait-on fecher à l'ombte;enfembie fes racines.Galien traitant Gal. du cabaret, dit ainf: Les racines du cabarct font bonnes & Ampli profeables : & fonc de ptoprieté femb'able aux racines d’aco- rumitoutesfois elles font plus fortes. Par-arnf on fe pourra rePpotter, pouren iuger, À ceque nous auons dit d’acorum. Voylà qu'en dit Galien : lequel me Pirdonnera:mais ie ‘fuis ) d'opinion contraire. Car attendu que les racines d'acorum n'ont aucune vertu Purgatiue : & que felon Diofcoride, & Mefüué, & mefnes lon que l'experience le montre, le caba- ret purge & par deflus & par deflous, la colere > & la flegme, tout ainfique l'ellebore :ie ne puis comprendre qu'il fox du toux femblable en proprieté à l'acorum, AHnotarion. * En latradu&tion de Ruel, nous Mons trouué ces paro- lesainf, & ainfiles auons laïcs. Toutesfois nous vou- Jons bien aduertir Je Le&eur, queces motsne font pointen no7 Exemplaires Grecs de Dioiconde: & que Serapio neles a mis en fatraduétion. Qui me fait penfer que cela a efté ad ioufté au vray texte de Diofcoride:&ce d'autant queen Ori- bafus, qui a fait le vray tranfumpt de Diofcoride , ces mots ne font comprins, Cependant ils font ainfi couchez en Grec, Exgor xav ie yuytodd 3, UTerpa te, dpse, c'eft à dire, Ila fes tiges faites Acoins,vn Peu afpres à manier, & molles, & c. Ph mageum, fine fÿlyestrs Nardus: Arabes, Fu: François, U dlerienne des Lardins : A leinans, PBaldrian: E Paignol, Herna benedifiu: 1 taliens, V'aleriana: Bobern. Kopyrrik, SAS Ss 40 so Phumagium, & Phuminus, Grande Valerienne, Moyenne l'alsrienne, 60 S'VER£ D'IOS"C: GCRAMAN X. Petite V alerienne. La grande Valerienne, appellce d’aucuns Nardus fauuage , croift en Ponte. Elle ierre fa fucille fembla- bleà lache, ou à clapho- Dés, Oeil de cerf, on herbe copiere, Sa tige cit haute d'vne coudee, & quelque fois plus ;eftant polie, lif- fee, creufe, tendre ,rou- geaître, & compartie de plufeurs neuds.$es fleurs retirent à celles de narcif- fus: toutesfois elles font plus grandes, plus tendres, & font blanchaftres, tirant furlerouge. Le deffus de 20 faracineeft de la groffeur d’vn petit doigt , d’ou for- rent d’autres racinettes courbes & entortillees l’vne dans l'autre ,à mode de celles de l’ellebore noir ,ou de iuncus odoratus, lefquelles font rouffes & odo- rantes :imais toutesfois d'yne odeur forte, comme celles de nardus. La grande Valerienneeftant feche, efchauffe, & prouoque l'vriné, prinfc en breuuage: autant en fait fa decoction. Elle eft bonne aux dou- leurs de coftez:elle prouoqueles fleurs: & en vie-on bolcus , autrement Gratia1O PV RETE 11 dee de haut, qui eft polie, tendre, creufe, compartie par neuds,& tirant furle rouge, T'outesfois il y a quelque diuer- fité és Beurs : car les fleurs du phu font cle lis, ounar- cifle : & ne font faites en bouquets ou mouchets, ainf que font les fleurs de la grande Valerienne: combien que les pe- tits fleurons , qui cflabliffent le mouchet ou bouquet, prins & confiderez feparement , font blanchaîtres, tirant À le rouge, & reflemblent à la fleur de narcifus. Qui me fait pen- fer auec Ruel,qu'’il y a fauteen Diofcoride,quant aux fleurs. Car noftre grande Valerienne eft fi femblable en proprieté & forme au phu , que veritablement on la peutdirceftre le phu mefme. Combien que r'aye entendu,que aucuns fe van- tent d'auoirtrouué vnautre phu,diuers & féparé de la gran- de Valcrienne , qui porteles fleurs femblables au nardifle: mais pource que ien’ayrien veu de ce qu’on barbouille , ie n'en puis rien afleurer. Il ya vne mcrucilleufe fympathie entre les chats & les racines du phn moyen: car ils en font fi friants, que les fentans de loing , ils y accourent , &enles mangeant , deioye qu'ils ont, ronnentie ne fçay quoy entre les dents. Toutes les Valeriennes font eftimees fingulieres pour leur odeur: qui fait que plufeurs en mettent parmi leurs habillemens, pour les faire fentir bon. Prinfesen vin, elles font bonnes contre les morfures des beftes venimeufes: eftans auffi , tant prinfes en breuuage que flairees, proffita- bles contre la pelte. Leur deco&ion eft finguliere à la diffi- culté d'yrine:& fpecialement aux difficultez d’aleine & toux, fi on les cuit auecreplifle, raifins fecs, & graine d’anis. Lara- cine mangeechaffe les ventofitez. La planteentiere & ver- de pile auec fes racines, & enduite , appaife les douleurs & pointures dela tefte : cuiteen vin, elle guerit les infirmitez froides des yeux, f on y diftille le vin, dans lequel elle aura cuit. La racine de la moyenne Valerienne eft finguliere mi- fe és breuuages qui fe font pour les blefleures intericures. Le phu, felon Galien , eft aucunement de bonne odeur. Gal.bb.8. La racine d’iceluy eft femblable en proprieté à celle du mp.med. nardus : toutesfois elle eft plus debileen plufeurs chofes. Elle prouoque plus l'vrine que le nardus de Surie, ni celuy és deffenfifs. On la fophiftique;y meflantlaracine de3 © des Indes : mais egalement auec lenardus Celtique. Ga- rufcus, appellé Brafc. Mais la piperie fe monftre ai- fement, par ce que la racine du brufc n’a aucune odeur,& eft dure,& malaifee à rompre. lien ditlecarpefñiumeftre femblable au phu. Mais pource que Diofcoride n'en a point parlé, de forte que 2 peine peut orsfçauoir au vray que c’eft que les Grecs Anciens appelloyent Carpefium : ie mettray icy fa defcriprion & Carpefium. proprieté , felon que Galien en a parlé : lequel traittant Gal. bib.7. de Carpeñium , dit, Carpefum eft femblable à ce qu'on fmpl. med. dl phu moyen t ph. Il ya trois elpeces de phu, le grand, le moindre & le petit. Le grand produit de fueilles femblables à la fcabieufe , plus randes toutesfois , n’eftans entaillees de fi prez. Sa tigeeft EUR d'ynecoudee, & quelquefois plus, eftant lifce,creufe, molle, & de couleur tirant fur le purpurin : du refte nouee,& portant à fa cime vnecfmouchette garnie de fleurs purpuri- nes blanchaftres. Saracineeftde la groffeur du petit doigt, d'ou fortent force petites racines, à mode de celles de fambe, ou acorum, er Dies les vnes dans les autres ; lefquelles font d'odeur vn peu forte, comme celles de nardus. Ilpro- uient és montagnes en lieux humides, & mefmes és lieux champeftres,d’ou on le tranfplante pour le iourd'huy ésver- gers &iardins. Quant au moyen, ileft cognu d’vn chacun. Ses fucilles retirent à celles du frefne , ou du cormier, eftans lifees, noiraftres & couchecs contre terre. Sa tige & efmou- chette font femblables à celles du grand phu,horfmis qu'elles font moindres. Il a force racines, lefquelles font blancha- ftres , & meflees les vnes dans les autres , à mode de celles de 40 appelle Phu, non feulement au gouft, mais aufsi en ver- tu & propricté. Toutesfois l’effence ducarpclum eft plus fubtile : & par-ainfi il nettoye micux & defoppile plus les entrailles , prouoque l'vrine , & decharge les reins de la gra- uelle. Il n’eft pas toutesfois fi fubtil, qu’on en doyue vfer à faute de cinnamome , ainfi que faifoit Quintus. Le carpeñum de Ponte eft meilleur que celuy de Laërte: & neantmoins il n’approche point des forces du cinnamo- me, mefme eft beaucoup moindre que la bonne canelle. Les deux fortes de carpelium ont prins leurs noms de cer- taines montagnes de Pamphilie , oùils croiffent, Onen faut grand fait en Surie. Et derechef , au premier liure des Preferuatifs, il dit ainfi : Quintus , comme l'on dir, en defaut de cinnamome, vfoit és compofitions de Tria- cle , du carpefium ; comme de drogue femblable en pro- prieté à la bonne canelle. Pour céfte caufe ie m'en fuis fort chargé en ce voyage que ray fait és parties de Le_ uant: & toufiours , iufques à prefent , l’ay bien gardé, & fuccifa, ou de l’ellebore blanc : ayans vne odeur forte, & telle o en bonne quantité: de forte que s’il n’a retenu l'odeur & ue celles denardus. Ilprouienteslieux marefcageux. Les fueilles du petit retirent à celles du grand,eftans neantmoins fort petites. Satige eit angulcufe , haute d'vn palme, à la ci- me de laquelle fort vne petite efmouchette ; laquelle eft de mefme couleur que lesautres deflufdites. Sa racine eft peti- te, & blanchaftre,ayant force capillateures de bonne & foue- ue odeur. Il croift és montagnes;en lieux humides, & en prez marefcageux. Quelques vns eftiment que ce dernier phu foit le nardus de montagne:mais ils fe trompent. Les racines tant d'vne que d'autre efpece fe cueillent en Automne. Aure- fte iene puis nier que l'opinion de ceux ne foit bonne, qui efliment celle plante eftre le vray phu , que nous appellons ordinairement la grande Valerienne. Carla forme;l'odeur, couleur, & generalement toutes les marques de faracine, font totalement femblables à celles du phu legitime. Ses fueilles auf , & fa tige s’y rapportententierement : ças fes fueilles retirent à celles de lache: & fa tige pale vnecou- faueur, qu'ilauoit du commencement, pour le moins ilne l'a dutout perdue. Or carpefñum eft vne herbe fembla- ble au phu : toutesfois il a plus grande vertu, &eft plus odo- rant que le phu. On en trouue beaucoupen Side, ville de Pamphilie : pour cefte caufe il yeft à bon marché. Parquoy fiquelqu'vn de vous autres y va, qu'il fe charge hardiment de carpefium : car il fe peut affeurer qu'il eft de longue du- ree. Orcefont petits farmens ; femblables aux verges du cinnamome. Ilyen a de deux efpeces , d’ont l'vn fe nom- me Laërtien , & l’autre Pontique , prenans leurs noms des montagnes ; ou l’vn & l’autre croiflent :toutesfois le Pon- tique eft meilleur. Et pource que j'en auoye en quantité, 'en ay vfé en plufeurs medecines , ou le phu eftoit requis. Car le carpefium eft femblable au phu :toutesfois fa vertu eft plus grande : & a,comme nous ayons dit,ie ne fçay quelle bonne odeur , à le goufter, &fentir. Voylà que dit Galien rouchantlecarpeñum. Orde dire à prefent que c'eft que carpeñum, Cubeñé 12 carpeñum;il feroit trop difficile &à moy,& à tous autres qui efcriuent en medecine. Toutesfois Hermolaus Barbarus, Ruel, Fuchfus, & les beaux peres qui ont efcrit fur Mefué, fe fondans fur l'authoriré d’Auicenne,Serapio,& A&tuarius, tiennent pour certain, queles grains rouges, que le houx porte, femblables au poyure, communement appellez des Apothicaires, Cubebé, foyent le vray carpeñum. Car ce que Galien appelle Carpelium, Serapio, par l’authorité mef- me de Galien, l'appelle Cubebé: difant ainfi: Cubebé en proprieté & faueur elt femblable au phu , combien qu'il foit beaucoup plus fubtil. Parquoÿ il ferc aux oppilations du corps , il prouoquel'vrine, & fait fortir la grauelle. Aui- cenne aufsi eft quaf de mefme opinion , attribuantlenom de cubebé au carpeñum : pareïllement aufsi A&@uarius, le- quel, fuyuantles Arabes, merle carpeñumen certaine com- polition :difant queles Barbares l'appellent Combebé. Par l'opinion des Autheurs deflufdits,le carpelñium de Galien,& le cubebé des Arabeseftyne & mefme plante. Toutesfois 'eftime que ceux faillent lourdent , qui, fuyuans l'opinion de Hermolaus Barbarus, Ruel, & Fuchfus, eftiment les cu- bebé des Apothicaires , eftre les cubebé, dont parlent Sera- pio, Auicenne, & A@uarius. Car ie ne trouue point que lefdirs Autheursayent misle cubebé entre les frui@snien- treles graines d'aucune plante: & moins trouuera on que Galien l'ait dit , lequel deftriuant le carpefum, dit ainfi, 2oces,ne vautrien, & für tout, Ce font menus farments , femblables aux verges du cin- namome. Et d’ailleurs il le rapporte au phu , en odeur & proprieté. Parquoy, veu queen Medecine on vf feulement des racines du phu , on peut iugerle carpefium de Galien, cftre pluftof les farments des racines, que des tiges:veu mef- mes qu'il l'afferme eftre de longue duree, pource que les raci- nes font plus folides & mafiues, que les tiges , qui s’annean- tiflent & Aetriflent ufement en toute forte de plantes. D'’ail- leurs , veu que Galien en vnautre pañlage, parangonne les verges du cinnamome aux racines de l’ellebore:on ne fe doit éftonner, fi aucontraire il parangonne & accompareence lieu les racines farmenteufes du Carpefum aux verges & houfsines ducinnamome. Joint que la maniere de parler de Diofcoride eft de fouuentesfois appeller non feulement les tiges farmenteufes , mais auffi quelques fois les racines. Quime fait donner le tort à Fuchfus d’auoir au liure de fes Paradoxes, reprins Leonicenus. D'auantage, noùûs auons prins garde aux cubebé des Apothicaires, & mefmes en ce qu'elles n'ont aucune faueur du phu. En quoy chacun peut ayfement voir les cubebédes Apothicaires; n'eftre ni le car- pefum de Galien,ni le cubebé des Arabes. Es compoftions doncques où les Grecs ont fait entrer le carpefum , & les Arabes leurs cubebé ,on pourra vfer dela grande Valerien- fe ; qui eft du tout femblable au carpelum , ou bien de can- nelle, pluftoft que du cubebé ordinaire. Taques Syluius Me- decin fort eltimé entre les Modernes, encores qu'il ait prins gardeà ce queles cubebé des Apothicaires & le carpefñum font chofes differentes : fieft-ce qu'il à laifé couler, & aigno- ré, que aufi ce n'eftoyent les cubebé de Serapio, ni des Ara- bes. Serapion aufsi a failli en la matiere des cubebé, leur at- tribuant faufflement, ce que Diofcoride approprie au brule. Quant aux cubebé,pource qu'on les apporte de Leuant,ie ne fauroye dire quel fruit c'eft , nien quel arbre il croift. Bien pourray-ie dire, queles cubebé (ont fruits , ou grains odo- rans, prouenans fur leur plante,i mode de grappe;comme le lierre produit fes corymbes : lefquels rendent vne bonne odeur au gouft, accompagnee de quelque amertume, & acrimonie. En quoy on les peut ruger chaux au commence-f © ment, & fecs en la fin du troifiefme degré. Par ainfelles font propres à conforter l'eftomac fafché d'humeur fegma- tique, ou de ventoftez : & à euacuer les humeursléntes, groffes & gluantes. Ellesaident à laratte: chaffenc les ven- toftez du corps:& furuiennent aux maladies de l’amarris, prouenans de froideur. Machees affez longuement auec du maftic,elles confortent le cerueau, & le purgent des humeurs flegmatiques. 40 M alabathrum ; 04 Folium : Italiens, Folio 6c Indiano. POAD., RE AND. MATTHIOLVS Aucuns ettiment le malabathrum eftre la fucille du nardus des Indes , pour quelque rapport qu'il aà l'o- deur d’iceluy.Ce qui eitfaux:car il ya plufieurs plan- res qui retirent à l’odeur du nardus , comme le caba- ret, la grande Valerienne , &leniris. Et d’ailleursle malabarhrum eft yne fucille quia fon efpece propre, & croilt és marais des Indes: nageant fur l’eau, fans racine, comme fair la petitelentille de marais. Sou- dain qu’on la cueillie , on l'enfile auec vn filde lin : &c rolaferre-on,quandelleeft che, On dit;que les marais eftäs fechez & taris par la chaleur vehemente du So- leil, on brufletoutlebois defdirs marais fur la terre, pour la brufler: & que fi cela n’aduient, le malaba- thrum nerenaïit plus. Le meilleur eft celuy quieft frais , tirant de blanc für le noir: qui eft entier , ne fe rompt point, & perce iufqu’au cérueau, quandon le fleure, quiauffi garde long temps {ün odeur, appro- chant celle de nardus, fans eftre aucunement falé. Au contraire, celuy qui eft fraille & froiflé en petites pie- s’il enr le chaci & moifi. Il a les mefimes proprictez que le nardus : & fair plus grade operation en toutes chofes.Il prouoque d’auan tage l’vrine;& conforte plus l’eftomac. Eftant pilé & bouillien vin,on l’applique à ceux qui ont les yeux chaflieux,rouges &enHambez. Sionletient fous la langue, ilrend l’aleine fort bonne : &cftant misau coffre , entre les habillemens, illes fait {entir bon, & les contregarde des artres,& tignes. 30, 1e ne {ay homme denoftre temps, qui fe puiffe vanter auoir veu le malabathrum, qu'on appelle Folium Indi- cum. Diofcoridedit,, qu'il croift és Indes feulemenrés lieux marefcageux, nageant {ur l'eau fans aucune racine, ainf que fait la lentille de marais. Mais on n'en apporte plus des In- des, pource, peut eftre, que par la faute de ceux du pays, il eft perdu , comme le baume ef perdu en Surie. Car Diofco- ride dit, que le malabathrum ne renaift point, finon qu'en temps que les marais fonc fecs ,on brufle la terre ; mettant le feu au bois qui ycroift. Ce que n'eftant peut eltre adue- nu naturellement, où parla négligence & parefle de ceux du pays, on peut croire qu'aifément le malabathrum s’eft per du. Pline fait mention de deux efpeces de malabathrum : di- fant l'vne forte eftre les fueilles d’vn arbre qui croiften, 17 Surie : & en parle ain: Lemalabathrum croift en Surie: & “7° eft vn arbreiettantles fueilles rempliflees , de couleur fem- blible à vne chofe feche; dont on tire d'huyle, qui eft pro- pre aux onguens odoriferans. En Egypre, il yen croift d'2- uantage : toutesfois le meilleur vient des Indes. On dir qu'il croiftés marais , comme la lentille de marais : fentant meil- leur que le faff:an, & qu'ieft noir, & afpre à manier, & qu'il a quelque gouft defel. Le blanc n’eft pas fi bon. 11 pafe in- continent, & fe moyfr. Eftant tenu fous la linpue >tldoit auoir le gouft de nardus : coutesfois ileft de beaucoup plus odorant, quandileft bouillien vin. Voyla qu’en dit Pline: qui ef direétement contraire à Diofcoride »encequ'il dit, le meilleur malabachrum eftre fulé : mefprifant celuy qui n’a aucun gouft de fel. Cependant il y a quelques nouucaux Simpliftes, qui fe fondans fur quelques pafliges de Galien, où en vne & mefme, compoftion il fait mention & del'on- guent-malabathrinum,& d'vn autre nommé foliatum: &en outre fur vn paflage du liure 39. des Digeltes , au titre 4. de public. & vettigal. ou'ileft fait mention de trois fortes de fo- hum :eftiment & debatent fort & ferme > qu'il y a quelques autres fortes de folum,outre le malabathrum [ndien. Mais à moniugementilsfe trompent grandement. Car ni Dio- fcoride ,ni Galien, niautheur Grec quel qui foit , n’ont fait mention que d'vne forte defolium, quieftle malabathrum Tadien, dont eft quefti6. Et n'empefche la diuerfité desnoms que Galien met:car l'Antiquité a ce fait pour cefte feule cau- fe, que ces onguens s’appreftét d’yne diuerfe façon:tout ainfi que le fämpfuchinum & Amaracinum :&neantmoins fam- pfuichus & amaracuseft tout yn : comme aufi le fpicatum & nardinum , qui fonc fais d'yne mefme chofe, qui eft fpica & nardus Plir.à , SVR :BIOSC. & Nardus, Quant au pañage des Digefles ie ne confcilleray qu'on fi arrefle,d'autant qu'il efttout corrompu. Et quand ainf feroit, prouueront-ils pourtant que ces trois fortes de folium ; foyent differens & en genre &en efpece? Cartout sinfi quele Rha Indien eft differét en nom du Rha Barbare, & toutesfois eft tour vn: aufsi le Folium Barbare du Mali- abri Gévgre bathrum Indien : & ce par l'authorité de Strabo, qui efcrit, LEVRE-L 3 remolliti&. Elle ofte les lentilles; ointes auec miel,& prouoque les Heurs aux femmes. Prinfe en breuua- geelle eft bonne contreles morfures des viperes : & contretoutes inflaminations des parties interieures, & douleurs de reins. Elle eft propreà referrer la ma- trice,fe fomentant de fa decoction,ou bien s’en eftu- uant. En deffaut de Cinnamome,on vle en medeci- ne de la Cannelle à douple pois: & ainfi prinfe elle rendra le mefme effet quele Cinnamome. Elle eft ct que toutes fortes de baumes & fenteurs croiflans en l'Indie Auftrale, prouiennent aufsien Arabie & Aethiopie, parles geographes nomme maintenant Barbarie.Mais me fouue- nant du Pentafphærum, dont eft fair mention audit lieu des ADR, Digefles, 1e penfe qu'il faut pluftoft lire Hadrofphærum, our o forcbonneen plufieurs choles. & cape Mefofphærum;ou Microfphærum. Car Pline efcriuant des fucilles de Nardus, amene ces trois, non qu'ils foyent difte- rens en genre ou efpece , mais à caufe de la grandeur & lar- geur,ou petitefle des fueilles, qui fe trouuent fouuentesfois non femblables en vne mefme plante. Voy Pline lamefme. Où tu diras (ie m'afleure)auec moy qu'ils’eftabufé, comme femblablement en tout ce qu'ila efcrit de Nardus,ouilra- conte plufieurs fables:voire & i'ay belle peur,qu'il n'ait efti- mé (auec quelques autres)le Malabathrum eftre la fucille du Nardus Indien, d'autant que l'odeur en ef prefque fembla- ble:comme mefme Diofcoride annote ;, que plufeurs de fon tempseftoyent en c'efterreur : carilne & trouue aucun au- theur ancien Grec qui parle des fueilles de Nardus. Voyez Atrianusin Periplo.Dauätage quelques vns s’abufent lour- dement,s'opinialträs que le Thébul(que quelques vns met- tent entre les efpeces de foliü ) eft differét du Bethel Indien: ébul @'Be- veu que c'eft tout vn.Car le Bethel des Indes,eftle Thébul, L. ou Tember des Arabes & Perfes. Ilsen mangent toufiours, tant empefchez qu'oififs ; d'aurât qu'ils l'eftiment fort prof- fitable à La fanté : mais fion en mange par trop, il ofte tout fens. Et pource les femmes de T'arnafari, fe vouläs ietter au feu auec leurs maris mors , en mangent fi grande quantité, qu'elles en font hors du fens.Malabathrum;felon Auicenne, eftchaud & fec au fecond degré. 20 Cinnamomum: Grecs, Cinnamomon: Arabes, Darftni: Iraliens , Cinnamomo: Allemans, Zimmertrind. (CHAT. XIII. Il y a plufieurs efpeces de Cinnamome, prenans leursnoms deslieux oùils croiffent. On tient pour le meilleur ,le cinnamome Mofylitique , pour eftre femblable à la cannelle Mofylitique. De celte ef- pe le plus frais ef le meilleur, qui et noir ; de cou- eur de vin, tirant fur le cendré, & qui eft poli &e liffé,iertant fes brancheures &rainceaux menus, en- uironnez & compartis de plufieurs neuds: & quia vne odeur fort bonne. Le plus exquis fe cognoift à fon odeur: car outre lodeurbonne & exquife, qui 3 oluy eft propre & particuliere ; on y peut aufli remar- Cafia : François, (annelle: Arabes, Selicha, Selche, Selibacha: À Uemans, Zimmet,ou Zimmrt roëérlim: Traliens, Calfia,(annella: Efpaignols, (anelz. CH AP) XII. Il y a plufeurs efpeces de cannelle: qui toutes croiffent presl Arabie odoriferante. Tous leurs far- mens ont groffe efcorce,&cles fueilles femblables au quer vne odeur tirant à la rue , ou au cardamomum. Celuyaufl eft bon,quieftaigu,mordant & falé;auec vnécertaine chaleur : qui auf eft difficile à rompre, &nes’efmie fi aifément, ayant fes neuds bien polis &liflez. Voulant donc faire l’effay du bon cinnamo- me ; fais tant que tu puifles arracher vne branche de faracine:car ces poignees qu’on apporte,nc font que toutes chofes ramaflees.Mais le bon cinnamome;qui eft parmi, rempliffant le nez de fon odeur ,empefche Poyurier. La meilleure eft rouffe , de belle couleur, 40 de cognoiftre la refte qui ne vaut rien. J1y aauffi tirant au corail, fort eftroite , longue, efpeflé, garnie de fleures ou cannes ; mordante au gouft , ayant cer- taine chaleur aftringente , aromatique, & tirant fur l'odeur de vin. Ceux du pays l'appellent Achy:&cles matchans d'Alexandrie la nomment Daphnite, A cefte-ci ef preferee celle qui eft groffés rouge; tiranr fur le noir: laquelle on nomme Zipir, laquelle a fon odeur tirant à la rofe: & eft celle dont on vfele plus enmedecine. Celle dont nous auons premiere- le cinnamome de montagne, qui eft gros, court, & roufaftre. Celuy quitienr le tiers degré apres le Mo- fylitique; eft fort odoriferant: il eft noir & branchu, & n'a gucres de neuds.Le quatrieme cinnamome ft fpongieux;blanc,enflé & boflu:il n’eft de grand pris: & s’effroué ou brife aifément : fa racine eft grande:êc retire plainement à l’odeurde cannelle, La cinquie- me efpece du cinnamome, eft rouffaftre: & perce le nez de fon odeur. Son efcorceeft femblable à celle ment parlé, tientle rangapres :le troifieme degré efts © de la cannelle, tannce, & eft ferme à manier : & n’a attribué à celle, qu’on appelle germe Mofÿlitique. Les autres ne font pas de gräde eftime,;côme celle qui eft dire Afyphemum;quieit noire, fans odeur, ayant Pefcorce menue, Aetrie & fendue:comme auffi celle que les Barbares appellent Citto & Darca, en leur langue. La Cannelle baftarde reffemble tant à cefte cy qu'à peine le fauroit on dire : toutesfois on la co- gnoilt au gouft : carellew’eftni forte, niodorante:& a l'efcorce fort attachee à la moëlle. On trouue auf aucunes veines : combien que fa racine foit efpeffe & mafliue. Lesmoins odorans de tous les cinnamo- mes , font ceux qui fentent l’encens ; la cannelle, le meurte;ou l’'amomum. Choifis pour le meilleur,ce- luy qui eft blanc, raboteux, & ridé:au contraire n’vfe point de celuy qui eft poly, & dur comme bois, vers la racine: car il nc vaut rien. Il{e trouue auffi du cinnamome baftard, femblable au vray;, qui eft de vil pris: l'odeur duquel eft quafi nulle, & fa vne certaine canne large; tendre, legeresplus efpeffe, 60 proprieré encore moindre : on l'appelle Zingiber: &beaucoup imcilleure que la precedente. Cellene yaucrien, quicit blanche, raboreufe, fentant le bou- quin, & dont la Canne eft mince, & l'efcorce ru- de. La Cannelleefchauffe, prouoque l’yrine, & f defféche aucc quelque aftriétion : parquoy elle re- ” ftreint doucement. Elle eft propre aux medecines qu'on fait pour efclaircit la veué :& és emplaftres combien que ce foi vn bois ayant quelque rapport & femblance au cinnamome. Il y a encore vne autre efpece de cinnamome, qui eft comme boys: produifant fes verges & houflines longues & roi- des : quicouresfois font d’odeur beaucoup moindre à celles du vray cinnamome. Aucuns tiennent que le cinnamome bocageux eft d'autre efpece que le b vray 14 AND. M vray Cinnamome, pource qu'il eft de proprieté di- uerfe. Tout le Cinnamome,en general , eft de natu- re chaude ,remollitiue , digeftiue ; & maturatiue. Il prouoque l’vrine:& tant beu, qu'appliqué auecmyr rhe;il efmeurles fleurs , & fait fortirle fruit du ventre de la ere. Il fert de contrepoifon , & eft propre aux morfures des beftes venimeufes. Il chafe les nuces, fumces,& esblouiffemés des yeux:& fubrilie la grof_ feur des humeurs,quioffufquentla veué. Oinrauec miel, il nettoye les létilles,& autres taches du vifage. IL eft bon à la toux ,aux catarrhes, à l’hydropifie, aux maladies des reins , & à ceux qui ont difficulté d’vri- ne. On le met ordinairement ésonguens precieux: &eft; pourle dire en general, de grande proprieté à toutes chofes. Pourle garder plus longuement, onle broye & incorpore on auec du vin:puis on le feche à l'ombre, pour le garder. Nature, mere & produétrice de toutes chofes ,a mis en ceft vniuers des plantes fi opiniaftres,que quelque court,fer- uices & carefles qu'on Jeur face, & quelque pics qu'on ait mis apres,iamais on neles a peu appriuoifer ni reteniren noîftre Italie. Car il ya certaines plantes qui eftans tant bien cultiuces & mignardees és jardins, vergers, & autres lieux plaïfans,voire plus plaifans que Tempe, eftans en Ita- lie, y deuroyent quaf viure par force , & s'y appriuoifer : & neantmoins,comme gens montagnars &ruftiques,qui mef- prifans les maieftez , delicatefles , & honneftetez des bonnes villes , ayment mieux leurs begudes & logettes que tous les palais des villes:aufi icelles plâtes ayment mieux les deferts, folitudes & montagnes , d'où elles ont prins leur origine, que routes les compagnies d'autres herbes exquifes ; fontai- nes, & arroufemens , qui leur pourroyent aduenir: tant eft de fa patrie. Entre lefquelles plantes on peut bien nombrer fa Cannelle : laquelle, encores que lors que les Romains.flo- tifloyent, fe rrouuaft en plufieurs & diuers iardinsice neant- moins ie ne fache Lieu ni en Jtalié,ni mefmesen l'Europe, où l'on la puifle trouuer en planteviue.Nous entendons touref- fois parler dela Cafe , comme.aucuns doétes fimpliftes ont parlé, lefquels eftiment cefte Cafle,qui eft arrengee entre les arbres par Diofcoride & Galien , & celle, qui anciennement eftoit mife & comptee entre les herbes (dont on vfoità faire guirlandes és chappeaux, & bouquets, & qui mcefmes eftoit il anciennement plaree aupres des ruches des mouches à miel, pource qu'elles l'ayment fort)eftre vne & mefme plâte, Tou- tesfois il faut bien entendre autrément cefleaffare. Carice trouue que la Cannelle apportee de l'Arabie heureufe , ainfi que Diofcoride tefmoigne, & qui (felon Theophrafte) eroift en vn arbre dela grandeur d'Agnus Cafus , eft roure autre & diuerfe à celle que l'antiquité mettoit és jardins, pour {er- uir aux guirlandes , & à la commodité des mouches à miel: veu mefme que l'vne cft herbe, & l'autre croift en arbre:ioint aufsi que nous ne trouuons autheur (pour le moins queie fache) qui teftifie la Cannelle auoir efté fi vulgaire à Rome, qu'és triomphes & feftins onen fit chappeaux & feftons, comme de chofe ordinaire és 1ardins. Et encores que cel& euft cfté , ie neeroiray jamais que Galien , qui a efté le plus diligent fimplifte & Medecin , qui ait efté , & quid'ailleurs auroit long temps demeuré à Rome, fe fut teu dela Can- Plin. libr.at, nelle d'Italie, Pline racontant plufieurs herbes , dont les bift. matur.c.9. fucilles odorantes fe mettoyentés guirlandes & bouquets; | dit ainfi: Pour feruir donc aux feftons ; chappeaux & bou- quets on vie des fueilles de malothron , an trigo- non, cneoron ; lequel Higinus appelle Cafe. Et au para- Virgilin Buc, uant que Pline Virgile auoit reduit la Cafe entre les her- ÆEvloc.1. bes feruans aux chappeaux-& bouquets , difant ainfi, En- F trelaffant & la cafe & autres herbes odorantes , ilenrichif- foit le vaciet du jaune foucy. Etau troifieme de ces Geor- giques il dit, Apeine peut-il fournir de rofee ny de cafle aux mouches à miel. Item & au quatrieme des Georgi- que : A l’enuiron ne fe trouueront ni la cafe verde, ni le ferpollet odorant,& moins y verra-on la farriette fleuriflant, ny le ruifleau , pour arroufer les fleurs, Voila qu'en dit Vir- gile.En quoy appert,la café, dont onvfoités feftons & bou- quets, & que les mouches à miel aiment tant ,eftre herbe, din. bbr.bif. non arbre. Ce qu'auffi tefmoigne Pline, difant ainfi, Il con- buwr.21.c.12. uient mettre les ruches des mouches à mielés jardins, & en- tre les fleurs , pour le grand profit qui en reuient,quand €L Jesiettent.1l faut donc plärer à l'enrour des ruches,du thym, À T'TIFIGEVS melifle, rofers, lis, cytifus, feues, farrietre, pauots , coniza, ou herbe aux puces, la cafe, le melilot, la millefeuille , erui- hum, & le cerinthe. Voila qu'en dit Pline. A quoy s’arre- ftant Theodorus, dit le eneoron de Theophrafte ; eftre la caffe. Et de fair,il eft plus croyable que lecncoron des Grecs, foit la cafe , dont les anciens vfoyent és bouquets, & pour entretenir les mouches à miel : que celle qui croift és Indes, & en l'heureufe Arabie, qui eft femblable au cinnamome, & dont on vfe en toutes fenteurs , parfums ; & concrepoifons: de laquelle aufsi les medecins ont filong temps vfé en lieu de cnnamome. En guoy ne nous trouuerons contraires à Columella, en ce qu'il dit:Iudee & Arabie font renommees, à caufe des fenteurs precieufes qui ycroiffent:toutesfois Ro me n'eft du tout defpourueu€ defdites plantes aromatiques: car nous voyons en plufeurs lieux dela ville, la cafe ver- doyante,l'encés en plante, & tous les iardins pleinsde myr- rhe & de faffran. Car encores qu'on approuuafl le dire de Columella , affauoir que, pourembellir Rome, la cafe , ou cannelle, ait efté transferee d'Arabie, & replantecés jardins des grans Seigneurs & Empereurs de Rome:celan'empef= che point,que la cafle,qu’on plantoit és enuirons des ruches des mouches à miel, ne foit differente à la cannelle: veu que l'vne eft enrollce entre les herbes, & l'autre entreles arbres. Quant à cneoron, Theophraîte le defcritainf:1lya deux Cneorom 20 fortes de cneoron, l'vn blanc, & l'autre noir. Leblancictte Theoph.de pli vne fueille femblable à peau, & quieftlongue, comme la Lb.6.c.2. fueille d'oliuier. La fueille du noireft charnue , reflemblant à celle de tamarix. Le blanc s’eftend d'auantage fur terre , & cft odorant : mais le noir n'a aucune odeur. La racine de tous deux eft grande , & profondeen terre: de laquelle for tent plufeurs rameaux à fleur de terre,ou vn peu plus haut: lefquels font gros , branchus , & foupples. Tellement que pour lier vn fais on en vfe comme de ioncs. Ils ger- ment & flcurifient apres la my-Seprembre : & ne icttenr leurs fleurs iufques bien tard dedans l'an. Voila que dit Theophrafte. Sur le dire duquel ie ne puis comprendre qu'il y ait plante en Italie, ny qu'on en apporte d'ail. Colum.lib. 3. 8.de re R4 — [o] vehemente en toutes chofes le rapport de Nature, & l'amour 3 © leurs, qui fe puiffe rapporter à Cneoron.Quant à ce qu'An guillarius a opinion que noftre lauende foit Ie blanc Cneo- ron:& le Rofmarin coroné ,le noir , il fe trompe grande- ment.Car outre ce que la Lauende & le Rofmarin ont grand affinité enfemble, fon opinion ne peut eftre vraye pour beaucoup de raifons. Reétournous donc à noftre cafle aro- inatique : qui a donné beaucoup de peine aux Medecins modernes, auant que fe faire cognoiftre. Car iufques à pre- fent & les medecins & apothicaires (exceptez quelques vns qui fe font retirez de ceft erreur) au lieu de cafle aromatique, ont vf des efclas d'vn certain arbre incognu , qui eft fans odeur , & fans aucune proprieté, Mais apres que certains hommes fauans enla cognoiflance des fimples , ont vn peu fondé ceft affaire, & que la fraude & pipetie a efté defcou- uerte,les marchands d'Alexandrie, qui apportent les efpices à Venife,fe departans de leur premiere tromperie,;au lieu de Ja premiere, ont apporté vne autre forte de cannelle, laquelle et fort femblable à celle qui eftdefcrite par Diofcoride, ex- cepté l'odeur & faueur, dont elle netient rien. Qui mefaie fuyure l'opinion de ceux qui l'eftimenteftre la cannelle ba- flarde, deftrite par Dioftoride. Carelle a l'efcorce efpefñe, & au dedans on y trouue vne matiere tirant à bois : & eft vn peu odorante, & n'a aucune actimonie. Aucuns ne fecon- tentans d'icelle, prennent des picces de ie ne Kay quelle can- nelle, qui n'a non plus d'odeur ny de faueur (& neantmoins o retire à la vraye cannelle ou cafle) qu'auroit vne efcorce de chefne ou de fau.Or pour en dire mon cpinion, finous rap portons la cannelle (qui eft fauflement appellce cinnamo- me)aux efpeces de cafle, & que nous la parangonnions à icele, nous trouuerons certainement la cafle & la cannelle cltre mefine chofe.Et d'auantage,qui reuifitera diligemment les facs de cannelle qui font és mugazins de Venif : certes il y pourra voir toutes les efpeces de cannelle defcrites ne Diofcoride, Car les marchands ont cefte couftume de fe def pcicher de mefchantes denrees , parle moyen & parade des bonnes marçchandifes,qu'ils ÿ entremeflent, Galienaufsau premier liure de fes Preferuatifs, fuyuant Fauthorité de Diofcoride, eftablit plufieurs efpeces de cannelle: louant fur GO toutes celle qui eftappellee Zigi : laquelle ilditeftre f fem- blable au cinnamome, que plufeurs de fon temps la ven- doyentau lieu d’iceluy. Qui me fait moins efmerueiller , fi quafi par tout on prent la cannelle pour le cinnamome: veu que de fi longue main on s’eft aeccufiumé & endurcy à ceft erreur. Lequel ne feroitwrop grand, fon vfoit dela bonne cannelle en lieu de cinnameme. Car Galien dit,au lieu pres allegué : que fouuentesfois la canneïle fe conuertiten cinna- mome: & qu'ila veu des rainceaux de cannelle exquifes fe rapportans , SVRIDIDSENLOVRE L is rapportans du tout au cinnamome: & au contraire, il a veu dés ietrons de cinnamome du tout femblables à ceu x de can nelle. De forte, qu’és ordonnances & compofitions de me- decine;ileft d'aduis qu’on peut mettre deux parts de cannel le bonne & elué , pour & en lieu d'vne part de cinnamome. Le mefme Galien fait mention d'vne autre efpece de can- nelle de peu d'eftime, laquelle il dit que leicune Androma- chus appelle Cafsia Fiftula:pource qu’elle a l’efcorce groffe, & eff creufe à mode de fluftes , ou rofeaux , comme on voit ordinairement noftre cannelle. Et femble que c’eft celle que Valerius Corduseftime le plus en fon liure des côpoñitions qui viennent d'Alexandrie, tant à Venife que Naples: toutesfois jamais ie n’y en ay peu voir ny trouuer:& fime fuis enquis de grands & riches marchandsde Portugal, qui font grands faits de marchandifc en efpiceric , & font les voyages és Indes & en l’Arabieheureufe, affauoir, s'ils ont point veu de cinnamome chez quelque Roy, Prince, ME, Seigneur, és pays qu'ils ont frequentez : & tou- tesfois ie n’en ay peu rien apprendre. Dequoy ie n’en fuis trop eftonné;veu mefne que du temps de Galien le cinna- mome eftoit firare en Italie, qu'on n’entrouuoit qu'és cabinets des Empereurs , & quiencores efloit fongneufe- des medicamens:eftimant, contre l'opinion de Galien & de x Q ment gardé. Galien en fon premier liure des contrepoi- Diofcoride;le gouft dela cannelle mafchee n’eftre de duree. Or n'y a pas long téps que monfeigneur l’Archeduc d'Au- ftriche , mon maiftre & feigneur , me donna vn morceau de Cafe odorante auec fon bois & efcorce,qui auoit efté prins envn rameau entier,que mondit feigneur garde par grande excellence en fon cabinet , auec pluñeurs autres chofesex- quifes qu'il ya. L'efcorce d'iceluy n’eften rien femblable à celle de noftre cannelle cendree : toutesfois cftant mafchée rend au nez & à la bouche le mefme gouft & la mefme odeur de noftre cannelle. Ce ncantmoins le bois auec fon efcorce eft de matiere fort fragile, & n'a aucune odeur ni fa- ueur. Qui me fait iuger,qu’on vfe feulement de fon efcorce fons, dit ainfi:Te trouue quand au cinnamome; tout lecon- traire de ce que ay trouué du Baume. Carietiens pour le feur , quele cinnamome eft fort aifé à cognoiftre, j'en- tens à ceux qui ont veu du bon cinnamome:lequel neant- moins eft fort rare , finon qu'on ait accez aux cabinets des Empereurs;oùil eft fongneufement gardé. Et defaitonen trouue de fix efpeces , lefquelles font fort différentesentre elles. Comme il y a difference d’vne cannelle à autre : aufsi y ail difference d'vn cinnamome à autre:tellement qu'vne bonne cannelle & bien choifie, vaut bien vn petit cinna- mome, Au refte, la vertu du cinnamome n’eft delongue du ree: car quandilatrenteansiln’atelle vertu qu’il auoit du en medecine. Eten cela,on voit que T heophrafte n’a point 20 commencement. Parquoy ceux abufent le monde; quidi- dit fans propos,qu'on couppe par petits morceaux les ver- ges de cefte CAnelle:&cles couft-on en vn cuir de beuf fraif- chement efcorché,afin de faire confumer ce bois,qui ne fert irg.Georg. à rien,aux vers quien fortront. Virgile aufsi fait mention de la Caffe odorante, outre la cafle des iardins, difant ainfi: in.lib.12. L'vfage de l'huile 'd’ohue n'eft point anneanti par la Cañle. nat.c. 10, Llineaufsi faifant mention de la cannelle,dit ainfi, La can- nelle eft vn arbrifileau , croiflant és lieux voifins ou croift le Cinnamome. Ce neantmoins elle vient és montagnes, & ierre fes verges aflez groffes : l'efcorce defquelles eftfime- nue;qu'elle tire pluftoft à vne peau,qu'à l'efcorce.Elle eit de grande eflime , eftant oftec de fon bois : quieft toutle con- traire du Cinnamome.Ceft arbrifleau eft haut de trois cou- dees , & eft de trois couleurs : car iufques à la hauteur d'vn pied,quandiliette premierement ; il eft blanc:vn demi pied plus haut,ileft rouge: & eft noir au deflus. La partie noire cftla meilleure, puis la rouge: mais la blanche eft de nulle eftime. On couppe les verges dela longueur de deux cou- dees : puis on les couften peaux fraifches, des beftes, qu’on tue pour c'eft effèr, afin que venant à ce corrompre, les vers qui en fortiront rongent le bois , & creufent & cauenr l'ef- corce;laquelle pour fon amertume & acrimonie en demeu- reexempte. La plus fraifche eftla meilleure, & quiavne borne odeur, Rhaufane fort foudain la langue, quandon fent le cinnamome eftre dela nature des drogues quiont vne vertu quaf immortelle, Car iene parle point de cent ny de deux cens ans: mais ie parleray de bien petit terme, au regard dudit temps. T'ay veu & me fuis apperçeu quele cinnamome de trente ans eftoit alteré en fa qualité & ver- tu. Lors que ie compofay le triacle à l'Empereur Anto- nius,recerchant plufeurs vafes de bois, efquels yauoit vne mefme forte de cinnamome , apporté neantmoinsen di- uers temps. Car il y en auoit du temps de Traian,dutemps d’Adrien, &s'en trouuoit aufsi du temps d’Antoninus;qui fut Empereur apres Adrien. Tous lefquels cinnamomes, felon qu'ils eftoyent vieux & frais, eftoyent plus forsou foibles en odeur & gouft ; plus dix foisles vns quelesau- tres. Anciennement fut apporte à Rome des pays deLe- uant;vhe caifie longue de quatre coudees & demic,où l'ar- brecntier dela premiere efpece de cinnamome eftoit enfer- mé. De ce cinnamome ren mis en certain deffenfif & con- trepoifon queie fs pour l'Empereur MarcusAntoninus, & le trouuay beaucoup plus excellent que tous les autres : de forte que l'Empereur ayant tafté dudit preferuatif, n'euft Ja patience de le laiffer fermenter & rafloir , comme on a accouftumé en toutes compofitions : mais commença d'en vfer auant que laditecompofition euft deux mois: Com- modus fucceda en l'Empireaudit Antoninus : lequel ne fe la mafche , fans eftre lente & tardiue à l'efchauffer. Il faut 40 foucioit de triacle, ny de cinnamome,de forte que non feu- aufsi que ia bonne foitrouge, & poife peu ; encores qu'il y en ait à grande quaatité, & qu'elle ait la concauité de fa bi canne;perite, & non aifee à rompre. Voylace qu'en dit Pli- reebife ner lequel a ici beaucoup emprunté de Theophraîte , qui #lbi.9. deftriuant Ja cannelle, dit que c'eft vn arbrifieau de la gran- k deur de Vitex ou Agnus Caftus. Et pource que l’efcorce d'iceluy,qui eft feulement en vfage ; ne fe peut aifement fe- parer d'auec le bois , les hommes ont inuenté de coudrele bors en peaux de beftes fraifchemét efcorchees, afin de fai- re confumer le bois parles vers quienfortiront. Aurefte, a Fi- ceux faillent grandement, qui au lieu de Cafsia Fiftula, 7 E > ‘ , . . fa. prennent noltre cafe folutiue & laxatiue, quialamoëlle. à noire, la graine dure, & enclofcen pannicules dures & fe- ches comme bois. Ceft erreur eft venu dés Arabes. Car Se- rapio, Auicenne, & Mefte, foit que la faute vienne d'eux, ou de ceux quiles ont traduits, rous d'vn confentement ont appellé la cafle noire Cafsia Fiftula: & ont nommé la vraye cafle où cannelle, dont parle ici Diofcoride; cafle du- re, & retirancau bois. Parquoye tiens pour certain (fans cenfurer perfonne) qu'en toutesles compoñitionsinuentees des Arabes , ou Cafsia Fiftulaeft meflee; il faut vfer de la caffledolutiue. Etau contraire, quand les Autheurs Grecs mefleront Cafsia ftulaen quelque compoñtion(ie referue Atuarius, & Nicolaus Alexandrin, lefquels ont fuyui les Aral troûue vnecompofition prinfe &tiree des Grecs , faifant mention de Cafia Fiflula:il conuiendra prendre & vferde la cannelle defcrite par Dioforide & Galien. Autrement les medecins aifement tomberont en l'erreur , auquel Ni- colaus dit plufieurs ipnorans cftre tombez : lefquels vfoyet de l'efcorce de cafe laxatiue , en lieu de cannelle pour ef- mouuoir les Aeurs,& faire fortirles enfans & arrierefais. QYANT au vray cinnamome,combien que ie l’aye cer- ché & recherché és boutiques & magazins des Marchands, amomne, lement le refte de l'arbre de cinnamome , dont nous auons fait mention ci deflus , fuft gafté , mais aufôi tout le cinna- mome qui auoit efté mis au threfor depuis le Regne d'A. drien Empereur. Tellement qu'ayantcommandement de compofer vn triacle à l'Empereur Seuerus moderne , tel queï'auoye fait au feu Empereur Antoninus,ï'ay efté con- craint vfer du cinnamome qui eftoit du temps des Empe- reurs Traïan & Adrien,lequel m'a femblé de fi peu de ver tu que rien plus: & neantmoins il n'auoit encores trente ans. Quantaux marques ducinnamome , nousen auons bien vouluici declairer quelqu'vnes ; qui font neceflaires à cognoifire. Pour le premier , il fent tresbon, & aiene fça uclle odeurfi grande , qu’on ne la fauroit expliquer. Ilfe monftre fort chaud quäd onle goufte: fans toutesfois eftre aucunement fafcheux ny mordant à la bouche. Sa couleur eft telle, que qui mefleroit du noir ou du bleu auec du lai@, Ayant donc prins du cinnamome autant que j'en vouloye, fuyuant ma couftume, j'en mis quelquesvergettes enmon cabinet;oùie tiés meschofes-plus precieufes. Lequeleftanc bruflé , lors que le temple de Paix brufla, ie perdis & cefte efpece ; & les autres cing fortes decinnamome. Depuisie choifis du meilleur pour moy; lors que ie compofay ie tria- cle à l'Empereur Seuerus : mais neantmoins c’eftoit enco- res ducinnamome du temps d'Adrien Empereur. Pour sen plufieutsendroits)ou qu'és liures des Arabes fe 60 faire doncplaifir & profit aux le&teurs , ie diray quelque chofe touchant ce fait, qui leur fera agreable. Il yaenco- resau cabinet de l'Empereur plufieurs vaiffleaux de bois, cfquels font plufieurs racines , & verges ou rameaux, ou pluftoft vn amas de toutes fortes de cinnamome : & neant- moins ie n'y ay veu aucun troncaucc fes branches , mais tous retirentaux racines des deux fortes d'Ellebore, ou du Damafonion qu’on apporte de Candie. Tous les cinna- momes font comme vn petit arbrificau , produfant d'vne feuleracine ; les vns fix verges, les autres fept, ou plus, où 2 moins: moins : lefquelles toutesfois ne font d'vne longueur. Les plus grandes ne paflent point demi pied Romain delon- ueur.. Les cinnamomes , en gencral , ont leur proprieté quaf femblable à celle de la bonne & fine cannelle. Voyla ce que dit Galien touchant le cinnamome. Le dire duquel j'ay bien voulu ici inferer, pour monftrer à vn chacun, que veu que ces grans Empereurs , qui dominoyent quafi tout le monde, à peine pouuoyent recouurer du cinnamome: ce n’eft merueilles , fi auiourd'huy il s’eft rendu incognu & quafimpofible à trouuer.Mais pluftoft fe faudroit efmer- ueiller, veu qu’on nous apporte aflez de cannelle, qui felon Theophrafte & Pline,croiftés montagnes voifines & pro- chaines du lieu ou croift le cinnamome , de ce qu’on n’ap- orte point de cinnamome, Quime fait foufpeconner que e cinnamome eff failli en Arabie,comme le Baume en Iu- Plin, libr, xx. dee. Car Pline dit que plufieurs forefts de cinnamome fu- bifl.nat,ca.10, rent bruflees, difant ainf: Autresfois Ja liure du cinnamo- me eftoit à mille deniers : mais le pris eft creu de la moitié, pour le degaft des forefts , que les Barbares ont bruflees, ainfi que l'on dit.Or ne fait-on fi cela eft aduenu par fortu- ne, ou par la violence de ceux qui fe font trouuez les plus fors. Bien eft vray que j'ay trouué en certains autheurs, le vent du midi eftre fi chaud en ces païs là,qu'il brufle les fo- refts en efté, Qui me peutinduire à facilement croire , que a efté perdu ,ou par vens bruflans,ou parles guerres & in- uafons des barbares. Car fi la chofe eltoit autrement,ceux guinous apportent la cannelle, apporteroyent aufsi du in namome , veu que le profit y eft beaucoup plus gräd qu'en la cannelle. Ce que ï'en dis, n'eft pas que i'en foye certain: mais j'en parle par côiectures, & pour ouurir le chemin aux autres pour s'en enquerir d'auantage, Outreplus Strabo, n’efcrit point feulement auec Theophrafte , Diofcoride, Galien & Pline, quele annamome croift en Arabie : mais aufsi en celle partie des cire tire vers le midy : car (dit il)pource qu’elle eft aufsi chaude que l'Arabie & Ethiopie, elle produit toutes les fortes d'efpices qui croiïflent en Ara- «Ærift.debift. efpices. Ariftote parlant du cinnamome ditainfñ, Ilyavn anima. libro. oyfeau en Arabie, nommé cinnamomus ; lequeMon dit capié. baftirfon nid en arbres forthauts des verges ou branches de cinnamome:pour lequel auoir les gens du païs abbatent le nid auec flefches plombees. Voyla ce qu'ilen dit. Ce que afferme auf Julius Solinus , parlant de l'Arabie chap. 13. adiouftant que ce cinnamome cy eft plus eftimé des mar- chands, & pource plus cher. Au refte que l'oyfeau eft nom- mé cinnamulgus , noncinnamomus. Ceux donc qui font ordinairement les voyages efdits pais pour apporter des drogues ; doyuent bien fauoir pourquoy ils n’apportent point de cinnamome: & fi c'eft pource qu'ileft failli, ou pourquoy. Mais pour retourner à Galien , il femble qu’il ait confufément efcrit du cinnamome:car quand il parle de celte caiffe de quatre pieds & demi de longueur, qui fut ap- portee à Rome des pais de Leuant , il dit que l'arbre du cinnamome efloit tout entieren laditecaifle. En quoyil méôftre que le cinnamome eft vn arbre. Par apres il dit,que toutes les fortes de cinnamome yflent d'vne racine, en for- me de petit arbrifleau : tellement que les plus grandes ver- ges de cinnamome ne pañlent point en longueur vn demy pied Romain. En quoy il monftre euidemment;que le cin- namome eft nombré entre les petites plantes. De forte que ie ne fauroye cftimer que veut ici dire Galien:mefmes en ce qu'il eftime les tiges & verges du cinnamome eftre fi peti- tes,qu'illes parangonne aux racines des deux Ellebores,ou du Damafonion. Mais encores plus ie m'efmerueille de ce qu'il dit que le cinnamome vient quelquefois de la cänelle: & que quelque fois on trouucés arbres de la cannelle , des verges & branches entieres, defquelles fortent peris rain- ceaux de cinnamome. Et neantmoins le cinnamome & la cannelle font plätes différentes & diuerfes. Sinon parauen- ture quelerapporteft f grand entre ces deux plantes , que uelquefois on trouue des farments & verges de cannelle de fi gräde odeur & faueur,qu'elles font du tout femblables au cinnamome, encores que ce foit vraye cânelle. L'autho- rité de Galien a induit plufeurs à croire le cinnamome & cores icune & petite, produiroit lc cinnamome, & eftanc grande produiroit la cannelle. Mais veu que Galié dit,que Ja cannelle fe transforme quelque fois en cinnamome , & non pas le cinnamome en cannelle ; leur opinion fe trouue rheopb. bb. 9 mal fondee. Aufquels aufsi T heophrafte eft du tout repu- deplä.bies. gnanc:lequel monitre la c j nelle & le cinnamome efkre di- uerfes plantes :encores qu'il ne dierien de certain furleur forme& grandeur: car ce qu'il dit que lecinnameme & Ja 16 AINTD* MASMTTHIOEYS cannelle font arbriffeaux de Ja grandeur d'Agnus Cafus,il ne le dit point de foy,ains parle apres les autres. Et vn peu apres, fuyuât le dire d'autres, il dit que le cinnamome pro- duit plufieurs verges & iettons. Mais veu que Strabo efcrit que les Arabes font le feu de cinnamome & de cannelle, en lieu d'autre bois,1l n’eft pofsible que ces plantes foyent fipe tites qu’on les defcrit:ice qu'on peur aifement voiren la can nelle : car on trouuera à Venife des tuyaux de cannelle de telle grofleur & longueur, qu’on les pourra afementiuger auoir efté prinfes de grandes branches,ou rameaux.Or Ga lien & Diofcoride eftabliflent fix efpeces de cinnamome. Toutesfoisie n'aÿ point veu en Galien, qu’ilait defcrit & defchiffré les efpeces : fe remettät felon fon accouftumé à ce qu’en dit Diofcoride : lequel attribueles vertus aux cinna- mome ; felon la bonté & excellence des lieux où il croift. Combien que Galien en face quelque defcription en fon traitté du triacle, qu'il dedie à Pifo : mais on tient ce liure pour apocryphe & baftard. Quant à Theophraîte, au lieu n'agucres allegué , il parle bien autrement de la difference & diuerfité des cinnamomes;difant ainfi:On dit, apres à le cinnamome eft cueilly qu’on le met en cinq parties.Le meil leur eft qui eftle plus prochain de lacyme: & le coppe-on vn demy pied presdu fommet,ou vn peu plus grand. Le fe- côd, eft celuy qu’on coppe apres : & le coppe-on pluscourt ce qui efoit ref de cinnamome depuis le temps de Pline, z0 quele premier. Letiers & le quart,font ceux qu'on coppe apres Je fcond. Le cinquieme & dernier,eft celuy quiet le plus prochain de la racine, & ef de moindre efime que tous les autres , pource qu'iln'a gueres d'efcorce , qui feule eft eftimce , & non pas le bois. Pour cefte caufe la cyme du cinnamome ; pour auoir plus d’efcorce, eft eftimee la meil- leure partie d’iceluy. Voila l'opinion d’aucuns. D'autres efti mét que le cinnamomeiette plufieurs rameaux:& eftablif fent deux efpeces d’iceluy;difans quel'vn eft blanc, &l'autre noir. Cefontles parolles de Theophrafte. Toutesfois veu qu'ilen parle auec aufsi grande incertitude queles autres: ie defireroye que la fantafe tombaft au cerucau d'vn Empe reur ou d’vn Roy; d'enuoyeren Arabie, & aux Indes,gens bie &Ethiopie,;comme Jecinnamome;la cannelle, & autres 3 © expres pour recercher le cinnamome,tät profitable à l'hom me:enfuyuans en ce la grandeur de ces Empereurs,qui du temps de Galien , faifoyent venir le cinnamome des lieux & pays oùilcroift.Ce que l'Empereur Charles cinquieme, ou le Royde Portugal feroyent aifement, s'ils vouloyent: & fur tout le Roy de Portugal, qui ordinairement fait faire Jes voyages és Indes Orientales :lequel pourroit faire cer cher le cinnamome par tousles quartiers de l'Arabie heu- reufe : ou bienen me partie des Indes quitire fur le Midy, où Strabo dit que le cinnamome croift.Et vous autres Mef fieurs les Porcugalois, qui vous vâtez de noftre profefsion, fi la medecine vous eff tant recommandee que defiriez en- richir & annoblirnoftre eftat , & fi auez le zcle d'aider & (e] : : ; 49 fecourirleshommes, quivous garde d'entreprendre cefle charge & vacation? Car fi le Roy voftre Seigneur & Prince entend vne fois que cela feruira à immortalizer la renom- mec de fa Maiefté, & que d’ailleurs, cela apportera vn pro- fit ineftimable au monde:luy eftant Prince tant debonnaire & magnanime,ie ne doute point qu'il ne donne les moyés, non feulement de recercher le cinnamome ; mais aufsi plu- fieurs autres drogues,dont les Anciés ont rendu leurs pre- feruatifs & contrepoifons tant excellens & eflimez.D'auan tage, encores que r'ayetenu & tiéne pour certain que nous auons & pouuons recouurer la vraye cafe de Dicfcoride, & quant au vray cinnamome nous ne l'ayons point: fi eft- goce qu'il y a des medecins, entre lefquels eft Fuchfus, qui ef criuent,que pour le iourd’huy on peut recouurer, non feu- lement la vraye cafe , mais aufsi Le vray & legitime cinna- mome. Fuchfus , homme fort dote, en fon liure de la compofition des medicamens , lequel ila augmenté, reueu & corrigé n’agueres, parlant du cinnamome;dit ainfi:Cer- tes il n’y a point dedoute, que és caifles de Cafe & de can- nelle,on ny trouue du cinnamome parmy. Parquoy il faut bien eftre diligent , à qui les voudra feparer & choifir:ce qu’on pourra faire,prenant garde aux marques des vnes & des autres efpeces. Par le dire de Fuchfus;nous ne fommes du tout defnuez du vray cinnamome.Mais toutesfois ie ne voy aucune raifon ny authorité probable pour m'induire à la cannelle croiftre en vne mefine plante:laquelle eftant en- 60 fon opini6.Siné qu'il ait prins cela d’Amatus Portugalois, quieft tombé iufques en cefle frenaifie, és commentaires qu'laeferits fur Diofcoride, que de dire le cinnamome quafi nous eftre ordinaire:& que c'elt vne drogue vulgaire & cognue de tous. Toutesfois nous monftrerons plus am- plemét fa beftife & afnerie,en noz defenfes que nous auons faites conrre les calomnies d’iceluy. Car en ce prefent liure nousauons deliberé de direlibremét & fans aucun fard, ce g nous trouuerons appartenir à l'eflac de la medecine. Par- guoy; » quoy nous demoutons toufiours en noftre opinion,laquelle nous auons fuffifamment prouuee & iuftifiec cy deflus, ans trop nous arrefter à impugner l'opinion de Fuchfus ; lequel je fus marri auoir plus adioufté de Foy aux folies &refueries de monfeur le Portugalois ; qu'ilne feroit conuenable à vn homme dote & fauant,rel que Fuchfius. Ie diray feulement ce mot , queie m'efmerueille de Fuchfus, qui eftime le con- traire de ce que nous auons prouué cy deflus , c'eft aflauoir, que le cinnamome eft bois, & n6 efcorce, Le dire de Fuchfus ct tel, au lieu & pañlage preallegué: Le cinnamome , dit-il, qu'on apporte de l'Ifle de Zeïlam , eltl'efcorce d'yn arbre de la hauteur quañ de quatre coudees ; & de Ja grofleur d'vn; bras. Du tronc d'iceluy fortent fix ou fept rainceaux:lefquels font couppez tous les ans, & tous les ans reiertent, l’efcorce defquels(qui eft le cinnamome)eft mince, trefodoräre, aigue & fort mordante , quand on fa goufte: non pas toutesfois qu'elle donne point de fafcherie à la bouche quäd on la maf- che:combien qu’elle rende à la bouche yne odeur de rue, &c. A ce queie peux comprendre, Fuchfius s’eft laific circonue- nir & abufer à Amatus Portugalois ence oinét , comme il auoit fait en l'erreur 4 deflus. Cariceluy AU aattribué au cinnamome la mefine forme queFuchfus:combien qu'en alen.libr, cela ilfe dit auoir fuiui l'opinion d'vn autre, Galien traittant aplic, me- des proprietez du cinnamome ; ditainfi: Le cinnamome eft SVR DIOs Er LI RE;/L mis au rang des plus grands arbres, ayant l'efcorce decou- leurcendree. La matiere de fon bois eft fort folide & ref: ferree: & qui au deflus,versFef- corce, eft iaunaftre,tirant à cou leur de bouys: mais le dedans eft noir & mafsif, comme eft l'Ebene, ou le Guaïac. Le bois vert ; eft de mauuaife odeur: mais il la perd quandileft fec. Il iette fes fueilles , comme le Carouge, mais elles font plus pointues : & produit fes racines grandes , comme fait le noyer. Les gouffes qui pendét és bran ches,fontaflez longues,rondes & mafsines:& quand elles meu riflent,elles font de couleur rou ge ; tirant fur le noir. Elles font pleines d'vne moelle noi- re douce , & efpeñle comme la creme. Cefle moelle n'eft pas tout d'vne fuyre comme la moelle des os:ains eft enchaffe en petis caiffons, feparez par certaines peaux & pannicules ligneufes , qui fonten grand nombre. Entre chafque efcaille fe trouue vne graine dure, & 7, compofé de parties treflubtiles : toutesfois il n’eft extreme- 20 fi femblable à celle de Carouges,quil eft quafñimpofsible de ment chaud , ains feulement l’eftau tiers degré. Il deffeche, par la fubrilité de fon eflence, 2 ms ni moins que les autres drogues qui font chaudes en mefme degré que luy.Mais celle qu'on appelle cinnamomis, eftle cinnamome de vertu foible & debile : qui fait qu'aucuns l'appellent cinnamome baftard. Le mefmeGalien fait aufsi métion de la cänelle,au mefine li- ure,difant,La cAnelle eft chaude & feche quafñ au tiers degré, & a fes parties fort fubtiles.Efät mafchee on l'apperçoit mor dante & aigue,;auec vne certaine petite aftriction. Pour cefte caufe elle incide & reffout toutes les fuperfluitez du corps,& conforte d’ailleurs & fortifie les membres. C'elt vne drogue fort propre à efmouuoir les fleurs fupprimees par trop gran choifir l’vne d’auec l'autre. De forte que ie n’eftime point ceux auoir failly, qui ont ditces deux plantes eftre quafi d'vne mefme efpece. La meilleur eft celle qu'on apporte du grand Caire d'Alexandrie d'Egypte, qui n'eft point trop grofle, & qui eft fraifche,claire, pefante, &bien farcie:de forte que quand on la fecout fa graine ne grillotte point dedans. La Cafe ft chaude & humide au premier degré. Elle eftle- nitiue Wrefolutiue. Elle clarife le fang : & reftraint l'acuité & chaleur dela colere. Elle efmeut le ventre, fans aucune fafcherie , toutesfois fa force & vertu ne pafle point outre l'eftomach. Parquey les medecins lordonnent affeurement an cômencementde toutes fieures, & autres maladies chau- de abondance & crafirude d'excremens & fuperfluitez ; de 3 © des, auant la faignee: pource qu'elle purge feulementl'efto- maniere qu’elles ne fe peuuent euacuer comme il appartien- a de can droit.Voyla ce que dit Galien.D'’auätage on fait d'eau Alem Le. biquee dela cannelle, ea la retire fort, & en odeur, & en vertu. Lemoyen de la faire eft tel:Prens vne liure de la mcil- leure cannelle que tu pourras choifir : & l'ayanr vn peu con- cafe, la ietteras en vn vaifleau de verre, ou d'airain, qui foit fait à forme d'vn pot à piffer. En apres prédras quatre liures de bonne eau rofe, & demie liure de bon vin bläc que mettras deflus. Puis eftoupperas bien la bouche dudit vaifleau : & le lairras l'efpace de vingtquatre heures en vn bain d'eau ticde, & non bouillante. Apres cela tu couuriras ledit vafe d'vnin- ftrument de verre,fait à bec,lequel pour feruir de couuercle, 40 eft appellé chappeau. Puis mets le feu au fourneau, & fais di- ftiller l'eau par vn bain d’eau bouillance. Or fera neceflaire d’auoir vn tuyau de verre;ou d'eftain, de la l6gueur de deux coudees, ouenuiron, pourenter & mettre dedans le becdu dit chappeau de verre.Bt au deflous de ce tuyau faudra met- tre vn vaiffeau de verre,pour receuoir l'eau qui diftillera. Et fur tout faut prédre garde que tous les vaificaux (oyét bien eftouppez,afin que l'eau ne prenne point d'air, Celle eau eft fort fouueraine contre toutes maladies prouenans de froi- deur:car elle côfume,incide &refoutles flegmes,& la grof- feur & vifcofté des humeurs, &iettehors toutes vétohitez, Elle conforte particulierement l'eflomach, le foyc, la ratte, mach, & lafche le ventre. Toutesfois elle nuit à ceux qui one les entrailles debiles, &le ventre aflez à commandement.Em tous Aires endroits elle eft proufitable. La fafcherie qu'elle pourroit donner s’euitera ; & s'oftera , fi on lamefleauec les Myrabolans , Reubarbe, Nardus , & Maftic. Eteftrequis, qu nd on l’ordonne à ceux qui ontle corps côftipé;de lafor ufierauec autres drogues lenitiues, commeelle eft, Et par ainfi aucuns la mettér auec huyle d'amandes douces, &t auec mucilages de Pfyllion. Elle cff fort propre quand on a difi- culté d'vrine,eflant prinfe auec medicamens,qui prouoquét à vriner.Elle lache le ventre foiblement:& ainf,pour la for- tifier , on la met auec quelque chofeaigre ;, comme hyfopes ou le laiét clair d'ynecheure.Elle purge la flegme, &la coleres fans aucune incommodité, Elle addoucit la poitrine & l’al- luette, & refout leurs apoftumes & inflämations. Eftant bue auec decoétionde reglife,ou autres medicamés diuretiques, & prouoquâs l'vrine, elle purge les reins, & fait fortir la gra uelle. Mefmes, fi on en mange fouuent,elle garde de venirla pierre: & f aide fort aux fieures chaudes & aigues. Enduite au dehors, ellecftaintles inflammations aigues & ardantes, qu’on appelle Eryfpeles, & toutes autres inflammations qui viennent fur la peau. Il y a des modernes medecins;qui n'or- donneroyent iamais vne Cafle, fans y adioufter la poudre de Picra fimple:ce que i’eftime bien fait : & [ur tout quandily à les nerfs , &lecerueau. C'eftvnremede foudain & fouue- f © imbecillité d'eftomach,& desinteftins. rain aux defaillances & battemens de cœur:& fi fert de con- trepoifon, eftant bonne côtre les morfures & pointures des belles venimeufes. Elle prouoque l'vrine & les fleurs.Elleeft bonne aux cœliaques, £ aux fluxions de l’eftomach : & ofte la fafcherie & appetitde vomir. Elle fert vniquement aux maladies del'amarris , & fi cft propreàceux qui ont courte aleine, à ceux qui font fpafmatiques , & ont retiremens de nerfs, & à ceux qui ont le haut mal.Elle eft de fort b6 gouft, & rend bonne aleine à ceux quien vfent. En fomme, où il eftqueftion d’efchauffer,defopiller;incider,refoudre, & con- forterscefte eau eft grandement propre à cout cela, Cafiafolutine, (affclaxatine. Or pource que Diofcoride ni piece des Grecs anciens, n’ont faitaucune mention dela cafe folutiue & laxatiue, de laquelle les medecins vfent ordinairement pour lacher le ventre:& qui eft appellee d'aucuns ee de souffle d'E- gypte» afin que ce prefent œuure ne fuft defnué d'vn medi- gament fi noble, fi excellent, & tant proufitable au genre hu- main :ie mettray ici ce que j'en ay trouué és autheurs Ara- es. L'arbre ; qui porte les goufles de la cafe, doit eftre Amomum: Arabes, Hamemis, © Hamama. GHSASPE D CPI EE Amomum eft vn petit arbriffeau,qui retortille fon bois en foy-mefme, comme vne grappe derailin. IL iette fa fleur petite , commecelle du violier blanc, & fes fucilles femblables à celles de la Couleuree. Lo meilleur s’apporte d’Armenie; tirantà couleur d’or, 60 & dont le bois eft rougeaftre &trefodorant. Celuy qu'onapporte de Medie,pource qu’il croiftés planu- res & lieux marefcageux ; n'eft fi bon que l'autre. Toutesfois il eft grand , verdoyant & tendre à ma- nier, ayant fon bois veneux; tirant à l'odeur de l'ori- ganum. Le Pontique eft rouffaftre,court, fraille,grap pu> & jettant à force graine: & qui perce le nez da fon odeur, quand on le fleure. Le meilleurseft celuy b 3; qui 7 18 qui eft rés , blanc, ou rouffaftre: & qui s’'efparpille, quand on edeflie, & ne tient point l’vn à l’autre, & n'eft point revortillé. Le figne du bon eft,quandileft bien farci de femence, femblable à petisraifins, qui foit pefant , & fort aromatique:lequel aufi n’eft pourri, ni vermoulu, eftant aigu & mordant, quand on le goufte, & quin’a point diuerfe couleur. L’A- imomum cfchauñle,aftrei:e &dcffeiche.Il fair dormir: &eftanr appliqué fur le fonr, il guerift le mal dela € AND. MATTHIOLVS rum & Amomum eftre demefme nature & propriete: & parainf , au lieu d'Amomum on pourroit vfer d'Acorum. D'auantage, ceux ne font à receuoir , quin'ont point hon- te d'affermer les rofes de Hierico , etre le vray Amomum. Ceux qui vont vifiterle S. Sepulchre, les nous apportent: pour cefte caufe noz femmes l’appellent la rofe noître Da- me. Pour le premier ce ne peut eftre Amomü,pource qu’elle n'a les fucilles femblables à celles dela Coleuree, & n'eft aucunement odorante. Mais le vray Amomum eft fiodo- ee du premier rencontre, il perce le nez, tirant fur l'o- deur d'Origan. Valerius Cordus,en fon traité de la compo- r À La Se : i i : É À a cefte. Il fait meurir & refoudrelesinflammations, &ro fition des medicamens, parle affez confufement de l'Amo: apoftumes ieträs la fange comme miel ou cire, qu'on appelle Melicerides. Appliquéauecbafilic, ileit bon contre les pointures des fcorpions , &aux gourteux. Ilaïlege les inflammations des yeux, & des parties no bles &inrerieures du corps ,yadiouftant des raifins fccs. Sionenvfe en peflaire, ou és bains ou les da- mes fe font affeoir,, il eft fort bon aux deffaux dela matrice, La decoétion d'iceluy;, prinfe en breuuage, ferrà ceux qui ont mal de foye & dereins,&aux gout mum, Carenlacompoftiond'Aurea Alexandrina, iltient pour le feur,que la rofe de Hicricoscft le vray Amomum. Et touresfois, ne fe fouuenant de fon dire, en fa compoftionde triacle, il tient que nous n’auons point d'Amomum. Noz Dames efpient l'heure delceur deliurance, par la rofe de Hie- rico, che alles font en trauail d’enfant:& ont cefte opinion, que eflant mife en eauelle n'efpannira point plufloft que la femme fera prefle à deliurer :tant y a de fuperfition entre les Chreftiens. Fuchfius ; medecin trefrenommé de noître temps;en fon liure de la compofition des medicamens,nou- uellement par luy reueu & augmenté , en la declaration des Simples,qui entrent au triacle, eflant paruenu au pañlsge où tes. On met l’Amomum és preféruarifs : &aux on- 20 ilallegue les vers d'Andromachus l'aifné , faifans métion de guents plus precieux qu’on puiffé trouuer.On fophi- tique & contrefair Amomum , par vne herbe fem blable à iceluy, qui eft appellec Amomis, laquelle eft toutesfois fans odeur & fansfruir. Elle croïften Ar- menic , & iere {à fleur comme celle de l'Origanum. Et parainfi,pour fe garder d’eitre trompé;ilne fe faut fier aux pieces & fragmens : ains faut choifir Les {ar- mens entiers, felon qu'ils procedent dela racine. L'ignorance & parefle des medecins , qui nous ont pre- cedé , acfté relletouchant le fait & nature des fimples , que fi Dieu n'euft fuicité de fi grans & nobles efprits , lefquels de noître temps,non fulement ont remis la faculté de nedeci- ne en fon vray naturel, fans aucun fard ni fimulation , ains auf fe fonc employer à rechercher la verité de tous les fim- piles : certa eftoit fort à craindre, que dedans peu de temps la medecine n'euft efté du tout ruince & renuerfce. Car fila chofe euft long temps duré,comme elle eftoit,toute la certitude de la medecine euft efléeuanouye:veu que celte pefte d'ignoräce eftoit defa tant enracines és cœurs des hom mes, que encores que plufieurs gens fau&s & de noble efprit fe foyent fort trauaillez de chafier tous erreurs > & repurger & nettoyer la medecine de toutes fophifleries & ordures, lefquelles auoyent prins fi grandes racines par la parefle & ignorance de ceux du paflé : cencantmoins ils n'ont peu en- cores arracher du tout lefdits erreurs. Car encores s’en trou uent de fi obftinez en leurs apiniaftrerez, que encores qu'ils entendent qu'ils faillenr , ceneantmoins ils 4yment mieux fuyure leur erreur inueteré & damnable, que d'acquiefcer à la pure & fimple verité. Quia caufé que nous femmes de- nuez & du vray & legirime Amomum, & de plufieurs au- tres Simples, qui feroyent grandement neccflhires. Aucuns brouillons, qui viennenr du mont Sain& Ange, qui eften la Pouilie, fuppofent en lieu d'Amomum ,vne petite graine noire ,fentant comme la ruelle. Et parce qu'elle eft quel- que peu odorante & aromatique, & qu'elleaiene y quoy de piquant, ils fe font aduifez , pour s'en mieux defcharger, de faire à croire que c'elt le vray Amomum :lequel, flon Diofceride.sette ane; femblable aux p pins deraifin:& non pas vne petite graine, comme ef celle que vendent ces trompeurs. D auantage, il ne me femble point que Diofco- ride face cas de la graine d'Amomum:ouy bien du bois d'ice- Juy,comme de celuy du Cinnamome,& de la Cannelle. Qui me fat eftimer le vray Amomum.,, eftre pluftoft vn bois, qu'vne femence, ou graine. Il yen a d'autres, leQuelz abu- fez en la tranflation & tradu&ion de Serapio, tiennent pour le vray Amomum, celle efpece d'herbe Robert qu'on appelle ez Pied de colomb : & vfent d’iceluy au lieu d'Amomum ,, fins 60 s'informer de la verité de l'affaire. Quant eft de moy;ie tiens qu'il ne croift point d’Amomuimn en tale: & iufques à pre- fentne m'a efté pofsible d'en pouuoir voir feulement. Pour cela neanrmoinsie ne fuis point d’aduis d'vfer d'Amomum common, au lieu du vray & legitime Amomum : car ce n'eft chofe ni bonne niconuenable , faire cfpreuue de cho- fes incognues , au grand danger des patiens, Mais pluftoft feroye d'aduis de füyure l'opinion de Galien, qui dit Aco- PAmomum grappu, taxe & reprend tous les tranflateurs de Galen,expoïans ce mot Grec Bôrpuss, difant ainf:érpuos,en Latin figntfie Botryos. Tous les traducteurs de G alien;quia dreffé celte compoñtion de triacle , fe font abufez en l’incer- pretati6 de ce mot Botryos.Guinterius Andernacus au pre- mier de Antid.interprete, Rai n.Tous les autres träflateurs, & auec eux Cordus, l'interpretent grappu, ioignans ce mot Lérsvos auec Amomum : comme fi Andromachus euft parlé del'Amomum grappu. Mais pource que Diofcoride ne mer point £oreur, ouy bien Perguad\s.il me femble qu'il faut met tre vne diftinétion entre ces deux mots:aflauoir, ua." rpoes. Et ainf l'auons traduit : pour donner à entendre que 3 © Andromachus parloit de deux plantes differentes ; affauoir Amomum & Botrys. Voilà ce que dit Fuchfius. Selon ledire . duquet ilfemble qu'ilvueille inferer au triacle l'herbe de mil- Je graine,appellee Botrys, de laqueile Diofcoride parle en fon troifiemeliure. Tlneluy defplaira, encores qu'il foit homme doéte,mais ie fuis d'opinion contraire à luy. Car ietiensque Andromachus ne parle point en ce lieude la Millegraine, ains del 'Amomum grappu : & à cela m'induifent plufeurs raifons & coniectures. Car pour ne m'egarer trop ; Andros machus mefne l'aifné eft contraire à I uchfius , en fes vers que Galien allegue en fon premier liute des Preferuatifs, ou parlant de l'Amomumil dit, £er guorvros duaus , C'eft à dire, Amomum grappu. Parquoy nefaut feparer cesdeux mots, bôtrsos, amas, côme Fuchfus eftime : car ne { trouuera 4 bé- #ryos foit prins pour l'herbe , qui ef la nuliceraine. Leicune Andromachus eft dela mefine opinionde fon pere, & de la noftre : lequel, en la compofition du triacle, qu'il a cfcrite en prof, n'y mct aucunement la milleoraine ,; ouy bienl Amo- mem. Ercôbien que Damocrates,au lieu preallegué de Ga- lien,ait dir en fes vers, S5lpu-sr à dusice nonobilat ces deux d:étions ne doyuent cftre temerairement difiointes:car l'au- cheur mefme les a coniointes de guet à pens.Mais que dirons nous d'auätage de Galien? Car encores q au lieu preallegué, il ait bien & diligément efpluché tous & vn chacun les Sim- ples, qui entrent au triacleice neantmoinsie n’ay iamais veu o qu'il y ait fait mention dela Millegraine:ny moins au traité du triacle,qu'il dedia à Päphilanus: ny mefmes en toutes les defcriptions & declaratiôs des Simples,qu’il a faites. Finale- ment ic diray ce mot , que Paulus Aegineta, qui elt des plus modernes Grecs, ni Auicenne,qui aufsi eft moderne Arabe, n'ont jamais ordonné la millegraine en la compofition de leurs triacles. Touteslefquelles raifons nous font arrefter & confermer en nofire opinion. Que fi Fuchfus nous obiette, que Nicolaus a mis la millegraine en la compofñition de fon triacle:ic luy refpôs, quel'exemplaire Grec de Nicolaus n'eft pas correét, ains y a plafieurs & bien grandes fautes : ceque mefme Fuchfus affèrme eftre vray. Et par ainfi on voit affez l'opinion de Fuchfius n'eft cuable ,en ce qu'il meflela millegraine en la compofñtien dutriacle : & que, aucon- traire;les tranflateurs de Galien,ont bien traduit, Amomum grappu: fuyuansen ce l'opinion& d’Andromachus, & de Diofcoride : lequel parlant de l'Amomum Pontique , & des marques d'iceluy, le depeinc grappu: ainf que nous auons veu cy deffus en la defcriprion d'iceluy. Galien, parlant d'Amomum ditainfi: Amomum & Acorum font de qua- lité & proprieté femblableshors mis que l'Acorum defleche plus : mais la veriu digcftiue de l'Amomum eft plus grande, Coft Go Galen. Gb, 6-fim.med. ” Cosius : Arabes, Koffos,on Chaff, GHESEANP: > y 2e L'excellent Coftus s’apporte d'Arabie:&eft blanc, leger & fort odorant , celuy des Indes tienrle fecond rang: 6 eft leger,plein & noir,côme la ferule, Celuy de Suriceft misautiers rang,& eft pefant,de couleur de bouts, & qui perce lenez auec fon odeur. Le frais eft le meilleur, & celuy qui eft blanc;bien plein,maf- I fiBfec, non vermoulu nitaré:& quin’aaucune mau- uaife fenteur,& eft chaud & piquant,quäd on le pou- fte.Le Coftuseft chaud:il prouoque l’vrine,& efmeut les fleurs : & eft propre aux maladies de l'amarris,foit qu'on l’applique, ou qu’on an eftuue ou parfume la nature. Prins en breuuage au pois de deux dragmes, ileft bon contre les pointures des viperes. Onleboit aufsi auec du vin & de laluyne contre les douleurs d’eftomach,& contre les {palmes & venrofiez.Il ex- . ‘ $ : or à i ni cite le ieu d'Amour, eftant beu auec eau miellee: & 29 fuaue odeur ; queles Anciens en leurs compofitions de fe prins en breuuage auec eau fimple, ilrue & chaffe les grans vers du ventre. Oinaucc huile, auanrl’accez & friflons des feures il y eft propre:il ferc aufsien cefte façon ; à ceux qui font tombez en paralyfe. Oingtauec eau pure, ou miel , il efface les raches qui furuiennent au vifage. On le mer dans les conrepoi- fons & preferuatifs,$raufsiésemplaltres. Aucunsle fophiftiquent, meflans auecluy les dures racines d’£- nula Campana,qui croiften Cemagene. Mais ia rufe eft bien aifée à defcouuriricar Enx:la n’eft point bruf- 3 © mefime moyen. és fciatiques & paralyfes , & en routes par- lance au pouf, & n'a fi grande fenteur, qu'elle puifle penetrer tous les fentimens. Le Cofton,dont vfent ordinairement les efpiciers & apo- thicaires,eft de deux efpeces : car il y en a vn doux, & l'autre amer. Combien que Dioforide ni Pline n'ont fait aucune mention de l'amer ni du doux :ouy bien du cofton blanc & noir. Bien efl vray que Galien dit, que le cofton a vne pe- tite & legereamertume. Maisie n'ay point trouué Autheur Grec qui fit mention qu’on peut recouurer du cofton doux: combien que les Arabes, & leurs feétateurs , facent quelque 40 fois mention du coftus doux & amer. Celuy des apothicai- res ne peuceftrele coftus {egitime : car il n'eft ni odorant , & n'ale gouft aigu & mordant, que eflant feulement appli- pe il puifle vlcerer la peau, comme fait le cofton, felon que it Galien. Parquoy, on mon iugement,és compoñtions, où le coftus fera requis,on ne deura vfer du cofton commun: eu que nous ignorons de quelle plante il ef! racine. Pfmlocoffus. Coftus Baflard. Aucuns brouillons nous ap- Ange eftant en le Pouiile, certai- nesracines d'yn Coflus baftard, qui font ameres, & retirent fort à Rhodia radix. Ces af ôteurs ven dent lefdires racines à no apothi caires,pour le vray cofton : & fur tout à ceux qui n'ont efludiéen la cognoiflancedes fimples.Nous auons tät fait que nous en auons recouuree la plante (laquelle cer tes n'eft point vulgaire ) à ce que ; fre, par la reprefentation d'icelle, & qui ef icy mife felon fon naturel, N & au vif, de q uclle herbe font les 1 racines que ces affronteurs ven- dent en lieu de cofton : & peut cftre cela fera caufe queeux voyans leur tromperie defcouuerte, s'en deporteront. Ilne Je faut cftimer pourtant vulgaire, pour eftre baftard: carila en foy quelque magefté. Ila fes fucilles vn peu plus grandes & plus cfpeñles que Le panais priué :il les a crefpues , vn peu SV PRITONSTE, o nion defquels ie fuiuroye pluftoft , que de ceux qui fuppo- portent rous les ans du môt faint Ÿ les moins fauäs puiflenr cognoi- 60 EAVEREE 1, 19 afpres, & s'enclinans vers terrc:fa tige ronde côme le fenouil. Defes nœuds forrét de petis rameaux, &ce par toute la tige, au bout defquels y a comme de petis pedamens de couleur de coing , la graine y eftant toute nue & ronde. Ilavneracine fort viue,de grofe eCorce, & d'vne couleur cendree refplen- diffante. Ceux qui nous l'apportent le louent eftre vrile con- tre les douleurs de tefle,des nerfs, & du ventricule:contreles obftru&ions des entrailles , & maladies dereins, ventre & vefcie, Eteftant amer, vn peu odoriferant, & aigre ; ie croy aifement qu'il a fes vertus. Aucuns font d'opinion, qu'on peut vfer des racines d'Angelica,en defaut decofton. L’opi- fent le coftus baftard. Car la racine d'Angelica tient fort des marques du coftus. Premierement elle a vne odeur fi grande & fi bonne,;que à bon droit elle a prins le nom qu'elle porte. Secondement elle eft mordante & aigue, & d’ailleurs a quel- ue peu d'amertume. Parquoy ie feroye quañ de l'opinion de ceux qui tiennent Angelica eftre vne efpece de cofton, Et au contraire jamais ie ne m'accorderay auec ceux qui efti- ment la zedoaire cftre le legitime coftus,d’autät mefmes que Diofcoride ni Galien ne s’y accordent: le premier difant que le coftas fe peut fophifliquer ,en meflant auec luy les racines d'Enula campana , qui font fort dures & grandes:l’autre luy donnant vne vertu fort stringente , & le difanr eftre d'vnefi /Ægelica teurs l'ont autant eflimé que le malabathrum, l'amomum, la cafle & lamyrrhe. A quoyneferappostela zedoaire, quia plaftoft vne odeur forre que douce. Aucuns voulans radou- ber leur opinion, difent auoir entédu du coftus Surien: mais on n'a jamais ouy qu'en Surie la zedoaire prouiat, ouy bien aux Indes. Ie ne nieray pourtant que la zedoaire ne fe En fès Ep puifle mertre au lieu decoftus , comme ÿ'ay dit autreparr. ffres. Galien , parlant des proprietez de coîus ; dit; Coflus a vne Gale.lib.8 certaine qualité & vertu compofec d’vne petite amertume, fmplaned iointe àvne chaleur & mordacité fi grande;,que aufsiil exul- cere. Et parainfi on en oint, auec huile, ceux qui ont les fie- ures, auant que les friffons & l’accez vienne:& en vfe-on,en ties qui ont befoin d'eftre efchauffces:ou bien quand on veut tir quelque humeur , depuis le fn bas iufques en haut, on a recours au coftus. Pour cefte caufe il prouoquel’vrine : ef- meut les fleurs : & eft propre aux rompures, fpafines, & dou. leurs de cofté. Et pour l'amertume;quieft en luy, il fair mou rir les vers larges qui fontau ventre. Appliqué auec eau , ou miel, ilofle les taches du vifage, qui font procedees de l'ar- deur du Soleil. Ila d'ailleurs vne temperature venteufe & humide, qui le rend propre à exciter le ieu d'amour, eftanr pnns en breuuage aueç vin miellé, Tuncus cdoratus: François, Paffure de Chameaux: Arabes, Adch:r: 4 lemans, Camel[z heuu: E fa. g'olz , Paya de la Mequa : on, Paya de Chamnellios, Les Aporhicaïires Syninanthum. CNACASP: AN PATS Le Ionc odorifefät croift en Afrique , & en Arabie, Le meilleur eft apporté du pays de Nabarthee : l'au- tre apres vient d'Arabie: lequel aucuns nomment Babylonien , d’autres lap- pellent Teuchite. Le moin- dre de tous vient d'Afri- que. On tient pour le meil- leur celuy quieit frés;roux, lein de fleurs, mince: fe fragmens duquel vi- d rent fur le rouge : & qui ua ; tire à l'odeur de rofes , quand ileft frotté entre les Mains : Ayant vn gout mordant, aigu, & brulantla langue. Les racines;les cannes & les fleurs de ceftuy, font en vfage en medecine. Il prouoque l'vrine, & efimeur les Aeurs. Ilrefout les venrofitez, appcfantit la tefte, & reftreinc legerement. Ilrompt, il meurir b 4 À 08 20 AND. MATTHIOLVS & ouureles conduits des veines. Sa fleur prinfe en breuuage,elt propre à ceux qui crachent le fang : aux douleurs d’eftomach, du poulmon, du foye ,& des reins:& la mer-on és preferuatifs. Sa racine eft plus aftringente : aufsi en v{e-on és degouftemens d’efto- machenhydropifie, & és fpafmes: & en fait-on vier les patiens par quelques iours, y adiouftant fembla- ble pois depoyure. Ladecoction d’iceluy eft propre aux infammations de l'amarris;fi la femme s’eftuue, & fe fied dansicelle, Les apothicaires appellent leionc odorit, Squinanthum. Lequel nom enccres qu'ilfoit corrompu : fieft-ce qu'il eft prins & compofé des noms de la plante & de la fleur. Car Squinanthüm,prins felon la vraye etymologie du mot Grec, fignifie fleur de ionc:pource qu'en ladite lang grsiver figni- fie vnionc: &490s , vne fleur. La fleur de Squinanthum ne f peutrecouurer par deça. De quoy ne fe faut efmerueiller: veu que du téps de Galenilne s'en MR Fe Lequel dit ainfi,au premier liure de fes preferuatifs : Il ordonna d'a- uantage qu'on y mit du ionc aromatique , qu'on apporte de Arabie : lequeleft appellé de plufieurs Schœnx anthos,c'eft à 2° dire fleur deionc , & ne fçay laraifon pourquoy , veu que la fleur d'iceluy nous eft firare & mal aifce à recouurer. Car encores qu’on apporte l'herbe entiere : coutesfois les fom- mers d’icelle fe trouuent quafjpour la plus partsmangez des Chameaux.lefquels en font fort frians, & l'aiment fur toute paftare, Voyla qu’en dit Galien. L'opinion duguel(fie l'ofe dire)me femble pluftoit vne fable, que vraye hiftoire. Car il eft fort difficile à croire que les chameaux foyencen fi gräde abondance en Arabie , qu'ils mangent , comme feroyent les futerelles , toutes les fleurs de Squinanthum : de telle forte qu'il ne reftaft vne feule plante qui n’euft la fleur mâgee. Car say vn petit coffret plein de ces fleurs de ionc;qui mont efté; o enuoyees, referans toutes les qualitez requifes au Squinan- thum, Aucuns difénc que le Squinanthü vientenla Pouille & en la Campaignetentre lefquels eftBrafauolus,fuyuät lu thorité de Pline. Mais ray doute qu'ils ne s'abufent: veu qu'onn'en apporte ni fleurs;ni rofeaux:& que mefmes Pline ne l'afferme affeurément. Celuy dôt les Efpiciers vfent,vient d'Alexädrie, & non d’ailleurs. T'outesfois 1l fe faut bien pren dre garde, quand on lachette:car il y a plufeurs aftronteurs, qui pour accroiftre leur marchandife,meflent parmi le Squi- nanthum plufeurs feftus & pailles.D'auantage il faut auoir efgard s'ileft point vieux & enenté:car comme dit Galien en {es preferuatifs;il pert aifémét fa force & vigueur, Les beaux peres, quiont commenté Mefuë , eftiment le Squinanthum des apothicaires , n'eftre levray ionc Aromatique: attendu (comme ils difent } queles païlles d'iceluy ne fe rapportent en rienau Squinanthü de Diofcoride:d'autant qu'elles n'ont aucunes racines notables, pour feruir en medecine, ains font filamens menus comme cheueux. D'ailleurs ils difent, que lefdices pailles ne mordent aucunement la langue; quand on les mache : & ne rendent aucune fenteur de rofes, quand on les fraycentreles mains. Finalement qu'il n'y a aucune 2p- parence de ionc;ouy bien d’yvn tuyau,coparti de neuds;com- me froit le tuyau de froment ou horge. Ilne defplairra aux peres reuerens,car ils faillent doublement, Premierement en vueille en rien deroguer à leurhonneur)en ce;qu'en la com poñition de Diagalägæ,ils difent Ja racine qu'on appelle Ga- Janga,eftre le vray Squinanthum : x qu’on ne nous apporte point la vraye Galanga: quieft vne opinion toute couraire à verité. Fuchfius aufsi femble n’auoir entendu que c'eft que du vrayionc aromatique:car il dit,en fa methode,que les ba- ftons de Squinanthum n’ont aucune mordacité quäd on les mache. Anguillarius par viues raifons (ce luy femble) à fi l'opinion des peres reueréds:maisque bien il y aduife, parlant des proprietez deSquinanthü,dit:Le Squinant cfchauffe moyennement, & eft moyennement aftriif: & a 3 0 quelque fubtilité en foy. Pour cefte caule il eft bon à prouo- uer lvrine, & efmouuoir les fleurs,prins en breuage,ou en mentation, Il eft aufsi propre aux inämations & chaleurs de foye, du ventre & de l'eflomach. Toutesfois fa lus aftringente. Ce qu'on appelle la feur,eft le plus chaud, outes les parties d'iceluy piquent quant on les goufle:tou tesfois l'vne plus que l'autre. Parquoy on le met és medeci- nes qu'on ordonne à ceux qui crachent le fang. hum /mtplimed, Calamus odoratus fie aromaticus: Arabes ; Hafä bel,ou (afäb aldatira. G'ETEASP, EXO VPIUIE Calamus odoratus croift ésIndes.Le meilleureft roux & cfpés de neuds, &qui fe rompr en efclars; la cäne du- quel eft pleine d’araignes:8c eft glueux au macher ; ayant vne certaine aftrictiô & mor daciré. Prins en breuuageil prouoque Pyrine : & pour cefte caufe, cuiraucecla grai- ne d'Ache;ou de dét de chié, appellecGramen;on l'ordon neen breuuage aux hydro- piques, au malde reins , aux diftillations d’vrine , & aux rompures. Eftant appliqué ou beu, il fait venir les fleurs. Il eft bon contre la roux, fi on v{e de luy {eul, ou auectormentine;, tirant la fumee d'iceux par vn tuyau. Les femmes y trouuent grandremede quand elles s’eftuuent ou affeent en la decoction d'iceluy: parquoy onle leurordonne en clyfteres. Onle met és parfums & emplaftres, pour les faire fentir bon, Le Squinanthum & Calamus odoratus ( felon que dit Theophrafte) croiflent par delà lemontdu Liban, en vne valiee , qui eftentre leditmont , & vne autre petite montai- #?-9:412. gne:& non pas entre le Liban & l’Antiliban, commeaucuns pretendent, Entre lefquels y a vne belle & grande planeure, qu'on appelle Aulon, Mais du cofté quele Squinanthum & ce qu'ils n’ont bien leu Diofcoride : fecondement ; en ce que ç ils afferment vne chofe, qui par experience, fe trouue faufle, & tout autre qu'ils ne l’onrdite, Quant au premier; il appert bien qu'ils fe font pañlez de leocr en laleéture de Diofcoride, quand ils dient que leSquinanthum iette vn ionc,& non pas vn rofeau:çar Diofcoride monitre tout lecontraite; quand il dit, La fleur ; le rofeau , & la racine de Squinanthum, font vftez en medecine. D’auätage, de dire que le Squinanthum commun ne pique la langue,cela ef fauxicar l'experience or- dinaire monître,que le Squinanthum frais, s'ileft maché,pi- quotte & agacelalangue. Parquoy il faut eflimer , ou que ces bons fratres ne soufterét jamais le Squinanthum:ou s'ils en ont goufé, qu'ileftoit vieil & amorti:tellement que(com me dit Galië) ilauoit ia perdu toute fon odeur & acrimonie, Quant à ce que les racines de noftre Squinanthum font min ces & menues comme cheueux , cela n’y fait rien : car foyent grofles,ou menues, Diofcoride neles a point defcrites. Quät cf de moy,ïay eu entre mes mains vne plâte entiere de Squi- nanthum,auec fes fleurs : lefquelles fentoyent la rofe , eftans froiflees entre les doigts. Parquoy ie peux afleurément dire, centre l'opinion defdits peres reueréds;le Squinanthum des aporhicaires,eftre levray & legitime ionc aromatique, Mais encores plus font à reprendre cs mefsieurs (non pas que ic Calamus odoratus croiflent, y a vn grand lac:aupres duquel quand les marais d'enuiron fechent,le Squinanthum & Ca- Jamus prouiennent.Ces Marais ont d’eftendue plus detren- teflades, Ils ne font jamais verts , ains femblent toufiours efrefecs. Et quant à leur forme, ils font femblables aux au- tres cannes & rofcaux. Quand on entre efdits marais, on fent incontinent l'odeur defdites plantes : toutesfois aucuns dient qu'elles ne fefententdeloin. Ces marais font loinos de la mer plus de cent cinquante ffades. En Arabie le lieu où ils croiflent , fent fort bon, ainfique chacun fait. Voyla heophrafte touchät Calamus odoratus.L'opinion ruät Pline,dit ainfi:La canne odoräte;qui croiften 0 Arabie,eff comuneés Indes, & en Surie:où e noftre mer,cent cinquante flades,entre le mont du Liban, & uin'ef l'Antihiban, ainf quedient lee, aupres d'vn lac: les marais qui s chez en efté,le Squinanthü & ent, & ont ces marais tréte ftades d'eflendue, Ils ne font en rien difierens des autres cannes &c rofeaux. Mais routesfois la canne odorante par fa grande odeur, f fent de loin, La meilleure ef, celle qui eft molle à moins fraille, & vole par efclas, quand on Ile croift loin de “P:23- yneautre montagnette( aucuns )en yne petite Va font alenuiron d'iceluy eftä Calamus odoratus y croi toucher, & quieft 2. libr.24e 14 les. libr. 8. nplmedic. ; SV/R! CD'ROYS'E: la rompt: dedans la canne ya vne araigne, qu'ils appellent fafleur. Le meilleur eftceluy ou ya plusd’araigne. Pour Y'approuuer, au refte, il fauc qu'il foit entier:autrement on n'en fait poine de cas. Le moindre &le plus efpés,eft le meil leur:aufsi quandileft lent & gluant à { rompre. Voylaque dit Pline. On voit donc aifément le grand erreur de Brafa- uolus (duquel aufsi nous auons parlé traittans d'Acorum) qui set perfuadé le vray & legirime Calamus, eftre celle ra cine que les apothicaires bai lenr à tous propos au lieu de Calamus:laquelle ef le vray Acorum,ainfi qu'auons mon- ftré cy deflus par pluñeurs & viues raifons. Premierement le nom de Calamus monftre que c'eft vne cannetité, T bco- phrafte & Pline afferment qu'il n'eften rien differentaux autres cannes de fon efpece : c'eft à dire aux autres rofeaux. Parquoy il appert quele Calamus n'eft vne racine: ains eft & de figure & d'efpece,du genre des rofeaux, odorans tou tesfois. De là vient que Pline fuyuant peut eftre l'opinion de Diofcoride,ditainfi, Dedans la canne, c'eft à dire,dans le creux d'icelle, ya vne araigne qu'on appelle la fleur. Cette araigne nefe trouue donc pas en la racine,;comme Brafauo- lus pretend fauflement qu'on la trouue au Calemus des apothicaires. En outre Pline faifant mention de plufieurs fortes de rofeaux, & des proprietez d'iceux, le monftre ou- uertement , difant ainfi : Nous auons demonftré vingtneuf fortes de rofeaux,qui n'ont autre nature plus euidente,que celle que nous auons monftree pat le continuel difcours de nosliures. Et pource que nous en auons cftabli plufeurs efpeces : celle qui croift és Indes &en Surie, dont on vfe és onguens & patfums,prouoque l'vrine;eftant cuitte auecla graine de Gramen,ou dét de chien,ou bien la graine d’ache. Éftät appliquec;elle cfmeut les fleurs. Eftant prinfe en breu uage;au pois d'vn fcrupule,elle furuiét aux fpafmes.Le par- fum d'icelle feule humé, ou bien auec tormétine,fert au mal des reins, au foye.à l'hydropifie, & à latoux. Voyla qu'en dit Pline. D'auätage,les racines du Calamus commun; que je tiés cftre les racines d’Acorum , ne fe rompentenlong & par cfclas:ains fe rompent de trauers, côme celles du Glay- eul ou flambe. Qui fait l'erreur de ceux eftre manifefte, qui eftiment Calamus odoratus eftre vneracine:quitoutesfois (ainf qu'ouuertement auons demonftré ) n’eft autre chofe qu'vnrofeau. Que fiquelqu'vn alleguoit les racines dont on vée , eftre les propres racines de Calamus , & non Aco- rum : la veuë & l'apparence euidente refpond à cefte obie- tion. Car on trouue plufieurs defdites racines qui onten- cores en leur fommet leurs fueilles feches,qui du tout font fmblables à celles de la flambe: & neantmoins on n'en trou ua jamais vne, qui euft vn petit bout de rofeau tenant à fon fommet:car aufsi le propre d'Acorum eft deietter fes fueil- les fmblables au Glayeul : qui eft contraire au naturel du LINE 21. 21 fuis côtraint me departir de ma premiere opiniô,8&de ceux quei'auoyefuiuis. Or s’il plaift à Dieu nous monftrerons autre part ce qu'on peut fubftituer à Calamus odorarus. Balfimum: François, Baume: Arabes, Balefm, Bole/ma , Belfan. CRENPARPE DU CIPIeE Le Baumeeft vn arbriffeuu de la grâdeut du vio- lier blanc, ou de Lycium,autrement Pixacantha. JL jerte fa fucille femblable à la Ruë, routesfois elle e 10 plus blanche, & eftroufiours verte. Il croit feule- menten yne certaine vallee de Iudee, & en Egypte. La difference fe cognoilt en fa rudeffe, grandeur & minceré.Celuy quiietre à forceverges menuës com me filamens;elt appellé Theriftum:côme qui diroit, facile & aifé à moiffonner , à caufe de fa fubrilité, & capillarure;qui eft aifee à coupper. Sa liqueur qu’on nomme Opobalfamü;fe cueille au gros delefté,en- uiron les jours caniculatres,efgrafhgnät l'arbre auec ps de fer.Derelle efgrafñgnure ou playe,POpo- 20 alfamum fort goutte à goutte: mais fi petitement, tie chafque annee on n’en peut cueillir plus de 1x ou fepr côges au plus (chafque conge pefant neuf liures)& l'achette on au lieu où il naïft à double pois d'argent. Pour efprouuer le bon Baume:il faut qu’il foic frais, &d’odeur puiffante & penetrante:qu’il foit entier & non fardé,& ne cienne point de l’aigreur:il faut ausi qu’il foit penetratif, aie à diffoudre, non poine rude,& qu'il foit aftringent & vn peu mordät à fon gouit.On le fophitique cn plufieurs fortes:car 30 aucuns le meflér auec quelque autre liqueur & on- guent,comme de tormétine; de cyperus ou troëfne, de lentifque ;oudemyrabolans. Autresle meflent auec’huile de lis, ou fufin, auec galbanum,ou meto- pa : yadiouftant du miel,ou decireliquide. Mais a trôperie eftaifee à cognoiftre. Car le Baume, qui n’eft fophiltiqué efpädu fur drap de laine,n'y fair au cune tache, & fi on l'en ofte , il n’y laiffe rien : mais lefophiftiqué y laiffe larache.Lepurbaumeietté de- * dans du laid, le fait prendre : ce que ne fait le fophi- Calamus odoratus. Par ces mefimes raifons l'opinion de 40 ftiqué. D'’auantage, le Baume pur misen Peau ou Fuchfus n’eft a receuoir : lequel eflime , en fa methode, le Calamus des-apothicaires eftre la racine du vray Calamus odoratus. D’auätage,ie ne trouuay jamais que Diofcoride, & moins Galien (qui a efé fort diligét à efplucherJes qua- litez & temperatures des fimples , par leurs odeurs & fa- ueurs ) ait attribué aucune amertume au Calamus odora- tus: & neantmoins ledit Galien dit l'Acorum eftre amer. Lequel defcriuant les proprictez & qualitez du Calamus, dicainf : Calamus odoratus,eft tant foit peu aftringent,& bien peu piquant. Ileftterreftre, pour La plus part de fon effence, & tient de l'air:qui luy rend fa nature temperee de chaud & froid.Parquoy il prodoque moyennement l'vrine. Onle peut mettre és medecines , qu’on ordonne pour le foye & l'eftomach:& aux fomentations qu'on fait pour les apoftumes chaudes, & inflämations dela matrice : ou pour efmouuoir les fleurs. On le peut donc dire chaud & fec au fecond degré: toutesfois il deffeche plus qu'il n'efchauñte. Ia d'ailleurs en foy quelque fubtilité,comme aufsi onttou tes drogües odorätes:lefquelles pour la plufpart,ont beau- coup de fubtilité en foy® mais le Calamus ena bien peu. Voylaqu'en dit Galien. Qui monftre allez le Calamus des apothicaires;n'eftrele vray Calamus:earil eft plus piquant & mordant, que Galien ne dit le vray Calamus eftre, Par- quoy ie ne craindray point d'affermer,que de noftre temps laiét, £ diffout incontinent, & prent la couleur de Jaiét:mais le fophiftiqué nagera comme huile deflus Peau , & s’efpelsit, &s’amafle ou s’efpand à mode d'ynecftoille.Quäd le Baume eft vieil,il s’engrofsit, & n’eft pas fi bon. Ceux s'abufent qui péfent le bon Baume eftre celuy qui mis en l’eau tôbe à fond tout entier : puis peu à peu fe diffout, & vient &nageau deffus de l’eau. Quant à lefpece du bois de Baume, qu'on appelle Xylobalfamum , le meilleur ft celuy 50 qui eft frais,ayant {es rainceaux menus & fubtils, de couleur d’or,& quieft odorät, & fentätaucunemét la liqueur du Baume. Lagraine aufsi eftneceffaire en medecine. On choifiradôc celle qui fera de cou- leur d’or,pleine, grâde;pefante,mordante;quand on Ja goufte, & qui efchauffe la bouchetretirät quelque peu à l’odeur du Baume. On fa falfifie par vne grai- ne; femblable à celle d'Hypericon, ou Millepertuis, qu'onapporte de la ville de Petra : mais la piperie fe cognoït , parce que ladite graine cft plus grande ne fétrouue point de vray Calamus odoratus: ce que defa 69 eftant fans germe » de nulle vertu; & ayant le gouft plufieursautres que moy tiennent pour certain.Pour cefte eaufe,;aucuns fuyuans l'authorité du liure des medicamens fubroguez;,fauflement actribué à Galien (comme ie penfe) font d'opinion de fuppofer fphagnum,c’eft à dire;la mouflc des arbres,au lieu de Calamus odoratus. Laquelle opinion fauoyeaufsi mifeen auät,l'ayanctrouuee Donne niques a prefent, Mais pource que ie trouue fort abfurde, fubitituer vn fimple au lieu d'yn autre qui feroit de réperature &qua- litécontraire, comme eft la moufle & calamus edoratus:ie du poyure. La plus grande vertu gift & confifte en fa liqueur, quieft extremement chaude. Elle chaffe les fumees, & toutes chofes qui offufquent la veuë. Appliquee auec cerot rofar, elle efchauffe les froi- deurs dela matrice : & fait fortix hors le fruit mort, & l’arriefais, & efimeut les fleurs. Si on s’enoint, cle chaffe les fiffons des fieures : purge les vlceres ords 22 ords & fales:& fait meurir & digerer la crudite d’i- ceux. Prinfe en breuage;elle prouoque lvrine:& eft bonne à ceux;,qui ne peuuent auoir leur aleine. Elle fert de contrepoifon, prinfeauec du laiét.à ceux qui feroyenr mordus des ferpens , ou auroyenr beu ou mangé delaconitum. Onla met és onguens ; faits pour les lafsirudes, & ésemplaftres, & preferuarifs. Pour conclufon ; la principale vertu du Baume gift en la liqueur:la feconde en la graine:& la moin- dre & derniere gift au bois. Onboitla graine con-1 o Le baume croiften vne vallee de Surie. Onditqu'ilyena tre les douleurs de coftez,deffaux du poulmon,con tre laroux,la fciatique, le haut mal,eftourdiffement de teftc:& fi eftbonne à ceux quine peuuentauoir leur fouffle fans dreffer la refte,& à la difficulté d’v- riner,aux trâchees & douleurs du corps,& aux mor füres de ferpens. Le parfum d’icelle eft fort bon aux dames:& à celles qui fe riennent afsifes dedäs la de- coction d'icelle,elleouure & defoppile la matrice, & acire l'humeur quiyeft. Le bois ales mefmes AND.: M A‘TTHEO ES fubiette. Combien que les Anciens tefmoignent que le baume croift aufsi en Égypre:comme on peur voir en Dio- foride ; & Galien en fon premier liure & feptieme chapi- tre des preferuatifs : quand il traitte du miel propre à infe- rer aux contrepoifons. Toutesfois 1l ya long temps que baume ne fut apporté ,ie ne dis pas en Italie feulemenr, mais en toute l'Europe , quine foit brouillé & fophiftiqué: de forte que nous n’en auons nila liqueur ni la graine;nile bois ni l’efcorce, qui foit legitime. Or la brouillerie n’a pas commencé de noftre temps:car elle fe pra&tiquoit defia an- ciennement : comme tefmoingne Theophrafte quäd il dit: Thecph.d blans dis feulement en deux vergers , dont l'vn contient vingt iour- naux, l’autre eft beaucoup moindre. L'arbre eft de la hau- teur d'vn grenadier;lequel produit à force iertôs.Ses fueil- les font femblables à la rué : toutesfois elles font plus blan- ches, & demeurent toufours en leur verdeur. Sonfruiten forme;grandeur,& couleur;eft femblable à celuy de l'arbre de la tormentine. Il eft fort odorant , & plus que la liqueur du baume. On dit que pour auoir la liqueur ; onentamela partie fuperieure du tronc de l'arbre auec graffes defer , & ce és iours caniculaires, & au gros de la chaleur, & quela cueillette dure tout l'efté. Tontesfois ilne degoutte pas rand cas : car en vniour on n’en fauroit cueillir vne pleine ment qu'vne bien petite quantité fe fent debienloin. On Re ri quelque peu moindres. Eftär 20 coquille. Iliette vne grande odeur & fort odorante: telle- eu auec fa decottion faite en eau, il fert aux crudi- rez, aux cranchces & pafsions du corps:& fi eft pro- preaux fpafmes, & aux pointures des beftes veni- meufes:& d’ailleurs prouoquel’vrine.Ileft fort con uenable aux playes de lateftce;appliqué auecle glay- eulfec. Ilcire horsles fragmens & efcailles des os: & fert à efpefsir & donner corps aux onguens. Le Baume ne fe trouuoit anciennement (comme tefmoi- Plin biflinat, gne Pline) qu'en deux jardins , & qui tous deux apparte- db12.cap.25. noyent au Roy:donc l'vn ne tenoit que vingt iournaux:l'au trecftoit beaucoup moindre, lequel on permettoittenir à vn grand fcigneur de Iudee. Mais depuis queles Romains furent faits feigneurs &de la Iudee &du Baume, pour l'af- feétion qu'ils auoyent d’amplifier & leur SR & tou tes chofes preceufes,ne voulurét permettre vne plante tant digne & noble, eftre fi rare au môde. Et ainfi la plantant & replantant par iettons & prouins, comme on fait la vigne, multiplierent grandemét le Baume. Juftin auffi parlant du Baume, dit ainfi:Les deniers des Tuifs croifloyent de la ga- belle du baume:lequel croift feulement en icelle region.Car il y a vne vallce audit païs, céinte & enuironnee de monta- gnes continuelles,qui luy feruent de murailles & cloftures, comme vn camp fortifié: qui contient enuiron deux cens Vallee de ie Mille iournaux:& s'appelle Hierico. En cefe vallee y avne foreft fort belle & sr de Palmiers & de Baume. Combien que le digne & precieux arbre du baume, ait efté grandement mulriplié. Voylaque dit Iufun. Strabo aufsi, en fa defcription du monde, parlant du baume, dit ainfi: Hierico eft vne planure enuirennee d'vne montagne; la- quelle ef faite à mode de theatre. En ce lieu y avne foreft de Palmiers , contenant cent ftades , arroufee de pluficurs ruiflaux, & qui eft enrichie de plufeurs belles maifons : & R eftle palais & le verger du baume: qui eft va arbre odo- rant , produifant force iertrons, & eft femblaïle à Cytifus, eu à l'arbre qui degoutte latormentine. Pour en tirer le baume , ils entament l’efcorce de l'arbre , & recueillent la liqueur en certains vaifleaux : & eft Ja liqueur femblable à laid tenant & gluant.Le mefme Strabo au liure preallegué, affrme que le baume croift aufsi ailleurs qu’en Iudee,con- tre l'opinion de Pline & de Solin, difant ainf : L'encens, la Myrihe, & Je Cinnamome croiflent aufsi en la region de Saba: & és Jificres d'icelle , le baume y croift, & vneautre plante fort odorante & aromatique. Voyla que dit Strabo. Fo, Aihaie, Paufanias aufsi tefmoigne aux Beotiques, qu'en* Arabie le baume croift de la grädeur du meurte, iettant fucilles com- me celles de mariolaine:à l'ombre duquel vne grande quan tité de viperes feiardinentiqui fe nourriflent de la douce li- queur du baume. De moy,ie ne fauroye dire commentcela eft aduenu , que la Iudce foit ainf totalement défnuee du baumé : ainf que tefmoignét ceux qui vontwrdinairement en Surie:veu qu'anciennement elle eftoit eftimee fertile & abondante en baume, D'ailleurs,veu que plufeurs perfon- nes de refpec , qui ordinairement nauigent en Egypte; m'ont rapporté fidelement, qu'au Caire y a vn verger de baumeïie tiendroye que tout le baume de Tudee y euft efté tranfporté par les Roys d'Egypte, pour embellir & enri- chir leurs palais : attendu que toute la Surie leur cftoit ZuFhi. lib,36. rico, Strabo Georg. 46. ne nous en apporte point qui foit franc & entier: ains tout eftmiftionné:car tout celuy qui fe vent en Grece,eft fophi- ftiqué. Pour cefte caufe Galien fachant bien le baumeeñtre Galen.lib fophiftiqué en tant de fortes, qu’il feroit quaf impoñsible le antid. cognoiftre à ceux qui l'achettér, difoit,que luy-mefne vou droit auoir veu de fes yeux,comme croift le baume, &com- ment iliette fa gomme : & voulut auoir & retenir quelque peu de baume pur, pour luy feruir de regle,afin de cognoi- fre les liqueurs, que les affronteurs vendoyent au lieu de baume.Or ay-ie veu du vray & entier Opobalfamum chez o l'EmpereurFerdinand premier de cenom,mon feigneur &c maïftre, quele Turcluy auoit enuoyé, auec autres magni- fiques prefens : lequel ma femblé du tout femblable à celuy que m'apporta à T rente l'an paflé Fräçois Calceclarius de Veronne,medecin fort experimenté: difant l'auoir eu d’vn gräd feigneur pourfaire fa theriaque:laquelle fi tät ’approu ue,que plus on ne s’esbahifle. Quär à la maniere de tirer le baume, les autheurs anciensen parlent diuerfement : car Theophrafte & Diofcoride difent qu’on efcraffine l'arbre du baume auec graffes & crochets de fer : afin que l'efcorce eftant entamee, la liqueur du baume desonfits Pline dit au contraire , que fi l'arbre du baume eftoit entamé par fer, ilfecheroit & mourroit incôtinent. Pour cefte caufe, dit-il, © ceux qui cueillent le baume , entament l'efcorce ; auec vne pierre ou du verre, ou vn coufteau d'os : puis apres reçoy- uent la liqueur auec de laine , en certains petis cornets. Or penfant & repenfant en moymefme, qu'il feroit impofsible nous garder des tromperies qui iournellement fe commet- tenten ceft endroit:il m'a femblé bon mettre & induire cela en l'opinion des hommes,que fi jamais fe trouue du baume à vendre (combien que ie croy qu'on n’en apportera de long temps en Italie)qu’on ne l'achette point, que premie- rement on ne l'ait efprouué : afin qu'on cognoifle, s'ila les marques & vertus, que les autheurs anciens luy ontattri- buces. D'auantage, nous voyons le fruit , ou la grainedu o baume(que nous appellons Carpobalfamum) eftre bien au Carpobalfes tre & different à celuy qu'auiourd'huy on apporte d'Ale- xandrie. Car le bon & lepitime Carpobalfamum;doit eftre de couleur d’or;fara, pefant, piquant & brulant la langue, quand on le goufte. Er né doit eftre noir, leger, vuide;fans aucune odeur ni mordacité, comme eft le Carpobalfämum qu'on trouue à vendre.Qui me fait foufpeçonner;que c’eft celle mefme graine, qu'on apportoit de Petra, en lieu dela graine de baume,du temps de Diofcoride : laquelle retiroit à la grainc d'hypericum. Autant en prent-il dubois que les apochicaires, fuyuans les Grecs , appellent Xylobalfämum: caril retire pluftoft au meurte,qu'au baume. Diofcoridene fait point mention de l'efcorce:combien que Pline, és lieux $ 9 prealleguez difequ'elle ferten medecine.Galien aufsi a fait Galen. lib, métion du baume,difant ainfi:Le baume eft chaud & fec au mpl-med. fecond degré : & eft compo de parties fubriles , tellement qu'il cft odorant. Mais fa liqueur eft beaucoup plus fubtile que n'eft la plante:toutesfois elle n’eft pas fi chaude qu'au- cuns eftiment, eftans abufez en fa fubtlité. Son fruit eft de ualité mblable:toutesfois il s'en faut beaucoup qu'il foit f fubtil, Galien eft d'opinion ,qu’au lieu du baume on peut fabftituer Staëté,ou Styrax liquida dela Myrrhe,ou d'hui- ke de Rambe:&au lieu de Xylobalfamum on peut prendre la racine Xlobalfir c racine du violier blanc:& quant au leu de Carpobalfamum, ie n'ay point veu en Galien, qu'on luy puifle fubftiruer:com bien que ce petit liure , dont l'autheur ef incertain , que les Efpiciers appellent, Quid pro quo, fubftitue au lieu de Bau- me, huile de tormentine , ou laurin , ou la gomme du lierre: & pour la graine du Baume;il fuppofeles raifins & grains du Lerre : & pour le bois du baume, il fubftitue le bois du lierre, rantileftime le lierre. Mas noftre opinion eft tout autre. Car au lieu du baume ie fuppoferoye l'huile de noix mufca- de ou de flirax : pluftoit que l'huile de rormentine;ou Hurin. Pour Xylobalfamum i'vferoye d'agallochum : & pour Car- pobalfämum, ie BRnRe les Cubcbé des Apothicaires. … Quant aux Cubebé,pour les fubftituer au lieu de Carpobal- famum,il y a plufeurs fauans medecins qui font de mon opi- nion. le diray d'auantage , que fi on mange les Cubebé ;ou qu'on les caffe des dents,elles mordent, & efchauffent la bou che, & ont ie ne fçay quelle odeur aromatique : qui font les proprietez & tee que Diofcoride attribue au fruit du Baume. Cela m'induit eftre d'opinion contraire à Fuchfus, encores qu'il foit fauant homme:lequel en fon hure des com- pofitions medicinales, par luy dernierement reueu, cft d'opi- nion qu'on doiue vfer de la racine du violier blanc au lieu de €arpobalfaimum:f fondant fur ce qu'il l'a ainfi trouvé efcrit au hure de Galien, Des medicamens fuppofez. Mais pource que ie n'ay iamais veu és liures legitimes de Galien, qu'ilait ordonnéla racine du violier blanc au deffaut de Cargobal- fimum , ou qu'il l'ait eftimee de qualité prochaine à iceluy, veu qu'icelle racine eft de temperature & qualité toute au- tre , que la graine du Biume:ie ne voy rafon pourquoy ie cdesIn- doiue fuiure l'opinion de Fuchfius. Au furplus, rayentendu qu'on apporte des Indes occidentales vne liqueur tref-odo- rante , fort femblable à Stirax liquida : laquelle eft appellec Baume, par ceux qui la vendent: pource qu’elle a quelques marques du Baume. Toutesfois veu que Strabo dit que le Baume eft de couleur de lai& , ie croiroye pluftoft que cefle liqueur feroit le vray Sta@té , ou liqueur de Stirax, & nonli- queurde Biume:& parainfi que ceux ne feroyent trop mal, e artifi- Qui en vferoyent au lieu de Baume. Aucuns modernes, fe voyans deftituez du Baume naturel, ont aduifé en faire de l'artificiel: & certes auec bonne raifon.La maniere dele faire, eff telle:car fouuentesfois ie l'ay ainfi fait pour moy : Prenez tormentire & raifine de fapin,on pefe de chacune vne hiure: Encens blanc,autrement Manna thuris, & ladanum,de cha- cun fix onces:fpica nardi, deux dragmes:racines de la grande valerienne, de flambe, d'acorum, de cabaret ; du fouchet, de chacune vne dragme:mañlic,galanga, girofle, cafsia odorata, zedoaria.de chacune fix dragmes:noix mufcates,quatre on- ces: macis, vne once: agallochum , cubebé, de chacun deux onces : gummi clemi, fix onces : aloë fin,myrrhe, de chacun vne once & demicicaftoreum , dix dragmes : noyaux de dat- tes , flirax calamita grafle , benioin, de chacune vne once:la gomme du fang de Dragon, vne once & demie : fleurs de la- uande , quatre oncesthuile de Ben, fix onces. Ce qui fe peut puluerifer, le faut mettre en poudre , & mefler lefdires pou- dres:& auec vn inflrument de verre, à petit feu, & bien com- pallé, faut difliller l'huile. Que f tu ne le-fçais faire, addrefle toy à vn Alchimifte pour fairc ton huile. Premierement for- tira vne belle eau claire , & fort fubtile: laquelle touchee du feu,brufle merucilleufement.Cefte eft appellee l'eau du bau- me. En apres fortira vne huile de couleur d'or:& de fubfläce entre fubtile & groffe:& l'appelle on huile de baume. Finale- ment, fort ce q u'on appelle baume , de coulcur roux. L'eau de baume buë, eft fort conuenable à ceux qui ont debilité de ventricule : car elle refout & confume merucilleufement les ventofiiez & le fegme : mais pource qu’elle eft trop Forte;il Ja faut prendre auec vn bouillon,ou auec du vin. La feconde liqueur qu'aucuns eftiment la meilleure , eft tresvtile aux nerfs bleflez , aux douleurs des iointutes , aux fiftules , fpaf- mes, paralvfes,& à ceux'qui ont fe haut mal.Le dernier hui- lea bien les mefmes proprietez : routesfois fon operation p'eft pas fi grande. Etl'eau, & les huiles font fort propres à plufieurs autres accidens,que nous omettons pour le prefent à caufe de brieucté. ; S'V RADIO S CA ET VIRE, 1. 13 des. Les parfumeurs en vfent fort ; pour donner corps à leurs onguens. Le meilleur eft le plus pe- fant, lequel apres luy auoir ofté l'efcorce; eft rou- geaftre, ou purpurin: qui aufsi eft mafsif, odorant, & amer augoult. Ilyavne autre efpece d’Afpala- thus, quieft blanc, rerirant au bois , & fans aucune odeur. Ontienc le dernier pour le pire. Afpalarhus eft chaud & reftriétif: parquoy on vie de fa decoétio,. & s’en fert on à lauer la bouche, contre les vlceres: 10 malins, quiy peuuenraduenir. L'on feruigne ceite decoction dans les membres genitaux, pour gue- rir les vlceres corrofifs , &autres malins vlceres d’i- ceux. Elle fert aufsiaux poulpes,& noli metangere. Appliqué és peflaires & fuppofitoires ; it fait fortir hors le fruir. Sa decoction beué refferre le ventre & reftreint le crachement de fang. Elle refour les ventofirez : & ofle Les angoiffes procedantes de la difficulté d’yriner. 29 Afpalathus (que ie fache) ne nous eff point apporté, ni de Candie, ni de Rhodes, ni de Surie : combien qu’aucuns efti- ment le Santal rougé, eftre Afpalathus. L'erreur defquels Santal rouges eftaflez defcouuert par Serapio :lequel parlant du Santal, felon facouftume, n'allegue aucunement Diofcoride : ains s'arrete feulement à l'authorité de ceux de fa nation qui cf vn grand argument pour montrer que le Santal rouge n'a rien de commun awec Afpalathus. Toutesfois Serapio a fait mention d’Afpalathus;fous ce nom Arabefque, Darf- fahan : où on peut voir tout ce que Dioftoride a efrit d'Af- palathus. Encores y ail vneraifon plus grande, C’eft que Alcifius Cadamuftus ; Columbus, & Pinzonus, és liures o de leurs Nauigations tant és Indes orientales, qu'autres terres neuues & incognuës , tous d'yne mefme voix affer- ment auoir veu de belles & grandes forefts de Santal rouge, & quifont de haute fuftaye. Qui eft bien loin dela nature & figure d'Afpalathus , qui eft vn petit arbrifleau, de bonne odeur, & amer quandonle goufte. Fouteslefquelles mar- ques ne font point au Santal rouge ; lequel n’eft aucune- ment cdorant ni aromatique. Que fi quelque fois on le trouue odorant, ce n'eft pas pource qu'il foit tel de foy (comme bien fauent les experimentez Apothicaires ) mais pource qu'on l'apporte auec le Sæntal blanc ou roux ; qui font odorans , il prent fon odeur d'iceux : toutesfois elle fe pext par trait de temps. Ruellius aufi merite bien vne bon- 40 ne reprimende d'auoir affermé, pour le feur, e vray Afpa- lathus eftre celle plante , qu'aucuns appellent Oliuier bæ- . fard de Rhodes: & dont anciennement les Apothicaires vloyent pour À gallochum,qu'aucuns appellent bois d'aloës. Et pource que l'ay curieufement recherché & efpluché ledit bois tät chez lesEfpiciers,qu'és boutiques des patinoftriers, tee qu'ils en vfent fort à faire patinoftres : Fay trouué a matiere de ce bois ,en partie noire, & quelquefois mou- chetce de veines roufles & noires. Maisiamzisie ne vis de ce bois Khodien, qui fut rouge , ou rougeaftre, comme Ruellius lemaintient. Er pofélecas , que cefte plante ({e- Jon que difent fes Rhodiens } foit vne efpece d'Ohuier odo- riferant ; qui croit audit pais, & qui produit des Oliues: toutesfois elle n’eft point efpineufe ni rouge quand elle eft cfcorcec. Parquoy,flon men opinion, Afpalathus ne fe trouucra cflre l'Oluier fruuage qu'on apporte de Rhodes, nimoins le Santalrowpc. Et pource que ne pouuons recou- urér d'Afpalathus , lequel feroit aifé à recouurer en File de Rhodes : au lieu d'iceluy nous vfons de [a graine d'Agnus caftus : car ainfiie le trouue eftrit au liure des Médicamens fubftituez , de Galien ‘lequel en vn autre pañlase ; faifant 50 €c mention d'Afpalathus;dit ainff, Afpalathus eft de gouftaigu Galen. libr.6, & aftringent. Sa téperature eft compofee de qualiter diuer- fmpl.medic. fesicar if môfire chaud par fon acuité & mordacité:& pour l'afperité qu'ila,ilfe declaire froid. Dôt vient que pour par- Afpalathus: Arabes, Darffahan:ltaliens, Afpalatho. 69 ticiper à l'vne & l'autre qualité, ilelt defficatif: & inf il eft CH AP, Xe Alpalathus , qu'aucuns nomment Eryffceptron, eft vn arbriffeau iettant force furgeons & drugeons: qui eft armé & garny de plufeuts efpines. Il croift ep trie ,en Nofre, en Surie, & en l’Ifle de Rho- propre aux pourritures,& fluxions.Voyle qu'en dit Galien. Cependant c'eft merueilles (comme nousont conté quel- ques Cypriens fauans fimplifles ) que de cent plantes d'A palathus, à grand peine deux ou trois fe trouueront cdori- ferantes. Or afin que nos Commentaires fe reflentent de l'odeur du Santal, puis queles Grecsanciens n'en ont POINE sonsal fait de métion:il m'a femblé n'eftre hors de propos fir'ea tou Pre choye vn mot en ce lieu. Le Santal dôc croift és Indes Orien tales & Occidentales ; en grandes forefls, & force efpelles, T {s'en db. 7. cap.13. 24 JLs'en trouue trois efpeces : mais le plus pale eft le meilleur: le blanc apres.le rouge eft mis au dernier rang, pource qu'il n'aaucune odeur: mais les deux prenuers fentent fort bon. Parquoy ie ne puis approuuer l'opinion des Arabes quitien nent le Santal eftre froid au tiers degré, & fecau fecond. Le Santal rouge;fclon qu'ils difent, a vne vertu particuliere d’ar refter les Aux10s & catarrhes. Appliqué auecius de folanum, où morelle , ou de pourpier ; ou de ioubarbe, fert fort àla goutte & aux apoftumes chaudes & enflambees. Le Santal blanc & pale appliqué au front, auec eau rofe , appaife les douleurs decefte. Tous les fantals font bons contreles fie- AND. MATTHIOLVS d'vne chofe nouuelle, fe mirent à allumer cefte Moufñie , aucc vn petit de feu , laquelle commença foudain à brufler de telle furie, & menertel bruit,que la poudre à canon n'en euft fait d’auantage. Car il fmbloit que la fläbe & les eftincelles mun taflent iuiqu’au ciel,en cefte obfcurité de nuiét: & cependant nous fentions vne fort bonne odeur. Parquoy, ie penféroye que quand Galien dit que la Mouffe fe trouuce & recouure és chefnes , & pefles ;, qu'il n'entend feulement de la pefñle , ains des autres arbres qui font de mefme cfpece ; comme ef le fa- pin, le pin, & la meleze.Iceluy düc traitant defes proprictez, dit ainf au lieu preallegué:Bryon,aucuns l'appellent Splan- ures chaudes. Eftans prins en breuage, ils feruent beaucoup ; 5 chnon. Onletrouueés chefnes, pefles, & trébles.Ilreftreint, à ceux qui ont l'eftomach efchauffé.On fait vn emplaftre des fantals & d'eau rofe,lequel appliqué fur le ventricule, és fie- ures chaudes & aiguës , en ofte la chaleur vehemente quiy cf. D'auantage (lon que dit Auicenne, en fon traitté dela vertu & force du cœur) le Santal ne refouit pas feulement le cœur:mais aufi le corrobore & conforte. Parquoy on le met €s medicamens qui confortent le cœur : & feruent au petile- ment & battement du cœur. Mufcus: Grec, Bryono4, Splachnon:François, Mouf- fe: Arabes, Axnech on Vfnée: Jtaliens, Mofco: Allemans, Moosz. CLEAN XX, La Mouffe ; qu'aucuns appellent Splanchnon; fe trouue au cedre; au trem- ble &au chefne. La meil- leure cftcelledu cedre:l’au tre apres,eft celle du trem- qui eftodoräe, eft bonne: celle qui tire fur le noirseft de nulleeftime.La Mouffe eft aftringente, & elt bon aux dames de: s’afleoir & s’eftuuer en la decoction d’icelle , pour les deffaux dela matrice. On la mer és huyles , & principale- ment en l’onguent de Ben, pour luy donner corps: ble. La blanche, & celle 3 oplusreffeant ; mignon & poly. mais non pas trop:cariln’eft partrop froid, ains l'eftmoyen nement. Etainf ileft compofe de qualité digeftiue & mol- litiue:mefmes celuy qu’on prent és cedres. Les Apothicaires, fuyuant les Arabes , appellent la mouffe, Vfnez. Entrelef- quels Serapio dit , que levin où la moufle aura trempé par certains iours, fi on le boit , fait dormir profondement: & a vertu de conforter l'eftomach, d’arrefter les vomiflemens, & referrerleventre. Auicenne dit,que la moufie eft Fort bon- ne és medecines, qu'on ordonne pourle cœur:carelle efè bonne aux deffaillances du cœur , à caufe de fa bonne odeur. MAILS pource que lamoufle des arbres m'a fait fouuenir da mufc,qu'on apporte de Leuant & de Ponent , dedans petites 20 pellicules velués:combien que du temps de Diofcoride & Galien il n’en fuft point de mention: ce ncantmoins jen'ay vouli laifler d'en dire ce quieneft. Car ce prefent liure euft eu droit de fe plaindre, fi ie l'eufle priué d'yne telle fenteur, veu qu'il eft manifefte à tous, que par tout le monde.le mufe eft mis au rang des fenteurs plus precieufes. Caronle porte pendu au col, & és aureilles , on le mefle parmi les habille mens, onen parfume les gans , on l'enferme és bourfes & efcarcelles, on le tient en la Bouches & s'en parfume-on & la barbe & les fourcils , pour effacer la mauuaife fenteur qui pourroit proceder ou de la füeur , ou vapeur du corps, cu fenteur du nez , & puanteur des aiflelles : à ce que l’on foit Et d'auantage, pour fentir bon, fous ombre de deuotion , on en fait des patinoftres & chappelets, pour refouir & parfumer la court celefte. Pour conclufion , à toutes chofes, où ileft meflé, il donne bon- ne grace , par fon odeur. Parquoy il eftoit à craindre, ue fi ces Commentaires n’en euflenteu leur part, que par defpit , ils ne fe fuflent arrengez , & euffent fuyui la partie de ceux qui font tant parfumez & diaprez. Afin donc qu'ils puiffent fairevn parfum excellent ,ic craitteray premiere- ment du Mufc , fecondement dela Ciuette, tiercement ie parleray de l'Ambregris, & de leurs proprietez & vertus. Quantau Muf (felon que dit Ruellius, apres Aëtius, on luftoft apres Symeon Sethi)il y en a plufieurs fortes &'efpe & fi la mefle-on parmy les parfums & és medecines 40 ces. Le meilleur de tous eft celuy qui vient en Yneterre, qui convre les lafsitudes. Galien, & apres Juy.Paulus Acgineta ;, ont parlé non feu- GIez libr. 6. Jement dela Moufle, qui croit és cedres ; trembles , & chef- de fimpl. medi. nes: mais aufi ont traitté de celle qui croit és pefles , arbres Paul. Æegin. femblables au fapin. l'ay moy-mefme prins & arraché def dits arbres, de la Moufle fort veluë & barbuë, &ce és de- ftroits de Trente , és montagnes coftoyans la valee d'Ana- nie. Eteftoit cefte Moufle beaucoup plus belle & plus odo- rante,que celle qui croift és trembles, & és chefnes.La mouf- fe des fapins n'eft moins odorante que celle dela peñle. T'ay veu és montagnes fufdites vneinfinité de fapins , fi mouflus $ Oitrer par ter & fi blancs & chenus, qu'il fembloit quela Moufle y fut cruc en lieu de branches. La Moule des arbres eft appellee en di- uers noms:car on l'appelle Moufle,Bry6,Sphagnos, Splach- Pln, lib, 12. non,& Hypnon. Pline en fait mention, difantainf,Sphag- nos;ou la Mouffe, qu’on eftime le plus, eft celle qui croift en Cyrene : aucuns l’appellentBryon. Celle de Cypre tient le fecond rang: & le tiers eft afsioné à celle dePhenicie. Ondit qu'ilen croift en Egypte : & ne doute pointqu'iln'en croifle en France. Car on appelle Moufle ; ces blanches barbes que nous voyons, attachees aux arbres, & fur cout au chefnes, Yentens de celles quifentenrbon. La plus blanche , & celle qui croift és fommets des arbres,eft la meilleure : celle qui eft blonde,eft eftimee apres: mais la noire ne vaut rien: aufsine fait celle qui croiftés Ifles, & fur la pierre:ni celle quinetient fon odeurtains fnt l'odeur du Palmier. Voyla qu’en dit Pli- uant à la Moufle d’Italie.la plus excellente & plus odo- rante,eft celle qui croiftés Melezes,appellez Larix en Latin: parquoy ie l’eftimeroye de plus grande operation. Certesil me fouuient y auoir vne fois prins grand plaifir >que ie fus contraint coucher en la montagne, apres auoir bien herbo- rifé, ou y auoit force Melezgs toutes barbuës & blanches de Moule. Car les Pafteurs, pour nous donner plaifir, comme tire vn pêu plus furle Leuant, que ne fait Ja Cité de Cho- rafa. Les Barbares l'appellent Pat, & tire furle blond. Le meilleur apres ;. eft celuy qu'on apporte des Indes, lequel tire fur le noir, & n’eft G bon que le premier. Le moindre de tous, eft celuy qu'on apporte de laterre de Sini. Toutes les fortes de mufc s'engendrent au nombril d'vn certain ani- mal, fémblable à vn cheureul, qui a vne feule corne, & eft fort grand de corps. Quand ceft animal eft en fa chaleur, de la rage qu'il a, fon nombril s'enfle, & fe remplit d'vn certain fang gros, à mode d’apoftume. Pendant ce temps , ceftani- mal furieux ne boit nine mange:ains ne fait que fe veau- re:& fe veautre tant,qu'ilfait creuer fon Apoltu- me, & iette hors ce fang à demi corrompu :lequel, par quel- que trair de tempsapres,deuient fort odorant. Serapio, en- tre les Arabes , a diligemment & foigneufement efcrit tou- chant le mufe,difant ainf : Les beftes qui font le mufc,& qui font fmblables aux cheureux,fe tiennent principalement és pais de Tumbafco , & Sini, qui font pais voyfins. Le Mufc de Tumbafco eft meilleur, que celuy de Sini, pource que les Cheureux, qui fontle mufc, ne mangent que fpica nardi, & autres plantes tref-odorantes, dont ils viuent. Ce qui n’ad- uient au pais de Sini. Carencores 4 les cheureux mufquins de Siniviuent d'herbes & plantes odorantes:ce neantmoins elles ne font à côparer en proprieté ni odeur au fpica nardi, niaux autres plates de Tumbafco. La maniere aufsi decueil lirle mufc,caufe la differéce.Car ceux de Tumbafco n'oftent jamais le mufe de la pellicule de l'apoftume, pour le fophifti- quer:& ne le cueillent jamais, Je temps ne foit clair & beau. Mais ceux de Sini efpreignent la pellicule de l'apoftume , & meflent & fophiftiquent ce qui en fort,ne fe fouciäs s'il pleut ou filetemps eft beau : puis l'enfermét & ferrenten des boi- tes. Celuy eftle meilleur qui eft le plus odorant: & qui eft forti de l'apoftume fort meure. Les cheureux , qui portent le milleurmufe , ne font en rien differens des autres , hors mis Galen.li fimpl.me Vfnea d pothicaire Mufe. Ciuette. SVR DIOSC. (qu'on appelle dents de 5: mis des dents : carils ont les dents d'yne paume, à Chien )longues , & hors dela bouche, plus modede fanglier. Le Mufc, qui n'eftmeur , eft de fafcheufe & mauuaile fenteur. Mais ceux qui cherchent le mule , fe- couentles pellicules de celuy qui n'eft pas meur, & le pen- dent en air hbre,& l'y laiflent iufques à ce qu'il foit meur , & qu'il ait perdu toute fa mauuaife fenteur : & fe fait fort odo- rant, quandileft parfaitement cuiten l'air. Toutesfois le meilleur eft celuy , qui naturellement a prins fa maturité és ellicules da Cheureul mufquin. Les gens du paisle cueil- ts parmi les pierres, & troncs des arbres. Car ceit animal quand il ent fon apoftume prefle à meurir, prend grand plai fir fe frotter aux rochers, & és troncs des arbres:iufques à ce que l’apoftume foit creuce, & que toute la fange foit deb ors. Ce mufc eft meilleur que tous les autres : comme celuy qui eft pleinement meur; par la bonne temperature du ciel , & parfaite concoétion du Soleil. Ceux donc qui le cherchent, quand ils l'ont cucilli, l'enferment & ferrent cs pellicules & vefcies des beftes portäs le mufc ; que autresfois ils ont prins à la chafle. C’eft de ce mufc,dôt ont fair prefent aux Roÿs, & Biontils vent. Le mufc eftchaud au fecond degré, & fec au mers. Il fortifie & corrobore le cœur en toutes fs pafsions, froidures & tremblemens ; eftant beu, ou appliqué. Ilmun- dificles tayes & taches fubtiles des yeux; & defleche leurs fluxions & humiditez. Ilconforte le cerueau : & guerift les douleurs inueterees de la tefte , caufees d'abondance d'hu- meur egmarique. Il fait arrefler,fi detrempé auec huyle de Palma Chrifti, onen oint le membre de l'homme. Pour ef- prouuer file mufc eft legitime ,aucunsen vfentainf: Apres qu'on l’a iuftement pelé en la balance , on le meten vn petit vaiffeau trempé & moyte : par apres ils le repefent bien iu- ftement. Que file pois l'emporte; c'eft figne que le mufc eft bon & legitime. Mais s'ilemporte le pois , ils l'eftiment ba- fard , & fophiftiqué. Outre le mufc , nous auons encores vne autre liqueur,qui eft non feulement odorante,mais aufsi erce tous les fens & cfprits du premier rencontre. Nous J'appellons Ciuette. Lab-ffe qui porte la Cinetre. Les parfu- miers en vient fort és compo fitions des fen- teurs, qu'ils ap pellét, miftiôs. =. Elle s'engédre Ne enla peau des coûillés d'vne befte fort fem- blable à la fey- ne. Onles appelle Chats. l'en aÿ veu plufeurs à Venife, qu'on auoit apportez de Surie. Or proprement la Ciuette et comme vne fueur venant entre les deux coüillons de ceft animal. Elle eft de temperature chaude & humide. Sionen met dans le creux du Nombril, elle fert merueilleufemét aux fuffocations de le matrice. Parquoy ce n'eft de merueilles, fi les hommes , qui en frotrent la tefte de leur membre, font grand plaifir aux dames. L'on fophifti uela Ciuetteen pre- nant du fang de beuf vieux ; d'aloes , d’eau de rofes , degy- rofles , & du mufe:mais la tromperie fe defcouure au gout. / fmbre gris. QY ANT àl'Ambresris, quieft vne autre forte de fenteur, on en parle en diuerfes fortes,de la maniere commét il croift, Aucuns dient qu'il croift au fond de la mer,comme les cham pions ou potirons croiflent en la terre: & que partormente ou violence des vagues dela mer, eftant arraché du fond, eft porté au bord demer. D'autres tiennent que le poifçon;nom me Azel, eft fort friät de l'Ambre,de forte qu'il eft toufours apres à le chercher : mais qu'il ne l'a fi roft mangé,qu'il ne meure. Ce que cognoiflans les pefcheurs, voyans flotter ce poifçon mort, tachent fort de l'atrraper, pour par-apres luy auoir fendu le ventre,entirerl'Ambrequ'ilaenglouti. A ce qu'ils dient,l' Ambre qui fe treuue plus tenant al'arefte du dos dudir poifçon,eftle meilleur, D’autres tiennent,qu'il y a certaines fontaines où l'Ambre nage:lequel elles produi- fent & iettent hors comme le bitume.D'entre les Grecs mo-60 dernes,ie treuue Symeon Sethi de cefte opinion:lequel parle de l'Ambre,en ces termes : Ampar, qui aufsi eft appellé Am- barfourten plufeurslieux. Car ilya des fontaines d'Am- bre, comme de birume, fouffre & autres femblables chofes, On eftablit trois efpeces d'Ambre : Le jaune eft le meilleur, qu'on apporte de Selachite cité d'Inde : l'autre cft blancha- fhre;qu'on apporte de Sinchri, ville afife en Arabie l'heureu- fe:le troifieme eft noir, & n'a tant de vertu que les autres deux. L'ambre eft chaud & fec:& en le fentant, il confortele 20 $0 LIVRET ; cerueau & le cœur. Ileft fort bon à gens vieux:& À ceux qui font froids de nature:parquoy les gans parfumez d'Ambre, leur font plus conuenables qu'aux ieunes gens.Si on le mel- le parmy 1 vin,ilenyure. Rogue dire,au vray,qui a mieux parlé de l'Ambre, & qu'elle eft la plus certaine des opinions que nous auons mifes en auant;ie ne l'ofroye aflermer :veu que iufques à prefent ie n'en fçay rien de certain. Je ne puis aufsi fuyure l'opinion de Fuchfus , encores-qu'ilfoit hom- me fauant:lequel dit en fon dernier lure des Compoftions Medicinales , que noftre Ambre eft artificiel: & que le vray Ambre, dont parlent les Arabes ; lequel iltienteftre vne et 2 ro pece de Succinum, ou d'Ambre, ne fe treuue point : car ie ne voy nyraifon ny authorité par laquelle il puifle maintenir & prouuer fon opinion. Agallochon, Grec, où Xylaleum: Larins, Lignum aloës: François, Boës d'Aloës : Arabs, Hodd, Agabian, Agaligin,o6 Agalugrn: Italiens, Le- gro Aloë : Allmant, Abes holtz , ou Krenrz boltz:E Sfagrolz. Lin alé. CHAR IINEX NE Agallochum, eft vn certain bois qu’on apporta des Indes & d'Arabie, lequel reffemble au bois de Thuya. Il eft diftinétement marqué & mouchetté: & eftodorant, ayant vne certaine aftriétion & amer- tume,quandonlegoufte. Son efcorceeft fi fubtile, qu'on ladiroiceftre de peau, pluftoft que d’autre cho fe, & eft de couleurs Et & changeans. Onle mache,ou bien on s’en laue La bouche de fa deco- étion ; pourauoir l’aleinebonne, Si on en faupou- dre tout le corps, il garde de fuer. On en vfaulieu d’encens és parfums. Laracine d'iceluy buë au pois 3 Ddvne dragme, deffeche les humiditez de l’eftomach, & appaife l'ardeur & debilité d'iceluy. On le boit aucc d’eau, contreles douleurs du cofté, & du foye, & contre Le flux de fang;les tranchecs,ëx toutes dou- leur$ du corps. Agallochum eft nommé bois d'Aloës, & des Grecs & La- tins modernes, & des Africains. Le meilleureft celuy,qu'on apporte de Calecut, cité marchande des Indes , à Portugal, & de Portugalicy. Combien que pour le iourd'huyonen apporte de fort bon À Venife d'Alexandrie d'Egypte ; lequel rend vne odeur fort bonne & odorante ; quand on le brufle, Et ne le faut eftimer illegitime,pource qu'il n’eft point mar- 40 queté: car au hure d'Oribafus il n’eft fait mention de celte marqueture ni odeur : ce qu'aufsi n'a leu Serapio,;ny Paulus Aegineta.Or il n'ya pastroplong temps qu'on acommencé à nous apporter du vray Agallochum. Carcombien qu'au- cuns eujlent du vray Agallochum , ce nonobftant, pource qu'ileftoit fort rare ; quafi tous les Aporhicaires (ainfi qu'a uons dit cy deflus) au lieu d’Agallochum vfoyent des oli- uiers fauuages de Rhodes, que Rucllius fauflëment efti- me eftre Afpalathus. L'Agallochum croift (comme rappor- tent les Portugalois ; qui ont nauigé en Orient, par la mer de midy)enl'Ifle Taprobane, & és lieux circonuoifins : du- quel ils ont apporté en Portugal & en Efpagne les troncs entiers : ets rendent vne grande odeur, non feulement quand ones brufle,mais quäd feulement on les manie.L'A- sas eft eftimé par tour: car mefmeil eft bien cherés feux où il croift : toutesfois ie n'ay encores veu d'Agallo- chum, qui foit de grande excellence. D'aucuns pauures ref- ueurs tiénent qu'onne vitiamais l'arbre d'Agallochum:veu (comm ils fongent) qu'ilcroift feulement en Paradis terre- ftre.Et dientqu'onn'ena point; finon ceque les quatre flcu- ues,quien viennent,en apportent. Or fil certain (comme tefmoigne Serapio en peu de arolles) que le grand fleuue Ganges, qui eft le plus grand fieuue des Indes, charrie plu- fieurs pieces & fragmens d'Agallochum : qui font con {uits au fleuue de Ganges par les autres riuicres,qui v tôbent. Car les inicres enflces par rauines d'eaux paflans par la ou croift l'Agallochum ,entrainent aueceux force troncs & racines d'Agallochum,& aufi d'autre diuers bois,iufques au grand fleuue Ganges :comme fouuéc nous voyons aduemir en nox rorrés & riuieres. Cequ'on peut voiren l'Agallochü qu'en vent à Venife : lequel fetreuue tout brifé , mangé ; café & & rompu , pourauoir longuement fotté en l’eau , & tranf- couru de riuiere en riuiere. Parquoy ne fe faut efmerueil- ler fi, quand onle manie, il n'a telle odeur , que ccluy que les Portugalois dientauoir apporté du lieu ou il croift, 11 y € aplu 26 a plufeurs fortes d'Agallochum, s'il faut adioufter foy à Serapio : lequel, parlant apres Abohanifa Arabe, dit ainfi. On tient que Agallochum ne croift point en Arabie : com- bien qu'il y croiffe vne plante;appellee Neuig;qui fe rappor- te aucunement à l'Agallochum. Toutesfois le meilleur de tous vient des Indes. Et combien qu'il foit different en efpece (car és Indes y a plufieurs efpeces d'A gallochum ) routesfois celuy qui eftle meilleur de tous, eft appellé, par excellence, Agallochum d’Inde:comme aufsi on appelle les Myrobalans noirs ; & qui font les plusexcellens , myrobalans des Indes. L'agallochum d'Inde fe trouue en vne Ifle des Indes, appel- Ice Fimüa. Le plus exquis eft le noir, de couleur changeant, plein,pefant,mafsif,gros & efpés, qui netire point à la blan- cheur, & qui fort difficilement s'allume, Le fecond en bonté eft celuy qu'on appelle Mondunum, à caufe de Mondel,ville des Indes.Le troifeme eft appelléSeificum:lequel eft de bon té & proprieté euidente:car fa vertu eft tant excellente, & eft fi pefant;qu'il va incontinent à fond, fi on le ietteen l’eau. Le meilleur de cefte efpece,eft celuy qui eft mafif, & plein d'hu- meur. Le dernier rang eft afsigné à l'Alcumericum.leq ueleft moindre en vertu que le Seficum:combien que Alcumeri ne foit loing de Serfi que de troisiournees. Entre l'efpece d'A- gallochum Alcumerique , le meilleur ef le noir, fans aucune lancheur;,qui eft pefant,& ne s'allume pas fi toft : toutesfois il ne lauthorité de Chealfetebeni , de l'Agallochum, difant ainfi: On dit d'auantage,que les gens du païs;apres qu'ils ont cop pé l'Agallochü, l'enfeueliflent vn an entier, pour faire pour- rir {on efcorce en terre : & que le boys demeure entier , fans qu'ilyenaitriend'ofté. On ditaufsi, que les branches, qui tombent des arbres d'A gallochum,en ce païs là, font portecs par rauines d'eaux és pais d'environ. Voyla qu'en dit Sera- pio. L'opinion duquel eft fuyuie par Simeon Sethi, qui eft moderne: lequel aufôi rend la raifon pourquoy les Barbares enfeueliffent & enfouiflent en terre vn an entier, l'Agallo- chum. Les parolles de Simeon font telles, Les Barbares ont cefte opinion , quel’Agallochum ne peut deuenir odorant, s'iln'eft premier aucunement pourri & artifonné. Parquoy les gens du païs le fendent, & puis l'enterrent:& quand il eft temps, ils le deterrent,pour le vendre aux marchans. le trou ue que Nicolas Alexandrin fait fouuent mention de l'Agal- lochum cru,en fes compofitions medicinales. Ceque Fuch- fius a noté en la premiere partie de fes preferuatifs, lequel dit ainf: Nicolas fait fouuent mention de l'A gallochum cru: & pource nous dirons fur ce pañlage , ce que nous en femble. T'entens par le bois cru,le bois qui n’a point efté pourry.Car comme teflifie Simeon Sethi, les gens du pais ou croiftl'A- gallochum,le coppent, puis l’enterrent & le couurent fort de poudre:& apres quelque temps,qu'il leur femble auoir aflez demeuré en terre, ils deterrentles pieces dudit bois, & les vendent aux marchans, Celuyÿ donc, à mon aduis, eft cru, qui n'a point efté mortifié en terre: ans a efté miseny face, comme il eff venu de l'arbre. Voyla l'opinion de Fuchfius: auquel ne defplaira,fi nous fommes d'opinion contraire.Car fi és compofitions de Medecine,nous cherchons toufiours mettre les meilleures drogues : & que le meilleur Agallo- chum(felon mefme Simeon Sethi}foit celuy, qui a efté mor- tiñé en terre,ou couuert de poudre:ie ne puis eftimer,pou re quoy Nicolas auroit appellé Agallochum cru, celuy qui viendroit de l'arbre, & n'auroitefté enterré, & l’auroit di mé le meilleur:veu qu'il ne nous eft pofible en recouurer du frais, pour la trop grande diffance des lieux, Car l'Agallo- chum, poureftre fouterré, ou couuert de poudre, nefe peut f © cuire:car 1ln'y a là ny chaleur ny feu:biéfe peut-il defpouil- ler d'vne certaine humidité fuperfue, laquelle fupprimoit fon odeur. Mais ie feroye pluftoft d'aduis ; que Nicolas en- tend par l'Agallochum cru, celuy qui au parauant n'auroit efté bouilli:pource, peut eftre, que les Indi£s ont accouftumé faire des bains aromatiques de la decoétion d’Agallochum: ou de l'employer en autres fenteurs,pour feruiraux Princes: ainf qu'on dit qu'on fait du Reubarbe,Ou bien Nicolas en- tend par De lun cru, celuy quieft apporté du pays mefme oùilcroift:& n'a vagué & reuagué par plufeurs tor- rens & riuieres ; y eftant pouflé parrauines d'eaux. Car en ces regions chaudes, les riuieres qui ne font point feulement tiedes , mais quaf bouillantes, ne purgent & n'efficent feu- lemét le deffus d’Agallochü, mais qua le bouillilent. Ie di- ray encores ce mot ; veu que Nicolas n'a pas feulement mis cru, ains a adioufté bon, qu'on ne Dear qu'il ayt en- tendu d'autre Agallochum,que de celuy qui fouterré eft de- uenu excellent. Tout l’Agallochum eft chaud & fec au fecod degré. Auicëne dit qu'il eft bon aux deffaux du cœur:& par- ainfi l'a nombré entre les medicamens qui confortent le cœur. Je ne trouuc point que Galien face mérion d'Agallo- 10 ft fi bon que le Seifique.Ledit Serapio cfcrit encores, par 2 AND EM AU DAMOLVES chum , finon au liure des Medicamens fubftituez!, ou il dit, qu'on peut vfer en Lieu d'Agallochum, du Centaurium. Narcapbthum, Grecs © Latins: Arabes, N'abach, on Lafahaten: Italiens, A gallocho,cu Tigname. GUTPAISPE HAT Narcaphthum vient des Indes.Il a l'efcorce groffe, & femblable à celle du Sycomore,ou Figuier fauua- ge.On le brule en parfums,pour faire fentir bon,auffi le mefle on parmy les parfums. Son parfum eft bon contre les opilations de la matrice. Diofcoride s'eft pañlé tant de leger à parler de Narcaph- thum!, qu'il feroit trop difficile de declarer , qu’elle chofe on eut auiourd'huy apporter des Indes, quirctiraft au vray &c Ésiine Narcaphthum.Et ce tant plus d'autant que Theo- phrafte ni Pline(pour le moins que iayeveu)n'en font aucu- nemention. Nous auons toutesfois quelques indices; pour nous induire à croire,que fi le vray Narcaphthum s'apporte des Indes,c'eft ce que les Efpiciers appellent Tignamé. Car Tignamé femble eftre le mot corrompu de Thymiama, qui fignife parfum,en François. Veu donc qu’on en vfe ordinai- rementen tous parfums, ce n’eft de merueilles s'il a prins le ”” nom de Thymiama, ou Tignamé, qui cft le mot corrompu de Thymiama. D'auantage(comme Diofcoride tefmoigne) on vfe deluy feul pour parfumer : & le mefle-on , d’ailleurs, en tous autres parfums. Ce que nous voyons ordinairemét au Tignamé. Caronen vfe fi ordinairement en tous par- fums, que, outre ce qu'il peut luy feul feruir de parfum: ya il peu de c6poftion odorante,ou parfum, cà il ne foit meflé, Parquoy ne {e faut eftonner,f,laiffant le nom propre de l’ar- breoùilcroift, ila prins fon nom & fobriquet des parfums. Serapio appelle Narcaphthum, Lafahaten : & eft d'opinion qu'on le peut fabflituer à Calamus odoratus. Cancamum, Grecs ® Latins: Arabes, Sac ,on lach:les Apothicaires, Lacca. CHEAP EXENUNIBTS Cancamumeft la liqueur d’vn atbrs,qui croift en Arabie, retirant quelque peu à la myrthe, Cetteli- queur a vn gouft affez fafcheux, & en vfe-on À fe par- fumer. On en parfume les robbes & veftemens, y ad- iouftant ftyrax ; & de la myrthe. On dit, que fon le boit, par quelque iours, au pois detrois oboles, auec d’eau, ou vinaigre miellé, qu’ilamegritles gens gras & repléts. On l'ordonne à ceux qui ont mal à la rat- te, à CEUX quiont courte aleine, & à ceux qui font tra- uaillez du hault mal. Ilefimeut les Aeurs prins en breuuage, auec eau miellee. Ioite promprementles cicatrices des yeux, &, rrempé en vin, gucrit [a foi- bleffe & debilité d'iceux. [n’y a chofe de plus grand fecours contre leshumeurs & fluxions, qui font en- flerles genciues, & contre le mal des dents, quele Cancamum. Tous les modernes medecins font d'opinion,que pour le iourd'huy ne s’apporte d'Arabie ny d'autre part,du Canca- mon , qui du tout foit femblable à {a defcription de Diofco- ride. Toutesfois aucuns prennêt pour Cancamum,vne g6- me roufle, & claire,quaf femblable à la myrrhe,& quienui- ronne les rainceaux d'vn arbre à nous incognu. Toutesfois, pourcé que, eftant machee elle ne rend point vne faueur puante & fafcheufe (ainf que dit Diofcoride du Cancamü) yenad'autres quitiennent, gr ce n’eft point le legitime Cancamum, Les tainturiers de foye s'aydent fort de celte gomme en leur taintures:& l'appelle-on, en Italie, Lacca,ou Lachette. Il yen a deux efpeces:lefquelles,à mon iugement, font feulement differentes en bonté. La meilleur gomme,cft appelle Lacca fumetri: & la moindre , Lacca Combreti, lef- o quelles ont prins leurs noms, peut etre, des lieux donton les apporte,foit d’Arabie,ou d'autre part. La premiere cfpe- ce, & la meilleur,eft toufours entortillee de fes rameaux. La feconde fe vend fans ramerux par môceaux, comme la myr- rhe; & en a on meilleur pris. Delà eft venu, que ceux qui fuyuent l’auétorité de Serapio , eftiment Lacca eftre le vray Cancamum : pouce que ledit Serapio nomme Cancamum Lacca : & que c'eft vne gomme d'arbre, qui retire fort à la myrrhe:item, pource que Serapio enafait mention , apres qu'il a parlé du Cancamü de Diofcoride, & de Paulus Aegi- ncta, Lacca, SVR DIOSC. aeta. Serapio doncdit ainf:Lacca, comme dit Ifac Amrans ceft vne chofe rouge qui tient à fes verges & rainceaux ; qui gft d'añlez bon gouft. On la cuit, pour feruir deteinture rou- ge>aux draps:laquelle teinture on appelle Chermes.On ap- pelle aufsi Lacca , ce qui refte au fond de la chaudiere , pour feruir à teindre les draps. D'auantage, on apporté d'Arme- nicla Lacca, laquelle eft chaude & feche au fecond degré. Elle céforte & fortifie le foye & f'eflomach, & les defoppile. Elle eft bonne contre la iaunifle & hydropife. On lalaue, our feruir en medecine, en cefte maniere: On rompt en di- Leurs les rameaux qui font enuironner de cefte gomme:êc 16 arroufe-on fouuent de l'eau où premieraura bouilli l'ari-1 Q ux d'Italie fauent,Ce n'eft doncni gomme; ni ro ftolochie & lefquinanthum. Et mettant le tout en vn mor- rier,onle pile, Puisapres l'auoir laiflé repofer,on efcoule le- gerement l'eau, quiyeft. Quefielle n'eft aflez claire par ce remier lauement , on la relauera pour la feconde fois. Puis £ faut fecher à l'ombre , & la garder en vn vaïffeau de verre. Voylà que dit Scrapio. Qui monftre aflez la Lacca des tain- ar foye ; & la Lacca des Arabes ,eftrevne & méfme chofe.Mais neantmoins on voit bien que ce n’eft pas le can- £amum des Grecs. Car Diofcoride dit,le cancamum eftre la liqueur d'vn arbre d'Arabie, laquelle eft de gouft puant & fa- cheux.Mais Serapio dit,que Lacca eft vne certaine chofe,que onapporte d'Armenie, & non pas d'Arabie , laquelle enui- ronne & eft attachee à petis rainceaux: &eft d’aflez bon gouft. Item, le cancamum de Diofcoride amaigrit ceux qui font trop gras : furuient à ceux qui ont mal de ratte : qui ont courte aleine:ou qui font atteints du haut mal Etditoutre, qu’il prouoqueles fleurs, qu'ilofteles cicatrices des yeux, & uerit la debilité d'iceux : qu'il arrefte les fluxions qui tom- bent fur les genciues:& guerit du mal des dents.Mais la Lac- ca de Serapio defoppile TRE , conforte l'imbecillité des arties interieures, fert aux douleurs de foye, & eftbonne à a iaunifle & hydropife. Qui font proprietez & qualitez di- uerfes en l'vn & l’autre fimple. Pærquoy me fmble queceux ont eu quelque raifon, qui ont affermé, que le cancamum de Diofcoride ne fe trouuoit de noftre temps.Ce neantmoins il ya des raifons, iointes aux tcfmoignages des bons autheurs, par lefquelles on pourroit prouuer le cancamum des Grecs & la Lacca des Arabes,eftre vne &mefme chofe.Car encores que ce que nous auons dit cy deflus ait totale apparence de verité : ce neantmoins fi nous confiderons qu'il yafaute en celieu au lure de Diofcoride, & que nous efpluchions vn peu diligemment les affaires:peut eftre nous trouuerons que ne fommes du tout deftituez de cancamum. Car lifant Pau- lus Acgincta, lequel a prins de Diofcoride tout ce qu’il a dit en la maire des fimples : y prenant garde de plus pres , ay trouué,qu'il eftime cancamü eftre la liqueur d’vn arbre d’A- rabie, femblable à la myrrhe, & de gout affez bon:& pource CIVRE TL moindre de toutes.On n'vfe point en medecine de toutes ces fortes de Lacca. Aucuns péfent que ce que les tainturiers ap- pellent Chermefin , que ce foit gomme d'vn arbre, mefmes penfent que ce foit ce que Serapio,par l'authorité d’Ifac Am ran, dir eftre vne chofe rouge , tenant à certains rainceaux d'arbres, de laquelle on teintles draps en rouge , qu'on ap- pelle Chermes. De laquelle opinionie trouue E uchfius auoir efté, Mais, flon mon aduis, il n’a bien efpluché les matieress Car le cramoify, dont ont reint les foyes en cramoify rouges ou violet , eft vn grain, ou vne petite boulette, croiflant au- pres des racines de la Pimpenelle de AT UE tous ee gluan- te,ni Jarme,ni autre chofe coulant:ains eft chofe bien diuer- fe. Car ces chofes rouges de Serapio,ne font autre chofe que Ja Lacca naturelle,qui fert aux tainturiers,pour faire les tain cures de foye à bon pris. A cela n'empefche ce que dit Sera- pio>lequel Fuchfus a fuyui,que la tainture de celte Lacca,eft appellee Chermes : car ; au propre chapitre de Chermes , il n'entéd autre chofe par Chermes, que la graine à teindreen cfcarlatte defcrite par Diofcoride. Qu me fait penfer qu'il y a faute en Serapio , au chapitre de Lacea: foit qu'elle vienne ou de l'autheur, ou dutranflateur. Parquoy, peut eftre ; il faudroit qu’il y eut ainfi: On la cuyt,& en taint-on les draps decouleur rouge, de forte qu'ils femblent efcarlatte:ou bien, 20 font femblables de couleur à ceux où on met du Chermes. D'auantage plufeurs Apothicaires faillent lourdement , en la compofition de ce FrauEquils appellét Dialaccæ:en ce que au lieu de Lacca naturelle ; ils yfent de celle qui eftar- tificielle , & appropriee feulement aux peintres. Mais 1e les veux bien aduertir, que voulans euiter vnerreur, ils fe don- nent garde de tomber en vn autre plus grandice qu'ils ferôt, s'ils fuyuent les beaux Peres quiont ee fur Mefuë. Car eux qui font profefsion d’eftre doûtes & fçauans en medeci- ne, neantinoins n’ont eu honte d'efcrire , qu’en la compofi- tion de Dialaccæ au lieu de Cancamumou Lacca ; ou peut vfer de la liqueur d'vn arbre d'Afrique,;que les Apothicaires à appellent fang de Dragon: & qui au vray efteftimee detous Ja vraye Cinnabaris de Diofcoride. Mais certes l'erreur des beaux Peres eft fi grand qu'il £ confond de foymefme : veu quele fang de Dragon eff contraireen plufieurs qualitez au Cancamum.Car le Cancamum d’Arabie,qui eft principale- ment requis en la côpoñtion de Dialaccæ,inuentee des Ara- bes, outre ce qu'il conforte l'eftomack & le foye;il les defop- pile tellement, que mefme on l’ordonne contre laiauniffe & hydropife.Et au contraire, le fang de Dragon,de fon propre naturel,reftreint & oppile creme telenent que Dio- fcoride dit de luy , qu'ila mefme proprieté que l’Amathifte: le naturel de laquelle,eft de faire arrefterles fleurs, & non de les prouoquer,comme fait le Cancamum : & fur tout quand ul ne faifoit aucune mention que cancamum euftvn gout 40 ka reftriion procede de l'oppilatiô des vafcules menftruaux. afcheux & puant : foudain j'eus foufpeçon que la particule faifant mention de gouit fafcheux, n'euft efté adiouftee à Diofcoride,& qu’on neluy euft prefté cela. Serapio accroif- foit d'auantage ma fufpicion: d'autant que au chapitre de Lacca, parlant de cancamum (prenant le tout de Diofcoride) ne fait aucune mention du fafcheux gouft:pource,;peut cftre, que l'exemplaire de Diofcoride, fur lequel Serapio auroit pris ce qu'ilefcrit de Cancamum, n'auroit la faute, dont eft queftion. Ce qui me conferme d'auantage mon opinion, eft que Diofcoride diten premier lieu , le Cancamum cftre de gouft vireux , c'eft à dire, fafcheux & puant :& vn peu apres, il dit, qu'ileft fort requis à perfumer les habillemens, pourueu auffi qu'ils ne foyent trop chauds, ont faculté ou vertu parcille aux fubftances , qu'on appeileem- lafliques & maturatiues : lefquelles coniointes à vne cha- Ef qui ne foittrop excefsiue, ont yne vertu conco&iue & digeftiue , ainf qu'auons declaré cy deflus. Er en vn autre lieu, ildit ainf : L'odeur du Safran penetre iufques au cer- ucau, & trouble l'entendement, ainf quefontle peuceda- num, & les fruits du lenrifque, è Æeleniuns Gal, Gb: SVR DIOSC. Heltniums Insla,on Ensla Campana: Francois, Aul. nee,ouberbe de L'aunc: Arabes, lafim,on Rafémn: Iraliens, Lella, Enoa,ou Enola : Allemans, Alanr: Effaignolz, Raïz de Alla. CG CH AP. L’Aulnee a les fucilles touresfois elles font plus longues, & plusafpres. Ya des lieux , où elle ne iette Lu de tige. Saracineeft lanchaftre : & quelquefois tire fur le roux. Elle eft odo 2 rante, & quelque peu mor- dante au gouft:& fi eft gran de &groffe. On plante les iettons de la racine, com- me on feroit le lis , ou l’A- à latoux , & à ceux qui ne peuuent auoir leur aleine fans tenir Le col droit: & fi eft propre aux rompures, fpafimes, ventofitez , & aux ii de ferpens:en He elleefchauffe. Les fueilles de l’ayinee,cuictes en vin,& enduites, profftent grandement aux gout- tés fciatiques. La racine, confite en vin cuiét, eft fort vrile à l’eftomach. Etde fait, ceux qui fontles conf- eures, apres auoir fait vn peu fecher ladite racine , & icelle bouillir, la verfent dedans d’eau froide : puis la mertent dedans vin cuit, & la gardent pouren vfer. Broyec & buë,elleeft bonne à ceux qui crachentle fang. Crateuas dir, qu'en Egypte y ane autre forte d'Hclenium , qui iette {es branches longues d’vne coude, rampans pat terre, comme fait ferpolet. Les fueilles font deça & delà des branches,à mode de la lentille :roucesfois elles font plus longues & plus drues. Sa racine eft paîle, & de la groffeur du perit doigr : eftant groffeemprés la tige» & menuë parle bas : &a fon efcorce noire. Elle croïft és coftaux , & és lieux maritimes. Vnefeule racine, buë auec vin, donne grand fecours aux pointures des ferpens. L'Aulnce eft vne herbe affez congnue. Celle qui croift en comme le bouillon malle,, LIVRET 29 cine. Pline aufsi fait mention de l’Aulnee, difane ainfi:Le Plin. biff. Cheru,ou Girolle f plate és mois de Feurier, Mars, Auril, sat. lib.1g. Aouft, Septembre, & Oétobre. L'aulnee eft plus courte que 620. les Girolles:toutesfois elle eft plus amere & poulpeufe: & eft fort contraire à l'eftomach, prinfe fule , fans autre mixtion: mais eftant mixtionnee auec chofes douces, elle eft fort con- fortatiueà l'eftomach. Elle print fon bruit & credit par ce que l'Imperatrice Julia Augufta en vfoit à fon manger tous lesiours. On ne fait point d'eftat de la femence: caron la plante comme la canne, ou rofeau, replantant les iettons qu’on arrache dela racine. Le mefme Plinedit ainfien vn oautrelieu :l’Aulnee,machee à ieun,affermit les dents, pour- ueu qu’elle n'ait touché terre , depuis qu'elle a efté arrachec. Icelle confite , aide fortà la toux. Le iusdela racine bien bouilli, chafle les vers du corps. Sechce à l'ombre,& pulue- rizee,elle eft bonne à la toux, aux {pafmes,aux ventofitez, & aux afpretez de la gorge. Elle remedie aux morfures des be- ftes venimeufes. Les fueilles cuites en vin, & appliquees par forme d'emplaftre, font propres pour la douleur des reins, & delalonge. Voyla qu'en dit Pline. Quant à l'Helenium d'Egypte, duquel Diofcoride parle, apres Crateuas:ilne croift point en Italie, que ie fache,& né y apporte-on point: combien qu’aucuns ont fongé , que ce foit le Serpollet odo- rant;defcric par Thcophrafle. Auicenne n'a fait aucune dif- 20 ferenceentre l'Helenium d'Egypte, & noftre Aulnce, con- fondant lefdites plantes. Pline aufsi a fait mention de l'He- lenium d'Egypte, ences termes : On dir que l'Helenium eft prouenu des larmes d'Helene: & que pour cela, le meilleur croift en l'ifle d'Helene. C'eft vne herbe fort branchue;ram- pant par terretiettant fes rainceaux de la pngueur de douze doigts, ou d'yne paume, & fes fueilles femblables au Serpol- let. Itemau liure preallegué, il dit ainf: Helenium,ïentens celuy que nous auons diteftre procedé des larmes d'Helene, eft propre (ainfi qu'ondit) à embellir la perfonne, & à entre- tenir la peau du vifage des Dames, & de toute la refte du corps, faine, entiere, & fans aucunetache ni corruption. On dit d’auantage, que ceux qui en vfent,en font plus gracieux, & plus prompts au ieu d'Amour: & que mefme 1l chafle toute triftele, eftant prins en breuuage auec du vin:& a l'ef- fe& mefine que le nepenthes, tant bre d'Homere, pour chafler la melancholie. Leius de cefte plante eft fort doux: La racine d’icelle, beuë à ieun auec d’eau , eft fort bonne à ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle que ayansle col droit, Ladite racine eft blanche au dedans & douce. On la boit auec du vin, contreles morfures des ferpens : & la pile-on, pour faire mourirles rats. Voilà qu'endit Pline. En quoy on peut voir, que cefte forte d’Helenium necroift feulement en Egypte: maisaufi, que le meilleur Helenium croift en l'ile d'Helene,qui eften la mer Egee.i Galien parle de l'Aul- Gallil.6, Plin,li.218, c$e Æeleniure d'Egypte Plin.li.1x, cap19. Ca iPi2Te 4o nee en cefte forte: La racine de l'Aulnee eft tref-vrile, & fmpmed, n'efchauffe point du premier coup : & parainf on ne peut dire qu’elle foit du tout chaude & fciche , comme eff le PE ure noir ou blanc : mais qu'elle a vne certaine humidité fu perflue. Et pour cela , elle eft fort conucnable és loths , & clcétuaires , qu'on ordonne pour tirer & faire fortir hors de l'eftomach & du poulmon les groffes humeurs, efpefles, & gluantes , qui y font. Onen fut rubrificatifs fur les par- ties trauaillecs de maladies froides & longues: commefont fciatiques , & petites & continuelles diflocations d'aucunes iointures,procedans de trop grande humidité. Voylà dit Galien. Aucuns tiennent (comme mefme dit fon traitré du triacle, dedié à Pifo: fi toutesfoisce liure eft Italie, a les fueilles beaucoup plus grandes, que Diofcoride $ © de Galien) que fon mouille & trempe les fleches au ius de ne les deftrit : carelles ne font fulement plus grandes que celles du Bouillon à petites fueilles : mais font encores plus randes, que celles du Bouillon à HS fucilles. Etcom- Es que la grandeur ou petitefle des fueilles puiffe aduenir par la varieté des climats & terroirs : ceneantmoins i'eftime- roye l'exemplaire de Diofcoride auoir efté depraué & vi- tié enc'eftendroit. Car Marcellus Florentin, homme de grand fauoir, afferme auoir eu vn vieux exem laire de Dio- fcoride, bien correët;qui contenoit plufieurs chofes, & beau- coup d'auantage que tous les autres exemplaires Grecs de Diofcoride, Et mefmes au chapitres d'Helenium , il parloit la racine del'Aulnee, que parce moyen elles font rendues empoifonnees : & qu'en Dalmacieils en vfent ainfi pour fe depeupler des beftes fauuages. Ce que ie ne pourroye iamais croire : & eftime cela eftre pluftoft vne fable , que vraye hi- ftoire. Car outre ce qu'il y a audit liure plufieurs chofes fa- buleufes , ie croirois pluftoft que l'autheur auroit tiré ce paf- fage de quelque liure ou Helenion en lieu d'Elleborum eftoit | mis : veu mefme qu'en Efpaigne de l'Ellebore blanc il fant vnonguent pour oindre les flefches ; fi veni- meux, qu'vne heure apres la bleflcure on en meurt. Les pommes de coing , ou leurs ius font fort fouueraines contre ainf, &delatige, & des fleurs , & de la femence : L'aulnee Gotel venin. iette vne tige groffe, velue, & de La hauteur d'vne coude, & quelque fois plus, & quieft faite à coings. Ses fleurs font iau nes:dans lefquelles y a vne femence femblable à celle du bouil Jon , ou taxus barbatus , laquelle eft rude & cuifante à tou- cher. Voilà qu'en dit l'exemplaire de Marcellus. Parquoy ce n'eft de merucilles, fi tout ce que Diofcoride a dit de l'Aul- nee, n'eften ce chapitre. Car ie ne pourroye croire;que Dio- fcoride eutomis &la forme & l'amertume de la racine de l'Aulnee:veu qu'elle ef principalement en vfage en la mede- Omphacinum , ©'omneoleun. De l’hayie faiët des olines vertes, © non mures, & de l'huyle d’oline on general, CHAT. XXVIII. 6 3 L'huyle i}) SRE SE rm 2e 30 AND? MATTHIOLVS L'huile, qui eft fait d’oliues vertes & non meures, eft fort bon, en plufieurs endroits, à ceux qui font fains,& en bonne fanré. Il eftappelle Omphacinum» c'effa dire, verd/fuc, (7 non meur, Le frés,eitle meil- leur: & celuy qui {ent bon, & qui eft fans aucune mordaciré. C’eft huile eft forr propre és compof- tions des onguens:& eft fain à l'eftomach; pour caufe de fon aftriction. Eftant tenu en la bouche;il reftreint les genciues,& afférmitles dents: il garde de füuer, De tant plus que l'huile eft vieil & gras, d'autant eft-il1o lus propreaux medicamens. Et pour parlerenge- * Praitre ïeral, rout huile d’olieefchaufte , *lafehe le ventre: ÆExempl.]l a adéocife 4 preferue le corps de friffons : & le rend plus prompr à air. {es operations. Il lafchele ventre, & corrige les me- decines vlceratiues , eftant meflé auec elles. Il fr de contrepoifon;beu fouuent,& fouuent vomi.Prins en breuuage en quantité de neufonces, auec autant ie d'eau,ou d'orge mondé ; il Jafche & purge le ventre. :" Trois* fextiers d'huile, où la ruë aura bouilli, beus pefe vue li- me fix on. Chauds, feruent aux tranchees, & douleurs du corps.20 CA Il chaffe les vers du corps: & le donne-onenclyftere contre la douleur des Hancs. Levieil huile eff plus chaud, & de plus d’efficace à refoudre. Itlarifieles yeux; fions’en int. Sionne peut finer de vieil huile, pour rédre l’autre huile egal au vieil, il le faut cuire en va potiufques à ce qu’il foir efpés comme miel. Huile d'Olines fiunages. DOSEL ANR. DO TIEX L'huile qui fe fait d’oliues fauuages, eft fort aftri- étif: & pour l’yfage de ceux qui font fains , iltient le fecond rang. Es douleurs de refte on en vie, au deffaur d'huile rofar. Il garde de fuer: & raf- fermitles cheueux qui combent. Il nettoyeles fur- fares & excremens de la tefte :aufsi la tigne EN a les vlceres fangeux & boïeux de la celte : enfem- ble la rongne, & la galle. Ceux qui fouuent s’en ni oignent R trefle, font plus tard chers L’huile Rvmfon blanc fe faiten cefte maniere: Prens cent hemines Les, du pe blanc huile que pourras trouuer , qui foit blanc de nature, & n'ait point plus d’vn an: metz ledit huile en vn vaiffleau de terre neuf, & qui foit bien large de bouche. Puis porte-le au Soleil, & tous les iours enuiron midi le faut ver- fer & reuerfer auec vn bafsin , ou autre vaiffeau, ui foit creux : & le meflant le laiffer tomber de fi haut,& fi fouuent, que l’huyle vienneàefcumer. Au bout de huitiours tu y mettras du fenegrec mollifié. en Peau chaude, au pois de cinquante dragmes: & ce fans efpreindre niofter l'humidité qui fera au fene- gré. Puis y adioufteras va pois egal de torche de poix bien graffe, fendue & mife parefclas. Etau bout de huit iours faudra demener & remuer lhuyleauec le bain, en la maniere que deffus. Et comme l'huile fera blanc, mettez le en vn vaifleau neuf, quipre- mierement foit abbreuué de vin vieux ; ayant au reallable mis au fond dudit vaiffeau , de chappeaux de melilot , au pois d'onze dragmes, & autant deg, racine de Aambe. Et fi en cefte forte ilne deuient blanc, retournez leau Soleil, & faites cela mefine qu’auiez fait au parauant, iufques à ce qu'il blan- chiffe du tout. Huyle appellé CH AP. CYONIHT . : XX ZX. La maniere de faire le Sicyonium, eft telle : Pre- nez d’huyle blanc, fait d’oliues vertes, vn conge", * 4e c & demi conge d’eau : metrez le tout en va vaifleau Pere cftanné par dedans , qui aitla bouche large : & faites ”** letour cuyre à petit feu, le remuant peu à peu , & legerement. Quandil auraietté deux bouilions , le faut ofter du feu, &c le laiffer raffroidir : puis efcumer auec vn baflin, ou autre vaiffleau creux, Fhuyle qui nageau deffus : & y mettant d'autre éau, en la mef- me quantité que deffus, le faut faire rebouillir: &, ayant fait comme à la premiere fois, le faut reffer- rer,pouren vfer. L’huyle s’accouftreainfi ordinai- rement en Sicyonie : de laquelle region le Sicyo. nium a prins fon nom. Cefthuyle a vne vertu chau- de limitee. Il eft bon à la ficure , & aux deffaux des nerfs. Les Dames vfent de ceft huylepour s’embellir la peau du vifage. Ropos, Strigmentum = Raclures d'huyle. GEAR x EL XXE Les raclures d'huyle, qui {e trouuent és bains & eftuues, (ontchaudes, mollificatiues , & refolutiues, On en fait deslinimens aux creuafles & apoftumes qui viennent au fondement. Mais les raclures qui s’'amañloyentés lices du corps des luyteurs ; quireti- rent à la fange, ou boue, font fort bonnes, eftans ap- pliquees furles neuds des iointures. L’on les appli- que chaudes ,en forme d'emplaftres, où fomenta- tions ; fur les fciatiques. Ces raclures & fanges huy- leufes, qu’on racle és vicilles murailles des fales de La luyte,& alérour des images,efchauffent : & refoluent les apoftumes qui font difficiles àmeurir:& font fort propres aux vlceres vieux , & qui ont perdu leur croufte & efcarre. Les anciens s’eftudioyent fort à compofér diuerfes fortes d’huyles, ainf qu’on peut voiren Diofcoride. Mais auiour- d'huy cela eft perdu entre nous : combien que peut eftre ; les Grecs en retiennent encores quelque vfage. Car feulement nous vfons communement de l'huyle quieft prins & tiré des oliues meures. Combien que plufcurs, pour auoir l'huyle plus doux & plus fain , le font tirer des oliues vertes: & les prennent lors qu’elles font jaunes, & commencent vn peu à roufloyer. Et ne fe faut efmerueiller fi les Anciens s’eftudioyent fort à rendre l'huyle blanc, & à l'adapter & ap- proprier en plufeurs fortes:car non feulementilsen vfoyent ordinairement à accouftrer & donner gouft aux viandes: mais auffi pour s’agiliter & aggaillardirle corps, & le ren- dre plus prompt à tous exercices,ils s’oignoyent d'huyle, & ce fort fouuent. Et pour ce regard , ils frequentoÿent fort les bains & eftuues , à fin d'ofter la craffe & ordure que l'huyle attiroir fur le corps. L'office des efclaues eftoit , de non feulement lauer le corps deleurs feigneurs , quandils entroyét aux bains ou eftuues : mais aufsi de leur racler tou tes les ordures , auec petites eftrilles fort propres à c’eft ef- fe&. Dont les vnes eftoyent d'or, les autres d'argent, les au- tres d'ebene, ou de quelque pierre rare & precieufe, felon la puiflance & faculté de ceux quivenoyent és bains ou cftu- ues, Et parainfi fe faifans frotter & eftriller en cefte forte, a crafle & raclure d’huyle , dont au parauant ils s'eftoyent oints ,tomboit au bain: & eft cefteraclure dont fait men- tion Diofcoride au chapitre trentevniefine. D’auantage les Anciens vloyent principalement d’huyle pour oïindre les corps des luyteurs & ioueurs de barres, quien la place & carriere à ce propre auoyent accouftumé luyter tous nuds: & ce non feulement pour les rendre plus prompts & agiles à laluyte, & autresexercices, mais aufsi pour rendre leurs corps plus gliflans & mal-aylez à attraper. Or pource que cela ne pouuoit eftre fans exciter yne grande poudre au tre- pillement des pieds,les corps des luyteurs,quieftoyent oints d'huyle , attiroyent facilement ladite poudre : & fur tout ceux quieitoyenc verfez par terre en luytant. Parquoy quäd iccux Juyteurs entroyent aux bains ou eftuues , & qu'ils fe faifoyent racler & ofter la craffe & ordure qu'ils auoyent fur SVR far le corps ,ils rendoyent ces raclures craffeufes , que Dio- fcoride diteftre propres aux gouttes. Et d'autant qu'il ad- uenoit que pluñeurs Juyteurs fort engraiflez d'huile, encom batant le plus fouuent fe frottoyent aux murailles du lieu, & uelques fois aux ftatues de pierre,;qui eftoyent là,& engref- fret parce moyen & les murailles & les ftatues : aduenoit uc la poudre s'attachant aux murailles & ftatues ainfi gref- Ée, caufoit vne croufte crafleufe efdites murailles & fta- . Hb.6. tuesiqui eff ceile dont Diofcoride parle maintenant. Galien med. AT plus amplement parlé des facultez & proprietez de l'huile d'oliuc,difant ainf : L'huile qui eft prins & tiré des oliues , lequel ef fort proprement nommé huile, &latem-, ç deces deux mots, perature d'iceluy a efté par nous declaree ésliures precedés: où nous auons demonftréiceluy eftre humide, & moyenne- ment chaud. Celuy quieftle plus doux , eft de telle qualité: quicft principalement prins des Oliues,que les Grecs appel- lent Drypetes , & nous autres les appellons Drupes. Mais Fhuile qui eft prins des oliues vertes & non meures, eftau- tant froid,que aftringent. L'huile vieil & crafleux,qui eft fait d'huile doux inueteré, eft plus chaud & plus aperitif. Mais l'huile nel , qui eft fait d'huile prins & tiré d'oliues vertes, pendant qu'ilretiendra de l'aftringent , fera de temperature meflec:& où il aura perdu fon aftriétion,il fera de faculté fem blable à l'autre. En outre, ceux qui en faifant l'huile y met- DO SE. LA VIR FAI. 31 propre particulierement; eftant oint, aux esblouïlfe- mens & fumees des yeux, à la rongne & aux dou- leurs des nerfs. Combien que pour le iourd'huy nous ayons de Surie plu- fieurs fortes de marchandifes , ceneantmoins nous n'auons point d'Elæomeli, que ie fache : & n'ay jamais entendu que aucun l'ait veu ou cogneu. Toutesfois Hermolaus Barba- rus , homme d'ailleurs rare & de grand fauoir ; eft en doute, fi l'Elæomeli eft la Manne ou non:s'abufant au voyfinage Elæomelitis & Acromelitis : dont le der- nier fignifie le miel de l'air, qui n’eflautre chofe que la man- ne. Qui me fait fort efmeruciller qu’vn homme de tel fauoir fe foit trouué perplex & douteux en ce poinét : veu que Dio- fcoride & Pline, lefquels il tenoit fur le doigt , efcriuent d'vn confentement,l Elæomeli eftrevn huile prouenât d'vn tronc d'arbre , quicroiften Palmyre de Sune: fans parler que ce fut ni rofee , ni manne, ni miel tombant de l'air. Et ce d'au- tant plus que Diofcoride dit, que non feulement l'Elzomeli coule de foymefme du tronc de l'arbre : mais adioufte aufsi quel'Elæomeli artificiel fe fait, en preflant les branches & rameaux dudit tronc. tent des germes d'oliuiers rendent l'huile femblable à celuy 20 qui cfttiré & prins des oliues vertes. Or n’eft-il ja befoin senquerir comme vn huile ef fait , ains le faut feulement doser :cars’ila quelque aftriétion ; ille faut d'autant efti- mer froid , comme eft celuy qu’on apporte d'Efpaigne. Que fiau gouft il n’a aucune aflriction,ains foit doux à la langue, on le peutiuger moyennement chaud. Que fi l'huile fe trou- ue fubtil (comme eff celuy quieft pur, & clair & tranfparent à la veut) & qu'en mettant vn peu fur la peau;il s'eflende lar- ement fans difcontinuation , & foudain perce la peau: tel Eu doit eftre eftimé le meilleur , & de vertü exquife en qualité d'huile : comme eft celuy qu’on appelle Sabin. Or Cicinum oleum : Huile de Cherua ; où de Palma Chrifi, CHAP. XXXIII. L'huile de Palma Chrifti {e fair en cefte forte: Pre- nezrelle quantité que voudrez des fruits de Palma Chrifti, quifoyentbien meurs: puis les eftendrez au Soleil fur vne claye ou conches,ainfi qu’on mer fe- que l'huile laué ait moins de mordacité que tous les autres, 3 o cherles autres chofes, iufques à ce quel’efcorce tom- nous l'auons fuffifamment monftré cy deflus. Foutesfois la maniere de le bien lauer , nous la declarerons au traité fuy- uant , qui fera intitulé , De la compofition des medicamens: où nous traitterons & de l'huile Sicyonien,& detouteautre forte d'huile: car pour le prefentie ne parle que des fimples: mais lors ie parleray de toutes les autres efpeces d'huile. L'huile qui fe fait d'oliues fauuages, ef de temperature mix- te & compofec:car il eft abfterlif & reftrictif : & eft le plus crafeux de tous les huiles, & le plus afpre. Celuy de Germa- nicl'eftmoins: & encores moins celuy qui croïften Efpai- gne, Le plus gras eft celuy de Lybie,& de Cilice. Le Sabin ef gras & fubril, Celuy qui rien le moyen d'entretous, eft celuy qui croiftés Ifles Cyclades en Grece,& en Afe. L'hui- le gras fe copnoift par la vifcofité:le fubril fe peutiuger quäd ileft clair & pur, & quand vn peu d'huile s'eftend largement, & perce incontinent la peau. Par ce que deflus on peut fa- cilementiuger la qualité des autres huiles,lefquels par equi- noque on appelle onguents: comme font huiles rofat, de coings, de lis, & autres fortes d'huiles ,où on met confre fleurs, fruits, germes, & fucilles. Toutes lefquelles,eftants ainf preparees auec chofes aromatiques , font eftimees on- guens : & changent leur nature, felon la varieté des chofes qu’on a mifes dedans pour confire ou infunder. Selon donc que tu cognoiftras en general la nature des fimples ; an dif- cours deceliure,tu pourrasinger particulierement l'huile qui en fera compolé. Elgomili. CH APRES Te En Palmyre de Surie y avn certain tronc d'arbre, dont fort vn huile plus efpés que miel, qui eft doux au goult, lequel on appelle Eizomeli. Si onenboit au pois d’yn fextier, auecyne hemine d’eau, il purge la cholere & autres humeurs cruës & indigeftes. Mais ceux qui en vfent ; eflonnez , & fans aucune force. Touresfois il n’y a point de danger:mais néantmoins il faur garder de dormir par tous moyens ceux quiauroyent prins de PElæomeli, de peur qu’ils ne tombent en lethaïgie. On fait aufsi d'huile de la greffe des rameaux de ce tronc. Le meilleur eft celuy qui elt vieux, efpés, gras, &c qui n’eft point trouble, Elæomeli eft chaud : & eft be de foymefme & fe defpouille. En apres prendrez la chair dudit fruitlaquelle pilerez en routediligence envn mortier, & la mettrez bouillir yn peu auec d’eañ en yn vaifleau de metal,qui{oir eftanné.Er com mertu verras qu'il aura rendu fon humeut ,rwofteras le vaiffeau de deflus le feu , &recucilleras Fhuile qui nage deffus l’eau, lequel ferreras pour en ver. En Egypte;où on vfe fort dudit huile;il {e fair autrement. Car ayans au preallable bien emondé les fruirs de 40 Palma Chrifti,ils les font moudre:& eftans bien mou lus, ilsles mettent prefferen petits paniers pour en ti- rer l’huile. On cognoitle fruit de Palma Chrifti eftre meur;quandayfément il fe defpouille de fon efcorce. Ccfthuile eft bon à larongne , au mal faint main, àla tigne & aux tignons dela tefte qui coulent & fluent: & fi elt propre aux apoftumes chaudes du fiege,&aux oppilations & eftouffemens de lamarris. 1] eftbon pour ofter les cicatrices difformes, & aux douleurs desoreilles. Mis dans les emplaîtres , il les fortifie em oleurefficace: &prinsen breuuage, il purge les aquo- fitez , & les yermines du ventre. Les apothicaires appellent l'huile de Palma Chrifi, hui- le de Cherua: lequel neantmoins n’eft gueres pra@tiquéen medecine. Iln'y a point de doute A graine de l'herbe que Diofcoride appelle Ricinus , & nous Palma Chrifti , ne foitla Cherua, & ja grande Cataputia des Arabes, qui aufsi eftappellee de Serapio, Pentada&ylussainfi que plus ample- ment deduironsau quatriefme liure;traitrans les proprietez de Ricinus. Orles Latins appellent Ricinus ces grosveræ infames ; ternis ; & pleins de fang,queles Italiens appellent deuiennent comine ftupides, 6o Zecca:& les Françoys, Tiques;ou Tiquets, dontles chiens, porceaux, cheures, & autres tels animaux fontinfeftez & moleftez. Et pource que la graine de Palma Chrifli, &en forme ; & en couleur eft route femblable audit animal ; on luya attribuéle nom de Ricinus. Mefuë fait auf5i mention de ceft huile : lequel, adiouftant aux proprietez que Diofco- ride luy baile, dit que ceft huile eft fort propre aux ventof- tez grofles & crafleufes : & que ; pour ce regard , eflant oint ou prins en breuuage, où en clyfteres, il eft fort propre aux douleurs d'eftomach ; au mal des flancs , & à la colique. € 4 Quai 32 Quafñ par femblable moyen fe fait l'huile des grains d'hyeble bien nettoyez , pour appaifer toutes douleurs, lequel, apres J'auoir cheremét oardé, ie defire maintenant produire, pour le bien de ceux quifuyuentla medecine : On pile d'vn pilon de bois dans yn mortier la graine de l'arbrifieau bien fechee, puis iufques à ce qu’elle foit en pafte, on l’attenue par vne nuit,yadiouftant eau chaude, & la mettant dedans vn chau- deron à bouchelarge, & eftanné dedans , en la remuant peu à peu , & legerement, on la cuit à petitfeu, Etainfivenant à efcumer, le feu ofté, apres que tout fera raffroidi,tu recueil leras auec vne cuilliere l'huile qui nagera fur l'eau : & n'ya autre moyen de le faire. Or l'ay-ie appellé,à caufe de fa ver-,, Smaragdi- deur , Smaragdinum. CLTIAE De l'huile d' Amandes. CHAP. XXXIIII- L'huile d’Amandes , qu’aucuns appellent Meto- pion, fe fait en celte forte: Prenez vn demi boyffeau d'amandes ameresfeches & bien mondees:lefquelles pee legerement en yn mortier auec va pilon dez ois iufques à ce qu’elles foyent reduites en pate, En apresietteras deffus vn feflier d’eau chaude & qui ait bouilli: & auoir le tour laiffé in infufion enuiron demie heure;les pileras plus fort que deuant: puis les cfpreindras entre deux bois, &recucilliras auec yne cuilliere ce qui s'attache aux doigts, Cela fait, on re. prent le marc desamandes,& iette-on deflus vne he- mine d’eau : & comme elles auront beu l’eau;les faut repiler &repreffer comme au parauant. Il n’y aboif- feau d'amandes qui ne rende vne hemine d’huile.30 Ceft huile eft bon contre les douleurs, eftouffemens, conuerfions, & inflammatiôs de l’amarris, & eft bon aux douleurs des rains;aux grauelleux,à ceux qui ont difficulté d’yrine , ou d’aleinc, & aux deffaux de la ratte. Ileft propre aux douleurs de la tefteà la four- dité,;aux fons & cornemens des oreilles. Mefléauec miel & racine de lis, & cire de cyprés ou bien auec cerot rofat, elle ofte les taches, rides, lentilles, & bourgeons qui viennent au vifage: & fi fortifie la foibleffe de la veu, & guerir les tignes &tignons de40 la refte , qui coulent & fluent, & ces farines blanches quitombent de la tefte,eftant appliqué auec du vin. Attendu que l’amer doit toufours eftre moderé par le doux, 'eftimeroye vne grande faute à moy, fi ie laifloye couler l'huile d'amandes douces (encores que Diofcoride s’en foit teu )fans le mefler parmi l'huile d'amandes ame- res , & fans declarer la vraye maniere de faire ledit huile: veu mefmes que de noftre temps il eft fort vfité en medeci- ne, & qu'il y a peu d’apothicaires qui le facent comme il doit AN PY Mr DEMO 'LMS lent & rotifflent dutout. Enapres les mettent.lans vn fi- chet,& en tirent l'huile auec le prefloir en cefle forte. Lequel fent quelquefois tantle bruflé , qu'il contraint vomir ceux quien vfent. Tels faifeurs d'huile d'amandes, corrompenc & deftruifent la vertu lenitiue qui doit eftre audit huile. Car l'huile qui eft fait d'amandes qui ne font mondeces, retient la vertu & force de la pelure: & ainfi il conftipe , exafpere, & rend les parties où il eft appliqué rudes:& ce encores plus, quand les amandes font roflies au feu dedans des chaudie- res de metal. Ce que preuoyantle bon Mefué , ordonna la vraye maniere de faire l'huile d'amandes:affauoir,que eftans les imandes bien mondees & pilees , elles fuflent efchauffceg par vne chaleur douce & lente , ainfi qu’auons dit cy deflus: & nonauec charbons ardans , comme font auiourd'huy ces apothicaires , qui aufsi ont accouflumé de confondre plu- fieurs chofes. L'huile d'amandes donc, eflant bien & deue- ment fait ,a vne vertu fort lenitiue : parquoy cftant beu au poix de quatre onces , il ramollit le corps à ceux qui fonc conflipez : & puerit l'afpreté de la gorge, du poulmon , de l'eftomach, & de toutes les parties interieures. Ilramollit & humeëte toutes durefles, & les ficcitez des membres & des iointures:& pour cela il eft fort propreaux Etiques. Appli- qué & prins en breuuage ; il ef fingulier aux douleurs de l'Amarris , & de la vefsie , eftant feringué auec vneferingue d'argent. L'huile d'amandes ameres a plus grande vertu en toutes chofes , que l'autre. Et parainfi pour tirer les pierres & grauelles des rains , & pour donner remede aux douleurs des membresinterieurs , prouenans de ventofitez grofies, il eft plus requis que l'huile d'amandes douces: car il eft plus aperitif, & chafle les vermines du corps. (°) Balaninnm Oleum: Huile de Ben : Oleum Sefimi- num ; Huile de Ingioline : Oleum Caryinum , Huile de noix. CH AP, D Ge, D OÙ L'huile de Ben fe faiten la mefine forte que celuy d'amandes. Il a proprieré de nettoyer les taches du vifage, les lentilles , & variolles & cicatrices noires, Illafchele ventre, & eft nuifible à l’eftomach. Inftillé auec greffe d’oye, il eft bon contreles douleurs , fons & cornemens desoreilles. L'huile qui fe fait de Se- famum, nommé Sefaminum, fe fair en mefme forte: celuy aufii qui fe fait de noix, nommé Caryinum: & ont la mefme proprieré que l'huile de Ben. L'huile de Glans Vnguentaria, appellé des apothicaires & parfumiers huile de Ben, fuyuans en ce les Arabes , qué appellent Ben,ce que les Grecs appellent Myrobalanum , eft prins & tiré du Ben, comme plus amplement nous dirons au quatriefmeliure, Mefuë enfeigne de faire l'huile de Een enla mefme forte : & dit qu’il eft abfterfif, mundificatif, & qu'il ouure les oppilations. Eftant oint;il refout les efcroïel- les, & les apoftumes dures. Il eft fort propre aux defiaux du foye , & delaratte, prouenans de froideur : & fert grande ment aux fpafmes, froideurs de nerfs, & douleurs de iointu- res. Et pource qu'il a cefte proprieté , que pour vieil qu'il foit , ilne deuient point rance, les parfumiers en vfent fort pour incorporer leurs mixtions:& fur tout aux parfums des Pour faire eftre fait. Or la vraye maniere de faire ceft huile a cfté traitee l'huile d'a- par Mefuë en cefte forte: On prent des amandes Jes plus mandes do douces & les meilleures qu'on peut choifir en telle quan- PTA tité que l'on voudra. Puisles ayant bien emondees de tou- tes les deux efcorces, les faut fort piler en vn mortier de ierre: puis les laiffer en vn lieu bien chaud, enuiron cin have. En apres les faut vn peu repiler: puis les ferez ele fer au prefloir,iufques à ce que toutl'huile en forte. Vne au- tre maniere : Prenez des Amandes bien mondecs & pilees, puisles mettrez envn vaifleau de voirre ,ou d’eflain , que mettrez cuire dedans le Balneum Mariæ l’efpace de trois heures , puis ayant tiré les amandes , chaudes comme elles font; les faut mettre au prefloir : car par ce moyen elles ren- dent plus d'huile. Vne autre maniere : On broye des aman- & des bien emondees, & les met-on dedans des fachets de drap enueloppés en plufieurs doubles:puis les met-on ou fous du fable ou de la cendre chaude : & quand elles font bien chau- des, on les porte au prefloir ; pourentirerl'huile. Maisnos cfpiciers, (tant font negligés & parefleux)outre ce qu'ils n’e- mondent & purgent comme il faut les amendes, ils meflent aufsi les ameres & räces auec les douces:& ayant le tout pilé enfemble , le iettenten vne pefle d’airain , & la metrencfur le feu , y mettant quelque peu d'eau , à fin qu'elles ne bruf- gans oùils mettent Ciuette, Mufc, Ambre, ou autres mix- tions, Et delà vient, que par quelque trait de tempsque cefoit, les gans ne rancifient point: ce qu'aduiendroit, fi les parfumiers y employoyent d'autre huile qu'huile de Ben. Dontne fe faut efmeruciller , fi les Anciens appelloyent le fruit,dont eft prins & tiré ceft huile, Glans vnguentaria,c'eft à dire, Noix parfumiere. Quant à l'huile de Sefamum,felon Mefueé, il eft fait & tiré comme l'huile d'amandes:eftant pre- mierement emondé & concaflé, puis efchauffé, & mis fous le o ar , pourentirer l'huile. Selon le mefmeautheur, ceft uile engrefie le corps ; multiplie le fperme, addoucit toutes afpretez, & fur tour dela gorge. Ilclarifie la voix, & mollifie tous apoftumes, L'huile de Scfamum entre en plufieurs com ofitions d'onguës,dont les efpiciers vfent. Touchant l'hui- e de Noix,ie ne trouue point qu’il ferue à la medecine. Bien eff vray quelesefpargnans mefnagers s'en feruent pour]u- miere : car l'huile de noix refifte plus au feu , & n'eft fi toft confumé , que l'huile d'Oliue. Les peintres aufsi preferent l'huile de Noix à l'huile de Lin: pource que l'huile de Lin incorporé SVRIDITOS CE MINE I. à] incorporé auec le blanc d'Efpaigne ou cerufe pert facouleur par trait de temps : maïs l'huile de Noix maintient rouf- tours fon vif. Des huiles de Infquiame, © de T hymelsa, antremens dire Mexercon,o8 piper motanum,on Granum Gni- dium, on Cocctm Gnidinm : ire de l'huile de Safran fanage, dit Cartamus,ou Cnicus : © des huiles des femences de Reffvrr:de Nielle, dite Melanthion: © de Monffarde, ou de Sen:né, CHAR; XXXVI. L'huile de lufquiame fe fait en cefte forte: Prenez Aafemence de lufquiame frefche, blanche, & feche: &c la pilez ; & arroufez d’eau chaude, ainfi qu’auons ditenlacompofition delhuiled’Amandes. Puis la orterez au foleil, & reincorporerez auec la refte É parties de deffus qui fe crouueront fechees au fo- lcil:& ceinfques à ce qu’elle deuienne noire,& com- menceàpuyr. Puis la faut preffer & couler, & la gar- der pour s’en feruir. Cefthuileeft fort bon aux dou- leurs des oreilles : & l’adioufte-on aux peffaires, pour lesrendre remollitifs. L'huile de Mezercon fe fait en la mefme forte: & fe tire du granum Gnidium emondé & pilé, comme deffus. ê eft huile prins en breuuage lafche le ventre. L'huile de Cnicus, ou faffran fauuage, ferire de mefme, & a mefmevertu que le precedent, toutesfois auec moins d’efficace, L'huile qui fe prent &ire de la femence des reffors, fc fair en lamefime forte que les precedens:&eft fort propre à ceux qui pat longue maladie deuiennent ouilleux, & fi ofte l'afpreté de la peau du vifage. fée Egyptiens fe feruent de ceft huile pour donner gouft à leurs viandes. L'huile de niellceft de mefme vertu que celuy dereffort,ë& fe fait en la mefme forte. Quft à l'huile de graine de mouttarde, il {e fair ainfi: res durant. Puis mettrez ladite femence ainfi chaude dans des fachets, & les prefferez pouren tirer l'huile:duquel vous feruirez. Quant l'huile de Granum Gnidium , que nos montaignars appellent Poyure de montaigne;il n'eit plus en vfage en medecine:pourcequ'ileft d'operauion trop vio- lente à lafcherleventré. Combien que nos monraignars & païfans envfent fouuent à toutes maladies, de peur d'aller aux medecins :maisncantmoins le plus fouuenc1ls en meu- rent. Quant à l'huile de Cartamus, felon Mefue , eflant pe en breuuage, ileft propreaux hydropiques, aux oppi- ations des parties nobles & interieures, & de l'eftomach : & eft grandement efficace à toutes coliques, proccdans de ven- tofitez, Ilaide merucilleufement à ceux qui fonteftroits de la poitrine, & clarifie la voix.Eftant prins en breauage,il pur gela flegme par deflus & par deflous. Quant aux huiles de reffort,nielle, & et dur ne font plusen vfage:combien que ; oùla necefsité feroit de fort cRhante vne partie du corps, on s'en pourroit grandementaider, Quant a l'huile de mouftarde, on ne le peut faire fans plourer, tant cf fa va- peur acre & vehemente. On le mefleauec huile de piftaches, & y adiouftant de lafer & du mufc, on en oint les membres genitaux à ceux qui font froids , pour les rendre plus pro- pres enuers les Dames. De l'huile de Meurre, CHA PIULX XX PAT. L'huile de Meurte fe fait ainf:Prenez les plusten- dres fucilles du Meurte noir; fauuage, ou domefti- quespuis les pilez, &entirezleius. En apres adiou- fterez auditius mefme pois d'huile d’oliues vertes & non meures : & ferez le rout cuire enfemble à feu de 39 charbon ,en recueillant par-apres l'huyle quinagera au deffus. Encores plus facilementle fait-on en cefte maniere : On pile les plus rendres fucilles du Meurte, & leffait-on cuire en huile & eau: par-apres onre- cucille l'huile quinage. Aucuns mettent les fucilles feules du Meurte cuire en huile au foleil. D’autres, auant qu'y mettre le Meurte , donnent corps à Fhuile auec efcorces de grenades vertes, cyprés, foucher , & 33 rexerp. On broye la graine; & l'arroufe-on d'eau * chaude: fquinanthum. Le meilleur eft celuy qui eft amer au #. puisy ayant adioufté d'huile; on preffe le tout, pour ouft,de liqueur huileufe, oraffe, claire, & qui {ent le entirer l'huile de mouftarde: lequel eft fort propre 40 Meurte. Celt huile eft aftriétif & endurcit:pour cefte quiame. eftant oint aux douleurs anciennes & inuererces: & a cefte vertu de tirer à {oy routes les humeurs qui feroyent amaffces en quelque partie du corps que ce foit. Combien qu’il y ait peu de medecins qui fachent que c'eft de la vertu de l'huile de Iufquiame, & moins layent praëi- qué & tiré en vfage: fi eft-ce que fouuentesfois j'en ay fait & compofé ; l'ayant trouué remcde finsulie: pour alleger tou- ecs douleurs, où les autres remedes deffailloyent : & fur tout és membres honteux tant des hommes, que des femmes , & auxinflammations d’iceux. Item eftant inftillé dans les oreil les, auec du faffran, ou caftoreum il fert grandement aux plus aigués douleurs d'celles. Ceft huile engarde la deflu- xion du fperme, qu'on appelie gonorrhæa , en oignant les reins & ceflicules : & , eflant appliqué à mode de peñlaires dans la matrice , ouen oignant le penil &le fil de Éethine de la femme; il a vertu de fupprimer & arrefter l'abondance des fleurs des femmes,rouges & blanches. Eftant oint,il eft fort propre aux douleurs & inflammations des mammelles des femines nouuellement accouchees. Tenu nede dans la bouche;il fert grandement aux douleurs des dents. Y adiou- ftant quelque: autres drogues, 1l garde de croiftre le poil ar- An caufe on le mefle és medicamens qui cicatrizent. Il cftbon aux tignons & vlceres Auansenlatefte, aux bruflures du féu,& aux bourgcons,bubes;ou efcham bouillures qui viennent au vifage. Il fertaux mem- bres froiffez , aux furfures & peaux mortes qui tom bent dela tefte, aux fenres & apoitumes du ficge;au mal faint Fiacre, & aux iointures denouces:il garde de füer: & eft bon à toutes chofes qui requierent d’e- ftrerefferrees & efpefsics. Tousefpiciers & apothicaires pour Ja plufpart nepren- nent point les fueilles tendres du Meurte, pour en faire hui- le “lon que Diofcoride l'a ordonné :ains tirent l'huile du fruit du Meurte, fans authorité ni raifon de ce faire. Et pour l'auoir, ils prennent les grains de Meurte,lefquelsils pilent: & y adiouftans de l'huile, & du gros vin, mettent letouten vne chaudiere propre à ce, où ils font cuire à feu de charbon, pour auoir pluftoft fai& ,iufques à ce que tout le vin foie confumé. Cela fait, ils le retirent du feu, & coulent le furplus pour s'en aider. Et ainfi compofent-ils l'huile de Meurte: fans auoir efgard que Mcfuë a ordonné l'huile de raché, mefmeiufques à vnan, fon oint fouuent de ceft hui- 60 Meurte eftre fait ; non point à feu de charbon , ni auec huile lele lieu d'ou on aarrachéle poil. Quant à la compofition de ceft huile, ie n'ay point fuiui Diofcoride ;, ains ay trouué la façon fuyuante de le faire & compofer: Prenez donc la aile de femence de Iufquiame; sa foic frefche , & la pilez : puis la mettez en vn vaifleau d'eftain ou de verre, ayant au prealla- ble vn peu arroufe & sbbreuué ladite femence d'eau de vie, appellce eau ardante, Cela fait,mettrez ledit vaiffleau auec Ja femence abbreuuee comme deflus, dans yn bain d'eau bouil- Bntg;& là le maintiendrez en cefle chaleur vingtquatre heu- d'oliues meures : ains auec le Balneum Mariz , & huile d'o- liues vertes & non meures. Chofe confiderable, pour le re gard de la vertu & efficace dudit huile, à tous ceux qui co- gnoiftront la difference des operations du Balneum Mariz & du feu de charbon : attendu que la force & violence du feu de charbon, brufle 8 fait exhaler toute la vertu des chofes qu’on y pale : ou, au contraire, au Balneum Mariæ toutes compoñtions s'incorporent &digerent merueilleu- Balneum fement bien ; fans aucune violence: de forte que tout ce qui A4rie. y 34 y eft mis sreufit à naturel. Orpour ne faillir à la promefle, que j'ay faite au commencement de c'éft œuure,qui eft de ne rien omettre; qui ferue à l'extirpation des erreurs quiiour- nellement & ordinairement-fe commettent en la medecine, & les faire cognoiftre:ie dis &tiens, que tous les huiles me- dicinaux,dont vfent les aporhicaires(faufs & referuez les re- fines & gommes , qu'on pafle par alembics de verre) fe doy- uent faire en vaifleaux de verre, ou d'eftain pourle moins, & ce dans lé Balneum Mariæ : auec c'eft ordre;que auoir mis ce qu'on voudra mettre en la compofition defdits huiles ,on face le tout demeurer & tremper efdits varffeaux ; au Bal- neum Manæ;trois jours & trois nuiéts. Le quatriefmeiour, 1o agoit preffé ce quieftoit au Balneum Mariæ, & y auoir mis d’autres früits nouueaux,felon lacompofition qu’on voudra faire : faudra le tout remettre au Balneum Mariæ l'efpacede trois jours, Et faudra pourfuyure l'ouurage,iufques àceque l'huile ait entierement prins la vertu des chofes qu'on y aura mifes & infufes. Mais l’auarice & cupidité d’amafler deniers eft caufe que les apothicaires & efpiciers ; ne fe foucians de la fanté des hommes, s’eftudient pluftoft à leur proffit particu- lier, qu'à employer le temps à bien faireles compofñtions re- quifes en medecine. Toutesfoisie A les gens debien prendre mon dire en bonne part: & Dieu vueille que les au- Compofitis tres fe chaftient, Cependant, le vray huile de Meurte,& qui d'huile de foit de l'efficace du Meurte fe fait ainfi : Meurte, fruits de Meurte : fueilles de Meurte frefches , onze onces: vin noir &afpre,deux liures:huile d'oliues vertes, cinq liures. En apres;ayant pilé les fruits & fueilles de Meurte,les met- trez auec l'huile &vinen vn vaifleau de verre, ou d’eftain: lequel bien eftouppé ; mettrez au Balneum Mariæ trois jours & trois nuiéts, Au quatriefme , faut le tout tirer & couler, Apres y remettrez de nouueau autant de fruiéts & fueilles de Meurte pilez & trempez en vin & huile comme deflus : & remettrez letout au Balneum Mariæ l'efpace de trois jours & trois nuits. Finalement & au quatriefme iour Jairrez defcouuert le vaiffeau où fe fait la deco@ion , iufques AND. MATTHIOLVS mefmes queie fçay ; le Laurin , dont les apothicaires vent, n'eftre compofé de nos efpiciers ; ains l'achette-on de ceux qui ont moyen de faire ledit huile auec grande quantité de perles de Laurier. Mefuë, outre ce que Diofcoride dit du Laurin, luy attribue proprieté contre les douleurs du foye, & migraines qui procedent de caufes froides. Diten outre, qu'ilelt propre aux douleurs de l'eftomach,aux çoliques, à la matrice & à laratte. Desbhuiles de Lentifque, € T'erbenthine. GACARP. XXXIX. L'huile de Lentifque f fait en mefme forte que le Laurin,en le tirant de fon fruit meur trempé com- me deflus:ayantau preallable donné corps à l'huile, comme acfté dit du Laurin. Ceft huileeft propreà la rongne des chiés, & des groffes beftes à quatre pieds, Il efé trefutile és peffaires, & és onguens faits pour les lafsitudes , & lepres : & engarde de fuër. L'huile de Terbenthine fe fait en la mefme forte: & eft *refrige- renez vneliure des 20 rarif & aftringent. L'huyle de Lentifque f fait en plufieurs endroits dela Tofquane, & fur tout és enuirons de Sene, en Helba & G:- glo ; Iles de la mer T yrrhene, quine font trop lointaines e notre terre ferme, Orla maniere, dont vfentles paifans à faire ceft huile, eft telle : Ls prennent bonne quantité de grppes des fruits de Lentifque;bien emondez,&les laiflent eftrir enfemble par certains iours. En apres ils les metcent cuire auec d'eau en vne grande chaudiere, iufques à ce que le fruit creue & s’ouure. Alorsils l'oftent ; & le mettans de- dans des fachets , le preflent , & en tirent l'huile, lequel ils à ce que par la chaleur du bain tout le vin faille & s'euapore, ; Ç gardent foigneufement pourleur vfage. l'ay entendu qu'au- & que l'hurle ul demeure. Et ne font à receuoit ceux ; qui fe fondäs fur l'authorité de Diofcoride font l’hule de Meur- teen yne chaudiere d’ærain, à feu de charbon : car du remps de Diofcoride n1 la medecine, ni l'efpicerie ne fe praticuoyét en telle perfection comme elle eft pour le iourd’huy. Et faut eftimer , que fi du temps de Diofcoride le Balneum Mariæ euft eftéinuenté , il ue s’en fut non plus teu , que Mefue & plufeurs autres, qui ont mis toute peine;cure & folicitude,à dôner quelque ordre, & amplier l’art & faculté de medecine, cuns Infulains de la Mer Adriatique font ceft huile en la mefine forte, fans y mefler autre huile : attendu que le fruit du Lentifque eft aflez huileux de foymefme. Les païfans defdits lieux afferment que par experience de longue main ils tiennent pour certain,que meflant de l'huile de Lentifque pri la viande, cela fortifie grandement la veuë, & chafle es fumces des yeux. Quant à moyie l’ay ordonné fouuent en clyftere , non pas en breuuage, contre les caquéflangues, dyfenteries, efcorchemens & efpreintes de boyaux, & l'yfluë en a efté coufours bonne. Galien prife fort ceft huile contre Gal. li le nfermcons des genciues & dela langue:fi on en rince de v: L'hui in, a bouche, Touchantlhuile de Terbenthine , qui eft prins #ed.fèc De huile Laurin 49 & tiré des fruits de l'arbre Terbenthine , Été rates ap- | pellent grains vers , ilne fe fait en Italie, & n’en apporte-on CRETCANP. TPE LIU point de lieu queie fache : parainf£ il n'eft point en vfage. Toutesfois (iles que dit Mefuë ileft propre à confoliter playes, aux fpafmes, à ceux qui ont difficulté d'aleine , fans auoir le col droit, aux durtez de nerfs : & quafi ordinaire ment on en yfe en tous emplaftres. L'huile Laurin fe fait ainfi : On cuit en eau les per- les du Laurier, eftans bien meures. Del'efcorce qui les enuironne, fort vne certaine graiffe , laquelle bien eftrie &efpreinte auec les mains eft receuë en vne côche,& fe garde pouren vfer. Aucüs prennent d’hui le d'oliues vertes & non meures:& luy dônent corps auec du fouchet, fquinanthum;,& calamus odoratus: ; o Annotation. * T'eftime qu'il y ait faute en ce pañfage, comme aufi bien Afan | dcétement à noté Manardus Ferrarois : car autrement Dio- epilt.ep fcoride feroit contraire à foymefme : lequel parlant des qua- prims. = & puis y metrent cuire des fucilles tédres de Laurier. D'autres y adiouftentles perles de Laurier ,iufques à ce que l'huile en ait prinsl'odeur. D’autres y met- tencftyrax & Meurre. Le Laurier plus propre à ce, eftceluy des montaignes, & quia les fueilles larges. L'huile Laurin eftimé le meilleur, eft celuy qui eft frés , aigu, vert, & de gouft crefamer, Ilavne vertu chaude & mollitiue: il ouureles conduits des vaines;, &ofteles laficudes. Il n'y a plus propre anguent aux deffaux des nerfs: aux froideurs & fiiflons qui precedent les fieures :aux catarrhes, & douleurs x oreilles: aux arnieres & mal de reins prouenant de froid : toutesfois fon le prend en breuuage, il pro- uoque fort à vomir. Mefué met vne autre ordonnance de l'huile Laurin , tou tesfoisbien ee differente de celle de Diofcoride. Et pource que l'interelt n’y eft pas grand ,iem'en pañle de leger:veu litez de la Terbenthine, dit que fon fruit eft chaud : & en ceftuy-ci il dit que l'huile prins & tiré du fruit de la Terben- thine , eftrefrigeratif, A cela aufsi nous induit, que nous auons des exemplaires Grecs de Diofcoride, oùl n’eft fair aucune mention en ce chapitre, des vertus de l'huile de Ter+ benthine , ains feulement de la maniere de le faire. De l'huile de Mafic. C'FNEASR) X L. L'huile de Maftic fe fait de Maftic broyé:& eftbon contre tous deffaux de la matrice. Il eft moyenne- ment chaud ; aftringent , & remollitif On s'en fert aux dureffes & defluxions de l’eftomach;aux caquef- fangues & dyfenceries. Ilofte & mondifie les taches du vifage, & rend la couleur fort belle, Le meilleur huile fe fait en l’Ifle de Chio. 6a Diofcoride SRI DIO SG: = Diofcoride s’eft fott paflé de leger à declarer la maniere de faire l'huile de Maftic : difant fulemér, qu'il fe fait de Maftic broyé, fans declarer plus outre quoy ni comment. Plufieurs efpiciers & A pothicaires,ne fe fouuenans que Mefuë ordon- ne l'huile de Mañic eftre fait au Balneum Mariæ, meflentle Maftic auec huile d’oliue & vin blanc, & le mettentcuireen vne chaudiere à feu de charbon , & ce iufques à ce querout le vin foit confumé: puis ils prennent le furplus , & en vfent out huile de Maftic. Quant à moy, j'ay tiré fouuentesfois ‘huile de Maftic du pur maftic, & ce par alembic de verre. Delacompofition de tous onguens en general. CGACANP: XLI. Pource que les use font grandement proff- tables à plufieurs deffaux qui aduiennent aux corps humains,foir qu'on les mefle aucc autres medicamés, ou qu’on s’en oigne; ou bien qu'on fe feruc de leur odeur:il m'a femblé bontraitrer confecutiuement de la maniere & raifon d’iceux. Pour en auoir donc cer- tain jugement, il faut auoir recours au nez, & fauoir 20 Jeurs des ylceres enflez > fafcheux , & malaifez à gue- files vngués fntentl’odeur des fimples dont ils font compofez.Et cela eft la plus vraye & certaine efpreu- ue. Cefte regle rouresfois n’a lieu en plufieurs vn- guens » À caufe des mixtions odorantes qu'on y met, qui furpañfent en odeur les autres fimples quiy font: comme feroit celuy de Mariolaine, de faffran , de fe- negré, & plufieurs autres, qu’on cognoit feulemenc par experience & praétique. Delhuile Rofat : Latins, Roficenm, 30 GRETA P NE EXEL ITS L'huile ou onguét Rofat fe fait en cefte forte: Pre- nez cingliures & deux tiers de iuncus adoratus , ou Squinanchum, & le pilez & petriffez auec d’eau : puis le metrez cuire auec vingt liures & cinq onces d'huile d’oliue, remuant coufiours la decoétion. Laquelle cftant parfaire,vous la coulerez : & mettrez en vingt liures & cingonces d'huile d’oliue, mille rofes bien 40 cffuyces: &auec les mains ointes de miel remuerez fouuent lefdites rofes, les {errant par fois : lefquelles lairrez tremper audit huile vne nuict, par apres les efpreindrez.Er apres que la fondree & lie fera au fons du pot ou vaiffeau, vous mettrez laditecompofition en vn autre vaiffeau , qui foit au preallableemmiellé, Et quant aux rofes qui auront efté efpreintes , tu les mettras en vn vaifleau,& y adioufteras de l'huile aro- matizé, comme defus;huit liures & trois onces:8r les prefferas derechef& ainfi auras le fecond huile, Queso fi tu les veux preffer,y ayant mis latroifiefme ou qua- triéfme infu he , tu en feras le fecond, le riers, ou le quart huile rofat. Maistoutes &cquantesfois que tu Je feras, il re faut emmieller les vaiffeaux ou tu feras Pinfufion.Que fi tu veux faire vne fecondeinfufon, tu prendras autât de rofes que deflus,qui foyent fref ches & bien effuyees,& les ietteras dedans l'huile qui defia a cfté preffé & coulé: & les remuant auec les mains emmiellees, pour les incorporer ;les efprein- dras : & derechefpar trois ou quatre fois tu en pour- 60 ras autat faire, n'oubliant cependättoutes les fois que tu renouuelleras l’infufon ; d’y mettre toufours de rofes frefches , ayant au parauant couppé ce peu de blanc qui eft au bas des fueilles des rofes. Par ainfi Phuile rofat fera beaucoup meilleur,&de plus grande vertu:& peut-on reirerer l'infuf6 iufques à {epr fois, &non plus. Le preffoir qui feruiraà faire ceft huile, 19 quarante iours:puis gardét ceft huile pour leurvfage. DEV BE a. 3 foit oint de miel. Et qu’on prenne garde de diligemn- ment feparer le ius des rofes, de l’huile:car s’il en de- meure tât foir peu, il corrompra & gafteral’onguent. D'autres coppent le blanc des fueilles desrofes, & mettent lefdires rofesen huile, cuire au foleil , en la maniere fuyuante : Ils prennent demie liure de ro- fes,&les mettériremperenvneliure fx onces d’hui- le d’oliue, Pefpace de huit iours : & reicerans cefte in- fufon par trois fois, la laiffent au foleil l’efpace de D'autres donnent premierement corps à l'huileauec Calamus odoratus , ou Afpalathus. Y en a qui pour donner couleur à l’huile,y mettent d’Anchufe,qu’on appelle Orcanette:& y adiouftent du fel, pour le gar- er de corrompre & fentir mal, Ceft huile eft altri- Cf & refrigeratif: &'eft bon aux fomentations &c emplaftres.Prins en breuuage, il lafche le ventre : & efteint les ardeurs del’eftomach. Il comble &rem- plir les vlceres profonds & cauez:& mitigue les dou- tir. Ileftbon àla maletigne, aux vlceres dela tefte qui fluent & rendent apoftume , & aux ampoulles chaudes qui y furuiennent. On l’appliquecontrela douleur de tefte: & eft bon au mal des dents, fion s’en lauela bouche au commencement du mal. Oint, il fert grâdement aux dureffes des paupieres:prins en clyftere,ileft bon aux vlceres des parties inferieures, & aux demangeifons de l'Amarris. Diofcoride comprent fous le nom d'huile, tout huile qui Difference : de foy fans mixtion d’autreeft prins &tiré,ou des fruiéts des d'huiles, @ron arbres,ou femences de diuerfes fortes d'herbes;ou bien gom- g#4#+ mes &refines yflans & fortiflans des plantes. Mais fous le nom & titre d'onguent il entend toute forte d'huile meflé &c compofé d’autres fimples medicamés & chofes aromatiques: ainfi que fe peut voiren cetraité de l'huile rofat, & és chapi- tres fuyuans. Parainfi quand Diofcoride parlera d'huile, il le faut entendre d'huile fimple, & non compofé : mais quandil parlera d’onguent , ilentend de tout huile meflé & compofé b hi? de plufieurs medicamens.De là vient que Galien;traitant de Galen. li 1262 É Yhuile,dit ainf:Par ce que deflus on pourra facilement iuger fimplimedic. des autres efpeces d’huile,qu'aucuns, s'equiuocäs, appellent onguens:comme font huile rofat, de coings, de lis, & de tous autres fleurs, fruits, germes , & fucilles confites & trempees en huile d’oliue : toutes lefquelles eftans en particulier mix- tionnees auec autres drogues; font appellees ongués. Quant à l'huile rofat que nos apothicaires appellent huile complet & parfait, il eft bien different de l'huile rofàt ordonné par Diofcoride : & eft beaucoup meilleur, pour la grande dili. gence & induftrie que les fauans & diligens apothicaires mettent & employent en la compoñition d'iceluy. Combien qu'il fe trouue bien peu d'apothicaires, (comme plufeurs iettans au loing toute peine & trauail, font plus enclins à nonchalance) quicompofent ceft huile felon l'ordonnance de Mefué:lequel neantmoins a monftré le chemin de le faire bonen perfeétion, On faitaufsi de l'huile Rofat, des bou- tons de Rofes à demi efpanis ; infus & trempez en Huile d'o- hues vertes & non meures : les faifant cuire ou au Balneum Mariæ, (ainfi qu'auons dit ey deflas és autres compoñitions) ou au foleil, par bonne cfpace de temps. D'autres, pour ren- dre l'huile rofat plus excellent , lauent bien l'huile aupara- uant auec eau rofe:en apres ils font trois ou quatre infu- fions de boutons derofes , qui durent aflez bon terme de temps. Finalement auoir fait la dernicre cfpreinte;iis y met- tent le ius defdits boutons de rofes : puis le mettent au folcil. En apres ils feparent l'huile ; du ius des rofes, & le gardent foigneufement. Ceft huile refout toutes infammationsiil eft confortatif, & reftriétif : & empefche & arrefte toutes flu- xions,d’aller aux partics blefices & intereflees. Prins en bre- uage, ileft bon aux trenchees , & efcorchemens de boyaux, & aux caqueflangues. Il efl fort propre aux bleflures dela tefte, pource qu'ileft confortatif,deficcatif, & refolutif: & Galen. libr.» que;d'ailleurs, il n'obuie point feu'emét aux inflammations, d ains les efteint. Pour ceite caufe Galien l’eflime fort, parlant /86#%.loc.Ttem, { des douleurs de tefte,caufez de b'eflures ou cheures. Duquel lib. 10. fmpl. aufi il a fait mention en autre pafhge , parlant du fang. medic. sal De (Xe fextier pefe \vne liure huit Lonces, Del buyle de Dates, appelle des Latins Oleuin Elatinum. CYH"A"P: Xe LIMITE On concalle, & pile-on , & fi mer-on par petits filets l’efcorce des Dattes, au remps qu’elles ne font encores du rout fleuries : &layant mifeainfi pilee & fcarifice, en yn vaiffeau, on y met d'huile d’oliues verres: & lairra-on le tour en infufon trois ioursro naturels : puis on le paffe par vn couloir; l’ayantbien efpreint & ferré : & le garde-on pour s'en feruir, en vu vaiffeau qui foit bien ner, Pour bien faire ceft huile, il fauc qu’il y ait autant d’efcorce de dattes; que d'huile verr. Cefthuile eft de mefme proprieré que le Rofar:rouresfois il n’eft pas laxarif. Ceft huile qui eff fait de l'efgoufle de Dattes , & doncles Anciens vfoyenc , n'eft plus en vfage auiourd'huy. De l'unguent on huile de Coings, dis des 1e Lauins,Oleun Melinnmn. GLENARP: ACT TC hum : le tour lairrez en infufion vn iour naturel. En apres ferez le tout cuire enfemble : & pafferez3 © l'huile en yn vaifleau de large emboucheure. Sur la bouche duquel mettrez vne claye ou grille faire de cannes, ou yne natre de ionc qui foit clere, fuc la- uelle merrrez des coings: &couurirez le rout d’ha- billemens, de forte &iufques à ce que lhuile aittiré à oy la vertu defdirs coings. Aucuns tiennent des coings enueloppez en habillemens Pefpace de dix jours , afin qu'ils ne s'euentent & perdent leur o- deur. Puis les ayans mis en infufion d'huile d'o- liue Pefpace de deux jours, ils les preflurenr, & en 49 tirent l'huile, duquel ils s’aydenr. Celt huile eft re- frigeratif & aftrictif: & eft propre aux vlceres ron< gneux & fcabieux , & qui eniambent peu à peu fur les parties voyfines. On en ve concre les furfures & raches de peau morte,qui viennent en la refte:con- tre les mules des talons: & eftant appliqué; il pro- fire grandement aux vleeres delamatrice. Sionen vf en clyftere,ilarrefte le flux & incontinence de l'vrine , & garde de füer. Prins en breuage, ileft bon contre les cantharides, bupreftes,& chenilles def © Pin Le meilleur cft celuy qui tient fort de l'odeur des coings. L'huile de coings , dont les Apothicaires vfnt, fe faiten cefte forte : On prend des coings quine font du tout meurs, & les coppe-on par rouelles, & les met-on en huile d’oli- ues vertes : & y adiouftans encores duius decoings; on les met confire au foleil. Ecdepuis reiterent les infufions par plufieurs fois au Balneum Mariz:& cequien fort ils le gar- dent pour s’en feruir. Fr 1) L ; Delv-guér de La fur de Labrufque, ou vigne fiumage, dir des Latins, Ol:um Oenanthinum. CÉÉLANR: 2 ENT On prenc la fleur de I abrufque ; au temps qu’elle eft en fa plus grande odeur : &ors qu'elle eft quel- que peu feche; on la mec en huile d’oliues vertes: AND. NA MPÉTO LME & l'ayant bien remuee & mefles, on la laïfe en in- fufon deuxiours, puis on la prefflure, & la ferre-on our s’en feruir. Celt huile elt aftringent: & a fem- blables proprietez que l'huile rofar: routesfois,il ne ramollit & ne lafche le ventre. Celuy eft le meilleur, qui {ent la Alcur de la vigne fauuage. Lacompofition de cefl huile ha cfté fi amplement defcri- te par Diofcoride, qu'il n'eft ia requis d'y adioufter au- -cune chofe, De l'huile de Senegré , dit des Latins, Vnguentun T elinum, CRENCANS XLV I. Prenez cinq liures de fenegré. Calamus odora-. tus vne liure : Souchet dit Cyperus, deux liures: mettez le tout en infufon en neuf liures d'huile d’oliue, leterme & efpace de fept iours:en meflant le tout chafque iour trois fois. Puis preffez le tout, & gardez l'huile quien fortira. Aucuns mettent le Cardamomum au lieu de Calamus odoratus : &en lieu du Souchet, ils mettent Xylobalfamum. D’au- tres ,ayans au parauant donné corps à l'huile d’o- liue auec les drogues que deffus , y mettent le Sene- gréeninfufion;, puis le preffurent pourentirer l'vn- guent. Ceft huile ou vnguent eft bon pour amollir & maturer les apoftumes , & eft particulierement conuenable aux dureffes des lieux fecrets des fem- mes. On l'applique par deffouz aux femmes, qui ont peine d’enfanter, & ce lors que par trop auoir ietté d'humeurs, les lieux fecrers des femmes vien nent à deffecher. J1 mitigue les inflammations du fiege,& appliqué par deffouz, il fert grandement aux efpreintes, & à ceux quiont grande enuie d’allerà la elle, fans aucun effect. Il nettoye les cignons & vlceres qui Auent en la celte : aufôi fait-il les furfures & peaux mortes qui y furuiennent. Incorporé auec cire & appliqué, il eft bon aux brulures, &aux mu- les destalons. Ilofte les raches du vifage,& le mefle- onés fards, qui {e font pour embellir la peau d’ice- luy. On doit choifir celuy qui eft frés, & quine fent trop le fencgré , qui aufsi fair les mains belles, & qui, au gouft,rend du doux à lamer: car tel eft cftimé le meilleur. Les Luminaires des Apothicaires fuyuans l’authorité de Rañs ,enfeignent vneautre maniere de compofer l'vnguent de Senegré , qui toutesfois n'eft plus en vfage. Enlaquelle ordonnance ils adiouftent auec le fouchet & calamus odo- ratus ; huit onces de Elaterium ; qui ef le ius de Cocombre fauuage. D: l'ungusnt on huile de la petire Mariolaine, dit des Larins, V ngutntun Sam. pfachinam. CAN ASP. XL EI, Prenez ferpoller ; cannelle, auroefne, fleurs de fifymbrium , fueilles de meurte, petite mariolaine, autant d’vne que d'autre, ayant routesfois egard à la 6o quantité, que par difcrerion on peut iuger y deuoir entrer, felon leurs qualitez refpeétiuement. Pilez le tour enfemble, & y adiouftez autant d'huile d’o- liues vertes, que verrez eftre par raifon , tellement qu'il ne fuffoque point la vercu des chofes mifesen infufñon, Auoir laifié le rour en infufion l'efpace de quatre iours , il faut le rouc preflurer. Er de nouucau faur remercre femblable pois des chofes deflus : SV RIDID9 SC. deffufdites, &les laifferen infufon autant de temps que deffus: puis les preffurer & efpreindre: parainfi Ponguenr fera meilleur & de plus grâde vertu. Il faut thoïlir la Mariolaine qui foit de couleur verde & ob- fcure , de bonne fenteur, & au gouft moyennement aigué.C’eft onguent a vne vertu aigué;chaude & def- ficatiue. Il eft propre aux oppilatiés & renuerfemens deslieux fécrets des femmee, Il prouoque les moys & arrierefais aux femmes : & fait fortir le fruir. Il fert LIVRE I 37 tre heures durant: puis les prefferas &:couleras. Et auoir vuydé leicouloir, rémets y autant d’huyle que. deffüs,puis le preffe. Cefthuyle eft appellé le fecond: ail ne pourroit fouffrir trois infufô$. Enapresfauc prendre autant de Bafilic que deffus;lequel foit frais, Sle mettre eninfufonsainfi qu'auons diten l'huyle rofar, Er quand linfufion fera parfaite, felon letemps qu’auons dit; il le faut preffer , & garder l'huyle pour s’en feruir. Que fituas fantañe de reiterer deux ow grandement aux faffocations &eftouffemens de l’a- 10 trois ou quatre foisl'infufon :tu y adioufteras touf= marris:& mitigueles douleurs des reins & des aines: mais rouresfois il a plus d’efficace; fi on en vfe auec du miel:car de foy ilefttropaltrictif, & endurciroittrop les lieux fecrets des femmes. Si on s’en oint;ilofte les lafitudes:& l'adioufte-on, auec grand efpoir; és em- plaftres qui fe font pe les fpafmatiques , & pour ceux qui ont les nerfs retirez vers l’efpaule, Combien que Theophrafte, Diofcoride, & Pline eftiment Amaracus & Sampfuchus eftre mefme plantes : toutesfois iours du Bañlic frais. Ceft huyle f peut compofer auec huyle d’oliués vertes:mais la premiere façon eft Ja meilleure. la mefme proprieré que l'huyle de peti- te Mariolaine:toutesfoisauec moins d’efficace. Del'huyled’ Auronne, dicen Latin Olewrm Abro- roninHm. C'É APE ENL IX: Prensz neuf liures & cinq onces de l’huyle de troefnearomatizé comme il appartient:huit liures de füucilles d’Auronne:lefquelles mettrez en infuf6au- veu que Galien & Paulus Acginera ont feparé lefdites plan- 29 dir huyle vn iour & vne nuiét, puis les faut preffer,& tes, & en ont parléendiuers chapirres;leur afsignans quali- tez & temperatures diuerfes : ce n'eft point de merueilles fi aucuns ont eftimé ces deux plantes eftre diuerfes. L'opinion defquels fembleeftre confermee par Diofcoride: lequel parle particulierement de l'onguent de Sampfuchus, & par chapi- tre feparé traite de l'onguent d’Amaracus. Lefquelles confi- deratiôs ontinduit plufieurs à croire & cflimer ces deux plan tes eftre differétes & de forme & de propricté:fe fondans fur celte raifon,que fi elles n’eftoyent differétes ;que Diofcoride n'en euft efcrit en diuers lieux ; & n'euft feparé l’onguent de Sampfuchus d'auec l’onguent d'Amaracus. Pour ofter donc cefte doute, il faut noter, que ce que Galien & Acegineta ap- 30 pellent Amaracus, n'eft pasceft Amaracus , que Theophra- fe, Diofcoride & Pline ont appelié Sampfüuchus:ains eff celle plante, que nous appellons Marum, felon l'opinion des plus doctes fimpliftes de noftre téps. Car ni Galien,ni Acgincta, en la confideration des fimples , n'ont fait aucune mention de Marum. Qui donne à conicéturer , que par la faute des efcriuains , on a mis Amaracus pour Marum:veu mefmes queles proprietez que Gälien attribue à fon Amaracus, fe rapportent à celles que Diofcoride attribue à Marum. D'au- tres eltiment que Galien & Acgineta entendoyent par Ama racus , la Matricaria & Parthenium de Diofcoride, que nous appellons Maréne:pource que plufieurs l'appellent Amara- eus. Et fe fondent fur ce que ni Galien ni Aegineta n’ont fait 40 aucune mention en leurs liures des fimples, de Parthenium. L'opinion defquels n’eft du tout à reprouuer. Au refte com- bienque D'iofcoride ait feparément parlé des onguüens de Sampfachus & d'Amaracus, ilne s'enfuit pour ce que Sam- pfuchus & Amaracus foyent diuerfes plâtes. Et mefines veu qu'il ya double raifon,par laquelle Diofcoride a efté induir à traiter feparément defdits ongués. La premiere eft,que fion éonfdere diligemment lescompofñtions defdits onguens,on trouuera l’onguentd'Amaracus plus odorant & plus. pre- cieux & riche que celuy de Sampfuchus. Par-ainfi Diofcori- de, ne voulant laifler en arriere ceftonguent fi precieux , le- quel ef digne de tenir fon rang à part, pour la grande bonté d'iceluy:pourluy garder fon rang, à fin aufsi qu’il y euft dif- 50 cretion & feparation entrele plus excellér, & celuy qui feroit moindre en qualité;ne s’eff arrefté au voifnage ni à la fem- blance des nomstains l'a appellé onguët d'Amaracus, & non pas onguét de Sampfuchus.Car s'il n’euft ainfi faitson n'euft point cognu lequel des deux eftoit le plusexcellent. L'autre taifon , LR feparé de:noms.Jefdits onguens,, eft pource u’en Cyzico,dont s'apporte ceft onguent precieux:ceux de aregion appellent Sampfuchus , Amaracus : ainfi que plus ämplement nous verrons au troifefmeliure. Et pource que . les Cyziceniers finguliers maïftres à compofer ledit on- uent ; l'appelloyent onguenc d'Amaracus : Diofcoride ne 1e a voulu changer fon nom ; ains luy a laiffé le mefmeutre que les Cyziceniens luy anoyent donné. De l'huyle de Bafilic,die en Latin. Oleum Ociminum. : CAP EN TT. : L'huyle de Bafilicfe faié en la mefme forte q celuy du troëfne, à la maniere qui s’éfuit:Prenez fueilles de Pañlic onze liures & huit onces , lefquelles mettrez en infufon éh vingtliures d’huyle d’oliue vingrqua- garder Phuyle. Que fi ru veux garder ceft huylelong temps;tu ofteras les premieres fueilles,8 en y mettras ‘de fraifches:lefquelles eftans bien trempees &infan- dees;prefferas pour en tirer ton huyle. Ceft huyle eft chaud:&e fert aux oppilatiôs 8 dureffes de la matrice: & fiprouoque les fleurs & les arricrefais des femmes. Delhuyled Aneth, diren Latin, V'ngnentum Arethinum. CET ARS Lee Pour compofer ceft onguent, on prent huit liures neufonces d’huyle d’oliue : onze liures huitonces de Heurs d’aneth. Vous lairrez le touteninfufion l’efpa- ce @yn jour : puis eftreindrez lefdites fleurs auec les mains, & pr A l'huyle.Que fi tu veux faire enco- res vneinfufion, tu y remettras des fleurs d'Aneth qui foyent fraifches,& feras à mode que deflus. Ceft huyle mollifie leslieux fecrets des femmes , & ouute les conduits des veines. ILeft bon aux tremblemens & friffons qui aduiennent au commencement des ficures. Il efchauffe,remeten vigueur lés lafferez:& fi eft bon aux douleurs desiointures. Del'huylede Lé , appellédes Latins, Lilinum, © Sufinum, CHA Pr LIL. L’huyle Sufin , qu’aucuns appellent huyle de Lis, fe fair en cefte forte: Prenez neuf liures cinq onces d'huyle d’oliuc : cinq liures trois onces de cala- mus odoratus:cinqonces de myrrhe. Pilez le tout cufemble , & le mettez cuire auec vin odorant & bon. Etcommel’huyle cit pafé, vous y mettrez trois liures & demie de Cardamomum pile: qui au pre- allabe foit trempé en eau de pluye:& le lairrez en infufon,par apres le prefferez. Cela fait,on prent trois liures & demie de ceft huyle efpeñli: auec le quel, dedans vne tinette large & peu profonde; on met en infufion mille Lis effeuillez : puis y ayant mis de l’huyle, on le remucauecles mains ointes de miel: Puis fout laiffer le tout en infufion vingt quat- tre heures. Le lendemain au matin on efpreint lhuyle dedans yn vaiffeau : mais tout auffi toft il cft befoing le feparer de l’eau ; qui eft fortie auec l'huyle quand Pexpreflion fe faifoit. Car ceft oni- guent he peut pas attendre , comme feroit lhuyle rofat: d'autant qu’il boult &fe corrompt s’efchauf- fant de foymefme. Pour bien donc feparer l'eau d’a- uce l’huyle , il le faut fouuent changer d'un vaif- feau en vnautre. Et faut emmieller les vaiffeaux où on le vuydera:& y femer vn peu de felmenu, & d ofter p | | LA 2 + + 38 AND. MATTHIOLVS ofter diligemmét route lalie & craffe qui fe rrouuera efdits vaiffeaux,à fin que l'huile demeure feul. Outre celail faut reprédreles drogues qui ontefté preffees, & miles du couloir en la tinette, & iette-on deflus mefme poix d'huile aromatizé comme deflus, auec dix dragmes de cardamomum pilé. Ayant preflétou tes ces chofes gentemér auecles mains,diligemment & en peu de répsapres il les faut preffurer & efprein- dre: & mondifer toufiours, à lamaniere que deflus, l'huile quis’en tire. On fait vne troiliefmeinfufon, yadiouftant du fel,& du cardamomum:& les mefle- on aucc les mains ointes de miel. L'huile, qui fortde la premiere exprefsion eft le meilleur : l'autre apres tientle fecond rang : & le moindre detous eft celuy dela tierceinfufion. Enoutre,on meten infufion mille Lis effucillez,en huile de lapremiereinfufon: & faut le tout faire comme deffus , y adiouftant du cardamomum , & apres l’auoir efpreint cu feras le femblable en la feconde & tierceinfufon. Et derant plus tu rafrefchiras les Lis, & en mertras de frés és in- fufions;d’autant fera longuent plus verrueux & eff cace. Finalement quand tu verras que tour fera pat- faitsà chafque compofition &infufion faudra adiou- fter feptante deux dragmes de myrrhe elué:dix drag- mes de faffran : & feptantecinq dragmes de carda- momum, Aucuns prennent autant de faffran que de cinnamome : & ayant bien pilé & criblé;ils les met- tent en infufon d’eau en vn vaifleau , dedans lequel aufsion met eninfufion l'onguent qui eft de la pre- miere exprefsion : & l'ayant laiffé repofer quelque temps, ilsfeparentl'huile d’aucc l’eau : & mettent le- dithuile en vaiffeaux.mets & bien effuyez ; quineant- moins auroyenteftéau parauant bien faupoudrez de myrrhe & desomine,& abbreuuez d’eau,de faffran, & de RAA faut aufsi faire en la feconde & tierce exprefsion. Aucuns prennent feulement.l’huile de Ben ; ou quelque autre huile,auec des Lis,&en com- pofentceftonguent. Lemeilleur onguent fe fair en Phenicic : apres lequel celuy d’Esypte tientle fecond rang. Toutesfois la bonté fe cognoift, quandilaura l'odeur du Lis. Ceft onguent eft chaud,& mollitif: & ouureles oppilations & amas de la matrice:& en ger neral , il eft trefutile à cous deffaux des femmes. Il eft propre contre les tignons & vlceres fuans en latefte: & netroyce les bouriôslenrilles,&variolles du vifage, & les furfures & peaux mortes quitombent de la te- fte.Il ofte toutes meurtriffeures:& reduit en leur pre- miér eftat les marques des cicatrices , de forte que le plus fouuent ne fe cognoit ou acité la playc. En fom- mc;il amaigrit:& prins en breuuage;il purge la colere parle bas,& prouoqueà vriner.Toutesfois ileft con- traire à l’eftomach,& cauf£le vomir. Les huyles de Lis, de Baflic , d'Aronne, & d'Aneth ont efté fi amplement declairez par Diofcoride , auec la maniere de les compoer , qu'ils n'ont point befoing denoz Com- mentaires. Toutesfois il me femble Spres a beaucoup de fautes en Ja compoñtion del'huylede lis, plus neantmoins par la coulpe des efcriuains,que de l'Autheur. De l'huyle de Narciffe,diren Lann, C'aguentum Narcifinum. CH AP. , LIT. On donne corps à l’onguent du narciffe en celte forte:On pré fix liures deux onces d’afpalathus pilé, aucc feprante liures cinq onces d’huyle d’oliue bien lauee, On pile lafpalathus,& le deftrempe-on en au- tant d’eau, comme eftla tierce partie de tout l’huyle, & cuyt-onletourenfemble.En apres on tire hors l’a - fpalathus,& mer-on enl'huyle cinqliures huytonces de calamus odoratus, pilé auec yne piece de myrrhe. Ecle tout criblé parenfemble ; le faut laiffer deftrem- peren vin vieux odorant &bon:& les auoir meflé les mettre cuyre. Toutesfois incontinent qu'il aura bouilly, ille faut ofter du feu:8cen apres qu’il eftrat- froidy;ilfauttirer lhuyle & le couler, &en mettrevne partie en vne tinette : où merttrez en infufion bonne quantité de fleurs de narcifle, &les y lairrez l’efpace de deux iours:les remuant & efpreignant, comme 10 nous auons ditenl’huyledeLis. Oril faut rechanger fouuent ceft huyle de vaifflcau en vaifleau : car autre- mentil fe corromproitayfement. Ceft huyleeit bon à molliferles durtez de la matrice, & aux oppilations d’icelle:mais ilcaufe douleur detefte. L'huyle de Narcifle, que 1e fache, n’eft point en vfage en- uers noz apothicaires : dont ne fe faut trop cfmerueiller : at- tendu que du temps de Pline l’yfageen eftoit ia aboly. Del'onçuent de Saffran, appellé des Larins,V n- gu:ntum Crorinum. CHAP.. LIIL Pour faire l’onguent de faffran, il faut dôner corps àl'huyle, & l'efpeñir auec mefine quantité &mefure de toutes Les chofes que nous auons dites en l'huyle delis. Puis prédras de ceft huyle ainfi efpeffi;troisli- ures & demie, & vneonce de faffran , que tu mettras audit huyle :& lylairras l'efpace decinqiours, le re- muant fouuentesfois tous lesiours, Lefixiefine jour on coulera l’huyle pur : &remettras fur le faffran au- tant d’huyle que au parauant: le meflant fouuent par trois jours. Et y ayant meflé quarante dragmes de myrrhe bié pilee & facec,broyerasle tout en ya mor- tier , iufques à cequ'il foitaffez ; puis le {erreras pour 20 ven feruir. Aucuns aromatizent l’huyle de cefte com. pofition,comme celuy de l’huyle detroëfne.Le meil- leur eft celuy qui {ent fort le faffran, auñli citil plus propre à la medecine: l'autre apres eft celuy qui {enr la myrrhe. Ceft onguent-elt chaud, & prouoque à dormir: pour cefte cauf on en oint fouuentle nez & la tefte aux frenetiques. 11 mature les apoftumes , & o mondifie les vlceres. Ileft propreaux oppilations & dureffes des lieux fecrets des femmes, & aux vleeres malins & difficiles à guerir, eftant mefléauec faffran, cire ,moëlle ; & PRE poix d’huyle : car eftantainfi preparéilmature,;ramollit,humeéte, & addoucit.On en oint auec eau les yeux qui changent leur cou- leur naturelle à vne couleur blanche azuree. L’on- guent de beurre, Onychinum , & de Stirax, font de mefme qualité que celuy defaffran:& combien qu'ils foyent differens en noms, fi eft-ce qu'ils font vnsen o vertu & compofition. Delonguentde Troëfne,dit des Grecs, Cyprinum, © des Latins LiguSfrinum. CPPLABPETE TS INT Prenez vne partie d’huyle d’oliues vertes, bien lauce : vne partie & demie d’eau de pluye. ou de ci- ftcrne : dont prendrez vne partie pour lauer l'huy- ec; & l’autre feruira à deftremper les drogues qu'on mettra en infufion. En apres prendrez cinq liures & demie d’afpalathus: fix liures & demie de cala- 6o mus odoratus : vne liurede myrrhe:troisliures neuf onces de cardamomum : neuf :liures cinq onces d’huyle d’oliue. Puis pilerez l’afpalathus, & le met- trez en infufion dedans l'eau : & par apres le ferez cuyre dedans l’huyle, iufques à ce qu'ils bouillent par enfemble. Quant à la myrthe, on lincorpore aucc vin vieux bon & odorant, y adiouftant cala- mus odoratus bien pilé : & de celaen ferez de petites mafles Plin. 4 bif. lib. (724 mafles & bouchees;lefquelles mertrez en l'huile, ayät au preallableofté l'afpalathus. Et apres qu'ils auront bouilli, oftant Le chauderon de deflus le feu, on cou- lera l’huile:auquel on incorporera le cardamomum bien pilé, quineantmoins ait efté deftrempé en l’eau: le remuant conrinuellement auec vne fpatule, fans ceffer dece faire,iufques à ce qu’il foit froid. En apres faut couler ledit huile: duquel prendrez vingthuitli- ures, & y mettrez en infufion quarantefix liures huit SVAR) DIEO SC NEA VAR E AL 39 (ert aux tintinnemens & fons qui y furuiennent. Sicu en oings les narines;il fertaux Auxions &diftillations inueterées,& aux maladies & puanteurs denez pro- cedans d’humeurs aigres.Prinsen breuuage aux poix de douze dragmes, il purge le ventre:& eit bon à l'i- laque & SR A des Hancs, & prouoque à vriner.Il aide fort à ceux qui ne peuuent vomir, s’ilsen oi- gnencleurs doigts ,ou ce à quoyilsfe prouoquent à vomir. On en ointle col deceux quiontla fquinan- onces de fleurs de Troëfnc: & cômeelles feront bien ! © ciesou aucc eau miellee on leur baille à gargarizer : & deftrempees; on les paffera par vn panier ou couloir. Que fi on en veut faire d’auantage, on merrra dere- chefen infufion femblable poix de fleurs de Troëfne, & les preffurera-on à la maniere que deflus. Er quile voudra rciterer iufques à latroifiefme fois, il pourra faire l'infufion que deffus : & par ce moyen rendra Fonguent de plus grandecficace, On choifit pour le meilleur,celuy quiremplit plus le nez de bon odeur. Aucunsy mettent du Cinnamome. Ceft onguent eft eft propre à l’afpreté de lacanne du poulmon. Onle donne à ceux qui ont mâgé de la cigué, ou de coriane dre;ou des potirons & champignons venimeux. Combien que lacompofition de l'onguent de Flambe aît aufsi peu meflier d’eftre declaree, quecelles des onguensde faffran & detroëfne, pour eflretoutes claires & manifeftes en Diofcoride : cencantmoins ie n’ay voulu omettre cela, u'il ne faut prendre les fleurs de la Flambe ; ains les racines d'icelle :attendu , qu’elles fentent bon: & au contraire ,les fleurs font de mauuaife odeur. Etcombien que Diofcoride chaud & mollitif: &ouure les conduits des veines. 2°n€ l'ait ouuertement dit, fieft-ce, veu queles onguens font On l’approprie aux pafsions des lieux fecrets des fem mes, & aux affections & deffaux des nerfs : aux dou- kurs de coftez : aux fraétures des os , tant tout feul, que compofe auec yn cerot. Onen metésemplaftres feruans aux fpafmes, qui retirée les nerfs du chefvers les cfpaules, aux fquinances, & aux inflammations des aines : & le mefle-on és emplaftres & medicamés qui feruent aux lafferez. De l'onguent de la racine d? Flambe, dit en Latin, V'ngnentum Iricum. CHEAP NL Prenez fix liures huit onces de l’efcorce de dattes, lors qu’elles font en mere vs foitbié & menuement pilee ; & la metrez en infufion en feprantetrois liures L'hemine cinq onces d'huile d’oliue:& auec dix*hemines d’eau mettez le tout cuire enfembleen vn vaifleau de cuy- ure, iufques à ce qu'il ait bien prins l'odeur du pal- mier. Puis palferez le tou, & le coulerez en vn vaif- feau de bois, qui foit au preallable bien oint de miel. L'onguent de Flambes fe compofe premiercment de ceft huile aromatizé: y mettant dedans la racine de Flambedeftrempee en huilearomatizé,;commenous auons dit. Y aencores vneautre forte dele côpolfer, à la maniere qui fenfuit: Prenez feprante liures cinq onces d'huile d’oliue ; dedans lequel ferez cuire cinq Hures deux onces de xylobalfamum bien pilé, com- me nous auons dit. En apres ofterez le xylobalfa- mum, & mettrez en fon lieu neuf liures dix onces de calamus odoratus bien pilé ;» auec vn morceau de myrrhe deftrempé en vin vieux odorant, Puis Pren-$o drez quatorze liures de ceft huyle ainfi aromatizé, dedans lequel mettrez en infufion femblable poix de racine de Flambe bien pilee: & l’ylairrez deux iours & deux nuicts : & par-apres l’efpreindrez bien fort. Que firu veux rendre ton onguent de plus grande vertu ,remets y par deux ou trois fois autant & raci- nes de Flambe, &les ayant accouftrecs & deftrem- pees, preffe lescomme deffus. Le meilleur onguent elt celuy qui fent feulement la racine de Flambe: eftimez par leurs bonnes odeurs, que Diofcoridea entendu dela racine & non des fleurs dela Hambe:pource que les ra- cines fentent fort bon, & font plus requifes aux compof= tions des onguens,que les fleurs. ) De longuent dir des Grecs Gleucirum : € des Latins, MuSfteum. CH A PL TT: L'onguent Gleucinum eft fimplement compofe d'huyle d’oliues vertes, de fquinanthum, calamus odoratus;nardus Celtica,efgouffes de dattes en fleur, afpalathus,melilor,coftus,& du mouft:le vaiffeau, ow aurontefté miles les drogues fufdites auec le vin & huyle, eftantenuironné du marcderaifins. Onlere- mu lefpace detrenteiours , chafque iour deux fois. En apres faudra le tout préfler, &:en tirer l'huyle pour s’enferuir. Ceft onguenteft chaud ; mollitif, & refolutif& fert grandement aux friffons & tremble- mens qui precedentlesfieures , & à tous deffaux des nerfs,& deslieux fecrets des fermes. Etpource qu'il eft fortremollitif il{erc plus que toute autre medeci< ne,auxlaflitudes. o 40 Jlne fe faut point eftonner de ce que Diofcoride a appel- lé la maniere de compofer le Gleucinum, fimple:carilya d’autres compoñitions de Gleucinum , oùilentre beaucoup plus de fable ; qu'en la prefente: ainfi qu'on peut voiren À Columella. Toutesfois fi bien nous confiderons les fimples Cols.lib.13. quientrent en lacempoftion prefente ; c'eft onguent doibt ‘p.50. cftre fort chaud :encores que Pline die qu'ilfoitaftriif, & Plin.libna refrigeratif. Qui me faiceftimerle Gleucinum,ou Mufteum t#. if. 13. de Pline , eftre autre que celuy de Diofcoride & Columella: cap.4. ou bien que Pline s'eft pañlé de leger, & n’a bien entendu la qualité du Gleucinum. Toutesfois veu qu'en vnautre paf- Plir.lib.na fagesil dit que l'onguët Gleucinum fe cuit au moult, à lacha t#. iflxs. leur & vapeur du marc des raifins, & n6 au feu, ainfi que les cp.7. autres onguens:ilfemble qu'il ne s’efloigne trop de la defcri- ption de Dicftoride. Et parainfie tiens que Pline a afsigné vne vertu refnigeratiue au Gleucinum , pluftoft par erreur, ue autrement, Car combien que l'huyle d'oliues vertes, de le Mufteum ef compofé, foit en pareil degré & Froit & aftringent, felon l'opinion de Galien : ceneantmoins veu fon aptitude à receuoir & fe träsformer és qualitez des dro- gues qui y font mifes en infufon, il n’eft pofsible , queeftane aromatizé, & incorporé auec drogues chaudes , comme font le fouchet,calamus odoratus,l'efgoufle de dattes;afpalachus, melilot, & coftus, qu'il ne deuienne de qualité fort chaude. comme eft celuy que l’on fait en Perga de Pamphi- çQ Car par la raifon mefine, l'eau, qui eft froide de fon naturel, lie, & en Elide d'Achaïe. Ceft onguent eft chaud & mollitif. Il fait ofterles crouftes & efcarres des caute- res:& netroyc les vlceres ords & pourris.Il fert gran- dement aux deffaux, inflammations & oppilations des lieux fecrers des femmes : & fi fait fortir Le fruit: & ouure les veines hæmorrhoidales, Diftillé auec vinaigre, rue, & amandes ameres dans les oreilles, il change fa qualité, quand on y meten infufien de drogues chaudes , pour l'aptitude qu'elle a de receuoir les qualitez defdites drogues : & de ce font tefmoings & Galien , &l'ex- perience ordinaire qui s'en fait. D'un autre ongu-nr delagrofe Mariolaine, dit des Latins,Vnçguentum Armnaracinum. CAEATP TYPE Le meilleur onguent de mariolaine, furnommé d 2 Amarac 40 Amaracinum, {€ fait en Cyzico s& eft côpolé d'huile d’oliues verres,& de Ben,efpefsies au preallable auec xylobalfimum;fquinanthum , & calamus odoratus: & aromatizees auec mariolaine, coftus ;amomum; fpica nardi,cannelle;carpobalamum,& myrrhe, Au- cuns;pour le rendre plus fingulier,y mettent du cin- namome.Par-apres on prent du miel pouroindre les vaïifleaux : & du vin pour mettre en maffesroutes les drogues que deflus bié pilees. Ceft onguér elt chaud, & prouoque à dormir. Ilouure & detoppile les vai- nes : il mature & mollifie :il efchauffe , & prouoque Pvrine, Il fert grandement aux vleeres pourris , aux fiftules, & aux hernies aqueufes, encores apres que le medecin ou chirurgien y auront paffe. Il diminue & meren pieces les efcarres. des caureres, & rompt ces vlceres malins qu’on appelle Fiez. Sion s’enoincle fiege;il fert grandement aux inflammarions d’iceluy, &cà la difficulté d’vriner:& fiouure les veines hæmor rhoidales. Appliqué par deffous à la narure des fem- mes, il fait venir les fleurs, &refoulcles durefles & en- fleures des lieux fecrets d’icelles. Appliqué auec laine charpie fur Les nerfs & mufcles bleffez ; il y donne vn grand fecours. Cy deflus , traittans de l'onguent Sampfuchinum ; nous auons amplement parlé de ceft onguent Amaracinum ; par- uoy nous ne nous y arrefterons trop en ce prefént difcours. Gal. liba, Caen declarant l'hedycroum d'Andromachus ; qui fe met de aid, ©nlacôpoñition du triacle, parle amplement de ceft onguent de mariolaine : difant,que les efpiciers & apothicaires de fon temps,au lieu de la mariolaine, que les Cyziciens mettoyent en la compoftion de ceft onguent , y mettoyent du Marum, pour luy dôner meilleur odeur.Luy routesfois,pourefprou- üer le vray Amaracinum,dit auoir ordôné & commandé d'y mettre la Mariolaine feule: & combien qu'il ne fut de telle odeur ‘que l’autre : ce nçantmoins tefliñe , qu'il n'eftoit de moindre opcration. Delonguent Megalinum, dit des Grecs, Megalïon, GrHEA Pi LPS Anciennement l’onguent Megalinum «eftoit en yfage : mais à prefenr cefte compolition cft abolie. Er ncantmoins , pour ne rien omertre qui ferue à no- ftre difcours , il m'a femblé n’eftre hors de propos en faire icy mention. Cefte compofition eftoit fembla- ble à celle. d’Amaracinum:& y auoit feulement cefte difference, que en ceft onguent la refine eftoit la prin cipale drogue:qui caufoit ceft onguent eftremoyÿen- nementremollitif, La refine ne fe mer point éson- guens pour les contregarder;ou leur donner grace & bonne odeur:ains fert feulemét pour dôner corps & couleur aux onguens. Onla cuitiufques à ce qu’elle perde fon odeur:& quät à la maniere de la cuire,nous la declarerons lors que nous traiterons de la efine. De l'onguent Hedychroum. GÉR ASP IS EANXE L’onguent Hedychroum fe fouloit faire en Co : & eft femblable de vertu & de compofition à l’onguent Amaracinumi:toutesfois il a meilleure odeur. Gal. lib.x. Galien a fait mention deceftonguent : car toutes les dro- de. Antid, gues qui y entrent,eftans peftries en vin,entréc aufsi au tria- cle d'Andromachus.Et combien que Galien die qu'il y a plu fieurs manieres de compofer l'hedychroum:ceneatmoins ila choyfie celle qui s'enfuit , pour la meilleure : Prenez deux é dragmes de marum, & autant de cabaret,mariolaine;afpala- thus,fquinanthum;,calamus odoratus,& grande Valerienne: trois dragmes de xylobalfimum,opobalfamum,cinnamome & coftus : fix dragmes de myrrhe, fuerlles de malabathrum, fpica nardi, faffran, & cannelle : douze dragmes d'aimomum, & vne dragme de maftic de Chio ; Ifle abondante en fonrai- nes: & le tout empalterez auec le meilleur vin qui foit. Et auoir le tout bien meflé , en ferez de petites tablettes & tro- chifques,femblables à ceux de fquilla,ou des viperes.Galien AND. MATTHIOLVS fut induit (ainfi qu'il dit) à defcrire la maniere de cefte com poñtiô, tât pource qu'Andromachus n’en auoit fait aucune ordonnâce: que aufsi pour môftrer aux apprétiz en medeci- ne ; quelle eft la compofñti6 d'hedychroum qui entre au tria- cle:& ce pourles garder de romber en l'erreur d'vn medecin: Romain,de fon temps:lequel voulät faire quelque preferua- tif, cherchoit de l'Hedychroû parles boutiques des apothi- caires : eftimant que ce fut vne herbe, ou racine, où quelque autre fimple. Auquel erreur nous voyons plufieurs de noître téps eftre tombez, Auicenne & tous les Arabes en leurs com pofitions de triacle;appellent les trochifques d’hedychroum, o Alindaracaron:& en ordonnent plufieurs & diuerfes côpo- fiuons , toutes differentes à lacompofition de Galien , & en fimples, & en pois, & en mefures, Parquoy ne fe faut efmer+ uciller du miferable fuccés qu'a prins la vraye côpofñition du triacle : veu qu'elle a efté ainfi corrumpue par drogues fup- pofces,& par les Arabes, & parles apothicaires, C1 De Pongusnt de Galbanum, appellédes Latins, V'ngnenturs Metspiwn. CHAR EX En Egypte fe fait vn onguent appellé Metopium, àla mode du pays > pour ratfon du galbanum qui y 29 entre : car ils appellent Metopium ,le-bois duquel croiltle galbanum. 11 eft compofe d'amandes ame- res, d’huyle d’oliues vertes; de cardamomum , fqui- nanthum , calamus odôratus, miel, vin, du fruict du baume,de galbanum,& de refine:Le meilleur,eft ce- luy qui cit gras , qui fentfort, & qui retire plus à la : {enteur de cardamomum & dela myrrhe,;qu'alafen- teur de galbanum, C£ft onguent efchaufte grande- ment , il brufle, il ouure & defoppile les vaines ; il eft attractif, & fimondife les vlceres. Mis dansles on- 9 guens corrofifs ,ileft fort bon aux nerfs & mufcies coppez, & aux herniesaqueufes. On le mer dans les emplattresremollitifs,& dans les cerots. Il {ert gran- dementaux friflons & tremblemens qui precedent la fieure, & aux fpafines , principalement à ceux qui retirent les nerfs du chef vers & entre les efpaules, Il prouoque à fuer:& defoppile & ouure les lieux {e- crets des femmes, & ramollit leurs durcfes. En fom- me ilavne vertu mollificatiue. 2 De l'onguent dir « fer defium. CHA Poids L'onguent de Mendefium eft compofé d’huyle de ben,de myrrhe, de cannelle,& de refine. Aucuns outre le pois des drogues que deflus ; y mettent yn peu de cinnamome: mais cela n’y fertpas grand cas: car les chofes qui ne font cuites enfemble-ne ren- dent leur vertu. Ceft onguent fert à mefmes cho- {es que le metopium : mais toutesfois par moindre vertu, $° 40 DeStaëté , autrement Storax liguida. (MÉIPAMENEET EIRE Stacté eft la greffe qui fe retire de la myrrhe frefche pilee auec vn peu d’eau, & efpreinte au preffoir.Cette liqueur eft fort odorante & precieufe : & fait de foy- mefme l’onguent, qu’on appelle Staété. Celle ef La meilleur, qui n’eft point miftionnee d’huyle : & dont vne petite particule a grande operation & vertu. Le Stactéefchauffe,& eft de qualité correfpondante à la myrrhe, aux onguens quiont vertu d’efchauffer. Serapio & les autres Arabes , & mefmes les apothicaires appellent Sraété, Storax liquida:dont y a gräde quantite non feulement à Venife , mais aufsien routes boutiques où onfe mefle d'apothicairerie & elpicerie. Or que cefteliqueur de myrrhe, dicte Sraété, foit Storax liquida, Serapio le monftre allez fuffifamment, Lequel au chapitre de Stirax Calamita, dir ; que la Storax liquida fe fait de myrrhe, premierement abbreuuce d’eau, & par-apres preflece, En quoy il fuit tota- lement le dire de Diofcoride. A quoy s'accorde cé que la Sto- rax l1q SN RIT A DIOESTCE A BA VIRE ax liquida(fentens du bon)fent tresbon, & eft fort amer au gout. Cependät il faut noter, qu'en ce temps fe trouue bien peu de Sraété qui ne foir fofiftiqué : comme aufi font quali toutes les drogues qu'on nous apporte d'Alexandrie d'Egy- pte, & de Surie. Car comme toutes ces chofes pañlent pre- micrement par les mains des Mores, Tures,& Tuifs,lefquels de leur naturel font ennemis des Chrefliens, & leur dref- fent toufiours quelque partie, ils eftiment faire grand facri- fice à leurs dieux,quäd ils nous peuuent circonuenir & trom per. Or pour retourner à mes brifees;ie feroye d’auis;finous pouuions rencontrer du vray Staété, qu'on en pourroit vfer enlieu demyrrhe. Maisileft bien difficile d'en trauuer qui ne foit fofiftiqué : finon que le vray Staété fut celle liqueur dont nousauons parlé cy deflus, traitans du Baume. Delonguent de Cinnamome, CHAN? LXI111. . L'onguent de Cinnamome fe fait auec huile de Ben; lefpefsiffant aucc Xylobalfamum , Calamus odoratus, & Squinanthum: & l'aromatizant auec Cinnamome & fruit du baume: y adiouftant quatre fois plus de myrthe que de Cinnamome: & du miel, pour luy donner corps. Le meilleur eft celuy qui n’a oint yne odeur aiguë; ains vne odeur fouêue & plai- fante , & retirant à l'odeur de myrrhe: qui aufsi eft gras, odorant, & au gouft fort amer. Careftantainf qualifié , il n'aura fon corps de la refine;ainsde la myrrhe:d'autant que la refine n’eft ni amere, ni odo- rante. Ceftonguent eft trefaigu en fa vertu: &eft amer,& chaud. Pour cefte caufe il defoppile & ouure la bouche des veines , ilefchauffe, il refout & diffout, & fi attire les humeurs & vérolitez:mais neantmoins ilappefantitlatefte.Il eft propre aux deffaux des lieux fecrers des femmes, yeftant appliqué auec double poix d'huile, cire, & moëlle: car eftant ainfi remperé, il pert beaucoup de fon acrimonie,&c deuientremol- litifautrement il bruleroit &endurciroit plus qu’au- tre onguent qui ait corps. Il eft fort bon aux fiftules & vleeres pourris:& eft propre aux hernies aqueufes, chancres,& charbons,mefléauec Cardamomum : & mefines aux friffons & tremblemens qui precedent les ficures. On s’en ointcontre les morfures des fer- pens: & l’applique on auec figues broyees fur les pi- quures des fcorpiôs, & des araignes nômeecs Phalagi. De lonçuent du Nard, ou Spica N'ardi dir en Latin, Nardinum. CHAT. LXIIIL La compofition de l’onguent du Nard fe fait en lufieurs fortes. Car quelque fois on y met la fueille de Malabathrum,& quelque fois non.Souuentesfois onle fait auec huyle de Ben,ou bien auechuyle d’oli- ues vertes. On l’efpeflitde fquinanthum:& laroma- tize on de coftus ;amomum , fpica nardi, myrthe , & baume. Le meilleur eft celuy quieft fubtil,non point aigu: & qui retire à l'odeur d'amomum ou de fpica nardi feche. Il avnevertu extenuante & aigue: il ef- chauffe, nettoye, mondifie, & rarifie leshumeurs. 11 cft liquide, & n’eft ni craffeux nivifqueux:fin6 qu’on y euradioufté de larefine.On le fait plus fimplement d'huyle d'oliues vertes, de fquinanthum , calamus odoratus,coltus, & fpica nardi. Di l'onçuent diten Latin, Malabathrinum. CP ANP SON Ve L’onguent Malabathrinum;s’efpefliren la mefme {orte que longuent du Nard:toutesfois on y met vix peu d’auantage de myrrhe. Pour cefte caufcil efchauffe:& eft de qualité femblable aux onguens de fran & de mariolaine. Delonguent de Violiers blancs ,ou Keiri ,diren Latin, lafininum vaguentun, 60 1 CA APR EXT, En Perfe l’onguent appclié Iafininum fe fait des fleurs du violier blanc:de {quelles on meteninfufon deux onces en vn * feftier (à mefure d'Italie) d’huyle de Sefamum: y reraettant fouuent de violettes fref- ches > Comme nous auons cy deflus dit en l'huyle de Lis. Les Perfes en vfent en leurs feftins, pour faire fentitbon. Ceft onguent cft fort conuenable à tout le corps , & fur tout quand on s’en ointés bains: & x0 mefmes à ceux qui ont befoing d’eftre efchauffez & mollifiez. Toutesfois fon odeur forte caufe que plu- fieurs n’en vfent pas volontiers. . Certainement il ne failloit laifler pañler ce chapitre, fans rien dire deflus, comme j'ay fait certains chapitres precedës, n'y trouuant rien à dire: car en ce chapitre y a beaucoup de chofes qu'il faut declairer, En premier lieu 1l faut noterque Tafme,entre les Grecs, vaut autant à dire que fait de violet- tes. Et veu que Diofcoride dit que ceft onguent eft compofé des fleurs blanches du violier , nous le pouuons à bon droit appeller onguét de violier. Toutesfoisy a des modernes;qui fe trompans fur l’affinité & proximité des noms, dient cet 20 CRgRRE £ deuoir faire de ces fleurs odorantes quenous ap- pellons Ioffemins. De l'opinion defquels font Hermolaus Barbarus, & mefmes Marcellus Florétin. Le uel,pour don- nercouleur à fon dire; dit que les anciens, & {ur tous Diofo ride;ont comprins en & fous le nom de violier, noftre Ioffe- min:& auoir entendu fpecialemét de ce Joffemin qui iette les fleurs bleuës , ainf qu'aucuns afférment pour le feur. L'opi- nion duquel tant s’en faut queie la reçoyue , que mefmes ie la veux refuterentieremét. Caril ne faut ni penfer ni croire, que Diofcoride , homme tant curieux & diligent à declairer & difcerner les natures & efpeces des fimples , aitefté fi peu aduifé d’eflimer le violier bleu eftre noftre Ioffemin : attendu , qu'iln'ya aucun rapportentrele Ioflemin & le violier, niés 2 © fucilles,nien fa grande & farmenteufe tige, ni en la racinesni aux branches, niaux fleurs. Mais pofons le cas que Marcel- lus die vray en cecy (ce quieft toutesfois le contraire) com- ment s'excufera-il de dire que ceft onguent fe doibt faire des flcurs de Iofiemin , lequelil maintient eftre le violier bleu de Diofcoride, veu que Diofcoride dit ouuertement l’onguent Jafminum fe deuoir compofer de violettes blanches? D’auan tage; Serapio qui non feulement a cfté fe&areur de Diofcori- Serapcap. de,mais aufsi interprete, monitre bien qu'il y a grande difie- 176. réceentre le violier & le Ioffemin:car il les a diftinguez tous deux par diuers chapitres , parlant d'iceux comme de chofes diuerfes. Mefmes parlant du Toffémin , il n'allegue ni Dio- fcoride ni Galien :ains s’arrefte feulement à l'opinion des Arabes: difant que le Ioffemin fe trouue ayant fleurs blan- ches,d'autre fleurs iaunes,& d'autre bleués. Lefquelles trois efpeces de Ioffemin,fe treuuët encores de noftre temps. Qui m'eft vn argument fuffifant d'eftimer & croire, que noftre Toffemin a eftéincognu à Diofcoride, & aux anciens. Gefininum, Francois, Toffemin:Iraliens,Gelfimi- ne: Arabs,Iefemin, © Zambach,on Sambach. 41 * Le fSfies poife vne li- yre © de mie. (o] Or pourquoy les Arabes ontap pelké cefle plante,1E S EMIN,la raifon eft fort ayfee à dire. Car, voyans les fleurs du Joflemin effre odorantes & blanches com me celles du violier bläc:vouläs, | en Jeur langue Barbare, inurer A, les Grecs, l’appellerét, Iefemin, qui vaut autant à dire que vio- lette : combié qu’en leur langue vulgaireils l'apsellée zambach, ou Sambach.Cefte plante com me elle eft odorante , aufsi aelle de bonnes proprietez. Car (fe- lon que dit Serapio)elle eft chau de au fecond degré : elle diflout À les humeurs : & digere les fleg- mes gros & falez és vieilles gens, qui font de froide comple- xion : & eft fort conuenable aux douleurs caufez d’hu- meurs gros &vifqueux. Les fleurs tant frefches que feches nettoyent les furfures, taches, & lenulles qui aduiennent au vifage. On en fait d'huile, qui eft appellé huile de Sambach, lequel eft fort propre à toutes affcétions caufces de froideur. Les parfumiers le compofent aucc huile d'amandes, pour en parfumer les barbes. T'outesfois à ceux qui fon de comple- d 3 xion 50 it 4 42 AND. MA xion chaude, il leur efchauffe fi fort latefte,que quelquesfois Jefang en fortdunez. Ceux s’abufent qui s'equiuocans en la proximité des noms eftiment l'huile Sambaan, & Sambu- ain,cftre mefime chofe. Entre lefquels eft Jean de Vigo Chi- rurgien bien renommé de noftre téps : ainf qu’on peut voir en fon liure des fimples au chapitre du Sureau. Iln'yapas long temps qu'on a accouftumé les Joffemins en Iralie ; rou- tesfois maintenance les treilles des iardins font quafñ toutes tapiflees tant des Loffemins blancs,que des jaunes & bleuz. Toffetmin dôc eftvne pläte de gräd requefte pour faire les fueil les, cant pour eftre propre à reueftir & ornerles gal ries, & chofes faites pour la fraifcheur, & pour fe tenir à l’ébreicôme auf d'autant qu'elle a de fleurs fort odoriferätes. Elle.croift & môte aïfément,côme la vigne. De la racine fortét des bran chettes fort tendres longues,verdes, & vifqueufes:de chafcü getron defquelles fortét fept fueilles longuctres, & pointues parle bout,côme au létifque,molles & fort verdoyantes. Ses fleurs fortenr au bout de latige;cômeles raifins, ayans la for me du petic lis, fort odorantes, & (commeilaefté dit) de di- uerfes couleurs , & rendans fort peu fouuent de graine. En quelques lieux toutesfois ils en rendent , femblable au lu- pin, de laquelle m'a efté enuoyé par Lac. Ant. Cortufus de Padoue, homme fort doëte. Elle {e plaift fort en lieux plaifans & chauds , & quafñ partout on latientés iardins & vergers. L'huile qui ce fait de fes fleurs a mefme vertu que celuy du lis. Les parfumiers font encore de fes leurs vnau- tre forte d'huile, pour s'en fruir és parfums ; en prenans de bien frefches , & y meflans des amandes douces bien emon- dees, & ce faifans iufques à ce que les noix foyent imbues de l'hurneur odoriferante.Puis on les pileen vn mortier de pier re, & enferreesen de fachets, onlesprefle. Ilsrendent vn huile de fort bonne odeur , duquel mefme on fe fert en me- decine , pour n’eftre moindre que celuy de Diofcoride. De la Myrrbe , dite en Latin Myrrha. CRÉLEANEPS L'XV AS La myrrhe eft la liqueur d’yn arbre, qui croit en Arabie; affez femblable à vn arbre nommé, Spina Acgyptia. Cefteliqueur diftille des playes &incifiôs qu’on a faites auditarbre,fur des clayes deiôes qu’on * Orib. it, metau deffous. * L'autre liqueur s’efpefsir à l’entour l'autre li- Qu troncdelarbre. Jly ena de celle cy vne efpece queur ges s'efpef È à : és l'entour de de laquelle on tirele Storax liquida, Y en a vne autre l'arbre,f forte qui eft trefzrafle, & eft dire Gabirea, laquelle Pre 1 At : mélleure. jette grande quantité de Storax. Celle qui eftnom- fort grafle, qu'on appelle Pediafimos: de l'efpreinte meetroglodytique, pour raifon du païs où elle croift, eft la plus finguliere:& eft claire & tranfparente, ver- doyante,& mordante au gouft.Il s’en treuue vneau- tre efpece menue, qui tient le fecond rang apres la Troglodyrique : laquelle eft molle comme le bdel- lium, toutesfois elle a yne odeur vn peu plus forte: &c croift à l'abri du foleil. Yena vne autre forte, fur- nommee Caucalis , qui efttrop meure & pallee, noi- re, hauie &brulee. La pirede toutes eft celle quieft appellee Ergafima > quieft feiche fans eftre aucune- ment huyleule, & femble toute craffeufe & chancie, aigue au gouft : & retire & de forme & de vertu à la gomme. Onnetient compte de celle qui eftnom- mec Aminnea. De toutes on en fair des mafles. Des Mythes graffes on en fair des males graffes & odo- ranres : & des feiches on fait des maffes non grafes &c fans odeur. Celle a moins d’odeur, qui n’aefté mix- tionnceaucc huyle;lors qu’on faifoit les maffes. On la fophiftiqueaueclagomme baignee en Peau delin- fufñon de myrrhe. La meilleure eft celle quieft frait- che, fraille , legere, & tour d’yne couleur, & quien Ja rompant monftre certaines vaines blanches & liffues, femblablesaux ongles, menuifee par petits grains : &e qui eft amere,aiouc,feruente, & odoriferante, & qui efchauff, Celle qui poife beaucoup , & ala couleur de poix,ne vaut rié,&ceft inutile. La myrrhe efchauf- fe, & reftreint, & fi prouoqu ir. Elle fouide, & deffeche: & mollif Q@ \ É à dormir. ê: ! @ Le 1 pa «a [e] ©) Lu +: me re) & 5 < a Le] e [a] a & TEHIOIL VS desfemmes. Appliquee par deffouz auecaluynesin- fufon de lupins ; ou ius de rue, elle fait fortir prom- ptement le fruit des femmes, & auf promprement prouoque leurs fleurs. On la prédà la groffeur d’yne feue, contre vue toux inuereree, contre la difficulté d’aleine, & eitroififlure de foye: pour mal d’efto- mach,& de coftez,& pour Le flux de ventre, caque{- fangues & corrofions d’inteflins. Prinfeen breuuage £ à la grofleur d'vnefeue,;auec eau & poyure,deux heu 10 res auantl’accez de fieure, elle engarde des friflons & tréèmblemens quiles precedent. Mife fouz la lan- ue, & retenue , rant que peu à peuellefe fonde, & diftille dedans le gozierselle ofte l'afpreté de la canne du poulmon,& l’enrouementde la voix. Elle tueles vers du corps : &eftant mafchee, elle fair bonnealei- ne : & fi engarde la puanteur des aiffelles,eftant ointe auecalum liquide,autremétalum de plume.Elle raf- fermitles dents &genciues,s’en lauât la bouche;auec huyle & vin. Appliquee,elle foulde les bleffures de la y PA 20 tefte: & y adiouitantla chair d’efcargots, elle eft pro- pre aux rompures desoreilles, & pour remplir lesos denuez de chair. Elle fert aux diftillations & inflam- mations des oreilles, mife dedans auec opium, ca- ftoreum , & glaucium. L'on s’en oint auec cafle & miel pour ofter lestaches & bourions du vifage: & auec du vinaigrepour nettoyer les lepres & feux vo- Jages. Elle raffermit les cheueux quitombent, appli- quec auec ladanum & vin * de meurte.Elle mitiguc les catarrhes & diftillations inueterees, s’en oignant 3° *es narinesauec vne plume. Ellecomble& remplit les vlceres des yeux : & ofteles taches & tayes quiy furuiennent, & chaffe les esblouiffemens &afpretez d’iceux, On fait de fuye de myrrhe; ainfi comincon fair d’encens,& qui eft de mefme vertu que celle d’en cens , ainfi que nous dirons cyapres. La myrthe de Bœotic,fontlestaillerins de la racine d’vnarbre qui croiften Bœotie. La meilleur eft celle qui fe rapporte à l'odeur de myrrhe. Elleeft chaude;mollitiue,& refo : lutiue:& eft fort propre àla mefler parmiles parfums. o La myrrhe qu'on nous apporte d'Alexädrie d'Egypte eft bien differéte de celle 4 Diofcoride met au räg dés plus excel- létes. Car ordinairemét coute la myrrhedontles Apothicai res vfent n’anilesmards, m les qualités, & moins les effects qui font attribuez à la bonne myrrhe.En premier lieu,nous voyons qu'elle n’eft ni graffe, ni verdoyante, ni cdorante;ni claire & tranfparente : & aufsi eftantrompue ; ne reprefente certaines veines blanches , hflees,femblables aux ongles: & n'eft aigue en fon gouft.combien qu’elle foit amere au gouft, Toutesfois à ceux qui feront d'opinion de la mettre au rang des myrrhes (encores que j'en doute)ie leur diray, que felon mon opinion,noftre myribe,eft celle que Diofcoride appelle Caucalis,ou Ergafima:ou bien celle que Pline dit qu'on ap- porte des Indes:attendu que ce font fes moindres efpeces de myrrhe: & que pour le feur on apporte de la myrrhe des In- des à Alexädrie:mefme celle dont on nous apparteañez b6- ne quantité,n’eft pas feulement fiche & noire:mais aufsi eft maigre, hauie & bruflee,crafieufe & chäcie. Etcôbien qu'on treuue Glquefois entre les pieces de myrrhe, quelqu’vne qui foit claire & tranfparente:toutesfois fi on [a rompt, elle ne fe treuue toute d'yne couleur , ains de diuerfes couleurs. Que voulôsnous d'auätage?Ces piecesne font norablemét amcres au gouft, & ne reflentent aucunemét la myrrhe: Qui me fait eftimer cefle myrrhe eftre ou des moindres: ou bié qu'elle eft GO fophiftiquee de qlque gôme;,ou d'autre mixtion:car elle peut eftre falfifiee en cefle forte, fel6 dir Diofcoride. Ce 4 deflus nous entendôs de la myrrhe, qui vulgairemér fe vét és bou- tiques des Apothicaires. Car nous fommes aflez informez qu’on nous apporte de myrrhe pure & fans aucune fofifica- 16. Toutesfois il y en a fi peu, qu’elle ne fert que de monfire pour cogñoiftre les autres. On vendoir du téps de Galien de myrrhe;en Opocalpalfum, qui eftoit vne liqueur venimeufe procedant d'vn ai bre venimeux, nômé Calpafum,côuertie, côme la cafe en cinnamome, & Galbanum en Sagapenum, Etpour $ © XL Aui Exépl.: buyl menrte. SAR ID'O S'CML MVIR EI. 43 xandrie par la mer rouge. Theophrafteaufsi à bien defrit Thephr.de la myrrhe & toute fon hiftoire, difant ainf: L'encens & la plant. bif£ myrrhe croiflent en vne region d'Arabie; entre Saba , Adra- Lb,9. 64,4. , al. lib.1. Etpourceilen parle ainf:L'opocalpafum eft mortel:& auôs _Antid. veu de noftre temps plufeurs mourir, pour auoir vfé igno- rammèént de myrrhe ou onauoitmis d'Opocalpafum. Sur- quoy il faut noter que ceux qui preparoyent ainfi la myrrhe, la vendoyent comme la meilleure, & ce de guet à pens,pour lavoir experimentec fortiprepreaux collyres,eftât ainñ pre paree : car elle refout, fans aucune mordacité, toute la fange des yeux, & quelquefois les fuffufñôs &cataraétes qui s'yen- gendrent de petite & fubrile matiere, Au refte fi on mefle cefte myrrhe en emplaftres,ou cerots,ou autres medicamens refolutifs & digeftifs , qu'on applique au dehors ; elle forti= mytta, Citibæna,8& Mamali. Lesarbres d'encés & de la myr- rhe viennent d'eux mefmes, quelq uesfois és montaignes, & quelquesfois és pieds des montaignes : dont vient; qu'on encultiuevne partie, & l'autre demeure en fon naturel Gu- uage & champeftre. Ils dient que la montaignc, où ils croif- fent,eft fort haute, & ordinaire d'y auoir neigcitellemét que la plaineeftarroufee des torrens qui en Auëént & decoulent, On dit que l'arbre de la myrrheeft moindre que celuydel'en fera leur vertu & operation : mais eftät prinfe dans le corps, r © Cens : toutesfois ilietre plus debranches & furgeons : & a le elle fert de poifon. Nous en auôs voulu toucher amplement, tant pource que noftre difcours le requeroit : que aufsi iln'y a que bien d'examiner & efplucher ces chofes. Voylaqu’en dit Galien. Quant nous, il nous eft fort neceflaire d'auifer de n’achetter & moins vfer de myrthe foffliquee auec Opo- calpafum. Au refte il femble que Brafauolus Ferrarois foit quaf d'opinié que la myrrhe ordinaire des apothicaires , foit le Bdellium. L'opinion duquelie ne puis fuyure : car noftre myrrhe n'eft point fi träfparente que le Bdellium;,&ne retire à la colle du taureau;,tel que Diofcoride dit eftreleBdellhum. Et combien qu’en noftre myrthe fe trouuêt quelquesfois des pieces qui font tranfparentes : ceneantmoins, ainf qu'auons tronc dur, &courbe pres de terre, plus gros que le gras dela jambe d'vn homme : ayancvne efcorce polie & lifiee,comme celle d'adrachné. D’autres qui afferment en auoirveu , s’ac- cordent quaf à ce dire, quant à la grädeur de l'arbre:& que l'vn & l'autre arbres font peris :routesfois queceluy la myrrhe eft plus petit. Les fueilles de l'arbre del'encés font polies & Lflees;retirans à celles du Laurier. Maiscelles de ia myrrhe font efpineufes;alpres, & femblables aux fueilles d'or me:toutesfois elles font crefpuës & efpineufes enlicime, comme celles de l'yeufe,ou chefne vert. Ceux-là mefmes di- foyent, que nauigansilsprindrent terre pour fe raffte{chir aflez loing du goulfe des Heroïques : & cherchäs d'eau fref- dit cy deflus,ce font pluftoft fofifications de g6mes;que myr 20 che parla montaigne, ils aduiferent les arbres de myrrhe, & % F 8 Li 8 ) rhe,ou bdellium:car on cognoit la pipetie au gouit. D'auan- tage,le bdellium mis fur le feu({elon que dit Diofcoride)rend vne odeur femblable à celle d'vnguis odoratus : ce queie ne trouuay jamais en noftre myrrhe, &fi en ay fait plufieurs fois l'experience. Y a vne autre raifon qui doit efmouuoir Brafa- uolus de chäger d'opinion ; é’eftque le bdellium maniéentre les doigts,s'amollir:& eftant rôpu;il monftre ie ne fçay quoy de gras. Mais fion manielamyrrhe des apothicaires , elle fe grenc:& eftant romput;ellefe monftrefeche & rarie.En ou- tre(felon leiugement de Diofcoride)la moindre de toutes les myrrhes eftcelle qu'aucuns appellent Minæa, & d'autres A- d'encens:& parce moyen,prindrét garde aux differences d'i- ceux, & à la maniere de recueillirlamyrrhe & l'encens. Et difoyent; qu'ils virent bien les troncs & branches defdits ar bres enramez : mais les vn$ à coups de coignee;les autres par peutes & Jegeres tailleures &incifons. LD'ail'eursils adui- ferenr qu'en aucuns arbres la liqueur tomboit:en d'autres, elle eftoit attachee à l'arbre: & quelquesfois 1ls voyoyét fous lefdits arbres de petites clayes de Palmiers , pour receuoir 4 liqueur : en autres endroits la terre eftoit paueetout à l'en- tour. Ils nous racontoyent d'auantage que cefte montaigne cftoit diuifee & partie entreles Sabeens ; qui font Seigneurs Lli.2de minnea. Erpource que Galien au contraire a preferé celle, | d'icelle : & qu'ils ne s’entrefaifoyent aucun tort lesvns aux ide. forte de myrrhe à toutes autres , mefmes aux Troglodyti-” autres:parquoy perfonne ne gardoit fes aïbres:dôtils eurent ques:aucuns ont eflimé lexemplare de Diofcoridecftre de- loifr aflez de charger leur nauire de myrrhe & encens, & fai praué en ceftendroit. Mais,quant à moy,veu qu'en Diofco- revoyle à leur aife. Ils difoyenr en outre aucir entendu au ride cefte myrrhe cftappellee Aminnea,&en Galien Minæa: dir pais,que route la myrrhe &encens qui s'y cueilloit,quel- j'eftime que Diofcoride & Galien n'entendent point parler que part que fur, eftoit porté au Temple du Soleil , eftimé n.li.12. d'vne mefine forte de myrrhe. Pline s’eft môftré fort diigent entre les Sabcensle heule plus deuotieux & reccmmandé de H.natu, en la deftriprion de l'arbre de myrrhe,difantainfi:Lamyrrhe toute leur contree: & là eftoit gardé par foldats Arabes bien as. Croïftés mefmes forefts quel’encens, felon aucuns: &felon arme & equippez : aufquels yn chacun remettoit fon En- d’autres,elle croift feparément:car elle croiften plufeurs en- droits d'Arabie. La meilleur s'apporte des forells. Ceux de Saba la vont querre par mer versles Troglodytes. Y aaufi d'arbres de myrrhe domeftiques & cultiuez , qui font prefe- cens , & la myrrhe qu'ils auoyent recueillis par tas & mon- ceaux:laiflans fur leurfdits monceaux vne charte ou tablette, contenant la mefure & quantité de leur encens & myrrhe, & le pris d’iceux. Venans doncles marchans pour en achet- rez aux fauuages:& fe nourriflent à eftre hoüez, & defchauf- 40 ter, ils aduifoyent toutes lefdites tablettes : & ayans choifi ce fez, à fin de leur tenir les racines frefches. Ceft arbre eft haut de cinq coudees , & eft efpineux , le tronc duquel eft dur, & tors, & plus mafifque céluy d’encens ; tant vers la racine, qu'en toutes fes parues.Ilal'efrorcchfiee & polie,côme celle de l’arbouce, ou arbozier,que les tanneurs appellent cerizes d'uurre mer:combien que, felon aucüs,on tienne fon efcorce eftre alpre & cfpineufe. Sa fucille eft femblable à celle de l'o- huier:couresfois elle et pluscrefpe & efpineufe. Tuba dit que les fucilles de myrrheretirét à celles de lache. Aucuns dient qu'il eft femblable au Gencure: mais neantmoins qu'il eft plus afpre, & plus efpineux : iettant vne fueille plus ronde, toutestois de mefme odeur & faueur. Se font aufsitrouuez + ou croyeufe & fablonneufe:& que des femeurs de parolles ; qui diloyent lamyrrhe & l'encens proceder d’yn mefme arbre. On les incide deux fois l'annee, toutainfque l'encens , & au mefme temps : & ésarbres qui font plus vers & vigoureux, on fend l'efcorce depuis la raci- neiufques à la croifee des branches. Auant qu'eftre fenduës & incifecs.elles icttent vne liqueur d'elles mefines,qu'on ap- pelle Sraété, qui eftla plusexcellente de toutes. Apres cefte, la meilleur eft celle qui diftille l'efté, foit qu'elle vienne des ar bres fauuages , ou domeftiques. Ilsne payencde decimes à Dieu pour la myrrhe, pource qu’elle croift aufsi en autres re gions. Et, au chapitre fuyuant ; le mefme Pline ditainf: La myrrhe fe foffique aucc le maftic delentifque,& le gomme, qu'il leur plaifoit , & l'ayans mefuré, ils mettoyent le pris au lieu mefne oùeftoit lamarchädife. En apres le Sacrificateur venoir, lequel prenoit le tiers dudic pris,peur le difme:& laif foit la refte : laquelle eftoit foigneufement & feuren.ent gar- dee à fon maire , iufques à ce qu'il la vintquerre. Aucuns ont voulu dire l'arbre de la myrrhe eftre femblable à celuy qui produit la Terbenthine:toutesfois qu'il eft plus afpre & efpineux, & iete fes fueilles plus rondes,ayans gouft fembla ble à celuy de la Terbenthine : & que les plus vieux arbres font les meilleurs.[ls difent d'auatage que les arbres de myr- rhe & d’encés croiflent en va mefne lieu,en terre argilleufe, Gits lieux fe trouucbien peu de fources de fontaines viues, Qui ef vne chofe fort con traire à ce qui eff cy deflus dit, que du lieu où croiflent lefdits arbres fortent torrens &ruyfleaux des neiges &pluyesordi- naires qui y font. Cependant ceux-cy fonctombez en bien plus grad erreur,en ce qu'ils dient la myrrhe &l'encens pro- ceder d'vn mefine arbre.Parquoy nous trouuons plus de ve- rifimilitude au dire de ceux qui furentau goulfe des Heroiï- ques,qu’à celuy des derniers.Quant à la myrrhe,yen a de na turelle,qui diftille:y en a aufi d’artificielle.Celle qui a le meil leur youft , eft bonne : & la cognoift-on telle, quand elle eft toute d'vne couleur. Voylà que dit Theophrafte touchant fa myribe. Vne dragme de myrrhe prife auec vin de Candie & auecius decocombres fauuages, pour la rendre amere : & 60 chaud vne heure deuanr l'accez, fert grandement à ceux qui pour luy donner pois;auecefcume d'argent. Les autres mix- tions,exceptee la derniere, fe cognoiffent par le gomme, qui fond fous la dét. Er für tout;la myrrhe fe peut fohftiquer d'v- ne certaine myrrhe que les Indiens tirent d'vne plante efpi- neufe. Cela feul vient de mauuais des Indes:mais touresfois d'autant qu'il eft aifé à cognoiftre , de tant eft-1l de moindre valeur. Voyla qu’en dit Pline. Lequel m'induir à croire,;que noftre myrrhe vient des Indes. Cardelà elle s'apporte en Egypre: & d'Egypte auec coroüannes on l'apporte en Ale- ont la fieure quarte,fi aufsi continuant par trois fois les breu uages,on fait incôtinent fuer les patiens. Dece medicament moymefme ay eflé gueri. Eftät mife en pilules de la grofleur de poix cices auec la theriaque, fi tousles iours vne heure de- uär l'accez on en prent vne, ceux qui ontles feures quartes, s'en crouueront bien. On la mer auféiés côtrepoifons qui ce font contre les morfures des beftes venimeufes , & aux pre- feruatifs contre la pefte. L'huile qui fe fait de myrrhe,fe com pofe de cefte façon : On cuit des œufs de perle infaues àce 4 qu'ils 44 qu'ils foyent durs, puis de long on les coppe en deux piéces, & auoir ofté le moyeuf,on les remplit de poudre de myrrhe: puis on les tient en lieu humide tant quela myrrhe fe fonde comme huile, Il eftbon pour ofter les cicatrices des blefleu- res , & rides du vifage, fi on s'en oingt fouuent. Aurefteles femmes vfent d'vne autre forte de fard fait de myrrhe.Il font chauffer vne paelle toute rouge, puis ayans la tefte bandee d'vn linge, ils l’eftaignent auecvin blanc, & de la face en reçoiuent la fumee :derechef la font efchauffer côme deflus, & ietrant deffus de myrrhe pilee, embeguinees de mefme la reçoiuent : finalement du linge mefme fe couurent la face, & fe mettentauli&@. Ainf faifans huit iours durant, ils recou- Gal.bb.8. urent leur beauté. Galien aufsi a fait mention de la myrrhe, fimpl.med. difantainfi: La myrrhe eft chaude & feche au fecond degré: arquoy ; éflant ointe & appliquee, elle foude les blefleures delateite. Elle a en foy vne amertume notable, par laquelle elle fait mourir l'enfant au ventre de la mere, & chafleles vers ducorps. Outre cela , elle eft abfterfiue: & pour cefte raifon on la met és medicamens des yeux, lefquels on fait pour les vlceres d'iceux ; & pour les grofles cicatrices. Par mefme raifon on la met és medecines qu’on ordonne pour yne toux vieille, & pour ceux qui ont l'aleine courte, & dif- ficulté d’icelle : & neantmoins elle n’exafpere point la canne du poulmon , ainfi que feroyent JE autres medica- mens abfterfifs. Carelle eft fimoderément abfterfiue, que plufeursla mettent és medicamens féruans à la canne du poulmon , comme chofe qui efchauffe & defleche par raifon: necraignans point fa qualité abfterfiue, procedant de fon amaritude. Voylà qu'en dit Galien. Orfelon l'opinion du- dit Galien (f routesfois le hure des Drogues qu'on peut fubfituer en lieu d'autres , eft à luy, ce que ie n'eflime pas) à faute de myrrhe on peut vfer de Calamus odoratus : & fe- Jon Conftantin , on peut prendre autant pefant d'Amandes ameres. Eten cecy;, ie veux bien aduertir tous apothicaires, de ne fuyure ceux; qui mal-entendans Je dire d'Auicenne, ordonnent le poyure noir en lieu de myrrhe. Car Auicenne ne futonc de telle opinion: lequel en parle ainfi, Aucuns dient qu’en lieu de myrthe on peut fuppofer & fubftituer la moitié moins de poyurenoir:mais cela eft faux. Finalement il faut noter (felon la doétrine de Galien) qu’en toutes com- pofñtions , où entre la myrrhe ; illa faut feulement mertre, lors qu'on retire de deflus le feu la compofition : car elle ne eut endurer Je cuire,;non plus que l’encens, & l'aloë. Quant à la myrrheBœotique, ie n'en fay que dire:car ie tiens qu'el- léeft incognue de noftretemps, Gakli.s.de sompo med. Annotation. *Gallibs. *Les exemplaires Grecs imprimez ont, Jp poutrs men de rfi par. ray pubarypar,c'eft à dire, En oignant l’æfle des narines. Lef- quelles parolles fe rapportent à vne partie du nez , & non à l'inftrument , auec lequel on faitl’onétion. Mefmes felon Galien rspiyser, où ærepsr eft prins pour vne partie du nez. Storax Calamita: Grecs, Styrax: Arabes, Miba, Meba, Mehaha,on Affarach: Efbaignolz , Ejho- raque: Italiens, Srirace. LXVIII. GRETEALP? Storax , eft vne liqueur procedant d'vn arbre ref- femblant au coignier. La meilleur eft celle qui eft graff, roule, refineufe,qui a fes grumeaux blächaftres: & qui garde l6g temps fon odeur: & quand on la mol- life, elle rend vneliqueur femblableau miel, Telleeft À celle de Catabalis, de Pifsi- die, & Cilicie. Celle qui et noire, fablonneufe, moyfie & chancie, &quiayfément s'emyceftla pire. Onentrouucvne forte, qui retire aux gommes, eftant tranfparente, & femblable à la myrrhe:maisils’en trouue peu. On la fofiftique auec la poudre defon bois, que les vers y ont fait ,auec du ) A ND! M AT T HI OLWS miel, & la lie de l'huile de flambe, & auccautres cho- fes. Aucuns prennent de la cire, ou dela greffe bien aromatizec , & la peltriffent & l'incorporent auecle ftorax aux plus grandes chaleurs du Soleil: puis la font couler parles pertuis d’vn crible ; en eau Éide, comme petis vers ; lefquels ilsvendent. Cefte forte de ftorax , * pource qu'elle eft faite à mode de petis vers,eft appellee Scolecite : & eff prinfe des ignorans pour la vrayeftorax: ne regardans point à fa princi- 10 pale odeur : d'autant que le ftorax, qui n’eft point fo- fiftiqué,eft fort aigu. Elle eft chaude, remollitiue, & maturatiue. Elle Bed latoux,aux catarrhes,enrouëu- res, pefanteurs de tefte; à la difficulté d’aleine ; & à la voix perduc.Elle eft propre aux oppilations & dure{- fes des lieux naturels des femmes: & appliquee ,ou prinfcen breuuagc;elle prouoque lesmoys. Ellelaf- che leperement le ventre, fionen prentvn peu auec dre Rene cn forme de pillules. Elle opere gran- dement, mife ésemplaftres refolurifs , & en ceux qui 20 font faits pourles lafsicudes. Onlabrule;pouren ti- rer de la fuye , comme on fait del’encens: &eft cefte fuye de femblable qualité que celle d’encens. En Su- rie on fair d’huile de ftorax, lequel efchauffe merueil- leufement,& remollir: toutesfois il caufe douleur & pefanreur derefte, & prouoque à dormir. La plante de Styrax eft de forme & grandeur femblable à l'arbre qui porte les coings:elle a routesfois fes fucilles beau coup plus petites; d'vn cofté fort blanchaftres;fermes & lon- guettes,& de plus grand circuit. Sa fleur eft blanche, comme del'orenge. Elle a fes grumeaux pendus à longs icttons, 30 veftus d'vnelegere peau, ronds & aigus au bout ; de grädeur de la noix Pontique , où il y a de petits os , dont eft prife la graine. Ilyena force en Italie aux vergers & jardins : ils’en trouue aufi à l'entour de Rome, qui viérent d'elles mefmes. Mais elles ne rendent aucune gommeen Italie. Je l'ay veuë premieremét à Venize au verger de Maffeus de Mafleis me- decin trefexcellent, & curieux derelles fingularitez , qu'il y entretient fort foingneufement. Tousles apothicaires ap pellent ftirax, ftorax Calamita : ayanscomme ie penfe, prins occafion de Galien , de la nommer ainf : lequel parlant des Ga. bb,1, fimples qui entrent en la compofition du T race; dit Ja meil- de antid. leur ftorax eftre celle , qui s'apportoit de Pamphilie dedans o de tuyaux ou rofeaux,qui font dits en Latin,calamus. Et de là vient qu'on l’a appelle Calamita. Et pource que cefte fto- rax cft la meilleure detoutes autres efpeces:les medecins faifans quelque ordonnance où la ftorax entre;ils l'appellent Calamita : dennans par ce entendre aux apothicaires, qu'ils entendent de la meilleure ftorax, & plus boite quifoit. Et ce à bonne caufe : car le mefme Galien dit que ccfle forte de ftorax precede autant en bonté les autres ; que le vin de Fa- lerne , qui eftoit le plus exquis qui s'apportaft à Rome, fur- pafoit en bonté les vins que les rauerniers vendoyent com- munement, Pour cefte caufe Manardus de Ferrare eft d’opi- nion de mettre au texte de Diofcoride , au lieu où eft dits Telle eft la Catabalite : telle eft la Calamite:& n'eft point de o l'opinion de Marcellus , lequel y vouloit mettre Gabalite. Toutesfois Manardus me pardonnera, encores qu'il foit homme de grand fauoir : carie feroye pluftoft de l'opinion de Marceilus : laquelle eft fondec fur letefmoignage de Pline, pi, J;.12, qui dit:La florax croift en celle partie de Surie,qui eft voifine ho. mas à ludee,au deflus de Phenicie,és enuirons de Gabala, Mara- caps thunta,& le mont Cafsius, qui eftvne montaigne de Seleu- cie. L'exemplaire aufsi d'Oribafius efcrit à la main, met Ga- Orib. li.124 balite, & non Catabalite. Or Fuchfius Medecin des plus re- Fwch.lib.2. nomme de noftre temps, eftime ftorax Calamita, eftre fto- de cp.md. rax liquida: ne fe fondant (comme ï’eftime) fur autre raifon, finon qu’on l'apportoit dedans des tuyaux derofeau. Tou- tesfois il me pardonnera : caril erre en cela. Carla ftorax de 9 Diofcoride, eft laliqueur d'vn arbre femblable au Coignier: dont Ja meilleur eft celle qui eft roufic,refineufc;ayant fa gru me blanche , & qui, quandonla mollife, rend vne liqueur femblable au miel. En quoy on peut afément voir, quela ftorax n'eftoit liquide ; ains grumeleufe, & faite en petis gruns. Et n'y a aucune apparence qu’elle fut liquide : enco res que du temps de Galien elle fe vendit & s'apportaft en tuyaux de rofeaux. Car (felon mon opinion)ceux qui cueil- Joyent la ftorax, l'enfermoyent incontinent en tuyaux de roieayx, SVR DIOSC. LIVRE L 45 & qui eft amer au gouft ; facile & aife à fe fondre, quand on le manie:& qui a fon parfum femblable à celuy d'vnguis odo ratus.Que s'il fe trouue en Italie deBdellium qui foit elcom me le defcrit Diofcoride , 1l éft fi rare, que ce qui s'en trouue fert pluftoft de monftre & parangon,que d'autre chofe, à fin rofeaux, & non pour autrecaufe ; finon pour luyconferuer fabonneodeur. Du mefne en vfoyent ceux qui cueilloyent br. de le Diétam en Candie , felon Theophrafte: car pour garder dant. qu'il ne s'efuentaft, ilsenfermoyent de petites poignees de 16, Diétam dedans des tuyaux de ferula,ou de rofeaux.D'auan- tage, attendu qu'il ne fetrouue autheur Grec ,que ie fache, quiface mention de ftorax liquida , ie ne puiseftre de l'opiz nion de Fuchfus,ains fuis contreint la refuter, & tenir, auec les modernes, & Arabes, que laftorax liquida n’eft autre cho- fe que la faëté & liqueur qui procede de la myrrhe. Or Pline, au lieu prealleeué , apres la ftorax cy deflus mentionnee, fait que flon iceluy on pure iuger du fofiftiqué : tout ainfique nous auons cy deflus dit delamyrrhe. Aucuns eftiment no- fre vulgaire Bdellium , eftre compofé du Bdellium noir qui vient des Indes, &de celuy qui viét d’Arabic;qui ft {ec,gom- meux, & terni, lequel vient de Petra,eftant ainf compofé & fofiftiqué par ceux quile traffiquent. S'il eftoit ainfi, encores, grand cas de celle qui croiftén Pifidie, Sidon, & Cypre:mais £OY auroit-il quelque moyen de contentemét,en ce quene pou il ne tient compte de celle de Cädie. Et rend la raifon pour- quoy la ftorax cf fouuentesfois comme reduite en poudre: difant que cela vient de certains vers volans;lefquels énuron les iourscaniculaires , viennent à ronger laftorax ; de forte qu'ils la reduifent en poudre. I dit d’ailleurs qu’on fofiftique la ftorax auec liqueur de cedre,ou gomme,ou miel, ou aman des ameres. Parquoy il faut bien prendre garde aux marques ue Diofcoride afsigne à la vraye & bonne ftorax.On fait de laftorax, de l'hule odoranten cefle façon : On deftrempe la ftorax deux iours durant en eau de rofes : puis l'ayant mife auec l'eau en vaifleau de verre bien luté,couuert d'vnealem- bic à bouche, on la met dans la foutñaife,ne faifant gros feu, uansauoir du pur Bdellium, on en pourroit recouurer du moyen, Etcôbien que cela foit pofsible & faifable:ce neant- moins vewque noftre Bdellium commun n'aaucune;ou bien peu d'amertume, & encores moins des marques & qualitez que Diofcoride attribue au Bdelliumicertainemétie ne puis eftimerle noftre eftre levrayBdelliü,ains yn Bdellium artifi- ciel & fofiftiqué. De là eftvenu;qu'aucuns fimplifles moder- nes ,voulans donner à entendre que le Bdellium fe pouuoit recouurer és boutiques des apothicaires, encores qu'il ne fut apporté de Saraca , ville d'Arabie l'heureufe , ont imaginé que la myrrhe commune eftoit le vray Bdellium. L'opinion defquels nous auons affez amplement refutee cy deflus, par- tant que l'eau foit diftilee en vafe foufmis pour ceft effect. 20 lans dela myrrhe. Oril ya plufeurs efpeces du Bdellium Lors que l'huile commencera à fortir , hafte le feu iufques à ce que rout foit forti. Cefte huile fera non feulemét bon pour mettre aux parfums, mais aufsi à tout ce à quoy eft propre b.9, laftorax. Galien faifant mention dela ftorax ; dit ainfi: La medi. ftorax efchauffe , mollifie, & mature: par ainfielle eftbonne contre la toux, &aux catarrhes, & diftillations fegmatiques: come font roupies,enrouêures,& catarrhes qui vont au nez. Appliquee, ou prinfeen breuuage , elle prouoqueles fleurs aux femmes. Sa fuye eftaucunemét femblable à celle d’encés. Anäotation, * Pource qu'elle eft faite à mode de petis vers. Ces mots ne font point en l’exemplaire Grec: ains , comme ie penfe, Ruellius traduéteur de Diofcoride ,les y a adiouftez pour plus grande declaration : de quoy ray bien voulu aduertir leleéteur. Bdellium: Arabes, Mobchil, Molochal , Mochol, ou Mochel : Efpaignolz , Bedelio. CtHV AP: LXIX. Bdellium , qu’aucuns appellent Bolchos, & d’au- tres, Madelcos, eft la liqueur d’yvnarbre que,oa de Saraca ville d'Arabie. Le meilleur eft ce- luy quieftamer au gout, & eft clercomme la colle de raureau : gras au dedans; aifé à mollifier ,eftant net debois & d'autres immunduces, & qui*brulé rend vncodeur femblable à celle d’ynguis odorarus. Ilÿ a vneautre efpece de Bdelliü noir,falle, & qui eft com- me amaffé en plus groffes pieces,ayät Pédeb d’afpa- lathus : & l’apporte-on desIndes. On en apporte aufsi de Perra,qui eft fec;refineux, & terni: & celtuy */Satazine 40 Galien;,traittant fes facultez,dit ainf:Le Bdellium,furnom- ne : car j'en ay Veu qui efloitnoir, gommeux ; & quafi d’odeur du lafer puant. l'enay aufsiveu qui eftoit cler & tranfparent comme colle de taureau:& neätmoins eftoit fec, fans aucune odeur ni amertume. D'autre fe trouue fi fembla- ble à la myrrhe vulgaire, qu'il feroit bien difficile de difcerner l'vn del'autre. Toutes lefquelles efpeces ; encores qu'elles foyent falfifices & fofifliquees:ce neätmoins les apothicaires en Yfent ordinairement en leurs compofitions , au heu du Bdellium legitime & exquis. Pline;parlant du Bdellium, dit ainf: La Bactriane nous eft voyfne ; où croift le plus fameux Bdellium. L'arbre eft noir;de la grandeur de l’ohuier,iettant fueille de chefne, & fon fruit de mefme qualité quelles figues O.£ ; , 3 fauuages. Sa gomme ef appellee d'aucuns,brochon:d'autres Malachran : & d'autres , maldacon, Celuy qui ef noir, & amaflé en groffettes pieces ,ell fpecialement appellé Hadro- bolon.#Le Bdelhum doireftre cler & tranfparent , retirant à la cire :eftant gras quandileft frayé, & amer au gouft , fans aucune acuité.On le rend plus odorant au feruice des dieux, l’arroufant de vin. Le bdellium croift aufsi en Arabie, Indie, Médie,&enBabylone.Celuy.qui vient des Medes,eft appellé d’aucuns Peraticum. Il a plus de croufte, & eft plus amer que les autres: & neïtmoinsil eft plus duéule & facile. Celuy des Indeseft plus humide, & fi eflsommeux. On le peut fofifti- Plin, lir2, cap.9. hist. nat, querauecamädes.Voyla que dit Phne touchant le Bdellium. Gale.lib.6. mé Scythique, & qui eft le plus noir,& plus gommeux,a yne rande vertu à mollifier. Mais celuy d'Arabie, qui eft plus cler,eft plus defsiccatif queremollitif.Et parainfi,eftant frés, ileft humide, & eftant pilé:il f fond aifément , & a mefmes proptierez que celuy de Scychie, Mais quand il eft vieil,ileft fort amer au gouft, & eft aigu & fec: & ne tient rien de cefte mediocrité qui fert à mollifier. On vfe du Bdelliü,& fur tout de celuy d'Arabie, côtre les goytres & gros gouliers,& con- treles hergnes aqueufes , l'ayant deftrempé auec de faliue, à ieun, tellement qu'il fe puifle emplaftrer. Quant au Bdellium d’Arabie;il eft tout notoire, que eftant prins en breuuage, il rompt & diminue les pierres des reins, prouoque l'vrine, & tient le fecond lieu en bonté. Onle fofiftique auec $ © fert aux ventofitez qui courent par le corps;au mal de coftez gomme: mais iln’eft pas fiamer au gouft,quant ileft brouillé,& n’eit fi odofar en fon parfum. Il eft chaud &rémollitif. Ilrefoutles goytres & gorges enflees, &les hergnes aqueufes, detrépé auec la faliue à ieun. Applique , ou fomenté, il debppile les lieux fecrers des dames, & attire le fruit, & routes autres humeurs quiy font. Prinsen breuuage ,il rompt les pierres, .prouoque à.vriner, fert àlaroux, & à ceux qui font mordus des ferpens:& fi eft bon aux rompures;fpaf- mes, douleurs de coftez , & aux venrofirez quicou- rent parle corps. On lemer és emplaftres mollifica- tifs qui fe font pour les dureffes & nodofitez des nerfs. On le refoult l'ayant pilé, le mettanteninfu- fion de vin,ou d’eau chaude. Le meilleur Bdellium (felon la defcription de Diofcoride) cA celuy qui ef cler & tranfparent comme colle de taureau, Gomier s'apporre de Sicile, auec fa racine ; qui eft grande d'vne & aux rompures.Voylà qu’en dit Galien. Au refte;ie trouue que Serapio à fait mention de deux fortes de Bdellium , en deux diuers chapitres:appeilant l'vn, Bdellium de Tudee, qui eft certes le Bdellium de Diofcoride : & l’autre, il dir que c’eft le fruit d'vn arbre qui reffemble au Palmier. l'ay veu à Na- ples fouuent cefte derniere efpece ; és magazins où on vend les cannes du fucre qu’on apporte de Sicile: & ce du temps que Monfeigneur le reucrédifsime Cardinal de Trente,mon Seigneur & maiftre y eftoit, à la fuite de l'empereur Charles cinquiefme:auqueltemps ieus moyen d'y voir plufeurs cho fes fingulieres qui concernent la medecine.Celfte forte de Pal- coudee où plus,ainf que ceux du païs me dirent:& s'appelle 19 fimpl.med, LeS cigneur Bernard Cle fins Cardi- nal deTrête. à Naples, CEFAGLIONI. On mange feuleméët vn petit Cefaglioni, germe d’iceluy,qui eft fort tédre,fauoureux, & de bon gouft, lequel fe trouue couuert de mille pelures , comme eftant le cœur de toute la plante.Les Neapolitains eftiment plus cefte viande que truffes, ni cardons ; ni artichaux ; & la mettent à la deflerte, par grande excellence , auec fel & poyure:tant pource qu'elle eft de bon gouft , que aufsielle rend l'homme plus gaillard enuers les dames. Or ie croy que ce mot de Ce- 6 faglioni 46 Gal. lib.8. frmpl.medi. queles Arabes,corrompans ce nom, l'ont appellee Cefilio, Annotations. “Combien que ceux quilifent, Arbre Sarazinefque,puif- fent eftre receus ; pource que Saraca eft ville d'Arabie ; dont les Sarazins ent prins leur nom:ce neantmoins il ne faut re- rendre ceux qui lifent Arbre d'Arabie. Car &Plinedirtque ke Bdellium croift en Arabie: & Galien d'autre cofté eftablit vne efpece de Bdellium, qui vient d'Arabie: & mefmes Ori- bafius li ainf, Le Bdelliü eft la liqueur d’vn arbre d'Arabie. * Lesexemplaires Grecs mettent, Evdéles ëv rh Supeéatr, toxos 8 vx, C'eft à dire; ILeft odoranc en fon parfum; & femblable à Onyx. Aëérius & Oribafus referent en la mefme forte le texte de Diofcoride. Toutesfois il y auroit grande ambipuité en ces parolles: car il eft mal-aifé d'en- tendre ce que Diofcoride entendroit par Onyx;veu que c'eft vn mot qui fienifie plufeurs & diuerfes chofes: & que l'au- theur n’a point declaré à laquelle il fe doit rappotter, Telle- ment que j'eftime ce texte n’eftre accompli en celieu,& qu'il y 2 faute de quelque chofe : ou bien que fur ce mot Onyx ;1l faut pluftoft diuiner la marque du vray & lcgitime bdellium, que d’en afsigner certain iugement. Cefte difficulté fe mon- ftre d'autant plus grande, en'ee ; que tous les interpretes & traduéteurs de Diofcoride,ont expofé diuerfement cefte clau fule. Car aucuns dient,que le vray Bdellium eft roufours de bonne odeur : mais que eftant brulé, il eft fait femblable à vnguis : & de cefte opinion eft Manardus. D'autres, comme Hermolaüs Barbarus,dient, que le Bdellium brulé, rend l'o- deur d'vnguis, Ceux que deflus ont tous entédu par Onyx, Vnguis dbralis, Et femble que Serapio Arabe foit de leur opinion:lequel defcriuant le Bdellium felon Diofcoride , dit, que quand il eftbrulé , ilrend bonne odeur ; & femblable à celle d’vnguis odoratus.D'autres(entre lefquels eft Ruellius) dient que le Bdellium eft odorant en fon parfum #& eft fem- blable à vnguis : & laiflent eefte claufule en la mefme ambi- guité, qu’elle eft és exemplaires Grecs, Marcellus eft d'opi- nion toute contraire aux preccdens : car il'expofe cefle clau- fule en cefte forte: Le Bdellium brulé,fent bon, & eft fembla- ble en couleur aux ongles des mains. Cefte verfion de Mar- cellus comprend plus que l’exemplaire Grec de Diofcoride: &cea-ilfait, pour cfler toute ambiguité , comme ie penfe: combien que Manardus le repréne de cefte verfion. De moy, iufques à prefent, Y'ay fuyui la traduétion de Serapio ; ainf qu'on peut voir depuis le commencement de ce commentai- re. Mais maintenant ienefçay qu'en dire, Car les parolles de Diofcoride femblent tellement eftre diftinguees, qu'elles afignent deux marques de bonté pour cognoiftre le vray Bdellium:dont l'vne eft,qu'il foit odorant quand on le brule: & l'autre, qu'il foi femblable à l'ongle, Refte encore à dou- ter, fi par l'ongle , il faut entendre vnguis odoratus , ou l’on- le des mains humaines. Toutesfois ie fuis quaf d'opinion, que cela fe doiue entendre de l'ongle des mains, Car Pline, parlant du Bdellium Batrien , luy attribue certaines ongles blanches, difant ainfi, Le Bdellium Baëtrien brulé, rend vne Orib.Li.rx. Pln.hifto. wat. lib.11. Le odeur feche, & a plufieurs ongles blanches. Par ce que dit Pli- ne,le Bdellium auroit plufieurs marques bläches,femblables aux ongles des mains, Ce que Damocrates aufsi aaffigné par fes vers au Bdellium ; en la compoñition de Cyphi , citee Gale lib.1. par Galien,difant ainf : Douze dragmes de fquinanthü,vne du Antid. de faffran, & trois dragmes des ongles de Bdelliä, auec deux dragmes & demie d'Afpalathus. Certes ce que Damocrates fait mention des ongles de Bdellium en la côpoñition de Cy- hi, me fait penfer ; que le Bdellium a vne marque particu- fée reprefentant les ongles des mains : ou bien que le meil- leur Bdellium eft celuy, qui a de marques bläches femblables aux ongles des mains, l'ayefté, peut eftre , vn peu long à monîtrer & l'opinion des autres , & la mienne : toutesfois ie po'en remets au iugement des doétes & fauans, Encens: Grecs, Libanos: Latins, T'hus: Arabes, Ron. dr, Konder,0n Kateth: Allemans, V'ueirauch: Efpaignols, Encienfa:ltaliens, Incen(o. CHEANFe LXX. L'Encés croift en celle partie d’Arabie,qui eft {ur nommec Thurifere,ouencenfiere, L'encés mafle eft le meilleur, lequel eft appellé Sragonias: & eft rond AND. MATTHIOLVS faglioni eft venu des Arabes : car Serapio dit quele Cefilio, eft le cœur de cefte forte de Palme ; & a le mefme naturel que le Palmier, Galien trairant de la Palme, dit, que la moëlle de la Palme eft appellee Encephalos, Quime fair conieéturer de foymefme , & entier, fans aueune piece, blanc, & gras au dedans,quand onle rompt,& qui faitincon- rinent Aamme eftant mis fus le feu. L'encens d’'Indie cftroux, & de couleurternie. Il eftrond aruñicielle- ment : car, l'ayant coppé en petits morceaux à quatré carres, on le rourne tant en des pots deterre, qu’il fe fait r6d,L’encens qu'on appelle Atomus,ou Syagrus, fe roufsit par crait de temps.L’encens * d'Arabie tient le fecond rang en bonté,& celuy qui croiften Smilo, qu'aucuns appellent Copifeus ; eft beaucoup moin dre, & plusroux, Yena vneautre efpece, qu’on ap. pelle Amomite, qui eft blanc aucunement, & fe mol- lifie,à mode de maftic,en le maniät. Toute forte d’en cens fe fafiftique * par chemin;auec gomme &refine de pin, Mais la fraude fe cognoitaifement:car la com me mile fur le feu , nette point de famme, & lare- fine s’en vaen fumer : mais l’encens faitincontinene flammetioint qu’à l'odeur la mefchanceté fe peut co- gnoïftre. L’encens efchauffe & reftreinr. Il chaffe l’e£- 20 blouïffement des yeux, & cicarrize & remplicles vl- ceres creux. Il foude les playes frefches , & eftanche rout flux de fang,encores qu’il vinr des pannicules du cerueau. Il mitiguerous vlceres malins;tant du ficge, que des autres parties du corps, broyé & appliqué en liniment auec lait. Oint auec poix & vinaigre au commencement des herpes, & formilles, qui reffem- blent àbourions, il les ofte : aufsi fairil le feu: volage, Appliqué auec greffe de porc, ou d’oye, il gucrift les bruleures & les mules destalons:& frotté auecnitre, 30 il nettoye & guerift les tignons & vlceres Auans en la tefte. Appliqué auecimiel, il et propreaux apoftumes qui viennent à la racine des ongles:& auec poixil eft bon aux rompures & bleflures Le oreilles : & diftillé dedans auec vin doux, il fert à toute autre douleur d'oreilles, C'’eft vn remede fouuerain aux mammel- les enflees des nouuelles accouchees , eftär emplaftré deffus auec cimolia,& huile rofat. On le mefle és me- dicamens qui feruent à la canne du poulmon, & aux parties intericures du corps : & prins en brenuage, il 40 fert à ceux qui crachét le fang.Touresfois fi on le boit en fanré;il fait perdre le fens : & beu en bonne quan- tiré auec du vin;il eft mortel. Pour bruler l’encens, il le faut mettreen vn por de terre qui foitnet, &allu- mervn de fes grains à la chädelle,poury mertre le feu, & le laiffer efclairer iufques à ce qu'il foit brulé. Ce qu'eftanc faitil faut couurir le pot, iufques à ce quele tour foit cfteint:car par ce moyen,il ne fe reduit point en cendres. Aucuns pourreceuoir lafuye de encens, couurentle pot où LR brulé, d'yn vaifleau de cuy- Source, qui foit creux & pertuifé au milieu: ainfi que nous dirôs rancoft au traité dela fuye d’encens. D’au- tres prennent vn vaifleau dererre cruë, qui foit bien luré,& le metrét calciner en la fournaife, l’encens de- dans, Onle brule aufsi en vn pot deterreneuf, fur charbôs, iufques à ce qu'il nebouille plus, & qu'il ny refteaucune grefle,ni vapeur,nifumee. L’encens qui n'eft point brulé, fe broye ayfémenr. 10 Deleftorce d'encens ,direen Latin, Cortex T huré. CÉRPRP LAACIE La meilleure efcorce d’encens,eft celle quieftmaf- fiuggrafié,odorante,polic;liffee, & quin’eft point car tilagineufe. On la fophiftique;y meflant d’eftorce de pin ; ou de l’efcorce de à pomme. Mais la fraude fe defcouure par Le feu : carles autres efcorces mifes fus le feu , neietcent poinr de flamme , ainsietrent feule- mentyne fume fans odeur ; mais l'efcorçed’encens jette 6a jette inntinecont flamme: & firend vn parfum tre{- bon,& de bonne fenteur. Elle fe brufle comme l’en- cens, & a mefine propricté :toutesfois fon operation eft plus efficace , & eft plus aftringente que encens. Prinfe en breuuage, dk eftbône à ceux qui crachent le fang:& appliquec; en forme de peffaire, elle arrefte les nr Pb des lieux fecrets des femmes. Elleeft bonne aux cicatrices des yeux ; & aux vlceres ords & concauez. Eftant brulec;elle eft finguliere àl'afpreré des paupieres. Dela Manned'encens, dite en Latin, Mannathurts, C'H AP, LXYXII. La bonté de la manne d’encens fe cognoilt quand elle eft blanche, & pure,& qu'elle a force peris grains. Elle a mefme vertu que l’encens ,routesfois vn peu moindre. Aucuns criblent la refine de pin, & de la fa rine qui en fort; ou de l’efcorce d’encens bien pilee, ils fophiftiquent la manne. Mais la fraude fe defcou- SVRIDIOISC'LIVIRE IL 47 contre le Leuant , eftant inaccefsible naturellement : car du cofté droit les grans & hauts efcueils dela mer la fortifient: & des autres coftez , elle eft remparce dehauts & inaetefsi- bles rochers. La longueur des forefts qui produifent l'encens eft de cent mille pas , & la largeur de cinquante. Elles con- frontent aux Mineens qui habitent vn autre territoire SES lequel l'encens a traite: & s'apporte par vn ful chemin faf- cheux & fort eftroit. Et de là vient que anciennemét aucuns appelloyentl'encens, Minæum:carles Mincens furent les premiers inuenteurs dele cucillir, & d'en faire marchandife, comme encores ils font. Ileft prohibé à tous les autres de 10 voirfeulement les arbres d'encens, exceptez les Mincens : & encores n’eft-il permis à tous les Mincens deles voir: Caril y 2 feulement trois cens maifons audit païs , qui ont par fuc- cefsion,droit & puiflance de pouuoir cueillir l'encens:lefquel les, pour cefle raifon, font appellces maifons facrees,des peu- les voyfins : pource aufsi que quand ilsvont incifer les ar- fée pour faire diftiller l’encens, ou quand ils le recucillenr, ils s’abftiennent de leurs femmes , & ne vont point és fune- railles destrefpañlez. Laquelle fuperftition fait croiftre le ris de l'encens. Aucuns dient que l'encens eft cômun à tous es Mincens:& qu’il fe mipart entre eux tous les ans.Et com bien que les anciens Romains ayent mené plufeurs guctres en Arabie, toutesfoisie n’ay point veu autheur Latin quiait ure au feu : car la fophiftiquee mife furle feu, neiette 20 deferit l'arbre de l'encens : & mefines les Grecs , qui en ont point fa fumee vnie & egale : ains iette vne certaine fumee noire & crafleufe, & entremeflee de mauuaife & de bonne fenteur. De la fuye d'encens, dite en Grec, ASE au aiBerors : ent Latin, Fuligo thurë : © en Italien, F uligne del + d'incenfi. GC HA:P: 51e QE) 1 Pour faire la fuye d’encens, vfez ainfi:Prenez yn pe vnles grains d’encens auec peties pinfertes , & es ayansallumez vn par vn àla chädelle , mettez les 3° ainfiallumez envn vaiffeau de terre, qui foit creux & neuf. Couurez puis apres ledit por d’yn vaiffeau d’ærain,qui foit creux & bien ner, & qui foit pertuilé au milieu:mettant entre les deux pots, ou d'vn cofté, ou detous les deux ; de petites pierres de l'efpeffeur de quatre doigts, à fin que plus aifément on puiffe voir fi l'encés fe brule, & par où il yaura place remets yautres grains d'encens ,auant que le tour foit bru- 1: carileft requis d’ainfi le faire iufques à ce qu'on cfcrit amplement, ne s’accordent point entre eux touchane la forme & figure de l'arbre de l'encens. Combien que Theo phrafte die, que l'arbre d’encens, quieftoit creu fur Sardés, aupres d'vn certain temple; auoit les fueilles femblables au Laurier. L’encens fe cueilloit tant feulement ayant incifé l'efcorce de l'arbre és iours caniculaires, & és plus grandes chaleurs de l'annee : pource que lors l'arbre d’encens fe trou- uoit plus humide : &l’Automne fuyuant la cueillette fe fai- foit. Mais l'auarice a monftré le chemin d'incifer les arbres en hyuer,pour recueillir l'encens qui en diflilleroit,au commen cement du Printemps. La liqueur de l'encens,fortant de l'ar- bre , tombe fur petites clayes de palmiers , qui font deflouz, felon la commodité des lieux : & en d'autres on 2pplane la terre à mode de paué à l'entour des arbres. Celuy quitombe fur les clgyes de palmiers eft plus pur, & plus luyfant : mais celuy qui tombe en l'autre forte; eft plus pétales trouble, & a moins de vertu, On tient que l'encens,qui prouient des ieunes arbres,eft plus bläc que celuÿ des vieux. L'encens qui eftcucill: au printemps;eft roux:& n’eft à comparer en bon- té auec le premier , car il a moins de vertu. L'encens, qui eft demeuré attaché à l’arbre , fe racle auec inftrumens de &r :& parainfi fouuent il s’y trouue de l'efcorce, Diofcoride dit que outre l’encens d’Arabie,il en vient aufsi des Indes:mais qu'il cftroux. Enquoy ildemonftre que l’enceris croift aufsien ait de fuye à fuffifance. Er eft neceffaire arroufer con- 49 autres regions qu’en Arabie. A quoy prenans garde Theo- tinuellement auec vneefpôge baignec en eau froide, le dehors du vaiffeau d’ærain qui {ert de couuercle: car moderant par ce moyen la chaleur d’iceluy;toute la fuye fe prédra audit vaiffeau, laquelle autrement, pour caufe de fa grande legiereté ,tomberoit ayfe- menr ; & fe mefleroit auec les cendres de l’encens brulé. Evapres auoir oftétoutela fuye dudit couuer- clé d'ærain, faut aufsioftertoutesles cendres de l’en- cens,& les mettre à part:& recommencer tant de fois ceft ouurage; que tu ayes de fuye à fufifance. Cetteÿ fuye mitigueles infammations des yeux, &arrefte les defluxions & catarrhes qui y defcendent. Elle nettoye les vlceres,& remplir les concauitez d’iceux, &arrefteles chancres. On fair aufsi de fuye en cefte mefme forte, de myrrhe, refine, ftorax, &detoutes autres liqueurs d’arbres, lefquelles font de mefme proprieté que cefte cy. Attendu quel'encens & l'efcorce d’iceluy , & la manne & la Suye procedent routes d'yn mefme arbre , ilm’a femblé bon de ne feparerleurstraitez. Et, commençant à l'encens, attendu que Diofcoride s’eft pañlé de leger en la defcription d’iceluy,pourfarisfaire au defir de ceux qui defirent fauoir ce qui en efbie mettray icy ce que j'en ay prins & tiré de Thco- pese & Pline, auec la plus grande diligence que iay peu. ‘encens donc; ainfi que racontent lefdits autheurs , croift feulement en Arabie: & non encores par toute l'Arabie, mais {pecialement en vn lieu qui eft au milieu de laditere- gion , apresles Atramites , és enuirons d’vne ville de Saba, qui eftchef &metropolitaine du païs. Cefte plage eft afife . phraîte & Pline, combien qu’au parauant ils euffent efcrie qu'il ne croifloit point d'ericens qu'en Arabie:ce neantmoins apres ils dient auoir entendu d'aucuns qu'il croifloit aufsi en certaines Iles. Ileft fort proffitable aux caqueñlangues , & aux flux de ventre,voire & prisen clyftere. Contre l’ardeur vchemente du Soleil on s'en oint auec lait. Ileft propre à la : fluxion de femence pris en breuuage au poix d'vne dragme aueceau de Nenufar. Beu au poix d'vn obole il fait bien à la memoire, il chafle toute triftefle , refiouit le cœur, & mefme eftant meflé auec medicamens cordiaux, il gucrifttoutes ma ladies du cœur.Il n'y a remede plus fouuerain ni plusaffeuré © Pour ceux qui ont les yeux pa &rouges, quel'onguét fait d'encés :veu mefme qu’il en a gucri mis feulemét par vne nuit. Il fait en cefte forte:On allume aucc vnechandele de cire vn grumeau d’encens mis au bout d'vn bafton pointu, puis on l'eftaint en quatre onces d'eau rofe , & ce reitere-on trente fois : & auoir coulé l’eau auec vnlingenct;onenoint d'vne plume les anglets des yeux des patiés lors qu'ils fe vôt coucher: & fid’auenture il ya rougeur, & queles larmes en fortant deulent , on y adioufte du lait de femme en mefme quantité que d'eau rofe. L'encens receu en blanc d'œuf auec aloë & toile d’araigne, eftanche le fang qui fort des narines, mis dedans auec vne tente. Du parfum d’encens on gucrift la grand enuie d'aller à felle fans effec, & principalement y 60 adiouftär de refine Colophonienne.De quatre fcrupules d'a= garic, auec le füc d'hyflope & d’vne dragme d'encens on pre- pare de pilules fort Dofrablés à la toux froide , file patient en prend tous les iours vne lors qu'il fe va coucher. Onfait de poudre d’encens bonne contre les dyfenteries,en cefte for- te:Prens d'encés, & de maflic,de chafcun deux drigmes : boli Armeni vne dragme:de coral rouge,de corne de cerfbruflee, dechafcun vne Mie fix onces: de pierre fanguine deux fcrupules. Broye tout enfemble, & en vfe. On en donne demi dragme au patient deux heures apres foupper däs vin do - à 48 La poudre de myrrhe& d'encens incorporee en blanc d'œuf, & mife fur Le fronc & les réples, appaife les migraines, L'en- Gal. lib.7. cens , felon Galien, eftchaud au fecond degré , & fec au pre- fimplmedi. mier, & eft quelque peu aftringent, combien que l'aftriétion fe cognoifle bien peu en J'encensblanc. Son icorce eft eui- demment aftringente, & pour cefte raifon elleeft fort defsic- catiue : tellemét qu'elle elt mife au rang des chofes quidefle- chent au fecond degré accompli. Elle ei compofee de parues plus greffes que n’eft l'encés:& pe ainfi elle eft moins aigue, Pour lefquelles facultez & qualitez les medecins l'ordônenct fort à ceux qui crachent le fang, & aux foiblefles & fluxions de l'eftomach, & és caqueflangues &efcorchemés de boyaux, la meflant non feulement és medicamens qui s'appliquent par dehors, mais aufsi en ceux que l'on prent par dedans. Ses bräches(ie lis, fa fuye:& cy apres ie diray laraïfon pourquoy) font de qualité plus chaude & feche que n’eft l'encens : telle- ment qu'elles approchét au tiers degré de chaleur. Ce neant- moins elles ont quelque peu de vertu abfterfiue , qui les fait mondifcatiues : de forte qu'elles mondifient & rempliflenc les vlceres des yeux : tout ainfi que fait celle de myrrhe & de florax. Voylà qu'en dit Galien. Toutesfois à fin qu'onne m'eftime auoir changé le texte de Galien , fans caufe, il faut noter que non feulement en la traduëtion de Galien faite par Gerardus Glandauus,y a faute (qui neantmoins ne procede delu que de Paulus Acgineta font corrompus en ce pañlage. Car au lieu de 8x 5s,qui fignifie vne branche ou rameau , il faut lire difé hr, qui vaut autät à dire que Suye, Ce qui fe prouue remicrement par l'authorité de Diofcoride : lequel n'ayant Pi aucune métion des branches de l'arbre d’encens, afsigne à la fuye, & non aux rameaux del'encens , la vertu de mon- difier & remplir les vlceres qui furuiennent és yeux.D’auan- tage Galien mefme le monftre affez à la fin du chapitre pre- allegué:où il compare la vertu de cefte fuye, à celle de myrrhe & de ftorax, Er en vn autre pañlage, parlant de ftorax, il dit ainf: La fuye de ftorax brulce,eft aucunement correfpondan te à lafuyedel'encens. Eten vnautre pañlage parlant dela Galen.li8. fnpl.med. Gal. lib,7. fimpl. med. des yeux;ils vfent dela fuye d'encens miftionnee : 'entés des medecines qui principalemét s'appliquét aux vlceres chaux, aux infammations,catarrhes,& defluxions des yeux:car elle les nettoye,& remplit de chair: & fien vfe-on pour embellir les paupieres des yeux. D'auantage la fuye qui fe fait de ter- benthine, & de myrrhe, ne donne non plus de fafcherie,que celle de l'encens : toutesfois celle de florax eft aucunement plus'vertueufe que les autres. Les raifons que deffus m'indui- fent à croire les exemplaires Grecs de Galien auoirefté cor- rompus par la faute des imprimeurs:lefquels fe feroyent abu fez au voyfinage de ces deux mots, Da a x05 & æi94 y : dont le premier fgnife vn rameau, & Le fecond,la fuye. Ce que aufsi fe peut confermer par l’authorité de Serapio;lequel ayant de fon temps les œuures de Galien entieres & fans corruption, attribue à la fuyc de l’encens , fuyuant le dire de Galien, ce ue les exemplaires de noftre téps attribuent aux rameaux. Le femblable fe voit en Aetius. Auicëne aufsi au chapitre de lOliban dit, Sa fumiere a plus de vertu pour deflecher & pour reflerrer. Combien que Paulus Aegineta fe trouue cor- rompu,ou par fa faute mefme,ou par la faute des Efcriuains. Carautrementie m'efmerucilleroye grandement qu'il ne fe fuft prins garde à ce pañlage ainf corrompu : combien que beaucoup de gens fçauäs de noftre temps, & mefmes des tra- Gal. lib.4. ducteurs, n'y ont prins garde. L'encés,felon Galien,mature, 40 ANDIMAMMHIOEXYS . tombe durciel deuant iour:& fe trouneprin{ & attachee fur les branches & fueilles des arbies , fur les herbes & picrres, & quelquefois fur la terre : laquelle incontinent congelee, fe forme en petis grains comme gomme. l'en ay veu feulement deux efpeces en Italie : dont l'vne s’apportoit de Leuant, & l'autre de Calabre, De celle de Leuant s’en trouue deux cfpeces:dont la meilleur eft celle qui éftfurnômee Mafticine, le rapport qu'elle a aux grains de Maftic, qu'elle reflem le: L'autre, qui eft appellee manne de cetton ;, ou Bamba- gine,en Italien,eft la moindre & en pris & en vertu : & n’eft autre chofe quela Mafñlicine vieille, & euentee , ou bien fo- phiftiquee de fucre,ou autres piperies. Celle de Calabre, qui fe cueille fur les fueilles des arbres ou herbes ; eft la plus efli- mee : & eft appellee manne de fucilles. Ses grains font petis, clers & tranfparens, pefans, femblables à ceux de Mañlic : & font blancs & fort doux & fouëfs à goufter. La meilleur d'a- res, eft celle qui fe trouue furles branches desarbres, Mais a derniere & moindre de toutes, eft celle qu'on trouue fur les pierres & fur la terre:car fes grains font dés mafsifs & de couleur fort trouble. Eflant à Cofanzce ville de Calabre, me fut apportee de manne , qui efloit tombee la nuit mefme fur des fueilles. de frefne, qui reflembloit du tout aux gouttes d'vn Tulep bien cuir. Ceux du païs me dirent,qu'illa faillit cueillirle matin,deuant que le foleil fut hauc: Tire ains aufsi tous les exemplaires Grecs tant de Galien, 20 elle fe fond, & s'efuanouït au foleil. Pour cefte caufe, ceux du païs , quandilen tombeà grande quantité, du fn matinils coppent les branches des arbres , & les portent ea lieux frass & ombrageux , à fin d’auoir plus de loifir de la cueillir auant qu'elle fe fonde. Quoy attendu, ie ne fçay qui a peu mouuoir Tuchfius, homme de fi grand fauoir, à dire, que la manne de Calabre a fes grains aflez gros , 1etirans à vn oc de laine ou de cotton, eftans blancs : & que pour ceflecaufe on l'appelle manne de cotton , & qu’elle eft la plus vile de toutes les au- tres. Mais pource que l'opinion de Fuchfius eft du tout con- traire à la mienne, eftimant la mienne veritable pour les rai- fons que deflus : ie paferay outre, laiffant cela au iugement non feulement des medecins & apothicaires , mais aufsi de fuye d'encens;il dit ainf:En premier lieu,pour les medecines 3 © tous marchans, qui cognoiffent aflez la nature de la manne de Calabre. Ie trouue que les autheurs Arabes ont traitéen deux diuers chapitres ; de deux fortes de manne: dont l'yne ils l'appellent manne, & l’autre Tereniabin.T outesfois il n'y a point d'autre difference entre lefdites mannes, finon que l'vne eft liquide, femblable au miel : & l’autre ef faite en pe- tis grains, & cft celle qu’on nous apporte. Quät à celle,qu'ils appellent Tereniabin, ce n'eft autre chofe que manne , mef- mes felon Serapio : lequel parlant par l'authérité d’Abix, die ainfi:LeT ereniabin mitigue les ardeurs des feures chaudes, eftanche la foif, lafche moyennement le ventre, & eft bon à l'eftomach & à la toux :en femme, ce n'eft autre chofe que manne. Brafauolus Ferrarois dit qu'vn certain Nicolas apo- thicaire de Ferrare achetta vne bis d’vn More vn vaifleau plein d’vne certaine manne femblable au miel: laquelle ne fe pouuoit aflez eftimer en l'vfagede medecine. Certes 'efti- meroye que ce fut de celte cfpecede manne, que les Arabes appellent Tereniabin. Brafauolus eft d'opinion contraire, & eflimele Tereniabin des Arabes eftre celle manne, dont nous yfons cômunément:& que leur manne, eft cefte efpece de manne liquide; dont nous auons cy deflus parlé. Laquelle opinion eft du tout contraire au dire des Arabesicar Serapio ditle Tereniabin eftre vne certaine rofee tombant du ciel, femblable à miel grené ‘lequel eft autrement appeilé,miel de rofee. Et d'ailleurs Auicenne parlant de Ja manne,dit qu'elle de compoff. & efmeut les ordures & pourrituresés corps tempcrez:mais f O fecongele commela gomme, De laquelle opinion aufsi eft medica. per ileftincarnatif és corps humides. D'’auantage pource que ges. Diofcoride a dit que l'encens prins en bonnefanté , merles gens hors du fens, & que mefmesilles tué , eftant prinsen uantité auec du vin: feflime que Auicenne ha prins là le acte de fon erreur, felon lequelildit, quel’encens eft bon à ceux qui ont le fens peruerti, & ont perdu lamemoire, Aucuns ont eftimé la manne d'encens eftre prinfe des Grecs, pour lamanne celefte qui rombe de l'air, & lsquelle nous re- cueillons fur les fucilles desarbres:qui aufsi fe dône aux fem mes enceintes , aux petisenfans,, & aux autres gens delicats pour lafcher le ventre , comme medecine qui ne fauroit faire mal, Mais ceux-là s'abufent: car Pline & pluñeurs autres Mefuc, Auerroës,& plufeurs autres apres luy, ont eftimé la manne auoir efté incognuë aux anciens, &mefmes à Galien. À quoy repugne ce qu’en dit Galien, parlät du Miel en cefte forte:1l me fouuient d'yne fois en efté;que du matin on auoit trouuéà force miel fur les fucilles des arbres ; herbes & ar- brifeaux, que les païfans firent vnechanfon, difans, lupiter a pleu du miel. La nuit precedéte auoit efté aflez froide,pour vntemps d'efté (car lors le temps d'efté eftoit ) & le iourau parauant l'air eftoit chaud & fec. Dontaduint que ceux qui cftoyent fauans en chofes naturelles, difoyent que cela pro- uenoit des vapeurs procedans dela terre & de l'eau :lefquel- les cuites & attenuces des rayôs du foleil, auroyent efté con- dient la manne d’encens eftre les miettes qui tombent de l'en 60 gelees & efpefsies par la frordeur de la nuit fuyuante. Orcela cens quand on le froifle :cequiaduientenlecharriant, De Gal.ib.4. laquelle opinion aufsi cft le doéte Galien. Mais pource que, de compofi, traittant de la manne d'encens, 1m eft fouuenu de la manne med, feu. Jaxatiue, qui tombe du cielattendu que Diofcoride n’en fait Locos. aucune mention, pour fatisfaire aux leéteurs ; r'adioufteray Mannece- icy ce que j'en ay recucilli des Arabes, & que moymefmes ay Zee. veun Calabre, d'où s'apportela meilleure manne. CEsTs } MANN: donceft vne certaine rofe,;ou liqueur foueue,qui n'aduient fouuenten celte contree , mais au mont du Liban tousiles ans bien fouuent, Parquoy ceux du pais eftendenrà force peaux fous les arbres,pour receuoir ce quien combera, les ayant fecouéz : & mettent ce qui en chet en pots & vaif- feaux de terre : & appellent cela, Miel de rofée ou de l'air, Voyla cequ'en dit Galien, dôtappert que ceux fe trôpét,qui eftiment lumanneluy auoir eftéincognue,Cela aufsi me faie penfer; queldes Arabesonc prins de ce lieu leur Tereniabin: attendu Fuchf. de cop. Gale.li de alim: , SVR DIOSC. »lin.libnx attendu que Scrapio dit qu'ils l'appellent miel de l'air. Pline ap.12. aufsi en fait mention,difant:Ce miel vient de l'air, & furtout au leuer decertains aftres,és iours caniculaires,mais non pas deuant que la Pufeniere apparoifle du matin & deuant iour. Et alors, à la premiere diane & aube du iour , on trouueles fucilles des arbres chargees de rofee miellee.Et mefmes ceux qui font és champs en ce temps-là, du matin fentent & leurs cheueux, & leurs habillemens ramoittis de cefte liqueur. Soit donc quecefte chofe procede de la fueur & exhalation du ciel, ou de la faliue & excrement de quelques Altres , ou bien de l'humeur prouenant de l'air qui fe purge: pleuit à L'UWRE : IL 49 au fer, & de l'ambreà la paille. Car cela cit tout clair & refolu en la Pouille & en Calabre, que feulement ces deux fortes d'arbres ont puifflance deretenir, efpefsir & redui- re en gomme laManne:car des autres arbres elle coule in- continent, & chet fur la terre; pierres , ou herbes qui font deffous. Parquoy la Manne , qui fe tire feulement des deux efpeces de frefne , ayant incifé leur efcorce à mode que deflus , ne procede point du naturel defdits arbres , ains prouient par accident. Ce que ces bons peres reuerends n'ont bien confideré : ains, fe contentans de l’efcorce, n’ont voulu paffer plus auant. Mais les Apuliens & Calabrois, Dieu qu'elle fut aufsi pure & naturelle, & autant liquide, O ui font de grans deniers au traffic de cefte liqueur , ont qu'elle eftoit lors qu'elle tomba premierement. Voylà qu'en dit Pline. Orla manne eft chofe fi anciennement cognué, heoph.lib. que Theophrafte mefme, qui de 16g temps a precedé & Ga- . cap. 9. de lien & Pline,en a parlé,fuyuant l’authorité d'Heñode; difant lant. biff. ainf : Que fi, comme efcrit Hefñode , lechefne produit & le miel, & les mouches à miel: cela eft de tant plus confermé, Cefthumeur donc de miel, qui chet du ciel, ycroift, & s’ar- refte fingulierement fur ceftarbre. L'an mil cinq cens qua- rante fix;és moys de May & Iuin, ï'ay veu les deux fortes de mannes, affauoir la liquide, & celle qui eft grence,au Comté de Goritie,au territoire de Friuili & és enuirôs,& eus grand moyen de cueillir bonne quätité des deux efpeces de manne, efté beaucoup plus fongneux en cefte matiere ; que noz beaux peres. Orentre ceux qui onteftimé cefte Manne & la Mannc d’encenseftre mefme chofe , ie trouue que Crini- tus Florentin a efté des principaux : contre l'opinion du- quel Manardus Ferrarois a cfcrit vne cpiftre particuliere. Aanar. e- Toutesfois on peutbien pardonner à Crinitus, veu que Se- pifflib.r. rapio ; qui aefté le plus excellent Simplifte d’entre les Ara- bes, confond fort fottement la Manne d’encens & celle quichet del’air. Entre autres Grecs A@tuarius aufsia trait- Aéluar.li. té dela Manne, & des facultez & proprictez d'icelle. La decop.med. Manne, felon Auicenne & Mefué , eft de temperature fort egale:combien qu’elle foit pluftoft chaude, qu'autrement. Car celle qu’on trouuoit és fueilles de figuier & frefne (tant 20 Mais felon Auerroes , elle eft chaude & humide. De foy; deceluy qui a les fueilles petites , que celuy qui eft plus fau- uage & les a grandes) eftoit blanche & efpefsie & congelee à mode de gomme : mais celle qui tomboit furles fueilles d'a- mandiers, pefchiers, & chefnes, eftoit roufle, & tomboit des arbresen forme deliqueur femblable au miel. Qui me fit foupçonner;que la manne de fon naturel ne fe conge e point à mode de gomme: ains que cela vient de la diuerfe qualité des fucilles où elle tombe. A quoy ayans diligemment prins garde les Arabes, ontefcrit feparément des deux fortes de manne. Cependant és montagnes Ananienes à l’entour de Trente fur des melezes , il eft tombé du ciel grand quantité eftant prinfe ou bue , elle efmeut le ventre, mais debilement. Pour cefte caufe on ne craint point d'en donner aux fem- mes enceintes , ni mefmes aux petis enfans. Meflee auec autres medicamens , elle les fortifie. Elle purge aifément la cholere , & eftanche la foif: elle defoppile , mollifie, & ad- doucit les parties ftomachales , & la gorge. Celle qu'onap- porte d'Alexandrie d'Egypte, appellee Maftichine , dure fculement vn an en fa bonté. Mais celle d'Italie, & furtout la Calabroife , dure plufeurs annees fans fe corrompre. Aurefte, Fuchfius homme fort dote & experimenté, s'cft Fxhf bb. fort cflayé d'abolir l'vfage dela Mannc en la medecine, di- decäp.med, de manne, femblable aux grumeaux de maftich,côme pour-, fant : La Manne n'a aucune vertu laxatiue: ou fielleena;el- ront tefmoingner Tule Alexandrin,medecin trefexcellent, & Pierre Spezzalancius apothicaire dudit païs:lequelm’aen- « uoyé à Goritie demie liure d'vne mäne que luy mefme auoit cucille. Le conclus donc & de cecy , & de ce que ray ditcy deflus ,.que Donatus Altomarus , medecin fort expert , s’a- bufe , en ce qu'il dit , la manne qu'on cueille en la Pouille & Calabre des fucilles de frefne , ne tomber du ciel, ains fuer de la plante: mais toutesfois, combien que cela luy femble vray, fine me perfüadera on jamais que [a manne tombecés montagnes fufdites fur les melezes , foit fortie des arbres, d'autant qu’elle n’auoit rien de refineux:ioint aufsiqu’onne la voit feulement és fucilles d'arbres , mais aufsi aux prés: tellement que les faucheurs retiroyent auec leurs faux des herbes,pour caufe de lamâne fonde. S'eftoit donc manne celefte , femblable à celle quemoy & plufieurs autres auons cucillie aux lieux circonuoifins de Goritie. Or neantmoins l'opinion des Peres reucrends, qui ont commen té Méfué,n’eft aucunemét à receuoir, en ce qu'ils ont fongé, qu'és jours caniculaires , la manne ne fe trouue point tite ment fur les fucilles des herbes & arbres en Calabre : mais qu'aufsi en incifant les efcorces de frefne commun, & fau- uage , qui cft appellé Orneogloflum, la manne en fort en liqueur femblale à la gomme : & ce encores fans aucune rofec, ni autre benefñce du ciel. Cefte opinion eft con- eraire non feulement à toute raifon naturelle, mais aufsi eft hors de toute verifsimilitude. Car la Manne qui vient en Calabre & en la Pouille des incifions de l’efcorce des fref- nes ; faites és iours Caniculaires, ne procede point de la liqueur d'iceux arbres , ains eft la Manne mefme qui eftoit cheute & demeurce fur lefdits arbres quelques iours au parauant. Car comme ainf foit que cfdites regions les frefnes ; fur tous autres arbres, foyent toufiours Aie char- gez de cefte rofec miellee, & que d’ailleurs pour la tem- perature chaude defdits pays ; l'efcorce defdits arbres fe rencontre fort feiche, alteree & creuañlee : il eft impofsi- ble que grande quantité d'humeur ne fe perde & confon- de efdites efcorces. Et de là vient quelesincifant ésiours Caniculaires , la mefime humeur qu'ils auoyent attiree, en 60 fort : laquelle fe congele en pctis grains : lefquels neant- moins, pour eftre legers & fpongieux, à caufe de la mi- xtion de l'humeur de l'arbre , ne font grande operation, & n'approchenten forte que ce foit aux proprietez de l’au- tre Manne, Quant à ce que particulierement la Manne s’arrcite fur les frefnes fauuages & communs , encores que vniuerfellement cefte douce rofee tombe fur toutes plantes: i'eftime que cela procede d'vn rapport occult & fecret que ont lefdits arbres-auec la Manne : comme feroit de l'aimant le eft bien petite. Ce qu'ont aflez cfprouué , ceux quiont efté au mont du Liban: lefquels rapportent que ceux du pays d'alenuiron du Liban, vfent de Manne , commede pi- tarte : & neantmoins elle ne leur fait aucun mal, & moins leur lafche le ventre. Parquoy attendu que notoirement el- le eft quafi conforme en qualité au miel , on s’en pourroit bien pañer qui voudroit , fi les chofes d'eftrange pays ne nous eftoyent tantadmirables. Mais nous fommestant he- betez ; que mefprifans les fimples qui nous croiflent deuane les yeux, nous aimons mieux vfer de ceux qui croiflent en regions eftranges,que de nos fimples ordinaires & domefti- ques. Et eft bien employé fi noftre folie nous eft vendue rand peine 40 cher, par les grandes defpenfes que nous faifons apres ces drogues eftranges. Voila le dire de Fuchfus : par lequel :l voudroir du tout abolir l'vfage de la Manne:& nous remct- tre aux fimples quicroiffenten nos regions. Pleuft à Dicu que cela fe peut afléurement faire , afin d'euiter ces grandes defpenfes. qui eff le but où tend Fuchffus. Mais pource qu'il n'allegue raïfons affez vallables pour me perfuader fon di- re:ie fuis contraint luy contrarier en ceft endroit. Car en premier lieu , non feulement tous autheurs conuiennent en see la Manne lafche le ventre fans aucune violence : mais aufsi l'experience quotidienne le monftre.Carfionen prent le pois de deux onces & demie,elle lache gentement Je ven- tre, & purge particulierement la cholere. Quant aux pay- fans du Montde Liban, qui vfent de Manne en lien de pi- tance, & non pour medicament laxatif, qui fera celuy qui voudra croire à tels porteurs de nouuelles , aufsilegeremenc qu'a fait Fuchfus, veu que ordinairement nous experimen- tons le contraire? Ou f on adioufte foy à tels propos , com- ment fe defendra on de l'experience contraire? Pour chafler donc & abolir l'vfage des drogues cftrangeres,lefquelles font folutiues & laxatiues fans aucune violence (entre lefquelles Ja Manne à bon droit tient le premier rang)1l voudroit peut eftre que nous eufsions recours à celles de nos jardins, pour nous lafcher le ventre :comme feroit cataputia,lacoleuurce, tithymalus , Efula maior ,ou Pityufa, & autres femblables, lefquelles font venimeufes , & quelques fois mortelles. Ja n'aduienne. Quant cft de moy;ie fuyuray toufiours pluftoft Diofcoride, Galien, & autres bons autheurs tant G recs, que Arabes , que ceux qui me deftourneroyent de l'opinion des Anciens :lefquels ne fe contentoyent feulement des Simples qui leur eftoyent voifins & connaturels : ains recherchoyent les fimples & drogues cfrangieres : & neantmoins ils n’en acquirent oncques reputation que de Sages. Parquoy i'ay efté fort eftôné que Fuchfus ait ainfi prins en mauuaife opi- nionli Manne,qui eft notoirement laxatiue fans aucune via € lence ÿl | à il | | ( Orib.li,12. Orib.li.xr. so AN D. M lence:& en bône opinion de tous,excepté de Fuchfus. Le de- fircroye que ceux qui veulent abolir vn medicament , qu'ils le âflent modeftement:ou bien qu'ils miflent en place vn au- tre,qui peut fausfaire au lieu de celuy qu'ils tachent d'abolir. De moyie ne voudroye point preferer les drogues eftran- geres aux noftres, finos fimpleseftoyent egaux en vertu aux cftrangers. Annotations. * Zramos. Cefte diétion cft mife deux fois en l’exemplaire Grecien la premiere, elle remarque l'encens rond de nature: y & en la feconde,;l'encens artificiellement arrondi. Mais Mar- cellus, eflimant abfurde , que Diofcoride eut vfé d'vn mefme mot en diuerfes fgnifications , a mis au fecond lieu , pour ärosos , tyrouos : applicant le nom à la vraye interpretation dela chofe.Laquelle correétion eft impugnee par Manardus: lequel neantmoins demeure en cefte doute , comment fe doit traduire ce mot ärouos. Toures ces difficultez font mifes à neant par Oribazius : lequel ne met pas au premier paflage, drouss , mais &'ruyres, qui fignifie vne chofe entiere & fans frature aucune. Au fecond paflage , il n’y met rien: qui me fait foupçonner que le fecond #r:2:5, a efté adioufté au texte de Diofcoride, T outesfois Oribazius y met r/ypes : qui eft le vray & legitime furnom de l'encens artificiel. Etainfime2 femble le texte de Diofcoride deuoir demourer. *Marcellus,au lieu de &p8145, et d'opinio qu'il faut met- tre ée0 Bis, à quoy s'accorde Oribazius:lequel fait feulement métion de 2p#Bros: &laifle ce qui s'enfuit,côme chofe adiouftee. * Les Exemplaires Grecs mettéten ce lieu, e:Soeuépdues, lequel mot Ruelle a traduit, En chemin:&Marcellus dit qu'il fignifie, Artificieufement formé. Mais felon mon aduis , ce mot a efté adioufté au texte de Diofcoride:car il ne fe trouue point en l'exemplaire d'Oribazius, icea, François Peffe , Pr aripot : Grecs, P , François P Pigner ,on G. #: Grecs Pence: Arabrs, Arz: Allemans ; T annembaum:3 Efpagnols, Pinonegro: Italiens, Pexzo. & Pins , François, Pin: Grec, Pitys: Arabe, Sonobar: Alleman, Hartzhaum,on Kinholtz: Efpagnol,pino. Pinus. LA AMIPETET, CREPART Le pin & la peffe eft vn mefme genre d'arbre: toutesfois ils font de diuerfes efpeces.Ces arbres font communs & cognus d’ynchacun. Leur efcorce elt aftringente. Broyee & appliquee ou ointe ; elle eft bonne aux efcorcheures qui viennent d’efchauffe- ment, & aux vlceres qui {uruiennent en la peau & fu- erficie du corps. Elle fercaux brulures,meflee auec Fu d’argent,& manne d’encens. Incorporee auec erot myrtin, elle cicatrize les vlceres des corps deli- cats, qui ne peuuent tolerer chofes fortes. Broyce auec vitriol,elle arrefteles vlceres qui s’enchancrent, & eniambent fur le corps. Sion en vfe en parfum, clle fait fortir le fruict, & l’arrierefais des femmes. Prinfe en breuuage, elle refferre le ventre, & prouo- 40 so fueille plus foible & plus menu: & ont AE H LOL S que l’vrine.Les fueilles broyees & appliquees enem- plaître, mitiguent les inflammations , & contregar- dent les playes du feu Broyees & cuites en vinaigre, fi de telle decoétion on fe laue la bouche, elle appaife le mal des dents. Prinfes en breuuage au poix d’yne dragme auec eau fimplement, ou auec eau miellee, elles feruent grandement à ceux qui fonctrauaillez du foye. L’efcorce de pomme de pin,& les fucilles de pinsprinfes en breuuage,ontle mefmeeffe&t. Les tor- oches qui fe font du dedäs defdits arbres , detaillees en petites pieces, cuites au vinaigre, fi de leur decoion on s’en laue la bouche, elle ofte le mal des dents. .De ce dedans on en fait des fpathules pourcompofition des peffaires,& des onguens qui fe font pour les lafli- rudes. La fuye d'icelle fe met en l’encre qui fert à ef- crire, & aux fards qu’on fait pour teindre & donner couleur aux fourcils. Cefte fuye fert aux anglets des yeux qui font rongez;aux yeux pleureux,& aux pau- pieres nodeufes, & vuides de poil. Les fruits defdits oarbres,;quifontenclos & enfermez dedans les pômes de pin, fontappellez Pityides. Lefdits fruits ont vne vertu aftrictiue, & aucunement chaude. Prins feuls, ou auec micl ,1ls font bons à la toux & aux deffaux de l'eftomac. Les pignolats mangez ou beusauec vin cuit , ou femence de cocombres , prouoquent à vri- ner : & amortiflent l’ardeur des reins & de la veflie. Prins auec ius de pourpier, ils mitiguent les corro- fions &rongemens de l'eftomach : reftaurent & for- tifientles corps debiles,repercutent &amortiffent la © Corruption des humeurs. Les pommes depin fraif- chement cueillies, & concaffees , & cuites auec vin cuit, feruent grandement aux toux inueterees , aux phthifiques , & à ceux qui ont les poulmons vlcerez, en prenant tous les iours trois * cyathes,g#i/ont emui. ron cinq onces,de cefte decoction. Nous ferions certes à bon droit accufez dene nous ne defcriuions bien amplement la vraye hifloire des pins,pefles, & fapins, & melezes,veu que nous en auons de fi belles & fi hautes forefts. Et à ce de tant me fens-1e plus obli- gé;pourauoir veu Pline, & plufieurs apres luy, auoir gräde- ment failli en la confideration de tous les arbres ; quiiettent & produifentrefine. Carie les treuue d'opinion fort eflon- gnee de ce que moy-mefme ay veu de mes yeux és montai- gnes qui fontés enuirons de T réte. Commençant donc no- Ître difcours au pin, ietreuueque Theophrafteen a cftably deux efpeces : difant qu'il ya des pins domeftiques , & des pins fauuages ; & que les fauuages font diflinguez en pins maritimes, & pins de môtagne: duquel les parolles font rel- les ; On dit qu'il y a des pins domefliques, & des pins fauua- ges. Des fauuages,ils appellent les vns môragnars, & les au- tres maritimes. Les pins des montagnes font plus hauts & plus droits, & de matiere plus mafsiue. Les maritimes ont la efcorce plus liffee, & meilleure à tanner les cuirsice qui n'eft pas en l'autre efpece, pour lemoins en telle perfeétion, La pomme du pin mariti- me eftronde, & s'ouure imcontinent. Celle du pin de mon- taigne ef plus longue, plus verte, & moins ouuerte, comme cftant plus fauuage. Voila qu’en dit Theophrafte. Aucuns cftiment que T heophraîte entédoit parler du pigner,& non du pin: fondans que 3#/:,,en Grec,duquel mot a yfeT heo phrafte,fignifiele pignet,& non pasle pin, Qui a induit Pe- trus Bellonius Manceau d’attribuer tout au pignet , ce que Theophrafte à laiffé par efcrit de &t#x7: & cecontrelatra- duction de Theodorus Gaza. Mais le bon Bellonius me pardonnera : car 1l a grandement erréenceftendroit :non O pas pour ne bien entendrela phrafe de la langue Grecque: ans pour n'eftreaflez verféen Galien & Thcophrafte :ou bien à faute de cognoiltre les plantes dont ila efcrit, Et de fait, ya beaucoup deraifons contraires à fon opinion, En premier lieu je tiens pour certain queles Grecs Anciens ap- pelloyentle pin,#£.#:& le pigner ou garipot, æirus, Et n'eft vray femblable que Theodorus Gaza hommené Grec, & fort verfé és ligues Grecque & Latine, &qui a traduit Theo phraîte , euft ignoré la fignificarion de ces mots tant vulgai- res & *Lé Cyath Cotient dou. Xe dragmes © quatre ue , fi férupules, n Theophr, de plant. hifi. lib.3.c10. Petr.Bello, li.de arbor, coniters. 3 SPROTO SO A LA VOREA L si res & communs. D’auantage, Thcophrafte appelle la pom- d'autant queles oifeaux la peuuent aifenrent rompre delcur me de re/xn , Strobilus , qui veritablement ef la pomme du bec. Celle forre au Gi rend vncrefine blanche & de bonne pinten quoy appert qu'il efcriuoit du pin,&non du Garipot, odeur ,commeles autres. Les Allemans font grand cas des ou pignet. Galien monftre bien que veut dire Strebi!us, par ais de ces pins pour bafir:& ce non fèulement à caufedeleur les paroles fuyuantes, où 1l dit : La pomme du pineftdebon madreure quieft belle, mais auféi pource qu'ils fentent bon: Gal. lib. & gros nutriment : toutesfois elle eft de difficile digeftion. pour ceftecaufe ils en lambri ent & ornent leurs poefles:cho le aliment, Les Grecs ne l'appellent plus maintenant Conus, ains Stro- feinuentce par eux pour chailer l'extreme froid qui les agi- ut. bilus. Eten vnautre pañlageil dit ainfi:Le pignolar cft de nu te. l'ay obferué deux cfpeces de m in5,qui ne font cifitrens Gale. li, de tuument plus gros que ceux cy , toutesfoisnon mauuais : & qu'en grandenr & paruiré de Lu pommes , comme on ibis bonier s'appelle Conus:les anciens l'appelloyent aufsi Serobilus. Et pourra voir parles figures iciappolees. Au refle toutes cés nali.ficex. En Vnautre paflage ildit ainfi: Le frui@ de Conus ; qu'au- {ortes rendent vne refine blanche & odorante, fe conuertif. Galelib.7. cuns appellent Coccalus & Strobilus , &c. Ætenvnautre fenten torche, & icttent vne poix noire. le fimplme paflage: Ce que Hip pocrates dit Coccalus;il n eft pas ainfi: bcfasulr. Car les anciens Grecs l'appelloyent Conus : côme aufsi quai . etre : kg [dem li, 4. tous les modernes medecins l'appellent Strobilus. Simcon Pinus fylnetris. Pirusmariima. leyiélus ra SCthi s'accorde àGalien:car il appelle en Grec,les pignolats, oi mor, *avéei= roùs sgeRixeus. En quoy appert,queT hcophraîle par- Jant de ati»» , entendoit du Pin, & non du Garipot , ou pi- gnet:qui eft côtre l'opinion de Bellonius. Car fi felon Thco- phrafe, le fruit deze: s'appelle Strobilus (lequel Galien met au nombre des fruiéts qui fe mangent) il n'y a point d'ap parence de croire que ce foit le fruit du Garipot , lequel ne vaut rien à mâger, encores par le tefmoignage de Bellonius. Or que Theophrafe, parlant de tx», ait entendu du pins cefte raifon le monftre encore cuidemment :aflauoir,qu'il ne 20 fe trouue point de Garipot qu'on cultiue:finon que parauen ture on en vucille femer en quelque jardin pour plailir : mais de pins on en trouuc afez és villes, & de cultiuez.Ec de là cft venu que Bellonius , pourfuyuant toufiours fon opinion, eft tombé en vn autre erreur plus grand. Car cela eft faux, que du dedans du bois du pignet on face la poix, ainfi que Bello- niusdit;interpretant faufleméc Theophrafte en ceft endroit, felon mon iugement.Premieremét on trouue peu de pignets quiayent la torche au dedans. Ettoute la poix, dontonvfe en Italie, fe fait feulement de Ja torche du pin : & ainfi fe fait en Boheme , où les forcfts des pins font grandes, efpeñles , 8&c 1 Lie) communes. Mais venôs à la vraye hiftoire du pin.Ily a deux Pinus maritina altera, fortes de pin : l'vn domeftique. l'autre fylueftre. Le domefti-3 © que à grand quantité de branches tournoyans & errans à l'entour de fon haut tronc, fes fucilles pelues, fermes, & fort longues & pointues au bout.Il a fes pignolats grands, ferrés, folides;ayans au dedans de noyaux enclos d'efcailles longuet tes & dures, & noircies comme de quelque fuye:outre ce le noyau de dedans eftenuironné d’vne fort mince pellicule,de couleur jaune , laquelle froiflee des doigts s'ofle aifement. Ces noyaux ont vn gouft doux & plaifant : leur fubflance eft graff & hurlea(e. 11 y en a grand quantité à l'entour de Ra- uennes, joignant le riuage de la mer Adriatique : femblable- ment en Italie, & principalement és vergers des hofpitaux. Du fyluetre il y a beaucoup d'efpeces, qui toutesfoisfont comprifes fous Les marins & montagnars. Des montagaars °° trois fortes. La premiere eft plus haute que les autres, de la- ‘quelleles forefts de Boheme &Polongne font pleines.le pais . de Trente, voire & les montagnes d'Ananie & de fleme: | les païfans de là en tirent ordinairement la poix. Cefte cy eft | prefque en tout femblable à la domeflique.finon qu'elle 2 {es | pommes plus petites, vn peu plus grandes que celles de cy- prés, plus longues toutesfois, & plus refferrees , ayant fes cfcailles ainfiamañlees que la domeftique , refincufes & odo- fugym. xantes. La feconde ; appellee des Ananiens Mugum , & de laquelle eft couuert le haut dela montagne de Rauen- | ne,n'aaucuntronc, mais iccte fes rameaux à fleur de terre, dix ou quinze coudees à l'entour:elle à fon fruiét pareil à la 50 precedente, voire & plus vif, plus refineux & d'vnebonne odeur. Les gens du païs fôt de fes rameaux de cercles à relier tonneaux:car outre ce qu'ils fonc fort longs, il font foupples, & bientenans. La “oiielh d ; dite deceux de Trente & des Ananiens, Cembro & Cirmolo,croift en abondance là mef- me,en Gauia;montagne de la vallee du foleil, & fur les mon- tagnes de Bormo,de là Voltoline,& en Fleme, & en la conté de Tyrole, non loing d'Oenipont. elle cft d'vne belle hau- teur:matiere fort propre à faire aix;rant pour fa beauté, que pour fa bonne odeurielle n'eft toutesfois fi haute que la pre- miere efpcce:& l’efcorce de fon tronc ne deuient jaune, com- me des autres.Sen fruit eft femblable à celuy du pignct, plus court toutesfois,refineux, de couleur de pourpre, & fur tous 60 le plus tendre. Dedansles efcailles de leur ponïme ya des noyaux plus petits queés domeftiques , courts ; de forme | triangulaire , & aifés à rompre & obeiffants àla dent:de oubien pource qu'il ya de gouft femblable, finon que machez ils laiffent quelquepetite Betlonius,dent nous au | afpreté : ce qui eft commun à toutes chofes fauuuages. Qui depineftrele pin, qui cflapp aftre, quai comme pin arbo.refini- me fait penfer que cefte pläte eftle pinde Taréte,duquelfait fau age. Ma s'abufe, nmon opinion:car (felon feris. \hif.ne. mention Pline ; difant que fon cfcaille cftaiftedrompreaucc Jhnc)icpin ire chofe que le pin fauuage, quiet Plinlib16. |a5c.10, les doigts , & eft expofccen l'arbre au larrecin des oyfeaux: fort grand & haut, &croift non feulement és moOntaignces, «p.10, | (-2Mr Fais Ce, Pinus [ylneSris Cexbro. D | Or ce que Theophräfte à el crit des pins fauuages ; cfttouc contraire à ce que nous voyons ordinairement deuât noz yeux. Carles pins fauuages quenous voyons ordinairement en no- fre marine de Sene, portent va fruit aigu , long d'vne paume, ferme, folide , & qui de foy ne s'ouure fiaifemér, Mais les pins des montagnes d'Ananie & de Trente, & de Boheme, & lo- longnesiettent vncpetite pom-— me, courte, & quicflant tiche, tombe incontinent de l'arbre, & eft pleinement ouuerte, & cf parpilce. Mais ie croy que la di- crfité des climats en ef urs efpeccs de pins mar cyd imes, 15 parlé,eflime cefle forte Z: Lo lib.de Cr s2 Theop.li.3, 64.4 de pla ta. hisf. Thecp [i.6, cs. de cas, plans. AND. MA mais aufsi en la plaine. Etau contraire, felon Bellonius, le pinaître ef plus petit que le pin: & ne croift mien la plaine, niés montaignes moyennes: ains croift feulement és cimes & copeaux des plus hautes motaignes. Cependant plufieurs pourroyént eftre induits à croire Le dire de Bellonius, par ce qu'il dit auoir veu plufeurs chofes contraires à ce que plu- fieurs bôs autheurs ont efcrit, en fa peregrination & voyage au'ildit auoir fait en Afie, Grece, Surie, Egypte, & en plu- fieurs autres regions : preferant l'authorité de fa peregrina- tion aux efrits de plufieurs bôs & graues autheurs.De quoy ie m’efmerucille : car i'ay entendu que Bellonius efthomme DTÉ LO'LVrS eft plus purifice , elle s'affermit: & affermie fe congele & ef. Bees & engendre la greffe. La refte du nutriment, qui vacnhaut, nourrit les parties qui font fur la terre, paflant par autres conduits , que par la prcfle fus mentionnee. Car comme nousauons dit, les pins qui font du tout conuer- tisen torche, meurent de grefle:attendu queles efprits fe trouuent eftouffez , n’ayans lieu ni moyen de pouuoir paf- fer : ainf qu'il aduient à tous animaux qui meurent de graifle. Voilaqu'endir Theophrafte. Au relte pource que la torche du pin eft requife pour faire la poix, la necefsité a monftré de artificiellement conuertir les pinsen torche, feulement de moyen fauoir: & qu'il n'a cireuir tt de regions ; O Ce que T heophrafte monftre bien difant ainfi: Les mon- qu'il donneentendre parfes efcrits. Or pour retourner à nos brifées, Bellonius defcriuant le pinaftre,dit qu'ila fouuen tesfois leu ce mot pinaître en la traduétion Latine de T heo- phraîte:mais que neâtmoins cefle plante auoit efié incognue à Theophrafte : & source qu’elle ne croifloit pointés mon- raignes d’Afie, ni de Grece: & que pour cefte caufe il n'ya point d’autheurs Grecs qui facent mention du pinaftre, ou pe fauuage. Mais nous auons defia declaré combien ce bon omme cyeft arrogant , & mal verfé en la leêture des au- theurs Grecs , lors qu'il a efté monftré que Theophraîte mer deux fortes de pin, l'vn domeftique; & l'antre fauuage, Si toutesfois Fellonins fe vouloit opiniaftrer de dire que æcxn en Theophrafte fignifiele garipot ; & non paslepin, & que par confequent Theophraîte a parlé du garipot & non du pin; que refpondra-il aux paflages de Theophraîte, où il met æirus élu? Certainement à moniugement;il n'a que refpondre. Pour efclarcir donc Ja matiere,nous mettrons en auant contre l'opinion de Bellonius ; ce que Theophrafte dit des arbres qui croiflent és montaignes. Il dit donc ainfi; Les môtaignes fe font appropriez les arbres qui ne peuuent croiftre en la plaine, En Macedone croiftle fapin; le gari- pot &le pinaftre. Etau mefne paflage parlant des arbres qui demeurent toufours en leur verdeur, il dit ainf: Entre les arbres fauuages donc ceux demeurent toufours vers;que nous auôs dit au premier liure, aflauoir, le fapin, le garipor, & le pinaftre. En quoy on peut voir que Bellonius a pañlé bien deleser plufieurs paffages de T heophrafte,&qu'ila mis beaucoup dechofes faufles en fes efcrits:voulät parcemoyen acquerir vne vaine gloire > ouattraper quelque benef.e ou efat;pluftoft q par enuie & defir d’efcrire laverité des chofes. Anguillarius aufsi s’eft grâdemét trompé au catalogue qu’il fait des arbres portant refine, de fon propre mouuement & fans authorité mettät au nombre des pignets le pin fauuage & montagnar, & mefmes celuy que ceux d'Ananie(côme dit eftjnomment Mugum:veu qu'ils ne différent des autres pins qu'en grofleur ou paruité de leurs fruits. Car il ont tous mef me façon,mefmes fueilles,mefmes fleurs, mefmes germes:ils ont femblable matiere de bois , mefme efcorce , mefmere- fine,mefme odeur, & femblable gouft : ioint aufsi queroutes ces fortes de pins fe chägent en torche, & rendent force poix: qui eft le propre des pins(felon l’opini6 de vous les autheurs) & non des pignets, Il s’eft pareillement oublié , en ce qu'il efime le pin de Tarente eftre pin de montagne:car puis que fur tous les pins & fauuages & domeftiques, ceftuy ci a vn fruit fort ailé à rompre, fa raifon fe trouue de neant. Car Theophraîte mefmedit, quele pin fauvage de montagne, a fa pomme plus ferree, plus dure , & plus difficile à ouurir, que le maritime, pour eftre plus fauuage & plus robufte. Voy cecy plus amplement en la premiere éniire que ray tagnars dient , que oftans l’efcorce du pin, du cofté du fo- leilleuant , deux ou troiscoudees haut de terre, dedans vn an fe fait vn grand amas d'humeur , & mefme la torche, Laquelle ils coppent auec cognee: & l'an fuyuant fe treu- ue encores vne rorche: & font femblablement au tiers an, Et de là vient, que de ces incifonsainf continuces , l'ar- bre fe pourrit & s’affoiblit, de forte qu'au premier vent il tombe. Alors ils prennent le cœur de l'arbre , auquel y a toufours de la torche, & les racines aufi. Voila qu’endit Theophrafte. Au dire duquel on peut voir, que la torche fe fait du pin, quand le pin tombeen putrefa&tion, ou ar- tificiellement , ou naturellement. En quoy fe peut confi- 20 derer l'erreur manifefle de Pline:lequel racontant les ar- bres qui produifent refine , dit la torche eftre de foy vne efpece d’arbre. Les parolles de Pline fonc telles : La Gxieme efpece ;eft celle qui proprement eft appellee torche :laquelle eft plus abondante en humeur que les deflufdites :toutesfois elle ft plus liquide & moinsabondante quele garipot: & eft fort vfiree és fainéts & facrez luminaires. Etenvnau- tre pañlage, il dit, Refle maintenant à parler en general de chacun arbre , dont nous auons amplement parlé ci def- fus. Es montaignes croiflent le cedre , la meleze, la tor- che, & autres arbres qui produifent la refine. Voila les pa- rolles de Pline. Pour maintenir & defendre le dire duquel, one féruiroit d’alleguer icy que pat la vorche il à entendu le pin: car Phne racontant au mefme pañlageroutes les ef peces d'arbres qui portent refine , met le pin au premier rang : & en apres il afigne Je fixieme lieu à la torche, Et cela, peuteftre, a fait faillir Marcellus : lequel traduifant ce chapitre de Diofcoride , a expofe le nom de pin, parlemot torche. Adam Leonicerus , entre les Modernes ; fe treuue aufsi enueloppé du mefme erreur : lequel a reprefenté en fon herbier , pour & en lieu dela torche, vn arbre pluftoft feint & inuenté , que naturel & veritable: eflant à ce induit (comme ie penfe) par l'autorite de Marcellus & Ruellius. Mais la verité eft que la corche ne fe fait feulement du pin, ains aufsi des autres arbres qui portent &c produifent ref ne; comme de garipot & de melezc:car moy-mefme ay coppé efdits arbres de torche fort grafle , és forefts d’Ana- me,combien qu'ileneftfortpeu. Pour cefte caufe Theo- Theopbr.di bifto.plant lib.9, cap. Plin.bi.na li.16.ca.10 Idem eo. li cap.18. Theophr.de phrafte , grand inueftigateur des fecrets de nature, difoit, pla bif.tib u'en Ponte ,entre les arbres fauuages ne fe trouuoit point € Pinaftre (ou pin fauuage) ni de fapin , ni de garipot, ni aucun arbre qui portaft la torche. En quoy fe peut ayfe- ment voir , qu'il y a d'autres arbres que le pin, quife pour- riffent & conuertiflenten torche. Maisceque le pince con- uertit pluftoft en torche, qu'autre arbre qui foit ; caufe qu'on approprie pluftoit la torche au pin, qu’à autre ar- bre, Qui me contraint à defcouurir l'erreur de Pline, en ce efcrite à Vlyfles Aldrouädus,medecin trefexcellent:tu y ver-ÿ Oo qu'il dit, que cefte meramorphofe & conuerfon en tor- ras chofes fort fingulieres du pin & pignet, & iamais non congnues, D'ailleurs 1e m'efmerueille aflez de Pline, ence qu'il dit que fur tous arbres qui portent refine , le pin eft fort propre à faire des aifsiz ou effelles , pourcouurir les maifons : veu qu'il fauoit bien que la meleze( que les Ita- liens appellent Larege) n’eft comparable à bois qui foit ,en preflance, fermeté, dureté, & folidité. D'auanrage, Theo- phrafte dir(& nous Je voyons ordinairement) que la mort du pin eft quand il deuient torche. Les parolles de T heo- phrafte fonc telles : Les montagnarsdient, que c’eft mala- die aux pins, quand non feulement le cœur, mais aufsi la particexterieure du tronc du pin, fe conuertit en tor- che: car alors le pin, par maniere dedire, vient à eftre fuf- foqué & eftranglé. Ce qu'auient naturellement par trop grande abondance d'humeur , felon qu'on peut confide- rer: car tout l'arbredeuient torche. Cela eft donc vne ma- ie propre & particuliere au pin. Or pourquoy le pin fe conuertit en torche, T hcophrafte en rend cefte raïfon, difanc ainf, Le pin produit fa racine toute pleine de tor- che, ainf qu'auons dit ci deflus. La raifon cf celle mef- me ,qui fe confidere en tous animaux : aflauoir que la par- tie del'aliment qui cft parfaitement cuite, d'autant qu'elle j 69 che, eft vne maladie & detfaut de la meleze, qui luy eft propre & particuliere , & non au pin: attribuant à la lare- ge toutesles marques, qualitez & proprictez , que Theo- phrafte dit eftre au pin, Mais Ruél , voulant auçune- ment couurir l'erreur de Pline, fon grand familier en le- &ure , ditainf: Il ne fe faut cfineruealler fi Pline s'eft equi- uoqué en celt endroit: car la melezeeft toufiours verte com- PIE pin, & d'vne mefine forme, & croift és montaignes. Le bon homme Ruellius, voulant excufer Pline, ne s’eft donné garde d'vn autre erreur ; où luy-mefme eft tombé: comme aufsi ont fait plufieurs modernes. Carie peux tef- moigner auoir veu plus de cent forefts de larege ;, ou me- leze: mais jamais ie n’en vis vne, qui ne perdit fes fueilles en hyuer : & n'ont tel rapport auecle pin , quelle bon Ruel- lius dit. Afin doncques qu'on fache que c'eft de meleze, ou larege > Nous auons jci ais par efcrit çe que en auons veu & experimenté, Larix: François, Melze,on Mcleze:ltaliens, Larice,ou Larege:s Allemans, Lerchembaum. La 4 ap. 6. SVR DIOSC. æx La Meleze cft vn Arbre fort N° haut, ayant l'efcorce fort grofle, & laquelle n'eit pas plus lifice que celle de peflt, ainf que penfe Adam Leonicerus:& qui eittou tecreuaflec & rôgee au dedans. Ceft arbre produit fes branches alentour du tronc, de degrez en degrer, auec plufieurs petis fur- geons foupples, comme faules ou oziers;lefquels font jaunes & l'entour vne fucille fort cfpeñle, longue; tendre, capilleufe, plus eftroitre que les fueilles de pin, & qui n’eft piquante :laquelle fe ternit & pallit, comme l'hyuer EAVRIE AL. 53 combien queés montaignes de Trente, & furtout,és mon- taignes de la val du Soleil, treuuevne infinité de chefnes meilez parmy les pins, fapins, peñles, & melezes :ceant- moins ie ne vis iamais Agaricen arbre qui y fut,exceptéés melezes. Au refte,la melezeproduit cefte liqueur excellente, u'on appelle büon, & quifauflement eft appellec terben- thine,des apothicaires: carla terbenthine procede de l'arbre terebinthus. Mais pource que les marchäds de Leuant n'ap- portoyent plus de terbenthine:& que les Medecins & APT thicaires au lieu d'elle vfoyent du biion ordinairement ; il eft aduenu que le biion a vfurpé & prins le nom de terbenthi- odorans.Scs rainceaux jettent à, Ç ne. Etvie-on ordinairement du bison en toutes ordonnan- x ces oùlaterbenthine eftrequifé, comme chacun fçait. Tou- Fuib.lib.de tesfois Fuchfus dit,queles Apothicaites fuppofent la refine comp.med. defapin en lieu dela vraye terbenthine. En quoyilfe trom be fauf fon honneur : caril eft tout notoire, qu'on vie du ion; qui eft la refine de lameleze , en lieu de vraye terben- rhine, Du temps de Galien la refine de pelle fe vendoit pour Gal. lib. 3° terbenthine:lequelen parle ainfi, Entre les efpeces derefine, de p.med. celle qui eft de la meleze ; appellce Larigna, eft plus humide per gen. vient, & rombe au pied de l’ar- bre,ouelle fe pourrit. Deforte, que entre tous arbres qui portent refine;la feule meleze, par mefpris du froid,demeu- re denueede fucilles. Ruellius dit , que les ieunes Melezes retirent plus au cyprés » qu'aux pefles & garipots. Etcom- bien que Pline les eflime fteriles,ce neantmoins elles portent va fruit femblable à celuy de cyprés , & qui eft d'affez bonne que les autres:& eft femblable en fubftance à la refine de pef- fe, qu'aucuns portepaniers vendent pour terbenthine, à ceux qui ne les cognoiffent pas. Toutesfois celte refinecit plus aigue & en odeur, & au gout, & en fa proprieté ; que odeur. Toutesfois fes fleurs font de beaucoup plus odoran- 20 n’eft la terbenthine. La refine doncde meleze fe conforme tes :lefquelles fortent au printemps du bout des rainceaux dudit arbre, & l'embelliffent orandement. Careftans d'vne couleur farlatine ardente , il femble à ceux qui les contem- plent ; que ce foyent flocs de fine foye, ne par Dame Nature au vert de l'arbre. La matiere de fon bois eft fort dure, & rouge, & fur tout le cœur de l'arbre : & n'eft à com- parer à autre bois pour batir Palais &maifons fomptueufes. Au refte , il ne faut croire ce que Pline, Vitruue & ‘autres modernes dient , que la Meleze ne brule point, & moins fe conuertit en charbon: ains fe calcine, comme feroit la chaux en la fornaife. Et vrayemét aufsi ceux s’abufent qui efliment noftre Meleze;n'eftre la vraye;d’autanc qu'elle s'allume tant Ô aifément. Car puis que du confentement de tous les moder- nes, & mefme F Pline & Vitruue,la larege rend force refine & bien grafle ; laquelle ni plus ne moins que le bitumecftant approchee du feu s'allume fort aifément , ie iugerois l'hom- me du tout ftupide qui cftimeroit les pierres , qui de foy ne fe peuvent allumer,engraiflees toutesfois de bitume,brufler aifement iufques aux cendres , & Jes melezes (bois fort rcfi- rieux & gras)nullemenr s’allumer.Or que les pierres fufdites puiflent brufler, les Flamens , & ceux qui habitent le pais de Brabant, & toute cefle pee Septentrionale,m'en pourront defmentir:car faute de bois ils entretiennent leur feu detel- les pierres. Si quelcun fouhaite fe raflafer d’autres raifons touchant ce fait; qu'illife lafeconde epiftre que ray efcrite à 40 [\yffes Aldrouandus,homme bien verfé en medecine:1l trou uera dequoy:& furtout,noftre meleze n'eftre autre que celle des Anciens. Car fi cela eftoit, les mines & fourneaux de fer qui font és montaignes de Trente , en la vallee du foleil ,val Camonique,val T ropian, &és enuirons de Brefle;feroyent fort denuez de charbon: veu qu'ils n’vfent d'autre charbon que de larege & meleze,Car(comme dient ceux qui s'enten- dent en choles Minerales) il n'y a charbon qui face fi toftfon dre la matiere & mine du fer, quele charbon de meleze. Et d'ailleurs, le bois de meleze, eftanc fec & gras, comme natu- rellementileft;ilrend vn feu fort chaud & vehement. Pour cefte caufe on en chauffe les fours à cuire pain , & les poëlles és montaignes de Trente. D'auantage ; le meilleur À garic) ui foit, croift és melezes. Et moy-mefmeen ay fouuentef. bis coppé cfdits arbres, qui eftoit bon en perfection:& en ay fouuent achetté de ceux quiapportent vendre de biïion, & les refines. Pline dit qu’en France l'Agatic ne croift point feu lement en la meleze , mais aufsi és autres arbres : & fur tout en ceux qui portent le gland. Diofcorides nimefne Galien, ne fentrefolus,affauoir fi l'Agaric eft boulct,ou racine;com- bien qu'ils afferment qu’il croifleés cedres.Braffauolus afier- me en auoir trouué à Comach, en vne forte de chefne qu'on appelle Yeufe:& que paflant par Franceil a veu d'Agaric at- taché aux trôcs des chefnes.De moy certes,ienc veis jamais, & moins ay entendu, que l'Agaric creuft és chefhes, hefres, Go yeufes , & liege ; combien que i'aye veu & pañlé de grandes forefts,, en toute la T'ofcane, au Royaume de Naples , & en plufeurs endroits d'Italie, & de la Germanie, Sclauonnie, & cn plufeurs autres regions aflcz annoblies & enrichies de forcits d'arbres qui portent le gland. Bien elt vray que ï'ay affez veu de boulets noirs, durs, & ligneux, quieftoyent at- tachez efdits arbres , & dont on vfe à porter le feu pour l’ar- quebouze, & pour fe feruir de meche, quand on fait le feu au fufil. Maisautre Agaricie n'en ay pointveu.D’auantages [e) en qualité auec celle de pefle, & auec la terbenthine:tou- tesfois elle eft de fubftance plus fubrile & plus refolutiue.Les payfans & montagnars d’alenuiron de Trente, appellent cefterefine, Larga , prenans la denomination de la Larege, qui la produit. Celte liqueur ne fort point de l'arbre;de foy, ains pour la tirer il faut percer l'arbre auecvn long tarare, iufques à la moëlle, & ceenefté. En apres on recuille ladite liqueur en certains vaifleaux, faits d’efcorce de pelle. Les ieu- nes arbres iettent la liqueur plus claire que les vieux: ainf que nous auôs dit des arbres d'encens. Elle eft bône & prouf fitable mife en medicamens ; & principalement en ceux qui fe preparent pour bleffeures & cicatrices. Mange au poix d'vne once, elle purge par le bas. elle purge les reins, fait for- tirles picrres, & incite à vriner, & mefmes fi.on lamange auec dragme & demie de Benediéte fimple. Elle eft bône pour pour gmpefcher le Aux dela femence ; fi ayant efté plufeurs fois lauee en eau de plantain, ou de nenufar , on en prent, y adiouftant vne dragme d’ambre, & vn petit morceau dece- trach & decamfre : prinfe en forme d’eleétuaire elle fert aux cthiques, à ceux qui crachent pourri, & à la touxinueterce. On enfaitdel’huyle & eauen vafeftillatoire, qui fert gran- dement à fouder les playes frefches,voire & aux douleurs de nerfs.& jointures prouenans de froideur. Si on prent dans vin blanc de la premiere eau quifortau poix d'ynferu ule, on aidera grandement ceux quiont l'eflomach plein d'hu- meur pituiteufe :car peu apres l'auoir beuë ils jettent tout hors: yadiouftant d’huyle de lie de vin , ellenettoye les va- riolles ; lentiges & feus volages , tant de la face; que de quelque partie que ce foit du corps. Elle eft fort finguliere mife fus les vlceres rempans:& y adiouftant vn peu de fiel de beuf, contre les vers eftans aux oreilles: & mefmesauec fon huyle;contre la fourdité.Es troncs des vieux arbres de mele- ze; pres de la moëlle, fe treuue vne certaine peau blanche comme vn drap , quelquefois dela largeur d'vne coudee, & qui ef fi fémblable au cheurotin ; qu'à l'œil on prendroit l'vn pourl'autre. Les gens du pays vfent de cefe peau pour fou- der les playes,& pour andièn le fane, Abies:François, Sapin:ltaliens, Abete: Grecs, Elaté: Allemars, T hannen,on T'hannenbaum. Entre les arbres qui portene refine, le fapin & la peñle fonc fi femblables , que fouuente[- fois les chappuys prennent l’vn ‘ pour l'autre. Car toutes deux font de mefme grandeur : & toutes deux iettent les feuil- les longues, dures, & efpeñles. Leurs rameaux viennent en croix, procedans feulement des deux coftez des branches:ce que aufsi f voit en leurs fucilles: toutesfois les fuielles de la pef- fe font plus noires que celles du fapin, & quelque peu plus larges , plus tendres & lifiées, & moins poignantes.Dauanta- ge, l'efcorce dela pelle ture fur € 3 k noir 4 AND. MA Je noir, & eft gluante, & pliable ; commewne corroye: mais celle du fapin ëft blanchaître , & ferompt quand one plie, Les branches de la peñle, pour la plufpart pendent contre terre: céqui u'aduent és branches du fapin. Lebois depefe eft plus beau, & meilleur, & ales veines plus droites, &auec moins de nœuds que le fapin, Leur fruit eft de longueur d'v- ne paume, fort ferré par fes efcailles entrelafices; efquelles eft fa femence rétiranc fur le blanc; &n'ayantaucune moelle; LaRefine de la pee eft entre l'efcorce & le bois congelecà fleur de gomme , combien que quelquefois elle produife de liqueur clere &liquide commelebiion, Mais le fapin pro- duit entre efcorce & bois cefte liqueurexcellente ,quenous appellons LACRIMO; quañ comme fi nous difions,k lar- me du fapin : de laquelle les anciens n'ontrienefcrit ;.que ie Gal. lib,3. fiche. Sinon qu’on voufsit dire, que Galien entendoitlare- de cêp.med. fine de fapin, par celle qui fe vendoir de fon rempsen lieu de per genera, terbenthine. A quoyil ya grande apparence: caril dit cefte liqueur eftre fembJable en gouft &en odeur à la terbenchine: ce qu’on voit notoirement eftre en la larme de fapin,laquelle fe trouue d’ailleurs vn peu plus aigue que la cerbenthine,lef- quelles qualitez ne fe rencontrent point en la refine qui fort dela pefle. Qui me fait foupçonner, qu'en Galien y a faute encelieu,. Combien qu'à la verité tous lesautheurs anciens font fort contraires és defcriptiôs qu'ils ont refpeétiuement T THHKO LIVES ; Thcophrafte : & comment les autheurs Grecs prennene quelquefois vn nom pour l'autre, Or ie me {uis trop arrelté à monftrerles erreurs de Bellonius : l’occañon fe donnera, fiautre chofe ne m'aduient , delesdeclarer plus à loyfir en entemps & Jieu. Au refte mis fin à relles difputes, il nefera (ce me femble ) hors de propos de dedure icy la proprieté des noyaux de pin & leur vertu : & mefmes cé que peut la pommedepin frefche, Car l’eau faire en vaifleau fillatoire de fes pommes encores vertes (nommees coni ) efface les ri- des du vifage, & empefche lesmammelles d'enfler ; fi on les fomente dejinges trempezenicelle:elle eftrefSit la matrice, o & la garde de couler. A tourcecy le fuceft encor plus fingu- lier, Cependant les noyaux des pignolats font fort fouue- rains au corps humain:pour eftre de qualité aflez temperce, finon qu'ils efchauffent quelque peu, Ils meuriflent , molli- fient;conglutinent,refoluent, & engraiflent, & font tant peu que foitaigresau gouft: ils font fort nutritifs: & combien qu'ils foyét d'alimét quelque peu gros,il ne fautlaifler pour- rat d'en vfer, Ils chaffent leshumeurs pourries desinteftins, On les addoucift les donnant auec fuccre à ceux qui font chaux de nature:& auec miel à ceux qui font froids,d'autanc qu'ils font de difficile digeftion. Ils ‘perdent aufsi leur acri- monie & qualité huileufe,trempez en eau tiede. Mangez fou nent, ils gueriflentles douleurs des nerfs & du dos. Onen faites touchant les arbres qui portent refine: fubftituans & 20 foulage les gouttes fciatiques,paralyfes, & eftourdifieméts, prenans fouuentesfois les vnes pour les autres. Laquelle opinion m'eft entree d'auantage au cerueau;voyantque Ga- lien dit au traité de l'Euphorbe, qu'entre toutes les refines, les plus odorantes font la terbenthine, & celle de fapin;com- bien que la derniere foit plus chaude que la premiere, Au re- fte ceux s'abufent grandement , qui prennent la refine de f2- pin, pour celle de meleze qui eft clere: car celle de fapin eft amaflee entre l'efcorce & le bois , comme vneapoftume: & fendant l’efcorce (comme qui perceroit vne apoftume}elle fort, Mais larefine dela meleze fe tire du cœur & milieu du bois ; ayant percé le tronc de l'arbre auccvntarare, iufques à la moelle:ainfi que moy-mefme peux teltifier, comme l'ayantexperimenté, Carpoureftre mieux informé dela verité des chofes , moy-mefmes ay tiré la refine du fapin, & de la meleze. Aucuns meflent fes deux refines ; à fin de les mieux vendre , fous le nom de refine de fapin ; qu’on gnpelle bion. D'autres coulent & recoulent la refine de meleze iufques à ce qu'elle foit bien clere, puis là vendent pour biion : car il y a bien peu d'apothicaires qui puiffent difcer- nerl'vne de l'autre. Toutesfois la fraude fe cognoift , en ce que la refine de fapin eft plus liquide ; moins fubftantieufe, & plus amere que celle de meleze:& fi à vne odeur fort bon- ne: & deuient aucunement roufle , on Ja garde vn an. Elle eft fort bonne aux playes qui font frefchement faites: carelleles foude, & mundife, & fi eft incarnatiue, Prinfe 49 en breuuageelle purge la grauelle, appaife les SE » & fciatiques, Elle eft finguliere aux playes de la tefte: de forte qu’aucuns n’y mettent autrechofe, On en met aux prefer- uatifs en lieu de Baume. Ruellius dit que le fipiniçttevne fleuriaune: mais en toutes les montaignes de Trente, qui toutes font pleines de fapins , tous les fapins font fteriles , & de fleur, & de fruit, Or pour retourner à la pefle , ie ne fçay que Bellonius entend par Pefle ou garipot : car felon la figu- re qu'il luy baille , & la defcription qu'il en fait, il femble qu'il la prenne pour vne forte de pin fauuage. Etl'autrear- bre qu'il appelle fapin , n’eft autre chofe que la vraye pefe. Car la peñle & le fapin font fi femblables , que fouuentes- fois les dpi prennent l'vne pour l'autre, ainf qu'avons so plin. hift, dit cy deflus. Pour cefe caufe, Phincafsignant mefmes fueil- pat. lib16. 165 à la pefle & au fapin ; dit ainf : Les fucilles de peffe & de «p.24. fapin font decouppees à fleur de HO en vn autre pafa- Eod.beap. 8Sil dit qu'ils font femblables à l'yf.Le femblabledit Diofco jo. ride au quatriefmeliure. Er defait, nous auons veu à voue d'œil que les fucilles del'yf retirent fort à celles dela pefe, que Bellonius appelle fauflement , fapin. Car fapinus ,en plis. lix6, Latin felon Pline ; eft feulement vne partie du (pin; ainf caps. QUE fes cfcrits monftrent, oùildit:Le deffous du fapin ti- Sapinus. rant vers terre , eftfans neud, Cefte partie apres qu'on la trempee en la riuiere à mode que deflus ,eft efcorchee, & eft appellee fapinus. Mais la partie de deflus , qui ft no- Subfterna, dE) eft appellee fubflerna. Ces parolles de Pline mon- ftrentbien ; que fapinus n'eft pas vn arbre de foy ; ains que c'eft feulement vne partie du fapin: ce qu'aufsi teftife Vi- truue en fon Archireéture, Mais pource que Bellonius-à ouyen France indifféremment nommer fapin, & la peñle & Je fapin; ila pen£é que la pefle fut le fapin, & ainfil'a nom- mee, Mais certes à mon iugement ,1l n'a pas bien veu ce que Pline a efcric des arbres qui portent refine: & moins s'eft apperceu que veut dire & entendre pat ste & mirvs & mefme ceux qui tremblent:ceux aufsi qui ont les poul- mons chargez de mauuaifes & lentes humeurs :carilen fait fortir le fang pourri, On les baille en breuuage à ceux qui ont la toux, Sitrempez en eau ticde, & arrofez de fuccre & miel,on les mange,ils excitenc le ieu d’amour.lls font prou- fitables aux bleffcures des reins & de la vefsie : & par mefme moyen à lvrine diftillante, & à fes inflammations. Aualez auec iux de pourchaille ils engraiflent,& gueriflent lesero- fions de l'eftomach. Les efpines du pin vert broyces, & don- nees en vin blanc, aident fort le cœur: fi on s’abftient de graifle. L’efcorce de pomme de pin cuireen fort vinaigre, & © Parfumec;eit fort proffirable aux dyfenteriques. ZLentifcus:François, Lentifque:Grecs, Schinos: Ara- bes, Daru: Italiens, Lentifco: Efpaignols, Mataon Arueira. Le Mastic o'R efine de Lenrifqne, en Latin, MaSfix : Arabes, MaStlech, Mafleche, on Mastoche : Efhaïgrol, AlnaSliga. Le Camfre ,en Latin © Grec, Capbura: Arabes, Caphor & C hafa 14 LXXPF, Le Lentifque eft vnarbre affez cognu. Toutes fes par- ties font aftringentes : car le frui&® , les fücilles , bran- chessefcorce, & racines d’i- celuy ont vne mefme pro- prieté & vertu. On fait de lefcorce, des fueilles & ra- cines vn furop au mode fuy uant : On les cuyt longue- ment en eau:& apres la de- coétion bié faite & raffroi- die,on ofte les fueilles ; puis apres l’on faitrecuire l’eau, iufques à ce qu’elle vienne à s’efpeflir comme miel. Le Lentifque.à caufe de fon aftriction,prins en breu- uage, eft bon à ceux qui crachent le fang, ou bien le reiettent; & fert aufsi prins en la mefine forte , aux flux de ventre,& aux caqueffangues : & eft bon pour reftreindre la trop grande abondance des Heursaux femmes, & aux relafchemens de la matrice, & du fie- ger& à la cheute d’iceux. En fomme on en peuttouf- iours ver au lieu d’acacia & d’hypociftis. le ius ti- ré des fucilles de Lentifque broyees, fat mefine ope- ration. La decoétion d’iceluy appliquee par manie- re de fomentation;, remplit& comble les concauitez, & {oude SVR DIOSC LIVRE'TL . 255 &c oude les fratures des os, &lesendurcit: ellere- rendcomme obligé à eux pour ce medicament tantexquis ftreint les Huxions des lieux naturels des femmes:ar- & neceflaire. Te trouue aufsi qu'en Candie yade Lentifques qui produifent le maftic: mais iaune & amer, & moindreen refke &cempefche les vlceres corrofifs:prouoque à VIT bonté que celuy deChio. Le maftic auec encens, fang de ner : & en s’en lauär la bouche, elle affermit les dents dragon, & poils de heure bruflez ; receu dans blanc d'œuf, qui branlent. On vf de fes farments &rainceaux &misfurlefronc, lié au preallable fort eftroitement d'vne verds en lieu decuredents, pour fe frotter S&curer les bande,eftanche le fang qui fort des narines.On le prend aucc cire odorante contre le mal des dens, & pour purgerlecer- dents. On fait d'huile du fruit de Lentifque qui cft ueau. Ilofte & appaife les douleurs des 1ointures ; fiincor- aftringent, & propreentoures chofes qui ont befoin poréauec miel, comin , pouliot, fauge ; perles delaurier, & dereftreindre.Le Létifque produit yne refinc,qu'au- fauinier > on le mer fur les lieux qui deulent. Sion en prent cuns appellent Lena adidancres nee MAS TO, ce) grains deuant qu aller coucher;il aide grandement aux ouleurs d'eftomach:voire tellemét que plus on nes'enfent. ftic. Prinfeen breuuagc,elle cftbonneà ceux quicra- Galien à fait mention du Lentifque, difant ainfi : Le Lentif- Gal. ib.8. chent le fang ; aux roux inuererces , & à l’eftomach: queeft compofé d'vne fubftance aqueufe, legerement chau- de fimplis. mais elle prouoque à routter. On la mefle parmi les de, coniointe auecyne grande terreftrite & froideur: quile med.fac. rend moyennement aftriétif. Ileftfec à la fin du fecond de- poudres qui feruenr à nettoyer nts : & és far : D y ; P on Ë q belli RE Les de Er Fe és fards gré;ou au commécement du tiers, & eftegalementtemperé, qu'on fait pour embellir & onner gracc à la peau du & comme moyen entre chaleur & froideur. Ileft egalement vifage. Elle eft bonne À faire recroiftre le poil des pau aftringenten toutes fes parties;aflauoir en ces racines, bran- pieres , & les reueftir & defplier: &eftant mafchee, ches,tendrons, germes, fueilles, fruiét, & efcorce. Et meline fitu tire leius des fueilles vertes , tu le trouueras de mefme cllerend l’aleine bo at ñ : k Se L Ti b nne ; & refferre les BEHCIUCSS La qualité, affauoir moyennement aftringent. Parquoy onle meilleur ef celle de Chio >où elle croiften grande prent, en breuuage , fimplement ; ou bien meflé auecles au- abondance. Celleelt à preferer, quicit clerc comme 20 tres medicamens qu'on ordonne aux caqueflingues, & au- vn ver luy ant de nuit : & qui retire, quant Xblan- © deffaux & maladies du ventre. Mefmes il efl bon à ceux N ë p A He ui crac} fe té F t laf rmfe houle de Tofeancchi pleine, Gchofale, uen ebt élus den pale odorante, &criffante. Celle quieft verde,eftmoin- comme chofe qui aucunement & rapporte à l'hypocifis. dre. On la fophiftique auccencens & refine depom- Galien aufi en vn autre pañlage 4 parlé du'mafc, difant Gal. lib. 7. ines de pin. ainfi: Le mañtic quieft blanc , &furnommé mañtic de Chio, fraplmedi. eft compofé de qualitez aucunement contraires : car il eft Le Lentifque eft commun en Italie, & fur tout en la Tofca aftringent , &remollitif. Pourcefe caufeil eft propre aux mecn nos marines de Senes. Onen voit beaucoup ences inflammations de l'eftomach,du ventre, des parties incerieu- vieillesruines & mazures des anticailles Romaines:&enla res & du foye: commeeñtant chaud & fecau fecond degré. cofte de la mer Tyrrhene, tirant vers Gaiete & Naples. On Mais le maftic noir, qu'on appelle maftic d'Egypte, eft plus trouue des Lentifques quaf de la grandeur de demi arbre. defSiccatif,& moins aflringent:& pourtant il bon aux cho D'autres on voit qui font petits, & qui fans auoir tronc qui3© fes qui requierent eftre fort digerces & refolues par tranfpi- fit gros, ietrent aforcefurgeons & icttons,cdmmelescou- ration.Parainfic'eftvn remede propre aux froncles L'hui- dres. D'autant plus quele Lentifqueeft mafsif, & a fesfueil- lede mafticfe fait du mañlic blanc, & bien peu du noir: & eft les efpeñles , d'autant plus s'abbaifient contre terre fes bran- A & proprieté femblable au maftic. Voylà ce que ches. L'yn & l'autre Lentifque a fes fucillesfmblables à cel- Galien dit du Lentifque & du maftic. Or pourceque lema- les des piftaces,& ont vne nr sotet & font grafles, frail- flic m'a fait fouuenir du Camfre:lequel fe fofiftique par les les, & de couleur verde obfeure : combien qu’elles ayentle brouillôs auec maftic,eau de vie & zcdoaire:& que d'ailleurs bout rouge, & certaines petites veines rouges. Le Lentifque Diofcoride, Galien;,ni les autheurs de cetemps, ne fauoyenc efttoufiours vert:&a fon efcorce rouflaftre;pliäte,& gluante. quec’eftque camfre, & moins en ont efcrit : pour fatistaire ILierte ,commeleterebinthe , outre fes frui@s grappus, de auxleéteurs , ie n'ay voulu omettre d'adioufter en ce Com- petites bourfes recoutbees comme vnecfgoufié : dedanslef- mentaire tout ce que j'en ay apprins de Serapio, & de plu- quelles y a vne liqueur clere : laquelle, par trait de temps, fe ficurs autres, qui de noftre temps ont fait les voyages des conuertiten beftes femblables 2 celles qui fortent des vefbies 40 Indes, & ont nauigé & circuiles parties Mcridionales. Le ui croiffent fur les terebinthes, & ormes,Le Lentifquea vne CAMFRE donceftla gomme d'vn arbre qui croift és Indes Camp, RARE & odeur forte:& pour cefle caufe pluñeurslefuyent, detellehauteur & largeur qu'vn fquadron de cent hommes pource qu'ilappefantitlatefte. Quant à celle forte de Len- pourroit demeurer deffous ledit arbre à l'ombre. Ilcroiftés tique que Ruellius dit, croiftre de la haureur d'yn chefhc, montaignes qui font à bord demer. Lamatierc defon bois ayant les fueilles femblables à celles de cormier, & fes grains efklepiere, comme feroit la matiere de ferula, & de celle ma- rouges, comme ceux d'vn grenadier fauuagc:ien'enveisia- tierce fort le Camfre, Le vray fignal qu'il y aura force Cam- mais : & moins ay fouuenance auoirleu en bon autheur qui fre, eft, quand l'air eft fouuent cfmeu par efclairs & ronner- foit, que cefe forte de Lentifque fe trouuaft.Parquoyiepen- restou bien qu'il ya tremblement deterre. Il ya plufieurs fe que Rucllius n’abien mis feslunettesen ceftendroit.Com fortes de Camfre. Caronentrouue vne entreles veines du me aufsi Hermolaus Barbarus, lequeleftimeces fueilles, dôt bois, quieft frreecomme vnelame. L'autre efpece fort par les tanneurs affaitent les cuirs à Venife, & qu'ils appellent l'efcorcerompue, comme refine : & demeure attachec à l'ar- vulgairemét Foglio,eftre fueilles de Lentifque. Car laplante bre à fleur de gomme. Cefte forte eft rouge di commence- quiperte ces fueilles, eft bien differente du Lentifque : com-f © ment: mais elle deuient blanche ; ou par la chaleur du foleil, bien qu'elle ait quelque rapport au terebinthe, LeLentif= ou àforcede feu. Les gens du païs l'appellent Riachine:luy que d'Italie produit aufsi le maftic, comme de ceie peuxte- ayantimpoféle nom d'vn Roy de celle contree, qui fe nom- ffier:combien que cene foit en fi grande abondance que moit Riach : lequel premier trouua la façon de blanchirle Xiach pre- pourroit eftre és Ifles de Chio & de Candie. Parquoy Aui- Camfre. Cefle forte de Camfre precede lés autres en bonté: mier inuem cenne a cfé reprins à tort grandement en ce qu'ilafaitmen carelle eft plus fubtile, & fe maintient en fa bonté plus lon- teur debla- tion du maltic d'Italie : car ceux qui fe font eflayez le redar- guemét. L'autre qui demeure ferree entre les veines du bois, chirle Cam guet ; font monftrez plus reprehenfbles , en ce qu'ilsefi- eft plus materielle, noire & trouble:parquoy elle eft moindre fe. moyent que feulemét en Chio creuft le mafuc. Theophrafle enbonté. Y en a vne autre efpece, qui eft la moindre de tou- lin. & plufeurs autres, comme Pline, dient quelemafticd'Inde tes, & eft de couleur brune & obfcure. Apres cellelä yena 17. prouientd'vne plantecfpineufe. Et Plinene fait point feu- vneautre, quin’eft pas finette ne fibonne: laquelle eftant Jement mention du mahlic de Chio , mais aufsi desmaftics meflee parmi les rabotures ,efclas & ferrures de l'arbre , fe d'Arabie, Afe,Grece,& Ponte.Le maîlic qui fe vent prefque &Ofond à ficur de gomme:& rend fes grains gros, quelquesfois en toutel'Europe,vient de Ch10,Ifle de la mer Aegce;lequel commeamandes,ou feues:& quelquesfois comme cices. Les diftille par incifion qu'on fait au Lentifque, fur lepauéfair Sacrificateurs &preflres du pais,fe feruent en leurs temples, tour à l'entourdel'arbre. Ortouslesinfulainsde Chioont deladire gommeenlieu d’encens,myrrhe, ou coftus.Or tou de couftume apres l'auoir cueilli , fans fraude aucune dele tes ces fortes de Camfrefinalemér fe reduifenren deux efpe- Camfre em mettre en lieu public & cômun:voire mefine ilsl'ontentelle ces: aflauoiren Camfreen rofe, & en Camfre artificiel. Le rofè. eflime & cure, que s’iladuient que quelcun arrache vnLen- Camfreen rofe ef celuy qui n'a point paifé parle feu. Le Camfrear- tifque portant maflic, owen terre fienne, ou d'autruy, ilsle Camfreartificiel eft celuy qui aelté purifé &blanchi au feu, fificiel. condamnent à auoirla main coppee. Ercevrayement non ou au foleil : côme aufsi cit celuy qui fe fait par fublimation. Fuch. lib.r. fans caufe : d'autant qu'ils voyent que quañtoutlemondefe * Fuchfius eftime le Camfïe eftre vne efpece de Bitumedes decop.med. (ET Indes: || nn ° $6 Indes : fe fondant fur ce que Serapio,par l'autorité d'Alma- zodus,dit que le figne d'abundäce de Camfreeft, quard l'air eft fouuent efmeu par efclairs & tonnerres, ou bien quand la terre tremble au lieu où il croift: prenant argument defon dire ; fur ce qu’aufsi les tremblemens de terre caufent & font fignes d'abondance de Bitume, & de fouffe. Mais nous fom- mes bien appointez contraires:car iamais cela ne fut l'inten- tion de Serapio , ne d'autre autheur qui foir:veu quetous ceux qui ont efcrit du Camfre, dient, le Camfreeftrela re- fine ou gomme d'vn arbre de grandeur & bauteur non ac- couflumee: joint aufsi que de toutes les fortes de Bitumeon peuturer huile & eau par alembic , comme difent les alqui-1 0 miftes : cequine pourroit eftre au Camfre, d'autant qu'il nagetoufours à la fummité du vafe, & s’arrefle là comme purifié; ainfiquele vif argent. Platearius de Salerneaufsi monftre bien qu'il n'a bien fondé la vraye hiftoire du Cam- fre: en ce que, niant que ce foit gomme d'arbre, il s'eflaye de prouuer par Diofcoride & plufieurs autres , que le Camfre fe fait du ius d’vne herbe. Ce qui eft faux:car 1amais Diofco- ride ne parla du Camfre. Or que le Camfre foit vne gôme, on le voit non feulement en Auicenne & Serapio:mais aufsi les Portugalois qui vont ordinairement en Calicur, leref- moignent. Serapio & Auicenne ont cftiméle Camfre eftre froid & fec au tiers degré. Mais fes eff:@s monftrentle con- traire. Car, eflant mis en l'eau, il brufle, & eft fort odorant, 20 & fi fubtil , que fouuentesfois d= foymefine ilfe refoule en fumee. Qui me fait foupçonner,ou que nous n'auons point de Camfre naturel : ou que les efcrits des Arabes fontcor- rompus en céftendroit,comme aufôi ils fonten plufieurs au- tres, Selon les Arabes (f toutesfois ileftlicite deles croire) Ice Camfre oint , mitigue les douleurs de la tefte , procedans de chaleur, efteint toutes ardeurs & inflammations, & prin- cipalement du foye: & raffroiditJes roignons, reins, & vaif- feaux fpermatiques, & reftreint le fang. On le met és fars & linimens qu’on fait pour embellir la peau: & pour garder d'in fammation & les playes , & les vlceres. ILefteint les inflam- mations aigues & ardantes des membres : & reftreint le flux du fperme, & les fleurs blanches des femmes, prins en breu- uagcaucc poudre d'ambre & eau de nenufar. Et fion en oint le penil, lesreins & les tefticules , il fait mefme opera- tion : l'ayant toutesfois auparauant laiffé affez longuement eninfufon en la deco&ion de la greine d'herbe à puces , ap- pellee pfyllium, ou en verius , ou ius de morelle. Mis dans le nez aucc femence d’ortie , ou en s'en frottant lefrontauec ius de plantain , ou de ioubarbe, il eftanche le fang du nez. On le met és collyres qui fe font pour le mal des yeux , pro- cedant de chaleur. Sionenointles reins & les tefticules, il ofte tout appetit d'arreffèr. 11 preferue les corpsde putrefa- €ion:parainf onen met és defenfifs qu’on fait côtre la poy- fon,morfures de beftes venimeufes, & maladies peñlilentieu- 40 fes. Oint auec miel & borrace,dont vfent les Orfeures;ilrend la peau du vifage belle & nette. Vn once de Camfrebroyé auec autant de fouphre, y adiouftant myrrhe & encens , de chacun quatre dragmes, & vne liure d’eau rofe,laiffé en vaif feau de verre dix jours au folcil:eft yn remede fort fouuerain contreles bourgeons & puftules prouenans au vifage, fion s’'enlaue fouuent. En fomme, le Camfre a de grandes pro- prietez;lefquelles nous paflons à caufe de brieueté. La preu- ÆEfpreme ue du Camfre legitime fe fait ainfi: On met le Camfre dans de bo Cam vn pain chaud parti en deux,au fortir du four.Que file Cam fre. fre fe fond, & fe refoult en humeur , c'eft figne qu’il eft bon: mais s’il feche, c’eft figne qu'il eft fophiftiqué. Au refte, fion ne tient toufiours le Camfre bien ferré,il s'efuanouit fouuen tesfois de foymefine:de forte que bien fouuent les apothicai- res s'ytrouuenttrompez. Ilfe garde féurement en vafes de marbre,ou d'albaftre,mis dans graine de lin,ou feméce d’her be à puces, Aucuns dient qu'il ke garde bien auec du poyure: cequin'eft croyable. A Venize on apporte le Camfre en rofc : & là artificiellement auec alembics de verre on le blan- chit, & le rend on luyfanc auecle feu. 30 $ o Da Terbenthin © [arcfine : dit en Grec, T'arminthws, © en Latin, Teréhinthus:des Arabes, Baton, Bo- son, Borir, Albotin. Lareline eff dite des Grécs,60 Rhetine,des Latins, Refina: des Arabes, Ratin, Natig: © des Allemans | Hartz: des Iraliens, Ragia. GRACARE, 15908, ®/AN (6 Le Terbéthin eft vn arbre fort cognu. Le fueillage d’iceluy, fon fruit, & fonefcorce, preparez & prins AND. MATTHIOLVS ‘ en la mefme forte que le lentifque,ont la mefme qua lité quelelenriique, & font aftringés. Lefruiét du Ter- benthin, fe peut manger: Ÿ mais il nuit à l’eftomach. Il efchaufte & prouoque à Juxure : & prins en breuua- ge auec du vin, il furuienc SS aux pointures yvenimeufes des araignes , nommees Phalanoi. La Terbenthine s’apporte d'Arabie la pier- reufe. Elle croift aufsi en Iudce, Surie,Cypre; Afrique, &c Lybic,& és Iles Cy- clades. La meilleur eftcelle qui eft blanche, clere, de couleur de verre, tirant furle pers,& qui {enr le Ter- benthin. La rerbenthine eft la plus excellente detou- ces les refines. Apres la Terbenthine les meilleures refines font celles de lentifque, de pin,êc de fapin: & parapres, la refine de pelfe, & celle qui fort des pom- mes de pin, font cftimees les meilleures. Touresles refines que deffus ont vertu d'efchauffer, mollifier, refoudre,& mondifer. Prinfes fimplement,ou com- pofées en forme d’electuaire auec du miel , elles {r- uent à la toux, & aux thifiques. Elles purgentles def. faux de l’eftomach, prouoquent l’vrine, macurent & digerent les cruditez, lafchent le ventre: & font re- plier & reprendre leur poil aux paupieres denuees de poil. S’en oignantauec verd de gris, vitriol, & nitre, elles gueriffenc la rongne. Mifes da ds oreilles bou- eufes, auechuile & miel, elles arreftent le Aux dela fange: & feruent aux demangemens des membres genitaux, On employeles refines és cerots moilifi- catifs, & és ongués & emplaftres,qu'on prepare pour les lafsitudes. Oinres & fimplementappliquees, elles aident grandement aux douleurs de coftez, Des autres fortes de Refus : © mefines du ion. CAP 3 SD QE 1 2 18 La Refine liquide, qui fort du Pin & de ja peffe, s’apporte de France, & de Tofcane,& anciennement s’apportoit de Colophon : de forte qu’elle eftoit fur- nommee Colophonienne. Elle s’'apporte aufsi du cofté dela Gaule, qui eft prochain & voifn aux Al- pes“:& l'appellent ceux du païs; Larica;cômevenant +8 5, de larepe,ou meleze. Prin{e & lechee en forme d’ele- ne, étuaire, ou prinfe fimplemenr , elle {ere grandement auxtouxinueterees. Lesrefines font entrelles dife- rentes en couleur :caril yen ade blanche, d'huileuf, & d'autre qui retire au miel,côme eft celle de meleze. Le Cyprés aufsi produit vne refine liquide, qui et de mefme proprieré que les autres, Lesrefines fèches fe tirent des pommes de pin, ou bien du fapin ;ou de la peffe,ou du pin. La meilleure refine eft celle qui eft la plus odorante , tranfparente, & quin’eft nifeche ni humide: ains eft fraille,& a quelque rapport à lacire. Entre les refines , celles de {api ; e, font les *ode Pi meilleures:car elles font odorâtes, &rerirentà l'odeur de l'encens. Les meilleures refines s’apportét de lIîle de Pityeufe, qui cft afsife en la cofte d’ Efpaigne. Mais celles qu’on tire des peffes, cyprés, &: des porimes de pinsne fontrien au pris des autres,&n’onrtellevertu. , Touresfois on s’en fert pour les mefines effets que des precedentes. Larefine de lentifque , &laterben- thine ci À SV RUDAMOSC, AE VIRE SI 57 thine font demefme qualité. L'on cuitroutes lesre- ceux du païs en vient plus volontiers que d'amandes. Voyla fines liquides dedans des vaileaux,quicontiennent fe de ro raîte. Dem 7 e FE ie de + é k cs ë É terpenthins iur 14 montaigne | aïte rente ; où ils me age fois ss que la liqueur qu Que met, Sur vn furent premierement monitrez par Meñfer Jule Alexandrin, onge *congc de refine on met deux conges d'eau de pluye homme dote & expcrimentéen medecine:lefquels eftoyenc Hfli ou de cifterne : & cuit-on le tout à petit feu dechar- dutout femblables à la deftripti que Theophrafte en a fait. bon,enles remuant continuellement :iufques à ce Et depuis en ay trouuéen plufieurs autres lieux en Tofca- ne,ésanticailles & ruines anciennes des Romains:& mefmes que larelinc perde fon odeur, & deuienne fralle & j'en ay veu en grande quantité furle mont Baldo, & Carfo, feche : rellement quela frayantauec les doigts, elle fe appellé Tapidie des anciens , tirant de Goritie à T rieft, en la rompe aifemenr. Et apres qu’elle fera refroidie;la faut Cofte qu'on monte de Profeccho,tirat à la marine : combien metere en vn pot deterre,qui ne foit point verniffé. I O nr produifent les fueilles pluslongues & plus larges. Er à ouuentesfois , paffant par là, j'ay cucilli & les fruiéts , & les Larefine aufsi fe fera fort blanche, fi eftant fondue, vefies femblables à cornes de cheures:dans lefquelles y auoit elle eft pallee &crepañlee > & feparee d’auec fonmarc desbeftelortes femblables à mouchons:& fien ay tiré Jater- &falie. On peut aufi brufler route forte de refine, benthine. Laquelle encores qu'elle foit la plus excellente de fans cau:premierement la cuifantà petit fu:&où& on Les refines : feft-ce qu'il n'y a paslong temps qu'on a commencé d’en apporter de Cypre à Venife. Autresfoison quand elle commencera às endurcir > faut adioufter apportoit la terbenthine cuite : ou pource qu’elle eftoit plus d'auantage de charbon,&lafairecuiretroisioursen- aifee à porteren cemoyen : ou bien qu’elle eftoit plus aifee à tiers fans ceffer : iufques àce qu'elle ait changé dena- fophiftiquer,eftanc cuite. Mais maintenät on trouue aflez de turel, comme eft dit cydeffus. Puisapres euatre terbenthine liquide,côme celle qui fort de l'arbre.Mais(com- me nous auons dit cy deflus)pource qu'il yauoit long temps Tér pour s’en aider. Quant aux refines feches, elles qu'on n’auoit apporté en Italie de terbenthine: au lieu d'elle font fafifamment cuites en yn iournaturel. Les re- 20 non feulement onvfoit du biion de meleze,maisaufsil'appel fines brulees feruent grandemét aux emplaftres odo- loit-on terbenthine, Or pourceque defianous auons aflez PRO A ; : > amplement parlé des refines de pin,de pefle, de meleze,& de rat are) eux qi - Ê ee ne : as &e remollitifs , & à ceux qu'on fair pour Les lafsi fipiniiln'ef ia befoin que nous en rempliflons le papier da- rudes ; & pour donner couleur àtousonguens, On uantage. Toutesfois il faut noter qu'il y a bien peu de fapins fait de fuye derefine comme d’encens, qui eft bonne és montaignes de Trente, qui produifent le biion, & la par- auxlinimens qui fe font pour farder & donner cou razine. Et s’ils’entrouue, quiayent l'vne & l'autre, celaeft comme vne maladie au fpin,felonle dire de Pline. Ce qui fe 4 : -ciles & (er . à leur viue aux fourcils: & fercaux yeux pleureux É) ëc 4 peutaifmentvoirence,quetous les fapins quiiettent refine l'erofon des cantons d’iceux: & fireueftles paupic- & parrazine,font fecs, pourris, & vermoulus.Brafauolus trai res denuces de poil. On en fait aufsi d’encre pour tant des refines.dit,qu’en la defcriptiô d’icelles,Pline ft con- Plin. biS£. ecrire, traire ADiofcoride:pource que Pline a reduit toutes les efpe- nat-lib.14. , ces de refines en deux:aflauoir , en refine liquide, & en refine c4f.6. Le Terbenthin à fes fucilles comme le frefne ,toutesfois” * feche;que nous appellôs parrafine. Etque la parrazine croift vn peu plus groffes & plus grafles. Il a fon bois &cforce - au pin &en la pefle: mais larcfine liquide croift au terben- femblable au Lentifque;, R feur comme l'oliue,maisrouf- thin,melezc,lentifque & cyprés.Et que;au contraire, Diofco foyante : de laquelle fort le fruit à fleur de raifin , de lagrof- ride dique outre la parrazine, lebion croift au pin &enla feur de celuy de geneure, refineux;, dur,;ayant de petites cor- pcfl. À moniugement Pline & Diofcoride fe peuuent aifé- nes rouges, de mefme façon que celles des cheures, danslef- mentaccorder. Carcombien que Pline die que le pin & la quelles il ya de mouchons ‘elles ont aufsi quelqueliqueur, peñleproduifent la parrazine:cencantmoins il ne s'enfuit pas comme le Lentifque. Sa refine prouient dutronc,toutainfi que ces arbres ne puiflent pr cduire & le biion, quieftla refi- b. de qu'ésautres arbres iettans refine. Thcophraîte ditquedu neliquide:& la parrazine qui eft la refine feche. Carés enui- 2.lib. terbenthin , ya mafle & femelle : & pource que lemaîle eft ronsde Tréteïay veu par plufieurs fois de pins & de pefles 5. fterilesonl'arrengeau rang des mafles. Le terbenthin femelle contes & abbatues long temps aucit, lefquelles caufant la fetrouucaufsi de deux cfpeces :dont l'vne produit vn fruit chaleur du foleil, iettoyent vne refine clere, come celle de la- incontinent roux,de la groffeur d'vnelentille,qui eft de diffi- 4oregeou meleze. Ce que mefmes j'ay veu en certains ais & aile & quaf impofsibledigeftion. L'autre clpeccictrevnfruit poultres,faisde peffe ou pin, &qui defa eftoyent mis enœu- vert ducommencement;,lequelpar apresdeuientroux, &cn ure. Il froit plus raifonnable reprédre Pline,de ce qu'il a mis fin, quand il eft meur, il eft noir , &eft groscommevne feue, larefine de lentifque au nombre & rang des refines liquides: chargé de refine & d’odeur fulfurine:8& deuient meur au mef- laquelle neantmoinseft noftre maflic ; lequel eft plus dur & metemps que les raifins. Esenuirons dela montaignelda& congelé que parrazine qui foit. Au refte il faut noter que ces de Maccdone leterbenthin croift petit, recourbé ; & produit fortes de refines que les cfpiciers appellent refines de Colo- à force furgeons &iettons. Masés enuirons de Damasde phon, d'Efpaigne, & de Grece, font celles que Diofcoride a Surieles terbérhins font hauts,grans,amples & beaux à voir, enfcigné de cuire. Car celte refine eftde diuerfes couleurs: &yavne grande montagne oùnccroitautrechofequeter- afiauoir blanche, & quelquefois farlatine , ou bien chargee benthins. Son bois eftde matiere fort pliable:&icttefesraci- decouleur: felon les couleurs des refines dont elle fe trouue nes fort profondes, & faines:de forte qu'il n'ya point de pour compofee. Car,côme D iofcoride dit,l'vnceft blanche,l’aurre riture en tout l'arbre. Iliettefa fleur,comme l’oliue:mais elle oretire àl'huyle, & l'autreelt de couleur de miel, comme celle eftrouffe & produit fes fueilles deux à deux;,&engrâdequan” quifort dela meleze. Mais celle qui a prins fon nom de Co- tité, qui fortent de fes branchettes , quai commefaitlecor- lophon, ville d'Ionie , felon Pline, eft plus roufle quelesau- Plis.li.14. mea font femblables aux fueilles delaurier:maisla tres: & n'eft appelee, pour autre rafon;refine Efpaignole & c2.20.hif, derniere fueille,qui eft feule,eft pointue. T outesfois les fucil: Grecque;finon pourcequ'on l'apporte defdites repios, Tou- nat, les font moins entaillees que celles du forbier oucormier:& resfois ilfaut noter, qu'il y a d'autre refine Colophonienne, enleur circonference approchent plus à celles du Laurier: qui n'eft nicuite,ni brulce.Car Diofcoride dit,qu'on appor- effans elle frui&.Le terbenthin produit toitde Colophon de reline liquide de pin & de peñle, & de aufi côme l'orme, certaines velies dela grofleurd’vnenoix: refine grafle , quieftoita pellse Colophonienne ; par excel- dedans lefquelles s'engédrent petites beflescômemouchons, lence. Ce que Galien aufsi teflifie,quand il dit:Or toutesfois Gal li.7.de auec vne liqueur moite & grafle. Toutesfois on n’en tire pas pource qu'on auoit accouflumé d’appeller Colophonia;lare compo med. la terbenthincsains la prent-on du bois. Le fruiét du terben- finebrulec:il faurentendrequ'lyad'autre Colophonienne, pergenera. thin, éncores qu'il foit gluât à la main,ce neantmoins ilrend fmblable au maftic de Chio, quiaie ne fçay quoy de molli- bien peu de liqueur. Que fon nelelaueenle recueillant, il GO tif,comme le maftic & l'encens. Et en vnautre pañage;il dit s'attache &fe rient l’yn âl'autre. Mais quand on lelaue,celuy ainfi:Entre les refines liquides, fe trouue la Colophonienne, qui cf blanc, & n’eft encores du tout meur, nage furl'eau: delodeur d'encens:iaquelle ef fimplemët appelee d’aucuns, mais celuy qui eft noirvaau fons. Eten vn autre pañlage Colophonienne:ayant vre odeur fort bonne, commecelle hr.li, Theophrafte dit qu'és Indes y a des terbenthins dutoutfem dufapin,à laquelle elle fe Date en mediocrité de chaleur. b.s.de blables aux autres, excepté queles terbenthins des Indesiet- Quefon vouloit dire que Pline niDio oride ne fçeurent plat, tent leur frui@ femblable aux amandes. Etdit-on, qu'ilen * iamaisque c’eft du biion de fapin;ie penfe que la verité feroit croiften Baëra,qui porte des noix femblables aux amandes: telle:carie netrouue qu'ilsayent aucunement parlé de la re- non pas du tout É grandes, mais quiont la forme femblable: fineliquide du fapin. La refne du terbenthin eft fort fingu- @& qui ont de meilleur gouft que Jesamandes:doncvientque liere pour les douleurs de coflez : & f guerift Les Las en- uess sh m2 - sm = = RES £ Idem li, æ 58 dues, & Je vifage. Ointe elle oftela gratelle & feux volages, dits imperiges : nettoye les vlceres, & reflerre les playes fref- ches. Souuent mangee elle attenue & amoindrit la ratte: Semblablement prinic au poix d'vne once auec poudre d'iue mufcate, de fauge , & deftichados , aide à touces douleurs deiointures. Galenaufsi traitant desrefines, & du terben- thin, dit en cefte forte : L'efcorce du rerbenthin,fes fueilles & fon fruiét font aucunement aftringens:touresfois ils efchauf- fene au fecond degré, & font manifeftemét defsiccatifs.Com- bien que eftäs encores frés & humides ils ne foyent que bien peu defsiccatifs : ce neantmoins, eftans fecs;ils font defsicca- tifs au fecond degré. Quand au frui& , eftant fee, ileft quañ defsiccatif au tiors degré:car il eft fi chaud,que foudainement fa chaleur fe monftre enlemafchant. Et pour cefte caufe, il prouoque l'vrine,& eft bon aux deffaux de la ratte. Le mef- me Galien parlät des refines au mefme leu, vn peu au para- uant, dit ainf : Toutes refines font chaudes & defsiccatiues. Toutesfoisentreelles y a différence:car à le goufer,ciles fe trouuent plus aigues les vnes que les autres: & {e16 leur acui- té; fe demonftrent plus ou moins chaudes : & d’autres font plus fubtiles en leurs parties, que les autres : & d'autres ont quelque aftriétioniles autres non. Le premier räc eft attribué à bon droit à la refine de lentifq ue,qu'on appelle mañtic. Car outre ce qu'elle ne tiéc rien, ou bie peu, de l'aftri@if, de forte qu’elle eft conuenable aux deffaux & imbccillitez du ventre, de l’eftomach, & du foye, & fert mefines aux vlceres chauds & flegmons:f eft elle encorcs defsiccatiue, fans aucune mor- dacité, ni acuité, combien qu'elle foit côpcfee de parties fort fubtiles. Entre autres refines,la terbenthine cit la plus à efti- mer: laquelle eit manifeflement & euidemment af ingente: non toutesfois tant que le maflic. Ce ncantmoins elle a vne certaine amertume ; qui la rend plus refolutiue quele mafic. Et par cefte amertume, elle eft fi abiterfiue, qu'elle guerift de Ja rôgne, & du mal faint main:mefmes elle attire plusles cho- fes profondes,que autre refine qui foit:comme eftanc la plus fubrile de toutes, Toutefois la refine de peñle,& encores plus celle qu’on tire des pines , font plus aigues que laterbenthi- ne: & neantmoins elles ne font pas plus digeftiues ni attra- &iues. La refne de pin, & de fapin tiennent le moyenentré les fufdites : carelles font plusaigues que la rerbenthine : & moins que la refine de pefñle, ouiusdepines. La cerbpnthine aie ne fçay quoy de mollificatif. La refine de lentifque la fuit en cefte qualité:côme fait celle de cyprés en l’acuité. Le mef- Galelib.3. me Galen dit aufsienvn autre pañlage : La cire a befoin de de côp.med. beaucoup de grefle, pour fe mollifer:mais il en faut bien peu Per genera. aux reines feches : & celles qui font hquides requierent fub- ftances e{peñles & feches , & qui ayent corps comme empla- Îtres. Les cires,entrcelles,ne font grandement diffcrentesen humidité & ficci s ésrefines & en la poix il y a grande enceentre les feches & humides. La plus feche de tou ces les refines, eft celle qu'aucuns appellent refine frite:d'a tres appellent Colophonienne. La plus feche apres, celle qu'on porte en pots de terre fanseftre cfcumec:laquelle flat cfeumee & purifce fe conuertit en refine frite & brulec. De ces deux fortes la plus feche ef celle qui fe cucille du pin lors qu'il boutonne & germe, de laquelle ie n'ay voulu vferen la compoftion de ceft emplaftre , ains l’ay reiettee comme fale & orde : & mefuis feulcment feruide la refine fritre, & des refines liquides. Quant aux refines lhiquides,aucunes fe con- tregardent long temps en leur liqueur, comme la cerbenthi- ne: d'autres fe fechent incontinent , comme eft celle qu'on tire des pommes de pin:d’autres fe maintiennent moyenne- Gale.lib.8. fimp.med . 1. Le ment liquides,comme eft le biion de fapin.La refine des pom ÿ mes de pin;eft la plus chaudeen qualité:& apres elle,le biion de fapin:& pour la queut,on mettra la terbenthine. Ie n'y ay voulu mefler la refine decyprés , pource qu’elle eft quelque pcuaftringente. Aucuns peut eftre eftimeront Diofcoride Anazarbeen eitre d'opinion contraire à la noftre,en fon pre- mier liure de medecine:en ce que parlät des refincsil dit ainfi: Entre routes les fortes de refine, a terbenthine tient le pre- mier ranc:en apres, celle de lentifque : & confequemmét celle qu'on racle du pin & du fapin : apres lefquelles on fait cas de celle de peñle, & del'exprefsion & ius des pines.Mais ie penfe que Diofcoride entend là de ja mcilleur terbenthine, aufst de la moindre frobiline, c'eft à dire , qui fort des pômes de pin, Mais mov ie dis 4 de ces trois refines, aflaucir la terbéthine, refne de fapin , &ius de pôme de pin, la plus chaude ef celle des pommes de pin : & apres elle le biion de fapin: & quela moins chaude eft la rerbenthine,Voyla que dit Galien quant aux refines.Sur quoyilfaurnoter,queGalien ne pre aux autres, la refinedes pommes de pin, pour autre rafon,finon qu'elle ef plus chaude: car en voutes fescompoftions, il fuit toufiours Diofcoride: cftant de cefte opinion, que la terbe thine eft la premiere entre toutes les refines, Ce que aflez il ANDY MAT THIOLVS L monflre,quand il dit,au lieu preallegué:Combien que la ter- benthine foit cftimee la plus excellente de toutes les refines, comme medicament qui fe peut accommoder en plufeurs & diuers accidens , ce neantmoins elle n'eft point plus chaude que les autres. Pix Liquida: François, Poix liquide on fndue: Grec, Pifahygra: Arabe, Eerf(efl, Zefr, ou Kir: Ita. lien, Peceliquida : Efpaignol, Pex negra: Alemans, pour routes fortes de Poix, Bech, 10 CHIAP: LXXVIII. La Poixliquide,qu'aucuns appellent Conus;fe re- cucille du plus gras du bois de Pin & de pelle. La meilleur eft celle quieftliffante;netre, & clete. Prinfe auec du miel, au poix de deux onces & demie, en forme d’eleétuaire, clleeft bonne contre tous venins, aux thifiques, & à ceux qui crachentle fang pourri & caillé:& fi fert à latoux,à la difficulté d’alcine,&pour faire fortir de l’eftomach les humeurs tenäs & gluans, 29 quimal aifement fe crachér.On s’en ointauxinflam- mations de laluerte, & aux gourmes, & fquinancies, On la merauechuile rofat dedans les oreilles, qui di- ftillent la bouë & le fang pourri : & lFemplaftre-on auec fel pilé & menu fürles morfures des ferpens. Appliquee auec autant de cire, elle fait cheoir les on- gles corrôpus &rabotteux: & nettoye le feu volage. Ellerefoult les dureffes de la matrice, &les apoftumes dures qui font au fondement. Cuite en vrine de petis enfans ; auec farine d’orge;elle romprlesefcroueiles: 39 & applique fur les vlceres corrofifs auec efcorce de pin;fouffre,;ou fon de farine, elle engatde qu’ils n’en- iambent plusauant. Mife en cerot aucc manne d’en- cens, elle remplit de chair les concauitez des vlceres, & les foulde. Sion s’en oingr, c’eit vn remede fin- gulier aux fentes & creuaffes des pieds, & du fonde- ment. Meflee auec du miel, elle remplit de chair les vlceres,& les mondiñie. Emplaftrec auec miel &rai- fins fecs,elle ro mpr les charbons, &cefcailleles vlceres pourris. On la met és medicamens corroffs, auec 49 grand effect. Picinum oleum: François, Huile de Poix : Arabes, Kcp{en,ou Kapfe: Effaignol, A zei de Pez:Iralien, Olio d’ella Pece. CAPARP: PAIX L'huile de poix fe fair, en feparant laquofité qui nage fur la poix , comme le laid cler nage fur le laict. on apres on couure la marmite, ou on cuirla poix; de laine nette bien eften duc:laquelleapres eftre abbreu- uee des vapeurs dela poix qui cuit, on l'efpreint en vhautre vaifleau : & pourfuit-on cefte maniere, iuf- ques à ce que la poix foit du tout cuite. Elle a les mef- mes proprietez que la poix liquide. En s’en oignant auec farine d'orge, elle fair reuenir les cheueux qui tombent de la tefte: ce que aufsi fait la poix liquide. C'eft huile eft aufsi bon aux vlceres, & au farcin des beftes à quatre pieds. 60 ; Fuligo liquide picis, François, Suye de poix liquide: Italien, Fuligine della pere. (OUERNTE LYXYXX. La fuye de la poix liquide fe frit en cefte forre:Met-= tez la poix envne lampeneufue qui ait fa meche:allu- mez-la : & mertez lalampe en yn vale deterrefaitA forme rs £2 +ez tez S VR DI0O:S C.! LIV KEL s9 » forme de four , rond au deffus & vouté, &ouuerten bas,comme font les fours. Couurez ledit vaifleau,& laifez bruler la poix iufques à ce qu’elle foic confu- mec.Puis y en remettez d’autre;iufques à ce que ayez fufifamment de fuye. Elleavne vercu aftrictiue &e aigue. Ogs’en fert és linimens qu’on fait pour em- bellir & donner couleur aux fourcils: & pour faire renaiftre le poil és paupieres denuees. Elleeft bonne rompu. Er à cela fufft la prendie à mode d'elc@uaire, âuec miel, au poix de deux onces & demie. Outre ce que deflus, les poix ont vne vertu maturatiuc;aftrictiue, & digeftiue : & au gouft, ont vne acuité & legeréamertume. Meflees auec de cire , elles font tomber les ongles lepreufes :nettoyent les dartres, & feux volages:& maturent les durefies & cruditez des apoftumes; La Ars au mode fufdit. La liquide eft plus vertueufe & efticace és chofes que deflus. Mais neant- moins , encorés que la poix feche foit moins vertueufe: fi eft elle plus propice à fouder playes; que l'autre. Par ce que def- fquide efteuidemment chaude De AS 2 « foibles & pleureux: & fi n'elt inutile aux fs doncappert, que la poix PRE rec S 10 & humide. Ledit Galien fait aufimétion de la fuyc de poix, Gal. lib. w. arlant detoutes fortes de fuye, difant ainfi : Toutes fuyes fmpl. med. ere de poix. Pix arida, Poixfeche. GREEN LXXXI. La poix liquide cuite , {e conuertir en poix feche, qu'aucuns appellent ; Palimpiffa. Y en a vne forte, nommee Bofcas, qui eft molle comme glu:mais lau- tre eft feche. La meilleur eft celle qui eft nertesgraffe, *odorante, rouffaftre, & gommeule. Telles font cel- les de Lycie & de Calabre: lefquelles ont par enfem- ble la nature & de poix & de refine. Celte poixelt chaude, & mollifie les dureffes, mature &refoulr les apoftumes larges & plats, qui font efpeces de fleg- mons : remplit de chair les vleeres: & la met-on fort À propos és medicamens qu’on fait pour playes. Zopiffa. HEAR PEPCEC Aucuns appellent Zopiffa,la refine mellee auec la S » RIT ct o DAS 2 ciresqu’on racle des nauires : qui aufsicft appellee dei * En l'exemplaire d'Oribafñus efcrit à la main, il y 4 d- Orib.li.r2. dns; cef à dire,gluante & vifqueufe,& non tud/ns,qui figni- fimpl. plufeurs, Apochyma. Cefte compolfition, pour eftre trempec au fel marin, a vertu derefoudre. D’autres appellent Zopiffa, la refine de pin. Combien que Diofcoride ait parlé particulierement, & en diuers chapitres , de plufieurs fortes de poix , & de leur huile b sac F 1 & fuve : ce neantmoins veu que ce font chofes tant cognues, : Y : : q » : ,» 4 qu'il n’ef ia befoin les declarer d'auantage :il m'a femblé bon de pañler outre. Mais DÉNTPGQRNE eftre,qu'aucüs prendront plaifr d'entédre comment fe fait la poix:pour les contenter, & moy aufsi , ie mettray icy par efcrit ce que j'en ay veu és 40 enuirons de Trente, és montagnes de Fleme. La poix donc, qu’on appelle Nauale , pource qu'on en poife les nauires, fe fait en cefte forte : On prend de vieux pins, qui font du tout conuertisen torche, & les met-on en pieces,comme quivou droit faire du charbon. Puis on fait vne aire vn peu eleuee & & voutee au milieu, & pendant egalement vers fes extremi- tez ; laquelle eft pauce & cimentee de plaître : à fin que la li- queur qui fortira dela torche du pin; puifle plus ayfément couler au canal qui enuironne ladite aire. Puistprenans les pieces de torche, ils les accouftrent gentement en ladite aire, à la forme d'vn buchier dont on faite charbon. En apresils couurent ce buchier de branches de fapin & de peñles, & l'en enuironnent. Cela fait, ils le couurent & rembouchent de so terre:de fortequ'il n’en puiffe fortir ni flamme ni fumee.Puis y mettét le feu par vn trou quieft à la cime , mi plus ni moins qu'on faitau charbon. Etalors, la flamme n'ayant lieu pour fortir,rend vne chaleur plus vehemente au tas de bois quieft amafñfé, & de là viét que la poix fe fond: & coulant par le paué de l'aire , tombe au canal qui l’enuironne, & dudit canalen autres canaux bien appropriez à ce: qui rendent la poixen certains creux faits en terre, bien enuironnez & entaflez d’ais ; à fin quela terre ne boiue la poix. Etde làontire la poix qu'on apporte en tonneaux ; barrils & oircs. L'on co- gnoift l'ouurage fini, quand le tas s’abbaifle, & qu'il ne coule font defsiccatiues, & par ainf font de fubftance terreftre:com bien qu'elles retiennent bien peu du naturel du feu, quilesa brulees. Parquoy toutes font de nature;terreftres, & de par- uesfubriles. Toute la différence qui eft en elles, prouient de la diuerfité des matieres dôt elles proccdent :car vne matiere chaude & aigue, rendra fa fuÿe de mefme qualité:femblable- ment les matieres plus douces & moderees rendét leur fuye plus douc., En premier lieu, on vfe de la fuye d'encés és me- decines qu’on prepare aux maladies des yeux, mefmes en celles qu'on fait pour les flegmons & apoftumes chaudes des yeux:& pour les defluxions &vlceres d'iceux:car elle les net- 20 toye,& remplit de chair. On en vfe aufsi és linimens qui fer- uent d'embellr les fourcils, & reueftir les paupieres denuces de poil. La fuye aufsi de terbenthine & de myrrhe, n'eft non plus violente & fafcheufe ; que celle d'encens. Mais celle de ftorax femble eftre plus aigue ; & plus vertueufe : & encores plus : celle de paix liquide: & fur toutes, celle de cedre. On vfe des plus aigues és deffaux des paupieres ; & és corrofions des anglets des yeux , & aux defluxions d'iceux : où toutef- fois n’y auroit fegmon niapoflume chaude. Mais de celles qui font plus moderees on en vieen toutes les maladies fuf- dites : & en toutes celles où lafaye d’encens fe cognoift eftre profitable, Annotation. fie,odorante. Pour cognoiftre qui dit le mieux;on en pourra faire l'Éipreuue en la poix feche. Afjhaltus, Latin, Bitumen : François, Bitume: Arabes, Hafral leudi ,on Chefèr aliheud: Alle. man, Iuden leïm: Italien, Bitume. CHENEAPE D PEUEEC Le plus excellent bitume s’apporte de ludee. Le bon bitume fe cognoift quand il eft refplendiffant, de couleur de pourpre, & quand il eft fort pefant, & d’yncodeur forte. Celuy quieft noir & plein d’or- dure ne vautrien. On le fofftique auec de poix. Il croift en Phenicie ; Babylone, Sidon; & en l'Ifle de Zacynthe. On trouue en Sicile, és enuirons d’Agre- gant, vne forte de bitume, qui nage fur l’eau de cer- taines fontaines : duquel ils vfent audit païs en lieu d’huile pour s’efclairer. Ceux s’abufent, quieftiment le bitume de Sicile, eftre huile : car c’eft vne efpece de bitume liquide. PiffafbhaleumF rançois, Mumie: Arabe, Mumie, Mumiay,04 mumia: Efpaignol, Cera di minera: Al- leman, Trifthenblat. CH AP. LXCXEXT LIT. La Mumie croift au territoire d’Apollonie, ésen- plus de poix. Nous auons veu fouuentesfois faire la poix & uirons d'Epidaurus : laquelle apportee des montai- en cefte forte aux montaignars : lefquels fémblent auoir ap- br. de prins de Theophrafte, la manierc de la faircicar il dit queles blant. HP.3: lib.8. \medi. Matedoniens la brulent quaf en la mefme forte.Galien par- lant des proprietez dela poix,dit ainfi:La poix feche,efchauf fe & deffeche au fecond degré;combien qu'elle foit plus def- ficcatiue que chaude. Mais la poix liquide eft au éontraire: car elle eft plus chaude que defsiccatiue: & pour raifon dela fubtilité de fa matiere , elle fert grandement à ceux qui ont courte aleine, & quicrachent pourri, & fang glacé & cor- gnes Ceraunies,par randons &ragaz d’eaux,fe trou- ue à bord de mer, congelee en morceaux par la vehe- mence du Soleil. Elle fent comme le bitume meflé auec la poix. Naphthn , efpece de Bitume. CHARS LXXXV. RS | 6o Les Babyloniés appellent Naphtha, la colature du bitume, & eft de couleur blanche. Il s’en trouue de noire. Elle attire rellement le feu à foy, que mefines le feu y faute, & s’y prent,encores qu’elle en foiteloi- gnee. Elleeft bonne aux tayes & cataractes des yeux. Tour bitume efteint routes inflammations: il foude, refoulr, &mollifie. Appliqué,parfumé,ou fomenté, il fert aux relafchemens,&fuffocations de la matrice. Il defcouure le mal caduc,en parfumant le patient: comme fait la pierre Gagates. Prins en breuuage auec vin,& caftoreum, il prouoqueles fleurs aux femmes: fertaux roux inueterees, & aux difficultez d’aleine: & fi eft propre aux morfures des ferpens ; aux fciai- ques,& au mal de coftez. Onlebaille en pilules,con- tre les defluxions de l’eftomach:& prins en breuuage auec vinaigre; il diffoult & deffait le fangcaillé. De- mefléauec orge mondé, on leclyfterife aux caquef- fangues , & flux de ventre. Fomenté; ileftbonaux catarrhes : & appliqué fur les dents;il appaife la dou- leur d'icelles. Eftant fec, fi onle met auec vne petite cfprouuctre , ou autre inftrument propre à ce, fur les paupieres, il rafermit & defplie les poils d’icclles. Fondu & demeflé auec farine d’orgescire, & nitre, & appliqué; il fert grandement aux gouttes & douleurs desiointures : aufsi à la lechargie. La mumiea autant devertu que lebitume & la poix meflez enfemble. Le.vray bitume Tudaïque ne s'apporte maintenäten Ita- lie;que 1e fache:car celuy, dont vfenc les apothicaires, eft vne compoftion contrefaiéte de poix , d'huile de petrolium ; ou huile de pierres, & autres miftions.Parquoy ne fe faut efmer- ueiller s’il n’eft femblable à la defcriprion deDiofcoride. Bro- cardus, qui a defcrit la Paleftine , dit quil croift de bon bitu- me en Judee , en vn certain lac, où influe le fleuue Iordain, loin de la ville de Hierico enuiron quinze milles. Or‘: bitu- me n'eft autre chofe,qu'vne certaine greffe,qui nage fur l'eau dudit lac:laquelle mife à bord par le vét & les ondes, fe vient Gallib.4. à efpefir, & eftrenante à merueilles, En ce lac,felon Galien, cap.20-fim il n'y croift ni befte, ni plismed, lante , & n’y en voit on point, pour raifon de l'eau qui ch tant falee. Mefmes encores qu'il y entre deux groflés riuieres , qui font fortabondätes en poif- çons, & fur tout celle qui eit pres de Hierico , qu’on appelle, Tordain : ce neantmoins les poifçons n'entrent point audit lac, & ne paflent point les bouches defdites riuieres. D'auan- tage,de tout ce qu'on yiette,rien ne va au fons:ains nage fur Jeau,comme feroit vn batteau. Ce qui eft aifé à prouuer par experience : car tous barreaux & nauires font plus ayfément fouftenus de la marine, qu’en eau douce, Pourcefte caufe Galien aufi dit ; au lieu preallegué ; en cefte forte: L'eau du Jac de Surie de Paleftine (qu’aucuns appellent morte mer, & d'autres, lac Bitumineux}n'eft pas feulement falee,mais aufsi cftamercau gouft. Le fel aufst , qui y croift, de foy eftamer. Cefte eau de prime veué eft plus blanche & plus efpeffe que l'eau de mer, & eft femblable à fiumeure, Que fioniette du fel dedans;il ne fe fondra pas:ear elle a defia trop de fel de foy- mefme. Que fi quelqu'vn fe plenge ou ire däs ladite eau, quand ilen fort 1l fe trouue tout faupoudré côme defel me- nu. Eteft cefte eau d'autant plus pefante que celle de la mer: que l’eau marine fe trouue plus pefante que l’eau douce.Que fimefmes on f: vouloit plonger iufques au fons dudit lac, on ne fauroit : car l'eau y rcfifte, & releuc:nompaspousettrele- gere de fon naturel , comme quelque fophifte ancerra voulu dire:mais(comme dit Ariftote)cela vient de fa pefanteur par laquelle elle fouftient , comme boue , toutes chofeslegeres. Parquoy combien qu'on iettaft dans ledit lac , vn hommelié piez & mains, iln'iroit pas au fond. Carcommeles nauires qui ottent fur mer, peuuent porter plus grofles charges, fans enfoncer,qu’ellesne feroyent fur eau douce: aufsicelles AND. MATTHIOLVS nage par deflus , la faumure eft fufffamment fälee: mais s'il va au fons, l'eau fera encores trop douce. Orcelle cit par trop falee,qui rend le fel cel qu’on l'y met : lequel ne s'eft peu fondre, pour la grande quantité de fel qui defia eltoiten la faumure. Que fi tu veux pefer celte eau, tu la trouueras la ps pefante detoutes. Et moymefmes certes, par cefle rai- onie rendis bien vaine l'ambition d'vn riche homme deno- ftre Italie:lequel auoit fait apporter f grande quantité d’eau de la morte mer,qu'il en auoit empli vne cifterne:car ie mis à force fel en eau douce: & par ce moyen Ja rendis femblable à celle de la mer morte. Voyla qu’en de Galien. Ce lac,qu'’au- 1 0 Cuns appellent mer morte,eft celuy que la fainte efcriture dit eftre furuenu au lieu où eftoyent Sodome, Gamorrhe, & au- tres plufeurs villes, qui furent englouties & confumees par le feu du ciel. Ce qui fvoit aufsien Galien :lequel, au Éeu preallegué, dit, que ce lac s'appelle; le lac de Sodome. Ce laç (comme teftifie en fes efcrits vn Patriarche de Ierufalem)ier- te continuellemét yn brouillaz puant : lequel pouffé du venc par des vallees, qui autresfois eftoyent tresfertiles, les a ren dues du tout fteriles : tellement que depuis ce lac, y a grande quantité de païfape , où n'y croift ni herbe , ni arbre, ni ger- me, niautre verdure que ce foit : finon alentour de Hierico, où les iardins & vergers font arroufez dela fontaine d'Eli- fee. Pline dit ce lac contenir cent mille de longueur, & vingt- 29 cinq mille de largeur. Lequel aufsi reduifant la mumie fous Le Oo les efpeces de poix, dit ainfi: Le Piffafphaleus fait naturel- lementen A pollonie, de poix meflée auec du bitume : d'au- cuns les meflent euxmefmes pour compofer le Pifflafphaltus. Auiourd'huy encores dure le Piffafphaltus: & s'apporte à Venife en grande quätité,de Valone, ville d'Apollonie,pour empoifler les nauires : à quoy il eft fort propre , eftant meflé auec de poix. Onenaapporté aufsi depuis peu de temps de Sclauonie : & fe tire audit pais pres de Lefine, & aflez pres de Narente. l'ay eu moyen d'en recouurer, par la voye d'au- cuns mes amis. Il s'eft trouué aufsi en Vngrie;depuis peu de temps en ça:& l'appellent ceux du païs, Cire minerale.Fuch- fus dit, que à trois milles pres d'Ifpruch,on trouue du Piffaf phaltus:& s'appelle en Alleman,T rifchemblut : dontil fe dit encores auoir aucunes pieces,qu'ilarecouurces par lemoyen de George Collimitius:& q quand on l'allume, il réd l'odeur de bitume& de poix. Maïs ie me doute que Fuchfius , & fon George ne s’abufent, Car ceftuy ci prenoit au lieu de Piflaf- phaltus la pierre Gagates , qui fe trouue en bonne quantité (flon que dit Fuchfius) és riues d'vn certain torrét, qui eftà trois lieues loin d'Ifpruch. Laquelle faute fut cognuë par Mefler Ichan Pierre Merenda medecin du Roy, & parmoy, lors que r’eftoye à Ifpruch ; en ceque combien que la pierre, appellee Trifchemblut,;en Alleman,brule comme fait Ja pier re de Gagates, & que brule; elle rende l'odeur de bitume:ce 40 neantmoins elle ne s’amollit point au feu , cGme fait la poix, & l'Afphaltus :ains brule comme bois , ou torche de pin. Aurefte Phne dit , que la derniere efpece de bitume , quieft appellee Naphtha,fe trouue en Auftagene,païs des Parthes: laquelle ef fi attraétiue du feu , que de quelque cofté quele feu foit aupres d'elle, il y faute. Etcombien que la Naphrha ne s'apporte en Italie, que ie fache:ce neantmoinsilen croift en plufeurs endroits d'Italie d'vne forte qui faitles mefines effe&s ; pour le regard du feu , que la Naphtha Parthique: comme fe voit euidemment au Petrolio, qui fort aupres de Modene, lequel on appelle ; huile de Pierre. Cependant ie m'affeure qu'on trouucra fort efmerueillable ce qui m'a efté dit touchant le petrolium parle Comte Hercules à Contra- rs Ferrarois,lors que Maximilian fut coronné en Auftriche Roy des Romains & de Boheme. C'eft, qu'il y auoit en yne fienne metairie vn puis, dedans lequel par meats & conduits occultes le petrolium defcendoit , de mefme façon que l'eau dont fourdoit le puis. Luy voulant empefcher telle chofe fort dommageable à fon puis , apres s’en eftre apperceu , difoit auoir loüé vn plaftrier qui bouchaft au mieux qu'il luy feroit pofsible lefdites fentes & conduits. Le bon homme vifite l’af- faire , & demandant yne lanterne auec lumiere, defcend au puis. Oril m’affeura que le petrolium tout aufsi tof attirant le feu , enfäma tout le puis, & d'vne vapeur fort vehemente (comme d’vn artillerie)ietta & le plaftrier tout mort dehors, qui vont par la mer morte, portent beaucoup plus pefant, 6o & le couuercle dudit puis en l’air:laiflant à l’entour de la bou qu'elles ne feroyent en autre mer. Car l'eau de cefte mer mor re eft aufi pefante par deflus l'eau des autres mers: que l'eau de la mer eft plus pefante que celle des eftangs , ou des riuie- res:d'autant qu’elle eft route pleine de fel,qui eft de fubftance terreftre & pefante. Ce que chacun pourra ayfément expc- rimenter,mettant fondre du fel en eau douce : car lors 1l ver- ra de combien l'eau falee eft plus pefante que l'eau douce, Mefmes pour cognoiftre vne faumure, quand elle fera bonne pour faler fufffamment, y faut mettre vn œufentier : & s'il che de bouteilles toutes ardentes, pleines de petrolium , qui endommagerent grandement les afsiftans. Qui me fait pen- fer que le petrolium n’eft autre chofe queNaphtha;que Dio- fcoride & Pline difent eftre colature de bitume, Mais pour retourner à nos premieres brifees,nous n’auons point de bi- tumce Judaïque,qui ne foit artificiel,ou fofiftiqué. Pour cefte caufe Brafauolus; eftimät la mumie des Arabes, eftre le vray Afphaltus de Paleftine,dit,qu’en defaut du vray Bitume,on peut vfer de mumie.A yant cefte opinion; que ces anatomies & corps Plin, #at.l cap.7 Ewch, de cp Gaga Plin. nats. | cap. 10 Naph Pettol , ERIC ALUVR E A]. 61 & corps fecs tant d'Arabes ,que d'autres nations, qu'on ap- porte de Surie à Venife, & jes vent-on pour mumie, font corps des pouures gens defdites nations:lefquels n'ayans eu de leur viuant le moyen d’eftreenbaumez à la mode des Juifs, d'aloës , myrrhe, faffran ,& baume , comme eftoyent les corps de ceux qui auoyent de quoy ce faire:eftoyent feulement embaumez d'afphaltus, autrement bitume, Et croy que Brafauolus 2 prins le fondement de fon dire fur Strabo , lequel dit , quele Bitume du lac de Sodome contre- garde les corps morts de putrefaction & corruption, De la Mumic, dire, Mumia. Mais ( felon que ray peu cô prendre és ef- crits des Ara- bes ) la mumie cft pluftoft Pif- fafphaltü , que afphaltü. Car Auicenne dit, corps quand il fercit temps. tredit pour auoir circuy l'Afie, la Grece, la Surie, l'Egypte, & l'Arabie, comme 1l dit : & cflime qu’il n'y ait autre mumie entre les Grecs ni Arabes, que le Pifalphaltum, Les ar- gumens duquel m'ont femblé fi friuoles, qu'ils n’ont feu me diuertir de mon opinion: ains pluftoft m'ont fair croi- re, que luy mefme eften erréur:ainf que i’efpere plusam- plement monftreren mon œuure d’Epiftres, où ie mettray en auant vne infinité d'erreurs dudit Bellonius, lefquels ila mis par efcrit és liures qu'il a compofez , touchant les medicamens qui preféruent les corps mors de putrefaétion: & des arbres qui portent refine : & parcillement en fon traitté des poifçons. Car, en ce prefent Commentaire , ie ne me veux arrefter trop à fouftenir & defendre noftre opinion , és endroits où aurions efté reprins des autres: ains feulementay dehberéren ceft œuure remettre la mede- cine en fa pureté & Gncerité premiere & naïue : & la net- toyer de toutes ordures & menfonges. Pour retourner coups qu'ou auroit reçeus fur Le ventre, ou fur le foye: Prinfeen breuuage > au pois detrois ou quatre grains, aucc decoétion d'ache, & decumin, elle guerit du fanglot. Mife és medicamens qui feruent à purger le nez , auec mufc, ca- ftorewn,camfre,& huile de ben, & appliquee dansle néz,elle guerift les douleurs de tefte , qui font inueterees : & mef- mes celles qui ne peuuent eftre gueries par autres moyens. Prinfe au pois de quatre grains, & gargarizee auec vinaigre miellé , elle fert à la fquinancie: & bue auec decoétion de Carui, elle fert aux deffaux de la ratte. Si on en boit auec canne de la verge : & à ceux qui ne peuuent retenir leur vaine. Aucunseftiment , que les os des corps humains pul- uerizez, & prins en breuuage, feruent à beaucoup d'iafirmi- tez du corps : & dient que chafqueos a fon membre appro- prié pour le guerir. Ceque 'eftime en partie eftre vray: car j'ay veu fouuent parexperience, le teft de la teflehumai- ne, puluerizé auoir grandement ferui au haut mal , aux co- liques grauelleufes, & autres douleurs dereins. Mainrenant 1left temps de retourner à noftre bitume , duquel la mumie nous auoit tant eflongnez. qui croiflenten l'eau marine, & en vneautrecau, quin'eft trop diflemblable à l'eau marine, ainfi qu’on peut voir en Apollonié d'Epire, & és lieux d'alenuiron :où cefte drogue croift comme vne cfcume nageant fureaux viucs. Ileft mol, lors. qu'il nage: mais par apres , féché, il deuient plus dur que poix. Le meilleur bitumecroiften lamer, qu'on appelle morte. Orcefteftang falé, cften la baffle Suric, Quant à fa proprietéileft chaud &fecau fecond degré. Parquoy on en vfe auec bonne iflue , à fouder les playes fraifches: & en tou tes chofes quirequicrent efire deficichees, & moyennemens efchauffees. ; Copariffus, (uprefus: François, C' prés: Ara= © bes,Saro,on Sern:Iraliens,Cipreffo: A lemans, Cypreffen: E SPai- gnols,(ipres. CHA, LXXXVI. £ Le Gahen faifant mention du bi- Gal.lib.n. tume, dit ainfi: Le bitume aufsieft mis au rang des chofes fmpl.meds NT SR Le Cyprés reftreint , & A4 REZ raffroidit. Sesfucilles prin- {es en breuuage , auec vin WI cuit & vn peu de myrrhe; eo feruent aux fluxiôs qui def- DL, cendent en la vefsie, & à la =, difficulté d'yriner. Les noix ), d'iceluy, pilees & buesauec du vin, font bonnes aux ca- 7Y $ fait leur decoction. Pilees feches, elles mollifient les dureffes , & Les applique feules, ou auec de farine d’orge feche, qu’on appelle, Griote feche, für le feu faint Antoine, fur les vlceres corrofifs, & fur les charbons, & aux infammations des yeux. Incorporees en cire, & mi- {s fur Peftomacelles le fortifienr, Combien que le Cyprés foit vn arbre fort cognu enIta- lie ; & mefmes fon fruit , que les Grecs & Latins appellent Conus:toutesfois veu que Diofcoride n'en a point autremét parlé: pour farisfaire amplement aux leéteurs,1’ay bien voulu efcrire ce que j'en ay apprins & de Pline, & de plufieurs au- tres. Il y a donc deux efpeces de cyprés:affauoir,mafle & fe- melle, La femelle croift toufiours en aguifant : maisle mafle a fes brâches plus efpädues.Il a fes fucilles plus vertes & plus Yongues que le Sauinier portant fruit,Il porte fruit trois fois J'an,femblable à celuy de la meleze,toutesfois plus gros,plus dur, plus ferré, & plus beau:il porte aufsi dela graine. Il fort de refine de fon tronc quaf femblable à la terbinthine, & de mefme vertu:mais biépeu,Son bois ef fort mafsif,& de bon- ñe odeur , quafñicommele Santal. Lecyprés anciennement eftoit eftimé en [ralie,arbre eftrangier & eftoit fort difficile à croiftre:tellement que pour l’efleuer il falloit prendre grande eine, & furtautés lieux , où il ne croifloitnaturellement. Fe anciés auoyent dedié à Pluto le cyprés:& le mettoit on, pour figne de mort, deuant les mafons où yauoit vn tref- pañlé. Laquelle couflume amis & engendré cefte opinion aux cerueaux des hommes, que l'vmbre du cyprés eftoit malencontreufe. L'ifle de Candie eft le vray & propre pays des Cyprés : car en quelque lieu qu'on y AE terre,fi on n'y femeautre chofe, les cyprés y viennent volontairement. Jlen croift auffi en grande quantités montaignes d'Ida du cofté deuers Troye;fans cultiuer la terre.Qui cft chofeadmi rable : veu qu'ailleurs ilz ne croiffent finon auec grande & continuelle peine, employee mefme en temps & fafon. Les cyprés n’ayment point les riuicres,ni eftangs,ni autres lieux aquatiques: & delà vient, qu'ilz meurent incontinent;fi on les y plante. Que fi Adam Lonicerus s'en fuft prins garde, il n'euft pas efcrit , que les cyprés aiment les lieux humides. Ilz hayflent le fumier: parquoy fi on leur en metau pied, ilz meurent incontinent. Le cyprés eft fort fertile : car il porte (comme nous auons dit ) trois fois l'an : & cueille-on fon frui& és moysde Januier , May; & Septembre. De dans fon frui& y a vne graine fi petite, qu'à prand peine fe peut elle difcerner de l'œil. Parquoy nature s'eft bien mon-60 ftree miraculeufe , en ce que de fi petite graincelle a produit fi grans arbres. Lesformis ayment fort ceîte graine : qui écaux tumeurs & douleurs des hæmorrhoïdes. Le ver- nixfec, c'eltà dire, la gomme de geneure , fclon Serapio, corce; demeflee auec eau guerit dela longne » & mal arrefte les catarrhes ,&le flux du fang menftruel: & mis de- faint main, fi on s’en oint. dans les fiftules , il les defleche. Prins en breuuage, il def- fecheles fuperfuitez flegmatiques, qui font en l’eftomac, & aux boyaux: & fait mourir les vers & autres vermines du ventre. Ilfertcaux relafchemens des nerfz , caufez de froi- deur: & en fomentant la tefle, il deficche les catarrhes. Prins par la bouche, il fert à ceux qui crachentile fang : & fi on en ointles hæmorrhoides;il y donne grand remede. Mef- lé auechuyle rofat &huyle de meurte, ilreferreles creuañles du fondement : & fair le femblable au creuañles des picdz, & des mains , qui font proccdces de froid ,fi on s'en oint. En 20 fomme il cit chaud & fec au premier degré. Sa fumee, qui fe fait en l’approchant pres du feu ; ef fingulicre au mal des dents, f on en met auec vn infufoir fur la dent malade.Sa poudre pilee en blanc d'œuf eftanche le fang qui fort des narines, fi on s’en fomente le front, & les tem- ples. Y avne autre forte de findaracha, en Pline, qui eft vne efpece de miel cireux : de laquelle parlant Pline, ditainfi: Outre les autres, on apporte aufsi d'Erithacé, qu'aucuns £ appellent fandaracha, d’autres cærinthum. Cela fert de ne j à A : ‘ viande-aux mouches à miel, pendant qu'elles trauaillent: © “42140 & fon ius contre les morfures des viperes. Toin& que l'expe- Br IRRONNEL on uen Es “ee is d AS es paer. de Pline. sr , f. . { 1 ontraire. Par uoytant € Du ok ent es pertuis des rayons; mIS A part HIGRGSQU ON CRE TARE MOME EL je GIESDE & cit amer au gouft: & eft fait de la rofée du Printemps s’en fauc qu'il les faille croire , que mefmes ilne faut penfer Voylà qu'en dE Dliue On Ed Euyle du bolide En Æluyde de telles folies & refueries auoir eft efcrites de Diofcoride 121053 OeuresparlelDefenfoire (car ainfi allene les Alcumi- genre. que pluftoft on les luy a fauffement attribuees.Car Oribañius ftes celte maniere d'alembic) mettant deux vaïffeaux de ter- qui a fort fongneufemét efcrir des plantes, felon Diofcoride, re l'vi® contre l'autre, & pareillement par vn alembic de ne difant mot du geneure,môftre bien apertement,tout cecy é CM k la boch ar fngut auoir efté fuppofé. Car combien à Diofcoride diequelefrui Y°!7° HA ER nl 2 PCA Ed pm is PIS: E Crete uen ; bon au mal de dens procedant d'humeurs froides. On du gräd geneure a la grofleur de la noix, & l'autre de lanoix fi Ridhivler a ETAT RTE Pontique, pour cela ie ne m'esbranle: veu qu'il y a tant de di- RE RS OS A ROSE LES CIE EE ba 4 »P Tebacil D 4 Pas D Ass coup plus odorant & meilleurque l’autre. Pour tirer hors ner!es leçons. Lelquelies rations m Oontinquut 4retréchérde Jes fleurs des femmes , of vfe de decoétion de la graine & ce chapitre,celle claufule, commechofeadiouftee. Maisilya gielles de genturePour demalides dense buuérai goaigit modernes,lefquels Poe cftre ee quelque 5e auf la decoétion de fa graine conquafie en vin blanc gholc de nouucau cn auant, vEUlENCs OpinIArer, TEPrENANS uec rofes, noix de cyprés , & fucilles de meurte. .Ilss'en Dioftoride, le gencure dont il fait mention n'eftre autre cho Roue on mernell need réa RAI GE ete fe que le cedre de Theophrafte. Mais qui voudra bien efplu- ss . 2 ; VE pa tas a ï S li 4 Fe o bouche ; & mefmes y adiouftant vn peu d’eau de vie: me- Fe fl 1£H sHAsop Je cu Te SE SEE RE si TE Jes y le prefcruatif de Philo , fi la douleur cf excefsiue. orteloimgnez deverité. ar i délit EUX TOrtESdCCEdIEs “Pour faire fortir hors l'vrine fais vne lifsiue envin'blanie l'vn de Phenicie, l’autre de Lycie:de quoy ne parlenullemenc 4 cendres de geneure , & la donne à boire au poix dé Diofcoride:ouy bien du grand & petit geneure:n’adiouftant RÉ R PERTE Lo z das Te Pa cequieften Theophraîle, commeont fongé cesnouueaux fer Où fn onces:Tay veu quelques Bydropiques ue =: 4: ue net Ê d ES 1 liurez par ce remede. Si aufi on s’en laue, on guerit la ESPEENRUERT RIRICE CEHELOFLES SERRE MOYEN EP M gratelle. On fait dubois de geneure vn bain fort fingu- fieurs endroits d'Italie. Enl'Euefhé de Sienenous auons fi Dour les fciatiques en Ce biréeipres dus liées des geneures domeftiques, qu font grans , comme dehau 2e É ES RRESE se ss 4 ie f sas u 1 8 ue 1 F4 chautz de bois de geneure mis enefclas, & les ayant mifes dans vn LOGO ERPE ê RRent sé SUR, 2 LOS SE pAUS que ME grand vaiffeau comblé d'eau, laifié les confommer tant qu'il les geneures fauuages. Il ont la fucille pointue, de forme n'en refte qu'vne tierce partie. Lors prens le bois & fa du rofmarin coronné , plus courte toutesfois. Le boisde deco & ] : : fe rte 1 - d 1 î RSA ra br FA Dour Te ecoction ; CT 1ES mets en vn cuuiet. 1 aut € pa- Se ar s ne ? de Pline P Le Fe tient s’effant au parauant purgé, apres y cflre deftendu, , pif, Sauf Hannibal ord onna (comme dir Pline ) que les poultres 505 y plongé iufques eu nombril, puis faut qu'il fomen- & du temple de Diane Ephcfenne, fuflent de geneure : efti- S dés>ba =. T CT ET TES ibr.16. RP re Er a tn eo te les parties affé@ces. Nous auons veu plufieurs en 40. Se Y: 2 ne AE à Boheme tenans toufours le lit, & grandement tourmentez cfmeruciller de ce queles Alcumiftes dient., qu'vn charbon : : © Site # 1 Free ARTE UE ’ à des gouttes ; qui ont efté fort foulagez de ce bain, &ren- re BERDESIS ARR seen ee BÉRSUES Are = duz tellementdeliberez ; qu'ils pouuoyent allant ça & la A toi ere SENTE Rod eihe re 4 faire aifement leurs affaires. Prens de gencure & laurier, AE GS PE : à SÉDISr SaURn de chafcun fept grains, aucc demidragme decanelle & vne premierement on la cueille,clle cft blanche: mais par trait de l : o K Iledeui f.D 1£ fe Sand dragme de cinnamome : mers le rout au ventre d'vntourde, Re Vera Rb: PA ML PAR N Fer Fa puis le faifant roftir, arrofele de oraifle de poule:f ru en bail- racha, Er fee ’ RES h Fa SE han cfe “4 Sen 19 a. les aux femmes qui ont le mal d'enfant de iour à autre, elles Gal. lib.6. F3 fe ee Fe AleaRe s Er 2e) ee as 4. ES S Poe feront incontinent deliurées. Galien aufsi, faifantmention fmp.med. de Pere Pen sors Rens k 7 y ti PE Dire ne du geneurc. dit ainfi : Le geneureeftchaud & fec au tiers de- MA LUE DR EL PM RL EAN gré. Son frui& femblablementeft chaud,mais non pas f fec: au ci L . S A £ me : 7 (,, J : o x £ re 2 4 de gencure.fandaracha,ontfuyui les Arabes : lefquelz appel- carilerieunementiéeauprénnePdegrés 8 pu d y À Dites: | PPE: lenten leur langue, fandaraz , la gomme de geneure:&en fin, onttourné ce mot fandarax' en fandaracha. Parquoy quide. Quelquesexemplaires adiouftent, Les fêrrures ou raboteures de fes boss mangees font pernicicufes.Séblablemét aufsi vn chapitre du grand Geneure. Le grand Geneure, dit aufii Cyprés fammage ® JMnefitheos, des Romains , Iuniperss, ef fort cogns , pour eftre fèm- blable aw Cyprés. ILaime les lieux inaritimes @ afpres:@ a mefine vertu que le precedent. j On trouue des exemplaires Grecs de Diofcoride (comme a bien noté le dote Marcellus ) efquels lechapitre du Gene- ureeft tout corrompu, & brouillé de je ne fçay quelles addi- tions, qui ne reflentent aucunement le ftyle de Diofcoride;ni fa manicre d'enfeigner. Cariene leus iamais nien Galien, nien Acgineta,nien Serapio (qui neätmoins a traduit Dio- foride de mot à mot) quel:s ferrures , ou rabotures du Ge- neure prinfes en breuuage, fiffent mourir les gens : veu mel- mes que les grains de Geneure mangez , feruent contreles morfures des ferpens : & qu'on boit, & applique fes fucilles Plin.biSfe. #at. lib. 11. Sabina: François , Sauinier : Grec, Brathys: : Lol HDi RUDNE quand les Arabes feront mention de fandaracha en leurs eArabe,e Abel, Abh:l, Alharer: Ale- compoftions, il faut entendre la gonime de geneure. Mais man, Seusnbasm: ESPaignol, œ quand les autheurs Grecs feront menticn de Sandaracha, il Italien, Sabins. faut entendre celle mine roufl, qui ceft femblable à orpin. Aucut $ ncantmoins cfhment que les Arabes entendent par (HAP, LMXXVIIT. FUZ Ily AND. MATTHIOLVS Il y a deux efpeces de Sa- uinier: car il y a du Sauinier qui produit fes fucilles fem- blables au Cyprés: fin que , le Sauinier eft plus piquant & efpineux, fort en odeur, brulant & aigu en faueur. L'arbre eft petic & couit: & fe ietre plus en large que autrement. On vle de fes! fucilles pour parfum. L’au- 3, tre forte de Sauinier, a les fueilles femblables au tama- rifc. Les fucilles de lvn & Pautre Sauinier appliquees arreftent & repriment les vlceres corroffs : & ointes auec miel nettoyent & enleuent les ordures, &taches noires de la peau: &rompent les charbons. Beuës auec vin >elles font piffer le ang. Appliquees & fomentees, elles font fortir le fruit aux femmes. * Diofi.ne QuENS chaux: & fpecialement au *gleucinum » dit, fait aucune mufteum, mention de Sabina em LeSauinier eftarbre, qui fe iette plus en largeur qu’en La compofi- longueur, Ses rameaux font foupples & difficiles à rompre, tion de l'on & veltus cout à l'entour de fueilles & efcailles. Il y.en a deux gent gleu- fortes. L'vn portant fruit, l’autreflerile. Lefterile eft affez num. cognu , pour auoir fes fueilles femblables au cyprés , toutef- fois fort efpineufes à la cime, fortes en odeur, ee & agues. Celuy qui porte fruit,combien qu'il foit rare en Ita- Vue lie, fi eft-il en Allemaigne aflez frequentiveu quemefmeil y ; prouient naturellement. Il a fes fucilles femblables au tama- rifc, ou bruyere: plus grofles toutesfois, & non poignantes, nid'odeur fi forte que le premier, encores moins agu au ouft. Leurgrain ou perle, quant à l'odeur & gout, eft femblable : mais elle fe trouueen l’vn rougeaître,& en l'autre de couleur deciel. Au refte quelques vns prennent au lieu du fauinier , vne herbe qui vienten certaines montaignes en grande quantité,iettant fes fueilles comme celle de tamarife, ou bruyere : combien qu’elle n’euft aucun rapport au faui- - nier, nienodeurnienfaueur. De moy, ray fouuent eftimé Plin,li.24. que ce fuft la Selagine de Pline : pource qu'il dit qu'elle eft capix. femblable au fauinier. Les Druydes, facrificateurs anciens Selagine de des François, difoyent qu'il failloit auoir de la felagine, pour 40 feconde efpece de fauinier defcrite par Diofcoride: vn peu Pline. fe garder de rous malheurs à venir:& l’eftimoyent feruir aux deffaux des yeux & de la veué, fi on s'en fomentoit, Eteftoit la fuperfition telleen ce temps là ; (comme aufsi fe peut voir auiourd'huy en plufeurs lieux ) qu’on n’alloit jamais cueillir Ja felagine, fans premier auoir facrifié aux dieux:& d’ailleurs l'eftimoyent de nulle vertu , s'ils ne l'auoyent cueillie auecla main droire, & à piedsnuz, Quelques vns nient queccfte plante, dont nous auons icy mis le pourtraiét, foit le vray Saunier: fe fondans , comme ie penfe, fur ce qu’en noftre pourtraiét , y a certaines perles & graines Sec à l'har- bre : & que Diofcoride n’auroit fait aucune mention‘defditz grains. Dont eft aduenu que plufieurs ayent eftimee cefte plante, eftre le grand geneure: & d'autres ont iugé quece- ftoit la thuya de Theophrafte. Mais,felon mon jugement, tous ceux là errent. Caren premierlieu , cefle plante n’a aucun rapport au geneure, ni en fueilles , nienfleur,nien fruit, nien boys, nien odeur, n1 en faueur, ni finalement en marque quecefoit. Erquantàlathuya, (felon quedit Thé Theophrafe ) elle croiften Cyrene, pres du temple de Iu- piter Ammon,eftät du tout femblable au cyprés, & enbran- cheures , & en fucilles, tronc & fruiét : ou bien au cyprés fauuage. Etfclon le mefme Theophrafte, le boys de thuya 1. Madree. ne fe corrompt 1amais : & iettevne racine fi +.-crefpe & re- tortillee ,que rien plus. Etauoyent de couftume les an- ciens faire entailier leurs ftatues de ce boys;comme de cedre, cyprés,lotus fauuage, & bouïs.Mais l’arbre,dont nous don- nons le pourtraiét, ne porte point de pommes,comme le cy- prés : ains produit les grains pour fon fruiét. D'ailleurs ceft arbre n'eft pas haut ,mais eft court : & d'vne matiere fpon- gieufe & troüee:tant s'en faut qu'il foit de matiere folide & incorrupuble. Il ne croift point en certains lieux par- ticuherement , comme fait la thuya , ains croift indifferem- ment par tout. Tellement que ces plantes fe monftrent tant differentes d'elles mefmes, qu'il n’eftia befoin refurer l'erreur de ceux qui ont voulu conuertir noftre fauinier e# grand geneure, ou thuye. Maisqu'ils nous declarent, s'ils ont efprit, par quel moyenlathuye a volé d'Arabieen Alle- magne : veu qu'ils'ytrouue force fauinier portant grains & Re & principalement au Conté de Tyroles. Ce font doncfonges, courroux de fages, & moquerie appreftee pour la pofterité. Refte encores à teftonner vn peu ceux qui nicnt noître fauinier, comme il eft pourtrai& , eftre Le vray fa- uinier : veu qu’ilne luy defaut aucune marque de celles que Diofcoride a attribuees au fauinier. Ils nous diront, que Diofcoride , defcriuant le fauinier , n’a fait aucune mention ode fon frui@&. Je confefle cela eftre vray : pour le moinsil n'appert point qu'ilenait parlé. Mais que me diront-ilz, fi ie leur monftre vneinfinité de plantes defcrites par Diofco- ride ;, qui pour telles font cognues & tenues , felon la defcri- ption dudit Diofcoride: & neantmoins leurs principales & fingulieres ue ont efté omifes par Diofcoride:ou pour ce que lefdites plantes eftoyent trop vulgaires & cognues: ou bien qu'il n'en eftoit deuément informé: ou pour autres caufes,qui feroyent troplongues à raconter : dont peut eftre vne feule a caufé qu'il ait omis de parler du fruiét du faui- nier :ioin& qu'il frreuue plus beaucoup de fauinier fleri- le, que de celuy qui portefruié&t. Or Auicenne tefmoigne ouuertement que le fauinier porte fruit, le difant fingulier Onles met en tous on- 2° contrelafourdité,& pour prouoquer les fleurs aux femmes. Nous conclurrons donc,que le pourtraiét de noftre fauinier eft bon & legitime : comme correfpondant;non feulement à la defcription que Diofcoride fait du fauinier : mais auffi aux qe & propriecez qu'illuyafligne. Aurefte Pier- Bell.de ar re Bellonius fe monftre fortignorant , d'auoir meflé le faui- soif. nierentre les arbres qui portent pommes , comme pines : & d’ailleurs me femble qu'il à lourdement failli en la defcri- ption de la feconde efpece de fauinier , qui porte les fueilles de tamarifc : laquelle il dit auoir veut en grande quantitéen Phrygie;és montagnes Amanus, & Olympe;reflemblant du tout au grand geneure,eftant hautecomme vn grand aman- © der, 1ettant fes fueilles du tout fémblables à celles du cyprés: & que fon fruiét,eftät meur;, tire fur le noir & pers:& que fon tronc produit de refine. Mais Diofcoride ne fait autre defcri- ption de cefte plante, ni defa grandeur; finon qu'ill'aditeftre differente en fucillage à la premiere efpece de fauinier : iu- geant au rcfte, les deux efpeces de fauinier eftre du tout fem- blables, ainfi que ie penfe. Parquoy cefte defcription de Bellonius me femble trop abfurde:affauoir que la fecon- de efpece de fauinier foit du tout femblable au grand ge- neure , aufsi haut qu'vn amandier, & qu'il iette les fueil- le: femblables à celles du cyprés , & produife de refine. D'ailleurs ledit Bellonius fe confond bien de foymefme, en ce qu'il dit la plante, que maintenant ilafleureeftre la Pl. bif apres eftre celle que Pline appelle Bruta :comme fi Pli- sat. EE ne n’euft fait mention des deux fortes de fauinier. Mais y a de gens qui pour auoir vagué & difcouru par eftran- P-17- ges nations, veulent auoir acquis vne auétoritéfi grande, Idem lib qu’il leur fmble qu'on doyue receuoir leur fables pour 24:6f:1 veritez & refolutions : encores qu'elles foyent du tout con- traires à ce que plufeurs bons & approuuez autheurs ont cfrit. Je ne diz pas neantmoins cela pour blafmer ceux qui circuiflentplufeursterres & nations eftranges : car fuy- uant l'exemple de Galien, ielesay toufours prifez , & ay cftimé les peregrinations fort vriles à la cognoiflance des ofimples. Mais 1e defireroye bien , que ceux quiontfaitces longs voyages , miflentfeulement en auant ce qui eft verita- ble & approuué parles autheurs anciens. Que fi Bellonius l'euft fait , lequel fe dit auoir circuy beaucoup de païs ; èer- tainement il euft à bon droit merité les louanges qui font deues aux illuftrateurs & efplucheurs dela medecine. Mais pañlons outre, Or quand à ce que Bcllonius eftime la pre- miere efpece de fauinier ; eftre ceft arbre que Thcophrafte appelle Thuya, ie ne m'en efmerucille point :car plufieurs autres font de mefme opinion. Mais pource que cy deflus nous auons aflez fufffamment refuté cefte opinion , il n'eft befoing de nous yamufer : car ce feroit chofefuperflue. La poudre de fauinier meflee auec creme de lait de vache eft fort © fouueraine aux enfans , contreles vlceres fluans de la tefte: voire & fa fumec ofte la pepie des poulles , & les pefanteurs de la tefte : & mefme prife au poix d'vne dragme , danstrois onces de beurre & deux de miel , elle aide merucilleufe- ment ceux qui ne peuuent refpirer. Tu aideras grande- ment celles qui font au mal d'enfant, fi tu leur bailles deux dragmes deius de fauinier, y adiouftant trois fcrupules de borrace,& vne once de vin blanc:mais ce fera lors qu'ils ferôt Galen. là en grande angoifle. Il refte de dire les proprierez du fauinier, 6-fmp.m4 defquelles parlät Galien,dicainfi:Le fauinier eft du né dica. medic À SVIRA D IOISICL EIVRIEX E de 64 medicatens qui font fort defficcatifs: & ce pourtroisqua- . elle fert de contrepoyfon à ceux qui onteftéempoy- litez qu'il a au gouft ;femblables à ceiles du cyprés excepté fonnez delicure marin. Elle {ert à la ladrerie , foit que le Sauinier eft plus aigu, & plus odorant & aromatique. Gr ho ra] RER fSt Le fauinier donc participe à la qualité que deflus:caral a vne qu ee sen CHRIS EACH RE cunqqe on la prenncgn for- acrimonie fondee en temperamét chaud. D'auantageiltient ME d'elecuaire. Elle mondifie les vlceres des poul- de l'amertume: & d'ailleurs a vne si moindre que mons:&fionen prend enuiron deux onces ; elle les celle du cyprés. Et d'autant plus qu'il farmonteen acrimo- guerit du tout. Mile en clyftere, elle tue les vermi- nie;,tant plus a-il de force à digerer, Par-ainf ilne peut fou- d Cr ets 2 à À der playes, pour eftre ainfichaud &fec:carileftfiabondant MES QU Corps : & fait fortir le fruit mort du ventre ences deux qualitez , qu'il fait enfler &enflammerlapartie de la mere. De cefte refine fe fait d’huyle feparé- malade. Mais és vlceres pourris on en peut vfercomme du ment, mettant de laine nette fur la marimitte ou on cyprés:& fur tout quand ils font inueterez & difficiles à gue 1 © cuvt ladi : ; : riricar ils peuuent bien fuppotter ce medicamét fans danger. yt ladite refine, ainfi qu'auons dit cy deffusen Mefines les fucilles broyces & incorporces auec miel, mon- l'huyle de poix. Ceft huyle a mefmes proprietez que difient les plus vilains vlceres ; & qui font noirs & puans,& larefine de cedre. Toutesfois particulierementonen refoluent les charbons. A caufe dela fubtilité defa fubflance yfe à guerir la rongne. des chiens,bœufs, &autres ani il prouoque jes fleurs aux femmes , fur toutes chofes : & faut \ epes : 5 Née - piffer le fang. Iltue l'enfant au ventre de lamere: &eftant MAUX 2 Quatre piedz; en les oignant dudit huyle:qui je 1 \ ce mu ; 4 mort, le fair fortir hors. Ce medicament doncfera chaud & fert auffi à tuer la vermine & mefmes les tignes > QUI fec au tiers degré: & le mettrons au ranc de ceux quifont font attachez à la peau defditz animaux, & les rour- creflubrils en leurs parties. Et pource regard onlemeren mentent: &eft bonne à cicatrizer les vlceres, qu’on lufieurs onguens ; & fur tous ,au Gleucinum, & en plu- < 4 PE detre defenfifs & contrepoyfons. Aucuns,en deffaut de faitaufdits animaux ,en les tondant. Le fruiét de ce- cinnamome, mettent double pois de Sauinier: & de fait , la dre cftappellé cedride. Il eft chaud de fa nature:mais decotion d’iceluy buë;fubrihie & digere merucilleufement. 29 neantmoins il eft contraire à l’eftomac. Il fert à la toux, aux fpafmes , aux rompures, & à ceux qui vri- nent aucc difficulté, & goutte goutte : & prins en breuuage auec poudre de poyure, il prouoque les fleurs aux femmes , & auec du vin, il {ert de contre- CedreTheficien. Cedre de Lycie. poyfon à ceux quifont empoyfonnez delieure ma- rin.Pour chaffer les ferpens de foy,& re d'ap- procher , on s’enointle corps auec greffe, ou moelle de cerBeftans enfemblementincorporez. On lemet en tous deffenfifz & contrepoyfons. * La fuye dela 3° refine du cedre, fe fait en la mefme forte que celle de la poix:& font femblables en proprictez. La corruption & deprauation qui fetrouueen beaucoup de faffages de Diofcoride, caufe qu'il a efté repris par plu- Pañlag q pris par p ficurs Modernes:mefmes pourceil a eflé fort difhcile à beau- coups de fauans perfonnages ; fort ftudieux en cefte fcience, decognoiftre l2 naturedes fimples, & d'en dire la veriré. Ce que nous voyons aduenu en ce chap. caril yena qui efti- ment Diofcoride n'auoir veu goutte en defcriuant le grand cedre , pource qu'il dit fon fruit eftre rond comme celuy du gencure, & de grandepr deceluy du meurte. Et à dire VEAYs L'y cftois moymefme bien empefché ; fi cecy ne m'euft efté ef 40 clairci par le Seigneur Angerius de Busbecke Flament qui CHÉPAËDE LXXXIX. auoit demeuré fept ans Ambaffadeur pour l'Empereur Fer- dinand vers le Turc, vn peuapres fonarriuce. Carilauoit ë M p) vn vieux exemplaire de Diofcoride queluy auoit baillé Ant. Le Cedre cft vn grand arbre 7 lequel produit VRE Caracuzenns Conftantinopolitain:d'ou ie cognus fort bien, refine, qui cit appellee Ccdria. Il portegranscom- Diofcoride ne s'eftre aucunement trompé en defcriuant Le me le geneure, qui fontronds & pros comme grains cedre.De quoy la poiteritéfera grandement tenue au doë&if- de meurte. Encre les refines de cedre, celle eft la fime Augerius. Ceft exemplaire donc porte, Lecedreeft vn es Te ; L 5 grand arbre, duquel on cucille la refine, dite cedric. Ila fon meilleur qui cft proffe, efpeñle, tranfparente, d'vne fruit comme le cyprés ,mais toutesfois plus gräd beaucoup. odeur forte:& quienlefpandantsnecoulepointsains 1 y avne autre forte de cedre petir, efpineux ; comme le ge- chet vniement goutte à goutte. Larefine deccdrea neure, portät vn fruit rond, de grofleur de celuy dumeurte. vertu de conferuer & contrecarder les corps mors:f o Il appert donc q Diofeoride s'accorde à Theophrafte & Pli- Pl. bif. g € maisell di les DNS ar nc;qui eftablit deux efpeces de cedre grand, difantainf:Ily a #at.13.c.5e mais elle corromptles corps viuans: pour celte cau- qeux efpeces de grand cedre:car l'vne fleurit, fans porter fe eftelle appellee d’aucuns, Vie des morts. Par fon fruiéti&ceile qui porte fruié, ne fleuri point: mefnes, en a excefliue chaleur,ellecotromptaufliles peaux,& les derniereelbece, les fruiêts nouueaux eniambent fur les pre- ftemens. : yet : #. cedens:de forte qu'il yatoufours fruids vieux & nouucaux veltemens. Elle eft forc vrile ROBE efclaireir la veuë: fur l'arbre. Sa grainceftfemblæble à celle de cypres.. Aucuns CAE lle clarifie Les Yeux & môdifie & ofte leurs TAYES J'appellent cedrelaté.La refine du cedre eft fort exquife,& fon & cicatrices ; fionlesenoint: Diftilec auccvinaigre boiseft quafñ immortel. Delà vient qu'on faifoit ancienne- és orcilles,elle fait mourir lavermine qui y eftiSrauec ment lesftatues des dieux, deboisdecedre. Eten va autre in Phone FRE L É ) pañlage;il dit : Le cedre grand, qu'on appelle ccdrelaté, pro- Plin. bifti pro db; flope à MN pesé OR le duit Que reine, qu'on ones cedria- Voylà qu’en dit Phi- nat:24.0.$. $ UNECIRNEMENS liilemens dicelles. MUC ne, Lequel, à moniugement ; auec bonne raifon aappellé le dedans vne dent creufe, elle larompt, &en ofte la 60 grandcedre , cedrelaté : car (felon que ray apprins d'aucuns douleur:elle faitlemefine, fon s’enlauelabouche miens amis, qui ont frequenté la Surie} les cedres, qui FÈQE : : : roiflent au mont du Liban, font du tout femblables au auec vinaiorc. Si auan ; Se : LPS gr, DL auaNt, que venir au 1eU d'amour, fapin, qui eftappellé en Grec Elaté. Tellement quecedre- on s’en frotte le membre, elle garde deconceuoir. jaréstraduiren François, fgniferoir, cedre fapin.C'ef arbre On s’en ointés glandes &inflammations du gozier, (flon que j'ay entendu de mefdits amis)eff fi haut, que felon à k L ei RAA Ë ï , . &àlafquinancie. Ens'enoignantelletuéles poux dU'ils difoyent als ne virent iamais arbre de telle grandeur. e Son eforceelt polie,liflee, & fans moufle : excepte celle par- &les lendes. Appliquee auec du fel, elle fert aux tie, qui eft depuis laterre aux premieres branches :caren pointures du ferpent cerafte. Prinfeauec vin cuyt, celte parie l'efcorccelt afpre. L'efcorce eft de conleur-fem- f,3 blable Cedrus : François, Cedre: Arabes, Serbin: Italiens, Cedro. Liquor Cedri:Grecs,Cedria: La refine dn Ce- dre: Arabes, Kirran,on Alkitran:ltaliens, (edria. Plin.biff, nat, lib.16. cap.14. Oxycedr. Cedre Ly- À NiDi M A T'EHIOLMWS blable à celle de lotus. Les brâches enuironnent l'arbre,;quañ depuis terre iufques à la cime à mode de rouë,& ce pas efpa- ces & interualles toufours en aiguifant côtremont, de forte qu'à les voir de loin ils reprefentent vne pyramide.Les fueil- I£s (ainfi qu'ils difoyent ) font femblables à cells de pin; ou meleze : toutesfois elles font plus courtes , encores qu'elles foyent menues, & ne font point piquantes. A ques aufsi s'ac corde Pline. Ses pommes font fem lables à celles des peñles: touresfois elles font plus lôgues, plus dures &plus nourries, & font fortes à arracher de leurs queuës. Elles côtiennent & portentvne graine femblable à cell: de cyprés;fclon que Pli- nedit. Dutronc fort vnerefine blanche & liquide : laquelle telle me monftra. Par-ainf luy donnant l'honneur de laco- gnoiffance que j'en ay EUÉ par fon moyen, iel'ay fait mettre ici au vif,comme elleeft.Ses fucilles broyees entre les doigts rendent vne odeur fort bonne, & quaf femblable à celle des tease de pin. Cefte plante produit fon fruiét feulement à a cime des rainceaux : & eft le fruiét plus petit que celuy d'oxycedrus. Ce fruit et vert à fa premiere yfue , comme celuy de l'oxycedre:en apres il deuient rouflafire: puis fe fait rouge, quand il eft pleinement meur. Il eft vn peuamerau gout, & ficftaflez odorant. Au refte (comme deffus cit dit) le cedre produit vnerefine, qu'on appelle Cedria ; w ade Refine de randes proprietez en medecine. Mais les marchans de Surie Cedre, dite neantmoins par traiétde téps f greine à la chaleur du foleil. 1 © & de Cypre ne nous en apportent point: combien qu'ilyait Cedria. Aucuns dient, que celte forte de Cedre porte deux fortes de refines : dont l'vneeft enclofe & reflerrce deflous l'efcorce, comme vne apoftume , ainfi qu'eft le biion au fapin: & que l'autre refine fort hors l'efcorce : & neantmoins toutes deux font appellees Cedria.Voyla ce que j'ay apprins de mes amis touchant le grand Cedre. Au relte,le cœur du Cedre eft ex- tremement dur , & odorant : & eft rouge, comme celuy de meleze. En fomme, route la matiere du bois de Cedre; eft fort dure: qui cft la caufe pourquoy les anciens l'ont eftui- méimmortel , ayans opinion qu'ilne peut deuenir vieil , ca- duc,ni vermoulu. Pour cefte caufe Salomon Roy de Iuda,fit bañtir le téple de Jerufalem de cedres. Et d’ailleurs,les payens & Gentils en formoyent leurs ftatues & images :eftimans qu’elles feroyent de telle duree , que fi ciles efloyent de mar- bre, ou de bronze. Le bois de cedre eft non feulement bon à faire nauires : mais aufi eft fomptueux en tous baftimens de confequence : comme bois,qui demeure toufiours en fon en- tier,fanseftre corrompu. Le cedre ayme les rochers, & lieux froids: & fur tout les montaignes. Ji eft toufiours vert. Tou- tesfois f on luy taille les cimes & germes,il ne reperme plus, comme font le cyprés, le pin, la meleze, & ste autres arbres,ains meurt. Theophraîte & Pline dient,que les prin- ces d'Egypte & de Surie, à faute de fapin, font leurs nauires & autres vaifleaux de mer,de cedre.Et fel6 qu'on dit,le plus rand cedre qu'on eu veu; fut prins en Cypre pour feruir à Ë galere de Demetrius , quiauoit onzerames par banc: car ce cedre eftoit de cent trente piedsde long:& gros, autät que trois hommes pouuoyent embrafler. François Calzdarius de Veronne m'aenuoyé vn rameau de ce gräd cedre auec fon fruit ,quiauoit eftéa porté du mont Liban, duquel nous te ballons le pourcrair,à fin quetu cognoifles combien ceux fe trompentqui eftiment le grand cedre eftre noftre meleze. uant au moindre cedre y en a aufsi deux efpeces , felon les autheurs deffufdis:car il y a des cedres de Lycie, & des cedres dePhenicie,lcfquels font femblables au geneure:mais neant- moins font differens en fueilles. Carle cedre Phenicien a les fueilles du tout femblables au geneure, dures ; piquantes, & aigues : & pour cefte caufe cft-1lappellé Oxycedre. Mais le cedre Lycien a fes fueill:s plus petites &plus efpeñes;toutef- fois moins efpineufes & piquantes te celles du Phenicien: tellement qu’on diroit quafi que c'e le petit geneure. Son efcorce eft rougealtre : & font fes branches phables ; comme oziers. Ces efpeces de cedre portent fruiét en tout téps:mais neantmoins le fruiét d'oxycedre eft plus grand ; & plus bel à voir. Lecedre Phenicien croit en plufieurs endroits d'Iftrie, & en quelque endroits de Carniole. 1left fort femblable au geneure: & n'eft different qu’au fruié, lequel eft plus grand, plus rouge , & plus doux que celuy du geneurce. Ceux du pais les prennent pour geneures. Mais ayant reçeu de mefler George Reffinger, medecin fort renommé audit pais, vne branche d’oxycedre , qu'ilauoit apporté de Pefin bourgade dudit pays de Carniole, qui eftoit toute chargee & enuiron- nee ; & comme entaflee de grains ; & d'ailleurs eftant recors de ce que r'auoye leuen Theophrafte, Galen, & autres au- theurs anciens:il m'entraincôtinent en opinion, que c'eftoit vne bräche du petit cedre. Carcomme tiennent les autheurs tant anciens que modernes , ileft fort difficile de difcerner à ycuë d'œil, l'oxycedre du Geneure, finonau fruit: attendu he le fruiét du geneure eft noir & pers, & petit: mais celuy ’oxycedre eftplus gros & eft rouge rouflaître. La plante donc, que nous difons croiftre en abondance en Iitrie, & dont nous auons mis ici le pourtraiét, n'eft pas du genre des grande quantité de cedres efdites regiôs;ainf qu'on dit. Bcl- Belon.li.x. Jonius,ce venerable doéteur, eft d'opinion, quela Cedriane de medicat croift point feulement és cedres:mais aufsiés peñles, torches, fünere, & melezes, cypres, geneures, & bouleaux. Et attribue à toutes /ibr.de arb fes cedres , les mefmes faculrez & proprietez, que Diofcori- conif. de,Galien,& autres autheurs anciens, ont attribué à la Ce- dria ; quieft la refine de cedre. Et pourfuyuant fon erreur, à fin d’apprefter à rireaux leéteurs de fes œuures ; il dit que fes cedries côtregardent de putrefaétion les corps mors,aufsi bien que la vraye refinede cedre. Comme fi les refines de pefle, pin, meleze,cypres,geneure, & bouleau;n’eftoyenten 20 rien différentes entres elles en qualitez & proprietez. Orie croy que le bon hôme s'eftabufé aux parolles de Pline,lequel ditsque en Suric;la poix eft appellee cedrium.Mais iln’abien entendu fon autheur:car les parolles de Pline font telles: En Plin. bife, Europe dela torche du pin cuit fe faitla poix , qui eft fort nat.lib.16. ppre à empoifler les nauires,& à faire autre chofe.Le bois de eux, la torche,misen pieces,fe met en fourneaux enuirônezde feu pour le brufler. Sa premiere fucur coule, coômeeau,en vn ca- nal.En Surie, on appelle cefte liqueur Cedriü : &a telle pro- prieté,à les corps des trefpaflez font baignez&rrépez en telle liqueur , en Egypte, pour les contregarder de putrefaétion. Aux parolles de Pline on ne peut comprendre autre chofe,à mon iugemét, finon gles Syriens appelloyent cefle premiere 30 liqueur;qui fortoit de la torche brulee, Cedriü:d’autat qu’an ciennemét ils n'auoyét autre poix,fin6 celle qu'ilz tiroyét du Cedre:côme en Europe on la tire de la torche du pin. Or que la poix fe face du bois de cedre ; Diofcoride, Galié,& Pline le tefmoignét,mais on ne trouucra jamais qu'ilz ayét dit,que la Cedria prouiéne en autre arbre, qui porte refine, excepté au feulcedre.loin& qu’il n’y a autheur ancié,quel qu'il foit , qui die qu'il y ait poix ni refine en ceft Vniuers, qui corrôpe les corps viuäs,& côtregarde de purrefaëtiô les corps mors,;exce- pté lafeulerefine de Cedre ; qui felon eux , a cefle proprieté finguliere & paruculiere. Qui me fait eftimer que Pline, au lieupreallegué , a entendu de la poix du Ccdre:& que Bello- nius a lourdemét failly en ceft endroit ,comme au fi en plu- 49 fieurs autres,felon que nous monflrerons quelque iour Dieu aydâr. Au refte;les Éxemplaires de Diofcoride varient en l’o- deur de la refine du Cedre:car aucuns mettét qu’elle cft d'o- deur forte & aigue : mais le vieil exemplaire, efcritalamain, met, vchementeen odeur: fignifant parce, que larefine de Cedre eftvchemétement odoräte,& non pas forte en odeur, ni puante. Ce que Virgile monftre bien,appellant la hqueur, qui diftille du Cedre;odorante. Fuchfus, homme de grand fauoir , fait métion de la refine du cedre en facompofition de Mithridat:&au defaut d’icelle,dit qu'on peut vfer du biion & refine de fapin,eftimant ces deux refines cftre de mefme qua- ie” lité & proprieté. Mais, quant à moy, attendant qu'vnautre o die mieux,ie füis d'opinion defuyure Galien , lequel ordon- nele Ladanum en defaut de Cedria.Pline efcrit qu'on trou- Plin. m4 ue vn autre forte deCedre en vnemontagned’Arabie,;nom- bift. libr.x mee Atlas, voire & en vne foreft à part ,femblable du tout au cap.is. | Cyprez femelle fauuage,de tronc, d’odeur, & de fuelle, On prifoit fort les tables faites de fon bois, veu qu’on les foufte- noir de piedsd'yuoire. Le mefmne Pline fait mention de deux tables, faitesdudit bois;l'vne de Cicero;l'autre de Gallus A- finus, qui routes deux furent vendues chacune onze mil- le fefterces. On dit aufsi que le Roy Tuba en a vendu deux;l'v- ne quinze mille fefterces , l'autre vn peu moins. Quelques vns eftiment cefte forte de Cedre eftreentierementfemblable à lathuye ou thye, de laquelle à fait mention T heophrafte: Theophr. Virg bb,; eneid. Fufh.lib. € Comp ginpe cedres:ains eftcelle efpece de peur cedre,qui eft appel-60 ce quia donné occafon à pluñeursde taxer Pline,pour auoir P£. plan ee cedre Phenicien,ou oxycedre. Quantau cedre de Lycie, ie n’ay encores eu moyen de fauoir quelle plante c'eft:car elle m'eft du tout incognue. Bien eft vray quecftant à Prague, ville capitale de Boheme, Adam Leonorus homme ;, pour fon seune aage,excellenten fçauoir, me monftra vne plante, que quelque herborifte auoit apportee des montagnes de Morauie,en lieu du Sauinier. Mais l'ayant bien examinee & etpluchee, il cognut que c'eftoit le vray cedre Lycien, & pour diftinétement apres la defcription du cedre Atlantique con- bb,& «5. joint celle delathuye,;côme de pläte diuerfe. Mais ie fuis d'opi ni6 toute côtraire. Car qui prédra de‘pres garde à ce qu'efcrit Plineen celieu, il trouuera n’y auoir aucunccôtrarieté. Il dit déc ainfi au chap.de la thuye : Theophrafte toutesfois n'a rié dit des tables, & aufsi on ne fe fouuient d'en auoir veu aucune deuanr celle de Cicero,dôt appert qu’elleseftoyét nouuelles. Par ces mots donc il appert commét Plinen’aignoré le cedre Atlant 4 S FR ADPHOISICI AIM VIR/E2 I. 6 Atlantique & la thuye eftre vn mefme arbre, difantau chap. ZLaursws : François, Laurier : Grecs, Daphne: Arabes, preccdät cefte table de Cicero auoir efté faite de cedre Atlan Ganr,on Gar: Italiens, Lauro : Esfagnols Laurel, ar: , Lauro : y nols, À cig:puis aufsi l'excufe 4 peut faire Theophrafte, d'autât q de SuU & x fon tépsilne fe parloit aucunemét de faire cables de cyprés. on Laureiro: Allemans, Lorbéerbanm. Son fruiét,en Joint aufsi qu'aux vieux exemplaires de Pline iln’ya aucune Grec, Daphnides senLatin, Lauribacca: Îtalien, diftin&i6 de chapitre en ce lieu, mais apres le traité du cedre PBacche de Lauro: A Leman, Lorbeer. d'Arabie, fubfecutiuemét il joint celuy de la thuye;côme par CHAT xcC lant de‘mefne chofe.Car le fens des parolles dePline portc,Il a aufsi efté cognu d'Homere :on l'appelle Trogete , autres Thuye.Parlät toufours du cedre.Er parainfi ceux ont grâde mé failli, & peruerti le texte de Pline,qui en l'edition de Fro béne ont difioint Je traité du cedre Atlantique de celuy dela thuye:tant s’en faut qu'il l’eft aucunement efclairci. Anguil- arius parlant du Sauinier, eftimeentiérentent que celuyqui a les fucilles de cyprés eft la thu ye : mais adiouflät puis apres que lathuye n'eft autre chofe que le cedre Atlantique, & par ainfi que le Sauinier eft l'Atlantique cedre:le croyray-ie? Nenni,nenni. Car & ce cedre & la thuye prouiennent feule- ment en la Cyrene pres du temple Ammon, & en l'endroit d’Atlas, ou À la montagne Anchorarius, du temps de Pline ja toute efpuifec:ioint aufsi qu'ils n'ont en leur tronc, odeur, ni fucilles aucune fimilitude ni rapport. Quant aux citron- niers, dont quafñ tous les vergiers d'Italie font dorez , &nos ! } coftes de mer ; pource que c'eft vn arbre du tout different au appliquees aux pointures cedre : & que cy aprés, Diofcoride traittant des pommes;en 30- 2 des mouches guepes ; & fait mention:nous nous referuons d'en parler auditlieu. Or mouches à miel, elles feruentgrandement RUE al. ib.7. Galien, faifant mention du cedre;diten cefte maniere : Il ya DATA No Em Êa À : deux efpeces de cedres:car les vnsiettent à forceictronsém 5 & amommannent toutes nfHammations, InCOr- blables aux gencures : & les autres font comme grans arbres, porces & appliquecsauec grotte feche,& pain.Prin- Tous font chaux & fecs,quafi au tiers degré. MaislaCedrie fesen bieuuage ; elles offenfent Peftomac , & prouo- (qui cft l'huile de cedre )approche le quart degré de chaleur, quét à vomir. Son fruict eft plus chaud que fes fucil- cftant enfemblement chaude & fubtile. Qui'fait, qu’elle pu- EAU - k : trefe les chairs molles &delicates, fans donner fertiment de les.Parquoy eftant broyé &incorporéen micl Où vin douleur: comme aufsi font toutes autres drogues, quifont Euit,& prinsen forme delooth,ou cleétuaire;il eft bô chaudes au mefne degré:& ont d'ailleursvne fubftance & cf aux phthifiques, à ceux quiont difficilemétleuralei- fence fubrile. Mais és corps robuftes, illuy faut plusdetéps, Le finon ayans latefte droite, & à rous catarrhes & & à peine peut elle operer.Or tels medicamés font corrofifs, 5 5 A > ; Huxions de l’eftomac& de la poitrine. Prins en breu- vlceratifs, &purrefaétifs:mais neantmoins la differéce qui eft 3 © CHE ) $ entre eux, eft, que les vns font plus vertueux; &lesautres uageauec du vinilaideaux pointures des fcorpions: moins.Entre ces medicamés;la refine decedreeftlamoindre gg netroye & oftelesefcailles & tachesblanches qui en operationicar les autres font de gräde vertu: deforteque :j#entau corps. Letus du fruit diftillé aux oreilles mefmes ils corrompent la chair des corps morts.Mais au con GES k traire, la refine de cedre les deffeche , & gardedecorrompre: AU€C vin vieux; &e huyle rofàr, fert grandement aux comme celle qui mäoc leurs humeurs fuperflux ; fans toutef- douleurs,pefanteurs, &furditez d'oreilles. On le met fois greuer les corps folides. Es corps quifontenvic;larefine €s medicamens qu’on fait pour les laffitudes : &en de cedre eftant cfchauffee par la chaleur d'iceux, mâge &con à D Ts. k fame la plus tendre chair. Paray ne fe faut efmeraciller, fi AO OS chaux &crefolutifs.L efcorce de la raci- ayant telle force &vertu,elle tue & poux &lendes,& lesver- 1€ de laurier OMR la pierre, tue l'enfant au ventre mines des oreilles, & du vêtre:& fiappliquecelle fait mourir de la merc,& fert à ceux qui ont mal de foye;prinsen l'enfant au ventredela merc:& eftät mort, le fait fortir hors: 40 breutrage au pois detrois obolcs, auec maluovfe & s’elle garde de conceuoir,s'en eflant frotté le mébre,auant eee ES ue cognoiftre charnellemét la femme,côme ayant puiffance SHMARIORONECEANC & faire reflortir hors la femence;fur tous autres medicamens L'vn & l'autre laurier font arbres fort odorans. Ilseftco- ÉRvE pourroit preparer pourcercpard:&enfommeaplu- SA par touten Italie : d'autät que planté non feulemét par eurs autres proprietez fingulicres, quimonftrent qu'elleeft OUtaux vergers & jardins il verdoye:mais aufi de foymef. vehementemët chaude:côme d’appaifer la douleur des dents, EAUX forcfks, principalement en lieux maritimes, ou bien & mefmeles rompre,cftant mife & difullee dedans. Ellefub- £SMontagnes & collines expofces au foleil,qui ont leur veue tilie les cicatrices des yeux : & fert à ceux qui ont la veuë für des lacs, ou fur mer. Il a fes fucilles longuettes, larges en trouble,caufee d'humeurs groffes & vifqueufes. En outre, la bas & pointues au bout, grofles, folides, & de bonne odeur: plus graffe & huyleufe partie de cefte refine, laquelle fre- nYne cfpece plus larges,en l'autre plus eftroites :en quoy {e cueille en lalaine fufpendue & mile fus la marmite ou cuiroit montre la differéce du mafle & de la femelle. Sa fleur eft pe- ladite refne,ef plus fubtile 4 n'efttoutelarefincentiere:rou. Hit>pleine de mouffe,quafi femblable à celle de l'oliuc, blan- teSfois elle eft moins aigue: & fi ne laifle d’eftre aufsi chaude. 50 chaltre, rendant de perles comme celle de l'oliue, verdes pre- Et fia le mefme rapport au refte de larefine qui demeure au ” #Merement, puis noires eftant meures, garnies d'vn gros fons de la marmite; 4 l'huyle à falie. Car cefte fondreecôme NOYAU>comme le fruiét de brufcus. On les cuciile à Ja fin de eftät plus groffe & plus mordäte,a aufi plus grâdevertu ape 1 Automne,ou au comencement del’hyuer,côme les oliues. ritiue Del viét qu'elle nuit & caufe douleur és vlceres, & les On en fait de l'huyle, qu on appelle Laurin. Ils font parles efchauffe & enfläme. Mais l'huyle de cedrea vnevertufidou #nciens confacrez au foliel, & mefnes honorez de Iuppi- te,que mefmes les payfans; l'ayätbien experimétee,engue- 1: Anciennement l'yfance eftoit à Romme de parer feule- riffene les vlceres & playes deleur beftial, qu'onleurafaitæ MEN de laurier les palais des Empereurs & grans Pontifes. auec les forces, en les tondanticôme aufsiils font de poixli- Laquellecouflume dure encores auiourd’huy:côme aufsi plu quide& en vfent pour nettoyer leur beftialde vermines & fieurs autres;que nous ue prinfes & tirees des Gérils. Car tiquets qui leur font attacher àlapeau.Quätaufruitduce- A uäd la fefte cft en quelque lieu ; non feulemét on en pareles dre,qui eft appellé cedride, il eft lis temperéide forte qu'on POLE des eglifes;ains aufsi onen fait feftôs, arcs & colônes, en peut manger , routesfois fon en mange partrop, il caufe quand on veut faire entree à quelque grand perfonnage ou FeUba led de rene eV ner ein se mordicatléhivesre CO Hs fenede PA te RS iÉcaieus de parx, n aulsi Die que ? ohuicr. Parquoy anciennemeët en guerre quäd Ann0tation. les foldats monftroyent de HET de laurier, Eo Re La fuye &e. Ces paroles de la fuye du cedre ne fe treu- afleuréde paix. Suyuät laquelle couftume,le Reuerédifaime + went point en plufeurs exemplaires Grecs de Diofcoride, Cardinal de Trente,gräd amateur & feétateur de paix, pour eh tant vulgaires, que anciens :dont ay bien voulu aduertirle figne particulier de fon deflein, & côme pour fa Da Hte Es lecteur. Parquoy,puis que Marcellus neles amifesenfatra- mettreentoutesles pcintures & {tatues, dont fes Chaleaus duétion , lequelditauoireu en mains plufeurs exemplaires & palais font richemét & abondammét ornez & decorez, & de Diofcoride:ie tiens que ce font pluftoft parolles adiou- mefmes en fa vaiflelle tät d’or que d’argét, vn rameau UE ftces,que vray texte de Diofcoride. rier,entortillé auec vne palme florie:ainf queceux pourrons 4 roir, L’yne des efpeces de lau- ticr, produitles fueilles lar- ges: & l’autre plus cftroi- tes. Tous les lauriers font chaux , & remollitifs : dont vient que s’affeant & fe fo- mentant par deffous de leur decoction , cela ayde gran- dement aux deffaux del'a- marris ; & de la vefcie. Les fucilles vertes reftreignent legerement: & broyces & 19 npl. med. ji fi. fisas | Card, lde Tr AND. MA vifiter lefdits Chafteaux & Pa- le laurier en figne de liefle & vi- w’on auoit nouuelles à Rome 66 voir » qui auront ce plaifir de lais.Les Romains portoyent &toire.Et toutes & quätesfois de quelque viétoire , par tout Léé temples on mettoit du lau- rier au giro de Juppiter. Mefmes tous les ans ils enuoyoyent dons &offrâdes au temple d’Apollo, qui eftoit au mont Par- naflus ; pource quelà croifloyent les plus gräs lauriers qu'on eut trouuer, Au refte, on peut bien prouuer & môftrer que e laurier fut enuoyé du ciel à Rome,pour coronner les Em- Plin. bift, percurs : Car (ainfi que dit Pline)comme Liuia Drufilla, qui nat. lib1s, par apres par auoir efté promife à Augufte,fut a pellee Au- cap.30. gufte,eftoit en fon iardin, vnaigleluy ietta d'enhaut au girô Laurier ap Vne poulle merucilleufement FAP fans l'auoir en rien porté du endommagee : dequoy toutesfois elle s’efmerueillant, vne Ciel x Ro- autre merueille s'offre: car elle portoit en fon bec vn rameau me. de Laurier chargé defruiét. Ce qu'entendans les Arufpices, ordonnerent de nourrir foigneufement la poule, pourauoir de fa race, & de planter le rameau de laurier, & qu'ilfuft foi- neufement gardé. Ce qui fut fait: & fut planté cerameau fe laurier en vne maifon de plaifance de Cefr , voifine du Tybre, loin de Rome neuf mille ; par la voye nommee Fla- minia, laquelle fut appellee la maifon des poules , pour ce regard. Ce rameau de laurier ; encores qu'in'euft point de racines , vint neantmoins en telle perfeétion & grandeur Ce multiplia tant, qu’en peu d'annees en ce lieu là, euft vne fo- reftde lauriers. Defquels depuis Cefar triomphant de fes en- nemis, entrant à Rome, en portoit vn chappeau,& vne bran che en fa main. Et depuis les Empereurs;en leur triomphes, eftoyent coronnez dudit laurier, & en portoyent Vn rameau à la main. Lefquels rameaux, les triomphes paracheuez ; fe plantoyent és lieux plus eminens & Jus fameux des collines de Rome. Tellement qu’on voyoit à Rome pluñeurs touffes & boccages de lauriers, u’ils appelloyenten Latin, laureta: comme eftoit celuy qui due trouué au môt Auentin à Rome: lequel s’eftoit mieux maintenu, & auoit plus long téps duré, que les autres forefts de laurier. Certes ce que le laurier eft exempt des tempefles & foudres , monftre que c'eft vn arbre recommandé aux dieux , & duquelils ont folicitude. Carla foudre n'acfgard ni à chofes facrees, ni à princes; ni à gran- deurs , ni à maieftez : ains le plus fouuent tombe fur les clo- chers des Eglifes,furles fuperbes palais & chafteaux desprin ces & Roys, & bien fouuent tue miferablement les hommes. Mais le laurier n’eft iamais frappé de foudre, que ce ne foit vn prefage de quelque grand malheur à venir. Mefmes on tient pour certain, que la maifon où y aura du laurier, eftat feuree de foudre. Pour cefte caufe T yberius Cefar,craignant la foudre , portoit vn chappeau de Laurier quand iltonnoit. Le laurier à vertu de faire le feu de foymefme: car frottant enfemble deux bräches de laurier fec deffus du fouffre pulue- rizé,ilen fortira incontinent du feu. Lel vert: &avne proprieté fi grande, que plantant de fes ra- meaux en vn champ femé de blé, toute la nielle , qui gafte le blé, s'amaflera ur lefdites branches : & demeurera le blé exempt de celte calamité. Les poëtes ; pour monftrer leur perfeétion , efloyent couronnez de laurier : comme eftant le pris ordonné des mufes aux vrays feétateurs d'icelles. Le corbeau ayant tué lechameleon befte venimeufe , a fon re- cours au laurier , & en vfe comme de contrepoifon. Les ra- micrs,merles, & plufeurs autres oyfeaux fe purgent de lau- rier. Les plus tendres fommités du laurier mifes bouillir en vin auec du nard, feruent grandement aux fons & tintine- mens des oreilles , fi oninfunde dans les orcilles la vapeur de leurdeco&tion encor chaude. Les perles de laurier imcor- porees en miel, auec femblable poix de cumin, hyfope, ori- gan & euphorbe, refferrent & repriment la luette : fembla- blement aufsi broyces auec fon , fruit de geneure & ail, & arrofees de vin par vne couloire chaude , & mifes à l'entour du poil du membre, font vriner, Sept perles de laurier bail- lees deuant que s'aller coucher à celles qui font proches de l'enfantement , leur aident merueilleufement: fes bien ten- dres cimes pilees en fl & calaminthe, & prifes en cautiede, font bon ventre, &en chafent les vers, & fuperfluitez fle- heopbr. de gmatiques. Theophrafte dit qu'en la merrougefe trouuent biflo. plant des lauriers conuertiz en pierres. Les parolles de Theo- hrafte font celles : Au goulfe des Heroes ; auquel viennent es Egyptiens ; fe treuue vn laurier , vnoliuier , & du thym, lefquels ne font verds:ains font comme SE te ainfi qu'on peut voir en la partie qu'on voit par deflus l'eau : maïs ne- antmoinsils font dutout femblables au autres plantes ver- des,tant és fueilles,q ue au germe. Mefmes on voit ouuerte- ment au thym, la couleur dc fa fleur , comme fi elle n’eftoit Le du tout efpanie. Ces arbres font longs enuiron trois cou- Gal. b.6. dees. Voila que dit Theophrafte. Galien parlant du laurier, fimpmed. ditainf: Les fueilles & le frui@ du laurier deffeichent & ef- dib.4.c,8. Lauriers @ HertiX en pierres. aurier eft roufiours 40 TT HhOIL VS < : € chauffent ychementement:toutesfois plus le fruit que les fucilles. L'efcorce de la racine eft moins aigue & ch tesfois elleeft plus amere, & tient ï gent. Pour cefte caufeelle FOUT la pierre, foye. On la boit auec maluoyle, ou vin odorant, trois oboles. aude:tou- e ne fçay quoy de l'aftrin- & eft profitable au au pois de Platanus: François, Plan;04 Plane: Arabes, Dulb : Italiens, Platano. CHAT. XCI. Les plus tendre 20 As cotton ou poudre quielt für les fucilles & fruit du plane; nuit aux yeux & aux orcilles, tombant fur icelles. Le Plane ne croift point o phrafte, Y'Italie foit arrou grans fleuues:car certes fien plante(comme en ay veu à Padouë, mer qu’on les ait apportez d'eftranges regi fi faifoyent anciennément les Romains : foigneufement apporter des planes par L feruir eulemét d'ombre. Et auoit-on les meàRome, quelong temps fut qu'on car ceft arbre aime fort le vin: encores q aime les riuieres,ruifleaux, & fontaines. branches, & s’efpand merueilleufement. cinius Mutianus gentilhomme Romain(fel voulut que tous & prefens & à venirenten eftant Gouuerneur de Lycie pour les pais vn grand plane;mis pour ombrag chemin, aupres d'vne fontaine belle creux & caué parle bas: & eftoit fi gros; luy , yauoit yne baume ou taniere de qua long. Ses branches eftoyent comme grans arbre tant efpandues, qu'elles feruoyent d'vng pour d'efcrire le creux de l'arbre comm'ile dedans yauoit vne crouppefaiteen rond, eftoit comme de touf,ou pierre de ponce, moufle. Et affermeque fouuentesfois A banqueté au creux dudit arbre: of feruir de fillafles & matraz , pluye. Aimant mieux ; nourry,coucher en ce trou; falle bien tapiflee : & comm'il dit, On dit qu'en Candie yawoitvn Plane pres belle , quitoufours eftoit vert, dient que Europa fut violee de Tupiter:Il y en a de plus grans en Afie.G uillaume Quaccelbenus , me renommé,m’aenuoyé deConftantinoble des fueill ne d’Afe beaucoup pl fruicteft aufsi gros qu'v d'Italie.Paufanias faifant mention deur,dit, Aupres de Pheras courtvn Oiognät le riuage dudl y avn bois de planes cofacré a ouil yenaderelle grandeur, voire & detellev aifé à qui veut,de banqueter, qui s’y font crees par grand vieil brage & de grande largeur , qua planes d'Italie , comm'ls font e Climat à propos , ne deuiennent point trop grans fois ils ont l'efcorce mafsiue , & les fucilles larges bles à celles de vigne, qui tiennent à vne queué | rouge. Ils produifent vne petite fleur blanche tir Italie fe treuuent des & à Naples) ons.Co planesen ue de fon on que felon l'a uy dixht us grandes que celles de vigne. nenoix.Ils font plus velus que.ceux deleuramplitude & gran fleuue,;nommé Pierus, s fucilles du plane cuites en vin, & & emplaftrees , arreltent les 5 P en Italieencores que,felon Theo fee & abbreuuce de pluñeurs & planes en lfaut efti- mme auf- lefquels fafoyene a mer Jonique,;pour telle efti- es arroufoit de vin: naturel 1l Le Plane s'eftend en Tellement que Li- dit Pline) diflent , que luy Romains, veit audit e& plaifir fur vn gräd & frefche: qui eltoit groffèwr € qu'au pied d'ice- grädeur pr tre vingz piedz de digieufe. s:& eftoyent rand couuert. Et foit,il dit, queau rbre, qui toute couuerte de iytiefme a ayant là dedans affez dequoy fans dangernide vent ni de comm'il eftoit gentilhomme bien au bruit des fueilles , qu’en vne ily prenoit grand plaifir. d’vne fontaine fouz lequel ceux du pays beaucoup decin fort es de pla- Leur ux dieux» altité,qu'il eft & repofer en leurs conçauitez, lefle. Il rendent grand om- fi commevn marché. Noz ftrangers, pour n'auoir le ; toutes , mbla- ongue & ant fur le iaune: tumeurs. Se lauant la bou- che de la decoction de l’ef- (7 corce cuire au vin; cela ofte le mal des dens. Le fruit vert, beu en vin ; donne fe- cours aux morfures des fer- pens » & incorporé auec greffe, fertaux brulures. Le Plane d Panfus vet, Gr lib.7. SVR DIOSC. jaune: x de grains rons , rudes & mouflus : defquels on fair bb.15. del'huile, felon Pline. ‘Aelianus efrit , que Xerxes eftant en Lydie, print f grand plaifir à vne ombre de Plane;,qu'il fit là camper & arreter tout fon camp, vniourentier, mefprifant la confequence qui pouuoit aduenir ; pour ce peu de plaifir. Le Plane eft du tout contraire aux chauueñlouris. Son frui&t, incorporé auec miel, & emplaîtré, ofte & efleint toutes len- lib.8. cilles, noirceurs, & autres macules du corps. G alien, parlant med, du plane, dit ainfi:Le Plane eft de téperature froide & humi- de, &netient gueres plus de l'yne que de l'autre:8& pour cefte caufe fes fueilles broyees &emplaftrees;feruent euidemment aux fleemons & apoftumes chaudes, qui cômencent à venir. L’efcorce du plane & fon fruit font deficcatifs:rellemeét que la deco&ti® de l'efcorce cuite au vinaigre; eft fort bône au mal des dents : & fon fruiét incorporéen fain SE da » & appli- -qué, fert aux ampoules , & vlceres caufez du feu. Aucuns brulent l'efcorce ; pour s'en fruir , comme de medicament deficcatif & abfterfif: & la demeflant en eau, en frottent la rongne, & en gueriflent : & appliquee de foymefme, & fim- plement, elle guerit les vleeres humides , inueterez, fales & ors. If faut donner garde de la poudre qui eft fur les fucil- es : car fi on l’attire auec le fouffle, elleoffenfe & nuit à la canne du poulmon : carelle la deffeche, & exafpere, & gafte la voix, par ce moyen. Que fi elle tombe fur les yeux, ou de- dans les orcilles , elle nuit à la veut & à l'ouye. 20 Fraxinus : François, Frefne: Grec, Melia : Italien, Fraffino:. Alleman, Efchern, Efcherbanm, Steyne[- chern: Efpaignol, Frefno ,ou Frexo, CHAP. XCII. x LeFrefnceftaffez cognu. Le ius des fucilles de frefne, & les fucilles mefmes, bues au pointures des viperes. La cendre de fon efcorce, de- meflee eneau, fert à laron- _. gne» pour mauvaife qu’elle LE {oit , fi on sen oint. Les rabbotures ou fcieures de frefne; prinfes en breuuage, tuent la perfonne comme lon dit. 'S Lefrefne eftvn arbre fort cognu. Il y en a deuxefpeces, pblib. felon Theophrafte: dont l'vneft grand & haut, & a vn bois ur. de blanc, enrichi de grofles veines,qui luy feruent de nerfs, fans plant. aucun neud :eftant mol, tendre, & madré. L'autre cft plus petit, & ne croift fi haut : & eft plus rabotteux ; plus dur, & plusroux. Iliette fes fueilles , comme le laurier à larges fueilles : toutesfois elles font plus pointues , & font vn peu dentelees alentour. Ilfemble quevnde fes rainceaux foit feulement vne fueille : pource qu'auec vne feule queué 1l porte enfemblement toutes les fueilles : lefquelles y font mi- fes & attachees deux à deux, & comme par neuds & inter- ualles , ainf qu'on voitau cormier. Il produit fon fruit en+ efgoufles ; lequeleft petit ;, & eft femblable aux noyaux d'a- mandes:eftant vn peu amer au gouft, Pline dit,que les fucil- les de frefne feruent de poifon aux beftes cheualines, & à la mulatulle: mais qu'elles ne font aucun mal aux beftes qui ruminent. Ce que Theophrafe dit eftre le propre del'Yf, & non du frefne : difant ainfi , Les fueilles de l'YF, mangees des beftes cheualines, ou mulatailles , les font mourir : mais neantmoins elles n'apportent aucune incommodité aux be- ftes qui ruminent,encores qu'elles en mangent. Mais ie pen- fe que Pline a efté trompé en la proximité des noms; car le frefñe s'appelleen Grec , Mclia : & l'yf s'appelle Smilax , & Milos. Er le bon Pline, prenant l'vn pour l’autre, s’eft abufé. Et qu'ainf foit ; l'experience le monftre : car en Italie, fivne 60 befte cheualine , on mulataille mange des fueilles d'yf, elles en meurent :au contraire , le frefne fert de contrepoifon aux morfures des ferpens : defquels ileft tant ennemi , que ni du matin , ni du foir iamais le ferpent n’approchera fon ombre. Ettient-on pourcertain ; que fidans vn rond ou cerne fait de frefne , on fait vn feu , & qu'on mette vn ferpent dedans ledit rod, elleaymera mieux fe ietter dedans le feu, qu'auoir recours au frefne , & efchapper par ce moyen. En quoy na- turc f monftre bien mere : car auant queles ferpens fortens en vin, ou appliquees aident 3 © ppuq 40 M, VORPEAME 67 deterré, elle fait florirle fréfhe: & 1uy maintient fes fueilles, iufques à ce que le froid renuoyeles ferpens manger de la terre en Jeurs trous. Quoy confideré, ie m'afleure que tous ceux qui font Audieux de la medecine côdamneront Robert Conftantin,lequel en fes annotations fur lesCommentaires d'Amathus Portugalois fur Diofcoride, tafche contre nous de fouflenir Pline. T outesfois s’il fouhaite de cognoiftre plus apertement fon ignorance ; & l’erreurde Pline, qu'ilen face Y'effay en fon cheual ou afne, & les nourrifle des fueilles de frefne. Ie fuis certain qu'il fera contraint de chanter vne au- tre chanfon, & de recognoiftre fa faute & celle de Pline. Orf toutesfois il n’eftime à deshonneur d’eftre enfeigné de nous, qu’il apprenne que les beftes à quatre pieds qui ont mangé de l'vf, font fans doute gueries ; fi on leur baïlle à mäger des fueilles de frefne. Quelques vns appellent le petit frefne Or- Orw € nus & Orneogloflum,ie croy à caufe de fon fruit;qui cftfem Orneoglof blable à langue d’oyfeau , & pource les apothicaires l'appel- Jim. lent langue d'oyfeau. Pline, parlant de l'Orncogloffum, dit que fi on le boit auecdu vin , il fert au foye, aux douleurs de coftez , & aux hydropiques : & amaigrit peu à peu ceux qui font par trop chargez de grefle, s’ilsen vfent. Les modernes envfent pour rendre l’homme gentil compaignon enuers les Dames. L'efcume qui fort du frefhe vertexpofé au feu auec pareille portion de ius de cyclamen, fquille & rue, le tout vn peu bouilli, eft finguhere contre la fourdité;fi onla diftilleen l'oreille faine du patient deuant qu'il aille coucher.Mais note Un qu'il fe couche fur l'oreille malade. Que ileft ourd detoutes deux ; qu’on l'infunde fur celle qui éftmoins aficétee, & qu'il fe couche fur l’autre. On fait de l'eau du bois vert de frefne mis en pieces , femblablement de l'huile, com- me du geneure. Situ oings la face de cefle eau ; meflee auec vne quarte portion d'eau de violettes de Mars,tu nettoyeras les bourgeons & rougcurs qui y furuiennent, La decoétion faite en eau de l’efcorce de fes rainceaux guerift les enfleures dela ratte, files patiens en prennent par quelques iours. Sa graine , queles parfumiers appellent langue d'oyfeau , prife en breuuage , aide fort aux douleurs de coftc, & à ceux qui ne peuuent vriner. Elle exciteaufileieu d'amour, prife en fucre auec piflaches & pommes de pin. Cueillie au commen cement de Nouembre,&lfechee au fourneau,f onla prent en vin, jette hors la pierre, Diétlamumn album : Diftam blanc des Modernes : on petit Frefne : 4 Fraffinela. Celle plante , queles moder- nes appellent Diétam blanc, & qui EE celebree, produit fes fueilles,côme le Frefne : & pour cefte caufe plufieurs modernes l'appellent, frefne petit. Cefte lante, pour le moins que r'aye eu, n’a cfté defcrite d’autheur ancien, Grec, ni Arabe. Dont ie m'efmerueille , comme on luy a attribué Je nom de Diétam. Elle eft fort belle & plaifante à veoir: car elle iette des fleurs belles , & trefodorantes , quiti- rent en couleur , de blanc à ver- meil, comme font fleurs de ci- trons. Sa racine eft blanche, & fentle bouquin , ayant vn gouft amer:parquoy ne fe faut efmerueiller fi elle rueles vermines du ventre. Aucuns dient que d'elle mefme elle fert decon- trepoifon contre tous yenins, & mefmes contre toutes mor- fures & pointures des beftes yenimeufes , & aufsi à la peñte. Elle conforte l’eftomac: & fert à ceux qui font poufsifs, & ont courte aleine, L'eau de fes fleurs , prinfe&tiree parle nez ; fert grandement aux douleurs inueterees de la tefte, caufees de froideur, Quelques vns pour fe montrer contrai- res,cftiment ce Di&ä, duquel il eft queftion,eftre le Tragium de Diofcoride : mais d’autät que le tragium(comme mefmes tefmoignent Diofcoride,Galien,Oribafus,Paulus Acgineta & Pline) ne croift qu'en Candie ; leur opinion fe monître de nant : veu mefmes que ceux la s’en moquent;, n'ignorans de combien eft plus grand lelentifque (à qui eft femblable le tra gium) que le Di&am blanc. Car qui feroit l'homme de fi peu d'efprit qui iugeaft le Diam, plante d'vne coudee & demie de haut, auoir fes branches plus grandes ou plus grofles que le lentifque ; arbre qui n'eft des moindres. Mais.voyla qu'il aduient aux enuieux : car tafchans à remordre fur autruy, ce qu'ils eftiment bien dit, le plus fouuent eft eftimé fottife. Nous parlerons de cecy plusamplementen PRÈS $ AND. MATTHIOLVS Populus Alba: François, Peuplier: Grecs, Lence: Arabe , Haur: Italiens , Popolo bianco: Alle- mans, Bellen, Poppelbaum , ow Sarbaum : Efpai- gnols, Alamo blanc, Eleitrum , ff Succinum : François , Ambre de Pari. noffres ou Ambreiaune: Arabes, Karabé, on Ka- Rkabren: Italiens, Succino, © Ambragialla: Alle. mans, Ag$tein, on Boërnstein : Efpaignols, Efila- rimenté, o4 Ambar. CH AP: AICHIEITS L’efcorce du peuplier blanc, prinfe en breuuage, 10 Populus nigra: François, Pcuplier noir , on Tremble: Grecs, Aigeiros : Arabes, Haur vomi: lraliens, Popolo nero: Allemans , Afpen, on Poppel Vaeïden: Ejpaignols, Alamo nigrilho : Bohem.T. opsl, 20 miér commencement ) broyez & incorporez auec miel, & appliquez fur les yeux, feruenr à la debiliré dela veu, Ontient pour certain, que qui decoppera menu lefcorce de peuplier & de tremble , & qu'on mette fes taillons & pieces és rayes, qu’à faites la char rue, en vne terre bien famee , qu’en tout temps il y croïftra de potirons & champignons bons à manger. Les füueilles du tremble;appliquees auec vinaigre, fer uentgrandemenr aux douleurs des gouttes. Larefi- au pois d’vne dragme, donne allegement aux fciari-3 0 ne de peuplier fe mec és emplaftresremollitifs. Ses ques, & à ceux qui ne HE que gourte à goutte, On dir; que eftant prinfe en breuuage auec van roignon de muler, elle garde de porter enfais : ce que font aufi les fueilles beués auec du vin, incon- tinent apres les purgations menftruelles. Leur ius tiede diftillé dans les oreilles ; allegeleurs douleurs, &les guerit. Les perles & yeux du peuplier ( qui fe monftrent quand les fucilles vucillent fortir du pre- Il y a trois fortes de peuplier, Je blanc , nommé peuplier 40 fimplement:le noir, nommé tremble: & l’Alpin ou Lybique, dit des Grecs »ecis. Le peuplier eft haut,ayät vn tronc gros, fon efcorce blanchaître , vnic & polie. Ses fueilles font fem- blables à celles d: vigne,blanchaftres d'vn cofté & moufñlues, à mode du pas d’afne,à caufe dequoy les Grecs l'ont nommé Chamæleuce , & delà,leuce. Le tremble eft plus haut, plus droit, ayant fes fucilles comme lclierre, pleines, & nonen- tretaillees en leur circonference, comme au peuplier, vn peu toutesfois pointues , atrachees à vne longue & bien tendre queue. Son efcorce cft de couleur cendre , non mince. Son bois eft blanc, & propre à baftir, principallement à faire aix. Il y a grand abondance du Lybique en Boheme, & en toute Y'Allemaigne, ayant fa fueille plus ronde, plus mince, faite à $ © coings & anglets, tout à l’entour fort peu dentelee;ayant de petites tafches blanches, au refte pendue à yne queuë longue & mince, prefque toufiours mobile , mefme fans vent. Son tronc eft plus court qu'aux autres, auccce qu'il eftreueflu d'vneefcorce noire, Le bois n’en eff fi ferme ni fort que des autres :il eft rtoutesfois blanc, & bien tenant. Le peuplier eft fterile : le tremble rend vn fruit grappu , portant perles fem- blables à l’Orobe, ayans au dedäs de moufle de façon de cot- ton; lefquels, le perles meures, s'efuanouiflent, & s'en vont en l'air côme petits flocs. Toutes ces deux fortes aiment fort les riuages des fleuues , les foflez & lieux toufiours humides. La graine s'amañle deuant qu’elle rompe, puis on la feche à grains,prins en breuuage auec vinaigre, font fort bôs au mal caduc. On ditque la refine des peupliers, qui font aupres du Po , tombant en ladite riuiere, s’y en- durcit, & fe conuertit en ambreiaune , que les Grecs appellent Eleétrum, & aucuns, Chryfophorum. En frottant ceit Ambre, ilrend bonne odeur, & eft de couleurtirant à l'or. Broyé, & prins en breuuage il arrelte les defluxions de Peftomach & du ventre. Populus Alpina, aut Lybica : Grec, Kerquë. Kerquis, qu'aucuns appellent peuplier des Alpes , ou peuplier de Lybie, fe rapporte fort au peu plier blanc, & en grandeur, & en ce qu'il produit fa brancheure blanche. Ses fueilles font fem- blables au lyerre:eftans d’vn co- fté longuettes & anguleufes en s'eguifant:& de l’autre cofté fans aucune eminence. Leur couleur eft vne & femblable tant deflus que deflous: & pendent à vne longue &mince queuë,qui pan- che toufours en terre, fans fe pouuoirtenir droitté. Il a l’ef- corce femblable au poyrier fau- uage : & eft plus afpre & rabot- teufe que celle du peuplier bläc. Voyliledire de Theophrafle. Quant aux peupliersuls fonc trop cognuz, Le peuplier Lybique;felon Pline, a les fueilles fort petites , & trefnoires : & eft fingulier à faire croiftre les * bons champignons. Le peuplier blanc produit(commeil dit) fes fueilles de deux couleurs :aflauoir blanches au deffus, & &oYerdes au deflous. Mais Pline faut euidemment en ceften- Pln. bise. ! nat. lib,16.: cap.13, Thcophr.de l'ombre. Theophrafte à fait mention de ces trois fortes, & hif. plant. en parle en cefte maniere: Le peuplier blanc & noir font efti- d.3.c4p.14- mez d'vne mefme forme & figure : car tous deux naturelle- ment font hauts & grans:toutesfois Je peuplier noir eft plus haut, & plusliffé, Ils font femblables en fucilles : & la matiere de leur boys blancheen l’yn comme en l'autre : & tient-on quenil'vnni l'autre ne produifent aucune fleur, droit: car le peuplier blanc ef verd deffus , & blanc deffous: & à au deffous vn certain cotton furla fueille,qui ne fe trou- ue au tremble. Combien que Pline die;qu’en tous peupliers les fueilles jettent vne certaine bourre. Lequel aufsi eft tom- béen vn autre erreur:en ce qu’il dir,que Je peuplier ne porte ni frui& , ni greine: car à Ja verité tous les peupliers por- tent vn fruit retirant aux grappes deraifins: lequel au de- dans eft plein d’vne certaine bourre blanche. Loint aufi que Piefcoride eférir, que le fruit du peuplie, beu auec vinaigre EU Plin. hiflo. nat. bb.14, cap.8. 1 Aduertif fiment fur l'ongu êt Lo pulenm. Plin. hi5f. nat. lib. 7. cap. vis, «iedis d'auanrage , pour le bien & proffir de ceux qui font ftudieux de la medecine, que:fitu coppes vn peuplier bléc iufques à fa racine, & que tu l'arrofes d'eau ou du Jeuain aura dcAntonqu dans quatre iours il rendra grand abon- dance de petirons & champignons bons à manger, Au refte Gal.de com ie ne trouue queGalien aittraitté des proprietez de l'ambre, pof: medic encores qu'ilait prins de mot à mot d'Aftlepiades la compo J£-lc. 7 fition des Trochifques d'ambre : lefquels, comic ildir, font “#4 bons k S VOD SC) WP EPVMRE EE bons à ceux qui crachent le fang,aux toux inueterees, à ceux ui commencent à deuenir phhufiques & à ceux qui auec difficulté crachent & iettent hors les grandes pourritures qu'ils ont en l'eftomach, aux defluxions d'iceluy,& aux ven- tofitez & caqueffangues. Ceux de Prufle, qui ont moyen de Verte ad- recueillir à force ambre,queles vagues de la mer leur appor- sirable de tent,afferment qu'il y a vne forte d'ambre,qui cft blanc com- " Ambre me cryftal : & dient pour le feur , qu'il a vne vertu & pro- dans. prieté admirable pour cognoiftre fi vnefille ct vierge, ou non. Caren baillant à boire à vne fille eftant à ieun de ceft ambre, auec du vin: fi elle eft corrompue, elle fera contrain- te de piflerincontinent : mais fi elle eft vierge, elle ne s'en cognoiftra rien, Si tu bois en eau tiede par trois iours deuant le repas d'ambre broyé,tu gueriras la coliqueic'eft vn remede finguler. L'ambre blanc pris en eau froide, eftanche füubite- ment Ja foif, & fait fuer. Le parfum d'ambre fait fur charbons ardens, &humé par vn entonnoir , eft fouuerain contre la fquinancie. Plufeurs s'en font bien trouuer. Macer, © Machir : Arabes , Thalisfar : Italiens, Macero : Mas ce que les Arabes nomment, Bif- bef:Grect, Macs : Allemans, Mufcaten blumen: EPaignols, Macias, Ÿ Macw. CAP APE > CCR IY pie Le Macer eft efcorce, qui s'apporte de Barbaric, qui eft rouffe, efpefle, & fort aftringente au gouft. Prinfe en breuuage, elle ferc à ceux qui crachent le fang, aux caqueffanoucs , & flux de ventre. ue le Macis des apothicaires ( qui veritablement croilt à mode de bord, fur la derniere cfcorce des 69 il eff efficacement deficcatif & aftrictif: Sc pour rai- fon des qualitezs on en vfe aux caqueffangues, & aux defluxions de l'eftomac. Il eit fecau tiers degré:& eft quafi cgal entrele chaud & le froid, ne penchant ni d’yn cofté ni d'autre. Voylale dire de Galien. Selon lequel on peut aifémentvoir quelle difference il y a entre le Macer & le Macis, Car ie ne trouue pointque le Macis {oir fort afpre au gout ni legerement aigu: ains au contraire; fi on le goulte;il pique fort & la lan 10 gue & la gorge &y laifle vne odeur bonne ,accom- paignec d'vne petite amertume; & quelque peu de ficciré. Qui fait cognoiftre le Macis eftreautät chaud que fec; &toutcsfois plus chaud que fec: & que pour la plufpart il eft d’effence fubrile. Lefquelles confide- rations m'induifent à fuyure l'opinion de ceux, qui dienrle Macis eftre chaud &fec à la fin du fecond, ou bien au commencementdutroificfme degré. Ce quine fe peut dire du Macer:lequel(felon Galien)cit, pour la plufpart de fon effence, froid & terreftre: te- 20 nant moins de chaleur que defroideur &terreftrité, Pour conclurre donc;ietiens que nous n’auons point de Macer , {lon que Diofcoride & Galien l’ont def- crit: veu qu'il n'y a efcorce eftrangere en toutes les efpiceries de noftre monde;’entens de noftre climat, qui {oit femblable, ou ait aucun rapport à la defcri- ption du Macer. Et combien que mefsieurs les reuc- rens,qui ont eferit fur Mefué,dient qu'il nyaaucune difference entre le Macer & Macis : ce neanrmoins ie ne puis imaginer où ils ont fondé leur opinion: car:il noix mufcates ) foit le vray Macer de Diofcoride, il3 0 n’y aautheur, queie fache; qui lapprouue. Cepen- faut non feulement en douter : ains certainement croire & s’afleurer , qu’il ya grande difference entre le Macis des apothicaires & le Macer de Diofcoride. Car veu que Diofcoride ditle Macer eftre vne efcor- cerouffe,efpeffe, fort aftringenre au gouft,& qui s’ap- porte de Barbarie: & que d'ailleurs, Le Macis eft fub- til & menu,& d’yn gouft brulant, aigu, fort odorant, & quelque peu amer:on peut bien voir que le Macer Pis. ist, &c Macis fon drogues diuerfes. Iomct que Pline dit, cp.8. efcorce rouged’vne granderacinc;qui s'appelle com- me fon arbre : combien qu’àlaveritéie ne fache quel arbre c'eft. Serapio s’eft bien prins garde à la difte- rence de Macer & Macis. Car ayant parlé du Macis, par l'autorité d’Ifach : & ayant affermé que le Macis eftoit comme la fleur & derniere couuerture de la noix mufcate: il dit fubfequemment que le Macer, dont parle Diofcoride, & quielt vne efcorce de bois, cft chofe bien differente au Macis. Ce que bien co_ noiffant Auicenne, a parlé feparément du Macer auf © chap.694.fous le n6 de Thalisfar, & du Macis au 456, comme de drogues diuerfes & feparees : D'ailleurs, Diofcoride,Galien,ni Acgineta nefontaucune men- tion des noix mufcates , comme chofes à eux inco- gaues. Que s’ils euffent eu cognoiffance du Macis, qui eft la eur, & derniere couuerture de la noix mufcate : ils euffenr aufsi cognu la noix mufcade, & euflent defcrit & fon hiftoire , & fes proprietez: veu que la noix mufcate eft tant finguliere & en za, lib.7. Proprietez & en odeur, Quantau Macer, Galien en 60 Empl. mad, parleainfi: Macer eft vne efcorce qui s’apporte des Indes, laquelle eft fort afpre au gouft, accompaignee d'vne petiteacrimonie dm quafi ferappor- teà l'odeur des autres droguesaromatiques,qu’on ap porte des Indes,Il femble eftre compofé d’yneeflence mixte: dont la plus präde partie eft Éoide &rerreftre, & la moindre eft chaude &cfubule. Pourcelte caufe danr il faut noter, que Galien & Pline neconcrarient À Dicfcoride, en ce qu'ils dient que le Macer s’appor- re des Indes,& Diofcoride dit qu’il vient de Barbarie: car il ya vne villesou Lfles és Indes, qui s'appelle Bar- barie. Ou bien faut dire que le Macer s’apportoit d'Arabie, de celle cofte de Mer; quis’appelle Barba- rique, Car Strabo dir,que routes chofes quicroiflenr és Indes Meridionales,croiffent aufsien Arabic. at. lib.12, que le Macer s'apporte des Indes: & que c'eft vne 40 V'lmu:Grec,Ptelea: François, Orme: Arabe, Didar, Dirdar jou Luzach: Italiens, Olmo: Allemans, Thnen, on Ruftenholtz, Lindbaÿf,T ffenholiz: Efpai- rols,V lmo:B oberiës, Gilm.Carpinus)Grecs, Luyiat Italiens , ('arpino. DAC 02 L’efcorce ; les branches DE 4 & les fueilles de lorme, ont 5 NC? Ÿ vertu d’efpefsir & reftrein- » dre. Lesfueilles broyces a- uec vinaigre,& émplaftrees, fontbonnes à la grarelle , &c \ au malfaintmain. Elles fou- "citant lice à mode de bende Ë alentour de la playe: car on la peut plier comme lien. Le plus gros de lefcorce, beu par chafque fois en vin, ou eau froide ; au pois d’vne once, purge la fleome. Fomentant les osrom- pus de la decoction des fueilles, de lefcorce, & raci- ne d'orme, ils font incontinent & pluftoft foudez. L'humeur qu’on trouue és vefcies qu'il produit ; lors qu'il veutierter fa fucille, rend la peau du vifage plus belle, & plus refplendiffanre;fi on s’en oinc. Cefthu- meur corce , fim- plement, rép. 17. Theophr. de bis. plant. Db.3.ca,14e Plin. hist. nat. lib.16. 70 meur venant à fecher, fe conuertir en petites befte- lortes , femblables à mouchons. Les plus tendres fueilles f peuuent cuyre & manger en potage, com- me autres herbes. Combien que l’orme foit vn arbre affez cognu à tout le monde : ce neanrmoins ie n’ay voulu omettre d'en faire la defcription, &enefcrire l'hiftoire. Ilya donc deux fortes d'orme:lvn montagnart, l'autre AND. MATTHIOLVS de leur graine: excepté l’orme Atrineen ; qu'il faut planter. D'ailleurs , Columelle eft contraire à ce que C#lum. lil Pline dit Forme Atrincen eftre fterile:car Columelle 5-6 parlant de l’orme,dit ces paroles : On tient pour cer- tain qu'il y a deux fortes d’ormes:car il y a orme Fran çois,& orme Iralien,qui nous eftcôpatriore. L’orme François,eft appellé Actinia: & l’autreeft appellé or- me depaïs. Tremellius Scrofa s’eft abufé , eftimanc que l’orme Attineen ne portait point de Samara(qui champeftre. Lechampeftre porte plus de fruit:mais r6 cftla femence dudit arbre ) caril en porte , mais bien laurre eft plus ample; & grand. Sa fucille n'eft nul- lement chiqueteesains eft vn peu crenelce;longuerte, crefpue,madree,& rude & afpre.Ilierte force vefcies grandes & rôdelettes,crefpues &femblables à la pel- licule des tefticules : dans lefquelles il ya vne ptite humeur claire , enfemble force petis mouchons, tels que nous auons diceftre aux petites cornes du len- tifque &terebinthe. Son bois eft nerueux, bien re- nant & fort, & toutesfoisw’eft beau. Lemontagnart peu, & rarement : & pour cefte caufe plufieurs l'efti- ment fterile. Sa greine eft cachee dedans les premiers boutons que l’orme produitau printemps. Parquoy on ne le plante iamais en greinc:ains prent on des fur geons qui ont racine,pour en auoir d’affeurâce. L’or- me François eft plus life, & plus haut que le noftre: & cf à fronde plus aggreable à la bouine , que celle du noftre. La plantenômee Carpinus, qui croift en Icalie, & eft cognue d’yn chafcü,&c a fes fucilles pref- etre de petis Aoquers , puis de graine, qu'on appelle 20 ques femblables à l’orme;plus minces routesfois. Elle Samara. Sonefcorce de defluseftrude, ayant force crouftes & non egale: mais celle qui eft aupres du bois, eft tout autre: carelle fe plie neplus ne moins wvn lien ou courroye. Etpource Theophrafte dit qu'il y a deux efpeces d’ormes:l'vn de montaigne: & l'autre qui croift en la plaine, qui verirablement eft appellé orme. L’orme de la plaine eit plus branchu : mais l’autre eft plus grand. Ses fucilles ne font point chiquetces ; combien qu’elles foyent prouientaux forefts entre les chefnes &autresarbres fauuages. Son tronc eft haut;ayant vne efcorce blan- chaftre,& vn peurude & afpre. Elle ierte force bran- ches, fortes, bien garnies de fueilles; ombrageufes, & s’eftendans merueilleufement. D'icelles pendent de petires queués, efquelles tiennent attachees à fleur de raifin quelques petites fucilles aucunement palles & groffes,à mode de vefcie;au refte de formetriangulai- 1 n LE . 2 re » defquelles celle qui eftau milieu efteminente fur vn peu dentelees alentour, & aucunement plus gran 3 0 toutes les autres :au milieu fortent de petites celtes, des que celles de Poyrier:eftans afpres, non polies niliffées. On fait eftar de ceft arbre, pource; qu’il croift fort & en hauteur & en largeur. On entrouue peu alentour du mont Ida:& aime les lieux abbreu- uez &arroufez d’eau. Sonbois eft roux & madré: mais neanrmoins il n'eft pas beau, pource qu'il eft tout en cœur. On le met en ouurage és portes qu'on veut faire fingulieres. 11 fecouppe aifemene, eftant ver : mais quand il eft fec on apeine à le copper. Il ne porte point de fruit : mais produit certaines ve- fcies pleines de gomme,& de peris animaux; fembla- blesà mouchons. En Auromneil porte chatrons en bonne quantité, qui font petis & noirs: mais de ce qu'il porte és autres faifonssie n’y ay pris garde. Voilà qu'en dit Theophrafte. Pline eftablit quatre efpeces d'ormes, difant ainfi: On reçoit l’orme au nombre de celles que deffus , & des autres qui portent fruir, pourlerapporrqu’ilaauecelles, & l'amitié que la vi- gneluyporte. Les Grecs cognoiflent deux efpeces d’orme:affauoir, orme de montaigne; qui eft grand Srhaut : & orme de plaine, qui ietre à force furgeons & iettons. EnJtalie on appelle les grans ormes, Atti- neens:ê y fair on grand eftar de ceux qui ne croiffent pres deseaux L'autreefpece d’orme, s'appelle Fran- çoile : & la tiercz efpece cit noftre orme,quiiette fon fueillage fort efpés,produifant d’vne feule queuë plu fieurs fueilles. La quatricme efpece;eft l’orme fauua- ge. L’orme Attineen neproduit point de Samara(car ainfi appelle-on la greine d’orme)pource qu'ille con a greiné,côme on peut faire des autres cfpeces*d’or- me.Voylà qu’en dir Pline:lequel a aufsibien erré que Theophrafte. Car Thcophrafte afferme ous les or- mes eftre fteriles : & Pline dir que feulement lorme Attineen fetrouuefterite. L’experience ; & Pautho- rité de Pline contrarie grandement au dire de Theo- phrafte. Car Pline dir que rous les ormes s’engédrenr comme poix cices,qui contiennent la graine, Ses ra- cines font fermes & groffes. Quand à fon bois, il eft blanc; folide,bien tenant & vifqueux:duquel fouuenc les villageois d’Ialie fe feruent pour faire le ioug des bœuf. Au refte ie fuis en grand doute fi ce Carpinus icy eft le mefme duquel ont fait métion Pline &Theo phrafte. Carla {4,4:; que Pline nomme Carpinus, & de laquelle rous deux ont parlé, eft vne efpece d’era- ble, de laquelle noftre Carpin ne porte aucunement 4oles marques: fi routesfois il faut croire que l’erable vulgaire,eft celle delaquelleT hcophrafte & Plineonr : parlé. Carils ne l’6rnullemér defcrite(que faye veu) : & pource n’en puis ie rien affeurer.D’auatage le Car- “if pin de Theophrafte a fon boisiaune;madré;fon efcor ce plus dure & afpre que le tilleul; groffe & plus ef 3 pile que le garipotou pignet, & moinsfoupple. Le ‘+ bois du noftre elt bläc, point crefpu ou madré, n’ayäc fon efcorce plusafpre que lecilleul , ains plus tendre & foupple que le pigner , laquelle arrachee fe courbe soaifementils ontrouresfois leurefcorce tous deux cen dree &blanchaftre. Qui plus eftle Carpin de Theo- phrafte eft(commeil dit)fortrare,& aime les lieux hu mides & marefcageux: du noftre les montagnes & forefts en font pleines , & ne fe plaift gueres en lieux aquatiques, Ils ont tant feulement ce rapport, c'eft que de rous deux on fair des iougs pour les bœufs. Finalement veu telles differences & difsimilirudes, ie n’affeureray iamais Pyn & Pautre eftre tout vn, fi quelqu’vn ne vient qui me farisface deroutes ces dou uient planter en racine quien veutauoir,& nonauecGotes, l’ay ditmon aduis. Que d’autres en jugent. E’or- * AÆrbex Î ex: me a ces proprierez: Son efcorce , fes fucilles, & {es branches ont vertu d'efpefsir & de fouder les playes. Sonefcorce de dedäs, appliquee,euerift du mal faine main:côme aufsi font les fueilles d’ormesincorporees en vinaigre , & emplaftrees furla gratelle. L’efcorce prinfe en breuuage au pois d’vn denier,auec enuiron dix onces d’eau frefche, purge le venrre,& eff fpecia- Jement lire, hifé. at.lib.14+ ap.8. Experièce. ralen. lib. femp.me- (CA | | L] fement propre à euacuer la flegme & Jes aquofitez. La gomme qui diftille de l'orme, eftätappliquee, fert aux apoftumes,brulures, & playes:à quoy aufsi peut feruir à décoction, fi on s’en fomente. L'humeur, qu'onrrouuc ésvefcies qui croiffent és ormes;embel « lit fort la peau du vifage; fi on s’en oint. Lesgermes, brottons & perles des fueilles , quand premierement elles veulent fortir, cuites en vin , & emplaftrees, re- foluenttoutes enfleures :attirans, fans en tien fenrir, par les pores & conduits ce qui caufoit La tumeur. L’efcorce du milieu, appliquee, fait la mefme opera- tion. Plufeurseftiment, que l’efcorce mafchee , & appliquee fur vneplaye, y donne grandfecours. Les fucilles broyces, &arrofees d’eauseftant emplaftrees, feruent grandementaux cnfleures despieds. L’hu- meur qui tombe du cœur de arbre, quand onen a coppévne branche, remplume de poillatefte, & re- tient les cheueux qui veulent tomber, fions’'enoint. Toutes ces proprictez delormefontprinfes dePline. Quant à moy, j'ayexperimenté, que l’humeur qu'on 2 trouue es vefcies des ormes,eft vn remede fingulier auxrompures des boyaux des petis enfans,en trem- pant fouuétesfois dudit humeur les linges & coufsi- nets qu’on met fur la rompure: les ferrant & eftrei- gnant bien auec brayers &furfés. Decefte mefme liqueur & humeur tenue en vaiffeau de verre,& cou- uerte deterre ou fumier l’efpace de vingtcinq iours, n’oubliant de bien boucher labouche du ra fond du vafe au preallable mis fur du fel commun, afin quetoute la lie defcendeen bas ; la mere goutte & la3 liqueur claire qui nagera deffus eftde tellevertu pour Puder &refferrer les playes frefches s que fion s’en fomente auec linges & coufsinets; tout fubitement &cpromptement elle ait cefte propricté & vertu. La decoction de l’efcorce de la racine d’orme mollifie les durefles des iointures, &refouttous retiremens & conuulfons de nerfs,quiaduiennentaux fpafmes, fi on s’en fomente : & refout lestumeurs & enfleures qui aduiennent fur le col des beuff, parle frottement duioug. Les racines de l’orme les plus profondes 4 mifes bouillir, fi tu en leue lagraiffe quinage deffus, & que de ce en oignes le lieu d’ou les poils feront tombez, ils y reuiendrontincontinent. Son efcorce broyec auec de faumeure, reduite en trochifques & emplaftreéappaife les douleutsfciatiques. Les fueil- les d’orme;qui regardent lorient, cueillies à nombre imper, & pilees auccautant de grains de poyure;pri- fesen vin de Candiesaident grandement (felon Mar- cellus) ceux qui crachent pourri. Galien parlant de lorme, dit ainf: Nous auons quelque fois foudé des f 9 playes frefches auec fueilles d’ormetayans cefte affeu- rance qu’elles font aftringentes &abiterfiues. Son efcorce eft plusamere, & plus aftringente: parquoy;, appliquee auec vinaigreselleguerit les gratelles ; & le mal faint main. Mefmes l’efcorceyerde & frefche a vertu de fouder & guerir vne playe, fion s’en bande, comme on feroit d'ynlinge. Sa racine a mefmepro- prieté: parainfi plufeurs en font d’eftuues , & lauc- mens, pour engendrer vne callofité, & donner leures & bord aux rompures des os , à fin d’eftre pluftoft 6a refloudez. Lignorum marcor : Grecs > Sampsrus Hiaov : Fran. gois, Pourriture © vermoulliffure de bois : Ira- liens, T'arlatura del Legno : Arabes, N'ucha- SVR°DrOSEC LIVRE E 74 rer veafub: Allemant, Vunrmmeel:Efaïgnols, Carcoma. CH AP. CAMES La vermoliffure & pourriture qui fe trouue és troncs & bois des vieux arbres, faupoudree, àämode de farine, fur les vlceres,elle les mondifie & cicatrize: &arrefte les vlceres corrofifs ;, demeflee en vin, auec femblable pois d’anis, eftant mife furvn linge, & ap- pliquee fur lefdirs vlceres. o Certainement ilne faut mefprifer les pourritures & ver- molliflures des vieux bois fecs & pourris ; veu qu'elles ont proprieté de mondifier & incarner les vlceres ; & arrefter ceux qui font corrofifs. La vermoliflure des bois qui font aftringens & abfterfifs ; eft eflimee Ja meilleure. Parquoy celle de Guaiac eft la fouueraine : comme ayät vertu de gue- rir non feulement les vlceres aifez à guerir, mais aufsi les plus malins vlceres , & difficiles à curer, mefmes ceux qui procedent de verolle. Tellement qu’en faupoudrant de cefte o vermolliflure les membres honteux ; elle guerit les vlceres quilesrongent & mangent. Orla vermoliflure ou pourri- ture du bois n’eft feulement praë&tiquee en la medecine:mais aufi les vers qui croiffent és bois vieux & pourris ; felon Pline, lequelen parle ainfi: Les vers qui viennent au bois, gucriflent tous vlceres : brulez , & incorporez en huile d’o- liue , auec fémblable pois d'anis, ils gueriflent les vlceres corrofifs ; fionlesen bone Etenvn autre pañage parlant de la maladie des arbres ,ildit , que autresfois les anciens mangeoyent les vers qui ycroifloyent, comme viande ex- quife & delicate: difant ainf, Elles portent vers ; quafi tou- tes:toutesfois plus les vnes que les autres : ce que lesoy- feaux cognoiffent bien,au fon que rend l'efcorce qui eftcreu- O fededans. Depuis certain temps en ça on a commencé à en faire cas : & tient on les plus grans (qui font appellez cof- fes) pour viande delicate & D ADAEUE :tellement qu'onen nourfit auec delafarine. Parquoy ne fe faut efmerueiller fi les anciens mangeoyent les cigalles qui encores n'auoyent chargé ailes, felon que dit Ariftote: veu que mefmcilaffer- meicelles eftre de fort bon gout à ceux qui les mangent: & encores moins fe faut eftonner de plufeurs qui pour le iourd’huy font fi frians des vers qui viennent au fromage. Galien auf 2 fait mention de la vermoliflure des arbres: vers des bof. Plin. hist. nat, lib,30. cap.x3. Zdë lib.17. cap.24 Gal. lib.8. refpe&ant celle qui prouient d'aucuns arbres particuliere- fimpl. mod. ment: defquels ils parle ainf: La vermoliffure des bois mon- difie & incarne les vlceres humides:& fur tout, celle qui pro- Se des bois qui font aftringens & abterfifs ; comme eft orme, [0] Calarnus , Arundo: Francois, Canne, on Roftan: e Arabes | Cafub : Italiens , Canna: Allemanr, Kor : Efpaignols, Cannas: Bohemiens , T ref. .Ù À I Pnte ceinte de plufeurs nœuds, ; FANS On vfe d'icelle à cfcrire les liures, Y ena encores vne autre efpece, qui croift pe des riuieres, qui eft groffe &creufe. Aucuns ‘appellent Cypria: &les autres, donax. L’autreef- pece qui eft appellee Phragmites, ou Raimparente, cf CPAEAPP: Entre les efpeces de ro- feaux, y en a qui font plus mafsifs, lefquels on appelle, Naftos : & d’iceux on fait des flefches. On fait les languettes & tenches des hauts bois ; du rofeau fe- melle. Y en a vne autre efpece ; qu'on appelle Sy- ringias ; pource qu’elle eft approprice aux * fiftules ;la- # rlégeois quelle eft fort charnuë, &c on fautes. 72 et cognuë vuloairement. Elle eft blanche & grefle. Sa racine fimplement appliquee ; ou auec fes oi- gnons ;tite hors du corps les efpines & fleches : & mitigue les diflocations & douleurs du rable,appli- uecauec vinaigre. Ses fueilles vertes broyees & em- plaftrees fur le faint Antoine, &aurres inflamma- tions,y donnent grand remede. Les cendres de l’ef- corce incorporees en vinaigre & appliquees, guerif- fenr les pelades & alopecies. Le corton qui eft de- dans le rofeau, mis és oreilles, fair deuenir fourd: le mefme fait celle force de rofeau qu'on appelle Cypria. Diofcoride a icy feulement mis cinq efpeces de Rofeaux, Plin. bif£, comme eftans plus vulgaires & cognus: combien que Pline pat. liba6. die qu'il y a vingeneuf efpeces de rofeaux : entrele{quelles 1l cap. 36. & a comprins Calamus odoratus, qui vient és Indes, & en Su- lib.24.cnr. tie: & dont on vfe és compofitions des onguens, pour les aromatizer & faire fentir bon, En quoy on peut voir, que Calamus odoratus n'eft pas vne racine, ains çft vn rofeau: combien quel: menufaille des medecins , & mefmes Brafa- uolus Ferrarois,eftime que ce foit vne racine : vfant des raci- nes d'Acorum pour le vray Calamus odoratus, Celle qu'on plante en Italie des rainceaux-de leur racine à l'entour des vignobles pour faire efchalars, croift de la hauteur dedix coudces, groflé comme vne lance, forte & ferme, & vnide dedans: au refle comme collec &entafièe par nœuds efloi- gnez l'vn deautre. Soneforce eft efcailleufe, rude, & blan- chaftre , qui routesfois s’ofteaifement. Ses fucilles font lon- gues, comme au millet Indien , mais plus larges & plus lon- gues , ayant leur fuperficie rude, & aigues encirconference. Elle a vne racine bliche, dure, enflee & boflue & entortillee, & ayant force nœuds, comme l'Iris : toutesfois plus grande & forte. On les coppetousles ans ras deterre, maisilsre- Celleefpece de rofeau,qui eftappellee Naftos,eftant mafliue & folide ; combien qu'elle foit legere & grefle, & dont les Syriens vfent à faire leurs fagettes & fleches , ne croiftpoint “Rhesw. entra , que ie fache: f elle ne croift au * Rhin fleuue de ologne, felon que dit Pline. Le rofeau femelle , dont on vie à farreles languettes des hauts bois, m'eft incognu ; çat pour le iourd’huy on fair lefdites lägucttes des rofeaux communs: affauoir de celle efpece de rofeau que Diofcoride appelle ram- parente , comme fi elle feruoit de rampart : & dont nous fai- fons nostreilles & efchalas pour mectre és vignes.Or ray au tresfois douté noître rofeau commun eftre la vallatoire & ramparente de Diofcoride : pource qu'il dit qu’elle eft grefle & blanche : & noftre rofeau commun eft n’elt gusres mafc:f. Theophr. de Mais ayät trouué en Theophrafte que le rofeau vallaroire & Pifésr.plan. Temparant eftoit ferme & mafsif : j'ay eu opinion que ce pat dib.4.ca.n. fage de Diofcoride cftoit desraué & cormempu : veu mefines que les rofeaux gros & mafsifs font plus propres à faire cloi- fons, treilles, & efchalats,que ceux qui font minces & legers. Le rofeau qui eft propre à efcrire , &auquel les plumes ont ofté le meftier , fetrouue en plufieurs lieux, & eft vulgaire- mentcognu:comme aufsi ct le rofeau Cyprien, qui croift és eftangs & marefts & auprés des riuieres. Il ya plufieurs autheurs qui ont efcrit de l'agriculture , & fingulierement Pline »qui difent , qu'entre le rofeau & la feugiere ya telle inimitié, que fion lie du rofeau au fouc de {a charruë, il fera mourir toute la feupiere qu'il rencontrera. Et au contraire l'amitié et fi ps entre le rofeau &l'afperge, que plan- tant des afperges au lieu où y aura des rofeaux, ils y deuien- Casnes de nent merueilleufement gros, D'autres ont dit queés fndes prodigieufe les rofeaux font fi grans & gros, que d'yn feul nœud on en grofeur. fait des efquifs ROLE pAeE l'eau, ou peuuétentrer trois hom mesàlafois. Quef quelqu’vn defire fauoir d'auantage de l'hiftoire des rofeaux, qu'il s'adreffe à Theophrale, lequel en aefcric bien amplement. La racine du rofeau prife en reuuage fait vriner, & iette les mois hors. Frefchement broyee & appliquee elle eft bonne contre les morfures des fcorpions. Il y ades brouillons qui fuppofent au lieu du Gal.bib:7. fpodium les racines du rofeau bruflees, Galien, parlant des Prplmedi. rofeaux , dit ainfi: Aucuns ontefcrit que la racine du rofeau phragmite ou ramparent auec fes ofgnons tire hors du corps les efpines & tronflons qui y font demeurez , comme fi elle auoit vne vertu attraétiue. Nous ne l’auons pas experi- menté. Toutesfois.felon qu'auons peu comprendre en fon gouff, elle ef fort abiterfiue,& n’aaucune acuité. Ses fueil- les fontabferfiues, L'efcorce brulee, ct fort fubule, Elle AND.2M À TIM POBVMS eff digeftiue, & aucunement affterfiue: & eft chaude au tiers ré : toutesfois elle defleche plus qu'elle n'efchaufte. IL fe faut donner garde de fon cotron , qu'on appelle Anthe- le: car s'il en chetés oreilles, il s'y attache & colle fi fort qu'onnel'en peut arracher: tellement qu'il gafte l'ouie, & quelquefois fait deuenir fourd. Papyrus: Arabes, Burdi ;on Berdi: Italiens , Papyro, 10 CHAP. DCI ATIOIPIE Papyrus, duquel on fait de charte À efcrire, eft cognu detous. Ileft fingulier en medecine, pour eflargir les bouches des fiftules. Pour le rendre pro- re à ce, on le laiffe fort tremper: puis ie on le ferre & le lie-on forr eftroittement auec du fil, & le laiffe-on fecher ainf ferré &lié. Eftant fec & bien efpreint, on le met dedans les fiftules ;, où il {fe con- fle & engrofsit , ouurant par ce moyen la bouché 20 des fiftuies. Sa racine eft aucunement nucritiue: parquoy les Esypriens la machent & fucent: mais ilsn’auallent point lemarc. Ils vfent defdires raci- nes en lieu de bois. Les cendres de Papyrus arre- ftent &repriment rous vlceres corrofifs, en toutes les parties du corps, & fur tout celles de la bouche: ce que aufsi fair fa charte brulee , & aucc plus grande operation. Noftre Italie ne feait que c'eft que Papyrus : car felon Theophrafte & Pline, il ne croit point en Italie, ains en Theoplr, del uiennent tout incontinent de mefme grofleur & grandeur. 30 Egypte: &encor en certains lieux aupres du Nil,en quel- PLbiSE.b.34 ues foflez qui fe rencontrent pleins d'eau reftant de l'inon- cap. 9. DL du Nil, lefquels ne pañlent point la profondeur de Ph Lb.13 deux coudees. Sa racine eft tortué , & grofle comme lebras. capit. C'eft arbrifleau ne pafleen lôgueur dix coudees pour le plus, & 2 fa fufte faite à triangle,qui va toufours en elguifant iuf- ques à la cime, à laquelle y a vn certain chapiteau. Ilneiette point de graine , &nes'en feruoyent les anciens finon des fleurs d'iceluy , pour faire des chappeaux à leurs dieux. Les gens du païs vfent de fes racines en lieu de bois, non feule- ment pour faire du feu,mais aufi pour faire des vtenfiles de maifon, comme font vafes & autres vaifleaux. De ce Papy- © tusils font des batteaux, & de fa teille ils font des voi'es, des nattes, qui feruent de matrats, & mefmes en tiflent du-drap, & en font leurs cordages. Ils mafchent cefle teille crue & cuite , fuçant feulementleius. Le Papyrus croit aufsi en Surie ,és enuirons du lac où croift le Calamus odoratus, In'yapas long temps qu'on en a trouué és enuirons de Babylone , pres du fleuue Euphrates, duquel on fe fert (ain u’on dit )ne plus ne moins qu'on fait des chartes faites € Papyrus. Et neantmoins les Parthes reriennent touf- iours l'ancienne couftume de brocher les lettres en vn drap, quand ils veulent efcrire. On mipart l'efcorce de Papyrus auec vne efouille ,en grandes fueilles & bien fubtiles , fur lefquelles onefcrit. Voylaqu'en dit Pline: lequel au chapi- fOtre fuyuant monftre plus amplement la manierc de faire la charte de Papyrus, difant anf : S'enfuit apreslePapyrus, l'extremité duquel eft femblable au ionc, ne feruant mef- mes à faire cordes , finon eftant en l'eau : & parainfi il faut cordonner &entrelafler les ais qu’on aura fait du Papyrus mouillez d'eau du Nil Quanrà l'eau rrouble qui enfort, elle fert de gluz , & decolle de laq uelle on oint la forme de la longueur dont on veut la charte, ayant retrenché tou- tes fes extremitez. Puis on mene fa forme à trauers, & pref- {e on le tout. Quant aux fueilles, on les met fecher au foleil : neantmoins on les remet apres enfemble , & les affemble-on proportionnablement les vnes auec les au- os: routesfois on n’en met jamais plus de vingt en vne main, &ya grande différence en leur largeur: carles meil- leures onttreze doigts. Voyla qu'en dit Pline: lequel parle bien amplement dela façon de faire le papier des Anciens, Au refle ces fucilles polies & lifées, qui femblent eftre fucilles de ioncs , ou rofeaux , dedans lefquelles on apporte les pains de fuccre des terres du Brefl, & du Cap defainét Thomas, & de Medera, femblent eftre vne efpece de Pa- pyrus : car j'en ay yne piece; que m'a mandee mefler Lucas Ghini d SYRVD DO SIC Æhini fçauant & doûte medecin à Pife, laquelleñcft eférice en Jetire Arabefque rouge & noire , & faite à la main, Qui me fait tenit pour afleuré, que ceux qui habitenten ces Tes vfeut ordinairement de fes fucilles , en.lieu de papier: Toutestois ic fçay bien que ce n'eit pas le papier des Anciens; lequel eftoit fic ; comme tefimoigne Pline : veu que ceftuy cf yne fueille narurellement POLE d'vne plante. Les An- cicns doncques faifoyent leur papier à cfcrire de papyrus: <émme nous faifons de pattes & drapeaux battus & foulez: tellement que encores atiourd'huy il retient le nom de pa- ier. Aucunsent cltimé ces rofeaux de Leuant, qui feruent de’baftons aux grands feigneurs quant ilz font vieux, cftre le vray papyrus :à quoy. ie se puis ni confentir ni diffentit, 4, ponrn'auoirla parfaite cognoiflance de papyrus. Galien pars Gal. lib. 8. Le qe papyrus en cefte forte: Papyrüs de foy ne fert de rien en freplmed Ledicine: mais eftantmis en infufion, ou brufé, il eft medi- cinal. Parquoy trempé enwinaigre où yaitd'eau.ou en vin ;il fouldé les vlceres frais, & fur tout ceux qui fontrondz. Eten ceft'endroit le papyrus fertcomime de matiere pour réceuoir Jesmédicamens qui apportentguerifon:maiseftantbruflé;c'eft va medicament deficcatif: comme aufsi eft La cendre du pa- pier qui fe fait de papyrus: combien al n'ait telle-apera- tion que celle de papyrus. Voyla qu'en dit Galien.Cependant il faurnoter.que noftre papier, qui eft fait de vieux drapeaux, n'a celles proprierez que lepapier des Anciens,qui cftoit fade pa- pyrusiquime fait dourer, comment fpourtoitfairela compo: fiion que Galien appelle Compofition de papier bruñé : qui Payl. Egi. eftfibonneaux ylceres ords sçaucrneux &puans ; nimefimes Lb.7. Jestrochifques de Fau fänus,defcrits par Acginera. Myrica, T'aniarix : François, Tamarifc: eÆrabes, T'arfa, (arfa: a Allemans , T'amariféken, on Porff. Italsens, Tamarigio : E SPaignolz ,\T amargucira, S Tamariz. / Cet iLP CGI Le ramarifceft vn arbre » vulgaire &copuu de toùs. Il croift aupres des eaux ! mortes, Équine courent # point. Ilportefon fruit f À A En Egypte, &'en Suricil qui eft dutout femblable au fâuuage , excepté au fruiticar letamatifc priué ortefon fruiét comevne noix degalle:quieft incpa leméc aitringer au ponit: duquel on vfe fort à proposen lieu degaile, ésme- dicamés des yeux,& dela bouche. Prins en breuuas e , il fert à ceux quicrachétle fang,aux defluxions de l'eftomac,& à la iauniffe:& ferr aux Auximmode. jrez des femmes & aux pointures des ariones,qu'on appelle Phalangi:emplaftré, il repereute toutes tu- meurs& apoftumes. Sonefcorcea mefme proprieré que Le fruir. Le vin dela decoétion de fes fueilles, prins en breunagediminuë laratte:&en s’enlavanc la bouche, il frcau mal des dents. Cefte decoétion reftreinr le Hux des femmes, f elles s’en fomentent & eftuuent par le bas:& fi an s'en laue, elle tue leslen- des,&e les poux. La cendre du bois, applique, re- ftreint le flux des femmes. On fait dubois detama- rifc destaffes pour ceux quifont crauaillez delarat- te:& rient-on,que ce qu'ils prendront dedans lefdi-. tes raffes, leur proffitera à celle maladie. Le ramarile prié ne croift point en Jralie,que ie fache:coms bien qu'ils’en treuue en Surie & en Egypte. Quant aux tama- rifez des vergers{ &iardins, qu'aucuns eftimenttamatifques priuez ; cen'eit autrechofe quele tamarife fauuage, quia efté replamé.Ce qu'on peut ayfRment voir au frui@,& en fes fleurs, 4 5 à H LIVRE TJ 73 qui font du tout femblabies aux Aeurs du tamarife faurage: & n'ont aueun rapport à la alle, quele tamatife priué produit, me fouuient auoir veu à Romcen vn des Jardins de l'hofpi= ral du fainct Efprit, pres du Tybre, vn tamarile fort prand &c branchu, lequel on renoit pourtamatifc domettique: & neant moins il produifoit (on feuiét & fa Aéur femblable au tatvarifc fauuageiléquel croift ordinairementen Italie és bors des riuic- res. : me fait efinerueiller de ce que Diofcoride a dir, que 1e ramaü(c ne croilt finon aupres des eaux mortes, &quine courent point, vel que par experience le contraire fe voitordi- nairement en Iralie. Donci'ayefté quafi d'opinion d'eftimer, que ce pañlage de Diofcoride eft corrompu:ou bien que en Grece le ramarife croilt és eftangs,& lieux marefcageux, autre- ment qu’en Italie, Nicander en fes Theriaques faitimention du tamartfe,qui porte fon fruit comme vne fleur cottonee, &en fait grad eftime côtre les morfures des ferpens. Columella dit, que du tronc de tamarife font des auges à porceaux, pour leur donnét à boire, à fin de leurdiminuerla ratelle: laquelle Jeur deufenc fort groffe,& les tourmétel'eftélors queles fruiéts tombent dés arbres, lefquels ce beftail mange gouluëment,tant ileftgoürmant. Serapio dir que la cendre detamarile eft fort efficace à deffecher les vlceres caufez de brulure. Les fueilles,& 30 mefinestoure la plante;appliquee par maniere de fomentation, refoluenttoutes apoftumes froides. Ses rainceaux taillez menu 8e appliquez auec vinaigre, feruent aux eufleures de la ratte. L'efcorce de fes rainceaux , eit fort profitable côtre le cours de. véntreinueteré. Son frui& pris en breuuage guerit les morfu- rés des viperes. Alkanzius Arabe dir que la decoétion de la ra- cine de tamarife prinfe fouvent en breuuage, avec raifins fecz, guerift deladrerie, procedant du default de la ratre: & dit l'a- uoir efprouué en deux femmes.qui eftoyent entachees de cefte maladie Qui m'a fait penfer que cela feruiroit bien à la verolle: &ne feroit de moindre operation que le guaiac.Plufieurs trom peurs véndoÿenles racines deramiatifcau lieu de cafe odor4 30 te.Mais la piperie a efté defcouuerte.Parquoy ces happeloutdes a'onc plus de lieu. Galien parlant du ramatifc , ditainfi : Le ta- Gal.bb.7, marifc eft abfterfif,& inciff fans auoir grande apparence de def fimplmed. fécher:touresfois ileft quelque peu fin ent.Pour celte cau- fe Ja racine ou les fucilles,oules cimes Andre ee , cuites en vinaig?e ou cn vin feruent prandement aux dureffes de la ratte: & gucriflenrie mal des dents. Quant à fon fruict & efcorce, il font fort reltriétifz ; de forteque quaf ils approchent à l'a- fricton des galles rertes. Touresfois la galle a vne afpreté no- toire, mais le fruiét du tamarifc a vne temperature inegale : car foneffence et remperee de fubrilité & abfterfion grande: ce üin'eft cnla galle. Cencantmoins en deffault de galles , on Diete pour la ladrerie € vyerole, croit du tamarifc priué, 40 pourra vfer de l'efcorce & du frniét de ramarife. La cendre de tamarife eft fort defsiccagiue , & abfterfiuc : mais neantmoins elle tient peu de l'aftringenc. Frica:François, Bruyere:Iraliens , Erica :e Allemans, Heyden:Efpaignol?, Qsire. B-wyere T. DE Brnyere 50: La brayereeft vn arbre isttant à force branches, eftant femblable au ramarife, touresfois il eft beau coup moindre. Le micl queles mouches font de fa fleur, n’eft pas en eftime. Lafuciile& la eur appli- quec,fert aux pointures des ferpens. g Labruye SR RE Dr si nearr 2: 74 Bruyere baccifire. La bruyere eft vne plante fort * < branchue, qui eft mife au ranc EDS des arbriffeaux d'Afie & Gre- LA ce.Elle Reurir deux fois l'an,ain- 1 fi que dient ceux quien onte- AD. (Crit:8& pour celte caufeelle eft Le premiere & la dernie- [e à 10 Plin,lib.24. Sap.3: a rermes:Les Grecz appellent Eri £ cé( c'eftla bruyere } vn arbrif- feau affez femblable au ramas $, tile , de couleur & du fueillage durofmarin On l'eftime fort fn guliere contre les ferpens. Voy Ja qu'en dit Pline Aux parolles duquel,on ne fauroit cognoïftre quelle eft la vraye ericé : veu que tant luy que les autres quien ont eferit,fe font fort paflé de feger à la defcrire.Ceneantmoins ilme mble que la bruyere, dontnous auons icy mise pour- traicteft la vrayeericé.Car en premier lieu,cefte plante produit à force bräches: & eftd'vne démie coudee de haut: produÿ{ant “fes fucilles quafi femblables au tamarif, & de couleur de roG marin. Elle Aorit au cômencemét du printemps , &en autonne: commeaufsi fair l'ericé, felon que dient ceux qui en ontefcri. Joinét queles mouches à miel cucillent en Autonne leur miel fürles fleurs de cefte plante, pource peut efire quela bruyere eff des premieres & dernieres plantes fauuages, qui produifent fleurs:& mefmes que fa fleur dure tout l'autonne, iufques en byuer.Ereft appellé cemiel,Ericien(felon Pline ) comme eftant fai@ de brayeresapres les premieres pluyes de l'Autonne , lors que la bruyere eff feule parmi les forefts. D'auâtage puis à Dio- fcoride dit au rroifiefine liure que Coris appellé hypericü d'au- cuns,ef fort branchue produifant (on fueillage femblable à crie céhorfmis que les fucilles d’ericé font plus grandes :confiderät que les fueilles de cefte plante luy retirent fort , ieme füisre- folu que noftre bruyere eftoitla vrayeericade Diofcoride : & pour telle l'ay fair pourtraire La bruycrecroiften grande abon- dance en Goritie, & fpecialement en celle plainequi tire depuis Je village de faint André à Merhi tirant vers la riuiere de Vipao. Les païfans du lieu l'appellent Grione. En Tofcanela bruyere eft plus grande, & en fait on des ramales & balais:& pour cefte caufe l'appellent Scopales gens du païs Oric ne fcay qui a meu 40 Marcellus de dire,que ericacftoit vne efpece de genefte. L'au- treefpece d’erica,dont l'ay cy deflus mis le pourtrait, comme fe rapportant du tour à erica ; me fut enuoyee par Meffer Gabriel Fallopius Mcdecin de Modene, homme de grand fçauoir, qui lit publiquement à Padoue l'Anatomie ; & ja matiere des fim- ples. L'on trouue aufsi vne certaine planté en ces montaignes qui bornent le royaume de Boheme de Silefie, où prend fa fource le Aeuue Albis, laquelle s’eftend bien en long fur terre, ayant {es fueilles fort femblables à notre bruyere. Elle produit de grains purpurins , qui font aufsi gros que ceux de geneure, tendres du refte, mols , & vifqueux par dedansayans vne chair fmblable à la prune.Ses rainceaux ba durs çômebois,de noir girans fur le roux.foupples & pliables. De fes fleurs,ie ne les ay peu voir:çar ie la cueillis au mois d'Aougft , lors qu'elle n’auoit quefes grains-Et n'ayant autrenom pour luy bailler, ie l'appels le,Bruyere baccifere,Or ï'ay bié voulu en mettreicy le pourrait auec celle deFallopius,à fin queçous bons & parfaits fimpliftes, puiflent iuger de cefte plante,comme de toutes autres : & que les nouices & apprentiz en celte fcience,aufquels principalemet defirons faire proffir, fayuenr le jugement des fçauans. Galien parle fort fommairement de la bruyere,en ces termes :L'erica a vne vertu de pouuoir refoudre par la tranfpiration des pores. On vfe principalement de fes fueilles, & de fes fleurs. Voyla qu'en dit Galien. Or l'eau,en laquelle la bruyere aura Cüyt-prin- fetiede en breuuage ; lé matin & le foir au poix dé cinq onces, trois heures deuant le paft,durärlé terme detrenre iours,;rompt Ja pierre de la vefcie;& Ja fair fortir hors. Mais apres cela il faut que lepatientfe baïgne en la decoétion de bruygre:& pendant qu'il fera dedans le bain;il faur qu'il oit afsis fur la bruyere cuy- te:& faur faire fouuent ce bain. Certainçmenti'en cognois plu- feurs,qui fe gardans de leurs bouche,ontefté guerizde la pier- re.& l'ontiettce par la verge en petites picces , vfans feulemenc de ceîte decoction.l,a decodtion de ces fleurs, prife en breuua. 5Q Galen, lb. 6. fimpl. medic. KRemede cd tre lapicr- re. 6o AND. MATTHIOLVS uage , eft finguliere aux douleurs des flancs, & du ventre:leus jus deftillé, ferr à la foiblefle des yeux. eAcacalrs. CH CAS EC |, Acacalis eft le fruit d'vn arbriffeau qui croiften Ezypte: eftant aucunement fmblable *à la graine * Aus. ou detamarife. Son iufuloneft mife és collyres & ime- fit de 14 dicamens ordonnez pour efclarcir la veué. Ie ne penfe point qu'on nous apporte d'acacalis, qui eft Ja graine d'vn arbriffeau d'Egypte. Car entre toutesiles graines : % ARS à D eftrangieres,qu on nous apporte, ie n'en ay point yeu quiretire a l’acacalis. Rhamnus: François, Burgn’ efpine,on N'eprum: 2Ar4. bes, Naufi,ou N'aufegi:[rahens, Rhamno, Mar ruca:E Paignolz, Scambrones: Allemans, Falbaum. Rhamnus I. : Rhamnus 11) Le rhamnus croift és hayes,& iecre fes branches droites & piquantes,com me Pefpine vinette: Ses fueilles fonc petites ;lon- guetres,graffèrres,& molz les. Il y a vne autre cfhece derhamnus , qui eft plus blanc.Lerierseft noir ;& produit fes fucilles lar- ges , & aucunementrou- ges. Ses branches font > grandes,enuiron de cinq coudees : & fonc plus entallees d'efpincs que les au- tres: mais les efpines ne font fifermes , ni piquan- tes. Son fruit eft large, blanc, fubril , fairen bourfe, & comme le pefon & vertoil d'vn fufeau. Les fucil- les de rous les rhamnus appliquees & emplaftrees feruerit grandement au feu faint Antoine, & aux vlceres corrofifz& chancreux. On dirqueles bran- ches de rhamnus mifes és portes ou f:neftres des maifons, chaflent hors tous enchantemens & for celeries, Diofcoride mertrois fortes derhamnus, comme auf@i fair Oribañus : dontle premier & le troificfine croiffent quafi par toute la Tofcane Le premier eroift és hayes:& s'en féruentnos femmes à mettre fècher les figues deflus: les perçant, quand elles font frefches,auec les efpines de thamnus , & ainfiles font fecher au foleil.Il produit fes efpines côme l'efpine vinette. Ses fucilles SVRPIOSC:LIVRE L 7 durans en vnlieu chaud ) puis fais le cuire à petit feu auec vne liure & demie de fuccre fin, ou autant de bon miel bien efcu- mé, iufques à ce qu'il s'efpefsifle comme vn furop: puis le coule auec vn linge gros, & y mers de poudre de fine canelle & de gin gembre, de chafcun quatre drag mes,de giroffles deux dragmes: & le ferre pour c'en feruir. On en peut prendre le poix d'vne once, & iufques à dix dragmes. 11 euacue la flegme, &les hu- meurs gros & vifqueux.Ce qui lerend fingulier aux goutteux. Le bon Ruellius aufsi s'eft abu- fé, penfant fuyure Theophra- fe :car il attribue au rhamnus ce que Theophrañe a dir du Halimus : François, Franche-pate,ou blanche-pute: Italiens, Bidone: Arabes, Molochia. à CEA PA GT: Halimus eft vn arbriffeau femblable à rhamnus, bon pour faire hayes, qui croift fans efpines: & produit fes fueilles femblables à celles de Poliuier, plus larges tou- \ cesfois Il croift par leshayess EL & és lieux maritimes. * Ses *Orib. ad À ( LAVE füeilles cuites, font bonnes ##e> & *: , tion,finon que pour fe forger quelque chofe au lieu du vray & legitime paliurus. Mais qui prendra garde à ce que dit Theophra. Theophraflede la graine du pahurus , il verra ouuertement Bb. 3.6.1 7. commeiis fe trompent. Car:il dit que le paliurus produit fa de bift.plé. graine i» 2088, c'eft à dire en vne goufle longue, comme difficiles. fait la feue : ce qui elt bien efloingné de leurs faurs , &.d'vn frui& rond & femblabie à vn vertoil de fufeau. Er de fait le mot ào à: dont vfe Theophraîe, ne denote autre chofe, 40 4 qu'vne goufielongue,ou longuerte,rcfmoins Suidas & Pha- uorinus, comme celle de la feue , & les petits cornets du te- rcbinche. Mais que lefrui@ du pahurus foit longuet, Theo- phraîte le tefmoisneen vn autre endroit, parlant del’erable: oùil dit que le fruit de l'erable eft lôgrer,& femblable au pa- liurus. D'auantag: que celte troifieime forte de rhamnus ne puife cftre le palurus, fa graine empefche, laquelle n’eit point enclofé en vne gouflelonguette , à mode de celle du paliurus, ains dans vnnoyau dur & rond , quieft caché au centre du vertoil;lequeleit par deflus couuert d'vne certaine chair fpongieufe, & diufé par dedans en trois petits recepta- cles, où fe rient la graine , qui eft platte comme vne lenrille, ayant pelhicule de deffus rouffe & liffce, & {a moelle blâche & douce, & non fuligineufe ni grafle, telle que Diofcoride remarque eftre celle ëu palurus. Ce font les raifons quime font croire cefte defcription du troifiefme rhamnus n'auoir eité fuppofee au texte de Diofcoride, &que cefte plante que nous auons fait pourcraire pour & au lieu du troifiefme rhamnus,ne peut eftre le paliurus. Spina infCoria:I talies, Spino merlo,ou Spin ceruino,ou Spin guercio: À Uemas, Creutzbeer: Bohem.Bodlak, 2 Au refte, j'eflime que Ruelliiis s’eftabufé, penfant le fpino 60 Pline dit eftre falee,& maritime. merlo en Italien,eftre vne efpece de rhamnus. Car il produit fes fueilles larges commele poyrier , & fon frui&t en grains, cüme le tretfnc:du ius duquel les peintres vent, voulas faire va vertiqui fait Qie l'appelle, Efpine des teinturiers. On tire du ius des grains de cefle plante vne certaine liqueur propre à lacher le ventre,qui fe peut long temps garder : & fe com- pofe detelle façon: Prens duiusde fes grains meurs ( ce qui aduienc au commencement d'Octobre ) deux liures ( mais neantmoins auparauant que les preflurer , les auoir à demi broyés, on les met en vn pot vicré, les y laiffant quatre iours ce laict aux femmes. Les autheurs varient fort en la defcription d'halimus.Car aucuns (felon que dit Pline )dient que c’eft vn arbrifleau:& Pl. hifi. d’autres afférment que c'eft vne herbe falce, qui fe mange, & nat.lib.22. croift pres de la marine. Crateuas a voulu fairevne troiliefme cap.22. efpece d'halimus, produifant fes fueilles IGguctres & veluës, retirans à l'odeur du cyprés:& dit qu'il croilt feulemét fous le lierre.Quaät à l'halimus defcrit en Diofcoride;ie n’ay trouué encores perfonne qui m'en ait dit nouuelles,& moins le m’ait 19 monftré;cébien que, peut eftre;noftre Italie n’en foit denuce, Ruellius ditque c'eft vne herbe quicroïft ordinairemét par= miles hayesen Frâce. Solinus afferme que en Candie l'hali- museft ordinaire : & a vne vertu fgrâde , que l'ayant feule= ment mordue, & atreinte de la dent,elle fait perdre la faim. Pouriequel efte& on la deuroit efcrire fans Hicar Alimos en Grec, veult dire; Sans faim. Les Arabes l’appellent Molo- chia:& Arroches de mer.De laquelle parlant Sérapio,dityque ceux qui la vont védre en Babylone,la liét en petis faiflcaux, & vont criat parmi la ville, Molochia, Molochta.En quey on voit bien queles Arabes eftimér Halimus éftre vne herbe, & n6 arbre;ni arbrifleau, & que peut eftre.é’elt celle herbe que e ui m'a fair penfer,que ce- fte herbe falee;qui croit ordinairement à ue de mer, pres & ésenuirons de Venife,foit Halimus:carelle fe peut mâger,& l'appelle-on,Bidone.Nous en auons icy mis le pourtrait.Ses fueilles font femblables à celles d’vnoliuier : toutesfois elles font plus efpefes, & graflettes, côme les fucilles de pourpier: & fi font blächaftres,h1Îlees, & de gout falé.Ses tiges & bran- ches font blanchaftres,fubtiles, minces, & feupples : à [a cime defquelles croift fon fruiét, qui eft vne graine petite,fe tenant enfemble,à mode de prappe.On en trouue en quätité aupres des murailles de Trieft,vers les Salines:ou aufh fe rencontre g'2 l'arroche Ù 76 Y'atroche marine en bonne quantité ; qui eft du tout fembla- ble aux arroches fauuages:combien queles Arabes eftiment l'arroche matine, & l'hahmus eflre vne fnefme plante, Tou- tesfois, à la veriré,ce font diuerfes plantesicomme plus am- lement nous deduirons au fecond liure, parlant des arro- Gal. lib.e. ches. Galien parlant d'hahmus ,dit ainfi ! Halmus eft vnar- fimplemed. brifcau, dont les Cihciens tirent grand profficicar ils yiuent 1 des germes de cefle plante, &les mangent quand ils font verds & tendres:& fi en font prouif6 pour leur annee.Cefte lante fait venir la femence, & le laiét aux fernmes: eftant fa- fe & aucunement afinngente au gouft. En quoy on peut voir qu’elle confifte & eft compofce de parties diflemblasles & diuerfes, T'outesfois elle eft moderément chaude, pour là plufpart: & humide imparfaiéteméts & legerement venteule, Palinrus, CNEREANPE CHE, Paliurus eft vn arbriffeau fort cognu:lequel eft pi- quanc & dur. Il produit vne graine graff, & retirant : N À couleur de {uye: laquelle prinfe en breuuage fert à la toux;rompe les pierres de la vefcie,& donne reme- eaux morfures des ferpens. Ses fueilles & fa racine ont vne vertu aftringente:parquoy fi on boit leur de- à moins p'ouoque à vriner : & fert de contrepoyfon contretous venins, & morfures des ferpens. Sa raci- ne broyee & emplaftree eft bonne aux foroncies , & à toutes rumeurs & enfleutes. Ceux qui ont eferit de la matiere des fimples , font quel- quefois fidiuers & côcrarians entreeux melmes, qu'ils ren- dent perplex & mertenten doute tous ceux qui les lfentat- tendu qu'ils ne fauét à quoy fe refoudreenleurs lcêtures. Be fur tout,ils fe font monitrez diuers & incercains en la deferi- ption de paliürus, Car la defcription qu'en fait Diofcoride, efpeces:lequel auff eft differéc en cefte delcription à Plutar- que:& en fomme tous les autres font diuers à Plutarque. Et pour commencer à ladefcription de Diofcoride , 1l dit , que palurus eft vn arbriffeau efpineux,piquant,& dur;lequel cf vulgairement cognu: & produit vne graine graiie trant à couleur de fuye. Diofcoride;ainf qu'on peut voir , s'elt fort pallé de leger en la defcription de paliurus:ne faifant aucune mention de {es fuerlles , comme fi c'euft efté chofe fuperfluë d'en parler , veu que cefte plante eftoit fort vulgaire & co- gnué en fon temps. Quieft caufe que nous ne pouuons bien cognoiïftre le palurus, donta parlé Diofcoride. D'ailleurs biff, plant. portent trois ou quatre grains en gouffes, lefquels fonc huy- lib. 3.17. leux , comme graine delin. Ilcroitt volontiers és eux fecs comme la ronce:& ne luffe pourtant de croiftre en lieux hu- 1dem li, 4. mides. Or toutesfois , en vn autre pañage, le mefme Theo- exp.ge phraîte met vne autre efpece de paliurus toute differente à l'autre : laquelle il dit croiftre en grande quantité en Aphri- que, produifant fes fueilles quaf femblables au paliurus qui croiftenGrece.Etencores qu'ils foyét femblables en fueilles: toutesfois le paliurus d'Afrique produit fon fruit diflembla ble à l'autre. Car fon fruiét eft rond & rouge, & quafauffi gros quele frui& du cedre:au dedans duquel y ade noyaux, entaflez comme grains de grenades , lefquels ne fe mangent point. Le fruié de foy eft beau : lequel eftant mis dedans le vin,donne bonne odeur au vin, & fi fe rend plus odorant. eAgrifohium: Franco, Houx. Ce que deflus m'a fait autre- fois eftimer , que ceux nc fau- SAquifolit Pline. tout piquantes , & vn peu plus ÆEx grandes que celles de lotus.Son UN 2 cedre : eftant rond, & rouge : & A quiau dedans a vn noyau d'af- fez. bon gouft,quand on le ma- che. Toutesfois je ne veux pas affermer que le houx foit le pa- lurus d'Afrique: mais ie dis que autrefois 1e l’ay creu:ou bien que c’eftoit vn arbre fort femblable audit palurus:& non le iurubé :côme eftime M.Mel- chior Guilandinus. Carles iuiubes ne font ronds comme le A ND: 2 MALI FH D'OTS fruiét de cedre,ains longuettes comme oliues:& fi n’ont leur noyau féblable à celuy des grenades,ains à celuy des oliues. Pline, parlant apres T heophafte, en a fait métionitouresfois uand il parle de fes proprietez, ilen dit le mefme que Dio- fonde: Quant à moy, iufques à prefent,ie n’ay point trou- ué arbre qui retire au pahurus d'Afrique quelehoux, ap- pellé Agrifolum. Or, pour retourner à noîfe paliurus, Agathocles a defcnit vne autre force de Paliurus,du tout dif- ferent aux precedens. Carildit qu'en Alexandrie, le paliu- rus croift auffi gros qu'vn orme, ou vn pin, produifant à force branches efpineufes & piquantes : & fa fueille ver- IOde,;ronde, & mince. Ceit arbre porce deux fois l’annee,aff2- uoit au Printemps, & en Automne.Son frui& eft gros com- me l'oliue qu'on appelle Phaulit. Onle mange cru, & verd. Eceitan fc, on en fait de farine, laquelle fe mange en pou- dre, fans la defremper en autreliqueur. Plutarque dit fuy- uant l’autorité de Ctefphon en fon liure des arbres, queau mont Coccygius croift vne autre forte de paliurus : fur le- quel cous oyleaux, qui s’y pofent , demeurent prins & en- gluez,excepté le cocu, auquel ceft arbre pardonne:fi toutef Cocu? ext! fois cela et vray. Parquoy veu qu'il yatant defortes de Pa- pr? d'efire liurus, & 6 duerfémenr defcrits:ie penferoye que ce mot pa- pris. liurus fat vn nom mis a plaifir à diuerfes plantes poignantes Plin. hifi} bat.Lb.23, capit. 274 © Lb. 244 Idë Lb.27.) cap.8. coction, elle reftreinr & refferre le ventre, & neant- 20 & cfpineules , felon que les nations diuerfesles ont voulu nommer. Toutesfois Lofeph Salandius medecin fort fauane & fimplifleaffeuré, m'a affeuré auoir veu en Grece le paliu- rus de Diofcoride,auec [1 graine grafle,& de couleur de fuye: & que audit pais encores 1l eft nommé paliurus. Ilyades Modernes qui eftiment l'aubefpin, eftre le paliurus de Dio- fcoride : lequel neantmoins eft la vraye oxyacantha , comme nous dirons plus amplement au chapitre fuyuanc. Parquoy ie ne puis accorder à leur dire: veu mefnes que l'aubefpin eft arbre, & non arbriffeau : & que fon fruit eft femblable à ce luy du meurte,amaflé,fraille & rouge : & qui au dedans a de petits grains durs,entaflez comme pepins deraifin:mais pa- Aubefin. | eft du tout diuerfe à celle qu'en fait Teophrafte, en diuerfes 3 olturus ne porte point de fru:étains porte vne graine de cou- leur tannee obfcure, & qui, felon T heophralte,eft enclofeen Theoph. de ( gouffes,& elt huyleufe & grafle, côme la graine de lin. Mais, hi$£. plans. : peur eftre, 1ls e font abufez en la traduétion de Theodorus bb.3.c.#. Gaza,qui a traduit Theophraîte. Et eft fa traduéon telle, Il Theodo.bk ! ya des fueilles qui fonc entaillees és extremitez & alentour rcap.re. . d’entailleures ondoyantes : comme font celles d'if, rouure, ronces, paliurus,& autres. Mais le bon T'heodore a mal tra- duit ce mot ropararSitsale traduifant, Entaillees: car il veut dire,efpineufes & piquantes. La faute fe monftre enco- re plus euidente, en ceque les fucilles d'yeufe, d'if, de ronce & de fmilax ne font point entaillees , comme font celles de “Theoph. de Theophrafte eftablit pluñeurs fortes de paliurus, quicous 4olaubefpin :ains font longues, & piquantes auec petites poin- tes tout alentourtainfi que mefme T heophrafte monftre bien au mefme chapitre, quand 1l dit: Semblablement aucunes d'elles produfent leur tige fans efpines , du commencement: puis apres elles fe rencontréc vn peu piquantes,comme eft la laitue:& deuiennér toutes leurs fucilles piquâtes & poignan tes: & fur toutes celles des arbrifleaux,comme eft la ronce & paliurus. En quoy on peutayfément voir que l’aubefpin eft bien different du paliurus , comme plus amplement nous deduirôs au chapitre fuyuär. Mais pource que nous fommes tombez fur le propo: du houx;il ne fera ce me femble incôue nable d'en mettreicy la defcription. Le houx donc eft vne jo plante arboree,montät à la grandeur de l'aubefpin. Ses fueil les font coufours verdes, du refte femblables à celles de lau- rier, horfinis qu’elles font efpineules àl'entour, fermes, & charnues.Ses verges fonc couuertes d’vne reilie verde,eftans foupples & pliables.Son fruiét eft rôd, & come celuy du brufe, ayant pareillemét vn noyau blanc & gros. La fomérarion de la decoét:on de fes racines elt finguliere aux nodofitez des 1ointures, qui augpyét efté difloquees:car cela les ramollit & refoulr:elle diffipe au ff les tumeurs & foude les os rompus. Quand on veut preféruer la chair (lee des rats, on met des fueilles de houx à l'encour dela corde, d'ou on la pend. On fait en quelque lieux des ramañles, de fes verges fucillues. Et fruiét eft femblable à celuy du $5 pource que ccftarbreeft toufours verdoyät,en prend defts bräches,pour faire parade au deuät des portes deseglfes, ou fur les autels,que les paifans emportét puis enleurs maifons: eftimans par ce moyen fe pouuoir garenuir des foudres, & chafer toute enchanterie : fe fondans fur Pline;qui dit que fi on plante le houxen vne maifen ou village, qu'il y fert de contrecharme. La fleur de ceft arbre (dit le mefme apres Py- thagoras ) mife dans l'eau, la fait prendre. Ildit auffi que iettant vn bafton d'houx contre quelque animal que ce foit, & qu'on n'ait eu la force d'en coucher l'animal contre qui on le iettoit:ce nonobilanrie bafton eflant à terre, fe rou- lera, & s'approchera de l'animal contre qui on la ieré: tant eft SVRDIOSC LIVRE’ TL ranteft adrmfrable le houx en fon naturel. Le mefme Pline dit au liure 27. chap.8. lecratæogonon de Theophrafte n'e- fre aurrechofe que le houx. Mais s’il a bien iugé ou non, ie le laiffe au iugemér de ceux qui font profeffion de cefte fa- Thesphra. culré, les priant d'examiner le paflage de Theophrafta Ilen hb,3.c. y, parle donc ainfi: Le cratæogonuma les fueilics longues, de fl. pla. comme celles du mefplier , horfnis qu elles font plus gran- des, plus larges, & plus longues, joint qu elles ne font den- tclees à l'entour,comme celles du mefplier. Cefte plâte n'eft gueres grande ni grofle. Quant à la maire de fon bois, elle eft forte, iaune & de diuerfes couleurs : fonefcorce ef liffee, comme celle du mefplier.Jin'aqu’vne feule racine, profonde. Son fruiét eft pour la plufparc rond, lequeleftant meur,deuient noir & fec, & à le gouft des nefples. Tellement Gal. lib.s. qu'ondiroit quece n'eft qu'in mefplier fauuage. Galien fai- 2 Gant mention du paliurus de Diofcoride, dir : Les fueilles & Ja racine de paliurus, font fi notoirement aftringentes,qu'el- les refferrent le flux du ventre : & d'ailleurs font firefoluti- ues,qu'elles peuuent guerirles apoftumes , quine font trop aiguësni tes, Son fruit eft fincifif, qu'ilromptla pierre en la vefcie: & fert àincifer les humeurs groffes qui foncen l'eftomac & au poulmon , &lefquels on ne peut cra- cher niietter dehors. (imp. med. Oxyacantha, Actafpina:François, Aubeffin: Ara- bes, Amirberissou Amyrbaris,ou Berberi: Alle- mans Hagdorn: Italiens, Baçaim eAmperlo, Pan d'er(ésou Barrazzobianco: Efpagnols, Pirlirero, on Dilliriteros: Bohem.H loc. (a L’oxyacätha, qu’aucuns tyanthé, ct vn arbre fem- . quant.il produit des grains femblables à ceux de meur te,lefquels font pleins, rou ges frailles, & au dedans ont vn noyau. Il produit à en terre. Ses grains man- gezs ou prins en breuuage, arreftent le cours du ventre, & le refferrent : & de méfines arreftent l'abondance du cours menftrual des femmes. Saracine appliqueestire hors du corps toutes efpines,& autrestronçons, qui feroyérdemeu rez dedans la chair.On dit que fon emplaftrele ven- tre d’vne femme enceinte de la racine d’aubefpin;ou fi on leur en donne fur le vétretrois coups , pour pe- cits qu'ils foyent, que cela fait mourir & tue le fruict. Tous les Modernes ,tant Medecins que fimpliftes , font quañ tous d'opinion,que oxyacantha,queles Arabes appel- lent Berberis,foit ceft arbriffcau efpineux,qu’on trouue quafñ par tout nofre territoire de Trente, tant ésbois & foreits, que parmiles hayes : lequel on appelle en Italien, Crefpino, Efpire > &en Fräçois, Efpine vinette:à laquelle ilsont donné le nom de Berberis, eftimans leur opinion eftre vraye. Mais s'ils prennét bien garde aux marques que Diofcoridea affignees à oxyacantha, ils trouueront qu’elles n'approchent en rien à l'efpine vinette. Et pour cefle feule raifon, à fin que ceft er- reur s’arrachaft vne fois de leur cerueau , & que la verité de l'hiftoire d'oxyacanchà, fuft vne fois cognuë : ie n’ay point craint derefuter ouuertement l'opinion de nos modernes Simpliftes , qui auroyent eftimé l'efpine vinetre eftre oxya- cantha. Ie fçay bien que f’auray affez à faire de les retirer de Jeur opinion, qui defia ef enracinee en leurs cerueaux, pour les renger à la mienne,laquelle j'eflime certaine & veritable: veu qu'il ya fi grand nombre de Medecins & Apothicaires quifont endurcis en cefte opinion. Toutesfois, m'afleurant que la blancheur & lueur de verité furpañle & la nege & le serte. appellent Pyriné, ou Py-,0 f © moins pointue::ayäs de petites efpines tout alétour. 77 Soleil, & que toufiours gens de bien & de vertu fe rengeront, & plieront le ganteler fous l'ombre de verité:ie nécraindray point de mettre & produire mes raifons en auant, confer- mees & fortiñees de l'authorité de plufeurs & bons Au- theurs:n’eftimant faire rort ni deplaifir à ceux quionrigno- ramment erré:ains au contraire les prendray auec moy pour maintenir & deffendre ce qui fe trouuera vray. Quant à cœux qui font firogues & chatotulleux, qu'ils aiment mieux ob- finement perfeuerer en leur erreur, que le recognoiftre & corriger: ie ne les tiens pour Philofophes, ni mefmes pour hommes de iugement. Or à fin de ne perdre & confumer mais bien 1 © plus de temps en noz apologies & deffenfes, nous entrerons en la matiere principale. Diofcoride dit, que oxyacanthaeft vn arbre femblable au poyrier fauuage: toutesfois moindre & efpineux : & qu'il produit fon frui& femblable à celuy de meurte,plein,fraille,rouge,;ayant vn noyau au dedans : pro- duifant plufieurs racines, & fort profondes.En quoy on peut ayfément voir, que Diofcoride n'aautrement def oxya- cantha, finon qu’en la hauteur & groffeur de fon tronc;par- lant feulement de fes branches, racines, & fruicts: fe raifanc neantmoins & des fueilles , & desfleurs , & de l’efcorce. Ce que bien confiderär,ie trouue l’efpine-vinette toute contrai- re à cefte defcription:car elle ne retire en rierlau poyrier fau 20 vase: qui neanrmoins eft du tout femblable à oxyacanthas fclon Diofcoride.Car le poyrier fauuage ne iecte qu'vn t16c ni plus ni moins que l’oxyacantha:& croiften telle hauteur, qu'il eft eftimé de la hauteurcômune des autresarbres. Mais Y'efpine vinette; felon qu’on peut cor fiderer en vne infnité de plantes qu’on voit ordinairement , neiette point de fim- ple tronc: ains dés terre produit plufieurs furgeons & iet- tons, qui croiffent comme verges : & ne paruiennent jamais à la hauteur d’vn arbre, fi cen'eft par long traiét de temps, encores bien peu fouuent : car les plus grofles branches de l'efpine vinette ne font pas plus groffes que le pouce, finon qu’elles foyent bien vieilles : & n’y a branche qui foit plus grande que la hauteur d'vn homme. D'ailleurs le poyrier fau uage a vneefcorce afpre, efcailleu fe, inegale,materielle, & de couleur noire, tirant fur le roux. Mais l’efpine vinette a vne efcorce blanche, lifflee, & fubrile tellement,;que «flant frottee tant foit peu ou auec le coufteau,ou auec vne pierre, l'efcorfe fe rompt, & paroift le bois iaune comme fefran.Dauâtage,le poyrier fauuage a des efpines comme le prunier:ictrant vne feule efpine par fois, combien que fes branches foyent aflez poignantes,& efpineufes:& font fes efpines noires, fermes & poignantes,côme celles de burguefpine ou neprum.Mais l'e- fpine vinecte produit à chafquefois trois efguillons, proue- uenans d'vn mefime pied:de forte qu'ils retiréc à vne fourche force racines,& profondes 46 À trois fourchons :les deux eftans d'yn cofé & d'autre, & le tiers au milieu. Et font lefdits efguillons plars & non ronds: & font blancs, frailles,& fort piquans.Dauätage l’oxyacächa porte fon fruiét gros côme teluy du meurte:mais l'efpine vi- netteiette fon fruiét en grappe, à mode deraiïfins. Etfont fes grains longuets vn peu plus que le grain de froument, vifs, rouges, fort beaux à voir en la grappe, cftans fmbla- bles aux grains des grenades, combien qu'ils foyent plus longs, plus aigres, & de couleur plus viue, & qu'ils foyent moindres. En outre, les fueilles d’efpine-vinetre ne font femblables à celles du poyrier fauuage, ains retirent plufloft à celles du grenadier, combien qu’elles foyent pluslarges, & es raci- nes auffi qui font iaunes côme faffran, côbien qu’elles foyent petites, & en grand nombre,ceneantmoins elles ne font pro- fondesen terre,comme cellesde l’oxyacantha:ainss’efpan- dent quaf à eur de terre. La fleur d’efpine vinetce eft aff du tout diffemblable à celle du poyrier fauuage: car celle de l'efpine vinctce eftiaune côme fon bois, & fleurit en grappe, comme le raifin,rendât vne odeur fort bonne quandelie efpa nit. En quoy on peut ayfément voir que l’oxyacantha des Grecs, & le berberis des Arabes, font bien différés de l'efpine vinette,dont vfent les Apothicaires en lieu de berberis. D'a- uantage,il faut croire certainemét,que fi Diofcoride euften- 60 tendu que oxyacätha fut noftre efpine-vinette,il n'euft tomIs à parler des efpines,qui font fi gentemét mifes à l'encour des fueilles : & n’euft accomparé fon frui&t grappu aux grains de meurte: & n’euft dir que fes racines font fort profondesen terre: & finalemét ne fe fut teu de fes fleurs jaunes , dont na- ture l’atant enrichie. Itemileuft parlé de fes efpines, qu’elle produit trois à trois: & n’euft oublié la blancheur & fubrihté de l'efcorce : & euft bien dit cômeelle ne croift point en tige, ains produit des fa racine plufieurs furge@s & iettôs:&en 6n n'eut point affermé qu’elle eft femblable au poyrier fauuage: auquel elle reffmble aurär,que fait le chefne à l'obuier, T ou g 3 tesfois 78 AN DM AT FEMOIEW:S resfois, pour prendre quelque refolution, ietiens pour cer- rain, que sil y a joint d’oxyacanthaen fralienien France, c'eft celle plante efpineufe, du tour femblable au poyrier fau- uage,en bois,eicorce, branches, fleurs, tronc & hauteur,que nous appellons en France aubefpin, & en Italie & Tofcane, comme nousauons mis au tiltre de ce chapitre, Carl'aube- fpin eft arbre de parfaiéte hauteur : fes brañiches font armees & munies de tous coftés de fortes & fcrmesefpines:font bois elt de matiere femblable au poyrier fauuage;ayanc vneefcor- ce furafpre & cfcailleufe. Ses racines font fort profondes en terre : &fon fruict eft de la groffeur des myrtiles, plaifanc à . qu'il ait entendu ce pafsage dupoyrier fauutge, ileft affez » euident, par ce que le poyrier priué n’en a du cout poinr : & neantmoins on voit bien qu'ilya grande difference desel- pines du citron à celles du poyrier lauuage. Et par ainfiie conclus que ‘Theophrafe n'a voulu autre chofe par ceite comparafon , finon monftrer que le citron eftoit efpineux, ainfi que le poyrier faauase & l'oxyacantha: fans auoir eu o- pinion queles efpines de ces plätes fuffent femblables , com me fauflimenc its entendent. Finalement quant à ce quelvn deux allegue que le fru& de l'aubefpin elt doux , & quetanc s’en faut qu'il foic adftringent, qu'ileft propre à prouoquer voir, rouge, plein, fraille, & afpre à goufter:au dedas duquel Î © Je flux menftrual: ie le lafleray au jugement de ceux qui ya quelquefois vn noyau,quelquefois plufieurs. D'ailleurs, celle eur blanche de l'aubefpin qui cit ant requife , eft du tout femblable à celle du poyricr fauuage. La feule différence ett és fueilles : car celles de l'aubefpin ne font femblablesau fueilles du poyrier feuuage,ains font chiquetres,& ental comme fucilles d'ache , & font vn peu plus longues. Tou- tesfois celte difference des fueilles ne me diuertit point de mon opinion , pour beaucoup deraifons : car les fimilitudes & rapports fe prennent toufours felon la plus grande par- tie, & non felonla moindre. Diofcoride n'a point expri- mé quelle fueille porte l’oxyacantha : ains a feulement dir, que c’eft vn arbre retirant au poyrier fauuage. Ce qui fe 20 doit pluftoft entendre de l'ente,des branches, de l'efcorce, des flsurs, & de la matiere du bois;que des fueilles fquelles font neantmoins chiquetees comme celles d’ache. Er encores que Diofcoride n'en ait fat mention en ce chapitre : toutecfois on peut voir par le efmoignage mefme de Diofcoride & de Theophraîts,ce que deflus cftre veritable, quant à la fueil- le d’oxyacantha. Car Diofconide, parlant du mefplier, & eftablidant deux fortes de mefplier, lille à la fin du chapi- tre noftte mefplier vulgaire, & deftrit principalement cel- le forte de mefplier qu'on appelle vulgairement à Naples, Azarolo, & lequelles Anciens nommoyent Aronia, dfant 1 n \, \ ÂV' ainf: Le mefplier appellé d'aucuns Aronia, ef vn arbre 30 {! La 1L efpineux : femblable en fueilles à oxyacantha: produifane va frui& fauoureux , femblable à vne pétite pomme. Theo -n’auront la bouche amere, comme ont ceux Cy,ains nette, & fans aucuneinfe@ion. Nous conclurrons dénc > que oxya- cantha,& efpine-vinerte font diuerfes plantes: & queJ'efpine vinetce aefté incognue aux anciens : attendu qu'on ne trou- ue Aucheur,qui ait eferit des fimples, qui en ait fait métion. Creffinus : François, Efpine-vinette, appellee Jaufement des e Aporhicaires, Berberzss: Jialiens, Crefpino: Alle- mans V'erfich. Or l'efpine-vinette eft plufloft atbrifleau qu’arbre. Elle pro- duit dez terre plufieurs iettons & furgeons,commele coudrier, lefquels aucunefois, mais bien , peu fouuent, & par long trai& + dCtemps,paruiennent à lahau- AN teur d'vn arbre.Cefté plante eft toute cfpineufe , depuis le bas PZZZ, iufques à Ja cime: & font fes ISIN pointes & efpines longues, me- Theoph. de phrafte nous defcrit la fueille du mefplier Aronien : difant bifl, plant. ainfi, Les fualles d’Aronia font chiquetees, & femblables à Ub. 3e. x 2. l'ache,en leurs extremitez. Il faut donc necciltirement con- clurre, puis quele mefplier Aronien produit vne fueille chi- quetce, comme oxyacantha: que indubitablemeut noftre aubefpin & oxyacantha font ve & mefme plante: car les fucilles d'aubefpin fontchiquetees & entaillees comm: cel- Idem li. 6. les del’ache, & du mefplier Aronien. D'au antage Theo- cap.vlt. phraîte dit que anciennement on mettoit és bouquets & nues,blanchafres,aifees à rom- pre & à plier: & croiflent trois à trois, procedans toutes d'vn S pied, &ce par efpaces & inter- ualles, Son efcorce ft blanche, polie, lffee, & mince : fon bois eitiaune, fraille, & frongieux. Cefletouff: deictrons & furgeons eft foultenue d’yne gran- de quantité de racines, fortiaunes, lefquelles rampenc qua j 1 LR Roue À rs os te ar PSS chappeaux de fleurs, le frui& d'oxyacantha:ce qui fe peut ve- 45 à ritablemér dire des grains de noire aubefpin,leQuels demeu rent en leurbeauté & rougeur durant l'automne, iufques en hiuer:eftäs f rouges,qu'il n'ya corail qui les furpall: en cou- leur:qui ef chofe de fort belle profpeétiue,en feitons,guirlan des, & bouquets. Voylà noftre opinion quant à oxyacantha. Nos aduerfaires trouuent deux raifons, par lefquelles ils eltiment noftre opinion n'eftre de receuoir. La premiere, c'eit que les fucilles de l'aubefpin tombent, ou celles d'oxyacan- tha verdoyent toufours. L'autre, pource que Theophraîte fait les efpines d'oxyacantha femblables à celles du citron. Mais ces allegatiôs ne font d'aucune valeur. Car 'eftime que tout ainfi qu'il ne fe trouuera vray-femblable quele uller & $ © iusde grenade. Sion vfe de ce vinésf le tamarift foyent toufiours verds:ce que toutesfois dit Theo phraîte au liure 1.chap.15.del’hift.d s plnô plusque ce qu'il dit au liure 3.chap.réles fueilles du liege tomber: aufsi ne doit on prendre pour vray ce qu'il dit là d’oxyacantha : non que celte faute fe doiue imputer à Theophralte, ains à l'in- iure du temps, qui nousla rendu corrompu & en ce paflage Plin. hist. & en beaucouo d'autres endroits. Pline encores nous afleure at.hb.re. Plus dela falffication de Teophrafte:en ce que racomptant capit. 20. les arbres qui demeurent toufours verds, ilne fait aucune mention m du tulle, ni d'oxy que ce qu'il en efcrit, c'eit a cantha: & neantmoins il dit pres Theophrafte. Joint qu'il ya quelques exemplaires de Theophrafte, qui ont zv£a- 6 xevSs , qui eft le lycium , & non é£vésuSes. D'ailleurs fi (flon Diofcoride & Galien) l'oxyacantha eft en tout & par tout femblable au poyrier fauuage, ainf que mefmeils veulent,pourquoy diray-ie que l'oxyacantha demeure touf- iours verd ; puis que Je poyrier fauuage perd fes fueilles en yuer? Quant à ce qu'ils obicétent des efpines, fi on prend gar dede prez aux parolles de T heophrafte, on ne trouvera rien moins que raifons qui facent pour eux Et de fait parlant des efpines du citron il dit,#2259us d* ous os H obudxuy os, c'eft à dire, fes efpines comme le poyrier, ou loxyacantha. Or à fleur de terre. Ses fueilles fonc quafi fembiables au grena- dier :toutesfois elles font plus fubules,plus larges, & moins poiatues:& font enuironnees tout alentour de petites poin- tes. Elleiette fa ficur iaune au commencement de May,a mode de grappe, laquelle fent aflez bon. Le fruiét vient apres,quieft comme vne app@iettant fes grains longuces, lefquels eftans meurs , fonc fort rouges , & allez femblables au pepins d'vne grenade : combien qu'ils font plus longs > & ont vn gouft afpre & aigu: au dedans defquels yade petits noyaux entalfez & ferrez. De ce fruié on fait du vin, que les Apothicaires appellent , Vin de Berberis (fauflement toutesfois) lequel eft beaucoup plus brufc & aigu que le cures malienestrefai- gues, & mefmesés fieures peftilentiales, & au chaud mal, auec furop violat & eau , 1] ctanche non feulement la foif, mais auf 1lfupprime, cfteinr, & engarde toutes vapeurs malignes,coleriques,& peftilentielles, qu’elles ne fuffoquenc Jecœur nile cerueau. On l'ordonne aux defluxions d'efto- mac, & deuoyemens d'iceluy: & fi fercaux caqueflangues, & aux vomillemens caufez d'abondance d'humeurs coleri- ques, fu ans du foyeau ventricule. Prinsen breuuage, ou appliqué, il reftreinr le Aux de fang menftrual aux fem- mes: & fait mourir les vermines du ventre: poncipale- ment fi on le mefle auec eau de pourpier, ou d’auronne , ou 9 de dent de chien, auecvn peu de fuccre. Il ferr à ceux qui crachent le fang : & rafférmit les dents qui branlent, en les fomentant fouuent dudit vin, & les genciues auf. Eftant gargarizé il refout les infammations du palais & de la gor- ge; ou luette:& pour raifon de (a füpticité , il reftreint les de- fluxions qui y defcendent. Il foude les playes fraifches: & defleche les vieux vlceres. Toutesfois 1l nuit à ceux qui ont mal d’eftomac, procedant de froideur,ou ventofitez : & à céux qui n'oncl'aleineäleurayfe. left pareillement bon aux inflammations du foye. Difullé és anplets des yeux aucctutie & eau rofeilef fingulier aux yeux pleureux. Vua Jpina, SYR DIOSC LIVRE EI 39 V'uafbinasaur, Una criba: François, Groiflier: Ita- liens, V' ua fhinason Uua marina,on V'ua cresfina: A lemans,V'vuegdorn,on Crentz-beer. Puis que noître difcours de l'aubefpin a efté caufe , que aufsi ray parlé & traitté d’au- au pineufes & pi- 63 tres plantes efpineufes & pi quantes, il me femble n’eftre horsde propos, fiaufsi ie mets fucilles femblables a lache, la- quelle nous appellons en Fran- %s ce Groifelier. En premier lieu, > ictiens que cefte plante a efté incognue aux Anciens,comme ie penfe. Elle eft petite & fort branchue:fes fucilles font fem- blables à celles d'ache, ou de l'aubefpin:fes ietrons font blä- chaftres, & efpineux. Il y en a deux fortes: l'vne priuce, l'au- tre fauuage.T outes deux portent vne fleur blanche, & quel- quefeis verde purpurine.Les groifelles (qui foncle frux& de cefte plante) ne font point entaffees à mode de grappe, ains font (eparees:eftans rondes & velues, & fpecial:ment les fau uages : du refte remplies d'vn ius vineux, qui eft brule, ai- gre &adftringent,& en tout femblable au vertus, Elles font verdes,auparauant qu'eft re meures, changeans par apres & de gouft & de couleuricar elles deuiennenciaunes & douces. Quant aux pepins qui font dedans, ils font fralles & ten- dres, & fe mangent toutenfemble.Pour en vfer, on les cual- le en May & en [uin, auparauant qu'elles foyent meures, pource qu’eftanc meures,elles n’ont {i grand grace. Elles font de qualité froide, feche & aditringente, & fcruent en cuyfine en lieu de verius de grain.On les metcuyre en potage à cux qui font trauaillez de fieures. En fomme les femmes grofles en font fort friandes. Ribes vulgaris: Ribettes,on Raifinsd'ourremer: Ale- mans, S.lobans treublin. celle plante, incognue des An- ciens,commeie penfe : laquelle cft fauflement appellee Ribes des Arabes. Cefte plante pro- duit à force branches: & 1ette vne fueille petite, femblable aux fueilles de vigne, ou de peu- pher. Ses branches font foup- ples & pliables: dont defpend va petit fruiét rond, & grappu, comme celuy d’efpine-vinette, lequel eft gros comme poyure, & fort rouge,quandil eft meur: ayant vn gouit doux & aigre. fleursiaunes blanchaftres , qui rayent à mode d'eftoille. Ce- fe plante eft commune & ordinaire és jardins de refpe&: car onen faitcloyfons, pour fermer les par-terres des [ar- dins. Ceux notoirement s’abufent, qui efliment ceft ar- Ribes d brifleau eftrele ribes des Arabes. Car Serapio dit, que ri- Bo, bes eft vne plante, qui porte de fleaux ou tendons, com- “dis me la vigne, lefquels font verds, tirans fur le rouge: & que les fucilles de ceft arbre, font larges, grandes, à rondes. Lefquelles marques n’ont aucun rapport ou proportion auec le ribes des Apothicaires:lequel ne produit aucuns ten dons en fa plante : & n'ales fueilles femblables au ribes de- feric par Serapio. Et combien qu'il produife vn fruiét aigre doux;te! que Serapio afigne à ribes : ce neantmouns ce n eft pas le vray ribes. Combien qu’on s’en puifle afflcurément fer- uiren lieu de ribes : caril furuient aux fieures chaudes & ai- gues: & refrigereles chaleurs immoderees. de l’eRomach:e- ftanche la foif:arrefte les vomiffemens & deuoyemen: d'efto- mac:fait retourner l'appetit perdu: & reftreint les defluxions choleriques, qui tôbenten l’eflomac: & fert à ceux qui font trauaillez de la ratte , & du ventricule par trop grande abon- dance decholere: & efl bon à mitiguer & temperer le fang € IN ous rapporterons icy aufsi chaud & bouillant, & à repercuter & dompterl'acrimonie & impetuofité de l'humeur choleric. Parquoy les Aporihcaires qui font du vin de ce fruit, pour le garder , & en vfer en heu de ribes ; font à louër, tant s'en faut queieles en vueilie re ? prendre. Aucuns eftiment ce fruiét , eftre celuy que Galien Gall 7.de appelle Raïfin d'ours : toutesfois 1ls s'abufent: car Gahen «”p-medi. dit que la plantede ce fruit produit la fueille fmblable à fecun.boc. memæcylü,c'eit à dire à l'arboufier. Or ne fe fauc ésbahir de V#t vrff- ce que r'entens par memæcylum l'arboufer , combien que #4 Galien die au fepuiéme de la fac. des fimples, qu'il fignifie Bell in libr. les arbouces :car aucunesfois il fe peut prendre autrement, 4 47b.cons en auant celle plante, qui a les 1 0 comme au palfage preallegué. Au relte, attendu qu'il y a fers. grand’ difference entreles fucilles de ribes qui font femblai bles à celies de vigne, & celles d’arboufier, qui fe rapportent à celles du laurier, l'opinion de Dodonæus tombe à neñr, qui eftime le raifin d'ours deGalien,n'eftre autre cho gléribes. Bellonius dir que leribes de Serapio eft vne plante qu'il dit auoirtrouué à la cime du mont Liban : produifant fes fucl- les femblables à lapathum acutum , plus grandes toutesfois, & plusrebouchees:du milieu defquelles fortent peties grap- pes de grains rouges,;comme on voit au brufc, en bifingua, &enlaurus Alexandrina. De moy certes ie ne puis conlentir auec Bellonius,que cefle plante foit femblable au r.bes dé Se: 20 rapio.Caren premier lieu fes fuerlles ne font rondes: & n€ porte ni eaux nitendons,& produit (on frui& du milieu de fes fueilles. Qui me fait penfer quece loit pluitoft ÿn ribes controuué, qu vnevraye plante. O: pour retourner à nos brifees, Galien fait mention del’oxyacantha en cés termes! Gal. bb.8. Oxyacanthus eft vn arbre;lequel comme 11 eft fémblable au fimpumedic. poyrier fauuage, aufsront ils propnietés fémblables, & mef= mes en leurs fruiéts:icombien que le fruiét du poyrier cft par- faitement & abloluement fliprique & afpre: mais celuy de l'oxyacanthus eft fubul, & tientie ne fçay quoy de l'incifif. Toutesfoisle fruiét de l'oxyacanthus n'eit femblable en for= 3 © me à celuy du poyrier fauuage:ains retire au frui& du meur- te, eflant rouge & tendre, ayant au dedans certains petis noyaux.Le fruiét de l’oxyacanthus,tant beu que mange;,ar- refte & reflreint routes fluxions. Rubus Canis: Grecr,Cynosbatos: Arabes, Senr:114a liens, R on0 canino. CH AP. CrI, Rubus canis eft vn arbtiffeau dela hauteur d’yn 40 arbre, & beaucoup plus grand que laronce. Il pro- duit fes fueilles plus larges que le meurte : ayant {es branches armees tout à l'entour d’efpines férmes & dures. Sa fleureft blanche : & fon fruict longuet, re- tirant au noyau d’yne oliue : lequel eftant meur, de- uient roux: & a vne certaine moufle ou cotton par dedans. Son fruit fec (ayant au preallable ofté la mouffe quieft dedans)refferre le ventre:car fa moufle cuyte en vin,& prinfe en breuuage;nuit à la canne du pouimon. Ellefleuric en May, iettant de ÿ © Ie ne penfe point que l’efglantier, qui porte les rofes fau- uages,femblables aux rofes de Damas, foit rubus canis :en- cores qu'il produife des boutons rouges, comme ceux des roûers,& qu'ils foyent plus petits : ni aufsi que rubus canis foit vne efpece de rofier fauuage:ainf que plufieurs eftiment. Car fi ainf eftoir, il cuft fuff à Diofcoride, dire que rubus canis eftoit femblable au rofier: fans dire qu'il efloithaut quafi comme vn arbre, & plus grand que la ronce: produi- fant fes fucilles comme celles de meurte, qui font bien dif femblables à celles de l'efglantier:& que finalemétfon fruict feroit non pas fi gros queles noyaux d'oliues, ains plus gros que les ohues mefmes.En laquelle opinion Pline ne m'a feu- Phs. bifle, lement induit,ains m'y a confermé : appeliant le rofer fau- #4t. hb. 8. uage, Cynorrhodos, c'ef à dire,Rofe de chien : & non pas CAp.4r. Cynosbatos,qui fignifie Ronce de chien : efimant merucil- leufement fa racine contre les morfures des chiens enragez. Eten vnautre pafage il dit,que les Anciens n'entendoyent Idë ib.2 5. autre chofe par cynorrhodos , que ces flocs de moulle &cp.2. efponge qu'on treuue au milieu des branches des efelätiers. Mais parlant de cynosbatos, c’eft à dire, de la ronce de chië, Id lib.24. il monitre bien que c’eft vne plante bien diuerfe au rofier cap. 1 4 luuage;en ce qu'ildir,que cynosbatos 1ette fa fucille fm * B 4 res: ns Dur { A: f {4 À He 80 blable à la plante du pied d'vne perfonne, Aquoy aufsi fe Theoph. de FAPPOTTE Ce que T heophrafte dit en ces termes: La ronce ca- Bfé. plar, MINE produit vn fruittrêt fur le rouge,femblable aux grains hb.3.c.r 8. de grenades,Ileft de grandeur moyenne entre arbre & ar- } briffeau; & s'approche fort du grenedi r:produifant fa fueille comme agnus caftus.En quoy on peut ayfément voir, qu'il y a grande difference entre l'efglantier & rubus canis. Car Thcophrafte,;ayant bien amplement parlé desrofes priuces, fait mention fuccinétement des fauuages, & de l’efglantier: difant ainf:Les rofers fauuages ont les branches & fueilles plus afpres que les rofers des iardins : & n’eft leur fleur ne Theoph.de bif. pl.bb, CAD G grande ne fi odorant£, ne fi haute en couleur. Parquoy ill O fe faut refoudre, que le rofer fauuage ,elt plante diuerfe & differente du canis rubus : car l'vn elt appellé des Grecs, Cy- norrhodos, & l'autre, Cynosbatos.Parquoy Marcellus Tra- dudteur & Commentateur de Diofcoride, a failli euidem- ment,eftimant cynorrhodos, & cynosbatoseftre vne & mef- me plante:dontie m’efuerueille,veu que ayant fon Pline fur Je doit,commeilauoit,il n'a cognu la difference que ledit Pli- ne metentreicelles plantes. Les beaux Peres, qui ont com- menté Msfué, s'arreftans peut eftre au dire de Marcellus, font tombez au mefme erreur, d'eflimer l'efglantier eftre canirubus: ayans oublié la defcription de fon frui&, faite À N'DI MAT TÉAMOLMS cftans broyees &' miles eu infufon au ius de l’herbe Hé aux foulons; roufiffenc les cheueux, fi on les en frotte. Sa eur appliquee fur le front ; auec vinaigre ; ap- N 4 paife la douleur de refte. F”_, L'onguent odorant, qui fe fait du troefne, efchaufe & lé &incorporé auec chofes chaudes. Le troëfne eft appellé en To- fcane, Guiltrico , ou Oliuetta, ou Oliuella,& Chambroflene: les Arabes l'appellent Alcanna. Il croift quaf par tous les grans chemins d'[talie.Il fleurie far la fn du printépsau com mencemér de l'efté.Sa fleur eft moufluc;ou(felon Oribafius qui lit £orsoéd) grappuë, & eft blanche & de bonne odeur: touresfois elle Reftrit incontinent qu’elle cit cucillice. lipro- ar Diolcoride. Carils dient quele fruié de canirubus eft 20 uit à la cime de fes branches côme vn raifin de grains noirs, femblable à vne poire: & Diofcoride dit qu'il eft femblable au noyau d'olue. En quoÿ on peut iuger que ces bonnes gens n’ont eu aucune cognoiffance de canirubus. D'auan- tage,ienetrouue pointque Diofcoride air fait mention,que dedans le fruit de canirubus y euft de la graine: ains à feule- ment dir qu'il eftoit mouflu au dedans : mais le fruiét d’ef- glantier eR tour plein de graine. A noftre dire s'accorde l'authorité de Serapio : lequel traité de canirubus, parlane des ronces, fans le mefler parmi les rofiers:fachant bien qu'il eftoit du tout different aux rofiers. Ie diray encores d’auan- tage,veu que quaf routes les rofes fauuages tirent de blanc à incarnat, & que d’ailleurs la fleur de canirubus eft touf- fait en py:amide,plus peurs que grains de lierre,plus noirs,& plas polis, d'vn gouft amer,& non plaifant, & pleins d'vnius purpurin.fls demeurét tout l'hiuer fur l'arbre, & s'en nourri fenc les merles & griues.Ses fueilles font femblables à celles d'eliue,horfmis qu'elles font plus larges, d'vne couleur plus verde,& adftringentes au gouft. Ses verges font foupples & pliables, & neantmoins font d’vne matiere folide:de quoy on fe fert à faire cages, pour tenir les oyfeaux, & de houfsines pour manier les cheuaux. Aucuns eitiment que Virgile ait appellé ces grains, Vacinia:mais.à mon jugement, ils s'abu- fent:aufsi bien que Fuchfus , qui penfe que les meures des buiffons foyent les vacinia de Virgile. Mais vacinium eft ioursblanche : on ne peut affeurément dire que canirubus 3 0 fleur, & non pas fruiét.Es liures fauflement attribuer à Dio- foit l'efglantier. Parce que deffus appert aflez, comme ie penfe, qu’il y a grande diff renceentre lefglancier & cani- Theoph.de rubus: veu mefmes que Theophraîte dit, que voulans cueil- hf. bb. ir le frui& de canirubus, il fauc tourner le dos au vent de ge. peurdes yeux. En quoy il demonftre;que le fruit de cäniru- bus eft couuert de quelque cott6, ou poudre; qui eftant pouf fee du vent contreles yeux, eft dommageable à la veut. Ce qui ne fe voit aucunemét és boutons des efglantiers. Mais 1e ne fay où fongeoit celuy qui eftimele rubus canis prouenir en la Bruffe & Tofcane,& ramper furles arbres, à mode du lierre, & du fmilax:veu 4 Diofcoride efcrit ouuertement que le rubus canis eft vn arbriflcag qui prouent de la grandeur fcoride,;on trouue que les Romains appelloyent ancienne- ment le vaciet, Vacinium. Tellement que ie penfe que Virgi- le parlant de vacinium, entendoit le vaciet. Etc nefe faut ef- meruciller dece que Virgile a appellé le vacier noir:car le va- cet eft de couleur de pourpre violant, laquelle couleur plu- fieurs appellent noire. Virgile mefme approuue noftre dire, meflant le vaciet auec les Late non auecles fruiéts.Etne fuis de l'opinion de Marcellus, qui eftime la flambe eitre va- sinium.Car outre ce qu'on ne vit jamais faire chappeaux ni bouquets de flambe::'a couleur dela flambe ft contraire à fon dire,laquelle eft fi diucrfe,que pour raifon de celle diuer- fité de couleurs;elle a prinsle nom del’arcen Ciel.Joint que d'vn arbre:& que Theophraîte le dit eftre de grädeur moyen 40 Virgile n’euft preferé la fleur de Aambe à la fleur du trotf- ne entre arbre & arbrifleau, & femblable au grenadier. Galé Sal. Lb.7. parlant du rubus canis, ditainf, Le frui& de cet arbriffcau fimp-med. oeft peu aftringent:mais les fueilles le font mediocrement: parquoy fes effcéts particuliers font aflez cognuz, & com- mentonendoityfer. Il faut prendre garde à ce fruié&: car au dedans il a yn certain cotton, qui nuit à la canne du poulmon. LigSrum:Grecs,Kypros : François, T roëfne,o4 Fre- filon: Arabes,Kenne, Henne, © Haune : Apothi- caires, Alcanna: Allemant, Mundbolrz, on Rhei- nuneiden,on B ein boelrzlin: Efbagnolz, Alfna, © $ eAlbena: Italiens, Liguffro,ou Guistrice. CH AP. CPIT. Letroëfne eft yn arbre, produifantalentour de fes branches des fueilles femblables à celles d’oliuier, plus larges toutesfois & plus tendres & plus verdes. Sa fleur eft blanche , mouflue , & odorante: & {on fruiét noir, côme celuy du fureau Le meilleur croift en Canopc;& Afcalonie. Ses fueilles font aftringen- tes:pour ceftecaufe;eftans machees >elles gueriffent les viceres dela bouche, & emplaftrees, elles feruent aux charbons, & aux inflammations chaudes & ai- gues.Leur decottion fomentec;fert aux brulures : & ne:veu qu'il n'y a Aeur pluftoft fefrie & paflee, que celle de la Aambe. Aucuns cfliment liguftrum cftre ces campanelles blanches qui s'entortillene parmi les hayes & buifons, & Fe és efchalats des vignes: laquelle produit vne eur blanche;comme vn fleuron de lis: laquelle plante, flon mon opinion,cft le fmilax liffé 8: poly. De ceite opinion a eflé Seruius Grammarien,commientant la fconde Eglogue des Bucoliques de Virgile. Mais le bon Seruius a efté abuië, pour n’auoir prins aduis fur Diofcoride,Pline,ou autres au- theurs,qui auoyent efcrit des Emples. D'autres ont eftimé liguftrum eftrele caprifolium de. Arabes : qui n'eft autre chofe que pyxacätha,ou lyciuim:&non pas periclymenum, ou matrifylua, ainf que pente Rue lius. Maisrouserrenr, Quant à celuy qui eftime le cypros & le troefne eftre di- uerfes plantes;les raifons qu'il allcpue de Pline, pour prou- uer fondire;font f friuoles,qu’il n'ya celuy qui ne les iuge pluftoft faire contre luy que pour luy. Et vrayement it trompe grandement,ne cognoiffant l'accord qu'il y a entre l'yn & l'autre. Car le troefne produit à l'entour de s bran- ches de fucilles femblables à celles d'oliue, horfmis qu'elles font plus larges, plus molles & plus verdes, & d'vn gouft ad fringent:fes fleurs font blanches, mouffues, & diipoices en grappe: fon frui& eft noir, & femblable à ccluy de fureau. D'ailleurs fi on examine les vertus & proprietez du troef- one;,iene cuide point qu'il fe trouue medecin;,tant peu ex- perte foit il, qui les tuge differentes de ce qu'ont laiffé par efcric Diofcoride & Galientouchantlecypros. Mais 1l faut par- donner à ce bon hommeau,qui ne s’efl addonné qu’à fuper- ficiellement cognoîftre les plantes, fans prendre fongneufe garde à leurs vertus & proprieter Joint 4 s'ileuft mieux leu celuy fur qui il fe fonde,peut eftre fe fut-1lramfé. Car Pline dit mollifie les nerfs,s’il eft mef Vaches enr, Virçil. But col. Egl 22 © vit. SVR DIOSC. LIVRE TK. Tiller femelle. diterefexprez au liure 24.chap.o.le liguftrü eftre l'arbre que on appelle en Orient Cypros. L'huyle qui fe tire des fleurs de troefne, mifes au foleil ; cft fingulier aux playes en- flambees : & pareillement aux douleurs de tefte caufecs de cholere.L'eau qui fe tire aufsi des fleurs, laquelle a aflez bon- ne odeur,eft fort fouueraine aux accidens quiont befoing de medicamens refrigeratifs & reftridtifs.Prife en breuuage,cl- Je eft bonne aux defluxions d'eftomac,aux dyfenteries, & au tres fluxions du ventre:elle arrefte letlux menftrual tant beuë que prife à mode de fuppoñtoire. Prife en breuuage, el- le eft bonne à ceux quicrachent le fang : comme auf aux yeux pleureux; tant appliquee de par foy, qu'aueclatutie, ,o Gal. lib.y, Galien a Fait mention du troëfne,difant amf:Les fueilles du fimpl.med. troëfne, & le tendron de fes branches, font vhtez en mede- cine: & font de temperature fort meflce:car ils tiennét quel- que peu du digeftif,conioint à ync fubftance aq ueufe,vn peu chaude: & d'ailleurs tiennent ie ne fçay quoy de l'aflringent, prouenant d'vne fubftance froide & verreftre,qui eft en eux. Parquoy aucuns fomentent les brulures deleur decoëtion:& en vfentauxinflammations chaudes & aiguës, & aux an- thrax & charbons:car elles deffechent fans violence n1 mor- dacité aucune. Mefmes efians machces, elles feruent aux vl- ceres qui viennent d’eux-mefmes en la bouche: & à ceux mefmes qui viennent és bouches des petis enfans. Tillet male. —. SN Theophrafte parlä: du til,dit ainf: Aü ul yale mafle &-la Theophra. femelle:lefquels fonc differens l’vn de l'autre, & en matiere de bift.plé. du bois,& eu forme & fgure:carl'vn porte fruiét, & l'autre b. 3. cap. 20 n'en porte poinr. Le bois du malle eft dur, jaune, mafsif,& 10. Tiller. Pkillyrea:s Arabes, Mahale b: Italiens, eipes, & fa plufieurs neuds:le bois de la femelleet plus blac. L'efcorceeft plus efpefle au mafle,& ef fi dure, qu'elle ne fe Phillyrea. peut pher:mais l’efcorce de la femelle eft plus blanche,& plus foupple, & maniable, & fi eft plus odoräie:& pour cefte caufe CHATP. CVIII. on en fait des paniers. Le mafle eft fterile,ne pottät ni fruxét ni fleur:mais la femelle porre & fleur & fruiét.Safleur ferrée : en fon bouton, outre la queué qui depend de la fueiHle qui Phillyrea eft vn arbre de luy doit feruir de lien à l’auenir, a encores vne autre pete la grâdeur du troé{ne: pio- duifant fes fueilles fembla- bles à celles de loliuier, lus noires touresfois , & 3 plus larges. Son fruict reti- reà celuy du lentifque: &c cft noir,douçaitre,& grap- pus;comme vn raifin, Elle croiften lieux rudes & af- pres.Ses fucilles font aitrin ences : & ont mefme ef- fect que celles de loliuier } fauuage;ouil eft befoin de reltreindre.Eltans machees, elles feruentaux vlceres de la bouche:ou bien fi on fe lauela bouche de leur decoction.Prinfes en breuuage ; elles prouoquent l'yrine, & les fleurs aux femmes. Les plus modernes traduëteurs & intérpretes de Diofco- ride, comme Hermolaüs Barbarus, Ruelhus, & Marcellus Florentin,ont eftimé la phillyrea de Diolcoride, eftre le til let, pource qu’en Grec, fe ullet s'appelle Philyra, qui n'eft trop efloigné de Phillyrea. À quoy ne prenans gardeles def- fufdits,ont tous fuiuy l'erreur l’vn de l'autre : prenans erro- o queué à laquelle elle eft attachee: & eft verte, pendant qu’el- le eft enclofeen fon bouton:mais eftant efpanie, elle eft iau- naître. Il fleurift quant & quant les arbres priuez. Son fruit cftrond,long, & gros comme vne feue, & retire aux grains de lierre:& eft mipartien cinq angles;comme cinq nerfs en leuez:qui accompaignent le grain iufques àlacime, venans toufoursen aiguifant. ES grains qui font gros on voit ces cinq angles bien d'inguez:car ils font plus confus és pers. Rompanrles plus grans grains, ilen fort vne graine petite, femblable à celle des arroches. L’efcorce & les fueilles fonc douces & fauoureufes au gouft.Les fueilles font comme cel- les de herre,finon qu'en s’arrondiffant elles deuiennent plus pointues. Er combien qu’elles foyent plus recourbees vers la queué,routesfois depuis le milieu elles s'allongiflent ve- nans en pointe,eftans vn peu rephffees &c crefpes ; auec vne legere denteleure à l'entour.Il y a bie peu de moëlle au bois: 40 & encores ce qui y eft,fe trouue quaf aufsi dur que la refte du bois:car tout lebois eft mol & tendre. Voyla ce que dit Theophraîte quant au til. À la defcription duquel les pour- traits que nous auonsicy mis du til commun fonc du rout femblables & correfpondants : & au contraire , du rout diuers & diffemblables à la phillyreade Diofcorice. Carla phillyreaierte fes fueilles comme l'oliuier : & le rl les iette commele herre.Le fruit de phillyrea eft femblable à celuy delenufque,grappu,rouge,& quaf femblable au grain que onappelle graine de Paradis:mais le frui@ du til eft long & arrondi,de la grofleur d’vne feue:ayant cinq angles, comme nerfs,eftant defioint:au dedans duquel y a vne petite graine neement phillyrea, pour lerl. Quia fair croire à plufieurs, f © femblable à celle d’arroches. Lefquelles marques monfirent ou que Diofcoride n'auoit oncques veu de til:ou bien qu'il y auoir vne autre forte de til,du tout diuerfe à noftre til com mun + attendu que le ul n’a aucun rapport à la defcripuion que Diofcoride fait de phillyrea. Mais que Diofcoride ait bien cognuletil,& la phillyrea feparement, ilapperc par ces parolles;lefquelles font en la fin de la preface de ce hure. Il dit doncainf,Les fleurs, & tout ce qui fent bon, foit mis & ferré en petiscofires de uliou il vfe des mots ; xialiois Qravr plvusice qui denote affez la difference qu'il a mfe entre ces deux mots.Or d'icy on peut colhiger qu'ils n'ont feulement confondu les noms de philyra & phillyrea:mais aufsi les ma- bien la différence & diuerfiré des deux : comme aufsi fait la grandeur du til & fa groffeur , iointe à la multitude de fes branchestou au contraire la phillyrea de Diofcoride, eft vn petit arbre,de la grandeur du troëfne.Et combien que Pline die,que le tileft vnarbre fort petit : toutesfois veu que l'ex- perience monftre le contraire,ie tiens que Pline a efté abufé, comme les autres,en laconformité & proximité des noms de phillyrea & philyra,& qu'illes a confondus, parlant c6'u- fément de l'vne & de l’aurre,fuyuant toutesfois ce que Dio- fcoride & Theophrafteen auoyent efcrit au parauä. À cela m'induit ce que Pline attribue à philyra, qui éfnoliretil, les tieres fubflantielles. Car s'ils euffent cognu le til, il n'ya 60 proprictez que Dicfcoride afsigne à phillyrea:mcflant lefdi- pointde doute qu'ils n’euflent feparé la phillyrea de Dio- fcoride,d'auec la philyra de Theophrafte,qui eit noître til. TikaiGrecs, Philyra: François Til,on Tillet femelle _Allemans, Linden: Bohem. Lipa. Quant au tillet malle, les À lemans lenommenr, Stein lindens : Ita- liens, Carpino nero, tes proprietez auec plufieurs autresrappors & marques, qui veritablement fe trouvent en noftre ul commun. Ce que Ruellius auffi a fait:parlanraufsicôfufément du til,qu'aucit fai Pline,dudlil a prins fon dire.Philiyrsa donc eft vnarbre fort diuers & feparé del'vn & l'autre ul. Quar au pourtrait quenousenauons 1cy mis;il s’y rapporte aflez bien: &f ne voudroistoutesfois affeurer que ce fut la vraye & legicime phillyrea,;pourçe que fes grains ne font doucinaftres. Mais neant 82 AND. MATT neantmoins ie n'approuue l'opinion de ceux qui eftiment le liguftrum dont 2 efté fait mention au chapitre precedent, eitre la phillyrea. , Mabateb. Serapio pen ce chapi- Ve tre de Diofcoride , appelle la phillyrea, Mahaleb. Mais la plante qu’aucuns Modernes nomment Mahaleb , des no- yaux de laquelle les Parfu-10 miers fe feruent aux fauons de fenteurs, & autres com- à poñitions qu'ils font, n’eft en & rien correfpondante à ce Ÿ quediticy Diofcoride de phil lyrea. Car Diofcoride fait femblables les fucilles de phil- lyrea à celles d’oluier , horf- mis qu'elles font plus larges, & fes grains entaflez à mo- de de grappe de rafin:ce qui ne ce peut aucunement appro 20 ure de mahaleb,que nous auons icy fait pourtrai ien que ie ne la prenne nullement pour phill;- grieralañ re.Orcom ê xez,il y a toutesfois quelques raifons qui m'induifent à penfer que ce foit le vray & legirime mahaleb, dont ont traité les Arabes. Car Serapio au traité qu'il a fait de mahaleb, citant l'opinion des Arabes, luy donne des pro- rietez toutes contraires à celles de phillyrea. Er de faic Diofcoride dit la phillyrea eltre adftringente , ne plus ni moins que l'oliue fauuage. Mais Serapio, Aben Mefué, & Rañs, difent le mahaleb eflre chaud & remolltif: ce qui conuient fort bien à ces noyaux dont on fe fert à ce que def- 30 fus. Car enduits, ou en s’en frortant, ils mollifienc la ru- deffe de la peau, & les durtez. Par ainf ie confens à l'opi- nion de ceux qui eftiment la plante dont nous auons mis icy le pourtrait,reprefénter le mahaleb des Arabes. Et dis que Serapio a grandement failli,traitant confufement fous le nom de mahaleb de la phllyrea de Diofcoride. Auicenne dit le mahaleb eftre abfterff , fubtiliant, refolutif, & pro- pre à appaiferles douleurs: & pource aufsi, il en fait eftac eftant enduit, aux douleurs du dos & des flancs. Pris auec eau miellec il eft fngulier aux defaillances du cœur.Ileit pa- reillement fingulier contre la colique, & la pierre des reins. Les autres Arabes, dont Serapio a emprunté fon dire, le 4, difent propre à chafler la vermine du ventre, & à prouoquer l'vrine. Ce qui eft fort conuenable aux proprierez du ma- haleb commun.Cefte plante m'aefté enuoyee par le S.Iaq. Antoine Cortulus, homme fort ftudieux à la matiere des fimples:comme aufli par M. François Calzolarius, Apo:hi- cairé de Veronne,fe tenant à lacloche d'or. Adam Lonicerus affermeen fon herbier, fans toutesfoisalleguer niaurorité niraifon, quele trocfne & phillyrea font vne mefme plante: & tient pour certain,que ce chapitre de phillyrea aeftéadiou fté à Diofcoride. Mais il faut grandement. Car en premier lieu,le trocfne, qui eft appellé en Grec, Cypros,eft bien diffe rent aux marques de Phillyrea.Secondement tous les exem- plaires Grecs de Diofcoride ont & contiennent ce chapitre $ © de phillyrea : mefmes l'exemplaire d'Oribafus, efcrit à la main,auquel eft mis de mot à mot ce chapitre de Diofcoride. Comme auffi on peut voiren Paulus Aëginera, & en Sera- pio:qui en fa langue Arabefque, appelle HIS. Mahaleb. L'efcorce de til,machee, & emplaftree,fert grandement à fou der les playes. Ses fucilles broyees, & arroufees d'eau, refol- uent toutes tumeurs & enfleures des pieds. L'eau qui fort du til, quand on en a coppé de frez quelque chofe, fait renaïftre les cheueux, & reflerre & raffermit ceux qui veulentromber, fionlesen frotte. CiSfus : Grecs, Citharum, on Ciffarum : e Arabes, Kanicr,e Altheïs, on PHaiealthis : 1 taliens,( Ga Jo: Effaignolz, Cerguacos. Hypocistis: e Arabes, T'aratith: ESpai- grolz Pulecgras:lta liens, Hypo- cisto. CH AP, CHA HIOLVS CiSus mafle. Ciffsus femelle, VE Ciftus, qu'aucuns ap- 2e pellent Citbaron, ou Cif- E faron,eft vn arbriffeau bra- + chu & füucillu;mais quine- ancmoins eft petit. Ilcroift és lieux pierreux ; produi- fant yne fucille ronde, ve- lué, & afpre au gouft. La fleur du * male, eft côme celle de grenadier : mais celle de la femelle et blan- che.Le ciftus eft aftringent: tellement que prenant en breuuage fes Heurs , auec is le iour,cela donne grand ELA Fc 2 Ÿ vin gros & afpre, deux fo cours aux Caqueffangues : & fimplement empla- ftrces, elles gardent d’enchancrer d'auanrageles vl- ceres corrofifs : & incorporees en cire, elles feruent aux brulures,& aux vlceres inuetcrez.Hypociftis;ap- pellee d'aucuns Rhobethron, où Cyrinus, croift pres dés racines & au pied de ciftus:& refflemble aux fleurs degrenadier. On en trouuc de rouffe, * de verde, & de blanche.On entire le ius;jcomme on fit d'acacia. D'autres la fechent,puis la pilent, & la metrenrenin- fulon en eau : puis la cuyfent, & procedent au refte, comme on fait au lycium. Elle a les mefmes proptie- tez qu'acacia: toutesfois elle eft vn peu plus deflicca- tiue & aftringente. Beuë & mile en clyfteres, elle ar- refteles caqueffangues & defuxions de l’eftomac: & fi fert à ceux qui crachentie fang,& pour reftreindre l'abondance du flux des femmes. Les deux efpeces de ciftus, au pied defquels croift hypoci- fs, croiflenten plufieurs endroits de la T'ofcane, és rochers &lieux afpres & malaifez, & fur rour au mont Apennin. ILy en a deux fortes, le mañfle,& la femelle. Le cifluseit vn bien petit arbrifleau, & qui ncantmoins ef brâchu & fueillu,pro- uenant en lieux pierreux & fecs.Le male a fes fue:lles rôdes, crefpes, velues, blanches & brufques.Sa fleur eft femblable à celle du grenadier:maïis celle de la femelle eft blanche, & fonc fes fueilleslonguettes , & fmblables à celles de fauge. Les paifans d’alentour de Padoue la nomment, Sauge fauua- e. Quant à l'hypociftis, elle crorft pres des racines de vn & l'autre ciflus, & mefmes prez celles du ladanum, retirant aux fleurs de grenadier | ou d’orobanché. Par- quoy les Efpiciers & Apothicaires gens de bien deuroyent aller la ou autrepart chercher, & rechercher les deux fortes de ciftus, auecl'hypociftis : car ils ne faureyent faire T riacle qui vaille, fans auoir de la vraye hypoaitis:ni plufieurs au- tres defenfifs & medicamens, dont on vfe en Medecine. Car HipociSlis : hypociflis, dont les Apothicaires y fent ordinairement , cit le des Apothi ius des racines de barbe-de-bouc,feché au foleil par ceux quicaires, veulent piper & tromper le monde. Lequel erreur 2 prins fon comm ; SVREDIORITCE LIVRE ren tommencement des Arabes : lefquels appelent ciftus, Hirci Hir bar. Barbula. Parquoy ceux qui ont prins l'hirci barbula des Ara- bulä des A: bes, pour le tragopogon de Diofcoride (qui eft noftre Barbe= rabes, bouc) & delà onttirél'hypociftis,fe fontnon feulementtrom- pez : mais aufsi tous ceux à qui ils ont donné le ius de barbe- Fuchf. lib. bouc.pour vraye hypociftis.Fuchfius, homme d’ailleurs dé bon de compo. fauoirtraität des æochifques de karabé, eftime hypociftis eftre medic. vne(ürte de potiron:mais il me pardonnera : caril s'abufe bien. Er de fait hypociftis ne croift point éomme vnpotirôsains vient comme vn germe, prouenant des racines dé ciftus , & eftfem- blable aux fleurs des grenadiers ‘comme tresbien fauent ceux qui voÿent ordinairemer lés ciftus en plante,& en bonne quan- Galen.in_tité-Diofcoride dit & apres luy Galien,que hypociftis peut fup- bb, fuccid. plierle lieu d’acacia ,poutueu que l'hypociftis fulepitime. En defaut d'hypociftis on peut vfer du ius de fleurs de grenadier fuuage:caril a mefiné vertu que hypociftis;felon que dit Diof- coride.Pline a confondu aflez fottement le ciftus 8 ciffus : s'a- bufänt en la proximité des noms:dzquoyil a efté bien & doite- ment reprins par Leonicenus. Galien parlant de ciftus dit ainfi: Ciftus,ou ciftarus eft vn arbriffeau aftringentau gouft,&parti- culicrementen toutes fes operations. Toutesfois fes petis ger- mes, & fes fucilles, font fi aftringés & defsicatifs,que mefmés ils peuuent fouder les playes.Les fleurs ont plus devertu:car beues en vin, elles gueriflentlescaqueffangues ; &les foibleffes ; a- quofirez, & defluxions de leftomac. Emplaîtrees , elles guerif fentles vlceres pourris.Car elles font aflez & fort defsiccatiues: de forte qu'elles deffechent au fecond degré abfolu & com- plet. Mais neantmoins ceft arbrifleau n'eft pas fi froid ; qu'il netienne quelque peu de tepidité. Quant ä ce qu'on appelle Hypociftis , elle eft beaucoup plus aftringente que les fucilles de ciftus. Par ainfi ceft vn remede fouuerain à toutes Auxions, foyent crachemens de fang, deftillations d'eftoinac, caqueffans gues , ou trop grande abondance des fleurs de femmes. Mef. mes s'il eft befoin de fortifier quelque partie du corps ; qui fe trouue allafchic & debilitee par trop grande aquofité & humi- dité, elle la fortific auec vne grande operation. Et pour cefte raifon onl. metdansles epithemes , qui feruent 2 l'eftomac & au foye : & és antidotes faits de chair de vipere: pour la vertu qu'elle a de foruifier & reflituer les forces du corps. Galen. lib, 7-fimpl.me dic. e Annotation. * Cemot Mafle,n’eft en l'exemplaire Grec : & penfe que Rucllius l'yaadioufté, pour plus grande declaration de l'inrel- ligence de Diofcoride; fuyuant en ce l'opinion de Pline : ce que aufsi a fait Hermolaus Barbarus. *]Jlne fe faut efmeruciller dece que Pline met fulement deux efpeces d'hypociftis , aflauoir vneroufle, & l'autre blan- Oriba, lb, che. Car Oribañus n'a fait aucune mention de l'hypociftis 11, verde, Ledum:e Arabes, Chafas, La liqueur de Ledums'p- pelleen Grec O' Latin, Ladanum :ene Arabe, Le- den,ou Laden:en Italien, Landane, ou O dan : en Efpaignol. X ara. 1 a Vne autreefpece de ciftus , qu'aucuns appel- lent a tncquiet A Ÿ brifleau femblable à ci- ftus : lequel ncantmoins produit fes fueilles plus noires& plus longues: lef- quelles au printemps ont 16 ne fcay quoy de gras. Les fucilles de ledum font aftringentes,& produifent les mefines cffcéts que ci- 7 ftus. Le ladanum fe fair de LS ledum:pourcequeles che- ures & boucs brottans les fucilles d’iceluy;la graifle qui cft deflus, s'attache ayfément à leursbarbes, & coule iufques au poil deleurs cuifles & iambes. Les gens du païs, par apres, pignent les cheures& boucs CA ÿ 83 pourauoir celte greff: ; laquelle ils fondent & cou- Jent, & lagardentpourla rédiger en mafle. D’autres raclent auec cordes la grelle qui eft fur les fueilles, & fur tour l'arbrifleau:puis raclent ce que les cordes onremporté,& en font le ladanum, à mode de peti- tes boules. ‘Le meilleur ladanum elt celuy qui eft odorant;tirant fur le verd,qoiay{ement fe mollife: & qui n’eft ni fablonneux, ni chanfi:ains eft gom- Q MEux &refineux;comme eft celuy qui croilten Chy pre.Le moins eftimé, eftceluy de Lybie & d'Arabie. Leladanum a vertu d’efpeisir,d'efchauffer,& molli= fier:& neantmoinsileftaperitif.Incorporéauec vin, mythe, & huyle de meurte, & appliqué, garde de tomber les cheueux. Oint avec du vin,il offte les marques des cicatrices. Misés orcilles, auec huyle rofar,ou eau miellee,il gucrift les douleursd’icelles. . Applique en parfum, il faicfortir hors Parrieréfais des femmes : & mis és polaires, il guerift les dureffes 2ode l'amarriz.ll fert grandementeftant mefléen tous medicamens qui feruent à guerirla roux, & à ofer Ja douleur desorcilles : & en rous emplaftres molli- ficatifs. Beu auec vin vieil, il reflerre le ventre, & prouoque à vriner. Combien que le ladanum,qu'aucuns appellent Laudano,ouù 1 4danm, Odano, foit pour la plufparttant fophiftiqué & brouillé, & de fable & autres miftions ,qu'il ne produife aucuneffeét corre- fpondant à fa vertu : ce neantmoins 'ay trouué & achetté fou uentde ladanum exquis à Venife, és boutiques des parfumiers: & für tout en la boutique du Mote,fur le pôt de Rialto. Quant 39 aux Apothicaires & cfpiciers, il fe trouue peu de ladanum en leurs boutiques, quine foit fophiftiqué & brouillé : carils cer- chentle bon marché: & ne fe foucient d'auoir drogues qui foyentfaines & entieres : qui eft vne chofe dangereule, & plus deteftable que chofe qu'en fceuft imaginer: car c'eft femer poi- ns parmi le peuple. L'arbriffeau, donton cueille le ladanum, s'appelle Ledum : & eft ve efpece de ciftus. Pline, prenant ciftus poureiflus (qui eft le lierre) & s'abufantau voyfinage & Ciffa. au rapport dés nôms, dit que le ladanum vientau ciflus, & non auciftus. os a fait penfer & croire à plufieurs , que le ladanü fe cueilloit für le lierre : & non fürleciftus. La plante dulada- numeft quafi femblable au ciftus femelle,ayanrneantmoins fes fucilles plus longues & plüs noires. Leladanum femetés em- plaftres qui fe preparentpour conforter l'eftomac. Or n'a iltel- le vertu pris feulement par dehors : carmefmes mangé en pi- Jules du poix d'yne dragme deux heures apres fouper, ilaïde À la digeftion, On en merparmi les parfums & fenteurs. Appli- quéà mode d'emplaftreil confolide les vieuxviceres. Le lada- sum fepurifie le faifantramollir au feu, & par apres le lauant parplufieurs fois auec vin blanc & eau rofe. On l'eftime fort eftftainfi accouftré À faire ces petites boules, defquelles on vfe en têps depefte,y meflant del’ambre, du muft,des giroffies, du o fantal , & du lignum aloes. Les Parfumiers tirent du ladanum exquis & gras vn huyle odorant , y procedans de celle forte: Ils choififfent du meilleur ladanum, & en prennent vne liure,qu'ils mertét en petits mofceaux;la iettans par apres dans vn chaude- ron, y adiouftans fix onces d’eau rofe, & quatre onces d'huyle d'amandes douces : puis font le tout cuire à petit feu l’efpace d’yne heure & demie. Finalemencils l'oftent du feu, & lecou- lentranc & fi fouuent, qu'il puifle deuenirclair. Galien a efcrit Galenilib. bien amplement du ladanum;, difantainf : Ciftus, ouladanum. 7.fémpl.me Leciftus qui croift és regions chaudes , combien qu'ilne foi de. different en efpece du ciftus qui croift en noz regions:ceneants moinsilaacquis vne certaine proprieté particuliere chaude & orcfolutiue, à caufe des lieux,oùil croift :eftanr different de no- ftre ciftus,en ces deux qualitez : pour auoir laiffé fa froideur, & s'eftre enueftu de la chaleur des regions oùil croift. Mais ce qu'on appelle ladanum , & qu'on prent au ciftus , c'eft vnedro- gue chaude au premier degré accompli, & mefnes au com- mencement du fecond , enant quelque peu de l'aftringent. Et pource qu'il eft fubrilen fon eflence, il eft mollificatif, & moy- enement refolutif, & dipeftif. Parquoy ne fe faut efmerueiller s'il eft propre aux deffaux de l'amarniz : veu que pour ce re- gardilrientiene {ay quoy de l'aftringenr. Er delà vientqu'il arde que le poilne tombe: car il confume route la mauuaife ps qui fe trouue és racines des cheueux : & d'ailleurs, par fon 84 fon aftridtion,il refferre les pores & conduits, aufquels eft atta- chélepoil. Quant à la pelade, & chafsieuferé des yeux, ilne les peur Rs RqUe queces maladies, eftans caufees d'hu- meurs vifqueufes & groffes, requicrent medicamens plusinci- fifs & refolutifs,& de plus grande operation, que n'eit le ladas num. Encores neantmoins qu'il faille que ces medicamens foyentfubuls, & point aftringens en forte que ce foit :routel- fois il ne faur point qu'ils foyenrtant fubrils & defsiccatifs, que , auecles humeurs corrompues & mauuaifes, qu'ils rencon- Qualiten treront , ils confument l'humeur naturelle, dontlescheuenx des medec} Q ee Dourriz: autrement au lieu de guerir la pelade, on ren- nes feraans droit Mefsieurs les pelez chauues du tour. Qui cft vue practis 19 2lapelade. que notable. Ebenw: François, Ebene: « Arabes, e Abanus, © Abe- nus. Guaiacum , Lignurn 1 nâum , Lignumfanêtum: François, Guaiac: Allemans, Franrzofenboltz: Esfaignolz, Legno Santo,ou Lepnodelas Antillhas: Traliens, Guaiaco, Lepnofanlo,Ë Gnaiacane. CHA PE CAO Le meilleur ebeneeft celuy d’Ethiopie :Iequeleft noir {ans aucunes veines,eltant poli& lifsé, comme vne corne brunie: & quienle rompant, eft mafsif, mordant,aigu,& aftringent au gouft. Eftant mis fur charbon vifilrend vn perfumgrarieux , fansfafche- rie de fumee,L'ebenefrés , prelenté au feu, s’allume incôtinenc,pour raifon de {a graiflc:& frorté fur vne pierre;1l deuient roux. Il y a vneautre efpece d’ebe- ned’Inde,qui a des veinesblächestirans vn peu fur 0 leroux:& eft marqueté en plufieursendroits:mais le premier eft beaucoup meilleur, Aucuns vendent # aurrem£t, pour chene;lebois desefpines Indoifes;ou de*meu ffemwm, rier. Mais la fraude fe cognoir en ce quelefdits bois fontdematiere fpongieufes quien la mettanten pie- cestombeen certains efclas rouges : & ne rendent aucun bonparfum;eftans mis fur Le charbon vif.L’e bene chaffe les fumees des yeux:& eft vn remede fin- gulier contre les catarrhes & puftules qui defcens 2 qu fonte SN fr les yeux :& mefmement *fion en fait com-40 force Me Vne petitetouchepour s’en feruir comme de col pierre à «f. Iyre. Ses fcieures ou raclures laiffees en infufion de guiferspowr vin deChiovingtquatre heures, & reduiresen forme lemetre& de collyre, font Fort bonnes au mal des yeux. Au- cbr Cuns broyent premierement cefte fcieure, puis la pañlent : & font au refte comme deffus. D’autres la mettent en infufion d’eau. L'ébene fe brufle en vn otdeterre neuf, jufques à ce qu’il foic reduit en charbon.Onle lauc à mode de plomb bruflé:&ain- fipreparé, ilfert aux lippitudes feches & afpres. È Thcophrafte a eftimé que l'ebene vint féulement és Indes: carilen parle ainfi : L'ebenceft vne plante ordinaire és Indes. Il ÿ en a deux efpeces : car il y 2 du bois d'ebene , qui eft beau, & dont on fair grand cas : l'autre eft corrompu, & n’en faiton cftat. Il s’en rrouue peu du bon :mais oh ne trouue que trop ,. del'aatre. Orla bonne couleur qu'la, ne proccde d’eftre gar- Firgili. dé, ains de fon naturel propre. Voylà qu'en dit Theophraite. Ge0rg9.2 Virgile auféi dit,que l'ebene croift feulementés Indes, comme lin, lb. J'encensenSaba. Pline femblablement dit que l'ebene croift &-64.4+ feulementés Indes : & qu'encores ce n'eftpar toutle pais, ains 6€o feulementen vnpetit coing d'icelle region : combien qu'il y ait quafi par tout ledie pais vne plantefemblable à cytifus , qu'on tientaufsi pour ebene. Herodote neantmoins (dit le mefine) cftime quel'ebene eroift feulementen Ethiopie, ë ne fait men- tion de l'{ndien : mais Diofcoride nous monttre par ce chapi- te que J'ebene croïftés Indes , &en Ethiopie. Or les Indiens nefontles images de leurs dieux d'autre bois que d'ebene , ni les baftons Royaux, & fceptres de leurs Royÿs. Item ils font des tafles & couppes d'ebene : eftimans qu'elles féruent de contres poyfon à tout ce qu'elles toucheronr: & que d’ailleurs elles Theoph. de plbiflib. Gb.4.cas A N D MAT THAO LWS chaffenttoutes forcelleries qu'on pourroitauoir fait. Parquoy ne fe faur efincrueiller fi l'ebene efl cheren Iralie, veu que ceux du pais ouilcroiff, l'ontentelleeftime. Pompee le grand fur le premier qui apporta l'ebene à Rome : quifut lois «1e la victoire u'il obtint contre Michridates. Le bois d'ebenc eft le plus maf- ifde tous ; dont vient qu'il va toufours au fons de l'eau-pour fec qu'il foir. On trouue en Italie affez.de troncs d'ebene fec és boutiques des Pigniers & Parenofriers. Paufanias au premier liure, où il fair la deftription de toute la Grece, traite del'ebene en ces termes : l'ay ouy dire à vn Cyprien, homme biea versé enla cognoiffance des herbes, & fort experimenté À Ja prati- que de Ja medicine, que l'cbene ne produifoit ni fucilles , ni fcuiét, mefmes qu'ilne iettoic für rerre aucun tronc,ni branche, à la veue du foleil, & qu'il ne confiftoir qu'en racines cachecs fous terre, que les Ethiopiës arrachoyent, & ceux fpecialement quien fcauoyent l'endroit. Voyla ce qu'il dit. Au dire duquel, combien qu'ilne femble auoir grand arrell: fi eft-ce qu'en mas tiere d'adioufter foy aux fables, plus librement me laflerois-ie perfuader à ce qu'il dir, qu’à le moquerie que met en auant An- guilarius , quieftime que la petite anagyris ;nGminee de ceux d'Anznie Eghenus, ou Eghelus, fans s'arufer qu’à la femblan- ce des mots, foit la feconde elpece d'ebene defcrite par Theo- phrafte : veu mefmes qu'eghenus eft vue plante fort puante, & que Theophrafte & Pline tiennent d’yn confentement que ce- fte forte d'ebenc ne croift qu'en Indie,oùil en vient pal tout. Quant ce qu'allegue Paufanias; ie ne l'eftime hors de veifi- miltude . veu ce qu’en efcrit George Agricola fur la fin de fon fixiefme liure , difant ainfi : Outre ce on trouue del’ebene mi- neral à Beildesheim dans vne terre alumineufe qu'ily 2; pres | du bois mué en pierre, & mefmes dans fes fendaces, lequel auf ï eftancefpars parmi les cauernes des autres pierres , s’ytient enclos & caché comme dans vn ventre.ainfi que mefine atref- bien cognu Theophrafte. Ses fueilles fonc noires &c ne porte point defruiét,eftant poli comme vne corne brunie, folide au refte,mais lesier.]] retire fort bien à la pierre agates: & neant- moins il eft dun paturel tout contraire. Car il n’attire nuliemét Je feu , oula pierre gagates brufle & feconfumeaunfeu. Voyla qu'il dit. Aurefte , il fembleroit de prime face que l'ebene qui vient par deça,ne fur (fuyuët le dire de Difcoride)le vray 8 legis time-pource que mis fur les charbons, ilnerend aucun parfum gracieux:mais puis qu'ileft correfpondant en routes les autres marques , ie fuyuray librementl'opinion de ceux qui le pren- nent pour vraÿ & legiime, & fpecialement confideré gueni Theophrafte ni Pline ne font métion, à toutle moins queiefa che.d’aucü ebene odorät.Pline parlant de l'ebene,ditainf,lene P/#: lib.14 | me tairay point de l'ebene,pourraifé de fa propricté miraculeu C4P-it e. Car on dit 4 fa fcieure eft finguliere au maldes yeux: & que | broyant fon bois fur vu broyeur, auec de vin cuit, ilrefoulties | crafles & pellicules quiviennentés yeux. Sa racine, auec d'eau guerir les rayes & mailles del’œil Auec femblable pois demiel, & racine de dracunculus il fert à la roux. En fomme les Mede- | cins fe feruent de l’ebene, comme d'yn medicament corrofif. | Galien 2 aufsi fait mention de l’ebene, difant ainfi : L'ebene eft ne | de celle forte de bois, qui mis en poudre fe fond en l'eau , com- Galen. là, me font certaines pierres.Il eft chaud & abiterfif& eft for fub- 6-fmpl. til. Parquoy on rient qu'il modifie les empefhemens dela pru- mnedie, nelle de l'œil. On le mefle aufsien toures medecines ordon- necs pour les yeux, & pour les vlceres vieux,puftules, catar- rhes ; & defluxions quitombent deffus.Voylà qu'en dit Gahen, Oryen a plufeurs, qui eftiment Je guayac, qu'on apporte G#ayat des Indes,& dont on vfc fingulierement contre la veroile,efre vne efpece d'ebene. Ce que à la veriréte n'ofe nier,ni Fermer: attenduqueie n'ayleuen Autheurqui foit, tant des Anciens, que des Modernes, quelles font les fucilles ,niles fleurs, ni le ruiét del'ebene. Bien eft vray quele guayac eft du tout fem- blable à l'ebene,excepré que l'ebene À pat faiétemenr noir, & le guayac tire vn peu für leblanc. Ile trouue trois fortes de guayacainfi que le doéte Manardus a noté en {ès Epiftres:leG quelles certes nous auons veuës & vifitees. bien pof inent, La premiere efpece de guaÿac, monitre vn bois mafif & fort:ie- queleftanc{cié,ou mis en pieces, fe monftre noir dedans , & au dehors blanchaftre:ayant plufeurs veinesentrelafiees du tons du bois,riräs fur letäné obfcur. L'autre guayacn'eft pas fi vros, pe fi mafifde bois:& eft fon noir plus perir:&e le blanc, qui eft en dehors,plus grand Lerroficfme guayac, qu'on appclic pro- prement. Lignum Sanétum;eft plus menu de bois que les deux aucres:&rire furle blanc & dedans & dehors: ayanele one du bois perires veines entrelaffceslelqueltes font fort imentes Ce dernier eft plus odorant & beaucoup plus penerrant que les autres. Touresfois pour la diuerfité qui eft eldits bois ,ranrau poix,couleur , grandeur, que grofeur,il he faut penfer que ce foyent la : SVR Hoyent dinerles efpeces de plantes ,comime aucunsont cfimés nue iclquels elt Felopius. Catcs que l'un tire (ur lebianc & dedans & dehors ,@ l'autre cft plus aoic dedans que dehois, procede de ce, que ke bois noir au dedans, eltplus vieil que d'avcre Parquoy de tant plus que le guayac fe rencontrera auoit de noirs tant plus faudra eftimer l'arbre vieil, doncil a efté cop- é. Etauconttane , tanc plus { trouuera eftrebiane, tant plus Rats ilefimer jeune. Tout ainfi que nous pouuons voir en plufeurs arbres qui nous font ordinaires: & füx tout au meurier ,nOyer ; &anaigyns , Que nous appellons bois puant, Parquoy il fe faut refoudre, que le guayac feion qu'il fe àv- À car RE 6 monttre ieune ou vieil, a plus d'efficace & de vertu lvn que autre. Erpuis que nous en fomines fi atant, nous dirons, veu que le guayac , qui blauchir & dedans & dehors ,eft plus odorant, plus amer. 8 plusaiyu que lesauties : & que à de- coétion et plus eipeffe, plus graffe , plus aigue, & plus amcre, que celle des autres , comme par plufieursfis i'ay experimen- té:ilne R faut efmeruciller, fi, comme eftant le plus ieune , & Le plus fucculent de tous les aurres il fortiñc d'auantage les perfonnes malades, & aplus d'eflicace que les autres. Pour cefte caufe ie le confeilleray toufiours à ceux qui font tous enchanerez de verolle, & ous pleins d'elceres malins : & à BAIBOLSICSS MT VLREEAN T x Poruyal, ou Alexandrie. L'art lèves d'vn boischoift, felen es m srques qu'en deflus. L yac s'apporte des Tides vaut Orit cidentales. Car les Efpaiguo apportent des Lerres neuties” les Pertugxloisen fonttrain à € és iles de Taproba: aa & de fauases M fs nous ap- portencie « cpuis Ja mer ret aronannes, qu'ils appelrent. Ermefrnes aucuns en thicpre ain fi qu'on dit. Teuresfois veu que toures les dr yües qui vien- nent du Leuant, fntaoroirem tes queles au- tres: faut conclur que le guayac Efpaigne, a! uoir de leurs Te:res neuues.cit moindre que celuÿ qui vient de Sre de guayac, ainfique nous ont ditceux qui l'ont veu eo plante, éft taut comme vu frefhe:X de la gruffeur d'von homme de moyenne taille. 1 porte & fucille quaft femblable À celle du pltain, courte & dure:fes Aeurs fon jaunes. &c on fuit gros comme vnénoir:lequel mangé,lufche le ventre. Les vieux arbres ont l'efcorce noire : mais les icuncs l'onciaunaftre. Quant aux propricrez du guayac fi on les con- fidere bien ; on trouuera que le suayac eft fafhfant pour oucrir de la verolle.Car eftanc fort chaud, fubzil fec,& refineux 21 peut efficacement deflechersatrenuer, refoudre & mondifier tout ce qui fe crouuera infeét d'humeus corrompuz : mefines a poil ceux mefnes qui out defa les os pourriz & mangez : & qui , fance de faire füer. 16inct que pour eftre gommeux &e refineux, ontgoutres nouces , de qui crient iour & nuit: poureftre gout: © veux partout leur corps: & ce d'autant plus quele patient fe demonttreracfire plus ieune 8 puiffant Apres ce guayac,l'au- tre qui a moins dènoir, cit le meilleur: conune eltauc plus ai- gu-&plus odorant, que celuy qui eft plus gros, & qui a plus de noir: çar aufôi eft-il plus ieune, &plus rempli d'humeur. Par. quoy les plus delicats en pourtont vfer;& ceux qui font de foible complexion : & fingulierement ceux que la verolle n'aura encorcs percez iufques aux os & iointures. Celuy qui eft le plusnoir, & plus axos , eft eftimé le moidie de tous, comme cftant defia vieil & café :car route plante , depuis irefifte aux pourritures & conragions, Qui accompaignent or- dinairement la verolle, Du commencement qu'on apporta le guayac en Italie, & longrempsencores apres, on craïgnoit fort de l'ordonner en diete : car on dtinoirà entendre qu'il y au- roit danger de mort au patent, s'il ouciepafloir fa diete de pain &deraiänsfecs, 8 s'il ne demeuroi: enferré l'efpace de qua- rante jours, fans prendre air qui fut, fans ofèr mefine fortir de fachambre. D'anancage on deffeudoit aux patiens , qu'ilsne mangealfent chaïr,nibeuflenc vin,far peine de la vic. Mais de- puis ; voyans que cefte aultcriré de diete aHoibliffoit rant les patiens, que plufeurs y demeuroyent, & la plufpait ue la pou- qu'elle deuient vieille (ainfi que tous autres anünaux ) de- 30 uoyent paracheuer : plufieurs malades faifans la diete ,parle ; LRSSE uientaufsi fche & rarie. Ce qu'on peut ayfément voir és troncs des vieux arbres; ae. a beaucoup plus denoirque ésieunes arbres, ou en ceux quifontde moyen aage. Laquelle noirceur eft figne de ficcité, & depriuation de chaleur & hu- midité naturelle : qui eft vne raifon militante, & és plantes, &és animaux Cependant il faut bien fe donner garde , qua Je guayac , quieft du tout blanchafle, foir frés &enrier:car d'autant qu'il eft plus perir & plus mince queles autres: aufsi eftil plus ayfé à fcicher , & fe pourit plaftof , pour raifon de l'abondance d'humeur quieft en luy. Pour cefte caufeiecons feilleroye pluftoft, à fin d'eltre plus affeurez, de prendre du confeil de leurs amis, p'enoyent en derrier du medecin , des ferrez de chappons, ou de couliz,pour fe fubflanter & fortifier, & s’en trouuoÿent bien. Ce que cognoiflans Jes Medecins, fe moquerent de ces icuneurs qui auoyent eftably ceite aufte- rité de dite & ordonnerent aux malades ; de manger de pou- lets leur eftabliffant plus grande quantité de pain. Touref fois encores perfonne ne s'hazardoit à boire du vin. Ce que bien confiderant, & ayant plufieurs raifons deuant moy,qui Die de im’affeuroyent de mon deffein sie fuz le premier Medecin ; en Guayac fa Diete pre= micte de .. Gaayac. Iralic, qui fi experience ,aflauoir fi l'infufion de ouayac , fai” teen vin. teen vin; feruiroir autant aux verollez, quel'infufion faite en guayac qui foic vieil, pourueu qu'il foi frés coppé, que du 40 cau. Etwouuant que, és maladies proccdans de froides hu- 1eune, qui auroit demeuré long cemps coppé.Il ya des Moder- nes (entre lefquels eft ps Us Ferreus ; qui a cfcrir de la de- coétion du guayac) qui fur tout fonc eftat du guayac, qui eft des branches de guayac ni urop vieil; nitropicuue: Laquel- Je opinion me fembleafez rafornable, Car quiconques vou. dra examiner ce dire, felon la saifon naturelle, rroguera rouf- iours que lesbranches d'vn aibre plus vieil ; feront toufiours quañ femblables en propricié au tronc de l'arbre , qui fera plus jeune :carles branches qui croiffent voufours attirent à foy plus grande quantité d'humeur, que ne fait l'hante, où le tronc de l’atbre. Pour cefte cauie, on preud les greffes des arbressafin deles enter, comme cellepartie del'arbre , qui a femblable hu- meur radical & naturel , qu'ont les ieunes plantes quicroiflent encores: Car les branches & greffes fonrtcommeles enfans du tronc de l'arbre: & pour autantilsontmefmeremperature que les ieunes plançons ; ouon les ente, qui font comme petits ani maux en l'efpece desarbres. Voyla pourquoy dit Theophrafte au liurer. as 12. de la caufe des plantes : Tout germe eft plante en l'arbre ; ne plus ni moins que f onle metroit en terre. Et quant à moy, l'aymeroÿctoufiours mieux vfer d'vn ieune arbre,que d'vn vieil : pource que le ieune plançon eft humeëté ‘immediarementde l'humeur de la terre, & que peut eftre il n'a encores porté aueun fruict , dont fa force puifle cite dimi- nyee: comme on voit en tous animaux. Parquoy, à moniuge- ment le meilleur guayac, eft celuÿ qui fera frés coppé d'vn ieu- neaïbre: eftant blanc , tant dehorsque dedans, fans aucune fente ni creualle , & qui d'ailleurs eft mafiF, pefant , odorant, aigu, & vn peu amer au gout , &.qui eft entier &: non vermo- lu. D'ailleurs, pource que depuis certain temps on a vf del'e- force du gueyac, comme on faifoir du bois :ie füis d'aduis qu'on obferue lamefme ordonnance & regle, que nous auons mile cy deflus,pour cognoiftre le meilleur puayac,à cognoiftre la bonté de l'efcorce : car celle fera la PS aura efté meurs, l'infufion:de guayac,faiteen vin, efloit mcilleure que la decoction de puavac, fimplement faite en eau: i'ay bien voulu rediger par efcnircefte mienne inuention, à fn qu'elle feruit generalement tops ceux qui auroyent befoin de faite . telle diere: afleuranr vn chacun ; que 'aÿ pratiqué cefte dic- ic , depuis le couronnement del'Empereur Charles cinquiel- me fait à Bolongne : auquel rempsie mis én lumiere mon Dia- logue dela verolie. Depuis iay fceu que plufieurs Médecins fca- ans ont fuyui noftre opinion,& ont acquis proffit & honneur de faire la diee de guayac en vin, Combien qu'il ÿ en ait eu qui fe foyent voulu acrribuer cefte inuenrion, difsimulans la com- 59 poñtion dudit vin,à fin qu'il fmblaft qu'il y eut autre miftion, pourrendre lacureplus difficile, &en tirer plus d'argent. Sur tout, en cefte dierc,il fe faur bien garder de plufieurs malheu- reux,qui s'entendent autant en Medecine, comme d'afnes, & neantmoins ordonnent des dieresiadiouftans à la decoétion du bois de guayac oude fon efcorce , laquelle ils font en vin, du pain porcin, de coleuuree , de turbith, de colocynthe, d'efila maior,autrement Pityufa:& cent mille autres diableries qui fo- yentà leur col.Tels pendars n'ont ancun egard ni à la maladie, nià Ja complexion,ni à la faifon-niau cempssni au féxe,ni à l'aa: gains baillent indifferemment à vn chäcun vn verre plein de leur decoétion tiede,rous les iouts: Ets'iladuient que par for- Qruncynen guerifle; milles en meurent, & font galtez de relles dietes. Afin doncqu'on fc puiffe garder detels pipeurs, il m'a femblé bon de rediger par efcrit Lite maniere de faire la decoction de guayac, & l'ordre qu'on doit tenir à en vfes,qui Dicte de eft cel:Prenez quarre liures du meilleur guayac qui foit, &fe faites fcier, ou torner menuementà vn tornier: deux liures d'efcorçe de guayac:vne liure & demiede chardon beni, ca pilli Veneris , cercrac ; fleurs des deux efpeces de buolofe, de chacun vne liure : fix dragmes de cannelle: vne once & demie d'anis : cinq liures de fuçcre : Mettez le cout'en vn h baril Diete re promuee. Euaiac, ——— SEE eee = AND: :° M A TT FH ['O-IAVYS baril bien net, qui foir affez grand. Puis mettez deffus cent cinquante liures du meilleur vin blanc que pourrez rouuer, qui foit chaud , Apres de boullir. Cela fait, eftouppez bien voftre bail, &laiïflez le tout en infufon trois iours & trois nuits. Le quatrieme iour faites couler cefte infufion par vn linge bien blanc & net , & la mettez en vn autre vaifleau, pour la garder au patient: lequel beurade ce vin à fon difner & foupper , en lieu de la feconde decoction du guayac: fans le boire le matin & le foir ,en ouife de fyrop , comme plufieurs auoyent accouftumé de faire. Cefte forte de vin fe peut mieux faire & en plus grande quantité , au temps de vendanges: mettant le bois & l'efcorce de guayac, &les drogues que def fus, bouillir en latine &cuue auec grappesde raifins blancs reduits en mouft : les laiffant boullir iufques à ce que le vin foit clair & fair.& qu'ilaitlaiffé de boullir. Mais il faut proportion nerles drogues qu'on y mettra, felon là quantité des raifins & du mouft où elles fecuiront & confironr. Quant à l'yfage decefte diete, mon ordonnance efttelle: Outre le vin dela deco&ion ouinfufion, quele patient boit à fon difner & à fon foupper : illuy fautbailler deux fois tous les iours du matin & du foir, trois ou quatre heures auant fon paît, fix onces de decoëtion de guayac faite en eau , felon le commun vfa- e des Medecins : y adiouftant deux onces de la decoétion He , qui fe fait en cefte maniere: Prenez capilli Vene ris,oubelon, fumeterre, ceterac, fené, de chacun trois poi- gnees: racines decentaurium maius, reglifle : polypode, bor- raches, bugloffe , de chacune quatre onces: graines d'anis, deniclle, fleurs de borraches & de buglofle, detous les fans tals, cannelle, de chacunecinq dragmes. Le toutfoitcuiten vingtquatre liures d'eau , infques à ce qu’il refte feulementles deux tiers. Puis faites le tout couler:& mettrez la colature tou- te bouillante fur deux liures du meilleur fené qui fe pourra wouuer en fueille , en vn pot deterre qui ait la bouche petite. Etayant bien eftouppé la bouche dudit pot deterre, le fauten- cores enuelopper d'vn oreiller de plumes , qui ait efté efchauf- fe : & en apres lelaiffer en vn lieu chaud vn iour &vyne nui&. Le lendemain faut eforeindre le fené, & couler l'infufion. A faquelle adioufterez fix liures de l'infufion laxatiue faite de rofes: & huitliures de fuccre. Puis ferez le toutcuire enfem- ble, iufques 2 ce que la tierce partie foit hors. Ce que fait, y adioufterez vne once derheubarbe choifie,mife en petites pie- celertes : & lairrez leroutcuire, iufques à ce qu'il foit efpefsi comme vniulep. Finalement vous coulcerez voftredecoction, & la garderez en vn vafede verre. Que file patienteft abon- dant en flegme, on pourra adioufter à la decottion fufdite, weonce de bon turbith. Refte maintenant à parler de la ma- nicre de viure du patient, qui fera telle: Durant la dieteon donnera au patient trois onces de pain blanc, qui foit de fleur defarine, &bien cuit au four, auec femblable poix de chair de poulers , perdris, francolins, griues , & autres oyfeaux fau- ages ; qu'on trouueés boys, &és vignes : & les luy donra on pluftoft rofties , que bouillies : auec vn peu de rites fecs. 1 beura du vin de fa decoëtion proportionément , felon la viande qu'il mangera. FusAle patient ne peut boirece vin pur, on y mettra de l'eau boullie en vnefiole , ou onauramis vne petite once de guayac. Le temps propre à cefte dicte; eftlemois de Mars, Auril& May. Quefionnela peutfaire en ce temps Ja, faudra attendre le mois de Septembre,&: Au+ tonne. Car commeil eft impofsible d'endurer/&c prendre me- decine, pour legere qu'elle {oit,és grandes chaleurs : aufsi peu en peut on prendre en la rigueur de l'hyuer,& és grandes froi- deurs. Cependant il n'yaura point de mal, quand le temps fra clair & ferain de mener iouërle patient en quelque iardin où verger prochain , pas à pas, à fin deluy donner paffetemps: çar par ce moyenil reçoit grand foulas d’efprit.Oril faut:ordon ner cefte dicte plus grande aux vns,que aux autres;felon que la maladie eft grande & mauuaife. Erdefair , la diete de guayac ne fert pas feulement à ceux qui ontla verolle:mais aufsi à ceux qui ont les gouttes inueterees , & toutes douleurs de reite,de nerfs ,de iointures, del’eftomac, du foye & dela ratte, qui 40 combien que Veffaïius ; Ce grand Anaromifte, foit d'opinion contraire, Les Efpaignols vient fort de la diete decefte raci- ne contre les gouttes : & fingulierement l'Empereur Charles Diete dd cinquiéme , pour raifon de fa fthiatique. On apporte cefte ra- l'emperes cine, commefentens,des parties meridionales : & en fontles Charles V\ Efpaignols & Portugalois grand fait. On la trouue toute ti- ree, furla graue de lamarine, la où les ondes & flots de mer lapportent des marefts ; où elle croit. Cefte racine eft de matiere fpongieufe, comme celle de rofeau: &eftlegere, & rouffaftre, retirant forriradixrhodia. Lameilleure eft celle 10 Ji eft frefche , ferme, point vermouluë ni chancie , & quieft plus rouffe en couleur. Veffalius la blafme,comme ï’aÿ ditcy deflus : &ne fçay qui le meut à ce: car de moyiie fcay pourle feur , que l'Empereur Charles cinquiéme, nel'eufttant con: tinuce, s'il n’y eufttrouué remede. Au reftela racine queles Efpagnolsnomment ZARZA PARRILL A, n’eftmoins efficace & finguliere que leguaiac, &la racine china: voire mefmes puis ie afleurer , plufeurs auoir efté gucris par le moyen de cefte racine , aufquels la decoétion de guaiac n'a- uoitrien fait. Les Efpagnols l’apportent des Indes Occidenta- les : & toutesfois ie n’ay peu encor voir la plante entiere auec fes fucilles. 11 ya quelques Modernes fimpliftes qui eftiment zarza parrilla n’eftre autre chofe que les racines du finilax af 29 pre:à l'opinion defquels ie m'accorde volontiers. Or entre ceux qui font de ceft aduis,M.Lucas Ghinus, homme dote, & bien versé en cefte faculté, dit auoir veu en la maïfon du Duc de Florence la plante entiere de zarza parrilla , laquelle fe rappor- toit du tour en tout à celle du fmilaxafpre :adioultant , qu'il e- ftime que cefte plante ne peut reprefenter autrechofe, que le vray &e legitime fmilax afpre. Ce que depuis il efprouua ve- ritable. Car ayant fait arracher les racines du finilax afpre, & en donnant la decoétion à quelques verolez , il les remit enfanté. Depuis j’ay entendu l'experience en auoit efté faite par quelques autres medecins , & mefines à Rome fous le Pape Paule 111. par M. Gibert Horfchius medecin Flament, homme bien experimenté : comme plusamplementilfe pour- ra voir au troifiefme liure de nos Épiftres, en vne que m'efs crit M. Jean Heflus de Norimberg. Quelques vns toutesfois ne font de ceft aduis , pourle dfrens qu'ils remarquent en- tre la racine zarza parrilla , & les racines du finilax afpre, celles cy eftant fortnouees, & les autres par tout ridees. De moy ien’en fcaurois qu'en iuger , pource que ie n’ay veu la plante en fon entier: mais neantmoins ienv'arrefte trefuolon- tiers ace qu'en a dit M. Lucas Ghinus, pource que durant fa vieils'eft monftré diligent fimplifte, ioint qu'en autres cho- fesil s'eft toufiours trouué fidele & amateur de verité. Et de fait la diuerfité des racines ne nous doit fi fort deftourner : car mefne (dit Theophrafte ) les païs fontla difference, & la di- uerfité des climats , la temperature de l'air, & du terroir caus fent bien fouuent que mefmes racines fe trouuent varieren gouft , odeur, & forme. Outre cequefa denomination nous inuite à le fuyure : car parra en Efpagnol fignifie vne vigne, & parrilla eft fon diminutif, & zarza vne ronce: tellement quézarza parrilla ne veut dire autre chofe, que Ronce de vi- gnes: En Tofcane auffi on appelle le fmilax afpre Ronce de cerf, pource que fes aiguillons retirent à ceux de la ronce: comme aufsi on lenomme Lierre cfpineux, pource qu'à mo- de du lierre , il monte & s'entortille fur les grands arbres. soPar ainfi ie conclus que le finilax afpre eft la zarza patrilla, ou plante de fa forte. Elle eft de qualité chaude & fübti- liante , & propre à faire fucr. Elle a vne proprieté particu- liere contre la verole , & douieurs des iointures , mefmes contre toutes infeétions qui aduiennent fur la peau, contre les vlceres malins & difficiles à curer. Elle eft fingulierecon- te les apoftumes & vndimies, ayant cela de fpecial , qu’el- le peut guerir toutes douleurs de refte & maladies de cers ueau , caufces de froideur. On cuir quatre onces de {es ra- cines par fois en quinze liures d’eau ;les faifant auparauant deftremper en ladite eau vn jour & vne nuict : &c les lailfe-on cuire iufques à la confomption de la moitié ; & quelque fois font caulees & prouiennent d'humeur flematique. Et d’auan-£0 plus, felon qu'on veut faire la decoétion forte. Puis on la tage, cefte decoétion fertaux goutreux, pourueu que les gout- tes ne foienttropenracinees & inueterees, Et faut noter fee lierement, que feulement aux fegmatiques , & à ceux qui n'a- bondent en cholere,ï’ ordonne cefte deco@tion de guayac, faite en vin. Car aux choleriques ‘ay toufours cfté d'anis leur don ner la feconde & tierce decoétion de guayac,faite en eau. à leur difher & à leur foupper : ainf que communement elle fe fait. Aurefte,ilya Bt modernes, qui preferent la diete de celle racine ; qu'on appelle Cina ; ou China, à celle de Guayac: aifle refroidir, la coulant par apres auec vn linge bien ner, & la met on en vn vale de verre , ou de tetre vitree, pour s'en feruir. Or prend on hüiétonces de cefte decoétion bien chaude, tantle matin que le foir , quatre heures/auant le paft, fe faifanc par apres fuer dans le liét deux heures , ou plus: continuant cefte befongne trente iouts'durans ,ou quarante, fi la maladie le requiert. Cefte racine eft plus fubule en fs pe que le guaiac nila china:cequi la rend plus efficace ‘prouoquer La fueut, & par confequent guerit plus foudai- ncment parrilla. SVIRV DPHOOKS TC I EDWRE VI sement Îcs maladies qui aduicanent a Ja éirconference du 6'qui foit bien cfouppé. Aucuns y mettent deux rene es os else symopnicss là drtBmes decoflus, & aurant d'nis de Leuant . auce ue sus nt AIX jours: Q want à la He deceñle VIR de Chio,& miel,lerout meslé enfemble. Les da- dierc.il y faut proceder comme en celle de guaiac, cel afflaucir NES les pottentau col ,en lieu de carquaps & col- auecbuicuit &aaifins xs: combien tourestois qu'à lendroit de lanes, pour garder qu'on ne fente leut fucur, & ceux qui {éront par trop fcib'es on puitie permettre d'vfer de eue marroquin :&'fe puluerizent detaet Plochif poulets 8: autres perits oyfeaux : mais neentmains ilne faut ques RE faupoudrent ETS corps quand np » ; Û e 4 : qu'au repas , OU hors Lu ils prennent autre breuvageque £ J LP je Aa) celte decoiion. J] leur fera aufsi permis quand letemps fera les fortent du bain, pour fe garder de fuer , & {e laif- beau & frain, de forur & prendre l'air, en quelquesiaïdins, fenc cffuyer ainfi:puis {erelauenrrout le corps d'eau wulieux de plaifance, Mais fur tour il faut fè donner garde que 10 froide. les patiens qui veulent vler de cefte dicte, fe foyenrauparauant purgez par pluñeurs 8 divers iours. Larofe eft vne plante ff vulgaire, que i'eftimerois temps " ?, perdu , que de m'amuferälade{crire. ya plufieurs fortes de Rofa ‘ Grecs, Rhodos : Fravçoïs, Rofier , (c La fleur, rofes ,doncon vfe en Medecine: mais les ordinaires féntles Rofe : eArabes, Nard, Naron, © V'ard'e Alle- Vlanches, rouges , &incarnates. Les rouges font lés meilleu- $ ; $ À res, & les incarnates apres:les moindres de toutes, fontics blan ans , Rofén : EfPairnols, Rofas : Irahens, Rofa: TS sap Dia mans ; Rofés g FREE J; è fs chesifauf & referué lesrofes de Damas:car elles firpaflentrou- Bohem. Rnoze. tes les autres, & en odeur , & en vertu:aufs: fonteliés plus Jaxa» xatiues que les autres. Les rofés font compofces de plufieurs + v F k ; GHLAP,, COX T, païties.tantinternés , que erternes: aufsiconfiftent elles de di- uerles temperatures, % qualite, Premierement Jeurfubftance, Ja rofe eft refrigerati- ee CL TN ss EEE GR s Le » aquohté qu elles ont. eur Odcur douce ouciue , proccde ne & aftringéte:toutesfois de parties aërees. Leur rougeur & amertume (héten des les rofes fcches fontplus rouges )procede des parties ignecs scaraufsilesrotiges font aftringenres.On tireleius pluschaudes quelés incarnätes,& blanches. Lés roles frefches En des rofes frefches en cefte font plus ameres que aftringentes:le contraire eft és fcches. Par ainfi,ce que les rofes frefchés font laxatiues, &non les feches, { | procede de leur amertumetce que les Grecs n'ontconfideré.Le rofes (qui eft le blanc des ius desrouges , ef le pluseftimé en medecine : &tceluy des in- . fueilles)aucc cifeaux, & carnates apres:mais néantmoins iln'a telle vertu que le pre- pile- on le réfteen vn mor mier L'infufion qui fe fair pourcompofer le furop rofatlaxatif, N ricr. Puisonentireleius, 30 fair » pour la plufpartde rofes incarnates infufes cn eau:com- RL etat bien que les rofes de Damas foyent beaucoup meilleures: Car AUS 0 Sue cos mangeant feulement rue vingtaine de fucilles de Damas ;elles bre, iufq ucs à cequ'ilde- lafcheront le ventre , fans violence. Leius derofes eftapermf, luienne efbez: & le gar- relolutifabfter/if,êc laxacifr ee fi mondifie le ang bilieux, & pure 5 de on pour le liniméc dés Aro nb Re pa ie EP Lan de inner y NS eftonac u foye. Ilfortifie le cœur , & eft forrpropre aux Y° u#On feche les fucilles derofes al ombre, les IC= “battemens amie purge ,& chafle horsles PE qui muant{ouuent, à fo qu'elles ne moififleor, Leiusti- caufentlebarde cœur. Ilfert anfsi aux fieures caufecs d'hus ré de rofes feches cuites en vin, fert aux douleursde meufs choleriques,comme font fieures tierces. D'ailleurs ; l'in- latelle, des oreilles, des yeux, des gehciues, du fon: fufon de rofes , doncon faitle furop rofat laxatif, pour auoir ; cefte vertu de lafcher le ventre, fans aucune viclence, eft mi- erment , & du boyau culicr ,au FX | ee iche > * dement ; & } icr ,auf61 aux douleurs de 4cle au ranc des medicamens , appellez Benedidta par les mo- , Sn : lofferiré k , Jamarris, oint avec vne plume, QI clyfierizé. Le Ÿ”ernes. Les rofes blanches (excepté celles de Damas) ne rofes f:ches broyees, fans les efpreindre;feruent aux fontpointpra@tiquees en Medecine, pour n'eftre fi laxatiues inflammations des parties precordiales, &aux hu Que les rouges & incarnates , & de vertu beaucoup moin- miditez & aguofitez de l'eftomach : 8 mefines au dre: toutesfois on en fait d'eau ; pour s'en feruir. Enquoy me femble que Manardus a reprins inconfiderément Mefüé. i i : j Ji - x te) ; feufrint Antoine en les ÿ appliquart. Pilees & re- Cariaçoit que les rofes de Damas foyent plus laxatiues que duicesen poudre, clles feruent aux cfcorchures des “les autres: toutesfois i'eftime qu'elles ayent efté incognues à entre lceux des cuyfles, fi onlesenpuluerize. Onles Mefué; lequel auroit feulement parlé (quantaux rofes blan- imefle 6s preferuatifz qu'on fait aux playes, &és ches ) de celles qui ordinairement croiflent és rofiers. A celem'inquit, ce que depuis peu de temps en ça nous auons Li L compoñitions 4 on appelle Antheres, La cendre eu‘en Iralie des rofiers de Damas : lelquels ont efté inco- des fueilles de rofes fert à embellir Je cil des YEUX. s0 gnûuz aux Anciens , ainfi que ie penfe : finon que ce fut celle Leiaune qui eft au milieu de la rof&,feché,& pul- Piante que Pline appelle Spincola. Or en general, on doit Shineole. uerizé fur les genciues ; arrefte les defluxions qui faire grand cas des rofes : non feulement pour raifon de leur à beauté, dont elles enrichiflent & embelliflent les vergers , & effus. e PL. RS 4 À x : tombent deflüs.Les boutons de rofes APE RSS breu jardins : mais au(si pour cftte fort propres en Medecine, & à uage, reflerrent le ventre ,& aident à ceux qui CIa- Jaconferuation de la vie de l'homme. Les rofes fanuages font chent le fang. plus aftringentes que les priuees : routesfois elles ne font fi odorantes ; & font encores moins laxatiues , & quafi du tout Roféipañilis. Grecs, Rhodides : François, Trochifques tien Pour cefte caule Theophrafte dir : Les rofiers fauuages Theophr. devofes : Italiens Pastelli delrofe. font plus afpres , &en branches , & en fucilles , que les priuez: Lib.c> cap. À & fi eftleur fleur moindre, & en odeur, & en fenteur, que cel 6.de bifpl. CHATP. CXIII. Je des jardins. Voyla le dire de Theophrafte. Aurefte, on trou- Goucenlralie desrofes iaunes : maisleur fenteur n'eft pas bon- On fait les trochifques de rofes encefte manies ® Pline parlant de la difference des rofes , dit ainfi: Noz p;, ib ar, se Prenézcinqonces de rofs frefehts com 1 gens eftimenc les rofes de Prencfte, & de la Terre de labour, capi4s ÿ q SAS. PARA à MC € Etre les plus excellentes. : Aucuns y ont voulu arreñger la les GOERNER a pair & flefirir, & qu elles ne Müilefienne, pour ‘ftreforthaute en couleur ; ne portant plus : foyent pointhumides: dix dragmesde fpica nardi, de douze failles. La ‘rachinienne va apres ; qui n'eft du & fix dragmes de mythe. Pilez &broyezletour t°Ht fi rouge. En apres füyc l'Alabandique, qui cit la moin- le: . pe : ‘dre :& produit fesfueilles blanchattres. Toutesfois la mcil- enfemble: & les compartiflez au trochifques , qui leure de routes , eft la Spineola , qui porte fes fucilles petites, Er chafcun trois oboles: & les mettez fecherà gen grand nombre. Toutes les:efpeces des rofes font difle- ombreen vn vaifleau deterre qui nefoit plombé, rentes entre elles:car les vnes produifent plus de fucilles les h 2 autres AND. MA autres {ont plus afpres : les autres plus liffees:les vnes font lus hautes en couleur: & les autres plus odorantes. La moins Rcilue produit cingfueilles : & delà en auantroufours croif- fant:car en la Terre de labour , &en Grece , enuiron Philip- pos on trouue des rofes qui portent cent fueilles , lefquelles on appelle, Centifolia : touresfois ce n’eft pas leterroirdePhi- lippos qui les produit: car on les apporte du mont Pangæus» qui eft la aupres ,ou les rofes font fort fucillues , &iettentleurs fucilles fort petites. Et parainf les rofiers qu'on apporte du mont Pangæus, eftans replantez vers Philippos, où ya bon ters roir, produifent de rofes beaucoup plus larges que celles du montPangzus. Pour cela neantmoïns elles ne font des plus o- dorantes , ni celles qui ontles fueilles fort larges. Pour conclu- fion, l'afpreté de l'efcorce montre l'odeur de la rofe. En Cy- rene larof eft trefodorante : aufsi y fait on le plus exquis huy- le rofat. En Cartagene d'Efpagne les rofiers s’auancent de por- ter tout le long de l'hyuer. En quoy la temperature de l'air eft À confiderer: caril y a certaines annees que les rofes ne fe trous uentfi odorantes, queés autres : & d'ailleurs , celles qui croif fent en lieux fecs font plus odorantes ; que celles qui croiffent en lieux humides. Le rofer ne s'ayme point enlieux gras ,ar- illeux, ni aquatiques :ains aîme les lieux fecs , & finguliere- ment ceux qui font pleins de vieilles cureures & platras des ma- zures & maifons derochces. Les rofes de la Terre de labour font haftiues:les Milefiennes font plus tardiues : mais celles de Prenefte font les dernieres. La rofe vient de l’efpine. Son germe fort premierement de leurefcorce , qui eft grence. Et aptes qu'elle eft fufffamment enflee & venue en pointe, à fors me d'vn petit boccal verd , peu à peu elleiette ie ne {ay quoy de rouge, & s'efpanit : produifant en fon milieu Rte pe- tites pointes iaunes , menues comme filets & cheueux. Voyla qu'en dit Pline. Aurefte,les Anciens ontremarqué fix parties enlarofe , qui toutes fontconfiderables , & vriles en Medici- ne :combien qu'il y ait peu d'apothicaires quiles feparent & mettent à part. En premier lieu , il y a deux parties és fucilles, TTHIOLVS Jes mefines qualitez des plantes, dontelles fonctirees : ioiné& qu'elles ne fentent ni la fumee , ni le bruflé.Ce qui n'eft éseaux diftilleesen rofaires de plomb , ou de cuyure :lefquelles en ges neral, ou pour le moins, pour la plufpart, ont vneiene Kay quelle mauuaife odeur, outre la fumee qu'elles fententtouf: jours, Qui eft vne cho non feulement fafcheufe aux mala- des, mais aufsi dangereule. Car elles les fonrvomir : &blef- fent & la poitrine, & l'eftomac, & le foye, & generalement tous les inteftins, pour la mauuaife habitude & qualité qu'elles ont prifes & rirces des rofaires de metaux, où elles ont pafsé , ain- fi que plus amplement nous deduironsau troifiefme liure, ay- 10 dant Dieu, traitans de l'aluyne. Ce que confiderans plufeurs doctes & fauans Medicins Modernes, fe fontrangez aux or- donnances des Anciens : vfans feulement d'infufons,ou de des coctions. Et neantmoins combien que telles infufions & de- coétions foyent beaucoup meilleures , que les eaux diftillees par rofaires: routesfois ie tiens que celles qui font paflees en a- lembic de verre au Balneum Mariæ, furpaflentencores les in- fufons & decoctions : attendu qu'elles retiennentles mefines odeurs & faueurs des fleurs & herbes , dontelles fonttirees. Le ne dis pas toutesfois qu’elles foyent de plus grande efficace que les decoctions ; ou infufons :mais ie dis bien qu'elles fontde weilleur gouft , & plus deleétables à l'œil, qui n'eft peu de cas 29 pour les malades. Quant eft de moy ie n'vfe point d’autres eaux,que de celles 4 moymefine fais diftiller és inftrumés.que j'ay appropriez à cela, pour les diftillerchafeuneen fafaifon:dôc les vnes font ameres les autres aïgues , les autres brufques, les autres aigres , & les autres fades » felon la diuerfité des qua- litez des fimples ; dont elles font prinfes & tirées. Les Mede- cins donc & Apothicaires . qui deuroyent plus refpeter la fan- té dumondeque l'or &l'argent,ne fe deuroyent iamais aider d'alembiez de plomb ni de cuyure, pour diftiller eaux ,ains du Balneum Mariæ, auecalembics de verre:& par ce moyen ils fes royent chofe quife trouueroit aggreable à Dieu, & profitable aux hômes:pofé le cas qu'il y ait vn peu plus de peine. Fuchfius &,chf lib. 39 homme de bon fauoir,deffend expreffement, que faifant diftil- ee if ler les eaux,le fond de la cuue , en laquelle fontles fimples, dont. < affauoir l'ongle qui eft le blanc , & la partie plus proche de la queuë de la rofe:l autre partie confifteau refte de la fucille. 11 y a encores deux autres parties au jaune , qui eftau milieu de fa rofe : car les petits boutons , qui font à la cime des filets iau- nes, font d'yne qualité, & les filers d'yne autre. Finalement, le deflus de l'alabaftre & vale vert, qui fouftientlarofe , eft d'yne autre qualité que ledeflous. Les fueilles des rofes font bonnes à fortifier le cœur , l'eftomach , le foye , & la verture- tentiue : mitiguent toutes douleurs qui prouiennent de cha- Jeur : &oftent toutesinflammations. Le deffouz & blanc des fucilles, qu'on appelle Ongles ; encores queles Autheurs n’en ayent fait comte: fi eft-ce toutesfois qu'on s'en fertéslaue- mens & clyfteres qu'on ordonne pour arrefter toutes defu- 4 xions. Les jaunes qui font au milieu de la fleur, reftreignent & arreftent routes defluxions, qui tombent furles genciues : & mefmes (flon Pline) ils feruent grandement , quand les fem- mes ont trop grande abondance de fleurs. Le bouton reftreint routes defluxions du ventre : & fert grandement à ceux qui cra- chenrlefang: D'ailleurs, y a aufsi trois parties confiderablés au fruict du rofier, lors qu'ileft meur: cat il y a la chair du bou- ton , la graine, & le cotton qui eft dedans : toutes lefquelles parties font notoirement aftringentes : & parainfi ce fruiét eft fouuerain au flux de ventre, & à toutes flurions qui viennent aux femmes: & fingulierement à la defluxion du fperme:mais fpecialement des fanuages. Car leur fruiét mis fecher auec la graine, puis reduit en poudre ; eft fingulier à ceux à qui la fe- mence defcoule ; en prenant vne dragme en vin brufc.Pluficurs eftiment que ces petis fleurons qui font à la cime des filets iau- nes ,eftans au milieu de la rofe, foyent Anthera : & d'autres penfent que ce fontles filets mefmes, Maisles vns & les autres Anthera. font grandement abufez. Car Anthera, {lon Celfus , Galien, & Acgineta,n'eft pas medicament fimple : ains eft vne com- poñrion , dont les Anciens vfoyent ordinairementcontre les vl- ceres de la bouche , fentes & creuafles des piedz, & autres in conueniens & maladies, qui furuiennent prés des ongles des 59 dontelles font tirees.Cefte di on veut tirer leau,ne touche aucunement l'eau qui boultau chauderon.qui eft deffouz:ains que feulement l'eau fe diftille à Ja vapeur & fumee de l'eau bouillante,dont la cuue, où fontles fimples, foit efchauffee. En quoy il femble auoir Ryan dus Ferrarois-pluftoft que la vraye experience. Car anardus l'a laiffé ainfi par efcrit en fes epiftres.Orie ne puis eftre deleur opinion, carie voy bien qu'iln'eft pas requis de regarder touf- jour de fi prés en la diftillation des eaux; fachant bien qu'il n'ya pointde danger quela conche ou cuue, où font les fimplés, © dontontire l'eau,baigne dedans l'eau qui boult deflous. Car jaçoit que les eaux tirces feulement par la vapeur de l'eau bouillante;foyent meilleures que les autres: toutesfois celles qu'on tire de l'alembic la cuue duqueleft dedans l'eau bouil- Jante, font de bien peu moindres que les autres,fi mefineselles ne font efgales. Ce que moy-mefme ay experimenté, faifant plufieurs eaux en l'vne & en l'autre forte. Toutela difference, qui y pourroit eftre.feroit, que telles diftillations faites à la va- peur de l'eau feroyent compofces de parties fabtiles: pour ce ue la vapeur n’eft affez baftante pourpouuoir digerer & con- umer toute l'herbe.Mais celles qui fe fontau Balneum Marix, attirent & emportentauec Re route la fubftance des fimples, erence , encores qu’elle fut veri- table,me fembleneantmoins n'eftre de telle confequence qu'il faille toufiours faire routes eaux, à la vapeur & fumee du chau- deron qui boulr fous l'alembic , qui en youdraauoir de bonne: ains au contraire,ie fuis d'aduis qu'il nefe faut arrefterà ces fuperftitions & fingularitez : ains faut pourfayure & s'arrefter Anoftre Balneum Mariæ. priecez des rofés : affauoir qu'elles font compofees d'yne fub- ftance aqueufe,& chaude , meflee de deux autres qualitez ; af fauoir amer,& aftringent.Mefmes nous ayons declaré en no- ftre quarriefme liure» la nature de fes deux dernieres qualis Gal. lib.6. doitz. Mefmes Galien parlant des ylceres de la bouche ,ena oO tez ,aflauoir , l'amer,& l'aftringent. Leiaune qui cft dedans » > . Du de côp.med. defcritla compoñtion. L'eau rofe fe fait en plufieurs & diuers fecloc. inftrumens:toutesfois celle eft la meilleure & plus odorante, Eau dero> qui fe fair en alembic de verre , au Balneum Mariz :comme fes. aufi font toutesautres eaux, qu'on fait pour l'vfage de Medi- Confideras cine. Car il y a autant de difference entre les eaux qu'on fair 28 generas auec rofaires de plomb , & celles qu'on fait en alembic de ver- le fur tou- re au Balneum Mariæ, qu'il y a entre l'or & le plomb : attendu tes eaux que celies qui fe font au Balneum Marix, auec alembics de ver palfees en rc;rapportent entierement augc elles & la faueur, & l'odeur, & alembic. Jaïrofe, eft plus aftringent que Ja rofe : aufsieft-il plus. def ficcauf. Lycinm,Pyxacanthaïs Ai rabes, Hadhadh, Hadad, Ki- lulem,Ÿ Felzakarag. CHAT. CXHIII Lycium Galien parlant des roles, dit ainf: Gal.bib.y Nous auons cy deffus amplement declaré les vertuz & pro- Gmpl.med S'VARETDAMNOIS:C: Lycium d'Italie. Lycium que aucuns appellent Pyxancatha,eit vn arbreefpineuxqui produit fes brancheslôgues,pour Je moins,de crois coudees.Ileft fort fuerllu:8e eft (a fueille femblabie à celle du bouïs. Son frui&æ cft femblable au poyure :maisileltnoir, lifsé ,amer & mafsif. Son efcorcceltfauue, & retirant au lycium trempé.Il ierte à force racines, lefquelles font cour- bes & de mariere dure. Il croift en abondanceen Lycie,enCappadoce,& en plufeurs autres lieux. S naturel eft de croiftre en lieux afpres. Leius dely- cium fe rire en cefte forte: Onpileparenfembleles branches, & les petites racines:&lesmet-on en infus 30 fion d’eau , les y laiffanc plufeursiours: & par apres on cuitleroutenfemble.Cequefait,on oftele bois, & fair-on recuyre la decoction, iufques à ce qu'elle s'efpefsiffe comme miel. On fophiftiquelelycium, adiouftart à fa decoction , de fondreed’huyle ,ou du ius d’aluyne,ou defiel debeuf. L'efcume qu’on ofte dela decochon ,quandelle cuit ,eft mifeés me- dicamens, qu’on prepare pour le mal des yeux. La refle de la decoctionfeir à autres chofes. Lelycium aufi fe fait, efpreïgnant fon fruit,& faifant fecher le iusau Soleil. Le meilleur lycium , eft celuy quibru- Le: & quieftantefteint,donne apparence d’vne efcu- merouge:eltant roux au dehors,& noir au dedans, uand on le rompt : qui n'ait aucune mauuaife odeur :ains air vne aftriétion comiointe à vne cer- raine amertume:retirant à couleur defaffran. Tel eftlelycium des Indes : lequel eft le meilleur & plus eltimé de rous, Le lycium eftaftringent,& chafle Jes fumées des yeux. Ilguerit les vieilles rongnes,les 50 demangemens, &les defluxions des paupieres. Pilé & appliqué ,il{ertaux orcillesfangeufes , aux vlce- res des genciues ,& de l’aluetre;aux creualles, & fen- tes du fondement& desleures. Prins en breuuage, ou clyfterizé il fert aux caqueflangues, coliques, & defluxions d’eftomac. Prins auec d’eau ,ileftpro- pre à laroux, & à ceux qui crachentlefang, Onle rend en forme depilule,ouenbreuuage, contrela imorfure du chienenragé, Il iaunit les cheueux , & fert grandement quandla peautombedes ongles:auf e fi fair-il aux chancres,& aux vlceres corrolifz, & pourris. Apphqué,lreftreint & arreftel’abondance des fleurs des femmes. Pris en breuuage,auec du miel ,ou en forme de pilule , il donne fecours aux morfures des befles enragees. On dir que lelycium d'Inde fe Fait d'vnarbrifleau,;nommé Lonchitis.Ce- fte plante cft cfpineufc: & a fes branchesdroites , & grandes derrois coudees, pour le moins:& font plus graffes que cellesdero nce:&fortenten grande quä- LÉVR-ENT 87 rit des laracine. L'efcorceeftroufft, quand on la sompec:& font fes fueillesiemblab'es à l'oliuter.Les fuciiles cuires en vinaigcegurrillent lesinflamma- tions de la ratte,& laïaunitle , ainliqu'on dit. Le bruit aufsicftrel , queprenaur en b euuage lesfueil- les crues ,elle fonr la mefine operaion, queeltans cuites. Sa graine prifeen breuuage ,au poix de dix dragmes , purge la come, & {ect de con.rcpoyfon; / Qtnliqu'on dir. Lelycium des Apothicaires,eft quafi du tout different à ce- Lysiwm des luy que defcrir Diofcoride.Car,en premierlieu ilne brufle point #pothicas- quand on le prefente au feu: Xn'eft point roux dedansni moins res amer au gouft. Qui fontindices fuffifans pour monftrer que ce lycium des boutiques elt brouillé & fofiftiqué Aucuns dient, que ce lycium contrefait eff fait des grains de troefne. D'autres dient que c'eft des grains de matrifÿlua : & d’autres font d'opi- nion que ce foit des grains de virga fanguinea : finalement au- cüs eltiment qu'on le fait duius de tous les grains que deflus, lequel on laiffe fecher au Soleil & le prent-on pour lyciä. Tou- tesfois auiourdhuy le bonlycium s'apporte de Lycie, dontil à prins lenom , en quelque forte qu'il foit faict. M. Baptifte Bali- fte Efpicier,& homme bien ver{é en la matiere des fimples,m'a enuoyé de Dalmatie le pourtraiét de pyxacantha que nous a- uons icy fait tailler : car de moy iene vis iamais la plante en fon naturel. Etcombien que ce M.plaidereau tienne que ce foit vne figure pluftoft côtrefaire à plaifir.que pourtrait quireprefente le vray lyciü:fi eft ce toutesfois que puis qu’elle fe rapporte fi bien à ce qu'en dit Diofcoride.ie ne l'ofteray d'icy,quoy qu'il die : fis non qu'il fe rouue quelqu'vn qui nous apporte de Lycie, où Diofcoride dit que le lycium croift , vne plante qui mieux luÿ retire. L'autre plante que nous auons icy mile, femble retirer aucunement au lycium. M. François Calzolatius me l'a en- uoyce de Veronne Ie pricray tout doéte fimplifte d'affoir fon jugement deflus. Quant à ceft arbriffeau nommé Lonchitis d'où il dit les Indiens prendre leut lycium . ie n'ay peu encor fçauoir que c'eft. Diofroride tient, qu’à faute de lycium on peut vferdelye d'huyle , ou defümac , cuits en vaifleau de cuis ure, iufques à ce qu'ils foyentaufsi efp s que micl.Galié faifant Galen, lib, mention dulycium, dirainfi:Lycium ou Pyxacanthon elt vn ar- 7 firrp.me- bre,dont on fait ce qu'on appelle lycium:qui eft vn medicamét die. liquide, dont on vfe contre les meurtriflures& marques ternies: & s’en fert on aux inflammations aiguës du fondement & de la bouche, & aux vlceres formilleufes ; pourries , & de difficile curation: aux oreilles bouëufes,& fangeufes : aux efcorcheures de l'entredeux des cuifles: & quand la peau rombe des doirs. Il eft defsiccatif, & eft compofé de diuerfes fubfances , que les Grecs appellent Eterogenes : dont l'vne de fes fubftances, qui cft compole de parties fubules,eft chaude & digeftiue : l'autre qualité, qui eft aflringenteseft froide & terreftre. De cefte der- niere qualité ilen tient peu, maisil cft affez defsiccatif & dige- ftif, comme l'eftant au fecond degré : & eft quafi tmpeté en fa chaleur. Par ainfi on vfe de ce medicament à diuerfesopera- tions. Car pour raifon de fon abfterfion,on s'en frt à nettoyer les yeux : & pour raifon de fon aftriétion , on en vfe aux deflu- xions de | cftomac , aux caqueflangues , & pour reftreindre l'a- bondance des fleurs aux femmes. Il croift beaucoup de cely- cium en Cappadoce & Lycie:routesfois celuy des Indes eft plus efficace entoutes chofes. Eten yn autre pallage:il dit, qu'il Galen. lib» cft malayfé de pouuoir difcerner le vray lycium du fofiftiqué. 1.de Antido Voyla qu'en dit Galien. Buxus:Grecs,Pyxos: François, Bouïs:Iraliens, Boffe : Alemans, Buchsbaum. Au refte, pource que pyxacantha me reduit en memoire, le bouïs , que les Grecz appellent Pyxos ,ien'ay voulu pañler outre, fans en parler. Le bouïs donc eft vne plante cognue de tous , car 1l croit par tout :ayanc fa fueille femblable à celle du meurte :toutesfois elle eft plus graffe,plus verte,& plus ronde. Il eft toufours vert: & pour cefte caufe on s'en fert à hiftorier & vigneter en vert, és heux de plaifance. Sa fleur eft verte, 8 fon fruiêt roux, lequel n'eft fouhaité ni defiré d'animal qui fit. Le bouïs deuient fort gros en Corie , & produit vnc fleur infupportable , qui eft caufe de l'amertume du miel , qui vient audit païs. Il croift volontiers en lieux froids , à l’abnil du So- leil. Le bois du bouïs eft beau , & eftimé : car on y treuue bien eu de madrures ni de veines , fi ce n'eft en la racine :eftancla refte du bois bien poly, & vni, & fort beau,pour auoir vne cou- hk 3 Lux Dicte de bouñs ,fer- nant à la >crolle. Theoph.lb, 3 cap. vit. de plant. Bi. | ÿ | " & À N DONNE 1 leur blanchaftre. Il eft des plus mafsifs bois qui foyent , & des plus pefans : tellement qu'il né nage point fur l'eau, ains vd toufiours au fond: & nef ia: mais pourri ni vermoulu Etcô* g bien que quelques vns nel'e- $ ftiment d'aucun vfge en Medi cine,* qu'à cefte caufe Diofco- nous auons experimenté que la lefsiue faite de fes branches & fueilles,fait deuenir les cheueux roux ,fion s'enlaue. D’autres dient que fes fcieures prifes en breuuage gueriflent le cours du ventre.Ïl ÿ en a d'autres qui efti- mentle bouïs eftre pardeça ; ce que le guaiaceft enuers les In- diens : fe fondans fur ce que , par experience ils ont{ouuent ef- prouué,que la decoction & dietc faite auec le bouïs,a gueri par le plein,plufieurs qui auoyent la verolle. Et cobien que cela foit veritable, puis qu'il a etté experimenté : ce neantmoins ic ne côfefferay iamais que noftre bouïs, & le guaiac des Indes foyét vne & mefine plante : & l'euft dit cent fois Amatus Por tugalois en fa feconde centurie. Carle guaiac eft gras,refineux,& gom- meux, & eft noir au dedans comme ebene : & fi a vn gouft a- mer & aigu. Toutes lefquelles marques ne font pointau bouïs, qui eft fec comme vn os-D'auantage ceux qui ont veu le guaiac en plante,dient que fes fueilles font femblables au plantain:tous tesfois qu'elles fonc plus petites, plus efpelfes, & plus dures : & que fa fleur ef jaune . & groffe comme vne noix. Mais le bouis a les fueilles de meurte; moindres toutesfois : (à fleur eft verde: & n'eft fon fruiét iamais plus grand que celuy du meurte. Par- quoy ceux font bien abufez qui péfent noftre bouts & Je guaiac eftre vne mefine efpece de plante, ainfi qu'efiime noftre Por- tugalois : lequel s’eft monftré fort ignorant en la matiere des fimples , & en ceft endroit, & en vneinfinité d’autres :ainfi que pourront ayfement cognoiftre ceux qui prendront la peine de lire noître Apologie contre ce monfieur-là. Euonymus, Grecs À Latins : François , Fufin , ou fa- fier: Italiens Sslio , 04 füfäro :e Allemans Spindel- baum. Or d'autant que la plante qu'on 4 == homme communemét Fufain, à ou fufier;retire &en matiere de bois, &en forme defes grains au bouÿs, il ne fera ce me fem- ayant &vn 5 me celle du grenadier. Ilcoms 5 mence à ietter en Septembre, &c feurit au Printemps , iettant vne fleur de couleur femblable aux violettes blanches,de mauuaife odeur & dangereufe À ceux qui la fentent. Son fruict auec fon cfcorce retire aux gouiles de iugioline,;excepté qu'il fe miparten quatre. Ilfait mourir le be- ftal qui en mange,comme aufsi faitla fueille : & fpecialement les cheures,s'il neleur vient quelque fubit flux de ventre. Voyla que dit Theophrafte.Au dire duquelil eft affez notoire, qleu- onymus eft noftre fufain :ioint queie fcay le fufain eitre fort dangereux au beltail, & d'vne puante odeur. La decoction de les grains (difentnos femmes ) fait venir beaux cheucux, ofteles furfures , & tue les poux, fi on s'en laue. Son bois eft paflecomme bouîs , non toutes- fois fi pefantnimafsif Tragus fe trom- pe grandement, prenantcefte plan- te pour la Zypia de Theophrafte. ride n'en a parlé : cenonobftant 10 HECEAV S e Acacia: Arabes, Achachie. 1ê eAcacia II. Acacia (HAP. Acacia croiften Epypte:&eft vne planteefpineu- fe,fort branchuë, & grande quafi comme vn arbre: touresfois fes branches nemontent poincen haut.Sa fleuret blanche, & produir des goufles;au dedans defquelies y a vnegraine femblableaux lupins:de la- quelle on tireleius,& lelaifle on fecher * à l'ombre. * oribaw Lagrainemeurerend fonius noir:& la verde,lerend ele, vert, tirant fur leroux. Il faut choifir celuy qui cft roux & odorant;autant que peut porter l'arbre. Au- cunstirent leius des fucilles & dela graine paren- 30 femble. Acacia aufsi iette & produit vne gomme. Elle reftraint & raffrefchit. Son ius eft fort bonés medicamens préparez pour les yeux;au feu faint An- roine,;aux vlceres chancreux & corroffs , aux mua les des ralons , aux maladies qui font tomber la peau des ongles des doitz: & aux vlceres dela bou. che. 11 renfonce les yeux qui fortent hors: & re- ftreint latrop grande abondance de fleurs aux fem- mes: & reflerre la matrice difloquee, & relafchee. Prins en breuuage,ou clyfterizé, il refferrele flux de 9 ventre: &noircit les cheueux.On le puluerize, & le laue-on en eau , pour les medecines des yeux:& l’a- uoir bien broyé auec l'eau:il faut rechanger l'eau en tant de vaifleaux , qu’elle demeure claire: de la fon- dree onen fair destrochifques.On le brule en vn por de terre cruë, lemettanten la fournaife , & l’y lai. fe-on, iufques à ce que le por foit cuyt. Aufsi on le peut bruler fur charbons vifz;foufflanr continuelle. mentlefeu, La decoction de arbre , appliquee par o maniere d'eftuue, ou fomentation , reioint les ioin- turesefmeues ou defnouees, La gomme de cefteefpi- ne,qui eft retiree àmode de petiz vers,eft la meilleu- re: laquelle aufsi eft luyfante &lifce comme verre, fans aucune ordure, ni bois. Celle qui eft blanche, fuyt aprés:mais cellequieft crafleufe , orde, & refi- neufe,n’elt à cftimer. Cette gomme refferre les pores de la chair:& rebouche &tempere l’acuité des medi camés,où clle eft mile & meflec.Emplaftree auec vn œuf,elle engarde qu’il ne fort point de vefcie és bru 6olures du feu. Ily a vne autre efpece d'acaciaen Cap- padoce, & Ponte, quieft femblabe à l’acacia d’Epy- pteitoutesfois cefte pläre eft beaucoup plus petite, plus balle, &plustendre: &a des efpines toutalen- tour, & ietre {a fueille femblable à [a rue.En Autom- neclle produit de petites goufles , dans lefquelles y a trois où quatre grains;au plus, lefquelz font moin- dres que lentilles. Son iuseft aftringent :rouresfois il n’a la vertu du premier : & nefert de rien és mede. cines qu’on ordonne au mal des yeux. : Theo S VRECDITIONS EC Theophi de Theophrafte appelle fimplement Spina, l'acacia de Diofcor Biffo.flant. ride : difanc ainfi. On l'appelle Spina , poutce que tour l'arbre db.4.c8, 3. ft efpineux,excepréie toncicar & dellus les fueilles, & deflus legerme ya d'efpines. Elle eft de hauteur notabie : rellement qu'on en fait de poultres à foliueaux de douze coudees de 10ng pour couurir les maillons. Il yen a de deux efpeces : car'il yena deblanche, & de noire. La blancheeft plus débile, & fe pourricplaftoft. Mais la noire eft plus ferme, & plus robufte, &ne fe pourrit point. Pour cefte caufe elle eft bonne à faire na- vires, pour les iointures du ventre & dés flancs. Toutesfois el- Je n'eft point ordinairement trop grande. File produit fon fruit cn gouffes cornme font poix; feues, & autres legumages. Les gens du pays vfenr de cefruiét, en lieu de galie , pour tanner les cuirs. Sa fleur eft belle & plaifante à voir : tellement qu'on en fair des bouquetz éschappeaux. Les medecins la cueillent: carellceft benncen medecine. Ceftecfpine produit de gom- me de foymefme , fans entamer l'efcorce: & quelque fois on l'entame, pour en tirer la refine, Eftant coppee,ellerecroiftin- continent au troifiefmean. Aupres de Thebes y a de grandes foreftz de ces efpines ; aù lieu où croient force berfen roi ures , &oliuiers : & ne font arroufees d’eait de riuieres on ruife faux, (carils en font cloignez plus detrois cens fiades) ains font abbreuuer d'eaux de fontaines , dontyenaen ce lieulà ;,oiten celle diuerfitéd rande quantité. La matiere du bois eff fortdure’, & de cou- rs d'alifier, quand il eft coppé. Voyla qu'en dit Theophrafte. Suyuantlequel , Plinedirainfi: 1] ya aufi l'efpine acacia. En . Egypte on tirel’acacia, d'arbres qui font blancs, & de noirs, & de verds : mais la meilleure caca eft faite des arbresblancs & noirs. En Galatie Le fait d'acacia fort dclicate & tendre, d'vn aïbre fort efpineux. Tous les grains d’acacia retirent à la lens tille : routesfois ils font moindres,comme a eftleur goufe. On les cucilleen Automne: car eftans cuciilis deuant , leur o- peration feroit wop excefsiue. Pour en tirer lcius ,ontrempe premicrementles gouffes auec leurs grains en eau de pluye, & pli. bio. nat.lb. OÙ 20 non, ienele pourrois faire, pource queienefache l'auoir veue autrepait. Et routesfois nous auonstrouué en Boheme yne Plante qui retire merucilleufement Àla defcription d'Oliuea- gnus. Carellejere force furgeons; fà fueilleeft femblable à l'a gnus caftus , eftant molle &cottonnee. Sa Aeur eft blanche, 1fant des verges, & de degré en degré pres de l'endroit d'ou fortent les fueilles, d'vn odeur aflez plaifante: mais elle ne produifoit point de fruiet.Il y en a vn autre du touten tout fem- blable à cefte cy à Vienne enAuftriche,au verger de l'Empereur Ferdinand, laquelle porte de grains qui retirent à l'oliue, moin- dres toutesfois , ayans au bout comme vn petit aiguillon. Quant à moyie l'appellerois volontiers Olineagnus, d'autant es font femblables à l'agnus caftus , & fon fruit à l'oliue : mais d'autant que Theophrafte fait l'oli- uagnus fterile, cela ne s'accorde : finon que nous eufsions opi- nion que Theophrafte fe fur trompé, ou que ce paflage fut cor- rompu ;commeil yen a beaucoup d'autres en ceft autheur. Galien dit. que agnus caftuseft chaud & fec au tiers degré: & Galen. lib. que neantmoins il n’eft d’effence trop fübtile:ioint qu'ilettai- 6.fmp.me gu & aftringent au gouft. Ses verges n'ont aucun cffeét en la die. medecine: toutesfois {es fueilles & fon fruiét font chaudz & fcs: & fubtils en leur effence. Ce qui appert allez à ceux qui en vfent, & qui les gouftent : car & lesAeurs &le fruit , & les fueilles ont vn gouft aiou & mordant ,coniointà vne certaine aftriction, Toutesfois Je fruit fe mange : mais neantmoins il cft fi notoirement chaud > Que à raifon de fa chaleur il caufe douleur detefte. Que fon le frit (car ainfi s’en fert on au def fert)il ne fair tant de malàlatefte. Ceneantmoins ; & cru , & fat, ilrefoutles ventofitez du ventre: &encores plus quandil eff frit : & garde le fperme de fortir. Les fucilles & les fleurs ont la mefme vertu & operation. Parquoy on tient qu'elles refre- nent la luxure, non feulement fon en mange : mais aufsi,en Matlay couchant deffus. Etde Jà vint, que les Dames d'Athenes fai- d'Agrus ca foyent feulement leurs lictz d'agnus caftus , durant les facrifi- Ji és facrè ces de Cerés : dontcefle plante prntfonnom d'agnos, qui fi- fices de Ce- o gnifie Chafte. Pour faire donc vn fommaire de tout ce que "5 deflus , nous dirons que agnus caftus eft chaud & fec : &que für tour il refout les ventofitez. Or qu'il oit de parties fort fubtiles', fes effeétz & operationslemonftrent. Carce qu'il af faut la tefte, ne procede feulement de fon odeur, & des va- peurs qui en fortent, mais cela vient aul&i de fa chaleur & fub- tilité. Que s'il eftoit flatueux , & qu'il engendraft ventof- tez, Certainement il confleroit le ventre > & prouoqueroit à luxure , comme fait Ja roquette. Mais veu qu'il n'engendre aucunes yentofitez , ains au contraire les refout : certaine ment je diray qu'ileft de mefne qualité que la rue, foit à ef chauffer, ou à deflecher. Non pas toutesfois qu'il foit egal ruc eft beaucoup plus chaude, & plus defficcatiue. Il eft encores different À la rue, en la mi- ftion de fes facultez & vertus. Carles germes, & le frui£ d'a2 gnus caftus font bien peu aftringens : mais larue, eftant (es che ; eft aigue & amere du tout: & eftant verde; elle à feu- lement quelque peu d'amertume. La rue n’eft aucunement afpre ni brufque ; & fielle l'eft au jugement d'aucuns;ils'en faut beaucoup qu'elle le foit autant qu'agnus caltus. Par- quoy la graine d'agnus caftus eft beaucoup plus propre, que celle de la rue, contre les oppilations & durefles du foye & delaratte, Maïs cela concerne la Praétique : de laquelle je ne S VON DOS CT L IN REMDL ne mefauroye taire, parlant de la vertu & proprieté des fim- ples. Toutesfois tout homme de, cerucau pourfuyura fon pro- os : ce queic feray d’auantage és medicamens fuyuans : c'elt à dire, que ayant recueilli vne vertu gencrale’ d’vn medica- ment, par quelques apparences & cuidences ; que ie cognoi- ftrays, ie metairay desoperations &c cféctz particuliers Pour 90 tes du faulx aux Jauemené de ceux qui ne peuvent dormir..La decoétion de faulx,ou la lef&iue faite de fa cendre;prife en breu- uage, tue les fanfues qui feroyenten beuuant demeurees atra- chées au gofer , & les fair foruir. Ses fucilles font proffitablés mifes à l'entourdulit de ceux quifonten fiearc. Son bois eft bon à faire rondelles;targues;&pauois:pource qu'il ef mokte- nant & leger. Galien s païlant des proprietez du faulx, ditainfi: Galen. lib. On pourroit vfer des fucilles de faulx pour fouder vne playe 6. firpl. frefche. Ce neantmoins quafi tousles Medecins vlent defes Reel le prefent, il fuffira de cognoiftre ; que agnus caftus n'eft mo- yennement , ains eftautiers degré, chaud & fec, & qu'il eft. composé de parties fort fubtiles. Ceux qui cognoiftront ces chofes , & auronttrouué lemoyen & la methode de les fauoir : L, ” 4 appliquer à leur vfage ; trouucrent, par quel moyen agnus ca | ftus prouoque les fleurs aux femmes :commentd'ailleurs il re- foult toutes durefles : & par quel moyen il furuient au lafsitu- des : & finalement , en quelle forte lesonguens chaudz én font preparez.Voylà qu'en dit Galien. Salix fine vitex: Grecs, Itea:Fräçois, Sanlle,ou Saulx: e Arabes, Bulef, Bhulles,Saffafon (alif: + Allemas, Vuciden,ou Felbinçer: ESpaignolz, Salce, ou Sal- guciro:Italiens,Salice: Bohem.W #rbha. CHAT. CXVII. AN C7 vertu aftriétiue. Ses fucil- { 48 les broyces auec vn peu de sl 7 poyure, & beuës auec vin, , LA leruent à ceux qui reict- WEN NU centJeur fientepar labou- RL che, caufantl'ilaque, ou 7 ANNE douleur de fancs. Prinfes S À \ fimplemét, ou beuésauec SU d'ean,ell dét les fem- | d'eau,elles garde mes dé conceuoir.Le fruit à de faulx , prinsen breuua= gesfert à ceux qui crachenr le fang. L'efcorcea mef- me proprieté.L’efcorce bruslee deftrempeeenvinai gre, & emplaftree g#érit lespoyreaux, & ofte routes calloftez. Leius de l'efcorce & desfucilles boul-40 li en huyle rofar dedans vne efcorce de grenade, fert grandement aux douleurs des oreilles. 11 eft fort bon d’eftuuer les gouttes de leur deco&ion, la- quelle aufsi mOdifie & netroye les furfures & peaux mortes qui viennent furle corps. L'eau qui fort du faulx, lors qu'il feurift, & eft en fave, (- recueille, ayant incifé l'efcorce:car dans cefte incifion fetrou uevne humeur congelee, qui eft fort bonrie à mon- difier toutes taches & macules qui empelchent la veué. Combien que Diofcoride parle feulement d'vne forte de Theophr. faulx:fi eft-ce que Theophraîte & Pline en eftabliffent plufieurs b. 364.13 efpeces. Caril yen aen lariuiere de Gennes , qui croiflent en Plin. bi,16: telle grandeur, qu'on en fait de perches & de grans efchalas cap.37 caps. pour lestreilles & vignes D'autres ne font pas fi grans,& feruét de hars, pour lierles cercles dont on relie les tonneaux. Cefte forte eft ce quenous appellons Franc-ozier.Il yen a encores de moindres,dont on vf à tiftre corbeilles & paniers : ayans tous de fucilles femblables à celles d'oliuier;longucttes , verdes def- fleurs, pour preparer vn emplaftre defsiccatif: car’elles deffe chent;fans aucune mordication : & ncanrmoins tiennentie ne fay quoy de l'aftringenr. Aucuns gardent leur ius comme me dicamentdefsiccatif, fans aucune mordacité ni acuité: & s'en féruent vtilement à plufieurs chofes. Car certes il ne A trouue medicamens plus proffitables à plufieurs chofes , que ceux qui font defSiccatifs,fans aucune mordacié, & quitiennéept vn peu de l'aftringent: ainfique plus amplement nous monftreronsen noftre liure de Ja compofition des medicamens. D'ailleurs, l'e- fcorce du faulx eft de mefme qualité que les Aeurs & les fueil- les:horfmis qu'elle eft deremperature plus feche, comme font toutes efcorces. Aucuns bruflent l'efcorce, &fe feruent dela cendre en toutes chofes, quiont meftier d'eltre bien defle- 20 chees. Car auec cefte cendre, trempee en fort vinaigre, ils oftent tous cloux, durillons , & poyreaux. Aucunsincifentl'e- fcorce du faulx, quandil eft en fleur, & en tirent vne liqueur, dont ils vfent pour ofter toutes chofes,qui empefchent & trou- blent la prunelle de l'œil, comme de medicament abfterfif & fubrilenfesparties. Ereftanrtelle, onen pourra vfer en plu- fieurs autres chofes. SylueStris Olea,Oleaster: Grecs,» Aorieles: Allemans, Vurlder Oclbaum : Francois, Olruier fenuage: EPaignolz,» Azebuche:Italiens Olmo [äluatico. 30 Olea Satina: Grecs, Eleañpepoc: Francois, Oliuier: Ara bes,Zaiton,ou Saiton:« Allemans Oelbanm: E Spai- gnols,Olino, © Azeyruno:ltahens, Olino domeftice. Olea Satisia: Sylnestris Olea. CXV III. CA CAC, LesFucilles d'oliuier fauuage, qu'aucuns appel- lent Cotinon, d’autres, Olinier Ethiopique, font aflringentes Broyecs & emplaftrees, elles arreftent le feu Saint Anroine les viceres corroffz & chan creux, & routestaches rouges & enflammees auec démangeure, qui furuiennent pluftoft Ja nuit que Ru: fus,& blanchaftres par embas. Pline dit encores qu'ilyatrois = Je jour , & les anthrax, chatbons , & ces vlceres qui Hobbas delarmes & liqueur defaulx. L'vne fort de l'arbre natu- ce ; ; À À rellement;fans faire incifion aucune : l’autre fort quand le faulx fleurift,ayant incifé l'efcorce de trois doitz de long:la tierce di- ftille en Autonne;quand on esbranche les faulx. Aurefte,ie ne treuue perfonne qui aye remarqué,oufait mention de l'efcume blanche quipendés branches des faulx, en mode d'vn rarfin, incontinent apres que les faulx font defleuriz: & y demeure toufours , iufques à ceque le vent l'emporte, volant par l'air comme yne plume.Le faulx eft incontinent vieil,& n'eftde or4- de duree. Les medecins vfent commodemét des fucilles recen- font tomber la peau du bout des doitz. Oinres auec miel , ellesfont choir lefcarre des caureres, & mondifient lesvlceres ors & vilains:& emplaltrees auec miel,elles refoluenrtoutes inflammarions, & ces apoftumes larges & plattes, qui font efpeces de phlegmons. Elles refloudent la peau feparec du teft delatefte:& eftans mafchees.elles feruent aux vice- res de la bouche,& principalement des petizenfans. hoc Sade AN DA M À TT ETIOCE VrS Sa decoction & fonius ont mefimes proprietez. Le ius appliqué,cftanche le Aux de fang,& reftreint l’'a- bondance des Aeurs aux femmes: repercute lesta- ches de l'œil , qu’on appelle Vua,, aufsiles puttules & ampoulles qui y viennent:& fi arrefle tous catar- rhes, Sc les vlceres qui en font caufez.Pour cefte cau- feonle metés collyres, &és medecines qu’on fait our la corrolion des paupieres: car il v ferrgrande- ment.Leiusfecire en cefte forte: On broyclesfucil- les, puis les ayancarrofees de vin ou d’eau , on les efpreint,& fait-on fècher Le sus qui en fort , au foleil, duquel parapres onfait destrochifques. Mais le ius tiré auec le vin, cft beaucoup meilleur pour garder, que celuy quieit tiré auec d'eau. Il eft fort bon aux oreilles , fair qu'il y ait vlcere, au qu’elles iertent de fange.Les fueilles broyces & emplaftrees auec Farine d’orgeferuent aux Huxions del’eftomac. Onbrufle les fueilles auec les fleurs pour les faire feruir en lieu defpodium, les mettanten vnpot de rerrecruë , & eftouppe on bien labouche du por:puislemeronen vne fourmaife ,iufques à ce quele por foir cuir,& les fueilles & fleurs dedans. Quand leporeftcuit,on l'e- fteint auec du vin, & ce quieft dedans : & auoirle tout bien meflé &empafté auec du vin,on leremet cuire comme au parauant. Finalement , apres auoir Jaué cefte cendre,comme on fait la cerufe.onen fait des trochifques.Cefte cendreeftaufsi bonne pourle mal des yeux,qu'elt le Podium. Les fucilles de l’oli- uicr domeftique & priué ontmefme vertu : routef- fois vnpeu moindre quedel’oliuier fauuage : & par- ainfi,pour eftre plus moderees, elles font meilleures au mal des yeux. L'eau qui fort de l'oliuier vert, quandonle brufle, guerit de la rongne,du mal faint Main,du feu volage,& modifieles furfures & peaux mortes qui font {urlecorps;fions’en frotte. Faifant valiniment des noyaux d’oliues, ;l fert aux peaux mortes qui viennent fur le corps, qu’on appelle fur- fures,& aux vlceres corroffz:& le dedans du noyau incorporé auec greffe & farine, & appliqué,fair rom ber les ongles rabotreufes & pourries. Les oliues confites, pilees & appliquees fur vne bruflure, gar- denr qu'il n’y vient point de vefcies: &mondifient les vlceres fales & vilains. La faumure d’oliues re£ frre les genciués,& les dens qui branlent ,fion s’en Jaue la bouche. Les oliues frefches & jaunaftres font meilleures à l'eftomac que les autres: rouresfois elles refferrenr le vétre.Les noires & celles qui fontmeu= La gomme que l'oliuier Ethiopique iecce & pro- duit,rctire aucunement àla{cammonce, & cftrouf- fe,mordante;amaflee en petites gourres.Cellequire- tire à l’ammoniac ou à la gomme Arabique eftant noire, % fans aucune mordacité, eft de nvlleeftime. Nozoliuiers, rantfauusges que priuez, ietrent bien vnsgomme femblable: de laquelle on fait de lini- mens fort bons pourefclaircir & aiguiferla veuë, & pour ofter les rayes & cicatrices, qui viennentés à yeux. Elle prouoque l’vrine,&les feursaux femmes. Mife dedansle creux deladent, elle appaife la dou- leur.Elle eft mife au ranc des poyfons.Elle fair fortir l'enfant du ventre de la mere : & gnerift les feux vo- lages , & mal defainét Mainr. L’oliuier Ethiopique cit aufsiappellé Oliuier fauvage. e/Amurca : Francois, Lie d'huyle: Iraliens, ce orca dell'olto. 10 CRETI SAP MICEXEN. Amurcaeftla lie des olines preffurees. Cuire en vn vaiffeau decuiure,iufques à ce qu'elle foit cfpece commemiel,elleeft aftringente:& a les mefmes pro- prierez & vertus quelelycium. Appliquee fur les dens,ou fur vne playeauec vinaigre; vin,Ou vin miel- Ic,elle y donnepuerifon. On la mefleés medicamens qu'on fair pourles yeux, & pour reflèrrer & confti- 3o perles poresdela chair. Elleaccroift fa vertuenen- uieillifanr. On la clyfterize & la feringue-on dedäs les vlceres du fondement du membre viril, & des lieux fecrers des femmes. Cuire auec huile d’oliues vertes, iufques à l’efpeffeur de miel , elle fait cheoir les dens pourries. Sionenfrottelefarcin,& laron- gne des béftes cheualines, auec la decoction delu- pios,& chameleon;elles gueriront. Ileftfort bon de © fomenter toutes fortes de gouttes auec lie d'huyle d’oliue, qui foir crue & frefche. Sion oint de celte ° lie vne peau cruegarnie de fa laine, & qu'on appli- que celte peau à vnhydropique, elle fera refoudre fes enfleures &tumeurs. l’ay bien voulu parler d'vnefuite & des oliuiers & des oli- ues,& de leur huyle,lie & gomme;pource qu'ils font tous affins, & tous fortent d’vne mefme plante. Les oliuiers donciettét de fucilles longues; faites en appoinrant, groffes,& grales , verdes du deflus,& blanchaftres du deflous,d'vn gouft amer & vn peu brufc.Elle foriffenttoutes en Juin, & produifent de Heursblan- ches.qui fortent à mode deraifin, rendans vn fruiét verd pre- res corrompent pluftoft: & font contraires à l’e- 50 mierementipuis pafle , & en fin quandil eft meur, pleinemenc ftomac ,& aux yeux, & font mal àlatefte. Vnlini- ment faict d’oliues feches , arrefte les vlceres corro- fifs : & Fair romber les efcarres des anthrax, &les rompt. L’huyle d'oliues fauuagestenu en la bouche, fert aux genciues pourries, &{urprinfes d'humeurs corrompues:& raffermirles dents, en s’en lauant la bouche. La fomentation de ceft huyleefchaufé , eft bonne contre les defuxions qui rombenrfurlegen- ciues :& pour ce faire, fautentortiller alentour d'y- necfprouerte;ide laine trempeeen ceft huyle,& l’ap-° pliquer furles genciues,iufques à ce qu’elles deuien- nent blanches, Lacryma 2 Aethiopica oles : François, La gomme onliqueur de l'ohuier Ethiopique. CHAR CA, noir.On le cueille en Nouembre & Decembre, & ne peut eftre meur qu'en ce téps la.Puis on l'eftend fürterre, iufque à ce qu'il fe ride,& le met on parapres fous Ja meule & preffoir,l'arrofant d'eau chaude:& ainfi on en tirel'huyle. Quant à la matiere de Jeur bois,elle eft belle,mafsiue,veneufe & madree,& brufle aul- fi bien verde que feche.La Tofcanc;la terre de Senes.la Sclano- nie,& plufieurs Ifles de la mer Adriatique font aflez peuplees Oliuiers fes d'oliuiers fauuages.Ils font plus petis que les priuez, & ont aufsi sages, les fucilles moindres,& fonte{pineux. Ils produifent à force o- lines,qui font plus fauoureufes que celles des domeftiques: ens cores qu’elles ne foyent fi grofles. Ce que bien monitrentles 9 griues, eftourneaux & merles : lefquels courent pluftoft aux oliues fauuages ; qu'aux priuges. Ceux du païs, quiprennent plaifr à la chaffe defdits oyfeaux , apres la cueillette desolines priuees, gardent foigneufemer les oliuiers fauuages,és moys de Decembre & Januier :car les griues , merles & eftourneaux s’y ietrenr en fi grande quantité & furie,que fi le glu n’y befoignoit, ce feroir pitié:mais aucc le glu on y prent garde quantité de be- ftes.En Tofcane y a peu de gens qui fact huyle des oliues fau- uages: caril y a tant d'oliuiers priuez, qu'on ne tient çomte des fauuages.Au refte,ie trouue que les anciens ont fair eftat de dix OITES SWERTIDINOS "EC. fortes d'oliues.affauoir des Paufiennes , Algiennes.Lycinienes» Sergiennes,Neuiennes,Culminiennes Orc hites,Royales , Cir- cites,& Murtiennes. Virgile toutesfois n'en remarque que trois efpeces,non plus que faitnoftre Tofcane, & fur tout la terre de Senes. Dont la premiere forte produit les oliues groffes, & fem- blables à celles de Bolongne : encores que les oliuiers où elles troïflent,foyent petiz.On les meten compofte, pour les man- ger crués:car elles ne font bonnes à faire huile,d'autant qu'elles rendent plus delie.que d'huyle.Les plus groffes apres celles que deflus , encores qu'elles foyent moindres que les precedentes. fi fontelles plus propres beaucoup à faire l'huyle:car il en fortnon feulement à AD aufsil'huyle en eft plus doux, plus clair,plus iaune,8& meilleur que les autres. Cefte forte d'oltues croift en oliuiers grans;comme noyers, qui font forcbranchuz, &c ef leur ramure haute:8e les appellons ordinairement, Oliua- ftres. Les oliues communes font de la tierce efpece,dont noftre oliuots d'efltaliceft route pleine & peuplee. Les oliuots d'Efpagne font pagre. meilleurs És plus gros que ceux de Bolongne ,ni de toute l Ita- lie, pour bien confits qu'ils foyent: aufsi ceux qui fontfeftins & banquerz fomptueux les fauentbien choifir On confiten peu de temps les oliues qui ne font encor meures, pouren vfer en viande,lefquelles gardent fi bien leur verdeur , qu'onles iug, façon : On prend de chaux viue pallee en vn crible, fix liures, d'eau autant qu'ilen fautpour la deftremper, & la reduire en forme de bouillie claire: puis on y adioufte de cendre de chefne paflec comme defüs , dix liures, & d'eau autant qu'ilen faut our la demefler. Ce fait on y met dedans vingtcinq liures d'o- fes verdes,les y laiffant deftremper huitiours,ou dixau plus: car durant ce temps , elles defpouillentroute amertume , & fe rendent douces: n'oubliant neantmoins deles remuer belle. mentauec vn bafton, pour garder qu'elles nes’efcachent, ou froiffent. Parapres on les laueen eau frefche, & les y laiffe on deftremper cinq ou fix iours,changeant fouuent d'eau. Finale- menton les tient en vn pot à ce propre dans de faumure, ou 30 auparauantayent cuit quelques tiges de fenoil mifes en pieces. Car appreftces de telle façon,elles retiennent leur verdeur, & fe rendent bonnes À la bouche. Aurefte, fi ceux quiontefcrit de Anémitié en l'agriculture nous dient verité l'oliuier & le chefne onttelle ini- tre le chef: mitié entre eux,que les plantantl'vn pres de l'autre, ilzs'entre- pe @ l'e: font mourir dedans peu de temps, l'vn ou l'autre. Si vnecheure liuier. broute les premiers germes d'vn olinier;il deuientfterile fans y pouuoir donner remede. Que l'oliuierne porte gueres ,ou pour rédre deuient fterile par autre moyen le fouuerain & efprouuéreme uüueux deeft de luy gratterle pied, & defcouurir fes racines autemps. n oliuier d'hyuer. Les oliues demandentles lieux expofez au foleil, les frerile. ment. Quant à la gomme del'oliuier fauuage;ou Ethiopique, encores qu'elle ait de grandes proprictez:fi ef-ce que no7 Apo- thicaires n'en vfent point, & ay opinion qu'il ne s’en apporte point.Aucuns penfent que c'eft cefte gomme,que plufieurs Mo dernes appellent Gomme Elemi:mais i1n°en ef rien:car la gom me Elemi n’eft nimordante au gouft, ni piquante ala langue: joint quecefte gomme Elemi ( ainfi qu'on peut notoirement voir)eft pluftoft vne forte derefine,que de gomme;encor’ qu'el- le foit appellee gomme,veu queeftantapprochee du feu , elle fe fond,comme les autres refines:combien que à la veritéie ne fa- che,8& moins cognoilfe la plante,ou croift la gomme Elemi , en Leuant.Ce que ï'en dis eft.pource qu’il n'yagomme, queic fa- chesou ilne faille adioufter vin,ou vinaigre, pour la faire fondre au feu : car fans cela elles brulent.Il y a vne autre forte de goms me, prouenantés oliuiers de la Mer rouge: dontles Medecins font& compofent vn medicament pour reftreindre & eftan- Theoph. bi. cher le fang, felon que dit Theopbrafte. Or pour retourner à 4 cap. noftre gomme Elemicombien que fon origine nous foitincer- taine,ce neantmoins les Medecins & Chirurgiens s'en feruent grandement:& tiennent pour l'auoir experimenté,qu'iln'y a res fine plus propre aux playes & bleffures dela tefte, quela gom- me Élemi: encores mefines que le reft de la tefte fuft bleflé , ou Lie dhuyle froiffé. Quant à lalie de l'huyle d'oliue.felon que dit Catoyelle d'elise. ef fingulierement bonne pour remboucher les boutiques & magazins de draps de foye & delaine. Car la meflant parmi le mortier,dontonremboucheles murailles des magazins , &en frotant d'icelle les lambriffures & planchiers , &aufsile paué, elle engarde que les murailles ne pleurent point, & que moins elles cueillent ni craffe niordure. D'ailleurs, il n’y aura ni arat- pen cloportes , ni autre vermine qui foit. L'huyle d'oliues auuages eft plus adftringent que l'autre. On s'en peut feruir aux douleurs de tefte en lieu d'huyle rofat. Enduitil empefche Galen. lib. de fer, & reriér le poil qui chet:& fi ofte les furfures de la tefte, cfimpl.me & gueritles vlceres fluans & la gratelle.Ceux qui continueront dica. À s'en oindre,ne deuiédront f toftchenus.Galien;parlant de l'os Gôme Kle- mi, eroitne faire que ortir de deflus l'arbre.y procedant de telle 20 collines, & païs chauds : car auxfroids il n'y en prouient nulle- 49 AT VAR EAN ot liuier, dit ainufi : Les branches d'oliuier font autant aftringentes que refrigeratiues. Q uant a l'oliue,fi elle eft pleinement meure, elle eft moderément & temperément chaude. Mais l'oliue verte, reftreint & raffroidit. uercus: Grecs, Drys: François, Chefne: + Arabes, Chullot,Hullet,ou Beluth: « Allemans , € ychhaum : ESP 1gnolz,, Robre:Itahiens, Quercia. Glans: Grecs, Balanos: François, la G land: Îtaliens, Ghiande. Fagus:Grecs, *Phegos:F rançois, Fau:e Arabes , (hi- , 3 > $ Theophr, n405,04 (hiachæs: » Allemans , Buochbaum : ESfa- entend par gnolz, Haia.F agi frutlus:la Feine. ryis l'efèu lus des La- tins,qui e[t vn arbre portät gläds car pour le fau, il vfe du mot Eba. Chefñe. Tex: Grecs, Prinos:François, Chefne,ouTeufe: Ara bes,Carmas,on Barbes: Allemans, Srecheychen:[ca- hen,Elice, Efpaionolz, Anzina,ou Anxinheira. CHAT. CXXI. Toutes fortes d’arbres portans gland {ont aftri- : étifs, & fipnamment la pe- Ne, lurequi eitentre l’efcorce LL & le bois : & mefmes celle ES petite peau,qui «ft defflouz S la couuerture du gland. LAS Leur decoction fert à ceux S qui crachent le fang , & aux coliques , caqueffan- gues , & defluxions d’efto- mach. On les broye & les met on és pellaires, pour < reftreindre le flux immo- deré des lieux fecrets des femmes.Le gland fair les mefmes operations. 1lprouoque lvrine, &eftant mâgé,enpédreventolirez & douleurs de tefte:routef foisainf prins il fert aux morfures & pointures des beftes venimeufes, & leur refifte. La decoction du gland & de fonefcorce,& couuerture;prinfeenbreu uage,auec laid de vache,fert de contrepoifon.Crue, pilec,& emplaftrec;elle mitigue toutes inflämations: & incorporec aucc {ain & oing deporcfalé,ellefert Ë randement aux durefles & vlceres malins.Legland de l’yeue eft de plus grande vertu que celuy de chef- ne. Le fau & l’yeufe fonc misauranc des chefnes:auf= fi ont ils femblable vertu. L’efcorce de la racine d’yeufe cuiteen eau , iufques à ce qu'elle fe defface, mife par vne nuicfur les cheueux,les ayant au preal- lable nettoyez auec terre Cimolienne, les noircir. Toutesfueilles de chefnes pilees & broyees;furuien- nent aux enfleures, & fortifient les parties, en quel- que membreque ce foir. Lya AND. M y a beaucoup d'autres arbres outre le chefhe , l’yeufe &c le fau,qui portent de gland:comme fontl'heftre;le liege , æfculus phellodrys,& pluñeurs autres arbres, qui font ordinaires en la Tofcane,& font nommez des paifans,comme bon leur femble. En nos marines de Senes,en laterre Falfqueë en la Romaigne, ÿ a tant de fortes d'arbres qui portent gland , & tant de forefts de haute fuftaye qui en font pleines ; que tousles ans on y peut engreffer vn nombre infini de porceaux. Toutesfois afin qu'on nepenfe que Diofcoride ne les ait cognuës ,1l faur noter, que fous ce mot Grec Ayôr, ilacomprins en general tous arbres, qui portent gland, voulant parce moyen eftudier à brieueté. Car Apës,en Grec fignifie en gencral tout arbre qui porte gläd. Pour cefte caufe il commence fon chapitre ainfi, Apr mare eurlims y exé dlivugir.c'eft à dire, Tout arbre qui porte gland ef de vertu aftritiue. Au refte,c’eft vn miracle de nature ( comme Theophaft. tefmoigne Theophrafte) que le chefne porte plufieurs autres deplé hifi chofes outre fon fruét ordinaire, qui eftle gland. Caril porte lib3cap.8 yne petite galle,& vne autre forte de galle , qui eft noire & rcfi- © 9- neufe:item vne autre forte, qui fe rapporte’à vne meurc: routef fois elle eft dure à merueilles,& fort mal-aifee àrompre , &en trouue on bien peu. On y trouue aufsi vne autre forte de galle, femblable au membre del'homme:laquelle croiffant en perfe- étion , produit en {a partie de deffus vne certaine durefle per- tuifee,femblable à vne tete de toreau: au dedans de laquelle y a vne chofe femblable à vn noyau d'oliue. En outre, il produit ne certaine pelotte,vn peu plus dure qu'vn noyau : laquelle eft toute enuironnee d'vne certaine laine molle. Aucuns l’appellent le poil du chefne:& en vfe-on à faire des mefches & limignons aux lampes:car elle brufle ainfi que la galle noire. Encores pro- duit-il vne autre pelotte moufluë,qui ne fert à rien : touresfois au printéps elle rend ie ne {çay quellelenteur femblable au miel, & au gouit,& atoucher. Outre cela, és xflerons des branches, il produit vne valle, fans queué, laquelle fe tient à fa concauité mefme:car elleeft creufe, & de diuerfes couleurs : & eitcom- mune à tous arbres qui portent gland. Cefte galle eft blanche en aucunes parties de fes concauitez, &en d'aucunes elleeft marquetee de petites raches noires : &eft del'vne de fes moy- tiés,luyfante & blanche, auec petites marquerures noires : mais eftant ouuerte, elle fe monftre noire, &irant furle pourry. D'ailleurs il produir quelques fois mais bien peu fouuent , yne ERA eft rouge pour la plufpart.Encores produit-il vne pe- otte qui eft plus rare, laquelle eft longue & ferree : & eftnatu- rellement faite de fucilles rempliees & entortillees. Sur le dos des fueilles;il produit aufsi vne galle blanche , & humide, pen- dant qu’elle eft encore tendre: au dedans de laquelle quelquet- fois on trouue des mouches: & venant à croiftre en fa perte- AYT'T' AM IO ES fcine,comme aufi font les merles,griues,&pluficurs autres oy- feaux,qui en font fort frians.Cornelius Alexander dit,qu’au fic- Mumiris 4 ge de Chio, ceux de dedans n'auoyent autre munition POUX feine au (fe viure que de feine:& par cefte vertu, contraignirent leurs enne- ge de Ch mis à leuer le ficge Les feuilles de fau mafchces feruent grande- ment aux deffaux des genciues, & des leures. Broyees &t applis quees,elles forufient la ftupidité des membres. La cendre dela feine fert grandement à faire liniment,pour faire forur hors les pierres & Ja grauelle des reins. Q v 4 NT àl'yeufe c'eft vn arbre Ye#fr. aflez vulgaire en Italie, lequeleft de belle hauteur: ayantfon efcorce roufle;tirant fur lenoir. Son bois eftforrmafsit & dur, & eft rouge noiraftre.Il ef roufiours vert: & produit {és fuciiies femblables au laurier:qui toutesfois font blanchaftres & alpres au dehors,& vertes & liflees au deflous:& fonc fi euidemment dentelees alentour , qu'il femble qu’elles foyent enuironnees d’efpines. 11 y en a deux efpeces,j'vne fort efpineufe , &l'autre fans efpines Cefte cy eft forrcommune en Tofcane,&l'autre en Efpaigne.Columelle fait métion de l’vne & de l'autre au liure 6, chap.3.difantainf : On peut aufsi donner aux bœufs les fuclles de figuier, fi on en a à force. Quant à celles d'yeule, elles fonc meilleures que celles de chefne, l'entés de celles qui ne fonc efpi nêufes:car des efpineufes le beftail n’en veut non plus que de 20 celles de geneure.Et pource ceux ce font trompez,qui s'afleuras feulement à Pline & Theophraite, ont penfé quel'yeufe non efpineufe n'eftoit legitime. Son gland eft moindre que celuÿ du chefhe: aufsi eft il moindre en vertu. Le charbon d'yeulc ett le plus eftimé en Tofcanc: tant pource qu'il garde & reuienç bien & longuement le feu, queaufsi il n’entefte point. L'yeule, outre fon gland,produit certaines galles rougealtres : lefqueiles pilees, & appliquecs aucc vinaigre.feruent grandement à la rou geur des yeux, 8e aux pliyes frelches. Au reite, Theophraîte met au nôbre des yeufes,cefte efpece d'arbre,que ceux d'Arcadie 2p Theop. de : pellenrSmilax(& rouresfois ce n'eft pas l'Ë, qui aufSi eft appelié P4#.hif, Li, Smilax par Theophrafte, au mefme endroit chap. x.) qui Le 3-cap.16. 39 rapporte fort à l'ycufe : toutefois fes fueilles ne font piquantes Srilax cfpe : comme celles d’yeufe:& ontplufieurs autres différences entre ‘€ d'Ycxfe. elles.D'ailleurs le bois de ce finilax n'eft fi durne fi mafifque celuy de l'ycufe:ains eft plus rendre & plus maniable. Q uelques vns prennent le fmilax pour l'yeufe elpineufe : mais puis que le bois d'yeufe eft tendre & maniable,ainfi que dit Theophralte,ie ne puis bonnement m'accorder à leur dire. Galien , parlant de celle forte de fmilax,& traitant des remedes propres à l aluerte, po. medie, dit ainfi:A cela feront plus propres les decoétions de meurte, &/%°* loc. lib. de fon fruiét,de coings verts,des tendrons, & premiers iettons G«capz d'yeufe,d'arboufier, de finilax, & du fau, Lequel paffage a fac douter Cornarius, comme il feroit pofsible que Galienordon- de Gal.de coms ion, elle s'endurcir, eftant ronde & liffée comme vne petite 40 nait le fmilax(entendant de l'if) qui eft venimeux, au mal dela galle.Te ne dis rien des potirons qui fortent de leurs racines, ou croiflent aupres:car cela aduient aufsi és autres arbres:comme aufsi fait le guy,duquel ie ne diray mot:maisneantmoins, pour conclufion.le chefne fe trouue produéteur de plufieurs chofes. Voylà que dit Theophrafte touchant lechefne. Or ilnefaut douter que toutes ces chofes quele chefne produit, n’ayent pau des ict leurs vertus & proprietez particulieres. L'eau des premiers iers 155 du chefs tons des fueilles de chefne,quand elles commencent feulement N Dé. à bourionner, paflee en Alembic de verre;au Balneum Mariæ, reftreint & arrelte routes defuxions du foye, & rompr la pierre & grauclle des reins , & fireftreintles defluxions blanches des lieux fecrets des femmes. Elle eft pareillement bonne aux dy fenreriques ; & à ceux qui crachentlefang. Quelques vnsen font eitat contre les fieures peftilentielles, l'eftimans finguliere pour repercuter la malice des venins.Les fueilles dechefne fre- fches renues fur la langue gueriffent les ardeurs d'eftomac. L'eau de pluye que l'on trouue au creux des vieux chefnes,guc- ritla rongne vlcerec;fi en s'en laue. Les pelortes moflues, qui croiflent és chefnes, eftans pilces, font fort aftringentes : & par-ainfi elles feruent de remede fouuerain contre rous flux de yentre:& en toutes chofes ou il eft befoin d'eftancher, reftrein- pau. dre & füpprimer.Q y À N r au fau, encores que fon fruiét n'ait orme aucune de gland, fi eft-ce qu'ileft mis auranc des arbres qui portent gland.il a {à fucille femblable à la carpie, horfinis 6! qu'elle eft plus grande & plus liffee, & n'eft fi crefpe.Son fruit, au dehors,eft rond,mouflu,afre,& piquant:au dedans duquel ya de petis noyaux faits à triangle ; Qui ont vne petite peau po- lie & liffee,de couleur noire, tirant fur letanné,i mode de chae ftaignes.Il eft fort fauoureux au gouft : coutesfois il eft vn peu ftyprique.Les rats veluzsou loirs,s engreflentde la fcine, &en foar fort frians:tellement que les paifans de Carinthe, & Stirie, & de Carniole,en prennent à pleins facs lanuit, quard la feine eft meure.Les foris aufsi ayment fort la feine: car elles viennent de loingtain païs à oräs troupeaux,afaillir les forefts des faux, quand la feinc eft meure. Les efcureuils aufsi fe nourrifent de la gorge. Toutesfois le bon homme fe voulant reloudre de fa dou te, dir que peur eftre l'ifn'eft pas venimeux par tout:&qu'il faut vfer de celuy qui ne fera venimeux. Mais file bon Cornarius euft bien prins garde au fmilax de Theophratte,il euit trouué, que outre le fmilax qui e prend pour l'f il ÿ a vne forte de inu- lax,qui eft femblable à l'yeufe: ¶infi n'eut poinctrouué dé doute en la doétrince de Galien. Suber: François, Liege:Iraliens, Souero. 5° Liege I, Liege TE, Quant au hegesc'eit vn arbre femblable à l'yeufe;& en fruiét & en fueïlles. Il eft roufiours vert, combien que Theophraîte die du contraire:& a vne efcorce fort efpelle. Iln'eft du tour f haut que l'yeufe:aiafi que peuuent tefmoigner ceux qui ont efté de Baccano à Rome: car fur ce grand chemin il yavne infinité d'arbres SV. IDIIGNISICT. Æ MV RIE' E& d'arbres de liege. Ilyena deux fortes, l'vn à fueilles longues & ointues:l'autre à fucilles courtes,& faites plus en arrondiffant, Ffquelles aufsi font dentelces, &en quelques endroits efpineu- fes. De ceftuy on en voità force en la Romaïgne;& de l'autre au territoire de Pife. Ceft arbre eftant efcorcé, ne meurt point, comine font les autres arbres:car nature, comme mere pour- uoyante,l'a reueftu de double efcorce: fachant bien qu'il feroit requis l'efcorcer fouuent : & fur tout, pour faire pantoufles & ianelles-loint que les pefcheurs s'en feruent grandemét, pour plin.bifi. fouftenir fur l'eau le poix deleurs filez. Pline.parlat du liege, dit pat.li.16, ainf:Le licge n'eft pas grand arbre: il produit vn gland rare 8e sap.8. fpongieux, & qui encores ne vaut rien.Son cfcorce eft fort efpef e,& reuient,encores qu'on airefcorcé le liege ; quelquefois iuf quesà l'efpeffeur de dix pieds de toute efquarrure-On s’en fere auxancres des nauires,au filez & traineaux des pefcheurs, à fai- rebondons,pour eftoupper Jlestonneaux:& finalement les Da- mes s'en feruenten leurs pantoufles & pianelles en hyuer.Tel- lemét que les Grecs, pour fornetter les Dames empantouflces, les appelloyent Efcorces d'arbres. Aucuns penfent que l'yeufe, {oicle liege femelle.Es lieux ouil ne croift point d'yeufe , on vfe dubois x liege , pour baftir: comme fc peut voir és enuirons d'Elis,& de Lacedemone, Le liege ne croift point par toute l’Ira lie:quant à la France abfoluëmentil n'y en eroift point. Eten vn fdem eod. autre pañlageildit:Le bois duliege ne s'enuiellift point, finon li. 64.40- quec vne grande longueur detemps: niplus ni moins quele bois du rouure,de la meleze; du chaftaignier,& du noyer.Voy- là qu'en dit Pline. Phellodrys, Italiens (errofägare. Il y a vne autre efpece d'arbres portät gland, qui eft femblable, a l'heftre,quant au bois & à l'e- (corce:mais neantmoins fa fugil ED TAG ANA cax Theophrafte appelle çeft D (HE arbre Phellodrys. Cefte plante prouient en nos montagnes de D Senes ,au territoire d'Arcidof- TES Lo, & de Sainte Fleur: iufques IILELS où Anguillarius(à ce que ie puis SAV voir) n'a peu voyager: pource ‘ qu'ilne fait mention de ceftar- bres d'Italie qui portent gland. L'efcorce du liege pulucrizecs & buëen eau chaude ,eftanche le fang de quelque part qu'il vienne. La cendrede liege, prinfe en bruuage auecvin chaud, eft vn remcde fingulier à ceux qui crachent le fang. Tous glands broyez, & pris du poix d'vne dragme en eau deplan- tain , font finguliers aux fluxions du ventre & de la matrice. Leur decoétion fert de preféruatif &:contrepoyfon çontreles yenins. Broyés trés & enduits, ils mitiguentles inflammations: mais auec oing fale, ils gueriflentles viceres malins. Leur petite coquille à quo ils demeurent atrachez, amelmes vertus. finon Galen. li, qu'elle eft plusreftriétiue 8 adftringére.Gal faifant mention nô 6.fimplic, feulement du chefne, mais aufi de tous autres arbres,quipor- 50 medc, sent gland, ditainfi:Toutes les parties du chefne fontaftringene tes:mais il y a plus deftipticité en l'efcorce moyenne, &quitons chelebois, &en celle quieft fous la coquille & couuerturede la chair du gland, qu'enautre partie du chefne. Et delà vient u’elle eft fort bonne pour reftreindreles fluxions immoderees des femmes, les crachemens de fang, les caqueflangues & au- tres Aux deventre,qui durent par trop. On vf principalement defdites pelures quand elles fonccuites. Lefau, &l'yeufe , font encores plus aftringens: foirqu'onles cftunce eftre efpeces de chefne,ou non.Leurs fueilles,quand elles font tendres,broyecs & appliquees, deffechent efficacement: mais celles de chefne, ne font fi defsiccatiues: car aufsi tiennételles moins de l’aftrine gent. Ur moy,ilme fouuientauoir foudé vne playe faite auec vne faux ; auccles feules fueilles de chefne,que 1e pilay fur ynepierre liffee, n'ayant autremedicamét pour l'heure d'alors, lefquelles i'appliquay fur la playe,& és parties d'enuir6. Le fruit du chefne a toute telle vertu que les fueilles:& pourtantaucuns snedecins en vfentaucommencement & accroifflement de tous phlegmons & apoftumes chaudes. Car quand cles feroyent trop vchementes & zyancecs ; & quafi en l'eftat, on ne doit yfer dechofes aftringentes. Mais cela concerne pluftoftla pra- &ique , que ce prefenr difcours. Pour le prefent , il füffit de co. 19 bre au traité qu'ila fait des ar’ 40 gnoïftre que le chefnc ft aftringent & defsiccatif, felon que nous auons dit. Et quant à la chaleur , il n'approche pas dela moytié de la temperature chaude :ains eft mis au ranc de ceux qui font tiedes. £ Caïftance : Grecs (Ce affana : Franços , C haflaignes, L'arbre,ChaSfaigner : Arabes Sadianalach , Ca flal: & Allemans, KeSten: Effaignolz, Marones: Lraliens,Castagne. ChaStaignes, ChaStairnes chenalnes. GX XII Les glans Sardiennes , qu'aucuns appellent Cha- ftaignes,ou Lopimes,ou Glas de Jluppirer,fonraufsi oaitringentes,& refferrent n1 plus ni moins que es au- tres glans: & fingulicrement la pelure du milieu. La chair des chaltaignes ferc de contrepoiion à ceux ont qui beu l'ephemerum. La chaftaigne eft vn fruit commun en route l'Isalie : com - meaufsi cft le chaftaignier, qui les produit. Les anciens antdie qu'il yauoit plufieurs fortes de chaftaignes : leur donnanc les nomsfelon les lieux donc on les apportoir. Toutésfois en route Ialieil n'y en a que deux fortes ; aflauoirles Bochañes ; qu'on appelle fauuages: & celles d fontentees. Celles qui fonrentees fe pelentplus ayfément que les autres.Entre toutes,celles qu'on appelle marrons,font plus groffes,plus exquifes ; & de meilleur gouft. Les montaignars fe nourrifient rout l'hyuer dechaftai- gnes à faue de bled.Hs les mettent premierement{echerfür des Pai# deCha clayes»à la umee : puis les ayant pelees ,ils les fonrmoudre,& ffaignes. en font du pain,comme on feroir d'autre farine, Le bois du chas ftaignier eft bon àbaftir, & à faire plufieurs vrenfiles de mai- fon:car non feulementonen fait des poulrres;foliueaux 3j AIX, ËC cfchalas : maisaufsion en faitles douues des ronneaux , & les cercles pour les relier:touresfois ce bois n'eft bon à faire du feu. Le etes croift plus volontiers és montaignes & licux ombrageux,qu'és lieux pleins & expofez au foleil. Nature auf Chaftai. finous a foutniés regions Occidentales d'vne forte de chaftai- ques che- gne,de laquelle n'ont aucunément fair mentionni les Anciens, walines, ni mefmes aucun des Modernes,que ie fache, L'arbre eft d'vne affez belle grandeur , & produit de fucilles fmblables à celles de la quintefueille, diuifees en fix parties à mode de celles de palma Chriftiiufques à la queue, laquelle elles onrlongue & fubrile. Ses heriffons viennent à la cime, ayans mefne groffeur queles noftres,de couleur roufle , & auec vne peau plus dure que celle descômunes:êt peantmoins leurs efpines font rates, mais fortes, fermes & iaunaftres. Ils ne contiennent chacun qu'vné feule chaftaigne ; kquelle retire aflez bien aux ho- ftres;finon qu'elle eft plus grolle » plusronde; & couuerte d'v- 6O nc efcorce noiraftre par tour,hormis en a partie de deuant, par ouelle demeure atrachee à la peau interieure de l' heriflon : car en ceft endroit.on y voit vne marque blanche faire en cœur;rel- le qu’en la graine de l'alkefcengi rempant:du refte cefté cforce cit forte & fimplesn'ayant dedans aucune feconde efcorce;com - meontlesnoftres. Quand à lachaftaigne , elle,a quafi méfme gouft que les noftres , excepté qu'elle eit plus douce & moins jaifante à la bouche: fi touresfois celles qui font verdes n'ont autre gouft. Ceux de Conftantinople les appellent Cheuralines, pour la proprieré qu'elles onc à guerir les cheuaux poufsifs fi on leur en donne à manger. M. Guillaume Quaccelbenus me ù decis 92 À NIDI VM À TITEHOI ICNL VIS decin Flament,& homme bié verfé en cefté fucalté, m'a enuoyé la branche doncie baille icy le pourtrait-Les chaftaignes, &c fur tout les feches,arreftent efficacement tout Aux de-ventre 318 de l’eftomac:& feruent grandement à ceux qui crachentlefang-Pi Îces auec du fel,& incorporees en miel,& apphquees fur les mor füres deschiens enragez , clies y fernent grandement#& auce grioue d'orge,& vinaigre, appliquées fur es iammelles jelles refoluent leurs durefles. Elles prouoquent à luxure , d'aurant qu'elles engendrent ventofitez. Si on en mange trop, elles font mal à la teite-engendrent ventofitez,refferrent le veñtre,& font de difficile digeftion : toutesfois celles qui , eftans entamees au cofté, fonc cuites fous la cendre,font meilleures que les cruës,&c mefines que celles qui ntboulles:ffenammer fionles mange auec fel, poyure , ou fuccre.La pellicule rouge donteft couuert le blanc des chaftaignes,beuë en vin rude,du poix de deux dta- gmes, eft fort efficace contre le Aux de ventre immoderé , & le crachement de fang:& mefme prife en eau de nenufar auec au- tant de ftieures d'yuoire,elle eft bonne aux fuxions bläches des Galen. Eb femmes.Galien parlät des chaftaignes,dit ainfi:Les chaftaignes f TE fontles plus nobles & mieux cftimees de tous les glans. Au- cuns les appellent Lopimos:pource,qu'entre tous fruits fauua- gesselles feules font fortnutritiues.Voylà qu'en dit Galien. Sur le dire duquel il faut noter, que encores que les chaftaignes foyentnurritiues, toutesfois elles ne foncbonnes à la fanté,fi énles continue par trop.Car foyent boullies ; rofües, frites,ou Galen. de cruës, elles nuyfent à ceux quiles mangent, felon que ditGa- #4. viétra-lin'autrepart. ; Bio. © de Galla:Grecs ,Küuic: François, Noix de Galle: Ara. cibbon.& 7 pes , Hafi, on Hafw: + Allemans, Galloëpffel.on is os Eschoëpffel: Effaigno!?, Galla, on Bucalha : Ita- liens, Galla. CHAT. CXXIII 2-dealime. facal. Le chefne produit la noix de galle : dont y en SS à deux cpeces. La pre- miere cft appellee Ompha- age et à dire,aigrette, & ; me & folide, & non per- A tuyfe. L'autre forte ef SS pleine, pôlie, life, & per cec.L'omphacite eftla meil leure,côme ayant plus de vertu en fes operations. Toutesles galles font fort a- ftringéres:& eftans bien puluerifees, elles repoullene Jesexcroiflances de chair: & arreftét toutes les dcflu xions desgenciues,& de l’alluette, & melnes foudéc les vlceres des leures,& dela bouche. Le noyau de 50 alle,mis dans le creux des dents, appaifeleurs dous Pnicelleetes brulees furle charbon vifsiufques à ce qu'elles s’enflambent, & par-apres cfteinces en vin,vinaigre;ou faumeure , elles eftanchent Je fang, La decoction d’icellesefttresbonne, en parfum, ou eftuueprinleparlebas, pour arrefter roures deflu- xions de l’amarriz, & pour la reflerrer, fellceftoit difloquee,ou relafchee.Leur infufion, foit d’eau » OÙ de vinaigre ; noircit les cheueux. Pilees, & appli- quees,ouprin{esen breuuage;auec vin, oucau,elles feruét à la dyfenterie,& à ceux quiont leventre de- uoyé, & font fubiers aux defluxions del'eftomac. Onlesmefle parmy lesviandes & faufles :ou bien on les fait cuyreenticres dedans l’eau ,en laquelle on fait boullir quelque chofe qui ferue aux maladies, & deffaux quedeflus. En fomme, on en peut vfer en toutes chofes qui ont befoing de fecher & re- fircindre, # 49 deux onces , de fel vne dragme. Mets le touten vn vafe vitré,y Les noir de galle font aflez vulgaires & cognuës d'vncha: un. Tout arbre qui porte gland;produitaufila galle.felonque dir Pline. Liles commencér à venir fur le my-Aurii:8& li letemps eft partrop chaud.elles fechent incontinent,& ne croiflent plus. Noz chelnes d'Italie portent deux fortes de galles, ourre le gland:Celles qui font moindres; & plus ridees , font propres au imeftier des foulons.tanneurs,& mafroquiniers. Lei plus grof- fes, font dela fecondeefpece:ee font plus polies & liffces queies premieres. Cornarius eftime que la coquille du gland déchef- nc,eft la galle omphacite defcrite par Diofcoride & Galien: 10 fondant fut ce que Acgincta dit,en la compofition d’vn ce re,au chapitre de la dylentierescpænids KEnaU RE ar. ere ex moïhov, LES temiqumey à À dpuès Bénaves, Qmis oi Pupeäe yaris te C'eft à dire, Omphacis brufee. Or eit.ce celle concauité dont forrle gland du chefñe, de laquelle lestanneurs & afferteurs de peauxfe feruent. Eceftime le bon Cornarius, qu’en ce paflage d’Acginera;il faille mettre Omphacitis, au lieu d'Omphacis: eftant perfuadé, que la galle omphaciren'eft autre choice quela coquiledontle gland eit couuert, queles Modernes appeilent, la couppette.Er certes ie m'efmerucille.qu'yn homme de tel iu- gement que Cornarius fe monitre par fes efcrirs,ait failli en vne chofe fi claire & manifefte. Car fi Acgineta n'euftefiméce mor 20 Omphacissrare,& hors du commun vfage;il ne l'euft point de: claré;commeila fair:quandil dit, Omphacis ef celle concaui té,donr forrle gland du chefne, & dontles affetreurs de cuirs vent. D'ailleurs que Paulus Acgineta ait prinfe la couuerturé du gland,pour la galle omphacite,le contraire fe voiten ce qu'il traite,en {on fepriefine liure,des galles, & non du gland : y efta- bliflant deux fortes de galles : dont l'vne, à fon dire,eft appellee Omphacire:& l'autre,qu'il dit eftre plus grofle & rouffaftre, &ç de moindre vertu & proprieté. Ce que auparauant auoyentdit & Diofcoride & Galien:lefquels n'e'timerentiamais que la gals le omphacite fuft lacouuctture du gland, fachans tresbien que Ja galle & le gland font bien differens, & de genre & d'efpece. 30 lointque ni Dicforide,ni Galiensni Aegineta ne prindrentia- mais fimplement cenom omphacite; pour la noix galie : ain$ pour le furnom de la galle,qui feruift de difference,pourremar- querla galle omphacite, d'auec les autres. Rarquoy ie conclus contre Cornarius ; qu'en ce paflage d'Aeginetas il fauclaifler Omphacis fans y mettre Omphacitis,eitant certain qu'Ompha cis,en Grec; eft lenom propre de la couppette de gland :com- bien que Cornarius eftime autrement, aufsi bien que Guinte- xius Fe a traduit & prins ce mot omphacis , pour vn aigras.On fait de galle omphacite, de vitriol » de gomme, &c Bonenre. vin,de l'encre fort bon,y procedant de telle façon:Prens de gal- les pilees de gros en gros,cinq onces:vitriol trois onces,;vomme Corne. init br. 64 Gal, de co p>. medicie Ormphacsi iettant deflus cinq liures & quatre onces de bon vin blanc qui foit chaud : puis l'auoir bouché, tiens le au foleil quinze iours duräs,ou en hyuerderriere le fourneau du poefle, prenät garde tous les iours de le remuer auec vne efpatule. Les grandes gal- Prefages di les ont vn fecrer de nature propre & particulier à elles, que rous #2/% de Gai les ans ciles prefagiffent la bonté ou malice & cherté de la fai-le pour La! fon à venir.Car rompant celles quine font pertuylces & percecs, bonne ou 1 on y trouuera dedans,ou mouches, où araignes,ou vers Sic'eft m4twaife vne mouche;il y aura guerre:fi c'eft vn ver , la faifon {era chere: a:fon. mais fi c'eft vne araigne, elle fera peftilencieule. Et ne fe fauc eftonner de ce queie dis, queces animaux fe crouuent dedans les galles qui mcfmnes ne font percees: car i'en ay fair l'experien- cetant & plus:& ne trouuay jamais galle entiere & non percee, qui n'euft au dedans vne de ces trois beftes:& les y trouuera-on toufours ; finon qu'elles en foyent{orties: ce qu'on peut ay{é- ment cognoiftre quand il ya vntrou en la galle. Nous dirons donc ; que le chefne produit enfemblément & tonfiuiét, & va animal. Etpenfe que celte confideration induifit les anciens à confacrer & dedier le chefne au Dieu & lupiter fouuerain. Ga- lien,parlant de !a galle Omphacite , dit ainfi : La galle Omphas cire cft yn medicament fort brufceftant froid & fyprique,pour la plufpart de fon effence.Elle deffeche fort,& repoufle & 1epere cure toutes fuxions. D'auantage elle raffermit & reftreinc rou- res parties flacques & relafchecs : & refifte puiflamment à tou es fluxions. Elle eft defsiccatiue au tiers , & refrigeratiue au {- cond degré. L'autre forte de galle eft iaunaftre , grande, & la- fche. Elleeftaufsideféiccatine: non pas toutesfois ranrque | au- tre:car aufsi elle n'eft fi bruQque ne fi afpre que l'autre. Cuite, broyçe,ë redigec en cataplafme ou emplaftre,elle fert grande- ment aux apoftumes chaudes,& aux relafchemens & defcentes du fondement. Si on a befoing d'aftriction moyenne, illafaut cuyre en eau:mais où fera requis vfer de pius grande aflriétion, il la faudra cuyre enwin : & de ant plus qu'on voudra reitrein- dre, tant plus. faudra il vfer de vin gros &brufe. Noz paytaus l'ap Galen.li. fimplmedre SIVER SIDIIOSEICRMEN VAT ET Pappellent Galle de vin. Finalement , les Galles bruflees eftan- chentle fang : &acquicrent par la bruflute , vne certaine mor- dacité & chaleur: & font de beaucoup plus fubriles, & plus deféiccatiues , que celles qui font cruës. Orquand onles vou- dra preparer pou eftancher le fang ,illes faut mettrefur chars bons, &les laiffer embrafer du tout : puis apres les faut eftein- dre en vin,ou vinaigre. Annotation. # Les exemplaires Grecs mettent en ce lieu, xerdaidre, Par fequel motil me fmble que Diofcoride air voulu defcrire la forme dela galleomphacite, ayant au parauant deferit fa grof- feur. Toutesfois Marcellus , en fa traduétion,a rapporté ce mot à la groffeur de la galle omphacite. Ruellius a aduit ce mot Bollie :en quoyille rapporte quelque peu àla goes de la gallecomphacite. Quantämoÿ,'ay mis,que la galle omphacite cftoit ridee comme les jointures des doits,quand on les eftend: car & le mor Grec xerdaddrs lefignifie ; & la figure des galles omphacites le demonftre. Rhus:e Apothicaires Sumach: À! rabes,Sumach, Adu- ; rion, RosbarfadiSticos , © Rofäidicos: ESpagnolz, Samach,C Sumagro: taliens, Rbn © Semacho. C(HAP. CXXIIII. Le fumach, qui fe met fur les viandes , & qui eft appellé d’aucüs Erythros, eft la graine d’vn arbrif. én inf appellé, pourceque ds ranneurs & affetteurs le cuirs s’en feruent pour canner les peaux. Cet ar- brifleau croift en lieux pierreux , & elt hautenui- son de deux coudeces : & jette vne fucille longue, TT rougcaftre, clatae tour, comme celle * d’yeufe, Son fruiéteft comme pctis raifinsefpés,de a groffeur du fruict de rerben- thin, tirant quelque peu fur le large : l'efgoufle du- queleft fort vrileen medecine Ses fueilles font aftrin gentes: & ont mefme vertu que l’acacia. Leur deco- ction noircitles cheueux:on la merés clyfteres,pour les deuoyemens du ventre,& dedans les bains, pour s’y afleoir dedans , à fin de s’en fomenter & eftuuer: &c mefmes la baïlle-on en breuuage, pour lemefme effect. On la diftille dedans Les orcilles,qui font fan- geufes &cboueufes. Les fucilles broyees,& appliquees auec vinaigre;ou miel, arreftenc les chancres , & les apoftumes qui viennent au bout des ongles. La de- coction des fueilles feches cuitesen eau, jufques à l'efpeffeur de miel , a les mefmes proprietez quely- cium. La graine fait les mefmesoperations, Onen faupoudreles viandes de ceux qui font fubiersaux defluxions d'eftumac, & qui ont le ventre deuyé. Applique auec d'eau,ellegarde du feu &-d’apoftu- me les rompuresdesos efcaillez& efcorchez, & les cerniffures des coups ourbes & meurtriz. Elleofte l’afpreté de la langue, fon l'en frotte auec du miel: &reftreintl'abondance des fleurs blanches des fem mes : & fi guerit deshzmorrhoïdes , appliqueeauec charbon de chefne puluerizé. L'eau où premiere- ment celle gréine auracfté mife eninfufñon, cuite, &efpefsie, eft encores plus efficace, quela greine mefmes. Ceft arbriffeau produit vne gomme, la- feau de tanneur:lequeleft 30 50 qu'aucuns hfent fauflement, Ros Syriacus, pour cefte faute, 24e 35 quelle mifeau creux des dents, ofte toute [a douleur quiyeft. Lerhus des Grecs, felon que dit Pline, n'a pointchangé de Plin. #4. nom enuers les Latins : rouresfois les Apothicaires l'appellent hiff. B. 24s Sumach,ayans prins ce nom des Arabes,comme aufi plufieurs cape autres.Les Anciens vfoyent du {umach, en leurs faullés en lieu de felice que bien monftre Diofcoride âu commencement de ce chapitre, difantainfi : Le famach quife mer fur les viandes, &c-Encores auiourd’huy,felon queï'ay entendu,en Sutir, & en 10 Egypre,où le bon fumach croift,ils en vfentenlieu de fel.ILe {u- mach croïft en plufeurs endroits d'Italie, & mefines für le mont Apennin: lequel eft du tour conforme aux marques que Diofcoride luy attribue. On afferre les marroquins des fueil- les feches de fumach. Cependantil faut noter,encores que Ga- Gale.lib.6. lien ait appellé le famach de plufieurs & diuers noms, l'appel- de compo. Jancquelquesfois Rhus deSurie ; quelquesfois Rhus TOUGE, medic, fec. Pontique,Rhus de cuyfine,& Rhus de tanneurs & affetteurs de {oc Cuyrs : que neantmoins ce ne {ont diuerfes efpeces d'arbres de swmach de famach:car & Diofcoride & Galien mefine n'ontiamais deferit cuyfine. ges efpece de fumach. or derechef faut noter, quele sémach de umach de cuyfine,n'eftautre chofe que la greine : & celuy des Marroqui- © affetteurs de cuyrs;font les fucilles & raînceaux du famach.Ce niers. quebien monftre Diofcoride, quandildit: Le fumach eft la greine d'vne petite plante, delaquelle les affetteurs de cuyrs xfnt, pourtanner & affetter les peaux. A quoy aufsi s'accorde Galien au lieu praeené Lefumachrouge , n'eft autre chofe que fon fruiét , quand encores il n'eft meur: lequel elt lors beaucoup plus aftringent, que quandil eft noir & meur. Le famach de Surie & de Ponte, encores qu'il croifle cn eftranges ne neantmoins il s'eft en rien different du fumach d’I- tale: finon que noftre fumach n'a telle vertu, que celuy de Leuant. Parquoy Mefsieurs les Reuerens qui ont efcrit fur Mefüé, fe font abufez, eftimans que le fumach Pontique fut diuers & (paré de celuy , dontles Anciens vfoyent pour don- ner gout à leurs viandes. En quoy mefincil femble que Pline aiterré, efcriuant feparément du fumach des tanneurs, &le diuifant de celuy dont on vfoit en cuyfine.Fuchfius, homme deFwchlib.de grand fauoir, non content des deux efpeces de fumach deferi.compo men tes par Pline,en a encores mis fur les rancs vne tierce:difant quede-fec.boe, le famach de Surien’eft point feulemét different du fumach de cuyfine,& de En e des afferteurs de cuyrs: ains eft vnius parti- culier d'vn arbrifleau qui croift en Surie:fe fondant fur ce que Galien met le ius du fumach deSurie. en vnecertaine compo- fition de Medicament. Maisle bon Fuchfius s'abufe:cariene © Puis comprendre és parolles de Galien pour auoir parlé fimple Gal.li.6.de ment duius de fumach , que le rhus de Surie fur vne elpece decomp. mes fumach, feparce des autres. Ie penferoye bien que Galien luydée fec. lor. auroit baillé le tilrre de fumach Surien pource qu'en Surie la temperature de l'air y cft fi bonne, que là le meilleur fu- mach}y croit. Et combien que Theophrafte eftablifle deux,,n cfpeces de fumach , aflauoir mafle & femelle, pource que, 1R. plane, l'vn cftftenle, & l'autre porte fruiét : rouresfois il ne dit pour H 304118: pour cela,que l'vn fut pour la cuyfine, & l'autre pour les cuyrs: ains a dir que tous deux eftoyent propres à affecter les cuyrs: pource que ceux qui les affertent,vient feulement des rainceaux du fümach , & non dela greine.Lerhus de Cornclius Cellus, Petr Crih Theop. de ARE en ë 2 hone.dia efté eftimé de Crinitus la manne,qu'on nous apporte de Surie: fe.Lb. vie, s'abufänt lebon homme, en la proximite de ces deux mots, cap.7 Ros,& Rhos:dontlepremier que Role. & par confcquent, 1 la Manne, quin'eft qu'vne rofec:mais le fecond fenife ie fa mach L'opinion duquel Manardus Ferrarois à doétement con tredite & repouffee, Gaza, traduifant Theophraîte, appelle Epifts. rhus, Fluida,en Latin,qui fignifie,coulante : voulant forger VD Eluid nom Latin à Rhus,encores quiln en aitpointentre les Launs, F o felon que dit Pline. Laquelle traduétion m'a fait autrestois er rer: eftimant que la fuida de Theophrafte fut la viornc:des ra- cines de laquelle pluffeurs font le glu. Mais regardant de plus Q pres en l'exempl ire Grecde Thcophrafte, & prenant garde uafi auec colere au nom Larin que Gaza auoit impolé à de , ie crouuay la fource de mon erreur. Parquoy, 4 fin que icrecognoiffe la verité ; la fluida de Theophrafte n’eft autre chofe que rhus:ê: noftre viorne,n'eft autre chofe que V1 8vR- N v M: lequel ef fi foupple ; quepour plier qu'onle face ilne ferompr point. Manarilibr. V'iburnum: François, V'iorne,on M anffane: Itahens, Lanrana. Le gros comme le de gs de blanches & femblables àcelies d: l'orme :routesfois elles font plus veluës, & font dentelecs alentour : & croiffent deux à deux deca &: d -là des branches pa: neuds &interualles Sa fleur eît blanche, & faite en mou- cher ou bouquet : de laquelle 0 dependent certains grains ap- platis comme lencilles : lefquels font vers au commencement, puis apres 1ls deuiennent rou- ges:& fnalëmenteftans paruc- nus à maturité , deuiénét noirs. Ses racines font quai à fleur de verre.Ses rainceaux fonc fi foupples & pliables , que mefmes les 15 s'en feruent à lier les fagots. Elle prouient éshayes & Fons,& eu lieux herines Ses fueilles font d'vn gouft brufc&c adfttingent. Ruellius eft de mon opinion,non feulement en ce que e qu'en France elle retient encor fon nom:car on l'yappele Viorme. Qui en voudra fauoïir d’auantage, qu'il hf nos ep ftres és fluations qu'auons fair pour nous contre Guilanci- nus. Quelques vns eftiment que le viburnuim foit vne foite de genelts induits à ce feulement à caufequ'en Calabre il por- telenom.de Vauorna: maisie ne voy raifon qui m'inuite à croireque Virgile aitainfi appellé le gent, confideré fa deno- mination propre.Ët parainfi omettant telles diuerfitez,ie diray que les fuilles de viorne( comme dit a efté cy deffus )font ad- ftringentes, 8 fingulieres aux dens qui lochent, & defluxions des genciues flonles cuir en eau & vinaigre auec fueilles d'o- live, & qu'on f& frotce fouuent les dens de cefte decottion. 30 Celte decoction eft pareillement bonne à reprimer & reilers rer la luetre, & côtreles fluxions du gofer;fi on s’en gargarize. Ses grains mis fecher;auparauât qu'eftre meurs, 8e pris en pou- dregucriffent le Aux de ventre. L'efcorce de fes racines gardee enterre, puis cuire, & bien broyce ; fert à faire duglu propre à prendre oifeaux.Ses fucilles mifes és lefsiues , foncles cheueux noirs ë les engardent de romber. Corins: Italiens Scotano, © Rofo. NA TE Au refte la propricté du fu- SU > G AY E mac à tanner les cuirs , me fair 4 #A fouuenir d'yne certaine plante 4, É® nommee Cotinus, qui a àceft ES effet mefne proprieté : de la- quelleïay bien voulu toucher ici quelque mot, pour en mon- ftrer les vertus & proprietez.Co rinus donc eft vn arbriffeau,qui rebinthe, horfinis qu’elles font We plusrondes & plus larges , d'vn odeur forte & fetirant à V@ Il croit à la hauteur de trois ou 3 quatre coudecs,& quelque fois 6 plus,fà uge n'eft gueres moin- dre que le bras de 1 home, & ion bois fi iaune, qu'il fert couftu- micremét aux tainturiers à taindre leurs dras en iaune. Ilierte au bout de fes raînceaux côme vn amas de plumes, fait enef mouchetre,& de couleur blanche tirant fur le roux,dans lequel On voit de goufles longuetres, & femblabies à celles de mille- ertuis,qui contiennent la graine. Pline en faitmention au liure 16.chap.:8.difant ainfi:Au inont Apennin on trouue vn certain arbriffeau.qu'on appelle Cotinus,lequel eft foreftime pour la beauté de {à couleur. Voyla qu'il dir. Ën Lombardicon l'appelle 60 communenent Rof©.& quand ileftarbriffeau, Scotano. Il eit rahdementrefuiétif La decoétion de fes fucilles eft finguliere aux vlcerés de la langue,à la luette & aux defluxions du gofier, f on s'en lave la bouche: comme aufi aux vlceres des genitois res, fi on les en Jaucfouuenr. Mife és fomentations qui fe font pour arrefter ic flux imcnftrual , elle lesrend plus efficaces. La poudre de fes fuciiles & rainceaux appliquee furle ventre, l'a: ant au preallable enduit de vinaigre , arrefte our flux de vens Galen.Ë.8. tre.Galien parlant du famach,dit ain : Rhus eft vneplante fort fimplmedt. brarichue,qui ef fort aflringente & deféiccatiue.Pour cefte cau + F0 24.  N D. Ii A E à e jetre rainceaux fe les tanneurs en v{ent pour reffecher & refferrer les cuyrs:8c.a pubs lo noëm d'eux Son fruict ft fort vité en Medecine:& fon is eft dequalité forc ftypaque:éc eit devercu femblable.que fon gouft mouûre.On peut tenir ce Medicamét pour deBiccatfau ticrs degt celte pläte eft fort foupple en toutes fes parties , mais aufsi 29 TR RIIOGIL ES A 6,&rch igcrarifau fecond. Grecs, Phænix: Francois , Palmier : Arabes, Maihla, 04 Na \lemans, Duttelbtum:Efpziruolx, Palmera: laliens, pal. J ke M ÉEus Pile, Dellylus, o4 Palimil:s : Franços, Datres, ow Figwes Royales:Arahes,Tamur: Allemans, Dattilen : Efpaignolx, Tamiras,@ Dautiles:lealiess Datroli:Bobem.Dakcryle. Eforce de dates en four. Palmier. CHAP. CXXV:. Lepalmier croiften Egypte. On 4 accowïlwmé de cueillir for fruict C3 Astomne;yn peu auant qu'ilfoit meur: © eff femblable ax myros balan Arabefque,fiwnommé Pomas:eS£ant verden Couleur , @'ycts rant à le fenteur d'vn coing.Mañquawd on lc lasfe pleinement mers. rir,il ef lors nommé Phœnicobalanum. Les dattes à mimeures, [ont afpres & afiringentes : parquoy [fon Les prend en bresuage auecvin gros @ bruft,elles arre$i dent € reftreignent 10#4 deuoycmens de ver îre,@ toutes fuxions proucrans és lieux natarels des femmes. Appli- quees elles fondent lesplayes, & reStreigrent les morenes, Les duites meues font plus affringentes , eFlans frefi bes quefeches. Elles casa [ent douleur detefle,c> enyurent La perfonne,qui en mangera en trop grande abondance.Les dattes feches,mangees, font bornes à ceux qu#, crachent le fang,à ceux qui ont douleur d'eflomac,& aux dyfenteri. ques.Mifes en cataplafme auer pommes de coing, € cerot de labru[= questlles féruent grandement aux paffrons & deffaux dela vefire, Les dattes,qu'on appelle Cargotes,guer/Jènt l'afpreté du goXiersprin. cipalement quand on les mange. La deco£tion des dattes Thebaïques, prinfe en breunage, eSteint les grandes chaleurs , qui aduennent és ficures continuës:@> arseceaw mieller,quine Joit fre[chemsewst compofte, recreent Les forces:& clans mangres,ellcs font mefine operation, Le win,qu’on fair des dattes,a les mefmes proprietex: Leur decoétion fins. pleprinfe en breusage,ou ga rgarixee, ef fort reStriéhine > aflrm rente. Lesnowawx des dattes, calcinex (comme On fait les autres } en yn pot de terre cruë, > cSlzints en vin, ayant bien lané leur cendre, fapplayent le fpodium:€ mefle on celle cendre , ainf5 lance, és lininens qui fe font pour embellsr les paupieres des yeux Que ff à leur premiere. cutesilx ne font affex cuits, illes faut encores recuyre à perfcélion, la galle. SO Lx ont vne vertu fort aStrichine : &@> fi on s'enoins, ils refférrent les pores de la peaw.A ppliquez awec fpica nardi , 1ls (ont fort bons à celle maladie des yeux,qu'on appelle Vua, aux paflules des yeux, > à La chewte du poil des paupieres, Auec vin, ils dimivuent les cxcrorffias ces de La chair : @cicatrixent les vlceres, Les meilleurs noyaux Jons ceux des dattes qui croiffent éspebitx © bas palmiers d'Egypte. Palma Elaté: Grecs, Phœnix Elétésou Spatha: Franços, L'efcorce de Dattes er feuriTtaliens,Coïtecciæ de i frutti della Palma. Elate, qu'aucuns appellent Spatha 3 Cf? La couverture des dattes, quand encores elles font cn fleur : Laquclle eff fort propre pour c/pefir & dommer corps aux onruens, La meilleure, ef} celle qui eft odorante, aStringente,pefantemaffiue, &> graffe au dedans. Elle eft de qualité affricine: © garde d'enchancrer d'auantaxe les vlceres corrofifxz. Elle joint toutes diflocations de mernbres:&p' cSfant pilee , On La met és cataplifmes @emplaftres. Elle cft bone aux afféiôns & paficns des entrailles, de diafragme;de l'effomac, ©’ du foye, eflant mife Oise corporee és embluSfres ; qui fontpropres ätelles paÿfions. Se frottans fouuent les cheweuxde fa decoltionselle les fait notrctr : laquelle auffé ejkbône,prinfe en bresnage,aus: deffaux des reins,de la vefèie, © des entrailles : © farreSfctoutes deflixions © du ventre, & des licux waturels des femmes. En s'en frotéans par l'efpace de vingriowrs,ause refire SsVRIDIOSGABIVRE 1 5 pourues qu'elle loitfres refine © cireselle guerit du mal faint Main, es enuelophee de ceffe fhe. Quandla datie cffenfleur , G' rf+ encor! peaw,clle ft arifi at pelle Elaté, @ d'aucurs, Boraffus.Elle ef auffi affrmgente, © a les mefines proprictex. que fon efrarce:excepté qu'el- et La moclle blanche len'eft fi requifespeur donner corps atx onquens. dutronc du palmierseftant mangeefrefche,ow cuyte,æ Les mefmespro- prictex que boraffns. arbre fott haut,ayant vn tronc tout cfcaillé, w’à la cime , lefquelles font contour- nees en rond ; leur fommité regardant en bas : fes fueilles font longues , doubles , & eftroites comme vne cfpec. Iliette force fleurs.attachees à minces queues ; 3mode d'vn grand raifin, & femblables à celles de faffran: moindres toutesfois & blanches. Auant qu'elles fortent ; elles demeurent enclofes dans ce grand receptacle , qu'on nomme Palma elaté , lequel s'en- trouurant les produit. De 1à viennent les dattes , qui à leur maturité,qui eit fur l'Automne,comme aufsi des figues,deuien nentroufles, ayans vn noyau dur ,longuet & fendu par em- bas. Quant à l'efcorce nommee Elaté , elle fort du tronc mef- Le palmier eft vn & ne produit branches q me, & des premieres branches , comme porte 1cy le pourtrait. Ontrouueaffez de palmiers hauts & grans en lufeurs villes d'Italie par les iardins des bonnes maifons, &és cloiftres des 30 Conuentsiroutesfois pource que l'air de noftre climat n’eft cor- refpondant À lewr naturel & temperature;ils ne portent point de fruit, & mearentfteriles.Ce neantmoins il y a certaines coftes & marines en Efpaigne,où les palmiers portent dattes:mais el- les font toufiours brufques.& ne meuriffentiamais. En Candice les dattes meuriffent bien : mais encores plus en Cypre. Celles qui croiffent en Iudee, font les meilleures de toutes: & princi- palement celles qui croiffent alentour de Jerico , felon que dit Galien. Les dattes,qu'on apporte à Venife, viennent de Surie, &c d'Alexandrie d'Egypte: & quelquefois de Naples, là où on les apporte d'Afrique & de Barbarie. Aucuns appellent les dattes : Parthes,Indiens & autres peuples du Leuant font du vin de dat à tes frefchementeueillies, duquel ils vfenr. Et dit d'ailleurs, que 4: le palmier femelle ne porte oint de fruidt , s'il n'eft planté aus res du palmier mafle. Et fi d'auanture on coppele mafle ,ou 4: qu'il feche, le palmier femelle, comme eftant vefue, deuiendra ; fcrile. Touresfois il ne faut eflimer pour cela,que les Palmiers # mafles foyentfteriles. Car Theophraîe dit, qu'entre les Pal- fe miers qui portent fruiét (carily en a affez de fteriles) tant les , mafles que les femelles font fructiféfes. Et ya plufeurs fortes le Ge fruiéts:car les vns n'ontpoint d'osiles autres en ont, qui font nt, durs àmerueille: & l'os & noyau des autres eft ol &tendre. . HER e Palmules, & aucuns les nomment Caryotes Pline dit ,que les 30 Pre qu'ilz enayent aucunement efcrit eMwfafans fruit, e M ufa auec fruilr, œ feau.Elle n'a point de bräâches: car elle gait ruute en tronc: En la cime y a vn germe tendre,de la longueur d'vne coudee » duquel fortentautres petitz germes, qui {e cotiennent iufques à la der- niers cime;par petitz Fnterualles ,diftans enuiron de trois doitz les vns des autres : defquels fortent les fruiétz , qui font dela grandeur d'vn petit concombre:qui alle defia d’eftre meur , 8 commence àiaunir. Son efcorce eft comme celle des figues : &c fe pele ainfi quand on en veut manger. Sa chair eft femblable À celle des melons:& n'a aucun noyau ni graine en fon dedans. Ce fruit du commencement femble fade à ceux quile gou- ftent: mais à le continuer, de jour en jouronen deuient plus friant:d'autantqu'ila vn certain bon gouft caché,quine fe peut defcouurir,qu'à le‘continueritellement qu'en le frequentant;on ne s’en peut faouler.Voylà ce que j'ay apprins rouchantlaplan- te Mufa,de ceux qui l'ont veuË fouuent & en Cypre,ë& en Egy= pte : car quant aux Anciens, iene ME füuis encores apperceus Combien quer'efime quafi que c'eft celle plante, que Theophafte met au ranc des pal- miers:& qui.felon fon dire,croift en Cypre:produifant fes fueil- les plus grandes que les autres,& fon fruiét plus gros,long en fi- gure ; & gros comme vne grenade Serapio,entre les Arabes,a parlé de mufa en cefte maniere : Mufa eft chaude au milieu du premier degré,& humide à la fin. Elle n'a pointson bien peu de nutriment. Selon fes qualitez particulieres , cle eft pro! fitable aux chaleurs & ardeurs dela poirrine,du poulmon, & dela ve- fie : & d'ailleurs,lafche le ventre. Toutesfois fionen mange trop, elle nuytà l'eftomach » & oppile Je foye. Parquoy f ceux qui font de froide complexion en mangent tropiil eft requis ne» LE D'auantage,ils font differens en couleur:car les vns font blancs, 40 1:° J ? f Ë Rat ceffairemét d'vferincontipent apres d'eau,ou de vinaigre miel- ces les autres noirs, & les autres rouffaftres.En fomme,il n'y apoint €s. moindre diuerfité de couleurs entre les dattes,qu'il y a entre les figues: &n'y a moins de diuerfes efpeces de dattes, que de f- des.En outre, les dattes font differentes entreelles,& en gran- deur,& en figureicar ilyenade rondes,;comme pommes, & qui font fi groffes,qu'il n'yenpend plus de quatre attachees enfem- ble.Il y en a d'autres ui font petites;\comme pois cices. Ondit aufsi qu'elles font diérentes en faueur, toutesfois les meilleus res de toutes, font les dattes , qu'on appelle Royales : maisilne s'en SRE 2e nientreles blanches,ni entre lesnoires. Aus il unes fon differentes des autres,non feulement en fruit, mais auféi en la grandeur, groffeur, & mefine en la forme de l'arbre. 59 Carles petitz palmiers portent beaucoup plus de fruiét, que les grans:& incontinent qu'ils onttrois ans,ils commencent à por- ter.En Cypre; en Surie , ê&ten Egypre:il y a des Palmiers de la hauteur d vn homme, qui portent iquatreans, ouau plus,à cing-Il y en a vneautre fre en Cypre, qui porte fa fueille plus grande,ë& fon fruiét gros comme vne grenade, qui eftlong, & & d'autre forme que les autres:routesfois il n'a pas fi bon gouft queles autres:car on le mange comme on faitles Pacs ffeane feulemencla fubftance.& crachant Jarefte.Voyli quedit Theo- ben phrafte touchantles palmiers. Aurefte, il yena plufieurs pale qui mettent au ranc des palmiers vne plante;qui croift en Egys pre,& en Cypre;que noz Venitiens appe aufsi. Cefte plante eft haute de cinq où fix coudées ( felon que dient ceux qui l'ont veué efditz païs) & fe plante comme on fait les autres ierrons. Elle produit fes fueilles côme lerofeau:mais neantmoins elles font plus longues & plus larges : de forte que EEE elles pafsét trois coudces de long,& vne coudec & emie delarge:ayant vne cofte au milieularge & efpefe. Les fucilles fechent en efté,ou de leur naturel, ou par la vehemence du Soleil:tellement que au moys de Seprembre;les fucilles,pour cftre fort minces , tombent, & la cofte demeure denuee. Son force eft toute cfcaillce,comme eft celle de palmier, & de ro- llent Muf2,& fon fui 60 balets deles rainceaux Jez, ou bien de gingembre vert confit. Mufa nourrit bien l'en fant au ventre dela mere, foulage les roignons, prouoque l'vri- ne,& incite à luxure. Voyla que dir Serapion touchant Mufa. Chamerrhiphes,ou Palmier penr:lral.( cfaghone, J1 vient aufsi vne efpece de palmier en Sicile & ennos maris aes de Senes, qui eft petit & bas, ne paffant gueres vne coudee de hauteur, ayant melme fueil- les que les autres, finon qu'elles font plus petites & plus courtes. Ses Heurs fortent de biais d'vne rouffe cheuelue, d'ou par apres vient le fruiét. La pattie touchät Jaracine , qui eft côme enleuee en bofle, a au dedans vn cer= tain germe enuiropné de plu fieurs doubles, qui cft tendre, fauoureux,& debol gouft. On le mange au deffert auec poy- ure & fl, à mode d'artichaux. On fair de nattes, corbeilles & > poutce qu'ils ne fe rom pent aifement. Thcophr l'appelle xauphipir, 8 en parle ainfi: mærrhiphes eft d'yne autre efpece,comme retenant luy oftantle cerueau » ilne lauffe pas de viure.& regerme:com bien qu'on l'ait incifé pres des racines. Son fruiét x fueille dif» £erentaufsi: car elle eft large & molle : qui fait qu'on s'en ert à paniers,nattes)ët chappeaux contte le {oleil.len croit aulsi en Candie , & encor plus en Sicile, où on les appelle Ccfaglione: Il y a des palmiers ésIndes(felon que dit lofephe en fes nauiga tions )lefquelz eftans esbranchez au moys d'Aouft , rendent vne liqueur; que les gens du païs recueillent fongneufer auec Le palmier cha- Theophr.li. lenom': cat t.cap.8. ment 767$, 96 avec taifleaux propres À cela,& boyuent,par fingularité, côme winexquis. Toutesfois fi on nefaitcuyreceite liqueur ,pallez trois iours,elle fe conuertit en fort vinaigre. Par aïnfi les Indois Ja cuÿ{ent, comme nous faifons le vin cuit : & la rendent par ce moyen comme miel exquis. Par apres ils demefñent cefte deco- étion auec d'eau:8& par l'efpace de vingt iours;coulent &recou lent le tout ;auec yne certaine maniere de faire qu'ils ont ,iuf- ques à ce que cefte liqueur foitbienpurifice &clere. Ce que e- ftant faitils s’en feruent & en vfentcomme de fomptueux breu uagc.& qui dure plufeurs annces Quant aux dattes que Diof coride appelle Thebaïques ; on les fait tant fecher au Soleil, qu'on les peut reduire en farine , felon que l'ay apprins de plu- fieurs Autheurs. 11 y a vneautre forte de dattes, que les Apo- thicaires,fuyuans les Ar: bes,appellétTamarindos,& les Grecs Oxyphænix pour raïfon de leur afpreté Quant aux Arabesiils nomment les dattes, Tamar Parquoy Tamarindos, ne fignifie autre chofe, que dates d'Inde. Orles dattes d'Inde,felon que dit Serapio ; croiffenten certaines plantes, qui ont leurs fucilles longues& pointues,retirans À celles du faulx. D'autres cftiment le ramarindos eftre le fruict des palmiers fauuages. Touresfois i'enfüys plus volontiers l'opinion de Serapio.que des autres:veu mefmes qu'il nya aucun des Anciens qui ait fait mention des tamarindos loint que de tous lestamarindos qu'onnous ap- ; porte il n'y en a point,;ou pour le moins.bien peu,qui foyét en- tiers. Car le plus fouvent on les apporte tous pilez & reduits en mafle:au dedans de laquelle, quand on la deffait , on trouue de noyaux iaunes de diuerfes formes & figures. Les meilleurs font ceux qui font noirs tirans fur le rouge , & qui font tendres & frais: 8 font farciz & pleins de filz nerueux. On les fofiltique a- uec la chair de prunes: mais la piperie fe cognoift en la couleur &c au gouft : car les tamarindos ne font finoirs , ne fi brufques au gouft. Tamarindos.felon Mefuéeft defsiccatif & refrigera- tifau fecond degré:toutesfois Auerroë veut que ce foitau tiers. Les Tamarindos efmeuuét & Jafchent le ventre: parquoy prins en breuuage, ils purgent ayfément la cholere: & addouciffent des humeurs adufes. & la rage & fureur. On les ordône à ceux qui nt oppilez ; aux hydropiques , à laiauniffe , & à ceux qui font trauaillez de la ratte. Is feruent grandemêt à ceux qui ont Je mal fainc Main.aux farcineux, aux feux volages & dartres & à routes exulcerations d’entre cuir & chair, caufees d'humeurs aduftes & brulces. Ils fonrnuyfibles à ceux qui ont l'eftomach froid:finon qu'on les prenne auecmacis,maflic,cannelle,ou fi ca nardi Ils font de tardive operation: toutesfois leur vertu ac- croïft,les dônant en laid cler de cheure,ou en ius d'oubelon,ou de fumererre. Pour rerourner à no palmiers. nous dirôs qu'ily en a plufieurs,& diuerfes (ortes: defquelles,quien voudra eftre ples amplement informé, en trouuera ample declaration Theophrafe,& en Pline, és lieux & raffages preallepuez. Ercependantie ne veux omet tre la pläte Cuciofera, dontfait Tamarin- dos. Guciofére, Thcophr, métion Theophr.qui eft( com- Bb.4 ca,2. me :l dit ) femblable À Ja pa- dehift.pl. me, & en tronc & en fucilles, & cantmoins la palme ne fair ju'vn feul tronc: mais cefte cy cffant vn peu efleuce de terre, fe iette en deux troncs,puis de- rechef ces deux chafcunen au- Re tres deux, produifans parapres ; beaucoup de petites verges: guerres. & lert fon * efcorce à lier,come ñ Fe fa 4 celle de la palme. Sonfruict eft weile, , ipecialement different tant en randeur,forme, qu’en ius:car pi remplir la main, &eft rond & non longuer, iaunaftre, camaflé en grappe, comme ce- Yna part l'autre, ayant vn gros noyau & bien dur, duquel on fait des anneaux pour les cortines de Jict. Quart à leur bois.il eft pareillement different : carenl'vnileft rare,nerueux & verd:en l'autre mafsif pefanc & charnu,fe mon 60 ftrantmadré & dur à la taille. Les Perfes l'efliment fort, pour faire les pieds de Jict M. Guillaume Quaccelbenus m'enuoya ilya queique temps le fruict de ceft arbre : lequel à dire veriré pourlorsiene cognoifiois Mais depuis } Prenant de prez gar- de, & le conferant fur Theophraîte, i'eus Opinion que ce pour- zoir eftre le fruiét de cuciofera. Ft de facil remplit bien la main, ileit de bon gouf, & eft iaunaftre côme vn coin , auquel il ne retire mal, horfmis qu'il n'eft cotonné, & a vne chair nerueule, Son noyau ef gros comme vne noix, eftant de forme qua- drangulare, defious large, & pointu au bour,& de mefine cous doux & de bon gouft, fans eftr luy du palmier , ains l'vn AN D. MATTÉHIOLVS o palmier eft de qualité aftringente,en to &en 45 Maïs la couuerture de] $o font celles, leur que les coquilles denoix, Couuert d’vneautr. de couleur roule avellaines ou pignolats, eftar: e plus grande coquille qui eft dure, & velue noiraftre. Lenoyau füufditcommeil eft blable au marbre en couleur » aufile pañle-ilen duré vne cocauité au dedäs Pour mettre we noifette fauua fa coquille, le tout ruide , & fans aucun noyau. Diofcoride deferit affer ouuertement Mierc'eft: difant ainfi, L'EI ayani] ge aueie Quant à elarét qu'elle partie du pal até, qu'aucuns appellent Spatha: uuerture des dattes, lors qu'elel phaître, au Entre les palmiers, qui po les autres femelles. Maisilil que le malle ictte premiere: : mais la femelle demonftre ina Continent vn frui@t,qui eft long. Galien eftime qu'ily aye deux; efpeces de fpatha: dont l'vne froit le germe &# tendron delali datte:& l'autre feroit la couuerture >lers qu'elle eft encores ent fleur. Je pêfe que la premiere efpece d'elaté,foit ce qui croift au dedans de la couuerture de la datte , auant que les fleurs fort tent.Ce que aucuns appellent Boraf us & Elaté, felon que ditil Diofcoride Pline a bien montré qu'iln’entendoitrien en cecy} quand il dit, Il y a d'ailleurs v narbre,quieft propre aux mefmes4 onguens qu'aucuns appellent Elaté,nous autres l'appellons Sas pin,& d’autres le nomment Palme, ou Spatha. Le bon Pline 22 Fait vn fapin de l'efcorce d'vne date: fe fondant fur ce que les:s Grecs appellent le Sapin, Elaté ; comme ax s'appelle l'efcorce:d & couuerture de Ja datte en eur. Mefines fon erreur {e mon. ftre encores plus euident, en cequ'il penfe que la palme elaté,;) foit vn arbre : combien que ce ne foit que le germe de la datre,:, ou bien la couuerture de {a fleur. Entreles Modernes Adamnl Lonicerus Alleman a lourdement failly en ceft endroit : difanc it que fparha , fontles fucilles du palmier, ainf appellees, pource el qu'elles font faites à forme d'elpee. Galien, parlant des pal | miers & de leurs Proprietez ; ditainfi , au lieu preallegué CT utes fes parties. Par ainf 1 ru, pour eftre compoté de : leurs froide & terreftre. De :| ui luy fert quafi de cerueau, ,! & qui eft bonne à manger. :| luy qui eft doux, contient en foy ;! Et combien que ce foit vn fruict +! fort bon à manger, tant prins fimplement,que meflé auec d'au « tres viandes : fi eft-il encores fortbon, appliqué par dehors, és : endroitz qui ont meftier dfiftre fortifiez, deflechez » conitipez &efpefsis Quantàl'elaté, qui ef le germe & tendron du pal- mier,elle a mefme proprieté quela moelle & cerueau d'iceluy. | a datreeltaftringente,& cftplus defsic | catiue, que toutes les parties deuant dites : comme eftantde | füubftance plus feche, auec moins de Participation d'humidité. Parquoy à bon droiton l'applique és vlceres pourriz:& la mef- le-on és medicamens, quireioignent les iointures difloquees, ourelafchees D'ailleurs eftant prinfe,ou appliquee dehors,elle fert aux defaux du foye,& de l’eftomach. Laracine du palmier a vne qualité defsiccatiue, fans aucune mordacité : & tienrie ne fçay quoy de l'aftringent Et en vn autre paffage, parlant du fruiét des palmiers, 1 dit ainfi:ll y a grande difference entre les dattes : car aucunes font feches & aflringentes, comme celles d'Egypte:les autres fonrtendres. douces ; & humides : comme qu'on appelle Caryotes. De la derniere efpece les. | meilleures croiflent en Surie de Paleftine , alentour delerico… | Toutes les autres fortes de dattes font efimees moyennes, pour le regard de ces deux efpeces.Toutesfois cllesfontdedif. | ficile digeftion.& caufent douleurde tefte: & font les vnes plus | que les autres, humides ; & douces, où feches & aftringentes. Mais pour bié cognoiftre leur mediocnté . & ce que elle ont de moyen;il faut eftablir leurs extremitez Oriln’y a point de dat- te,qui n'ait vne certaine douceur » &afiriétion. Carles caryo- tes ont vne flypricité legere:& les datres Thebaïques, ont vne certaine douceur cachee. Or nous auons monfiré cy deflus;que toutius doux eft nutritif: & que lcius afpre & brule eft bon à l'eftomach,& reftreint & refferre le entre. Mais routes fortes de dattes caufent douleur de tefte, fi onen mange en abondan- cé,& font dediffiale digeftion.D'aucunes auf caufent vne cer taine mordacité à la bouche du vétricule,que les Medecins ap- pellent eftomach. Le ius des dattes grafles, eftanc diftribué par le corps,caule & engendre humeurs groffes & vifqueues : & À | caufe de la douceur qui y eit coniointe;il oppile incontinene Je foye, & le bleffe: luy caufant infammations & durtez. Aprés le foye;laratre aufsi eft offenfee. Mais fur toutes ; les dattes vertes font nuyfibles.fi on en Mange partrop. Voy plus amplement Galien audirlieu. o le ius de fes branches ett afpre &b fubftance aqueufe & ticde, & d'ai femblable qualité eft fa moelle, « laquelle on appelle Encephalos, Mais {on fruit, & fur tout, ce yne chaleur non mediocre | | Gq di Malura SVR DONS C: IV RE TI. 97 Malum Punicam : Grec, Rhœa : Franço, Pomme de les du poyure fauuage, & ayans au milieu de leur capilla- Grenade,ou Migrenes : Arabes, Kuman, Ruman, “ure quelque petis grains pendus , comme il fe voit en laro- : fe. Son frui@ eft enclos d'vne aflez grofleefcorce;roufloyant « : h ol: x RU Ds HS S Roman: Alemans, Granatoepffel : Effaigro Zs par dehors, & jaune par dedans, pleine cependant d’vne inf- Granadas, 5 romana:ltaliens, Melagrano:Bohe- nité de grains anguleux & rouges, cachans dans (oy vn miers,Graña louné T ablka. petit nouyau, & par vn merueilleux artifice de Dame Nature diftinguez la dedans & feparez par petites pellicules iaunes, qui s'entrelaflent l'vne dans l’autre, rendans vnius comme (CHER ES CXXV II. de vin. La maticre de fon bois eft jaune , & fon eftorce cen- : dree. Les grenadiers croient quaf partoute l’Iralie:& font T USE 1 appellez grenadiers, ou pour raifon de la multitude des outes 16s, EIPCES der Oo ins qui font dedäs les pommes de grenade:ou bien à cau- grenades font de bon fuc fe Royaume de Grenade ; quieften Efpaigne, quicftvn & aliment, proffitables À paysoüilcroift à force grenadiers. Comme ques’en foit, les l’eftomac, & de peu de (ub- grenadiers nous font fort communs; &és vignes, & és ver- L giers. Nous en auons trois efpeces, & qui toutes fe rapportée ftance pour nourrir . Ettrau dire de Diofcoride : car il y en a de douces, d’aigres, & de Z douces font meilleures À vineufes. Noz Tofcans appellent Vaiani, celles qui font vi- 4 LE leftomac : routesfois elles y neufes. D'autres les nomment Schiani,ou grenades de gouft PUS HE one quelques Yentofs moyé Pline met cinq efpeces de grenades:car il dit qu'il y CD ne ut ; a de douces, d'aigres, debrufques, de gouft moyen, & de vi- nat. hb.13. tez& chaleurs:parainfi elles neufes.Mais Diofcoride a reduit ces cinq diuerfitez en trois, (4119 font deffendues en fieure. fafantdes brufques& aigres vne mefmeefpcce:& des vineu- Les aicres font aftrittiues, 2° fes & decelles qui font de gouft moyen, vne autre: & met les &fôrt bonnes aux ardeurs ouces pour latierceefpece. Toutes ces fortes de grenades ù Sue font en Italie, & eftime on fur toutes les douces & vineufes, de l'eftomac, & fireflerrét, rant à caufe de l'abondäce du ius qu'ils rendent, que pout la & prouoquét à vrinentou- quantitédes grains quiyelt. On dique pour addoucir les Æfaniere tesfois elle offenfent labouche & les genciues.Celles grenadiers aigres;il faut mettre fur leurs racines de fente de d'addoncir ui font vineules , font de moyenne qualité entre les porceaux,ou d'vne perfonne, & lesarroufer fouuent d'rine les grene- 4 Y 5 3 ï VIE NVIZ LA SW s : BI gardee par plufeursiours. Et pour garder que les grenades dicis aie ouces & les aigres. Les noyaux des grains dC 9IE- ne creuentfur l'arbre, ilfaut mettre trois pierres alentour gres. nades aiges, fechez au foleil,cuitz auecla viande;ou dela racine; lors qu'on plante le grenadier : & fi d'auencure Peur garder DHleebee deffus, eftreignent tous deuoyemens de ileftoit ia planté, il ne faut laiffer pbur cela y mettre trois éecreser les Sr PRE : pierres : ou bien planter au pied du grenadier vn oignon de gresades. ventre & d’eftomac:& mis en infufion en cau de; Ofquilla. Et fi vn grenadier ne garde point fa fleur, 1l fauc ñ i % à 0 » pluye, & prns en breuuage, ilz font fort bons à ceux prendre d'vrine gardee par pluheursiours, &la mefleraucc uicrachent le fang On les metdedansles bains or- femblable quantité d'eau, & en arroufer trois fois l'an lesra- dans pour reftreindre les dyfenteries ,&lesflu- cinesdu grenadier.Ou bien faut ceindre l'arbre;lors qu'il eft sé à : en fleur , d'vn cercle.de plomb , ou de la defpouille d’vn fer- xiôs des lieux fecretz des femmes.Leius des noyaux, ent. Pour garder de gañer les grenades route vne faifon, Pour garder cuyten mieleft propre aux vlceres dela bouche, des ifjeur fauttordre la queuë fur l'arbre, lors qu'elles fonc à 4 age mébres honteux,& du fiege:& fi fert auxvlceres cor- FU ae ce bien, apres qu'elles font eneillies, #4 l'an, cofife,& à ceux qui viennéten l'extremité dés doitz, es oindre d’argille demeflee aucc d'eau , & puisles mettre 3 il d i fecher au foleil. D'autres pour les garder tout l'an, les plon- aux excroiffances de la chair, aux douleurs des orcil- gent en eau bouillant, & les rétirent incontinent : puis les les, & aux deffaux du nez : & für tout le ius des mettent fecher au foleil l'efpace de huyr iours. uantau noyaux des grenades aigtes. Les fleurs des grena- 40 vin de toutes fortes de grenades, il fe fait en cefte forte: On Vin de gre: x se ë Re) ; 3 ; À tés! . #ades Gin. re appellees Cytini&e ne efcorceles grenades , & ofte-on routesles pelures dededans: : ; ï À ; STE : k 2 È . puisonpreflure les grains bien emondez, & pañle-on le vin tiues,& reftrinctiues. Elles foudét les payes freches: quien fort ; lemettant rafloir dedans vn vaifleau , iufques à & ont les mefmes proprietez que la grenade. Enfe qu'aucuns ué.On apporte maintenant à Venife de Candie & de Cypre, Malierit. appellent Malicorium, & aucuns Sidion, cit afpre & des fleurs de grenadicrs fort rouges, & belles à voir : auffi : E font elles de plus grande vertu que les noftres : combien aftringente : & fi a les mefmes RAOBRERZAUE les qu'en Italie par certain artifice aucuns rendent les ficursde fleurs. La decoction delaracine de grenadier, prinfe grenadiers femblables à celles des cftranges regions : mais cn breuuage , tue les vers larges du corps, & les fait neantmoinselles ne font de telle vertu que les autres. Quant BalauRiä. (ortir hors. Balauftiüseft la Beur d’vn grenadier fus à l'efcorce des grenades vertes, les Anciens l'appelloyentma ni JS Je JS licorium;,pource qu'ilz. s'en feruoyent à tanner & affaiter les Æfalicorii uage, & eft femblable à celle des grenadiers priuez. cuyrs, tour anfi que du fumach. Pline dit que les grenades Ils’en treuue de plufieurs efpeces:caril yenadeblä- douces, qu'on appelle Apyrenes , nuyfent à l'ftomac;aux ches,de roufles, & d’incarnates. Son ius fe fair côme 60 dens & aux géciues:combien que Diofcoride die . font celuy d'hypociftis:lequel eft aftringét:&ales mefmes les aigres : ce que ie croiroye pluftofi.La poudre de grenade y À P calcince en vn pot de terre neuf, bien eftouppé, prinfcen VETtus qu'hypociftis » & que les fleurs de grenadicr, breuuage , reftreintle ventreefficacement. Les noyaux des rains de la grenade fauuage, pilez & prins en breuuage, Le grenadier eftarbre non gueres grand nibaut;ayant{es feruent grandement à deffecher l'hydropifie. L’efcorce de © Mritié em fucilles fmblables à l’oliue, &imitatrices du meurte, d'vne grenade cuite en vin,&applquee,guerift les mules des talôs. tre Le meur- verdeur parfaite, groflectes, diflingucecs par petites veines Le grenadier & le meurte ( felon l'opinion de tous ceux qui te le ge. rouges qui y font entrelaflees, pendues aurcteàvne queue ont efcrit de l'Agiiculture ) s’entr'aiment tant que eflans »adicr. rouge.Ses brâches font fort foupples, mais piquätes &efpi- entez l'vn dans l’autre, ilz en font plus fertiles. Onfair neufes. Il a fa fleur ouverte, à façon de panier, & versl'en- deconferue des plus tendres feuilles incarnates de la fleur de tree detaillee & coppec comme vneeftoille, d'ou il jette fes grenadier comme ésrofes , laquelle prinfe en vin rougeru- Eueslles , qui font de couleur reluifante & vermeille,imitans dcau poix de demi once, ou bien en ius de grenades qgres; i ou en Galen. li 8.fimp.m dicæ. 93 AND: MAT ou en eat ou auta deftrempé le fer nommé ftomoma,a gran- de vertu & proprieté pour empefcher l'vne & l’autre deflu- xion de la matrice. Que fi d'auentureles chofes fufdites defailloyent, on le pourra prendreen iusde chair. Ileft fort Joué contre le flux de la fmence, les caqueffangues, & pour deftourner les defluxions qui tombent de l'eftomac. Plu- fieurs femmes fort tormentees de la maladie fufdite ont re- ceu grand foulagement par ce remede. Or le tiens-ie de François Calzolarius apothicaire de Veronne ; qui m'afait ceft honneur de le m'enftigner. Aureftele malcorium à vne vertu particuliere de guerirles vlceres des parties hon- teufes. Car feché, & broyé auec egale portion d’efponge ma-1 0 rinefeche, & aloé, & incorporé auccvn peu d’alun brufé, on le treuue fort proffitable contre les vlceres des natures de J'vn & l'autrefexe. Pour appaifer les douleurs de tefte inue- rerces, les feuilles de grenadier pilees, ou leur ius meflé auec rofat,& pris en liniment,y donnent grand fecours, La pom- me de grenade, mife en porde terre, duquel le couuercle foit bouché d'argile, bruflée au four, & mife en poudre, aide grandement les dyfenteries & caquefflangues , fi les patiens en prennent vne dragme & demie enyin. La poudre faite des offelers des pommes de grenade aigres, &d’vne dragme d'encens, beuë rous les iours au poix de deux dragmes en eau rofe , empefche & arrelte les defluxions blanches de la 20 b. marrice.Galien parlant des grenadiers,dit ainf:Toutes gre- nades font altrictiues : toutesfois l’aftriétion n’abonde point entoutes:carilyen a d'aucunes qui fontaigres: & d'autres qui font plus douces, que brufques. Parquoy ileftneceffaire, que toute leur operation procede de la qualité qui abonde plusenelles. Quant aux faueurs douces , afpres, &aigres, nousenauons traité en noftre quacriefme liure : là ru pour- ras recueillir la difference des grenades. Les grains font plus aftringens que le ius, & font defficatifz : mais ençores plus l'efcorce : à laquelle fe fapportentles fleurs, € eMy'tus:Grec Myrfine:François, Meurte: _Arabes,3 © Aës, Alas,04 As: Allemans, Vuel{ch hydelbeer: Efpaignolz,< SM urtason Raïar : Italiens, AMirto. CHANT CEXPAIPIETRIETE 4 Le meurte noir dome- VAT ftique , eft plus propre à la Be medecine que le blanc: & 4 plus encores celuy des m6 {2 taignes , combien que fa f graine foit de moindre ef- J) ficace. Le meurte , & fa graine;font aftringens. On ordonne à manger fa grai- ne,verte ou feche, à ceux qui crachét fe fang, & aux erofons de la vefcie. Le ius,qu'ôtire de fon fruiét, s où eftanrencores vert &frais, a les mefines proprietez: & fi eft bon à l’eftomac: & prouoque à piller: & prins en breuuage auec vin pus ileft bon contre lespointures des araignes nom- mees Phalangi, & à celles des fcorpions. La deco- étion de la graine faitnoircir les cheueux: & fi elle et cuyreen vin, fa decoétion appliquecen forme de li- niment ; QUErit les vlceres qui viennent és extremi- tez des membres. Appliquee fur les yeuxauec fleur de gryote feche,elle mitioue les inflammations des yeux:& guerift les fiftules qui rendentles yeux pleu- 60 reux,& qui viennent pres dunez.Le vin qui fort des rains de meurtre, c{chauffez , & preffurez , de peur qu'il ne s’enaiorifle, garde d’enyurer, fi on en vie auant que boire vin, ceiour-là. La araine fait la mef- meoperation, Ileft bon des’en eftuuer, & s’affeoir deffus la decoétion , aux femmes quiont la matrice relachee , & qui ont quelques deffaux en leur lieux fecretz , ou trop abondantes fluxions. Elle mondi- fie les furfures & taches blanches des peaux mortes: 49 HÉDHOIL MS & eft bonne aux tignons & vlceres de la tefte qui fluent : &aux bubes;bourgeons, efchamboüilieures: & fi garde les cheueux de tomber. On la merés em- plaitres,queles Grecs appellent Lipari-toutainfi que l’huyle qui ft fait des fueilles de meurte. La deco- “ion de fueilles eftbonneà faire bains, pour s’afléoir deflus : & eit fort propre aux diflocations des ioincu- res, &aux relafchemens d’icelles, On en eftuue;auec raude operation,les os rompus, & qui font mal-ay- {ez à reflouder. Ellemondifieles peaux mortes qui viennent & entachenr le corps: & fert grandement aux oreilles fangeufes, fi on en met dedans : & d’ail- leurs, noircit les cheueux, fi on s’en laue. Leurius a les mefmes proprierez. Les feuilles pilees, & appli- quees auec d’eau, feruent aux humiditez des vlceres, & à tous catarrhes & fluxions detoutes les parties du corps ; & mefmes aux defluxions de l’eftomac. Et meilees auec huyle d’oliuesvertes,ou vn peu d’huyle rofat, auec du vin, elles feruentaux vlceres co crofifz, au feu faint Antoine, aux inflammations des geni- toires,aux demangeifons & taches rouges, & en- flammees: & aux apoftumes du fondement, autre- ment, Mal faint Fiacre. La poudre des fucilles fe- ches mife fus les apoftumes qui viennent à la racine des ongles les guerit:aufñli ofte-elle les excroiflan- ces de chair, qui viennent enuiron les ongles des piedz : & fertaux humiditez desaiffelles, & de l'en- tredeux des cuyfles: reftreignent la faeur és defux &pañions ducœur. Crues, oubrulecs, & incor- porces en cire, elles gueriffent les brulures & les or toutes excroiffances,qui viennent pres es ongles. Ontire du ius des fucilles, lequel on méfle auec d’eau, ou de vin vieil, & s’en {ert-on en medecine lors qu’il eftfres : car eftant {ec, il fe chan- fitincontinent, & perd fa vertu. On appelle myrti- danum, ce releuement inegal, bofiu, enAc, & quieft tout d’vne couleur,qui empoigne& embraffe,à fleur d’vne main, letronc du meurte. Il eft plus aftringent que le meurte. On le broye auec vin gros: puis le reduit-on en trochifques , qu’on fait fecher à l'om- bre. Ces trochifques , mis en cerotz és pellaires , és emplaftres, és bains oùilfe faut fomenter par def- fouz, & en toutes chofesoù fera meftier de reftrein- dre, ontplus grande efficace, ni que les fueilles , ni que la graine de meurte. Le meurte eft vn arbre fort communen Italie : & yena de deux fortes;affauoir le meurté des iardins , dont ycnade blanc, & de noir: & le meurte fauuage, duquel quaf tous noz riuages de mer font garniz & taprflez : ainfi qu'on peut voir en toutes noz coftes & plages de mer. Le meurte do- meftique eft grand comme vn arbre: & produit fes bran- ches foupples, & pliantes. Son efcorce eft rouge : & {es fueilles font toufiours vertes, &longuettes, retirans quaf à celles de grenadier : combien que és meurtes noirs elles font plus noires : &font plus blanches és meurtes blancs. Sa fleur eft blanche & odorante, Pour celte caufe les parfumiers en font d'eau , delaquelle 117 font grand cas. Etcombien que la fleur de noz meurtes fente fort bon, fi efl-ce quer'e- fhmeroye les Aeurs de meurte d'Egypreseftre les fouueraines: car Theophraftedic, que les plus odorans &les plus beaux meurtes croiflenten Egypte. Tous les meurtes domefti- ques produifent vn fruiêt longuet , quaf femblable aux oli- ues pos & qui eft beaucoup plus gros que celuy des meurtes fauuages : combien que Marcellus eftime le eon- traire. Ce qu'on peut aifément voiren tous lieux, où les meurtes font cultiuez: câr ilz produifent leur fruit plus gräd & plus nourry queles meurtes fauuages. Mefmeon cognoit aflez que le meurte s’addoucit par citre cultiué , & attire à foy plus d'humidité, commeauffi font toutes autres plantes cultiuees & domeftiques : ce que n’aduient à celles qui font fauuages, & non cultiuees. Cependant à fin que perfonnene oit Myrtidan Eu de fle de meurte S V-K. foit deceu à mondire, quädic parle des meurtes fauuages,ie Bruf. n'entens parler du brufc:encores qüe Diofcoride & Pline Meurte l'appellent meurte fauuage, &efpineux :ains entens parler fnnage. du vray meurte fauuage, qui croift tant és coftes & plages de mer, que és plaines, vallons ; & montagnes, fans auoir cité planté, & fans cftre cultiué, Ercombien que DiofCoride n'ait fait fpeciale défcripriongd’autre meurte fauuage;que du brufc: ce nrantmoins veu qu'au commencement dece chapitre il fait diflinétion des meurtes priuez & fauuages:l atacirement monftré,qu’il y auoit aufii E meurtes fauuages. D'ailleurs, entre les meurtes fauuages s'en treuuent de blancz & de D-I OS C. EIW KR Ei 99 leurde ciel : & dautant qu'ils ont bonne faueursles paifans du pays, & mefmes autres gens,en mangét. En Tofcaneontan- ne &affaitte les cuyrs auec meurtes. Noz dames font vne fauffe, pour manger auec le rofti, des fruiétz de meurte lors qu'ilz font bien meurs , laquelle eit d'aflez bonne garde & Sauffe faite de bon pouft. Pline, au a preallepué, parlant du ius demyrtides, de meurte, dit ainfi : Nature s’eft monitree du tout admi- rable au ius du meurte, en tirant d’iceluy deux fortes d'huyle, & deux fortes de vin. Item le pa: com- me nousauons dit cy deflus. Mefmes auant que le-poyure fut trouué & vfté, les anciens vfoyent du fruir de meur- noirs,kcomme entre les priuez & domeftiques.Car i'ay apper- 1 O te en lieu de poyure. Et de là eft venu le nom de cefte ceu en plus de mille plantes de meurtes fauuagesle fruit cftre rouge blanchaître, eftant meur plainement : n'eflant noir cormele fruiét des meurtes noirs. Les meurtes nes'iyment pointen Ja montaignc, ni en vne réoion froide. Etcombien qu'ilz s'ayment fortésiardins, vergers ; vignes, & planures: cencanrmoins ceux qu’on treuuc à bord de mer, où äriue de quelque lac; ou eftang,fèns eftre plantez nicultinez , f ren- contrent pour la plufpart bien nourriz, & naturellement bienentretenuz. Le myrtidanum de Diofcoridc eft aflez 0 cogncu és lieux ou y aabondancede meurtes, Myrtus exotica. Meurte de pays effrange. Mrtus Tarentina. Meurtede T'arerte. NNELS Les anciens eftablifient auf plufieurs autres cfpeces de meurtc; lefquelz encores pour leiourd'huy nousrecognoif- fons : & mefries lemeurtede Tarente &iemeurtecftr anger. Le Tarétin, ainf nommé de Tarente ville dela Pouille, a fes fucilles plus menues quelenoftre , mais plus fermes &rcbu- fes : fon Éruiét plus peur, mais plus copieux, &coronné en fa fommité de plufieurs petitsbouts ; noir de couleur tombant fur pourpre, garniau dedans de perits oflelets drus & blan- chañres : quant à fa fieur elle eft femblable à celle du meurte commun. L’eftrang voiren Iralicaux vergers & jardins, de fucille non difémblable au noftre, plus claire toutesfois, plus pointue: au refle fort drue & bien fourniflant fes bran- ches. Ile fon fruit longuct, pareil à noftre meurte commun. Touresces deux fortes font fort propres à faire ombrages & fucillees. Leur vertu & force cit relle qu'en rioftre meurte Ÿ plis. hf. commun. fline, efcriuant d'iceux , dit af : Ceux qui vi- gnetrent &hiflorient en verdure, eflablifienc pluficurs efpe- ces de meurtes domeftiques. : En premier lieu ilz dient que cellede Tarente a les fueilles menues:& que le noftrelesa pluseflendues: mais que lemeurte cftranger a forcefueilles, lelquelies font compartiesen fix rangs;par chaque branche. La derriere n'eft point en vfage: toutesfois & l'vne & l'autre fonc forc branchuës. En Allemagne & Boheme; d'autant qu'ils n'ont point lo vrymeurte, les Apothicairesonrefé contrains peur &au lieu d'iceluy: d'vfer d'vn qui croiftaux AMoyitils. forcQs lequel sisontappellé M Y R TILL V S.1] croiftanf- fi aux montagnes, de moyenne hauteur , ayant fonfitronc &fes branches verdes : fes fucilles femblablesaubouys, plus minces toutesfois, & dentelecs ÿn peu en leur arconicrence. Quante fes ficurs , clles font defacon de dloche; attachées entre les fueilles à vne quené, de-couleur quelque peu ver- meille,ayans au dedansvnflament roux.Ses fleursiettent de perles, iefquelles cftäs meures font quafi fémblables& de grâ- deur & de couleurà celles du geneure, vineufes, & afpres, creutes vers leur fommité; à eur de nombril. Les Allemans donc vfent de rout cecynu defaut duvray & legitime meur- te: &<'en feruent particulierement à teindre leurs toiles & ] mblablement auf au papicr,pour le rendre de cou- nat. lil.1$. °cap.19." faufe exquife, qu'on appelle myrtatum : auffi le gouftqu'on Mprteturs. donne à lavenaifon de fangliers & gorreaux , auec le fruiét du meurte. Voyla qu'en dit Pline. La faufle de meurte for- tifieles eflomacz debiles : & par-ainfi elle eft bonne aux ca- queffangues, &aux defluxions deflomac, &reftreint toutes fluxions deslieux fecretsdesdames. Lesfucilles &la graine de meurte prices, feruent grandement contre les eftouffe- mens Qui aduiennent pour auoir mangé des champignons. Le feuilles feches font beaucoup plus deflicatiues queles verdes : la decoétion faite de fes Lite & perles fert aux in- flammations ardentes & aigues, dites cryfpeles, & aux her- 20 pes, & verrues formillieres. Ses perles prifes en quelque fa- çon quece foit ,confortent merueilleufement le cœur. On vfe au lieu de pompholyx & fpodium , des feuilles feches de meurte bruflcesen pot deterrecrue, iufques à ce qu'elles deuïennenten cendre fort blanche , laquelle faut puis apres lauer.: Le meurtc,flon Galien, eftvne plante compofee de Gal. lib.7. qualitez contraires : toutesfois.elle abonde plus en froideur fmpl. med. &terreftrité ; qu'en autre qualité. Il tientiene ay quoy de fubtilité & chaleur , qui le rend fort defficatif. Aureite, les feuilles;les germes; le fruit, &leiusne font point egalement aftringens. Et quant àcefte chofe boffuë, quiembraffe & le tronc & les branches du meurte, qu’aucuns appellent:myr- tas : d'autant qu'elle eft plus feche que les autres parties du meurte:de tät plus eftelle defficcatiue & aftringéte. Aucuns la pilent bien, & en font de trochifques auec duvin. Les feuilles feches font plus defficcatiues que les verdes:car les verdes ontie rit fcay quelle humidité coniointe. uantau ius, ilne fe faic feulement des fucilles vertes, mais auf du fruit. Toutes les chofes fufdires font reftri@iues, non feu lementappliquees par dehors, maisauffi prinfes au dedans: carelles ne font nivenimeufes;ni laxatiues. Cerafias François, Cerifes: Arabes, Sarafie: Italiens, Ciregie: Allemans: Kirfen : Efpaignolr, Cerez use Cerafus: Françors, (erifier:Iraliens, Crregi: Bobe miens, V'uifne. CHAP. CET Les cerifes frefches man gees, lafchent le ventre: mais eftans feches; elles le reflérrent. La oomme du cerificr demeflce en vin, \ où y a eau, eft fort bon- ne à vne tous inuctereet & fi rend la couleur viue, aiguife la voue, & fait ve- nit l’appetit: & fi eft bon- ne à ceux qui ont la gra- uelle, eftant buë auec du vin. S Il n'y a aujourd'huy arbre plus commun que le cerifier: Lecerilier donca fes feuilles femblables au mefplier, plus mes toutesfois, & dentelees à lentour. Iliette des fleurs blanches à mode de raifin,defquel- les fort le fruit, qui cftrouge,&eftatraché à vne lôgue & min- ce queuë , pliable côme vnionc,au refle il eft vers terre quel- que peu incifé : l'os quieft dedans eft de la grofleurd’yn poix, & quelque fois plus gros,dans lequel ya vn noyau au- cunement amer. Son boisaforce petites fibres, & a l’efcor- ce fortliflce, & couuerte de petites couuertures. Orilxen a plufeurs fortes. Car il yen ad'aucunes qui font amercs, d’autres quifontafpres; d’autres aigres,& d'autres auf qui n’ontpointde gouft. Pline defcriuant toutes les fortes dece- rifes dit,que autrefois c'eftoitvnechoferareen Italie : & que Lucullus fut le premier qui ÿ.en fitapporter de Ponte,apres FU avoir LR Poe === Galen. li 8.fimp.m dica. 93 AND. MATTHIOLVS oueneau ouauradeftrempé le fer nomméftomomasagran- & eft bonne aux tignons &vlceres de Ja tefte qui de verru & proprieté pour empefcher l'vne & l'autre deflu- fuenr: &aux bubes,b Le CRETE : , À S»DOULTFEONS: Des xion de la matrice. Que fi d'auentureles chofes fufdites : D > Efchambotilleures: defailloyent, on le pourra prendreen iusde chair. Ileft fort &fi garde les cheueux de romber. On la merés em- Joué contre le flux de la femence, les caqueffangues, & pour plaitres;que les G recs appellent Lipari tout ainfi que deftourner les defluxions qui tombent de l'eltomac. Plu= l’huyle quieft fait des fucilles de meurte. La deco- fieurs femmes fort rormenteesde la maladie fufdite ontre- ion de füueill Ve s id ; e fueilles eftbonneà faire b: ? À ceu grand foulagement par ce remede. Or le tiens-ie de à faire bains, pour s’'aflcoir François Calzolarius apothicaire de Veronne ; qui m'a fait defflus : & eft fort propre aux diflocations des iointu- ceft honneur de le m'enfigner. Aureftele malicoriuma, LES, aux relafchemens d’icelles, Oneneftuue;auec vne vertu particuliere de gucrirles vlceres des parties hon- grande operation;les os rompus, & qui font mal-ay- teufes. Car feché,& broyé auec egale portion d’efpongema-1 0 f.. À eff TE = & A YE ; s x ez à reflouder. les FE : rinefeche, & aloé, & incorporé auecvn peu d'alun bruffé, 4 f Elle mondificles peaux mortes qui on le treuue fort profitable contre les vlceres des natures HO SRNCnr & entachent le Corps: & fert grandement l'vn & l'autre fexe. Pour appaifrles douleurs detefleinue- aux oreilles fangeufes, fi on en met dedans : & d’ail- terces, les su de Fais pilees, Lu ius ne auec leurs, noircit les cheueux, fi on s’en laue. I nes tofar,& pris en liniment,y donnent grand fecours, La pom- LEE 24: 2e Re He, ; me de Made mife en pot de cerre, duquel le ne foit les mefines PEOPECLEZ: Les feuilles pilees see appli- bouche d'argile; bruflée au four , & mife en poudre; aide QUEES aucc d’eau, feruent aux humiditez des vlceres, grandement Les dyfenteries & caqueffangues, fi les patiens &à rous catarrhes & fluxions detoutes les parties du en prennent vne dragme & demie enyin. La poudre faite corps : & mefimes aux defluxions de Féfonaes Er des offelers des pommes de grenade aigres , &d’vne dragme TER a 1e Ÿ d'encens , beuë tous les iours au poix de deux dragmes en meilees auechuyle d'oliuesvertes;ou vn peu d’huyle f - 5 FEB à eau rofe , empefche & arrelte les defluxions blanches de la 20 FOfAt auec du vin, elles feruentaux vlceres corrolifz, 3, matrice.Galien parlant des grenadiers,dit ainf:Toutesgre- au feu faint Antoine, aux inflammations des geni- nades font altrictiues : toutesfois l'aftriétionn'abondepoint toir de il a : û c es,aux demansgeifons & tache oc Re entoutes:caril yen a d'aucunes qui font aigres: & d'autres Ce) s rouges, & en: qui font plus douces, quebrufques. Parquoy il eft neceffaire, ammees ; & BE apoltumes du fondement > AUTIC- que toute leur operation procede de la qualité qui abonde MERE Mal faint Fiacre. La poudre des fueilles {e- plusenelles. Quantaux faueurs douces ;afpres, &aigres, ches mife fus les apoftumes qui viennent à la racine nousenauonstraité en noftre quatriefmeliure:làtupour- 4esonpgles, le Les : SE. it ] À es ongles ,les guerit:aufli ofte-c À ras recueillir la difference des grenades. Les grains font plus RE PE Ile les excroiffan A NP ces de chair, qui viennent enuiron les ongles des l'efcoree : à laquelle £ Fapportenc les leurs, piedz : & fercaux humiditez desaiffelles, & de Pen- tredeux des cuyffes: reftreignent la fueur és defux eMy'tus: Grec, Myrfine:François, Menrte: Arabes,3 © &pañionsducœur. Crues, oubrulecs, & incor- _Aës, Alas,04 As: Allemants, Vuelfçh hydelbeer: porees en cire, elles gueriffent les brulures & les Efpaigmlz,e SM urta,ou Raiam: Ltaliens,e Mirto. FREE Le toutes excroiffances,qui viennent pres es ongles. Ontire du ius des fueilles, lequel on GREARPANP CRREXQ ATEN mefle auec d’eau, ou de vin vieil, & s’en {ert-onen medecine lors qu’il eft fres : car eftant {ec, il fe chan- fitincontinent, & perd fa vertu. Onappelle m danum, ce releuement inegal, bof, enflé,& quieft tout d’vne couleur,qui empoigne& embraffe,à fleur d'yne main, letroncdu meurte. Il eft plus aftringent que le meurte. On le broye auec vin gros: puis le reduit-on en trochifques ; qu’on fait fecher à l'om- bre. Cestrochifques , mis en cerotz és peflaires , és emplaftres , és bains oùilfe faut fomenter par def fouz, & en toutes chofes où {era meftier de reftrein- dre, ontplus grande efficace, nique les fucilles, ni que la graine de meurte. AN ÿ ir dome- 6 AW. Le meurte noir dome PNA êe ftique >eft plus propre à la medecine que le blanc: & plus encores celuy des mô 2 taignes , combien que fa Î graine foit de moindreef- AA ficace. Le meurte , & fa } (7 graine;font aftringens.On fe ordonne à manger {a grai- 14 ne,verte ou feche, à ceux qui crachét le fang, & aux erofons de la vefcie. Le ius,qu'ô tire de fon fruit, Le meurte eft vn arbre fortcommunen Italie: ¥a \ eftanrencores vert & frais, © de deux fortes;aflauoir le meurte des iardins , dont yen ade a les mefines proprierez: & fi eft bon à l’eftomac: nn ue de quaf tous & prouoque à piffer: & prins en breuuage auec vin Vren toutes noz nes RER De CL pus ilelt bon contrelespointures des araignesnom- meftique eft grand comme vn'arbre: & produit es bran- mees Phalangi, & à celles des fcorpions. La deco- ches foupples, & pliantes. Son efcorce eft rouge : & (es étion de la graine faitnoircir les cheueux: & fi elleeft fueilles font coufiours vertes, &longuettes, retirans quafñ tuesil ; À : : à a = à celles de grenadier : combien que és meurtes noirs cll urce 7 le e! _ F s: ss cuyteen vin, fa decoction appliquee en forme de li font plus noires : &font plus blanches és meurtes blancs. Sa niment, œuerit les vlceres qui viennent és extremi- fleureftblanche & odorante. Pour celte caufe les parfumiers YITI= Myrtidanas Eau de flen: tez des membres. Appliquee fur les yeux auec fleur en font d'eau, delaquelle 117 font grand cas. Eccombien de meurte. de gryote feche,elle mirigue les inflammations des que la fleur de noz meurtes fente fort bon, fi cfl-ce que i'e- RAR LAS à 5 ; ftimeroye les fleurs de meurte d'Egypte,eftre les fouueraines: yeux:& guerift les fiftules qui rendentles yeux pleu- 60, Thcophraftedit, que les plus odorans &les plus beaux reux,& qui viennent pres dunez.Le vin qui fort des meurtes croiflenten Egypte. Tous les meurtes domefti- rains de meurte, efchauffez, & preflurez, de peur ques produifent vn fruiét longuct , quafi femblable aux oli- qu'il ne s’enaigriffe, garde d’enyurer , 1 on en vf us fauuages:& qui cft beaucoup plus gros que celuy des D En M ; meurtes fauuages : combien que Marcellus eftime le con- auant que boire vin, ceiour-là. La oraine fait la mef- traire. Ce qu'on peut aifément voiren tous lieux, oùles meoperation, Il eft bon des’en eftuuer, &s’afleoir meurtes fonccultiuez: carilz produifent leur fruit plus gräd deffus la decoétion , aux femmes quiont la matrice &plusnourryquelesmeurtes fauuages. Mefme on cognoit rites & qui At quelques deffaux en leur lieux aflez que le meurte s'addoucit par cître cultiué , & attire à à Ê foy plus d'humidité, comme auf font toutes autres plantes fecretz, ou trop abondantes fuxions. Elle mondi- cultiuees & domeftiques : ce que n’aduient à celles qui font fie les furfures & taches blanches des peaux mOIteS: fauuages, & non cultiuces. Cependant à finque perfonne ne oit Bruft. ÂVeurte fonnage. Plin. hifi. nat. lil. 15. | cap.19:" Myrtilu. SVERE DAT ONS ICE EI À Et A: 99 foit deceu à mondire, quädie parle des meurtes fauuages,ie n'entens parler du brufc:encores qüe Diofcoride & Pline l'appellent meurte fauuage, &efpincux :ains cntens parler du vray meurtc fauuage, qui croift tant és coftes & plages de mer, queés plaines, vallons , & montagnes, fans auoir cité planté, &fans cftre cultiué. Etcombien que Diofcoriden ait fait fpeciale défcripriond'autre meurte fauuage,;que du brufc: ce nrantmoins veu qu’au commencement dece chapitre il fait diftinétion des meurtes priuez &fauuagestlatacrement monftré,au’il y auoit aufli FE meurtes fauuages. D'ailleurs, entre les meurtes fauuages s'en treuuent de blancz & de noirs,comme entre les priuez & domeftiques. Car j'ay apper- ceu en plus de mille plantes de meurtes fauuages le fruit cftre rouge blanchaftre, eflant meur plainement: n'eflant noir commele fruiétdes meurtes noirs. Les meurtes ne s'iyment pointen Ja montaignc; nicnvne region froide. Etcombien qu'ilz s'ayment fortés iardins, vergers, vignes, & planures: ceneañtmoins ceux qu'on treuuc à bord de mer, ot ariue de quelquelac, oueftang.fans eftre plantez nicultiucz, fe ren- contrent pour la plufpart bien nourriz, & naturellement bienentretenuz. Le myrtidanum de Diofcoride eft affez cogncu és lieux ou y aabondance de meurtes. Myrtus Tarentina. Myrtus exotica. Meurre de Tarerte. Meurte de pays effrange. Les anciens eftablifient auf plufieurs autres cfpeces de meurte; lefquelz encores pour leiourd'huy nousrecognoif- fons : & mefmes le meurte de T arente & le meurte cftranger. Le Tarétiu, ainf nomme de Tarente ville de la Pouille, a fes fucilles plus menuesquelenoftre , mais plus fermes &rcbu- fes : fon fruit plus peur, mais plus copieux, &coronné en fa fommité de plufeurs petitsbouts ; noir de couleur tombant fur pourpre, garniau dedans de petits oflelets drus & blan- chafres : quant à fa fleur elle eft femblable à celle du meurte commun. L'eftrange fe voirenItalicaux vergers & jardins, defucille non difemblable au noftre, plus claire toutesfois, plus pointue: au refle fort drue & bien fourniflant fes bran- ches. Ile fon fruit longuct , pareil à noftre meurte commun. Touresces deux fortes font fort propres à faire ombrages & fueillecs. Leur vertu & force cit relle qu'en roftre meurte Ÿ commun. line, efcriuant d'iceux ; dit ainf : Ceux qui vi- gnetrent &hiflorient en verdure, cflablifient pluficurs efpe- ces de meurtes domeftiques. : En premier lieu ilz dientque cellcde Tarente a les fueilles menues :& quele noftrelesa pluseflendues: mais quelemeurte cftranger a forcefualles, leiqueliesfont compartiesen fix rangs,par chaque branche. La derriere n’eft point en vfage: toutesfois & l’vne & l'autre fonc fort branchuës. En Allemagne & Boheme d'autanc qu'ils »’ent point lo vraymeurte, les Apothicairesonrefté contrains peur &au lieu d'iceluy d'vfer d'vn qui croiftaux forcfs , lequel 1isontappellé M Y R TILL VS. I] croiftauf- fi aux montagnes, de moyenne hauteur , ayant fonftronc &fes branches verdes : fes fucilles femblablesaubouys, plus minces routesfois, & dentelees vn peu en leur arconierence. Quanta fes ficurs , elles font defacon de cloches attachées envre Îles fueilles à vne quené, descouleur quelque peu ver- meille,ayans au dedansvnflament roux.Ses fleursiettent de perles, iefquelles cftäs meures font quafi émblables& de gra deur & de couleur celles du geñêeure, vineufes, & afpres, creufes vers leur fommité; à eur de nombril. Les Allemans donc vfent de rout cecynu defaut duvray & legitime meur- en ftruent particulierement à teindre leurs toiles & Jatlement auffi au papier,pour le rendre de cou- leurde ciel : & dautant qu'ils ont bonne faucursles paifans du pays,;& mefmes autres gens,en mangét. En Tofcaneontan- ne &affaitte les cuyrs auec meurtes. Noz dames fontvne faufle, pour m anger auec le rofti, des fruiétz demeurte lors qu'ilz font bien meurs , laquelle eft d'aflez bonne garde & Sauffe faite de bon gouft. Pline, au lieu preallegué, parlant du ius demyrtides. de meurte, dit ainfi : Nature s’elt monitree du tout admi- rable au ius du meurté ; en tirant d’iceluy deux fortes d’huyle, & deux fortes de vin. Item le myrtidanum; com- , me nousauons dit cy deffus. Mefmes auant que le-poyure fut trouué & vfté, les anciens vfoyent du fruit de meur- TOte en lieu de poyure. Er de là eft venu le nom de cefte faufe exquife, qu'on appelle myrtatum: auffi le gouftqu'on ÆMrtaturs. donneà la venaifon de fangliers & gorreaux , auec le frui& du meurteé: Voyla qu'en dit Pline. La faufle de meurte for- tifie les eftomacz debiles : & par-ainfi elle eft bonne aux ca- queflangues, &aux defluxions deftomac, &reftreint toutes fluxions deslieux fecretsdesdames. Lesfucilles &la graine de meurte prices, feruent grandement contre les eftouffe- mens qui aduiennent pour auoir mangé des champignons. Le feuilles feches font beaucoup plus defficatiues. que les verdes : la decoétion faite de fes Éilles & perles fertaux in- flammations ardentes & aigucs, dites eryfpeles, & aux her- 20 pes, &-verrues formillieres. Ses perles prifes en quelque fa- çon quece fit, confortent merueilleufement le cœur. On vfe au lieu de pompholyx & fpodium , des feuilles feches de meurte brufleesen pot deterrecrue, iufques à ce qu'elles deuiennenten cendre fort blanche, laquelle faut puis apres lauer. Le meurte,felon Galien, eftvne plante compofee de Gal. bib.7e qualitéz contraires :toutesfois.elle abonde plus en froideur fm. med. & terreftrité ; qu’en autre qualité. Il tientiene ay quoy de fubtilité & chaleur , qui le rend fort defficatif. Aureite, les feuilles,les germes; le fruit, &leiusne font point egalement aftringens. Et quant àcefte chofe boffué, quiembraffe & le tronc & les branches du meurte,.qu’aucuns appellenc:myr- 3 o tas : d'autant qu'ellceft plus feche que les autres parties du meurte:de tät plus eftelle defficcatiue & aftringéte. Aucuns la pilent bien, & en font de trochifques auec du vin. Les feuilles feches font plus defficcatiues que les verdes: car les verdes ontie rit fcay quelle humidité coniointe. uantau ius, ilne fe fait feulement des fucilles vertes, mais auffi du frui&. Toutes les chofes fufdires font reftri@iues, non fu- lement appliquees par dehors, maisaufi prinfes au dedans: car celles ne font nivenimeufes;ni laxatiues. CerafiatF rançois,Cerifes: Arabes, Sarafie: Italiens, Ciregie: Allemans: Kirfen : Efpaignolr, Cerez a. Cerafus:Françoss, (erifier:Iraliens, Crregi:Bohe» miens, V'uifne. CH AP. GTR Les cerifes frefches man gees, lafchent le ventre: mais eftans feches, elles le refferrent. La gomme du cerificr demeflce en vin, À où y a eau, cit fort bon- ne à vne tous inueteree: &"fi rend la couleur viue, aiguile la veut, & fit ve- nit l’appetit: & fi eft bon- ne à ceux qui ontla gra- uelle, eftant buë auec du vin. Il n'y a aujourd'huy arbre plus commun que le cerifér:: Lecerilier donca fes feuilles femblables au mefplier , pluslargestoutesfois, & dentelees à lentour. Ilicttedesfleurs blanches à mode. de raifin,defquel- les fort le fruit, qui cftrouge,&eftattaché à vne lôgue & min- ce queué, pliable côme vnionc,au refle ileft vers terre quel- que peu incifé : l'os qui eft dedans eft de la grofleurd'yn poix, & quelque fois plus gros;dans lequel y a vn noyau au- cunement amer. Son boisa force petites fibres, & a l’efcor= ce fortlifiee, & couuerte de peutes couuertures. Or il xen a plufieurs fortes. Carl y en ad'aucunes qui font amercs, d’autres quifontafpres, d'autres aigres,& d'autres auf qui n’ont point de gouft. Pline defcriuant routes les fortes dece- rifes dit,que autrefois c'eftoitvnechofe rareen Italie: & que Lucullus fut le premier qui ÿ.en fitapporter de Ponte;apres Luz avoir 100 auoirveineu Mythridates Roy de ladite region. Depuis ceft arbre a récontré leterroir d'Italie fi propre pour luy ; que nô feulement les cerifers, qu'on y auoit ts ; y ont proffité & fe font peuplez : mais auf laterre, comme eftant pleine del'humeurdece les autres moindres, lesautres rouges & noires , çans Acquaiuole , ne font d'aucune tendres &delicates;que fi corrompentincontinent à qui auffi font appellees dePline, font bonnes , douces, gucres à table,pource qu’elles tachentle les leures de ceux quien pendant ivne queuë , mais de Veronnela figure. Nous Vifciole,à Senes Amarine, & Maralc croy à caufe de leuramertume; De celte forte yen a plufñeurs efpeces és enuirons, on appelle Marafche, del'aigreur : dont y en avne forte qui cit aigre-douce, fort bon gout à caufe de cela. Celles & de & ont la queuë petite , & quafi du gouft desautres. D'au- tres ont la queuë plus longue; & lesnomme-on là verule, & font plus mafliues &plus afpres que les autres: & ne noirciffent iamais comme font les autres : ains demeurent toufouts rouges. Toutesces fortes de cerifes font bonnes à confire au facre , & à les mettre fecher au foleil : & d’ai!- leurs font fort propres à faire faufles, pour donner gouft aux viandes, & fur toutaux malades, & à ceux qui font tra- Uaillez de fieures chaudes & aiguës : car non feulementelles leur oftent la foif, mais auffi elles leur font bonne bouche, &leur donnentappetit. Ilyades cerifes fauuages au val d'Ananie,pres de Trente,&en Boheme presde Prague;voi- re &en Auftrie,pres de Viéne;qui font du tout femblables& en couleur & en faueur à cefte derniere efpece de cerifes, que nous auôs dit les gens du païs appeller Verules. Elles ont la queuë fort petite:& croiflenten petiz cerifiers, lefquelz font fi petiz ; queles plus grans n'excedét point la hauteur d'vne paume, Cela m'a fait penfer quec'eft la forte de cerifes que Cerifiers Pline appelle cerifesde Macedoine. Au refte i'appellerois fort petix: pluftoft Farbre a les porte Chamæcerafus, c’eft à dire,bas ce rifier. Les cerifes fauuages;qui demeurent pour les oyfeaux, ne font mifes en feruice fur table, excepté des paifans: car elles font toutes en os, & ont peu dechair, & encores ce qui y eft cft amer &aigre. Tous cerifiers perdent leur natu- self on les fume, de quelque fumier que ce foit: tant ilz onten haine toute forte de fient. Etau contraire ilz croif- fent en bonté, fi on enterre à lentour deleur pied, lesebran- chures qu'on en a coppees ; & qu'on les y laifle pourrir. Pour 444% Dour auancer leur fruiét ; il faut arroufer fouuent leur pied cer des ceti- d'eau chaude, ou bien mettre de chaux viue alentour de fes. leurraçine, auant qu'ilz foyenten fleur : toutesfois on les fait mourir par ce moyen. Galien parlant descerifes , dit Galen. lib. ainf:Les fruiétz des cerifiers ne fontrous egalement aftrin- 7- fimpl. gens: car les vns font afpres , les autres font doux, & les au- tres font aigres: ainfi qu'on peut voir és grenades , &au- tres efpeces de pommes. Mefmes celles qui font douces, auät qu'eftre meures ; fe rencontrét quelque fois fort afpres, & quelquesfois aigres, comme meures vertes : combien que les meures vertes foyent rouliours plus aigres que afpres: ce qui n'eft roufours és cerifes. Par-ainfi les plus douces font les plus Jaxatiues : routesfois elles ne font fi bones à l'efto- mac : mais les fures & aigres font tout le contraire: car elles font propres à ceux qui ont l’eftomac rempli de flegmes & humeurs vifqueufes & gluantes, comme eftans plus deffic- catiues & incifiues , que celles qui font afpres. ‘Au reftela gomme des cerifiers a la mefine proprieté que tous autres Medicamens vifqueux & gluans fans aucune mordacité : & eft fort bonne pour adoucirla canne du poulmon. Singu- lierement elle eft fort bonne, prinfe en breuuage auec du medic. A N D. MAT THIOIL VIS frui&,fans culture ni femence en a produit vneinfnité de plantes, tant és montagnes, planures, que yallons & forefts. 11 y a plufieurs fortes de cerifes fatiues: auffi font elles nommees diuerfement. Les meilleures de toutes font lesguynes & duraines , qu'on appelleen Tofca- ne, Marchianes & Duracines:dont les vnes font plusgrofles, & les autres tirér fur leblanc. Celles que Pline appelle Tuliana,& les Tof- eflime : carelles font fi on ne les mange fur l'arbre, elles [a les porter,& pour eftreabondan- tesenaquofité & humeur, elles n'ont point de gouft. Mais lesnoires, quenous appellons merizes ; & en Itahecorbines, A&iennes & Cæciliennes, & fermes: combien qu'on n'en ferue linge, & noirciflent mangent.Il yaauflivne forte de ce- rifier qui porte fon fruit non tout feul comme les autres, troiscerifes;quatre , &cinq fou- üentesfois;attachees enfemble; & qui mefmes prouiennent à mode de raifins : defquels François Calzolarius m'a enuoyé mettrons aufli au ranc des ceri- fes, celles qui font vn peu ameres; u’on appelle à Rome, eentoute l'Italie : ie non toutesfois fafcheufe. ; qui toutes font aigres & fures : toutesfois les vnes plu: queles autres. À Trente & celles qui tiennent moins pp appelle là mef- me marines & marinelles, font moindres & plus rondes, vin, à ceux qui font crauailiez de la grauelie (fi cela qu'au- cunsont efcrit eft vray car ellea vne fubtilité en foy , qui luy caufe relleoperation, . Silique: Grecs, Keracia: Arabes, (harnub:lraliens, Carobe, © ('arobole: Allemans, Santz Iohans bror: Efpaignolz, Aifarobas: François, (arouges : Bohe. miens, Snuatbeo Tanacbleb. dé CXXX. Les carouges frefches mangees, nuyfent à l’efto- mac, & lafchent le ventre: mais eftans fechees ; elles le refferrent, & font plus pro- pres à leftomac. Elles pro- uoquent lvrine : mais fur toutes, celles qu’on gar- de dedans le marc des rai- fins. Les apothicaires nomment Ja Silqua , Carouges. Celt ar- bre croift au Royaume de Na- ples, &fur tout en la Pouille,& > cnlarerre de Labour : cômeaf- | fez peuuent fauoir ceux qui ont faitlechemin de Fondi à ri , & de là à Mola : car fur celle leuce, qu'on appélle Via Appia,onenvoit vne infinité deplantes. Leseens du pais 3 © appellent ceft arbre, Salequa,approchans à fon vray nom de Siliqua.Ceftarbre eft affez haut:&iette fes branches plus en largeur qu'en hauteur. Son efcorce cit cendree tirant fur le pers,kcomme celle delotus. Sa fueille eftcôme celle de frefne toutesfois elle eft plus large, plus dure , & plus ronde: mais elles fonc plus rares. IlBeurità l'yflue de l'hiuer, ou au commencement du printemps: & porte frui&t en efté & tout l'automne. Ses goufles frefchement prinfes fur l’ar- bre ont vne odeur facheufe : mais-eftans fechees fur claves, | elles prennent vnebonne odeur , & font fort bonnes à man- ger. Elles font plaines d'vn fuc & iusde miel, & princi- allement cellesqui viennent aux regions Orientales, Car 40 mefme (comme dit Strabo ) les Indes & Arabes entirent Strab,li.1$1 grand quantité de ius, dequoy ils conféruent, gardent & Geo . he arroufent le gingembre, les myrobalans , les noix mufca- 8"? 1 tes, & autres drogues. Pline & Theophrafte ont misen auant vne autre force de Siliqua, qu’ilz appellent Figuier | d'Egypte : delaquelleien’ay propofé de parler : tant pource | qu'iln'en croift point en Italie, queie fache, & moins y eft | cognue: que auffi onn’en vfe pointen Medecine Galien deffend les carouges ; en ces termes : Ceratia, dont la tier- ce fyllabe s’efcrit par t, n’ont rien de commun auec les ce- Galen.libil rifes. Cefteviande engendre mauuaifes humeurs, & eft de alimem fort ftiptique: parquoy neceffairement elle eft de difficile fact. f Odigeftion : car toutes chofes ftiptiques fe digerent mal-ay- fément. D'auantage cefte incommodité y eft encores, u’elles font fort dures à fortir hors parlebas. Parquoy le sous feroit de Fe laifler en Leuant , ou elles croiffènt, ans nous en empefcher. Et en vnautre paflage parl À des proprietez de ceftarbre, il dit ainf: Carnot del. ane: ficcatiue & aftringente , comme auff eftfon fruiét , qu'on FER appelle Genre loiel neantmoins tient quelque peu du doux. Cefruiét a quelque rapport aux cerifes : car eftant frés ; il lafche le ventre : mais eftant fec, il le reflerre: tant pource qu'il s’eft denué detoute fon humidité , que auffi il ne luy refte rien finon ce qui cft le plus materiel &fti- 6a ptique. Malus: Grecs, Mela: François, Pommes : Arabes, Tuffa, eu Tufaha: Allemans, Oepffel: Efpaignolz, Manfanas : Italiens, Melo. Mala duliia, aut Mellita: Grecs, Melimela : François, Pommes douces. Arabes, Mel. mella, © Galopamella: Jraliens, Me- : ledolci. (otenea SV R. EDEOYS Cotonca Mal: Grec, Cydoni a Mela: François, Pommes de coing : Arabes, Saffargel : Alle. me mans, Kitten,ou Kutten : Efpaïgnolz, Membrilhos, © Marmellos: Italiens, Mele (otogne. Perfica Malus : Grecs Rhodacena: Arabes, Sauch, on Chaub: A llemans, Pferfich : E fpaignolz, Pexegos: François, Pefches, & Parbre, Pefchier:lta- liens, Pefthe. Armentacamals © Pracoiia: Grecs, Berichoccias Arabes, Mermex, Mirmix, Mex, Mefmes,© Mifmis: Alemans,S.Iohans Pferfich:E. faignolz, Albiricoques , Albarchi. Le > Ÿ Alnaricoque : Frans go, Abricoz: Italiens, Armeniche, CALIVRE 101 19 Medica Malus : Grec, Cedromela: Francois, Citron: Allemans, Cicrin Oepffel, 4 Inden Oepffel, o# Citronaten:Efpaignolz, (i- dras:ltaliens, Cedri, © (irroni. NON F2 AN TAN € 72 KO 2 ( Cu Y\ (RNA us Ÿg ANS f NE SQe NN 3a <Æurantia mala : Pommes d'Orenges : A emans, Po. 40 merentz:ltaliens, Arancio. Linonsa mala: François, Limon:Iraliens, Limone. CXXXI. Les fueilles,les Aeurs, & les germes detous pom- miers, & fur tout du coignier, font aftringentes. Les pommes vertes font aftringentes : mais eftans meu- Pommes. res,c’eftroutautrement. Les pommes, qui viennent & meuriflentau Printemps ; augmentent la cholere, caufent ventofitez, & offenfent les nerf. Les POM- pommes de mes de coing font proffitables à l’eftomac, & P'oUO- coing. quent à vriner :toutesfois elles font plus amiables, cftansrofties au feu. Les coings font bonsaux deflu- 1 3 xions IC2 xions d’eftomac, aux d’{enteries & caqueffangues, à ceux qui crachent pourry, & À ceux qüiabondenten cholere ; & Lur cour quand ilz fonteruz. Leurinfu- fionprinfe en breuuage, fert grandement aux deflu- xions de l'eftomac , & du ventre. Leius des coings cruz, eft fort bon à ceux quine peuuent auoir leur aleine fans dreffer la celte. Leur decottion fomentee fert grandementau relafchement du fondement, & des lieux fectets des Dames. Les coings confits en miel prouoquent à vriner:& Le furop de la confiture, ayant attiré à {oy la vertu du coing, deuientaftringét & reftrictif. Les coings cuitz en miel , font meilleurs à la bouche & à l’eftomac: maistoutesfoisils neref- ferrentpastant. Oncimerles coings cruz és empla- ftres & cataplafmes ordonnez pour refferrer le ven- tre, pour les vomiflemens , deuoyemens, &inflam- mations de l’eftomac, & pourlesinflammations des mammelles,& contre les durtez de la ratte,& contre Les apoftumes qui viennent au fondement. On fait 20 Vin de du vin des coings pilez & preffurez: mais pour le cing. mieux garder, fur quinze fextiers de vin de coings on en met vn de miel ; car autrement il cnaigriroit. Ce Huyle de vin eft bon à tout ce que deffus. On fait d’huyle de coings. coings ; qu’on appelle Melinum : duquel on vfe; lors qu'on veut reftreindre quelque chofë par onguens. Les vrais coings {ont rondz, petiz , & odorans : car ceux qu'onappelle ftruthia, font bien grans, maisilz ne font pas bons. La fleur de coignier,& verde & fe- AINCB EM A TOR LG: ES leur circonference. Iliette fes fleurs au printemps : elles fonc fucilleucs & blanches , ou decouleur blanche changeant en rouge. D'icy forcent fes pommes. Il n'a pas beaucoup de ra- cines,auec ce qu'elles ne font profondes en terre, mais quafñ à fleur. De fon fruit il y a diuerfes fortes, voire plus qu'on ne pourroit dirc;ioine qu'ils font &en forme & en gout dif- ferens , & pour cen'ont egales proprictez , vertus & opera- tions. Car les vnes dit Galien, font afpres, les autres ai- gres , & les autres douces. Y en a auffi qui ont vn gouft meflé, eftans enfemblément douces & afpres. D'autres font aigres-douces : & d'autres font aigres &afpres. Mefmeson 19 en treuue qui ont lestrois goufts enfemble, aflauoir, doux, afpre & aigre. Quant aux pommes qui refferrent , elles ont vn ius froid & terreftre : celles qui font aigres , leurius eft veritablement froid : mais neantmoins il eft fubtil. Les dou ces font de moyenne temperature: carelles ont plus decha- leur. Et au contraire celles qui n'ont ni gouft ni faueur, G- non vne certaine aquofité fade, tiennent plus de la froideur. On doit donc vfer des pommes, felon la qualité qu'elles de- monftreront auoir à leur goult. Celles qui font afpres, fer- uent à la debilité du ventricule, prouenant de chaleur ou humidité exceffiue : les vertes te feruiront , quand tels ex- ces feront augmentez : eu vferas des aïgres quand eu penfe- ras que l'humeur peccant ne fera par trop froid: carles froi- des humeurs ne requierent leschofes aigres , ains pluftoft les chofes afpres. Ces deux qualitez iointes enfemble fubtiliene les humeurs groffes &vifqueufes:coutesfois les chofes afpres le font auec vne froideur , & les chofes aigres le font auec vne chaleur. Les douces, qui ne participent d’autre faueur, aydent merueilleufement à diftribuer le nourriflement au corps : maiseltans accompagnees d'vne faueur aiguë, & d'v- ne fubftance grofe, elles font plus promptes à lafcher le corps; que autrement. Au refte, ilne faut vfer de pommes, our bonnes qu’elles foyent, fi elles ne font meuries fur l'ar- Etes elles font froides, & de difficile digeftion, & donnent che:fe merés emplaftres reftrictiËz, & qu'on ordon-39 mauuais nourriffement : çarelles caufenc des humeurs froi- ne pour les infammations des yeux ; & crachemens de fang. On les prend en breuuage auec du vin;pour refferrer le ventre,& reftreindre l’abondäce des mois pommes AUX femmes. Les pommes douces lafchent le ven- douces. tre, & en dechaïlentla vermine:toutesfois elles nuy- {ent à l’eftomac, & l'efchauffent. Les pommes Epi- Pommes TOtiques, que nous appellons, Pommes rondes, font rondes. bonnes à l’eftomac, elles refferrent le ventre, & pro- uoquent à vriner:toutesfois elles n’ont telle vertu Pommes Que les pommes de coing. Les pommes fauuages fassages. {ont femblables à celles qui viennentau printemps, & fontaftrictiues. Er certes toutes chofes quine font Pefées, meuressfont bonnesà reftreindre. Les pefches meu- des & vn peu grofles. Mais celles qui font bien meures, & qui ont efté hiuernees, font fort bonnes aux malades, cuytes à la brafe , ou aux vapeurs de l'eau bouillant , ou bien cuytes auec palte fine, à mode de bignetz. Illes faut donner incon- tinent apresle paft, & quelque fois aucc du pain, pour forti- fier le ventre & l’eftomacde ceux qui font defappetiflez, & qui digerent difficilement : & à ceux qui ont deuoyement d'eftomac & de ventre. A quoy font fort propres les pom- mes vertes : lefquelles eftans preparecs comme ray dit, font quelque peu aftringentes. Les pommes rofes, & les pom- mes Appie font les meilleures de noftre Tofcanc:carelles 40 fentent fort bon, & fi ont vn gouft fort dele&able. Parquoy celuy ne fe tromperoit (ie croy)qui diroir les Pommes miel- lees de Dioftoride, eftre nos pommes Appies: & noz pom- mes rofes eftre les Epirotiques. Quiît à celles qui font fi rou- ges qu'on les diroit quaf teintes en fang , & qui font aigres au gouft, elles ne font rouges d'ailleurs ( {lon que diét ceux resfontbonnes & à l’eftomac, & au ventre. Les ver- tes refferrent le ventre : &encores plus quandelles font feches. La decoction des feches reftreint les de- qui ont efcrit de l'Agriculture ) finon pource qu’elles ont Corns. 1m cftéentees en vn moriernoir. Cornarius ne fuiuant l'au- Galen. de thorité d'aucun aurheur, penfe que les pommes Ceftiennes compo. me= k : foyent les pommes d'orenges : lefquelles fonc de l'efpece & dica. fêc. lo. Æbriex, Buxions du ventre & de l’eftomac. Les abricoz font genre de citrons. Maïs Pline monitre bien que les pommes Plin.lib 15. Ciross, moindres queles pefches : & font plus proffitablesà Ceftiennes et leur nom de Ceftius : commeles Man- cap.14. l'eftomac. Les citrons fontaffez cognuz. Leur arbre ÿ o liennes de Manlias ;les Matiennes de Marius les Appien- 3 : AE ft Pree nes d'Appius: & plufeurs autres fortes , quiont prins leurs portetourl An; car quand vn Iruice cit meurt; L'autre homs de ceux qui premierément les apporterent à Romme. vient à naïftre. Le citron eft long,rabotteux & boffu: Parquoy quand Galien dit (fayuant l'authorité d'Appol. & Oo ÿ PP ec edeeonlene d'orsayant vne odeur bonne, mef- rose pare Ceftiennes ques > font POÈTE » ; HAS . aumaldetefte, caufé pourauoir trop beu , pource qu'elles lee d'yne odeur fafcheufe. Ila Rareine FR 8 font afpres : il faut entendre d’vne forte de pommes, qui re. Aurefte prins en breuuage auec qu vin» lert € eftoit ainfi appellee à Romme ; & non des Pommes d'o- contrepoyfon, & lafche le ventre. Il faitbonnealci- renge, ainfi qu'a fongé Cornatius. Caren premier lieu ne; fion f laue la bouche de fon ius, où de fadeco- Gahen n'eut iamais cognoiffance des pommes d'orenge: NO donnees femmes groffes , quand elles fecondement on ne les vit iamais ordonner cuytes. Et . > font degouftees. On tient qu’il contregarde les ha- billemens d’eftre mangez des vers &artres, fi onle voyla que c'eft des’arrefter à fon opinion :cçar le plus fou- ouent on eft contraint dela changer. Aurefte, pour fu- mét au coffre ou garderobbe oùilz feront. re porter vn pommier fterile, il faut ceindre fon tronc Pour ren. vn pied haut deterre, auec vn cercle de plomb, qui foic dre vn po bien joint, & ce auant qu'il Aorifle : & ofter ledit cercle mier fferile quand les pommes commenceront à croiftre. Les pom- fuéhueux. mes douces font fouueraines aux melancholiques. La pomme douce cuyte en cendres chaudes, &bien faupou- Diofcoride a mis au ranc des pommes, les pefches, abri- coz , citrons , &les pommes decoing : pource que quafils font tous d'vne forme & figure. Quant à nous, nous parle- rôsen premier lieu des Pommes vulgaires;puis nous traite rons des autres ranc par râc. Le pômier donc n’a qu'vn trôc, & ierte force branches, qui s’eftendent grandemét en long & drec auecius de régliffe ,amydon & fucre blanc, eft bonne & proffitable contre le mal de cofté, fi le patient en prend deux heures deuant le paft tant de matin que de foir. enlarge. Il a vne groffe teille, de couleur cendree dehors, & jaune dedans, liffee & polie pluftoft querude. Ses feuilles font longuettes , charneufes, & quelque peu dentellees en Les pommes de coing furent premieremënt apportes Pommes de en Italie de Cydon , ville de Candice : & de la eft ve- coing. nu que les Gréez les appellent Pommes Cydoniennes. L'arbre Mina. Galili 1.de SR. L'arbre qui les porte eftquaf femblable au pommier com mun, fes fueilles toutesfois font plus eftroites, liflees, char- neufes, plus dures, & plus bläches à l'enuers.Ilietre vne fleur blanche, ou de blanche changeant en rouge , comme la rofe fauuage , au milieu de cinq fueilles, qui tout au tour l'enui- ronnent, Elle fort au printemps. L'arbre ne deuient iamais gueres grand , pourcaufe du fruit qui y abonde, & qui fait pancher ces branches vers terre. Nous en auons troisefpeces en Italie. Les meilleurs de tous, font ceux qu'on appelle coings; par fingularité : lefquels font plats, & compartiz par coings & dernes, de couleur d’or, eftans cottonez au deflus, & plus odorans que lesautres.Les meilleurs d'apres, font ces ge coings » qe Diofcoride & Galien appellent Struthia. ï oz Tofcans les appellent poyresde coings: car aufsi ils retirent pluftoft à vne poire, qu'à vne pomme. Leurius & chaireft meilleure que celle des autres: mais neantmoinsils font moindres & en couleur & enodeur,& en force. Finale- lement nous trouuons les coings baftars , que Pline appelle coings de Milans : lefquels croiffent és coigniers entez en vn pa seie :ouen vn poyre-coing enté dans vn coignier. Is font plus gros que les pommes de coing : & font moin- dres que les poyres coing:& retirent quäd à la forme & ver- tu & aux vns & aux autres. Tous lescoings, & furtousles pure de coing, font fort requisen medecine, & en font DISSOLMVRE N. 103 racine , on mette Rhodacene, Mais commeileft feulen fon opinion , fans aljeguer fondement niraifon, ni auétorité ,1e tiens pour certain qu'il fautlaiffer ces autheur en leur en- tier, & que lebon Cornariusaefté deceu. Ertcertes ie fuis fort eftonné qu’vn homme de fauoir , tel qu’eft Cornarius, aitainfi embrouillé vne matiere qui eftoit fort claire de foy: & qu'il n'ait entendu ce que Palladius & Pline entendoyent je Duracines: & que vouloit dire Aegineta, quand il par- oit de Doracia:& Actius & Côftantin,quandils traitoyent de Rhodacena.Car fi Cornarius euft prins garde,que toutes ces chofes font differentes entre elles, & de nom, & de fait, il, eut laiflé vne chofe claire en fa clarté, & neuft point mis dou- te,où il n'y a point de faute. Quant à Acgineta,ie tiens qu'il ne faut point changer Doracia, pour Rhodacënaicar Paulus Egineta parle en ce paflage non feulement des pefches, mais aufsi des abricoz. Et Rhodacene n’eft autre choftentre les Grecs;qu'vn pefchier:lefquelz appellent lés pefches, Rhoda- cena.Mais Doracia,eft vne efpece d'abricoz.Ce que Aegine- ta monftre bien par ces parolles, quand il dit : Les abricoz & les Doracia font meilleures que les pefthes:carils n'aigriflenc point, & ne fe corrompent point. En quoy on peut voir aife- ment qu'en Acginetail ne faut changer Doracia pour Rho- dacena. Et combien qu’aucuns mettent les abricoz au ranc des pefches,pource qu'ils font quafi femblables quant à la for es apothicaires grand cas &eftat. Caroutre le vin, le furop, 20 me : toutesfois ce ne font fimplement pefches vrayes, qu'on qu'on appelle Miua, & l'huyle qu'on nomme Diacydonion, qui s'en fait,on en faitencores plufieurs fauffes,gelces, & co- alimen fac- tignats,fort propres n6 feulement aux malades, mais aufsi à cut. ceux qui font en bonne fanté, Du temps de Galien on appor Galin lb. toitde Surie & d'Auftriche à Rommede cotignac compofé de alimen, de chairde coings, & de miel,pour s'en feruir & en table, & facult. en la medecine. Pour bien confire les coings ou en fucreou Por bien en miel, il faut qu'ils foyent bié meurs:car autrement ils s'en garder les durciroyétcomme bois ; tellement qu'ils feroyent mal-aifez ir. comes, Pefies. à rompre auec les dens. Il faut que les coings,qu'on veut gar der l'hyuer , foyent eloignez des raifins, que l’on pend pour y y gnez 9 penpon garder: car leur fenteur, qui eft forte, corromproit inconti- appelle Rhodacena en Grec, felon mefmele dire de Corna- rius. Et certes fi l'opinion de Cornarius eftoit receut, Acgi- netafe moqueroit bien du monde, difant que les Rhodace- nes font meilleures que les pefches : car ce feroit comme s'il difoit, les pefches font meilleures que les pefches. Nous di- rons donc que Acgineta n'entend par Doracia ni les Rhoda cena; niles duracines : ains entend parler d'vne forte d'abri- cor. Quant à Pline quiadit queles duracines eft vneefpece de pefches, & la plus eftimec de toutes : comme nous appel- Jonsentre les cerifes & raifins , les dureines, pource qu'elles font plus dures & plus fermes que les autres:on peut voir ence qu'autre chole eftduracine, & autre chofe Rhodacene: nent les raifins. Ils difent,que fi vne femme prefte d'accou-3 ©car ce dernier mot comprenten foy toutes fortes de pefches: cher mange fouuent de coings ; que l'enfant qu'elle fera fera induftrieux, gaillard & de bonefprit. Quieftvne chofe fort efmerueillable. Si tu metsà l'entour du col de ceux qui ont les efcrouelles de la racine de poyre-coing , cela eff fort fou- uerain:mais aduife qu’en l’arrach@ tu limites Je lieu & com- pales de la main gauche: joint qu'il faut, que celuy qu'ille fait die pourquoy & à quelle caufeil le fait. Les coings prins deuantle paf reflerrent:mais apres relafchent : & fiatreftent les vapeurs qui montent au cerueau.Leur graine deftrempee &tenuceneau, tant que leius fe moififle, eft D creble à toutes ardeurs & inflammations, & fi ofe l'afpreté de la lan- mais les duracines font feulement & fimplement vne efpece de pefches. Et ne font sEpotees duracines pour auoir le noyau plus dur, ainf qu'eftime Cornarius : ains pour eftre fermes de chair, & de mellieur garde & gouft que les autres: fuyuät en cela l'antiquité,quiles nommoit ainfi. Ce que Pli- Plinb.1& ne demonftre ouuertement;quand il dit:Les raifins duracins c3. fe peuuent longuement garder attachez fimplement à la vi- gneitant ils font fermes & armez contre le froit, lechaud;les vens, & autres iniures de l'air. Columella dit que cefte forte de raifins eft la meilleure à mäger. Or que Rhodacene fgni- fie generalement toute forte de pefchier(comme mefme Cor ue.Vne liure de ius de coings,dans lequel ait bouilli iufques 4 Q narius confefle) il fera bien ayféà prouuer à ceux qui vou- à la troifiefme partie du coralrouge, graine de rofes ver- meilles, & de Rhabarbarum, de chacun vne dragme,auechy pociftis & acacia, de chacun deux fcrupules: prinfe en breu- uage fert aux vomiffemens bilieux & choleriques,& mefmes aux dyfenteries & caqueffangues. On en peut vfer de matin & de foir deux heures deuät le repas. Mais fois aduerti qu'il faut que le patient foit purgé.Les pefches font aflez cognues, Ilont leurs fueilles du tout en tout femblables à l'amandier: leur bois eftfpongieux & foible. Leur fleur eftcomme celle de l'amandier,vn peu toutesfois plus rougeaftre. Ils ont vne petite racine,n6 profonde en terre, & pource vieillffent bien toft & tombent. Ily en a aufi plufieursefpeces : car les vnes dront auoir recours à Aëtius,Conflantin Cæfar, & Simeon Scthi: lefquels declairentmanifeftement en plufieurs pafa- ges; que Rhodacene n’eft autre chofe que le vray & legitime pefchier.Galien deffend d'yfer de toutes fortes de pefches,di- fant qu'elles font de mauuais nutrimét, & qu’elles fe corrom- pentayfement, & offenfentle ventricule. Parquoyilles or- donne toufiours à l'entree de table. Cela certes me fait ref- uer, ou Pline a pefché; en ce qu'il dit, queles pefches ne nuy- fent point aux malades : fin6 qu'ileuft prins le pefchier,pour l'arbre Perfeus : ce que aufsi aucuns des modernes ont fait, Les fleurs de pefthier mangees lafchent le.ventre , & prouo- quent à vomir, & aident aux hydropiques ; qui n'eft toutef- font rougeaftres ; les autres font jaunes ; les autres font ver-$ o fois fans grande violence & fafcherie du corps, ‘La liqueur res,les autres font blanches, les autres font fanguines,les au- tres font dures, & d'autres font appellees pefchef-coing. D'ailleurs, les vnes font douces, les autres font sigres, d'au- tres font vineufes & pifleufes , & d'autres font vn peu ame- res, & quelqu'vnes font afpres.Les meilleures à manger font les durenes,qui ne laiflent point le noyau : & fur coutes,cel- les qui fontiaunes , & qu’on appelle pefchef-coing, Les fan- guines vont apres : non feulement pour raifon du bon gouft qu'elles ont, mais aufsi pour raifon de leur beauté & grof- feur. Les pefchef-noix ne doyuent rien;ou bien peu,aux pre- cedentes : lefquelles fe rapportent quaf, & en couleur & en faueur aux pefchef-coings : cftansd'ailleurs dures & fermes, qui donne vn grand gout à ceux qui les mangent. Il ya vne autre forte de pefches en Tofcanc, & en plufeurs autresen- Pefihes 4- droits d'Italie ; qui font quañ artificielles: & les appelle-on mandes. pefche-amandes : pource que au lieu de leurs noyaux , elles Cersar. i# ont au dedans vne amande fort douce. Cornarius eftime le lib.1. Ga- pañlage de Pline eftre corrompu , oùiltraite des pefches du- ln. de cem- raines : & maintient les exemplaires d’Acgincta, Palladius, pofit. med. fe. le. Côéftantin Cæfarcorrompuzes lieux où ils traiétent de cefte matiere : & veut que par tout où on trouuera co mot de du- ui fort de l'arbre donnce en breuuage en eau de plantain &r € pourpier,eft finguliere pour ceux qui crachét le fang:mais à ceux quiont la toux & quine peuuét réfpirer,en eau miel- le & decoftion de pas d'afne: fitu y adiouftes vn peu de faf- fran, onen guerift ceux qui fontenrouez , & l'afpreté de Ja canne du poulmon, Elleiette hors la pierre,prife auec ius de reffort,ou de limës, Ses fucilles broyees au poix de deux dra: gmes en vin, & emplaftrees fur le ventre,iettent les vers hors du ventre. Leur ius difüllé dans les aureilles, en chañent les vers & la boue & fange qui s’yamafñle. Les noyaux mangez gaprifes lee dyfenteries & caqueflangues : & mefmes gar- ent d'enyurer, fi deuant le paftonen prend fix ou fept à la 69 fois. Broyez & deftrempez en vinaigre , tant qu'ils deuien- nent comme bouillie, & emplaftrez fontreuenirle poil. Le ius qui en fortapres les auoir pilez ,auec eau de verbene, appliqué au front & aux temples, appaife les douleurs de tefte. L'huylequiencfttiré a mefme vertu :iointaufsi qu'il foulage les migraines, & fait dormir:ce que fait le prece- dent. On fe Êre aufsi del’huyle contre la douleur des oreil- les, Le mefme pris en breuuage,ou clyfterizé, aide contrela çolique, Ileft fouucrain aux graucleux beu aux poix de qua- i 4 tre Pefihes fé doyuent m4 ger à l'en. tree de tas 104 tre onces. Pour les graucleux particulierement en cefte forte: Prenscinquante noyaux de peiches, de ccrifes cent , vne poi- gnee de fleurs d hyebie ; de maluoifie deux liures, mets tout cecy dans vn pot deterre neuf, & l'enterre dix iours dans du fumier. Difille puis cout en alembics de verre.Si tu leur don- nes de l'eau quien fortira au poix de quatreonces, vn peu deuant le repas;ilietteront aufli toftla pierre hors. Ce medi- cament eft fingul er. Aucuns;comme Marcellus Florentin, & Symphorien Champier, en leurs annotatiôs fur les Champs hiftorials de Galien , eftimenc le pefchier & l'arbre Perfeus, dont Diofcoride fait mention furla fin dece premierliure, cftre vne & mefme plâte. Toutesfois,felon qu’on dit,c'eft ar- bre cft venimeux ,&croiften Perte :ledleftant tranfplanté en Egypte, a perdu fon venin par la bôté de l'air dudie pays: de forte que fon fruiét n'eft point defendu ni aux fains ni aux rhesphr. de malades. T heophrafte en efcrit bien amplemét, comme nous bi. plant. dirons ci apres: lequel monftre aflez combien Perfeus eft dif- lib.4. ferent du pefchier.Galien auf & Diofcoride monftrent bien qu'iya grande difleréce entre ces plantes, en ce qu'ilsenont traitté feparement comme de chofes diuerfes & en forme &c <Æbriwx. encfpece. Quant aux abricoz,ils retiennentencoreslenom que les Grecs leur ont mis :lefquels les appellent Bericocia. Oril y a plufieurs fortes d'abricoz : lefquels neantmoins font pluftoit diferens en grofleur queen efpece. Ce qui aduient quelque fois par la bonté du Climat, ou du terroir, ou bien par artifice:car de tant plus qu'vr abricot eft enté, tant plusil deuient gros. Tous abricoz jauniflent,quand ils meuriflent: pour cefte caufe ones appelle à Romme, Cryfomele, comme quidiroit;pomme d’or. Les Abricoz meuriflent au mois de Juin au commencement de l'efté , auant cous autres fruiéts qui ne font de garde: & pour cela font ils appellez des La- Gallibr.1. tins, Præcocia :comme quidiroit, fruié& haftif. Galien dit, de alim.fas. qu'ils ne différent gucres des pefches, nien efpece , nien pro- prietez : mais que neantmoinsils ne fe corrompent fi toften l'eftomac que font les pefches: combien que l'experienceait monftré le contraireaux modernes medecins. Ceftarbrene deuient grand que peu fouuent. Ses fueillesfont femblables à circonference. Elles fortent quatre à quatre,ou cinqà cinq. Il iette des fleurs blanches, commele cerificr , d'ou fort le fruit de forme de pefche:de couleur d'or toutesfois, & quelque peu rougilant. Du fruit il yen a plufeurs fortes , n’ayans aucun rapport niau gouff,ni a la grandeur. Ce que i'eftime n’adue- nit feulement par la difference des climats, mais aufsi par Part &induftrie de ceux quiles cultiuent. Car fouuétentez, ils s'en portent micux. Ortous ont vnpetit oflelet,enflé des deux coflez, dans lequel y a vn noyau : qui en quelque vns fe trouue amer, comme aux pefches :en d’autres doux, comme aux amandes. L'huyle qu'on en tire fertaux ardeurs & infla- mations hemorrhoïdales.Il gucriftaufsi les enfleures des vl- ceres,& deliure la langue, & fi mitiguelcs douleurs des aureil- Citons, les. Lescitrons furêt premieremêt apportez de Medie,dont ils retiennët encoresle nom entreles Latins:le citronnier eft aufi grand quel'orengier , & le limonnier. Ileft toufours vert:& produit fes fueilles quafi femblables à celles de l'oren- gier , lefquelles fonc pertuifces de pertuis fi menuz, qu'à pei- ne les peut on voir. Parquey ie ne: peux penfer, pourquoy Theophraîte (felon la traduétion de Gaza) luy a afsienéles fucilles de pourpier, veu qu'il n'ya aucun rapportentreles fucilles de pourpier,& celles du citronnier. Laquelle confide- ration à induit plufieurs modernes d’eftimer l'exemplaire de Theophrafte eftre corrompu en ce paflage :& que au lieu de A ND, 1MÂATTHIOLYVS.. iette vne fleur rougeaftre, de façon d’vn panier, du milieu de laquelle fort quelque petite capillature:portant fruit au refte entout téps.Car cependant que les vnes ia meures tombent, les autres fe meuriflent,& au mefme temps les autres fortent, Il y a grand difference & au gouft & à la grandeur & eroficur des pômes. Car mefmesil y en a d'vneforte q deuiéc ñ grofle, queie ne la pourrois mieux comparer qu'aux melons , com- me font ceux qu’on apporte de Gennes & de quelqueïifles de la mer Adriatique & Aegce..Il y en a d'vne autreforte vn peu plus petite. D'autres aufsi de grofleur de limons,& mef- mes plus gros, tels que ceux qui viennent du lac de Guarde: qui mefmes font eftimés fur tous les autres. Car combien qu'ils foyent plus petis, G plaifent ils au gouft d'auantage: & les autres pour eftre grans &charnus , ñc font toutesfois fi requis,d’autantqu’ils n’oncf bon gouft.On s’en fert toutef- fois pluftoft à faire confitures que des autres, pource qu'ils ont la chair plus efpefle. Leur efcorce à force rides, & a bon- neodeur. Ce qui eft dedans eftaigre & plein deius. Dela fort vne graine,comme vn grain d'orge;,toutesfois plus gran de & grofle, & couuerte d'ynedureefcorce. Elle a vn gout amer. Le citronnier porteentouttempsicaron treuuetouf- jours au citronnier fruiét meur,fruiét nouueau, & fruié qui ne fait que boutonner& commencer à naïftre. Du temps de Pline il n'yauoit point de citrôniers en Italic:encores qu’on 20 fe fuft eflayé d'en apporter de Medie, & les bien cultiuer: car tous mouroyent. Mais maintenant les citronniers font tel- lement confederez auec noftre terroir & climat d'Italie, que non feulement les lieux maritimes , mais aufsi ceux qui font efloignez delamerenfontenrichis & parez:& ce non feule- ment par les vergers & iardins : mais aufsi qua partoutes les leuecs & chauflees des lacs & eftangs. Palladius furle premier qui peupla l'Italie de citronniers.. Du temps de Theophrafte on ne mangeoit point encores de citrons : ains Theoph.lili s'en feruoit-on feulement és garderobbes , pour faire fentix 4- de plam bon les habillemens:& en vfoit-on en licu de contre-poifon: if à quoy certes la graine du citron eft fort propre. Atheneus Hifloire $t raconte, qu'vn grand feigneur d'Egypte, ayantcondamné # de la +] celles du tremble, pointues vn peu au bout , dentelces en leur 3 © certains malfaiéteurs à eftre deliurez aux ferpens, pour rai-f# des citrii fon de leurs meffaitz : vne tauerniere ou cabaretriere, ayant compafsion d'eux, donna vn citron à ces pauures patiens, lequel ils mangerent par chemin, lors qu'on les menoitli- urer aux beftes venimeues, felon les loix des Egyptiens. Et iceux entrez au parc des ferpens , furent grieuement aflail- lis & morduz des beftes affamees : & toutesfois il n’en va- Jurentrien moins. Dequoy le gouuerneut du pais eftant fort eftonné , s’enquift des fergens , aflauoir fi ces patiens auoyent point prins de contrepoifon ; ou preferuatif, auane qu'eftre menez au fupplice. Lefquels luy refpondirent, que ces pauures gens auoyent feulement mangé vn citron, qui leur auoit efté donné, fans y mal penfer. Dequoy auertyle ouuerneur , fit ramener les patiens ; iufquesau lendemain, qu'illes liura derechef aux ferpés & beiles venimeufes:ayane au preallable baillé du citron à manger à l'vn des malfai- teurs, & à l'autrenon.Ce que fait,aduint que celuy qui n'a- uoit point mangé de citron, incontinent qu'il fut mords & atteint du ferpent,deuint incontinent terni, & mourut furle champ: mais celuy qui auoit mangé du citron efchappa fans auoir aucun mal. T heopompus de Chio au liure trentehuy- tiefime de fon hiftoiré, dit que Clearchus Heracleotas Royde Ponte auoïit fait mourir par poyfon plufeurs gens, & en euft fait mourir d'auantage (dit l’hiftoire) fi le peuple euft ignoré la grande vertu & proprieté du citron.Les citrons fe gardent érdgé yum qui eft le pourpier;il faut mettre æézwmc'eftà dire; + o longuement dans de l'orge,ou dans le millet.Mais eu efgard toile d'araigne. Se fondans fur ce ; que les fueilles de citron nier eftans ainfi menuement pertuifées, retirent à vn gros linge , qui pourroit eftrecomparé aux toiles d'araigne. De moy j'ay cfté autresfois de cefte opinion,iufques à ce que Pli- nem'en aretiréauquel ayant regardé de plus pres, 1'ay trou- ué que Theodorus Gaza auoit mal traduit ce pañlage de Thcophrafe ; encor qu'il fuft homme bien confommé &en Grec & en Latin. Car Plineditque Adrachné eft vnarbre fort femblable à l'arboufier. Ses parolles font telles: Quaf tousles Grecs prennent adrachné pourle pourpier :encor quele pourpier foit vne herbe appellee andrachné;eftant dif- ferente d’vne lettre. Mais adrachné eft vn arbre fauuage,qui à la medecine,parlons maintenät de la proprieté des citrons: lefquels certes refiftent grandement aux poifons & venins: & fur tout, leur graine. Ladecoëtion du citron fait & rend bonne aleine, fion s'enlauela bouche, Les citrons entiers; mis és garderobbes, non feulement les font fentir bon : mais aufsi contregardét les habillemés de toutes vermines, foyent cloportes,ouartres.Les citrons mangez cruz font dediffci- le diaeftion/6e engédrent groffes humeurs.Parquoy le meil- leur cft les manger confits en miel, ou en fucre: car par ce moyenils efchauffent & fortifient l'eftomach. Mais nous fommes fi frians , que nous n’auons point d'efgard à ce, ains les mangeons cruz auecle rofty. Les citrons font bons aux ne croift point en la plainc;eftant femblable à l’arboufier,ex- 60 melancholiques, & aux maladies caufèes de melancholie:car cepté que fa fueille eft moindre, & efttoufoursvert. Parles parolles de Pline,tout homme de iugement pourra aifement cognoiftre ; que Thecophrafte 2 voulu comparer les fueilles decitronnier 2 celles de cefte plâte ; qui iette fes fueilles com- me vnarboufer;,eftans toufours vertes commele laurier. Le citronnier donc(comme nous auons dit) qui 2 fes fueilles comme l'orengier,verdoyetoufours.Ses branches font foup ples , & couuertes d’vne verdetcille. Elles foncefpineufes. H ils efucillent ceux quien font pafsionnez. Leur graine,prin- fe en breuuage, ou appliquee ; eft vn remede fingulier aux pointures desfcorpions. Leurius aigre efteint la colere : & engarde decontagion de pefte. Pour cefte caufe les moder- Swrepdeli nes medecins en font de furops fort finguliers és fieures pe- trons. flentiales. Galien parlant des citrons,ditainfi:Les pommes Gal. lib.l de Medie font maintenant appellees citrons , d'vn chafcun. fimp.meae Leur graineeit tant abondante en aigreur & ficcité, qu'elle cf defsic SVUR I DISC E EV-R EUR cft deficeatiue &refrigeratiue au tiers degré. Sonefcarce eft aufsi defsiccatiue,& quelque peu gigué. Par-ainf elle defleche au fecond degré:toutesfois elle n’ef point froide, ainseft tem peree,ou bien peu efloignec dela mediocrité. La chair du ci- tron cit froide, flegmatique, & engendre grofles humeurs : & neantmoins on la mange comme l’cfcorce. Sa graine ne fe mange point : foit ce qui eft humide &aigre en ladite graine, & dont nous suonscydeflusparlé :ou bien le noyau, qui eft deflouz, & qui proprement eff la graine. Ce noyau eftamer, & eftdigeftif & deficcarifau fecond degré:toutesfois ilabon- de plus en vne qualité qu'en l'autre. Ses fueilles font defsic- catiues & digeftiues. Voylà quedit Galien touchant les ci- trons. Surquoy1l faut noter,que quand Galien dit,que la fe- mence &grainede citronseft fiabondante en aigreur & fic- cité , qu'elle eftdeficcatiue & refrigeratiue au tiers degré: il n'entend point des grains, ni du noyau qui eft deflouz:ains entend du ius du citron, duquellefditz grains font enuiron- nez, Or que cefte foit l'intention de Galien,luymefme le de- monftre en la fin de ce mefme chapitre,où il ditainfi:La grai- ne ne fe mange point , ni mefme ce qui eft humide & aigreen ladite graine , & dont nous auons parlé ci deflus : ni moinsle noyau qui eft deffouz, & qui proprement eftla vraye graine. . ,, Cenoyaueftamer, &eft digeflif, c'eft à dire chaud, & fi def- <Æwicen-li. feche au fecond degré. Ce que malenterdant Auicennea dit 2.Can0® que la graine de citron eftoir chaude & feche au fecond de- # li.decor- gré. Eten vn autre pafage,il dit quecefte graine eft froide & 48 VITE, 5 _ feiche au tiers degré : fans faire aucune mention du ius de ci- Zimons, fe tron:lequel Galien auoit comprins fouz lenom de femence, mes d'oren- ainfi qu'auons monflré ci deflus. Leslimons, & orenges, & Los ce qu'on appelle pommesd'Adam , & que les Italiens nom- ment Lomie , fe rapportent quafi aux proprietez & qualitez des citrons. Ils font toutesfois plus petis queles citrons.lon- guets,n'ayans grofle peau, plus remplis deius, & qui fe trou- ue plus aigre en le mafchant : leur graine toutesfois eft fèm- blable. Isont vne couleur pafle. Lesorenges font plusron- des, & eftant meures de couleur d'or. Leur efcorceeft plus ef- pefle & amere que celle des limons. Le ius de dedans nefe3 © trouue de mefme en toutes:car les vnesfont aigres,lesautres douces, & lesautres vineufes. Les orengiers verdoyent tout l'an , comme les citronniers , ayans leurs fueilles approchan- tesau laurier à larges fueilles, groffes , liffces ,odorantes, & pointues au bout. Ils iettent de branches foupples, minces, & poignantes : leur efcorce eft de couleur verde blanchaftre. Leur fleur cftblanche , & de bonne odeur. Les parfumiersla cuillent quand il y ena quantité, &s'en feruent en leurs parfums, On en uirede l'eau,laquelle outre ce qu’elle eft pre- ” fcree pour fon odeur à toutesles autres, elle eft fort proffita- ble mife és medicamens qui fe font contreles fieures peftilen- tielles, qui remphflent le vifage de variolles &morbilles. Car donnee en breuuage aux poix de fx onces;elle fera tellement fuer le patiét,qu'elle fera fortir roues les mefchätes humeurs fur la peau. Or outre ce qu'elle fait füer , elle eft fort cor- diale.L'orengier porte toufours fruit, & a quafi mefme pro- prieté que le citronnier. L'efcorce d'orenge eft plus claude que le dedans: car elle eft beaucoup plus aigué, & plus amere au gouft. Au refte, en Italie nous auons trois fortes d'oren- ges, tout ainfiquede grenades : carilyen a de douces, d'ai- gres; & de moyen gouft, autrement appellees pifleufes & vi- neufs. Les douces font chaudes en toutes leurs parties. Le ius des autres cf froid , qui plus, qui moins, felon qu'elles fe rencontrent aigres. Parquoy pour eflancher la foif & defal- terer ceux qui Pne trauaillez dela feure , on leur donne des Swrop de orenges aigres,ou vineufes, & non des douces. On fait de fu- iss de li- ropdeius É limons, tout ainfi quede citrons, lequeleftfort pions. bon pour temperer l'ardeur de la colere: & fert grandement Æäu deiss aux fieures contagieufes & peltilentiales. L'eau de iusdeli- delimons, mons qu'on fait en alembics de verre au Balneum Mariæ, outre ce qu'elle eft bonne pour farder les Dames:fi mondific elle toutes taches & peaux mortes qui aduiennent fur le corps, aufsi toutes variolles &lentilles : & fait mourir les ci- rons ; quelque part qu'ils foyent, Meflee auec du furop, elle donne grand fecours aux fieures chaudes &aigues, & à celles qui font contagieufes. Prinfe en breuuage;elle tue les vermi- nes du corps : ce qu'auféi fait leius de limon efpreint frefche- ment, & prins en breuuage au pois d'vnc once. Brafauolusen la preface de fon traité des Simples s'eftudie fort à monftrer peter les orenges font ainfi appellees:&encores qu'ilait ien brouillé deflus l’origine de ce nom:fi eft-ce, àmoniuge- ment , qu'il ne dit chofequi vaille : çar 'eftime qu’elles font ainf appellees,pource qu'elles retirent à couleur d’or:comme qui diroit,pommesdorces. Au refte celles qu'on appelle pom- mesd'Adam,ne font gueresdifferentes deslimons, Car éom- bien que arbre qui les porte ait ces fueilles plus grandes que celuy qui porte les limons, & plus larges:fes branches toutef. 10$ fois font femblables. Il ierte vne fleur femblableau citron nier ; &yn fruit deux ou trois fois plus grand que l'orengier, rond; d'yne efcorce non grofe, Ales nerueufe, & inegale, à caufe des petites fentes & incifions quiyapparoïflent ; com- me fi s’efloyent morfures: & mefmele vulgaire ignorant la nommé pour ce pommes d'Adam,comme fi c'eftoit celte for- te de pomme qu'Adam mordift au Paradisterreftre. Mais Jlaflonstelles chofes fabuleufes. Elles rendétforceius, & ont leurchairaigre,;non guercs differente des limons: cependant elle n'eft fifriande, ni de f b6 gouft. Leur grainey eft enclofe, fe rapportant du tout à celle ss citrons &limons. Le iusde 1 o leurs pommes amefme proprieté que leslimons ; maisauec moins d’efficace. Coppee en deux, & faupoudree de poudre d'encensbien menue, & efchauflee en cendre chaudes, fon l'applique fur les rongnes & gratelles, on foulage grande- ment les patiens. Pyrat Grec sc /Apia: François, Poyres : © l'arbre, Poyrier : e Arabes, Humechré, Cirmeré, © Kemetry : Allemans, Byren:Efaignolx , Pe- ras : Italiens, Pere. CXXXII. Il ya plufieurs fortes de poyres , qui toutes neant- moins font aftrictiues :par- quoy elles font propres és emplaftres repercutifs. La decoétion des poyres fei- ches ,& mefmes les poires crues,reflerrent le ventre:& offenfent la perfonne’, qui en mange à jeun. Celles H qu'on appelle Achras, font poyres fauuages, qui font fortrardiues à meurir. Elles fonc plus ftipriques &aftrin gentes que les poyres priuees, & neantmoins elles ontmefme proprieté. Leur fueilles font auffi aftrin- gentes. La cendre du poyrier donne grand fecours, ° cftant prin{e en breuuage, à ceux qui ont mangé po- tions venimeux.On dit que les champignons & po- 4° tirons ne feront iamais mal qui auront efté cuits auec poyres fauuages. 20 Pource que les poyres &poyriers font tant cognuz non feulementen Iralie, mais aufsi en toute l'Europetie n’ay vou lu aucunement defcrire la forme de l'arbre. Quant à noftre Italie ; nous y auons plufieurs efpeces de poyres ,aufsi bien queles anciens. Defquelles efcriuant Pline; ilen met &ra- PUmbibus. conte vne grâde kyrielle:aflauoir poyres Superbes, Falernes, f-15+ Decumiennes, Dolobelliennes, Pompeiennes, Liceriennes, Seucriennes > Tyranniennes, Fauoniennes, Lateriennes, Anitiennes, T yberiennes, Signines, Purpurines, Sementi- fo nes,Laurines, Amphorines, Coriolancs, & poyres de Cour- ges : & plufieurs autres efpeces qui feroyent trop longues à raconter. Laquelle druerfité de noms eft venue, ou de ceux, qui premierement les ont apportees : ou des lieux , où elles croifloyentou bien des marques & figures dont lefdires poy- res eftoyent marquees : ou de leur couleur : ou de la faifon en laquelle on les cucilloit. Noz Tofcans,fuyuans en ce l'anti- quité;aufi donnent diuers noms à leurs poyres, comme à la verité font toutes autres nations, & mefmes la Françoife, Que finaus voulions rapporter les noms de noz poyresà ceux que les anciens auoyent donnez aux leurs , il faudroit que toutes euflent efté defcrites anciennement , marque par Ga marque, & nom parnom. Or pour parler deleurs proprie- tez, elles fe cognoiflent à leurs faueurs : tout ainf que nous auonsdit des pommes. : Car il y a différence des douces aux vertes ; & à celles qui font aigres , ou afpres, ou quiontvne ou plufeurs faucurs coniointes & meflees : car toutes font differentes lesvnes des autres. Galien parlant des poyres, Gaz. Hg dit ainf : Les poyres font bonnes à l'eflomac:& font défic- fm ea catiues, Les fauuages font plus aftringentes : aufsi font elles * x plus efficaces contretoutes fluxions. Eten vnautre paflage il dit ainfi ; Ce que nous auons dit des pommes , s'il eft TaP= Zdé bb.2.de porté entierement au traité des poyres & grenades,il ne fera alim faoul ia befoing Ÿ cap.11. 106 A N D. izbefoingen dire d'auantage. Car en leursefpeces, il yen a qui font afpres, vertes, & brufques fimplement: les autres font aigres: les autres douce, : & y en a d’autres quiont tou- tes ces faueurs : & s'en treuue d’autres, qu'on ne fauroitiu- gerde leur gouft stantfontaqueules ; fades, & fans aucune vertu. Qu'on vfe donc de; poyres, comme j’ay ordonné d'v- fer des pommes. Bien eft vray que les poyres,que le: Italiens appellent Menate ; & fur tout , celles qui font grandes , ont quelque vertu nutritiuc. Pour cefte caufe on les met fecher par rouelles,& les mange oncuires l'hyuer & au printemps, pour fe fuftenter au temps de famine, comme viande qui dônñe bien peu de nutriment, e M efPilus : François, N'efblier: Le fruict du Nef. plier, N'effle ,on ce Melle: Arabes, Zaror,Zarur, lzarur: e Allemans, œ Nesbel : Espagpolz, CHAP. CGXX XIII, Le Nefplier , qu'aucuns appellent Aronia eftyn arbre piquant : qui iette fa fueille comme-celle de * Pyracantha , ou d’aubefpin. Il produit vn fruit bon à manger, qui eft affèz femblable à vne petite pomme: &aau dedans trois noyaux: & pour raifon de ctla; aucuns l’appellent Tricoccos. Il eft fort car- dif à meurir : & reflerre, quand on le mange : mais neantmoins ileft bon à l'eftomac. Il y a vne autre M À TT MIO LAS plus grandes : lcfquelles eftanseflendues , fontveneufes,plus longues & plus minces que celles d’ache, & font toutes con- caflces alentour : ayans vne queué longue & fubrile : &de- uient rougeauant que romber de l'arbre. Ilierre à force ra- cines, & qui font profondes en terre : & pour cefte caufcilelt de longue duree, & fort difficile à arracher. : Voylà qu'en dir Thcophralte, Au dire duquel on peut aifement voir ce pafa- ge de Divfcorideeflre corrompu, én cv qu'il afsigne à celle forte de nefplier la fueille de Pyxacantha. D'auantage les fueilles de ce nefpher monftrent qu’elles fontiles fucilles d'o- xyacantha:defquelles Diofcoride n’a aucunement parlé: car r otlles fontnoroirement chiquetces,;comme celles d'ache: Ce- pendant il faut noter, qu'il y a telle accointanceentre ceneC plier & l’aubefpin, que on ente ce nefplier-fur vnauBelpin, il croiftra & fruétifiera merucilieufement. Or, pour retour ner à noz Azaroles;il n’y a point dedoute que ce ne foit cefte premiere efpece de nefples defcrice par Diofcoride. Carelles font petites, & ontrroisipetiz os au dedans ; quifone plus durs que ceux desautres nefples, & font du tout diflembla- bles en forme & en grandeur. Ils font forttardifz à meurirs & ont bon gouft, & fi fonc bons à l'eftomac. En fommeilz fe rapportent en tout & par tout fibien aux marques du pre- mier nefplier de Diofcoride, qu'il faut tenir pour certain, noz Azaroles, & ce premier nefplier, cftrevne& mefme plä 20 te. Eftant meures elles font de fort bon gouft:d'ou vient qles gens du pais Jes mangent non feulement cruës,mais aufiles mettent confre en fucre & miel.Les femmes enceintes les ai- ment merneilleufement tant pour eftre fauoureufes, que d'autant qu'elles remedient à leurs appetis defordünner. Quantaux nelpliers nômmez Setaniæ & ÆEpimelides, ils rapportent entierement à noz nefplierscommuns: Parquoy ne fe faut efmerueiller de ce que Dioftoride dit qu'ilen croift LAnitié em tre Le nefplidl l'aubefps à force enltahe. Toutesfois Galien entend par Epimelis;vn Gallib.6. 7 E : ! arbre tout autre que ne font noz nefpliers :carildie que fmplmed. le fruiét d'Epimelis eft brufe & vert, & qu'ilnuir à l'eftornac. Difanten outre, queles payfans d'Italie appellent l'a:bou- o Ze» Epimclis. Etencores plusle demonftre-il;ence qu'ila parlé feparementdes deux fortes denefpliers. Serapio a gran dement full, en ce qu'il attribueaux forbes ou cormiers, tout ce que Diofcorxlea dirdes deuxefpeces dencelpliers. Toutesfois , encores qu'ilait grandement erré en c'eft en- droit : fi eft-ce qu'il dit, qu'en Italie on appclie Azaroles, la remiere efpece denelplier,fuyuantles Arabes,qui appellent ke nefples, Zaror,Les nefples vulgaires font proffitables aux cœhaques,dyfenteriques, & à ceux qui ont le cours de vens tre. Si on fe laue la bouche de leut deco&ion,on arrete la de- e fluxiondes dents, géciues & gofier.Si les dames s’en fomen- tes par le bas,elle caufera l'eieétion des mois & arrierefais, Le cataplafne fait de nefples fciches incorporecs enius rofat, & forte de nefphier en Italie,qu’aucuns appellent Seta- 40 quelques girofles , auec quelque peu de coral rouge, & nois = nium,& d’autres le nomment Epimelis. C’eft arbre ietre fes fueilles femblables à celles depommier, rou- tesfois elles fonc moindres. Son fruiteftrond,& bon à maugersayantlenombril large.ll ft aftrictif& fort tardif à meurir. Diofcoride mer ici deux efpeces de nefpliers : dont celle quiiette fes fuerlles comme l'aubefpin, eft bien differente de noz nefpliers. Car noz nefplers ont vne fueillelongue, & quaf femblable à celle de laurier: & qui n'eft point chiquetee alentour, comme la fueille d'afche,ou d'aubelpin. Leur fruit mufcare, mis fur l'eftomach, engarde de vomir, & principa- lement lors qu’oniette la viande hors.La poudre des fucilles feiches de nefpliers refloudentles playes fraifches, & eitan- chenr le Aux de fang:& pource eft fouueraine à ceux qui cra- cheñtle fang : bref & fes fucilles & fon frui@ feruirôt:-quand il fera befoing de reftraindre & raffermir. Vne cucilleree de poudre d'os de nefples , prinfe en vin ou on aitcuit du perfil commun,rompr les pierres & lesicttehors. Galientraitant Gallib,7. . dela proprieré des nefples,ditainfi: Aucunsappelléele fruié fmp.med, du nefplier,Tricoccos, pou rce qu’il a dedans foy trois grains, au plus:l:fquels fe fement, commeles grains des autres pom mes, &les pepins-des raifins, & côme ces perires graines qui n’eft pas bon à goufter,ains eft fafcheux, comme eftant afpre Ÿ © font dedans les figues , queles Grecs appellent Cenchrami- & brufe. D'auatage il a cinq offclets dedans foy, & non trois, felon la premiere efpece de nefplier, defcrite par Diofcoride. Parquoy s'il y a poinr de cefte premiere forte de nefplieren LÆXarolo Italie, c’eft celt arbre quieft communemét appellé Azarolo, au royaume de Naples , lequel on trouue en plufeurs 1ar- dins, vignes, & vergers. La premiere fois queï'en veiz,fut à Seigneur P5 Naples;au iardin du Reuerendifime Cardinal Colonne, au pce Colëne. chemin tirant au tombean de Virgile,autrement appellé Pe- digrotta., là où j'en veiz à force plantes. Ceft arbre eftde moyenne hauteur : & retire au prunier quant à l'efcorce, &à Ja matiere du bois. 1Left tour armé d'efpines,qui neantmoins des. Le fruit de ceft arbre ef fort brufc,de forte qu'a peine le peut on manger:& firefferre fort le ventre.Les germes & les fucilles de ceft arbre fonc aufi fort afpres. Eten vn autre pale Zdem lib.2. fage;il dit:Ceftes cy & les precedées vont tout d'vn mefme de alim.fse. + train : car toutes deux font aftringentes : toutesfois plus les nefples que les forbes. Parquoy on les ordonne à manger à ceux qui ont le ventre deuoyé. Toutesfois les forbes font meilleures à manger:car elles n'ont celte verdeur que les nefples ont:ains ont vne certaine afpreté,fans verdeur. Pour conclufor, il en faut peu manger , comme de figues : & en vfer comme de medecine, & non comme de viande. ne font trop aigues ni piquantes : & produit fes fucilles chi- 60 quetreescommel'ache. En quoy on peut voir l'exemplaire de Diofcoride eftre corrompu , en ce qu'il dit que ceft arbre ietre fa fucille comme celle de Pyxacantha : car1l faut qu'ily ayt Oxyacantha, qui eft l'aubefpin , lequel a fes fueilices chi- quetces : ou au contraire Pyxacantha les a longues & vnies, Theobh. de comme celles de bouis. Ce que bien demonftre Thcophralte, bift. pLli.3. parlant de cefte forte de nefpliér, quandildit : Ceft arbre eft grand,& large en rond.Ses fueilles font,pourla plufpart;chi- quetces , & retirent à l'ache à leur cime: toutesfois elles font Anrotation. * Afin qu'on ne penfe que ‘'aye temerairement ici mis, Oxyacantha, au lieu de Pyxacantha:ie veux bien aduertir le Leéteur ; que les exemplaires Grecs , tant vieux que nou- ueaux, varient en ce pallage. Mais j'ayme mieux fuyure ceux qui mettent Pyracantha, ou Oxyacantha (car cehcoët vn) pour les ‘eaufes & raifons par nous deduires en noftre Com- mentaire fur ce chapitre. Lots Theoph. de plhiftli.4, cap. 4. Plin.lib.13. cap17. Plin.Lb.16. cap30. S'VRR 1BMOS CM ELUVRE Lotus ® (elris, Grecs É Latins : François, o Ali- Jr Nicacoulier : e Arabes ; Sadar , Sedar, © Alfédar : Effaienolz ; v Almez : Italiens, Lo- 10 albero. CAPALP AN OMTENCTOTENT :# L'Alifier eft vn arbre Cl fe fort grand: lequel produit va fruit plus pe que poy < ure ; qui eft doux, bon à manger » Sp à a l’efto- TT , mach. Ce fruict refferre le ue ventre. La decoction dela rabotture du boys d'ali- #7 fier, prinfe en breuuagc,ou clyfterizee , eft fort bonne aux dyfenteries & caquef- fangues , & fluxions im- moderces des femmes, Elle jaunift les cheueux : & re- AS ftreint le flux de ventre. Le vray Alifier (côme dit Theophrafte) eft de la grandeur d'vn poyrier, ou vn peu moindre fa fueille eft dentelee : tout à l'entour,quaf côme celle de l'yeufe.Son boisef noir.Il y en a plufieurs fortes:lefquelles fe cognoiffent par la diuerfité de leurs fruitz. Son fruit efl gros comme vne feue:lequel meu- riftcomme le raifin,changeant fouuent de couleur. Il vient comme le meurte, iettant fon fruit dru & efpez d’vn cofté & d'autre des furgeons des,branches, & a efté fort aimé des Lotophages, qui pour ceficraifon font ainfinommez, Ileft doux &fauoureux, & eft fort bon à l’eftomac:& plusencores ceux qui produifent leur fruit fans noyau au dedans. Cefe 3 O Leur fruit retire aux cerifes : forte d'alifer eft preferee à toutes autres:non feulemét pour raifon de leur bon gouft;mais aufi pource qu'elle eft vineufe & pleine deius. 11 yen a donc force en l'Ifle Lotophagia dre Pharis. Cef ifle n'eft gueres loing de nous. Ontreuue aufsi force alifersen terre ferme, & mefmes en Afrique : où yenzen fi grande abondance,que Ophellus,en l'expedition & voyage de Carthage en nourrit fon armee, à faute d'autre munition.Voyla que dit T heophrafte.Pline parlant de lotus eft de mefme opinion:çar il dit ainfi:La partie d'Afrique qui nous eft voyfine, produit l’atifier,qu’on appelle auféi celtis.Il eft commun en Italie, combien qu'il ychange dererroir pro- pre auec le naturel. La forte plus excellente eft vers les Syrtes & en Nafamonie. Il y ef aufsi grand que le poyrier: Cornelius Nepos touresfois l'eflime plus petit. Ses fueilles font femblables à celles de l'yeufe, hormis que leur dente- leure n’eft entaillee f profond. Ily en a plufeurs fortes,qui toutes feremarquent an fruiticependant ileft de grolleurde feue,& iaune comme faffran : & ainf deuant qu'il foit meur, l'un eft d'vne forte & l'autre de l'autre , comme l’on voit ad- uenirauxraifns, Au refle il fort cfpez & dru à l'entour de fes branches, y eltant entafle comme au meurte, & non com- meau cerifer, tel qu'on le voiten Italie. Son fruit eft doux tellement & fauoureux , que le pays & les habitansen ont prins leur nom : voire & les eftrangers, apres en auoir man- gémetrent aifementenoublileur pays & lieu d'habitation, On cfhme que ceux qui en mangeront ne fe reflentiront d'aucune douleur de ventre. La forte d'aller qui porte fruit fans aucun noyau, eft eflimee fur toutes la meilleure. On entire du vin qui çft femblable à vin miellé. Cornelius Nepos dit qu'il ne dure que dix iours. On garde entôneaux pour manger {es perles pifces auec fourmentee:voire & plu- fieurs armees paflans & repaflans par l'Afriqueen ont efté fuftentees. Son boiseft noir, & de requefte pour faire fifres. De fà racine on fait manches de coufteaux, & plufeurs au- tres petites befongnes. Diofcoride ne met autre defcription de l'alifier,finon que c’eft vn arbre fort grand.Suÿuant le di- re duquel, Pline efcrit en celle forte:L'alifer fe plante volon- I. 107 arbres entiers. De fon efcorce on teintlecuir: & la laine, de fa racine. Le mefme voulant monftrer que l'alifier eft grand Plin.li.17s arbre,dit, parlant de la difpute de Domitius & Craflustou-«p.1: chant leurs fomptuofiez , Les fix arbres que tant eftimoit Domitius eftoyent alifiers, fort plaifans & magnifiques , à caufe de leurs branches trefombrageufes. Au refte Pline Plis.li.16, n'eftime point feulement les alifiers eftre hauts & grans, ains cap.44. parlant de leur duree dit, En la place de Diane Lucina à Ro- me on vortencores vn Lotus, qui y fut planté l’anque Ro- me fur fans magiftrat,qui fut l'an de la fondati6 d'icelle trois cents foixanteneuf, Et de faitonne fait qui eft plusviail,;ou ce lotus,ou le temple de Diane qui eften ladite place. Tou- tesfois pource que Diane printlenom de Lucina, pourrai fon d'vne touffe de bois que les Latins appellent Lucus , qui cfloit en ladite place, on tiendroir l'arbre eftre plus vieil:car il peutauoir maintenant quatre censcinquante ans, Il yavne autre Lotus qui eft beaucoup plus vieilque ceftuy , encores qu'on ne puifle iuger de fon aage , lequel eft appellé, Lotus cheuclé, pource qu'on attachoit anciennement audit arbre les cheueux qu'on oftoitaux nonnains Veftales , quand on les rendoit. Encores y a il vn autre Locus en la place de Vul+ can à Rome, lequel Romulus planta , pour memoire perpe- tuelle de la viétoire des decimes qu'il obtint : & eft cell arbre aufsi vieilque Rome, felon que die Maflurius. Aufsi fes raci- 20n6s paflent par la rue des nouueaux bourgeois, & viennent iufques au marché de Cæfar. Parquoy j'eflime que s'il y a point défBotus en Italie,que c'eft celt arbre qu'on appelle Ba: golaro éSenuirôs de Trente:& à Verone & en d'autres lieux d'Italie, Perlaro. Car combien que fes arbres foyent pour la plufpart de la hauteur d'vn poyrier:f eft-ce qu'on en trouue É font de beaucoup plus grans que les poyriers. Ces arbres onc outre ce qu'ilz ont le tronc gros & mafif.iettent lcurs branches fort grandes & hautes : & eft leur efcorce polie & Life, de couleur petfe tirant {ur le noir:qui la rend fort dcle- &able & aggreable à ceux qui la cc ntemplent , comme dit Pline. Leur fueilles retirent à celles d'yeufe : & font afpres & dentelees tout alentour:& tôbent de l'arbre à my-Automne. & tient à vne longue queue commeles cerifes. Ileft vert du commencement : puisil de- uient blanc iaunaftre : & en apres fe charge de couleur rou ge: finalement eftant meur ,1l deuient noir: & eft d’aflez bon gouft à manger. Toutes lefquelles marques font du tour correfpondantesau Lotus de Theophrafte, Dioftoride, & Pline. Parquoy ie ne nicray jamais qu'iln'y ait à force Lotus en Itahe,côbien que plufeurs s'efforcent de monftrer le con. traire:veu qu'il n’y ena point qui plus rapportent celuy de Pline,que eu y duquel nous auons parlé, Au refte ie ne fçay quiameu Ruellius d'eflimer ie houx ;eftre lotus : car tant s'en faur qu'il y ait aucun rapport entrele houx & le lotus: 4oque mefnes ils font du rout contraires. Car le houx eft touf- Jours vert , & a fa fueille piquante & efpineufe tout alen- tour:eflant petit arbriffeau, & iettät vne efcorce verde, Tou- tes lefquelles marques font du tour repugnantes à la deferi- pion de Lotus. Maïs Anguillarius merite beaucoup plus grande reprimende en la verfion Italienne qu'ila faite de Theophraîte. Car notant quelques vns pour auoir mal tourné quelques pañlages de T heophraîte, en ceux la mefme ilfe fait reprchenfible. Car là ou Theophraftca, 94 87% pete maetaaya silmet, Come quelli del mirtointrecciati. c'eft à dire, À la façon du meurtre entrelaffez par vn rang triple.Peu à pres, mu-yos tri rür Bhaçiy, ou Theophraîe veut monitrer que leur fruit prouient efpez fur les fargeons des branches: oluy corrompant Thcophrafte le rapporte à l'arbre , non au fruit, difant, e copiefo di germegli:c'eft à ire, il a force germes.Fi- nalement peu apres,ou il parle de fs proprietez.ila peruerti tout le paffage;ioint qu'il n’y a aucun fens en fà verfion. Par ce on cognoiftra(ie penfe)qu'il n’eft gueres verfé en la langue Grecque. Derechefil s’eft lourdement abufé en ce qu'ilefti- me que Pline eft d'opinion que le vin du fruit de lotus ce fait du fruit quia vn noyau. Car Plineau contraire dit qu'ilfe fait des perles de lotus qui n’ont aucun noyau:ainfi que mef- meefcrit Theophrafte. Au refte le Seigneur Augerius de Busbecke m'aenuoyé vne plante, au bas de laquelle eftoit ef- crit , Daétyles de Trapezonde douces & plaifantes au gout. l'eftimerois que ce feroit vne forte d'alifier : & de a Athe- tiers aupres des maifons pour raifon de fon grand ombrage: 60 næus eferit à Polybius a dit mefmes chofes touchär l'alifier, qui eft tel, que quelque fois les branches s’eflendent iufques aux maifons voyfines. Etvn peu apresil dit: L'alifier fauua- ge porte fruit:mais il eft quafi du naturel descerifes. Iln’ya arbre qui perde fi toft fa fueille que l'alifier: & n'engarde point du Soleil l'hyuer;,lors qu'il eft denué de fucilles, Il n’y a arbre qui ait l'efcorce fi plaifante à l'œil que l'alifier , ne qui foit plus branchu, & qui ait les branches plus longues ni plus mafsiues : de forte qu'on eftimeroit toutes fes branches eftre qu'Hcrodote des Da&yles.Et fi ne fera(ce me femble)hors de propos de mettre au rang de ces alifiers , l'alifier baftard,qui aufsi fe trouue.Or d'autant que ie n’ay fait qu'ouurirle che- min,4 tousftudieux & curieux de la matiere des fimples,c6- fiderent cecy diligemment. Quelques vnsfe trompans font d'aduis,quele zyzyphus d'Athenæe eft noftre Alifier:mais le zyzyphus n’a fes fucilles plus larges que le Rhamnus , auec ce qu'iln’a fes perles rondes ni vermeilles,ains longuettes, & jaunes Theophr. de bift. pl. bb. qu'il y à mafle & femelle en cefte efpece d'arbre. Car, dit il, rl Cornier con ler. À traires aux MOUCNES moches à miel gouftent fa fleur, elles prennent vn flux de ventre, dont 1C3 jaunes pluftof que rouges: & d'auantage le fruit de zyzy- hus n'a le gouft des figues ou dattes, & mefmes ne rend Gal. lib.z. point plus que les fufdites meilleure odeur. Galen faifant Æmp:med. mention del Alifier dir ainfi: L'Alifier ne tient pas trop de l'aftringentitoutesfois il eft fubtil & defsicatif en fes parties. Parains on vfe des rabottures de fon bois contre les fuxions des lieux naturel: des femmes, contre jes caqueflangues, & defluxiôs d'eftomac. La decoétion fe fait quelquefois en eau, & quelque fois en vin,felon quela necefsité le requerra:& ne la clyfterize-on point feulement :ainsaufsi on la donne en breuuage.Or ce qu'il engarde de tomber le poil,eft figne que il et moyennement aftringent & defsicatif: car nous auons dit, traittans du Ladanum, qu'il failloit queles medicamens propres à garder les cheueux qu'ilz ne tébent;fuflent aftrin- gens; & moyennement defsiccatifz. Cornus:Grec,Crania:Françeës, (ormicr, Cornillier, où [ornoillier fon fruit, Cornoille:en Latin, (or- num: À Uemant, (ornelbaum, Kurbeerbaum, © Dierlom : leur fruit, Quelch , Kivfen : EfPai- grolz, Cornizolos: Italiens, Corninlo : © leur fruit, Cornol::Bohem, Drinkouuy. CXXXV. & Le Corniereft vn arbre dur, portant vn fruit lon- guet, à mode d’oliues :le- quel eft vert du commen- cement : puis venät à meu- its ilprend couleurde cire, ou deuient rouge. Ilreffer- re,fion en mange: & par- ainfileft fort bon aux ca- queffangues & flux de ven- tre, foit qu’onle mange,ou qu'on le boyue en vin cuyt. On les meten compoite, côime les oliues. L'humeur es quand on les brule, eft fort que rendent les fueill bonne À la grarelle & au feu volage;fi on s’en oint. Le cornillier eft vn atbre affez cognu. Theophrafte dit Je mañle ef haut de douze coudees , ayant la fueille d'a- mandier,plus grafle toutesfois & plus efpeffe. Son efcorce eft fubtile & veneufe:& fon tronceft efpés & mafsif. Le cornicr femelle, encores qu'il foit moindreen tronc que le maile : fi iette-il à force petites branches, côme celles d'agnus caftus. Tous les deux ont leurs neuds & germes compartiz,comme agnus caftus. Le bois du mafle cft fans cœur ni moelle, & el du tout mafsif:eftant ferme comme vne corne,dont aufsi ila prinslenom. Mas Ja femelle a de moelle, & eft plusten- dre : & pour celle caufe ce bois ne vaut rien à fouflenir les toyles àlachaffe. Ceux qui habitent le mont Ida, voifin de Troyela grande, dient que le cornier mafle cR ftcrile: & que s la feule femelle porte frui&t. Le noyau de la cornele ef fem- blable à celuy des oliues. Ileft doux à goufter, & fi a bonne odeur, Ilfeurit, & produit fon fruit comme l'oliuier :car il portera plufieurs cornoles en vn feul pendant. En Mace- doine & en Italie le mafle & la femelle porte fruit: toute(- fois le fruit du mafle eftmeuren efté : & celuy de la femelle meurift feulsment en Automne: & tant s’en faut qu'il foit aufi bon que le fruit du mañle, que quafi on ne le peut aual- Aurefte, il fe: faut bien gardet de mettre les ruches des à micl aupres des corniers : car fi les mouches à elles meurent. Ila vne contraire proprieté mangé des hom- mes. Pour retourner à T heophrafte;ie fuis fort eftonné de ce 6! u'ila dit , quele cotnier iette fa fueille femblable à l'aman- de : veu que l'experience monftre le contraire. Parquoyie dis, ou qu'il yafauteen celieu:ou bien que Je terroir du mont Ida, & le climat, quieft pluschaut quelenoftre, fait tellement refferrer & applatir les fuailles de cornier, qu'elles setirent quelque peu aux fueilles d'amandier: ben qu'à la verité r'eftime qu'il y ait faute en Theophraîte. Le cornier n'eft gueres grand , s’eftendant toutesfois merucilleufement A N'D/VM À TIC PONE V5 enrameaux , qui font fort branchus ,8c cependant fortens d'vn petit tronc: ils font pleins de neuds ; fermes & masifs. Son efcorce eft par tout fort rude & non life, ayant vn gouft fort adftringent.Le bois de cornier eftde requefte pour faire les dents aux roues des moulins. Il a {es fueilles comme la verge fanguine;liffes,vn peu efpeñes & madrees. Sa fieur eft mouflue, de couleur d’or; & qui jette vn fruit rougelon- guet, commeles oliues , ayant vn os trefdur au dedans, On fait de la chair des cornoles vne gclee femblable au cotignac: & les confit on en fucre.Eteft cefte confiture fort bonne & de bon gouft: & & eft fort propre aux deuoyemens de ventre, & r o pour reftreindre le flux trop abondant des fleurs des femmes. Galien parlant du cornier, dit ainf: Le fruit du cornier eft Gal.lib.7. fort brufc, encores qu'il foit propre à manger. Parquoy ce fimp.med, n'eft pas de merueilles s'ilreflerre fort, tout ainfi que font les neples.Ses fucilles & fes germes & tendrons font fort vers & brufques À gouftersaufsi font ils fort defsiccatifs.Par-anf el- les font propres à fouder les grandes playes : & fur tout en ceux qui ont la chair dure. Mais au corps delicatz, &aux pe- tites playes, elles font contraires : carelles les eftendent & les deffechér par trop.Il yaen Tofcane vne plâte nommce San- Sanpuiso. guino & fanguinello, àcauf de fes verges qui font fangui- nes, qui a quelque rapport & fimilitude au cornier. Elle croift aux hayes & buillons , & a fesverges vn peu plus min- 20 ces quelecornier, fortes & pleines deneuds. Son efcorce eft de couleur defang.Ses fueilles font comme celles du cornier, excepté qu’elles font plus larges,nerueufes.& attachees à vne queucrouse. Elle fleurift au Printemps par fes pedamens blanchaftres , les fleurs defqnelsiettent de perles qui s'entre- ticanent comme raifins,attachees à petites,minces & rouges queués ; de grofleur d'orobe, premierement verdes, puis noireseflantmeures. Ceux d’alentour de Trente,avans fait premierement bouillir en eau ces petles ,entirentdel'huyle au prefloir, duquel il feruentenleurslampes. Son bois eft fort dur,& non moindre queceluy ducornier. Et pour cefte raifon quelques vnseftiment cefte forte cy eflre le cornier fe- melle:mais ie nefay ouils ont forgé leurs argumens. Celuy 38 peut fre ne s'eflongneroït gueres, qui diroit cefte plante etre celle dont fait mention Pline, difant: Le fanguin n’eft gueres plus fortuné que letamarife.La teille qu'il aentrel'e- corce & le bois,eft finguliere pourfaireouurir tes playes, qui fe fon: fermces trop toit. Voyla que dit Pline. Ie ne fçay rou- tesfois fi ce que nous appellons fanguino a cefte vertu & proprieté, d'autant que ie ne l'ay jamais cffayé : & ainfic Jaifié cela en fufpens. Son fruit meur eftamer, brufc, & ad- ftrin gen au gonftqui me fait penfer que l'huyle qu'on en ti- recfaufRiadftringent. Or n'ay-ie autre chofe que j'en puif- fe dire. & 40 Sorba: Grec, Oùa: Francois, Sorbs , (orme, l'arbre, (ormier ou Sorbier:[taliens, Sorbe: À Ule- mans , Speserling , Sporoëpff 1, 08 Sperbierem Eÿignolz, Sorbas: Dohem.K zebiny. CHAP, (XXXVI. Les Cormes, cftans enco- LR ; res jaunes , auant qu’elles foyentmeures ; mifesen pie ZT ces, Sc fechees au Soleil, font 72#7 bonnes à manger, pour ref- À {errer le ventre. Leur fari- À ne fait la mefme operation, jf on la mange à forme de % Griotte feche. Leur deco- tion aufsi prinfe en breu- uage » oft de mefme pro- pricté. Les forbes, ou cormes ,eftvn fruit communen Italie, & par tout. Ily en a deux fortes de priuees, comme aufsi de fauua- ges. Les priuces fe cognoiflent en la diuerfité de leurspom- mes:car il yamafle & femelle. Letroncdel'vn&de l'autre eft droit & long:leursbranchestendent en haur, Il a fa fueille comme le frefne,vn peu toutesfois pluseftroite, & blächaftre d'vn cofté , & denteleeenfa circonference. Safleureftblan- che, &iette fes fruits à mode deraifins,tirans tous leur queue d'yn bout & fource, au refte ronds en vne forte, & d'vnius odorife Pln.li.r4s cap.1Q. SVR DIOSC. odoriferant & doux'én l'autre faits à ouale, à mode de poy- re, afpres , & non plaifans àu gouft, & n'eftans de fi bonne odeur , de couleur aucunement pale , & rouffe aux coftez. Pour les addoucir on les cueille en Automne, & en faiton de liafes, qu’on cftend fur là paille:autrement,à caufe de leur afpreté,on ne les peut macher ni aualler.Son bois cftefpez & refferré.& pource eft-ilde grand requefte 3 faire tables:mcef- mes les bouuiers s’en feruent pour faireleurs piquebeufs. I] a l'efcorce raboteufe;de couleur jaune blanchaftre. Saracine n'eft pas fournie, & toutesfois eft grofle & efpeñle,& profon deenterre. De fauuages il yen zaufsi (commenousauons LIVRE: IL 109 Il y a tant de fortes de prunes , qu’à peine les pourroit-on fpeci er.Car les ynes font vertes , les autres rouges ; les au- tres de couleur d'yuoire , les autres fontiaunes , & d'auttes font purpurines & efcarlatines. D'ailleurs;les vnes font grof- fes , les autres petites , &lés autres moyennes.Item, les vnes font douces, les autres font aigres, les autres font pificufes & vineufes : & font les vnes dures, & les autres molles. Finale- ment, les nes font rondes ; lesautres longuettes, & les au- tes font faites àouale. Aurefte, combien que Diofcoride : die que les prunes de Damas feches reflerrentle ventre, tou- G118.,2 tesfois Galien eft d'opinion contraire: difant ain , Le fruiét fs] med. dit) deux fortes:l'vn proprement appellé fauuage, & l'autre r © de prunier lafche le ventre: plus toutesfois quandileft frés, pyses de que Pline nommé torminal. La forme du fauuagen’eft guc- res differente de celle du priué , finon qu’au fruit, qui vient comime au fufeau , de couleur iaune roufle, prefque d'vne mefme groffeur & grandeur: mais leur gouft eft fort diffe- rent des priuces. Les payfans le gardent en hiuer, pour s'en feruir à prendre oifeaux: car les rourdes en mangent fort volontiers. Le cormier nommé torminal a fa fueille fembla- ble à celle de vigne.à mode du plane,lifice & ferme:fon fruit longuet,afpre,rond, attaché a vnelongue queut,d’vne cou- leur parfumce, & au gouft aigre & PLAT cftde moye- nehauteur,ayant Vne efcorcelifiee:fon bois eft fort. Angul- larius eftd'opinion que ce foit le Cratæogus : mais il fe, Theoph.l.;. trompe. Car T heophrafte dit quele Cratzogus a Ja fueille cap.15. femblable à celle du nefplier:mais toutesfois plus grande;lar- e,& plus longuette:auec ce qu'elle n'eftdentelce. Or de cô- és et differête la fucille du torminal de celle du nefplier Pli ne le denote tresbien , quandil accompare la fucille du tor- ninal celle du plane,n6 du nefplier. Ioint aufsi que la ma- tiére de fon bois n’eft de diuerfes couleurs, ferme, nijaune, côme doit eftre celle du Cratæogus:f nousvoulons adioufter foy à Theophrafle. Finalemét leur fruit les faiét encores plus differens:carle torminal l'a longucet, & le Cratzogus def- Gal. lib. 8. gure d'vne trompe. Les Cormes ; felon Galien, de aufsi fmpl. med. aftringentes & ftipriques que les nefples:toutesfois leur ope- que quandil eft fec. T outesfois ie ne fçay pourquoy Diofco- Dymas. ride adit, que les prunes de Damas feches reflerrent le ven- tre, veu que notoirement elles le lafchent: non pastoutcf- fois tant que celles qu’on apporte d'Efpaigne. Voylà qu'en dit Galien. Auquel ouuértement contredit Brafauolus Fer- rarois homme doéte, & bien verfé en la medecine : difant que Galien, encores qu’il foitcomme Prince des Simpliftes , a neantmoins failly en ceft endroit, & non Diofcoride. Car Galien n’a prins garde,que Diofcoride parloit des prunes de Damas feches: lefquelles , outre la ficcité qui eft en elles, font aigres & aftringentesau gouft. En quoy Brafauolus me pardonnera : car il n'approche de la verité , ni loin ni prés. Et ne s'eft fouuenu Je bon homme, que nonfeulementles pru- nes de Damas féches, mais aufsi plufeurs autres fimples, fontenfemblément laxatifz & afringens. De cela tefmoi- gneront les tamarindes, & toutesles fortes de myrabolans: item leReubarbe, & plufcurs autres fimples :leQuels apres auoir cfmeu le ventre, lereflerrent par-apres. Que fi Brala- uolus n’a remarqué cefte proprieté és prunes de Damas, Ga- lien s'en eft bien prins garde , & l'a experimenté. Lequel, ayant dit au lieu preallegué, queles Damas fcez eitoyentla- xatifz,en vn autre pañlage ilmonitre que aufsiils font aftrin- gens,difant ainf : Naturça permis aux prunes & aux figues Ga/.bib. 2. d'eftre encores bonnes, cftans feches. Les meilleures font dealim.faæe. @ hb.2. de ration eft moindre. Et par-ainf on vie plufloft & des vnes &3 © celles de Damas, qui croiflent en Surie, en vne montai- alim.faculs, des autres pour Medecine , que pour s'en feruir de viande. Prunus arbor : Pruna, fru@lus: Grec , Coccimelea: François, Prunier : on fruit, Prunes: e Arabes, eAnas, Ana, 0m Agias :e Allemans, Praumen, Pflaumen,on Kriekb:n:ESpaignolz, Prunas, An. drinss, © Amexezs: [raliens, Prune, ou Sufine. Sebeftena, Grecs © Larins , Myxa, Mysa- ria: François, Sebeslé : & Arabes, ScbeSten, eMorheïca, Mukcita, © Mokaïta: Allemans, Schuusrtz braff bserle, CHAP. CXXXVII. 40 , _ Le prunier eft vn arbre fortcommun. Sonfruict eft bon à manger :routef- fois il nuict à l’eftomach, ZS & lafche le ventre.Les pru- nes de Surie, & fur cout, f © celles de Damas, éftans feches , font bonnes à le: ftomach, refferrenr le ven- tre. La decoction des fueilles de prunier ; cuy- tes en vin, reftreinc les fluxions & catarrhes qui defcendent fur la luetre, les genciues , &és glandes qui viénerr derrier les oreilles, fi on s’en laue {a bou- che;ou qu’on la gargarize.l emefmefontles prunes fauuages,eftans meures &c feches:lefquelles refferrér plus le ventre,& font meilleures à l'eftomach >eftans cuyresenvin cuyr. Lagomme des pruniers eftcon- glutinatiue : & prinfeen breuuage auec vin elle fait rompre la pierre. Appliqueeauec vinaigre, elle gue- tit le feu volage, & Les dattres des petirz cnfans, gncpres de Damas,dontelles ont prins le nom. Les meilleu- res apres;font celles d'Efpaigne:toutesfois elles ne font point aftringentes , comme font aucunes prunes de Damas. Les meilleures defquelles font celles , qui auec vn peu d'aftri- &ion font grandes &laxatiues. Maisles petites font dures, aigres,& mauuaifes à manger:& ne font fi propres à lafcher le ventre. Voylà qu'en dit Galien. Aux parolles duquel on peur ayfément cognoiftrele grand tort que Brafauolus 4 eu dele vouloir taxer &reprendre , fans raifon niauthorité aucune: comme fi Galien euft ignoré de quelle qualité les fimples doyuent eftre par leurs faueurs & odeurs:lequel neantmoins en a fi doftement efcrit , qu'il n'a jamais rencontré fon fem- bJable en cefte faculté : ainfi qu'on peut notoirement voiren fes cinq premiers liures des Simples. A laquelle opinion l'ex- perience ordinaire de tous les Medecins eft conforme : car il cf tout notoire, queles prunes de Damas, telles que defcrit Galien,lafchent commodement le ventre,quand on en man- ge:mais neantmoins,par-apres,elles le tiennent clos & refcr- ré,ainfi que font Jes tamarindes & myrabolans. Voylà done qui feruira à la deffenfe de Galien contre Brafauolus. Que fi nous voulons femblablement maintenir & deffendre Dio- fcoride:nous dirons qu'il a dit les prunes de Damas féches cftreaftringentes,au regard des autres prunes , qui n'ont au- cune aftriétion : mais que neantmoinsil n'a voulu entendre qu'elles ne fuflent aucunement laxatiues. Au refte, les pru- nes purgent la colerc:par-ainfi les Medecins fetreuuent bien de les ordonner és fieures chaudes & aiguës, &en toutes ma- ladies procedans d'abondance de colcre. Les Apothicaires aufsi & les Efpicier: en font bien leur proffit : car tous lesans ilsen font des ele&uaires,gelees , faufles, & pluficeurs autres confirures , qui non feulemént font aggreables à ceux qui font fains,mais au(si font proffitablesaux malades. T hcophra 4 PE fe dit, qu'il y a vne fortede pruniers en Egypte, qui font plbift ñ grans à merueilles:& portent leurfrui& retirant en groffeur hs. ne & qualité aux nefples:excepté quefes prunes ontlc noyau TE rond. Il commence à fleurir aü mois de Tuillet : & rend fon 3 s Le Go fruiét meurenuiron le commencement de Decembre: & en L toufiours vert. Ceux qui habitentés enuirons de Thebes, où y a force detels pruniers,oftent lenoyau de la prune, & les fechentau Solcil:puisles broyent & en font de mafñles, Voyla que dit Theophrafte. Les prunes douces ne font point tant roides que les afpres & aigresitoutesfois toutes font froides & humides. Les plus eftimecs (f{elon Galien } font celles de Damas, que l'on apporte toutes feches de Syrie à Veni- fe. Les meilleures apresfont en Allemaigne, qui s’appor- tent d'Ongrie &dela Tran/yluanie. Les plus petites de cefte derniere forte confites en vin & fucre font de mailleur gouft: k aucc Jexandrie, 119 Sebefhen. Ed A- AND. MA düec cé qu'ils lafchent fortle ventre : car leur douceursaufe, qu'elles nerefferrent point. 11ÿ en a vne fortedefauuage, ui croïft aux hayes. L'arbre eft petit, toutesfois il a plu: Éèus fainceaux fort poignans , ayant fa fueille comme le runier prié, finon qu'elle cft plus eftroite, dure &afpre. Il Fed aù printemps, & iette force fleurs blanches, d’oti lor- tent leurs perles, de grolleur de grain de raifin, &-de couleur qua violette :leur chair eft vite & afpre, & d'vn gouft ad- Agent ;ayagt au dedans des noyaux femblables à ceux de cenfes. Tout ainfi que le fruit cftadftringent , aufsieftla phte. ‘Au refte il eft fouuerain contre les defluxions d'e- ftomach , & caqueflangues. Leur decoëtion faite acc leurs racincsen eau , ou vin rude & gros, gucrift les vleeres de la bouche, delalangue, & des genciues, & mefme aufsi gar- garizce, la luette offenfec. Et pource ceux qui ont les bou- ches enfiees, & qui fe font oints d'argent vif, adiouftans à la decoétion fufdite de lycium ,alum, & rhodomeli ,en ont reccu grand allegement, Les femmes fuicttes aux deflu- xians de la matrice, fi elles s’en fomenten parle bas,en front foulagces. L'eau qu'ondifille de fes fleurs prife en breuua- ge>tue les vers. Aurefte, ce que les Apothicaires ; fuy- uans les Arabes appellent Sebeften , eftvn fruiét aflez fem- blable aux prunes , & en forme, & en proprieté. Les © Grecs l'appellent Myxa, & Myxaria. Er combien que Diofcoride & Galen n’en ayent aucunement parlé: f cft- ce que les plus modernes Grecs en ont fait fouuent men- tion : comme Aegineta , Aëtius , Pfellus , & Adtuarius. L'arbre de Sebeflen fut premierement apporté en Italie, du temps de Pline : maintenant, encores que ce foit vne plante rare fi eft-ce qu'on en tréuucen plufieurs iardins. Gabriel Faloppius de Mutine, Medecin fort excellent, m'en a enuoyé vn ramequ aucc fon fruit. Ceft arbre eff fort femblable au prunicer : toutesfois il n'eft fi grand. L'efcor- ce du tronc eft blanche ; & celie des branches cft verte. Ses fueilles font rondes & férmes. Son fruict eft com- me vne petite prune: & à vn noyau au dedans, fait à trian- gle, & propottionné fclonle fruit. Le fruit eftant meur eft vert, tirant fur lenoir : & lt fort doux. Ila vnechair tenante & gluante:dont les Syriens & Epyptiens fohtle gl qu'on appelle glu d'Alexandrié à Venife: lequel eft fort on pour chafler aux oyfeaux. Cela fe voit és noyaux qu'on trouue audit glu , & en la couleur & douceur d'iceluy. Les Sebeflen font laxatifs, ni plus ni moins que les prunes :felon qué dient les Autheurs tant Grecs que Arabes : &cela fe Fuchfiss in Voit ordinairement parexpericncé. Combien que Fuchfius par. li YA die du contraire, pluftolt pour coftredireaux Arabes , def- quelz ileft ennemy capital , que pour la verité. Mais l'expc- rience uy contredit:& mefme l'authorité d’Acginéta, quien parleainfi:Myxa eft vn fruiét d'arbre vn peu moindre que la prune, & qui eft de mefme praprieté. Aux parolles d'Acoi- peta on voit bien que les Scbeften font aufsilaxatifs , queles Pa4l..Æe- prunes. Defquelles parlant Aegineta, fuyuant en ce Galien, gise.Bb.7. dit: Les prunesfont laxatiues: plus toutesfoiseftans fraif- ches que fciches. Ce que bien cognoiflant A&uarius,met les Sebeften en plufieuts compoñtion: feruans à purger la cole- re :ainfiqu'on peut voiren fon Abbregé des compolitions. D'auantage, l'experience, maiftrefle de routes chofes, mon- ftre bien que les Sebelten font laxatifs : car i'ay expérimenté plus de mille fois, qu'vne prinfe de dix , ou au plus, douze dragmes de chair de Sebeften, Fait la mefme opération que la caflelaxariue. Ces raifons & authoritez m'induifent à con- tredire l'opinion de Fuchfus :en ce qu'il dit,quel'Elcétuaire dé Sebeften n'eft point laxatif pour raifon des Sebeften qui y Ÿ font muis:ains pour raifon des autres Simples donc left com- OfË. Car fi le Sebeften cft laxarifde foymefme:par plus for- teraifonille doiceftre, eftant meflé auec autres medicamens laxatifs , defquels il cft fortifié. Parquoy, pour dire ronde- ment ce que t'en pen{e , ni Fuchfus , que i'ay roufoursefti- mé pour fon grand fauoir, ni plufieurs autres Modernes ne deuroyent tant tenir le party des Medecins & Simpliftes Grecs, qu'ils ne deuffent auf eftimerles Arabes & les rai- fons & experiences ordinaires, lefquelles ils laiffent fouuent en arriere fans aucune ra:fon. Or pour retourner à noz bri- fees, nous difons & par raifon & par authorité, & mefmes fe experience, que les Sebeften font laxatifs. Par-ainfi (fe- O. n Fe dient Acgineta, Aëtius, Pfellus, & A&uarius) ils font bons és feures chaudes : & addoucilent l'afpreé de 2 langue : & confortent l'eftornach, eftans bons à laroux : & chafent la vermine du ventre : & finalement donnent grand fecours aux chaleurs & ardeurs de l'vrine, procedans de cho- lere ,ou Bcgme falé. Sion en prend rrente ou quarante de- trempez cnius de chair, deuant que rien manger,ils font bon ventre. Ceux font meilleurs qui font pleins, gras & char peux; & quine fentent le chanf,ou moyfi. T:TÉPLONL AVS Zizyphafine Serica: Apothicaires Tuiubé: A Yabets Hanèn, Zufalzefon Hanib: Italiens, Giaggiole: Allermans 'R ot burff beerle: EfPaignols, A zufe- cifa : François | Iuinbes, Or pource que les Sebcften AA nousont reduit en memoire les > luiubes, defquelles Diofcorid n'afait aucune mention :ilma NN femblé n'eftre hors de propos de mettre en auat leur defcription efcorce rabotteufe , tellement qu'on la iugeroit fmblabie à celle devigne. Son bois appro- KA che à celuy d’oxyacantha. Ses racines font fermes & efpefles.1l 2 force efpines, longues, fées, fermes & bien pointues,decou- leur noïre roufle: comme aufi fes rameaux , defquels forrent 20 c6me petis rofeaux pañles de couleur, fort minces & tendres, foupples & pliables, ayans dou?e doigts de lôgueur,ou plus. Ilicrte fes fueilles d’vn cofté & d'autre par certains incerual= les , comme le frefne & cormiet, non rouresfois d'vn mefine licu,longuettes,non grandes, fermes,comme au clematis,qui s'appelle en Italie Peruenche, & vn peu dentelees à l'entour. Du lieu mefme d’où fortent les fueilles ,iliette des Aeuts blanchaftres & mouflues, quirendent vn fruit comme l'oli- ue,au commencement verd,puis quelque peu blanc:quand il cft meur il deuient roux : dans léquelil y a vn noyaucomme celuy del'oliue. Sa chair deuanc qu'il fôït meur eft verde.& afpre:maiseftant meur,elle cft douce & fanoureufe. Ecvoyle 3 opourquoy on eftime les Iuiubes temperez en humidité & chaleur. Galien qui les appelle{felon' que difencaucuns)(ert- Gal, lib.2 ca, en parle ain: fe ne puis tellifer deleur propricté , foit à de alitn. fai contregarder la fanté, ou à dechaffer les maladies:car les fem Series, mes, & les ieunes enfans les cueillent toutes, & les mangénr: Toutesfois elles donnent bien peu de nourriture, & font de dificile digeftion:& parainf font contraires à l’eftomac, Au cenne en dit autant que Galien : y adiouftant fulement, que les Juiubes font bonnes aux deffaux de La poitrine & du poulmon :& mefmes aux affeétions des roignons , & de la vefcie ; fclon que aucuns dient. Or pource que comme nous auons dit ; Galien n'a trouué aucune proprieté és Iuiubes , pour furuenir aux afRétions & deffaux du corps 40 humain: Fuchfns, s’armant du dire de Galien, fe rue fur Auicenne &fur tous les Arabes, difant que tout ce qu'ils ont dit des [uiubes, eftfaux. En quoy files Arabes auoyent failli , il faudroit attribuer cefte faute aux Grecs moder- nes. Car AGuarius, doéte & fauant Medecin Grec, melle ra 4 les Iuiubesen plufñeurs compoñtions ordonnees aux ma- "?-4ecom} ladies caufecs d'abandance de chaudes humeurs, &encel- med, les qui feruenc à purger la colere. Ce que aufsi Nicolas Alexandrin a fait &fuyuy en plufeurs compofitions. Par- quoy ne fe faut efmerueiller f Auicenne à dit les Iuiu- bes eftre bonnes à ces affcétions & maladies. Car d’au- tant qu’elles font de tardiue operation , à caufe de leurlen- teur & vifcofité,elles engendrentvn fang gros : lequel fe fub- tile plus qu'il n’eftdebefoing par l'abondance des humeurs coleriques. Er en ce qu'Auicenne dit que les Iuiubes fonc proffitables au poulmon & à l’eftomach , iene penfe poine qu'ilayt failli, comme aucuns cftiment : car cela doit feu- lement rapporter aux maladies chaudes & aignes : efquelles les Medecins fe doyuent ayder de Iuiubes, & les ordonner aux patiens. Ce que bienil demonftre , quand if dir, queles Iuubes engrofsiflent & efpefsiflent le fang. Et n’éftoit Aui- cennc fiignorant, qu'il ne fceuft bien conclurre {ur les cho- fes par luy prefuppofees. Mais y à des gens qui prennent plaifir de combatre vn trefpañlé. Ét quant à moy, ie ne veux eftre ni d’vne feéte ni d'autre:ains entens feulement dire 6o la verité decequeie fcauray. Et pour celte caufe ie diray d'a- uantage , adiouftant aux raifons d’Auicenne ,que ceux la faillent , qui dient queles Juiubes purifient & mondifientle fang, & qui les mettent és compoftions ordonnces pour les deffaux de l'eflomach , caufez de froides humeurs. Ceque font plufieurs Modernes : lefquelz ordonnent les Iuiubes à toutes maladies d’eflomach , fans regarder la caufe peccante: dont bien fouuent les pauures patiens en font bien interef- fez. Aurefte, on pourroit bien douter fi Galien appelle les Plin. lis Juiubes, Serica, veu que Pline entend par Serica, autre cho- cap.14. f que : SRE PBTOSET LIVRE le, queiuiubes : difantainf: Les iuiubes & les tuberes font arbres eftrangers : & n'y a paslong temps qu'ils font vfitez cnltalie. Car SextusPapinius premierement apporta les tuberes d'Afrique, & les iuiubes de Suric:& ce fur les derniers ours de l'Empereur Augufte : auqueltemps nous auons veu Papinius Conful. Ces ‘arbres furent plantez és chaufiees & Jeuecs du camp : & eff leur fruié&t plus retirant àvn grein,que à vne pomme. Et en font defia les rampars fi peuple, que les arbres y font defia hauts comme maifons, Quand aux ruberes ,il y ena deux efpeces : dont l'vne eft blanche comme foye: & pource luy a-on mis le nom de Sericum. Plin.bb16. Et en vnautre pañage , il dit: Les Abricoz floriffent apres cap.15. : coces : dont les tuberes font eftrangeres, & les dernieres Idélib. 17. font contraintes. Et en vnautre fee : Les iuiubes , dit ap40. il, fefement au grain, enuironle mois d'Auril. Les tube- res fe entent en pruniers fauuages, ouenvn coignier , ou en celle efpine fauuage ; qu'on appelle Calabrice. Voylà Cola. lib. qu'en dit Pline. Columella que ie fache; n'a fait aucune men- 9.0.4. tion des tuberes : toutesfois il met deux efpeces de iuiubes, vne rouge, &l'autre.blanche: & dit que les mouches à miel ayment fort leur fleur. Ce dire de Columella me fait pen- fer Pline auoir efté falGfiéen ce paflage. Et ay cflé d'auan- tage confermé en cefte opinion par Auicenne entreles Ara- bes, & par Simeon Sehientreles Grecs, lefquelz ont eftabli 20 en hyuer (quand deux efpeces de iuiubes : & neantmoins Pline n'en met qu'vne efpece. Or quant à moy, fuyuant A@uarius, Ni- colaus ; & Symeon Serhi, i'eflime que ce que Galien ap- pelle Serica , foyent les iuiubes : & que par confequent 1l y a fautcen Pline, d’auoir attribué aux tuberes, ce qui ap- artient aux iuiubes. On cueille les juiubes en Automne Érla fin de Septembre, & en faifant de liafles & poignees enrainceaux de vinca, les auoir mis quelques iours au foleil, on les pend au plancher: puisonlesentire, &lesmetonen titescaifles , pour s'en feruiren medecine. D'autres apres naitoir cucillisles eftendent fur de clayes , & les laiffent au foleibiufques à ce qu'ils foyenttous retriez. 30 eArbatus fine Unrdo: Grec, (Comaros : F rançois, cArboufier : fonfruiét, Arbouces : « Arabes, Ha- tiladib : Effaignolz ; Madronho ; on Madre. sciero : [raliens, Arbato. CHAT. (XXXVIIL L’Atboufier eft yvn ar- bre femblable au Coi- ce & fubtile. Son fruit eft gros comme vne pru- ne; & n’a point de noyau dedans : & eft appellé des. Grecs, Memæcylus. Eftant meut , ou il eft jaune, ou rouge : & poinct la lan- gue quand on le mange. Il caufe douleur de te- fte : & cft mauuais à l'e- ftomach. L'Arboufer eft fort commun en Tofcane : & demeure verttoutl'an. Et combien que Diofcoride die qu'il eft fem- blable au coignier: ceneantmoins j'eflime que cela fe doit pluftoft entendre dela grandeur, que de fon fueilla e;oude fon efcorce : finon que ce pañlage de Dicfcoride fuit falffié. Car Serapio, qui a prins de Diofcoride ce qu'ilefcrit del'ar- boufier, ne ledit eftre du tout femblable au coignier : ains feulement dit, que fes fueilles font moindres que celles du coignier :fans mettre qu'elles foyent minces nibibiles ainfi que dient les communs exemplaires de Diofcoride. Car il eft tout notoire, que les fueilles de l'arboufer font plus fermes 60 Theophr. de & plus efpefles que celles d'yeufe, ou de laurier. Theophra- Bif-plan,b. fte parlant de l'arbouer, dit ainfi: L'arbouer, qui porte vn ge16. fruiét bon à manger, n'eft pas trop grand. Il a vne efcorce mince & fubtile, comme celle de tamarix. Sa fueille eft moyenncentre celle de laurier & d'yeufe. Il fleurift au mois de Tuiller. Ses fleurs & tiennentenfemble , à mode d'vn rai- fin,encores qu'elles foyent attachees à vne feul- queue :& eft chafque fleur aufsi grande & aufsi longue qu'vn grain de Ÿ gniers ayant à fucille min- 40 $ © I. ri meurte longuet : & n'a point de fucilles, ains eft creufe & ca- ue comme vn œuf vuide, ayant la bouche ouuerte. Et quand elle defleurift, fon arreit,& ce qui la retient {ç perce: & fe treuue ce qui refte fans fleur ; mince & fubtil , comme le ver- til d'vn fufeau. Son fruiét demeure vn an à meurir: de forte qu'il demeure fur l'arbre iufques à la nouuelle fleur. Voylà qu'en dit Theophrafte. Les Arboufiers de Tofcane portent leurs fucilles femblables à celles de laurier , ou SE neantmoins font plus courtes, & plus mafiues:& tirent plus furle blanc que dr le vert; eftans dentclees tout alentour: & ont vnecofte rouge en leur milieu. L'efcorce du tronceft faiéte à efcailles, & eft rougeaftre & afpre à manier, Mais les les amandes: & apres iceux viennent les tuberes, & pre-1 © blanches font plus polies & liffees, & plusrouges. Iliettefa fleurés mois de Iuillet & d'Aouft. Ses fleurs fant blanches & petites , tenans l'vne à l'autre, eftans quaf femblables au muguer. Le fruiét qui en vient,eft rond,& gros commevne corme: lequel eft vert du commencement: puis il deuient jaune : finalement deuient rouge à fa maturité. Il eft afpre à manier : & n'a point de noyau dedans : ains eftcommevne fraize, à laquelleil retire fort. 112 vn gouft afpre & fade: mefmes quand on en mange, il pique a langue &le palais d’vne certaine fubftance , dontil eft couuert , qu'on diroit proprement quece fontareftes. Les Griues & Merles ay- ment fort cefrui&. Et delà vient qu'on en prent beauçoup, ce frui& eft meur)aupres des arboufers, E4s d'ar- Les fueilles font bonnes à affetterlecuir. Aucuns efliment boufier. l'arboufier eftre fingulier contre Ja pefle. Parquoy ils font Remede cor d'eau des fucilles d'arboufier, & y meflent l'os du cœur d’vn tre la pefte, cerfipuis Ja donnent à boire à ceux qui font frappez de pcfle: Gal. lib.7. Jcquelz s'en treuuent fort bien. Galien parlant de l'arbou- fmp.med, fier ; ditainfi: L'arboufier & fon fruiét font vers & brufques. On appelle fon frui&, Memæcylus. Il eft mauuais à l'eflo- mach,& caufe douleur de tefte. a Amygdale : François, Amandes : l'arbre,e Aman- dier :« Arabes, lauz, Kauz, on Lauzi : Ltaliens, Mandirle: À llemans, Mandelkern: E SPaignolz, Aimendras ; Bohem. Mandy. CXXXIX. CHAP. À }, f cine de l'amandier amer, RE A pilce ; ofte les taches du vi- q ES _ RÈV fage : & cela mefmes font = les amandes, appliquees en S, forme de liniment. Mi- ZA fs en maniere de fuppo- SN fitoire dans la matrice des RU 2 femmes , elles font venir SN les fleurs : & emplaftrees \ furlefront, ou fe tem- ples » auec vinaigre ; ou buyle rofar, elles oftent le mal de tefte. Appliquees auec vin, elles oftent ces taches rouges & enflammees , qu'on appelle Epiny- étides , & font bonnes en ce moyen aux vlcercs pourriz & corrofifz : & auec miel, elles feruent randementaux morfures des chiens. Mangees, el- É allegent les douleurs du corps ; lafchent le yen- tre , prouoquent le fommeil, & lvrine : & prinfes auec amydon , * & mente , elles font bonnes à ceux, ai crachent le fang. Prinfes en brcuuage auec ‘eau, ou en forme d’electuaire auec terbenthine, elles donnent fecours aux affections & deffaux des reins, & aux infammations du paulmon : & beuës en vin cuit elles feruent grandement aux grauclleux, & à ceux quine peuuent pifler. Prinfes àla groffeur d'vneauellaine, en forme d’elettuaire, auec miel & lai® , elles font fort propres à laroux, à la colique, & à ceux qui fonctrauaillez du foye. Prenanrauant le paft cinq ou fix amandes ameres, elles engardent d'enyurer. Elles tuenc los renards, f on les mefle 2 en V La decoction de la ra- 14 à &) \ = 1 enleutsapafts. Lagomme del’amandier,eft chaude & aftringente: & prinfe en breuuage, elle eft fort bonne à ceux qui crachent le fang. Fondue ên vin- aigre, fi ons’en frorte,elle guerit la gratelle & feu volage qui eft entre cuir & chair. Beucauecvin & eau, elle guerift de latoux inueteree : & donne ayde aux grauelleux ; s'ils la boyuent en vin cuit. En- tre les amandes,les douces foncles meilleures à man- ger: maiselles ne font fi propres en medecine que Tes ameres:toutesfois elles deffechent,& prouaquent1 0 à vriner. Les amandes vertes feules, ouauec leur cfcorce » mangces ; furuiennent aux eftomacs hu- mides. Les amandes tant douces que ameres font affez cognues vnchafun. Toutesfois il ya difference en leurs qualitez: eres font plus chaudes & plus defsiccariues que les doricé nf elles font plus requifes queles douces;pour ech les humeurs grofles , flegmariques ; & vifqueufes. L'amandier eft d'afl2z belle grandeur, ayant fon tronc gros, & toutesfois court & droit; l'efcorce rabotteufe. Ines'e- ftend gueresen es, ains le plus fouuentn'ena qu'vne qui cit grande, forte & profondeen terre. Ses fueilles font du touten tout femblables à celles du pefchier , & qui plus eft prefque tout l'arbre fe rapporte au pefchier : car mefmes les fleurs de l'vn & de l'autre ne différent ; horfmis que ceux du pefchier retirent quelque peu plus fur couleur de d car! a: p dealim.fac. del'aftringent : c fterfiues : & moyennant ces qualitez, el ctroyentiles in teftins : & purgent par crachatz les humeurs de l'eftomach, Idem lib.6. & du poulmon. Eten vn autre paflige, parlant des deux fimp.med. fortes d'amandes, il dit ainfi : Les amandes; qui notoirement font ameres , font entiereme Riccatines see qui eftaifé à voir en leur quaïté, & d'ailleurs l'experience le montre. Quant à la qualité & nature del'amer , nousenauons fuffi- famimenc parlé en neflrequatriemeliure. Et quant à l'ex- périence, T'en mettt foirinformédeleurvertu, En premier lieu,elles nettoyent & mondi£ent lestachss &lentilles: fecondement elles font cracher & r hors de l'cftomach & du poulmon toutes humeurs grofles & vifqueufes. Lefquelles operations ne fe font points finon auec chofes qui font gencralement incifi- ues, & fpecialement abfterfiues. D'ailleurs nousauons cy deflus môftré,& aufsi cela fe voit parexperience, qu'elles def. oppilent accidentalement:carelles defoppilentle foye, & le nettoyent & purgent des humeurs groffes & vifqueafes , qui caufoyent l'oppilation. D'auantage,elles gueriflent les dou- Jeurs de coftez ; mal deratte, dereins, & les coliques caufees d'humeurs groffes & vifqueufes. L'arbre mefme a proprieté: car la decoétion de fes racines mondifi ofte toutes tache: du corps;fi on s’en laue.Aurefle,routesaman- des douces tiennent quelque peu de l'amer ; uineantmoins cf furmonté & couuert par la douceur d'icelles : toutesfois aucc le temps il fe manifcfte. Oï nous auons fuffifiämment montré cy deflus, que toute chofe douce eft FÉES Peur adichaude. Voylà qu'en dit Galien. Theophrafle & Pline deucir +» dient, qu'on addoucira les amandes ameres, defchauffant le amandier pied de l'amandier amer toutalentour, & le perfant d'vn co- amer, fté tant feulement:en efluyanttouficurs l'humeur,qui tom- bera de l'arbre. Etau contraire on rendra vn amandier doux amer, filers qu'ils font petiz on fait brotrer & mangerau beilial leurscimes & ten fontde bien petite nourriture:encores que plufeurs en vfent pour fe fortifier & rendre plus prompts aux alarmes d’a- mour.Si on donne aux coqs & pouiles des amandes ameres, énlestue, Pilces, &appliquees au front & aux temples, elle appaifentles douleurs de tefe, & ençore plus fi onles in- corpore en cau de verbene. _Anrotation. * Les exemplaires Grecs ne mettent point ces mots» kr 105 13 e & ay feulement deux exemples, à fn qu'on 40 «mbl a femblable . 6 drons. Les amandes, felon G alien, 60 quelle raifon à efmeu plufeurs A NDIM À TT TONNES mente. Toutesfois Marcellus, felon qu'il dit , lesatrouuez en de vieux exemplaire Grecs,qu'il ditauoireu entre mains. Oribafius auffi & Serapio les mettent. Et pource qu'ils font fort confunans à l'intention de Diofcoride,ie les ay mis, Piflacia , ant Piflncea: Francois, Piflaches , ou Fi- flic : Les Apothicaires , Fificorum : Arabes, Pustechou Feffuch: Allerans,Vu:lfch Bimper. nifalin: Efpaignolz, eAlheciga:; Iraliens, Pifiac- chi,Bobem.Piflacya. CHAR," (XL, Les piftaches, qui notoi- rement croillent en Surie, fonc femblables aux pi- gnolarz : & font forc bons i l'eftomach. Broyez en vin , ilz furuiennent aux morfures des ferpens, foir qu'onles boyue, ou qu'on les mangc. Les Pikaches ou Fiflici des Apothicaires,s'apportent de Su “ea Vent, Le premier quien porta de Surie en Iralic(iclon Pline) fut Lucius Virelli feur, eftant Gouuerneur de Su- rie , & fur les derniersiours de rs. Li 18e) rebinthe. Car ilyaentre euxt ie nefache homme de fain jugement ; qui off s'oppoñfer à, file», pour nous, qui en par Theriaques fait menti phiftaces furcharger des tr aux amandiers. Pofidonius auf tion en fes termes : Ieroift en Perf, Arabie, & Surie,& l'ap- pellent ceux du pais Biflacium. Ce fruiét pend à mode de raifin , ayant vne efcorce blanche, & eftlong, & fort fcm- blable aux larmes,s’entretenansles vns les autres,comme les raifinsenvnegrappe. Ce quicit dedans cft verd, n'ayantvn ius G bon queceluy dela pôme de pin, & toutesfois demeil- leure odeur. Ceux qui ont efcrit des Gcorgiques;difent, Et le frefne & le terebinthe, queles Syriens appellent mainte- nant piftaches. Nicander n'a point dit piftaches, ains phifta- ces.Voylace quedit Athenee. Les Piftaches ({elon que dit Galen.li Galien Mont de perit nutriment:combien qu'lz defoppilent de alimen: le foye, & foyent bons aux deffaux d'iceluy. Toutesfois ÿL fact. dit qu'il ne fcait bonnement s'ilz font bons où mauuais à l'eftomac:& s'ilz font laxatifs,ou reftri@ifz. Côcre l'opinion duquel parlant Auicennc,dit ainf,fans toutesfois ofernom- mer Galen :le netreuuc point, dit quelqu'vn, queles Pifta- ches foient ni bons ni mauuais à l'eftomac.Mais moy ie diz, qu'ilz gueriffent du deuoyement d'eftomac, & fortifient l'o- rifice & bouche du ventricule. Ce qui eft ayfé à cognoïiftre en celte petite afpreté & amertume qui eften leur gouft. La- Medecins d’ordonner les pi- flaches aux oppilations du foye, fuyuans en ce Galien :8&c d'abondant les mettent és medicamens, qui font faitz pour fortifer le foye & le ventricule:& mefmes les donnent à manger, & les ordonnent à ceux qui font froiz au ieu des dames,& pour refai- re ceux qui font deuenuz thy- fiques par longues maladies. À ” Poffidars.b le Stoicien en à fait mea- ae 07. bif4 3 LAicems Lb.2, Staply SVER DOS C. Staphylodendron. En d’aucuns lieux on appelle piftaches Éuees , le fruit d'vn arbre,;que Pline appelle Staphy- lodendron:combié qu'il foit forr différent & en forme & en gouft des vrais piftaches. Cefte plante cftbaffe & petice : & à la fueille femblable au fureau.Son bois eft fort fraille : fes fleurs font blan- ches & grappues ; comme aufsi eft le fruit : lequel vienten peti- tes goufles roufles, retirant au pois chiche: toutesfois ileft plus gros. Etau dedans yavn noyau verdoyant ; qui eft doux à man- ger;mais neantmoins1l prouo- ue à vomir. Les pignolats font e gouft femblable aux pifta- ches. Ilz font fort nutritifr;felon Galien au lieu preallegué: & engendrent bon fang , encores qu'ilfoit gros: & fi font de diff digeftion, toutesfois fi nous voulons fuiure Auicen- nc; ilz font maturatifz, lenitifz,refolutifz , &engraiflenrles perfonnes. Pour cefte caufe ilz font propres aux deffaux du 20 poulmon, & à ceux qui crachent pourry,8& qui font moleftez de la toux. Toutesfois,auant qu'en ver, illes faut laiffer vn peu tremper en eau chaude:autrement ils nuiroyent à l’eflo- mach. Ilz multiplient lefperme, & prouoquent à luxure. Ilz ne mondifient feulement les reins & la velsie : mais aufsiilz les fortifient & les contregardent d'vlceres.Ils font fort bons à ceux qui ne peuuent pifler que goutte à goutte : & pour cefte caufe les modernes Medecins les ordonnent couftumie- rement és affections & maladies que deflus. ds 10 INux Iuglans: Grecs, (arya Bafilica: François, Noyer: fon fruit, Noix: Arabe, eux, Lenxs ou Gianxi: A llemans, Nuffen, on V'uclfchnufz: ESfaignolz, N'uexes: Italiens, Noce, © Noci, pour lefruiét. La noix d'Indie: Grecs,Caryon fn- dicum : Latins, Nux Indica: «Arabes, eregil, Dabig, ou Giauzialhend: Italiens, Noce d'India: {lemans,Indianifchnu[z:Efpaignolz, N'ucz de las Indias. 30 (XLE Les noix de noyer,qu’au- 40 cuns appellent noix de Per fcsou noix de Juppitersfont de difficile digeftion,eftans mauuaifes à l’eftomach.El- les engendrentla colere,& cauffent douleurs de tefte, eftans vrayes ennemies de ceux qui ont la toux : pro- pres neantmoins mangees àieun , à ceux qui defirent vomir. Mangeesauec rue & figues feiches deuant & apres le paft, elles feruent de conttepoifon, quand mefme on autoit defia beu au mangé la poifon, Sion en mange abondamment elles chaffent les vers larges du ventre.On en ointles mammelles enflämees,les diflocations,& apoftumes meures, auecyn peu de miel & de rue: & appliquees auec oignon , {el & miel, elles feruent aux morfures Fo des gens, & des chiens. Elles appaifent lestrenchces, brulees auecleurefcorce ; & appliquees fur le nom- bril.Les coquilles de noix brulees & broyces en huy- le d'oliue & vinaigre , nourriffentles cheueux au pe- tiz enfans,& rempliffent de poil les places vuydes, fi on enffotte latelte. Les noyaux bruflez & broyez en vin , & appliquez en forme de fuppoñitoire és lieux fecrets des femmes, reftreignent l’abondance ES ZX fo EIVRE XI 113 dés mois. Les noyaux des noix vieilles appliquez fur charbons, antrax, chancres, & és fiftules quifontau- pres du nez; les gucriffent. Machez, & appliquez fur ic lieu vuide de poil;c'eft vn remcde fingulier pour le faire reuenir. On fait d’huyle de noix conquaflées, Les noix fraifches font meilleures à l’eftomac :aufli fontelles de meilleur gouft:& cftans meflecsauec vn ail, elles oftent route la mordaciré del’eftomach. Si on en frotte les rerniflures & meurtriffures du corps, la tache s’en va. Le noyers & les noix font fi vulgaires & communes qu’il ne feroit de befoing en faire aucune defcription: Les Latins les appelkent Juglandes , comme qui dircit le gland de Tup- piter : & leur futce nom baillé au premier aage du monde, felon que dient plufieurs Autheurs. Car les hommes;ayans long temps vefeu de gland , & depuis ayans rencontrez les noycrs, qui portoyent vn fruit beaucoup meilleur & plus fa uoureux que le gland ; luy donnerentpour ce regard lenom de gland de Juppiter, à caufé de fon excellence. Lesnoyers font hauts & grans: leur tronceftlong & maftif,icttant for- ce branches, longues & fparieufes :ileftcouuert de teille de couleur cendree, efpefle, & ayant beaucoup de fendaffes. Sa racine eft bien longue & forte. 1left fucilieu, & fortent force fucilles d'vne mefme queue, comme l'on voit au frefne, lon- guettes au refle , & d'vne odeur forte. A la prime vere lors qu'il commence à furietter il iette quelque petis chat- tons , qui peu apres fe fleftriflans tombent : & dela fort la fleur , qui eft Bebeut :chifquefleura fa couuerture verde, en chacune defquelles y a vne noix. Or la noix ft reucflue de double rcbbe, dont la premiere eft verde (comme dit Pli- pin. üb.ç. ne) & la feconde dure commebois. Le noyau qui ef dedarrs +22. eftmadré, & comparti en quatre,ayant en fes compartimers vne certaine pellicule ligneufe qui le mipart. Il ya plufieurs fortes de noix, lefquelles fe cognoiflent toutes à leur forme, ou à la deurté ou fragilité de keur efcorce. Celles font les meilleures qui font fongues,ayans leur eftorce blanchaftre & aifce à rôpre, & où le noyau de dedans eft blanc & doux;& ne fe tenät atraché à Fefcorce. ls fuyent les Heux aquatiques, & cerchent les montagnes & lieux froids. On les cueille en Au- tomne auec grands perches : & leur ayant ofté la premiere robbe,on fes aie fecher en lieux ombrageux. Galien parlant Gal. bb.n du noyer;dit ainfi : Le noyer à vne vertu aftringentce,tanten fimp.med. fes fueilles,qu’en fes tendrons & germes. T'outesfois l'efcor- ce dela noix , tant fraifche que feiche ; eft notoirement plus aftringente : & pour cefte caufe les tainturiers & foulons s'en feruent. De nous, nous vfons de leur ius, cuit en miel, tout ainfi que du jus de meures fauuages & priuees,côme de medi- cament ftomachal: & nous en feruonsen toutes chofes , ef- quelles les jus deflufdits font trouuez bons & conuenables. Au refte, ce qu'on mange de la noix,eft huyleux & fubtil : & pourtant ayfement on en fait d'huyle:lequel tant plus eft gar- dé, tant plus deuient-il huyleux & fabtil, Parquoyil eftbon de tirer Fhuyle denoix vicilles, & mefines les pañer par 2- lembic. Ceft huyle eft appliqué d'aucuns és cures de chan- cres, gangrenes, charbons & fiflules qui fortent pres du nez: d’autres en vfentés nerfs bleffez. Eten vn autre paflage , il Ga, li. ». dit : La noix ne tient pas peu de l'aftringent : toutesfois cefte dealim.fac, aftriétion fe perd par trait de temps : d'autant que toutela fubftance de la noix conuertit en greffe :tellement qu'elle n'eft plus bonncà manger :ains eft rance & grafle comme vicilhuyle. Mais celles quifontvertes & humides, ne font huyleufés notoirement, & n’ont aucune aftridion apparçn- te:ains demeurent fans qualité aucune, & d'yne faueur aqueufe. La noix eftde meilleur digeftion que la noifette, aufsi eft elle plus profftable à l'eftomach: & cetant plus uand on lamangeauec figues feiches. Plufieurs medecins dat que fon mange à icun de noix, de figues , & de rue, meflez enfemble, qu'iln'ya poifon qui puifle nuire à celuy uien aura vfé. D'auantage il efttout notoire que les noix Aaifches font plus laxatiues queles feiches. Plufieurs aufsi mangent à ieun des noix auccparum, pour faire bon ventre. A cela les vertes font plus propres, comme eflans moins aitringentes. Les féches trempees en l'eau (comme plufieurs les mettent)ont mefme vertu queles vertes. Voylà qu'en dit Galien. Au refeles noix qu'on cucille fur la fin de May , ou au commencement de Euin, auant que leur efcorce foit dure, Moix con. eftans confites en fucre , ou en miel, font de bon gouft, & fi fites. fonc propres àl'eftomach. Les chattons que nous auonsdit fortir des noyers au commencement du printemps, fecs, mis en poudre, & prins en vin blanc aux poix d'vnedragme;font QE fingul Fiyle de noix tiré par alébic. er Cennees enleuts apañts. Lagomme del’amandier,eft chaude & aftringente: & prinfe en breuuage, elle ef fort bonne à ceux qui crachent le fang. Fondue ên vin- aigre» fi on s’en frotte,elle guerit la gratelle & feu volage qui eft entre cuir & chair. Beueauec vin & eau, elle guerift de latoux inueteree : & donne ayde aux grauelleux ; s'ils la boyuent en vin cuir. En- tre les amandes,les douces fontles meilleures à man- ger: maiselles ne font fi propres en medecine que Îles ameres:toutesfois elles deffechent,& prouaquent à vriner. Les amandes vertes feules, ouauec leur cfcorce ; mangees » furuiennent aux eftomacs hu- mides. d'yncha&un. Toutesfois il ya differenceen leurs qualitez: dechafr les humeurs grofles, flegmariques ; & vifqueufes. L'amandier eft d'afèz belle grandeur, ayant fon tronc gros, & toutesfois ci qui eft grande, forte & profondeen terre. Ses fucilles font du tout en tout fmblables à celles du pefchier , & qui plus eft prefque tout l'arbre fe rapporte du pefchier :car mefmes ceux du pefchier retirent quelque peu plus fur couleur de pourpre, Il fleurft fur lecommencement du printemps: & jette vn fruiét, qui à ka forme du cœut, lequel au para- uant eftre meur , ef grandement fouhaité des femmes grof- fes : & ce d'autant qu'il a vn gouft fort plaifant & amia- ble. Il cft couuert de double pelure ou force ; comme lesnoix. On enfait lacueilletté fur lafin del'eñé , versle môis d'Aoult:& ce mefine lors que la peluré de deflus fe end & entrouure. Or ce plaifencils en lieux chaux : & pour celle caufe la Pouille & la Sicilcen font fort fertiles ,s1o1nt aufi queles meilleures viennent de là. Galien, parlant des Jdemlib.6. Bdupoulmon. Etenvn autre paffage, parlant des deux frp.med. fortes d'amandes, il dir ainfi : Les amandes; quinotoirement font ameres , fontentieremen: defficcatiues ice qui eftaiféà voir en leur qualité, & d’ailleurs l'experience le monître. Quant à la qualité & nature de l'amer ; nousenauons fuffi- fañiment parlé ennoftrequatriemeliure. Et quant à l'ex- périence, ren mettray feulement deux exemples, afin qu'on foirinformédeleurvertu, En premier lieu,elles nettoyent & mondi£ent les taches &lentilles: fecondement elles font cracher & istrer hors de l'eftomach & du poxlmon toutes humeurs grofles & vifqueufes. Lefquelles operations ne fe font point, finon anec chofes qui font generalement incifi- ues, & fpecialement abfkerfiues. D'ailleurs nousauons cy deflus môftré,& aufsi cela fe voit parexperience, qu'elles def- oppilent accidentalement :car elles defoppilent le foye , & le nettoyent & purgent des humeurs grofles & vifquenfes , qui caufoyent l'oppilation. D'auantage,elles gueriflent les dou- Jeurs de coftez ; mal deratte, dereins, & les coliques caufees d'humeurs groffes & vifqueufes. L'arbre mefme a femblable proprieté: car la decoétion de fes racines mondifie & ofte toutes taches du corps, fi on s'enlaue.Aurefle,toutes aman- des douces tiennent quelque peu de l'amer; FÉUS Re à ft furmonté & couuert par la douceur d'icelles : toutesfois aucc le temps il femanifcfte. Of nous auons fufffimment monftré cy deflus, que route chofe douce eftmoyennement Pour adichaude. Voylà qu'en dit Galien. Theophrafle & Pline deucir +# dient, qu'on addoucira les amandes ameres, defchauflant le amandier pied de l'amandier amer toutalentour, & le perfant d'vn co- amer. fé tanr feulement : en cffuyant toufours l'humeur,;quitom- béra de l'arbre. Etau contraire on rendra vn amandier doux amer, filors qu'ils font petiz on fait brotter & mangerau beñlial learscimes & tendrons. Les amandes, felon Galien, fontde bien petite nourritureencores que plufeurs en vfent pour £ forufier & rendre plus prompts aux alarmes d’a- mour. Si on donne aux coqs & pouiles des amandes ameres, énlestue. Pilces, &appliquees au front &c aux temples, elle appaifent les douleurs de tefe, & ençore plus fi onles in- corpore en eau de verbene. _Anrotation. # Les exemplaires Grecs ne mettent point ces mots, Bt Les amandes tant douces que ämeres font affez cognues car les ameres fonc plus chaudes & plus defsiccatiues que les inf elles font plus requifes queles douces; pour + & droit, l'efcorcerabotteufe. Ilnes’e- ftend gueres en racines ; ains le plus fouuentn'ena qu'une les fleurs de l'vn & de l'autre ne différent , horfmis que Gal. lib.2. amandes douces’, dit ainfi:Les amandes ne tiennent rien dealim.fac. del'aftringent : car feulement elles font defiiccatiues & ab- fterfines: & moyennantces qualitez, elles nettoyentilesin- teftins : & purgent par crachatz les humeurs de l'eftomach, ie A N'DIM À TIME TOR mente. Toutesfois Marcellus, lon qu'il dit, lesatrouuez en de vieux exemplaire Grecs,qu'il ditauoireuentre mains. Oribañus auffi & Serapioles mettent. Et pource qu'ils font fort confonans à l'intention de Diofcoride,ie les ay mis, Pifacia , ant Piflacea: François , Piflaches , on Fi- fic: Les Apothicaires, Fisticorum : Arabes, Pustechon Feffuch: Allenans,V'u:lfch Bimper. nufglin: E Spaignolz, e/Alhoc ga: 1 raliens, Piflac- Le chi, Bohem.Pillacy4. CHAR, (XL. Les piftaches, qui notoi- rement croiffent en Surie, font femblables aux pi- gnolarz: & font fort bons , à l'eftomach. Broyez en vin , ilz furuiennent aux morfures des ferpens, foit qu’onles boyue, ou qu'on les mange. Les Piaches ou Fiflici des Apothicaires,s'apportent de Su “eà Vent, Lepremier quien ipporta de Surie en Iralie(felon , Pline) fut Lucius Virelliuscen- Pin. lix8, feur, eftant Gouuerneur de Su P:22 rie , & fur les derniersiours de l'Empereur Tybere Cefar. l'ay veu des arbres de piftaches à Venife, Gaïette, Naples,&en plufeurs autres lieux d'fralie. 3 Q Sa fucilleeft comme celle de lentifque, de couleur verde ti- rant fur leiaune:& font ainfi arrengees parordrecomme cel- les dulentifque. Et au bout des branches les piftaches pen- dent à mode de grappeitoutesfois chafque grappee fa queue. La pellicule de deflus eftrou fe & debonne odeur : leur pelu- re cft blanche, de forme de la noix deben. Le noyau de de- dans a vne peau roufe ; la moelle en cflrerde, ayant quañ mefme gouft queles pommesde pin ; hotfmis que l'odeur de ceftecy eft meilleure. Qui me faitentisrement cftimer l'ar- bre de piftaches eftre le rercbinthe fndien de Theophrafte: commenous auons monftré plus am narau chan.dute- rebinthe. Car ilyaentre eux telrapporr & fmilieude, que giene fache homme de fainiugement ; qui ofaft s'oppoñer À, Sihen, mon dire, &lesdiredifferens. Joinraufsiqu Athenæus fait n pour nous, qui En parle ainf, Nicandes Colophonien euf Theriaques fait mention des piftaches, difant, Tu verr ; phiftaces furcharger des troncs d'arbres du cout fembiables , .. k aux amandiers. Pofsidoniusaufs le Sroicien en a fait mea Pafinis tion en fes termes : Ieroift en Perf, Arabie, & Surie,&l'ap- LT pellent ceux du païs Biflaaum. Ce fruiét pend à mode de raifin , ayant vne efcorce blanche, & eftlong , & fort fcm- blable aux larmes,s'entretenansles vns lesautres,comme les raifins en vnograppe. Ce quicft dedans eft verd, n'ayant vn jus f bon que celuy dela pôme de pin,& toutesfois de meil- leure odeur. Ceux qui ont efcrit des Georgiques,difent, Et $ ole frefne & le terebinthe, queles Syriensappellent mainte- nant piflaches. Nicandern'a pointdit piftaches, ains philta- ces.Voylace que dit Athence. Les Piftaches(felon que dit Galer.li2, Galien font de perit nutriment:combien qu'ilz defoppilent de dliment: le foye, & foyent bons aux defaux d'iceluy. Toutesfois il facut. dit qu'il ne fait bonnement s'ilz font bons où mauuais à l'eftomac:& s'ilz font laxatifs,ou reftriifr. Côtre l'opinion duquel parlant Auicenne,dit ainf,fans toutesfois ofernom- 3 mer Gahen : le netreuue point,dit quelqu'un, queles Pifta- AA] ches foient ni bons ni mauuais à l'eftomac.Mais moy ic ire qu'ilz gueriflent du deuoyement d'eflomac, & fortifient l'o- rifice & bouche du ventricule. Ce qui eft ayfé à cognoïtre en celte petite afpreté & amertéme qui eften leur gouff. La- 60 quelle raifon à efmeu plufieurs Medecins d'ordonner les pi- ftaches aux oppilations du foye, fuyuans en ce Galien:8& d'abondant les mettent és medicamens, qui font faitz pour fortifier le foye & le ventricule:& mefmes les donnent à manger » & les ordonnent à ceux qui font froiz au ieu des dames,& pour refai- re ceux qui font deucnuz thy- fiques par longues maladies. PLA 14 Staply à S:V'R {DOS C. Sraphyhdendron. VAT “En d’auc s lieux on appelle è Vi 5 piffaches Rules ; le fruit d'vn NS arbre,;que Pline appelle Staphy- lodendron:combié qu'il foit fort & Mwfchat rafz: ñes,ila d'abandant à graine femblable à celle LH ESPaignolz, N'uez decfpecte. ore. Icne doute cependant que la noix Metel,voire &l'ar- Refte à parler des noix muf Fee d’ou elle fort , ne foit dormitif ayant vne vertu & pro- cates, ainfi appelles à caufe de prieté grande d’endormir:d'autant qu'il fe rapporte fortaux leur bonne odeur. Ceux qui folans:idint que l'odeur fortequ'ilalemonftre apertement. ont nauigué & fait les voya- Au refte quelques vns pourront d'icy colliger , quela noix ges és Indes , dient qu'il en appelle Vomique, n'eft point celle qui fe doit legitimement vient en grande quantité en ainfi nommer : d'autant que (felon Serapio & Auicenne} vneIflenommee Badan.Leurs Ja noix Vomiquedoiceftre femblable à celle de Mctel: hors arbres font quafi femblables à mis qu’au lieu desefpines Serapiodit qu’ellea force neuds.le noz pefchiers : excepté que la ço confeffe bit quedetout cecy n’a rien noftre Vomique, voire fucille eft plus eftroitte & plus mefme qu’elle n'a aucune formede noix. Et voyla pourquoy courte. Leur fruiét eft fem- ilvaudroit mieux l'appeler Canine que Vomique, d'autant blable aux noix qui ne font quefileschiensen mangétilsmeurét tout foudain. Ilyavne encores cueillies:car leurpre- autre forte de noix de mefme grandeur & couleur que les miercefcorce eft groffe & ver- mufcates, que quelques vns mettent aufsi au rang de Metel- de, dans laquelle cft 12 noix, les : defquelles ie ne puis maintenantrienaffeurer. Les noix qui a vne robbe & couucrtu- de Strammonia feches &mifèsen poudre, prinfes en vin au re dure &forte,non tanttou- poix d'vnedragme, font fingulieres (comme m'a dit quel- tesfois que noftre commune: qu'homme de qualité) à la colique ; çar elles ont yne ver- ‘tu & S V R. VD DOI CTIAIY REP 115 tu & propriceté (commeildit}nônfeulementdelimitiguers CHAP, (YLIL mais auf d'empefcher que plus elle nefatigue &termentele à l \ patient. Orn'en ay-ie iamais:fai l'experience: Cépendant v NET Lés auelläines;on’aucuns toutes ne font d’vne mefmeforme: carles-vnes fontrondes, KNÈST NA ÿ na G I nn les autres plattes;les autres longuettes:reucftues toutes d'v+ TN NELSGAU 2% SIces appellent leptoca= fe petite capillaturc aigucau bout, quelque peuiaune:com- me pourroñt témoigner ceux qui en ont veu. Guillaume noifette Indienne, eftfemblable àla noix: mufcate:hots mis que d'vn cofté elleeft plate; de l’autre vn peu plusenleuce, tellement; qu’elle fe peuttenir de bout fans pancher ni ça ni Jla:du refte comme la mufcate ; fans odeur ni faueur aucune. CES elle fort on.la treuueienclofe enpetitesvefcies fem- blables à celles. d’où fort la foye. On la voit fouuent parmi les autres efpeces de noix qu’on apporte de Calecut:&moy- mefne l'ait veuc dans fes vefcies. Voylace qu'ildit. La plan- te deccfte forte de noifette (comme tefmoigne Serapio ) eft fort femblable au neragil,c’eft à dire à la noix Indienne. Elle citrefrigeratiue & grandement adftringente, &pource affer- mitles membres, &aide aux maladies chaudes, tant prife en breuvage qu'emplaftree. Sa decoction en vin eftbonne au mal des dents, & à ladefluxion des genciues , &.principa- lement fi apres l'auoir faitchauffer , les patiens s'en fomen- tent.On l’oint auec gräd fuccez fur les rongnes qui viennent aux paupieres. On Ja mefle és collyres qui {e font pour l'inflä mati6 des yeux.Outre ce prife en breuuage auecius de pom- mes de coing,.ou vin rouge rude; fert grandemët aux dyfen- teries & caqueflangues.Or yailvne autre forte de noifette Indique, que ray recouuert d'Antoine Cortufus, fortftu- dieux & verfe en la matiere des Simples , qui eft de forme & À ae tya, font nuyfbles à l’e- : VE ftomach:routesfois eftans Je broyecs, & bues.en eau LS» miellee, elles gueriffent la toux inucterce. Brulecs & prinfes. en breuuage aucc vnpeu de poyure;elles font refoutdre les catarrhes. La cendre, d’aucllaines auec oingt ou greffe d’outs, fait renaiftre lescheueux, fi on: : ) en frotte es lieux. pelez. Aucunsdient, que fon applique à la partie dede- uant de la tefte des petiz enfans, qui auroyent les 20 eux rouges & eftincelläs, la cendre de Pefcaille d’a- uellaine;auechuyle d’oliue; qu'elle fera deucnignoi- re la prunelle de leurs yeux. Les Grecs appellent les auellaines , noix Pontiques, pour” te que felon Pline, onles apporte premierement de Ponte cn Grece. Lesnoifettes tant fauuages que priuces , font af fez cognuës &en Italie, & par tous pays. Foutesfois en- tre celles qui font priuccs, il yen a de rondes; &de longues: mais. les longuettes font les meilleures : & fur tout, eclles quiont leur coquille rouge, & tendre à caler : comme font randeur bien differente à la precedente. Sa robbe de deffus 3 o Is auellaines de Vincence. Les longues ne font f toft meu- eftfemblable à celle du grand cardamomum , vn peu touref- fois plus dure, efpeffe, &d'vne couleur plus obfcure, de grof- feur de la noix quieftencores enfaverdeut. La noiftte qui eft dedans eft longuctte & pointue des deux bouts, courbe & enleuce fur le dos , & platte de l'autre cofté, eftant couuerte d'vne coquille dure, liffec, de couleur dechaftagnes :dans la- quelle eftle noyau , qui cft reucftu d'ynebien mince & blan- che pellicuk:quia vn gouft doux, & vne chair blanche.Quäd à fesproprietez &vertus ,ie n'en fay encores rien. Au refle efcriuant ces chofes Je mefme Cortufus m'a enuoyé vne au treforte de TONER RER petite beaucoup que la precedente: res que les rondes : auffi ontelles leur noyau plus nôurry, &font demeilleure garde. Noz montagnes de Trente font toutes tapiflees de coudres, qui portent noyfettes longues & sondes: & ce en fi grande quantité, qu'on les apporte vendre à grans facs. Le coudriern'eftiamais gueres haut. Car des fa racincilietre force petistroncs, au bouc defquels forrent fes rainceaux, ayans leur verges aflez longuettes , du refte fort fucilleucs. Son bois n’a point deneuds.Ses fueilles font femblables à celle de l'aune, plus larges toutesfois , plus madrees, minces, & decoppecs à Pedtone, Ileftreucftu d'v- neeforce mince, & marquetce de taches blanches.Sa racine quia vne pellicule liffée, molle. blächaître, & non plus srofle 40 €ft profonde en rerre , & eft forte & ferme ; fans eftre grofe. ue fueille d'oliue : laquelle oftce la noifette fe monître de as de noix pointue, ou de myrabolan jaune :la coquille de laquelle n’eft aifce à rompre : & eft de couleur femblable à la noifettecomune, ayant vn noyau au dedäs longuet, qui fe rapporte à la petiteamäde. Outreplus,veu quele traittédes noix m'aremis en memoire ces noix que lesapothicaires ap Tineictte point de fleur, ouy bien quelque focs, &ce en Automne lors que les fueilles cheent , quide façon fe rap- portent au poyurelong. Celas’ofte fur le printemps ; lors qu'ilcommence à produire fes fueilles : & lors felon lenom- bredesflocs, fortent d'vn mefme pedament où queuë autant de petites pellicules, contenans au dedans chacune fa noi- = | 11 ES Anacardia pellent Anacardia : &les Arabes, Baladar, & Baladur:& que fete. La pellicule de deflüs eft verde, &fort molle vers fes dar d'ailleursles Grecsanciens n’enonteuaucune cognoiffan- Extremitez, ayant quelque façon de barbe, qui fait qu’on Baladar . + . Mrs . : + ni Baladur, €: ayantrecours aux Arabes f'ay bien voulu icy mettre ce les appelles noïfettes barbues:il s'en treuue toutesfois qui qu'ils en ont efcrit. Les Anacardi donques( felon que dit Scrapio )retirent au cœur des oyfeaux, tant en la forme, n'ont ceftebarbe, voire & la couuerture fi courte, que la par- tie de deuant demeure toute defcouuerte. Du commence- qu’en leur rouge couleur, qu’ils ont lors qu’on les cueille RO PUCRE le noyau eft fort mince : mais peu à peu fe renforcant, fur l'arbre : pour laquelle femblance 1lz ont prins le nom d'Anacardi. Au dedans de ce frui@ y a vne liqueur efpeñle &roupc comme fang , qui enuironne vn noyau, quaf fem- blable à vne petiteamande. Ilscroiffent au mont Vulcan en Sicile, qui eft toufiours en feu & fumee. 117 font chaux & fecs au tiers degré. Leur liqueur eft bonne en medecine: combien que les apothicaires , fuyuans l'erreur commun, mettenten œuure l'efcaille &lenoyau. Les Anacardi font retourner la memoire, & le fens corrompu ou perdu : & font fort propres aux affeétions & deffaux des fens,desnerfs, & du cerueau, prouenans de froides humeurs. Ceneant- ilnourrit au dedans vne moelle blanche. : Si l'on mange par trop d’auellainesclles caufent les caqueflaängues, & engen- drent d'humeurs coleriques.Broyees & prifesen eau miellces elles appaifent la toux inucterre: prifes en breuuage auecvn Fa de poyure, elles cuyfent &confomment les deilillations, eur cendre auec oingt, ou graifle d'ours, fait reuenir le poil. Les coquilles mifes en poudre fort menue, & prifes graine detamarife, raci- ne de Hambe, & encens, Les meures vertes, fechees, & reduites en poudre, faupoudrees fur la viande de ceux qui font trauaillez de Aux d’effomac,font mifes en lieu de graine de fumac. La decattion dela racine de meurier, faite en eau, & prinfe en breuuage, lafche le ventre : & chaffe du ventre les vermines larges : & mefmes fert de contrepoyfon à ceux qui auroyent manpé ou beude l’aconit, attrement,effrangle-lonp. Ses cilles broÿces,& emplaftreesauec vinaigresfc Wentorandemétaux brulures du feu:& cuytes en eau du ciel auec fueilles de vigne,& des sa noir, elles noircifét les cheueux.Leius des fueilles,beu au pois de douzedragmes,& quatre fcrupules;fert de reme- de contre les pointures des ataignes phalanges. La decoction de l'efcorce & des fueilles eft fort bonne au mal des dents, fi lors qu’elle eff riede; on s’en laue la bouche. Duremps de moiffon,en baillant vnetail- lade à la racine de meurier, apres l'auoir defchauffee, & fair vne fofferte tout alentour, vne liqueur, laquelle fe treuue figee & congelec le lendemain. Cefte liqueur eft fort bonne au maldes dents, & fi refoult les petites apoltumes rouges, & purge le ventre. CH AP. Il y a deux fortes de meures ; les vnes blanches, &les au- tres noires : ainfi nommees par leur couleur.Or ne fontelles differentes feulement en couleur & grandeur ; mais auff au ouft. Le meurier qui porte les noires eft courbe & entortil- é, &fort rempli de neuds : & firoutesfois il deuient aflez rand. Iliette de groffes branches, qui s’eftendent plusen Érge qu'en long À caille eft efpeñe, & cependant foupple. Son bois eftfort mañlif,& de couleur iaune iufques au cœur. Sa racine n’eft profonde en terre, & touresfois ef bien four- nie & groffe: mais cependant elle s'eftend merucilleufement ras deterre:& principallemét en ceux qui portent les meures blanches : & auffi tels arbres font plus fpatieux & hauts que ceux qui portent les noires. Cellesey ontleurs fueilles plus larges & plus groffes queles blanches, en toutes deux tou- tesfoiselles vont en aiguifant , & font fort dentelees:onen voit toutesfois fouuent en l’vne &en l'autre efpece qui ont forme de fucille de vigne. Leur fruic noir eft femblable à ce- Juy de la rôce,excepté qu'il eft quelque peu plus gräd &lon- AND. MATTHIOLVS €E- 40 triefme liure. Mais pource que les vers de foye, ladite racine iettera f Ofoye , font bien autres & d'autre façon , defquels Paufanias & œinquere 1 guet , rendantvn ïos de couleur'de fang ; qui en le maniane tache les mains &la bouche: Dii commencement il eft verd blanchaftre; puisrouge,& noireftant meur. Cependant qu'il eftrougesileit aigre & adftringént au gouft : mais quäd il eft meuril deuwent doux, retenant toutesfois bien peu d’adftri- 6.Les meures bläches font plus petites, & font aucunemét vertes deuant qu'eftre venues à maturité , du refle afpres & rudes en les mafchant:mais eftansmeures, elles ont vn goux demiel :qui caufe qu’elles ont quelque autre vertu & pro prieté que n'ont les noires. On voit par touten Italie de meuriers qui portent meures blanches, defquelles on fe ferc 10 pournourtir les vers quifilent lafoye. Le meurier eft le der- nier de ous les arbres domefliques qui reiette: & pour celte caufeles ançiens l'appelloyent le plus fage de tous les arbres Ilaime fort les lieux plaifans & beaux. Son boys eft bon & propre en chofes ou:l faut plier & courber. On l'eftime de grâd durec:& pource on s’en fert à faire fourchettes,cercles & à baltir nauires. Galien parlant des meures, dit ainfi : LS meures parfaiétemet. meures lafchentle ventre:mais les ver- Gal.libr.8. . tes font lortaftringentes, quand elles font feches,Parquoyei- Émpmedie. les font fingulierement bonnes aux caqueflangues, duxons © libr.2.de e deventre &d’eflomac, & à toutes paffions & Aux du ventre. alimé.faeul. Leius de celles qui font ple:rnement'meures eft notoiremenc 20 bon aux gargarifmes, & autres medicamens ordonnez pour la bouche ; à caufe de fon aftri&ion. Il fert auffi à plufieurs autres petis cas particuliers ; requerans moyenne aftri- étion.Maus les meures vertes, outre leur verdeur, tiennent auffi de l’aigre. En fomme, il femble que le meurier foit meflé en routes fes parties & de qualité laxatiue & d’aftrin- gente. Toutesfois l'efcorce de la racine abonde plus en ver= tu A pes à vneamertume, qui la rend pro- pre & 1doine à faire mourir les vers larges du ventre. L'aft-i- “ion dommneésautres parties du meurier : mais toutesfois fes fueilles’ & bourgeons font autant laxatifz & purgarifr, queaftringens,& ainfi peuuent eftre ditz moyens. Les meu- 3 Ores mangecs à ieun ; paflent foudain par lesboyaux : & fone le chemin aux autres viandes , qu’on prédra apresimais fi on en mange apres autre viande, elles fe corrompent inconti- nent, & la viande auffi : & feront lemefme, fiellesrencon- trent vn eftomac empefché de mauuafcs humeurs. Etenco- res qu’elles ne fe corrompent du tout : ceneantmoins elles rendent le corps humide, fanstoutesfoisleraffrefchir, finon que accidentalement elles fuffent frefches & froides, quand onles mange. Elles font de petit nutriment, tout ainfi que - Jes melons: toutesfois elles ne prouoquent à vomir, &ne font contraires à l'eftomac, comme les melons. Quant aux meures des ronces, nous çn parlerons , Dieu aidant au qua ui nous See vers rendent la foye toute filee, par vn œuure admirable de natu- de fôge. re, viuent & font nourtiz de fueilles de meuriers: & que d’ailleurs les Modernes medecins Arabes s'aydent de celte foye enleurs antidotes & preferuatifz : pour fatisfaire aux leéteurs ftudieux,ie mettray icy ce qu’en dit Serapio & Auicé ne.Serapio donc en parle en cefte forte: Lever clos en fa pri- fon obfeure , & ayant deuidéen moins d’yn an fon fl jaune rompt fa vefcie & fort,d’ou nousauons l'Habrifen &Ken.La vefcie mife au foleil , afin que le bombyx & fer meure, on en tire la foye. Voylace qu'il en dit. Au relte les vers que les Sc- res ( nation de Scychie Afiatique ) noutriflent pour faire la Raufin.lib. parle ainfi: Le flduquel vfencles Seres en leurs toiles ne fort giong veteris 4! d'aucune plante ni racine.Il vienten leur pays vn ver,queles Gregie. | Grecs appellét ze. ils le nommét d’yn autre nom:il eft deux fois aufli grand que le grad fcarabee,du refte côme l’araigne. Les gens du pays prennétvne merucilleufe peine à le nour- rir, & s'eftudient à leur faire de petites logettes tant pour l'hyuer que l'efté. II añtit fa toile & filer des pieds : car fes a huit, autant que l’araigne.On le nourrit prefque l'efpace de quatreans de panis.Au cinquefme an ( carplus long temps il ne vit) on luy dône a mäger d'vn rofeau vert,duquel faoul & répli(d'autäc qu'il l'aime extrememét)il creuede greffe. Ainfi 60 mort,de fes entrailles & boyaux ils tirét leurs flaces &flets. Voyla qu'en dit Paufanias. La foye ( dit Serapio ) cfteftimee d'aucuns temperec en chaleur & ficcité. Elle eft fouueraine au cœur. Carellele conforte, & en tire le fang : & pourcela mefle-on fouuent és medecines cordiales, & principalle- ment en la côpofñtion dite Diamofchon.Quelques vnsl'ayäs bruflec en font de poudd'autres difent le feu luy ofter quel que portiô de fa vertu, & pource n'eftre befoing de la bruler. Au refte on lacoppe en petis morceaux, & meflce auecles gé- mes & pierres fines, ambre principalemét & coral,on la brie & pile aifemér. D'autres auffi en tirentla vertuenla cuifant. Voyla qu’en dit Serapio. Auicenne au liure qu'ilafait des puiffances & facultez du cœur parle de la foye en cefte façon: Lafoye SVR DIOSC' LIVRET La foye ef fort récreatine,& refoüit la perfonne:& plys cel- Je qui cftcrue, quecelle quia pañté par le feu:de laquelle tou- tesfois onfe peut feruir, pourueu qu'elle nefoitteinte. La foye eft chaude & feche au premier degré. Elle defleche & fubrilie, auecvn certain don de mature qu’elle a, tellement qu’elle regaillardit le cœur; & le refouit. Parainfi elle eft bonne à clargir, çonfermer, purifier, & cfclarcir les cfprits. Etne s'approprie feulemét à vne forte d'efpritz,& à vne dif- poñitiontains eft propre gencralement, & aux efprits vitaux, &aux animaux, & aux naturelz. Or combien qu'Auicenne deffende Ja foye teinte en l'vfage de medecine :toutesfois 17 reuient d'autres fycomores au lieu mefme des autres: & ce iufques à trois ou à quatre fruiétz. Le fycomore eft plein de laiét.Son boys, oureftre noir,dur, & ferme,fçrt à beaucoup Afaniere de chofes.Il a cela de particulier, entreautres arbres, qu'il de admirable meure toufioursvert;eftât coppc:fin6 qu'il foit noyé en l'eau. de fcher le Pour celle caufe, on le met fecher au fond deslacz, & des bois de fra eflangz : & cognoit-on qu'il ef fec, lors qu'ilvient au deffirs more. de l'eau.Voyla qu'en ditTheophrafte.Galië,traitrat des fyco Gal. lib. mores,dit ainf:l'ayveu en Alexäâdrievne plâtedefycomore, de aliment. auec fon fruiét,quiretiroit à vne petite figue blâche.Ce fruit faculr. n’a aucune acuité, & tient bié peu de douceur : & cft vn peu Mefué ordonne en fon fyrop de pommes, la foye finc cra-1 O© plus humide & froid que la meure, Tellemét qu'il peut eftre DORE teinte en greine.Ec en fait le femblable en la com- poñtion qu'il appelle Alchermes. ; Sycomorus, fixe Ficus e AegyptiaiF rançoss, Sycomore: Arabes, Mumeiz, Iumeix, Aliumeiz, ou, Cium cb zi: Italiens, Sycomore, © Fice d’Egypso: Bohem. CECLRPATE Aucuns appellét le fco- more, Sycaminus,c’eft à di- — cft aufi appellé fycomore, À pour la fadefe de fon gout. Le fycomore cft grand , & eft femblable au figuier : & ) iette à force fucilles,& à for- A ce lait. Ses fueilles font # femblables à celles de meu- ricr. Il porte fruict trois ou quatre fois l'an : not pas és branches ; comme fait le fi- guier ; ains les produit de fon tronc. Eteltce fruiét femblable aux figues fau- uages : eftant plus doux que les figues grofles prime rouges: n’a aucuns grains en fon dedans. Ce fruict ne meurift iamais,s’il n'eft egratigné auec agraffes de fer. Il croift à force fycomores en Carie, en l'Ifle de Rhodes, & és lieux où ne croift gueres deblé:& fe nourriffent les gens du pays de ce fruit, qui eft côti- nuel entéps de chairté.Le fycomore lafche le ventre: 40 coutesfoisil nuyt à l'eftomac,& donne peu de nour- riffement.Auant que le fcomoreait porté;lors qu'il eftencores ieune & tendre, & au commécement du printemps, on bat legerement fon efcorce auec vne pierre, fans luy faire plus de mal que de lefcorcher vn peu,& dé la on tire quelque certaine liqueur,ou fa uc:car fi on le meurtrifloit partrop, ilnerédroit de à en auftrien qui foit.On la cucilleauec laine ou cfpô- ge:& eftancefprinte, on la laiffe fecher,& la reduit on entrochifques,que l’on garde er potz deterre. Celte liqueur eftremollitiue;foude les playes, &re fout tou res apoftumes dures,& difficiles à meurir. On lordô ne en breuuage, ou bien on l’applique aux morfures & pointures des ferpens, côtre les durtez dela ratte, « douleurs d'eftomac, & aux friflons quivicnnentau commencement des fieures. Toutesfois elle deuient Syamrede incontinent vermoluëé. En Cypreilcroiftvne forte Cp. * d’arbre;quia lesfucilles de fycomoresencores que ce ditmoyen entrela figue & la meure: & penfe qu'il ait prins fon nom de celte raifon. Car c'eft moquerie de dire, d ce fruit foit appellé fycomore,pour eftre femblable aux petitesfigues. Au rcfte ce frui@ vient tout autrement que lesautres: caril ne croift pointésiettôs, ni és cimes desbräches:ains croiftés grofles brâches & au tronc. Voyla qu’en dit Galien. Quant Sycomrede au figuicr de Cypre, il eft femblable au fycomore, felon que Cypre. dit Theophrafte au lieu preallegué:car il porte fon fruiét en fon tronc, & és plus grofles brâches. Touresfois il eft diffe- rent du fycomore,en ce qu'il produit vn certain germe fans fueilles,qui femble vne reffort,à laquellele frui& eft attaché. re,Meurier:le fruict duquel 20 Le tronc de l'arbre eft grand, & quafi femblable au peuplier: mais fes fueilles font femblables à celles d'orme.ll porte qua- tre fois l'an : mais neantmoins fon fruiét ne meurira jamais qu'il ne foit incifé,eflät vert encores, & 4 le laiét en forte.Son fruit eft doux côme la figue:mais au dedäs il efl du tour fèm- blable aux figues groffes,prime-rouges, & ct gros côme vne prune. Voyla qu’en dit Thcophrafte. En quoy on peut afez voir, 4 ceft arbre Cyprié,eft vne efpece de ficomere. Ceux dôc font biéabufez,a prennét pour fycomore,ceft arbre qu'ô voit aflez par les cloïftres des conuents, & parles cimitieres des Eghfes : du fruit duquel les Moynes font petis chappe- lets,& patinoftres. Auicënea pelle ceft arbre; fel6 la corctiô 3 O deBellunéfis, Azadarachr:& dir qu'elle eft venimeufe des fix & Axada- les quatre pars,come nous dirons plusamplementan é.liure, rachr, Fici : Grec,Syca: François,Fiques : larbre,Figuier: Atabes,Sin,Fin,Tin:_Alemans, Fcighen: Éfpai- grolz, Higos:Iraliens, Ficki: Bobem.F 4kzffcpei. FIÇYS ELOCPIS M ENSDITIC A. soc, Ne S" < AE OFF A CALE Les figues frefches; encores qu’elles foyent meu- res nuyfent à l’eftomac, & lafchent le ventre :routef- fois ce reélafcheméteit ayfe à reftreindre Elles prouo- quétlafueur:& font fortir les bubes & bourgconsau vifage : mais neantmoins elles defalterent, & raffref- chiflent. Les feches efchauffent, & fortifientla per- fonne : toutesfois elles alterent , & neantmoïins font {oit vnecfpece d'orme. Son fruit eft gros comme 60 bon ventre. Elles font fort bônes au mal du gofer;de vne prune, & plus doux: mais au refte il eft fembla- bleauxfycomores. Le fycomore;felé Theophraîte,eft femblable à noftre meu tier, & deforme , & de fucilles,& de grandeur. Il portefon rheophr. defruiét tout autrement 4 les autres arbres : car ilnele produit biff. plant, nien germe, nien l'éxtremité des branches,ains produit fon Gb.4.c2. fruit de fon tronc méfie : lequel eft gros come vnefigue,& quañ femblable à elle. Son gout fe rapporte aux figues fau uages ? toutesfois lefycomore eft plus doux, &n'a point de greins dedäs. Quant l'arbre efttrop chargé;le frui& ne peut imeurir, s'il n'eftepratigné auec aggraffes de fer. Cela fair,le quatricfmeiour d’aprés, ileft meur.Et apres qu'él'açuilly;il la câne du poulm6, au mal desreins & de la vefcie,&e à ceux quifonttouselancez & ontmauuaife couleur caufee par lôgue maladie : auffi à ceux qui ontcourte alsine,& aux hydropiques , & finalement à ceux qui font trauaillez du haut mal. Cuyres auec hyffope, & prinfesen breuuage, elles purgent l’eftomac. Pilees auecnitre & faffran baftard, & mangees, ellesfer- uent aux toux inuererees,& aux vieilles maladies du poulmon : & font d’ailleurs bon ventre. Leur deco- coétion gargarizee, fert'aux inflémations du goszier, & des 118 AND. MAT & desamigdales. Onles mefleés cataplafmes auec farine d’orge : &auec orge mondé & fenegré, aux cftuues & fomentations des lieux fecrerz des Dames. On les met bouillirauec ruë, & clvfterife-on leur de- coétion, contre les trenchees. Cuytes & appliquees, elles reloluent routes dureffes : & amollifient les fo- roncles &orillons. Elles meuriffent les apoftumes plattes & rouges : & principalement yadiouftant du nitre, de flambe, ou de chaux. Etfion les pile cruës auec les chofes fufdites, elles font mefme operation.1 0 Elles mondifétles apoftumes des ongles;auec efcor- cé de grenade : & auec coupperofe, elles gueriffent les defefperces fiftules & les Auxions desiambes, qui font difficiles àguerir. Cuytes en vin auec abfinthe, & farine d'orge, & emplaitrees, elles donnent gran- deaide aux hydropiques. Brulees & incorporees en ciror, elles gueriflent les mules aux ralons. Cruës, & broyces, & tirces auec mouftarde ; ou autre liqueur, & diftillees és oreilles , elles oftent les tintinemens & demangeifons d’icelles. Le laict du figuier tant pri- ué que fauuage, fait prendre le laict, à mode de pref- fure : & diffoult celuy qui eft caillé, tout ainfi quele vinaigre. Ilefcorche & vlcere les parties du corps, é ouure les vaines. 11 lafchele ventre, &la matrice, fi on le boit auec amädes broyces. Appliquéauecvn moyeu d'œuf, ou cire de Romaigne, il fait venir les fleurs aux femmes. Mais és emplaitres ordonnez pourles gouttes, auec poudre de fénegré & vinaigre, il y cft fort bon. Appliqué auec vriotte feche, il mon- difie & netroye la gratelle;les dartres,les peaux mor- tes & blanches quifont fur le corps;lestignons & vl- ceres fluans en la tefte,la rôgne;le mal Sain Main, & ofte toutes raches du vifage. Mis dans la playe, il {ert aux pointures des fcorpions, & de toutes beltes ve- nimeufes : & mefmes aux morfures des chiens enra- ez. Mis auecleine dedans Le creus de la dent, ilen ofte la douleur. ILofteles formillemens & demägei- fons des poyreaux &verrues,& les fait cheoir,en s’en oignant la chair d’enuiron auec oingt. Le lait des 4o tendrons & iettons du figuier fauuage a les mefmes roprierez:lequel fe rire defdits tendrôs auant qu’ilz M rs lors ilz font pleins de laict:& les faut adonc piler & efpeindre,& mettre fecher à l’om- bre le ius qui en fortiraspour s’en feruir, Le laict & le ius fe mettent és medicamensexulceratoires. Si on mer cuyre auec du bœuf des rainçeaux de figuiers, ilz le rendront plus tendre à cuyre. Sion remué le laiét lors qu’on le cuyt auec vne verge de figuier, en lieu de fpatule, le laiét deuiendra pluslaxatit. Les f- gues profes prime-rouges , qu’aucuns appellent Eri- neï, cuytes, mollifiét routes dureffes, & Les efcrouel- les, fionlesenoint. Cruës& appliquees auecnitre & farine , elles oftent les formilles , les verruës, &les poyreaux, tant du fondement, que autres parties du corps. Les fucilles ont mefme propriete. Broyecs, & appliquees auec fel & vinaigre, elles gueriflent les ti- gnons & vlceres fluäsen latefte:& môdiféc les fur- fares & peaux blanches quiy viennent : & oftent ces 60 taches rouges &enflämees, qu’on appelle Epinyéti- des. On frotte d'icelle Les excroiffances figueufes & durillons,& la rudeffe &afpreté des paupieres.Quäd la peau de la perfonne deuient blanche & morte plus que decoultume, on la frotte des fueilles & des iet- tons du figuiernoir,broyés. Elles feruent aufli aux morfures des chiens ; & aux vlceres quiontvnehu- meur femblable à miel, qu’on appelle ceria. Les f- gues groffes, © qui nefonrencor menres, emplaftrees HATOÏL VIS auec fueilles de pauot fauuagesattirét les os rompuz: & auec circselles refoluent & maturét les foroncles: & appliquees auec vin &ers, elles feruent grande- ment aux pointures des muf-araignes, & des fcolo- pendres. On fair de lefiue des icttons de figuiertant fauuage que priué, laquelle il faut pañler & repaffer, à fin de l’enuicillir & rédre plus forte. Cefte leffiue eft bonne pour bruler, où il eft de befoin : & ferraux chancres & gangrenes;abftergeant & confumärtou- tes excroiffances. On en v£e és lieux où il fair de be- foin, baignantyne efponge dedans cefte leffiue, puis la meträt für la partie offenfee. On la clyfterize quel- que fois aux caqueffangues & flux de ventre qui durent trop:& aux vlceres & fiftules grandes, cauer- neufes,& chancreufes:car elle môdife, elle foude,& incarne;& fait reioindre les bords des vlceres,niplus ni moins que les emplaftres qu'onmetés playes fref- ches. On en boit, pour diffoudrele fang caillé & figé 20€n l’eftomac. Frefche coulce,& buë,auec douze dra- gmes & quatre fcrupules d'eau, & vn peu d’huyle, elle eft fort bonne ceux qui font tombez d’enhaut, aux ruptures, & aux fpafmes : & prinfe fimplemét en breuuage, au pois de douze dragmes & quatre fcru- pules, elle fert aux dyfenteries, & Auxiôs d’eftomac. On en fait vn linimét, auec d’huyle d’oliues,pour ef- mouuoir la fueur;lequeleft b6 aux deffaux desnerf, & aux fpafmes. Elle fertde contrepoyfon à ceux qui auroyét beu du plaftre, & aux morfures des phalan- 3 0 gesseftant prinfe en breuuage. Toutes lefliues, & fur toutes, celle de chefne, font lesmefimes Operations: toutesfois elles font generalementreftrictiues. Le figuier a fon tronc court & entortillé, fateilleblancha- fre, & garnie delai&, adftringent au gouft, afpre & amer, tellement qu'il peut aifément vlcerer. Son boys eft blanc & fpongieux , comme celuy de la vigne, glueux toutesfois, & fort propre à faire boucliers. 11 a plufeurs racines , mais ras deterre: quieft caufe que le froid luy eft fort contraire, & qu'il ne fe plaift en lieux expofez au froid. Il iette vne fueille afpre;grande & folide , comme celle de vigne, quieft atta- hee à vne queuë ronde & forte. Sonfrui& fort deslors mefmes qu'il n'ya encores point defucilles, voire & quand elles commencent à germer, à la cime des branches : du re- fte fait comme vne trompe , de façon toutesfois diuerfe : car les vnsfe rapportent à la poyre, lesautres font plats, les au- tres tiennent de ces deux fortes. Les figues font auff dif- ferentesen couleur:attendu qu'ilyenade blanches,de noi- res , de couleur de pourpre, de verdes, de rouflaftres, de pal- les, d’autres au fi de plufieurs & diuerfes couleurs. Leur chair eft molle, garnie d'vneinfinité de petis grains, du re= fte bonne au gout & fauoureufe. Celles fonc eftimees les o meilleures , qui eftant meures ont vne peau entrouuerte, & qui furpaffent les autres en douceur & faueur de leur chair. Toutesmeurifséten Autône,fur les moys d'Aouft & Septé- bre. Lesgrofles, ceftàdire celles qui ne font meures, fe treuuentenefté. Quand les figues font meures, les ayant cueillies on les mer au foleil fur des clayes : defquelles on vfe non feulement à table, maisaufli aux medicamens. On gar- deen caifles deboyslesfèches. Outre ces figuiers cy, il enavne autre forteaux Indes, quieft du tout en tout dif, ferente au noftres. Theophrafte en parle de cefte façon: Il y a vne forte de figuieraux Indes, qui tous les ans laiffe tom- ber &recourber fes branches & rameaux, comme:il a efté dit au premier liure. Celatoutesfois n’aduient aux ieunesar- bres,& nouuellement produits,ains aux vieux. Ainfi recour- bees, elles reiettent de telle forte & façon, quelles femblent faire vnetente, difpofees à l’entour de l'arbre par maniere de vignettemét: &là mefme fe retirent les bergers, &autres gens. Cependant les racines qui regerment en la façon fuf- dite font bien differentes defdits ramçaux d'ou il fortent : car elles font plus bläches,plus velues, & tortues. Ceft arbre à fes brâches de deflus & leurs cimes fortefpeces & pleines ; repre fentans quafvne touffe & petite foreft:du refteileftrond & fait à arcades & vouftes , d'yn exceffiue grandeur & amplitu= de;faifant vne ombre de longueur prefque de deux ftades:fon troncayant quelquefois de rond foixante marches,ou pas, & le plus Zrfiue del figiier. Theophr. de L iff.plant.: Ub.4.6.5 SV R. leiplus fouuent quarante. Sa fueille eft large commevnetar- Amazoncfque,ou Aiquique &non moindie:& toutef- ois il porte vn petit fruit,Quali comme poix cices, & fembla- ble à la figue:qui eft la caufe’pourquoy les Grecs l'appellét H- guier. I ne porte guéresde fruit , eu cfgard à fa grandeur: Ontrouue ces femers lelong du feuue Acefines, Voyla que Strabogocr. dit T beophrafte, Strabo en dit prefque autant, & Pline fem- lbs. blabiement au liure 12. cap.s.lequel dit autrepart qu'yn fqua- Plin. ib.7. dron d'hommes d'armes y pourroit faire alte, & s'y tenir à cpas. l'ombre. Celle qu’on ñous apporte des Indes n’eft aucunc- ment femblable à cefte cy nien tronc, nienbranches, nien DIGIS'C: LTVIR'E"I. 119 parlant des figues fcches, au lieu preallegué ;ilditainf: Les figues feches ont plufeurs grandes proprietez. Toutesfois clles nuifent,fionen mange trop: car elles engendrent vn fang, quin'éft trop bon, & par confequent,clles produifent à force poux. Vrayeft qu'elles ont vne vertuincifiue & deffic- çauiue, par laquelle elles lafchent feventre, &nettoyent les rains, Poucesfois elles nuifent au foye & à lararte defiaen- flammez & efchauffez, côme auf font routes autres figues: non que cela feur foit propre & particulier:car c'eftla nature generale de toutes viandes, &de rots breuuages doux. Mais ésoppilations &durtez ou apofttmes du foye & dela ratte, fueilles ,ni mefmesen fruit. Les Indes l'appellent TV NE. 10 elles nenuyfentni proffitent de foy:toutesfois flans meflees Lin, Blr. 1e penferois quafi üc'ce [croit celle que Plinenomme Opun ae tia, d'autant qu'elle croift aupres de la ville dite Opuns: de laquelle parlant Theophraîte dsl ya chofe au monde fem blable au fieuier Indien ; ou, pour mieux dire, plusmiracu- Jeufe, c’eft Ia plante, qui croift au territoire de la ville Opuns, laquelle a cela de bon & propre qu'elleeft fort fauoureufe. Car nous fauons certainément que fi l'on prend Yne fucille decefte plante, &qu'on la planteen terre iufques à la moitié, elle iettera premierement quelques racines, puis d'elle forti- « ront autres fucilles, fans qu'il y ait auparauanc aucun tronc, Branches, rainceaux, niiettons : ains fulement des fualles 21. AP. 174 és medicamens incifi£z , defficcarifz & abferfifz , elles ÿ ay- dét beaucoup.Parquoy æpluficurs medecins,qui lésordon nentlong tempsauant ra pafl,auecthym,ou poyure,ou gin- gembre, ou pouliot, oufarrictte, ou calamente , ou origans ou hyffope,és maladies de la ratte,ou du foye: Et d'abôdanc, qui vféra des figues fechés à la mode fufdite, aucc quelques autres fimples aigu, inciGfz, &fubtilz , elles ne feruirent fulementaux trauaiifez du foye ou de Ja ratre : ainsau M fe- ront proffitables aux fains, Caril n’eftfulement requis aux malades de leur defoppiler les conduits du foyc;pour donner chemin à la viande:maisauff-eft vne chofe bonne & proffita- par certain ordre fortiront autres fueilles : commete repre- 20 ble à ceux qui font fains. Parainfi on s'accouflume deman- fente le pourtrait que nous te baillons. Et certes iuflement la pourroit on mettre au nombre des miracles de nature: veu 4 c'eftvne chofe quaf incroyable. Ses fucilles font plus grof- Fa le plus fouuent quele pouce, &font garnies de petites efpi mes blanches,minces,longues & pointues:il s'en treuue rou- tesfois qui n’en ont point. Elle porte au pays ou ellecroift, à fa cime de fes fucilles , vn fruiét femblable à nos figues com- muncs, plus gros toutasfois, & qui en la partie de deuantala figure d'yne coronne, decouleur verde tirant fur le pour- pre. Leur chair eft commé des noftres, du refte fi plaine deius rouge,que non feulement en la touchant cll: rougift & rache gerauant le paft des figues preparecs auec du fel ( quieft fort fübul) & du vinaigre & auec garum : car on a cognu par experience que cela eftoit profitable. Or cft-il vray-fembla- ble que cefte couftume ait prins fon commencement du confeil de quelque medecin:& que depuis cela cit venu à no tice au cômun populaire. Mais ceux qui mangent les figues tant frefches que fechesauec quelque viäde grofle & vifqueu- f,ilz font gräd tort à leurs perfonnes.Etenvnautrepalage, Gal. lib.8, 1ldit : Les figues feches font chaudes au . te degté com- fimpl. med. pletsou au comencement du fecéd:& tiennét quelque peu du fubril:parainf elles font propres à refoudre les petites 4poftu les mains , comme fait lameure, ains auf , qui plus eff, fair 3 o mes: &de fait,ellesles refoluët foudain. Etont mefmes celle l'yrine de couleur fanguine. Ce qui 4 mis Aifeurs quien auoyent mangé en grand frayeur & cfpouuentement, &a donné matiere plaifante de rireaux medecins & ceux qui fa- uoyent l'occalon: l'entens qu'il yenaen Italic:bien cft vray que lors que i'cftois à Goritiei'auois vné plante de cefle forte de figues, dela hauteur d'yn homme,ne pourtant toutesfois aucun frui@. Angelus Crottus m'en 4 donné yne fueille aucc fon fruiét Élaloe apporté de Prouence 1 Vienne en Autriche, de laquelle oil le pourtrait. Mais pour reuenir à nos figues , il cft remps de monftrer ,outreles proprietez ä Diofcoride leur a attribuces, leur temperature & vertu, täc puiffance,eftäs appliquees feules. Leur decoion auf 4 mef- me proprieté. Toutesfois où il ya faute de plus grâderefolu tion & maturation,on y peut adioindye de farine de fromér. Ets'il eft requis d'encores plus refoudre, on prédra defarine d’orge:quät au pain;il eft mcyé entre deux. Maiscesraifons concerné pluftoft les compoñrons des medicamés, & la pra- &ique , que la cognoiffance des faues & de leur proprieré. D'auätage il faut noter, queles plus groflès font les plus refo lutiues & maturatines : & que les plus aigues au gouft fonr au ff les plus abfterfiues & diffoluerres, Aurefte, leur deco- tion,aprés qu'elles ont bien cuyt,cft faite femblable au micl: afin que tous cognoiffent de quel nutriment elles font, que 40 non feulement à la veué & au gouft,mais auffi en facultez & cognoiflans le mal &le bien qu'elles peuuent coufter ony Gales.lib.2. prenne garde. Îe mettray doncicyce qu'en dit Galien, lequel de aliment, cn parle en ceflé forte : Encores que les figues engendrent fact. moins de mauuaifes humeurs que les autres fruièts, tant ccux qui fe paflent,que ceux qui font de garde: toutesfois fi enéngendrent elles. Maïs neantmoins elles ont ce bien, qu'elles paffent legerement par les boyaux ,& par tous les conduits du corps :& font notoirement abfler lues : & par- ainf elles font pifler la grauelle à ceux qui en font trauaillez. Or comme ain foit que tous fruiéts d'Automne donnent peu de nourriture au corps :routcsfois ce defaut fe treuue propnietez. Quât aux figucs,pour l'humidité dontelles fon plemes,elles n’onc fi rote vertu, quäd on les mange:toutcf- fois elles la{chent le ventre &freches & fches. Le fguier eft chaud &fubtil,côme affez demonftre la liqueur qu'il rend,& femblablement fes fueilles : ar cefte liqueur, &de l'vn & de l'autre,cft fortchaude, Par-ainf elle ne modifie, &ne pique feulemét:ains auf elle vlcere, & efcorche.Elle ouure les vai- nes,& faitromber les verruës & poyreaux:&a quelque vertu purgatiue.Quät au figuier fauvage, fon ius & fon laicteften rout& par tour pluseffñcace que celuy du figurer domeflique Afaniere & priué:mefmes fes rainceaux font fi chaux & fubuilz,que les d'at'endrir moins és figues qu'en tout autre fruiét. Ceneantmoins fo mettätcuyreauec chair de bœuf, ilz la rédront cuyte &ten- la chair de elles n'engendrent point ynechair fermecomme fait le pain, ou le en ains engendrent vne chair vaine & boutenfle, routainfi que lesfeues. Mefmeselles SÉrnAEE ventof- tez : & à raïfon dece, feroÿent fort nuyfibles à la perfonne, n'eftoit qu'elles pañlent legerement :au moyen dequay les ventofitez qu'elles engendrent ne font de longue duree : & par-ainfielles font eftimees le moins nuyfant fruiét qui vien- neen Autonne. Au refte, les figues meures font de beau- coup meilleures que les verdes, ce qui aduient auffi en tout autre fruit : combien qu'il n’y ait fi grande tare és figues. Car les figues plainement meures font exemptes de tout dreindiciblement.Voylà que dit Galien touchant les figucs. bœuf. Au refte nous auons expcrimenté que les figues fèches qui Afaniered'e aurôt deftrempé vne nui& en eau viuc,font grâd bien à ceux wancerles f- q ne peuuét auoir feur haleine, fans tenir le col droir, s'ils en gues, & les rennétde matin. Democritus dit qu’on auancera de meurir rendre Lier É figues fi on ointle figuier d'huyle d’oliue, meflee auec fien t9ff mures, te de pigeons, Eraucontraire, qu’onles rendra tardiues, fi on ofteles premieres figues, incontinent qu’elles feront auffi roffes qu'vne feue. Le figuier eftnotoirement exempt de La Fate > toutainfi qlelaurier. Les Sophifiqueurs nous ont enfeigné vne mode pour pouvoir tenir de fguiers aux fenc- nocument,oupeusenfaut. Etau chapitre fuyuant, par- 6o fres petits & portans fruit. Coppefur le printéps, & vn peu lant de Ja propreté des raifins , il dit ainfi : Tout ainfi queles figues & raifins foncles plus finguliers fruiéts de l'Autom- ne:auffi font-ilz plus nourriffans queles premiers fruits ui fe pañlent:& engendrent bien peu de mauuaifes humeurs, de tout quand ilz fontbienmeurs. Orqu'ilz foyent nutri- tifz ,on le voit en ceux qui gardent les vignes lefquelz ne mangent que fgues &raifins, & quelquefois quelque peu de pain, deux mois durant RARE les vignes: & neant- moins ilz font fort gras &reffaids. Toutesfois leur grefle n’eft pas ferme ni (hide, comme celle quieft faite dechair, ains cft flacqlie & humide:auffi pertelleincontinent qu'ilz ont laiffé à manger ordinairement des fgucs&raifins. Et euär le figuier germe;vn de fes furgeons, & luy ayätretor tillé & refrotté auec les mains fa cime,lai&är dchors la pattie coppec;plante le par la cime mefme en vn vaifleau répli de ter re,ÿ mettant à l'entour vn peu d'orge & de millet. Car par ce moyeniliette d'autresrainceaux, quis’efpanchäs autour du vafe;rendent de fort bon fruit, &'cependant l'arbre demeure toufiours petit. Le laict de figuier chafle la verminedesoreil les, Sicu Mtestes hæmorrhoides de fes fueilles, tu les feras purger, La decoétion de figues feches , auec racines de is, fambe & guimauue font venir à maturité les glandes qui croiflent fous les oreilles & gofier. Perfea, CH2AL. CAL P 1. ? : Perfea AN D. Perfea, eft vnarbe quivient à en Evvpte, lequel porte vn L ET 7 But on à méger &e profñ Ÿ Ÿ table à l’eftomac.Dedans ce fruit on treuue desaraignes nômees Phalägia Cranoco- lapta: & für tout aupres de Thebes. La poudre de fes fueilles feches appliquees, eftichent le Aux de fans. Au 120 Fa arbre eftvenimeux & perni tieux : mais qu’il D é fon venin,& arendu {on fruit bonà manger,apres qu'il fuctranfplanté en Egypte. Perfea;n'et pas noître efcher, ainfi qu'eftime Marcellus; & céme nous auons cy deflus fuffifimmée môftré,trairas des Pômes, & ce par l'authorité de Diofcoride & de Galien :lef- uels ont parle feparémét de ces deux plantes. Perfea, felon Thsopbr.de que dit Theophrafte, eft va arbre d'Egypte,beau & grâd,le- plant. bif. queleft fort femblable au poyrier,&cen ueilles,& en Acur,& F s ee & Cefte herbe croift qu rdinairemét pa :& mefm = lib. 4.cap.2. en brâches :excepté que Perlea demeure toufours verr,& le 20 ftauaf orc emét par tout:& mefmes au poyrier non. Il produit à force fruiét : &c en treuue-on fur l'arbre en toute faifon: car le nouueau viée auant que le vieil foitmeur. Le fruict demeure vn an à meurir:parainfi Natu- re ya pourucu: car toufours fous le fruiét vieil, le nouuéau viér Ileft gros côme vne poyre, & longuet come vneaman- de,eftit de couleur yerde. Il a vn noyau côme la prune: tou- tesfois ilett moindié,& eft plus tendre. Sacharnure eft büne, & fort douce à mager: & eit de facile digeftiS:& ne fait point de mal,encores qu'on en mäge beaucoup. Cet arbre eft fur monté de fes racines:lefquelles il produit l6gues & grofles;& en gräde quantité.Son bois et dur& ferme, & fort bela voir: our celte caufe on le metenouurage à faire images, liéts,ta- D à L 30 Hioe DOS OCT JEU à les, & autres vréfiles de matfon. Cefte defcriprion de T heo- Hipparchus, môftre ibcris &lepidiü cftre vne mefine chofe, phraîte monftre bien,que Perfea & noître pefchier font plâtes forr differétes. Cdoardus medecin Polonnois m'en a donne vne plante;lors qu'il efloit à T rente;munie detoute fes cou- Gal. lib.2. leurs. Galien parlant de Perfea, & de fes proprietez, dieainfi: de aliment, J'ay auf veu cefte pléteen Alexädrie, laquelle on peut bien fault. mettre au ranc des gräds arbres. T outesfois on dit, glefruit de ceft arbre ef fi venimeux en Perfe , qu'il fait mourir ceux uien mägent : mais que depuis qu'il fut trifplanté en Egy- pre;il s'elt teliemét addoucy,;qu'onen mange côme de poyres ou de pômes : aufquelles ileftafez femblable quât à fa grof- feur. Auranten dit-ilen vn autre paflage,où il traite du mal dem Lb2 de tete, & de fes remedes,disätainfi:fe n'ay pointveu de per- : V2 de cp.med, fc-ioc. aux Romans. Aucüs l'appellér perfo:& dit-on le fruitde ceftarbre eft venimeux en Perf :encores qu'ilne face aucun malen Egypte.Voylà qu'en dirG alien, Au dire dugl on peut aflez cognoiftre qu'il y a grande diferéce entre perfea & nos pefchiers,dôt toute l'Europe et garnie & tapifee. Parquoy ie tiens pour certain que Columelle aerré grandement, eti- mant que noz pefchiers foyent c'eftarbre,qui fut trâfplanté de Pere en Egypte,lequel on nôme perfa;comme l'on pour ra voirau lure qu'il a dedié à Ja culture des iardins. z Jberis fine Lepidinm:Grec, (ardamantica: Frarçoss, Chalfe rage, Palerae,an N afitort faunage: À rabrs, SritaY Ag, A cicaragisSitharegt,00 H atfaÿ: lsaliës, Iberide ® Lepidio: Allemans. V'uilder K rq R:Efpai- gnolz, N'afturtio Monrefino: Bobem. Stennick. é SP «0 C'HIAP. CRE VII. RE JS ot * La pafferage, qu'aucuns appellent cardamine, à les V4 fucilles femblables au nal- toit: toutesfois au printéps elles sôt plusverdes. Sa tige eft haute d'vne coudee, ou moindre.Elle croift éslieux non cultiuez. Elleiette vne fleur blâche en efté : auquel téps elle eft en fa plus grâde vertu.Elle produit fa racine double,& femblable à celle de nafirort;laquelle eft chau MAT SR IDTIOISC LI. I cüs ont dit;qu’en Perfe celt ! © de Damoctates,ilen parle en cefle maniere : Damocrates en de & brulante. On les meten forme d'emplaftre fur les fciatiquessauec oinor {allé, & les y laiffe-on quatre heures.Puis le patient entre au bain : & par apres on engreffe d’huyle la partie malade auec laine. Le premier Lepidiü que je viz onques, fut hors de Tréte, au lieu où on dit alle Lafte:& le me moftra Meffer Tulio Ale- xandrin medecin àe Tréte,& maintenät medecinde l'Empe- reur Ferdinand : lequel f rapportoit du tout àla defcription de Diofcoride,& dé plufieurs autres Autheurs Grecs. Galié Gal.lib10: n'a point parlé feparémét de 1beris: mais il dit bien d l'iberis 4 côp-med. | & lepidium ne font differés quede nom. Et fuyuñt l'opinion fo. fonliureintitulé Clinicus , defcrit en vers iambiques, fclon fon accouftumé,trois fortes de medicamés. En premier lieu il met vne herbe, qu'il appelle iberis , laquelle il diteftre fort bôneauxSciatiques. Er dit qu'en Iberie vn medecin fien amy fut guery de l'herbe que Damocrates appelle iberis,pour l'a- uoir feulémét cogneué de yeuë, fans auoir rien entédu de fon nom : car mcfine celuy qui luy auoit apprins la vertu de cefte herbe n'en fauoit pasle nom. Toutesfois aux marques qu'il luy baille,il femble que fon iberis Poit le lepidium des Grecs: car il l'auoit feulemét nômee iberis, pource 4 vn fien amy en auoit efté gucry en Iberie. Or:il l'a defcrit en cefte maniere: pres des vieux fepulchres,& vicilles mafurés & murailles, & 1oignärles gras chemins,qui n’ont eflé arez ni culriuez. Elle ef toufours verte: & produit les fueillés de nañtort, Q tou= tesfois font plus grädes. Elle feurit au printemps. Sa tige eft d'vne coudce de haut, ou vn peu moindre, & quelquesfois pl’ gräde. L'efté fes fucilles pendér,iufques à ce 4 la rigueur du froid l'ait reduite en fermé, & q fechees elles rombér. Elle en produit toutesfoisaupres des racines. Elleietteen eftévne fleur blanche, & fort petire,& de couleur changeant : & eft (à graine fi petite,qu’a peine on la peut voir, Sa racine a vne o- deur fort aigue, & retirat à l'odeur du nafitort. Etd'ailleurs, Galien au lieu preallegué ; fuyuant l'authorité d'Hygienus difancainf,Si tu veux gucrirla Sciarique, prés l'iberis,qu’au cuns appeller lepidiü, ou naftort fauuage. Suyuätl'autho- rité duquel ie ne fais aucune doute, queiberis ne foit noftre pallerage. Et cela me fait péfcr 4 ce chapitreaelté adioufté à la fin de ce premier liure, par quelq Imprimeur ou medecin curieux. Car outre les raifons q deffus,on voit bien âcen’e- ftoiticy le lieu pour loger iberis:d’autat que Diofcoride met en fon fecôd liure ranc par râc les herbes de cefte forme &&- gurezauquel liureil parle de lepidi , qui à la verité ef l'ibe- rs de Damocrates.Pour cefte caufe Egineta appelle fepiiü, iberis:difant qu'ileft chaud au tiers degré, & quaf fémblablé | en proprieté au nafitort. Eten fon troifiefme hure, parlant | fea,finé en Alexädrie,en dlque pays q i'aye eflé,g fuft fubieét 49 des cures de la fciarique,il dit ainfi: L'vfage d'iberis, qu'aucüs appeller lepidium, gucrift entieremét les fciatiques.Parquoy meflieurs les reuerés, qui ont cômenté Mefué, me pardône- ront,de ce qu'ils dient 1beris &lepidiu eftre diuerfes plantes. Toutesfoisils font excufables : car 1lsne pouuoyent penfer à dire leur breuiare, & à auoir la parfaite cognoiflance des Simples.Ity dit mon auistouchät cefle matiere. Que fi quel- cun veut repliquer,qu'il fatisface deuñät à ce queen ay diten mesepiltres, & puis nous l'efcouter6s. Au refte;il faut bié no 7 L ter,qu'Egineta metencores vne autre forte d'iberis , du tout Iberë d'Eg diuerfe à cefte-cy : & de laquelle neätmoins 1! fait grand cas, /#%4 ef? nor pour gucrir les fciatiques , ainfi que tefmoignent fes paroles, /re poyurese qui font telles: Mais quant à iberis de ce pays,q produit à for ces brâches, & a les fuciles femblables à celles de laurier, tou- tesfois vn peu plus grädes, elle eft fort correfpondâte à l'au- tre,felon qu’en auôs veu par experiéce,n6 feulemét és fcrati- ues,mais au ffi en autres affectiôs & douleurs. Le lepidium È ke Plinererire fort à cefle herbe:ledl dit ainfi:Le lepidium eft Plin. Diff] haut d'vne coudee, & a les fucilles de laurier. Lefquelles mar #4: lib.1g ques & defcriptiôs de cefte fecôde efpece d'iberis, a a les fueil- 4?-8- les de laurier, demôftre d la poyurec qui croiftés jardins, eft Poysree. ce fecond lepidit.Parquoy Ruellius & Hermolaius Barbarus Piperitis ont grädement failly, prenäs pour lepidiü celle plâte queles ##ior. Herboriftes appellét reffort fauuage : les fucilles duquel font plus grädes quecelles du bouillon,& auf grandes que celles 60 del'aunce. Par-ainf ie penfe que ces Meflieurs n’ont çu co- gnoiffance du vray lepidium : finon qu'ilz ayent prinslele- pidium pour le reffort fauuage. tAnnotation. * Que ce chapitre ayt efté adioufté à Diofcoride, cela fe voit outre lesraifons rules cy deffus , en ce qu’on trouue de vicux exemplaires Grecs de Diofcoride, cfquels ce chapitre n'eftcomprins. d FIN DV PREMIER LIVRE. ; ES SES ESS 2 PRES CU) Ÿ NN) amies SAN DES S ES S = MEN RS DE MPIERRE ANDRE MATTHIOLVS, MEDECIN SE NIONSS; Sur le fecond lure de Pedacius Dioftoride Anazarbeen de lamatiere medicinale. PRÉFACE. LE bes potagieres & N noftre premier liure de medecine, trefcher Aree, nous auons traité des drogues aromatiques , des huiles ,onguens, arbres, & de leurs 1us, refines, & femences:en ce fecond nous traiterons desani- maux, du nuel,du laïc, des greffes,des efpeces de bleds, & des her- qu'on mange: mettans apres fubfequemment les herbes aigues en qualité, pour raïfon du rapport qu'elles ont aux autres :comme fontlesails, les oignons, & lamouftarde. Ce qu'auons fait, pour ne deioindre les chofes qui font quafi coniointes en qualité. Echinus marinus: François, Heriffon marin: Effai- gnals, Erizo de ls mar: Iraliens, Riccio marino. GC'H AD: I, = L'Heriflon marin eft bô à l’cftomac, fait bon ven- tre » & pro- uoque Pvri- ne. Sonef-; SS caille crue & — brulce,fe mer és medicamens qu’on ordonne pout nettoyer la gra- relle , autrement le mal faint main. La cendre defon efcaille mondifie les ylceres ors & falles : & diminue la fuperfluiré de chair. L'heriflon marin cft fort cognu , & mefmes de ceux qui font voifins de la mer Mediterranec & Adriatique. Ie visvne fois vne grande quantité d'heriflons marins au Haure de fons ; lefquels font petis : & ont leurs cfpines & pointes lon- gues & dures ; &ne fe treuuent que és gouffres , &eaux pro- fondes. Ceux-cy font fort bons à ceux quine peuuent vri- ner que goutre à goutte. Cela me fait eftimer que Paulus Jouius à failly en fon traitté des poifçons Romains, en ce qu'il dit que l’heriffon Echinometre d'Anftote, eftbon aux diftillations de l'vrine, & non cefte petite & derniere cipece. Le corps de l'heriffon eft fait comme vn four: eftant fort efpés deuant & derrierre : mais quand au refte du corpsileft feneftré , comme vne lanterne dont on aoftéla corne. Ceft animaleft le plus armé de tousles autres :eflanr couuert & caché d'vne efcaille toute entaflce de pointes, defquelles il fe ferten lieu de pieds. Car quand il fe veut bouger d'vn lieu à l'autre, il s'appuye fur fes pointes : ce qu’on peut voir és her- bes qui font au fons de lamer:car fes pointes s’y trouuent toufioursentortillecs.Ce qui leur fert de tefte,eft contreter- re : & la partie par oùils fientent,eftdeflus:comme aufli font tous animaux qui ont leur coquille faite en pointe,ou à mo- de de bafsin : car il faut neceffairement qu'ils prennent leur viande d'embas. Parquoy il eft requis que leur bouche foit tournee contre terre:& que la partie qui fert aux excremens, foit du cofté du deflus le coquille. Tousles heriflons ont cinq dents,creufes au dedäsentre lefquelles y a vn petit mor- Ciuitavecchia, lors que la mer eftoit fort calme,qui eftoyent 20 ccau de chair, qui leur fert de langue, à Jaquelle eft attaché le tousnoirs. l'enay veu d'autres qui me furent enuoyez du Chafteau de Pyrane, lefquelz eftoyent plus grans, queceux de Ciuira vecchia, &eftoyent rouges & purpurins : lefquelz ie penferoys eftre celle cfpece;qu’ Ariftote appelle Echinome- «Arift . de tres : pource qu'ilz font plus grans queles autres. Alentour bift. anim. de Toron on en treuue qui ont l'efcaille, les pointes, &les dib.4. œufs blancs. Ceux-cy (felon qu'on dit) deuiennent plus Æchinome-grans que les autres: & font leurs pointes petites, &ten- tres. dres. Il ya plufeurs fortes d'heriflons , felon que dit Arifto- te. La premiere efpece eft bonne à manger: aufli font leurs œufz ,lefquelz font grans : & ce tant des petis, que des grans heriflons. Carmefmes les bien petis font tous pleins d'œufz. 3 De la feconde & tierce efpece font ceux qu'on appelle Spa- Spathagi. thagi, & Bruffi , lcfquelz viuenten la haute mer, auffi n'en Bxf5. voit-ongueres. Outreceuxlà, font les Echinometres, c’'eft à dire, la mere ou matrice des heriflons , lefquelz furpafent en grandeur tous les autres. Il ya vne autre forte d'herif- gofier : & puis le ventre:lequeleft mipartyen cinq parties : fi qu'on diroit que ceft animal a plufeurs ventres : car ilsfont tous feparez, & pleins d’excremens : & neantmoins tous de- -pendent d’vn ventricule,&tous fe rapportent à vn boyau cu- lier. Les heriflons n’ont point de chair vers le ventre,;comme a la refte du corps. Leurs œufs fontattachez à la coquille, en grande quîtité : & font tous enueloppez en certaines petites peaux;eltäs copartiz par interualles cgaux. Alentour deleur bouche ilz ont certaines chofes noires, qui n'ont encores point de nô.Et côbien qu'il y ait plufeurs efpeces d'heriflons marinsice neâtmoins tous de coôpofez de ces parties 4 nous auôs dites:quant aux œufs il ne font en tous bôs à mäâger,& s'en treuuér iquesvns qui en ont defort petis.excepté leche riflons qui fe nourriflent qua és bors de mer.On dit que les herifons prefagiflent & fentét la tormête à venir:& que lors ils s’aflemblent & fe couurent de pierres, à fin de ferendre plus pefans.Ce que voyansles mariniersils ont incentinent recours 122 recouts aux ancres. Voylà que dit Ariftote , touchantles heriffons. Galien, parlant herfone marins & terreftress dit ainf: La cendre des corps des Heriflons marins & terre- ftres,eft abfterfiue;refolutiue, & attratiue : par-ainfi aucuns en vfent pour mondifier les vlceres ors & fales : & pour ab- fterger les excroiflances de la chair. Echinus , fine Érinaceus terreftris : François, Hirif- Jon: Arabes , Ceufud, © Caufid: Allemans, He- chel,ouT gel: Efpaigmolz, Erixo : Iealiens, Riccio terreffre. IBTÉ La peau d'he riflon brulee, & reduite en cendre,appli- D quec eu for- &me delinimét auec poix li- Nquide,eft bon des parties interieures. Le foye feché au foleilen vn potde terre, ou fur vn tais de pot, a les mefmes pro- prictez que la chair, 10 ne à la pela- g2 AND. MATTHIOLVS H ippocampus: FrançoisEfpece de Langouffe de Mer: Italiens, Hippocampo, Specie di Loc nffa. Hippocampus , Equulus Marinus: F rançois, (heual marin:ltaliens, Canallerto marino, CHAP. ICIOI L'hippo- campus eft vne beite- lette de mer: la cendre de laquelle, in- corporce en poix fondue ou en oint, ou en onguent de groffe Mariolaine, & appliquec, faitrenaiftre le poil rombé par lapelade. L'Heriffon terreftreeft vn animal affez cognu. Ilyenade 30 Combienque plufieurs Autheurs tant anciens que Mo- deux efpeces,tout ainfi que de reffons ou blercaux:car il y en a qui font comme de chiens : & les autres comme petis cou- chons. Leur difference fe cognoit au mufeau:car les vns l'ont comme vn porceau, & les autres ont lenez comme vn chien. Ils fortent bien peu de leurs taifnieres;finon de nuiét:auquel temps ils font fouuent prins desthafleurs, Quand les raifins commencent à meurir,en Efté,6u en Automne;ils vont aux vignes : & s'attachans auxraifins qui font à fleur de terre, ils les efgreinent auec les picds:puisles ayans amafez fous eux, 4!s fe mettent en vne boule, & feveattrent furles grains de raifins , qu'ils ont amaflez ; à fin deles poindre & attacher à leurs pointes , & les emporter en cefte maniere, en leur taif- niere. Ils emportent en la mefne forte les pommes & poyres fauuages que le vent a abbatues, ou qui font rombees d'elles mefmes pour eftre trop meures. Entre les beftes à quatre piez;le feul heriffon a les genitoires attachez aux reins,com- me les oyfeaux : & pour cefte caufe ileft fort prompt &fou- dain à ierter le fperme. : Et ne monte pointe l'vn für l'autre, comme les autres animaux, pour raifon de ces pointes :ains s'entrecognoiffent le mafle & la femelle tout debout. Quand il ent les chiens, il fe mettout en rond;à fin que les chiens,ne trouuans que pointes & efpines, lelaiffenten paix. Pour le remettre en fon naturel, quandil s’eft mis en rond,il Je faut arroufer d’eau : car alors foudain ilferelafche, &chemine. L'heriflon eft de temperature froide:& abonde fort en excre ç o villes maritimes.Jl eft long de la largeur defix doigtz;ou en- "% mens:defquelz fes pointes font nourries & entretenues.Par- ain fa chair eft mtilleure en medecine, qu’en viande: car elle eft fort fliptique &terreltre, & de difficile digeftion:don- nant bien peu denourriture. Rafs, en fon liure des foixante animaux, donne de grandes proprietez aux heriflons. Mais pource que i'ay toufours eftimé ce qu'il en dit , n'eftre appro chant de verité , ie ne l’ay voulu icy mettre. Toutesfois , fi quelqu'vn defire fauoir que ceft;il le pourra voir en Rafis,qui en parle bien amplement. Hyffrix: Françors , Porc Efpic: Italiens, Hifirice, Le porc efpic eft vne efpece d'heriffon , car il s'y rapporte dernes ayent mis l'Hippocampus au ranc des langouftes ; & qu'ilz luy ayentattribué beaucoup de proprietez : cencant- moins ie n’en ay encores trouué vn feul qui l'ait particulie- rement deferit, ou mis en pourtraiét. Aucuns eftimenc qu'il ait prins le nom d'Hippocampus, des chenilles quimangent les herbes des iardins, & les fueilles des arbres par les champs: tant pource queles Grecs les appellent Campes : que auffi ource qu'illesretire quaf en fa forme & figure. D'autres s’esbahuflent de Diofcoride , qui a dit Hippocampus eftrevne petite beftelctre de Mer : veu que ce mot jææ» fignife grand en Grec:commeou peut voiren Hippofelinum, Hippolapa- thum, Hippomarathrum, & en pluficeurs autres mots Grecs compofez auec ce nom ÿz#. Pour cela neantmoinsils font d'opinion dene reprendre Diofcoride , miles autres qui ont efcrit d'Hippocampus , comme luy. Car combienque c'eft animal foit petit , au regard des monftres marins & autres ros poifcons de meritoutesfois fi on le parangonne aux che- nilles, dontila prins le nom, pour le rapport qu'ilaà leurs figures, certainement on cftimera ceftanimal grand. Ilyen a d’autres qui dient Hippocampus eftre ce petit poifçon; ou luftoft monfire de Mer , qu'aucuns appellent Dragon ma- rin, & d’autres Cheual marin : lequel ne vaut rien à manger. Et interpretent Hippocampus , vn Cheual foupple & qui ayfementfe plie. On en voit ordinairement és pefcheries des Cheual mai uiron : & porte la tefte & le col d’vn Cheual, ayantvn bec long, &creux,;comme vn flagcol:fes yeux font fort ronds. Il a deux areftes fur les cils des yeux , qui fechangenten che- ueux quand ils fonten mer. Son front eft vuide de poil. Le deuant dela tefte velu , aufsi bien que le deflus du col:ces poils toutesfois ne fe voyent au col des femelles : car elles n'ont tant feulement que le deuant de la refte velu. Etcecy cependant ne ce voit &cognoit qu'au vifs: car depuis qu'ils font morts,tout ce poil chet. Au dos il porte l'aifle ;, dequoy il fe fert à nager. Son ventreeft blanchaftre,gros &enflé:la femelle eftencor plus ventreufe. Le maflea fous le ventrevn fort, encores qu'il foit plus grand de corps, & que fes pointes _ pertuis & fendafe, par lequel fortent fes excrements:à la fe- & fufcaux foyent plus grandes, plus fermes, & plus pointues. JLf tient deiouren fataifniere, &de nui&il va chercher fa pafture. Le porc efpic fe tient en fa taifniere tout l'hyuer, c6me fait l'ours:& porte fes petis autant deiours que l'ours, ou peu s’en faut. Le porcefpic,quandil eft efchauffé, s'eftend fort,decochant parce moyen fes pointes & fufeaux : & ce dé telle roideur;que non feulement:il blefe les chiens,mais auf f quelquefois les veneurs mefmes. Pline dit , que lacendre du porc efpic, prinfeen breuuage, garde d'auorter les fem- mes enceintes, & le fait porter à terme. melle en outre naturey a fait vne iffue pour produire fes œufs. Il a vne queuë quarree, & recourbee à mode decro- chet. Bref toutle corps deceftanimal eft comparti & ba- fli de petits cercles & rondeaux cartilagineux & poin- tus. Car qui y voudra prendre garde, il verra depuis la cefte iufques à la queue deux rangs d’arefles mipartis: & touresfois ayans leurs lignes fort droites & egalement correfpondantes : tellement mefme quele col n'en cft dif- joint, ains celles qui l'enuironnent fe rapportent aux au- tres , & continuent en leur proportion iufques au bout. Quant Dragon maris. 2VRADIESCrE IN RE: El Quant eft de moy, ie n'ay moyen d'impugner, ou d’approu- uercefte opinion:car iufques à prefent ie n'ay point veu d'au theur fameux ; qui particulierement ait defcrit l'Hippocam- Plis. hift. pus. Car iaçoit que Plincdie,que confideranc les factures ad- wat. lib.36, mirables de Praxyteles, & de fon fils Cephifodorus, au tem- C2 ple de Cneus Domitius, en la place Flamminie, il aitveu les ftatues de Neptune, de Thetis, d’Achilles, & des Nercides, toutes en bofle &releuees, eftansles vnes fur daufins , &les autres fur des Hippocampes:toutesfois veu que ce font fa- bles &inuentions Poëtiques , ie n’y adioufte point de foy. ‘Car encores pourleiourd'huy onvoiten beaucoup de pein- tures & en plufcurs chofes releuces & faires à bofle , vneinl @ finité de cheuaux quinagent en peinture, comme poifçons: & qui n'ont rien du cheual;hormis le deuant:eftant le derrier tout couuert d’efcailles &areftes,à mode de poifcons:& guet quesfois aÿyans vne queué de dragon, longue & retortillec, & de pren incroyable. Que fi nous voulons adioufter foy auxinuentions Poctiques,nous dirons que ce feront les Hip pocampes ;, dont Plinea fait fi grandcas. Au refte combien qu'on ne puifle colliger des efcrits des autheurs anciens, quel peut eftre l'Hippocampus; d'autant qu'il neJ'ont defcrit par fes vrayes marques, ie croy neantmoins que ceftuy et levray duquel nous t'oftrons & mafle & femelle, & lequel nous def- criuons , attendu mefmes que plufieurs doûtes perfonnages 20 Gallib., en la matiere des poifçons font de mon opinion, & y perf- fimpl.medi. ftent. Galien a parlé d'Hippocampus , & de fes proprietez ; en cefte maniere: Aucuns dient,que f tu brules l'Hippocam- peentier ; que fa cendre eft bonne à la.pekde s pour faîre re- naiftre le poik-attèh@i qu'il eft de qualité feche & fabtile, ou pour le moins fa cendre: laquelle aucuns meflent auec onguent de groffe mariolaine : & d’autres auec poix liquide: . .... &d'autres auecfein de.porceaux. Veglà qu’en dit Galien. Alias Maïs Aclianus luy a$ignê bien d'autres proprietez > Parlant de bift. ani ainf d'Hi A Re ienten- . ppocampus : Les ans pe eurs; ceux quienten mal. bb. ent ce meltier, dient, que f quelqu'vn boit le ventre d'Hip- EapiS2e por , cuit en vin ; que celuy qui aura prins & vfé de 30 reuuage ; aura du commencement vn gros & facheux fan- lot : auquel s'enfuyura vne toux, voire yne toux fort feche, & fort fafcheufe. Car en premier lieu, il ne pourra rien vui- der: ains fe confleront les parties de deflus du ventre: & ren- uoyeront au cerueau grande quantité d'humeurs chaudes: leQuelles petit à petit s’efcouleront par le nez , rendans vne fenteur de poifçon.Etd'ailleurs deuiendront leurs yeïkrou- ges & enflambez : & feront leurs paupieres toutes enflees: & auront yn continuel appetit de vomir,fans toutesfois pou uoir rien ietter.Que file bon natutel du patient fetrouue af- fez fort pour refifter à ce breuuage, & à la mort :il ne pourra neantmoins fuyr,qu'il n'en perde memoire & entendement. 40 Et f ce breuuage occupe le bas du ventre;le patient fera per- clus detous fes membres, & ne pourra efchapper la mort. Toutesfois ceux qui en refchappent perdent fens &enten- dement : & cherchent toufours fe renger aupres de quelque eau, pource qu’elle les foulage à la regarder : & s'endorment à l'ouyr couler & bruyre.Par-ainf ils aymét fort à demeurer à bort de mer, ou à lariue de quelque lac, ou aupres d'vne groffe riuiere , ou d’vne fontaine qui netarift point, Tou- tesfois ilz n’ayment pas fort à boire l’eau : encores qu'ilz prennent grand plaifir d'y nager , ou s'en lauerles piedz. Aucuns dient quecela ne vient pas du ventre d'Hippocam- P Mille leur coquille, & eft clouee comme à petis 123 Pourpre : Arabes, Naporam, © Porphyra: Ita- diens,Porpora, Buicina:Grec,(eryces,ou (yrices: François, (ornerz, de Pourpre, os Porcelaine: Arabes, Barcora, (°o- bros, @ Cobron: Efpaignolz, Boxios,on Bios (orne= 108:ltaliens, Buccine. Cionia: François, le dedans des Pourpres @' des Porçez laines, CH AP, TITI La poudre des pour- pres bruf- lees, nettoye les dens, & confume les excrefcences & fuperflui- tez de la en mondifie les vlceres, &les cicatrife. Les porcelaines brulees font le mefme: toutesfois elles fontplus bruflätes. Si on les comble de fel,& qu’ai oples reduife en cändre, dans vn pot deterre, cefte poudre eft fort bonne à nettoyer les dens.Elle guerift les bruleures du feu, appliquees deflus, mais illa faut toufiours laiffer là,iufques à ce qu’elle ait prins crou- fte,& qu’elle foit feiche : car depuis qu’elle aura cica- trifé la playe, la croufte qu’elle aura prinfe ,rombe- rade foy-mefine. On fait auffi des porcelaines vne forte de chaux ; delaquelle nous parlerons au traité dela chaux. On appelle * Cionia , l’entredeux des © Autres ourpre#&"porcelaines >alentour duqueleft entor- 2 Hd» Va clous. Sa cendreeft plus brulante que celle des pourpres & pourcelaines :carelle ferre & preffe de fon naturel. La chair des porcelaines cft de bon gouft; & eft propre à l’eftomach: routesfois elle n°eft point laxatiue. La pourpre cft yn poifçon marin ,du genre de ceux qui font couuers de ae Les pourpres ont vne certaine li- queur & humeur de grande valeur , felon que ditPline:de pjiz. lib.9. laquelle on vfe feulement pour teindre les robbes des Roys c,36% & Empereurs. Elles portent cefte liqueur en leur gofier,en vne veine affez blanche: & eft de couleur d'vne rofe par- faiétement rouge. Pour auoir cefte liqueur, illes faut pren- dre viues : car comme elles meurent, elles rendent celte li- pus: mais que la mouffe marine, nommee Alga,dont l'Hip- $ o queur. Elles demeurent cachees durant les iours Caniculai- pacaspis fe nourrit,eneft caufe. Toutesfois il fe trouua Æfifloite Yn vieil pefcheur de Candie , qui auoit plufieurs enfans pef- pour le fait cheuts comme luy , qui tous cftoyent ieunes , lequel parfon des bippoca induftrie trouua la maniere de rendre l'Hippocampus bon ps. & proffitable à manger. Oriladuint que ce pefcheur'print plufieurs Hippocampes auec d’autres poifçons : & que ce- pendant y eut vne chienne enragee qui mordit aucuns defes nfans, lefquels demeurerent couchez à demy mors furla plage de Mcthyne, ville de Candie. Ce que voyans plu- fieuts, qui auoyent veu l'affaire, eftans marris de la fortune de ces enfans , deliberoyent de tuer & affommer la chienne enragee, pour donner à manger fon foye à ces petisenfans, pour leur feruir de medecine. D’autres difoyent & confeil- Locke qu'on demandaft fecours à la Deefle Diane. Cepen- dant le bon vieillard remerciant vn chacun de leur bon con- feil, pource que les enfans bleffez eftoyent à luy ; ayant vuy- dé &okté le dedans des Hippocampes, en fit roftir vne par- tie, qu'il donna à manger à fs enfans : & pila aucc miel & vinaigre d'autres Hippocampes , lefquelz il appliqua fur les playes de fes enfans:& les rendit fains & faufz par ce moyen. Voila qu'en dit Aclianus, Purpura: Grec, Porphyra: Fransois, le Poil conde la res , l'efpace detrenteiours : & s’aflemblent furle printemps, auquel temps fe froyans les ynes contre les autres ; elles ren dent vne certaine greffe & vifcofité, comme cire. Lalangue de la pourpre eft longue d'vn doigt:& eft f dure, & fi piquan- te au bont ,qu'elleen perce les cfcailles des autresanimaux demer, & s'en nourrit. Pour prendreles pourpres, il faut que les filctz foyent rares & clers ,comme nañles, & fait on de celte façon : On leur met pour amorce des mou- Jessou autres poifcons qui font couuers d'efcailles, & attent- on qu'ils foyent à demy mors: puis on les enferre és flez , &r les reiette-onen lamer. Au moyendequoy ces animaux fe Go rellentans de leur nourriture;reprennent vie & courage. Or incontinent qu'ilz font en lamer, les pourpres les viennent à eguillonner auec leurs langues piquantes. Mais les autres poifçons fe fentans preflez fe reflerrent dansleurs coquilles: tellement que les pourpres y demeurent pendues, & atta- chees par la langue. Onles fait mourir en eau douce:& s’il y a point quelque riuiere d’eau douce, onles noye dedans: car autrement elles pourroyent encores viure cinquante jours de leur faliue. Elles prenneni leur grandeur en vnan,&croif- fent incontinent : comme aufsi Pne toutes chofes qui vi- uent en efcailles. L'on met au räg des pourpres celles Qui font Porcelaïmes nommees Buccines, ainfi dites pource qu'elles retirent à va Pr By EE cornet, & qu'elles ont leurembouchureronde, & fendue à fie 4 cofké Plin.bb.9. Cap-3$: JZamaniere coment s’e gendrét les perles. Æepubliq ge perles. 124 cofté,comme qui la voudroit mettre en la bouche. Mais tou- tesfois la pourpre eft plus grofle:8c a fon beclong & creux de cofté comme vn canal,quiluy fert detuyau pour tirer fa lan- gue:& eftce tuyau tout armede cercles garnis de pointes:ce quin'eft és buccines. Les pourpres & les porcelaines ont autant de cercles fur le dos,qu'elles ont d'annees. La porce- laine ou bucane eft roufours attachee aux rochers de la mer, &là@ prennent. Athenæus 2 efcrit bien amplemenc & des pourpres & buccines , & genralement de tous animaux qui viuenten coquilles. Ceux doncquien voudront fauoir d'a yantagc, poufront ]à auoir leur recours. Margaritarum concha: Margaritæ,vniones : Fran- çois, Perles : Arabes, Hageralbato : Allemans, Perlin : Italiens, Perle : Efpaignols, Perl, Or pource que les perles ne feruent feu- lement d’orne- ment aux hom- mes &aux fem- font eftimees en la medecine, Joint q 1€S croiflent en co- quilles ; ie n'ay voulu lesJaiffer en arriere, fans en parler ; encores que Dio- fcoride ni Galien n’en ayent fait aucune mention , queie (= che. Pline doncnous en dira quelque chofe, leq uel en traite ainf : Il y a des animaux en la mer Indienne, qui produifent les perles : & en trouue-on en grande quantité vers les Ifles Taprobane, & Torois, & vers le cap de Perimula, quieftés Indes. Toutesfois les plus eftimees font celles qui viennent és enuirons d'Arabie, au goulfe de la mer Rouge , quieftdu cofté de Perfe. Les coquilles où croiffent les perles ne font gueres diffémblables aux coquilles d'huyftres : ainf qu'on peut voir és Mere-perles qu'on apporte par deca. Elles on cefte propricté, que quand la faifon les induit-à auoir gene- ration , elles s’ouurent & baaillent de nuit, & s'empliffenc d'vne rofce,de laquelle elles conçoiuent les perles : lefquelles® elles rendent flon la qualité dela rofee qu'elles ont receuë, Car fi la rofee eftoit clere , elles feront cleres : & au contrai- re , fielleeftoirtrouble ,elles feront troubles & fales, Sile remps eft trouble , lors qu'elles conçoiuent, leur fruit fera palle & deffait, Car elles ont plus de rapport & de commu- nauté auec le ciel, qu'auec la mer : de forte que les perles 40 fe rencontrent cleres ou troubles; felon quele tempseftoit Jors qu’elles furent conceuës, Au refle fi elles cueillent à for- ce rofee,elles produiront les perles groffes: & fi elles en cucil- lent peu, elles produiront les perles petices. Elles ont peur de la foudre & du tonnerre, tellement qu'elles fe refferrent incontinent qu’elles les fentent : & n'ont le loifir de prendre de rofee à fuffifance:ains demeurent vaines & flacques, com- me G elles ieunoyent.Et delà viennent & font produites ces perles vaines, & qui n’ont fubftance aucune:ains font plaines de vent. Au refte,les perles font molles & cendres eftans enla mer:mais incontinét qu’elles font dehors, elles endurciffent. we Aucunsdient, queles plus groffes perles dominent fur les autres, & les conduifent par vne qu’on voit és mouches à miel, gcons & ceux qui pefthent ne cerchét qu’ fes coquilles de perles:fachans bien,qu'avans prinsleRoy;ilz attraperont focse aucc leurs filez les autres coquilles, lefquelles vont çà & là fans aucun ordre. La coquille de per- le,voyant la main de celuy qui a veut prend re, fe reflerre in- continét ; luy ayant montré nature cefte induftrie & finefle, qu'elle feair bien qu’on la cerche pour ce qu'elle porte, Que f elle peut attraper la main du chaleur , ellecoppe tout ce qu'ellcrencontre, fe vengeant ainfi de fon ennemy, Apres qu’on les a prinfes , on les couure de flen potz & vaifleaux deterre, vour leur ronger & manger toute leur chair, parce moyen. Ce qu'eltant fait, les perles tombent au fons du pot toutes nettes & purifiees. Sur toutes on eflime celles qui font groffes,cleres,rondes, polies,& pefantes:combien qu’on récontre peu de perles , quiayent toutes les beautez & bon- tez cy deffus fpecifices. Tuba dit, au'il ya vne fortede Merc- ae en Arabie,qui font cfpineufes comme heriffons;ayans eursefpines & poinçes ordonnees quafi comme les dents d'vn pigne: au dedans defquelles les perles ftreuuent,fem- blables à la grefle. Pline dit qu'en chaque Mere-perle on treuue au plus quatre ou cinq perles. Maïs Americus Vefpu- 39 LU Et pour celte caufe les plon- auoir les plus grof- 69 1 9 en eftoit côpoee, Pline auffi fait métion d'vn poife grande dexterité : tout ain ÿ Q LOS A N°D''M A TTHIO LIVES tius , qui de noftre temps a circuy toute la mer du midy, & les regions Meridionales,dir qu'il a récontré cfditz pays telle Mere-perle ; qui auoit plus decent trente perles. Ceque conferment ceux qui ont depuis nauigé és Indes : difans que quelquesfois il s’en rencontre d'auantageen vne feule Mez re-perle : & racontent beaucoup de chofes rouchant les per- les,qui font du tout contraires ace qu'en dit Pline, Au refte, iln'yarien plus certain , qu'on prent des perles en la mer de Ponant, vers Efcofle & Angleterre,mais elles font petites:& font beaucoup plus troubles queles Orientales. Erdit-on que la cuyrafe, que Jules Cæfar déna au Temple de Diane, oaefcaille Plin.lib.9. nômé nacre, qui porte perles:les Venitiens l'appellét Afture. cap.35. D'auantage, les Mere-perles fe treuuent non feulement en * Ja mer,mais aufli en certaines riuieres d’eau douce. Er dece- Ja en peux rédre refmoignage:car j'en ay veuen Bohemede for belles & groffes,quiauoyét efté pefchees au fleuue Vvo- rau. Dequoy certes icfuz fort eftonné, voyant vne fi grande quantité de perles de pays, tantau cabinet de l’Archeduc d'Auftriche, mon Seigneur & maiftre, que és maifons des grans Seigneurs & Genulz-hommes du pays de Boheme. Quant à la proprieté des perles » Serapio & Auicenne dient qu'elles font fort bonnes aux affeétions & deffaux du cœur. Fertilitédel AMere-perla Perlesd’ gleterre, Perles de til HIETE. mes, ains aufsi 20 Item,quefion les metés collyres ; elles chaflent les nuees & fumecs des yeux,& deffeichent l'humeur qui y coule. Mivuli : Grec, Myaces: Arabes, Amarchas : Efpai- gnolzs Mixilbus: ItaliénssMityli:François, efbece de moules, Fes 1 CHA: Lés meilleurs Mityles foñtenfla mer Pontique. Leur cendre et de mefine qualité que celles des buc- cines. Specialementroutesfois;eftans Jauces comme on fait le plomb;elles fonc fort bônes és medicamens oculaires ; auec miel : & çconfment la groffeur des paupieres:& fi oftent la taye de l'œil, & routes chofes qui donnent empefchement àlayeue, Telline : Arabes, Sedrf, © Talfèm:Efpaigrolz, Brignigoë, ©" eff vne espece de Moules : Italiens, Telhine. TV I, CHAT. Les Tellines fraifches font bon ventre: & fur tout, le brouet,où el- les ont cuit. Salecs, bru- lees ,reduites en poudre, & meflees aucc refine de cedre, elles engardent dere- le poil ; qu’on a arraché des paupieres, fion s’en frotte, Aucunseftiment les Mitules & Tellines eftrevne mefme efpece de poifçon:entre lefquelz eft Paulus ouius ; en fon traité des poifçôs dela Romaigne:lequel a mieux aymé, & f1l eft Medecin ,errer auec Athæneus , que de fuyure le droit chemin auec Diofcoride :lequel monftre bien , qu'autre cho- fe eft la Mitule, & autre la Telline, Car outre ce qu'il en parle en diuers chapitres;il monître que leurs vertux & pro- prietez foncdiueries , fachant bien quelle difference y auoit entre deux. Ce qu'aufsi Galien demonftre, parlant des Mitu- les au chapitre des viperes : afsignanc d’ailleurs vn chapitre particulier aux Tellines: lefquelles ,comm'il monître , font de qualitez & proprietez diuerfes aux Mitules. Depuis Dio- fcoride & Galié, Paulus Egineta leur fidele feétateur, en a dit de mefmes,Parquoy ic ens pour refolu, les Mitules & Tel lines font poifçons diuers.Les Tellines font fortcômunesen Italie, & principalemét à Rome,& font fort bônes à manger, quäd elles font bien Jauces & purpces du fable. Quad aux Mi rules, 1e n’ay encores rencontré perfonneen Italie, qui m'ait fceu informer quel poifcon c’eft: horf-mis vn Maffarius Ve- nitien, Gallibar. fimpl.med, Monles. S V KR FD'T ONG. À PA VIRE nitien, qui eft d'opinion que les Mitules foyent ce que nous appellons Moules. Ercertesie fuis de fon opinibn : car les Moules f rapportent fort aux mitules, & en nom & en for- me, Les Moules font plus groffes que les cellines : & eftleur coquille raye eau dehors de rayes afpres à manier : mais au Fe elle ef fort blanche & clere:& eft du tout legere, Chame: Grec, (heme: Arabes, Hame: Italiens, Chame : François, Efpece de Moules, © Coguil- des fâintt Michel, CHAP,. Ad: Le potage des chames, & des autres petites coquil les cuites en peu d’eau, cft cher le ven- tre. On prend ce brouét auec du vin, Combien qu'Athæneus face vn gräd & long difcours des efpeces de Chames, ce neantmoinsilyen a tant , qu'il feroit fort difficile à les pouuoir diftinguer , & defcrire feparément. Au refte, les Chames ont cela de particulier plus queles au- tres coquilles de Mer; qu'on les trouue fouuétesfois ouuer- tes & baaillantes à bord de mer. Par-ainfie penferoye celles eftre les vrayes Chames , qu'on trouue ouuertes à bordde mer fur la grauc : lefquelles font couuertes d'vne coquille le- gere. l'en ay veu plufieurs fur la grauc de la mer Adriatique. Mais attendu qu’elles n'ont autre proprieté que lesautres, nous pafferons outre. F'nguis odoratus fue (onchula Indica : Grec, Onyx: Arabes, Athfar ateb, © Adfaralthaib : aliens, V'nghia odorata: Aporhicaires, Blatte B yfantis, CYEANP VIII. CC doratus eft la coquille d'vn ; Nr & d poifçon; reti- ETS rant à celle V7 G dont la pour- pre eft cou- uerte. Elle fe | n = éche és ma- seftz d'Inde, où croift le fpica nardi, sie ce poif- fortbonàlaf- zo Vnguis 0-40 il 11$ taigne, où croit le nard: car ilz n'entendent que ce nard croifle au fleuue Ganges, niés mareftz dont ilfort:ains plu- ftoft en la montaigne, ou au pied de la montaigne; qui cftà bord du fleuue Ganges. D'auantage,veu que Diofcoride dit qu'on treuue les ongles odorans és mareltz des Indes, ülz treuuent yne grande abfurdité de faire cas de ceux qu'on ap- porte dela merRouge ;& de faire mention de ceux de Ba- bylonne. Ilz dient d’auantage, veu que les ongles, donton vie chez les apothicaires ne font odorans, quand onles bru- le, ains pluftoft fentent le caftoreum, qui eft d'odeur facheu- fe & defplaifante à fentir,qu'il eft impoffible qu'on face eftac 10 de leur parfum , à caufe de leur bonne odeur: attendu mef- mes que les femmes trauaillees de l’amarriz ; & ceux qui ont le hault mal, fe treuuent bien de ce parfum :aufquelz neant- moins les bonnes odeurs font contraires, & les mauuafes fenteurs, bonnes : comme bien fauent les perfonnesquien: fonttrauaillees. Mais pource quedetoutmon pouoir iay taché & racheray toufiours à maintenir Diofcoride , comme authéur certain & veritable :ie mertray icy ce qui m'a fem- blé propre à fes faluations & deffenfes. En premiere, ce n'eft chofe trop efmerueillable, que Diofcoride ait dit , que les ongles odorans fetreuuent és marcftz des Indes,efquelz croift lenard. Car fi (felon que dit mefmes Diofcoride) au- cuns ont eftimé le malabathrum eftre la fueille du nard Indi que; pour quelque rapport qu'il a à fon odeur :ileft ayfé à croire,que ces mefmes fimpliftez, encoresignorans, ont ap- pellé les mareftz, où croift le malabathrum, mareflz du nard, pourfuyuans roufours leur premiere pointe & erreur. L'opinion defquelz Diofcoride a peut eftre fuyuy:appellant les mareftz, où viennent les ongles odorans , marefts du Nard. Car iene puis aucunement m'accorder à ce que dit le doétifsime Rondelet, qui veut & eftime les poifçons à l'efcailles , &ayans coquilles , fetrouuer tant feulement en la mer : difant ainfi : Puis qu'ainf eft que les conchyles, c'eft à dire les poifçons à efcailles & ayans coquilles , font 30 poifçons de mer, qui eft celuy qui ofera dire qu'on les treu- ue au lacs ou marais deflechez par la chaleur du foleil. IN n'eft vray femblable qu'ils quittent la mer pour les fleu- ues. Voyla que dirle bon Rondelet : auquelnous voyons, combien pr ait efté de grand fçauoir ; tous les fecrets de nature n’auoir efté defcouuerts : attendu que les mere- perles, efpece de coquilles , & qui font poifçons de mer, fetreuuenten Boheme, region fort efloingnee de la mer, en vn fleuue nommé Vuotau , comme nous auons dit cy deflus. D'auantage, ilin’y a grand inconuenientdedire, que les ongles odorans, qui viennent és Indes, foyenc apportés de Ja mer Rouge , & de Babylone. Car pour ceilne veut dire, qu’elles croiffent en la mer Rouge , ou en Babylone : ains pluftoft à caufe que les marchandifes des ne ; qu’on amenoit en Grece & en Italie, pafloyent, & dutempsde Diofcoride, & encores maintenant, par la mer Rouge, & de là en Alexandrie d'Egypte, qui eftoic appellee Memphis. Voire mais , dira quelqu'vn ; d'où vient ce qu'on treuue peu d'ongles odorans, qui fentent bon, & dont on puifle vfer en parfum ; pour raifon deleur odeur, ni qui ayent aucun rapport à l'odeur du nard? A cela ie refpons , que la grande diftance des lieux leur fait perdre l'odeur qu'elles retenoyent du malabathrum :tour ainfi quenousauons dit de Spica Nardi, au liure precedent. Ou bien faut dire; que les ongles odorans, qu'on nous gon fe nourrit: & effce qui rend ainfi odorant lvn- 5oapporte ; fe prennent en des maraiz ; où ne croift point uis odoratus. On les va cueillir lors que les ma- reftz font defféchez par la chaleur & fechereffe. Les meilleurs s’apportét de la mer Rouge:& font blancs &cgras. Le Babylonien cft noir, & fieft moindre. On en vfeen parfums : toutesfois ilz fentent vn peu le caftoreum. Leur parfum eft fort bon aux fem- tes trauaillces du mal de la mere ; & à ceux qui ont Le hault mal.Prins en breuuage; il lafchentle ventre. Sa cendre a les mefmes vertuz que celle de pour- pres, & pourcelaines. Ceux qui liront diligemment & auec confderation ce chapitre de Diofcoride , auront peut eftre caufe de s’efton- ner de ce que Diofcoridedit , que les ongles aromatiques fe treuuent és mareftz des Indes ; où croift la fpica nardi : at- tendu qu'il n'ya autheur ancien ni moderne , quitefmoigne que le nardus croiffe ésmareftz : ains que toit ilvientés montaignes ,en lieu fec, Et ne les ofte de fantafñe ce que Diofcoride dit, qu’il y a vne efpece de nardus, nommé Gan- gite ; à raifan du flcuue Ganges; qui pañe aupres de la mon- de malabathrum. Car attendu qu'il y along temps qu'on n'apporte plus de malabathrum , ie penferoÿe quele mala- bathrum feroit ainf perdu és Indes , par la negligence de ceux du pays;comme Ie baume a efté perdu en ludee.Car;fe- lon que dit Diofcoride, pour faire renaiftre le malabathrum, il faut par necefité, que quand les maraiz font deflechez, & qu'il n'y a plusd'eau, on bruletout le bois & lesautres plantes defditz maraiz , pour deffecher d’auantage la terre. Ce qu'ayant eflé omis & laiflé par les Indiens, ileftaduenu que toute la race de malabathrum peu à peu s’eft perdue. Et de là vient , queles ongles qu'on nous apporte, ne fe reflen- tent aucunement de l'odeur du nard. Finalement ienerreu- Que fi grande abfurdité ; qu’on crie, en ce que les ongles odo- rans furuiennent aux femmes preflees du mal de l'amarriz, & à ceux qui font trauaillez du haut mal:car nous nenions pass qu’autresfois les ongles adorans n'ayent eflé aromati- ques & odoriferans , attendu qu'ils re le malaba- thrum, Mais neantmoinsie penfe que ceft odeur eftoit fi petit, qu'elle efloicincontinér euanouye lors qu'on mertoit ce poifcon fur le feu.Mais quant à fa coquille,ce n’eft de mer- ucilles elle fent mal,ou bien fi elle a l'odeur de Caforeum, uand on le brule:duquel parfum, les femmes trauaillces 4 la mere, font foulagees , ainfi qu'on voit par experience. 3 ui 126 ui fait queiefuis d'opinion contraire à Rondelet , qui (ce Juy femble)voulant excuferDiofcoride;eftime ce mot &'ä4ss rie fe prendre coufiours en Diofcoride pour chofe quia bône & fouefue odeur: mais aufsi quelque fois pour vne fenteur vchemente & forte. Car combien que ie luy accordafe fon dire; f eft-ce que coutesfois il n’auroit aucune valeur au pre- fent paflage : d'autant que Diofcoride ditexpreflement que ces ongles font odorans , à caufe defpica nardi , de laquelle fe nourriffent le plus fouuent les poifçons qui font dedans. Au refte, veu que l’ongle odorant, felon l'etymologie defon nom, doit reffembler à vne ongle, ie ne fçay ; & n’ay peuen- AND. MATTHIOLVS dre, d’auoir mis és perferuatifz que deflus, l'os des nareaux de La pourpre : veu que la pourpre n’a nios ni arefle, excepté la coquille, dontelleeft couuerte. Sinon qu'on voulfit ap- peller l'os du nez de la pourpre , ledeuant de fa coquille, qui retire pluftoft à vn bec, ge narines ou nareaux. D'auau- tagc, ce que les ongles odorans, dont vfent les apothicaires, fontles vrayes Blatta Byzantia,monftre bien que tout ce qui eft dit du garde-nez de {a pourpre, font fables &inuentions, Finalement quelques expofitions & annotations fur Nico- laus que Fuchfius ait peu voir, elles ne peuuent reffter aux raifons & autoritez fi euidentes , que nous auons cy deflus cores fauoir,pour quelle raifonDiofcoride a dit qu'elle eftoit x o alleguces ; d'autant que l’autheur en eff incertain : ou s’il eft femblable à la coquille de la pourpre. Toutesfois pouren dire ce que ï’en penfe, ie ne fuis de l'opinion de ceux;quiefti- ment cefte coquille auoir prins le nom d'ongle,pource qu'el- le eft polie,blanche & liffee au dehors, fans aucune ride;tout ainf que font les ongles des doits:car la coquille de pourpre, certain , qu’il n’eft àreceuoir , d'autant qu’il s’oppofe & con- tredit à route raifon & verité. Sinon que quelcun le voulant : excufer, die, que Fuchfus ne la bien entendu : comme s’il n’euft voulu dire autre chofe en fon interpretation, finon que Nicolaus entendoit parl’os du nez dela pourpre, Blatton Byzantion,c'eft 2 dire, l'ongle odorant. Car veu que le dire de Nicolaus eftoit aflez cler, ainf que l'entend Fuchfus , il n'eftoit 1a befoin de declarer plus amplement. Maispeur eftre, fon commentateut, voyant l’exemplaire de Nicolaus eftre falñfié & corrompu : & fachant d’ailleurs, que la pour. pre n’a point d'os niaunez ni en la gorge:a bien voulu ad- uertir le leéteur , qu'il falloit mettre efditz preferuatifs au lieu de l'os de pourpre, Blatton Byzantium , qui eft noftre à laquelle Diofcoride dit l'ongle odorant eftre femblable , eft toute couuerte &entaflee de pointes & efpines : eftant d’ail- leurs toute bofluë & retortillee. Toutesfois pource que les ongles odorans , que les apothicaires vendent, font aucune- ment femblables aux ongles de plufeurs beftesbrutes:& que fi on les brule ; elles fentent le Caftoreum : ie ne puis eftimer autrement, que ce ne foyent les vrays ongles odorans def- crits par Diofcoride, Fuchfus, és annotations qu'il a fait fur Nicolaus Myrepfcus, au traité de la compoñition d'Aurea Alexandrina,interpretant ces mots, Of# anterioris narium pur- Pare,dit que Nicolas n’a voulu entendre autre chofe par cela, que ce que Aëtuarius , & plufieurs autres modernes , appel- Ælattium lent Blattium Byzantiü,ou Byfantis:pource u’il auoit trou Arétium. ué en certaines traduétiôs & interpretations dudit Nicolas, ee Blattium Byzantium eftoit l'os du nez de la pourpre.Et it d’ailleurs, quele Blattium Byzantium, & l'onyx de Dio- foride , font chofes differentes : d'autant qu'onyx ; eft la co- quille d’yn poifçon: & que Blattium Byzantium ef l'os des nareaux de la pourpre, Ce qu’il conferme encores en fon pre mier Lure des compoftions medicinales:difant en outre;que 3 © les apothicaires nôment Blatta byfantia, l'os des nareaux de la pourpre. Il ne defplaira à Fuchfius,car nous fommes bien Jus contraires. En premier lieu, Serapio & Auicenne (lefquels les Grecs modernes ont quañ toufours fuiuis,quât aux noms tant des fimples que des copoñtions)n’entendent autre chofe par Blattium Byzantium,que l'onyx de Diofco- ride , que nous appellons ongle odorant. D'ailleurs , ien’ay encore leu point d’autheur,qui ft mention que l'os de la gor ge ou nareaux (comme dit Fuchfus)de la Pourpre,n1 de fa coquille, fuft aucunemét odorant:ou qui l'ait mifeau ranc des chofes aromatiques, & és preferuatifs. Bien eft vray,que say leu, que leur cendre eftoit defsiccatiue , qu’elle nettoyoit les dens ; confumoit les excroiffances dela chair, & mondi- foit les vlceres, & les cicatrizoit. Mais au contraire ray leu & veu és liures des Arabes, qu'ils font grand efta des ongles odorans : tant pource qu'ils font aucunement aromatiques, que aufsi ils font compofés de parties fubtiles & aftringentes: éftans bons & propres aux deffaux & douleurs de l'eftomac, du foye,du cœur, & de l’amarris.Parquoy l'opinion non feu- lemét de Fuchfus,mais auffi de Nicolaus Myrepfcus (pour- ueu que fon liure ne foit falcifié ) ne fait à receuoir aucune- ment. Orqueles Arabes ( defquelz les Grecsont emprunté beaucoup de chofes ) ayant fait cas des ongles odoräsés ma- ladies& douleurs defludites,Serapio le monftre bien,fuyuant l'authorité & tefmoignage de Mefchaz , en ce qu’il dit : Les$ © ongles odorans font chaus & fecs au tiers degré:& font d’ail- leurs,fubtils & aftringens en leur fubftance.Parquoy ils font bons à l'eflomac, au petillement ou battement de cœur, au foye,& au mal de l'amarriz,pour raïfon de leur odeur. Tou- tes les chofes deffusdites me font eftimer, qu'A&uarius n’a entendu par Blattium ou Blattum Byzantium, autre chofe que l'ongle odorant: & non l'os de la gorge ou nareau dela pourpre;ainfi que penfe le bon Fuchfus. Donques pargran- de raifon les autheurs Grecs recens mettent l'ongle odorant en la compoñition d’Aurea Alexandrina: caril eft fort bon aux douleurs & deffaux desinteftins,& du cœur. Mefmesil fert grandement en la compofition Dia Margariton:pource que, felon A&tuarius & Nicolaus, il fortifieles membres de- bilitez, & guerit les deffaux & petillemens decœur.foit qu'ils procedent du cœur mefme, ou qu'ils viennent del'eftomac:& fi remet fus ceux qui fontalläguiz par longues maladies, fer- uant grandement aux femmes trauaillees du mal de la Mere. Toutes lefquelles operations fe treuuent quaf au feul on. gle odorant , fi bien on confidere point par point fes vertuz & proprietez:defquellesil n'yena vne feule qui conuienne à Ja pourpre , queie fache. Parquoy fi l'exemplaire de Nico laus n'eftoit corrompu, ie ne me fauroye garder delerepren- ongle odorant. Ce queaufi bien demonftre ce vieil com- mentaire fur les Fragmens de Nicolaus: lequel n'ordonne point d'os de pourpre en l'Aurea Alexandrina, & au Dia- margariton : ains y met Byzantia blatta: qui eftle vray on- gle odororant, felon que nous auons fufhfamment mon- ftré cy deflus. Cochlea:F rançoÿ, Limaçons,ou Efcargotz: Arabes, PBalzum,© Halzum: Italiens, Chiocciole: Alle. mans, Scbnecken : ESfaignolz , Caramuyos , Caracoles. CHEAP, IE Les efcar- gotsterreftres p font bons à l’eftomac, & ne fe corrom pentayfemeér. Les meilleurs font ceux de Sardeigne , d’Afrique;d’Aftypalea,de Sicile, & de lIfle de Chio: & auffi ceux qui viennent és montaignes de Gennes, lefquels on appelle Pomacies, c’e/f 4 dire, conueres. Les efcargors de mer font bons à l'effomac, & fe‘di- gerentaifement. Les limafles des riuieres ont vne trefmauuaife fenteur. Ceux qui font attachez aux hayes, & aux arbriffeaux, qu’aucuns appellent Sefi- lon;efmeuuent le ventre & l’eftomac,& prouoquene à vomir. Toutes les coquilles d’efcargots, brulecs & reduites en cendre; font chaudes &brulantes:& par- ainff, leur cendre appliquee nettoyeles dents, mon- difie la gratelle, & les peaux mortes & blanches qui viennent fur le corps. Les efcargotsentiers brulez & reduits en cendre, &incorporez en miel, eftans ap- pliquez gueriffent les cicatrices des yeux ; feruent àla foibleffe de la veuë, & oftentles tayes & taches dés yeux:& mondifient &oftenttoutes taches du vifage. Les efcargors cruz,pilez & emplaftrez auec leurs co- quilles , feruent'aux hydropiques: car ilstirent toute l'eau, quieftentre cuir & chair. Mais il neles faut ofter, qu'ils n'ayent attiré toute l'humeur peccante. Ils mitiguent lesardeurs &inflammations des gout- res ; & attirent les tronffons &efpines , qui font de- dans le corps: & appliquez parle bas ; il font venir les fleursaux femmes. La chair des efcargots;broyce &em Plin. hi sat. libr.g cap 56. Garênes de cfargots. ” SVR DIOSC. &emplaftree auce myrrhe & encens, foude toutes playes ; & mefines les ners bleffez. Broyce & appli- quecauec vinaigre,elle eftanchele fang qui fort par le nez. Les cfcargors vifs, & fur tout ceux d'Afrique, mangez auec vinaigre, A les douleurs d’efto- mac. Les cfcargots entiers;broyez auec myrthe;gue- riffent de la colique pafsion ; & oftent les douleurs de la vefcie, fionen boittant foitpeu. Siontouche vn poilquine va de droitsauec vne certaine greffe qu’on eut recueillir auec vne couille; fur vnelimace , on PH comme on voudra. Les efcargots font cognus partout. Et combien qu’il yen ait deblancs,de noirs, de grâs,de petis, & de moyens,ceneant moins tous ont vn mefme naturel. La differéce qui peur eftre entreeux procede des lieux où il viennent : car ceux qui font nourris au foleil , & de bônes herbes,font meilleurs de beau- coup que ceux qui viennent és lieux ombrageux , ou maref- cageux. Ce qui fe cognoit aifément au gouft : car ceux des marefts,ou qui viennent és lieux ombrageux;fentent la bour be & le limon. Mais au contraire , ceux qui font nourris au #olcil.font fort bons, & ont meilleur gouft que les autres. Si 2 Îes efcargots mangent du fort,ou de l'aluyne, ils ferôt amers: tout ainf que ceux qui viuent de ferpollet,pouliot;calamen- te, origanum, & autres herbes odorantes, fonteftimez pour raifon deleur gouftodorant. Au nombre defquels on peut bien nombrer ces petis efcargots , qui font vn peu plus gros quelupins, lefquels on cueille parles chäpsen la Romaigne, & qu'on trouue en temps d'automne attachez par grandes s, troupes és coftes & fueilles deschardons. Plinedit, quean- ciennement on eftoit fifriant d'efcargots, qu'on les nourrif- foit en garennes ou viuiers propres à cela:les feparans efpece ar efpece;à fin de mieux fauoir le pouft. Tellement que les LIVRE II. 127 bons &tumeurs, mais outreceen attirent la bout & fange. Broyces, crues & appliquees en mode de liniment, arreftent les viceres rempans. Celles qu'on trouue és falines, broyecs auecleur coquille, & appliquees, refoluent &gueriflent les efcrouelles. Du ius qu’6 aura tiré auec vne efguille d'vn cfcar- got vif,f l’on oingt la luette, onen ofterales douleurs. Pour gucrir les yeux pleureus;prens quelques efcargots crus,&les ayant pilez dans vn mortier bien net, y meflant vn œufcuit, emplaftre les fur le front auec laine graffe , & frefchement coppee. Leur cendre prifeen breuuage en mielauec graine d’ortie & de lin, dehurera en bref la douleur de la ratte, 10 Les plus petites de routes , broyees & appliquees , refoluent lesenfleures & tumeurs des aines. La poudre dela coquille brulee de quelque forte d’efcargot que ce foit , & mife fur les genciues en netroye & chaffe toutes exulcerations &pourri- tures. La coquille d'efcargot trouuee par cas fortuit ; pilec, & donnee en breuuage fait fortir la pierre : voire & fait vri- ner, y meflant deux dragmes de vin blanc, & d'eau chaude: retient la luette baffe : & auec ce donne fecours & aide au re- lafchement & cheute du fiege, fi quelque peu auparauant en laue le boyau d’eau ou plufieurs fois on ait eftaint du fer cout rouge. Descefcargots fylueftres bien nettoyez & repurgezs, & cuis en beurre frefchement tiré, auec du pas d’afne mis en pieces, on fait vne faulfe fort falutaire & proffitable pourles © thifiques, de laquelle 1ls peuuent vfer pour & en lieu de vian de. La chair d'efcargot feparee diligemment de fes coquille & excreméts, lauee & ferréeen linge gros replié en plufieurs doubles, puis couuerte de fien de cheual deux heures durant: delà laueeen lifsiue chaude, & cuite en ius de poullet:donne vigueur & l'enbonpoint auxthifiques & autres quine fe peu uent rauoir, s’ilsen vfent en lieu de viande. Elle peut auoir mefme proprieté, voire & plus grâde vertu com pofee en ce- fe façon:Prens cinquante gros cfcargots;lefquels auoir bien lauez, tu feras cuireen eau auec leur coquille ; y meflant de l'orge bien emundé , & cesufques à tant que l'orge fe rompe & froifle : puis les ayant arrachés de leur coquille ; derechef lancs fuffent à part, qui fe prenoyent au terroir Reatin : les 3 © feras bien cuireenius dechappon : ce fait , coulerasleiusen lyriques aufsi, d'auat qu'ils eftoyent plus grans:ceux d'A- frique parcillemét,lefquels eftoyent eftimez pour faire beau- coup de petis:& les Solitans, lefquels eftoyent les plus frians & D imez detous. Mefmesils leursdonnoyent à man- ger, & les apaftoyent de toutes fortes de blé auec de vin cuit, & autres apafts & viädes qu’ils leur donnoyent. Le fçay bien ge montagnes de Trente & aux enutrôs on trouue aflez e celle forte d'efcargots , que Diofcoride appelle Pomaties: iefquels certes font fort bons. Enhyueron les fouille & kes cherche-onen terre auec vn pic ou pioche;aupres des hayes, &és piéz desarbres. Leur coquille eft ps comme pla- ftre & dure, quifes arme contre le froic: & fontainfi cachez linge bien net , & y meflant vne once de fucre ;, en donneras touslesiours fix oncestant de matin que de foir;trois heures deuant le paft. Tu t'en pourras aufñi feruir pour lesmaladies fufdites ; ainfi : Prens deux liures d’efcargots hors d’efcaille, de racine de riglifie frefches vne hure ; racines de puimauue quatre onces : le tout taillé en pieces, & mis en alembics de verre au balneum Mari, tires en de l'eau : donne au patient tous les iours de matin quatre onces de l'eau diftillee; y mef- lant vne once de fucre. Plufieurs s'en fonc bien trouuer, Ga- Gal lib.rr, lien,parlant des efcargors,dirainfi:Les efcargots brulez auec Fmplmedi, leurs coquilles, prins auec vne galle verte & poyure bläc;font fortbonsaux caqueflangues & dyfenteries , & ce touresfois enterre : & de vray;ils font meilleurs fans comparaifon, que 40 auant que les vlceres du boyau cuher commencent à fe pu- ceux qu'on trouue au printemps & efté: attendu que par les pluyes & orages ils font audit remps agitez ça & là. En Tof- cane ils ne fauent le meftier de chaffer aux efcargots ,encores qu'il yen ait beaucoup:fi ce n’eft quelqu'vn quiena apprins le meftier en quelque autre païs. Outre les proprierez & ver tus defq uclleDiolcoride les douë,ou s’en fert en plufeurs. & diuerfesmaladies. Car defpouillees & cuites auec argemundé elles font fingulieres au mal decofté;fi l’on donne leur deco- &ion en breuuage au patient, & les auoir broyces, qu’on les applique fur lclieuaffe&é. Leius dans lequel les efcargots auront longuemét bouilli eft proffitable auxiliaques. Bouil- lis & pilés fs foulagét ceux qui crachent pourri. Crues auec leur coquilles broyees prifesen breuuage en vin cuit,l'efpace de fept;ou au plus, neuf ours, ont grand proprieté de faire vriner. Aux vertigineux,(ceft à dire ceux quiimaginent leur tefle eftre tranfportee çà &là) & à ceux qui ont courte halei- ne cft grandement profitable fil'efpace de quelque temps ils feconduifent & contregardent de telle façon; qu'au premier jour ils mangent vn gros efcargot à demi cuit,leiour d'apres deux , letroifiefme trois , le quatriefme deux ; lecinquiefme vn:& fi outre ce qui donnera en vin cuit l’efpace de quelque remps rous les iours deux gros efcargots broyez aucc leur coquille , 1l foulagera non feulementles vertiginofitez ; ains autsi les frenefes. Si toutesfois pourcele patiét ne s’entrou- trefer. En cecy il faut qu'il yaitwne partie de poyure, deux de galles , & quatre de cendres d’efcargots. Etayantle tout reduir en poudre bien fubule , ilen faut faupoudrer la vian- de : ou bien le prendre en breuuage,auec d'eau,ou vin blanc, ou vin gros & vert, Et combien qu'il n'y auroit point de gal- les , la cendre d'efcargots eft afez defsiccariue, tenant quel- que peu du chaud & M. Au refte, les efcargots crus, & broyez auec leurs coquilles ; font fort bons eftans appliquez für le ventre des hydropiques , & fur les iointures enflees des goutteux. Ileftvray qu'on neles enoftc fiaifément : mais neantmoinsils deflechent merueilleufement : & les faut ne- ceflairement laifler, fans les remuer , iufques à ce qu'ilstom- bent d'eux mefmes. Autanten faut-il faire aux enfleures, qui procedent de coups donnez ; lefquelles font diffiales à refoudre : & ésenfleures & tumeurs des oreilles , procedans debatture. Carils deffechent fort efficacement toutes hu- meurs qui font és parties offenfces , pour grofles & vifqueu- fes qu'elles foyent. Er en vn autre pañlage du mefmeliure, arlant de plufieurs fortes de chair , ildit ainf touchant cel- é des efcargots : La chair des efcargots broyee en vn mor- tier , &reduite en liniment , deffeche auec grande operation toutes les parties du corps qui abondent en humeurs fuper- flues:de forte qu'elle gucrift l'hydropifie. Mefmes leur baucs fans prendre la chair, meflee auec myrrhe, ou Aloë ; oul'vn Uoit mieux, s’eftant repofé quelques trois iours ; qu'il face le 60 d'eux,ou tous deux enfemble ; & incorporee;tellemét que la mefme, &toutirabien. Deux efcargots aucc leur coquille pilez & broyez l'vn parmil'autre, & incorporez en deux œufs de poule, auec trois onces de vin cuit, & quatre d'eau, efhauffez au refte en pot de terre, & prisen breuuage, chaf: fent les defluxions d'eftomac. Ils addouciront l’afpreté dela eanne , fi lauces , cuites &broyces onles prend en vincuir. Ils allegent les femmes groffes,f quelques iours auparauant Jeurtermecllesen vent, Misaux emplaftres refolutifs , ils ôat grande vertu : car nonfeulement ils font meurir les bu- compofition foit efpefle commevn cerot;ferr de medicament pla & confolidant: & eft fort propre à deffecher la ouë & fange qui difulle des oreilles : & eftant appliqué fur le front, il y demeure attaché , iufques à ce qu'ilait deffeché les fluxions & catarrhes quitombent furles yeux. Aucuns lent coquilles & tout, & en font vn liniment, duquelils fe Rébeut à attirer les efpines , & autres tronçons qui font de- meurez dedans la chair: & felon aucuns, à reftreindre l’a- bondance des fleurs aux femmes. Quant à moy,quelquefois 4 efant 128 eltant fur les champs ,ie n’ay appliqué autre onguët és nerfs couppez; niés playcs caufees d'efcachures ; que la chair d’ef- cargot broyee : & neantmoins les playes font venues à par- faire gueron:& n'y eut iamais flegmon,apoftume, ni inflam mation és nerfs ferus & coppez. Bien eft vray que le patient eftoit homme robufte, ile 3 & païfan : mais neantmoins “incorporay la chair des mu en chats & farine queic prins en la muraille plus prochaine dela meule du moulin. Il y a des medecins plus grans que moy, qui dient qu'il faut adioufter à cefte cure de myrrhe , ou d'encens , auec la chair d’efcargots. Mais lors ie n'auoye ni l'vn nil'autre:car efoye furles champs,eloingné de bonne ville. Que fi on peurauoir de refine fritre & puluerizee, elle feruira à cefte compoftion, fionlymet. Or pour auoir beaucoup de baue d'vne.li- mañle ; ou d’vnefcargot ,1l leur faut piquerla chair auec vn poinçon : mais il faut qu'ils foyent prins frefchement : carils fe deflechent enles gardant : de forte que les frés prins ren- dront beaucoup de ceft humeur, que j'appelle baue ; fion les pique auec vn poinçon. Ceftebaue ou humeur reflerre le poil qui vient contre nature és paupieres. Voylà que dit Galien touchant les efcargors. Les cfcargots crus ou cuits, aucc leurs coquilles;ou fans leurs coquilles, eftans broyez & reduits en forme deliniment, font fort bons meflez és em- plaftres refolutifs , & en ceux qui attirent hors la fange des AND. MATTHIOLVS: Ceux font bié abufez qui péfent que Diofcoride & Galien parlans des cancres,ayent enrédu des efcreuifles : car sagzives. en Grec,fignifie vn cacre, qui eft rond, & non vne efcreuifle, laquelle eft appellee des Grecs, égax2s Les cancres font fort communs à Vemle:& les y appellc-on Mollecca, pource que ce poifçon eft fort mol ; quandileft hors defonefcaille. Les macinettes aufsi fonc quafi femblables:car aufsi elles defpouil lent leur efcaille, Ariftote parlant du cancre,dit ainfi,Le can- © 4ri5f. de : cre eft feul & vnique entre les poifçons qui ont goufle & cf- hiff, anim. | calle,qui n'eft point gouuerné par fa queué. Les langouftés /;b,4. «2. & fuillsé ont Je corpslong,mais le cancre l'a rôd. Oppianus neantmoins appelle en Grec Aftacus, ces grans gambres, qu'on appelle Lyons de Mer à Rome , & en toute la cofte de la Romaigne:& qui font appellez Aftafe à Venife, quaf fuy- uans la denomination Grecque. Gaza,quiatraduit Ariftote l'appelleGammarus:car aufsi eft-1l fort femblable aux efcre- uifles. Toutesfois,fi ie ne m'abufe, Ariftote n'aentendu au- tre chofe par Aftacos,que le Lyon de Mer;,ou l'Aftafe de Ve- nife. Car parlant vn peu apres des poifçons de Merqui ont goufles & efcailles, il femble qu'il parle feparément des efcre- uifles, apres auoir parlé des cancres de riuieres , difant ainfi: Il yavne autre efpece decancres, qui font peristeutesfois ils font femblables aux efcreuifles. Ces parolles môftrent à mon iugement , que les efcreuiffes n’ont point de nom propreen Efargts apoftumes percces. Quant aux efcargots de mer,ils font fort 20 Grec.Car Ariftote parlät des cancres qui font petis, dit ainf: demer. communs à ceux qui font voifins de la mer:mais ceux quien Limaffes. fonteloignez ne s'en deieunent fifouuent. Quantauxli- maffes , encores qu’elles n’ayent point de coquilles fi cft-ce u’on les met au ranc des efcargots. Ces beñles vont à la pa- fire pluftoft de nuit que de iour:& ne fe tiennent feulement és champs, vergers ; & iardins:ains fe retirent és caues ; ce Liers, & autres lieux humides, & qui font deflous terre. Au- Pierre de l cunes ont vne pierre en la telle , que lecommun populaire snaffès. eftime bonne aux fieures tierces, la liant au bras. Et d'ailleurs Plin.li.30. Pline dit que cefte pierre lice au col ; ou au bras des petisen- cap. 15. fans, leur fair venir les dents pluftoft, & plus aifément. Les dames fe feruent de ces limafies , & en font d’eau , aueccer-, Lesautresfonc plus petis,& n’ont point quafi denom. Quät " à Galien, ie penfe qu'il appelle les efcreuifles ; gammarides: Gal.libr.3. ayant apprins ce mot à Rome,lors qu'ils'ytenoit. Car il dit de alim fac ainf en Latin:affaci,paguri, cancriloute,carides, gammarides, &'id gens alia, tefha concluduniar:c'eft à dire, Les Aftafé,le Squaran- chons,les Cancres, les Langouftes, les Orchottes, les Efcre- uifles, & autres femblables animaux font couuers de tefts & efcailles. Cequile me far croire d'auantage, eft,que ce nom Gämarides,que Galien a emprunté des Romains,ne fe trou- uepointnien Atiftore,nien autre Autheur Grec, queïaye veu, Parfondire aufsi1lappert aflez , qu'ily a grande difte- rence entre les cancres & les efcreuifles. Larquoy ceux font taines autres drogues, dont elles s'embelliffent & poliffent la ? grans refueurs ; qui au lieu de cancres ; ordonnent les cfére-. Plin.li30, peau du vifage. Pline dit que l'Afrique eft fort abondante en cap.6, ces limafles:&que leur cendre eft fort bonne aux dyfenteries, prenât en breuuage enuiron deux cuillerces de celte cendre; auec vin de meurte,ou autre vin brufc & vert, Broyés & pi- lés auec-farine d’encens, & incorporés en blanc d'œuf, & mis en forme de liniment fur les ns aufquels l'inteftin def- cendjils font grâdement proffitables : mais fois aduerti qu'il faut que les enfans tiennent le liét. Brulés & misen poudre, is gucriflentles pieds foulez & efcorchez, uifles à ceux qui font mords des chiés enragez, & à ceux qui font thifiques ; flacs , &clancés, & quine fe peuuent rauoir d'vne longue maladie : car & Diofcoride & Galien ontattri- bué cefte vertu aux cancres , & non auxefcrcuifles. Quand Galien parle des cancres,ilen cferit amplement, difanc ainfi: La cendre des cancres de riuieres,kcombien qu’elle foit autant defsiccatiue que les chofes que deflus : ce neantmoins elle a ne vertu finguliere contreles morfures des chiensenragez: & ce tant defavertu propre & particuliere , que aufsieftant meflee auec encens & gentienne,qui Ja rendent encores plus efficace. Oril faut mettre fus vne partie d'encens cinq par Galüib.r frrplmedi. Cancri: Grec, Carcini: François, (ancres: Arabes, 40 ties de Gentienne ; & dix de cendre decancres. Erdefait, Sartham, © Sarthan: Efpaignols , Cangreio : Ita- liens, Granchi de Finmi,on Mollecca à Venife. CHACAÎSPE x, La cendre 4 des câcres de riuiere , bru- lez, prinfe en mefure de deux cuecille- rces , en vi trois jours du rant, y mettant ne cueilleree de poudre de racine de gentienne;fert de remede fingulier aux morfures des chiens enragez. Enduite auec miel cuit, elle mitigue les fentes & creuafles des piez & du fondement, & les mules aux talons, aufsi route forte de chancre. Crus & broyez;, & prins en breuuage auec laiétd'af- 60 neffe, ils feruent grandement aux pointures & pi- queures des ferpens, fcorpions, &araignes Phalan- ges: Cuics, & mangez aucc leurbrouët, ils font fort bons aux thifiques ; & à ceux qui auroyent eftéem- poifonnez d’vn lieure marin. Les cancres marins font bien de mefme qualité;mais neantmoinsils fonc de moindreeffcace. breuyage à la so nous n’en auons gucres vfé autrement. Mais bienen auons vfé fouuent côme faifoit ce bon vicillard Efcrion empyrique, doûte & fauanrmedecin , & quia eflé mon maiftre & prece- pteur en cefte faculré:car aufsi eftions nous d'vne mefme vil- le:lequelen vfoitainfi:llauoit vne pefle de rofette,en laqucl- le il mettoit les cancres tous vifs : & les laifloit bruler iufques à ce qu’on les'peuit aifément reduiteen menue poudre. Et n’eftoit iamais Efcrion fans auoir de cefte poudre. Or bruloit illes cancres és iours caniculaires, apres que le folcil eftoit forti de Leo;le dixhuitiefme iour de la Lune. Et pour guerir ceux quieftoyent mors des chiens enragez , illeur bailloit à boire enuironvne bône cueilleree de cefte poudre auec d'eau, tous les iours; & ce durant quaranteiours. Que file patient ne f trouuoit bien incontinent ducommencement:l renfor çoit la prinfe, & leur baïlloit tous les iours deux bonnes cueil lcrces de cefte poudre auec d'eau. Et d’ailleurs mettoit fur la layevn cerot-compolé d’vne liure de poix ; d'vne hure & Fee onces: de fort vinaigre, & de trois onces d’opopanax. Or combien queces chofes ne concernent rien la prefente matiere sf eft-ce toutesfois que iel’ay bien voulu mettre par efcrit,pource queie tiens cefle cure fort feure & certaine: car iln’en eft iamais mort vn feul de tous ceux quiontefté pen fez en cefte forte. Aurelle, r'efcriray quelque iour vnliure À art,qui fera mention des fimpies, qui font operation entie- re d’eux-mefmes , & fans autre miftion : entre lefquels font toutes les fortes decancres. 1lme faudra donc pardonner fi en celieu, & en quelque autre paflage de ce liure,ie fuis trow ué auoir eferit hors propos: car l’ytilité qui peut reufsir de, mon dire, m'a contraint le mettre par efcrit, auât que ic fufle preuenu dela mort. Pelops; quiaefté mon precepteur,s’ef- forçoit fort de rendre raifon decelle cure: & difoir qu’il ne s’en failloit eftonner., Car comme nf foir que le cancre foir animal aquatique : ilne peut qu'il ne foit proffitable à ceux qui font mors des chiens enxagez ; efquels cit à craindre qu'ils SVR DIOSC. qu'ils ne tombét en la plus feche maladie de toutes, c'eft affa- uoir, la rage: car aufsi ceux qui en font trauaillez , ont peur del'eau, Or prenoit-il des cancres de riuiere : d'autant que ceux de mer, pour raifon du fel auquel ils font confits,qui eft fecenextremité , ne feroyent fi contraires à la rage, queles autres. Sur quoy aucuns luy demanderent, pourquoy ne fe- royenr tous autres poifçons d'eau douce aufsi propres à la medecine,que les cancres. Aufquels il refpondit,que c’eltoit ource qu'ils ne fe pouuoyent preparer commeles cancres: a cendre defquels, eftant forr defficcatiue, refoluoit & con- fumoit le venin caufé de la morfure des chiens enragez. Cela difoit Pelops auec grande brauade,fe vantant de pouuoirren ro dre raifon de telles & fémblables chofes. Quät à moy,fiene fçay bien vne chofe, iene m'hazarderay iamais de la vouloir incorporer au cerueau des autres. Parainfiie n’ay fait comte des raïfons de Pelops:car aufsi y a-il beaucoup de contrarie- tez:mais bien ie fuis d’opinion,que cela vient de lavraye fub- ftance & naturelle propricté du cancre, Cependant pource que ie fuis afleuré &certain qu'il n’y en a vn feul detous ceux uiontefté ainfi gouuernez , quin’en foit retourné guery: T'ay bien voulu manifefter cefte recepte à tout le monde , en- cores que ce foit hors de noftre propos.Voylà qu'en dit Ga- lien. Jl femble toutesfois que Diofcoride ait pris des theria- ques de Nicander,ce qu'il dit, Les cancres broyez & incorpo rez en lait gueriflent les morfures des ferpés. Car Nicander 29 en parle ainf , Meflez-y aufsi lecancre de riuiere auec laid frefchement tiré, Au refte les langouftes &les fquilles font vne cfpece d’efcreuifles , encores queles fquilles n’ayét point Langoultes de piez ni de branches. Les efcreuifles ont deux pierres blan- @Squilles, ches &rondesen latefte: lefquelles on trouue feulement au Pierres d'ef remps que les efcreuiffes pofentlcurs cfailles. Ces pierres tewiffes. font fort bonnes aux grauelleux, eftans puluerizees, & prin- fes en breuuage auec du vin. Quant aux cancres ronds, que noz gens de marine appellent Granci, pour les mafles, & macinette,pour les femelles, quafñ toutes les riuieres & ruif- feaux de la T ofcane en font pleins & meublez.Car tout ainfi que les efcreuiffes viennent ordinairement tant és lacs,riuie- res,& ruifleaux de la Lombardie , que en Piemond &autres riuieres de delà les monts , aufsiles cancres nous font ordi- nairesen Tofcane, ni plus ni moins qu’en Grece:oùlebon Efcrio & Galien chafloyent aux cancres,pour faire la cendre preferuatiue & feruant de contrepoifon contre les morfures des chiens enragez, L’efcaille de cancrede riuiere broyce, & prife en vin quelque peu doux, arrache & attire la pierre des reins. Les cancres brulez,pilez,incorporez auec miel, & ap- pliquez à mode de liniment , refoluent les efcrouélles. Leur poudre guerift les fendafles du fondemét. La cendre des can- cres brulez emplaftree auec miel,guerift les mules des talons, On fe ferr du parfum de cancres fecs, quand il faut tirer l’en- fant mort du ventre. Ilsfont finguliers & fort profficables, 40 appliquez fur les mammelles enflees : & auec cerefoluent le laid qui s’y eft caillé. Quelques vns nous ont dit que fi l'on prent dix cancres de mer ou deriuiere , broyez auec vne poi- gnee debafñlic, & que l'on les pofe en quelque lieu où il y ait des fcorpions,qu'ils s'yaflembleronttous. Ceux quiontef- crit de la culture des jardins , difent que les cancres deriuie- re ont quelque propriété de chafler la vermine qui gafteles herbes, fi on en plante fur de palis en diuers endroits du jar- din. Etàfinde pourfuyure l’hiftoire de noz cancres , ceux faillent lourdement qui prennent les petites efcreuifles de mer;pour ceux qu’Ariftore,Galien,Elian, & Pline,appellent Cancelli:car celte forte de petites efcreuifles eft appellee d'A- riftote,Squillg parua,c'eft à dire, petite Squille. Ce poifçon ne OUEIÉ peint à lacuite,& l'apoelle-on encores ant à Ve- nife, qu'en plufeurs autres endroits d'Italie,Schillatrombien qu’en Efpaigne on nomme indifleremment les petites efcre- AriS4. de uifles, fquilles, A quoy s'accorde le dire d'Aritote, qui en part. anim. parle ainf : Les Squilles ne font de l’efpece des cancres : car lib.4. ca.8, elles ont queué. Auféi ne font elles de l'efpece des langouftes: car elles n'ont le pied fourché. En quoy on peut voir , que, felon Ariftose, les cancres n'ont point de queuë. Il faut donc conclurre,que toutes befte de riuiere,;ayant goufle & efcaille, & qui n'a point de queué;,doit eftre mife au ranc des cancres; j'excepte les coquilles, Nous mettrons donques au rang des cancres , les maies, qu’on appelle en Italie, Granceuoles ; & les Squaranchons, qu'on appelle Granciporro : & les Cancres, tant de mer que d'eau douce, & plufeurs autres fortes d'animaux aquati- ques ; qui font tous d'vne efpece. Et pour retourner à noz Squilles : ous ayons dit que les efcreuifles eftoyent les peti- res Squilles ;ce qu'auons dit feulement pour montrer qu'il y en ha aufsi de plus grandes, felon mefmes Ariftote: lequel en parle ainfi : Le genre des fquilles contientçes trois efpc- Diete de ceux qui font mords des chiens ERTAgEX. » 30 EAVR Es IX Granceuola. 128 ces :aflauoir les boflues;les cran gones, & celles qui demeurenc | toufours peti- tes, Encelion peut aifement voir qu'Arifto- te appelle les ef creuilles petites fquilles : car el- les demeurent toufiours peti- tes, fans croi- ftre d'auñtage, qu'ainfi qu'on les trouue en la pefcherie: Ce qui me confer- K me en mon opi m6,eft,qu'elles © ont la queuë cô me les langou- fes , & gam- bres:& quelles n’ont leurs pieds fourchez. Combien que les fquilles foyent (côme dit Galien)de difhale digellion, font elles proffitables au mal d'eftomac.Broyees & prifes en breu- uagcseiles chafent la vermine hors du ventre. Outre ceelles oncyne particuliere vertu & proprieré pour foulager les fem mes en leurenfantement. Quelques vns eftiment que celuy f:ra hors de danger d'eftre mordu des fcorpions qui portera dans vn anneau vne fqulle de merentaillecenagache, Au refte Rondeler homme de bon fcauoir , appelle les Pagures, dits des Italiens Granciporres , Maies. Mais fa faure fe co- gnoiftra aifement à qui voudra prendre garde à ce quedit Aeclianus: Les Sclaues, nation de Tapidie , qui ontla mer A- driatique voyfine,appellent Paguri (retenans encores lemoc Grec) ce queles neo nomment Granciporres , & nous fquaranchons. Nicander efcrit que des fquaranchons tuez eu vne caugrne, al fortira des fcorpions, NÉS ASF, de biftanima. Lb.4. CAN Cancel: François, Bernard l'hermite, Bion Cambis: Italiens, Brancha ,ou Branchuu. Quant aux fn Branchues, ou QU Cancelli , qui ne fignificau- tre chofe, que petis Cancres, Galen nous Galelib.s, monftre ouuer de alim.fac, tement com- ment 1ls fonc faits, & quelle ellez Cancelli, flo. anim. lb.4.ca.4 cfcaille &fes piez ont quelque durté:mais nçanimoins ils ne fonc 130 font fi durs ne fi fermes queceux des cancres. Il n’eft point enueloppé en fa coquille , comme la pourpre, & la buccine: ans eft aifé en fon pourpoint, pour AT où bo luy femblera. Ceux qui choififlent pour maifon les efcailles & defpouilles des turbins, font plus lôgs, que ceux qui prennent celles des nerites , que nous appellons Natices. Car encores qu'ils foyent fort femblables,f eft-ce que c'eft diuerfe efpeced'ant- maux. Carceux qui fe font couuers d'efcailles de nerites, ontle fe droit petit & fourché, & le gauche grad:car aufsi c'eft celuy fur qui ils fe fouftiennent en marchant. Voylà que dit Ariftore touchantles cancelles, c’eft à dire, petis cancres. LÆclialib. Elianus auf enefcrit énccefte maniere : Ceux qu'on appelle £ 13: c4p. 19: Cancelli naïiflent rous nuds, fans efcailles ni coquilles : mais de hiftani. i]s les vont cherchans,côme leurs maifons & refuge.Et apres qu'ils ont trouué quelque coquille vuide, foit de pourpre, ou deturbin, ilsentrent dedans premierement , & s’en affu- blent.Et quand ils font deuenus fi gros,que cefte maifon leur fémble trop petite, ils cherchét vne plus grande coquille:non feulement des pourpres &buccines,mais aufsi d’autres efpe- ces de coquilles ;, qui foyent plus grandes, & de plus grande efpace;à fin de demeurer au large la dedäs. Er y a le plus fou- tent combat entre eux, pour raifon des grandes maifons:car les plus fors font la refte aux plus foibles, & les defpouillent. Voylà qu'en dit Aelianus. Lequel a monftré le chemin à Pli- ne; pouren parler, commeie penfe : caril en traite touten mefmeforte, Par ce que deffus donques i'eftime eltre plus que notoire , que lescancres & les efcreuifles font chofes di- uerfes:comme aufsi font les fquilles & cancelles. Côbat en- sre les bran chues pour deurs mai- Jens. Plin, lib.9. 31 41. Scorpio , fine Scorpins terreStris : François, Scorpion: Arabes, Harrab, on Hacharab : Effaignols, Ala- crna:ltaliens, Scorpione terreffre. C'ENVASP: XI. Le Scor- piô terreftre, mis fur la pla yequ'il a fai- éte ; y fert de remede,& de côtrepoyfon. Onle mange aufsirofty & brulé pour cemefme effect. Les Scorpions terreftres, font beftes affez cognues: caren Italie il n’y a maifon, ni chambre;ni caue, ni cellier , foyent infecter, tant eft la vie de l'homme fubiette à perils & dangers. Et combien qu'en Italie les fcorpions foyent moins nuifans , & moins Venimeux qu'és autres regions ; qui font fubiettes au midi : ce neantmoins j'en ay veu plufeurs en la Tofcane, qui auoyent efté piquez des fcorpions , qui en eftoyent eftrangemét tormentez , & quaf iufques à la mort, Au contraire, ils ne font fi dangereux és regions froides : car alentour de Trente, encores qu'vne perfonne foit piquec du fcorpion, ilneluy en aduient aucun mal. Etles bonnes gens penfent que cela leur foit vn priuilege côcedé de Dieu, à cau ANSE. de ( de fain& Vigile;leur bon patron & Euefque. Mais Ariftote hif£, anim, en dône bien vne autre raifon,difant ainfi: Les morfures des Lib.8. c.19. beftes venimeules font bien différentes , pour raifon des cli- mats : car en l’Ifle de Pharo , & en plufieurs autres lieux , les forpions ne font point de mal; encores qu'ils piquent ferré- ment. Mais en plufieurs autres lieux, & furtout en Scythie, les fcorpions y font grans & fort venimeux : de forte que les befes niles gens nerefchappent point de leurs piquures : ni mefmes les pourceaux , qui neantmoins ne fe fentent point de toutes autres pointures venimeules. Pline, Auicenne,Al- bert, Aclianus, & plufeurs autres eftabliffent neufefpeces de fcorpions , lefquels font feulemét difinguez en diuerfitez de couleurs. Car les vns font iaunes,les autres roux;les autres cendre, les autres commeenrouillez , les autres vers, & les autres font iaunaftres, & ont la queué tirant fur le noir:d'au-&o cuns font vineux,& d’autres font blancs, &finalement ilyen a qui font obfcurs comme fuye. Ilme fouuient d'en auoir veu & de noirs & d’enrouillez , & beaucoup de vers en la comté d'Arco aupres dela riuiere de Sarca ; en vne touffe de bois de ieunes Chefnes,ioignât à vne chappelle de fainét Pol:auquel lieu vn Ermite & moy durans les iours caniculaires en prif- mes deffous des pierres, oùilseftoyent cachez ; plus de mille cingcens ; lefquels eftoyent gros & bien nourris. Entre lef- quels yauoit plufieurs femelles , qui auoyent n’agucres fait cru,broyé, &? AND. MATTHIOLVS leurs petis : & les portoyent auec elles fous eur ventre,atta- chez vn par vn à leurs cuifles:& n’eltoyenc plus gros q poux. Le be cequ’Ariftote dit fe trouue vray:c'eft aflauoir,que _ 4rifii les fcorpions terreftres font de petis vers rôds comme œufs; hi$£. à & ceen grand nombre,& couuentces vers. Etapres que les Jib.5.cau petis font parfaits,1ls tuent leurs meres,& ce en grand quan- tité : car fouuentesfois elles en font onze. Pline dit , queles pointures des fcorpions font plus digereufes és femmes, que és hommes : & fur tout quand elles font encores pucelles:car cefte pointure leur eft mortelle. Ceux qui ont fept neuds en la queuë;, font beaucoup plus dägereux, que ceux quien ont o fix: Aucüs autheurs ont efcrit, &mefmes Strabo,qu'on trou- Strabel ue des fcorpions qui portent aïfles : lefquels font portez en gra Lb, l'air de regions à autres. Ce qui eft vray-femblable : veu que Scerpi cela aduient aufsi és formis:lefquelles font femblablement di lanss finguees par diuerfité de couleurs. Et cela eft d'autant plus croyable, par ce que les païfans de Caftille,labourans la terre STE plus fouuent en lieu des formilieres, vne grande quantité de fcorpions ; qui fe retirent là l'hyuer. Plinedir, qu’en Ethiopie au delà des Cynamolues y a vn grand pais defert pour raifon des fcorpions, quin'y ont laiffé ni gens ni belles. Lequel dit d'auantage(comme nous auons touché au chap. du cancre ) que fi on lie dix cancres enfembleauecvne poignee de baflic, tous les fcorpions qui ferontence lieu-là 20 ferengeront verslescancres. Cequieft contraire au direde Diofcoride : lequel dit que les cancres font mourir les fcor- pions , fi on les broye auec baflic, & qu'on les en touche. Ondirque ceux quiont efté points des fcorpions ne font ia- maisinfeitez des mouches guefpes , nides mouches à micl, : ni desfrellons. Plinedit,que les fcorpions mors reprennent Plin. li «ie, fon les frotte d'Ellebore blanc. Aucuns medecins vient 610.6 de la cendre des fcorpions brulez tous vifs, pour prouoquer l'vrine à ceux quiont la pierre ou és reins , ou à la velcie. Mefué a ordonné pour celt effect l'huile de fcorpions ; dont les apothicaires vfent pour en frotter les reins ; & le penil, quand onala pierre. Auicenne dit , que ceft huile eft fingu- 5: lier aux douleurs des oreilles.Quant à moy,iefçay par expe- Æuiled rience,que l'huile que ie fais,oùilentre vn grand nombre de Sorpioni fcorpions, deliure de toutes poifons, pourueu que ce ne foyent poifons corrofiues , en s'en frottant les poulx & arte- res des piedz, des mains & des temples. Il guerift aufsi tous ceux qui ont efté mors ou piquez,tant des ferpens,que d'au- tresbeftes venimeufes. De quoy me peuuent rendre tefmoi- gnage plufieurs empoifonnez , qui defia auoyent eu le faint uile : & qui neantmoins eftans oints de noftre huile font refchappez fains & fauues. Ce que i'en dis n'eft pour me van ter, ainseft pour laverité. C'eft huile aufsi eft fort bonen temps de pelle , non feulement à ceux qui en font frapper, mais aufsi à ceux qui font fains. Ileftbon aufsi pour chafler qui n’en 4o les vermines du corps: & appaife routes douleurs tant del'e- ftomac, que des coliques pafsions & mal de la mere , caufé de vencofitez , ou froideur. Quant à la maniere de compofer ceft huile; nous la dirons s'il plait à Dieu , au fixiefme liure, où fera amplement parlé des poifons, & contrepotfons. Scorpiomarinus, François, Scorpion de Mer : Italiens, Scorpione marino. CH AP. Day Le fiel du Ée fcorpion de Mer eft bon aux tayes » ta Cm Chés, catara- 7 Ctes & fuffu- fiôs des yeux: &à la foiblef- fe de la veuë. Aucuns penfent qu'il n’y ait point de difference entre le fcorpion de mer & la fcorpene. Toutesfois ceux qui auront veu ce que Pline & Athenæusen ont dit, ne confefleront ia- mais que le fcorpion de mer & la fcorpenc foyent vn mefme poifçon:car l’vn & l'autre autheur ont fait diftinétion defdits poifcons. Bieneft vray que Ja fcorpene a fon arefte de def- fus le dos venimeufe:de laquelle fouuentes fois les pefcheurs, qui ne s'en donnent garde, font offenfez:& ycenaquienfonc morts. Cela a fait efhimer à plufeurs, qu’il n’y a point de dif- ference cntrele fcorpion de mer & la fcorpene, pour raifon de fa pointure venimeufe. Quät eft de moy ie penfe Pie que efcor SVR DIOSC. le fcotpion de mer & la fcorpene foyent quafi vne mefme ee pece de poifcon:combien qu'ils foyent (comme dit Athenxe) bien differens entre eux en figure & efpece. Car le fcorpion demer fe nourrift en la haute mer, & eltbeaucou plus gros quela fcorpene:& s'en trouue quelquefois qui DRE dehuit à neufliures. Mais la fcorpene fe prend quafñ à bord demer, & eft beaucoup moindre que le fcorpion marin. D'ailleurs, le fcorpion eft rouge par tout le corps:8&ca deux cornes en late- fte,qui neantmoins font tendres & molles.Ses dents;encores qu'elles foyent petites, font neätmoins aigues. Ses aifles font pointues & efpineufes, tant celles de deffus le dos, quecelles qu'ila & deuant & derriere. Toutesfoisil ne pique & n'of- fenfe point finon de celles qu'il a deflus le doz.Mais les poin- res du doz de la fcorpene font beaucoup plus foibles. : Noz Italiens appellent ce fcorpion , Pefce Capponce : & en quel- ques ports de merde Tofcane , Cerna. La fcorpene retient fon nom partout, &ne le change point. Elle n’a point de cornes : & ne font fesdentsfiaigues que éelles du fcorpion. Toutesfois elle a fur le dos des pointes ; comme le fcorpion, qui neantmoins font plus grandes & plus dures, combien de Les arfles ne foyent tant garnies de pointes que celles du c » ro mer;le cynos dexia,la viuc ou araigne de mer;le drago LIVRE IL 331 . pointu:& fe cachee fage il dit ainfi:[1 y aaufsi des ferpensen la mer, qui font fem blables à ceux de terre : excepté qu'ils ont la refte decongre. Ilyen a plufeurs fortes, & de diuerfes couleurs: & ne fenour riflent pointenla haute mer. Er en quelque autre lieu1ldit, Le dragon marin fe prend à bord à mer. Pline parcillement en fait mention en ces termes : Outre cesefcargotsilyaen- cores les autres qui font ronds, & d’ona nn fe fert ordinaire- ment à puifer l'huile pour le mefnage. D'aurntage on trou- ueenla merlescocombres marins , le cynopus, :? cigalle de anuel ues vns eflimét que ce foit le lacert:il approche neantmoins ucorbau. Et de faitil ales piquons de fes plumes & aifles tous tournez contre la queue. Celuyÿ qu’à Venize les pef- cheurs nomment Pefce ragno ; ainfi nommé aufsi de ceux de Aquilea & Triefti, & des Italiens Trafcina, ne retire point mal à cefte forte de dragon. Carilales pointes de fes aifles toutes contournees vers la queuë , & mefmes ilenadefñ ve- nimeufes au dos , quef ceux qui en feront points & blecez n'yremedient Pl tomberonten extreme dan- n terre quaf à vniet d'œil :caril à le mu- feau plus pointu que les ferpés rerreftres, Er en vn autre pat AriSf. de hiS£. anim. Gb,1.ca14s Ibid. dib.8. cap. 13. Plin.li.31. cap.Ix. orpion. Aurcfte de fes aifles elle n’a point de pointes ; ex- ger delamort. Et à moniugement il femble que ce poifçon bp}; J;b.9. ceptéauprés des ouyes ; où elle a deux grandes pointes , & birceluy que Pline appelle dragon ou dragonceau, & méfme cap.48 quelqu'vnes alentour de latefte. Elle eft noiraître, tirantfur _ lenommearaigne, difant , La viue , ou araigne demerades F leverd. Aucuns prennent indifferemment les vns pour les 2° aiguillons en fes aifles qui font auféi dangereux que ceux du autres, & les nomment l'vn comme l'autre :tant pour raifon lieure marin : attendu mefmes qu’au liure 32. chap.dernier, il de leur femblance & rapporttanten forme queen couleur, tient le mefine langage de l'araigne de mer, que fait Ariftote que auféi pour raifon de la fubftance & faueur de leurchair, dudragon marin. D'auantage le mefme Pline en vn autre Plin.lib. 9: uiefttoure femblable. Le vin dans lequel on auratué le puis a aflez lourdement embrouilléla defcription du dra- cap. 17. on marin, eft fingulier contre les douleurs du foye. La pierre qu'il a en la tefteefteftimee fouueraine pour ce mefine cfäait prife au poix d'ynobole. Aurefleil eft tout commun que le felde fcorpion marin eft efficace pour faire fortir les mois & arricrefais : & outre ce il eftde grande vertu, incor- poréauec miel &huile, & ap liqué de iour à autre;pour net- royer les tayes,catarates & fufufons des yeux. La cendre de trois petites fcorpenes brulees prife en breuuage ; rompt la3 pierre, & la fait fortir. Draco Marinus: François, Dragon de M er:Iraliens, Drago marino. CH AP. X111 Le Dragon de mer mis en pieces, OUuerft» & appliqué fur fa pointure;y fert de medecine. Voyez, La figure du ferpent marin vers la fins, Selon Hippolyte Salnianus. - Lesautheurs parlent diuer- fement du dra- gon Marin. Al- ert dit; que c'eft vn grand animal ; fem- Ÿ plable à vn fer- pent: les aiflesÿ duquel ne font plus grandes de Etneantmoins pour raifon r animal de mer : de forte d'heure iltrauerfe & fend vn grand pais de mer. eft animal eft f venimeux , qu'il fait mourirtous poifçons & tous autres animaux, fi d'auenture illesmord. EÉtincon- tinent qu'il fe fent prins & tiré à bord, foudain il fait auec le mufeau vne fofle , en laquelle il fe cache. Voylà que dit Al- bert touchant le Dragon demer. Au dire duquelie ne fçay comment croire:encores qu'il foit fondé pour la plufpart fur l'autorité d’Ariftote, & de Pline, comme ie penfe :toutesfois ce qu'illuy en faut p our nager. de fa grande force , il eft le plus lege Wen peu [e] 60 gon de mer auec celle du ferpent marin,eflimant l'vn & l’au- tre fous nom diuers denoter vne & mefmechofe. Caril dit, Au refte le dragon de mer eftant fur la graue;a le bec f poin- tu,qu’il f fauue incôtinent en terre, au trou qu'il y fait auec le mufeau. Or Ariftote attribue cefte finefle au ferpent ma- rin,& non au dragon. Il confle donc & appert,ou que Pline n'a bien entendu Ariftore, ou qu'il s'eft pañfé de legeren fa oleéture. Etnefauricy qu'vfant de fabrerfuge ; l'ondie que le dragon marin en pourroit autant faire. Car (comme de &ement montre Saluianus)ke dragon marin ale bec inouce, tant s'en faut qu'il ait au bec aucune pointe niaiguillon : & par ainfi feroit ridicule d'imaginer velles chofes, Te prieray donc vn chafeun de ne trouuer eftrange, fi ie ne fuis de l'opi- nion du doéifsime Rondelet , lequel fans s’eftre pris garde à la faute de Pline, dit, Noftre araigne fait les mefmes chofes, ue Pline attribue au dragon (or prend il l'araigne pour le an marin comme pourront experimenter ceux qui fe voudront trouuer lors que l'on les pefche. Carils verront comme eftäs pris ils fe veautrent &contournent fus la graue. Mais le bon homme me pardonnera s'il luy platft. Car Pline 49 denote bien autre chofe par ce qu'il dit,queRGdelet n'entend par ce veautrement & contournoyement ; qui eft familier & couftumier à tous poifçons lors qu'ils font iertez parles pet cheurs fur la graue. Cependant ie laïfferay au iugement de tout homme doûe, fie ne fuis repris à tort de ceux qui efti- ment abfurde la cenfure que i'ay faite fur le paflage de Ron- delet ,où il eflime le dragon marin de Diofcoride & celuy de Pline eftre tout vn;fans auoir de plus pres pris garde à la le- &urede Pline. Carileft du tout impoñfible que ce que Pline efcrit du dragon marin au liure 9.chap.27.puiffe eftre rappor- té au dragonde Diofcoride:attédu que Pline ne fait mention 1à fous le mot de dragon que du ferpent marin , duquel parle Ariftote. Au refte Hippolyte Saluianus,medecin trefrenom- mé a le premier (comme ie penfe) mis en lumiere en fon liure des poifçons , & fait pourtraire naifuement le ferpent marin: S colopendra marina : Francois, Scolopen. dre de Mer. X1IIII. CH A P. La Scolo- | pendre Ma- à tine, cuite en huile, & oin- te, fair troie. que ie ne fçay qu'en dire. ; Albert y adioufte tant de chofes, 5e Caren DRE lieu Ariftote ne fait fi grand cas deceftani- ber les che bb.9.64.37+ mal, & fe contente de l'appeler ferpent ; & non dragon, di- ueux:& cite: fanten celte forte : Leferpent marin eft quañ femblable au D on der congre & en grofleur decorps & en couleur:toutesfois ileft emécs dUEd plus noir, & plus dangereux, & plus afpre. Eftant prins;fi on g »q Je lafche tant foit peusil fait vn trou au fable auec fonmufau on la touche. 1 \ a 132 eAÆrtlib. La fcolopendre de mer eft petite. Ariftote en parle en cefte de hift.ani. façon: Les fcolopendres marines font femblables aux terre- 2. cap: 14: ftres, vn peu toutesfois plus petites. Elles viennenten lieux pierreux , & font plus rouges & les terreftres, auec ce qu’elles ont d'auantage de pieds,mais aufSi font ils plus minces.Elles ne fe tiénéten lieux profonds,non plus que les ferpés. Voyla cequ'ilen dit. A laquelle defcription fe rapportent affez bien celles que Rôdelet a fait pourtraire en fon liuré des poifçons, qui ont la forme quaf de vers rempans fur terre , & qui ont force petirs pieds. Mais celle que le Seigneur Augerius de Busbeke , qui cftoit n’agueres embaffadeur de l'Empereur Ferdinand vers le Turc, a fait apporter de Conftantinople, & de laquelle il ma fait vn prefent , eft bien differéte de celles cy-Or eftime-ie que cefte cy foit la vraye Scolopédre, &pour- enr Celay-ie faiticy pourtraire,pour en laifler l’aduis à vn chaf- LAriS# lib. cun. Ariftote derechefen parle ainfi, La Centogambe, fe fen 9-c4p- 47 tant prife à l'hamecçon, jette hors tous fes boyaux, & les def Plin. lib.9. aeroche de l'hameçon. Ce que mefme a touché Pline.Qui me p.43: fait mieux penfer que le pourtrait qu'a fait Rôdelet de la Sco Jopendre marine n’eft veritable : atrendu qu'il feroitimpo- fible qu'vn fi petit änimal, & ayant fi petite & tanteftroite gorge;peut engloutir vn hameçon tant petit fut-il:& au con traire que la noftre eft la vraye & lepitime, & que celuy refue qui dit le contraire. T'orpedo,Grecs, N'arce : François, T'orpille: Arabs, Tead:Efpaignols, Hugia: Italiens, T orpedine, on T'remolo, on Bartiporta : on Fortcrigia, a Rome. DOCS CYAPALPE La Torpille appliqueeaux douleufs in- ueterces de la ES la rage & leur d’icelle. Et appliquee parle bas, el- le fait rentrer dedans le fondement, quand il fort dehors. La Torpille eft mife au ranc des poifcons plats, & cartila- ER : comme font la raie , la lende, où fumat, le turbot, la Zxrelte, mie? ou AND. MATTHIOLVS Or combien que lesdiffcrences &diuerfitez fufdites deno- tent qu'il ya plufeurs fortes & efpeces de torpilles : fieft-ce qu'elles ont mefme vertu & proprieté d’endormir. Au refte fes petis fortent du ventre vifs : elle fait toutesfois premiere- ment fes œufs en fon ventre : comme aufsi il aduient en tous autres poifçons plats & cartilagineux. A riftote dit que la tor- pille eft fi fertile,qu’on en a veu vne grâde & grofle faire qua tre vingt peris. La Torpille a cefte proprieté,qu'eftant prin{e és filez ,auant qu'on la touche à la main , elle amortit & la main ; & les bras des pefcheurs : & faitle mefme quandelle ef prinfe à l’hameçon. Car fa proprieté eft fi grande,qu'elle Lo Penetre depuis le poil de cheual ; qui tient l'hamecon siuf- Le àla ligne, & de la ligne à la main du pefcheur :1a ren- ant par ce moyen amortie, & bien foudain. Pour cefle caufe Galien en efcrit ainf : La Torpille a cefte vertu , que fi on la Gyle touche auec la foigne, ou tren , elleamortift incontinent la 4, main du pefcheur ; iertant infenfiblemenc fa vertu Fe l'ante &manche de la foigne.Le mefme en dit Pline,leque enparle pis, ainfi : Sion touche la rorpille de loing auec vne verge OÙ YNE 5h, perche; elle amortira les bras de celuy qui l'aura touchec; pour forts qu'ils foyent : & luyappefanura les iambes , pour legeres qu'elles foyent. Eten vnautre pañlage;il ditainfi:La : oyfue, &ne fe tient cachce dedans lelimon , commeles au- 2Otressains va difcourant pour amortir & attraper les autres ap T orpille fe tient bien forte de fa PA pERAAT clen’eft poinc 1” Flinu poifçons. Cela mefme auoit dit Ariflote , auant que Pline, © 4rivl ifant : La Torpille endormit & amortit les poifcons qu'elle hiff. chafle : (car ellea celte proprieré ) defquels facilement apres elle iouift, & s’en nourrir. Et pour ce faire, elle fe tient cachee au limon ou fablon , & amortiflant les poifcons qui s'en approchent;elle les empoigne. Quelques vns nous l'on ainf rapporté,difans l'auoir veu & experimenté. Erde vray Ja torpilleeft tardiue & pefante, pour n'auoir point d'aifles en tout fon corps, lequel eft aflez mafsif : & cependant d'au- tant qu'elle fe nourrift de poifçon , ne les pouuant auoir à caufe de fa tardiucté, elle les prend par fincile. Car mefnes lon trouuele plus fouuent au ventre de la torpille desmu- ges, qui eft toutesfois vne forte de poifçon qui va fortwifte. Cependant il faut noter, que feulement les rorpilles viues ontcefte proprieté. Car fi elles l'auoyenceftans mortes , on n’en mangeroit fi fouuent que l’on fait:pource qu’elles amor tiroyent vniuerfellement toute la perfonne qui en auroit par 4b.9.0l mangé. Galien parlant dela torpille, dit ain : Latorpille Galk entiere ( f’entens dela torpille de mer ) appliquee furlatefle, gucrift & offe toutes les douleurs d'icelle : & fait rentrer de- dans le fondement, y eftant appliquee,felon qu'aucuns dient. Toutesfois l'ayant voulu cfprouuer , ie n’ay rien trouué de vray ni de l'yneni de l'autre operation. Eftimant donc qu'il la falloit appliquer viue aux douleurs de telle , ie trouuay ole;la tare ronde, ou baftango,& plufeurs autres femblables 40 qu’elle y eftoit fort bonne:comme aufsifont tous autres me- poifçons. Son corps, fi tu en oftes la queuë eft rond. Sa tefte cft tellement enfoncee entre les efpaules , qu’elle n’apparoift aucunement. Ses yeux toutesfois appatoiflent au deflus, lef- uels font bien petis, & outre ce ont deux trous , de forme de croiflant,toufonrs ouuerts. Elle a pareillement vne petite bouche en la partie fuperieure,munie de petites dens:de lan- gueelle n’en a point: vn peu au deflus de {a bouche nature zrift. de luy ha formé deux pertuis, ie croy pour luy feruir de na- hist. anim. eaux. Au mefme endroit (comme tefmoipne Ariftote ) elles baerz, ONt cinq ouyes de chafque cofté, toutesfois bien petites & recourbees. Lesexcremens ont leur lieu propre versla fin, & aupres de la queué, qu'elle a petite & charneufe,ayantau bout vne pinne fort large. Sur le dos de la queuë narureluy Le a fait deux aifles , defquelles la premiere eft plus grandeque la derniere : & mefme vers le commencement de la queué, elle ena de chafque cofté vne, qui font plus larges , & ont Arif£, de quelque forme de croiflant : & de celles cy a tant feulement . parlé Ariflote,ne difant mot des autres : lequel (pour dire en paflanr) ne me femble auoir bien efpluché & confideré en ce lieu quelle doit cftre la queué de la torpille : car il l'a fait lon- gue, efpineufe, & afpre comme celle de la tare ronde, ou ba- ftango, & autres poifçons plats & cartilagineux. La peau de rour le corpseftmolle &lifice. La partie de deflus eft blan- chaître, mais celle de deflous eft iaunaftre,tirant quafi à cou- part. anim dib,4. «13e leur de vin. Le dos n’eft de mefme façon en toutes : car les 50 vnes ont fur le dos cinq taches noires , rondes , & de façon quinangulaire, qui refflemblent aux yeux : & pourceles no mains les nomment Occhiatella. Les autres ont bienles mefmes taches, mais non fi noires : car elles font difinguces par petis rondeaux de diuerfes couleurs, & ont au millieu vn petit rond,qui fe rapporte quaf à la prunelle de l'œil. Ily en a d'autres qui n'ont aucunemét ces cinq marques, mais bien font marquetees de petites taches par tout le dos. Les autres n'en ont du tout point, & ont tant feulemét le dosiaunaftre. ftre Les cfcrouflles. dicamens ftupefaétifs. Et penfe que celuy qui enfirla pre- miere experience; s'eftoit trouué amorti par la torpille. Voy- la qu'endit Galien. Quelques vns eftiment que cefte vertu & proprieté d'endormir &amortir n'eft diffufe par toutle corps de la torpille , ains qu'elle eft tant feulement attri- buce à quelques vns de fes membres. Mais il eft difficile d'en juger , combien sie cela foit fondé fur quelque raïfon , & air quelque verilimihtude. On l'appelle à Venife, Tremolo: pource qu’ayätamortile bras, elle fait trembler la perfonne. A Romecon l'appelle Battipotta,& Fotterigia:mais ie ne fçay pourquoy. V'ipera: Grec, Echidna: François, Vipere: Arabes, Labane Alfahey : « Alemans, Brantfchlan- gen: Efpaignolz, Binora, © Bicha: Iraliens ; Vipera. CRE CAC XVI. La chair de viperes, cuire, & man- CT ge efclarcit EN afyeue : & ÆSEprofite aux y debilirez des netfs: & en- — garde de croi clles font efér- checss Or quand (Gent! .1 SVRESDTOS CELA RES TT. chees , il leur conuient ofter la tefte & la queué : car il n’y a point de chair en ces parties là. Er eft chofe fabuleufe & controuuce de dire qu'il en faille coupper iufques à certaine mefure. Quat au refte du corps;il Le faux bien lauer,& oftertoutesles entrailles: puis la mettre cuyreen vin,huyle, &aneth,auecvn peu de fel.On ditqu’elles engendrét des poux à ceux qui en mangent : ce qui eft faux. D’autres dient;que ceux quien mangentviuent beaucoup. On fair de la Sel viperin. chair de vipere, vne forte de fel, quielt bon à toutes les operations deffufdites : & ce fait en cefte maniere: Onmer vne vipere route viucen vn pot de terre qui n’a encores rien ferui: & y adioufte-on du fel, & de * Le féxtier figues feches,de chafeun cinq * fextiers,& fix fextiers mente120. de miel. Puis on rembouche la bouche du pot de ter- dragmes. re, auecterre grafle : & met-on le rout cuyre en vne fornaife;iufques à ce quele fel foit reduit en charbon: lequel parapres on reduiren poudre ; &legarde-on pour s’en feruir. Quelque fois, à fin de le rendretle meilleur gouft, on y met la racine ou la fueille du nard,ou quelque peu de malabathrum, 11 y a ia long temps qu'on a commencé à remarquer les vrayes viperesen Italie, par leurspctis. Car plufieurs Mo dernes medecins,defräs de fairela vraye T riacle, felon l'or- donnance de Galien;fe font accoftez de ceux qui nourrifent des ferpens , & les prennent viues, à fin d'en trouuer quel- qu'vnes qui fuffent pleines. Cequ’ayans rencontré, kb les nourrifloyent en des quefles , où elles firent leur petis vifz, 133. auffi volant nôus donner les marques, pour cognoiftre les’ viperes mafles d'auec les femelles, ditainfi: Les Ds fe- melles font rouffaftres, & fort agiles :ayans le col enleue; les pe rougeaftres & affaitter, & de regard hydeux. Elles ont atefte plus large que lomafle:auffi fontelles plus grandes de corps : & ont leurnombril plus prés de la queuë. Le mafle a feulement deux dents de chien en la bouche : mais la fe- melle yen a plufieurs. Ce que demonftre Nicander, quand il dit: Certainement les mafles font remarquez à deux dens dechien, qu'ilz ont deflus, dont ilz iettent leur venin : mais la femelle en a pluñeurs.En outre Ariftote dit, que tous fer- Arifi.lib. 10 pens fe retirent en terre l'hyuer, excepté la vipere, qui fe 8.cap. 15.de tient cachee fouz les pierres. En quoy Pline s’eft monftré hift.an. derechefn’auoir entendu Ariflote , quand il dit, quela feu- Plin.lib.8. le vipere f retire en terre: mais que les autres ferpens fe cap.39. tiennent cachez és creux des arbres , ou deflous des pierres. Item on netreuue rien en Ariflote, de ce que Plinea fon- Plin.lib.10. gé apres les poètes, que la femelle en conceuant, tranfpor- cap.62. tee de volupté, ronge & mange la tefte du mafle,qu'elletient enfabouche. Or pour retourner aux proprictez des vipe- res, nous mettronsicy ce qu’en dit Galien, lequel en par- Gallia. le en cefte forte : La chair des vipereseftnotoirement chau- ft Fi de & feche, quand elles font accouftrees comme anguilles: @;, Jib.da 20 aflauoir auec eau , huyle , fel, porreaux , & aneth, mis cha cun felon fa proportion. Elles purgent vniverfellement le corps, par les pores de la poau : ce que moymefine ay veu en Afe, lors que f'eftoyeieune: & fut l'hiftoire relle, que pre- fentement ic raconteray. Il y auoit vnentaché de ladrerie, V'iperes bon quieftoit de noftre compagnie : & y frequenta & conterfa jeux La- tant, qu'il entacha de fa maladie certains des noîres. Or 4. eftoit-1l defa tout gafé, punais, & puant. Parquoy onluy gr édreries fit vne loge à part au deffus d'vne colline pres d'vne fontai- ne: &luy portoit-on tousles iours à boire & à manger , au- tant qu'il luy eftoit debefoin. Aduint qu'enuiron lesiours caniculaires, qu'on moiflonnoit, on apporta de fort bon antid. ancienne- ment inflè faces. qui eft le propre de la vraye vipere : fans faire des œufs,côme 3 © Yinaux moiflonneurs : lequel fut laïffé furlechamp par ce- les autres ferpés.Toutesfois il n’a cfté veu que les petistuent leur mere,luy ayans mâgéles inteftins,côme dit Galien,fuy- uant Nicäder, en fon traité du Triacle,qu'il dedia à Pifo: (fi toutesfois ce hurceft de Galien ) & auffi Pline, quin’abien entédu le dire d'Ariftote;encores qu'il ait pris de luy tout ce qu'il efcrit des viperes. Car & l'experience & Ariftote mef- mes demonftrent le contraire:attendu qu’ Ariftote nédit ia- mais que les petis des viperes rôgeaffent les boyaux de leurs meres : ains que ceux qui fortent-les derniers ( car la vi- pere n’en fait qu'vn par iour)rongent vne certaine petite peau , dedäs laquelle 1fz font enclos au ventre de leur mere,à fin de pluslegeremét fortir & pluftoft. Les paroles d'Arifto- «Arif. detefont telles, Entre les ferpés la vipere fait fon fruit parfait bif. anim. & en vic:ayant premieremét fait {es œufz en fon ventre. Son b.5.c. vit. œuf eft tout d'vne couleur,& eft couuert d'vne petite peau come font les œufz des poifçons. Ses petis s'engendrét en la partie de deflus:& ce qui les encloft,eft tendre,tout ainf que celuy des poifçôs. Elle produit fes petis enueloppez en peti- tes peaux; qui fe rompêt le troificfme iour.Et aduiét quelque fois,que ceux qui font au ventre de leurs meres,ayans rongé leurs pellicules, fortét hors. Tous les iours elle en fait vn : & en fait toufours plus de vingt. Voylà qu'endit Ariftote. Le dire duquel peruertiflant Pline , au lieu qu'il deuoit dire, que les derniers viperillons, cftans encores au ventre de Icurme- rerongent leurs pellicules, dedans lefquelles ilz eftoyent en- ueloppez:ildit,que ces viperillons, ne pouuans plus demeu- rer au ventre de leur mere , luy rongent touslesinteflins, & percent les flans de leur mere,l’ayans fait mourir auparauät. Philoftratus auffi eft du tout contraire à cefte opinion de Pline:lequel pourfuyuant la Chronique d'Apollonius Tya- neus, dit qu'Apollonius vit vne fois vne vipere faine & vi- ue, qui lechoit les petis qu'elle auoit frefchement faits. Ces Marfes Marfes, qui fonten Italie, & qui fevantent fauflement d'e- trompcurs ftre de la race de faint Paul, & Por la grace & vertu de do- en Italie. miner fur tous ferpens, appellent la vipere, Maraflo: & pour fe plus infinuer enuers le peuple, ilz monftrent fouuentef. foisiés viperes à gueule ouuerte;ayans les dentslongues, ai- Plin.lib.nr,gués , & venimeufes : & qui (comme dit Pline ) font enchaf- Moapz7. fees dansles genciues, &couuertes d'vne petite peau tou- teconfite de venin. Ilz monftrent d’ailleurs les petis vipe- rillons, que lesmeres viperes nourriflent en leurs quefles: & Theoph.b, neanpmoëns ilz netmangent & nerongentle ventre de leurs 7. cap. 4.meres, encores qüils foyent aupres. Theophrafe teftifie <Æñicer,que les viperes font premierement des œufz en leur ventre, Lb.4. ‘auant que faireleurs petis. Auicenne, traitant des venins & Gal.in lib: poyfons, dit,que les viperes ont la tefte platte &large aupres de theriac du chignon du col, lequel clles ont mince naturellement, ad Pif. Ellesncfont fort longues ni de corps,nide queue. Galicn Plin. lib. 10.c4p. 62. luy qui l'auoit apporté, qui s’en eftoit retourné. Or quand le temps de boire fut venu ; le valet voulant mettre d'eau au vin, comme eftoit la couftume , & voulant decroiftre le vin qui eftoit au baril, pour auoir lieu d'y mettre de l’eau,en ver- fa dans vne couppe:mais quant & quant auec le vin vne vi- pere morte tomba du baril. Dequoy eftonnez les moiflon- neurs,aimerement mieux boire d'eau, quede cevin où la vipere eftoit morte , de peur que quelque mal ne leur en ad- uint. Se retirans donques fur le vefpre , & paflans par de- uant la ladrerie, où eftoit ce pauure malade ,luy donnerent ce vin par compaffion, difans entreux, que mieux lu ÿ fe- o roit de mourir , que ainfi languiren cefte pauureté. Maisce pauure homme n’euft pas pluitoft acheué de boire fon vin, qu'il ne fe fentift du tout guery : & ce par vne façon admira- ble. Cartoute fa ladrerie , & croufteleucure tomba incon- tinent de foymefme: & demeura fa peau tendre & molle, & quafi comme la chair des cancres &langouftes , quandilz muent. Vnautre pareil cas aduint en Myficd'Afe, aflez res de la ville d’ont ie fuis: & fut tel, Vn homme ladre;vou- ant pouruoir à fa fanté, s'en alla baigner en certains bains naturellement chaux. Or auoit-il vne ieure efclaue, qui cfoit fa putain, & qui eftoit ieunç & belle, & courtizance de-plufçurs. Eftant donc party jou alleraux bains, ad- * uint que la maifon où il logea, eltoit voyfine d'vn lieu ord & falle, & tout plein deviperes : defquelles l'yne fe lança par fortune en vn baril plein de vin, quieftoit demeuré deftoup- pé. De quoy s'apperceuant la putain, penfant auoir bon moyen de fe depefcher de fon ladre de maiftre, luy baille à boiredece vin. Maisil n’euft acheué de boire fon baril, qu'il ne fut guery tout ainfi que l’autre dela loge. Voylà qu'en dit Gaben ‘lequel raconte au mefme pañlage, plulieursau- tres experiences , pour monftrer que les viperes mangces, gueriffent la Hadrerie : lefquelles ie laifle pour le prefent, à caufè de brieueté. Or il ne fe faut efmerueiller de ceque Galien dit de ces deux viperes , quiainf fe lancerent és ba- rilz pleins de vin : car ce beftial ayme fort le vin de fon natu- rel. Pour cefte caufe Ariftote dit , que plufieurs , voulans ASL. de chafler aux viperes, mettent des pots de terre pleins de vin be mn aupres des hayes & buyflons , pource qu'elles en font excel, US fiuement friandes : & queeftans yures , elles font fortayfces HUE à prendre. Cequ'auflitefmoigne Diofcorideenla prefa- ce de fon fixiefme liure , où il parle des venins , & des beftes venimeufès. Lesviperes auffi , felon que dit Galien efcri- uant à Pifo, mangent les bupreftes, & cantharides : & mef- mes les féorpions ; felonquedit Ariftote. Lequel auffi dit, que Jes morfures & pointures des beftes venimeufes, qui mmanbent les autres beftes venimeufes , comme fontles vipe- d res, font beaucoup plus dangereufes que des autres. Les vi- m peres Viperes ai mèêt le vin. eAÆrift, de bifé.an.lib, S.cap.294 viperes, 134 peres fe mettent en la compoñition du triacle:ce neantmoins toutes ne font bonnes : & faut encores qu’elles foyent prin- Gal. lib.x. fes entemps & faifon. Ceque bien demonftre Galien , di- de Mtid. (ant ain, Pour auoir de bonnes viperes , il neles faut pren- : dre au cœur de l'efté, ni quand.elles ne font qué fortir de terre, ainf que font plufieurs :car en efté leur chair altere: & au contraire elleelt froide , feche, & extenuce, quand elle nefzirque fortir dererte. Parquoy le meilleur temps, pour les auoir bonnes, eft le temps d'entre-deux: (ce que auffi à declaré Andr us )c'eftaflauoir , lors que ceux qui a- crifient à Bacchus defchirent & mettent les viperes en pie- À NDi MAT T HÉOU VS “y uent auec vn linge blancvne petite poudre qui leur vient au defus. Car fi ceite poudre y demeuroit gueres,elle rendroit ces trochifques vermoluz. Oreft-iltout certain,que quand ilz font pertuylez,ilz ne valent rien: & au contraire,ceux qui fontentiers, font toufiours bons, pour vieux qu'ilz foyent, Voylà la façon de faire les bons trochifques de viperes , fuy- uant l'ordonnance de Galien. Aurelte, Diofcoride fe mo- que de ceux qui penfent que la chair de viperes engendre des poux, flonenmange. Mais Galien tient le contraire, difant Gal.lib.rs. à qu'iln'yarien plus certain quelachair des viperes engen- fimp.medie. « dreles poux : tout ainfi qu'on voit ordinairement aduenir ces, quafi fur la fin du printemps , & lors que l'efté n’eften-1 O en ceux qui font plcins de mauuaifes humeurs. Pline dit, cores encommencé. Ou file printemps aefté froid , il faut attendre le commencement de l'efté, vn peu apres queles eRoilles Plcrades fe feront monftrees. Les viperes ne valent rien, quand elles font pleines. Des autres, illeur faut coup- per la refte & la queuë : car oultre ce que ces parties font les plus venimeufes, elles font d'ailleurs plus dures, & plus vuy- desdechair. Es grandes vip , ilfufira en coupper qua- tre doitz de chafquecofté. Quantà larefte du corps, apres l'auoirefcorchee , & ofté toutes les entrailles, [la faut bien lauer : puisla mettre en vn pot de terre auec eau pure & net- te, &d'aneth vert(carileft lors en fav ru ) puis la ferez que Antoine Mufa, medecin de l'empereur Cefar Augufte, ordonnoit des viperes à manger À ceux qui auoyent des vl- ceres incurables : & les guerilfoit par ce moyen fort fou- dainement.Puis donc qu'ainfi ef, ie ne m’eltonneray fi Car- danus fait fi grand cas de la chaï: de viperes pour guerirles thifiques , & les vlceres des poulmons. Car il en parle de cefle façon : Iete veux decouurir vn fecret qui garde d’eftre ethique;ladre,qui chafle la maladie Indique,qui engraifle, & guerift ceux defquels on n’a plus aucun efpoir : Prens donc cefte vipere rouge, grofie & courte, queles Italiens nom- ment Milort, &luy ayantcoppé la telle & les pieds,apres l'a cuyre à feu de charbon ; où bien à feu de boisfec, à ce qu'il 20 uo# eftorchee & cuentree, hors mis la graifle qu'il faut gar- ne rende point de fumee : touresfois le meilleur feroit la fai- re cuyre à feu de farmens. Que files viperes ont efté prinfes en leur faifon, il y faudra mettre vn peu de fel : mais felles ont efté prinfes au commencement de 'efé, iln'y en faut point.D'auantage,celles des lieux maritimes,ou qui fe ten- nenten bourbiers d'eaux falees,ne valent rien : car le prefer- uatifqui en feroit fai® , altereroit la perfonne. Quand donc * Ja chair de vipere fra bien cuyte;illa faut ofter de l’eau,com- me f on la vouloit manger: puis faut ofter toutes les areftes: tellement qu'il n’y demeure que la chair feule : laquelle il faut fort broyer:en y meflant quelque peu de pain fait de der, detaille la en plufeurs petites dernes & pieces, au mode u’on fait des anguilles : puis la mets cuire en eau , auec bel- zoin & fel, y meflant quelque temps apres des fucilles de perflcommun. Quandelle fera cuite , prens en leius, &le pañleen vn linge, puis y fais cuyre vn petit poulet : lequeltu donneras à manger au patient auec du pain. qui aura fou- uenteité deftrempé dans ce ius. Cependant de la graifle que tu aura mis à part n'oublies de luy frotter & oindre l'efchine du dos,&lesiointures des autres membres, enfemblclesar- teres des pieds & des mains, voire & la porétrine. Ce temps pendant le patient fe tiendra en lieu chaut, oueftuues,& fera fleur de farine, qui foitbien leué, & bien cuyt en vn four, &3 o cecyfeptiours durant. Ce medicament eft fouuerain : caril non fou la cendre. Aucuns mettent la moytié moins de pe que dechair de viperes, D'autres n'yen mettentque etiers. Mais moy, quelquefois j'y en ay mis Ja quarte, & quelquefois la cinquiefmepart. Au refte, fi Le pain n'eftbien cuyt, il eft à craindre que la compoñition ne s'enaigrifle. Parquoy le meilleur fera laiffe: fecherle pain ain cuÿt, en quelque lieu fec, parcertains iours. Apres doncqu'enau- ra bien peftry & incorporé le pain auecla chair de vipere, de forte qu'il n’y ait vn feul &l de chair qui ne foit bien broyé & Tréchifques Encor-poré : il faudra le tout digerer en petts trochifques:car de chair de s'ilz eftoyent gros, ilz ne fe deflecheroyent fi ayfément: & j 5 ? y cela feroit corromprela chair, & enaigrir le pain. Et fera ncilleur de broyerle pain fec tout feul, & non auec la de- co&ion dela chair de viperes : comme ie faifoyc lors queie preparay & compofay le triacle pour l'Empereur:& en vfay longtemps ainfi. Car ray depuis trou ué, qu'il eft plusezpe- dient de broyer & piler le pain feul: & puis-apres l'incorpo- rer auec la chair de vipere , qui defia foit bien broyee & pe- ftric : car par ce moyen les trochifques fe fecheront mieux, quand le pain eft fec, que quand ileft trempé, lors qu’on l'incorpore auec la chair de vipere. Quantau lieu pour fai- re fecher les trochifques ; il faut qu'il foit au plus hauc dela maifon, &qu'il foit à l'abrildela bife, regardant droitement e Midy, pour auoir lefolel tout le jour: car parcemoyen $ o les trochifques fe fecheront commodement. Incontinent donques quelestrochifques feront former ; illes faut met- tre au lieu fus defgné:fe donnant garde fongneufement que le foleil ne frappe deflus. D'ailleurs il les faut tourner fon- uent, à fin qu'ilz R fechentegalemée par tout. Que f on faut à cela, le deffus fe trouucra bien toft fc, mais le def meurera long temps humide : & y a danger qu'ilz nefe cor- rompent. Jlfaudra continuer cela l'efpace de quinze iours, pourle plus. Apres lequel temps,on pourra mettre ces tro- chifques en vn vaifeau d'eftain ou de verre,ou bien en vn vafe d'or, &les garder iufques à cequ'on vueille faire le Triacle. Etquantau vales de verre, ou d'or, ilz ne fe peuuent conta- 60 miner:ce qui peut aduenir en ceux d’eftain:car l'on corrompt l'eftain,y meflant du plomb. À quoy il faut bien prédre gar- dz,non feulement pour le regard de ce preferuatif: maisaufli de toutes autres comooftions. Quant aux vaifleaux de gros wreét, d'autätqu'ilya de la faulieté,auffi fe chargët ils d'en- roumlleure:ce que ne font ceux d'argent fin.queles Romains appelloyent argentblanc. Au refe,le meilleur fera d'vfer de ces trochifques , quand ilz font frais faits : combien qu’il n'y ait poins de mal, encores qu'ilz ayent vnan, voire beaucoup plus. Carquand ilz font bien fechez du commencement, 1lz demeurent bons,ttois, voire quatre ans:pourueu toutef, fois qu'ilz foyent bien contregardez : & qu'on nettoye fou chaffe tous les vlceres du poulm6 fur la fuperficie de la peau, y excitant de petites tumeurs & enfleures, & caufe quele patient reuient à conualefcence. Voyla que dit Cardanus. Lequel ( ceme femble) c’elt lourdement fulli. Car le fer- pent queles Milanois & Lombars appellent Milort , eft bien different de la vipere. Car celte forte de ferpent n'et nulle- mé: venimeule, ains hante fouuét les maifons:mais la vipere Plin.lib.30- cap.13 In côfil. ad Loan.Scot#; Ærchiepiff, S..Andreæ caufe la mort par fa morfure. Galien dit,qu'en Egypte,ceux Gal. bb.y du pays mangent ordinaremét & viperes & ferpens, ni plus de aliment. ni moins qu'ilz foatles anguilles. L'on ditauffi, qu'és par- faculs. ties des Indes Occidentales nagueres trouuces ceux du pays 8 pay habitent les parties Orientales, & q pourceils en viuent plus longuemét.La cendre de peau de vipere,mife fouuent fur les lieux dont le poileft tombé, le faitreuenir. Prens vnevipere entiere, & la metrant en vn pot deterre neuf, aucc deux on- ces de ius de fenouil, &vngraind'encens, ayant au prealla- ble embouché le couvercle du pot de terre graffe, fais la cuire en la fournaufé,tant qu'elle fe reduife en cendre.Cefte cendre outoute feule, ou mifeés collyres,eft ingulere côtre les fuf- fufons & cataraëtes des yeux. Latefted'vne vipere liec d'vn linge , & pendue au col à mode de carquan, guerift cntiere- ment la fquinancie,tant venue qu'à venir. Sencetls anguium: Français, Défpouille des ferpenfs Arabes, Alchalba, € Selach alhaie : Ira- liens, Spoglia delle Serpi : Allemans, Schlangen balck : Efpaignolz, Pelle à? la (u- lbra. CHA P. XVII. La deco- €i0 de la de fpouille des ferpens ;fai- teen vin, di- ftillee dedis les oreilles, fertaux dou lcurs d’icel- les:& 40 f nourriflent de viperes : le mefmeen dit Pline de ceux qui Plis.hb,z. SVR DIOSC. les: & eft fortbonneau mal des dents, fion s’en la- ue la bouche. On met cefte defpouille és medica- mens ordonnez pour les yeux : & fur tout celle de vipere. Chafeun fcait affez que ceft que la defpouille des ferpens: par ce qu'on en treuue affez par les champs emmules pierres Ari. de &buyflons. Ariftote quand 1l en parle,ditainf : Les ferpens À y q P P bi. «ni pofent leur defpouille au printéps, lors qu'ilz fortent de ter- dib.8. c.17: re,& en autône. La vipere aufi pofe fa defpouille & au prin- LIN RE H: $ rude:& ne le prent-on jamais vif. Voylà qu’en dit Pline. Au dire duquel on peut comprendre; que Diofcoride parle du licure marin, qui fe prent en noftre mer : & non de celuy des Indes : attendu qu'il le dit eftre femblable au petit calemar. Aclianus defcriuant le lieure marin, le fait femblable à vn efcargot efcorché & hors de fa Re : auquel fe rapporte fort celuy qu’a fait peindre Rondelet.Sur le dos il eft de cou- leur rouffe noiraître. Sa tefle eft fort dfforme, de laquelle vn cofté refere bien la zygaine : l’autre eftimpotent, auquel ap- paroift vn trou, par lequelil tire & retire fouuentvne peti- te pellicule carneufe , qu’on diroit quaf luy auoir eflé baillee téps & en autône.Quand le ferpent doncfe veut defpouiller, 1 © denature en lieu de langue. Au mullieu de tout cecy appa- ilcômence parles yeux : de forte qu'ils femblent aneugles, à ceux qui n'entendent ce myftere. À pres, il fe defpouille toute Ja tefle,;auät à la refte du corps.Puis il pofe toute fa defpouil- le,depuis Ja tefte iufques à la queué ,envingtquatre heures: & cependant on voit la jeune peau , qui reuient. Cartout ainfi qu'on defpouillele fruit fortant du ventre de la mere, Gal. bb dela peau &fecondine, dont il eft enueloppé : auffi les fer- :09- pens fe renouuellent, ayant mis bas cefle vieille defpouille. Frpmedic. À refte, Galien n’en ditautre chofe : hors-mis que leur de- coétion faite en vinaigre eft fort bonne au mal de dents. Marcellus l'empiric toutesfois eftime que la defpouille des ferpens, eft finguliere à ceux qui font rompus, fi on leur ap- plique en façon de bande: & fi illa prife fort côtre les deflu- xionsd'eftomach, cuyteen buylerofat, & mife furle ventre. ZLepus Marinw:F rançois, Lieure Marin, © en Lan- gaedoc, Imbriact: Italiens, Lepre marina. ZLeépus Terreffris: Francois, Lieurc: Arabes, Ar- neberrie Allimans, H af: Efpaignolz, Lieure: Lra- liens, Lepre. XVIII, CH AP. Le lieure marin et {é- == blable au caf ) fron, qu'on appelle glan glo» ou pe- -tit calemar. roift la fente de la bouche : qui luy ft fur le dos ne plus ne moins qu'à la feche, plus petite toutesfois & plus tortue.Iliet te de la tefte deux petites cornes molles, ainfi d les cfcargors, plus courtes toutesfois : il eft replet de noir comme le petit calemart, à qui auf quant au dedans il rapporte entiere- ment. Il yen a d'vneautre plus grande forte,& qui different du dehors. Car en la partie de deuant ils ont deux appendi- ces larges & charneux, au milieu defquelles ef la bouche : & vn peu plus bas deux cornes, plus courtes qu’au fufdit , & toutesfois plus aigues. Il n’ont aucun os au dos : du refte comme la feche : il ont le dedans comme le petit-calemar , & 20le noir pareillement. Le lieure marin eft dangereux, pern:- tieux,& fort venimeux:tellement que fi l'on en mange:il fait mourir la perfonne : voire & fa veué fimplement fait auorter les femmes enceintes , auec ce qu'ilcaufe vn vomiflement. Et pource Plinedit, Le lieure marin eft venimeux non feu- Pln.lib.31. lement pris para bouche, foit à manger, ou à boyre, mais af-1. auffi à le regarder feulement : car fi vnefemme enceinte re- garde vnimbriago femelle , elle tombera en vn deuoyement d’eftomach, &vn vomifiement fi defordonné, qu’elle pofera fon fruiét, & par mefme moyen donnera aflez d'apparéce de la vertu de ce venin. Toutesfoison a opinion qu'ils pourront viure autant que le lieure marin viura par apres. Et parainf 30( flon que dit Licinius Macer ) cefte poyfon n’a point de temps prefiny pour emmener [a perfonne.Voyla qu'ildir. II a vne mauuaife & puanteodeur, & ne fetient gueres qu'en fange & bourbier. Albert le granddit,qu'il y a vne troifiefme forte de lieure matin,qui eft ( amanger:& eft de la cômu- ne groffeur des autres poifçons : retirant affez au lieure quant à la refte : & ayant le dos roux. T'ontesfois aucuns re- prouuenten cela Albert : attendu que lelieure marin cftde trefdifficile digeftion: & qu'il fait decehit ladresles perfon- nes. Diofcoride n’attribue au lieure marin autre proprieté, finon de faire tomber le poil, fi on s’en oingt : mais Pline af- feure outrece qu'il gucrift desefcrouelles , appliqué , &ofté toit apres. Marcellus l'empiric dit que le fang du lieure ma- ÉEM AL : s PACE ï - Orne pliqué enliniment, d apart {oy > OU aucc * ortie ma rin broyé auechuyle ; ou bien engarde le poil qui auracfté plemét aa rine, gK'on appelle cal d'afnesou cubaffeau, il fait rom- lifént 4 : EU, ber le poil. La ceruelle du lieure terreftre eftät roftie, tows les exempe tefte de lieure ointe auec greffe d'ours , ou vinaigre, fait renailtre les cheueux rombez parla pelade. On dit, que fi vne femme boit de fon caillé trois iours apres qu’elle a efté cognuë de l'homme , qu'il l’en- gardera de retenir, & la rendra fterile. Il reftreine les Auxions du ventre & de la matrice: &eft bon à ceux qui ont le haut mal. Il fert de contrepoy{on, prins en breuuage auec vinaigre:&e fur tout contre le laict figé en l’eftomac, & les morfures des viperes. Son fang chaud ofte routes taches du vifage , & rou- tes lentilles ; & peaux blanches & mortes qui vien- nent für le corps , fon s’en oint, lors qu'ileft enco- res chaud. Le lieure marin, felon l'opinion d'aucuns, a efté ainf ap- ellé, pource qu'il retire au lieure terreftre. Pour cefte caufe Pin - en parle ainfi : Lelieure qui vient en l'Occan Indique, éft venimeux , feulement à toucher : & caufe foudain vn vo- miffement & deuoyement d’eftomach. Mais celuy qui vient & qu'on prenten noftre Mer, eft comme vne piece de chair fans os:& retire au licure feulement en la couleur. Celuy des Andes eft plus grand de corps que le noîfîre, &ale poil plus arraché de reuenir:ou s’il reuient, qu'il fera fi mol, gvenätà tomber,on ne le pourra plus faire reuenir, Quant à noz lie- Lieure ter_ ures terreftres,c’eft vn animal fort commun, & vifte du pied. reffre. Ariftote dit, qu'entre tous animaux , qui ont dents deflus & cArift. de deffouz,& qui n'ont qu’vn Finite feul lieure a vn cail- part.anim. lé.Il y a auffi des lieures bläcs,fclon que dit Plinc.lefquelz fe lib.z C5. tiennétés Alpes & hautes montaignes. En noz montaignes Plin.lib.8. d'Ananie onen treuue à force : & fur tout quand elles font cap.ss. couuertes de neiges. Ces lieures ne font fi grans,ni de fi bon- ne venaifon, que ceux des pleines. Cependantil faut noter, s oqu’ilz demeurét blancs feulement durätle temps que la nei- geeftés montaignes : car cômela neige fond, ilz deuiennent rouffaftres,côme lesautres. Ce qu’on peut ayfément voir en ceux, qui n'ont du cour pofé le poil bläc:lefquels font à moy- tié blâcs , & à moytié rouflaftres. Les heures dormét les yeux ouuersice qu'lz font de peur:car leur naturel les enfcigne de ne fe fier en autre chofe qu'à la vifteñe de leurs piez. Aniftote, 4rif. de dit qu’il n'ya befle À quatre piez , nautre qui ait du poil en bif. anim. la bouche, & deffouz les piez, que le feul lieure. Archelaüs, lib... & plufieurs autres auec luy, dient, que taus les heures font : hermafrodites,c'eft à dire,mafles & femelles:& que tousindif feremment ont puiffance d'engendrer. Ce que toutesfois eft Goincroyable &contre nature. Orie penfe que cefte folle opi- nion eft entree au cerucau des hommes, pource qu'il leur eftaduis que ces deux enfleures & tumeurs que l’vn & l’au- tre fexe ont fous les cuifles & aines, fonttefticules. Maisil n'en cft rien, ainfi que nous dirons plus amplement au chap. dubyeure: car ce font petires vefcies,femblables à des glâdes, defquelles par vn conduit oblique diftille & coule quelque humeur, commes des vefcies du byeure, qu’on a par cy deuät aflez fottemét creu eftre fes cefticules. Et ont encore efté in- duits dauârage à adioufter foy à cecy,pource qu'ençores que iournellement on face mourir beaucoup delieures : ceneant- moins il s’en treuue encores d'auantage, & ne diminuent m 2 rien, Hieures. 4 } D Larift. de » hijt. anim. sb. 646, 33 FE a À Plin.lib.rx. | cap.37. Lieures | ayans deux Ærift. de asim.lib.1. cap. 17. dibro 3. de part.anim. cape7. CATiFÉ, de bit. anim. dib.8,c. 28. Rafis lib. de 60. ani. Fertilité des rien ; pour chiffe o abondance de heures ne procede de ce que les mafes portent comme les femelles ( eariln'en sit rien) les femelles ne laiffent deretenir, encores qu’elles 6 … B) u prinfe qu'on en face. Toutesfois celle ans vient de ce que foyent plei- iftore:& que mefmes incontinent qu'el- les ont fait leurs peris,elles cherchent le mafle,& retiennent, de forte que rousles moys elles ont de petis. Elles ne font leurs petis à vne fois . COMME les autres animaux ‘ ainsles font de jour à autre, felon qu'elles ontefté couuertes. Et de lavientlegr smbredelieures. Carencores que la me- re alluéte les petis, & qu’elie foit pleine, elle ne lairra pourt£t de chercher le mafle, & de retenir. Les males, felon que ditro Ariftote au lieu preallegué, couurent les femelles cul contre eul: car leur membreeft mis par derriere: ainfi qu'on peut voir és heures quand 1lz piffent. Laquelle chofe a indurc plu- fieurs à croire, que les mafles portoyent comme les femelies: carileft fort difficile à cognoiftre le mafle d’auec la femelie, non plus qu'és connilz : lefquelz font encores plus de petis queleslieures : &neanrmoins on ne vitiamais connil mafle, qui portaftencores que tous les mois les connilles facent des petis. Plinedicquecs enuirons de Briler, Therne , & Cher- rhonefe pres de Propontide , les lieures ont double foye : & s'iladuient qu'ilz changent de pays,que l'vn des foyes citin- continent confumé. Cela mefmeauoitdit auant Pline Ari- ftote, en pluGeurs pañages : difant quecelte forte delicure fe rencontre en plufieurs eux : & mefmes au territoire des Sy- cioniens ,auprés du lac Bolba. Et dit d'ailleurs, que l’Ifle d'Ithaca ne peut endurer autres licures, que ceux qu'elle a nourri : de forte que fi on yen apporte d'autres, 1lz y meu- rent: car voulans gaigner fa mer, par où ilz ont cfté appor- te, on les treuue mors fur la graue. La chair delieure cit de difficile digeftion : & d'ailleurs elle engendre vn fang gros, efpés , & mélancolique. Toutesfois, felon que dit Ras, le heure rofty eft bon aux dyfenteriques. Le foye du lieure fec, eftanc prins en breuuage, eft fort bon à ceux quiont malau foye. Le lieure entier reduit en cendre en vn pot de terre; 6 bien couuert &eltouppé, &misen vn four , iufques à ceque tour le lieurefoirreduiten cendre , fert grandement aux dif- ficultez d'yrine:de forte que ceîte cendre fait fortir hors la grauclle, tant desreins quede la vefcie. Lefcel du lieurein- corporé en fuccre offe la maille de l'œil, &les flocs blancs qui offufquent la veué. On dit, que fi vne femme porteur (oy Jes fumees d'yn lieure, elleneconceura point. Eccertes c'elt vne chofe approuuee &experimentee ; que fion mer lefdires fumees, en maniere de fuppoñtoire, éslieux naturels des femmes, elles reftreignent les fluxions immoderees de leurs moys: & deflechent routes autres fluxions ; qui y peuuent aduenir. Sesroignons crus, & mangez tous chaux , aident 40 merueilleuRment les graueleux : eflans cuits ilsont fembla- ble vertu & propricté. Son poulmon appliqué fur les cre- uafles ou bleficures des piedz; caufez par le froiffement du foulier, y donne bon remede : fes refticules mangez gue- riffenc les douleurs de 11 vefcie. Le fang de lieure cout chaut, cuit auec farine d'orge, arrefte les caquellangues ; fi lepi- tient en mange. La fente du lieure prife en breuuage a mef- me vertu, Marcellus dit,que la fente de lieurege lcpoitqu'ila fous le ventre, cuits en miel, & pris à la groffeur d'vne {e- ue, referrent & conglutinent les inteftins rompus , & mel mes lors que la ruption aduienc aux petis inteftins,pourueu que le patient en vfe tant que la douleur ait priscours. Les so poilsde lieure bruflez arreBent le Aux de fang en quelque partie du corps que ce foit : & particulierement ceux qu'on aura arrachez du ventre d’vn lieure vif, font propres pour eflancher le fang qui fort des narines, fil'on en met dedans. Quelques vns ont voulu dire que qui portera fus foy le talon d'vnlieure il n'aura iamais aucune douleur d'eftomach:tou- resfois il yaicy trop de fuperfution : & f ccpendant n'eft du tout à reietter. nes,felon que dit Ar Pafhinaca Mavina: Grec, Tryçon : François,Glorin, | Tarerond', Paffenago, Baffango;ou V'affango: à Rome, Bruccho: en la Coffe de Gennes, Ferrazaien Sicile, Baffonagoien Iraliegener .Lemenr,Paffi- naca marinas04 Pe- Joe (olombo. CHAP. 60 AIRE ere Cependant l'on ne AND: MATJIHEOL VS L’efpine quon voit à la queuë de la care ronde recourbee contre les efcailles,mi- tigue la dou leur des déts car elle les romptsë&c les fair fortir hors, Le glorin eft misau ranc des poifçons plats & cartilagi- neux,tout ainf qu'eft laraye. Nousen auons veu deux for- tes : l'vne,qui n'auoit qu'vne pointe fur la queuë, l'autre qui en anoit deux.Quelques vnseftiment que celte derniere for- re foit celle qu'on appelle Aquila. Or d'autant que lAquila n’a qu'vnc pointe ; auccce qu'elle hffere & en teile & en lon- gueur de queué de la tare ronde ,ie m'accorderay pluftoft à ces pefcheurs, lefquels lors queie vifvois les marines dl'ftrie, me monftrerent deux fortes de glorin, l'vne ayant vne poin= te, & l'autre deux : appellans cefte cy mafle, & l'autre femel- fauroit penfer combien rudement Carils ort fur la queut deux pointes dures, & & qui font denrelees deça & delà , lefquelles offenfent fouuentesfois les pefcheurs, poureftre venimeufes. Parquoy Aëtius dit que les piqueures & pointures du glorin paroiflent roufiours. Cefte piqueure caufe vne douleur con- tinuclle, & vn amortiflement general de tout le corps : d'au- tant que fes pointes font f fermes & aiguës, qu'elles percent & penetrent iufques aux nerfz : de caufe que quelquefois aucuns en meurent de mort foudaine. Et cela (comme ie pen£e )a fait parler Pline en cefte maniere: Il n'y a venin plus dangereux, dit-il, que celuy de l'efpine du glorin , que noz Irahens appellent Paftenada, laquelle eft longue enui- ron de cinq doits: & eft fi venimeufe , qu'elle fait mourir les arbres, les racines defquels ont eflé pointes & piquees: & n'y peuvent refiter lesarmes ;,non plus qu'àvncoupde flefche cmpoyfonnee. Le glorin fe tient toufours en embufcade, flon que dit Pline, pour donner pointade à la derobee à ceux qui pafferont pres de luy. Marcellus Vergilius homme doéte, s’cf Fort efforcé, ainfi qu'on peut voir en fes efcrits, de rrouuer la maniere de rendre l'efpine du glorin propre à guerir le mal des dents.attendu que Diofcoride s’en eft palté deleger :toutesfoisildit qu'il ne la fceu comprendre ésau- theursanciens. En quoy certesil monftre qu'il n’a trop fueil- letté l’hiftoire naturelle de Pline : lequel declare bien ample- ment comment il faut vfer de cefte efpine contre le mal des dents: difant ainfi, La pointe du glorin ft fort bonneau mal des dents , fi on s'en frotte les genciues. Pour cefaire, onle meten poudre, & en frotre-on les dents auec ellebore blanc: lefquelles tombent par ce moyen ,fans aucune dou- Æeceptes Icur. Parquoy ne fe faut efmerueiller des arracheurs de Peur arra* dents, qui lesarrachent fans ferremens, & fans douleurau- cher les dëts cune. Cefte efpine auf eft bonne pour guerir les cheuaux Jans faire des vermines qu'ils ontentre cuyr & char , en fearifiantla mal. per auec ceftecfpine. Le foye du glorin cuyten huyle d'o- iue, ne guerift point feulementles perfonnes trauaillecs de la gratelle : mais auf il ofte le farcin aux cheuaux, & laron- Recepte 8e gneaux autres beftes. Le glorin ne laiffe pour cela d’eftre tre le far- bon à manger, pourueu qu'on ofte la reite & la queuë , & le din. jaune qu'on luy creuue en l'arefte & au dos: & que d’ailleurs il foit bien cuyr, ils piquent. forrpointues, Æetis lib,3, Plin.lib.g. cap.48. Plin. cod, dbuc.42. Plin.Eb.32 Cap.7e Sepia: François , Seche : «Arabes, Saratban, © Sar- than: Alleman', Blacfich : Efpaignols,Siba : Ita- liens,Sepra. CHAP, XX. Le noir de la feche cuyte, eft difficile à digerer: toutesfois il fair bon ventre. Les collyres faits d'os de feche font fort bons aux afpretez des paupieres fi onles en frotte.La feche bruleçaue fon os, iufques à ce qu’elle fe defpouillede foy-mefme, & broyeepar apres, &appliquee, oftetoutes taches & macules du vifage, & mondifie & nettoye les furfures & peaux moites, &les dents aufli. Eftant laueccommeon fai SVR: DIOSC fait les autres cendres, elle eft propre és medica- meus ordonnez pour les yeux. Pour ofter la taye des yeux des cheuaux,cefte cen.- dre eft bonne; fi on leur en foufle dans les yeux: & leur * ofte l’onglec, fion y adiou- fte du el, & qu’on leur en foufle dans les yeux, Les feches font communes & ordinaires par toutes les pef- cheriers des licux maritimes : & font femblables aux poulpes, excepté que les poulpes ont vne infinité de pieds : & que Jes feches font plus groffes. Lesfeches ont vn osfurle dos, aus dur &lifé au deflus: mais au deffouz ileft compo- É d'vne certaine moëlle, & matiere fpongiufe, qui eft tant foit peu afpre À manier: &eft rayé & comparty par veines, tout ainfi qu'on voit au bois. de ceftos, pour mouler ce qu'ils veulent fondre nettement. Quant aux feches , elles ne font fans finefle en leur naturel: car quand elles fe fentent preffces, elles vomiflent eur noir, quileur fert de fang, pour troubler l'eau, &efchapper par ho Moyen l'entreprinfe du pefcheur , ou de quelque poifcon Plin.lib.s. je proye. Pline dit hs fontdes petis tous les . “PS5 &que fouuentesfois elles les font à terre, entre les herbes, ou rofeaux : & qu'elles ne viuent plusde deux ans. Ce KA im qu Arilote attribue aux poulpes. Toutesfois fi l'hiftoire fi ns € Pline eft vraye , en ce qu'il dit, qu'on monftra vne fois à ib.9.c. 37% Lucullusvn poulpe grand ; dont latefte pouuoit tenir enui- ron quinze amphores:& les trente piedz , & plus gros Plin.lib 9. ap.30. 'oulpe grand de- mefurémet. u'vne embraffee d'homme:on pourra bien dire queles poulpes viuent & dix, &vingtans. Ce qui peut auf aduenir & aux feches, & aux calamars: veu mefmes que Pline dit au lieu preallegué, qu'on atrou- ué enlamer d'Efpaigne des feches & calamars de Ja gran- deur & groffeur du poulpe sie deflus , qui auoyent eflé mi- fes à bord parles vagues & flots delamer. Anaxilaus dit, “que fi on met du noir de feche en vne lampe ardente, & qu'il por, faren'y aitautre lumiere, tous ceux qui feront prefens femble- des gens "°ront cftre noirs comme beaux Diables. Au reftelesfeches, ves « la lu-]es poulpes, & les calamars font de tresdifficile digeftion: ÆRecepte mere pour cefle caufe on 4 accouftumé de les batre auant queles cuyre. Athenæus toutesfois dit , queles feches boullies font bônes à l'eftomach, & qu'elles fubtilient le fang, & font fortir Gal lib.3-Jes morenes. Galien dit que leur chair eft dure : qu’elles font de aliment, de difficile digeftion : & qu'elles engendrent humeurs cruës fault. & indigeftes : toutesfois qu'elles font fort nourriffantesen- pen, PES EUR qui les peuuent digerer. Son os brulé & reduit al.ti0.11, en cendre, felon que dit le mefme Galien,eft fort bon à net- Fmp-medic.royer Ja gratelle, & à mondiferles lentilles & peaux mortes & blanches qui viennent furlecorps. Ccfte cendre, meflce auecfel mineral, qu'on appelle {el rouge, ofte l'onglce des yeux; &la diffoult. La poudrede ceftoscru, blanchift les dents, & deffeche les vlceres, eftant appliquee deflus. Pline dit, que les œufs de feche, mangez »Prouoquent à vriner : &) © defchargent les reins des humeurs pefans & vifqueux, dont ilz pourroyent eftreem pefchez. Aucuns,pour fe rendre gen- tilz compagnons enuersles Dames ; vfent des feches accou- ftrees & cuytes auec aulx & noir. Mullus pifcés: Grec; Trygla : François de Marftille, Triga:a Nifle,Srrilha: à Bordeaux, Barbeauen France,Surmuler, B arbarin, Moil, ow Kouger bar= bn: lcaliens,à Rome, Trigla:a V'enize,Barboni:co- munement, Mollo:E fpaïgnolz, Salmonete, CH AP) AYANT: Ceux qui counueront crop le fur- mulet en leurmanger, f fentironc notoirement affoiblir la yeuë, Ce poi - LIVRE Les orfeures s'aydenc fort 30 à la goufter bien, picdz efloyent longs enuiron de © fuyuant fa pointe ,au IT. 137 fçon fert de remedeseftät appliqué cru, & mis en pie- ces; fürles pointures des dragons, araignes , & fcor- pions de mer. Le furmulet appellé iadis desY.atins mullus,ne PS PIE cenGen Ttalie,ainsempruntäs le mot Grec les Italiéns ’ap- peller Triglia. Ilyen a deux fortes (comme a do&tement efcrit Saluianus)qui font differétes & en couleur & en gran- deur & Ron Le plus gros, ne pañlegueres vn pied delon- AUeUr eft rouge, & a de peurs trais & lignes jaunes qui de- cendent de la tefte à la queuë.Le moindre eft purpurin, qui 10 gft marqueté de petites taches jaunes, &plôbines,& ne deuiét piess plus grand que la palme dela main. Tous deux font arbeux ; qui fait queles Venitiens les appellét barboni.Les Anciens, & furtout les Cabarettiers, en faifoyent grand Cas :Carontreuucen Autheurs dignes de foy, que mefmes Jes mefhagers achettoyent le furmulet vn marc d'argenc la 3 piece: tant efloyent frians de fon foye & defatefte, Galien Gal lib.3.de | en parle ainfi : Le foye du furmulet eft eftimé fort friant de alimen. fa- nozgourmans. Aucuns l'accouftrent aucc garcleum pre- ct. pie (qui eftoit vne compofñition faite de fel & d'huyle ) puis royent ce foye auec vn peu de vin, tant & fi fort ; qu'il foit incorporé auec le res > & reduit en vne fauffe, qui fent la fleur de froment : en laquelle ces frians fauflent la chair du furmuler. Toutestois , quantà moy ie n'ay jamais trouuéce poifçon fi exquis, nifa tefte, ni fon foye, qu'il en fallut faire telle cftime , que font noz cabaretiers ; ni pour la fanté delaperfonne. Au refte ,iene puis entendre pourquoy plufeurs cherchent les plusgrans, veu qu'ilz ont la chair plus dure, & plus diffale à digerer, que celle des petis : joint qu’elle n'eft de fibongouft. Pour cefle caufeie m'enquis vne fois vers vn , qui achetoit vn fur- mulet fort cher, pourquoy il le faifoit: lequel me refpon- dit, que c’eftoit PRE cent pour raifon du foye, & puis pour la tefte. Voylà qu'en dit Galien : lequel pour- paffage mefmeen parleainf : Le fur- mulet a la chair ferme & feche fur tous autres poifçons : tel- lement qu'on diroit qu'il n'a en foy aucune humeur, greffe, ou vifcolité. Et pour celte caue il eft le plus nutritif de tous les poifçons , pourueu qu'il foit bien cuyt. Voylà l'opinion deGalien. Pline dit quele furmulet fair des pe tis trois fois l'an: & qu'il eft f goulu qu'il fe paift mefmes descorpsmors. Ceux font milleurs, qui ont des barbil- lons des deux coftez de la machoire deflouz. Ceux de Rome font meilleurs que ceux du royaume de Naples, & mefmes que ceux de Venife. Athenæus dit, que le vin, auquel on aura fait mourir vn furmulet, engarde les fem- mes de conceuoir,& les hommes d'arreffer, s’ilz en boyuent. Hippoporamus, [inc equus Fluniarilis: Fra ç0é;(henal agnatique: Italiens, H ippopotamo. CH AP: XXII, Les geni- toires d'hip- Popotam? fe. chés;broyez, & prins en breuuage, {ot bôs côtre 5 des ferpens. Hippopotamus , felon que dit Pline, eftvnanimal nourry Plin,bb.8, au Nil, qui eft plus gros qu'vn crocodile, ayär le pied four- 415,9 26. ché, commele bœuf. Il a le dos, lecrin , & le hanniflemenr du cheual,& le muffle refroncé ; ayant des dents de fanglier, quineantmoins ne font fi tranchances: & a fa queué toute retortillee. Le dos de fon cuyr refifte à toutes armes, finon qu'il foit mouillé, Ariftote toutesfois, de quiil femble que Pli _4rif. de éone ait emprunté, en parle ainfi:Les animaux qui ont les déts hifi. anim. . difpofees à mode de fcie, ont auffi la bouche fort fendue, c8- lib, Le, me lelyonile chieniles autres l'ont petite,côme l'homme:les f autres ni trop grande ni trop petite, comme les porceaux, & le cheual aquatique , lequel f nourrift en Egypte, ayant le crain comme le cheual, 1 corne du pied comme les bœufs, & lemufflerefroncé. Ilavntalon, ainfi qu'ont les animaux qui ont le pied fourché , les dents Ly fortent quelque peu de la bouche. Sa queuf commele fing er : il hannift à mode ds cheual,& ef de la grandeur d'vn afne. Son cuireft fi efpez fur le dos;qu'on en fait randelles,targues,cuyraffes & motions. Quant aux dedäsil eft femblable aux afnes & aux cheuaux. Cependant ( fi nous voulons adioufter foy à Paufanias }les m 3 ens AMiF$. de hist. anim, Lib.8.cap.2. 133 densinferieures fortent hors à l'hippopotamus ; comme au fangher, & mefme de telle façon, & fi grâdes,qu'il dit, queles Proconnelensauoyent yne ftatue d'or de Cyhele , laface de Jaquelle eftoit formee & contrefaite des dens d'hippopota- mus,en lieu d'yuotre. Au reftcience penfe point que le pour- trait que nous mettons icy en auant foit le vray hippopo- tamus,combien que Bellonius l'ait pris pour tel, & apresluy Gefñnerus. Car ainf peine il n'a point les pieds fourchez cô+ me les bœufs , felon la defcriprion d'Ariftote , ni mefmes les talons correfpondans ; ains comme les loups & chiens , auec les ongles au bout desdoiges : joint auffi qu'il monftre auoir yne bouche grande: dautant que Bellonius dit qu'iltientenI O9 Ja bouche vn crocodile. Les dens ne luy fortét hors de la bou che,;comme au fanglier.1l n’a point de crain, ni forme d’afne ni cheual.L’oniugeroit fa queuë pluftoft femblable à celle de l'elcphant, que à celle du fanglier, Ilales oreilles d'vn ours, le mufeau d'vn pourceau , & toutesfois ilale muffle refron- cé. Or ne faut il pourtant;pour auoirle mufflerefroncé,efti- mer que ce foit Le vray LEE : tendu qu'en tout le corps,hors mis les pieds;i reffemble vn porceau.Et quelque chofe qu'on allegue touchant Ja ftatue de pierre de Nilus, qui eft à Rome, aupres de laquelle ceft animal ef ainfi taillé & enleué,comme nous levoyons icy,;mefmes tenant yn cro- codile en la bouche:f eft-ce que l'on ne me fera iamais croire 20 que tel foit le vray hippopotamus, d'autant qu'il ne ferap- porte point à celuy qu'ont defcrit Arifote, Pline ; &lesau- tres anciens autheurs : & aufli n'ay-ie iamais leu en aucun aurheur,que le cheual aquatique chaffaft aux crocodiles, & qu'illestint mordusen la bouche. Maisie m'eftonneenco- res plus de Bellonius qui dit auoir veu à Conflantinople vn hippopotamus de mefme ecftuy,qui auoit vefeu hors de l'eau trois ans fur terre, & viuoit encores:veu qu'A riftote en efcrit ainf, Il y a quelqueforte de poifçons ; comme font les tor- tues marines , les crocodiles , & Je cheual aquatique ; qui ne peuuent viure hors del'eau.Et devray l'experiéce & la raifon naturelle nous l'enfeigne.e penfe donc que berlue,ou bien qu'ilracôte plus qu'iln'aveu.Et q u’ainffoit, nous auôs icy fait tailler quelques anciënes medalles,qui ont la vraye,naiue, & correfpondäte à la defcription d'Ariftote, figure d'hippopotamus,lefquelles nous auons recouuertes de Jaquesà Strada Mantuan,quia la charge & foin des medal- les&antiquitez del'Empereur Ferdinad & Maximilian. Or je m'affeure 4 qui y regardera de prés, iltrouueradlavraye . : PART FE à forme & figure du chenal aquatique y eft depeinte &defcri-ÿ O INCOFPOTCZ enfemble: puis le laiffentainfi fcher. Au te. L'hippopotamus ne fe nourrifloit anciennemét feulemét au Nil: mais au fi en vn fleuue d'Afrique nômé Bäbotus,& en vnautre des Indes nommé Indus:côme difent Strabo,Pli- ne, & Julius Solinus. Ammianus Marcellinus cferit, qu'ileft impoffble de trouuer de vrais cheuaux aquatiques felon mefme que leshabitäs des pays oùilsfe tenoyent iugét. Car ils difent que l’on lesa fi fort pourfuyuis & chaflez qu'on les as côvrcins fe retirer vers les Blémyes. Ceft animalef fi cault, que pour n’eftre prinsälapifte, apres u'ila remarqué fon viandir, il y vaareculon, à fnqu'onne luy drefle embufca- deàfonretour. Le premier qui en fit monftre iRome, fut Marcus Scaurus, eftant Edile: lequel en amiena vnen vie, & 60 cinq Crocodiles. Au refte il femble que ceft animal ait eftu- dié en medecine : car fe fentant chargé d'humeurs;il fe pour- meine à lariue du Nil, cerchär les raillis des rofeaux & can- nes. Etoùilrencontrera vn tronçon de rofeau, qui foit bien aigu & pointuil s'appoifera deffus, & fera tant qu'il s’ouuri- ra vne certaine veine dela cu yffe:& par cefte faignee s'euacuë des humeurs fuperfuës , iufques à ce qu'il cognoit quece foit aflez: & alors il reflerre fa playe auec limon,ou fange.La cendre defoncuyr, applique auec d’eau,guerift les apoftu- mes larges & plattes,qu'on appelle pani. Sa graiffe eft bonne aux ficures froides, & le parfum de fes fumees.Ses dens gau- ches font bônes au mal des dens, fi on en fearifie les genfiues. AND. MATTHIOLVS Si on fait vn brayer de la peau de fa tefle, qui ef du cofté gau che;il raffroidit tout appetit de luxure.Sa cendre eft bonne à fairerenaiftre le poil tombé par la pelade.Ses genroires auffi prinsen breuuage au pois d'vne dragme, feruent contresles morfures des ferpens:dequoy fair mention Nicander en fon triacle. Etcroy que Diofcoridel’aye pris delà ;, comme ila fait plufeursautres chofes. Fiber: Grec, (affor:F rançoës, Byeure: e Arabes, In. chiam alginde beduffer, Giendedeffars © Giendibr. deffar: A llemans, Byber:Efpaigno!s, Bynaro, © Bi- uzrio:[raliens,(afforeo. CHAP. XX111. Le byeure fenourriten laterre&en l'eau: & vit des poifçôs & efcreuil- Ses genitoi- res font bons aux morfures des ferpens : font elter- nuer : & generalement ont beaucoup deproprietez. Carprins en breuuage auec deux dragmes de pou- liot11z prouoquét les Aeursaux femmes, & font {or- tir hots l'enfant du ventre de la mere,& l'arriere-fais. Bellonius A la; o Beuzauec vinaigre » ilz feruent de contrepoyfon: & 1 font bons à la colique; aux rrenchees, aux fanglots,& quand on abeu où mangé de lagomme de centau- rium. Clyfterizez; ilz refucillent les lethargiques, & tous ceux qui font affops, pour quelque caufe que ce foit:ce que auf fait leur fenteur & parfum; fairauec vinaigre & huyle rofat. Prins en breuuage, & appli- quez, ilz fontbons à ceux quitremblent ; aux fpaf- mez, & à toutes douleurs & deffaux de nerfz . En foimmeilz font de temperature chaude.Les meilleurs 49 genitoires font ceux qui font comme beffons (car iln’eft poflible detrouuer deux pellicules beffonnes & conioinctes en vne feule bourfe de geniraires ) & quiont vne liqueur retirant à cire» d’odeur fafcheufe & puanteeftant aiguë & mordante au gouft,& aylce 3 emmieller & rompre;laquelle foit enclofe en pellicu- les naturelles. Car aucunsles corrompent & fofifti- quent, mettans és bourfes de lagomme,ou de l’am- moniac, auec du fans, & quelque peu de caftoreum» refte, c’eft moquerie de penfer que le byeure fe cha- ftre foymefine, {e fentant preffe des veneurs : car fes enitoires font fi cours & ferrezs qu'il luy eft impof- fible les pouuoir toucher; non plus que au verrat. Pour bien donc auoir la liqueur de fes geniroires » il fe fault garder derompre la pellicule en quoy elle eft enclofe: dans laquelleil faut que cefte liqueur fe fe- che;* pour la donner par-apres à boire. Les Byeures font fort communs en Germanie, és coftes du Rin, de la Duno, de Draua, Saua, Mora, & autres grans fleuues de la Germanie, d'Auftriche, de Boheme, & d'On- grie. Lebyeure donc eft vne forte d'animal, qui viten l'eau & en terrecar quelquefois ilcerche fon viandis és forefts voi fines des riuieres ; & quelquefoisés riuieres mefines. 11 eft femblable à lalutre, toutesfois il eft plus gros. Ilalatefteen arrondiffant, les dents & yeux derat;la langue de pourceaus lesioués de lieure, le muffle applati,camus &non eminents & muni depoil, qui luy ferc de barbe, autantena il fur le cil des yeux. Ses dens de deuant font routes deux à deux, Jongues ; larges ; courbes ; pointues, & creufes au de- dans ,iaunesdecouleur. Vers les machoires il en a huit dechaf SVR dé chafque cofté, lefquelles font incgales ; de façon de lime, &2 afpres:fes oreilles font rondes, petites &velues. Ses pieds ac deuant font diftinguez en cinq doiges, & font femblables à ceux des rats de montagne ; ou à ceux des efcureux, gar- nis aurefte de longues & fortes griffes: & non à ceux des finges, comme dit quelqu'homme dote. Ceux de derriere à ceux des oyes , diftinguez femblablement en cinq doigts , & ferrez & entretenus d'vne cartilage & peau noire. Il n'a point de poil en la queue, laquelle eft large, & efcaillee par deflus, & de l'autre coftélifice. Il s'en fert & des pieds de der- ricre à nager. Ilale foye gros noiraître, & diuifé en cinq lo- bes:fon FE) ef pctit:fes roignons gros:fa ratte plus petite que ne porte le corps:fa vefcie comme le pourceau.Ses genitoires font petis,trouflez,& mefmes tiennent à fon efchine;lefquelz ileftimpoffible d’arracher;qu'il neluy couftela vie. À quoy Plin, li.32. aufi s’accorde(comme dit Pline)vn excellent medecin,nom- C3 méSeftius. Et parainfine croyons Solinus, Andromachus, Acelianus, Apuleius, luuenal, Ciceron & Pline, quieftiment ue le byeure fe chaftre, quand il fe voit pourfuyui. Maisie m'esbahy de Pline,qui a obftinement gardé fon erronee opi- nion,& cependant a approuué ce qu'auoit dit Sextius. Puis donc qu'ainfi eft quefes genitoires tiennent à l’efchine, & ne font gueres plus gros que ceux d'vn coq le caftoreum duquel on vie en medecine n’eft point fes tefticules , ains pluftoft fes bourfes,qu'on voit aux aines, tant des mafles que des femel- les, femblables à œufs de poulle,& quelque fois plus grofles. Chafque vefsie ou bourfe 2 fon iffue & orifice au dehors, tout aupres du penil, non diftante l'vne de l'autre, lefquelles diftillent & rendent vn liqueur huyleufe, & forteen odeur, & de laquelle le mefme animal s’en oingt de lalangue. Cefte humeur durant que l'animal eff viuät , & que fes bourfes luy demeurent aux aines, coule commehuyle:mais aufsi toft u’on les luy a oftees, & qu'on les a mifes en referue;il s’efpel- ET comme miel, & fe fait iaune:finalement fi on les pend à la chéminee, il deuient femblable à la cire. Or que ces vefsies ne font point fes genitoires ; on le voit apertement : d'autant ue & le mafle & la femelleen portent :ioint aufsiqu'iln'en bn aucun conduit qui fe vui auec ce auféi leur groffeur nous môftre manifeflement qu'on neles peut prendre pour & au lieu des tefticules,qui luy font fort petis. Et pour conclurre , attendu que nous auons cy deffus dit (& qu'ainfi tous les autheurs le tiennent) que fes enitoires tiennent à l'efchine ,ie ne voy aucune raifon ni Verifimilitude qui m'induifé à croite que le caftoreum foit Les tefticules du byeure. Nous donc efmerueillez de telle nouueauté, en remerciäs premierement Rondelet, qui nous l'acfclaircie, & voulans en eftre plus affeurez ; auons fait vn anatomie de deux byeures, mafle & femelle, que nous auoit donné le ferenifime Seigneur Ferdinand , Archiduc d'Au- triche, prefens Claude Richard, Chirurgien del'Empereur Ferdinand , & André Blauius, lean Villebrochius, George Handfchio,noz compagnons, & autre bonne trouppede me- decins, & n'auons trouué autre chofe que ce que Rondelet nous auoit enfeigné. Dequoy certes la pofteritéluy doit eftre grandementtenue. Car nos peres & predecefleurs ont pref- ques touscreu que le caftoreum eftoit les tefticules du bye- urc. La femelle par vn mefme conduit fait & fes petis, & fes éxcrements, & par le mefme aufii elle vrine : d'autant queles conduits de fa matrice & de fa vefsiefe rendentlà. On man- ge de fa queue & des pieds de derriere les vendredis & fame- dis,&és iours prohibez de l'eghfe, pource qu'ils ont gouftde Lesbyeures poifçon.Le byeure a les dens de deuant fi aigues & trenchan- Lons char- tes» qu'ilen rue branches des arbres, tout ainfi qu'on ç o ployerlecaftoreum. Certainementsfion prentgardeen fon feroit auec vne farpe: & d'icelles en fait fa loge ,auec grand artifice,és cauernes qui font à bord de riuieres,où ilfe tient:y faifant plufieurs chambres &eftages. Le byeure eft dange- reux dela denticar jamais il ne lafche prinfe, quoy qu'iltien- ne, qu'il ne fente les os froifler. Outreplus il fe faut bien rendre garde aux piperies qu'on fait au caftoreum , quand on l'achette:car de tous ceux qu'on apporte vendre à Venife, il yen a bien peu qui ne foyent fofiftiquer. Cequ'onvoiten leur excefsiue groffeur. D'auantage on cognoit la bonté de ceux qui font trais,en la liqueur qui eft dedans, femblableau miel : &en ceux qui font fecs, quandcefteliqueur retire à la dire. Onles fofiftique; broyant les roignons de byeure, &les pentierse mettant és bourfes, comme fi c'eftoit cefte humeur accou- GOés lethargiques. Quant à moy, i'ay fouuent ordonné le ca- ftumee, Quant à moy;ï'ay veu & eu fouuenten Allemaigne, &en Aufriche , des caftorea entiers & non fofifliquez ;, qui eftoyent bienautrés queceux dont vfent les Apothicaires, & en groffeur,& encouleur,& en odeur, & au gouft,& mef- plis. li.32.mes en leurs qualitez & operations. Pline dit que ceux de mp3. Ponte fontles meilleurs. Ce qu'auoit premieremét dit Stra- Strab.li. 3. bo «lequel en parle dinfi: L'Éfpaigne produit à force che- de fit-orbe ureux, &à force cheuaurfauuages. Il ya certains lacz qui DIOSC.LIVREIL 20 qué eflant bien demeflé auec huyle d'oliue. Ortoutes cho- eau penil, qui eftentredeux:3 © parties plus groffes,& plus materielles, encores qu'ilz foyent 139 s’enflent : & y treuue-on des cygnes en grande quantité; & d’autres PE femblables, & mefmes des biflardes & oftardes. If y a aufsi des byeures en leurs riuieres : mais leur caftoreum n’eft de telle force & vertu que celuy qu'on ap- porte de Pont. Car la region de Pont a cefle propricté & Drogues de pt les medicaments & ‘drogues qu'on en apporte Pont. font plus efficaces que ceux qui viennent des autres pays. Et pource l'interprete de Strabo s'eft grandemét failli, tour- nantlemot Qupuæxädes , venimeux : car 1l fignifie medica- menteux, c’eft à dire plus fouuerain & de plus grande effica- ce pour vfer es medicamens.Et fe trouue plufieurs telles dro- gues, comme l'abfinthium Ponticum , le phu, l'acorum, tas momum, &autres. Et pource aufsi Damocrates mefle en fon Mithridat du Cafloreum Ponticum. Galien en parle Gallib.nr. ainfi: On appelle les genitoires du byeure, caftorium : & fimpl..mcd. cft vn medicament fort celebré, & de grandes & diuerfes proprietez : tellement qu'Archigenes en a efcrit vn liure particulier : où 11 a bien amplement defcrit les vertuz par- ticulieres du caftoreum. Quantà nous, nousen parlerons generalement, tout ainfi que nous auons fait és autres me- dicamens. Toutesfois fibienon regarde à cefte generalité, on trouuera aifement fes effetz particuliers. Le caftoreum donc eft notoirement chaud. Et qu'ainfi foit,il efchauffe no- toirement & euidemment toutes les parties où il eft appli- fes chaudes , qui refoluent les parties où elles font appli- quees ; feruent aufsi à les deffecher : finon que le fabicé huit naturellement humide, comme eft l'huyle, ou l’eau : ou bien qu’il fuft accidentalement chaud, & non en fa qualité:comme qui l'appliqueroit au feu, ou au Soleil d'efté. Veu donc que Ja fubftance & eflence du caftorium eft feiche,ayant vne qua- litéchaude coniointe : certainement ilne peut efirequ'il n@ foit deficcatif. Et cela a-il de commun auec plufieurs autres medicamens. D'ailleurs veu qu'il eft fort fubril en fes par- ties , aufsi eft-il plus efficace que d’autres medicamens, qui font chaux & fecs comme luy. Car les medicamens fubtilz font de plus grande vertu, que ceux qui font compofez de égaux en temperature : attendu qu'ilz pénetrent iufques au fond des parties, où ils font appliquer, pour efpeffes qu'elles foyent:comme font les nerfr. Dont s'enfuit, pour les rai- fons fufdites, qu'ilz font grandement fortifiez, y mettant du caftorium. Aurefte tee medecins abufent bien du ca- ftorium, l'appliquans en toutes fortes detremeurs, de fpal- mes, de paralyfies, ou autres ftupiditez & amortiffemens de membres: ne penfans point que telz accidens peuuent adue- nir & eftre caufez de caufes du tout diuerfes & contraires au corps. Mais fi tu veux fuyure Hippocrates ; tu retiendras de luy , que lesfpafmes font caufer de repletion , ou euacuation trop grande:& que où fera befoing d'euacuer les humeurs fu- perfuy, dont les nerfs font chargez ; tu pourras ordonner le caftorium en breuuage, & l'appliquer dehors. Mais où le fpaf- me procedera de Er grandeextenuation & ficcité, tiens pour certain que le caftorium y eft fortcontraires Par mef- me raifon le caftorium eft tresbon À ceux quitremblent par repletion d'humeurs : &au contraire il eft nuifible à ceux qui tremblent partrop grande euacuation. Suyuant ce que def- fus, quand’ vn patient fera preffédu choquer ou fanglot, il fautregarder, au preallable, dontil procede. Car ficeft de trop grande repletion, il faut auoir recours au caftorium: mais s’il procede de ficcité, ou de trop grande euacuation,ou d’autres humeurs aigues & mordantes;il faut fe garder d’em odeur & gouft , onaurz opinion qu’il foit du tout contraire à la nature de l'homme: & neantmoinsil eft plus naturel à l'homme, qu'il ne demonftre en fon odeur & gouft. Car les autres medicamens qui ont ce gouft , ou odeur, ouilz nui- fent à l'eflomach ; ou au ventre, ou à la tefle, ou en quelque autre partie du corps. Mais le caftorium eft roufiours bon: foit qu'on l'applique à vn corps humide,qu'il faille deffecher: ou à vn corps froid, pour l'efchauffer:ou bien à vn corps hu- mide & froid, pour le deffecher & efchauficr:de forte qu'il ne fut onques nuyfble, quelque part qu'on l'ait appliqué:& fur tout quand il n’y a point de feure:ou bien quand la fieure n’eft chaude ni aigue, ains eft tiede & morte, comme on voit ftoreum auec poyure blancen breuuage,de chacun vnecueil lerce , & n’aduint jamais que patient qui fuit s'en trouuaft mal. Et mefmes aux femmes qui ne peuuent auoir leurs fleurs ; apres leur auoir tiré vn peu de fang dela veine du ta- lon ,ie leur ay toufours fait boire du caftoreum ,auec pou- lior, ou calamente : & ay toufiours trauué cela leur eftre fort propre fans leur faireaucun mal, D'auantage, il jette horsles fecondines. Et fait toutesles operations que deflus, m 4 prins 140 prinsen breuuage auec melicrat. D'ailleurs fionle boit auec oxycrat ; il donne grand allegement aux coliques paffions, aux tranchees & fanglotz,caufez d'humeurs groffes, vifqueu fes, & flatueufes. Le Caftoreum appliqué dchors ,auec on- guent Sycionium, ou huyle vieil, fait les mefmes operations qu'il feroit , prins au dedans. Quant aux parties qui requie- rent eftre plus efchauffees , on les doit frotter de caftoreum feul.Il eft fort bon auffi , prins & huméen parfum, aux affe- &ions & deffaux du poulmon & du cerueau,pracedans d'hu- meurs froides & humides. Toutesfois il n’eft pas bon aux lethargiques & cataforiques , qui auroyent fieure, auec les huyles deflufdits,ou l’vn deux:ains pluftoft faut prendrehu le rofat, & l'appliquer fur le front, & furle chignon du £ol. Voylà que dit Galien,touchantle Caftoreum. Leparfum du Caftorium mis dans les narines eft fingulier contre l'e- ftouffement de l'amarriz,Pris en pilule auec affa fœrida,ileft lus efficace.Pris en breuuage au poix d'vne dragme, il lafhe Le ventre, & chafle toutes ventofitez, Il eft fort proffitable à ceux qui ont la colique, & qui font malades de la mere, lors que le dangereft qu'ils ne tombent enfpafmes, tremblemés, contraétiôs & dureffes de nerfs.Quelques fuperftitieux nous ontafleuré que les dens de deuantdu byeure tenues en vne tale, & prifés en vin gueriffent dela iauniffe:ie nel'ay expe- Plin, li,32, rimenté, Au refte, Pline dit que le Caftoreumeft bon à ceux AND. MATTHIOLVS la muftele domeftique;laquelle hante és maifons. Les fouins & belettes font fi tendres de leur petiz,qu'ils les tranfportent ça & la, de peur qu'ils ne leur foyent defrobez. Ce que voyans aucuns(felon que dit Ariftote) &confiderans ces ani- «Ariflot.de maux qui portoyent leurs petiz en leurs bouches, pour les £enera. ani: tran{muer çà & la, eftimerent, fauffement toutesfois,queces /b.3..6 animaux fiffent leur petiz parlabouchc. De l'opinion def 1 quelz a efté Ouide:mais aux poëtes il ne faut prendre grand egard : çar ils ont liberté de tout dire. Chriftophorus Ence- re lius homme debon fçauoir, aimant mieux fu ure le diredu fl us Ra commun ; que l'aurhorité d’Ariftote, & de plufeurs autres D bons autheurs, a dit que les feches, les calemars,les langou- 1e Îles, & les fquilles, conçoyuent , & font les petiz par la ie che. Et non content É ce , il dit que les corbeaux & les ge- linottes conçoyuent parlabouche, Aurefteles MART ES font vne efpece de mouftoilles : & y en a deux fortes en Ira- he. Car les vnes font roufles & noires , exceptee la gor- ge qui eft blanchaître, & l'appellons fouinne. Les paifans es hayffent fort: carelles ne leurs laiflene poules à tuer, ni œufs à fuccer : & fielles peuuent entrer és colombiers , elles font belle vendange des pigeonneaux, L'autre efpece fe tient és boys:& eft re marte. Elle et plus grande que la fouinne, & à fa gorge rouflaftre ; ayant le poil plus clair, & plus mol: de forte qu'on en fourre les robbes des Princes & Martes. TI. ui ont le haut mal, s'ils en vfent; & qu'il guerift le mal des 20 prans Scigncurs. Aucuns dient, qu’ -i 2 5 dens, fon le diflle auec huyle d'oliue, to ui eft du Es de ele derniere forte : dont ER A cofté de la dent qui fait mal. Et eft encores mailleuràla faux,chefnes,& yeufes:& l'autre efpece, qui eft beaucoup plus douleur des oreilles, eftant diflillé dedans auec Meconium, belle, fe nourrit és foreftz de hautz fapins & de peffes NE quieftiusdu pauot. L'vrine de byeure fert de CONITEPOI- Marte ZIBELINE, nommee Zobelle par les Allemans, Afarte Zé fon, &reffte aux venins ;aufi l'or onne-onés preferuatifs. eft aufsivne cfpece de mouftoilles. Elle eft quaf femblable beline. | Aucuns eftiment que fon vrine fe peut longuement garder aux martes de pais , toutesfois elle eft vn peu moindre. Elle en fa velcie. cfttoute rouffe,exceptec la gorgc;qui eft blanche, & eft mou- Va chettee denoie pa DtRAE &Mofgonie font quafi les me- nnotation, res nourrifles des zibelines: aufsi en font les gens deces pays * Combien que les exemplaires communs mettent ces là grand fait de marçhandife,Elles font fort cheres , mefmes res \ au lieu où on les préd:parquoy ceux qui y chaffene, y font d -apres la do boire: ns Ori- 3L Ent; y font de mots, Pour par-apres nnet à boire: ceneantmoins ransproffitr. Les FVRETS aufsi fc i bafus, fidelle fecretaire de Diofcoride, met feulement, Pour oë P | ro GILtAnE dés FCHE d mouftoilles. Ils font grans comme efcureux : & ontle poil par-apres la garder. Ce qui me femble plus approchant de fait ï SERA - ; ‘ 2 ] rouflaftre. Ceftanimal eft fi haut de cœur , qu'il s'attaque verité. Car le Caftorium (felon Diofcoride) ne fe prent feu- quafi à coutes beftes , & leur fait la guerre: & fur rout : DE = : ut aux (opens en breuuage ins s'enfert-on & en clyfleres,&en COnnils > lefquels il fait bien fortir hors de leurs clapiers, parfums. Jaime fort le fang, & s'en nourrit pluftoft que de chair. : : D'ayantage, j'ay entendu qu'on trouue en la Germanie, en Mhuffela vulgaris: Grec, Gale: Françors, Belette, Polonie, & és païs circonuoifins, plufeurs autres efpeces de EMouftoille, @ quelquefiis grifie une Foñinne: mouftoilles ; def uglles ie m'en paife pour le prefent , n'ayant TT Dial: Sequo ca Éd RAD ien'en ay point veu. Maisi'e- ] : pere en fauoir quelque chofe en Boheme, où ie fuis de pre- CHAP. XXIIII, fnpa fee Fe FAREDERS d'ATRTeeRS Sn maïiltre : & non feulement quand à ce beftial , mais aufsi de # _4Qtousautres animaux quifonten cefte lage Seprentrionale: Pour Lu & plufeurs autres chofes qui FRE à l'lukracion de la is CE médesie ,Sil pli Dieu, & mefmes des chofes mincrales, ouins, qui a beletre combat le ferpent : ayant au preallable mangé de hantent és rue: Fe es nr LENS que dit Pline : tant fut Plin.ub.f. ï ê curieufe Nature de bailler à chafcun fon pare, On lesiet- ‘4 Dons & é caucrnes des Pa ues, qui font als remarquees par LE : Si 7 lavilenie qui paroïff, & le degaft quieft alentour, C'eftani- #- SK = ler, & leur malle sue SE Et NA ; mais nçantmoins il meurt à ET: ofter ar- Aucombar, Ondir que fila belette 4 vn œil poché ou creué £ US es par quelque accident, qu’elle recouure la tt au mefne SN—= P À moyen que les lezars, Toutesfois les fumees des fouins, leursentrail- martes,& belettes,fentent quelque peu le mue. Incorporees les ; puis les faler,& les tailler fecher à l'ombre. Prinsf 9en miel, auecvn peu de farine de lupins, ou de fenegré, elles en breuuage ; au pois de deux dragmes, c’eft vn re- PURE A A AL ÿ DIS apoflumes flegmati Een ; © 1 rnel,& linçorporent aucc ius de fe- mede prompt & fingulier contre toutes morfures de noil,pour ofter la maille de l'œil, & re À taches & chofes qui ferpens, & contre toutes poyfons. Leur ventricule empefhentlaveue. Mefines il nettoyeles lentilles & routes ou caillette embaumé de coriandres, & gardé, fert EU Faces Le XUArES Ty SPPAAATE aucc du miel, & raci- randement à ceux qui ont le hault mal,8& à ceux qui 165 de couleuuree,ou bien poudre de la racine d'Aros, autre g n f 5 ns q + Le b à q ment vit de chien. D'autres dient que lepoulmon de Yo. ont mords des lerpens, eftant prins en Dbreuuage. ftoille, eft bon à routes maladies du ue La cendre des Bruflez & reduits en cendre en vn pot deterre;ils fouins, ou belettes, incorporceeneau , & appliquee fur le fontfort bons aux goutteux, appliquant cefte cendre fron,ofe roues douleurs de refte ; & fi on la ierte dedans les auec du vinaigre. Leur fang aufi eft bon aux ef- yeuxselle gucrifé les cataraêtes & fifufions d'iceux. crouêlles, fi on les en frotte : & fi fert à ceux , qui ont 69 Ô k haut mal. Rane:G rec, Batrachoi :François,R aines, Grenaill@: Arabes, Diflaha, on Dafda: & LES Re us ar Se Ceft Sue eft Re ALemans, Ne. n & preuoyant : &encores qu'il foit petit decorps, fi eft-ce rofch: Effagnolz Plin.li.19s ua cœur felon, & hardi. Pline en met deux efpeces , af- Ar à | cap.4. auoir, la belette, qui vit és champs, & parleshayes & buif d | fons, qui eft appellee muftele fauuage : & la fouinne ; qui cft CHAPILLXX LA Les Plin.lib.9. 6.51. SV R° VONEOSICMIEAN R'E AA. Les gre- noilles eui- ces en huyle & en fel,fer- uér decôtre- poifon &pre feruatifcon- tre tous ve- nins & poin à N tures de ferpens, fi onles mange, & qu’on hume leurr o decoction. Elles font bonnes aux fraideurs inuete- rces des rendons. Leur cendre appliquee ,arrefte &c eftanche tour flux defang. On en frotre les places vuides de poil, pour y en faire renaiftre ,& ce auec poix fondue. Le fang des raines vertes engarde dere- paittre les poils arrachez, fi on en diftille au lieu mef- me oùa eftéarraché le poil. Leur decoétion faite en eau & vinaigreseft fort bonne au mal des dents, fion s’en lauc la bouche. 20tre cofté fachät bien Les Grenoilles font fort communes en Italie, & fur tout, en la Lombardie. Elles font differentes entre elles, & cn groffeur, & en couleur, & en proprictez4Car celles qui vien- nent de la corruption & putrefaétion de la terre, trempee & arroufee des pluyes d'efté,ne viuent gueres,& ne s'en fert-on rien. Les autres qui viennenten la mer, és riuieres, lacs, & marais , font faites felon l’ordre de nature. Il yen a d'autres quifenourriflentés buiflons, & furles arbrifleaux;que nous appelons raines vertes. Il yen a d'autres qui fe nourriflent parmylesioncz & rofeaux : mais ces deux dernieres efpeces font venimeufes. Quant à celles qu'on mange;elles viennent és riuieres, & lacz, & és marais? & font verdes,ou cendrees. Combien toutesfois qu’on ne mange pas deroutes:car on y entreuue qui font a dangereufes à manger,qu'vne raine verre. Plincdit, & l'experience le monftre, que les grenoilles font leurs petiz comme vne miette de chair noire, quin’a autre marque de raine, que les yeux & la queue. Puis apres les piez {e forment : & leur queue fe fent , de quoy font faitz les deux piez de derriere. Les grenoilles ayäs ee mois fe refol uent en limon , fans qu'on s’en puifle donner garde: &par mefme fecret de nature refufcitent & retournent en eftre aux remieres pluyes du Printemps : & cela eft ordinaire tous es ans. Voylà qu'endit Phnezauquel l'experience eft du tout contraire:car cout du long de l'an on treuue des raines és marais maritimes qui ne gelent point. Parquoy ie penfe que 40 Pline entend de celles , qui ae de la corruption de la terre & de l'eau, és pluyes d'elté, lefquelles à la verité fe re- foluentenlimon. Leur chair eft blanche, & eft falubre au cthiques & chifiques,& principalem@lit auec ius dechappon, ou poule, On les mefle és onguents defsicatifs & refolucifs. Cuites , rant qu’elles foyent reduites en onguent, & appli- quees,elles gucriffent les cheuaux farcineux. Que leur deco- étion ferue de contrepoyfon à la morfure des ferpens Ni- cander le monftre en fon triacle, Silurus:Grec, Aeluros: François, E Sfurgeon : , Ara- 41 & appliquee par maniere d’efluuc : car clleattire les fluxions par les pores dela peau. Elle eft bonne aux fciatiquesseftant clyfterilee. Ie m’efimerueille certes de Theodorus Gaza , pour vr homme de fi grand feauoir qu'il cfoit , & qui auoit À Été te cognoiflance de À langue Grecque, qu'il ait mieux ai- mé en a verfion qu'il a faite de Theophrafte & Ariftote,fuy- ure les fautes &erreurs de Pline , que de prendre garde à la fignificaion vraye des noms Grecs tant des plantes que des animaux. Et qu'ainf foit, que l’on confere ce que Ariftote a dit de glanis & Pline du Silurus ,en quoy Gazalafuyui,on trouuera mon dire eftre vray. Car Pline attribue fauflement au Silurus ce qu'Ariftote a dit du Glanis: qui cit caufe que Gaza a partout tourné Glanis par Silurus, & afaiterrer beaucoup de grands perfonnage: qui n'auoyent l'exemplai- re Grec de Theophrafte. Et de vray moy-mefine y ay cfté prins:car RE à la verfion de Gaza,& ne prenant gar- de à l'erreur de Pline, i'auois improuué l'opinion de Paulus Jouius , qui dit que Silurus eft proprement celuy qu'on ap- pelle Efturgeon:me fondant fur ce que Pline efcriuoit quele pis kb. Silure a force dents , & qu'il vit de rapt ; tellement que fou- cp.rs. uentesfoisil fait noyer les cheuaux quand ils nagent. D'au- uel'Efturgeon n’auoit aucunes dents, ie penfois auoir dite raifon. Mais depuis ayant cognu ma faute, ie ne puis (cemefemble) faire de moins, que d'ac- cufer ceux qui m'auoyent fait errer, & louer ceux qui m'ont remis au chemin. Et parainfiie m'accorde à Saluianus , qui par viues raifons deffend Paulus Touius contre Rondelet & & Gefnerus: &reprend Gefnerus pour auoir fait peindre le Glanis au lieu du vray Silurus: quand à Rondelet, pource qu'il a pourtrait vn poifçon de mer pluftoft que de riuiere, voire & ayant dents , lequel il affeure luy auoir efté enuoyé par Gefnerus :ce que toutesfoisil nie fort & ferme. Quand aux railons alleguces par Rondelet , ie les laifle là , d'autant que Saluianus y a fufffamment refpondu. Au refte qu'\s ient ce qu'ils voudront, fine me diftrairont ils iamais de l'opinion de Iouius & Saluianus : finon que ie l'appercoyue entierement conuathcue & refutec. Smarides, François ® Efaignolz Picarel: Arabes, eAbfamaris: Italiens, Smarides : à V'enife,Giroli, Gerruli: © effune espece de Mendoles. GAPANE AALUIPE La tefte du Picarel falé brulec, & re duire en cé- dre ; dimi- nue les ex- croiffances RE de louuer- 4 turcdes vl- ceres , & les ferme : & refrint les vlceres corrofifs: citant fort bonne à confumer les poyreaux qui peu- uenc aduenir en toutes les parties du corps. Sachair £ f bes,Harbe.ltaliens, Srorione :e Allemans , Stér, $ © & fa faumure eft bonneà ceux qui font piquez des ou Styrle:ESpaignolz, Suillo. X XVI, CH AP, Le Silurus frais, eft nu- eritif, & fait fcorpians;ou que les chiens ont morduz, Mane:Grec, Manides: François, Gerres, Mendo- les,on Cagarelx,ou Tufcle:Iraliens, AMenole:és co. Jfes dela Mer Adriatique, Sulanc: Efpaignolz, Pandelhu. Don sente CHAT. XXVIII. mais eftant 4 La cendre falé, il don- dela tefte de ne bien peu médole;ap- denourritu- liquee en re.Il nettoye ee lacanne du poulmon:êcrend la voix deliure.La chair taye & ofte du Silurus falé, applique, attire les cfpines & tron- touteslesfé. gons;qui font HT A corps. Sa faumure cft bonne tes, creuaf- aux dyfenteries quin’onttrop duré, eftant fomentec £s,& duril- lons 142 lons du fondement. Sa faumure gueritles ylceres pourriz de la bouche;fi on l'en laue. Combien que i'aye prins grand peine de fçauoir en Ari- ftoe & Pline quel poifçon c'elt Smaris,ceneantmoins ie n’ay peu apprendre autre chofe d'eux, horf-mis, quele Smaris eft vn petit poifçon femblable à la Mendole.Et cela m'a fait pen- fer que c'eft ce poifçon, qu'on appelle à Venife, Giroli: caril eft du tout femblable à la Mendole, excepté qu'il eft plus pe- tit. Quantaux Mendoles, c'eft vn poifçon fi commun, qu'il n'a befoing d'eftre defcrit. obius: Grec, (obios : François, Gouionsde Aler,o Gobi,on Boulerotz:e Arabes, Kamen: Allerans, Gocb: Efpaignolz, Cadozes : Italiens, Gobir: à Venize,Go,0n Paganelli. CHA PIRE Le boulerot frais cuit en ynyentre de NP NL à NE N SNA ze feftiers d’eau, telle- ment qu'il n'en refte que deux:& que le tout foit par-a- pres coulé, & raffroidy à l'air, lafche le vêtre, fans ; aucune vio- lence, s'ileft prins en breuuage. Eftant appliqué:ileft bon & vrile aux piquures des ferpens, & aux mor{u- res des chiens. Les Boulerotz font ordinaires és Pefcheries maritimes, & far tout à Venife , où on en prend à grand nombre, és fofles voyfines de laMer,où ils fe nourriffent auec grande puanteur qu'ils rendent. Ariftote aufsi le montre bien,quäd il dit, que : les boulerotz s'ayment fortés fofles, qui ne fonttrop pro- fondes d'eau. Les Venitiens les appellent Go, Ils ont latefte grofle:& font fort bons à manger: car leurchaireftgrafle & Gal. lib. 3. ferme.Galien en parle ainf: Le Boulerot eft du nombre des dealim.fac. petitz poifçons: aufsi ne fe nourrit-il en haute mer:ainseft ordinairement és bors & riues. Toutesfois ceux fontles meil leurs,qui fe prennent éslieux pierreux : car ils font de meil- leur gouff, & de meilleure digefti6 & nourriflément : & fi en- gendrent meilleur fang. Ceux des lacz ; ou des eftangs, ni mefmes ceux qu'on prent és bouches des riuieres, qui tom- bent en la mer , ne font fi bons, nedefi bonne digeftion & nourriture , que les autres. Gobius fauiatilés: François, Griffons, on Gouionsde riuiere: Ltaliens, Marzoni, Capitont, Gobi ,ou Gbhiozzi. Au refte , il faut noter ( fe- lon mefmesGa- lien ) que les Gouions ne fe ment en laMer, F mais que aufsi y a des gouions d’eau douce; qui 4 viuent és riuie- res, & és lacz, & eftangs:tefmoings ceux qu'on prent au lac de Côme, & au lac Maieur,defquels le foye eft fi friant, Les Gouions d'eau douce font rouliours moindres que ceux de la Mer: & couresfoison en treuue qui poyfent deux, voire troisonces. En la terre de Trente ily a peu de riweres qui porc, en dou 20 AND. MATTHIOLVS ne portent de Gouionsicarl'Adefo, le Lanigio,la Noix , & la Sarca en rendentbon tefmoignage. Noz Italiens les ap- pellent Marfoni , Capitoni , ou Ghiozzi. Ce poifon, outre ce qu'il eft fort bon , & fur tout quand ileft ouué , ileft d'ail leurs aylé & facileà digerer.Ses œufz font fort bons & gras. Parquoyles vieux & rufez pefcheurs ne chant moins à leurs œufr,qu'ils font aux poifçons mefmes. Thunaus : Grec, T kynnus: François, Ton: Arabes, Kefim, © eAliena: Italiens, Tonno: Espai- 10 £r0l2 eAtuni. Ç(H AP. Ur La tonnine falee, qu'au- cuns appel- lent Omo- tarichos, eft bône à ceux quisôtmors du ferpent nomméPre- fter: mais illeur conuient tantboire de vin, qu'ils foyent contraintz de vomir. Elle eft fort bonne pour ofter toutes les acuirez des viandes qu'ona mangees: & eftantappliquee;elle fert aux morfures des chiens, Les tons ,dont on fait latonnine, eft vne efpece de balci- ne. Ils fontaflez cognuz , pour raifon de leur grand nombre: mais neantmojns on en prent plus en la Rômaigne & au au foleil, ou © Royaume de Naples,que en la mer Adriatique.On en prend beaucoup au Cap d’Euripe. Ils pañlent les deftroitz de Gil- bretar au mois de May & luin,& entrent en noftre mer Me- diterranee,eftans chaflez des z1phes;autremét efpces de Mer. Ces ziphes( felon que dit Pline) font beftes dangereufes : & Plin.li,32 qui ont le mufeau fiaigu,qu'ils en percent les natures, & au- cap.2. tres vaifleaux de mer, pour les mettre à fons : & fur tout au Ziphes, Cap de Cotta, quieft en la Moree , aupres du fleuue Lixus. D'ailleurs ,les tons fonc fimples & fort craintifs : quiles fait ainf fuir deuant les ziphes , comme les brebis font deuant le loup.Etpour cefte caufe on en treuue à gräsflotsés fofles de noftre mer Mediterrance.En l’Ifle de Gades le grd plaifr eft on la pefche des tons ,és moys de May & de à pource Rejie es qu'elle eft voifine du deftroir de Gilbretar : à laquelle pefche tout le peuple du païs va; auec grandes crieries , hurlemens, tabourins , hacquebuttes , & mefmes auecartilleries, pour mener plus de bruit. Qarles tons font fi fimples, que enten- dans & fentans ce grañiibruit , & tonnerre, ilsfe retirent és fofles qui font à bord de mer,penfans eftrelà en affeurance. Mais les poures poifçons fe treuuent prins à milliers , és filez qu'on leur a appreftez : leîquels par-apres font tirez furla graue,au grandcontentement du peuple. Les tons ont diuer- fitez de noms:car on les appelle Cordilles incontinent qu'ils fortent del'œuf: &eftans vn peu plus gros,onles appelle Li- maires:puis quandils laiffent la boue ; &commencent à for- © tir hors de page,;on lesnomme Pelamides: & finallemencils prennent le nom de ton, quandils pañlént vn pied de gran- deur.Athenæus dit que le con vit beaucoup : & qu'il deuient fort gros.Mais Ariftote dit,au contraire,qu'ils ne viuent que deux ans.Ce poifçon eft petit felon quedit Pline:& retire au fcorpion de Mer. Durant les iours Caniculaires ils ont vn certain efguillon, qui les fait enrager , commelestauans & mouches M fontenrager lesbœufs, de forte que quel- que fois ils font contraintz abandonnerla Mer, & fe lancer és vaifleaux de Mer. Mais neanemoins il fe faut bien garder d'en manger en ce temps-là:car ils font venimeux & dange- reux.Le ventre du ton,d’autant qu'ileft de meilleur cote pefchent feule- 6o plus gras,tant plus eft-11nuyfible à l'eftomac.Et au cotraire, la connine, d'autant plus qu'elle eft maigre,tant plus elle eft bonne à l'eftomac. Encores que tous poifcons du genre des Baleines ayent la chair dure (felon que dit Galien ) & qu'ils Gal. lib.3 engendrent mauuaifes humeurs, & beaucoup plus d’excre- de alim.fa mens que d'humeur nourrifflant. Parquoy on les mange le plus fouuent falez, pour les rendre de nourriture plus fubti- le: & par eonfequent de meilleur digeftion, & plus propres à engendrer bon fang. Car ces poifçons frais amañent &en- gendrent à force humeurs crucs & indigeftes, s'ils ne fonc bien cuitz. < 1 Garum SV RD ORS.C) Garum: Grec, Garrbum : François, Gartn , © Saumure de poifgons ; À rabes, Muri,0n Almuri: Italiens, Garo © Salammoia, CAPAT RAP: Le Garum eft la faumure de chair, ou de poifçons falez. Elle engarde d’enchancrer d’auantage les vlee- res corrofifs, fon les eftuue : & eft fort bonne aux morfures des chiens.On la clyfterife aux deuoyemés de ventre, & aux fciatiques:&t ce pour bruler les cho- s É 10 fes exulcerees és dyfenteries : & pour vlcerer & ef corcher les parties non vlcerces,en la fciatique. Jus pifcium : François, Sauffe de poifcon;on, Mu. rette de poil çon:1 taliens, Brodo de paie CAR NERO La fauffe & decoion du poifçon frais, prinfe en breuuage, quelquesfois d’apart foy , & quelquesfois auec du vin; lafchele ventre: & fingulierement celle des merlans, des fcorpions, des girelles, des perches, & autres poifçons de rochers ; qui ne fencenr le li- mon; quandelle eft fimplement faite aueceau, huy- le,& ancth. Pline dit que les anciens appelloyent Garum;la compof- tion qui fe faifoit des inteftins d'vn poifçon nommé Garon, qu'ils faifoyent refoudre en fel. Ce que depuis on praétiqua és inteftins des maquercaux. Le Garum feruoit de feufle en plufieurs metz enuers les anciens: & n'y aeu faufle plus cfi- mee d'eux quele Garum. Toutesfois ce n’eft de ceite faufle dont parle Diofcoride:ains entend parler de la fumure en, laquelle on fale & chair &poifçon, pour les mieux garder.? a Quant à la faufe des poifçons , ie n'en fauroye parler plus clairement,que noftre Diofcoride:parquoy ie pañe outre. 2 2 Plin.lib.31. C7 Cimices Lëtalariÿ: Grecs véges waimaot: F rançois, Pu. naifes : ftaliens, Cimici: A llermans, V'uantre: Effaignolz, Chifines, Chimeas, © P aranelhos. (HAP. XXXIII. x Ne7 «Sept punai- ra og, à pans Ko &”" &. # pue © EMTR, far de la fèbue) ù À auât que lac <és vienne, donnent grand fecours aux fieures quar- tes : & auallces fans goufes de febues elles furuien- nent à ceux qui font mords des ferpés alpicz.Les fem mes trauaillees de l'amarriz , fentansles pafhaifes, y treuuent grand fecours.Beues en vin;ou vinaigre;el- les font rombet les fanfues attachees au cocps dela crfonne. Broyces & feringuces par la verge, elles eruent à la difficulté d’vrine. Les punaifes font les plus fafcheux & importuns ennemis qu'on puifle auoir la nuiét au lié : car elles ne piquent feule- ment, & fucent noftre fang : ains font tellement puantes,que les fens &lesefprits font plus offenfez deleur puanteur , que les parties du corps , qu'ils pourroyent auoir piquees , & fu- cces. Toutesfois,encoreque ceft animal foit vilain, fafcheux, & puant, Nature ncantmoins ne la voulu laifler inutile enla medecine. Plufieurs modernes les mettent viues dedans la verge, ou dedans les lieux naturelz des femmes, pour les fai- re vriner, fans les broyer, felon l'ordonnance de Diofcoride. Cefle opinion me femble fort bonne : car les punailes viues marchans par les membres naturels , chatouillent & prouo- Punaïfes’ quent les conduits del'vrine às’ouurir, & la pouffer dehors. ds champs. Il y aauftides punaifes des champs, qui font moindres que 6o LIVREII 143 les punaifes des litz.Elles fe nourriffent d'herbes:& font ver- tes, & aufsi puantes que lesautres. Quant à celles-cy, iene fache qu’elles ayët aucune vertu ni proprieté en la medecine. e ile. pede, Afeli, M nltipeda: Grec; Onoïi: Fran go», (loportes, on Porcelerz de fainéf « Anthoine: crabes, Harna : Al'emans, Hefl: Efpaignolz Gallmilba:ltaliens, Millepedi, € Porcelorri, CHCAPEX XX TT TI Les clopor- tes fe reti- rent volon- tiers fousles vaiffleaux;,ef- quels ontiét < l’eau. Ces a- nimaux font petits,& ont plufieurs piez :& fe mertenten rond cul& tete en- femble, fi tant foit peu on les couche de la main. Prins en breuuage ; auec du vin , ils feruent à l& jaunifle , & à la difficulté d’yrine. Oints auec miel, ils font fort bons à la fquinancie. Broyez & ef- chauffez auec huyle rofar, en vneefcorce de grena- de, ils font fort bons aux douleurs des oreilles, fi on les diftille dedans. pu =, Les cloportes font cognuz par. tout le monde:parquoy il n'eft ia befoing de reperer ce qu'en dit Dioftoride. Galien Gal.fib. 2. neantmoins en fait grand eftat pourles douleurs inueterees decôp.med. de la tefte:lequel en parle ainf:Les afnôs;appellez mille-piez, fêcloc. qui viennent & naiflent fouz les vaifleaux où ontientl'eau, eftans cuits en huyle,font de grande proprieté. Ie m'esbahiz donc de Pline, qui dit ; que le mille-piez ; eft vn vers de terre py;,, j;.19 velu,ayant plufeurs piez, & cheminans de byaiz. Res Blatta:GrecSilphé: François, Grillons de fiurniers: Allemans,Gryllen,©' Heymichen: Italiens, Piat- tole Blatta: E fpaignolz, Rapa crua, CUMPANT, AA APT, Les entrailles des blattes qui fe nourriffent és fours & moulins, broyecs , ou cuites en huyle ,font fort bonnes aux douleurs des orcilles, fi-on y en diltille. Pline dit qu'il ya plufeurs fortes de blattes ou cloportes. Toutesfois les plus fales & les plus defdaigneufes font celles que noz T ofcans appellent Piattole:qui vont pluftoft la nuit que leiour: &les trouue-on toufours en lieux humides & reumatiques,comme 6s caues,celliers,prinez,eftuues, & em- pañleries. Elles font quaf femblables aux grillôs quichantent toute la nuit en efté : toutesfois elles font plus plattes, & ont Plinli19. cap.vle, pe ï $ Oles jambes plus menues,commeles araignes:qui les rend plus promptes à gaigner au pied.La clarté leur eft fi contraire,;que fielles apperçoyuent de nuyt quelque chandelle éslieux où elles fe retirent volontiers, elles s'enfuyront fans pañler ou- tre. Quär à moy;ie croy que Diofcoride ait parlé de celles ci, d'autat mefmes qu'elles fe nourrifent le plus fouuér és fours & moulins, dedansla farine : & non deces vers longs,;qu'on voit és ruches des moufches à miel, & alentour des de qu’ona gardé long temps falees:combien que aufsi on les ap- pelle blattes : & en Italie, Barbeggic,ou Carpe. Plinefaitvn grand difcours fur les proprietez des blattes, lequel nous liflons là : pource qu'il y a plufieurs autres moyens de s'ay- der en quelque accident, ou maladie,que de beffes fi ordes & fi vilaine:,que les blattes. Palo marinus : Grec; Pneumon thalaffios : Fran goss , Donlmondemer : Italiens, Pulmone Ma- rino: Esaiçuole , Natura di viyea ; 08 Capa cha de velha, M GRAS NEX AE EI: Le 144 Plin. lib.9. cap.47. Poulmons marins luy- Jes de nuit. Le poulmon Marin fraissbroyé, & appliqué, miti- gue les gouttes, & les mules aux talons. Le poulmon de Mer cft femblable aux poulmons des ani- maux.Plinedit, qu'il eft de mefme proprieté que l'arbreau de Mer, & que l'efponge, & l'ortie marine, autrement cul d’af- ne, & que l'eftoille de Mer, & l'olothyre. Les poulmons de mer prefagiflent la tormente , quand on les voit nager fur fer à fleurd'eau. Ceft yn miracle en nature que de leur proprieté. Car f on en frotte vne gaule;ouvn bafton,illuy- ra de nuit comme vnetorcheallumee. Mis fur la perfonne, il fait demanger, & fi y excite rougeur:ie l'ay experimenté en Pimones: Grecs, Preumones : Francois, Poulmons: Arabes, Rich, ® Riche: Italiens, Polmoni: £a gnolz, Lenianos. CH AP. >X XX VIT, Les poul- moôs des por ceaux ; des ours, & des gardent de Ÿ =yenir le feu = LE aux caflures BA des fouliers. Celuy du renard feché, & reduit en poudre, & prins en breuuage, fert À ceux qui ont difficulté d’alcine:8e fa graifle fondue, & diftillee és oreilles , ofte toute la douleur d'icelles. Les animaux des poulmons defquelz a parlé Diofcoride, moymefnre. ï aigneaux, en 20 AND. MATTHIOLVS gue du chien enragé;, dont on cft mordu; liee au bras, en vne bourfe , en forme de fermaillet, ou de contre ' charme. Le foye de plongeon;confit en fel, prins en breuuage ; aucc eau micllee, à la mefure de deux cuéillerees;fait fortir hors Parrierefaisaux femmes, Outre les foyes comprins au texte de Diofcoride, les plus n cftimez medecins d'Italie font eftat du foye de loup, lequel Foye de lon ils accouftrent en cefte forte:Premierement ils le font feicher, puis le reduifent en poudre :de laquelle ils baillent , pour re- mede fouuerain,à ceux qui font trauaillez du foye, & aux hy 9 dropiques.Quni eft toutesfois vne ordônance toute contraire q au dire de Galien, lequel dit ainfi : l’ay fouuentesfois mis du Ga.lib,rx: foye de loupés medicamens qu’on fait d'Eupatorium, pour fmpmed, le foye,& neätmoinsie ne cogneuz iamais qu'il y fift rien:car les medicamens eftoyent aufsi bons auecluy, que fansluy. Toutesfois ilfemble que Galië fe contredit en vn autre pal Gal. de #- fage, oùildit,perlant des remedes pour le foye:Broyebien la po. med. fèl chair des efcargots terreftres : & leur fais faire vn bouillon en Z.li.8.c 8. trois cyathes de gros vin : puis les donne à boire au patient. | Car il femble que cefte chair ait fubftantiellement cefte pro- prieté: & non pour raifon d’vne ou d'autre qualité qui pour- roit etre en elle. Comme pourroit efre le foye de loup, du- quelnous auons fouuentesfois fait experiëce. Or en fault-11 vfer côme des efcargotz,en cefte maniere: A pres l'auoir bien broyé,on en donne à boire vne dragme auec vin doux,com- me feroit le vin T hereïque , Maluoyfie , vin Scybelite, & vin doux procedanr dela mere goufte.Car ces vins font amiables au foye, & le nourriflent : aufsi fonc-ils moyés entrele chaud & le froid. Pour ceftecaufe telz medicamens font bons és chofes intemperees:car de leur eflence & fubftance propre,ils font conuenables; fans qu’ils puiflent nuire à touteintempe- raturce, foit jee procede ou de chaud, ou defroid. Voylà qu’en dit Galien:lequel dit au lieu preallegué, que le foye de chien enragé,n’eft de telle proprieté qu’aucuns cftiment : di- fancainf:Aucuns dient, fi ceux qui font mords d'vn chié en- ont bien d’autres proprietez és autres parties de leurs corps; 3 © ragé, mangent de fon foye rofti , que cela leur fert de remede lcfquelles on nelairra en arriere, quand temps & lieu fera: parquoy veu que ce font animaux cognuz & ordinaires , ie pañeray outre. Cençantmoinsie dirayce moten pañant, touchant l'ourfe, qu'elle ne fait fes petizen forme d'vne-pie- ce de chair; fans forme ni figure,ainh qu'aucuns ont efcrit, & comme le populaire croit , & moins leur baille forme en les lichant: car nous auons veu prendre vne ourfe fort grande, qui eftoit pleine: & ncantmoins {s petiz auoyent tous leurs membres diftinguez,dans le ventre de leur mere,ne leurre- ftant que leur terme pour fortir hors. Orie m'esbahy pour- quoy l'on a pluftoit adiouflé foy à cequ'a dit Arifiote & Pli- & medecine. Quant eft de moy, j'en ay veu refchapper au- cuns:mais non pas pour auoir metre le foye du chien enra- gé feul:carils vfoyent d'autres remedes,que nous auons bien experimentez és morfures des chiens enragez.l'ay aufsi en- tendu, que plufeurs en font morts , ne voulans vfer d'autres remedes que du foye duchienenragérofti. Quant au foye du plongeon d'eau, encores que Galien n'en face aucune mention, fi eft-cequ’Egineta dit qu'ileft bon pour fairciet- ter la grauelle. Mais Diofcoride dit,qu'il cft fimplement bon à faire fortir l'arriere-fais des femmes. Parquoy ie penfe que l'exemplaire d'Egineta foitcorrompuence paflage. Quant ne, qui l'eftiment ainfi, qu'à l'experience; & à ce qu'on voit 4Qau ventre du plongeon, Galien, au lieu preallegué, fe moque ordinairement deuant les yeux. Jocinora:Grecs, Hépata: François, Foyes : «Arabes, Bedib: Allemans, Leber : Efpaignolz, Figado: Jraliens, Fegato. CHAP, XXXVIII. Le foye d'yn afne, rofti,& mangé», elt bon à ceux hautmal:tou tesfois il le faut manger ’ à ieun.L'’hu- meur que iette le foye de cheure; quand on le roftir, eft bonne à ceux qui n’y voyent que de nuit,s’ils s’en frottencles yeux , & leur eft auffi bon de fe parfumer les yeux de la fumee dudit foye, quand on le roftit: lequel auffi eftant roftieft bon aux cffeétz deffüditz,, fi on le mange. On dir qu’on ss ceux quiontle haut mal au manger d’vn foye de bouc. Le foye de fanglier frais, chéreduit en poudre;& prins en breu uage auec du vin; fertaux morfres des ferpens, & des oifeaux. Le foye de chien enragé;rofti, & mangé ar celuy, ou ceux quienont efté mords; les engarde qu'ils n'ont peur deleau : ce que auffi fait la dent ai- qui ont le ÿ de ceux qui l'ordünent és debilitez d'effomach, comme aufsi il fait de ceux qui ordonnent les pellicules interieures du ventre des poules,és debilitez d'eftomachicar il dit qu’il a ef- prouué & l’vn & l'autre, & que coufoursil a trouué que ce- la n'y faifoitrien,Et ncantmoins noz medecins font ahurtez là , d'ordonner toufours vn grand recipe de ventre de pou- laille,contre les debilitez d’eftomach:& ayment mieux mou- riren leur refuerie,que de fuyure Galien,qui diten auoir fait l'experience : combien qu'en ceci Galien foufmerte l’autho- rité de Diofcoride à l'experience qu'ilen a faite. Annotation. Q x Aucihs mettent aulieu de #1y»%, qui fipnifieles oy- feaux, xryvû, c'eft à dire,beftes à quatre pieds,ne changeans que la premiere lettre. Toutesfois, encores que cefte faute foit aifee aux Imprimeurs & Libraires : ce neantinoins ie n'en peux rien dire d’afleuré:car ({elon que dit Pline)il ya des oyfeaux qui ont des dens, Genitale Cerui: Grec, Acdoion Elaphe: François, Ver geson nerf de Cerf Italiens, Verga del (eruo. CHAPT XX XAIX. Lenerfdecerf, reduit en poudre, &beu en vins donne fecours à ceux qui font mords des viperes. Rafis dit,que le nerf de cerfoutre ce qu’en dit Diofcoride, eft h6 aux difficultez d’vrine, & aux coliques pafsiôs:fi apres qu'on l'aura bien laué en eau, les patiens boyuent cefte cau. On dit,que eftantreduiten pond & mefléés medicamens qui prouoquent à luxure il yayde beaucoup. D'auantage, aucuns ontexperimenté qu'il eft fort bon aux dyfenteries & deuoye SVR DIOSC. deuoyemens de ventre. Que le nerfdes cerfs fuft bon contre les morfures des ferpens , Nicander l’auoit auparauant dit en fon triacle : de qui il femble que Diofcoride ait emprunté ce qu'il enadit. Vngule Afini,® (apre: François , Ongles d'Afnes, © de (heures: « Arabes, Chafit, Sres, © Dalef: Téaliens, Vnghie : Effaignolz, V nas de Animal. X L. CH AP. Lacendre des : ongles d’afne beué parplufieurs iours enuirô deux cueil- Klercees , fur- ÈS IS - S» uient à ceux = qui ont le pelade, Rafsinli, Rafis dit que non feulement les ongles d’afne , & deche- de6v.anim, ure font bons en medecine : mais aufsi ceux des pieds du de- uant des vaches : car fi vne nourriffe boit deleur cendre , ce breuuage luy fera venir(comme il dit)du laiéten abondance. La Eh des ongles de mules , rend les femmes fteriles , fi elles en boyuent:& chafñle les rats, fi on met les ongles bruler fur du charbon, au lieu où y aura de rats, & de fouris. Lichenes equorum: François, Suroz des cheuanx: Ara- be, Zeide: Iraliens, Callidei caualli : Efpaignolz, Tmpigenes dellos Canallos. X LI. CLHEAP: Les furoz font duril- lons_ qu’on ; trouue és genoux des cheuaux , & fur lacourô- Ÿ= ne du pied: È lefquels bro Yez, & beuz auec ir donnent grand fecours à ceux quiontlehautmal. | Plis.lib18 Pline parlaht des furo de cheuaux, dit que eftans broyez Gun ®" 15. ge diftillez en l'orcille auec huyle d'oliue, ilz gucriflent du mal des dens: & que fionenboitquarâte iours durant, auec vin, où vin miellé, qu'ils gueriffent de la grauelle. Galien & Aegineta dient qu'aucuns s’en féruent contre toutes morfu- res,de quelque animal que ce foit. (oria veteramentaria: Grecs, Cattymata: François, Vieux cuyrs, vieux fouliers: Arabes, Geldalariché: Traliës,Scarpévecchié: Efpaignolz, Sabetos viegos. CHAP. x LFIPTS La cendre de vieil cuyr brulé, eft bonne aux bru- lures du feu, auxefcorcheures d’entreles cuyffes, & aux caflures de fouliersseftant applique. Gaibar, Galien dit qu'aucuns font d'opinion que lesvieux cuyrs Fimpmedi., feruent aux cafluresdesfouliers, par quelque rapport natu- rektoutesfois lescaffures qui font enflammecs ne s’enreflen- tent rien: ouy bien quand lefeu en eft hors: car le cuyr vieil ies defleche.Voylà qu'en dit Galien. Au refte l'odeur de vieil LYVRE IT 145 cuyr, brulé fur la brafe, eft vn remede fiñgulier aux femmes trauaillees de l'amarriz : ce que i'ay expcrimenté par plu- feurs fois:mefmes és femmes où n'y auoit autre remede. Ce parfum auffi chaffe les ferpens : non feulement celles qui fe tiennent és maifons , mais aufli celles qui entrent au corps des perfonnes qui dorment à gueule ouuerte furles champs. Ceque Marcus Gattinaria, moderne medecin doéte & fa- vant,dit auoir veu par experiéce en vn homme de fa cognoif fince : auquelon auoit baillé tous autres remedes propres à faire chafler les ferpens:& neantmoins il n’y en eut point qui feruit que le parfum du vieil cuyr brulé prins en la rue L O par vn cornet. Car incontinent que le ferpent fentit cefte fu- mee il fortit vifiblemét par le fondement, auec grandefton- nementdes afiftans:car c'eftoit vne grofe vipere. Galline: Grecs, Aleëtorides: François, Poules, Poulail. les, © Gelines: Arabs , Degedi, Ÿ Giazindinch: Allemans, Hennen:E Sfaignolz,Galinas : Italiens, Gallive. Galli:Grecs,e Aleëtryones: François, Cogs: Allemans, Har:Iraliens,Galli. 20 CHeAP. XLIIIE Les pou- les viues fen dues, & ap- pliquees fur les piquu- à QUES res des fer- z NY pens, tou- 30 = PE teschaudes, RC y donnent grand fecours : mais il en faut changer fouuenr, 4ofe en breuuage auec du vin,donne fecours à ceux qui font trauaillez de l’eftomach. * La decoction d’vn vieil coq; lafche le ventre:mais il le faut cuireen cefte l maniere : Apres lauoir bien curé, il Le faut farcir de fel , & luy coudrele vendre: puis le mettre cuire en vingrs fextiers d'eau ,iufques à ce qu'ils foyent re- duits Atrois hemines.Puis apres queletouta cité raf- froidy à l'air, onen vfe. Aucuns mettent en cefte de- coction,de foldanella,mercuriale, faffran fauuage,8c polypode. Cefte decottion purge les humeurs grof- fes & vifqueufes, & lesraclures des boyaux, enfem- ble toute humeur melancolique. Elle fert auffi aux fieures inucterees,à la difficulté d’aleine;aux gouttes; & aux ventofitez del’eftomac. fo Encores quele brouet de poule foit reftri@if, felon que dit Galien:ceneantmoins le brouet d'vn vicilcoq bien cuiten Gallbxt. cau & fel,eft fort laxatif. Au refte les medecins appliquét tant fimp.med. les cogs,que les poules és pointures des ferpens:& neles fen- dent viues feulement(ainfi que Diofcoride l’a ordonné) mais 6oaufi leur plument le cul, elles eftans viues : puisappliquent leur croppion fur la morfure des ferpens:car ceft animal atti- re à foy;comme vne vétofe, tout le venin de la playe, duquel parapres elles meurét, & bien foudain. Parquoy il faut auoir lufieurs poules ou coqs, pour les appliquer fur la playe , & # rechanger fouuent, iufques à ce qu'ilz ayent fuce & attiré tout le venin. D'auâtage le brouet de pouletz cft bon;,reduit en furopauec fuccre, pour temperer les humeurs au depar- tir de la fieure. Quant aux genitoites des pouletz,qui n’ont encores affailly les poules, ilz font fort bôs pour refaire ceux qui font fi abbatuz & elancer delongues maladies, qu'ilz ne fe peuuent rauoir:& paranf les phthifiques en doyuent ver ñ fouuente [4 nn Eng jrs 146 À N D. fouuent. Ils multiplient aufsi la femence genitale:& rendent Plisli29. les perfonnes plus propres au ieu d'amour. re des Cape 4 poules, ditainf: Iene veux omettre ce miracle enature;, Chair de encore qu'ils n'attouche rien à la medecine: c'eft, quefion poule confu met quelque membre de poule en or fondu;la chair de poule mel'or,. confameratoutl'or:tantellea de puiflancefurluy. Quant pour garder aux coas,ils n'auront garde de chanter; fi on leur met vn co- les cogs de lier de farment devigne. Et devray , nature s'eft monftrée chaster, ‘admirable en la proprieté qu'elle leur a donnce, de ne s'en- dormir la nuit , pour grande ou courte qu'elle foit: ains de feruir de trompette , pour aduertir à toute heure de la nuit de faire bon guet. Annotation. * Les exemplaires Grecs mettent ainfi, Lebrouët d'vn ieune coq s'ordonne, fingulierement pour temperer les hu- meurs corrompues & peccantes: & mefmes és ardeurs &in- flimmations de l'eftomac:encores qu’il foit fimplement pre- paré. Ruellus, latraduétion duquel nous fuyuons,n'a tenu comte de ces mots,ou bien les a eftimez illepitimes, & adiou ftez à Diofcoride. Quant à nous, pource qu'ils fe trouuent és exemplaires vulgaires, & mefmes en vn ancien exemplai- re, que Marcellus dit auoir eu entre mains , ioint aufsique Serapio les met : nous ne les auons voulu laïfler ex arriere. À quoy aufsi s'accorde le contexte-& la fuite des propos de Diofcoride. Oum: Grec, Oon: François, Oeuf: Arabes, N aid, Beid, ou Baid: Italiens, vono: Allémans, Ein, € Ey: Esbaignolz, Hueuo, © Ono. XLIIITL. CHAT. L'œuf mol Jet , eft plus nutritif que à celuy qui n’a = Ÿ fait que fen- tir le chaud E— _V= & l'œufdur: L — SN aufsiplus —— hutritif que le moller. Le moyeu d'œufeft bon aux douleurs des yeux. Rofti, & appliqué auec faffran & huile rofat, ileft bon aux inflammations du fondement : & au mal fainét Fiacre, appliqué auec Melilot. On le frit auec noix de galle, ou greine de fumach, pour reffer- rer le ventre: & quelquesfois on le baille à manger fimplement. La glaire ou blanc del’œuf cru, eftre- frigeratif. Ilrefferre les pores de la peau: & diftillé és yeux ,il mirigue leurs inflammations. Il engarde de leuer les puftulles & vefcies des brulures du feu, fi on s’en ioint:& engarde qu’on ne foit brulé du foleil. Appliqué fur le front auec encens , il deftourne les fluxions & catarrhes,& les reftreint:& mis fur delai- M ÆATTHIOLVS font vieux, ilz font trefmauuais. Apresceux des poules , les meilleurs œufs font ceux de perdris , & phaifans : coutesfois ceux de poules ne les paffent degueres. Les moindres œufs font ceux de canars, d'oyfons, de grues, & d'autres oyfeaux de riuiere:car ilz appefantiffent l’eftomach;font de mauuaife digeftion, & engendrent mauuaifes humeurs:encores qu'ilz foyent fort nutritifs enuers ceuz qui ont l'eftomach robufte & fort pourles digerer.Les œufs de pigeons font fort chaux, &feruent plus en medecine qu’à 11 cuyfine, Les œufs de paons & d’auftruches font trefimauuais,& d'vn gouft vilain: & font d'ailleurs de trefmauuaife digcflion; eftans diretement LO ennemis de la nature de l'homme.Le iaune de l'œuf eft touf- jours meilleur que Je blanc:car 1l cft temperé de bon gouft,& eftde bône ibeion-Més le blanc eftfroid,engédre flegmes, & eftdedifcile digeflion. Onaprefteles œufs en diuerfes fortes: & cela caufe qu'ilz engendrent diuerfité d'humeurs,& donnent diuersnutrimés. Le meilleur efties cuyre auec leur coquille. Les meilleurs font ceux qu tremblent, & à quileur bläc tremble côme lait à demy caïllé. Pour humer vnœuf,il faut qu'il fente feulement lechaud:toutesfoisil n’eft fi nucri- tif prins en cefte forte. Ceux quifont cuys durs,font detre difficile digeftion, engendrent groffes humeurs , oppilent, & fe corrompéten l’eftomach.Ills engédrent pierres, graüelles, 20 coliques,& douleurs d'eftomac. Quant aux œufs cuyts hors 30 40 ne à mode d’emplaltre, auec vin, miel & huylerofar, $ © il mitigue les inflammations des yeux. Si on le boit cru, il eft fort bon aux pointures des ferpens nom- mez hæmorrhoides:& eltat bié chaud,il fertaux ron- gemens & erofions de la vefcie, aux exulcerations desreins , à l’afpreté du gofier, aux crachemens du fang, & aux diftillations,& fluxions,& catarrhes qui defcendenten l’eftomach. C’eft vne chofe feure que Diofcoride a parlé feulement en de leurs coquilles , ceux qu’on poche en l’eau, font les meil- leurs. Nous les appellons, en Italie, œufs perdus. Mais il{e faut garder qu'ilz ne foyét durs:car ilz2feroyent auffi nuyfi- bles que ceux qui font cuyts durs en leurs coquilles. Les œufs frisa l'huyle, ou aubeurre, nuifent à l'eftomac, fonc rotter;font de diffiale digeftion,corrompent la viande qu'on à mangeeaueceux, donnent mauuaife nourriture , & cau- fent vapeurs & exhalations puantes. Ceux qu’on cuit {ur vne chuyle,ou vne palette rouge.font de difficile digeftion, & reflerrent le ventre. Voylà donc quant aux nutrimens que donnentles œufs. Mais quant à leurs facultez medicinales, Galien en parleainfi : Le blanc de l'œuf, & celle partie fubtile dont nousyfonsés medicamens des yeux,eft misau ranc des medicamens qui ne font aiguz nimordäs.Parquoy on pour: ra vfer du blanc de l'œuf ; non feulement és yeux : mais aufsi en tous autres endroitz , qui requerront medicaments fans aucune mordacité : comme files vlceres quaf incurables qui aduiennent au fondement, &és parties honteufes. On fe fert aufsi du blanc de l'œufés medicamens qui eftanchent le fang venant des pellicules du cerueau : & qui fontlinitifz & aftringens,fans aucune mordication. Mefmes aufsionen vfe és medicamens ordonnez aux vlceres incurables , ou bien difficiles à guerir, lefquelz deffechent fans aucune mordiça- tion:comme eft la pompholyx lauee, & plufeurs autres fim- ples mineraux lauez, defquelz nous auons traitécy deflus particulierement. Quant au iaune de l'œuf, ileft aufsi de fmblable nature: par-ainfi on le, met en tous cerotz qui n’ont aucune mordacité,tant boulli,quecuit en brafe. Tou- tesfois veu que ceux qu'on cuit à la brafe font vn peu plus defsiccatifz , que ceux qui font cuirz en l'eau : aufsi font 112 moins lenitifs. On les met ésemplaftres ordonnez aux apo- ftumes enflammees : comme font les cataplafmes de mehlot, ordonnez pour les apoftumes du fondement. On vfe de l'œuf entier , auec huyle rofat, en toutes apoftumes chaudes des paupieres , des oreilles ou mammelles, quiy font adue- nues par quelque coup ; ou autrement : ou bien qui foncés parries nerueufes: comme font les coudes, les tendons des doigts, ou les ivintures, tant des piez que des mains. L'œuf cuit au vinaigrereflerreleflusde ventre : & meflé en toutes chofes ordonnces aux dyfenteriques & cœliaques , ou bien eftant fricaflé en feu clair , ou à feu de charbon, & donné à manger , ildonnegrand fecoursaux maladies fufdites. Les chofes propres à ce, font le verius, le ius , ou la graine defu- mach, la noix de galle, l'efcorce de grenade, & la cendre d'ef- cargotz brulez entiers. Les pepins des raifins y font bons, & les grains de meurte , les nefples & cornoilles. Enco- cores font deplus grande vertu , balauftion, hypocyftis, & lesfleurs de grenadiers. L'œuf cru appliqué fur les brulu- lures du feu, y eft tresbon: foit qu'on y mette feulement celieu des œufs de poùles , attendu que ce font les meilleurs 0 le blanc emplaftré deffus de laine: du bien qu'on y mette de tous, foit à manger, foit en l'vfage de medecine. Carcom- Gal. üb3. me dir Galié,& Ifac Arabefque, au traité qu'ila fait des Die- de aliment, tes,les œufs de poules font de meilleur gouft , & plus fauou- facult, reux à labouche, & donnent meilleur nourriture , que tous autresœufs. Car ils nourriflent, & refont la perfonneen peu detemps,& la re, aillardiffent : & d’ailleursaugmentét la fe- mence,& endér la perfonne plus habille au ieu d'aimer. Les plus frés font toufioursles meilleurs:& fur tour quäd ils font fais de poules, qui ont le poulet à cômandement.Car;côme dit Galien ; les œufs bien frés font tresbons: mais quand ilz jaune &tout:car il efl moyennement refrigeratif, & defle- che fans aucune mordication. L'œuf fe met en tous medica- mens defsiccatifz , foit cuit à l’eau , à la brafe , ou fricaffé, Mais l'œuf qui n’a fenti que vn peu de feu , fe met és me- dicamens quiincident les groffes humeurs de l'eftomach & du poulmon : & pour le prete il le faut cuire en eau: mais que ce foit tant peu,qu'ilne face que fentir lechaud. L'œuf ainf accouftré eft bon aufsià ceux qui font enrouez , ou de trop crier, ou à auf de l’acrimonie des humeurs qui leur en afpriflent la canne du poulm6:foit qu'on en oïgne les parties often Æ Gal.bib.x fimp.med. SVR:IDIOSGA LIVRE IL. ofenfees , où qu'ande ange: carilefletoute cefte afpreté ar la douceur de fa fubftance. Par cefle mefme raifonil eft EE auxafpretez de l'eftomac,du ventre, desinteftins,.&de lavelcie. Voylà qu'en dit Galien. L'œuf frais pris cru & cependant qu'il eft chaut, ef fingulier pour ceu*à qui'la (e- mence efcoule, & aux dcfluxions blanches de la matrice. Fluyle de Gent à l'huile qu'ontire des moyeux d'œufs fricaflez & meyeux de-rofis en vne pelle :iltftfcrtbon aux afpretez de fa peau ,f awfi, -æns'enfrotte:& f-nettoyeles peaux mortes, & les dartres & feux volages: & eft fort bon aux fentes & créuafiès des le- ures , des mains, & dufondement :& mitigue les douleurs des vlcéres & des ioinrures.Il eft bon aufsiaux vkceres & dou deursdés oréilles , & aux brulures -du feu : & fépare par vne vertu admirable les pannicules, du cerueau , qui font pour- ries, d'auec celles qui font faines : ainfi que nous auons fou- wentesfoisexperimenté à noftre grand honneur. Au refte, rous oyfeaux viennent & naiflent de l'œuf, & mefmes aufsi sous les poifçons,excepté le dauphin,le veau marin,& quel- ques autres poifçons. Il y a aufsi des animaux terreftres qui naiflent des HR comme les crocodiles , les lczars , les tor- tues, & les lezars ftellions , & gencratement toutes beftés qui rampent par terte:excepté la vipere. Hippocrds ah liure qu'ila fait dela nature de l'enfant , ou des petis desbeftes e/Tri5t. de prend accroïffemet du blanc quieftalentour. Mais Ariftôte hist. anim. dit tout autrement , au grand difcours qu'it fait de Ja pro- db6.ca3, creation des poufsins:l'experience aufi ordinaire que prati- quent les femmes quand elles mettent couuer les œufs;repu- gne& contrarie én tout &par tout à l'opinion d'Hippocras. Car oftant quelquesfois l'œuf deux outroisiours auät qu'il foitexclos ,elles ont.trouvé que le poufsin auoit auyentre vne grande partie du moyeu d'œuf. Les œufs de tortues,en- cores qu'ils foyent longuement boulliz ,n'Endurciflent ia- mais en leur blanc : combien que:le iaune s’endurcifle mer- ucilleufement. Au refle Yay veu,parexperience;que les tor- tues ne-font leurs ‘œufs incontinent qu'ils ont la coquille, comme font les oyfeaux:ains attendent que tous ceux qu’el- Ies-ontau ventre ayent prins coquilles. Car il m'eft aduenu, ue faifant l'anatomie dvne tortue, ictrouuay.qu’ellé auoit A œufs au ventre, qui tous eftoyent auec leurscoquilles. Etcela leur.eft commun, felon aucuns;auéc les ferpens. Cicade; Grecs, Tertiges : François, Cigales: Italiens, ‘Cüicalez: E Jpaignols >Ciguattrege. à CH AP. X EP. Les ciga- 3: m pècs;, font AE ER ohnes aux douleurs de —fRivéfeie = Ées cigales font aflez co- SS 4 US "S gnues, & ne fuftque.deceux qui vont parles champs eneftéicar elles leur rompent la tefte par leur trop crier. Âxiflote, &apresluy, DPline,dient,qu’il y a deux efpeces de cigales : dont les moin- CAM, de biff. anim. db. c. 30. Plindlibur, : p.16. meurent des dernieres. Maisles plus grandes, quiviennent lesdernieres,& qui chantent, meurentles premieres. Cclles qui chantét, foyent des petites ou de grädes, font quañ cop- pees parle milieu. Maiscelles quine chantent point,ont le & mangee, elle eft bonne À la colique, Ariftote dit qu'il y a deux fortes d'alouettes: dont les vnes font creftees , &fe nourriflent en terre , mais les autres vont entrouppe, &ne yiuent feules , comme lapremiere cfpece: touresfois elles font d'vn mefme peñnnage,encores qu'elles foyent moindres, & qu'elles n’ayent point decreftes. Toutes fe nourriflent és champs,viuans de vers, & des graines feches, uitombent des plantes. Lesmafles chantent fort bien & FREE les premicis trompettes qui annoncent l'efté. Au refte o les alouêttes craignent tant l’oyfeau de proye,que le fentans roder deflus , elles fe rendront pluftoft à la perfonne , que de tomber à la mercy de l'oyfeau. Les mafles deuiennent bor- gnes d'vn œil,s'ilz font long temps nourriz en cage. Hirundo: Grec, (helidon : Françoés, e Arondelle: Arabes, T hartaf, Chatas sou (hataf: Italiens, Reondine : Allemans, Schaualb: Efpaignolz, Golandrina, © Andorinha. (HAP, XLIX. les pre- miers pe- tis desar6- delles à la Lune croif fanc , on trelleraen ENS leurs ven- tres plufieurs pierres , dont ilen faut prendre deux: °affauoir vne quiferade plufieurs couleurs , & l’au- tre qui foir d’yne couleur feule. Ces pierres mi- fes en peau de cerf , ou de geniffe, auant qu'elles ayenttouché terre, & liées aux bras, ou au col, font fort bonnes à ceux qui ont le haut mal, & les ref- iouyflent. Les arondelles mangecs, font bonnes à cguifer la veuë, cour ainfi que les bequefigucs, La cendre des arondelles ; tant des meres , que des petitz » bruflez en vn por de terre, appliquec auec du miel,aiguife la veué. Cefte cendre eft auf- (4 ff bonne à la fquinancie, & aux inflammarions de la luette, & des amygdales, fion les en oint. Les arondelles & leurs peritz , fechez , & prins en breu- uage, auec d’eau, au poix d’yne dragme, font fort bonnes à la fquinancie. Il y a trois fortes d'arondelles , dont les vnes nillent és mailons ; les autres nillent és vieilles mazures , & és trouz & cauernes des rocs & efcueilz de Mer: l'autre efpc- ce nille és bors des riuieres. Pline dit, qu'elles viennent d'Afrique, & pañent lamer tous lesans, au Printemps, our afäaillir noz maifons au mois de Mars. Elles y font eurs nidz, de fange & de paille: & y font leurs œufs par deux fois; & par deux fois les efclouënt, tant feconfent à l'homme. Et apres auoir mis fus leur feconde couuee , elles repañfent la Mer, d'obflles font venues:& ceenuiron la my- Septembre, On die qu'elles ont fair cognoiftre la vertu de l'efclere (autrement dite Chelidonia, de Chelidon, comme difent aucuns,qui en Grec figniñewvne arondelle) par ce que quand leurs petitz font intereffez en la veué ,ellesnele gue- riffent parautre moyen,que par l'efclere. Mefmes l'experien ce môftre;que fi on creue les yeux des petitz, de guet à penss avant LATiSf. de hiff, anim. l.9.cap.age SVR: DIO:S.C. auant que foyent peu de jours ils feront gueris auec l'efclere, quelamere apportera. Les medecins donc, ayans apprins celte recepte, par le moyen de l'arondelle, ordonnent l'efcle- re,quand il eft queftion d’efclaircir la veuê. Ariftote toutef- fois eft d'opinion contraire:comme nous dirons plus ample- ment, Dieu aydant, au traité du grand Chelidonium, Les fumees des arondelles font tout le contraire:car fi elles tom- bent fur l'œil, eftans encores chaudes, elles aueugliflent & font perdre laveuë à la perfonne. Ce qui fut manifelté en Gal.lib.ix. Tobie, lequelen deuint aucugle. Galien, parlant dé leurs fimpl.medi. proprietez, dit ainf : Plufeurs fe feruent d'arondelles,les re- duifans en cendre, cies, & tous autres deffaux & apoñtumes tant du gofer, que de la luette, & amigdales. D'autres s’aident de ceftecendre, pour efclaircir la veu: & yen a,qui les font fecher,& en bail- lent vne dragme pefant à boire, pour les mefmes effeéts. Ebur: Grec, Elepha: F rançois , Tuoire: A Uemans, Helffantheyn : Effaigno!z , Dienre de Elephante, ou Marfil: Iralicns, Auorio. L. GYELPARPE 20 Les raclu- res d’Yuoirc, appliquees ; gueriflent les apoftumes q æ viennent au bout des on- = gles.L’yuoire Sci aftringent; o Tous fauent aflez que l’yuoire n'eft autre chofe , que la dent de l'Elephant, duquel on fefert en beaucoup'de befon- gnes. Paufanias toutesfois ef d'opinion contraire, eftimant que ce font les cornes: difant ainfi, Quand à l'hyuoire, s'ilfe trouue quelqu'vn qui foit de l'opinion deceux quieftiment qu'il procede des dents, & non des cornes, qu’il s'enquicre d'vn certain animal nommé Alce, qui fe trouue és Gaules, & des taureaux Acthiopiques:il aura peut eftre occafon de s’en diftraire.Or on fçait que les mafles des Alces(car les femelles n’en ont point) icttent leurs.cornes du fourcil des yeux:& les 40 fantes ont grand taureaux Aethiopiques des narines. Ce confideré,ie ne fache celuy qui s'efmerucille d’ouir dire qu’il y ait animal quiiette fes cornes parlabouche. Et ce qui fait d’auantage perfuader que l'yuoire foyent cornes,& non dens, eft,;qu'il y a quelque forte d'animaux qui pofent rarement & encertain & deter- miné temps leurs cornes, lefquelles perdues , derechefils re- prenent.Telle chofe eft couftumiere aux cerfs,aux cheureux, &celephans. Or n'a on iamais ouy dire ni veu en aucun ani- mal aagé, qu'ayant perdu quelques dents , elles luy reuinf- fent. Si donquess’eftoyent dens , & non cornes , quel mira- cle de nature les pourroit faire renaiftre ? Voyla que dit Pau- & y adiouftans du miel,pour les fquinan-1 © lozanges:parquoy i ÉLVRElA 149 & puiflantes : & font iointes, comme les autres animaux à quatre piedz : qui eft contre toute l'opinion fabuleufe qu'on difoit:les elephans auoir la iambe d'yne venue , &compofee d'vn feul os. Car mefines le Seigneur Aloïfo Cadamufto,qui a mené de noftre temps grande quantité de voylesen Ethio- pie,& en Calecut, dit, que pour monter deflus les elephans, il faut qu'ilz fe mettent à genoux. L'elcphant a la queuë de buffle , & longue de trois palmes, ouenuiron. Il n'eft point trop chargé de poil: parquoy il feroit fort fafché des mouf- ches,fi nature neluy auoit donné moyen de fe pouuoir ven- ger autrement que par faqueuë. Mais ilz ont la peau faite à lieu eft ayfé de tuerles moufches quiles preffent, enfe retirät , & les efcachät dedäs leur peau trouce. Quant aux hommes, ilz ne leur ferontiamais mal, s'ilz ne font fafchez.Mais s’ilz font preflez,ilz chargerôt ceux qu'ils rencontreront auec le nez , & les ietteront fi haut enl'air, qu’ilz ne peuuent faillir d’eftrefroiflez en tombant.Au reîte il n'y a hôme fi leger du pied, que l'elephant n’attaigne à fon fimple pas,tantileft grand. Les elephans viuent & des fueil- les & des fruiéts des arbres:& n'ya fi gros arbre,qu'ils ne met tent parterre auec leur muffle.lz font hauts de feze palmes: parquoy ceux qui n'ont accouftumé d'aller deflus, fe treuuét aufli eflonnez, que ceux qui n'ont accouftumé nauiger en la mer. L’elephant eft fi libre de nature, qu'ilne peut endurer ni bride, niarreft quelconque: parquoy il le faut laifler aller en fa liberté. Bien eft vray qu'il obeift à fes gouuerneurs,qui font de fon air, &entéd leur langage:& parainfi fe laifle gou- uerner par paroles. L’elephant craint tant le feu, qu'onne le peut arrefler s'il le voit à l'impourueu, & qu'il en ait peur. Ce qu'on peut ayfement voir à l’entree du Seigneur Julien de Medicis, qu'on luy fift à Rome, & à fa femme, qu'ilauoit amenee de Frace, qui fut fort fomptueufe,pource qu'ileftoit frere du Pape Leon dixiefme. Car les gouuerneurs del’Ele- phant du Pape, n’eftans informez du naturel de celt animat, auoyent mis yn chafteau garnide gens & d'artillerie fur le dos de ceft Elephant.Mais quand vint à lafcher l'artillerie, 8 que ceft animal fe fentit preflé & du feu &de la fcoppetre- rie:il ne peut iamais eftre arreté, qu'il ne s’allaftietter au Tybre , auec fon chafteau ; &rous ceux quieftoyent dedans. L'Elephant n’eft propre à engendrer , ni à conceuoir , qu'il n'ait vingtans, felon quedit Ariftote. En quoy Pline mon- eAriflot de fre qu'il n’a bien leu Ariftote:car il dit quel'Elephant mafle pat.anim. peut engendrer à cinq ans : & que la femelle peut conceuoir Lb,6.6.27. adix. L'Elephant n’attouchera jamais qu'vne femelle : & mefmes s’en abfliendra,quand il la cognoiftra pleine, Orne peut-on fçauoir combien la femelle porte : car l'Elefant la couuretoufoursen fecrer. Aucuns dient qu’elle porte dix- huié mois : les autres deux ans, &les autrestrois. Les Ele- es douleurs à faire leurs petiz, comme ont les femmes. Et quand elles ont fait leur fan, elles le lefchent, & le laiflent aller:car incontinent qu'il ef fait,il voir & mar- che. Ariftote dit(fayuant l'authorité d'autres)que les Elefans viuent deux cents ans : & que la vrayefleur de leur aage, eft quandilz ontfoixante ou feptanteans. Ils craignentiortle froid : & ayment fe pourmener aupres des riuieres,efquelles quelquesfois ilz entrent, commefaitle buffie. Aurefte, les Elefanstiennent fort de l’homme, quand aux fens & intelli- gences : car ilz entendent la langue de leur païs ; & y obeif- fent : eftans fort prudens & religieux en leur naturel : car ilz font honneur au Soleil & à la Lune. Les Arabes en rendent Plin.in fanias. Pline recitede grandes chanfons touchant les ele-f O© tefmoignage, quivoyent ordinairement les Elefans en leur princ.lib.8. phanslefquelles ie ne puis croire à moytié. Les elephans viennenten Afrique, au dela du gouffre de Syrté, & enla Morec, &en Ethiopie. Les Indes toutesfoisen nourriflent de bien grands. L'elephant s’appriuoife fi ayfément, enco- cores que ce foit le plus grand animal detousles terreftres à quatre piedz, qu'ilferend le plus doux &le plus dome- ftiquede tous autres animaux : encores qu'on lappriuoyle par plufieurs & diuerfes mains. Le poilde l'elephant & fon cuyr, eftfemblable à celuy des buffles, encores qu'ilayt peu de poil : comme fe pouuoit ayfément voir en l'elephant qui futamené à Rome, du temps de Pape Leon dixiefme. Ila païs , lefquelz dient qu'à toutes les nouuelles Lunaifons ,les Elefans viennent à grands trouppeaux fe lauer és riuieres:ce qu'ayas fait,ilz fe mettét à genoux,côme pour honnorer ceft Aftre:puis fe retiréc és foreftz. Aucuns dient que l'Elefant a Obligation fi bon entendement , qu'il ne permettra jamais fe guinderen fire aux vn nauire, pour le mener &conduire en vne autreregion, Elephans. que fon gouuerneur neluyait promis & iuré deleramener en fon pais. Quäd les Elefans fe retirent és foreftz,c'eft quafi toufiours à grans trouppeaux, lefquelz le plus vieil conduit: mais celuy qui eftle plus vieilapres, eft à la queué,pour y fai re tefte,s'il eft de befoing. Aucuns dient que les Eléfans fe fen la tefte groffe, & le col court, & les orcilles larges de deux 60 tans preffez des chafleurs, & cognoiflans qu’on les recherche palmes, detouscouftez. Sonnezeftlong & creux, com- me vne grofle trompette: & va quafiiufques à terre. Son nez luy fert de mains. Sa gorge eft fort pres defon eftomac;tout ainfi que celle des pourceaux, aufquelz ila quelque rapport quant à ce. Iliette deux dents de deflus, qui font fort gran- des,& courbes contre bas : ainfi qu’on peut voir tant à Veni- fe,que és autres groffes villes,où les dents d’elephansfe ven- dent. Ses piedz font ronz, comme vn plat : &font larges en rondeur de deux outrois palmes. Eteft fon pied tout cou- uert de durillons:& a cinq ongles ronds tout alentour, fem- blables aux coquilles faint Michel. 11z ont lescuyfles groffes pour raifon de leur dents, s’arrachent les dents cux- miefmes: & les defracinent à les hurter contre les arbres : à fin de con- tenter par ce moyen les chafleurs. Ce que ie croy aufsi peu que du byeute,qui fe chaftre, fe fentanr preflé des chiensainfi qu'auons remonftré ci deflus, parlans du byeure. Les Ele- phans font naturellement fanuages & farouches : coutesfois ilya moyen deles appriuoiferstout ainfi qu'on fait plufieurs autres beftes fauuages : & fur cout quand 1lz fontieunes , & petiz. Pline toutesfoisdit, à les vieux Elefans fe peuuét aufsi appriuoyfer à coups de baftons,& à les laifler jeuner:pourueu qu'il yen ait defia d’autres qui foyent domptez , qu'onleur n mette 3 150 mette au deuant. Aloifius Cadamuftus dit qu’en Senégua region d'Ethiopie , y a des Elefans fi farouches & fauuages, u’on né les peut appriuoifer en forte que ce foit. On trouue de dentsd’Elefans de grandeur incroyable és bonnes villes tantd'Italie,que France & Efpaigne. Onen fait des pignes, & pluñeurs autres inftruments requis pour l'vfage de lhom- me;,quaf par tout.Quime fait efmeruciller de Fuchfus,hom me de bon iugemenr & fauoir, en ce qu'ildit , qu il eft bien difficile de recouurer de bon yuoire:attédu queceluy qu’on yend pour yuoire, font dents de poifçons marins. Etneant- moins le contraire fe voit en tant de lieux , que ie n’en parle plus. L'yuoireeft bon pour reftreindre les fleurs blanches des femmes, fi toutesfois il eft raclé auec vn porfyre, & prins en breuuage auec graine de laituc broyee, & trempee au preallable en eau ferree. Suillus talus : Grecs, AfHragalos is: François, Clap- ponniere, on talons de pourcean : I taliens, T alone di Porco: E fpaignols ,T'ornizuelo de pie de paerco. L I. CIAANE,; Le talonf , de pôurcéau ÿ bruléiufques à ce qu'il de- uienne bläc;, ‘ . &pilé & pris * en breuuage, À eft fort bon à T'la colique, & és trenchees du ventre; qui durenttrop. AÏN-D= M A T-FT HEO LIWS auant ce qu’en dit Ariftote, lequel en parle ainf: Les cerfz LÆrif. « font animaux fauuages : & font grans comme afnes , eflans nat. arixi fors legers du pied, & eftans armez de grâdes bennes & cor- 4.6.9. €! nes. Quant ilz font en ruyt;ilz enragent d'ardeur:& difcou- libr, 4. « rent çà & là , rempliflans de leufs criemens les montaignes parti. am & les vallees. Quandilz affaillent la biche pour la couurir, ma. -c'eft auec telle furie , que le plus fouuent ilz la font cheoir à terre. Etpource queles biches ne peuuent endurer à pied coy la verge du cerf, pource qu’elle eft trop dure, elles con- çoyuent &retiennent en courant. Les cerfz ne fe conten- tent d'yne femelle :ains , en peu de temps , en aflaillent plu- fieurs, &vont au change,rout ainfi que les boucz.Que fi d'a- uenture plufeurs cerfz fe rencontrent en vne femelle, ilz s'entrefont la guerre, &s’entretuent des petites dagues qui font les plus prochaines de leur tefte. Quand labiche eft pleine,elle put fi fort, qu’elle eft contrainte fe retirer à part, & le cerf aufi : & font chafcun des fofles , pour leur feruir defort. Encetemps-là ils puent comme vn bouc: & ren- dent vne fueur noire par la tefe, comme fait le bouc;laquel- leeft fort puante. I]z demeurent ainf iufques à la premiere pluye,;qu'ilz retournent aux viandiz. Ces chofes aduiennent au cerfz,pource que c'eft vn animal fort chaud & luxurieux: & qu’en ce temps-la ilz font en haute venaifon:& font fi pe- Cerfx gra paillars. o fans,qu'à la deuxiéme ou à la troifiefme courfe,ilz rédroyét les abbaiz. Parquoy fe fentans ainfi en venaifon, ilz fe tien- nent cachez en leurs forts à l’efcart, fentans bien la pefan- teur de leur venaifon. I1z font en ruyt depuis la my-Aouft, jufques à lafin de Septembre. Les biches ne:demeurenc gueres à retenir: & vn feul cerf en couure plufieurs. Les biches portent leurs fans huit mois. Elles n'en font qu'vn à la foi: :toutesfois aucuns dient qu'ils ont veu de veaux de biches gemeaux. La biche elt fort prudente en fon naturel : car elle fait fon fan toufours pres de quelque chemin frequenté de gens , pour raifon des beftes fauua- ges , qui ne s’y abordent tant fouuent: car elle les craint. Secondement quand elle a fait fon fan , elle mange la 40 pellicule dont il eft enueloppé, laquelle eft fort bonne en Letalon efticy prins,pour le dernier os du pied, qui cftat- taché à l'os de la iambe : on l'appelle vulgairement, l'os de la cheuille , ou clauette du pied. 1ln’eft befoin d'en parler plus amplement. Ceruinum (orns : François, Cornes, © Bennes , ou T'effede (erf: Allemans, Hirtzhorn: Efpaignols, Cuerno , on Punta de (ieruo : Italiens , (orno del Ceruo. TT CYHIEAMIE La cendre de la corne de cerf, bien | lauce, & prin fe en breuua - > ge à la melu- \EÆre de deux cueillerees , eft bône aux deuoyemens du ventre, aux fluxions de leftomach, crachemens de fang, iauniffe , & aux douleurs de la vefcie,meflee auec tragacantha. Et fi reftreint les flu- xions des lieux fecretz des femmes , beué en quelque liqueur propre à cela. Pour brulerla corne de cerf, on la conquaffe , puis la met-on calciner en vn pot deterre cruë , bien rembouché & couuert de ter & le laïffe-on au four iufques à ce qu’il foit pleine- mentcuÿr, & que la corne de cerffoit blanche. Eftät lauce, comme on fait la cammie , ou calamine, ellero eftbonneaux vlceres & defluxions des yeux: &ner- roye les derits, fi on lesen frotte. Le parfum de cor- ne de cerf cruë, fait fuyr les ferpens. Ladecoction de la corne de cerf ofte la douleur aux petis enfans qui iettent leurs dents, s’ils s’en lauent la bouche. Les cerfs font cognuz d'ynchafcun. Toutesfois pource que peu de gens font aduertis de leur naturel, ie mettrayen medecine ; felon l’opinion d’aucuns. Et apres auoir fait leur fan, elles vont manger du fer montain, puis retour- ne vers leurs petiz. Les veaux de biches mafles ne da- guent point qu'ils n’ayent vn an : toutesfois ils remar- guent deux petites glandes velues, qu'ils ont fur la refte. Quand ils ont deux ans, ils iettent deux dagues poin- tues comme aleines : aufi les appelle-on dagars , en ce temps-là. A trois ans, ils marquent trois , & à quatre, quatre nee confequemment ils remarqueront autant de Cor- nes qu'ils ont d’annees, iufques à fix ans. Depuis ce temps là , ils produifent & icttenc leurs teftes & branchures toutes femblables : de forte que de là en auant on ne peut cognci- ftre leurs ans à leur tefle. Mais Ariftote me pardonnera: car ontrouue aflez de cerfs en Italie qui portent onze. Ce qu'auff Albert le grand afleure auorr veu en Allemagne, & nous pareillement. Outre ce ,ie fçay certainement que le Duc Guillaume de Bauieres, a teint long temps en fon cabinet , comme chofe rare & exquife , deux cornes de cerf, toutes deux portans vingt & vn chafcune : defquelles peu apres il fit prefent à la Royne Marie, fœur du feu Empe- reur Charles cinquiefme, & de l'Empereur moderne. Au refte c’eft folie de penfer cognoiftre l’aage des cerfs à leurs tefles : car s'ils remarquoyent leurs aages à leurs tefles, ceux qui approchent , ou pañlent cent ans , auroyent les 20 teftes aufsi hautes que chefnes & fapins ; voire encores plus grandes: car le cerf peut viure plus de cent ans. Tou- tesfois Ariftote dit, que les vieux cerfs fe cognoiflent en deux manieres:dont la premiere eft quandils n’ont point de dens , ou bien peu : l'autre ft, quand ils ont perdu leurs dagues de deffouz , qui leur feruoyent de deffenfes, quand ils eftoyent ieunes : car les vieux cerfs n’en ont plus que faire, pour cftre hors de combat. Les cerfs, fe- Jon que dit Theophrafte, pofent tous les ans leurs refles: Thecph. d & alorsils f retirent és heux les plus defers & moins fre- Pi/plan.lh quentez , comme cftans defpouillez de leurs armes , & por- 141. tansenuie au bien qu'ils pofent. Cela fe fait au moisd’A- uril, en certain temps eftabli à ce. Ils pofent leurs teftes en lieux bas & ombrageux , de peur des moufches : & vont aux viandiz de nuit, eflans honteux , & ne s’ofans mon- frer , iufques à ce qu'ils ayent recouuré leurs cornes & branchures. Ils cherchent les lieux plus defers , & plus in- accefibles, pour pofer leursteftes. De forte quéle commun prouerbe des chofes mal-ayfees à trouucr , eftde dire qu’elles font au lieu ou le cerf à pofé fa tefte : car ilfe tientle plus ca- ché qu'il peut, fe fentant defarmé. Ariflote dit , que labran- chure gauche du cerf n’a peu encores eftre trouuee: ca il l'enterre & la cache; comme vnechofe propre & bonne à la medecine. s VR’ DIOSC. micdecine. Mais Pline, & le grand Albert, dient que c'ef la droite. Lecerffe fentant piqué des phalanges,ou autres be- fes venimeufes , guerift à manger des cancres de riuiere. Et cela a fait eftimer que les cancres aufsi eftoyent bons aux perfonnes ainfienuenimees & empoifonnees des beftes ve- nimeufes:combien que cela ne foit qu'auec grande violence. Les cerfs & laiflent cheualer au chant des chafleurs ; & pa- iteurs : car cependant qu'il s’amufent au fifflet, ou au chant de l'vn, l'autre leur donne l'arquebouzade , ou la lançade de l'autre cofté. Carle cerf eft vn animal fimple,& qui s'efton- ne & s’arréfte à toutes chofes: de forte que s’il eft cheualé auec vn cheual ou vne vache , ilne fe fouciera de celuy qui lero cheualc:ains mefmes s'amufera à regarder fes armes. Quand le cerf a les oreilles drefees, ilal'ouye fort aigue, & a fort bonne oreille , de forte qu’on ne luy peut drefler embufcade, qu'lne la fente. Mais s’illes a baiflces,ileftaiféà tuer. Les cerfs trauerfent la mer à nager, mais c'eft en trouppe : car les derriers ( pource qu'ils nagent tout d'vn fil) foulagent leurs reftes fur le derriere dé ceux qui font deuant : & font cela par tour. Cclafe voit ordinairementés cerfs, qui trauerfent la mer de Sicile en Cypre. Ils ne voyent point la terre ferme, quandils nagent: mais ils la fentent. Les biches n’ont point de cornes:ni mefmes les cerfs,fi on les fene;auät qu'ils foyent dagars,c'eft à dire,auant qu'ils portentcornes. Mais fi on les chaître apres auoir chargé cornes :ils ne pofent point leurs 20 | teftes , ainsdemeurent toufioursen cefte forte. Toutesfois Biches cor- je peux dire auoir veu des biches cornues, encores que ce foit “46 contre nature. Et de cela en peut rendre tefinoignage la cefle qui eftencores à Augfpurg,enla maifon de Antoine Fug- ger; riche gentilhôme: laquelle porte douze, Bfen marquez. Il y avne autretefte de biche, portant douze, au palais du Duc Guillaume de Bauieres, laquelle eftfort enrichie d'ar- Plin. lib.8. gentbientrauaillé. Les cerfs ({elon que dit Pline ) font de cap.32 fort longue vie:car on en a prins qui auoyent de coliers d'or ,qu'Alexandre le grand leur auoit fait mettre , plus de cent ans apres la morc d'Alexandre. Ecefloyent ces coliers encharnez en leur chair, & recouuers de la peau des cerfs. _AïiSt. de Toutesfois Ariftote ne dit pas qu'ils viuent tant: car il en mat.anima. parle ainfi : On dit que ceft animal vit long temps : mais ne- dib, 6. antmoins on n’en voit rien : cariln’ya point d'apparence de longue vie ; au terme que les fans & veaux de biches démeu- rent au ventre de leurs meres : ni à leur maniere de croiftre. Voyla qu'en dit Ariftote. Mais ce grand perfonnage n’auoit rien veu du cerf d'Alexandre ; qui fut prins plus de cent ans apres fa mort, ayant le colier d'or au col ; qu’ Alexandre le rand luy auoit faitmettre. Ce qu'aduint aufi de la biche ’Augufte Cæfar ;-qui fut prinfe long temps apres fa mort, laquelle on ne pouuoit efgorgeter , pour caufe d'vn colier d'argent qu'elle auoit au col entre cuir &chair , oùeftoitef- criten Latin , Molimetangere, quia Cafare fum : c’eft à dire, metouche, carie fuis à Cæfar. Aupres d'Arginufeen Afie, en vne montaigne , nommee Elaphus, où mourut Alcibia- des, toutes les biches ont vne orcillecouppce, à fin qu’on les cognoifefielles changent païs. Au refle, 1e m'esbahis fort LAïiSt. de A'Ariftote & de Pline , d'auoir dit qu'en Afriqueiln'yait ni Diff. anim. cerfs nifangliersiveu que le contraire fe voit és grans troup- dib.8. «24. peaux de fangliers & de cerfs ,qu'on y trouue: finon que Plin.lib.8. peut eftre on en ait peuplé ladite region depuiscetemps-là. velues, qui fera fur les herbes. Mais nous lairrons ce que nousdit &rouffaftres,auec plufeurs petites peaux dont ellesfonten- Columelle à ceux qui font fuperftitieux, 1o ueloppees & reueftues, L'yuer elles fe cachent en ces pennes: &efchappent par ce moyen la rigueur del’hyuer. Leurs nids : j 5 © Efhaignols ntarides: font grans, &en peuuent reir plus de mille. Les pellicules Cantharides : François païgrols ; (a donrelles font enneoppees femblent à fins draps de foye: e Arabes, Dherarie,on Carariha: eAllemans,Golde majs elles font plus fubtiles.. Elles font fort bonnes à eftan- ÆRecepte c6- tre les che- nilles. Keffer: Italiens, (antarelle. cher le fing,eftans appliquees. Voylà donc quant aux chenil- les de pins. Aurefle,ilya plufieurs medecins, & fur tous DATENT ë Fr CHAP: . ceux qui fuyuent les Arabes, qui oftenc la tefte, les aifles, & L'éscanteides qui fe crouuent dansles fromens, les piez des cantarides , comme les parties plus dangereufes,. uandils s’en veulent feruir en quelque comoofition.Ce qui NS L re chu ootde CEmQue P 1 : font bonnes à garder. ILles faut mettre env poë de eft dircétement repugnant à l'opinion de Galien:qui ordon- Gallib.r. terre ,quine foit poiffé os plombé: & luy cftouppet ne qu'on mette les,cantarides entieres , és medicamens où #1. med. la bouche auec vn feul linge, quifoitcler,blanc,& eïlesfrontrequifes :carainfilen auoit toufoursvié. Que = = : 5 . Ég r) net. Puis faut faire bouillir du plus fore vinaigre que 20. on obieéte que ce n’eft vne opinion nouuelle, ni côtrouuce DR ere ee one bouske Éon des Arabes,ains que Hippocras l'a ainfi ordonné, ie mettray on poutra reconurer:e HUCTERECE Fat Fire, ER en auant, pour refponfe à cefte obicéion, l'interpretation de ; ir vi ré , & l'y tenir, iuf : EAP Per RS Hippo. lib, trebas , fur la fumce dudit vinaigre, & y tenir, 1Ul- Galien fur ce pañlage d'Hippocras : lequel dit ainfi: Vn qui- 7#ifpo-db. Te nr RÉSEAU Der a PE A ques à ce que les cancarides foyent du tout mortes. dam medecin hazardeux , n’entendant le dire d Hippocras, si BE CAPE = e RS 2h ï ti r def ‘ .& frbhoire *4t.in mor. Cela fait il les faut enfiler lyne apres lPautre, &les ofa des cant#ides les parties cy deflus nommees:& fit boire ne AT Re te la refte à vn hydropique. Lelendemain vint vncapoftume #%° garder pour s’en feruir. PR D MIERCE Ft OMLESs ù gras de la iambe du patict , laquelle fut perce le quatrie(= {ont celles qui font de diuerfes couleurs : &quionr meiour d'apres. Et pource qu'elle rendit beaucoup d'eau, & 3 : 2 LES Étpourceiquenlers F de rayes jaunes au trauers de leurs aïfles : ayans le quel'enfure qui caufoit l'hydropifie, fembloit eflre vn peu : AA moderee ; on tint le patient pour gueri : mais neantmoins il E cos & ricomme font les cloportes, u ep 1 il corpslong, gros & sous l? en mourut peu deioursapres. Ce quitourna au grand def. L É Ses Celles qui font d'vne couleur ne feruent à rien. honneur dudit medecin : auquel quelqu'vn remonitra , qu'il ne deuoit baillerle feul corps des cätarides :ains que fuyuant Bupreffes : Francois ,Vne petite befre quifair creuer l'ordonnance d'Hippocras, il deuoit bailler le corps, en pre ë h mier lieu:& par-apres la tefte,les pieds, & les aifles. Ce non- e arrmi l'herbe: Ara- : Cri des bœufs quand ils la mangent parmi herbe : 2 obftant ce venerable medecin en donna encores à boireàvn bes, Xofpfis:lralienr, Bupresli: A Uemans,Knoël- autre hydropique;comm'l auoit fait au precedent.Et aduint ffer : Efpaignols, Arebente buer. qu'vne Per furuinten la cuiffe du patient : laquelle fut Dijon Erace: Grect Pityocampa: Francois, (the percee:& neantmoinsle patient ne liffa de mourir quelques æ: L : Fran. $ : : F ioursapres. Toutesfois il yen a aucuns qui ordonnent fim- ) Rire Dytoriap (à : ens, Bru- P TO nilles de Pins: « Arabes, Pytort pa : Italiens, plementle corps descantarides és medicamés decantarides, chi de Pini:e Allemans ,dievum ven Fichten:El}ai- ordonnez pour prouoquer l'vrine, fans porter nuifance à onols Gaufinos del Pino. ceux qui les boyuent.. Voylà qu'en dit Galien. Au dire du- Le ? quel on peut aifément recucillir , que les Arabes n'ont 20 4oentendu Hippocras. Etde moy, ietiens pour certain , que CH AT. 27 qui ofte aux cantarides la tefte, les pieds ; & les aifles celuy Les bu- les priue du remede que Dieu leur a donnécontreleur Pro Cut preftes apr pre poifon. Ceque bien confiderant Galien , les a toufours ne n, WE ST RS 10 employees entieres: ainf qu'il demonftre en ce qu'il dit: #74. 2. fi;qui eftyne uant à nous, dit-il, nous fauons aflez par experience, que cfpecedccä- lescantarides meflees en cerots ou emplaftres à ce appro- tarides:&les priez; & appliquees furles ongles rabotteufes & fafcheufes, les font cheoir toutes enticres. Nous nous en fommes aufsi : feruis és medicamens conuenables aux grattelles, lepres,mal PINS>s’aCCOU faint main, & en certains medicamens corrofifs : mefnes en firent ainfi: ceux qui font choir les poyreaux & durillons. Vn de mes touresfois, maiftres en mettoit vn peu és medicamens qu'il ordonncit ES. ÈS E RUES © pour prouoquerl'vrine. Aucuns n y mettent que les aifles pour les faire mourir, 11les faut tenir fulpendues en ælJes pieds :ayans opinion que cela fert de remede à ceux va crible, fur de cendre chaude, iufques à ce qu’elles qui auroyent beu les corps decantarides. Et d'autres font foyent vn peu rofties : puis on les ferre pour s’en fer- lecontraire. Quant à moy ie les ay roufiours mifes entieres. uir. Tousces animaux {ont de qualité corrofiue, Ge Or les cantarides qu'ontrouuc és fromens , & qui ontles Ga: «8 ete Hole: LEne æfles rayees de lignes iaunes , font les meilleures aux chofes ceratiue ; & qui prouoque la chaleur : pour cefte cau- que r'ay dit auoir experimentees : pourueu toutesfois qu'on fon les mer és medicamens qui feruentaux gratel- Jes face mourir à la fume de vinaigre bouillanc : les ayans les, & aux feux volages ,; & aux dartres fa{cheufes, & miles en Ya pot de terre neuf, &ayant Bouchet bouche du- aux chancres. Elles prouoquent les fleurs aux fem- ditpotd'vn fimple linge, qui foi cler, blanc & net: & qu'en f és € fi , 1Ét:e Mt tienne ce pot,ouù font les cantarides, la bouche contre bas, fur mes; eltans miles €S pellaires remollitifs. Aucuns Ja fumeedu vinaigre qui bout, iufques à ce que les cantari- dient que les cantarides font bonnes miles és deffen- Go des foyentmortes. Er quant aux buprefles il en parleainf: fifs feruans à l'hydropifie :s’arreftans fur ce qu’elles Il faut aufsiaccouftrer en cefte forteles bupreltes , quieftvn a k à ; (JE L TR RS 3 RARES fontvriner. D’autres dient que lesaifles &clesteftes 2nimal femblable aux cantarides &enefpece, & en papes d dd nf D ; AS RCE 4 ter. Subfequemment, parlant des chenilles de pins;il dit ainfi: € cantariaes prinies en breuuage, donnent {eCours Les chenilles qui viennent és pins, font aufsi de fémblable à ceux quiauroyent eftéempoifonnez de cantarides. proprieté, ! Salemandra: Francois, Salamandre : « Arabes, A4. Les cantarides font affez cognues. Elles ont prinsce nom h fl Olm, € Mo! RAD Ap Gi à de cantarus, qui fignifie en françois, c'eft animal , qu'on ap- Eee CRUE ENS QUE 0/9 : LEaens, Sala- pelle fouille merde. L'Italie eft pleine de cantarides ; comme matdra: Efpaignols, Salamantegue. chenilles de SVR DIOSC. CHAP. LV I. La Sala- mandre et NE vne cfpece ES de lezard de © ri à s ee diucrfes cou ; 1 £ © Jeurs :lequel ÿ SS eft fort paref feux. Aure- lie de croire qu’il nie fe confumeau feu. Il eft corro- (6 chaud, &exuléerant. Onle mer, comme on fair Les cantaridess és medicamens corrofifs; & qui fer- uent à manger & confumerlarongne & gratelle: & l'accouftre-on ainfi queles cantarides. La Salaman< dre rèfolué en huilé. fait tomber le poil. Luy ayant oftélesintetins, latefte &les pieds, apres nus eft bien curec,on la garde dans du miel, pour faire rom- berle poil. AN fe; c'eft fol-10 EAVREÆE AIT. 153 eAranem: Grec, « Arachne : Fränçois, e Araigne: Arabes , Hamdebur, ou Hanchebut : Italiens, Ra- gro: Alemans, Spinn : E fpaignols , Arana, CHAP. LV Il. L’araigne qu'aucüs ap pellét Loup, incorporee Là Ÿ en cecrac, & emplaftree = fur vn linge 7° = blanc, &ap- pliquee: fur les deux temples, ou fur le front, guerit des fieures tierces. Latoyle d’araigne, appliquee , eftanche fe fang : &engarde d’inflammation les petites playess qui nefont profondes. Ily avneautre forte d'arai- gne, qui fair vneroyle clere, blanche;& menue;en- Ontrouue à force Salamandres alentourde Trente, &fur 20 cores qu’elle foit efpeffe : laquelle atrachec au bras, æout au val d'Ananie,és lieux ombrageux &fangeux;aupres des fentiers.Elles commencent à mettre le net hors au prin- zemps,&en automne,principalement quand il pleut.Enhy- üer, & au cœur de l'efté,elles ne fortent point de leurs trous: garellescraignent & lechaud & le froid. La Salamandre eft femblaäble au lezard, &en groffeur & en figure :toutesfois ælle ale ventre & la tefte plus grofle, & la queue plus courte. Encores-que la Salamandre ait les iambes grandes, toutef- fois ellesït fort pefante à marcher:ce que ne font les lezars: car ils ont aufi toftgaigné au pied.La Salamandre eft noire, -&marquetce de Ben 2e iaunes,quifont fi viues,qu'onles di- rojr auoir efté brunies & liflees. On ne les fauroit regarder 3 O qu’à contre-cænrstant font vilaines : tellement qu’elles font lite. Vomir le plus fonuentceux qui les regardent. Pline parlant 67. des Salamandres , dit ainf : La Salamandre eft femblable au lezard: & eft marqueree d’efloilles, Elle ñe vient iamais que durant les grandes pluyes : &fe pert quand Te beau temps vient. Elle eft fi froide,qu'elle elteint le feu, à le toucher feu- Iement;,tout ainfi que la glace; pourueu que ce foit fur feu de charbon,où on la mette;comme quila voudroit roftir. Que fi le feu eftoit trop grand, où qu'on la iettaft en vne fournai- 1e, elle feroit incontinentbrulee & confumec. C'eft donc folie de croire (comme aufsi a dit Diofcoride) qu’elle ne peut eftre confumee du feu , & qu'elleen vit, comme fait le cha- , meleondel'air: car moy-me fine ay veu bruler bien foudain de.lib.3. ne Salamandre. Parquoy Galien dit, que le feu ne nuira emp. rien à la Salamandre, pour quelque temps : mais qué neant- moins, fon l'y laifle trop, il laconfomme. Au contraire, ie Œifé. de ne puis me refoudre fur ce que dit Ariftote,parlant dela Sa- £ anim. lamandre , en ces termes : La Salamandre ne peut eftre con- $.c.19. fume par feuzains fe pourmeine par deffus le feusefteignant & feu & flamme. Etneantmoins on voit tout le contraire parexperience. Quime fait aufsi douter de ce qu'il dit au mefme chapitre, qu'és fourneaux de l'Iflc de Chypre, où on cuit & calcine la pierre Chalcite,fortent du miliéu de la flam me pctires beftes,vn peu plus groffes que moufches,qui che minent & volettent par le feu : & meurent incontinent que le feu eft ofté:car cela eft repugnant à toute raïfon naturelle. Joint que ficelaeltoit vray , iamais Galien ne s’en fuit teu: qui a fé fort diligent à rechercher tous les fourneaux ; mi- nieres & metaux de l’Ifle de Chypre. Quant à moy,ï'ay veu beaucoup de fourneaux de cuiure en Allemaigne : efquels j'ay cueilé les deux efpeces de Cadmie,Pompholygos ; Spo- dium , & la fleur d'ærain: mais neantmoins ie ne vis jamais moufches voler en fournaife. Parquoy ie ne fçay comment pouuoirexcufer Ariftote: finon q w'il ait efcrit cela, pour l'a- uoir ouy dire à d'autres. Mais paffons outre. Les Salaman- dres n’engendrent point , felon que dit Pline:cariln'yani mafle ni femelle en leur efpece : ains font procrees du limon en peau menue &c délice, guerift des fieures quartes. Cuite en huile rofat, & diftillee és oreilles ,elle en ofte les douleurs. Ariftote dit qu’il y a plufieurs fortes d'araignes,&de Pha- ,4rif7, de Janges.Il y en a qui piquét:& de ceftes cÿ en a deux efpèces, if£. arm. dont l'vne eft femblable aux loups-araignes:& efl petite, de Jib9.c839 diuerfes couleurs, fafcheufe, & paillarde:& eft appellce puce. Ten Celles del'autre forte, font plus prädes,& font noires,ayanis les deux iambes de denant noires: & marchent pefantement, n'ayans aucune vertu,non pas mefines de fauter. Les autres dont on vf en medecine , ne piquentaucunement , ou bien peu. Entre lesloups-araignes yen ade petites, quinefone point de toyles:& d’autres grädes,qui ordiffent leurs toyles, ou à terre, ou és hayes & buiffons:fe renans roufiours à gar, pour voir s’il y aura rié de pris en leurs filez : 4 s'il s’y trouue quelque chofe de prins,elles y accourent côme à leur proye. Ÿ en a yne autre cfpece, qui cit de diuerfes couleurs, qui faic vne toyle mince fous les arbres. Latroificfme efpece d'arai- gne eff de celles qui rapiffent les maifons de leurs toiles,com me les plus fages, & les meilleures de routes. Etcertes ie péle que ce font celles dont parle Diofcoride. Aurefte, Pline ap- py, pelle phalanges ; les araignes qui font venimeufes en leurs 7 pointures où morfures,defquelles il parle ainf: Enltalicon ne trouue point d'araignes phalanges :encores qu'il yen ait de plufieurs efpeces. Lesvnes font femblables aux formiz, ayans la tefte rouge, &la refte du corps noire;mouchettee de petites taches blanches. Elles font plus afpres en leurs pi- qures que les moufches gucpes:& fe nourriflent alétour des fours & moulins. Les autheurs Grecs mettent les phalan- ges au ranc des araignes:& ne font autre diftinétion au gen- re des araignes, que des phalanges & des loups araïgnes. 11ÿ a vne autre forte de phalange , qui eft veluë, & a latefte fort groffe:au dedäs de laquelle ontrouue deux vermiceaux, lefquels mis en peau de cerf, & attachez au col ou bras d'vne femme,deuant le foleil leuant,engarde qu’elle ne etienne de l'homme, pour plaifir qu’elle y prenne. Il y en a d'autres;que on appelle Rhagio , qui font femblables à vn pepin noir, & ont vne petite bouche au deflous du ventre, & les iambes pe tites, & comme à demi faites. Leur pointure fait autant de L.19. cap. 4s mal que celle du fcorpion:&t fait vriner, comme qui rendroit detoyles d'araignes. femblable à ces dernieres , excepté qu'elle a de petites rayes blanches. Ses pointures font venir mal aux genoux. Les pi- res de toutes, font celles qui font bleues, ayans vn poil noir, & qui esblouit la veué, & fait vomir vne matiere come toyle d’araignes. Elles font pires que frellons:aufsi font elles fem- blables à eux ; excepté en couleur L'autre efpece nommee Aflertion, eft Leur pointure fait venir delaterre corrompu. Leur morfures font venimeules,com- 690]a perfonne feche & phthifique.Celles qu'on appelle Myrme me celles des ferpens: mefmes elles empoifonnent deleur filiue & baueles se & fruicts : & ce au grand dommage de ceux quien mangent : dont fe font trouuez plufieurs qui en font morts. Ikyavne autre efpece de Salamandre aqua- tique , fort commune en Friuh, &en lacité d'Vdene. Elle 2 la tefte plus ronde & plus courte que la Salamandreterre- ftre:&c à la queué d’anguille. Son doseft noir: maiselleale ventre roux,& marquetté de taches jaunes : & eftaufsihor- tible avoir que la Salamandre terreftre. cion, ont latefte de formis , & le ventre noir ,mouchetté de taches blanches. Leurs pointures font femblables à celles des mouches guepes. Quant à celles qu'on appelle Tetragan- thiil yen a deux efpeces, dôt la pire a la tefte croifec & com artie de lignes blanches : leur piquure fait enfler la bouche. DES eft cendreufe, & blanche fur le derrier:& ct plus pe- fante que la premiere. Il y en a d'autres cendreufes,qui chaf- fent aux moufches, tendans leurs filets parles maifons:celles là ne font point nuifibles.Voyla qu'en dit Plinc:apres lequel Actius ij4 AND. <Æetiss li, Actius en parle ainf:11 ya plufeurs fortes de phalanges, 13.418. icfquelles ont cfté reduites en fix efpeces par ceux quiont efrit des befles venimeufes. En premier lieu 1ls mettent cel- les qu’on appelle Rhagio:au fecond lieu, les loups-araignes: au tiers,les formis araignes : au quart, les cranocolaptes : au cinquiefme, les felerocephales:& au fixiefme,celles qu'ils ap- pellent fcolecion.Quant à celles qu'ils appellent rhagio,c'eft a dire, pepin,elles font rondes, &noires comme le pepin d'vn raifin noir,dont aufsi elles ont prins le nom.Elles ontla bou che quafi au milieu du vêtre:& de cours piez & iambes deçà & delà. Les loups araignes chaflent aux moufches , & s’en paiffent, Elles onr le corpslarge, & qui fe remplie : & ont le chinon du col tout chiqueré,ayans trois prinfes en leurs bou ches, Les formis araignes,ainfi appellces pource qu'elles font femblables aux formis, font de couleur de faye: & ont le corps tout eftoillé, & fur tout du cofté du dos. Les Cranoco- laptes font longues &verdes : & ont leur cguillon aupres du col: &fe voulansietter fur quelqu'vn, elles tafcheront touf- ioursà le piquer du cofté dela telle. Quantaux fcleroce- phales, elles ont latefte dure comme pierre: & ont tout le corps raÿé,comme ont ces petis papillons qui volettént alen tour des chandelles la nuit. La fixicfine efpece;appellee Sco- lecion, ou vers araignes,font araignes longues & mouchet- tees, principalement du cofté de la ccfte.Voyla doncquestou tes les efpeces de Phalanges,fclon Actius. Quant à môy,iaf- feureray bien que toutesces efpecés de phaläges fe trouvent en Italie: car ie les ÿ ay veuës fouuentesfois , encores que Zarantules Pline die du contraire. Mefmes on y trouueencores vne au- araignesdä tre efpece , qui eft plus dangereufe que toutes les autres : la- Zereufes e» quelleon nemmeen Italie, Tarantula, à caufe de Tarante, {talie, villedelaPouilie, Ceux quien font piquez , font diuerfe- ment tormentez. Car les vns chantent ordinairement , les autres rient ; les autres pleurent , les autres crient inceflam- ment, les autres dorment, les autres ne peuuent dormir en forte que ce foit. D'ailleurs les ynsvomiffent ordinairement, les autres fautent & dancent;les autres fuent, d'autres trem- blent,d’aucuns font en continuelles peurs & frayeurs, & les autres ont d'autres pafsions , comme frenelfies , rages , &fu- mes. Lefquelles diuerfitez de pafiôs ne procedent d'ailleurs que de la diuerfité des venins de ces animaux:ou des diuerfes temperatures des patiens. Car autresfois nous auons yeu & experimenté,que les melancoliques, piquez de ces animaux, eftoyent pafsionnez des pafsions que la melancolie peut en- gendrer en la perfonne. Côbien qu'il yen aqui penfent,que É venin de l'taigne Tarantule,change de qualité de jour en iour,& d'heure en heure:& que de là viennent ces dinerlitez de pafsions.Il y a à force T'arantules és coftes de Senes,& de la Romagne:& fur tout és heux maritimes:toutesfois il n'y €na pas tant qu'en laPouille. Elles fe tiennent parmi les blez en certains trous: defquels fortans , elles piquentles 40 moiflonneurs qui moiflonnent à iambes nues. l'en ay veu plufeurs,qui eftoyét mords de ces araignes, lefquels eftoyét tormentez comme ia predit:& ce tant és hofpitaux,queen autres lieux. Mais c'eftvn grand cas,quelés patiens font fou dainement foulagez d'ouyr la mufque. Car ie peux tefifier que ceux qui font detenus de telles maladies, incontinent qu'ils fentent vn inftrument mufical, perdent toute douleur, & fe mettent à fauter & à dancer , aufsi gayement que s'ils n’auoyent point de mal. Que fon celle de iouër del'inftru- Mhfique ment mufical vn peu apres, ils tombent en terre, fans fe pou- æedicinale, uoir fouftenir , & retournent à leurs premieres douleurs. Sinon qu’ils ayent tant fauté & ballé, que le venin fe foit euaporé, en partie par la fueur, & en partie par les pores de la peau. Et pour cefte caufe on leur tient d'infirumens à ga- ges : & les leur baille-on à rechange: à fin de les faire tant €fchauffer à danfer & à baller, qu'ils facent du tout fortir le venin de ces araignes, par la fueur, ou autrement. Cepen- dant neantmoins, aucuns leurs baillent de preferuatifs,tant de triacle, & mythridat,que d'aurres qui f£ruent aux morfu- res des beftes venimeufes. Ce que Julius Solinus appelle Solifiga. Solifuga, doit aufsi eftre mis au nombre des araignes tref- dangereufes. Carl en parle ainfi, Il n'ya aucun ferpent en She :ains au lieu des ferpens il y vient yne forte d'a- nimal nommé Solifuga, qui eft petit, & fe rapporte fort aux araignes ;ainfi dit pource qu'il fuyt la lumiere ou clarté. s'en trouue à force és mines d'argent. Il f traine tout belle- ment, & blece fans qu'on s'en apperçoiue. Lacerta: Grec, Saura: François, Lézardes: Alle. mans, Heidex: Italiens, Lucertole: E SPaignolz, Gartixa. CH AP, LV III Il6o penfer autresfois,ou que c'eftoit la lezarde de Chalcide,def- MATTHIOLVS caflee, & ap- = pliquec, arci- re toutes cf= pines & au- 7 ANR = féroyent de- : meurecs_ fi- 10 chees dedans la chair: & fiofte routesvariolles, for- milles,verrues ,& mefmes les cors. Son foye mis au creux d’yne dent gaftec ,en ofte la douleur, Eftant ouuerte & mile toute chaude fur les pointures des {corpions, elle allege la douleur. Seps, fine Lacerta Calcidica : Tealiens, Sepa. CHIEAIP: TES Le Iczard ou ferpent, nômé Seps, KL qu'aucüsap- — . pellée lezard de Chalcide, <= béu en vin, G fert de con- trepoyfon à y fes pointüres mefmes. Les lezardes communes font des œufs , cômetes ferpens: & font la guerre aux efcargots. Pline dit qu'elles font gran des d'vne coudee en Arabie : & felon Strabo, elles fonc gran des de deux coudeesenla Morez. Pline dit d'ailleurs, qu'en la montaigne Nifa, qui eft és Indes , on trouuede lezars de la longueur de vingtquatre piedz : dont les vns font jaunes, les autres font rouges, & les autres pers. Ceux qui ortt fait le: voyage aux Îfles fortunces, dient, que l'Ifle descheures, eft fort abondante en lezars. Quantaux lezars de Chalcide, qu'on appelle, Seps, il n'y en a point en Htalie. On dit qu'on en trouucen grande quantité en l'{fle de Chypre, & en Ey= bie, Ils nourriflenten lieux fecs, entre les pierres. Ceux quienontefcrit, en parlent diuerfement. Carles vns diene qu'ils font femblables à noz Jezars : les autres dient que c'efe vne efpece de ferpent. Nicander eft de l’opinion de Dioko- rideicar en fes compofitions de Triacle il dit Ha fepseftre fem blable à la lezarde. Toutesfois Aetius la met au ranc des fer pens venimeux,difanc ainf: Le ferpent,qui eft appclié Seps, ” eft quelquesfois long de deux coudecs : & va toufours en amoindriffant contre la queu£. Il marche droit , fans f tor- dre le corps:& va fort lentement. Il a latefte large, & le mu- feau pointu. Quant à fon corps;ileft tout marqueté de pe« tites taches blanches. Au refle , ceux quien font points ,ne Yiuent que trois ou quatre jours au plus. Voylà qu’endic Actius, Paufanias en parle autrement: caril dit ainf, Egy- ptus Roy d’Arcadie,cftät à la chaffe, fut tué du ferpent féps, fans y penfer. Cefte befte eft femblable à yne bien petitevi= pere, & eft de couleur cendree : eftant marquetee par inter ualles , ayant la tefte platte , &le chignon du coleftroir, le ventre gros , & la queuë petite. Ellemarche en Se quafñi comme le cancre : ce que aufi eft le propre du pere cerafte. Parquoy ie tiens que l'hiftoire du lezard de Chalcide cft fabuleufe : ou bien que cenom feps s'approprie à plu- fieurs fortes deferpens. Cependant ie ne me veux taire des lezars qu'on trouue en la Tofcane,Romaigne, & en la Pouit le, qu'on appelle Tatrantola, pource qu'ils ftiennent en terre. Ceft animal fait mourir ceux qu'il mord.Qui m'a fair a crite par Diofcoride & Nicander : ou bien que c'eftoit le le- zard appellé Stellion , pource qu'ileft marqueté de plufieurs taches & eftoilles. Toutesfois nous referuerons d'en parler au fixiefme liure : où fera amplement traité des beftes veni= meufes , deleurs pointures, & remedes d'icelles. Scincus : Arabes, à Afchanchur,ou Schanchur: Efpai: grols Œ Italiens, Srinco, CHAP. eÆé.ls Trräto rs d falie, SVR DIOSC. C H AD. LX. Le fcincus sm fe nourrit en . Egypteoués Indes,ouen la mer rou- ge.Ïls’étrou Juc aufsi en * Lydiede Mo : rec. Le fcin- cus eft le Crocodile terreftre, & a vne particuliere &c propre efpece. Pour le garder ,onle confiten fel , & en nafitorr. On dit que la chair qu’il a fur lesreins, prinfe en breuuage, au poix d'vne dragme ; prouo- de àluxure. Toutesfois fi on la boit en decoction e lentilles auéc miel, ou en eau pure auec graine de laitue , elle efteint tout appetit de paillardife. On mefle aufi le fcincus és preferuatifs. Encore que Diofcoride die que le fcincus eftle Crocodile terreftre, & qu'il a vne patticuliere & propre efpeceice neant moins ceftvnanimal aquatique: car ceux qu'on apporte à Venife,fe prennent en la Mer rouge, & en Egypte,au fleuue du Nil Écencores qu'ils foyent femblables aux crocodiles: ce neantmoins ils font de beaucoup moindres: car les plus rans ne font plus gros quenoslezardes. Ils font reueftus Féfcailles jaunaftres: & ont vne raye perce, dulôg du corps, depuis la tefte iufques au bout dela queuë. Leur peau n'eft femblable à celle du Crocodiles :lefquels ontleurefcailleu- redu dos noire. Paufanias dit, qu’en Lybie on trouue des fcinques de deux coudees de long:toutesfois on n'en appor- te point en ce païs. Il y a des lacs en la terre de Vincence,qui portent des fcinques : mais ils font noirs , & petis. Les efpi- & à toutes humeurs corrompues du corps ,Æffant prins auec vn peu d’eau, de fel, & de !à + Le laictbouillin’engendre tant de ven- _tofitez que l’autre. Cuit auec pierres marines iuf- quesà Ja moytie, il eft bon aux Auxde ventre, où yavlccres. Toutlaiéta le fecond lait, g#'on appel- le laitt mefgue : lequel eftant feparé du lait, eftren- du plus efficace pourlafcher le ventre. On ordon- ne ce fecond laict à ceux qu'on veut purger , fans aucune acrimonie: comme on fait en trop grande abondance d'humeur melancholique, au mal caduc, comme chatsroutesfoisils ont les pieds plus petits: & oncle 60 AUX gratelles ; ladreries, & és bubes & bourions qui poil beaucoup plus rude, & fur toutquand on lefrotte à con trepoil. Voÿla quand aux rats & fouriz.QuantàL’E S € v- Æfwrel. RE y L, il me femble qu'il ne feroit mal à propos de le nombrer entre les rats & fouriz. Car outre ce qu'il a la queue velue, & tellement grande qu'il s'en couure quafi tout:il fe rapporte du refte a la fouriz Pontique. Orcit-il Plin. Lib.8. affez cognu. Pline en parle ainf, Les efcureux monftrent c.32. de quel cofté fe vent viendra: carils garniflent leurs trousdu * cofté d'ou doit venir le vent, & font l'ouuerture de l'autre cofic. Au rcefleils ont la queue fort velue ; laquelle leur fert viennent fur tout lecorps. Detoutes fortes delaict on faite fchifton, qui effune forte de recuiste:laquelle {e faiten cefte maniere:On met bouillir le lait en vn | terrencuf, & le remue-ontoufoursauecyne ranche verte de figuier , qui foit cueillie fraifche- ment: & [e laiffe-on faire deux ou trois bouillons: & incontinent apres on y met autant de cyathes de vinaigre miçllé, qu’il ya eu d’hemines de laiét : çar o par 158 : AND. MA par ce moyen lelaié clair fe fepare de ce qui eft cail- lé. Et pou@le garder de s’efpandre lors qu'il bout, il faut auoir vne cfponge enyuree d’eau froide, & en baigner inceflamment le bord du potsoù le laiét cuit, & mettre dans Le lait vn gobelet d'argent tenant vn fextier,qui foit plein d’eau froide. Ce laict fe boit iufques à la quantiré de cinq hemines ; mais on le prend par incerualles, hemine par hemine:à la charge routestois que le patient fe pourmeine cependant, & qu'il ne fe repofeiufques à ce qu’il ait prins les cinq prinfes.Le lait frais elt de grande efficace contretou teserofons & brulures de poyfons, foyentvenins de cantharides, falamandres,bupreftes,chenilles de pin; iufquiame , eftrangle-loup; ou mortaux chiens. Le Jaict de vache eft principalement bonaux chofes fus dires : car eftant gargarile, il efb fort bon au gofiers & aux amygdales efcorchces, Lelaictd’afnefle, renu en la bouche, raffermitles dens &lesgenciues. Le laid de vache,de cheures,ou de brebis,cuirauec pier- res marines, cft bon au Aux du ventre, qui eft fiinue- reré, que les inteftins en font vlcerez:& eft bon d’ail- leurs aux efpreintes, quicaufent vn grand defir d’al- ler à la lle, fans y pouuoir rien faire.Le laict clyfteri- zé cout feul , ou auec ptifane d'orge, ou d'efpeautre, mirigue les corrofions desinreftins : autant en fait-il éslieux fecrets des Dames;y eftant feringué. Le laiét de femme eft trefdoux, & trefuutritif. Sion le fucce de la mamelle mefne, ileft bon aux phthifiques, & aux mordications de l’eftomac. Il fert de contre- 147 HUD PURES L1 Butyrum © cius fuligo Francois, Beurre ® (à füse: Arabes , Zebd : Allemanr, Burrer, © Anchen: Italiens, Boturo,on Burro:Efpaignolz, Mansecs, CH'AP OL X VI: Laitt,Fouymage Beurre. FISSE Leb6beur. ET SES re {e fair de F laiŒ& gras, 10 bis. On en fiiraufi du lai& de che- : ure : le de- battant en la beurriere ,iufques à ce que le beurre foir feparé du laiét clair. Le beurre eft huyleux & remollitif de fon naturel : parquoy beu largement il 20 fair bon ventre. On en fe en lieu de contrepoyfon au defaut RUN de Sionen frotte les genci- ues des petiz enfañsauec mielils ietteront plus aife- ment leurs dents. Il eft bon au demangement des genciues , & aux vlceres dela bouche des petiz en- fans, Sivne perfonne s’en frotte le corps, ille rend plus apte &habileà prendre nourriture: & mondi- fie la peau des petites puftules blanches quiy aduien. nent. Le beurre cft fort bon aux inflammations & durcffes des lieux fecretz des femmes: pourueu qu’il oyfon contre la poyfon du lieure marin. Ileft fort3 One foit rance, ou trop vieil. Onle clyiterife aux ca- LA és yeux rouges pour raifon de quelques coups; fi onle met dedansauec poudre d’encens. Les gout- teux s'en fentent foulagez, l’appliquans en ceroëfme auec meconium. Le laiét eft mauuais à tous ceux qui ont mal d’eftomach, & qui fonttrauaillez delaratte. Aufñi eft-il mauuais à ceux qui ontlehaut mal, aux vertigineux, à ceux qui ont la fieure, & fonttrauail- lez du mal de la refte , & à ceux qui ont douleurs de nerfs. Toutesfois pour les purger,on leur pourra don queffangues &exulcerarions des boyaux. Onlemer ês medicamens marurarifz,& eft fort bon aux playes & bleffures des pellicules des nerfz & du cerueau, & ducol dela vefcie. Le beurre mondifie, remplit, & incarne: & eft fort bon, eftant appliqué , à ceux qui font mords des ferpens afpics. Le beurre frais fe peut mertre & appliquer en deffaut d’huyle : & s’en fert- onen lieu degraiffe, à accouftrerles mers & yflues de table. La fuye de beurre fe fair en cefte forte : On met ner quelque fois du Schilton ; ainfi qu’auons dit ci40]e beurre en vnelampe neuue,& lallume-on. Puis la deffus.On ditquele laict de la premiere portee d’vne chienne, fair choir & tomber le poil:& Bllcuetiece de contrepoyfon:& fait fortir hors le fruiét & l'en- fantabortif. Cafiw:Grec,T'yros:F rançois, Fourmage : ce Arabes, Lubon, 9 Gieben: Alleman:, Kefen: Italiens, Calcio : Effaignolz, Quejo. CHAP.: LXT. Le fourmage frais,n’eftant falé,eft nutritif, & bon à l'eftomac, & de facile digeftiô. 11 engendre la chair, &c'lafche moyennement le ventre. Toutesfois les vns font meilleurs que les autres; felon la nature du laict dont ils font fairs. Le fourmage cuit en l’eau & ef- preint, & puis rofti reftreinc & refferre le ventre. Eftanr applique ileft bon aux inflämations des yeux, & aux meurdriffeures de deffusle corps. Lefourma- ge frais falé n’eft partrop nutritif. Il diminue aife- met-on en vn por de terre, qui aitvn couuercle fait en chapeau d’Albanois, large en bas, & pointu à la cime: & qui ait de petiz troux, & concauitez arle bas, comme onrles fours, Erlà dedans faur Éite confumer le beurrè, & y en mettre d'autre apres,iuf= ques à ce qu’on ait de fuye à fufifance:laquelle il faut racler auecvne plume; & la férrer pour s’en feruir. Cefte fuye eft bonne és medicamens des yeux, ot- donnez pour deflecher & reftreindre : car ellear- $ Orefte tous catharres & Auxions qui tombent fur les yeux: & cicatrize bien foudain les vlceres qui y ad- uiennent, Lelai& eft vne liqueur blanche, qui s’engendre és ma- melles & tetins des animaux femelles : &ce du fang d'icel- les, quieftdeux foiscuit. Le laiét à trois fubftancesen foy: c'eftaffauoir , le fourmage, le beurre, & le ferat: lefquelles eftans feparees, font dediuerfes qualitez & temperatures. Et pour commencer au laiét , ie pa tez d'iceluy ; & comment on s’en fert pour leiourd'huy, tant ment la chair : &eft contraire à l’eftomac, au ventre, çQ en viandes;que en medecine, On fe fert donc feulement des &auxinteltins. Le fourmage vieil refferrele ventre. Les chiens s’entreriennent & prennent bonnenour- riuré du ferar, qu’on faitoutre le fourmage. Celuy qu'on appelle hippace,c’./f à dire,fom magedeisment, a vne fort mauuaife fenteur: touresfois il eft forr nu- tritif& eftconforme en qualitéaux vacherins. Au- £uns appellenthippacéle çaillé deiument, laiéts de femmes, de cheures, de brebis, de vaches , de buf- fles , & d'afnefles. Etcombien queles anciens fe foyent fer uiz dela& dechameaux & deiumens :cencantmoins pour ce qu'en Italie, ni és regions voifines onne s’en fert point, que ie fache ie Les lairray en arriere comme chofes fuper- flues. En premierlieu doncile lai& de femmes eft le meilleur de tous: carileft remperé en toutes fes parties. Le meilleur apres , eft celuy de cheures, combien qu'il foit vn en pus ' clair. à Pi feulement des proprie- Zaifk fe. Celuy debrebis eft plus gras:& y a moins de lai N Celuy SVR:DIOISC: Celuy de vaches & de beuffles, outre ce qu'il eft fort efpés, Gal. li10. c'eft le plus gras de tous. Pour cefte caufe Galien dit, Ie m'ef- fimpl. md. merueille de ce que Diofcoridedit , qu'on fait du beurre de Juétde cheures & de brebis: car ie n’en ay point veu faire que de lai& de vaches :dont auf il a prins fon nom en Grec, Béruses. Voylà qu’en dit Galien, Quant au laiétd’afneffe,tout ainfi qu'il eftplusmaigre que tous les autres :aufli abonde il plus en laiét clair. Le bon lai@ fe cognoit à la couleur, à l'odeur , au gouft, &en la fubftance, Le meilleur lai@ eft celuy qui eft blanc, luifant,, & clair : & qui n'eft ni vert, ni jaune, ninoir, ni teérni: ayant vne odeur benne & foutue, &non vne odeur mauuaife, pefante, & fafcheufe. Quant à fa faueur, le bon laiéteft doux : & n’eft niamer, ni aigre,ni afpre , ni falé. Quant à fa fubfance , il faut qu'ilne foit ni trop clair, ni trop efpés : mais qu'il foit entredeux : tellement que f on en met vne goutte fur l'ongle, qu’elle y demeure, fans s’efpandre deça ni delà. Le laiét qui fe rencontrera tel,eft fort bon à manger. Etau contraire, s’il n’a les marques que deflus,ou que le jaiét foit de befte malade:ou bien qui fe paift d'herbes mauuaifes & venimeufes : certainement ce laid ren- uerfera l'eftomac &le ventre fans deflus deflouz. Pour celte Galen.li.3. caufe Galien dit, que fon mange ou on boit de laiêt de che- dealim.faure, ou d'autre animal qui fe foit repeu de fcammonce , ou de tithymale, que pour le feur on aura le flux de ventre. EMV RE AT. ; 159 mations d’iceluy : joint qu'il peut maturer tgutes telles hu- meurs peccantes. Prins à mode d'eletuaire;"l mature plus, mais ilne faitrant cracher. Toutesfois fi on le prentauec miel & amandes ameres, il fera cracher d'auantage : mais neantmoinsil n’eft fi maturatif. La crefme, qui eft faite de laid de vaches , encores qu'elle foit friande , & qu’on en face cflat par tous les feftins :ceneantmoins elle lafche l'orifice de l'eftomac, pour raifôn de fa gaffe, & nage furla viande qui y eft: & d'ailleurs, pouffe à bas toute la viande auant qu'elle foit digerec ; rempliffant le cerueau de vapeurs & fu- mces, & engendrant groffes humeurs. Quant au fourmage, il fe fai@t de la plus efpeñle fubftance dwlai&, ayant efpreint & oftéle Ja'@ clair, y mettant la prefuresau preailable. Le four- mage frais nuit moins à l'eflomac, & ef de meilleur dige- flion,que celuy qui eff vieil & gaidé. Quant aux vieux four- mages; encores qu'on en face cas ; pource qu'ils piquent à Ja langue : ceneantmoins ce Sa ai à la fanté de la per- fonne. Caren premier lieu,ils brulent & alterent Ja perfon- ne:& font de difficile digefti6. D'ailleurs ils engendrent Ja gra uelle,oppilentle foye,refferrent le ventre, & engendrent hu- meurs melancholiques és corpsefchauflez. T'ellement que le fourmage vieil fait plusde dommage par fa temperature & qualité brulante , & par les mauuaifes humeurs qu'ilengen- dre,qu'il ne peut faire de proffit à fubrilierles humeurs grof- Le lai&t eft bon à ceux qui fonte moyen aage: &aux vieil- 2ofes & vifqueufes.Parquoy puis que le fourmage vieil ne vaut les gens , qui ne font de complexion froide: & aux coleri- ques,phthifiques,& generalement à tous ceux qui ontl'efto- mac vuide de mauuaifes humeurs. Au contraire, le lai eft mauuaus à ceux quiont la fieure ; ou douleur detefte, ou malaux yeux: ou bien qui font tomber en paralyfie ;ou en fpafme.Il eft aufsi mauuais à gens catarrheux,graueleux,fle- gmatiques,&aux ieunes gens:& mefmes à ceux qui font op- pilez:& principalement à ceux qui mangent à l'flue de table de tartres & viandes accouftrees au lai& : lefquelles font fort dangereufes,quand elles font appreftees delaiétefpés. 'A ce- fle caufe Galien dit au lieu preallegué , qu’encores qu’on vfe ordinairement de laiét qui fera bien clair,il n'y a point de dan- ger. Mais quand le laiét eftefpés, & qu'il y a peu delai& mef-3 © ue;il eft dangereux à ceux qui en mangent trop fouuent. A fin donc que le laiét ne puifle faire mal à la perfonne quien Vf;il y faut mettre vn peu de miel,ou de (ucre, ou de fel,à fin qu'ilnefe fige & caille en l'eftomac:& qu'on n’en prenne d'a- uantage,que l'eftomac en pourra digerer. Il ne faut ni man- gerniboire vin apres le laiét: & ne faut fare grand exercice, iufques à ce qu'il foit hors del'eftomac. Et pource que le laiét gafteles dents (combien que Diofcoridedie le contraire du lai& d'afnefle)incontinent qu'on l'aura humé, il fe faut lauer Ja bouche, ou devin, ou d’eau miellee. Quant au lait frais caillé ,encores qu'onen mange fouuent & en printemps & enefté: cencantmoins il engendre trenchees, appefantit l'e- 40 ftomac, remplit la tefte de fumecs, eft de mauuaife digeftion, & finalement engendre grofles humeurs. Par uoy il le faut toufiours manger le premier, & à l’entree de table:car fi on le mange fur la fin , comme on a de couftume ,ouilfecorrom- pra incontinent : ou bien il fera defcendre la viande à bas, auant qu'elle foit cuite ; ou digeree. Tout lai&, & principa- lement celuy de femme, nourrit-le cerueat , & engraifle le corps , mitigue la toux afpre & feche, fortifie le fperme , ad- doucit les ardeurs de l'urine ; refait les perfonnes clancees &amaigries , eft fort-nutritif, & donnebonne nourriture, fait bon ventre, eft aifé à fe conuertir en fang , engendre chair, elargit la poiétrine , & eft plus nutritifque tous au- tres alimens. Quant à ceque Diofcoride dit au rapport d'au-f © truy quele laiét de la premiere lice d'vne chienne fait tom- berle poil, eftant appliqué, & fion le boicil faitfortir hors Gal.h. 10, l'enfant mort : Galien dit & afferme qu'il n'eneft rien. Le fimp.med._ beurre;felon que dit Galien au lieu preallegué eft maturatif, Beurre. & tient quelque peu du deenies &ce feulement és corps,qui tiennent le moyen entre le mol&le dur. Car le beurre ne peut refoudre les apoftumes qui aduiennentés corps entie- rementdurs. Toutesfois il mature & refoult ayfement les apoftumes chaudes, qui aduiennent és corps mols & tendres. Car auec beurre feul on guerift les orillons,les bubes & bour- geons, & les flegmons tant dela bouche, que des autres par- ties du corps, és femmes & petiz enfans ; qui font delicaty, Mefme fionenfrotteles genciues des petiz enfans, quand ilsietrent leurs dents, il Re ainfi que le miel,la peau des genciues , par oùles dents doyuent fortir. Eten outre, apres que les fuxions autont ceflé, ilmature & refoulrtou- tes ndadies chaudes dela bouche, Par ainfileftfort propre mis és emplaftres qu’on ap lique aux orillons , &és glan- des fouz les aflelles , & furles poulains. Prins D. che, ileft fort bon à faire cracher & ietter hors toutes les fu perfluitez du poulmon : & fur tout és pleurefes, & inflam- rien à digerer,ni à prouoquer l’vrine;& moins à fairele ven- tre bon, & que d’ailleurs iln'engendre aucunesbonnes hu. meurs, la raifon veut que les fages s'en donnent garde. Ga- Gallib10. Lacrefine, Fonrmage, lien parlär du fourmage vieil, dit ainfi: Aduint vne fois qu'on/mplmed. m'apporta, & me mit-on deuant vn vacherin qui cftoit fort àlalangue. Ie leictré\la:carie penfoye que mes gens l’euf- fent mangé pieçà. Toutesfois mes feruiteurs fe trouuans plus fobres,que ie n’eflimoye,enauoyent gardé plufeurs, & mefmes celuy qu’on m'auoit mis deuant, Apres quelque temps mes gens ayans encores reprins ce mefme fourmage, me demanderent que c’eft qu'il en feroyent. Er pource qu'il ne valloit rien àmanger,fe meuft vne queftion gaillardeen- tre nous,à quoy il feroitbon.Cependant on m’amena fur vn Fourmages chariot, vn pauure goutteux, qurauoit les neudz ésiointu- wieux bons resstellement que fes gouttes eftoyent nouces. Orilme vint aux gouttes, en fantafe de faire cuire vniambon de porc falé, & de trem= per mon fourmageen]a decoétion dudit iambon : & l'ayant bien broyéen vn mortier, & bien incorporé auécla dite deco &ion;ie l'appliquay fur fes neudz du goutteux, Ce medica- ment fut de telle vertu, que deioureniour;fans faire aucune incifion, la peau ferôpoit de foymefme:& tomboit toufours quelque particule ou petit morceau des neudz du goutteux, & ce fans douleur.Quandmô fourmage fut failli;mon gout- teuxen acheta vn autre: duquel il vfa , iufques à ce qu'il fut guery :& mefmes enfeigna cefte recepte à plufeurs de fes amis,qui auoyent les gouttes nouees comme luy..Cefte cure fut de noftre inuétion:mais l'experience monftra que ic n’a- uoye mal comprins.Voyla qu'en dit Galié. Aux parolles du- quel on peuî voir, quele fourmage yieil n’eft bon à manger, pour la fanté. Quant aux fourmages quine font ni frais ni vieux ,encores qu'ils ne foyent trop bons, ceneantmoinsils font moins nuifibles, Le fourmage de btebis eftJe meilleur de tous. eftat dès d'Afie :aufsiie peux dire que noz Marzolins, qui fe fone delaiét de brebis, à Senes, & À Florence, font les plus excel lens fourmages qu'on puiffe recouurer, Car en premier lieu, leur pañte eft douce & de bonne odeur : pource qu'ils ne font caillez de prefure, ains de fleurs d’artichaux,dont noz Tof. cans vfent ordinairemét pour faire les fourmages à Ja char- donnette:tellement que pour vieux qu'ils foyentils ne pi- quent point. Seéondement noy rauagoiuoles , qu'on fait à Senes delaiétde cheures ,au mois de Sepsembre, pour les Or tout ainf que Galien, pour honorer fa patrie, fair Gal. lib. s. fourmages de Pergame, fur tousautres fourmages dealim.fac. manger frais,ne doyuent rien au piémiers. Les Cardinaux, € Eucfques , & autres grans Selgneuge de Rome; en fongt grand eftat, que leurs pouruoyeuts. viuädiers les viénnene charger à Senes ; à grande req ucfle,. Cär ce fourmage a le gouft des herbes qui font exquifitement bonnegalentour de Senes. Quant aux vacherins;éticorés qu'ils ffÿEnt plus gras, & plus nutritifs queles autres, cencantmoins ils font deplus difficile digeftion. Les fourmages de cheures;encores qu'ils foyent fairz de lai plustemperé , ceneantmoins font pires que tous les autres, eftans gardez : car ils fe feichent incon- tinent,&s'efmiettent. Le fourmage debuffe, que nous ap pellons à Senes, Mozzé, & à Rome, Priuature, fefaitrond aüuecde ioncz,où il prend fa forme. Noz Tofcäs s'en feruent ordinairement , & eftdebon gouft, & fort doux à manger: toutesfoisileft de difficile digeftion, pource qu'il eft de fub- ON, les flance vifqueufe & grafle. Les recuittes viennent apres, On Æecuites, , AN D. MA les fait du laï& dlair cuitau feu. Rafs ;, Auicenne, & Ifach dient , que les recuictes fraifches font meilleures à lefto- mac, que tout fourmage frais caille. Elles font bonnes à ceux qui font fubiets a fuxions chaudes, & proccdans de chaudes humeurs. Elles defalerent ; & caufent le fom- meil: coutesfois elles font mauuaifes à ceux qui ont l'eto- mac froid, ou qui ont douleurs de nerfs. Les recuittes vicilles font de difficile digeftion ; alterent la perfonne, donnent peu de nournflement , reflerrensleyentre, & en- LaïéFclair. gendrent ventofitez. Refte maintefrant à-parler du laiét Gaklibro. tlair. Galien dit qu'il eft abfler fimpimed. tre : & que d'ail difie l'acrimonie des inteftins, fans aucune mordication. D'auantage il fert grandement les en laue. D'ailleurs pour re meurtri & noir qui paroït fouz la peau, i medicamens à ce appropriez ; foyent pluftoft mollifiez & deftrempez en laiét clair qu'encaa fimple. Le laiét clair aufsi eft bon , eftant mis és medicamens qui feruenñt aux terniflures & meurtriflures dela chair, Melué eftime fur rout le laiét clair d'vne cheure noire: & par-apres, celuy de brebis: difant ainfi, Le lai&t‘clair eft fort bon à fairein- fufion : & eft de foymefme vn medicament qui ne nuit point. Le lai& clair des cheures noires, qui ont bon pa- furage , & qui ont chéurotté n'y a pas long temps ; eft meilleur que tous les autres. Il héaud & fec au premier degré complet;,voire iufques au fecond. D'ailleurs,illaue,il fubtilie, & mondifie : & pour raifon de fa qualité nitreufe, il lafche moyennement le ventre ; fans aucune mordication, D'auantage il purge & la colere, & la melancolie procedant d'humeurs adultes & brulees : & par-anfi ileft fort bon aux maniaques & melancoliques. Il fert aufsi grandement aux oppilations des parties interieures , & aux maladies quien prouiennent ; comme font hydropifies ; iauniffes ; & malde ratte. Ieftaufsi bon aux fieures procedans d'humeurs cole- riques:& aux oppilations des veines & des inteftins. C’eft vn remede fingulier és maladies qui aduiennent fur.la peau, procedans d'humeurs coleriques : comme font dartres, feux volages , peaux blanches & mortes, qui aduiennent fur le corps,rongnes, gratelles,& mal fainc Main. Voylà qu'endic Mefué. Ennoz Epiftres nous auons amplement deduit la maniere de faire le bon lai& clair, & d'abondant auons mon- tré quel eft celuy qui eftle plus de requefte pour la medeci- ne. Galien parlant dela proprieré du laiét au lieu prealle- gué, dit ainfi: Le laid conioint à quelque qualité aftringen- te,fert grandement aux caqueffangues, & à tous flux de ven- tre caufez d'humeurs aigues. Il prend cefte vertu des pierres rouges &enflimmees, qu'on y amortit ; apres qu'ila bouilli, Mais il faut que ce foyentles pierres qu'on appelle Cachli- ques. Quand au lai@t, il faut qu'il foit ranceuit, que la pluf- part du laï& clair foit confumee, Tourtesfois nous l’auons ren du plus aftriétif, y mertans de carreaux de fer tous rouges. Quand au lai& ;ileft bon aux defluxions mordantes & a1- gues,quirombenc fur les yeux :tant appliqué de par foy,que mefléés collyres mols & clairs. D'auantage 1 efthonäre- fouldre toutes ternifures & meurdrifleures:& eftär incorpo- ré auec vn œuf, & huyle rofat, & appliqué fur les paupieres, quand on va dormir, il mature & refoulr toutes inflamma- tions des yeux :maisil faut quece foit lu de femmes , qui foictiréfraifchement. Onle feringne és vlceres qui viennent és lieux fecrers des dames:&le clyfterize-onauec autres me- dicamens propres à ce , & qui peuuent guerir fans aucune mordication, € vlceres du ficoe, qui procedent de pourritu- re & fangezaufsien toutes creuafles, fentes, & infammations qui y peuuent gduenir, Onenvfe par mefme moyen és vl- cetes qui furuiennent és parties honteufes.& qui ontbefoing d'eftre mitiguez ; fit pour raifon de la malignité des hu- meurs p£ccantes jou p w'ils font corrofifs. Et par-ainfileft bon.eftant mis és em- plaîtres lenitifs : comme font ceux qui font compofez de Pompholygos,pour appliquer és vlceres chancreux.En fom- à bouche , ou qu'on s'en laue, ou qu'on 160 me, fi onletienten f s'en gargarizil mitigue notoirement les inflammations qui y pouuent aduenir : le femblable fait-il és inflammations de laluette,desamygdales,du gofer,de la fquinancie & genera- lement en toutes inflammations qui peuuent aduenir à la gorge. Pour conclufon,c'elt vn medicament lenitif,n'ayant aucune mordication en point de fes parties:& fur rout,quand il eft bien bouilli, & que la plufpart du lai& claireit con- fumce. Et me femble que les medecins lc preparent ainf auec bonne raifon , pour ceux qui font empoyfonnez de poyfons corroliues , comme font cantharides, & le lieure marin: & à ceux qui oncprins & font empoyfonnez d'aco- nir,& de thapha. ff, &qu'il fait bon ven- leurs , eftanc clyfterié , il abflerge & mon- aux vlceres corrofifs ; fion fouldre & digerer-le fang left bon que les TTL ONLVES _Anrotation. * Je n’ay voulu ici omettre d'aduertir le leteur , que lexemplaire de Diofcoride eftritila main ,ne met point durrnhrer, c'eft à dire engendrant vencolitez:ains PETR c'eft à dire naturel & bon. Serapio,qui a fuiuyentout& par tout Diofcoride, dir quelelaréteft bon à l'eftomac. Cela me faiciuger que la faute vient de l'Imprimeur, Lana:Grec, Eria: François, Laine : Arabes, Sauf, on Suf: Lralien, Lana: « Allimans, Schmutzig- nuolen: E fpaignolz, Lana. Orfips: Françcoë , Greffe de laine fôrge sou Laine auec le fayn: Arabs, Senfiratzt, on lufarateb Italiens, € ffpo: Efpaignole, [f6pilko Hirnido : À pos thicaires, Lppur. CHAR. LA PARTE La meil- leure laine crue fe préd au col, & és cuilles des brebis. Ce- fte laine bai- gneeoutré- pee en vins huyle ; ou vinaigré;fert grandement aux playesfraifches, & aux z battures ,efcorchures, rerniffures, meurtriffeures, & 39 mefines aux os brifez & rompuz, cftant appliquee: car elle attire à foy ay{ément toute la liqueur des cho {es où on la met tremper: eftant d'ailleurs mollifica- tiue ; pour raifon du fuyn & dela graïlle des beftes, qui yeft encores attachee, laquelle on nomme Oc- fippe. On applique auffi auec vinaigre & huyle ro- {at és douleurs de tefte, d’eftomac , & daautres par- vies du corps. La cendre de laine reduitles vlceres à cicatrice, & à croulte: & reprimetoutes excroiflan- ces de chair. Er pour lareduire en cendre, il faut 49 qu’elle {oit bien lauec & cardee ; & queapres cela, on la mette cuireen vn pordeterte crue» à la maniere des aurres fimples, qu’on veut calciner & reduire en cendre. On brule en cefte fortela bourre qu'on trouue és pourpres marines. Aucuns cardent la lai- ne auec fon fuyn : &l’ayans arroufee de miel, la font ainfbruler &reduireen cendre. D'autres arrou- fentlalaine,eftant au preallable bien cardee , d’huy- le : fans rouresfois qu’il en puiffe rien degoufter. Puis prennent vn pot dererre, qui ait lPembouchure f ° grande: dans lequel ils feront vn lit de petiz efclaz de torche de pin; fur lequel ils mettront vn liét de 20 i laine ainfi preparce : & cela continueront, mettans l'yn fur l'autre,iufques à ce quele pot foir plein. Puis "ils font enfammez , ou biene Tn é : DUTÉO QUE UC RATES les feroncbrufler à petir feu,fansleurlaiffer rien tom- ber de graifle. Et faudra mettre d’autrelaine au lieu de celle qui fera bruflee. Que fi lesefclaz de lator- che de pin rendent point de graiffe ,ou de poix:illa faut bien ferrer & garder. Onlaue par-apres cefte cendre,pour en medeciner les yeux. Pour lalauer,on la mefle auec d’eau : & l’auoir bien demeflee auec les les mains,on la laifle rafleoir.Et ce fait cela rär de fois, en changeät d’eausque mile furla langue,elle fe treu- ueaditringente fans aucune mordication. Quant à Oefypus ; les Grecs diér que c'eft le fuyn & la graifle sus» de delalaine erue.Laquelle graiffe fe prepareainfi:il faut Laine. prendrela laine furge ou crue;comme elle vient de la belte, 60 SYR 1DJODSC.: LIMRE] befte ; fans la nettoyer auec l'herbe Struthion, & la faur bien tremper & lauer en eau chaude: Puis la faut fiforcefpreindre; qu’on en face fortir route ordure &graifle. Laquelle graifféon mettraen vn vaiffeau qui ait la bouche:grande;auec Peau dela laueure. Par-apres la faudra tant & fi fort batcre & remuer auec vne fpatule; ou biensauec vn bafton de bois, w’onenpuifle cueillir l'efcwme. Puis on Parroufe: d'eau falee, à fin de faire rafloir la graifle quieft au IR TGI le fangcaillé & figé. Eftant appliqué auec’beurre, patmaniere de fuppoltoire,.és lieux naturelz des femmessapresleurspurgations menitruales, il rend les femmes plus habilessavepiceucir . Toutesfois fi vne femmé enceinte le boit, cela fait mourir fon fruict, & d’ailleurs deuiendrafterile ;.fi elle en boit apres auoir fait l'enfant. Le caillé d’vn cheual, qu'aucun$-appéllenr Hippace.cft particulierement bon'aui flux du ventre & déleftomac. Les cail- déffus de l’eau :liquellepar=apres faurmettreen vn!0lez de cheureaux , d’aigneaux, de fans, de biches, autre vaifleau , & recommencer à bartre,y ayant mis dé l’eau, comme au parauant : l'arroufant derechef d'eau falee;çcomme nous auons dit:& ceïufques à ce, qu'ayant confumé toute la praifle, il ne refteplus d’efcume fur l'eau. Cefte graifle ainfi cueillie, {e mollifieauec les mains:en oftant les ordures qu'on trouuera parmi , & efpreignant l'eau qui y pourroit eftre.. Puis la faut laueren plufieurseaux;lamaniant toufiours & peftriffant auecles doigts: iufques à ce de cheureux ,tde dains; de fañgliers, de cerfs ;de veaux, & de buffles, ontfemblables proprierez que celuy deilieure :'& fonr-fort bons, prins en breu- uageauecvin, contre la poyfon de laconit, & con- tre le fang figé, eftans beuz en vinaigre. Le cail- lé d’vn veau de biche; :appliqué en mode de fup- pofitoire’és lieux naturels:des femmes; trois iours apres qu'elles auront eu leurs leurs, les rend par- ticulierement fteriles. Le: caillé du veau marin a qu’elle foir tant foi peu aftringente à la langue; fans 29 mefines proprietez quelecaftorium : & dit-on que; o 1 aucune mordication : & qu’elle foitreduite en graifle blanche. Alors la faut mettre garderen vn pot de terre. Maisneantmoinsil faut que le tout foit fait au chaud du Soleil. D’autres, ayans coulé le fuyn le la- uent en cau froide : & le peftriffent & manient à la main,comme on fait leccrot, à fin delerendreplus blanc. D’autres,ayans bien laué la laine, & bien netroyee detoutes ordures; la mettent cuireeneau, eftant prins en breuuage;ileft bon à ceuxqui ontie haut:mal:, & aux femmesttrauaillees de l’amarriz: Or pour efprouuer que ce foi le caillé d’un veau marin ; il faut faire en cefte forte: 11 le faut arrou- fer d’eau, où on auroit misitremper vn autre cail- lé, & fur tout, vn caillé d'aigneau. Car fi lescaillé eftde veau marin , il fe A en câu: mais s’il n’en eft rien, il demeurera en fon eftre. On en vue chaudiere : puis recueillent la graiffe qui cit, Ë prend le caillé des veaux de mer, lors qu'ils fonc pc- deffus,& la lauent bien en eau:puis la coulenten vne rerraffe pleine d'eau chaude: & l'ayant couuert d’vn linge blanc;la mettent efpeflir & blanchir au Soleil. Aucuns changent l'eau de deuxiours en deuxiours. Lemeilleurfuyn eft celuy quieft poli, &quin'aelté lauéauec l'herbe ftruthion , qui fentlalaine crue, & quideuient blanc; eftant demeflé auec eau fraifche, mayant aucune grume, ni aucuns durillons'en foy: comme on:voit au fuyn qui eft fofiftiqué, ouauec graiffe, ou auec cerots: Le fuyn delalaineéeft chaud: 40 ilremplitles vlcerés, & lesmollife, auec beurre & melilor, & principalement ceux du fondement, & des lieux fecretz des Dames. Appliqué &emplaitré auec laine, il prouoque les fleurs , & fait fortir hors l'enfant. Auecgraifled'oye; il gucrit les vlceres des oreilles , & des parties genirales. Ileft bon aux ero- fions des coins des yeux; & aux gratelles qui y vien- nent ,aux durillons des paupieres, & aux pelades qui y viennent. Onlereduiten cendre, le brulant en vn potdeterreneuf. Onenpeutauffi cueillir de fuye, às o la mode que deflus. Eteft cefte fuye fort bonneaux medicamens ordonnez pour les yeux. Diofcoride a parlé fi amplemenc & de la laine , & de l'I- fopum ; qu'apres luy ie ne fauroye que dire: parquoy ie pañfe outre. (oagulum:Grecs,Pitya: Francois, CailléouPreffure: Araba, Arfa, Anfhat,on Anfhaa: Iraliens, Caglio: AUlemans, Lypps Kymn bppson Kaefhpp: Effaignslz, Coalho. CHAP;, LXVIIL. Le caillé de lieure , prins en vin, ; aux poix de trois oboles, fert aux pointures des beftes veni- meules, aux Auxionsd’eftomac, aux deuoyemens du ventre, & d’eftomac, & finalement aux defluxions des lieux naturels des femmes : ioinc qu’il refoult tiz, & qu'ils ne fçauent encores nager. En fomme routes fortes de caillez figent & caillent toutes cho- fes diffoultes : & diffoluent toutes chofes qui font caillees & figees. Atiftote dit, que le caïllé :des animaux ef la:fubftance mefme dulaiét:attendu qu'il fétreuue mefmes au ventricule des animaux qui allaittent. Le caillé donc eft vnlai&t, qui contient vn feu en foy , lequeleftant cuit, par la chaleur de l'animal qui l'auoit, attire à foy lefourmage. Toutes beftes quiruminent , ont caille: &entre les beftes qui font dentees des deux mafchoutres, lelieurea caillé. Tanc plus lecaillé eft gardé, tant plus eft-il mailleur, & eft fingulier au flux de ventre: & mefmes celuy de lieure:combien que le caillé de veauide biche foit le merlleurdetous. Voylà qu’en dit Ari- fote. Quant à ce que Diofcoride dit, le caillé de lieureeftre bon à ceux qui crachenr le fang : Galien n’approuuc pas fon TES fimpl.med, dire, ans le reprouue, difant anf : Tout caillé eft de qualité aigue & digeftiue, & tient aufsi du defticcatif: car neceflarre- mentcelà s'enfuit. Le carlléde lieure prinsen breunage,auec vinaigre, eft bon au haur mal, & pour reftreindre les fluxions des femmes, & difloudre le laiét caillé & figé en l'éflomac. Ce que certes nous auons experimenté, non feulement au caillé delieüre:mais auffi auec fs caillez des autres animaux, Tou tesfois le caillé de lieure eft le meilleur de tous. Mefmes enco- res les caillez peuuent diffoudre le fang figé enl'eftomac, eftans prins en breuuage : mais principalement celuy de lie- ure.Non pas pource que aucuns l'ontefcrit ainfi:mais pour- ce que c'elt lecommun naturel de tous caillez. Aucunsont dicquele caillé de lieure prinsen breuuage, reftreintlescra- . chemens de fang.Mais neantmoinsie ne vis iamais:perfonne qui en vfaft : & de moy ,ie ne l'ay iamais ofé ordonner és maladies qui requeroyent reftriétion. D’autres ont cferie quelecailléde cheual eft bon contre les fluxions de l'eto- mac; & du ventre. Er dient aucuns que le caillé de veau marin Go eftfort exquis, comme ayant les mefmes proprietez, que le Caftorium,Mais quelque vertu que les caillez puiflent auoir, felon leur qualité propre & fpeciale, il:n’eft temps main- tenant de lé declarer: Voylà qu'endit Galien. Au refleque lecailléde lieure, de dain , de fan & de cerf, fur fingu- lier contre les morfures des beftes venimeufes, Nicander l'auoic premierement dit en la compofrion de fon triacle, dequiil fembleque Diofcoride ait em- pruntéce qu'ilen RU 6" 162 Adeps.finepingedo:GrecssStear; François, Graif- fe'int,4 Sein: Arabes, Menim, © Vxäham;ou Sabam: Allema:sFeyffsEcycrigkeir,on Schmalrz: Iraliens,Graffo:Efpaignolz, Gordura, CHAP... LXIX, La graifle d'oye» ou. de poulaille ; eftant fraif- che, ou gardee;fans eftre falee,eft bonne aux deffaux ANDEMATTHIOL NS & claire, fans yauoir ni fang ni graifle. Puis la faur mertre en vn por de terre; auec telle quantité d’eau qu'elle couurela graifle : & faire le cout fondre à pe- tit feu de charbon, le remuanttoufiours, iufques à ce qu'il {oit fondu. En apres faudra couler ce qui eft dedans le pot;en eau froide. Et apres que la graiffe, qu'on aura cueillie, fera raffroidie, il la faut faire re- fondre.en vn pot deterte bienlaué , & y proceder comme nous auons dircideffus. Pour'latroifefine des lieux fecrets des femmes. Au contraire, quandr ofois, il faut faire fondre cefte graiffe fans eau: &la clle eft falee , elle eft ennemie de ces parties: aufli quand elle eft trop vieille & rance. Cefte graifle fraifche, & netroyee de fes pellicules fe met en vn potdeterre neuf, quitienne autant deux fois que la graifle ne monte, qu'on aura prin{e pour s’en feruir a ce qu’on a propofé. Cela fair, on eftouppe bien le por, &le mer-on bouillir au lieu le plus expoté au Soleil , qu'on puiffé choifir:en mettanten vn autre pot de terre cequi-fe trouuera defondu. Et couler en vn mortier abbreuué & arroufé d’eau : à fin de la ferrer pouf s’en feruir, quand elle fera raf- froidie : ainfi qu'auons dit en la preparation de la graifle de pourceaux. Lefuifde beuf,ou de vache, & fur cour celuy qui eft pres des roignons;apres qu'il eftbien reputgé de fes pellicules;fe doit lauer del’eau de la haute mer:& doiteftre diligemment broyé;lar- roufant fouuent d’eau marine. Er apres qu’il {era bien diffoult, il le faucmettreen vn por deterre: & faudralaiffer Le premier pot, où eft la graiffe, iuf 20furiceluy faudra mettretanr d’eau marne, qw'elle le ques àce quetourela graïfle foit fondue au Soleil. Quand à ce qu'onentires il le faut mettre en lieu frais ; pour s'en feruir. D’autres mettent le pot de terre en eau bouillant, l'appuyans qu’il ne puife ver- {er : ou bien le mettent fur de cendres chaudes, feu- Jementpourefchaufferle pot, comme pourroit faire le Soleil. Encores yail vneautre maniere d’accou- ftrer les graifles d’oye & de gelines , qui eft telle: Apres auoir ofté les pellicules ; qui font parmy lef- farpafle d’vne paume pourle moins; à fin dele lauer. Puis le faut faire cuire, iufques à ce qu'il aie perdu fon odeur : mettant toufiours en ceite decoction pour vne mine Artique de fuif, quatre dragmes de cire de la Romaigne. Er apres qu’on l'aura cou- lé,& oftéles fondrees & ordures qui eftoyent au fons : il le faut remettre en vn pot de terre neuf, lequel il faudra bien eftoupper, & le mettre à Par- deur du Soleil , iufques à ce que cefte graiffe foit dites graifles ; on les fait fondre en vn pory adiou-3 °blanche ; & qu’elle ait perdu fa mauuaife odeur. ftant vn peu de fel. Puisles ayant coulees & paffecs en vn linge blanc & fin ; on les ferre pour s'en feruir. Cefte graifle eft bonne és medicamens ordonnez our leslaflitudes. La graifle de porc & d’ours s’ac- couftrent en la maniere qui s'enfuit. : On prend de ces beftes ce quicftle plus frais & Le plus gras, com- me eft proprement la partie des roignons. En apres Fayanc nettoyee de fes pellicules,on met cefte graif- . fe en fufifante quantité d’eau de pluye, qui foit Quantau fuif des toreaux, il {e doit ainfi accou- frer : On prend la graifle des roignons,, & lalaue- on fort en eau courant, oftant toufiours les pellicu- les. Puis on la metfondreen vn pot de terreneuf, auec vn peu de {el : & la coule-on par-apres en eau claire.Er apres qu’elle fera raffroidie;il la faut fort pe- ftrir & repeltrir auec les mains, changeant fouuent d’eau ; à fin de la mieux lauer. Ercela fait , la faut derechef faire cuire auec femblable mefure de vin fort froide : ou il la faut fi bien peftrir, lauer, &4°odorant,conme féroir M aloyfie. Erapres qu’elleau- cfpreindre, qu’elle deuienne quali feche. Er ne faut pour cela laiffer de la lauer, & changer d’eau fou- uent. Puis, ayant mis cefte oraiffe en vn pot deter- re, quitienne deux fois autant que la graifle ne mon- te , il faut remplir le pot d’eau ; & mettre le tout fondre & diffoudre fur cendresichaudes , le remuant roufiours auec vne fpatule ; iufques à ce que le tout foir fondu. Er par apres faut le tout pañer parl'eftamineeneau froide, Ecapres que la graif- {c fera raffroidie, & qu’on en aura fait fortir Peau, $ © fi blanche comme auec le fel. iufques à vne goutte, on la met derechef en vn ra fait deux bouillons, il la faut ofter du feu, & la laiffer toute la nuict en fon bouillon, Que fi elle fentencores mallelendemain, il faudra changer de pot; &lamettre cuire derechefen vin odorant : & faire roufiours au mode que deflus , iufques à ce qu'elle ait perdu tout ce mauuais gouft. On met bien fondre cefte graiffe fans fel, pour raifon de plu- fieurs accidens & maladies, oùle fel eft contraire. Mais quandelle eft ainfi preparee fans fel, elle n’eft On accouftre en la mefme force les graiffes des leopars & des lyons. Quanr à la graifle de roreau , de veau, Pommades pot de terre bien laué : là où derechef on mettra 1 C LE 25 L/An- & de cerf, 8& mefine la moelle de cerf, on lésaro- d'eau, & fera-on fondre la graifle, & la ferrer & ciens, efpreindre, à fin d’en faire fortir toute la lye & or- dure. Puis onla coulera en vn mortier bien net, & bien lauéauecefponges. Et apres que cefte graiffe eft prinfe, on en ofte la fondree & lye qui eft à bas. Et pour latroifiefme fois faut faire fondre cefte graif- fe fans eau, &la netroyer à la maniere que deffus: matife en cefte forte : Le fuif bien laué & emon- dé de fes pellicules eft mis bouillir en bon vin, fans qu'il foit laué d’eau marine : & le laifle-on toute la nuit au vin oùila bouilli. Le lende- main on le met bouillirauec pareille mefure de fem- blable vin, & le coule-on en toutediligence, & le ps la ferrer en vn pot de verre bien eftouppéen vn©° plus nettement qu’on peut. Et pour l’aromatizer, eu qui foitfrais. Lefuif de bouc, de brebis & de cerf, fe fait en celte forte: Ayant ofté toutes les pel- licules, ainfi qu'auons dit en la graïfle de porc , il faut broyer celte graiffe en vn mortier, & la mollifier & peftrir auec les mains, y mettant roufiours vn peu d’eau : & ce iufques à ce que l’eau paroïffe netre fur neuf hemines de graiffe on met fept dragmes de ionc d'Arabie. Que fion le veut faire plus aro- matique, il y faudra mettre quarante dragmes de fleurs de fquinanthum , & femblable pois de palmu- les,calamus odorarus, & cannelle : xylobalfamum & afpalathus , de chafun vne drachme:cinnamome, cardam S V.R.”" DTOSELELIV REA]. cardamomum » & fpica nardi , de chafcun vne once. Et ayant lerout bien &diligément pilé & abbreuué de vin odorit, faut faire le cout bouillir deux ou trois bouillons à feu de charbon:& que fur tout le pot foit bien eftouppé.Et faudra laiffer toute cefte côpofition vhe nuit entiere, pour la laiffer raffroidir. Le lende- inain onefcoule le vin quirefteenla côpofition , &y en met-on d’autre de mefme calibre: auquel il con- uiér faire faire trois bouillons,côme à l’autre, & le laif 163 Le lendemain, l'ayant fait fondre, il faut le tour paffer par vn gros bre dans vn pot qui foit bien net. Écapres que cefte colature fera prinfe, onla prent auec vne cueillere, & la mer-on en vn por de verres qui n'ait point ferui, lequel faut bien eftoupper, & le metre en vn lieu fort froid. Le temps d’hyuer eft propre à aromatizer les greffes: carenefté on n’en cuit point. Aucuns y mettent de cire de Romaigne quelque peusà fin demieuxlier fcrraffroidir.Le matin,ayät ofté la greffe hors du pot, ! ° & incorporer ces miftions. Les feins de porc, & il faut efpädre Le vin qui y eftoit retté,& ofter toute la fondree du por,é&le bié lauer,à ce qu’il foit net, pour uis-apres y mettre la greffe qu'on refondra & cou- É pour la derniere fois, Et par-ainfi on rédra cefte greffesainfi preparce;bien aromatizee.Mais qui vou- drabien aromatizer yne oreffe, quelle qu’elle foit, il fautau preallable dôner corpsaux drogues se y en- trentà la maniere qui s’enfuyt: Prens donc laquelle d'ours, & d’autres beftes s’aromatizent en la ma- niere que deflus. Or pour les faire fencit la mar- iolaine ; il en faut v{er en cefte forte : Prens enui- ron cinq quarterons de quelque greffe que ce foit,&c la cure bien, felon qu'auons diccy deflus, combien que la greffe de roreau foit la meilleure. Puis pren enuiron deux liures de mariolaine bien meure, & qui foit bien chaplee menue, & la mefle auec la drogue que ru voudras, & Ja fais bouillir en vin,auec , , greffe: fur laquelle mettras à force vin: & la digerc- branches de meutte, ferpoller, fouchet, & afpalathus bien concaflé. Toutesfois il y en a qui fe conten- rent d'y mettre feulement vne de ces drogues. Or aprés que ron vin aura fait trois ou quatre bouillons, ille faut ofter haftiuement : & ayant paflé & coulé nettement ra greffe, tu laromatizeras au mode que deffus. Les feins auffi s’'efpefliffent & s’aromati- zent en celte forte: En premier lieu, il faut quele fein que tu voudras prendre foit broyé frais, & qu’il ras en petites mafles, lefquelles lairras vne nuit au- dit pot, l'ayant au preallable bien eftouppé. Le lendemein tu la mettrasen vnautre pot auec d’eau, & la feras cuire à petit feu, iufques à ce que la grel- fe ait perdu fon odeur... Puis la couleras en vn Pot & l'y lairras vne nuit, ayant bien eftouppé le pot. Le jour enfüyuant, apres que tu auras ofté la fondree d’embas : tu y remettras autres deux liures de mar- iolaine accouftree comme deflus, laquelle tu incor- foit pur, & emonde de fang, & de toutes les chofes à © poreras auec la greffe: & par-apres la digereras en que nous auons dites cy deflus. Puis le mettrasen vn pot de terre qui n'ait point ferui, & ietreras def- fus de vin blanc vieux & odorant, tellement quele vin furpaffe Le fein de demipied. En apres le fe- ras bouillir à petit feu , iufques à ce qu’il ait perdu fon odeur naturelle, & ait entierement prins l’odeur du vin. Etapres qu'il fera raffroidy, tu prendras deux liures fix onces de fein, que tu metttas en vn autre pot, auec quatre feftiers du mefime vin , & au- 40 tant de graine d’alifier (fentens de celuy dont on fairles fiftres & fuites) & la feras piler, & cuyrele tout à petit feu le remuant toufours; Erquandil aura perdu fa mauuaife odeur, & qu’on l'aura cou- 16, & fera raffroidi, il y faut adioufter vne liure trois onces deafpalathus pilé, & cinq liures dé fleurs de mariolaine , & incorporer le touten vin vieux. Et faut laiffer cela ainfi vne nuit, à fin que l’odeur fe prenne mieux. Lelendemain il faudraietter toure petites mafles, & derechef la cuiras & couleras en la maniere que deflus : & finalement, ayant ofté route la lie, fondree & ordure qui va au fons, tu la méettras en vn pot bien eftouppé, en vn lieu froid, Aurefte, pour contregarder la greffe de poules , de veau &d’oye, qu'elle ne fe corrompe, encores que elle ne foi curce, il faur faire ainfi : Qu'on pren- ne quelle orefle qu'on voudra; qui foit bien lauce, & {echec à l'ombre fur vn crible : & la metrez en vn linge bien net, dedans lequella prefferez &efprein- drez fort: puis l'enfilerez , & la mettrez pendre & fecher en vn lieu qui ne foit battu du foleil. Et apres quelques iours l'enuelopperez en papier, &]amer- trez en vn lieu froid, pour la garder. Or genc- ralement toutes greffes ne fe corrompent point, fi onyadioufte du miel. Toutes greffes efchauffent, ramolliffent, & fubrilient. Les greffes de rorcau, de bœuf, & de veau font aucunement aftringen- cefteinfufion en vn pot dererre quitiennetrois con-$ Otes. Celle de lyon eft de mefine propricté : & a d’ail- ges ; & y adioufter trois feftiers de vin: puis feras le tout bouillir enfemble, iufques à ce que le fein ait prins l'odeur des drogues qu’on ya meflecs. Finale- ment l'ayant fair fondre, il le faut couler, & le gar- der pour s'en feruir. Que fi tu le veux rendre lus odorant;, tu y adioufteras huit dragmes de myr- rhe bien grafle, deftrempee en vin fort vieux. La reffe de poulailles & d'oyes s’aromatize en celte leurs la proprieté d’affeurér la perfonnne qui &en . oindra, contre toutes les embufches qu’on luy dreffe ; ainfi qu’on dir. Les ferpens fuyent ceux ui font oingts de greffe de cerfs, ou d’elefant. : Le if de cheureeft plus aftringent : parquoÿ eftant cuit auec griotte feche » fumach & fourmage, il eftbonauxdeuoyemens du ventre :& le clyfterize- onpourceft effect auec orge mondé, Sadecoétion lorte:On préd le pois de deux feftiers de l'yne de ces humee eft bonne aux phthifiques, &à ceux quiont deux greffes, laquelle.que tu voudras, & la net- toye-on de toutes ordures, & de toutes pellicules: puislamet-on en vnpotde rerre. En-apreson y meteryfifceptrum, xylobalfanum, efcorce de dat- tes en fleur , letout bien pilé, de chafcun vne once & demie. Item vn fextier du meilleur vin vieux u'on pourra FEnÇontrer. Il faut par-apres faire AU deux ou trois bouillons à tout cela, fur feu de charbon : puis ayant ofté le por de deflus le feu, il faur laifler le tout raffroidir vn iour & vne nuit. prins de cantharides. La greffe de bouc, pour eftre fort refolutiue; appliquee auec faffran, & fumees de cheure, eftbonne aux goutteux. La greffe de brebis eft de femblable qualité & proportion. La greffe de porc eft bonne contre les deffaux du fon- dement & des lieux fécretsides dames:& fi fert gran- dement aux brulures du feu. Les vieux f&ins de porc, eftans falez , font chaux & remollitifz : & la- uez en vin, font bons au pleurefies. Incorporez en cendre ou en chaux ,ils-{onc bons aux apoftumes, 0 4 fiflules, © greffe. mafles. Gallibar. mettre icy cout ce quulen aidir: Gal fimp.medic. grelles en celte forte: Le fein &la greffe font communement 164 fitules, &inflammations. La greffe d’afne oftetou- te paroiffance de cicatrices: & rend la cicatrice com me l’autre peau,felon qu’on dit.La greffe d'oye & de poules, eft bonne aux maladies des femmes, &aux fentes & creuafles des leures, & pour s'embellir la peau du vifage : aufli contre la douleur des orcillés: La greffe d'ours fair notoirement renaiftre les che- D F ueux'tombez de la pelade:& guerit les mules des ta- Jons. Celle des renars frtaux douleurs des oreilles: AND. MATTHIOLVS ft moins chaud & fec que tousles autres animaux : il s'en fait que fa grefle ait moins chaude, & plus humide quecelle” des autres.Parquoy nous dirons; que toutes greffes elchauf= fent & humectent les corps humains. Et [e faudra toufouts fouuenir de ce que nous auons dir, que ce queles greffes cf- chaufferont & humeéteront ; plusou moins, les corpshu= mainsproped des diuerfes temperatures desanimaux. Car la greffe de pourceau peut bien abondäment hume&er:mais neantmoins elle n’efchauffe tant quel huyle: attendu que lt greffe de pourceau fe rapporte à la chaleur dela greffe hu= maine. Le fein de toreau cft pluschaud & plus fec quece=" La greffe des poifçons deriuiercs, fonduë au foleil, 1 0 luy de pourceau. Cependancil fe faut fouuenir que la greñlè & mefléëéauec du miel, efclaircic la veuë , fi on s’en frotte les yeux. La grefle de viperes:eft bonne aux foibleffes de la veuë, & aux cataractes des yeux: y adioultant de cedria; ceft à dire refine de cedre, & miel fin, auec femblable poix de vieux huyle. Elle engarde auñfi elle feule de renaiftre les poils qu’on fe fera arraché deflous lesaiffelles ; en frortant le lieu où a cité le poil. Combien que Diofcoride ait parlé bien amplement dés oings, fuifs , & grefles, doncon fe peut feruir en medecine: ayant dechifré bien au long toutes, leur vertus & propries tez,auec la maniere de les aromatiser, & les contregarder de corruption : ceneantmoins veu que,à mon iugement,G ahen enefcrit plus amplement, il ne m'a femblé hors de propos, Galien donc-parle des nommez entreles parties des animaux : Car tous animaux, qui font bien nourris,onc fein, où grelle. Mais ceux quifont maigres & malnourris,n'en ontpoint le plus fouuent:& en- es malles eft toufours plus chaude & plus feche , que celle des femelles, & que les chaîtrez font du naturel & rempera- ture des femmes, & desieunesenfans, Etentrelesieunes,le malle eft toufours plus chaud & plus fec que la femelle.Par- ainf la greffe de veau ef plus froide & plus humide que cel= le de toreau : & celle de cheureau , que celle des cheures: &. d’ailleursle fuif de bouc eft plus chaud & plus fec que celuy de cheures. Jtem , lefein de roreau a moins de chaleur & de. ficcité que celuy de lyon : lequel eft le plus chaud & le plus fubul de toutes lesautres grefles d'animaux : auffi eft-11 plus refolutifque tous les autres. Parquoy fi on le mettoit és me- 20 dicamés qui font propres aux vlceres & aux apoftumes chau' des,tants’en faut qu'il y fut bon,que mefmes il y nuyroit, & cauferoit plus grandeinflammation & acrimonie. Mais aux apoftumes vialles, dures, & nodeufes; & entoutes durtez,& retraites des nerfs,il y eft fort bon : ou au contraire, celuy de pourceau ne vaudroit rien. Celuy de coreau et moyenentre. le fuif delyon & de pourceau. Car cômeil ef plus chaud & plus fec que celuy de pourceau : auffi il ef plus froid & plus humide que celuy delyon. Comme donceftant moyenen- tredeux, on le peut appliquer és deux fortes de medicamens: c'eftaffauoir, és apoftumes nodeufes & retraires des nerfs, & en ceux qui maturent les apoftumes enflammees:commeeft core cé peu qu'ils en ont, eft fi fec, qu'on ne s'en fçauroirai-3 Ole tetrapharmacum , qui et compolé de cire, de refne , de Difference der qu'a grand peine. Ory a ildifference entre fein & gref- entre fein fe : car le fein vient és animaux qui font totalement térre- fresimais la grefle s’engendre és animaux qui font plus mols &huümides. Par-ainfi le grefle fe fontincontinent deuantle feu: & n'eft faifec à fe prendre, quand elle eft vne fois fon- duë. Mais le fuifeft mal-aifé à fondre, &ficft incontinent réprins quand il eft foñdu, & eft beaucoup plus dur quela grefle. Les pourceaux eftansengreflez, ontà force grefle, pource qu'ils font de temperature humide. Maislés bœufs, Be cheures,& generalemét toutes beftes à cornes,ont beau coup de fuif, pour raifon de leur ficcité. Que fi fu veux fuy- poix, °refle. Car foir qu'on y mette du fuifde coreau, où de veau, où de bouc, ou de cheuré, ou de pourceau,ils fe= ront toufiours bons pour reduire À maturité & fuppuration les apoftumes. Toutesfois fion y mer de greffe de pourceau, ce fera pour les petisenfans, pour les femmes , & generale- ment pour tous ceux qui ont la chair molle &delicate. Que fon met en celte compofñtion de greñle ou fein de toreau, ce fera pour en feruir vignerons , laboufeurs, moiflonneurs, gens de trauail ; & generalement tous ceux qui font dedure. charnure, ou naturellement, ou accidentalement, pour rai- fon du trauail qu'ils prennent. Au refte, tantplus vn faineft ure aucuns medecins ,tu pourras appeller féin, toute celte 40 vicil, tant plus deuienc chaud & fubtil, & par confequent re aucuns »tup P ; P ; F fubftance huyleufe & gtalle qui eft és animaux;comime aufñi tule pourras appeller greffe. Toutesfoisonne pourroitdiré à layeriré, que le fuif de cheuresfuft plus humide que celuÿ de porcicar c'eft le plus humide de tous les autres:au fi appro chelàl'huyle en fes operations: encores qu'il foit plus re- mollitif & plus maturatifquéel'huyle:& par confequent fort propre és emplaftres qu'on applique fur toutes apoftumes chaudes & enflammees. Quant aux erofions & mordica= tions du boyau culier , oudu colum , on y clyfterize pluftoit du fuif de cheure , que de pourceau : non pas qu'il amortifle d’auantage les acrimonies & mordications (ar: le fein de plus refolutif: Ce qu'on peutauffi dire de toutes chofes vieil les & gardees, & qui neantmoins ne fonccorrompuës. (Car foit vin, miel , vinaigre, fourment, beurre, laine furge, tous huyles, foit huyle delentifque , ou de graine de reflort, ou de Palma Chrifti ; où mefmes huyle d'oliues’, tous deuien+ nent plus chauds & fe fubrilient quandils (ont vieux & gar- der :auffi feritent-ils le vieil , & ontvne certaine acrimonie au gouft:& font fort conuenables à maturer & refoudretou- tes chofes qui font diffales à refloudre & à maturer. l’ay dir,cey deflus, que ceschofes acquierent vne certaine acrimo- nieen s’enuieiliffanr. Maisaucuns, quiveulentrerminizer pourceau rabbat plus les mordications, & eft plus répereutif; ÿ-0 & parler proprement, ce leur femble, appellent ce gouft, & parsainfi 1l ct fort bon és medicamens des vlceres ; com- me eft celuy qu'on appelle parÿgrum } maïs pource que eftät plus gros & elpés , il fe prent & ce congele pluftoft ‘ou, au contraire, le fin de porccoule toufiours comme huyle. Et pour celte caufe nous le elyfterifons és deuoyemens duven- tre,&és expreMMonsd'iceluy,c'eft afauoir,quand onaappe- tit d'aller toufours à la felle, fans toutesfois y rien faire : ca JE fuif de pourceau addoucit &: mitigue toutesles mordica- m6s defdites maladies. Et faut noter;qu'il y a d’aucunes cho- fes,qui pour etre fubriles en leurs parties, font plus repercuf- fiues que les grofles, & fur tout quéd le mal eft plus profond: aftringent:& toutes chofes aiguës & mordantes, ils les appel-e4fringèt. lentaltringentes , voire iufques au poyure : comme s'il n'y Æ4igs. auoitaucunce différence entreaigu &aftringent. Et fionleur demande que leur femble du gouft de noix de galle,du fruié&t de meurte:, deinefples , d’efcorce de grenades , de fumach, & du verius: ils refpondront qu'ils font aftringens au gout. Etnéantmoins on Cognoiteuidemment ce qu'ils operent en nous, & combien ils font diuers au gouft du poyure, pyre- thre, refort, euforbe, oignons, auls, & adarca. Si doncils vfenc indifferemment du nom aftringent és goufts füfdits: & fi d'ailleurs 1ls penfent que aftriétion & acuité ou acrimo- car les chofes liquides penetrent d'auantage aù profond du 6o nie facent mefine operation en nos corps, certainement illes corps ; pour raifon de leur fubrilité , que les chofes grofes & macerielles : & fe meflétmieux auecles humeurs qui caufent la corrofon & motdication. Et pour cefte raifon la grefle d'oye repercute plus les humeurs corrofues, qui font bien auant dedans le corps, & eft plus chaude quelefaif de porc. Celle de chappons & de poulailles ct moyenne entre deux. Greffe de Au reftelaigrefle des mafles eft toufiours pluséhaüde & plus feche que celle des chaftrez, & des femelles : car le mafle cha- ftré nc differeen rien de la femelle. Et noterons,pour vne re- gle,dontil fe fault fouuenir , que les differences'des füifs ou greffe (appellez-les côme vous voudrez ) procede de diuer- festemperatures des animaux. Veu donc que le poyrceau faut eflimer comme gens quiont lesfens à part & feparez de tousautres hommes. Mais au contraire, s'ils font contrains par la verité de-confeflér que le verius , le fumach, la galle, le balauftium, & l'hypocifhs reftreignent & refferrent la fubftance des hommes : & que au contraire,le poyure, le py- rethre &iautres fimples deleur taille, font aperitifs , pene= trans, mordans & piquans : certainementils ne peuuent dire proprement ,.les chofes chaudes , piquantes & aiguës, eftre aftringentes.le nieray cependant qu'ils n’ayenr bien la co- gnoiflance des fimples & des compofez. Et mefmes s'il fault alloiriugement,aflauoir; s'ils faillent és cermes,ou en la fub- flance de Ja matiere , ie diray toufours qu'ils faillent feule- ment ioftoride 7 praétie la lague recque« Pômsde, Gal. lib.3. dealiment faculr. SVR ment és roms & termes, & non en la matiere: & principale- ment ceux qui ne font bien verfez en la langue Grecque;en- tre lefquels eft Diofcoride Anaz aibeen : lequel certes a parlé fort do&tement & à la verité, en la plufpart de ce qu'ila efcrit de medecine: mais ncantmoins il n’a cognu la proprieté des termes dela langue Grecque.Quand donc Diofcoride dit le fuif de cheure eftre plus aftringent que celuy de pourceau: s'ilentend par cela qu'il foit plus aigu & mordent, ic tiens qu'ilait bien & proprement parlé:mais s'il vouloir dire qu'il reflerraft, & qu'il fur reftriéif, comme on dit du fumach,du reubarbe,del'hypociftis;ou de balauflium : ie diray toufiours que Diofcoride a failli. D'ailleurs, voulant expérimenter, affauoir fi la grefle de viperes engarderoit de renaiftre les oils qu'on auroit arraché deffouz les aifeiles , en frottant Erree d’où on les auroit arraché :ic trouuay que ceux qui auoyent efcrit cela ; l'auoyent efcrit contre la verité : com- me au fi ce qu’ils difoyent cefle arefe eftre bonne pour gue- rir les catara@tes des yeux, quand elles commencent à venir, Ils dient d'auantage-que Ja grefle d'ours fait renaiftre le poil tombe par la pelade : ce qui eft vray : mais neantmoins nous auons dE remedes plus afleurez à cet effe& que ceftuy-là.Et nefe faut arrcfter àce qu'ils dient, Ja grefle de renars eftre bonne aux douleurs des oreilles: car veu qu'ilsne declarent & ne fpecifient qu'elles douleurs , ils monfrent bien qu'ils nelesentendent. D'autres fént cas de la greffe des poifçons pour les cataraëles des yeux; & toutes autres maladies qui y euuent aduenir,eflimans qu'elle y foit bonne.Les vns dient qu'il faut que ce foit greffe de poifçons de riuiere:& les autres veulent que ce fait greffe de poifçons de mer, à finqu’onait opinion d'eux qu'ils ayent quelque fçauoir particulier & plus exquis que les autres. Voylà comment Galien jette fon feu tant contre Diofcoride,que plufieurs autres, touchät les feins & gretles, & la maniere d’approprier plufieurs termes, Au refte, Dioftoride, Galien, ni Egincta, n'ont point parlé de la grefle de blereau ; ou teffon : laquelle notoirement , fe- Jon qu'on a veu par plu & durtez des iointures, & relafche les nerfsretirez. Aufli ie n'ay point leu nien Galien, nien autheur ancien, quese fa- che, la maniere de faire la pomade , comme noz parfumiets la font. Toutesfois nousen mettrons icy la recepte, qui eft telle: Prenez deux liures de fuif de cerf, ou de bouc, frefche reffe de porc, fix onces. Puisles netroyez bien de toutes or- ee & pellicules, & les lauez en vin blanc: & les ferre;pe- ftriflez, &efpreignez ; iufques à ce que out le vin en forte. Apres on met ces greffes ainfi lauees en vn pot deterrebien plombé ou verniflé : y merttant trois grains de fpica nardi: demie once de giroffles: deux drachmes de noix mufcatest fix ou fept pommesde capenduz,ou pommes fauuages,con- caflees,ou miles en rouelles. Puisfaut lufer le coût eninfu- fon ée quantité fuffifante d'eau rofe, vniour & vne nuir: & faut faire cuyre le tout à petit feu, en vn potdeterre ; lere- muanttoufours auec vn Re iufques à cequetoute l'eau foit beuë. Puison la coule par vn linge efpés ,envn pot de terre bien net, & bien arroufé d'eau rofe, & là faut qu'elle fe preigne. Cela fait , on met cefte colature en vnautre pot: y adiouftant fix onces d'huyle d'amandes douces: quatre on- ces de cire vierge: & font le tout fondre aupres du feu : &le coulent derechef en vn vaiflcau bien net: & Jà le laiflent prendre,y ietrant deffus d'eau rofe.Finalement ils demeflenc cefte colature,d’eau mufquee,ou d'autres eaux naffes & odo- rantes, & la battent auec vne fpatule de boys ; iufques à ce u’elle deuienne blanche. Ce que fait , ils lamertent en va- 1e de voirre,pour la mieux garder : &ceen va lieu frais.à fin qu'elle ne rancifle. On vfe Fort en Italie de cefle pommade, aux fentes & creualles des leurés, des mains, & des mamel- les; procedans tant de froid ; que d'humeurs aiguës & enue- nimees. On s’en fert auffi aux efcorchures de la peau, & aux bubes &rongnes de la tefte des petis enfans. Mais pour faire uelle reflerre bien voft,on y mefle du coral blanc bien broyé & lié deffus vn marbre. Aucuns y mettent du fang de dra- on,pourlarendre de couleurardante. Au reftetoures gref- fes,felon que dient Galien, & Ifacen fes dietes, J'eflomach,quand on en mange, & oftent l'appetit.Elles font auffi de peut nutriment; engendrent flcgmes, & mauuaifes humeurs , efmeuuent lesfuxions du ventre, &debilicenc la vertu rerentrice du ventricule : hebetent & affoibliffent les fens & entendement, prouoquent à dormir, & fe conuertif- fenrayfémenten colere , & en fumees & vapeurs qui offen- fent la tefte.Parquoy la grefle eft pluftoft requife pour appre- fer la viande,que pour la manger. € 2 4 ÿ Medulla : Grecs, Myelos : Françoé, Moele : a Ara- bes, Mochial + Albadan, © Moch: Aliemans, D10S5C. fieurs experiences ; refoult les neudz 3 © affadiflent 60 manger, LIVRE IL 165 Mark: Efpaignolz, Tuctanos, © T'utanor: Ita. liens, Midolla. CHEAP EEXEXE La meilleure moëlle,ett celle de cerf:en-apres cel- le de veau: apres laquelle celle de coreau obrient le puis:puis celle de cheure:finalemét celle de mouron- nailles. On les amaffe fur la fin de l’efté, & au com- mencement de l’automne: car és autres failons de l'an on ne rreuue ésos, finon vn fang figé, ou ve fabitance femblable à la chair qui s’emielle: & ne peut-on iuger de la moëlle, fi on nelatirehors des 05. Toutes moëlles fontremollitiues, chaudes, fubti- liantes, &incarnatiues. Toutes beftes venimeufes fuyent ceux qui {e font oingts de moëlle de cerf. La moëlle fe nertoye & fe lance comme on fait la greffe, en oftant les os, & la peftriffant en eau; Pefpreignant © & ferrant par-apres auec vn linge net, iufques ace que l'eau en forte nette.Et apres qu’on aura bien ofté auec vne plume toutes les ordures qui nagent au deffus dela moëlle fondue en vn vaiffeau double;on lefpreinten yn mortier bien net:& apres qu’elle eft prinfe, & qu'elle eft bien emondee de la lie & fon- dree quieft au fons , on la ferre pour s’en feruir.Que fi tu la veux garder fans la eurer ou nettoyer, vfeen en lamefine forte que nous auons cy défus dit de la greffe d'oyes & de gelines. (e] Galien dir,que la moëlle mollifie toutes nodofitez & du tez, tant des mufcles & tendons, que des entrailles & ne! l'aytoufours experimenté celle de cerf eftre la meilleure : 8 par-apres celle de veau, ou ieune bœuf. Quant à celle de bouc, & de toreau,elle eft plusfeche, & plus aigue:& parainf clle n’eft propre ärefoudreles nodofitez, fi bien ils nous fou- uient de ce qu'auons dit au cinquiefine liure. Les peffaires donc; qui font compofez de moëlle de cerf, & de veau, font bons à mollifier les durtez des heux fecrers des dames.Et par dehors on applique cs lieux naturels des femmes des medi- o camés compofez de moëlle , quileruent à mollifer leurs du- refles.Or ne prent-on feulemér Ia moëlle des os, qui eft pro- prément la vraye mélle: ains auf on fe fert de la moëlle de l'efpine & cfchine du dos,encores qu'elle foi plus dure & plus feche que l'autre : carla moëlle des os eft plus graffe & plus molle:au fi la fepare-ie toufours d'auec la moëlle del’efpine du dos, Or le principal, où ie prens garde,quant à la moëlle, c'eft;qu'elle ne fe corrompe, ou moyffle. Pourcefte caufe ic les amaffe en hiuer; tout ainfi q j’ay dit du fuif: puisles mets fecher en vn lieu fec & haut, & qui ne foit aucunement hu- mide, auec fueilles de laurier, quifoyent feches. Car fi elles eftoyent frefches & vertes, la moëlle retiendroit leur acrimo © nie,& parainfi elle feroit plus mordante & plus aigue. Que fitu veux quelquesfois accouftrer & moëlles, & grefles s& fuif,en efté:il les faudra mertre,pour les garder,envne cham bre frefche, & qui ait fon iour deuers la bifeicar fi Ja chambre eftoit chaude , & qu’elle euft fon ouuerture furle midy, la moëlle s’y corromproit, & y deuiendroit rance, Jlfautaufi fe garder de les mettreen vne chambre baffle humide, & qui foit pres deterre: carelles y moyfroyent & chanciroyent. Paranfiil faut que ce foit vne chambre haute, ayant fon re- gard vers Septentrion, & qui ait toufours quelque petites fencftres ouuertes:à fn que & de iour &de nuicla bife y puif fe entrer pour la rafrefchir.Voylà qu’en dit Galien. Quant à [A moëlle de l’efpine du dos donne autant denutri- mét que fait la ccruelle.Par-ainfi elle eft de difficile digeftion: & engendre humeurs groffes;vifqueufes,& gluantes : &fi eft mauuaie à l’eftomac, & prouoque à vomir. Toutesfois aux eftomacs fors & puiffans pour la digerer,elle dône bonnutri- mént. Quant à la moëlle des os,encores qu'elle engen- dre flepines, & defappetifle les perfonnes, fionen mange trop: cencantmoins eftant bien di- gere ; elle eft fort nutritiue, & de meilleur gouft en tout & par tout que la moëlle de l'efpine, Fel: 166 Fel:Grecs, xs François, Fiel: Arabes, Saratatsou, Merara: Italiens, Ficle : Allemans,Goil: Epa- gnolz, Hiel. CHAPAIP: LXXI. Pour garder toutes fortes de fielz, on en vfe ain- fi: On lie bien ferré la bouche de la peau du fiel:puis on la met en eau bouillant, & ly laiffe-on vn petit demiquart d'heure : & apres cela on le met fecher enr vn lieu ombrageux, qui ne fente point le remugle. Quant au fiel qu'on veut preparer pour les yeux, l'ayant lié, comme diteft, on le met en vn vafe de verte, où y ait du miel : atrachant à la bouche dudit vale le filet, donteitlice la bourfe dufiel. Et ayant bien eftouppé ledit vafe, onleferre, pour s’en {er- uir. Tout hel eft chaud & aigu, toutesfois les vns le font plus que les autres. Car on tient pour les meilleurs le fiel du fcorpion de mer, & du rat ou barbut de mer, de la rortue de mer, de lhyene , de z la perdris , de l'aigle, d’vne geline blanche, & d’yne cheure fauuage : lequel particulierement eft bon aux Cataractes , quicommencent à venir, aux esblouïf= femens des yeux ,aux mailles d’iceux, & à la rudeffe des paupieres. Le fiel de torcau eft beaucoup meil- leur que celuy de porc, d'ours, ou debouc. Tout fiel fair ayfément aller à la felle, & fur rous, les pe- tisenfans, en failant vn fuppofitoire de laine trem- peceniceluy. Lefiel deroreau eft particulierement bon à la iquinancie, eftant ointauec miel. Il gue- les vlecres du fondement, & les fait cicatrizer. ittillé és oreilles auec laict de femme ou de cheure, ileft bon aux concufsions & ruptures d’icelles, & pour dechaffer la bouë & fange ; qui en fort: & auec ius de porreaux il eft propre aux fiffemens qui y peuuentaduenir. Onle mer toufiours és empla- ftres ordonnez pour les playes »&es onpuens qu'on ordonne aux pointures des beftes venimeufes. Auec 3 mic}, il eft bon aux vlceres corrofifz & chancreux, 49 ou qui fonemords des chien & aux coliques, & douleurs dela bourfe. Auec nitre, & terre cimolie, il mondife les gratelles, fur- fures, peaux mortes & blanches, & autres rongnes. Le fiel de brebis & d'ours font bons és mefmes ac- cidens : non routesfois auec telle vertu, que celuy de coreau. Le fiel d'ours, prinsen clectuaire ;eft fort bon à ceux qui ontle haulr mal. Lefiel d'vne ror- tué eft bon à la fquinancie, & aux vlceres corrofifz quiviennent en la bouche de petis enfans. Mis dans les narines,il met fus ceux qui ont le haut mal. Le fiel de la cheure fauuage fert à ceux qui perdent la veuë, venantlanuit, s’ilz s’en frotrent les yeux. Celuy de bouc en fait autant: & fi on s’en oint, il ofte & guerift les durillons qui viennentau fondement, & és autres parties du corps ; & ofteles bourgeons & bubes qui viennent és ladres. Le fiel de pourceau cft fort bon à tous vlceres,8& memes à ceux des oreilles. Combien que Diofcoride ait amplement parlé de la vertu & proprieté des felz, & dela maniere de les accoufrer, pour les garder:cencatmoins j'aytrouué bon de mettre icy ce que Gal libs0.Galhen en dit : lequelen parle ai ofi: Le fiel cft la plus chaude fimp.medi.humeur qui foités animaux. Etcômeles temperatures font diuerfes en la chair & au fang des animaux, aufi foncelles alendroit de leurs fielz. Parquoy faut necelairement que le fiel des animaux,qui font chaux; foit fort chaud:& que la cha leur diminuë,felon la proportion de la chaleur des animaux, dont on prentle fel.Cefte difference procede non feulement de la diuerfité des animaux : mais auffi de ce,qu’en vne mef- me c{pece d'animaux , les vns font plus chaux que les autres. Car mefmes on treuucra le fiel d'vn coreau prefé, afamé, & AND. MATTHIOLYS. bien vené, du tout different & en couleur, fubftance au fiel d'vn toreau qui aura efté gayement nourry, & engreflé à fon plaifir. Car le fiel du rorcau mal nourry, & qui auraeñé vené, fe trouvera plus efpés, & plus noir, ou pers,ou vert;ou bien plus enfumé, & par confequet fera plus chaud,que le fel du toreau qui aura eflé nourri pailblemét, & comme à l'engrés. Pour conclufon, tant plus vn fe] eft fubuil & cler ; de rant moins ef il chaud. Voyla qu'il en dir, On treuue au fiel de bæufvne pierre ; qui fe rencontre quel... Pierres quefois auffi groffe qu'vn œuf:laqueile eft jaune, & fort ay. fielx di fee à rompre & s’efmieller.Ie n'ay point trouué que Diofco- bæufi. ride ni Galien en ayent fait mention:touresfois (felonl'opi- pion de plufieurs )eftant prinfe en breuuage , elle fait fortir la pierre & grauelle de la vefcie. Mife & foufflee és narines, elle efclarcit la veut, & reftreine les fuxions d’eau, quitom- bentés yeux. Broyce;à la groffeur d'vne lentille > &tiree par vn naf-purge, auecius de bete,elle eft fort bonne à ceux qui ont le haur mal. Aucuns]la donnent à boire contre la jaunif- fe, auec du vin, &creuuent que cela y fert de remcde fingu- licr. Finalement, f l'homme veut donner grand plaifr à Ja femme, il fau qu'il frotte le membre de fiel de dorade, du loup de mer,d'yne perdris,ou d'vn coq. &en qualité & en [eo] 9 « ‘ ” Sanguis Grec, Aima: Françors, Sang: Arabes, Dem: Italiens, S anghe:e Allemans, Blue : E SPaignolz, Sangre. CH AP, LYXXII. On mer és preleruatifs les fangs d'oye;de & decheureaux. Quint au fang des ramiers, tourre- relles,pigeons,& perdris, on l’applique és yeux rou- o ges& aux playes freches d’iceux, & és yeux de ceux qui perdentla veué,venant lanuir, Le {ang de pigeon a celte vertu parriculiere d’eftancher le fang qui vient des pellicules du cerucau. Le fang delieure, de cerf, de cheure, ou de bouc, fricaflé en vne poille, referre tous deuoyemens de venrres& toutes Auxions de l’e. ftomac:& beu en vin,il ferc de contrepoyfon.Le fang d’vnlieure frés tué, & quiettencores chaud,ofte cou. tes lentilles & taches du vifage.Le {ang de chié, prins en breuuage, elt bon à ceux qui font empoifonnez, senragez. On dit que le fang d'vnetortue terreftre, eftant beu, eft bon àceux quiontlemalcaduc. Le {ang de la tortue de mer, prins en breuuage en vin,cumin, & caillé delieure, eft bon à ceux qui font mords des ferpens:& à ceux qui ont eftéempoyfonnez de raines vertes. Lefang de toreauappliqué aucc gryote feche refoule & mol. lifie toutes durefles. Le fang d’vne jument quiaefté couuerte,cft bon;eftant mis és medicamés cortofifs. On dit que le fang du chameleon fait romberle poil des paupieres : autant en fait le fang des raines ver- ces. Ontient aufli quele fang menftruel des fem mes, appliqué en forme de liniment,engarde de con- ceuoir, voire mefine fi vne femme ne fait que pañer par deflus. Appliqué far vne goutte, ou fur le feu faint Antoine;ilen oftela douleur. Cañarss Encores queGalien ne nie quele fang des animaux ne foit Galen. propre en medecine, felon que Diofcoride & plufieurs au- princ. | tres en auoyent cferit:cencantmoins il declare ouuerrement, bro 10.4 qu'ilatrouué par experience, la plulpart de ce qu'on auoit fimpl. me efcrit des proprietez des fangs,eltre chofe fabuleufe & côtrou fault. uee, Caren premier lieu (comeil die )c'eft chofe fauffe, que le fangd'vn chathuant ferue à ceux gui ont courte aleine, s'ilz en boyuent. Autant en eft-il du fang de chauue-fouris, ui engarde (comme ilz dient ) de croiltre les mamelles pe filles: & de renaiftre le poil,au lieu où on l'aura apphqué. Auffi aduitageux font ceux quidient, que le fang d'agneau guerift du mal caduc:& que celuy des raines vertes engarde derenaiftre le poil des paupieres.Selon le dire de Gahen,ie ne puis penfer autrement, finon que l'excm plaire de Diofcoride a efté falñfiéen ce paflage: & mefmes en ce qu'il dt, Le le ang Cautere po terize gaillardement les fciariques , à la mode qui SV KR: le fangdéraines vertes fair tomber le poildes paupieres. Car encores que Galien foit d'opinion contraire: routesfois 1l dir, qu'on a efcrit que le fang des raines vertes engarde de re- naiflre le poil és paupieres ; és lieux , où il efttombé, D'a- uantage, au lieu que Galien parle du fang des cftalons des haras de cheuaux : Diofcoride met que c’eit du fang des iu- mens qui ont cfté aflaillies & defia couuertes:en quoy la fau- tefe monflre manifeftement. Etne fçay fi la faute vientdu traduéteur , ou de l'Imprimeur. Galien pourfuyuant d’a- uantage fa pointe, dit ainfi : Combien qu'aucuns ordonnent le fang de tourterelle ou de pigeon ; quand leteft de la refte DIOSC. EU RCE. fliller fans cefle vne humeur de ongle de l'œil. Ap- pliquees & incorporees en cérot rofat, elles oftent les durillons, les poyreaux;vertués, & les dureffes du fondement: & fi gucriflentles brulures defeu. Les fumces de fanelier, eftans feches, & prinfes en breu- uage aucc d’eau ou du vin, font bonnes à ceux qui crachent le fang: & mitiguent les douleurs inuete- rces ducofté. Beuës en vinaigre, elles font bonnes aux rompures & aux fpames: & eftans appliquees ef rompu ; encores qu'iln'y ait rien de meilleur que l'huyle 9 acc ccrot rofat, elles feruent grandement aux dif- rofat; & que d’autres facent grand cas du fang de coq ou de poulaille, pour reftraindre le fang qui fort des pellichles du cerucau: & que d'ailleurs on eftime le fang du crocodile ter- reftre,pourefclarcir la veuë:& celuy des eftalons desiumens, pour eftre corrofif,pour exulcerer & efcorcher la peau : & fi- nalement celuy des fouris, pour arracher les cors :cencant- moinsienem'y vouluz onques hazarder. Car ie craignoye {dit Galien ) de tomber en reputation de fol, curieux ; & euenté, laiflant les remedes ordinaires &approuuez en telz accidens , pour auoir recours au fang des animaux ; comme s'il euft eflé plus excellent que les autres remedes. Quefi quelqu'vn fe veult hazarder de les experimenter: iltrouue- 20 ra, au bout de la quarriere,que ceux qui ont efcrit telles cho- fes fe font moquez de Dieu & du monde.éQuant au fang de toreau , fon le boit auant qu'il foit prins , il fert de poy- fon fort foudaine : car il eftouffe incontinent la perfonne: ainfi que plus amplement nous dirons au fixiefime lure. Fimum fine Srercus: Grec, Apcpatos: François, Fien- ze, Fumees,ow Fumier: Arabes, Hebel, Zcbel,ou Bharhainan:e Allemans, Drecken:ltaliens, Sterca: Esfaignolx, Efhiercol, CRAN, L'X-XIITe * fiente d’vne vache qui fe nourrit au troupeau auec les autres, eftant frefche appliquee, mitigue lesinflammations des playes. Elle s'applique enue- loppee en fueilles , ayant efté efchauffee fur cendres chaudes. Elle mitigue auffi la douleur des fciatiques, fi on les en fomente : & refoult les efcrouëlles , pans, apoftumes larges, plates , & enflammees , & toutes durtez , eftant appliquee auec vinaigre. La fomen- ration de fente de bœuf, eft particulierement bon- neaux relafchemens des lieux fecrets des femmes: & fi on labrule,cela chaffe les mouchons.Les fumees des cheures, nourries s montaignes,& beués en vin; gueriffenr de la iauniffe:& beuës auec chofes aroma- tiquesselles prouoquent Les fleurs, & font fortir l’en- fant hors du ventre de la mere. Puluerizees & miles fur de laine,auec encens, elles arreftent & deffechent 30 locations. La fente d’afnes & de cheuaux, tant cruë que brulec, eftanche tout flux de fañg-auec vinaigre. Que s'ils font nourris à l'herbe, leur fiente feche; deméflec en vin, & prinfe en breuuage, eft bonne aux pointures des {corpions. La fiente de pigeon eft fort chaude-& brulante. Demeflee en vinaigre & farine d'orge, elle reffoult les efcrouëlles : & broyce auec huyle, miel, & graine de lin, elle fait tomber lefcarre des charbons & antrax, eft bonne aux bru- lures defeu, Lafiente de poulaille fait le mefme: touresfois elle n’a fi grande vertu que celle de pi- geon. Cencantmoins eftant prinfe en breuuage auec vin, où vinaigre , elle eft particulierement * bonne à la colique, & contre la poyfon des poti- rons, & champignons. On dit que la fente de ci- coigne; bué en eau, eft bonne à ceux quiont le hault mal. D'ailleurs ontient pour certain, que le parfum de fente de vaulrour, fait fortir Le fruit hors du ven- tre de la mere. Les fumees de fouris deftrempces en vinaigre, font bonnes à la pelade, cftans appli- quees : & bués auec encens & vin miellé, elles font {ortir hors la pierre & la grauelle : & appliquees à mode de fuppofitoire, és ieunes enfans’, elles leur lafchent le ventre. La fiente de chien, recueillie au fort des iours caniculaires, buë en vin, ou eau,refer- rele ventre. La matiere fecale de la perfonne, appli- quee, engarde d’enflure & inflammation toutes oplayes, & mefines les foudeincontinent. On dit, que eftant feche, & demellce en miel, elle fert à la fquinancie, fi on en ointles parties offenfees. Les fumces du crocodile terreftre, qu’on appelle croco- dilea, maintiennent la couleur viue , & la peau bel- leaux dames. Les plus blanches fontles meilleu- res : & celles qui font legeres , & s’efmient comme amydon , eftans fort ayfees à refoudre en liqueur: & lefquelles eftans broyees, fentent aucunement Paigre, comme le leuain.On les fofiftique auec fien- les fuxions des femmes, & auec vinaigre, elles ar-$ 05e d'eftournçeaux appaitez de riz : carilz font leurs reftent routes defluxions defang. Elles font bon- nes à la pelade, eftans brulces, & ointes auec vin- aigre, où vinaigre miellé: & empaftees & incorpo- rees en greffe, elles feruent grandement aux gout- tes. Cuytes en vinaigre, on les applique fur les mor- füres des ferpens ; aux vlceres corrofifs, au feu faint Antoine, & aux orillons, & apoftumes qui vien- nent detriere lesorcilles. Auec ces fumeeson cau- tentiel peur s'enfuit: On prent de laine trempeeen huyle, & la les füati- met-on.en l'entre-deux du pouffe , & dela refte de ques. lamain. Puis on y metdes fumees de cheures rou- tes rouges; l’vne aprés l’autre, iufques à ce quel’an- che fe fenre de la vapeur &chaleur du bras;au moyen de laquelle la douleur de la fciatique foit appaifee. Cefte forte de cautere s'appelle, Cautere Arabef qué. Les fumees de brebis, ointes auec vinaigre, gueriffent les taches rouges, qu’on appelle epiny- ctides , lefquelles obfcurciflent la veue; & font di- * fumees femblables. D’autres y mettent d’amydon, ou de terre cimolia, & luy donnans couleur auec d'orchanette , la font paffer par vn crible affez cler, à fin qu'ilz prennent la forme de petis vers: lefquelz fechez ilz les vendent pour crocodilea.lerreuue que tous Autheurs s'accordent, que la fente de la per- fonne, & des chiens ; appliquee fur la fquinancie;y ayde merucilleufement. La fiente (EDR que dit Galien }eft fort refolutiuc : tou- tesfois celle de la perfonne eft intolerable , pour fa mauuaife fenteur, Mais quant à celle dela bouine, &des cheures, auf des crocodiles terreftres, &des chiens, principalement de ceux qui fe nourriflent d'os, elles font de la qualité fufdi- te, felon que nous mefmes l’auons experimenté: & auant nous , de medecins plus anciens & plus experimentez que nous, Car Afclepiades,qui fut furnommé medicamentaire, pour faire vn EE amas de receptes, & en farcir fes œuures, ordonneen plufieurs lieux les fentes , & en plufieurs acci- dens:les appliquant non feulement dehors, mass auffi les or- donnant par la bouche. Quant à moy, ray fait cefte expe- rience dela matiere fecale de la perfonne : Y auoit yn hom- metant 167 Galbb1o. fimpl.med. 168 me tant fubiet à la fquinancie, que quaf il eftoit ordinaire- ment en danger d'eftre eftouffé : tellement qu’il eftoit con- traint fe faire ouurir la veine, toutes les fois qu'il fe fentoit preflé de fquinancie. Aduinc qu'vn fien amyluy dit, que quand tel accident luy furuiendroit, qu'il l'appellait, & qu'il luy donneroit fecours , auant quelefaigner. Ce qu'il ft: & luy ayant appliqué fon medicament, il le rendit fain inconti- nent. Duquel medicament, il vfa auffi enuers pluficurs au- tres,qui auoyent la mefme maladie, le{quelz s'en trouuerent fortbien. Orle premier patient, qui y eftoit fort fubiet, de- firoit fort de fçauoir cefte reccpte, &la bien achetter: caril eftoit riche & liberal.Et aprés qu'on euft arrefté le pris,celuy 1 0 qui faifoit marchandife de la recepte , mit par efcrit , quece medicament faifoit fon operation ; par vn certain rapport de nature, qu’on SOLE antipathie, fans fçauoir donner autre raifon:& qu'il ne failloit que le patient fceuft la compoftion de fon medicament.Bien, dit-il, qu'on luy donnaft vnhom- mefeur , à qui il apprendroit la recepte : el iureroft auec ferment folennel,de ne reueler la recepte,iufques à ce que ce- luy qui l’ordonnoit,& auoit defa guery le patient, fut mort. Dont aduint que celuy, à qui on auoit apprins cefte mede- cine &recepte, fut maiftre fouucrain pour guerir de la fqui- nancie , apres la mort de celuy qui luy auoit apprins: & en guerifloit , & celuy qui auoit achetté larecepte, & plufieurs 20 champs, autres. Et de fait, luy mefme m'en apprintla maniere ; fans queie luy demandafle. Le medicament eftoit compofe de Nerde de merdede petit enfant , feche, & bien puluerizee, & incorpo- petit enfant rec en mielexquis. Or eftoit nourry ceft enfant , donton fort propre prenoit la matiere fecale, de lupins addouciz , & de pain bien 4 la fqui- cuyt,&bien leué & falé. Sonboyre eftoit vin vieil : &le tout Warie, eftoit auec telle moderation,que l'enfant pouuoitle tout di- crer. Et faut noter, que le premieriour qu'il commencoit à one à manger des viandes fufdites à l'enfant, il ne fe fer- uoit de la matiere fecale qu'il faifoit le lendemain : ainsle nourrifloit ceiourlà, commeau iour precedent:puis vfoit de la matiere fecale que l'enfant failoit le troifiefme iour, ni 3 © quele patient ne fache q . je ni moins qu'on fait des fumees des chiés.Et difoit d'ail- eurs , celuy qui auoit ae la recepte, qu'il n'vfoit de lu pins,finon pour rendre la matiere de l'enfant moins puante: & que quelquefois pour experiméterles affaires, 1l donnoit à manger à l'enfant Efiurare de chair de poules, ou de perdris, bouillies auec vn peu de potage:& que neantmoins fa matie- rene laifloit d'operer côme deflus. Voyla queie te peux dire affcurémét de la matiere fecale de la perfonne. C'eftce qu'en dit Galien. Au refte, on fait d’eau de fiente d'homme, & fur Eau de la tout d’vn homme roux, qui eft fort bonne aux vlcereschan- matiere fe- creux,cauerneux, corroffz, & fort difficiles à gucrir. Cefte ë : ae s REP : É cale des hé- eau eftauffi bonne & propre à ofter la maille de l'œil, & les 40 viuent d’oflüaillerie. Au relte, ie mefuis fouuent eftonné, de MHSe nuees qui empefchentla veut. Appliquee par dehors, elle uerift les chances. Prinfe au dedans, elle eft bonne à ceux qui ont le hault mal: & diminue la pierre RE celle qui eft és reins, queen lavefcie.Elleprofhte aux hydro piques, & à ceux qui font mords des chiens enragez , &de toutes autres beftes venimeufes. L’huyle qui fort apres cefte eau, cft finguliere aux chancres, & autres vleeres malins, & à larmaletigne. La fente de bœuf( felon le mefme Galien au lieu preallegué ) eft defficcatiue &attra&iue:cequieftayfé à voir,ence Dpelpnent les piquures de mouches à miel, & des mouches guefpes. Touresfois cela peut aduenir-de la AND. MATTHIOLVS nous vfons diuerfemént des fentes decheures. Seft- eftans brulees,elles font plus fubriles:mais neantmoin cognoïit point qu’elles en foyent plus aigues. Parquoy elles font bonnes à la pelade, &en toutes chofes qui requierent d’eftre abftergees : comme font gratelles, dartres, rongnes, feux volages, &ce qu’on appellele malfaint Main. Onles met au ffiés emplaftres refolutifz : comme font ceux qui fer- uent à refoudre les orillons, & les boffes chancreufes faf. cheufes à venir en auant. Car elles ont la proprieté de toutes chofes brulees : eftans abfterfiues & refolutiues , & mefimes pour la plufpart maturatiues. Et de fait, vn medecin de vil lage les ordonnoit contreles morfures des viperes , auec vin- aigre : & mefmes en toutes morfures de beftes venimeufes: dontil fortit à honneur : car il en guerit plufieurs. Cemef. me medecin faifoit boyre ces fumees entieres auec vin : & les appliquoit ,en maniere de fuppofñtoire, contre les flu- xions des lieux naturelz desfemmes. Toutes lefquelles cho- fes vn doéte medecin doit bien confiderer : ordonnant à gens d’eftat d’autres remedes plus receuables & plus conuenables que ceux-cy. Fran à moy;ie n’en vfay iamais a l'endroit de perfonnes confiderables : car j'en auoye aflez d’autres, & qui eftoyent plus fingulieres. Toutesfois il aduient fouuentef. fois qu’on a faute de telle medecines, ou parchemin, oués ou àla chafe, quand on n’a point d'autres moyens. Joint qu'il ÿ a des païfans qui ont la chair dure, comme d’af- nes, & qui auaHeroyent & digereroyent des caillous. Les fumees d'vn chien, qui eft nourry d'os, outre ce qu'elles fone meilleures & plus blanches que lesautres, eftans foufflces auec vnecanne au gofier,elles eucriffent la fquinancie : aufii * fontelics les caqueflangues & deuoyemensde ventre, cftans beués auec laiét de cheure, auquel premicrement ont ait amorty vn quarreau d'acier tout rouge, ou de pierres rou- ges. D'auantage elles font bonnes contreles fieures tierces ou quotidiennes, fi on les baïlle à boire auec du vin au patiét, lors qu'il a fon accez , à la valeur d’vne cucilleree : pourueu ue c’eft.Sion en puluerize les vlceres malins, & difficiles à guerir ,ou bien qu'on les mette ésem- plaftres ordonnez à cela,elles y feruent grandement. Quant aux fumees deloup , Galien en fait grand cas, au lieu pr@sl- ceque, sonne legué, difant ainfi:Vn certain medecin ordonnoitJes fumecs Fumees | de loup en breuuage, à la colique: & ce non feulement au loup fo fort de la paflion: mais auffi és remiffions & interualles: propres à, pourueu qu'il n’y euft point d'inflammation. l'en ay veu colique. d'aucuns gucris du tout : & d'autres,encores qu'ilz n'en fuf- fent du tout guetis, ceneantmoins ikz n'en eftoyent trauail- lez fi fort: & ce en peu de temps. Orchoififfoit-il les plus blanches fumees des loups : comme font celles de ceux qui ce que pendant les fumees de loup au col , elles faifoyent les operations que deflus. Ce medecin prenoit les famees qui n'auoyent point touché terre : ce qui luy eftoit ayf de trou uer. Car les loups de leur naturel piffent & fantent ,ayant vne cuifle leuee , & en vn lieu haut , toutainf queleschiens. Parquoy en efté on treuue à force fumees de loups furles arbreaux & buyflons, & fur les herbes qui font grandes. D'ailleurs ontreuue en leurs fumces des os des befles qu'ilz ont deuorees : lefquelz il n’auoyent ni machez ni digerez. Cemedecin piloit ces osbien menuz , &les donnoit à boire contre la colique. Que fi le patient eftoir delicar, il y mettoit proie vniuerfelle de fa fubftance. La fente clerequelaf Ovn peu de poyure;ou de fel,ou quelque autre chofe, pour luy ouine rend aux premieres herbes;refoult les apoftumes en- flammees des laboureurs & gens de grand trauail : & eft fort bonne aux hydropiques. Etfe fault toufours fouuenir,que ces medicamens font feulement conuenables à ceux qui font de dure charnure : comme font laboureurs, moiflonneurs,& autres gens de grâdtrauail:aux durtez & enfleures defquelz on l’applique en mode de cataplafme;auec vinaigre. Les fu- meesdes ete font refolutiues & aigues. Tellement qu’el- les ne font feulement conuenables aux dureffes & nodofitez de la ratte ( à quoy neantmoins les medecins en vfent ordi- nairement )maisauffi feruent és durtez des autres parties donner gouft. Et faifoit cela boire en vin blanc, qui fuit pe- tit, & quelque foisen eau. Quant aux fumees qu'il fulloit attacher & appliquer furles boyaux qui caufent la colique, il failloit qu'il fuffent attachees & liees d'vn cordon fait de laine d'vne brebis qui auroit efté mangee & defchiree d'yn loup. Que f on n’en pouuoit recouurer,il ordonnoit quela ceinture,que le patiët fe mettroit fur le ventre, & lelien dont feroyent lices les famees deloup,fuffent de peau de cerf. Or fis-ie faire pour plus grande commodité vn petit vafe dela groffeur d'vne feue ,au dedans duquel ie mis des fumees de loup;,feulemér pour experimenter,& le pendis au col d’vn qui du corps.Catr moymefme(dit Galien,)m’en fuis ferui en vne 60 auoit lacolique:mais certesieme trouuay tout efbay du fou nodofité inueterec , qui eltoit au genouil, & qui eftoit fort difiale à reflouldre : y appliquant feulement les fumces de cheures, auec farine ee le tout defmeflé en eau & vinai- gre. Ecde fait le patient s'en trouua fort bien:vray eft qu'il eftoit homme robufte, ruftique, & de forte complexion. Et depuis cefte cure,ien vfay démefme en plufeurs autres pai- fans, qui auoyent des nodofitez , non feulemencés genoux, mais aufli és autres parties du corps: lefquelz s’en font bien trouuez : ce que peut eftre n’aduiendroit és bourgeoifes des villes, & és petis enfans, & autres qui ont lachair molle: pource que ce medicament feroit trop penetrant poureux. Quant aux hydropiques, & àceux qui ont mal de ratte: dain remede,qu’elles y donnoyent: & non feulemét à vn pa- tient,mais à teurs Quant àla fente de cicoigne, Galien eft contraire à ceux qui dient qu'elle eft bonne au mal caduc. Touchät celles de brebis,de pigeons , de fouris, & de croco- dile, veu que Diofcoride en aflez amplement parlé: & que Galien,ni les autres medecins,n'y ont rien adioufté,ie pañle- ray outre. Cependant toutesfois il faulr noter que les fien- tes font differentes ( commé auffi nous auons dit, traittant du fiel ) felon la diuerfité des temperatures , & raifon de vi- ure des animaux : car ce queles vnes font plus blanches que les autres, vient de la diuerfité des animaux : & quelque fois mefmes en vn mefme animal, pour raifon de fa diuerfe nourrit SV nourriture. Au refte je n'ay voulu oublier ce que Marcellus T'empiric dit touchant les fumees d'ibex, & qu’elle proprieté & vertu elles ont pour gucrir les fciatiques & goutteux.Ilen parle nf: Voicy vn fingulier &incroyable remede côrre les fciatiques & goutteux,duquel mefme a cflé gucri Aufonius le PA LR & plufieurs,qui ne fe pouuoyéc fans grand cine & douleur remuer & mouuoir. Car en cinqioursils es a fait tenir debout, & en fepr, cheminer. Orle compofe- onde telle façon : Tu amafferas les fentes fufdites au dix- feptiefme iour de la Lune: ce qu’on peut. routesfois faireen quelques autres jours : mais à tout le moins fouuiennes toy DIO86 C. UIVIRE IT. i69 di, eft bonne à l'hydropifie: & fait purger l'eau par lvrine. Diftillee és orcilles, elle guerift leurs dou- leurs. On dit que l’yrine d’afnceftbonne au mal des reins. Celle d’once, comme elle eft mife hors, {e fige & fe prenr, ainfi qu'on dit : mais de celail n'en eft rien. Car le Lyncurum, eft celle forte d’ambre, qui artire les plumes : dont il eft appel- lé, en Grec, Prerygaphoron. C’eft ambre beu auec d’eau, eft bon aux defluxions de Peftomac & que le medicament fe doit compofer au fufdit dixfepriefmel O qu ventre. jour. Les ayant amaflees, prends en vne bonne poignce,pre- nant garde au preallable que le n6bre des crottes foitimper, & les pile, puis lesmets en vn mortier, y adioufät vingtcinq grains de poyure bien pilez & broyez : en outre deux hemi- nes de miel exquis, & de bon vin vieux deux feftiers: apres auoir le tout bien demeflé & incorporé, tu le ferreras en vn yaifleau de verre , & le garderas pour c'en feruir quand be- foin fera. Cependant outre qu'il eft neceffaire que cela foit faitau dixfeptiefme-iour de la Lune, fi faut-il obferuer de Galien dit que toutes vrines font chaudes:plus toutesfois Gallibro les vnes que les autres, felon que les animaux font chaux OÙ Grpmedice froids. L'vrine de la perGsne eft la plus imbccille de touresles aufres:excepté celle des porcs chafrez : car ils font de mefme tefhperature que les hômes,& en leurchair,& en leur vrine. Mis celle des fangliers eft forte,comme on peut voir & fen- tir à fon odeur,qui eftfort aigue. Noz Tofcans s'en feruent contreles vers des petis enfans: & pour ceft cffcé&t, meflent commenceraen donner vn iourde jeudi, & que le patient d'huyle d'oliue en la vefcie auec l'ynine, &la laiflent fecher à V’rime de fan afôis fur vnefcabelle, foit tourné versl'Orient:continuantce la fumee,iufques à ce qu’elle foit efpeffe comme miel, Puis ils lier propre l'efpace de feptiours. Ie puis bien afleurer que fon donne ce 20 gardent cefte compofition : dontils frortent lesnarines, les contre les breuuage flon la‘deftription fufäite, & fans yrieninnouer temples, & le nombril des petis enfans trauaillez des vers:lef vers. ni changer, quelque goutteux ou fciatique que ce foit; voire fut il du tour impotent, que bon gré malgréil faut qu'il che mine. Voylaqu'il endit. Etcombien qu'il n'ait prefcrit la quitité de la dofe,r'eftime routesfois,le medicament eft ät di- uifé en fept portions;qu'l en faut prendre vnechafqué iour. V'rina, fine Lotium : Grecs, Ouron: François, Piffat, on Vrine: à Arabes, Baul: Italisns, Orina. Salina; Grecs; Siclon,on Pryclon: Françors ; Saline: a Arabes, Buzach, Bexzach, © Lbab, CHAR, LXXIIII. H eft bon toute perfonne de boire fon vrne,con quels s'en treuuenttrésbien:car ie l’ay fouuent experimenté. Or combien que Diofcoride ait parlé des proprietez de plu- ficurs yrines, & qu'illes ait eftimces bonnes à plufieurs & di- uerfes maladies & accidens :toutesfois ilfemble que Galien n'en face grand compte: eflimant plufloft ces medecines fa- cheufes à prendre, eftre plus propres à quelques gens fuper- ftitieux;qu'à vrais medecins, veu qu'il ya tant d'autres reme des, dont on peut plus aifement vfer és maladies & accidens, où on dirles vrines eftre bonnes, que de ces ordures & vilei- nies.. Er quant à ce que Diofcoridedit quelvrine des petiz 3 o enfans eft bonne à ceux qui ont difficulté d’aleine: Galien cft d'opinion contraire au lieu preallegué, ouildit ainf: I n’eft jà neceflaire de boire l’yrine d'yn ieune enfant ; quandonne peut auoir fon aleine, finon ayanrle col droit : veu qu'ilya afléz d'autres medicamens, qui font propres à ceft accident. Mefines ren ay veu qui en ont beu: & nezntmoins elle ne leur fruoir de Ou uäd au Borras,que Diofcoride appelle Zorras chryfocolla,difant qu'ilfe fait d'vrine de petiz ue Gal. lib.o. en fait mention Eh cu pañlages. Et côbien que le vray bor- & 10.fimp, ras foit mineral (ainfi quenous deduirons plus amplement med, tre les morfures des viperes;contreles poyfons,& au commencemét de l’hydropifie. La fomentation d’v- rine fértaufsi aux morfures des viperes & fcorpions marins, & à celies des dragôs de mer. On prent aufsi Fvrine de chien,pour fométer la morfute d’vn chien: 40 & y adiouftant du nitre; elle gucrift la gratelle & les demangemens. L’vrine de chien,pardee;mondifie & nerroye les tignons & vlceres fluans en la tefte, & les peaux mortes &furfures quiy viennent:aufi la gra- telle,le mal faint main;bubes & bourocës, qui y for- tent, & tous vlceres corrofifs, & mefines ceux qui font és membres generatifs. Diftillce aux oreilles, clle reftreint la fange qui en fort: & cftant boullie en efcorce de grenade; elle chaffe hors les vers qui viennent és oreilles. que la barbe luy pique, eftant bué, eftbonne à ceux Fi ne peuuent auoir leur aleine, fans tenir le col rott : & bouillie en vn vaiffleau de cuyure auec miel, elle mondifie les cicatrices, & la maille des yeux: & cft bonne à l'esblouiffement de la veuë. L’vrine d’vn enfant, auant- au cinquieme liure) ceneantmoins il fe fait artificiellement, auec vrine de petiz enfans, és grandes chaleurs du Soleil: la broyant & debatrant en vn mortier de bronze,auec vn pilon de bronze ; iufques à ce qu’elle s'efpefifle comme miel. Le borras ou chryfocolla, ainfi preparce , eft bonne à guerirles viceres de difficile guerifon : & à reprimer ceux qui font cor rofifs. Au relte, c'eft grande folie de croire,que incontinent que l'oncea vriné, fon vrine fe congele en vne pierre, qu'on appelle Lyncurium : car Diofcoride dit du contraire : &ainfi l'auons nous monfiré au liure precedent , traitans del’am- bre. D'ailleurs, tous les Autheurs dignes de foy mettent le Lyneurium au rancdes ambres : pource qu'ilattireles plu mes , comme l'ambre fait la paille, & autres menueschofes. En outre, il y a grande differenccentre le Lyncurium & cel- le picrre, que les Lapidaires appellent pierre de lynx , ou o d'once : comme fauent aflez ceux qui fe cognoïflenr en pier- reries. Car cefte pierre d'once,ou lapis lyncis,;que ces trom= peurs vendét, n’eft pasle Lyncuriü, ca nous auons dit eftre vne cfpece d’ambre, niautre pierre femblable à clleen pro- prieté : & moins fair vriner, & rompre & diminuer la pier- redes reins & de la vefcic, ain qu'efliment plufieurs, qui ne fe foucient d’efludier en Diofcoride ;niés Autheurs qui Lyncuridé, font fameux & de renom. Au refte ñ Chriftophorus Ence- Chriffoph, lus me pardonnera , encores qu'il foir homme doûe & fa- ÆEncel.li. 3, uant : car je ne puis approuuer ce qu'il dit, quele Lyncurium € 27. de re jaune fe fait d'vrine d’once mafle: & le Lyncurium blanc, metal. De cefte vrine & de bronze on en fait de borras. La fondree de l’yrine mitigue le feu faint Antoine, fon l'en frotte. Boullie auec huyle de troëfne, & feringuee és lieux naturels des femmes, elle {oula- ge & ofte routes les douleurs d’iceux ; furuient aux6o fuffocarions de la matrice, & d’ailleurs mondifie les paupieres, & les cicatrices des yeux. L'vrine de toreau diftillee auec imyrthe, mirigue les dou- Jeürs des oreilles. Celle de fanglier a les mefines proprierez : routesfois cftant bué, elle a cefle ver- tu particulicre de rompre la pierre en la vefcie, & la faire fortir. Celle de cheure, prinfe tous les iours à la mefüre de deux cyathes, auec d'eau & fpica nar- d'yrine d'once femelle: & eftime qu'ila pluftoft prins cefte opinion de quelque Poëte, que d'vn Autheur graue & de rcputation. Et neantmoins 1] s'efaye fort de faire trouuer fon opinion bonne : difant que autresfois il a rrouué des pierres és vefcies des fangliefs,& des pourceaux:& que pour cefte raifon , ce n'eft chofe trop efincruüeillable que fvri- ne d'once fe congele en vne pierre. Quant à moyie laifle le jugement à toutes perfonnes de fçauoir , combien eftfii- uole l'argumentation d’Encelius. Et fur cela , nous ferons fin à noz vrines, & à Lyncuriü. Refle maintenant à parler dela faliue;félon ce qu’en dit Galienicar,touchant Diofcori- Sale de, iln'en « point parlé, encores qu'elle ferue en medecine. Galien donc en parle ainf : En quelque forte que cu voudras P appeller 170 AND. appeller {a faliue;on la trouuera roufiours de qualité differen æe:tant pour la diuerfité des efpeces des animaux , que aufsi pource que en yn mefme animal , autre eff la faliue quand il eft fin, & autre quandil eft maladecomme aufi elle eft au- tre à ieun, ou quand on eftalteré, que quand on a bien beu, &bien mangé. Cartout ainfiquel'vrine, la fueur, & la co- lere perdent de leur acrimonie, & s'affoibliffent aprés le pañt: ainfeft-il dela faliue : laquelle eft fort mordante & aiguë en ceux qui font preflez ou de faim,ou de foif.Ceux ont moyë- nc faliue, qui ayans bien digeré,font encores à ieun.Par-ainf les nourriles en nettoyent les dartres, rongnes, & feux vo- ages deleurs enfans: mouillans leur petit doit de leur faliue, æflans à ieun , dont elles Jauent les parties offenfees en leurs etits enfans. Et le continuent tant , queles dartres & feux volages fe troguent toufours ramoittiz de cefte faliue, la- quelle furmontel'acrimonie de l'humeur peccant. Aurefte Les païfans mafchent du blé à ieun, lequel ils emplaftrent fur leurs foroncles : car cela les mature & refout fort foudain. Et de vray, s'ils deffaifoyent & demefloyent le blé en eau , il ne feroit de telle operacion. Dontil s'enfuit, que la faliue y aide beaucoup. Es foroncles qui adwennét és corps delicats, comme font petis enfans, ils n'appliquent que de pain maf- ché, pour maturer & refoudre les foroncles , fans y mettre autrechofe. En fomme, toutes chofes ainfi mafchees à ieun, refoluent tous fangs meurtris.& toutes terniflures: & prin- cipalement quand on mafchele pain auec vn peu de condifi, Nicander dit que vniuerfellemér a faliue eft contraire à tou tebefte venimeufe. A ce propos vn mien ami me promit vne fois,m'apprendre vn charme,pour faire mourir les fcor- pions. Ayant dit fon charme vne foisentre fes dens, 1l crache contre le fcorpion: & redifant fonchame, pour la feconde fois il crache contrele fcorpion : & ayant dit fon charme, & craché contre le fcorpion pour la tierce fois;le fcorpion mou Saline con-rut. Quanteftde moy, r'ay fait mourir desfcorpions, fans traire aux aucun charme, à la feule faliue : &es ay veu mourir foudai- fiorpions. nement, quand vn'hommeaffamé, ou alteré crachoit deflus. Bien eft vray qu'ils ne meurent fi coft dela faliue de ceux qui ont comperemment beu & mangé: mais toutesfois ils en meurent toufiours, foirtoft ou tard, felon queles perfonnes font repletes, qui leur crachent deflus, Mel:Grecss Mel : François, Miel: Arabes, Haël, on Haffel: « Allemans , Honig : Italiens, Mele: Efpaignolz , Miel. CNYEINANP: LXXF, Le meil- leur miel de tous eft ce- f} luy d'éuiron 4 Athenes : & \ principale - ) ment celuy = qu'6 trouue “ enlamonta- gne Hymetto. Le meilleur d'aprés vient ésIfles Cy- clades, &en Sicile,oùileft furnommé Hyblzum. Le bon mieleft doux; aigu, odorant, rouffaftre, ma- reriel, pefant, gluanr, quand on le manie, & ne cou- le point hors des mains. Le miel eft abfterfif, ape- ritif, & attractif: & pour cefte caufe on en vfe vo- loatiers és vlceres ors, fales, & cauerneux, & és fiftules. Le miel cuit, & appliqué, refferre & fou- de Îa chair mal-ayfee à fouder. Cuirauecalumli- quide, il nettoye les impetiges & feux volages ; en les oignanr. Diftillériede és orcilles ,auec fel mine- ral, bien broyé,ileft bon aux rintinnemens & dou- leurs qui y peuuent aduenirse Sionen frotte la tefte, il fairmourir les lendes,& les poux.Il renchapperon- ne latefte du membre viril de fa peau, pourueu qu'il ne foir circoncis, en mollifiantauec miel ladite peau, trente jours durant apres s’eftre baïgné, Le miel ofte l'esbloüiffement des yeux: gargarizé ou tenu en la bouche;il fert au mal du goufier, de la luërte, des #0 que les païfans chantoyent par maniere de refouiflance, que MATTHIOLVS amygdales, & à la fquinancie. Ilprouoque À vriner, & fert à laroux,& aux morfures des ferpens. À ceux qui fontempoy{onnez d'opiumiileft bon, eltät prins chaud aucchuyle rofat:& prins à mode d’eleétuaire, ou en breuuage, il eft bon contre les poyfons des po- ryrons & champignons, & contre les morfures des chiens enragez. Toutesfois, eftant creu, il engendre ventofirez,& la toux : & par-ainfi ileft meilleur dv. fer de celuy quieft bienpurifié. Le meilleur miel fe 1 fait au printemps, puis en efté : mais celuy qui fe fair en hyuer, eft le moindre de tous: carileft plus mate- riel que les autres , & tient plus dela cire. Le miel de Sardaigne, eftamer : pource que les mouches à miel s'y paiflent d’aluyne: & neantmoins ileft fort bon à faire en-aller toutes les taches & macules du vifage. EnHeraclee de Ponte;en certain téps de l’an,les abeil les font vn certain miel,qu’elles recucillent de certai- nes fleurs, lequel refoulrrout le corps en fueur, & fai perdre le fens aux perfonnes qui en mangent. La rué mangee , y {ert de remede, & les chofes falees, ou vin miellé, pourles faire vomir ;reïterans rouf iours les remedess aprés qu’on auravomi. Ce miel eff fort aigu: & fait efternuër, feulement ile fentir. Ointauec cofton ; ilembellitla peau des Dames ; & appliqué auecfebil ofte les marquesternies & meur- tries. Il ya vneautre forte de miel figé & congelé, qu'on appelle fuccre. On le treuue és rofeaux és Indes , & en Arabie l'heureufe. Il eft ferme comme 3 0 fl, & fe rompauec les dents;comme on feroirle fel. Beu auec d’eau, il allafchift le ventre, &eft bon à Peftomac, & aux reins vlcerez, & àla vefcie. Appli- qué fur les yeuxilrefoulttour ce qui empcfche & ef blouiftla veue. Miel rene la per forsis infenfée, 20 ] Galli.3: d Galien dit , que le mielcommun, queles mouches à miel Al El alim .faculs font;fe prenc für les fucilles des plates:& neantmoins ce n’eft nileurius , nileurfrui®, ni aucune partie d'icelles: ains eft vne efpece de rofee. Combien qu'il ne vienne en fi grande abondance que la rofee :aquelle s’efttrouuce autresfois fi miellee & fi douce fur les fucilles des arbres & des herbes, Plis. bif Juppiter auoit fait pleuuoir du miel. Duquel parlant Pline, ATEN ditainfi:Le miel vient de l'air, & fur tout au leuerde certains Aîftre ,ymefmesés jours Caniculairesauffi vn peu auant que FApalze les Pleiades apparoiffent:& ce auant l'aube du 1our, T'ellemét qu’à la Diane on treuue les fueilles des arbres toutes arrou- fces & charpees de miel. Mefines fi quelqu'vn fe treuue fur les champs en ce répslà ,ilfentira fes Pole & fes cheueux comme engreflez de miel. Soit donc que cela foit vne fueur Au ciel, ou quelque excrement ou faliue des Aftres , ou bien que ce foit leius de l'air qui fe purifie : pleut à Dieu qu’il fuft auf pur & cler,& de rel naturel que quand 1l tomba premie- orement. Car maintenant, tombant de fi haut, il fe corrompe ” & fe faliten defcendant, parla corruption des vapeurs de la terre. D'auantage;les Fils des arbres & des herbesle boy- uent, &les mouches à miel l’enferrent en leur eftomac, & le vomiffent par la bouche: & d’ailleurs eft corrompu du ius des fleurs, & ef tant trempé & rechangé és ruches des mou- ches à miel, querien plus: & neantmoins il retient encores de cefte douceur celefte, dontil donne grand contenrement aux hommes. Le miel efttoufiours bon,quieft cueilli fur de bonnes & odorâtes fleurs. Tel eft celuy d'Athenes,& de Sici- Je,& des montaignes Hymertus & Hybla, & delIfledeCa- , lydna.Voylà que dit Pline touchant Je miel. Lequel dit en vn Plin Bb, oautre paflage, queles mouches ne mägent point de miel qui FAP:14e fe fait en Candie,en la montaigne Carine:en laquelle, par vn don fpecial de nature,on ne treuuè vne feule mouche.Quant au miel venimeux;qui vient en Heraclee de Pôte,;& dont Dio fcoride a parlé , Pline auffi en fait mention au liure prealle- guéchapitre xüij :difant en outre , qu'en la mefme region de Ponte, au cartier des Sannes, il vient du miel, qu'on appelle Mænomenon, pource qu'il fait perdre le fens aux perfonnes uien mangent. Ettient-on audit pais , que cela vient des FE d’oliuiers fauuages , dont toutes les forefts font plei- nes. Il ya d’autres fortes de miels , qui ne fe font de rofce, ains s'engendrent és planses:comme eft celuy que les FER ents SV KR PIO'SC: trabo de dient qu'on trouue és Anacardi: & que Strabodit eftreen or.lib.15. certaines gouflés, qu'on trouucen quelques arbres, lefquel- les font longues de dix doits , ou enuiron, & font pleines de miel:lequel fert de poifon bien fubite à ceux quien mâgent. po. Mel. Pomponius Mela dit aufsi qu’en certainsendroits desIndes, 3de or.fi, la terre y eft grafle & fi fertile, que le miel rombe de deflus les fueilles des arbres. Ontireauf1 du miel ,en preffant les oufles des carouges, dont les Indiens, & ceux qui habitent l'Arabie T roglodytique confient le gingembre vert ,& tou- tes fortes de myrabolans. Ce quieft ayfc à voir és confitures qu'on apporte tous les ans à Venife, depuis Alexandrie d'E- gypte. Au refte il y a des medecins modernes qui doutent, affauoir fi le fuccre, que Diofcoride, Galien,& plufieurs au- tres mettent au râcdumiel , difans qu'il croift és Indes & en Pheureufe Arabie, eft femblable au noftre. Etcombien que plufieurs eftimét noftre fuccre, & le fuccre defcrit par les an- ciens ,eftre vne mefine chofe , pource qu’ils viennent en vne mefme plante:ce neantmoins Manardus &Fuchfius en font grande diference : eflimans refoluëmét,que le fuccre defcrit parles anciens vienne en vne autre efpece de rofcaux,dedans lefquels il s’eft congelé, & fe congele encores auiourd’huy: eftant fait de rofee miellee, tout ainf quela manne, Et qu'il nevientés rofeaux lefquels on fait bouillir & cuireeneau, HCCTE» pour en tirer le fucerc:comme l’on fait à Medere,Sicile,Can- 29 racine de laquelie on tire vne liq die,Rhodes,Cypre,& mefmes en Egypte. En quoy ces gras perfonnages failient grandement:car ils ne trouuerôt iamais en aucheur digne de foy,que le fuccre defcrit parles anciens, fc congelefur les fueilles des rofeaux;tât és Indes,qu’en Ara bie l'heureufe, tout ainfi que fait la mäne.Car fice qu'ils ont imaginé eftoit vray,certainement Diofcoride,qui a efté tref- diligét fcrutateur & perquifiteur des fecrets de nature,n'euft bte de mettre par efcrit ceft œuure miraculeufe de nature fale.lib.3. à compofer le fuccre. Aufsi peu s'en fuft teu Galien,non plus alim.fa. qu'il a fait de la manne , laquelle il dit auoir eflé ordinañe de fon temps fur les fucilles des arbres du Mont du Liban. Par- quoy,pour en parler verirablemét, nous dirons le fucere des anciens n'eftre autre chofe que la liqueur,ou le jus de no7 ro feaux,qui portent Je fucerc:outbien la liqueur côgelec en de- hors,à mode de gomme, qui fort hors des rofeaux,qui fe fen in.lib12. dent, par eflretrop abondäs en humeur füccrine. Plineeft de p.8. noftre opinion;lequel en parle ainfi: Le fücere vienten Ara- bie:mais le meilleur vienr és Indes. Eteft vne forte de miel, qu'on trouue és rofcaux,eflant congelécôme gomme.blanc, fraille, & gros comme vne auellaine. Voylà qu'en dit Pline. En quoy on peut voir, que lesanciens n'onreftimé le fuccre venir fur fueilles de rofcaux ou cannes ; comme la manne vient fur les fucilles d'arbres : ains que c'eftyne humeur qui ; fe congele dans les rofeaux , & quelquesfois dchors, à mode E EV RCE ET. 171 fi grofles cannes fuccrines, qu’vn neud feulement partien Cannes de deux, peut feruir d’efquif pourtrauerfer vnecau. Et que des groffeur pro- racines d’icellles cannes on en tire vneliqueur doucecomme digicu fe. miel. Au refte ceux qui eftimércelte liqueur riree desracines , des cannes fuccrines, eftre noftre fuccre, s’abufent bien. Car les Indiens font des breuuages finguliers , non feulement de la deco@tion des racines des cannes fuccrines : mais aufli de plufeurs autres racines d'arbres, qui par la douceur & beni- gnité deleurs climats rendent liqueurs douces côme miel:fe- lon que dit Strabo au lieu preallegué:lequelen efcrit ainf : IL n'ya point de faifon de l'ä, qu'il ne pleuueés Indes.Parquoy 19 neccflairemét, veu que Ja faifon y eft fort bonne, il faut 4 la terre y foit fertile. Or y ail à force fruits : & fonc les racines des arbres douces, & principalemét cellesdes grâdes cânes,& naturellemér, & eftans cuites rät auec l'eau de pluye, qu'eau derivicre, lefquelles font ordinairement tiedes en ce pays là. De forte 4 ce qu'on appelle vn fruit meur autre parr,onl’ap- pelle cuir en ce pays là : & ef autant valide cefte côcoétion na turelle pour rendre vn fruit doux,que celle qui fe fait au feu. Aquoy aufli s'accorde Lucain,qui dit, queles Indiens fe de- leétent à boire les doux ius descannes & rofeaux.Ec Marcus Varro, qui a quafi eflé du mefmeremps de Lucain,dit,queés Indes croift vne forte de canne, qui n’eft trop grande:de læ ueur, quine cede en rien au micl, En quoy on peut aflez comprendre,que ces gräs perfon nages parlent des breuuages dont les Indiés yfenten lieu de vinifans vouloir dire que le fuccre fe fit des racines de ces ro- feaux. Car mefmes nous faifons des breuuages doux desraci nes de rephfie,& de la deco@ti6 & expreffion des carouges, & de dartes:toutainf que les Indiës Occidétaux font plulieurs bons breuuages des fruiéts des arbres. Et neantmoins , enco+ res 4 ces breuuages foyent bons & doux, on ne les appelle ni fuccre ni miel. D'ailleurs 1 ne fe faut efmerueiller,f les can- nes & rofeaux des Indes, rant grans 4 petis,ont leurs racines douces:car mefmes les racines denoz rofeaux tiennent dela , ) douceur, fon les mache. Toutesfoic Varro & Solinusfont ? contraires en ceftendroir : car Varro dit que les cannes,dont les racines font fi douces, font petites: & Solinus dit au con- traire, qu’elles font fort grandes. Qui eft vn argument pour contredire ceux qui afférment ,queles Indiens font le fucre femblable au notre; du ius qu'ilstirent des grofles cannes fuccrines :caril appert, qu'ils n'en font point de fuccre , ains cn font de breuuages bien doux & fingulicrs. Et pour re- tourner à ceux qui dient le fucere eftre côpofé & fait de ro- fee : Manardus Ferrarois , pour s'opiniaflrer en fon dire, A/anar.lib. s'aide d'Auicenne: lequel neantmoins ilieprouue & reier- 9-epiff.s. te autre parten tout & par tout , & dit, qu'Auicenne cft de eÆHic.li.2. fon opinion : car il appelle le fuccre;manne : difantainf , Le c.vltimo. de gomme:rompantles nœuds des cänes fuccrines pourfaire 40fucere Alhufar,eft vne manne qui tombe fur l'Alhufar, eftanc fortuirhors l'humeur , dont neflie fuccre eff fair : comme on fait en toute plante, qui porte refine, pour la tirer. D'auan- tageil ya vre autre raifon du tout contraire à l'opinion de Manardus &de Euchfius. C'eft, que file fuccre efloit fair de rofee, comme la manne, il fe fondroit au foleil & s'efuanoui- roit (ainfi que nous auons touché au premier liure , parlans de la manne)comme on voit perdre & fondre la manne enla Pouille & en la Calabre:& ne fe tiendroit ferme, comme fait la gomme.loint qu'on ne trouuera en Diofcoride ni Galien, que le fuccre f cueille fur les fualles de cannes:oûy bien de- ra.lib.xs. dans la canne mefme. Ce que auf tefmoigne Strabo, difant fiterb. ques Indes les rofeaux portent du miel, fans qu'il y aitrien d \a mouche à miel. Etnedit pointquece miel foit engen- dré de rofeeice que toutesfois vn medecin opiniaître debattir vne fois fort & ferme contre moy: rafchant de corrompre le pañlige de Strabo , pour maintenir opiniaftrement fon opi- nion.D'auâtage,rousles anciés,tant Diofcoride,Galien,que Pline,dient le fuccre eftre dur & ferme commefel, eflät blanc &ayfé à quafer à la dent.En quey on peut voir qu'ilne peut eftre compofé de rofte. Car la manne;qui en ef faite,ne reti- re poinc au fel, & n’eft frangible à la dent:ains c& pluftoft gluante & vifqueufe à ceux quila mafchent. Pourconclurre donc, ic pente que lefuccre des anciés foit la principale moël- le des cannes fuccrines:laquelle.fortât par les fentes & creuaf comme vn grain de fel Mais moy, quineme puis accorder au dirc'de Manardus, iediz , que Alhufar , ou Alhafler (- L4Thufar. lon la corrcétion de Bellunen{s) re fgnifie vne canne ,en © 4lhaffer. langue Arabefque : ains eft-vne forre d’arbre d'Arabie & d'Egypte ; ainf appellee par ceux du pais. Car les Arabes, felon que dit Serapio, appellent les cannes, Cafab. Par-ainfi le fuccre Alhafer d'Auicenne, eftla manne, ou la gomme de l'arbre, qui cftainfi appellé; & non le fuccre defcrit par des Grecs, lequel vient és cannes. Dailleurs , lefuccre Alhufar cftamer, fiptique ; & quelque peu abfterff. Mais les An- ciens Grecs n'ont jamais parlé que le fuccre fut ni amer; ni afpre : & que moinsil fuit propre aux hyÿdropiques & aux maladies du poulmon :ainfi qu'Auicenne dic de fon fuccre Aïlhufar. Etcombien qu'ilait dit fon Alhufar eftre bon és maladies des yeux, & és accidens dela vefcie:routesfois il ne faut ellimer pourcela, l'Alhufar d'Auicéne, cftre le fuccre dés Anciens. Mais au contraire, ieveux maintenircontre Manardus,par l'auccrité d'Auicéne mefme, que le fuccre des Anciens {e fait à mode de gomme, & qu’il n'eft fait de rofe, commeildit. Car Auicenne, parlant du vray fuccre aulieu preallegné, dir, Celuy qui croiilés rofeaux, comme la gem- me, neitoye & mondihe les yeux. En quoy on voit que le fuccredes Anciens, eftoit ceîte gomme qu'on cuailloit és fen tes des cannes fuccrines,qui s’efpefsifloit au foleil. Jtem,que fes des neuds defdites cannes , fe congele au foleil , tout ainfigo Alhañer foir vn abre ainfinominé entreles Arabes , & bien qu’on voir efpeflirle fuccre au feu. Ce que confiderans les hômes debon efprit ; apprindrét de a nature mefme à efpef- fir le fuccre:faisas bouillir les rofaux côcaflez,auec leur fub- ftance, en eau pure : iufques à ce qu'il n'yeut plus d’eau :cer alors le fuccre demeure au fond, côme fair le fel,quäd on cuit lafaumure. Etcôbien que Diofcoride & Galien ne facent amante- aucune mention du fuccre artificiel : ceneantmoins aucuns, de cire S'arreflans au dire de Solinus,dient que la maniere de le fure fre. eftoit defiatrouuee auant letemps de Diofcoride, & de Ga- lien.Et dit Solinus;qu’en certains marais des Indes il viét de différent d'vnrofeau , & que fon fuccre, que Auicenne ap- pelle manne, pour eftre grené comme la manne, n’eft point fait de rofce, ainsvienta modedc gomme : Serapio le mon- fre ouuertement , au chapitre du fuccre , où 1l dit ainfi: Alhaffer a les fuerlles larges. 11 produit aufei du fuccre ; le- uel fort des ivintures & bourgeons, & du leu où font les failles, On en peur cueïlir conuenablement. Ce fuccre ft aucunement amer. Ccfte plante potte vn frui& fembla- ble aux genitoires des chameaux :duquel fort vneliqueur brulante, fiptique, & propre à faire cautcres potenticlz. Le p 2 bois 172 bois d'Alhafer eft leger,mafsif,droit, & beau : tellement que pour fa beauté on le parangonne aux cuifles &aux bras des dames. Voylà qu'en dit Scrapio. Toutes lefquelles raifons d'est euidét de Manardus,& de Fuchfius: encotes que tous deux foyent fçauäs hômes. Quant à Fuch- fus ; à fin de mieux prouuer que le fuccre des anciens eftoit yne rofée du ciel,eftant du tout diuers & autre que le noftre, ilargumente en cefte forte: Veu, dit-il, que noftre fuccre eft chaud, tout ainfi que le miel, & que d'ailleurs il altere:il n’eft pofible que ce foit le fucere defcrit par les anciens:car Galien ne fait point de mention que le fuccre de fon temps fiftrelles operations. Or Fuchfius me pardonneraicar l'experience eft1 © tr contraire à fon dire: & mefmes Galien,lequel en parle ainfi: On dit que le fuccre, qu'on apporte des Indes & d'Arabie l'heureufe, croiftés rofeaux:& eft vne efpece de miel. Eten- cores qu'il ne foit fi doux que noftre miel : ce neantmoins il eftde proprieté femblable: car refolutif. Toutesfois il eft different du miel,en ce qu'il n’eft tere tant que le miel. mprendre, veu que le fuccre n’eft fi doux que le miel, que aufsiil n’eft fichaud. Et par- tere plus la perfonne quele faccre. Toutesfois 1l ne dit pas que le fuccre n’altere point, demôltrent bien Gale.lib.7. frmpli.med. fi contraire à l'eftomac, & n'a paroles de Galien on peut co ainfi Galien dit, quele miel al Galdeme- inf qu'’eftime Fuchfius. D’ail 8.cap.4. ciens ne fuft prins & cueilli de: quele noftre fe cueille ordinaire quieft naturel, eft beaucoup p des. AN D. ileft abfterfif , defsiccarif, & ss eurs Galien met le fuccre au 20 thomedi.li. Lanc des chofes qu’on peut donner à ceux qui ont la fieure. Parquoy ie ne puis eftimer autrement , que Le fuccre des an- s mefmes efpeces de cannes, mét. Bien eft vray que celuy, us fubtil quele noftre, qui eft artificiel. Pour cefte caufe Auicenne dir,que le fuccre T'a- barzeth eft plus froid , & plus fubtil que l’autre. Aegineta, & apres luy Auicenne ;, parlant par l'autorité d’Archigenes, Seldes In- en font grand eftat : & l'appellent fel d'Inde, lequel eftbon àla fecherefle & afpreté de la langue, & fieures chaudes & aiguës. Pour le iourd'huy nous n'en auons point. Combien M À TE H LO V5 raffroidir. qu'auons dit cy deffus. Aux toutela cire. En-af où y ait affez d’eau delahaute mer: & y mettant vn eu de nitre ; on la fait cuyre en celle eau. qu’elle aura fait deux ou trois bouillons, on la met Puis on entire la mafñle de cire, raclant toutes ordures qui y pourroyent eftre attachees. Puis la font rebouiliir en nouuelle eau marine, {elon Et auoir ofté le pot d’au- pres du feu, on baigne le fond & le cul d’yn pot de terre, qui n'aitrien ferui, en eau frefche. empe-on legerement au deffus de la cire, le te- nant toufiours , fans le laiffer aller plus profond : & ce à fin de faire prendre la cire pluftoft, & d’en ti- rer toufiours auec le fons du pot quelque peu. Auoir tiré le premier pain & rond de cire, il faur retremper le cul du pot en eau frefche, & conti- nuer cefte befongne > iufques à ce qu’on ait tiré pres il faut enfiller les pains de Etapres Puis le cire loin l’vnde Pautre, à ce qu'ilz ne fetouchent: & les pendre, & arroufer continuellement de iour au foleil, & de nuyt à la lune ,iufques à ce qu'ilz foyent entierement blanchiz. blanchir parfaitement, il la faudra recuyre, & en vler encores de mefime, comme deflus à efté dir. Aucuns, en deffaut d’eau matine, la cuifent en fau- mure fort aigre, vne fois ou deuxfois. Puis tirent la cire auec vn porrond , quiait vne anfe, & mettent les pains de cire au Soleil fur de gazons fort her- buz : & là l’accouftrent, iufques à ce qu’elle foit par- Que fi on la veut que plufñeurs gens dignes de foy,qui ont efté és Tiles de Mes, ofaitement blanche. Et faut que cela fe face an prin- dera, & au Cap de faint Thomas, m'ontrapporté , queen- cores on trouue cfdits lieux, le fuccre blanc és cannes fuccri- nes, encores aprés que celuy; qui eft fait comme gomme,eft forti. Etce que nous n’en auons plus, vient de ce que les cannes en rendent peu pour le iourd'huÿ. Du temps de Dio fcoride & de Galien on en apportoit en grande quantité: pource que la maniere n’eftoit encores trouuee de faire cui- > re les rofeaux fuccrins :tellement qu'on apportoit les grof- fes cannes pleines de fuccre : lefquelles n'ayans jamais efté moins fe caille, couppees , iettoyent d'elles mefmes leur liqueur : tout ainf que plufeurs arbres font leurs gommes & refines. Parquoy ne Le faut efmerueiller fi les anciens recouuroyent à force fuc temps,quele Soleil ’aencores grande vertu,de peur que la cire ne fe fonde. La cire eft chaude, & remolli- tiue,;& moyennement incarnatiue. On lordonneen breuuage aux dyfenteriques. Dix grains de cire;gros comime grains de millet, prins par la bouche, engar- dent que le laiét des nourrifles ne fe trenche, & La cire , felon que dit Galien , eft moyenneentreles cho- Gallib.y fes chaudes, froides, humides,ou feches : & a vne certaine ef fimpl, me cre cuit naturellement. Mais depuis que madame Auaricea 46 fence groffe & emplaftique. Parquoy elle n’effeulement def- monftré l'art de cuire & preflurer les cannes fuccrines ; pour en tirer plus grande abondance de fuccre : eftaduenu que les Indiens ont couppé & couppent tous les ans les cannes fuc- crines, & tous les ans en plantent.Parquoy nele faut efmer- ueiller f on ne trouuce plus de groffes cannes fuccrines, où nature puiffe monftrer fes effets: cre naturel des anciens eft maintenant perdu Sucre can- quel les modernes vfent de fuccre candit: lequel eft artifi- mineral,eftant fraillé fouz la dent, de forte qu'il retire entierement au fuccre des anciens. Loint qu'ilfert aux afpretez de la langue, & de l'eftomac, tout ainfi Toutesfois celuy qu’on canditen efté és vale: de furop violat, eft meilleur: car l'infufon. des ç o violettes de Mars le rend plus lenitif, & plushumide. Au refte qui voudra voir plus au long noftre opinion touchant le fuccre,& les argumens fur lefquels nous nous fommes fon dez , qu'il life en nos Epiftres , celle qu’auons efcrit à Taques dit. ciel, & cler;,retirant au fe que celuy des anciens. Bofel. (era: Grecs, Ceros: François, Cire: Arabes, H ama- ba: Italiens, Cera: Allemans, V'aachs: ESPaignolz, Ciera. CHAP. La meilleur cire, eft celle qui eft rouffaitre, graf- fette, nette, de bonneodeur, & qui fent quelque peule miel : comme eft celle de Candie, & de Pon- te. Lablanche, eft la meilleure apres, eftant graffe La cire fe blanchiten ce- fte forte : On choyfit la cire la plus blanche & la plus nette , & Ja racle-on : puis on la met en vn vaifleau, de foy; fans eftre meflee. LXXVII. & fi par confequent,le fuc- Au lieu du- & refrigeratifs. dont le mieltientabondamment. CILAIP. ficcatiue , mais auffi elle humeéte accidentalement-, empef- chant la tranfpiration qui fe peut faire parlespores. Doncà bon droit elle peuteftre dite matieredes medicamens chaux, uant à fon naturel,clle eft du genre des me dicamens qui maturent &digerent bien peu: non toutesfois eftant prinfe dans le corps, mais eftant appliquee au dehors. Car elle retient toufours de cefte vertu chaude & digeftiue, Propolis : Franc oës, Cire vierge : Arabes, Mum,on Tafächalcut: À Uemans, VorStifZ : Italiens, Pro- poli:Efpaignolz, Betum de Colmcna. LXXV II. La meilleure cire viergeseft celléqui eft iaune,odo- rante, & fentant le ftorax : eftant duétile en fa ficci- ré, & qui fe peut filer, comme le mafic. Elle eft fort chaude &artractiue:par-ainfi elle attiretousles tron- çons & autres chofes qui font demeurces fichees dansle corps. Son parfumeftbon à latoux inuete- ree:& appliquec;elle guerit les feuz volages & impe- 60 tiges. On la treuue à l’entree des ruches des mouches à miel:& effcomme la cire. Combien que Diofcoride & Varro dient la Propolis eftre ÿarro.li, cefte maticrecireufe , qu'on treuue à la bouchedes ruches dere Ru, des mouches à miel:ceneantmoins Pline l'eftime autrement, Pl, ji. 1 difant ainfi : On appelle Comofis ; les premiers fondemens «7, . N des mouches à miel: & ce qui va apres, Pifloceros : & Propo- lis,ce qui eft au tierslieu,qui cftentreles cuirs & lacire:&eft fort bon en medecine.Comofis ef le premieréboufchement, qui SEM RELADE OS € uieft amer. Le Pifloceros,qui vient apres,côme eftant plus DUR eft-ce le commencement de la cire, qui eft fait fou- uentesfois de la plus douce g6me queles mouches peuuene auoir. Propolis eft de matiere plus efpele , car elle eft com- pofce de eurs:toutesfois ce n'eft pas cire:ains eft comme vn fondemét des rayôs,pour les garder du froid. Elle eft d'odeur forte : tellement qu'on en vfe fouuent en lieu de Galbanum. Gale.lib.8. Galien auf a fait mention dela Propolis , difancainfi : La fimplmedi. Propolis n'eft trop abfterfiue,mais elle eft fort attraétiue:car aufielle eft fort fubtileen foneflence. Elle eit chaude au fe- cond degré complet , ou au commencement dutiers. Eten Gal. b-5de n auere pañage il dit: La Propolis eft plus attradtiuc, que 1° compo.mes e f refine qui foit : parquoy elle cft bonne , mife és medicamens ec.gene. ordonnez aux bleflures des nerfs. Au refte,veu que la Pro- , polis, la cire , & le miel , dont Diofcoride à icy parlé ; font Moucheï # medicamens côpofez naturellement parles mouches à micl, miel, quien ont efté les apothicaireffes : il n’y aura point de mal, fi nous touchons quelque peu au naturel defdites mouches. Les mouches à miel, felon que dit Pline , ou elles font fau- uages,ou elles font domeftiques. Les fauuages font hideufes, ones ; beaucoup plus coleres que les autres: toutesfois elles font fort labourieufes. uen aux domeftiques;il y en a deux efpeces. Les meilleures font celles qui font rondes & courtes, & qui font de diuerfes couleurs. Les longues, & cel- 2 les qui retirent aux mouches guefpes font les pires : & prin- sipalement celles qui font veluës. Les mouches à miel haïf- fent les puanteurs & infe@ions,& les fuyent : parquoy elles fachent fort ceux qui font parfumez. Elles meurent en pi- uant:car, laiflans leur eguillon , elles fe rompent les inte- fins. Mefmes elles ont de maladies entre elles. Onfeco- gnoift,;quand on les voit triftes & mornes: & quand lesau- tres leur apportent à mäger à la bouche de laruche , où cllés s’efchauffent au foleil: auf quand on voit qu’elles iettent hors de la ruche celles quifont mortes:& qu'elles accompai- _gnent le corps;comme ont fait és funerailles. Les mouches à ‘miel ont leurs Roys:& en font plufieurs,à fin qu'elles ne de- ;. Roys des MmCurêt fans chef.Par-apres,quäd 1l y en a de la racedesRoys ui font grans & ne valét gueres,à fin qu'ils n'egarent les ef- ae & iettons des mouches à miel,elles font mourirtoutes d'vn accord ceux de la race Royale,qui valét les moins.Il y a deux fortes de Roys:toutesfois ceux qui font roux font meil leurs que les noirs,ni que ceux qui font de diuerfes couleurs. Le Roy cit toufiours deux fois plus gros que les autres mou ches à mie, & ef beau. Il a fes aifles courtes;les iambes droi- tes,& marche plus brauement que les autres:ayant vne mar- que au front,quiuy fert de diademe, & couronne.Il eft aufsi le plus poli de tous. Quand le Roy marche;toute la trouppe le fuit, & l'enuironne, & le garde , ne permettant qu'il foit mouches x miel. communementveu. Cependant que le peuple des mouches 4° trauaille,le Roy eft en fon fort,allant decà & delà, fans faire autre chofe,que comme celuy qui commäde. Ilnevaiamais feul: ainseft toufiours accompaigné de fa garde. Ilne fort point dehors,finon quand l'effein veut fortir. Ce qu’on co- gnoift quelques iours au parauant,au bruit que les mouches meneront en la ruche:qui fera figne qu'elles choififfent feule- ment vniour cler, pour s'en aller. Sile Roy pert vne aifle, le ietton des mouches ne s'enfuira pourtant. Toutes defirenc eftre prés du Roy, & de faire apparoir de leur deuoir. Quand le Roy eftlas, elles le foulagent : & s’ileft du tout recreu,elles le porteront totalement. S'iltombe quelque part, par lafeté ou quelque deffailläce,ou q fuyuront à l'odeur:car quelque part qu'il s’arrefte , tout l'ef- fein s'arrcitera, SileRoy.cft prins, tout le ietton des mou- cheseftaift à prendre.Mais s'ileft perdu,tout l'effein s'egare, & fe perdent les mouches çà &là , cherchans autres ruches: car elles ne peuuent viure fans Roy. Quantily a plufieurs Roys, elles aiment pluftoft demolir leurs chambres , que de {es faire mourir. Sile Roy eft mort,toutes demeurét mornes & trifles:& ne vont point à la quefte,& ne fortét point hors: ains s’afflemblét alentour du corps de leur Roy,menans petit bruyt,en figne de triftefle.Parquoy cft necefaire de l’ofter,ce qu'elles font:car autrement toute la ruche feroiten vn dueil continuel:& d’ailleurs elles mourroyent de faim, fi on neles fecouroit lors. Les mouches à mielaiment ouirle fon de l’æ- rein : & fe dele&ent és lieux plaifans , & où y a à force herbes odorantes. Par-ainf ileft bon de planter auprés de leurs ru- ches,de thym,de melifle,de rofes,violettes de Mars, lis,cyti- fus,feues,ers,farriette,pauor,marguerites,cafa,melilot,mil- lefueille,& cerinthé. Or cerinthé à la fueille blanche,;courbe, eflant d’yne coudee de hault , ayant fon chapiteau creus , & plein d'vne liqueur douce comme miel. Les mouches à miel font fort friandes des fleurs de ces herbes , & auffi de celles de mouftarde.Ce qui eft admirable, veu qu’elles n'aiment point la ficurd'oliuicr. Parquoy il eft bonde tenir les ruches des 60: IT LIVR:E 173 mouches à miel loin desoliuiers: & les mettre pres des au- tres arbres, fur lefquelz elles puiffent afler, fans chercher lieu au loin pour fe repofer. Le cormier au fi leur eft mauuais:car encores que fa Aeurreflerrela perfonne , cencantmoins elles caufe vn flux de ventre aux mouches à micl, lequel les fait mourir. Le remede eff, de leur bailler à manger de forbes pi- Ices auec du micl:ou d’yrine de perfonne,ou de bœuftou bien de grains de grenades trempez & arroufez en bon vin. Elles aiment fort la fleur de genelt. Les mouches à miel font fort prudentes, felon que dit Ariftomachus Solenfis (qui ena nourry cinquâte huit ans durant;,tantilles aimoit,fans faire Police der autre chofe qu'aprés fes mouches ) & fe gouuernent ainfi en mouches # Jeursruches. Deiour elles font le guet à la porte, comme en yniel. vncamp,& demeurenten repos la nuyt,iufques à ce queleur trompette les efuerlle, aucc deux ou trois fredôs qu'eile fait. Alors,f le temps eft beau & férain,elles vont toutes à [a que- fte:ear s’il doit auoir vent ou pluye.elles fe tiendront cachees en leurs maifons. Quäd doncil fait beau téps,& que l'armee eften campaigne:les vnes portent de éurs én leurs picdz:les autres portét d'eauen [eur bouche, & fe chargét tout le corps de gouttes d’eau. Les plusieunes vont à la quefte & au four- rage, & apportét & eau & fleurs:cependaät que les vieilles tra uaillent dans les ruches.Celles qui portent lesfleurs,fe ckar- 9'gent les cuyfles de derriere des deux piedz de deuät.lefquelz nature leur a fait rabotteufes, pour ceft effe&t:& auecla bou- che fe chargent les piedz deuant : & aïnfi cftans toutes gar- nies & chargees de prouifon , elles fe retirent à leurs ruches: Au deuant defquelles viennent troisou quatre, pour les def- charger. Dans la ruche les offices font departiz : car les vnes baftifient, les autres plaftrent & remboufchent : &les autres feruent les maneuures: & les autres appreftent la viande de ce qu’on a apporté de dehors : car elles viuenttoutesenfém- ble ; à fin que toutes trauaillent & mangent en vne mefme heure, Quät à leurs baftimens, elles cômencét à lambriffer la voufte de la ruche: & font aller ce qu’elles ont tiflu des le © haut iufques en bas : faifans deux chemins aupres de chaf- que arcade , l'vn feruant pour entrer, & l'autre pour fortirs Les rayons,tant ceux qui fontattachez àla voufte, queceux qui fontés coftez , tiennencenfemble, & font comme pen- dus: car aufsiils ne font attachez à la ruche. Ilsfont faitsen rond, & quelquefois de biais , felon la proportion de la ru- che. On trouue aufsi quelquefois deux fortes de rayonsen vne mefme ruche :ce qui aduient quand deux iettons-de mouches s'accordent enfemble :encore que chacun face fon part foy. Pour garder que là cire netombe, elles font des murailles moitoyennes, faites à arcades depuisle basiuf- ques àla voufte, pour la fouftenir , afin que de tous coftez les puflages foyent ouuerts pour apporter la munitions Quand aux premiers rangs de leursrayons, elles n'y met- tent rien, afin de ne donner occafñon aux [arrons de leur derrober leurs labeurs. Mais fes derniers fonc les pluschar- gezdemiel. Aufsi quand onles veut chaîtrer , on renuer- fe la ruche fans deflus deflous. Celles qui vont à la quefte; choififfent toufiours d'auoir le vent à propos. Que sl fle- uc quelque orage pendant qu'elles font en camyaigre, el- les charperont de petites pierres auec les pieds, pourfe rent- dre plus pefantes. Aucuns dienr qu'elles fe chargent le dos de pierres: & eftansain& charoees, elles volent pres deterre, & le long des buiflons, pource qu'ils rabbatent le vent con- traire. À u refte ellesremarquent bien celles qui trauaillenr, & u’il fe foit fouruoyé;clles le pour- soles autres qui font parefleufes : car elles chafient celles qui fonc poltronnes, voire iufques à les faire mourir. Elles font d'ailleurs fort ptopres & neties:carelles ne permet- tent aucune orduré en leur ruche:ains ferrent à p: leurs excrements: &quandil y a quelque iour ad4 la pluye, elles les icttent hors de la ruche, au lieu de faire autre chofe. Surlefoirelles menent vn bruit qui cit moderé fee à peu,iufques à ce que leurtrompette fonne la retraiéte, eur donnant figne de repos ; cout 4inf qu'on fait en vn Camp. Alors touresfetaifent.. Que fi d'auenturela race des mouches à miel { perdoit, Virgile monftre la manicre d'en Pirg.lib.æ pouuoir recouurer, par le moyen d'vn toreau de deux ans: auquel nous remettrons le Leéteur curieux, pour eftudier à brieueté. Au refte les mouches à miel ont aufsi proprieté en medecine. Car eftans feiches,puluerifces,& mifes és medica- mens feruans à la pelade , auec huyle & cire, elles fontrenai- fre le poil tombé de la pelade. George Triticum : Grec, Pyros: François, Fourmenr: Arabes, Hentr, Henca,on Hantha:lra. liens, Grano: A lleriens, VHeyffen: si Tri EfPaigrolz,T rigo. P à CHAP 174 CRÉNEARE: LXXVIII. Le meilleurfourmét,pour gens qui font fains, eft celuy qui eft frés, iaune, & bien nourri. L'autre aprés, eft celuy detrois moys: qu'au- cuns appellent Siranium.Le fourment mangé cru,engen drela yermine ronde au ven tre : eftant maché & appli- qué»ileft bonaux morlures des chiens. Le pain qui eft fait de la fleur de farine , eft plus nutritif que le pain de mefnage. Le pain qui ef fait de farine de fourment de trois moyselt de plus lege- re nourriture ; & pafle legerement par leventre. La farine de fourment s’appliqueauecius de iufquiame, és fluxions & catarrhes qui tombent fur les nerfs, & conrre les veurofirez des inteftins:& mondifie les lentilles; eftant appliqué auec vinaigre miellé. Le fon cuiten fort vinaigre , fait defenfler les mammel- les , ferc aux pointures des viperes , & auxtrenchees. Le leuain fait de farine,eft chaud & attractif. Ila ver- tu fpeciale d'attenuer &cfubrilier les clous & duril- lons des pieds : & fi mature &ouure & perce les fo- roncles & autres apoitumes , y eftant appliqué auec du fel. La farine du bled de trois moys s’enduit auec 3 grande operation,en vin ou vinaigre;fur les piquures Thaophr. de sat. plant. Gb, 8.c. 4. venimeufes. Cuire & efpefsie comme colle, & prinfe À mode de loot, elle eft bonne à ceux qui crachent le fang: &eftant cuitre auec mente & beurre ,elleeft bonne à latoux, &à l’afpreté du gofier, & dela can- ne du poulmon. La fleur de farine de fourment, cuire en eau miellee, ou en huile & eau pure, refoult toutes inflammations. Le pain cru, & cuitencau miellee , mitigue routes inflamimations, fion lesen enduit :car aufsi eftil remollitif, & quelque peu re- frigeratif: roucesfois il faut le mefler auec les herbes &ius, qui font conuenables & propres à ces ope- rations. Le pain fec , y adiouftant autres chofes à ce conuenables , refferre le flux de ventre. Lepain frés , trempé en faumeure, mondife les gratelles, lepres, & impetiges inuetercees fionles en frotte. La colle , dont on colle le papier, eftant faite de fleur de farine, eft bonne à ceux qui crachent le fang , s'ilz la prennent tiede, à la valeur d'yne cucillerce. Theophrafte met plufeurs fortes de fourmens, lefquelz ont prins leurs noms des lieux où ilz croiffent: comme font les fourmens d’Afrique,de Ponte,de Conftantinople,d’Af- fyrie, d'Egypte & de Sicile: lefquelz font tous differensen couleur, groffeur, cfpece, & proprieté. Y a defourmens qui prennent leurs noms de leurs proprietez : ou des vian- des qu'on en fait : comme font ceux qu'on appelle Alexan- drins, Cachrydias, & Stlengys :les differences & diuerfi- anta 9e; 1ent, les AND 4M À EE AA GO LMS vraye & naturelle diuerfité. D'auantage, on y peut met- tre encores les bledz de trois mois, & les bledz de deux : & s'il s’en treuue encores qui puifle meuriren moins de temps. Comme on dir, qu'il y a en Eubæœe vne forte deblé ; qui meurift en quarante iours : lequel eft plus ferme, & plus pefant que celuy de troismoys. Etdientqu'iiz en fontdu pain pour les valets, & qu'il n'ya grand fon en fa farine. Ce blé qui eft fi toit meur , fe recouure mal ayfement. On en apporte bien en Sicile depuis Achaïe, qui meurift en deux moys: maisil porte peu:ceneantmoinsil fait ben pain. Il croift en Eubæe plufieurs autres fortesdeblez , & prin- I O cipalement aupres de Carifte. uant aux bledz detrois moys,onenrecouureaffez. Jlz font fort legers , & por- tent peu, & ne iectent qu'yn tuyau : car ilz font du tout foibles. Le plus leger blé qui foit, parlant fimplement, c'eft celuy de Ponte: & le plus pefant de tous ceux qu’on ameine en Grece, eft rs de Sicile. Toutesfois le Bœotique eft encores plus pefant : tellement que les luyt- teurs, qui mangeroyent bien cing fextiers de celuy qu'en apporte à Athenes, n'en peuuent manger quetrois du blé Bœotique. Le blé de Lacedemoneeit fort leger. Lacaufe de cefte diuerfité giftau Climat, & enlaterre. Carondit, que au delà de Baëtra en Afiele grain de fourment y eft auf- fi gros que le noyau d'yne ohue. En Pifloryil yeft fdur & fi Re fionen mange vn peu abondamment,on eftcon- treint de creuer. Voyla que dit Thecphrafte touchant le fourment. Pline eflime le fourment d'Iralie fur tous autres, difant ainfi: Il ya plufieurs fortes de fourmens, fclon que les nations les ont diuerfement appellez. Quant à moy, r'e- ftime le blé d'Italie furcous autres , & en blancheur, & au poix : qui font les vrayes marques du bon fourment. Telles ment que les blez eftranges , me femblent noz blez de mon= taignes. Voyla qu'en difoyent les Grecs anciens ; qui eftoyent du regne d'Alexandrele grand :auquel temps la Grece florifloit fur tous les pais du monde. Toutesfois plus o de cent cinquante ans auant la mort d'Alexandre, Sopho- cle Poëte, en fà Comedie intitulee Triptolemus, loue le fourment d'Italie, pour raifon defàa blancheur, difant, Ie ne veux oublier de parler de l'Iralie, qui eft fort heureufe d’a- uoir vn bled fi blanc. Dont ie n'esbahrz que les Grecs, qui font venuz apres , n’en onr fait aucune menrion, Voyla qu’en dit Pline. Cependant il ne fe faut efmerueil- ler des louanges que Sophocle donne à noftre fourment d'Italie: car nature s’eft tant morftree amie des Italiens, qu’elle ne les a feulement renduz excellensen loix, polices, manieres de viure, & façons de f. maisaufsi leura don- né &le blé, & plufieurs autres chof >gulieres, plus queés autres pais & regions. Tout fourment aforce racines me- 40 nues ; &n'a qu'yne fucrlle , & ef garni de pluficurs germes, lefquels toûtesfois ne peuuentictter aucunes branches. II eft tout l’hyuer herbeux : & quand vient le printemps; fa ti- ge s'efleue , de laquelle fort l'efpi à la troifiefme ou qua- trieme efteule , qui elt enfermé en de petites goufles : lef- quelles cftre pañlees , il rend vne fleur au quatrieme où cinquiefme iour apres, & fetient ainfi quai autant:dela vient le grain, qui meurift en quarante iours: pluftoft tou tesfois, felon la diuerfitédes climats ouregions. En quel- ques endroits d'Italie, voire & à 1 Sencs, ils'eft trouué plante de fourment rendre vi tre efpis : car le païs y elt fi fertile,qu’ona veu muy enr idre cent. Et pour- s oce Pline parlant du fourment dit, Hn'ya rientantfertile quele fourmentinature l'ayant douce de ce à caufe qu'il nour- riftl'homme. Car il s’eft trouué fourment, lequel femé en champ fertile , comme pourroit celuy de Bizacio d'Afrique, pour vn muy en à rendu cent cinquante, Le Gouuerneur de ce pais1à manda vne fois à Augulle Cæfar vne plante de fourment qui auoitietté d'vn feul grain (chofe quafñ incroyable) quatrecents germes quelque peu moins:8& à Neron l'Empereur vne detrois cents quarante. D'ailleurs, au quartier de Leontini, qui eft en Sicile, la terre rend or- dinaïrement d’yn cent : & non feulement là , mais aufsi Ce qu'aduient nade, & en An- 20 2 es ota de re glorif fa fucille comme le rofeau , plus eftroite que plus kfé, & moins fragile. Il y a aufsi dif Car les vns font fans barbe, comme en Bo- enont. Eteftcefte d forte de four- eure & pluseftimee. Or poux retourner au four- £ dur à rompre: & qu'il rge ce aux heme:l ment m ment Je bon fecognoit quand'le eft mafsif, pefa le couleur d’or, luyfant, lifé, de trois moys;MeUt; ir Det; 8€ Q i eft creu en bonne terr Car on voir fouuent,felon que dit Galien,que le blé, qui re femble pefar Plr.bb. cap.7e Plin lib, cap.10, Gale.lib de alim.f ASVR! IDIT'ONS €. fmble jaune & mafsif par dehors, fe rencontre au dedans, vuide, lafche,Blac , & blanc: tellement que le tout s’'envaen fon. Quant au pain qu'on en fait , il n'eft pas nutritif: ains engendre plus d'excremens au ventricule , qu'il n'y apporte denourriture. La meilleure farine eft celle qui n’eft trop bien moulué , qui a efté vn peu gardee : & qui iette & rend vn fon gros. Car vnc farine trop mouluë , fait le pain com- me s'ileftoit de fon. Et quandelle eft frefchement moulu, elle fe fent encores de la chaleur dela meule. Mais fi elle cft trop gardee, elle fentira le couué, ou la poudre ; ou quelque autre mauuaife odeur. Aurefte, il faut que l’eau ; donton MI VRRPEAIT. 175$ uant que le mettre en terre ils le deftrempent en eau l’efpace de deuxiours, & attendent toufours qu'il ait pleu. Ilcroift en Indie en bien peu de iours , & fe moiflonne quatre mois apres. Ilyen a bien aufsi vne forte qu’on feme & moifflonne en deux moys:voire & d’vne autre forte,qui meurift en qua- ranteiours. Maisiln’eft tel que le fufdit, & eft moindre & plus foible :ioint aufsi qu’on en feme iamais qu’en temps de cherté. Quant à fa téperature, il eft quelque peu plus chaut que le noftre : ce qui ce cognoift à la douceur du pain qu'on enfait. La farine qu'on en tire eft blanche, & faitvn pain de plus groffe fubftance que le noftre;vifqueux, & pource eft fait la pate, foit de fontaine clere & nette: & que l'eau ne foit y © de grosaliment, qui ee greie oppilation en ceux quien point limonneufe, ou fangeufe. Le leuain foit fait de farine de fourment, & qu’il ne foit point vieil. Et furtout, fe faut garder d'en mettre trop: car ilenaigriroit la pañle & le pain. Jly faut aufsi mettre vn peu de felblanc ; pour lerendre de meilleur gouft. A pres celà, il faut fort conroyer & peftrir la pate : &faire les pains , quine foyent trop gros: EE il faut laiffer leuer : puis les mettre au four, qui foit egalement cfchauffé par tout , & bien nettoyé. Et faut que le four foit proportionnément gräd , à la quantité de la paîte qu'on met cuire dedans. Car tout ainfi qu'yne petite quantité de paîte, mife cuire en vn grand four,eft incontinent fechee & brulee: aufsi vne grande quantité de pafte mife en vn petit four , fe mangent. Et pource telle farine eft grandement vrile és ca- taplafmes maturatifs:car bouchant par fon humidité & len- teur les pores, elle mature bien toft les apoftumes. Or cefte forte de fourment me fait fouuenir du Sarracenique, lequel premierementa efté tiré d'Afrique, & pource l'appel- le on en plufieursendroits d'Italie Saracino : les autres tou- tesfois le nomment formentone,comme qui diroit; vil frou- ment. Sa fueille eft rondelette au commencement, prenant quelque temps apres la forme de celle du lierre, horfinis qu’elle eft plus pointue & plus molle. Son tuyau cf fraille, rond, vuide, rouge,fueilieu, & de longeur de deux coudees: duquel fort vne petite fleur bläche, grappeufe, laquelle rend trouuetellement preffec,qu'elle ne fe peut cuire. Tellement 29 vne graine de forme triangulaire, ayant fa moelle de dedans quele meilleur pain,fel6 Galien mefme,eit celuy qui, eftant bien leué, & bien pefri,fe cuit au four auec feu moyen. Car quäd le four eft trop chaud, il brule toute la croufte du pain: laiffant cependant le dedans plein d'humidité. De forteque le pain ainfi cuit n’eft ni bon ni beau , eftant creu & humide au dedans , & fec & brulé au dehors. Mais celuy qui eft cuit egalement & dedans & dehors,eft de bonne digeftion : & eft fort bon à toutes aétions & operations qui enfuyuent la di- gcftion. Au refte, leblé fe conuertit aifément en yuraye : & fur toat, quand la faifon eft pluuicufe & froide, aïnfi que di- rons plus amplement, parlans del’yuraye: On fait d'huile : de fourment, preffant les grains de fourment entre deux barz oLes eddequa res de fer qui HeobT5. des viceres. Aucuns en vfént contreles creuafñles & fentes oyent chaudes. Ceft huile eft bon aux fiftules caufees de froid , tant és pieds queés mains , & pour polir ale.lib.8. l'afpreté dela peau. Galien parlant du fourment dit ainfi: pl. med. Le fourment comme medicament eftant appliqué exterieu- rement , eft chaud au premier degré : & neantmoins il n’a aucune manifefte apparence de deflecher & refrigerer : com- bien qu'iltienne del'oppilatif, & delavifcofité. L'amydon qu’on en fait , eft plus froid & plus defsiccatif de le four- ment. Les emplaîtres faits de pain, font plus refolutifs, que ceux qu'on fait de fourment:& principalement, fi le pain eft falé, & leué:car le Ieuain attire & refout les humeurs peccan- blanche, & l’efcorce de deflus noire. Au lieux plus chauts on le feme en Auril, & en Juillet on le moiffonne:rellement que fouuentesfois onen faiten ces lieux là la moiffon deux fois l'annee. Cequi ce praétique en plufeurs endroits d'Italie. Les villageois font du pain de lafarine qu'ils entirent , & mefmes vne forte deviäde, dequoy ils fe nourriflent l'hiuer. Ils le pilent aufsien vn mortier , &en font de ptifane, de la- quelleapres l’auoir bouillie en ius de chair il s'en feruër:& de vray c'elt vn fort bon manger: maïs il faut bien prédre garde que quand on le bouillira ; qu’on y procede de telle mefure queles grains demeurét entiers, & non côuerttis en bouillie. aïfans des fronticres d'Allemaigne & Italie en font ce qui nomment cômunément polenta, & les françois griotte eche ; laquelle reduite en pafte ils coppent auec vn filet fort en minces & larges portions, & les auoir faupoudrees de beurre & fourmage,ils en vfent en leur mäger.Et vrayement cefte forte de viande n'efl mauuaife(car j'en ay moymefme ta fté)& fi necharge l'eftomac, tät que fait cefte bouillie que les charbonniers font de millet. Bien eft vray qu'elle caufe quel- ques ventoftez,mais non tant d les fafeolies, les feues & les poix. Au relte ceux fe trompent grandement qui eftimenc cefte forte de fourment eftre la dragee aux cheuaux & aux bœufs. Auquelerreur aefté enueloppé T ragus : & outre ce aattribué les mefmes vertus & proprietez à celte forte de tes,qui font au plus profond de la partie offencée. Eten vn 40 bled, qu’on fait au bafelic. Ce qui vrayement a donné bonne autre paflage il dit ainfi : Le fourment mangé,elt de difficile digeftion , engendre ventofitez , caufe douleurs d’eftoraac, & réphft la tefte de vapeurs & fumces. Cefte forte de blé, q faulemét on appellé Turcique peut eftre mis au nombre des fourmensiie dis faulfement, d'autant qu'on le doitnommer Indique. Carila efté premierement apporté des Indes occi- dentales , non d’Afie ni de Turquie, comme veut Fuchfius. ed Indi- Nous en auons veu quatre fortes, diftinguez tant feulement en couleur de grains, & difference d'efpis. Car on en trouue qui ont leur grain roux, d’autres noiraître,d’autres faffrané, & d'autres blanc. Sontuyau eft comme celuy dela canne, aufsi fa fucille:du refte gros;rond, gräd & haut, ayant beau- coup de nœuds, & rempli de moelle bläche,tout ainfi que les rofeaux quirendentle fucre. Au bout du tuyauilya de pe- tites cheuelures defiointes deca dela, &iettäs plufigurs cfpis, rongnees toutesfois & fans grains, ores jaunes, maintenant blanches, & ores rouges,comme il aduient aux efpis qui por tent. Leurs grains enclos en eftuis fucilleus fortent des co- ftez de la tige : defquels l'efpi n’eft gueres moindre, tant en grandeur qu’en groffeur, de la pomme de-pain , à l’entour duquel iufques au fond s’amoncellent les grains, liflez & rondelets,de groffeur au refte d’vn poix, & difpofez & arran gez de tous coftez en huit ou dixrangs. Du fommet des eftuis fort de bourre & cotton;ayant mefme couleur que les grains. Ila force racines, dures & fortes, & toutesfois gref- 60 les. Quant à la maniere de le femer, on en parle ainf: Les Indes (qui l'appellent en leur langue Malits) viennent en certain nombre au champ , & fe tiennent à part les vns des autres en places & lieux pareux compañlez & definis ; pio- chent la terre auec vn pic, & ce de la main dextre , puis au trou qu'ils ont fait ils fouiffent quatre ou cinq grains , pre- nans bien garde de les couurir,de peur que les papeguays ne les mangent : & ainfifaifans derange en rang, & toufiours fe reculans,ils rempliflent le champ. Mais il faut noter que de- matiere de rire & gofler à ceux qui fonc ftudieux de la ma- tiere des fimples. Hordesm : Grec, Crithe: François , Orge : Arabss, X'ahaër, on Shair : Allemans, Gerflen: Italiens, Oxo: Efpaignols, (ehada. CHELALP: FD. 00 (9) eue Le bon orge eft blanc & ner. Il neft pas fi nutricif que le fourmér. L’orge mon dé eft plus nutritif, que la griotte d'orge. fl eftbon aux exulcerations, afpretez , & acrimonies du oofier:aufsi fonc Les gruz faites de four- ment: routesfois les oruz de fourment font plus nutriti- ues, & prouoquent d’auan- tageà vriner. Elle fairvenir le lait aux femmes, fielles en boyuent,eftär cuites auec raines de fenouil. L'orge eft abiterfif, & flarueux, & eft nuifile à l'eftomac,encores qu'il foit bon à maturer toutes tumeurs & apoñlumes. La farine d'orge cuite en eau miellee auec des figues, refout toutes apoftumes & inflammations: & marre rou- P 4 tes AND. ate de pigeons. Meflce auecmelilot, & pauor,elle ofte les dou- euts des coftez:&s auec graine de lin,fenegré, &rue, eltanrenduire, elle ferc grandement aux ventofitez desinreftins. Appliquee fur les cfcrouélles;auecpoix liquidescire,huyle,& vrine d'ynieune enfant,elle les refour & les fair marurer. Elle eftbonne à refferrer le ventre, auec myrtilles, ou vin, ou l’efcorce de grena- des , ou poyres faunages , ou bien deronces. Appli- quecaugsc pômes dé coing,ou vinaigre; fur les gout- tes,elleenofteroure l'indammation. Cuireen fort vinaigre; tout ainfi qu’on cuir le cataplafine d'orge, & appliquee coute chaude, elle guerift de la gratelles & du mal fain Main. La farine d'orge, deftrempee en eau, & cuite auec poix & huile, fait venir la bouë ésapoftumes. Peftrie & incorporeeen vinaigre, OU en poix;elle eft bonne aux catarrhes qui tombent fur les iointures: & fi on reduit le tout en poudre, elle refferre le ventre, & mitigue toutesinflammations. 176 tes durtez,aue L'orge eft aufsi commun que le fourment, tanten Italie, wés autres lieux. Il ya différence és orges (fclon que dit æheoÿhr, de Theophrafte) car les vns ont feulement deux ranches de bit. plant, grains, les autrestrois,les autres quatre:& s’en trouvent fou üb,8.cap.4. uent qui en ont fix, qui neantmoins fonc efpece d'orge. Or detant plus qu'vn orge a derancs de grains ; tant plus eft-il efpés & enrañé. L'orge d'Inde, eft different de tous les au- tres : car iliette fes tuyaux longs comme le bras. Les efpics d'orge fe rencontrent plus grans & plus cfpés ésvns qu'és autres : & font les vns plus hauts deterre, &les autres plus res de leurs fueilles : comme eft celuy qu’on appelle Achil- eis. Il ya des orges ronds & peus:& d'autres qui font lon- guets & gros , & plus clers és efpis. On trouue aufsid'orge blanc:& d'autre, qui eft rouge, lequeliette à force farine: & fe maintient mieux contre le froid & le chaud, & autres :m- prefsions de l'air,que ne fait le blanc. Voylà qu’en dit Theo- hrafte. En France y a de l'orge qui n’a point de goufles : & y appelle-on orge mondé : pource qu'iliette & met bas ai- fément fa bourre :cù les autres orges fe mondent à grande peine. L'orge craint plus la nielle , & la pluye que ne fait le fourment : tellement que s'ila efté femé en lieu humide , ou queics pluyes foyent par trop grandes, il fe conuertit incon- tinent en yuraye. L'orge a fa fueille plus large que les four- ment; plus afpre : vn tuyau m indre & plus fraille,mais ayät huit nœuds : le grain n'a qu'vne bien fimple goufe laquelle toutesfois ne s’ofle aifement,iertär au bout vne barbe, forte, longue, & poignante plus que celle du fourment. Sa racine eft cheuelue. Il le faut femer en champ gras,d'autant qu'ilen tire fort la graifle: & fi faut que la verre foit feche.Le meilleur eft celuy qui eft blanc,fourni,pefant, aifé à cuire, & quine fe chancit point.Celuy qui eft roux,combien qu'il foitexempt de l'iniure du ciel & du froid, fi n’eft-il fi proffitable en me- Gale.lib.7. decine.Galien parlant de l'orge, dit ainfi : L'orge deffeche & Fmpl. med. raffroidit au premier degré:& tient quelque peu de l'abfter- G£. Jldefléche plus que farine de feues pelces : au refte , ces deux farines font de mefme proprieré ; appliquees par de- hors. Toutesfois l'orge a cela de plus fur les feues, que fion le cui, il depofe & fe defpouille de toutes ventoftez : mais pour cuire qu'on face les feues , elles engendrent toufours ventofitez : car elles font de fubftance plus groffe que l'orge: aufi font elles plus nurritiues que l'orge. Mais neantmoins & l'vn & l’autre feruent à plufieurs chofes , pour eftre efloi- gnés quelque peu de mediocrité. Car tels medicamens fer- went comme de matiere à plufieurs autres ; efquels on les TU mefle:tout ainfi qu'on fait de l'hul delacire. La griotte a 1: d'orge eft plus defsiccatiue que l'orge mefme,Eten vnautre de facalim. aflage, ildir: Cefegraine aufis'vfe communement entre es hommes, pour eftre d'autre nature que le fourment. Car Je fourment ft notoirement chaud: mais rant s'en faut que cefte graine efchauffe (comme feroyent celles qui tiennent le moyen entre le chaud & le froid, ainf qu’eft l'amydon , & le pain laué) que mefme elle raffte{chit en quelque forte qu'on en vfe, foit à en faire du pain , ou de ptifane , ou de gruorte. D'auantage, l'orge engendre autres humeurs quele four- ment:car le fourmentengendre en noushuf;eurs grofles & vifqueufes : mais celles que l'org e produit jont fubriles , & quelques peu abfterfiues. En quelque forte denc qu'on ap- prefte l'orge, il n'ehaufe iamais : toutesfois il peut def fecher, ou humeëter, lon qu'il ef diverfement preparé. sfo: 40 que Diofcoride & G MATTHIOLVS Car la gryotte d'orge eft notoirement defsiceatine : mais fa ptifane humeéte la perfonne;quand elle eft faite comme il ap partient:cefta dire; quand on laifle fort cuire & enfer l'ot- ge: puisapres qu'on le laiffe atticdir à petit feu , & à >yhrs jufques à ce que l'orge foit reduit enjus & fuc. Voylà qu'en ditGalien. La cendre de l'orge bruflé ef fingulicre aopli- quee fur les efchambouilleures. Sa farine demeflecenh uile & vinaigre chafle toutes lentilles. Or les medecins mocct- nes, nefachans faire la ptifane, comme Galien l'ordonne, prennent d'orge mondé, & le font tant cuire, qu'il femble de bouillie, puisils le pilent , & le coulent : y adiouftans quei- quesfois du fuccre, & quelquesfois du coulis d'amandes dou ces, ou de melons, ou de pauots, felon la diuerfité des mala- dies. Manardus eft d'opinion, que la ptifanc faice à la mode des anciés, ni mefmes celle queles modernes fent,;n'efhon- neaux maladies chaudes & aigues:pource,dit il,que noz lta liens ne l'ont accouftumee de ieuneffe : & que d'ailleurs,no- ftre orge n'a fi grande vertu que celuy des anciens. Toutef- fois ceux qui veulent fuiure Hippocras & Galien, fontbien d'opinion contraire:& ce auec grande raifon. Quant au pain d'orge, il nuità l'eftomac , & y engendre froides & gluantes humeurs, & ventofitez:& d’ailleurs donne bien peu denour riture. Toutesfois ils l'ordonnent à gens goutteux. Quant à la Gryotte qu'on fait d'orge, pource que Diofcoride l'or- Grystre, 20 donne fouuent en plufeurs compoñtions :iime femble n'e- ftre hors de propos ; de declarer que c'eft que les anciens en- tendoyent par Polenta;que nous appellôs gryotte,en Fran- çois, x la maniere de la faire. Pline dit que les anciens la fai- foyenten plufieurs fortes, Les Grecs (dit-il) arroufoyent ky;, y: l'orge, & le laiffoyent fecher vne nuit : puis lc lendemain le : Feu fricafloyent,finalement en faifoyent de farine. Aucuns rer roufoyent encores d'eau ; sileftoit par crop rofti, & le fe- choyent , auant quele moudre. D'autres prenoyen l'orge frefchement moiflonné, & battu : & l'ayans arrou{ d'eau, le piloyent en vn mortier : puis le lauoyent en des corbeïlles: & l'ayant fait fecher au foleil, le piloyent dercchef:& l'ayans nettoyé , le faifoyent moudre, En quelque forte donc qu'ils accouftraflent la griotte, fur vingt liures d’orge;ils mettoyét trois liures de graine de lin : demicliure de coriandre : enui- ron deux onces de fel: & ayans le tout fait roftir & fricafler, ils le faifoyent moudre enfemble. Les Italiens , fans arrou- fer l'orge;le faifoyent roftir,& par apres moudre bien menu: y adiouftans du millet outre les chofes que les Greçs met- toyent en leur gryotte. Voylà qu'en dit Pline. Galhen met Gale. lib yneautre maniere d'accouftrer & preparer la gryotre:en la- de alim.fe quelle il n'y mefleaucune autre graine, comme fait Pline, ains tant feulement l'orge frais & nouueau:lequel ilordon- ne de roftir moyennement , & puis Le faire moudre: difant que cefte eff la meilleur gryorte de toutes. Parquoy ie penfe alien ;, crdonnans la gryotte, entendent de celle quieft preparee felon l'ordonnâce de Galien, laquelle et faire de feul orge frais cueilli. Ptifane, 10 Zythum: François, vneforte de Byere d'orge, CSA ANPS LAN Ne On fair vn breuuage d'orge, lequel on appelle Zythum. Ce breuuage faitvriner, toutesfois il nuit auxreins, aux nerfs, &aux pellicules qui couurent ole cerucau. Il engendre ventolirez,&c mauuailes hu- meurs : & fur deuenirles gens ladres. L’yuoire mis en infufion,;en ce breuuage; s'addoucir & fe rend traictable, pour en faire ce qu’on voudra, Curmi: Francois, autre efpece de cernoife d'orge. CAL ARE" LISA IE On fairaufsi vn autre breuuage d'orge; qu’on ap- pelle Curmi: duquel on vie fouuent en lieu de vin. Toutesfais il caufc douleur derefte, engendre mau- uaifeshumeurs, & eftnuifible aux nerfs. On fait de fourment femblables breuuages és Efpaignes Occi- dentales,& en Anglererre. 60 w’efcrit Diofcoride, mouillé, tourainf onales, Ceque Plin,l s fortes de bledz capevl s'vfrenc Selon qu’on peut comprendre en ce q zythum fe faifoit d'orge ou de fourment qu’on fair laceruoife és regions Scptentri tefmoigne Pline ; lequelen parle ainfi: Ce ns. li18. 8. SVR DIOSC. s’vftenten la medecine. D'ailleurs ôn en fait des breuuages: comme le zythum,qui fe faiten Egypte:la Celia,ou Cersa, qu'on fait en Efpaigne: & la Ceruoïle, & plufeurs autres breuuages, qu’on faiten France. Voylà qu’en dit Pline. Le Curmi eft quafñi femblable au zythum :caril eft fait d'orge & de fourment trempez-en eau : & le boit-on en lieu de vin. Parquoyie penfe que le zythum & le Curmi des anciens, ne foit autre chofe que l4 ceruoife, dont on vfe en la Germanie, Boheme, Polonie, Flandres, France,&en plufeursautresre- gions de l'Europe. Et n’eftime qu'il y ait autre difference en- tre le zythum & Curmi, qu’en la maniere de les faire : car tous deux fe font d'orge. Et de fait, la diuerfité de faire ces breuuages leur augmente ou diminue leur proprieté : felon qu'on les cuit, plus ou moins : comme on voit de la double byere. Carencores que toutesles bycres & ceruoifes fe fa- cent d’orge;ou de fourment ; ou d'auoyne: ce neantmoins, pour Ja diuerfité de les accouftrer & brafler, elles fe trouuent auoir goufts diuers. On en voit d'aucunes , qui font dou- ces & bonnes à boire : & d’autres qui font afpres & ameres. Les vnes font troubles: & les autres font cleres. En Bauie- res, auât que brafler leur byere, ils trempent l'orge & le four mént en decoétion de houbelon : lequel ils contregardent fi cherement , qu’il y a grande peine eftablie contre ceux qui le couppenr. Mefmesils le fement, & le cultiuent, côme nous fasfons les vignes : & quand la faifon eft, ils en cucillent la 20 fleur & le fruit, pour mettre tremper le bled, dont ils fontla qu':lsappellent Harben muofz , tout anfi qu'en T c{cinenous fafons les gruz, & le riz,à la gref- fe du SVR DIOSC. fc du bouillon du pot. Mefmesles Allemäsen font de bouil- le.lib.6. lie, quieft fort bonne. Galienen parlcainf: L'auoyne eft pl.med. vneefpece de legume : touresfois , en medecine, clle eft de mefne proprieté que l'orge.Car eftant enduite,elle eft moy- ennement defsiccatiue & refolutiue , & ce fans aucune mor- dication. Toutesfois elle eft de temperature affez froide, & * tient quelque peu de l'aftri@tif : tellement qu'elle reftreint le Le.lib.x. lus de ventre. Eten vn autre paflage, il dit:Cefte graine ef dim.fac. fort commune en Afie , & Hbc pale bites Myfe, qui eft au delà de Pergame : où il croift à force maches , ou mafles, & d'olyra, en grande abondance. Toutesfois elle fe feme LATVCR'E IL 179 Lesanciens faifoyent l’alica d'efpeautre , de craye , & dé pjin, li18. plaftre;felon que dit Pline:lequel en parle ainfi: L'alia fe fait rap d'efpeautre, que nousappellons graine : & fe fair ainfi: On pile l'efpeautreen vne piledgbois: car f elle eftoit de pierre, elle fe concafferoit du tout.Le meilleur eft de la piler auecles pee dont les ferfs & efclaues pilent : qui ont au bout vne oite de fer enchaffée , à fin de monder & efpouffer toute la bourre de l'efpeautre, Et apres qu'elle eft bien mondee, on 12 concafle auec les mefmes inflrumens, Etainfi on fair trois fortes d'alica: affauoir, la plus petite,l'autre aprés, & finale- ment la plus groffe, qu'on appelle Apherema. Toutesfois plus pour les cheuaux , que pour les perfonnes : fi cen’eft en x © elle n'aencores fa blancheur, qui la fait eftimer. L’alica d’A- grande extremité de famine: auquel téps on en fait du pain: En ce temps-là on cuit l’auoyne auec d'eau, & vin doux, ou vin cuit, ou vin miellé, pour fe raflafier. La farine d'auoyne te cuitecen vinaigre, & emplaftree, ofte les taches du corps;en- m.b12 cores qu’elles fuflent naturelles, felon que dit Pline. Xp Oryza: François, R&:e Arabes, Arz; © e Arzi: eAllemans, Reifz : Italiens , Rifo: Efpaignolz, eArrox. LXXXVIII. CHAP.. lexandrie eft la plus cftimee detoutes. Et eft chofe merueil- leufe, que la craye;,qu’on y mefle, s'incorpore auec l’alica, & la rend plus blanche & plustendre. On trouue cefte craye entre Naples & Puzzolo., en vn lieu appellé Leucogeo , ou Pierre blanche. L'alica fofftiquee fe fait d'efpeautre baftarde, qui vient en Afrique. Cefle efpeautre a les efpis larges & noirs:& a fon tuyau court & petit. Ils la peftriflent en fable: & par ce moyen ils ont grande peine d'ofter & de mondifier les gouffes & labourre de l'efpeautre. Puis ils adiouftent la quarte part de plaftre : & apres que le plaftre s’eft prins aucc l'efpeautre pil e,ils la pafent par vn tamis ou bluteau.Voylà qu'en dit Pline. Lequel me fait fort eftonner , de ce que les 20 anciens mangeoyent auec l’alica de craye , & de plaftre : veu Le ris eftvne efpece de blé,qui croilt és lieux maref cageux, & arroufez d'eaux. Il donne moyenne nourri- ture : toutesfois il referre le ventre. Le ris a fa fueille comme les cannes & rofeaux, charneufe, & fe rapportant fort à celle du por teur d'vne coudce, & quelquef- fois plus grand, noué, & plus pe que celuy de fourment:au out duquel fort l'efpi , fe iettät deçà delà , comme petits rain- ceaux,& portant fon grain inc- galemét de cofté & d'autre:lequel a fon efgoufe iaune;afpre, & canelee par petites cofles , ayant la figure d'vn œuf, se du refteeftant emôdé. Il en vient grand abondance en quel- quesendroits d'Jtalie:mais netez qu'il prouient toufours enlieux humides. L’Afe , la Syrie & l'Egypte en font fort fertiles. Onen mange bien fouuent:& eft rendu fort fauou- reux & de facile digeftion ; fi onle cuit en lait de vache, ou 49 nement ne fe faifoit feulemeét blâc mägé,ou bien en bouillG de chair graffe.Il eft fouucrain aux cœliaques ; dyfenteriq ues, & à ceux quiont le cours de ventre , & principalement fi apres l'auoir roftion lecuiten Jaiét où on air efteint de caillous tous ardens. Quelquesvns affeurent que le risrend l'homme habile enuers les dames, cuit en laid de vache, y meflant de fuccre & canelle. Sa de- coëtion prife en breuuage;,ou infundee aide grandement aux caqueflangues. Quant à fa farine on s'en fert és cataplafmes repulffs : & fiappafe les ardeurs & infammations des ma- .lib.8, melles des femmes. Galien en parie ainfi : Le ristient quel- L.med, que peu de l'aftringent:& p25-ainfi il refferre moyennement :.libxle ventre. Eten vnautre paflage 1l dit, Tous fe feruent de im.fac. cefte graine; pour reflerrer le ventre: & la cuifent comme on fait la fourmentee,ou les gruz. Cencantmoins elle n’eftde fibonne os ,nefinutritiue que la fourmentee, ni de fi bon gouft. Halica : Grecs , (hondros : Arabes , (handaros: Ttalitns, Alica: François , Fourmentee. C'H AP, LR A AL Ar L’alica fe fait d’efpeautre double. Elle eft de meil- que le plaître, quand il eft dedans le corps de la perfonne, luy ferre tellement les côduits , qu’en fin il l’eftouffe & eftran gle. Sinon que les anciens,apres auoir donné couleur à l'ali- ca, auec craye,& plaftre, auant que mettre cuire l’alica,la la- uaffent. Comme on voit auiourd'huy les racines de gingem- breeftreenduites de terre rouge, pour les contregarder de pourriture & vermouliflure:laquelle neätmoins on racle ou laue, quand on fe veut feruir defdites racines. Et me femble . que Galien l'entend ainf,quäd il dit : Il fe faut bien prendre Gale. lbs. garde; fi l'alica eft lauee,quand on en veut humer. En quoy de alim.fac, Galien môftre bien,que pour preparer l'alica,il la faut lauer: reau. Son chaume eft de la hau-> Ç & ce pour la repurger de la craye, &du plaftre qui feroit par- mi. Or que neceffairement il la falloit lauer,auant quen vfer, Galien le monftre au lieu preallegué, où il dit:L'alica eft vne efpece de blé, qui eft fort nutritif , & quiengendre humeurs vifqueufes & pluantes:foit qu’on la cuife en eau & vin doux, ou vin miellé,ou vin rude, vert, & afpretou bien auec huile & fel. Ceux dôc qui auront befoin de coulis,pour furuenir aux acuitez & mordications du ventre, procedans d’humeurs co, leriques,ou d'autres humeurs,il leur côuient faire fort cuire l'alica, iufques à ce qu’elle deuiéne molle & tendre:la faifant couler & confire,pour s’en feruir en cas de necefsité. Voylà qu’en dit Galien:lequel n’euft fait fi grand cas de l'alica,fion l'euftmägec auec la craye & le plaftre. Au refte l'alica ancien- d'afpeautre double, maïs aufsi de toutes fortes de blez : ainfi qu'on peut voir en Galien, Aegineta, Actius, & és autres autheurs Grecs. Onlafait auiourd'huy en Italie,encores qu'on nel'appellealica : ains l'appelle-on fauffement Far, ou menu Far: car il y a grande differéce entre le far & l'alica:car le far eft vne efpece de four ment,appellé des Anciens, Adoreum,dôr on fait le far, felon qu'on peut voir en plufieurs autheurs fameux. Etpremie- rement Pline en parle ainfi: Les fourmens ne font tous fem- Ph. li,18, blables par rout:&ne font par tout nômez d'vn mefme nom. p.8. Le plus commun eft le far,que les Anciés appelloyent Ado- reum. Et vn peu apres, voulant demonftrer que autre chofe cit l'efpeautre,dont on faitl'alica, & autre chofe le far : il dir ainfi, Ceux qui fe feruent d'efpeautre , n’ont point de far, Item,au feptiefme chapitre du mtfme liure,il dit ainf : Ver rius raconte que les Romains ont vefcu de far de fourment enuirontroiscens ans. Durant lequeltemps, ils n'vfoyent point d’alica : comme il dit luy mefme: carilen efcrit ainfi; L'alica eft de l'inuétion des Romains:&n’y a pas longtemps Plin.li.12. qu'elle eften vfage:rellement que ie penfe qu’elle n'eftoitin- c4p.25. uentec du temps de Pompee Je grand. A quoy s'accordent Afclepiades & Galien:lequelen parle en la compoñition d'vn Gake.lib.7. certain eleétuaire,côtre les crachemés de fang :oùil dit ainfi: de côp.med. Prenez far Clufin, demi fextier:vn fxtier de la deco&tion de fêcloc, marrube vert. Laflez le tout en infuf6 en vn vafe de verre, Teur nutriment que leris, & plus vtile à Peftomac, 60 vniour & vnenuit. Le lendemain demeflez cefte compofi- rouresfois elle refferre plusleventre. Cuite en vin- aigre , & enduite, ellcofte lesrongnes, & mauuaifes ratelles , & fait tomber les ongles corrompues: eftant fort bonne aux fiftules qui commencent à ve- nirésyeux, pres dunez. Sadecoction clyfterizec, eft fort bonne aux dyfenteries , & deuoyemens du ventre. tion &l’amolliflez , comme on fait l'ahca. Voylà qu'en dit Galien. Qui monftre euidemment qu'il y a différenceentre far &alica, Aerius aufsi , fuyuant Galien , & parlant fclon l'aduis d’Archigenes en parle ainfi : Ce que les Latins VOy- fins de Romme,appellent far, fe prepare en cefte fortc:I] faut laifler tremper quelque téps du fourmét en eau:puis l'ayant tiré hors, le faut mettre en vne pile,pour l'efgouffer, comme on fait l'orge môdé.Ce qu’eftant faitil le faut mettre fecher au foleil, En apres, l'ayät bien frotté entre les mains,iufques ace fr 180 à ce que toute la bourre en foit oftee:il le fant concaffer feu- lement, de forte qu’vn grain foit mis en trois ou quatre pie- ces. Finalemenr le faut fecher , & le garder pour s’en feruir. Pour en vfer donc, il Le faut cuire côme alica : & eft fort bon à ceux qui font en bonne fanté.Quär aux malades on l'accou ftre en diuerfes fortes : &le mefle-on mefmes éscpithemes. Aucüs font le far des efpics de fourmét,qui cftencores vert: à fin dele rendre plus 1oyeux à l'œil, & meilleur au gouft. Voylà qu’en dir Aëtius. En quoy on peut voir,qu'il y a dif- ference entre l’alica &lefar. Toutesfois nous remettrons cefte difpute à mon liure d'Epiftres : où nous entraitterons plus amplement, Dicu aidant, Milium:Grecs,Cenchros : François, Millet: Arabe, Jeuers,Geguers on Giaures:Italiens, Mig'io: Alle- mant, Hirsz: ESpaignolzx, Milho, © Mio. CUEPEANE: AC: Le pain de millet donne moins de nourriture que les autres pains. La boullie faire de farine de miller, refferre le ventre,& neanrmoins fait vtiner. Le mille brulé, & mis chaud en yn fachet , eft bon aux ttenchees,& à tou- tes autres douleurs, en eftu- uant les parties malades. Le millet a fes fueilles fembla bles aux cannes & rofeaux, Pa-; reilles à celles de pams, &ale chaume de la hauteur d’vne cou ; : dee, gros,noué, cottonneux : fa racine en diuerfes fortes &manieres,dureiettant fes efpis &c cheuelures se dela , qui des la cime panchent, d'ou fort le grain en abondante , rond du refte, ferme , iaune, & reueftu d'vne bien muncegoufle. Le pain qu'on en faic,eftant d'vne certaine fagon bien apprefté , ainfi que l’on fait à Veronne, & mangé fortant du four , Cft fort friant & de grand eftime. Et mefme ce vent là tout chaut, & le crient.par la ville, Pa di miglio caldo , calde. Eftant dur, il n'a aucun gouft. Les charbonniers d’alentour de Trente ne fe neurriffene quañ 10 AND: MATTHIOLWVS CH AwPi DATE Le panic eft mis au ranc. des blez. Ileft femblable au miller:&en fait-on du pain, en la mefme forte : & s’ap- plique aux mefmes opera- tions :toutesfois il eft moins nutritif, & aftringenr,.que Le millet, Le panic eft en tout & partour femblable au nullet en chaume, fueille & racine:quand à fa che- uelure & efpi, elle eft tout autre: car il l'a de la lôgueur d'vn pied, non efparfe deçà delà, ains entaf à fe & fournie de grappes fort ef- peñles, & ayans force grains velus, Il yen a aufsi d'vne autre forte ; qui a fon efpi mamelu , portant fon fruié grappeux, aurefle plus fertile que l'autre. Leurs cheuelures & effis fonc 20 de diuerfes couleurs: car quelques vns les ont blancs, les au- tres roux , & lesautres jaunes. Ils’en trouue vne forte de fauuage:mais il n’eft bon à mäger , ains tant feulement pro- pre pour les oyfeaux:lequel eft beaucoup moindre que le do meftique,ayant vn tuyau fort grefle,de longueur d'vne cou dee, & quelquesfois plus grand:iettät fes fueilles plus eftroi- tes que l’autre, plus courtes,afpres & piquantes:& a fon efpi à la cime;lequel eft rouge, &f velu & afpre qu’il fe prend aux habillemens :1l n’eft toutesfois f gran@ que celuy du dome- ftique. Il amefme vertu & proprieté, & neantmoins € quelque peu plus refrigeratif & adftri&if. Le Panic, felon que dir Galien.eft vne efpece de Iegumäge femblable au mil- Ge. o let; qui eft de petit nutrimenc, quant à fa proprieté, & QUI fmpl.m aufsieft defsiccatif. Il referre quelque peu les fus du ventre, comme aufsi fait le miller. Mais eftant appliqué dehors;il eft defsiccatif,& refrigeratif. Voylà qu'en dit Galien. Ruellius dit qu'on appelle en Iralie;le panic, Melic:. Mais le bon hom me s’abufe. Carla Melica,;que les Lombars appellent Mcle- gaseft celle efpece de blé que nous appellôs à Senes Saggina: & qu'on appelleen d'autres endroits d’Italie,Sorgo. Et n'ay jamais apprins qu’on appellaftle panic,en Italie Melica. Or Æuell. | denat,s pourdireque c'eft que MELICA, c'eftvne cfpece de blé Æelica quirétire aux cannes & rofeaux , & en grandeur, & en for- me: tellement queles champs; quien font pleins, reflem- blenr à marefks pleins de cannes & rofeaux. Toutesfois leur d'autre chofe que de bouillie faite de laiét & miller:voire mef- 49 tuyau n’eft pas vuide, comme celuy des cannes vulgaires: mes difent que s'ils viuoyent d'autrechofe, qu'ils ne pour- royent durer : & pour leur breuuage auec ce n'vfent 4 d’eau de fontaine. Le millet eft fort fingulier en fomentation,lors qu'il eft queftion de deffecher fans mordication , & mefines pour chafler toutes ventofitez, & principalement incorporé aucc fel : qui caufe qu'appliqué à ceux qui ont des trenchees excitees par ventoftez, mefmes y adiouftant fleurs de camo- mille,il y fert grandement. Les medicamens quiauroncefté gardez dans du millet, fe conferue-ont dauantage, &ne fe- ront fi fuiets à vermouliflure & putrefaéti6 : mefmes Ja chair frefche mife dans du millet , ne fe corrompra fitoften efté. 1. med. & deffeche au tiers parfait , ou bien au plus haut du fecond: & tient quelque peu du fubtil.Selon donc fa fubftäce x tem- perature , eftant mangé, il donne moins de nourriture que tous les autres blez, mefmes ildeffeche le ventre. Appliqué dehors,en petis fachets,c'eft vne eftuue fort bône à ceux qui ont-befoin d'eftre deflechés fans aucune mordication. Ildef- feche aufsi,eft3t reduit en forme de cataplafme. Toutesfois, pource qu'il eft ainf fraille, il eft fort difficile à mettre en ca- Gale liba, taplafmes.Le mefmes dit-ilen vn autre pallage,où ilen par- de facalim. e.ainfi : On fait aufsi quelquesfois du pain demillet,en téps de famine: Toutesfois ce pain donne peu de nourriture, & f raffrefchit la perfonne. Or eft-il tout notoire,que le millet et fc, & fraille, comme fable:car il n’a en foy m1 greffe ni vif- cofité aucune. À bonne raifon donques il deffeche les humi- ditez du ventre. Les païfans font cuire la farine de miller auec greffe de porc & huile, & s’en nourrifient. Panicum: Grecs, Ebymos: Françors, Panic: e Arabes, Dochon: Allemans, Pfenich, Heydelpfinichpraysos, Fachfthuvantz : Italiens, Panico: Efpaigao!z, Panizo, on Panifd. ains eft plein d'vne certaine moëlleblanche, comme fontles cannes qui portent le fuccre. Les pellicules & bourres, qui contiennent le grain , & qui fonr au femmet dela melica, font erofles côme pines priuees & domeftiques, & quelquef- fois plus grofles:dont les vnes eftans meures, font rouflaitres tirans {ur le noir : lesautres font du routnoires , & chargees de plufieurs grains. Les paifans nettoyent le grain, &lefont moudre,&en font du pain,quieft forcrude &afpre. Toutef- fois en noftre Tofcane , on feme pluftoit cefle graine pour nourrirles pigeons, que pour fuftenter les perfonnes. Pline Plin.k l'appelle millet d'Inde : à quoy neätmoins Ruellius n'a prins cap.7. Gale.lib.7. Le muller,felon que dit Galien, raffrefchit au premier degré: 50 garde, encores qu'il air bien fuüciiletté Pline : lequel en parle Mill ainfi: Depuis dix ans en ça cemilleta cfté apporté des Indes 7nde. en Italie. [left noir,& a le oxain gros : ayant fon tuyau côme vne canne. Il croift de la haureur de fepc piez :ayanr fes cha- Jumeaux fort grans, lefquels ont appellé, Lobes:& eftle plus fertile detouslesblez. Il1yavneautre forte de mullet d'In- de, lequel ma efté premierement enuoyé de Padouë par Iaq. Antoine Cortufus. Or eft-il plus excellét que cefluy,& beau coup méilleur, & fifairvn plus beau pain. Ilafon chaume, fes Heilles > & fes cheuelures & efpis commel'autre. Toutes ces fortes de miller ne {8nt moindres en Boheme:iecroy à caufe du païs,quieft fort intéperé. L'oh fait yn medicament de la moëlle du chaume du millet d'Inde commun fort vtile 9 contreles «feroüelles , lequel fe prepareainf : On‘prend dix entredeux des nœuds, &enrtire-on toute la moelle, puis ÿ adiouftant vneefponge rouge toute neuuc,;onles brufle. Ce fair on les reduit en poudie, y meflanr douze grains de poy- urenoir. Cefte poudre demeflee en vne once de farine de fourment, & le cout incorporé en œuf frés,& reduit en rour teau , on le fait cuire en cendrés;chaudes. Finalement cftant cuit, l’on en fait fix dofes, &-{ur le defaut dela Lune,onen donne vne tous lesfoirs au patient, vn peu deuär qu'il s’aille coucher-ainf continuant tant qu'il ait pris cout. Il faut faire le mefme la Lune enfuyuät,item & l'aurre d'apres. Plufieurs s'en SVRIDIONSCEEMVRE s'en font bientrouuez. Lesflcurs des bourres & pellicules rouges du millet d'Inde,prifes en vin au poix d'vne dragme, arreftenc les fuxiôs rouges des femmes : tout ainf que celles que l'on fecoüedes cheuelures de millet blanches,eftanchent les Auxions blanches. Elles ont auffi grande vertu és caquef- fangues & flux de vêtre. L'efpouffe des grains a mefime vertu & proprieté incorporee en moyeu d'œuf bien cuit. Sefamum : François , Sifime ou Tugioline:e Arabes, Semfem ou Senfêra : [taliens, Sefamo: E, fpaignolz, Zorgilim » © Alegria. CHAR, MCE Le Sifame eft vne viande dommageable à l’eftomac: & rend mauuaife aleine, tou tesles fois qu'ilen demeure entre les dents, quand on l’a maché, Enduir, ilrefout la durté & groffeur des nerfs: & eft bon aux meurtriffures & concufsio: s des oreilles, aux brulures du feu, aux in- flammations, & coliques, & aux piquures &morfures du ferpent ceraite. Appliqué Encores que la graine de fifame foit aflez cognue des efpi- ciers & apothicaires, & qu'ils en facent ordinajremét d'huy- le,ceneñtmoins il y a peu d'apothicaires qui ayent veu & co- gnu l'herbe & plâte de ffame:pource qu’on nela feme point, à caufe de ce qu'elle rend la terre fterile & infru@ueufe. Car tout le fifame que nous auons, eft apporté de Grece & Pelo- 10 1e 181 fomac:eftant de digeftion trefdificile, & de nourriture graf- fe&fade. Dontsenfuit, qu'il ne peut fortifier ni l'eflomac ni le ventre : non plus que font toutes chofes huyleufes. Le fifame eft de fubftance grofle & materielle:parquoy il ne peut eftre penetratif. Lolinrm, Zizania: Grecs, Aira: F rançois, Lueil, ou Turaye: Arabes, Sccilem , ou Zeuen: Allemans, Tvualch Treffe, Aueuneyffen, on Lulch: Ejpai- grols, Toto : Iraliens, Loglio, G Gioglio. C'HVANP) ACIER La farine d’yuraye, qui croit parmy les blez ; en- duyte auec fl, & ius de reflors, appaile les vlceres corrofifs, & tous chancres, pouiritures, & mortifica- tions des parties. Auec fouffre vif & vinaiore; elle guerift les dartres facheu- À Les , impetiges ; gratelles, fe & le mal faint Main : cui- L'yuraye eft aflez cognuëé partout. trains de fourment & d'orge, Emile toi bien qui ont cfté putrefiez & corrompus par trop grandes pluyes en hyuer. Etcombien qu'aucuns dienr que l'yuraye fort feulement au printemps : cencantmoins Elle s'engendre des qui font femez en lieu trop Theophraîte dit, & la verité eft telle ; qu’elle croift & for ?Pec/thr.de au commencement de l'hiuer : a yant vne fucille eftroite, P#F. plans. velué, & fort grafle : & laquelle eft feulement remarquee Bb8c7. 5 ifagrefle. Au refte non feulement le fourment & l'orge fe corrompent en yuraye, mais auf lyuraye fe change en fourment. Ce quife preuue non feulemenc par les païfans, ainsauffi par Theophrafte,qui en parle ainfi, Ceft vne chofe Theoph.l#b. fort efmerueillable du changement & metamorphofe qui fe 4: 4p.6.de faités plantes , commeil appert par celuy qui fe fait du four PLant. caw= ment en yuraye, & réciproquement del’yuraye en fourmér. fs. Voyla pourquoyie ne crandray d'expulfer l'opim6 de ceux, qui s'opiniaftrent contre nous,que les plantes fe tranfimuent pluftoft en quelque chofe pire,que meilleure. Mais pourquoy doncadit Theophrafte, nee & la typha de trois Theophr. lib. ansen trois ans fe conuertiffent en fourmér, & que le cyprés 2 P.$- de femelle fe change en cyprés mafle ? Hippocras s'addreffane ”#:planr. contre tels opinialtres, dit, que Phaetufa femme de Piteas, Æ'ippocr.ad qui auoit efté fort fertile, fut tranfmuee en homme barbu & “lcem lib.6. pe Le fifame , felon que dit Theophrafte, a (a tige fem- lable à celle du millet : qui touresfois eft plus haute , & plus HU Ses fucilles font rouges : & fa fleur verte & de couleur ‘herbe: & a fa graine enclofe en petis vafes,kcomme le pauor. Le Gfame fut premicrement apporté des Indes, felon que dit Pline: affermant que les Indiens en font grand eftat, pour l'huyle qu'ilstirent dela graine d’iceluy : duquel ils fe feruét non feulement à la lumiere, mais auffi à accouftrer les vian- des : tout ainf que nous faifons de l'huyle d'oliues. Ec pour cefle caufe ils fement & cultiuent foigneufement le fifame. Au refte, Ruellius n’a dit pour neant,que le fifame amaigrift la terre:car ila beaucoup plus deracines que le millet, & tron che plus:& produit fes tuyaux & chalumeaux plus gros que rheophr. deceux du millet, &en plus grand nombre. Cela ER auoit ft. plant.dit Theophrafte parlant du fifame : duquel il efcrit en cefte sb. 8. s. 9. forte: De routes les graines qu’on feme en efté,le fifame eft la plus dommageable à la terre: car elle l'amaigrift fort, tant pour raifon de fa paille, qui eff fort groffe, & fort cfpeñle : que auffi pour la multiplicité de fes racines:car ilen a plus que le miller. Voylà qu'endit Theophrafte. Au refte Lucas Ghi- aus doëtiffime fimplifte, m'aenuoyé de Pife la plante que fous auons icy fait pourtraire pour le fifame. De moy,pour en dire rondement ce que r'en penfé, ie n'affeureray que ce foit le vray fifamum, d'autant qu'il n'a fa tige plus grofle que celle du millet, ni plus haute, encore moins plus efpeñle,;auec ce que fes racines ne font point plus fournies: ains a fa tige comme la feue , & jette fes goufles de degré en degré comme la feue , quelquefois de forme triangulaire , & quelquefois quadrangulaire, dans lefquelles eft fon frui& : d’auantage fes fuailles ne font rouges, ni fa fleur de couleur d'herbe. ay 7al. Bb.8. dit mon aduis: qu'vnchafcuneniuge. Galien, parlant du mpl med fifame, dit ainf : Le fifame ef fort gras & vifqueux : &ainf ileftremollitif, emplaftique, & moyennement chaud. Son Gallibx. huyle eft de mefme vertu :auffi eft fa decottion. Et envn aliment: autre paflage ildit : La graine de fifame ef grafle : parquoy icHlte eftant gardee, elle deuient incontinent huyleufe. Par-anf elle remplit incontinent ceux qui en vfent, & fubuertitl'e- velu. Pline afferme qu'il à luy mefmeveuen Afrique vn le morbss nommé Lucius Cofficus, citoyen Tifdritan , lequel le pro- P°P- pre iour de fes nopces de femme qu'il eftoit deuint homme. Ceux la donques refuent ie m'afleure, & font hors du fens qui nient que nature ne change quelquefois les chofes en mieux.Car ne voit-on ordinairemét de fumier pourri & fan gefortir de petisanimaux?de la charôgne des ieunestoreaux des moufches qui nous font le miel > des entrailles dela terre d'v-ne matiere fale & inelaboree fortir toutes fortes de me taux & pierres preticufes?Qu'on ipofe dôc filence à tels impo fleurs, puis qu’ainfi ils tafchent de vitier &obfcurcirles fcien- ces , tant s'en faut qu'ils efclairciflent les dificultez qu'on y treuue.Mais reuenons à nos brifees. L'yvraye fort dela cor- ruption du bled,& ce fur le commencement de l'hyuer,ayane vne longue fucille,graffe,velue, fa tige plus grefle que le four ment,à la cime de laquelle fort l'efpi long & replet de petites gouffes piquantes,qui inegalement l'enuironnét, dedans lef quelles on treuuetroisou quatre grains tous amôcelez &cou uerts d’vne bourre qui ne fe laifle aifément rompre.Elle meu riftauec le fourmét. Elle a yne vertu mundifcatiue, refolu- nue & confumptiue. Le pain ou il y a beaucoup d’yuraye enyure, & fi caufe troublementde tefte : tellement que ceux q -qui 182 AN D. MA qui en ont mangé font fort endormis, & quafi en mefme dif- ofition que Les vertigineux- Il nuiétaux yeux , & offufque a veuë. Ec pource font contrains en Italie,ou:l en prouient grand abondance, de la feparer d'auec le bled auec cribles faits cout expres, & sen feruent pour nourrir les poules & chappous , qui en deuiennent fort gras. Fuchfus a eftimé, en fon grand Herbicr , la nielle, queles aporhicaires appel= lent girh, eftre la vraye yuraye. Toutesfois il me pardonne- ra,pour doéte homme & fçauant qu'il foit: car il ne treuue- ra Autheur, niancien ni moderne, quine die que l'yuraye croift & vient en efpic, & non en vne tefle,comme fairle gith, ou le pauor.Et combien qu'i torire de Theophrafte:cencantmoins il attribue plus à Theo phrafte,queie n'yen ay trouué.De forte que quelquefois me jouant, j'ay dit, que lors que Fuchfus efcriuoit la nature de l'yuraye, ileftoit enniellé, & auoit mange du pain, oùy auoit de l'yuraye. Orquela vraye yuraye foit celle ; dant nous auons mis Je pourtraiét, & qui elt affez cognuë des pai- fans, Diofcoride le monftre bien au quatriefmeliure, parlant du phenix;que nous appelons yuraÿe fauuage : où 1l dit que le phenix eft du tout femblable à l'yuraye. Paranfi donques on peut bien cognoïftre que l'yuraye croift en efpics, & non en vales ou teltes, comme fait la nielle & les pauots. La pro- prieté del'yuraye montre ouuertemét l'erreur de Fuchfus. Car le pain, où y aura de l'yuraye, enyure & aflouppit telle- ment les perfonnes quien mangent, qu'il lescontraint à dor mir.Pour cefte caufe on criblele blé,&routesautres graines, , , qu'on mange, à fin d'ofter l'yuraye. L'yuraye, felon que dit Gal. lb. 6. Galien,eft fort chaude & def ccatiue:tellement qu'elletient fanpl. med. plus d'acuité & acrimonie,que ne fait la racine de flambe:tou tesfois elle n’eft de fubftance fi penetrante que la fambe,ains s’en faut beaucoup.Suyuant donc ce que deffus,on la pourra dire eftre chaude au commencement du tiers degré : & feche au fecond degré des chofes extremement defficcatiues. eAmylum:F rançois,e Amydon : Arabes , Nixe:lta- 590 liens, Amido: e Allemans, eAnlung: Efpaignols, Amjdsn. C' HA P, MAGUNICIT, L’amydon elt appellé, en Grec, amplon, pource * oribaf qu'il fe fait fans meule. Le meilleur * amydon fe fait adicuftesle- du fourment de trois moys> qui vient en Candie, ee ouen Egypte. L'amydon fe fairen celte forte: On e jo * n fr. ‘ efrondé,la PIENT du fourment detrois moys> qui foit bien net; dE mouil & l'arroufe-on cinq fois le iour, & autant la nuit, lé, @ arrow s’il eit pofñible. Et quandil elt bien mollifie & trem- sé d'eandou p& on efcoule l'eau peu à peu ; fans la brafiër: à fu ge. RTS ë e À que l'efpeffeur & ce qui eltcomme la crefme du blé ne forte. Eraprés que le fourment cit fort molli- fié; changeant d’eau le faur peftrir aucc Les piez:& le broyer, y mettant tou fours d’eau deffus. Puisfaur oftcrle fon qui nagefur l'eau auec vn crible, ou vne efcumoire. Quanrà ce quirelte, l'ayant fait fecher ÿ © en paniers ou corbeilles, le faut mettre roftir au cœur du foleil fur tuyles neuues, & cela fit fait fou- dain : car s’il demeure tant foit peu huinide;il s’enai- grit. L'amydonelt bonaux catarrhes & fluxions des yeux, & aux puftules & vlceres cauerneux qui y viennent. Prins en breuuage; ileft ban à ceux qui crachent le fang, & mitigue l'afpreté du goufier. On en fait de bouillie auec du laiét, & en accouftre-on les viandes. L'amydonaufli {e fait d’efpeautre trem- pec & laueé par l’efpace d’vn iour où de deux ; la pe- Itriffant par-apres aucc les mains, comme on faitla paite, Eraprés l'auoir bien efpreint, on le met fecher au fort du folcil, comme nous auons dit cy deflus. On nes’en fert point en medecine: toutesfois il eft bon en plufieurs autres endroits. L'amydon eftaflez cognu par tout. Le meilleur,felon que dit Pline,eft celuy qui eft blanc, frais & life. Etcombien que Diofcoridecftime fur tous.l'amydon de Candie:fi eft-ce que Pline prefere celuy de Chio, comme cflant le lieu oùl'amy- Plin.liba8. çap.7: 1 femble fe vouloir armer de l’au 1 © l’amydon affoiblit la vet ERAMOELMS donaitefté inuenté. Galien en parle ain: L'amydon fe faie Gal. lib. 11 de fourment: & a vertu de addoucir & polir les parties rudes dealiment si & apres : qui et le naturel de routes choles feches , en leur faculr, cffence : fans auoir aucune aftriétion, niacrimonie, ni autre qualité qui foit notable : comme eft l'eau,entre les fubitances humides.L'amydon eft de mefine proprieté que le pain lauér car il donne moins de nutriment, & n’efchauffe point,côme fait le pain quicftlaué. Quantau fourment , qu'on bouillit en l'eau;il n’a aucun rapport à l'amydon : carileft notoire- ment chaud, & eft fort nutritif,eflant bien cuit. ILeft diicile à faire,côme nous auons dit cy deflus. Au refte,Plinedit,que Plin,lib,12 ,& nuit aux amygdales,plus qu'on «ap.15. ne penfe. Item; il referre le ventre, &les Huxions des yeux: & gucriftleurs vlcerces , & puftules, & leurs fuxions de fang, mollifiant les durtez des paupieres. On ordonne l'amydon auec vn œuf, à ceux quicrachent le fang : &adiouftans trois grains de raifins fecs à demie once d'amydon , &vn œuf, & aprés que le cout aura bouilli, le donnant au fortir du bain, il ferc grandement aux douleurs de la vefcie, Foœnum Grecum: Grecs, T'elis,o2 Bonceros: François Fenigrec;ou Senegré: Arabes, Olbz,Helb:,ou Heb- be: Iraliens, Fien greco: Allemans, Fenigrec, T° Bockshorn: E Spaignolz, Alfrnas, 04 Alhoinas, KCUS La farine de fenegré eft mollitiue, & refolutiue. Cuite en eau miellee, & en- duire, elle fert aux inflam- mations tant du dedans, + que du @shors : & broyee aucc nitre & vinaigre, elle diminue la rate. La cola- ture de fa decoétion eft bonne aux maladies des femmes, safleaur deflus icelle, ou bien s’en eftu- uant, tant pour les oppila- tions ; que apoftumes de leurs lieux fecrers. Le coulis de fenegré, cuiten eau, © mondifeles cheueux;, & les peaux mortes delarefte, & les tignons & vlceres fluans, qui viennent. Ap- pliqué à mode de peflaire > auce greffe d’oye, il clar- ir & mollifie les lieux fecrets des fenimes. Lefenc- gré verd, appliquéaucc vinaigre,eft fort bon aux de- bilitez & vlceres des lieux fecrets des femmes. Sa decoction eft bonne auxefpreintes & renafmes, &c aux fluxions puantes du ventre. L’huyle qu'on fait de fenegré & des myrtilles mondifc les cheueux, & les cicatrices des geniroires. 20 CHAP. La plante de fenegré eft mblable au trefle. Il a la fueille toute dentelee à l'enrour, force tiges minces, toures fortans d'vne mefmeracine. Safleureft blanche & pcrite, laqueile ierte de petites gouffes faires à mode de corne, courbes & pointues,dans lefquelle eft fagraine,qui eft quelque peu fau- ue,grafle, & forte en odeur. Sa racine eft fort pleine & four- nie, & ncantmoins bien mince. On le me en Feburier &en Mars. La farine que l'on tirede la graine feche de fenegré, auec fouffre & nitre efface les lentilies du vifage.Elle fertauf- fi àla gratelle pleine d'viceres, fiincorporeeen vinaigre aucc vne quarte portiô de creflon Alcnois,on l’applique de jour à Oautre. Cuircen cau miellee auec fein de pourceau , elle eft finguliere aux tumeurs & enfleures des genitoires: & mef- mes aux durtez & femblablement aux orillons , au mal des mains,gouttes, & diflocatiôs des iointures. Demeflee en vin elle chatte les chancres és parties fuperieures.La deco&ionde fenigrec;prifeen breuuage,gucrilt es toux inueterces, & lors mefmes qu’elles caufent exulceration au dedäs.La decoëtion de la graine chafle les Auxions des yeux,fomentät fouuent le front aueclinges qui y auront efté trempez. Galien en fait Gal. mention,difant ainf : Lefenegré eft chaud au fecond degré, fmpl & fecau premier: Par-ainf il accroift la malice des apoftu- mes rouges & enflämees:& au contraire,refour & guerift cel- les qui font dures ;, pourueu qu'elles ne foyent enflammees. Linwm; SVR DIOKSC. Lisum: François, Lin: Arabes, Baxarichichen, on Bezerchetan:Iraliens, Lino: « Allemans, Lein, © Flachs: Efpaignolz, Lino. CH AP. XCFI, Le lin eft aflez cognu Sa graine a les mefmes pro- prietez que le fenegré.Cui- te en miel, huyle, & vn peu 14 d’eau, ou eftancincorporce 2 en miel cuit, elle mollifie & refoult toutes inflamma- tions, tant du dedans , que du dehors. Cruë, elle ofte les taches & variolles du vi- fage. Enduite auec nitre, & . cendre de figuier, ellere- foult les durtez & orillons À qui viennent derriere les oreilles.Cuire en vin elle mondifieles vlceres corro- fifs,& ceux qui coulent par diuerslieux; vne humeur tirant à miel. Auec femblable quantité de creffon Alenois , & de miel elle fit cheoir les ongles tabot- teufes.Prinfe à mode d’eletuaire, auec miel, elle fair fortir hors tour ce qui caufe les deffaux de la poitri- ne. Incorporceen poudre de poyure & miel, & ac- couftree à mode d'vn gafteau, elle fert à la roux, & fi prouoque à luxure, fi onen mange en quantité. Sa30 decottion clyiterifee, fert aux erofions & mordica- tions des inteftins, & de l’amarris : & fait fortirhors tous lesexcremens du ventre. Ses cftuiemés & par- fuims font fort bons aux inflammations de l’amarris. Je ne m'arrefteray à defcrire & le lin & fa grainesd'autant u’ileft cognu non feulement des medecins ; mais auffi d’vn chafcun, & principalement des labouteurs. Toutesfois il ne faut pañler legerement les proprietez de fa graine. L'huyle, uyle de din. qui fe fait de graine de linsel bon, non feulement aux mede- cins & apothicaires;mais auffi aux peintres, maflons,menuy fiers, graueurs, & ferruriers, Il eft bon auf pour s’efclairer: carilreffte plus au feu que l'huyle d'oliue. Quant à la me- decine, il eft bon aux fpafmes, & à mollifier les durefles des nerfs, & rendre foupples les iointures des os. D'ailleurs il eft fortexquisen toutes les maladies du fondement:foyent hæ- morroides;apoltumes, fentes, ou autres douleurs d'icelle par tie; & mollifie grandement les durtez des lieux naturels des femmes. Laué en eau de nenufar,ou eau rofe, il eft fort pro pice aux brulures. Aucuns eftimét que ce foit yn remedc fin- gulier à ceux qui font trauaillez du maldes coftez, eflant prinsen breuuage:mais il faut que l'huyle foit frais:car eftät vieil &rance , il n'eft feulement excefliuement chaud auff il prouoque à vomir, Aurefe, veu que felon que dit lin.léb.19. Pline, aucuns mettent le bombax, ou cotton, au ranç du lin: pr. encores que Diofcoride ni Galien n'en ayent point fait de é#ton, mentioniienay voulu laifler d'en parler. Le bombax donc eftvne plante non gucres haute, n'ayant beaucoup derain- ceaux en fatige, & iettant de fueilles de forme triangulaire, va fruit barbu, quaf deforme dela noix Pon tique , dedans lequel eft fa graine,;auec vne bien molle mouffe,quenousap- ellons cotton; qu'on ofte lors que le frui@ cftmeur, & que fon file;pour s'en féruir en beaucoup d'vfages. Ileft deficca- tif & calefa@if. Brulé il arrefte le flux de fang,& particuliere- ment és cicatrices & bleffeures.La moëlle de fa graine eft fin. guliere à ceux qui font courmentez de la toux, & quine peu- uentauoir leur haleine, & fi aug méte le fperme. L'huyle que l'on tire de la moëllede fa graine, ofte & nettoye du vifage toutes taches ; variolles&lentilles. Ily a auffi vne certaine Jante qui fe rapporte fort au lin,tanten tige; fueilles, qu'en a forme & figure de fes fleurs, combien toutesfois qu'elle les n feusa- ait de couleur d'or. Nous la nommerons lin fauuage, tant à ä caufe (comme i'ay dit )qu’ellercfere, que d'autant qu'on le reduit en filaces que l'on file, La decoëtié de la plâte, enfem- ble de fes fleurs refoult toutes tumeurs, & appaifeles inflam- al. lib.7, mations , & fi addoucit les dureffes des iointures à & gucrift nblmed, ces phlegmons qui s'engendrent aux aines.Galiçen fair men à Mais LIVRE II. 183 tion du lin,difant ainf: La femence de Jimmangee,engendré ventofitez, encores qu'elle foit fricaflee, tant eft pleine d'hu- raidité fuperflue. Elle eftaucunement chaude au premier de. gré:& tient le moyen d'humidité & de fechereffe. Cicer:Grecs, Erebinthw: François, (ices: e Arabes, . ChempssHamos, € Alhamos: Allemans, Kicherr, Kicherercbs,ou, Zifer erbs: Italiens, (eci: Lfpai- gnolz,Grauancos, 10. MACVATTO CH AP, Les cices, qu’on feme, font bon ventre; prouoquét SE Pvrine;engendrentventoli- A7 tez, font la couleur bonne, augmentent le laiét,prouo- quent les fleurs aux fem- 377 mes,& font {ortir hors leur 20 des genitoires:& contre les poyreaux formilliers, qui fontdelarge afliette. En- duits auec miel & orge; ils fontbons aux rongnes; gratellesstionons fluans en la tefte;impetiges;chancres,& vlceres malins & endur. cis. Il yavne autre efpece de cices, qu'on appelle cices de belier. L’vn & l'autre prouoquent l'vrine, & feruent à la iauniffe; en baillant leur puree aucc fueilles derofmarin. Touresfoisils nuifentés reins, & à la vefcievlcerce, Pour guerir les verruës & poy= . reaux tant des mains, que de la refte du Corps; au re- nouuellemét de la Lune ; on prent autant de pois ci- ces qu'on a de verruës, & dechafque pois; ontou- che vne verrué:puis les amaffe-on,& les lie-on en vn drapeau, & lesiette-on derrier foy. On dit que cela fair tomber les poyreaux & vertuës. Les cices fau- uages font femblables à ceux qu’on cultiue, quant aux fueilles: toutesfois ils font differens en graine. Les fauuages ont vne odeur aigué : & ont mefines proprierez que ceux qu'on cultiue, 40 Entreles efpeces des cices les blancs font appellez:colom- bins : &les rouges, Venereïiques, pource qu'ils font fort pro- pres à prouoquer à luxure, Les noirs font les moindres: & les appelle-on;,cices de belicr. Leur plante ne prouient le plus fouuent que dela hauteur d'vnecoudee, & 1ette de longues ofucilles ; dentelees , blanchaftres & velues, ayant au reftevne tige dure comme bois, courbe, & munie de force branches, qui iectent de fleurs quaf purpurines, d'ou fortent de petites oufles bien garnes & remplies, & faitesen aiguifant,, de- ts leepellee au plus n’y a que deux cices. Leur racineeft dure comme bois, cheuelue & profonde en terre. Ils s'aimée forten champs gras. Or les femeonenefté, &en cfté onles cueille, Galien en fait métion,difant ainfi : Les cices fon a- Gal lib.v tueux,& engendrent ventofitez,comme les feues:toutesfois de alimer: ils font plus nutritifs. D mroigguent à luxure: & dit-on, fawit, u'ils augmentent & engédrent le fperme:& pour cefte cau- f. onen nourrit les eflalons, D'auétage, les cices font plus 60 abfterfifs que les feues : tellement, qu'il y en avne forte qui confume & rompt notoirement les pierres & grauclles des reins. Ceux là font noirs,& petis, & croiflent principalemét en Bithynie: &les appelle-on, cices debclier, Toutesfois le meilleur ef de prendre feulement leur bouillon : fans huyle ni fl, On mange les cices verds, tout ainf qu'on fait les feues, Voylà qu'en dit Galien. Pline dit, que le cice noir, eft appellé cice de bclier, pource qu'il retire quaf à latefte d’vn belier, Theophrafte auffi met plufeurs fortes de pois Theophy de cices , difant ainfi La difference des cices fe demonître, hLhif. 5 & en l'odeur, & en la faueur, & en la forme: commeon peut Bucaps. ÿ voir és cices colombins, &és cicesde beliers. Les blancs font les plus doux. Aetius aufsi > parlant des cices , dit Q 2 aiafs 184 aihfi : Letice ft vn legumageventeux, & nutritifs lequel fair bon Ventre, proucque les feurs,& l'urine: & engendre & augmente le fperme, & le lai&. La puice des cices noirs rompt les pierres qui s'engendrent és reins.L'autre efpece de ace,qu'on agpclle orobiæum, eft aura@if,refolutif, incifif, & abiterfif »& nertoyc le foye, la rate, & les reins. 1] confu- me ke gratelle,la rongne; & les impetiges:& refoulr les orel- lons, & les durrez des genitoires:feruant de remede fingulier aux vlreres malins. Voylà qu’en dit Aëuus. La farinede aices cuireen eau d'endiue faite en alébic, & appliquee far Je foye, en refoult les tumeurs: & incorporce en decoétion de "AIN DM AT DHOOL VS Elle fair perdre le laict aux femmes. Enduire auec fi- rine de fenegré & miel, elle refoult les froncles, les meurtriflures & terniflures, & les durtez & oreillons qui viennent derrier les oreilles, Appliquee auec ro- {es ,encens , & Leblanc d’vn œuf>celle repercute les ftaphylomates & procidéces des yeux : & les enfleu- res d’iceux :aufli routesapoftumes flegmatiques qui y pcuuent aduenir.Incorporee & peftrieauec du vin, elle recree, & guerilt les cataractes & meurtriflures ‘herbe ñ ï Ce . : ro c' l'herbe de mille pertuis, gucrift ceux qui font mords des fer-1 9 des yeux.Les feues machees fans efcorce,s'appliquér pens. Les cices colombins demeflez eneau , broyez & ap- liquez, nettoyent les genciues pourries. L'on fait pour Liéfabirdation de l'vrine vn medicament fort fouuerain compofé de poix cices & quelques autres fimples , anf: Prens poix cices demi hure, lefquels deftrempez vn iour entier en dix liures d'eau, tu feras Ro UReS à cequ'iln'y refte qu'vne tierce portion : ayant coulé celte purec;ru y ad- jaufteras de replffe vne once : de mauue , & de fa racine, du dentchien, de guimauue, d'aigremoine, de cufcuta,vne poi- gnec: prunes de fbeften & iuiubes dix :graine de melons Efcorcee deux onces: perles de beguenaudes & de morelle, & de milium folis, de chacun quatre dragmes;os de dattes broyez trois dragmes.Laifle le cour bouillir, ranc qu'il ne de- meure que là ticrce partie:tu cn donneras tousles jours aux patient quatre onces. Quant aux cices fauuages ils fonc aflez cognus. ls lafchencle ventre, felon que dit Pline:mais neätmoinsilsengendrét douleurs & ventofirez ésinteftins. Faba:Grec;(yamos:F ra cois, Feue: Arabes, achilles Habulle,ot, Bachale:Italiës,F ana: À UemasBonen. ED ONE CH AP. HEVE SAVVAGE. ARACVS* 2 2 + Les feues font venteu- FNAC F7 (esA& de mauuaife digeftié, “Tous ext. SANS E& caufenr fonges fafcheux. Les feues ES Grecques. és PAIN 7Ÿ à VEs ©} Q # FÉfoxycrat, & mangçes auec 7/4 ñ (fleur efcorceselles feruéraux \ Ne & autres flu- K) (ZE ) a de Peftomac. Eftans man- gcesselles feruentconcreles vomiflemés. Elles feront Moins Hatueufes , fion ierte Ja premiere eau où elles auront cuit. Les feues verdes nuifent plus à l'efto- mac, & engendrent plus de venrofirez. La farine de feues , {eule, ou auec griotte d'orge, eftant enduyte, mitigue les inflammations procedantes de quelques coups,ou playes.Elle reduir les cicatrices à la couleur naïue du corps: & fert grandement aux mamelles grumelces, encores qu'il y euft de l'inflammarion. far le front, pour diuertir les fluxions & catarrhes. Cuites en vin, elles gueriffenc les apoftumes des ge- nitoires. Pour garder de venir fi voit le poil au pe- nilon les applique au bas du ventre desenfans. Elles purgent & netroyent les peaux blanches & mortes qui viennér fur le corps. L’efcorce enduite fur le poil qui renaift, aprés qu’on l’aarraché, fübrilie le poil, & Le garde de fe nourrir. Appliquecauec oriorre, alum, 20 & vieux huyle,elle refoult les efcrouëlles. On taint les laines de la decoétion des gouffes & efcorces de feues. La feue pelee, & miparticen deux; felon qu’el- le fe mipart naturellement, éftanche le fans , qu'vne fanfuë auroit fait couler, f on y applique vne des deux moytiés. Latige de la plante d'où fort feue eft quadrangulaire, oblique ,nouee, vuide d'ou fortent à mode de railin d'vne mefine queue plufieurs Heurs, & routesfois non de cofté & d'autre ; mais d'vn méfie lieu par certain ordre, de couleur 30 bigarrec , velues & creftees. Elleicrte fes rainccaux inegale- ment, & ont quatre fueilles de chafque cofté, lefqueiles fone fort grafles:au bouc des rainceaux apparoiflenc quelques petis rendons & Aeaus cous fuls, lefquels font fi minces, qu'ils f perdent aifément. Les premieres ouffes qu'elle ietre fortenc de ces fleurs qui font au bas de k tige, & font plu: grandes qu'en pas vn des autres legumes, “agoles lus charnues, & faites en appointant, où font enclofes es feues , routes differentes l'vne de l'autre & en forme & longueur: car il yenade grandes, de petites ; de rondelet- tes,de ferrees,defquellesles vnes font blanchaftres,les autres ES Vs peu de l'ablerfif: tour ainf que l'efcorce fait de l'a enticres,cuires en oxycrat, aux caqueflangucs & fuxions de ventre, & deflomac: & mefmes à ceux qui ont l'eftomac tant deuoyé, qu'ils vomiflent cout, Quant a leur nutriment, elles engeñdrent ventofcez , & font autanc difficiles à drgerer, que chofe qui foit. Touresfois elles font bonnes pour faire fortir hors parcrachats, les excremens de la poitrine & du poulmon. Eftans appliqueesau dehors,elles deffechent fans faire mal ni fafcherie.Es gouttes nousen auons fouuétesfois VA xions tant du ventre, que PRE cuifans en eau, & les incorporans par-apres en grelle de pourceau.Er aux meurcriflures & bleflures de nerfs,nous auons appliqué leur farine,auec vinaigre miellé,à mode de caraplafme: & auec griotte , nous l'appliquions à ceux à qui eftoit ià furuenuë apoftume, ou inflammation , À caufe du coup. Lescataplafmes decefte farine font fort bons aux mamelles,& aux genitoires:car ces parties, trausullees d'apo ftumes chaudes , aimenteflre moderément refrigerees : & principalement quand l'apoftume & inflammation cf caufee du luct figé & grumellé és mamelles. Ce mefme cataplafme fair audi perdre le lai&t: & engarde que le poil ne vient de long remps furle penil, appliquant cefte farine au bas du ventre desieunes enfans. Erenvnautre paffageildie: & rt € Cefte Gal li viande engédre ventofirez en quelque fortequ'on l'apprefte: alimir SVRODIOSC: & ne peut perdrecelte imperfeétion di cuire qu’on la fa- ce. Ce qui n'eft ainfi en l'orge mondé : caril pert fa flatuo- fitéàlacuire. Au rcfte, qui voudra confiderer ce quecete viande caufeen la perfonne, il trouuera que le corps en de- uient côfle;comme qui l'auroit emply de vent : & principale- ment ceux qui n'ont accouftumé cefe viande,ou bien quand elle n’eft bien cuite. La fubftance des feues n’eft point mafli- ue ni pefante : ains cf legere & fpongieufe : tenant quelque peu de labfterfif, comme l'orgemondé. Car la farine de fe- ues mondifie & abfterge notoirement les taches & macules de la peau. Ce que bien cognoiffans mefsieurs les delicats, & les ieunes dames, vfent ordinairement de cefte farineés bains &cfluues:comme d’autres font de nitre, d'afronitre,& d'au- tres drogues abfterfiues. Elles s'en fardent aufsi le vifage, toût ainh que de fleur d'orgemondé:car elle efface & nettoye les taches & lentilles qui font au deflus de la peau , & autres taches rouffes,comme celles qui font caufees du foleil. Pour le regard doncde cefte qualité abfterfiue,ellene demeure tant à pañer par les boyaux;comme font autres viandes,qui font rofles & materielles , & qui engendrent grofles humeurs, fans auoir aucune faculté abfterhue : comme eft la fourmen- tee, leturguet , la fleur de farine de fourment , & l'amydon. D'auantage,f les grus de feues,que les Grecs appellent “ses, font venteufes & Hateufes : par plus forte raifon les feues 20 OÙ entieres engendreront ventofitez. Combien que eftansfri- callees (car quelquefois on les accouftre ainfi és iflues de table )elles ne font venteufes:mais elles fonc de fi difficile di- gdftion, & demeurent tant dedans lecorps, qu'elles remplif- fncle corps d'humeurs groffes & facheufes. Les feues fre- ches,non meures,& vertes mangees, caufent de grandes hu- miditez au corps: tout ainf que font tous fruiéts qu'on mange auant qu'eftremeurs. Er par-ainfi ellesengendrent à force excremens , non feulementés conduits des inteftins: mais aufSi par coutlecorps. Parquoyelles ont bien peu de nutriment : car aufsi elles pañlent legerement. Plufieurs, pourne les manger crues, les fons cuire auec du lard , com-3 me on fait les autres herbes, dont on fait le potage. Nos montagnars les metrétcuire auec chair de cheure, & de bre- bis. Aucuns y mettent des oignons, pour repercuter leurs flatuofitez & ventofitez:d'autres ne font bouillir les oignons auec les feues,ains les meflent tous crus parmy, quand ils les veulent manger. Car felon la raifon naturelle, toutes viandes venteufes fe corrigent par chofes chaudes & fubriles. J1 fe treuue auffi en la Pouille vne plante, quineretire fort mal à la feue cy deflus defrite, laquelle il me fémble quel'on pourranommer, FEVE SAVVAGE. Elle prouient (comme l'on m’arapporté )en lieux champeftres ras deter- LUI VIRE IT. 18 La feue Pontique, ou d'Egypte; croift en grande abondance en Egypte, & és lacs & marais d'Afie & de Cülicie. Elle a les fucilles grandes, *encores qu'elles foyent parangonnecs aux fucilles des arbres. Sa tige le] efthaute d’yne coudee, & de la grofleur d’vn doit. Sa eur eft de couleur derofte, & plus grande deux fois RE que celle du pauor. Eftanc : deflcurie, elle produit de petites vefcies & bourfes femblables aux rayons des mouches guepes:fur le couuert defquelles apparoift vne feue, faite à mode de ces bouteilles qui viennent fur l’eau en temps de pluye. On l'appelle Ciborion, Cibotion, c’e/f à dire coffrer : pource qu’on la plante, l'ayant mifeen vne morte de terre trempee d’eau, la iettant en l’eau aucc ladite motte, Saracine eft plus groffe que celle de canne: & la mange-on cruë & cuite : & l’appelle-oncolocafa. Celte feue fe mange verte : & deuient noireeftant feche. Elleeit plus groffe que nos feues communes. Cefte feue ref- ferre,& eft bonne à l’eftomac:par-ainfi elle eft bonne aux defluxions de l'eftomac & du ventre, appliquant fa farine en lieu de griotte. Elle eft bonne aulfi man- gecen forme de bouillie. La decoction de fes efcor- ces cuites en vin miellé prinfe en breuuage, a la va- leur de trois cyathes, fait encores plus grande opera- tion, Leverd, quieft au milieu, & quieftamer au gouft;broyé,& cuir auechuyle rofatseltanr diftillé és oreilles,ofte toute la douleur d’icelles. [e] a IL y a aucuns qui appellent la feue d'Egypte Colocaña, Colacafia. empruntans le nom de fa racine. La premiere fois queie la veiz en plâte,fut l'an M. D. XX X VIII à T rente,où Odoar re: &aforce tiges , toutes quadrangulaires , & s'entrelaf-40 dus Polonus la me monftra ; auec plufeurs autres plates fin- fans l'vne dans l'autre, defquelles fortent de petites goufles fortreflerrees,moindres que celles des feues, dans lefquelles eft le frui&,qui eft rond, & du gouft de la feue. Quelques vns Gal.lib.x. efliment que ceft la plante que Galien nomme AR AC v 5: de aliment, aufquels ie ne veux m'oppofer :car il peut eftre ainf : toutef- fault. QAÆrau. femblance, que fois il me plaift de l'appeler feue fauuage;tant à caufe de leur ource qu'il yavneautre plante, de laquelle nous t'offrons le pourtrait, qui fe rapporte en tour & par tout à vnautre Aracus defcritpar Galié. l’ay dit mon aduis: que d’autres expenmentez en ceendifent, & regardent ce u’en dit Galien, lequelen parle ainf : Touchantla dernie- re fyllabe du mot Aracus , nous l'auôs trouuce aux Helcades£ d'Ariflophanes efcrite par c, ou ildit, Æracos, triticum ; priffa- nan , alicam , Xeiam, lolium fimilaginem. Ila fa graine femblable aux poix cerres : d'où procede que quelques vns l'ont mis au nombre des poix cerres : veu mefmes que l'on s'en fertcom- me de cicerolles , & qu'ileft quafñ egalen vertu & propricté: horfinisqu'ileft quelq es plus dur, & plus difficile à cui- re: qui caufe auffi qu'ileft plus fafcheux à digerer 4 les poix cerres.Il£ treuueauffi vers nous entre les bleds vne certaine graine fauuage, ronde & dure, & plus menue que l’ers, que gulieres, qu’ilauoit apporté de Surie & d'Egypte. Aurefte, ceux fallent, à mon iugemét, qui prennent pour feue d'Egy pte,celle plante, qu’on apporte d'Egypte, qui retire au vit de chien.Carelle n’a nitige,ni fleur aucune, & fi ne porte point defeues, auec ce que fa racineeft bien mince &perite, non cipineufe, ne fe rapportant aucunemét à celles des cannes & rofeaux;felon la defcriptié de Theophrafte. Au refte cobien ridicule fe môftre Anguillarius,en ce qu'il s'efforce de prou- uer que l'arum d'Egypte cftla vraye Colocafa , ie le laiffe à penfer à tout homme de fein iugemét. Car,dit-il, elle n’a ia- mais point de tige,d'autant que les habitans du pays,tousles oansenarrachérles racines, &ainfinela laiflent porter. Mais ce qui s’eft pratiqué en Italie conuainc bien fon argument de fauffeté. Car plufeurslesayans mifes en des pots és ver- gets, & lesayans gardees fort long temps, ne les ontiamais vouietter aucune tige. Et puis qui voudroit croire queles Aegyptiens ayent cité fi fongneux aenarracher les racines, qui n’en foit demeuré quelqu’vne faine & fauue ? Ce confi- eré, ie m’accorderay à ceux qui l’eftiment eftrevne efpece d’arum : car elle fe rapporte fort & en fueilles &en racines à ourront iuger. l'arum, comme plufeurs d en ont veu Von appelle Arachus per ch: l'ayant rriee, ils la 1ettent,;com- Theophrafte fait mention de cefte feue , difant ainfi: Lafe- 7h. de Theophr. de me l'on fait la graine de fecuridaca.Voylaqu'ilen dit. Theo- ue Egyptienne croift és lacs & marais. Satige eft longuede 44, plant. Puf. flans. phaîte fait auffi mention d'Aracus , difant ainfi, L'auoine go quatre coudees , pour le plus , & dela groffeur d'vn doit: & hace. ro. Gb, & «8. vient fouuent auecl'orge ,comme l'aracus auecles lentilles, & cftvnc chofe fort dure &afpre. Ce quifetreuue vray au pourtraiét que nous auons fait faire d'Aracus:quand à l'au- tre ; que nous appelons feue fauuage, ie ne voy point qu'il eit aucun rapport aux cicerolles. Faba Acgyptia: Grecs, Cyamos <Æegyptios:F rancass, Feued'E gypte:l talieus, Faua d'Egytto: Ejpagnols, Inhame. CHAP, + & eft molle comme vn chalumeau, fans aucun neud. Au dedans elle a certaines fentes &creuañes qui vont tout du long , à mode de lis: & à lacime, elle a vn chapiteau rond, & afñlez femblable aux rayons des mouches guefpes. Caren chafque chambrette y a vne feue, qui paroift par deffus fa goufle ; & le plus fouuent chafque tele porte trente feues, ouenuiron. Sa fleur cft plus grande deux fois quecelle de pauot: eftant de couleur de rofe efpanie. Les RE na- ent fur l'eau, embraffans & enueloppans chafcune fa feue. Gucfoh concafle la feue ; l'amer qui eft dedans, & dont on fait les pilules ; fe monftre tout retortillé, Voylà quant aufruiét. Saracine eft fort grofe , & plus que celle de ro- aus fesux: 186 feaux:laauelleeft creuafñee,tout ainfi que la tige.Onla man- ge cruë & cuite, tant bouillie, que roftie : & s'en nourriflent ceux qui font voyfins des lacs & palus où elles cronflent, Elle vient ordinairement de foymefme: toutesfois on la feme , la mettant en mottes de terre, enueloppees &entortillees de aille, à fin quela terre ne s'enfuye, quand on la iettera en ee. pour la femer.Et ainf font leurs fauieres en l'eau. Car fi vne fois cefte feue prent racine,elle dure quañ à perpecuité: attendu que fa racine eft forte & groflc. Quant ala plante, elle approche quafi aux cannes & rofeaux : toutesfois elle eft cfpineufe & piquante. Par-ainf les crocodiles la fuyent, de peur defe blefler les yeux aux efpines de cefte plante: car ils I ont la veuë courte & foible. La feue Egyptienne croiftauffi Plin.lib,at, en Surie &en Cülicie. Voylaqu’en dit Theophrafte. Pline cap.1$, efcrit qu’elle a de fort grandesfucilles, difant ainfi, La colo- cafa,qu'aucuns appellent cyamos ( c'eft à dire, feue )eft fort fingulicre en Egypte.On la cueille au Nil.Sa tige cuite;reti- re aux toiles d'araignes,quäd on la mange: & font les tiges, ui fortent d’entre les fuailles, fort belles à voir. Ses fueilles ont fort larges , encores qu’elles foyent parangonnees aux fucilles de quelque arbre que ce foir: & retirent fort à celles des gletrerons ou bardanes de riuieres. Et mefmesles Egy- ptiens prennent tant de plaifir à ce beau prefent que le Nil leur fait , qu'entaffans & entoruilläs ces fueilles les vnes dans 20 Wafés de lesautres , ils en font diuerfes fortes de vafes , ou:ils fe dele- faciles na- tent de boire. Pourleiourd'huy cefte efpece de feues fe {e- turellement Me en Italie. Voylà qu’en dit Pline. Galien dit que tout ain compofx. Queles feues d'Egypte furpaflent les noftres communes , en Gal. bib, 1. grofleur : auffi font elles plus humides, & engendrent plus de aliment. d'humeurs fuperflues que les noftres. face. 3 eAnKotation. x Lesexemplaires Grecs mettent, ds ætlersv, c'eftà dire, à mode d'vn chappeau. Et quant à ceque Ruelliusmeren fa, traduétion , il l'a prins de Pline. Et femble que les paroies, 2 qu'il metapres, foyent grandement declarariues de l'inten- tion de Diofcoride, Lens:Grecs,P hacos: François, Lentille: Arabes, Ha- des: Iraliens, Lenricchia: Alemans, Linfen:E Spai- grolz,Lenreyæ, CHAP: C. Les lentilles continuces à manger,nuifent à la veué, font de difficile digeftion, fonc mal à l’eftomac, & y GS caufentvétolitez,&ésinte- AA fins : routesfois cuiresauec ZE leurefcorces, elle refferrent le ventre. Celles fonc les meilleures à manger, qui plus ayfément fe cuifenr:& 5 ne noirciflent l’eau où on les met tremper. Elles font ns - aftringentes : par-ainfielles TRE refferrencle ventre, fiaprés leur auoir oité l'efcorceon les fair cuire en diligence: & qu'onierte là leur premiere eau: car clles lafchent leventre. Les lentilles fontrefuer, & caufent fonges fafcheux : & font contraires à lateftesaux nerfs, & au oulmon.Elles feront de plus grande operation con- tre le flux de ventre, fi on les prentauec vinaigre,ci- corce;, OU pourpier, ou beres noires ou myrtiles, ou efcorce de grenades >ourofes feches, ou nefples ,ou cormes, ou poyres de Thebes, ou pommes de coings ouendiue,ou plantain, ou galles enticres (lefquelles faut ietter la, aprés la decoétion parfaite) ou bien reine de fumac, de celle qu’on fale les viandes. Mais il faut faire cuire fongneufement du vinaigre auec elles : car autrementelles troubleroyent le ven- tre. Trente grains de lentilles, pelez,8& mangez, fer- 49 de leur cuice:lequel en parle derechefain AND AM ASTM ERTONEAVES uent grandement aux {ubuerfions d'efomac. Les lentilles cuites auec griotte, & appliquees, appaifenc les gouttes, Elles foudentles vlceres cauerneux,auec miel : & rompent les crouftes, & mondifienr les vl- ceres. Cuiresen vinaigréselles refoluentroures dur- tez, & mefmes les efcrouëlles. Auccpommes de coing, ou melilot, &huyle rofatelles feruent aux in- flammations des yeux,& du fondement. Mais quand ’vlcere eft grand, & fort cauerneux, ou que l’in- flammation du liege requiert plus grand remede, 1l les faut cuire auec efcorce de grenades, rofes feches, & miel. Elles fonrbonnes aufli aux vlceres corrofifs, & qui font chancreux, ou grangreniques, y adiou- ftât d’eau marine:& aux puftules, herpetes, feux faine Antoine,& és mules destalons, appliquees côme def fus. Cuites en eau marine, & appliquees,elles fcruent de remede fouuerain au mamellesgrumelees, & qui fontenflees poureftretrop pleines de laict. La lentille eft vne forte de legume par tout plante ala fueille quelque peu moinére quecelle fa fleur quañ femblable, &ierre de bien petites go & plattes quelque peu, dans lefqueiles fonc les lentille ou quatre en sb a au plus, rondes , prefices, &couuertes d'vne petite pellcule.Il y enade deux fortes,deblanches,lef- quelles fonties plus petires,& les meilleures:de cendrees,qui font quelque peu plus groffes. La fleur de ceite derniere forte cft blanche purpurine: de l’autre blanche feulemenr. Elles meurent, s'il prouient des graterons auprésd'elles. Si nous croy6s ceux qui ont cfcrit de l'agriculeure;les graines delen- tuile qu'on enterre deuant que les fémeren fumier de boui- ne,viennent pluftoft, & rendent plus beau fruit. La puree de entilles cuites eft treffouutraine aux exulcerations du penil & de la bouche.Quelques vns aflcurent;que le premier bouil lon delenrilles beu, tue & chafle les vers du ventre des petis enfans.Les lentilles ( felon que dit Galié, Mont for: aftringé- Galli,8. tes : & neantmoins elles font moyennes entre le chaud & Le fimpl. nied froid:eftans defficcatiues au fecond degré.Leur chair refferre & deffeche le vétre:mais leur decoëion le lafche. Par-ainfi on jette leur premiere eau , quand on les ordonne pour refferrer le ventre. Voylà qu'en dit Gaben:lequel ef côtraire à ce que Diofcoride dit,que les lentillesreflerrét leventre,files ayant pelees, on les fait cuire diligément,iettant là la premiere cau G4/ib.r.d 1@ faut bien gar- alimen.fac der de faire du pain de lentilles : car elles font trop feches & frailles, fans ren tenir du gras. Leurefcorce eft fort aftringe- te:mais leur chair l’eftmoyennemér: encores qu’elie foit de fubftance grofle & verreftre. D'auantage (felon que nous auons cy deffus dit) leius de lentille eftcontraire à l'aftrin- gent.Parquoy leur puree,prinfe avec fel,huyle, 8 garum, che le vêtre. Mais leur feconde decoétion , faite au modeque deflus ( r'entens que les lenuiles foyent cuites en deux eaux) fait fon operation route contraire à celle dela premiere pu- ree.Carles lentilles ainfi accouftrces defl toutes les de- fuxions du vétre,& forrifient &lesinteftins, & la bouche du ventricule , & finalementtoutle ventre. A ceñc caufe on les ordonne aux celiaques & dyfenteriques. Quant aux lentilles pelees ,tout anf qu'elles perdent toute leur aftriétion , aufi font elles denuecs de tout ce quis’enenfuit. Par-ainf elles font plus nutritiues,que quäd elles font enticres : mais neat- moins elles engendrent humeurs groffes & mauuaifes, & qui font fort rardiues à pafler:& ne deflechét les defluxiés deven tre, comme font celles qui font cuites auec leur eforce. Par- quoy ce n'eft de merueilles, fi ceux qui frequentent trop cefte viande, tombent és inconueniés de chancres & ladrerics : car ces viädes, ainfi grofles &feches, fe côuertiflent ayfémenten humeurs melancoliques.Et ne fontbonnes,finon à ceux qui O ont mauuaife habitude par tout le corps, à raifon d'ynecau qui eft efpädue par la chair. Mais à ceux qui font fcs,recuits, & lancez , ellesleur font fort dommageables. D'ailleurs, pour raifon de leur ficcité immoderce, elles gaflent la veut, pour bonne qu'elle foit. Et au contraire, elles font bonnes au natures humides & moites. Elles ne font bônes pour prouo- quer les fleurs aux femmes : car elles engédrent vn fang gros &:efpés.Mais s'ileft queftion de refferrer le Aux méftruel, cl- les y font fort propres. Or d'autär que leslentilles & la fleur de farine d’orge;ou orge mondé font de qualitez contraires, on fait des deux rneviande, qui eft fingulicre;laqueile nous 1 appellons en Afe, Phacoptifana. Mais pour la bien compo- Phacopti- feril ne faur pas qu'il y ait autant d'orge mondé que de fana. tilles: o (a (e] S VOIRD:T'OPS ÉEPESINT RAE TA 187 ifies : car l'orge fe confie trop, & s'efpeffit plus que la lentil- ju apres, Parquoy Marcellus,fuyuät fa coùfiume de repre- le, quines’engroffit de gueres. Quant à fon appareil, on re Hermolaus Barbarus, s'eft môftré peu accort, d’eflimer 4 l'apprefte tout ainfi qu’on fait l'orge mondé: horfmis que ce fuftchofe cfloignee de toute verifimilitude, que vn leguma pour larendre de meilleur gouft, & plus aifee à digerer, on y met de farriette, & du pouliot : au lieu qu’en l'orge mondé on met d'aneth,& de porteau. La lentille confite en vin cuit, felon que l’accouftrent les cuifiniers des bonnes maifons ,eft vnemauuaife viande : car la lentille ne veut eftre accouftree auec chofes grofles : ains demande chofesliquides, &incifi- ues.Or quelque part qu'on mette le vin cuit,iloppilele foye, ge vinft f gräd & fi toffu de fualles,qu’il peuft dôner ombre mefines aux tentes & pauillës. Car Diofcoride môftre mani- feftemér 4 cela eft vray,ioint auf qu'au traité de fmilaxil die &le fmilax môten6 feulemét fur les efchalatz &treilles:mais aufsi par deflus les maifons,qui ont leurs galeries & couuerts treilliflez.D'ailleurs,ie tiens pour certain, & fuis de l'opinion de ceux qui eftimét les fafolz de diuerfes couleurs,non gue- &lesinteftins, &augmenteles inflammations delaratte,fi- resaufidifferens du fmilax,eitre celle planteque Theophra- Theoph.lib. non qu'il foit corrigé par miel. D'auantage cefte viande irrite, & fe appelle Dolichus,& Galien aufi & Egineta.Car(comme 8.cap. 3. de d’auantage les durtez tant du foye que delaratte. Quefion ” nousdirons,sil plaift à Dieu, traitans du fmilax des iardins) bifl-flan. veut mettre cuire du lard en l'orge mondé, il faut quelelard Dolichus n’eft point celle forte de poix qu’on appelleen Lo- Gal. i.1.de foit frais falé, & qu’il n'ait se demeuréaufel:&àPhaco- bardie Rouiglione, & à Trente, Arabeïa, felon que dit Ma- #lim.facult. Feutlophacee ptifana, pour la rendre de bon gouft , il faut que le lard ait nardus. Car Galien & Egineta l'appellent Ochri, felon que Dolichw. nous dirons en temps & lieu.En ce chapitre donc Diofcoride parle feulement des fafolz vulgaires, & qui font blancs, & au chapitre du finilax des iardins, il parle de ceux qui font rou- ges, ou jaunes, ou de diuerfes couleurs. Au refteles blancs fontles pluscommuns, & lefquels aufi l'on feme partout par les champs, & fe tiennent fans pefleau, s’efpanchansfort fur terre, & ayans leur fueilles comme celles du lierre, quel- que peu plus grandes toutesfois , plus molles, & pleines de rins à demi fon fel. Toutesfois,de tant plus la chair fera fa- ne qu'on mettra cuire auec les lentilles , tant plus engédre- ront elles grofles humeurs, & produiront le fang plus gros & plus melancolique. Parquoy ceux qui ferôt pleins d'humeurs groiles , mauuaifes , & melancoliques , fe doyuent garder de manger trop, nidetrop continuer cefte viande. Et cela foit pour regle en routes viandes, d'autant qu'il faut auoir conf- dcration aux regions où on eft,à la faifon de l'an, & à la tem- peracure del'air. Car en Automne il fe faut garder de man- 20 veines, d'vne feule queuéeniettans trois. Leurs Peurs font ger viandes feches & melancoliques:mais en hyuer;ilen faut vier. En Efté, il faut tacher aux viandes froides & humides: mais au Printemps, illes faut choifir de moyenne tempera- cure & qualité. Et quant aux viandes, qui font de moyenne téperature,elles ne font toutes d’vnecfpece : car les vnes font diétes moderces, pource qu’elles n'approchent d'aucune ex- tremité. D’autres ont pris eur mediocrité, pour eftre ega- lement compofees de qualitez , qui tirent aux extremitez: comme qui mefleroit les lentilles auec l'orge mondé:ou bien les beres auecleslentilles, comme faifoit Heraclides de T1- rente, & nommoit cefle compofition Teutlophace: laquel- le1l ordonnoit tant aux fains qu'aux malades:car elleeft com blanches, & plus petites que celles des poix, defquelles fortée de petites cornes dela longueur d'vne paume, rôdesen long, & pointues au bout,vertes au commencement, & blanches à leurmaturité,dans lefquelles font les phañoles, qui ont quafñ Ja forme des roignons des belles à quatre pieds, blancs du refle, horfinis vers leur milieu, qui eft quelque peu noir, Les phañoles humeétent & efchauffent au premier degré, Ilen- flent mangez, & fi fafchent l'eftomac :ils augmentent tou- tesfois la femence, & excitent le ieu d'amour, & mefmes fon les faupoudre de galanga, de fuccre, & de poyure. Ils feront encores plus propres à ce, fi on les cuit en larétde vache, iuf- ques à ce qu'ils fe rompent & brifent.Et fine feront aucune- pofce de chofes contraires : & pource ne pañloit fi legerement 3 © ment dommageables, pris auec graine de carui &: mouftarde, que le beres , & pafloit pluslegerement que les lentilles feu- les. Et aufi l'humeur que cefle viande engendre au corps, eft meflé des qualitez & dela bete, & dela lentille. Voilà qu'en dit Galien. Aux parolles duquel on peut comprendre;qu'on ne doit trop manger delentilles , & moins les continuer: fi non ceux qui les mangent plus pour medecine ; que pour aourriturc. Phafisli: François,F afioles: Italiens, F aginoli, CH A P. AT enflent , & engendrent ventofitez » & fonc de difficile di- geftio.Man- gezverds;ils S font bôven- tre:& {ont fort propices aux deuoyemens d’eftomac, & aux vomiflemens. Les fafoles font ordinaires en Italie, tant és champs, que ésiardins. Et yen a plufieurs efpeces ; qui aufsi font diftin- guees par diuerfité de couleurs. Car il yen a deblancs,de rou ges ; deiaunes , & d’autres qui font tachez de diuerfes cou- lcurs:lefquels ont efté cognus des anciens:encores qu'aucuns cftiment que ce foit vne graine nouuelle en Italie. Onfeme les blancs parles champs ;, commeon fait les autres leguma- ges,& font les moindres de tous les fañolz.Les rouges, & les Jaunes, & ceux qui font de diuerfes couleurs, feruêt à coùurir les treilles , & à donner ombre ésiardins: car ils s'aggraffent auecleurs tendrons , & crochets, ni plus ni moins que la vi- Les fafñoles 40 Ilscaufentaufsi , tout ainf que les lentilles, de fonges terri- bles & fafcheux. Les petites cornes, dans lefquelles font les phafoles,tendres encores & bouillies,prifes en falade, & prin cipalement y meflant du poyure, ne font mauuaifes, & fi ont bo gouft. Bouillis & enfarinez, & fricaflez en huyle ou beur- re,y adiouftant du poyure & du verius,c’eft vn manger com- munen Jtalie. Ils font doués d'vne vertu propre & particu- licre à guerirles morfures des cheuaux, fi machez on les met fur la se Noz dames aufsi font de phafñoles vne forte de fard en cefle forte:Elles prennent de phafñoles blancs,de pain de froumét bien bläc emietté,de chafcun vneliuüre:vnelon- gue;tendre & verdoyante courge, laquelle mifeen pieces,el- les deftrempent vne nuié entiercen lai@ de cheure , auecles chofes fufdites, puis y adiouftent graine de melons cinq on- ces:noyaux de pefches bien emondez, trois onces:noyaux de pinesefcorcés , demieliure. Le tout broyéen vn mortier de pierre, & pour la fin y adiouflant vn petit pigeonneau non plumé;toutentierhorf-misle ventre, & mis en pieces , onle meten alembic de verre au balneum Mariæ, d'ou elles en di- flillent l’eau , de laquelle par apres elles fe feruent. Ccfteau fait la face belle & nette , & la peau douceà manier. Orles phañoles me font fouuenir des poix, defquels d'autät mefme Poix, que Diofcoride n’en a fait aucune mention , il ne fera (ce me femble)hors de propos d’en toucher quelque chofe. Les poix $ oforient d'vnetige qui a force trous, force rainceaux , force tendrons & aggraftes, & forcesfucilles,lon uettes,grofles & graflettes, & ietre vne goufle longue &rondc,ayant au dedis vn grain blanc & rond, de grandeur des cices blancs. Leur fleur a la forme d'vn papillo,& eft purpurine au milieu. Leug racine cft fort foible. Dansles SAUT les poix fe refferrenc fort;côme font les vefces &l'ers, On les fmeau Printemps, & les cucille on Efté.Il y en a deux fortes, de grâs & de petis. Les plus grans veulent cfre appuyez, & aufsi les laboureurs les fouftiennent debranches d'arbres. Les petis fe trainent fur terre ; & font en tout & par tout plus grefles que les au. tres;ioint aufsi qu’ils ne font de fi b6 gout. Des perisilyena deux fortes;les blancs & les cendrez;que quelques vns nom- gne , & font fort propres à faire pauillons,allees,loges;treil- 60 ment Eruilia. Les Ananiens & ceux d'alentour de Trenteles es, &cloftures , outreencores le fruiét qu'ils rendent, & cft leurombrage aufsi plaifant que celuy de lavigne, d’oubelon, de couleuuree,de coloquinte, & dés campanelles blanches, & autres telles plantes qui feruent à donner ombrage & ver- deurésiardins & lieux de plaifance. Ce que me fair penfer queceux ne s’efloingnent de verité qui eftiment cefte forte de fafoles eftre le fmilax des jardins, defcrit par Diofcorideen ce mefine liure:car il s’y rapporte fort ; ainf que nousdirons appellent Arabeiæ,d'autres Rouiglione.Les poix deflechent, tout ainfi les feues,non toutesfois auec telle efficace. Quel- ques vns difent que la purce de poix purgeles accouchecs ; & leur fait auoir force lai&, & 4 mefme elle ef fouueraine aux hydropiques.Maisils fe trôpent. Car vn medicament refri- gcratif & defficcatif, comme eff ceftuy , n'eft propre à telles aff&tions. Tragus eft caufe de tel erreur:car il prend les poix pour les cices de belier ; lefquels ont telle vertu & proprieté, 14 Or 188 Or qu'elle diffimilitude & difference il y peut auoir entre J'vn & l'autre, celuy leme fçaura dire, qui confidereta ce que j'ay dit cy deffus parlant des cices ; car les cices de belier ne différent en rien des autres cices finon qu'en couleur, Parainf que les Allemans, qui donnent de la puree de poix à leurs accouchees, y prennent bien garde: & femblablement ceux qui la prennenten lieu de medicament repurgatif : at- Gal.lib, 1. tendu queles poixne font aucunement abfterfis ; felon Ga- de alim.fas, Len,quien parle ainfi,Les poix en toute leur fubftance fe rap ortent quafñ aux feues,& pource on en vfecomme de feues: jan misences deux chofes ; c'eft qu'ils ne caufent tant de ventofirez que les feues, & qu'ils n’ont aucune vertu de pur ger)& pource aufsi ne pañenc fi toit parle ventre, Eruum: Grecs Orobus: François, Ers,04 V'effe noire: Arabes, Herbum, Keifêne,on Kerfêne: Italiens, Eruo: Allemans, Eruen: ESpaignolz, lernes. CHAP. CII L'Ers eft fort cognu : & eft fa plante petite & grefle, ayant fes fueilles eftroittes, {es : donc ont fair de farine, qui eft bien propre en me- decine. L’ers caufe pefan- teur de tefte, rrouble le ven tre, fion eu mange; & fait pifler le fang. On les faic cuireeneau,pour engrefer les beufs. La farine d’ers fe fait en cefte maniere : On lus nourriz , & les laifle- on tremper en l’eau, iufues à ce qu'ils foyent fuf- fifammentramoittiz. Puis on les mer fecher & ro- ftiriufques à ce que l'efcorcerompe. En apres on les fait moudre,& pañler parvn bluteau:& ferre-on cefte 3 farine, pour s’en feruir. Celte farine fair bon ventre, prouoque l'yrine, rend la couleur viue: & neant- moins, fi on en vfe partrop» elle faic fortir le fang, ou par l'urine, ou parle bas; auec grandes douleurs & tranchees. Appliquecauec mielelle mondife les vl- cercs:& d'ailleurs,ofte routes taches & lentilles du vi- fage &generalement de toucle corps. Elle reprime les ylceres corrofifs, gangrenes,& durtez:& molliñe lesdureffes des mamelles. Elle fait tomber l’efcarre des fiez & vlceres dangereux , & de ceux qui cou- lent & ietrent en plufieurs endroits vne humeur re- tirant au miel. Elle perceles charbons:& incorporcee en vin, & appliquee, elle fertaux morfures des vipe- res , des chiens , & des perfonnes. Elle mitigue auec vinaigre» les dificultez d'urine , les rrenchees &ef-$ © fe preintes, ou exprefions. L’ers rofti,& incorporé en miel, prins à la groffeur d'vne noix , eft bon aux Phthiliques , & à ceux qui ne prennent nourriture de quelque viande que ce foi. Sa purec eft bonne pour eftuuer les mules des talons , & les demange- fons partout le corps. Les Apothicaires,fuyuans les Grecs,appellent l'ers, Oro- bus.L'orobus eft vne plante fueillue, fe trainant ras dererre, ayant plufeurs tiges & rainceaux s'entrelaflans, & ietrans de petites fueilles longuetres,& moindres que celles dela lenul- le, attachecs en nombre à vne mefme queue , &fortans d'yn cofté & autre d'vn mefme & certain lieu, & ce parinterualle, yen reftant vne toute feule au bout. Safleur eit petite, & tirant fur le rougc:& neantmoins on la voit quelquefois blan che. Ses goufles font femblables à celles des poix ; horfmis qu'elles font pluscourtes & plus greflesidans lefquelles eft le fruiét, qui eft rond , l'efgoulle fe reflerrant de grain en grain. Il y en a deux fortes, le blanc & le roux. Gahen en adioufte A IN DOM AT MO PONTS 10 & fes grains dedäs de gouf. 20 gnu de peu de prent les grains blancs, les3 Orine d'ers enla compftion du triacle : attendu mefmes he vnetroifiefine forte, c'eft affauoirle pafle,qui tient del'vne & l'autre des deux fortesfufdites, In'y a pas long temps que l'on commence à auoir du vrayers, & ncantmoins on en fe- me maintenant par touc en Itahe. Nous en auons veu outre ceux cy vne autre forte, que l'on appelle, Ers de Candie, qui cit prefque Æmblable au noftre, excepté que fa graine ef moindre,& fes goufles plus menues. Au refte Brafauolus efli- Erwilia. mel'Eruilia, que Theophrafte,Galien,& Egineta appellent Ochro:;eftre le vray eruum : s'abufant peut cftre au voifina- ge & à la proximité du nom. Fuchfus pareillement s’eftem- brouillé auec Bra@uolus , eftimant la cicercula eftre l'eruum Gicerculé qui fe feme:attendu que l'on fçait bien que cicercula n'eft au- tre chofe que ce 4 Galien nomme Lathyrus. Car l'experiéce monfrera aflez à ceux qui la voudront faire,que la cicercula eft bien differéte aux qualitez que Diofcoride attribue à l’ers. Car outrece qu'elle ne rient aucunement de l’amer , feft-ce qu'encores qu'on en mange abondamment, elle ne fait point fortir le fang par l'vrine, & par le bas, auec grandes douleurs & trenchee:, comme fair l'ers , felon que dient Diofcoride & Galien. Qui far que Brafauolus & Fuchfius ne fe peuuent excufer d’auoir failli, encores qu'ils foyenr fçauans & grans perfonnages, Cependant il faut noter,qu'encores que Vers Le feme & fe cultiue: ceneantmoinsil croilt aufsi fans eftre femc. On le trouue fouuét parmi lesblez:mais pourcequ'il eftco- zens, on le met au ranc des vefles. Dailleurs, encores que Diolcoride ordonne l'ersblanc, pour faire la fa- rine d'ers.dont on fe fert en medecine:ceneantmoins Galien C7 74, El dit que l'ers blanc n’yeftf bon que celuy qui eft pale, ou Label rouge. Mais Brafauolus ne tenant (ce femble)compte de ce # que dit Galien , s'arrefte du tout fur Diofcoride, & prefere l'ers blanc à tous lesautres. La farine d'ers incorporee en mieleit finguliere à ceux qui ontle poulmon chargé de gros excremens : car elle en fait tour fortir. L'ers prins à ieun amoindrit la ratelle. Oint auec mielilrefoult les bubons & tumeurs des aines.Leurs goufles cependant qu’elles font ver tes, broyces auec leurs fualles &tige, & appliquees,font de- uenir les cheueux noirs. On fe ferr aufsi quelque fois de la fa= l'on ne peur preparer les trochifques viperins ; fans y meller de farine d'ers. Galié parlant des proprietez de l’ers dit ainf: Gal. lil, 8, L'ers deflèche au plus haur du fecond degr é, & elchauffe au fmp.med. | remier. Toutesfois,entant qu'il tient de l’'amerileftincifif, ablterfif, & deloppilatif. Eten vn autre pafige il dit : Vers 7dem.lib.r. nous, &en plufieurs autres regions , on engreffe les beufs de aliment: d'ers trempé &addoucieneau. Celte graine ne vaut du tout fx, rien à mäger aux perfonnes:car elle eft de trefmauuais gouff, &engendre trefmauuailes humeurs. Toucesfois, en temps de grande famine, les hommes y ontrecours ,comme tef- moigne Hippocras. Quant à moy»ie prepare l'ers auec du 40miel,pour envier,rout ainf qu'on prepare leslupins:& eftant ainf preparé, ilchaffe hors toutes humeurs groffes qui em- pefchent le poulmon & la poitrine. Leblanc n'eft fibonen medecine,que celuy qui eft iaunaftre;ou pale. L'ers boullien deux eaux, & bien trempé en pluleurs eaux, x fouuent chan gecs,perd tout fon mauuais gout, & par mefme moyen tou- te fa qualité abfterfiue & incifiue :de forte que feulement la qualité terreftre demeure.Par-ainf il deuient defsiccatif;fans participer aaucunñe amertume. Lupini fâtini:Grecs>Sipues # pepost François, Lapins: Arabes, T arinus, .Arinw, © Tormus : Alle- mans, Vaickboner, Ecig bonen, Vus! ffaftkbonen: Enrramocos : [t1- CHAPANP RCIP Les lupins, qu'on feme font affez cognuz. La fa- rinc de lupins reduire en forme de looth auec du miel , ou prinfe en breu- uage ; dechaffe les vermi- nes du ventre. Les lupins, trempez quelque peu en eau , & mangez auec leur amertume , font mefme operation. Leur decoction auffi fait Le mefme, eftant prinfe en breyuage auec rué & poyure : & fi ef bonne à ceux qui ont mal àla Esfaigrolz, Entramnces, O liens, Lupini, VE Ts SAVPIR à laratte. Cefte decoction auffi eft fort banne à eftu- uer les ficz, & vlceres dangereux, les gangtenes, la grarelle, quand clle commence à venir, les bubes & bourgeons >Les tignons & vlceres coulans & fluans en la cette,les taches & macules du corps,& les peaux mortes & blanches;quiy viennent.Emplaftree parle bas aueclaine, mytthe & miel, elle prouoque les mois aux femmes, & fair fortir hors l’enrant.La farine de lupins embellic la peau , & ofte routestaches noi- res,meurtries,& ternies. Auec griotte d’orge;& cau, I O0 elle appaife toutes inflammations ; & auec vinaigre clle mirigue toutes enfleures & douleurs de fciati- ques. Cuite en vinaigre, & enduite ,ellerefoulr les efcrouelles,& rompries charbons. Les Impins cuirs en eau de pluye ; iufques à ce qu'ils {e refoluent comme paite, nettoyent le vifage: & cuits auec racine de chameleon noir ,ils gueriffent la rongne des brebis, pourueu qu’on les laue de cefte decoétion tiede. La racine de Jupins cuire en eau, prouoque à vriner. Les lupinstrempez, addouciz, broyez, & beuz auec29 vinaigre; rendent Pappetit à ceux qui font defappe- tilez. Il ya auffi des lupins fauuages , qui font fem- blables à ceux qu'on feme : routesfois ils font en tout moindres ; & fi ont les mefmes proprierez que les autres. La plante du lu pin vulgaire n'a qu'vne feule tige, forte tou cesfois ; & icttanc vne fuelle diuifteen nu poruons, velue, molle, quelque péu blanche, ayant vne fleur blanche, & de pue reflerrees, dentelees à l'entour, & cirans fur le blanc, HOOBCAIEAMM RCE IA. 189 liquent àmode de cataplafme fur les fciatiques. Quantaux upins fauuages ils font plus amers, & de plus grande effca. ce ,en toureschofes, que les cultiuez : cftans au refte d'vne mefme efpece,& qualite. Repum: Grecs, Gongyle: François, Raue,on N aueau blanc de Jardins: Arabe ,Seliem,Selgem,Solgiem ou À flgiem : Italiens, Rapo: A llemans, Rucber: E fpaignolz,N abo. (HAP. CII La racine de raue cuite, rofitez,& produit vne char- nure molle & laque, & prouoque à luxure. On fo- mente de fa decottion les mules , & les gouttes : & l'ayant broyce» on l'appli- | ] que mefme fur le mal. Ayät troué la racine d’vne raué, & rempliffanr le trou de ce- rot rofat,puis le faifant fon- dre entre deux cédres chau des,cela ainfi preparé eft fn oulier contre les mules ef- corchees. Les germes des raues fontbons à faire vri- netsfion les mange. La greinede rauc cit forrbonne és antidotes &rriacles:& principalement à ceux qui font preparez pour appaifer douleurs. Prinfe en bre " ec À euc: 1 N onguettes comme celles des feucs , dans lefquelles il y acinq; ouages elle fert de contrepoyfon; & prouoque à luxu- ou fix grains, qui y font côtrains par petites pelhcules,ronds du refte, horfmis vers leur milieu , de couleur blanche iau- naître, & d'yncamercume merueilleufe. Sa racine tire quel- que peu fur leiaune, & eft fort efcarquillec. Il fait mourir toutes plantes qui luy prouiennent aupres, rant s’en faut qu’elles luy portent dommage. Son fruiét fort du milieu de Btige. On feme les lupins en Tofcane, non feulement pour les manger,mais aufsi pour engrefler lesterres. Outreceux qu'on feme, on treuue à force lupins fauuages :lefquels ier- tent au mois de May vne fleur rougeincarnate. On addou- cit les lupins domeftics, &les mange-on ordinairement en jal, lib.x. Jtalie,aucc du fl. Galien parlant des lupins,dit ainf : Lelu- l ; alim.fac. pin eft vn legumage grandement profitable. Car cftant boul 40 vne petite graine noire au dehors, & blanche au de- li, & par-apre mistremper en eau, iufques à ce qu'il ait per- du toute fon amertume, il efi bon àmangerauec garum, ou oxygarumou bien, fans cela, auec vn peu de fel:& no comme l'orge, ou autres viandes, ou il faut mefler beaucoup de cho- fes pour les apprefter.Le lupin cfi d'vne fubflance dure & ter- reftre:par-ainfi il eft par nevefsité de difficile digeftion, & en- gendre grofies humeurs :lefquelles ne fe ea bien cuire & digerer parmi les veines, font vn amas ‘hameurs crues & re. Laraue mife en compote, n’eft fi nucritiue : mais elle ouure mieuxl'appctir. La raue fauuage croift pat les champs.” Cefte plante eft haute d’vne coudec, & ietre à force branches qui font polies & liffees à la ci- me. Ses fucilles font polies & liffces,& font de la lar- geur d'vn doigt, quelque fois plus. Elle produit fa graine en gouffes, qui font faites àtefte double. Et quand on les ouure , on treuue vne autre gouffe de- dans, faite à mode de tefte : au dedans de laquelle ya dans. Onemploye cefte graine és medicamens ot- donnez pour nettoyer & mondifier la peau du vifa- ge & de tourle corps :& fur tout, en ceux qui font compofez de farines de lupins,ers;fourment ou fui- ne d’yuraye, Les raues font ordinaires en Italie, & principalement en la Lombardie : où apresauoir cucilli le bled , on le feme és jal. Hb.6. indigeftes. Eten vnautre plage il dit: On mange le Jupin mplemed. cuit ; apres qu'il along temps deuanterempé en eau , afin de luy faire perdre toutefon amertume. Toutesfoisfonnutri- tireau mois d'Oë&tobre.Il y a trois efpeces de raues:car 1l y en mentengendrevnfang gros. Au refte,quand il eft ainfñ pre- oise plattes , de rondes; & de longues. Combien que Pline Plin.b18. paré, on le trouuera emplaftique en medecine, Mais s'il re-f die les longues eftre fauuages. Cependant nature nous mon-c#f.13- tientencoresfon amertume, on letrouueraabfterfif&refo- fre vne œuure fort miraculeufe , de faire croifire en trois lutif.En cataplafme,ilfait mourir les verssauft: fant-il,cftant moysd'vne petite grainevne râcine fi grofle:car on treuue des prins à mode d’elcétuaire auec micl;ouen breuuage,auec rauésen certaines regiôs, comme en Sauoye; qui pefenr plus æaes de Sa mois de Juin &luiller, Puis, quand elles font grofies;onles vincuir. Sa deco@tion aufsi fait mourir lesvers : & les lauc- sménsfaits d'icelle mondifient, & en partie refoluent ; fans aucune mordication, & mefimes deffechent les peaux mortes & blanches quiviennent fur lecorps;les gratelles,tigne:,rou gcoles,;rongnes, gangrene, Je mal fainé Main, & les vlceres malins. Le: lupins prins auecrue & poyure, pots les rendre vn pou plus gratieux, netroyent le foye & la ratre: appli- rez auecmyrrhe & miel, ils prouoquent le flux menftrual, de cent hures,Quant à moy,ien ay veu au val FRAIS uoye, feurs fois,qui pefoyent plus de trente liures: & eftoyent lon- gues &rouges. Theophrafte dit, queles raues & les refforts aiment le froit:car lors ils s’'addouaflent & croiflent en raci- EE Ÿ cap.4 né,& non en fueilles:où,au contraire,quand le ventdu Mid tire,ils fe jettent tout en fueilles.Pline fait grand eftat des ra- ues de Norfa , qui eft en Ja duché de Spoleto : pource peut €ftre qu'elles eftoyent plus grofles & plus douces que les & font fortir l'enfant. La farine des lupinseftrefolutiue fans éoautres. Es hautes montaignes, où on.n'a les commoditez aucune mordication:; & ne refoult féulementles taches noi- res de fang meurtri & terni:mais aufti les durtez des ef- crouflles,& autres petites rumeurs Maispour faire ces cures, illa faut cuire en vinaigréfimple ; ou en miel & vinaigre, ou en vin cuit: & ce felonfes côplexions des patiés & la diuerfité des maladies : fe trauailläs toufours d'y appliquer les reme- des plusconuenables, Elle refoult aufsi les meurtriflures & terniffures : & generalement, en toutes chofes où peut feruir Je decoëtjon des lupins leur farine y eft bonne: Aucuns l'ap- du plat pais,les raues y font fort cftimees : tant pour nourrit les perfonnes, que pour enereffer lebetial. Celles qu'on fe- me en cfté ne font volontiers mangces ds chenilles , qui neäntmoins'en font bicufriandes, fian mefle de fuyeaueclz greine, quand on les feme: ou bien qu'onlaifletremper l£ graine yne nui& en ius de Toubarbe:car Columella dit l'a- uoir efprouué. Quant àla raue fauuage, qui prouient aflez communemét en T ofcane, ie n'en ay peu encores recouurers d'autant queie fuis fort efloingné dudit païs:& fi toutesfois ic merit 190 je meriterois quelque reprimende, pour n'auoir en ce daigné émployer mes amis, Parainfi,combien que celle qu’autrefois ñous’auons fait pourtraire ; ne fe rapporte à ce qu'endit Dioforide, ce neantmoins d'autant qu'elle eft femblable à noftre rauecommune;il nous a femblé de l'appeller fauuage, & pourtelle la bailler, Quelques ynsefliment auec Fuchlius queles refponfes,defquelles on vfe en fälade, font la raue fau- uage de Diofcoride: aufquels ie ne peux m'accorder tantà caufe que les goufles dans lefquelles eft la graine ne font dou bles, qu'auffi la graine n’a aucune vertu abfterfiuc, Quant Reponfes. aux refponfes, pour en dire ce qui en eft; leur plante eft d'vne coudee de haut ,iettant d'vne feule racine plufieurs petires 1 à tiges fueilleuês en fafommité. Au parauant que ierter fa tige , de faracine fortentde fueilles longuettes, & fe tenans ras deterre; & neantmoins celles qui font par toute la tige font plus courtes, & ont plus d'apparence. Les fleurs fortent de la cimé des rainçeaux ; lelquelles font rouges, &tirans fur le pers;quatre en nombre, autät qu'il y a de fueilles. Sa grai- necftenclefe en petis chapiteaux, & eft petite, &de couleur obfeure, Elle a vne racine bläche,de longueur de trois ou qua tre doigts,profferte, & enflce vers le ben ui au preallable eftblanc, Fille , &tendre, & rempli d'vn fue quelque peu doux au gouft. Qui me fait derechef péfer que noz refponfes ne fonr ce que Diofcoridea entendu par fa raue fauuage:car iln'eufl(ie m'affeure)oublié telle particularité. Elles prouien- nent en champs non cultiuez ; aux collines, & pres, voire mefmes on en plante és iardins , defquelles auféi l'on fait grandcas. Onen mangeen falade;tant de crues quedecui- tes, Ornefçay-ieencore quelle proprieté ni vertu elles ont en medecine: l'ay bien ouy dire que mangces auec poyure long,elle font venirle liétaux femmes, Au refte parlons vn Rae fau. peu dela raue fauuage', qui prouienten Boheme aux extre- mages mitez des champs. Elle a fatige, fa fueille, fa fleur, fa graine femblable à la domefique:horfmis que les fueilles monftrent quelque peu le fauuagc. Sa racine eftlongue,& groffecôme celle 1 reflort, & toutesfois a le gouft de la raue fauuage:qui fait que l’ay nommee raue fauuage. Nous auons defia dit qu'il y auoit grand abondance de lavrayeen Tofcane, non que l'ayons veuesains par le rapport de noz amis l'ayäs ainfi entendu. La graine de celle de Boheme, pour eftre fortame- re, &de faculté abfterñue,pourra feruir au lieu de l’autre;lors ue l’on voudra nettoyer la peau du vifage:& en outre quand Gal. lib.6. ;] fera queftion de defchaffer les vers du ventre, Galien par- fmpl. med. ant de la raue ; dit ainfi : La graine de raue prouoque a lu- xure, pource qu’elleengendre à force ventofitez. Sa racine Galli.1.de eft de difficile digeftion , engendre ventofitez , & augmente alim.facult. le fperme. Eten vn autre pañlage il dit: Laraue ,oule na- ueau, eft mife au ranc des herbes qu'on mange, quant à ce quieftfurterre. Laracine, qui eft dans terre, auant qu'e- fre bouillie,eft fort dure, & mauuaife à manger.:Mais eftant boullie en eau, elle eft autant nutritiue, que autre plante de faforte. Onaccouftre les raues en plufeurs fortes. Car les vnsles mettent en compoñte en fel & vinaigre, pour les garderroutl'an. Le (ane qu'elles engendrent; cftant dige- ré par le corps, eft plus efpésqu'ilne faut. Par-ainfi fi quel- qu'vn en mangeoit outre mefure, & principalemeat s'il n'a l'eftomac bon pour les bien digerer, il fera vn amas de fang cru parmi les veines. Quant à lafcher ou refferrerle ventre, on peut véritablement Sera n'y feruent ni deffer- uent : principalement quand elles font bien cuytes. Caril les faut faire fort cuyre :mefmes celles qui font deux fois cuites,font les meilleures, les cuyfant à la maniere que nous auons predit. Que fi elles ne font bien cuytes, elles font de trefdifficile digeftion , nuyfent à l'eftomac ; & engen- drent ventoftez, & quelques fais caufent mordications au ventre, 30 Annotation. * Ce que l'exemplaire Grec met féuves , Ruellius le tra- Plin.li.20. duit branchu : ce qu'il a pluftoft prins de Pline (comme aufsi 23. il fait en plufieurs autres cndroitz) que du Grec. Quant à nous, nous l’auons traduit arbrifleau : combien que Diofco- rideait pris ce mot improprement, comme il fait plufeurs autres autre part. 60 Napus:Grecs, Bunias:François, NT auet:fraliens, Na po: Allemans, Steckrucben : Esfaignolz,, Na- bicu. CHAP (V. 40 AND. MATTHIOLVS | n ARE Le Nauet cuyt dône peu de nutriment, & engendre ventofitez. Sa graine,prinfe en breuuage, affoiblir ja ma lice des poyfons & yenins: & la met-on és preferua- tifz. Onmerles nauetz en compote, Les nauetz font mis au ranc des raues. Theophrafle & Pli- neen mettent plufieurs efpeces: combien que ie n'en aye veu que de deux:aflauoir,des blancs & desiaunes. Les jaunes n'ont pas fi bon gouft que les blancs: encores qu'ils foyent plus gros & plusbeaux. En gencralils font meilleurs cuits enius de chair, & neantmoins caufene ventofitez , & faoulent pluftcft que les raues : & pourceaui font plus propres à exciter le ieu d'amour, & principalement y adiouftant du poyure.On mefle de leur graine en la côpoñ tion du Triacle:carelleaen foy quelque particuliere propries 20 té à defchaflerle venin, Prinfe en breuuage en sus delimons & oranges , elle chaffe la vermine du ventre. Beuë en deco- &tion de capillus veneris & de lentilles, elle nettoyetoutes morbilles , ampoulles & pufules : & principalement, pour deux proprietez qu’elle a,clleeft fnguliere aux morbilles:car elle rire la matiere caufant la maladie du fn fonds à la fuper- ficie du corps, ioint qu’elle fürmonte par fa force & vertu tout le mal de l'affcétion. Pour faire vriner ; prens en vne cucilleree en vin, yadicuftant vne dragme de graine delin. Beué en vinaigre miellé & eau tiede, elle caufe vomifiement, & fait fortir de l'eftomac toutes cruditez. Prinfe rous les jours par quelque temps en decoétion de marrubium, elle eft fingulere à la iaunifle , & à l'hydropifiefeulementencom- mencec. Si tu defires en fçauoir d'auantage,voy nos epiftres. On en feme à force en Egypte, pource qu'ils font d’huyle de leur graine. Raphanus : Grecs, Riphanés: François, Refforts Arabes, Fagel Fegiel.Italiens, Rafano, on Ra dice: Alleman:, Rernich: Efpaignolz, Ranano, Œ Ramanillo. CEA, Le reffortefchauffe,engédre ventofitez, & eft plai- fant à la bouche:mais il eft mauuais à l’eftomac. Il fait routter & vriner,& fair bon ventre. Toutesfois, pou faire bonne digeftion, il le faut manger fur le dernier mets:car fi on le mangeau commencement du pafbil fait fouleuer la viande, Parquoy on l’ordonne auät le aft à ceux qu’on veut fairevomir. Le reffort aiguife Fe veué : &eftantfort cuit, ileft bon à latouxinuere- ree ; & pour faire fortir hors les groffes flegmes , qui empefchent la poitrine. L’efcorce de reffort,prinfe en vinaigre miellé ;prouoque foudain à vomir. Onen enduit les hydropiques,& ceux qui font rauaillez de laratte. Auecmiel;il ofte routes terniffures & meur- tiflures , & reprimeles vlceres corrofifs. Il donne fecours SVRrPDVORC. {cours aux pointures des viperes : & fair renaiftre les poils ai par la pelade: & auec farine d’y- uraye » il ofte les raches&c lentilles ducorps. Mange & prinsen breuuage» ileft bon à ceux qui fe fenitent fuffoquez pour auoir trop mangé de champignons: & fi prouoqueles fleursaux femmes. Sagraine fait vomir, & vriner:& confume & diminue laratte. En- duit auec vinaigre, il fait comber l’efcarre des gan- grenes. Cuiten vinaigre & miel, & gargarizé, il ferc à lafquinancie:& prins en breuuage auec vin, il don- ne fecours aux morfures du ferpent cerafte.Les fueil- rmerada, les du reffort fauuage;que les Romains appellent Ar- moracia, font femblables à celles des reffors des 1ar- dinsiroutesfois elles retirent plus aux laufancs, où fa- nues blanches. Saracine eft grefle,tendre,& vn peu mordante. Les fueilles & laracine fe mangent com- me lesautres herbes desiardins:toutesfois la racine eft chaude, & fait vriner. Noz Tofcans appellent le reffort, Radice. Les Romains retenans leur ancienne denomination du reffort fauuage, 10 l'appellent Armoracia. Aurcfte, veu que le reffort fauuage eft plus aigu & plus dur que le reffort des iardins:on ne peut dire autrement que ce page de Diofcoride ne foit corrompu, comme aufñi plufieurs autres :& mefmes en ce qu'il dit la racine du HO AAsEe cftre tendre, molle, & vn peu mordante. Le reffort a la fueille femblable au nauer, plus cftroite que la raue,plus rabotteufe, & velue,fa tige rondeen long, la goufle enflee, & plnsgrandequane fois que celle de la rauc,pointue au bout,& dans laquelle ef la graine, qui eft ronde , roufle, & mordante au gouft, plus petite au refle & plus dure que ni celle du nauet ; celle de laraue. Sa racine eft de façon diuerfe : car ilyen a quil'ontlongue, blanche, ronde enlong , tendre; fraille, & nonaigueau gouf : celte 3 © £orte eft eftimee en Tofcane fur toutes la meilleure. D'au- tres l'ont grofle , & de forme denauct, laquelle eft beaucoup plus dure quel'autre forte, & plus mordante au gouft. La couleur auff les fait differentes. Car on entreuue de blan- ches & de noires quaf par tout, & toutesfois les noires font plus rares. Cueillie frefchement,& coppec en petites pieces, & arrofee de vin blanc pur, puisefchauffecen vne paefle, & mife fur le penil,fait vriner. Sonius prins en vin odorant, ou maluoyfie, au poix de deux onces, a mefme vertu & efficace. Prens vne once d’efcorce de rcffortauecautant de mercu- riale , quatre grains de faffran , de poudre de cafle odorante vnedragme ; ius de fauinier deux dragmes : le tout broyé en va mortier, & appliqué fur l'onifice de la matrice, fert de re- mede treflouuerain aux femmes quifont au mal de l'enfant. Leius deracine dereffort, cuit quelque peu en vin blanc, y meflant de l'huyle d'amandes ameres & douces , & quelque peu de école qe chaut dans les oreilles, ofte les fons & tintinemens quiyaduiennent. Fuchfuseftime le reffort fauuage eftre cefé plante qu'aucuns appellent reffort des champs, qui a les fucilles femblables à lampe ; & qui neant- moins font plus grandes : Ja racine de laquelle eft trefaigue & mordante: & s'en fêrc-on a donner gouft aux fauffes,en tou- tela Germanie, &en Boheme. Mais ic penfe queledoéte Fuchfius fe foit abufé à la grande mordication de cefte raci- CAMRE 191 preftees1comme font l'origan vert, le creffon Aleñois, le thym la farrierte, le poulioc, le ferpollet , la mente, la ca- lamente;le pyrethre,& la roquerte:car toutes cè chofes don- nent gouft aux viandes, & fi font efpeces d'herbes. On man- ge quelquesfois la tige & les fueilies du reffortimais c'eft plus par necefsité, que autrement. Le reforc cft du nombre des viandes qui feruent plus à donner appetit , qu'à denner nournture. Ila verru de fubrilier , auec ce que notoirement ilefchaufe: carilabonde en mordacité & acrimonie, plns qu’en autre qualité. Au printemps ilfeietteen tige & en fucilles : conime font toutes autres herbes qui croiffenten tige. On mange fa tige auec huyle, garum, & vinaigre, 10 toutainfi qu'onfait le: tiges deraues, mouftarde, & laiétue, La tige du reffort eft plus nurritiue que le reffort cru:car elle pert fon aerimonie en l’eau : & neantmoins elle eft bien peu nutritive. Aucuns font bouillir non feulement la tige,mais aufsi le reffort mefme : & le mangent à mode de raucs. Au refte, ie m'esbahiz & des fots, & des medecins ignorans, qui mangent les reffors cruz apres le paft, pour ayder à la dige- fion. Is dient qu'ils Font experimenté:mais oncq perfonne n'en mangea en cefte forte;quines'en trouuaft mal. Sifer:Grecs, Sifäron:F rançois, ESfece depañtenades. Sifér I. Sifér IT. ) LA SA CONTE: Le fifereft affez cognu. Sa racine eft de bon gouft cftant cuite, & eft fort bonne à l’eftomac. Elle donne appetit, & prouoque à vriner. Combien que le fifer aye efté fi commun aux Anciens;que mefmes il ne fe treuue pas vn deux(à tout le moins que r'aye leu) qui l'ait defcrir : fi eft-ce touresfois qu'il nous ef fi inco- gnu & caché, qu'il feroit fort difficile tant à ceux quinous ontprocedé en ce fait, Je aufsi à nous, de montrer quel eft le vray Sn ui fait,qu'ayant parci deuant affeuré par le rapport d'aucuns , que le vray fifer croifloit en la coftc du Rhin alétour de Mayence,ie me defdis mainrenät, & change d'opinion:me tenant à ce que m'ont affeuré quelque fçauans perfonnages ; cefte plante que les autres nommoyent fifer, n'eftre autre chofe que celle qu'auons ici fait pourtraire, que ne. Que s'ileuftefté à Rome, ilne futiamaistombéen ceft oles Allemans appellent Geli Ruben, & Mocren.Si doncques Theophr. de erreur:caril yeut veu aflez de reffors fauuages.Theophrafte pat.plälil. Met plufieurs efpeces de reffors, aflauoir, reffors de Corin- 74e the,de Cleonce,de Liothalafie,& de Beoce.Celuy de Corin- the eft fort grand & gros: & croift faracine hors deterre, & nonenterre. Le Liothalaffe , qu'on appelle aufsi Thracien, refifte fort au froid , & fe peut hyuerner. Le Beocien eft fort doux, & eft rond, & non long, comme le Cleonien. Ceux qui ont les fueilles plus lifices, font les plus doux, & de meil- leur gouft : mais ceux qui ont les fueilles plus afpres, font auféi les plus fors. On treuue vne efpece dereffors qui ont la fueille mblable à la roquette. Le reffort (felon que dit Gal. bib. 8. Galien) eft chaud au tiers degré, & fec au fecond. Le fauuage nous auons point de fifer , ie croy que c'eftceile plante, quia tant de racines, & qui fe rapporte à noz paftenades, de la- quelle nous auons ici mis le pourtrait. Or ay-ie plufieurs rai- fons qui m'induifenr à ce.Premierement,finous prenon gar de à ce que les Anciens ont dit du fifer, nous trouuerôs qu'il eft d'vn mefme genre auec noz paftenades. Car(fans mettre en auant ce qu'ont ditles autres) Pline apres auoir parlé des by, j; pañtenades , fubfecutiuement apres joint le fifer, comme Es parlant de chofe comprife fous mefne genre:iointaufsi(com meil ditjque le fifer à vne corde du long de fa racine;laquelle onofteapres qu’ileft cuit. Davantage pource que plantéil vient mieux que femé,;comme aufsi Finulacampana, lelis, & fmpsmad. furpañle le domeftigucences deux qualitez. La graine auf i 60l'arum. Car en plantant quelque iettons que l'on aura arra- ct plus chaude & plus deficcatiue que la plante: & ef aufsi refolutine. Parquoy on en vfe, pour raifon de fes qualitez, à oftertoutes meurtriffures & terniflures. Item, en vnautre Gal. lib.2. pañlage , ilen perle encores ainf:Les gens de ville mangent de alim fac. les reffors crux auec garum au commencement de table, pour fe faire bon ventre: & y en a bien peu qui y mettenrdu vinaigre. Les païfans Jes mangent auec du pain feul, comme on fait toutes viandes que nature nous a donnees toutes ap- ché de faracine , en vn an ileft propre & bon à manger; ou femé 1l n'eft proffitable qu'au troifiefme an. Et de yray Marcellus l’interprete de Diofcoride, & Ruellius efcriuent que les Ançiens en vfoyent ainfi : combien toutesfois qu’ils ne notent les Autheurs d'oùils ont appris cela. Maisiecroy que ces grans moe n’euflent voulu efcrire ni afleurer telle chofe , s'ils ne l’euffentainf veu & leu en quelques Au- theurs probables. Et ce qui me côferme d'auätage en m6 opi+ nion 192 AND. MATTHIOLVS Columel. de nion,eft que Columelle dit, Les paftenades,le ffer,&l'inula rerufl.li.x1. campana prouiennent mieux lors qu'ils font profondement cap. houez & fumez : & fi faur obferuer en les plantant qu onles mette loingl'vn de f'autre:car il prouiennent mieux ainfi ac- couftrez. Voylaqu'ildit. Qui demonftre clairement que le filer ne fe feme , ains plante. Au refte qu'il lefaille planter loing à loing, afin qu'il prouienne mieux (d'autant que les plus gros font les meilleurs) cecy le monftre , qu'il a la racine efpeñle & auffi pleine quaf que les aphrodiles. Et pource Plin.li.19. Se en parle ainfi : Etquant au fifer, il print bruit parle caps. moyen de l'Empereur Tybere , qui en faifoit venir d Alle- magne à grande inftance ; pour fabouche. Et de fait ilyen a de fort beaux à Gelduba, qui eft vn chafteau afsis fur le Rhin, en Allemagne. En quoy ilappert que cefte plante ai- me les regions froides. Ils ont vne certaine corde qu’on ofte quand ils font cuits. Voila que dit Pline. Dont confte & ap- pert que le fifer d'Allemagne cftoit fort eftimé de T ybere, d'autant que celuy qui prouient aux regions froides eft le plus grand & le meilleur. En outre Diofcoride dit que la racine de fifer cuite eft de bon gouft & profitable à l’eftomac: ce qui aufi fe trouue aux racines de cefte plante que nous te baillons : car bouillies & enfarinees, puis fricafles en vne paefle,elles n’ont moins de grace & proprieté. Il n'y a qu'v- ne doute qui metient en fufpens,c’eft aflauoir que le fifer des Anciens n'eftoit exempt d'amertume (felon Galien & Pline) & le noftren’ena point. Mais, felon mon aduis, telle chofe ne procede que dela difference des païs & regions , qui don- nent le gouft & faueur au viandes felon leur temperature. Car ne voit-on que l'oignon , qui de foy eft mordant & ai- gu, defpouille telle aigreur & mordacité en Caiete:&ne- antmoins là croiffent les plus grans : comme auffi il aduient au reffort, & en l'arum de Cyrene, ainf que dit Galien. J'ay dit mon aduis , non queie vueille eftimer cefte plante eftre du tout le fifer des anciens: mais pluftoft pour mon- ftrer que ce queen ay dit eft fondé fur bons & fermes argu- Plindi2o mens. Plineditqu'ilyavn fifer fauuage, comme ilauoit dit cap.$. de la paftenade,difantainfi, Le ffer fauuage eft femblable & en figure & en proprietez à celuy des jardins vaufci efueille- ill'eftomac, & rend l'appetit à ceux qui font defapperiffez. Opion tient que, mangeant du fifer auec vinaigre fair auec laferpitium , ouauec poyure & vin miellé, ou auec faumure de poifçon, dite garum, il prouoque à vriner,& rend l’'hom- me plus gentil compaignon enuers les Dames. Autant en dit Eds. Itemileftbon pour fortifier le cœur de ceux qui releuent d'vne groffe maladie, & fert grandement à ceux, qui par vn deuoyement d’eftomac ont vomi largement. He- racides l'ordonne à ceux qui feroyent empoyfonnez d'ar- ent vif, & à ceux qui fe trouueroyent mal de hanter char- nellement les femmes: ou qui releucroyent d'vne grofle ma- ladie. Leius du fifer des iardins, prins en laié de cheure,re- Gal.li.3.de ferme le ventre. Voyla qu'en dit Pline. Galien parlat du fifer fimplmed dit ainf,La racine de fifer cuite eftbonne àl'eftomac,fait vri- facul. ner, & eft chaude au fecond degré,ayant quelque petite amer tume,accompagnee de bien peu d aftriétion. Lapathum, Oxylapathumsid eff Lapathums acutum, Jîne Rumex:Françcois, Lampe: Arabes, Humadh, Hunadh,© Hamad: Allemans, Ampffer : Ira- liens, Lapatio,04 Rombice:Efpaignolz, Labaca. Oxals, Acetofà: François, O zeille, Vinette,ou Sa- lierte : Italiens , Acetofà : e Allemans, Saner eAmpffer: Esfaignolz, «Azederilha. ippolapathu (annage, HP a) Oxylapathum. H Oxalis. Autreefpece d'Oxalss, GMA: :0 Entrelesefpeces de lapathum, on appelle Oxyla- es adire la Patienceou Parelle, cellequia es fucilles aigues , & dures en leurs extremitez : & croit és marais. L'autre laparhum fe feme : * &eft femblableau precedent. La rierce efpece eft fauua- ge perite,baffe, molle & femblable au plantain : r04s Pappellons, ozeillede Tourssou, bon Henry. La qua- triefme efpece, eft appellee Oxalis ;ou Anaxiris , ou Laparhon: & eff celle que nous appellonsoxeille, [in- plement. Elle a fes fueilles femblables à l’ozeille fau- uage,g#'on appelle ozeille de Tours. Sa tige eft peri- te, fagraine eft pointue;rouge,mordante : & depend ladite graine rant de latige,que de fes branches.L’her be & latige detous lapathes cuits, lafchentle ventre. Et fi on les applique cruz, auec faffran ; ou huyle ro- farjilsrefoluent les melicerides, gui font vlceres ier- tans bouë ou fange [émblable aumi-l. La graine dela- pathum fauuage, de parelle, & d’ozeille, prinfe en breuuage auec d’eau ou de vin, eft fort bône aux dy- fenteriques & cœliaques, aux degouftemens de l’e- 4oftomac,& aux piquures des fcorpions. Quefionla boit ; auant qu'’eftre piqué des fcorpions, on nes’en fentira point. Leurs racines cuites en vinaigre, ou enduires crues >gucriflent & mondifent la grarelle, les impetiges, & feux volages, & iles ongles corrom- pues & gaitees. Maisil faut lauer au parauant la par- tie offen{ee , au foleil , auec nirre & vinaigre. Leur decoétion appaile les demangefons, fi on en eftuue les parties qui demangent. Lefdites racines, cuites en vin , appaifent les douleurs des dents & des oreil- ; oles; fi on s’en lauela bouche, & qu’on diftille de leur decoétion dans les orcilles : & appliquees fur les efcrouelles, & orillons, elles les refoluent. Elles di- minuent & confumentlaratre ,auecvinaigre. Au- cuns pendent feulement lefdites racines au col du patient, pour refoudre les efcrouëlles. Broyces & appliquees, elles arreftenr le flusimmoderé des fem- mes. Prinfes en breuuage auec du vin, elles guerif- fentlaiauniffe ,rompent & diminuent les pierres de la velcie, prouoquent les moys aux femmes, & fer- gouent aux piquures des fcorpions. Hippolapathon, eft vne grande herbe , qu'on mange ; laquelle croift és marais. Elle ales mefmes proprietez que les au- tres lapathes. 3 © Combien que la parelle ne fe femeés iardins: ceneant- moins elle y croit fouuent de foymefme, & mefmes en champs cultiuez, ayant la fueille vn peu moindre que les be- res noires,& quaf femblable à celles du plantain,fe panchant vers SVR DIOSC, «vers terre.fa tige de la hauteur d’vne coudec,ridee, & icttant wne fleur rouge , &vne petite graine noraître & reluifante: wne racine de couleur faffranee &amerc,eftat du tout fembla ble à l'ozeille. La Parelle,q Diofcoride appelle Oxylapathü, & qui croift aux marais , n’eft pas ainff nommee pour auoir le gouft aigu, comme à l’ozcille : ains eft à raifon de fes fucil- les, qui font ainfi aigues au bout. Car 5}, en Grec,ne figni- fie feulementle gouit qui eftaigu & piquant : mais aufsi re prefente toutes chofes pointues. A quoy ne prenans garde Auicenne & Serapio ; ont appellé ozeille, toutes les fortes de Lapathum. La Parelle croift és marais, fel6 que dit Pline, & eft femblable à l'ozeille :encores que Diofcoride la face 10 diffemblable, Quant à l'ozeille;encores que Diofcoride s'en taife,fi eft-elle de deux efpeces:car il y a la grande, & la petite ozcille. La grandeales fucilles femblables à {a parelle au- mage:tellement que fouuent on préd l'vne pour l'autre:mais la différence fe cognoift au gouft:& f toutesfois elle a fa fueil le plus petite, pluslifice & plus eftroite , à fon iflue quafi de façon de fleche. Elle a force racines,mais non faffrances,com me celles dela Parelle : au refte d’vn gouft aigre, tout ainf quefes fucilles & fa tige: mais la petite les à faites À mode d'vn dard : eftans molles, liffees, & marquees de veines rou- ges, & quirendent beaucoup de verius, &plus fur que ne fait Yautre. Leur grainecft femblable : excepté qu'ell rofe en la grande ozeille,& moindre en la petite. D'hippo- Édéohu il y en a aufsi deux fortes, l’vn domeftiq ; l'autre fauuage. On appelle le domeftiq ; Rheubarbe Monachal: car il fe rapporte en fucille, graine & racine, & en toutes autres chofes au vray hippolapathü. L'hippolapathum fau- uage croift non feulement és marais, mais aufsi és montai- gnes:& principalement és lieux où le beftail fait feiour, pour engrefler leterroir. Ileft du tout femblable à la rheubarbe e.lb.7. des iardins. Galien parlätdes Lapathes, dit ainfi:Le lapathü l,med, à vne vertu moderement refolutiue : mais lapathum acu- tum l’a meflee:car outre ce qu'il eft refolutif,il eft aufsi reper cufsif. Leur graine eft noroirement aflringente :tellement , qu’elle guerift les caqueflangues & flus de ventre : & princi- ? palement celle de Lapathum acutum. Quantà Hippolapa- thum,qui croift és marais, il amefmes proprietez que les au- eibx. tresitoutesfois il ne fait fi grande operation. Eten vnautre ilimen, fr, pañlage il dit: On peut bien appeller la Parelle, Bete fauuage: car elle eft fmblable à [a bete des iardins , &au gouft &en facultez & proprietez. Toutesfois pource que la bete cit plus dele&table que la parelle , la bete eft plus vfitee és cuyf- nes. Parquoy nous pañferons outre: attendu que ce qu’il fal- loit dire de la parelle , nous l’auons dit au traité dela bete. Aetius dit que l’oxylapathum eft de grande efficace pour guerirles morfures des chiens, ayant premierement fo- menté {a playe de fa decoëétion ,onapplique l'herbe deflus, 40 puis y meflant des racines , que l’on la donne en breuuage, De fes racines ontire par alembic de l'eau fort propre pour ancttoyer la face de toutes taches , puftules, dartres , lentilles & feus volages, qui f fait ainfi, Eau de racines d’oxylapa- thum, & de melons bien meurs,de chafun deux hiures: œufs d’arondelles dix, de falpeftre demie once, de tartre bläc deux onces. Ce qui doit eftre broyé, eftant pilé,on met le tout en alembic,&le feu allumé on en tire l'eau:de laquelle on fe laue de matin, &de foir d'huyle de tartre & d'amandes meflez l'vn parmi l'autre. La deco&tionen vin d'oxylapathum pri- £ par quelques iours en breuuage, gucrift la iaunifle. L’on croïit que la racine de parelle fauuage arrachee au defaut de la Lune,caufera que ceux qui la porteront n'auront iamais) © les yeux chaflieux, eAnnotation. übxf. *Plinenefe trouucracontraire à Diofcoride , fi nous fuy- L, uonsicy l'exemplaire d'Oribafus , lequel met ainf : Et n’eft du tout femblable au premier. En quoy on peut voir que les Japathes ne font fi differens entreeux, commeles exemplai res vulgaires prefuppofent. Lampiäna:François,Sannes blanches : Italiens, Lam. pJana, CHAP, CUTEXS Les fanues blanches, encores qu’elles foyent fau- üages, ncantmoins elles fe mangent comme les au- tres herbes, Elles font plus nutritiues , & meilleu- EVVRE IL 193 ae ga, tesà leftomac, que l’am- (5 Fa pe. Leurs fucilles & ti- kW Y% ges cuites font bonnes à V4 imanger, Encores 4 Diofcoride met- te les fanues blanches entreles herbes qui fe mangenticencant moins il n'en a fait aucune de- fription: pource, peut eftre, que ceftoit vne herbe fort commune en fon pays. Ce qui n'eft ainfien Italie. Parquoy ie tiens auec Pline , que Lampfa- pislil.1e. * na foit vne efpece de choux fau cap.9. CELLES uages, de la hauteur d'vn picd: SEE ce do tuto. blabies à celles de nauets:excepré qu’elle iette fes fleurs blan= ches. On entreuue beaucoup en Tofcane, en la Pouille, & en plufieurs endroits d’Italic:& principalement és terres qui fe repofent. Pour le iourd'huy on ne mange point les {a- nues blanches, fi ce n’eflen temps de famine. Galien parle Gal. lib.7. 7 e eft plus 201des fanues en cefte forte: Les fanues engendrent mauuai- Fmpl. med, fes humeurs quand on en mange. Toutesfois eflant en- duites & appliquees, elles font aucunement abfterfiues & rcfolutiues, Blisum: Grecs, 2x3:10) : Françoi;Poreeronge,on Bles te: Arab, Barhalaiamenta,0 B achale aliema aie: Italiens, Bliro: Allemars, PA ayer: Efpai- gl; Bredos. CÉRAP, LCA Les blettes fe mangent comme les autres herbes 5% potagieres. Elles foncbon Ÿ ventic : mais ncanrmoins ? ellesn'ont en elles aucune vertu medicinale. Il y a deux fortes de blettes: c'eftaffauoir, les blanches, &les rouges, Toutes deux croiflenc ordinairemér & parles iardins, & par les champs. Les blettes rouges font fi viuement rou- \ ges qu'onles diroittaintes en ( ve cfcarlatte : combien que par 114 = CAES trait de temps elles deutennent purpurines. Les fueilles & la ti- ge dela bleite font femblables à celles du pafle-velours:mef- mes leur racine iette ynius rouge. Ily en a aufti vne autre forte de rouge,;queie nomme; Grande blette,d'autant qu'el- le croift quañ de la grandeur d'vn arbriffeau , ayant fa tige & fa fueille beaucoup plus grade que l’autre :elleierte vneficur grande, quia force chatons ou efpis ; leur cime regardant en bas, rouges du reftecommele pañle-velours, & ayant fa tige de la groffeur du bras,ferme &rude. La BLETTE blan- che produit fes fueilles mblables àla rouge;excepté qu'elles font plus larges,& de couleur de Se NE leurs fleurs & leur graine à mode de grappes,qui fortent des bran- ches;entre les fueilles & les branches, à mode du panic fauua ge.Noz païfans d'alentour de Trente appellent cefte plante, Biedonc: & yen a d'aucuns qui la mangent,l'ayant premie- rement fait bouillir en eau:& puis fricaflee en huyle ou beur- re,aucc des aux, du verius, ou du vinaigre. Foutesfois cefte viäde prouoque quelquesfois à vomir, felon que i'ay veu par experience: & caufetrenchecs & douleurs és inteflins & au ventricule:& efmouuätles humeurs coleriques;caufe vn flux Go de vétre.Pour cefte caufe Pline en parle ainfi:La blette ne fert Plin.li.10» quaf à rien,& n’a ni faueur ni pointe aucune. Dec forte qu’en «22. Menander, les maris voulans outrager leurs femmes,lesap- pellent Blettes. Elle nuit à l’eflomac:& trouble tellement le ventre, qu'elle fair perdrefens & patience à d’aucuns. Tou- tesfois on dir, qu'eftant prinfe en breuuage avec du vin, elle cit bonne aux pointures des fcorpions : & qu'elle fert aux cloux des piez, y eftant enduite: & sppiques auec buyle, qu’elle eft bonne à laratte, & aux douleurs des temples.Hip- pocrates dit que cefte viande arrefte les fleurs aux femmes. Ga?. lib.6. Voylà qu'en dit Pline. Galien parlant des blettes ; dit ainfi: Fimpl. med r La 194 A ND, La blette eft vne herbe potagiere,qui ef froide & humide au {cond degré,apres les temperez. Item,en vnautre pañlage, Gallib.» de il dit: Ceux qui prennent garde au gouit des arroches & alimen.facl, des bletres , & Theophr des choux ; diront toufours que la lai- tuë tient la mediocrité du gout entre les choux & les her- bes fufdices. Car les choux deflechent efficacement: & au contraire, ces herbes font du tout humides & aqueufes. Par- ainf on les mange auechuile & garon: mais le meilleur eft y mettre du vinaigre : car fans cela elles nuiroyent à l'efto- mac Ornous auons dit queces herbes ont quelque vertu de lafher le ventre , principalement quand elles font forti- fices de quelque chofe lubrique & gluanfe. Voylà qu'en dit Galien, Le m’efmerueille donc, veu ce qu’en dient Galien & Pline , que Diofcoride ait dit les blettes faire bon ventre, & ne feruir de rien en medecine. Malua: Grect, Malache: François, Male: Ara- Les, Chubeze,on Chabazi: lrahent, Maluaïse Alle- mar Pappel: Ejpaignolr, Malhx. Grande Mare. Manne. La Mauue des iardinseft meilleure à manger, que la fuuage. Elle nuit à l’eftomac : mais elle fait bon ventre: & principalement lestiges ; qui font bonnes aux boyaux,& à la vefcie. Les fucilles crues,machees auec vn peu de {el , & miel , gueriffent les fiftules des yeux qui viennent pres lenez. Mais quand elles com 40 menceront à fe cicatrizer, il ne faut plus adioufter de felà ce Malticatoire. Enduites fur les piqueures des mouches guefpes,ou mouches à miel,elles y font fort bonnes : & qui les fera broyer crues auec huile, & s'enduira de cefte compofitionil n’a garde d’eftre offenfé des mouches ou efpessni des mouches à miel, Enduites auec vrine, elles gucriffent les tignons & vlceres fuñs en larefte,& oftentles furfures &c peaux mortes,qui y viennent. Cuites & broyees auechuile, lures du feuelles les gucriffenr. Leur decoétion, mi- {€ à mode de parfum par Le bas;ramollit les durtez de l'amarris: &clyfterizee,elle fertau trenchees & ero- fions de la velcie,des boyaux,de l’'amarris, & du fon- demenr.Le ius de mauue cuite auec faracineseft bon contre toutes poyfons & venins» fiapres qu'on Pa prins; on lereuomirincontinent, & fouuent. Ceius eft bon aux morfures des araignes phalanges:& d'ail leurs fair venir lelaict aux femmes. Sa graine beuë en vin, auec la graine de lotus fauuage, mitigue les douleurs de la vefcie. Les mauues font ficognues , que les petis enfansen vont de àla mouftarde. Il ya plufeurs fortes de mauues. Quant à pat. plant. celles qui deuiennent grandes comme arbres, cefont mau- Ub.1s.5- ues des iardins , qui ont efté ainfi accouftrees par la diligence & culture des hortolans, felon que dit Theophrafte, lequel en parle ainf : Ileft tout certain que plufieurs chofes fe di- uerffent , & fortent hors deleur naturel par efte culiuees: M À TT HO BWS comme on voit ésmauues, qui deuiennent grandes & grof- fes,comme arbres. Et ne faut long temps, pour les faire aiafi croiftretains deuiénent ainfi grandes & grofes en fix ou fepe moys : tellement qu'il yen a de grandes comme de piques: & s’en fert-on de baftôs. Toutestois tant plus elles font vieil les,tant plus font-elles grofles. Voylà qu'en dit Thophrafte, Pline dicque outre les mauues d'Arabie, qui deuiennent Pl».lib,p grandes en moins de fptmois, comme arbres, & feruent de cap.4. baftons, il y a vne efpece d'arbre qu eftde mauue: &ceen la Morce és Bains de la ville Lixi, où on tient auoir efté les jardins des Helperides tant celebrez. Ceft arbre de mauue Afauyes 4 Lo eft haut de vingt piez : &ceft plus gros qu'vne brafle d'hom- pres, me. Autant en eft-il du chanure. La premiere Mauue queie vis jamais auoir prins nature d'arbre, ce fut en la ville de Gri gnan , fur la riuiere de Benac ,en vn couuent de Cordeliers, qui l'auoyentainfi fait croiftre à loyfr. Il y a vneautre efpe- ce de mauues ; qu'on treuue és jardins & vergers;de la hau- teur desarbrifleaux , n'ayant qu'vne tige,quineantmoins cf. grande;ronde, & a forme de bafton, n'ayant gueres de fueil- les,ymais larges cependant, & dentelees en leur circonference: quant à celles qui fortent de la tige elles font diuifees com me celles de la maunecommune. Sa fleur eft grande &fem- blableà la rofe, fueilleut, & de diuerfe couleur : car quelques 20 vnesl'ont purpurineflamboyante, d’autres blanche,d'autres de couleur de chair.& tant en forme qu’en couleur fe rappor- tentauxrofes. Elle ne pañle fi toit que la rofe : & cependant elle eft fans odeur, & de nul proffit.Sa racine cf longue;foup+ ple &rendre;comme celle des guimauues. I1me femble donc qu'a bon droit nous la pourrons nommer Grande ‘mauue: Grande quelques vns toutesfois l'aiment mieux appeller mate ar- mate. boree. Ettoutesfois Galien n'entend autre chofe par lemot Gal bb, évaderd'etu ré yn, C'eft à dire mauue arborce, queles guimau Fmpl. m ues.Depuis quelquetempsen ça Jardanus medecin de Gen- fac @ li, nes, m'acfcrit que l'on treuue force mauues arborces du long du riuage dela merde Gennes : mais ie n’en ay peu en- cores voir. Les racines demauue feches deftrempees en Yn 30 jourentier en can, & ainf mouillees, enuweloppeesen du pa- pier ; & cuites en cendres chaudes , & derechef mifes fécher, font fort fingulieres pour frotter les dents, & les faire deue- nirblanchescar elles en oftent toute l'ordure. La decoétion des fueilles & racines gargarizee addoucit l'afpreté de la can- ne du poulmon: les mucilages parcillement les acrimomes. Les fucilles cuites & mangees, oftent tour enrouëment : & incorporees en huyle,fel & beurre,font bon ventre.L'empla- ftre fait de feuilles de mauue pilees , y meflant celles de faux, eft fingulier pour ofter l'inflammation des viceres & bleflu- res. Aufi font elles propres auec porreaux & oignons contre les morfures venimeufes desferpens.Leur jus difillé dans les, oreilles en ofte la douleur. Cuites auec leurracine, & redui- tes en vifcofité,c'eft vn remede fort profitable pour les fem mes qui font au mal de l'enfant :leur jus auffi prins aux poix de demie liure a mefme proprieté & vertu. Ea graine de mau ue prife en breuuage en vin blanc, oftel'enuie de vomir. Les petis iettons de mauues fe mangent en falade au commence- ment du palt, pour faire venir l'appetit.Bref la mauue eftvii- le à beaucoup de chofes : & pource aufsi es Anciensl’appel- loyent,Omnimorbia,comme voulant dire qu’elle eftoit pro- pre à toutesmaladies. Leurius prinsen breuuageaux poix de fix onces eft profitable aux melancholiques : & à ceux qui J font hors du fens, au poix de huiét onces. Galié, traitantdes Gal. Hi mauues, dit ainfi:Les mauues fauuages font quelque peu refo rpm &appliquees fur le feu faint Antoine, ou fur les bru- 5 o lutiues, & legeremët remollitiues. Mais celles desiardins,tät plus font aqueufes & humides,tant moins ont devertu.Leur d'autant qu'il eft plus fec,auffieft-il plus ecace.De cefte ef fruiét,pece eft celle, qu'o appelle, Anadendromalaché,c'eft à dire,mauue arbre:& eft laplus refolutiue de toutes.On l’ap- pelle aufsiAlchea, Et envn autre paffage;il dit:Outre les mau Gall ues desiardins il ya des mauues fauuages:tout ainfi qu’il ya alim fa des laidtues fauuages. La difieréce q' elt entre ces mauues,eft &les fauuages font plus defsiccatiues 4 celles des iardins. Le jus de mauue a ie ne fçay quoy de gluant meflé parmy;qu’on netrouue point en la ladtue. Au refteelles n’ont aucune ver tu refrigeratiue , qui foit manifefte :ce qu’on peut ayfement \ 6o cognoitre, faifant maintenant vnemplaftre de mauue, & vn autre de laidtue, & les appliquant l'vn apres lautre,fur les in- flammations chaudes & ardantes , comme font eryfpeles. Mais ilfaut, pour bien compofer ces emplaftres, broyer f bien les plustendres fueilles ; qu'iln’y paroifle feulement vn filet. Et alors tu cognoiftras que lemplaftre de laiêtue raffref- chit fenfiblement & manifeftemenc : & que celuy de mauue rend vne chaleur tiede. La mauue cuite & mangce pañle le gerement : non fulement pour raifon de fon humidité, mais Lufs à caufe de fa vifcofité:& principalement quand on y met à force huyle, & garum, Elleeñ d'aflez bonnedigeftion. Si onpar SVR DIOSC. on parangonne les ius de bete; de mauue, & de laitue:on trouucra le ius debete abfterfif : celuy de mauue, gros & gluanc: &celuy de leitue;qui tiendra le moyen entre la bete & la mauue, eAtriplex: Grects eAtraphaxis 3 Ÿ Chryfolachanon: François, _Aïreches, Bonnes Dames, Follertes,F e- mes: Arab, Carah® Carafil raliens,- Arriplice: À lemär, Moiten, © Milten:Efpaignolz, Armoles, CREARRe CCI ae Arroches des Tardins. Les Arroches,eft vne her- be potagiere» affez cognut. Il y en a de fauuages, & de celles qu’on feme. On les mange » COMME les autres plattes. Leur greine, prinfe en breuageauec eau miellee, guerift de laiauniffe. Encorès qu'6 trouve peu d’ar- roches és iardins de la Tofcane: fi eft-ce quela Lombardie en eft bien fournie:car les pai- tres Z5 fans en fonr ordinairement des cartres , à la mode qui s'en- fuit : Ils coppent bien menu les fueilles d'arroches, &lesin-, corporent auec fourmage gratté, œufs , & beurre: puis en 2€ font la tartre,laquelle ils cuifent en leurs tartricres & poiles, u'ils ont propres à cela. Les arroches croiffent lepcrement fe toutes autres herbes :car elles font bonnes à manger, quinze iours aprés qu'elles ont efté femees , leurs fuelles dont larges du cofté de la tige: & vont toufours en appoin- tant, à mode de fers de fleches. Elles font grafles, pleines de ius , & font de couleur verde, tirant fur le saunañtre. Leur tige eft rouge, & haute quelquesfois de quatre coudecs:& à plufeurs branches ; qui en fortent : lefquelles font chargees de greines,enclofes en petites bourfes. Les arroches font {eu lement bonnes au printemps: car comme elles croiflent de leger , aufsi fe perdent elles deleger. Spinacia: Francoës, Effinars. 1 Aucuns modernes cftimét les efpinars & les arroches cftre vne mefme efpece d'herbe : mais cer- tes , à monsugement, ils fullenc grandement. Car outre ce que les efpinars font nouueaux en Italie:ils font d’ailleurs bien dif- ferens desarroches,&enla tige, &ésfucilles,& en la greine, & f- nalementen la couleur , & mef- imes en la faueur. Manardus efti- me les arroches & les efpinars eftre vne elpece de chryfolacha- non:maisiene puis eftre de fon opinion. Carchryfolachanon f- goifie, herbe potagiere doree. Et combien que cela puifle aucune- à ment appartenir aux arroches: ceneantmoins ie ne puiscomprendre que ce nom puifle eltre attribué aux efpinars, qui font toufours verds,& en fueille, & en tige, & en graine.On les femeau mois d'Aouff, & mef- mes aufli en Mars. Septiaurs apres qu'ils font femez, ilsap-60 nee leur fuele premiercmét de forme triangu- aire, puis de façon de fleche, puis plffee depuis la queut, comme l'endiue, Leur racine et fort mince, au refte cheue- lue, leur tige de la hauteur d’vnecoudee, & quelquefois plus grande, & cependant creufe au dedans. Elle sette à la cime de petites fleurs rondes, herbues & grappeufes. Leur graine et cfpineufe , & a plufieurs coings & angles. Ils prouien- nent en quelque terre que ce foit qui aura cité fumec: & & necraignent nullement le froid. Car mefmesen Boheme l'hiuer on en treuue à vendre par tout cn grande abondance. fo 10 LIVRE Al. i9$ Les femelles fe cognoiflent en ce qu'elles ne portét point de graine. Quelques vns citiment que cefte herbe potagiere eft premierement venue d'Efpaigne, & pource auf qu'onle doit nommer efpanars & non efpinars: mais ie croÿ pluftoft que l'on lanomme cfpinars, à caufe de la graine qui et efpi- neufe. On les cuit fouuent fans eau :car elles ont beaucoup deius. Ils refrigerent & bumcétent au premier degré; laf- chentle ventre, & engendrent ventofitez. Leur ius pris en brcuuage fcrt aux morfüures des fcorpions &araignes, & ficft profitable appliqué {ur la playe: cuit iladdoucit l'afpreté de la canne. apres le chou tritien, qui l'a quelquesfois groffe d'vn pied en rondeur : aufsi n’y a-ilchou qui foit plus tardif à ietter fa cimeque cefluy. Toutes lefquelles marques refpondent en- tierement à noz choux cabus. D'auantage nous auons en Italievneefpece de choux, quiiettent leurs tiges en bofle, comme vne raue : & mange-on leur moelle cuite au gras du bouillon du pot. lene trouue point que Pline,niautre autheur ancien en ayent fait mention:non plus que de ceux mx en- qui oncles fueilles chiquetees rout alentour. Les choux font is de La ennenus de la vigne : tellement que fion plante vn chou au pe, ied d'un fps de vigne , le fps fe reculera, flon que dient heophraîle, Pline, & Varro. Sur quoy fe fondant Añdro- cides, eftime quelechou defcnyure. Et mefmes Ariflote, en fes Problemes, dit, que cela procede du ius du chou, qui eft doux & abiterfif. Les choux fauuages font fort communs en noz marines de Senes,en lacofledela Terracine,tirant vers Naples , &és autres coftes, tant de la Mer Mediterrance, ue de la Mer Adriatique. -Ses fuailles font femblables aux Mine des iardins : maiselles font veluës , comme celles de ».1ib19, iufquiame:eftans fort ameres, & de mauuais gouft. Pline dit -19. quelesraues viennent de la vicille graine dechou:& au con- traire , que les choux viennent de vieille graine deraue. La graine de choux groffement broyee, cuite en bouillon de chair, & prife en breuuage auec le bouillon eft finguliere à la colique pafion. Lechou cuit deux fois, mangéauccgraine de cumin , fl, huile & griotre d'orge ; guerilt les caqueflan- gues , &lors mefme qu'on ne prend point depainauec. Le Jus des choux cuitsauecvn vieux coqa les mefmes vertus: & fi outre ce il eft fort proffitable au malde la ratte & du foye, & pour tirer Ja pierre desreins. Les choux cuitsen perfection, & fouuent mangez , font bons aux thsfiques, Leurius cuit en miel, & appliqué fur les anglets des yeux, cfclaircitia veut. Pris en breuuageil eft bon à ceux qui fe trouueront mal d’auoir mäâgé des potirôs & champignons. Cuits &faupoudrez de poyurelôg,&prins aucc leur bouill6, ils font venirlelaiétaux nourrices. La moelle 4lontire de eurs troncs, cuite en blanc mangé , & preparce auec miel à 40 mode d'eleduaire, eft finguliere à ceux qui ne peuuenrt auoir leur haleine, Et pour dire en bref, les choux font proffira- bles quafi à roureschofes. Car mefmes Chryfippus medecin ancien dedia vn volumeentier à feurs proprietez & vertus, Le difinguant flon les parties du corps de Yhomme. Telle- ment qu'il ne fe faudra lus efmerueiller f les Romains an- ciennement,ayans chaffé leurs medecins,fe font medicamen al. lib.7. cez de choux l'efpace defix cens ans. Galien; parlant des npl.mal. choux, dit ainf : Leschoux des iardins tant mangez; que appliquez dehors, ont vne vertu defficcatiue, & ne font trop mordicans. Ils foudenc les playes, & gueriflent les vlceres malins, & difficiles à guerir : parcillement tous fle- gmons ia endurcis , & de dificilecuration, & toutes autres inflammations ardantes & aigucs. Par mefe vertu ils gueriflent les taches rouges & cnflammees qui viennent (ur Te corps, & les formalles & herpetes. Par leur vertu 2bfter- fiue ils mondifient & gueriflent les gratelles , & mal faint Main. Lagrainedechou, & fur tout des choux d'Egy- pte, prinfeen breuuage , fair mourir les vers: car les choux d'Egypte font de plus fechetemperature. Celle graineelt amere:comme auf font tous medicamens qui feruent à fai- re mourir les vers. Parla mefme vertu elle ofte le hafle du vi- fage, & les lentilles , &toutes autres chofes, quiont meftier d’eltre nettoyes & abflergees.La cendre des troncs de choux eff fort defficcatiueitellement qu'elle rient quafi du b rulant.60 Pour celte caufe on l'incorpore auec vieil fein , pour l'appli- quer aux douleurs inueterces du cofté , & à autres tels acci- dens. Carceñtecompofition elt fortrefolutiue. Le chou fau- uage eft plus chaud & plus fec que celuy des Jardins : côme aufüi routes chofes fauuages font de plus grande efficace que les domeftiques de leur efpece, és qualités chaudes & feches. Par-ainfi elles ne font bonnes à prendre dans ie corpstatten- du qu’elles font tropeloignees de la temperature de l'hom- me. Auffi font elles plusameres que les domeftiques. Com- bien que lechou de iardin tienne quelque peu d’amertume 10 20 oYn€ lettre, Car foidanella eft du tout femblableau chouma- LÉVRE TI, 197 &d’acrimonie. Maisle chou fauuage äbonde plus entces deux qualitez : auf eft-il plus abfterfif & digeltif, que celuy des iardins. Quant au chou marin,outre ce qu'illafche fort le ventre, pour eftre falé & amer au gouft, encorces cft-il propre appliqué dehors, à toutes chofes ou ces deux qualitéz font requifes. Eten vnaatre paflège.ildit : Plufieurs mangent les choux pour viande : mais les medecinsen vfent comme de medicament defficcatif. Nousen auons touché quelques mots au liure precedent, & quand nous traittions des pro- prietez & vertus des fimples: parquoy maintenant nous en arlerons fomimairement. Leiusde chou eft aucunement axatif: & au contraire,lecorps d'iceluy,à raifon de faficaité, referre pluftoft le ventre qu'ilne lelafche. Quand donctu voudras purger le ventre auecle chou, ille faut faire vn peu cuire en eau clere:8: quad ilaura vn peu bouilli,il fautauoir vn plat preft, où y ait d’huyle & de garon, ou bien du fel: &:y verfer foudain les choux auecleur decoë&ion. Mais; pour deffecher le ventre par trop moyte & humide, apres que le chou aura vn peu bouilli, 1l faut verfer la premiere eau, & Ja ietter là:puis reuerfer d'autre eau chaude fur les choux: & les faur Jaifer tant cuire, qu'ils foyent quafireduits enpañle:ce qu'on ne fait quand en veut lafcher leventre. Voyla qu'en dit Galien. Aurefte, combien que Diofcoride ait ditquele chou Marin porte fes fucilles femblables à celles de la farra- zine ronde,eitäs longues & fubtiles : plufieurs toutesfois ont cflimé,& à bon droit, que ce fuft celle plante que les apothi- cairesappellent communemét, Soldanella. Car la foldanella Sodanell = craift.és cofles de mer : & font fes fueilles pleines delaiét ; & ; fes branches rouges:defquelles les fueilles fortent à modede lyerre : & font falees & amercs au gouft,& quelque peu mor- dantes, Parquoy r'eftime que l'exem plaire de Diofcoride foit corrompu:en ce qu'il dit les fucilles du chou marin eftrelon- gues:car ie tiés qu'il faut mettre,quelles font petites. Et cefte faure 4.elté ayfee à commettre,en mettant pexpas c'eft à dire grand;pour gxp>, c'eft à dire pecit, en changeant feulement Gallib.2.de alimen. fa- cuit. rinsexcepté, qu'ellea les fucilles plus petites que la farrazine ronde. Ruellius , encores qu'il foic de noftre opinion tou- chant foldanella, ou foldana :toutesfoisil a failli; en.ce qu'il luy attribue les fucilles de la farrazine longue. Matthæus Syluaticus aufsi , qui a fait les Pandeétes, a grandement CRtÉ bites icy; eflimant que la foldanella fuftla Chachile des Arabes. Chachiles Mais Scrapio defcouure bien fon erreur: difant la chachile eftrefmblable à Ja moufle des arbres : ayant Les feuilles fm blables au creffon Alenois,& non à la farrazine.De moy fay veu & cueilli plulieurs fois des choux marinsés riues de mer,à Yenife,à Triefti, & à Aquilea,où ils croiflent en gran deabondance. Sa decoction prinfe en breuuage aucorheu- barbeeit finguliere pour les hydropiques. Sa poudre meflce aucc rheubarbe & cubebé a mefme vertu. PBerrxGrec, T'eutlon:Francois, Beres, Porree: Ara- bis, Decka,© (elb.1 saliens, Bicrola: e Allemans, Mangolr, Pieffen EPaignsiz, Afélças. Betes noires. Betes blanches. CH AP. Il y a deux fortes de beres: dont les noires, cui- tes auec lentilles, referrent le ventre: mais beau- coup plus leurs racines. Les blanches font meil- leur ventre. Toutesles deux engendrent mauuailes humeurs, & mauuais fans, pour raifon de leur quali- té nitreule. Leurius; tiré par lenez,auec miel, pur- ge le cerucau: à eft bon aux douleurs des oreilles. 51 La 198 AND. MA La decoction dela racine, & des fucilles , nettoyela craffe & leslendes de latelte, & guerift les mules des talons, fi on les en fomente. Ileftbon de frotter de leurs fucilles cruës les peaux mortes & blanches qui viennent fur le corps, qui au parauant auroyenteité frottees auec nitre : pareillement les places vuides de poil par la pelade, eftans vn peu auparauant fcari- ficessaufsiles vlceres corrofifs. Cuites,elles fonr bon nes au feu faint Antoine, & aux bubes & bourgeons qui fortent , & aux brulures du feu. À Les Betes noires & blanches font communes & ordinaires par tous les jardins. En Allemaigneil y en a de rouges, & és fucilles, &és racines, lefquelles font groffes comme raues:& font fi rouges,;qu'on eftiméroit leurius eftrefang. Les Alle- mans mangent leurs racines en hyuer,cuites entre deux cen dres : & les defpouillans de leurs pelures, petit à petit, ils les mangent en falade, auecvn peu de poyure, tout ainfi qu’on fait les carrottes:& y trouuêt meilleur gouft qu’és carottes. Ils en vfent aufsi auéc le rofti , les ayant vn peu fait cuire, & coppé de trauers en pieces, & mis en compoîte,y meflant du Z reftort fauuage,defchiqueté au preallable. Toutes les fortes de betes fe tranfportent apres cftre femees ; lors qu’elles ont ietté cinq fucilles : & neantmoins tranfportees elles deuien- Gale.lib.8. nent plus belles & plus grädes;fi l’on fume auparauant leurs fmplimed.racines. Galien, parlant des betes, dit ainfi:La bete tient du nitre en fes facultez : & cela fait qu’elle eft refolutiue & ab- flerfiue, & qu’elle purge par le nez.Eftant cuiteselle pert tou te fa nitrofité:& prent vertu contraire aux flegmons & apo- fumes chaudes : & deuient legiérementrefolutiue. La bete blanche eft plus abfterfiue & plus refolutine que la noire:car Galb2. la noiretient quelque peu de l'aftringent:& p us enfaracine ARE g en fes autres parties. Eten vnautre pañlageil dit: Leius e poree eft notoirement abfterfif: de forte qu’il prouoque d'aller à felle : & quelquesfois mord & point l'eftomac,prin- cipalement de ceux qui l'ont Fort fenfible. Parquoyfionen mange par trop ; elle nuit à l'eftomac. Labete'eft de peu de nutriment ; comme aufsi font toutes autres herbes des jar- dins. Elle defoppile plus le foye,que ne fait la mauue:& prin cipalement quand on la mange auec mouftarde ou vinaigre. Eftant prinfe en la mefme façon , elle eft fort bonne à ceux quifonttrauaillez delaratte. Et de fait ,en cefte forte, elle Plinli10. fe prend pluftoft pour medecine, que pour viande nutritiue. Voyla qu’en dit Galien. Pline dit, que l’on trouue de betes fauuages, & que on les appelleLimonium : duquel Diofco- Gal.li.a,de ide parle en fon quatriéme liure , & Galien au feptiéme li- 4 ure des fimples. Toutesfois Galien eft d'opinion contraire à Pline , ence qu'il dit : Nous auons monitré & dit qu'ily auoit des mauues fauuages , & des mauues des iardins :tout ainf qu'on voit éslaitues. Maison ne voit point de betes fauuages : finon qu’on voufsit dire que ce fuft le Lapathum. Quelque lourdaut toutesfois, voulant maintenir Pline, n’a point eu honte de blafmer en ce Galien: mais de combien 1l s'eft abufé & en cecy & en vninfnité d’autres lieux;iele laif- fe au iugement de tout hôme doéte. La bete blanche cuite & mangee auec yn ail cru,fait mourir la vermine du vétre.felon quedit Pline au lieu preallegué. Soniusbien pañlé &net- toyé, &clyferife , eft finguler pour faire fortir hors la ma- cap. 8. ali. fac. Chyftere de bete fouue- Eur feres laxatifs : felon que ray veu & experimenté par plu- fieurs fois. Laracine de la beteblanche raclee, arrofee de fel & miel, & prife en fuppofñtoire, lafcheleventre. Celle dela noire cuite en eau , &appliquee, ofte toute demange- fons. Le ius quel’onen tiré, pris en breuuage , ou enduir,eft fingulier contre les morfuresdes ferpens. Portulaca: Grecs, e Andrachne: Francois, Posrpier, Pourcelaine,ou Pourchaille: Arabes, Bakleächa, ou Bachele alhanica: Italiens, Portulaca, Procacchia; © Porcellana: Allemäs, Burtzelkraut, ou, Porrzel. kraut:E Spagnolz, Ver- dolagas, © Bal. droengas. CHAP. CXVII, T'ÉR OV: Lepourpiera vertu aftrin e On lenduit a iotte d'orge, aux dou- leurs detefte, & aux in- ammations tant des yeux, que des autres parties du corps: eftantaufii bon aux ardeurs de l’effomac, au feu faint Antoine, & aux douleurs de la vefcie. Il def= agaffe les déns, quand on le ma{che. Il corrige les gran- des & excefliues chaleurs des boyaux, & de Pefto- mac, & arrelte leurs fluxions. Il aide & füruienc aux 1cins, & à la vefcie, encores qu'il y eut erofon, ou vlcere: & d’ailleurs reprime l’appetit de luxure. Sonius, prinsen breuuage, fait les mefines opera- o tions: & eft fort bon és fieures. Le pourpier cuit {ere aux vermines qu'on a au ventre, &à ceux qui cra- chentle fang,& eft bon aux dyfenteries, hæmorrhoi- des, flux de fang, & melimes aux piquures du fer- pent,nommé Seps. Il fortifiefort les medicamens, ordonnez pour les yeux; y eftant meflé : &clyfterifé, il fert grandement aux defluxions des inteftins, & aux vlceres & erofions de Pamarris. Ileft fingulier aux douleurs de refte caufees de vehemente chaleur, en s’en fomentant & eftuuant la tefte auec huyle d’o- oliues & huylerofat. Appliquéauccvin, il efface les bourgeons, &bubes rouges, quiviennent enlatefte: & induitauec griotte d’orge;il ferr aux membres qui tombentendefinemét,mortification, ou fyderation. € 4 Le pourpier eft fort commun. Ilya pourpier fauuage, & pourpier domeftique &cultiué.Le domeftique ierte fes fucil- les plus larges,graffes,refplédiflantes, & blafardes d'vn cofté, d’vn mauuis pouft,& d'vneaigreur fort afpre:fa tige efterof- fe;ridee & droite,de couleur quafñ tirant fur lerouge,du refle grafle : fa graine eft noire, petite, & enclofe en petites efcales herbeufes:ayant fa racine fendue en plufeurs parties. Celuy o qui vient de par foy auxiardins , vignes & autres lieux a fes tiges rondes, foupples, grafes,roufloyantes, &ferampans à terre: & neantmoins ictte fes fucilles femblables à l’autre, moindres toutesfois & longuettes : femblables du refle. Le pourpier mangé cru eft bon aux fendafles & creuafles des le- ures,& aux dents qui brälé fueille mife fur la läguc,efti- che la foif. Le fauuage râpe par terre:& a fes fucilles plus en- taflees:encores qu’elles foyét moindres, & plus fubriles, q cel les du pourpier cultiué.Galié,parlant du pourpier, ditainfi; GaLlib Le pourpier eft froid & aqueux,& partiope dlque peu à l'au fimpl. n ferité &afpreté. Parainfilarrefte & reprime les fluxions,& mefmes celles qui font chaudes & colcriques:& outre ce qu'il altere & change leur qualité,illes refrigere encores.Parquoy tiere fecale endurcie , qui ne voudroit fortir pour autres cly- $ © one peut dire refrigeratif, iufques au tiers degré:& humide au fecond.Et pour raifon de fes qualitez;appliqué deuëment fur la bouche du ventre, & furles deux flans ,ileft fingulier fur tous medicamens,aux ardeurs & chaleurs vchementes de l'eftomac,& principalement és fieures heétiques. D'auantage il defagafle les dens:addouciffant & répliflant de fon humidi- té vilqueufe tout ce quiauroitefté exafperé & defleché par l’attouchement desius brufques,afpres, & verds.Autär en fair fon ius:lequel eftrefrigeratif,non feulement eftant appliqué, mais aufsi eftant prinsen breuuage. Et generalement toute l'herbe, mangcee, a la mefme proprieté.Item,pource qu'elle eft quelque peu aftringente on l'ordonneaux dyfenteries, cra- 6o chemés de fang, & aux fluxiôs immoderces des femmes, Tou tesfois fon ius eft plus propre à t outes ces chofes, que l'herbe mefme. Et envnautre paflage : ù il dit : Plufieurs mangent le Guy. 74 pourpier ,; commeviande nutritiue: toutesfois ildonne bien de alim, petite nouriture:& encores eft elle froide,humide, & vifqueu 4 fe. Toutesfois fion en vfe,côme de medicament, à raifon de fa vifcofté,il guerift l'agaflemét des dentsicar ilne tient rien du mordant nidu piquant. Et pource.que nous en auons plus amplement parlé au traité des chofes aifees à preparer,nous S pañlerons outre.Pline dit que eftant mis à mode decataplaf Plin.li: mefur ‘ap. 210. SVR:DPIOSC., me [ur le nombril relafché & fortant hors, qu’il le referue & Jeremet dédans. Ilgueriftles inflammations des mamelles & des podagres,apphqué auec miel,ou croye Cimolie. Fina- lement il eft bon à tousaccidens caufez de chaleur. eAiparagus : François, e Afperge: « Arabes , Halion, ou, Hclium : Allemans, Spargen : Italiens, « Afpa- rago: Efpaignolz , Efpatagos, C'XVAIIT: C\'AA1P: \ vulgaire. Sesiettons, cuits 22 font bon ventre, & prouo- Z quent à vriner. La deco- N ion de fes racines, prinfe AR A NN en breuuage, eftbonne à la bus UN ©T DIR ARE ART A | <. difficulté d’yrine,à laiaunif AE fesaux douleurs dereins, & ù Ken FR É Ÿ aux fciatiques. Et eftäs cui- motfures & piquures des araignes phalanges. Celte decoction;,tenué en la bou- malade;en ofte la douleur. La graine d’afperge, prinfcen breuuage >eft bonne à tout ce que deffus. On dit que les chiens meutent, s'ils boyuent la decoëtion d'afperge. On ditaufsi, que les cornes des beliers , concafées , & enterrees produifent & engendrent des afperges:ce qui eft con traire à toute veriré,felon mon iugement. *L'afperge3 © cultiué , ierte plufieurs branches : & font fes fucilles longues,&cdelices,côme celles de fenouil, & qui vien nenten grand nombre. Ses racines font rondes,gran des, &amaflées ; comime yne cfponge. Sesicttons broyez & pilez en vin blanc , appaifent les douleurs des reins. Roftis, ou cuits,ils addouciffent les dyfen- reries , & difficultez d’vrine ; mefines quand on ne peut piffer quegoutteàgoutte. Lesracines d’afper- gesscüites en vin,ou vinaigre, appaifentles douleurs des diflocations. Cuitesauec figues,ou pois chiches, #° & prinfes par la bouche;elles gueriffent la iauniffe:& allegent les douleurs des fciatiques, & de ceux qui ne peuuent vriner que goutte à É Sa racine, liee au col , ou fa decottion prinfcen breuuage, en- garde de conceuoir , & rend fterile tant l’homme que la femme. I] y a deux fortes d’afperges , lescultiués & les fauuages. Des fauuages 11 ya trois efpeces , les pauftres , c'eft à dire ceux qui prouiénentés marelcages,que les Grecs nomment *aer les montagnars, & les pierreus,;que l’on appelle Cor- rudæ. Les cuitiuez fe trouuent par tout aux iardins, & font tant communs que ce feroit quaf folie que de s’'amufer à les deftrire: & toutesfois pour ne les oublier, des laracine ils jettent vne tige quia vne groffe cime , & faiteen appointif- fant , ainf que la tigne dite orobanche, laquelle tige apres cftre quelque peu ae fe iette en raiaceaux, qui portét de fueilles fort deliees & quafñ comme cheueux, plus courtes que celles de fenouil & plus minces. Il en fort vne petite fleur, de laquelle eftant fleftrie , fortent quelques perles, lef- quelles font du comméeement verdes,puis ronffaitres, Leur racine eft fpongieufe , de laquelle fortent force capillatures, commeen l'ellebore, blafardes & quelque peu plus grofes, 60 côme au meurte fauuage. Les môtapgnars & ceux des marais fe rapportent en tout & partout aux cultiuez. Leurs petis iertons, de auoy l'on fait fi grand eftime, font doux & debon gouft, Ceux des afperges nommez Corrudæ ne font fi bons, à caufe de l'amertume qui les accompagne, Ceux cy prouien nentenlieux pierreux & fecs , & mefmes parmiles hayes, & lieux ou ya force petits arbriffeaux plantez , ayans vnetige dure comme bois ; blanchaître , de petites fucilles dures & poignantes. Lesafperges cultitez proffiteronttoute l'an- fo tes en vin, elles feruenr aux 20 L'IW R'ETIF 199 nec;fi en ayant cueillile frui@, tu perces & ouures lesracines qui apparoiflent fur rerre.Galien en parle ainfi, L'afperge de Gale.lb.s. Pétree;ou de Myacanthe,eft abfterfif,fans eftre notoirement Æmpl.medi, chaud, nifroid, Et de là vient, qu'il defoppile les reins & le foye:& principalemét fa greine, & fes racines. Mefmes,pour raifon de fa ficcité,quieft fort propre au mal des dents, il gue rift leurs douleurs. Item,en vn autre pañlage, ildit, Entreles afperges,celuy des jardins eftappellé Royal:l’autre eft afper- ge de marais:côme aufsi eft le tiers,qui fort dela Colouurec. Tous font bons à l’eftomac,& prouoquent à vriner:encores qu'ils donnent bien petite nourriture. T'outesfois,eftäs bien cuits;ils font plus nutritifs que les 1ettons des autres herbes potagieres; car aufsi font-ils plus fecs. Voylà qu’en dit Ga- lien. Les afperges, felon que dit Pline,continuez à manger, Plis.li.10, efclarciflent la veut : & font bons au douleurs de la poitrine, cap.19. & de l’efpine du dos. Ils incitent à luxure:&lafchent moyen- nement le ventre. On dit,que ceux qui fe frottent d'huile & d'afperge ; ne font piquez des mouches à miel. Voylà qu’en ditPline. Auicennedit , que fi on fe nourrift d'afperges , ils © ic. fer feront fentir bon tout le corps:mais neantmoins que l'vrine vlimali,4, en fera plus puante, Gale.lib,1» de alim.fac, Annotation. * Combien que les Exemplaires Grecs ne facent aucune mentionen ce paflage des afperges cultiuez : ce neantmoins ie ne puis eftimer , que ce de en eft dit, fe puifle rapporter aux afperges fauuages;ainfi Re + veu que Diofcoride dit que l'afperge fauuage eft aflez cognu , iln’en euft fait autre defcription, fuyuant fa couftume. MCE penfe qu'il faut entendre,ce qu'ilen dit, de l'afperge dins : ou bien faut dire qu’il y aït icy faute. uoyie CS 1ar- Plantago: Grecs, Arnoglofon : François, Plantain: Arabes, Lifensou, Lefanalhamel : Italiens, Pian- zaginee Alemans, V'végerich: Efbaïgnolz, Lhar. tem ,04 , T'ahehagem. Plantago maior. Plantags lonça. NP. «ft Nb ASE CIRAD CEXAIIX, Il y a deux fortes de plantain: dont le moindre a les fucilles eftroites, & moindres, & plus molles, plus liffces,& plus minces que celles de l’autre. Sati- ge eft anouleufe,& recourbee versterre:& eft fa fleur pafle: & fi produit fa greine à la cime de fes tiges.” L'autre plantain eft plus grand, plusverd , & micux nourri: & a fes fueilles larges, * & qui font bonnes * ocomme à manger. Satigecft haute d'ynecoudee, & eft an- /poree. guleute, & rougcaltre, eftant enuironnee de petites graines ; depuis fon milieu iufques àlacime. Sa ra- cine eft tendre, veluë, blanche, & de la groffeur d’vn doigt. ILcroift és marais, 8 és lieux humides, & par- miles hayes. Le grand plantain eft beaucoup meil- leur que l'autre. Ses fucilles font deficcatiues & aftringentes: parquoy elles font bonnes à tous vlce- res malins, fales; ors, humides, & moittes,& mefines à ceux qui tiennent de ladrerie. Elles repriment les flus de fang ; les vlceres corrofiff ,les taches rouges & enflammees, qui viennent fouuent la nuit furle r 4 corps; CXeke) L'äceolata, corps-léscharbons,ër vlceres chancreux. Elles rem- pliient $C cic rifent les vieux vleeres, & ceux qui fontinesaux: & mefines ceux qu’on appelle, Chiro- niens. Elles rempliffenr & foudent les cauitez &c finuoftez. Appliquecs auec fel, elles fruent aux brulures du feu;aux morfures des chiens , aux in- flammatioñs, aux orillous, aux pans & apoftumes larges & plattes, aux efcrouélles , & aux fiftules des veux, qui viennentpreslenez. L’herbecuireen el, &z en vinaigre, eft bonne aux celiaques & dyfenteri- ques, s'ils en vient. On la mer cuire auec lentilles, & l'ordonne-on; ainfi cuite, au lieu deporte. En hydropilie, & mefimes quand l’aquofité eftefpandue ar tour le corps, on ordonne au patient cefte herbe, Pin cuite,aumilieu de fon paf ; apres qu'il fe fera re- peu de viandes feches. Elle eft bonne aufsi à ceux qui ont le haut mal, ou quiont courte aleine. Leius des fucitles mondifie les vlceres dela bouche, fi on Ven laue fouuent. il guerift le feu fainc Antoine. Mis dedans les fiftu- Jessil les gucrift: aufsi fait-il la chafsieufeté des yeux, & les douleurs des oreilles , yeftant diftillé. On en met és collyres ordonnez pour les yeux. Prinsen breuuage ;ileft bon à ceux qui ont les genciues fan- glantes, ou qui crachent le fang. On le clyfterife contrelesdyfenreries. Aux phthifiques onl’ordône en breuuage : & Papplique-on à mode de fuppof- coire, auec de laine, contreles eftouffemens, & mef- mes convre les Auxions del'amarris. Sagreine, beué3° auec vin,refferre le Aus de ventre, & reprime les cra chemens de fang. Saracine cuite mafchee, appai- { la douleur des dens: autant en fait {a decoétion, fi on s’en laue la bouche. La racine & les fucilles prin fes en breuuage en vin cuir, feruent aux viceres & excoriations des reins & de la vefcie. On dir, que trois racines de plantain, prinfes en breuuage ,auec quarre onces & demie de vin, & autant d’eau , gue- tiflent les fieures tierces : & fi on en prend quatre, welles oueriffent les fieures quartes. Aucuns por-49 q AUS SA P rent des racines de plantain pendues au col, pour P faire refoudre lesefcrouëlles. Com 1e Diofcoride, Pline, Apulee & les autres an- ciens,n r métion que du grand & du petit plantain, ceneantn il n'y a perfonne qui face doute ; quele plan- tain, qu'on appelle ceolata, pource qu'il retire à vn fer de pique,ne foit vne tierce efpece de Plantain. Les T ofcans ap- pellentle plantain , Cenune bia, ayans corrompu cemot, Quinqueneruia. Le grand plantain ; pource qu'ileft diftin- oué par fe puneruia.Et pource que le moyen plantain n'en a que anq, on l'appelle Quinqueneruia. Mais le plus petit peut eftreap pellé Trineruia, pource qu'il n’a que trois coftes. Celuyque 1h modernes nomment Aquatic, a la fueille plus grofle que putes les autres fortes, plus charneufe,plus forte,& plus lif- te,de largeen aigu fant , ainfi que le fer d'vne pique ; ayant vaet 1e d’vne coudee, & quelque peu plus branchue, &iettans de petites fleurs blanches. Elle a beaucoup de raci- nes , lefa blanches , comme celles de l'ellebore. It vienten lieux humides & marefcageux. La graine tant du lee & broyee,;imcorporec auec vn : : efches pilees & endui- : mefmes gueriflent d rs du fiege , comme les fics , les creuafles & le mal fainé Fiacre, les hæmorrhoides, la cheute du r. Onlesappliqueaufsiauec grandeefficace fur squicommencent. Elles gueriffent toutes dou- ou rongnes quiadwennent aux doigts. Les fueilles de ain broyees, & faupoudreés c feruent aux douleurs eurs des diflocations. Mangees ou enduites elles font heres aux rompu ceux qui font tomb#z dehaut, Leurius meflé aucc rofar, & appliqué fur le fentes, fonder É TC t flamens:cuiluy fruent de nerfs,eft appellé Se-$ o juilu) PP ÿ AN DA MATTHIOL VS à front appaile les douleurs de tefe preuenans de qualitez chaudes. Aufielt-;l fingulier à ceux qui crachent pourri, & principalement y adiouftant de bolus Armenius , ou dela fanguine. Meflé auecius de millefueille,& pris en breuvage» il fert de grand remede à ceux qui piflent le fang : & encores dauanrage y adiouflant vne dragme de philoniumPerficum. I fertaufsiauec vinaigre, &ius de folans & ioubarbe enduit fur les eryfpeles. L'eau diftillee du plancain, auecegale por- tion de vinaigre, eft propre à eftancher le fang qui fort des narines;appliquât les linges qu’on y aura trémpé fur la plan- te des pieds , la paume de la main &le foye. Le plantain, {c- Olon que dit Galien, eft de temperature meflee:car il y a quel Gale.äl que portion qui eftaqueufe & froide,eftant d’ailleurs afpre Émpl.m & rude : laquelle partie eft du tout terreitre , froide & feche. Par-ainfileft refrigeratif & defsiccatif, & vient iufques au fecond degré,en ces deux qualitez. Or tous medicamens qui foncenfemblemet refrigeratifs & defsiccatifs , font bons aux vlceres malins, aux fluxions , & pourritures, & aux deuoye- mens de ventre : carils repriment les flux de fang, & rafirel- chiffent les parties qui fe trouuent enflammees:& foudent & refférment tous vlceres caucrneuz , & autres vlceres , tant vieux quenouueaux. Entre tous ces medicamens , le plan- tain emporte le prix : pour le moins 1l n’y en a point quile Auec terre Cimolie, ou cerufe29 pañle : & ce pour raifon de fa temperature , qui elt ainfi bien proportionnee, Car:il defleche fans mordication : & raffref- chit fans elourdir ni hebeter la partie. Sa greine, & fara- cine font de mefme qualité:excepté qu’elles font plus defsic- catiues , & moins refrigeratiues. Et d’ailleurs , la graine eft plus fubriliante, & la racine eft plus groffe & marerielle. Les fucilles feches font plus defsiccatiues , & moins refrigerati- ues : car en les fechant , on fait euanouir coute la fuperfuité aqueufe qui yeftoir. Pourcefte caufe on mache les racines, contre le maldes dents:& fe laue-on la bouche de leur deco- étion,pour le mefme effc&t. D'ailleurs on n’approprie feule- ment les racines aux oppilations des reins & du foye: mais aufsiy employe-on les fueilles, & encores plus Ja graine. Carla graine a vne vertu abfterfue, qu'on pourroit bien re- marquer en l'herbe verde : touresfois la grande humidité d'icelle la furmonte. Siam feu, Laner: Francois, Berle: Arabes, Roor cathalmi, Inbamshanella ou, Hamebanella: Ita. liens, Si: à Allemans,V vaffrrmerck: Effaignolz, C'EREANP: CEE Rg La berle croift en l’eau: Es & eft vne herbe branchuë, SS grafle ; droite produifant S fucilles larges, odorantes, & femblables à celles de lache : routesfois elles font moindres : mangee cruë,ou cuire, elle rompt la pierre, & la fair vuider, & prouo- que à vriner: faifant venir le flux menftrual,& fortir l'en fant hors du ventre: eftant d’ailleursviande propreaux dyfenteriques. Crateuas dit Sion eftre vne plantebranchuë, quiiette peu de fueil les, lefquelles font rondes, & plus grandes que cel- les de Mente: eftans noires ; & femblables à celles de roquette. EN NDS NEED TS igcec.cft Gngulierc6o La Berle croift ordinairement és ruifleaux des fontaines, qui font froides l’efté, & chaudes en hyuer. Ceux s'abufent bien , qui prennent lecreflon pour la berle : tant le creflon doux, & quieft femblable à la laitue , que cluy qui eft fort, & vn peu amer,lequela le gouit de nafirort , & les fueilles femblables à la roquette : duquel mefmes on vfe en medecr- ne: car ce creflon n’eft autre chofe que le fifymbrium aqua- tique,duquel nous parlerons au chapitre fuyuant : &non là berle,que noz Senois appellent, Gorgoleftro. La berle elt du tout correfpondanteau fium de Diofcoride. Car c'eltvne plante grafñe,qui a fa tige droite, & fes fucilles larges & den- telces alentour: lefquelles font femblables aux fucilles d'a che; SVIREPIO"SC. che,;moindres toutesfois,& odorantes. Ses fleurs font blan- ches: & porte fa greine en petites gouffes femblables à peti- tescornes. Il ya peu de crcflonnieres ; où 1l n'y ait de berle. .li.12, Toutesfois il femble que Pline ait confondu la berle auecle 12. creffon: pource qu'il attribue à la berle les proprictez du creffon : s’eftant peut eftre abuféen la proximité des noms: Car mefmes tien que dit Diofcoride ) aucuns appellenc -li,20. Sion, le fifymbrium,qui eft appellé Cardamine. Pline donc 2* eftimant Sion & cardamina cftre vne plante mefme, a attri- bué au feul Sion les proprietez des deux plätes : encores que auparauant il euft fpecialemét traitté du fifymbrium fauua- ge qui croift és ruifeaux & fontaines. Serapio appellelar o berle,Senecion. Toutesfois Senecio,;que nous appellons Se- neffon, eft vne autre plante, de laquelle Diofcoride parleen fon quatriéfme liure. La berle eft finguliere à ceux qui ont la veué debilitee , aux fplenetiques , & à ceux qui foncen mauuaife habitude. Ellechafle les vers hors du ventre: & encore mieux vne cucilleree de fa graine broyec,prife en vin fort. Le ius de berle enduit ofte toutes lentilles. Demeflé en fel & nitre il guenift le farcin des cheuaux. On s’en fert aufsi e.lib.8, en falade. Cale pale de la berle,dit ainfi : D'autant que l.med, la berle eft odorante au gouft, d'autant participe elle à la cha leur. Elledigere, & efmeut l'vrine ; & rompt la pierre des reins, & fi prouoque le flux menftrual aux dames. Sifÿmbrinm hortenfe: François, Bawme,on, Mente Romaine, on Mente aquatique ,ch T hymbree, on Serpoller finnage : Arab:s,S Ynabarior, on Sfnafe bar:e Allemans, Vuaffermunrz , © Bachmuntz: Traliens, Sifembro,on Menta Romana: Efpaïenolz, Hicrua bnens de agua. , Sifymbrinm aguaricum : François, (reffon : Italiens, Crefione: Allemant, Brunkreffen, eu V'nafferkre[- Jen: Efpaignolz, Berros, Ÿ Agriors. Sifÿmbrinm aquaticum. Siÿmbrium horten(e. fé PP DEN CHAR PRPE CXXI. grd. La Thymbrec;qu’aucunsappellent Serpoller “fau J#- uagescroilt és lieux hermes & quifoncen fiche. Elle eft femblable à la mente desiardins:toutesfois elle eft plus odorante, & a fes fucilles plus larges. On en fait$ des chappeaux & bouquets. La Thymbree eft chau- de. Sa greine prinfeen breuuage auec du vin,eft bon né à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & à ceux qui ont lapierre. Elle appaife aufbi les tren- chees, & hoquets. On applique fés fueilles, & en en- duit-on le front ou les temples és douleurs de tefte: & feruent aux pointures des mouches euefpes,&des 2ZOI DAT VIRPE AIT. vriner.On la mange crue. Appliquée la nuit,& oftée le matin, elle nettoye les lentilles & toutes autres ta- ches du vifage. eÆatreefbece de (reon. Encores 4 Diofcoride die que la Thymbree vienne & croiflecés lieux hermes & non cultiuez:ce- neâtmoins Theophrafte dit que Theophr. 1. elle croift auf$i par les iardins. 6.c.7.depl, Cela me fait croireque noître hif.® li.s, baume, qu'on appelleautremét, «8. de car mente Romaine, eft levray fi- caufis. fymbrium. Car le baumeïette yne fueille ronde, crefpe, & plus large que celles de la mente com mune. Satigeeft quarree , rou- geaftre & verdoyante : & a vne odeur plus aigue beaucoup que \ la mente. A cefte opinion aufsi EL) m'induit ce que le baume fe con- É W) uertit en mente, s'il n'eft bien & ie diligément cultiué. Ce 4 Theo- phrafte a bien demonftré au lieu preallegué,où il dit : La mu tation de fifymbrium en méte,procede Atare caufe contraire aux precedentes : car cela vient à faute de le cultiuer:pour ce que n’eftant culriué,& mondé commeil appartiént, fes raci- nes s'engrofSiflenr. Et pource que toute la fubftance de la plante fe conuertir là,la partie de deflus en eff debilitee d’au- tant, & pert la vehemence de fon odeur:comme f lafémblan ce des deux plantes prouenoit & de l'odeur & du germe.Car perdant la force de fon odeur , l'odeur qui refte eft molle & foible, & femblable à celle de mente. Pourle garder donc de perdre fon narurel,ille faut replanter fouuent. Voylà donc 3 o pourquoy le fifyÿmbrium fe côuertit en mente. C’efl ce qu'en dit Theophrafte. Toutesfois ie ne penfe point que le fifym- brium defcrit par Diofcoride, &qui croift és lieux non culti- uez, foir femblable au fifymbriü de Theophraftetains eftime que cefont plantes diuerfes. Quant au fifÿmbrium fauuage, nous en auôs aflez veu, & cueilli au val d’Ananie, qeftoit du tout correfpondant à la defcription de Diofcoride, & bien di uers du baume des iardins.D'’auitage veu que le fifymbrium fe conuertit en mente,quand il n’eft culciué, il feroit impofsi- ble de trouuer de fify tu par les champs, qui nefut con- uerti en mente: veu que celuy des chams ne fe cultiue point: tellemért que routes les places où y auroit eu du fifymbrium, feroyent pleines & couuertes de méte.Ce qui ne s'eft iamais 49 veu. À quoy ne prenant garde Brafauolus,dir que noftre bau me des jardins peut eftre prins pour le fifymbrium fauuage, & domeflique. Difant d’ailleurs , qu'il a veu du fifymbrium conuerti en calaméte : mais ie croy que lebon-hommeauoit lors la veu trouble. Toutesfois il a mieux aimé foyure en ceft endroit Pline que T heophrafte , lequel dit que le ffym- brium fé peut conucertir en mente,non en calamente, Et ce- pendant quelques exemplaires de Pline ont, que le ffym- brium fe corrompten calamente. Ce qu'afüyui Brafauolus, AN ne prenant garde que le pañlage de Pline cftoit corrompu. PAC Et pource aufsi ceux qui ontreueu & corrigé Pline , n'ont oublié de corriger ce paflage : fachans bien quePlinea prins de T hcophraîle tout ce qu'il dit de la nature & proprieté des plantes. Par ainf on trouuera és Plines corrigez, que le ffymbrium feconuertit en mente, & non en calamente. Quant au ffymbrium aquatique, c'eft noftrecreffon, quia vn gouftaigu & mordant, felon que nous auons dit au cha pitre precedent. Car le creffon croift és ruifleaux des fon- taines , accompaigné toufiours de la berlé: iettant du com- mencement fes fucilles rondes, lefquelles, venans à croiftre, font chiquetces comme fueilles de roquette : ayans l'odeur & la faucur du creflon alenois. Pline aufsi en parleauliure vingtiefme, chap. 21, combien qu'il traite d'vn autre efpece Plin.lib.19, de ffÿmbrium, en vnautre pañlage :où il dit ainf : Le fifym- cap. 8. brium fe feme en ceftc forte. Ilcroit fort beau és murailles Plin. li18, mouches à miel. L'autre efpece de ff mbrium eft 60 des puits, & alentour des viuiers, & des cflangs. Aucunsont appellee d’aucuns, Cardamina, & d’aucuns, Sion. Cefte herbe croit és ruiffeaux, & és lieux ou croift la berle. Elle eft appellee Cardamine; pource qu’elle a le gouft du creffon Alenois, qu’on appelle Cardami. Cefte herbe ierte premierement fes fucilles rondes: mais venans à croiftre , elles font chiquetees, comme les fucilles deroquette. Elle cfchauffe, & prouoque à cflimé que Pline ait parlé du mentaftre , ou mente fauuage, qui croift ordinairement és heux humides & aquatiques. Le Gfymbrium & cultiué & fauuape broyé auec fon herbe chaffe toutes ventofiez , & iette hors la vermine: à deco- €tion prife en breuuage fait le mefme. Chaüffé fur vne tuyle chaude auec efpargoutte , arrofé de bon vin odorant & ap= pliquéileft Sngulier aux enfleures du ventre. Mis en pieces auec efpargoutte & fleurs de camomille, & incorporé en quatre œufs ; puis dans vne pacfle reduit auec, huile delis en tourteau L 202 AND. MA tourteau, & appliqué à l'endroit du nombril ,il eft proffita- ble aux douleurs de l'amarris apres l'accouchement. Hi ef fingulier aux afetôs de l'eftomac, tant frais que feché, puis . bauffé & arrofé de maluoyfe. Soniusenduit fur les reiti- cules empefche la fluxion de la fmence qui aduient de nuit. Quant au fifymbrium aquatique, efchauffé en vin blanc pur & beurre, auec reffort & racines de perfil, & mis fur le penil, il fait vriner.Son us auecvinaigre enduit eft fingulier à ceux quifont endormis & appefanus. Ilyaaufivneautre forte de ffrmbrum aquatique, ayät fes fueilles & tiges moindres; & iettant force rainceaux.lefquels ne font fueilleus qu'à leur cime, & de la fortent de petites fleurs bläches. Outre ce q wi . . prouenten lieux humides ,onen trouue aufsi és iardins & Gale.lib.8. auprés des chemins. Il eft d'un gouft aigu & mordät.Galien fimplimedi. faifant mention des deux efpeces de ffymbrium ,ditainfi: Le fifÿmbrium eft compofe de parties fubtiles: &eft chaud, refolurif, & deficcatif au tiers degré.Sa greineaufsi eft chau- de & fubtile:parainf aucuns la donnent à boire en vincon- tre les hoquets,& trenchecs. Quant au Gfymbrium,nommé Cardamine, pource qu'il ale gouft du creffon Alenois, quäd ileft fecaileft chaud & fec au tiers degré : mais eftant verd & humide,il n’eft que du fecond degré. Crichmum, fine Crithamum : François, Bale (re- 20 fe marine, ou Fenotil marin: Italiens, (rithamo, Finocchio marino,0# Herbadi fin Pietro: eAlz- mans, Bacilen, ou M ccrfèrkel :E fpaignolz, P erexil de la Mar, © vnbas de agnnls Jrrua. 2 fe À ES CAT 49 Le Baffille eft vne herbe branchuë , & fueillué de tous coftez,croiffant à la hauteur d’vne coudee. Elle croift és lieux pierreux,& maritimes. Ses fucilles font graffes ; & viennenten grand nombre, & fontblan- chaftres, comme celles du pourpier : encores qu'elles foyent plus larges & plus longues : & ont vn gouft alé. Leur fleur eft blanche: & eft leur graine com- me celle deromarin,odorante;molle,& ronde:& qui eftant fechee fe rompt : ayant au dedans vn noyau femblable au grain de fourment. Elle iette trois ou quatre racines, dela groffeur d'yn doigt: lefquelles ont yne odeur bonne & fouéfue. Les racines cuites en vin, auec les fucilles & la graine, eftans prinfes en breuuage , feruent aux dificultez d'vrine, gueriffent la iauniffe, & prouoquent lesmoisaux femmes. On les mange crues & cuites; côme les autres herbes des iardins:& files mange-on confites en fel & vinaigre. ChHVANR: Les Bafsilles croiflent ordinairement en tous les rochers, efcueils, & coftes de la mer Mediterranee : & principalement au mont Argenté, & en toute celle cofte de mer, qui eft de- puis Rome à Naples. Onentrouuc aufsi beaucoup és co- fes de la mer Adriatique, & mefmes tirant de Timauo au goulfe de Trielti. Onl'appelle Fenouil Marin, & en la Ro- maine, &en la Tofcane. Et toutesfois és autres endroits d'Italie, qui font eflongnez de la mer, ou on en feme à force par les iardins:on l'appelle l'herbe de fain& Pierre. Lefquelles Confiderations ont induit aucuns à penfer, que ce fuft l'Em- petron,qui eft fi laxatif, duquel Diofcotide parle en fon qua triefmeliure. Entre lefquels ef Pandulfus Collinutius , és Saluations qu'il a fait pour Pline, côtre Leonicenus:le fans regarder à la proprieté defdites plantes , appelle l'herbe T'THIO LS quel, de Rinà Pierre, Empetron.T outesfois l'experience mon fre bien le contraire. Car pour manger qu'on facedes bafsilles, elles ne purgent ni la colere,ni la fegme,& moins gveriflent les hydropiques, ainfi que fait l'Empetron:lequel Diofcori- de a mis au räc des herbes laxatiues,pour celte railon, D'’ail- leurs,côment pourroit-on deuiner que Empetron fut l'Eer- be de fainé Pierre:veu que Diofcoriden'en fait autre defcri- prion, finon qu'il croift és montaignes &c lieux maritimes, ayant vn gouft amer &fhlé? Orfuis-ie du tout refolu que celle herbe de fain@ Pierre eft le Crithmum duquel parle Diofcoride. Car elle fe rapporteen tout & par tour au mar ques defcrites par Diofcoride. Aurefteil ya deux fortes de Crithamum maritime. De la premiere eft celuy quem'aen- uoyé laq.Ant. Cortufus, lequel ef quaf femblable au com- mun, excepté qu'il a les fucilles queique peu plus eftroites, plus pointues & cfpineules , d'vn gouft falé & mordant :fa tige plus remplie & fucculene , & plus viue : au bout dela- quelle fortét aucunesfois deux rainceaux,aucunesfois trois, aucunesfois quatre, ayans chacun leur petit bouquet garni de petites fleurs , qui rendent yne grainc quelque peu fem- blable au fenouil, auquelaufsi eft femblable faracine. L'au- tre efpece produit d'vne mefme racine plufieurs tiges, à l'en- tour defquelles s'amoncellent par interualle les fueilles,for- tans plufieurs d'un mefme endroit , duquel en outre pro- uient yne fucille diftinéte & fepares du monceau, & deux fois plus grande que les autres ; duquel aufsi vers le creus de la tige fortent fix ou fept petites fueilles , pendues à vne pe- tite queue , comme le pourront refmoigner ceux quienont veu. Iliette fa fleur vers la cime ,laq uelleeft ronde, velué, & de couleur blafarde. Sa racine eftlongue ; ronde, & aflez bien accompaignee. Quelques vns aufsiont voulu dire que cefte efpece cy de crithamum eftoit l'empetron: mais pour lufeurs contrarietez & différences, qui fe voyent en l'vn & Pole ne puis m'y accorder:ioint qu'elle ne prouient aux en montagnes, &ne tire hors les humeurs pituiteufes:ce que Diofcoride dit appartenir à l'empetron. Derechef on trouuc yne certaine plante , laquelle a mefme odeur & gouft quele crithamum, & luy retire forc bien : quicaufe que l’appellons crithamum terreltre. Il en prouiét force en Boheme, & mef- mes à l'entour de Prague, & ce non feulement parmi les bleds,ains aufsi dulong des chemins, &au bgur des champs, ayant fes fueilles longues, eftroites, fermes , & fortans trois à trois d'vne longue ueué,crenelees d'yn coufté & d'autre, comme font les faux RE onfe fert à moiffonner. Celles qui font à la cime des tiges font les moindres,&les plus cour tes. Sarige eft branchué,côme creufe ou cauce par le moyen de fes branches &rainccaux , & nouée: du bout de laquelle fortent de petires branches difiointes , portans chafcune fon bouquet chargé de fleurs blanches , qui portent vne pt- tite graine longuctte, mordante & odorante. Sa racine fe rapporte quañ à celle des paftenades fauuages,horfmis qu'el Je eft quelque peu moindre , d'vn gouft au commencement oux ; mais aigu & odorant » fon la tientlong tempsenla bouche. Galien, parlant des Bañilles, ditainfi:La Bafsillea Gale. yn gouft aucunemét falé, conioint à quelque petite amertu- fimpl. me. Elleavne vertu defsiccatiue 8e abfterfiue:coutesfois elle ne left tant quefoncles plantes ameres. Coronopus: François, Corne de cerf: ltaliens,Coronopo, Herba ffella, on Serpentina: Allemas, Krasnfnofs: Efpaigrolz,G #iabelha. Coronipus. Serpentina. old Br. 6, 15,24. 9e ù . li,27, Le SVR DIOSC. CH AP. CXXIII. La corne de cerf eft vne herbe longuette, qui fe traine par terre ; ayant fes fucilles fendues & parties. On la cuit, comme vne herbe potagiere. Sa racine eft fübtile, & aftringente: laquelle eft bonne à man: get contre les fluxions de l'eftomac. Elle croift fur les rampars ; & pres des grans chemins; és lieux non cultiuez, - J'ay trouué que ceux qui fe font eftudiez d'efclarcir &illu- firerla matiere des Simples , ont fort trauaillé pour fçauoir quelle plante fe pourroit pere au coronopus.Entre au- tres Nicolaus Leonicenus , homme de grand fçauoir ; apres auoir longuement difcouru fur l'hiftoire de coronopus , s’eft finalement refolu que c’eftoit celle plante,qu’on appelle vul- airement, Capriola, ou Sanguinella:pource queles enfans Ë fe mettent dans les narines, pour en faire fortir le fang. Manärdus au contraire;improuuat telle opinion, & aimant mieux fuiure Diofcoride,que T heophrafte & Pline,lequels ont reduit coronopus entre les herbes piquantes & efpineu- fes,elt de l'aduis de ceux qui ont eftimé le coronopus de Dio féoride eitre celle plante,qui eftcommune és iardins,& dont LEV RE ‘IE 207 Allemans l'äppellent Himeldauu, c'eft à dire, Manne du ciel, pour raifon de fon bon gouft. Mais les Efclauons l’appcllent, pied de Corneille. Qui me fait péfer que Leonicenus;l'ayant ainfiouy nômer, ait eftimé que ce fut le coronopus de Dio- fcoride. Toutesfois , pouren faire vne refolution , attendu que Diofcoride ne dit point que coronopus foit piquant ni efpineux:& que mefmes il dit qu'on le feme ésiardins, com- me herbe bonne à manger : ie penfe le vray coronopus eftre celle herbe que nous appellons Corne de cerf, &enltalie, Herba ftella : car ie n’ay jamais veu herbe qui mieux ferap- portaftau coronopus, que celle là. Le coronopus donciette © de fucilles longues , eftroires , & encornees par interualles, fe panchans à terre, &rayans comme cftoiles : fa tige , efpi, fleur & grain font en tout & partout fémblables à celles du plantain.Il n’a qu'vne racine,laquelle eft neantmoins munie de force capillamens. Au refle fes fucilles ont le gouft de cel- les du plätain. Qui fait que ie croy lecoronopus cftre efpece deplantan. Onen trouue de fauuage par les champs és lieux maigres : & mefmes j'en ay veu beaucouple long dela riuiere de Lizonzoÿ& en plufieursautres endroits de Gori- tie: & fur tout au lieu dit,és Collines. Les gens du païs l'ap- pellent Serpentine : pource que fa racine ; buëenvin,eftvn remede fingulier contre les morfures des ferpens,& derou- tes autres belles venimeufes,fans vfer d'autre drogue : com- on vfeés falades , qu'on appelle en Italie, Herba ftella, &en 20 me moymefine ay veu parexperience. Quelques vns aufsi France, Cornede cerf: fe fondant fur ce que la fanguinella, ou capriole, fert pluftoft à nourrir les beftes,que les perfon- nes. D’autres afferment que c’eft celle herbe qu'on appelle pied de corbeau , ou de coq: & dont les medecins fe feruent quâd il faur exulcerer ou efcorcher quelque partie du corps. Entre lefquels font ceux qui ontefcrit fur Auicéne, lefquels n’entendent rien en la matiere des Simples : & mefmes cer- tains modernes ; qui ont efcrit de la nature & proprieté des Simples. Signamment Otho Brunfelfus Alleman: lequel a mieux aimé demeurer pertinace en fon erreur , que de con- feflèr & recognoiftre ce que tant de gens fçauans ont cognu HObE eftre bientendres & douces, Sa decoë&tion faite en vin cf finguliere aux defluxions d’efto- mac. Le laiét qui difulle de fa tige pris en breuuage foulage grandement ceux qui nè peuuent refpirer fans tenir le col droit. d’vn gobeler. Ses fueilles mafchces oftent la puanteur d'ha- leine. Galien parlät du latteron dit ainf : Le latteron grand & parcreu efl mis au räc des plantes efpineufes, On le mange lors qu'il eft verd & rendre : tout ainfi que les autres herbes fauuages,qu'on mâge. Sa réperature eft aucunement meflee: carileft compofé d'eflence rerreftre & aquatique: & qui tou- tes deux font aucunement froides. 1] participe aufii de quel- quealtriétion. Soit donc qu'on le mâge, ou qu'on l'applique à mode de cataplafme,il refrigere notoirement. Mais eftant parfaitement feché , fatemperature deuient terreftre , rete- nant en foy quelque chaleur. Annotation, * Ce mot ,vuide,ne fe trouue és exemplaires Grecs. Tou tesfois on le trouueés vieux exemplaires, & mefmes en Ori- bafus. Parquoy ie tiens qu'il foit du vray contexte de Dio- _. fcoride, & non emprunté de Pline. Seris, fine Intybus, jine : A1 Italiens, Endin gnolz, Endiia. Cichorium : Grecs, Gichorion, © Picris: Françoës, Cüicoree : Italiers,Cichorez: À llemans, V'aegaueifs, 04 V'ueguuart: ESpaignols, Almerones.® Cichoria. uns: Grecs, Seris: François, be, Humdebe, © Endeba: : eAllemans , Endiuien: Efpai- v À 2 CREREANP. € Us Ilya deux fortes de Seris: dont l’vne; qui eft fau- uage, eft appellec Cicorce. L'autre, qui fe feme, tige, laquelle eft iaune & quafñ femblable à! © 1! guerift la difficulré d'vrine ; en prenant Ja mefureZ0 40 priuce, quiales fu MAT T HI OL V5 Erdinedes Tardins. Secode efpece d'endine des Lardins. Cicoree des Jardins. Endine fiunage , on Gicorce. Pource que le commencement dece chapitre me femble depraué & confus,tant en plufeurs mots, que mefmes en ls diftinétion des cicorees:il m'a femblé.bon le reduire ainf que ie l'ay trouué couché en Oribafe,& en plufieurs autres vieux exemplaires Grecs, à la mode qui s'enfuit:1l y a cicoree fau- uage, & cicorce de 1ardins : de la fauuage il y a deux efpeces, l'vne nommee Picris, qu’on appelle aufsi Cichorion :lautre eilles plus larges, & de meilleur gouft que celle des jardins Pareillement aufsi de Ja cicorce des jardins ilya deux efpeces : l’vne ayanc fa fucille large , & fort fem- blable à la lai@tue : l'autre plus eftroite, & ef amere au gout. Serapio aufsi fuit le texte d'Oribafe , mettät aurant d'efpeces de cicoree fauuage,que de celles des jardins. Ce que mefmes nous voyons iournellement : car nous vfons ordinairement en noz viandes tant dés cicorees fauuages , que des domefti- ques & priuces. La cicoree blanche fe feme ordinairement parles jardins : laquelle a fes fucilles plus larges quela cico- ree fauuage, lefquelles font polies & liflees, & affez fembla- bles à la cicoree verde , qu’on feme és jardins : & eft de meil- a fes fucilles plus grâdes , & eft meilleure à l’eftomacç o eur gouft que lafauuage. Quant à la cicoree fuuage, elle ! que celle des jardins. Laquelle aufsi eft diuifee en deux efpeces: dont l’vne a fes fueilles larges, & du tou femblables à [a laitue: l’autre a fes fueilles plus cftroires, & eftamereau gouit. Toutes deux fontre- frigeratines & aftringentes, & font fort bonnes à l’e- flomac. Ellereferre le ventre, fi on la mange cuire auec vinaigre, Les cicorees fauuages font meilleu- res à l’eftomacicar elles le fortifienr, & mitiguent les grandes ardeurs d’iceluy. On les applique feules, ou auccoriotte d'orge;à ceux qui font {üiers à deffaillan- ces & foibleffes de cœur. Elles fonc aufsi bonnes aux douleurs des podagres, & aux inflammations des yeux. L’herbeauec fa racine, enduite, donne {e- cours à ceux qui font points de fcorpions : & auec griotte d'orge; elles gueriffent le feu faint Antoine, Son ius enduit aucc cerufe & vinaigre, eft fortpro- piceàtoutes chofes qui veulent eftre refrigerces, croift par tout , ayant fes fueilles crenelces , eftroites , afpres &ameres. Aucuns tiennent pour le fur que l’Endiue & la Scariole foyent mefimes plantes, fe fondans fur le dire de Serapio. D'autres appellent Scariole,yne autre efpece de ci- Scaria corec des jardins, qui ales fueilles eftroites , & ameres au gouft. Maisil faut noter , que ce qu’on trouue en Serapio touchant la Scariole,ne font les parolles de Serapto:ains d'vn qui l'a cômenté, auquel ne faut adioufter aucune foy,à mon iugement, Car fachant que Scariola n’eftoit autre chofe en- uers les Arabes que Seriola , & que Seris en Grec fignifoit l'endiue: il appella la cicoree à larges fueilles,Scariola : & ce 60 toutesfois fauflement, Quant à moyie ferois pluftoft de l’o- pinion de c:ux , qui appellent la petite Endiue desiardins, Scariola , ou Seriola , pource qu’elle a les fueilles moindres Sri que l’autre,comme qui diroit, petite Endiue: car Seriolane veut dire autre chofe, Combien que aufsi on peurappeller Seriola celle forte de cicoree blanche , qu’on feme ordinaire- ment és jardins;laquelle eft fort femblable à l'Endiue, Tou- tes les cicorees font allez cognuës en Italie:car on lesmange ordinairement en falades, Pour cefte caufe les iardiniers les couurent deterre & de fable l'hyuer , pourleshyuerner, & 444 les rendre blanches, &rendres par ce moyen :ayans apprins de bla cclà de nature:en ce qu'ils auoyentveu les cicorees faguages, la ciçer cflans SVRSIDTOS:C. LAVRE ;: IX 205. eftans couuertes de terre & de fable par les ragas & inonda” Coanus, flos frumenri, Blaptifécula: François, An- tions d'eaux, auoir perdu toute leuramertume, & eftre de- wenues fort blanches & forttendres. Il ya aufli vne tierce efpece d'endiue de iardins , qui a fon glazon ample &fueillu, fes fueilles grandes ; & frizees tout à l'entour & crenelces , fa tige plus haute que lesautres efpeces,plus groffe,& plusten- dre; & de grand requefte pour mettre en falade:du refte com meles autres. Aurefte, iaçoit que Diofcoridene mette que deux efpeces de cicoree, non plus qu'il a mis deux efpeces d'endiuesiceneantmoins il n’y a perfonne qui face doute,que les deux efpeces de lettrons ; qu’on appelle Chondrillum., & defquels Diofcoride fait mention au chapitre fuyyant , ner o foyent vne efpece de cicoree ; comme auf eft celle troifieme Heophr. de efpece, que T heophrafte appelle Aphaca:laquelle il dit eftre fe. plant. fiamere,;qu'il eftimpoñfible d'en manger.Elle feurit foudain: bit. mais aufsi foudain fafleur fe conuertiten vne bourre folle, _Aphaca. qui vole par l'air. Puis elleiette vne autre fleur,qui en fair de mefme, puis vne autre: & en fin ne fair autre meftier tout l'hyuer & leprintemps, iufques en Efté. Safleureftiaune Voylà que dit Theophrafte quant à A phaca. Dent de Lyon, Piffen litk, Cefte herbe eft du tout corref- fpôdante à noftre dent deLyon, qu'aucuns appellent Dent de chien, ou Tefte demoyne, ou groin de Porc,ou Piffen-h&;ou bien Ambubeïa, Combien que Pline attribue le nom d’Ambu- gia, ou Ambubeïa à la cicoree. Cefle herbe fort de terrefurle commencement du printemps, ayant les fueilles de cicoree,def- chiquetees,de façon de fleche, & fe rempans à terre: fatige d'vne paume de16g, ronde, rabotteu- fmbwbeïa, remplie de laiét : fa fleur jaune & fucilluë , laquelle eftät tôbee du lieu mefmefort vne petite tefle bourruc, qui poufee du vent s'efuanouift en l'air: faracine quaf côme celle dela cicoree, pleine de laiét: mais cependant beaucoup plus amere. Cuiteellereflerrel'eftomac,oucrue . ellelafchele ventre. Elle fert aufsiaux dyfenteriques ; cuite aueclentilles. Soniuseft fort profitable à eue femence decoule. Cuite en vinaigre élle refoult la pife chaude. La de- cotion de toute la plante fert auxiéteriques. Les Magiciens difent que fi vne perfonne s’en frotte tout le corps ; qu'il fera bien venu par tout, & obtiendra ce qu'il voudra. Oriem'ef- bahiz grandement dela negligence de noz Apothicaires,lef- quels ayans commodité de l'endiue; & de la cicoree blanche & verde par tout par les iardinis, & de la cicoree fauuage:ce- neantmoins au lieu defdites plantes qui font fi bonnes; pre- nans maintenant des laitues fauuages , & maintenant de Hicracium , autrement cicoree jaune, ils en font deseaux en Eau d'En: eurs rofaires de plomb;lefquelles ils vendent pour eaux d'en fine des 4-Gine. Quieftvne piperiemefchante & nonreceuable, Car pothicaires. encores que lacicoreeiaune & la laiétue fauuage foyent re- frigeratiuesiceneantmoins elles n'ont aucun rapport auecle foye:& mefmes leur lai&, dont elles font pleines & farcies au k} temps qu'on en fait de l'eau , eft fi chaud en d'aucunes de fes fe ; tirant fur le rouge, creufe & 30 biffoin, Biauelles , Blaueoles , Bluet , on Ple- uer : Italiens, Fior Campefe, Baprifécula, on B 4= prifuocere. Cyanus minor, Perir Aubiffoin. (yanus maior, Grand Aubiffoin. ZT. Aucuns mettent au rang des endiues & cicorees les au- biffoins , qui croiflent parles champs és Moys de May & de Juin, Cefte fleur et fort belle : & pour cefte caufe les filles de village en font des chappeaux: Quant à moyien'ay ni raifon ni moyen de dire que cefte herbe foit vneefpece de ci- corce. Il y en a deux fortes, le grand &le petit, Le petit eft plus frequentaux lieux champeñtres , ayant vne fucillelon- gue,velue,blafarde, entrecoppee par petits barbillôs. Iliette plufeurstiges, de longueur de deux coudees,;cottoneufes, & garnies d'autres petites fueilles , à la cime defquelles fortent defleurs perfs, crenclees à l’entour,& prouenans d'vne efca- le efcailleufe. Sa racine eft vnique,& fort capilleufe. Le grand jette de plus grandes fueilles , plus blanches, plus velues, & rien entrecoppees : fes siges plus viues , plus blanches, plus courtes toutesfois:& fes fleurs plus grandes & fpatieufes. Il prouient le plus fouuent aux montagnes.Il n’y a autheuran- cien,quiie fache,qui ait rien efcrit de fes proprictez. Toutef- fois Placentinus pour auoirentendu d'aucuns ; quel'Aubif- foin eftoit bon côtrela pefte , l'a misen la compofition defon furop,dont il fair fi grand cas contre ladite maladie. Le grand reduiten poudre eft fingulier à ceux qui font tôbez dehaut, 40 & femblablementà ceux quicrachentlefang, incorporé en eau de plantain,ou du grand fymphytum,ou de l'herbe nom mee, queuë de cheual. Soniusenduit reflerre les cicatrices fraifches, & guerift les vlceres de la bouche. Les fucilles & læ grainede l'vne & l'autre forte, cuites en vin, & auallces gue- riflent les morfures des araignes phalanges & fcorpions; voi- re & feruent d'antidotecontretous venins. Leurius enduit oftelesinflammations des yeux. Galien,parlant de l’endiue, & de la cicoree, dit ainf:L'endiue eft vne herbe deiardin, qui eftvn peu amere:toutesfois celle qui eft fauuage.l'eft plus:la- quelle;pour cefte raifon,eftappellee Picris, c'elt à dire,amere: encores que aucuns l'appellent cicotee. Elle eft froide & fe- Gal lib.8. fmpl.med, parties , que mefmes il brule la langue & la pique ; & en fesf © che au fecond degré. Toutesfois l’endiue eft plus refrigera- autres partiesil prouoque tant à dormir, que aucuns le met- tent en la compofñtion de Meconium,felon mefme le tefmoi- nage de Diofcoride. Encores trouuera-on vne autre efpece FER cicoree, laquelle quelque vns nomment; zacinthe, &ie l'appelle cicoreeverrueufe, à caufe de fon effet, Sa racine eft de la forme des refponcés, noiraître , ayant plufeurs capillateu- res:fa fucillecommelaticoree, & toutesfois plus rabotteufe: fes tiges de la hauteur d'v#te coude, & quelquefois plus,min cès &afpres, à la cime défquelles fortent de petites fleurs do- yees, de forme de celles de la cicoree, qui venans à fleftrir laif- fent vne graine noire; feruant comme de chapiteau, laquelle ct émail be à vne vertu miraculeufe pour ofter les verrues. Car nous en auons veu, lefquelsayans les mains toutes farcies de poi- reaux, & vfans vné fois feulement en falade des fueilles de celle cicoree, quien ontefté gucris,Sa graine a mefme vertu, rinfe trois iours durant au poix d'vne dragme, lors que l’on è va coucher. le prieray meftieurs les Simpliftes remercier 3 de ce le S. François Calzolarius Apothicaire de Veronne: car c'eft luy qui nousen a efcritles proprictez. On trouue aufsi vneautre forte de cicoree à Conftantinople fort diuer= fe aux noftrès. Zacinthe. tiue que la cicoree, Mais la grande humidité, qui eften elle, efleint fa ficcité, Toutes deux tiennent aucunement de l’a- fringent : comme aufsi fait chondrilla ; qui eft vne efpece de cicoree.: Eten vnautrepañage, il dit : L'endiue&lacicoree Gal. lib.s. font bonnes à manger : car noz paifans les mangent ordinai- de côp.med, rement &cuites & crues, Ces herbes font aucunement froi- fêc.loc. des, & quelque peu ameres, & fi font moyennement aftrin- gentes , pour raïfon defquelles qualitez elles font fingulieres auxintemperatures & chaléurs dufoye. Car outre ce qu'el- les refrigerent moyennement ; elles fortifient le foye ; pour raifon de leur aftriction : & mondifient les iointures & bou- ee tout à l'entour ; commele melon. Or cefte her- 60 ches des veines , qui vont depuis la concauité du foye à cel- … Jes de la boffe & rondeurd'iceluy. D'auantage cles n'offen- fent pointceux qui font chargez de froides humeurs,comme pourroyent faire les autres medicamens ; qui feroyentfroits & humides, fans auoir aucune aftriétion niamertume. Item Ja fubftance de ces herbes eft bonne au foye : encores que fon intémperature ne procede d'humeurs fereufes & cleres, ou d'autres humeurs corrompues ; ains qu'elle procede & foit cäbfee de foymefme , ou par la corruption de quelque hu- meur que ce oit : car eftans meflees auec miel, elles font for- tir toutes ces humeurs par l'vrine. Mefmes eftans feches & C puluce 106 AN D. MA puluerifees; fi on les prenten breuuage,elles ont mefme ope- ration. Ety a d’auantage,que leur decoëtion prinfe en breu- uage,apporce grand profit à la perfonne. Etencoresque l'intemperature du foye ne foit caufee de quelques humeurs chaudes, ou bien qu'il foir oppilé: elles donnent grand fe- cours,ellans bues auec petit vin blanc, & quelque autre fim- ple quiprouoqueà vriner. Leurius eft bon, & frais & fec. Aufii font les herbes mefmeseftans feches, & puluerifées, & prnfes en breuuage:comme aufsi eft leur decoétion. (bhondrilla: François, Lettron : 4 rabes, Candarel, Cadaronou Amiron : Italiens, (ondrilla : Efpa- grolz, Leitugas, © Lechagas d’entre los planos. Chondrilla altera: Fran- gois, féconde espece de Lettron. Chondrilla prima: Fran- gois , premiere espece de Lertron, CR Chondrilla ; qu’aucuns appellent Endiue , & au- tres cicorec » a farige, fes fleurs & fes feuilles fembla- bles à la cicorce. Pour celte caufe aucuns l’appellent cicoree fauuage:toutesfois elleeft plus fubrile en tou- tes fes païties ; que meft la cicoree. Surfes branches ontreuue vne gomme groffe comme vne feue, qui eft femblable au maftic: laquelle pilee & meflee auec myrrhe, & mile en vn linge à la grofleur d’vne oliue, & appliquee dans les lieux fècrets des femmes ; pro- uoque efficacement leurs fleurs. On pile l'herbe auec fes racines, & y adiouftant du miel, on en fait de trochifques : lefquels, meflez auec nitre, purgent & nettoyent les peaux mortes & blanches qui vien- nentfurlecorps. Sa gomme fair defployer& eften- dreles poils contraires. Ce que aufli fuir fà racine: trempant la pointe d’vne efguille en fon ius, & le metrant fur Le poil contraire. Celte racine buë en vin, eft bonne contre les morfures des viperes. Sa de- coction buë feule, ou auec du vin, reflerrele ventre. Il ya vne autre efpece de chondrilla, qui-avne fueil- le longue; trainant parterre, & qui fembleauoir efté rongec toutalentour. Sarige eft pleine delaiét. Sa racine eft fubtile , ronde; liflée; bien noutrie, iauna- ftre, & pleine d'humeur. Sarige & fes fueilles ont vne vertu maturatiue. Son ius faireftendre les poils contraires des paupieres des yeux.Elle croift és terres graffes & bien cultiuecs. Certainement la chondrille eft vne efpece de cicoree fau- uage :toutesfois (es fueilles, fa tige; fa fleur & fa greine font toufours plus minces que celles de la cicoree. Elle eft cômu- ne non feulementenla Tofcane, mais aufs: par toute l'Ita- lie. Elle croit volontiers fur les leuees des foflez , & au long des grans chemins , où on la voit verdoyer & fleurir ; quand fa failon eft. Et combien qu'elle foit fort amere:ceneatmeins on la mange en falade ; comme la cicorce. On entreuue ÿne TD EOLAUS autre forte, qui luy eftaflez femblable : toutésfois elle n'a (es fucilles ainfi chiquetees ni pointues ,commel'autre. Nous l’appellons en Italie, Lattaiuola,à raifon du gräd laié qu’el- le a &en fes fucilles, & principalement en fa racine.Noz pai- fans la mangent indifferemment en lieu decicoree. Galien, Gal. Gb. parlant de chondrilla, l'a mefle auec l'endiue & la cicoree: frifl, me n'en difant autrechofe, finon quec’eft vneefpece de cicoree. T'outesfoisen vn autre pañlage 1l dit qu’elle eft femblable à Ga2./5.2. la laitue,& non à la cicorec. alim fur. Cacurbitz : Grecs, Colok yntha ti Ak@ : François, Cour$e: Arabes ; Haraba, Hara, © ('harba: taliens, Zucca: Allemans, Kurb[[: Efpaignolz, Calabal[a. Cacurbita Indica:François, Courge d'Inde, ou Cour- ge d’hyner:Tialiens, Zucche Indiale. 10 Conrge d'Inde, CHAP. (XXVII. La courge eft bonne à manger. Crue, pilee, & enduite, elle appaife & mitigue lestumeurs &apo- ftumes. Ses raclures appliquees furlefrontdes pe- tis enfans, leur oftent les ardeurs & chaleurs de la refte , que les Grecs appellent Syrrafis. Elles {out à bornes aux infammations des YEUX > ëc aux oda- gres. Leius des raclures broyees, diftillé és oreil- les, feul ou auec huyle rofat , guerit les douleurs d'icelles. Enduit és fieures ardantes , il ayde aux brulures dela peau. Leius detoute la courge;bouil- lie & efpreinte, prins en breuuage auecvn peu de miel & de nitre!, lafche doucementle ventre. Si on met du vin dans yne courge frefchement vuydee, & qu'on le mette à l’air:ce vin,cftant beu à ieun, lafche- ra le ventre. fO Lescourges desiardins,qu'on mange en diuers appareils, fe rencontrent de trois fortes:aflauoir , longues , rondes , & plattes.Et combien que les courges foyent differentes en for- me & figure , ellesne font pourtant de diuerfes qualitez & temperatures. Car (comme dit Columella,& Pline) on peut Plin.li,x changer la forme & la figure des courges par art & par cul-cs. ture. Les graines,qui font plusprochaines du col, font venir Pour fai les grandes courges : aufsi font celles du.fons: mais non pas venir” Le fi grandes que les graines de lacime. Celles qui font au mi- corges LL lieu , produifenr les courges rondes, & les graines ; qui font me. és coitez , produifent les courges grofles, courtes, & plattes, o4 plates & propres à tenir vin ; huyle, ou autres liqueurs :tout ainf éogquon feroit en caques, pots, ou barils. Que fi on veuc auoir de grofles courges , il faut planter la graine fans deffus deflouz, Maisfur tout,il faut garder que les femmes ne rou- chenrlesieunes courges, & principalement quand elles ont leurs moysicar elles les feroyent fleftrir, les touchant fimple- ment , & mefmes les regardant, quand elles ont leurs fleurs. Celles qu’on veut garder pour graine,doyuent eftre des pre- mieres venues, & les faut lufferen leur plante,iufques àl hy- uer, Puis les faut mettre fecher au Soleil, ou àla fase iuf= ques à ce qu'elles foyent pleinement feches :car ARE eurs SVR DIOSC. leurs graines fé corrompent & pourriflent. Les courges ai- ment fort l'eauitellement que fi on remplit d'eau, vn vaifleau ui ait la bouchelarge & grande, & qu'on le metteaupres de courge, à cinq ou fix doigts pres :auant que le lende- main foit, on cognoiftra que la courge fe fera abbaifce, & ap- prothee de l'eau. “Pour faire venir des courges fans graine, il faut laiffer tremper partrois iours entiers la graine qu'on veutfèmer, en huyle de fifime,ouiugioline, La courgeales fücilles comme l'hierre ; fort grandes , & blanches quelque peu; ayant fes verges & fions fatmenteux ; anguleux, & fe trainans terre. Depuis toutesfois qu’ellea trouué quelque appuy, elle fi accroche äifement, & par ainfi monte fur les ar- btes Ou perches,& s'y entortille. Sa fleur eftblanche & grof- f6;'& faite quaf de forme d'eftoile:mais on n’en trouue gue- res qui portét:on les cognioyent toutesfois lors qu’elles font urges d'hi- énfleés au deffous.Tl y a d’autres courges,quife peuuent gar- 72 der tout l'hiuer ; lefquelles font vfitees en Italie depuis quel- qué'temps. On dit que les premieres graines furent appor- tces des Indes occidétales : auffi les appelle-on courges d'In- de. Tlyen a plufeurs fortes ; qui different & en grandeur, façon & couleur, & toutesfois elles ont mefme forme que le melon. Doncquesil yén a de petites, de moyennes, de lon- guettes, de rondes , & de couleur bigarree : lefquelles font fi communes que ce feroit perdre temps que de s’yamufer. Leurs fueilles font plus grandes quecelles des noftres , plus 20 fermes, afpres, & attachées à vne roide queue ; du refte fem- blables à la fueille de vigne. Leurfarmenreft pros ,angu-\ Jeux, afpre &velu. Elles fe trainent bien loing parterre, & fi s’accrochent fur les perches & treilles , & font ombrage. Leur fleur eft grande, & femblable a celle du lis, decouleur d'or.On les cueilleen Automne,& les garde-on tout l'hyuer penduesaux cuifines. Elles ontvne groffe graine, femblable aux amandes,laquelle eftdouce & de bon gouft. Leur gouft n'eft fi fade que desnoftres ; ains eft vn peu doux :&neant- moins elles ne font trop fauoureufes, fi on neles apprefte c6- meilappartiér. Les fueilles frefches des courgescommunes enduités fur les befles cheualines ; les gardent des mouches. Mifesfurles mamelles des accouchees, leur font perdre le3 © lai&. L'huyle que l’on fait des fleurs de courges,les laiffant au foleil aflez long temps dans ledit huyle ; enduit fur les reins en ofte la chaleur, & deliure ceux qui ontfieure du mal de tefte caufé de qualitez chaudes. La cendre d'yne courge feche Gal. lib.8. puerift les efchambouillures, & viceres du penil. Galien par- fmpned. lant des coutges , dit ainf : La courge eft froide & humide au fecond degré. Par-ainfile ius defes ratiflures, meflé auec huyle rofat ; eft bon aux douleurs des oreilles, où yainflam- mation. La courge entiere enduite raffrefchit moyennement toutes les apoftumés chaudes & enflammees. Elle defaltere Gal.bb. 2, & hume&e,quand on la mange. Eten vnautre pañage;il dit de alim.fa.ainfi:La courge ctue n’a point de gouft à manger:& eft dom- mageable à l'eftomac, & quaf de digeflionimpafible. Telle- ment que fi on la mange crue par necefsité , ou à faute d'au- tres viandes, comme n'agucres quelqu'vn fit, on fentira vne Goufs di- Ja courge , dont maintenant nous parlons , n’a aucun gouft, mitez:& par-ainfi on les peut tirer & conduire aux extremi- tez,fans aucun danger. La courge, de foÿ;,donne nutriment froid & humide au corps : lequel pour raifon de ce, fe treuue en la fin bien petit. Toutesfoiselle pañle legeremént parle corps, pour raifon de la lubricité de fa fubftance,;comme aufsi font toutes viandes humides, & qui font telles que la courge, fans participer d'aucune aftriétion.Pour cela neantmoins elle ne laiffe d’eftre de bonne digeftion : pourueu qu'elle ne foit au parauant corrompueenl'eftomac. Ce qui aduient quel- quesfois pareftre mal appreftee :ou pource qu'elle trouue le ventricule defa empefché d'humeurs mauuaifes & corrom- ues. Quelquesfois aufii cela vient de trop feiourneren l'e- omac: comme aufsi font tous autres fruiéts humides ; qui ne font de garde: carilss'y corrompent, s'ils ne pañent le- gcrement. Toutainf donc quela courge purement & fim- plement prinfe, engendre au corps vne humeur fade, & fans aucun gouft : aufsi eftant prinfe auec chofes fortes & vehe- mentes, elle fe conuertit facilement en leurs natures. Com- me qui la mangeroit appreftce en mouftarde, l'humeur qui 40 LIVRE Il. 207 s'en engendreroit, feroit'acre ; mordant, & notoirement chaud. Par mefme raifon ; eftantaccouftree auec chofes fa- lees ; comme aucuns la mangent , elle engendrera humeurs falez. Toutesfois, eftant ainf accouftrec, elle eft fort bonne: pourueu que la falure foit de celles de Ponte, queles Grecs appellent Mylla, Eftant appreftee & bouillie auec pommes Myle. de coing;l'humeur qu’elle engendrera,fera afpre. Mais eftant roftie,ou fricaflee,elle pert beaucoup de fon humidité: telle- ment que l'humidité qui refte n’a grande efficace : non plus que quand on la fait bouillir Simplement. Toutesfois pour raifon de fa grande aquofité, elle eft bonne appreftee auec origan.Car toutes viandes qui font de qualité femblable,veu lenteftre apprefteesauec chofes piquantes, afpres, brufques, aigres,ou cabislé moins, qui leur voudra dôner gouft, : & les garder de prouoquer à vomir. Cucumer fatinss: Grecs, Sie # pps: François, Con- combre: Arabes, Chathe, © Chetha: Italiens, Cocomero: Allemans, Cucumern: Efpaignolz, Cogombro. Pepo: Grecs, Pepon: Françors, Pompon, on Melon: eArabes,Batheca,® Bathiech:Italiens, Melone: A lemas,Pfben, ® Melaon:E Paignolz; Melon. Angarie:François, Concombres: Arabes, Dallaba: eAllemans, Gurchen: Italiens, Ançuria: Ejpai- gnolz,Cegombro. CHAP. (XXVIII. Concombre. RNOP ENS nY2 Le concombre des iar- NS À TS NS W#% dins fait bon ventre, & elt Y 7 ARS CNET RS) : She, VE fort bon à l’eftomac. Il raf- MS, frefchit ; poutueu qu’il ne ) fe corrompe, & cit bon à la ! Fra velcie. Sonodeurrefucille Nat l'efprit à ceux qui ont le /# cœur failli. Sa greine pro- uoque moyennementa yri ner, &cft bonne aux vlce- rations de a vefcie, auec laict,ou vin cuit. Ses fueil- les , enduites auec vin, | gueriflentles morfures des chiens:& auec miel les epi- nyctides. La chair du pepon; mangee, prouoque à 9 vriner : & enduite fur les yeux, elle appaife leurs in- flammations. On applique fes raclures fur le de- uant de la tefte des petiz enfans, contre les ardeurs d’icelle ; qu’on appelle Syriafs : & appliquees fur le front; elles deftournent é catarrhes & fuxions des yeux. Son ius feché au Solcil;auec fa graine, & incor= poré en farine, fert d’vn bon detertl > pour mondi- fer 5 2 Gallir de 203 fier la peau, & embellir la face. Sa racine feche, & buë en eau miellee, au poix d’vne dragme, prouoque Avomir. Sion veurmoderementvomir apres fou- peilen faut boire feulement deux oboles. Cefte ra- cine enduite auec miel, guerit les vlceres, qui iettent vne fange femblable à miel. Combien que tous les Grecs(felon que dit Galien)appel- alimen.far. lent generalement Pepons; tant les concombres que les me- lonsitoutesfois ils prennent par ee mot rixvs,duquel Diofco- ride a inurulé ce Chapitre, comme aufsi tefmoigne Galien, fimplement les concombres. Pour cela OUPS nous ne pouuonsiuger affeurement, affauoir fi Diofcoride a parlé de noz concombres d'Italie , que les autres appellent anguries: ou feulement des citrouilles ou concombres vulgaires ; qui fontaflez cognuz par tout.Carie n'ay veu nien ra ni en autre autheur ancien , aucune defcription particuliere des concombres , que les Grécs appellent cixvs. Combien qu'on puifle ayfement ra es au dire de Diofcoride, que Sikys des Grecs , eft notre concombre ; ou la citrouille des Italiens. Caren fon quatriefme liure,il dit,queleconcom bre fauuage diffère feulement quant au fruiét, à celuy des jardins : elfant au refte femblable à luy , &en fueilles ; &en fleurs, & en heïbage & branchure. Attendu donc que les ci- 20 trouilles d'Italie, qu'aucuns appellent concombres, font du tout femblables aux côcombres fauuagestie diz & maintiens, que Diofcoride parle ici fulement des citrouilles , ou con- combres, & non des anguries. En quoy l'erreur de Brafauo- lus fe manifefte,en ce qu'ilafferme les Grecs anciens, & prin- cipalement Diofcoride, auoirentendu par ce mot œixvs les anguriés,ou concombres de Tofcane. Outre les raifons que Plin.li.ro. deflus,nous auôs l'authorité de Pline pour nous, quien par- caps. le ainG:Les concombres font petiz & versen Italie:mais ilen croift de fort gros és autres regions & prouinces:dontles vns font iaunes , &lesautrésnoirs. En Afriqueils croiffent fort bons, & en grande abondance:& en Myfie ils font fort gros. Quand on en mange; ils demeurent vn iour enl’eftomac. Qui eftle propre des citrouilles d'Italie: & non des auguries deLombardie. Carles anguries deuiennent fort groilesen Italie : & pource qu'elles font de fubftance aqueufe & douce, quand elles font meures, elles paffent legerement par leven- tre. Ce qui n’aduient à noz citrouilles niaux concombres de Lombardie. Car eftans pleines d'humeurs froides & gluan- tes, & pourcelte raifon eftans de trefdifficile digeftion ,ce n’eft de merucilles fi elles demeurent long temps dans l'efto- mac. D’auantage (felonquedit Pline au lieu preallegué) les concombres deuiendrôt merueilleufement grans, fi on laifle tomber leur fleur dedans vne canne, ou flufte. Item ls hayffent tant l'huyle, que fi on met deffouz ceux qui pen- denr, vn pot plein d'huyle, ils s’enfuyront, & fe recourberont comme vn crochet. Ce qui ne peut eftre dit des anguries;,lef- uelles font rondes.Plus nous voyons de ces concombres ar- tificiellement faits longs, felon la maniere defcrite par Pline: la graine defquels produit autres concombres longs: lefquels s'entortillent , comme ferpens alentour de leurs branches. Manicre de Les concombres fe peuuent garder (felon que dit Pline)non garder les feulement mis en compofte :mais auffi les mettanten vne omcombres, fofle,en vn lieu où le Soleil ne frappe point:ayant au prealla- 2 ble femé du fable dedans la foffe : & metcant les concombres deffus le fable : lefquels par-apres faut couurir de foin fec: & par deflus y mettre de terre.Etafferme qu'ils fe peuuent ainfi arder verds iufques aux autres nouueaux. Tous craignent Fe le froid :ils apparoiflent le fix ou feptiefme iour apres qu'ilsontelté femez. Si deuant que les femer on deftrempe leur graine enlaiét, ils deuiendront merucilleufement ten- dres & beaux. Si tu en veux auoir de meurs auant la fai@on,le plus court de l'an pañfé,prensde terre bien fumee, & la met- tanren corbeilles;encerres y la graine,l'arroufant de bien peu d'eau. Ce fair,la graine comméçant à ietter,lors que letemps fera moderé , & qu'il fera folcil, mets les à l'air, & les deffèns du vent:puis quandil fera froid, ou que le temps fera turbu- lent, retire lesicontinuant ce iufques à l'equinoxe vernal,ou bieniufques à ce qu'il n'y ait plus aucun danger de nielles ou bruines:& alors iettant letoutenterre, tu en auras de meurs incontinent.Le concombre frais raillé en pieces, & appliqué, appaife toutes inflammations : voire & mis & tenu fouuent fe la langue,lors qu'on eft tourmenté de fieures chaudes , il en ofte toute l'aridité. Quant à ce queles anciés appelloyert Melopepe- Melopepones, & pepones ; ie n'oferoye dire sfleurement que es. ce fuffent noz melons & pompons.Côbien que aucuns pen- Melones. fentles Melopepons;dont parle Galien,cftre noz melons : & les pepons,eftre ceux que on appelle à Venife, pipone. Mais toutesfois veu que Galié dit, la chair qui touche la graine de GoOler des anguries. AND. MATTHIOLVS pepons,n’efkre bonne à manger, & que toutesfois l'on mange celle des melons,ieneme puis refoudre fur ce que Galié veut entendre par pepons,& melopepons. Car la chair desmelons & de pompôs fe mange,ou ne fe mange pas, felon qu’ils font plus ou moins meurs:attendu mefmes que quédils font trop meurs & les vns & les autres, l1 peau & extremité de leur chair tombe au milieu, & fe refoult quafñen eau:& parainfi ne femangeiamais. Mais quand ils ne font par trop meurs, & que leur chair eftencores ferme , on la mange toute, &.n’en ofteonquelagraine. Toutesfois encores que l'ayecy deflus mis. ce fait en doute : ceneantmoins ie fuis d'opinion, quefi Galien a eu aucune cognoiffance des melons, qu'illesnom- me Melopepons: l'aydit mon aduis:.que tout homme de fainiugementen dife. Mais pour parler rondement,iene fçay quel fruiétilentend par pepons.. Et ne fuis de l'opinion de ceux;quieftimét que ce foyent les pipone de Venife:&'en- cores moins de ceux qui penfent que ce foyent noz anguries: Car Serapio,ayant traité des pepons & melopepons,fuyuant l'authorité.de Galien, il traite parapres feparement des angu ries : lefquelles il appelle en langue Arabcfque, Dullaha : & parlant de leurs proprietez ; il n’allegue point d’aurheurs Grecs,ains fe fonde feulement fur l'opinion de ceux de fa na- tion.Quime fait penfer,que les Anaës Grecs n’onteu la co- noiflance des anguries. Fuchfus mefnes, encores qu'il (oit RÉ fauant, monftre bien en fon grand herbier qu'il n'a iamais veu anguries : car il eftime les citrouilles eftre angu- ries.Et combien que noz Tofcans appellentles anguries;con combres,ceneantmoins ils n'appellent tousconcoribres, an- guriesice que trefmal a entendu Fuchlius. Mais recournous Pempous, à noz pompons. Leur planteiette force farmentslongs,tout ainfi que le concombre;ayans vne fueille femblahle à celle de vigne,non toutesfois tant entaillee, & rabotteufe,velue:vne fleur jaune, vn fruiétgros & grand;q uafñ comme latefte d'un homme,& quelquefois plus grand:vneefcorce cartilagineu- fe. Ils font bien differens de couleur : car les vns font decou- leur d'herbe, les autres pafles , les autres jaunes ; les autres blances,& les autres cendrés : & les autres font couuerts d'vne 3 O peau faite à retsouurage de Nature fingulier. Ils font pref- ques tous dentelez & canelez , leurs gros replis demeurans eminents de tous coftez, &s'afflemblans vers le fommer &le milieu. La chair du dedans eft douce & fauoureufe,& de di- uerfes couleurs : car aux vnselle eftblanche, aux autres rou- ge,&aux autres blanche tirant fur le roux, Les meilleurs(car il y en aqui n'ont rien quiles face eftimer) fonr ceux qui ou- trecequifententbon, font doux & fauoureux, & foncbien remplis d'vne graine longuerte;ayant vne pelure blanche, & fort douce. Ils aimenr les lieux plaifans, & expofez au foleil, & fi veulenteftrebien àl'aife. Illes fautarroufer ; lors qu'il ne pleut point : & toutesfois deuenans meurs ; les pluyes les endommagent fort : car ils deuiennent par cc moyen fades, 40 Y'yn mauuas gouft, & non agreables. Oreit-ce merueilles que d'vne mefme plante on en reuue peu debons, & beau- coup de mauuais gouft. On cognoiff les mcilleurs à leur bon ne odeur, & a leur groffe gucut:la pefanteur auf ÿ fait quel- que chofe.Les vnsfentent les rofes, & les autres le mulc:& ce par l'aruifice des jardiniers. Car ouurant vn bien peu les grai- nes la part d'ou elles germent , ils les deftrempent en eau ro- fe, ou on air meflé du muft. Il y en a d'vneforte que l'on gar- de cueillie toutl'hiuer;de couleur jaune.Les Tofcans les con- fient en miel & fuccre,comme l'on fait les citrôs. Les Dames fe feruent de pompons pour fe farder, en cefte forte: Apres les auoir detaillé en pieces, & demeflé auec arum,coleuree, &ius odelimons ,onles metenalembic: dérechef y adiouflant tant de lait de cheure, qu'ilcouure le tout,on les met au balneum Mariæ:puis on en diflille d’eau, de laquelle on fe fert à ce que deflus. Leur graineeftbonneen medecine:attendu queleius efpés qu'onen tire dôné en tifane eft fingulier aux febricitäs: car outre ce qu'il refrigere,& defaltere, 1l defo pilele foye & les parties nobles, & fait vriner. Elle eft aufsi RÉ con- tre la toux, & pareillement aux thifiques : voire &és inflam- mations d'vrine, y adiouftant de trochifques de morelle, ou deius de riglfe,de mumie,& de gomme Arabique,& vn pet. detragacantha. Et fera plus efficace; fi ru y mefles de creme de graine de pauot , & la decoétion de mauues & de begue- naudes. Voyla quant aux melons & pompons. Refte à par- blables à la colocynthe medicinale, & quelque peu plus gran des,afpres,& incifees à l'entour:vnetige farmenteufe, fe trai- nantäterre, tout ainfi que le concombre & le melon:vne fleur doree : vn frui& fort gros, rond & pefant ; qui a fon ef corceliflee, de couleur d'herbe, & pleine de taches blanche rouresfois du cofté de terre:ayant fa chair de dedans humide, &aqueufe , en quelques vns douce, & en d'autres bien peu mordante, & non plaifante, propre routesfois à cftancher la foif. Les anguries doncont leurs fueilles fm- Argari SVR DIOSC. LIVRE foif. Leur graine efl large, plus groffe deux fois que celle des melons, ayät fa pelure aufsi plus fortesioint aufsi qu'aux vnes èn en treuue de noire.& aux autres de rouge. Apres q u’onles a cuaillies,on les garde long temps en greniers parmi le bled: car par ce moyen elles ne fecorrompent point ;, & fi d’auen- ture on les auoit cueilli n’cftans encores meures, elles y meu- riflent. Elles font froides & humides au fecond degré,& pour- ce propres pour defalterer: Qui caufe que durant lesiours Caniculaires les Italiens fe plaïfent fort d'en vfer. On s'en fert és fieures chaudes. Elles furmontent les humeurs aigue: & furuiennent principalement aux feures caufees PER 116 209 ils ne prouoquent tant à vriner, & font de plus difficile dige- ftion., Pour faire vomir, 1ls n’ont la vertu qu'ont les pepons: auffi ne fe corrompent-ils fiayfementen l’eflomac, qui defia feroit empefché de quelques mauuafes humeurs;ou de quel- que corruption. Et combien qu'ils ne foyent fi bons à l'efto- mac,que les fruiéts d’Automne:ceneantmoins ils n'y nuyfent tant que font les pepons. Voyla que dit Galien. Aurefteie n’ay voulu oublier d'aduertirle Leéteur,qu'l y a quelque im pofteur qui me reprend de ce que ray dit que le mot æixvs fe prend feulement pour concombre, d'autant, dit-il, que c'eft le nom general de toutes ces fortes de fruits, pepons, melôs, d'humeurs peccantes , que de trop grande repletion. Carr o concombres; anguries , & autres de mefme forte. Et pour (commedit Serapio) elles n'efmeuuent point par trop leven mieuxcolorer fon dire, ilallegue Galien , qui ditque quel- Gallib. 2 tre du commencement: & pource aufsi font propresà ceux ques medecins n'entendent que le fruiét quis’appelle pepon, de aliment. qui font de petite complexion, & qui font maigres & pañles. fe doyue fimplement nommer pepon, ains srevoztzrer, c'eft à fac. Carils n'ont befoing de medicamens attrsétifs. Etcombien que l’on pourroit vféren cede chofes aigres, toutesfois les chofes fades, & qui ont quelque peu de douceur (comme font les anguries ) font plus conuenables : attendu mefme que le propre des medecines aigres , & compofces auec vi- naigre; efkd’attenuer & debiliter. Ce qui leur feroit du tout côtraire:car donner tels medicamës à gens maigres,deffers & pañles ; ce ftroit pluftoft leur caufer maladie, que les guerir: veu que l'on les rendroit parce moÿen plus maigres, & offen feroit-on leureftomac. Joint qu nant tels breuuages, file foyeeftoppilé & fes conduits, que J'on ne les cppled'auantage: d'autant qu'ilsdefféchent fort, & n’humeétent rien:ou au contraire les chofes fades , qui font de groffe fubflance, & qui ont (comme les angurics) uelque petite douceur, parleur temperature humeétent, & Fr Eten ; & engendrent au foye vn fang aqueux ; qui mitigue & reprime l'ardeur & malice de l'humeur choleri- que, qui eft au foye & és veines.Les anguries font meilleures en lieux chauts. Er pource aufsi en trouue-on de fort fingu- lieres & belles à Rome, en la terre de Labour; en la Pouille, al lib. a,en la Calabre, &en la Sicile. Galien parlant des concom- mpl. med. sal, lib. à. n'eftla chairdu concombre. Etenvnautre pañlagesparlant 40 eft de fubtile effence : mais n'eflant meur, il eft de fubftance grofle &matericlle. Les coticombres aufsi font abflerfifs & incififs : par-ainfi ils prouoquent l'urine, & embelliflent & polifient le corps: & plus encores, fi on vfe de leur femence feche, pile, puluerizee, & bien & fubtilement blutee:car cefte poudreeft fort abflerfiue. Les concombres font de tem- perature froide & humide : toutesfoisils ne le font partrop, ains le font quañ au fecond degré, .Ceneantmoins , fechant leur racine & graine, elles perdent leur humidité, & deuien- nent defsiccatiues au premier degré , voire mefmes au com- mencement du fecond. Elles font aufsi plus abfterfiues que alim,fac. des concombres ;ilditainfi : Ils prouoquent à vriner , tout anf queles pepons : combien que ce foit auec moindre effi- cace, pourcequ'ils ne font de fübftance fi humide :par-ainf ils ne fe corrompent fi aifement en l'eftomac, comme les autres. Ceux donc qui f confans en la bonté deleurefto- mac, ne craignent de manger à force concombres, par trait de temps fe treuuent auoir vn amas d'humeurs grofles & froides par toutes les veines:lefquelles nefe pouuans digerer par le miniflere des veines ; fe conucrtiflenten trefmauuais fang. Parquoy , encores qu'vne perfonne ait bon cftomac, ieluy confilleray toufiours de s'abitenir des v iandes qui en- gendrent mauuais fang. Car ce fang mauuais s'accumulant peu à peu dedans les veines ; pour petite occafion de corru-f ® ption qu'il puifle rencontrer ; caufe des fieures fort fafcheu- Les, & trefdiffciles à guerir. Et vn peu au-parauant, parlant des pepons , il dit, Les pepons ; de leur naturel , gencrale- lement font froids, & fort humides. Ilsfont pareillement pourueuz de qualité abfterfiue:& pour celte caufe, ils prouo quent à vriner, & pañlent pluslegerement que ne font les courges & melons. Or qu'ils foyent abfterfifs , on le peut voir aifement , en frottant d'iceux la peau qui fera orde & fale. Et par-ainfi ils feruent à ofter le hafle du Soleil, & les lentilles E vifage, & la menue grarelle, & le feu volage, heu part qu'ilfoit. Leur graine , qui eftcomme entafice edans leur chair, eft de plus grande efficace à ces chofes:rel- 60 lement qu'elle fert à ceux quiontles reinschargez de gra- uelle, & de pierres. Le peponengendre mauuaifes humeurs par tout le corps, & principalement quandil n'eft bien dige- réstellemenrqu'ilcaufevne maladie, qui eft appellee cho lere, ou felonnie. Auant que le pepon foit corrompu ; ileft propre à fairévomir. Que fi onenmange par trop; & que . par-apres on vfe des viandes qui engendrent bon fang, il al. lib.2, prouoquerainfalliblement a vomir. Quant aux melons, il éalim.fac. en parle ainf : Les melons ne font fi humides que les pe- pons,&n'engendrent tant de mauuaifes humeurs: routesfois eft impoñsible que don- æ dire pepon concombre , comme fi le pepon eftoit comprins fousle mot iv. Mais le pauure hommes'amufant pluftoft à me reprendre qu'à ce qu'il dit,s'eft grandement trompé:ar- tendu que Galien entend tout le contraire. Caril ditainf, Il ya quelques medecins qui ne font pas d'aduis d'appeler les ESS fimplement pepons;, ains Sicyopepons. Mais pour ceft heure nous ne nous amuferons à eux, d'autant que ce n'eftlelieu. Caril vaut mieux direles chofes clairement,que delesembrouiller de telles fafcheufes queftiôs. Lorsle temps fera de nous y arrefter , quand fuyuansles motsles plus vf- tez , nous en dirons & obferuerons la fignification. Voila qu'ildit. eu montre bien que Galien eft plus contraire au dire detefbeliftre , que non pas au mien. Car ien'ayia- mais nié que le mot œixss n'appartint generalement à tout ce que deffus:mais bien que Diofcoride n'entendoir autre chofe par ce mot quele concombre commun , & queie n’a- uois leuen Galien ni veu ce mot prins autrement que pour concombre, Car mefmes apres auoir parlé des pepons & me- lopepôs,il traitteà part des concombres, les appelant «5, netrouuant mot plus propre pour les denoter. Ce qu'auffi il a fait au huiriefine liure des fac. des fimples med. parlant du | bres ; dit ainfi: Le concombre, qu'on mange cftant meur,39 concombre domeftique & fauuage. , Laëtaca: Grecs, Thridax: François, Lairue: Aras bes, (herbas,on (has: Iralienr, Lattuca : à Alle- mans, Laëtuck, Efpaignolz, Lechuga,on Alfalfà. Laëluca crifpa, François, Laisue creife,ou caballe. Laëtuca fhrida, Fran gois, Lairne ex fleur. CHAPY (XXIX. Les laitues des iardins font naturellement refri- geratiues ; & bonnes à l’eftomac; & lafchent le ven- tre , & fonc venir le lait: touresfois, eftans cuites elles foncplus nutritiues, À ceux qui ont l'eftomac débile ; il ne les faut point lauer. Leur femence, prinfe en breuuage, ait perdre tous les fonges & imaginations d'amour, &efteint l’appctit de luxu- re. Eftanstrop continueesen viande; elles obfcur- ciflentlaveut. Elles font bonnes au feu fainét An- toine , & à routesinflammations. On les confit en faumure. Quant cllesonrietté latige pour vouloir sus grener N) YCat,dy tout. AND. MATTHIOLVS e Au deffert l'on merroit [ar table La laitue aux bons « Ancien: Di moy pourquoy de nofre temps C'eff le premier mets agreable? Leius des laitueeft dormitif, & pource appliqué en huyle fur le front & les temples de ceux qui ont fieurelles fait dor mir, & appaile leurs douleurs de tefte. Gargarizé auecius de grenade;il ofte l'inflammation de laluette. Mis fur lestefti- les, ilempefche les fuxions de femence, rant celles qui ad- tiennent de nuiét , queles autres, & mefmes yadiouftant vn La laitue fauuage eft fem-, Ç peu de camfre :mais parce moyen il fait perdre toute enuie blable aux laitues des iar- Vencrique. La graine prife en breuuage en coulis de pauot a FR TELE f mefme proprietc:& outre ce eft propre aux ardeurs de lvri- dins : touresfois a) Uge. € ne. Ilfaut defendreles laitues aux poulfifs , à ceux quicra- lus grande , & {es fueilles chent le fang , & aux phlegmatiques, & principalement à plus blanches ; plus afpres, 210 grener ciles acquierent vne vertu pareilleauius, ou au laiét dela laitue fauuage. Laëtacafylubstris:Grecs;T bridax agria:F ran gois, Laitue [iuage: Italiens, Latiuca féluatica: A r À lemans, V'vild latluck. CHAP.: CXXX. ceux qui veulent exercer leieu d'amour. La laituc fauuage eft Zaitue f. & plus grefles Elleeftame- fee àcognoifte : pource qu'elle retire à celle des iardins, vage. re: & à vne vertu * aucu- nement femblable à celle du pauot. Pour cefte caufe aucuns mettent {on laicten Ÿ a compofition. du Meco- nium ; qui eft fair du ius de pauot. Sôius,prins en breu- D uage auec vinaigre miellé, aupoix üe deux oboles,purge les fuperfluitez aqueu- fes par lebas. Ilnettoye la maille de l'œil,& ofte tou- tes les fuimees,esblouiffemens, & brouillaz des yeux. Auec laiét de femme on l’enduit eficacement fur les brulures. En fommeil prouoque à dormir:tallegeles douleurs du corps : & fait venir les fleurs aux fem- mes. On le boit contre les pointures des fcorpions,&e des araignes phalanges. Sa femence fait perdre les fonges & imaginations d'amour, tour ainfique celle de la laituc des iardins, & ofte l’appetit de luxure. Sonius fair le mefme,mais non auec fi grande opcra- tion. On fair fecher fon lait au foleil, & le garde-on en yn pot dererre;qui foitneuftout ainfi que les au- tres liqueurs defféchees. De toutes les herbes des iardins la laitue eft la plus co- quand'elleelten graine, &'en fuailles, & en fleurs, & en grai- ne. Toutesfois clle eft amere au gouft: & eft toute pleine de laiét Theophrafteen parle encefte maniere : Lalaithe Gauua- geales fueilles ptus petites que celle des jardins :lequelles eflans parcrues deuicnnent efpineufes & piquantes: Satige 7 K aufi ft moindre que celle de la domeftique. Elle ef'pleine 20 d’hümeur aigue, & méedicinale. Elle croift parles champs. Ontire fon lai&, du temps qu'on moiflonne le fourment, On dit qu'il eft bon aux hydropiques : & qu'il nertoye la maille de l'œil, & en chaffe les brouilla & esblouiflemens, auec laiétde femme. La lairue des iardins (felon que dir Ga- Ga/: lib. lien} eft vne herbe potagiere, froide & humide: toutesfois ce/imp.med, n’efl en toute extremitéicar autrement elle ne feroit bonne à mangerains eft froide, comme eft l'eau de fontaine, parma- nicre de parler. Par-ainfelle eft bonne aux apoftumes chau- des & enflammees: &'aux petites & legeres inflammations, & eryfpeles.Toutesfois fi elles éftoyent trop ardanrés &en- flammees,ellc ne fuffiroit pas, Cefte viande aufsi défaltere.Sa 3 O graine; prinfe en breuuage , arrefte le flux du fperme : pour ? - cefte caufe on l'ordonne à ceux quine fontque fonger à l'a- mour,en dormant. Autant en fait la graine dela laitue fauua ge. Leius deccflelaitue nettoyela maille del'œi, & chafle toutes fumees &esblouiflemens des yeux.Il cft bon aufsi aux bruflures,appliqué auec laiét de femme. Et en vn'autre pafña- Gallibx ge» il die : Plufieurs medecins preferent la laitue à coutes an- 42.fis tres herbes des iardins, commeonfait la figue à touslesau- tres fruiéts qui viennent en Autône:car of ne trouuera point d'herbe qui foit de mcilleur aliment. Etce que aucuns blaf- ment en elle, c'eft à fçauoir qu’elle engédre le fangseft le plus louable.Que s'ileftoit ainf qu'ils dientsier l'eftimeroye feu lement par deflus toutes les autres herbes:ins la prefereroye gnue. Ercombien qu'on en treuuc de plufieurs efpeces: ce- 40 à toutes viandes, pour bônes, & pour nutritiues qu'elles fuf- heantmoïihs elles ont toutes vn mefme naturel, & mefmes proprietez. Combien queà la verité, il y éna qui font de Péilleur gout que les autres:car il n’y a perfonne qui n'aime mieux vnelaitue cabuffe,que ces grandes laitues,qui font du- res,& pleines de lai&, Il ÿ en a vne forte;qu’on appelle à caufe de leur tige large, largetige, en Latin Laticaulis : & vnautre rondetige,en Latin, rotündicaulis, à caufe qu’elles fontron- des : &vn autre forte, qu'on appelle feffile, d'autant qu'elles croiflentcontre terre, De moy r'en fais trois fortes , &disles vnes cftre.cabuffes, les autres rondes , & les autres crefpues. Il y a aufsi quelque diuerfité aux fueilles : car les vnes font fort verdes, les autres moins, & les autres blanchaitres, & fent. Aucuns nedient pas qu'elle engendre fimplement le fangsains afferment qu'elle engédre beaucoup de fang. Tou- tesfois encores que ces derniers ayenc quelque occafon de blafiner la laitue , (elon leur opinion: ce neantmoinsils font plus efloignez de la verité que les autres. Combien quecene foit vice d'engendrerbeaueoup de fang.Car il ne faut douter que la forte de viäde quiengendrebeaucoup de fang, & nulle autre humeur,ne foit de bon fuc & ahmenr.Que s'ils blafmét la laitue, pource qu'elleengédre trop de fang;on y peut aife- mét remedier,à faire plus gräd exercice, & à ne côtinuer tant lalaitue. Voila ce 4 nous auôs voulu dire côtre ceux quiblaf- mét cefle viande. Cepédant il faut noter, au lieu que les au- mouchetees de petites taches rouges : telle qu'eft celle quef Otrésherbesengédrét bié peu de fang,& qui encores n'efttrop V6.apporte de Chypre. Les crefpues ont les fueilles crefpues, plus grandes que la grand’ endiuc, & chiquétees à l'entour: les rondés les ont rondes, & plus tendres, fe ferrans fort en- femble : la cabufie ou platte a fes fueilles quafi femblables à la ronde, & font contournees & entortillees tout à l’entour, & enflees comme celles des choux cabus. On én trouueenou- tre vne quatriefme forte, qui eft de grand requefte,& l'appel- le-on, Laitue Romaine,ayant fes fueilles grandes; grafles & verdes , & de façon d'vn œuf ; la cime eftanc lice: plus tendre & blanche au refte que les autres, & lors mefnes que l'on l'enueloppe de terre iufques à la cime. Les iardiniers ont inuenté ceft expedient pour les rendre telles. ‘En general uant à leur tige, elleeft pleine de laiét, branchue ; & munie de fueilles , qui vonten aiguifant , & eftans vicilles elles de- miennent ameres: leurs fleurs font jaunes, & par trai& de temps s'enuolent en l'air :leur gtaine eft longuette & poin- bô;lalaituefeule en engendre de bon & en quantité, & fitou- tesfois il n’eft entierement bon. On mange la laitue le plus fouuent cruc.En eflé, quäd elle eft prefte à 1etter fa grcine,on la bouillit,& puis la mäge-on,en falade,auech uyle;vinaigre, & garon:ou bié auec quelque autre forte de viädes,& mefmes celles qui font faites de fourmage.Plufieurs aufsila font bouil lir, ayant qu’elle monte en tige. Ce que ‘ay fait, depuis que mes dents ont comencé à m'empirer.Laquelle facon d’appre- fter laitues f'apprins d'vn mien amy:lequel voyät que l'vfoye ordinairement de laitucs,& que venat fur l'ageieneles pou- uoye manger fans grande fafcherieme monftracémentil les failloir cuire. Car, pource qu'en ieunefle j'auoye toufiours la bouche de m6 eftomac chaude, & bouilläte, pour raifon de la colere qui y abondoit : pour moderer cefte ardeur ie man- geoye ordinairemét de laitues en falade. Venât doncfur l'aa- ge;&ne cerchant que repos, cefte viande m'y aidoit merueil- Theoph nat. plä.li tue au bout, de couleur blanche, & quelquefois noire. EMes fortent au quatrieme ou cinquiefme iourapres qu'elles font femécs. On les peut tranfporter de lieu enautre;apres qu'el- Jes font forties. Onen vfoit anciennement à la deflerte. Et pource aufsi dit Martial, cufcment.Cari'auoye tant apprins de veiller & d'eftudicren Latue bo ma ieunefle:que venant fur l'aage,auquel temps on nedort fi es à fai bié qu'en ieuneffe,‘'eftoye fort fafché de ne pouuoir dormir. dormir: Côtre laquelle fafchericie n'aytrouué autre remede plus fin- gulier,que de mäger de lairue le foir. Voila qu'en dit Galien. Gin ZII SV RPPD'POES' GC. CITY RCEVIM. enflammät:au refle bien fain à la perfonne, Or ne puis-ie me perfuader que lecherephyllon de Pline foit noftre cerfucil, d'autant mefines qu'il n’a point telle mordication : non plus auffi que ie croy que ce foit vne feconde efpeced'acanthus, , que Pline diteftre auffi nommee Pæderota:car acâthusn'eft Pin. li.112 aucunemét mordant. Si l'on nevouloit dire quece fut cefte es plante nommee Pæderos; quedeferit Paufanias,difant ainf, Payflib.2, L’herbe,qu’on appelle Pæderos, prouiét au parcenlieuexpo vet.Gratie. fé au foleil, &nôautrepart,n6 pas mefmesen Sicyonic. Elle Padéros. a les fueilles plus petites que le fau;&plus grades que l'yeufe, quafñ de mefme forme que celles du chefne, ayans vn cofté 10 noiraître, & l'autre blanc ;, prefque telles que les fucilles du peuplier blanc. Mais ie ne puiscroire que céRe pans qui €ft fi rare; foit le cherephyllon de Pline, qui eftoit fi commun auxiardins.Galien parlât du gingidium, dit ainfi: Tout ainfi Gal. lib.6 quelegingidium eft de gouftamer & aftringent, auffi eft-il fimpl. med. detemperature chaude & froide.Et fi eft felon ces deux qua- litez,deficcatif, D’auantage,il eft fort bon à l'eftomac, pour raifon.de fon afiriction, quin’eft petite. Parquoy onle peut dire aucunemétchaud,& defficcatif au fecond degré, Eten . vn autre pañage,il dit : Le gingidium éroift abondamméten Gal. bib.2» Surie,& fe mange en telappareil,que nous mägeonsle fcan- de aliment. dix, Il eft fingulier pour l'eftomac, foit ont mange cru, faclt. 20 ou bouilli: maisil ne veucgucrescuire. Aucuns le mangent Gingidinm, () berephj um, Cerofolinrs: François, Gin- gidinm , Cerfueil; Italiens, Gingidio, on Cerefolio: Allemans, Kocrffel, 9 Kerbelkrant. Cerofolium. Gingidinm. Vifhaga. Cerfueil. CE AFP, CXXXI. Le gingidium; qu’aucuns appellent lepidium, croift RE en Cilicie, & en Surie. Ceft vnc petite herbe femblable à la paftenade fauuage: toutesfois elleeft plusamerc,& plus fubile. Saraci- ne eft petite,blanche,& quelque peu amere.On man- ge celte herbe,& cruë & cuite:& eft fort bonne à l’e- ftomac. Elle prouoque à vriner. Sa decoction , beuë auec vin;eft propre à la vefcie, Jamais ie n'ay eftimé que gingidium fuft ce que l'on 2p- elle communément cerfucil. Et pource auffi ne fuyuant Fopiion d'aucuns,&entre autres de Ruellius & Fuchfus,ie maintiens qu'iln'en éfétien, & que mon opinion n'efl point crronee. Et ce qui me rend fiobfiné , eft que i'ayrecouuert de Syrievne plante du vraÿ gingidium,bien differète du cer- fueil, & de laquelle nous te baillôsle pourtrait;parle moyen de 1aq. Antoine Cortufus:enfemble auf vne plante eftran- gere,laquelleil dit qu’on appelle Vifnaga. Legingiditi donc n'eft gueres différé des panets, & ncantmoins eft plus amer, 30 auec huyle & garum:d'autres y mettent du vin, ou du vinai- gre,pour le rédre meilleur à l'comac.Mangé aucc vinaigre, 11 donne appetit à ceux qui font defappetiffez.. Toutesfoisil ft notoire,que cefte herbe eft plus medicinale,quenütritiue: pour raifon de l'amertume & aftriétion manifefle, dontelle abonde. Voylà qu'en dit Galien. En quoy on peut yfément voir, que Je gingidium & le cerfuei] font plantes differentes: pourcequ’on ne treuue au cerfueil l'amertume ni l'aftriétion fi manifeites,que Galien dit eftreau gingidium: CHA? CXXXII. Scandix eft vne herbe fauuage , quan mäge cuite & crué. Elle eft amere,& vn peu forte,& fair bon vé- te, & eft bonne à l’eftomac. Sa decoétion, prinfe en breuuage, eft bonne à la vefcie, aux reins, & au foye, Scandix, Combien que fcadix ait efté fort cognué des Anciens,c6- me herbe qu’on mâgoit ordinairemét auec les autres herbes des iardins:ceneätmoins veu que ie n'ay encores trouué Au- theur digne foy;qui ait remarqué tant foit peu le fcädix,iene fçay côme on peut véritablement dire que fcandix eft cômun ayant vné tige branchue;ronde,de la longueur de demi pied, 40 en ftalie, & que plufeurs gensle cognoifsér.Hermolaüs Bar- ridee , noiraftre,nouce, & à la cime de pctites refles ou mou- chets blancs, ietrans de petites fucilles rout à l'entour. De ces bouquets fort vne graine,laquelle venant à maturité, fait refferrer les mouchets, toucainh qu'on voitadueniraux pa- nets,& fe prennent aux mains EE touchant, Saracineeft blanchaftre, de la longueur d’vne paume de main, & d'vn gouftvn peu amer. 11 en vient grand abondance en Syrie, d'ouonenapporte la graine, que l'on feme maintenant en Italie en plufeurs jardins. Quelques vnsefliment que celle plante que l'on appelle Vifnaga,foitle vray gingidium, ou à tout le moins vne de fes fortes, d'autät que fes fucilles fe rap- barus,homme fingulier de fon téps en la matiere des fimples, dit auoir veu le pourtraiét de fcandix envn vial exemplaire Grec de Diofcoride:& eftoit cefte plance,quant aux fueïlles, femblable au fenouil:ayant fes fleurs bläches on iaunes:auec de petis cornichons, qui efloyent au fommet des branches. Quant à moy, ray veu fouuét cefte plante, quédeftrit Her- molaüs,entre les blez,& à riue des Fspues moys de May & de Tuin, Toutesfois encores qu'Hermolaus die que les fueil- les de cefle plante font femblables à celles de fenoüil : fime femble-il qu’elles retirent pluftof à celles de camomille, où fume-terre,que au UE Cefte herbe ictte fes fleurs quaf a quelque peu micux à celles des panets.De moy ie nef ofemblables à celles decerfueil, lefquelles font blanchaftres. es puis fuyure;tant pource qu’elle ef plus gräde que ne font les panets, que d'autant aufli quelle a de grand & forts bou- quets-ou mouchers, tellement mefines que de leurs petites queuésonen fait des cure-dents. Ie croirois pluftoff, pour le grand rapport que l’on voit en l'vn & l'autre,que ce fuft le gräd panct. Relte maintenit à parler du cerfuel,duquel on vfe fouuët aux viandes,& mefmes en la medecine. Le cerfucil cft vne plante iardiniere aflez cognue d'yn chafcun, fraille, tendre, iettant d'ynefeule queué fix fueilles, commele per- filcômun, &incifees à l'entour : ayant de tiges de demicou- déc de haut, graffes , rouflaftres , creufes,nouees, & à la ci- Venantà grener,elleiette de petites cornes minces;longues, droites, pointues, & femblables à celles de l'herbe Robert, ou bien au cerfueil: combien que celles de cerfucil foyent plus fubtiles & plus frailles. De forte, que qui confiderera bien les deux plantes , onlesiugera d'vn HE entre, encores qu’elles foyent differentes en efpece: ce que bien demonftre Jerapportdeleurfaueur. Ceux doncquiont dit & affermé le gingidium de Diofcoride eftre noftre cerfueil, femblent auoir dit cela aucc grande raifon. Car, cftimans cefte plante, dont nous parlons, eftre la vraye fcandix : il pouuoyenteftre induits ayfément à croire, que gingeidiumfuft le cerfucil, me de petis bouquets garnis de fleurs blanches , d'ou fortent 60 pource que Dioftoride a de couftume d'arrenger les plantes de petites cornes tendres & droites, plufeursd’vne mefme queue, veluës, rouffaftres,& pointues au bout, danslefquel- les il y a vne graine longuctte, de couleur à démi enfumee, Saracine eft courte, & fitoutesfoiselt cfraillee en plufieurs capillatures. Toute la plante eft douce & odorante, &eft neantmoins entremeflec d’vn gout bien peu mordant, & qu'on ne peut qu'à grand peine apperceuorr:mife auec les autres herbes potagieres; elle leur donne meilleur gouft. Plintibas. Pline parlant du c Rennais ainf, Derechef ilyena e cap.8. d'yneautre bande,qui fe fement à la mi-Septembre, l'anis, les arroches;les mauues,leslapathes,le cherephyllon, queles Grecs appellent Pæderota,lequel eft mordät au gouft,&fort felon leurs genres & cfpeces. Parquoy fi eefte herbe, qu'on nous met en auant pout {candix,auoit autant d'acrimonie & d'amertumequeles Anciés ontattribué à fcandix , certaine ment ie fuyuroye leur opinion : mais veu que iene treuue rien en cefte nouuelle fcandix , de ce que les anciens ontdit eftre notoire & manifeñle en la vraye fcandix , & moins aufli trouue-ie ‘au cerfucil , cequeles Anciens ontdit du pingi- diumiie fuis contraint d’eftre d'opinion diuerfe & contraire àeux. Et ne confeferay jamais le gingidium eftre noftre cerfueil : ni l'herbe d'Hermolaus eftre la vraye fcandix : f n6 que la diuerfité des climats,&le changemét des lieux leur ait fait perdre leur amertume & acrimonie. Et ne defplai- s 4 ra à Gal lib fimpl.ms cap.19. 214 ra à Hermolaüs, ni au pourtrait qu'ila veu :cariene chan- gray point d'opinion:veu mefmes qu'il n'y aautheur qui ait déferit ni en tout, nien partie , la fcandix. Dontie m'ef- bahis où fefondale peintre qui fit ce pourtrait defcandix: finôn peuteftre que Diofcoride luy-mefme l'euft fait. Pline dit que lalcädix eft femblable à Anthrifeus. Maisl'vneftau- ,.8.tané cognu que l'autre. Galien parle de fcandix;en ceftema- 4 niere:Scandix eft vne herbe deschamps, qui eft bonne à man :r, Elle eftvn peu forte &amereitellemét qu'elle eft chaude & fecheau plushant du fécond degré. Elle prouoque fort à piller : & pour raifon de fes qualitez , elle defoppile les inte- AND. MATTHIOLVS gré que l'autre: & prouoque à vriner. On le confit en fau- mure, pour le garder. Voyla qu'ilen dit. Mais outre ce nous difons qu'il eft fort cordial. Sonius romprla pierre, & fait fortir la grauelle, & purge lefoye, la ratte & lesreins detout phlegme. Sa graine prife en breuuage, aiguife la veuë, & fait fortir les mois aux femmes.Pris auec graine d'agnus caftus & cetrac;il eft bon contre les Auxions de la femence.Pris fouuét en vin,il rend les femmes feruiles. IL eft proffitable aux mor- fares du trygon, dragon & fcorpions marins. Toute l’herbe mangee en vinaigre, puis vomie fert de purgation ; efucille l'appetit,& ofte tout deuoyement d'eftomac.Ët l'herbe man- ftins.Voylà qu’en dit Galien. En quoy on voit derechef,que I © ge; & fon ius pris en breuuage, & la graine auff , fecourent celle herbe qu'on nous veut fuppofer pour fcandix,n’eft la vraye fcandix:carelle n'eft fi forte ne fi amere au gouft,qu’el- Je puiffe paffer feulement vn degré de ficcité & de chaleur. Peëlen V'eneris: François, Pigne de Venus, Au refte s'il y a plante à la- , quelle on puife rapporter no- FE AS fre nouurelle fâdix, celt vraye- JOUÉS ment celle que l'on apelle pi- be, ne de Venus, defcrit par Pline: A cquel eft ainfi appel é, pour É&s auoir fes cornets digerez com- mevn pigne à pignerlelin. En premier lieu, {a racine eft blan- che, & fa tige haute d'vn demy fe: Ses fueilles font fembla- les aux paftenailles fauuages, ou à la camomille, eftans ainfi menus. Ses fleurs font bläches, & menuës. A la cyme defes brâ- ches elle ietre des bouquets, dont fortent plufieurs petis becs, ou aiguilles, qui font fepa- rez les vnes des autres : & font quafñ comparties,commes les pignes dont les dames pignentle lin. Toutes lefquelles mar- ques fe treuuét en la fcandix d'Hermolaüs. Saracine broyce auec mauue, tire hors les troncôs qui font demeurez au corps. Auec fon herbe & fes fleurs chauffce [ur vne poelle,& incorporee en vin blanc pur;beurre, & fueilles de perfl com- mun,& appliquee fur le penil,des enfans principalement;elle cft fingulicre à la difficulré d'vrine. Cancalis: François, Perfil (asnage: Icaliens, G #HCali- de,on Perroféllo faluarico. : CH AP. CXXXIII. M Le perfil fauuage, qu’au- N, AS cuns appellent, daucus fau- 12 uage, a fa tige haute d’yne D paume, ou plus grande, & PA? qui eft vn peu velué. Ses és fucilles s6t fmblables à cel LA LE tees au bout , comme celles PAR res au bo 2/7, de fenoüil, & font velués. RUAU SES En fa cime elle iettevn mou GENS chet, qui fentfortbon. On En é } LE le mange cuit & cru, com- NE S me les autres herbes des iar- À dins. Il prouoque à vriner. à Le perfil fuuage eft fort commun és plaines dela Tofca- 20 merueilleufement les melancholiques, autant quaf que la decoëtion de toute l'herbe. Ceux qui ontles fieures quartes, les galeux, & verollez en font grandement folagez. Eruca: Grecs, Exzcmon: Fran gois, Roquette:e Ara- bes,lergir, Ergir;on Giargir:lraliens, Rachetta, Rucols: Allemant, Vucif{fenff: Efpaignolz,Oru- [CASA ATHGUA. Eruca fatina, Roquer- te des lardins, Erucafylueffrés, Roquer. re genrille,ou faunage. (CB PTEUTE 49. PILE roquette, mangee Cruë en abondance, incite la perfonneau ieu d'amour. Sagraine fair le mefme: & prouoque à vriner. Elle ayde à faire digeftion, & fair bon ventre. On vie dela graine à faire fauces. Et pour la plus longuement garder, on la fait trem- per en laict, on en vinaigre, &en fait-on des tro- chifques. La roquette fauuage cit fort commune és Efpaignes Occidentales. Les gens du païs vfent de fa graine en lieu de feneué. Elle eft plus efficace à 2. Les de l'ache:& font chique-$ ofaire vriner: & beaucoup plus forte que celle des jardins. La roquette des jardins, & la fauuage font toutes deux fort cognuës, pource qu'on lesmange ordinairement en fa- lades. Celle des iardins à fes fueilles profondement longues, & chiquetees de loing à loing,de façon du fifymbrium aqua- tique,ayans vn gouft aigu & amer: vnetige d'vn pied & de- mi de hauteur : fes fleurs à Ja cime, &blanchaitres : fa graine enclofe en petites & minces cornès , comme au velar. Sara- cineeft blanche, mince & aigue au gouft.La fauuage fe plaift en lieux avides & fecs, & mefmes aus murailles, ayant fes ne, & fur tour és lieux non cultiuez :comme auffi au Val 60 fueilles plus eftroites que celle des iardins,& chiquetees plus Ananieen la erre de Trente: lequel cft du tout femblable à la defcription de Diofcoride. Noz païfans l'appellent perfil fauuage:pource que les fucilles d'embas,& qui font plus prés de la racine font femblables à l'ache , qu'on appelle petrofello en ltahe:combien que celles du deflus De menues & chi- querees, quafi comme fueiiles de fenouüil. Sa tige eft fembla- ble à celle de la pañtenaille, à la cime de laquelle yaynmou- chet de fleurs blanches, odorantes, & quali femblables à cel- Gal. Lib.7 es de daucus, autrement carrotte fauuage. Galien en parle fimpl.med ‘en cefte forte: Aucuns appellenc le Perfil fauuage, daucus;ou carrotte fauuage : pource qu'il luy retire fort tanc au gouft, qu'en vertu & proprieté. Carileftchaud & fecau mefme de- dru, d'vn gouft mordant & fauoureux : forcetiges, de fleurs jaunes,& vne infinité de petites cornes regardäs contremont: la graine femblable à celle de mouftarde, aigue & amere. La roquette cuite, y adiouftät defuccre ; eft finguliere à la toux des petis enfans.Quelquesvns m'ont affeuré que fi on cueille de la main gauche trois fueilles de roquette fauuage,& qu'on les mâge,que cela guerit de laiaunifle, Maisie laifle cela aux fuperflitieux.Galé en parle ainfi:Celte herbe ef notoiremét G:1. lib. 2. chaude : de forte qu'on ne la mâge gueres qu’auec fuciiles de de slim fac. laitue : car par ce moyen fa grande chaleur eft attrempee par la froideur de la laitue. Ondit qu’elle augmentele fperme, & qu’elle prouoque à luxure. Elle caufe douleur de tefte, fi on la SVR DIOS%ScC. onlamange feule. Autuns anciens dient que fa graine elt bonne aux motfuresdes muf-araignes. Elle fait mourirles vérminés du corpsi& diminue la ratte, Broyee &incorporce auéc fel de bœufélle efface Ja noirceur & ternifleures des ci- catrices ; & leurrend la couleur telle qu'à laxefte de la peau. Ointe auec miel,ielle efface les taches & lentilles du vifage, Ocimnm 2 rançoiss Bafilic ie A rabss,Berendaros,® Bedarog: Italiens, Bafilico:e Allemans,B afilien, … BafilgramE fhaignolz, Albahaca. Oimtin magtiam,E ran- Ocimarñparuum, Fran. ges, Grard Bafilic. gois, Petir Bafilic, SY LU ou Bafilicgentil, CH A P. CYXXV. 3 Operfonne, qui auroit mangé du bafilic, ne peutefchapperce Le bafiliceft fortcognu. Sion en mange en trop grande quantiré, il trouble la veué lafche le ventre, engendre ventofitez ; prouoque à vriner » & fait ve- nir le laiét: mais neantmoins il eft de difficile dige- ftion. Enduirauec fleur de farine d'orge roflie , vin- aigre, & huyle rofat, il {rt aux inflammations du poulmon. De {oyileft bon contre les pointures du dragon de mer,& des fcorpions:8cauec vin de Chio, il fert aux douleurs des yeux. Son ius chaffe toutes oaucc du vin,il feruoit aux Auxions des yeux : eftät fortbon à fumees &esblouïffemens des yeux : deffeche les flu- xions & catarrhes qui tombent deffus. Sa graine prinfe en breuuage, eft bonne à ceux qui font vn amas d'humeurs melancoliques, &c à ceux qui ont difficulté d'vrine, & font fubicétsà ventofitez. Ti- ree par les narines, elle fair efternuer: ce que auffi fait l'herbe. Maisil faut fermer les yeux; quand l'e- fternuëment voudra venir. Aucuns le deftendent à manger: pource que ,eftant maché, & puis mis au (lei, il engendre de petis vers. Les Affricains dient que la pointure des fcorpions ne fait point de malà ceux-quiauparauant auroyent mangé du bafilic. Le baflic,commeeftant fort odorät ,cftcognu d'vn chaf- eunarilyabien peu de iardins ; & de feneftres de fales qui nefoyét tapiflees de bañlic,qu'on nourrit en quefles de bois, ouen pots deterre. En Italie nous auons crois fortes de ba- flic. Dont le premier a les fucilles plus grandes quele pañe- uclours. Elles fontlongues, larges, efpeffes, & femblables à celles du citronnier. Le fecondeft plus per que l'autre & en branches & en fueilles:& yen a deux fortes, Bafilic d- deur du bañlic commun, l’autre eft fi femblable au citron- gromnier. nier, qu'on ne les fçauroit qu'à grand peine diferner. À rai- fon dequoy les Arabes l'ont appellé citronnier, comme aufsi fait Melué. Letroifefme cft appellé bafilic gentil, pource qu'il a fes fueilles fort petites & menuës, & qu'il furpañleen odeur les deux autres efpeces. Serapio fait mention deces crois fortes de bafilic:& appelle lebañlic moyé, duquel Dio- oride parleicy,bafilic non girofflérnommant le bafilic gen- tilbaflic girofilé : pource qu'il eft plus petit, & lus odorant queles autres. Quantau grand bañlic, il l'appelle bafilic ci- tronnier , pour raifon du rapport que fes fueilles ont à celles du citronnier:ainfi que pourront voir eux quliront cc que 1.0 bône odeur;il n'ya point dé douté qu'il ne foit aufli meilleur s ofuperfuité d'humeur,ilengédre ventofitez és veines. Autant ont l’vne à l'o- Co c’eft vne herbe qui engendre mauuais fang:& qui eftcontrai- LIVRE IL 25 dit Serapio touchant lebaflic. Dontie m'esbahisde l'arro gance de ces fratres qui ont commenté Meiué, lefquels fe 7n eleët. de vañtent d'auoir efté les premiers snuenteurs dii baflicgir Of- gemms. fé,ou gentil : veu que Serapio en fait mention:idifant,qu'il à Jes fuerlies petites, & fa tige quarrec. Etau-conträire , mel fiéursles beaux-peres dienc que fes fueilles font plus erâdes que celles de mehfe,eflans dentelces tout alentour:& qué fa ügecftronde,&non anguleufe. En quoy ils faillent lourde- ment ( fauue leur paternité ) car ie'ne péfe point que Mécfué ait parlé d'autre fortede baflic; que du bafilic géntil ; qu cft éfimé furtous. Mefmes attendu qu'il furpañe les autres en äfortifier le cœur,queles autres:auffi eft 1 mis en l'elc&tuaire dés perles;qu'on fait pour les accidés & défraïllices du cœur. Brafauolusen fon liure des fimiples ; qu'il ft imprimer à Ro me, dit que Diofcoride & Pliné font ficontraires; quant'aux proprietez du baflic ; quénecellairémét il faut confeffer que Pvn d'eux ait erré:difant, Diofcoride dit aprés les Africains, qué les pointures des fcorpions ne font mala ceux, qui au paräuant auroÿét mangé du bafilic:&au concraire, Pline die, Pl» lib20 que celuy qui auroit magé du bafilic, ne peut rechapper de 12 p.22 mort,sil eft point ou piqué des fCorpions. Mais le bôn Brafa uolusmonftre bien qu'il 4 éfé trop chaud,& tropimpartienc Y liré Pline. Cars'ileuft feu infques à Amen, tont ce que D'ine dir du bafilic , il éuft cognu que Pliné appointe fort dextre- mfient celle contrarieté:car refpondänt àteux qui blafmient le bäfilicil dit ainf:Chtyÿfppis 4 toufiours fort defprifé 1e bañi licidifant qu'il eftoit côtraire Al'eftomac, & à laveuë,& qu'il cftoit inutile à cfmouuoir l'vrine. D'auantage;qu'il faifoit les gens f6ls, infenfez ,lethargiques , & fubiets aux paffions du foye : & que pourcefte abaes cheures le fuyent:& queles hommes pateillement s'en doyuert donner garde. Autres dient, que fi l'ayant pilé, on le met fous vne pierre, qu'ilen- gendréra Vn fcorpion : &que eftant maché, & mis au foléil, qu'iléngendre des vers. Mefme ceux d'Afriquedienr qu'vne jour Jà laimort, s’il eft piqué d'vn feorpion. Ceux qui fontvé- nusaprés;ont maintenu brauement Je baflic: difans, que les cheures le mangeoyét volontiers, &'que d'ailleurs,eftät prins en breuuage aucc du vin & vn peu de vinaigre, qu’il eltoit auffi bon quelamente, oularuë, congre les pointures des fcorpions terreftres & marins. Item, quepar experience on auoit efprouué qu'il eftoit fort bon aux deffailläces du cœur, le fénrant auecvn peu devinaigre: & que-d'ailleurs ikeftoic propre aux lethargiques, & pour raffrefchir toutes inflam- mations:& que enduit auechuyle de meurte,ou vinaigresou huylerofar,il eftoit bon aux douleurs de latefte : & appliqué l'eftomac. Voylà que dir Pline contre ceux qui vouloyent blafmer le baflic. Theophraftedit,quele bafilic,qui éftbien Theoph.li.5. exposé au foleil, degenere en ferpollericar il fe deffecheexcef- c.8. de cu. fiuement,& DRE fes fueilles, & a vne odeur plus vehe- plans, mente: pource que les chofes feches n'ont pas grâde nourri- tureenelles. Toutesfois il ne faut eftimer qu'il change fa for me, pouren prédre vne autre:ains que feulemét il srent quel que fimilitude & rapport au ferpoller;luy refflemblär aucunc- ment.Voylà qu'en dit Theophrafte. Au refte,il femble qu’A- LAuice.lib. uicénefoit contraire à Diofcoride:car il dit,quele baflicen- de virib.cor. gendre vn fang trouble & meläcolic : & que pour raifon de fa en dit Galien:lequelen parle ainfi:Le bafilic eft chaud au fe- Gal lib.8, cond degré ; & eft plein d'hameurs fuperfues : par-ainfi il Ampl. med. n’eft bon à manger. T'outesfoiseftant appliqué par dehors;il eft propre à maturer & refoudre. Eten vnautre pafageil Gal.lib.1.de dit:Aucunsvfent du bafilicen viande,le mâgeans auechuyÿle alimen.fac. & garum:mais il engédre trefmauuais fang. Ce que voulans donner à entédre plufieurs menteurs, difoyér que fi on met- toit du bafilic piléen vn pot de terre neuf, & bien couuert, qu’en peu deiours on trouucroit qu'il auroit engendré des fcorpions : principalement fi on mettoit es au foleil tous lesiours. Mais celaeft faux. Bien peut-on dire du baflic;que re à l'eflomac, & de difficile digeftion. Au refteie ne veux ou- blier,que ocymum, efcrit par y; eft bien different d'ocimum Ocimum @ efcrit par i, fclon le tefmoignage des bons autheurs. Carles Ocymum di anciens appelloyent ocymum; vnefortede pafturage, ain frens. nommé, ou pource qu'il fortoit incontinent:ou bien,pource que c'eftoit le premier pafturage que les beftes trouuoyent: ou bien,pource qu'il lafchoit le vétre aux beftes quis'en paif- foyent.Carà-vs,en Grecfignifie,foudain;en François.Mais ocimum eft noftré bafilic:lequel eft defcendu du mot Grece d'Cs, qui fignifie, flairer. Par-ainfi me femble que lortho= raphie d'ocimum, feroir meilleure par,z,que par,c. Quant Ocymum à l'autre ocymum,c’eftoit vne palture qu'on donnoit auxbe- Paffure, fes, 214 AND. MAT fles, qui eftoit faite de blez verds coppez , auant queles ch4- lumeaux fuffent durs. Ou bien c'eftoit vn pafturage d'herbes procedees de diuerfes fortes de graines. Comme fur douze muys de feues , ils en mettoyent deux devefles, & autant de vefles noires:& fémoyér le tout parenfemble:& les coppoyét auant que ces blez fuflent meurs, pout faire cefte pañture, u'ils appelloyent ocymum. Cato, pour compofer cefte pa- ure,.ordonnnoit de femer de veñes; dé fenteré, de feues, & de veffes noites. Parquoy ie penfe que l'Ocymum dés Ancies n’eftoit feulement cefte pafture compofee d'herbés vertes de plufieurs graines:mais que aufsi elle fe faifoit d’yne feule for- te de blez verds coppez :comme d'orge, d'auoine,de vefles1 © blanches & noires, & d'autres femblables blez:&ce non feu- lement pour nourrir le beftail,au printemps:mais aufsi pour le faire purger. Ce que encores maintenant on fait en plu- fieurs endroits d'Italie: & principalémént duec orge verd, & vefles , tant blanches que noires. Paf-ainfiene puis fuyure l'opinion de ceux , qui penfent que ocymum foit vne x de plante : carie n'ay veu autheut, niancienni moderne,qui ait fait aucune defcription d'ocymum. Bien ay-ie trouué que ce mot ocymum s'approprioit generalemét à vne ou au- tre forte de pafture:& principalement aux paftures qui vien- nentàlaprimevere, & au commencement du printemps. Parquoy ridicule, d’eftimer que le bled de Turquie foit ocymum : & mefmes en ce qu'il luy a attribué toutes les proprietez du ba- filic gentil : fe fondant fur ce que le bled de Turquie germe trois ioursaprés qu’il eft femé : RP NHaqueUe caufe il l'appelle ocymum.Mais la pafture, qui eft appel ceocymum,n'aprins cenom (.commeie penfe) poureftre fort prompte & fou- daineà fortir hors & germer: mais pluftoft, pource que c'eft la premiere pafture de beftes,aprés l'hiuer.Car fi toutes grei- nes;qui fe leuent incontinent, eftoyent appellces ocymumiil yauroit vneinfinité d'herbes qui s'appelleroyent ocymum. Orobanche,ow, Erui Angina: Françoÿ, Orobanche: x Traliens, Herba lupaÿ Coda di Leone, © Herba +ora. (22.68 CD 74 te : L'orobanche * eft vne ti- Exempl. à à : eff vne tige ge d'vn pied & demi de rougeaSres haut, & quelquefois plus: hante de & eftrougeaftre, veluë,ten- ee L dre; grafle, & fans fucilles. fe ns Sa fleur eft pafle , ou iauna- fs fucilles ftre. Sa racine eft de la grof- graffesten- feur d’yn doit : & deuient ss Sve- cauerneufe, quand la tige se commence à fleftrir. Elle crofftentre quelques legu- mages, & mefmeles eftouf- \ fe:dont vient qu’on l'appel- BE le orobanche.On la mangesf o comme les autres herbes, & cruë,& cuite entre deux lats;kcomme les afperges.On dit que la metrant auec Le legumages,elle les fait cuire plus foudain. La premiere fois queie veiïz orobanche, fut an deflus de Trente, auval Ananie. Mais depuis, ie me fuis apperceu, qu'elle croifloit ordinairement par toute l'Italie, non feule- ment entre les legumages, maïs auffi entre les blez , chan- ures, lins,& mefmes le long des Res chemins à l'ombre des Theophr. hayes. Etcombien que Theophraftedie, que l’orobanche li.8.de hift. eftrangle l’ers,par l'enuelopper, & s’entortiller alentour d'i-60 * pl. &.5. de celuy:ceneantmoinsl'orobanche reprefentee par Diofcoride, œufs. &Pline, n'embrafle aucunemeét les plantes quiluy font voy- Plin.lib12. fines : ains par fa feule prefence fait mourir tous les blez , & eap.vit. legumages, & toutle lin & lechanure quiluyeft voyfin & rochain. Pour cefte caufe ceux du val d'Ananie l’appellenc Fe louue, à caufe de ce qu'elle eftrangle & Hanbote her- bes qui luy font voyfines. Diofcoride dit qu’elle neïerte qu'v ne tigefans fueilles;tout ainf que les afperges : & que la tige cftrougeaftre, veluë, molle, grafle, & haute d'vn pied & de- my, pour le plus.Sa fleur eftblanchaître : &fort decertaines petites boules ; qui font entaffees & amaffees à la cime dela tige.Sa racine ef de la groffeur d'vn doit, & eft fpongieufe, & RE de Adam Lonicerus & de Tragus ef trop 20 THIOLVS fräille. Aucunñs appellent queué de lyon, &d'autres ; herbe de toreau:pource qheincontinentque lesvachesen ont gou- Ré; elle font en ruit; &chercheñt letoreau. Aucuns l'appel- lentcynomorion;felon que dit Pline:pour le rapport qu'elle 2aux coùillons dés chiens. Pour conclürredonc, ou Theo- phrafte 4 faillÿ:où bien Diofcoride & Plmeparlentd'yneau- tre efpece d’orobanche.Orobanche ( dit Gahen ) eft de tem- Gal. lib.h peratute froide & feche au-premicr degré: de fimplo medic. Barbula Hirci: François, Barbe de Bouc: Grécs, T ragopogon: Irahenr, Barba di Bécco;or,Saffefri- cazcAllemans, Bocksbart, ©'Gauch brorr: Efpai. gnolz>Berba de Cabron. h CH AP, CANAL. k La barbe de bouc, qu’au ff cuns appellent come, a fa tige petire, & fes fueilles, comme celles de faffran. Sa racine eft longue, & douce. À la cime de [a tigey avn grand*bouton : du fommet duquel. depend vne graine noire, qui a donné le nom à l'herbe, Elle eft bonne à manger. La barbe de bouceft affez co- gnuë.On mange fa racine en hi- Ë uer en falades ;, pource quelle efk douce. Elle produit fes fueilles femblablesa celles de faffran: toutesfois elles font plus longues & pluslarges. Sa flcureft jaune, &quali femblable à elle de dent de lyon: toutesfois elle ef plus grande : & eft enclofcenvnbouton. Quandil fait beau temps,elle eft fort efpanie:mais f letemps eff trou- ble, la fleur fe retire & refferre dans fon bouton, tout ainf que fait la barbe pointue du chameleon. De la cime du bou- ton pend vne barbe follaftre,& blanche, & qui eftaffez gran- de:laquelle eft caufe qu'on appelle celte herbe,barbe de bouc, felon que dit Theophrafte. Aurefte ie ne (ça qui a meu Hermolaïs Barbarus,de nier que cefte herbe fut le Tragopo Theophr. d gonde Theophrafte & Diofcoride : veu que noftre barbe de biff. plant bouc eft du tout correfpondante à ladefcriprion de Trago-dib.7.c.7. He Leius de barbe de bouc;ou bien fon eau difillee par alébic, appliqué auec plumaceaux ou couffinets de linge, fur les playes frefches & fanglätes;les fait fouder & cicatrizer.Il y aencore vne autre forte de barbe de bouc, leauel à caufede fes fucilles purpurines,on appelle purpurin, Ses fuilles fonc femblables à l’autre, mais fortent plus dru vers laracine , & font plus verdes , plus larges , & Fe fortes : fa tige eft fem- blable , nouee du refte, &ayant comme des aifles aupres des neuds,d'ou fortent les rainceaux.Il porte fes fleurs à Ja cime, de couleur purpurine , & moindres que celles de l’autre, les boutons rayans leurs fommutez deçà delà, en façon d'vne eftoile. Sa racine eft grande & groffe,dure & forte, & pleine d'vn lait amer & mordant, & non doux, comme l’autre. Scorzoners Hifpanica. Nous pourrons mettre fous l'efpece de la plante barbe bouc, celle que les'Efpaignols nom- ment SCVRZONERA, ou fcorzonera, d'autant qu’elle eft fort fouueraine contre la mor- fure de la vipere , qu'ils nom- A ment en leur langue fcurzo. 1 Or cft-ce vne plante nouucl- }] lement trouuee, & m'afleure qu'il ne fe trouuera perfonne auparauant nous, qui l'ait def- crite. Vn feif Africain acheté par le Scigneur Ceruerus Leri ÿ danus la trouua premierement en Catolôgned'Efpaigne.Car côme ilvoyoit plufieurs moif- féneurs parmi fe chäps mords des viperes, en extreme danger de leur vie, fefouuenant de l'herbe qu’il auoit veut en Afrique, enfembleduremede,l'a yät trouuceilleur donnoit en breuuage le 1us de la racine % cefte SV RE DTOSC. cefte herbe , & les gueriffoit tous , ne voulant enfeignercelte recepte à perfonne , de peur de perdre telle praétique. Qui fut caufe que plufeurs y prenans garde, & obferuans par fucceffion de temps le lieu d’ou ill'apportoit, en finle trou- ucrent, & mefmes les reliques des herbes qu'il auoit cop- pees. Parainf on en arracha, & en fit on l'experience , & fut derechef confirmé qu’elle eftoit finguliere à tel accident: & pource auf de fon effet la nommerent fcürzonera, com- me qui diroit, Viperine. La premiere que ie vis jamais , fut celle qui me fut enuoyee par le Seigneur Iean Odorie Mel- chior medecin de la Royne des Romains.Depuis i'en vis vne toute verdoyäte & en fleur cftär à la Courdel'Empereur Fer I O dinand , qu'on luyauoit enuoyé d’Efpaigne par fingularité. Cependant quelque temps apres le Seigneur Ribera,mede- cin dudit Empereur,le fuyuät vn iour à la chafle, en defcou- urit à force en vne montagne pleine de forefs ; non gueres loing de Poggebrot, Ellea fes fueilles de la longueur d'vne paume , quafi côme celles de la morfure de diable, & neant- moins font plus longues,& plus pres deterre, ayans force fi- lamens, &fortans d'vne longe queut ; defquelles quelques vnes font courbees en arc.Sa tige eft de la hauteur d'vn efpan & demi,quelquefois plus;ronde,nouce,de laälle en outreon voit fortir de petites & eftroites fucilles. Sa fleur eftiaune;fi femblable à celle du barbebouc (fous l'efpece duquel nous 20 f'auons comprife ) qu'il feroit quafi impoffible de les dfcer- ner. Venant à fleftrir elle fe conuertit en vn rondeau corton- neux,dans lequeleft la graine, qui eft bläche, ee &com- me celle de barbebouc. Sa racine eftlôgue d'vn efpä & demi, de la largeur d'vn pouce, n'ayant gueres de capillatures, vne efcorce noiraître, & eftviue,tédre;fraille,fucculéte, & la poul pe de dedans blanche, plaine de laiét, douce & fauoureufe. Elle prouient aux forefts en lieux humides : & fleurift en cfté , tout ainfiquelcbarbebouc. Celle de Boeme a fa racine plus longue, &non fi grofle que celle d'Efpaigne. Le ius des fueilles ou racines non feulement fert de remede fouue- rain aux morfures des ferpens & aurres beftes venimeufes, 3 0 mais auffi de preferuatif contre toutes maladies pefuferes. La racine mangee de iour à autre garde de pefte , & derous venins. Elle eftauffi fort proffitable au Ro ble fonius: voyre & au mal de cœur ,aux vertiginofitez , & défaillances , & mefmes à ceux qui font fuiets aux palpita- tions & tremeurs du cœur. Ileft bien tout certain que Ë ra- cine mangee rend les perfonnes alagres & ioyeufes;chaflant toutetriftefe. On aauffi efprouué que le laié qui forr de fa racine aiguife fort la veue. Pour dire en bref,toute la plante eft fort finguliere & fouueraine à beaucoup d'acaidens. Ornichogali:François,(hurla:Iealiens, Ornithogalo. 4° CHAP, CXXEX CECI O TETE La churle, eft vne petite ), tige blanche, tendre,& d’vn pied & demi dehaut. Elle jette à fa cime, trois ou qua- treiettons, defquels fortent fes fleurs, lefquelles font verdesau dehors, mais eftäs efpanyes elles deuiennent blanches. Et du milieu d'i- celles fort vn petit chapi- teau, Cofnme vn chaton, 60 ® Lachurle treuue quaf par tout les champs qui font fe- mez: & n'y a pérfonneseftanc informé dela deferipion que Diofcoride én fait, quine la treuue aifement parmi les blez, au mois de May: Ruellius dit qu'elle eft fi commune en Fran ce;que lesenfans lacucillentapres lacharruë, & la mangent & crue & cuite entre deux cendres, ytrouuans plus de gouft qu'és chaftaignes. Ses racines font tanneesen leur efcorce: maiselles ont vnechair blanche & odorante. Elles fontron- des:&les rire-on au prinremps ouenefté, quand elles font en herbe: ou bienenautomneou en hiuer, en labourantla terre. Cesracines font de garde, & donnent grand fecours, entemps de femine,tout ainfi que font leschaftaignes, Les EN RCEPAA, 21$ pourceaux en font fort frians : & ne faut autres limiers pour defcouurir ces racines: car ils font aflcz dui@s âles trouuer auecle groin. Onen treuue deux fortes, qui font aflez com- munes,defquelles ie n'en reprefente qu'vne, Traf. Au refte pource à les racines des churles, pour raifon de leur 7 bü gouft;m'ont fait fouuenir de certaines racines, qu'ontreuue, fpecialcment en laterre de Ve- ronc, & non ailleurs,que ie fa- che,lefquelles on appelle TR A- Sl:ioinc aufli que ces racines ne doyuent gueres aux chaftai- gnes, & que d'ailleurs plufieurs modernes s'en feruent en me- decine: il m'a femb'é bon d'en toucher vn mot. Les traf donc font petites racines bulbeufes, ceft a dire ayät force petites te- Îles, de groffeu r de feue, & lon- guettes, lefquelles eftans fches fe retirent. Leur planteiette de Re fueilles, qui font pointues au bout,;comme celles du 7 2 & foëéher,1uquel au ff f rapporte quaf toute la plâte du trafi. Cartes tiges font de la hauteur d'vnecoudee, anguleufes, & rayans à leur come de petites fueilles, à mode d'eftoille , par- mu lefquelles fortent les fleurs , de couleur fauue , & garnies d’efpis. Elle a force racines minces, defquelles pendent force boules grofles comme feues,;rouflaftres,ayans au dedans vne moelle blanche & douce, & de gouft de chaflagne.l'ay recou- uert cefte plante par le moyen de Francifcus Calzolarius de Veronne. Carl n’en vient point queie fachcen route l'Ita- lie,hors mis en la terre de Veronne. Leur coulis eft fugulier aux deffaux des coftez & de la poiétriné : & pource aufsi il fert de grand remede à la toux. Ce couliz ce fait ainfi:Onles broye fort menu, & yiette-on deffus du bouillon de chair: puis en les paîle. Plufieurs modernes ordonnent ce couliz au fait d'amour. Pris en breuuage il ft bon au ardeurs de l'vri- ne: & mefmes aux dyfenteriques. Car il rabbat route l'acri- monie des humeurs, & lors mefme qu'on le prepare en eau, où en ait eftaint du fer tout rouge. Ceux de Veronne s'en feruent aux deffertes. On les mange auec leur efcorce;la- toutesfoisquelle apres auoir fucé le ius,on reiette hors, à cau fe de fon afpreté & ficcité. Cesracines font chaudes & humi des;,felon qu'on peut comprendre en leur douceur, & en l'ex périence qu'on en fait iournellement : toutesfois elles en- gendrent vençofitez. TuberaiGrecs,Hydna:Françots, Truffes,os, T raffle: Arabe, Ramecb, Alchamech, Tamer, ou, Kma: Traliens, T'artuffi: Allemans, Hirff brunff:Efpai- grolz;T urmas de tierra, CHceAP. (022, 02.00 QE E Lestruffes font racines rondes, fans A) à É E? RUES tige, ni fans AC fueilles. El- « les font paf- TRS Se les, & les = fouit-on au Prinremps. On les mange cuites ou cruës. Lestruffes font cômunesen Tofcane:& font fort defirees des Gentils hommes & grans Seigneurs.Narure les produit & amafle en la rerre par vne vertu fecretce & indicible. Il yen a de deux efpeces en la Romaigne.Car lesynés ont leur chair blanche, & les autres l'ont noire. Toutes deux ont leurefcor ce noire & creuañlee.Il yen a vne autreefpece au Val Ananie en larerrede Trente, quia font cfcorce liffee & polie, &eft rouflaftre. Elleeft moindre d toutesles autres: & a vn gouft fade & facheux. Pline, parlant des truffes, dit ainf : Et puis que nous auons commencé à parler des miracles de nature, Plin.lib.19, nous pourfuyurons ceftordre.Car à peine pourroit-on trou cap.2. uer chofe plus miraculeufe, qu'vne plante qui naiffe, & croif- fe fans 216 AND. MAT fe fans racine. Ce font les truffesilefquelles font enuironnees de la rerre,fans toutesfois y eftre aucunement atrachees,non pas d’vn feul flament : & n'y a aucune apparence n1 deboffe, ni de fente ou creualle, au lieu oùelles croiffent:mefneselles ne tiennent aucunement à la terre. Quant à leur pelure,on ne fauroit dire veritablement que ce fuit terre: bien peut-on dire que c'eft vn durillondeterre. Elles croiffent volontiers és lieux qui font pleins d'arbres, & és lieux fecs & fablôneux. On en treuue fouuentefois d'aufli grofles que pommes de coing, & qui pefent vne liure. ILyen a de deux fortes: dont celles,qui font fablonneufes,font facheufes aux dents:les au- FHPOLVS gré:toutesfois elles font plus longues & plusboffuës. Sa graine et faite comme vn roignon,& eft de diuer- fes couleurs : mais toutesfois pour la plufpart elle eft iaunaftre.On mange les fafñols cuits auecleurs gouf- fes;comme on fait les afperges.Ils prouoquent À vri- ner:& caufent des fonges fafcheux &rumultueux. Les fmilax des jardins n’eft autre chofe (ainfi que nous auons dit cy deffus parlans des fafioles, & improuuans l'opi- tres font pures & nettes. Elles font de diuerfes couleurs:car 10 in de Manardus ; qui pen quece foit l'Arabcia )àmon les vnes font rouffes au dedans,les autres noires, & lesautres pales. Celles d'Afrique font eflimees fur toutes. Toutesfois 1e penfe qu'on ne fauroit dire Aa verité, fi les truffes prennét du premier coup leur groffeur:ou f ellescroiflent peu à peu, & qu'elles ayent vie : car elles fe corrompent & fe pourrillent tout ainf que lebois.Il n'y 4 pas long temps que Lartius Li- cinius jadis preteur à Rome, & pour lors gouuerneur en Efpaigne, mordant vne truffe à Cartagena lanueua, ren- contra aucc la dent vn denier Romain , de forte qu'il fe gafta vne dentdedeuant, En quoy on peut mañifeftement iuger, que les truffes viennent de laterre, qui s'amafle &s'efpefic de foymefme : comme auffi font toutes chofes qui naïlfent, & qui neantmoins ne fe peuuent planter ni femer. Etenvn autre pañlage il dir: Quant aux truffes ,elles ont cela d = ticulier, que quand l'automne eft pluuieux, &que 1#et fouuentefmeu partonnerres & efclairs,alors la terre produit à force truffes, leQuelles ne durent qu'vnan,& font plus ten dres au printemps qu'au refte de l'an. Il y a quelque pays ou onn'enaparautre moyéque par les cours d'eaux, & puis les plante-on : ainf que l'on fait à Mitylene. Et dient ceux du pais, qu'ils n'ont autrestruffes que celles, lesragas d'eaux leur ameinét du païs de Tiara qui en ef fort peuple; lefquel- potirens JSS par-apres is replantent. Il y aauffi vne forte de potirons fins ques UE les Grecs appellent Pezice > qui croiffent fans queut;3 niraunes, NiTaciNne. Voylà qu'en dit Pline. Galien parlant des truffes, Gal. lib», ditainf:Les truffes fe doyuent mettre au ranc des racines,ou Labnfée des bulbes, ou oignons, qui n'ont aucune apparence de qua- lité qui foit. Ceux donc, quien vfent , s'en feruent comme d'vne matiere propre à receuoir toute faufle qu'on luy vou- dra donner : comme font toutes chofes fades, æqueufes , & qui n’ont aucune apparence de quelque qualité que ce foir. Toutes lefquelles viandes donnent vn nutriment au corps, qui eft fade, & fans aucune apparence de qualité qui foi :en- cores qu'il foit vn peu froid, & gros, felonla groffeur dela viande qu'on aura mangee. Par-ainf le fang, que les truffes engendreront , fera plus gros: &celuy de la courge fera plus fabril,& plusliquide.Es autres viandes,il en faudra iuger fe- lon leurs qualitez. Auicenne efcrit bien autrement des truf- fes:defquelles il parle en celte forte:Les truffes font pluster- reftres que aqueufes : & font princes derout gouft & faueur. Elles engendrét humeurs grofles & melancoliques plus que viande qui foit. Tellement que ceux qui les continuent par trop; font en danger detomberen apoplexie, ou paralylie. D'auantage,elles font fort difciles à digerer,& chargentl'e- ftomac. Idem lib.ec, C3. Truffes fe- mees. Smilax hortenfis.Grecs, Smilax (epe: François, Fa. fioles de conleur,ou, Pors à vif age: « Arabes, Lubia: ÿ Iraliens, Smilaceds gli horti, TE agiuolo Turchef- co: A Uemans, V'uel{chbonen: Efpaïgnolz, Feyones. CRHC AP: CXL. blable au lyerre;plus tendre \ touresfois. Sa tigeeft min- ce & grefle:& à des campo- les & tendons pour s’ag- jugement que les fañols de diuerfes couleurs ;-que nous ap- pellons fañols de Turquie. Car outre ce qu'ils font rouges & de diuerfes couleurs , & que mefmesils font faits commevyn roignon, felon que dit Diofcorideuls ont la fueille comme le lyerre, & leur tige mince:de laquelle fortent'campoles &ten- dons ; aueclefquels ils s’aggraffent non feulement aux pa- lis &aux arbres: mais aufli couurent & donnent ombre aux allees;treilles, berceaux & pauillons desiardins. Galien fuy- Gal. lib.r. uant Theophrafleles appclledolichi: difantainf:S1dolichus de alimem s’aggraffe à vn efchalas long;il croiftra fort, & portera frui&. faculs, Mais s'il n’eft aidé & fouftenu,il & gafte, &{ pourrit. La- quelle chofe nous voyons ordinairement en noz fafols. Car fi on ne leur ayde, ils trainent par terre: & à fe pourrif- fent , & fe corrompent de l'humidité d’icelle. Mais fonles foulage de quelque efchalas , en peu detemps ilsle furmon- teront, pour grand qu’il foir. Parquoy ie ne fauroye excuifer Manardus, en ce qu'il dit dolichus n’eftre autre chofe QUE Afan lib leruilia, qu'on appelleen Italie, Rouiglione, ou Arabeïa: ; ”. | veu que Galien & Eginera appellét l’eruilia, Ochrus. A cela Le " n'empefche, ce 4 l'eruilia fe pourrir fur la terre, fi on ne l'ap- On CA puye, & quel'on le leuedeterre, & qu'il n’y a que cefte forte | de legumage;duquel on mange la greine auec la gouffe:ainf que Galien & Egineta difent de dolichos. Car encores que Gi d quelquefois on mette des branches d'arbres pour appuyër M | l'eruilia, & le garder de trainer a verre, & s'y pourrir : ceneñt- moins on ne mer point de longues perches aupres : pource que fon naturel ne porte pas de pounoir aggrafler iufques au deflus,ainf que fonc les fafols de Turquie. D'auantage, encores que l’eruilia traine par terre, elle nefe corrompt pourtant: ainf qu’on peut voir entoutelaterrede Trente, où on en feme ordinairement , fans la brancher en forte que foir. À cela auffi ne fait rien ce qu'allegue Manardus que l'eruilia feule entre les legumages fe mangeauec fa goufle. Car encores qu'on la mette cuire auec fes gouffes : ceneant- moins ie n'ouis onc dire qu'on mangealt les gouflés de l'er- uilia : lefquelles font plus propres à nourrir les pourceaux, queles perfonnes. Et pource auf tous ceux que ray veu manger l'eruilia,tirét les grains auec les dens:mais coufiours ils laiffent les goufles furleurs affiettes. Le contraire fe voit aux fañols. Car quand ils font encoresverds &rendres,on les met bouillir, & les mange-on cntiers,fans oftér les goufes, non feulement en filade: maisauffi les-mct-on entre deux plats, auec dubeurre:ou bien oh les fricaffe auec vn peu de verius & de poudre de gingembre : & font detresbon gouft quandils font ainf appreftez. Parquoy 1e croy pluftoi que ces fañols foyent cefte forte delegumage, que Galien appel- le dolichos, que l'eruilia de Manardus. D'auantage Manar- dusdit ,que Diofcoride parlant des fafols, n’entendoit des fañols communs, ains de l’eruilia. Et que parlant du Smilax des jardins , il entend traiter des fañolscommuns. Et pour maintenir fon opinion,il dit, que ce ne feroit chofe vray &m- blable , que Diofcoride euft parlé en deux lieux des fafols. Quant a moy, ic riendroye & eflimeroy@&chofe fort vray femblable , que Diofcoride euft premierement parlé des fa- fiols communs, qu’on feme par les champs, tout ainfi que les autres legumages:& que par apres il euft parlé des fafols de diuerfes couleurs, qu'on feme és iardins pour donner ombrage aux pauillôs,treilles & allees des'iardins. Car pour monftrer cefté difference, il commence ce chapitre ainfi : Le 9 finilax des iardins &c. En quoy ildeclare qu'il entend parler des fañols des’iardins, & non de ceux qu'on fème par les champs.Etdefair;i'ay efté forteftonné de Manardus,qui eft homme fçauant, d’auoir penfé que dolichus futetuilia: veu qu'ileftayfé à prefumer qu'ilaitleu en Galien &en Egineta, alim. fac. . quecruilia s’appelloit Ochrus. eMedica : François, Saint Foin, Grand Treffe, cm Medica: Arabes, (ot, Ÿ eAlfafafar: Italienr, e Ja medica:mais & Mtat qu'elles n’auoyent à bien peu de fem- blance aux marques de la medica , 1e n'aÿ voulu prendre la peine de les faire pourtraire. Pline, & plufieurs autres dient, que cefte herbe, eftit vne fois femee,dure plus detrente ans. On dit qu'elle croiften grande quantité en Efpaigne : où ils en font grand cas pour nourrir & engraifler les cheuaux : & l'appellenc Alfalfa,tout ainf que les Arabes:& mefmes aufsi Le “les Africanis l'appcllent Alaafae ; felon que dit Auicenne, Cot. ot. Elle croift aufsi en France, felon que dit au chapitre de C Île-on Saint foin,ou grand Treffle. Ruellius:& l'appe Aphaca; fiuc,Os V'effe fannage : bikia: Italiens, eAphaca : eAllemans, V ailden V'aicken, © V'ogels V'uicken. Mundi: Grecs, Aphace: François, V'icia. CRÉEANER (COMENT Laveffe fauuage vient és champs; fans la femer. Elle eft plus haute que la lentille,& à fes fueilles min- ces & delices. Ses gouffes font plus grandes que cel- les de la lentille: au dedans defquelles y atroisou quatre grains noirs,qui font moindres que lentilles. Ses graines font aftringentes:parquoys eftans rofties, efcachees, & cuites comme lentilles, elles arreftent le flux de l’eftomac,& du ventre. En lralie,la veffe fauuage croift ordinairement;fans la {e- mer. Maisneantmoins pluñeurs la fement, comme on fait l'ers,& autres legumages, pour appafter les pigcons.Elle iet- re vne fueille plus grande & plus efpeffe quela veffe. Satige et quarree,& fes fleurs rougeaftres:dont dependent fes gouf- fs; qui font pluscourtes que celles des pois, & plus grandes que celles des lentilles. Sa graine eft vn peu plus groffe que celle dela veñle. En Goritieelle ef ordinaire:& y eroift par- my les blez,& aupres des hayes.Parquoy ceux faillent lour- dement, qui ne font point de difference entre aphace & la vefle, quicroift parmy les blez. Carla vefleafa tige, & fes e ARAVREÆE NTI Arabesse Apaki ; eAfaki, on Al. 28 217 fucilles plus fubtiles, & plus minces:& ef fa fleur incarnate, & fes gouffes longues; grefles ; & rondes. Qui ef la caufe pourquoy Galien en parle ainfi:La graine de vefle;tant fau- Gal.Lb.x.de uage;que priuee,n’eft pas ronde,;commela feuetains eft plat- alimen.fac te,comme la lentille. Les païfans gardent les veffes auec leurs graines,pour feruir de bdate à leur beftail. Touresfois j'en cognois, qui s’en nourrifloyent & les mangeoÿent verdes entemps de famine , comme on feroit les cices , ou les feues vertes. Les vefles fauuages ne font feulement de mauuais ouft,maisauff elles font de trefinauuaife digeftion:& d'ail- (A refferrent & reftreignent le ventre. Selon donques leur et ésfauffes. Eftant verde, & enduite, eller o naturel, il faut conclurre queleur nutriment engendre vn fang efpés & trefmauuais, & qui ayfement fe conuertiten fang melancolic. Voylà qu'en dit Galien. Quelques vnsdi- fent que la farine de veile tant fauuage que priuce faic vri- . ner, & que prife fouuent en orge monde, elle rend” enbon- point aux thifiques. Demeflee en vin & peftrie, & appliquee farles morfures des hommes; ferpens,chiens & beftes cheua- lines,elle ef fort profitable. Demefleé auec miel & enduite, elle nettoye toutes lenrilles & taches qui viennent au vifage. Cependant ilfaut noter, que Theophrafte met l'aphaca au 7heophr.Lb. rang des endiues & cichorces. Parquoy ne fe faut efimerueil- >,c.8.6 11. ler, fi en plufeurs endroits ileft contraire à Diofcoride, és lufeurs plantes,que l'on me bailloit pour 20 noms des plantes : comme on peut voirencoronopus ; oro- banche, &en plufieurs autres. Et moins fe faut efmerueiller de Pline, qui parle diuerfemét d'Aphaca.Caren vn paflage il fuit Diofcoride dé mot à mot,touchant A phace: mais au li- ure2t. fuyuant Theophrafte, il dit que c’eft la dent delyon, qui eft vne efpece de cicoréc fauuage. ©AÆphaca de Pline, Plin.libiz7. cap,5e Porrum capitatum : Grecs , Praffon Cephaloton: François, Porreaux tefluz: À rabes , (urat 04 Kurar : Lraliens , Porro capitato : Allemans, Lauch:Efpaignolz,Puerro. (CXLIII. Le porreau teftu eft ven- reux ; & engendre mauuais fang , & fi fait fonger aucc peine, Il prouoque lvrine, fait bon ventre, & emmai- gritla perfonne. Il trouble {la veuë, & fair fortir le fang menftrual : toutesfois il et Mmauuais aux vlceratiôs des reins & de la vefcie. Cuic auec orge mondé, puis man géil fait purger ce qui eft de füperfiren la poitrine. Ses cheucléures cuites en vinai- gre & eau marine; & eftuuces par le bas, feruent aux oppilarions & durtez des lieux fecrets des femmes. Le porreau pert fesacrimonies & ventofitez ; fi on le change en deux eaux, quand on le cuit: & que apres so la feconde eau onlelaiffe tremper en eau froide. Sa graine eft plus forte, & elt quelque peu aftringente. Par-ainfi fon ius incorporé en vinaigre & encens; où manne d’encens, eftanche tout flux de fang , &mef- mes celuy qui vient parle nez. Elle incite auieu d'a- mour. Prinfe en forme d’electuaire, elle fert aux phchifiques,& contre toutes maladies de la poitrine. Quand on la mange ; elle netroyele gofier &la can- ne du poulmon. Touresfois fi on la continuoit par trop; elle nuiroit à la veué, &à Peftomac. Sonius éoprins en breuuage, auec miel, ou appliqué; eft bon contre les morfures des beltes : & diftillé és oreilles, auec vinaigre, ou farine d’encens , ou laict , ou huile rofat il eft fingulier aux rintemens & douleurs d'i- celles. Les fucilles de porreaux,enduites auec graine de fümach, oftentles variolles & bourgeons du vifa- ge: & mefmes les caches rouges qui viennent fur le corps; qu'on appelle cpinyétides. Enduitesauec fel, elle mondifienr & nertoyécles crouftes endurcies.La t graine CH°AR. 218 graine de potreaux, prinfe en breuuage , au pois de deux dragmes , auec femblable pois de myrtiles ;re- : 5 L Louer y ftreint & arrefte les vieux reiertemens & crachemens de fang. Les porreaux font affez cognus:car on ne voit quafi autre cho& és herberies , & ne mange-on qua autre viande en Carefme. Au refte,encores que les iardiniers trauaillent fort Fe d'auoir de porreaux longs,gros,blancs, & tendres : ceneant- Jeux. : : = EC moins ils ne les ont encores peu faire teftuz,comme o1gnGs: combien que anciennement les porreaux teftuz fuffent fort! © communs , pource qu'ils font de meilleur gouft que les por- reaux qu'on tond,qu'on appelle porreaux feétils. Diofcoride donc parle des teftuz , comme des plus excellens: non pas qu'ils foyent d’vne autre efpece que les autresicar on les fait teftuz artificiellement , faifant incifion au bout des fueilles au deuant du cœur ou dela moëlle , & leur efmondant & ef- cargottant latefte & les premieres pelures:puis mettant vn morceau de brique fur la tefte du porreau , qu'on replante: & ce à fin deles garder de croiftre en bas, & de fietteren fucilles:ou bien on les efcargotte legerement auecle farcloir, à fin que l'humeur du porreau Fc confume apres fes raci- nes ; & barbes , & que par ce moyen la tefte en foit mieux 29 plus feche , & plus aiguë quele porreau:€omme auf font Plin.lib.19. fournie,felon que dit Pline. Ce que toutesfois nous deuons cap. 6, attribuer à Columelle, qui en parle ainfi, Les anciens affeu- Colu. li11. royent que pour auoir de porreaux fe&iles , il les falloit fe- dereruffi, mer fort dru , & les laifler ainf, iufques à ce qu'ils fuffent AND. MATTHIOLVS CH AP; CXLIIII. La vigne-porrette eft plus nuyfible à l’eftomac, que le porreau. Elle ef- chauffe plus, & prouoque d’auantage & l'vrine, & le FN flux menftruel.Elleeft bon- ne contre les morfures des ferpens. La vigne-porrette croift és vignes, dont aufsi elle a prins lenom:& croift és riues & hors desterres arees, & és meilleurs lieux des collines. En Italicon l'appelle porrandello. Nos paï- fans la mangent cruë en fala- de; comme on fait les aux nouueaux, encores qu'elle foit plus dure à manger, &de plus difficile digeftion. Galien Gal. lil parlant de la vigne-porrette dit ainf : Lavigne-porrette eft fimpl.r.| toutes chofes fauuages plus que les cultiuces & domefti- ques. Pour cefte caufe elle nuit plus à l'eftomac que le por- reau : & a plus grande vertu d'incider les humeurs vifqueu- fes & gluantes , & de defoppiler les parties ferrees & cftoup- cp. vli. creus defemence, puis lesesbarber. Mais l'experience ordi- bees, Par-ainf elle eft fortbonne à prouoquer l'vrine & le naire nous a rendus plus expers ence. Car ils croïftront flux menftruel, retenu & empefché d’humeurs gluantes & mieux, fi tu les plantes loing à loing, comme l'on faitles - vifqueufes. Elle eft fi chaude, qu’elle vicere, effant appli- fluz ; laiffant quatre doigts d'efpaceentredeux ; & que puis queeà modede cataplafine. Or nous auons dit cy dellus, tules coppes. Au refte fitu en veux auoir de fort teftuz, que les chofes qui font telles, fontextremement chaudes. obferue diligemment auant queles tranfplanter d efcargot- Voylà qu’en dit Galien. Au refte, il faut bien noter que peut ter & emonder toutes leurs racines , puis derechef mettant eftre Galien a attribué à la vi ne-porrerte ce quia A rfions foubs chafque femence le fonds d'vn petit pot, les enterrer 3 O droit à l'ail-porreau , ue nr RS RER lot enterre. Sur tout faut fumer & farcler fouuét les pourreaux pour l'autre. Carildit au lieu Dellégue :Si Heat imagi- teftuz, femblablement aufi les feëtils, & enoutrelesarrou- her quelque chofe moyenne entre l'ail & le porreau Ale fer, fumer & farcler autant de fois qu'on les couppe. Voyla trouueras en la proprieté & au naturel d'ampelopralon, qu'ildit. Le porreau a les fueilles comme l'ail; plus larges Mais Diofcoride dit que tout ainf que l'ail-porreau (qu'il | toutesfois & plus longues, cauees, & faites en dos d’afne: appelle Scorodoprafon) a prins fon nom de l'ail & du por- | la tefte longue, bulbeufe, & blanchaître , & d'vne fom- reau:queaufsiila prins la vertu & del'vn &del'autre. Mais mité groffe , ayant force capillamens en fa racine, eftant en- ampclaprafon a prins feulement fon nom itce d'il taffee au refte de force pellicules. Il feietteen deuxtigessainfi croift és vignes:aufil'appelle-on MA Ce ue | que l'oignon,lefquelles font lôgues, & creufes.Sa fleuretäla Galienmefne conferme, difant ai fouratit que le Sto- Gal, üb) cime, arrengee en rond:fa graine cf noire, & quafi fémblable rodoprafon a prinsle gouft & l'odeur moyenne entre l'ail pl. mr ET de l'oignon, Les en ve Fr par les Là Ses & le porreau,aufsi a-il prins leur nature. Eten vn autre paf Gal.li.2. RESTE RES SRE TIRE SR ar LARLRS à fagesil dit: Il y a autant de difference delavigne-porrette au alim faca ides enflees cheufe PIS SR PH porreau, qu'ilya de diuerfité entre les plantés priuees & en forme de cataplafime, c'eit vn remede finguher aux mor- fauuages , eftans d'vn mefme genre. Pluleurs mettenten fures des araignes phalanges, & autres beltes yenimeufes. compofte la vigne-porrette,tout ainfi qu’on fait les oignons, Le porreau cuit, & pris en miel à mode d'eleétuaire addoucit pour les garder tout l’an:& par ce moyen la rendent de meil- l'afprecé de la canne du poulmon » & fert aux douleurs de la Jeur gouit, & meilleure à la perfonne: car elle n'engendre fi poictrine. Cuiten cendres, ileft bon contre lafuffocation Lauuais fans. ’ qui s'engendre pour auoir mangé de potirons. Ileft aufi E fort propre à defenyurer. Sa graine prife en vin cuit, guerift la difficulté d'vrine. Le porreau träfplanté cuitenhuyleauec (epæ Grecs, (rommpon:F rançoïs, (iboules, Oignons: vers deterre,rant qu'il n'y refte qu'ynetierce portion,ofte des e Arabes, Bafil, © Bafal: A llemans Zunibel: oreilles les vlceres fafcheux, fi l’on diftille tous les iours de Jrakiens LE onole Cebel Es F Gal.li.1.de ceft huyle dans les oreilles. Galien, parlant des porreaux, Ar1EM, 3Cipo Ai SPaigno x, Cebolha. des aux, & des oignons, ditainfi: Les hommes mangent or-$ 0 L dinaïrement les racines de ces plantes : mais bien peu fou- GAP CO: uent les tiges & les fueilles : pource qu’elles font fortes & ai- gues, felon la proportion de leurs racines. Ils efchauffent La ciboule eft plus for- tout le corps , & fubtilient les humeurs groffes , & incident celles qui font gluantes & vifqueufes Toutesfois eftans cuits en deux ou trois eaux ils perdent leur force & acrimonie: mais neantmoins ils ne laiflenc de fubrilier les humeurs, Ils acquierent par ce moyen quelque vertu nutritiue, dont ils cftoyent totalement deftituez auant qu'eftre cuits en plufeurs eaux. Quant à l'ail , il ne fert feulement de vian- de, mais aufi il eff propre en medecine: car il defoppile. Sion le fait bouillir iufques à ce qu'il ait perdu fa force, 160 n'en eft pas fi vertueux : toutesfois il engendre meilleur fang, tout ainf que les porreaux & oignons ; qui font deux fois cuits. ae Ampeloprafäm; fine porrum agreSlt : Franços, Ui. gne-porrerre, on Porree de chien: & Arabes, Na- bart : Iralient, Porro féluarico, € Porrandello: eAllemans, V'uild lauch: Epaignolz > Hayos, O Perros de la vinhæ. te que l'oignon rond : & ceux qui font roux fontauf- fi plus fors que les blancs: & les fecs plus queles vers: &cles crus plus queles cuits, où que ceux qui font con- fits en fel. Tous oignons neatmoins font forts & mor dans, & engendrent vento- fitez.Ils donnent apperit,& alterét &amaigriffent la per fonne:& donnent fafcherie à l'eftomac;encores qu'ilsle purgent. Ils font bon ven- tre. Eftans plume, &iettez en huyle, & appliquez à mode heophr.de S VR:DEFOSC. mode de peffaire, ils ouurent les hemorthoides, & autres tels excremens. Leurius, enduit auec miel, eft bon pour aiguifer & efclarcir la veuë , & pour ofter les nuces, fumees , & mailles des yeux; & mef- mes les fuffufions & cataractes, qui y commencent avenir. Onenoint aufsiles fquinancies. Il prouo- que & fait fortir hors le Aux menitruel ,encores qu'il feroit fupprimé écarrefté. Tiré par lenez, il purge Je cerucau: & eftant enduit auec vinaigre, tué, & miel; il eft fort propre aux morfüres des chiens. je guerift les gratelles , & peaux blanches & mortes qui viennent fur le corps; fionlesen frotte, auec vinai- gresau foleil. Auec autant de fpodion ,il guerift les eux chaflicux. Auecfel, ilrepercuteles variolles & tafches du vifage: &enduitauec greffe de poulle, il cit fort bon aux caflures des fouliers. 11 proffite au flux de ventre, à la furdité & tintemens des orcilles: & eft fingulier pour es orcilles boueufes , & pour ti- rer hors l’eau «firé qui feroit dedans. Ileft10 meilleur que l’alcyonium, pour faire renaiftre [e poil tombé parlapelade. Aurefte, fion mange par trop d'oignons; ils font malà latelte. Les oignons cuits font vriner plus largement. Sivn malade en mange trop,encores qu’ils foyenc cuits, iltomberaenletar- gie. Les oignons bouillis & appliquez auec figues & raifins fecs, maturent & rom pent fort legerement toutes apoftumes, BEVR E 4 219 Aufi y a-ildifferenceés couleurs : car Yes vns font rouges, & les autres rougeaftres : & y en a de blancs & de verds. Quant aux faueurs, il ya aufi grande differéce:car les vns font fors à meruailles : les autres font moyennement fors: & d'autres fe rencontrent qui n'ont aucune force,ou bien peu. Les plus Oignès row gros oignons font ceux qu’on apporte de Gaïete à Rome.Et ges fort combien qu'ils foyenc fort rouges, & chargez de pelures,ce- doux. neimoins ils ne font gueres fors, & font forttendres à man- ger> & plus eftimez que tous les autres. En Tofcaneles plus rouges font les plus he au contraire lesoignons blancs font les plus fors de tous. Er pour cefte caufe , onles garde plus pour s’en feruir en medecine, que pourlemanger. Le contraireeften Grece: car Diofcoride dit que lesrouflaftres font plus forts que les bläcs. Les Afcelonites,ainfi nommés à raifon de la ville Afcalon, qui eft en ludee, fontaufsi misau râc des oign6s, felon que diët Theophrafte & Pline aux lieux prealleguez, & aufi ces petis oignons que T heophrafteap- pelle feétils:lefquels noz Tofcans appellent Cipoile maligie: & les François.efchallottes,comme ic penfe. L'oignon man- gé bouilli , ou cuit fur la brafe auec fuccreeft bon à ceux qui ne peuuent auoir leur haleine fans tenir le col droit, & mef£- mes à latoux,y mettant vn peu de beurre. L'on creufe cefte partie blanche qui eft vers la racine, & la rempliflant de bon- ne theriaque, quiauparauñt ait efté peftrieen ius de citrons, & bouchant le pertuis,on le cuir en cendres chaudes, iufques à cequ'ilfoit bien mollifié : puis on l’efpreint, &enfaiton du coulis. Ce coulis eft fingulicr aux peltiferez : mais il faut obferuer de les faire fuer tout aufsi toit apres.Creufé aufs,& rempli de poudre de cumin, puis cuit au mode que deflus , & prefluré,le ius qu'on en tire mis dans les oreilles, eft fingulier contre la furdité.La plus groffe pelure d’oignon cuite en cen dres chaudes appaife la douleur de tefte inueteree,en mettans dans l'oreille du cofté où eftle mal, vn morceau , qui ait efté arrofé d’huyle rofat &laurin , bouchant puis l'oreille de lai- neauec fon fuin. Le ius d'oignon meflé auec vinaigre, mis Theophraîte,parlantdes oignons en met plufeurs fortes, ; o dans les narineseftanche le fang quien diftille. Gaben,par- GaLlik. 2 biz. difant ainfi: Les aux & oignons font d'efpece differente. pe 4e T'outesfois il y a plufeurs fortes d'oignons , qui font diuer- fement nommez,felon les lieux où:ils croiflent, comme font les oignons Gardiens, Cnidiens,Samothraciens, Setaniens, Afcalonites , & les oignons fendus. LesSetaniens font les moindres : mais ce font les plus doux. Les Afcalonites , & ceux qu'on appelle oignons fendus, font differens & en pro prieté , &enculture, Car on laiffe hyuerner l'oignon fendu auec fes fueilles : mais, au commencement du Printemps on le tond, & cultiue-on le refte:ainf t6du,ilregerme derechef, &lefend on parle bas.Et c'eft pourquoy on are oignon fendu. Aucuns eftimér qu'il leur faut offer toutes leurs fueil- lant des oignons;dit ainfi: L'oignon eftchaud au quart de. fimplmed. ré: & eft compofé de fubftance grofle & efpefle. Il ouure les Fsdthdlies, appliqué feul, ou bien redigé en onguét auec vinaigre. Sion s'en frotte au Soleil, il nettoye les vlceres ti- rant à feu volage: & fait renaiftre les poils tombez par la pe- Jade, plus foudain que nefaitl’alcyonium. Apres qu'onena tiré le ius , tout ce qui refte ef fort terreitre, & chaud neant- moins: mais le ius eft participant d'vne chaleur aqueufe &e aéree. Eftant donques enduit;il eft bon aux cataractes & fuf- fuñons des yeux : & à ceux qui ont la veuë trouble, pour rai- fon dequelques humeurs grofles & elpelles. Les oignons donc, felon leur temperature ; engendrent ventolitez , fi on Îes,pour les garder de grener. Quant aux Afcalonites1ls ont 40 Jes mange entiers:mais neantmoins ceux qui font derempe- va naturel fingulier & particulier outreles autres:car ils de- meurent fendus, & fteriles des leurracine, laquellene peut croiftre ni prouffiter comme les autres. Par-ainfils neles plantent , ains les fement fimplement : puis les replantent au Printemps, Ils deuiénent gros incontinentitellement qu'on les peut tirer auec les autres, &mefmes deuant. Sionles laifle trop en terre, ils pourrifient. Eftans plantez, ils mon- tent en tige, & ne portent rien quede graine: par-ainfiils s'euacuent , &deuiennenr fecs. Voylà le fommaire de leur naturel. Il yen a qui different en couleurs: car auprés d'I- fus les oignons font femblables du refte aux noftres blancs: mais neantmoins ils ont vneextreme blancheur : & retirent N 4 ÿ o] fort à ceux de Sardaigne. Ceux de Candie ontyn naturel) particulier : toutesfois ils approchent fort des Afcalonites: & mefmes , peuteftre, c'eftynemefmeforte. Caril yavne efpece d'oignons en Candie, qui deuiennent fort gros, quändon les feme. Mais fon les plante, ils fe iettent tous en herbe & en graine, & n'ont point de tefle: & neantmoins font fort doux au gouft. qu eft contre le naturel derous les autres oignons:carilcroilfent mieux & plus legerement quand ils font replantez. Tous viennent au commence- mentdu Printemps,quand laterre eft encore tiede: & qu'el- le fereflent des nr pañlces. On plante les oignons en- tiers , & quelquefoisen quartiers : mais aufsiils iettent leurs fucilles & germent diuerfement. Car du cofté d'embas l'oi- 60 gnon fe iette en groffeur : & d'en-haut il iette feulement detre Lherbe. Les oignons coppez * dedroit ne peuuent germer. Se r,ib.19. Celuy qu’on appelle gethium, a le col long , & n’a point de tefte:& par-ainf il feiettetout en fueilles, & lecond-on fou- uent, comme on fait le pourreau. Pour ceftecaufe on ne le replante point:ains feulement onle feme. Voylà les differen- ces des oignons, felon que Theophrafte les a dechiffrees.Pli- nedit, &aufsi le voyons-nous par experience,qu'en Italie y a plufieurs fortes & efpeces d'oignons. Carles vns font gros, les autres petis:les vns font longs, & les autres rons ou plats. rature plus feche ; engendrent moins de ventofitez. Voylà qu'en dit Galien.Quant au nutriment queles oignons peu uent donner au corps de la perfonne, nousen auons parié au « chapitre des porreaux,fuyuant l'authorité de Galien. Alim : Grecs, Scorodon: François, e Ail,® Aux: Arab, Chaum, Catrin, © Thu : Italiens, eAglio: Alleinans, Knoblanch: Efbaignolz, 4 os. GERCLPRTE Ily a ail des iardins : ce- luy d'Egypte n’a qu'vne feule refte, commele por- reau ; laquelle eft douce, : petite, & tirant fur le pour- pre : ceux quicroiffent ail- leurs, font gros, & blancs: & ont plufieurs coftes & noyaux ,que les Grecs ap- pellent Aglithes, c'eftà di- re,cfpis. Ilya aufli d'ail fauuage ; que les Grecs appellent Ophiofcorodon: c'eft à dire » ail ferpenrin, L’aileft de grande acrimo- nie. Il eft chaud & piquant, & fait aller à la felle , & fi troublele ventre. Ilengendre ventofirez, & def- feche l’eftomac. Il altere la perfonne , & fait peter, (RES & vlcere A N D. 210 & vleere la partie fuperficielle dela peau. Ceux qui Le continuent, en fin, en ont la veué plus trouble. * L’ail Serpentin; quieft aufsi appellé Elaphofcoro- don,enfaitle mefime. E ftant mangéil chalfe les ver- arges du corps, & prouoque à vriner. | kCaï, Elapho- forods, que les autres noment ail faumagsba mines mefne tft. fouuent auec vinsou broyé en vin, & puis beu, il n'y Les Romains à remede plus fouuerain contre les morfures des vi- le nommît, ail : 3 de cerf, LL pro- PCTES > lement celles du ferpent nomme ion quxmen hæmorrhus. Mangé & appliqué;il eft fort bon con- tagues Scelli- re les morfures d’vn chien enragé» ou d'autre befte Tire enragee. 11 rt grandement aux changemens des ELdle am fer- EAUX. Il efclarcit la voix, & mitigue latoux; tant cuit péin.llavre que cru. Beuauec decoction d’origan, il fait mourir vertm aigue Les poux & les lendes. Sa cendre, enduire auec miel, + ca guerift les meurtriflures & terniflures : & auechuile Tlérouble levé enardus ; elle fait renaiftre les poils tombez par la sre, &altere. pelade. ÂAuec huile & fel,elle guerift les bubes & bourgeons &c es taches rouges du cuir: auec miel, elle nettoye les peaux blanches & mortes;les dartres» feux volages lentilles, tignons, & vlceres fluans & coulans en la tefte,& la gratelle,&les furfures &craf- {es delatelte. Cuit auec encens & torche de pin; il guerift le mal des dens, fionle tient en la bouche. Énduit auec fueilles de figuier , & cumin, il eftbon aux morfures de mus-araignes. Son herbe bouillie, & appliquee à mode d’eftuue ; par le bas, fait fortir hors l'enfant, & prouoquele flux menftrual. On fait aufsivn parfum de l’ail mefme, propre pour ceft ef- fect. On prend d’oliues noires, & des aux, & en fait- on vne compolfition;que les Grecs appellent Mytto- ton:laquelle buc, prouoque à vriner, & defoppile les veinesseftant d'ailleurs fort propre aux hydropiques. Prins & principa Les Aux font affez cognus. Or combien que Diofcoride die que lesaux ; qui n'ont qu'vne fimple telte, croifflenten Egypre:ce neantmoins ils font communs en route l’Italie:& Theophr de les y appelle-on, aux mafñles. Theophrafte, parlant de l'ail, nat, plat, ditainf: On plante lesaux, par coftes , & doflesenuiron la lil.7. ca. 4. my-Mars,& aprés. Leur difference efl,que les vns font bien Aux ma- voit meurs : & les autres demeurent plus à meurir : carilya fes. telle forte d’aux, qui font meurs en moins de deux moys. D'auantage, la différence eft en leur grofleur finguliere,& en ce qu'ils ne jettent qu'vne telte : côme font ceux de Chypre, Jefquels ils ne cuifent point:ains les mettent en certaines viandes,qu'ils appellent Mytrotes : & quand on les pile,c'eft grand cas de l'efcume qu'ilsiettent. La difference y eftaufsi, en ce, qu'aucuns font compofez de plufieurs coftes & doffes. Quanc à leur odeur,groffeur, &douceur,ou force;elles vont felon letemps, & felon qu'ils font cultiuez : comme aufsiil aduient de toutes plantes. L’ail aufñi fe peut femer : mais il eft fort tardif:car, au premier an qu'il fort, il fe tefte, comme yn porreau- L'an apres, il commence à prendre coftes. Au tiers an, ileft parfaitement meur. Etn'yarien pire , que l'ail ainfi femé : toutesfois aucuns l'eftiment meil- leur que quand il cftreplanté. Quant aux teftes d’aux ou oignons, elles s’'engrofiffent diferemment &diuerfement. Car quand les aux commencent à prendre tefte , on les tord: & de cela aduient qu'ils feiectent en coftes, lefquelles s’en- groffiffent & fe multiplient, iufques à ce que la tefle foit parfaite. Mais l'oignon croift en pelures & en robbes: comme font toutes racines bulbeufes. Si onlaiffe les aux & les oignons en terre; ils multiplieront toufours. On peut aufri faire tefter les aux & les oignons; fur vn tuyau, nf qu'on dit. Voylà que dit T heophrafte touchant A+ fas- les aux des jardins. L'ail fauuage, qu'on ap pelle ferpen- #ages. tin, croift par tour : & principalement és collines, & hau- tesmontagnes. Il n'aqu'vnetefte, fans coftes , & eft beau- coup moindre que l'ail des iardins : toutesfois il luy eft fem- blable &en souit &enodeur. Ses fueilles fonc plus eftroi- tes, & fa tige plus grefle: à la cime de laquelle il jette vne fleur incarnare : de laquelle fort vne graine noire. Celuy qu'on appelle elaphofcorodon ; eft femblable à ceftuy.Ileft aduenu quelquefois que herbonzant par les montaignes auec plufeurs autres fimpliftes, & cuerllant l'ail fauuage , je M A T T HI:O E VS ne me peux contenir de reprendre fort aigrement les Arabes, & leurs fettateurs,de ce qu'ils mettenten la compofition des trochifques , preparez pour la criacle, l'ail fauvage, au lieu de la chamara, que Andromachus & Galien appellent fcor-Chamare dium, & qui ef femblable quant aux fueilles à la german- dree.Mais leur beftife eft venue,de ne fçauoir difcerner fcoro don , qui eft l'ail fauuage, d'auec fcordium , qui eft la cha- mara : ainf que plus amplement nous dirons au troifiefme liure;aydant Dieu. Cependant;,pour donner aduis aux apo- thicaires , ie les veux bien aduertir de l'erreur de Brafauolus: lequel appelle ,enfon traité des fimples , l'ail fauuage, am- 10 peloprafon , ou fcorodoprafon : difant qu'il eft ainf appellé des autheurs dignes de foy. En quoy ila commis doubleer- reur ; fauve fa grace : prémierement, en ce qu’il eftime que l'ail fauuage foit er fcorodoprafon , ou ampeloprafon: fecondement , en ce qu'il eflime fcorodoprafon & ampelo- prafon eftre vne mefme plante. Caron voit notoirement en Diofcoride & en Gien , que le fcorodoprafon eft no- ftre ail-pourreau:& que ampeloprafon, eft la vigneporrette, defquels aufsi Diofcoridea parlé en diuers chapitres. Dont s'enfuit que l'ail fauuage, qui eft appellé ophiofcorodon;eit bien diuersaux autres deux plantes. Etne defplaife à Brafa- uolus, encores qu'il foit fçauant homme. L'an mil cinq cens 20 foixante & trois vifitant les montagnes qui confinent la Bo- heme de Silefe, d'ou prend fa fource le fleuue Albis,ie trou- uay vne certaine plante de gouft & odeur femblable à l’ail,8& en outre ayant fes fueilles mouchetees de taches noires:ie l'appellerois volontiers ail ferpentin. [tem vn autre,que i'ap- pelle Vrfin:mais n'ayant encores fceu leur vertu ni leur pro- prietésie n'aytrouué bon dete les prefenter. L'ail(felon Ga- lien )eft chaud & fec au quatrieme degré, & fi digere & defoppile. Gal.li.8 mp. We, Scorodoprafôn: François, « Ail porrean : ta liens, Scorodoprafo:e Allemans, eAber Kroblauch. CH AP MO CEC LT L’Ail-porreau eft gros comme vn porreau,& paï- ticipe aux qualirez de Pail & du porreau : tellement que ayant fa vertu meflec & de lyvn & de l’autre, il donne les effects de l'ail & du porreau: non toutesfois auec fi grande efficace. Eftant recuit comme on faitles porreaux; il eft ren- du bon à manger. 40 Pource qu'il n’y a que Dio- fcoride, Galien, & Egineta,en- tre les Anciens,qui facent mention de l'ail-porreau:Marcel- lus Virgilius eftime que l'ail-porreau fe face artificiellement : ç © ayant lié vnail & vn porreau enfemble : & les ayant enterré enfemble. Mais Marcellus me pardonnera:car le fcorodopra- fon vient de foymefmes , & fans aucunartifice, en plufñeurs lieux d’Iralic:efquels on le cueille,pour lereplanter és jardins. Tales fucilles côme vn porreau : lefquelles broyees entre les doigts, fentent à l'ail, &le porreau : aufsi a-il les vertuz de ces deux herbes, felon que dient Diofcoride,&Galien;lequel Gaz. en parle ainfi: Tout ainf que l’ail-porreau fent & les aux, & fimpl EE PÉRENE :aufieft-il participant des proprietez des deux erbes. Ge Sinapi-François, MouStarde, Senené: Ara- bes, Car del,on Chardel: Italiens, Senape: Allemans , Senff: Effaigmlz, Mo- fflaza. CHAP, (XLVIII. Aucuns SVRADIOD SC. 10 Aucuns appellent napi le feneué des iardins. Le meilleur feneué eit celuy , ui eft bien nourri, qui eft 20 oft roux ; & qui n’eft tro fec : & qui eftant concaffé, eft verd dedans, & moite, retirant à vne couleur perfe. Celuy qui fera trouué tel, eftant frais, fera parfaitemét bon &meur. Le fencué a , vertu d’efchauffer, de fubti- lier, & d'attirer. On le maf- S & che,pourpurgerles flegmes3 o du cerueau. On gargarife fon ius auec eau & miel contre lestumeurs . de la luerre & des amy- gdales : & contre les dureffes & afpretez inueterces du gofier , & de la canne du poulmon. Le fencué broyé, & mis auprés du nez, fait efternuer:& eft bon à ceux qui font preflez du haut mal, & aux femmes trauaillees de l’amarris. On l’enduic fur la refte des lethargiquessapres leur auoir rafé les cheucux.Incor- poréauec figues, & appliqué iufques à ce que la par- tie rougiffe, il eft bon aux fciariques, au mal dela rat- 40 te, & à routes autres douleurs : fignamment quand on veut attirer quelque fuperfluité qui eft au pro- fond de la partie offenfee;à fin de changer l'efpece de maladie. Enduit fur les parties vuides de poil par la pelade;il y efttresbon. Ilnettoye la face:8 auec miel, greffe, ou rot, iloftetoutes terniffures. Onen frot- te auec vinaigre les impetiges, gratelles, &rongnes fafcheufes à guerir. Onleboit fec& puluerizé ,où bien on en faupoudrele breuuage, és fieures qui ne font continuelles. On le met és emplaftres actractifs, ç o & qui fubtilient les gratelles. Pilé & appliqué auec vne figuc és oreilles , il fert à la furdité &auxtinte- mens d'icelles. On enduit fon ius auec miel contre l’afpreté des paupieres,& foibleffe de la veuë. Ontire leius de la graine verde,& lefeche-on au foleil. Il ya trois fortes de feneué, felon de dit Pline : dont les fueilles de la premiere font grefles : celles de la feconde, reti- rent aux fueilles de raues: la troificfme a fes fueilles chique- tees comme la roquette. Nous auons toutes fes fortes de mouftarde en Italie. Car celle qui ales fueilles & la graine 60 pris & mince,eft la mouftarde auuage.Celle qui ales fuel- es comme la raue, cftla mouftarde desiardins,dontles apo- thicaires vfent. La troifefme efpece fe feme aufsi : & eft fa touflarde graineblanche,& non du tour fi forte que l'autre. Le feneué garde de broyé meflé auec du mouft ; caufe qu'il garde plus long ail le temps fa douceur: car il garde de bouillir le mouft, qui n'a mir, encor bouilli: & ainfi fe maintient plus long temps doux. Par-ainfi ceux qui menent du vin nouueau depuis Trente en Allemaigne, mettent de cefte mouftarde dans les ton- neaux, pour garder de bouillir le mouft , pour le maintenir s.lib19. 8. TI VORMEALT. 221 doux, Lafarinede graine de feneué peltrieen vinaigre & enduite;cft finguliere aux morfures des fcorpions & ferpens: * prife en breuuage elle guerit le venin des champignons & potirons. La graine mangee ofte la douleur desdens. Elle eftaufsi fort vuleaux pouffifs & ceux quine peuuent auoir leur haleine:purge les fens : fait fortir l'vrine, & les moisaux femmes. Enduite auec vrine de petit enfant , elle eft fingu- liere aux hydropiques. Si l'ayant d'eflrempee en eau on en frotte les parties du corps qui ferôt fales & ordes,elle en net- toye toute l’ordure & falcté, & remetla peau en fa naïueté. On en fait la mouftatde, laquelle eft fort propre à efueiller l'appetit, & n'yarien qui pluftoi entre au cerueau & aux narines. Galien dit que la mouflarde cft chaude & feche au Gal. lib.8. quatriefme degré. fimpl med. N'aStfurrium: Grecs, Cardamum : Françoës, Creffon Alenois, ou Creffon de iardin,on N'afitorr: Arabes, Norf alchef, ou Narf: lraliens, N'aSlurtio, © Agrerto : eAllemans, Kreffen, on Garrenkre]]. Epaignolz, N'asturc io, Malpica. CH AP. CXLIX. Le nafitort Babylonien EX NN VY se eft le meilleur de tous. La ZA NS SE fmence de tous nafitors & f NE SA eft fort aigue, & chaude, & CR À nuyt à l'eltomac. Elletrou- ble le ventre, & en fair for- tit les vers ; diminue larat- te, fait auorter, prouoque le Aux menftruel, incite à lu- SS 72 >) Enduite auec miel,elle confume laratte:& mondifie les vlceres qui fangenren plufieurs lieux, que on ap- pelle;Faui. Cuite en potageselle cire & fait fortir hors toutes les fuperfluitez du poulmon. Prinfe en breu- uage, elle refifteaux venins des ferpens: & autant en fait fon parfum. Elle engarde de tomber les cheueux: & fait maturer & rompreles charbons. On l’enduir aucc griotte & vinaigre ;aux fciatiques : & enduite auec faumure elle reloir toutes apoftumes flegma- tiques : & fait fortirhors; & maturer les foroncles. L'herbe fait le mefime, non toutesfoisauec fi grande operation. Lenaftort cft vne herbe fort commune és a M le produit fes fueilles petires & chiquerees, fa tige fubrile, & d'vn pied & demy dehaut: Sa fleur cft blanche, & fa graine noire rougeaftre : laquelle eften petites vefsies ; ou bourfes rondes & plates, out anfi qu’eft la greine de thlafpi; ou feneué fauuage. Pline dit qu'on treuue dunäfirort blanc p/h.li1o. &noir.’ Toutesfois veu qu'ildit qu'ileft contraireau jeu capsze d'Amour, i'eftime, ou que Pline a eflé corrompu en ce paf- fage: ou bien que Pline n'a eu cognoiflance du nafitort: car ce qu'il en dir repügné à l'authotité de Diofcoride ; & à l'experience qui en cft ordinaire. Il efchaufie,attenue,brufle, &ficftattradif, refolutif&incifif: Onditqueccux quien mangent couftumierement, s’efguifent l'efprit : & pource aufi confeille-on en commun prouerbe à ceux qui ont l'ef- rit hebeté & endormi, de manger du naftort. Son iuseft ia aux douleurs des dents ; mis chaut dans l'oreille du cofté afk@té. Sa graine prinféen breuuage en eau au poix de dix deniers, purge la cefte d'humeurs corrompues ; & aiguife la veut. Galien en parle ainfi : La graine du Gal. bib.7, creffon Alenois a vne qualité brulante ; tout ainfi que Ja fimp.med. mouftarde. Par-ainfi on en efchaufle & les fcratiques & % les douleurs de tefle, & gencralement routes autres fnala- dies qui ont befoing d'efre rubrifices ,tout ainfi qu'on fe- Ks roit Lai Î | | LE 222 AINDIIM APT ET O LES roit de graine de feneué, On la met aufsi ésmedicamens or- donnez pour ceux qui ont courtealeine : car elle incide auec grande operation;les humeurs grofles,tout anfque la grai- ne de feneué , à laquelle elle eft du cout femblable. L’herbe feche a la mefme proprieté que la graine : routesfois , eftant encores verde & humide, à raifon de fon aquofité , elle n'eft fiefficace que la graine: car fa force & acuité eftlors celle- ment moderee,qu'on la mange ordinairement auec du pain, comme viande bonne, Thlasfi, fine Capfela , on Scandulaceum , on N'a- Jéurcinm veëtorum , on Sylaeflre N'aSfartiwm: François , Sencué fannage : Italiens, T blaSpi: eAllemans, Bifémkraut : Ejpaignolz , Panique de flor blanquo, C H À P. GT be ED Le thlafpi, eft vne ptite 4) EE AD herbesayäcles fueilles eftroi- S Satigeeft mince, branchue, & haute de deux paumees:alentour de laquel le eft fon fruict, qui va en elargiffant depuis la queué. Sa graine eft femblable à cel le de naficort : &eftenclofe en petites bourfes fendues, &incifees à la cime, *àmo- de d’yne lentille, & preffte & platte de l’aurre cofté:dôt elle a prins le nom de thlafpi. Sa fleur eft blanche. Cette plante croift par les chemins,& parleshayes & foffez. Sa graine eft chaude, & afpreïgoufter. Elle purge la cholere par le haur & par le bas , prinfe en * y d'n. breuuageau pois de “quinze dragmes. Clyfterizee, aéetalule, : elfe cft bonne aux fciariques. Prinfe en breuuage, ellefaitforcir le fang, & rompr les apoftumes de de- dans le corps. Elle prouoque le flux menftruel:Mais elle fair mourir l'enfant au ventre de lamere. Crate- uas met vne autre forte de thlafpi, qu’aucuns appel- lent feneué de Perfe: lequel a les fucilles larges , & fes racines groffes, Il eft bon aux fciatiques ,eftant clyfterizé. Combien que le chlafpi,duquel nous baïllons le pourtraie, efleué en tige, n’aye point fes fueilles diuifees à la cime,tou- tesfois eu efgard aux marques qu'ila toutes correfpondan- res à celuy que nous deftrit Diofcoride, nous ne feindrons de l'eftimer pour tel:ioint auffi quede ce thlafpi (comme j'ay obferué ) deuant qu'il fe iette en tige, fortent des fuerl- les , qui fe trainent à terre, & lefquelles vers la cime font diuifees de cofté & autre: & cependant pañent fort legere- ment & fleftriflent, Quant à celles qui fortent à l’entour de la tige , elles font (commedit Diofcoride du fen )eftroi- res\grailectes,& d'vn doigrde long: leur tige eft mince, lon- gucde deux-paumees, ietrant force petis rainceaux , à l’en- roundefquels fort la graine, enclofe en petites bourfes , & femblable aunaftort, d'vn gouft aigu. D'ou ce manifefte aflez clairement l'erreur de ce'nouueau fmplifte, quiefti- mecerhlafpi eftre celuy de Crareuas , &non celuyde Dio- fcoride,... Car le thlafpi de Crareuas (dir Diofcoride )a les fueilles-Jarges, & fes racines grandes, Toutesfois s'il ya plante que nous puiffions dire eftre femblable au thlafpi de Crateuas,c'eft celle 4 nous appelés refortvulgaire & ruftic, Carilafes fucilles larges, &fes racines grandes, & fi eft fngu Jieraux fciariques.Il y a vne autrepläte 4 nous nômons, Au- tre thlafpi,qui a fa graine côme les autres thlafpi, & croift au territoire de Prague en lieux pierreux & non cultiuez. 11 feurit vers la mi-Auril, & { iertecn graine au mois de Juin, ayant vn gouftaigu, Au refte quelques vns ont efti- mé que thlafpi, & burfa Paftoris fuflent mefmes plantes: £encantmoins ie ne puis confentir à leur opinion. Caren premier lieu ; les fucilles deburfa Paftoris fontcommerem- Burfa PF pliffees &chiquerces : & d’ailleurs , fa graine n'eft telle que Hors. celle que Diofconde & :Galien attribuent au thlafpi. Ce- endéc on treuue aflez du vray thlafpi en Italie,& principa- . RS en Goritie, & aupres des murailles de Grandica, du cofté de la riuiere Lizzouzo. Il croit aufli en grande abondance au bourg faint Pierre, qui eft pres de Goritie, & éslieux circonuoyfius : & a vne graine forte & piquante, laquelle eft enclofe en petites bourfes ; eftans my-parties à la cyme, & de façon d'vne lentille, & plartes du cofé de deflus,felon que l'a defcrit Diofcoride: Galien, parlant du Gal. lib. TO thlafpi, dit ainfi : La graine de thlafpi a vne vertu forte & fimpl. ma aigué: tellement que eftant prinfe en breuuage, elle rompt les apoftumes qui font dans le corps. Elle prouoque les fleurs aux femmes: & fait mourir l'enfant au ventre de fa mere, Clyfenfecelle euacue les humeurs faigneufes:& par- ainfi elle eft bonne aux fciatiques. Prinfe en breuuage, au pois de quinze dragmes, elle purge les humeurs coleriques, &pardeflus, & par deflouz. Etenvnautre pañlage;il dit: On vf de thlafpi, qu'on apporte de Candie, & de celuy qui croit par tout, lequel eft de couleur entre jaune & roux, & ft rond , & fi peut, que le plus fouuent 1l fe rencon- * treplus petitque le millet,. Toutesfoisle thlafpide Cap- 20 padoce eitle meilleur. Cethlafpitirefur le noir,& n’eft du tout rond, & fi eft beaucoup plus gros que l'autre:eftant au- cunement plat d'vncofté, dont il a prins lenom de thlafpi. L'vn & l’autre croiflent en grande abondance en Cappado- ce. Parquoy pour auoir du bon, il ne faut prendre genera- lement celuy qut vient de Cappadoce:mais faut fpecialement choifir celuy qui croit en Saurus : lequel n’eft femblable à ce- luy de Candie, ni à celuy quicroit ordinairement par rout. Vôylà que dit Galien quant au chlafpi. En quoyonpeut voir , que le chlafpi d'Italie n’eft à comparer en force & ver- tu au thlafpi de Cappadoce. 30 Burfi Pafforts : François, T'abourer, Bourff au Paffeur,ow Malerre des Pafteurs. RE h, : A ‘ EN TES Refte maintenant à parler de ï so ï BurfaPaftoris,dont nousauons ARR 1: à : (9) PERS KC Ÿ ï We ill Ÿ touché quelques mots cy def- fus. Mais pource que les An- diens n’en ont rien efcrit, ie met tray feulement icy ce qu'aucuns 7 modernes ont dit touchant fes proprietez : car quant à l'herbe, elle eft fort vulgaire & commu- ne. Burfa Paftoris donc eft re- frigeratiue,defsiccatiue,&aftrin gente. Parquoy eftant pilee, & appliquee à mode de caraplaf- me, elle eft bonne aux inflam- mations, & au feu fainé& An- toine. On la fait bouillir en eau de pluye, auec plantain, &boli Armeni:& boit-on fa decoétion à fa dyfenterie, aux douleurs des inteftins, & contre les cra- chemens de fang,Leius de l'herbe foudeles playes faigneufes: & diftillé dedans, il fert grandement aux oreilles boueufes & fangeufes. Cuir auec perfcaria, ou curage, il reftreint l'a- bondance du flux menftruel: fi les femmes fe fomentent & s’eftuuent les parties balles de cefte decoétion. On la man- ge pour les mefmes effe&s , & generalementcontretous flux de fang ; la fricaffant en huyle, l'ayant auparauant trempee en ae fine & clere.On la met és emplaftres,qu’on fait pour les bleflures de la tefte ; & en vfe-on és compofñtions de plu- fieurs onguens. 40 Annotation, * Ruellius a doétement leu dass , c'eft à dire , àmode 60 delentille:car aufsi les graines de rhlafpi s’y rapportent fort: combien que les exemplaires mettent dirxcads, c'eft à dire;à mode d’vn plat. ; eArabis, fine Drabasant N aflurtium Orien- tale,fine Babylonicum:Françors, Drane. CAR af aléas La GaLlib+ Ai ntidol SVR:DIOSC La draue eft haute d’vne coude : & ierte fes branches fubriles, & fes fucilles deçà & delà de fs branches lef- quelles font femblables à cel les de lepidium: toutesfois elles fontplus molles & plus blanches. Elleietre à la cime yn mouchet de fleurs blan- cuit ordinairemét en Cappa- doce, cefte herbe auec orge mondé.Sa graine fert de poy ure en l'appareil des viandes. Je ne fais nulle doute que ce chapitre n'ait efté fuppofé à Diofcoride. Car premierement fi l'on prend garde à la deno- minationde la plante, on iugera facilement (comme annote Marcellus ) qu’elle n’eft ni Grecque ni Latine :iointaufsi que Galien, Oribafus, Paulus Acgineta ; Aëétius, & les au- tres autheurs Grecs n'en font aucune mention. D'auantage 20 ce que ce chapitre fe trouue deux fois en ce liure en l’exem- plaireefcrit à lamain, vne fois en ceft endroit, & puis à la fin du liure, apres le chapitre du glaftum, môftre bien noître direeltre veritable. Au refte, comment que ce foit, ie ne fais doute que la plante dont nous baillons le pourtrait ; ne foit la vraye & naturelle draue, Serapio mer la draue entre les efpeces de nafort, & l'appelle Naftort d'Orient, à caufe de fa grand acrimonie: & d'autant quel'on ne s’en apperçoit quebien peu en Ja noftre ,ie douterois quañ que celle qui vienten [talie ne fut point celle de Serapio : finon peut eftre _quecelaaduint pour la diuerfité des climats ,comme nous dirons cy apres eftre aduenu à l'arum, rio, fine Eryfimum: aucuns, Rapifrum , ou Sy- napis Jiluestris : François ; V'elar , on Tortelle: Italiens, Eryfimo,© Irione: « Allemans, Hederich, © vailder Senff: Efpaignolz, Kinchaon. (GE AE CLII, RAT ( Ki NU) ) SET } a f. Ve Le Velar croift pres des villes , & jardins, & parmi fonsrompuës. Ses fueilles font femblables à la roquet ce fauuage: & fonr {es bran- ches foupples ;comme vne corde. Ses fleurs fontiau- D nes: & produit à la cime de \\ fes branches des goulfes pe- tires & menues ; & qui font faites à cornes, comme cel- les du fenegré. Sa graine eft femblable à celle du Na- fitort>eltant petite & brulante au gouft. Reduire en loothyauec miel, elleeft bonne contre les fluxions & catatrhes rombans en la poitrine, & à ceux quiy ontgrande quantité de matiere purulente & fangeu- fe pour la faire fortir hayrs : &c fertaufsi, en la mefme forte, à la iaunille, aux fciariques , & contreles poy- {ons &venins. On l'enduit auec eau ou miel fur Les chancres cachez , & fur les apoftumes qui vien- nent derriere les oreilles , & aux durtez des mam- melles;&inflammations des geniroires. En fomme, cefte graine eft totalement fubriliante & chaude. Pour addoucir fon acrimanie , à fin de mieux l’ap- pliquerés clyfteres il la faut mettretremper en eau, puis la roftir:ou bien l'enuelopper dedans vn lin- e, & l'enduire de pafte tout alentour ; puis la faire ainfi roftir: ches, commele Sureau, Ont 30 d'eryfimum, Celuy quiales fuelles les vieilles mazures,& mai- 40 $ BUVREMTE Combien que Theophrafte, &pluñeurs autres anciens, reduifent Eryfimum entreles fortes de bleds & legumages, & mefmes dienr qu'il eft femblable à laiugioline : routesfois celuy qui eft defcrit par Diofcoride , ayans les fucilles de ro- quette , eft mis icy au rancdes plantes fortes & acres:& non entre les efpeces de blé ; où Diofcoride a mis &arengé la iu- gioline, Parquoy on peut dire que Theophrafte entend par Eryfimum,vne autre plante que celle que Diofcoride defcrie foubs le mefmenom.Er pource Pline traitant de l'Erylimon, 213 9 femble auoir voulu fuyure & Theophralte & Diofcoride, Pl Caren vn pañlage, fuyuant Thcophrafte, il met Eryfimon au ranc des blez : difant qu'il eft femblable à laiugioline. Et en vnautre palage, fuyuät Diofcoride, il dit que Eryfimum iette fes fueilles plus eftroites vn peu que celles de laroquet- te, & fa graine femblable à celle du creflon Alenois, Autant en a fair Galien. Car en vn paflage:l met Eryfmum au ranc des plantes fortes & aigues , comme font le creffon Alenois, in. l5.18, «7. & 10, Plin.li.r2. Cap, 1$e Gale.lib.6. fimpl. med, & la mouflarde. Eten vnautre pañlageille met au rancdes Idem lib. blez & grains qu'on mange auec la iugioline : difanc ainfi: de alimfac. Tourainfi que le panic eft aucunement femblable au miller, encores qu'il foit de moindre vertu en toutes chofessainf eft l'Eryfimum à la iugioline,quant à la fubftance de fon corps, Mais neätmoinsiln’eft de fi bon gouft,nefi nutritif,ni mef- me detellevertu que laingiohne. Or pource que Plhinedic que l'eryfimum & laiugioline produifent leurs fucilles rou- ges,&qu'il n'y a befte qui en mange,quand elles font vertes: Ruellius eftime que Eryfmum foit ce que nous appellons blé de Turquie: &en Italie Formentone, ou Saracino.Mais Ruellius s’abufe: car le blé de Turquie n'eft femblable en au- cune forte à l'eryfimum defcrit par Theophraite & Pline,at- tendu que le blé de Turquie a feulemét fa tige rouge, & non les fueilles : & que d’ailleurs; les beftes en font fort friandes, & ne retire aucunement à laiugioline. D'autre part, l'eryfi- mum de Diofcoride n'eft la roquette fauuage , que nous ap- pellons roquette gentille(ainfi qu'ont eftimé Hermolaus & Ruellius) ains vn autre forte d'herbe. Il y adonc deux fortes petites ; & fes petires cornes plus viues, fe rapporte plus à pa de Diofcoride : & l'autre cependant ne laïfle d'en eftre vne efpece , eu efgard aux marques qu'il a correfpondantes à l'autre. Ic fçay cou tesfois combien d'aduerfaires 1e m'excite pour ce. Piper : Grecs, Peperi : François, Poyure : e Arabe, Fulfl,@ Fulful: Italiens, Pepe: Allémans, PRf- r: Effaignolz, Pymienta. | Caryophyllum : François, Grrofles : Arabes (arunfel, ou ('harunful : «Apothicaires, Garyfilus: Italiens, Garofano: Alleman:, N'aegel: Efpaignolz; Clauo da Ejpecia ,0n (lauel. CEA PRÉUTC LAIT: On dit que le poyure croift és Indes en vn. petit arbriffeau, lequel iette du commencementvn fruit long, commevne gouffè, quieltlepoyure long: &a au dedans vne gréine mince ; femblable au miller: laquelle croift finalement en grofleur de poyure. Auecle temps cela s’ouure , &iette certaines grap- pes > qui portentles grains de poyure tels que nous lesyoyons. Quand ils fonc vers, ils font lepoyure Oblanc:quieftbonau mal des yeux, & lequel on mer és preféruarifs & contrepoyfons qu'on fait contre tous venins & poyfons. Le poyure longe plus pi- quant. Er pource qu’on le cueille auât qu'il foit meur, pour le mettre és triacles 8e compofitions feruans de preferuatifs & contrepoyfons ; il demeure vn peu amer. Maislenoir, pource qu'il a efté cueillimeur, eft plus odorant, plus piquant, & de meilleur gouft 60 quele blancaufsien vfe on plus à apprefter les vian- des. Leblanc, & celuy qui tient encor du vertn’eft fiverrueux que l’autre. Le meilleur poyureeft celuy quieft le plus pefanr, & qui eff noir , non ride, frés, &e qui n’eft farineux. Ilyaaupoyure noir des grains de poyure qui font mal nourriz, tarez, deffaicbs, vui- des & legers, lefquels on appelle brafma. Tousles poyures font chaux; prouoquent à vriner, maturent, t 4 attirent Plin. li.12 cap.7 214 attirent, & refoluent: & fi ofent les fumecs & ef blouïfflemens des yeux. Le poyure, tant prins en breuuage; que applique, guerift & ofteles friffons & tremblemens qui precedent les fieures qui ne font continuelles: & donne fecours aux morfuresdes fer pens: fait fortir l'enfant mort:& empefche la femme de conceuoir, fiincôtinent apres auoir cogneu l'hom me, on l'applique à mode de fuppofitoire és lieux na turels. Prins en breuuage ; ou à mode d’eleétuaire, il eft bon àlatoux, & à rous les deffaux de la poitrine. Auec miel on en oint la fquinancie:& prins en breu- uage aucc fueilles de Laurier qui foyent frefches il appaife & ofteles trenchees. Maché auec raifins fecs, il purge les fcgmes du cerueau. Il entretient la fanté, appaife routes douleurs du corps ,ouure l'appetir, & aide à la digeftionseftant mis & meflé parmi les fau£- fes. Aucc poix il refout les efcrouëlles: & nettoyeles peaux mortes & blanches ,auec nirre. Ondit qu’on faitroftir & brufler le poyure,*en vn pot deterre,mis {ur les charbons, en le remuant continuellement. Le gingembre n’eft pas la racine de ceft arbreau,;comme aucuns penfent (ainfi que nous monftrerons au cha- itre fuyuant ) car la racine du poyurier eft fembla- Le au Coftum:& brule la langue, & engendre & at- tire à force faliue. Cefte racine, bue, ou enduireauec vinaigre, reprime la groffeur de la ratte : & mafchce auec graine de ftaphis agria ; ou l'herbe au poux, elle purge le cerueau. Poyurier. SSI Les Portugalois, qui deno- 6 fre temps ont circui premiere L ment la haute Mer Atlantique ürant contre le midy , & delà venans côtre le Leuant à Cale- cut, aux Ifles Taprobanes, & autreslfles de la mer des Indes: les Efpaignols aufsi,qui depuis, ont nauigé & pañlé la mer Oc- cidentale, tirans contre les In- des du Ponät,côme eft le Peru, & plufeurs autres regions in- cognuesaux Anciens Geogra- # phes,non feuleméc ont rempli toute l'Europe de poyure:mais aufsiont rapporté , à la verité, ce que c’eftoit des plantes , qui portent l: poyure. Tellement qu'il mble que Theophrafle, Diofcoride, & Pline , n’ayent fceu à la verité comme le poyure croifloit:s’eflans, peut eftre fié à ceux qui l’auoyent veu en plante, ou bien quien au- royent efcrit, pour eftre trop efloignez des Indes , ou pour quelqueautrerafon. Carils n'onticeu dire à la verité ; file poyure croift,ou en grappe;ouen pus on enraifin,com- melelyerre:ou en grains, comme le meurte. Pline en efcrit ainf : Les poyuriers , qui portent ordinairement le poyure, font femblables à nos geneures. Toutesfois on dit qu'ilya feulement des poyuriers au mont Caucafus , du cofté qu’il cft oppofé au foleil.Le poyure croift en petites gouffes, telles que nous voyons és fafols. Auät que ces goufics s’ouurent, eftans cueilhes & fechees au folail, elles font ce que nous ap- pellons le poyurelong. Mais quand elles meuriflent, elles fe fendent, & s'ouurent peu à peu,& monftrent le poyure, qui eftdedans,lequel eft blanc:mais il fe noircit & fe ride,le met- tant fecher au folel. Voylà qu'en dit Pline: lequel n’eft piges efloigné de l'opin:6 de Diofcoride:fin6 en ce qu'il dit es poyuriers efre femblables à nos geneures : car Diofco- ride ne les a nullement defcrits , ni rapporté à arbre aucun. Theophr. de Theophrafte aufsi n’a fait aucune defcription des poyuriers: mat, plant. encores qu'il mette deux fortes de poyure: affauoir le rond, db.9,c22. & lelong. Mais les Portugalois, & Efpaignols, & plufieurs Poyuriers rends. autres quionteté és païs oùcroiflent eninfinité les plantes qui portent & le poyurelong &le poyurerond,dient que les poyuriers qui portent le poyure rond font petis feps;comme ceux de vigne, & font femblables à la feconde clematide;que nous appelons Liferon : & s’atrachent & embrafent les ar- bres & plantes prochaines, pour fe fouflcnir:toutesfois leurs AND. MATTHIOLVS fucilles font femblables à celles du citronnier. Jlsiettent le poyure en grappe; à mode de labrufques : toutesfois les grains font plus ferrez & entañlez :lefquels font meurs au moysd'O&obre. Etaprés qu'ils les ont cueïllis, ils les met- tent fecher au foleil, fur de clayes de palmiers , iufques à ce qu'il deuiennent noirs & ridez : ce qui aduient en moins de troisiours. Quantau poyure long : ce font autres arbres, Poyyriere qui le portent. Ereftce fruiét compofé de plufeurs grains longs. attachez les vns aux autres, à mode d'efcailles,tout ainfi que font les chatrons des coudriers & auellaniers : aufquels aufsi il retire forticar il eft longuet comme vn vers:& a le gouft de poyure: toutesfois jamais il ne peut deuenir ni poyure bläc, ninoir. Galien fe fant à ceux quienauoyent nl , & mef- mes à Diofcoride, a dit, qu'vne mefme plante produifoit les deux fortes de poyures ; aflauoirlelong &lerond. Demo ray veu vn poydrier à Naples, qui eft du tout femblable à defcription qu’en donnent les Portugalois : car il eft farmen- teux, comme eft le liferon. l'ay veu aufsi à Venifevne autre forte de plante, qui eftoit du tout femblable à celle qui porte les ribertes, & ce au jardin de meflerMapheus deMapheo:au quelaufsi ya plufieurs autres plantes dignes de memoire. Or fonr les grains de cefte plante fi bien attachez les vnsaux autres, à mode de raifin , & tellement femblables au poyure, 20 que n’eftoit qu'ils n'ont aucune acrimonie ; ie les euffe pris pour & au lieu du poyure. Parquoy ie ne m’efmerucille fi les Autheurs ont cferit diuerfement touchât le poyure.Car veu qu’en Italie, & ailleurs yadiuerfes fortes de poyuriers qui portent poyure:1l faut efhmer que és Indes yen a encores plus grandediuerfité. Du refte, 1e n’ay iamaus veu la plante du poyureen fon entier , encore moins feche:ainsladefcri- ptio que j'en ay faite,ie l'ay d'vn certain foldat Portugalois, qui auoit fait le voyage des Indes. Bien eft vray que r'ay re- couuert de Veronne par le moyen de François Calzolarius, quelques grappes enteres de poyure noir. D'auantageilya vneautre forte de poyure , que Serapio nomme Acthiopic, Poyure, o ou poyure des noirs. Il prouienten gouffes à mode de rai- thispir. fin ;, comme les poix , ou les fañols ; ayans fes grains vn peu ‘ moindres que ceux du poyure noir, au refte bien attachez à leur goufle, Les Acrhiopiens s’en feruent aux mal des dents. On en apporte d'Alexandrie d'Egypte auec les autres dro- gues. Quelques vns, faute d'auoir veu ce qu'en dit Serapio au chapitre 337. parlant du grain de zelin, onteflimé que ce fuftle carpezium Nousauons refpondu à leursallegations en noftre liure d'Epiftres,en celle qui eft addreflée à Ioannes Hefsus,medecin de Noremberg. On met aufsi entre les poy Poyyre Ji ures, cefte forte de poyure cornu , que j'onappelle Indic, ou die, goufleux, pour auoir vn gouff fort mordant & aigu. Ilafes fueilles plus grâdes que le folan des sardins, & plus longues, vne tige d'vne coudee de haut,quelquesfois plus,verde;bran chue & nouce : fes fleurs blanchaftres, iettans de petites gai- nes faites à mode de corne,premierement de couleur d'her- be, puis rouges & reluifantes comme coral. Ils ont vn gouft f aigu & mordant, qu'ils furpañlent toute l'afpreté & acuité du poyure. La graine qui eft dedans eff fort petite, blancha- ftre, & de mefme gouft, Il eft diuife en plufeurs efpeces. Car il y en a qui ont leur plante fort petite , enfemble leurs cor- nes : d’autres qui ont leurs goufles rondes : & routesfois ils rctiennét tous cefte mordicat16 & acrimonie. Ils font chauts au quatriefme degré: qui caufe qu'ils bruflent & vlcerent. Les petites cornes frefches broyces & enduits, font fingu- olieres aux fciatiques : car elles font fort chaudes. Galien;fai- fant mention du poyure, dirainfi: La racine de poyurier a feulement à germer,c'eft le poyure long:aufsi eft-il plus hu mide que celuy qui eft meur. L'humidité fe demonfreen ce, qu'eftant gardé,il deuient incontinent vermolu:& ne pique point du commencement la langue: ains demeure plus à monftrer fa force, laquelle aufsi il maintient mieux. Le poy- ure vert , eft celuy que nous appellons poyure blanc :leauel Poyure ve certes eft plus Fort & plus piquant quele noir, qui eftdefa Poyyre bi: Giroffles. quaf comme rofli & bruflé. Toutesfois l’vn & l'autre poy- ure font fort chaux & defsiccatifs. Au refte , encores que Diofcoride ne face aucune mention des giroffles : ce neant- © moins veu je croiffent és mefmes regions quele poyure: & que d’ailleurs on en vfe forren medecine , comme d'yn medicament tresbon & trefodorant , ie neles ay voulu laif- fer en arriere, à fin de faire fentir le girofflat à nos commen- taires. L'arbre donc qui porteles giroffles croift en Leuant, en certaines Ifles de la mer des Indes , aflez pres du Cap de Badan,Son trôc cft femblable au tronc de bouis, & diroit-on à c'eft vn mefme boys.Ses fucilles font femblables à celles de l'arbre de Ja cannelle:toutesfois elles font plusrondes. Son fruic eft petit , & de couleur noire rouffaftre: & a vnetefte, commen clou,laquelle toutesfois iette quatre petites dents ende Gal. bib. vne vertu fémblable au coftum.Quand fon fruiét commence firiplmes Arbres ÿ tans les roffles. li.12. je lis sv R (BmO SC: LIW-RE IL en dehors,qui font à mode d'eftoille myparties en croix faint André. Au milieu defquelles, & du quarré du fruit, fortvn petit point, qui fert quaf de nombril. Pour auoir le fruit,on bat l'arbre auec de perches , ayant premierement tapifié le deffous de l'arbre de clayes de palmiers. Pline parlant du girofle, dit ainfi: Il croift aufsi vne Drogue és Indes, qu'on appelle Caryophyllon laquelle eft femblable aux grains de poyure;toutesfois elle eft plus longue & plus fraille. On dit welle croift en vne certaine forelt des Indes:& l'apporte-on feulement,pour raifon de fon odeur. Je netrouue point que Galien en ait fait mention:combien que Serapio ;fuyuant Vautorité de Galien (commeil dit) en parle bien amplement ; en fon liure des Simples. Parquoy ie croy, ou que les liures de Galien, où il a fait mention des giroffles, font perdus:ou bien que Serapio en a pluftoft parlé apres Egineta, qu'aprés Gahé. Car Eginetaen parle en la mefme forte que Serapio, & dit ain: Caryophyllon, eft comme qui diroit ; Fueille de noix, & toutesfois il n'eft tel que fon nom porte: car ce font les fleurs d’vne forte d’arbre des Indes,lefquelles font noires, & menues comme pailles , & de la longueur d'vn doit, ou enuiron:& font odorantes, piquantes;vn peu ameres,chau- des & feches quaf au tiers degré. Ons'en fert & en medeci- ne,& à donner gouft aux viandes. Serapio dit,que les CE fles font bons au foye, à l'eftomac, & au cœur : & qu'ils ay- dent à la digeftion , & reitreignent , Dit d'auitage,;que la poudre de giroffle;prinfeen breuuage, auec laiét, au pois de quatre dragmes ; rend l'homme gentil :* compaignon enuers les Dames. Auicenne dit,qu'ils aigui- fentlaveue, & confument & abftergét les mailles des yeux, & les fumees & esblouiffemens d'iceux. Voylà quant au ca- ryophyllon. Francifeus Calzolarius DARNE yne petite branche de Caryophyllon,chargee de giroffles.Les giroflles, efchauffent & attenuent au troiliefme degré, & fi font aperi- tifs,incififs & confortatifs. Pris en viande,ils font finguliers aux douleurs de l'eftomac, du foye, du cœur &de la tefte. Ils oftent tout defuoyement d'eftomac & l'enuie de vomir; re- duits en poudre, & pris en vin, ou enius de coings :item fe- courent les cœliaques ; & efueillent l'appetit , & confortent l'eftomac & la tefte. Ils efchauffent le foye raffroidi:& pource les donne-on en breuuage auec grand fuccez aux hydropi- ques,& lors mefmes que l'eau eft efpâchee par le corps. Leur flair eft fingulier aux defaillances , & fi onen mange, ils ren- dent bonne aleine. On en donne à ceux qui ont le haut mal, aux debilitations de membres, & aux fpafmes,item aux ver- uiginofitez & eflourdiflemés.Roftis;ils aident la concoétion, & f arreftent le flux de ventre. On les oingt aufsi auec ma- ftic,famach,coral,& fleurs de grenadiers aux douleurs d’efto mac quirequierent adftriétion. Pris au poix de quatre drag- mes en lai@ de vache ou de cheure;ils excitét le ieu d'amour. les fuxions du ventre, 20 225 Toutesfoisie ne trouue point queles anciens ayent eu co- gnoiffance de ces fleurs:encores qu'elles foyent maintenant $ communes & fi eflimees , qu'on ne voit quafi jardin ni fe- neftres de maifons qui n'en foyent parez. Quelques mede- cins modernes appellent leur plante, Vetonicum coronné: mais ie n’ay peu fçauoir encores mination. Cependant afin que l'on ne des je ne fais comre de leurs inuentions, 1'vferay du melme nom, Le Vetonicum donccoronné,dit giroffher,a fes fueilles lon- gues,de mefine celles de barbe bouc,plus courtes toutesfois, plus charnuës & plus grafles, courbes , & faites en appoin- tant. Ila force petites tiges, rondes,nouces;hffees,de la hau- teur d'vne coudee , eniettans trois Ou Quatre à la cime, au bout defquelles fort le bouton, qui eftlonguct, & dentelé par le deflus,à mode defcie:d’ou fort la feur,de mefme odeur des giroffles,d'ou aufsi ils ont pris le nom. Ils font de diuer- fes couleurs :car les vns font faffranez. les autres fort purpu- rins,les autres blancs, les autres de couleur dechair. Onen trouuc aufsi de diuerfes couleurs : mais ils deuiennent tels par artifice , y meflant des graines de routes lesefpeces. Ils ont force fuailles, ainf que les rofes, aufquelles ils ne ccdent gucres nien beauté , nien odeur, nien vatieté de couleurs: * qui fait que ie fus tout cftonné que les Anciensn'en facent autune mention. ]l yen a aufsi d'autres fortes qui viennent d'eux mefmes , les vns ayans leurs flcursiaunes comméor, les autres blanches: ils font toutesfois plus grefles ; & ont leur fleur plus petite, non fuaillue, & n'ont l'odeur des œillets. Ils prouiennent en lieux fecs, & noncultiuez. La bonne odeur du girofflier commun, enfemble la petite amer tume qui l'accôpagne, denote qu'ila vne vertu defsiccatiue & chaude. Leurs fleurs, principalemét celles des purpurins, font bônes à tous deffaux de cœur :item aux verupinofitezs epilepfie, paralyfe , & fpafmes, beus en decoion de be- toineou mariolaine. Onen fait de conferues ,ne plusni moins que des rofes, lefquelles font propres & aux maladies fufdites, &feruent d'antidote contre tous venins ; & MOr- fures de beltes venimeufes :item pour chafler la vermine du corps , & pour fe preferuer depefte. Leius toutesfois que l'on tire dela plante a plus de vertu pour cefteffet. Car pris au poix de quatre onces ; il deliure ceux qui feroyent defia fais. Les racines des œillets fauuages prifes en breuuage en vin purau poix de trois dragmes, gueriflent les morfures des viperes. On fait de vinaigre d'œillets , comme de roles, lequel mis dans les narines faitreuenir les pafmez & efua- nouïs, Ileft bon aufsi contre l'air pefulent, fion s'en arrofe l'arrere , les narines, & les mains. Anntation, * Les vns mettent ainfi , On brufle le poyure ,éommeom i 1é ue, &appli ï : s < En outre reduits en poudre bié menue, &appl quez, ils font 40 fie les lentilles. Etles autres mettent comme nous auons bône veué,& nettoyét les yeux de toutes fumees &esblouif- femens. Mangez ou parfumez ils font finguliers contre la pefte : leur parfum aufti eft proffitable à ceux qui font fuiers aux defluxions de la teftc:& leur fumee tire par les narines, à ceux qui ontle nez empefché. Onen mefle parmi les pre- feruatifs, & fyrops confortatifs de la tefte & ventricule. < Armoiries ,on,Oeillers fénvages: Italiens, Ga rofoli faluarichi É Ocillers,on, Giroffiees des iardins:ltaliens, Garofols domestic. Or puis que nous fommes tombez fur la matiere des gi- roflles , ie ne veux oubler de parler de nos oeillets ; lefquels ont acquis lenomde girofflces , pour raifon de leur odeur. misautexte. Oribañus ne met nil'vn ni l'autre:ainslafle pañler cela, comme aufi il fait en plufeurs autres endroits. : Parquoy on pourroit quafi dire afleurément que ce font pa- rolles adiouftces. Gingiber, fine Zingiber: François, Gingembre:e Ara- bes, Lengibel, © Zingibel: Italiens, Gengeuo: Alle mans, Irober : ESpargnolz, Gengiure. Zedoaria: Grecs, Zoudar,Zadour, © Ladera: Fran goss, Zoaire, Zedsaire, ou Creronart: lialiens, Ze- doaria: e Allemans, Zitunen. CTATANPS CNENPINIETE Le Gingembre eft vne plante à part qui ctoift, pour le plus en Atabie Troglodytique. Les gens du païs vfent de fes fucilles verres comme nous faifons dela rhuë : & les meflent és fauffes les plus fingulie- res, & és plus finguliers breuuages. Ses racines font petites, comme celles du fouchet: & font blanches éo & odorantes, & ont quali le gouft du poyure. Les meilleures font celles qui ne font point vermolués. Plufieurs toutesfois les confient;pour les micux gar- der: & les apporte-on toutes confites en Italie, en pots deterre. Legingembreeftbon à manger:aufli en appreite-on les viandes. Ileft chaud, &ayde à la digeftion. Illafche moyennement le ventre: & eft bon à l'eftomac.ll dechaffe routes chofes quiobfcur- $ ciflent d'ou ils ont pris ceite deno- Vetonicum ue par mefpris couronné, fe ll Gale.lib.6. fimpl.medi, Ledearia. 216 AND. MATTHIOLVS tiffent la veué: & Ie met-on és conferuatifs & anti- dotes. En fomme, il eft de mefine proprieté que le poyure. Le gingembre ( felon que dient les Portugalois qui traff- quent és Indes) eft vne racine rempant à fleur de terre, quia plufieurs nœuds &iointures. Elleierte fes fueilles comme celles des cannes & rofeaux : lefquelles meurent , &reuerdif- fent deux outrois fois l'an. Toutesfoisles plus grandes, & qui font mouchettees au bout, ne furpañlent en grandeur l'herbe des prer. Et font les gingembres fort communs en ce pais à. Quant on tire la racine auant le temps, elle n’eftde fi bon gouft: ainf que dient les Portugalois. Le temps de Ja cueillir, eft quand les fueilles font feches:car fi elle eft cuerl lie en autre temps;elle fera incontinent pourrie & vermolué. Il y a telie racine, qui pefe vne liure : routesfois elles ne font toutes aufti groffesles vnes que les autres. Elle n’eit plus pro fonde en terre, que de trois ou quatre paumes. Ceux quila tirent , laiflent toufiours vn œillet , pour regermer l'an fuy- uant, & l'enuironnent de terre:le laiffant là comme le germe du gingembre. On apporteen Iralie à force gingembre de Cacville fort marchande des Indes, & de l'Arabie Tro- glodytique. Et n’apportent feulement du gingembre fc: ains en apportent du vert, confit en fuccre ,ou en certain miel, qu'ils tirent d'vne maniere de goufles, qu'ils preflu- rent. Ce gingembre efl meilleur que celuy de Venife. Car le gingembre qu'on y coft , fe fair de racines de gingembre fe- ches , lefquelles ils mollifienten forte lefsiue , faite de chaux viue, & cendre de chefne : ou bien en faumure : & quelques fois en eau douce. Or de cefte façon le gingembre ne s’ef- uente feulement,& ne pert fimplement fon odeur:ains aufsi pert fa force, fa faueur, & fon acrimonie. Maisle gingembre verr,qu'on apporte de Calecut,à caufe qu’on le confit incon tinent qu'il eft tiré, fans le laiffer gueres tremper en l'eau, fe maintient toufiours en fa force & vertu. Toutesfois Bra- meilleur & plus fort, que celuy qui eftvert confités Indes auec miel tiré de certaines goufles, ou auec fuccre : & lequel on nous apporte de Calecut , auec plufieurs autres drogues. Ce neantmoins ‘en laifle le jugement à ceux qui fauent que c'eftdes drogues,& efpiceries. Galen, parlant du gingem- bre, dir ainf: La racine du gingembre eft bonne. On l'ap- porte de Barbarie. Elle efchauffe fort : non pas de premiere entree, comme le poyure : qui la fait iuger plus materielle, moins fubtile , & moins penetrante que n'eftle poyure: car autrement, elle diffoudroit fa chaleur fubtilement : & ef- chaufferoit aufsi toftaétucllement , que faitle poyure. En couleur & gouft du gingembre. Elle eftchaude & fecheau fecond degré. Elle chafle les ventofitez, & engrefle , defon naturel propre, & non pour raifon de qualité qui foit en celle, Mangee apres les aux, oignons, ou apres auoir beu du vin, elle oftetoute la fenteur d'iceux. Elleeft bonne aux morfu- res des beftes venimeufes. Elle reflerrele flux de ventre: & refout les apoftumes del'amarris. Elle reprimeles vomiffe- mens : & oke toutes douleurs de coliques & du ventricule. Voylà qu'ilen dit. Surle dire duquel fe fondans quelques modernes, eftiment queces racines longues que l'on trouue par tout chez les Efpiciers, & que l'on appelle, zedoariæ,ne 1 © font point vrayement celles defquelles a parlé Serapio, ains levray coftus. Maisie m’affeure tant que s’il auoyent veu & goufté les racines rondes de zedoaire, que i'ay recouuert par le moyen de François Calzolarius,qui font du tout fem blables à l’Ariftolochie &en forme & en folidité, ils feroyent tout aufsi toit contrains de changer d'aduis, & confefler qu'il n’y a nulle difference entre la zedoaire ronde & lalon+ gue,ni en gouft, nien couleur, nien odeur : & mefmes (qui plus eft) croiroyét auec moy qu'il y a deux fortes de zedoai- re,ni plus ni moins que d'Aniftolochie, c'eft afçauoir la réde &lalongue. Au refteie doute grandement fi la zedoaire d’Auicenne eft celle la mefme de Serapio , attendu qu’Aui- 29 cenne dit que la meilleure zedoaire croift aupres de napel- lus, & qu’elle fert de preferuatif à ceux qui auroyent mangé du napellus. Qui me fait croire que la zedoaire d'Auicenne n'eft autre chofe que la pläte qu'on appelle Antora :(& moy Antitora)veu mefmes que tous les autheurs affermét qu'elle croift aupres de napellus, & fert d'antidote à ceux qui en au- royent mangé, Carle vulgaire nôme Tora ce qu'on appelle napellus, Ioint qu’Auicenne deftrit la zedoaire de Serapio fous le nom & chapitre de zurumbeth : comme nous auons montré fort amplement en l'epiltre à Guillaume Quacel- benus. Aucuns penfent que l'Arnabo, dontefcrit Egineta, UÆrnab & la zedoaire, foyent mefmes chofes. Mais, felon Serapio, ent tc < à < ] 3 ol'Arnabo des Grecs n'eft autre chofe que le zurumbet des zurmbe fauolus s’opiniaftre là , que le gingembre confit à Venife eft? * Arabes:car Serapio recite du zurumbet,rout ce que Egineta Serapio | auoit dit de l’Arnabo. Arnabo,felon que dit Serapio,fuyuât 171, a les fueilles longues, vertes &iaunaftres, à mode de celles de faux :ayant l'efcorce de fes branches d emefme couleur, Ilne porte point de frui&, & fent le citron. En quoy appert que l'Arnabo n’eftla zedoaire : &que mefines on n’en apporte point en Europe. Par-ainfi Cordus eft bien loing de fes faux: lequel eftime zurumbeteftre vne efpece de zedoaire. Comme Ifach, eft vn sen arbre qui croift és parties Orientales, qui aufsi fait Fuchfus : lequel, peut eftre,a fuiuy Cordus en ceft F#hfiw erreur. Et non content de ce,ila aufsierré en l'hiftoire d’Ar- ne Perficaria : Grecs, Hydropperi: François, Curage: Italiens, Hydrop pes © Pepe so aguatico: Allemans, Vualfer pfèffer , © Mu:ken Krant:Ejpaignolz, Hieruapexiquera fin marchas. Hydropipe r. SR D'HOK CR EN VeRLE MIE 227 que l’autre pour efchauffer. Galien, parlant de l'hydropiper, Gale.lib.8. La Curage croïft auprés des eaux dormantes,ou qu dit ainf: L'hydropiper a prins fon nom des lieux oùil croift fmpl.mede. oriun. bien celles quicoulentlentement. Satige eft nouee & ferme; ayant Ft concauitez , dont fortent lesfucilles. Ses fucilles font femblables à celles de Mente : toutesfois elles font plus grandes, plus mol- les, & plus blanches:& ont le gout fort comme poy- ure, fans rouresfois eftre odorantes. Sa femenceeit forte : & tient & croift au bout de petis tendons qui font pres des fucilles, dôt elle depend à mode d’efpi, ordinairement : & du gouit qu'il a femblable à celuy du poy- ure. Au refte, il eft chaud : mais non pas tant que le poyure. Toutesfois, l'herbeverte, appliquee à mode de cataplafme, auec fa prcine , fait maturer & refoudre toutes terniflures, meurtrfleures & apoftumes dures. Prarmica , fine, Srernuramentaria, ant Pyrethrum ftueftre: François , Herbe à eSlernner : Italiens, Prarmica, oudegrappe. Les fucilles & la graine enduites, re-10 foluenttourestumeurs & durtez inueterees:&oftent toutes taches ternies & meurtries. La poudre des füeilles feches & puluerifces, fert de poudre de poy- ure en l'appareil des viandes. Saracine eft perite : & nefert de rien en medecine. Combien que Ruellius s’effaye fort de donner entendre, que l'eupatorium des apothicaires foit le vray hydropiper: ce ncantmoins il erre grandemét en ce pañlage, encores qu'il foit homme fort doëte & bien efprouué non feulemét en me- decine , mais aufsi és langues Latine & Grecque. Carl'hy- 20 dropiper de Diofcoride a les fueilles femblables à la mente: Li neantmoins font plus grandes, plus molles, & plus blan- ches: & qui d’ailleurs ontle gouft fort comme poyure , fans eftre aucunement odorantes. Et ne font ameres , ainfi que Ruellius eftime ; renuerfant les paroles de Diofcoride , pour les mieux accommoder à fon opinion. Mais l’eupatoirecom mun a les fucilles femblables au chanure, dures , & veluës: & qui ne font fortes & mordantes , comme le poyure, ains fontameres. Etd'ailleurs elles font tant odorantes , queie ne doute point que cefte herbe n'ait de grandes proprietez, encores que les Anciens n’en ayent fait aucune mention. Et Prarmica. Prarmica altera. C CYPTQ Prarmica, eft vne pctite herbe iettant plufeurs au contraire Diofcoride dit que les fucilles d'hydropiper ne3 o branches;lefquelles font petices;rondes, & allez fm- font aucunement odorantes. D'auantage, la tige d'hydro- piper eft nodeufe, & genouillee, & feft dure & ferme : ayant néantmoins plufieurs concauitez ; dont fortent fes fueilles. Item fa graine eft forte : & croifl à mode de grappe; ou efpi, aupres des fucilles. Mais l'eupatoire commun a vne tige haute, & toute d'vne venue : & n’y voit-on point de graine, qui vienne aupres des fueilles , à mode de grappe ou d'efpi: ainsiette à la cime vn mouchet de fleurs incarnates, fem- blable à ceux del'origan fauuage: lequel, eflant pleinement meur, s'efuanouït en bourre & flocs. De la vient vne graine amere , & qui. eft rotalement de la faueur de fon herbe :com- bien que Ruellius fonge qu’elle foit forte;aiguë, & mordan- te. Or pource qu'il voyoit l'eupatoire commun croiftreen +9 lieux humides :il n’a point craint d'affermer que ce fuft le vray hydropiper: fans regarder aux autres circonftances, fi elles feroyent correfpondantes à la defcription de Diofco- ride. Parquoy Ruellus ne s’eft porté en la defcription de l'hydropiper, felon que fon fauoir exquis requeroit. Car veu que l'eupatoire commun eftnotoirement amer , il pouuoit bien iuger que ce n'eftoit le vray hydropiper,duquel les An- ciens vfoyent en l'appareil de leurs viandes ,enlieu de poy- ure, auec du fel. Cartouteschofes ameres, outrece qu'elles #æ peuuent fupplier au poyure ; font reiettees d’vn chafcun, comme ennemies du gouft naturel des hommes. Au refte, fi nous auons point d'hydropiper ,ietiens que ce foit la cu- rage, où celle forte de Perficaria, qui n’eft point entachee d'vne tache noire, comme ef l'autre curage:ains iettefes fueilles fimplement verdes. Carles fueilles de cefte curage font longues &plus gräâdes que celles de mente:& font d'ail leurs plus molles & plus blanches. Sa tige eft fort nouee, & dure, & fi a des concauitez en fes aifles : defquelles fortent de petis furgeôs,qui portent la graine, à mode de ÉTIRPebS quelle eft f forte & aiguë, qu’elle mort & pique la langue, fi on la goufte. D'auantage, cefte herbe croilt ordinairement és foflez , & auprés des eaux dormantes , ainfi que.dit Dio- fcoride. Iedemeureray donc pertinace en mon opinion, quelque chofe que puiffent gazouiller mes aduerfaires : iuf- ques à ce que quelque nouueau Diofcoride me monftre quel 60 queautre plante qui mieux s’y rapporte. Elle ef fort propre ‘ frefchement cueillie, femee par les chambres & liéts, pour chaffer les puces : mefines l'oftant le lendemain queon l'y auramife. On preferue le pourceau falé de corruption & verds, mettant de celte herbe tout à l'entour:& pource aufsi fon ius eft finguhier contre les vers qui font aux oreilles. L'au tre forte, quiales fueilles entachees , n’eft point fi efficace: car à caufe de fon gouft adftringent & afpre , & qu'elle n’a aucune aigreur ,ileft impofible qu'elle foir de telle vertu blables à celles d’auronne. Ses furgeons font fort garnis de fueilles longuetres, & quañ femblables à celles d’oliuier. A la cime d’iceux elle produit de petits chapiteaux ronds, & femblables à ceux de ca- momille : lefquels approchez du nez, font efternuér. Et de là eft venu fon nom de Ptarmica. Ses fleurs enduites auecles fueilles , oftent toures terniflures & meurtrifleures Ses fleurs font fortefternuër. Elle croiftés montaignes, & lieux pierreux. LaPtarmica fe femeen Boheme parmi les iardins : 1l eft vray que fon propre eft de croïftre & prouenir és lieux pier- reux & montagnes : mais de là on la appriuoifee és iardins. Quelques vns l'appellent Pyrethre, d'autant qu'elle a vn gouft mordant & aigu. Elle iette de furgeons minces & d'v- ne paumee & demie delongueur , ronds, & munis de force fueilles longuettes,de façan de celles d’oliuier, & à leur cime de petites fleurs femblables à celle de camomille , horfmis que leur milieu eft plus clair & moins coulouré, d'vne odeur au refte fimordante qu’elles font efternuer : d'ou aufsi elle a pris fon nom. Elleeft aperitiue, diffolutiue, incifiue, & fi ar- tenue & prouoque. Sechee & mife en poudre, elle fait efler- nuer. Sa racine mangee,appaife la douleur des dents, & tire hors l'humeur pituiteufe. Il yaaufsi vne autre plante que rappelle Prarmique , d’autant qu'elle a fes tiges minces, fes fueilles femblables à celle d’oliue , & de fleurs & chapi- teaux qui font efternuer:mais ce n’eft point celle,de laquelle a fait mention Diofcoride. Galen , parlant de la Prarmica, Gabe.lib.8, ditainf: Les fleurs de prarmica font bonnes à faire efer- /fmpl. med, nuér: car eftant verde, elle eft chaude & feche au fecond de- gré: & eftant feche , elle cft chaude &feche au tiers. Radicula , fine Lanaria herba : Grecs , Struthion: François, Herbe aux fiullons : « Arabes ; Condes, Chundes, © Kunder : « Apothicaires, (onaïf?: Ita liens, Radicerta, on, Herba Lanaria. CH AP. CLV II. Le condifi eft herbe fort congnué , & fort bonne à lauer & amollir les laines. Sa racineeft forte. Elle prouoque à vriner: & eftant prinfe auec miel , à la mefure 218 mefure d'yne eucillerce, elle eft bonne à la roux; à la difficulté d'aleine, & à ceux qui font trauaillez du foye. Elle fait bon ventre. Icelle prinfe auec panais fauuage, & racine de cappres rompt la pierre, & la fait fortirauec l’vrine. Elle diminue l’éfleure de ratre. Appliquee, elle fair fortir le Aux menftrual :& fait mourir l'enfant au ventre de la mere. Enduireauec griotte & vinaigre » ellemondific & nettoye la grar- telle. Cuiteen vin & auec farine d'orge, elle refoulr a toutes tumeurs & puftules. Onlamerésemplaîtres & collyres;qu’on fait pour efclarcir la veué. Elle fair efternuer : & purge le cerueau par la bouche, eftant broyee auec miel ; & mife dedans les narines. Le ftruthion , ou condifi eftoit anciennement ficongnu, pource qu'il feruoit à lauer la laine , que Diofcoride a ehimé chofe fruftratoire de le defcrireaucunement. Mais comme le temps a donné autres moyens de lauer les laines, aufsila cognoiffance de cefte herbe c'eft perduc. De forte qu'ileft fort difficile de cognoiftre le ftruchion en Italie. Les Arabes & apothicaires l'appellent condif : & la meflent ordinaire- mentés medicamens ordônez pour faire efternuer. De moy ie n’oferoye affermer pour le feur, que le condifi vinft & creuft en Italie : car ie ne le viz iamais en plante, & moins ay Theothr, de trouué perfonne qui die l'auoir veu.Theophrafte mer le ftru- hi$f, plant. thion au ranc des plantes qui ont les fueilles piquantes & dib,6.caf.3. efpineufes. Pline le defcrit en cefte forte:Celle,qu’on appelle Plin.li39. Radicula, a vn ius fort propre à lauerles laines: & eftchofe cap.3e Y Afe admirable, comme il les rend blanches & delicates. Celle qu’on feme croift par tout :toutesfois il y en a de fort bon- ne fauuage en * Natolie & Surie , laquelle vient parmi les rochers, &éslieux afpres. La plus exquife croi outre le AND. MATTHIOLVS vneraue, Sa racine que auec eau miellee , euacue par le bas les flegmes & fuperflui- tezaqueufes:& tant bue que appliquee, elle fair fortir le flux menftruel.On dit que fi vne femme enceinte pale feulement par deffus fa raci- à ne,qu'elle auortera. Pendüue LS ee 2 fanter. Prinfe en breuuage S “ auec du vin,elle fert de con- nombril, & fur le petit ventre, iufques aux aines» mollifie le ventre: maisil fairauorter: &enduitauec fleuue Euphrates:& eft fa tige, comme celle de ferula, ou de 3 © miel ,ileft bon aux cataractes & fuffufions des veux; fenoil : mais elle eft mince & fubrile: & d’icelle font fort frians les gens du païs, pour la manger. Elle donne couleur & tanttout ce qu'on cuit auec elle : & produit fes fueilles femblables à celles de l'oliuier. Les Grecs l’appellentftru- thion. Elle fleurift en efté:& eft fa fleur belle à voir, encores qu’elle n’ait point d'odeur. Ses fueilles font efpineufes , & fa tige velué. Ellene porte point de graine:mais ellea fa raane grande &grofle, laquelle on decoppe, pour s’en feruir aux effets que deflus. Quelques vns fuppofent au lieu du ftru- thium vne certaine plante : toutesfois d'autant qu’elle n’eft point efpineufe, & qu'elle n'a fatige mince comme le fenoil, ni velué,ayant fa graineen façon d'efpi, & fa racine fort min ce ,ioint qu'elle n'eft fiaigue qu'elle puiffe efchauffer & fe- cher au quatriefme degré,icne puis fuyure leur opinion. Gal. üib.8. Galien, parlant de condifi, dit : Nous vfons principalement firapl.med, de la racine de ftruthion, pource qu’elle eftde gouft fort & piquant; detemperature chaude & feche,quafi au quatrief- me degré. Elle eft aufsi abfterfiue, & prouocatiue : parquoy elle fait efternuer, comme aufsi font toutes chofes , qui font piquantes au gouft,& chaudes de RTE En quoy on peut cognoiftre l'erreur de Fuchfius :lequel a prins & mis la faponaria pour & au lieu deftruthion. Car faponaria a les fueilles femblables au plantain, & non à l'oliuier : & fi font Lffees & polies, & non piquantes ni cfpineufes. Sa tige ft nouce , & n’eft velue : &a vn gouft fi fade, qu'il ef pofsible qu'elle puiffe eftre chaude au quart degré, Oclaminus, Rapum T'uber, ou vmbilicus terre, on Panis porcinus:F rançois,Cyclamen, Pain porcin,08, Paindererre: Apohicaires,(yclamen,04, eArtbha- mita: Arabes, Buchormarien, Buther marien,0#, Borhormarie:taliens, Cyclamino, on Pan Porcino: Allemans, Schuneinbror,ou, ErdapffehEfpaignolz, Paz de Puerco, CH ATP. (YAMESE Le cyclamen a les fucilles femblables au lierre, eftansrougeaftres & de diuerfes couleurs:ayans def fus & deffous plufieurs taches & marques blancha- ftres. Sa tige eft longue de quatre doigts: & eft nue, & fans fcilles aucunes. Ses fleurs font purpurines, & rouges, & emblables à couleur derofe. Saracine eft noire & plarte: tellement qu'il femble quece foit & à ceux qui ont la veué trouble. Onle metés me- dicamens qu’on fair pour faire auorter. Ce ius,en- duitauec vinaigre, refferre le fondement tombant, & quieft relafché. On pile laracine, & puisonen cire le ius:lequel par aprés faut faire cuire, iufques à ce qu'il foit efpés comme micl. La racine mondifie & nettoye la peau : & repercute les puftules & bour- geons qui fleuriffent. Seule, auecdu vinaigre;ou du miel,elle guerift toutes playes. Elle confume la ratte, 4 ë CE E 40 & ofteles taches & macules du vifage: & fair renai- ftre le poil rombéparlapelade. On eftuue de fa de- coction les membres difloquez les gouttes, les po- dagres;les petis vlceres de la tefte, & mefmes les mu- les des talons. Bouillie en vieux huile;elle rend l’hui- le de fa decoction fort propre à cicatrizer tous vlce- res. Ladireracine cauce, & remplie d'huile, & mile far cendres chaudes, auec vn peu de cire de Ro- maigne, pour rendre longuent plus cfpés; eft tref- bonne pour guerir les mules destalons. On garde 59 Ja racinetaillee en pieces comme on fait la fquille. On dit, que eftant broyce, & reduire entrochifques, elle fert à faire aimer vne perfonne.Elle croift éslieux ombrageux : & fignamment fous les arbres. eAlrera Cyclaminus , Vne autre effcce de Cyclamen. GETEARP: CLIX. Ilyavne autre forte de cyclamen, qu’on appelle éoCiflanthemos, ou Ciffophyllos. Laquelle iette fes fueilles femblables au lierre, encores qu’elles foyent moindres, Ses tiges fonrnouees ; & groffettes : & s’entortillent ésenuirons desarbres ,à mode deten- dons de vignes. Sa fleur eft blanche & odoranre. Elle produit fon fruict femblable aux grains de lier- re:lequel eft aucunement fort &piquantau gouft, & eft vifqueux & gluantà la langue. Saracine cftinu- rile. I croift és lieux afpres & rudes. Ses grains;prins ; en breu Sigils far fe Ma ris. SVIR:PD 18 SCI éh breuuage > quarante iouts durans ; au pois d’vne dragme, auec deux cyathes de vin blanc, refoluent la ratte, & là font fortir par l'urine & par le benefice du ventre. On lordonne en breuuage, à ceux quiont difficulté d’aleine, & pour faire fortir l’arriere-faix aux dames. Encores que le pain porcin foit fort cognu : toutesfois ie n'ay encores point veu en Italie la fèconde efpece de cycla- men :combien que Ruellius die que ce foit celle plante que les herboriftes vulgaires, & les À pothicairesa pellent Sigil-1 0 lumfan&æ Mariæ. Etcombien qu'ily ait pluficurs herbes qui font ainfi appellees du vulgäire:commele polygonatum, Je fecacul de ferapio , & la curage ou perficaria, qui eft mar- quee de noir en fes fueilles:ce neantmoins Ruellius ne prend aucune de ces plätes pour la feconde efpece de cyclamen:ains, felon Ja defcription qu'il en fait, il n'entend autre chofe par Ja feconde efpece de cyclamen , que Ja brionie noire, defcrite ar Diofcoride en fon quatriefme liure: laquelle les Tofcans appellét Tamaro. Et dit qu'elle eftappellee Sigillum fanâæ Mariæ, pource queles Arabes l’appellent Bothomarien. En quoy Ruellius s’abufe grandement, & ne Juy defplaife : car tous les Arabes appellé Bothomarien,le pain porcin : & non 20 cefle fecondeefpece de cyclamen. Quelques vns fe font efor- cez de reprefenter la feconde efpece de cyclamen ; par quel- ques autres plantes : mais n'y voyant aucun rapport a fes vrayes marques,ie n’en ay fait côte. Mefué dit qu'il y a deux fortes de pain porcin ; aflauoir le grand, & le petit. Le petit cyclamen a faracine groffe comme vneauellaine, ou comme vn poix cice:mais l'autre a fa tacine groffe comme vne petite raue : & eftde couleur noire : du refteil et fort communicar ilcroift ordinairement és forcfls ombrageufes. Mais quant au petit cyclamen, ie n’en visiamais qu'au val Ananie au- prés de Trente, oùilcroiften grande abondance. Le cycla- men, felon quedit Mefué, clyfterifé, ou prins en breutiage, purge auec grande operation les humeurs flegmatiques, vifqueufes & gluantes: & ofte foudain les trenchees de la co- lique, caufees d'abondance de flegmes, ou des matieres feca- Lsendurcies.On met fon ius és nafipurges, ordonner pour purger le cerueau , pource qu'il gueriftles douleurs de la te- fte , qui font inueterces & endurcies , & qu'il guerift les mi- raines caufees d'humeurs froides. Ileft bon auffi aux para- yfes, & à toutes affections & deffaux tant des nerfs , que du 30 - cerueau, qui font caufez d'humeursfroides. L'eau des raci- Gal. lib.7. fimpl. med. nes de cyclamen difhllee en alembic, & tiree par les narines, eftanche merueilleufement bien le fang quienfort. Prifeen breuuage au pois de fix onces, auecvne oncede fuccre fin, 40 elle arrefte le fang qui diftille de la poitrine, du ventricule & du foye:&côglutine les parties nobles.Ce que nous pouu6s tefmoigner ehre vray. Sonius prisauec vinaigre mielléau poix de deux dragmes , lafchele ventre, & defoppilele foye & la ratte:qui fait qu'on le donne en breuuage aux hydropi- ques & iéteriques:& neantmoins il faut que cefoit auec ma- ftic,ou noix mufcate,ou vn fcrupule de rheubarbe.Car par ce moyen l'on diminue fa trop grande vehemence. Ses racines broyces & enduites font fingulieres aux durtez du foye & aux efcrouëlles:& leur ius aux enfleures & durefles de la rat- te.Car plufieurs quifembloyét eftre incurables,& à l'endroit defquels on auoit vfé de plufieurs fortes de medicamens ;enf Oo ontefté gueris. Ileft proffitable misen clyftere à la colique, & aux trenchees du ventre. Les hæmorrhoides frottees de fa racine frefche, ou fomêétees de leur ius auec laine, fe purgent & efcoulent. Ses racines auffi mifes en pieces, & boulliesen huyle rofat,d'amandes & decamomille, & vn peu de vin;font bonnes aux tintemens des oreilles & à la furdité, fi l'on diftil- le goutte à goutte de ceft huyle dans les oreilles , & qu'on y appliqueles racines touteschaudes,quant le patiér fe va cou- cher. Or faut-il repeter cecy fouuent, en oftant de matin les racines, & lauant les oreilles de vin blanc.Broyees auec quel- SES quantité de noyaux de pefches &amandes ameres,& de- répees l'efpace de trois jours en eau de vie, puis preflurees, 60 clles ont mefme vertu:car fi on diftille du coulis qu’on en au- ra fait, vne ou deux gouttes dans l'oreille du patiét, il fe fen- tira grandemét allegé. Leur iusauec autant de mieltenu en la bouche, guerift le mal de la langue, des genciues, & des au- tres parties voyfines, voiremefme donne foulagemét au mal des dens.On le gargarizeauec eau de plantain contre toutes affe&tions du gofer, Galien, parlant du cyclamen ; dit ainfi: Le cyclamen a plufeurs & diuerfes vertus : car ileft abferfif &incifif, & defoppile & ouure les bouches des veines:& feft attra@if & maturatif. Cela fe voit notoirement par fes ef- LNAVERYEMEIT, 219 fe&s particuliers.Ileft fi vehemét, & ef d'vne telle vertu,que fon en frottéle petit ventre , 1lallachift le ventre, &neant- moins fait auorter. Dracuncslus maior, fine, Serperaria maior: Grecs, Dra gontion:Françors,S. erpérine,om Serprtaire: A rabes, Laf, © Allnf: Italiens, Dragontea maggiore: AP. lemans, N'arrer vurts:Efpaignolz,T aragontia, CHe/AP. CLX: La grande ferpétine croift: és lieux ombrageux, enui- ron les hayes. Ellea fa tige droite;liffee de deux coudees dehaur,& dela groffeur d’vn bafton : laquelle eft tachee, cotmime la peau d’vn ferpent: mais neantmoins il y a plus de taches rouges; que d’au- \ tres. Elle a les fueilles fem- 7 blables à celles de la parelle: lefquelles font enucloppees les vnes dedans les autres. ù Elle iette fon frui® à la cime de fa tigeslequel eft prappu,& cendré du commence- ment : toutesfois eftant pleinement meur, il deuient iaune & rouge. Sa racine eft groffesronde & blanche: & eltcouuerte d’yne pelure menuë & fubrile. On la cueille, quandelle eft meure:& entire-on du ius, le- quelon feche à l'ombre. On cueille auffi ladite raci- ne,du temps de moiffons : & aprés qu’on l'a bien la- uee,on la coppeen rouëlles, & l’enfile-on, puis on la pend à l'ombre; pourla faire fecher. Prinfe en breu- uage auéc vin trempé, elle efchauffe, Cruë, ou cuite, & prinfe à mode d’electuaire ; elle eftbonne à ceux quine peuuét auoir leur aleine fans auoir le col droit: & fi eft propreaux rompures, aux fpafimes, àlatoux, & aux diftillations & catarrhes. Buë auec du vin, elle prouoque à luxure. Auec coleuurec;elle mondifie & nettoye les vlceres dangereux, & mefmes ceux qui fontcorrofifs, & qui mangent les parties faines. D'i- celle,auec miel, on fait des collyres ; pou les fiftules, & pour faire fortir l'enfant hors de A matrice. On lenduitauec miel fur les peaux blanches & mortes, qui aduiennent furle corps. Elle confume chancres; poulpes, & nolimetangerc. Sonius éft bon, eftant mis és medecines oculaires : & fert grandement aux mailles , tayes , nues, broüillas, & esbloüiffe- mens des yeux. L'odeur de l'herbe & de la racine fait auorter ce qu’vne femme auroÿ conceu de nouueau. Autant en fonttrente grains de éeite herbe, beuz en vinaigre & cau. Aucuns diftillent {on ius contreles douleurs des oreilles, & l'y mettent auec huyle d’o- liue.Et mefme ils appliquét fes fueilles verdes fur les playes frefches;pource qu’elles fontfort aftringentes: &eftans cuites en vin;ils les appliquent furles mules destalôs. Celuy qui fe fera frotté les mains des fueil- les de celte herbe , ou bien qui auratiré faracine, ne pourra eftre offenfé des viperessainfi qu’on dit. Dracunculus minor, on, Serpentaria minor : Grecs, Dragunria micra: François, Perite Serpentine: Italiens, Dragontia minore. CH AP. CLXTI. v La AND. MATTÉHIOLVS La petite ferpentine a les fueilles grandes, & fembla- bles à celles de lierre , lef- quelles font marquettees de taches blanches, Satige eft droite, & de deux cou- dees de haut : & eft de di- uerfes couleurs, & toute fe- mce de taches rouges,eftant de la groffeur d’vn bafton: tellement, qu'àla voir,elle retire à vn ferpent. Elle iet- te fon fruict à la cyme defa tige : lequel eftgrappu,& eft vert du commencement: mais eftant meur, il de- uient jaune. Il mord, & brule, & pique la langue, uand on letafte. Sa racine eft aucunement ron- de, bulbeufe, & affez femblable à la racine du vitde chien : laquelle eft couuerte d’vne pelure affez min- ce & fubrile. Elle croift és lieux ombrageux , alen- tour des hayes &buiflons, Leius de fa graine diftil- lé auec huyle, mitigue Jes douleurs des oreilles : & appliqué dedans le nez auec laine, il confume les poulpes & noli me rangere, qui y font : & cftant enduit fur vn chancre, il Parrefte. Trente de fes grains beuz en vinaigre & eau, fontauorter. On dit que l’odeur des fleurs, aprés qu’elles font fleftries, fair ayorter les femmes qui ontconceu de nouueau. Sa racineeft chaude, & eft bonne à ceux quinepeu- uentauoir leur foufHe fans auoir le col droit : & ficft de Diofcoride;par la curiofité de quelque Simplifte. Quant à moy ie fuis contraint de fuyure leur opinion:combien que à la verité faye veu & à Venif, & à Trente , les deux fortes de ferpentines. Dont la grande auoit les fuerlles femblables à la parelle,ou au vit de chien : lefquellescftoyenc enueloppecs les vnesdedans les autres. Sa tige cftoit de deux coudces de haut, & grofle comme vn bafton:eftant de diuerfes couleurs, & route mouchetee de taches noires & rougeaftres : de forte gun euft dit que c'eftoit vn ferpent. L'autre qui eff la petite erpentine , & qui eft fort commune, auoit {es fueilles fem- blables à celles de lierre : &toutes mouchetees de petites ta- 1 O chesblanches : eftant au refte femblable la grande ferpenti- ne, &en fonfruict , &en fa tige. Carelleiertoit vne gran de gaine, verde au dchors,& noire rougeaftre au dedans : du mibeu de laquelle fortoit vne perite corne rouge,ou incarna- te : de laquelle par-apres fortoit la graine, felon que dit Dio- fcoride,laquelle eftoit du commécement cendres:maiseftanr meure, elle deuenoit jaune & doree:& quät au refte elle cftoic du tout femblable à la gräde ferpérine.Parquoÿ,encores que ie ne vucille repugner à l’opinion des Modernes, dont nous auons parlé cy deflus, qui eft fondee fur certaines & viues raifons:ceneantmoins veu que i'ay veu de mes yeux les deux fortes de ferpentines,ray penf en moymefmes, que celuyne 20 feroit trop hors de propos, qui tiendroir, que Diofcorideeu efgard à ce auroit veritablement efcrit de deux fortes de fer- pentines. Mefmes Pline me conferme quaf en cefe opinion: Plin.lib.14. pource qu'il eftablit non point deux, mais quatre efpeces de cap.16. ferpentine:difant ainfi : Ce que les Grecs appellent dragon- uon m'a eflé monftré en trois efpeces : dont l'vnalesfualles femblables à Ja bete, & portetige,& a vne fleur rouge. Cefuy ef femblable au vit de chien:l’autre a la racine longue, & no- deufe,auec trois germesile tiers a les fucilles plus grâdes que celles de cornoillier,& fa racine comme les cannes & rofeaux: ayant autant de neuds,ainfi qu’on difoit,qu’elle auoit d’ans. Eten vnautre paflage,1l fait mention dela quatriefme cfpe- Plin.lib.15. 3 o ce de ferpentine,difant ainfi : Au mcfme pays de Portugai,ie cp.2. vis ne efpecc de ferpentine en vne cerr£ qui appartenoit à vn mien amy,ou r'eftoyclogé, laquelle auoit fa tige grofie com- propre aux rompures, aux fpalmes, à la TOUX » & aux fluxions & catarthes. Roltie, ou bouillie, & mägee feule,ou auec mielelle {ert à faire cracher hors les humeurs fuperflués qui font en la poitrine :au- tant en fait fa farine & poudre, incorporce en miel, & prinfe en forme d’electuaire. Elle prouoque l'v- rine, & incite au ieu d'amour, cftant beuë auec du vin. Broyce &incorporce auec miel & coleuuree, elle mondifie & cicatrize les vlceres malins & dan- gereux : & mefnes ceux qui font corrofifs, & qui mangent les parties faines qui fontprochaines On en fair des collyres pour les fiftules, & pour faire fortir hors l'enfant qui eft mortau ventre de fame- re. Quifrottera fes mains de faracine , ne feramor- du des viperes; ainfi qu’on dit. Enduyte auec vin- aigre, elle mondife les grattelles blanches qui vien- nent fur le corps. Les fucilles appliquecs à mode de liniment fur les playes frefches ; les foudent ayfe- ment : & cuites en vin, & appliquees fur les mules destalons, elles les gueriffenr. Les fourmages qu’on enucloppera efdites fueilles , ne fe pourrironc point. La racine cuite eft bône à mäger en lieu d’autreherbe à ceux qui fonten bonne fanté. Es Ifles de Maiorque Mafepaiss & Minorque ; ils font des maepains de fes racines, deferpêtine. auec force micl , & en font gran cas és feltins. On cueille cefteracineentéps de moiflon:& aprés l'auoir me le pouff:: & effoit mouchetec & marquetee, tout ainfi qu'vne peau de ferpent : & difoyent ceux dudic pays,que cel- le herbe eftoit finguliere contre les morfures des ferpés. Cel les, dont nous auons parlé au hure precedent , ont bien É mefme nom:mais elles font d'autre forme & figure. Mefmes le miracle de nature eft grand , en ce que ceftc herbe eft defia haute de deux piez, quand premierement les ferpens for- tent de terre: & ne feche jamais aue les ferpens ne fe foyent reurés enterre. Voylà qu'en dit Pline. À quoy auffi s'accor- 40 de Theophrafte : lequel met la feconde ferpentineau ranc des efpeces d'aron, qu'on appelle vit de chien,difant ainf : Lara- cine de la ferpentine ne vaut rien à manger:ains eft feulement bonneen medecine. Aucuns appellent cefte efpece d'aron, ferpentinc,pour raifon de fa tige qui eft ainfi rachec de diuer- fes marques & taches. On peut donc condlurre, aux parolles de Theophrafte & de Pline,qu'il ya plufeurs fortes de ferpé- tines:lefquelles on peut voir à veuë d'œil au jardin de Mefler Mapheo de Maphei, à Venife:auquel font les deux cfpeces de ferpentine, outre levit de chien, qui eft appellé aron. La farine de leur racine prife en miel au poix de deux dragmes, attire la flegme tant groffe que fubrile:&deliure les reins pri- s ofeenius deraifinsfecs, & vn peu de maftic. Leur racine fref- chement cueillie,roftieen cendres chaudes & cnduite,guerift les hzmorrhoides enflees & qui caufent douleur. Ellerefoue les tumeursendurcies, &lesefcrouëlles, & defoppile la ratte. On s'en peut feruir pour nettoyer les taches du vifage. On l'enduit auec miel , & fente de cheure fur la goutte, & nerfs foulez.Elle fait fortir les mois, files femmes s'en fomentent par Je bas.Galien parlant de la ferpétine,dit ainf:La ferpen- tine cient quelque chofe de l'aron , tancen fes fueilles , qu’en {aracine.T outesfoiselle eft plus forre,& plusamereque n’eft l'aron:& par-ainfi elle cft plus chaude, & plus fubtile en fes parties. Elle eft auffi quelque peu aftringente:& cefte qualité biélauce, onla coppecnro üelles, & l’en le-on:puis Gotüiointeauecla force & amertume qu’elle a,la rend fort ver- 7 la met-on fecher à l'ombre, pour la garder par aprés. Combien qu'on treuueen de vieux exemplaires de Dio- fcoride,deux chapitres feparez,de la grande & perite ferpen- tine : ceneantmoins veu qu'il n’y a grande difference entre elles , & que d’ailleurs, Galien, Éginera, & Serapio, qui ont fuyuy de mot à mot l’hiftoire de Diofcoride, ne font men- uon que d'vne forte de ferpentine : aucuns Modernes ont eftimé, à bon droit, que l'vn de fes deux chapitres acitc em- prunté de quelque autre autheur, & adioufté à l'exemplaire tueufe & efficace. Car en premier lieu faracine nettoye tou- tesles parties nobles : fubriliant les humeurs groffes & vif- queufes, qui lesempefchent:& d’ailleurs,fert de remede con- uenable aux vlceres difhales & fafcheux à guerir. Voylà qu’endit Galien. Mefué afferme que prenant de la ferpen- rine , elle purge la flegme tant grofle , que fubrile. De quoy Thecpbr. de aff. plans. Bb,7.crr. Gal.lib.6. Prnpl. med, Manardus la reprins fort aigrement. Car encores que Ga- lien & Egineta dient que Ka ferpentine nettoye toutes les parties nobles du corps, ils ne veulent dire pourtant qu'elle foit laxatiue;ains entendent qu’elle defoppile , & qu'elle ns tilie S' WRI D1 OS: tilie la groffeur & vifquofité des humeurs flegmatiques , ab- flergeant & nettoyant les parties nobles. 1] yavne autre ferpétine ; que i'eftime auce Fuchfus eftre la troifiefine efpe- ce d’ont a parlé Plinetcar elle a fes fueilles femblables au cor- noillier , fa racine comme les rofeaux ; nodeufe, longue, pi- quante & chaude, comme celle du vit dechien. En outre de fes neuds fortent force filamens , defquels elle demeure atta- chceâterre. Elleiette des la racine defucilles longues »-& femblables à celles de l'autre forte d'arifarum :de a fource defquelles fortent auffi autres fueilles atrachees à lorgues queués, plus grandes vn peu que celles du cornoillier, & plus minces : defquelles neantmoins quelques vnes eftans clofes 1 © portent vn fruiét grappeus, rendans leurs perles rouffes à leur maturité : dont prouient vne graine noire,petite &lon- guette, &enueloppee d'vn grosius. Elle croift aux monta- gnesenlieux toufours moires & humides. Le premier coup queie la veis, ce fut lors que ie pafois par la Morauie.Saraci ne a vn gouftdu commécement fade : & cependant peuapres elle‘ pique & mord tellement la langue & le gofer , que l’on dirdit fermement qu'on ale gofer pleinde pointes & efpi- nes:qui caufe qu’elleavne merueilleufe vertu d'efchanffer & fecher;iointe la force d'vlcerer & brufler. Et pource auffi elle cf incifiue, & propre à fubtilier les gros & tardifs cxcremés, tout ainf queles autres fortes de ferpétine, & le vit dechien. 20 Dracunculss bortenfis : François, T'argon : Italiers, Dragoncello, Letarg6, qui eft au fi appel- lé ferpenune , eft bien different 4 de toures ces fortes precedéres. 4 Onle mise en falade : & le met OphiogloFen:fîue Lingu 1 frpentina : François, H+r- be fans conffure , on Langue de Serpent : Iralien:, Lingua S erpentina, e Argentina on Lacciola: A le. mans, N'aterzuonçlin. Il ya en outrevne autre herbe, qu'on nomme Langue ferpenti- ne, qui cft auffi mife au ranc des ferpentines. Elle croift par les f © prez : mais elle eft incontinent perdué. Elle fort au moys de May, & ne demeure gueres fans fleftrir & s'efuanouir. Elle pro= duit feulement vne fueille graf- fe, qui cit affez femblable à celle du plantain aquatic. Dela par- tie inferieure de laquelle fort vne petite tige, qui porte au bout vne petite langue pale, comme ne d'vn ferpent. Qui eft la caufe pourquoy on l'appel 60 le, Langue deferpent. Elle eft $ fort bonne à fouder playes : & y en a plufieurs qui l'eftiment fort, &en font grand cas pour les rompures,quand les boyaux defcédent.On en fait d'huy- ed'her Je, comme on fait l'huyle rofar : duquel les chirurgiens vfent 1 c0H- és accidens fufdits , auec grande operation. On la donne en breuuage en eau de ee nommee queuë de cheual, contre les blefleures des inteftins, de la poidrine , & autres parties interieures : & pource auffi eft finguliere à ceux qui crachenr le fang.Prife en breuuage en eau de fueilles dechef- L'MV KR F1 AL ne,elle fert contre les Auxions blanches desfemmes. Toute la plante cuite en gros vin cft finguliere aux yeux pleureux, file patient fe laue les yeux dudit vin. Appliqueefrefcheou feche en graifle de poulle fur les blefiures , elle en ofte l'in- flammation. L'huyle d’oliues verdes, dans lequelon aura deftrempé les fueilles de la langue ferpentine, les ayant mi- fes au foleil, & y meflantde poix, cftireflouuerain pour ref- foudre les playés freches. . 231 eAÂrum: François, V'it de Chien: Arabs, larm, © Saraïe Apothicatre, Aror, Barbae Aaron Drä- £ontea minor, S erpentaria mincr: Italiens, Aro: Alemans, Kicin N'atter vuriz:Efpaignolz,T aro. CZ XII. = Aron, que ceux de Surie appellent Lupha, a les fucilles fmblables à la ferpentine, façoit qu'elles foyent * plus longues ; & * Exempl. }moins tachees. Sa tige cft moindres, de la hauteur d’vne paume, nd & et rougeaitre, & faire à 7% mode d’yn pefteil ou pilon, duquel fort vne graine; qui eftiaune comme faffran. Sa racine eft blanche; & eft femblable à celle de la fer- pentine: laquelle eftant cui- comme n’eltant fi forte ni.fi CHA P. mangerfeules. Sa racine, fa graine & {es fueilles ont les mefnes proprietez que la ferpentine. Toutef- fois on enduit fpecialemeéntlaracine, auec fiente de bœuf, furles podagres & gouttes. Laracine d’aron fe garde comme celle de ferpentine. En fomme; ce- fteracine {e peut manger, pource qu’elle n’eft fi forte que celle de la ferpentine, L'aron croift ordinaireméten Tofcane;en Goritie,& par toutcla\ FRANCE, &letreuue-on volôriers és bors des fof fer,& lelong des hayes,buyflons,& gras chemins:& principa Jlemenc du long de nos marines de Senes ; Ouapprochans de l'ancienne denomination,ils l'appellét Gigaro. L’arum a fes fueilles côme le lierre,retenans la forme du cœur;plus gran- des quela ferpétine, & n'ayans aucune dételeure , couuertes depetites taches blanches. : Elles verdoyenten hiuer , & fe deffechët en eflé.Sa tige eft l6gue d’vnefpan,&ierte à fa cime vn couuercle & enucloppeure de la lôgueur de douzedoigts, pointu au bout; dans lequel fe nourrift Je frui& : & venant à tomber, on y voit la forme d'vn pilon; jaune comme or,en2 femble les encoigneures, & la graine de couleur de fafran,la- quelle bien agencee à mode de coréne;enuironne le bas.Elle deuiétverde en peu de’téps, & roufle à fa maturité,ayät quaf la forme & grofieur de dlques perles, & le gouft de vin, & s'a moncelle il'entour de la tige,commele fourment d’Inde.Sa racine eft blanche;bulbeufe, longuette,&a force capillatures, à mode d’ellebore,d'vn gouft piquant. Ilen croift à force en Boheme par les montagnes, maisil eft beaucoup moïndre que celuy d'Italie, &afes fucilles plus minces , enfemble fa racine, tellement qu'on le pourroit nommer, Petit arum. François Calzolarius apothicaire Veronnois nous a enuoyé vne autre forte d'arum, laquelle il dit auoir efté apportee du mont Baldus. Ses fueilles font de façon de flefche,& à vne ti- ge fort manifefte, ayañt a facime yne grappe bien remplie de perles rouges, & faitcenappointant. Ila forceracines, & neantmoins font bien minces, & s'efparpillét deçà delà, d'ou dependent de petites boules bulbeufes , de la groffeur d'vne feue,ayans leur poulpe blanche,&vn gouft mordant. Quel- ques vns lesayans mis en poudre en meflét parmi lesviandes delicates,pour fe deffaire de ces friäs & flagourneurs, qui fuy uent Fouonte les bons morceaux. Car fi vnefoisils en aual L'Art lent 232 lent, celafeur piquera fi fort le gofer, qu'ils feront côtrains, veillent-ils ou non,feretirer,attendu qu'il leur fera impoffi- ble de rien aualler, fi premieremét ils ne gargarizent du lai& de vache ou decheure,ou qu'ils auallent du beurre peu à peu. L'arum nettoye, fubtilie, & prouoque,& fieft incifif & ape- ritif, Sa racine cuite incorporeeen miel, defchafle de l’efto- mactous flegmes, & les fait fortir hors par crachats : qui fait que ceux qui ne peuuent auoir leur alcine , en font grande- ment foulagez. Bouillie,ou roftie en cendres chaudes prife en huyle d'amandes,elleelt finguliere à ceux qui font tourmen- tez delatoux. Lelai& dans lequel aura cui& cefteracine,a ftrie en vin cuit,& enduite , elle eft finguliereaux defluxions des yeux , & aux ternifleures & inflammations des tonfilles. Demeflee en huyleelle fertaux hemorrhoides enflees.Leius de la racine arrefte les vleeres corrofifs &chäcreux:tout ainfi que &s fucilles bruflees aident grandemét au noli me tange- re. Elles font auffi fort proffitables aux gouttes, appliquees auec fiente debouine chaude. Sa graine pilee, où leius des perles misen huyle rofat, cftbon aux douleurs des oreil- les. Pour faire fortir les mois & arricrefais,prensen vin deux dragmes defagraine. Aurefte l'arum me reduiten memoi- re la plante appellee d'aucuns Serpentaire & Couleuuree,& d'inferer icy fa defcription, d'autant qu'elle a fes fueilles au- cunemét femblables à l'arum, &atrachces à longues queués. Elle produit plufeurs tiges fueilluës ; à la cime defquelles fortent de fleurs herbeufes &grappeufes puis la graine: Tou- te la plante, comme fon l’auoit faupoudree de folle farine, eft blanche : & mefme fi polie & liffee , que l’ondiroit ferme- ment qu'on l'a enduite de quelque onguent : & pource auf Jes Allemans la nomment Schmerbel. Sa racine eftforte & gro & efparpillee deçà delà, de couleur fafrance, comme ‘oxylapathum. Il en croift par tout aux places des villages, & és villes mazures & cours des maifons. Elle eft de tem- perature chaude & feche. Le ius de fa racine appliqué guerift 3 © de la rôgne:& meflé auec vinaigre nettoye les taches du vif Eandes ra ge, On en fait grand cas pour guerirles morfures des beftes nes d'a- venimeufes. Nos dames font de l'eau des racines d'ar6, dont ron. elles font grand eftat pour fe derider fa face, & la nettoyer, & Gerfa. embellir la peau.Ce que fait auffi leur ius.eltant feché au fo- Jeil , lequel noz femmes d'Italie appellent Gerfa. left auf blanc que fine cerufe , ou blanc d'Efpaigne, &rend la chair fort blanche & Juyfante. Galien parlant de l'aron, dit ain: Encores que la fubftance d'aron foit terreftre :ceneantmoins ilne laiffe d’eftre chaud. Et pourtant ileft abfterff: non tou- tesfois tant que la ferpentine: carileft chaud & fec au pre- Gallibn. frmp-medic. mier degréfeulement. Saracine eft fort bonne : car , eftant 40 mangee , elle fubtilie moyennement les humeurs groffes & vilqueufes: tellemét qu’ellenettoyela poitrine par crachats, & autresexpulfons d humeurs fuperflués.T outesfois la fer- Gallib.a.de pentine eft de plus grande efficace à ces operations. Eten vn alimen.fac. Autre pañlage ildit: La racine d'aron femange, comme on faitlaraue. En aucunes regions elle fe rencontre plus forte: Maniere deforte qu'elle eft quafi femblable à celle de la ferpentine. d'apprefler Toutesfois pour la bien apprefter;aprés qu’on l'aura oftee de L' Aron. a premiere eau, où elle aura bouilli, il la faut ietter foudain Zron de En vneautre eau chaude. En Cyrene l'aronelttout au con- r traire du noftre: car il n’eft aucunement fort audit pays: de forte qu'on en aime mieux manger, qu’on ne fait des raues: ÿ © &d’ailleursil n’a point de proprieté en medecine. Et mefme ils en apportent les racinesiufques en Italie , pource qu’elles fe peuuent garder long temps fans germer;ni pourrir. Aatreejpeced’ Ariférum. Cyrene. Arifarum. AND. MATTHIOLVS CH AP, GLXAAIT. Atifarum eft vne petite herbe;qui aa racine groffe comme vne oliue: & eft plus forte & plus aigue que celle d’arum. Enduite, elle reprime Les ylceres corrolifs. On en fait des collyres fort bons aux fiftu- les. En frotrant deracine d’arifaron les genitoires de quelque animal que ce foit,on luy fait perdre. mefme vertu. Bouillie en eau, y meflant de farine de feue pe-1 © Arifaron, felon quedit Pline, croift en Egypte, & eft fem- blable à aron : toutesfois ileft moindre & en fucilles, &en racines : combien que fa racine foit groffe comme vneoliue. Noz herboriftes en monftrent deux efpeces : defquelles la derniere me fut premierement enuoyee par le Scigneur Aloyfus Anguillarius Romain , gouuerneur du 1ardin de Padouë, & fort fçauant fimplie. Lequel par apres m'a dit & tefmoigné, qu'il croifloit force arifaronalentour de Rome, & allez pres de la ville. L'autre quia les fueilles fem blables à l'arum, nousl’auonsrecouuert parle moyen de Lu cas Ghinus. Parquoy il m'a fémblé bonles fairepourtraire toutes deux :non que r'eftime que ce foyent les vrays arifa- Bon Erenri, des Allemans, BON HENRI: & fine fera horsde propos 20 ron (carietiens que l’yn né l'eft pas))ains feulement pour en laiffer le iugement libre aux lcéteurs. Galien dit, quel'a- rifaron eft moindre que l'aron, encores qu'il foit plus fort & plus aigu : &que faracineeft groffe comme vne oliue. Haffula Regia: Grecs, Afphodelss: François, Afro- dilles : Arabes, Cheunce, Bhunte, Birnacks > Abg, Se Axerws: Lraliens, & Aphodelo, Amphodillo, © Haftula regia: eAllemars, Gold vvurrs, & Heidnifch : Efpaignolz ; Gamones © Gama nites. C°H %45P. CLXIIII. L'afrodille eft commun. Il a les fucilles femblables au gräd porreau:& iette vne tige liffee, qui porte à la ci- , me vne fleur, qu’on appelle 7 |} Anthericé. Ses racines font ÿ longuettes, rondes, &fem- blables au gland:& font pi- quantes & mordantes au gouit. Elles efchauffenc: & prinfes en breuuage;prouo- quét l'urine, & le Hux men- ftrual. Beuës en vin, au poix £ d’vne dragime, elles gucrif- fentles douleurs des coftez, les rompures, les fpaf- mes, & la toux. Mafchees à la groffeur d’vn dez, elles aydent à vomir. Prinfes au poix de trois dra- gmeselles donnent fecours contre les morfures des ferpens : roucesfois il faut enduyre auec du vin les fleurs, la racine, & les fucilles, fur la playe : lef- quelles ainfi enduyres gueriffent les vlceres ors & fa- les, & mefimes ceux qui font corrofifs : & donnent fecours aux inflammations des mamelles & des ge- nivoires, & aux puftulles, & foroncles. Les raci- nes, cuites en lie de vin, auec farine d’orge roftie, Gonommee griotted'orge,donnéc fecours au nouuelles & frefchesinfammations.Leius des racines cuiten vin vieil doux;myrrhe,& faffran, eft fort fingulier au mal des yeux. Applique feul,ou broyé auec encens, miel, vin,& myrrhoil eff fort bon aux oreilles fangeufes &c bouëufes. Sionlemet dans l'oreille oppolite, il ap- paifele mal des dens. La cendre des racinesenduyte, faitrenaiftre le poil combé par lapelade. L’huyle qui aura cuit dans les racines d’afrodilles cauces, cit fort bon Gal. LE fmpln AÆtl: SVR DIOSC. bon aux brulures du feu, & aux mules destalons, fi on les en oint:& diftillé és orcilles, il eft bon à la fur- dité d'icelles. Laracine enduite, guerit du mal fainc Main:pourueu que auparauant le patient ait fort frot té fa gratelle au foleil, auecvn linge. La graine & les fleurs buës en vin, feruent de contrepoyfon à ceux quiauroyent efté empoyfonnez ou de falamandres, ou de fcorpions:& font d'ailleurs bon ventre. L'aphrodille iette force fueilles des fa racine, & lesaynr o petit plus longues que le porreau , plus eftroites, ayans leurs enfonceure fi eminente,qu’elle fe monftre eftre triangulaire. Sa tige eft de la hauteur d’yvne coudee, quelquefois plus, & merucilleufement polie:à la cime de laquelle fortent à force fleurs bläches ( il yen atoutesfois qui les ont en) ferayäs à mode d’eftoille, &rendans de petites perles rondelettes, de couleur d'herbe, dans lefquelles eft enclofe fa graine, quieft noire, & de forme triangulaire. Elleiette fes fleurs par le menu, comme la fquille, commençant au bas, comme auffi fait le bouillon. Elle a force racines , noiraîtres, bulbeufes, leur poulpe tirant fur le vert , de la longueur d'vn doigt , & grofles par le bas auec vne mince queuë, & d’vn gouft piquant & amer. Il fait beau voir cefte plante, fi on l'arrache toute entieré,à caufe du grid nombredes bulbes qui font attachez enfemble: car on y en voit fouuent plus de in.lib.2x. cent.Pline toutesfois difant que l'aphrodille jette plus de raci pa7. nes que nulle autre plante,afleure que fouuétefois on treuue al. léb.2, plus de quatre vingts bulbes attachez enfemble.Et Galié au aliment, contraire dit que l'aphrodille n’a qu’vne feule racine bulbeu- cuit. fe, ayät quaf l'amertume,la forme & la grädeur dela fquille. Theophrafte, & quaf tous les autheurs Grecs (lon que dit Pline au lieu preallegué)ont appellé la tige des aphrodilles yi eft de la hauteur d'vne coudee,&le plusfouuét de deux, Æntheri- À 3. les Latins appellét latige, Albucus,& les racines, Haftula re- fffhode- gia. Or Diofcoride;au rebours de l'opinion de Theophrafte, : & Pline, & des autres autheurs Grecs, dit (fuyuant Nican- albncæs. der en fes theriaques ) que la fleur des aphrodilles s'appelle aftulare anthericon : ou mefmesil dit que les aphrodilles font fingu- L. lieres contre les morfures des fer. ens &fcorpions. La tige roduit de petis vers ( felon que die Theophraîte ) Es k conuertiffenten petites beftes volantes,qui retirent à petis fleurons : lefquelles finalement s’en volent ; ayans rompu les bourfes où elles font enclofes , quant la tige commence à fle- ftrir. Hefode dit que lesanciens mangeoyent & les racines & la tige de cefte herbescuitesentre deux cendres, & mefmes4o Ja graine,auec huyle,fel, & guelquefois auec des figues:& que les anciens eftoyét fort frians de cefte viande. Les racines des aphrodilles cuites en vinaigre & appliquees, font fingulicres aux dartres, feux volages & prarelles. Bouillies auec iufqui- ame; & incorporees en poix liquide, amendent la puanteur desaiffelles. Si s'eftät fait raire on fe frotte latefte des racines d'aphrodilles, cela fera deuenir lescheueux crefpus. Prife en RES l’on dit quelle excite le ieu d'amour.Prifeen vin -elle eft fort vtile à la iauniffe,& à l'hydropifie.Cuite&endui- te elle guerit les oreillôs.Sa decoétion faite en vin,& prife en breuuage , fait fortir la pierre desreins. Applique elle net- . lib. 6. toye les cheuaux farcineux, & fait venir le poil. Gahenauffit o ol, med, en fait mention, difant ainf: Les racines d’afphodele font auffi bonnes, que celles de vit de chien, de cabaret, & de fer- pentine:car elles font abfterfiues & refolutiues. Leur cendre eft encores plus chaude, plusfeche, & plusfubtile, auf eft elle plus digeftiue & refolutiue : & pour cefte caufeelle eft fort bonne 2 faire renaiftre le poil tombé par la pelade.Voylà Aériss Qu'en dit Galien. Aëtius auffi en fait grand casdifantainfi: .1. Lesaphrodilles cuicsen vin blanc vicil, & puis beus en vin pur;qui foit chaud, font foudain venir le flux menftrual, qui feroit fupprimé &arrefté. Bulbus efculentus: Grecs, Bolbos edodimot:F rangois, 60 Bulbe bon à manger: Arabes, Bafir alzir:ltaliens, Bulboche fi mangia: Allemans,Feldtz V'uibel, CH AP, CLXF. Lebulbe, quieft bon à manger eftaffez cognu. Celuy qui eft roux, & qu’on apporte d'Afrique, eft bon l’eftomac, & fait bon ventre. Mais celuy qui nthericon:& fa racine,ceft à dire fesbulbes, Afphodelos:& 3 o LIVREAIL “: eftamer,& quielt commela fquille,eft meilleur à l’e- ftomac, & ayde à la digeftion, Tous bulbes ontyne certaine acrimonie: & fonctous chaux , & incitent à luxure. Ils enapriffent la langue & les amygdales : & font fort nutritifs, & engendrent à force chair : mais neantmoins ils caufent véntofitez. On les enduit fur les gouttes, douleurs desiointures, diflocations > & rompures. Ils attirent les tronçons qui font demeu- rez dans le corps. Ils font bons;appliquezauec miel, aux gangrenes & podagres : & appliquez feuls, ils feruent aux enfleures des hydropiques:& auec pou- dre de poyure & miel, ils font finguliers aux morfu- res des chiens. Ils repriment la fueur,& oucriffent les douleurs de l’eftomac. Auecnitrebrulé, ils mondi- fienties furfures, peaux mortes & blanches, & les vl- ceres fluans, &tignons quiviennenten latefte. Ap- pliquez feuls, ou auec yn moyeu d'œuf, ilsoftent les terniffeures, & tumeurs variqueufes du vifage:&auec du refe fucculétes, 20 Miel; ou vinaigre, ils nettoyent & oftent les lentilles de la face. Auec griotte d'orge, ils feruent grande- ment aux contufions & fractures des oreilles & des ongles. Cuits fous la cendre, & appliquez, ils oftent les fics: & font le mefine, y adiouftant la cendre de la tefte d’yne mendole. Biulez , & meflez auec al- cyonium,& enduits au foleil, ils oftenttoutes taches du vifage, & toutes cicatrices noires &ternics. Cuits & mangez auec vinaigre, ils font bons aux rompu- res. Mais routesfois il ne les faut trop continuer à manger:car ils affoibliffentles nerfs. Bulbusvomitorins : Grecs, Bolbosemerices : F TANÇOIS Bulbe vomitif: Arabes, Zir:Ltaliens, Bulbo vomi. torio, GLXVI. Le bulbe vomitif a les fücilles plus DHPEe >. plus longues de Caucoup que le bulbe qu’on mange: toutesfois {à racine eft fem- blable: & a l’efcorce noire. Sa racine mangec,ou {a de- cocti6 prinfe en breuuage, guerift les douleurs delavef cie: & prouoque à vomir, Il appert affez que les deux efpeces de bulbes efloyent fort cognués des Anciens , veu que Diofcoride n’en fait aucune def- cription, Mais maintenant les > tant pour n’en auoir aucune defcri- plus en vfage; que ie n'ayen- bulbes font fiincognus ption;que pource qu'ils ne font corestrouué perfonne qui m'en aitfçeu monftrervne feule plante,à la verité. Ie parle des vrays & legitimes. Carilya quelques Modernes,qui pour eftreveusnouueaux Aefcula- pes,de leur propre mouucment & authorité,forgent de bul- bes & vomitifs,& bons à manger. Quand 2 moy,ic ne fuis point fi credule iufques là, que ie leur adioufte foy, veu mef- me que Diofcoride n’en a fait aucune defcription, à laquelle nous les puiflions rapporter. Et toutesfois cefte bonne incre- dulité m'eft imputee à ignorance Or donc qui voudra fuyure leur opinion,ie luy conféille de ne prédre la peine delire mes comentaires. Car iene m'y fuis efudié de côplaire aux mo- quêurs & bauards,ains à tout lecteur amiable & ftudieux.Les Anciés les mangoyent ordinairement: & principalemét ceux qui fe vouloyét môftrer gentils côpagnons enuers les dames: car ilont vne vertu à ce propre. Ce à bien demonftre Martial en fes eftreines,fe moquät d'yn vieil paillard,difant ainf:Veu que ta femme eft vicille, & d tu es delia tout caffé,il ne te refte lus qu’à te fouler de bulbes, Aucuns ont eftimé queles efcha ottes,ou bien les ciboules, fuffent les bulbes bons à manger. Tr Mais 234 A N°DY MA TT HO LOV/S Mais leur opinion eft conuaincuë par l'authorité de Theo- phrafte: lequel a mis les efchalotres & ciboules au ranc des oignons, au liure 7.ç.4. & non des bulbes : defquels ils traite Gal. bib.6. particulierement au mefme liure chap.13. G alien parlant des fmpl. med. bulbes, dit ainf: Le bulbe, q u’on mange,elt froid & de engédre vn fang gros &c vifqueux. ILeft de difiale digeltion, engendre vétolitez, & prouoque à luxure. Toutesfois, pour raifon de fon amertume & aftriction , eftant enduit, il ett ab- flerfif, glutinatif, & defficcatif. Car nousauons demonftré quetoutes chofes abiterfiues, font ameres , & que celles qui foudent & glutinent, font aftringentes. Mais la defficcation enfuirles deux. Le bulbe vomitif eft de téperature plus chau-1 © Galli.2.de de que l'autre. Eten vnautre afage,ildic: Lesbulbes fonc alim. fac. du mefme genre que les precedens : car on mange leurs raci- nes, ayans ofté les fucilles, toutesfois on les mange quelque- fois au printemps. Les bulbes ont vne qualité amere & alpre, qui efteuidéte:8c par-ainf ils font reuenir qua! appetit qui ft mort & languiflant. Et font auffi bons pour fire cracher & pouffèr hors toute la bouë & fange qui eftenla poitrine, & au poulmon : encores que la fubitance de leur corps oit grofe,vifqueufe, & gluâte, Car l'amertume eft naturellemée ennemie des humeurs grofles & vifqueufes , d'autant qu'elle les fubtilie,coppe, & incide,ainfi que nous auons monftré en noftre traité des medicamens. Parquoy, eftans cuits en deux 20 eaux, ils deuiédront plus nutritifs:mais d'autât qu'ils auront pofé toute leur amertume, ils feront contraires à ceux qui fe à laiauniffe;auxtrenchees,auxtouxinuérerees,à ceux qui ont courte aleine, & qui vomiflent le fang. On l'ordonne en breuuage, & la met-on és medicamens aromatiques, & propres à prouoquer Pvrinc,& pour leshydropiques, & à ceux, à quila viäde nage en l’e- ftomac. On cuir quelquefois la fquille en miel, 8cla mange-on, pour les effects deflufdits : 8 principale- mét pour ayder à la digeftion ; & pour faire fortir par le bas les raclures du ventre. Bouillie,& mangee, elle fait les mefines operations que deflus. Toutesfois on ne doit point dônerlafquille à ceux qui ont quelque vlcere dans le corps. C’eft chofe bône de l'appliquer roftie fur les verrues & poyreaux,& fur les mules dés talons. Sa graine, prinfe auec miel, ou dans vnefigue feche;mollifie le ventre, & le fait bon:pourueu qu’el- le foit pilee. La fquille entiere, pendue à l’entre d’vne chambre , ou à la porte d'yne maifon, empefchetous Les effects des charmes qu’on y pourroit faire. Pancratinm ;on Scilla minor: François, Squille COMMHNE, veulét purger par cracher. Parquoy le meilleur fera les man- ger lorssauec huyle, vinaigre, & garumicar par ce moyen ils CH AP CLXVIII endreront moins de Q Q feront meilleurs, & plus nutritifs: & en yentofitez, & feront de meilleure digeftion. ; Le pancratium ; qu’aucuns appellent fquille, a fa racine femblable au grandbulbe, Elleeftrouffe, ou incarnate:& eft amere, & fi brule la langue au gouft. Ses fueilles font femblables à celles du lisstoutesfpis 3° elles font plus longues. On accoultre & prepare fa € 59 Scilla: François, Squille, Stipoulle, Charpentaire, Oignon maris: Arabes, Hahel, Hanféls Afchilon Alafchil : Italiens, Sqnilla, on Scilla: « Allemans, Mer zunibel.Efpaignolz, Cebclla albatrans. racine, tourainfi que celle de la fquille:auffi a elle les CHAT. CLXV II. mefmes proprietez ; & fe prent au mefine poix que La fquille a vne vertu acre celle de la fquille:encores que {a vertu foirmoindre. & bouillante. Eftant roftie, On fair des trochifques du ius de fa racine, auec fa- ee re ones IN THOUIOrSS lefquels font bons aux hydropiques, & à chofes.Pourlaroitir,onlen CEUX qui font crauaillez dela ratte, prins auec eau ueloppe de paite ou d’argil- micllee. Le > & la met-onau four; QE l'ay autrefois penfé que les fquilles dont les medecins & fous la brafe, &ly laifle-on, 4Oapothicaires vfent ordinairement ; fuffent les vrayes fquil- . iufques à ce que la croufte, les. ErAceheftoye induit par plufieurs raifons & conie- 4%. &ures. Caren premier lieu, ie trouuoye que Pline difoir 5" qu’il n’y auoit racine bulbeufe plus groffe que celle de la fauille. Voyant donc& confiderant les racines des:fquilles communes eftre fi grofles , qu'on en trouuoit d'aucunes qui eftoyent quañ auf groffes que la tefte d'vne perfonne : ie ne pouuoye moins eftimer , que ce ne fu flent les vrayes & legi- Theophr timesfquilles. D'auantage, i'auoye veu en Theophrafe,que #4f. pla la fquille iectoir f@ tige & fes fleurs avant que fes fueilles. Et lib.7.c. confiderant que cela aduenoit à noz fquilles communes, ie ne pouuoye changer d'opinion. Joint que j'auoye veu de © petites fquilles , qui eftoyent vn peu plus grofles que poy- reslefquelles 1e ingeoye & prenoye pour pancrition : & elti- moyeque les fquilles communes fuflenc les fquilles de Dio= fcoride: attendu que ledit autheur attribue au pancration, dans laquelleelle eftenue- loppee; foit fuffifammét cui- te. Er ayant oftéladitecrou- = fte, fi la fquille n’eft compe- 4 temment molle, il la faudra LÉ | couurir derechef dewpalte, ou d’argille, & la faire recuire. Car la fquille, n’eftanc ainfi cuite nuit aux parties intérieures du corps. On la roftit pareillemét en va pot de terre bien couueit, & mis dans le four.On prétauffi le dedäs dela fquil- le;ayant ofté entiereméttourtes les peluresiufques au vif du dedäs, & coppe-on le dedans par rouëlles, lef- quelles on fair cuire en eau, changeät d’eau fort fou- uent-iufques à ce que la quille ait perdu fon amertu- me, & acrimonie.Puis on enfile les rouëlles de fquille loing l’vne de Pautre, & les met-on ainfi fecher à l’ombre.Ces rouëlles ainfi accouftrees,feruent à faire huyle, vin; ou vinaigre fquillitique. Le dedans de {260 fquille cruë,cuiten huyle, ou appliqué auec refine fondué, eft fingulier remede aux fentes & creuafles des pieds.Cuit en vinaigre;il fert de bon cataplafinie à ceux qui font mords des viperes.Pour lafcher le ven- tre;on prét ne partie de fquille roftie, & huit pars de fel brulé,& broye-onlerout ensébletpuis on en bail- le À ieun vne cucilleree, ou deux. La fquille prinfe en forme de loothsaucemiel,au poix de trois oboles;fert vneracine femblable au grand bulbe : lequel ef eftiméauoir vneracine de moyenne grofieur, fans eftretrop groffe.Mais regardant de plus pres aux affaires, jetrouuay que l'aloë, felon Diofcoride & Pline, auoit les fueilles f:mblables à la fquille. Ce qui n’eften noître fquillecommune: laquelle n'a lesfueiles Æmblables à celles d’aloës , ains pluftoft à celles de lis. Or y 2-il grande difference entre lefdites fucilles. D'a- uantage la quille fleurir trois fois l'an, felon que dient Theophrafle& Pline, ce qui n'eft & ne fe treuue en noz fquilles communes. Lefquelles côfiderations me firent dou- ter affauoir fi noz fquilles communes eftoyent les vrayes fquilles,ou s’il yauoit vneautreefpece de fquilles , qui pro- duifift fes fueilles comme l'aloë. Eteftant encores en celte doute,i’entendis de certains medecins, Efpaignols, qu'és co- ftes de la mer d’Efpaigne , on trouuoit grande quantité de Sq#ile fquilles, quieftoyent deux fois plus grandes & plus groffes d'Ejpa que les noftres communes; & qui auoyent les fueilles fembla bles à celles d’aloës , ou parroquet , encores qu'elles ne fuf- fent du tout fiefpelles:& que d'ailleurs, l'acrimonie & la for- ce defdit quille con- TA SVR DIOSC. ce defdites fquilles eftoit plus grande, fans comparaifon, que des noftres, & par confequent leur vertu. Parquoy depuisie tins pour certain que les fquilles d'Efpaigne eftoyent les vrayes fquilles:& que les noftres communes eftoyentie pan- cration : car elles ont les fueilles émblables à celles du lis,en- cores qu’elles foyent plus longues. A cela n’empefche ce que dit Diofcoride , que la racine de pancratium eft femblable à celle du grand bulbe:car le bulbe eft ici prins comme genre,& non comme efpece. Et de là vient que noz fquilles commu nes ne fe monfirent fi efficaces en leurs operations,que la de- fcription de la vraye fquille prometicar aufsi Diofcoride dit, que le pancration n’eft de fi grande vertu que la fquille. Au- cuns Modernes coppent par rouëlles le dedans de la fquille cruë,apres auoir oflé toutes les pelures, & la mettent confire en an Soleil, & principalement au cœur de l'efté:8 s'ai- dent de la {quille ainfi bb és deffaux des nerfs & du cer- ueau , procedans de froideur : & coulent le mielainf cuit au Soleil, & s'en feruentcontrele mal caduc, & autres maladies du cerueau , procedans defroideur. Mais Galien la prepare bien en autre fortegour s’en feruir aux mefmesceffets. Car apres aucir coppé quille en rouëlles;il la mettoit au Soleil aux iours Caniculaires, en vn vaiflean de terre ou verre;où y auroit eu au parauant du miel: & l'y Jaifloit iufques àceque par la chaleur du Soleil la quille fuft refoluë &mollifiee. En Fi ilappert , que plufieurs tiennent bien peu decompte 20 es ordonnances de Galien : vfans du miel falltique;au lieu al. lib. 8, Qu jus dela fquille. Galien parlant de la fquille, dit ainfi: La mpl. med, fquille a vne vertu fort incifiuc : toutesfois elle n'eft par trop chaude : mais neantmoins(felon cefte qualité)on la pourroit dire chaude au fecond degré. Au refle;il vaut mieux vfer dela quille roftie,ou bouillie, que autrementicar par ce moyen fa vehemence eftamortie. Capparës : François, Cappres: Arabes, (appar, © Kappar: Italiens, (appari: À Lemans, Kappren: Efpaignolz, Alkaparras. CHAP. (LXIX. LIVRE I 235 effects : & fi mondifient tous vlceres ords, fales, in: ueterez, & mefmes ceux qui font endurciz. Onlen- duit aux douleurs de la ratte, auec farine d'orge. Morduc auecladent malade, elle guerit la douleur d'icelle. Broyee auec vinaigre , & appliquec , elle nettoye les blancheurs & peaux mortes & blan- ches, qu’on appelle mal faint Main, Lesfucilles &c racines pilees enfemble , & appliquees ; refoluent les efcrouélles, & toutesautres durtez. Leurius di 1 0 fHillé és oreilles ;, fait mourirles vers quiy viennent. Les cappres d'Afrique , & mefmes celles de la Ly- bie Marmarique , engendrent grandes ventofitez. Celles de la Pouille font vomir: & celles qu’on ap- porte de la mer Rouge, & de l'Ocean Lybique, font fortes & piquantes: de forte qu’elles font ve- fcier la bouche & la langue, & rongentles genciues, iufques aux os. Parquoy c’eft à bon droit qu’on def- fend de les manger. . Les cappriers font aflez communsen Italie:car onman- ge ordinairement les cappres confites en faumure. Les plus douces cappres, & qui ont lemeilleur gouft;font celles qu'on met confire en fort vinaigre , comme plufeurs font en no- fre Tofcane. Les meilleures cappres s'apportent à Venife, Cappres d'A- d'Alexandrie d'Egypte.On apporte auf grande quantité de lexandrie. cappres, de la Pouille: mais il s'en faut beaucoup qu'elles foyent f bonnes que celles d'Egypte. Les cappres ne prouo- quent à vomir, comme dit Diofcoride, finon qu'elles ayent cefte vertu eftansencores verdes, &auant Ne falees ; & depuis boullies.1l y a des cappriers & à Rome,& à Senes,en Ron quantité, & qui portent des cappres,qui ne cedenten onté à celles dela Pouille. On en trouue à Rome aupres du 3 O temple de Paix, &parmi les vieilles ruynes des Palais & mai- fons,comme aufsi on fait à Senes. Theophrafte dir,que les Zhéophr, da cappriers n’aimét point les lieux cultiuez. Toutesfois on les pl&.bift.ub. fème, à c'eft heure, & les cultiue-on, tout ainfi qu'on fait les 6.c.5. blez,& legumages. Du temps de Plineon les femoit:carilen Plin.lib.19, declare la maniere, difant ainfi:La cappre fe feme,&principa- «8, Le cappriereft vne plan- te branchuc &c efpineufe;la- ÿ< quelle ; rampant pat terre, 2 s’efparpille comme en vn ©irond. Elle a des efpines, comme la ronce ; lefquel- y les fontrecourbees à mode d'ynchamecçon. Ses fucilles IS) bles à celles de coignier. \ Son fruiét eft comme vne ure : laquelle, eftant tom- bee, laifle vne boullette fem blable à vn gland. Audedans de laquelle y a de pe- tits grains rouges ; & femblables à ceux _. Il produit beaucoup de racines;lefquelles font gran- des, & durescommebois. ILcroift ésrerres maigres & legeres, & és lieux afpres , és Iles , & aupres des mazures & vieillesruynes. Satige & fon fruiét {e co fienten fl, pour les garder, ë s’en feruir à table. La cappre troublele ventre, nuit à l’eftomac, & altere la perfonne. Toutesfois eftant cuite,elle eft meilleu- re à leftomac, queeftantcruë. Lescappres prinfes en breuuage; au poix de deux dragmes, quarante iours durant, confument la ratte, & font vriner & fortirlesgrumes de fang. On ordonne les cappres en breuuage, és douleurs des fciatiques ; aux paraly- 60 fies ; aux rompures , & fpafmes : & fi purgent le cer- ueau, & prouoquent le flux menftrual. La deco: étion de leur graine, cuite en vinaïigre;appaife la dou leur des dents, fi on s’en laue la bouche. L’efcor- ce de leur racine, eftant feche, eft bonne aux mefines font rondes , & fembla-40 lement en lieu fec ,bien fofloyé tout alentour, & bien clos demurailles,ou de pierres : car autrement elle s’eftendroir és poflefsions circonuoifines , &rendroit la terre flerile parce moyenÆÆlle eurit en efté:& demeure verde iufques à ce que les eftoilles vergilies fe perdent. Elle aime les lieux fablon- neux. Galien parlant des cappresdit ainf: L'efcorce de la Gal. lib.7. racine du cappticr tient plus de l’amer, que d’autres quali- fmp.med, tez. Toutesfois apres l'amertume;la force, & mordacité fur- monte: & la verdeur & afpreté vientapres. En quoy on peut cognoiftre qu’elle cflcompofec de qualitez diuerfes. Car à raifon del'amertume, elle ef abfterfiue, aperitiue, &incifi- ue : à caufe de fon acuité , elle cft chaude , incifiue, & refolu- tiue : & à raifon de fa verdeur & afpreté, elle reflerre, endur- cit, & contraint.Et pour ceflc caufe, 1l n’y a medicament plus propre que ceftuy pour furuenir auxenfleures & durtez de aratte, tant appliqué dehors, auec autres medicamens pro- pres à ce: que prins par dedans le corps: foit qu’on lecuife en vinaigre, ou en oxyme!, &autres telles compoñtions : ou bien qu'on y mefle feulement fa poudre , apres l'auoir bien opilce; eftantfeche. Car outre ce que ce medicament preparé & prins à la maniere quedeflus, purge & éuacue les hu- meurs grofles & vifqueufes , & ce non feulement par l'vrine, mais aufsi par le ventre : encores aufsi fait il fouuent euacuer le fang grumelé. Er pource donne grand foulagement à la ratte , & aux fciatiques. Mefnes il prouoque le fang menftrual, & purge le cerueau & le defchargé : donnant fecours auxrompures & aux fpafmes. Quant aux breu- uage où clie f met, & pour quelles maladies , ce n’eftici le lieu de le defcrire. Au refte, l'efcorce de fà racine , ap- pliquee à mode d'emplaftre furles vlceres , yeft affez pro- pre:carellelesmondifie, & les deffeche efficacement. D'a- uantage, pour raifon des qualitez fufdites, elle eft bonne au ARE dents, eftant cuite, quelquesfois en vin, & quel- quesfois en vinaigre: & fouuentesfois , eftant fimplement mordue ou machee auecles dents malades. Par ce que deflus appert;qu'elle a aufsi vnevertu incifiue,ablerfiue,relutiue, &adftringente. Auec vinaigre , elle ofte les peaux blanches ui fe font ainfi qu’au mal fain& Main:& refoulr les efcrouel- les, &autres durtez & tumeurs , eftant meflee &mife és me- Y 4 dicam 236 dicamens à cepropres & conuenables. Lacappreales ver- tus femblables à l’efcorce de la racine du capprier : fauf que fon operation eft moindre en toutes chofes.$Ses fucilles & fes tiges aufsi ont mefme vertu. Ilme fouuient auoir autresfois refolu vne tumeur femblable quaf aux efcrouélles , auec les fueilles de capprier fimplement , & ce dans peu de iours. Toutesfois nous y mettons quelque autre chofe, pour repri- mer leur force & vehemence. Au refte, il ne fe faut efmer- uciller fi elle fait mourir les vers des oreilles , par l'amertume quicftenelle. Quant aux cappres quicroiflent en regions fort chaudes , comme eft l'Arabie, elles font plus fortes & plus acres que les noftres: tellement qu'ellesont vne vertu Gal. lib.2. fortbrulante. Eten vnautre pañage, ilditainfi : Ilcroiftà dealim.fae, Force cappres enl'ifle de Chypre. Elles ont vne vertu fort fubtile:par-ainfi elles donnent bien peu de nutriment à ceux qui en mangent:comme font toutes chofes compofees de parties fubtiles."Or nous mangeons & vfons de cappres plus pour medecine, que pour nourriture. On nous en apporte, qui font confites en fel : car elles feules fe pourriroyent. C’e doncchofe toute notoire;quela capprefrefche & verde, auät u’elle foit falee, eft plus nutritiue : car elle pert beaucoup de 8, faculté nutritiue en la faleure : & mefmes fi elle n'eft de- ftrempee, elle ne donneræaucun nutriment:bien eft vray u’elle lafchera le ventre. Mais file fel en eft hors, & qu’elles res bien trempces:tout ainfi qu’elles dônent petite nour- riture à la perfonne,aufsieft-ce vne viande, & mefme vn me- dicament fort propre à refuciller l'appetit ; qui cft perdu : & pour purger & racler les flegmes qui tiennent & font atta- chés au ventre: & finalement, pour defoppiler &le foye & la ratte. Mais pourceseffe&s , il les faut prendre auant toute autre viande , & les manger auec huyle & vinaigre, ou bien vinaigre miellé. Au refte, on mange les tendrons des cap- priers,comme on fait ceux deterbenthin. Et quandils font encores verts, on les confit en faumure faite de vinaigre, ou en vinaigre pur:tout ainfi qu'on confit ceux de terbenthine. Lepidium Diofcoridis, Iberis, fine Gingidum:Grecs, Cardamantica fine Agriocardammm: François, Chafe-rage, Palfe-rage , © N'afitert fausage: Arabes, Seita ragi, Hanfab, Aftcitaragi, cu Si- tharegi : Italiens, Lepidio :« Alemans , Gauck bluom,® V'uilder Kre[z. Lepidium Paul: Aegintte, © Plini: Latins, Pipe- rit: François , Poyuree : Italiens, Pperirgs, œ Piperella. Lepidinm Dio[ce- ridss. Lepidium Pasli © Pény. CH AP VCL IN Lepidium ; qu’aucuns appellent Gingidium, eft AINDAN M A TTEMOILVES font trauaillez de laratte. Elle nettoye les rongnes & gratelles.On dir que faracine,pendue au col,gue- rit du mal des dents. Nous auons amplement monftré fur la fin du premier li- ure, au chapitre d’Iberis , que Lepidium & Iberis eftoyent mefmes plantes : parquoy ce feroit chofe fu perflue de repeter ici ce que nous y auonsdit , côcernant l’hiftoire de lepidium. Toutesfois 1e ne veux laiffer couler, que Pline & Diofcoride ne font accordansen la defcription de lepidium. Car Pline Pén.br odit que le lepidium eft d'vne coudee de haut, ayant fes fueil- cap.8. les femblables à celles de laurier , & non à celles du creffon Alenoïs. Etainf Pline me femble vouloir defcrire celle plan- te dont parle Egineta,traitant des fciatiques : difant qu'ellea Paul. 4 les fueilles femblables au laurier. Doncques(comme mefme gin.lib.s. j'ay dit au liure precedent) ie penferois quañ que ce fuft celle su les communs herboriftes appellent Piperitis : car elleeft ort piquante,;quand on la Re, Parquoy ie ne me puis af fez efmerueiller de Hole Me & Ruelhus, qui ont prins le rafan,ou reffort fauuage,pôtir le lepidi:veu que les fucilles du rafan ne font gueres moindres que celles d’e- nula campana: & font plus grandes que celles du bouilion. En quoy on peutayfement comprendre; que ce n'eft le lepi- 20 dium de Diofcoride:pource qu'il dit que c'eft vne petite her- be. Encores moins fe peut-il rapporter au lepidium defcric HS Pline : car il dit que fes fueilles font femblables à celles de aurier,& qu'il eft haut d'vne coudee. Sinon que ces mefsieurs ayent prins noftre poyuree, qui fe rapporte du tout aulepi- dium de Pline,pour rafan. Ranunculus: Grecs, Bathrachion:F rançois, Grenoil. dette, Buffins, Ppc-pou: Iraliens, Ranonculo, ©* Pre Cornino: Allemans, Hanen fiofz:Efhaignolz, Hicrua belida. 30 Premiere esfecede Seconde esbece de Ranunculrs. Rananculus. Tierce esece de Ra. nunculus. Hatriefin2 efpece de * Rarunctlus. vne petite herbe fort cognuë. On la gardeen fau- 60 muresauec du lait. Ses fucilles ont vne vertu aigué, acre,& vlcerante : parquoy eftans broyees auec raci- nes d’enula campana, elles feruent de foudain reme- de aux fciatiques , fi on les en frotte enuiron vn quart d'heure durant. Autant en font à ceux qui Cinquiefme SVR DIOSC. Cinqniefine espece de Rannnctlus : autremert Pye:pon, CHAP. (LXX 15 5 Ily a pluñeurs fortes de grenoillertes:toutesfois tou tes ont vne mefme vertu d’eftre acres,fortes,& gran- dement vlceratiues. L’vne ales fucilles femblables au VS blanchaftres. Sa fleur eft Va jaune, & quelquesfoisrou- \ ge: fatige grefle, & haute d'yne coudee. Sa racine eit blanche, petite ,amere, & quia plufieurs filamens at- tachez à elle, comme l’eile- bore. Elle croïftenlieux humides. L’autreeft"plus velue , &a fatige plushaute, & Les fueilles plus chi- uetees. Ellecroiftabondamment en Sardaigne, & Aie fau CÎE fortacre. On l'appelle audit païs , Ache fauua- ge. ge. Latroifiefmecitla plus perite. Elle a les fleurs jaunes, & vne odeur forte & puante. La quatriefme luy eft femblable : mais fes fleurs fontblanches.Leurs fucilles , fleurs, & viges fraifches , broyees , & appli- quees font vlcerer ,& enleuent cloches & croultes, auec grande douleur. Elles font romber les ongles corrompues & pourries :nettoyentlarongne & pra- telle: & efacent toutes cicatrices. Elles font tom-3 0 ber les verrués & poyreaux, tant larges que plats, & font renaiftre le poiltombé par la pelade ; en peu de temps. Leur decoétion tiede ; et bonne pour fomenter & eftuuer les mules des talons. Leur racine feche & puluerifee, & approchec des narines, fait efternuer. Mife &tenucentreles dents malades,elle en oftela douleur:maiselleles faitrompre. Orib.plus HEC Lecommun vulgaire des Herboriftes a accouflumé d’ap- peller les G renoillettes, pied de corbeau,;ou pied de cog:mais c'eft fans propos ni raifon : comme nous auons ditcy defius 4o au chapitre de Coronopus. Ce: plantes font fort commu nes, encores qu'il y en ait de plufieursefpeces. Et combien que Diofcoride en ait feulement mis quatre : ceneantmoins j'en ay veu de cinq, voire defixefpeces. Entre lefquelles yen ayne, que nous auons mife au cinquiefme ranc , dont Dio- fcoride ne Fait aucune mention , qui a les fueilles fmblables à celles de la premiere efpece:& auec plufieurs petites racines qu'elle a , onluy trouue vne raçine ronde, & groffe comme vne noix, laquelle eft blanche comme vne raue: toutesfois elle ct fort acre & vlceratiue, Aucuns en vfent,quandils veu- lent vlcerer: & s'en feruent en hyuer; lors que fes fueilles font feches. Nous l’appellons Pye-pou, en France. Quant à celle efpece , qui eft la plus velue, ou plus fueilluë (felon que dit Pline) elle croiften grande abondance en l'fle de Sardai- gne: & a fes fueilles fort chiquetees , & fatige haute: & eft fort acre & mordante enfon gouft. Plufeurs l'appellent Apium ri- Apium rifus , c'eft à dire, Ache qui fait rire: pource qu'au- PA cuns ontefcrit, que ceux qui en mangent, meurent en riants comme s'ils cfloyent ioyeux. Mais ie croy qu'iln'en foit rien: & qu'il vaut mieux fuyureles Autheurs dignes de foy/, qui en ontefcrit à la verité, Car Paufaniasdit,que cefte herbe re- tireles nerfs à ceux qui en mangenc: & leurretire tellement la bouche,que en mourant,il femble qu'ilsrient.Ce que Sal- Jufte conferme , parlant ainfi de cefte herbe venimeufe ; Il fo Sardoa, croift vne certaine herbe en Sardaigne, qu'on appelle Sar- 6 doa , quieftfémblable à lache fauuage. Elle retire la bou- che, de la douleur qu’elle caufe:& fait mourir les perfonnes, ayans Ja bouchecommes'ils rioyent. Pour cefte caufe Dio- Sardonia.fcoride , en fon fixieme liure , dit que Sardonia ef vne efpece de Grenoillette, qui fait perdrele fens à ceux qui en man- gent: & retirete LS RE & les nerfs, qu'ilfemble que ceux qui en meurent, rient en MOUrant : & voilà dont 1o que pendans, & mefmes les verrues formilieres. D'ailleurs, 29 Anemone : François, Palfe fur : Arabe, Tachaik LEY RENTAL. 237 eft venu le prouerbe, du ris de Sardaigne. Au refte nous auons fufffamment remonfiré cy deflus, l'erreur de ceux qui prennent Ranunculus pour Coronopus. Galien,par- Gal, bib 6. lant des grenoillettes, dit ainf:11 y a quatre efpeces difie- fmpl. med. rentes de grenoillettes . Et neantmoins toutes font de fi grande acrimonie, qu'elles efcorchent , & font vlceration, auec grande douleur. Pour cefte caufe, fion en vie modere- ment,&ainf qu'il appartient,on ofte auccicelles,toutes ron- gnes, gratelles, mal Saint Main:& fait-on tomberles ongles corrompues. Paricelles auffi on refoult toutes terniflures & meurtriflurcs:&attire-onles cors,& les poyreaux,rantaflis, en peu de temps ; elles aydent à faire renaïtre le poil tombé par la pelade. Orilne les faut gueres laifler : carfielles y de- meuroyent gueres, elles efcorcheroyent non feulement la peau:mais auf i y feroyent leuerlacroufle. À toutesces ope- rations,les fucilles & la tige verte appliquees,font propres & conuenables : car c'eft leur propre operation. Au refte;leurs racines , feches, féruent à faire efternuer, commeaufsi fonc toutes chofes,qui font fort defsiccatiues. Elles oftent aufsile mal des dens : & mefmes les rompent par la grande vertu defsiccariue qu'ellesont. En fomme, & l'herbe, & laracine, font fort chaudes &fcches. alnahamen, Sakaikanbesmen: Italiens, Anemo- ne: Allemans, Anemoner roefzlin. Premiere esprcs de Sectnde effece de Pafe-frur. Paffe fleur: WF LN Ç(H AP. CLXXTI. Il y a deux efpeces de pafe-fleur : dont lune eft fauuage ,& l’autre fe femeésiardins. Celle desiar- dins auf eft diuifee en plufeurs efpeces. Car il y en a qui portent leurs fleurs rouges obfcures: les au- tres iettent fleurs blanches commelaict: & les au- tres produifent des fleurs incarnares, ou purpuri- nes. Elles ontles fueilles femblables à celles de co- riandre : touresfois elles font chiquerces plus me- nu, & panchent contre terre. Leurs tiges fontve- lues & füubriles, lefquelles produifent des fleurs fem. blabes à celles de pauot : au milieu defquelles y a de petites reftes noires , ou perfes. Leur racine eft groffe comme vne oliue, & quelque fois plus : & eftenuironnee de certaines callofitez;commeneuds. L'anemone fauuage eft plus grande, & a les fueil- les plus larges & plus dures. Elle ierte fes teftes lus longues, & fes Aeurs rouges garancees . Ses racines fontenuironnees de plufieurs cheuelures & filamens. Celles quionrles fueilles plus noires, font les plus acres & mordantes. Toutes les deux efpe- ces ont vne grande acrimonie : & parainfi leur ius tiré par lenez, purgele cerueau. Leur racine, ma- che, artire les legmes. Cuite en vincuir, &en- duitcs AND. MAT duire, elle fert aux inammations des yeux, & aide à la foibleffe de la veué, purgeantles cicatrices d’iceux. Elle mondifieles vlceresors & fales. Lesfucilles & latige cuites & mangecs auec orge-mondé, font ve- nirle laiét aux nourriffes. Appliquees par le bas à mode de fuppofitoire, auec de laine , elles font venir 238 nous appellons pauot fauuage, ainfi que fera diét au rraicté des pauots) pourraifon de leurs fleurs ; qui fe rencontrent fort femblables,fe font grandement abu {z:nommans l’argemone;Eupatorium. Toutesfois la difference eft que les Aeurs du pauot fauuage, & celles d’argemone ne font fi rouges obfcures;comme celles d'anemone fauuage : & ne oriffenc fi roft que fait Panemone. D'auantage, le ius d’argemone eft jaune, & fortaigu au gouft:& celuy du pauot fauua- ge eft plus blanc, tenant auñii de l'acrimonie. Irem 2° toutes deux ont leurs teftes femblables à celles du + prermel, PauOt fauuage : mais celles * d’anemone font larges d'Uarge- & groffes par defflus : & celles du pauot rhœas,y font moe. eftroites. Quant aux fortes d’anemone;elles ne ict- tenc point deius, & né produifent point de teltes, comme fait le pauot:ains produifentyné mafle,com- me la cime d’vn afperge. Elles croiffent ordinaire- . ment par les champs. Nous trouuons qu'il y a cinq fortes d'anemone : la pre-3° que c'eft qu miere a la fucille femblable au coriandre,mais chiquetce plus menu,ayant fes tiges velues,minces & canelees,ou apparoi(- fent parinterualles de petites & minces fucilles : {es flcurs de la grandeur de celles du pauot fauuage, lefquelles font enui- ronnees de fix fueilles purpurines, toutes diftinétes,ayant au milieu vne pctite tefteeminente, noire & capilleufe , comme le pauot. Sa racine eft de la grandeur de celle de l’oliue, faite en arrondiflant , ayant force filamens , & eft d'vn gouft pi- quant. La feconde afes fueilles plus grandes,plus dentelees, femblables à celles de l'aconitum tue-chien, & a fes tiges fem blables au precedent , horfmis qu'elles font quelque peu plus groffes, vuides, & plus droites : fes fleurs moins purpurines, ayant leur tefte bourrue tout à l'entour , comme l'autre, Sa racine eft courte , qual de mefne celle des refponces, ayant plufeurs capillateures, &d'vn gouft mordant. La troiefme dette de fueilles fort approchantes à la premiere efpece des grenoillettes, ayant force tiges minces, & rondes , de la lon- gueurd'vn efpan & demi:au bout defquelles fortent de fleurs blanches, n’eftans enuironnees que de cinq fueilles’, de grof- feur d'vnerofe , & neantmoins elles apparoïflent quelquef- fois vn bien peu rouges,principalement vers le pied. Sa raci- necftmince &capilleufe. Elle prouient aux collines. Outre celles cy il y en a deux fortes, defquelles nous baillons le pourtrait , qui ont leurs fueilles chiquetees, ayans l'vne fes. eurs purpurines, l'autre dorees. Toutes fleurifient au mois de May. Plufeurs eftiment que anemone &le pauot fauua- ge fit tout vn,ou pour le moins que ce foit vne mefme cfpe- ce de plante. Mais certes à mon iugement,il font bien efloi- gnez de l'opinion de Diofcoride. Car fi Diofcoride l’euft ainf eftimé, il neles euft feparez en diuers chapitres : & n'euftdit;fur la fn de ce chapitre, qu'il y auoit difference en- tre anemoné & le pauot fauuage. Brafauolus neantmoins cftime que l'anemoné de Diofcoride, foit celle forte de pauot, que nous appellons Confanons, & quiictte fa fleur plus rou- geque tous les autres pauots. Mais il n’a prins garde au lai que iettent fes tiges, quand on les rompt:& moins a regardé, qu'il a longue racine,& non ronde,comme ne oliue : & que finalement il porteteftes , comme font les autres pauots: & non comme les maffes des afperges. Pulfarilla. Au refte Fuchfus, en fon herbier, où il a mis feulement le pourtraiét des herbes , pour l’anemoné incarnate met celle 40 pauot fauuage. Ellea les fücilles femblables F HRO% Se herbe que plufeurs appellent PVLSATILL A:côben que, à mon lugement , elle n'ait au- cun rapport auec l'anemone. Car quand elle fort prenuere- ment, elle iette vne fucille force velue, & chiquetee fort menu: laquelle à vne grande acrimo- meen fon gouft:tellemér gu’el- le n'eft moins vlccratiue que la grenoillette, & la fammula. Au commencement du Printemps, Auant queietter fes fueilles, elle iette vne fleur velue, & rouge girancee ,qui cft faite à mode d'vne eftoille:au milieu de la- quelle on voit de petis fleurons jaunes,comme ceux quifontau au milieu defquelles Ya vn petit n mouchet de foye fcarlatine, Du dehors;au pied de la fleur, qui eft à la cime de la tige, ilyavn autre foc velu,& femblable à fine foye, tanten fubtiliré, que a eftre poli & liflé, lequel eft de couleur cendree. La graine eÂt contenue en vne tefte ou chapiteau velu , LR ete :le- queleft gros enuiron comme yne noix. Sa racine avnben pied delongueur:laquelle eft comme rongce:ainf qu’eft celle du chameleon noir:& eft douceaftre, & non Point mordante, comme font fes fucilles & fa tige. Plufeurs ea font grand cflat contre la pete, & contre routes poifons:& mefmes con- tre toutes morfures & piquures des belles venimeufes : au fe met-elle és contrepoifons & prefruatifs, Ruellius dir que l'anemone croïft ordinairement en France : & que c'eft celle plante que les Herboriftes appellent l'Herbe du vent. Mais f a Parietaire ou Solidago minor font herbe du vent,ainf que Ærerbe tient Simon Tanüenfis, Ruellius a failli. Que s'ileft autre- vert. ment, ie n'en fauroye quedire:cariene pourroye deuiner ‘entend Ruellius par l'herbe du vent. Gaken,par- Gal. Jant d’anemone, dit nf : Toutes les fortes d'anemone ont /mpl.m vne vertu acre, abfterfiue, attradtiue, & defoppilatiue. Par- ainfileur racine, machec, purge les flegmes du cerucau:com- meaufsi fair leur ius,tiré par le nez,lequel fubtilie les cicatri- ces des yeux. D’auanrage, l'anemone mondife les vlceres ords & fales, & nertoye les rongnes & gratelles: & appliquee, elle prouoque le flux iesiruat 8e fait venir lelai@. nulieu des rofes : au cœur & floc rouge, qui eft comme v eArgemone. CHAP. (LXXIII, Argemone, eft vne herbe du tout femblable au à celles de l’anemone, & ainfi chiquetces: & ietre vne fleur rougc. Elle produit à la cime de fes tiges, des teftes femblables à celles du pauot rhœas : routesfois elle fontplus longues,& pluslarges au deffus. Saracine cftronde: &ierte vniusiaune, comme faffran : qui eft fort acre & mordant au gouft. Elle netroye Ja maille de l'œil:& fait euanouir les fumees & esblou- iffemens qui y viennent. Ses fueilles; enduites,miti- güent toutes inflammations. On treuuc en certains Exemplaires de Dinfcoride ; deux chapitres diuers, traitans de deux fortes d'arpemone. D'au- tres n'ont que ce feul chapitre :ce que nous climons fire le plusfeur:fuyuans en ce l'opinion de plufeurs fçauans per- fonnages , quieftiment l’autre chapitre auoir efté adioufté à Diofcoride:veu que Galié,ni Egineta n'en font aucune men tion. Toutesfois,pour fatisfaire à vn chacun, j'ay bien voulu infererici l'hiftoire & defcription de l'autre argemone : qui eft telle : La feconde argemonce a les fucilles femblables au Seconde e pauot fauuage. Frefche, broyce, & appliquee, elle guerift les pece d’_4 couppures & tallures:& mivigue les inflämations Ep Yeux. gemone, Beuc en eau, elle fert aux dyfenteries. Elle foudeles playes, 60 & eftbonne auxinflammations. Appliquee,clle eft fort con. uenable aux eftiremés & fpafmes:& beuc en vin,elle eft fingu Jliere aux morfures des ferpés. Nous auions eflimé par cy de- uant à la vraye argemone prouint au Val Ananie:mais nous a de plus pres prins garde,auons trouué qu'il s’en fal- oit beaucoup que celle 4 nous eftimions telle, euftles vrayes marques d'argemone : & pource nel’auons voulu icy pour- traire. Or n’en auons nous encore peu voir ni recouurer. Pline . 1,36. adiow rate- SVR DIOSC. Pline met erois efpeces d'argemone : & dit que celle eft la meilleure; qui a l'odeur d’encensen fa racine. Parquoy noz Medecins & Apothicaires errent grandement , mettans & prenans l'eupatorium,qu'ils appellent agrimoine,pourarge- mone. Mais nous remettrons à en parler au quatriemeliure, au chapitre de l’agrimoine. Galien dit en peu de paroles, que l'argemonc eft abiterfiuc & refolutiue. cAnagallis, fine Morfusgalline: François, M orge- line, Mouron:ltaliens, Anagallide; A Uemans, Ganchbheyl: ESpaignolz, Murages. CHAP. Ç(LXXIIII. Il y a deux fortes de mourons , qui font fcule- ment differens en fleurs: dont celuy qui produir la fleur bleué , eft la femelle : & celuy qui ietre fa eur rougc; eft le mafle. Ce font petites herbes fort bran- chues; lefquelles rampentparterre:& iettent leurs ti- ges quarrecs , & leurs fucilles petites & rondelertes, retirans à celles de la parietaire. Leur graine eftron- 2° de. Tous les deux mourons ont vertu de mitiguer; & dereprimerlesinflammations:& attirent les tron- çons qui font demeurez dedans le corps:arreftans & reprimans les vlceres corrofifs. Leurius gargarizé, purge & fait cuacuer Les flegmes du cerueau : & tiré par la narine oppofite à la dent malade, il en oftela douleur. Auec miel d’Athenes,il nettoye la maille de l'œil: &cft bonà ceux quiont la veuëé courte & foi- ble. Prins en breuuage auec du vin, ileftbon con- tre les morfures des viperes : & fertés deffaux & ac-3 cidens des reins & du Lu. On dit que le mouron qui a la fleur bleué;refferre le fondementrelafché : & que celuy qui porte la fleur rouge;le fait fortir hors; fi on l'en oint. * m- ons dit te b.6. med. Morgeline malle. orgeline femelle. Le mouron;tant mafle,que femelle,eft herbe fort cognue. Toutesfoisil me femble que ceux qui prennent pour Ana- gallis , l'herbe que nous appellonsen Tofcane , Cenrone, & en Lombardie,Pauarina,faillent grandement. Carla Cen- tone porte vnefleur blanche, & fatigeronde. Maisles deux anagallis ont leur tige quarree: & font les fleurs de l’vne bleués, & rouges de l’autre. Galien Re mouron, dit ainfi: Anagallis , tant celle qui porte la fleur bleue , que celle de qui la fleur eft rouge, ont vne vertu fort abfterfiue. Elles ontaufsi vne certaine chaleur attraétiue;par laquelleelles at- tirent lestronçons & autres chofes qui font demeurees de- dans le corps. Parla mefme qualité, leur iustiré par le nez, purgele cerueau. En fomme, elles deflechent fans aucune mordication:& par-ainfi elles foudentles playes, & donnent ayde à celles qui font pourrics. Voilà qu’en dit Galien. LV RCE IT eMorfus Diaboli , fine Succi(i. Va S Or pource que le Morfus Gaf- EN EN linæ m'a fair fouuenir de Mor- AR RSR fus Diaboh:il m'a femblé que 1e £ LÉ feroye plaifiraux Lecteurs , fi l'en traitoye auffi en mon pre- fent Cômentaire. Morfus Dia- boli doncques eftvne herbe qui croift és lieux non cultiuez, par les bois, &buiflons, & quelque fois par les pre. Sa fucille eft femblable au long plantain, qu'on appelle Lanceolata, tou- tesfois elle cft plus liffee. Celles qui font alentour de latige, qui cft haute de deux coudees, font plus petires , & plus eftroites , & font vn peu dentclees tout alen- 239 en) * tour. Elle fleurift l'Efté : &iette vne fleur femblable à la fcabieufe. Elle a plufeurs racines mi- parties, noires, decoppees,& comme rongees tout alentour: dont elle a prins lenom de Morfus Diaboki. Caril yaeu des fuperflitieux qui ont efcrit, que le diable,enuicux des vertuz de cefte racine, incontinent qu'elle eft cruc;la coppe & la ron geaucc les dents, Etle fol mondeadioufte foy à cesfables, tant il eft addonné à fuperfution.L'herbe verde & crue,eftanr broyee & appliquee fur les charbons pefilentieux, y donne foudain remede, ainf qu'on dit:autant en fait le vin de fa de- coétion, fi on en boit, La racine feule, manpgee,ou bien le vin de fà decottion beu, eft bon , non feulement aux douleurs de la mere: mais aufsi fert à fe preferuer de l'air peftilentiel 8 corrompu. Elle eft fort amereau gouft, en quoy il appert qu'elle eft de temperature chaude & feche. La poudre de cette racine cft bonne à faire mourirles vermines du ventre , fclon que dient plufieurs:& eft bonne à offer les taches noires, ter- nies,& meurtries,eftant enduite deflus. o Hedera: Grecs, Cifes : François, Lierre: Arabes, Cuffus: linliens, Edera: A llemans, Mauer ,ou Ephens baum ,ou € pheun: E aïçnolz , Edtra, o# Era. Hedera Helix: Lierre Hédera arborea: Lierre guis'artacheanx gros comme vn arbres. arbre. GCEHRARP ISO AO Il y a pluficurs efpeces delierre, en particulier: mais en gencral, iln’y en aquetrois. Car l’yn eft blanc , & l'autre noir, & l’autre fe tient agoraffé aux atbres & aux murailles. Le blanc porte fon fruiét blanc: & lenoir porte fon fruict noir, ou iaune: & eft cefte efpece appellee communement, Diony- Dionyfis. Ofia. Quantaulierre des murailles & des arbres, il nc porte point de fruict: ains a de tendrons & de campoles, qui font fubriles : & ictte de petites fueil- les anguleufes , & * rouges. Tout lierte eft acre &aftringent, & affoiblit &bleffe les nerfs. Sa fleur prinfe 240 AND. MATTHIOLVS prinfe en breuuageauec du vin , deux fois leiour , & ce tant que trois doigts en pourronttenir , donne re- mede fingulier aux dyfenreries.Les fleurs broyees,& enduites auec yn cerot , font fort bonnes aux brulu- res du feu. Les fucilles tendres,cuites en vinaigre,ou broyces toutes crues auec du païn, gueriffentlaratte, Leius des raifins & des fucilles de lierre meflé auec huyle de flambe, miel, ou nitre, eft bon tiré par le nez, & eft fingulier contre les douleurs inueterces lierre : &aduient peu fouuent, & mefmes faut que ce {oit de grande vieilleffe , qu’elle change de fuaille : comme fait le peuplier , oulepalma Chrifh. Iya donc plufeurs efpeces deherre clauelé, qu'on appelle helix : mais en fomme il y en atrois principales. Car les yns fonc vers , & ceux fontles plus communs:les autres font blancs : les tiers font de diuer- fes couleurs : & appelle-on ces derniers , herres de Thrace. Chafcune efpece a aufsi fes differences en fes efpeces. Car en- tre les lierres, qui ont lafuerlle verde , les vns oncles fucilles plus fubriles ; plus longuettes, & quelque fois plus efpeffes: d’autres ont tout cecy moins. Quant aux lierres qui ont de latefte, auec vinaigre & huyle rofac, fon s’en la-1 oleurs fueilles de diuerfes couleurs, les vns oncles fueilles plus ue latefte, ou qu’on l'en arroufe. Auec huyle, ileft bon aux oreilles fangeufes , & aux douleurs d’icelles. Le ius dulierte noir, beu, ou bien fes raifins prins en breuuage , debilitent le corps, & troublent Pefprit, fionen prent par trop. Cinq grains delierre,broyez, & cuirs en efcorce de grenade , auec huyle rofar, appaifent la douleur des dents, fi on les diftille en l'oreille oppolite à la dent malade. Lefdits raifins, enduits, noirciffent les cheueux. Ses fueilles cuites grandes, &les autres plus peures:& toutes font diuerfement tachees, & font differentes & en grandeur,& en couleur. Le lierre, qui a fes fueilles vertes , croift aifement, & produit à force branches. Onditqu'on cognoit celuy qui croift en lierre arbre, & és fueilles, lefquelles il produit plus grandes, & plus larges : & en fes germes :cat'il les porte fe maintenant debout, fans felaifler courber, & s'eftendre en long : mais le lierre vert produit fes branches plus groffes & plus courtes. Puis le lierre, qui fe fouftient de foy-melme, incontinent qu'ilcommence à porter frui&ilierte fes branches hautes & droites. Tous lierres iettent à force racines, lefquelles font mafsues;,tortues,branchues,efpefles, & qui ne feiettent trop en vin, &enduites, font propres à routes fortes d’vl- 20en terre : & principalement le lierre noir: & entreles lierres ceres , encores que ce fuffenc vlceres malins, & de difficile curation : &ainfi cuites elles oftent les ta- ches du vifage , & gueriffent les brulures du feu. Leurs raifins broyez, & appliquez à mode de fup- pofitoire, prouoquent Le Aux menftrual. Prins en breuuage ; au poix d’vne dragme, apres que la fem- me aura cité purgce de fes moys ; illa rend du tout ftcrile. La queué des fucilles,trempee en miel, & mile dans les lieux naturels des femmes, prouoque le Aux mesftrual, & fait fortir l'enfant du ventre des o la mere. Le ius diftiilé és narines,ofte entierement & "guerift les pourritures, puantifes » & punäilies du nez. La gomme de lierre cft bonne à faireromberle poil, & enduite,elle fait mourir les poux. Leius des racines, beu en vinaigre, eft bon contre les piquures des araignes phalanges. 5 Lelierre eft aflez cognu , duquel Diofcoride ne fait que trois principales efpeces : difant toutesfois qu'en parti- culier on entrouue d’auantage. Que fi quelqu'vneft trop bläcs,celuy qui ef le plus afpre & plus rude.Pour celte caufe, ildeffeche & fait mourir tous les arbres qu'il embraffe, leur oftant & les priuant de leur nourriture. Ce herre deuient quelque fois fi gross qu'il fe fait comme vnarbredelierre. Toutesfois il e nourrit & maintient toufours, pour la pluf- part, fur quelque chofe : tant ilaime À embraffer , de fon na- turel. Et pour celte caufeilierte & produitincefflamment de petis iettons, pour s'aggraffer aux arbres , ou aux murailles prochaines : car nature [uy a donnéce naturel. Et ainf fu- çant & attirant à foy toute l'humeur & des muraïlles & des abres ,illes fait mourir & fecher. Etencor qu’onlecoppe par le bas , il ne laifle pour cela de viure , &fe maintenir: Il y aaufivne grande difference és fruiéts:car les vns font doux, & les autres font fort amers : & ce tant éslherres blancs , que noirs. Les oyfeaux nousen monftrenc l'experience: car ils font fort frians del'vn des fruiéts: & de l'autre 1ls n’en veu- lent point tafter. Voilà quant au lierre ce qu’en dit Theo- phraîte. Orcombien que Theophrafte ait fait mention d'v- ne infinité de fortes de herre: fi elt-ce que nous n'en met- trons que deux, c'eft aflauoir, le grand & le petit. Le grand donc que nous appellons , arbre , ne prouient point feulement aux forefts, où de fon embraflementilfaifir & fer- re fibienles grands arbres ; qu'il les faiemourir : mais aufsi s'empare tellemér des vieux edifices, mufailles & fepulchres, Plin.B16 curieux de les fauoir,ne fe contentant de ce que Plineendit, 40 qu’en fin illes fait enfemble luy tomber et se Du com- ci encores qu'ilen parle fort amplemér:l pourra auoirrecours M£Ncement iliette vne fueille lemblable à celle du poyrier, Theophr. de à Toro qui dechiffre par le menu toutes les efpeces de longuette ; laquelle par fuccefsion de temps fe fai de forme nat. Plant Jierre:& duquel nou: auons prins & tiré les parolles fuyuan- triangulaire , du refe liée, groffe , & atrachee à vne longue lb.3.e.8. tes :1l ya pluñeurs fortes delierre:carilyenaquirampepar AUEUC; AyAntvr gouft entremeflé d'acuité ; aigreur &amer- terre:l’autre feierte en haut.Et quant à ceux quifeietrenten haut, il yen a plufieurs fortes: coutesfois’ ils font reduits en ce: trois genres : aflauoir, en lierre blanc, lierre noir, &lierre helix, c'elt à dire, qui eftclauelé & attaché, foités murailles, ou és arbres. Ces trois genres font auf diftinguez & diuifez en plufeursefpeces: car les vns 1ettent & produifent feule- ment leur fruiblanc : & les autres ont les fueilles & le fruiét blanc. D'auantage,entre les lierres, qui portent leur fruiét blanc, lesvnsiercent vn fruict aflez gros, mafif & amafñé). comme vne boule:& appelle-on cefte forte delierre, Corym- bia,&en Athenes Acharnica des ruifleaux.Il ya d'autre lier- re, qui porte fon fruiét moindre, & plus efparpillé,rout ainfi que faitlelierre noir: lequelaufsia plufeurs differences en fes efpeces, non toutesfois fi remarquables que celles du lier- re blanc.Maisle lierre helix eft bien remarqué en fes differen- ces, poureftre bien notoires. Car en premier lieu, il eft fort différent en fueilles , tant pource qu'illes a petites , qu’aufsi elles font faites à pointes:ou qu’elles font mieux agencees & plus belles à voit : veu quele lierrea fes fueilles rondes & fimples. Il y a aufi difference au compartiment des neuds,& tume. Il fleurift fur la fin d'Automne, rendant de fleurs mouflues, pafles,d'ou en hyuer fortent leursraifins,qui font vn peu plus grans que ceux de troefne, & verds du commen- cement, puisnoirs à leur maturité, c'eftafçauoir fur le mois de Ianuier. Le petit eftfterile, & l'appelle-on hclix. Il ne grimpe gueres fur les arbres , ains fe traine ou parterre; ou fur les pierres , rampars , vieilles mazures, & hayes, ayant vne fueille deforme toufourstriangulaire,& maculee de pe- Otitestaches. L'vn & l’autre verdoyenten touttemps. Les erpens aiment fort l'hierre, pour caufe qu'en hyuer ils fe ca- chent dedans, & s’entretiennent par fa chaleur.. Le ius des fueilles prisen gros vin eft bon aux enfleures de la ratte. Con tre les douleurs de tefte procedans du cerueau prens fept fueilles de lierre cuites en huyle & vinaigre:autar de noyaux de pefches bien efcorcés:le tour bien broyé,applique-le fur le front &lestemples. Ceux qui ont des fontaines en quelque partie que ce foit du corps; vfnt volontiers de fueilles de lierre : car elles ont vne merueilleufe proprieté pour attirer l'humeur qui y diftille, & f en outre conferment & confoli- dent la playe.Noz femmes font de chappeaux de lierre,qu'ils en la fertilité, ou fleniité. Carilyena quineporte point 6o Méttent fur la cefte de leurs petits enfans , qui oncla de fruiét: pource qu'ils ne font transformez en lierre felon que dient aucuns. Mais fi tous deuiennenc lierre (felon que plufieurs autres dienr) la difference fera caufee dcl'aage, & de la difpofition, & non re raifon du genre : tout ainfi que ferait celle quieftentre les poyriers priuez , & fauuages. Toutesfois on voit bien que fa fueille eft bien differente du refte pleine d’efchambouilleures & puftules : car par ce moyen ils enoftent toute l'in- fammation. L'eau qui diftille dela tige, enduite,tue les poux & lendes. Lierre al. lib, 7. mplimeds hecphr, de t. plant. 31641 8e S Y:K:.DHIO $C Lierre terreftre Es. Iya aufsi vne certaine her- K Le, qu'on appelle Lierre terre € fre. Elle fe traine fort loing NZ & par terre , par petites cordes Ë D quarrees,d'ou fortent de fucil- ÿ# les rondes , crefpues , & dente- Zn lees à l'entour. Sa Heur tire fur ÿ le pourpre, & eft petite, fortanc 7 au mois d’Auril du lieu mefme IS d'ou forrent les fueilles.Ses ra- cines font bien minces, &(e iet- VAS tent des nœuds des tiges qui AE) demeurent coniointes à terre ; par ce moyen.Elle prouient en lieux ombrageux, aupres des murailles des villes, chemins,& & quelquesfois aux iardins. Elle avn gouft fort amer: qui fait qu'elle a vne vertu propre Pour purger, fubtilier & ouurir. On eftime qu’elle eft particulierement propre;,prife en breu- uage, aux bleffeures des entrailles : & ncätmoins on y mefle armi des racines de garence,& de diétamnum blanc;item la Un pilofelle,la pimpenelle,fanguiforbe;la quintefueil le, la biftorta,le picd delyon, la queué de cheual, la virga au- rea,la tormétille, & le chou rouge:faifant le tout cuire enfèm ble en vin bläc:puis on en fait de breuuages,y meflät de miel rofat à fuffifance ; pour lesrendre doux. On en donne tous lesiours trois onces au patient. Son ius meflé auec verd de gris eft bon aux vlceres cauerneux. L’huyle-qu'on fait de lierre terreftre , ayant deftrempé de fes fueilles frefches en iceluy , & laiflé long temps au foleil en efté, eft fort fingu- her pour la colique , tant pris en breuuage que clyfterizé. Galien, parlant du lierre, dit ainfi: Le ierre eft compofé de faculrez vontraires : car en luy y a quelque fubftanceaftrin- HD Gi 10 LBEVRE AL 241 lus cuit en miel, à feu de chatbon, dedans yn vaï£- feau de cuyure, efclarcitla veuë. On cire le ius aw commencement de l’etté, des fucilles, de latige,& de la racine; & l’ayantfeché à ll’ombre;on le metentro- chifques. Sa racine; prinfe en breuuage auec anis, &c vin blanc, guerift de la iaunifle, & eft bonne aux vl- ceres corrolifs. Appliquee auec du vin, ou machee, elle appaife la douleur des dents. L’efclere s’'appel- le hirundinaire, pource qu’elle commence à res quand les arondelles viennent: & feche quand elle s’en vont. Aucuns dient,que les parons des arondel- les rendent la veué à leurs perissauec cefte herbe. L'efclere ef afez cognuë. Nos Alkumiftes, ignorans le proprieté de fon nom Grec, qui eft chelidonium , qui figni- fe autant que, herbe des arondelles: l'appellent , en Latin, Cælidonum : c'eft à dire, Don du ciel. Er fe fondans {ur la Geli don, fuperitition dudit nom, ils fe vantent de tirer vne quinte ef- fence de celte herbe , qui eft non fulement propre à:leurs refueries Alkumiftiques : mais qui auffi eft bonne à plufieurs 9 maladies & inconueniens , felon qu'ils dient. L’efclere croitt jar tout ; tant és hayes & buyflons , que és bors des foffer, elong des grans chemins, & parmy les mafures & ruynes des vieilles maifons. Diofcoride dit fur la fin dece chapitre, qu'il yen a qui croyent quelesarondelles redonnentlaveué à leurs petis , y appliquant de ceft herbe. Ariftotetoutesfois © 4rif. lib, afferme que cela vient nâturellement; & non parcure. Ily à 4. de gen. (dicil) quelques oyfeaux qui fonc leurs petis imparfaits & anim.a6, aueugles,pour eltre petis, & par en faire beaucoup;commela corneille,la pie,la pañe, & l'arondelle,. Et mefmes s’il adue- noit qu'on poignift les yeux des pers des arondelles nou- uellement formez , ils ne laifferont pour ce de venir à perfe- gente : laquelle nous äuons môftree eftre froide & terrcitre. 3 o&tion. Car à caufe qu'ils ne font encores forgez, on ne les la aufsi quelque fubftance acre & mordante: laquelle mef- mes fe monftre chaude au gouft. Outre cela,quädileft vert, il a au fi quelque fubftance qui eft aqueufe & tiede, Mais s’il ef ec, toute l'aquofité fe pere : & demeure feulementla fub- ftance terreftre , qui eft froide & aftringente: &celle qui eft chaude, acre & mordante. Annotation. * Marcellus a doftement prins garde, qu'il yauoit faute en ce pañlage : & que au lieu de {32 c'eft à dire rouges, il falloit mettre tvgv/werep«; c'eft à dire belles à voir. À quoy s'accorde aufsi la defcription qu’en fair Theophrafte. Chelidoninm maius: François, Chélidoine, Efclere, on,Felongne: Arabe, Kawroch,Chalidunitm, Chi. lodomontoma:, © Memiram: Italiens, Celidonia: Allemans, Scheluurtz, © Schelkrant : Efpaignolz, Celiduenhasou,yerna de las golundrinhas. CLXXPI. La tige de l'efclere eft fubrile & grefle, & haute d’yne coudecsou plus:ayant {es rainceaux tous garnis de fucilles. Elle a les fueilles femblables à la grenoillette: Ÿ mais elles font plustendies, à & plus bleuës. Aupres de N+ chafque fueille elle produit < vne Aeur femblable au vio- Nh. lier blanc. Elle iette yn laict jaune, quieft mordant , ai- CRE EAN: tent fort à celles du pauorcornu:au dedans defquel- les y a ne graine plus groffe que celle de pauot, Son peut gafter:& pource aufSi reuiennent. Eten vnautre pafla- A LE ge; Si quelqu'vn poind les yeux des petis des arondelles fre ARE chemenr faits , ils ne laiffenr pour ce de reuenir , & d’y voir. Cefte herbe touchee à pied nud,& portec dans le fouher,gue rifl(comme l’on dicjde Ë iauniffe. À ppliquee fur les mamelles des femmes ; reprime la trop grande abondance des mois. L'herbe entiere auec fa racine broyee,& cuite en huyle deca- momille, puis appliquee fur le nombril,appaife les trenchees, & les douleurs de la mere. Reduite en poudre elle guerift les blelRures & vlceres. Son ius enduit eft bon aux Dalles ant & cicatrices des yeux : mais note qu’il le faut premierement addoucir auec lait de femme, à caufe de fa grande acrimonie. 40 Mis fur les dens creufes,illes rompr,& les fait fortir hors.En- duit fouuentfur les poyrcaux;illes fair tomber. eAguilina fine « Aquilegia: François, e Ancholies: eAllemans,, Ackeley. Aucuns efliment l’ancholie cfrela grande chelidoine. Elle vient és montagnes, ayant fes fucilles femblables à la grande chelidoine, chiquetees à l'en tour,quafñ commele coriandre. Elle fe ierreen tige vers le mois de Iuin , & en produit beau- coup ; lefquelles aufsi font gref- les & tendres: d'ou fortent les fleurs, aux vns purpurines, aux autres blanches, & aux autres derees:tant nature fe plaift à les diuerfifier. Elles rayent à mode d'eftoille, & d'icelles dependent quatre petits cornets recout- bez contremont , d'ou derechef prouiennét de petis chapiteaux = longuets,comme ceux du melächium, qui portent vnegrai- ne tannec. La graine (comme difénc quelques Simpliftes} prife en breuuage au poix d'vne dragme en vin de Candie , y adiouflant vn peu de fafFran, guerit la iaunifle:n’oubliant ne- anñtmoins tout aufsi toftapres de faire fuer le patienc. Galien parlant de l'efclere, dit ainfi: L'efclere a vne vertu fortchau- la veuê : & principalement à ceux qui ont amañlé quelque x maille, anis Gal. l:b.8, de & abfterfiue. Son jus eft fott bon pour aiguifer & efclarcir finp.med. Theophr. de fe dit ; qu'elle n’eft appe bift. pl. bb. finon pource qu'elle ietre fa fleur incontinent es les aron- 7-cmab14 delles commencent à venir, tout ainf que l'efc 242 maille, ou autre fuperfluité efpelf: ; en l'œil, qui abefoin de difolution, & d’eftrerefolue. Aucuns ordônent faracineen breuuage,en vin blanc, auec femblable pois d'anis, contre la jaunifle, caufee d'oppilation defoye. Icelle machee, ap paie la douleur des dents. Chelidoninm minus:François, petite Efclere,ou, Couil- lons de preffres: « Apotbicaires, Scrofularis minor: eArabes, Memirens T Chilodomon : Allemanss Feigusartzen Blanterkraur,0n, Pfajèn hoedlin, ou, Meien kraut: Efpagmolz , Scrofularia menor: Italiens, Fauifcello. C'L'XXMIV IIS La petite efclere> qu'au- cuns appellent, Fourment fauuage, eft vne petite her- be, quiierte fes fueilles de- puis fa racine, fans aucune À cige. Ses fueilles font fem- blables à celles de lierre: fn toutesfois elles fonr moin- # dres,& plus rondes : & font molles & graffetres.Elle iet- te plufieurs petites racines qui fortent d’vn mefme du- rillonlefquelles font amaf- fees à mode du fourment, qui eft en monceau : dont y en atrois ou quatre ; qui 20 |1comment l'ambition temeraire reduit les A NID? MA TT 'AAMO EVS en medecine:aufsi il peut eftre quellæpetite chelidoine d’Ita- lie n'ait aucune ou bié peu d'acrimonie:ét que celle qui croift en Grece foit fort acre & mordante. Car ofkce l’acrimonie, noftre petite fcrofulaire eft du tout femblable à la petite che- lidoine defcrite par Diofcoride.Parquoy ie tiés pour certain, que encores que noftre petite fcrofulaire ne foit point mor- dante, que neantmoins c’eft la petite chclidoine. Pour cela neantmoins ie ne veux dire qu'elle foit propreaux maladies & accidés,aufquels Diofcoride & Galien dient la petite cheli- doine eftre bonne: pource que noftre petite fcrofulure eft priuec de toute acrimonie. Car veu qu'elle ne tient de l’acri- 10 monie,il faut conclurre neceffairement qu'elle eft priuee &c deftituce des vertuz & operations qui fuyuenc ordinairemét cefte qualité. Delà vient queie ne puis fuyure l'opinion de ne ;ence qu'il dit la petite chehdoineeftre vne efpece delierre mol & tendre. Bien eft vray queles fueilles de cefte herbe fôt femblables à celles du lierre:mais il falloit côfiderer qu'elle n’a point decampoles ni de tendons pour s’aggraffer, comme ont naturellemét toutes efpeces de lierre. Mais l'au- tre s’eft bien trompé plus lourdement, lequel n’a point eu de honte de maintenir contre nous, que celte noftre fcrophu- laire n'eftoit point la petite chelidoine, ainsl'Amellus, d'ont fait métion Virgile au quatriefme des Georpiques. Orvoy- EE utnes enfre- naifie.Galien,parlät de la petite chelidoine;dit ainf:Comme ainf foit que la petite chelidoine foit plus acreque l'efclere: eftant enduite, elle vlcere foudain, & efcorche la peau,& iette hors les ongles pourriz & corrompuz. Son ius eft fort acre: parquoy eftant tiré par le nez, il purge le cerueau. Par-ainf donqueselle eft chaude & feche au quart degré abfolut. Othonna, CHAP. CLXXVIII. Aucuns dient l'othonnaeltrele ius d’efclere:d’au- s’eftendent en longueur. Elle croift aupres des eaus 3 ° {res dient que c'eft le glaucium: & d’autres dient que courantes, & aupres des eftangs. Elle eit fort acre & mordante : de forte qu’elle vlcere & efcorche le def- fus de la peau, tout ainfi quefaitanemone. Elle em- porterongnes» gratelles, & mefmes les ongles pour- ris & corrompus. Le iusriré de fes racines , purge le cerueau, sileft prins &tiré par le nez. Sa decoction, gargarizee auec miel , eftfort finguliere à ce mefme effect : &c fi fait fortir hors tout ce qui empefchela poitrine. La petite efclere eroift quaf partoutel'Iralie,és lieux ma- refcageux, & és bors des foflez:& la trouue-on feulement au Printemps. Ses fucilles font moindres que celles de lierre: toutesfois elles font plus rôdes,& graflettes:& ne iette point de tige. Elle produit vne fleur jaune , encor que Diofcoride n’en ait fait mention:laquelle tient à vne queuë qui eft min- ce & füubtile. Elleiette plufeurs racines,qui toutes procedent d'vn durillon : lefquelles font ptites , & amaflces comme les grains de bled enfemble:dont ÿ en a aucunes qui s'eftendent feulement en longueur. Ceftc herbe fe pert incontinent: car ellecroift,& meurt au Printemps, Aucuns l'a pellent Scro- fularia minor , pour raifon de fa racine qui e compofee de petis durillons,qui reffemblent aux glandules ou efcrouelles, queles Gres appellent fcrofules. D'autres dient, que c’eft pource qu’elle, eftant appliquee, eft bonne aux efcrouélles. Nos Tofcans l’appellent Fauofcello : pource;commeie pen- fe, quelle ietre fes fueilles graffes,kcomme feues. Theophra- he chelidoine , pour autre raifon, ere. Aure- fe il ya bien à confiderer, affauoir fi cefte herbe eft la peti- techelidoine, defcrite par Diofcoride & Galien, ou non: pource qu'elle n'aaucuneacrimonie , ni en fes fueilles, nien fa racine :encores qu'elles deuffent eftre plus acres, & plus mordantes que celles de l'efclere : veu que ( fclon Gaken }la erireefelere eft vlceratiue, & chaude au quart degré. Selon quelles confiderations on pourroit dire cefte herbe n’eftre lapetite chelidaine,finon qu’on en vouffit dire autant qu’en dir Galien de l'aron. Carilpeuteftre, que comme l'aron Gal. lib. 2 n'elt aucunement medicamenteux, & ne participe d'aucune dealim.fac. acrimonie à Cyrene, rellemét qu’on en eft plus friant audit pays qu’on n'eft de raues : & queau contraire il eft fi acre & mordiät en Itahe & Afiela mineur, qu’on s’en fert feulement 9@E & ceftleius du pauotcornu. D'autres dient que c’eft leius du mouron bleu, du iufquiame, & du pauot, meflezenfemble. Yena quidient que c'eft le ius d'y- ne herbe appellee othonna;qui croift en laregion des Troglodytes, au quartier d'Arabie, qui eft le plus rochain d'Egypte. Les fucilles d’othonna font fem- Élables à celles de roquette : mais elles font percees, comme vn crible, & comme fi elles auoyent efté rongees des vers, eftans comme chancies & moifies. 40 Elle iette peu de fueilles :& produit vne fleur fem- blable au faffran , qui a la füeille large : pour laquelle caufe aucuns l'ont eftiméeftrevneefpece d’anemo- ne. Son ius femetés medicamens ordonnez pour les yeux, oùilya befoing de mondifier: car ilmange & abfterge tousles brouillats &esblouiffemens ; qui empefchentlaveué. On dit que cefteherbe iette vne certaine liqueur: laquelle,eftantbien lauce & repur- gee detoutes pierres & ordures , fe met & lareduit- onentrochifques. D'autres dienrque c’elt vne pierre ypte> qui croift en Thebaïde, laquelle eft petite, se couleur d’ærain:& qui eft mordante,acre;aftrin gente & brulante au gouft. Il appert bien que DiofCoride n'a eu certaine cognoiffance d’othonna,ence qu'il n’en afferme rien decertain:ains en efcrit fur le recit & opinion des autres,qui en auoyent aupa- rauant fait mention. Quelques vns routesfois eftiment qu’orhonna foit ce quelecommun nomme,Giroffles d'Inde, L'opinion defquels ie fayurois volontiers; s'ils auoyent leurs fueilles femblables à celles dela roquette , rares & percees comme vn crible , & qu'elles fe brifaflent aifement:mais veu qu'ils font fort fucilleus ; & que leurs fueilles fe rapportent luftoft au tanacet qu’à laroquette, qu’elles ne font trouees 5 moded'vn crible, commefielles auoyent efté rongees des rats, & qu’elles ne s’efmient aifément:ie ne voy aucune veri- fimilitude qui m'induife à leur adioufter foy. On pourroit obietter que leur fleur eft de couleur defaffran , & que leurs fueilles font larges , telles que dit Diofcoride eftre celles d’othonna : mais c'eft obicétion eft peu valable ; eu efgard à beaucoup Fuchfili comp. m Gal. lil fimpl.n S VR)IDI O'S:C. beaucoup d’autres marques nullemét correfpondantes:ioine uelontrouue vninfnité de fortes de plantes quiontleur fleur faffrannee, & leurs fucilles larges. De moy, s’il m'eftoit permis d'en iuger & ordonnér;ie mettrois l'othonna au ranc pe camonulles:mais ie laifle ceft authorité à plus expers que moy.Cependantafin de complaire à vn chafcun;ie les defcri- ray icy toutes deux. Cefte plante doncierte force iettons & furgeons ; ayant beaucoup de tiges ; quafi de la hauteur de deux coudees,quelayesfois plus,ridees, droites, tirans fur le roux fes fueilles font dentelees,& en grand nombre, fembla bles à celles du tanacet;horfmis qu'elles font quelque peu plusgrandes,& plus diuifees. Sa racine eft courte, mais bien 1 O garnie, &non gueres profonde en terre. De cefte forte nous €ntrouuons trois efpecés;lefquelles ne fonten rien differen- tes qu’en couleur & façon defteur:la plus grande defquelles porte defleurs grandes , bien garnies de fueilles , & dorees. Éagre les a plus petites, eftans agencees en deux ou trois rancs, & ietrans au milieu , comme la rofe , de petiscapilla- ‘ments floriffans : leur couleur eft doree purpurine, & font leurs fucilles groflettes , &f reluifantes , que l’on diroit fer- mement que Nature lesa formees de velours. La derniere forte; quieit la moindre, ne difiereen rien dela precedente, excepté qu'elle ne deuient fi haute, & que fes leurs ne font enuironnces que d'vne fimple couronne, &font moindres 20 quelesautres. Toutes leurs fleurs fortent d'unlong bouton; pottelé & poulpeux;comme “an du thapfuscoronné,& at-+ taché à longue queuë : de là fort [a graine,qui eftlonguette, mince & noire. Orelt-elle d'vne vertu chaude & feche : & pource aufsi on s’en ferten medecine , lors qu'il eft queftion de nettoyer, purger & ouurir. Egineta la met en certaines compofñtions:difant que c'e leius de l'efclere, fuyuant peut cftre l'opinion de ceux qui en auoyent parlé ; ainli que Dio- fcoride auoit fait. eAuriculamurë:Grecs, Myosotis : François, Oreille deratte,ow, Mouron: Iraliens, Orecchia di ropo:30 eAllemans, V'ualdt mangolt mitblavuer bluomen: Efpaignolz, Oreya de raton y:r4a. CLXXIX. CNETIEARPE L'oreille de rat, qu’au cuns appellent Myos oris, eft vne herbe produifant 2, quelque peu rouges parle bas, &r aucunement creufes. Ses fucilles font eftroites, longuettes ,ayans le dos ai- gu & enleué, & rirenc furle noir: & font côparties deux à deux, par interualles : & vonrtoufiours en aiguifant. D’entre les fueilles fortent doit : ayant auec foy plufieurs petites racines atta- chees. Saracine enduite, guerift les fiftules des yeux; qui viennent pres le nez. Aucuns appellent alfiné, oreille de rat. Aucuns exemplaires de Diofcoride mettent apres ce cha- pitre; l'alfine, dont fera parlé au quatriefme liure : pource queauffi onl'appelle, Oreille derat. Etregardans à la pro- ximité desnoms ,aucuns Modernes ont tranfporté du qua- triefme liure le chapitre du mouron,& l'ont mis apres CM qui traite d'yne herbe de la mefime efpecc,& du mefme nom que le mouron. Mais pource que l’ordre de Diofcoride porte de parler du mouron, aprés la parietaire, à laquelle ilatel rapport;ques’iln'eftoit moindre que la parietaire, Diofcori- de affermeroit que ce font mefmes plantes : pour cefte caufe nous lairrons d’en parler iufques au quatriefme liure,pource que c'eft le vray lieu d’entraitter. Au refte, noftre oreille de rar,dont à prefent eft queition,fleurift en May:& croift quai LAV R ENT 243 partout,tant és prez, terres; & iardins, que le long des grans chemins. Galien dit que l'oreille de ra cit defficcariue au fe- Gal.lib. 7. fimplmed cond degré:& n'a aucune apparence de chaleur. Glastum , fine Tfatis fatina : Grecs, Ifêré : François, Guedes on Paffel:« Arabes, Dili, Dileg, V'efines Chate Charts, Alchat, Adlen, Adblen,on, Nsl:lra liens, T{aride,on Glaffo domeffico : Allemans,V'nei- dit: Efpaignolz, Paffel. Glafium [ylneStre ,ou 1 faris agreStis: F Tançoiss Guen des 04, Pastel (äunage: Italiens, 1 fätide ,om , Glaffo filnatico. Guede,on paie! ue no Guede,on, paffel fauuage. CHA, MER Le paftel cultiué , que noz Tofcans appellent Guado , fert grandement aux foullons & aux tainturiers de laine : pource que le meflant parmy leurs taintures, il les rend fi viues, qu'elles ne perdent jamais couleur. Onen fait grand fait de marchandifé en la marche d’Ancone: & principalemencen vn Bourg ; qui eft nommé Gualdo, pour la grande quantité de pañtel qui y croift, & qu'on y vent. Pline met le pañtel fau- P/"./.10, uage au rang des laitues fauuages :caraufsi illes retire fort. #-7- On fait du pañtel, ce violet que les peintreseftimenttant, & qu’on apres Indicum, duquel fera parlé au cinquiefmeli- ure.Galien parlant des deux fortes de paftel, dit ainf : Le pz- tesfois aucune mordication : car il eft amer & aftringent, Mais le paftel fuuage a vne acrimonie apparente & au gouft,&en fes operations. Par-ainfiileft plus defficcatifque le paftel culriué:&refifte,auec plus grande cfficace,aux pour- ritures moites & humides. : Telephinm. CHEAP. 0 ( L'XEEXO Telephium eft femblable au pourpier & en ZX 2 tige lier À Gal.bb. 6, ftel cultiué, dont vfent les tainturiers, defleche fort:fans tou-ffrrpl. med. beaucoup SAR fuyure leur opinion. Galien, parlant du telephium, dit ainf: fmp 244 tige; & en fucilles. En chafque neud il porte deux fucilles à mode d’aifles. Ilierte fix ou fepr branches couuertes & entaffees de fueilles bleuës, groffes,glu- antes & charnués. Il iette vne eur jaune ou blanche. ILcroift és terres cultiuees, & principalement és vi- gnes ,au printemps. Ses fueillesenduites fix heures durant, gueriffentlagratelle blanche ; ou bienle mal fainét Main:mais par apres il lafautenduire de farine d'orge. Enduites au foleil auec vinaigre,elles oftent & mangent les gratelles blanches : mais toutesfois il les faut bien nettoyer, aprés qu’elles font feches. Fabaria, Ilecebra , (raffula minor, fine Fabagraffa: Grecs, « Aï200n agrien: Françots, Reprifés Lonbarbe des vignes, Fene cheffe , on Ci- cotrin, | Combien que pluñieurs fçauans Simpliftes eftiment craf- fula minor eftre le vray relephium : ceneantmoins veu qu'el- le nuit abfterfiue ni defficcatiue , comme Galien dir le rele- phium eftre:& que d’ailleurs;les fucilles de crafula font beau coup plus sr que celles de pourpier : encores qu’elle ait e marques de telephium, iene puis neantmoins ss Gü AND. MATTHIOLVS SVR DIOSC. LIV. II Le telephium à vne vertu def. ficcatiue & abfterfiue, fans tou- tesfois auoir grande apparence de chaleur. Pour laquelle caufe plufieurs le mettroyent au pre- mier degré : mais neantmoins ileft defsiccatif au plus haut du fecond degré, & mefmes au commencepient du tiers. Par- anf il eft bon aux vlceres pour- ris : gueriffant auec vinaigreles vlceres blancs,& tirans a feu vo- "age. Voilà qu’en dit Galien. Lefquelles qualitez on netrou- uera iamais en noître Craflula minor : encores qu'elle retire fort au telephium ; felon qu'on SET "———\ peut voirau pourtrait que nous auons ici mis. Maïs puis quela difference eft feulemenc és 20 tant prins à noftre Craffula minor,& à plufieurs autres plan- tes,qui ont changé de naturel , changeans de Climat. Mais toutesfois en telles doutes ie laifle à toute perfonnele iuge- ment libre. FIN DV SECOND LIVRE. LES x Quelque vemplaire Payant Je perficie fi pee que > laférpi- us : cat il a rares Quelque empl. és rbres, w = LES Co anne ES M MENTAL À SS SSS RSC DES MS DE RCE ANDRE MATTHIOLVS MEDECIN SENOIS, Sur lecroifie[me liure de Pedacius Diofcoride Anazarbeen, de La matiere medicinale: PREFACE. Ce) SE) res 2 SE eAgaricum : F rançoiss e Agaric'e Arabes, Gari- chum, 04 Garicam : linliens, e Agari- co: ce Allemans, Dannen Schu- ñan : Efpaignolz, Agarico, CHAP. Je W, SAN ES yne racine A ALAN Te" SN À AN = plus folide & ferré que la femelle. Il croift en celle re- : gion de Sarmatie;qu'on ap- que l’agaric eff la racine d’vne plante, D’autres affer- ment qu'il croift és troncs des arbres , comme faitle boulet: & qu'il s’engendre de certaine corruption & putrefaction. En Galatie d'Afie, &en Cilicie, il croift +és cedres : routesfois celuy n’eft de grâde ver- tu, & s’efinie en lemaniant. Le naturel de Pagaric \ pelle Agaria. Aucuns dienr 5° V premier & fecond liure, trefcher Aree, nous auons parlé des chofes aromatiques , des onguens, huyles, arbres, fruiéts, A sommes & refines d'icelles. D auantage nous auOs traité des Al beftes, des bleds, des hèrbes potagieres, & de celles qui font A] acres & aigues. En cetroifiefme nous traiteronsæes racines, | desius, des graines & des herbes, tant de celles qui font do- eue Es meftiques, & dont on vie ordinairement, que de celles qui font propres & conuenables à l'vfage de Medecine. eft d’aftreindre , & d’efchauffer. Il eft bon contreles pour ofter la palleur & mauuaife couleur à vne perfonne. Prins auec vinaigre & miel, il eft bon breuuage , en eau, au poix de trois oboles ; il re- ftreint 1 crachemens de fans. Prins en femblable pois ; auec vinaigre miellé , il fert aux fciatiques, douleurs des iointures , & à ceux qui ont le haut mal, & aux femmes quiont leurs mois fupprimez, & qui font trauaillees des ventofitez de l’amar- ris. Prins deuant l’accez des fieutes , il diffoult les friffons & tremblemens qui viennent au commen- cement de l’accez. Prins au pois d’vne;ou deux dragmes, en eau miellee il purge leventre. Prins auec vin trempé , au poix d’vn denier ; il fert decon- Xe trepoifon. 246 A N D. trépoyfon. Prins en vin, au pois de trois oboles ; il eit Hingulier aux morfures & pointures des ferpens. En fomme , l'agaric eft bon à toutes maladies inte- rieures;prins Maintenant en Eau» maintenant en vin, & quelquesfois en vinaigre miellé,& aucunesfois en eau miellee;felon queles patiens feront d’aage, ou de forte ou de foible complexion. L'agariceft vn boulet qui croift és arbres, Nous en auons parlé fuffifämment cy deflus , traitrans du larix , ou meleze. I Ontrouue de fort bon agaricés montaignes de Trente, où ïy en ay fouuentesfois coppé auec vne farpe. Aurefte,en- Plin, li, 16. COTES Que Pline die que tous arbres qui portent gland > pro- cap.B. duifent 1 agaric : ce neantmoins ie n'Ay VEU nienftalie,nien toutes les môtaignes & forefts de Trête, que l’agariccreuft en autre arbre, qu’en lameleze. Diofcoride dit bien queen Galatie d’Afe , & en Cilicie , l'agaric croift és cedres: & ne fait aucune métion de celuy qui croift és melezes,ni de celuy Fuch.in li AU felon Pline, croift és arbres qui portent gland. Fuchfus de cüp. med- dit qu'on apporte l'agaric à Venife,de Sarmatie, paflant par | Sclauonnie:& de Galarie & Cilicie en Alexandrie, & delà à Venife. Et fe fonde le bon homme fur le dire de Diofcoride, quidit que l'agaric croiften certain endroit de Sarmatie , & en Galatie d’Afe, & en Cilicie. Mais felon que dient les mar- chans efpiciers , il y a long temps qu'il ne s'en apporte plus defdits pais. Car ie (çay pour certain , que quaf cout l'aga- ric, qui fe vent à Venife, s'apporte en partie des montaignes de Trente, où1l ya force forefts de meleze, & en partie dela Voltoline,& des quartiers de Noricum. Et certes ; eftant à Venife , ie n’entendis jamais qu'onapportalt d’agaric d'ail- leurs que defdits lieux.Parquoy ie penfe que Fuchfius s’abu- Gal.ub.e. fe en ceft endroit. Galien parle de l'agaric, comme d'vne fimpl.med. CErtaine racine, difant ainfi : La racine d'agaric , c'eft à dire, celle qui croift au tronc de l'arbre, femble douce du premier 3 gouft : mais par-apres elle fe trouue vn peu amere, & parti- cipant à quelqu#acrimonie : eftant aufsi quelque peu aftrin- gente. Sa fubftance eft lafche & flaque. En quoy ilappert(f Certes nous nous fouuenonsde ce qui a efté dit cy deflus)que ce medicament eftcompolé de fubftice aérienne & terreftre, fubtiliee & extenuee par quelque chaleur. Aurefte ,iltient bien peu de l'eau : & par ainfi def refolutif & chaud : & inci- de & fubtilie les humeurs grofles : & defoppile les parties interieures &nobles. Pourcelte caufeil gueriftlaiaunifle, qui procede d’oppilation de foye. Et felon celte mefme pro- prieté,il eft bon à ceux qui ontle haut mal:& ofteles friflons periodiques, caufees d'humeurs groffes & vifqueufes. Prins au poix d'yne dragme,auec vin trempé,ou bien appliqué fur la playe , il fert aux pointurés ou morfures des beftes veni- meufes, qui nuyfent à la perfonne par la froideur de leur ve- nin. L'agariceft aufsi purgatif. Eten vn autre paflage ,1l ‘ditainfi: L'agaricne fe peut fofiftiquer. Le meilleur, eft le plus leber: mais celuy qui eft mafsif, pefant, & tenant du boys;ne vautrien. Celuy qui eftmoyen entre deux ferabon où mauuais ; felon qu’il fera eloigné ou approchät delvnou del'autre. Voyli qu'endit Galien. Mefüué auffi parlant ds l'agaric,dit ain:L'agaric purge la colere, & la melancolie, & melmes il euacue la flegme, & routes humeurs grofles, vil- queufes, & corrom pues. Son propre naturel eft de purger le cerueau & tous les organes & coduits des fens,au fi les muf- $ cles. Il purge auffi tous les excremens qui foncen l'efpine du dos, & qui font attachez és nerfs: & purge le poulmon, & la poitrine detoutes humeurs vifqueufes & pourries:& con- fequemmentil purge l'eftomac, le foye, laratte, lesreins, & mefines les lieux naturels de femmes. D'auantage l'agaric refout toute la matiere dure & difficile à refoudre;qui eften- tre les ioïntures. Parquoy ne fe faut efmerueiller, fl Demo- crite dit l’agariceftre medecine familiere : carila conformité & rapport à toutes les parties du corps. En premier lieu il eft Fort efficace contre les douleurs & maladies dela tefte , du cerueau, & des pellicules d'iceluy : comme font douleurs in- ucterees : lehaut mal, apoplexies, vertiginofitez, rage, me-6 Jancolie,& frenailies, & toutes autres indammations du cer- ueau. D'ailleurs c’eft vne medecine finguliere à routes ma- ladies qui procedent d'oppilation : tellement qu'il eft fingu- lier à ceux qui ont la iauniffe, aux hydropiques, & à ceux qui font trauaillez de laratte. Il prouoque auffi l'vrine ; & les moys aux femmes. L'agaricrend la couleur viue à ceux qui font blefmes & decoulourez : & fait fortir & mourir les vermines du ventre. Ileftbon aufli aux ftiatiques : & dif- fout les humeurs qui caufent les fieures inueterees- Ilyena 4 Gale lib.x. de, Antid MC T T'AVONENS qui vfent d'agaricen lieu de fauon pour fe lauerlatefte, l'e- fimans fingulier aux douleurs froides de la tefte, Rhaponticum : Grecs» Rha on Rheon: à Arabes, Ra- _ued,04 Rhahend: François, Rhaponrique: Italiens, Rapontico. CH A7P: re Lerhapontique, que les Grecs appellent rha, ou theon, & les Latins , rhaponticum ; croift és regions qui fontau deffus du Bofphore ;.dont on l’apporte. C'eft vneracine noire, & femblable au grand cen- taurium : toutesfois elle eft moindre, & plus rouffe, & trouce: eftant aucunement polie, liffee, & fans odeur. Le meilleur eft celuy qui n’eft point ver- moulu , & qui eft gluant, & quelque peu aftrin- gent au gouit : lequel auffi eftant mache, fe treuue alle ou iaune, comme faffran. Prins en breuua- [o) 20ge; il eft bon aux foibleffes & ventofitez de l’efto- mac, & aux douleurs & trenchees, aux fpafies, rompures, douleurs de ratte, & de foye, & aux deffaux des rains, de la vefcie, & de la poitrine. Contreles coliques;douleurs des flancs, & maladies de l'amarris, ileftbon: & fi eft propreauxfciariques, crachemens de fang-foufpirs;fanglots,dyfenteries,& aux Auxions de l'eftomac: & donne fecours aux fie- ures periodiques , & aux morfures des beftes veni- meufes. Onle prentcomme l'agaric,és maladies que © deffus , &au mefme poix; & en la mefime forte: affa- uoir,en vin miellé,en cas qu’on n’ait point de fieure: & fioncften fieure;en eau miellee. Aux phthifiques on l’ordonne auec vin cuit:& és paflions & affections de la ratte , auec vinaigre miellé. Es deuoyemens d’eftomac , & quand ilne peut fouffrir la viande, on le mafche, & lemange-on feul fans autre liqueur. Le rhapontique ,enduit auec vinaigre efface & ofte toutesterniffures , meurtriflures , & toutes fortes de dartres & feux voulages : &auec eau» ilrefouttou- otesinflammationsinueterees. Saplys grande ver- ru confilte en altriction, coniointe à quelque peu de chaleur. R heubarbe. Les Apothicaires appellent Je rhapôrique , Rheupontique. Et faut noter qu'il a prins fon nom du fleuue Rha, qui pañle par vne certaine contrce voifi- ne de Ponte : pource que celte racine croift en abondance és riues & bors duditfleuue. Ce que bien demonftre l’hiftoire d’AmmianusMarcelliaus,où il LÆmm. ef dit ainfi: T'anaïs forc du picd «l.lib.r des mons Caucalens : & fai- fant longs circuits, diuife l’Afie del'Europe: & en fintombeés paluz Meotides.Rha eft vnau- L tre fleuue, qui luy ef voifin:és 225 riuages duquel croiïft vne racine ARRET finguliere,qui eft nommee com o me leditfleuue:& eft fort finguliere en medecine. Voilà que dit Ammianus. Aurefte,il n'ya pas long temps quele vray rhapontique s’eft peu recouurer:car au parauant on vfurpoit & vfoit-on de la racine du grand Certaurium aulieu du rhapontique. Et encores maintenant plufeurs vieux ref- ueurs, mefprifans les doëtes inuentions des Modernes, vfent de la racine de Centaurium maius , au lieu de rhapontique: Rhapon ne fachans que c’eft que rhapontique, comme nel'ayans veu, cmm#n & moins recherché , tant font arreftez à leurs vieilles opi- nions.D'auâtage;il ya plufeurs doétes Mececins Modernes, qui ÆRbheu por tiq# Ce ÆRba fleu [eo] SVR DIOSC. barbe, quionteftimé la rheubarbe & le rhapontique eftremefmes plantes : pource que de leur temps le vray rhapontique ne fe trouuoitenlItalie. Mais depuis qu'on en a apporté , au- cunsontreprouué ouvertement l'opinion des predecefleurs, sept. Entre lefquels eft le dote Manardus , lequel ayät autresfois «epi2. eftimé noftre rheubarbe, & le rhapôtique de Diofcoride eftre mefmeefpece de plante,ayant veu le rhapontique qu’on ap- orte de Mofcouie , eftre du tout conforme à la defcription qu'en fait Diofcoride, changea du tout d'opinion : ainfi que bien il demonfire , efcriuant à Leonicenus. le vis premiere ment le rhapontique à Venife ; à l'enfcigne du medecin , le- LIVRE LIL 247 nes & de Iftrie, ou bien ceux qu’on apporte de Ponte,de Su rie, & d'Egypte: ce neantmoinsils ne laiflent d'auoir leurs odeurs naïues & naturelles. Parquoy ie ne pourroye conclur re autrement, que contre l'opinion de Ruellius. Il faut donc dire;que ce que rhapontique n'eft point odorant,ne procede de la froideur du climat ou region où il croiff : ains vient de ce que c’eftvne autre efpece de plante que n’eft la rheubarbe. En outre la différence de larheubarbe & du rhapontique et euidente en ce,que la rheubarbe eft notoirement & naturel- lement laxatiue, & odorante & mafsiue, doree,feche, amere au gouft , & pefante. Au contraire , le rhapontique nefent quel on auoit apporté de Conftantinoble. Et par-apres j'en ro rien,& reflerre pluftoft le ventre,qu'il ne le lache. D'auanta- vaisen plufeurs autres boutiques, qu'on auoitapportéde geil ns amer; ains eft vn peu piquant. Iln’eft point Alexandrie, lequeleftoit du tout conforme aurlhapontique fecsainseft gluant:& n’eft mafsif ni ferré,ains eft de fubftan- er.li,s. des Anciens. Auerroes femeten colere & contre Galien, celafche;flaque, & fpongieufe:&eft d’ailleurs fort leger;tant | & contre tous autres,qui dientlarheubarbeeftrefeulement s’en faut qu'ilfoit pefant.Quoyconfideré,ie tiens que Ruel- aftringente: d'autant qu'ilsnefeferoyent prinsgardequela liusa failli grandement en ceftendroit:& principalement en rheuübarbeeft laxatiue. Maislebonhôme Auerroeseftfort cequ'ildit;lerhapontique &la rheubarbe eftre feulemét dif- reprchenfble Iuy-mefmecar ni Galien, nilesautresanciens ferens en odeur. Car l'argument ne vaut rien, & n'eft la con aontiamais fait mentio delarheubarbe:côbienqu'ilsayent fequencebonne ; de dire le rhapontique &larheubarbe eftre amplement efcrit du rhapontique defcrit par Diofcoride: vne mefme racine, pource qu’elles font femblables à veue entreles proprietez duquel onne trouueraiamais qu'ilfoit d'œil, veu qu'elles font diuerfes &differenres & en qualitez laxatif.Serapio & Auicenne ont aufi parlé du rhapontique, &enproprietez. Entel & fémblable erreur font ceux qui toutesfois fous le nom derheubarbe : fins quele Traduéteur dientla refinede fapin, & celle de meleze eftre vne & mefme ait maltraduit : de quoyiemedoutefort. Carils afignent 2° refine:pource qu'elles font fi femblables & en couleurs, & en les mefmes proprietez à la rheubarbe , quelesanciës auoyët fubflance , & en toutes autres marques qu'on peutcognoi- attribuees au AAA tete :tellement que mlvnnil'autre ftreàl'œil, qu'ileft impofibleles pouutoir difcernerl'vne de n'ôt dit que la rheubarbe Fuft purgatiue &laxatiue. Enquoy l'autre à veuéd’œil. Mais fi parles autres fens on veut faire on peut ayfémét voirqu'ilsontefcrit du rhapontique;,&non efpreuue de leur difference, cela fera ay[é à faire. Car on trou A Rob bovaror on peutdire hardimétquelafaute uerala refine de fapin fort odorante au nez, & amere au vient du Traduëteur,quia mis rheubarbe, pour rhapôtique. gouft:cequinefe trouue en larefine de meleze. D'ailleurs, . Ae- Quant à Egineta, ie tiens qu'ila eu cognoiffance dela rheu- comment feroit-il pofsible de difcerner la refine de lentifque ibr.7. barbe:d'autant qu'illameten certaines compofitions contre d’aueccelle de geneurc, fi ce n’eft au gouft? Item côme pour- L les gouttes,qu’on nomme, Diacorallion, Compofitio Aga- roit-on cognoïftre l'encens d’auec la gomme de pommes peti,& Compofitio Ataétos. Toutesfoisencoresa-ileftimé de pin; &autres grains de gomme, finon à la goufer, & par dibx. lerhapontique & larheubarbeeftremefmes plantesCeque lefeu? D’auantage, les piftaces & le ben font fifemblables, 3 bienildemonftreés parolles fuyuantes : où il dit que la tor-3 que fi le ben n’efloit amer , & les piftaces doux , il feroit fort mentine prinfe à la groffeur d'yneoliue, quand onfevacou” difficile les fauoir difcerner l'vn de l'autre. Item, ya-il chofes cher;lafche moyennement le ventre, & le lafche d'auantage, plus femblables quele cinnamome & la cannelle ? & neant- fi on met vn peu derhapontique. EnquoyonvoitqueEgi- moins fe font diuerfes efpedës. Cela m'a fait refoudre de ne netaa prins lerhapontique pour rheubarbe: eftimant peut fuyurel'opinion de ceux qui jugent des chofes feulemét par eftre que l'vn & l'autre fuflent vne mefne efpece de plante: quelques qualitez qu’elles ont: efquelles mefmes ils font le commeaufsi ont eftimé plufieurs modernes ,ainf qu'auons plus fouuent deceuz :comme font ceux,qui meux d'vne cer- cy deflus dit. Car fi Eginetaeuftfait quelque differéccentre taine petite conieéture, eftiment le rhapôtique &la rheubar- le rhapontique & la rheubarbe,ilen euft parlé feparémércen beeftremefmesracines. Gahen,parlant du thapontique,dit Gabe.lib.8. fon liure desfimples. Mais attendu qu'il neparlequedu ainf: Lerheon,qu'aucuns appellent rha,eft compofé de tem ffmpl. med. rhapôtique:il n’y a point de doute qu’il n'ait eftimélarheu-+ peratures & proprietez meflees. Car:il tient & participe à barbe & le rhapontique eftre vne &mefme plante. Au refte, Ruelliusreprent fort aigrement-ceux qui font difference du vne froideur terreftre: ce que demonftre l'afri&tion qu'il a: & eft d'ailleurs aucunement chaud : car fon le mafche aflez, rhapontique & dela rheubarbe, attendu que felon fon opi-#0 onle fentira vn peu acre & piquât.D’auantageil tient quel- nion ce foit mefme chofe : & que toute la difference qui y pourroit eftre, feroit caufee de la diuerfité des Climats &re- gions,où l’vne & l’autrecroiflent. Et dit d'auantage, que le thapôtique n’eft priuéd'odeur pour autre raifon,finon pour {a grande froideur des regions Septentrionales , où:il croift. Etneantmoins la region Pontique n'eft fi froide , que l'opi- nion de Ruellius puifle eftre iugec receuable: car certes elle ne fait à receuoir en aucuneforte. Autrement 1] faudroit conclurre, que toutes les plantes odorantes, qui croiffent en Leuant & auMidy, n’auroyent aucune fenteur ni odeur, croiflans en Mon Septentrionales,&-mefmes en laregion dePonte. Ce qui toutesfois eft faux. Carcombien queles plantes naturellement odorantes, qui croiffent és regions Septentrionales, ne foyent fivertueufes & efficaces ni en odeur, niésautres qualitez , que celles qui croiffent en Le- uant, ou és parties Meridionales : & ce pour raifon de la froideur du Climat des regions Septentrionales : ce neant- moins il ne les fauteftimer fi denuces de leurs qualitez,qu’el les ne foyent toufiours remarquables:& que mefmes;quand ileft requis , on n’en vfe és regionsoü elles croiflent. Carf pour la froideur de la region, & inclemence de l'air,elles per- doyent leurs qualitez naturelles, tellemér qu'elles ne retinf- fent que leur forme fimplement: certainement elles forti- royent & feroyent mifes dors du ranc deleurefpece. Mais f que peu d’vne fubftance aérienne & fubrile : ce que demon- ftre fa fungofité, & legereré, & principalemét fon operation, Et combien que pour cefte caufe il foit aftringent : ce neant- moinsiln’eft feulement propre aux fpafmes ; ains aufsi eft proffitable aux rompures, &à ceux quine peuuét auoir leur aleine fanstenirlatelte dreflee. Et ainf eftant enduit auec vinaigre.il gucriftles feux volages, & dartres, & ofte toutes meurtrifleures & ternifleures. Or qu'il foit effetuellement aftringent , on le peut cognoiftre ence qu'ileft bon ceux qui crachent le fang,& aux defluxions de l’eftomac.& du ven tre :icar ce qui tient de l'air,n'empefche & ne reffie à fa froi- odeur &terreftrité : mais toutela plus grande force & vertu qu'ila gift ence, qu’il penetre & perce iufques és parties profondes & loingtaines. Eten vnautre paflage, il dit : Le au pais où il croift, pour en tirer le ius:& puis nous enuoyét leius, comme s’il n'eftoit meflé auec l'eau : & la racine,com- meeftantentiere, & non bouillie. Parquoyilfautbien ap- prendre à cognoïftre le bon rhapontiqueice q font ayfément ceux qui l’étveu en plâte,au lieu oùilcroift. Voylà qu'en dit Galié. Au refteMefué attribue cefte fophifticati6 à larheubar be,ainfi que nous monftrerôs cy apres.Et ditMefué,qu'l ya trois fortes de rheu:c’eft affauoir,rheu de T'urquie,rheu Bar bare, & rheu des Indes;lequel il appelle Scenitique:& luy af- cela ne fe peut prouuer ni parraïfon , niparautorité. Ains60 figne les noms felon les regions oùilcroift, ou bien dont on au contraire nous voyons;que encores que le nardus Celti- que;qu'on apporte des montaignes de Carinthe, & de Stir- mark , où la negedemeureenuiron huit moysde l'an: & les racines d’acorum, qu’on apporte de Sarmatie d’Europe;qui eft toute confite en neges & glaces la plufpart de l'an, &dont on vfe en lieu de Calamus odoratus , ne foyent fi odorantes quelenardus & acorû; qu’on trouue és môtaignes de Gen- l'apporte. Quätau rha Turquefque,ce n’eftautre chofe que le rhapontique ; ainfi nommé , ou pource qu'on le porteen Turquie depuis Ponte:ou bien pourceque cefle racine a cfté tranfportee en Ponte parles Turcs, qui furent les premiers quihabiterent les deferts & montaignes voyfines du fleuue Tanaïs, felon que dient Pomponius Mela, & Pline: & là vi- uoyent de la chafle & des fauuagines qu'ils prenoyent. Car x 4 Gallix.de rhapontique aufsife peutfofiftiquer. Carilsle bouilliffent antidot. AND. MA auBile fleuue Rha n’eft loing defdites regiôs:és riues duquel Je rhapontique croift, ayant prins le nom dudit fieuue, felon que dient bons &approuuez autheurs. Parquoy ie penfe & tiens pour certain 4 Mefué s'eft abufé,meflant le rha Ponti- queauecles rheubarbes laxatiues:car 1l eft differétdes autres, &en efpece , & en proprieté :encores que peut eftre ill'ait mieux nommé rha T'urquefque, que rha Pontique. Quant au tha Indique ,iln’'ya perfonne qi face doute qu'iln'aic prins fon nom des Indes , oùilcroiften grande abondance. Mais encores n'ay-ie peu fçauoir la raifon pourquoy Mefué appelle Scenitique, le rha Indique : finon qu'on l'appellaft Sinique, pour raifon des Sines , qui habitent les baffes In- des ,en la region defquels il y en croift grand’ abondance: comme aufi plufeurs qutres drogues Aromatiques , qu'on en apporte. Ce que bien demonftre Mefué, appelant lerha Indique, Scenique; ou Scenitique. Les Scenites (felon que nous dirons cy apres)n'habitent és Indes;ouy bien les Sines. Qui me fait iuger qu'au lieu de Scenique,il faut mettre Sini- ue. Toutesfois il y en a qui dient que le rha Scenique, n'eft celuy des Indes , ni celuy qui croift en la region des Sines: pource qu'il vient des Arabes qui l'ont ap ellé Scenique, & non Sinique. Et tiennent ; & mefmes Adamus Lonicerus, uecerha croift en Arabie, en la region des Scenites, dont il Fuchfilir. à prins le nom. Fuchfus;fuyuant l'opinion de Mefué,ne fait decôp, med. aucune difference entre le rha Indique & le rha Scenique: difant le rha Indique eftre ainfi appellé , pource qu'on l'ap- porte des Indes , ou desrepions voyfnes és Indes, comme font les Scenites : felon que dit Stephanus en fon traité des villes de Perfe. Ce neantmoins veu qu'en la region des Sce- nites , qui eft en Arabie deferte , il ne croift aucune drogue: & que d'ailleurs , Mefué dit le rha Indique & Scenitique eftre mefme chofe, l'opinion de Lonicerus ne fait aucunemét à receuoir. Quand à Fuchfus ie feroye content de fauner fon opinion. Mais veu que Strabo dit queles Scenites font peu- ples Parthiques, qui habitent les montaignes d’Arla, & de Martyana, eftäs efloignez des Indes de plus de quinze cents lieuës, ie ne fçay pourquoy lerha Indique feroit STADE Sce nitique , pour raifon des Scenites ; peuples de Parthi 248 eenites, ie. Par- uoyie ne fçay comment l'opinion de Fuchfius pourra fub- ÆRbeubarbe. fifler. Quät au rheubarbe, & dBt ila prins fon nom,les mo- dernes enefcriuent diuerfement. Carles vns tiennent que . c'eftà caufe de la contree de Barbarie, qui eften Afrique, où Fwhflib.x. cftoit autresfois Carthage. Fuchfus eft de cefte opinion: de cGp. med. difant que le vray rheubarbe fut apporté des foldats Impe- Barbatie rjaux ,au retour du voyage que l'Empereur Charles cin- d'afrique. quiefme fit à Tunes, & à la Goletre, lors qu'il l’a print d'af- Barbaïivil faur. Autres dient que c'eft à raifon de Barbari Cité des In- de des Iu- des,qui eft fituee fur le fleuue Indus:& eftiment quele rheu- des. barbe & le rha Indique foyent mefnes chofes.D'autres efti- . Batbatie ment que ce foit à raifon d'vne Ifle , nommee Barbarie, fe. ui eft en la Mer Erythree, où les Indiens font grand fait de marchandife de leurs drogues & cfpiceries : &de là , paffans par le goulfe d'Arabie, & par les deftroits de Mecha,ils por- rent toutes fortes de drogues en Egypte : & de là viénentés autres nations efträges, Mais'noftre opinion efttoute autre: car j'aytoufours eftimé que la rheubarbe que nous auons, vient de l'Ethiopie Troglodytique, où elle croift abondam- ment:laquelle region efloit appellee des Anciens, Bärbarica, Barbarica. Carie trouue que Galien dit que le gingimbre s'apporte de Gak.lib.6. Barbarie : & neantmoins Diofcoride au liure precedent , & fimtl.med. Pline liure 12. cap.7. dient qu'il croift enla region des Tro- @ li.4.c.6. glodytes, & que delà onl'apporte. D'auantage, Galien dit detuë. fan, que le Ben s'apporte de Barbarie: & neantmoins Diofcoride & Pline au liure 12. cap.ar. dient qu'il croiften Ethiopie, où eftlaregion des Troglodytes. En quoy on peut voir, lare- gion T roglodytique,& Barbarica auoir eftéeftimee des An- ciens vne mefme region, A cela on peut encores ioindre ce que dit Pline au 19.chap.du mefme liure,voulant rendre rai- fon de ce qu'6 ne trouuoit plus de cinnamome:car il ditque cela vint pource que les Barbares auoyent bruflé les forefts decinnamome, Et veu que felon le mefme Pline au mefme lieu le cinnamome croifloit en Ethiopte coniointe aux Tro- glodytes :il s'enfuit qu'il n'entendoit par ce nom de Barba- res, parler d’autres nations que des Troglodytes. Car mef- mesilappelle,au mefme liure chap.16.la myrrhe des Troglo Päbo. Mel, dytes, Barbare. Or ne ce faut efmerueiller, fi Galien & Pline Gb. 1, de fi. appellent fpecialement, Barbares;les Troglodytes:car Pom- sb. ponius Mela dit, de quand ils veulent parler , ils crefsinent & criquettent pluitoft, qu’ils ne parlent diftinétemét:& que ordinairement ils fe tiennét en taifnieres & cauernes, viuans feulement de chair de ferpens. Lefquelles confiderationsme font atrefter en mon opinion:c’eft que le vray rheubarbe eft T'THKOÏLVS celuy qu'on apporte de la region des Troglodytes. A laquel S#ra.l le Strabo femble cftre conforme : lequel dit queles mefmes dei. plantes & drogues, qui croiflent és Indes Meridionales, croiflentaufsien Arabie,&'en Ethiopie, pource que leur cli- mat eftfemblable. Parquoy, pour en dire rondement ce que en penfe, l'opinion de Fuchfus ne me femble fouftenable, sai les raifons que deflus. Joint queieneleus iamais que rheubarbe creuit en celle partie d'Afrique, qu’on appelle Barbarie. Et moins aufi fuis d’opinion,que la rheubarbe ait prins fon nom de la ville Barbati, quieftés Indes : ni moins del'Ifle Barbarie,qui eften la mer Érythree: veuqueletout 10eftés Indes : & qu'il n'ya autheur de recepte;qui efcriue que la rheubarbe ait prins fon nom de Barbari, ville des Indes, Noustiendrons donc pour certain & refolu , que la vraye rheubarbe ef celle qu'6 apporte dela regiô Troglodytique, quieften Ethiopie. Ceque bien cognoiffent les marchans Venitiens , qui font tous les ans les voyages en Alexandrie: où onapporte toutes fortes de drogues, non feulement des Indes,maisaufsi d’Ethiopie & d’Arabie;auec leurs caroüan- nes,qu'ils appellét:&là peut-on difcerner le rheubarbeEthio pique d’auec celuy des Indes. Cependant il faut noter que la rheubarbe ne prouient point pa ner en ces pais là ;, mais aufsien nie abondäce en quelques lieux fuiets au grand 20 Chan, Seigneur de Cataie, de la contree & region nommee des gens du païs, Suceuir : fi nous voulons adioufter foy aux marchands de Perfe, qui traffiquent en ces quartiers là : veu mefmes qu'ils affeurent q le pais eft fi fertile de rheubarbe, que de là on en fournit tout le môde. En outreils difent que la plus excellente croift à l’entour dela ville metropolitaine dudit païs ,nommee du mefme nom du païs , en certaines montaignes hautes & pierreufes, d'ou fourdent plufieurs fon taines , & où il y a plufieurs forefts pleines de druerfes fortes d'arbres. La terre y eft rouge & boueufe , tant à caufe des luyes frequentes , que pourraifon des courans d'eaux qui ’arrofent & mouillent. Ainfi donc(difent-ils) la rheubarbe iette depuis la racine vne tige l6oue d'vn efpan, d'ou fortenc force fueilles Iôgues de deux paumees, eftroites à leur iflue, & larges au bout, & recourbees contre bas, comme il fe voit au pourtrait que nous auons icymis. Ses fueilles ne font point dentelees, ains font enuirônees d'yne certaine bourre: eftans du commencement verdes, & roufles fur la fin, & tom bent à terre. Du milieu des fueilles & au bout dela tige fort vn germe, portant à fa cime de fleurs non gueres diffembla- bles aux violettes,d'yne couleur blanchaftre celefte, & d’vne odeur piquante, forte, & nullemét agreable. Ses racines ont deux efpans de long, & quelque fois plus,cftans rouffes noi- sraftres en dehors. Quant à leur groffeur,elle n’eft entoutes femblable:car les vnes font plus groffes, les autres plus min- 40 ces comme il aduient aufsiaux autres plantes:touresfoisles plus groffes ne paflent point la iambe d’vnhomme. Elles ent force capillamens:par le moyen defquels aufsitiransl'hu meur de terre,elles fe nourriflent. Leur poulpe de dedans eft de couleur d’or, &toute pleine de veines rouges,rendant vn ius jaune & purpurin , lequel à caufe defa vifcofiré fe prend aux mains, & les tache, lors qu’6 les veutnettoyer & tailler en pieces, Car incôtinent q les herboriftesles ont arrachees, ils lesnertoyent, & mettent en pieces : & toutesfois ils ne les enflent f coft,de peur que le ius s'efcoulant ne fe perde. Qui caufe qu'ils les eftédent par ordre fur des ais , & les tournent & retournent en vn mefne iour bien fouuent : & ainf fai- so fans, le ius ne difille, & ne fe perd, ains denture auec fa ra- cine:puis pañé le quatricfmeiour, ils les enfilent ; &les pen- dent à l'ombre en lieu aëré, fe donnans bien garde que le fo- lcilnelestouche. Par ce moyenelles fe fechent au vent l'ef- pace de deux moys, & puis on les vend aux marchands. On arrache ces racines à la prime vere , quand les fueilles com- mencent à poindre : cat f on les arrachoit en efté,lors quela plantea 1etté fes fueilles , elles feroyent vuides de ceius iau- ne & purpurin,& ne feroyent de grandc valeur.Les frefches font à vil pris:car la charretee ne [e vend que trois ou quatre dragmes d'argent, Et mefmes aufsi s'il ne venoit force mar- chands pour en acheter , ileft certain que les habitäs du pais 6o neprendroyent la peine pour eux mefines de les arracher. Quelques vns eftiment que l'on ne trouue de rheubarbeen aucun lieu qu’en ce païs là, & que les Indiens, & ceux qui ha bitent le pas de Chiua en vont querir là.S'il eft vray;ie n'en puis rien fçauoir:attendu que celuy qu'on apporteà Alexan drie d'Egypre,ne vient point feulement des Indes, ains aufsi d’Ethiopie , & peut de d'yne autre contree d'Afrique, Quant aux Cataiens, ils ne fe feruët de rheubarbe fin6 pour parfumer leurs idoles;le mettät parmi leurs encens. Lenou- uçau cf fiamer, qu’il eft quafñ impofsible d'en tafter. Or auang SVIREDIOS CAE VR'EAIITL 249 forte de rheubarbe,on pluftoft fauffe-rheubarbe,d quelques Faufe-rhess auant que proceder plus outre aux proprietez de la rheubar ; 5 vns nômét rheubarbe Monachale:mais elle eftdeftituee des barbe. be ;1l faut fngulieremét noter, 4 c'eft grande fimpleñe d’efti- mer la rheubarbe eltre medecine fort violente: & que pour cela; les medecins l’ordonnentfeulement ésmaladies dange- reules : car(comme nous dirons cy apres) elle eit fibenigne, qu'on la peut ordonner fans danger , & aux petis enfans , & auxfemmesenceintes,& ce en tout téps & aage. Mais cefte opinion eft venue de ce ; que du pañlé fe trouuoit fi peu de rheubarbe,qu’on la védoit au poix de l'ortellemét que pour cuiter defpenfe, les medecins ne l'ordonnoyent finon és ma- ladies deplorees ou inueterces. Et delà eftvenu,que les hom mes ont imprimé en leur cerueau , que la plus violente &la lus forte medecine de toutes,eftoit la rheubarbe.Mefué par £ des proprietez dela rheubarbe, dit ainf:La rheubarbe eft vn médicament benin , & excellent, & qui n’eft point dan- gereux : laquelle à en foy plufieurs proprietez requifes à yn medicament laxatif. Celle des Indes eft la meilleure de tou- tes : pourueu qu'elle foit frefche, & roufle tirant fur le noir, & qu'elle foit pefante, encores qu’elle foit de fubftance lache & Haue,cse rouffe &azurée , quand on larompt : & la- quelle teint en iaune,quand on la mache, On Ja fophiftique: mais la tromperie fe peut ayfément cognoiftre en cefte ma- niere: Les brouillons prenans vne grande quantité de rheu- barbe la mettent en infufon l'efpace de cinq iours : & par- aprés la fchent, luy ayans ofté toute fa force, & quaf fon ame: & ainf la vendent. de à l'eau de l'infufon., ils la fechent,ou au feu, ou au folei : puis en font destrochifques, dont on en fert les Princes & Roys. La fraude fe cognoift en ce que la rheubarbe,quin’eft fofiftiquee,ef fort aftringente, & a vnechair flaque, & teint eniaune , quand on la mache, Mais celle qui eft fofiftiquee ef noiraître, &a perdu la di- uerfité de couleur qu'elle auoit au dedans. La rheubarbe eft chaude & feche au fecond degré: toutesfois aucuns dient que c’eft feulement au premier. Elle eft compotce de quali- tezaqueufes & terreftres , lefquelles luy donnentvne vertu aftriétiue , & conferuent fa fubftance. Élle participe aufsi à CA vertus & proprietez dela vraye rheubarbe : qui fait que ie la tiens pluftoft pour le vray hippolapathü, cômeil a efté dit cy deffus. Sa racine broyce, & prife en vin bläc pur,defoppile les reins, & en cire la pierre: la mefine be en roer aps de quarante iours, enfemble emplaitree fur la playe, c'eft vn remede fort fouuerain contre les motfures du chien cnragé. Gentiana: François, Gentiènne: Arab, Gentiana, Génthiana bafilica, on Bafateca : Italiens, Gentia- © na: Allemanr, Entzian, Bitrer vurtx, on Crentz vuriz: Efpaignolz, Gentiana. CHA "P;: VOTE La premiere inuention dela Gentiennésc’eff à dire, léprerier vfage d'icelle, eft fapporté à Gentius Roy d’IL lyrie, duquel elle a prins le nom.Les fueilles de Ê Gen- tienne, qui font plus pres de À terre, font femblables aux 27 füucillesdenoyerou deplan tain , & font roupeaftres, Mais celles d’en haut;depuis le milieu dela tige, & prin- cipalement celles qui font > > aupres de la cime, font vn peu chiquetees. Sa tige eft creufe, polie, liffee, & de l'air, quiluy rend a fubftance rare & flaque. Quant à fater-3 o la groffeur d’yn doigt. Elle cf diftinguce & com reftrité, elle eft au fons: mais tout fon feu occupe les parties hautes, Par-ainfi fes qualitez fe feparent notoiremét,quand onla meteninfufionencauouen vin. Es maladies caufees de chaleur,elle fert aux oppilations:mais és affections & ma- ladies procedans de terreftrité,on s’en fert quand on a befoin de reftreindre. La rheubarbe eft fi benigne qu'6 la peut pren- dréentous temps, & en tous aages:rellement qu'elle eft pro- pre mefmes aux petis enfans ; &aux femmesenceintes. La zheubarbe ef fortifiée,mife en infufñs en lai& cler de cheure, ou en deco&tion d’endiue, ache, ou plantain. Ilfe faut touf- iours fouuenir de mettre du nardus de Leuant auec la rheu- Barbe : car il y eft fort bon. 11 y faut aufsi adioufter vn peu de partie par nœuds : & produit de grandes fucilles, pat interualles,eftant haute de deux coudees. Sa graine eft large, legere, & bourruë, & qui eft quaf fémbla- ble à celle de Spondylium:& eft côtenuë en petis re- ceptacles. Elle croit és cimes des môtaignes,és lieux ombrageux & aquatiques. Sa racine eft femblable à celle de la farrazine longue: & eft grofle, longue & amere. Elle eft chaude & aftringente. Prin en breu uage, au pois de deux dragtmes, auec vin, poyure, & vin blanc ; qui foit fort & puiffant : & furtour, quand il eft +0 TUE, llecit finguliere côtreles morfures des ferpens. queftion de defoppiler. Il faut aufi noter que la rheubarbe fofiftiquee n’eft aucunement laxatiue. La colature de l'infu- fon dé la rheubarbe non fofiftiquee ;eft fort bonne , oùileft quéftion d'abfterger,de purger, & de defoppiler. Que files parties interieures & nobles ont befoin apres cela d'vne aftrié6 côfortatiue, il faudra vfer de rheubarbe puluerizee. La rheubarbe roftie opere vehementement: & encores plus, quid elleeft brukee. La rheubarbe qui eft pure,entiere,eleue, &'mafsiue, fe peut puluerizer fans aucun danger : ce qui ne fe peut faire en la rheubarbe faque & fpongieufe : car elle fe pert, & s'eluenteen la broyant. Larheubarbe pert toute fa vertu , la cuyfant eneau ,ouenvin. Elle purge & lacolere & laflegme : & de fon ropre naturel , elle abfterge & forti- fie le ventricule , & le oye, & gueriftles pointes & douleurs qui yaduiennent: La bre sHobdiée defoppile, & guerift toutes maladies caufees d'oppilations: €omme font hydropifies, iaunifles , durté & enfleure de rat té, & fieures longues & inuerérees. De fa fubftance, & de fon effence,elleeft bonne ceux quicrachent le fang:&reftanche tout Aux de fang, en quelquelpartie du corps que ce foit. On grdônela theubarbe à ceux qui fontrombez d'yn lieu haut; & aux rompures tant exterieures que intérieures, & eft me- decine finguliere és accidens que deflas: la prenant au poix d'vncdragme , en vin gros, auec vn peu de mumie choifie, e &clarifie le fang, ÿ Vne dragme de fon ius, prinfe en breuuage auec d’eau, eft fort bonne au mal de coftez,à ceux qui font tombez d’euhaut, aux rompures ; fpafmes, & à ceux quifonttrauaillez du foyé & de l'eftomac. Sa racine, mife en forme de peffaire dans les lieux fecrets &na- turels des femmes, fait {ortir lenfant. Appliquec;com me on fair lelyciû , elle eft propreaux playes &blef- fures, 8 aux vleeres cauerneux & corrofife. Sonius eft fort fingulier aux chofes que deffüs : & enduit, il eft bon aux inflammations des yeux. Onlemeten lieu de meconium és collyres aiguz & mordans. La racine mondifie & nettoye les peaux mottes & blan- ches de defusle corps. Quant auius, onletireen cefte manicre : Apres qu'on aura. concaffe la racine, onlameten infufion d’eau cinq iours durans:: Puis on la fair cuyre dans ladite cau;iufques à ce:qion voye entierement laracine par deflus l'eau. Et apres que l’eau ef refroidie , on la paffe par vn linge : puis fait-on cuyre la colature, is ace qu’elle foit ef- & autant de racine de garante. Elle efl bonne à ceux qui font 60 peffe comme miel : & la garde-on pour s’en feruir. preflez du fanglot : & prinfé en‘vin gros, & ius de plantain, elle arrefte les Aux de ventre &caqueflangues , pourueu que . larhéubarbe foit roftic. La rheubarbe fe peut conferuer trois & quatre ans ; fanseftre vermouluë ni gaftce. Moutesfois, pour la garder d’auantage; il la faut enduire de cire, ou la gar deren miel, ou bien l'enfeuelir en graine de millet, où de pfÿlion; qu'on appelle Herbe à puces. Il yaaufsi vneautre La Gentienne eftvne plante fort commune. Elle croiften grande abondance és hautes môtaignés de Trente, & prine cipalement és môtaignes d'Ananie: à la cime defquelles jap fouuentesfois tiré des racines de Gentiëne aufsi groffes que Je bras, &longues de deux coudees. L'inuention de cefté © plante eft attribuce à Gentius Roy d'Illyrie , non feulement par 250 par Diofcoride, mais aufsi par plufeurs autres aurheurs an- Plin.li.as. ciens. Pline dit que la Gentienne qui croiïft en Illyrie ,eR la cap.7. plus excellente de routes : aufsi eft-ce le lieu, peut eltre, où Gale.lib.6. elle Fut premierement praétiquee.Galien, parlant de la Gen- fmplmedi. tienne, dit ainf : La racine de Gentienne eft fort vertueule: oùileft queftion de fubulier,purger, abftcrger,mondifier, & defoppiler, Etne fe faut efinerueiller fi elle a ces proprietez: carelle cltextremement amere, Auicenne dit quecefte ra- cine eft chaude au tiers degré, & feche au fecond. Elle prouo- quel'vrine, & les moys aux femmes : & eft la plus finguliere medecine qui foit, contre les pointures des fcorpions. L'eau Eau de gé- de Gentienne, pafñlee en Alembic de verre au Balneum Ma- tienne, riæ, gèérift les fieures caufees d'oppilations des parties no- bles, & des vafes & conduits:& ce ay-ie efprouué fouuentel- fois. Elle fait mourir la vermine du ventre aux petis enfans: &en lauant les tâches du vifage, quelles qu'elles foyent;, pourueu qu'on le reitere fouuent ; elles les fait perdre. Craciata,fine Gentiana minor : Ita- liens, Pettimborfa. ? Au refte,il y avne autre petite plante,qu'aucuns appellent Cru ciata, qui a de grans rapports & conformitez auec la Gentienne, tt en forme, que en ppoprietez: tellement que qui l'appelleroir, Petite Gériennce,il ne feroit trop efloigné de la verité. Elle croift principalemée és lieux non cul- tiuez :& produit vne tige ronde; & haute d'vne paume, & quel- quesfois plus, qui eft rouflaftre à la cime : eftant compartie egale- ment par nœuds ; depuis le pied iufques à la cime:defquels fortét, rniœud par nœud, deux fueilles, à fettes, longues, & femblables à celles de faponaria , ou bien aux petites fueilles qui croiflent à la cime dela Gentienne. Elle produit à lacime delatige, des fleurs rouges , qui enuironnent le fommet dela tige. Sa racine eft blanthe;longue, & fort amereau gouft:& ef per- tuilee deçà & delà en plufieurs lieux ; à mode de croix, dont aufiellea prinsle nom de Cruciata. Il yaencores deux au- tres plantes de cefte mefme efpece , la moindre defquelles à beaucoup deracines minces ,fubtiles , &blanchaftres : beau- coup de tiges, trainans prefque toufiours par terre : de fleurs ccleftes purpurines.Quelques modernes font grand cas tant des racines de ces deux petites places, de celles de Cruciata;, contre la pefte, &contre les morfures des beftes venimeufes. Quant à moy, ie fçay par experience , que pilant lefdites ra- cines, & les appliquant fur le vêtre,à mode d'emplaftre, elles font indubitablement mourir les vers du ventre , & empla- ftrees frefches, ou biéreduitesen poudre; fi elles font feches, elles gueriffent les vlceres des efcrouelles. En fomme, plu- fleurs tiennent qu’elles ont autant de vertu que la Gentien- noce qui fe peut ayfément voir par les chofes quedeflus. Les paifansd'Ananie appellentla Cruciata, Pettimborfa,;ou plu- {toit Metrin borfa:car cefle herbe a tant de proprietez;qu'on 12 doit garder en la bourfe , comme vne pierre precieufe : ou Bien pource que cefte herbe met beaucoup d'argent en la bourfe des medecins. sAristolochia: François ,Foterle, Rattelou, on Sar- rafine: à Arabes, Zaraund, Mafmocra, 04 Zara- #ed:lraliens, AriStologia: Apothicairess Arislolo- giæ: eAllemans, O fferlurei : Efpaignolz ; Affrono- mia: Boem. Podrazec:Poloncis, Kokornak dl'Agy. CERCANRE II La farrazinea prins le nom d’ariftolochie, pource qu'onlatient fort bonne aux nouuelles accouchees. Il ya trois efpeces de farrazine. Laronde ;, quieft la femelle, produit Les fueilles femblables au lierre;lef- # quelles ontvne acrimonie fort odorante. Elles font molles, rondelertes. Elle produit plufieurs iertons mode d’aifles,lefquelles font graf AND. MATTHIOLVS eAriffalochia rorundas Sarrazine rende. 0W 07 Cy ichse. cs À vne tige haute d'vne bonne paume ; groffe comme le doigt, & quieftroupealtre. Les fleurs, qui font en fon chapiteau, fonc efpineufes, menues,& de diucrfes cou- leurs, quafi comme celles du vacier. Sa racine eft ment rouges. Elle produit EMVIR'E AIII. 255 groffe, noire, mafliue , & quelque fois comme eftant ronge: laquelle,mife en rouélles, deuientiaune : & pique la langue; quand on la mafche. Elle croift és Planures , és lieux {ecs, & és defcentés, & coftes de mer. Sa racine broyce; & enduite auec yn peu de coperofe, prcfle, & huyle de cedre, fait romber la rongne, & grattelle. Cuire en vinaigre, & endui- te; eftancincorporee en fouffre & bitume ,ellenet- toyc dartres & impctiges. Sa decoction appaife la r o douleur des dents, fi on s’en lauela bouche. Endui- te auec femblable poix de cire & de poyure; fur la dent malade, elle en ofte la douleur, Ladire-racine, mifeen pieces , & cuite en vinaigre, eft bonne pour cfluuer & fomenter les dents : & mefmes elle les rompt; fi on l’applique deffus toute chaude. Auec foutfre,elle oftetoutes taches du vifage:& nettoyeles peaux mortes & blanches qui viennent fur le Corps, commeaumal Saint Main. On la mer és medica- mens corrofifs. Enduite fur les vlceres corrofifs, o mauuais & dangereux; elleles guerift, pour terribles qu'ils foyent. Elle eft appellee Chamælon;pour rai- fon de la varieté de fesfucilles , lefquelles elle change felon lererroir où elle fe rencontre. Car elles font verdes * en aucuns endroits, & blanches en aurtes: * Orib, ox aucunesfois clles fe rencontrent bleuës, & quelque fines. fois rouges. On appelle le chameleon blanc, en Tofcane, & par toute Italie, Carline:pource que lecommun populaire a cefte opi- nion,que anciennement cefte herbe fut diuinement reuelee à Charlemaigne, pour chafler la pefte de fon camp,côme eftant 3 © finguliere contrela contagion d’icellemaladie, Sur quoy fe fondans plufieurs, font grand eftat des racines de cefte herbe eninconuenient de pefte. Et certes 1ls ont quelque raifon. See que cefle racine; prinfe en breuuage({lon que dient Diofcoride & Galien) fait mourirles vermines larges du ven tre ; & refifte aux venins des ferpens: ce n'eft de merueilles fi elle eft bonne contre la pefte, Ceux crrent grandement , qui pos pour le chameleon blanc,celle plante qui eft fembla le aux artichaux , qui eft toute efpineufe , er eq :dela fleur de laquelle on vie en Tofcane,au lieu de la prefure, pour faire prendre le lai&. Car cefte pläteiette de grandes tiges, & fon fruit au deffus:qui eft totalement côtraire à la defcriprion odechameleon blanc. Au refte,ie penfe 4 Fuchfus n'aitiamais veu plante de carline, & de ce ne luy defplaife:car il dit en fon gens Herbier ; qu'elle ne produit point de tige: & puis ne fe ouuenant de fon dire, il la depeint au mefme lieu,ayant vne tige aflez grâde. Encores moins a-il veu lachardonnette:veu que la peinture qu'il en donne, laquelle neañtmoins il n'ap- prouue,n'a aucune côoformité à la de fcriptié qu'en fait Dio- fcoride. La chardonnette croiften grande abondance és mon tagnes & coftaux du Val Ananie : eftant du tout conforme à Ja defcription du chameleon noir.En quoy l'erreur des beaux Peres, qui ont efcrit fur Mefué fe demôftreeuidemment: lef- quels dient la carline qui porte tige (carainf parlent-ils) & qui veritablement eft le vray chamelcon noir, etre l’efpine f Oblanche des Grecs,queles Arabes appellent Bedeguar:& que Bédeguar. autre carline,qui eft fans tige,eft l'efpine Arabefque,queles Africains appellér Suchaha. Carattendu que Diofcoride dit Suchaha, la tige de l’efpine blanche,ou du Bedeguar,eftre de deux cou- dees de haur, blanche, & creufe, & fa fleur purpurine : & que d'ailleurs la chardonnette iette vne tige qui n’eft de gueres plus grade qu'vne paumee, laquellceft mafliue, &n6 creufe, & qui eft rougealtre & n8 blanche : produifant fes fleurs fem- blables à celles du vaeïet : il n'ya aucune taifon de dire,que la chardonnette foit l'efpinebläche:ains faudroit plufoft dire, que ce ftroit l'efpine rouge. D'auantage, lefdits Peres reuc- rends ne fauroyét prouuer en forte que ce foit, quela carhine, qui n'a point de tige, foitl'efpine Arabefque, ou le Suchaha: car Dioftoride afferme conftamment que l'efpine Arabefque n'eftiamais qu’elle ne produife tige:laquelle mefine il di eftre femblable à celle de l’efpine blanche. 11 y en a d'autres quine font aucune difference entre la carline & la chardonnette:fi- non qu’en fexe, difans quel’vneelt mafle, & l’autre femelle: nians par expres que ces deux plantes foyent les chame- leons : & fpecialement quela chardonnette, quiiette vneti- y ge rouge 60 2 AND. MA ge rouge, n’ef point le chameleon noir. Et fe fondent fur Gal. bib. 8, ce que Galien dit ,la racinedu chameleon noir eftre au- fimpl. med. cunement venimeufe : &que pour cela on l’applique feule- ment endehors.Et voyant qu'on mange les racines de char- donnette en falade , comme on feroit vn reffort , fans qu’el- le apporte aucune nuifance à la perfonne : ils concluent que ceneft nilechameleon noir, nimefmes vne cfpece decha- meleon. Aufquels on peut refpondre, que peut eftre lara- cine de la chardonnette eft venimeufe en Grece,en Ponte,;ou és regions circonuoifines : & qu'en Italie elle a perdu tou- te fa poyfon , par la bonté du Climat. Tout ainf qu'on voit au fruit de Perfeus : lequel eftant venimeux en Perfe, n’eft trouuételen Egypte, pour raifon de la bonté du terroir & du Climatitellement que audit pays ce fruiét eft bon à man- ger; fans faire aucun mal. D'ailleurs l'arum eft fibonen Cy- rene , qu'on l'y mange ordinairement , comme nousferions vneraueou vnnaueau. Et neantmoins &en Grece, & en Jtalicileft fi fort, qu'il n’eft poftible d'en manger ni cru ni cuyt. Item, c'eft chofe notoire queles pointures des fcor- pions font mortelles en aucuns pays : &en d’autres ,comme alentour de Trente, les fcorpions ne font point venimeux: & nef l'ellebore noir, qui croift audit pays, aucunement Jaxatif : comme aufsi les Medecins vfent communement ( & mal toutesfois) de l’ephemerum Colchique en lieu d'hermo- da&ylus , fans caufer nul detriment. Au refte outre les rai- fons cy deflus mifes , ce qui me meut à dire que la chardon- nette eft le chameleon noir, eft, ce qu’elle eft du tout con- forme à la defcriprion du chamelon noir. Car en premier lieu, les fueilles de la chardônette font moindres & plus fub- tiles que celles d'artichaut : &ont vne cofte rouge, qui les mipart entierement. Sa tige eft de la hauteur d’vne bône pau mee , rougeaftre , & dela groffeur d'vn doit. A lacime de la- quelle y à vn mouchet ou bouquet , où font fes fleurs , lef- quelles font piquantes & de diuerfes couleurs. Sa racine eft groffe, noire, mafsiue, & quelquefois rongee : & laquelle eft iaune ou rouffe en dedans , quand on larompt, & piqueen Ja machant. Bien eft vray, qu’elle ne porte point de mouche {felon la defcription de Diofcoride) ains vn chapiteau herif- fonné,comme le chameleon blanc.Mais pource ie ne change- ray d'opiniô:cat l'on fçaitaflez que Diofcoride vfe en beau- coup de lieux de mots impropres. l'ay bien recouuertvne autre efpece de chameleon noir, de Naples, par le moyen du Seigneur Barthelemi Maranta, laquelle porte bien de mou- chers garnis de fleurs femblables à celles du vaciet:mais d'au- tant que fes fueilles ne font diuerfifices de taches rouges,que fa tige n’eft nullement rouge ; que faracine n’a aucune acri- monie au gouft, n'eft point rongeé,ne iaune;ioint que fes ti- ges ne fe monftrent de la grofleur d'vn doigt:ie ne puisnine voudrois affeurer que ce fuftle vray chamelcon noir. Mais de cecy nous auons parlé plus amplemét en noître liure d'e- piftres,en celle qui s'addrefle à Maranta. L'ay dit mon aduis: que ceux qui fontexpers en cefle matiereeniugent. Quant aux calumnies d’vn certain ipofteur,qu'il a publiees contre moy,touchant la defcription du chameleon,ie referue d'y re- fpondre , au fixiefmeliure, au chap. d'Ixia. Car i'efpere de luy monftrer fa beftife, prefomptuolité,malice, & fotre eme- rité. Au refle,les Arabes ont bien monftré leur afnerie,en ce que s’abufans en la proximité des noms, ils ont confondu la . Chamelea, que nous appelons Bois gentil, & qui eftappellee LÆicen.l. d'eux, Mezcrion,aueclc chameleon. Car Auicenne parlant 2. tract, 2: du Mezerion,dit ainf : On prent le Mezerion en breuuage, c.464.in f. auec du vin, contre les pointures des ferpens venimeux:mais le noir,eft vne droite poyfon. Et eflät meflé auec gruotte,eau & huyle,il fait mourir les rats,les chiés, & les porceaux.Voi- la qu’en dit Auicenne. En quoyil monftre double erreur, & qu'il a falli doublement:premierement en cequ'ila attribué au Mezerion,ce que Diofcoride attribue à la carline. Secon- dement,en ce qu'ilattribue à la chardonnette,ce que Diofco Theoph.lib. ride afigne à la carline,ou au chameleon blanc.Theophrafte gcap.z. faifant mention des deux fortes de chameleons, ditainf:En- tre les chamelcons, l'vneît blanc, & l’aucre noir. Toutesfois leurs racines font differences, & en forme,&en proprieté. La racine du blanc eft blanche,douce,;mafsiue, & d'odeur forte, On dit, que eftant mile en rouelles , &enfleeauec vnionc, apres qu'elle eft cuite, comme on fait le reffort, elle cft bonne contre les Auxions & catarrhes. Mangee auecraifins fecs,ou buë en vin gros & brufc à la mefure d'yn acetabule , elle eft bonne pour faire mourir les vermines larges du ventre. Elle Pour f4- fait mourir les chiens & les porceaux:les chiens, di-ie, cftanc moir fi vn incorporee en eau & huyle : & auec des choux, les porceaux. malade gue Et pour cogruftre fi vn malade refchappera de la maladie, tir4on8. dontileft detenu , ou non:on dit qu'il Ê faut laucr par trois 256 EH TO LYS iours decefteracine. Car s'il peut endurer ce lauement;il ne craint rien de la maladie, Cefte plante croift par tout:& a les fueilles femblables à l'artichaut:toutesfois elles font plus erä- des,& tiennent pres deterre.Elle produit vne tefle grofe, & femblable à Acanus, tellement que aucuns l'appellent Aca- Aa nus. La fueille du chameleon noit eft femblable à l'autre, ex- cepté qu'elle eft moindre, & plus pole & liflee. Tourela plante eft faite à mode d'ombrage : & eft fouftenue d'vne ra- cine groffe & noire en dehors, &rouflaftre au dedans. Elle croifé volontiers és lieux froids & humides. Broyce,& reduire en liniment > auec vinaigre, elle gucrift la grattelle, & du mal : Qfint Main. Elle fait aufsimourirles chiens. Voila ques die Theophrafte, Cependant il faut bien noter,que ce glu,qu’on appelle Txia, qui croift en la racine de la carline,eft ÿne efpece de poyfon :combien que fi on n'en prent gueres, il efucille & rend vigilans ceux qui font toufiours aflopiz & endormis. Pourceite caufe les Dames de Candie > en prennent vn peu apres le foupper, à fin de ne s'endormir en leurs veiles:& ne Sen treuuent point mal. Plineen fait mention en plufieurs endtoits:entendant toufiours de ceftc Ixia, quand il parle du glu venimeux. Crocodilinm. CPAPANED PRE Le crocodilium eft femblable à la chardonnetre. Il croift és forefts. Sa racine cit longue, lesere, quel- que peu large, & d’odeur forte, comme < nalitort. uytc en eau, & prinfe en breuuage , elle fait fortir le fang par le nez,en abondance.Elle eft noroirement bonne à ceux quifonttrauaillez delaratte. Sa greine eftrôde,& faite à mode d’yn double efcuffon.Elle eft bonneà prouoquer lvrine,de fon narurel propre. 20 Aucuns font d'opinion que la chardonnette fit le vray crocodilium:mais certes ie ne puis tenir leur parti.Car,com- menous auons demonftré au Cha pitre precedent, la char- donnerte eft fi conforme au chamelcon noir, qu'il n'eft pof- fible me perfuader que ce foitle crocodilium : veu mefmes que par experience 1 ay trouué qu’elle n’a les proprietez du crocodilium : car la decoction de fa racine ne fait fortirle fang du nez , comme fait celle de crocodilium ; eftant prinfe en breuuage. Joint que la racine de crocodilium et longue, legere, aucunement large, & d'odeur forte & aiguë, comme celle du creflon Alenois. Mais la racine de la chardonnet- te eft groffe, noire, & comme rongec, & eft mafsiue: n'eftant ni large, ni legere, & moins ayant l'odeur du creffon Ale- nois. Aucuns eftiment que l'eryngium marin foir le vray ocrocodilium. Mais attendu qu'il croiftés riuages dela mer, & qu'iln'eft femblable à la chardonnette , & moins fait for- tir le fang du nez : & que au contraire, le crocodihum croift par les forefts ; eftant d'ailleurs fort different à l'eryngium marin:ie ne puis approuuer leur opinion.Oh que noz Mede- cins feroyent grand cas du crocodilium, pour faire faigner du nez;par la deco&tion d'iceluy,s’ils en pouuoyent trouuer! mais iufques à prefent ie n’enay point veu.Pline faifant men Phn, tion du crocodilium ;, en dit tout autant que fait Diofcoride: cap.8. tellement qu'il femble qu'il ait prins & emprunté de Diofco- ride,ce qu'ilen efcrit;combien qu'il foit different à Diofcori- de,ence qu'il dit quele crocodilium croift és lieux fabion- neux:au lieu que Diofcoride dit qu'il croïit par les forefts. f$ © Galien, parlant du crocodilium , dit ainf : La graine de cro- Gall codilium, eft aiguc & odorante:& prouoquel'yrine & les fimpl. mois, Parquoy on peut dire qu’elle eft chaude;refolutiue, &c feche. Leius tant dela tige, que dela greine, commeeftanc de mefme faculté,en l'vn & l’autre, eft bon à la difficulté d'y- rine.La racine eft fort bonne à faire cracher hors les humeurs qui chargent la poitrine. Elle n’a tant d’acrimonie quela greine : mais neantmoins cllen’eftmoinsamere. Elleattire aufsi le fang par le nez. 30 Dipfacus, Labrum V'eneris, Cards Weneris, V'ir- ga Paftoris,ou CardoFullonum:Francoë , (har- don à cardir,Chardon à Foullon, on, V'erge à Ber- gier:s Arabes, Dibfacos:Iraliens Cardesu Dia co,Cardoda Cardareson,Garzrie Allemans, Kar- tendistsl, Garden Kraur, BuobeStre!ou, V veber- karten: Efhaignols,Cardercha,04, (ardo pentea- 69 der:BohemSrietk :Polonors, Sfczorki, K° 1 CHAP. ‘4 SVR DIOSC. CHAP. XI. Le chardon à carder eft © yneplante efpineufe. Sa ti- ge eft haute &piquante.Ses fucilles font femblables à celles de lairuës, & fonc pi- quantes. Elles font difpo- {ces deux à deux , par chaf- tige. Elles font longues : & ont au milieu de leur dos, & dedans & dehors, certai- nes ampoules piquantes & efpineufes:& yaentre leurs Ke fueilles & aifles ne conca- uité,dans laquelle s'amaffe & fe garde l’eau quitom- be ou de la rofee, ou de la pluye: dont cefte plantea prins le nom de Dipfacus; c’eft à dire, alteré. Ala ci- me de chafque gues & net lefquelles deuiennent blanches, citans feches : &eftans fendues iufques à lamoëlle, on treuue dedans de petiz vers. Laracine du char- don à carder pile & cuite en vin»iufques à ce que la decoétion foit efpefle comme cire, & eftant appli- quee, guerit toutes fentes , creuafles , & fiftules du fondement. Il conuient garder ce medicament en vne boëte de cuyure.On Fa que c’eft ynremede fin- gulier contre tous poyreaux de large afliete ; & ver- ruës pendantes. Les vers, qu’on treuue enleurs te-3 ftes-penduz au col, en vne petite bourfe,ou attachez au bras, font bons contre les fieures quartes , felon qu’on dit. Le chardon à carder eft commun & vulgaire partout, & principalement és lieux, où on fait drapperie : car les drap piers pignent leur draps , des teftes de ces chardons, & les en accouftrent & efcardent. En Tofcane on l'appelle Cardo da cardare:&en Friuli, Garzo. Onle femeen plufeurs lieux d'Italie, & principalementalentour de Bolongne la grafle:8& prent-on grande peine à le cultiuer. Le fauuage croift quafi par tous les foffez & marges d'iceux,&le long des grans che- mins , aupres des hayes & buiflons : & n'eft en rien different de la defcription qu'en fait Diofcoride. En Automne on treuue és teftes de ce chardon , qui lors font feches, vn ver (comme fouuentesfois la monftré l'experience, les coppant iufques à la moëlle) lequel on dit eftre bon aux fieures quar- tes,eftant pendu au col : & quieft fingulier pour prendre du pe à la ligne:encores que Marcellus tranflateur de Dio- coride, die qu'il n'ait iamais peu rencontrer ce ver. Virga paSlorés minor : François, La petite V'erge au berger. Le chardon à cardereftce que les Apothicaires nomment Vir- ge paftoris maior : car ils mon- rent auffi vne petite Virga pa- foris , qui luy retire fort :com- bien que fa tige ne foit fi piquan- # te,nef cannelce, que celle du ÿ chardG à carder, & que fes fucil- ‘ les fayent plus foibles, & fes te- &, ftes beaucoup moindres : car el- les ne font plus grofles qu'oli- ues. Ses teftes font bourruës & cheuelues : & femblent propre- ue neud , & embraffent la 1 o fait bien qu'il ya autant à dire du chardon à carder; à la cor- tige & furgeon iliette desteftes lon-29 Lt 40 coudees de hauteur: & eft de la groffeur d’vn bon $ ° les apoftumes froides. Sa decaétione paltc- Sera- ment flocs de foye verde. Au re- fee , il faut noter que ce qu'Aui- cenne & Serapio appellent Vir- g* paftoris , n'eft ni le grand ni e petit Dipfacus.Car fel6 qu'on peut comprendre en la leëture d'iceux ; ils n'entendentautre LIVRE III. 157 tre chofe par Virga paftoris, que le polygonum , que nous appellons Corrigiole;ou Renouee:duquel, tät mafle que fe- melle;fera parlé au quatriefime liure, Erde vray j’ay eu touf- iours cefte opinion,que ce nomde Virga pañtoris;a efté attri- bué parles Apothicaires, au dipfacus, & non par les Arabes: d'autant que les Apothicaires s’arreftent plus à leurs Pande- &es,que à fuyure bons & fçauans Autheurs. Car Matthæus Syluaticus, autheur defdites Pandeëtes ; appelle le dipfacus, Virga paforis. Et par-apres ilconfond le dipfacus auec po- lygonum, n'ayant peu comprendre;que la Virga paftoris des Ârabeseftoit le polygonum;& non ledipfacus. Car chafcun Gal. lib.6. rigiole;que d'vnlieure à vn ours. Galien parlant du chardon fimpl. med. à carder, ditquêfa racine eft defsiccatiue au feconddegré: & qu'elle eft quelque peu abfterfiue. Spina alba : Grecs, Acan thalencé: François, ESpi- ne blanche, ou Ariichant fanuage: Apothicaires © Arabes, Bedeguar:l taliens,Spinabianca. ESpine blanche Effine blanche. d’aucuns. o CHAP. L’efpine blanche croift és montaignes & és fo- tefts.Ses fueilles font femblables au chameton blanc: toutesfoiselles font plus blanches, plus eftroites , &c quelque peu rudes & piquantes. Satige pale deux pouffé,& d'auantage :eftant blanche & creufe au de- dans. À la cime de laquelle elle produit vne tefte, femblable à vn heriffon marinttouresfois elleeft plus petite,& eftlonguerte. Ses fleurs font purpurines,ou incarnates : & produit vne graine femblable au faf- fran baftard:mais elle eft plus ronde.Sa racine;prinfe en breuuage;eft bonne à ceux qui crachent le fang,8c à ceux qui font fubiers à douleurs d'eftomac & de ventre. Elle fait vriner:& s’en fert-on pourrefoudre ê finguliere au mal des dents; fi on s’en lauelabouche. Sa graines prinfe en breuuage; eft bonne aux fpafmes des petiz enfans:& à ceux qui font mords des ferpens. On dit que portant celte graine pendue au col, clle fert de- preferuatifpour chaffer les ferpens. Les Apothicaires , fuyuans les Arabes, appellent l'efpine blanche, Bedeguar. Orilya grande contention entre les Medecins & Apothicaires , à fçauoir quelle ef la vraye efpi- ne blanche,entre tant de plantes efpineufes que nature a pro- duires, qui foit du tout conforme à la defcription de Diofo- ride. Entre fes controuerfies , les vns monîtrent vne plante, & les autresen monftrent vne autre, pour la vraye efpine blanche : & cependant il n’y a point de refolutionentre eux. Carilyena plufeurs qui prennent lechardon beni, autre- nn lats Turqua, pour l'efpine blanche. D'autres dient que c'eft la carline: entre lefquels font les Beaux Peres qui ont efcrit fur Mefué : l'opinion defquels nous auës refutee.cy Y13 deflur 60 28 AN D. MA TH FO LYS deffus; traitans du chameleon. D’autres dient l'efpineblan= terles parties nobles, debilitees & afoiblies par Ja longueur che eftre celle herbe piquante , dont on fe fert au lieu de Pre delifeurc:àfin que la natureirritee, & de lo ueur de fie fure : & d'autres dient que ce font ces chardons fauuages, ou ure, & des medicamens aperitifs, eftant defià aflez debilitee, les vns ou les autres. Tellement que tous ne fçauent où ilsen nétombaflenvn flux irremediable, qui caufaft la mort au pa- Fucbf. pa- font,cheminans tousen tenébres. Fuchfius,homme fort{ça- tient. Galien parlant del'efpine blanche, dit ainf : La racine Ga tado.cvit, uant& renommé > ptent pour cfpine blanche, celle elpecede de l'efpine blanche eft defsiccatiue, & quelque peu aftringen- fim chardon,qui ales fueilles les plus larges de tous les chardons, te. Et par-ainfi elle eft bonne à ceux qui font trauaillez del'e- lefauelles trainent par terre; eftans tachees de plufieurs ta- fomac, & du ventre, & à ceux qui crachent le fang. Mifeen Chardon de ches & marques blanches:qui eft appellé d'aucuns, Herbe du cataplafme,elle refoultles vndimies & apoftumes froides. Sa more Da- laiétyou bien,chardon de noftre Dame. Maisle bon Fuchfius decoëionefl bonne à la doëleur des dents , & on s'en laue la pee S'abufe, & ne luy defplaife: car ce chardon noftre Dame ales bouche. Sa graine eft d'eflence fubuile, & de qualité chaude. feuilles trois fois, voire quatre fois plus grandes, que la Gr- 1 6 Parquoy,eitant prinfeen breuuage,elle eft bonne à ceux qui line: & croift és plaines, ainf qu'en LS ee no- fonttrauaillez de fpafmes & çonuulfons, ftre Tofcane, qui eu produit à grande abondance : & ne vient és montagnes & forefts, où dit Diofcoride que l'e£- pine blanche croift, Quanr à moy ; Quine me veux depar- Spica Arabica: Grecs, Acantha Arabica: Arabe, tir de l'opinion de Diofcoride, tant foit peu , je tiens que Suchaha:ltalient, Spina ATabica, 04, Egitria. l'efpine blanche croift és cimes des montagnes, où y a fo- refts de haute fuftaye , Iaq. Antoine Cortufus, do&tifi- CH AP. MORTE me Simplifté m'a enuoyé de Padoue la vraÿe efpine blan- 0 si che , de laquelle aufi nous auons icy mis le pouttrait. C’ef chofe toute notoire, que l'efpine Arabefque Carelle f rapporte srriérement aux marques de DiofCori- eftdu mefne naturel que l’efpine blanche:car elle eft de;pour eftre femblable à la carline, quant aux fucilles:com- aftringente. STE Eos Donne aux crachemens bien qu'elles foyent plus blanches & plus eftroites , & qu'el- dE D & D TRRC RE A les foyent vn peu rudes & piquantes.Sa cige eft de deux cou- 20 de fang,& pour reftreindre abondance au Aux men dees de haur,& de la groffeur d'vn pouce, ou plus:eftant blan ftrual,;auffi tous autres flux.Elle croift és lieux afpres. chaftre, & creufe. À la cime de laquelle y a des reftes pi- quantes,blanchafres, & longuettes,qui iettent de Beurs rou Ceux faillent grandement, qui eftiment l'efpine Arabef es au dedans : & vne graine femblable à celle de faffran ba- que, dont parle ici Diofcoride, eftre ceft arbre efpineux, qui Lord. Au mois de Juillet on trouuera affez de plantes du croiften Arabie,qu’on appelle Acacia. Caren premier lieu, tout conformes à cefte defcription, qui eft la mefmedeferi- Diofcoride n'efcric jamais deux fois d'vne plante : & ne mefle ption qu'en fait Diofcoride, és cimes des hautes montagnes poine les arbres auecles herbes. / yant donc parlé au premier du val Ananie , qui font pleines de melezes, de peñles, & de liure, entre les arbres, de l'arbre acacia ; qui eftaufi appellé, fapins: Parquoy files Apothicaires veulent bien entendrece efpine Arabefque : ce feroit grande abfurdité à luy d'en ef- qui eft de leur eftar, il faut qu'ils cerchent l'efpine blanche és curé encores vne fois,contre fa couftume, Parquoy puis que cimes des hautes montagnes ,& nonés plaines & vallons: Diofcoride a eltrit en diuers chapitres de ces plantes, ils’en- s'ils veulent prendre la peine, ils ne faudronr de l'y trou uerz o fuit que ce font plantes diuerfes & feparces. Ruellius donc a en grande abondance,comme moymefmel'äytrouuce. De? Jon rdement failli, & penfe qu’il dormoit lors qu'iltraitoit de quoy ils receuront double profhc: car en premier lieu ils au- l'efpine Arabefque:caril ne fe Print point garde que Diofco= sont le vray Bedeguar, duquel ils s'affeureronc en leurs com- ride parle ici d'vne plante du tout femblable à l'efpine blan- pofitions. Secondement ils cognoiftront l'erreur de Ceux;qui che,&nondel'acacia. Er certes ie füis eftonné d’vn tel hom= vfent du chardon,dont on fair la prefure,& que nous cftimôs me, & detel fçauoir, & fi praétic és langues & Grecque & eftre l’artichaut, en lieu d’efpine blanche :entre lefquels eft Latine, & qui, à la verité, cf le premier Simplifte de tous noz Ruellius.H ya bien vne autre forte de plante efpineufe,dela- Modernes. Toutesfois ic penfe que sil PNR garde à ce quelle nous auons ici mis le pourtraié , que quelques vns qu'en efcrit Pline , encores qu'il euft fon Pline fur Le doigt, il Prennent pour l'efpine blanche : maisil s'en faut beaucoup. nefuftromséen telerreur, Car Pline à ouuertement feparé Plinil Et cognoiftront ceft errent eftre manifelte, s'ils veulént con- l'acacia de l'efpine A rabefque: de laquelle parlanc;il dit ainfse. 76 fiderer que cefte forte de chardon fe feme ordinairemeñtpar Nous auons parlé des proprierez & louanges de l’efpine #-12- les jardins : & que fes fueilles font de beaucoup plus grandes Arabefque, trairans des odeurs : routesfois outre cela cle ef. que celles de la carline,Item que fes teftes font beaucoup plus 40 pefsit & reftreint toutes fluxions,crachemens de fang, & l'a grofes que l’heriffon de mer. Mefué mefle l'efpine blanche Bondance des femmes : à quoy principalement fa racine eft auec l'Arabefque,appellant Fvne Bedeguar,& l’autre, Sucha= fort bonne. Lefquelles parolles ilfemble auoir prifes de Dio- ha; enla compoñtion du faropd'Eupatorium, duquel il fait fcoride de mot à mot.£e apres parlant de l'autre efpine Ara= figrand cas, contre les fieures longues & encharnees, & qui befque, quicftarbre >ildit ainfi: Refle encorcs à parler de defa ont debilité les parties nobles , comme fonc l'eflomac lefpine acacia. Elle croift en Egypte: & en treuue-on des & le foye : Jes ayant priuces de leur temperature natu- arbres blancs, noirs, Où vers : mais neantmoins les vers font xelle. Auquel contredit ouuertemet & parvnlong diftours, les meilleurs de tous. Ilen parle aufi en vn autre paflaee, py. 1 Brafauolus Ferrarois:difant que nil’efpine blanche nil Ara- apres auoir parlé des preprictez du bois de l'arbre Perfus, di # befque ne font propres à ce furop , pource que toutes deux oùildie ainf:L’efpine noire Egyptienne eft feulemét ellimee +? font aftringentes:q ui cftyne qualité diretement contraire à audit païs, pource qu'elle ne fe pourrit en l’eau : & que, au J'operation de ce furop:duquel on vfe principalement és Op- . contraire,la blanche s’y pourrit ayfement. En Quoy on peut pilations longues & inueterees; à fn de lesouurir & d loppi-Q & voir, que Pline aeflimé gu'ilycut plufieurs elpines ArabeL Jer.En quoy Brafauolüsmonftre n'auoir entendu Mefué, ne” quesou Egypriennes:combien que Ruelliusne latainf en- luy defplaife toutesfois, & que moins ilentendla praétique tendu :& moins ait comprins le dire de Galen , lequelen Ga, il de Medecine. Car Mefué,ordonnant ce furop pour furuenir parle ainf: La racine de l'efpine Arabefque arrefle l'abon- frap.mu aux fieurés qui auroyent défia debilité les parties nobles, dance du Aux menftrual, & reftreint rous autres flux, auf auecgranderaifon y 2 mis l'efpine blanche & l'efpine Ara- quels eft propre lefpine bläche,qui croit! en noftre quartier. befque, pour conforter &.corroborer les parties nobles , qui Mais neantmoins on trouuera faracine & fà greine efreen feroyent languiffantes & affoiblies, &ce parlavertuaftrii- tour & par tour plus efficace aux chofes que deflus. La graine ue; dont ces efpines font doüces. Car tous fauans & doctes eft fpecialement bonne aux accidernis de laluette, & és in4a- Médécins, vfenten tels accidens, de medicamens odorans & tions &ventofitez du fondement. ltem,elle Gcatrize les vl- aftri@ifs. Parquoy Brafauolus n'a cu aucune rain défeco- ceres&avne moyenne aftriétion, & qui n'eft point facheufe. ferer ainf côtre Mefué. En outre , ie ne fuis d'opinion queles Voilà qu'en dit Galien:lequel tout ainfi qu'il a parlé defdires Apothicaires fuyuér,en lacompofition de ce furop, le confel plantes feparèment,aufsi a-1l traité particulierement & fepa- de Brafauolus:ledl ordône en ce furop;,au lieu de bedeguar,& Go rement de leurs proprietez. fuchaha,la racine de polypode, & les fücilles de fauinier,à fn À « de mieux defoppiler les parties hobles, & les bouches des vei- Cardaws,(inara, Strobilus, eArtocurm, fine Ariico- nes, Car fi ce Surop éftoit feulement compofé pour lacher & calws: Grecs, Scolymos, on eAlcocalune: François, defoppiler:il n'en failloir feulement ofter le bedeguar & le fu- Cardon, & Arrichant : Traliens Carde _ Car- haha: ains au fi en failloit ofter les rofes : larefine de lentif ‘ ÿ U A CU que; le fpica nardi, & le malabathrum: lefquelles drogues ctoffo :e Allemans, Srrobildorn: E Spalgnolz, Care Mefué anec grande raifon 1 mifés en ce Surop, pour confor- do de comer, on C'ardos. CHAP?. SVR'DPON €. Cardon efhinenx. L’artichaut, que les Grecs appellent Scolymos, * Oribaf. * a les fueilles femblables à la carline,& lefpine blan- 20 ntre la car che : toutesfois elles {ont plus noires & plus efpefles. ne @ Fe Tlictte vrie tige longue & entaffee de fucilles : & pro- bine blan- c { x z duit {es teftes piquantes & efpineufes. Sa racineeit be. Cat.blan * noire & groffe : laquelle enduite, oftela puanteur ve. des aiffelles & de tout le Corps: autanten fait-elle, fi eftant cuiteen vin,on la prend en breuuage, Toutef- fois elle prouoque fort à vriner: & rend l’vrine fort puante & de mauuaife fenteur. L'herbe,eftant enco- res ieune & tendre, fe mange comme on fait les afperges. Encores que Diofcoride ne face icy mention que d’vne forte de cardon , & que mefmes:il s'en pafle fort de leger: ce neantmoïins Theophrafle, Pline, & plufeurs autres Au- theurs de renom, mettent plufieurs cfpeces d'artichaux & de cardons.Et pour commencer à ceux quicroiflent d'euxmef- mes, fans auoir autre jardinier que la nature propre: il faut noter qu’il y en a plufieurs fortes & efpeces,lefquelles n'ont ,lib.10. point de noms particuliers, pour le moins que ie fache.Pline 232 en met feulement deux efpeces:dontles vns produifent plu- fieurs tiges:& les autres n’en iettent qu'vne,mais elle eft aflez groffe. Quant aux cardons & artichaux qu'on feme,il yen a 40 plufieurs efpeces : mais ceux qu'on appelle fpecialemét Car- dons, font les meilleurs : car eftans diligemment cultiuez,ils font fi tendres & f blancs, que les bonnes maifons en font grand cas, pour le defert , les mangeans auec poyure & fel. ophr, de Qui me fait penfer,que T heophrafte parle de ceux cy quand + plant. il dit: Le cardon,nommé Ca@us, croiit feuleméten Sicile, & .4p.4. n'en auons pointen Grece. C’eftyne plante qui eft à part, & eft feule & fimple en fon efpece : &produit dés laracine , fes tiges,qui rampent & fe trainent par terre :iettanc vne fucille large & piquante.On appelle fes tiges,caétos.Elles font bon- nes à mäger,apres qu’on les a raclees, & fontvn peu ameres: & 1-on accouftumé de les garder en eau falee. Voylà qu'enj© dit Theophrafte. Or noz cardôs de Tofcane ont cité appor- tez de Naples : & ef certain que ceux de Naples les ont ap- porté de Sicile.Parquoy il ne faut douter que noz çardons ne foyent ceux que Theophrafte appelle Ca@us : veu qu'il dit qu'ils ne croifloyent qu’en Sicile. Au refte les artichaux font mis au ranc des cardons:defquels auffi parle Theophrafte au lieu preallegué,ou vn peu apres, difant ainfi:L'autre produit fa tige droite, laquelle on appelle Pternicé, Ceftuy eft auf bon à mâger:mais il n’eft pas de garde.Son frui& où croift fa graincel piquant. T outesfois aprés qu'on a ofté la fémence ourruë,qui eft dedäs, on mange la refte du fruiét:lequel et . auffi bon à manger, & eft femblable au cerueau du palmier. 60 Voylà qu'en dit Theophrafte : lequel entend par le cerueau lione. du palmier,ce que les Napolitains & Siciliés appellent Cefa- glione, & que Galiennommeen plufieurs lieux (commeie penfe ) Encephalon:duquel auons amplement parlé au pre- mier liure;,traitansdubdellium. Or il y a plufieurs efpeces d'artichaux, lefquelles fe peuuent remarquer en la diuer- fité des reftes qu'ils produifent. Carencores que toutes les téftes d’artichaux foyent piquantes : ceneantmoins aucuns ont leurs efpinés droires,& les autres panchent contre terre: & yen a qui n’ont point d'efpines.Item entre ceux quin'ont chaux. E PV RCE PI IL 259 Point d’efpines ; les vns font longs ,lesautres font rons, au- cuns ballenc: & les autres font tcllementrefferrez, qu'on les diroit efcailez comme vne pomme depin. Noz jardiniers dient > que les artichaux croiftront fans auoir efpines , en ap- Pour faire W platiflant toutesles pointes de la graine, auane quelafemer: venir les ar M i tichaux fans | ji ou bien en couurant la graine en rouélles & raillerins de ra fines. degré complet,ou au commencement du tiers : & fecs, au {e- cond. Etenvnautre paflage, appellantle cardon, cinara,il Galli.2,de deffend d'en manger : Pource quetoutela nourriture qu'il adm. fac. donne fe conuertiten fang melancolique. CH AP, Poterium, AAA 4 Ceux d'Ionie appellent : le poterium, Neuras. Il ier- À te à force branches, & a vne = cfcorce menuë, 1] eft pi- UE quant, & a yn cotton efpez. #7 Ses branches font longues, > molles, {ubriles, &pliables, SEX retirans à celles de traga 5 cantha. Ses fueilles fontpe- tites » & rondes : & A fleur # blanche & petite, Sa grai- g 26 Ré ne eftinutile:toutesfois elle \ ES eft piquante & odorante au ILE NS gouft. Il croift és coftaux, & és lieux * aquatiques. Ses racines fontlongues de ; Orib. fa” deux ou detrois coudees:& font dures & nCrUEU (ES, PM. lefquelles ; eftans coppces pres de terre, ou à fleur de terre, iettenc vne liqueur femblable à là gomme. Pi- lees & emplaftrees, elles font fingulieres aux ner& Coppez, & pour fouder playes. Leur decoéion auf cft bonne aux accidens qui peuuentaduenir és nerfs. rius neantmoins eflime le prunier fauuage eftrele Vray po- terium:dequoy ie m'esbahis fort, veu qu'il eft homme de bon fçauoir:aufli en a-il efté reprins aigremér du Docteur Fuch- fius. Galien,fousle nom de neuras, en parle ainfi:Le neuras, ük qu'aucunsappellent Poterium, a vertu de defécher fans au Gate cune mordication : tellement qu'on dicqu'il peut fouderles nerfs coppez. À quoy font bonnes principalement fes raci- nes:l deco@tion defquelles cft ordonnee d'aucuns à ceux qui ontles nerfs ofénfez. fmpamedie eÂcanthinmr. CHAP, XVI L’acanthium eft fmblable À Pefpine blanche: & produit {es fucilles Piquantes par les bors ,* & cou uertes d’yn cotron femblable à toile d’araigne : du- quel, l'ayant filé, & accouftré, on fait des habille- mens femblables À ceux de foye. Qn prend les fucil- les, ou les racines en breuuage, contre celte forte de Y 4 fpafme fpafme qui retire les netfs enarriere,que les Grecs ap- ‘44 pellent Opifthotonon. = S'il yaplante aucune en Ita- w? lie, que l'on puifledirereprefen SE terlevray acanthium , ie m'af- + feure que c’eft cefte cy, de la- K_ quelle nous auons icy mis le ourtrait. Carelle a fes fueil- 2 (e femblables à l'efpine blan- che, &efpineufes tout à l'en- %- tour, & couuertes d'vne bour- re telle que toile d’araigne. Ce qui nous a donné grand argu- ment de la prendre pour telle, & mefmes à plufeurs autres doétes Simpliftes. Cependant ie tiens,que ceux errent gran- dement , qui reprefentent pour acanthium, vn certain char- don de montagne,qui a la tefle borruë & couuerte d'vn cer- tain cotron.Car outre ce que les fueilles de ce chard6 nefont couuertes de bourre ni de cotron:ileft impoflible de filer, & moins de tiftre la bourre qui eft alentour de fatefte, pour eftre trop mince, fraille, fans bourre, & fans aucune lenteur, qui la garde de plier. eAnnotation. * Ce qui efticy dit du cotton ne fe treuue és exemplaires Grecs de Diofcoride:& neantmoins on voit bien,parle con- texte de cechapitre, qu'il l'y faut mettre : autrement le dif- cours n’auroit ie fuyte. Parquoy ceux qui y ont ad- ioufté ces mots, l'ont fait auec bonne raifon, fe fondans (commeie penfe) fur l'autorité de Pline,quiles couche ainfi. Mais moy ieles y mets d'afleuräce,pource queie les ay trou- ué couchés de mot à moten l'exemplaire Grec d'Oribafus, efcrit à la main,ainf,ra9 dy épeyyoddus is1 yvës, c'eft à dire,à l'entour defquelles y à du cottô femblable à toile d'araigne. eAcanthus, « Acantha, Paderota, Marmoraria fine Branca vrfina; François, Branque Vrfîne: Ita- liens, « Acanto, © Branca Orfina: « Allemans, Berenklavu: Efpaignolz,T erua gigante,on Bran- gua vrfîna. Acanthus fjlueftrés: Branque vrfine fannage. CHAT, XVII. Les Romains appellent la branque vrfine;Pædero- ta. Elle croift ésiardins, és lieux pierreux, & pres des eaux courantes. Ses fueil- longues que celles de lai- tuc : lefquelles font noira- ftres, * grafes,lifees,& chi- quetees comme celles de roquette, Sa tige eft de deux coudees de haut, lif- fee, & de la groffeur d’yn © doit :ayant par interualles auprés de la cime certaines petites fueilles longuet- tes, & piquantes,& qui font faites à mode de longues coquilles ou efcailles, ou bien nucamens : defquelles les font plus larges & plus’ AND. MATTHIOLVS mais elles refferrent le ventre. Elles font fort bonnes auxrompures, aux {pafmes, & aux phthifiques. On treuuce aufli vneefpece de branque vrfine fauuage, qui eft femblable à l’artichaut. Elle eft piquante, & eft moindre que la branque vrfine des iardins. Sa racine a les mefmes proprietez que celle de la do- meftique. Lesherboriftes tiennent tous d'vn confentement , le vray 10 acanthus eftre celle plante que nous appellons ordinaire- ment branca vrfina. L'opinion defquels ie ne veux approu- uer ni reprouuer. Car encores qu'il y ait plufeurs raifons pour m'induire à fuyure leur opinion, outre ce que ce fonc gens de fçauoir qui le dient : & que moy-mefmeaye prins garde que les fueilles de branca vrfna font plus larges & plus longues que celles de laituc,eftans noiraftres, gralletres, molles,liflees, & entaillees comme celles de roquette : & que d’ailleurs , fa tige foit polye, haute de deux coudees , dela groffeur d’vn doit, & enuironnee, enuiron fa cime,de cerrai- nes petites fueilles longuettes, & faites à mode decoquilles de noix : defquelles auf fort vnefleur blanche, produifant vne graine iaune & longuerte: & que finalement , fa racine foit femblable à celle d’acanthus:ceneantmoins on peuten- cores douter fi branca vrfina eft le vray acanthus, pource que les petites fucilles, faites à mode de coquille, & qui enui- ronnent fa tige, ne fontni piquantes ni efpineufes : & que d’ailleurs, l'herbe de branca vrlina n’eft propre à vigneter ou hiftorier en verdure : à quoy neantmoins Pline dit acanthus auoir efté anciennement fort propre. lointaufli que main- tenant on ne fait grand cas de branca vrfina : &la treuue-on feulement en quelques Iardins, & vergers, fans en faire trop grande eftime: au lieu où les Anciens en faifoyent grand eftat, & l'eftimoyent fort. Etne peut chaloir ce que aucuns 3 dient , les fueilles d’acanthus , qu’on voit és chapiteaux des colomnes Corinthiennes en plufeurs lieux d'ftahe, eftre du tout femblables à celles de branca vrfina: car on peut refpondre , que encores qu’elles feroyent femblables , pour cela ne s'enfuyuroit que neceflairement ce fuffent mefmes plantes. Parquoy, comme ce feroit chofe incertaine d’affer- mer que branca vrfina & acanthus fuft cout vn : auffi feroit- ce prefumption de le nier. Toutesfois il me femble que rou- te celte doute fe peut refoudre, par ce que branca vrfnafe treuue auoir les mefmes proprietez que Diofcoride & Ga- lien ont attribuees à acanthus. Ie diray encor d'auantage, que j’açoit que Diofcoride die la tige d’acanthus eftre enui- ronnee enuiron fa cime de certaines petites fueilles pi- quantes, & faites à mode d'efcaille de noix : que cela fe doit entendre, que icelles fucilles font fi aiguës , qu'il femble qu’elles foyent efpineufes. Ce qui eft vray-femblable. Et mefmes puis que Plineinftitue deux fortes d'acäthus.au lieu preallegué , c’eft à fçauoir , le crefpu & l'efpineux, & l’autre lifsé,que quelques vns nomment Pæderota, & d'autres Me- lamphyllon : on ne fe doit fi fort efmerueiller , de ce que l’a- canthus que nous auons és vergers n’eft pointefpineux, veu que en tous autres endroits branca vrfina eft du tout fembla- ble à acäthus defcrit par Diofcoride. A cela au ffi n'empefche cc que Pline dit que anciennemét acanthus feruoit d'embel- ir les marges & crouppes des couches , & feruoit de verdeur alentour des liéts verds des iardins. Car encores que branca vrfna ne fe puifle ayfement tordre ,ceneantmoins on peut bien accommoder & lier enfemble & fatige & fes fuealles, pour eftre fort flexiles, foit auec oziers ou autres liens :telle- ment qu'on s’en pourroit feruir à hiftorieren verdeur, & à faire des feftons és iardins. Quoy confideré , ie fuis de l'opi- nion de ceux qui tiennent acanthus &branca vrfna eftre mefme plante. Au refte, Diofcoride dit qu’il ya vn acanthus fauuage,femblable à l’artichaut,& qui eft piquät:ayant neat- moins les fueilles plus eftroites que celuy desiardins. Par- quoy nefe faut efmerueiller fi Pline met deux efperes d'a- 6Ocçanthus. Or pource que Diofcoride dit que les Romains appellent acanthus, Pæderota, & que pæderos fe treuueés autheurs Grecs pour vneautre forte de plante, ie n’ay voulu Pliis.li cap. 12 hiffer pañler telincidét,fansen Seite Lecteur.Paufanias P44/ doncdit ainfi, L’herbe qu’on appelle Pæderos , prouient au 2.7tt parc de Venusenlieu expofé au foleil, & non autrepart,non de. : pas mefmes en Sicyonie. Elleiette des fueilles plus petites que celles de fau, & plus grâdes que celles de l'yeufe, de mef- me forme quaf que celles de chefne, d’vn cofté noiraîtres, & de l’autre blanches, & fe rapportent prefque en couleur à cel- les du peuplier blanc.Galen parlät de branca vrfna,dit ainfi: Aucuns {ort vne fleur blanche. Sa graineeft longue & iaune: & eft faite fa tefte ou chapiteau à mode d’ynehoup- jou comme vn bouquet. Ses racines font longues, ue rouges » & gluantes. Icelles enduites, font fortbonnes aux brulures du feu, & aux diflocations Gal: des iointures. Prinfes en breuuage, elles font vriner, frs SV RK MA OS C. Aucuns appellent acanthus ; Melamphyllon : & d’autres le nomment Pæderota. Ses fueilles font moyennemét refoluti- ues : mais fa racine eft defficcatiue,& aucunement incifiue:&c eft compofce de fubtiles parties. Anonis, Ononir, Remora aratri Acutella, fine Re- Ja Bouis: François, < Arrefte-bœuf, Bugranes,ou Bugrindes: Italiens, Anonide, ® Bonaga: « Alle- mans, Hauuhechel, S Stallkraut:Efpaignolz , Ga- tilhos, G Gathinos: Bokem, Gehhice: Polonoës 'T gli caso Lift ogon. XVIII. CHAP: ges eftät comparties de plu- lieurs neuds. Elles ont plu- 2 fieurs concauitez ; & aifles, & &les chapiteauxronds..Ses ; D ÿA fücilles font petites & mce- LÉ nuës,& quelque peu veluës, $ eftans odorantes & de fen- teur affez bonne: & fi reti- rent aux fueilles +delentil- Oribafne ; Le L point, de D, Le, ou de ruë, ou de imelilor. file. Auant qu'elle ait chargé efpines ; on laconfiten fau- toutes armees d’efpines, comme de pointes fortes & Dib.fldepiquantes. Sa racine eft + blanche: laquelle efchauffe b. &fübrilie. L'efcorce delaracine buëen vin, prouo- que à vriner,rompt la pierre; & confume les cfcarres des vlceres.La decottion de fa racine,cuite en vinai- re & eau, eft fort bonne au imal des dens; fions’en Ête la bouche. On dit que fa decoétion , prinfeen breuuage;puerit leshæmorrhoïdes, La bugrance croift és prés , &éslieux culriuez & non cul- 40 tiuez, & principalement és lieux fecs. Ses fucilles font peti- tes & menues,comme celles des lentilles:& font fort fembla- bles à celles de ruê ;, ou de mehlot : eftant du tout conformes à la defcription que Diofcoride fait d'anonis. Les païfans ne la cognoiflent que trop : pource qu’elle arrefte fouuent la charruë , en defpit des bœufs , & des bouuiers , à caufe de fes racines fortes, & de fes branches , quis'entrelafent : dont elle a prinsle nom d’arrefte-bœuf : & empefche fort les fau- cheurs à copper l'herbe des prez, & à fencr. Car pour dure qu'ils ayent la peau : cencantmoins cefte herbe les fache fort en les piquant. On l'appelle Bonaga, en Lombardie. Au re- fe, encores que Dicfcoride n'ait fait aucune menton de faf © fleur:ceneantmoins elle produit des fleurs qui font quelque- fois rouges;tirans fur le Blanc:& quelquefois iaunes.Et mef- mes y a des heux où cefte herbe n’eft aucunement piquante. Nousenauons veu en Boheme, non gueres loing de Pra- eoph.libé gue qui portoit de fleurs blanches. Theophrafte parle de l'ar- cap.5. derefte-bœuf fouz le non d'ononis, difant ainfi : L’arrefte.… ant. nat: bœufproduit fes branches efpineules : & durefeulement vn an. Ses fucilles font femblables à celles de ruë : &enuiron- nent tellement fes branches, par certains compas & inter- ualles , qu’on diroit que ce font chappeaux mis alentour des branches. Sa fleur cit petite : & net du tout enferreeen la mure,& eft fôrt bonne à manger. Ses branches font3 o LIVRE III. 261 cepté qu’elle a plus de furgeons, & eft plus velué, & fent bon. Pañé le printemps , elle commence à charger cfpines. Voylà qu'en dit Pline. Lequel a failly en ce qu'il dit que l'arrefte- bœuf fe charge d'efpines apres le printemps : car Theophra- fe dit que cet en Automne. Cequeaufh on voit par expe- rience, La racine d'arrefte-bœuf eft fort fingulierre à rompre la pierre, &la faire fortir : & principalement quand les con- duirs, par où pafle l'vrine, fonteftouppez. L'experienceen a cfé faite par plufieurs,qui ayans la pierre, & beuuans fou uent de la poudre * de cefte racine auecdu vin, recouure-x,4 4 Ja rent leur premiere fanté. l'en cognois vn , qui pour AUOÏr poudre de TOcontinué de boyre la poudre de cefle racine, par plufieurs }° force de moys; fit confumer vne hergne charneufe, qu'il auoit, futentierément guery :encores queles Medecins n'y fceuf- fentautre remede, pour le guerir, quele faire copper : & que defia oneuft deliberé le cauterizer. La poudre de faracine mife fur les bors des vlceres endurcis, lesrefoult. Sa deco= ion faite en eau & vinaigre tenue chaude en la bouche, mi- tigue les douleurs des dents caufez d’humeurs froides. Quelques vns difent que l’on guerira les hæmorrhoïides, fi tant fulement l'on boit la decotion de fa racine. Quant à moy ie fcay bien que c’eft vn fingulier remede aux oppila- tions du foye & delaratte. On faitde l'eau de faracine,la- ceffe racines 20 quelle prife en breuuage non feulement rompt &iette hors la pierre ; & pareillement fait vriner : mais auffi defoppile le col de la vefcie, lors qu’elle ftreuue empefthec d'humeurs vifqueux &tenans. Cefe eau fe fait en cefle forte : Prensef- corce de fes racines frefches , quatre liures: lefquelles auoir taillé en petites picces,tu deftremperas en huit liures de mal- uoyfe. Puis mettrasletout en alembic de verre au balneum Mariæ, & en diftilleras l'eau,de laquelle te feruiras aux acci- dens que deffus ; la prenant en breuuage au poix de demili- ure. Galien, parlant de l'arrefle:bœuf, dit ainfi : Laraci- Gal. lil.8. ne d'arrefte-bœuf eft chaude quañ au tiers degré Son CL fimplmed. corce eft fort vtile : & eft aucunement abfterfiue, &incifiue. \ Par-ainf elle ne fait feulement vriner:ains aufi romptla pierre. Selon cefle qualité , elle mange foudainerent toutes crouftes. On fe fert auffi de fa decodion , faite en vinaigre & cau,contre les douleurs des dens,en s’en lauantla bouche. Leucacantha, e Alba fpina : François; Chardon n0= ffre Dame. CHAP,. X1X. Laracine de leucacantha eft femblable à celle du fow chet, & eft folide, bien nour rie,& amere.lcelle machees appaife la douleur des dés. Sa decottion faire en vin, & prinfe en breuuage;, au = poix de trois cyathes, eft fort bône aux douleursin- ucterees des flancs, & aux fciatiques:& {ercaux rôpu- res & aux fpafines.Leius de laracine, prins en breuua- geales mefmes proprictez. Ceux errent grandement, qui eftiment la leucacantha, dont nous parlons maintenant, & l'efpine blanche, dont nous auons parlé cy deflus, eftre mefmes plantes :encores qu'il y ait plufieurs Modernes, gens fauans, quitiennent ce- fte opinion , ou pluftoft erreur. Entre lefquels fe demonftre eftre Ruellius : car felon fon ordre accent és au lieu de traiter apres l'arrefte-bœuf, de leucacantha, qu'il conioint en vn mefme titre, ( mal touresfois l'appellant efpine blan- che , au lieu de blanche efpine ) il s'en raift, de guet à pens bourfe qui la tient. Elle croift és lieux gras & vifqueux : & 60 & n'endit mot. Car eflimant l'efpine blanche, & la leu- principalement parmiles blez , &és terres labources: & eft fort haïedes laboureurs. Cefte plante eft malaifee à mourir. Que fi elle fe rencontre en vn bon fons & terroir, elle iet- te fes racines fort profond en terre : & tronchant toutes les annees , fes iettons iettent autres racines profondes en terre. Parquoy pour la faire mourir, il la faut arracher du tout. Blle commence à germer l’efté, & eftmeureen Autom- ne.Voylà qu’en dit Theophrafte.Pline aufi, parlant de l'ar- refte-bœuf, dit ainf : L'anonis , qu'aucuns appellent Ono- nis,produit à force branches: & eft femblable au fenegré:ex- .dib.17. cacantha eftre mefmes plantes, il a penfé que ce feroit chofe fuperfluë de repeter icy ce qu'il auroit dit de leucacantha, au chapitre de l'efpine blanche. En quoy neantmoins il ne peut eftre excufé d’auoir failly. Car apres auoir traité de l'e- fpine blanche;que les Arabes appellent Bedeguar :ilmetvne autre forte d'ebinesdu mefme nom : de laquelle noz païfans fe feruent à faire des hayes & cloyfons, pource que celte efpi- ne blanche eft haute, commevn arbreau, & armee d’efpines ar tout. Toutesfois il ne dit point ouuertement que cefte Pi leucacantha:mais fur la fin du chapitre;comme fe laiffant cfcouler, Plin.li24. cap. ls Plin.lib.12, cap.16. Chardon noftre Dame. Gal. lib.7 262 efcoulet, & ayant oublié tout ce qu'il auoit ditde l'efpine blanche, il attribue à cefte forte d’efpine ( qui eft,commeie croy, le rhamnus blanc de Diofcoride routes les proprietez que Diofcoride affigne au bedeguar. Qui eft vn erreur fi ma- nifefte , qu'il n’a meftier de plus granderefutation. Or qu'il y ait difference entre l'efpine blanche , qui eftappellee bede- guar,& la blanche efpine, qui eft appellec leucacantha, il ap- pertnon feulement par Diofcoride , Prince des Simpliftes: maisauffi par Galien, & Egineta: lefquels ont non feule- ment traité en diuers chapitres defdites plantes, ains auffi leur ontaffigné diuerfes proprietez. A l'opinion defquels fe conformant Pline, dit ainfi touchant lebedeguar: La graine 1 0 de l'efpine blanche;eft bonnecontre les fcorpions. Faifant vn chappeau d'icelle , elle allege les douleursde latefte. Mais parlant de leucacantha, en vn autre pañlage, il luy attribue des proprietez bien autres, difant anf:Leucacantha, qu'au- cunsappellent Phyllon,d'autres.I{chias, & aucuns, Polygo- naton,a fa racine femblable à celle du fouchet : laquelle, ma- chee;appaife la douleur des dens. Sa graine,ou fon ius,prins en breuuage,au poix de huit dragmes,felon Hicefus,eft bon contreles douleurs des reins &desflancs , & contre les rom- pures & fpafmes. Voylà qu’en dit Pline. A quoy Ruelhus deuoit bien prendre garde , veu qu'il eftoit fi pra@ic en Pli- ne: ou bien fuyure le doéte Hermolaüs , duquelila fouuent 20 fi prins & emprunté les chapitres entiers, fans touresfois l’alle- guer , & mefmes pour dire vray a derobbé quaf tout fon li- ure fur Hermolaus:lequel neantmoins a noté en fes Corro- laires, la difference qu'il y auoit entre bedeguar & leucacan- tha, En outre, pouf dire rondemét mon opinion en ceften- droit, il faut noter que leucacantha cft vne ds & non cet atbriffeau dont on fe fert à faire cloy{ons, & hayes : ainfi que penfe Brafauolus en fon liure des Surops, traitant du Surop d'Eupatorium.Car Diofcoride ne traite pointen celiure des arbriffeaux, ains y parle feulement des herbes:ayant mis l’e- fpine blanche des hayes au ranc de rhamnus , au premier li- ure : difant quecelte efpineeftlerhamnus blanc, felon mon3 0 opinion. Au refte,veu que Diofcoride ni Pline ne font aucu- ne defcription des fueilles, de la tige,dela fleur, ni dela grai- ne de leucacantha, ilferoit fort. difficile la fçauoir cognoiftre entre tant de plantes efpineufes , & en pouuoir choyfr vne, qui veritablement reprefentaft la leucacantha. Combien que ce ne feroit trop hors de propos , prendre pour leucacantha cechardon piquant, HAE de parlé au chapitre du be- deguar, qui a les fueilles routes femées detaches & marques blanches, que l'on appelleen quelques endroits, Chardon de noftre Dame, Car outre ce que on pourroit conicéturer ce nom de blanche efpine luy auoir efté mis, à raifon des taches blanches, dont fes fucilles font toutes femees : la durté & l'a- 40 mertume de fa racine, qui rend aucunement conforme fa ra- cine à celle du fouchet, encores qu'elle ne foit femblable, me fait croiftre la fufpicion que j'en ay. Ce quer'en dis toutef- fois n’eft pour affermer que ce chardon noftre Dame foit le vray leucacantha:ains mets feulement cecy en auant par maniere de difpute: car ie n’en fuis encores refolu. Cepen- dantilne fera hors de propos,de trairer icy fubfecutiuement, de ce chardon noftre Dame, que l'onappelleauffi, Chardon laité, à caufe de quelques petites taches blanches qu'ila. Te J'aimerois mieux toutesfois appeller, Chardon d’afne, à cau- fe que ce beftail s’en nourtift volontiers. Iliette de grandes fueilles , grafles,dentelees en leur circonference, & garnies tout autour de petites efpines, &en outre femees detaches bläches. Sa tige ft de deux ou detrois coudees de haut,ron- de, efpineufe , branchuë, &1ettant à fa cime de petitesteftes piquantes, qui portent vers le milieu de l'efté, comme l’arti- chaur, de fleurs purpurines & capilleufes , d'ou fort vne grai ne femblable à celle du cardon, pleine de bourre ou cotron. Sa racine elt forte , profonde en terre, &d'vne grande amer- tume. Il vientenlieux champeftres, & non cultiuez : quel- ques vns routesfois en fement par les jardins. Saracine eft chaude & abfterliue,& refoult & fubtilie. La decoétion de fa racine prifeen breuuage, defoppilele foye , les conduits, & fait vriner : & pource eît finguliere à lhydropifie, iaunifle, & aux douleurs desreins. Prife en breuuage, ou s’afleant deflus, elle fait fortir les mois. Quelques vns pour faire venir le lai&t aux femmes , donnent en tifane de poudre de celte racine, y adiouflant vn peu de graine de fenoüil & depoyurelong. L'eau diftillee des fueilles ( difënt quelques vns ) eft fouueraine aux-pleurefes : & d'autres y meflentvne .demidragme de fa graine, pourlarendre plusefficace. Ga- fimp.medic. lien , parlant de leucacantha dit ainf: Aucuns appellent la leucacantha, Polygonaton,d'autres la nomment Ifchias. Sa racine eft amere: & par-ainf eftincifiue & defliccariuc au AN D£ M'AT THI OL VS tiers degré ; & chaude au premier. Tragacantha:Françcois, Draganta: Arabes, Chitiras, Itica; Chatheth,, Alcuted, + Alchathad : Allez mans, Dragant: Efpaignolz, Alquerira. CH eAP. XX. La racine 4 de tragacan- DZ, thaelt laro 2e tha elt large, LSEe & faire com- SS mebois,eftär = A quafi à fleur de terre: El- Dr geons; qui font * roides & fermes, encores qu'ils loyent bas & petis : lefquels font reueftus de plu- eurs petites fucilles, & qui fonc quelquefois min- ces & füubriles :.lefquelles couurent certaines efpi- nes blanches, droites, & roides. On appelle audi tragacantha , celle gomme draganthi, qui fort des incifions qu’on fait en fa racine, laquelle congc- leparapres. Celle quieft clere, grefle, life, pure, & douçaftre, eft la meilleure. Elle reflerre les pores de la peau, tout ainfi que fait la gomme, Onacom- mencé à s’en feruir és medicamens ordonnez pour les yeux, & pour la toux, &l'afpreté de la gorge voix cafles & enroües, & autres diftillations & fluxions. Onla prend auec du miel, en forme d’e- lectuaire : & fe font, la renanr fous la langue. Trem- pecen vin cuit, & prinfeen breuuage , au poix d’y- nc dragme, elle eft bonne aux douleurs des reins, & aux erofions & rongemens de la vefcie, y ad- iouftant vn peu de corne de cerf brulee & lauce, où vn peu d’alun. Il ya affez long tempsque j'ay recouuert la plante de tra- gacantha, dont nous auons icy mis le pourtrait, d'yn ftu- dieux Simplifte , qui l'auoit apportec du mont faine Ange, dela Pouille. Etcertainement elle ef telle, qu'iln’y a rien à dire, fuyuant la defcription qu’en fait Diofcoride, felan Orib. qu'on peut voir encepourtrait. Aurefte, la gomme dta- Gorm ganth1, qui fort des incifions de laracinede cefle plante, & D'a$4 qu'on vent ordinairement chez les Apothicaires, s'apporte de Candie, d'Afe, &de Grece. Cefte gomme ne fort feu- lement, en faifantincifon en la racine, ainf quedit Diofco- ride:ains aufsi (comme dit Theophrafte ) fort d'elle mefme, en faïfant vneincifion en l’efcorce, à cofié. Lesbeaux peres, f Oquiontefcrit fur Mefué, dientnoftre gomme dragäthi, n'e- fre la gomme de tragacantha: pource que,felon Diofcoride, la gomme detragacantha, mife fous la langue , fe fond in- continent : ce que ne fait la gomme draganthi ‘laquelle mife fous la langue deuient f gluante & vifqueufe, qu'il eft fort difficile de la refoudre & fondre. En quoy mefieurs les beaux peres monftrenc qu'ils n'ont entendu le dire de Dio- fcoride : & ne defplaife à leur paternité. Car Diofcoride ne parle fimplement dela gomme mife fous la langue: ains dir que cela aduient, quand elle eft reduite en forme d'ele- uaire: caril dit ainf, On fe fert de cefte gomme és medi- camens des yeux, & pour la toux, afpreté de gofer,voix caf- éofes & enroüces, & autres diftillations. Onla prend auecdu miel, en forme d'eleétuaire: & fe fond eflant mife fous la langue.Voylaletextede Diofcoride. En quoy on voitclere- ment,que Diofcoridea entendu, qu'on meift la gomme dra- gâthi, reduire en ele&uaire, fous la langue:& non la gomme feule: ainf qu’on peut voir és ordonnances de plufeurs do- étes, Medecins : & mefmes és pilules bechiques, & és tro- chifques de diadraganthi, efquelles compofitions cefte gom- me cftmife. Car attendu qu'il faur que toux medicamés or- donnez pour purger vniuerfelleméc & la poitrine, & la can- ne du poulmon , & le poulmon mefme, foyent tenuz quel- que al. Lib,8, aplmeds SVR DIOSC. ue efpace de temps en la bouche ; ou fous la langue ; a fin de les Jaiffer fondre & couler petit à petit en la canne du poul- mon:à bonne raifon, & par vne vraye methode, Diofcoride les ordonneen Ele@lire. Car fi on aualloit & mangeoit ces medicamés,ils ne feruiroyent de rien: pource qu’ils iroyent en l'eftomac,& non en la poitrine, ni és poulmons. Il yaen- cores vné autre raifon. Car fi Diofcoride cuft entendu par- ler fimplement dela gomme , pour la mettre fous a langue: ileuft quant & quant mis,felon fa couftume,à quoy cela fer- uiroit:veu que ce feroit grande abfurdité d'ordonner de met- tre cefte gomme fous la langue; fans fauoir pourquoy , nià quoy cela feroit bon. Parquoy il faut entendre que Diofcori deveut & ordonne de mettre fous la langue la gomme dra- ganti reduiteen Ele&uaire ; & non fimplement la gomme: comme difent les beaux peres que deflus : lefquels n’auoyent bien chaufñlé leurs lunettes en ce pañlage,non plus qu’en plu- fieurs autres, où ils ont bien lourdement failly. La gomme draganthi mefleeés collyres ; appaife non feulement l’acui- té des humeurs qui diftillent aux yeux, mais auffi corro- bore les yeux ; pour eftre plusadftringente que farcocolla. Deftrempeeen miel, & enduite fur les yeux, gucrit l’onglee, les puftules, les demangeifons ; & lesrongnes des paupieres. Elle ef finguliere aux maladies de la poiétrine,du poulmon, & à l’afpreté dela canne, & à leurs v Iceres. Bref la gomme 20 draganthi eft bonne à toutes defluxions qui tombent au go- fier,gorge, & poitrine, & qui font toufsir, & principalemét fi l'on en fait des trochifques auec fuccre,que l'on tienne fous la langue. Prinfe en breuuage, elle eft profitable aux vlceres desreins. Roftie, & prinfe en vin de coings, & clyfterifee,elle gucrit les dyfenteries. Enfommeelleeftde grande vertu & proprieté meflee en medicamens lenitifs & repercufifs. Ga lien,parlant des proprietez detragacantha,dit ainfi : La tra- gacancha a les mefmes proprietez que la gomme: ayantvne certaine vifcofité, & acrimonie plus morte & foible:ou felon aucuns,elle a vne vifcofité quiamortit & affoiblit fon acrimo nie.Elle eft defficéatiuecammela gomme. 30 Eryngium: Apothicaires, Iringus: François, Pani- can, ou (hardon à cent restes: lraliens, Eringio, © Iringo: « Allemans, Brachen-disiel, on Man- ffreus: Efhaignolz, (ardo cerredor: Bohcm. Man. chaos Muxskavuyra:Polonois, Mikolarek, CH AP. XXI. Lepanicaut eftvneplan-40 te efpincufe, Ses fucilles, die: en fel; lors qu’el- les font encores tendres, font bonnes à manger. El- les font larges & afpres par les bors, & ontvn gout aromatique. Toutesfois ve- nans à croiltre ; elles de- uiennent piquantes com- me efpines au plus haut des tiges. À la cime def- quelles y a plufieurs teftes rondes, comme boules, enuironnees d’efpines foites & dures, faites & dif- pofees à mode d'eftoilles : dont les vnes font ver- des, les autres blanches > & quelquefois on en treuue de bleuës. Sa racine cit longue & large: cftant noire au dehors, & blanche au dedans, dela gtoffeur d'vn poufle : & cft odorante. Il croift és 60 laines & és lieux afpres. Sa racineefchauffe. Prin- £ en breuuage, elle fait vriner, & prouoque le flux menftrual : & refour & chafle toutes ventof- tez & trenchees. Beuë auec du vin, elle eft bonne aux accidens du foye, aux morfures des ferpens; & À ceux qui auroyent efté cmpoyfonnez. On la boit au poix d'vne dragme, auec graine de paitenaille. On dit que cftant enduite, ou pendue, elle re- \ \ 10alentour des murailles de Trente, &en Goritic, LIVRE III. fout toutes petites tumeurs. La racine bué en eau miellee, eft fortconuenable au haut mal, & aux fpat mes qui font retirer la tefte en arriere. 263 Noz apothicaires Senoiserrent grandemét en la cognoi(- fance d’erÿngium : prenans pour les racines d’cryngium les racines d'vne certaine plâte qu’on appelle à Senes,Cäcatrep- pola : encores que celte plante n'ait aucun rapport à eryn- AS Levray eryngium, & qui et du tout conforme à la efcription de Diofcoride, fetreuuc en grande abondance &enplu- fieursendroits d'Italie, ÆEryngiummarinum: F rançoss Paricañlt marin. Il y a auffi l'eryngium ma- tin ; qui croift en grande abon- dance és riuages delamer à Ve- nife. Les fucilles de ceftuy font plus larges que celles de l'autre,’ ) : & font toutes enuironnees de é pointes & cfpines. Ses racines font plus longues, & plus ten- dres; & meilleures 2 confire,que K celles de l’autre. Etencoresque Diofcoride n'en air fait men- tion: Pline neantmoins le def_ l'autre. Parquoy ie ne puis ap- SQ\ prouuer l'opinion de ceux qui NS prennent l'eryngium. marin, pour .crocodilium : ainfi. que plus amplement auons deduit au chapitre de crocodilium. Il yenaquipenfent que les Arabes prennent l'eryngium &le fecacul, pour mefmes plantes. Mais ils s’abufent: car veu que Serapio n’allepue ni Diofcorideni Galien au chapitre de fe- cacul, le dire defquels toutesfois il ne peruertitiamais, ains les imite en tout & par tout en fon hifloire des Simples : & ne fuyt feulement audit chapitre que l'authorité de ceux de fa nation:celamonftre le fecacul eftre autre chofe que l’eryn- gium , & quecefte plante n'a eflé cognuë des Grecs. Car fi Serapio euf prins l'eryngium pour fecacul, il n’euft traité ar-apres de l'eryngium, felon l’authorité de Diofcoride & & Galien, commeil fait : & n'euftaffigné à l'eryngium au- tres proprietez que au fecacul.Or Secacul eft ne racine Indi que;côme tefmoigne Auicénc;difant ainfi,Secacul,ce font ra cines femblables au gingimbre,qui s’apportent des Indes,où on en fait de pe Le qu'elles font encores verdes.Vers : nous on les humeëte en eau chaude. Le mefmeen dit Sera- pio,au traité des côferues. Parquoy ceux faillent lourdemét, qui ignorans la difference d'eryngium & de fecacul , baillent les racines d'eryngium, confitesou en fuccre, ouen miel, pour rendreles hommes plus vertueux au ieu d'Amour.Car ie neleus jamais nien Diafcoride; ni en Galien, que la ra+ cine d’eryngium euft cefte proprieté. Bien eft vray que les Arabes dient que le fecaculacefte vertu. Au refte , il faut noter que Serapio a confondu l'eryngium auec buboniüm, ou after Atticus,s’abufant és eftoilles, qui font quaf fembla- bles en couleur , & en l'vnc & en l’autre plante: mais neant- moins les cftoilles d’after Atticus ne font point piquantes. La decottion des racines d’eryngium defoppile le foye & la ratte: & pource ferc de grand remede à la saunifle, & hy= dropifie.Sa racine prife en brouët de grenouilles ou decane, à faute del'autre, eft bonne contreles venins des crappaux verdiers, & l’açconitum. Prifeen decoétion demelifie ou de buglofle, elle eft bonne aux deffaux du cœur: parcillement auffñ àla Quinancie, à l'oppilation des reins, & aux cftouf- femens de l'amarris. Emplaftree auec miel, elle tire hors les efpines &.tronçons qui feroyent reftez au corps: & re- four les efcrouélles , & apoftumes qui viennét fous les orcil- les. Prife auant le repas, elle garde d’enyurer: & reflerre le ventre. L'eau que l'on diftille en alembic de fes bien ten dresfueilles prife en breuuage cous les iours l'efpace de qua- rante iours,elt vn fingulier remede aux vlceres du mal de Naples: car elle foulage grandement le foye, Elle eft aufsi fouueraine contreles heures tierces & quartes.Galien ; par Gal. bb.c, Jant de l'éryngium , dit ainfi: L'eryngium n'eft non plus fimpl. med, chaud,ou bien peu plus que les medicamens temperez.T ou tesfois il a vne ficcité grande, confiftant en vne cfence fubti- le & penetrante. eAloë:, crit, faifant aufli mention de Plin.b.i2s CAfr7e Secaul. 264 Aloë: François, Aloës,Parroquet,on loubarbe de mer: Arabes, Saber, Paber,on Sabar:ltaliens, Aloë: AL lemans, « Alepatic , on Birter Aloës : E SPaïgnolz, Terua babofz. XII L’aloës a les fucilles fem blables à la quille, Elles font courtes, efpeffes; graf- fes, vnpeu larges, rondes, & qui s’ouurent en arriere. Elles font dentelees deçà & 4 delà, parinterualles, & de Ÿ biais : & font les denteleu- res faites à mode de poin- tes & perites efpines cour- “tes. Satigeelt quafi fem- blable à celle de l'aphrodil- CH AP. ae) À} SZ la graine {emblable à celle d'afphodelus. Toute celte plante eft puante, & fort amerc, Elle eft attachee à vne feule racine,comme à vnpal. Ilcroift en grande abondanceés Indes, &y cft fort gras: auffi en apporte-on le ius efpefli. Il croilt au fi és coftes de lamer d’Afie& d'Arabie, & en certaines Jfles , comme en l’Ifle d'Andrie. Tou- tesfois le ius n’en eft trop bon: mais neantmoins il eft fingulier à fouder playes, eftant enduit deffus. ; ARTE 5 o On treuue deux fortes de ius d’aloës: dont l’yneft? fablonneux, & plein de grauier, qui femble eftre la fondree du pur aloës. L'autre eft faircommele foye. Le bon äloës a bonne odeur: & s’il n’eft point fof- fliqué, il eft pur, net, fans grauier , rouffaftre, fraille, figé & ferré comme le foye ; fort amer, & qui fe font aylemenrt. Celuÿ quieft noir, &difficile à rompre; neft receuable. On le fofftique auec de gomme: mais la tromperie fe cognoit au goult, en l’amertu- me , & en la force de fon odeur : auffi en ce qu'ilne 40 fe fond entre les doigts ; pour petit morceau quece foit. Aucuns y meflent d’acacia. Lanaturede la loës eft ftyprique; defficcatiue, dormitiue,& fi cfpef- fit le corps; & lafChe le ventre. Prins en breuua- ge en cau froide outiede, à la quantité de deux cueil- lerces , ou de quatre dragmes, il purge l’eftomac, & reftreint les crachemens de fang. Prinsen breuua- ge aucc eau, au poix d’vne dragme ; ou de trois obo- les, il purge laiauniffe. Aualléauecrefne, ouprins cn eau, où miel cuit, il lafche le ventre. Pour fef purger parfaitement, il en faut prendre trois dra- mes. Meflé auec autres medicamens laxatifs, il n'offenfe tant l’eftomac. Onen puluerize les playes, pourles fouder. Ilreioincauffi les prepuces des pe- tis enfans , qui font deioints. Auec vin cuit, il guerit les fentes & creuafles, & mefines les apoftumes du fondement. Ilrefferre & reftreintle fang prouenant des hæmorrhoiïdes , &toutautre flux de ang. Il ci- catrizc les apoltumes qui viennent au bout des on- 60 gles. Auec miel ilofte toutes maïques meurtries & ternies. Specialementilmitigue la rudeffe des pau- pieres, & les demangeifons qui viennent és coings des yeux. Enduit fur le front & fur les temples, auec vinaigre & huyle rofar, il appaife les douleurs de te- fte. Appliqué auec du vin, il garde de tomber les cheucux. Auec miel & vin, il eft fingulier és glan- düles du gofier, & aux vlceres des genciues, & de I le. Sa Heur eft blanche:& a 20 AND. MATTHIOLVS la bouche. Pour le faire feruir au mal des yeux, on le brufle en vn pot de terre neuf & net, & qui foit rouge de chaleur, le péane toufiours auec vne vérgctte ; à fin de le faire brufler egale- ment. On le:laue, pour faire aller le grauicr au fond, & recueillir ce qui eft le plus gras & le plus leger. Il n’y a point de doute que l’aloës des apothicaires ne foit Ole vray aloës. Car l'aloës choify & eleu ( pource que auffi onentreuue de celuy qui eft fofftiqué ) fe trouue auoir les mefmes marques & proprictez que Diofcoride attribue au bonaloës. On voiten plufeurslieux d'Italie pour le iour- d’huy l’aloës en plante, & principalement à Rome & à Na- ples, où on lenourrit en quelles & pots pleins de terre: &en tapifle-on les feneftres; pluftoft pour en auoir la verdure,;que pour s’en feruir en medecine: ayant de fleurs non feulement blanches (felon Diofcoride )maisau fi purpurines. Au refte Manardus & Fuchfus reprennent aigrement Melué en ce qu'ildit, quel’alocs, prins par la bouche,ouure tellement les bouches des vaines , que le fang en peut ayfement fortir : di- fans cela eftre diretement contraire à l'opinion de Diofco- ride, &de Galien. Mais leur erreur eft f manifefte , queie n'auroye grande peine àle manifefter. Combien que defia il(oit affez defcouuert és Commentaires qu'a faitle doûte Jaques Syluius fur Mefué , & vn certain medecin de Greno- ble, qui ont fi doétement maintenu Mefué contre l'opinion de Fuchfius & Manardus, qu'ilne refle rien à dire pource fai&.Galien parlat de l’aloës, ditainfi : Cefteherbene croift Gal. ordinairement en noftre pays. L’aloës qui croift en la grande Ppl Surie,eft plus aqueux, & n’elt de trop grande effcace:touref- fois ilef fi deficcatif, qu'il peut fouderles playes. Mais ce- luy qui croift és regions pluschaudes, comme eft labañe Su- rie, & l'Arabie, eft beaucoup meilleur. Toutesfois le meil- leur de tous,eft celuy quicroift és Indes.Son ius,quieft au fi appellé aloës, & qu’on nous apporte;eft bon & propre à plu- fieurs chofes, pource qu'il eft defficcatif fans aucune mordi- cation. Il n’eft pas fimple en fon naturel:ains eft aftringent & amer, felon qu’on peut cognoiftre à fon gouft. Quant à fon aftriétion,elle eft moyenne:mais fon amertume ef fort gran- de.Il lafche aufsile ventre;comme eftant du nombre des me- dicamens €ccoprotiques, c'eft à dire qui euacuentla matiere fecale. Par-ainf donques, fi nous nous fouuenons de ce qui a efté dit au quatriefme liure , on trouuera l'aloës defsic- catifautiers degré , &chaud au plus haut du premier , ou au commencement du fecond. Au relte, fes operations mon firent qu'il eft compofé & mellé én fes faculrez & verruz: car c'eftvn medicament vtile à l'eftomac,fuï tous autres me- dicamens : & refferre d’alleurs les fftules. I gueriftaufsi les vlceres, qui font diffailes à cicatrizer: & principalement ceux qui font au fondement, &és païties honteufes, tant de l'homme, que de la femme. Incorporé en eau, il eft bon aux inflammations defdites parties : & appliqué en cefte forte, il foude les playes. Ileft bon aufsi, quand on en vfe, aux in- flammations dela bouche, des narines, & des yeux. En fom- me; il peut refoudre & repercuter tout enfemble : joint qu'il cf vn peu abferff, c'eftaflauoir,autant que les vlceres puri- fiez peuuent fouftenir & porter. Eten vnautre pañage;trai- Gall, tant de l'hiera,il dit ainfi:Andromachus, côme aufsi certains (7p.n autres, ordonnent delauer l'aloës:& d'autres le mettent fans lauer. Toutesfois il faur noter,que pour lafcherle vétre, l'a- loës non laué eft meilleur que celuy qui eft laué:car il pert beaucoup de fa vertuen lelauant. De forte qu'on peut don- ner l’aloës , fansle lauer, à vn qui eft en fieure, pourueu que la fieure foit petite, & non vehemente.Cencantmoins eftad- uenu; que aucuns ayans ordonné l'aloës, fanslelauer ,en fieure, & voyans que cela eftoit fans aucun danger, s'hazar- derent d'en vier ainf,fansle lauerjen autres accidens:mais ce fut au grand danger des patiens : car l'aloës eft fort contraire à ceux qui font trauaillez d’vne intéperature chaude& feche, fans aucune corruption d'humeurs.Secondementil eft mau- uais à ceux qui font malades par intéperature feche & froi- de. Et gencralement l'aloës elt mauuais à ceux qui font tra- uaillez en quelque membre, feulement par vne qualité ele- mentale intemperee. Car quand l'iñtemperance confifteés humeurs, alors on a recours aux chofes lixatiues, & quiles euuent euacuer. Mais où il n'y a point d'humeur peccant, Friage d'aloës,& des medicamés quien font compofez, rend la perfonne phthifique, flaque & decouloree, Parquoy où y aura d’humeurs corrompus, qui trauailleront les Déliaée de l'efto FCat.ow SYRIDIOSC de l'eRomac;alors l'hiera d’aloë eft fort bonne, pour euacuer ceshumeurs. Or generalement tous ceux qui font ainfi tra- uaillez, ont appetit de vomir, les vns Mlle autres moins. L’aloës donc feuleft bon-poureuacuer ceft humeur peccant: cariln’eft point vehement en fon euacuation : ains euacue feulement la region de l'eftomac, & ce quieftalenuiron.Que fionen prent en bonne quantité , il peut eflendre & faire monter fa vertu jufques au foye, & és lieux circonuoilins d'iceluy. Pour cela neantmoinsil ne faut dire que l'aloës foit propre purger generalemét tout le corps: Au refte,on mefle volontiers le mafticauec l'aloës , pource qu'il eft odoriferät, & propre à l'eftomac, & qu'il peut amortir,aucunement la 1 © vertu medicinale,quieft en J'aloës. On y.met auffi le cinna- mome par la mefme confideration : pour raifon aufsidece qu'il ef fi fubil, qu'il peut defoppilerles conduits de l’efto- mac, & iceux nettoyer, & fubtilier toutes humeurs groiles & vifqueufes,qui y pourroyenteftre. Car l'aloës feul,eftat de- bileen fa vertu laxatiue,ne pourroit attirer lefdires humeurs ainfigrofles &vifqueufes, Bien eft vray que c'eft vn medica- ment fingulier à cous accidens de l’eftomac,procedans d'hu- meurs coleriques:tellemét qu'il peut guerir en yn iour ceux qui font füubiers à douleurs d’eftomac, pour raifon deshu- meurs que deflus. Le cinnamome aufsi ef bon aufdits acci- dens, & à tous autres , qui feroyent caufez de corruption & 2 putrefaétion d'humeurs:car il altere & châge en fon naturel, toutes les qualitez vicieufes & peccantes qu’il rencontre, Voylà que die Galien quant l'aloës. Mefuédir que l’aloës urge non feulement Ja colere,mais aufSi la flepme. Il purge a tefte & l'eftomac:& eft propre aux douleurs d’iceux. Il eft bonaufsi aux chaleurs & inflammatiôs de l'eftomac, caufees d'abondance d'humeurs coleriques, Vfanttous les jours d'a- loës, il preferue de toutes maladies contagieufes ; & morti- feres. Auec myrrhe;il preferue de corruption non feulemenc les viuans,mais aufsi les corps mors. Auec fre de dragon & myrrhe;ilguerift les vlceres de facheufe & difficile gucrifon, pource qu'il eft defsiccatif,fans aucune mordacité, Ilaiguife £ous les fens,& l'enrendement : il defoppile le foye, & guerift dela aunifle. Toutesfois il £ft mauuais aux hæmorrhoides, & aux inflammations du fondement. Parquoy ceux qui {e- rontintereflez efdites parres,fe doiuét garder d'vfer d'aloës. Voylà qu'en dit Melué, Finalement, l'aloës prins auec miel ou laiét, fait mourir la vermine du ventre. Autant en fait-il appliqué alentour du nombril, eftant premierement inçor- poré en el de buffle, & vinaigre. eAbfinthsur » 04 eApinthium : François , eA layne, Abfinthe, ou Fort: Arabes, Afiÿnthinm: Lrañens, eATenzo:e Allemans, V'usrmuot,ou, Eltz : Ffpai- gnolz , Aenrios, ou, « Alofna : Bobem, Pélymenk: Poloners, Pyolijn. CH AP. XXI11. » gaire.Le plusexcellét croit UZZ en Ponte * & en Cappado- ce; au mont Tauus. Il ef chaud, & aftringent. Ileua- 2S cuë les humeurs coleri- SM ques, qui tiennent à lefto- HS mac & au ventre, Il prouo- NS que à vriner:& prins à ieun, S il garde Es Prinsen DER breuuage auec fefeli, ou fer : FRS SE HAE * & nardus Cel- tique, il fert aux ventofitez du ventre, & aux dou- leurs dé l’eftomac.: Son infufon, ou decoction, pri- £e tous les iours en breuuage, aupoix de trois cya- thes, rend l’appetir, & guerit de la iauniffe. Prinsen breuuage, ou appliqué auec miel, il prouoque le Aux menftrual. Ben auec vinaigre, il eft fort bon à ceux qui eftouffents pour auoir trop mangé de champi- gnons. Il fert decontrepoyfon contre la gomme de la carline,la cigué,& contre la poyfon du dragon ma- gin, & muf-araigne, prins auec du vin. Auec miel, & LIVRE III. 26$ nicre,il eft propre à oindre a fquinancie: & auec eau, on l'enduit {ur les raches rouges & enfimees,qu’on appelle Epinyctides. Enduirauec mielil eft bon aux rerniflures & caflures des yeux ; & pour ofter toutes fumees &esblouïffemens d’iceux : eftant femblable- ment propre aux oreilles boücufes & fangeufes. Le parfum de {à decoction appaife la douleur des dens & des orales. Sa decoion, faite en vin cuit, eft fort bonné à Ia douleur des yeux, fionies en oingt. Ceite decottion broyce & incorpore aucc cerot de trocfne, qu'on nomme Cyprinum, eft bonne à faire cataplafine pour la douleur des entrailles, & du foye. Incorpotee en huyle rofar, elle eft bonneà ceux qui ont l’eftomac débile par longueur de maladie. Auec figues, vinaigre, & farine d’yuraye, eftant appliquecs elle {ert aux hydropiques, &à ceux quiont malala ratte. On fait du vin d’aluyne, principalement em Propontide, & en Thrace, duquel ilz v{ent en tous olesaccidens que deffus, quand ils.ne font en fieure. Ils en vfent aufi en efté: & attribuent toute leur fanté à ce vin. L’aluyne,mi(e és coffres,ou és garde- robbes, engarde que les artres; artifons, ni autre ver- mine ne rongent les veftemens. qui font dedans. Si on s’en ointauechuyle, elle engarde les moucherons d'approcher de lapeifonne. L’encre faite de fon in- fufion, engardeles fouriz & rats de manger Les ler tres, & ronger le papier efcritde celtencre. On dit que fonius a les mefmes proprictez:touresfois il n’eft 30 bon;prins en breuuage:car 1l nuit à Peftomac, & cau- fe douleur de tefte. Aucuns fofiftiquent {on ius > y 40 so CHEAP X XIII L: Le petit fort, qu'aucuns appellent Seriphium, croift en grande abondance au mont Taurus, au- pres de Cappadoce, &en Taphori(e d'Egypte. Les Ifaciens vient de cefte aluyne en lieu de branches d’oliuiers. Cefte herbe eft menue ; & femblable à la petite auronne: eftant toute entaflce de’ péti- tes graines. Elleeftamere, & nuifible à l’eftomac. Son odeur n’eft trop bonne : & auec quelque peu de chaleur qu’elle a,elle eft aftringente. Seule, ou cuite auec ris, y adiouftant vn peu de miel, elle fait mourir toutela vermine des parties interieures , & les vers ronds. Ellelafche le ventre doucement. Cuiteauec quelque viande que ce foit , ou aueelentilles, elle fait les mefmes operations. Le beftail s'engreffe fort,man geät de cefte herbe, Latierce efpeced’abfinthe croit z en: 60 166 AND. MA en celle partie de [a Gaule, qui eft plus prochaine des *ceft ; la Alpes“. Ils lappellent Santonicum *, prenans le Ps nom du païs oùil croilt: & eit femblable à l'aluyne. SE PE Left vn peuamer:& n’eft fi chargé de greine que l'au ne. * Ze penfe tre. Il a les mefmes proprictez queleferiphium. qu'il faut qw'il y ait Diofcoride meticy trois efpeces d’aluyne:affauoir l’aluyne Centrmi- commune;l'aluyne petite;qu'il appelle Seriphium,&là San- cm: pource tonique, dont les môtagnes de Sauoye & du Dauphiné font que les Ta- rentefiens, blanches, & fort decoppees , comme l’artemifia: fes fleurs qui font ap dorees , & petites : vne graine ronde & entaflee à mode de pellex Cen- grappe de raifin.Sa racine eft fort efparpillee, & neantmoins trones , ef ft forte commebois. Galien dit que l’aluyne qui croiften vn peuple Ponte, ef la meilleure de toutes, côtreles infammations du de Sanoye, foye,& del’eftomac:& en parle en ceftc forte: Veu que tous voyfin des abfinches ont double proprieté,& double qualité, fel6 qu’a- LÆipes. uons demonftré en noftre liure des Simples, certainement Galhib,xx. l'aluyne Pontiqueeft fort aftriétiue. Les autres ont vne qua- metho.c.16. lité fort amere:mais quant à l'aftriétion, qui fe peut cognoi- fre au gouft,ou elle eft du tout nulle,ou bié petite. Par-ainfi on doit vfer del'aluyne Pontique ésinflämations de l'eftô- mac & dufoye. Ceftabfntheales fueilles & la fleur moin- dre que tous les autres abfinthes. Quant à fon odeur,elleeft fort bonne, & aromatique:mais l'odeur des autres eft facheu fe & puante. Par ainfi 1] faut euiter les autres, & vfertouf- iours de l’abfinthe Pontique. Voylà qu'en dir Galien. Or pourtrouuer de telle forte d'aluyneexquife & excellente , il ne faut aller fi loin qu’eft la region de Ponte:car on en trou- uetaaffez en Ongrie , en la Tranflyluanie, &en Boheme, qui eftdu tout conforme à la defcriprion qu’en fait Galien. Car fes branches,fes fueilles,fes Aeurs,& fà greine font beau- coup plus petites, que celles de noftre ane commune, D'auantage, elle et vn peu amereau gouft:& ef fort aftrin- gente. Son odeur aufsi eft affez bonne: tellement qu’elle3 tient quelque peu del’aromatique. Melue appelle l'abfinthe Pontique, Abfinthe Romain , & ne fçay pourquoy:toutef- fois le doéte Syluius s’en eft prins garde. Mais les Beaux Pe- res, qui ont commenté Mefue, fongent que Melue a appellé l'Ablnche Romain, pource qu'il croift non feulement en la Romaigne, mais aufsi par toute Italie. Mais les bonnes gens Plin.li27. font bien abufez. Pline dit l'abfinthe Pontique eftre beau- caps 7. coup plus amer queceluy d'Italie. En quoy certes il erre, & contreuient à l'opinion de Galien. L'abfinthe Pontique eft fort bon à l'hydropifie , felon que ï'ay fouuentesfois veu par experience. Carï’ay veu des hydropiques abandonnez des medecins , auoir efté gueris par manger ordinairement des fueilles d’aluyne confite. Cefte confiture fe fait ainf: Prenez vneliure de fucilles d'aluyne frefches:fuccre fin, trois liüres. Pilez lefdites fueilles en vn mortier de pierre : &les auoir bien broyees , mettez deflus le fuccre pilé & puluerizé. Puis broyez le tout parenfemble , iufques à ce que l'aluyne & le fuccre foyentincorporez enfemble. En apres faut dili- gemment garder cefte compofition, pour s’en feruir. Le pa- tient prendra tous les iours demieonce de cefteconfture, trois heuresauantle pat. Au refteil yen a qui penfent que la barbotine , qu'on vent chez les.Apothicaites, qu'ils ap- pellenc, Semen fan@&um, & qu’on confit en fuccre, pour faire mourir les vers, foit la graine de l’abfinthe marin. Mäis ils fe trompent grandement. Car Iaq. Antoinef Cortufus m'aenuoye de Padoué lavraye & legitime plan- te de ce fmen fantum, laquelle eft beaucoup differen- te de l'abfinthé marin. En-outre, ceux errent grande- ment qui prennent le canabel de Serapio, pour cefte grai- ne: veu que ce font chofes bien differentes. Car Serapio n'entend par canabel , autre chofe qu'vne terremenue com- me le plus menu fable qui foir,laquelle tombe du cielauec la luye: dont les Arabes vfent non feulement à faire mourir ee mais auffi pour reflouder les pots caflez. L'ablinthe marin , ou le Seriphium ; croift en plufieurs plages delamer Mediteranee , & mefmes alentour d’Aquilea, & Triefti, qui Barbotine. Semen fan Cum. Canabel, font fur la mer Adriatique.le penfe certainemét que Fuchfius 60 n’en vit iamais:car 1! n'en fait point de métion en fon grand Herbier ; pour le moins il n'yen a point de pourtrait. A quoy prenant garde, il achangé d'opinion en fon petit liure des fimples. Toutesfois voulât corriger vne faute,il eftrom- bé en vnautre erreur : caril applique ce mefme pourtrait au Re La commune a vne tige fort branchue, de fucilles, LÉ DHPOLMES creffon fauuage, Or; pour retourner à noftreabfinthe marin, 44 quand premierement il fort, iliette vne fucille femblable à mari celle d'aluyne, plus efpeffe toutesfois. Mais venant à croiftre, & à produire tige, il iette fes fueilles'longuettes:& principa- lement cellés qui enuironnét fes branches:& retire à l'auron- ne, encores'que les fueilles ne foyent fi petites. : Il produit à force petite graine, laquelle fort d’entre les fueilles;feiettant à mode de grappe, ou efpi à la cime des branches, ainfi qu'on peur voir au pourtrait icy mis: & eft amer & aftringent au gouft. Paÿ aufsi recouuert d'Egypte ( d'ou on dit que vient le fernen fanétüm ) par le moyen de laq. Antoine Cor- © tufus,vne autre forte d'abfinthe matin. Mais d'autant que ie ncfcay qu'en dite, ie ne l’ay icy fait pourtraire. Quelques vns eftiment que ce foit l'auronne mafle. Ils n’auroyent peuft eftre mal dit f l'euffent apppellé femelle. Les beaux peres, qui ont efcrit fur Mefué, dient l'abfinthe vulgaire eftre feulement amer au dehors : mais que au dedansil eft doux; &debongouft. Ettiennent que l'eau d’ablinthe eft pluftoft douce, qu'amere. En quoyils monftrent bien qu’ils ne font gueres pratics és confiderations des chofes naturel- les. Car ce que l’eau d’abfinche eft douce ne procede à mon opinion de ce quel’abfinthe feroit amer au dehors, & doux au dedens : ains vient dece que ces parties fuperficielles qui 20 font ameres, comme eftans fort fubtiles & faciles à refou- dre, eftans fubrilices par la chaleur du feu, facilement s'ef- uanouiflent, Et de la vient, que l’eau qui en fort, n'eft aucunement amere. Et quant à ce que cefte eau eftdou- ce; cela ne procede des parties interieures de l’aluyne: ains vient des rofaires de plomb, par oùelle eft pañlee , ainf que voyons aduenir ordinairement. Car non feulement ce- Eaux ; fe eau, mais aufsi routesautres eaux pañlées par rofaires fées par de plomb, & qui font faites d'herbes chaudes, es douces, fäires, Car attendu que le plomb fecalcine ayfémenten fa fuperfi- ces, @p cie, & que fa fubftance terreftre & fuperfcielle eftant agitee gwoy. des vapeurs des herbes aétuellement & potentiellement chau des, fe conuertit & fe calcine incôtinent comme en vne dou- ce cerufe:ce n'eft de merueïlles f leseaux quien fortér, ayans tiré à elles cefte douceur, fe rencontrent douces en leur gout. Ce quin’aduient és eaux pañlees en alembicz de verre, au Balneum Mariæ: car elles font ameres fufffamment , & ne tiennent d'aucune douceur. Carce bain retient, reftreint & refferre les parties fubtiles des herbes, par l'humidité de l'eau. Tellement que lefdites parties fubriles ne fe refoluenten va- peurs,commeelles font és eaux pañlees és rofaires de plomb, à feu decharbon. D’auärage;elles n’ont aucune douceur:car aufsielles ne peuuent rien attirer de l’alembic de verre. Par- quoy ie confeilleroye à ces Peres reuerends de laiffer à chaf- cun fon meftier , & fe contenter de leurs breuiaires , ou bien [e) 40 de mieux eftudier. Galien,parlant del'aluyne, ditainfi: L'a- Gal. li luyneeft compofee de qualitez aftringente, amere, & aigue: Fmpl.m eftantenfemblement chaude,abfterfiue;confortatiue, & def ficcatiue. Par-ainfi elle euacue par le ventre & parl'vrine les humeurs coleriques : euacuant principalement par l'vrine la colere quieftés veines. Elle ne fert donc derié à la flegme, qui eft en l'eftomac, nien la poitrine, ni és poulmons :par ce que fon aftriétion furmonte & furpañle fon amertume. Et ceneantmoins, poûr raifon de fon acrimonie, elle eft plus chaude que froide. Mais pour en parler generalement, {lon fes facultez elementaires , encores qu’elle foit diffemblable en fes qualitez , nous la dironschaude au premier degré, & ofecheautroifefme. Quantà fonius ,ileft bien plus chaud que n’eft l'herbe. Eten vn autre pafage, parlant de l'abfin- Gal.lib, the marin, il le dit eftre de mefme efpece, & de gouft fembla- fmpl.mu ble à l'abfinthe. Et neantmoins Diofcoride dit le feriphium eftre plus approchant de l'auronne , que dé Pabfnthe:difant le Sansonique eftre femblable à l'abfinche. Parquoy,veu cefte diuerfté, il faut neceflairement conclurre qu'il y a faute ou en Galien,ou en Diofcoride. Abroronummas: FE rançots, Aurox, Auronne,cn,Bre- tonne: Arabes, (atfims K {am04,Gaiffum: Alle- mans, Stabunertz, Schefèuertz, on, Gertuuurte: EsPaignolz, Abrotano, © Terma Lombriguera, Bobem. Brotan:Polonois, Boxe drzewuko. Abrotonumfæmina: François, C yprés,ougarderob- be.ltaliens, Cypreffo,0#,Santolina. AUOT» CYERPANP, Il y a de deux fortes d'aurône. La femelle produir20 fes branches à mode d’yn arbre. Elle et blanche : & produit fes fueilles alentour des branches, lefquelles font chiquetees fort menu, à mode des fueilles de l'abfinthe marin. Elleproduit à force fleurs, ayant plufieurs teftes ou corymbes, reluyfans côme fin or. Celles qui croiffent en efté, ont vneodeur aflez for- te mais neantmoins elle ef plaifante:& font ameres au gouft. Cefte efpece croift particulierementen Si- * Cét. fé cile, L’autreauronne, quieft le mafle;*a fes branches AIne me Fr : e.Oriba, Menues & farmenteufés, tout ainfi quel'aluyne. 115 0 | files croift en abondance en Cappadoce, en Galatie d’A- mé. fie,& en Hicrapolis de Surie. La graine detoutesau- ronnes, pilee cruë, & cuite en eau, & prinfe en breu- uaoc;fert à ceux quine peuuentauoir leuraleine,fans tenir la refte droite, & et bonne aux fpafines, rom- pures; fciatiques, difficultez d’vrine,&aux flux men- ftrual des femmes fuppriméouretardé. Bucen vin, elle fert de contrepoyfon finguliere contre toutes poyfons. Enduitc auec huile, elle eft bonne contre lestremblemés & friflons. Semee & efpanduc;quel- que part que ce {oit, elle en chaffe les ferpens : aurant en fait fon parfum : & prinfe en breuuage auec du vin, elleeft finguliere contre les pointures des fer- pens, & principalement contre les venins des fcor- pions , & des araignes phalanges. Enduite auec du pain ; ou vne pomme de coing cuite, elle eft bonne auxinflammations des yeux. Broyee auec farine d’or ges & cuire elle refoult toutes puftules, & petites eu- meurs, On la meten la compofition de longuent Yrcos. 40 $ © L'auronne eft herbe affez vulgaire , & commune. l'en ay veu de deux efpeces, donr l'vne fe plante és iardins:& l'autre £roitt par les champs defoy-mefme, ayant les fueilles plus menus , & la graine plus petice que celle des iardins. L'au- ronne femelle n'eft cognue d'vn chafcun:non pas qu'on n’en treuue allez, & mefines par les iardins, mais pource que peu de gens la prennent pour l'auronne femelle. Car aucuns l’ap pellent cyprés;les autres fantoline, & d'autres penfentquece foitl'abfinthe marin.Mais certes ils s’abufent : car noftre cy- prés.qu'aucuns nommét fantoline,n’eft autre chofe que l'au ronne femelle.En premier lieu; il eft fait à mode d’atbre:auf-ço fi eft-il appellé cyprés.Secondement fes fueilles font blanches & chiquetees menu, eftans alentour des branches. Ses fleurs font rondes & dorees,qui reucflét &embelliffent les brâches, <ôme corymbes;en Efté & en Automne.Finalemét elle a vne odeur forte,mais quineantmoins eft generalement bonne:& eftamere au gouft. Selon cefe defcription ie ne fais aucune doute,que notre cyprés ne foit abrotonum femelle, Parquoy ic m'efinerueille de Fuchfius, qui met au lieu d’abrotonum uelle a de grandes proprie- eux fortes de veronica. Le & veluë.Ses fueilles font longues,noiraltres, veluës & dente- lees alétour. Elle iette de fleurs rouges, au plus haut de fati- ge:& porte fa graineen petites gouffes faites à mode de bour fe. Sa racineelt grefle, & menuë, &eft efcarquillee en plu- fieurs parties. Laveronique femelle iette vne tige veluë, fes fueilles rondes , fans éfte dentelees , Le fquelles font aucunc- ment graffes.Ses fleurs fontiaunes,tirans fur le rouge: & por te fa graine en petites bourfes rondes. Quant à faraane, elle eft emblable à celle du mafle. Elle croift és lieux afpres & non cultiuez:& iette fa fleur au moys de Juin. Elle eft aftringente & amere au gouft:parquoy on la peut dire chaude & defsicca tiue. La veronique male eften tout plus efficace.Elle gucrit les playes frefches & mefmes les vieux vlceres. Aucuns dient Æoyde Fr3 Sn y eutvn Roy de France ladre, qui fut gueri defala- &e queri de reric,par cefte herbe, au moyé d'vn fien veneur. Elle refout pujrerie, generalement toutes apoflumes & tumeurs : & principale- ment celles qui viennent au chinon du col. Plufeurs en font grand cas, contre les fieures peñlilentielles : & l'ordonnent aux phehifiques, & és oppilations de la ratte & du foye. Mais ’ pour retourner ànoz brifees, Galien, parlant de l'auronne, Gal bb.6. ditainf: L'auronneeit chaude & feche au tiers degré: mcef- fimpl, med mes quaf au plus haut du degré. Sa temperature fe peut aifement cognoiftre au gout ; prenant conieéture de la rande amertume qu'ellea. Or nous auons monftré ci def- a que rels goufts procedent d’vne cffence terreftre, fab- tilice par grande chaleur. Par-ainf donc nous dirons l'au- ronne eltre vehementement chaude & fche. Car foit qu'on applique les fueilles & les fleurs pilces (car route la refle n’eft que paille) fur vn vlcere purifié, onlestrouuera mordantes, piquantes, & qui mefmes cauferont grande douleur à l'vl- cerc : foit aufsi que l'ayant deftrempee en huyle, on s’en frotte ou la tefte, ou le ventre, on trouuera qu’elle efchauffe vehementement. Car fi on en frotte ceux qui ont les fie- ures, pourueu qu'elles ne foyent continues , auant l'accés, on cognoiftraeuidemment qu'ils n'auront grandes friflons, & qu'ils ne trembleront gucres. Mefinesen quelque lieu ou fens qu’on l'approche, on fentira incontinent vne cha- leur aduenue. Et quant à ce qu’elle eft propre à fairemou- rir les vers , la raifonle veut bien, puis de eft ainfi ame- re. Dauantage, fa vertu incifiue & refolutiue, qui eft plus grandeen elle qu’en l’aluyne, fe peut aifèment cognoiitre. Et premierement au gouft:car l'auronne eft tant foit peu verte & brufque : mais 'aluyne l'eft aflez. Secondement l’au- ronne eft ennemie de l'eftomac, tout ainfi que l’abfinthe ma- xinimais l'aluyne eft bonne & propre à l'eftomac. Car com- me nous auons demonftré cy deflus , toutes chofes vni- uerfellèment ameres , de foy font contraires à l'eftomac. Maisau contraire, toutes chofes afpres , brufques, vertes, & aftringentes au gouft, font bonnes & proffitables à l’efto- mac. Que fi ces qualitez font meflees, la plus vchemen- tel'emporte. Au refle l’auronne bruflce et plus chaude & plus defficcatiue que n'eft la courge feche , bruflee, & que mefmes la racine d’aneth. Ces deux derniers feruentaux vlceres humides,&endurciz;fans toutesfois inflimmation:& parainfi fonc fort propres aux vlceres qui viennent à la cefte du membre de l'homme. Mais la cendre d'auronne eft mor- dante en tous vlceres:& par-ainf,appliquee auec huyles fub- tils & penetrans, comme font huyle de palma Chrifti, deref- fort ; ficyonium , huyle vieil , ou huyle de fauinicr, elle eft fort bonne à faire renaiftre le poil tombé par la pelade. Et L mefines elle faic auancer la barbe à ceux à qui elle demeure Pour faire ves trop à venir,appliquee auec vn des huyles deffufdits,ou bien mir La barbe. huyle de lentifque. Car pour raifon de fa grande fubtilité, lle peut efficacement ouurir & rareñer les pores de la peau: citant d’ailleurs mordante,& chaude. Etcertes il eft bienre quis de cognoiftreles qualitez generales de cefte hetbe,auant que s’arrelter à fes particulieres operations. Les fueilles fe- ches de l’auronne femelle, reduites en poudre, & prifes à ieun l'efpace de dix iours,ou plus, au poix de demie dragmes font fingulicres pour arrefer les Auxi6sblanches de femmes. Z Hyfop 2 268 AN D. MA Hofopum, fiue, Hyipus : François, Hyfipe: Ara- bes, Cafés Iufason, labes : [ratiens , Hyÿfpo : Alle- mans, Eérch, Hyffop.ou, Hofter Hyfop: Ejpaignolz, Hiffipo p:ruaen, Hiffepillo yerua: Bob:m. Hyffopo: Polonors , 1z0p. XXVI, CHARS L'hyflope eft herbe fort efpecesaffauoir;, hyffope des jardins, & hyffope des mon- Wy tagnes. Le fouucrainhyffo- Ep pe croift en Cilicie. Sa pro- LE prieréeft d'efchauffer &fub- 4 vilier. L'hyffope cuitauec ft- > gues,eau;miel, Sruë,&prins en breuuage;eft bon aux in- flammations du poulmon, aiguë, aux toux inucterces, dificultez d’aleine, fluxions & catarthes,& à ceux quine peuuentauoir leur fouf- fle,fans tenir la tefte droite : & eft bon à faire mourir les vermines du ventre, Reduit à mode d’electuaire, auec micl,ila les mefines proprietez. Sa decoétion faite en vinaigre & miel, prinfe en breuuage,purge & euacuë par le bas les humeurs groffes. Broyé auec f- gues verdes, & manoé;il lafchele ventre:toutesfois il 30 fera plus grande operation, fion y met de racine de flambe,;melegette,ou erifymon: & maintient la cou- leur bonne à {a perfonne. Euduitauec du vin, il eft bonauxinflammations : &auec figues &nicre, il eft propre aux hydropiques. Appliqué auec eau bouil- Jante, il refout routes terniflures & meurtriffures : & eff fingulier , eftant gargarizé ;auec decoction de f- gues, Sa decoction faite en vinaigre, eft finguliere au mal des dents,en s’en lauantla bouche:&eit fon pat- fum & fomentation bonne pour refoudre les vento- firez des oreilles. Ilyena ; plufeurs qui non feulemént font doute, affauois f noltre hy ope; peut eftre dit le vray hyflope, deftrit par Diofcoride : mais qui aufsi tiennent que pour certain il n'ya aucun rapport ni aucune conuenance entre noftre hyflope cértaines petites boules blächaftres, femblables quafñ à vne galle : lefquelles autresfois i'ay veuës Galles croif £s mains du Seigneur Iean Baptifte Rhänufus,fecretaire du fans far la fenat de Venife, hôme forr humain & de gräd fauoir,lequel fasge. me dit qu'on les auoit apportees de Candie. Les Grecs ap- pellent a fauge, Elclifphacos. Pline s’abufant au mot, aelli- Plin.li.2r. mé que Elelifphacos fuft vne efpece de lentille : pource que cap.15. les Grecs appellent la lentille, Phacos. La fauge prifeen breu uage, ou en fomentation!, eft finguliere à toutes affections froides & flegmatiques de la refte:ité aux douleurs desioin- tures. Parainfielleeft bonne à l'epilepfe, lethargie, eflour- difément & paralyfie:comme aufsi à tous catarrhes flegma- humeurs. Le parfum des fueilles feches de fauge , arrefte les defluxions de la matrice. Mangee,elle eft bonne aux femmes enceintes,qui s'efpouuentent aifément, & auortent : car elle retient ce qui eft côccu, & le viuifie. La conferue de ces fleurs faite auec fuccre, eft bonne à toutes les chofes fufdites. Bref da fauge cft vn medicament fort fouuerain , lors qu'il fera queftion d'efchauffer, de fecher & adftreindre. La fauge, fe- lon que dir Galien , eft euidemment chaude, & legerement Gale.lib.6, aftringente. Aëtiusen parle plus amplement , difant dinf: Fmpl.medi. La fauge eft notoirement chaude, & legerement aftringente. Aucuns dient que le parfum de la fauge reflreintle flux men : ftrual trop abondant, & generalement out flux de femme. Agrippa l'appelle Herbe facree:& eft fingulicre aux femmes enceintes,en Ja mägeant;fileur matrice coule, ou qu’elle foit Pallafchie:car elle retiéc le frui@ en la matrice, & le fait viure. D'auantage fi la femme , ayant demeuré quatre ioursfans Pour éce- il coucher auec fon mari,boit enuiron dix-onces du ius de fau- woirenfäs. | ge, & qu’elle habite charnellement auec l'homme, pourle fur elle conceura. On dit queen Copte d'Egypte, les fem- mes furent contraintes par ceux qui refterent d'yne grande pefle qui y aduint, à boire du ius de fauge, à fin de retenir & conceuoir : & que par ce moyen ladite ville fut incontinent repeuplee d'enfans. Orpheus dit ainfi : Donne à boire à ceux qui crachét le fang,à ieun,deux cyathes du ius de fauge,auec o miel, le fang fera incontinent eftanché. Pourles phthif- ques on en fat des pilules en cefte forte : Prenez fpica nardi, fingembres de AGE deux dragmes:graine de De bruf- ce, puluerizee, & bien blutee, huit dragmes: poyure long, douve dragmes : & fais ta mafle de pilules auec ius de fauge. Baïlles-en au patiét tous les iours à ieun,vne dragme, & au- tant fur le foir, & luy fais boire aprés cela,vn peu d’eau clere. Pilules pour W Les phihife ques, Mentba: Grecs, Hedyofinos : F rançois, Mente: Ara- be, Nabanaba : à Allemans , Muntz : lraliens, Menta: Efhaignolz , Hierna buena , C ortelana: Bober. Muta. Autre epece de Mente. 274 C'HS AP: XX XVe La menrceitaffez cognut. Elle a vertu d’efchauf- fer; d'aftreindre;& deflecher. Son ius;prins en breu- yage,auec vinaigre;eftanche le flux de fang;,fair mou rir les vermines rondes, qui font au ventre, & incite au ieu d'amour. Trois branches de mente buës enius de grenades aigres, appaifentles fanglots, les vomif- femens,& l’ardeur de la colere, Enduireauec gruot- te feche , elle refout & meurift toures apoftumes. Appliquee fur le front, elle appaife les douleurs de la refte. Elle appaife les douleurs des mamelles enflees, ou trop pleines de aiét. Enduireauec felelle eft bon- ne aux morfures des chiens. Auec eau miellee, elle eft propre aux douleurs des oreilles.Mife dans la par- tichonteufe des femmes,auät qu'habiter aueclhom- me;elle engarde de conceuoir. Elle addoucift l’afpre- té de la langue, fi on l'en frotte. Les fucilles iettees dedans le laiét, Pempefchent de cailler ; & de fe figer en fourmage. En fomme,elle eft fort bonne à l’efto- mac:& donne bon gouft à la viande. La mente fau- uage, gaeles Latins appellent Mentaffre ,a les fueil- les plus veluës & plus grandes que le fifmbrium , & a vne odeur plus forte, Aufsine s’en fert-on gueres, hors-misen maladie. Mentastre, La mente priuce, & l1 mente fauuage , que nous appcllons Mentaitre , eft fi cognuc , qu'il me femble n'eftre neceilaire en faire aucune defcription. Etcom bien que nous ayons encores d’autres fortes de mente , quê celles dont Diofcoride fuit icy mention, (car 1lyen a quiont les fueilles fort petites & crefpes: les autres ont les branches & la fleur rouge: & les autres les ont blanches) ce neantmoins,à mon iugement, il ne fe faut trop arre- fer à ces diffcrences. La mente eftant vne fois plâteeen vnlieu, clle s’y maintient fibien,qu'ileft fort diffiale l'en arracher, qu'elle ne reuienne toufours. Frefche mife furles mamelles des accouchees , elle empefche que le laiét ne s'y grumelle. Donnee à fentir aux defaillan- ces, celle fair reuenir. Prife en breuuage auecamydon & eau, elle fert aux fluxions de l'eflomac. Emplaftree fur la tefte des petis enfans,elle guerift les vlceres Auans de la tefte. Prifecn vin de grenade,elle ofle les fanglors, & tout deuoyement d'e- ftomac. A ppliquee fur les temples, elle appaife les douleurs de tefte caufez d'humeurs froides. Enduite, elle guerift les impetiges & feus volages. L'eau de toutela plante alembi- quee au balneum Mariæ ; prife en breuuage au poix de qua- tre onces,eftanche le fang qui fort des narines. Chofe mira- culeufe. La menteeft fort propre àu ieu d'amour : encores 29 AND. MATTHIOLVS de fa brufqueté & acerbité, cftant prinfe en breuuage auee vinaigre miellé,elie reftreint les crachemens de fang. La fub. fance de cefle herbe eft fort fubtile,fur toutes herbes. Voyla qu’en dit Galien. Toutesfois il faut noter, que par la mente fauuage, il n'entend parler de la vraye calamente,qui eit oda rante:de laquelle il parle au commencement de fon feptiefme liure des fimples, ainf que dirons plus amplement au chapi- tre fuyuant. Maisencelieu Galien a fuyui le dire du com. mun,qui appelloit le Mentaftre,Calamente, Le mentaftre a aufsiquelques vertusi& proprietez particulieres. Car pris en breuuape 1] purge les femmes apres l'enfancement.Sa de- 10 coétion eft fi nguliere à la difficulté d’aleine, & pour faire cef- fer les trenchees du vêtre. Mis parterre, ou brufié,il faic fuir les ferpens:& fonius diftillé guerift les oreilles vermineufes. Le mefime beu,'ou enduit fur les teflicules, ferr grandement à ceux qui fe corrompent en dormant:& pris ME il eft bon à la iaunifle. Il eft fort proffitable,oingt chaut fur les efcrouelles:& pris en vinaigre;il chafe la vermine du ventre. Ses fueilles beuës , ou enduites , feruent d’vn remede fouue- rain contre les morfures des beftes venimeufes. Saluia Romana, Mentha Graeca, Herba Dine Ma- riæ,fite Laffhlata: Francois, Mente de noffre Da- me: ltaliens, Menta Graca, Laffulara,on Herba difanta Maria: À lemans,V'nferfraunen Muntz: Bobém: Kzècka Mata : Polonvis, Marzea. Aurefte,lyavneautre herbe qui croit quaf par tout , cébien qu'6 la feme aufsi par les tardins, Jagquelle a les fueilles plus lôgues & plus larges que Ja fauge,& qui fe rapportent à celles de betoine: eftans de couleur verde, tirät fur le blanchaftre. Sa tige eftd'vne coudee de haut, & quelquesfois plus:à la cime de laquelle elle produit de petites tefles rondes, ou corymbes, jaunes, & fembla- bles à ceux de la tanaifie, ou tan- nec. Celle plante eft amere en toures fes parties, eftans d’odeur forte, & quelque peu aftringente. En Goritie, on l'appelle Mente Grecque:&en Tofcane,on l'ap- elle Sauge de Romaigne:pource que fes fueïlles retirét plus à la fauge queà la mente. Aucuns aufsi l'appellent Herbe eftmal-aifec à faire mourir : car 4o de noftre Dame:& quelques vns la nôment Laflulata. Mais ie ne fçay pourquoy Valerius Cordus traitant en fon d'fpen fatoire de l'onguent Marciati magni, fait mention de deux fortes de mentes:aflauoir de celle qui eftcrefpe, & de la farra- zinefque:ordonnant de fuppofer au lieu dela farrazine(que, cefte forte de mente,dont maintenät eit queftion.Car il n’eft fondé ni fur raifon , ni fur authorité vallable : & pourceil ne feroit trop feur, à mon aduis,de fuyure fon opinion:& prin= cipalement attendu quele Difpenfarcire de Nicolaus , que Fuchfus a traduit en Larin, ne fait aucune mention decefte mente farrazinefque : ains parle feulemér dela mente rouge, & du mentaftre. Ce qui demonftre aflez(pour en dire libre- f©mentcequeien penfe)le Difpenfatoire de Cordus n’eftre receuable en plufeurs endroits:d’autanc qu’il n’a prins tou- tes fes receptes &compofitions en Autheurs approuuez & fameux, Cordusdit que les Allemans appellent cefte plan- te, Vnfer frauuen Munez,c’eft à dire, la Mente de noftre Da me. Toutesfois Fuchfius depeint, fous ce titre, vne herbe bien différente & diuerfe de celte-cy.Or qui a failli des deux, j'en laiffe le jugement à ceux qui entendent l' Alleman.T ou- Plin.li.20.que Pline die le contraire ,errant grandement. Galien ren- cap. 14 Anne raifon de cefte proprieté de la mente, dit ainfi: Hediof- Gale.lib.6. mos eft appellee d’aucuns, Mente odorante. Carilya vne mpl. med. autre mente qui n'eft édorante, laquelle on appelle Cala- mente. Toutes deux font aiguës au gouff,& denature chau de, eftans chaudes au riers degré. Touresfais la mente odo- rante nef fi efficace que la calamente , & n'effichaude. Ee pourdire en vn mot cequien eft , la calamente eft comme tesfois félon que l'Italien fe peutrapporter à l'Alleman, & l'Alleman à l'Italien , ie fuyuroye pluftoft l'opinion de Cor- dus, quant au nom de l'herbe, que celle de Fuchfus :pource que nous l'appellons l'herbe de noftre Dame ,en Tofcane, fauuage, & la mente eft côme domeftique. Et parainfi ,pour 60 Toute Ja plante cit defsiccatiue, chaude,aperitiue, & fi fub- raifon de l'humidité qu'elle a acquife’, a eftre plantee & eul- tiuce , elleincite moyennement au jeu d'amour. Cequieft ordinaire en toutes chofes qui ont vn: humidité à demi cui- te,& venteufe. Pour raifon donc de cefte temperature , on l'applique atec gruotte feche fur les apoftumesmeures. Ce qu'on ne fait de la calamente : pource qu’elle eft plus chaude, & plus defsiccatiue que les apoftumes meures ne requierent, Elle a aufi en foy quelque acerbité & amertume:& pour rai fon de fon amertume, elle fait mourir les vers ; mais à caufe tie, confolide , nertoye & prouoque , & eft fouucraine aux douleurs de la mere, & aux hydropiques, & principallement lors que l'eau eftefparfe par les veines. Carelle refchauffe le foye raffroidi, & defoppileles conduits & pores. On l’enduit auec huile de flambe aux meladies de Ja ratte & auecvin chaud, à la difficulté d’yrine. Sonius appliqué de nuiét,gue- rift les feux volages, lentilles, & autres taches du vifage. On mefle de fes fuerlles parmi de tarrres , lefquelles font fouue- raines aux femmes fuigrtes au mal de la mere.On les file aufsi SVRVDIOG SCA IMIVR Ë AMIL zaufsi parmi de bouillie, en huile & beurre , &s’en fert-on. Leius de cefte herbe prins en breuuage , fair mourir les vers, & toure autre vermine du ventre : &eft fort bonne aux froi- deurs del’amarris. Ceiusaufsi, prinsen breuuage, ouen- duit, fortifie l'eftomac, & appaifel’appetit de vomir. Cefte plante, femec par terre, chafle les Serpens,aufsi fait fon par- fum.Elle refifte aux venins des ferpens, & defoppile, & fi for- sifie la tefte & le cerueau. Calamsntha: François, Calament, ou Poulior faunage: eArabus, © < Apothicaires, Calamentum: ltaliens, 275 le corps. Sion le continué à manger , beuuantapres l’auoir mangé, du lait clair de cheure, il eft fortbon à guerirlesladres, Ses fucilles broyees,& appliquees pardeffous,à mode de fuppofitoire , ou de peffaires attirent le flux menftrual, & font mourir l'enfant au ventre dela mere. Eltansefpandués ,ou parfumees, elles chaffent les frpens. Cuyres en vin, & enduy- tes ; elles rendent la couleur viue aux cicatrices noi- res :& oftent toutes taches ternies & meurtries. On Calamento: Alemant, V'uilden Poly: Efpaignelz,, "© applique für les fciatiques, le calament, pour attirer da Neuada: Bohem. Marulka Polui. CH A P. XXXVI., Calamintha, François, Calaminthamotana,F ran- Calamenr. Calamintha aquatica: François, Calament des Marais. Entre les efpeces de ca- lament, celuy des monta- 4” gnes a Les fucilles blancha- {tres , 8 femblables à celles , du bafilic : & produit fes branches faites à anglets, eft femblable au’ pouliot, routesfois elle eft plus gran- de : & pour cefte caufe on l'appelle Pouliot fauuage, d’autant qu’elle eft fembla- ble en odeur au pouliot. IN Les Latins l'appellent Ne- peta. Latroiliefme eft femblable au mentaitre : & a fs fucilles plus longues, & festiges & branches plus grandes que les precedentes: routesfois elle n’eft de relle vertu en fsoperations. Les fuerlles de tous ca- laments {ont fort chaudes & mordanres au gout. Leurs racines fontinutiles. Le calament croilt tant és plaines ,que éslieuxafpres & aquatiques. Prins cu breuuage, ou enduir, ileft fort bon aux morfures es ferpens. Beuuant fa decottion , elle fait vriner; & prouoque le flux menftrual:& eft bonne aux rom pures , aux fpafmes , aux trenchees, aux difficultez d’aleine, fion ne tient la tefte droite, aux vomiffe- mens coleriques , &aux friflons & rremblemens qui precedent les fieures : & fi netroye le corps de la iau- nifle. Prinsen breuuage auec du vin à ieun, il fert de contrepoyfon contre tous venins & poyfons. Le ca- lament crusou cuit, broyé & beu auec miel & fel, fait mourir tous les vers & vermines, qui viennent dans & fes fleurs rouges. L'autre +° l'humeur peccant, qui eft profond dedans le corps: car il brufle les parties fuperficielles. Son ius diftillé és oreilles , fait mourir les vers quiy viennent. Les Apothicaires appellent Calamentum , la calaminthe, Ilyen a trois efpeces : mais neantmoins celle que les Latins appellent Nepeta , & qui eft mife pour la fecondeefpece, en Diofcoride,eft la plus vfitee. Nos Tofcans,retenans encores la denomination Latine.l'appellent vulgairemét, Nipotella, 2 Elle prouient en lieux non cultiuez du long des chemins, ou parmiles hayes,& mefmes aux collines, ayant de fucilles rondelettes,vn peu velues, &crenelces tout à l’entour:de ti- ges hautes d'vne coudee,velués & quarrees:de fleurs petites, urpurines ; qui fortent depuis le milieu de la tige iufques à a cime à mode d'vn pefon:comme l'on voit au pouliot:finon qu’à la cime elles fonc plus efpeñles : de racines minces & bien fournies. Herba Cati: Francois, Herbe du Chat: Italiens, Gattaria jou Herba Garta. Brafauolus erre grandement, encequ'ileftime l'herbe du chat, ainfi appellee , pource que les chats l'ayment fort, eftre la fe- conde efpece de calamét,defcrite par Diofcoride. L'erreur duquel & { declare en plufieurs fortes : & principalement en ce que l’her- be du chat à les fueilles fembla- y bles à l’ortie,ou à lamelifle. Ec par ainfi ie lairray à iuger à gés à ce cognoiffans , combien elle peut eftre differente du pouliot, non feulement en fes fuelles & autres marques: mais aufsi en l'odeur, fur laquelle Brafuolus s'arrefte principalement. Et cer- $ tes ie péfe que Brafauolus a plu- ftoft fuyui l'opinion de quelques nouueaux Simplites, qui auroyent appellé Nepeta, l'herbe du chat, qu’il n’a prins gar de à la vraye defcriprion d’icelleherbe. Lane Diofcoride , à mon iugement, n’eftautre Cd à ue le cala- ment vulgaire , dont vient les apothicaires , & que les Tof- cans appellent Nipotella. Carlecalament des apothicaires a non feulement les fueilles femblables au pouliot :ainsaufsi a fa faucur & {on odeur femblable. Parquoy ce n’eit de mer- ucilles (felon mefmes que dit Diofcoride ) f aucuns l'appel- loyent Pouliot fauuage. Brafauolus doncerre,en ce qu'il dit la nepeta eftre femblable au pouliot feulement en odeur: car Ja nepeta & le poulict font femblables & en fueilles , &en odeur, & en faueur, & mefimes en la tige. En quoy on peut clérement voir l'herbe du chat eftre chofe diuere & différen- te à nepeta , qui eff la feconde efpece decalament. Encores moins faut il efimer que ce foit la tierce efpece , comme fuit Rudllius: attendu qu’elle n'eft fmblable au mentaflre(ce qu'elle feroit, felon la defcription de Diofcoride }ainseft du tout femblable à l'ortie, ou à la melifle. Iointaufsi que ray fouuentesfois trouué éslieux matefcageux & aquatiques, © latroificfme efpece de calament, eftant femblable au men- taftre : combien que fes fueilles fuffent plus blanches, & fon ouf plus aigu & piquant. Le calament de montaigne aufs1 Calemêt de e trouue és hautes môraignes du val Ananie, ayantles fueil montagnes les blanchaftres & femblables à celles de baflic : & fa rige quarree, qui porte des fléurs rouges tirans faciorsneee Les beaux Peres qui ont commenté Mefue prennent celte cala- mente de montagne, pour nepeta : mais les bonnes gens s'a- bufente eta donc de Vepetæ- 276 AND. MATTHIOLVS bufent. Quant à l'herbe du char, elleeftfortcognue. Ses d'Angleterre: Arabes , Hafte: Italiens, T'hymo fueilles font quelque peu moindres que celles d’ortie, où de eAlleimant, Romifcher quendel, on Vael[cher quen- meliffe,8& font blanchaftres quelque peu. Sa tige eft de la hau sh # LA ro teurdé deux coudees ; & el quarree , ayant force branches, del: Ejbaïgnolz , Tomilhs Salfro : Bobsm. T hp. blanches & quadrangulaires, Ses fleurs font blanches,& lor- Polonoës, Driecielina. sen pat rôdeaux : horfmis celles qui font à la cime-de la tige: carelles fortér à mode d'efpi, S4 racine eft fort fbreufe & ca- GHALL: XYXVII. illeufe. Elle à vne odeur forte, pénetrante ; & qui fait mal 2 la tele :vn gouft chaud & bruflant,auec vne grande amer- tume.Elle prouient és chauflees des champs;le long des che- mins, & en lieux humides. Elle a la mefme vertu chaude & defsiccatiue, qu'a le calamentitellement que les medecins en deffaut de lvne peuvent prendre de l'autre. Particulierc- ment elle eft finguliere à toutes douleurs de tefte, dela poi- trine,de l'eftomac, & de la matrice, prouenans d'excremens flegmatiques ¥toftez, Et parainf elle eft profitable aux douleurs inueterees de latelte, vertiginoftez , lethar- gies, eflourdiffemens,paralyfes,fpafmes, & cpilepfie, & mef- mes à la difficulté d’aleine: item aux erofions d’eftomac, prouenans de ventofité. Toute la plante prife en breuuage, ou s'affeant deffus, fait fortirles mois. Siles femmes fteriles mangent de cefte herbe, elles porteront enfans, & lors prin- cipalemét que celle fterilité eft caufee d'humidité & frôïdeur, Car elle a vne merueilleufe vertu d’efchauffer la matrice. Son ius diftillé dans les narines, en tire l'humeur pituiteufe, ju _ &aiguife la veut.Brefouil eft befoing de beaucoup efchauf- Gal.lib, 7. fer, l'herbe à char y cf finguliere. Galien, parlant du cala- LS ; guliere à ceux qui ont cour- fmplmed. ment dit ainfi: Le calament eft de fubftance fort fubrile:& eft te aleine: elle chaffe:! 2e d “ re detemperature chaude & feche quaf au tiers degré, &'en :e€ chane les vers du ventre : & prouoque l'yne, &en l'autre qualité. Deceles fienesen fonveuidens, le lux menftrual, faifant fortir l’arricrefais, &len- & fe cognoiffent en partie au gouft, &en partie parexpe- fant du ventre dela mere,®& fi fair vriner. Prinsauec : rience. Carileft manifeftemengchaud & aigu au gout, & Qu miel, À mode d'elc@uaire, il fait ayfément cra- tient quelque peu del'amer. Eftcerces ceux quile voudront ’ à à À cher &ietter hors les humeurs, qui chargene la poi- efprouuer, & l'appliquer exterieurement , cognoiftront que n ; Air ; 1 du commencement il efchauffe & pique, & mefmesefcorche trine. Enduit auec vinaigre, il rcfouttoures frefches la peau: & que finalement ilvicere. Prins par la bouche fec,, tumeurs, &rout fang caillé & figé, Il enleueles ver- & de par foy,ou auec vin miellé, il efchauffe notoirement, & rues qui pendent,& qui font appellees Thyms Ap- prouoque à fuer: refoluant generalement toutes les parties Da à d s du corps, & les deffechant. Pour cefte caufe aucuns s’en fer- pliquéauec vin, & gruotte feche, il eflbon aux fcia- uent contre les frifons & tremblemens des fieures, quine tiques. Il eft fort bon à la foibleffe de la veuë ,fionle OS MAUE en frottant le patient de calament cuiten continue à manger. Il donne fort bon gouit à la BOYIPAE tour le corps:& le prenant parla bouche;au mode viande, & eft bon à faire {auffe, à ceux qui fonten fufdic. D'autres en frottent les hanches , és fciatiques , le b Ce prenans pour vn remede fingulier à ladite maladie: car il at- onne jante, tireles humeurs qui font profondes dedans lecorps , & les fair venir ad DRPRrQUES : Re SR cefte Thcophraîte met deux fortes dethym ; difant ainfi: On 74, partie, qu'ilbrufle & vlcere la peau. Prins en breuuage, ou d't qu'il yaduthym blanc, & du chym noir. Ileft fortrar- »4 appliqué, il prouoque efficacement leflux menfrual, Ileft Gfxfeurir: car il commence feulement à ietrer fa fleurcn- /;4, aufsi fort bon à la ladrerie : car 11 refout vertueufement tou- 40 uiron Ja my-Septembre. Les mouches à miel en cueillent tes humeurs , & fubrilie & incide fort efficacement leshu- Jour miel: & dient les sardiniers,qu'ilscognoifient authym, meurs grofles & vifqueufes : comme font celles qui caufent fila faifon du miel fera bonne,ou non, Car s’il pert inconti- Iadite maladie, 11 refoutaufsi toutes terniflures & meurtrif- nent fa fleur, ce qui peut adtenir par trop grandes pluyes: fures: & rend la couleur vine aux cicatrices noires. Eten tels la faifon du miel ne frabonne, & n'y aura bonne cueillette accidens;ille faut cuyre en vin, pluftoft vert que fec; & l'ap- de miel, On voit notoirement la grainc de farrictte , & mef- pliquer à modede cataplafme :car flant fecileft plusvche- mes celle de l’origan : mais de trouver la graine de thym, il ment, & plus bruflant, Eftant doncrel,onenvfecontreles ef impofsible, tant cft meflec parmi {es fleurs. Et par anfi, morfures des befes ven meufes, comme de medicamés cau- pourauoir du thym, on feme fes fleurs. Voylà qu’en dit fiques, edufüfs , chaux, piquans, fubtils , & penerratifs : & Theophrafle. Lethym cft maintenant fort cognu en Italie. qui peuuent attirer au dehors toute Ja matiere peccante qui Le bon s'apporte de Ja Pouille : mais le plus finguher s'ap- ef au dedans, Quant à fon amertume;elle eft petite:cencant- porte de Candie, & de pluficurs autres lieux de la Grece. 1 e à Hefl } Ye x cr. F ; « < moins elle eft fi efficace en certains ane or la o Quant à Diofcoride, il parle icy feulement du petit thym. fçauroit demander p'us : pour railon de ce qu'elle eftcon- ? Mais veu que au quatriefme liure,parlant d'epithymüiil dit, jointe à vne chaleur vehemente , fubrile ; & penctrante. Epithymum cftre Ja fleur du thym dur,qui eft femblable à la Parquoy fon iu clyfterizé, ou prins en breuuage, faitmou- farriette:certainement il n'aignoré, non plus que Thcophra ir toutes les vermines qui font dans: corps, Ét parmefine fle,qu'il y auoit deux fortes de thym.Dont l'vn produit plu- raifon , il fait mourir les vers des oreilles, & detoutesautres fieurs branches entaflecs & enuironnees d'vneinfnité de pe- arties du corps , où y auroit des vers ; foit en vlceres »fu- rites fucilles fort efroites: à la cime defquelies ya des peti- €$ OU autres pourritures & accidens, Appliqué ouprins testefles > toutes enrichies de fleurs incarnates. L'autre cft en breuuage , il fait mourir l'enfant au ventre de la mere, plus dur , &ietre plus de branches , & eft femblable à la far- & le fac fortir hors, pour raïfon de fonamertume, Ileit riette. Ce dernier thym croïften grande abondanceés cos aufsiincifif, pour raifon de fa chaleur, fubuilité , & amertü- flaux de Goritie: & d'iceluy fe prent le vray epithyrum, me:& pour ratfon de {a feule amertume,il eft abfter if, À cau- comme nous dirons plus amplement au quatriefme liure, c d fe 1e r À i : » ,» rm. , fedonc de ces quabrez, 1l fer B'andement 4 GUX ONE Onen tire de l'huyle de couleur d or , qui fort auec l'eau courte aleine: & pour raifon de fon amertume ; il ef bon à 60 que l'on diftille de l'herbe route frélche & verte, en alem= la jauniffe : comme auffi font toutes chofes ameres , comme bic de verre, au balneum Mariz. Ilavn gouft de citron, cflans abfterfiues, a NS de NÉE RHPRANONE eftant fort aigu, & fingulier aux maladies qui ont befoin du foye. À tout ce que deflus le calament des montaignes 4e medicamens chauds. Galien , parlant du thym , dit Gal ef le meïlleur. ainf : Le thym et notoirement incifif & & pat- fmp herbe, qui produit à force branches ; enuironnees de plufieuts fueilles , petites, eftroites, & menues, à la ci- me defquellés y a certains petis chapiteaux & tefteler- tes , toutes garhies de fleurs incarnates. Ilcroilt en lieu maigre, &pierreux. Prins en brenuage auec vinaigre & fel, il purge la flegme par le bas. Sadecoction cft fin- & cha ainfi il eft propre à faire vriner, à prouoquerle flux men- y ftrual, à faire auorter & fortir l'enfant du ventre dela mere, #15 0 LYr721 Ü CF DY A e 21 ©, À + © . Thymwrs, n Thymuss0n Serp Tam Romanum : Fram & à nettoyer les parties nobles & intericures, le prenant F0, TEpmipriume Mariolaine, on Mariolaine en breuuage:& f ct propre à faire cracher & ictter hors toutes SVR DIOSC. toutes les fuperfluitez de la poitrine & du poulmon. I] le faut donc iuger chaud & fec au tiers degré. Aëtiusauffi,ad- Ættius iouftant au dire de Galien, parle du thym en cefte forte : Ce ermax que s'enfuit a efté experimenté du thym : Baille hardimenc à boire à gens goutteux quatre dragmes de thym fec & pul- uerizé à ieun , auec vn cyathe de vinaigre miellé : carileua- cuera la colere & les autres humeurs , & mefmes la matiere ourrie, piquante & mordante, qui caufela douleur. Ileft pes auffi aux accidens qui furuiënent à la veffie. A ceux qui ont le ventre enflé, du commencement qu’illeur commence à enfler , baille leur à boire àieun vne dragme de poudre de EVER E LILI. 277 thymbre ne porte point deteflelettes,côme fait le thym,ains d'efpis au bout de fes tiges , d'ou fortent de petites fleurs ti rans fur Je purpurin. Brefonen treuuc (comme dir Dicfco- ride ) de fauuages, & de cultiuces. L'autre forte (s'ileft per- mis routesfois de l’appeller thymbre ou farriette } eft plus grande, & iette plus de furgeons, & cft plus vfitee parmiles iardins, produifant tout alentour force rameaux , ronds & durs comme bois. Ses fucilles font plus grandes que celles du thym,vn peu afpres & dures, & fortent diflin@tement à l'en- tour des rainceaux , de l'iflue defquelles fortent de petites ci- mes, munies d'efpis, & garnies de beaucoup plus petites thym, auec vne cucilleree d'eau miellee. Es fciatiques, dou- 1 o fueilles que ne foncles autres, parmi lefquelles prouiennent leurs des reins, &aux enflures, ventoftez, &fufpnfons des flancs, de la poitrine,& du cofté, donne à boire aux patiens, à 1eun;, trois dragmes de poudre dechym,auec vnecueilleree de vinaigre miellé Aux melancholiques, & gens troublez de l'efprit,& qui font quafi toufiours en crainte &frayeur,don- ne leur à boire à ieun trois dragmes de poudre dethym,auec vne cueilleree de vinaigre mielié. Contre les douleurs vehe- mentes des yeux, & contre la chafieufeté d’iceux, prensen breuuage auec du vin, à ieun, & deuant le foupper, de pou- drede thym. ILeft bon auffi, prins en vin,contre la podagre, encores qu’elle euft ofté tout mouuement , & rendu l’hom- fes fleurs,qui font purpurines blanchaftres.Sa racine eft dure comme bois, & bien munie. ]]en vient aux jardins de femee, & parmi les champs, fans femer. Or croy-ie que ce foir celle d’ont parle Columelle fubfecutiuement apres chymbra,par- Columel lib. Jant des mouches à miel, & difant ainf : Telle foit remplit9.c.4. dere &abondanten petis arbriffeaux, & principalement en thym, raftica. & origan,item plein de thymbre, & de noftre cunila, queles paifans nomment Satureie:& nous Sarrierte. Et mefines les Tofcans retenans & corrompans l’ancienne denomination, l'appellent Coniella. En beaucoup de lieux toutesfois d'Ita- lie, aimans mieux prédre fa denomination du mot Satureia, me perclus. Finalement prins à ieun,en breuuage,au poix de 20 ils l'appellent Sauorcgpia:d’autres auffi.à caufe de l’acrimo= trois dragmes , il eftbon aux enfleures des genitoires. Or fe faut-il donner garde d'vfer du thym noir: car il corrompt & altere noftre temperature, & engendre humeurs coleriques. J1 faut choyfr celuy qui iette fa fleur incarnate:combien que le plus fingulier foi celuy qui a la fleur blanche. Sarureia , Thymbra, fine (unila : Grecs, T'hymbra: François, Sarrictte, © Sauorec: «Arabes, Saba ter, 04 Shatar : Italiens , T'himbra , Coniclla, Sa- noreggiasou Penerella: e Allemans, Kuncl, Zuui. bel hyfôp,on Saturey: Efpaignolz,Sezurelha:B ohem. 3 © Satarege. Sarrierte de Diofcoride, Autre Sarriette. Ni 2.62. 6 00 OR La farriette eftherbe affez cognuë. Ellecroift és lieux maigres & afpres: & eft femblable au chym: toutesfois elleeft plus molle,& plus petite. Elle pro- duit vn efpi plein de fleurs verdes. Elle a les mefmes proprietez que le thym, Ha en la mefine forte. Elle eft bonne à ceux qui fonten bonne fanté. Ilya aufli de farrietre qu’on feme és iardins, laquelle eft coralement plus petite que la fauuage:& s’en ferc on à manger, pource qu’elle n’eft fiacre ni fi forte que la fauuage, à Il y a deux fortes de thÿmbre. Celle que defcrit Diofcori- deeft femblable au thym, horfmis qu’elle eft moindre, & lus tendre.Elle produit vn efpi plein de fleurs, & verd com- me herbe : & fi prouient en lieux page & picrreux. Celle que nous auons icyfait pourtraire fe rapporte fort bien à telles marques. Carelle a fes fueilles & tiges fi approchantes & femblables au thym, que plufieurs ont pris l’vne pour l'au tre. En outreelleeft plus grefle & mince quelethym. Cefte feule marque les fait differêtes , ceft à auoir 4 cefte forte de nie qu'elle a quaf fmblable au poyure , la nomment Peue- rella.Galien n'en a point parlé,que ie fache. Mais Egincra en Egin.lib.7. parle en cefte forte: La thymbre fauuage a les meimes pro- prietez quele thym. Touresfois celle des iardins n'eft fi effi- cace:combien qu'elle foit plus propre à manger. Serpylum: Grecs, Herpyllos: François, Serpollet: Are. bes, H'emen:Italiens, Serpilloie Allemans, Quendel, © Huener Koel: Efpaignolz, Serpollie, Serpam: Bohem.Matery danfska. Serpollet. ce Autre Serpollet. RODIEXE Il y a deux fortes de ferpoller. Celuy des iardins à f ©lodeur femblable à lamariolaine: &en fair on des chappeaux & bouquets.Il a prins lenom de ferpoller, pource qu’il ne fauroit fi peu demeurer furterre qu’il ne prenne racine, Ses fueilles & {es branches font. femblables à lorigan : rouresfoiselles fonc plus blan- ches.Il fe nourrit merueilleufement parmiles mazu- res & ruines des maifons.Le ferpoller fauuagce;qu ’on appelle Ziois, ne rampe point par terresains croift en hauteur, I produit fes branches fubriles & menuës: 60 Xierte à force branches, toutes garnies de fucilles plus longues que celles de rnë: quineantmoins font eftroites & dures, Ses fleurs fentent bon, &ontvn gouft acre & mordant. On ne {e fert point de fa raci- ne. Il croift és lieux pierreux : &eft plus medicinal, plus vertueux ; & plus chaud, que celuy qu’on feme. Pris en breuuage;il prouoque l’vrine, & le flux men- ftrual.Il eft bon auxtréchees,aux rompures;aux {paf mes ; & aux inflammarions du foye: &tanc enduit, A que Theoph.lib. 6. cap.7.de AN D. MA à : : ” que pris en breuuage;l eft fingulier contre les ferpés. Trempéen vinaigre, & cuitauec huylerofat,il appai- fe les douleurs de latefte : & çft fingulierement bon aux freneriques, & pour efüuciller les Ierhargiques. Son ius beu auec vinaigre, au poix de quatre dra- gmesappaife les vomiffemens de fang. En Tofcane on fait grand cas du ferpollet desiardins, & y prent-on peine aprés, tant pout les bouquers , que pour s'en feruiren cuyline.fl y a deux efpeces de ferpollet fauuage : car l’va etre fes fleurs blanches,tirans à l'odeur de citron:&l'au- tre a les Aeurs rouges,eftant femblable à la farriette, & ayant yn gouft fort piquanc & mordant. Tous deux croiffencen grande abondance en Goritie, au mont Saluanin:& de fait il s'ynourrit mieux, & et plus odorant qu'en tout autrelieu de j'aye veu. T heophrafte eftime Le ferpoller des iardins n’e- re autre chofe, que le ferpollet fauuage cultiué : &en parle 278 tlans. bift, ainfi:Il y à vneefpece de ferpoller fauuage qu’on apporte des montaignes, pour planter ésiardins:& cela fe fait ordinaire- ment en Sicyonie, & à Athenes, où on l'apporte du mont Hymertus.Es autres regions, & principalemét en Thrace,les montaignes,& les plaines font toutes couuertesde ferpollet. Le ferpoller a vne maniere particulere de croiftre : car ayant tant foit peu d’ayde pour s’aggraffer,ou fe renconträt auprés de quelques hayes ,ilcroiften longueur, tant qu'on voudra. Quant aux efpeces de ferpollet des 1ardins nous n’en pouuôs parler autrement que ce qu’en auons dit:çar on tient pourle feur que tous font fauuages:& que és montaignes on en treu ue de deux fortes:dont l'vn qui eft femblable à la farriette, eft fort vehement:& l'autre eft plus tendre, & plus odorant. Le ray temps pour le replanter, eft l’Automne:car one gafte- roit le replantant deuantceremps. Voyla qu'en dit Theo- phraîte. Au dire duquel on peut recueillir notoirement qu'il y a deux efpeces de frpolles fauuage. Et combien que Dio- fcoride n’en face aucune diftin@'on ouuerte & apparente: cencantmoins il monftre aflez.encores qu'il ne le die ouuer- tement,qu'il y a deux efpeces de ferpollet;en ce qu'il dit: Le Serpollet ferpoller fauuage appellé Zigis, ne rampe & ne fe traine par Zigi. terre,ains croïlt en hauteur. Que fi Diofcoride euft eftimé qu'il n’y euft qu'yvne efpece de ferpollet:certainemét il n'euft furnommé le ferpollet qui ne rampe parterre, Zigis,pour le montrer different de l'autre quitræne parterre. Quancau ferpollet des iardins,il touche bien de fes racines,maisneant- moins il produit fes bräches droites,comme la mariolaine, & coment celle forte de ferpollet, qui fent le citron. A celte Plinlib20. caufe Pline en parle ainfi: On dit que le ferpollet a prins fon tap.11. nom du naturel qu'il a de ramper & s'aggraffer par terre: ce que fait le ferpollet fauuage, & Pop eue que il fe rencontre en lieu pierreux. Quant à celuy des iardins,ilne rampe point : ains croift à la hauteur d’vn bon palme, & d'a- Gal. lib.6. uantage. Galien dit le ferpollet eftre f chaud qu'il prouo- fimpl. med. que le flux menftrual , & fait vriner , & qu'il cft fort acre & Aus marone. mordanten fon gouft. Samplackum, Amaracus fine Maïorana: François, Petite Marivlaine *: « Arabes, Merzenius,eu Mor angius: Iraliens, Maiorans, © Perfä:s Allemans, Meyeron, Maiorana,ou Meyram: Efpaignolz, Mo. ÿ iorana: Bohem. Maiorana:Polonois, Mdieram. M ariolaine. Mariolaine genrile. nn TAMRECTO LV CHeAP. PSE, La finguliere mariolaine croift en Cyzicene,& en Chipre:apres laquelle on fair eftat de celle d'Egypte. Les Siciliens & Cyziceniens l'appellent Amaracus. Cefte herbe eft fort branchuë & rampe par terre, Ses fücilles font femblables au calament à fucilles me- nuës ; & font fes fucilles rondes & velués, Elle {enr fort bon ; & à celte caufe on en fait des guirlandes,& 1 o bouquets, Elle eft chaude de fon naturel. Son ius, prins en breuuage, eft bon au commencement de l'hydropifie : & elt fingulier à ceux qui font trauail- lez,ou detrenchees;ou de difficulté d'vrine, Ses fueil. les feches, enduites auec miel, oftent toutes taches meurtries & ternies:& appliquees par deffouz,i mo- de de peffaire, elles attirent & fonc venir le Aux men- ftrual.Enduites auec fel & vinaigreselles fonthonnes aux pointures des EN LL en cerot, & appliquees, elle font ingulieres aux diflocations, & tumeurs. Enduites auec la eur de griotte feche, elles gueriffent les inflammations des yeux. On la mefle &a fait-on entrer és emplaitres chaux : & mefmes en ceux que on prepare contre les lafitudes. Nous auonsaffez fufffamment monftré cy deflus le fam- pfuchum & amaracus eftre mefmes plantes, traitans de l'on guent de Mariolaine :encores que Galien & Egineta ayent traité de l'amaracus & du fampluchum en diuers chapitres. Parquoy feroit chofe fuperfuë repeter icy ce quenous en oauons defia dir. Er ainfi eeux,qui en voudront fauoir d'auan tage,y pourrontauoirrecours.Les Tofcans appellét lamar- 1olane,Perfa,pource peut eftrequ'ona apporte en Italieles premieres plantes de Perfe. Les autres l’appellent Maiorana, ayansemprunté ce mot du Latin. Les dames aimenctanr, & font fi curicufes de la mariolaine, pour raifon de fa bonne odeur: que mefnes les plus poures femmes la nourriffent foigneufement & en quefles de bois, & en pots deterre. Tel- lemét quee penfe le nom de Maiorana luy auoir efté donné, pource qu’on prend plus gride peine apres cefte herbe, qu’a- pres autre herbe qui foit:oint auMi qu'elle eft forr odorante, & toufiours verde. La mariolaine donc eft vne plante fort branchue,& qui produit force furgeons petis & foupples : de fueilies longuertes, blanches & veluës, quienuironnent de tous couftez. les rainceaux: force Aeurs au bout des tiges, munies d’efpis, & verdes, efcailleescomme celles de l'origan, d'ou fort vne petite graine. Vne racine villeufe, dure comme bois, & inutile. Pour en auoir,on la femc,ou on plante defes 1ettons, ou mefme fa racine,qui ne meurt point. Toutela plante eft odorante, &a fon vfageen medecine:car elle dige- re, & fubrilie, & fi eft aperitiue & confortatiue.Prife en breu- uage ou enduijte, elle eft fouueraine à toutes douleurs de te- fte ou de nerfs, procedans d'humeurs froides. Son ius di- filé dans les oreilles , en ofte la douleur : itern eft fingulier a o la füurdité &aux cintemens d'icelles. Tiré parle nez, il fait fortir l'humeur pituiteufe,& purge le cerucau,& le conforte. Auec decotion de pyrethrum & de poyure long , ou d’aco- rum &origan, fi on s’en lauela bouche, il fert à la paralyfie delalangue. Toute l’herbe;ou fa deco&ion eft bonne à tous deffaux de la poiétrine,qui caufent difficulté d’aleine. A ppli- quee par dehors,ou prife par dedans,elle foulage l’eflomac:& eft bonne aux douleurs du foye & de la ratte. Carauecce qu’elle les defopnile, elle a vne vertu de les conforter & cor- roborer. Elle elt profitable au mal de lamere,& chañe routes véroficez. Il y a vne autre forte de mariolaine à mince fucil- Ma: le, queles Tofcans nomment Perfa gentile. Carelle a fes gent. Ë gofueilles,fes fleurs, & fes tiges beaucoup plus minces que l’au- tre: & neantmoins elle eft plus odorâte. Quelques vns efti- ment que ce (oit le vray &legitime marum.Galien diç la mar iolaine eftre d’eflence fort {ubtile , & de faculté refolutiue:& qu'elle ef feche & defficcatiue au tiers degré, eMclilorus, ou Sertula [. arnpanas 0h (orona Ragis: Françoës,« Melilot:s Arabes, Alchilelmelich:1ra- biens, e Melloto ,ou, Ghirlanderra di C arBpaghas eAllemans, Stein Klce: Efbaignolz, Corona de Roi. CHA P. Gal Pimp SVR DIOSC, ALT: Le bon melilot croift en la region d'Athenes,en Ci- zique, & en Chalcedome, Nola,n'ett trop odorant:& avne couleur palle, tirant fur le iaune. Il eft aitrin- gent: & mollifietoutes in- Hammations, & principa- 7 lement celles des yeux, des lieux fecrets des femmes, du fondement,& des geni- toires, le faifant cuire en vin cuir, & l’appliquant{ur les parties intereffees. Aucunefois auflion ÿ adiou- : SNL DE) fte vn moyeu d’œuf cuiten brafe, ou farine de fene- grés ou fleur de farine de froment , ou graine delin, & quelquefois on y mec d'endiuc. Auec eau fimple, il guerift les apoftuines , quiiettent vne finge {em- blable au miel, quandelles font frefches : & enduit auec craye de Chio, vin, ou noix de palie;il gueritles tignons & vlceres fluans en la tefte. Cru,ou cuirauec vne des liqueurs deffufdites;il guerilt toutes douleurs d’eftomac: & guerift les douleurs des orcilles, diftil- lé cru auec vin cuit dansicelles. Trempéen vinaigre, ouhuyle rofatil guerift le mal de latefte. Le vray & bon melilot croift en plufeurs endroits du Royaume de Naples;en laterre de Labour, & au mont faint Angeen la Pouille.Iln'ya pas long temps qu’on a commen- cé d'apporter fa graine à Venile, laquelle eften petites gouf- fes. Tellement queles Medecins ont cognu à veué d'œil ; le Melilot melilorcommun n'eftrelevray mellot. Pline traität du me- ommun llot , dit ainfi : On vfedoncés guirlandes & bouquets de la dib.21. meliffe, & du melilot, ae appelle guirläde dela Campai- 9. gne:carle meilleur melilotcroift en la Campaigne, que nous appellons terre de Labour,en Italie:en Grece;aSunion:& en Chalcedoine,& en Candie:& generalementäl croift és lieux afpres & fauuages. Cequ’on l'appelle guirlande , monftre aflez queles Anciens en faifoyent chappeaux & bouquets, Sa leur, & fon odeur;retirent au faffran.Celuy qui eft blanc, eft le meilleur: & principalemét quandil a les fucillescourtes & fort grafles. Le melilot donc eft haut d'vne coudee;iettant defaracine force furgeons. Ilade branches bien minces,fes fucilles fmblables au trifolium ; lefquelles font larges au bour, eftroites àleur iflue, & artachees à vne grande queut: fes fleurs iaunes , peutes, d'ou fortent force goufes courbees dehors & contremont: dans lefquelles eft vne petite graine rouflaftre, d'yne bonne odeur , & de laquelle onfefert. Sa racine eft inutile & de neant: Il efchauffe au premier degré, tellement qu'il n’excede que bien peu leremperé : & pour- ceil refoult leperement; digere & mollifie, & appaife rou- L lib..tes douleurs. Galien', parlant du melilot, dit'ainfi: La ver- pl.med. tu du melilot eft meflee:cariltienrquelque peu de l'aftrin- gent: & fi eftrefolutit & maturatif, De qu'il eft plus chatd que froid en fa fubftance. Voylà qu'en dit Galien. Otiene treuue en Auteur Grec qui foit, de quelle partie du melilot on fedoyue feruir: & fic’eft des fucilles, ou de la racine ; ou de latige; ou des fleurs ; ou des goufles; ou de la graine. Toutesfois les Arabes, & principalement Sera- pio ; le nous ontmonftré: lequel ; fuyuant l'autorité d'Ifac Ebem Amran, parledu meliloren cefte forre : Le melilot eft vneherbe , qui produit fes fuerlles rondes &-verdes:iettanc fes branches fortdéliees , & garnies de bien peu de fueilles. Il porte fa graine en petites goufles,minces/&rondes;au de- dans defquelles n'y a pas grans grains : toutesfois ceux qui y font; font verds tirans{urleiaunez & font ronds, & vn peu ioindres que la grainerdefeneué, Quant au melilot , on fe fert de fes goufles, &de laigraine qui eft dedans. Ainfi donc- quesonne s'efmerueillera plus , pourquoy l'emplaftre com LIVRE IIL 2 pofé de melilot;trompe fi fouuêt meffieurs les Medecins:veu quon n y met iamais de farine de la graine du vray melilor. C'H'AP.f XLIL. Maïrum.* “Aus Le marumeft fort com- l'appellent muni eft vne herbe pro- Per#em45- duifant À force iettons: ayant la fleur femblable à l’origan; toutesfois plus odotante : & les fucilles * plus blanches que celles de l'origan. Elle a fembla- ble propricté que le fiym- brium, ou baüme:caril eft aftringent, & moyenne- ment chaud. Pour cefte cauf{e il eft bon , eftant en- Le duit, à reprimer les vlceres 9 corrolifs :auflile met-onés ongvens chaux. Il croift en grande abondance aupres des villes Magnelie, & Tralle de Lydie, Combien que Galien n'ait fait aucune mention du ma- rum entre fes Simples , queie fache: cencantmoins ilen fait Gal lib.1.de mention en la compofition d'Hedychroüm : où il dit ainfi: _ grid, Ontreuue d'autres compofitions d'Hedychroüm;efquelles n'entrent ni la mariolaine, nile marum : & d'autres'où feule- mér l'vne de ces deux herbesentre. Car tous les Efpiciers ne cognoiffent pas ces deux herbes:pource qu’ils achettent feu lement les herbes qu’on apporte de Candie, auecleursius & graines. Mais moy , ie fuis afleuré que ces herbes croif. fent en Afie:& qu’elles croiflent en abondance en Cyxzique: combien qu'elles foyentraresés autres regions. l’ay veu er Itahe l'amaracus, & plufieurs autres herbes : maisil n'eftoit de telle odeur qu'eft le marum,Car le marü (ent fort bon. Or prenant feulement garde au nom de l'onguent amaracin,qué on fait en Cyzique;on diroit qu’il y auroic à force mariolai- neen ceftonguent,pource à les Anciens peut eftre yen met= toyent beaucoup: mais maintenant on n'y met que du mas rum. Ce que confiderant;& ayant goufté herbe du marum, & l'ayant trouuce fort amere, & bien peu aigué,ie conf&rllay à yn cfpicier , qui auoit couftume de faire d’ongüent amara- cin;y mettre autant de mariolaine,que l'on filé de marÿ. Ce qu'il fr: & fur ceft onguent auffi bon que les autres:com- bien qu'il ne fuft de fbontie odeur. Voyla qu'en dit Galien. Enquoy on peut voir le marum & la mariolaine eftre quaf femblables en forme:combien que le marum foit plusamer, & plus odorant que la mariolaine. Parquoy ie fuyurois vo= lontiers l'opinion de ceux , qui prennent pour marum , celle efpece de mariolaine, quieit plus ämere, & plusodorante:& Petite map qui produit fes fueilles plus blanches, plus menuës & plus ioaine, petites : &qui à bon droit eftappellce,Mariolane gentile;ou petite mariolaine. Quant à la grofle mariolaine, quiales _Ænssracss Ÿ 9 fueilles plus. grafles, plus larges,&plus verdes, & quine font grofe mar- fi ameres ,encores qu'elles foyent plus mordantes & plus one) piquantes au gouft , cous confentent que c'cRlevray ama- 1 racus. Mais Galien me retient vn peu, & me garde aucune ment de les fuyure:pource que au lieu preallegué:l dit, que en Italie1l aveu affez d'amaracus: fans faire mention qu'il yeuft veu du marum : combien qu'il diele marum eftre rare ésautresregionsd'Afe,horfmis en Cyziqueirellément qu'il me fait penfer que le marum necroift point en Italie. Pline ?/#hb:22, auf m'incorpore d'auantage cefte doute au cerueau : léquel 4p1:4s fuyuantGalien , dit le marum eftre fort : & quecen'eft plante qui croifle ordinairement en Tralié MBerouoy ille re- 60 Quit & le mer au ranc des drogues qu’on apporte d'eftrange pays:difant ainf : Lemarum croiftauffi en Egypte;qui n’eft touresfois f bon que celuy de Lydie;lequel produit fes fueil- les plus grandes; & plus meflces de couleurs: mais celuy d'E- ge produit fes fueilles petites &odorantes. Voylä qu'en it Pline. Quoy qu'il en foit, ceux ne s’abuferont point, qui vféront de la petite mariolaine au lieu de marum : car Galien dit, que longuent amaracin , auquel il fit mettre de groffe mariolaine au lieu demarum , encores qu'ilne fut fi odorant :ne laïffoit pourtant d'auoir les mefmes propric- tez que celuy qui eftoit compofé auecle marum. Au refte la A : plante 30 40 ta AND. MATTHIOLVS lante que nous auonsicy fait pourtraire pour marum, m'a efté enuoyee de Padoue par Iaq. Ant. Cortufus,fort fçauant Simplifie:& la prens pour telle,attendu qu’elle fe rapporte en tout & par tout aux marques du vray marum. Car elle a fes fueilles femblables à l'origä,horfmis quelles font vn peu plus blanches, & font odorantes , & d'vn gouft mordant & amer: fes rainceaux minces , durs comme bois : fes fleurs cirans fur lc'purpurin,& d'ynefouefueodeur. Cefte plante ne fe treu- ueen Italie, finon qu'on l'y apporte, femblables à celles de l'ellebore noir: lefquelles one vne odeur approchant de celle du cinnamorme. Elle croit volontiers 6s lieux afpres & x fangeux. Sa raci- ne;cuite en caueft bône aux tompures;aux fpafmes, & à ceux quifontrombez d’enhaut, ou quiont cour te aleine.Elle eft propre auffi aux toux inueterees, à la difficulté d'yrine. Elle prouoque le Aux menftrual: & cft fort bonne conrre les morfüures des ferpens, Ene ELLE, 2 Auauns Acinus* CHAP. ; Pine en breuuage auec du vin.La racine frefche,a l'appellent, ; SE LRE pliquee, attire l'enfant hors du ventre. La fomenta- Re 7 ; S à e Bafiluse Re PE), SOUS >EqUe Es tion de fa decoëtion et finguliere aux nouuellesac- til, Gd'as SE ) Er aufli appellent Acanos, eft S tres Bafilie À YS vneherbe femblable au ba- LfES flic, qui produit fes bran- Te ches menués, dures & fe- 9 ches. Elle eftodorante, & A plus veluë que le bafilic. Aucuns jardiniers la cul- tiuent, pource qu'elle elt bonne à faire chappeaux À. &bouquets.Prinsen breu- à uage, il referre le ventre, & 7 No aenitrnal. Enduit, NE | guerit le feu faint Antoi- ne,& les pans,& apoftumes larges & plattes, b Sy A5 Combien que plufeuts prennent le baflic gentil pour Plipibax, ACinus : toutesfois Pline eft du tout contraire à leur opinion: ANA carildie que acinus ne florift jamais. Ce qui n'aduient au petit baflic:éar & en Eflé &en Automneil produit fes fleurs, rd#lib, 21, Jui font fort odorantes, & blanches. Pline auf »envnau- tre paflage ; ef fort contraire à leur opinion : caril dit ainfi: Les Egyptiens fement l'acinus, pour s'en feruir, & à man- ger; & à faire chappeaux & bouquets. Celle plante feroit vne efpece de bafilic : mais ce qu’elle a fes fucilles & fes. bran- ches veluës, la rendent diuerfe au bafilic, combien qu'elle foit odorante, Aux parolles de Pline on peut bien voit, que le petit baflic & l’acinus font plantes diuerfes : car le petit bafñlic n’a nilatige, nifes (Hal 28e veluës, Au refte, le do- teur Manardus prend pour acinus yne certaine herbe, qui croïftés lieux non cultiuez , & principalement és bors & le- uces des terres & grans chemins , laquelle eft odorante, & Bafilic fau plus veluë que le baflic: & qui eft appellee bafilic fauuage, poureftre fortfemblableau baflic. Eccertes, pour la gran- peapparence qu'il y a, l'ay autrefois efté de l’opinion de Ma- nardus.Mais voyant par-apres que cefte herbe portoit fleur, qui eft dire&tement contre l'opinion de Pline : ray fé con- traint changer d'opinion. SAAPY ic ne me repens point: cfperant en parler quelque jour plus affeurement, ou par experience,ou par l'induftrie & fçauoir d'autres quede moy. Ec cependant r'ay fait icy pourtraire la plante qu'entend Manardus,afin d'en laifler le iugement à vn chafcun. Baccharis,Gantelees Gants noffre Dame. X EI. Le bacchariselt vne her- be* produifantà force fucil les, de laquelle on £e {rt à faire chappeaux. Ses fucil- les. font aipres: & font de CHATP,. fa violette de Mars, & le bouillon. Sa tige et angu- leufe, de la hauteur d’yne coudee, yn peualpre; & de laquelle {ortenc plufieurs iettons. Sa fleur eit rouge, tirant {ur le blanc: & cft odorante. Ses racines font $° grandeur moyenne €ntre 60 couchees.Elle eft fort bonne à mettre parmiles pou- dres qui feruét pourarrofer le corps;pour raifon de fa bonne odeur. Ses füucilles,pour raifon de leur vertu aftringéte, miles à mode de cataplafme, fonchonnes aux douleurs delatefte;aux inHammations des YEUX, aux mamelles des nouuelles accouchees quifonten- flees, aux fitules des yeux qui commencent à venir, 20 & aufeu S. Antoine. Son odeur prouoque à dormir, Par cy deuant és precedens Commentaires que i’auoye €fcrits fur Diofcoride, premicrement en Italien, &puis en Latin, j'ay dit &confellé ouuertement que je n’auoyc ia= mais veu plante de baccharis, en forte que ce fuft. Mais com- me je vouloye faire reimprimer mefdits Commentaires, Meffer André Lacuna, Medecin docte & fameux » m'enens uoyavne plante, de puis Rome, aueclettres fort gracieufess lateneur defquelles ray bien voulu icyinferer,comme va ga ge & vray fignal de fon humanité, & dé l'amitié qu'ilme pot- , L te La teneur doncdefdires lettres eft telle: Combien quetoy 50 & moy tafchions & nous eftudions à enrichir & efclarcie Diofcoride: & que, pour ceft cfe@, le meilleur foit faire aux defpens d’autruy, que d'y confumer noftre bien propre: ce- neantmoins toy quimes en finguere recommandation, tant pour l'amitié qui eft entrenous deux, queauffi pource que tu as bien ferui à l'iliuftration dela Medecine, j'ay bien voulu faire part de la vraye baccharis de Diofcoride, laquei- leil n'y a pas longtemps queie trouuay alentour de Rome:à fin d'en mettre le pourtrait au vifen tes excellens Commen- taires, quetu veux mettre en lumiereen Latin ,fe!on qu'on dit : pour feruir generalement au profit & à l’ytilité d'yn chacun. Iel'aÿ mife dans la prefente : & à mon aduis, tu la trouueras fi conforme à Ja defcription de Diofcoride, qu'il ne s’en faut rien.Car,en premier lieu, fes fucilles font afpres: & font de grandeur moyenne entrele violier de Mars » & le bouillon, Sa tige eft anguleufe , &de la hauteur d'vne cou dec, &eft aucunement afpre. Ses racines font femblables à celles de l'ellebore noir :lefquelles ont l'odeur fmblable à cannelle fine. Quant aux fleurs , lefquellesie ne te pis en- uoyer pour le prefent,pour raifen dela faifon,qui ne le porte pas, iete puis afleurer , qu’en d’aucuns lieux elles font rou- ges, &iaunes en d’autres endroits : tellement qu'il femble qu'il yait deux efpeces de baccharis : ou bien que Diofcori+ de n'en a parlé que d'vne. Finalement cefte plante ales mel mes proprietez que Diofcoride attribue à fa baccharis, Voy- 1à la fin des lettres de M. André Lacuna. Ce mefme iour, 8 qua à la mefme heure que iereceuz lefdites lettres auec la plante de baccharis, de M. André Lacuna:ienreceuz vne autre (chofe miraculeufe ) de M. Julius Moderatus Apo- thicaire fauant,& Simplifte bien renommé, comme on peut voir en fon jardin. qu'il à enrichy d'vne infinité de plantes fingulieres & excelléces. La plante qu'il m'enuoyaeftoit du tout femblable à la defcription de Diofcoride. Carelle auoir les fucrlles afpres, & de grandeur entre celles du violier de Mars, & Je bouillon : ayant fa tige faite à quatres, de la hau- teur d’yne coudee, & aucunement aff re:ayant d'ailleurs des fueilles attachees à la tige &non desiettons, felon que nous auons mis qu: texte: qui; à moniugement, acflé cor- rompu en ceft endroic;ayât æapéiquedus,nu lieu de FépaQu}= Aédus,commeaufi l'exemplaire d'Oribañus,, quicit efcrit à la main, le demonftre. Les fleurs decefte derniere cfhoyent odorantes, & rouges, tirans fur le blanc. Finalement, fes: racines eftoyent femblables à celles de l'ellebore noir:reti- rans à l'odeur delacänelle. Ce que voyaät ie l’ay fait icy mer- tre au vif,comme lavraye & legitime.baccharis , eflanc du tout correfpondante à ladefcription qu'en fait Diofcoride, Leonicenus & Brafauolus ont etré grandement , prenans la Toute n.lib.21. ).6. SVR DIOScC. Toute bône ou Ornale, pour baccharis. Car les racines de la Toute bonné n’ont aucun rapport ni aucune conformité auec celles de l'ellebore noir :& n'ont aucune odeur de can- nelle. Toint que celle, dont nous auons misicy le pourtrait, eft indubitablement la vraye baccharis. Aucuns tiennent ce chapitre auoir efté mis & adioufté 4 Diofcoride : pource qu'ils n'auoyent iamais entendu nouuelles de baccharis. Et entre autres Anguillarius s'efforce fort & ferme de prouuer ce chapitre n’eftre de Diofcoride , & mefmes que tout ce qui yet de de baccharis, a clé tiré du chapitred'afarum. Or pour mieux confermer fon dire;il afleure que le mot baccha- ris n'eft point Grec ni Latin, attendu qu'ilnefe treuueau-1 0 cun autheur Grec, ni deuant Diofcoride , nide fon temps mefmes, qui en face mention : dequoy (dit1l) font foy Ga- lien & Actius. Bt quäd à ce qu'en parle Athenæus,qu'il n'en- tend point par baccharis vne plante, mais vne forte d'on- uent. Or qu'Anguillarius efcoufte {à faute, & le peu de oing & diligence qu'il a pris à lireles autheurs anciens. Car en premier tea on treuue des autheurs Grecs, voire fort anciens , & detant Diofcoride, qui ont parlé de baccharis. Pline dit qu'Ariftophanes ancien Comique a fait mention de baccharis : & mefmes que ceux fe trompent qui l'appel- Jent Barbarique,d’autant(ditil ) qu’elle a ce nom des Grecs. Puis ou auoit-il l’efprit fueilletant Athenæus? Car Athe- 20 næus fait mention &de l’onguent baccharis, & de l'herbe ainf nômec;enfemble de fes racines,disät ainfi, Il y à vne for- te d'onguent que les Comiques nomment Baccharis : tou- tesfois baccharis ne fe prend toufiours pour onguent, Car Aelfchyle en fon Amymone les fepare ainf, Tes bacchares (dit-il ) & tes onguens. Et Simonides, l'ay eflé oingt d'on- guens, & de baccharis. Ariftophanes parlant de ceux!qui celebroyent la felte de Ceres, © Tuppiter (dit-il }comment s’eit peu faire que le mal-heureux & mefchant coffret, cftant laué, ait rendu vne odeur femblable à onguent, & baccharis. Par quels tefmoignagesil appert (ie penfe) aflez que les An- ciens n'vfoyent feulement en leurs parfums de l'onguent dit3 © eftre toutesfois baccharis, mais auffi de l'herbe ainfi nommee, & de fes raci- nes. Or pofonslecas qu'Athenæus par le mot baccharis ait toufiours entendu parler de l'onguent, &non de la plante, ( pour donner vn peu plus de relafche à Anguillarius) d'ou dira-il que l'onguent à pris fa denomination.Sera-ce de bac- charis,des racines de laquelle il eft côpofé. Qu'il die le prosou le contra, ileft pris. Car s'il dit que non: Pline s'yoppotes lequel citant Ariftophanes , dit qu’anciennement on faifoit des onguens des racines debaccharis. S'ilconfefe ; le voyla ridicule, &ignorant. L'onguent baccharis (felon Fauori- nus )eft fait de baccharis:carilen parle ainfi, Baccharis eft vnonguent, prenant fa denomination de l'herbe dontileft 40 d’afarum ;ainf qu'il eft, eften fait : & fi eft vne forte de poudre ou d'afperfion feche, qui eft faite de la racine. D'ou confte que baccharis fe prenoit an- giennement pour vne forte d'onguent > & pour vne poudre faite des racines de baccharis , qui feruoit pour efpandre fur le corps:delaquelleés ht d’Athenee font men- tion Acfchyle, Simonides & Ariftophane. Car l'antiquité vfoit des diapafmes, ou des feches afperfions de poudres ti- rees de diuerfes fortes de plantes , felon la matiere requeran- te,non feulement en parfums , mais auffi pour fomenter les corps , les fecher, relafcher, adftreindre, mollifier, & endur- cir.. Dauantage, pour obuier au tefmoignage des autheurs, ETVERE SIIT. 281 grandeur moyenne entre la violette de Mars & le bouillon, & afpre. Les fleurs d'afarü font femblables à celles de grenadier fauuage, ou aux goufles d'hyofeyamus., & font äncarnares: celles de baccharis font incarnates blanchaîtres , &d’vne au trefaçon. L’afarum a pluficurs pctites tiges afpres &foup- ples, & qui ont à la cime chacune vne fueille : la baccharis n'a qu'vne tige,;qui eft de la hauteur d'vne coudee,cilant an- guleufe, vn peu afpre, & de laquelle fortent plufieurs ier- tons. Item l’afarum a de racines nouces, minces, faites de biays, femblables à celles du gramen , horfmis qu’elles fonc plusgerefles, eftans de bonne odeu r, & fenransle nard, com- me dit Pline: celles de baccharis font fmblables à l’ellebore noir; ayans vne odeur femblable au cinnamome. Finale- ment l'afarum croift ésmontagnes ombrageufes : la baccha- risen lieux afpres & * fecs. La differencedonc n'eft moins manifcefle entre ces deux fe treuue au dire d'Anguillarius, voulant derechef prouucr que ce qui eft 1cy dit de baccharis a efté pris du chapitre d'a- frum,& ce en citant le dire de Crateuas,qui eft cel, C’eft vne herbe odorante,de laquelle on fe fert à faire bouquets. Ellea fes tiges nouces.fes fleurs incarnates:fa racinefemblable à l'el lebore noir , & d'vne odeur renrant au cinnamome.Mais il faudroit que celuy fuft bien aucuglé &infenfé , qui ne co- gnoiftroit que ce fragment de Crateuas appartient à Ja bac- charis, & non à l’afarum , comme imagine Anguillarius. Car l'afarum (comme dit Pline ) eft ain appellé ;, d'autant que l'on ne s’en fert és bouquets, & qu'il na point fes tiges nouces, ouy bien fes racines, lefquelles font femblables au gramen , non pas à l'ellebore : & fentent lenard, & nonle ainnamome : d'ou procede que plufeurs l’appellent, Nard ruflique “ioint qu'ilne prouient enlieux afpres & fecs ,ains és montagnes ombrageufes. Ie penfe que f Anguillarius euft premieremenc bien digeré & ruminé toutes fes allega- tions & contrarietez à fon opinion, il n'euft mis tel fra- gment de Crateuas en auant, pour fe publier ridicule. Peut qu'il a eu plus d’enuie de monftrer qu'il gar= doit quelques beaux fragmens & finguliers, que de foucy & cure de difputer de la matiere medicinale. On pourroit au[- f prouuer que le chapitre de baccharis n'eft point prisde ce- luy d'afarum , & par Oribañus , qui eft fort fidele fecreraire de Diofcoride, & par Serapion. Car on ne trouuera en. Exemplaire ni del'vnni de l'autre qu'au chapitre d'afarum ily ait rien qui foi appartenant au chapitre de baccharis: ains ce tant feulemént, qui fe treuuc en la verfion commune de Ruelhus & Cornarius : lefquels auf fe prenans gardé aux faufletez que l’on trouuoit au chapitre d’afarum,ontre- träché tout cela.I!eft donctrop plus que clair quele chapitre anaiucté, & queces mots, m'a tuds sQurelz3,c'eft à dire, Herbe odorante ; & de la- quelle on fe fert à faire chappeaux , ne font de Diofcoride, ans ont efté fuppolez au commencement du chapitre, com- me auffi l’on en trouuoit force de tels anciennement. Fina- lement ie dis que baccharis en Grec n’eft autre chofe que baccharis en Latin : attendu que fi l'on prend garde & colla- tionnece que le fragment de Crateuas, & Diofcoride en dient, auec ce qu’en efcrit Pline, l'erreur & ignorance d'An- tillarius fera encore plus manifefte, Pline auffi Émblable la baccharis au combretum, bretum retire fort à la baccharis qui le fafchent , il allegue que ce quieften Paulus Egineta &$ omenuës que les filets en apparoiflent,& eft plus haut que la Oribafus touchant baccharis ; leur 2 efté fuppofé, & qu'ils fontrellement imitateurs de Galien, qu'ils ne font mention des fimples,defquels Galien n’a nullement parlé:8c par-ainf u’ils n’ont efcrit de baccharis, d'autant que Galien n'en a fbnné mot. Mais fi on luyallegue beaucoup de plantes, dont Galien n'a fait aucunemét mention, & defquelles toutesfois la defcription fe treuue & en Paulus Egineta & en Oribafus tiree de Diofcoride , que refpondra-il? Et de fait on ne voit ue Gakié ait parlé d'agallochum,narcaphthum,cancamum, frefne, othonna, acanthium ,botrys, geranium, cthiopide, epipaéide , apios, alypon, cynocrambe, heliotropium , & baccharis. Cequen'ont bien entendu ceux qui eftiment combretum eftre vne certaine plante, quiades fucilles mu- nies de filamés de deux ou trois palmes de longueur. Carles parolles de Pline ne veulét dire cela , ains que le combretum a fes fueilles fi fubtiles & minces, qu'il fmble que ce foyer f- lamens.Ainfi donc par cefte fimilitude Pline ne veur dire au- tre chofe,finon ele fuelles de Ja baccharis font plus efpef_ fes ; plus remplies & plus pleines que celles de combretum: & que celles de combrerum ne font (comme il a eflé dit) longues & fubtiles,çcomme filamens de deux ou trois efpans, ains auffi larges que font celles de baccharis, & toutesfois de quelques autres : & routesfoisils les defcriuent, emprun-£ofi minces,qu'elles monftrent route leur tifleure, tans de Diofcoride. Ainf donc laraifon d’Anguillarius ne fait à receuoir : car les autheurs fufdits peuuent auoir em- pruntéde Diofcoride ce qu'ilontefcrit debaccharis, comme 1l ont fait és plantes fufdites.En outre, Anguillarius fe mon- fre auoir bien peu de iugement ; quand furla fin pour con- clurre fon dire,& prouuer que ce qui eft dit icy debaccharis a efté cranfumptédu chapitre d'afarum , & comme coppé , il dit que l'on confere l'vn auec l’autre , & que par ce moyen la fraude fe cognoiftra. Faifons en donc l'effay. L'afarumafa fueïlle moindre quele lierre & plus Liffee : la baccharis l’a de Ruta:Grecs, Peganon Cepenton:F rançors, RHE: Arabe, Sadeb,eu Sedab : Italiens, Ruta: Allemans, Raut, ou, V'uein raur: Effaignolz, Arruda:Bobem. Rauta: Polonois, Rate. A 3 CH AP. * Dioforid. plantes , que la contradiétion qui fangeux, 2 fait Plin,bib.2t, difantainf, Lecom- «ap, 6. : Loutesfois ila fes fucilles fi Combrotum, 1 1 fl 2 ri ° X LV. à : La ruë de montagne, & D fauuage eft plus forte que celle des jardins : aufli ne VX le desiardins, quiet plan- % teçfous vn figuier,eft meil- ceratiues, & prouoquét lv- AR rine, & le Hux menftrual, é ’ & refferrent le ventre, tant mangees , que prinfes en AE breuuage. Sa graine;beuë 2), en vin; au poix d’yn aceta- = 12 É bule, elt fingulierecontretoutes poyfons. Les fueil- les de ruë ymangees àieun, auec yne figue feche , & vne noix; amorriflent la force des poyfons: & eft 30 bon les prendreainfi contre les morfures des {er- pens. Tant mangee que buëelle amortitle fperme. Cuiteauec ancthfec, elle appaifeles trenchees. Pri- fe en breuuage, à la mode que deffus , elle eft bonne aux douleurs dela poictrine, & des coitez, aux diffi- cultez d'alaine, à la toux, aux infamimations du poulmon ; aux gouttes, & fciaiques , & aux friffons & tremblemens des fieures periodiques, & qui ne fontcontinuës. Cuiteen huile, & clyfcrizee, elle eftbonnce aux coliques palions, & aux venrofitez3 © de l'amarris, & du boyau culier. Appliquec auec miel entre le fondement &le membre honteux de la femme citouffee &trauaillee del’amarris, elle la gucrir. Guiceen huyle, &cprinfe en breuuage, elle fait fortit les vermines du véntre. Appliquee & en- duite auec miel, elle eft bonne aux gouttes : & auec des figues, aux hydropifies. Cuite en vin iufques à la confumption de la moytie, & prinfe en breuuage, & enduite, elle fertaufli aux goutreux,8& aux hydro- piques. Mangee crué , ou confite, elle aiguile la veué: &enduite auccgriotte feche, elle mirigue la douleur des yeux. Endunite auec vinaigre & huy- le rofit ; elle mitigue les douleurs de la tete. Broyee, & appliquee; elleeftanche le fang coulant par le nez. Appliquee auec fucilles de laurier, elle ferc aux in- flammations des genitoires : & incorporce en cerot, auec mytte,elle fert aux bubes & efchambouilleures qui füruiennent au vilage. Auec poyure, vin, & AND.:MATTHIOLYVS inflammation vehemente, Et par-ainfi il fe fauten- grefler les mains & le vilage, quand on la veut cucil- lir. On dit que pour garder que les chats ne man- gent les petits poulets ,illes faut arroufer deius de ruë. On ditaufli que celle de Macedoine, quicroift le long du feuue Haliacmus, fait mourir ceux qui leur vrine. La racine de cefte-cy ; cit appellee Moly de montagne, La ruë fauuage cft femblable à cel- mieux nourryes & de plus grande vertu, que celle Her 5 des jardins. La ruë fauuage, comme eftant domma- geable;n’eftbonne à man gere La ruë fauuage & celle des iardins font plantes fort com- munes. Ien'entens parler dela ru fauuage dont fera trai- té au chapitre fuyuant : ains fulement de celle dont parle icy Diofcoride, laquelle il dit eftre fmblable à la ruë des iar- dis, fur la fin da chapitre : car celle du chapitre fuyuant eft bien differente à celte-cy. Celle rué fauuage croilt en gran- de abondance en la terre de Goritie, &en fontles monta- gnes toutes farcies, & principalement le mont Saluatin, zu- quel on netreuue quañ auire herbe, Elleeft du tout fem- blable à celle des jardins : excepté que fes fuciiles font plus petites & plus grefles , ayañs vn gouft plus fort & plus amer. En quoy Meffieurs les Retierés,qui ont efcrit furMefué,ont erré grandemét,difans cefte rué fauuage, & l'androfemolou hypericü eftre quafi femblables:tellement qu'on fe pourroit ayder de l'vne en defaut de l'autre. Maisles bonnes gens, penfans bien dire ; ont commis trois lourdes fautes en ceft endroit, Premierement en ce qu'ils ont eftimé n'y auoir au- cuné difference entre la ruë fauuage, &lamille-pertuis, 8 celle forte d'hypericum, qu’on appelle Androfémon. Se- condement en ce qu'ils prennent hyperieum & androfemon pour vne mefne plante. Car Dioftoride a parlé feparé- 40 ment & en diuers chapitres defdites plantes. Tiercementen ce qu'ils dient, contre toute verité, que Diofcoride a fait deux chapitres, & a parlé en deux lieux de cefte rué fanuage: & qu'elle a grande conuenance & conformité auec la mille- pertuis. Ce qui n’eft vray, & ne leur defplaife: &penfe qu'ils n’eftoyenten leur bon fens , quandilsefenuoyent ainf. Car ce n'eften ce chapitre, où y a certaineschofes adiouftces, lef- quelles plufeurs fçauans hômes eftimenteftre d'autre faétu- re,que de celle de Diofcoride:d'autät qu'elles font pluscon- uenables à hypericum, que à la ruë : ains eft au chapitre fuy- uant queces additiôs ont efté mifes:auquel eft traité de l'au- tre efpece de ruë fauuage, qu'aucuns appellent Moly; d'au- nitre, elle guerift la grattelle blanche, comme eitles otres, Harmala, & d’autres, Befafan. Par-ainfi les Apothi- mal faint Main, fi on l'en frotte : faittomber toutes verruës formillieres, & les poyreaux > qu'on appel- lethyms. Appliquecauec miel &alun, elle eit fort bonneauximperiges & feux volages. Son ius cuit en efcorce de grenade, & diftillé és oreilles, eft fin- gulier contre la douleur d’icelles. Son ius, enduit aucc ius de fenoüûil & miel; eft fort bon à ceux qui ont la veuë foible, Enduit auec vinaigre , huyle rofat, & cerufe, il guerift le feu fainct Antoine, & les vlceres corroffs, & les tignons & vlceres cou- lans, qui viennent en la tefte. Mangee apres les aux ou oignons, elle efface &c ofte leur goutt. La rué de montagne fait mourir la perfonne quien man geraen trop grande abondance. Quand clle eft en fleur, & qu'onla cueille, pour la confireen faumure, elle engendre de confles & puftules és mains, & les fait deuenir rouges ; y caufant vne demangcifon , & caires ; qui peut cftre feroyent trop addonnez à ces beaux peres, fe doyuent bien donner garde de mettre vn qui pro quo, fous l’authorité deces peresretierens. Larueeft touf- iours verdoyante, & ete de fueilles grollettes , graflettes, plufeurs d’vne mefine queue, eftroites à leur iflue, &larges au bout,verdes du tout. Elle produit force rainceaux,& fur- geons, à la cime defquels fortent de fleurs iaunes ,non guc- res diflemblables de celles d'hypericum , d'ou derechef for- tent de pctis boutons de forme quadrangulaire, dans lef- quels on treuue vne pctite grainenoire, Sa racineeft dure comme bois, & bien munie. Elle eft mordante &amere:mais Golafauuage l'eftencoreplus. Larué fübtilie, efchauffe & di- gere, &heftinafiue, refolutiue & prouccatiue, & chañleen outre toutes ventoftez. Pline dit, qu'il faut planterlarué Plin.l, aprés la mi-Septembre, quand le droit vent de couchant ap.8. commence à tirer. Larué craint l'hyuer, l'eau , & le fumier. Elle s’aymeés lieux fecs , & qui font à l'abry, & principale- ment en vne terre de millon. Les cendres auffi luy fontcon- uenables : aufli la féme-on auec la cendre, pour la contre garder des chenilles. Elle aime eftre plantee aupres d'yn fi- guier. La caufe pourquey , Ariftotc l'amife en fes Preble- mes. La bellette , voulant combattre contreieferpent, aïlane al S VAR I DA'O1)C: E IV. RCE: BIT: 283 Plaires deprauez & corrompuz, onteftimé la rue fauuage &. l'hypericon eftre mefmes plantes. L'erreur defquels a eflé defcouuert quant & quant quece pallage de Diofcoridea cfté corrigé par gens fçauans : lefquels cognoiffans à veué d'œil l’erreur;onteu recours aux vieux & anciens Exemplai- res;comme à celuy d'Oribafus;efcrit à la main,& à plufieurs autres , efquelsils n’ont trouué ces entrelardemens & addi- tions fuppofees. Tellement que notoirement ilappert ces ad- ditions eftre dites de l’hypericon : & qu’elles ont efté teme- rairement mifes au commencement de cechapitre. Laiflans donc ces brouillons,nous dirons qu'il y a deux efpeces derue 3 la chaffe des rattes, mange de rue , au preallable, pour fe feruir de preferuatif contre le venin du ferpent. Noz fu- perftitieux s’en aident pour le iourd'huy, pour chafler les mauuais efprits:s’arreftans(come ie penfe)fur ce que Arifto- tediten fes Problemes, que la rué eft bonne côtre tous char- fph. de mes & enchantemens. Jofephe fait mention d'vne plante de lo Zud. rue qui eftoit en vne des principales forterefles de Tudee, 725. nommee Macheron :de laquelle il parle ainf: Au chafteau y ide gra auoit ne plante de rue, de grandeur merteilleufe: car elle r Gyrefeftoit auffi grande que figuier qu'on euft feu trouner. On difoit qu’elle y auoit efté plante du temps d'Herodes : & l'y Fée eut-on laiffé d'auantage :mais les foldats Juifs , quiauoyent_… fauuage : dont l'vne eft femblable à celle des jardins ; de la- D LB. prins là forterefle,la copperent.Galien,parlanr de la rue fau- O quelle nous auons parlé au chapitre precedent: & l'autreelt celle dont maintenät eft queftion ; qu'aucuns appellent Har- uage & priuce, dit ain: Laruefauuage eft chaude au quart { Ê ent Ha mala. Et pourendire rondement ce quei'enfçay,ienel ay fl, med degré:& celle des jardins,au tiers. Elle cf forre,mordante,& amereau gouft. Par-anfellecftbonneà refouldre, incider, & fabtilier les humeurs grofles & vifqueufes. Selon cefte mefme qualité , elle fait vriner. Elle eft fubtile en fes parties: & amortit toutes ventofitez. Aufsi eft-elle bonne contre les ventofirer, & pourrefrener l'appetit de paillardife. Elle ef ve- hementement refoluriue & defficcatiue : & cft mife au ranc des medicamens qui deflechent vehementement. D'auantage ce que nous auons cy deflus nommé moly, & belafan ; onle peut aufsinommer Rue fauuage. 20 Rutafyineftris:Grect, Peganon agrion: F rançois, Ruë Gunage: «Arabes, Harmel,on, Alharmel:Irahens, Ruia Salnaticas Alemans,V vild Rat. Te ASE Rue Harmala. D As V M ) À NN A INR I CHAPSIXLP.I. On appelle aufli rue fauuage ; ce que ceux de Cappadoce,& les Galares, voyfins d’Afiesappellent Moly. Cefte herbe produit plufieurs branches d’v- ne feule racine. Ses fueilles font plus longues,&c plus tendres, que celles de l’autre rue: & ont vne odeur forte & puante. Sa fleur elt blanche: & produit de: teftes , comparties en trois » qui font vn peu plus groffes que celles dela ruc desiardins:au dedans def quellesy.a vne graine faire à triangle, rouffaitre, & amerc au gouft;& dont on fe ferc. Sa graine cf meu- re en Automne. Pilee,& appliquee auec miel vin;faf- fran,ius de fenoil, & fiel de poulets, elleeft finguliere à ceux qui ont la veuë foible & courte. Aucuns l'ap- pellent Harmala:iceux de Surie la nomment Befafan: & ceux de Cappadoce; Moly : pource qu'elle a quel- ue conformité auec le Moly ; ayantlaracine noire & la fleur blanche. Elle croift és coftaux , & és lieux gras. Ontreuue en certains Exemplaires Grees , & en aucunes encoresveué en Italie. Le pourtrai@ que nousen auons ici mis, nous l'auons recouuert de Conftätinople parle moyen de Guillaume Quaccelbenus, medecin de l’Ambaffadeür de l'Empereur Ferdinand. Harmala donceft vn petit arbrif- feau ; quiiette des fa racine plufieurs tiges , ayant de fueïlles beaucoup plus grandes quelarue domeflique, & plus min- ces: Ileft fort en odeur. Ses fletirs font blanches,d’ou fortent au bout des tiges de petites teltes plus grandes que celles de larue domeflique ; munies au refte de petites & minces fueilles & pointues , d'ou fort vne petite graine triangulaire; de couleur tirant fur le roux, & amere, de laquelle on fe fert en medecine. Les À rabes ; corrômpans le nom Grec, l'ap- pellent Harmel, au lieu d'Harmala. Aurefleles Efpiciers & rarmel, Apothicaires errent grandement ;en ce que fuyuant leurs Luminaires, ils mettent en la compofition des pilulesaggre- gatiues, & en plufeurs autres compofitions, la graine de ci- gue au lieu deharmel:car celle graine eft non feulement de nature & qualité differente à celle de harmel, mais auféi elle eftvenimeufe. La fource de cefe faute cft venue de Quiricus Auguftus de Tortonne: lequel voulant expofer & déclarer Tharmel,quientre és pilules 4pgregatiues;parlant apres Syl- uaticus;autheur des Pande@es,dic que toutes & quantesfois qu'on treuue harmel , efcrit par h; il fignife, en langue Ara- befque, la graine de cigue:mais quand 1] n’y a point de h,il f- gnifie la graine dela rue fauuage. Ce quin'eft vray:car tou£- tours harmél efcrit fans h, ou auech, fignifie la rue fauuage, en langue Arabeque:comme on peut voir és liures des Sim ples tant deSerapio que d'Auicenne. Car leur harmelcft du tout correfpondant à cefté rue fauuage, felon la defcri- ption qu'en ont faite & Diofcoride & Galien, Auicenne aufi, au quatriefme liure de fon canon , traitant des remedcs contreles morlutes des ferpens, parle de harmel en cefte for- te: La rue fauuage eft bünneaux morfures des ferpens:&c n'eft Alharmel, felon queaucuns penfent , ains eft vne efpece de tue fauuage. Voylà qu’endit Auicenne. Et à fin qu'on ne Fwch. libr. Os'abuf aux parolles d'Auicenne (comme Futhifius a efléparad. abufé, lequel n'entendant l'intention d'Auicenne, fe colcre contre luy) il faut noter ce dont autresfois nous auons auer- titout ftudieux Le@teur, & ne fera hors de propos le repeter ici: qu'il y a grande difference entre la rue fauuage,que Dio- fcoride ditefre femblable à celle des jardins : & Fee quelces Grecs appellent Harmala, & les Arabes, Harmel, ou Al- harmel. Sibien donques nousregardons à cefle difference, nous cognoiftrons qu'il n'ya point de fauteen Auicenne, quoy que Fuchfius s’eflaye à le reprendre : car quand Aui- cenne dit que la rue fauuyage eft bonne contre les morfures des viperes , & que ce n'eftl'Alharmel , comme aucuns pen- fent, ains ef vne efpece deruc : il monflre bien qu’il entend parler de celle efpece de rue fauuage ;, qui eft femblable à celle des iardins:& non de celle,dont ef maintenance queftion : la- quelle eft appellee des Arabes, Harmel, ou Alharmel : dela- quelle neantmoins il auoit parlé vn peu au parauant , difant ainfi: L'Alharmel aufei eft bon à ces accidens. Entendant par Alharmel, celle efpece de rue fauuage dont eft mainte- pant queftion. A difference de laquelle,faifant mention d’v- neautre rue fauuage, il dit les propos cy deflus par deux fois repetez : à fin de monftrer euidemment que non feule- ment il entendoit parler d'vne autre efpece de rue fauuage: mais que aufsi il vouloit retrécher toute occafion PE eftimer qu'il euft deux fois reperé vne chofe.Nonobitant tou traduétiôs Latines de Dioftoride,qui ont fuyuiiceux Exem- Go tes lefquelles chofes , encores y en ail qui fouftiennent Har- plaires, plufieurs chofes'au commencement de ce chapitre, qu’aucuns Imprimeurs, ou pluftoft quelques remeraires y ont adiouftees ; lefquelles ne font receues d'h6me qui foit fà- uant,d'autant qu’elles fe rapportent plus à hypericon ; que à ceflerue fauuage. Etdelà eftvenu,que plufeurs n’eftäs trop praétics ni en lettres, ni enexperience,& fuyuans ces Exem- mel eftre la cigue: & qui pour maintenirleur dire,fe fondent für vn paflage d’Auerroes,où ildirainf:Harmel, c’eft à dire 14 Awerro.li, cigue,eft chaude & feche autiers degré :elleincide toutes hu srcolleéta, meurs grofles,fait vriner,& prouoquele flux menftrual:& cit bône aux douleurs des efpaules, & purge la flceme.Voylà fur quoyilsfe fondent. Mais à cecy on peut refpodre:attédu que TAUPE Auerrocs 284 AND. MATTHIOLVS Auerroes attribue en ce paffage , à la cigueles mefmes pro- prietez que Galien afsigne à Harmala, fous le nom de Moly: on peut voir manifeftement qu'il yafauteen Auerroes: la- | quelle a efté ayfee à commettre : pource que s'abufant à la proximité des noms, ceux quiont corrompu ce paflage, ont mis la cigue pour larue. Joint qu’il n’y a medecin qui ne fa- { che ; que tant s'en faut que la cigue foit chaude au tiers de- | gré; comme dit ce paffage corrompu d'Auerroes » que mef- mes felon l’authotité de Diofcoride & de Galien , elle n’ap- proche du premier degréde chaleur : ainseft froide au quart degré : & elt pour raifon de fa grande froideur, venimeu fe & dommageable à la perfonne. Parquoy toute perfonne de fain jugement pourra bien cognoiftre , combien font dangereux ceux qui ordonnent la graine de cigue és medicamens qu'on fait pour purger, incider, & fubrilier les humeurs grofles & vifqueufes. La graine de cefte ruc fauuage eft finguhere pour purger l'humeur melancholique ; preparee en cefle forte: Prens de cefte graine quinze grains, & les ayans bienlauez aucc eau nette, mers lesen vn mortier , & les pile d'vn pilon de bois, & y meflant quatre onces d'eau de fontaine, broyes les derechef. Ce fait,il les faut couler. Celle colature incor- poréeentrois onces de miel excellent, & deux onces d'huyle Ki ou? 26 n ER fefamin,ou d'amandes,eft finguliereaux melancholiquescar fantau nr clleeft finguliere contre les plus fors enchante- elle caufe force vomiflemens. I] n’y à aufsi medicament Fe ORAN EE On dit qu'elle croit pour le jourd'huy és fouuerain pout le mal caduc. Les Arabes difent que celte 20 A Re AR RTS Cyllene d'Arcadie, efant fem- Li graine enyure ceux quien mangent, & qu'elleleurcaufevn Pl? FE à se en fait Homere : ayant fa racine long dormir. Ce quief fort bon pourcefteforte demelan- noire & ronde,& gro € comme vn oignon:& fes fuerlles fem- Gal. bb.7 cholie qu'ils appellent Heros. ARS appelle cefte rue fan- blables acelles de la quille:mais néantmoins elle eft fort mal. Prp.med. uage, Moly, ant ainf:Moly,qu'aucunsappellentruefau. 2iféeatirer. Les Autheurs Grecs dient que fa fucille eR jau- Holy. uage, & d’autres, Harmola,&les Syriens Befafan, & ceux de ne: & touresfois Homere la defcric blanche, Ilya certains . ail. Sa racinceft petite, & = bulbeufe:laquelle eft fingu liere aux ouuertures de la matrice » broyee & appli- quec à mode de peffaire, auec onguent d’ireos. Le Moly(felon que dit Theo The phrafte) croift és'enuirons de 9.64] Pheneum, & dit-on qu'il croit nat. aufsi ésenuirôs de Cyllene, fe- lon que dit Homere. Saracine eftronde,cômevyn oignon, & a les fueillesfemblables à La fquil- Le, On s'en fertcontre les plus Le Sans enchancemés:& n’eft trop mal-aÿfé à tirer,felon {dit Homere.Pline aufi,faifant men- Plin tiôdu moly, dit ainf:La meilleure & plus excellére herbe qui cap.4 foit felô Homcre,eft celle que les Dieux appellét Moly: de la- quelle Mercure a efté inuenteur,{clon le mefine autheur : di- Cappadoce, Moly, pource qu’elle à faracine noire, & fes fleurs blanches. Sa vertu eft compoñee de parties fubtiles : & eft chaude autiers degré : pat-ainf il incide & refoult toutes humeurs grofles, & prouoque à vriner. Voylà que dit Galien touchant l'vne desrues fauuages:au dire duquel la premiere cfpece de rue fauuape eft fort correfpondante. Pour conclu- fion, en deffaut de l'Harmel des Arabes il me femble que les doétes medecins qui m'ont affeuré que le moly croift en Ita- lie: & de faic on m'en apporta vne plante dela Terre de la- bour;qu'on auoir eu À grande difficulté, &auoir-on mis plu fieurs iours à la tirer d'entrelesrochers. Sa racine aüoit cn uirôn trente pieds de long:& n'eftoit enticre,ains cftoitrom- pue. Voylà qu'en dit Pline, Au parolles duquel, & mefmes en cequ'ldit du moly, quiluy fur apporté de [à Terre de la- Apothicaires peuuent affleurement fubftituer & vler de la3 © bourson peut ayfeméc voir cefe feconde efpece de moly eftre premiere efpece de rue fauuage. Aurefte, ilya vne autre efpece de rue, queles Modernes appellent Ruta Capraria, c'eft à dire, Rue des Cheures. Aucuns aufsi l'appellent Ga- legaen Italie on l'appelle Lauanefe. Cefte plante croift quañ par tout, & principalement és lieux a & aquatiques, &és bords des foflez : & produit vne tige haute d'vne cou- dee & demie, & quelque fois plus, branchue, & toute enui- ronnee de fueilles longues & grafettes , eftans atrachees dix a dix, ou onze à onzetoutes à vne mcfme queue. Ses fleurs font àlacime, blanches purputines de couleur, def- quelles fortent de petites goufles , qui portent la graine, ien differente à celuy que Homere & Diofcoride defcriuent. Quant au moly defrir par Diofcoride, aq. Anthoine Cor- tufus mel'aenuoyéde Padoue , duquel aufi nous auons ici mis le pourtraiét. Au refte > ie penferoye bien le moly de Dioftorideeltre celle plante que Galien appelle Mylé:difant /* ainf: La racine de Mylé eft feémblable au petit bulbe, & a ve 7 vertu aftringente :car auec farine d'yuraye,eftane appliquee, ra elle reflerre la matrice ouuerte & relachce, felon que dir Dio- fcoride. Galien, à fon dire, confefle auoir prins de Diofcoride ce qu'ildit de Myké : & par mefme moyen nous monftre vne faute qui eft au texte de Diofcoride. Car au lieu oùileftdit, i po PR MOTTE ; és Élle à vne merueilleufe vertu & proprieté contre la pefte: 40 #7 ire mes ; c'eft à dire , auec onguenr d’ireos : il faue met= dequoy feront foy plufieuts quicenontefté garentis. Quel- que vnslamangent tous les iours cruë en falade ; àceft ef- et : les autres en potage:les autres en tirent le ius, & le boyuenten vin, En outre fon ius eft fingulier contre les poifons, venins & morfüres des beftes venimeufes , ou prins en breuuage ,ou emplaftré. Son ius prins au poix d'yne once & demieeft fouuerain (comme on dit)à l'epileple des petisenfans, Vne cueilleree du jus de l'herbe frefche prinfe en breuuage, chañe la vermine du ventre. L'herbe fritte en huile d'amandes ameres , ou de graine de lin , fait le mef- me, appliquee furle ventre. Sonius prins en breuuage eft fasler aux peftiferez , ou bien fa decoction en vinaigre , ÿ mel aufsitoft deles faire fucr. Mais c'eft lors quele mal ne fait que commencer. Elle eft aufsi fort proffitable aux fieures peftlentielles, & aux pefteches , & principalement prenant en breuuage fa decoétion faite en eau, auec cardon benedi&, racine de tormentille, & bolus armenius. Or fçay-ie bien qu'elle a de foyrelles vertuz & proprierez. Ceux qui pren- nent la Polemonia , pour cefte Rue cheuriere > S'abufent grandement : comme nous demonftrerons plus amplement au quarriefme liure. #Moly. (H AP. DOUCE 6 Le Moly a les füucilles femblables au gramen, dir dent de Chien : toutesfois elles font plus larges, & 60 font efparpillees parterre. Sa fleur cit femblable à celle du violier blanc, eftant toutesfois moindre, & blanche : &eft de la grandeur de la violetre rouge. 11 produit vne tige blanche, de quatre coudees de haut:ila cime de laquelle yavnechofe femblableàyn nt de triacle , & de bolus armenius : n'oubliant toutf O tre, 7 digiye &as'es , C'eft à dire auec farine d'yuraye : quieft vne faute de l'Imprimeur, aduenue par la proximité des mots & noms Grecs. D'ailleurs 11y a vne raifon manifefle qui monftre la corruption de ce pañlage. Car veu que l'on- guentireos eft efficacement aperitif,il n'y a raifon ni propor- ton de dire qu'il foit bon à reflèrrer la matrice. Par-ainft j'ay mis au texte, que le moly eft bon aux ouuertures de lamatri- ce: & non pour ouurir la matrice : combien que Ruellius & Marcellus l'ayenc autrement traduit: ce qu'ils ne deuoyent, veu le natureldel’onguentIreos. Panaces Heraclswn: Arabes, S reufir, I eufi FT Gian- Jr: Italiens, Danace Herarlro. Sa Sommes Latins, © Grecr,Opopanax: Efhaignolz, Opopanaque:] tale, Opopanaco. GAARP XL VA JV nee Panaces,eftappellé d'au- 27 cuns Heracleü : duquel on / cucille lopopanax. Il croit en grande abondäceen Bco tie, & en Phocide d’Arca- die:& leculriue-on foigneu femétefdires regions, pour le profit qui reuient de fa gomede laquelle les gés du pays font gräd fait de mar- chädife. ]1 produir fes fueil- X les apres , & couchees par terre;lefquelles font verdes, & qua femblables à celles de figuier, SVRY DH OSIOTE IN REABLI. 285 de figuier >eftans my-parties en cinq; tout alentour. plus velues, * & fontodo-* oi. & Sa riveefthaute comune celie de feruia: laquelle eft rantes, À la cime de laquel-fert demas Le] aucunemét moufluë & coctonnee:eltantenwironnee Haifeodeur. de peires fuerlles. À la cime de la tige ÿ a vn mou- cher ou bouquet ; comme celuy d’aneth: & produit {es Heursiaunes, & vne graine bruflante;odorante,8&c ‘chaude.ll produit d'un rronc plufieurs racines blan- ches , d’odeur forte , & couucrtes d’vne cicorce fort efpeffeicitans vn peu ameres au gouft.Il croilt en Cy- rene de Lybie, &en Macedoine.. Outire fa gommer o incidant {a racine; Lors qu'il commence à ierter fa ti- e. Cefteracine,ainli incifee, ietce vne liqueur blan- che : laquelle fechee, prent vne couleur 1aune en fa crouite. Pour receuoir celte liqueur ; ils tapiffenc de force fueilles la foffe qu’ils onc faite alentour dela racine,lefquelles ilsemportenrapres qu’elles font fe- ches. Du tempsde moiflon aulii ils incident fa tiges pour en faire {ortir lagomme. Les meilleures racines {ont celles qui font blanches , bienrefkendues ; ou lif- le y a vn mouchet qui pot- te Aeursiaunes ,odorantes, & quiont vn gout fort & fubtile. Ses fleurs & fa graine broyces & ia quees auec miel, fonrbon- nes contre tous vlceres, & Ÿ, mefnes ceux qui font cor- FINS rofifs > & feruent à toutes “Re durtez. Prinfes en breuua- É LL ges aucc du vin, & enduires auec huyle, elles feruent contre les ferpens. Aucuns appellentle panaces, Ori- gan fauuage : & les autres le nomment Cunila, fclon qu’auons dit au chapitre de l’origan. fces,feches,& qui ne font point vermojués, & ont vn20Panaces Chironium:e Arabes, Panax Caromon:Ita. gout brulant & aromatique. Le fruiét qui croiften ç A 74 A + . ‘ eo tige du milieu, eft bon à manger mais celuy qui croût és autres iettons, he vaut rien. Ee metileur opopanax elt celuy qui eit fort amer; éftaau blanc, ou rouflaftre au dedans, & iauneau dehors :eftant auf Life, gras, fraille, tendre, d’odeur forte > & qui £ fond incontinent en l’eau. Celuy qui cit mol& noirweftreceuable. On le foñitique auec ammo- niac, ou auec cire. Mais lebon{e cognoïft, quand il £e fond en l’eau, & deuient blanc:comme lai, lez o maniant en l’eau auec les doigts. Ilefchauffe, molli- fie, & fubilie. ILeft bon aux horreurs & friflons des fieures periodiques;auxfpames, rompures;dou- leurs de coftez ,trenchces , & quandonne peut vri- ner que goutteà goutte. Prins cn breuuage auec eau miellee, ouen vin, il eft bon à larongne dela ve. fcic. Il attire le Aux menftrual, & fait mourir l’'en- fanc au ventre de lamere. Deftrempéen miel, ilre- foult toutes enfleures & durrez qui crauaillent la liens, Panace Chironio. CHAP, L. FlotSolis terre: & a vn gouit fort & 77 acre. Sa racine prinfe en RAT breuuage, refifte au venin SOLE des ferpens. Ses fueilles en- So duites,foncle mefine. NS TZ Le panaces Heracleum croift TT (R PE. en grande abôdance en la Pouil- le. On cucrouue auf au mont Apennin ;, & en noz co- fles de mer à Senes, & fignammencau cap Argentario. On matrice. Enduit, il eft bon aux fciatiques. On le 40 en voit auffi en plufeurs 1ardins d'Iralie , auec plufeurs au- imetés medicamens ordonnez pour les laflicudes , &c our les douleurs de latefte. Il fait rompre les char- bons. Enduit auec tailins fecs, il et bon aux po- dagres. Ilpuerift du mal des dens , mis dans le creux de la dent. Enduir, il aiguile la veué. Mcflé auec poix » on en fait vn emplaitre.fingulier contre les morlutes des beftes enragees. Sa racine mile en rouëlles , &appliquee parie bas , attire le fruic de la femme : & eft bonneaux vieux vlceres. Broyec auec miel, &enduite , elle reueit les os denuez de chair.f © Sa graine prinfe auecaluyne,attire le flux ménitrual. Auecariftolochie, elle eft bonne contre roures beltes quiiettent venin.On la boit en vin contre les eftouf- femens de l'amarris. : Panaces e Afclepium : Avabes; Panax Afchiliber: Italiens, Panace Afciepio. È CH AP. XLIX. Le Panaces d’Afclepius etre dez terre vne tige mince, nouce;, & de la hauteur d’yne coudec:laquel- le eft enuironnee de fucilles femblables’à celles de Fenoil : lefquelles neantmoins font plus grandes & tres plantes exquifes , que plufeurs fauans hommes culti- uent fongneufement pour 1lluftrer là matierc des Simples. Pour cela neantmoins ie neveux dire qu’on cueille en Italie l'opopanax qui fe vent és boutiquesdes Apothicaires. Car celuy qu'on vent à Venife, s’apporte d’Alexädrie d'Egypte. On y en trouue de fort bon:aufsi yen a-ilquieft bien fohiti> qué:& principalement és boutiques de ceux qui de tous efpiz font glenne. Mefué a lourdement failli en la defcriprion du anaces, confondät au commencement du Chapitre, toutes Rs efpeces de panaces. IH n’y à pas long temps queie trouuay vne plante de panaces Afclepium:laquelle ’ay 1cy fait mettre au vif. Quant au panaces chironium , il ne croift point en Italie, que ie fache. Combien qu'aucuns monftrent au lieu de panaces chironium, vne plante, qui a les fucilles longues quafi comme celles d'hyffope , produifant ‘vne fleur fémblable à celle de 12 quintefueille, plus grande toutesfois, &iaunecomme or. Elle ietre plufieurs peuz iettons mun- ces, & durscomme bois:& a {à racine dure comme bois;rouf- faître, & aftringenteau gouft. I x a des Modernes qui l'ap- Flos Solir, ellent Flos Solis.Mais attendu que Diofcoride dit tes fueil- ca de panaceschironium eftre femblables à. celles de la grof- fe mariolaine : & que faracine a vn gouft fort acre : ie ne voy chofe qui ine puifle induire à fuyute leur opinion. Le Flos Solisdohe mefemble vne efpece de confolida maior, pout Gocaufe qu'elle eft propre àconfolider les vlceres,& à cftancher lefang des narines. Mais en outre elle guerit les vlceres dela . bouche & dés parties honteufe:, f on les laue de fa decoétion - faite en vin. Prins en breuuage il cft fingulier à ceux qui cra- chent le fang: & broyé auécs racines, il eft fouuierain aux caqueflangues ; & mefme pouriarrefter l'abondance du flux menftrual, Bref ou 1l eft queftion de rcioindre &,conforter,il a mefme vertu & proprieté que les autres fortes de fymphy- turn * acre. Saracine eft "petite & x, 4lamere., 286 tum.Tousles panaces ont prins leurs noms de ceux qui pre- mierement les ont inuentez. L’Afclepiuma prins fon nom d'Efculapius:le Chironiü,de Chiron:& l'Hetacleum, d'Her- culesiauffi eft-il appellé d'aucuns, Herculeum:g& fe fert-on de fa gomme feulement. Car combien que fes racines & fa grai- ne foyent bonnesà plufcurs chofes : ce neantmoins onn'en apporte point, pour le moins que faye veu. Au deffaut de uoy, lesbons Chirurgiens, voulans reueftir les os denuez da chair, fe feruent de petiz morceaux des racines qu'ils Gal. lib. 8. treuuent dedans l'opopanax. Galien parlant du panaces dit fimpl. med. ainfi,L'opopanax {e fait du panaces Heracliutm,incifant & {es racines, & A tige. Or l'opopanax eft fingulieren plufieurs accidens , comme eftant chaud , mollitif, &refolutif. Il eft chaud au tiers degré, & fec au fecond. L’efcorce de (a racine cftchaude & feche:no pas tant toutesfois que eft l'opopanax, & eftaucünement abfterfiue. Par-ainfi elle eft bonne à reue- fr les os denuez de chair, & pout guerir les vlceres malins & de difficile cure. Car elle incarne fufilamment;mondifiane & deffechant, fans trop efchauffer la partie : toutes lefquelles chofes font neceflaires pour incarner & faire croiftre la chair: ainfi qu'auons demonftré en noftre pratique.Sa graine aufsi eft chaude, & propre à faire venirleflux menftrual. Aurefte, ie nefçay pourquoy on appelle quafi maintenant les pana- ces,Panax. Le panaces Afclepium w’eft fi chaud que l'Hera- clium:pour cefte caufe on fe fert de l'herbe, de fes fleurs, & de fa graine.meflee auec miel,aux vleeres, & à ceux qui fontcor- rofifs, & aux petites apoftumes qui viennent fur la tefte du membre de l'homme, cu au Chironiü,il a la mefine pro ptieté que l’Afclepium. Voilà qu'en dit Galié. Mefué ditque J'opopanax purge la flegme got gluante, & difficile à tirer, quieftés parties efloignees du corps, & principalement entre Jesiointures. Il purge le cerueau, &lesnerfs, & principale- ment quand ils font trauaillez de froides maladies. LiguSticum fins LibySticum. CARPE Lelipgufticum, qu'aucuns appellent Panacea, & d’au- tres Panaces, croilt en abon dance en Ligurie, & princi- palement au mont Apen- nin voyfin des Alpes : donc auf ilaprins le nom. Les gens du pays l'appellent Pa. naces : car il a fa racine & {à *Heracleorique , & cit de mefme proprieté.Ilcroift és montagnesafpres & hautes, — ù és lieux ombrageux, &prin cipalementaupres de quelque ruiffeau. Il produit yne tigetre nouce,mince; & femblable à celle d’aneth : & qui eft enuironnee de fucilles femblables à celles de melilot : Icfquelles neantmoins font plus molles, & plus odorantes:eftans plus grefles & plus chiquetees à vers la cime de la tige. Au deffus de fatige y a des mouchets, quiportent vne graine noire, ferme, lon- guerte,odorante,& quafi femblable à la graine de fe- noil:ayant yn gouft acre,mordant,& aromatique. Sa racine eft blanche, odorante , & femblableà celle du * Hradlion, panaces * Heracleotique. Sa racine & f graine eft chaude, & maturatiue. Elleeft bonne aux douleurs de dedans le corps;aux enfleures, & à la digeftion : & fi fertauxventolitez, & principalement à celles de l'eftomac, &aux morfures & pointures des férpens. &o Prinfe en breuuage ; elle fait vriner, & attire le flux menftrual. Autant en faitla racine, appliquee par le bas. On met la racine & la graine és medica- mens maturatifs, & en ceux qui penetrent legere- ment. Elle eft de bongouit : aufli s’en feruent les gens du paysen lieu dépoyure, On la fophiftique 2olibyficum, & fa graine, tige femblable au panaces #° AND. MATTHIOLVS par vne graine quafi femblable à elle : mais a troim- perie fe cognoift au goult : car la graine qu’ils fappo- fent eftamere. D’autres la fofftiquent, y meflans de graine defenoil,& de fefeli, Ceux errent grandement , à mon aduis, qui prennent la Leuefche;dite Leuifticum, qui n’eft autre chofe que hippofe- linum,pour le Ligufticum de Diofcoride, que Galien, chan- gant feulemene vne lettre, appelle Libyficum. Carleligu- icum a les fueilles femblables 4 mclilot : mais le leuifti- 10 cumiette vnetige Faucergroffe,crenfe,noüec:& font {es fueil les femblables à celles de lache de marais : plus grandes tou- tesfois & plus efpeffes. Nous l’appellons Tcrtes Au refte, combien que le vray Ligufticum ctoiffe en abondance enLi- gurie, dont Gennes eft meropolitaine , & qu'il ait prins le nom de celle contree: & mefmes qu'il y foit f commun & f vulgaire;que les gens du pays fe feruër de (a graine pour don- ner gouft aux viandes : ceneantmoins on n'en apporte point en Italie, que ie fache. La plante que ïayfaiticy pourtraire m'a efté enuoyee par mes amis. On m'en a bien montré vne autre forte:mais d'autant qu’elle n'y approche gueres, ie l'ay laiffee. prouoquent le Aux menftrual , font vriner & refoluent tou tes ventofitez. Pafinaca: Grecs, Staphylinos: François ,Panaës, Paffenailles, Paffenades : Arabes, lezar, Ge- 247,0h Giezar: Italiens, Paffinaca: Allemans, Pafeney, ® Pafflinachen : E fpaignolz , (anaoria tlanqua : Bobem. Paffiuärk | comme an]i les Pobnoss. 39 Paffinaca fériua: Fran- Paffinaca fylueffris: 0153 Panais des jar. François, Panaës dins, Jâsnage. Carota: François ,Carrottes, © Pafenades. CHAP. LII. Le panais fauuage à les fucilles fmblables au gingi- dium :toutesfois elles font pluslarges, & vn peu ame- res. Sa tige eft droite & af- pre : laquelle produit yn mouchet femblable à ceux Z d’ancth : racine eft delagroffeur d'vn doigt, & de la longueur d’vn bon palme:laquelle cftodo- rante,& bonne à mäger,eftant cuite, Sa graine, RH en breù Galien, parlant du Ligufticum,ditainf:La racine de C4 font chaudes : tellement qu'elles Fr SV RSEDIT'O "SIC LAIOV RE TFET. en breuuage, ou appliquee » efmeut le flux men- ftrual. Prinfe en breuuage; elle eft fin uliere à ceux uine peuuent vriner qu'à grande difficulté: ou qui ont douleurs de cofté : ou fonttrauaillez d’hy Un fier& fi eft propreaux morfures 8 pointures des cr- ens. On dit que quien mangeraà ieun; fera affeuré Le ferpens. Elle aide la femme à conceuoir &cà faire tetenir. Sa racine fair vriner,& incite à luxure:& ap- liquee, fait (ortir l'enfanchors du ventre dela mere. 287 fent par tout aux iardins, & fe vendent publiquement. D’a- uantage le dire d’Auicenne leur contrarie entierement : car les carrottes ne font nullement ridees, retirées, ni dures comme bois , nimefmes adftringentes , comme ildiceftre le behen. Et mefmes fi on laifle decarrottes fecherlong temps, ce neantmoins elles ne deuiendront par trop dures. Bt puis, attendu que les carrottes ne donnét grand nutriment;il n’eft pas vray-femblable qu'elles engraiflent, & confecutiuement qu'elles engendrent la femence: ce qu'attribuent les Arabes au behen. Puis donc qu’ainfi eft,qu'ils allent chercher autre verger que le mien pour planter leur carrottes : veu mefmes que 1'ay recouuert vne plante de behen blanc,correfpondan- te du tout à la defcription des Arabes. Galié,parlant des pa- Gal. lib. 8. nais, dit ainfi: La paftenaille des iardins eft de vertu plus fimpl.mede froide en toutes chofes,que celle des champs. Toute l'herbe, & principalement la graine & la racine font vriner,& efmeu- uent le flux menftrual.Elle eft aufri quelque peu abfterfiuc:& par-ainf fes fueilles verdes broyees & appliquees auec miel, font bonnes à mondifier & nettoyer les vlceres corrofifs ; fe lon l'opinion d'aucuns. Ses fucilles broyces & appliquees auec miel; mondi-r o fientles vlceres corrofifs. Le panais des iardinsales mefmes proprietez : routesfois il n’eft de fi grande vertu:& eft meilleur à manger. Les panais fautges & priuez font fort cognuz en Italie: ear cel vne viande dont on vfe ordinairement en Carefme. Or pource peut eftre qu'on ne feme point de panais en Fran- ce, Ruellius prenclescarrottes & paftenades > qu'on mange en falade,pour paftenaille des 1ardins.De quoy certes ie m ef bahiz , veu qu'ileftoit homme de grand fauoir. Car onne trouuera Autheur Grec ni Arabe qui die la racine de la pa- 29 fe naille des iardins eftre ainf rouge , qu’eft celle des carrot- tes.On feme ordinairemét en Italie les pañtenailles.La pafte- naille fauuage croift ordinairement par les champs, & princi- alement és lieux non cultiuez. Toutes deux ont les racines lanches : & font bonnes à manger cuites. En Carefme,au defaut de poifçon;on les mange fritres, en Italie. Combien que ce nefoit viande fort propre en temps de ieufne : car elle incite au ieu d'Amour. Au refte ,ceux auffi s'abufent, qui 2 ï prennét la graine du panais fauuage , pour & en lieu de dau- Aa 1273 eus: & principalement celle dont la fleura quelque peu de NS rougeur au milieu.Car il y a grande differenceentre daucus, Su & le panais fauuagesainfi que nous dirons cy apres, pourfüy- NAVA uans l'hiftoire de daucus. Et combien que felon Diofcoride, 3 © Se quarres,& qui eft forte & & mefines felon Galien ; le panais fauuage & le daucus ayent pe N mefmes proprictez , ou bien peu differentes : de forte, qu'en defaut de l'vn on peutafleurement vfer de l'autre, en Mede- XN TER ! 1 cine: pour cela neantmoins n'eft à dire , que daucus, & le PAYNE TTIRNARX rante. Sa grune & racine anais fauuage foyent mefmes plantes. Au es ee {ont chatdés.UPrinfes et 1e me font fouuenir des carrottes , defquelles ilnefera ce me breuuage,elles Re es femble hor: de propos d'en toucher quelque mot. Nous di- RPREE à PURE N trrottes. rons doc qu'il y a deux fortes de carrottesl'vne quiafesraci- QUI NE PellUent vrinér que goutte à goutte :& a ceux nes rouges comme He de groffeur des pañtenailles des qui ne peuuent auoir leur fouffle fans auoir la tefte jardins : l'autre,de cou CA Rss net Aa droite. Elles font bonnes aufli aux eftouffemens de tiges, fueilles, mouches, fleurs; & graine femblables à É pe Famarris,& à ceux qui oncle haut mal. Elles atrirécle ftenaille fuuage. Les racines purpurines fe mangent feule- of RIRADeNE : Z ment en falade : mais les blanches, en potagesainfi qu'on fait #0 lux menftrual, & l'enfant eftant au ventre de fa me- les raues. Elles n'ont point de nerfdedans;comme lespafte- re. Eiles font generalement bonnes à toutes mala- nailles,ains font Que ce de ne ES pa dies interieures:& aux roux vieilles &endurcies. Sa ueaux. Les racines del’vne & de l'autre fonteltimees, à caule ie uë : ss à à de la douceur qu'elles ont , qui eft fi bien remperee auec vn FERSREE buéen VERS aydeala digeftion > & refoult les 1 trenchees:& eft bône aux fieures, furnommees Epia- les.On la boit,fur chemin,auec vin & poyure;pour fe garder du froid. On la baille à boire aux cheures & à bien peu d'amertume ; qu les ont vn gouft fort fauoureux. Or;pour en dire ce que ‘en penfe;les carrottes peuuent eftre tour autre menu beftail, pour leur faire rendre plus facilement leur fruict. Sefli François, Ser montain: Apothicaires , Siler mon. tannm: à Arabes, Sifahor:B arbares,Siff eos : Alle. mans, Sreinbrech: Italiens, Sefeli Mallilienfe, CHATP. RICO Le fefeli de Marfeillea les fucilles femblables au fe- noilquitoutesfois foncplus cipefles. Sa rige auf eft lus nourrie & plus forte: laquelle ietre {es mouchets mifes au nombre des paftenaïlles , combien que pour caufe qu’elles n’ont aucune acrimonie , elles ne foyent fi efficaces pour ouurir, & mefmes n’ayent telle odeur.Et ainfi icles di- rois chaudes au commencement du fecond degré, & en hu- midité &ficcité approchantes du tempeié. Elles ne font fi nutrtiues que laraue , &ne fe digerent fi toft : car elles font so compofces de fubftance plus dure.Et pource ne fe faut efmer- ueiller fi elles engendrent de ventofitez en l'eflomac, & és in- teftins, & fi elles donnent mauuaife nourriture. Bien cf vray welles fontvriner. Quelques nouueaux Simpliftes (vou Jans donner à cognoiltre qu'ils fçauent quelque chofe de nouueau)eftimenc que les carrotres purpurines foyentle Be- hen rouge des Arabes:& les blanches le blanc. Maisexami- nant de pres ledire de Serapion & d’Auicenne, ie ne me puis accorder auec ces nouveaux inuenteurs. Car Serapio dit que le behen a fes racines femblables à la petire paftenaille , en- torrillees, odarantes , & vifqueufes en le: mafchant , & qu'il dx. prouient en Armenie.Et Auicenneditque behen font quel- ques morceaux de bois de racines,retirez,& vuides par trop 60 grande ficcité,qui font toutesfois chaux & fecs au fecond de- mlib.de gré. Etenvn autreendroit , Le behen(dit- ilfont racines ri ibcord. ie fubriles & aperitiues. Or ne voy-ie point que noz car- rottes foyent minces,comme la paftenaille petite & fauuage, ni vilqueufes en les mafchant , piretirees , encores moins de bon odeur : ioint qu’on ne les apporte d’'Armenie, ains croif» Seféli Acthiopicum:Françeis, Sefeli d'Ethiopie. Le fefeli Ethiopiqueales füeilles femblables à cel- les de lierre : qui coutef- fois fonc moindres ; eltans longuetres à mode de cel- les d matrifylua. Celte plan te iecre plufeurs branches noires , & hautes de deux coudees : defquelles fortent plufieurs ierrôs d’vn pied & demi delong. Ses mouchers font femblables à ceux d’a- \ N neth:& eft {a graine mañliue comme Le grain de fourmér: cftant 2 vice. 288 AINDH M AT T'ATOLVS eftant noire & amere. Ileft plus odorant que le ffeli gue, noire, & bruflante. On la Prent en breuuage de Marfeille:& eft fon odeur fouéfue;encores qu’elle contre les deffaux de la rate, & contre la difficulté {oit plus aiguë que celle du fefeli de Marfille. d'vrine: auffi pour efmouuoir Le Aux menftrual {up- primé. Les pens du pays la mettent parmi leurs fau£- Sefeli Peloponnenf: François, Sfélide la Moree. fessauec courges,& vinaigre. Il produit plufieurs pe- tiz grains à {a cime. Lefefeli Peloponcfen, a , ie les fucilles femblables à la Celle graine,que Diofcoride appelle Sifon, & qui croit en AT + : urie, nous eft incognuëé, Et Yrayement je n’ay veu en cigüc :toutesfois elles font Autheur qui foit, la defcription de la plante qui porte cefte plus larges & plus efpeffes.r © graine: & n'apporte-on mefmes cefle graine, ni deSurie, ni Satice eft plus rande que d'autre part. Nouslalairrons donc aux Syriens , qui la co- et li de Marfeille, gnoiflent , & fauent fes proprierez. Car ce feroir grande te- à à merité,outre le danger qu y eff, d'affeurer & parler refolue- & ef femblable à celle de ment des chofes qui viennent és Regions eftranges > qui ferula. A la cime delaquelle nous font incognues. il produit vn mouchet lar- k ge:duquel depend vynegrai eAnifam: François, e Anis : Arabes, e/Âneiffm, on ne large, odorante, & char- Anexifum:lialiens, Amilo: A Usmans, Anfz, © nue.ll a les mefmes vertuz. Enifz:Efpaignolz, M1. tahalna, os T'erua dulce. Il croift és lieux afpres, & és coftaux; aupres des ruif_ 10 CAC NT ONE feaux. Onentreuue auffi parmi les Ifles. Pour parler fommaire- ment de l’anis , il eft chaud & {ec. Il fair bonne aleinc: & allege les douleurs. Il fair vtiner, & a vertu de ref. foudre : & prins en breu- uage, il defalrere les hydro- piques. Il refifte aux venins des beftes venimeufes : re- foultles ventofirez:refferre le ventre : reftreinc {es Au xions blanches des f£mmes: Creticum Seféli:Grecs, T ordylion, T'ordylon,on Gor- dylion : François, Sefili de (andie. CAEASP ONTATEININTE Le Tordylion , qu'aucuns appellent, Sefelide Candie, croift au mont Amanus, aupres de Cilicie. C'eft vne petite herbe qui iette plufieurs branches: ayant yne graine double, ronde, & faite À cfcuflon:3 © eftant odorante & quelque peu acre & mordante. Prinfeen breuuage, elle eft bonne à la difficulté d’v- rine , & pour efmouuoir & faire venir le flux men- faicvenir le lai: & prouo- ftrual. Le ius delagraine & dela tige verde;prins en queà luxure. Son parfum breuuage, au poix de trois oboles;, auecvin cuir, du- tiréparlenez > gucrit les douleurs de latefte. Broyé rant dix jours; eucrit le mal des reins. Saracincelt auechuyle rofar, & diftillé dedans les oreilles, ileft fort bonne prinfe à mode d’electuaire auec miel, forthonaux fractures d’icelles. Le bon anis eft celuy pour faire cracher & ietter hors toutes les fuperfui- quicftfrais,bien nourry;, quin’eft poudreux, & quia tez de la poitrine. bonne odeur.Le meilleuranis eft celuy de Candie:8c #9 celuy d'Egypte apres. Les Arabes appellent le fefeli, Sifileos : &les Aporhicaires le nomment Siler montanum, Le vray fefeli de Marfeille croift quaf par toutes les montagnes de Trente. Cependanc il faut noter ; queencores qu'on treuue en quelques bouti- que d'Apothicaires, le vray fefeli:cencantmoins cefte graine qu'on vent pour fefclien la plufpart des boutiques d'Apo- thicaires ; n'a aucune correfpondance au fefeli defcrit par Diofcoride ; car elle eftamere au gouft, & a la fenteur des pu- naifes, Quant aux ffeli Ethiopique & Peloponefen,iufques à pref ntie ne les auoye peu recouurer en Italie: mais ie les ay trouuez feulement cefte annee. Quant au Tordylion & fefeli de Candie, i'ay eu autresfois opinion d'en auoir en vn mien jardin , où l'auoye femé certaine graine qu’on m'a- uoit apporté, pour graine de Tordylion, du iardin Medi- cinal qui eft à Padoue : mais prenant garde de plus pres à la forme & au gouft de ladice plante ,iela trouuay bien dife- rente du Tordylion.Les biches ontefléinuentrices du fefeli: LÆriffot.de car (fefon que dir Ariftote) incontinent qu’elles ont pofé leur nat. anim, fan , elles vont cercher du fer montain > Pour en manger: ce Ub.9.c. qu'ayans faitincontinét apreselles font en ruyt,& cerchent Gal. lib.8. le mafle.Galien,parlant generalement de toutes fortes de fe- fimpl.med. fli ; dicainfi: La racine & la graine de fefeli efchauffe f fort, Carum Grecs, Caros: Francois, Carui Arabe, (ar- qu'elle fait vrineren grande abondance. Ce medicament eft K , K .. 1 Ë Kane A compofé de parties fubriles & penetrantes: par-ainf 1l cf Ha arauas04 Karui: Ireliens, Karo: Alemans, propre au haut mal, & à ceux qui ne peuuent auoir leur 6o Mattkumich,on Kim:Ejbaignolz, Alcarauez. aleine,fans tenir latefte droite. L'anis ef fort commun, & fa graine eftencores pluscom… mune, & a fes fucilles fort femblables à l'ache,horfmis qu'el- les ne font fi fort entaillees : ie di celles quifontrasde terre: car les fucilles de la cimele font plus. Sa tige ronde, haute de vne coudee,& fort branchue:vn mouchet blanc, d’odeur de miel : d'ou fort vne graine longuette , de plaifante odeur, & d’vn gouft entremeflé de doux, piquant & amer, & laquelle fert à beaucoup de chofes. Car elle eft aperitiue,digeftiue,co- coétiue;incifiue, & prouocatiue:& fi chafle les ventofitez, & fait bonne aleine.Mife dans le pain, ellele rend plus fauou- f orcux & odorant.Roftie auec menthe,elle eft bonne aux flu- xions d’eftomac.Pnfe en breuuage, ou flairce, elle fait ceffer Jes fanglots , endort, &tire la pierre hors des reins. Or pour fuyure noftre couftume,nous metrrôs icy ce qu'en dit Galié, Gal lequelen parleainfi:La graine d’anis eft fort bonne. Elle et #"P! acre & vn peu amere:& approche fort de la qualité chaude & brulante:car elle eft chaude & feche au tiers degré. Par-ainf elle eft bonne à faire vriner, & refoudre, &à appaifer les ven- toftez du ventre, : . UE Se: (CH AP. LF., CHAP LV II Le Sifon eft vne petite graine, qui croïften Su- Le carui eftvne graine fort cognuë.Elle eft chau- ric,eftant femblable à la graine d’ache, & quicftlon- de,& prouoque à vriner, Elle eftbonne à l’eftomac, fait SVR'DIOSC.A al VRE AIT. 289 fair bonne aleine, & aideà prouoque dormir, digerant les humeurs crues & indige- ÿ la digeltion. On la met és Îtes. On fait d'huyle d'aneth, qui approcheen temperature D RS Conte aux medicamés maturatiés & fuppuratifs:excepté qu'il eft vn RARoE LS CPOY- peu pluschaud, & plus fubtile & penctrant : & par-ainfila fons, & és medicamens qui vneverturefolutiue. Eftant brulé il deuient chaud & fecau penetrent legerement &iou tiers degré.Etpar-ainfileft fort propre aux vlceres par trop ÿ’ dain. Il a les mefines pro- moites & humides:& principalement à ceux qui font és par- g lan O Jen. “HS honteufes. Mais quant-aux vieux vlccres qui viennent prietez que! ans, © MAN en Ja tefte du membre de l'homme, il eft fort propre àles ci- L ge fa racine cuite comme on catrizer.Quantileft verd,iliér plus d'humidité, & à moins on fait le panais. de chaleur : & par-ainfileft plus maturatifque quandileft de ch 10 fec,& prouoque à dormir:mais neätmoins iln'eft fi refolutif. A Pour cefte caufe les Anciens auoyéc de couftumeen faire de m Les SRSQUEES Speo chappeaux, pour mettre fur leurs reftes,és feftins & bâquets. arui ce que Diofcoride nom- Ye. me Carum : & cf vne grame Cyyninum farinum, fine (ymirum färinum : Françots, NX fort cômune. Cefte plante croift er ; 1 D + V1} 7 s _ és coflaux,& par les prez,&n'eft Cumin: Arabes, (amtmsou Kemum : Italiens, (4 gueres diffemblable au panais fauuage , iettanc d'vne feule amino domeffico : e Allemans, Kimmel: Efpaigmls, racine plufieurs tiges, quadrangulaires, & d'vne coudee de (ormnino. hauteur:fon moucher garni de fleurs blanches, d'ou fort vne graine vn peu plus longue que celle d'anis, anguleufe & CH AP. DIR IN. noiraîlre. Vneracine longue, d'vngouft acre & amer. On vf en medecine fur tout de fa graine. Carelle eft aperitiue, 20 a EPA & inciliue. Elle eft fingu- liere aux douleurs froides de la mere, à celles de la tefte, &f aiguife la veuê. On fe fert de l'herbeen potage. On mange fa racine côme les paftenailles. La farine de fa racine eft fort fouucraine mife és emplaftres qui s'appliquent furles meur- trileures & cernifleures. Les Allemans meflent parmileur pain cefle graine ,\comme nous faifons le fenoil & l'anis : & en donnent goufl à leurs fauffes, & principalemét à la fauffe du poifçon. Les beaux Peres,qui ont efcrit fur Melué,pren- nent la graine des carrottes, pour carü: meisilsfaillent bien lourdement:car la graine des carrottesin’a qualité en foy qui foit correfpondante au carum: & n'eft fi aigue qu'elle puifle eltre dite chaude & feche au riers degré. Ce que toucesfois al. lib. 7. Galien dit eftre au carui , duquel il parlé ain : La graine de npl.med, carui eftaucunement chaude & feche au tiers degré : ayant vne acrimonie moderee. Par-ainfi, non feulement la graine, mais aufsi l'herbe refout toutes vencofitez , & fait vriner. Lé cumin qu’on feme, +*abon gout, & principa- ane lement celuy qui croift en Ethiopie; lequel Hippocras appelle Cumin royal. Le meilleur d'apres ; eft céluy d'Egypte : apres lequel les autres s’enfuyuent ranc par ranc. Il croift cn Galatie , en Afie, Cilicie, Terentie,& en plufieurs autres contrees. Il cftchaud & adftringent, &c fec. Cuir & clyfterizé auec huile, ou emplaitré auec fi- rine d'orge , il eft bon aux eAnethum: François, Aneth:s Arabet, Xeber,leber, vyentofitez, &rrenchees. Prins en breuuageen eau € Seber: lvaliens, Anetho: e Alemans, Dillen, & vinaigre,ileftbon à ceux qui ne peuuent auoir Hochkraur : Efpaignolz, Encldo, leur fouflle,fans tenir le col droit:& beu en vin;il fert à ceux qui font mords des: ferpens: Appliquéen ce- CHAP. LVITITI. one fecs,ou farine d'yuraye, à bo aux La decoétion des fueilles * apoftumes des genitoires : & rcferre l'abondance du d’aneth,feches, &delagrai- flux menitrual. Broyé en vinaigre, & approché du < ne, prinfeen breuuage fait nez ileftanche le fang qui en coule. Il fair deuenir N,, venirle laict:refoutles ven- paflesceux qui s’en frottent;ou quile boyuent. < tolirez; appaile les tréchees: | reflerrelévértre:reltreintles Cuyinum fyluestre : François, Cumin nuage: Ita- vomiffemens : fair vrinér : & liens, Cimino [aluarico, mitigue les fanglots.Touref- fois quien beuroit afliduel- CEA Sue LE lement, elle affoybliroit la; 5 L SS- veu, & amortiroit le fper- Camin fà me. Le parfum de fa de- se ‘coction, receu par deflouz; eft fingulier aux femmes füietes au mal de la mere. La cendre de la graine bru Ice, & enduite ; ofte & guerift les apoftumes du fon- dement: astrement le malfaint Fracre. Aire (umin fannage. L’aneth ef fort commun:& eff fi femblable au fenoil , que fouuentefois 1l trompe les gens qui ne le gouftent. Ses Es NUE font hautes d'vne coudec & demie, branchues: fes fueilles 60 3e a quafi côme poils, fes fleurs jaunes:fa graine & mouchet côme é le fenoil: fa racine ni trop longue ne gueres capilleufe.On le al. lib.6. feme par lesiardins, pour donner gouft aux viandes. Ga- lien en parle en celte forre:L'aneth et fi chaud, qu’en le peut iertré au plus haut du fecend degré de chaieur ; ou au com- iMnencement dutiers degré.Mais 1left fec au commencement dufecond ,ouàlafin du premier degré. Abon droit don- ques, cRant euit en huyle, ilrefout & appaife les douleurs; & npl. med. B Confol 290 Confilida regalis. Confolida regale. N'igella Ci- trina, A N D. Le bon cumin fauuagé croift abondamment en Ly- cie, en Galatie d’Afie, & en 13 Cartagene d’Efpaigne. L’her Ÿ becft ptite & brächuë, pro- SET duifant fes tiges grefles,& de W la hauteur d’vn bon palme: auec quatre ou cinq fueilles fort menuës, & dentelees à mode d’yne ferre;eftans chi- quetees comme celles de gin gidit. À la cime de fes bran- chesil produit cinq ou fix pe AK tis boutonsronds;au dedans defquels y a vne graine efcaillee , qui eft plus acreau gouft que celle du cumin cultiué, {1 croift par les co- ftaux. Sa graine bue en eau,eft bonne contre les ven- CA rolitez,& trenchees:&auec du vin,elleeft finculiere 20 contreles beftes venimeufes. Auec vinaigre, elle ap- paie les fanglots : & eft bonne à ceux qui ont l’efto- mac chargé d’aquofitez , & d’humeurs. Mafchece & appliquee auec miel & raifins fecs , elle ofte & efface toutes meurtriflures & terniflures:& appliquee auec les chofes deffufdites, elle eft bonne aux inflamma- tions des genitoires. Ilyavneautre efpece de cu- min fauuage, qui eft affez femblable au cumin pri- ué:lequel à chacune de fes Aeurs a vne corne; au de- dans de laquelle y a vne graine fmblable à la nielle. Celte graine; prinfe en breuuage , donne fecours à toutes morfures de ferpens. Elle eft bonne à ceux qui ont la grauelle, & à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & auec grande difficulré: & à ceux qui piffentle fang caillé auec l’vrine. Maisil conuient boire apres cela la graine d’ache bouillie, Le cumin qu'on feme eft fort vulgaire. Etpourceil n'eft befoing d'en parler plus amplement. Quand aux deux efpe- ces de cumin fauuage , defquelles parle 1cy Diofcotide, 'a- uoye efrit par ci deuanr qu'il eftoit impofible d'en recou- urer : la diligence routesfois,foing , cure & amitié à l'vtilité & bien ducommun, de Tag. Ant. Cortufus fera caufc que l'vn & l’autre reuerdironten ce mien iardin:rellement que ie uis direaffeurement queie les cognois tous deux, tant bien ils fe rapportent à la defcriprion de Diofcoride. Ie nedis donc plus que la confolida regale foit l'vne de fes deux fortes de cumin fauuage , commeie penfois par cy deuant. Au re- fre puis que 1e fuis tombé (ur la confolida regale, ie n'ay vou- Ju oublier d'en toucher vn moren paflant.Celte plante croift parmy les blez:& ne produit qu'vnerige, de laquelle fortent plufeurs petites branches menuës , longues & comparties, comme celles de la niellefauuage. Ses fleurs font fcarlatines violettes, & retirent à la violette de Mars: & produifent d'vn cofté vnecorne qu recourbe en deflus , & qui eft faite quañ à mode d’efperon à la Genette. A caufe dequoyles Alle- mans l'appellent Rittern fporn : c'eft à dire, Efperon de che- ualer. Elle porte fa graineen petites gouffes : & eft fembla- ble à celle de nielle. L'eau que l’on difille deces fleurs eft eftimee finguliere pour ofter les nuees des yeux. Prifeen breuuage , ou appliquee, elle appaife toutes les inflamma- tions tant du dehors que du dedans. Leius toutesfois de l'herbe eft à ce plus efhcace. Les Peres reucrens, quiont commenté Mefué, afferment la premiere cfpecede cumin fauuage, eftre celle efpece de melle, quieftroufle, & qui eft appellee nielle citrine. Mais à mon lugement , ilserrent grandement :car cequeles Apothicaires appellent Nigella Citrina, n’eft autre chofe que la nielle roule : & n'ya point de doute, que tourela difference qui eftentre les efpeces de nielle, ne confifte qu'en la couleur de leur graîne:carau refteelles fonr du tout femblables, &en forme, &en gran- deur , & en faueur , & mefmes en vertu & proprieté. Mais que voulons nous d’auantage? Ne yoyons-nous pas gran- 30 fo MA T THIKO ZE VS dediuerfité és graines de pauots : & neantmoins ils ne laif- fenc d'eftre tous pauors? Cela voir-onaufli en plufeurs au- tres plantes, & mefmes au infquiame, & en la laitué:car combien que leurs graines foyent blanches & noires : ce- neantmoins pour cela elles ne font de diuerfes efpeces. Par- quoy il faut que Meffieurs les reuerens, & tous deux qui les fuyuent, chauflent mieux leurs lunetres, qu'ils n’ont faic en ceft endroir, Car la premicre efpece de cumin fauuage porte vne graine palleufe & cfcarilee, en certains petis bou- tons rons & tendres, comme pourroyent eftre (èce queie penfe ) les teftes de pimpinelle : &non en teftes dures,maffi- TO ues, & malaifees à rompre, comme font celles de nielle. Le cumin , qu’on feme a les fueilles quafñ femblables au fe- noül:& ne produit qu'vnetige,de laquelle fortent plufieurs branches.Iliette fa fleur, comme le fenouil, à mode de mou- chet : & porte à force griane. Sa racine eft blanchaftre, & eft quaf à fleur de terre.llaimeles lieux chaux &fangeux: par- ainfilcroift volontiers és riuages de lamer. Le cumin eft fort vfté en viande, & s’en parfument fouuent les hypocri- tes,pour fe faire pafles , & changer de couleur, trompans le monde fous ombre de quelque fainétété. Mis dans!la natu- re des femmes, il rend les fteriles , fertiles. Appliqué tour feul il eft bon aux epiphores & defluxions des yeux: &en- duit auec miel,aux rumeursd'iceux. left fnguler à la sau- nifle , donné à l'iffue du bain , &en vin doux aux ardeursde l'vrine. Galien parlant du cumin, dit ainf: Nous nous fer- uons principalement de la graine de cumin ; comme nous faifons de celle d’anis , de ligufticum, de carui, & de perfil. T1 eft aufsi chaud queles graines que deflus : & prouoque l'vri- ne,refoluant toutes vencofitez:& eft chaud au tiers degré. eArmmi: Apithicaires, Ammeos : « Arabes, Nano. chach, e Anazuc, N'anachua, © NN anachié: Jraliens ,« Ami: , Allemans | Amey : Efpai- gnolz, Ammi. CHEAP ML AN, Aucuns appellent l’am- mi, Cumin d’Ethiopie:tou- tesfois plufeurs y mettent grande difference. L’ammi eftcommun:& eft {a graine < petite, & beaucoup moin- VAL dre que celle de cumin:& a KN le gouft d’origan. Le bon ammieft celuy qui eft net, & defon & depoudre. Ila KW vne vertu chaude, bruflan- XX, te, & defliccatiue. Prins en EE le breuuage auec du vin, ileft #W bonauxtrenchees, à ladif- ficulré d’vriner,& aux mor- fures des ferpens: & fi prouoque le flux menftrual. On le faitentrer és medicamens corrofifs ; preparez de cantharides, pour refifter aux difcultez d’yrine, que tels medicamens pourroyent caufer. Appliqué auec miel il efface toutes meurtriflures &terniflures. Prins en breuuage,ou enduit;il fait venir la palle cou- leur. 1 mondifie lamarris , files Dames s’en parfu- ment par le basauec refinesou raifins fecs. Combien quei'ayeveu plufeurs graines approchantes du 60 72 ammi; ce neantmoinsien’enay veu vne feule qui m'ait induit à croire, qu'on nous apportaft le vray ammi, d'Ale- xandrie d'Egypte. Car l’ameos des Aporhicaires eft noir (& touresfois felon Pline, l'ammi eft plus blanc que le cu- min ) & fi fémblable à la graine de perfl, qu'ileft impofi- ble fçauoir difcerner l'vn d’auec l’autre,finon au gouft,qui eft plus aigu & mordantenl'vn queen l’autre, D'auantage,veu que l'ameos n'a aucune faueur d’origan , ce que neantmoins le vray ammidoicauoir, ({elon Diofcoride) il s'enfuit notoi- rementl'4meos des Aporhicaires n'eftre le vray ARR Lou tesfois Gal.l fimpl. SVR DIOSC. tesfois Ruellius eft d'opinion contraire : pour n'auoir prins garde à ce que Pline dit le l'ammi , fuyuät l’auchorité d'Hip- LIVRE III. 291 le & profitable à beaucoup de chofes. Galien a cfté vn peu Gal.lib.7. 16g au difcours qu’il en a fait,pource qu’il vouloit reprouuer fimpmedic. js.li.20. pocrastcombien qu'il fuft forc praëtic en Pline:lequel en par- AD eanf: Cefte plante queles Grecs appellent Ammi,eft fort femblable au cumin , tellement qu'aucuns le prennent pour cumin Ethiopique. Hippocrates l'appelle Cumin Royal, pour l’auoir trouué fort vertueux en Egypte. Plufieurs ne- antmoins eftimét qu'il foit de nature diuerfe au cumin,pour ce qu'ileft plus menu,& plus blanc. Toutesfois on fe fert de l'én comme de l'autre: car en Alexandrie on le met au pain, & en donne-on gouit aux faufles & aux viädes. Voylà qu'en l'opinion de Diofcoride: & en parleen cefte forte:Les Grecs Anciens appellé le coriandre, Coriannon:& les modernes le nommét Corion:commeauff fait Diofcoride,qui dit ( fauf- fement toutesfois )le coriandre eftre refrigeratif. Carl eft compofé de qualitez contraires, & eft fort amer en fon eflen- €; su le rend fubril &terreftreen fes parties. Ila d’ailleurs yne humidité aqueufe;tiede, & moderement chaude:& tient quelque peu d’aftriétion. Au moyé defquelles qualitez 1l fait par diuers moyens les operations defcrites par Diofcoride:& dit Pline. Aurefte, encores qu'on ne trouuele vray ammii O non pour eftre fimplement refrigeratif. Au refte,ie fuis con- chez les Apothicaires , ie ne veux dire ni inferer pourtant, qu'ilnecroifle enltalie. Caril n'y a pas long temps que le Seigneur Aloyfius Anguillarius , gentil-homme Romain, & bien praëtic en la matiere des Simples ; qui auf pour celte caufe a la charge du jardin publique des Simples,qui eft à Padouë,m'enuoya vne plante d'ammi,totalement confor- me à ladefcription qu'en fait Diofcoride. Lequel certes eft bien autre que celuy dont fe vantént auoir vié ces Moÿnes ui ont commenté Mefué : lefquels fecoppent de leur cou- den mefme , difans leur ammi n'auoir aucun gouft d’oripä. La vraye & fegitime graine d'ammi, qu'on apporte d’Ale- tent de monftrer par le menu les caufes de fes operatiôs par- ticulieres : combien quemon propos {uft d'éf traiter d'vne feule,& en dire feulement monintention en£e liure.En pre- mier lieu, il me femble qu'il n’y aura point de mal, ains pour en dire la verité, fera neceffaire de repeter icy certaines me- thodes que nous auons prefcrites en certains medicamens, dont auons parlé cy delfus.Premierement donques faut no- FA non feulemét Diofcoride, mais auffi plufieurs autres Me ecins , parlent des maladies , fans diftinétion ou lmita- tion aucune. Enquoy auffi plufieurs Medecins modernes fçauans & doétes faillent grandement & en plufeurs autres xandne d'Egypte; cft linguliere pour rendre les femmes ite- 20 chofes. Car quelquefois;apres que la partie trauaillee d’ery- riles, ferciles: & de ce pluñeursen feront foy. Carreduiteen poudre, & prife en vin au poix &'vne dragme de iour à autre trois heures deuant le repas, elle les rédra fertiles:il faut tou tesfois que le mari n’habite auec fa femme que les iours que elle n’en prendra point. Orne doit on continuer telle prin- 4 er a À ” » A à al. b.6. fe que quatre ou cinqiours durät. Galien dit la graine d'am- pl. med. mi eftre fort vtile : car elle eft chaude, & defsiccatiue , & eft compofee de parties fubriles : ayant vn gouft acre & vn peu amer. Par-ainf elle elt notoirement refolutiue,& prouoque àvruner. Aurefte, elle cftchaude & feche au plus haut du tiers degré. Coriandrum: Grecs, Corion, © Coriannon: François, Coriandre: Arabes, Rysbor, Rasbera; Kuzbara,ou Kuzibara:Italiens,(oriadro: À lemans, Coriander, en Colcander: Efpaignolz ,Culantro, S C 1'iandro. LXII, Le coriandre eft fort com 4 AA mun,& a vne vertu refrige- fin, ratiue. À caufe de quoy;, JA, ruotte feche, il furuient au eu faint Antoine, & aux vl- ceres corrolifs. Enduitagec miel, ouraiñns fecs, ilgue- rift les infammations des genitoires; les charbons , & les epinyétides; les inflam- Æ&, mations & taches rouges qui viennent la nuit. Ap- \ fees &froifleesiil reffour Les efcrouélles,& les pans, & toutes autres petites tumeurs. Vn peu de fa graine bué en vin cuit, chafle les vermines du corps, & ac- croift le fperme. Siroutesfois on en prenoit trop» il y auroit danger que le fens ne fe croublaft. Parquoy le meilleur eltne la trop continuer. Son ius enduit auec cerue, litarge; vinaigre; & huyle rofat, guerit* les chaudes & ardantes inflammations; furuenues en la fuperfcie de la peau. 30 liqué auec feues concaf-so fipele,eft deuenue noire,ternie,& froide, n'ayant plus befoin de medicamens refrigeratifs,ceneantmoins ils ne laiffent d'y appliquer medicamens refrigeratifs,côme auparauât:au lieu qu'ils deuroyent euacuer l'humeur peccant, & vfer de medi- camens à ce propres & conuenables. Quelquesfois aufsiils s'aydent de medicamens refolutifs : &neantmoinsils fe font fors de guerir les eryfpeles, & inflammatiôs aigues. Et tou- tesfois ils mettent par eferit , qu'il faut vfer d’autres medica- mens au commencement des eryfpeles,& quand les inflam- mations viennét à croiftre: & d’autres,quand l'inflammation commence à pailer. T outesfois ce n'eft le vray moyé de gue- rir lcfdices infammations.Car depuis que l'inflammation,& la chaleur & l'humeur colerique font oftees,ce n’eft plus ery- fipele, & n’eft plus befoing d'y vfer de remedes refrigeratifs, nide ceux qui oftent les chaleurs & infämations, & qui eua- cuent les humeurs coleriques. Et tout ainfi qu'on iuge la tu- meur eftre procedee de caufe froide,qui aduient du commen- cementenla partie meurtrie & ternie, ou par coups , ou par autres accidens:& que pour refoudre ladite tumeur;on y ap- plique des medicamens chaux & refolutifs :aufsi fi la maladie chaude fe change en maladie froide, il faut pareillemét chan- ger le nom de la premiere maladie, & luy bailler le nom dela feconde.Que s'il te fafche de l'appeller autrement,& de chan- er de nom:li faut-il péfer(comme mefmes aucuns efcriuent) eftant enduit auec pain» ou 40 que autres font les remedes,dont on doit vfer au commence- ment, & autres font les remedes de la declination de la mala- die:combien qu'ils n’eftimét ceux dela declination,froids.Et en cefte forte, s’ils le veulent ainf,on pourra toufours appel- ler cefle maladie, eryfipele:mais de l'appeler chaude & enfla- mee,apres qu'elle k refroidie, il n’y a point d'ordre. Et par- af n'eft befoing y appliquer lors de medicamens refrigera- tifs , comme fait Diofcoride : lequel dit que lecoriandreen- duit auec pain , ou gruottefeche, gucrit les eryfpeles. Car le coriandre auec du pain, ne guerira iamais l’ery fipele chau- desaigué,enflammee, & rouge:ouy bien quand elle ef refroi- die. Pour cefte caufe nous auons dit és liures precedens, que quand il fera queftion d'experimenter les operations & ver- tuz particulieres d'yn medicament,il faut choifir la plus fim- ple maladie qu'on pourra trouuer;,pour faire cela. Mais il ya plufeurs Medecins , qui ne cognoillent que les maladies font pou la plufpart compofees des le commencement : & que eryfpele parfait eft autre maladie que l'eryfpele chaud, que nous appellons Flegmon : & queaufsiil y a des inflam- mations moyennes , qu'on appelle eryfpeles Hlegmons, & Flegmons eryfpeles: & que d'ailleurs quelquesfois on les treuue fi egaux & femblables , qu'on ne fcait lequel furmôre. Quelquestois aufsi l'eryfpele eft ocdemateux & froid : & quelquesfois fcirrheux & auec durtez :tant font concatences les maladies , qu'elles fonc compofees de plufieurs accidens: 6ocomme nous auons demonftré plus amplement autre part,& Le coriandre cft herbe affez commune & cognuë. Satige ef mince , &d'vne paumec & demie de longueur, & bran- chue. Ila fes fucilles d'embas fmblables à celles de capillus Veneris : quant à celles qui verdoyent à l'entour des bräches & tiges, ds font plus minces, &entaillees plus menu. Sa fieur eft blanchaftre, d'ou fort à modede grappe vne graine ronde & ridee. Toute la plante a vne mauuaile odeur; com- me de punaife:la graine eftant feche deuient odorante,& vti- principalement én nofire pratique. Erentant que peut con- cerner la matiere prefente , je diz que l'eryfpele parfait nefe peut gucrirauec Îc cataplafme que deflus. T'entens l'eryfipe- le cfîre parfait , quand Ja partie eftremplie de fluxions bilieu- fes. Irem que le coriandre ne foit refrigeratif,on le peut mef- mes cognoiftre au dire de Diofcoride, lequel dit, que le co- riandre refoulr les fcrophules & cfcouélles, auec farine de fe- ues. Orie ne penfe point que Diofcoride mefmes voufsit ap- B 2 pliquer 292 AND. MATTHIOLVS pliquer vn medicament refrigeratif, pour refoudreles fcro- Hicracinm maius: Hicracinm miintus fules. Carencores qu'il at ordonné plus de fix cents fortes ANG Franços,Petir de medicamens pour refoudre les fcrofules : ce neantmoins AO + tous font de temperature chaude , & de vertu refolutiue. Hicracinm. Hieracim. . Voylà quedit Galien:lequel eft du tout contraire à Diofco- . LÆuicen. ride,quant au coriandre. Auicenne,voulant maintenir Dio- l5.2. 0.144. fcoride,efcrit côtre Galien en cefte forte: Galien a efcrir,que Je coriandre eftoit compofé de diuerfes temperatures,& qu'il abondoit en terreftrité, coniointe à vne aquofité tiede, auec uelque peu d’aftri@tion. Mais, felon mon opinion, l'aquo- fé du coriandre eft froide, & non tiede:fauf qu’il y pourroit auoir quelque peu de fubfäce chaude meflee : laquelle eftant 1 © fubrile, feroit ayfee à fe côuertiren vapeurs. Etcelaa cfmeu Hunaym à en parlerainfi: Galien, repugnant à Diofcoride, dit le coriädre n'eftre froid. Maisie fuis d'opinion contraire: veu que Archigenes , Ruffus , & plufieurs autres modernes ont fait mention de la froideur du coriandre : lequel eft na- turellement froid à la fin du premier, & mefmes au commen cement du fecond degré. Combien que flon mon opinion, il oit aufsi fec, & riranc à quelque chaleur. Mais Galien dit le coriandre eftre totalement chaud. Ce que peut eftreeft aduenu à caufe de cefte particule de chaleur, qui eften luy, laquelle fe pert, & s’efuanouir,quand on le boit, ou qu'onle mange. Autrement il n’en faudroit gueres bailler pour faire 20 CH AP mourir la perfonne, à caufe de fa froideur. Galien dit d’a- , uantagce:Puis que le coriandre refout les fcrofules, comment L $ e x eft-il pofsible qu'il foit froid? À quoy on peut refpondre,que Le grand hieracium alatigeafpre, rougealtre, pi- cela vient d'vne certaine imprefsion & proprieté fecrette,qui quante,&creufe. Ses fucilles fontvn peu chique- eftau coriandre. Oubienqu'ilaen luy vne qualité fubtile, Tee s & par rl one urentiron ten qui peut penetrer & entrer dedans, laiflant la froideurau NH ne EM nds Il RER dehors. Mais quand onleboit toute ceftechaleurs'efaa- D'ables à celles de fonchus. PROS AUEURS nouit, & n'ya que la froideur quiopere danse corps. Voylà iaunes, quifortent decertainesteftes longues. Ileit comment Auicenne contredit à l'opinion de Galien.Etcom refricerarif, & quelque peu adftringent: & pat-ainf, bien qu'il y ait grande apparence de raifon &de verité en fon nue applique ileft born aux chaleurs & inflaime dire:ce neantmoins veu que Galien n’a eu fon pareil à efplu- DR dec Soi ; 5 b cher la nature & propreté des plantes, tant en leur gouft,& ; QMATIONS deleftomac. : ORANS PES ISTEAUSRES odeur ; que en leur fubftance & couleur, par vne longueex-” appaife les rongemens de leftomac. L’herbe, auec perience qu'il auoit, coniointe à vne fcience Philofophique, fa racine, enduite, eft fort bonne aux pointures des ou 1leftoit confommé : il me femble qu’il vaut mieux fuyure fcorpions. 1 petit hicracium, ne rilles chique- fon opinion,que celle des autres,qui qu'ils foyent. Brafauo- lle ee er Le lus neantmoins ayme mieux faillir auec Auicenne, quebien Tes alentour;par INFeFUALCS EL PLOGUTIOC PERLES TI dircauec Galien. Lequel ignorant que quaf par tousles ges tendres & verdes : defquelles fortent plufieurs prez de la Tofcane le coriädre croift de foymefme, dit qu'on . feursrondes & iaunes. Il a les mefines proprietez trouue feulement du coriandre cultiué. Au refte, pource que Mol proces Diofcoride diticy , que le coriandre trouble le fens , & l'én- a pre ; rendement : & que d’ailleurs, plufieurs,tant Grecs que Ara- bes, dient que fon ius prinsen breuuage , fait mourir la per- fonne : eft aduenu, que plufeurs ont deffendu l'vfage du co- riandre:l'opinion defquels ray autresfois fuyuie.Mais main- tenant iay chagé d'opinion : car le coriädre ne trouble point l'entendement, f on n'en mange partrop. Dequoyne fe faut trop efnerueiller: veu melines que le vin, dont nous vlons ordinairement, prins tropabondamment , caufe dou- leurs & grandes maladies : & eftouffe,& mefmes fait mourir la perfonne. Mais fi on en vfe moderement, outre les autres proprierez qu'ila, il fortifie l'eftomac, ayde àladigeftion, fait fortir hors tousexcremens,refñouyc le cœur,aiguife l’en- tendement,& efclarcit & viuificles efprits. A femblable rai- : ; 7 S 1d & s'efelarcif. fon donques nous pouuons dire , que tant s’en faut quela ie efperuiers fencifenrdn Sn Re se Las = î i ent la veué,au ius de cefte herbe;en l'egratignät auecles on- RE air Mo e Le 4 o8les. Elle IE vn laiét blanc:& de Se proprieté quele ; À ' : PRE ment, Car mefines Galien ordonne ( fuyuant l'authorité É ee SE ee Os d’Archigenes) de prendrevne cueilleree decoriandre,àceux tig£: L SNS son ne p2l Te Tlenes 8 SE ñ _ font a à de Fe À me S Te Soil price nec le fee DE le ue el ymeon 5etht, uyuant ‘opinion € Galien, dit le coriandre QE s e F pe : a eftre bon à l'eftomac , & quille fortife : faifant demeurerla au des OA ein d AE » : » PATLC ae , a É es Re A ee yeux;,côtre les fluxions d’iceux. Son ius beu,au poix de deux derement. Parquoy due ne font à receuoir quiblafimentl'y- ©boles;auec vinaigre & eau,lache & purge le vêtre.Ses fueil- fage du coriandre : car onen peut vfer, pourueu queonn’en * ps bruflees, & fes RS ne = : reuuage , auec vinaigre. E yes: prenne immoderement, & en trop grande abondance. De fa Fes £ > CARTE FE ARE He CS La Ari graine broÿee fi l'on faupoudre la chair frefche,ellenefecor- Principalementf PO Re rompra fitoit en efté. Beuen eau ileft bon aux defluxions 6odu vin & du vinaigre;aux D ie SABRE phalanges. d'eftomac, & du ventre. Au reftela graine ne fe doitiamais Elles feruent de contrepoyfon à tous venins , excepté ceux employer en medecine,que premieremét on ne l'ait deftrem. Qui eftranglent & ortene Li sonne DEILERE ess àla peetrois iours entiers en vinaigre. vefsie, & la cerufe. Appliquees fur le ventre,;auec miel & vin- aigre;elles font bonnes côtre toutes douleurs &accidés d’ice- à : ; : { luy pour les guerir.Leur jus facilite la difficulté d'vrine.Cra- Hieracium: Grecs, Hieracion,on Sonchiris: François, teuasles ordonnoiten breuuage aux hydropiques , au poix Herbe d'Efperuier;on Cicorec ianne: Italiens, Hie. de deux oboles, auec vinaigre, & vncyathe de vin. Au re- raciosou Cicerbisa fte, nous auons defa parlé d'aucunes proprietez particulieres s 4 que ces herbes ont : comme de prouoquer à dormir , refre- ner Le grand hieracium croift ordinairement par toute l’Ita- 4olie : & eft fort femblable au laceron , ou à la laitue fauuage. Quand au petitsil eft fort femblable à la cicorcc:horfmis que ces fuerlles font quelque peu plus afpres. Ilsonttous deux leurs fleurs iaunes, lefquelles en fin fe côuertiflenten bourre. Le grand n’a qu'vne feule racine,qui eft droite & femblable à celle du laceron,ou dela laitue. Le petit en a à force. Et l'vn & l'autre iettez en tige rendent vnius de laiét acre & amer. Je ne trouue point que Galié ni Eginctaen ayentfaif mention, en leurs hures des fimples.Pline les met au râc des laitues fau Plindi,: uage:.difant ainf:Aucuns appellét cefte herbe,hieracia,pour- APT SVR DIOSC. ner l'appetit de luxure, & la chaleur Venereique,purger l'e- fomac, & accronitre le ang. Reltent encores autres proprie- tez; outre les precedentes, Carelles refcluent toutes vento- fitez,addouciflent les rots, aydent à la di peftion,& n'engen drent aucune crudité, In'y a chofe qui ue meilleur ap- petirsou qui le Face plus perdre que ces herbes : & par-ainfi il ya moyen d'en vferen l'vne & en l'autre operatiô. D'ailleurs fionenmange abondamment, elles lafchent le ventre: mais fi on en mange peu,elles le reflerrent. Elles digerenc & refol uent la grofleur de la flegme : & felon aucuns, elles mondi- fient & purgent les fens. En vfant defdites herbes , elles font bonnesauxdeuoyemens d'eftomac,y adiouftât quelque cho fe douce, pour moderer la vertu afpre & penctratiue du vin- aigre, és faufles qu'on en fera. Quand lafegme ef groffe & viqueufe, ily faut mertre du vin d'abfnche, ou du vinaigre fcyllitique. Étquäton a la toux;il y faut mefler del'hyffope. Aux fluxionsd'eftomac , & aux durtez des entrailles, on les prent aueccicoree fauuage. Les blanchesfe peuuent pren- dreeen plus grande quantité, &principalement par gens me- fancoliques ; & rrauaillez en la vefsie, Praxagoras l'ordon- noit aufsiés dyfenteries. Enduites furles bruflures frefches, auantque les puflules & velsies y foyentleuces , elles y font fort bonnes, auec vn peu de fel. Les appliquans du commen cement auecafronitre,ou efeume de nitre fur les v Iceres cor- rofifs,elles y font fingulieres, pour les arrefter : & broyces en vin, &appliquees furle feu faint Antoine, elles y fent fort : bonnes. Leurs branches broyces,& appliquees auec gruorte feche, &eau froide,mitiguent les fpafmes, & les douleurs des diflocations. Appliquees auec vin & gruotte feche;elies font bonnes aux bubes & bourgcôs & aux efchambouilleures.Es pafsions coleriques, aucuns les ont ordonnees , cuytes en la aefle : à quoy les branches font fort bonnes,combien qu’el- es foyentfortameres. Aucuns les mettent en infufon de Jai@. Leurs branches bouillies font fort bonnes à l'eflomac, ainf qu'on dit. Pline dit ceschofes , tant des laitues fauua- ges;quedes Hieracium. ZApium bortenfe : Grecs, Selinum cepaum: F rançois, Perfil: Arabes, Charfs,(arfison Charés: Italiens, Apio domeftico, © Perroffello:e Allemaus Perer- filion, © Pecerlin: Ejpaignolx, Perexil. CH AP: Lx RTE L'herbe du perfil a les Ÿ ]Z 2 coriandre.Enduit auec pain, SN ou gruotte feche, il elt fort k& bonaux inflammarions des \ Va yeux. Il appaife & mitigue ZE Les chaleurs de l'eftomac: re & refout les durtez des ma- Ksx, melles, caufces du laict pru- Ge, melé & figé. Mangé cru + ou cuit, il prouoque à vri- # be&de faracine, prinfe en = ÿ . * breuuage, fert de contre- poyfon : car elle prouoque à vomir : elle refferre neantmoins le ventre. Sa graine eft plus efficace à faire vriner. Elle eft bonne contre les venins des fer- pens : & ferr de contrepoyfon contre la litarge: & fi refoulrtoutes ventofitez. On la met és medicamens quifont bons à ofterles douleurs, & éstriacles, & és medicamens ordonnés pour la toux. RO À Elcofélinnm, 04 « Apism palusire,;on Paludapinm: François, Perfild'eau,on de Marais on, e Ache: Arabes, À falés: Italiens, Apio palufire: Allemans, Æpffich; ons Eppich: ESbaignols, Perexil d’agoss œ eApio. Oreofilinum , fine, e Apium montannm : Françoss, 20 KS ner. La decoction de l’her-5 o LIVRE AIN. 193 Perfil de Montaigne : e Arabet, < Acrafélinum: lraliens, eApio montano : Efpaignoiz , Perexil monte/in0. Perrofélinnm,fiue Perrofé ini Macedinicum. Perfildemarais. DPetrofilinum Macedenicum. L'elcofelinum croift és lieux aquatiques. Al eft plus grand que le perfil, & a les mefmes proprietez. L’orcolelinum produit fa tige haute d’vn bon palme, laquelle procede d’yne racine mince & fubtile. De fa tige forrent plulieurs branches,qui portent des mou- . chets plus menuz que ceux de ciguë ; combien qu'ils foyenrfmblables. Sa graine elt femblable à celle de 3 Ocumin : & eftlonguctre,acre, fubrile,&odorante. Il croift és montagnes, &és lieux pierreux. Sa graine & racine, buës en vin, prouoquent Pvrine, & les fleurs des Dames : & les met-on és conferuarifs & antidotes , & en rous medicamens chaux, & propres à faire vriner. Cependant routesfoisil ne fe faut abu- fer,prenans pour orcofelinum, 4 per fil de montagne, celuy quicroift parmi les rochers: car c’eft vne autre efpece de petrolelinum.Ce petrofelinum coilt prin- cipalement en Macedoine, és rochers inacceflibles:& mefmes proprietez que le 40 a la graine femblable à ceile d’ammi:toutesfois elle eft plus odorante, & a vn gouft fort & aromatique. Ceite graine prouoque Pvyrine, & le flux menftrual: & eft bonne aux trenchees, aux coliques pailions , & % véntofitez de l'efomac. Piinfe en breuuage, elle foulage les douleurs des reins, des coftez , & de la veflie. On la mer és antidotes qui prouoquent à vriner. Hippoflinar, ou Lenisticum, on Olxfivram: Fran- gois, Ache,on,bien Ache large, Len vhe,ou, Linef2 che: Arabes, Salés: [zaliens, Leniftico;ot, Hippofe- Les Latins appellene lache , Olufatrum : & et different à la plante qu'on appelle Smyinion, quels fraliens appellénr Mace- rone : felon que nous di- rons cy apres. Il eft plus rand & plus blanc que le perfl.Il produit fa tige hau te, creufe , rendre, & route femee de lignes ; à mode de veines. Ses fueilles font larges, & virér fur le rouge. Son fucillage eft fembla- BAES blei 294 ble à celuy du rofimarin , eftant toutentaffé de fleurs: jettant à k cime plufieurs petits boutons, premier quela fleur. left tour chargé d’vne graine noire; longuette, forte, pleine, & 7 à Saracine et menuë, blanche , odorante ,& qui fair bonne alcine. Il croift és lieux ombrageux & marefcageux. ILeit mis au rancdes herbes qu’on mange;tour ainfi que le erfil. Saracine cft bonne à manger, & cruë,& cuite. Les fucilles & les branches cuites, font aufsi bonnes à manger:& s’accoultrét de par foy ; ou auec du poi- fçon,ou bien on les confit en faumure cruë.Sagrcine buéauecvin miellé;prouoque le flux menitrual, En- duite, ou prinfe en breuyage, elle efchauffe ceux qui font en friffon : & eft bonne à ceux qui ne peuuenr pifler que goutte à goutte. Sa racine a les mefines proprierez. Tous les Medecins & Simpliftes de noftre temps, & mef- mes ceux qui fe font eftudiez de reftablir la vrâye cognoiflan 20 ce des Simples, tiennent d'vn confentement,noître perfil des 2 Api% des Lardins eftre le vray A piü des Anciens,lequel ils appelloyent <Æxiens. Apium fatiuum, © A l'opinion defquels certes ie n'oferoye contfedire : veu que les proprietez de noftre perfil font du toutcorrefpondites à celles de l'Apiumcultiué desAncienc. Plin.li10. Car Pline en efcrit ainfi: Le perfil eft de fortbon gouft:aufsi cap.it. en vf£-on forten potage, & pour donner gouft aux faufles Gale.lib.1. & viädes, Galien aufsi en dit de mefinc;lequel en parle ainf: dealimfac, Entre autres herbesle perfil eftle plus commun ; eftant fort bon à la bouche, & à l'eftomac. Lelquelles marques feren- contrent en nolfre perfl: car il nya herbe pluscommune au feruice de table, qu'eftle perfil. Awreflecombien que nous nous en féruions ordinairement à accouftrer & à donner gouft aux viandes : ce neantmoins Chryfippus , & Diony- fius(felon que dit Pline) eftoyent d'opinion qu'on n'en deuft Perfil de- manger aucunement : d'autant qu'ileftoit dedié 4ncienne- dié és ban- ment pour en feruir aux banquets des funerailles : &que quets des d’ailleurs fon regard nuit à laveué. Item, quela tige du trefpafex. perfil femelle engendre les vers : ioint aufsi, que ceux quile continuent à manger, deuiennent fleriles;foyenc mafles, ou femelles, Item, que fi vneaccouchee mange du perfil , l’en- fant qu'elle allaitera fera fubiet au haut mal. Toutesfois le perfil mañle n'eft fi dangereux que la femelle. A cefte caufe le mafle n’eft mis au râc des herbes prohibees de mäger. Voylà qu'en dit Pline, Parquoy ce n’eft de merueilles fi nos mede- 40 claire: à tel cins modernes deffendent le perfil à ceux gui font fuiets au haut mal. Veu donques que; fclon les raifons & autoritez que deflus ,il nous appert affez noftre perfil eftre le yray Apium cultiué des Anciens : il faut condurre &tenir pour Aie com relolu , que l’ache cômun des Apothicaires eft l'eleoflinum mur. de Diofcoride, lequel nous auons nommé perfil de marais, Car al croift en lieux aquatiques & marefcageux : ayant la tige & les fucilles plus grandes,& plus cler-femces que le per- Theophr.de fil. Theophrafte Je defcrit en cefte forte:L'ache desmarais,qui mat. plant, Croiftés marais & auprés des ruifleaux , a fes fueilles cler-fe- lib.7.4.6. mees, & qui ne font aucunement veluës, & cftdu tout fem- Col. lib. blable au perfil,en odeur, en faueur, & en figure. Columelle cap.3. de re appelle lache des marais fimplement Apium, difant ain, raft. L'apium fe peut tran{pläter & femer:mais fur tout il fe plaift en eau,& pource au ffi le met-on ioignantles fontaines. Que fon veur qu'il produife de fueilles larges, qu'onlie d'vn pe- tit linge tant que trois doigts pourrôc empoigner de {a grai- nt, puis qu'on l’enterre : pareillement fi on veuc qu'il ait la fucille crefpuë, qu'on pile d'vn pilon de faux fa graine dans Ynmortier, gu'on l'efcorce, puis qu'on l’enterre:ou bien lors mefmes qu'il fort , qu’on le roule & enueloppe fur vn cylin- dre. Voÿlaqu'il dit. D'ou auffi ont appris les jardiniers de noître temps à rendre crefpu lache des marais, duquel ils parent les jardins, Au refte Ruellius s’abufe,prenant le mace- ron pour l'ache, ou perfil de marais:caril y a gräde difference entrele fmyrnium,qui eft appellé Maceron,& l'elcofelinum, & l'hippofelinum:comme fera plus amplemét dit au chapitre Orcofélinä, fayuant. Quant à l'orcofelinum , ou perfl de montaigne, Dioftoride ne fait aucune defcription de fes fueilles ; finon que ce paage fuftcorrompu,;comme ie penfe qu'il foit. Mais Theophraîte & Pline ont defcut le perfil de montaigne, ayät les fucil'es de ciguë, & la ragine mince & grefle. L'vnd’eux dit, qu'la la graine femblable à l'aneth : & l'autre dit qu'il — oO AND; M À LAHEOE VIS cf fmblable à l'anech quant à la tige : combien qu'elle foi plus grefle que celle d'aneth. Et delà eft venu qu'aucuns ont eftimé le paffage de Theophraîe eftre corrompu, oùil dit , que l'orcofelinum a les fueilles femblables à la = guc. Carilstiennent qu'il faut qu'il y ait au lieu de, 439 r* PiAa Ed rortiu Etudes, c'elt à dire ,ila fes fucilles fembla- bles à la ciguë , xe@4xte tal pmvarela iuçrer, ceftä dire, 1la les celtes femblables à celles de pauor, Er à cela les induit l'e- xemplaire Grec de Diofcoride : lequel fait feulement men- tion des teftes de pauor, & non des fucilles de cigue. Touref- fois ‘ay pluftoft opinion qu'il y ait faute en Diofcoride, que en Theophrafte:combien que Hermolaüs Barbarus foit d'o- pinion contraire. Car outrece que Pline eft de l'opinion de Theophrafte, l'exemplaire d'Oribafius met xanis ; c'eftà dire ciguë, & non syravtie, c'eft à dire pauor, D'auitage, ray fouuentefois trouué és montaignes , du perfil du tout fem- blable à la defcription qu’en font Theophraîte & Pline. Car fes fueilles eftoyent du tout femblables à celles de cigue :; & eftoit fa racine menué : & produifoit fa graine en vn mou- chet, à mode d'aneth: Toutes lefquelles marques font forc conformes à la defcription de ce perfil de montaigne. Joinc que c'eft chofe plus approchante au naturel du perfil d’auoir les fueilles femblables à la cigué, & chiquetees alentour, & de porter fa graine comme fait J'aneth,que d’auoir & produi re de teftes comme fait le pauot. Quantau petrofelinum Petrofe Macedonieum,combien que par cy deuant on n'en air point ÆAaced veu en Italie:fi eft-ce que par la Sas &foing d'aucüs, qui 4m. en ont fait venir la graine de Macedoine,on en treuue main- tenant en quelques jardins, Taq.Ant.Cortufus m'en a fair re- couurer : par le moyen aufñfi duquel ‘ay diuerfifé & orné mon iardin de plufieurs plantes eftrangeres & rares. Le pe- trofelinum donc Macedonicum a les fucilles femblables au perfilcommun,ou à celuy des marais,moindres touresfois:fa tige grofle, branchuë , auec beaucoup de concauité d’æfles: fes fleurs blanches : fa graine quaficommeceluy desiardins, © de bonne odeur & amere, Parquoy ceux fe rrompent gran- dement, qui de leur propre mouuement & auétorité priuce RAT petrofelinum Macedonicum eftre le perfil com- mun, Quant à l'Hippofelinum,f ce n’eft la plante qu'on ap- pelle Lewifticum,ie n'ay rien qu'on luy puifle rapporter. Car fi on prend garde à la grandeur de fes fucilles & façon des ti- Æippofe ges; & branches, & autres particularitez, horfmis fa fleur & #r- graine qui ne correfpondent à l'hippofelinum de Diofcoride, ic m'afleure,pourautant qu'il cft plus gräd que les autres for- tes, & qu’ileft quaf fémblable, on n'aura occafs de fe fafcher fi ‘appelle l'hippofelinü, Leuifticum.Ce â ren dis toutesfois, n'elt point pour m'obftineren telle opinion, &contrarier au autres, ains par-maniere d'effay, pour rendre la matiere plus Froutesfos qu'ilme foit permis de le mettre au lieu de l'hippoflinum, Quelques vns eftiment que ce foit le laferpitinm:les autres la libanotis de Theophrafte qui por- re fruiét : mais ie penfe qu’il s'en faut beaucou p. Brafauo- lus,s’arreftant fur la faufle tradu@tion de Marcellus, prend le maceron, pour hippofelinum. Car Marcellus tradudteur de Diofcoride, a dit (contre touresfois le dire de Diofcoride) la racine d'hippofelinumeftre blanche au dedans » & noireau dehors : or les exemplaires Grecs de Diofcoride ne font au- cune mention du noir. Qui eft vne raifon fuffifante pour môftrer le maceron & l'hippofelinum eftre chofes diuerfes: veu que leurs racines font du tout contraires & diuerfes en o couleur, Et quant à Marcellus,ie penfela caufe de fon erreur auoir efté, pour auoir veu en Theophrafte que les fueilles d'hippofclinum eftoyent fort fmblables à celles du perfil de marais : & qu'il produifoit vne tige haute & veluë, ayant la racine noire , & groffe comme vn reffort, d'ou aufii fortoit vne graine noire, & plus groffe que graine d’ers. Quoy fuy- vant Marcellus, a adioufté à Diofcoride, que la racine d'hip- pofclinum eftoit noire. Mais il falloit confiderer que T heo- eue ne parloit de l'hippofelinum de Diofcoride: car ce uy qu'il defcrir, & celuy de Diofcoride font bien diuers : de forte queie penfe que Theophrafte parle du maceron. Ce qu'on peut ayfement conieâurer aux parolles de Diofcori- 6o de & de Galien :lefquels dient qu'il y a certains Autheurs qui ne font aucune différence entre l'hippoftlinum & le Smyrnium, Entre lequels Theophrafte peut eftre comprins, Au refle, Fuchfus , encores qu'il foit fçauant homme, a neantmoins grandement erré,prenant l'hippofelinum qu'on appelle Leuifticum, pour Smyrnium, qui eft noftre Ma- à } ceron. Et combien que du commencement il ait doéte- F#/h deb; ment efcrit l'elcofelinum n’eftre autre chofe que la graine Por, pl. cap d’ache , dont vfent les Apothicaires ; ceneantmoins 1lerre 291, @ Lik Par-apres ; en ce qu'il dit la graine de petrofelinum- eftre de comp.mei appellce aid, fage , parlant du perfil Macedonique, il dit ainf : Qu S VR"DTOSC: LIVRE! TIT appellce des Apothicaires,praine d'ache:carles A pothicaires yfent de la graine d'ache , pour celle d'eleofelinum, & non pour celle de petrofelinum:lequel ne fe peut recouurer nien Gale,lih,8. grainc,nien herbe, Galien, parlant des efpeces de perfil, dit pl, med, ainfi : Le perfil eft fichaud , qu'il fait vriner, & prouoque le Bux menftrual. Il refout les ventofitez,& plus la graine que l'herbe. Quant au perfil de montaigne & au leuiticum , ils ont mefmes proprietez : routesfois la leuefche eft plus foible en fes operations, que n’eft le perfil de montaigne. Eten vn autre paflage du mefme lure, vn peu deuant,parlant du pe- trofelinum ; 1l dut ainfi : La graine de petrofelinum eft fort 29$ d'aneth. Sa graine eft femblable à celle de chou, eltantronde,noirc, forte, & de gouft de myrrhe:relle- ment qu'on peut prendre ayfément vne odeur pour lPautre. Saracineeit odorante, forte & piquanteau gouit,& qui chatouille la gorge : & eft molle;tendre, & pleinedeius. Son efcorceelt noire au dehors , & verde ou blanchaftre au.dedans. Ilcroift parmi les és coftaux,& és lieux fangeux,& és coinps & ors des terres & poffefsions. La racine, l’herbe,& la profficable : aufsi eft route l'herbe, &la racine,laquelle eft der ograine font chaudes. On confit les fucilles en fau- mefme naturel que la graine, combien qu’elle foit plus foi- ble en fes operauôs. Quant à la graine,comme elle eft forte, acre, & amere au gout, aufsi eftelle chaude & incifiue en {es operations. Er par-ainf elle prouoque efficacemét & l'vrine, &le flux menftrual, & refout toutes ventofitez. On la peut al. lib, x, donc dire chaude & feche au tiers degré. Eten vn autre paf- uant au petrofelinum , le meilleur croift en Macedoine, & lt fort commun, Aucuns l'appellent Eftreaticum, pourraifon du lieu oùilcroift Toutesfois il n’y en peut auoir grande abon- dance: veu que le lieu où ilcroift ef precipiteux, ruineux & petit. Ce petrofelinum Eftreatique , qu'on apporte de Ma- meurc; & les mange-on à mode de compote. Elles font bonnes à refférrer le ventre. Sa racine, prinfe en breuuage, eft bonne aux morfures des ferpens. Elle mitigue la roux : & eft bonne à ceux qui ne peu- uent auoir leur fouffle fans tenir le col droit,& à ceux quine peuuent vriner, qu'à grande difficulté. En- duire, elle refout toutes durtez, apoftumes, & tu- meurs frefches , & fait cicatrizer les playes. Cuire & appliquee par le bas, elle fair auorter. Sa graine eft cedoine és autres régions, ne croift en trop grande abondan 20 bonne aux accidens des reins, de la vefsie, & dela ce mefmes en Macedoine, Maisiladuient au petrofelinum de Macedoine , comme au miel d'Arhenes, & a@fvin de Fa- erne.Carles marchäs;quien font trafique, dient toufiours que leur miel eft d’Athenes : & leur vin , de Falerne : & leur petrofelinum,de Macedoine : car ce peu de petrofelinum qui ctoift en Macedoine,n'eft point baftant pour en fournir tant deregions, En Epire on trouue à force petrofelinum : aufsi fait-on à force miel és Ifles Cyclades. Mais rout ainfi qu'on vent le miel des Ifles voyfines à Athenes, pour miel d’Athe- nes:aufsi apporte-onle petrofelinum, d’Epire à Macedoine, & delà par toute la Theflalonie,où ileft prins & vendu pour petrofelinum Macedonique. Autant en fait-on du vin de Falerne. Car comme ainfi foit que leterroir & vignoble de 3 Falerne foit bien petit , en Italie: les marchans de vin fauent fi bien leur meflier de brouiller & fofiftiquer le vin, qu'ils cnuoyent & vendent leurs vins, pour vins de Falerne, quaf ar toutes les prouinces fuiettes à l'Empife Romain, Quant à toy, en deffaut de petrofelinü Efreatique, necrains point de mettreés compoftiôs de Triacle, d'autres petrofelinum, Carcombien que les autres petrofelinum ne foyent fi efñ- caces contre les poy{ons,& contre les morfures des beftes ve- nimeufes, qu'eftle petroflinum Eftreatique:ce neantmoins ils ne font moins propres aux autres maladies, pour lefquel- les principalement les T riacles ne font faitescomme font les trenchecs de ventre, debilirez d'eftomac, hydropifics, & au- tres femblables maladies qui ne fe gueriflent principalement ar Triacles, D'ailleurs,le petroflinum Eftreatique rend la ace plus amere, & principalement quand il eft frés : car il eft différent des autres perfils , eftant extrememenc forr, #& trefamer. Smyrnium fue Olnfatrum: Francois, e Maceron: e Arabes, Seniruion: E SPaignolz, « Apio e M acedo- nico: lraliens, M aceron, Ÿ « Alexandrin. CHAP, Lx. Le maceron ; que les Ci- liciens appellent Petrofeli- num,croift en grande abon- dance au Mont Amanus. Il produit à forceietrons : & {a tigefemblableàl'ache. Ses Roy. fueilles fonc plus larges, graf ES fetres , & penchans contre terre: lefquelles font roides, & d’odeuraromatique,con- SNS iointeà vnecertaine acrimo_ nie plaifanre , cftans de cou- leur pañle tirant fur le roux: ESA les mouchets quifontau def fus des branches eftans faits en rond ,comme ceux ratte : & attire le Aux menftrual , & l’arriere-fais. Prinfe en breuuage en vin elle eft fort bonne aux fciatiques , & pour mitiguer les ventofitez de l’efto- mac, prouoquer la fueur, & faire rotter : & fpeciale- ment elle eft bonne, prinfe aufsi en breuuage, aux hydropiques, &aux ficures, quine font conrinues. Quibien confiderera tout-sles marques que Diofcoride attribueau fmyrnium , iltrouucra noftre maceron luy eftre fort fémblable. Carla tige du maceron eft femblable à celle d'ache: & produit à force iettons. Ses fucilles font plus lar- ges que celles d'ache: & font graflertes, roides , penchantes contre terre,& ayans vne odeur aromatique,coniointe à yne plaifante acrimonie:eflans de couleur pañle; tirät fur le roux. D'auantage, à lacime de fes tiges, il porte des mouchets fem blables à ceux d'anerh: & ala graine plus groffe que celle de chou, laquelle eft longue, noire, forte , retirant à l'odeur de myrrhe, Sa racine eft odorante,forte,tendre, & pleine de ius: & eft noire au dehors ,& verde ou blanche au dedans, Tou- tes lefquelles marques fe rapportent quaf au fmyrnium de Diofcoride. Toutesfoison pourroit dire que la femence de maceron n'eft ronde,comme eff la graine de éhou:ce que tou 40 fésfois Diofcoride diteftreen la graine defmyrniü. À quoy nous refpondons ; que puis que toutes les autres marques du maceron font correfpondantes au fmyrnium de Diofco- ride ,qu'il ÿ peut auoir faute en ce paffage de Diofcoride. Ou bien que la femblance des deux graines nefe prent en la rondeur:mais qu'elles font femblables en autre chofe. Au re- Île; combien que Diofcoride ne face aucune mention qu’on femaft le maceron és iardins:& qu'ildie qu'ilcroiften Cilicie au mont Amanus , & par les coftaux, & lieux pierreux &e non culriuez:ce neantmoins du temps de Pline on le femoit parmi les jardins :ainfi que bien il demonftre, mettant le fmyrnium au ranc des herbes des iardins: duquel il parle Pln.ibro. ainfi: Le Smyrnium fe femeaufsic{is lieux:& a vne raci- cap.vit. © ne qui a l'odeur de myrrhe. Galienaufsi en dit de mefme: Galelib.2. lequel engarle ainfi : Le maceron a bon gouft:aufii fe vent-il de 4/; bien à Rome. ILeft plus fort & plus chaud que n’eft l'ache: & tient quelque peu de l'aromatique:parquoy il eft meilleur à faire vriner, que n'eff le perfil, la liuefche, & la berle : & eft fingulier à efmouuoir le flux méltrualaux femmes. Au prin temps il produit vne tige fort bonne à manger , tout ainfi que font les fucilles :lequelles fe monftrent en hyucrauant que Jaracine ierte fa tigezauquel temps aufoi l'ache n’a point detige. Mais quand le maceron commence à ietrer fa tige, ilefl en fa vraye faifon:foit qu'on le mange cru, ou cuit auec huyle & garum,y adiouftant du vin,ou du vinaigre, Aucuns 60 ‘€ mangent comme lache, auec vinaigre & garum : & d'au- tres y mettent vn peu d'huyle, Voylà qu'en dit Galien :le- quel met Je Smyrnium au ranc des herbes des iardins, qu'on mange. Au dire duquel s'accordent bien les Siciliens , lef- quels dienr que en Sicile;le Maceron iette au printemps vne tige fort tendre, laquelle eft fort bonne à manger: & prin- cipalement quand on la mange auec poyure & fel, comme Pa fait lescardons. A quoy s'arreftant Manardustient pour B 4 fac, Gal. lib Æmpl.n 296 refolu noftre maceron eftre le vray fmyrnium de Dicfcoride. Par-ainf donques Ruellius ne fait à receuor : lequel dicle maceron éftre lache, ou perfil de marais:prenant pour fmyr nium,le leuifticum,que nous appellons Leuefche. Il{e trou- ucen Candie vn autre plante, que l'on dit eftre appellee Smyrnium de Candie. Élle a les fueilles plus grandes que noftre maceron, & en iette cinq d'vne méfme queut, dente- lees en leur circonference, & d'vn cofté vers leur iflue ron- gnees , comme fi on les auoit taillees expres auec cifeaux. Celles qui font en la tige font bien d'vne autre façon: car elles font rondes , & puis font comme pañlces au trauers de AND. MATTHIOLVS on efluue les dents malades de fa decoëtion. Bue en vin, elle ef finguliere aux efouffemens dela mere. Elle aide Les fem- mes à conceuoir , qui ne peuuen: conceuoir , à caufe de leur froideur : & fer: grandement à la digefhon. Malchce ,elle purge auec grande efficace la flegme du cerueau. Puluerizee & bué fouuenten vin, elle obuie aux maladies prouenans de caufes froides. Er par ainfi elle eftbonne aux nie & au malcaduc. On dir que prenant vne cueilleree de celle pou= dre, auec vin pur,demie heure auant l'accés , qu'elle guerift dela feure quarte. Elle fait bonne aline, & fortifie tous les fens. Elle eft bonne à la pefte, & quafñ contre toutes poyfons; la tige & rainceaux, d'ou elles fortent,à mode de la perfolia-1 o & contre routes morfures ou pointures des beftes venimeu- ta, fanseftre en rien ereneleés. Sa tige eft ferme & ridee, & parcillement nouee fous les fueilles , d'ou & du milieu de la perceure des fucilles fortent de petites branches, ayans aufsi plufeurs rides. A la cime des tiges & branches elle portevn mouchet diuifé comme en petites grappes , ayant de fleurs blanches, vne graine non femblable au chou, ains ronde, # faite à angles, & pointueaubout,de couleur iaune noiraftre, d'vn goultaigu & amer: & font lefdites grappes attachces à Jôgues queués & ridees. Ie n’ay point veu fa racine frefche: teux routesfois qui m'en ont enuoyé , l'a font femblable à noftre maceron & en forme, & en gouft, odeur & faculrez. Quantä moy , pouren dire rondement ce que i'en penfe, 20 r'eilime qu'elle eft plus eflôgnee du vray Smyrnium de Dio- 8 fonde, que n'eftnoftre maceron. Galien, parlant du fmyr- ed, num, dir ainfi:On appelle le fmyrnium, Hippofelinum fau- uage. C'eft vneefpece d’ache,& de petrofelinum. Ilavertu plus grande que l'ache, &moindre que le petrofelinum.Ilef- meurle flux menftrual, & fait vriner : & eft chaud &fecau tiers degré. Ceux de Cilicie appellent petrofelinum , celuy qui croit au mont Amanus.T'outesfois il y 2 vn autre fmyr- nium qui eit plus fort que le fmyrnium commun, & n’a tant d’acrimonie que le petrofclinum. Par ainf il eft propre à ap- pliquer fur les vlceres : pource qu'il deffeche fans douleur: & relout routes durtez & tumeurs:eftant au refte,de qualité & proprieré femblable à lache , & au perofclinum. À cefle caufe on fe fert de fa graine pour prouoquer les fleurs aux Dames: pour faire vriner : & pour eflargir l'eflomac à ceux quiontçourte aleine, Voylà qu’en dit Galien. Tmpératoriase AStrentia, O lrutinm : François, Orrache, Imperatoire, ou, Benioin François. Au refte, il y a certains Mo- dernes,qui,s'abufans aprés celle ria,ou Otruche, prennent ladite plante pour {myrnium : fe fon- dans furce que fs racines font noires en de 1OFS : & verdes au dedans. Mais ils s’abufent bien, ne prenans garde aux marques & de l'vne & de l'autre plante. Or puis que nous fommes tom- bez fur le propos d'Imperato- ria, nous n'auons voulu laifler pañer la maiefté de cefte herbe, fes vertus &proprietez.On trou ue de fort bonne Imperatoria, & en grande abondäce, és hau- tes montagnes du val Ananic,;au deffus de Trente#Elle pro- duit fes fueilles femblables au fphondylium ; ou panais fau- uage : toutesfois elles font moindres, & prés de terre : eflans roides ; afpres,& veluës. Elle ietre vne tigede deux coudees de haut , qui eft rougeaître, ronde, & veluë : à lacime de la- quelle y a des mouchers reueftus de Aeurs blanches :lefquels portent vne graine piquante & odorante côme celle de filer montanum.Sa racine n'eft trop longue, & et moyennement plante qu'on appelle Imperato- 40 fes. Elle eft fort propre à ceux qui ont courtealeine, & aux oppilations : & fert aux hydropiqués, & à ceux qui font tra uaillez dela ratte. Pour conclufon, elleefthauffe coures les parties du corps,occupees de froideur. Veu donques les gran des proprietez de cefte herbe, ce n'eft de merueilles fielle a incrité le nom & titre d'Imperatoire, comme herbe referuee aux Empereurs & Roys. Elaphobofcum, fus Cerni ocellum: Aucuns lap- pellens Gratia Dai. LXVI. CLAPASR La tige d’elaphobofcum eft femblable à celle de fe- noil, ou de rofmarin, eftant compartie par neudz. Ses fueilles font de la largeur de deux doigts, comme celles du terbenthin , eftans fort longues ; chiquetees alen- cour, & quelque peu rudes &afpres. De fatige fortent < plufeurs brâches &ietcons» lefquels portent des efmou- chetres {emblables à celles ; d’aneth, chargees de graines aufsi femblable à celle d’aneth. Ses fleurs font rouf- faftres. Saracine eft blanche, douce,& bonne à man- er: & eit de la longueur de trois doigts, & de la groffeur d'yn. Satige,quand elle eff rendre,eft bon- ne à manger. Sagraine,prinfe en breuuage auec du vin, eftbonne contre les morfures des ferpens. On dit que les biches, mangeans de cefteherbe, fe gue- riflent des morfures des ferpens. Combien que aucuns fe vantent d'auoirtrouué l'elapho- bofcum en [talie,fafans profefsion de le monftrer en plante en leurs tardinsice neanrmoins l'herbe qu'ils monftrent pour elaphobofcum, à plufieurs chiquetures en fes fueilles ; lef= quelles font fort polies & liffees: En quoy on peut voirceite fans parler & de fa forme, & de $0 herbe eftre du tour autre que elaphobofcum : froutesfois il faut adioufter plus de foy à Diofcoride que à Pline. Car Pline, parlant d’elaphobofcum , le defcrit ainfi : Elaphobo- fum ales fueilles femblables au maceron: & a fatige nouce, comme celle de ferula , eftant de la groffeur d'vn doigt: & produir fa graine à mode de boutons , tout ainfi que la feru— Jatoutesfois elle n’eft amere. Il eft fort bon à manger. Voylà qu'en dir Pline. Or pource que Pline eft totalemenc contrai- re à la defcriprion qu’en fait Diofcoride, Manardus penfe Plin.li cép.22 l'exemplaire de Pline auoir cfté corrompu en ce pailage. At 1 relte, Ruellius dit le vray claphobofum efire cognu de peu de gens,encores qu'il foit commun en France : cftimant ela- grofe ; ridee, dure , & de [ubftance comme de bois : laquelle 60 phobofum etre celle plante que les apothicaires & Herbo- eft noire en dehors ,tiranc fur leverc au dedans. Elleavn gouft fort mordant, & piquant: & eftodorante , & vn peu amere.En quoy on peut iuger La racine d'fmperatoria chau- de au uiers degré complet ,ou au commencement du quarr, & feche au fcond. Elle eft finguliere à refoudre les ventof- tez de l'eftomac , des inteftins , & de l'amarris : & par-aiaf elle eft fort bonne aux coliques pafsions, & aux trenchees du ventre. Elle prouoque l'vrine, & leflux menftrual. Ladite racine, cuite cn gros vin, cit fort bonne au mal des dents, f riftes appellent Gratia Dei, & dontils copolent vn onguent qui porte fon nom. Toutesfois ie ne pourroye eftrece l'o- pinion de Rueilius, s’il entend par Gratia Dei, celle herbe dont vfent les Apothicaires , & dent nous auons parlé au chapitre del’hyflope. Car cefte herbe afes branches & fes fueilles fort femblables à l'hyflope : & n'approche aucune- ment du fenoil, ni du rerbenthin. Par-ainfi donc, ou il faut qu'il yaitvneautre lante qui foit nommee en France, Gra- tia Deiïou bien Ruelliusaerré. Quantà moy ray fouuenr, rencon Gratia SVR DIOSC. rencontré & en Goritie, & auprés de Trente, cefte herbe, que nous auons icy fait pourtraire au vif: laquelle ie tiens cltre ou le vrayelaphobofcum ; ou plante qui luy eft fem- blable , tant eA correfpondante à la defcription qu’en fait ale.lib.6. Diofcoride. Galien dit;en peu de parolles: is npl.med. eftchaud &fubril en fes parties: & parainf one peut dire fc au fecond degré. Foœniculums: Grecs, Marathrum: François, Fenoil: Arabes, R aienigi: Iraliens, F inochi 0:eAlemans, Fenchel : Efpaignolz, Hinoio, © Funcho, CH AP. LXPVII, 10 Mangeant l'herbe du fe- noil , ou beuuant fa graine, auec orge monde, cela fait WA". venir le lait aux femmes. NZ La decottion des imes du <=. fenoil, appliquee parle bas, < fert aux douleurs des reins: \ car elle fait yriner. Bue auec du vin, elle fert aux morfu- res des ferpens:& prouoque <— 20 RE TU En le flux menftrual. Bueauec An 2 IS eau froide, elle arrefte l’ap- AN Lt NN petic defordonné de vonur, TRI MIN & mirigue les ardeurs &c SN ! chaleurs de l’eftomac. Ses racines broyces & appli- quees auec miel ; feruent aux morfures des chiens. On tire le ius des fucilles & des branches : lequel, feché au foleil, fe met és medicamens qu’on prepare pour efclarcir la veué, Ontire aufsile ius de la graine verde, & des branches &racines taillees menu au premier iet des fueilles. En lEfpaigne Occidentale le mme de fenoil iette yne liqueur femblable à la gomme. Et ail. pource faire quand il eften fleur, les gens du païs couppentlatige du milieu, qui eftla mere-tige, &cla mectent auprés du feu , à fin de luy faire rendre {a gomme par la vertu de la chaleur du feu : & eft cefte gôme beaucoup meilleure aux yeux que n’eft le ius. pre Foœniculum erraticum:Grecs, Hippomarathrum:Fran gois , Fenvil faunage: Italiens, Finochso falmario: eAllemans, V'uild fénchel. C'H°A'P: Il y a aufi du fenoil fauuage, qui eft grand : lequel porte vne graine femblable à celle decachty. Sara- cine fent fort bon. Prinfe en breuuage;elle eft bonne à ceux qui ne peuuenr pifler que goutte à goutte : & eftant appliquee, elle efmeut le Hux menitrual. Sa racine; où fa graine, prinfe en breuuage, refferre lef © ventre: elt bonne contre les morfures des ferpens: rompt la pierre : & purge la iaunifle. La decoction des füueilles ; prinfe en breuuage, fait venir le laict en abondance: & purge les femmes nouuellement ac- couchees. Ilya yne autre forte de grand fenoil , le- queliette.vne fucille longue, menu, & eftroite : &c produit vne graine femblable au coriandre, eftanc ronde; piquante, & odorante. Il eit chaud de fon na-60 turel', & ales mefmes proprietez quele fenoil: tou- tesfois il n’eft fi vertueux ,ains eft plus foible en fes operations, LZXVIII. . Les fenoils,tät priué que fauuage , font fortcommunsen Tofcane. Quant au fenoil priué, on le feme au moys de Fe- LIVRE IIL 297 urier au commencement du Printemps,és lieux pierreux, & qui font à l'abry du Soleil. Le Fenoil a vne certaine douce acrimonie ; qui le rend de fort bon goaft : aufsi s’en ferton forten cuifine, outre les vertus medicinales qu'ila. Pline, Plm.li.19, parlant du fenoil ; dit ainf: Les ferpens ont demonftré pre- cap.13. mierement les vertus du fenoil, defpoulläs leur vieille peau, aprés en auoir goufté : & s'efclarciflans la veué au ius d’ice- luy. Etdelà a venu que les hommes aufsi l'ont eftimé bon aux yeux, & pourefclarcir la veuë. On cueille fon ius lors re fa tige eneft pleine : & le feche-on au foleil , à fin de s’en rotter les yeux anec du miel. Cela fe peut faire par tout: toutesfois Îe meilleur fe fait en Efpaigne de la gomme qui en fort , & de la graine frefche. On prent aufsileius des ra- cines ; en lescoppant , quand premierement ellescommen- cent à ietter, Il y a aufsi du fenoil fauuage, qu’aucuns appel- lent Hippomarathrü, &Myrfineum;lequel a les fucilles plus Ærippoma- grandes que l'autre, & a vn gouft plus mordant. Il eft plus rathrum. aut,& eft gros comme le bras, & produit fa racine blanche. Il croift és lieux pierreux & chaux. Diocles met encores vne autre forte de fenoil fauuage:lequel produit vne fueille lon- gue &eftroite, & la graine femblable aucoriandre. Voylà qu'en dit Pline:lequel a quaf tout emprüté fon dire de Dio- fcoride. Quant à cefte feconde efpece de fenoil fauuage ; qui produit fa graine femblable au coriandre, ie n’en ay point encores ouy de nouuellesen Italie. Diofcoride adit apres Nicander en fes Theriaques,que la racine de fenoil fauuage eftoit finguliere aux morfures des ferpens.Galien parle ainfi Galelib.7 du fenoil : Le fenoil, dit-il, efchauffe de telle forte , qu’on € fimpl. med. peut eftimer chaud au tiers degré. Toutesfoisiln'eftfidef— ficcatif:car en cefle qualité 1l peut eftre mis au premier degré. Aufsi fait-il verur le lai@: ce qu'il ne feroit, s’il eftoittrop defsiccatif. Par ceftemefmeraifonileft bonàlaiaunifle. 11 fait vriner, & cfmeut le flux menftrual. Il ya aufsi vn fenoil fauuage, qui pour raifon de fa grandeur , et appellé Hippo- marathrum. Sa racine & fa graine font plus HARLENEN que celle du domeftique:aufsi fontelles bonnes à refferrer le o Yentre. Toutesfois elles n'ont grande apparéce d'aftri@tion. Sa racine, & principalement fa graine, ont quaf femblable nature au cachry : & ont vertu deromprela pierre, de guerir Ja jaunifle , d'efmouuoir le flux menftrual , & de faire vriner. Toutesfois il n’eft fi propre à faire venir lelai& comme le precedent. 11 yavn autre fenoil fauuage, qui a la graine ronde & mordante, & femblable au coriandre. Ilales mef- mes proprietez quele fenoil fauuage : toutesfois ileft plus debile en fes operations. Daucur, fine D'aucus Gallica Phinio: François, Car- rotte fanuage:e Arabes, Ducu, Gexar,0n,Ciezar: Taliens, Danco : Allemans, Becrvvnrtz : Efpais gnolz , Dauco Crerico. Aurre Daucus. CH A P. Aucuns appellent le daucus, Daucium. Celuy qui croiften Candie , a les fueilles femblables au fenoil: toutesfois elles font moindres , & plus menuës. Sa, tige eft de la hauteur d’vn bon palme: &fon mou- quäd cp chet femblable à celuy du coriandre. Sa fleur eft mache, @œ blanche:& fagraine forte, blanche, velué,& *de fort oderante. : bonne 298 AN D:Y MA D'PHTO LS bonneodeur quand onlamache. Sa racine eft dela fonde fon aquoñté, que la graine : car aufi elle eft de tem groffeur d’un doigr, & de la longueur d’vn bonpal- perature chaude. di me. Il croift és lieux pierreux, & expolez au foleil. Delphinium. Ily a vne autre efpece de daucus, qui eft femblable CH AP. LXX. au perfil fauuage. ÎLeft fort-odoranr, aromatique, & bruflant au gouft. Le meilleur croift en Candie. La troifiefine efpece porte les fucilles femblables au co: riandre:& ierte es Aeurs blanches:ayant la teite & la raine fémblablei celle d’aneth,&:fon mouchet com me celuy de panais. Sagraine eftlonguerte, comme celledecumin, &eftforte. Les graines detous font chaudes. Leur graine,prinfe en breuuage; fait vriner, & fortir le Aux menftrual , & l'enfant hors du ventre de la mere: & fi guerift les trenchees , & mitigue les vieilles roux. Bue en vin elle furuient aux pointures des araignes phalanges. Enduite elle refout routes Le Delphinium n’a qu’vne racine, de laquelle il produit certains ietrons d’vn pied & derhi de long,& plus: lefquels porten: de petites fueilles , longues, minces , & chiquetees, & qui reprefencent la forme 10 va daufin, dont aufsi herbe a ptins Le nom. Sa fleur eft femblable À celle du violier blanc, & eft rou- ge. Elle porte vnz graine femblable au miller, & ce en certaines gouffes:laquelle eft de celle efficacecon- tre les fcorpions ; qu'il ne fe trouue medicament plus fingulier à ceft effect , que cefte graine. On ditque + ” prefentant cefte herbe aux fcorpions,*ils deuiennent vs perclus, & comme amortis: mais quand on la leur forest tumeurs. On fe fert feulement de la graine des au- tres daucus : mais quant au daucus de Candie, on £e fert aufi de fa racine , laquelle prinfe en breuuage auec du vinseft finguliere contretoutes poyfons» ye- nins,& dangers de chofes venimeufes. Combien qu'il y ait des rechercheurs d'herbes qui affer- ment n’y auoir aucune différence entre daucus , &le panaus fauuage,difans Galié & Egineta auoir efté de cefte opinion, ce neantmoinsils etrent grandement. Car combien que à la verité , daucus foit vne efpecc de panais fauuage : pour cela neantmoins ce n'eft le panais fauuage , duquel Diofcoridea éfrir cy deffus. Car fi Diofcoride euft prins ces deux plantes pour yne mefme plante, 1l ne les euft feparees par diuers cha pitres. Au refte, pource que aucuns eftiment que Galienne fait aucune différence entre lefdites plantes :il fera bonde voir & cfplucher s'il cft ainf. Quant à moy;le plus grand ar- gument que ’aye pour affermerque Galien eftime ces plan- tes diuerfes , eft que fuyuant Diofcoride il a traité defdites plantes par diuers chapitres;leur affignant proprietez & na- turcs diuerfes. Car il parle du daucus au fixieme liure : & du panais fauuage ; au huitiefme liuredes fimples. Cela donc me fait iuger que Galien y a mis difference : & que ceux qui dient du contraire(fuyuans l’epinion de Ruellius & Marcel- Gal Lb. 6. Aüs}errent grandement. Car outre ce que Galien a parlé def- fropl. m d. dises plantes en diuers chapitres, 1! monfire bien traitant da daucus,que ce n’eft le panais fauvage;difant ain: Le daucus fauuagc,qu'aucüs appellent Staphylinus,n’ef f bon à man- lique. En quoy Galien monftre affez que s que luy,qui appellent daucus,Panais fauuage. arquoy ie merefouls, auec Diofcoride , qu'il y a trois efpe- ces de daueus: dont le plus commun en Italie ;, eft celuy qui retire au panais fauuage:car on le trouue en grâde abondan ceésriues de mer, & par toute la terre de Senes.Touchanr au daucus Crerique,ie penfe qu'on l'apporte feulemét de Can- die. Quant au Daueus,qui a les fueilles femblables au corian dre, & la graine femblable au cumin, il eft au fsi fort commun cn Italie. & en Allemagne & Boheme, Le pourtrait de cefte forte reprefente en noftre herbier Alleman la feconde efpece de peucedanum. Ce qui €ft aduenu par la faute des Impri- meurs, lors que r'eftois abfent de Prague; à caufe de la pee. Gae.lib6. Galien; parlant du daucus, dit ainfi:Le daucus fauuage,qu'au fmpl. med. cuns appellent Panais, n'eft fi bon à manger ; que celuy qui fe culriue: routesfois ileft plus vehément en fes operations. Le domeftique eft meilleur à mäger:mais iln'eltfi vertueux que le fauuage. 1la vne vercu chaude & acre, qui le rend fubtilant & penetratif. Outre cela fa racine engendre ven- tofitez:eftant pour céfte raifon allez propre au ieu d'amour. La graine du daucus domeftique, eft aufsi incitatiue à luxu- re , & auieu d'amour. Mais celle du daucus fauuage n’eft point flacueufe , ni venteufe : & pour celte caufe elle eft bon- ne à faire vriner, & à efmouuoir le Aux menftrual. Voylà ce que Galien dit des proprietez du daucus. Lequel par-apres, parlant de fa graine, & de fes proprietez;dit ainf : La graine de daucus a vne vertu vehemente à efchauffer:de forte qu’el- le tient le premier ranc des medicimens propres à faire pif fer, & à efinouuoir les fleurs aux Dames. Elle eft fort pro- pre à refoudre , par la tranfpiration des pores , eftant appli- quee par dehors, L'herbe aufsi amefme vertu que la graine, combien qu’elle ne {oit fi efficace en fes operations; pour rai= ofte de deuant;ils reprennent leur vertu. Il croiftés lieux afpres , & qui font à Pabry du foleil. Ilyavne 29 autre forte de delphinum ; que les Romains appel- lent Buccinum,qui eft femblable à autre :routesfois ila fes fueilles & fesbranches plus grefles. Ila les mefines proprietez que l’autre:ce neantmoinsil n’eft fi vertueux en fes operations. Ruellius dit que en France y a vne herbe qui n'a encores point de nom;laquelle eft du toutconforme au delphinium. pus à l'Italie ie n’ay encores fceu perfonne qui y ait trou ué le vray Delphinium. Qui me fait penfer , que tant s'en faut que le delphinium de Ruellius foit le vray &legitime delphinium : que mefme ray opinion que ce chapitre a cfté adiouflé à Diofcoride. Etme Énble que c'eitauec quelque rajfon : veu que ni Galien,ni Oribafius, ni Eginetan'enont fait aucune mention, que ie fache : lefquels neantmoins ont fuiuy Diofcoride tant en la defcription ; queen la proprieté des fimples. D'autres prennent pour delphinium;la Confo- lida regia, que nous auons autresfois eftimé eftrevne efpece de cumin. Mais attendu qu’elle ne produit qu'vne tige,fans produire plufeurs iettons : & que d'ailleurs fes fueilles ne font aucunement femblables aux daufins : ioint aufci que fes fleurs ne retirée point au violier blanc ; ie ne puisapprouuer nifuyure leur opinion:encores que Fuchfus en foir. Mais & 4 luy &les autres errent grandement, flon moniugement: attendu que ces grans perfonnages fus mentionnez en ont fait aucune mention : qui routesfois ont prins de HDiofcori- de tout ce qu'ilsont efcrir des Simpies : & que d'ailleurs , ce chapitre ne fe trouue en vn certain vieil exemplaire de Dio- fcoridesefcrit en langue Lombarde;fur lequel Marcellus s’ar- refle fouuent , & lequel l'ay veu és mains du Seigneur [can Albert Vvidmanftad , Chancellier de l'Auftriche Orien- tale. Ce que monftre allez rout ce qui cftefcrit du delphi- nium , eftre vne vraye fable :ou bien que ce chapitre n'eit de la fa&ture de Diofcoride. 1 30 Sena: «Arab, Sené: Italiens , Sena: « Allrmanr, Senet : Efhaignelx, Sen de Alexandria: François, ! Sené de Lehant. 5° , Aurefte,ilya plufieurs, qui s’arreftäs à la figure des goufles du fené , le prennent pour del- phinium. Mais leur erreur eft fi euident, qu'il ne fe faut arrefter àle contredire. Car pofé le cas que ce chapitre fuit de Diofco- ride : eft-ce que en la defcri- ption qui en eft faire,ce font les fueilles , & non les goufles , qui font faites à mode de daufins. Joint que les fueilles de delphi nium font minces , longues , & chiquetees: & fes fleurs rouges. Tellement que la defcription du delphiniumeft telle, qu'ellena aucune côformité auec celle du fené:felon que nous verrôs plus ample S VR"DIO SCT LTYR E'TIL 299 amplement cy deffous. Et puis que fommes fombez à parler fueilleeft femblable à celle de fenegré. Du commencement, & du Sené, encores qu'il n'y ait Autheur Grec qui en ait fait mefnes durät les trois premiers ans , il neiette qu'vnietton: mention, niDiofcoride, ni Galien,ni Egineta : & que d'ail- Mais par-apres il commence à ietter fes branches : de forte leurs; le fené ef fort propre à purger & euacuer les humeurs qu'au quatriefme an il eft arbre parfait. Voylà qu'en dit fuperfues , fans aucune violence : ie n’ay voulu laifler pañler Theophrafte, En quoy on peut voir combien le fené eft dif- ceite occafñon, fans parler du fené , & de fes proprietez ,tant ferent du baguenaudier, Fuchffus homme fort praétic & en at l'autorité des autres , que par l'experience qu'enauons, Grec & en Latin, fe retirant dela faute qu'ilauoit commife, € fené dôques a les fucilles femblables à laregliffe : lefquél-* dit qu'il ne faur appeller le baguenaudier,Colytea,ains Co- Colytes les font efpeñfés,graflettes, &ayans le gouft defeues, Satige lutea. Ercertesilaraifon:carilya grande difference entre cft de la hauteur d’vne coudee : de laquelle fortent plufieurs” colytea & colutea , felon que dit Theophrafte au lieu preal- petites branches, douces & pliables comme vn ozier. Ses … legué, lequel en parle ainf : La colytea, qui croift aupres du fleurs font jaunes , & femblables à celles du chou, ayanscer-, mont Ida,eftyvne autre efpece d'arbre. Elle iette à force bran- fains petis traits rouges. Apréslefquelles iliette certaines! * ches, & eft fort fucilluë, & produit plufieurs aifles, ou æfle- petites follicules ou goufles recourbees à mode d'ynefau- rons. C'eft arbre n’eft fort commun, & s’en trouue peu. Ila cille : lefquelles font fi plattes naturellement, quelagoufle les fueilles femblables au laurier À larges fueilles : toutesfois de deffus rouche celle d'embas: au dedans d'icelles yavne ellesfont plus larges & plus rondes : de forte qu’elles retirent graine noire, tirant fur le vert, laquelleseft fi femblableaux aux fueilles d'orme, combien qu'elles foyent plus longuet- pepins de raifins, qu'il feroit fort difficileles pouuoir difcer. teseflans vcrdes au deflus, & bläches & veneules au deflous. ner de prime veuê. [celles gouffes pendét de toute la plante, Son cfcorce eft afpre comme celle dela vigne, Sesracines renans à Vne queué primme & fimenut,quelagraineeftant foncerelles,, & efparpillees du commencement : routesfois meure,au premier vent la gouffe tombe. Cefte plantecrainr ellesfontaufsi récoquillees, & fortiaunes. On dit que c’eft Je froid ; fur toutes plantes : & par-ainf il la faut femerau arbre ne porte ni fleur nifruiét. Aux parolles de Theophra- moys de May : & fine pafleral’Automne fans mourir. Ce fleon peut aifément juger la difference qui eftentre colutea, que j'ay efprouué fouuentesfois, Carlafemant deuantledit qui eftnoitre baguenaudier, & colytea. Au refte, combien reinps ; le froid la faifoit mourir : & la femant plus tard , elle 20 que du temps de Theophrafte le baguenaudier fuft eftimé nevenoit à perfeétion , pource que l'hyuer la faifoit aufsi arbre propre & particulier de Lipara:ce neantmoins j'en ay mourir. Serapio parlant apres Abohanifa, touchantlefené, veu beaucoup de plätesen plufieurs lieux, & principalement dit ainfi : Le fené fe garde fec. Il portefesgoufleslongues& à l'entour deTrente, ou ren ay montré premieremér à plu- faites à croiflant , au dedans defquelles la graine fe trouue fieurs curieux de cognoïftre les fimples. Toutesfois pour re- arrengee l'vne aprés l'autre, Ses gouffestiennétà vnequeuë tourner à noftre fenc : Mefué dir les follicules ou goufks de mince & fort menu: lefquelles par ce moyen tombentau fené,eftre beaucoup plus laxatrues quefes fueilles, Auquel premier vent. Ceux qui gardent les brebis,les cucillent pour contredit ouuertement Manardus, & auecluy, tousles me- engrefler leur beftail. Voyla qu’en dit Serapio.Ruellius,pre- decins; & mefines l'experience ordinaire qu’on en voir.Bra- nant pied & fondement fur les dernieres parolles de Serapio, fauolus neañntmoins ; femblant maintenir Mefué , eft d'opi- prend pour fené, ceft arbre, que nous appellons Baguenau- nioncontrare à tous les medecins. Pour auoir déc quelque br. de dier, & que Thcophrafte appelle Colutea:pource queles refolutiondecefle difpute, ie diray ce queï’en fçay ; tant par olant. pafteurs du paflé en engrefloyent leurs brebis & moutons. À longue experience;que autrement, fans later perfonne. En a.17. Ruellius donc ; qui peut eltre n'auoit iamais veu planté de 3 © premier lieu doncil faut noter, qu'il y a deux efpeces de fol- ea. fené (combien qu'ilcroiffleabondammentenltalie,oùonle liculesou gouflés de fené, qu’on garde feches : dont lesvnes, en feme ordinairement , & principalement enla duché deFlo- eflans fechees fur la plante, tombent d'elles mefmes : & dans rence)ne penfoit point le fené eftre vneherbe:ainsl’eflimant icellesontrouue yne graine noiré, & quaf toute fenee, Les arbre, il print le baguenaudier pour fené, eftimät quecefuf- autres fe cucillent auant qu’eftre meures, & font efpeñles, fent mefmes plantes. Mais fon erreur fedemonfireenceque pefantes, & pleines de ius , lefquelles on fait fecher fur de le baguenaudier iette {es gouflesrouges ducommencement: clayes à l’ombre:&defquelles on en trouue bien peu à védre. lefquelles par-apres deuiennentblanchaftres, & enflees,com Ercerteselles ne font moins purgatiues & laxatiues que les me eftans pleines de vent : & qui eftant preflees, fontvnpet fucilles de fené,fclon que ray veu par plus de mille experien affez haut. La graine, qui eftau dedans, eft ronde, & faite à ces. Quant aux premieres , dont quafitoutes les boutiques mode de lentille. Quant au fené, il croift en gouflés faitesà font pleines à Venife,elles ne font quaf point laxatiues,tant mode de croiffant, lefquelles ne font pleines de vent:ainsont s'en faut qu'elles approchent le naturel des fueilles. Telle- au dedäs vne graine femblable à pepins de raifins. Loint aufsi 40 ment que Mefué ne peut eftre reprins fimplement : d'autant quele baguenaudier eft vn arbre qui vit longremps:maisle qu'il parle,;comme ie penfe.des goufles de fené,qu’on cucille fené ne vit que fix moys,ouenuiron, En quoy onpeutvoir furla plante, & non de celles qui tombent d'elles mefmes, l'erreur manifefte de Ruellus , lequel n’a cognu la différence defquelles fe feruent ceux qui font d'opinion contraire à qui eft entre le fené & le baguenaudier. Et combien que Melué, Duranc defquels ‘ay autresfois efté. Mais ayant fe in Fuchfius die ces plantes eftre femb'ables en proprieté &qua fémévn arpent de terre, de fe né, & experimérant les poules mat. lité :ce neantmoins ie tiens qu’il s'abufe:car iefçay pourle verrescuellies, lors qu'elles font en leur plus grande ver- 169. feur que la graine du bagucnaudier ne prouoque moins deur,& les faifant par-apres fecher : ay trouué tout le con- vomir.que celle de genefte, traire de ce que 'auoye autresfois eftimé. Quiconques donc Hs HE des goufles de fené , 1l le faudra femer , ou bien 5 : audrachoifir les bonnes £goufles,fi on en peut trouuer à ven Colatea: François, Bagnenaudier : eAlemans, dre :au defaut dequoy “à plus feur eft ver des fueilles de V'uelfch Linfén. fené, Mefué dit le fené eftre aucunement contraire à l'efto- © mac: & pour le fortifier, & offer cefte imperfe&tion qu'il a de Et bonne à ceux qui crachent le fang, & aux fluxions de l'eftomac. Prin{e en vineile eft bonne aux morfüres des viperes : & riree par le nez, elle eftanche le fang du nez. Sa graine, prinfe en breu- uage , eft bonne aux cren- chees du ventre. Elle fair luer , fi on s’en frotte le corps} auec huyle. Ses ti- ges caufent douleurs dete- Îte, ion en mange: roure{- pauleufe ; & à vne odeurf O fois onlesconfitenfaumure. La ferule produit vne tige; qui pafle le plus fouuenttrois coudees de haut. Ses fucilles font {emblables au fnoil:toutesfoiselles font plus afpres & pl us larges. Le Sagapenum fort de Sagapeni la tige de fcrule,incifee par le bas. La ferule croïft és regions chaudes : parquoy ce n'eft de merueilles fi elle croift ordinairement en la Pouille. On en treuue aufsien grande quantité en la terre du Patrimoine, aupres de Rome, du cofté dela marine > Entre Cornette , & Tofcanella: & en la terre de Senes , auf du cofté dela mari- lethargiques, Auec huyle on en frottela teite des &onc.Les bergiers defdits pays tirent de cefte plante lors qu’elle frencriques, & de ceux qui font toufiours comme affoupiz & endormiz , ou qui ont douleurs de te- fte. Enduite auec rues, elle reprime les vlceres cor- rofifs. On ordonne faracineà la iaunifle & és def faux & maladies du foye. Raclee,;& mile dans les fi- commence à ietter , Vn certain petit cœur femblable à vn moyeu d'œuf dur : lequel bien enueloppéen papier ou linge mouillé, ils font cuire en cendres chaudes, puis le mangent auec poyure & fel.Cefte viande eft non feulement de fort bon gouft : mais aufaicft propre à efuertuer la perfonne au ieu Zhecthr d'amour. Thcophrafte parle amplement des ferules >ence-"at.pla il fre forte: Il y a plufeursefpeces au genre des ferules. Mais 6.02. premie SK. DTOISTE. premierement il conuient parier de celles qui font plus com- munes, aflauoir de ferula,& de ferulago :foit que ces plantes foyent d'vne mefmeefpece, eflans feulement differentes en la grandeur:ou bien qu'elles foyent de diuerfes efpeces,com- meaucunseftiment. Ces plätés donc,felon qu'on peut voir, font femblables en leur naturel:& n'y a autre difference qu’en Ferlago. la grandeur. Car ferula eft fort grande, & ferulago ef petite: mius neantmoins toutes deux né produifent qu'vne tigé,qui cft compartie par neuds. Defdits neuds fortent petites bran- ches garnies de füeilles , lefquelles viennent les vnes apres les autres:ceftâ dire, que lefdites petites branches ârmees des fucilles, fortent les vnes apres les autrés,neud par neud;,chan- géant maintenant à gauche, & maintenant à dtoité: de forte que par ce moy£ elles embraflent la tige,à mode de celles des cânes & rofeaux. Touresfois celle de ferula pächét plus con- tré terre, tant pour raifon de leur sr G pour c€ qu’elles font tendres & molles. Car fes fucillesfônt grandes,tendres, fort fendues & fourchues, de forte qu'elles font mentuces com me cheueux. Les fueilles qui font plus pres de terré, font les plus grandes. Apres lefquelles,les autres vont en diminuant, pariufte proportion. Sa fleur cft iaune:& fa graine noire, & femblable à l’aneth:mais neantmoins elle eft plus grande. A la cime;elle s’esbräche, & produit des branches aflez grofes, qui portent fleurs, & graines.Les tiges & ierttons qu'elle pro- ENV RUE AT. moins leius eft beaucoup plus eflicace, plus penc- trans & plus foudain que n’eft le laiét, ou la gomme, Quelqueffois aufsi on treuue ne gomme attachec és tiges & racines de peucedanum;, qui retire fort à l’en- cens.Le meilleur & le plus excellent ius de peuceda- num s’apporte de Sardaigne, & de Samothrace, le- quel eft roux, & d’odeur forte, & de gout brulant. Enduytauec vinaigre, & huyle rofat, il eft bon à ceux quifonttoufoursendormiz, & comme afloupiz, & oaux frenctiques,& vértigineux ; & à ceux qui font at- taintz du haut mal:& eft fort propre aux douleurs in- uererces de la teftesaux paralyfies, fciariques, & fpaf- mes. Et generalement, le peucedanum, enduit auec huyle & vinaigre;cit fingulier à routes maladies, ac- cidens,& deffaux des nerfz. Sa feule fenteur fait reue- nir àfoyles femmes eftouffecs & trauaillees de l’a- marris,& ceux qui demeurent toufiours comme af- foupiz & endormiz.Son parfum fait fuyr les ferpens. Ditillé és oreilles, auec huyle rofar, ileft propre aux duit és flancs, portét & graine & fleur, tout ainfi que l’aneth. 20 douleurs d’icelles. Misaux creux des dens;il mitigue Sa tige ne dure qu'vne faifon : & commence premierement à produire les fueilles au Printemps:puis elleierte fa tige, com- me font lesautres herbes, Elle n'a qu'yne racine,laquelleelle iecte fort profondenterre. Voilà comme eft la feruie , fclon in.li,14. que dit Theophrafte. Pline dit que les afnes aiment fort les br. ferules : mais que la ferule fert de poyfon à toute autre befte cheualine: & que pour cefte raifon, les afnes furent confacrez in.li10, à Bacchus, à qui aufsi font dedices les ferules, Eten vnautre paflage;il dit ainfi: Les ferules font naturellement contraires aux murenes: car fi on les en touche, elles meurentinconti- nent. Aucuns dient qu'en vne des Iles fortunces , nommee “23e leur douleur. Il eft fingulier contre la toux, prins & huméauecyvn œufmollet:& par cemoyemsil eft bon contre les difficultez d’aleine , rrenchees & ventof- tez.Jl lafche moyennement le ventre,confüme larat- t& eft fingulier pour faciliter la deliurance des fem mes qui font en trauail d'enfant. ILeft bon auflisprins en breuuage, aux douleurs de la veffie, & aux diften- tions des reins:& a vertu d’ouurir la matrice: La raci- ne eff propre aux chofes deffufdites :toutesfois elle ules gran Morion;les ferules deuiennét aufsi grandes qu’arbres. HU oneft fivertueufe en fes operations. Pour s’en feruir, dela Pouille, pour n’auoir gueres de bois en leur pays , bruf lent les ferules ,en lieu d’autre bois. Diofcoride a dit apres Nicander en fes Theriaques, que lt moelle de ferule verde prinfe en vin,eft finguliere aux morfures des viperes. Galien llib. 8, parle des ferules en cefte forte:La graine de ferule cftchaude npl.med. & fubtiliante:mais le dedans de la ferule verde;qu'on appelle lamoelle ; a vne certaine qualité aftringente: & par-ainfi elle eft bonne à ceux qui crachent le fang , & pour reftreindre les fluxions de l'eftomac. ! Peucedanam, 0h FE œniculam l'orcinum , on DinaffeL dum: Grecs, Peucedanos : F rangoiss Peucedans, on 40 Qnenë de Pourcean:e Arabes, Harbatum: Lta- liens, Pencedano; À Uemanr, Harffrang. CHAR ST ET T. ” Le peucedanumiette v- ne tige maigre, grefle , & femblable à celle de fenoil. Desterre il produit vne che teleure efpeffe & à grand & fa racine noire, groffe, odeur. Il croift és mon- taignes fort ombrageufes. On fait vne incifion en la racine, lors qu’elle eft ten- dre, & met-on à l'ombre Feauquienfort:carfion la méettoit au Soleil, tout s’en nombre. Sa fleur eft jaunes pleinedeius, & de mauuai- on prent fa decoétion en breuuage. Ceite racine pul- uerzce,mondifieles vlceres ords & fales, & cicatrize les vlceres inueterez : & a vertu d’at tirer les pailles & cfcailles des os. On la mer parmi les cerots, & ésem- plaftres chaux. Laracine pour cftre bonne;doit eftre frefche;non vermoulue,ferme, & odoräte. Pourpren dre fon ius en breu uape, il le faut refoudreauec aman desameres;ou ruc;ou pain chaud;ou aneth. Pource que Diofcoride n'a remarqué le peucedanum, ni par fes fucilles, m1 par fa graine, & bien peu par fes fleurs, d'autant que cefle plante eftoit pour lors ficommune, qu'il n'eftoit 1a befoing en faire aucune defcription :à cefte caufeil cft fort difficile de juger pour le iourd huy, quelle plante pourroit eftre prinfe pour peucedanum : veu mefmes que Theophrafte, Pline, Apulee, ni les autres Autheurs an- €n- cores qu’elle ne foit fi chaude quele ius. Cefte racine aufi, À NPD. M À T'FHPO'LVS en vinaigre, auec torche de pineft fort bonne au mal des dés, fion s’en lauela bouche.Enduite fur le nom bril, auec d’eau , elle fait forrir les vers ronds du ven tre. Concaffecen yn linge, & {entrant fon odeur,elle eft finguliere à ceux qui font trauaillez de catharres. Sion en yf par plufieursiours, elle fait vriner, & ef. meut le flux menftrual,& fi fait {orrir le laict. Prinfe en breuuage; auec du vin, elle ofte la difficulté d’alei- ne.Prinfe en breuuage en çau,au poix d’yne dragme, Lo elle dône ayde aux pointures des araignes phalanges. Les ferpens fuyent fon parfum. On dit que fionen beuuoit par cropselle feroir mourir la perfonne. Le gith, queles @xecs appellent Melanthium, eft appellé Nigella,des Apothicaires.Il y en a deux fortes,celuy des iar- dins, & le fauuage. Celuy des iardins produir de tiges d'vne coudee de haut , fes fueilles femblables au feneflon , hor{mis qu'elles font dentelces plus profond: de fleurs bleuës à la ci- me,qui rayent à mode d’eftoillc,d’ou fortenc de petites tefles onguertes;ayans vne couronne garnie de force petites poin- tes, au dedans defquelles teftes il y a certaines pellicules com- : ; arties ; comme l'on voit és teltes du pauor, &en outre vn enduite & appliquee feche ; eft finguliere aux vlceres malins 20 P > P ; evne & de difficile cure : car elle les mondifie, incarne, & cicatrize. Elle eft chaude au fecond degré complet: & feche au com- mencement du tiers, Gith, N'igella, Papaner nigrum , fine Melanthium: Françors, N'ielle,Poyurette,ou Barbue: eArabss, X'amin, Sunis , © Sunizi: Italiens, Melanthio: eAllemans , Schunartz roefinich, ou Schunarrz coriander: ESPaignolz, N'ecuillia, © Alipisre. Mclanthium (Grinum: Melanihium fÿlueftre François, Gith des François, Gith ardins. Jaunage. CHPAP ELEC TUE La poyuretteictte plufieurs iettons qui font min- ces & grefles:& quifoncle plus fouuent d’vn pied & demi de haut, & quelquefois plus. Ses fueilles font menues, comme celles du feneffon:mais neantmoins elles font beaucoup plus minces. Elle produit certai- nes petites celtes ; aflez femblables à celles de pauor, lefquelles font faites en longueur:au dedans defquel- les y a certaines pellicules côpagries, quicontiennene vne graine noire;odorante;force & piquante, laquel- le eftbonneeltant meflee parmile pain. Cefte graine appliquee furle fronc, et bonne aux douleurs dela refte. Broyce,&tiree parlenez auechuyle d'ireos,elle refoulr rouresnouuelles fufufions & cataractes des 60 yeux. Enduite auec vinaigreselleofte toutes lentilles, & mondifielarongne & gratelle, & fi refoulr toutes > Alvin, vieilles durtez & tumeurs. Appliquee auec*vrine gar dec par quelques iours,elle faitromber les cloux,fea- rifiez & defchauflez au parauant. Sa decotion faite 3 O noyent pour gith fo petite graine noire,& quelquefois rouflaftre,de bône odeur, & d'vn gouft amer & piquant, Du fauuapge,il yena deux ef peces,ayans l’vn & l'autre leurs fueilles plus minces que ce uy des iardins, fort decoppees, & capilleufes ; & fembla- bles & en tige & fleurs àceluy desiardins, Il font tauresfois differensen tefles, Car l'vna fes telles plus grandes que ce= luy desiardins, & toutesfois non gueres differentes de forme & façon:l'autre, plus grandes, & diuifces à lacimeen cinqou fix petites cornes. Parquoy ceux s'abufent lourdement qui dernombrétentre les efpeces de melanthium fauuage , le gith commun, Ce que bien confiderans Hermolaüs Barbarus & Rudllius, ont reprins iuftement & à bon droir, ceux qui pre- Gith co ; cefte herbe qui croit parmiles blez ordi- mur, nairement , ayant les fueilles fémblables au porreau , & vne tige longue & veluë:laquelle ani produit vne fleur incarna- te,retirant à vne rofe à fimples fueilles. Mais certes cefte her- be eftbien diuerfe du gith defcrit par Diofcoride, comme n'eftät femblableau githsni en tige,ni en fucilles,nien fleurs, ni mefmes en la graine. Et combien que fa graine foit noire, comme celle de gith:ceneantmoins elle n’a aucun gouf aflor- tiflant à l'autre, & eft feulement afpre &amere. Brafauolus donc 2 erré grandemét en fon liure des Simples, prenant celle plante;qui croift parmi les blez,& que les Ferrarois appellenc Gittone,pour le vray melanthium. Et de fait, outre [es rai- fons que deflus, finous prenons garde à ce mot Gittone,on trouuera que c'eftvn gith baftard: & que Brafuolus n'a bien entendu la proprieté de la langue de fon pays: car s'il yeuft prins garde, il euft prins cefte nielle,qui croift emmilesblez, pour gith, ounielle baftarde. Toutesfois ie ne fçay finoz commentaires ; ou autre que nous, luy ont fait changer d'o- pinionicar il a confeffé depuis auoirerré en fa premicre opi- nion : & par mcfine moyen, 4 monftré lechemin à ceux, qui S’opiniaftreroyent en leurs conceptions, de fe recognoiftre. Pour conclufion donc , nous dirons le vray githeftre celuy qu'on feme és iardins, & principalement en Allemagne,où :l eft fortcommun. Et pource nous pouuons dire que le gith domeftique croift és iardins & vergers : & le fauuage és lan- des & lieux non cultiuez. Pféudomelanthium: François, N'ielle ba flarde. Or par ce que deffus on peut aflez voir, que la nielle baftar- de , dont nous auons ici mis le pourtrait, & queles Ferrarois appellent Gittone , eft planre bien diuerfe au gich fauuapge, Encores moinsla peut-on ap- peller Yuraye : combien que Fuchfus le die en fon grand herbier : l'erreur duquel nous auons contredit au fecond li- ure,traitans de l'yurayc. Au re- fe, cefte graine odorante &rou RE les Efpiciers appel- le petit cardamomum , eft yne efpecc de gith : car & en forme, &en ent Nigella citrina, & qu'au- Nigélla cuns yfurpent fauflement pOur trina Gal. lib.7, de beuf & vinaigre.Galien parlant du melanthium;ditainfi: fmp.med, Lemelanthiumeft chaud & fec au tiers degré. Il femble aufsi l.fsÿfes. Meflee parmi le fel, ou parmi les * viandes, elle faitf © afer. SVR DIOSC. LIVRE & en odeur,& en faueur,elle eft du tout conforme au melan- thium. De forte que toute la difference qui pourroit eftre,eft que l’'vne des graineseft noire, & l'autre rouflaftre. Et par- ainf Mefsieurs les Reuerens(comme il a efté touché au chap. du cumin) qui ont commenté Mefué, font grandement re- prehenfibles,en ce que, fans raifon ni authorité, ils afferment cefte nielle rouffaftre ;, dont nous parlons à prefnt, eftrela premiere efpece dé cumin fauuage, defcrite par Diofcoride. Au refte la farine de pfeudomelanthium ointe auec miel, ef- face toutes taches du vifage, & chaffe la vermine du ventre, tant prinfe en breuuage, que appliquee fur leventre auec fiel eftre pehetrant & fubtil, pource qu'il guerit les fluxions & catarrhes, eftant mis chaud en vnlinge, & fleuré afiduelle- ment.Prins aufsi par dedans;il amortit & refoutefficacement toutes ventofitez. En quoyon peut cognoiftre qu'il eft de fubftance fort fubtile , fubtiliee par lachaleur quieft en luy: Ce que aufsile rend amer. Car comme nous auons monftré au quatriefme liure,;route amertume procede d'vne fubftance terreftre bien fubtilice par chaleur.Er parainfi ce n'eft de mer ueilles file melanthium fait mourir les vers , non feulement prins par dedans, mais aufsi eftant appliqué fut le ventre; par dehors:car nous auons fuffifämment monftré fon gouft amer IL. 305 grande vertu giften la gomme, puis aux fucilles,8 fi. nalement àla tige. Le lafer eft Hatueux & venreux,& a vne vertu acre & piquante. Enduit auec vinaigre, poyure & vin, il fair renaittrele poil tombé par la pe- lade. Ilefclarcir la veué:& enduit auec miel,il refoule les fuffufons & cataraëtes quicommencent à venir és yeux. Il eftbon aux mal des dents, mis aux creux d’icelles; feul ou enueloppé dans vn linge auec en- cens, ou bien en s'en lauant la bouche auec hyflope, © 10 & figues cuites en eau & vinaigre. Mis & appliqué dans la playe;il eft fort bon aux bleflures & moriures de toutes beftes enragees. Ileft bon aufli contretou- tes flefchesempoyfonnces , & contre les pointures & morfures de toutes beftes venimeulfes, prinsenbreu- uagce,ou enduit. Deftrempé.& demeflé en huylesileft bon aux pointures des fcorpions, en frotrant dudit huyle tout alentour de la partie offenfee.On le met és gangrenes, au parauant reftreintes, & {carifices, pour les garder de manger d’auantage:& l’applique-on és auoir cefte proprieté.Encores moins fe faudra eftonner de ce 20 charbons;ou feul,ou auec rue;nitre,& nuel.Incotpo- qu'il guerit les gratelles, & fait fortir les cloux & verrues, fi nous nous fouuenons de ce qui a eflé dit és liures precedens. Par cefte mefme raifon aufsiileft bon à ceux,qui ne peuuent auoir leur fouffle , fans tenir le col droit : & efmeut le flux menftrual , retenu & empefché pout raifon des humeurs grofles & vifqueufes. En fomme lemelanthion eft fingulicr, où il eft queftion d'incider,fubtilier, mondifer, deffecher, ou efchauffer. Laftrpitium : Grecs, Silphion: Arabes, Silphion, ® eAniden. Sa tige: Grecs, Mafp:ron: Arabes, ré en cerot, ou en chair de figues de cabats, il arrache & tireles cors & durillons ; au parauât defchauflez & decharnez. Demefléen vinaigre, il guerift les dartres frefches. Enduit par quelques iours ; auec vitriol, ou vert de oris,il ofte toutes excroïflances de chair, & les polypes des narines,& les rend plus aifez àofterauec lefer. Deftrempéeneau, &humé, iladdoucirlesaf- pretez inueterecs du gofier: & rend foudain la voix claire à ceux qui foncentouez. Enduic auec miel, il Mafcaftes. Ses faciles: Grecs, Mafpeta: Arabes, 3° referre la luette : & gargarizé auec eau miellee, ileft eAnusden, M af[caften. Sa gomme; Grecs, Laféres: Latins, Laér: « Aporhicairer, Afafetida:© fe. den aucuns, Ben ioin, Sa racin's M agydaris, C'HRASP. IL XX FEMRI. Le laferpitiumcroiften Surie, Armenie; Medie,& Lybie. Satigeeft femblable à celle de ferule:& l’ap- péle-on Mahcrs.Ss fueilles font femblables à cel- fingulicr àla fquinancie Il farde,& rend vne couleur viue à ceux quien mangent. Ileft forcbon à latoux, prins en vn œufmoller:& prins en vn bouillon, ileft fingulier aux pleurefies.Prins auec figues feches;il eft bon à la iauniffe, & aux hydropiques.Beu en vin auec poyure & encens; il refoult les friffons. Mangé & auallé au poix d’vnobole, ileft bonaux retiremens des nerfs, & aux fpafmes qui font retirer la tefte en arriere. Gargarizéauec vinaigre;il fait tomberles fan es de l’ache : & porte vne graine large. Saracinceft 40 fues atrachecs à la gorgeou au gofier, Prins en breu- chaude, & eft de duredigeftion, quandon la mange, eftant nuifible à la vefie. Enduiteauechuyle,elle ef- face routes taches meurtries &ternies: & incorporce en cerot; elle guerit les fcrofules , & toutes autrestu- meurs, Aucc cerot d’ireos,ou detrocfne;elle eft bône aux fciatiques. Cuite en efcorce de grenade,auec vin- aigre, & enduite ; elleeft finguliere pourofter les ex- croiffances de chair,.qui viennentalentour du fonde- ment. Prinfeen brenuageelle fert de contre-poifon. bonne aleine. Le lafer fort de larige, & dela racine de laferpitium;farifices.Le bon lafereft celuy quiet roux;tranfparent, & retirant à la myrrhe, & qui n’eft vert, comme le porreau :ains eft odorant, de bon gouft,& quieftät deftrempé,deuientaifement blanc. Celuy qui croift en Cyrene, fait fuertout le corps, fi on en goufte tant foit peu : & a vne odeur fi douce, ue à grande peine ceux qui le gouftent , le fentent pee älabouche. Celuy de Surie & de Mede, n’eft fi vertueux,8& a vne odeur plus fafcheufe.On fo. fiftique vniuerfellemeut lelafer auant qu'il foit fec, auec fagapenum, ou farine de feues : mais la piperie fe defcouure à veuë d'œil, au gouft, & à le deftremper. Aucuns appellent la tige de laferpitium, Silphium:& la racine; Magudaris:& les fucilles, Mafpetos. La plus 60 uage; il eft bon au laict caillé & figé en l’eftomac: & auec vinaigre miellé, il fert grandement à ceux qui ont le haut mal. Prinsen breuuage ;auec poyure & myrrhe;ilefimeut le flux menftrual :& prins en vn grain de raifin, il eft fingulier aux defluxions de l’e- ftomac. Prins foudain en breuuage en lefliue, c’eit vn remede fingulier aux fpafmes & rompures. Pour le preparer en breuuage ; on le refoult auecaman- des ameres,ou rue,ou painchaud*. Le ius de es.» jou miel füeilles a les mefmes proprietez : toutesfois il eft de oweas. beaucoup plusfoible en fes operations. Mafchéatec vinaigre miellé, il eft bon pour addoucir le goficr & la canne du poulmon : & fur tout quand on a perdulavoix. Onlemangeaucclaitues: & en vfe- onau lieu de roquette. On dit qu’en Lybie croit vne autreracine ,nommee Mapudaris, qui eftfemblable AMagudaris au laferpitium: toutesfois elle w’eft fi groffe , & a yne certaine acrimonic: &eft quant à fafubitance, lafche & flacque , comme vn champignon, ne iet- tant aucune gomme. Elle ales mefmes proprietez que le laferpitium. Autresfoisi'ayeu opinion, quele benioin n'eftoit autre chofe quela gomme de laferpitium.Et certes il y auoit gran- de apparence dele penfer ainf. Car voyant le benioin roux 3 au dehors go pi î : 306 AND. MATTHIOL VS au dehors, & blanc au dedans, eftant luyfant &tranfparent, & qui deuenoit blanc, eftant deftrempé ;iene pouuoye con- tredire que te ne fut le vray lafer. Toint aufsi qu'il ÿ auoit plu fieuts gens Gauans qui eftoyent de mon opinion. Mais confi- derant de plus pres ce que Strabo, Theophrafte, Diofcoride, Galien , & Pline auoyent efcrir du lafer , & trouuant coutle contraire de ce que r'auoye autresfois creu ; voulant pluftoft ceder à verité, que m'opiniaftrer en mon erreur, commé pluGeurs font , ray changé entierement d'opinion. A quoy Strabo lib. premierement m'induit Strabo:lequel monftre aux parol- vir.geore. esqui s’enfuyuent, que de fon temps le lafer eftoit failli en Cyrene. Il dit donquesainf: La region , où croift le fil- phium, ft voifine de Cyrene : aufsi appelle-on le ius du filphion, Cyrenaïque. Ce ius eft quaf failli: par ce que les Barbares, courans fur le pays des Cyreniens, pourle mieux ruyner,tirerent & arracherent toutes les racines de filphium, Ceft effort fut fait parles Nomades. Voylà qu'en dit Stra- Plin. 19. bo. Quant à Pline, il nedit pas que les Barbares ayent Cape elté caufe de la perte du lafer, aîns en mec lacoulpe fur les fermiers ffquaux:difant ainf, Apres ceux là,on peut mettre le noble laferpitium , que les Grecs appellent Silphion, qui fe crenue en la contres de Cyrene ,le ius duquel eft appellé Lafer, lequel eft Gingulier & excellent en Medecine : de for- te qu'ilfe ventau poix d'argent. Toutesfois on n'en trou- ue plus gueres en ladite region : pource que les fermiers qui prennent à fermeles Pafquiers , à fin d'en mieux faire leur proffit , font manger le laferpitium au beftail , & le gaftent par cemoyen. Ceneantmoins onen a encores trouué vne pläre,dont fut fait prefent à l'Empereur Neron.Voylà qu'en dat Pline , lequel eft accordant auec Theophrafte, quant à ce quele laferpitium eft propre au befail : car T'heophrafte dit, quele pafurage du filphium purge & engraifle le menu be- ftail, & actendrit leur chair , larendant de bon gouft. Veu donc que du temps de Strabo & de Pline le laferpitium eftoit failli en Cyrene,de [orte qu’on n’y en trouuoit plus : ce n’eft de merueilles fi pour le iourd'huy auffi on n'en peut recou- urer, pour le moins qui foi vray &legitime. De forte que le ben-ioin ne peut eftre dit le vray lafer. La fufpicion s’accroift en ce que Strabo dit, quele filphium eftoitanciennemét tan recommandé en Cyrene, qu'on ne le pouuoit tirer hors du ays;felon l'ordonnäce publique:& n'en fortoit finon ce que Et marchans en pouuoyent tirer à la defrobee, auecle vin qu'ils emmenoyent de Cyrene. D'auantage Pline dit qu’on vendoit de fon cemps le laferpitium au poix de l’argent:& que l'Empereur Nero en faifoit fi grand cas,qu'il letenoit emmi fon chrefor , auec lesautres chofes filles Toutes lef- quelles confiderarions m'induifenr À croire, quele ben-ioin n'eft le vray lafer:car on recouure aflez de ben-join &en Ita+ lie , &par toute 1 Europe, comme drogue fort commune. D'auanrage > veu que Diofcoride dit ie lafer auoir vne vertu 40 teffe de la culture, forte & acre , & que d’ailleurs Galien dit qu'il ef trefchaud & fort fubril:ie ne puis penfer comment il feroit poffible de prendre le ben-ioin pour lafer :cär le ben-ioin n'a aucune acrimonie au gouft. En outre;les groffes efcorces qu'on treu- ue fouuent parmi le ben-ioin, môftrent bien que le ben-ioin fort de quelque gros arbre, &non d'vne plante ayant la tige femblable à la ferule. Dequoy aufsi m'a rendu tefmoignage Ben-ioin g5- ynmedecin Cyprien, lequel m'afleura que noftte ben-ioin med'arbre. fortoit d'vn grand arbre. Et neantmoinsie netrouuay ia- LAf4 fe- & pen tidés mais perfonne qui dit que le laferpitium vint ou creuft audit pays; nien Ionie,nien Peloponefe. Bien eft vray qu Hippo- cratestefmoigne qu'il croifl aupres de Cyrene. Toutesfois f quelqu’vn obieétoit que felon Theophrafte, Diofcoride, & Pline, le lafer ne croift feulement aupres de Cyrenc:mais que aufsi il vienten Perfe,en Medie,en Surie, & au mont Parnaf- fus, & que par ce moyen nous en pouuons aifement recou- urerrie leur refpons,4 bié eft vray qu'on nous apporte defdics pays du lafér,qui neantmoins a vne odeur puante & facheute: que c'eft cefte gomme queles A porhicaires appellent A ffa fœrida.Car fel6 Diofcoride,le Jafer de Medie & de Surie n'eit fi vertueux que l’autre, & a d'ailleurs vne odeur fort pu- anre. Item EE lors mefme de Diofcoride;,on fofifti- que tour le lafr,auant qu'il foit fec;auec figapenum,ou fari- ne defeues.Ce que aufsi teflife Pline au lieu preallegué.Par- ainfi noùs pouuons conclurre qu'il n'eft pofsible de recou- urer de vray & legitime lafer. Au refte,ie ne fauroye dire com Ben-ioin. ment les Anciens ont appellé cefte gomme exquife, que nous nommons Ben-ioin : car l'opinion de ceux qui le prennent pour mvrrhe choifie & elue , ne me femble receuable : atten- du que lamyrrhe elue, felon Diofcoride, eft toute d'vne cou- leur:& ue cftant rompue;elle donne apparence de quelques veines ie & Liffees, faites à mode d'ongles :eftant faite à petiz morceaux, & ayant ne grândeamertume & acrimo- mie. Lefquelles marques ne fe rencontréten noître ben-ioin. Car encores que le ben-ioin foit tout marqué de taches’, ce+ neantmoins lefdites marques ne font faites à mode d'ongles: ains-pluftoft reprefentent la forme d'amandes caflees. D'a- uantage, les marques du ben-ioin paroiffent & dedans & de- hors:de forte qu'vne maffe de ben-ioin reflemble aux aman- des plumees,confitesen miel, Joint aufi qu'on ne trouuera en Autheur qui foit,que la myrrhe diftille en Surie& en Cy- pre:ains au contraire , qu’elle ne diftlle qu'en Arabie, {elon nee ar Pline:& mefmes au lieu, & feule- 1 o ment en la montaigne,où croift l'encens : combien que Pline 2 2 [e] die qu'on apporte vne certaine cfpece de myrrhe, des Indes, qui eft moindre, & n’eft fi vertueufe queles autres efpeces de myrrhe. Au refte pource que le difcours que Theophralte fait du laferpitium eft plaifant à ouyr,iay bien voulu icy mec tre ce qu'ilen eferit, pour contenter les Le£teurs. 1ldit donc 7#-ek en cefte forte: Relte maintenant à parler du laferpitium. Le laferpitium donc produire plufieurs racines ; qui font groffes Sarige et aufsi haute, &aufsi grofle que celle de ferula. Ses fueilles,qu'on appelle Mafpera,@nrfemblables à l'ache. Sa graine eft large, & fueillue , eftät femblable à celle graineque on appelle folium. Sa tige ne dure qu'vne faifon , non plus que celle deferula, Iliette fa fuëille au commencement du Printemps: & d'icelle le beftail menu fe purge, & s'engreffe:& luy rend ce pafturage la chair meilleure, &de meilleur gouft. Par-apres po tige:laquelle eft fingulicre pour les perfonnes, mangee bouillie , & rofte fouz la cendre. On dit qu'elle purgevniuerfellement la perfonne, fi on continue à en manger par Quarante iours. Ontire deux fortes de ius du laferpicium :Pvn, defatige : & l'autre, de faracine. Et par- ainfil'vneft appelléius de la tige : & l’autre , ius de la racine, La racine eft couuerte d’vne efcorce noire: laquelle on a ac couftumé d’ofter. Il ya moyen à coupper les racines:carilen faut laifler à fufhfance, pour porter la faifon à venir, & coup- perlarelle. Ceneantmoins illes faut coupper auet raifon & reig'e:car ce qui demeurera de trop fe pourrira. La ‘maniere de la preparer & confire, & comme on la vent au Haure Py- ree à Athenes,cft telle: Apres qu'on a mis les racines en cer- tains pots & vafes , auec de farine, on les concaffe longue- ment: & ainfi leur fait on prendre couleur , & fe conferuent long temps. Voilà la maniere de coupper & de confire les ra- cines. Lelieu oùilcrorft,eften Afrique, és Tardins des He- fperides , & contient plus de quatre nulle ftades, felon qu'on dit :toutesfois que la plus part fecueille aupres des Syrtes, On dit que le proprede te planteelt de fuyr les lieux culti- uez. Parquoy, eftant planree & cultiuee, & rencontrant vn terroir cultiué, elle s’abaftardit :car elle aime de demeureren fa nourriture agrefte & fauuage, ne fe fouciant de la delica- & ne voulant aucunement eftre farce ni appriuoyfe. Les Cyrenensaffèrment que feprans deuanr, qu'ils habitaffent * en Athenes,le laferpicium eftoit en bruit. Ory ontils demeuré trois censans.iufques à l'annee que Si- monides fut archon, ou magiftrat. Voylà qu'ils en dient. D'autres dient la racine de lafrpitium etre longue d'vne coudee, ou plus. Et dient que fur le mheu elle produit vne certaine grofleur, faite à mode de tefte, laquelle va le contre- mont, de forte qu'onla voit quaf furterre. Deceltetelte fort premierement ce qu'on appellele laié , puis Ja tige ; la- quelle produit le magydaris , & ce qu'on appelle fucille. Cefte fucille , eft la graine : laquelle tombe au premier vent du midi, qui fouffle apres lesiours Caniculairès. Et voylà comme croiftle laferpitium : de forte qu'il croift & en raci- ne & en tige en vn an. Ce que n'eftchofe trop nouvelle: car cela aduientbienés autres plantes : finon qu'on voufift dire que fà graine tombe; croift tout aufsi tot, & qu'il pour- roit auoir cela de particulier & propre. Au refte on dit qu'il le faut dechaufler tous les ans : car fi on le laifloit ieter par Le fa tige & fagraine, ni les vns ni les autres, ni mefmes la racine ne feroit fibonne:toutesfois fi on le defchaufe, & que fur tour, la terre foitbien labouree & vnie, toute la planteen eft meilleure. Qui eft vne opinion con- traire à ceux qui dient le la{rpitium cftre ennemi de la cul- ture. On dit aufsi, que fes racines frefches , mifes en rouel- Goles, font bonnes, mangees au vinaigre. Ses fualles font de couleur d'or, D'auantage, ceux-ci dient que le menu Eeftail ne fe purge, mangeant des fucilles de cefte plante: car ils enuoyent leur beftail en la montagne, & en hyucr, & au prinremps, comm'ils dient : & n'aautre pafture que de cefte herbe , & d'vne autre femblable à l'auronne : lefquelles, cftans chaudes, n’ont aucune vertu laxatiue: combien quel- les aident fort à la digeftion, & foyent fort defsiccatiues. Bien ville, b.8.ferule,&c. Voylà qu'en dit T heophrafte. Galien, : de Da ntiLe ius de laferpitium eft trefchaud:mais pl. me SV R#“DTOISC. LAW R'E AA. Biendientilssque s’il y ayne brebis malade,elle guerira fou- dain, ou mourra bien. toft, vfant de ce pafturage F combien quepourla plufpart elles gueriffent.Refte maintenant àfça- uoir comment l'vne& l'autre opinion fe pourroyent trou- uer veritables. Quant à ce qu'on appelle Magydaris;il eft dif- ferent du laferpitium:cat il n'eft fi vehement, & ct plusten- drè, & ne ietre point de gomme:eftant affez remarqué & co- gnu, par ceux qui à ce fontexperimentez. Il croift en Surie: car ondit qu'on en treuueen grande abondance ésenuirons de Cyrenesau mont Parnaflus. Plufeursl appellent laferpi- tium. Parquoyl faut voir fi cefte plante craint autant la cul- ture, que fait le LaucL Jefdites plantes, quant és fucilles,, & à la tige: & fi le magy- daris iette point de gomme. À quoy feruira grandement d'a- voir efgard à fon naturel, quieft approchant de ccluy dela arlant du quant à fes fueilles, fa tige, & fa racine, elles font aflez chau- des: & heantmoins toutes font venteufes &flatueufes,& par confequent,de difficile digeftion.Leur vertu eft plus grande, eftans appliquees par dehors, & principalement leius, pour rufon de la grande attraction qu'ila. Laquelle temperature le rend propre à ofter toutes excroiffances , & à faire fondre & diminuer toutes tumeurs contre nature. Eten vnautreZO tes il attire merucilleufemér les humeurs grofles & vi pañage,faifant mention du lafer, fous le RE deius itditainfi:Le ius Cyrenaïque cit le plus chaud de tous, & e fort fubril en fes parties : & par-ainfileft refolutif fur tou- teschofes. Combien que les autres ius foyent fort chaux & Aatueux:comme eftans compofez pour la plufpart de fub- ftance participante au feu, & à Pair, Or y a-il plufeurs fortes deius. Carfaifantinaifionouentaillant la tige» ou la racine de quelque herbe que ce foit, l'humeur grofle & vifqueufe qui en fort, peuteftreappellceius. Maisleius Cyrenaique;, eftappelléius, fans queuë , ourraifon de fon excellence: comme auff eft celuy de Medie & de Surie. Sagapenum: eApothicaires, S erapintim: «Arabes, Sa- chabenigison Sechbinegi: Italiens, Sagapens: E Bat. gnols,Serapino. CHENE LXXIX. Le fcrapinum eftleius d'vne herbe ferulacee, qui ctoift en Medie. Le meileur eft celuy qui eft tranfpa- tent,& roux au dehors, & blanc au dedans; ayantvne odeur participant & du lafer & du galbanum. Ileft,, acre au goult.Ileft bon aux douleurs des coftez & de la poitrine;aux roux inueterees, aux fpafmes & rom- pures, &c eft bon à euacuer les flegmes groffes & vit queules qui font au poulmon. Onl’ordonne à ceux Qui ont le haut mal, & aux fpafnes qui font retirer les nerfs 8 la cefteen arriere, & eft propre aux acci- dens de laratte,aux paralyfies & froideurs des nerfs, &c auxfriffons & fieures quine font continués,eftanc prinsen breuuage.On le mer és LE or at le flux menftrual : mais il fait mourir dela mere,beuaueceau micllee. Beu en viril eft bon aux morfures & pointures des ferpens. Fleuréauec du vinaigre, il fair reuenir à elles les femmes eftouf- fees de l’amarris. I mondifeles cicatrices des yeux, &lescataractes & fuffufions d’iceux;auffi routes fu- mees, esblouïffemens & empefchemens qui affoi- bliffent la veuë.On le refoult; comme on fairle lafer, auec ru, eau, & amandes ameres, ou auec miel & pain chaud, Les A pothicaires appellent le fagapenum,Serapinum.Or combien que pour la plufpart on le vende fofiftiqué:fi cft-ce qu'on en treuue de fort bon à Venife, & principalement és boutiques de ceux qui ayment plus l'honneur, queor niar- gent. Brafauolus dir qu'on treuueen la Pouille des plantes qui portent le ferapinum. Quant à moy, ie n'en fçay rien: çar celuy qu’on apporte de Leuant, eft mis en vfage; comme le plus excellent.Les Arabes,& leurs fe&tateurs dient le faga- penum eftre laxatif: ce que toutesfois ne fe treuue és Au- theurs Grecs, pour le moinsä i'aye veu.Mefué dit ainf;par- ’enfant au ventref © 307 lantdu fagapenum : Le fagapenum purge & euaeue les hu= meurs groffes & vifqueufes, & la flegme groffe;auffi l'eau qui caufé T'ydropife. Toutesfois le propre de fon naturel eft,de purger le cerueau & les nerfs ; & les defcharger de tous ex- cremens.Il eft bon auñfi à toutes maladies,qui ypeuuent ad- uenir, lefquelles procedent de froideur: comme pourroyene eftre douleurs de tefte inueterees, migraines, mal caduc,ver- tiginofitez,paralyfes,& rordemés de bouchce.Prinsen breu- yage, & principalement auec decoétion de rué , &d'enula campana , il purge vehementement la poitrine; & guerit les douleurs desflancs. Appliqué par dehors ; ou prins par de- laferpitium: &s'l ya aucun rapport entre 10 dans;il ef fouuerain aux toux inueterees,& à ceux qui n'ont leur fouffle à leur ayfe. Prins auec deux pars de myrabolans citrins, il eft fingulier aux hydropiques. Appliqué à modede cataplafme, auec vinaigre & ius de cappres , il refoult toutes duttez & neuds eftans ésiointures.Defrempé allez longue- menten iusderue, &en fel d'oyfeaux de proye, & misés collyres , il chaffe routes fumees & esblouiffemens des yeux: & reftreint les luxions & reumes qui ytombent. Appliqué fur les paupieres,auec vinaigre,il guerift & ofteles petis bou- tons qui y viennent , qu'on AT Hordeoli. Appliquéen quelque forte que ce foit fur les iointures, il appaife les dou- leurs de leurs gouttes:d’autâc qu’en. telles douleurs de gout- HE fes, qui caufent telles douleurs : encores quetelles humeurs peccantes fuffent cachees és hanches,ou en autres parties du corps plus profondes & plus cachees. Prinsen breuuage, où clyfter1fé, Let fingulier à touresventofitez & coliques pro- uenansde froides humeurs. A ppliqué par deffous,À FU de peflaire, ou prins en breuuage ; lefmeut le Aux menftrual: maisneantmoins il fait mourir l'enfant au ventre de la me- re: & eft fort bon aux trauaux, douleurs, & eftouffemens de l'amarris.ILeft contraire à l'eftomac : mais cefte imperfcdion fe peut corriger auec refine de lentifque, & fpica Nardi. Ga- Gal. lib.8e lien auffi,parlant du ferapinum,dit ainfi: Le fagapenum eft fimp.medics 30 vneliqueurchaude & fubtile en fes parties,kcommeaufsi font toutes autres, refines : mais neantmoins ila cela de propre, qu'ileftabfterfif, & a vne vertu propre à mondifier & fubri- Lier les cicatrices des yeux. Ce medicamétn'eft mauuais aux cataractes des yeux,& aux foibleffes de la veuë,caufces d’hu- meurs groffes & vifqueufes.Quant à la pläte quille porte;elle cR femblable à ferula:& neantmoins elle eftinutile, & inefñ- cace en medecine, Toutesfois on l'appelle fagapenum : com bien que fa gomme aicemprunté ce nom , comme plufieurs autres chofes,qu’on nomme ordinairemét par aduis de pais. Que fi on vouloit propremét nommer leferapinum,on l'ap leroit jus de fagapenum,& non autrement, ÆEnphorbinm:François, Euphorbe: Arabes, E #frbinms on Farbinm:lraliens, Enforbio: Efpaignolz,e Alfr- #iarr Alfirfion, © Eufiruio, C'H'AP. LXXX, L'euforbe eft vn arbre de Lybie, qui eft fembla- ble à ferula, lequel £ treuue en Tmolus, auprés de la Mauritanie. Le ius dont ceftarbre eft plein seft fott & aigu. Ce que craignans les gens du pays,à caufe de fa chaleur trop vehemente; apres auoir bien laué de ventres de moutons, ils enuironnent ceft atbre,& fe tenans loing entament aueclances ouarpisletronc de l'arbre : de laquelle incifion fort tout aufli toft, comme fi c’eftoit d’vn vaiffeau percé, grand abon- dance d’vne certaine liqueur, qui rombe dans ces ventres, outrecelaquirombeäterre. Orilyadeux fortes & efpeces de ce ius : car l’un eftcomme la far- 60cocolla, eftant dela groffeur del’ers. L'autre qu’on appelle Euforbe vitré, fe prent & s’efpeflit és ventres, dont l'arbre eft enuironné,commediteft. Lemeil- leur eft celuy quiet fort & cler. On fofiftique l’eu- forbe auec farcocolla, ou glu. L’experience en eft difficile à faire : car pour peu qu'on le goufte; fofifti- qué qu'il foit, 1l enflamme long temps la bouche, tellement que tout ce qu'on y mettra, aura le gout de Peuforbe, L’inuention de l’euforbe eftattribuee rs C «4 au 308 AND. MATTHIOLVS au temps de luba Roy deLybie. L'euforbeenduit, refoult toutes cataraëtes & fuffufons. Prins en breuuage; il efchauffe & enflambe la perfonne vingt & quatre heures durät. Et pour raifon de cefte gran- de acrimonie, on le mefle proportionnement auec miel& parmiles collyres. Beu en quelque breuuage aromatique & odoriferant, ileft bon aux fciatiques. 11 mange routes les efcailles & pailles desos,envn iour: mais neantmoins il eft befoin de deffendrela hydropifies qui font entre cuir & chair, Beu au poix detrois dragmes,felon Serapio & Auicenne, il fait moursra perfon- ne:car en moins detroisiours, illuy rongera & mangera l'e- ftomac & les boyaux. L’euforbe dureen fa bonté quatreans, {lon Mefué, & n’en faut vler que premieremét il n'ait vn an: pource Es frais, il a vne telle acrimonie,qu'il eft dan- gereux fi on en vfe. Pour le bien garder, ille faut mettre de- dans du millet,ou de lentilles,ou en parmi des feues.Galié, Ga. | parläc de l'euforbe,dit ainf:L’euforbeeft compofé de parties fimpl fubtiles & brulites:eftant femblable aux autres gommes. Et & Gb envnautre paflige;traitant des remedes de a migraine, il dit comp : chair , & autres chofes dont lesos fontreueftus , où’ ° ainfi:Quätaux proprietez de l'euforbe;il n'y a pas long téps fx. par cerots,ou par linges & patins. Aucunsdient, que ceux qui font mords des ferpens, n’en vaudront pis» fi leur ayant incifé la peau de latefte, iufques au teft,on inet dedans celte incifion de l’euforbe, la re- coufant par-apres. Te ne faits point de toute que l'euforbium des Apothicai- res ne foit le vray euphorbium , pout auoir vne force mer- teilleufe , & en l'odeur, &augouft. A caufe dequoyiln'ya qu'on m'a dit qu'il fe refoult incontinent : & par-ainfi 1l faut que celuy qu’on mettra és medicamens que deflus, foit frais: Nousauons defia dit que l'euforbe frais , eft plus blanc ge RE & que celuy qui eft vieil , deuient plus roux, & plus paille. Galbanum : Grecr,Chalbans : François, Galbanum: Arabes, Chen, © Bezard:lraliens, © E fpaignolz, Galbano. Apothicaire qui le vusille piler. Carencores qu'ils s'eftoup- 20 CHA P. HAE GE GE D pentlen:z , &labouche, de cotton ou de drappeaux trem- je en eau rofe : ceneantmoins il 4 vne force & acrimonie fi ubrile,qu'elle perce & cotton & drappeaux;,affullant finale- ment lenez & le cerueau,où il caufe vnetelleinAammation, hs et Fort difficile à l'efteindre, quelques medicamens re- rigeratifs qu'on yapplique.Et par-ainliles rufez Apothicai res le font piler à quelque crochetreurs ou gaigne-deniers: qui n'eft fans grumeler, & leur donner plus de deux benedi- étions à reculon. Parquoy ce n'eft de merueilles, fi pour crain te de fa vehemence, onincide de loin l'efcorce de l'arbre sa le porte, pour le tirer. Cefe plante ( felon que Pline dir ) fur premierement inuentee par Iuba, Roy de Lybie, au mont3Onu Athlas , outre les deftroits de Gilbretar: & luy mitle nom d’Euforbius fon medecin, qui eftoit frere de Mufa Medecin del'Empereur Augufte. L'euforbe a vne vertu lixatiue : de laquelle nsantmoins Diofcoride & Galien n’ont fait aucune métion. Quant à Aëétius & Atuariusils ne l'ont l’aiffé cou- ler:ainsen ont parlé en celte forte: L'euforbe n'euacuefeule- ment la legme , ains aufsi purgeles aquofrez ,&leseuacue ee grande vehemence. Au refte,c’eft le plus ardenc & le plus ort medicament que ie fache : pat-ainfiileft bon aux coli- queux,& à ceux qui ont l'eftomac & le vêtre froid.Quälaux autres ,1l les efmeut & trouble par trop: & rend la perfonne fort alteree. Il eft bon de mefler coufours auec luy quelques 40 graines odorantes & aromatiques. Sa prin{e eft , le poix de trois oboles , auec eau miellee. Toutesfois le meilleur eft le Pas. Agi reduire en pilules auec mielcuit. Egineta aufsi met l'eufor- beauranc des medicamens qui euacuent les flegmes & les aquoftez. Toutesfois en Caliteé des fimples fuyuant Dio- fcoride & Galien, il ne fait point de mention que l’euforbe foitlaxatif. Mefué,entre les Arabes, parle fort amplement de l'euforbe, & le met au ranc des medecines laxatiues: difant ainf , en fubftance : L'euforbe eft vne gomme f chaude & fi fubtile, qu'elle (urpañle toutes autres gommes en ces deux qualitez. Ileft chaud au quart degré, aufsi eft-il vlceratif, & enflamme, & rubrife les parties où 11 eftappliqué:eftant fort $ o amandes ameres,& penetrant,& violentement abfterfif. L'euforbe eftvn medica- ment dangereux : car il caufe grande douleurs, defaillances de cœur,auec vne fueut froide, & lafchele vétre. Pour raifon de quoy , &aufi à caufe de [a grande acrimonie, ileft fort mauuais au foye & à l’eftomac. Parquoy il ne le faut ordon- ner, fans premierement le mefler auec autres medicamens qui amortiffent fon acrimonie, & fa force & vcheméce.Prins enbreuuage, ileuacue les humeurs groffes & vifqueufes, & les flegmes gluantes qui font és profondes parties du corps: & cftle plus fingulier medicament qui foit , pour euacuer les excremens gros & fafcheux à tirer , qui font entre-deux des iointures. Il purge les nerfs de toutes humeurs mauuaifes, 60 dont ils feroyent opprimez. D'auantageil eft bon aux para- lyfics, fpafmes, ftupiditez,eftonnemés,tremblemés de mem- bres,tordemens de gorge, & À toutes maladies de nerfs, cau- fces de froideur , l'ayant reduit à mode de cataplafme auec huyle de violier blanc. Enduit fur le foye & fur la ratte, ileft fingulier pour ofter & appaifer leurs douleurs, caufees de froideur, ou de ventoftez. Il fait fort efternuer. Ileft bon à ens qui font endormis , & à ceux qui ont la memoire debi- a en s’en frottant le dernier de la tefte. Prins en breuuage, au poix de deux oboles, ileuacue ayfement les aquoftez & Le galbanum, qu’aucuns appellent Metopium;, cf leius d’vne efpece de * ferule, qui croift en Surie. « pJim Le bon galbanum eft cartilagineux, pur; retirant à peloir lencens,gras, ne retenantrien du bois, & quia quel- Phi ques graines, ou quelque pieces de férule meflees 7" parmy : ayant vne odeur fafcheufe, n’eftant ni tro humide,nt trop fec. Onle fofiitique, y meflant de fe- ues concaffèes, d= refine,& d'ammoniac, Le galba- m eft chaud,brulant, attraif& refoluti£ Appli- quésou parfumé, il efimeut le Aux menitrual, & actire l'enfant hors du ventre de la mere. Ilofteles lentil- les, auparauant ointes de vinaigre; & denitre. On le prend en pilules côtre les toux inuererees, & aux dif- ticulrez d’aleine,& contre les anhelations,fpafmes & rompures, Beu auec myrrhe & vin, il {ert de contre- poylon:& prins ainfi, il fait fortir l'enfant mort du ventre de la mere. Onl’applique aux douleuts des coftez,& aux froncles, Son odeur eft bonne à ceux quiont le haut mal,aux vettiginofitez, & aux eftouf- femens de l’amartis. Son parfum chaffe les ferpens: & fi on s’en frotte;on eft affeuré de n’eftre mordu des ferpens.Il fiemourirles ferpés, incorporé en huyle & {phondylium, & le mettät a l'enuiron des ferpens. Sion s’en frotte les dens, ou qu’on le mette au creux dela dét;il mitigue les douleurs d’icelles.On dit qu'il eft bon à ceux quine peuuent vriner qu’à grande dif- ficulté.Pour le prédre en breuuage,on le refoutauec eau,ou ru, ou pain chaur,ou eau micllee:& uelquefois auec meconium, o4opirn, où brôze brulé,ou fiel cler & liquide. Pour lauerle gal- banum;il le faut ietter en eau bouilläte:car eftät fon du;toutes fes ordures & crafles nagerôt {ur l'eau:lef- FE font ayfees à ofter par ce moyen. Ou bien le aut mettre & enuelopperenvn linge blanc & cler,&c le mettre ainf lié,en vn pot deterre, ou d’erain: gar- dant bien que le linge ne touche le fons du pot: ains le faut laiffer pédre audit pot:lequel eftoupperas bié: puis le mettras en eau bouillante:car par ce moyenle poteftant efchauffe fera paffer le galbanum , comme par vne chauffe d’Apothicaire : & toute la craffe ou bois demeurera au linge. Combien qu’on treuue de bon galbanum tant à Venife, que en plufeurs autres villes d'Italie : ceneantmoinsle gal- banum;,dont vfent les Apothicaires, neretireen rien oubien peu aux marques que Diofcoride affigne au vray galba- num. SVR DIOSC.LIVRE IIL aum.Caril eft non feulemét fophiftiqué:mais auffi il eft rout meflé deboys; de raclures de ferules ; de fable, & de pierres. Que les Aporhicaires donc, pour bien rendre leur deuour,fe garniffent du vray & legitime galbanum : ou que pour le moins , ils mondifñent & nettoyent celuy dontilsvfent:veu 309 ment, Ammoniacum T hymiama:c'eft À dire,ammoniac fer- uant à parfums, t L'ammoniaceft la liqueur d'vneelpece deferule, Ileftmer- ueilleufement remollitif: de forte qu'il peut refoudre les tu- phes & callofrez st viennent fur les iointures. Il eftbon 8, que Diofcoride leur enaenfeignéla maniere. Galien parle auffi aux durtez de laratte: & eft finguler à reouldreles al. Lb.8, ainf du galbanum : Le galbanum cit vnius tiré d’vneplante efcrouélles. Eten vn autre pañlage;il dit ainfi: Tout ainf que im retirant à ferula. Ileft molitif,& refolutif:& eftchaudaufe- l'ammoniac eft fouuerain fur tous medicamens, pour molli- cond degré complet,ou au commencement du troifiefme: 8 fecau commencement du fecond. eAmmoniacum:Françoés,. Armoniac: Apotbicaires, eArmoniacum: Arab,Raxach,64,e Affach:114- liens, e Ammoniaco, © e Armoniaco: Ejpaïgnolz, cAgHAXAGHE,0H, ATMONIAqUE, CHAP. LXXXII. L'armoniac eft leius d’vne efpece de ferule, qui croiften Afrique auprés de Cyreue de Barbarie. On appellela plante qui le porte, & faracine, Agalyllis. fier : auffi eft-il iugé de moyenne vertu à refoudre. Et par ainf, eftant incorporé en huyle de palma Chrifs , ileft for efficace à refouldre;à mollifier,& à deffecher, o Sarcocolla: François, @ Italiens, Sarcocolu: Arabes, Anfèrot, Anazaron © Auzurur : Italiens, Sarço- coll: E SPaignolz, Lancarotes, C\VHV AP: LXYXXII. La farcocolla eft la gomme d’vn arbre croiffant en Perle, laquelle eft femblable à la manne d’encens: cftant rouffe,& amere au gouft.Elle foude [es playes: Le bon armoniac et haut en couleur, & n’eft brouil- 20 & reftreint les fuxions des yeux. Onla met parmi lé nide raclures de bois,ni de fablesni de pierres : il a à force petis grains comme l'encens:& elt efpéspurs &e net de toutes ordures : & rerire à l'odeur de caito- reum,eftantamer au gouft. On appellele bon armo- niac,Thtaufina, c’effadire,e mierrement, © brifire: mais celuy quieft plein de pierres & de fable,on l'ap- pelle Phyrama, c’eff dire miffion. Il croift en Afrique, auprés du Temple de luppiter Ammon:& eft la plante, qui le porte, vnarbre fait à mode de ferula ; lesemplaftres. Onla fofiftique, y adiouftant de la gomme. Les Grecs ont appellé cefte gomme; farcocolla,pource que comme la forte collefait tenir & ioindre le bois , auffi la far cocolla fait fouder la chair de la perfonne. Au refte, route la farcocolla que nous auons , n'eft legitime & vraye:caron la fofiftique auec gomme & autres broulleries, & la nous vent on ainfi fofifiquee,comme on fait plufeurs autres gom mesrefines,ius, & liqueurs, qu'on apporte de Leuant.T outef fois la piperie € peut cognoifire au gouft : car celle qui n'eft Galien , parlant de l'ammoniac, ditainfi: Gal.lib.«: left mollitif, attractif, & chaud : &eftbon à refou- amereeft affeurément fofiftiquee. Pline eftime fur toutes, la Phr.lib.r3. frcocolla qui eft blanche, difant ainfi : De l'arbre farcocolla cép.nr. dre roures tumeurs & durtez. Pris en breuuage, il Jafche le ventre, & fair fortir l’enfant hors du ventre de la mere. Beu au poix d’vne dragme, il confume la ratte, & allege les ne des gvuttes, & des fciati- ques. Ileftbon à ceux quiont courtealcine, & vont toufiours fouflant: & à ceux qui ne peuuent auoir leur aleine fans tenir le col droit: & {1 eft propre au mal caduc. Prins en forme delooth;auec miel, ou en fort vne gomme fort bône aux peintres & aux medecins , la- quelle eft femblable à manne d’encens:& par-ainfi la blanche cft meilleure que la rouffe. Er en vn autre paflage;il dit ainf: Zdem lib.14» Aucuns eftiment la farcocolla eftre la gomme d'vne plante cap.14. cfpineufe:difans qu’elle eft femblable à manne d'encés:ayant vne certaine douceur coniointe à vne acrimonie. Pilee,& ti- rec en vin, elle arrefte tous catarrhes, & toutes defluxions:& l'enduit-on aux enfans.Eftant gardce,clle deuiét noire:tou- tesfois la plus blanche eft la baatleure Most qu'endit Pline, breuuagesauec le bouillon d’orge- modé,il eft fingu- 4olequel ef contraire à Diofcoride & à Galien,au gouft de far- Lier à ceux qui ont vnamas d'humeurs en la poitrine. Xl fait paffer le fang, & mondifie les tayes des yeux: confumant toute rudeffe & afpreté des paupieres. Broyé auec vinaigre, & appliqué, il mitigue les dur- tez du foye & de laratte. Endui: auec miel, ou poix; il refoult les callofitez & cufes qui viennent fur les iointures. Enduitauec nitre, & huyle detroëfne, il eft bon aux lafsitudes, & aux {ciariques. L'ammoniacum eft appellé des Apothicaires, Armonia- cum. T outesfois noz marchans,qui vont en Alexandne;rap portent bien peu d’armonac qui foit franc & purcaronnen treuue gueres qui foit fraizé menu,comme encens:ains quafi tout l'armoniac des Aporhicaires eft reduit en mañle com- me parrazine,ou poix-refine:& n'en treuue-on point quine foit brouillé & fophiftiqué.De forte que noftre armoniacne peut eftre iugé vray ammontacum : ou bien c’eft celle cfpece s.lb,12, d'ammoniac;que Diofcoride appelle Phyrama, Pline, fafant 23e mention de l'ammoniac, dit anf : La gomme d'ammoniac croift & diftille és fablonnieres de celle partie d'Afrique , qui eft au deffous d'Ethiopic. Ila prins fon nom du Temple de 0 ner.Sa vertu Tuppiter Ammon : alentour duquel y a vne forte d'arbre, qu'on appelle Metopion, de laquelle il diftille à mode de ref- ne,ou gomme. Il yen a deux efpeces : dont le meilleur, qu ef appellé Thraufon , eft femblable à l'ençens mafle : mais l'autre,quieft gras & gommeux,eft appellé Phyrama. Voy- là qu’en dit Pline. Acgineta dit queles Anciensfe feruoyent de l'ammoniac , és perfums & encenfemens de leurs dieux. Eccertes ie penfe que c'eftoit pource qu'il eft fort femblable à l'encens: i'entens del'ammoniac choyf. Auffi quand Egi- neta & Aetius veulent parler du bon ammoniac, ils lenom- cocolla:d'autät qu'il la dit eftre douce , & les autres la main uennentamere, Les Arabes dient que la farcocolla euacuë les cruditez flegmariques, &les humeurs grofles & vifqueu- fes,& principalement celles qui font és creux des iointures, 8e à l'entredeux des hanches, qui caufentles fciatiques. Elle pute le cerueau,les nerfs,& le poulmon : & par-ainf elle eft onne à laroux, & à ceux qui ne peuuentauoir leur fouffle, qu'à grande peine. Ce medicamenc auffi eft fort bon à gens vieux,& principalement à ceux qui font flegmatiques. T ou- tesfois il fait deuenir chauues ceux qui la continuent par trop.Il eft fingulier aux taches & rayes des yeux, & à routes onuees, cicatrices ; & autres empefchemens & accidens qui y. peuuêt aduenir, eftant deftrempé cinq iours durär en vn vale de vorre auec lai& d’afneffe : à lacharge de châger rousles iours de laiét nouucau, & d’efpandre Re du iour de deuñât. D'auantage, deftrempant au preallable les plumaceaux en eau miellee, & puis les faupoudrant de poudre de farcocella: ils feruent grandement aux oreilles fangeufes & vlcerecs, les yappliquant. Item, elle ef finguliere aux playes frefches, & aux vieux vlceres:car de fon propre naturelelle les mondifie, &lesincarne, & cicatrize. Elle eft fort tardiue à lafcher le ventre , & ef fafcheufe à ceux quiontl'eflomac plein d'hu- meurs coleriques:& par-ainfi fe faut garder de la leur ordon- seu cft fortifice,y a1diouflât du gingembre, & de cardamomum.Voylà que dient les Arabes touchant la farcocolla.Et certesie n’ay trouué Autheur niancien nimo- derne,qui en ait dit autant, Galien parlant de farcocolla, dit G4/.lib.8, ainfi: La farcocolla eft vne gomme produite en vn arbre CrOÏf fmp.med, fancen Perfe. Elle a vne vertu méflee : carelle eft compolee d'vne fubftance emplaitique & vn peu amere. Eflant don- ques defficcariue, fans auçune mordicarion, elle eft fingulie- re à fouder playes. Glatcinm: Arabes, © Apothicaires, Mernithé, 310 AND. MATTHIOLVS CHAT. EX XXE. Le memithé eft le ius d’yncherbe qui croift auprés de Hierapolis de Surie: laquelle a les fucilles quafi femblables au pauot cornu, qui touresfois font plus graffes, & efparpillees en teffe:ayans vne odeur fort mauuaile , & vn gouft amer. Elle ietre vn ius faune. Les gens du pays mettent fecher les fueilles de celte herbe en des fours à demi chaux : & aprés celails les brifent,& entirétleius. Ce ius eft bon és medicamés1 0 partie du corps qu’on l'enduyfe. Quant à la colle de poifçon, ordonnez pour les yeux; car il refrigere, & mefmes quandil eft appliqué au commencement du mal. Les Medecins & Apothicaires,fuyuans les Arabes, appel- lent ordinairement le glaucium, Memithé. Et de fait,le me- mithé des Apothicaires, à mon iugement, eftle vray glau- cium:car il eft du tout conforme &en mafques &en proprieé- tez au vray glaucium.Premierement oultre ce que par expe- rience on le cognoit fort bon aux yeux;ileft roux au dehors, &iaune au dedans, & a vn gouft amer & puant. Toutesfois il y a bien quelques Apothicaires, qui côcrefont le memithé, fuppofans en fon lieu du ius d’efclere. Au refte, il faut noter, queen Serapio outre le chapitre de memithé, quieft le vray glaucium de Diofcoride,eft faite encores vne autrefois men- tion de memithé,au chapitre de Curcuma, ouilelt dit quela petite chelidoine s'appelle aufsimemithe. T'outesfois ie pêfe que cela foit aduenu par la faute de l'Imprimeur :’ car Dio- fcoride, lequel Serapio a fuyui en tout & par tout,ne fat au- cune mention de glauciü parlant des chelidoines.Et de la eft venu que les Aporhicaires font tombez en double erreur. Car en premier lieu 1ls compoloyent leurmemiché, duius d’efclere : fecondement ils fe feruoyent de l'efclere, qui eft la grande chelidoine , au lieu de la petite fcrofulaire ; qui eft la petite chelidoine, pource que le ius d’efclere eft iaunecomme fafran&refemble au glauciü. Galien, parlant du memiché, . ditainfi: Le glauaeft aftringent, & dedaigneux. Il eft d'al- leurs fi refrigeratif, que luy feul peut guerir les eryfpeles, pourueu qu’elles ne foyent tropenflammees. Ileft compolé de fubftance terreftre & aqueufe, eftant l'vne & l'autre mo- derement froides,comme pourroit eftre l’eau de fontaine. Glatinum, fine Glaten:Grect, Colla,Xylocol 4,04 Tam. rocolla: François, Colle forte,on Colle de cerf: Ara- bes, Zaire, ox Gara: Iraliens, Colla di Garniccio: Ejp aignolz, Coll, ou Grudel, CH A P. LXXXV. La meilleure colle, {oit de bois, ou de taureau, eft: celle qui fe fait des cuirs de bœufs, & de vaches, en Pile de Rhodes. Elle eft blanche & clere:maisla noi- ren’eft fi bonne. Deftrempee en vinaigre, elle ofte toutes impetiges, grattelles , & feux volages, eftans fur la peau. Defineflee en eau chaude, & mie far less o brulures de feu ; elle engarde d’y enleuer des velcies. Deftrempee en miel ou vinaigre; elle eft fort bonne aux playes. Pi/cium glatinum : Grecs, Ichthyocolla: Francois, Colle de p af con :e Arabes, Lire ;ou Gara: Italiens, Efpaignolz,Colla di Pefte:e Allermans, Lei. CHELEYEE LXXXVI. La colle de poifçon ; eftle ventre d’vn poifçon du enre des balaines.La meilleure eft celle qui vient de à mer Pontique, eftant bläches afrette, fans touref- fois eftre par troprude:& quiayfément fe deffair. Elle eft bonne aux emplaftres ordonnez pourlatete, & és medicamens preparez pour la grattelle, & à ceux qui font faits pour derider & cftendre la peau du vif village. Tout le monde fcait que c’eft que de colle forte : parquoy. ie ne m'arrefteray à en faire plus ample defcription.Cencät- moins il eft bon de noter, que pour le iourd'huy la colle for- te ne fe fat feulement des peaux de bœufs , vaches Ou tau- rcaux ; maisqueaufi onla fat de toutes peaux de beftes à quatre piez. Au refte,ie ne trouuc pointque Galien aic fait mention de cefte colle, combien qu'au feptiefme liure des fimples, 1l face mention de la colle des relieurs de liures, la- Colle pair fe faifoir auec fleur de farine, & faumure, difant ainfi: ri La colle dont on relielesliures , qui eft faite de fleur de fari- ne, & de garum,eft emplaftique, & maturatiue ,en quelque Egineca en fait bien mention parmi les fimples:mais neant- moinsiln'en dit quaf autre chofe, finon ce que Diofcoride enacfcrit. Vifcum:Grecs, Ixos: Francois, Guy: Arabes, Dabach, © Dibach: Italiens V fthio : « Allemans, V ogelli. cim: Efpaignolz,V'ifco. CHEAP: LXXXVII. 20 Lebon glueit celuy quieft frés,eftant verd au de- dans, & roux au dehors, qui auf n’eftaucunemenc afpre ; ni farineux. 11 {e fait de cerrains *grains qui p'ouiennent fur les chefnes d’yne certaine plante qui a la fucille femblable au bouïs. Aprés qu’on a con- café fes grains ; on les laue, puis les faic-on cuire en eau. Aucunsle font en les mafchant. Il croilt auf aux poyriers,& aux pommiers,& en plufeurs autres abres : & mefines fe rencontre és racines de certains 30 arbriffeaux. Il eft remollitif, attractif, & refolutif. Il fait maturer toutes durtez &apoftumes, & mef- mes celles qui viennent derrier É oreilles, cftant demeflé auec refine & autant de cire. Appliqué fur va frontal, ou yn plumaceau, il gucrift celle maladie des yeux qu’on appelle cpinyctides. Appliqué auec encens, il mollifie les vieux vlceres , & autres vlceres malins & dediffcile curation. Cuitauec chaux, ga- gates, & pierre aflie, & appliqué, il confume la ratte. Appliqué auec orpin, & fandaracha, il fait tomber 40 les ongles. Mefléauecchaux,&lye de viril eft forti- fié cn fa vertu. Le glu f fait en diuer- S fes fortes,tou- 7 cesfois le meil _ leur eft celuy >) qui fe fait des af grains du guy NS de chefne:du- <® quel on fait grand fait en N Tofcane , ou- treceluy qu'on tire du guy des poyriers & pommiers, qui neantmoins n'eft fi bon que l’autre. Car on ne treuue feule- ment du guy fur les chefnes: mais aufli on en cueille furles heftres, yeufes, & fur les chaftagniers, & principalement du cofté de la Marine de Gennes,où y a grâdes forets, qui font bien cherement accenfees à ceux qui font le glu: lefquels Le plus fouuent;au grand danger de leur vie, fe pendét és hauts arbresauec decordes , pour cucillirleguy. Et aprés qu'ils 44 en ont en quantité, ils le font cuireen eau, iufques à ce que faire les graines de guy fe fendent : puisils les concaflent, & les 11- GOuent & relauent en eau, iufques à ce qu'ils en ayent ofté tous les excremens farneux. Pline die que le guy croift feu- lement au chefne , au rouure , à l'yeufe , au prunier fauuage, au terbenthin, au pin, &au fapin. Maisen Tofcane on en treuue de fort bon és chaftagniers. Il croift auffi és poyrièrs & pommiers , tant fauuages que priuez : maisil eft du tout inutile. On fait grâd cas du glu en Tofcane:car outre ce qu'il donne grand contentement aux chafleurs, & principalement en Automne,pour prédre les griues & traines, en petis boc- cages de geneures proprement ordonnez pour cela:il eftauf- & fort bon pour garnir les feps des vignes, à fin de contregar- der SVR*' DFO'S C.: EEV RE FIL. nes en- der des chenilles les premiers bourgeons: lefquelles rencon- rransleglu,y demeurent prifes, &:y meurent. Nature donc preuoyañt l'incomodité des chenillesau paysde Tofcanes pourueutauffi de glu en abondâce ; afin que parce moyen bays n'en ft defpourueu. Au refte, les traines &griues neratis font fort friandes du fruit du guy : lefquelles cfmeutiffans Guy, lagraine du guy fur les arbres où elles fe perchentoupaif- fent, & y demeurant ladite graine attachee, auec l'efmeatif- fement, font eaufe de la produétion du guy; qui fort defdits arbres: Pour celte caufe Plaute; ce grand rencontreur ÿdit, que la griue chie fa mort. En outre;le guy n'eftarbre de foy: 110 carilprent fa vied'vn autre arbre; eftant toufiours vert pour 1 @ gil.1i.6. la plufpart.Voyla pourquoy dit Virgile, eneid. Ainfi qu’au bois;lors que lerre le plus Le froid hyüer,verdoyanteelt la glux Deneuffueillage, & de l'arbre pourtant Produire n’eft,lequel la va portant: Si cft du tronclarondeur coloree Ceinte à l'entour du glux iaunedoree. libxé, Plineauffi , parlant du guy, dit ainf: Il ya certaines chofes quinepeuuent croiftreenterre, &neantmoins croiflentés arbres: lefquelles n’ayans aucune maifon propre font con- traintes vire en la maifon d'autruy:comme eft le guy:lequel le. certes ne fe peut planter ni femer: & n'eft produit finon de 29 l'efineuriflement des griues, traines, manfars, & ramiers de forte qu'il ne peuft croiftre, finon qu'il aitpris fon germeau ventre defdits oyfeaux. Voylà qu’en dit Pline: lequelaem- phr.de prunté letour du bon homme Theophrafte. Quant au guy; t. caf, Qui croift au pin & au fapin, que les Eubœens appellent Sre- 023. Jiny& les Arcadiens Hiphear, on entreuueen grande quan- tité és forefts du Val Ananie, qui font fort peuplees de gri- ues. Maisilne vaut rien à faire du glu : caril pert toute fa vifcofité enlecuifant, &auant: Le guy des pins, fapins, amandiers, poyriers, & pommiers, demeure toufiours verd: mais celuy qui croit és chefnes , rouures, & chaftagniers, eft tout au contrajre:car venâc l'hiucr,il pert fes fueilles.T heo-? phrafte, au lieu preallegué , s'efteffayé en rendreraifon ; di- fantainf : Cen'eft chofe contraire à raïfon naturelle, qu'il ÿ air guy qui demeure toufours verd , & l'autre non : car le guy fe peut rencontrer fur les arbres qui demeuré toufours verds, & fur d'autres qui perdent leurs fueilles, venant l'hy- uer. Deforte queés vnsil a dequoy fe maintenir &nour- tir, & és autres non:qui eff la caufe de fa perpetuelle verdeur;, ou de la decadence de fes fueilles. Voylà qu’en dit Theo- phrafte: Lequel certes n’eft receuabletotalementen fon dire, Car le guy, qui croift és amandiers, poyriers, & pommiers, ne laifle de demeurer verd toute l'annee en Italie, encores que les arbres, qui le portent, perdent leurs fucilles. Parquoy # ie penfe qu’il y aitautre raifon de cefte diuerfité, que celle que Theophraîte a voulualleguer. Au refle , on fait de fort de Se- bon glu en Surie,des febeften, felon que nousauonsdefa dit Ds o4 an promise Hure ,traitans des prunes febeften. Les Lombars amas, Le feruët fort de ce glu, pour eltre deftituez du glu,qui fe fait du guy : & l'appellent glu de Damas , pource qu'il s'apporte de Damas à Venife. Toutesfois il n'eft 6 bon que le glu faic du guydechefne. D'auantage, on fait du glu desracines de certains arbrifleaux, comme font le houx, & la viorne:def- quels nous auons parlé au premier liure, traitans du paliu- rus, & du fumac. pra à la manicre defare ce glu , elle eft telie : On prentlesefcorces des racines de ces deux arbres, & ayant fait ne foffe,on les enterre chacun auec leurs fueilles, envn lieu humide: &les y laifle-on iufques à ce qu’elles y pourriflent. Paraprés ones ofte, &les pile-oniufques à ce qu’elles deuiennent vifqueufes &gluantes. Puis on les laue , en eau chaude,les demeflant fort auec les mainis.En d'aucuns lieux on fait le glu,par ce mefme moyen, des racines de guy- mauuées.En outre, plufieurs font grand eflat de la poudre du guy dé chefne,la faifant boire à ceux qui ontle haut mal : & afferment plufeurs en auoir efté gueris par cemoyen. l'en cognois d'autres qui ne fçauent que c'eft ni d’epilefe , ni de haut mal,ni de bois de guy de chefne , & qui neantmoins ont ordonné pourle maccaduc, du glu en lieu de bois;en pilules. Or faut-il que le patient en vfe tous les ioursl'efpace de qua ranteiours;& qu'il fe prenne garde qu'en coppät le bois.il ne touche à cerre. Porté alentour du col ou du bras auec fa raci- ne, (fi l'on doit adioufter foy aux fuperftitieux ) il foulage grandement les femmes quifont au mal del'enfant. Nous auons experimenté quele guy,qu’on treuue au poyrier fau- uage,eft fingulier à ceux qui ont les mébres rctirez,lebroyät bb.e. auec fes fueilles & branches, & graifle de chappon. Galien, , med. parlät du guy,dit ainfi:Le guy tient beaucoup de l'air, & d'v- ne certaine aquofité chaude, & tient peu de cerrelrité : aufi 311 abonde-il plus en acrimonie qu’en amertume. Ses operatiôs font correfpondantes à fes qualitez : car il attire fort ver tueufementles humeurs qui font au profond du corps:re- foluant & demeflant non feulement celles qui font fubtiles: mais auffi celles qui font grofles & vifqueufes. Toütesfoisil cit du nombre des medicamens qui n’efchauffent dur premier apparelsains eftlong en fes operations;comme eft lathapfa. Ce q auffi on voit eltre entous médicamés chaux de nature, quand ils rencontrét grande abondäce d'humeurs fuperfluës, eAnnot ation. * Esexemplaires Grecs il n'eft faite aucune mentionde grainstains feulemét mettét, » {very Le rives 2URTS TTIPIQEEAËSS C'efta dire, ileftcompofé d'vn fruiét rond. ‘A quoy auf s'accorde Serapio.Mais il femble que le Traduéteur fe foit ar- refté à Pline,quien parle ainf:Le glu fe fait des grainsqu'on Plin.lib.r6, cugille en temps de moiflon;auant qu'ils foyent meurs. capvle, ce Aparîné, Ajpergulas fite Afperula:Grecss Aparine, Ornphacocarpos, © Philathropos: François, Glatte. ron, 04 Grattéron: Italiens, eAparine, © Speronel- laïe Allemans,Klebkraut:Efpaignolz,Preféra. LXXXVIII. CHAP. Le gratteron a plufieurs 4 petites branches afpres & Sn. quarrees, {es fucilles font À miles parinterualles , &en- k uironhent en rondéur les brançhes, comme on voit en la garance. Sa fleur eft 2 blanche , & fa graine dure, \ D ë, ronde, creufe , blanche, & Se $} faire à mode d’yn nombril, ET laquelle s’arrache aux vefte- mens, Les palteurs fe feruét de cefte herbe, pour pañler SE) leur lait. Le ius dela grai- ne,des branches, & des fucilles , prinsen breuuages eft fingulier aux morfures des viperes,& aux pointu- OS des araignes phalanges. Diftillé és oreilles, il gue- rit leurs douleurs. L'herbe broyce & incorporecen oingtsrefoulrles efcrouëlles & {crofules. Le gratteron croilt par tout: & principalement parmiles lentilles, felon que dir Theophrafte. Les Italiens l'appellent Speronella, pource qu'il a fes fucilles difpofees en citoille, à mode d'yne moulette d’efperon.Ileft fort afpre à manier:auf- fi eflant grandiil s'aggraffe aux veflemés des paflans. Aucuns font grand cas de fon ius , pour fouder les playes frefches, & pour guerir les fentes & creuafles des paupieres. L'eau qu'on en diftlle,eft finguliere aux dyfenteries. La farine del'herbe feche reflerreles playes,& guerit les viceres. Galien en parle Gal, lib.é. ain: On appelle le gratteron, Philanthropos,& Omphaco- fr sais carpos.Il eft moyennement abfterfif & defsiccatifi& elt quel er que peu fübtiliant en fes parties, CHEAP: L'ART , ÈS Alyffümeft vne pctiteher A V4 be, produifant vne feuleti- VS goquielt vn peu afpre:ayät NE cs füueilles rondes, & fon 4 ÿ m fruiét fair à mode d’yn dou 0 4 blecfcufs6:au dedäsduquel VS VS y a vne graine aucunement Ÿ large. I[croiftés môtagnes & és lieux afpres. Sa deco- io prinfe en breuuage, re- foult les fanglots, quad on n’eft en fieure:autanten fait Pherbe portecenlamain ou fleuree. Broyec, & enduite auec A yum, AND. MAT auec miel, elle ofte toutes taches & lentilles du vifa- ge. Concaffee ; & mangee; on dit qu’elle eft bonne contre les morfures des chiens enragez. Penduë en la maifon ; on dit qu’elle fert de contrecharme, tant aux hommes que aux beftes ; qui feront en la mai- fon. Enueloppee en vnlinge rouge, elle guerift les maladies des beftes. 31L Les autheurs efcriuent diuerfement touchant l’alyffon. Car f nous voulons fuyure Pline , à la defcription qu'ilen1o fait, alyfon n’eft autre chof® que la petite garance, queles Rubia mi- Herboriftes appellér Rubia minor, pource qu'elle eft du tout nor. femblable à la grande Garence, excepté qu'elle a les fueilles Plin.i14, Plus petites. Et qu'ainfi foit Pline enefcritainfi, au chapitre cap.l. de la grande garence : Erythtodanus, qu'aucuns appellent Ereuchodanum,% qui eft nommee des Latins, Rubia,pour- ce qu'elle ferc à teindre les laines&les peaux , en medecine prouoque à vriner. Prinfe en eau miellee elle guerift la iau- nifle : & enduite auec vinaigre, elle ofte les dartres & feux volages : & eft bonne, prinfe en breuuage, aux fciatiques, & paralyfes : pourueu que les patiens entrent au bain tous les iours qu'ils en beuront. Sa racine & fa graine attirent le flux 20 menftrual, refferrent le ventre, & refoluent toutes apoftu- mes. Onapplique fes branches & fes fucilles contre les fer- pens. Ses fucilles auffi teignent les cheueux. Tetreuucen certains Autheurs,que portant celte herbe attachee;elle gue- rift la iaunifle feulement à laregarder. L'alyflon eft du rout femblable à elle,excepté qu'il a les brâches & les fueilles plus petites. Et l'appelle-on alyffon ; pource que prinsen breu- uage aucc vinaigre , ou le portant fur foy, ondit qu'ilen- garde d'enrager , ceux qui font mords des chiens enragez. Voylà qu’en dit Pline:lequel felon qu'on pourroit conicæu- rer, parle de l'alyffon de Diofcoride, pource qu'ila defcrit alyfon incontinent apres Aparine , laquelleil dit eftre fem- blable àrubia. Mais la defcription qu’en fait Diofcoride, eft du tout côtraire à rubia minor. Car Diofcoride dit les fueil- les d’alyffon eftre rondes , & qu'il porte vn fruiét fair à mo- de d'vn doubleefcuffon;au dedans duquel ya vne graine au- cunement large. Difans d'ailleurs,qu’il croift és montagnes, &éslieux afpres. Toutes lefquelles marques ne fetreuuenc en la petite garence. D'auantage, il appert affez que Dio- fcoride n’a prins l'alyffon pour la petite garence: caril fait fpeciale mention de {a petite garence, icy bas, au chapitre derubia. Ce qu'il ne feroit, s'il euft eftimé ’alyflon, & la pe- tite garence eftre mefmes plantés. Par-ainfi ou Pline s’eft abufe : ou bienilentend parler d'vn autre alyffon que dece- 40 luy de Diofcoride. Item, Actius nous rendencores plusin- certains touchant cefte herbe : car il en parle fort confufe- ment,en celte forte: On prent pour alyffon, celle herbe, u’on appelle Sideritis Heraclea, laquelle croift quañ le long de tous les grans chemins:ayant fes fleurs rouges,& fes fueil- les groffes & efpefles. Il 4 prins lenom d'alyffon, pource qu'ileft fingulier à ceux qui fonc mords deschiens enragez. Aërius par ces parolles non feulement n'eft point confor- me à Diofcoride : mais encores ne declare à laquelle fideritis ilentend}'alyffon eftre femblable, Car comme ainf foit que Diofcoride mette trois efpeces de fideritis , dont la premiere & la derniere font appellees Heraclea: refte à deuiner de la- Gal.li.1.de quelle des deux entend parler Aëtius. Quant à Galien, il Anti. eft dutout contraire au precedent : lequel faifant le recit de certains medicamens ordonner par Afclepiades, contre les morfures des chiens enragez , parle de l’alyflon en cefte forte: Alyffon eft vne herbe femblable au marrube : toutef- fois elle eft plus afpre , & plus piquante alentour de fes pom- mettes : & produit fa fleur tirant fur le bleu. Il la faut cueil- lirenuironles iours caniculaires : & aprés qu'elle fera feche, la mettre en poudre, &la pañler par le tamiz , &la garder foigneufement, & bien'eftoupper, à SAR ne s’efuante. Aux parolles de Galien , 11 femble que l’alyflon d'Afclepia- des foit la premiere efpece de fiderite defcrite par Diofcoride, & non la derniere. Veu donc la diuerfité quieft fi grande entre les Autheurs, en la matiere d’alyflon, 1l eft fort diffici- le de pouuoir nes affeurement qu’elle plante on pourra rendre pour alyffon. Ruellius prent pour l’alyfon de Dio- Éorides celle plante queles Herboriftes appellent Chanure fauuage: difant que pour le moinsil yretire fort. Maisà fin que ie ne femble vouloir employer le temps à reprendre autruy, j'en lairray le iugement à ceux qui ont tant foit peu pra@iquéen la perquifition des fimples. Quant à l’alyffon defcrit par Galien , fuyuant l’authorité d’Afclepiades, & 30 $° THFOZVS celuyque A£tius à defcrit ,ie ne veux nier qu'ils ne croiffent enltalie. Mais de fçauoir lequel des deux on doit prendre, pour s'en feruir en medecine, ie n’en oféroye iuger:com- bien que mon opinion feroit de fuyure Galien : lequel par- Ga. lant des proprietez d’alyfon, dit ainf: Cefte herbe aefté fimpl. appellee alyfon, pource qu’elle eft finguliere à ceux quifont mords des chiens enragez : & que mefme elle a fouuent gue- ri ceux qui eftoyent delia enragez : ce qui procede d’yne fpe- ciale proprieté qui eft en toute la fubitance de cefte herbe. Laquelle operation ne fe peut cognoiftre par raifon aucu- ne, comme defia a efté dit :ains licomprent-on feulemenc parexperience. Toutesfois qui voudroit experimenter l'a- lyflon en plufeurs chofes , ille cognoiftra auoir vne vertu moyennement feche, & refolutiue, tenant auffi c uelque peu del’abfterff. Pour cefte caufe il eft bon à Fo HESE &net- toyer les peaux blanches qui viennenr fur le corps, & toutes les taches & lentilles du vifage, que le hafle du Soleil au- roit caufees. Afdpia. CHeAP. dre L’afclepias produit fes branches longues : & pto- duit fes fueilles * longues, & femblables à celles de * or lierre. Elle produit plufieurs racines menuës & odo- lit « rantes. Sa fleur eft puante : &a lagraine femblable longs à celle de fecuridaca. Elle croift és montagnes. Scs racines prifes en breuuage , auec du vin, {ont bon- nes auxtrenchees, & aux morfures des ferpens. Ses fucilles enduites , font fingulieres aux vlceres des lieux fecrets des dames, & à ceux des mamelles pour dangereux,enchancrés,8 malins qu'ils foyent. Ceux s'abufent,à mon iugement,qui prennét pour afcle- pias, qui croift naturellement és montagnes, ( comme difent Diofcoride & Pline } celte plante commune, queles Herbo- riftes communs appellent Hedera terreftris,de laquelle nous auons parlé au fecôd liure,& laquelle on treuue quafñ le long de tous les grans chemins, fe trainant toufours parterre, & ayant fes fueilles rondes, afpres , & aucunement dentelees alentour:lefquelles font comme attachces à vne longue cor- de. Laquelle auffi produit des petites fleurs rouges, tirant fur le blanc : & de petites racines, qui font fort menués. Car outre ce que Diofcoride ne dit point que l’afclepias croifle le long des granschemins;aufi ne met-il point,pour le moins que tele, & l’afclepias fe trainaft par terre, & qu'elle euft fes fueilles rondes. D'autres aufli errent grandement, ( & ne defplaife à Fuchfus, qui eft de cefte opinion ) lefquels pren- nent pour afclepias,celle plante queles Herboriftes appellent Vèr Vincetoxicum: laquelle croïft ordinairement és lieux afpres & parmi les rochers : ayant fa tige fort lifice, & fes fueilles plus pointues que celles de laurier : iettant vne fleur blanche, & bourrue : auecde petites goufles longues & minces : ayant auffi plufeurs racines blanches. Car cefte plante n’a ni les fucilles, ni fes racines odorantes. Iointaufi que fes fleurs ne font puantes:& n’eft fa graine femblable à celle de fecuridaca. Item felon qu'on peut voir en l’exemplaire d'Oribafus;l'af- clepias n’ales fueilles longues : lequel Marcellus a fuyuy en fa tradu&ion: fuyuant aufsi,commedecouftume ,les bons exéplaires qu'il auoit. D'auantage j’ay veu en vn vieil exem- plaire,que les racines d’afclepias eftoyér menuës,& odorâtes. Hdi rejtre V'incetoxicum. Au refte le vincetoxicum à 74 les fueilles femblables à celles 7 delaurier,horfmis qu’elles font 4 plus pointues, fermes & liflees, iettant plufieurs tiges foupples & verdes, à l'entour defquel- les par interualle fortent de fueilles deux à deux. Sesfleurs font petites, minces & blan- chaîtres , d'ou fortent quelques goufles pointues, & pleines de bourre blanche, & de graine. Il N a forceracines, blanches & min NY ces, lefquelles s'eftendent en 2 rond , douces au gouft & non odorantes, ayans vn bien peu ) d'aigreur : defquelles on £ ferc en medecine, Il prouient és montagnes à & $,V RAD FO SC montagnes, coftaux, & lieux arides & pierreux. Ses racines font chaudes & feches au premier degré, & fi font digeftiues, refolutiues &aperitues. Elles font douces de grande vertu & propricté contre tous venins, d'ou auffi la plante a pris le nom. Er pource prifes en breuuage, elles font fouueraines aux morfures des befles venimeufes. Prifesen breuuage en decoétion de cardon beni, au poix d'vne dragme & demie, l'efpace d'onzeiours, c’eft vn remede fort fouuerain à ceux qui font mords du chien enragé. Prifes tous les iours en vin, c'eft vn preferuatif contre les contagions de pete. Bues au poix d'vne dragme, en eau d’ozeille ou de buglofe > auec BAIN E FI. 313 des iadins, qu'on appelle faffran baftard ; fauf qu'ilalatige plus droite : de laquelle les bonnes vielles du pañlé fe fer- uoyent en lieu de quenoille. Il produit vne graine noire, aflez grofle, &amere. L'autre cartamum fauuage eft aflez mafsif: & produit fes tiges pres de rerre, & femblables à cel- les du latteffon. Ses fucilles font f molles, qu’elles le font pencher & quaf tomber en terre. Il produit bonne quan- tité de frui&, lequel eftamer, &commebarbu. Tous deux portent à force graine , mais neantmoins le fauuage eft plus grené.Il a cela de particulier outre toutes autres plantes fau- uages ; que, au lieu que lesautres plantes fauuages font plus graine de citron,elles font bonnes au mal de cœur. Prifes en 1 0 dures & plus efpineufes que les priuees:ceftuy ef plus tendre, vin pur, ellesappaifentlestrenchees. Leur decoétion faite en vin blanc prife en breuuage par quelque iours au poix de demi liure , foulage les hydropiques : fe fouuenant de faire füer le patient ; incontinent apres la prife : pareillement elle eft bonne à la iaunifle : car elle fait reuenir la peau naïue;fait vriner : & aide à latoux, & aux deffaux dela poiétrine. Ses racines broyees auec graine de pæonia, font fingulieres au mal caduc: 8 auec graine debafilic, ou efcorce decitron, ou perles,aux melancholiques:& prifésen breuuage auec raci- nes de diétam blanc, elles chaflent la vermine du ventre. On les mefle aux bains &Jauemens que l'on fait contre les dou- &pluslifsé que lecartamum priué. Quant À Acarna,la con- Lars. fiderant fimplemét, elle eft en apparence femblable au carta- mum des iardins , & eftrouffaftre, & pleine de jus. Quant au fufcau des champs, que les Grecs nomment Atraëtylis, il eft plusblanc queles autres : & aiene ay quoy de particu- lieren fes fueilles. Car les approchant de la chair, aprés qu'on les a cueiïllies, elles iettent vn ius rouge comme fang. Pour celle caufe plufieurs appellent cefte forte d’efpine, en Grec;@oves c'eft à dire, Sang: car outre ce qu’elle a vne odeur facheufe, elle eft fanguinolente. Elle ef fort tardiue à ietter fon fruit : car elle produit feulement ea Automne : comme la mere, & pour faire fortir le Aux menftrual. Plu- 20 font qua toutes plantes efpineufes. Voylà qu'en dit Theo- leurs de » XP 1 pi yaq fieurs aufsi en font grand cas pourles rompures., & pour ceux qui font tombez d'enhaut, prenant la poudre de fes racines auec du vin, ou decoétion de grand fymphytum. uant au lierre cerreftre , plufieurs en font grandicas , & principalement és playes de la poitrine ; & desinteftins : & éftiment grandement les breuuages qu'ils en font:& meflenc fon ius parmi les onguens : car cefle herbe cit propre aux playes , eftant finguliere pour les fairefouder. L’huyle que l'on fait de Vinfufon de fes fueilles (comme auf: il aeflé dit au liure fecôd) laiflees long temps au foleil, pris én breuuage ub.6. À fingulier à la colique: car il la guerift cout aufsi toit, ib.6. me LR “ae Diofcoride,il dit qu'il ne l'aencores experimentec. Atraëîlylés, fine fils agrestis. GLHREANP. XCI. ff, Atractylis eft vneherbe SA cfpineufe ; femblable au Ve faffran baftard, gn’on appel- le ('artamnm: excepté que \ gues à lacime de festiges: À lefquelles font pour la pluf parc denuees de fucilles , & S font afpres : & d’icelles fe N feruét quelquefois les fem ; } mes en lieu de fufeaux. A la cime d’icelle elle pro- duit certaines teftes piquä- tes. Sa fleur eft jaune , & fes & feparces. Eten fes fucilles font * pluslon- 40 pirater Aux parolles duquel on peut ayfément remarquer erreur de Ruellius,en ce qu'ildit,que Theophrafte prentla Ruell.lib.3. premiere efpece de cartamum fauuage pour atraétyÿlis: car de nat. ftirpe Thsophrafte monftre ouuertemét que ce font plätesdiuer- peut eftre que ces plantes foyent femblables : ceneantroins l'atraétylis a vne propricté par- ticuliere en fes fueilles , de ietter va ius rouge comme fang: ce qui ne fe voit en nulle des trois efpeces de Gartamum. Toutesfois ie penfe que Pline luy a caufé celt érreur:le- pJin,lib.2. F q y quel dit que aucuns appellent atraëtylis le cartamum fau- caplge uage. Et de fait, apres auoir fait recit de plufeurs plan- Galien ne dit rien de l’Afclepias:horfmis que, fe remettant à 3otes efpineufes & piquantes , dont les Egyptiens & feruoyent à table : finalement il parle du cartamum en cefte forte: Ils ont, dit-il, outre cela plufieurs autres plantes qui ne font de grande eflime, Mais fur toutes , ils font cas du cartamum, qui nous eft incognu en Italie : mais toutef- fois ils fe feruenrde fon huyle, lèquel ils tirent de fa grai- ne ; non pas pour le manger (car il eft de fort mauuais gouft) mais ils s'en feruent en d’autres chofes. La premie- re difference du cartamum, ef, quel'vneft fauuage, & l’au- tre priué. Entre les cartamum fauuages , lesvns (ontplus doux , & plus menuz, & ont la tige plus ynie ; encores qu’elle foit vn peu afpre. Les bonnes vicilles fe feruoyent de leurs tiges en lieu de quenoilles. Aucuns les appellent Atraëtylis. Leur graine eft blanche, srofle, & amere. L'au- tre efpece de cartamum, eft plus velue, & produit vne ti- ge plus boflue , qui quaf fe traine par terre. Sa graine €ft fort petite. Voylà qu’en dit Pline. Au dire duquel encores qu'on voye aflez ouuertement la premiere efpece de cartamum fauuage auoir efté appellee d'aucuns, Atra- &ylis : pour cela neantmoins il n’afferme & ne dit refolue- ment que atractylis foit le cartamum fauuage. Car par- Phin.libar apres il fait fpeciale mention d'atraëtylis, de laquelle 1l par- «p.16. le ainf : L’acarna eft du tout femblable au cardon & à l’arti- chaut , excepté qu’elle cf plus roufle, & plus pleine de ius ras. Autant feroit-ce d'atractylis, fi elle n’eftoit plus blan- quelquefois rouge. Saracineeftmenuë, & inutile. che, & fi fonius n'eftoit fanguin:pour laquelle caufe aucuns Ses reftes, fu graine, & fes fucilles broyces auec poy- ure & vin , fon fort bonnes appliquees fur les poin- tures des fcorpions. On dit que pendant que ceux, qui font points des fcorpions tiendront l'atraylis, ils ne fentiront aucune douleur: mais que pofans cefte herbe , la douleur commencera à reuenir & à augmenter. mm cran ué, & cartamum fauuage. Quant au fauuage, on en treuue rd, l'appellent, Phonos. Elle cft puante : & demeure beaucoup à meurir: car fa graine n'eft jamais meure auant Automne: comme aufsi ne font toutes lierbes’ piquantes & efpineufes, Voyla qu’en dit Pline.Pour conclurre donc;nousdirons;que atractylis eft vne plante à part,de laquelle les vieilles femmes du paie fe feruoyent en lieu de fufeaux : &quece n'eft aucu- ne efpece de cartamum fauuage. Ce que bien cognoiflant Theodorus Gaza,l'appelle fufeau des champs.Etne la nom- me quenoille fauuage , comment il fait la premiere efpece de D de efpece 314 de efpece de cartamü fauuage, ce n'eft de merueilles fi à pre- feñtie ne crains d’affermer veritablement ce que autresfois j'ay nié. Cependant routesfois ie m’eftonne fort de Ruelluss quinecraint d’affeurer que le chard6 beni ietre vne liqueur femblable à fang. Car i'ay mille & mille foisexperimenté le contraire : n'ayant jamais trouué humeur rouge au lieu où Îarrachoyeles fucilles du chardon beni. Toutesfois pofé le cas que Ruellius die vray:ee neantmoins ce que difent T heo- phraîte & Pline eft contraire à fon opinion: car ils difent qu'iln'ya point de cartamum qui iette vne humeur fan- guine : veu que cela eft particulierement attribué à atraéty- is. Et parainf Ruellius monftre combien ileft confus enr o la defcription d'atra@ylis:car, pour bien maintenir fon opi- nion , ildeuoit dire que atraftylis eftoit la premiere efpece de cartamum fauuage, leius de laquelle cft rouge comme fang : fans dire quele ius de cefte plante que nouseftimons chardon beni , fut rougecomme fang. L'opinion aufsi de AND: MAETHIOEYS eft femblable à celle du poulior, & eft compartie par plufieurs neuds : & neiette point de moucher. Tou- tesfois elle iette de petis boutons à fa cime, qui font de bonne odeur, & fontacres. Enduit auec d’eau, tant frais, que fec;il eft fort bon à fouder playes:mais il le faut ofter le cinquiefime iour. Prins en breuuage auec du vin;il eft bon aux rompures, & à ceux quine peuuent vriner que goutte à goutte. Iufques à prefent ie n’ay trouué perfonne qui m’ait fceu monftrer le polycnemon,en Italie. Et combien qu'on y trou- ue beaucoup de plantes , qui ont quelques marques du po- lycnemon :ceneätmoins veu que la plufpart y deffaut,ie n'en oferoye rien dire de certain:& par-ainfi iel'ayme mieux laif- fer auec les plantes à moy incognués , iufques à ce que ren puifle parler plus afleurément. Galien dit le polycnemon Gxl cftre chaud & fec au fecond degré : & que par-ainf, il eft bon fm, à fouder playes. Each, lib.1. Fuchfius ne me femble receuable , en ce qu'il ditle chardon de côp.med. beni eftre celle efpece d’atra&tylis,qui et plus veluë. Notam © de nat. mentiedis,plus velué,pource que Fuchfus fait deux efpeccs Hirp. c 42, d'atra@tylis: dont l'vne eft plus liffee , & l’autre plus veluë: combien que Theophrafte ni Diofcoride ne mettent qu’vne cfpece d'atraë&ylis : qui n’eft le chardon beni, felon mon opi- nion. Carle chardon beni neiette point deius quiretire à 20 Clinopodinm. Seconde efpece de Clinopodinm. fang , & n’ale bas de fes tiges denué de fueilles : & mefmes tant s'en faut qu'il porte de verges, qu'il ne produit que pe- tites brâches molles & pliantes, lefquelles rampent, ou pour le moins font couchees fur terre. Carduus benedi£lus, fine altera fpecies Cnici [ylueffrés: François ; Chardon beni : Italiens, (ardo Janto: eAllemans, Carden benediclen. Mais puis quele difcours d’a- tractylis, & du cartamum, nous a mis au deuät le chardon beni: ? il me femble n’eftre hors de pro- pos de traiter fommarement icy fes vertus & proprietez ad- mirables. Le chardon benidon- ques , eft vne plante fort com- munc. Il a fes tiges rôdes,foup- ples, vifqueufes,veluës, fe cour- bans contre terre : de fueilles longues, & ridees des deux co- ftez , veluës , & pointues eftans pleinement venués: de petites de longues & bien poignantes efpines , &tout autour garnies de fueilles : d'ou fort vne fleur jaune , ayant au dedans vne graine bourrue, blanchaftre, & femblable à celle de l'artichaur. Sa racineeft blanche, & fort diuifee. Toute la plante eft bien amere, & neantmoins eft proffitable à beaucoup dechofes. On le feme és iardins: & à vn gouit forr amer:aufsi eft-il compofé de parties terre- ftres , fubrilices par vne certaine chaleur. On fait grand cas de cefte plante, non feulement en Italie, mais aufsi en toutes autres nations: & principalement contre la pefte, & contre toutes poyfons:la prenant par la bouche, & l'appliquant fur les pointures ou morfures des befles venimeufes. Cefle her- be guerift des fieures quartes, & de toutes autres fieures,qui commencent leur accés par froideur. Et pour ceft effe&, faut boire fa decoétion , ou de fon eau , ou prendre vne dra- gmede fa poudre, Prinfe au mode que deflus, elle eft fingu- liere aux petis enfans entachez du haut mal. Sa deco&ion prinfe en breuuage , auec du vin, appaife l'iliaque & les dou- leurs des reins. , & toutes douleurs & trenchees du ventre. Elle fait fuer, &fait mourirles vermines du ventre, & fieft bonne aux deffaux de l'amarris. L'herbe verte, & feche,buë, & appliquee,guerift les vlceres malins, dangereux,& de diff- cilecuration , & fait venir la peau deflus. Aufsila mefle-on parmi la decottion de guaïac qui fe faiten vin &eau, pour ceux qui ont la verolle, Polycnemum. CHAP. AGIT Polycnemon eft vneherbe qui iette à force bran- ches, ayant les fucilles femblables à l’origan. Satige teftes au bout des tiges, munies 40 GEAR) (linopodinm. XCIII, Le clinopodium produit à force iettons, & a les fueilles femblables au ferpollet, eftant d’yn pied & demide haut. Il croift és lieux pierreux. Ses fleurs font comparties par interualles , comme celles du marrube:& reflemblent à vn pied deliét. L’herbe;ou la decoction de fon ius, prinfe en breuuageseft bonne aux fpafmes,auxrompures, à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & aux pointures des {er- pens.Il efmeutle Aux menftrual,& fair fortir le fruiét du ventre de la mere. Beu par certains iours, il fait {ortir hors les cors, & verrues pendantes. Cuir iuf- ques à la confomption dela tierce partie, & prins en breuuage; il refferre le ventre, aueceau , à ceux qui font en fieure;& aux autres;auec du vin. Les herboriftes monftrent deux certaines plantes pour le clinopodium : dont l'vnea les fueilles affez femblables au ferpollet,horfmis qu’elles font quelque peu plus larges:de ti- ges quadrangulaires,minces & velues : de fleurs purpurines, qui enuironnent la tige à mode de pefon. L'autre a fes fueil« les longues, pointuesau bout, & dentelees en leur circonfe- rence : fes fleurs parmi les fueilles tirans fur le purpurin, comme celles du grenadier fauuage. Or(pourendire mon © aduis ) r'eflime que la premiere forte retire mieux au cli- nopodium , que la feconde ; tant à caufe de fes fueilles, qui fe rapportent mieux au ferpollet , que d'autant aufsi que fes fleurs qui font au bout des tiges, reflemblent au- cunement aux bafes & foubaflemens des pieds d'vn li&. A quoy mefmeceu efgard ; iel’ay prinfe autresfois pour le vray & legitime clinopodium. Au refte m'eftant prins gar- de quelque temps apres au gouft de l'herbe, j'ay eu tref- iufte occafon de me deftourner de ma premiere opimon, Car SVR DIOSC. Carvoyätaux patolles de Galien que le clinopodium eftoit compofé de parties f fubtiles , qu'on l'eftimoit chaut &fec au troifiefme degré:d'autre cofté fachant bien queles fimples de telle qualité doiuent eftre ou acres, ou fort amers:ne trouuant ni l'vne ni l’autre de ces qualitez ni en cefte plante, nien l'autre,ie me fuis refolu que nil'vne ni l’autre n’eftoyét : … levray clinopodum. Et toutesfoisie les ay icy fait pourtrai- d.bb.7. re, pour faire plaifr aux ftudieux. Galien parle du clinopo- pour faire plaifir aux ftudieux. Galien parle du clinop pl.med. dim en cefte fotte: Le clinopodium a vne vertu chaude: toutesfois il ne brule point : & avne fubftance compofee de parties fubtiles : de forte qu’on le peut dire chaud &fecau tiers degré. Leonropetalon: François ; Patte de Lyon. CRÉLEAUP, EX CELA Le leôtopetalon produit vne tige haute d’yn bon pal me; & quelquesfois plus:la- quelle a plufieurs concaui- aifles: & porte à lacime deux ou trois grains, en certaines gouffes faites à mode de ci- ces. Ses fleurs font rouges, & femblables à celles d'ane- moné.Ses fueilles font fem- ÜP blables à fucilles de choux: mais elles font chiquetees comme celles de pauor. Sa LIVRE II. 31$ qui font trauaillez de la ratte. Item on l’applique auec vinaigre {eul, fans figues, fur les morfures des {erpens. à ay veu en plufeurs lieux vne herbe, ayant les fueilles comme les cices, eftant au refte fi femblable à la germandrec, que quine la regarderoit de pres ; on la prendroit pour ger- mandree. l'ay toufiours prins cefle herbe pourle vray teu- crium (sl cft ainfi que nous ayons de teucrium ) pource qu’elle eft du tout correfpondante à la defcription qu’en faie 10 Diofcoride. Et combien que Diofcoride die que le teucrium croift en grande abondance en Cilicie, aupres de Gentiade & Ciflade:pource la neantmoins n’eft à inferer,qu'ilne puif- fe croiftre en Italie. Pline met deux efpeces de teucrium ; di- Plin.lib.1$s fantainf:Decetemps mefmes Teucer inuenta le teucrium, cap. Su que aucuns appellent hermion:lequel produit fesbranches menuës comme ioncs, & fes fucilles petites. Il croift és lieux afpres:auffiailvne faueurafpre. Ilneproduitni graineni fleur, ILeft fort bon à laratte. Lemoyen comme cefte her- be fut inuentee,eft tel: Aduint vne foisqu’ayancietté fur ce- fte herbe le dedans d’vne befte, on trouua que cefteherbe s'e- ftoitatrachee à la ratte, & l’auoit confumee. Pour cefe caufe tez, dontelleierre plufieurs20 paient l'appellent Splenion.On dit qu'on netreuue point eratte és porceaux qui auroyent mangé la racine de cefte herbe. Aucuns appeliétauffi Teucrium,vne plante;qui a for- ceiettons,& les branches comme hyffope,& les fueilles com- melafeue. Et dient qu'il la faut cueillirlors qu'elle cit en fleur : ne faifans aucune doute quecete plante neflorifle. Ec fontgrand cas de celle qu'on apporte des montagnes de Ci- licie, & de Pifidie. Voylà qu'en dit Pline. Aucuns prennent Craflula minor, que nous appellons,Reprinfe, pour la fecon de efpece de Teucrium de Pline. Les autres(fauffement tou- tesfois;comme ic penfe)eftiment la craflula minor eftre le te- lephium. Galien dit que leteucriumeftincifif & fubtilen fes Gal.lib. 8, parties:& qu'ileftbonàlaratte. Onle peutdirefecautiers; fimpl med, racine eft noire, & faite comme vnc raucseftant route 3 © & chaud au fécond degré. bouffe, & pleine de durillons. Il croift parmi les blez , & parmiles champs. Saracine prinfe en breu- uage, auec du vin, eft bonne aux pointures des fer- pens:& n’y a medicament plus fingulier que ceftuy, pour appaifer la douleur. On la met és clyfteres qu'on ordonne aux fciatiques. T'ay veu affez de racines de Icontopetalon , lefquelles eftoyent noires , & grofles comme vne raue, à Venife & à Padoue , en plufeurs iardins : &fien ay veu en Tofcane & en plufieurs autres lieux d'Italie, parmileschamps. Onen in.li27. trouue à force en la Pouille. Pline parlant du leontopeta- puit Jon, dit ainf: Le leontopetalon, qu'aucuns appellent, Rha- . péion, a les fueilles comme le chou: & produitvne tige d'vn demi pied de haut ; qui eft garnie de plufeurs aifles : à la cime de laquelle il porte fa graine en certaines goufles, quafi comme les pois cices. Sa racine eft grofe comme al. lib.7. NE raue,&eft noire. Il croift parmi les champs. Galien aufsi npl. med, D parleen cefte forte: On fe fert principalement de la raci- ne de leontopetalon. Elle eft refolutiuc:& eft chaude & feche au tiers degré. Tencrinmfine Tencrs. CH AP. XC. 59 Teucrium, ou teucris, eft vne hérbe faire à mode de verge; eftant femblable à la germandre. Sa fueille eft j petite , & aflez femblable à celle de cices. Il croift en grande abondance en + Ci- licie , aupres de Gentiade,& * Orib. Zyiic. che prinfe en breuuage auec cau & vinaigre : ou bien, beuuant de fa decoction fai- te quand elle eft feche , con- 4 EZ: { = à dc Yi \ fame fort efficacement la gatte. On l’enduit auec figues & vinaigre; à ceux Triffago, fine Trixago: Grecs, Chamadrys, on Cha- madrops : François, Germandree:« Arabes, Da- mederios, (bamadrius, © Kcmadrius: Italiens, Chamedrio, Quercinola, ou Calamandrina: « Al- lemans, Gamanderle, on B athengel: EfPaignolzs Chamaædreos. Germandree. e Autre Germandree. NCA Les Grecs appellent la germandree ; Chamæ- drys;ou Chamædrops,& les Latins, Triflago. Aucuns l'appellenc Teucrium;pource qu’elle luy eft fort fem- blable. Elle croift és lieux afpres &pierreux. Cefte herbe eft de lahauteur d’yn palme:& ales fueilles pe- de Cifade. L'herbe fref-60 titres & ameres , lefquelles font femblables aux fueil- CH AP. les de chefhe;eftans chiquetees de la mefme façon. Sa fleur eft petite,&r quafñ fcarlatine On la cucille quand elleeftengraine. L’herbe frefche, cuire en eau; pre- nant fa decoction en breuuage , eft fort bonne à la toux ; aux durrez delaratre, aux diflicultez d’vriner, & auxhydropifies qui commencét à venir:& efineut DZ le Aux 316 AN D. le fux menftrual , & fait fortir l'enfanthors du ven- tredela mere, Buë en vinaigre,elle confume la ratte: & prinfe en breuuage, en vinsou enduyte,elle ett fin- uliere contre les venins des ferpens. Cefte herbe Pace reduire en trochifques, eft bonne aux cho- fes deffufdites. Enduyte auec miel, elle purge & mondifie les vieux vlceres : & enduyte auec huyle, elle refout routes offufcations & empefchemens dela veuë. Son propre eft d’efchauffer. La igermandree.eft herbe fort cognue: En Tofcane & principalement à Senes , on l'appelle Quercruola : en quoy ils imitent les Grecs , qui l'appellent Chamædrys : qui n'eit autre chofe, qu'un perit & bas chefne. En Lombardie on l'appelle Calamandrina. D'autres l'appellent l'herbe des fieures ; Ou Chafe fieurce : pource que beuuant par certains jours fa decoétion , elle chaffe &gucrift les fieures tierces. Nos Tofcans font grand cas de la germandree : pource qu'eftant mangee à 1eun à modede falade, elle chaffe la pe- e, ni plus ne moins que le fcordium, qui eft vne autre herbe fort approchante à la germandree. Ercelaelt refolu & experimenté par plufeurs fois, Aufielt elle finguliere aux maladies du cerueau procedans de froideur , comme aux douleurs inueterees de la telle, à l'epileple, lethar- gie ; melancholie , ftupidité , fpafmes , & paralyfe. Sa graine prife en breuuage au poix d'vne dragme, cuacue la cholere par l'vrine : & pource eft finguliere à la iauniffe. Leius des fueilles eft fingulier mis dans les oreilles vermi- neufes : pareillement aufsi ileft bon pour chaflerla vermi- ne du ventre. Le vin dans lequel l'herbe eftant en fleur aura trempé vniour & vne nuiét , a mefme vertu &efficace. Au refte combien que Diofcoride , ni aucun Autheur ancien, pour le moins que ie fache , ne facent mention que d’vne efpece de germandree:ceneantmoins Fuchfus a misle pour- 30 Theophr.de trait de quatre efpeces de germandree. T heophrafte parle de nat. plant, ]a germandree en cefte forte: Les fueilles de germandree dib,9.c.10. broyces auec huyle, font bônes aux rompures, & aux playes, & aux vlceres corrofifs. La graine euacuë les humeurs cole- riques, & eft fort bonneaux yeux. Les fueilles, broycesen huyle;font bonnesaux rayes & taches des yeux. Cefteherbe a les fueilles fémblables au chefne : & n’eft plus haute qu'vn palme:& eft fort fouéfue & odorante. Toutesfois toutes les parties de cefle plante ne font bonnes à vne mefme chofe:car le deffüs de fa racine (qui eft chofe admirable) purge par def- fus:& le bas de ladite racine, purge par deflouz:tout ainfi que fait la chapfa,& l'ifchias,qu'aucuns appellent Apios. Voylà qu'en dit Theophrafte. Veu donc quefelon Theophrafte,la 40 germandree euacuë les humeurs coleriques il ne fe faut ef- merueiller fielle guerift des fieures tierces. Ily a vne autre forte de germandree, qui a fes fueilles femblables à celles de chefne, & plus rudes & minces que celles de la precedente, noiraîtres, & en plus grand nombre:fes tiges quarrees, min- ces , dures comme bois , &d'vn palme &demi de hauteur, iettans force branches & furgeons , d'ou & parmiles fueilles fortent par interualles defleurs purpurines , tout à l’entour des tiges , commeen l’autre germandree. Sa racine eft blan- chaître, & fort diuifee. La planteeft fort belle à voir, & bien plaifante: & routesfois eft amere, ayant vneodeurcommede eAütreger mandree. refine. Qui a donné occafon à Tragus d’eftimer que cefte fo forte de germandree fuftla chamæpitys de Diofcoride : mais j'en laïfle le iugemenc à tous fauans Fables Carquantà moy,;quoy que s'en foit,ie la prédray toufiours pour vneau- tre forte de germädree, d'autant qu'elle a fes fueilles fembla- bles au chefne, non au pin:ioint qu'élle a grande accointance auec la precedente, non feulement en fucilles,tiges & fleurs, maisauffi en gouft & proprictez. Galien parlant de la ger- mandree,ditainf:La germandree abonde fort en amertume: toutesfois elle a aufi quelque acrimonie. Par-ainf cen’eft de merucilles fi elle mollifie la ratte : & felleefimeut l'vrine, & le Aux menftrual: & fi elle incide & fubrilie les humeurs Gal. bb.8. Rmp.med. grofles & vilqueufes: & f finalement elle mondifie & nettoye 60 les oppilations des entrailles. Nous la dirons donc chaude & feche au tiers degré : & neantmoins elle eft plus defficcatiue que chaude, COAEALP AN EXIC PET La leucas des montagnes produit fes fucilles plus larges que celle des jardins : & a a graine plus for- Leucæ. MATTHIOLVS te & plus amere, & qui eft fafcheufe X goufter. Tou- tesfois elle eft plus vertueufe & plus efficace que cel- le des jardins. Toutes deux prinfes en breuuage, auec du vin; font bonnes contre toutes beftes veni- meufes, & principalement contre les venins des beftes marines. Combien que Hermolaüs Barbarus & Ruellius foyent d'opinion qu'on doyue prendre pour leucas , vne herbe qui ro Sroilt parmi les vignes, eftant fort femblable à la mercuriale: ceneantmoins ie ne l’oféroye affermer pourlefeur, veu que ie n'ay trouué Autheur qui en ait efcric plus amplement que Diofcoride:lequel neantmoins n’en fait aucune defcription. Au refte ie fuis bien de l'opinion de Marcellus , en ce qu'il dit, que le commencement deffauten ce chapitre. Carledif- cours de Diofcoride le monftre affez : faifant comparaifon de la leucas des montagnes à celle des jardins. En quoy il monftre auoir defia parlé de la leucas des iardins.Loint aufsi que Marcellus dit auoir veu vn vieil exemplaire Latin de Diofcoride, où au commencement de ce chapitre on trou- uoit ce qui s'enfuit : Il y a deux efpeces de leucas : car l’vne 4 croift és montagnes ; & l'autre vient és iardins. Laleucas des montagnes, &c. Qui montre affez l'exemplaire de Dio- fcoride auoir efté vitié en ce pañlage : & que plufeurs chofes y deffallent , qui feruiroyent grandement à l’efclarciffement de cefte plante. Lychnis :< Allemans, Mergen roër[ lin, CÉAPAIPE XCVIII. La lychnis courônceala SN fleur rouge , & femblable à celle du violierblanc.On en fait des chappeaux. Sa grai- ne prinfe en breuuage auec du vin, eft bonne contre les pointures des fcorpions. La lychnis fauuageeft du tout femblable à celle des iar- 4 dins. Sa graine prinfe en (\ breuuuage, au poix de deux E dragmes, euacuë par le bas les humeurs coleriques : & eftbonne aux morfures des fcorpions. On dit, qu'ap- prochant cefteherbe des fcorpions ; on leur fait per- dre tout fentiment,& les rend-oncomme amortis. Combien qu'il foit fort difficile pour le jourd’huy de mon- ftrer les deux efpeces de lychnis , c'eft aflauoir, celle des iar- dins, & la fauuage , veu que ni Diofcoride ni autre Autheur que j'aye veu , n'ont fait aucune defcription ni de leurs tiges ni deleurs fueilles ; pource peut eftre que c'efloyent herbes fort cognues de cetemps là ;, tant pour raifon des chappeaux &bouquers qu'on en fafoit:que aufli pource qu’on s’en fer- uoit ordinairement és lampes en lieu de mefche: ceneant- moins ray veu, & en Goritie, & aupres de Trente vne plan- ce ; de laquelle on f fert à faire bouquers & chappeaux , que ie tiens eftre la yrayelychnis. Car en premier heu, fesfleurs font rouges , & femblables au violier : & a les fueilles cotto- nees,longues, & blanches. Sa tige aufsi eft velué, & pañle vne coudee de haut:à la cime de laquelle elle porte (côme ay dit) des fleurs rouges, &qui n'onraucune odeur. Ce qui m'ac- croift & meconfermeen m6 opinion, eft que au val Ananie f'ay trouué l’autre plante,qui eft fauuage;laquelle eft fi fem- blable à l’autre , qu'il n'y aautre difference que des lieux ou l'vne & l'autre croiffent. lointauffi que fes fueilles velues & cotronnees peuuent commodement feruir de meche és lam- pes. Et c’eft pourquoy on l'appelle lychnis.Car les Grecs ap- pellent Lychnos,la lampe:& Ellychnium,la meche. Comme ainf foit donc queles Anciens (comme ie penfe) n’euffent la pratique du cott6,& mefmes pour s’en feruir à faire meches, ils vfoyent en lieu de meche de fueilles de certaines herbes velues : comme font lychnis, le bouillon , & plufieurs au- tres herbes velues. À ce que deflus fert aufsi ce que les fil. les de village font fort curieufes des fleurs de celte plante, pour SVR DIOSC: pour en faire chappeaux & bouquets, imitans en cela l'an- x, li.2x, tiquité. Pline met les lychnis au ranc des rofes, difanc ainfi: tp. 4e Il ya aufivne efbéce de role , que nos gens appellent Rofe de Grece;qui aufsi elt appellee des Grecs, Lychnis: laquelle ne croit queés lieux humides. Elle n’a jamais plus de cinq fucilles , & eft grande comme la fleur du violier : routesfois elle n’a point d'odeur. La graine de lychnis , lon que die fale.lib.7. Galien ,eft chaude au fecond , voire au tiers degré : & eft mpl, med, feche au mefme ranc. Lili: Grecs ,Criron, © Leirinm: François, Lis:1 e Arabes, Sufên: Italiens, Giglio: Allernans, Lil. gen, © Gilger : Efpaignolz » CAZHCENA ; O Lis #10 Blanco. CH ATP. NCA On ce fert de la fleur de lis à faire bouquets & chap- peaux:quelques vns lappel- lent,Lirion. L’onguét,qu'on en fait eft appellé d’aucuns, Lirinum, & des autres, Sufi- num, lequel eft b6 aux nerfs, & pour refoudre principale- ment les durrez des lieux na- turels des femime®.Les fueil- les de l'herbe enduites, font fort bônes aux morfures des ferpens. Eftans bouillies , el- les font fort propres aux bru- lures du feu. Côfites en vin- aigre; elles donnent fecours aux playes. On cuit fon lus auec miel, ou vinaigre, en vn vaifleau d’erain: lequeleftat ainf préparé, eff fort fingulier aux vieux vlceres,& aux playes frefches. Sa racine cuite fous la cendre, & broyecauec vinaigre, guerift les brulures du feu, môdifie la matrice, efmeur le Aux menftrual, & fair cicatrizer les vlceres, Broyeeauec miebelle eft fort bonne aux nerfs couppez, & aux diflocarions: 4 & nettoye les peaux blanches & mortes quiaduien- nent fur Le corps, mondifiant la gratelle, & le mal faint Main, & les tignons & vlceres fluans en lare- fte : & eft fort propre à derider, & nettoyer la peau du vifage. Broyec atec vinaigre, & fucilles deiu£- quiamé, & farine de fourmenrelle eft bonne aux in- flammations des genicoires. Sa graine prinfe en breu- uage, eft bonne aux morfures des ferpens. Les fueil- les & la graine enduices auec du vin, font bonnes au feu fainct Antoine. On dit qu'on treuue des lis rou- ges. Les lis qui croiffent en Surie & en Pifidie de Pamphilie font fort propres à faire onguens. Lelis cftfortcommun. Iliette de longues fucilles ; rouf- iours verdoyantes, liflees,grafles, femblables à celles du pan- cratium. Sa tige eft de la hauteur de deux coudees, ronde, droite; liflee, ferme, grafle, & reueitue de fuerlles depuis la racine iufques à la cime ; d'ou fortent trois ou quatre petites branches , qui portent de teflelettes longuettes, verdes, lef- quelles par traiét de temps deuiennent d'vne merueilleufe blancheur,8& odeur,rendans la fleur de lis, qui eff de façon de EAV'R E IL. 317 deleét és iardinages; & à la varicté des fleurs, j'ay bié voulu 1cy mettre le moyen defaire de lis rouges, fclon coutesfois l'authorité des Anciens, Et pource que Plineen parle fort Plis.lib.22 amplement, nous mettrons icy fon dire,qui eft tel:Lehs ap caps. proche fort l'excellence de la rofe : & a vneccrraine affinité aucc ellc:mefmes en fes huyle &onguent, qu'on appelle Li- rinum, D'ailleurs cefte fleur vient bien eftanc meflee auccla rofe : aufli commence elle feulement à venir quand les rofes fonc à demi pañlees.Il n'y à fleur fi haute que cefle cy:car quel quefois fa tige a plus de trois coudeesde long. Lafleureft fouftenuë d’vn col foible, &infufifant à porter Ja charge de Olatefte. Sa blancheur eft excellente fur toutes blancheurs. Ses fueilles font cannelees en dehors , & commençans par vne pointe, viennent toufiours en elargiflant : de forte qu’e- ans agencees À mode d'yne hotte,les bors de deflus vont re- courbans contre bas : ayant au milieu d'elles certains fila- mens,& certaines graines jaunes comme faffran. Er par-ain- fi,;comme il y a double couleur, auf ya il double odeur. Car autre eft la couleur & l'odeur des fucilles de la fleur du lis, & autre ef l'odeur & couleur des flamens & graines iaunes, qui font dedans : combien qu'iln'y ait grande difference en l'odeur. Au refte en la compoftion del’onguent & del'huy- le,les fueilles n'y font mifèsen arriere. Ily a vne autrefleur, 20 allez femblable au lis, qu'on appelleen Latin , Conuoluu- Conoleulus, lus, laquelle croift parmi les hayes & buiflons, eftanc defti- tuce de toute odeur , & n'ayant aucuns filamens jaunes au dedans:ains ayant feulemenrla blancheur du lis:de forte que l'on diroic que c'eft le coup d’eflay de Nature, lors qu'elle commença à patronner le lis. Les lis blancs fe plantent ni plus ni moins que la rofe: & ont celà d'auantage que la rofe, qu'ils peuvent venir des gouttes & larmes qui diftillét d'eux, routanf q fair la liuefche. I] n'y a pläce qui multiplie plus 4 le lis : car vnefeule racine produira plus de cinquante coftes On treuue aufsi du lis rouge,;que les Grecs appellér Crinon. Aucuns appellent fafleur, Cynorrhodos , c'eft à dire, rofe de ochien.Le meilleur croiften Antioche, &en Laodicee de Su- nie, & puis en Phafelide:de forte que ceéluy qui croïften italie tient le quatriefmeranc, D'ailleurs on treuue des lis rouges qui produifent quelquesfois deux tiges:& neantmoins n'ont qu'vn fimple oignon, qui eft plus gros.& plus charnu queles autres. On appellecefte forte delis, Narciflus. Decefte forte y ena vneefpece,qui a la fleur blanche , &fes teftelertes rou- ges. La différence entre le lis & le narciflus eft,que les fucilles du narciflus viennent depuis la racine:ce qui n’eft au Jis:com- me on voit aux narciffus qui croiffent & s'apportét des meil- leures montaignes de Lycie. Il y en a vne troifiéfme efpece qui cft fmblable à ceux que deffus:excepré que le calyce ou bou- pour faire ton de fa fleur eft vert. Tous lis fonc tardifz:car ilz ne fleurif- Les li rou- 9 fntiamais quel'Arurus ne paroiflé,enuirô la my-Seprem- bre. Aurefte,les cfpritz môftrueux des hommes ontinuen: tévne fauuage maniere de les planter;qui eft telle: Au moys de Juillet , lors queles tiges de lis commenrent à deucnir fe- ches,onles coupe, auecles lis, & les met-on fecher à la fu- mee, fous la cheminee.Parapres , enuiron le moys de Mars fuyuant,que tousleurs neudz & iointures feront defucityes & defnuees , on met deftremper ces tiges en lie de gros vin, pour leur donner couleur. Puis on les enterre,& lescouure- on de lie:& par ce moyen les lis viennent fort rouges. Qui eft vn cas fort admirable,qu'vne fleur vienne d'vne chofe impar= faite & teinte. Voylà qu'en dit Pline. Anatolius dit que pour faire durer le lis vert tout l'an, ille faut prendre, lors qu'il n'eftencorcs efpani, & le mettreen vn pot de terre, qui ne foit ni plombé, ni vitré, ni poiffé,& qui foit neuf,eftouppant bien ledit pot :affeurant par ce moyen d’auoir tout l'an de lis en leurverdeur. Touresfois, pour s’en feruir , il ne les faut que môltrer au Soleil:icar des auf toft qu'ils aurôt fenti la chaleur du Soleil,ils s’efpanifient. Au refte pour faire fleurir les lis en diuerfes faifons,il faut pläter leurs oignons les vns plus pro- fons que les autres. Et par-ainf ils Aeuriront les vns apres les autres, Ce qu'aufsi fe peut praëtiquer en toutes autres fleurs. Au refle; celle herbe queles Alcumifles appellét Marcagon peut eftre mife au rancdes lis. Car encores à fa racine, ou bië fon oignon, foit jaune : cencantmoinsil eft femblable à l'oi- panier, dehors ridee,ayant fes bords renuerfez contre mont: 60 pion delis,& produit fa tige comme le lis. Quand à fes fueil- du milieu de laquelle s'efleuent de petites languettes iaunes & poudreufes , ayans vne autre odeur que la Heur:du milieu defquelles auffi forcvn feftu auecvn boutontà {a cime,de cou- leur verde.Saracinecft bulbeufe,blanchaftre, & toute efcail- Îce,à mmde de la ioubarbe:& font fes efcailles vn peu grofles, & pleines de us. On les plante au mois de Mars, efcaillant les racines:& les méttanten terre. Ils iettét leur fleur en eflé vers le moys de Luillet. Toutesfois pour farisfaire à ceux quife es, elles font femblables à la faponaria, & enuironnentlati- ge, à mode d'vne rofe, ou efloille : & ce par certains inter- ualles & efpaces. À la cime de fa tige elle porre de fleurs fm- blables au lis, combien qu’elles foyent moindres, & que leur queue foit fort mince:& font les fueilles de fes Aeurs recour- bees ,comme celles de lis, eflans rouges , & mouchetres de certains points rouges: de forte qu'elles font fort belles à yoir,ourre ce qu'elles font odorantes. Fuchfiuskuoit appellé 3 celte Martagon, Ve 4 x î + | 4 ; À Gale.lib:7. fonpl.med. 318 AND. M cefte forte de lis, Afrodille femel- le:mais pource qu'il a depuis chä- gé d'opini6,nous pañlerôs outre. Au rcfteles proprierez du lis foc telles : Son oignon bouilli & 1n- corporé en vieux oint, & enduit, tire les cloux des pieds,l'y laiffant trois iours durät. Appliqué auec graïfle & huyle, fait reuenir le poil. Pris en breuage auec mouft, euacue le fang grumelé hors des Martagon. mollifie toutes durefles. L’eau di ftillee des fleurs prifeen breuua- ge; foulage grandement les fem- mes qui fonten mal d'enfant ; & auec faffran & canelle fait fortir les fecondines. L’huyle que l’on fait des fleurs eft finguliere’à tou S tes douleurs froides des nerfs, & fpecialement aux fpafmes & paralyfes:& en outre pour mol lifier tous les empefchemens des iountures, & toutes apoftu- mes fortendurcies. Auec huyle de graine de lin c'eft vn me- dicament fort fouuerain aux douleurs de la matrice, qui ad- uiennent apres l'enfantement , mefmement fi on l'applique chaut fur le vétre auec laine grafle. On en met aux clyfteres, que l’on baille pour mollifer la maticre fecale endurcie: Les lis qui aurôc long téps deftrépé en huyle, appliquez chauds, maturent les apoftumes chaudes fans douleur, & principale- ment celles qui viëénent és iointures. Galien parlät du lis,dit ainfi: La téperature du lis eft côpofee en partie d'vne fubftäce fubtile,&en partie terreftre : & de là procede fon amertume. En partie aufri1l eft cGpofé d'vne fubftäce aqueufe,temperee toutesfois. Et par-ainf , l’huyle & l’onguent qu'on en fait, peur mollifer & refoudre, fans aucune mordication:aufsi eft 1l fort propre aux durtez des lieux fecrets des Dames. Au re- veines, mature les apoftumes, & 1 O 20 LME LL ONMEMES LA Aucuns appellent la bal- lotte, Nouute noir. Sesti-= ges font quarrees, noires, & a vnpeu velués:&produit plu 41 Ÿ fieurs ciges , venants toutes 7 dez la racine. Ses fucilles à fontplus grandes que celles À du marrube blanc : & font Ve veluëés, rondelertes, & difpo fces par interualles és tiges, *ayäs yne odeur fafcheufe, & eftäs femblables à la me- life: tellemét qu’aucüs l'ont | appellé Melide. Ses fleurs fontblanches : & font difpofees à mode d’vn vertoil tout alentour des tiges. Ses fucilles,enduites & ap- pliquees auec fel, font fingulicres aux morfures des chiens. Amorties fouz la cendre chaude, elles font bonnes à reprimer les creuaffes & durillons, qui {ont au fondement : & pour mondifier les vieux Vlceres, les appliquant auec miel. ; BE Le marrube noir, qu'aucuns pour caufe de fa mefchan- te odeur;appeïlent marrube puant , croift ordinairement le long des grans chemins, & à bort desterres & champs. Il eft $ fmblable à lam-hfle, qu’on prendroit aifement l’vn pour l'autre, fi on nele fntoit au nez :car le marrube noir fe def couure incontinent, par fon odeur puante. Ileft fort cognu en Italie, où il eft appellé marrubiaftre , & marrubio baftar- do. Quant àfes propnietez,encores que Galiens’en foitteu, ce neatmoins Egineta en parle ainf:Le marrube noir eft acre Paul.1 fte;la racine & les fucilles , pilees à part foy , font defsiccati- 3 © &abfterff. Enduit auec fel,il eft bon aux morfures des chiens. lib,7. ues ,2bfterfines , & moyennement refolutiues. Er parainf clles font fort bonnes aux bruflures du feu: pource qu’elles deflèchent & mondifient moyennement. Laracine donc, cuite fous les cendres , & pilee auec vinaigre eft fort bonne appliquee fur les bruflures, iufques à ce qu’elles foyent cica- trizees & couuertes:car ce medicamét eft fort propre à faire cicatrizer tous vlceres. Jtem,elle mollifeles lieux fecrers des femmes, & efmeut le Aux menftrual. Plus on fait bouillir les fueilles , pour les appliquer toufours iufques à ce que la ci- catrice foit parfaite : & ce non feulement és bruflures : mais aufsi en toutes autres playes. Aucunsles confent en vin- aigrespours’en ferurés pl racine;elle eft plus abfterfiue queles fucilles:combien qu’elle ne le foittrop, comme dit eft:car elle eft feulement abfterfiue au premier degré. Quand donc nous voulons mondifer & nertoyer la peau chargee de menuë gratelle, ou du mal faint Main, ou bien que nous voulons mondifer les tignons & petites puftules coulans en la tefte,ou tels & fmblables acci- dens : nous meflons auec l'oignon de lis quelque autre me- dicament, qui foit plus abfterff, comme feroit le miel, pour le fortifier.Ee fi on l'y adioufte par melure, & ainf qu'il faut, on lerendra fort propre aux nerfs couppez. : & à rousautres accidens , qui ont befoing d’eftre fort deflechez, fans aucune mordicatio. Quelquefois aufsinous nous fommes feruis du ius des fuerlles cuit en vinaigre & miel. Toutesfoisi y mer-$ © tois cinq fois plus de ius que des deux autres, enle preparät. Etde fair, ce medicamét eftoit fingulier à toutes chofes qu'il falloir deffecher,fans mordication:comme font toutes playes profondes,& mefmes celles qui viennent és bouts & teft mufcles:& en tous vlceresflacques, humides, & inu mefmes en ceux qui font difficiles à guerir , & malailez àci- catrizer. Maisce difcours appartient proprement au traitté dela compofrion des medicamens: dequoy ie ne veux par- ler à prefent. Toutesfois les marieres quelquefois me con- traignent d'en parler:& par-ainfi,laiflans ce propos;poufuy- uonsnoftre pointe. 60 Ballorte, Marrubiaffrum , fine Marrubium nigrum: Grecs,Ballorte,% Melan Prafion:Fracos, Mar- Tube noir : Italiens, Marrobiaffro, Marrobio nero, Marrobio baffardo: A lemans, Schunartz an- dorn: Efpaigrolz, Marroio negro. CH A P. €. s,en temps & lieu. Quant à la 40 Annotation. * Oribafus adioufte en fon exemplaire ce mot p£auve, c’eft à dire noires , d'autant que les fueilles du marrube noir font noires, Et certes il n’y a point de malen cela: car aufsi ileft appellé marrubenoir:ioint que Pline dit par expers, que fes fueilles font noires. ApiaSrum, Citrago, fine Melia: Grecs, Melifo- phyllon:Francoës, Melife: Arabes, Bederangie, Bedarnngi, Bederenzequm,T'urungen Trungian, E Marmacor : Italiens, Meliffa,on, Cedronella: eAllemans, Mellifen, $ Binenkraut: Effar. gnolz, T orongil, @ Hieruatidrera. Mel. Melife (onffantinopolitaines S< À C'AN APE (EN E La meliffe,qu’aucuns nomment Aclittæne, aprins ce nom pource que les mouches à miel en font fort friandes. Elle a les branches & les fucilles femblables au marrube noir: excepté qu’elles font plusgrandes, & plus fübriles, & ne font fi velues que celles du marrube noir. Elles ont l'odeur de citron. Ses fueil- les, prinfes en breuuage auec du vin, ou enduires & appliquees , feruent grandement aux pointures des Plin.li cap.8. SVR ED FOSC des araignes phalanges ; & des fcorpions ; & aux motfures des chiens. Leur decoétion eft fort bonne pour eltuuer playes : &cefte fomentation fomentee parle bas, efmeut le Aux menftrual : &eft finguliere à s’en lauer la bouche, contre la douleur des dents: & clyfterizee elle eft propre aux dyfenteries. Ses fucilles, prinfes en breuuage , auec vn peu de nitre, font fingulieres aux eftouffemens qui aduiennent pour auoir trop mangé de champignons : & prinfes à mode d’electuaire, elles feruent grandement aux trenchees du vétre,& à ceux qui ne peuuét auoir leur fouffle, fans tenirle col droit. Enduitesauec fel,elles refoluent les efcrouëlles & fcrofules : & mondifient les vlceres: & eftans appliquees, elles appaifent les douleurs des gouttes. La melifle, que les Italiens appellent Cedronella,pour lo- deur du citron qu'elle a , eft vne herbe odorante , & fort co- gaue. Qui race qu’en efcrit Nicander en fes Theriaques, il trouuera que Diofcoride a beaucoup &icy & autrepart em prunté de luy:coutesfoisoutre les noms d’ont l'appelle Dio- fcoride, il la nomme aufsi Melifloboton, c'eft à dire; pafture . d'aballes. Il yen a deux efpeces : caril y a la meliffe des iar- hfübr. dins, & la melifle fauuage. Fuchfus en met trois efpeces. pimed. Quant aux deux premieres , lefquelles fentent pluftoft les punaifes ,quele citron, iene fcay pourquoyilles amisau rancdesmelifles. Car à mon iugementil n’y aaucunerai- {on d'appeller meliffe vne herbe puante, & quin’a l'odeur de citron. Les Arabes font grand cas de la mehfle,contre les bat de cœur, & autres aff@tions du cœur: combien que les Grecs n’en ayent motdit, Serapio en parle ainf : Le propre de la melifle eft de refouir lecœur:fubuenir aux eftomacshu mides & froids : aider à la digeftion : ouurir les conduits du cerueau, qui feroyent eftouppez : fortifier le cœur en fes def- faillances, & foibleffes : & principalement quand tels aca- densaduiennent la nuit. Elle eft fort bonne aufsi aux batte- mens & petillemens de cœur : & ofte routes follicitudes & imaginations facheufes du cerueau:& principalement celles qui procedent d'humeurs melancoliques,ou de flegmes bru- lees. Auicenne aufsien dit autant, en fontraté qu'il a fait fpecialement pourles medecines & remedes du cœur: par- Jant ainfi: La Melifle eft chaude & feche au fecond degré. Elle refouit le cœur , & fortiñe les efprits vitaux , par fon odeur, & par l’afpreté de fon gouft , & par la fubtilité qui eft cnelle. Lefquelles qualitez la rendent propre & conuenable auxautres parties nobles & interieures du corps. Elleeft 40 laxatiue : & eff fi vercueufe en fes euacuations, qu’elle purge & refout les vapeurs meläcoliques qui font és efprits vitaux, au fang,au cœur, &aux arteres , & les euacue. Ce que tou- tesfois elle ne pourroit faire és autres parties du corps, ni mefmes en tout le corps. Aurefte il n'ya pas long temps que nous vifmes à Prague , au iardin de l'Empereur Ferdi- nand,vne plante apportee de Conftantinople,laquelle il m'a femblé bon d'appeller, Melifle Conftantinopolitaine, atten- du qu’elle a fes fueilles femblables à la meliffe,& neantmoins ne fentent le citron. Elle eft fort amere,& de grande efficace (comme l’on dit)contre les venins & affeétions du cœur. Ily a yne autre forte de meliflophyllon, ayant l'odeur de citron, que l’on trouueen Moldauie, comme m'ont rapporté ceux qui l'ont veué : &dit-on qu'elle a mefme vertu que noftre 20 30 bb.7. nel © les mefmes proprietez que le marrube:combien qu’elle ne foit fi efficace : aufsi ne s’en fert-on gucres en medecine. Car ce feroit chofe fuperflue, ayantle marrube fi à commande- ment, & en fi grande quantité , de vouloir vfer de la melifle, Toutesfois en deffaut du marrube on pourra vfer de la me- lifle:fe fouuenant toutesfois qu’elle n’a telle vertu, & qu’elle n'eft fi efficace que le marrube. Voylà qu'en dit Galien. Au i:o refte,Pline dit la meliffe eftre notoirement venimeufe en Sar FA DES Maisileft à craindre que Pline ne fe Loit trompé en c'e &-qu'il n'ait pris l'herbe Sardonia , que quelques vnsnom- ment Apiumrifus, pour lamelifle. Marrubium : Grecs, Prafion: François, Marrube, on, Marrubin: Arabe, Farafio ,on, Frafitm, Italiens, Mavrobio: Allemans, Andort, on, Lun- gen kraut : Efpaignolz , Marruio, meliffécommune. Galien en parle en cefte forte : La melifles o endroit, commeaufsiil a fait en quelques autres lieux, 60 IMV-R E AI CHA P. 319 CII, Le marrube iette plu- fieurs iettons des fa racine, léfquels font blanchaîtres, À veluz, & quarrez. Ses fueil ASS les font de la largeur d'vn JA pouce, eftans rondeletres, TZ veluës, ridees, & ameres au gouft.Ilierre fa grainéen fes VAT tiges par interualles:& voir on on fes fleurs enuironnans SN les riges,;comme vn vertoil, lefquelles fonc afpres. IL BUS croit aupres des murailles, FT 2) D) Re & parmi les mazures, & ruynes de maifons. Ses fueilles feches, cuytes en eau, oubien le ius des vertes prinsauec miel, eft fingulier à ceux qui ont courtéaleine, à la toux, &aux phthifi= ques,o4 4 ceux qui vont [Abanr für terre. Prins aucc ircos fec, il fait fortir hors les groffés fegmes, qui chargent la poitrine. On le fait boire aux nouuel- les accouchees, qui n’ont efté fufffamment purgees, pour faire fortir l’arrierefais, & le Aux menftrual. Il eft bon aufsi prins en breuuage, aux femmes qui ne peuuent enfanter: &À ceux qui font empoyfonnez, ou bien ont efté mordus des ferpens : coutesfoisil of- fenfeles reins & la vefsie. Ses fucilles, enduytes auec miel, font fort propres à mondifierles vleeres ors & fales. Elles repriment l'ongleeen l'œil, & les vlceres corrolifz:& flappaifentles douleurs des coftez. Le ius viré de fes fucilles,& efpefsiau foleil, eft bon aux mefmes chofes, Enduyt auec vin & miel,il efclarcit la veuê. Tiré parle nez;il gucrift dela iaunifle. Diftillé és oreilles à part foy;ou auec huylerofar; il eft fingu- lieraux douleurs d’icelles. 1! Ÿ NS Le Marrube eft fi commun , qu’il n’a befoin d'aucune de- fcription. T heophrafte en met deux efpeces, difant ainf: Il y Theoplrr. de aaufsi deux efpeces de marrube : dont l'vn a les fueilles ver- #4t. plant. ces, & plus dentelees , & les chiquetures plus profondes & li.6. cap.2. plus manifeftes que l’autre : duquel ceux qui font les com- pofitiôns d'onguens fe feruenten plufieurs endroits. L'au- treeft plus rond & plus crafleux , &eftcomme lefphacelus: n'ayant les denteleures & chiquetures fi grandes ne fi appa- rentes que l'autre. Voylà qu’en dit Theophrafte. Lequel cer- tes n’entéd autre chofe par la fecôde efpece de marrube, que lemarrube noir,ou ballote, dont nous auons parlé cy deflus. La deco&i6 de marrubiü eft finguliere aux douleurs de foye, & hydropifie : pareillement aufñi pour chaffer la vermine du ventre : à quoy aufsi eft bonne la poudre desfueilles. Ses fueilles frefches broyees auec vieux éinr, & enduites ; gue- riffent les morfures des chiens enragez , & refoluent les ma- melles enflees. A ppliquees auec vinaigre, elles gueriflent les feux volages. Prens deux onces de marrubium , auecyne dragme & demie de racines de buglofle , helenium & eupa- torium, de rheubarbe vne dragme, & autant d’agallochum, de bon vin blanc troisliures. Faitsle rout cuire enfemble, tant qu'il n’y refte qu'vnetierce partie. C’eft vn medicament fouuerain à la iaunifle, prouenant d'oppilarion ; fi l'on en prend deux onces tous les matins dix iours durär, y meflant yn bien peu de fuccre, pour lerendre doux. Etfid’auenture ke patient eftoit en fieure;il faut le tout cuire en eau. Nican- der auoit dit auant Diofcoride queles branches vertes de marrube cuites.en vin ,eftoyent fingulieres aux morfures des ferpens:& fiadioufte vne autre vertu miraculeufe,de nul encores cognue, difant quele marrube remplit de laiét les mamelles du beftail qui n’eft en chaleur. Galien, parlant Gal. lib.8. du marrube, dit ainf : Le marrube, pour caufe de fon amer-Yfimpl. med, tume ,opere en ceux.qui.en vfenr, ce que telle faueur peut faire:car il defoppile le foye & la ratte:& purge la poitrine & poulmon: & fi efmeutle flux menftrual, Enduit, il abflerge & refour. Et parainfi on le pourra direchaud au fecôd depré 4 complet: À N D . complet:& fec,paflé la moyrié,ou à la fn du tiers degré. Son ius, appliqué auec miel, eit bon pour eic ararla voue. Tiré parl ,ileuacuslaiauniffe. Ons’en fertaux douleurs L rees des oreilles , l'y ne ine for rien maintenäc qu'vnefta la prédre pour fphacelus(come veuc vn hie ne voy aucune verifimihitude lon T heophrafte)le fphacelus, »Copieufes, -le iette pluf il lieu dela yef hys baftarde. C que s'appelle Petire fauge,a (à fuelle plus eitroite que la fau- ge domeftique,& non fi orde &: fale:mais la ftachys baftarde aies fucilles deux ou trois plus larges & plus longues Plin.li.24. quelafauge, & auec ce plus fales.Plne, prenant le mot Grec a, pour Prafon , dic la ftachys eflre femblable au por- Mais le bon-homme seit abufé à la proximité des mots x -Car Prafon,fignifele porreau:& Prafon,le imärrube, Gal. lib.8, Galien, parlant de fachys , drainf : Srachys eit vne herbe Fmplnid. produifant à force branches , qui elt femblable au marrube. lle avn gouit acre & amer : & eft chaude au tiers degré, rquoyielle peur cfinouuoir le flux menitrual, faire auor- rer, &fortirl’arriere-fais, capes Phyllitis fine, LinguaCeruina: Francois, Languede Cerf: lialiens, Lingua Cernina: A llemans, Hirez ZHNgEH : Esfaignoiz, Lengoa Ceruina. CH AP; GI TI La langue de cerfa les füeilles femblables à l'ozeil- le :touresfois elles font plus longues & plus vertes. Elle iette enuiron fix ou fepr fucilles droites, lefquel- les fonc polies & liffees du cofté du deuanc:ayans fur le dos certaines marques, comme de petis vers, qui royent attachez. Elle croift és lieux ombrageux des iardins & vergers: &a vn gouft vert & brufc, MATTHIOL erte plufieurs iecrons dés faracine, lefquels © Elle ne produit ni tige , ni eur, ni graine. Ses fueil- les, bues en vin, fonc bon- nes contre les morfures des ferpens : à quoy aufsi, don- nees en breuuage, elles fer- uent aux beftes à quatre pieds. Elle eft bonne, prin- fe en breuuage, aux dyfen- ceries , & deuoyemens du ventre. 10 Si bien nous confderons les marques que Diofcoride attri- x bue à la phyllicis, nous trouue- Ÿ re langue de cerf, qu’aucuns appellent fauflemear,Scolopendria:car la Scolopendria ef l'herbe que les Grecs appellent Afplenos, & laquelle nos A pothicures, fuyuans les Arabes , nomment Cetrac. Et qu'ainfi foit , la Cctrac. langue de cerfcroift és lieux embrageux , & humides : & a 20 Jes fuerll us grandes, plus longues, & plus verdes ; que l'ozeille : lefquelles, du cofté du deuanr, font polies & liflces: & du dernier,ont certaines marques traucrfces, & mifes par interualles, lefquelles font rougeaftres , & fmblables à pe- tis vers, Gui y éroyent attachez. Joint aufsi qu'elle a vn gout fort brufc: & que finalement elle ne produit nitige, ni Aeut,ni graine. Combien que aucuns dient {a graine eiltre en ces petis vers, qu'elle a atrachez au dos, A cela n'empef- che aulsi ce que quelquefois on trouuerades plantes de lan- gue de cerf qui auront plus de cinquante fucilles : & neant- moins Diofcoride dit qu'elle n’en produir que fix ou fepr. Car comme ray fouuentesfois experimenté, toutes ces fueil les ne procedent d'vne racine: ains font de plufieurs racines jointes & amañlees enfemble , leQuelles neantmoins fe peu- uent fcparer. Tellement que,prenant chafque racine à part, on ne trouuera en chafque planre que fix ou fept fucilles, pour le plus. Manardus donc ; Leonicenus , Ruellius & Fuchfius, tous fauans hommes, ont erré grandement,ence qu'ils dienc nofire langue de cerfne fe rapporter phyllitis, ouy bien à hemionitis. Carencores que hemionitis ne pro- duife nitige, nifleur, ni graine: ce ncantmoins elle n’ales faeilles femblables à l'ozeille : ains pluftoft fonc femblables à celles de dragontea, eftans recourbees à mode d’yn croif- fant. Joint que la vraye hemionitis ; qui a eflé n’a pas long temps defcouuerte , eff du tour correfpondante à ladcleni- 49 ption qu'en fur Diofcoride. Mais ie penfe que ces grans per- fonnages fe (ont arreftez aux experiences que le commun vulgaire faic ordinairement auec la langue de cerf, contre tous accidens de la rarre : aufquels l'hemionitis eft particu- lieremenr & fingulierement bonne. À quoy s'amufans,plu- ftoft qu'à veritablement confäerer par le menu les marques de phyllitis : ce n'eft de merucilles S'ils font rombez en cet erreur. Non pourtant que ie vueille nierla phyllitis n’eftre propre au mal de lararte: car l'experience nous enfeignele contraire. L'eau que lon en difülle ( difnc quelques vns) eft finguliere aux aff&tions du cœur, & contre les fanglots. Gargarizecelle eftbonne à laluertebale. La farine de fes o fueilles feches incorporee en l’eau que deffus,& enduite, ofte les chaleurs du foye , & reprime les ardeurs de l'eftomac. Contre les vleeres du palais ,ileftbon des'en Jauer la bou- che, & contre le fang qui fort des genciues. Galiea, parlant Gale.lib. de phyllius, dit ainfi:La phylhris,eftanc verre & brufqueen fimpl. me fa temperature,ce n’eft de merueilles fi,eflant prinfe en breu uage, elle arrefte le flux du ventre, & les caqueflangues. Phalanzium. Cor, Pile Aucuns appellent le phalangium , Phalanpites: & d’autres le nomment Leucacantha. Il produit ° deux ou trois ietrons, & quelquefois plus, lefquels font efparpillez çà & là. Sa fleur eft blanche, & fémblable au lis: & eft chiqueree en plufeurs en- droits. Sa graine eft noire, "large , & faire à mode d’vne lentille mipartie, cftant routesfois plus me- nuc. Sa racine cft petite, grefle, & verre, quand clle eft frefchement uree de terre, Il croift és petites monta le lib. 8. limed. SVR DIOSC. LIVRE IIL monragnes ; & és coftaux. Ses fucilles , fa graine, & fes fleurs prinfes en breu- uage auec du vin, font fort bonnes aux pointures des fcorpions , & des araignes phalanges : & fi-ont vertu de refoudre & appaifer les trenchees du ventre. Pline parle du phalangium, quañ de la mefme forte que fait Diofcoride , difant ainfñ: Au- 1 cuns appellent le Phalanpites, TSX Phalangion : d'autres le nom- ment Leucanthemon , ou felon aucuns Exemplaires , Leu- cacantha. Il neictte iamais moins de deux branches;lefquel- les virent l'vne deçà , & l'autre delà. Sa eur eft blanche : & eft femblable au lis rouge. Sagrainecftnoire, large, & faite à mode d’vne lentille mypartie, eftantneantmoins plus fub- tile, & menuë, Sa racine eft de couleur verde. On fe fert de fes fueilles, & de (à fleur, & de fa graine, des ferpens, & pointures des fcorpions, & araignes phalan- pesé contre les trenchees. Voylà comment Pline en parle: equel, à mon aduis , a le tout prins de Diofcoride. Galien parle du phalangium en cefte forte : Le Phalangites a prins fon nom ; de ce qu'il eft fort propre aux pointures des arai- gnes phalanges. Au refte, il a vne vertu defsiccatiue & fub- tiliante : & parainf ileft bon à refoudre toutes trenchees. ÆAnnotation, * Les Exemplaires Grecs, au lieu de æx410,c'eft à dire lar- ge mettent exo , c'eft à dire efpeñle. Parquoy ie penfe que Ruellius ait pluftoft fuyui Pline ; en fa tradutio, quele texte Grec: felon qu’on peut comprendre au texte de Pline, que j'ay allegué au Commentaire de ce chapitre. Trfilium : Grecs, Triphylon: François, Trefle, ou, Trioler : Iraliens, Trifiglio: à Alemans, Vuyfên- klee: Efpaïgnolz, Treuol, Trifiliume Afphalire: T rifélinum pratenfe: François, Triolet fer. François, T rioler tant le bitume, des prez. T refôlium prateñfe alterum: F ranços, Autre efpece . de T rioler des Preze CH AP. CPI. Les Grecs appellent diuerfement le trefle. Car les vns appellent Triphyllon;les autres Oxytriphyllon: aucuns le nomment Menyanthes:&d’autres, Afphal- tion. Cefte herbe pañfe vne coudee de haut : & pro- duit certaines verges menuës, noires, & faites à mode de ioncs : defquelles fortént autres petites ver- contre les morfures 20 30 > fo 32T ges menués,ayans chafcune crois fucilles femblables à celles de melilor. Quand elles commencent à {ortir, elles ont l’odeur de rue: gr Mais VEnaANs à croiftreelles 4 fententlebitume. Sa fleur 27 cit rouge: & cit fa graine H quelque peu large, & au- cunementvyelué;lôgue d’vn cofté, & portant vne petite corne ; ou gouffe, traucrfee à mode d’yncantenne. Sa ; racine eft menué , longue, Sa graine & fes fucilles, bues en eau, don- nent allegeanceaux pleurefies & douleurs de coftez, aux difhcultez d’yriner;au haut mal, aux hydropilies qui commencent À venir, & aux femmes qui font fubiettes au mal de la mere: & fi cfineuuent Le Aux menftrual. Quant à la graine, on en pren trois drag- mes, & quarre des fueilles. Les fucilles broyecs, & ee en breuuage , auec vinaigre miellé, font fort ones aux pointures des ferpens. Aucuns dienr que la fomentation de la decoction de toute la plante; tant des fucilles , que des racines, met fin aux dou- leurs de ceux quifont mords des ferpens. Mais fivn autre qui auroit quelques vlceres, s’eftuuoir de l’eau, dont on auroit fomenté celuy qui feroit bleflé des ferpens;il fentiroit autät de mal que fi vn ferpent l’a- uoit mordu. D’autres font boire trois fueilles, ou trois grains de trefle, és fieures tierces, & quatre, és fieures quartes , pour refoudre les accés qui vien- nent à certain temps. Saracine fe met és antidores, contrepoyfons, & preferuatifz. /l Combien qu'on treuue plufeurs fortes de trefles parmi les prez, lefquelz font communs & cognuz d'vn chacun:ce- ncantmoins Diofcoride ne parle en ce chapitre que du trefle furnômé Afphaltite, pour l'odeur du bitume qu'il a: duquel 40 aufsi Galien efcrit particulierement. Pour cela neantmoins 1l ne faut eftimer que Diofcoride n'ait cognu le triolet com- Mun; qu'on trouue ordinairement parmi les prez : car ilen fait mention en fon quatriefme liure, au chapitre du lotus fauuage : où il dit ainfi : Le lotus fauuage croift en grande abondance en Lybie. Sa tige cft de deux coudees de haut, & le plus fouuent d'auantage. Elle a plufieurs afles:& pro- duit fes fucilles femblables au trioler des prez. En quoyon Peutayfément voir l'erreur de ceux qui dient le trefle des prez eltre le lotus fauuage ou domeftique. Pline eftabli£ Pl. li.2r, trois fortes de trefles:defquels il parle en cefte forte:Les fueil c4p.9. les du trioler font bonnes aufsi à faire feftons & chappeaux. Et yatrois fortes detriolet.Le premier eft appellé des Grecs Menyanthes,ou Afphaltion:& ceftuy a les fucilles plus gran des;aufsi s’en fert-on à faire cha peaux. L'autre a les fueilles pointues, & eit appellé Oxytriphyllon. Le tiers eft le moin- dre detous. Voylà qu'en dit Pline. Scribonius Largus, par- lant du triolet pointu, dit ainfi: Le triolet pointu, qu'on ap- pelle Oxytriphyllon croift abondammenten Sicile. Le n’en ay point veu en toute l'Italie, excepté au Port de Luni, paf- fant en Angleterre auec l'Empereur Claudius Cæfar. Ila la fucille fmblable au triolet commun sexcepté que les fueilles font plus mafsiues , & aucunement cottonnces :ayans au bout, comme vne pointe enleuce. Cefte herbe a deux bons pieds de hauteur, & quelquesfois d’auantage : & a vne odeur 6o fafcheufe. Mais de tout cela on netrouue rien au triolet des prez. Voylà qu’en dir Seribonius. Ortoutainfique Scribo- nius Largus, qui a precedé Galien dit telles choles du triolet pointu: Nicäâder en cas pareil plus ancien que ni Diofcoride, niScribonius,a parlé fort elegamment en fesT heriaques du trifolium afphaltite, lequel il appelle Minyäthes,& non me- menthe, comme ont les Exemplaires de Diofcoride, & de ne, Trifolium 322 Trifolium acetofm , Oxys, P anis Cucli, fine Alle- luya: François, Pain de Cocu: Allemans, Buoch klec: Italiens, Pan Cuculo. Au refte, il y avne autre forte detriolet , qui a vn gouft fur & les fueilles duquel font paîles ;, menués, & faites à cœur. Nous l'appellons Alleluya, ou Pain de Cocu. Il prouient en feule racine plufeurs petites ti- ges , rondes & minces, au bout de chafcune defquelles il ya trois fueilles, lefquelles font molles, d'vne figure femblable à celle du cœur , recourbees, à mode des champignons , vers leur queué, &aigues au gouft. Ses fleurs fonc blanchaîtres ; & rayent en cinq, à mode d'eftoille, &fi ont chafcu- ne yne queue à part. Sa racine eft AND. MATTHIOLVS graine de laquelle(qui fe nourrit & croïft en certaines teftes, comme fait le pauot ) les Arabes font vn huyle excellent, à leur dire,és maladies & accidens des nerfs,& principalemenc és tremblemens qui yaduiennent:& l'appellent huyled'An- dachoca. Ceft abus eft f fort entré au cerueau de plufeurs, qu’ils eftiment l’huyle d'Andachoca eftre fait de graine de triolet commun. Mais leur erreur eft fi euident,qu'ilne me- rite eftre contredit. Galien, parlant du triolet,dit ainf: Au- cuns appellent le Triolet, Triphyllum ; ou Afphaltion , ou Oxyphyllon,ou minyäthes : & y en a quile nomment Cni- cium. Les trois premiers noms ont cfté impolez à cefte her- lieux ombrageux ; iettant d'ynel © be,pour raifon de fes accidens:mais ie nefçay d'où font pro- cedez les deux derniers. Cefte plante à vne vertu chaude & feche,commele bitume, à l'odeur duquel elle retire : car tous deux font chaux & fecs au tiers degré. Et par-ainfi, eftane prinfe.en breuuage , elle eft bonne aux douleurs de coftez, procedans d'oppilation : & fait d’ailleurs vriner , & efmou- uoir le flux menftrual, Voylà qu’en dit Galien. Mais ie vous prie de confiderer aflauoir fi Galien a bien entendu, parlant des proprietez du triolet, la conception de Diofcoride ,ou non. Carau traité du T riacle,qu’il dedie à Pifo, aprés auoir fait vn long recit de plufieurs medicamés compofez de qua- litez contraires , finalement il parle du triolet, en cefte forte: rouilaitre, & efcaillee,comme il fe voit au pourtrait, Toure20 Je +;iolet ;qui retire au jacynthe, lors qu'il iette au Prin Ja plante eft refrigeratiue, comme l'ozeille : & pource aufsi, fi l'on en mange, elle eftanche la foif, & appaife les ardeurs déleftomac. Elle rafrefchit le foye , & conforte l’eftomac. L'eau que l'on en difüulle, prife en breuuage , ef finguliere aux fieures aigues: à quoy fon ius pris en fuccre eft encore plus efficace. Il eft bon tout feul enduit fus les eryfpeles, & aurres inflammations:& pareillement aux fluxions chaudes, tenu furlalangue , palais ou gofier. Brefcefte forte detrefle eftefficace à cour cc à quoy fert l’ozeille. Aucunseftiment Plin.li.17. que Pline le prend pour oxys, quand ildit: Oxysn'a que trois fueilles. Il eft bon aux deuoyemens de l'eftomac. Ceux temps, & qu'il a produit vne graine femblable à celle du car- tamum fauuage , ayant fort bouilli, & par aprés eftant fo- menté aux pointures des araignes,ou des ferpens.il les gue- rit, & appaife foudain la douleur. Mais tu en fomentes yne partie qui foit faine, tu fentiras les mefmes pafsions que fentent ceux qui font mords des ferpens. De forte que fem- ble quañ chofe miraculeufe,qu'vne mefme herbe puiffe gue- rit les morfures des beftes venimeufes : & offenfer vne partie faine , comme fielle eftoitenuenimee ou par morfure ou par pointurevenimeufe. Voylà quedit Galien. Orf Galien euft bien efpluché le dire de Diofcoride ,1leuft cognu, qu'il qui font rompus,& à qui les boyaux defcendent, fe trouuentz o n'yauoit aucun miracle fupernaturel.en cecy:ains quele fort bien d'en manger. Voylà qu’en dit Pline. Or pour re- tourner à noftre criolet des prez , il yen ade trois fortes en Italie. Le premier a les fueilles rondes & larges:le fecond les alonguettes : le tiers les a faites en rond, comme le premier, maiselles font plus petites. Ilya aufsi difference en leurs fleurs: car les vnesfontblanchaftres,les autres rouges, & les autres jaunes. Le triolet des prez prefagitle mauuais temps: car (felon que dit Pline} s’il y doit auoir tempefte , ou im- prefsion d'air, il s’heriflonne & dreffe fes fueilles , comme fe voulant armer contre la tempefte, Trinta. Il yavne autre herbe, ayant Ja fucille faite & diuifee entrois quarres, qui pour raifon de ce eft appellee Trinitas:de laquelle ray bien voulu parler,en paflant le difcours destriolets. Cefte her be croïft parmi les arbres & és lieux humides : car elle aime fort l'ombre. Ses fueilles font faites entriangle, & tiennent à lôgues queués : & font rouges d'embas, comme le cyclamen: &au defius elles font mouchetees de certai- nes taches bläches.Ses tiges font fort menuës, à la cime defquel- duit vne fleur perfe ou bleuë, Elle apluñeurs racines , lefquelles font rougeaftres , & fort menuës, Quelques vns appellent cefte plante Hepatique, du mot hepar;,qui fignifie le foye:d'autant, difent-ils, qu’elle eft propre aufoye. Lesanciens, tant Grecs que Arabes, n'ont fait aucune mention de celte pläte,queiefache, Tou- tesfois les Modernes en font cas,pour fouder playes;l’appli- quans par dehors,& l’ordonnans par la bouche. Mefmesils s'en féruent grâdement aux rôpures &defcentes des boyaux: & à ceft effet, donnent à boire tous les matins vne demie cueilleree de la poudre de cefte herbe ,auec vin gros, La de- coétion de toute la plante faite en gros vin eft fouueraine aux inflammations delaluette, & du gofier. Or pourre- tourner à nos brifees , & à nos trefles , ceux errent grande- ment qui prennent l'Andachoca des Arabes, pour triolet en - general. Carfelon que dit Serapio, Andachoca n'eftautre chofe que le lotus Egyprien ; defcrit par Diofcoride : de la les, incontinent au commence- ment du Prin-temps, elle pro- tout y cftoit conduit par ordre denature. Car, comme dit Diofcoride , toute deccétion detriolet ne fait ce , ains feule- ment celle, la fomentation de laquelle auroit gueri vne mor füre de ferpens : pour veu que de la mefme decoétion & fo- mentation on en fomentaft vne autre partie blefce ou vlce- ree, Ce que demonftrent les parolles de Diofcoride;qui fonc telles: Aucuns dient, que la decoëtion detoute l'herbe , tant des fucilles que de la racine, appliquee à mode défomenta- tion , met finaux douleurs deceux qui font mords des fer- pens. Mais fi de la mefme eau,dont on a fomenté le patient, oneneftuue yn autre , quiait quelque playe , ou vlcere: ce 40 fecond fentira les mefmes pafsions qu'ont ceux qui fone mords des ferpens. En cela il nya point demiracle. Car at- tendu que la premiere efluue & fomentation a attiré à foy tout le venin quicftoit dedans la playe venimeufe:certaine- ment cefte decoétion eft rendue venimeufe,commeayant du venin meflé parmi. Et par-ainfi ce n’eft de merueilles, fi vn autre, quin’auroir efté mords des ferpens , ainsäuroit quel- que playe ou vlcere , eftuuant & fomentant fa playe de cefte mefme deco&ion, dont le premier qui efloit mords des ferpens ; fe feroit eftuué , ales mefmes pafsions & dou- leurs , que peuuent auoir ceux qui font mords des ferpens: car le venin , qui eft en ladecoëtion , entrant parles pores & jo ouuertures de l'vlcere , & fe meflant parmi le fang; caufe ne- ceflairement les douleurs que deflus : faifant parce moyen les vrayes operations de venin. Par-ainfi donc ce n’eft la de- coétion fimple du triolet quicaufe ces douleurs :uns ef le venin que cefte decoétion a attiré de la playe venimeufe, par la fomentation qu’on en faifoit. Or plufieurs Autheurs,tant Grecs qu’Arabes dient ouuertement , que le venin fucé & tiré des playes venimeufes, & parties enuenimees; eft mor- tel, fi on l’applique furquelque autre partie vlceree. Bien dient-ils que le plus fouuerain remede à vne playeenueni- mee,eft de fucer auec la bouchele venin. Mais neantmoins ils commandent , fur toutes chofes , que celuy qui le fucera, 60 n'ait laboucheni entamee ni vlceree : car il y auroit danger, que le venin,entrant & fe meflant parmi l'vlcere,ne fit mou- rir celuy quifuceroit. Ces chofes donc me font penfer , que Galien n’a bien entendu le dire de Diofcoride , & quelors il n'auoit bien chaufié fes lunettes. T outesfois ceux qui veu- lent maintenir Galien , dient ce traité du Triacle, dedié à Pifo , n’eftre de la faéture de Galien : & alleguent plufieurs raifons, pour maintenir leur dire. Quant à moysie m'en re- mets à ceux qui peuuét iuger du fyle de Galien, pourauoir fort praétiqué fes Liures. Combien que à la verité, ie penfe leur opinion eftre veritable, Et mefmes à celam'induir fort le pra Gal.li fimpl. SYMRI DIO0 SC. Je profond fauoir de M.Iulio Alexandrin,Medecin del 'Em- pereur Ferdinand:lequel eft aufsi d'opinion que ce traité foit adioufté aux œuures de Galien. Au refte, quelques vns fe fondans fur ce que Diofcoride efcrit,que le trifolium afphal- tite porte fes fueilles femblables à celles de lotus , eftiment que Pie lotus porte fes fueilles trois à trois : mais ils s’a- bufent lourdement. Car on ne trouuera en aucun Autheur ue l'arbre lotus porte fes fueilles trois à trois , ains quafñ émblables à l'yeufe. Doncques par cefte comparaifon Dio- fcoride n'entendautre chofe, finon que les fucilles du trifo- lium afphaltite l’vne à part l’autre font femblables à celles de l'arbre lotus. Polium: François, Polium: Arabes, (ahade, Labade, Giade. Polinm. Seconde effece de Polinm. CHAP. CII. Il y a deux efpeces de polium. Celuy des monta- gnes , qu'on appelle Teuthrion , & qui eften vfage, et vne pcrite herbe, qui produit à force branches, laquelle eft blanchaftre , & de la hauteur d’vn bon palme, eftant fort garnie de graine. Elle produit à la cime certains petis mouchets tous garnis de bou- tons ; lefquels font blancs, & retirans à la cheuelure d’yn homme : ayans ne odeur forte, & neantmoins 40 affez bonne. L’aurreiette plus de branches, & n’eft fiodorant, ni fi vertueux. Sa decoction >prinfeens # breuuage , eft bonne aux pointures des ferpens , aux hydropiques, & à la iauniffe : & prinfe auec vinaigre, elle fert à ceux quifonttrauaillez delaratte. Elle eft contraire à l’eftomac , & caufe douleur de tefte : & neantmoins elle efmeur & le ventre, & le Aux men- ftrual. Semce ou brulce, elle chaffe les ferpens : & enduite;elle foude les playes. Le polium de montagne eft vne plante blanchaftre,ayant fes fueilles longuettes,dentelees en leur circonference, & en- uironnans par interualles la tigé depuis la racine iufques à la cime , d’entrelefquelles en fortent beaucoup d'autres plus petites, comme l'on peut voir au pourtrait icy mis. Ila plu- fieurs tiges,droites,rondes,dures côme bois, & blanchaîftres, à la cime defquelles fortent les fleurs ; accoupplees enfemble comme petites tefles, de façon du thym , & de couleur blan- che. Toute la plante eft odorante, & neantmoins d'vne odeur aigue , & quelque peu fafcheufe. Il yena en outre 8 muf- vneautre forte , que les herboriftes nomment, Jua mufcata: , laquelle reftime deuoir eftre mife entre les efpeces de po- lium, d'autant qu'elle s’y rapporte entierement, tant à la fi- 60 gure de fes tetes, fucilles, tiges;qu'à fon odeur & propricté: & fi ne voudrois pourtant du tout afleurer qu'on la peut ou pour la feconde efpece de polium defcrite par Dio- coride : attendu qu'elle neictte point plus debranches , & eft d'egale odeur & vertu. Cefe plante prouient aux co- faux, & principalement en lieux fecs , rempant par terre, & iettant force fucïlles ; lequelles font vn peu moindres que LIVRE IIL : celles du rofmarin commun, plus dures, & blanches à l'en- uers, Ses tiges font minces,rondes,blanchaftres, & fouppless produifans à leur cime de pctites reftes aufsi blanchaftres, & quañ femblables à celles de l’autre forte de polium.Qnane à fa racine, elle eft en tout & partout femblable. Toute la plante n’eft moins aigue en odeur que l’autre, mais ellene frappe fi toit le nez. Au refte l’vn & l'autre polium font fort frequens en Italie, & principalement aux montagnes & col- lines, Pline parlant du polium,dit ainf : Mufæus & Hefode py;, Lars ont fort celebré le polium,entre les Grecs:le difans eftre bon cap, 7. à toutes chofcs:& principalement pour acquerir honneur & ro dignitez. Et certes cefte herbe eft admirable, fi ce LE dient eftvray: c'eft affauoir, que fes fucilles foyent blanches du matin,& rouges vers le midy : & que furle foir elles deuien- nent bleués ; ou perfes. Il yena deux efpeces : dontle plus grand croift en la planure, & parmiles champs : mais le fau- uage; eft moindre. Aucuns l'appellent Teuthrion. Ses fueil- les font femblables aux cheueux blancs des hommes : & com mencent à cronftre depuis la racine : & n’eftiamais plus haut qu'vn palme. Voylà qu’en dit Pline, ayant quañ emprunté le tout de Theophrafte. En quoy neantmoins Pline à failli bien lourdement , confondant le polium auecle tripolium duquel Diofcoride parle au quatriefme liure. Car c'eft Ê ropre du tripolum, & non du polium , de changer de cou- 20 leur trois fois leiour. Joint que ce que Pline attribue aux fueilles, Diofcoride l’attribue aux fleurs. Et d’auantage Dio- fcoride dit les chapiteaux du polium eftre femblables à la per ruque d’vn homme vieil : & non fes fueilles , comme eftime Pline.Le polium eft doué d'vne vertu aperitiue,incifiue,fub- tiliante , &abfterfiue. Cucillifres, & appliqué fur le front, ileft bon aux cataraëtes & fuffufôs des yeux:& n'y aremede pie fouuerain. Galien, parlant du polium;ditainfi : Le po- Gal. ki.e. ium eft amer au gouft , & quelque peu acre & mordant. Et fimpl. med. par-ainfiil defoppile toutes les parties nobles & interieures: &efmeut l'vrine, & le Aux menftrual. Eftant vert, il eft bon à fouder playes, & principalement celles qui font profondes: 30 & fignamment celle efpece de polium,quiiette plus de bran- ches. Eftant fec, & enduit, 1l guerift les vlceres malins & dif- ficiles à guerir. Toutesfois celuy qui eft moindre, eft plus vertueux à ceft effe&. Le petit polium, duquelon vfeésan- tidotes & contrepoifons, eft plus amer, & a plus d’acrimonie que le grand : “dent qu'ief fec au tiers degré : & chaud au fecond degré complet. Scordinm, fine Trifagopaluffris:E ran cois, Chamarai Arabes ,Scordeon, © Scordewm : Italiens, Scordio: eAllemans, V'ual. crbatrenig, © Knoblochs Kraur: Æfpaignolz, Scordio. CRPAIETS 7, YF Le {cordiü croift és mon- 1 M A À À tagnes , & és lieux marefca- j 2 SE be geux. Il a les fueilles fem- Ÿ 41 blables à la germandree:tou DEEE, tesfois elles font plus gran- ’ A des, & ne font ainfi chiquet- 5 Na tees alentour. Elles fentenc à D aucunement les aux: & fonr ; aftringentes & amercs au gouft, Ses tiges font quar- rees : & eft fa fleur rouge, L’herbe eft chaude , & eit propre àfairevriner. Verde NN ou féche, cuite en vin, & pri- eitbonne aux morfures des {er- pens. Prinfe au poix de deux dragmes en eau miellce, clleeft bonne aux rongemens de leftomac, à la dy- fenterie, & à ceux quine peuuent vriner qu'auec dif- ficulté: & fi fait cracher & fortir toutes les pourritu- res & groffes humeurs, qui chargent la poitrine. Seche & puluerifee, & reduite en forme de Looth, auec nafitort, miel, &refine, elle eft bonne aux toux inueterees,aux rompures;& aux fpafmes.Incorporee en ceroc, elle recree les entrailles moyennement en- flammes. 324 AND. MA DT HI1OLWV'S flammees. Enduiteauec eau,ou fort vinaigre; elle eft bonneaux podagres. Appliquee par deffous;elle ef- meut le flux menftrual : & mile fur les playes, elleles foude , & mondifeles vieux vlceres : & les fait cica- trizer, auec miel. Seche, & appliquee, elle reprime les excroiffances de la chai. Sonius prins en breu- uage,eft bon à tout ce que deffus. Celuy qui croift en Ponte, & en Candie, eft le meilleur, fcordium en Itahe, Car anciennement, tant les medecins que les Apothicaires, vfoyent de l'ail fauuage, que les Grecs ap- pellenr Ophiofcorodon.en lieu de ford fz parles Arabes. En la faute defquels il y a eu & de l'igno- rance , & de l'erreur , en ce que trompez en la proximité des nomsils ne fauoyent diftinguer le fcordium d’auec lefcoro- don. Combien queie penfe la plus grâde caufe de ceft erreur eftre procedce d’Auicenne,où bien de fon Traducteur, par ce que en vne compofrion & en l’autre,au lieu de fcordium il met l'ail fauuage. Ce que du Triacle , il ordonne le fcordium: voyans les medecins du pañlé , & mefmes aucuns ignorans, ontexpofé vn mot par l'autre :eflimans que Auicenne , fe 20 voulant expofer, euft mis l'ail fauuage, pour le fcordion. Er de là ont prinscefte opinion quele fcordion &l'ail fau- uage eftoit tout vn : tellement qu'ils ont toufours vfé de 'ail fauuage au lieu du fe ordium. Mais certes s'ils euflent bien eftudiéen Diofcoride & en Galien,ils ne fuffent jamais tombez entelerrear. Aurefte, le vray fcordium eft fi fem- blable à la germandree, que veritablement on le peutnom- mer Germandree de marais. Caril croift és lieux aquati- ques & marefcageux , & al’odeur del'ail. Et pource que ._, nos modernes l'ont aflez fait cognoiftre ,ien’en feray plus Gal.li.rde ample defcriprion. Galien fait grand cas du fcordium de LAntid, Candie , duquel il parle ainfi: Le bon fcordium s'apporte, 5 de Candieïcombien qu'il ne faille blafmer celuy qui croift és? autres regions. Il y a des Autheurs dignes de foy; qui efri- uent , que par yn grand carnage qui fut vne fois fair en vne bataille , aduint queles corps mors, qui s’'eftoyentrencon- trez fur le fcordium , & qui auoyent long temps demeuré fans eftre enfeuelis , ne fe trouuerent neantmoins tant cor- rompus que les autres qui eftoyent parmi le camp: & prin- cipalement du cofté qu'ils couchoyentle fcordium. Laquelle experience fit eflimer le fcordium fort bon contre les venins putrefians des befles venimeufes, & contre route poyfon. Galelib8. Eten vnautre paflageil en parle ain: Le fcordium eft com- Fmpl, med. pofé de diuerfes faueurs, amer & brufe & acre , ayant vne acrimonie femblab & de diuerfes qualitez. Carileft& . a - Fe : le àcellegoinflammations. Le parfum d’icelles (eftans feches,& de l'ail: de laquelle, à mon iugement;, ila prins le nomde fcordium. Par-ainfileft propre à purger & à efchaufter les parties nobles & interieures: & à faire vriner , & efmouuoir le Aux menftrual. D’auantage , eftant prins en breuuage ,1l gucrift lesrompures, fpalmes , & douleurs de coftez, proce- dans d'oppilation ; & de froid. Finalement eftant appliqué verd, il foude les playes , pour grandes & profondes qu'elles foyent : & mondifie les vlceres ors & fales ; eftant appliqué Lec : & fair cicatrizer les vlceres malins , & qui font difficiles à guerir, Voylà que dit Galien, eAliaris, fine Alliaria, aut Pes Afini: François, Alliaire:< Allemans, Knoblauchs Kraur: Italie W ns , cAlliarta. Au refte, il y a vne certaine herbe q croift auprés des hayes, & le long des champs , laquelle fent tellemét les aux &au gouft, & en la fenteur, que ce n'eft de merucilles fi on l'appelle Alliai- re. Ses fueilles,lors qu’elles com- mencent à venir, font rondes comme celles de la violette de Mars. Mais venans à croiftre, elles ont vne certaine denteleure tout alentour, de forte qu'elles reurent quelque peu à celles de melife : combien qu'elles foyent plus lifices, n’eftans tant refron- cees & ridees que celles de melf- fe, & eftans plus larges du cofté dela tige. Quant on les frotte um, ayans eflé abu- entre deux doigts,ou qu’on les goufte, elles ont l’odeur & lé gouftdesaux. Sa tige eft ronde, & de deux coudees de haut. Ses fleurs font blanches. Sa graine eft petite & noire: &eft contenue en certaines petites goufles, femblables à celles d’eryfimon. Saracine eft longuette : & à mefme odeur que les fucilles. Cefle planteeft chaude &feche : non pas tant toutesfois que font les aux. Ce neantmoins, à ce qu'onen peut comprendre, cefle plante eft propre à fubtilier les hu- meurs grofles, & à incider celles quifont vifqueufes.Sa grai- ne reduite & appliquee par deflous , à mode de cataplafme, guerift les femmes trauaillees & eftouffees du mal de l'amar Il n'y a pas long temps qu'on a commencé à cognoiftre le 19 ris, & les fait reuenir à elles, Tufilago: Grecs, Bechion: Francois @Piu d'Afne, ou, de Chenal,on, T'acconner : & Aporhicaires, Ear- fra, on, V'rgula Caballina: Iralieus Farfara, Farfarells , Vnghia di Canal 4llemans, Ro/shuob , © Brantlattich: Efpaianolz S Wnha de « Afno. CH FASP: ES à \ > 1 CIX Les fueilles de la tufsilago * font vn peu plus grâdes que celles delierre. Elle en ietre 7 fix ou fept dés la racine: le(- Ÿ quelles {ont bläches du def- fous , & vertes au deflus : & taune , & fort au Printemps: & fe pert foudain quant & quant la tige : de forte que plufieurs ont eftimé qu’elle ne produifiit ni fleur ni tige. Sa racine eft menuë* & inu- JL, PS TU tile. Elle croift és lieux defcouuers, & abbreuuez £ : d’eau. Ses fueilles broyces » & enduites auec miel, font bonnes au feu fainr Antoine, & toutes autres mifes fur le charbon vif) cité à bouche ouuerte auec vnentonnoir,OÙ vn Cornet;guerilt ceux qui font tra- uaillez d’vnetouxfeche, & ceux quine peuuétauoir leur fouffle fans tenir le col droit: & rompt les apo- ftumes meures, quifontenla poitrine. Autant enfait le parfum de fa racine: laquelle eftant cuite en eau & miel, & prinfe en breuuage , fair forcir l'enfant mort du ventre de lamere, o Nos Tofcans appellent la tufilago, Farfara, & Farfa- rella , ayans comme ie penfe, retenu ce mot , comme de main en main des Anciens Romains , lefquels appelloyent cefte plante, Farfaria : comme on peut voir au roolle des noms adioultez au contexte de Diofcoride. Les Apothi- caires , fe ietrans à tort & à trauers parmi ces noms ad- iouflez , l'appellent Farfara, & Vngula Caballina. Cecile herbe eft vulgaire & fort cognue. Satige, & fa Heur durent f peu , que Pline, n'y ayant prins garde, afleure que cefte plante neiette nitige, ni fleur. Et neantmoins elle pro= duit & tige & fleurau commencement du Printemps, qui toutesfois ne durent gueres : de forte qu'il faut eltre duic & ftyléen ce metier, pour fe prendre garde aux tiges & fleurs: 9 où bien faut que la fortune condufe la perfonne qui la re- les. art, dit fi g. ë marquera:car elle iete fa tige & fa fleur auant queles fueil- Diofcoride donc, comme eftant experimenté en ceft namment , que Ja tige & la fleur de cefte herbe eftde peu de dureestellement que plufieurs onteftimé qu'el- le n’en produifift point. Quant à Pline , ou il n’auoit leu ce que Diofcoride en auoit efcrit : ou bien il dir fort temeraire- ment que cefte plante ne produit ni tige, ni Beur. Etneant- Pl. moins {es parolles font telles : Le bechi6, qui aufsi eft appellé cp.6. Tufailago, S VKR 4 D LOST) Tufflago, guerift la toux.Il ÿ en a deux cfpeces. Quant à ce- luy quieft fauuage, les rechercheurs de fontaines tiennent l'eau feure , où ilsentreuuent. Ses fucilles font vn peu plus randes que celles du lierre : & en produit feulement fix ou fepe , qui font blanches du cofté dela terre , & pañles au def- fus. Et n'a nitige, ni fleur; ni graine. Saracine efkmince& menue. Aucuns eftiment que bechion, & chamæleuce foyent mefmes plantes. On dit quecefte herbe eftant fèche, & hu- mant fon parfum auec vn tuyau , cornet , ou entonnoir , ou bien la mangeant, qu’elle guerift lestouxinueterees. Tou- tesfois à chafque gorgeede parfum, il faut prendre vn peu de vin cuit. L'autre cfpece eft femblable au bouillon. Aucuns1 o l'appellent Sauge. Voylà qu'en dit Pline. Quant à celte fe- conde efpece de tuffilago, de laquelle neantmoins Diofcori- de ne fait aucune mention,fe contentant d'vne efpecc de tuf- filago,ie n’en fçauroye rien direicar iufques à prefentie n’en ay rienapprins:finon que parauanture ce fufl le Gallitricum des Apothicaires. Au refte , il ya vne certaine moufle blan- che;qui croiftés racines de tufilago: laquelle eftät au preal- able bien netroyee, &repurgce des raclures &fragmens def- dites racines : & bien enueloppecen vn linge? & cuitetant foit peu en lexiue , auec vn peu de fel nitre, & puis fechce au Soleil, eft la meilleure amorfe qui fe puifle trouuer, pour prendre le feu qu’on tire des pierres à feu : car cefte amorfe 20 ft f gourmäde de feu,qu’àla premiere cftincelle, elle s’allu- mera. Au refte j'eftime quela plante , que quafi tous ceux PATRSE NAT. sis de fufäit elle eft bonne aux douleurs& fuffocations de la ma- trice. Les pafteurs en donnent à leur beftail, pour chafer leur vermine: & les palefreniers & muletiers aux cheuaux pou- fils. Du refte elle eft femblable àlatufilago. Galien parlant Gal. lib.6. de tufsilago;dit ainfi : La tufsilago a prins le nom de Bechit, fmpl. med. pource qu'on a opinion qu’elle guerift de la toux : & qu'elle $ eft bonne à ceux qui ne peuuent auoir leur aleine fans tenir le col droit, mettant les fucilles fèches fur charbons vifs » & attirantleur parfum par la bouche. Cefte herbe a vne acri- monie moyenne:tellement qu'elle peut rompre fans danger toutes apoftumes qui feroyent en lapoitrine. Ses fucilles vertes, pour raifon de l'humeur aqueux dontelles font com- pofces,eftans enduites par dehors,font fort bonnes aux par- ties trauailices d’inlammations crues : ce que aufsi peuuent faire toutes chofes humides &aqueufes,eftans verdes &ten- dres,les vnes toutesfois plus , lesautres moins. Or lefdites fueilles , eftans feches, ont plus d'acrimonie qu'il n’eft de be- foin aux parties enflammces. eAnnotation. *Ilefttout certain que ce paffage de Diofcoride eft cor rompu, Car comme feroit-il pofble, que la racine de tufsi. lago fuft inurile, veu que Diofcoride vn peu aprés la direftre propreen medecine? Bien eft vray que Manardus & Fuchfius fe font prins garde de cefte faute, &ne fcay autre quiyait penfé que ces deux : mais neantmoias ni l'vn ni l’autre n’ont etafite. qui ont efcrit des fimples appellent Petafite, (Fauflement mdetuftoutesfois ) foit la grande tufilago. Carelle prouienten lieux humides, & principalement aupres les courans d'eaux, corrigé la fauterains l'ont laifiee comme elle eftoir, Quant 70. moy, m'appuyant fur Oribafius , ie fuis d'opinion qu’on tout ainf quel'autre, &en outre fe ictte en tige à la prime vere, deuant que produire aucune fucille, laquelle tige eft cteufe,haute d'vn palme, graffe;tirant furle purpurin,& en- uironnce de petites fueilles &longuettes, au bout de laquel- le fortét des fleurs à mode defpi, de couleur purpurine blan- chaître , lefquelles peu de temps apres fleftriffent , enfémble la tige, &fe perdent. Quafñ au mefine temps fortentdeterre3 © fes fueilles, blanches d'vn cofté , lefquelles auant que croifire font femblables à celles de tuffilago: & deuiennent puis fi prodigieufement grandes, qu’elles pañlent celles de la perfo- nata:chafcune defquelles eft attachee à vnequeué purpurine, qui fort de la racine ; cftant couuerte d'vne blanche & mince bourre. Sa racine eftlonguc,& quelquefois groffe comme le bras d'vn homme, blanche dedans , d'vne maticre femblable à celle des champignons;amere & odorante.Ceux qui pren- nent cefle pläte pour petaftes;fe trompét afez lourdement. Carle petafites produit vne queué de la hauteur d'vne cou- dee, & dela groffeur d'vn pouce, deflus laquelle fe tientvne fort grande fucille , de modeque fait le champignon fur fon 40 pee Ce qui nefe treuue en noftre grande tuffilago;laquel- le a fa fueille attachec par le bout tirant vers la racine,com- me latufsilago , &non par lemilieu, cômele champignon. L'on rreuue auf vn autre plante,quife pourroit quaf met- treentre les efpeces de tuflago. Elle a fes fueilles femblables aü tremble, plus grandes toutesfois, & retirans à la forme de celles de tufsilago ; horfmis qu’elles ne font fi anguleufes, ne ofte ces mots, Etinutile: car aufsi ne fetreuuent-ils en l'e- xemplaire d'Onibafus efcrit à la main. Artemis François, Armoyfésou herbe de faine Lean: Italiens, Artemifia: A llemans, Beyfinz, © Sane Johan gurrel. ESpaïgnolz, + Artémilie, CHAP, CX, L’armoyf croift pour la plufpart és lieux maritimes. Elle iette à force branches, tout ainfi que l’aluyne: tou- tesfois fes branches & fes fueilles fon plus grandes, & plus grailes. Il yen à deux | élpeces : dot l’yne eft mieux nourrie, & a festiges & fes füeilles plus larges. L'autre eft plus menuë : & a vne pe- tite leur, mince, blanche, & NN a ANR GE? KE à fi blanches de reuers. Sa tige eft haute d'vn efpan & demi, A puante. Elle fleurir en efté. produifant plufieurs branches,à la cime defquelles fortent de L LES Aucuns appellent Artemi- pus fleurs, dorees, & de façon derofe. Elle a vne racine lanche, & quelque peu amere. Elle fleurift au printemps, vers le mois d'Auril: & prouient és vallees, le long des cou-f$ © rans d'eaux, & en prez humides. Quelques vns la prennent pour la Caltha:mais ie ne puis eftre de leur opinion. Quant à ceux qui veulent & l’eftiment eftre la chamæleuce de Pli- rfagix. ne, ou faranum & farfugium, de laquelle il fait mention au chap. 15. du liure 24. ie foubfcrits volontiers à leur dire, & disen outre qu'il en a touché quelque mot au pañlage cy def- fus allegué, parlant de tufsilago.Car quandil Méahrés auoir acheué de parler detufsilago, Quelques vnseftimenr le be- chion & la chamæleuce eftre mefmes plantes:il donne (ce me femble) affez à cognoiftre qu’il y auoit des Simpliftes de fon fia Vnicaulis, vne petite herbe menué, qui croit és lieux elongnez de la marine : laquelle produit vne feuletige, & quieft fubrile, & eft toute garnie de pe- tites fleurs jaunes. Elle eft de meilleure odeur que la precedente, Toutes deux font chaudes & fubrilian- tes. Leur decoction eft fort bonne, prenant fon par- fum par deflous, pour attirer le Aux menftrual, & le fruit, & l’arriere-fais des femmes : & eft finguliere aux eftouppemens; preclufions, & inflammarions de l’amarris. Elles rompentla pierre, & font fortir temps qui denombroyentlachamæleuce entrelesefpecesde lvrine fupprimec,ou retenuë.* Énduites fur le peuil, 41: Ther- ages à caufe de la grande afnRé & on se fe Fois éoclles efineuuentle Aux menftrual.Leuriusinis à mo- fe “4 uoilt en ICurs proprietez & vertus. ar Pline mefme efcrit de de el air auec mvrt 4 1: 3 Lis e petie quela chamæleuce, ou le farfugium eft fort finguliere à la Ê qe ef FE Bees lieux naturels des fem ventre de toux, fiayant mis fes racines furcharbonsdecyprés,onhu- MES» fait mefme operation que la fomentation de mew. me leur fumiere auecvnentonnair. La racine de la grande tufsilago eft chaude, fubriliante & abfterfiue, comme aflez demonftre fon amertumeeuidente. Plufieurs ont efprouué la fingularité & vertu de cefte racine contre la pefte & les fie- “ures pefblétielles, l'ayant reduiteen poudre, &prinfe en vin au poix de deux dragmes,fe faifant puis fuer.Et voyla pour- quoyles Allemäs lanommét, Racine de pefte.Prinfe au mo- leur decoction. Leurs fominirez & teftes prinfes en breuuage, au poix de trois dragmes, font les mef- mes operations. Artemifia tenuifilia: Grecs, Artemifia leprophyllor: François, Armoyfe à petites fucilles. E CH AP. re de. Babe HET vs ra Lo CHAR. CXI. L’armoyfe à petites fueilles croift aupres des bayes, & aupres des ruyffeaux,és lieux culriuez. Ses fleurs & fes fueilles broyces , fentent la mariolaine. Cette herbe bié pilee, & reduite à mode d’emplaftre, auechuyle d’amandes,& mile fur leftomacouerital furément les douleurs d'iceluÿ.S on iusauffi,enduic auechuyle rofatguerit les douleurs des nerfs. Diofcoride met icy trois efpeces d'armoyte, Quant aux deux premieres , elles font du tour femblables : excepté que l'vncelt plus grâde,& l’autre plus petire:combien que la pe- tite ait particulierement vne fleur blanche, petite, fubtile, & puante. Quant à la troifiefneepece, c'eft vne herbe petite, \ quiiette vne leule tige, mince & füubrile ; laquelle eft chargee Plin.lb.25. de plufeurs fleurs jaunes. Ce qu'au fi conferme Pline,qui en Eapre parle ainfi: L’armoyfe produit plufeurs branches,toutainf quel'aluyne:touresFois fes fueilles font plus grandes que les de l'aluyne,& font graffes. [1 y en a deux efneces, dont lv nea les fucilles Jarges, &l'autre les a tédres,& plus menuës, & ne croit qu'és Leux maritimes. Aucunsaufli appellét Ar- moyfe, yne certaine herbe qui croiit és lieux efloignez de la marine:laquelle ne produit qu'yne feule tige, ayantfes fueil- les fort petites : & eft route chargeedefleurs. Elle eft meure quant & quantie raifn:& a vne odeur af 2 bonne, À ucuns l'appellent Botrys,& d'autres, Ambrofia. Ellec roift relieen Cappadoce. Voylà qu'en dit Pline. Lequel ayät fayuy Dio- fcoride és deux premieres efpeces d'armoyk, a failli & erré en la troifiefme, fuppofant en fon lieu,l' Ambrofa,d ont Dio- fcoride parle au chapitre fuyuant : eftimant l'ambrofa, & la tierce efpece d'armoyfe, eftre yne mefme plante. Au refte,le s les a plus petites : eflans au refle femblables & en figure &en autres efpeces d’armoyfe,lefquelles font du tout femblables, fous celle efpece d’armoyfe, qui produit plufeurs ictrons. Voyÿla qu’en dit Brafauolus. Lequelcertes,à mon jugement, faut icy en plufieurs endroits. Car premicrement, Diofcori- de nedit point que la premicre efpece d'armoyfe produife ufeurs brâches:& que la feconde n’en produife qu'yne feu- RER Brafauolus dit. Ains dit feulement (commeauf fait Pline )qu'aucuns appellent Armoyfe a vncbranche;vne certaine petite herbe, qui croïftés lieux cfloignez de la mari- ne:laquellene produit qu'vne Rule tige, fort menué,qui cf toute chargee de fleurs jaunes. Mais cefle herbe ef la troific£ me efpece d'armoyfe:'& nonla premiere, ni la feconde,com- me Brafauoluseftime. L'autre erreur de Brafauoluseften ce, qu'ilditlamatricaria, ou la maronne;qui eft le vray Parthe- nium de Diofcoride,eftre celle efpcce d'armoyfe;qui elt pui- re. Car la petite armoyf£e, quiet la feconde cfpeced'armoyfe defcritepar Diofcoride, & auieft puate,ne produit fes Aeurs jaunes au milieu , & enuironnees tout alentour de fucilles blanches, comme font celles dela maronne:ains produit vne fleur blanche, fort petire,& menuë. Le tiers erreur de Brafa- uolus fe demonitreen ce qu'il n'eftime ces deux cfpeces d'ar- moyle, qu'on voit ordinairement à Terrare, cftre ia grande & petire armoyfe, defcrites par Diofcoride. Leq uel depuis, recognoiflant aucunemét fon erreur (commel on peut voir en fon liure derneremét r'imprimé à Venife ) aprés que par AND. MATTHIOLVS vn long difcoursil s'eft effayé de monfrer que la maronne eft vne efpece d'armoyfe : & que cotula fœrida, que les Italiés appellent Brufciaculo,eft le vray Parthenium de Dioftoride: ilembrouille tellement fon dite, que à vray dire ( fauffon fçauoir ) on ne fauroit comprendre fa refolution. Carence qu'ilditle ius de marône, prinsen breuuageau poix de qua. treonces, eftre fingulier poureuacuer les humeurs coleri- ques, & melancoliques, & mefines la egme,il confefle aflez la maronne eftre le vray Parthenium, quiacefle proprieté finguliere. Et vn peu apres,ne fe fouuenr de fon direil s'ef- faye de monftrer par certains argumens bien friuoles,le vray 1 O Parthenium de Diofcoride n’eftre autre chofe que fon Brule- cul,ou cotula fœtida. Ruellius aufñ,encores qu'ileuft fuyuy Diofcoride és deux premieres efpeces d'armoyfe : cencant- moinsaerré en la troifiefme, en ce qu’il prent la tanaifie, pour cefle tierce efpece d’armoyfe. Car noftre tanaifieiette & produit plufieurs iettons dés fa racine, lfquels font gros, hauts & fermes.Ses fueilles fonc lo: 5 & larges, & chique- tees fort menu. Ses fleurs font jaunes > lefquelies font amaf- fees à la cime de fes tiges. Mais latierce efpece d’armoyfe,eft vne petite herbe qui ne produit qu'vnictton, quisfkencores bien mince & petit. Quant à cefte berbe,pour en parlerron- dementie ne l'ay encores veuë enliatie, & ne fçay perfonne 20 qui l'y ait veué : & croy fermesnent qu'il froit fort dificile d'en trouuer. Caratrendu que Diofcoride & Plineen eferi- uent aflez obfcurement, fans dechiffrer par le menu nifa ti- gesni fes fucilles,ni fes Acurs, ni mefimesfes racines, ayäs feu lement defcrit de gros en gros ceite plane, ilme femble efre quaf impofible pouuoir remarquer veritableméc ceftetier- cecfpece d’armoyfe. Et cependant ne fe faut arreter à Pline en ceftendroit:carcômedefanousauons dit, ilerre grande- mear, prenant l'ambrofa pour celle tierce efpece d'armoyfe. Car outre ce que l'ablurdité féroit trop gräde à Diofcoride, de traiter d’vne mefme plante en deux chepitres fuyuäs l'vn l'autre : encores peut-on cognoitre l'erreur de Pline par la 3 0 def£ription que Diofcoride fait de l'ambrofa, laquelle cit du tout contraire à celle de cefte tierce cfpece d'armoyfe. Au rcfte,meflieursles Reuerens,qui ont commenté Mefüé,fuy- uans l'erreur & de Brafauolus & de Rueilius, commetrans en ce double faute, aferment noftremaronne eftre la petite armoy{e : & la tanaifie, celle efpece d'armoyfe qui n’a qu'vn ietton.Fuchfius femblablement s’eft enueloppé en l'erreur de ceux que deflustaffermant conftamment l2 maronnecftre la feconde efpece d'armayfe:&la tanaifie;laticree. En quoyila mieux aymé faillir auec les autres, que maintenir la verité tout feul. En outreil ya plufeurs fauans & diligés perfon- nages, & qui font toufiours aprés à efclarcir & illuftrer cefte 40 partie de medecine, qui confifte en la cognoiffance des Sim= ples,qui eftimét ce que concerne cefte tierce efpece d'armoy- 8, auoir efté mis &adioufté à Diofcoride.Se fondans furce, que Diofcoride au commencemët de fon chapitre, n’eRablit que deux efpeces d’armôyfe, & nontrois. Loint qu'il ya cer- tains vieux exemplaires de Diofcoride, où n'ya rien deccfte tierce cfpece d’armoyfe. Auffi ne fe treuve en notre Diofco- ride imprimé: auquel ray recueilly toutes les corrcétions prinfes & tirées des vieux exéplaires tant de Diofcoride que d'Oribafius, les ayans conferez les vns aucclesautres, rant ceux qui efloyent efcripts à la main, que ceux aui efloyent imprimez. De quoy j'en dois fçauoir gré à M.Gabriel Fallo- $f © pio de Modene, Medecin doéte & fçauant: lequel pcur fon fingulier fauoir, eft leGeur public en medecine, & en l'anaz tomie à Padoue. Auqueliefuistanr obligé;que ne le pour- royeeftre d'auantage.Pour rerourtier donques à mesbriftes, puisque ce qui cf1cy dit dela tierce cfpece d'armo dela fs@ure de Diofcoride, où pourle moins la fufpicion en ft grande: ilnefe faut eftonner f Pline yacrré : & moins fi Galen & Egincta n’en ont fait aucune mention: Jefquels neantmoins n'ont rien oublié de ce que Diofcoride a dit, quant aux Simples. Item,ilyaaufi pluficurs fçauäs perfon nages, & qui font forrpractics en la maticre des Simples, lef- quels eftimér le chapitre del'atmoyfe à petites fucilles,auoir éo ellé adioufté à Diofcoride,& n’eftrede fa faêture.Et prénent là fondement, que attendu que Diofcoride au chapitre pre- cédent auroit parlé de routes les efpeces d'armoyfe, l'abur- dité {croit trop gräâde de parler feparément d'yneautre efpe- ce d'armoyfe.loint auffi que Egineta,Oribafus, & Serapio, n’en ont jamais fait mention:lefquels neantmoins ont tran- feript & tranfampté de mot à autre, Diofcoride. Er combien que ie foye de leur opinion : ceneantmoins ve queles com- munsexemplaires Grecs contiennent ce chapitre, & que au- cuns l'onctraduir, ie l’ay bié voulu mettre,ou pour le moins cn faire quelque mention:& principalement pource queau- cu SVR DIOSC. cunsdient quectfte efpece :d'armoyfe à petites fucilles, fe tréuue.Car Ruellius dit qu’elle croift en France alentour des rüyféaux;& parmiles terres fimees:& qu'on l'appelle l'her- befainr Jean. Toütesfois pource “Hs fort difficile de pou uoir cognoiftre cefte herbe,attendu quln'y.en aaucune de- fcription faite : ie ne ay comment on fe pourroit arrefter au dire de Rucllius ;encores qu'il. fuft homme fçauant & digne de foy.Au refte l'armoyfe vulgaire croïft par rouc,icttät plu: fieurs tiges droites, d'vnecoudee& demiede haut, rouges, rondes &éannelees:de fueilles femblables àl’aluyne,horimis qu'elles font pluslarges, plus grafles, &blanchaftresau dec füs;en ayant de beaucoup moindres vers la cime: force peti= tes fleurs à l’entour des bräches, s'entretenans àmodederai: fin,velues,odorantes, blanchaftres, d'ou fort vne petite prai- né.Sa racine eft dure comme bois, fort diuifee, & de la sro(- feur du petit doigt. Toutela plante a vne odeur fi plaifante, que mefme on s'en {ert parmi les rartres,Il yen a auf vneau tré forte qui né iette qu'yne feule tige ,en tout &.par tout femblableà l'autre, excepté qu'elle monftre plus petite & plus minceen toutes fes parties que la precedente; & pource auffi l'appelle-on, Petite armoyle. Les fualles frefches de l'vne & de l'autre broyces auechuyle de fambe, myrrhe & figues,font fingulieres aux douleurs de la mere,f les femmes s'en fomentent par le bas: car ellesattirent le Aux. menftrual 20 & arrierefais.Sa racine prinfe en breuuage, purge & nettoye fibien la matrice,que mefmeelle en fait fortir l'enfant mort. Enduite auecoint elle eft-bonne aux efcrouélles quiann fentle chinon du col & la gorge:voire mefmes aux douleurs ” dücol: & principalement fi onJ'applique auec celle forte de bellis qui viét és prairies. Leius des fucilles prins en breuua- ge) ou mefme l'herbe toute freche, eft finguliere à ceux qui auroyent prins de l'opium. La farine des fucilles feches prin= fe au poix detrois dragmes en vin, fert de medicament fou- ucrain aux fciatiques. Les fuperitieux eftiment que qui por- tera del’armoyfe par chemin,ncfe fentira iamais las:& difent en outre que quila pendra fur le fueil de l'huis, elle engarde-3.0 Gal. lib.6. ra & chañlera toutenchantement. Galien eflablit feulement fimpl. md. deux efpeces. d'armoyfe , defquellesil parle ainfi: Il y a deux fortes d'armoyfe:qui font toutes deux chaudes, & moyenne- ment defficcatiues:eftans chaudes au fecond degré, & feches au plus haut du premier, ouau commencement du fecond dégré. Elles font auffñi quelque peu fubtiles en leurs parties. Et par-ainf elles font bonnes à [a grauelle des reins:& pour fomenter les Leux naturels des femmes. 10 Vnantre Ambrofia. Ambrofia. CHAT. CXII. Ambrofaeft vne petiteherbe fortbranchuë, qui eft de la hauteur detrois efpäs. Elle produit fes fueil- les au pied de fes iettons, lefquelles font pcrites, & 60 femblables à celles de ruë. Ses branches font toutes chargees de graines, faites à mode de raifins, lefquel- les ne font jamais en fleur: & ont l'odeur de vin;fen- tans fort bon. Sa racine eftmenué, & de lalongueur d'vn pied & demi. Ceux de Cappadoce en font de chappeaux.Ells a vne verturepercufine:& eftanten- duite, elle reprime & repercute les humeurs, qui combent fur quelque partie du corps. LIVRE AII. Combien que la plante que nous auons icy fait pourtrai re la premiere, fe rapporte fi bien à lavraye ambrofia ; qu'il n'y ait rien que-redire : fi eft- ce pourtant queiene puis me érfuader que l'autre plante qui eften fecond lieu > ne foit ambrofia,ou à tout le moins vne fiénne efpece, tant bien el- lereprefentefes vrayes marques, Qui me fait eftimer que l’on Pourroitnommerl’vne malle, & l’autre femelle : ou bien les piles pour:plantes d'vne mefme efpece. Or ay-ie recouuert 2 premiere pär le moyen de aq. Ant. Cortufus : l'antreie l'ay trouuee moymefme : d'autant qu'on en voit en beau- coup de lieux,& principalement aupres des murailles de Vi- pao; qui cftyn chafleau à vingt mille de Goritie, tirant à Carniola : ou ictrouuay plufeurs plantes d'ambrofà par- miles roches.Paffant donc par là,8& voyantgefte plante tou- te chargeede graine, faite à mode de grappe, & retirant à la millefüelle:incontinent ie me doutay que c’eftoit ambrolia. Et combien que Diofcoride & Galien luy attribuent vne vertu repercufliue ; difans feulemét qu'elle peut reprimer les humeurs combans fur quelque partie du corps, y cftantap- pliquee: ceneantmoins &les poétes; & plufeurs Autheurs graues & dignes de foy, dient que cefte noble plantene fut appellec Ambrofa,des Anciés,pourautre raifon, que pour- ce qu'elle conferue la perfonne long tempsen fa verdeur les faifantviute longuement:tout ainf que les poëtes dient que l'ambrofia-maintient & immortalizeles Dieux. Pline parle Phin.lib.27, de l'ambrofizen cefte forte: L'ambrofia à yn nom fortincer- cap.4. tain,& qui s’accofte de plufeursautres herbes. Elle produit vn feulietton;lequel ef efpez, fort branchu;& mince: & eft de la hauteur de deux bons piedz : ayant fa racine moindre d'vn tiers.Ses fueilles fortét au bas des branches, & font fem- blables à celles deruë. Les branches font toutes chargess de graines, faites à mode de raifins, lelquelles ont odeur de vin. Pour ceftecaufe aticuns l’appellér Botrys;& d'aucrés lanom- ment Artemifia: Ceux de Cappadoceen font de chappeaux. On s'en fert à routeschofes,où ilef befoin de refoudre.Voy- là qu’en ditPline:Galien parlär de l'ambrofa,dit ainf: Am- Gal. lib.6. brofia mife en cataplafme, eft aftringente, & repercuffiue. fimpl. med. 327 Betrys:Fran COS, Herbe à Piment, ou Piment,on Ai. Zrgraine: Italiens, Borrÿ: Al:mans, Traubèn Kraut,os Krotren kraur. CH AP. CX III. Ÿ pläte eft odoräte: pour cefte caufe on la met parmi les veftemens. On latreuue és vallons, & aupres des ruy{- R feaux.* Prinfe en breuuage, *L41 Prin elle mitigue la maladie dec vin. ceux qui ne peuuent auoir leuraleine fanstenirle col droit. Ceux de Cappadoce l’appellent Ambrofia:d’autres lanommét Arternifia. La vraÿe millegraine croif és lieux fablonneux & fecs, & mefmes vient fur le grauier & fur les gleyres desriuieres. A Trente onen treuueä force fur le grauicr de la Ferfena, & du Lauigio, qui font torrens fort roides > &en plufieursau- tres lieux. Lesdames de Goritie fement ordinairement la millegraine en leurs iardins, eflimans qu'elle leur foit propre au maldelamere. La millegraine a les fucilles emblables à Ja cicorce;lefquelles font chiquetees &remplifices à mode de fueille de def, Elle produit plufieurs branches minces & fubtiles:lefquelles font toutes chargees de graîne,fate & di- gerce à mode de grappe. Toute la plante a vn ius gommeux: de forte que la maniant; elletient aux doigts , comme gom- me: Elle a vne odeur forte & penetrante , qui ncantmoins eft fouefue. Pline parlant de la millegraine femble auoirle tout Plin.lib.17. empruntéde Diofcoride:carilen efcritainfi, Botrys eftvne cp.8. herbe produifant à force icttons iaunes ou roux. Cefte her- be eft enuironnee & chargee de graine: & ales er Fa ables Paul, Egim mention,que ie fache , en fon liure des Simples. Egineta en 20 ronde comme vne pommes lb.7. 328 blables a la cicoree. Elle croift ésriues des torrens:& eft bon- ne à ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir le col droit. Voylà qu’en dit Pline. La millegraine:doncques eft chaude, fubtiliante, incifiue,abfterfiue & apéritiue. L'herbe prinfe en decoétion de reglife,ou la decoétion de l'herbe mef- me prinfe par quelques iours.auec miel violat ; oufucere,eft fingulere à toutes affe&tions de la poiétrine procedans de froides humeurs, mefmes aux 4poftumes;à ceux quine peu: uent auoir leur aleine fans tenir le col droit , &aux poufifs: Enoutreelle eft fingulicre.prinfe au mode fufdit, aux thifi- ques qui œachene Home que i'ay moymefmes efprouué. L'herbe frefche efc uoyfe; &appliquee furle ventre, appaifgles douleurs dela mere : ioint auffgqu'elleeft proffitable aux douleurs des ac- couchees,fi auec matricatia;& fleurs de camomille;taillee en petits morceaux , on la met cuire en vne paefle dans huyle delis, puis qu’on la batte & incorpore auec trois ou'quatre œufs, & qu’on la face cuire, rant qu'elle foit reduite à mode derourteau. Si on l’applique toute chaude fur le ventre;c'eft vanremede fort fouuerain. Le parfum de cefteherbe fait for- tir le flux menftrual, & l'enfant mortau ventredela mere: L'herbe mife parmi leshabillemens , les guarentit des artes &artizons, & fi les fait fentir bon. Galien n'en fait point de parleen celte forte: La millegraine, que plufieursappellent Botrys,ou Ambrofa,ou Artemifa ,eft vne plante fort odo- rante. Prinfe en breuyage auec du vin, elle ef finguliere à ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir le col droit. Geraniwm, fiue Roffrum (iconie: François, Bec de Gruë, on de (icogne, on Herberobèrt : Italiens, Ge- ranio,on Ruberia: « Allemans, Storcken [enabel: Eaignolz, Pico de (iguenha. C:H AP: CXIIII. Premier Gerañion. Second geranion, , » nement ronde: & eft douce /AXXS LARG ge auec du vin ;au poix d'y- NS ne dragme, elle refout les Rs enfeures de [a matrice.L’au &aK tre geraniuma fes branches no fort menuës & velués , lef- quelles font d’vn pied & deini de haut. Ses fueil- les'retirent fort à celles de mauuc. Es petits iettons qu'il produit fur Le haut de {es branches, il iette cer- hauffee fur vne tuile, & arrofee de mal- 1.0 Jénrle geraniur, Myrthis:& d'autres le no 30 rondes & petites. Sa graine eft contenue en cere %, à manger.Prinfeen breuua-60 AND. MATTHIOLVS tains petits boutons faits à formé dereftés de orné, aueéle bec, ou bien à mode de dents aigues, qu'on appelle Dents de chien, Cefte feconde eipece nefcrt dé rien en medecine; Diofcoride met feilement deux efpeces deteriniumimais les Autheurs Latins , lon que dit Pline, ên font trois efpe- cesticar ils font meñtiün d’vne forte de géraniurh ; qui n'eft correfpondante aux deux efpéces deftrites parles Grecs, Cé que bien demonftre Pline, qui en parléainii ! Aueuns appel- mment Myrchis, Ileftfemblabléà là cigué : routesfois fes fucilles fonc plus menués ; & (a tigé moindre: laquelle eft ronde ; & de bon gou fs&odeur. Nos Latins ledefcriuenc tel. Maigles Grecs ient que le péranium a les fueilles plusblañches, &n peu moindres que celles dé mänue:8&que fes tiges font plus me- nuës,&veluës;lc{quellés produifent par certains interualles des’branches grandesde denx palmes, quifôhe chargecs de fücilles du milieu défquelles on voir fortir Cértdins boutons faits mode de tetes de grués: Quant à l'autre geranium,ils dient qu’ilales fuelles de pañle-fleur,qui toutesfois ont leurs chiquetures plus grandés & plus profondes. Saracine eft &' douce à manger. Voylà qu'en dit Pline ‘lequel monftre affez qu'il y a trois éfpeces de gera- niümidontles Grecs nont defctit deux, & les Rômains,ou Latins;vne: Ces trois efpeces' fe voyent ordinaitement le long des gräs chemins parmiles champs, &aupres des hayes &buyffons. Aucuns efliment le goradide Pline, & la niyrthis de Diofcoride,eftre mefmes plantes: T'outesfois il n'ya point de doute que le geranium de Pline , ne foit noftte bec de grue,qu’aücuns appellent Acus Mufcata, c'eft à dire, Eguille mufquee, pource que ces becs de gtuc font odorans. Carlebec de grue a les fueïlles femblablesà l4 cigue, qui toutesfois n’ont leurs chiquettiresfi'proféndes. Ses tiges font ains petits boutons faits à mode dételte de grue : defquels il a prins le nomde geranium. Quant au geranium de la féconde éfpe- ce defcrit par Diofcoride ;'il 2 fesiettons menus, & veluz, & delahauteur d’vn pied & demi. ‘Ilietté certains petits iettons au deflus de fes branches, défquels fottént petites teftes, femblablés à reftes de grues,ayans le Bec contremont: & font fes fucilles femblbles à celles de mauue. Séloncefte defcription , ie ne doute point due ce fecond geranium ; né foit celle herbe, que nous appellons Pied de Pigeon : caril n'yarienàredire entre ces deux plantes. Quanrau gera- nium qui eft premier en räc;il it uafi par rout,& princi- 40 palemét auVal Ananie,ayät Les Facilles répliflees &chique- tees,comme celles de paffe-fleur:& fes leurs blanches purpu rinessdefquelles fortent les tefles de grue fus mentionnecs. Sa racine eft blanche , & aucunement ronde, & f eft douce à manger. Ruellius donc n’a bien regardé les differences de eraninm,ence qu'il met l'epuille mufquee;queles Herbori- fs àfondire, appellent Acus paftoris, au premier rancdes efpeces de geranium. Cätr l'eguille mufquee n’a la racine ronde, ni douce, & n’ales fucilles femblables à la pañle-fleur: ains eft du tout conforme à celle herbe, que Püne dit eftre appellee geranium, des Latins. D'auantage, Ruellius, con- trariant à Hermolaus Barbarus, reprent ceux qui prennent $ 9 l'herbe robert pour la feconde efpece de geranium. Mais luy- mefme eft plus reprehenfible, en ce qu'il prenc l'herbe ro- bert, pour la vraye myrrhis. Er pour dire rondement de l'herbe robert ce que l'en penfe , il me femble que c'effceile efpece de geranium , que Pline defcrit fuyaant les Latins: car clleeftdu tout conforme à cefte defcription : ayant vue odeur bonne, & fes fleurs rougeaftres , auec fes tftes de gruë, à la mode des autres fortes de geranium. Mais neant- moins ie ne treuue point que l'herbe robert retire tant à myrrhis;que Ruellius dit: \Car'on ne trouuera ni én Dio- fcoride, nien Autheur qui foit ,que myrrhis.ait les fucilles rouges , ni les reftes de grue, comme à l'herbe robert. Cat myrthisales fueilles mblables à la cigue : ayant fa racine ronde, tendre & bonne à manger. Mais dé tour cela on né trouue rien en l'herbe robert ; ainf que plusampleent fera monftré au quatriefme liure, Dieu aydant.Hermolais Bar: barus,encores qu'il fuft homme feauâr, ne peut cftre neant- moins exculé, qu'il nait failly, prenant le geranium des La- tins pour la mytrhis de Diofcoride. ‘Mais ie pente qu'il s’eft abufé en la leéturede Pline ;ence qu'il dir, qu'aucuns appel- loyent myrrhis, l'herbe queles Latins nomment geranium. Etneitmoins Pline traite part dela vraye & legitimemyr- rhis. Toutesfois il ne fe faut trop esbahir de ce que Pline die, qu'auc Plir.lb. cap. ls D 7p cata. Ferbe ETE. Myrrhus ne 1 Plis.lih. cap,lcs SVR: DISC LEVREAIIL Do qu'aucuns appelloyent myrrhis;le geranium desLatins:car auoircfté longtemps malades. Cefte racine eft bonne aux auf yaeu des Grecs, qui ont appellé la feconde elpece de phthifiques,prinfe en breuuage;au poix d'vne dragme auec geranium, myrrhis : ainf qu'on peut voirésexemplaires de trois cyathes de vin , deux fois le iour: & fi fert aux TS Diofcoride;qui ont au commencement de chafque chapitre, tez.Cefle racine,prin{e cruë, fait les mefimes Operations. Son vn grand roolle des noms de l'herbe , dont traite le chapitre. iuseft bon aux oreilles:& prins en breuuage,au poix de qua- Brafauolus auffi ne fait à receuoir,ence qu'lveutcontreue- tre dragmes , auec myrrhe & poyure, ile bon aux fpafmes nir à ceux qui mettent l'herbe, nommee Pied de pigcon,au quifontretirer le col, & les nerfé en arriere. uit au fecond ranc des géranium:pource que les fucilles du geranum font geraniü, encores que Diofcoride die qu'on ne s’en fert point pluschiquetees que celles de la paffe-fleur. Mais Brafauolus en medecinerceneantmoinsil y a plufieurs Modernes quien n'a prins garde,que ce qu’on appelle Pied de pigeon,eflaf- font grand cas,le donnant À boire pour fouder les playes in- condeefpece de geranium , & non la premiere:n'ayanteula terieures du corps, & pour guérir les fiftules interieures, arience de lire la feconde cfpece de geranium, défcrite par 1 O Mais ie me doute que le Traducteur de Serapio ne lesabufe: Diofcoride. Au refte ray veu en plafeurs vergers&iardins lequelappelle l'amomum, Pied de pigeon: car c'eft le propre vne autre efpece de geranium, ayant les fueilles rondes, & d'amomum de gucrir les playes internes dédedans le corps, grandes comme fueilles de mauue, lefquelles eftoyent chi- Galien ne dit rien du geranium. Aeginctaen efcrit quelque querees alentour,comme celles de la feconde efpece de gera- Peumaisilne dit rien d'auantage que fait Diofcoride, £ ,, niumrayant fon fruiétfemblable à petites teftes de grues. Au- Poeme cuns Herboriftesl'appellent Momordica:& d’autres la nom Gnaphalinm. CH AP. CXF n. Bäl- nent Balfamina:& en font grand cas,la donnanten breuua- lamina, 7 * uage, pour fouder les playes qui font dans lecorps. Quantà cu F y Ê prendroye cefte Lebes pour la feconde ete ge- STE Sue Aucuns vfent des füeil- ranium defcrite par Diofcoride:car elle a les fucilles affez ap- ST , ae À ANR les de gnaphalium , quifonct prochantes à la mauue. Cepédant toutesfoisiene veux nier M Je NE à quele pied de pigeon ne foit dela feconde efpece de gera- 20 ; nium : mais neantmoins on le pourra appeller le petit gera- | mium de la fecondce efpece. Or la premiere forte de gcranium ; M É defcrite par Diofcoride a les fuelles femblables à la paffe- VE sy Q gros & brufc;font fort bon- fleur,horfmisquefes chiqueteures font plus profondes,chaf- OUR { que fueilleen ayant fix. Sa tigeeft droire des la racine, mince &t nouee, de fes neuds iettant de fleurs purpurines, quaf de forme derofe, moindres toutesfois, & garnies tant feule- ment de cinq fueilles,d'ou fortét de petits becs de grue, fdits au deffous en forme decroiflant. Sa racine eft ronde, & plus groffe qu'vne noix Pontique, noiraître, & d'vn gouftdoux. Elle prouient en lieux non cultiuez,& fpecialément en Dal- matic:d'ou auffi,Vlyfles Aldrouandus,medecin fort renom-3 © gnaphalium : veu mefines qu'il mésen ayant apporté vne plante,;me l’a enuoyee. Lafeconde n'y a Autheurancien qui He de a fes fueilles come la mauue,attachees à queués minces, lon- d'auantage que Diofcoride a fait : ni mefines Pline uien /%-lib.17. gues, & tirant fur le rouge : fes tiges grefles, foupples &ron- parle auffi fuccin@ement que Diofcoride. Et Dons cap.10. des:fes fleurs rouges, d'ou forcent de pointes ,reflemblansle Fuchfusn’a l'aiffé de mettre en auât le pourtrait d’yne her- bec de grue:vne racine mince, longue d'vn cfpan,& fibreufe. be,au lieu de gnaphalium;pour raifon de fes fueilles ui font Elle prouient lelong des chemins enlieux non cultiuez , & blanches & cottonnees.Maisil me femble que l'herbe dont il uelquefois par lesiardins. La troifiefme cfpece( delaquelle amisle pourtrait, eft l'IMPIA de Pline: Laquelle FRS ap- Impia. fie mention Pline ) afes fucilles femblables à licigue;moim- pellee Impia de Pline, pource que ie n’ay trouué EEE dres toutesfois, où mefmes à la myrrhis, horfmis qu'elles qui en face mention, que luy:car ilen parle en cefte maniere: font moins cannelees,, & fe trainent parterre, lefquellesen L'herbe, appellee Impia, eftblanche, & quaf femblable au Pl li24. findeuiennent rouges.Ses tiges font courtes, rondes, veluës rofimarin > Eflat reucflue auec fes chapiteaux,comme les thyr cap9. &rouges, à la cime defquelles apparoiffent de petites fleurs #0 fes & feftons dont on vfoit anciennement és Bacchanales: purpurines, faites à mode d'eftoille, d'ou fortent auffi de laquelle auffi produit d’autres petites branches, qui toutes pointes quafi comme becs de grue,auec de petites tetes pres ontleurschapiteaux. Eile eft appellee Impia,pource queles la queué, de forme de balauftium. Sa racine eft blanche;ten- branches quifontcommeles enfans, farpaffent & furmon- dre,douce, & plus groffe que la precedente. Elle croift parmi tentla mere-tige. D'autres dient qu'elle eft ainf appellé les vieilles mazures,le long des hayes & chemins, &enlieux pource qu'il n'ya animal fur la terre,qui en mange.Elle bru- maigres & pierreux. Outre ces trois fortes de geranium,on le,&ard, eftant froiflec entre deux pierres. Son ius cft fngu- en creuuc encores autres trois, defquelles la premierepro- lier aux fquinancies ; eftant meflé auec vin &lai&. Ondir uient en grande abondance en Boheme,és prairies, ayansfes pour chofe miraculeufe > Que Qui aura mangé de cefte Hethes fueilles plus grandes que les precedentes,& ferapportansà n'aura jamais fquinancic. ‘Et par-ainfi on la fait boire aux celles de la grenoillette , auec huit chiqueteurestout à l'en- pourceaux,& tient-on pour afleuré, que ceux qui ne la peu tour;lefquelles prouiennenten grande abondance;ftrainét uentaualler, mourront dela fquinancie. Les autres entre- parterre, & font attachees à fortes & longues queuës.Ses ti-f Olardent cefte herbe parmi le nid des oyfeaux, pour garder les ges font grafettes & nouees,produifans plufeurs branches, petis de s'eftrangler,pour manger gouluement qu'ils facent. au bout defquelles apparoiffent de fleurs plus grandes queles Voylà quedit Pine couchant limpia. precedentes, de formede rofe, & de couleur celefte purpuri- ne;d'ou aufi fortent de becs de grue, plus grans toutesfois Xylon, fius Gofipiamn : François, L'herbe du cotton: qu’aucuns desautres , ayant fpecialement leur cime recour- rabe FR à x 52e £ à Arabs,T (7 es. 7 bee;à mode decoronne,& diuifee en trois. Sa racine pareil- >T e Apothicaires, Corum, Bombax, Bom- Diofcoride à f peu parlé du gnaphalum, que non feulemée il elt difdle de conicéturer qu'elle herbe c'eft: mais auffi eft impoffGble de trouuer yne her- be qu'on puiffe affermer eftre le lement eft plus longue,plus grofle, & plus forte, cftant ner bafism, on (ortonaria: Italiens, Bombagia: « Alle. ueufe & munie de force capillateures, de couleur roufle. La ans, Ban vuol]. feconde a fes fucilles comme la quintefueille, eftans quelque peu plusentaillees à l’entour, &attachecs à longues queués Aurefe , le gnaphalium m'ayant remis deuant les yeux & veluës. Ses tiges font dela hauteur d'vncipan minces & l'herbe qui produit le cotton,queles Latins appellent Xylon lanugineufes : fes fleurs purpurines roufles , d'ou fortent de60 & Goffipion,voyät que les Grecs n’en ont fait aucune men- pe gonfles pointuës, velués & ete sdanslefquelleseft tion:finon peut eltre que voulufions dire que ce fuftl'Erio- a graine. Elle a vne racine longue d’vn palme, mince tou- phora, de laquelle fait métion Theophrafte au liure.4.cha.9. tesfois. Elle prouient en lieux fecs. Latroilefmeà fesfueil- il m'a femblé bon en parler icy plus amplement, que n'ay fait les femblables à l'alchea, produifant plufieurs tigesfoupples, auchapitredu Lin. Et pour commencer, ie mettray ICY CE by: nouces & veluës : de fleurs rouges ; de façon debalaufum, qu'en dit Pline : lequel en parle ainf : Enlahaute Egypte, Plin lb,19, oucytinus ; d'ou fortent de petites pointes comme becs de qui regarde du cofté d'Arabie, croift vne certaine plante,qui fr grue, ainfi que nous auons dit des autres. Sa racineeft lon eftappellee d'aucuns, Gofsipium, & des autres Xylonr, de la- gue d'vn palme & demi,de groffeur d'yn d'oigt,& rougepres quelle on fait du fl,qui ft appellé Xyhnum.Cefte plante cit deterre. Pline dit que la racine du geranium dela premiere petite:& porte fon fruiét fmblable aux noifettes barbues:au efpece;elt fort fingulicre à ceux quitachent à ferefaire,aprés dedans duquel ya vne certaine laine , ou bourre ; qu’on file. ESS Et Theophr. de A N D. Et n'y a laine à comparer à icelle , foit en blancheur , ouen delicatefle. Les facrificateurs d'Egypte en font faire des rob- bes par fingularité, Voylà qu'en \ 7 dit Pline. Pour le iourdhuy 22 l'herbe du cotton fe feme en RSA Chypre,en Candice, & en Sicile, \ Mazza forda , pource que la bourre deceile m tombantésore fonne fourde. Les pauures gens fe feruent cefle maffe, pour remplir & garmr leurs coultres , delidts,ou des matras. Qu x fucilies, on en cou faccons,& autres vafeaux en fait-on de s,& de tabourets, tiffus Dh S» p aux dames. On de natres. Il yen a plufieurs qui prenr le peties cn s ifluës à mode bourre deceite e. F. » PA | # typhe, auec fucilles de betoine, & racines de gladiolus , & de biflingua : & s le tout puiuerizé, ils l'incorporenten moye durs fous lacendre:& puiss'en feruenc aux rompures & delcentes des boyaux, auec grande opera- tion. Ecà ceft effeét trente 1ours durant,ils font prendre tous les iours à fun vne dragme de celte compoftion,aux patiés, promettans par ce moyen de guerir non feulement les petits enfans, & ceux qui font aflez grans:mais aufli ceux qui font hommes faits:pourueu que durant la cure les pariens foyent bien fanglez auec brayers & furfais,& auecemplaitres reftri- &ifs. Au refte,ic ne treuue point que Galien ait fait mention de noftretyphe. Theophaîte la met au ranc des plantes, qui 7 font fans neud, & qui croifflentés marus. Circaa. CHA P. CAXAPANNT: La circæa,qu'aucuns appellét Dircæasa les fueilles mblables au folan des iardins : & produit plufieurs 10 y 4 2] (SP | 20 ayant apprins ceia du 20 eftz Oo etfaraaneeninfufon de vin, laquelle on boit concr 7” douleurs & accidés de heux naturels de 40 Fe Le) MA. EI TOL VS petites branches. Elle produit grande quantité de Heurs, lefquelles font noires, & petites. Sa graine ele femblable au miller:& croiften petits cornets. Sa ru cine eft mipartie en trois ou en quarre: & eit de la longueur d’yn bon palme:& eftblanche,odorante,& chaude.Elle croift parmi les rochers.és lieux expolez au vent& au Soleil. On prent quarre liures de fà ra- cine, & les laifle-on vingrquatre heures en infufion entrois feptiers de vin doux.Cefte infufon;prin{e en breuuage,par trois iours, mondifie Les lieux naturels des femmes. Sa graine, prinfe auec yn bouillon, fair venir Je laiét au nourriffes. Certainement ie n’oferoye affermer pour le feur, quela circæa {e peut recouurer en Italie, encores qu'elle ait efté anciennement forrcommune:car ie n’ay encores veu plante, quelle qu'elle foi, qu'on peult prendre pour circæa:& moins ay entendu qu'autres que moy l'ayent trouuee. Aucuns efti- ment cefte herbe auoir prins fon nom de Circé ja gräde for- ciere : efimans que, où elle la mit premierementenœuure, > produëteur de routes plantes: ou bica qu'elle s'en feruoit grandemét en fes charmes &for celeriers. Et combien que cela femble vray femblableà quel- ques vns, cencantmoins veu que ceile hetbe n'a pont telle proprieté, pour ie moins qui foit defcrite par quelque Au- theur:ie pe qu’elle a prins fon nom d'ailleurs. Plineen parie ain: La circæa eft femblable au folan des iardins: ayant vne fleur noire,& petite. Sa graineauffi ett pere,& femblabie au Her:laquelie croift en petites gouffes, faites à mode de cor nets. Saracneatroisou quatre forchures, &eft dela lon- gueurd'vn demipied:eftant blanche, odorante, & d'vn gouit chaud. Elle croit és rochers qui font à l'abry du Soleil On e lus as, L'infufon cite racine con- fe faiten cefte forte : On prét trois onces cafe, & les laffe-on vingtquatre heures en infufon,entro:s fexiers. Ce breuuageature l'arriere-fais. Sa graine prinfe en vin,ou en eau mielice,fait perdre le laiët. Voylà qu’en die Pli ne: lequel a quafñ tout prins & emprunté de Diofcor:de. Et neantmoins il a grand tort de cotreuenir à Diofcoride, en ce qu'il dit, qla graine de circæa;prinfe en vin,ou en eau miel- lee, fait perdre le lai:car pluftoit elle le fait venir, felon Dio fcotide,& Galien, lequel parle de circæa en ceîle forte: Dio- Gal. LE. fcoride dit que la racine de circæa, buë en vin doux, fait for- fr ï ur l'arriere-fais. Elle ef odorante & chaude.Sa grune auf, prinfe auec vn bouillon,caufe abondance de la: CXF ALI, Oenanthe. CHAP. Oecnanthé a les fueilles fémblables au panais. Ses £ fleurs fonc blar :& teur d'yn palme. roches ftes ronde fa tige eftoroffe, & de la hau- agraine eft femblable à celle d’ar- g nl: 1 inc eft grand Sa graine, fà nt {ortir l’ar- riere-fais. Sa racine, prinfe en vin, eftbonnc à ceux qui ne peuuent vriner que goutre à goutte. Filipendula, Oenanthé I. mie SAVFRED ONE: Oerantbé II. Ocrarihe 111, | \ NH \ Lo 20 fé Quant à l'œnanthé defcrite ici par Diofcoride, T heophrafte & Pline, Fuchfius , & plufeurs autres Modernes prennéc pour icelle celte plante qu'on appelle wTilipendula. L'opinion defquels j certes ie n'ay fçeu approuuér, encores qu'ils foyenc fçauans perfonnages. Car la flipendula n'afaracine grande , ayant plu- fieurs petites tetes : feconde- -ment,fa graine n’eftfemblabie à 3 © celle d'arroches. Finalement elle ne croift parmi les rochers : ains yrroif parmi les préz , és meil- ne pleurs terroirs qui foyent. Cela ÿ Dame fait toufours eftimer l'œ- Nnanthé & la filipendula eftre di- Uerfes plantes. Au refle laq. Antoine Cortufus m'a enuoyé € Padoue Jes trois furtes d'œnanthé, que nous auons ici faic Pourtraire apres la filipendula:quant à l’autre quitraine par Terre, Bernardin Teruifan,qui maintenant lir en medecine à Padoue, m'enafaicplaifir. Orce ASE fa racine enfie, fe rapporte fort À ce qu'en efcrit Diofcoride, Les autres,pource qu'elles ont leurs racines femblables à la flipendula, enfem- 40 ble leur mouchet,ne femblenten eftre efloignees.Or fupplie- ray-ie humblement tout Le@teur beneuole ne trouuereftran ge > ff ray icy mis toutes ces fortes de plantes fous le nom d'œnanthes. Car combien qu’elles ne foyenrefpeces d'œnan- ché, fi eft-ce coutesfois , puis que perfonne ne leur a encores donné nom , qu'il nefera hors de propos deles colloquerici, eu efgard au profit, bien & commodité de tous fludieux de la mariere des fimples. Cependantie ne treuue rien en Ga- lien touchant œnanthé. Quant àJa filipendula,les Modernes luy attribuent beaucoup de proprietez : & principalement aux vrines retenues, & à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte. Item,aux douleurs des reins, & à la grauel- le. Elle refout toutes ventofitez de l'eftomac: & cftbonne à ceux qui ont courtealeine, & qui vont toufiours fouffant: & generalement,elle et propre à routes maladies procedans de froideur. Puluerifant & faupoudrant la viande de ceux qui ont le haut mal , de la poudre defa racine, elle leur ferc grandement, fo Gonyzafine Pulicaria: François, Herbe aus Paces:lialiens,(onyxa, © Pulicaria: Allemans Geclemuntz, © Dar- runrtz; Efpaignolz, A+. 6 blables à la defcriprion PEL. EN RE Conyzamaiire FÈ Na je AE LE Le ee és ANS (onyza media. À, À =; Il ya deux efpeces de co- za. La petite conyza eft la plus odorante: mais la gran- de,a la plante plus grande, & Les fücilles plus larges, &a vee odeur fafchenfe, Toutes deux ont les fucilles mbla- blesà l'olinier;lefquelles fonc grafles & velues.La tige dela grande, eft de la hauteur de deux coudces : mais celle de la petite, ctfeulement de la haureur d’yn pied. Sà fleur eftiaune,& eft fi faille, quel. le s’en vaen papillottes. Ses racines fontinutiles! Le parfum defherbe, ou la {emant, fair enfuyrles {er- pens, & chaffe lés mouchons,& fi fait moutirles pu- ces.Les fücilles enduires, font fingulieres aux morfu- res des ferpens, & à toures tumeurs & plaÿes. Les fucilles & Aeurs prinfes en breuuage; auec du vin, font fingulieres pour elinouuoir le Hux menftrual&e pour faire fortit hors l'enfant du ventre de’la mete: cftans aufli bonnes À ceux quine peuuent vriner que goutte goutre, à laiauniffe, & aux trenchecs. Buës auec vinaigre ,elles donnent ayde à ceux qui oncle haut mal. La fomentation de leur decoction > prinfe parle bas, et fort bonne aux maladies de lamarris. Leur jus, mis és lieux naturels des femmes, les fair auorter. Se frottant de l’herbe,auec huyle,elle et fort bonneaux frffons qui precedenrles ficures.La petite conyza;enduite & appliquée, appaife es douleurs de la tefte. Il yaauñli vneautre efpece de Conÿyza,;quiala tige plus groffe & plus molle. Ses fucilles font de. grandeur moyenneentre la grande & la petite cony- za. Elle n’eft point gralle : routesfois elle a yneodeur de beaucoup plus puante queles autres: & weft fi vertueufe que les deux autres, Elle croift és lieux humides. ' N Toutes les fortes de con yza iennent ordinairement non: feulement en Tofcane, mais aufsi par tout:eftäs du tout (em qu'en fait Diofcoride, On appelle la grande conyza, l'Herbeaux uces:pource que la femant par mi vne chambre, felon que de Diofcoride, elle fait mourie tadegua, cs puces. A quoy regardant Theodorus Gaza ;: traduifant Theophrafte, la nomme Pulicaria. Theophrafte en parle Theophr.de CHAT, CR "D @ ainfi:Ily aconyza malle , &conyza femelle. La difrence nat, pl. Lib, fe peut cognoiïltre , comme on la cognoiten toutes AULECS cap, 4 plantes, 59e plantes, qui font diflinguees en mafle & femelle, Carla fe- melle a les fueilles plus menues & plus eftroites, & cit moin- dre entout & parcourt. Le mafle eft plus grand , & afatige plus groffe,& plus branchue.Ses fueilles aufsi font plus gran des & plus grafles:& a fesfleurs plus viues, Toutes deux por- tent fruié : combien qu’elles foyent fort tardiues à germer & à fleurir : car elles ne fleuriflent jamais qu'enuiron le temps que Ar&turus fe monftre. Le mafle a fon odeur plus puante: mais la femelle l’a plus forte:aufsi eft elle meilleure aux mor- fures des beftes, Voylà que dit Theophrafte rouchant les deuxefpeces de conyza. Quant à latrorfiefme efpece dont Diofcoride fair mention, elle tient le milieu entre le mafle & la femell e. Celle tierceefpece croift en abondance au val Ana! © AND. MATTHIOLVS L'Hemerocallis croift ordinairement par toute l'Italie, & nevoir-on quafi autre chofe,du temps de moiffon,parmi les prez,& emmi les blez,tant és montagnes;qu'és collines,que la fleuriaune de cefte plante. Le peuple d'Icalie l'appelle Lis fauuage. Sa racine eft bulbeufe, ayant plufeurscoftes: & éft fort femblable à celle du Lscommun, combien qu'elle foir d'autre couleur. Quand fes fleurs commencent à s’efpanir,el- les font f blaffirdes , qu'on diroit que c'eft fin or. Il ya vne autre forte d'hemerocallis,que ie crou uay fur le mont Carto, laquelle eft fort femblable à l'autre :excepré que fa racineeft aflemblee & entaflee de plufeurs coftes & bulbes : & a (es fleurs comparties autrement que l’autre :felon qu’on peut voir au pouriraitt que nous en auons ici mis au vif, ll - r le nie, & alentour de Goritie, & mefine en Boheme & en Alle- magne;és lieux humides, & le long desgrans Es prn cipalement à l'endroit,ou les terres labourees efcoulent leur eau. Elle eft particulierement propre aux caquefflangues, prenant tous les iours en vin rouge & bruf£de farine de Lilium connallinm: F rançois, Mugnet : Allemans, CH eybluomlim. ë Par ce que deflus on peut 1y- Gal lib.7. l'herbe fechesau poix d'vne dr. fimpmed. za, ditainfi: La grande & la 9 erature, & mefmes pro ez. : &lontacres & ameres en leurgouft. Elles efchauffenc fort la partie où elles feront en- duites, ou appliquees: foit qu'on appliqueles fueilles & les æflerons, bien broyez & reduits à mode de cataplafme (car cefte plante produit plufeurs petices branches & icrrons) ou bien qu'on la facecuireenhuyleauant que l'appliquer. Car ceft huyle guerift toutes meurtrifleures , &faiten aller les friffons qui precedent les feures, qui nefont contintes. Ses fleurs aufsi ont mefme vertu, Etpar-ainf, plufeutsles fonc broyerauecles fueilles , & les font boire en vin, pour attirer abondamment le Aux menftrual, & pour faire fortir le fruiét hors du ventre dela mere. Ilya vne autreefpece de cony7a, qui croift és lieux humides & aquariques , laquelle n’eft fi ef- ficace que les precedentes : & neantmoins eft plus fafcheufe en fon odeur. Les deux premieres font chaudes & feches au tiers degré. Hemerocallis, on Lilium fylmeftre: François, Lis ianne: Italiens, Hemerocalle,on Giglio filuarico: Allemans , Heydnifch Lilien: Efpaignolz, Lilo amarilho, CHEAP: CEE Le lis jaune ales fucilles ; & la tige femblables au ‘lis:& verdes commevn porreau. Ses fleurs fortentà chas trois ou quatre, à la cime de la tige, lefquelles font diuifees & comparties comme celles du lis. Quand elles commencent à s’ouurir,elles font fort pailes. Sa racine eft groffe,& a plufieurs coftes & bul- bes.Celfte racine;prinfeen breuuage > ou appliquee à mode de peflaire ; auec laine & miel, attire routes les aquofirez & le fang amallé & figé és lieux naturels des dames. Les fueilles, broyces, & appliquees, miti- guent les inflammations des mamelles des nouuel- les accouchees : & feruent à toutes apoftumes des yeux. La racine & les fueilles appliquees furles bruf- lures;y féruent grandement. me. Galien parlant decony- c conyza, ont mefme tem- fement cognoiftre l'erreur de ceux; qui prennent le muguet, pour hemerocallis. Car lemu- guet a les fucilles quaf fembla- bles au plantain, qui font tou- tesfois plus fubtiles , & n'ont tât de veines.Ses tiges font d'v- ne venue, & font fubtiles, me- nues, & tendres commeioncs: à la cime defquelles y a plu- fieurs fleurs blanches; odoran- tes, & faites à mode de fleurs de grenadier fauuage,ou d'arbou- Zzier.Ses racines font lafches,lon gues & couuertes de plufieurs filamens, & cheucleures, fans y auoit ni cofte ni bulbe. Mais l'hemerocallis (felon que dit Diofcoride) a les fueilles & la ti- ge femblable au lis :eftans fes fleurs de couleur fort pafle, & ayant vne racine grofe &bulbeufe, Lelquelles marquesne fe rapportér en forte que ce foit au muguer.Et par-ainf ceux qui le prennent pour hemerocallis,s’abufent bien. Au refte, les Allemans fe feruent fort du muguer à plufeurs maladies: carils en ont à force en ce pays-là. En premier lieu ils dient que lemuguet fortifie le cœur.le cerueau,& toutes les parties nobles du corps. Pour laquelle caufe il eft son aux paralyti- ques,à ceux qui ont le haut mal,aux fpafmes,aux yerginofi- tez, & aux deffaillances & battemens de cœur. Ils l'ordonnée aufsi à ceux qui font points ou mords des belles venimeufes. Plus ils l'afferment cftre fingulier Aux inflammations des eux, & aux femmes qui nefe peuuët deliurer d'enfant.Pour es chofes fufdites,ils font du vin de muguet, en téps de ven- im d 40 danges , meflans parmile mouff les fleurs de muguet feches: ouer. & vfent dudit vin tout l'an aux accidens que deffus. D’autres prennent les fleurs de muguer frefches, & les meflent en vin viel,y adiouftant fleurs de lauande & fleurs de rofimarin,;auec quelques autres parfums , & ayans le cout bien laiffé bouillir & confre au foleil;ils le paflent en alembics de verre, au Pal- ncûMariç,& en tirent d'eau.lls gardent fingulierement cefte eau en flaccons d'or & d'argent (car aufsi l’'appellenc ils, Eau Æawd d'or)& s’en feruent à tous les accidens que deflus. Mefimes ils ont opinion que baillant de cefte eau à vne perfonne qui tire à la mort, on luy prolonge (a vie vn bon terme de temps. Or leur opinion eft fondee fur fi peu de raifon, queic n'en veux dire d'atantage.Car i'ay voulu fouvent efprouuer leur rece- f © pte:mais ie n’ay rien trouué de tout ce qu'ils promettent. Et côbien quecela ne leur ferue de rien:ceneantmoins leur cou- fume & opinion inueteree a tel credit enuers eux, qu'ils ne fe pourroyent palfer de cefteeau , mefmes és maladies chau- des & aigues. Au refte, Fuchius prent le mugucr,pour ephe- meron,duquel Diofcoride parle au liure fuyuant. Mais enco- res que fon erreur foit gräd, toutesfois nous leremettrons au chapitre de l'ephemeron,pour le contredire. Galien,parlant Gal du lis iaune, dit ain : La racine d'hemerocallis eft femblable à celle du lis,non feulement en figure;mais aufsien proprie- té. Car elle fert aux bruflures,;comme l’autre : comme eftant quelque peu refolutiue,&repercufsiue. 30 fimpl 4 Viola Alba: Grecs, Lenccinm: François, Uioliers rouges blancs, © iaunes: Arabes, Keiri, Cheiri on Alchari.ltaliens Viola bianca: A lemans,Gelb. Violen, Ÿ V'veyfuueil: Efpaignolz, Violerr a amarilhas, on Viclett as blangu. (HAP. SVR‘DIOSC. CXXI. Le violiereft fort com- mun : toutesfoisil y a diffe- rence és fleursicat les vnes © CHAP. © medecine: La fomentation de lddecoctiôide’fes Heurs,! eft fort/bonne ; prinfe par à deffouz; conre les-inflam- Ÿ mariôs delamatri; & pour à attirerle flux méltrual. Le{- iN dires fleurs appliquees auec se miel, güeriffent les vlceres ‘dela bouche: &appliqueesanec vn cerotellesue- “tiflentlesereuaffes & fentes du fondement Saigrai- né prinfeenbreuuage;au poix de deux drigmesjauec ‘divin sou appliqueeà mode de peffairesauec miel, attire le flux inenftrual'& Parriercfais 8e fifa fortir lenfanthors du véntre délai mere: Sesraciirés endui- tesaucc vinaipre;repercuteñitlés durtez de 13 ratte8c donnentallepcanceaux podagres* ip 2 L'exemplaire, Catacu, adioufte ; Le leucoiummarin.qu'am- cuns nomment Violier marin, @ les Romains Vidlaïmatins, 4 mef- me verta @ préprieté que le fuit. f Combien que lémot Jétcoïon fignifie violette blanche: horf- mis qu'il eft plus pafle. Te conclus donc qu'il faut ainfilire ce pañlage de Diofcoride; Le phyllon,qu'aucuns nômént Elæo- phyilon 334 hyllon:prowérés lieux piesseux Gal qu'on appelle The: Lrotuns afon fruit femblable aux fleurs mouflues des oli- ues; horfmisqu'ilel plus pale , & a {es fucilles plus verdes ueicelles d’oliue. Or quele phyllon.ait fes fueilles fembla- bles àcelles d’oliue , Diofeoride le demonftre-affez. par. ces motss Doors oi de EAmiquAoredris C'eltà dire,-Phyllon, que:quelques vÿns nomment Élæophyllon. Qui fait que plus ienectainidraÿy d'affeurer que. la plante d'ont nous auons ici mise pouterai@,.&-qui m'aefté ennoyee de Padoue xt aq. -Bat-Cortufussnefoitleyray & legiime phyllon chelygo- mim,iveumefhes qu'elle s'y.rapporte en tour &.par tout. Ruellinsupresd. la grande perficaria.pour le vray phyllon: à A x mais. 1bfe trompe ; à mon iugement: attenduquela grande perfcaria prouient en lieux moires & humides ; & le phyllon en lieux fecs & pierreux : ioint que leurs fleurs ne ferappor- tenr. Gahen,Onbalus;niPaülus Eginera nefonraucune- ment mention de phyllon en leurs hures des fimples : ce qui eftd'abôndant pôur proutrer où que ce chapitre ne fe trou- uoit en leurs Exemplaires ou qu'ils l'efmoyentauoirefté fuppoté à Diofcoride. Tesiculus , ou Tefficulus can: Grecs, Orchis, © © Cynoforchis: François, Couillon de chisn: Arabes, Chafi alk:b, 9 Chaf alcheb : Italiens, Teftico. bdi can? : Allemans, Kuabenkraut: Ejpaignolz, Cover de Perro. ; CH AT. CXXIIII. AND... MATTHIOEVS: CH'AP. CXXP Ilyävneautreefpece de couillon de chien; quieft nommé Serapias, {clon que dit Andreas; pourceque £ fa racine.eft-finguliere à plufeurs chofes. Ses fucilles font femblables Àcelles de porreau: toutesfnis-elles font pluslarges,& fon longues;8cgrafles; 8 forrent toures-remplifiees des aifles &.concauitez: de lari- ge laquelle eft dela hauteur-d’vn palme. Ses fleurs font quali rouges +.&,a les racines femblables au couillon dechien. Cefteracineenduite;refoulrtou- testumeurs, mondifie les vlcetes, & ne leslaiffe en- chancter d’atanrage Elle guetift les fftules,& miti- guclesinflammarions. Eftäns feches,elles repriment les vlcerescorrofif : & gueriffenc les vlceres pourriz & malins;quiaduiennenten labouche. Buesent vin, elles refferrent le veritre. En fomme;on dit le mefine dé ces racines,que de celles du couillon dé chien. Satyrium:F rançois.Satyrion: e Arabes, Gafalcha. leb,Chafialtraleb, ® T'atarich: Italiens, Saesrio: cAllemans, Srendel ovurr£ESfaignolz, Sary- rion, Ÿ Supinos de Rapo/z. CHAP, (XXVI. 40 Le couillon de chien ; que les Grecs appellent Cynos-orchis ; a les fueilles femblables à l’oliuier, lors qu'il eft-encores tendre , tant celles qui enui- ronnenr fa tige, que celles qui font efparpillees {ur terre: toutesfois elles fontplus longues, plus eftroi- tes , & plus liffees que celles de l'oliuier. Satige eft de lahauteur d'vn palme.'Ses fleurs fontrouges. Il produit de racines bulbeufes ; longuettes , eftroies comme vne oliue;& doubles : dont celle qui eft la plushautes-eft pleine 8 charneufe : & la plus baffe eft $ 9 plus molle, & plus ridee. Ses racines fonr bonnes à manpgerscuites; comme on fait les bulbes. On ditque files hommes mangent la plus groffe racine ; elle fait engendrer les tes :1& qe l'autre mangee des femmes fait engendrer les femelles. On dit aufli, qu'en Thefalicifes femmes boyuét laracine plus char nue en laict de cheure;pour s’inciter au ieu d'amour: & vfenr de l’autre racine, quieftridee, en la mefme forte, pour fe refroidir : & qu’vne racine empefche la vertu de l’autre, la prenanten breuuage: Ilcroift és lieux fablonneux,& pierreux. Tefliculus alter : François, Wine autre effsce de couillon de (hien :.e Aliemans ; Vol ric chend Mergentrehen, Aucuns appellent le fa- tytium, Trifolium ; poutce qu'ilneiette quetrois fucil., les * , lefquelles :penchent > contreterre; comme fielles 64, NS ' eftoyent rompues : & font S\ femblables à laparelle, ou Qaux fucilles du lis :toutel- foisellesne fontfi-grandes, & font rouges. Sa tige cit de la hauteur d’vne cou- dec , & eft denuce de fueil- les. Ses fleurs font blan- ches,& faites à mode des fleurs delis. Sa racine eft bulbeufe, & de la groffeur d'ynepommeieftantrouf- { en dehors, & blanche au dedans, comme vn œuf. Ellea vn gouft doux, &eft bonne à manger. Prinfe en breuuage, en gros vin,elleeft bonne aux fpafmes, 60 qui font retirer la téfte-&c les nerfsen arriere. Quand on voudra ioufterauecles Da- mesil eft bon d’yfér de cefte ra- cine:car elle rend l’hom- me gentil com- pagnon. Satyrium SANT DRONSIC: SatyriumErjthroniurs, fiacrubrum, CHEAP: CAOANVATE. Il ya auffi vne autreef. pece de fatyrium , qu’on appelle Erythronium , ou Erythraicum, pource qu’il cit rouge. Sa graine eft fem blable aulin:toutesfois elle eft plus groffe, & cit dure, legere,& reluifante. On dir que cefte graine excite à lu- xure,autant que fait le fcin- cus. L’efcorce de fa racine eft fubrile & rouffe:mais au dedans y a vne moelle blan 3 8 che,douce, & bonne à man ger.Ilcroiftés montagnes, & 6s lieux expofez au So- leil. On dit que tenant feulement fa racine elle mec en chaleur: & efchauffe encores plus la perfonne ÿ apres les femmes,la beuuant auecduvin. Quañ tousles Medecins & Apothicaires de noftre temps abufent grandement enceftendroit de leur art : & principa- lement en ce que en lieu du fatyrium , ils mettent ordinaire- ment le PME Jen dechien, en leurs compofitions. Car com- bien que ces plantes foyent quafi d'vn mefine naturel : ce- neantmoins felon Diofcoride, elles font bien différentes en forme & en figure. Car,en premier lieu,les racines des covil- lons dechien ; Viennent à double , commeles couillons , & font longuettes , & pendent d'vn cofté & d'autre. Toute{- fois la plus haute , cit la mieux nourrie : car celle d’embas eft O L'OWV R EPTIL. 335 alembic, peut faire le mefine. Cefte feconde 2 les racines femblables a la premiere: lefquelles euacuent les gros excre- mens du corps, & nettoyent la peau du vifäge. Elles fruene erandement à ceux qui font furieux & enragez:& font fingu fée aux deffaux & accidens qui furuiennét aux nerfs. Leur graine;puluerizee,& prinfe en breuuage auec du vin,au poix d'vne dragme, fert grandement à ceux qui ontlehaut mal, Autant en fait a deco&tion de leurracine, meflee parmi le vin tant au difner,que au foupper.Nicolus Florentin dit que ces racines pgucriflenc la fieure quarte : & que par le Eh moyen defdites racines ilen auoit gueri vn nommé Biliotus. Au refte Fuchfus a eu tort,à mon iugement,de mettre cefte Palma Chrifti auecles fatyrium :caril la failloie pluftoft ar- rengerauec les couillons de chien.Secondementil erre gran- demét au pourtrait qu'ila mis du fatyrium à trois fueilles:en ce qu'il le depeint auec deux racines ; tout ainf que le couil- lon de chien : qui eft ncantmoins tout le contraire du dire de Diofcoride:lequel n'afigneau ftyrium qu'vne racine grof- €comme vne pomme.Mais peut eftre la faute vienc du pein- tre. D'auantage Mefue, & les Peres Reuerens,qui l'ont com- menté, errent grandemëren ce qu'ils dient le fatyrion auoir autant de racines quele couillon de chien. Qe s'ilseuflent bien regardé Diofcoride , ils euflenr cognu euidemment leur erreur. Toutesfois ie penfc que Pline en foircaule:caril 2 Plin.Lb.26. lourdement côfondu le fatyrium auccles couillons de chien. Or pource que ne pouuons recouurer du fatyrion legitime, les Medecins & Apotlicaires vfent en fon licu des couillons de chien: ceneantmoins 1ls font bien loino de leurs faurs: car les couillonsde chien n’ont garde c telle operation que le fatyrion. Et combien que Diofcoride face grand cas des racines du couillon de chien, pour auoir & engen- drer d'enfans : difant quel'homme mangeant la plus gran- de racine engendre vn mafle : & que la femme mangeant la moindre, fait vne femelle: & que d’ailleurs les femmes boy- uent la plus groffe racine, & celle qui cft mieux nourrie, en lait de chieure , pour s'efchauffer en l'amour : & que au contraire, elles boyuent celle qui eft ridee, pour fe raffoi- plus flacque, &vuide demi. Mais la racine de fatyrion eft3 © dir : cencantmoins ie n'ouys onc dire, que pour beaucoup bulbeufe & oulpue, eflant ronde comme ne pomme : & eft roufle en dehors, & blanche comme yn œufau dedans:ayant vn gouit doux & aggreable à la bouche. A qui f rapporte qua en tout & par tout là racine de l'autre forte de faty- rium,nommé Erythronium. Orauons nous nouucllement recouuert les deux efpeces de fatyrion, la premiere, nommec trifolium, par le moyen de M.François Calccolarius Veron- nois, laquelle fe rapporte en tout & par tout aux marques defcrites par Diofcoride : & l'autre, nômee Erythronium,de M. Cechinus Martinellus , qu'il m'a enuoyee de Damasde Surie : defquelles nous auons icifait mettre Je Pourtrait,afin que ceux qui prennétle fatyrium pour couillon de chien,co- gnoiflent de combien ils s'abufent, Quantaux couillons de chien;nous en auons veu plufeurs efpeces, nonfeulementés montagnes d'Ananie, mais aufli en plufieurs autres lieux: outre celle efpece qui a fes racines femblables à la main de homme, laquelle on appelle communement Palma Chrifti. Palma Chriffi:« Allemans, Srendeluvurrz Vvtiblin. Il y en a deux efpeces és mon tagnes du val Ananie, dont la plus grande à les fucilles fem- blables au lis: lefquelles fonclif- fees, efparpillces & mouchetrees de & polie: & produit fes fleurs de diuerfes couleurs,eftans rou- ges tirans fur le blanc, & fentans aflez bon:lefquelles font faites & digerces à mode d’efbi.Elle pro- duit deux racines , qui feroyent femblables à celles du couillon de chien , n’eftoit qu'elles ont plufieurs forchures fmblables aux doigts de la main, de forte qu'elles retirent à ynemain. La moindre a les fueilles fembla- manger de cès racines on s’en trouuaft plus efchauffé auieu d'Amour, non plus que f on n’en auoir point mangé. Mais ic croy que cela aduicnt par faute d'entendre que l'vne des racines incite à l'amour, & l’autre raffroidit la perfonne: De forte que ceux qui les mangeoyent routes deux ne fentoyent aucun efchauffèment : pource que l’vne racine amortifloit la vertu de l'autre. Maisfi onn’en mangcoit qu’vne, ou bien que nous eufsionsle vray fatyrion, ie penfe que ceux qui en vfcroyent fe rencontreroyent plus gentils compagnons enuersles Dames. Ou bien fi on pouuoit recouvrer celle herbe dont Theophraîte parle en cefie maniere: Au refte Thechr.de celle herbe que vn certain Indien auoit apportee , eftoit #41. pl. Lh fort propre au ieu d'amour, Carelleauoit cefte proprieté 9 cap.zo. defairearrefler, quand on vouloit, non feulement ceux qui Aile jin- en mangeoyent, mais aufsi ceux qui feulement s’en frot- gulere pour toÿent les couillons. De forte qu'il fur ditique ceux qui en #citer à lu auoyent vié, auoyent cognu douze fois charnellement yne x#re. femme. Quät à ceft Indien,qui eftoit grand & grossie luy ay ouy dire & confeffer auoir embraflé naturellement (oixan te &douze fois vne femme : mais neantmoins qu'ilneiettoit à chaque fois qu'vne goutte de femence : & que finalement il iettoit Je fang. Quant aux femmes , qui vfoyent de la- dite herbe, on les difoit eftreencores plus chaudes que les hommes. Voylà qu’en dit Theophraite, Galien,parlant du GaLkib. 7. detaches noires. Sa tigeeftron- < , couillon de chien, dit ainfi : Orchis, & Cynos-orchis, eft VC Fmpl, med. mefme herbe. Sa racine double,& bulbeufe,eft chaude & hu- mide, & eft douce à manger. La plus grofle,a beaucoup d'hu- midité fuperflue, & flatueufe : & par-ainf cfant prinfe en breuuage,celle incite au ieu d'amour. Touchant l’autre, c’eft affauoir celle quieft moindre, nature Ya plus trauaillé : car elleeft deremperature plus chaude, & plusfcche. Aufi ne vaut elle rien pour s’efchaufièr à l'amour :car elle reffroidit & retirela perfonne, On cuit ces racines fous la cendre,;coôme on fait les bulbes. Quant au couillon de chien,furnômé Sera- pias,il eft defficcatif paffé le premier degré.Ec par-ainfiln'eft fi propre au ieu d'amour, Toutesfois,eftant enduit,il refoult les tumeurs froides & oedemateufes : & mondific les vlceres SN EX bles au faffran. Satige eflménue & lifeecomme vn ionc, & 60 ors & fales : gueriffant les herpes, & verrues faites à mode de eft de la hauteur d'yn palme. A la cime de laquelleelle pro- duit vne eur rouge, & retirant au pañle-velours «laquelle frefche cucillie ; eft de fort bonne odeur. Aucuns; qui dient l'auoir efprouué , afferment la poudre de ces fleurs feches, prinfeen Due en eau ferree ; eflre fingulicre à la dyfen- trie & aux caqueflangues. Item que leur eau pañlce par formilliere. Eftant fec,il eft plus deféiccarif:de forte qu'ilgue- iftles vlceres pourriz, & de difficile cure. ILeft aufsi quelque peu aftringent: & par-ainfi, beuen vin ,ilreflerrele ventre, Galien aufsi parle au mefmelieu du fatyrium en cefte forte: Le fatyrium, qu'on appelle trifolium humide, eft de tem- perature chaude : aufri eff il doux à manger. Toutesfoisita vne cap.10. ÉS À mn 4 + LT 336 AUD MAR AISEMINONEVES yne certaine humidité venteufe & fuperflue, quile rendpro- negligence.loint aufsi que Ja plante, dont nous auonsici mis preau ieu d'amour. À quoy faracine cit fort prepre. Au ren U]e pourtrait, & laquelle m'a efté enuoyee depuis Pife par M. aucuns dient que la beuvant autc vin gros, lle gueriflles Lucas Ghinus, medecin fort renômé, peut refoudre route la fpafmes qui fonc revirer les nerfs & le coien arnere. doute,qu'on en pourroit auoir : attendu qu’elle eft fi confor- me à l'horminum des 1ardins defcrit par Diofcoride , qu’on Germinalis. Grecs, Hcrminon: [raliens, Hormnino. ni fauroit trouuer queredire. Carelleafes fucilles fembla- bies au marrube, plus grandes toutesfois, & plus afpres : des tiges de demi coudee de haut, & quarrces:des fleurs purpuri . nes, lefquelles apparoiffent éstiges ioignant l'endroit d'ou forrentles fueilles, & ce par egal interualle : lefquelles dere- chef venans à tomber produifent de petits receptacles tour- nez vers terre,dans lefquels il y avne graine noire & longue. L'horminum fauuage a fes fueilles quafi femblables à la fau- ge: vne tige d'vn pied & demi,afpre,quarree,vn peu velue & cannelee:fa fleur comme la fauge;cirär fur le pourpre, iettant vers terre plufeurs petites goufles » dans lefquelles ilyavne graine ronde & noiraître, quaf femblable à celle de gallitri- cum.La Sclarea,ou toute bonne a fes fueilies quarrefois plus Sa grandes & plus larges que l’horminum ; afpres, crefpues , & toute fe courbans à terre : vne tige d'vne coudee & demi de hau- teur, & quelque fois plus grande, velue, ferme, quadrangu- laire,du milieu de laquelle fortent plufeurs bräches,qui por- rent force fleurs faites à mode d’efpi, purpurines blancha- ftres, & de bonne odeur: d'ou fe produfent de gouffes, dans 20lefquelles eft enclofevne graine noire,claire luifante &ronde. Ses racines font fort diuifees & noiraitres. Or combié qu’on ne Ja puifle prendre pour l'horminü defcrit pariDioftoride:ce neantmoins il ne viendra mal de l’appeller Grand ou odo- Ses CHAR EN ETAT rant horminum. Ses fueilles deftrempeesen vinaigre,appli- “hs quees toutes feules, ou auec miel ; refoluent ces apoftumes L'Horminum des jardins larges ; qu'on appelle pans : & melmes les foroncles, deuant noie ra ia) qu'ils iertent leur tefte. Les femmes Ialisnnes mettent vn a les TueLiles Su ADICS au grain de cefle toute bonne farles yeux caligineux , & ne la martube. Sa tige cit de la Bougét point que la nuce ne foit oftee;luy dônant cefte mer- hauteur d’yne demie cou- ueilleufe propricté : d'ou aufsi elle 2 prinsle nom de Sclarea. 0 dec, & elt quarree : alentour Pline, traitant del horminum , eft encore‘ tombé au mefme F7 ; erreur, oùileftoit cheu parlant deftachys: car prenant pra-#?-? de laquelle y à certaines choz 9 fon, qui fignifie le porreau,pour prafum,qui fignifie le mar- fes femblables à goules, qui rube:1ldit l'horminum auoir les fueilles femblables au por- pendenr le contrebas : ef- re ne se per M RE LS Theo ne Eva” : rafte, Galien, ine:lequel ils mettent au rancdes grai- quelles y ade BIANES de di- Lu & blez : & dit Galien de 1. liure de la fac.des alim. net 2 uerfes fortes. Car l'hormi- ynénature moyenne entrel’eryfimum & lecumin. Quant à num fauuage produit yne l'horminum, dont à prefent eft queftion , ie netrouue point graine ronde & enfumee: que Galienen ait fait mention : combien que Acpgineta en bte celuy der que parlé : mais ce a efté en mefme mots & termes que Dio- Horminum desiardins. Horminum fausage (Re) f fs fcoride. vne graine longue, & noire: À de laquelle on fe fert en me- Hedyfirumsou, Securidaca. decinc. On dit que cefte graine, buë auec du vin,ef- 4° (RFLEANDE CRXATEXE chauffe la perfonne au ieu d’ Amour. Appliquee auec miel,elle nettoye les tayes & les mailles des yeux.En- duite auec d’eau, elle refoult routes tumeurs : & eft propre à tirer hors du corps les efpines & tronçons, quiy feroyent demeurez. Auranten fait l'herbe en- : È . : : - duire,ou appliquee.L’horminum fauuagea plus gran de vertu: aufi le met-on parmiles onguens,& prin- cipalement en l’onguent gleucinum. La fecuridaca;que les pa- fumiers & faifeurs d’on- guens appellent Pelecinum, et vne herbe fort branchue, ayant les fucilles femblables aux cices. Elle porte vne graine roufle en certaines gouffes recourbees à mo- IWJ® de d’yn cornet, lefquelles reflemblétà vnehachetren- chant de deux coftez. Elle cftamere au vouit,& neant- Ruellius, & apres luy Fuchfus, prennent cefte herbe odo- rante nômee d'aucuns Sclarea,& des autres, Matrifaluia,des autres aufsi,Herbe de fainét Iean.& des François, Ornal, ou Toute bonne, pour l’horminum des jardins : eftimans l'hor- minum fauuageeftre celle herbe quicroift parles prez ,la- moins eft bône à l’eftomac, Gallitri#. quelle eft appellee des A pothicaires, Gailitricum.Mais & l’vn nfe enr lt MO nl &l'autre me pardonneront : encores que tous deux loyent P A È à lEuuage. pia refpectables & fauans perfonnages. Car en‘premier lieu ces à à RUETCES antidotes, & prefer- herbes font toutes contraires à la defcription de l'hormi- uatifs. Appliqueeauec miel,par le bas,és lieux natu- num :atrendu que leurs tiges fonc le plus fouuent de deux: ‘els des femmes ,auant queles cognoiftre charnelle- coudces de haut:& que leur fucilles font beaucoup plus gran des que celles du marrube:oint que les petis vafes,où eft con- mentelleles engarde de conceuoir. Elle croift parmi tenue leur pue font drellez lecontremont,&nonlecon- les blez,& emmi les OIges: trebas : finalement pource que la graine de l'vne & de l'autre, 60 Combien que quelque fois la fecuridaca fe rencontre par- eft ronde,au lieu que celle de l'horminum des iardinseftlon- miles orges & fourmens : ceneantmoins le plus fouuent elle gue. D'auantageie tiens pour certain, que fi Diofcoride euft crout parmi les vefles fauuages , que les Grecs nomment prins latoutebonne, pourl RON des 1ardins (comme Aphacz. Ce que bien demonître Theophraîte,difant qu’elle Th penfent Ruellius & Fuchfius)i ne fe fuft iamais teu dela croift parmi les veffes, & que mefmes elle les fait mourir. »«! grande re qu Hé attendu qu elle #f remarquable, Pline prenant phacos, qui vaut à dire, lentille, pour apha- 84 qu'on ne la feuroic lafler couler, lans lire reprins de grande cé, qu fgnifie la vefe fauuage (comme nous auons monftié au chap [Ro e.lib,6. 1, med. I. lib.8. p.med. SVR DIOSC. au chapitre d’Aphacé)dit que la fecuridaca embraffant & s’en ueloppant parmi les lentilles, Ies cftouff: , & les fait mourir. Auquel Theophzafte eft bien contraire: car il dir que c’eft aracus,qui croift emmi les Jenrilles, & les fait mourir:& non Je fecuridaca. Il y a deux fortes de fecuridaca , combien que Diofcoride n’en parle que d’vne:defquelles l'ne fe peut ap- eller grande, & l'autre petite. La grandeafes facilles fem- Élbles aux cices, en iettanr onze tout à la fois d'vne mefme queué. Sestiges font minces & foupples:fes fleurs purpuri- nes & claires rouflaitres,côme celles des poix;,horfmis qu'el- les font moindres : d'ou fortent de petites goufles cornues, lattes, & pointues à lacime , contenans vne graine rouffa- re, de façon dehache,& d’vn gouftamer. Ellen’: qu'vne feule racine,blanche & capilleufe. La peire eft quaf en tout & par tout femblable à la precedente , excepté que fes fueil- les apparoifent moindres,en plus grand nombre, & moufles à la cime:en fes tiges aufsi,branches, & autres parties elle eft moindre. Elle produit de fleurs qual femblables , mais pe- tites : d'ou fortent de petites cornes rondes, pointues à la ci- me, lefquelles deuiennent rouffes à leur maturité, portans vne graine femblable à l’autre,mais moindre & plus mince. Sa racine ef grefle, blanche , longue, & profonde en terre. Sa graine prife en breuuage,efl bonne aux morfures desbe- fes venimeufes. La farine de fa graine nettoyeles blefleures 20 4efuxions de l’eftomac, & du ventre, & vlceres pourris : aufsi fait elle les lentilles , feux volages, dartres & autres taches du vifage, incorporec en micl,& en- duite. Prife à mode d'eleétuaire en miel ou vin doux , elle purgela poitrine detous excremens gros & coleriques.Beuë auec douce lefsiue, ou vin, ou laiét de femme, y meflantvn bien peu de faffran,elle chaffe la vermine du ventre. Galien, parlant de fecuridaca,ditainfi:Hedyfarum,qui aufsi eft nom mé Pelecinus. La graine de cefte plante eft roufle, & faite à mode d'vne coignee,qui coppe de deux coftez.Elle eftamere & vn peu brufque au gouff : par-ainfi, prinfe en breuuage, elle eft bonne à l'eftomac, & defoppile les parties nobles& incerieures. Ce que aufi font les branches de la plante. Oxof/ina. ChAGAIPAOCXIIXE Onofima a les fueilles lon gues;&{emblables à l’orcha- nerte.Elies ont quatre doigts de long, & vn de large: & font molles, & efparpillees parterre. L’onofima neiette nitige, ni fleur, ni graine : & debile, & rouseattre.Il croit és lieux afpres. Ses fueilles buës en vin font fortir l’en- fan: hors duvétre de la mere. On ditque fi vnefemmeen- ceinte marche deflus, qu’elle auortera,& pofera l'enfant qu’elle porte. Il n’y a pas long temps qu’on m'apporta vne plâte, qu’on auoit prinfe &tiree en certains couftaux eftans pres de Go-$ ritie , lefquels font garnis d'herbes fort finguheres , laquelle auoit les fueilles du tout femblables à la petite orchanetre: ayant vneracine firouge, qu'on la prendroit pour racine de garance. Suyuant lefquelles marques ieme refolus que c'e- ftoit levray onofma: pource qu’elle eftoit du rout conforme à la defcription d'onofma. Pour cefle caufe ie l'ay mife icy pourtraire au vif,à fin de l'expofer au iugemér d'vn chafcun. Toutesfois, pour en parler rondement ;, iene fçayencores pour le fur, f cefte herbe produit tige , ou fleurs , ou graine, ounon: carie ne l'ayiamais veuê queainfi qu'elle et pour- traite. Galien parlant de l’onofma,dit ainf : Onofma ou Of a vne racine longue, menué, 40= LIVRE IIL 337 eAllemans,G:lb, © V'ucifz fcebluomen, © Haar. vhrez:Efhaignols, Eftuderes delrio, © Higos delrie, CH AP, CXXXI. Le nenufar croift és marais & és eaux qui font à requoy. Ses fucilles font femblables à celles de la feue d’Egypre:toutesfois elles font moindres & plus longues : dontles vnes nagent fur l’eau, &cles autres 10 fe nouriffent au fons de l’eau:en produifant plufieurs d’vne mefme racine. Sa fleur eft blanche, & fem- blabie au lis :ayantau milieu vn certain iaune. Eftant defleuree, elle iertte vne chofe ronde comime vne pomme, ou comme latelte d’yn pauor. Sa graine eft * noire, mafliue, large, & vifqueufe au gout. Sati- ge eft noire; liffce, & fubtile, approchantaffez à celle de la feue d’Egypre. Saracineelt noire, +rabotteu- fe, & faite à mode de mafle: laquelle on couppe en Automne. Cefte racine, buë en vin, eftbonne aux & confume la ratte. Eftant enduite, elle eft bonne aux douleurs delaveflic, & de l'eftomac. Appliquee auec eau, elle enleue les taches blanches ou noires, empreintes dedans la peau. Appliquee auec poix, elle fert à la pelade. Prinfe en breuuage;elleamorritles fonges & les fantafes de l’amour. Sion la continue par quel- quesiours,elle affoiblit & amortit la femence genita- Ie. Autanten fait fa graine;prinfe en breuuage. Ellea prins le nom de Nymphæa;pource qu’elle s’ayme en ue Anygrus,& en Aliartus de Beocie. INomphæes altera; Vne autre es:ce de N'eniphar, CHA PA CIXIAT. ÿ/, Iyavneau- tre efpece de nenuphar ; = dontla fleur eft appellec Blephara. El VX le a les fueil- p. les fembla- = * blesàlapre- cedente:fà racineeft blanche & rabotteufc,& fa eur jaune, luifante, & femblableà la rofe. Sagraine & fa racine, prinfes en breuuage, auec du vin;rcferrent les oflux des femmes. Elle croift en Theffalic , au fleuue Peneus. Les Apothicaires appellent & l’vne & l'autre nymphæa, Nenufar. On ne voit quafiautre herbe és lacs,éseltangs,és marais , &en tous lieux ou les eaux font à requoy. Parquoy ce n’eft de merueilles fi cefte herbe eft fort vulgaire & com- mune.Fuchfius cencâtmoinseftime les nymphæa des Grecs, & les nenufar des Arabes eftre diuerfes plantes:caril dit ainfi: La nymphæa eft appellec nenufar, des Apothicaires. Dio- fcoride neantmoins ni Galien n’ont fait aucune mention de la proprieté deleursfleurs. Et par-ainf, felon leur opinion, mas, où Phlonitis , ou Ononis, eft compofé d'yne fubftance 0 la graine & la racine font feulement en vfage en medecine: forte, & amére:auffi dit-on qu'il fait mourir l'enfant, & l'at- tire hors du ventre dela mere,prenant fes fueilies en breuua- gezauec du vin. Nomphea: François, Li d'effang, Blanc d'eañ, © Lannet d'eau: Aporhicaires, N'enufar: Arabes, Ni. dofar y Ninofan, © Néufar : Iraliens, N'ymphea: car comm'il: dient ; elles font refrigeratiues & defsiccatiues. Au contraire,les Arabes ordonnent qu'on fefèrue des fleurs: difans qu’elles font refrigeratiues au tiers , & humides au fe- cond degré. Mais ces fleurs,dont cft queition,croiflent en la quatriefme efpece de nymphæa. Car outre les deux efpeces denymphæa queles Grecs mettentiles Arabes en adiouftent encores autres deux. Sique lanymphæa,dont les fleurs hu- meétent,fclon les Arabes,eft pour leiourd'huy incopnue. Et par *Cat.amere. *Orib.groffe. 9 l’eau. Elle croift abondamment en * Elide,& au fleu- M Ci- cie. Fuch, libre de cœp.med. fans hi 2 ee rer 338 AND. MATTHIOLVS eAndrof£ces, par ainf nos medecins errent grandementattribuans à leur . nenufar,qui eft la nymphæa des Grecs, vne verru humeétan te.Voyla côment les efcrits des Arabes ont fait fouuenterrer les medecins. Ercertes c'eft chofe admirable ce que Serapio dit d'vne forte de Nymphæa:car il l'afferme chaude & fubrile enfes parties. Tant font les Arabes legers à efcrire, fans auoir aucune folidité. Voylà que dit Fuchfus. L'opinion du- queltanr s'en faur qu'elle foit receuable, que mefmes ie pre- tens la refuter,&maintenir ce queles Arabes ont cftre veritable:attédu mefmes qu'ils ne falfifient en rien les cferirs des Grecs,ains les recitent fidelemét:y adiouftans auf quel que chofe de leur inuention , qui auroit efté incognu aux Grecs. Ce que ceux pourront ayfément cognoiftre,qui efti- meront la verité des chofes, côme:il la faut etimer. Premie- rement donques nous prouuerons facilement par l'autorité d'Auicéne & de Serapio, que le nenufar des Arabes, ef vne chofe mefme que lanymphea des Grecs:encores que les Ara bes dient leurs fleurs eftre humecétantes : & que les Grecs ne facent aucune métion dela proprieté des fleurs. Car &Sera- pio &Auicéne;apresauoir fait fidele recit de ce 4 Diofcoride dit denymphæa, parlent non feulemét des fleurs de nenufar, quandileft quefion d'humecter:mais aufsi t la grai ne, & de la racine, quand il faut aftreindre, &refrigerer. Et n'eftchofe exorbitante ce que les Arabes attribuent à leur nenufar vne temperature froide & humide:car nous voyons iournellement par experience, que les fleurs de nenufar font fort bonnes à humeéter,& à refrigerer.Et par-ainüles Ara- bes ne font aucunement côtraires aux Grecs en cela. Car les Grecs dient quela nymphæaet refrigeratiue &deficcatiue: entendans parler de la graine & delaracine. Quant aux Ara bes, ils dient le nenufar eftre froit & humide : entendans des fleurs:uinf qu’on peut voir ouuertement en Auicenne. le di ray cela d'auantage,q wiln'ya point d'inconuenient, qu'vne mefine plante ait diuerfs temperatures en fes parties prinfes par lemenu.Carla mädragore,felon Galien,a la racine froi- de & feche:8: neantmoins fon frui@ eft froid & humide.Par- quoy,à mon iugement, au lieu de blafmer les Arabés(com- me fait Fuchfus)on les deuroit grandement eftimer;d'auoir mis en auâr les proprietez des fleurs de nenufar, 4 les Grecs auoyent omifes.Et n'eft vrayfmblable, que les Arabes ayée ignoré les proprietez de la graine, & des racines de nenufar. Car fi Auicenne euft eftimé la graine & racine de nenuphar auoir la mefmetemperature que les fleurs, il n’eult ordonné lefdites graine & racine,aux dyfenteries, &aux fonges vene- reiques:& moins les euft confcillces pour reftreindre toutes fluxions des femmes, & pour furuenir à toutes maladies, qui réquierér medicamés froids & fecs. Et quät à ce qu’on pour- roit obieéter le dire de Scrapio,lequel par l'authorité d'Alba- far,auroit mis au râc des nenufar, vne plante chaude & fub- tle en fes parties : pour montrer les nymphæa des Grecs & des Arabes,eftre plantes diuerfes:nous difons & maintenons que cela n'eftrien:& que ce n'eft fi grand miracle,que Fuch- fus en fair:car cela n’eftcontte l'ordre de natüre. Et qu'ainfi foit , onlepeut voir, par maniere d'exemple , és iombarbes defcrites pat Diofcoride : car1l defcrit latroiffefme efpece de iombarbe, chaude, acre, & vlceratiué:& neantmoins les au- tres deux efpeces de iombarbe font refrigeratiues, voireiuf- ques au tiers degré, felon Galien. Aurefte, l'ay veu en Bo- heme ; en certains lacs, vne efpece de petit nenufar, ayant les fueilles comme le nenufar plus grandes toutesfois que celles duchoumarin. Sa fleur ai blanche, & produit de pe- tits boutons comme cappres : au dedans defquels y a vne graine femblable à celle de pauot. Quant à celte plante, il ne me fouuient d'en auoir veu ailleurs qu’en Boheme. Ga- Gal. lib.8: Jien parlant du nenufar ditainf: La racine & la graine de fimp-medic. nenufar ont vne vertu defficcatiue, fans aucune mordica- tion. Et par-ainf elles font bonnes aux flux de ventre : & quant on pert fa femence , foiten fonge ; ou autrement. El- les font bonnes auffi aux dyfenteries. Quant au nenufar, qui a la racine blanche, 1la ynevertu plus grande : de forte qu'il eft fort propre aux fluxionsdes femmes. A ceft effet, on boit les racines denenufar, auec vin gros. Ces racines fonraufli quelque peu abfterfiues:de forte qu'elles font Pro- &o pres aux grattelles & feux volages;& pour rarifier la peau,en cas de pelade. Touresfois,pours'en feruir és feux volages & gratrelles,on les met en infufon en eau:ê& à la pelade, on les applique auec poix fonduë. CH AP. CXXÆXIIT ÂAridrofa- ces eft yvne herbe ame- ré, quiictte certains iôcs *menus, & fans fücilles, à la cime defquels elle produit des bourfes ou gouffes,qui cô H tiennent & portent fa grai {ff ne.Elle croutt és lieux ma- S ritimes. L’herbe , prinfe 5, en breutuage auec du vin, 5% au poix de deux dragmes, euacuë en grande abon- dance l’eau qui caufe l'hy- dropifie. Autant en fait la decottion de l’herbe, & la graine;prinfe en breu uage. Enduite fur les po- s ; elle y eft fingu- NZ (A A fil [l 1 ll 20 liere. Quant à androfäces,iene penfe point qu’on en apporteen Italie,de Surie. Ét pource que pofsible elle peut croiftreauffi 30en Italie: & que d'ailleurs, il n'ya pas long temps qu'on a trouué yne planteen noz cofles de mer, en Tofcane, que m'enuoyaM. Lucas Ghinus,homme doëte & fçauant en me- decine:laquelle eft prinfe d'aucuns pour androfaces:’ay bien voulu en mettreicile pourtrair. Et vrayement fi M. Lucas Ghinus eftoit de telle opiniô, & que l’androfaces prouint en JItalie,ie fuyurois quafi leur dire: attendu mefmes queoutre les aftres marques, aufquelles cefte plante fe rapporte , d’a- bondant (comme efrit Oribafus apres Diofcoride) elle eft toute blanche. Au refte aq. Ant. Cortufus m'a enuoyé de Padoue vne autre plante fous le nom d’androfaces , qu'il dir auoir efté cucillie és lieux maritimes de Surie ; laquelle ay fair ici pourtraire , pouren laiflér leiugement à vn chafeun. Gal.) 49 Galéen parleen cefte forte: Androfaces eft vne herbe forte, Fa Fr à s : A pl: acre,& humide.Tancl'herbe;que {à grainefeche,& prinfe par la bouche, ont vertu de faire vriner: & principalement elles peuuent refoudre, & deffecher. Annotation. *Les exemplaires communs mettent ce mot àe7r}, c'eft dire menue:lequel mor,comme fuperflu,Ruellius a obmis en fa traduéti6. Oribafus,au lieu de x77},met Atuxh,c'eft à dire blanche. Marcellus la fuyui en fa traduétion, ou quelque au- f © tre vieilexemplaire, cômeil eft à prefumer. Au refle;aucuns font d'opinion, que au lieu de ce mot “puce; c'eft à dire fans fueilles,on doyue mettre #z@u0s ,c'eft à dire fueilluz. eASPlenum, fine Scolopendrium : François, © _Apo- thicaires ,Cetrachie Arabes, S colfRndrion, © Scu- luféndrinm: Italiens, Cererach, S Scolopendria: Effaignolz, Doradilha. CHA PONCXX X TI. L’afplenum ; ou cetrach ; eft appellé d’aucuns, Scolopendrion :& d’autres, Splenium: & d’autres, Hemionion. Ilierte plufieurs fucilles , qui retirent à la fcolopendre:lefquelles fortent toutes d’yne racine. Ucroït S Ver .DA DS C. Il ctoilt és murailles, &. parmi les rochers, és lieux ombrageux : & ne ietre ni tige , ni fleur , ni graine. Ses fucilles font chiquetces à mode de celles de poly- pode : lefquelles font rouf- {es & veluës du deffous, & vertes du deffus. La deco-, tion defdires fucilles , faite en vih-aigre > &prinfe en breuuage l'efpace de qua- rante jours, coufumelarat- none te : cependant toutesfois il faut broyerlefdites fucilles, &les appliquer auec du vin für la ratte. Ileftbon à ceux qui ne peuuét pifler que gourte à goutre: & fert grandement à la iauniffe: & fiappaife le fanglot : & rompt & diminué la pierre quieitenlavefsie. La portant penduë feule, ou auec20 la ratte d’vn mulet, on dir qu’elle engarde de conce- uoirinais que pour ceft effe@, il la faucrirer de nuit, lors que la Lune n’efclere point. Les Médecins & Apothicaires , qui fuyuent les Arabes, appellent l'afplenum , Cecrach: & n'y a long temps que les Herboriftes fe font prins garde, quele cetrach des Aïabes,' éftoit la vraye fcolopendria. Car au parauant, au lieu du ce- trach, ils mettoyent en leurscompolfitions,la phyllris, que nous appelons Langue de Cerf. Et combien que cécy foir clercommeleiour:ce neantmoinsencores ya-il devieux ref- ueurs;qui s'opiniaftrans en leur erreur inuererce;maintien- , nenttoufiours lalangue de cerf, eftre la vraye icolopendre: ? n'allegans autréraifon deleurdire;finon que leurs predecef- furs l'ont ainf eftimé&cque d'eux,ils ont toufours cognu la langue de cerfefte propre à la ratte. Mais leur opinialtreté cit fimanifefte, qu'iln’eft ia befoinen dire d’auantage:car le cetrach cf notoirement correfpôdant à l'afplenum,& en for me, & en proprictez. D'autres dient le cétrach n’eltre l'afplez num de Diofcoride, pource;diér-ils,qu’il n’ales fueilles fem blables au polpode: ce quieit faux :carles chiquerures de l'vn & de l'autre font femblables.Bt fces mefsieurs auoyent veu le polypode, quicroift és montagnes de Goritie , tirant contre Carncole, je ne doute poine qu’ils ne châgeaflent d'o pinion:car ce polypode a les fueilles eftroites, & fort vérdes: 40 combien qu'elles foyent vnpeu plus grandes & plus larges, que celles du cetrach. Or fontbien ces deux plantes:f fem blablés ; que deprime faceie prins ce polypode pourlevraÿ éetrach& afpleñnum.Mais aprés que icus veu la racine;icco gnus quec'efloitle polypode:: Le fingulier cerrach croiften Candie, lelong du fleuue Porereus, qui felon Vitrutre,pafle entre Gnofos & Cortyna. Erdit que du coftéde Cortyna les beftes n’v ontipoint de ratte,pource qu'elles fe paiflentde : cetrach. . Maïs'du’cofté der Gnofos,, ouwil n'y a-pointide l lib.6. plmod. LED. 5. 12.fi. cetrachselles onelurateescommeésautreslieux: Oëpendarié la poudre dorce quite treuue à J'enuérs des fueillesdu ce2 trach,prifeen bréuageenius dé pourekaille;:ou de plâtain; aupoix d'rnedrigme; auec demi dragmed’ambre blanc, eft finguliere au fuxdelafemence. La decodiondetoure l'her: be beut,eft finguliere aux melancholiques : & fpecialement au mal de Naples.Galien parlant du cetrach,dit ainf:L'her- be du cetracheftfubtile en ces. partiess & neîirmoinsellen’eft chaude. A caufe de guoyelle eft bonne à rompre lapierre, & à confummer laratte. Voylà qu'endit Galien. Au relke,yen a qui eftiment l'afplenum, & le Colopendrium des Grecs, éltre diuerfes plantes : fe fondans fur le dire de Galhen,kequel'par- lant des remedes propres aux oppilations de la ratte, femble auoir fait diflinétion de l'afplenum;& dufolopendrium : di- fantainfiLes grandés oppilations dela ratre requiereñt les medicamés forts:& vehemens:comme font l'efcorce de cap- 60 pres,les racines de tamari(c,la fcolopdrium,la fatilé,&'cele le herbe qui porte lé nom defa préprieté/qu'on nomme afslé nos.Certainement à ces parolles de Galien,ily a difference entre le fcolopendrium, &/’afplenum. Mais de moy;ie penfe que quelque curieux a adiouflé ce mot fcolopendrium, à ce paflage:ou bien q cela eft aduenu para faute de l'imprimeurt car en tous léslinres des Simples dé Gälien,où il a particulie rement traité dechafque fimple il ne fait aucune métion de LIVRE III 339 fcolopendrinm:ains parle feulement de l'afplenum : traitant des fes proprierez au mode qu'auons dit cy deflus. Ou bien Yrayement ie penfe que Galen auroit entendu en ce heu là, ‘hemionitis, par le mot fcolopendrium ; ou bien par le mor à afplenum : car felon Galien mefme, l'hemionitis ; prinfe en C4. lib.9. breuuage, cft fort bonne à la ratte:-de forte qu'aucuns l'ap- P- 2: de pelloyent Afplenum,& d’autres, Scolopédrium.Parquoy ne cp. med. fe faudroit efineruciller veu la propricté d'hemioniris,f Ga- fec4loc. lien l'auoir prinfe pour afplenum, Hernionitis;fine Splerium. CXXXV. L'hemionitis, qu'aucuns appellent Splenium, à les À] fucilles femblables au dra- cunculus, lefquelles font faices en croiffant. Elle pro- duir plufieurs racines me: nuës & amañlees enfemble.. Elleneiette ni tige; ni fleur, ni graine. Elle croift és lieux piérreux : & a vn gout alpre. Buë en vinaigre, elle confume la ratte. Leonicenus, Ruellius,& Ma- nardus;errent grandement (c@> nftré cydeflus , au chapitre de la rennent pour hemionmitis,la lan fauffement ; Scolopendria.. Mais auoiraflez-refuré leurerreur, &que d'ail- leurs leléteurn'aura grande pence derecourir-auw chapitre de Phÿlbtis:il m'a femblé que ce feroir chofe fuperfluede-re- peter ici ce que nous enauons dit cy diffus. Aurefteil n'ya pas long temps qu'on a trouué la vraye hemionitis de Dio+ fcoride; à Rome, parmi les vieilles ruines & antiquitez , au pres du Colifèe: & de là aefté tran{plintee paï cerrans her- boriftes diligens à rechercher laveriréde Simples,en leurs iar dins.. Quant icelie,donti’aÿicimis.le pourcrait,le Seigneur Aloys de l'Anguillare Gentilhomme:Romein ;la m'ENUOyA n'ya gucres depuis Pidoue/ Autresfois eftant trompé & de- ceu és exemplaires corrompuz de Pline, i'ay eftimé le teu- crium & l’hemionitis defrire par Pline; ere méfmes;plan- tes. Er n’ay efté feul en mon opinion :car r'ayeu pour çom+ pignons, Hermolaüs Barbarus; & Ruellius:Letextecorrom puen Pline, eft tel: En cetemps mefme Teucer inuentale teucriums qu'aucuns appellent hemionium. Or pârsapres ayant rencontré vn Pline corrigé si yitrouuay au dieu d'he- mionion; hermion, Et delà vint queie chagcay d'opiñion:&r. cognuz à la verité, le teucrium'de Pline, & celuy de Diofco ride eftre-femblables , & mefiès plantes: Aurefte; Pline ne faitaucunedifference entre-hemionium & afplenum; difane ainfi;Quelquesvnsnomment lafplenum;Hemionion. Mais Plin.lib.zgs ic me doureique Pline ere en cela: car outre ce que Diozicap.s. foride a parlé feparement: &-endiuers chapitres de l’afple= num, &de l’hemionitis, on netrouuéraiamais que Diofco- ride aitappellé l'afpleñnum, Hemionitis:bienelt vray qu'il dit qu'aucunsappellent l'hemionitis,Splenium. ; Sfrra Canale. me defanousauons demo langue de cerf)en ce qu'ils p. guede. cerf, la nommant Pourcequeie péfe Plin.lib.2s, cap. $= Liraria minr. EL AN » 34o AND. MATTHIOLVS Au furplus, attendu que les fueilles d’hemionitis faites à mode de croiffant, m'ont reduit en memoire la Lunaria minor ; qu'aucuns appellent Lunaria grappué , pour raifon de fa graine qui eft difpofee à mode de grappe: ioint aufsi que cefte herbe a de grandes proprierez en Medecine: ilme femble que reufle fair gräd cort à mon prefent Comméraire, fi ie l'euffe laiffé couler,fans en faire mention. Cefte Lunaria dôc eft vne herbe petite,eftät quafi de la Hauteur d'yn palme. Elle ne iette qu'vne tige,qui et rôde,grefle,& sliante:du mi lieu deléquells fort d'vn cofté vne branche feule, faite à mo- de de cofte, laquelle ade chaque cofté fept fueilles entaflees Antblé, CHAT. CXXXVI. Ily a deux efpeces d’anthyllis: dont l’vne eft fore femblablé à la lentille, ayant les fueilles molles, & fes branches dreffces , & de hauteur d’vn palme. Sa ra- cinceft petite & menuë. Elle croift és terroirs falez, & bien expofez au Soleil : & a vn goul tenant quel- que peu dufel. L'autre efpece d’anthyllis eft em blable à l’iue mufcate,en fon fucillage,& en fes bran- l'vne deffus l’autre, lefquelles font faites à mode de croiflanr:I © chures ; routesfois elle cft plus petie; plus afpre, & eftans efpeffes & fermes,tout ainf que celles du chou marin, A lacime de fà tige elle porte fes fleurs, comme la petite ozeille. Sa graine ef roufle , ronde, & petite : laquelle vient en grappe ,commefaitleraifin. Toute la plante elt fingu- lierc à fouder playes , feruant grandement à toutes rompu- res,rañt internes que externes : de forte qu’on la prend pour * remméde fingulier contre les rôpures & defcentes des boyaux, qui adyiennent aux petis enfans. Toute la plantefeche, & reduiteen poudre , eft fort finguliere aux dyfenteries. Elle reftreint les fuxions des femmes ; tant les blanches que les rouges. On dit que cefte pläte defferre les cheuaux qui paif- fent és montagnes,& qui pallent pat deffus:car on en trouue en abondance parmiles montagnes, Et que pour cefte caufe, aucuns l'appellent Sferra Cauallo,en [calien. Mais ils s'abu- fent , à mon iugement : car l'herbe laquelle a cfté appellee Sferra C4- Sferra cauallo,ou pout auoir vertu de deffèrrer les cheuaux, walo. ou mefmes d'autant que fa graine eff faite à mode de fers de cheuaux,elt toute autre que cefte cy. Etd'autantqueles Al- cumiftes la mettententre les efpeces delunaria , & que mel" mes quelques vns la nomment Lunaria maior,'euflceu tort (comme ie penfe)de l’oublier,fans en direvn mot en paffant. Le fferra cauallo donc, c’eft à dire, defthauffe-cheual,eft vne lante rare, & qui prouient aux montagnes,ayant fes fueil- es femblables à la petie fecuridaca,petites,cauces à la cime, à mode du cœur,& miparties par vne ligne courbe. Elle por- te de gouffes longuettes ; platres ; diuifées en la partie d'em- bas parincifeures courbes,comme fi elles efloyent pleines de pértuis,la cirçonference defquels eft de tous coftez enleuce à mode de fer de cheual : de forte qu’il fembleque Nature fe foit grandement eftudiee à former ces goufles. Ses tiges font anguleufes,cannelees,iettans plufieurs branches:quanc à fes fleurs ;ien’en ay peu encores voir, Sa graine, qui fort des goulles;eft faire à mode de croiffant : d'ont aufsi les Alcumi- ftes l'appellent Lunata, de laquelle aufsi ils font grand eftat, pour tirer de l'argent, d'argent vif. Mais de combien ils s'a- bufent en leurs fables & menfonges , ceux le me fçauronr à dire,qui y ont employé tout leur bien, & n’y ont acquis que pauureté, Sa racineeftgrefle, & longue de quatre doigrs. Quant à moy r'eftime qu'illa faut appeller, Securidaca de montagne ; attendu qu'elle fe rapporte quañien tout & par tout à la petite fecuridaca ; tant en forme, qu’en vertus & proprietez, Touchant ce qu'on dit, que les cheuaux;,qu'on aura tenu long temps deflus l'herbe verde , fe trouuent def- ferrez, iene fçaurois qu’en afleurer:finon que puis que Pline efcrit ; que les pics de Mars,quand les Pafteurs eftouppent la bouchede leurs nids auec vncoing de bois, la dcftouppent, & en font fortir le coing, moyennant vne certaine herbe : & Trebius, que pour bien qu'on ait eftouppé la bouche du nid ; foitaucc vn clou, ou auec vn coing de bois;incontinent que le pic fe perche deffus , quetoute l'encogneure fort de- hors, auectelle roideur , que l'arbre mefmeen pete: qu'il y a quelque verfimilitude à leur dire, & qu'il n’eftefloingné de Nhmula- Yerité, D'auantage;il y a vne autre herbe; qu'onnomme Lu- ria eftimee naria minor, laquelle ontreuue fouuétés bords des foflez, & efpece de Lu lelong de prans chemins, ôù y a d'eau.Elle rampe &fe traine naria mi- parterre,& produit fes branches menués comme ioncs, dela nor. longueur d’vne coudet; tout ainf que fait la peruenche:tout leJong defquelles,defpuis la racine iufques à la cime;elle iet- te des deux coftez , par certains petits interualles, de fueilles graflettes,& rondes comme eft la monnoye:de forte queelle en a prins le nom de Nummularia. Aucuns la prennét pour Elatiné. elatiné.Mais d'autant que les fueilles de nummularia ne font yeluës,ains font liffées, & polies:& que d’ailleurs,la nummu- laria ne croift parmi les blez,& terres cultiuces, ainscroift és lieux aquatiques, & parmi les foffez :ie ne pourroye eftrede leur opinion. Celte nummularia eft fort bonne auffi à reftraindre , & à fouder, Mais pour retourner à noftre he- ; mionitis, Galien en parle ainf : L'hemionitis eftaftringente Gal. Bb.6. 8 amere: & par-ainfi, buë en vinaigre, elle eft bonne à ceux fmpl. med, Qui font trauaillez de la ratte. plusveluë. Sa Aeureftrouge, & fort puanre. Sara- cine cft femblable à celle de cicoree. Cefte herbe, prin{e en breuuage, au poix de quatre dragmes ; fert grademétaux reins,& aux dificulrez d'vrine.Broyee & appliquee à mode de peffäire , auec lait & huyle rofar, elle mollifie les *inflammations des lieux na- “ou du curels des femmes. Elles font toutes deux propres À flegma guerir playes. Mais quant à celle qui retire à l’iue ques, amas mulfcare,outre {es autres proprierez, eftant prinfe en fregmes 20 c'Ryie à : breuuage en vinaigre miellé, elle guerit du haut mal, Pour dire la verité de ce que ie fçay d'anchyllis,ie n'ay veu encores nil'vne ni l’autre en Italie,& moins ayentédu qu’on l'yaictrouuce : combien que peut eltreelle y croift. Ruellius dic que la pofterité l'a appellee Salfola: pource qu’on en peuc faire du fel,comm'ldir. Fuchfius prend pour anthyllis, celle herbe que les Arabes appellent Kali, dont nous auons parlé au chapitred'Atriplex.Lequel,ayät parlé des efpeces d'alum, en fin il dit ain : L'alum;, qu'on appelle Alumen Catinæ , fe fair d'yneverbe bruflee, que les Arabes appellent Kali, & les Grecs, Anthyllis, & Tragos.Mais le bon Fuchfus aefñé abu- 3 0 fe d'Amatus Portugalois, quil'a induit à cefterreur. Caril n'eft pofsible que le kali des Arabes puiffe reffembler à deux plantes diuerfes, comme font l'anthyllis, & le tragos: le quelles font du tout differentes, & en efpeces &.en proprie- tez : ainfi qu’on peur amplement voiren l'A pologiequ'a- uons faire & dreflee contre ledit Amatus. Et certes ie m'ef- bahis de Fuchüus, quieftle premier medecin de la Germa- nié, de s'eflre ainfi amufé apres ce Portugalois , fans confide- rer les deux efpeces d'anchyllis defcrites par Diofcoride, & fans declarer laquelle des deux efpeces il prend pour le kali. Combien que à la veriré nila premiere, ni la feconde an- thyllis nefoyent mile kali,ni-le trages. Car le Tragos n'a 40 pointde.fucilles : ains au lieu d'icelles efktout garni d’efpi- nes: de forte que toute la plante eft piquante & efpineufe. Mais la premiere anthyllis a les fueilles femblables à la len- tille,flon que dir Diofcoride. Quant à la fecondeanthyllis, elle eft femblable à l’iue mufcate, en fon fuerllage , & en fes branches:lefquelles neantmoins font plus petires,;plus velues, & plus afpres quecellesde l'iue mufcate. Elle iette aufsi vne fleur roupe;qui eft fort puante. Lefquelles marques nefe ren contrent nientournien partie en kali, qui eft vne herbe du tout falce.Galien parlätdes deux efpeces d'anthyllis,dit ainfi: Fuch.d med. Kali. Tragos, Gal. lil Il y a deux efpeces d’anchyllis : cencantmoins toutes deux fimpl. ni font moyennement defsiccatiues, & fort propres à fouder playes & vlceres. Quancà l'autre, qui eft fmblable à l'iue mufçaté , elle eft vn peu plus fubrile que l'añtre tellement qu'elle eft bonne à ceux qui ont le haut mal. Aufsieft elle plus abfterfiue que l'autre. Anthemrs,fiue (hamamelum,aut Camomilla: Fran. goé)Camomille; «Araber, Debonigi,ow Babunegi: ealiens,(amarilla:s Allemans, ('arillen: Efpai- gnolz, Manzanila, CA AIO PA Or Il yatrois efpeces de camomille, quifonr feule- ment differentes quantà leurs fleurs. Leursriges fonc de la haureur d’vn palme;produifans plufieurs bran- ches;auec plufieurs æflerons; fortans des concauitez quifonréstiges. Leurs füeilles font fort menues , & etires,& fortenten grande quantité. Elles ietrent de teftes rôdes. Leurs fleurs fontiaunes au milieu,& en- uironnees en dehorsde fueilles blanches , iaunes, ou TOU PCSe fdonis de rgile. SVR:DIOSC Adonis. Anthemis. rouges. Elle croift és lieux afpres, & le long des fen- tiers. On la cucille au Printéps.Les racines,les fleurs, Li VRTE AL 341 mille a fi grande accointance & fimilitude auecla cotula fœ- tida, que n’eftoit la fenteur, il feroit difficile de les difcerner: car l'vne, à fçauoir la camomille,fent fort bon:l'autre a mau- uaife odeur, & eft fi acre qu’elle vlcere la peau, y cflant atta- chee : & mefme ceux qui s'en nettoyent, allans à leurs affai- res par les champs, endurent peu apres vne merucilleufe dou leur. La decoction de camomille prinfe en breuuage guerit les douleurs de coftez. L'eau que l’on diftille de fes fleursa mefme vertu. Les fleurs de camomille cueillies fans fucilles, broyees en vn mortier,& reduites auec huyle en trochifques, fi du mefme huyleon lesrefoult, puis qu’on en frotte vn fe- 10 bricität depuis la tefte iufques aux pieds, & qu'en apres l’ayät bien couuert on le face fort fuer, elles gueriflent de toutes fieures. Ainf l'a laiflé par efcrit Nicheflor Ae parlant de la camonulle dit ainf: La camomil blable à la rofe, quant à fa fubtilité : mais quant à la chaleur, elle approche plus à l'huyle: & lt fort familiere à la perfon- ne; pour raifon de fa moderation. Auftieft elle propre aux lafsitudes , fur toutes chofes : & eft finguliere à mitiguer & appaifer toures douleurs. D'auantage, elle lafche toutes en- fleures, & mollifie toutes durtez, fubtiliant toutes chofes cfbefles & amaflees. Item , elle refoult & difloult toutes fie- ures ; pourueu que les parties nobles ne foyent enflammees: & l'herbe, font chaudes & fubtiliantes. Prinfes en20 & principalemét celles qui procedent d’humeurs coleriques, breuuage , ou fomentees , elles efineuuent le Aux menftrual, & l’yrine, & font fortir l'enfant hors du ventre de la mere : & font propres à faire pifler & ietrer hots la grauelle. Prinfes en breuuage, elles oftent toutes ventofitez, & feruent aux coliques , & iliaques pafions : & gucriffent la iaunifle, & toutes deffectuoftez du foye. Leur decoction eft finguliere pour fomenterla vefsie. Entre les camomilles, celle quiala fleur rouge, & quieft plus grande que les au- tres , eft la meilleure contre la pierre. On Pappellez © proprement Heranthemos. Celle qu'on nomme Leu canthemos, où Chryfanthemos,eft la meilleure pour faire vriner.Enduites & appliquees fur les fiftales qui viennent prés des yeux, elles les gueriffent. Machees aufsi elles gueriffent les vlceres qui viennent en la bouche. Aucunsles clyfterifent auec huyle d’oliue: & les reduit-on en poudre, pour ofter les accés de fieure. On garde les fleurs & les fueilles, & les pilant feparément, on en fait de trochifques & des vnes & des autres. Laracineauftieftbonne,eftant feche. Er40 quandil fera requis d’en vfer, quelquefois on mettra deux parties de l’herbe, & vne partie des fleurs ou de la racine. Quelquesfois aufsi;au contraire, & par ma- niere d’efchange;on prédra les deux parties de fleurs, & vne partie de l'herbe: en changeant de prinfe de .deux iours l’vn , & doublant le poix. Er faut quele tout foit prins en vin miellé,trem pé d’eau. La camomille a efté appellce des Grecs, Chamæmelon, pource qu’elle a l’odeur de pomme. Et combien que Diofco- ride mettetrois efpeces decamomille, preferant pour la pier- re & grauelle, celle qui a les fleurs iaunes au milieu ; flans enuironnees de fueilles rouges tout alentour, mode du bu- boniumiceneantmoins, tant les Apothicaires d'Italie que de France,ne mettent en œuure autre camomille,que celle dont Ja fleur eft jaune au dedans,eftät enuironnee de fucilles blan- ches au dehors : pource quecelle camomille fe treuue ordi- nairement parmi les blez,8& qu'elle fent bon,& que d’ailleurs les autres deux efpeces ne font fi communes,ains copgnuës de ‘peu de gens: & mefmes font fort rares en Italie. Quelques vns efment la plante que plufieurs nomment Adonisde Virgile,eftre lacamomnille purpurine de Diofcoride, Mais,à mon iugemét, ilss’abufent, mille produit fes fleurs iaunesau milicu > & purpurinesen leur circonference,comme il fe voit en vne forte de bellis:def quelles font fort differentes les Aeurs de l'adonis vulgaire, qui refflemblent pluftoft lesfleurs du pauotfauuage: Au reftc la camomille vulgaire à fes tiges hautes d'vne coudce : fes fucilles petites, capilleufes , minces, & en grand nombre: fes fleurs à la cime des branches, à mode dela matricaria: fes racines minces, & non gueres profondes en terre. La camo= fo où de trop grande efpefleur & conftipation de peau. Aufsi les fages d'Egypte, qu'on appelloit Magi, dedierent cefte herbe yptié.Galien, Ga ik. k e eft fort fem- Gmpl, med. £ il au Soleil : la tenans pour fingulier remedecontre lesfieures. Camille Toutesfois ils s’abufent : car elle n’eftbonne finon és fieures iee 44 que 'ay dites, & à celles dontles humeurs font defia cuites, Soleil. & qua digerces. T'outesfois elle eft bonne aux fieures cau- fees d'humeurs melancoliques, ou flegmariques, ou bien quand elles procedent d'inlammations des parties nobles. Mais il faut , au preallable , quela matiere foit bien digeree: car lors la camomille fert de fouuerain remede: & eft fingu- liere aux flancs & à la region du foye, &àlaratte. Eten yn Gul. lib.6. autre pañage ; ilen parle ainf : Pource que nous auons parlé fimplmed. amplement de cefte herbe au troiGefme liure, nousnouscon tenterons pour le prefent, de dire fommairement qu’elle eft chaude & feche au premier degré. Elle eft aufsi compo fec de parties fubriles: & par-ainf elle eft refoluciue ; fubri- liante, & laxatiue. Parthenum,fine Matricaria: François, Matricai- re, © Maronne: Arabes, « Achuer , Vchuen, eAchnan,on > Alachuam: Ltahens, Matricaria, Se Amarella: e Allemans ; eMuotrer kraur, on Mettram, GER AP SCIE ET D me La matricaire,qu'aucuns {\/æappellent Amaracus, a les l& füucilles menues, & fembla- blesaucoriandre. Sa fleur eft blanche &n dehors , & laune au dedans : laquelle a vne odeur affez mauuaife, IS De feche, & bue en vinaigre & miellé,ou auecdu febpurge NX & euacue les humeurs cole- riques & Hegmatiques,tout EE, ainfi que les Heurs du thym: TRS EUR & eft bonne à ceux quiont courte aleine, où quiabondent én humeur melanco- lique. L’herbesprinfeen breuuage;auant qu'elleierte fa fleur, eft finguliere à ceux qui ont la grauelle, & à ceux qui ont courte aleine. L’eftuue & fomenrarion de fa decottion, prinfe par le bas, eft fort bonneaux br attendu que cefte forte decamo:60 durtez & inflammations des lieux naturels des Da- mes. L’herbe ;auec fa Heur fert grandement au feu fainét Antoine, & à toutes apoftumes, cftantenduite & appliquee. On feme la matricaire quaf partous les iardins:combien qu'elle vienne aflez de foy-mefme. Elle a la fucille fembla- ble au coriandre: laquelle eft amere au gouft, & d'odeur puante.Ses fleurs font bläches alentour, &ciaunés au dedans. : ENS Noz &vn gouftamer. L'herbe gap. 17. a } # fl | 4 ha F} ai! “A Cotulanas fetids. Galelib.6, fimpl, med Plin.li:2 342 Nos Tofcans l'appellét Amarella,pour raifon de fon amer- tume. Au refte, côme defa nous auons dit au chapitre d'Ar- temifa, Brafauolus,Fuchfus,& les Beaux peres qui ontcom menté Mefué fe trompent grandement,en ce que tous pren- nent la matricaire, pour la feconde efpece d’armoyfe defcrite par Diofcoride : car les bonnes gens n’ontbien confideré la defcription du partheniym,. D'auätage, Brafauolus & Fuch- fius veulent maintenir à toute force,que cotula fœtida eft le vray parthenium. Maistoute perfonne qui entendra tant foit peu la matiere des Simples ; iugera à veué d'œil deleur erreur:car les fueilles de cotula fœtida retirét plus au fenoil, ou à la camomille, que au coriandre, & ne font fameres, comme doit eftre le parthenium,ains acres & exulceratiues, lefquelles proprietez ne font nullement attribuees au par- thenium ni par Diofcoride ni par Galié. D’autres ont prins la parietaire , dont on fe fert à nettoyer les verres, pour par- : HÉRE : & mefmes des Anciens, felon que dient Galien & Pline. T'anacetum, fine Athanalia: François, T'annee, © T anaïfie: Italiens, Athanafia, T'anacero, on Da- neta:. Allemans, Roynfarn, 20 trait, quiefticy mis aux vif. Galien, parlant du buphthal- G à mum, dit ainf : Le buphthalmum a prins ce nom, pourrai- fm Aurefte y en a d’autres qui appellent la tannee , ou tanaifie. Matricaire mafñle, L'opinion def- quels i'aimeroye beaucoup mi- eux fuyure , que celle de ceux qui prennent fa tanaile pour la tierce efpece d'armoyfe.Les mo- dernes fe feruent de la tanaifie, pour refoudre les ventofitez de l'eftomac & du ventre: & pour chafler les vers du ventre.Ils s’en aydent aufsi pour faire rompre & diminuer la pierre &la gra- uelle des reins:& pour faire vri- ner. Toutesfois ils ordonnent la tanaifie aux hommes; & la matricaire aux femmes. Pour conclufion,ie ne trouue point de la matricaire, Ê LE KO N ST fair mention 2 que Galien ait Buphthalmum, fine Oculus Bouis : François, Oeil de bœuf: Italiens, Occhiodi Buë: Allemans, Rinds ang,04 S, Iohans blaum, CH AP: CXXXIX. Le buphthalmum;,qu’au- cuns appellent Cachla, pro- duit fes 1ertons grefles & ten dres. Ses fucilles font fem- blables au fenoil. Sa fleur eft jaune, & plus grâde que cel- le de camomille : & eft faite à mode d’yn œil, dontauff il a prinsle nom. Il croift alen- $ tour deschafteaux» & parmi les champs. Ses fleurs incor- porees en cerot, refoluent toutes rumeurs & durtez. On dit que fi vne perfonne, ayant la jauniffe,boit lefdites Aeurs au fortir du bain, qu’elles luy rendront {a naïue couleur. Les modernes font de diuerfe opinion, quant au buph- thalmum. Car aucuns prennent pour buphchalmum , yne certaine herbe qui eft dela hauteur d'vne coudee, laquelle croift parmi les prez,& le long des champs;que ie penfe eftre la grande bellis , autrement grande marguerite. Ses fueilles font aucunement dentelees. Quant à fa fleur,elleeft iaune au dedans,eitant enuironnee de fueilles fort blanches : & eft ce- fte Beur plus grande que celle decamomille. D'autres ( entre lefquels eft Fuchfus ) eftiment celle herbe, qu'on appelle communément, Corula non fœtida, & qui eft femblable à la camomille commune, eftre le vray buphthalmum. Toutef- 40 AND. MATTHIOLVS fois ie ne voy point que ces opinions foyent receuables. Car encores que cotula non fœtida retire aucunement au buph- thalmum, quant aux fueilles : coutesfois fes fleurs jaunes au milieu , & enuironnees de fleurs blanches ;, comme celles de camomille, ne refpondent aucunement à la defcription du buphthalmum, faite par Diofcoride. Joint auffi que celle plante, que nousdifonseftre la grande Marguerite, ne peut eftre prinfe pour buphthalmum. Carcomme ainfi foit que Diofcoride ( felon (a couftume )ait diligément remarqué les fleursde lacamomillecommune, & ait de matricaria, les defcriuant jaunes au dedans,& enuironnees de fueilles blan- 10 ches :il eft à prefumer qu’vfant de lamefme diligence en la defcription du buphthalmum, il a expreffement efcrit quefes fleurs eftoyent du toutiaunes, fans faire mention qu’elles fuffent blanches à l'entour , comme celles dela matricaria. Veu donc que lesfleurs du buphthalmum font entierement jaunes : ceux errent , felon mon opinion, qui prennent pour buphthalmum , les plantes deffudites. Au refte,iln’yapas long tempsqueie recouuray le vray buphthalmum , lequel m'apporta de Padouë M. fean Odoricus Melchiorius de Trente, homme fort fçauant en medecine pour fon ieune aage:lequel fe trouue du rout correfpondant à la defcription qu’en fait Diofcoride :ainf qu’on peut voir en fon pour- fon de fes fleurs, qui fon faitesà mode d’vn œil de bœuf,eftäs fort femblables quant à la couleur, aux fleurs de camomille: combien qu’elles foyent plus grandes, & qu’elles foyent plus acres. Aufsi font als fort refolutiues:de forte que;incorpo- recs en cerot,elles gueriffent toutes durter. Voylà qu’en dit Galien. Et à fin qu'on ne s’abufe aux parolles de Galien, fur ce qu'il dit les fleurs de buphthalmum eftre fort femblables à celles de camomille: il faut noter;qu'il entendde celle efpece de camomille,qui ales fleurs jaunes. Bellis, fine, Belluis : François, Marguerites,ou Paf- guettes : Italiens, Primo fiore , © Fiore di Prima acrase Allemans, Mafrlieben. Aurefte, veu queincidenta- lement , parlant du buphthal- mum, nous fommes tombez au propos dela grande margueri- te,que Pline appelle Bellis:il me femble n’eftre hors de propos,de maintenant parler quelque peu des marguerites, & deleurs pro- prietez.Il y a donc trois efpeces de margucrites ; la grande, la moyenne, & la petite. Quantà la grande marguerite , elle pro- Éa duit de fueilles eftroites à iflue, & larges à la cime, ronde- lettes,grofles,dentelees, & cou- chees par terreen rond comme \ vne roueïcelles qui fortent dela ; tige font plus longues , à mode de celles de feneffon. Elle iette d'vne feuleracine plufeurs ti- ges, hautes d'vne coudee , rondes, & fortes , portans à leur cime de fleurs plus grâdes que celles de la camomille, ou ma- o tricaire, durans tout l'efté, & jaunes dedans, & blanchesen leur circonference. Sa racine eff fort diuifee ; & non gueres profonde en terre, La moyenne vient fouuent és prez;ayant fes fueilles plus petites,moins dentelees, & fe trainans à terre. Sestiges font minces,foupples,rondes, & longues d'vne pal- me,Sa racine eft plus mince quela precedente;mais bien mu- nie: fes fleurs du touten tout femblables, horfmis qu'elles font plus petites. La petite, qui croift par les iardins, a plu- fieurs efpeces.lefquelles toutes fe diftinguent aux fleurs. Car combien que les fueilles de toutes foyent longuettes, rondes à leur cime, grofles, panchans à terre, & difpofees à mode de rouë, & vn bien peu dentelees : leursfleurs toutesfois diffe. rent & en couleur, & au nombre des fueilles. Carily ena vne efpéce, en laquelle elles apparoiflent jaunes au milieu, garnies tout Âl'entour de fueilles rouges :en l’autre, blan- ches rouflaftres, ou de diuerfes couleurs, & en plus grand nombre : en yn autre aufsi , rouges au dedans, & blanches à l’entour : voire mefme on en trouue qui font garnies de fueilles fi bigarrees, qu’elles reffemblent flocs defoye, On fe fert de toutes és bouquets & chappeaux , pour caufe de la delicateffe deleurs tiges , & finguhere beauté qu’elles ont. Elles fleuriffent tout l'an, fin'eft dela faute des jardiniers. Les Oo 7 \ \ S VREDTOS.C. Les modernes dient que toutes font d’vne proprieté : eftans bonnes aux ftrumes & aux fractures de la tefle,& aux playes, qui ont penetré iufques aux concauitez de la poitrine : auf- quels accidens 1ls ordonnent en breuuage le ius des margue rites. Aucunsen font cas fpecialement pour les fciatiques & paralyfies.Leurs fucilles mangees gueriffent les vlceres & deb boisé & de la langue : & en outre eftant broyees , & appliquees , les inflammations des genitoires , & les refol- uent. L'herbe frefche mangec en falade;lafche le ventre :au- tant en fait elle cuite auec chair grafle. Paonia: Grecs, Ghcyfide, on Pxonia : François, Py- soine you Penoene: « Arabes, Feonta : Iraliens, Peo- nia : o Allemans, Pconien : Efpaignolz, Kofi del monte, © Rofà albardeira. Pynvine malle. Pyuoine femelle. CX Z. La pyuoine eft appellee d’aucuns Grecs, Glycyf- de, ou Pentoboron. D'autres appellent fà racine, Doigrs de Ida. Sarige eft de la hauteur d'vn pied & demi:laquelle produit plufeursiertons. Il ya deux cfpeces de pyuoine. Le mafleales fucilles fembla- bles à celles du noyer:mais la femelle les a chiquetces comme le maceron. Elle porte à la cime de fes tiges, des gouffes femblables aux amandes: au dedans def- quelles on voir, quandelles $’ouurenr, plufieurs pe- tis grains rouges , & femblables à ceux des grenades, dont cinq ou fix de ceux de dedans font noirs tirans far lerouge. La racins du mafle eft de la groffeur d'vn doigt, & de la longueur d’'vn palme: & eit aftringente au gouft. Mais celle de la femelle a fept où huit bulbes atrachez enfemble, comme glandes, ou afrodilles. La racine feche elt bonne aux nou- uelles accouchees, qui ne vuident competemment. Prinfe en breuuage, à la groffeur d’yne amande, elle efmeut le Aux menitrual. Elle eftbonne à laiauniffe, & aux douleurs de la vefsie, & des reins. Cuiteen vin,elle refferre le ventre. Dix ou douze de fes grains rouges ;prins en breuuage eù vin gros & vert, re- ftreignent les fleurs rouges des femmes, Ces grains font fort bons à manger à ceux qui font fubiets au mal d’eftomac, & aux ron gemens d’iceluy. Les fai- fant boire aux petisenfans, ils oftentroutle commen cement de grauelle , ou pierre qu'ils ont, Les grains noirs ; prins en breuuage en vin, ou en eau micllce, iufques au nombre de quinze, oftent le grauecœur & les pefanteurs qui aduiennent de nuir fur lefto- mac: & fi guériflent les douleurs & eftouffemens de l'amarnis. Elle croift és hautes montaignes parmi les rochers. La pyuoine femelle eft fort commune en Italie : mais le 40 vne autre racine, il fe portabien , comme a LIVRE IIL 343 mafle non : car on y en trouue peu, M. Lucas Ghinns, Me- decin fort renommé,m'enuoya de Pife à Goritie,la Pyuoine mafle:toutesfois j'en auoye defa veu vne plante,qu’on m'a- uoit enuoyé d'Allemagne. Pline parlant de la pyuoine & de Plin.li17. fes vertus & proprietez,dit ainfi : Touchant la pyuoine, dite cap.10. des Grecs G ycyfde , Pæonia , & Pentorobos, elle iette vne tige de deux coudees dehaut, qui eft accompagnee de deux ou de trois autres petites tiges rougeaftres,& ayans l'efcorce comme le laurier. Ses fucilles retirent à celles du pañtel, horfmis qu’elles font moindres, & plus graffes & plus ron- des , & porte en certaines gouffes plufeurs grains ;, dontles 1 o Vs font rouges & les autres noirs. Au refte on trouue deux efpeces de pyuoine,& prend on pour femelle celle quiaen- uiron fix ou huit bulbes longs attacher à faracine. Quant au mafleileft plus toffu de racines: car il n’a feulement vne racine ,ains en a plufieurs, qui font blanches & profondes enterrevnbon palme. Sesracines ontyn gouft ftyptique & adftringent. La femelle iette fes fueilles plus efpeffes que le male, & ont vne odeur de myrrhe. L'yne & l’autre croif- fent par les forefts. Ondit qu'illes faut tirer de nuiét:car les arrachant deiour y a dâger que les pics-verds ne s’en ap- perçoyuent, & qu’ils ne fautent aux yeux de ceux qui les ti- rent. Ilya encore danger que le fondement n’allachifle à celuy qui tire cefte racine,à ce qu’on dit. Mais tout cela n’eft 20 qu'abus &inuention, pour rendre plus admirable cefte ra- cine,à ce queie penfe. Voyla que dit Pline:en quoyil fem- ble contratier à Diofcoride,difant la pyuoine mafle produire plus de racines que la femelle. Et pourceiecroy que le paf- fagede Plineeftcorrompu. Galien, parlant de la pyuoine Gale.lib.6. dit ainf: Glycyfida , qu’aucuns appellent Pentorobon , & fmpli. med Pæonia, a Ja racine legerement aftringente , & aucunement douce, Que fi on la mache quelque peu , on y trouuera yne certaine acrimonie , coniointe à vne petite amertume. Parquoybue, à la grofleur d'vne amande, auec eau miellce, elle efmeut le flux menftrual. Et pour ce faire, il la faut pi- ler bien menu, la faffer , & la mefler ainf parmi l’eau miel- lee. D'auantage, elle nettoye & ouure le foye & les reins oppiler. Ces operations procedent de fon acrimonie, & de fon amertume. Maisentant qu’elle eft aftringente, elle ref- ferre le ventre : & pour cefteffe@&, la faur faire cuyre en gros vin rude, & boire fa decotion. Elle a aufi vne vertu fort deficcatiue: tellement quece qu’on en dit peur eftre veri= table: c'eft que a portant lice & attachee au col, ou au bras, elle guerift les enfans fübiers au haut mal. Car ray veu vn petit enfant auoir demouré huit moys, fans fe fentir du mal caduc, depuis qu'il commença à porter la racine de pyuoine pendue au col. Et aduenant vne fois , que par fortune, la racine qu’il portoit pendueau col, luÿ Mo tombec , il fut incontinent furprins du malcaduc. Luy remettant au col u parauant. Et pour en faire plus grande experience, ie luy FR encores po- fer vne fois cefteracine. Ce qu'ayant fait, & voyant ceft enfant tomber en fpafme & conuulfon , 'ordonnay qu’on luy remift au col vne bonne partie de ceite racine frefche- ment cueillie :ce qu’on fic: de forte que ceft enfant ne fe fentit depuis de ldite maladie, Et de fair, c’eftoit chofe bien raifonnable de chäger fouuent de racine:veu que les vapeurs Jflans de la racine, & attitees par infpirations,entroyent dez danses ventricules ou chambrettes du cerueau , & guerif= foyenrcefte indifpofition:ou bien que l’air eftoit continuel= lementalteré & changé par la force de ladite racine. Par mefine moyen,le lafer guerift les inflammations de la luette: 30 9 & la nielle fritte ; defleche notoirement les diftillations & catarrhes, la liant toute chaude, en vn linge clair, &atrirant par le nez la chaleur & vapeur deladitenielle: D’auantage, eftranglanc vn ferpent, ou vipere, auec plufeurs fils,& mef- mesauec de filsteints en efcarlatre:ces mefmes fils, hez alen tour du col font fort finguliers aux inflämations de la gor- ge, & à toutes cumeurs furuenantesau col. Etya plufieurs autres tels fecrets de nature, dequoy f’efcriray quelque iours &les mertray en auant, Pour maintenancil fufft d'entendre la pyuoine eftre fubrile & defsiccatiue en fes parties : toutef= fois elle n’eft trop chaude, ains eft temperee, ou bien peu chaude. Voyla que dit Galien. D'ou il appert afflez, comme éoie penfe ; que la racine de pyuoine pendue au col, & non mangee, ou beuë ; (comme veulent &'ordonnent quelques modernes medecins ) guerift le malcaduc des enfans. Au refte plufieurs medecins voulans effayer ce que dit Galien de la pæonia , fe font trouuez trompez en leur fuccez: qui fait queie douterois quaf; affauoir mon finoftre pyuoine eftla pæonia de Galien. Cependant trente grains dela grai- ne de noftre pyuoine, bien efcorcez &reduits en poudres En & beus 344 AND. MA & beusen vin,font finguliers à ceux qui ont perdu Ja parolle. Sa graine prife parcillement en breuuage & appliquee, ou bien fes racines,font bônes aux morfures des ferpens.Quel- ques femmes aufsi perçäs fa graine, & l'enfilant & pendant à mode de coral , au col des petits enfans, eftiment les garen- tir du mal caduc. ZLithoSbermum ,on Milinm Solis: François, Gremil, €7 l'Herbe aux perles: « Arabes, Kuib, Culb, (alr, Œ Calab: Italiens, LithoSbermo,ou Aéilism Sols: eAllemans, Meerkir[z, © Stcinfomen. Perit gremil. Grand gremil, Le gremil a prinsle nom de lithofpermum , pour? raifon de la durté de fa graine. 11 ales fucilles fem- blables à l'oliuier ,routesfois elles font plus longues, pluslarges,& plus molles. Celles qui font au bas de latige, font couchees parterre. Sestiges font droi- tes, grefles, roides, dures comme bois, & dela grof- fur du ionc pointu. À la cime defquelles y acomme de reiettons mipartis & efparpillez en deux. Ses fucilles font longues : entre lefquelles ya vne petite graine ronde, de la groffeur de graine d’ers, laquelle eft dure comme picrre. Il croift és lieux afpres & expofez à l'air. Sa graine,bué en vin blanc;rompt la pierre, & fait vriner. Tousles Medecins & Apothicaires , fuyuans les Arabes, appellent le gremil, Milium folis : toutefois s'ils vouloyenc fuyure les Arabes , commeil appartient , ils l’appelleroyent Milium Soler.Car,felon que dit Serapio, apres Aben Iuliel, cefte herbe croift en grande abondance és montagnes de Soler. Et par-ainf pr pourroit appeller;felonles Arabes, Milium Soler. Or comment qu’ait nom cefte plante , il y en a deux efpeces,aflauoir le grand, & le petit. Le grand, qui eft le vray & legitime gremil, & d’ont y a grande abondance en Tofcane: le petit, qui eft encores plus frequent en Italie, le- quel ne rampe point par terre;ains à mode quafñ de petit ar- brifleauietre fes tiges branchues,rondes, & garnies de fuel- les longuerres comme au grand, mais moindres & plus fer- mes : de l'ifue defquelles fort vne fleur , & dela vne graine blanche & luifante,;comme les marguarites,longuette, & de forme du mille, d'ou aufsi on l’apppelle, Milium Soler. Aurefte ,ie penfe que Fuchfus n’aiteu cognoiflance du li- thofpermum : pource qu’en fon grand Herbier , il ne merle pourtrait que du petit gremil. Item, ilerre grandement, en ce qu'il dit en vn autre paffage, que celle plante , qui eft faire à mode d’vn rofeau , & dont les femmes enflent des patino- fres de fes graines,que nous appellôs Larmeseft vne efpece de lithofpermum, Mais pource que nous auons affez con- tredit cefte opinion en noître Apologie;que nous auôs faite contre Amarus Portugalois, nous pafferôs outre. Pline par- Jant du gremil , comme d'yne herbe fortadmirable dit ainf: Entre toutes herbes,le gremil el la plus admirable. Aucuns l'appellent Egonychos , ou Diofpyros ;ou Heracleos. Les fuerlles de cefte herbe font de la longueur de cing doigts , & dili Soler. Fachflibr. de cop.med. Plin.lia17. cap.ir. T'THDOEË VS font deux fois plus grandes que celles delarue. Elleierte fes tiges dela grofleur d’vn ionc, lefquelles font fort bran- chues. Aupres de chafque fuaille elle porte comme de peti- tes barbes : à la cime defquelles elle produit de petites pierres blanches , & rondes comme pierres : lefquelles font grofles comme cices , & dures comme pierres. Du cofté que lefdi- tes pierres fe tiennent à l'herbe, y a de petis creux -pleins de graine. Ilcroift en Iralie:mais le meilleur s’apporte de Can- die. Et de fait,ie ne fache herbe plus côfiderable que ceite-cy. Carelle ef fi bien agencee , qu'on diroit qu'vn orfeure a en- taillé des perles au pied de chafque fueille:ioint que c’eft cho T0 fe rare de voir vne herbe produire des pierres. Les Autheurs dient qu'elle traine & rampe par verre : quant à moy iamais ie n'en viz fur pied,ains l'ay veu feulemét tiree. Voyla qu'en dit Pline. La graine de l'vne & de l’autre prife par plufeurs jours en jus de plantain , ou pourchaille , ou laitue, au poix d'vne dragme & demie, y adiouftant demie dragme de fco- lopendrium,& deux fcrupules d'ambre,ef finguliere au flux dela femence. Deux dragmes de graine de petit gremil pri- fes en breuuage en lait de femme;font fingulieres aux fem- mes qui font au mal del'enfanr. Cependant ie ne trouue point que Galien ait parlé du lichofpermum en fes liures des Simples. Phalarts. CHEAP. 0 C'XTAT 4 Le phalaris, de certaines racines minces & inutiles produit force petices tiges, lefquelles fonc femblables aux tuyaux d’efpeautre, eltans de la hauteur d’vn pied & demigrefles,dou- ces, & compaïties de plu- fieurs nœuds. Sa graine eftblanche ,longuerte, & de la groffeur du miller. Leius de l'herbe pilee beu auec d’eau, ou du vin, eft bon aux douleurs dela vef fie. Sa graine prinfe eu breuuage à la quantité d’vne cueilleree ; fair la mefme operation. 49 Jenevoy rien qui me puiffe perfuader que la plante d'ont nous baillons icy le pourtrait, ne foit le vray &legitime pha laris. Carelleafes Filles Rimblables à l'efpeaurre:fa graine en petites teftes longuettes à mode d'efpi , laquelle eft blan- che & longuette, comme le millet:fes racines minces & inu- tiles. Galien parlant du phalaris, dit ain : Leius de l'herbe Gy, phalaris, & fa graine, & fes fueilles prinfes en breuuage,font fimpl fort bonnes aux douleurs de Ja vefsie,comme on dit:comme ayäs quelque chaleur & fubrilité en leurs parties. Pline aufsi Plin. ena fair mention, difant ainf, Le phalanis iette vne tige lon- cap gue,mince, & faire comme vn rofeau : à la cime de laquelle il produit vne fleur, qui pendle contrebas: & a fa graine fem- f© blable au fifame. Cefte graine prinfe en vin , ou en vinaigre, ou en miel, ouen laié , fert à rompre la pierre: & eftbonne à tous les accidens de la vefsie, Rabia,on Rubea rinétorum: Grecs, Erythrodanum: François, Garance: Arabes, Pane,ou Fuealfiba- in: Îtaliint, Rubbia : se Allemans, Ferbsrrocr: see ; Efpaignolz, Ruuia. CHÉIEALP, GEXCPEMIEINTE 60 $ > La garence , eft vne racine rouge, dont on teint leslaines. Ilyen a de fauuage, & qui croift de foy- mefine : y en aaufsi de celle qu’on feme :ainfi qu'on peut voir en Thebana de France, & en Rauenne d’I- talie. En Carie, on la feme entreles oliuiers, comme on fait parmi les champs: & ÿ a grand prouffit à {e- mer & cultiuer cefteherbe. Ses tiges font longues, afpres, quarrees , & femblables à celles du grarieron: toutesfois SVR! DIOSC. Garance fenss ge. = Garance Prince, routesfois elles font plus roides & plus grandes. Ses fueilles fonc difpofees alentour des tiges, en croix de Bourgoigne, & À maniere d’eftoilles, & ce neud par neud,& par certains interualles. Sa graine eft ronde: laquelle eft verde du.commencemeur, puis deuient ronge: & finalement, eftät meure,elleefttoute noire. Sa racine eft menuë,longue;Se roupc. Elle prouoque l'urine: & pour cette raifon eft forr bonne à la iau- nifle, aux fciatiques , & aux paralytiques , prinfe en breuuage en eau miellee. Elle fait vriner en grande abondance, pour proffe & efpefle quel’vrine foit: de forte qu'elle fait quelquesfois vriner iufques au fang. Mais cependant, il fur que ceux qui en vfent, fe bai- 3 gnenc tous les iours:'& {e faut foigneufement pren- : dre garde aux excremés quitortiront deleurs corps! li.19. b.6, el, Ses branches & fes fucilles, pilées,& prinfes en breu- uagcauec du vin, {ont fort bonnes aux morfüres des ferpens. Sa grainc,bueen vinaigre,confume la ratte. Saracine appliquee, attire l'enfant, les moys; & l'ar- ricrefais des femmes. Enduite auec vinaiore;elle en- leuelestaches blanches engrauces dedans la peau, Ily a deux fortes d'erythrodanum , l'vn fauuage , & qui 4 prowent de foymefme : l'aurre priué, ayant fes fueilles plus randes, & plus longues , & fes tiges plus grofles. L'vn & faute font fort cégnus en Tofcane non feulement des Me- décins & Apothicaires : mais aufsi des femmes & petis en- fans, qui fonc éslieux où on fait meftier de taindre laines: car la racine de cefte herbe y ft fort propre. Etipar-ainfi les femmes font amas defdites racines, pour les vendre aux rain turiers,&en font de bons deniers. On en trouue beaucoup par toute la Tofcane, & principalement en la terre de Senes, Nos femmes fe feruent fort des fueilles de garence,pour net toyer les vaifleaux ou vales d'eftain ;à caufe de ce qu'elles font rudes & afpres : & de fair, ceux qui ne l'auroÿent expe- rimenté , ne Pourroyent croire comment elles les rendent nets, & fans greffe nicrafle. Pline aufsi en fait mention, di- fant ainfi, En dedrapde laine, &lesaffaiteurs de cuirs fe feruent grande- ment, pour leur donner couleur. Étde fait la meilleure ga- rence qu'on puifle trouuer, c'eft celle d'Italie, & principale- ment celle qui viérés fauxbourgs de Rome.Ær neantmoins On entrouue ordinairement par tout pais : car elle vient de foymefne , encores que quelquesfois on la femecomme on fait l'eruilia. La garence donc 4 fa tige afpre & nouce: & cinq füeilles difpofees en rond, à chafque neud,& produit Yné graine roupe, Quelques vnsdifent que la garäce guerift de la iaunife , G la poftant on la regarde tant feulément, Galien,parlant de la garance,dit ainf : La Rubia des taintu- riers eft vne racine afpre, & amere au gouit, Et par ainfi tout ce que ces deux qualitez conioinres enferble peuuent faire, (lon qu’on peut voir au liure preccdenc) cefte racine a ver- tuide le pouuoir operer, & fort vertueufemét. Carelle purge & le foye, & læratte, & fait rendre à forcevrine trouble & efpefle, & quelquesfois faigneufe. Elle prouoque aufsile flux menftrual: & abfterge toutes parties qui ont meftier DAT VaR VE ATTL 345 d’eftre moyennement abfergces, Er parainfellecf bonne à ofter & enleuer les peaux blanches qui aduiennenc en Ja peau, comme au mal faint Main,eftät enduite auec vinaigre, Aucuns l'ordonnent en breuuage,auec eau miellee,aux fc12- tiques, & aux paralyfes, Lonchjris. CHCAEPNSGNOL TPE. Lonchitis a les fucilles femblables au porreau: toutesfoiselles fonr plus larges > & fontrouges. Elle rolette plufieurs fueilles : mais celles qui font pres de la racine, font comme rompuës & recourbeés contre terre: & ya peu de fueilles alentour de là tige. Les fleurs, qui fontés tiges; font comme petis chappeaux faits à mode de mafques noirs; quitirent yne langue blanchele contrebas. Sa graine eft contenuë en cer- taine bourre: & eft faite à mode d'yn fer de lance, fair à triangle; dequoy ellea prins fon nom. Elle a la racine femblable au daucus. Elle croift és lieux fecs & afpres. Saracinebueen vin, fait vriner. Lonchris altera : eAllemans, Spicant. Lonchitis afbre, Lonchiris baflarde. CH AP, CXLP. Il ÿ a vne efpece de lonchitis,qu'aucuns appellent, Lonchitis afpre, qui a les fueilles fmblables au ce- trach:routesfois elles fontplusafpres, plus grandes, & plus chiquerees. Elleeft finguliere aux playes, & les garde d'inflammation. Buë auec du vinaicre;‘elle confumelaratte. Combien que i'ayecherché & recherché en plufieurs m5- tagnes & lieux afpres & fecs tant d’Allemaigne que d'Italie, la premiere efpece de-Lonchitisceneantmoinsie ne l'ay fceu jamais voit, & moins ay entendu qu’vnautre l'ait rrouuee. Au refle la lonchitis afpre , de Jaguelle il y a fort longtemps premier lieu y a la garence,dont les tainturiers o que nous debattons Maranta & moy,a {a fueille femblable à celle du fcolopendrium , plus longue toutesfois , & plus en- taillée, fe rapportant quaf plufloft à celle du polypodium, eftant longue d'vn empan.& diuerfement dentelee d'vn cofié & d'autre:ayant fes denreleures tout à l'entour fort minces, pointues & afpres: d'ou elle a pris fon nem. Ellene produit nitige, nifleurs ,nigraine, ni plus ne moins que le polypo- dium & le fcolopendniü, aufquels elle fe rappotte. Elle pro- uiénren quelques endroits d'Italie; en lieux humides 8 ma refcageux : autrepart n'en ayse pointveu. Orenay-ieveu deux fortes,d'ont l'vne eft grande, l'autre petite. La grande m'a cité enuoyce de Pife par M.Lucas Ghinus,medecin tref excellent:la périte par aq. Ant, Cortufus. Ily a bien vnau- tre plante, laquelle Marañta prend pour la vraye &legitime lonchitis :laquelle toutesfois', àmon iugement, eft pluftoft quelque lonchiris baftarde, Qui voudra voir la raïfon pour- quoy ie l’eftime ainfi, & les areumens par lefquels j'ay refuté l'opinion de Maranta , qu'illfe nos Epiftres. Pline parlant dela premiere lonchitis,dit ainf:Lonchitis n'eft le xyphion, nile Plin.li.2s. cap. 11. 346 ni le phafganion , comme aucuns penfent , combien qu’elle ait la graine faite à mode du fer d'vne lance. Car lalonchius a les fucilles comme le porreau,lefquelles font rouges vers le pied: où ya d’auantage de fueilles qu'en latige. Elle porte certaines petires teftes faites à mode de mafques , quitirent vne petirelangueite. Ses racines font fortlongues:& croift és lieux fecs, Voylà ce qu’en dit Pline:lequel a quaf ptins le Sal. lib. 7. tout de Diofcoride. Galien parlant des deux efpeces de lon- fimpl, med. chris dir ainf : La lonchiris, qui a la graine faite à triangle, à mode d'vn fer de lance, a principalement la racine fembla- ble au daucus : aufsi eftelle propre à faire vriner. Quant à celle , qui a les fueilles comme le cetrac : fes fueilles Verdes font propres à fouder playes: mais eftansfeches , & bues en vinaigre, elles gueriflent la ratteendurcie. Latins @ Grecs, Althea, Tbifcus ,on Ebifcus : Fran- gois, Guymauues: Arabes, Chitini,Chathmi, (bath. rie, © Rofa Zaueni: Italiens, Maluautfio: « Alle- vians, Ibifch, © Heyluurez : Effaignols » Hicrua 10 AND. MATTHIOLVS dyfenteries, crachemens de fang, & aux flux de ven- tre. Cuire en eau & vinaigre, ou en vin, & prinfe en breuuage, elle eft bonne aux pointures des mouches à miel, des mouches guefpes , & de routes autres tel- les beftes. Ses fueilles eftans appliquees auec vn peu d'huyle, font fort bonnes à routes morfures, & bruf- lutes du feu. C’eft chofe nocoire,que mettant fa raci- ne concaffee,dedans d’eau, à iour defcouuert, qu'elle la fera comme geler & efpefsir. Les Latins pourroyent appeller l'alhæa, Medica , felon l'etymologie du verbe aa, c'eft à dire remedier, que les Grecs luy ont donné. Car felon quedic Diofcoride ; elle a prins lenom d'althæa, des grandes & diuerfes proprietez dont elle eft douée. Cefte herbe eft cognue d'vn chacun. Les Latins l’appellent Ibifus. Nos Italiens,pour lerapport que cefté herbe a auec la mauue, luy ont baillé vn nom compofé de deux herbes : car ils l'appelient Méluaufco. Theophraîte 4, parlant de cefte herbe, dir ainf:On.dit que la racine de guy- mauue eftant broyee, peut cfpefsir & faire geler l’eau ; laiet- li.9.6 Cannamera, © Marmaie. Guymanue. De \ Le 27 NT > . k ns . eAutre Guym. ou Abutèlon d’Anic. 0 tant dedans, & mettant l'eau au iour defcouuert.Les fueilles de guymauues font plus grandes & plus veluës, quecelles des mauues. Ses tigesfontmolles,&'fes fleurs iaunes. Sa ra- cine eft pleine de nerfs & veines , & cft blanche. Son fruit eft femblable à celuy dela mattueé. On s'en ferr aux rompu- res,& à laroux,auec vin doux:& aux vlceres,auec huyle: Il y enawne autre , qu'on dit pouuoir raffembler les pieces de chair decouppeesla faifanc cuire auec, D'autres fonc attiran res comme aymant, & ambre. Voylà quant aux vértus des chofes inanimes, ce qu'énidir T Heophrafte. Or n'ay-ieau- cune fouuenance d’auoir veu de guymauues ay äs leur fleur jaune. Bien eft yray que Diofconide fait leur fleur femblable à la rofe:mais il ne fait mention d'aucune couleur. L'on trou 3 O ue aufsi vn autre plante, laquelle quelqués yns prennent pour l'autre forte de guymauue de Théophrafle #& les au- tres pour l'Abutilon d'Auicenne. Mais, à mon jugement, & | 9} les yns &les autres s'abufent. Etroutesfois, pour faire plai- 4. fir à tour ftudieux Lecteur, & en lafièr l'aduis à vn chafcun, ,.. CXLVAI, La guymauue, qu'aucuns appellent Ibifcus; eft vne efpece de mauue fauuage. Elle a les fueillesron- des , comme le cyclamen : lefquelles ont vn certain 4 cortonblanc. Ses fleursrerirent à larofe:& produit fes tiges de deux.coudeeés de haut. Sa racincelt vif- queue, & blanche aü dedans. On l'appelle Althæa; pource: qu'elle eft grandement vtile , & à caule des grandes proprietez qu’elle a. Car éftant cuire en'vin, ou encau miellee, ou eftant pilee, & appliquee àpar {oy,elle eff finguliere côrre routes playes: &elt bon- ne aux efcrouélles, orillons ,apoftumes, infamma- tions des mamelles, rompures du fondement, & aux nerfs reffroidiz : car élle refout, elle mature, & fait rompre & cicatrizer. Cuite au mode fufdir,& incor- porceen fain de pourceau ou en greffe d’oye ou en terbenthine, pour la reduire à mode de cataplafme, ellé eft bonne aux inflammations & oppilations.de’ Pamarris , appliquee à mode de peffaire. Sa deco- tion ales mefines vertus : & fiattire l’arrierefais, & ce qui eft demeuré dédans, apres que la femme eft accouchee, Le ius de la racine cuire, prins en bréuua geauec du vin, elt bon aux dificulrez d’yrine, aux crudirez de la’ pierre, aux dyfenteries , {ciariques, ja 60 tremblemens de membres, & aux rompures. Cuite en vinaigre, elle guerift la douleur des denrs, fe la- uant la bouche de fa decoction. Sa graine verde; ou feche, eftant pilee,& demeflee en vinaigre, enleue les eaux blanches de la peau, les en frottant au foleil. Les ferpens n’aborderont iamais la perfonne,qui fera ointe de cefte graine; ancc huyle: & fi eft bonne aux 52 (e] nous l'auôs icy fait pourtrairé : difans en outreque fa graine prinfe en vin au poix d'vne dragme & demie,rompt la pierre des reins ; & la fait fortir, oftantroute difficulté d'vmine, & Gal fimp appaifant fesdouleurs, Galien parlant des guymauues, dit ainf : La guymauue a vertu de refoudre, de lafcher ;, de mi- tigucrles Acémons, & de les ofter, & finalement de marurer les tumeurs &apoflumés difficiles à conduiré à maturité, Quant à fa racine, & fa graine, elles font au relie de mefme proprietéque l'herbe : mais neantmoins elles font plus fub- tiles, plus defsiccaniues, & plus abfterfiues quel'herbe: telle ment qu'elles netroyent les peaux blanches qui fonrimpri- mees en Ja peau :ioint.que la graine eftbonne à faire rom- pre la pierre. La decoëtion de la racine eft bonne aux dyfen- teries!, fux.de ventre, & crachemens de fang: car cleavne cértaine vertu aftringenre, Aloea;ou Bifmaina : François » Bimaue : Iraliens, Bifinalär, QMalna filuarica, © Bon vifi bio: A llémans, Sigmarskrañt : Epaignolz ; Mulisa de Vngria M alua monitefina. AXLAIL Gi HN AwPa La Bimauue, on guyman- ue fansage , ft vne elpece de mauuc fauuage... Elle a les fueilles chiquetees,& appro- &hans! celles’ de J1 verbene. Elle produit trois ou quatre tiges, qui ontl’efcorcecom- mele chanure. Sa fleur eft petite, & femblable àlarofe. Elle ierte cinq ou fix racines blanches , & larges : lefquel- les ont le plus fouuent vne coudee delong. Cefte raci- ne; prinfe en breuuage, en eau, SVR DIOSC. LIVRE IIL 347 caë ; ou en vin, eft fort bonne aux dyfenteries & poudre à canon La femelle a es tiges beaucoup plus min rompures, ces ; &neiette point de branches, auec ce qu’elle ne porté point dé gräine. Tous deux produifent de fucilles fembla- On appelle l Alcea, ordinairement, Bifmalua;ou Mauue; blesaufrefne, moindres toutesfois, plus grefles ,&vn peu où Güymauue fauuage. Celle herbe à fes tiges, fes eurs;& dentelces,fe monftrans plus grandes & plus noires au malle, f& graine du cout femblable à lamauue des ierdins, Maisfes fortansau refte cinq à cinq ; ou fix à fx d'vne feule queue. füeilles font plus chiquetcestcarleurs chiquetures fontfeme Ils n'ont qu'ine feule racine, & neantmoins ayant force blables à celles des fueilles de la grenoillettes ÆEllecroifl és capilläturés, Maïs quät au chanure fau uage;combien qu'on licux-non cültiuez, parmi les champs; lelongdes hayes,des die qu'il croifle en plufeurs licux d’Itale , rant parmi les foflez, & des grans chemins &fentiers.. Aucuns en defaut champs; queemmi les forefts : ce neantmoins y a peu de des ratines de guymauue, vfent de celles:de bifmalua “pour … gensquilecognoiflent:de moyie n'en ay pointencores veu, lin.li17. mollifier & refoudre les apoftumes & tumelr: Pline fait Quant à la graine du chanure, elle opere diuerfément en la 4 mention de la bifmalua préfque en mefine termes que Dio= perfonne,&és poulles. Carelle amortir & efteinr le fperme fcoride:en quoy il monftretauoir tout emprumté-de luy. delaperfonne; en mangeant par trop de cefte graine: & au Maïs particulierement illaloucsrandement contre les def contraire donnant de cefle graine aux poulailles, elle les fait centes des büyaux;,les trémeurs des membres, & fpafines qu? ouuer d'auantage.Ce que l'aÿ moymefme experimenté;leur fontretirerla tete en arriére; donnant à boire fa râcinéen en donnät en hyuer, lors qu'elles n'ounent gueres fouuent, eau miellee:& d’ailleurs Pour refoudre les apoftumes, appli= D'auantage ie ne veux obmettre, que la decottion du chan- Por auoir quantlaracine defflus à mode d'emplaltre. :Aurefteyiene re Vertsayant au preallable bien efpreint l'herbe cuite;pour 45 vers, lelib.7. troune point que Galieñ ait parléde bifinalua; fnon quil en fare fortir leius sdifillee és trous des vers de terre les li.med. l'appelle Mauue fauuage; delaquellcau traitédelémauue fair incontinent fortir fur terre. Par ce moyen les péfcheurs, il parle ainf;:La mauue fauuage refout quelque peu, & mol- quiveulént sefcher à lat gne;ont des vers quandils veulent. lifieleperement. Quant Ycelle desiardins; d'autant qu'elle Ceftedecoétionnefair fulemée fortirles vers de tefre:mais a plus d'aquofité & d'humidité s tant moins a elle de vertus‘ “aufi (felon quedit Pline) diftillee en l'oreille, clle en fait for- Plin.li1o. Mais fon frui&, d'autant qu'il eft plus fec, aufi ef-il plus 2o tir quélque befte que ce foit , qui y éroit entrce. Etdelaon cap3. 4. Egi- vertueux. Egineta parlant de là bifmalua, dit ainfisAlcea eft peut prefümer ; cefte decoction éftre finruliere pour chaîfer Gb.7.. yne cfpece de mauue fauuage. Bueen vin, elle ef bonne aux les vermines du corps de laper{onne. La decoction de chan- dyfenteries, & rongemens : & fignamment fa racine. urc donneé en breuuage cit fingolereau Aux de ventre deg F' bœufs & cheuaux:car elle averru de refferrer : &.de là eft Cannabis : François, (banure, ou, Chentue: Arabes, venu quela poudre de fes fuëilles prinfe en breuuage, cit Scehedenegi,S (snab: lealiens, Canape: Allemans, … eftimeebonneaux dyfenteriés: Saracine euiteencau,& en- duite, molle les iointures retirecs >lesgouttes, &autres ZLamer hanffEjpaignolz, Canthamo. douleurs des iointues. Appliqueefrefchefirles btufleures 2 du feu, & fouuent rechanpee;-de peur qu'elle ne feche,, elle CH AP. CX LP II, fert de remede fouuerain:encore fera-elle plus efficaceà ceft Ê 3 fi cffer, fi eftant frefche on là broye auec du beurre ch vn mor- Le chanure ALPA TMC) ters& qu’on l'applique fouuét. Sonius ou fa decotion mife cft vne plante fort ncccflaire3 © Ganste fondement des cheurux , en fait fortir la vermine. à la vie de lhomme;,pour fai- Galien parle du chanure en cefteforte:La graine de-chanure Gale.bb.7, re les fors cordages. Ses fücil Rs ie ba &eft rues que fon En Fmpl. med. 4 mange en abondance, elle amortitle fperme. Aucunsen ti- les font femblables à celles reñt du ius;lors qu'elle efbverde, & sa feruëtaux douleurs de frefne, lefquelles ONCVNE desoreilles, procedans (commeil me femble) d'oppilations. odeur puante. Ses tiges font Etenynautre pañlage ,1l dit ainfi: Combien que la plante hautes, & creufés. Sa graine du chanure si nu pe àd'agnus caltusi:ce N 2 eantmoins Jeurs gratnesin'ont mefines, proprietez ; ains eft ronde, laquelle RIROLTHE l& : Snébten dbbrenkess carla graine de one fa de difficile femence & le fperme;, fi on digeftion, eftant contraire à l'eRomac & à la celte, & engen- en mâge trop. Leiusdecelte dre mauuaifes humeurs. Toutesfois aucuns la mangentcon : ; fite comme la dragee, qu'on mançe À collation, aprés foup- (0) BCE; q es > 3P gene frefche ; cf bon ex L per, pour s'apprelter & rendreplus gaillars à boire. Carelle douleurs des oreilles , le di- efchauffc fort, tellement quequien prent par trop , elle fait ftillant dedans. Le chanutc, malàlatefe, àcaufe des vapeursqu'elle y fair monter:pour fauuagea les tiges femblables à la guymauueitouref ce qu'auec fa chaleur; elle cit medicinale. Voÿla qu'en,dit 9 Galien. Au dire duquel onspeut ayfément comprendre,com fois elles font moindres plus noires, & plus afpres, bien font fottes les femmes; quidonnent à boire la deco- & font de la hauteur d’vne coudee. Ses fueilles fonr &ion del graine de chanure aux petis enfans. fubiets au femblables au chanure priué:touresfois elles font haur mal. Car rant s’en faurqu'elleles gueriile, que mefmes plus noires ; & plus afpres. Sa fleur eftcomme celle leaccroift & enracined auantage la maladie, de lychnis, tirant fur le rouge. Sä graine & faracine font femblables à celles de guymauue. Sa racine, cuyte, & enduite, mitigue routes inflammations, re- $ © fouttoutestumeurs, & cfparpille les truffes & duril- lons qui viénenc fur les iointures. Sa pelure eftbon- . neà faire cordes. cAnaryr:François, Bois paanr:lialiens Eghelo. eAnagyrts. Seconde, efpece d'Anayyris. Le chanureeft fi commun à toutes nations, quece feroit perdre temps d'en fare plus ample defcription. Cependant, pourcommun qu'il foit , fis’en fert on en beaucoup de be- fongnes, tant à faire cordages , pour fouftenir & tirerles gros faix, & pour regir & conduire les nauires, galeres , ou autres varfleaux ; que pour faire linges & aucrés chofes ne- ceflaires àl'vfage du commun populaire. Mais il éft grande“ ee mentennemi ne larrons & brigans :car par fon moyen ils font le plus fouuent contraints de confefler de leur propre bouche mefmé la verité du faitoutre la corde qui les cflranz gle. ‘Ta qu'vnetise, & ft difingué en mafle & femelle. Le mafle produit defa tige plus grâde quantité de branches, ayant monftre de quelque arbrifleau:re lementmefines que, defon tronc on en fait du charbon, pour s'en ferunrà faire 348 CHANTANT: CXLIX: L'anagyris eft vne plante» haute comime vne ar- bre; quieft fort puante: laquelle a les branches &les fucilles fmblables à l'agnus caftus. Ses fleurs reti- rent à celles de chou. Elle porte fa graine en gouf- fes allez grandes:laquelle eft ronde, dure;de diuerfes couleurs;faire à mode de roignons, & quis’endurcit & meurift quant & quant Jeraifin. Ses fueïilles, lors qu’elles font tendres, eftans broyees &appliquees, repercutent toutes tumeurs. Quant l'enfant ne veut fortir , & pour attirer Parriere-fais, & le flux men- ftrual, il les faut prendre en breuuages au poix d'vnc dragmesauec vin cuit. Prinfes en la mefme forte,elles font bonnes à ceux qui ont courte aleine , & buësen vin.elles feruentaux douleurs dela tefte.On les pend au col des femmes qui font au crauail de l'enfant: mais incontinent qu'elles {ont deliurees , il les faut ofter. L’efcorce de fa racine eft bonne aux chofes quiont meftier d’eftre maturees &c refolués. Sa grai- ne mangce fait fort vomir. Combien que les Anciens n'ayent fait mention que d'vne efpece d’anagyris : ce neantmoins il yen a de deux fortes en Italie. La grande anagyris croiftabondämenten la Pouille, & en la Campaigne, entre la Terracine & Fundi,, aflez pres dela mer : ayant les fueilles femblables àl'Agnus Caftus:les fleurs comme celles de chou : maiselles tiennent enfemble à mode d'vne grappe. Son fruicteft femblable au phafeol de diuerfes couleurs : & eft contenu en certaines gouffes plus courtes & plus larges que celles des phafeols.Celte graine eft rouge, & fi dure, que quoy qu'on ri ne s’attendrit point. Quant à la moindre;les païfans d’alen- tour de Trente, l'appellent Eghelo. Elle fleurift és moys de May & de Tuin, & la fait beau voir és môtagnes:car elle pro- duic vne fleur iaune,& femblable à celle dela precedente,qui neantmoins eft puante. Eftant defleurie, elleiette certaines goufles, femblables à celles de gencfte, qui contiennent yne pate aoiraftre,longuette,faite à mode de phafeols,&eftanc e la groffeur de celle de genefte: Les pañteurs, la mangeans quelquesfois fans y prédre gatde, à mode de legumage;font contrains à vomir de telle forte,que j'en ay veu pluñeurs qui vomifloyentiufques au fang. Le bois de cefte plante eft fort dur , eftant iaune au dehors à made du guaiac,& noir au de- dans. Ce bois dure beaucoup : & parainli les efchallas qu'on fait de ce bois,pour mettre és vignes;font eftimez meilleurs que tous autres efchallas,de quelque boys qu'ils foyent. De cebois auffi onen fair des meilleurs arcs. Toute la vallee d'Ananie, & quafñtoutes les montagnes de Trente font plei nes de cefte plante. Au refte, y a certains modernes; gens de Gefnerus renom (entre lefquels eft Gefnerus de Zurich,hommequi a ÿn libr. de beaucoup leu ) qui eftiment cefte feconde efpece d'anagyris, Anim. quenos Trétois appellent Eghelo, eftre celle efpece d'arbre, Plin.lib.6. que Pline appelle Laburnum:de laquelle il parle en cefte for cap.1g. tele cyprés ; le noyer ; le chaftaignier , ni le laburnum ne Zaburns, Ss'ayment point auprés des eaux. Quant à cefte derniere,elle croiftés hautes montagnes, & n’elt cognuë d'vn chafcun: & a fon boys bläc, & fort dur. Sa fleur a vne coudee de long: de laquelle n’approchent iamais les mouches àmiel. Selon donc la defcription que Pline fait du laburnum, ilme femble qu'on nele peut prendreen forte que foit pour anagyris. Car Pline dit le boys de laburnum eftre blanc: mais l'eghelo a le bois iaune au dehors, & noir au dedans, côme le guaiac. D'auantage l'eghelo fe rencôtre quaf par toutes lestorefts: ou au côtraire le laburnumeeft fort rare, felon que dit Pline. Finalement,les fleurs d'eghelo, qui pendent à mode de grap pe>ne font plus longues u’vn palme : mais celles de labur- num font d'yne coudee He , felon Pline. Joint que j'ay veu les mouches à miel eftre fort friades des fleurs d'eghelo: combien que Gefnerus die qu'elles les fuyent ; & les onten horreur. Etpar-ainfion peut ayfément voir qu'elle raifon Y'ay de contrarier aux fufdits , & la difference qui eft grande entre lelaburnum , & l'eghelo. Toutesfois Géfnerus prent cefte plante pour vneefpece de cytifus dé montagne; fe fon- dant fur ce qu'elle porte fes fucilles trois à trois comme le cyrifus :eftant , comme il dit, aufi facheufe aux mouches à miel que le cytifus. Mais Gefnerus me-pardonnera, ençores qu'il foit homme de bon fauoir:car felon Varro, Columelle, la mette deftremper, elle3 0 AND. MATTHIOLVS &Pline, pour bien attirer les mouches micl, il faut planter du cytilus auprés de leurs ruches , pouree qu'elles fonc fort friandes de fes fleurs. Ceque aufsi dit Galien,patiant du cy- tilussEt certes ie m'efmeruelle de Gefnérus de n’auoir,prins garde à celte proprieté du cyulus;luy,qui doitauoir leurous les bures del'Europe:ainf qu'il apperc en la Bibhotheque qu'itamifeen lumiere.Et par-ainf attendu qu'iln'ya raifon vallable.pour m'induire-à.effimer l'éghelo cttre le laburnum de Pline:ie fuisroufiours demon opinion premiere:c'eft,que l'eghelo ef la petite anagyris;ou bien l'anagyris des monta- nes :.car'ellé cit du tout correfpondante à l'anagyris & en L O fusillesy& enfleurs, & en goufes, &en grainc,& generale- ment entoutes fes marques :ainfiqu’on.peut voir au pour- trait que-nousen auôs icy mis au vif: mefmesaufielleales mefines propriecez,& la mefme.odeur qu'anagyris:car toute celte plante: eft vniuerfellemenc fort puante & d'odeur fa- gyris,dit ainfi : Anagyris ef vn Gall cheufé; Galien,parlant d'anag arbrifleau- fort puant, lequel eft acre,refolutif,& chaud. Ses fimpi. de leur humidité, ne font fueilleseftans verdes ; pour raifon facres:& parainfelles font propres à repercuter routes en- fleures.& tumeurs. Mais eftans feches;elles incident & def- fechent merueilleufmér. L'efcorce de fa racine a quaf mef- mé proprieté. Quät à fa graine elle eft fort fubrile en fes par- 20 ties: mais neantmoins elle prouoque à vomir. Gal.li Æni Bibli que de. ner. CHAT. CL. La cepæa eft femblable KE, au pourpier : mais clle a les A fueilles plus noires, & la ra- SN cine menué. Ses fueilles,bu- es en vin;font bonnes à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte , & à ceux qui ont la vefsie rongneufe: &c principalementquand on les boit auec la decottion de la racine de myacanthon, ou afperge fauuage. Autresfois,en mes Commen- taires efcrits en Italien, i'auoye confeffé n’auoir encores veu la cepæa,& moins auoir enten- du qu'aucuns l'euffent trouuee. Mais depuis ie l'ay recou- uerte par le moyen de M. Jean Odoricus Melchiorius , de Trente , homme fort experimenté en medecine ; pour fon aagc : lequel, pour l'amitié qu'il m'a toufiours monflree , la m'enuoyade Venife. La trouuant donc du tout conforme à la defeription de Diofcoride ,iel'ay fait pourtraire au vif , à fin dé la dôner à cognoiftre à vn chafeun. Galien ne faitau- cune mention de cepæa,;que ie fache : mais Egineta en parle Pay en cefte forte: Cepæa eft femblable au pourpier. Ses fueilles, gi prinfes en breuuage,font bonnes à la gratelle de la vefsie. Sa racine, prinfe enbreuuage, aucc lesicttons de l’afperge fau- uage,qu'on appelle Myacanthinum, eft bonne à ceux quine aifon des empef- 40 peuuent vriner que goutte à goutte;pour r © Chemens qui Y font. eAlfma. CA A PCT: L’alifina,qu'aucuns appel lent Damafonion,a les fueil= les femblables au plätain:ex- cepté qu’elles font pluseftroi tes , “remplifiees ou chique- tees, & recourbees côtre ter- re. Ilne produit qu'vnetiges laquelle eft grefle ; & paflaat vne coudee de haut, ayät des 3 chapiteaux, à mode de thyr- fes,donr on vfôi és Bacchana- les. Sa fleur eft petite; blan- che , & tirant fur le iaune paillé. Sesracines fonrme- nuës, comme celles de Pelle- bore noir: lefquelles fontacres odoranres, & quel- que peu 6o SUR : DROQISE A que peu graffes: Il fe nourrités lieux aquatiques... Sa racine ptinfe en breuuagesau-poix d’vne dragme ou deux;elt fort propre à ceux quiontefté empoyfonnez de 'imbtiago,ou lieure marin;ou bien qui font mor- duz des raines vertes;ou quionvbeude l’opium:Prin fe auflien brèuuage; à part foy} ouaucc femblable poix de graîne de dâuèns’ ëlle"eft bonne aux tren- chees,dyfenteriesaux {palmes & aux deffaux de l'a- martis, L'herbe refferre le ventresefmeur le Aux men ftrual : &ceftantenduiteselle mitigue routes enflcu- res & rumeurs, gzRt Combien que Ruellius & FuchGus, fe foyent affeurer, de bien cognoïftre l'alifma ; & que; leur dire,on l'appelle Ver- ge où Bafton Paftoral, ou plantain d'eau, ou bien Barbe de … forefl:ceneatmoins ce plantain d'eau n'a aucune conuenance auéc l'ahfma defcrit par Diofcoride. Caralifmaa bien les fucilles fmblables au plantain, cftans touresfois plus eftroi- tes,& récourbees contreterre: & ef fa tige fimple;& menue. étain de Mais le plantain de maraisa les fucilles beaucoup plus gran- ras. des que le plantain:lefquelles font dreffees, & appointees à mode dé fers de pique : & eftfa tige fort branchue, & pleine de petits æflerons. Veu doncles differences fi remarquables, ba fjl- qui font entre l'alifma & la barba fyluana, qu'on appelle HA plantain de marais, ce n’eft de merueillesf ie fuiscontraire à leur opinion. Er quant à la plante,dont j'ay ici mis le pour- trait, au lieu d'ahfma, elle mefut premierement monitree à Pragueen Boheme, par Adamus Leonorus, homme fort fçauant & experimenté,;pour fon ieuneaage. Etpource que ie la trouuay du tout correfpondante à .la defcriprion d'alif- ma, ioint qu'elle a. mefme proprieié & vertu , ie n'ay point craint la mettre ici au vif, à An d'enlaifler à chafcun fon iu- s.hib.25. gement libre. Aurefte, Pline eftablit deux efpeces d’alifma, 10. défquellesil parle ainfi: Aucuns appellent l'allfma, Damafo- au plätain:excepté qu'elles font plus eftroites , & plus chique- tees , & remphfiees contre rerre :combien qu’elles ayent les veines femblables. Sa tigeeft fimple,menue,& de la hauteur d’yne coudee: laquelle a fes chapiteaux à mode des chyrfes des Anciens. Ses racines font efpefles & menues,comme cel- les de l'ellebore noir: & font acres,odorite:,& graffes.ILcroift és lieux aquatiques. Il y a vneautreefpece d'alifma:qui croift emmiles forefts, lequel eft plus noir,& a les fueilles plus gran LEb des. Voylà qu'endit Pline. Galien parle d'alifma en cefte al 0.6» forte : Damafonium oualifma. Diofcoride parlant de celle spl. med. herbe en fon troifieme liure, dit que fa racine prinfe en breu- uage,guerit les dyfenteries, reflerre le ventre, & mitigueles 4 fieures tierces, œdemes , qu'on appelle Vndimia. Quant à cela,nousn'en pouuons rien afleurer , d'autant que nous ne l'auons eflayé. Bien auons-nous experimenté » par cas fortuit , que l'eau de fa decotion , prinfe en breuuage, rompoit & diminuoit la grauelle & pierres,eftans aux reins.En quoyilappert qu'elle éft aucunement ablterfiue, LAnnotation. * Ces deux mots, remplifices, ou chiquetees , ne fe treu- uentés Exemplaires Grecs, nien Oribafus, ni mefmes enla traduétion de Marcellus. Parquoy ie penfe que Ruellius ait emprünté ces mors de Pline, comme aufsi1l a fait quafi rou- tela traduttion de cechapitre. f CHAP. CLIl. L'onobtychis a les fueilles commela lentille, tou- resfois elles font vn peu plus longues. Sa tige eft dela hauteur d’vn palme:fa fleur eft rouge,& fa racine pe- tite. Elle croift és lieux non culriuez,& qui fonthumi- des. Cefteherbeavertu,de fon naturel propre;dere- foudre toutesenfleures, &tumeurs,eftanrenduite. But en vin, elle guerift eux qui ne peuuent piffer que goutte à goutte. Enduite auec huyleselle fait fuer la perfonne. Pline dit que l’onobrychis croift alentour des fontaines:8& qu'elle ales fueilles commelalentille, plus longues toutel- fois:fa Aeur rouge, & fa racine petite & grefle. Aucuns prent nent pour onobrychis , celle herbe qu'aucuns appellent Rue Onobrychss. inli24s 16. To nion:& d'autres l'appellent,Lyron. Ila les fuelles femblables 30 k Cheuriere; ou Galega; & que nous appelons vulgairement en Italie, Lauanefc. Mais cefle plante ne tent rien de l'ono- brychis: car elle a Jes fucilles quatre fois plus grandes que celles de Ienrille : & fes tiges de'déux coudees dé long, pro- duifant fes fleurs rouges , & fa racine aflez groffe. Deforte qu'il n’y a apparence de prendre le glans commun , ou lala- uancfe des Italiens,pouronobrychus: Galien, parlant d’ono- Gal. lib, 8, brychis,dit ainfi:Onobrychis a Vertu de refouldre & de fübti fimpl. med, lier.Par-ainf fes fucilles vertes,enduites à mode de cataplaf- me, refoluent routes tumeurs. ‘Eftaris fèches, & buës en vin; elles gueriffent ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte." Mefmes , fi on s'en oint auec huyle, elles prouo- quent la fueur. Bppericum ; François , Mille-pertuis, & Truche- rame Arabes, Resofricon, © K crofaricon: Italiens, Hyperico Perfirata: eAllemans , Sant Lobans Rkraut: Efbaignolz, Coratoncillo, CH A P. CL. Aucuns appellent l'Hy- pericunt ; 4 millepertus, Androfæmon : d'autres le nomment Corion:& d’au- tres l’appellent Chamæpy- tis, pource que fagrainea a l'odeur femblable à la ref- ne. Cefte herbeeftfortbran chuë:& eft rougeaître, & de Ralauteur d’'yn bon palme. Ses fucilles font femblables à celles derue: &eft {a fleur iaunc,& *fémblable au vio: lier: laquelle eftant froyce entre les doigts, rend vnius rouge comme fang:dontelleaprinslenomd’andro- femon. Elle She des goufles yn peu velués; qui font rondes;tirans en longueur,& dela groffeur d'yn grain d’orge:au dedans defquelles y a yne gräiñe noi- reayant l’odeur de refine.Elle croilt és lieux culriuez, & és lieux afpres, Appliquee;elle prouoque l'vrine,& efmeur le flux menftrual. Buëen vin,elle gu crifédes &quartes. Sa graine, prinfeen breu- uage ; l’efpace de quaranteiours, guerift la fciatique. Ses fücilles-enduites auec la graine, gucriffent les bruflures du feu. eAfyram : e Arabes, Afbiracb. CHAP, C LEP Afcyrum, ou afcyroïdes eft vne efpece de milleper- tuys , & n’y a differécequ’en la grandeur: car ceftuy pro- duic plus déietrons, lefquels fonc plus grans & plus bran- chus que ceux d'hypericum, & font de couleur rouge. Ses fueilles font menues, & fes fleurs iaunes. Sagraine a vo gouit de refinc: & eft femblable à celle de mille- pertuis:laquelle, eftät froyce DEN entre les doigts, iette Vn ius rouge comme fang:à.caufe de quoy aufli on l'appelle Androfæmon. Sa graine, prinle en breuuage;en vn fexrier d'eau miellee, ferrgrandementanx fcratiques: gar elle euaçue en grande abondance les füperuirez G bilicufes 350 bilieufes & coleriques: Maïs il fiut toufours conti- nuer d’en boire iufques à ce qu’on foit entierement guery. Onlenduitauffi furles bruflures, & ce autec grande operation. eAndrofemon:; Arabes, Androfman, Androfiomok, AND MATTHIOL VS treuue aufsi és tiges. Toutes ces plantes font pour le iour- d'huy vulgaires & cognues:car toutes jettét leurs fleurs iau nes, és moysde luin & de Juillet : ayans de,point en point toutes les marques que Diofcoride leur attribue. Mais quant à Coris, il n'eft f femblable à fillepertuys,comme eft l'afcy- rum;&landrofemim.Carilne pañle la hauteur d’yn palme: &ales fueillescomme la bruyere, qui toutesfois font moin ? dres & graflettes. Ses branches font rouflaftres : & ont yne cAndre(ägian. odeur fouêue & bonne, Noz herboriftes m'en nt apporté C H'AP. CL, plufeuts plantes? ar elle croift ordinairement en Italie, Androfemon’eft diffe: Brent de l’hypericum & d’a- fcyrum ,en ce qu'il produit fésietrons menuz, & bran- chuz , lefquels font rouges. Ses füucilles font femblables à celles de ruücitoutesfois el- les font trois, voire quatre fois plus grandes: lefquelles froyees entre les doigts, iet- tent ynius femblabie à vin. Il produit à la cime plu- fieurs côcauirez d’aifles, dif polces deçà & dela, à mode d’ailles:à l’entour defqueiles y a depetices Aeurs iaunes, Sa graine eft femblable à celle du pauot noir;laquelle.eft tourerayee & traflee: & eft contenue en certains petits vafes. Ses cimes froyces entre les doigts ; rendent yne odeur fembla- ble à celle derefine. Sa graine pilec,& prinfe en breu uage au poix de deux dragmes, purgele vérre de tous excremens bilieux, & coleriques, Elle eft finguliere aux fciatiques: mais apres auoir efté purgé, il con- uient humer yn bouillon d’eau. L'herbe enduite;eft bonne aux bruflures,& eftanche le fang. = <= > Quär à l'hypericum; pour raifon de fes fucillés Qui font anf Lo pertuifees,on l'appelle millepérruis,&ciles Italiens, Perforata: 20 ge. D'auantage on voit car fes fueilles font routes chargees petits qu'on ne les peut voir qu'en les regardant au folcil. Toutesfois Diofcoride , ni Pline » qui ont efté neantmoins fortfpecülatifs à confiderer par le menu toutes les marques des Simples,n’en ont rien dit, Quant à Pline, il n'ya point de doute qu'il nait erré grandementen la deféription d'hyperi- cum,en ce qu'il dit, que l'hypericum produit de pertuis,lefquels font f car Diofcoride ne dit pas que l'hypericü meurifle auec l'or ge. Biendit-il, qu'il produir vne graine noire, contenueen certaines gouffes vn peu velues!& queccite graine eft ronde, & faire quai en ouale , effant dela grofleür d'vn grain d’or ordinairement que l'orge efl meur fürla finde May : & que d'ailleurs la granie de millepertuys n'éft meure que entre les mois de Tuyllée & d'Aouft. Pline donc s'eft pafié fort de leper'en ceft endroit Brafsuolus au f, encores qu'il foit doûte & fçauant Medecin , $'eft equiuoqué grandement en cefte affaire :eftimat.felon l'intelligence qu'il comprenoiten Diofcoride;les Aeurs d'hypéticum eftre blan- ches. À caufe dequoyil iugel'hypericum commun n’eftre le vray hypericum de Diofcoride; attendu que fes fleurs fonc jaunes : prenant l'hypericumi dont nous vfons, pour rue fau uagerle conf@illant ainf à l'Apothicaire qu'il introduit par- lantauecluy, en fes Dialogues, Mais en cela Brafauolus eft tombé en doubleerreur. Caren premier lieu, Diofcoride dit formellement & expreffement, #95 {20 efaiye »c'eftà dire, ayant fes fleurs jaunes:quoy qu'ait traduit au contraire Mar cellus, à la tradu&16 duquel peut eftre Brafauolus s'eftamu- fe. Sccondement Brafaüolus ne fe peut excufer d'erreur, pre- nantl'hypericum pour rué fau uage:car Juy mefme ayant mis en oubli ce qu'il en auoitdit, fe condamne für la fin de fon li : h V1. ure, déclarant à fon Apothicaire Ja maniere de faire l'huyle Cors., CHAP CL d'hypericum:prenant pourafcyrum, noflre hypéricum com- Coris; qu'aucuns appel- mun,qu'on appelle nullepertuys. Au refte, Meffieurs les Re- , lent Hypericos,eft vne her- be ayantlesfucilles fembla- elles font rouges, & moin- dres, & plus grafles que cel- les de bruyere. Elle ne pale la hauteur d’vn palme: &a vne odeur bonne , fouëfue, & forte. Sa graine, prinfeen breuuage, fait vriner , & ef meut le Aux menftrual. Buë en vin, elle eft bonne aux pointures des afaignes pha- Janges, & aux {ciatiques, & aux fpafines qui fontretirer les nerfs & la refte en ar- riere. Enduiteauec poyure, elle fert aux friffons : & bles à la bruyere: routesfois 40 Ja premiere efpece de rue fauuage. Mais fo uerends, qui ont commenté Mefué , me pardonneront fi ie fafthe vn peu leurs Paternitez,leurremonftrant leur erreur, en ce que fuyuans Brafauolus ils prennent l'hypericum pour pource que nousles auons vn peu teflonnez au chapitre de larue , tant par rai- fons que par autoritez irrefragables,ie pafleray outreremet- tant tout ftudieux Leéteur audit chapitre, s'ilen veuteftre informé d'auantage. La millepertuys a vne vertu aperitiue, refolutiue,conglutinatiue, & corroboratiuc. Sa graine prinfe en vin; fait fortir la pierre, & fert de preféruatif contre les ve- nins:& d’ailleurs fon herbe,ou la graine meme (ert de reme- de fouuerainaux morfures des beîtes venimeufes , ou beut, ou appliquee.Quelques vns font grand eftime de l’eau qu’on difille de l'hérbelors qu'elle eft en fleur, contre le haut mal & paralyfe. La farine de fa graine prinfeeniusde polygonurm cft bonne à ceux qui crachentle fang : &en outre ben en vn bouillon elle lafche le vêtre.Ses fleurs & fa graine ontvne merucilleufe proprieté & vertu de confolider toutes playes, exceptécelles de la tefte : & à c’eft effer l’huyle dans lequel on aura long temps fait deftremper au folei! fes fleurs > & fes fà graine noire, Plis lib &en gouffes:laquel'e meurit auec l'orge, & au mefme temps: çap.8. gouffes pleines de graine, eft eftimé fort fouuerain : & fera rendu plus efficace, y meflant d’huyle de poix, ou de rerben- thine. Mis de par foy fur le ventre, ileftbon aux caqueflan- gues:& tue la vermine du ventre ,en prenanr en breuuage vne cuéilleree. Quelques vns ont laiffé par efcrit,que les dia- bles haïffent f fort l'hypericum, que du feul parfum que l'on fera aux lieux ou ils habitene, ils s'enfuyront:& pource au ff ls nomme-on, Chafle-diable. Galien,parlant d'hype- Gall, 8 6Oricum,dit ainfi: L'hypericum eft chaud , defsiccauif, & fubuil fr:pl. med en fa fubflance : aufsi efmeut-il l'vrine, & le Aux menftrual, Mais, pour ce faire, il faut vfer du frui& out entier, & non de la graine feule. Ledir fruir,eft3t vert, & enduit auec les fueil- les, cicatrize toutes playes & vlceres:& mefmes les bruflures du feu. Eftanc fc, & puluerifé, il guerira tous vlcereshumi- des & pourriz. Aucunsl’ordonnent en breuuage aux fciau- Gal. lib.g ques. Trem parlant de l'androfzmum, en yn autre pañlage, Frnpl.med il dit auec huyle,elle donne fecours aux fpafmes gsedeus, * Depuis g#'on appelefÿ frnes Opi$}hotoniques #, Saracine,cuite iufques x la en vin, & prinfeen breuuage : foulage grandement fn nef trou ceux qui ontle cœur failly:mais il faut bien couurir le meren quel- patient, pendant qu'il beuura ; car ilrombera tout mp Re > & par ce moyen recouurera fon agilité premiere. Selon qu'on peut voir au difcours que Diofcoride fair ici, hypericum,afcyrum, & androfæmum fe treuuent eftre quafi mefmes plantes. ‘outesfois il ya quelque différencequ'on peut remarquer en leurstiges & fueilles : car les fueilles des vas font plus rouges, & les autres plus verdes:d’aucunes font plus grandes, & les autres moindres. La mefmedifierence fe SVR DIOSC. ilditainf:Androfæmum produit plufeurs icttons:& cft diui fé en deux efpeces : dont l'vne s'appelle Afcyrum,& Afcyroi- des,qui aufii eft vne efpece d'hypericum : & l'autre cft appel- lce,d'aucuns, Dionyfas, Leur graine eft laxatiuc. Quant aux fueilles , ellesfont moyennement abiterfiues, & deficcatiues: tellement qu'on aopinion qu'elles foyent bonnes aux bruf- lures,Cuites en vin gros & rude,elles rendent leur deco&ion fort bonne à fouder playes. Quant à Coris, ie ne trouue point que Galien enait fait mention. eAnrotatien. * Pource que les Exemplaires communs de Diofcoride ne font aucune mention du violier: plufieurs font d'opinion ; © l'odeur de pin. Latroi qu’on le doiue ofter des traduttions.Toutesfois 1e n’y trouue grande raifon : car Oribañus dit expreflement, que l'hyperi- cum à la fleur jaune, & femblableau violier. Jointquonne vitoncques fleurs plus femblables que celles d’hypericum & celles du violier jaune. Quant à moy ray misen ma tradu- &ion fimplement , violicr, à fn d'ofter toute la difficulté que pourroit caufer la traduétion de Marcellus. eAnnotation. * Les Exemplaires Grecs imprimer, ne mettent le chapi- tre fuyuant à la fin de ce troifiefme Liure:ains le mettent fur le fin de l'œuure parmi les chofes qu'on eftime auoirefléad- iouftees à Diofcoride.Quant à moy fuyuant la traduétion de Ruellius, & m'arreftant à vn certain Diofcoride efcric à la 2° main, qui eft vieil & ancien, j'ay mis icy le chapitre fuyuant. Aingas À biga.fine Ibiga:Grecs, (hamapi 195:Fran- gois, lue mufeare,on,( bamepreeos : À rabes, Ha- mefitheos, © (hamufithius : Allemans ,T elençer T'elieber : Iraliens, Cham: piryo: E Paignolz s PES nilho, CT na arthetice, Tue mufcatepremisre, Tue muftate feconde. CHiABsbi (LA L'iue mufquecelt vneherbe rampant, & fe cour- bantcontre terre. Ses fucilles font femblables à la pe- titeiombarbe : mais neantmoins elles font plusme- nues de beaucoup &plus grafles, & fi font cotton- nees. Elles font commeentaffeesalentour des bran- ches, tanty a de fucilles : & ont vneodeur retirant àf celles du pin. Elle produit vne petite fleur iaune, ou blanche : & 2 les racines femblables à celles de cico- ree. Ses fucilles » prinfes en breuuage fept iours du- rant,gueriffent de la iauniffe : &continuees quarante jours aueceaumillecelle gueriffent les fciatiques.On les ordonne fpecialement aux difficultez d’vrine , & aux deffeŒuofirez du foye,& des reins : & fontoutre cela fort conuenablés auxtrenchees duventre. En Heraclee de Ponte onbaille à boire la decotion de cefte herbe » pour contrepoyfonà ceux quifontem- poyfonnez d'aconirum. Onlenduit auf > pour ceft effect , ayant incorporé ladite decoction en gruotte feche. Reduite en poudre, & prinfe à mode d pilul- lessauec vnefigueellelafchele ventre.Incorporeeen miel, refine, &efcume de bronze elle eft laxatiue, 6 40 LIVRE II. 351 Appliquee auec miel , elle attiretoutes les deffcŒuo-- fitez & chofes peccantes, qui font en la matrice. Elle refoulc les durtez des mamelles, & foude routes playes.Enduireauec miel,elle reprime les vleeres cor rofifs. Il ya vneautre efpece d’iue qui produit fes branches, ou iettons de la hauteur d’yne coudee, lef- quels font fort menuz , &recourbez à mode d'yne ancre. Elle a les fucilles femblables à la precedente:8c eft fa graine noire, & fes fleurs blanches. Elle a auffi ficfine efpece;eft le mafle. Elle eftpcrire, & a les fueilles menues, blanches, & rudes. Satigeeft afpre & blanche. Ses fleurs fontiaunes ; & porte fa grainc aupres de fes ailes. Elle fenclepin, comme les autres. Ces deux dernieres ont les mef- Ines proprietez que la premiere : maïs elles ne font fi efficaces en leurs operations. Pource que l'iue mufquee retire aucunement aux fucilles & à l'odeur du pin ,les Herboriftes l’appelient Tue Arthriti- Z1e«Ar- ue:car aufsi elle eft fort bône aux fciatiques, & à toutes gout- thritique. tes, & douleurs des iointures. La premiere efpece d'iue muf- quee elt fort cômune, Elle e traine par terre,iettant de fueil- les longuettes, eftroites , rerirans à celles du rofmarin com- mun;eflans toutesfois moindres, plus molles, & reucftues de bourre blächaftre, & enrañlees à l'entour des bräches,lefquel- les font minces & foupples,ayans la forme & l'odeur du pin: d'ou vient aufsi qu'on l'appelle Chamæpitys, c'eft à dire pe- tit pin. Ses fleurs reluyfent par toute la ge,eftans de couleur jaune, & petites & minces. Ses racines font longues d'vn pal- me,ayans plufieurs capillateures. Elle prouient en eux mai- gres & fablonneux, & principalementéslandes. Ellcavn gouft amer, accompagné d'vn bien peu d'acrimonie, & qui aufsi eft furmontec par l'amertume qu’elle a. Et pource oclt-elle chaude, incifiue, & fübriliante,abferfiue & mundifi- catiue. Quant à la derniere, peu de gens la cognoiffent. De celle du milieu, ie nela vis iamais:combien que 'aye feuuent veu la derniere. Au refte, l'Alleman de Brafauolus fetrom- oit grandement , lors qu'il difoit l'iue mu (ques eftré appel- en Alleman, Vergifl-mein meht:car celle queles Allemäs nomment ainf, laquelle n'eft defa fort cognue depuis que ie demeure auec eux, neretireenrien à l'iucmufquee. Tou- tel’herbe, auec fes fleurs & racines,reduite en poudre, & prin fe au poix d'vne dragme , auec quatre dragmes de terbenrhi- ne, l'efpace de quarante iours , guerit les iciatiques. Frefche cuite en vinaigre, & prinfe en breuuage, elle fait fortirl'en- fant mort au ventre de la mere. La decoétion de toute la plan te prinfe fouuent en mielrofat, ou vinaigre miellé eft fingu- liere à toutes affRétions du cerueau,nerfs &iointures,proue- nans d'humeurs coleriques ; comme au haut mal, paralyfes & gouttes. On fait de conferue de fes feurs,de Jaquelle fi les paralytiques vfent tous les foirs au poix de deux'dragmes;de- uant que s'aller couchersils s’en tronuerôt merucilleu fement bien. Ce medicament fera rendu pluseficace, fi l'on prend deux dragmes de cefté confrue,cuitesen deux ferupules d'a- corum commun,& autant de fleurs de fauge. Au mefme fier l'on prepate de pilullés d'iue mufcate en cefteforte,Prens iue ® mufcaté, betonica, ftechados, fleurs de rofmarin, dechafcun vne dragme :turbith, vne dragme & demie: agaric,vne dra- gme:coloquinthe,demiedragme: gingembre;fel minetal, de chafcun dix grains : rheubarbe, vne dragme & demic : nard Endiqhfept grains: poudre d'hiera fimple,demi once: diagri- dium, vne dragme. Broye en vn mortiertout ce qui fedoit broyer: puis l'ayant reduit en mafle aueciusd'iue mufcate, faits en de pilulles, de chafque dragmeneuf. Si le patient en prend tous les iourstrois deuant qu'aller dormir, ilfe fentira Lo) grandement foulagé.Galen,parlant de cefle plance,dit ainf: Ga. be, Le gouft de l'iue mufquee eft plus amer ; que fort & acre. fmpl, med. Quant à fes operatiôs,elle purgcenefle&,& nettoye les par- ties nobles, plus qu’elle ne lesefchauffe.Ec par-ainfi elle ft fin gulieremét bonne à ceux qui font fubiers à laiaunifle, &c aux oppilations de foye. Prinfeen breuuage ,ou appliquee aucc 6 miel, elleefmeut le flux menftrual. Elle eft forr bonne aufsi pourfaire vriner. Aucuns l’ordonnent en breuuage;auec eau miellee,à ceux qui font trauaillez des fciatiques.L'herbe ver- de foude les playes,pour grandes qu’elles foyent,& guerit les vlceres pourrir. D'auâtage,elle refoult les durtez des mamel les.Elle eft deficcatiue au tiers degré, & chaude au fecond. FIN DV TROISJESME LIVRE, [Er LES E, ANDRE MSP ROROE MATTHIOLVS. MEDECIN SENO1IS, Sur le guatrie{rne liure de la mariere medicinale de Pedacius Dio {coride Anazar been. PRÉFACE. es: A es Betonica,fine,V'etonics : G recs, CeStron: Fran COS Bernyne: Arab, ChaStara: Iraliens ; Betonica: Allemans, Beronien: E Paignols, Bretenice. Serrarale, étoyne, CH AP. Te Le ceftron, qu’on appelle Plychotrophon, pour- çe qu'il croift ordinairemét €s lieux humides, & que les Larins nomment Beronica: eft vneherbe quiictre se clle chofes aromatiques, des huyl lures precedens,trefcher Arce, nous auons parlé des es,arbres,onguens,beftes,blez, herbes po- tagieres,racines,ius herbes, & graïnçsien ce quatrie{me nous parlerons de la reite des herbes & racines. s’en feruir À plufeurs chofes. Ses racines font me- nues,comme celles de lellebore:lefquelles,buës auec au miellec,fonr vomir les Aegmes.Ses fueilles,prin- fesau poix d’vn denier, auec eau mieliee, font bon- nes aux rompures, aux {palmes , & aux femmes fu- iettes au mal de la mere, & pour relafcher les eftouf£- mens de lamartis, Prinies en breuuage, au poix detrois dragmes ,en vn fextier de vin > elles font fin- 40 gulieres contre les morfutes des ferpens, L'herbe aufli eft fouucraine aux playes faires par les ferpens, appliquee defius, Prinfe en breuuage , au poix d’vne dragme, elle ferc de conticpoyfon. Si on enboità ieun , la poyfon qu'on prendroit apres ne fera aucun mal. Elle fait vriner, & lafche le ventre. Buë auec d’eau, clle eftbonneau mal caduc, & à ceux quiont perdu le fens.Prinfeten breuuage auec vinaigre miel- lé, au poix d’ine dragme, elle eft bonne aus deffe= ctuofitez du foye & de la ratte. Elle aide à Ja dige- rottion,fionen Prentapres fouper, à la groffeur d’yne feue ; auec miel cuit, : Prin{e en la mefme forte, elle eft bonne à ceux qui font des rors aigres & puans, Mangeant l'herbe; ou fon ius ; elle gtt finguliere à ceux qui font fuicrz au mal d’eftomac; beuuant auec cela du vin trempé. Prinfeen breuuage, au poix de trois oboles,en vn cyathe de vin trempé, ellecitbon- ne à ceux qui crachenc le fang:& auec d’eau, elle fert aux fciatiques , &aux douleurs des reins & de la veflie. Aux hydropiques eftans en fieure, on l'or- c6c donne en breuuage , au poix de deux dragmes, en eau miellec : mais s'ils ne fonc en fieure, on la leur baille en vin micllé. Elle refouir ceux qui ont Ja jaunifle. Prinfe en breuuage au poix d'yne dragme, auec du vin, elle efineut le flux menftrual. Bué au poix AND) MANIET) SV R DIOSC LEVRE III poix de quatre dragmes, en dix fextiers d’eau miel- lce,elle purgeleventre. Aucc miel, elle et bonne aux phthifiques ; & à ceux qui crachent pourry. Pour garder les fucilles, on les fait fecher, & les pile-on;, puis on les meten vn pot de terre qui n’a point ferui. La betoyne eft cognue d'vn chafcü:& eft cefte herbe douce de grâdes vertuz & proprietez. De forte que en Italie, quand on veut bien eftimer vne perfonne, ils dienc , qu'il eft auffi vertueux que la betoyne. Antonius Mufa, Medecin de l'Empereur Augufte, a fait vn craité expres de la betoyne: auquel, entre autres chofes , 1len parle ainf : La betoyne croiftés prez , & és montaignes nettes , & ombrageufes , au- res des arbres &arbreaux. Elle contregarde & lesames & É corps des perfonnes : & mefnès garde ceux qui vont de nuyt,detous charmes, & dangers. Elle preferue aufli les lieux {acrez , & les cimetieres des efprits malins, & des vi- fons eftranges : & finalement cefte herbe eft fainte en toutes chofes. On l'appelle Ceftron, & Pfychotrophon : car elle croiftés lieux froids , produifant fes racines menues, & vne tige mince, & quarree, & qui a plus d'vne coudee de haut. Ses fuilles font odorantes, & faites à mode de fueilles de chefne. Elle porte fa graine à la cime de fatige ; à moded'vn elpi, & comme la farriette. Toute la plante elt douce de grandes vertus. Caren premier lieu , eftant pilee , & appli- quee aux playes de la tefte , elle les foude fort prompte- ment, Ce que toutesfois elle fera plus efficacement ; fi on la change, & rage de trois iours en trois iours. On dit d'a- uanrage, qu'elle eit fi vertueufe, qu'elle attire les os rompuz. La fomentation dela decoétion defes racines, cuites eneau, iufques à la confumption de la troiliefine partie, fert grande- ment aux douleurs des yeux: ce que aufsi fontles fueilles 2 10 353 vieux , elles font bonnesaux rompures., & à ceux qui font tombez de haut. La betoyne prinie à ieun, garde d’enyurer. Souuent bué en vin, elle guerift laiaumifle. Incorporee en graifle de porceau, elle guerift les anthrax. Buc au poix d'yvne dragme, auec vinagre miellé , elle delafle ceux qui fontlas & rrauaillez du long chemin. Elle rend l’appetit: & recree ceux qui font fubiets au mal d'eftomac. Elle eft con- traire aux poylons, & aux venins des ferpens & de tou- tes beftes venimeufes & enragees, & à leurs morfures , tant prinfe par la bouche, qu’appliquee en dehors , à mode de cataplafme. A ppliquee auec fel, elle guerit les vlceres ca+ uerneux. Bucen vin, elle efmeut le flux menftrual. Prinfe en breuuage , & principalement la decoétionde fes racines, clle ee les douleurs des gouttes. Autant en font les fueilles broyces,& appliquees. Quelques yns nomment la betoyne,Serratula,c'eft à dire dentelee, à caufe de fes fueilles qui font dentelees en leur circonference. Mais la ferratula, Siprarula. laquelle nous auons veucen Bohemeés forefts &prez, & de laquelle nous auons ici mis le pourtrait, eft bien differente à la betoyne. Car fa tige eft de couleur tirant fur le purpurin, mince, & branchue.Deuant quefe ietteren tige,elle porte de fueilles femblables à la betoyne, dentelees tout à l’entour fort menu:lefquelles prennent puis vne autre forme,retirans quaf itre la grande Valerienne : defquelles celles qui © apparoiflent en la tige, font beaucoup moindres & pluscour tes. Ses fleurs fortent au bout des branches de petitesteftes, eftans purpurines.Sa racine eff fort diuifee,& capilleufe,com me la petite Valerienne. Les tainturiers en font grand eflime DORE taintures. Prinfe en breuuage en vin purelle eft onne à ceux qui font tombez d'enhaut, & font rompus:car elle eft fort propre à refoudrele fang qui eft forti hors des veines.Cuite en vin &appliquee;elle mondife les vlceres, les incarne, &cicatrife. Fomentee,elle éfte les douleurs des hæ- morrhoïdes. Ses fucilles & fa racine broyees enfemble, & ap- pliquees à mode d'emplaître.font fingulieres aux boyaux qui broyees, & appliquees fur le front. Leius tiré des fueilles toutes feules,ou biéapresles auoir trempé en l'eau, & diftillé és oreilles, tiede, auec huyle rofar, appaife les douleurs d'icel- 39 defcendent.Galien parlant de la bétoyne,dit ainf:La betoy- Gal. bb.7. ne,que les Grecsappellent Ceftron,ou Pfychotrophon,& les fimp.mel. Latins Betonica,a vne vertu incifiue, felon qu’on peut co- les. Ledit ius prins en breuuage , au poix d'vne dragme, en quatre cyathes d’eau chaude, euacue par le bas toutlefang fuperflu qui trouble la veuë :de forte que les fueilles man- gecs aiguifent la veue. Pilees auec vn peu defel, & mifes és narines, elles eftanchent le fang quien fort. La deco&ion de la betoyne, faite en vin vieux,ou en vinaigre,ap aife la dou- leur des dents , fon s’en laue fouuent la bouche. L'herbe prinfeen breuuâge , auec eau tiede, ef fort bonne à ceux uiont courte aleine, & qui vont toufours foufflant. Ses fueilles incorporées en miel font fingulieres aux phchif- ques, & à ceux qui ont vne toux pourrie, & qui crachent pourri. L'herbe mangeetrois iours durant au poix de qua- 4 tre dragmes , ou buë en quatre cyathesd'eauclere ; & ref- che, appaife les douleurs de l'eftomac: & fi l'eau eft chau- de , elle mitigueles douleurs du foye. Cuiteen vin, elle eft fort conuenable aux defectuofirez de la ratre. Prinfe en breu üage, au poix de deux dragmes, auec vin miellé,elle guerit le on des reins: & prinfe au poix de trois dragmes ,auec vin vieil, y adiouftant vingtfept grains de poyure ; elle eft fingu- liere aux douleurs desreins,& descoftez. Bucen deux cya- thes d'eau chaude, elle appaife les trenchees du ventre, & les coliques pafions : pourueu qu’elles ne procedent d'hu- meurscrues & indigeftes. Quatre dragmes des fueilles bués en huit cyathes d'eau miellee,lafchent commodement le ven- tre : & les beuuant auec du vin , elles gueriffent les coliques Î pafions, procedans de l'inflammation du colon: La be- toyne ; prinfe à mode d'eleétuaire ; neuf iours durant, gue- ritlatoux. Prinfe en breuuage, au poix de deux dragmes, en quatre fextiers d'eau chaude, y adiouflant vne dragme de plantain, elle guerit les fieures quotidiennes :mais il la faut prendre quand on a l’accés. Elle faitle mefme és fieures tierces, yadiouftant femblable poix de pouliot. Selon cefte mefne ordonnance, elle gucrif aufsi les fieures quartes, prinfe au poix dé trois dragmes, en quatre fextiers d'eau chaude, y adiouftantvne oncedemiel. Ellerompt la pier- re Labetoynebuëeneautiede,eft fort bonne aux hydro- piques. Prinfeen breuuage ; au poix de deux dragmes ; en eau chaude , ou en vin miellé , elle fait deliurer foudain les femmes qui font au trauail d'enfant : & appaife les tren- chees & Ra ee de l'amarris , qui procedent de froideur. Les fueilles broyees, & appliquees, foudent les nerfscoup- pez, & feruent aux paralytiques. Bues au poix de trois dra- mes, trois iours durant;auec laide cheure;elles eftanchent ke crachement de fang : & prinfes auec mefine mefure de vin (o) gnoiftre à fon gouft: car l'herbeeft amere, & vn peu acre: ce qu’aufsi elle demonftre bien en fes operations particulieres. Car elle rompt les pierres qui font és reins , & néttoye & ab- fterge le poulmon;la poiétrine, & le foye. Elle efmeut aufsi le flux menftrual: & eftbonne au mal caduc, & aux fpafmes &c rompures : & enduite, elle eft bonne aux morfures de toutes beftes. Finalement prinfe en breuuage;elle cf fingulicre aux fciatiques, & aux eructations aigres. Britanica. CH AP. 11. Britanica ou Vetonica ales fueilles femblables à la parelle,ou ozeille fauuage:toutesfoiselles font plus noires & plus velues,& fontaftringentes au gouit.Sa racine eft menue & courte. Elle produit vne tige pe- tite. On fait du ius de fes fucilles, lequelon fecheau foleil,ouau feu.Il a vne vertualtringente:& eft fingu lieremét propre aux vlceres corrofifs tant de la bou- che; que de la gorge, & amydagles. Ileft bon auf à toutes chofes qui ont meftier d'aftriétion. Combien que Ruellius die la britanica eftre communeen Italie, & qu'on l’y appelle Piantamano :toutesfois ie n’en- tendiz jamais en Italie, que Piantamano veut dire, & moins ay entendu qu’on ÿ peut recouurer la britanica, Pline neant- Plin.Bb.2$, moins fait grand cas de cefte plante : de laquelle:il parle ainfi: cap.3. Czæfar Germanicus , eftant en la Germanie, outre leRin, & fafant marcher fon camp le long dela marine ,trouua vne . = , . PT n certaine fontaine d’eau douce : de laquelle tous ceux qui Fofine far en beurent , les dents leurtomberent auant que fuffent deux/4#t tomber ans ;» & eurent tous les jointes du genoil denouces. Les/es deritss Medecins appelloyent ces maladies, Scomacacé, & Sceletyr- bé, Aufquelles maladies on trouua par experience,la britani- © caeftre fort propre,pource qu’elle n’eft feulementhonneaux nerfs & aux maladies de la bouche : mais qu'aufsi elle ef fin- uliere aux fquinancies, & contre les ferpens.Elle ales fueil- les longues & noires,& la racine noire.Sa fleur cueille,;auant qu'on fente point de tonnerres, & mangee,afleure la perfon- ne,ainfi qu’on tient pour certain. Les Frifons nous monftre- rent cefte herbe : car noftre camp pañfloit par leur païs. Voylà qu'endit Pline. G 3 Biflerta. LU AN D.:MAÏTTHIOL VS difficiles à guerir : & repriment les vlceres corrofifs, & qui i mangentlesparties faines, La poudre de fa racine ofte tous Aurefe, yen 2 plufieurs qu vomiflemés, & foulage ceux qui crachentle fang : & prinfe en RU TT britanica En de la grande confolida,elle eft bonne à ceux qui font rom herbe, A4 on appelle cômune- pus, & qui font tombez d'enhaur. Car elle a vertu &de gue- ment, Biftorta, pource que fa ra rir les ruptures intrinfeques,& de refouldre Je fang caillé hors a eff toute retortillee. Mais des veines. Mife au creus de la dent auec vn peu d’alum & de ils s abufent. Car encores ee pyrethre,clle en ofte la douleur,& reftraint les defluxions des le biftorta ait les fucilles fem- humeurs.Les racines de biftorta font {pecialemét bonnes aux blables à la parelle:ceneäemoins morfures des férpens venimeux, d’ou vient qu'on l'appelle, elles es cas Fe A KE Serpétine. Mais pour retourner à noftre britanica;nous met- a se mL o FrOns en auant ce qu'en dit Galien,lequel en parle ainf :Les Gul SOA Dre g& fucillesde britanica font aftringentes , & propres à fouder Fm la fueille. D'a de, Playes. Elles font femblables à Ja parelle:mais elles font plus au dos de la fuei AAA EN ET noires & plus velues.Leur ius aufsi eft aftringent. Pour cefte la racine de se RT “caafe,aucuns le fonc cuire pour Le garder,cômechofe fort fin pu Pan Ep guliere à l'eftomac:car melînes il peuc guenir les pourritures mere ché farfon ven. Jui fonc dedans. Voylà qu’en dit Galien. Finalement il faut Fe ALT UNE HU GRR noter;qu'’en certains exemplaires de Diofcoride;apres ce cha : : ; : ARS ut : s x comme Pline dit celle de britanica eftre. RM ourdi. Pitrede ne tas a Se Betonica. Poe re rcfoluement qu’elle eft Ja biftorta, dile prouient és hautes tee ne te AANdS iubte a té montagnes auec de fueilles pointues à leur premiere iflue, & vi en 5 en An fi one pe Lime rouflaftres , prenans en apres la forme de celles de la parelle, r : AL ecin de l'Empereur Augu ke be SIC nie : : 2Y Youu ici mertre,ni moins m'amulér à le commenter. horfnis qu'elles font plas Lfces, & de la partie de deffous Pur 30 purines,& faites à ondes à l'entour. Sa tige eft ronde,mince, & de la hauteur d'vne coude, produifane de fucilles Te Lyfimachiasfine Salicaris: Alemans, V veiderich, coup plus petites que les autres : & vne leur à fa cime, faire à ! Ê : . : , mode d’efpi, de couleur rouge tirat fur le ES d'ou fort Lifimachia premiere, Lifimachia fc nde. vne graine femblable à l'ozeille,Sa racine fem le de prime fa- ce cftre comme celle d’vn roftau , & neantmoins cft rendre, pleine deius, & eñtottillce comm'vn ferpenc, eftant couuer_ te d'vneefcorce noiraftre, & ayant vne poulpe rouge, & d'vn gouftadftringent. Elle Prouient en grande abondance en Boheme, & principalement és montagnes qui limitent le Royaume de Boheme de Silefe, & d'ou Îc Acuue Albis prend fa (ource. k : o AE Tormertila, fine A cptaphyllon: F rancois, Tormen. À _ tille: A lemans, Tormensill. EX ; PS) D'auantage, y en a plufieurs A NP) © qui dient la tormentille eftre AIR vne efpece de biftorta : non Nul Pource SEM) deux plantes NW NU foyentfemblables » Mais pour Ge > AT] (2 A dece qu'elles ont Era mes propriecez.Et pourceque incidentaleméc nous fommes tôbez fur le propos de tormen 3 i ulla : & que d'ailleurs on faic4o La Lyfimachia , qu'’aucuns appellent Lytros, pro- grand éas de cefle plance,pour duir fes tiges menues,branchues, & delahauteur d’v- Nz cien ay bien voulais ve | ME Fr fois plus. Elle iette fes füeilles mot en paflant.La cormentille … neud par neud;lefquelles fonc menues,& faites à mo dôc a les fueilles moindres DE de de celles de faux:ayans vn gouft aftringét. Sa fleur rés de la ES ef rouge; ouiaune. Elle croilt és lieux aquatiques & & que es ont epc Cnteleures à 4 F ‘ . a + mn + l'entour:d'où on l'appelle, Hepcaphyllon.Sa racine eft petite, marelcageux. Le ius des fucillesspour fre aftringér, nodeufe, amaffe, rouge, &aftringente au gouft. Ses tiges cftanche les crachemens de fang. Clyfterizé,ou prins font menues & rougeaftres : & produit fes fleursiaunes:de en breuuage >ileft bon aux dyfenteries. Appliqué à forte qu'on le peut dire vne efpecc de quintefueille. Les her- mode de peffaire, ilarrefte l'abondance du Aux men- boriftes affermét, pou l’auoir efprouué, la tormentille auoir les mefmes propricrez que la biftorta. Toutes deux donc prinf © RE L herbe eftanchele fang du pezsen eftoupanc fes en breuuage, font porter l'enfant à termesou cnduicesfur d’icelle les narines : & eftanche pareillement le feng Les reins & le ventre,auec vinaigre. Bués aueciusde plantain, des playes. Son parfum eft fort & puant:éc par-ainf elles fônt retenir l'vrine à ceux quinela peuuene tenir, Elles ilchaffe les ferpens,& fair mourirles mouches. arreftér le flux menftrual, pourueu que {a femme foit iufques au nombril, en leur deco“ion. Autant en font elles (mais le Pline ditla Lyfimachia auoir prins fon nom du Roy Lyf- plw.1.: tout fe doit entendre des racines) eftans broyees, & INCOrPO— machus,qui premierementlamiten œuure:& en parle ainf: cap.7. recs en miel, & fpica nardi, & eftans enduitesfurleventre, & Le Roy Lyfimachus inuenta premicrement l'herbe Lyfima- 5 fur le penil. Elles efâchentle fang des playes;les faupoudranc chia,duquelaufsi NT ee Erafiftratus fait grand FT de leur poudre, Leur poudre defmeflee en glairc,ou aubin casde cefte herbe, Ses fucilles font verdes , & femblables à d'œuf, rofti fur vne tuyle rouge; &par-apresprinfeenbreu- celles de faulx : &eft fa fleurrouge. Cefte herbe produit fes vagc;reflérre les vomiffèmens des humeurs coleriques.L'eau jetrons droits & branchuz »lefquels ont vne odeur forte & defdites racines paffes par alembic au balneum Mariz ,ou go puante, Elle croift és lieux aquatiques, Sa vertu eft telle,que leur deco&iô,prinfeen breuuage;refifte à toutes poyfons. Et la mettanr furle ioug des beufs , ou autres beftes atrelees, de là eft venu,que la tormentille a prins fi grand credit, qu'on quine fe veulent accorder à tirer,elle les rend paifbles,& ac- fait des medicamens de fa racine contre la pefte. Toutes deux cordans, Voylà qu'en dit ES pour Lyfima- gueriffent les dyfenteries, & foudent les playes:&principale- chia, la Corneole > dont lestainturiers font leur verd , apres Corscole ment celles des inteftins,&des Parties nobles:& cenonfeule- auoir baigné leurs draps en guefde ,ou paîtel. Noz taintu- mentles appliquant aufdites playes,;mais auffi les prenans en tiers Tofcans l'appellét Cerretta,ou Braglia. Ceux de Frioli breuuage. D'auantage,elles gucriflenr les vlceres rebelles & la nomment Cofaria. Mais le bon Ruellius,à mon iugement, faut. SVR) DONS CS: EPV RE'VIIL. faut, Car la-corneole a lestiges & les fueilles comme le lin, combien qu'elles foyent plus grandes, & n'a les fueilles com- me le fux. Sa fleureftiaune:& eft fa graine contenué en cer- taines gouffes , comme la genefte. Elle croift parmi les pre: & n'a aucune aftriétion au gouft , pour le moins dont ie me foyeapperceu. D'autres prennent pour Lyfimachia;vne cer- taine pläte,quiiette fes tiges quarrees,ayant les fueilles fem- blables aux faux : & produifant vne fleur rougeaftre, faite à mode d'efpi. Orcombien qu’elle ne reprefente en tout & par tout la Lyfimachia defcrite par Diofcoride , celuy routesfois quil'appellera, Autre Lyfimachia, ne dira trop mal: car elle eft douce quafi de mefme vertu & faculté. Quant à la vraye Lyfimachie, ie penfe qu'elle me fut enuoyce de Rome, par M. Vincent Cantonus Medecin Senois,homme fort fçauant & experimenté en la matiere des Simples : car elle eftoit du tout correfpondante aux marques que luyattribue Diofco- ride. On en treuue affez en la Romdigne,& en laterre de Se- nes:& mefmes en Boheme;à l'entour de Prague, & pres le fleuue Mutta, &en d’autres leux. Au refte combien que Ruellius,au traité de Lyfimachia, ait prins la Corneole our Lyfimachia : ceneantmoins, fur la fin dudit chapitre, il fait mention d'vne autre herbe, qui luy fut monftree aupres du Mans,par les paifans, laquelle ils difoyét eftre finguliere côtre la pefle, la liant & appliquant fur la pefte : laquelle auffi pour 20 e- cefte caufe ils appello rent,Chafle-bofle:que Ruellius e me Er auffi eftre la nr D banchid Et par-ainfi c'eft chofe notoi re que Ruellius aeftimé qu'il y ait deux efpeces de Lyfima- chià : fé fondant peut eftre fur ce que dit Diofcoride;qu’elle L. ib.7. portefleurs;ou rouges ou jaunes. Galien;parlant dela Lyf- led. machia,ditainf:La Lyfimachia abondeen qualité aftringen à te, moyennant laquelle elle eft propre à fouder playes. Elle eftanche auf le fang du nez, appliquee à mode decataplaf- me: & eftanche tous autres flux de fang , appliquant l'herbe, ou fonius, qui eft fingulierà ceschofes. L’herbe prinfe en breuuage, guerit toutes dyfenteries, & crachemens de fang: 8 reftreint l'abondance du Aux menftrual. SanguinariasS iguinalis, Prof rpinacasSeminalés, Cer rigsola, (entumnodis,on Centinodia: Grecs, Pelyge. non:François, Corrigiole on Renoucie Arabes, Baji- alrahagi:Iraliens, Correggiolason Centinodia:e AL lémanssV weggra[x:Efpaiewolz,Corrials. Corrigiole fémelle, Sorrigiole malle. CHAT, TITI. La corripiole male iette plufieurs branches me- nuës; tendres, & nouces : lefquellestrainenr parter- re, come fait la dent de chien. Ses fücilles fonc femblables à celles de ruë:maiselles font plus *mol- les, & plus longues. Elle porte fa graine fous chaf- que fucille : & de là eft venu, qu'on l'appelle Mafle, Elle iette vne fleur blanche ; ou rouge. Son ius, prins en breuuage, a vertu de refferrer, & de raffref chir. ILeft bon à ceux qui crachent le fang; à Pabon- 1 40 fo 355 dance de colere, au flux de ventre, & à ceux qui ne Peuuent vriner que goutreà goutre:caril efmeut no- toirement l’vrine. Beu auec du vinsileft bon aux mor fures des ferpens. Onle prenden breuuagc;vne heu- re deuant l’accés, contre les fieures. Diftillé és oreil- les, ileft bon aux douleurs d’icelles, & à celles qui font boucufes & fangeufes. Cuit en vin, auec vn peu de miel, il eft fingulier aux vlceres des genitoires. Les fucilles enduites, font bonnes aux ardeurs de l’efto- Mac, aux crachemés de fang, aux vlceres corrofifs, au feu faint Antoine, aux apoitumes, &enfleures, & à toutes playes frefches. La RE e femellene pro- duit qu'vne tige, laquelle eft femblable au rofeau, lors qu'ileft encores ieune & tendre, eftant compar- tie de plufieurs neuds entaffez l’yn dedans l’autre, Somme vne trompette. Alentour de ces neuds ya Certaines petites pointes femblables aux petites fueil les de pignet. Sa racine eft inutile. Elle croift aupres des ruyfleaux. Elle reftreint auffi & refrigere : & cft Onneaux mefmes chofes que la precedente :touref. fois elle n’eft fi vertueufe. [o] Le polygonon mafle, que nous appellons Corrigiole, où Centinodia, croift és cours & places de maifons, & quaf par tous les gräs chemins. Quant àla femelle,qu’on eroaue fe = lement aupres des ruifleaux, & és lieux aquatiques, elle n’eft ficommune, ni fi cognue. A puleius appelle le mafle, Profer- Pinaca, pource qu'ilrampecontre terre. L'on trouue en ou- tre vne autre plante, qui iette fes branchettes parterre , lef- quelles font minces &nouces, & produifent dé petites fueil- les longuettes: vne graine ronde,blichaftre,à mode de grap- pe &enf grande abondance, que la plante en femble quafi couucrte:qui fait Sara vns la nomment Millegrana: quant à moy ie l'appelle Petit polygonum. D’autres la nom- ment par fon effet, Herniola,d'autant que prinfe en breuua- ge, cliceft finguliere aux hergnes, ou ruptures desinteftins. Bien eftvray que iay entendu de gens dignes de foy,que Ga- briel Faloppius de Mutine, en a gueri plufieurs parle moyen de cefte feule herbe. Toute la plante reduiteen poudre, & prinfe en vin,eft non feulement bonne à la difficulté d'vrine: maisen outre tire la grauelle desreins, & la fait fortir hors. Et mefmes quelques yns afferment qu'elle eft fouucraine Pour rompre {a pierre de la vefcie, la faifant fortir pecit à pe Ut, prenant tous Jes iours de fa poudre en vin au poix d'vne dragme. Elle prouient en lieux parlant du polygonon, ditainf : Tout ainfi que le non eft afringent en favertu , auf zbonde-il en vne certai- ne aquofité froide : tellement qu'on le peut dire refrigeratif au fecond degré, & mefnes au commencement du tiers. Et par-ainfi eftanc appliqué froid par dehors , ileftbonaux ar- deurs de l'eftomac: eflant pareillement propre aux eryfi- peles, &aux inflammations & flegmons He Selon donc cefte qualité il peut repercuter toutes fluxions,& à bon droit pourra eftre dit defliccatif. Et par-ainfiileft bon aux her- pes; & À tous autres vlceres : & principalement eft fingulier 2ux parties enfammees , & trauaillees de fluxions & catar- rhes. Heft bon auffi aux playes frefches , & aux vlceres des oreïlles : car quelque fange qu'il y ait,il la deffeche. Selon ce fe qualité il reftrcinc la trop grâde abondance du flux men- ftrual, les dyfenteries, crachemens de fang , & toutes autres fluxions immoderees , de uelque cofté qu'elles viennent. Diofcoride dit qu'ilefmeut Éie fait abondamment vri- ner ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte: maisil ne dit point particulierement en quel accident il en faut vfer. Au rehele olygonon mafle cf plus efficace cn toutes ces éochofes Re la femelle. eAnnotation. *Les Diofcorides imprimez en Grec, & à Venife,& à Baf. le; mettéticy au lieu de éripeyxisepe, c'eft à dire,plus longues, iridutsie. , C'eft à dire,plus douces:maisils errent.D'auanra- gcil y faut encores adioufter ce mot, paraxdees,c'eft à dire, plus molles, felon Oribafus , lequelie penf& que lestradu- teurs ont fuyui. G 4 Polyg fecs & fablonneux. Galien, Ga Lib.8. polygo- fmpl. med 356 Polyronatm, 04 Sigi llum Salomonis : François, Ge- noillersou Genoillsere,onu Signer de Salomon: Italiens, Fraffinela, Ginocchictro,Sigidlodi fänta Maria ou Sigillo di Salomone: Allemas, Vueisx vurts:Efpat- gnolz, Fraffinela. CH ALP: 1e Le genoillet croift és iettons de la hauteur d’vne coudee, & plus. Ses fueilles font femblables à celles de laurier: toutesfois elles fonc plus larges & plus liffees. Elles oncle gouft femblable au coing-ou àla grenade;le- quel participe à vne certai- nealtrictiô. À chafque fueil- PEN Li AUS ches;en plus grand nombre LÉFORERSESK TR qu’il n’y a de fucilles, com- mençant depuis ia racineiufques à la cime. Sa racine eft blanche,molle;longuespleine denœuds, mafliue, ayant vne odeur forte, & eftant dela groffeur d'vn doigr. Cefte racine;enduite,elt finguliere aux playes. montagnes : & produit fes, leil produit de fleurs blan-20 AND. MATTHIOLVS Le genoillet eft meflé en fes proprietez & qualitez : carila vne certaine aitriétion , conjointe à vne acuité & acrimonie, participant à vne certaine amertume facheufe, qui luy caufe vn gouit mauuas, qu'il eft impofñfible dire de, Et par- ainfi on ne s’en fert gueres : fauf & excepté dela racine, dont aucuns fe feruent,l'appliquans furles playes, & fur le vifage, pour enleuer toutes les taches & macules qui y feroyent. Clematis,on Vinca peruinca : Grect, Clematis Da- phnoïdes: François, Peruenche: Italiens Prouenca: 5 eAllemans, Singrien: E faignolz, Peruinca. CHAP. Vale La peruencherampe par terre, & croilt és terroirs bons & gras.Elle produit de petits farmens menus, de la groffeur d’vn ionc.La figure & la couleur de fes fueilles retire à celles de laurier:tou- tesfois elles font bien plus petites. Ses fueilles, auec les tiges buës en vin, refferrét le flux de ventre, & appaifent les dyfenteries. Appliqueesà mode de peffaire; auec laict, huylerofar,ouhuyle detroëf neelles gueriffent les douleurs des lieux naturels des femmes. Machees, elles appaifent la douleur des dents. Appliqueeselles feruent grandemétaux mot- fures des ferpens.On dit aufli,que la beuuant en vin- aigre,elle guerir les pointures des afpics. Ellecroift és lieux non culriuez. Elle enleue auffi toutes taches & macules du vifage. Nos Tofcans appellent le Polÿgonatum Fraffinella. En d'autres endroits d'Italie,on l'appelle Ginocchietto, commei auffi nous l'appellons Genoillet,pour raifon de fa racine,qui ef genoillee, & noüee. Cependant le cnoillet produit vne tige de la hauteur d'vne coudee, & quelquefois plus ronde & lee ,iettant des fueilles femblables à celles de Lines ; plus larges toutesfois, &comparties de beaucoup plusdevanes, Clematis altera: François, Liféron:Italiens, Vitalba: fermes, inegales, &d'vn gouft aucunement adftringent. Ses Allemans, Lynen fleurs font blanches , fortans du mefme lieu que les fueilles, BR RES trois pour queut;lefquelles rendent de perles groffes comme Anutreclematis. Clematis 111 yn poix, decouleur noire tirant fur le verd ,& quelquefois rouffes. Sa racine eft blanche,tendre,femblable à celle de ro- feaux,non gueres profonde, longue,efpefle, noue quaf par tour, & d'vne odeur yn peu forte. [l prouient és montagnes Eas poét & collines. Nos dames d'Italie font vneeau des racines de farder. genoillet, dont elles vfent fortenlieu defard, pour fe net- toyer & embellir le peau du vifage. Aucuns appellent cefte plante,Sigillum Mariæ,ou Sigillum Salomonis: maisie n'ay eu encores fçauoir pourquoy. Y en a auffi plufeurs ; entre Secacal. re eft Manardus Ferrarois , qui prennent le fecacul des Arabes,pourle vray polygonatum.Mais certesils s’'abufent, à moniugement. Carle genoillet ne porte point fes fucilles femblables au poix,comme fait le fecacul:ni {es fleurs purpu- rines , come celles de la violette. Ioint que Serapio dit que le fecacul a de racines groffes côme le pouce, & longues comme le fecond doigt de la main:& neantmoins le genoillet en a de fo beaucoup plus grâdes.D'auantage Mefué & Serapio,parlans de la maniere de confire le fecacul, efcriuent que les racines de fecacul ont vne efcorce cendree, ayans leur cœur dur & nerueux:cequi nefetreuueau Scnoilétrarcendu que fa ra- ane & montre blanche du deflus, fans auoir au dedäs aucun feftu. Quant au fecacul ,c'eft vne racine Indique : ainfi que LÆicen. tefmoigne Auicenne,parlant ainf, Secacul font racines fem- LE. blables au gingembre ; qui s’apportent des Indes: lefquelles on confit frefches fur le lieu:mais vers nous on les deftrempe 2 yn peu auparauât en eau chaude. Serapio en ditautant,par- Elle RUE contreles arbres,comme fait le fmilax.Sa Jant des chofes qui fe confient en miel ou fucere.Item;1l n'y a raine broyee, & prinfe en breuuage, en eau fimple, Autheur qui die les proprictez du polygonatum; & du feca- 60 Gu miellee,euacueles humeurs flegmatiques & cole- culeftrefemblables. Car les Grecs font cas du polygonatum : : : La riques. Ses fueilles enduites &appliquees,nettoyent pour les playes, & pour ofter les taches du vifage. Mais le fe- Le cacul fert à faire croiftre & augmenter le fperme, & pour in- la grattelle. Onlaconfitaueclepidium,ou poyuree, pour la rendre bonne à manger. Cofiture de citer au ieu d'iâmour.Etncantmoinsyen a plufeurs,qui s’a- bufans au dire de Manardus, fufoyent confie le genoillet, comme chofe finguliere pour rédre l'homme genul ioufteur enuers les dames:mais letout n’acfté que fumce. Toutesfois les racines de polygonatü font fingulieres pour reftrenäre Gal. üb.8. ]es fuxions bläches des femmes (comme on a experimenté) fimp.med. f elles en vfent fouuét. Galien,parlant du genoiïllet,dit ainf: Ilyavneautre efpecede clematis,qui produit de pe tites branches farméteufes, rougeaftres,&c fort plian- tes. Ses fueilles ont vn goult fort acre, & vlcerarif. genoillet. La premiere clematis eft noftre Peruenche, dontles Da- mes d’Italie font des chappeaux aux petits enfans,& aux fl- les qu'on porteen terre. Car elle s’y rapporte en tout & par tout, produifant de petits farmens menus, foupples, & de la groffeur d'vn ion, horfmis qu'ils font plus fubuls,eftans lif- lez, & S VER": D'TOSE: fez,& fe couchans à terre: d'ou fortent d’vn cofté & d'autre & d'vnefgal endroit;de fueilles femblables à celles de laurier, moindres toutesfois,& fermes,d’vne couleur du tout verde: de l'iflue defquelles,& à la prime-vere,fe1ettent de fleurs bien belles, de couleurcelefle, & comparties en cinq fualles, lef- quelles fortent d’vn petit bouton longuet & verd, quieftat- taché à vne longue queut.Elle a force racines, fubtiles,blan- chaîtres & longues, lefquelles fe vont trainant parterre. Elle yerdoye toufiours , & n'eft jamais fans fucilles. Actachee à l'entour des cuiffes , elle arrefte le flux menftrual, & empel- che queles femmes grofles n’auortent.Mife frefche fur la re- fte , & enucloppee à l'entour du col, elle eftanche le fang qui 1 o fort des narines. Elle ef bonne parcillement meflee és breu- uages, & és emplaftres qui fe font pour les bleceures. Er par- ainfiie fuis entierement refolu que ceux errent qui prennent noftre peruenche pour chamædaphné , quenous appelons Laureole. Carla laureoleiette fes tiges de la hauteur d'vne coudec,lefquelles ne font aucunemét brächues:& font droi- tes,minces,& liflees. Sa graine elt ronde,& rouge:& croift en- tre les fucilles , lequelles fonc femblables à celles de laurier. uant à la fecôde efpecedeclematis que Diofcoride defrit, clle eft bien diuerfe à la premiere. Car la premiere (comme nous auons dit ) ef froide, feche & fort adftringére:mais ce- fe cy eft compofce d'vne qualité tellement acre & chaude, 20 qu'elle vlcere la partie ou on l'applique.Elle produit dés fara cine de farmens aflez longs, foupples & rouffaftres: par le moyé defquels, à mode du fapulus, ou du fmilax des iardins, elle grimpe fur les hayes & axbres, & s'y accroche:fes fuuilles font comme celles du lierre, ayans vne ou deux denreleures de chaque ccfé. Elleiette des fleurs purpurines , lefquelles fontbeaucoup plus grandes que celles de la precedente, & toutesfois ne conftent que de quatre fueilles, qui s’ouurent en croix, d'ou fort vne graine d'n gouftacre &bruflant, Sa racineeft groffe pres des farmens:mais par bas, elle eff diuifee en beaucoup de capillatures , ayant auffi vn gouftacre. On entreuue encore vne autreefpece, qu'on appelleen Tofcane3 © alba,o6 Vitalba,& nous Liferon.Car la vitalba ictee de farmens rou- aureole. on. ges, & foupples, parnis de fueiiles femblables à la preceden- te, combien qu'elles foyét plus dentelees,eftans d'vne quali- té acre & vlccratiue: & neantmoinsfes fleurs font d'vne au- tre façon: car elles font faites à mode de grappe, blanches, odorantes, & fi femblables au meurte, qu'il feroit fort diff - cile les difcerner:apres lefquelles tombecs apparaift vneche- ucleure blanche, laquelle fecouce du vent laiffe vne graine toute nuë,de forme triangulaire, & d'vn gouftacre. Qui fac que fans doute ietiens noftre vitalba pour vne forte de cle- matis, ou pour la clematis mefme. Éttoutesfois Fuchfius eft d'opinion que noftre vitalba,ou liféron foit la vignenoire, 40 de laquelle fait mention Diofcoride fur la fin de ce quatrief- meliure:maisil s’abufe , comme nous monftrerons plusam- plementen fon lieu. Flammsla: Italiens F limmola. Au furplus , celle herbe qu'on appelle Flammula, eft du touc correfpondante &en fueilles , & en fleurs, & en graine, à cefte 4 efpecede clematis : &a la mefme acrimonie au gouft, Toutesfois clle ne s’enueloppe parmi lesf © hayes, & ne s'attache aux arbres: car elle fe tient en pied toute droite. Elle produit-plufieurs ti- ges He 3 & dc deux cou- decs de haut:& a Les fueilles fem- blables au finilax, lefquelles ont vne acrimonmie & force-intolera- ble : de forte que cefte actimonie ï brulante luy a baillé le nom de = Un, LS Flammula. l'en ay fait plufeurs . HAN | fois d'eau, en alembics de verre, au Balneum Mariæ, laquelle auoit la mefme acrimonie que6o Therbe. Cefte eau cft finguliere és plus froides maladies. Platearius dit la fammula eftre chaude & feche au tiers de- gré. Mais attendu que, l'appliquat fur la chairsellel'vlcere,ne plus ni moins que le feu :ie penferoye pluftoft qu'elle feroit chaude & feche au quart degré. Aucuns ordonnentde man- ger de flammula aux feures quartes, & dient qu’elle en gue- rit, felon qu'ils ont experimenté. D'autres font grand eflat de fon huyle aux fciatiques,aux gourtes,aux iliaques pafliôs, aux diffcultez d'vriner, & aux pierres, dont les reins font chargez : & à ces fc@s oignent les parties affcétecs & mala- LIVRE IIII. 357 des,de ceft huyle chaud : ou bien le clyfterifent. La maniere de faire cef huyle eft telle : Il faur Copper fort menu les fucil- Frsyfe de les de flammula, & les mettre en yne fole pleine d'huyle Ft fat. Puis ayant bien cftouppé ladire fiole, il la conuient cuire ÿ & confire au cœur du Solcil,en efté. On bailleau fi à manger de ceft huyle aux maladies fufdites, & ce au poix de trois dra- gmes.Mais pour retourner à noftre clematis,Galienen parle Gr. 14 en cefte maniere: Les fucilles de clematis ont vne vertu acre, =," 4, forte , & cauftique : de forte que mefmes elles efcorchent Les ml me grattelles &le mal faint Main. Er par-ainfi elles font chau- des au commencemétdu quart degré. On appelle auffi clema tis,celle qu’on nomme Daphnoides, & Myrfinoides,ou Po- lygonoides. Mais cefte-cy n’eft vlceratiue,ni acre;, côme l’au- tre:ainseftbonneau Her & flux de vêtre, eftant prin- fe en breuuage auec du vin. Elle appaife a douleur des dens, en la mafchanc : & appliquee à mode de pefaire, elle eft fort bonne aux douleurs de la matrice: tant s'en faut que cefte pcruenche foit vlceratiue & cauftique,côme l’autre clematis, Et par-ainfi ce gentil Pamphilus,qui ne craint point de met- tre par efcrit les chofes qu'ilne vit iamais,a vilainement con fondu ces deux herbes. Ce que n'a fait Diofcoride : carau commencemét de fon quatriefme liure;il parle de la clemaris Da hnoides,que nous appellons Peruenche : & fur la fin du dit liure,il parle de l'autre ckmatis, Er par-ainfi iln’eft iane- ccffaire que ie defcriue les deux efpeces de clematis, non plus que ray faitles autres herbes. Voyià que dit Galien des deux clematis. Au dire duquel appert aflez ce chapitre de la fe- conde clematis auoir efté ofté dela fn deceliure, où commo dement il eftoit mis entre les medicamens laxatifs, pour le etre icy;par quelque homme curieux : pourla correfpon- dance des noms qui eft entre ces deux plantes. Polemonis, fine Polemonium. CHAP. VIII Aucuns appellent la Polemonia,Philctæria. Ceux de Cappadoce la nomment Chiliodynamis.Les brä- ches de cefte herbe font menuës, & fonr {es fueilles miles à mode d'aifles de deux coftez. Leldites fueil- les font yn peu plus longues & plus larges, que celles de ruë, & font femblables à celles de calamér,ou bien à celles de la corrigiole. A la fommuité & cime def quelles y acertains corymbes & boutons, ayans vne graine noire. Saracine eft de la longueur d’yne cou- dec, & eft blanche,& femblable à celle de lherbeaux foulons. Elle croiit és montagnes, & és lieux apres. Saracine prin {een breuuage >auec du vin, eftbanne à la dyfenterie, & contre les {erpens : & prinfe auec d’eauelleeit finguliere aux dificultez d’vrine,& aux fciatiques. Prinfe en vinaigre, au pois d’vne dragme, elle fert grandement à ceux qui fonctrauaillez de la ratte. Appliquee furles pointures des fcorpions,elle y cft fort bonne. On dir que qui aura mangé de cefte racine; il eft affeuré contreles piquures des fcorpions: carils n’ont garde de lapprocher : & fi par fortune il en eft piqué;il ne {entira aucun mal. Machee;elleap- paile la douleur des dens. Combien que i'aye fouuét veu és plus hautes& plus afpres montagnes d'Ananie vne plante qui fe rapporte aucunemét à polemonia : veu toutesfois que les marques des corymbes, &autres petites particularitez de la polémonia ne s’y treu- uent;ie ne l’ay voulu icy faire pourtraire. Brafauolus, prend pour la polemonia, celle herbe que nous appelons en Italie, Lauanefe, ou Galega, ou Ruta capraria. Maisil fe trompe: car la lauancfe eft femtlable au fencgré : & produic a la ci- me de fes branches certains cornets pleins d'vne graine rou- ge: &n'a ni boutons ni corymbes. Sa racine cit perice: & croiftés lieux gras, comme és borsdes foflez, ouen quelque lieu humide: & non parmi les rochers & és licux afpres, comme fait la polemonia, felon que dit Diofcoride. Fuchfius F#e Prent pour Polemonia, celle herbe queles Apothicaires ap EMpmed. Pellent Ben album. Mais Fuchfius me pardonnera:carle ben Ben albsme n'ales fucilles difpoltes decà & delà à mode d'ailes. Itemil ne porte point de boutons:ains produit de gouffes,ou de pe- tits vafes,comme fait le baflic fauuage.Finalemér,il ne croit parmi les rochers és hautes montagnes : ains croift par tour, & fingui «A fer Le purin. 358 nia,dic anfi:Aucuns appellent le polemonum,Philerærium, ux de Cappadoce le nomment Chiliodynamon. Il eft eux pp 1 compofé de fubuiles parties, & eftdefficcauf. Et par-ainlau- cuns ordonnent {a racine en breuuage auec du vin, aux fcia- tiques,aux dyfenceries, & aux durtez dela ratte, Symphytwm pitræun. Symphycum aleerum, Solidego, fi:2 Confilida maior: Françors,(onfyre, ('onfoutdeson Oreille d'afne: 112- liens, (onfélida magçiore : A Uermans, V'aalvuures: Efpaignolz, Sueldamaiore, T Confueldia rnaior. Symplytun prtreum. Symp hyeum alterum. Symphytum petræum croift és lieux pierreux. Ses branches fonc perires & menuës,& femblables à cel- les d’origan. Ses cimes & chapiteaux font fembla- bles à ceux duchym, * comme auffi fonc les fucil- les. Toutela plate eft dure come bois, eftant odoran- te,& douce au gouff, * & quiefimeur la faliue. Sa ra- 2, cine eft longue, * roulfutre, & de la groffeur d'vn pur- doigr.La decoétion de fymphytum,faite en eau miel- lee, & prinfe en breuuage, puroeles fuperfuitez dela oitrine. Prins auec eau fimple, il eft bon à ceux qui 40 P crachent le fang, & aux maladies des reins. Prins en vin, il fert à la dyfenterie, & pourreftreindre les lu- xions rouges des femmes. Pour les fpafmes & rom- uressil le faut prendre auec vinaiore miellé” Maclé, ileftanche la foif, & guerit Palpreté dé la gorge. En- duit, il foude les playes frefthes , & reftreine & foud les rompures, & où y a defcente de bayaux; & les re- percute.Cuy{antle fymphyrum anec la chair;il lare- ioint enfemble, encores qi'elle foit mifeen plufiéurs pieces. Il y a vne autre efpece de fymphytum, qu'au-$ cuns appellent Pectos. Il produit fes tiges de deux coudees de haut, & quelquefois plus;lefquelles font groffesslegeres;anguleufes,creufes & vuydes comme celles du laitreron : alentour defquelles fortent l’vne apres l’autre, & fans long interualle,plufeurs fueillés eftroites, longues & velués,& qui approchét fortaux füueilles de bugloffe. Ses tiges font aucunemétcrene- lees aupres des angles, iet:äs de leurs alerôs certaines Ê AND. MATTH Gallib. 8, & fingulicrement parmi les prez.G align parlant de polemo- fenpl, med 3 0 IOLVS ches, elles les foudent, Les mettant cuire auec plu= fieurs pieces de chair, elles les font reioindre &raf- fembler. Enduires auec fueilles du fenefon,elles font bonnés à toutes inflammations : & principalement à celles du fondement. Combien que i’aye ouuertement dit & declaré en mes premiers Commentaires efcritsen Italien, qu'il ne m'eftoit mais aduenu d'auoir veu la premiere efpece de (ymphy- tumiceneätmoins depuis j'en ay trouuéau moys de Septem- bre,auec fa fleur,vn peu au deffus du Chafteau de Vipao, du cofté de la grande montagne Vipio, à vingt mille pres de Goritie. Et du depuis l'en ay trouué en pluñeurs autresen- droits de ladite montagne, & fur le mont Carto, du cofé de Senafecchia:& fur les môtagnes de faine Vrhan,& de Gaber- nich. Et de fait celuy dont ie parle eft du tout correfpondant à la deftription de fymphytum, qu’en fait Diofçcoride. Cefte plante eft fort belle a voir,eftant en fleur:de forte que les paf- fans prennét grand pluir à la regarder:qui eft vn vray fignal des grandes proprietez qu'elle a. Quant à l'autre fymphy- tum,1ln'y a point dedoute quecenéfoit noftre Confolida 20 Maior,qu'aucunsnomment Alus,fauflement toutesfois:car cefle confolida eft du tout correfpondante à Ja defcriprion qu’en fair Diofcoride. On la treuue ordinurement parmi les prez : &ne produit feulement fes fleurs iaunes, felon que die Diofcoride:ains on en trouue qui ontleurs fleurs rouges, ou blanches, & qui neantmoins ne font en rien differences à l'autre des fleurs aunes. Confolida,fine Soli dago minor: Fran- £ots, prie Con- fire. Confilida media: François, Eugle,;sn moy-nne Con[y- re:lreliens, Lanrentinas on Aorandola. Aurefte , ceux errent grandement , à mon jugement, qui prennée pour fymphytum petræum, celle herbe que les Apo thicaires appellent Confolida; où Solidago minor, & en François, petite Confyre : cat la petite confyre n'a aucune correfpondance à la detcription da fymphycum petræum, commé poutront voir tous œux qui voudront feulement prendre la peine d’y penfer. Ceux auf errent;qui prennent Ja confolidamedia pout fymphytum petræum : car ltconfo- Jida media,que les Italiens appellent Laurentina,ou Moran- dola, a les fue:llesrouges, & comme perfes, deuers le dos. Cependant puis que nous fommes tembez fur le propos de ces plantes , ilne fera hors delieu d'en toucher quelque mot en paflant. La petite folidago donc, que les Allemans nom- ment Prunélla, produit de tiges quadrangulaires , veluës & fucilles minces, defquelles fottent quelques petites go dhlogueurd vnefpan: de fucilles femblables à celles de la fucilles , lefquelles ictrent aucunes fleurs iaunaftres. La graine fort d’alentour des tiges, comme celle du bouillon. Etles tiges & les fücilles ont vne certaine bourre afpre;laquelle caufe vn demangement,quand on la manie. Ses racinés fontoluantes & pafteufes: eftans noires en dehors, & blanchesen dedans. Lef- dites racines broyces, & buës,feruentaux rompures, & aux crachemens de fang. Enduites fur playes fref menthe , & aucunement rudes & rabboteufes : de fleurs au bout destiges,à mode d’efpi,purpurines, & quelquefois bla chss.Sa racine eft capilleufe,côme celle du plantain:Quant à celle que les herboriftes appellét Solidago, à plusiufte raifon elle deuroit eftre appellee Prunella : car elle portede fucilles plus larges & plus molles que la precedére, fefquellés font du cofté de deffous purpurines , à mode de celles du cyclamen: vne tige longued'vn pied, veluë, quarrec & vuide : de fleurs bleuës , lefquelles fortenten partie parmi les fueilles qu'en uironnent la tige, & en partie à la cime dela tige, ammonce- lees à moded'elpi. Saracine eftcapilleufe, commelaprece. dente, SVR 'BFOSC. dente,& non profonde en terre. Or combié que niles Grecs, niles Arabes ; n'ayent fait aucune méntion de‘ces deux for tés de confÿres; ou confolida: éèneantmoins'onles eftime fingulierés aux rompures & fraétures du corps; tantinter- ‘nes, queéxrernes. Erpar-ainf oh les Srdonñe’en breuuage d'éeux qui font tébez d'enhaut, &aceux quifont bleflez au corps; foit déhors ; où dedans: car prinfes par la bouche jou appianedqée dehors’, elles font fingulieres à tels accidéris. Aucuns Empyriques;-&qürfonr profefion de leurs rece- ptes,pourlés'auoir cfpréuuées;diééla moyenne colÿre;prin- een breunagé; efre fnguliere pour defcaillér &réfoudrele LAV RE AMI 359 faits:& ohtvñecouleurbläche;tirant farle roux! Ceftec(pe- ce de faniclet croift abondamment alentour de Goritie , & principalemét au môr Saluatin.Les Allemans font grand cas de celte herbe; fur routes les autres,pour lesrôpures,defcêres deboyaux,& pour les playes de la poitrine, la prenät tousles iours en breuuage,Et s’en feruét grandemét à toutes playes, la prenät par [a bouche, & l'appliquant en dehors. En outre ilseftabliffent vne autre efpece de confyre; c'eft affauoir, celle herbe,queles Medecins regalis,de faquelle auffi nous auons fait mention au du cumin:laquelle ils appellét,en Alleman,Kitrer{porn,c'elt fang grumé & figé tant en l'eftomaés qu'és sûtres parties du 0 2dire, Efpcron de cheuaher. Cefte herbe a fes tiges de la hau- corps. Dientd'auantage, que fes fueilles, enduites, oubien leur ius , font fingulieres à éouswléeres chancreux & corro- fifs,eftans tant en la bouche, & genitoires,qu’és parties hon- teufes, tant, des hommes que des feinmes.. A quoy auff eft fort bonne;ainfi qu'on dir,la confolida minor. Carcombien que par experience la moyenne confyre foit fort bonne :ce- neantmoins où iLeftqueftion de fouder playes; déreftrein- drés& de repercuter:ils fe feruét dela petite confoulde, com me,eltant la plus propre à ce,ainfiqu'ilsdient: Jude 1 teur d'vne coudee, fes fueilles longues, & menués : fes fleurs de couleur d’efcarlate violette, lelquelles font de la grandeur d'vnge violette de Mars. Du bas defquelles fort vne petite cor- ne ,'faite à mode d’efpefon là Génerte : dont elle à ptins le nom d'efperon de cheualier , entreles Allemans. Ses fleurs broyees, & énduites aucc éau rofe font fortbonnes aux rou- geut$ &'inflammations dés yeux®-L'herbeeft bonne aux ar- deurs,chaleurs,àla toux, aux infämations,venins, poyfons, Yômifleméns, & à tous atcidens prouenans d'humeurs cole- riqués! &/ fi cit bonne à ceux qüi ne peuuent vriner,aux gra- k ; \ NS o fié Sanicula, fine Diaperfia: François Saniçler: Afe- uélleux, & aux féatiques'eftañr pareillemét propre à efmou- mans, Sanickel. ë | Sanicalasfine vrfi auricula:Erançois, Oreille d'Ours. Dentaria maior. * Dénrariarninor. Au refte, les Allemans mettét tum. Cefte herbe a Jes fucilles plus grädes que celles de la quin- tefueille.Sa racine eft blanche, & ‘ fibien ouuragee de petits neuds, & petiteschiqueteures,que ceux qui la confiderét ne s’en peuuent faouler : tant bien Nature s’eft eftudiéc en fes compartimés.On l'ordône en breuuage aux rom- pures, defcentesde boyaux, & aux playes internes: & principa- lement à celles qui ont penetré iufques aux creux de la poitrine. Quelques vns l'appellent Den- taria minor, d'autant que fes ra- NS cines ont quelque forme & re- prefentation de dent.Ortrouuc-on vne autre Dentaria ma 10r ; que quelques vns nomment Aphyllos, c'eft à dire fans fucilles, d'autant qu’elle prouient fans fucilles. Elle croift és foreits ombrageufes, & autres lieux où le folcil ne bat point, & ce au commencement du printemps.Ses tiges font hautes d'vn palme, tendres, frailles , pleines deius, & femblables à celles d'orobanche, d'ou depuis le milieu iufques à la cime fortét de fleurs velués & purpurines blanchaftres, accompa- 60 K\ gnees de petites fueilles quaf de mefme couleur, lefquelles produifent de petits boutons, qui contiennent Vne graine femblable à celle de pauot, Sa racine eft blanche, gräde, pleine deius, fraille, & toute efcaillec,par vn meruéilleux artifice & induftrie , ayant Vn gouft acre entrémeflé d’amertume. Les Allemans auffi honte pluféurs efpeces de fanicettentre lefquelles y en a vne que lés Hetborifles appellént Oraille d'ours. Cefte Hérbe a les futilles grandés comme le plantain: mais elles font plus groffes , &fémblables à celles de craflula. Elles ont certains remplflemens & bors , fort artificielleméc 20 Uoirle véitre. Maïs po Jin faifant mention de lyn &'de lautre,en parle ainfi: Phytiim petræum eft compofé de qualitez côtraires:catileft quelque peu incifif,à raifon déquoy il euacuë la bouë qui sa- inaffé en la poitrine, &au poulmon. D'ailleurs;il eftaftrin- gentiqui le rehd propre aux crichemes de fang- Itémilayne cértaine humidité ; qui n'eft trop chaude, laquelle le rend odotanñt, & doux à goùfier. Le machât;il defalrere, & guerit les afprétez du gofer & de la canne du poulmon. Finalémét, füuyuär la laifon & complexion dé tontes fes qualitez, il peut rfoudreefficicement, &reftreindre par mefmemoyen. Et par-ainh on l'applique fur les rempures & defcentes des 30 boyaux : &l'ordonné-on en breuuape auec vinaipre miellé, aux fpafmes & rompures. Ceux quiordonnent fa decoétion, faitéen vin,aux dyfenteries, & pour eftancher les fleurs rou- ges des femmes, en vfent côme de medicament deficcatif, & aftringét. Mais ceux qui s’En féruenc aux douleurs des réiné, ilefta prefuppofer qu'ils le prennét pour medicament inaff, & mondifiant.Quat à l'autre Symphytum,qui eff farriômé, Le grand, il a les mefmes proprietéz que le precedét : toutef- fois iln’eft ni doux à gouter, ni odorär aù nez:& n'yaaütre differëce que celle, entre cefluy & le precedér. Combien que quant à li vifcofiré pafteufe qu'il a, & la mordacité done ileft garni, on le peut dire fmblable à la fquille. Au refte on s’en le Hnislet Arans des fymphy-40 fert aux mefmes accidens,comme on fait du precedent, e AÂnnotation, * À fin de rendre raifon dé ce que, outré la tt:du@tion de Ruellius, & de Marcellus, nous auons icy adioufté les füeil- les, ie veux bien aduertirle Leéteur,queie l'ay ainfi trouué couché és exemplaires Grécs d'Alde. Toint que l'herbe;que ie prens pour fymphytum petræum , a les fucilles fort fems blables an thym : eAnnotation. * Il fauc noter ; que au lieu que les exemplaires communs fo mettét, mvEnou recxhylcoy cet à dire, qui éfimeut la faline:Ori- bafius met, surisér, c'eft à dire, que elt affringent. Hob/ffium, Jine Holeffium. 5.4 A L'holoftium cftyne pe- “Pa tite herbe qui paroït fur } térrc;tfois où quatre doigts WE Lulement : ayant {es fucil- V DA h PEL ORAN les & fes petits brins fem- CHAP. blablés au coronopus ;ou à la dént de chien : lefquels ont vne certaine aftriétion & ftypticité au gout. Ses racines font blanches, & lefquelles font de la Jon- gueur dé quatre doigts. Il ctoift és coltaux gras. Beu , en vin, & Aporhicaires appellét Confolida Confolida chapitre regalie ur retourner à noftre fymphytum,Ga Gal. lib.8. Sym- fmpl, med. 360 AND. MATTHIOLVS en vinileft-fort bon aux rompures:ê fait raffembler les pieces dechair,les mettant cuire auec. noms.Plinesaprés Thophrafte, met la flœtréau ranc desher: Plin.l bes piquantes:difant ain : LL y a,certanes herbes, quivontiles cap.1$ tiges, &. les-fucrlles efpineufes & piquantes ; comme eft le Theop phleos,qu'aucunsappellenrStcbé, Eten vn autré pallageil mar. p ditainf:-Laftæbé,qu'aucunsappellent Phleos, cuiteen vin üb.6. eff finguliere aux oreilles baueufes &fangeufes..Voylà qu'en pnl dit Ple. D'ou. appert allez , phleos & ftæbé-eftre meimes cp % plantes. Theophrafte ditqu'elle croiftau lac Orchomenus, EN. auecvne graine molle &de couleurrouge. Mathæus Sylua- 4 L | ticus.adoncerré grandeméten{es Pandectes,.prenanr la fca- pi. cap Comme ainf foit que par cy deuant , n'ayant peu encores recouurer la plante du vray & legitime holoftium , raÿeeu opinion qué la ferpentine ainfi appellee de ceux de Goritic (dé taquelle nos auons parlé au liure fond, trairans de Coronopus j pourroir füppleet,& eftre prinfe poiir le vray holoitiümiroutesfois depuis ayant fecouuert fa vraÿe plante par le moyen dé M. AlpHonfe Pantius Ferrarois, médecin Forrexcellent ; ie fuis contraint de mereuoquer,'& confeller moneérreur. Orl'holoftium eft mis &eftimé entre les éfpe- ces de fymphytum. Pibfla:Franços,Pilofelle, Oreille de rat. Aurefte, ceux s’abufent en- ticrement , qui prennent la pi- S lofelle, pour holoftium. Car Z£ combien que la pilofelle vienne ordinairement és couftaux, fi eft-elle neantmoins differente tout, Car elle fe traine touf- jours par terre, produifant de fueilles longuettes difpoftes 4 fur terre à mode d'eftoille, & cftans couuertes de poils bläcs. Sestiges, qui rampent par ter- re,rellemblent à petites cordes: car. elles fonc foupples, rondes enlong, & veluës partour. Se 1 J trainans parterre, elles iettent LE LES d'autres racines, d'ou, fortent d’autres 1errons & branches nouuelles. Sesleursfontiau- 30 nes,& toutesenuironnees de petites fueilles,lefquelles à leur maturité s'enuolent en bourre. Elle a force racines minces,& qui toutesfois font difficiles à arracher. Elle prouiér en lieux maigres & arides , & fpecialement és coftaux. Coppant la plante elle rend du lai&t : ce quila demonftre eftre defliceaci- ue &ablterfiue. Toute celte plante eft fort aftringente : & parzainf les pafteurs, qui font informez de fa proprieté, n'ont gardede mener leurs troppeaux de brebisés lieux où ils fçauent qu'il y a beaucoup de ceite herbe. Car elle confti- petancle beltail, queen fin ilfaut qu'ilen meure. Et delà eff venu que les Medecins ont cognu cefte herbe eftre propre au_coronopus en tout & par 20 bieufe,pourRœbécar niles Grecs;niles Arabes n'ontiamais © faitmentionde:.la fcabieufe. £ $ > Scabiof: François, Scabieuf£. Grande Scabieufe. 3 Perire Scabienf. Toutesfois aucuns eftiment la fcabieufe eftre celle herbe, que Aëtius appelle Pfora: Mais pôurce qu'il n’én faitaucune defcription,on n’en fauroit queiuger. Mais fi l'an veut fça- uoir la difference qu'ily a entre l'yne & l’autre, qu'on efcou- tecequis’enfuit. Caril ya deux fortes de fcabieufe,la gran- de,& la pétite, laquelle vient en vfage.Cefte petite donc pro duit defueilles cannelees tout autour, fe couchans parterre, blanchaftres & veluës : & coutesfois celles qui fontenlati- g@/font dentelees plus dru & menu. Satigeeft minçe;droite & ronde, d’ou fortent force branches, au bout defquelles elle aux Aux deventre, & aux dyfenreries: la iugeans d'ailleurs 40 produit de fleurs fueilleues , de couleur celefte , & quelque- fort bonne à fouder playes,cant appliquee dehors que prinfe en dedans. Item elle elt bônne aux defluxions de l'eftomac,& aux vomifflemens caufez d'humeurs coleriques:eftant fingu- liereaux crachemens de fang,aux rompures & defcentes des boyaux,& à toutes rompures & brifures,& principalement à celles du reft de latelte. Quelques vns auffi en font eftat aux deffeuoñrez du foye &de la ratte, comme à la iaunifle, au commencement de l'hydropife , & aux énfleures de ratte: car elle a proprieté de conforter les parties nobles. Elle eft finguliere mife és breuuages qui fe font pour les bleceures intrinféques,item ésempliitres & onguens,qui fe preparent pourplayes. Leius de l'herbe conglutine non feulément les $ o pe playes, mais auf&i engarde d'enchancrerles vlceres corrofifs, & principalement ceux de la bouche & des parties honteufes. Gal. lib.7. Or pour retourner à l'holoftium, Galhen en fait mécion,di- fimpl. med. fant ainfi: L'holoftium a vne vertu defsiccattiue & aftrin- gentezaufsi eft-ilbon aux rompures,eftat prinsen breuuage. Stœbe. CRE? X I. Stæbé eft commune. Sa graine & fes fueilles font aftringentes,& par-ainfi a decvétion, clyfterifee, eft fois pafles, lefquelles venans à defleurer, laiffent yne petite tefte verde, pleine de force petits yeux,qui de couleur retirét aux plumes de paon , agencez au refle par telle induftrie & artifice, queiene fache celuy qui les regardant ne foit raui uon.Sa racine eft de la hauteur d'vn palme; fibreu- haftre. Quant à la grande f{cabieufe, fes fucilles d'embas font grandes, fans eftre aucunement cannellees à l'entour:celles d'apres ont mefme chiqueteureque celles de la petite Valerienne: mais celles d'enhaut font moindres, &c plus dentelees. Elle ietre fes tiges en efté hautes d'yne cou- dee & demie, rondes, cannelees,& blanches, produifans leurs aches à leur cime, au fommet defquelles fortent de peti- tes teftes faites en appointant , toutes comparties par efcal- les à mode du cyanus, à qui auf retirent fort les fleurs qui en fortent, horfmis qu’elles font rouffes, portans vne petite graine noiraftre,femblable au lychnis coronné. Saracineeft groffe comme le’ pouce, & quelquefois plus groffe, & diuifée en beaucoup de parties, eftant d'vn gouftdoucaître, comme la paftenaille. Elle prouient parmi les blez , &en lieux non culriuez, & fpecialement és argilleux. Or toutes ces mar- ques & differences, montrent ce me femble afez le peu d’ac- cord qu'il ya entre la fcabieufe &laflæbé. Carla ftœbéa les F : dE, . j fueilles efpineufes, & croilt és lieux a i propre aux dyfenteries. Diftillee és oreilles fangeu- CONS RSS areas 3 ana UacO En DRE fes,elle y fert grandement. Ses fueilles enduites & appliquees feruent grandement aux yeux rouges, à l’occalon de quelque coup : & fi eftanchent le fang, pour abondant qu'il foit. Du temps de Diofcoride la ftœbe eftoit fortcommune:ce que bien il demonftre, n’en faifant aucune defcriprion. Et par-ainfilett fort dificile de pouuoir remarquer la ftœbé, entre tant de plantes , dont nous ignorons &les vertus &les lacs, eftangs, & marais. Ce que bien demonftre Ariftopha- nes, en fa Comedie des Grenoilles, où il les introduit fort ioyeufes d’auoir eu le loyfir de fe iardiner tout le iour, en gambadant parmi le fouchet & le phleos. Cependant pour ne laiffer les proprietez de l’yne &l'autre fcabieufe en arrie- re, il eft befoin de fçauoir qu’elles font chaudes, abfterfiues,& defficcatiues. Ce qui rend finguliers à defcharger la poi- &rine & le poulmon de gros excremés& coleriques;tant leur herbe prinfe en breuuage , que leur ius prinsen miel à mode d'eleétuaire, ou mefmes leur decoë&tion beue par plufeurs iours. Elles font bonnes en outre à la rongne, & à la gattelle, dont SVR DIOSC. dont auf elles ont prins lenom de Scabieufe: & pour la guerir il faut boire tous les iours de leur deco&tion : ioint aufi qu'on peut frotter la gratrelle, de leur ius feul, ou bien eflant incorporé auec d'autres onguens. La fcabieufe eft bonne aux deff@uofitez dela poitrine, & des organes fer- LNVREAIII. 361 fimples doiuent de ce fauoir gré. Pline dit queleclymenum Pés.lib.2$, print fon nom du Roy Clymenus;qui premier le miten œu- cap.7. ure:errant grandement fà mefme, ence qu'il attribue au clymenum toutes les proprietez que Diofcoride attribue au pcriclymenum. Quant au clymenum,ie ne trouue point que uans au foufle : car elle euacue toutes les pourritures,qui Galien,ni Egineta en ayent fait mention. caufent inflammations efdites parties : & purge toutes les fuperfuitez & excremen$, qui chargent la poitrine. Elle eft entre 4 £orc finguhere, appliquee fur les anthrax, & charbons pefti- rrifÿlua, Liliumincer fpinas: François, * (heure-x on og. fre. lentieux :tellement qu'en moins de trois heures ,eftanten- duite &appliquee comme deffus , on dit qu’elle fait perdre fieil: Italiens > V'incsbofto , MA à À Car une. toutes ces tumeurs peftilentialles & morrelles.Le ius de fca-1© prifigho: eAllemanss Geifz blate: Effaignolz, Periclymenur:, Sylue Mater, Volucrum Mais» Ma- bieufe prisau poix de quatre onces, auec vne dragmede Madrefÿlna. triacle , eft fingulier au commencement de la pefte : faifant au preallable fort fuerle patient , & reiterät fouuent la prife, CH AP. XIII. Ce qu'aufsi eft bon aux morfures des ferpens vénimeux,ou- &re ce que l'herbe broyce & appliquee toute frefche, y eft pro Leius de fcabieufe enduit auec farine de chryfocolla, Le periclymenum *pro- «es, roif re Fe vn peu decamfre ; ofte toutes dartres, lentilles, feux vo- aa duit fes tiges fans branches: fimplement lages, & autres taches du vifage, & enfemble les tayes des N produifant pär certains in: avec desfiil yeux. Mais fpecialement les racines dela grande fcabieufe RULES 42 nettes frailf UD teS font fouueraines à ces rongnes dangereufes qui viennent en peur cilles pe difiin= plufñeurs parties du corps, cébien mefmes qu'elles procedaf- NC Fe blanchaftres, qui embra£ æ pero fent du mal de Naples, Car leur decoétion prifc en breuuage 40 : fent les tiges : lefquelles ternaller. l'efpace de quarante iours (comme ie pourray moy-mefme tefmoigner ) fert à ceft effet de medicament fort proffitable. Les mefmes racines reduites en poudre , & prinfes en lai clairau poix d'vne dragme ont mefme vertu & proprieté. 5 ESRI AN femblables à celles de > VA lierre. D’entre les fueilles . fortent de petits iertons, z4l. 1ib.7. Or pour retourner à noftre ftœbé , Galien en parle ainfi: ? . qui portent de grains ren mpl. med. Le fruict &cles fueilles de ftæbé font fort proffirablesicar elles É À : ‘ ‘4 font afringentes , fans aucune mordacité. Elles font notoi- blables à grains de lierre. Sapomarie. rement defsiccatiues , & quañ au commencement du tiers degré. Et par ainfi leur decoëtion clyfterifee fert grandement aux dyfenteries,8& aux oreilles boueufes,la mettant & diftil- Janit dedans:& fi eft bonne à fouder playes,pour prandes que elles foyent. Elle eft grandement fortihiceen fes vertus la pre nantauec vin gros,noir,& rude:car par cemoyé elle dcffèche fort vertueufement toutes humeurs fuperflues. D'auantage fes fueilles enduites yerdes , ont vertu d'eftancher tout flux de fang:eftans d'ailleurs fingulieres aux rougeurs & inam- mations des yeux» proccdäs de quelques coups;ou battures. CHAPELLE (hnenum. La tige du clymenü eft 7 quarrec;& femblable à cel- le defeue. Ses fucilles font comme celles de plantain: ie & y a furlarige certaines pe Oo tites vefsies recourbees,cô- WE 4 Pr: A me on voir ésrouffes & re- ZE coquilleures des poulpes, 72 & sl la fläbe.Leius de rou- te la pläte;prins en breuua- ge, eft bon aux crachemens < Ÿ5 de fang : & pource qu'il ets ° D refrigerarif, il reprime les “ NT): fluxions de leftomac, & le flux rouge des femmes» &eftanche le fang du nez. Ses füueilles ou fes gouffes broyces, & appliquées fur les playes frefches;les foudent & cicatrifent. Sinoftre faponaria eftoit aufli conforme à la defcription duclymenum,en toutes chofes,;commeelleeftés fueilles;lef- quelles font femblables à celles du plantain, certainement ie feroyede l'opinion de Ruellius , qui l'a prinfe pour clyme- Sa fleur eft femblable à cel- le de feue : eftant blanche ESP & aucunement ronde, & i = > KT Je femble eftreappuyee furlafueille. Sa graine eft 30 ure, & difficile à arracher. Saracineeft ronde, & groffe. Il croift emmi les champs, & parmiles buif- {ons ; s'appuyant & entortillant à tour ce qu’il ren- contre. Sa graine meure, & fechec à l'ombre, eftant buë en vin, au poix d’vne dragme, quarante iours durant, confume la ratte, & guerift des lafitudes: mais depuis le fixiefime iour qu’on en a vfé , elle rend Pyrine faigneufe. Elle eft bonne au fanglot, & à ceux qui ne peuuent auoir eut aleine fanste- nir le col droit : & fi faitauancerl'enfant. Ses fueil- les ont la mefme proprieté: & dit-on que les pre- nant en breuuage , trentefept iours durant , elles rendent la perfonne ftcrile , & hors d’efpoir d’auoir enfans. Enduites auec huyle, elles chaffent les frif- fons & tremblemens qui viennent au commencez ment des fieures, Aucuns appellent le periclymenum, Caprifolium :mais c’eft à tort. Les A pothicaires l’appellent Matrifylua.Les Ita liens l'appellent Vincibofco , pource qu'il s'attache & agraf- fe à tout ce qu'il rencontre. Or que la matrifylua foit le vray periclymenum, tous les Modernes l’eftimêt ainf:ioint qu’el- le eft du tout correfpondante à la defcription de periclyme- num. Car la matrifylua neiette qu’vne fimple tige :laquelle produit fes fueilles deux à deux, & F interualles , lefquel- les embrafnt la tige, & font blanchaftres , & femblables à fueilles de lierre. Sa fleur eft blanche, & affez femblable aux fleurs de feue : laquelle eftant bien efpanie, tombe fur là fueille. Sa graine eft comme celle de lierre, eftant fort dure, & difficile à arracher: laquelle eft attachee à certains petis ietrons qui fortentt d’entre les fucilles, D’auantage, fes tiges qui font fimples, s’aggraffent & s'entortillent tellement aux arbres, & arbrifleaux , & aux buyflons qu'elles rencontrent, num.Mais fa tige ronde & compartie par neuds,& fes fleurs, 60 que le plus fouuét elles s’encharnent & s'impriment dedans, monftrent qu’elle ne peut eftre prinfe pour clymenum. Et par-ainf ie diray rondemét,queencores ie n’aye veu herbe qu'on puiffe rapporter au clymenum,h eft-ce que la plante ue ie mets en auant neluy retire fort mal. Car fa tige eft bien femblable à ceile de la feue: fes fucilles à celles du plan- tain, fes vefcies remplies & recourbees l’vne contre l'autre. Jaqg.Ant. Cortufus me l'aenuoyec,à qui tous fudieux des tanttiennent de prés le bois qu’elles rencontrent. Et par- ainfi ce n’eft de merueilles files Italiens l’appellent Vincibof- co. Au refte,ceux s'abufent, à mon iugement, qui prennent le caprifolium , & la matrifylua ou periclymenum, pour vne & mefme plante : entre lefquels font Ruelhus, & Fuchfius, tous deux fauans perfonnages. Mais ie penfe que les pande- &es de Syluaticus les ont fait faillir : car il appelle fa matri- fyluæ 362 fylua , Caprifolium : & toutesfois quelque peu apres , le ca- prifolium ne luy eft autre chofe quece que Diofcoride nom- me Pyxacantha, ou lyciim, & non periclymenum, lequel il defcrit fous le titre de matrifylua. A quoy ne prenans garde les fufdits , 1ls fe font equiuoquer. Aurefte , la matrifylua fert aux onguens ; qu'on prepare pourles playes de latefte: car elle eft finguliere à ceft effe& : combien qu'on ne trouue en point des Anciens ; qu’elle ait cefte proprieté, De Vigo auf, excellent Chirurgien , faitgrand cas de cefte herbe our les vlceres des cuyfes : fe fondant fur ce qu'en dit Ga- fon au liure 8.des fimples.Toutesfois ie ne trouue point que mon Galien le die : car au pañlage allegué par de Vigo, ilenT parle ainfi : Le fruit &les fueilles de periclymenum font fort vtiles:& ont vne vertu fiincidente, & fi chaude, que flonles continué trop à boire, elles rendent l'yrine faigneufe : com- bien que du commencement elles prouoquent feulement à vriner. Mais eftans appliquees pardehors,auec d'huyle,elles efhauffent. Elles font bonnes aufsià ceux qui font trauail- lez dela ratte, & à ceux qui ont difficulté d'aleine, La vraye prinfe,eftle poix d’yne dragme,auec du vin. La graine aufsi cftdefsiccatiue. Aucunsdient, que fi on la continue trop à boire, qu’elle rend la perfonne fterile, D’autres y eftabliffent cerrain terme: comme fair Diofcoride, lequel met le terme de trentefept iours , pour deuenir fterile, Iceluy fi dir, quele fixieme iour aprés qu'on aura commencé de boire ceftegraine, elle rend l'vrine faigneufe, Tribalus terreftrés:Grecs, Tribolot. Tribnlus aquaticus : Françors, Saligotz, Efcharbatz, ChaStaignes d'eau , on Traffles d'eau : « Arabe, Hafach ,0n Haftrk: Iraliens, Tribolo aghatico: eAllemans, V'valer nufz on Secnufz : E fPaignols, eÆbroyos, & Abrolbos. T ribulus terrefiris, Tribulss agnaticus. 2 i n [( Q Th ) de l'tRl QE QE AN SAR GRECAER, > QUE Letribule terreftre a les fücilles comme le pour- pier : mais elles font plus menuës. Ses * frmens trainent parterre : & entre fes fucilles, certaines efpi- nes fortes & dures. Il croift le long des riuieres, & parmi les mazures, & millons. Il yen avne autre cfpece, qui croilt és riuieres : les fucilles duquel ca- chent fes efpines. Ses fucilles font larges, &tien- nent à vne queué longue. plus groffe au deflus que parle bas, Ila cerrains fi- lamens faits & agencez à mode d'efpics. Sagraine cf fort dure, & affez femblable à l’autre. Tous deux raffrefchiffenc & efpeñifienr : & par-ainfi , mis àmo- de de cataplafme;ils font fortpropres à toutes inflam mations.lls gucriflenttous vlceres & Pourritures ve- pans à la bouche, aux genciues, & aux amygdales, 30 Son tronc; ou fa tige eft éo AND. MATTHIOLYVS Leur ius eft bon aux medecines ordonnees aux yeux. Leur graine bue frefche, eft bonne aux gens grauel- leux. Vne dragme du'tribule terreftre ,enduire, ou prinfe en breuuage, recree ceux qui font mords des viperes. Beuen vin,ileft-fingulier contretous venins & poyfons. Arrofant vne chambre de fa decoction, elle fait mourir les puces.Les Thraces,quihabitent le long dela riuiere Strymon, enpreffent leurs cheuaux du wibule vert : & font du pain de fon fruit, quieft doux,& fort bon à manger. Combien que Diofcoride ne face mention que d'vne efpe- ce de T ribulus terreftre:ceneantmoins Theophrafte en efta- blit deux efpeces : difant ainf : Le propre de tribulus eft de roduire fon fruét piquant. Il y ena de deux efpeces : dont Fa a les fueiles femblables aux cices: & l'autre les a piquan- tes. Tous deux croiflent en terre : & produifent plufieurs farmens. Celuy quia les fueilles piquantes, germe plus tard que l’autre: & le trouue-on plus couftumierement parmi les hayes & cloftures des villages. La graine de celuy qui 2b gene pluftoft,eft femblable à celle de la iugiolhine : mais celle e l’autre eft ronde, noire, & contenue en certaines gouffes. Voylà ce que dit Theophrafte quant aux tribules terreflres. Quant au cribule qui ales fuarlles femblables au pourpier ,1l me fouuient l’auoir veu à bord de Mer, À Venife,aupres de la chappelle de fain& Nicolas. Mais celuy , dont l'ay ici mis le pourtraict, M.Lucas Ghinus le m’enuoya des Pife. Ruellius cftime le cribulus piquant,defcrit par Theophrafte.eftre celle plante,que noz T'ofcans appellent Cacatreppola, fe fondant peut efre fur ce que cefte herbe croift aupres des torrens & riuieres. Mais attendu que Theophrafte n'a aucunement defcric les fucilles du tribule piquant : & que d’ailleurs cefle cacatreppola ne iette ni furgeons , ni goufles qui portent graine;certainement ie ne puis eftre de l'opinion de Ruellius. Noz Apothicaires prenans les racines de cefte plante, pour racines d’eryngium , en font de braues confitures, trompans ainfile monde ;ainfi que plus à plein auons demonftré au li- ure precedent,au chapitre d'eryngium, Mais, pour retourner à noz tribules & chaufle trappes, celles qui croiffent en l’eau, fe trouuent ordinairement en plufeurs lacs, & en plufeurs riuieres d'Tcalie : & principalement és Duchez de Ferrare, & de Mantouë, Etnele trouue-on feulementés eaux douces: mais au{siéseauxfalees, Caren plein marché, à Venife, on treuue à vendre à force faligots de mer, lefquels on cucilleés folles qui font pres dela mer. Or ceftefortede tribule pro- 40 uit de fueilles larges, rondes, groflès, & rachees à l'enuers, nerucufes, & dentelees à l'enitour, lefquelles font attachees à de groffes & longues queues. Sa ige eft grofle & grafle,eltanc toutesfois plus groffe par en haut que parle bas. Sa racine eft longue, cftant munie de capillamens faits à mode d'efpi. Son fruiét eft noir , & dela grofieur d'vnechaftagne, ayant trois pointes, d'ou il a prins fon nom : il eftcouuert d'vne ef- corce cartilagineufe, DU de dedans eftant blanche, & d'yn gouft de chaftagne. Qui fait quelecommun populas le nomme chaftaigne aquatique, & en vfe & mange comme de chaftaignes : & mefmes en quelques endroirs,en temps de fa- mine,ayant fait fecher cefte forte de chaftaigne, & reduiteen fo farine,on en fait du pain,côme des autres, Les pelerins per- cent & enfilent les tribules,& en font de grandes patinoftres, pour fe rendre plus deuotieux enuers le peuple. Aucunsles font cuyre fou la cendre, à mode de chaftaignes, & en font Theop nat. p lib.c. Jeuriflue de table:aufsi les appelle-on,chaftaignes d'eau, Ga- Gal. lib. lien, parlant des deux efpeces de tribules,dit ainf : Le tribule fimpl. med efcompofé d’vne effence humide, vn peu froide: & d'vne e£- fence feche, afez froide, Le tribuleterreftre abondeen froi- deur terreftre , que nous appellons aftriétion , ou ftipticité: maisl'aquatique abondeen aquofité.Et parainf ils font fort propres pour engardrer d'inflammation, & deftourner tou- tes fluxions & catarrhes, pour raifon de leur qualitez. Quant au fruiét du tribule terreftre , pource qu'il eft fubril & pene- trant, eftant prins en breuuagc;il rompt & diminue kes pier- res de reins, : Annotation, * Les Exemplaires communs mettent bien commeil ya au texte ; mais Oribafius, & les vieux Exemplaires de Dio- fcoride, mettent, Ses farmens font longs , &c. Ce que bien aufi demonftre Je pourtrair de celle plante, mis icy au vif. Saxifraga: SVR DIOSC. Saxifaga : Grec, Sarxiphraqum ; S arxiphegum: François, Perce-pierre; Lrahens, Safifragia: Al- lemuns, Steynbrech. LAVRE 1lL 363 lelaifféren arriere. Or cependant le contexte de Diofcoride dépraué a misen doute & plufieurs do&es perfonnages , & moymefmes , quelle feroit la plante qu'on pourroit prendre pour le vray &lepitime farxifragon de Diofcoride, laquelle retireroit à l’epicthymü.Mais depuis s'eftäs crouuez de vieux Exemplaires de Diofcoride quiont 9e» pour iri9/peac'eft à dire, thym, pour epithymum, la difficulté n’a efté grande detrouuer la vraye faxifraga,de laquelle au fi nous te baillôs icy le pourtrait.Or ft. ce vn petitarbriffeau,qui prouient és heux pierreux & afpres, & produit à force tiges, lequeleft fi fembiableau thym, qu'onneles peut quaf difcerner qu’au 10 feul gouft. On en treuue derechef vn autre forte, qui ietre de fa tige de fueilles parincerualle, perires,longuetres & eftroi- tes, en portant de chafque cofté vne, lefquelles font accom- pagnces de q uelques aucres petites fucilles, qui prouiennent par rroupe. Vers la cime elles fe iettent en plus grand nom- bre, & plus dru: d'ou auffi fortent fes fleurs, lfquells font -purpurines, & de bonne odeur. 11 me fouuient du tempsde mon ieune aagc,que eftant à Rome, j’ay cueiili cefte forte de faxifraga fous le Capitole;pres Noltre Dame de pitié,fur de grandes pierres qui font tout vis à vis. Etmefmes qu’vn cer- tain medecin , qui auoit fait eftar deccfle forte de faxifraga contre la pierre à vn mien ami defiavicux & caduc, m'enfci- / #9 gna le lieu, afin que quand 1len auroit befoing, ie peuffe a- uoirlelieu. Maïs lors, comme ne me fouciant encores gue- res de la medecine, ie n’en failois conte, &n’y prenois garde. Or M. François Partinus Roboretanus,medecin del'Empe- reur Maxinubian deuxiefme,m'en enuoya l'annee pañlee vne plante:d’autres miens amis auffi m'en ont enuoyé.Galien en Gal.de fanit. fait mention , difant ainf, Pour ceux qui ont fa pierre; il eft tuend.li,.cge bon de mefler vn peu de betonica & de ceftron ; qui croift és Gaules.Ils appellent cefte herbe Saxifragon. Voyla qu'il dit, D'ou aufii Paulus Egineta a prins la betonica faxifraga, dont il fait mention. Au refle,outre cefte- ci on treuue encotes trois autres fortes de faxifraga, qui font eftimees fort fouue- raines pour rompre la pierre des reins, & la tirer hors. La pre- micre efe celle, qu'autresfois nous auons prins pour la faxi- fraga de Diofcoride. Elle prouient fur de grandes & dures pierres , ou enlieu fec & maigre, ayant de fueilles menues comme cheueux, aflez femblables à celles du fenoil , horfmis qu'elles fonc pluslongues, plus minces, & plusrares. Sa ti- ge aufi cft comme celle de fenoil,mais petite & mince,ayant vn mouchet à fa cime,lequel contient vne graine femblable à celle du perfil commun, plus longue toutesfois, & odorante. Sa racine blanchafre eft du gout de la paftenaille. Toutela plante elt aucunement acre à douçaftre. La fecondeefpece a les fucilles comme le lierre terreflrecommun,moindies tou- tesfois, fe couchans à terre, & dentelces tour autour. Satige 40 et mince, ronde, droite, velue, non fi haute qu'ynecoudes, produifant bien peu de branches, d'ou fortent de fleursblan- ches,femblables à celles du bafilic fauuage, lefquelles venäs à tomber ne laiflent aucune graine.Sa racine eft mince,& neät- Saxifraga de Dsofcoride. e Autre Saxifraga, Saxifriga 1111. CRAPAPP, * Les Grecs appellent la perce-pierre, Sarxiphra- \, \Pes } & les Latins Saxifraga. PE # C’eft yvne herbe fort bran- Non mum: laquelle croift par- 2 mi les rochers, & és lieux \ 2 afpres. Cuite en vin,& buë AW chaude, elle eft bonne à la fieure. Elle ferr à ceux qui , ne peuüent vriner que goutte à goutte:clle appai- {ele fanglot:rompr la pier- cialement au mois de May. La troificfme efpece,que rappelle Grande par fa forme & cffet, Grande faxifraga , m'a efléenuoyee de Mme NN re, & fait vriner à l’ayi Combien quetous les Modernes , qui ont quelque fça- uoir,ayentiugé, & iugenc cechapitre de Saxifraga auoir elté adioufié à Doftoride, pour raifon du tiltre, quieit plus Latin que Grec:qui eit chofe direéteiment contraire au ftyle de Diofcond£: touresfois veu que quaf tous les exemplaires de Diofcoride contiennent ce chapitre, 1lne m'a efté poffible etites, longuettes;& pointues au bout. Elle porte de fleurs tee de fort petits vafes,du cout femblables à ceux du bafilic fauuage, eftäs denrelez tout autour de leur fommité, à mode de corbne:däslefquels eft contenue vne graine rouge, He laquelle eh 364- A N D: Jaquelle eft moindre que celle du pauot, Saracine ft blan- chaltre, eftant fi eftroitèmenr cachee parmi les pierres,qu'on ne la peut aiment arracher. Calzolarius m'en a fair grande efhime;la louät fort côtre la pierre des reins. Etmefmes m'a enuoyé pour preuues & fignes manifeftes de cefteffer, force pierres ; defquelles plufieurs farpafloyent la groffeur d’vne feue, routes rirees du corpsd'yn citoyen de Veronne, nom- mé M.Hierome de Fortis, vfant de cefte herbeen breu lefquelles ie garde arriere moy, pour fpectacle, & mu attendu mefines que de cespierres les vnes femblent pluftoft eftre forties de la vefcie quedes reins. Orcombien que j’aye force de ceite herbe, fi n’en ay-ie pointencor faitexperience. Au refle ,il ya plufeurs herbes .qu'on met en auant fousle nom de faxifraga , ou perce-pierre: comme font lecapillus veneris, polytrichon, falua via; cetrac, flipendula, fefeli de Marfoille, & la pimpinelle puante, & plufieurs autres herbes, qu'on appelle roures, Perce-pierres ; pource qu’elles prouo- quent à vriner,& qu’elles rompenr la pierre, & la font fortir. » Annoration, * Les Exemplaires Grecs de Diofcoride,qui ont efléder- nierement imprimez , ne mettent pas cé chapitre en ceften- droit, ains le mettent fur la fin, parmiles chofes adiouftees à Diofcoride. Ce que r'aybien voulu mettre enauant, pour monftrer que ce chapitre n’eft feulement és Diofcorides tra- duits en Latin : mais que aufsi on le trouue és Exemplai- rés Grecs, Limonivm.on Bera filueSfris, on T'inrinabalum terre: eApothicatres , Behen rubrism : François, Lirmoi. ne; Allemans, Clis-vueich. CHAIVAMP: Behenronge des À pothi. caires premiere efbece. ë ad SA: NE Sy 4 # PT: Behenrouge des Apothi- caïres [econde efpece. dater) À Pay QUE 1 AP NS \ JTE EFE< Pyrola. a La limoine a les fucilles 4° femblables à la bete: rou- LR tesfois elles font pluslon- gues , & plus menués; & iette ordinairement dix fueilles, & quelquefois plus. Sa tige eft menuë & droite,de la hauteur de cel- le du lis : laquelle eft char- gee d’vne graine rouge, qui eft aitringéte au gout. Sa graine pilce, & prinfe en vin, au poix d’vn aceta- bule; eft bonne aux dyfen- teries, & aux defluxions de l’eftomac: &reftreintles & RATE ; fleurs rouges des femmes. Elle croift és marais, & parmiles prez. La limoine ou reparee des prez croift en grande abondan ce és marais qui font arrofez des fources & fontaines du feuue Timauus, & au quartier de Tricfti, laquelieeft du tour conforme à la defcriprion qu'en faic Diofcoride. Les Apothicaires appellent cefte plante Behen rubrum, combien que ce foit a vorticar elle cft du tout côforme à la defcription MATTHIOLVS du limonium: de forte que neceffairement il la faut confef- fer eftrele vray limonium, ou bien vne efpece d’iceluy. Car cefls herbe, (elon qu'on peut voir és deux pourtraits que nous auons 1cy mis,iette plus de dix fuerlles femblables à-cel- le de bete:excepté qu'elles fonc plus menuës & plus longues. Ses uges font menués : lefquelles font chargees d'vne graine rouge,quieft aftringéte au gouft. D'auanrage ellecroit par- mi les prez , & principalement és lieux humides & marefca- geux. Loini que cefte herbe, qu’on appelle fauflement Behen tubrum, alesmefnes proprietez que Diofcoride & Galien ont attribué au limonium: felon qu'on voit parexperience. 10 Et par-ainfi je n’aycraint de mettrele pourtrait du behen rubrum des Apothicaires , pourle vray pourtrait du limo- nium:car comme nous dirons au chapitre de Ben,ces plantes ne fontle beñ rouge defcrit par les Arabes. Pline appeltele pj;, jik limonium, Bete fauuage;mais Gahen luy eftcontraire:lequel cap.8. dit n’auoir jamais veu bete fauuage:finon qu’on vouffit aiifi Galiiz appeller la Parelle, ou l'Ozeille fauuage. Etpar-ainf nous alim.fac pouuôs dire le limonium eftre vne efpece d'herbe à part.Au- quelcombien quele behen rubrumne fe rapporte en tour & partout quant à festiges , attendu toutesfois qu'entoutes autres chôfesils font femblables , voire mefmes en leurs ver- tus & propricter, je demeureray pertinace en mon opinion, 20 iufques à ce qu'on-me monfire quelque autre plante qui mieuxretireau limonium. Et cependant iene veux m'arre- fter à ceux qui eftimenc l'herbe pyrola, que les Allemans nommét Vuintergruen, eftrele vraylimoniumicar fes mar- Pyrola, ques ne le me permettent.Et qu'ainh foir,elle ne prouienten berbe. lieux humides & marefcageux, ainsés montagnes ombra- ‘ geufes, & és forefts,ayär (à fualle femblable au poyrier (d'ou elle a prins fon nom) horfmis qu'elle eft vn peu moindre, eftant forte, & roufours vérdoyante:fa tige longue d'vnem- pan, mince & ronde: d'ou fortent par certains interuallesde fleurs blanches, rayans à mode d’eftoille, &iettans de leur milieu plufieurs capillateures, commeon voiten la rofe. Sa 3 o racine eft blanchaftre,& mon profonde. Ccfle plante a vne vercu de fecher,adftreindre &{ouder:& mefmes les Allemans en vfent fort quant il eft queftion de fouderles playes. Car non feulement le ius de fes fueilles meflé parmiles onguents qu'on fait pour les playes , ou les fueilles frefches enduites, font propres à ceftefler : mais mefme leur deccéion prinfe en vin gucritles playes qui feroyent paruenues iufques au fonds de la poi&rine , & qui parcillement auroyent atteint les parties nobles:car elle a à c:vne meruciileufe vertu.Or les breuuages qui font propres à tels accidens , ne fe preparent point feulement de cefte herbe pyrola, ains aulsi de beaucoup d’aurres,kcomme de l'alchimilla,betonia,fragaria,la queue de cheual, l'agrimoine;la caryophyllata, la tormentille , la per- 40 uenche;l: pimpinelle fanguiforbe, la pilofelle, la verge dorce, & des racines du grand fymphytum & de la garence.Car en ay veu plufieurs qui auoyent la poiétrine & autres parties no bles fort intereflees,&aulquels n'y avoit aucü efpoir dejgueri fon,quienontefté gueris. Ce qui deura eftre fort agreable & plafantaux chirurgiens. Or pour retourner à noftre limo- nium,Galien en parleainfi,La graine de limoniü,pourraifon Gal. tb de fon afpreré,prinfe en vin,eft bône aux defluxions de l’efto- Fa pe mac, & du vêtre,& à ceux qui crachent le fang : & fi ferc à re- die fireindre le Aux méltrual, Il fuffit d'en prendre vn acetabule. Lagopus. fine Pes Leporinw: François , Pied de Lye- #re:e Allemans, Karzenkce, où Hafên pfoer lin. CHA PAR ATENCIE L'herbe du lagopus, buë en vin, fionn’elten fieure, & en cau, fi oneît en fie- ure; refferre le ventre. Ap- pliquee aux aines, elle gue- rift leurs inflammations.El- le croift parmi les blez. Diofcoride s'eft pañfé fi de le- ger; quant à lagopus, qu'il fe- roit fort diffiaile , & mefmes quañ impofsible de diuiner en- tre tant d'herbes qui croiflent parmi les M enpour roir choifir pour lagopus. Caryophyl SÛR: DIOSC: LEVRE NII 36$ Caryophylata , Herba bencdiita, fise, Sanamunda: iaunes parcillement. Ses racines fontbien munies , minces François, Benoiste, Galior ;on Refixe: Italiens, FRE Qaueres quite lenene de Blanches à Dallas G arivphillata:e À Lemans, Benedilte nunrtz, 5 q Mate ss force eft pluscommune. Elle prouient en lieux om- rageux , & où le Soleil ne frappe point,en terre croyeufe & Carpphylata. Ceryophylatade PARLE blanchaire. Celuy qui la ne ,nel'aiamais eu voir ÿ S qu’au rerroir Vicentin , en la vallee Stagna. Toute la plante GE eftant frefche cft fortodorante, & a vne odeur femblable aux rayons des mouches à miel, eftant plus plaifante toutesfois, & plus forte : mais deuenant feche, elle nefent rien. Cefte plante( difent quelques vns, quil'ont experimenté } eft fin- 19 guliere pour miciguer les douleurs des nerfs &iointures,par quelque accidenc q ce foit qu’elles aduiennent, Car laiffant fortlong remps au Soleil fes fleurs eninfufon d'huyle d’a- mandes frais, & autant d'huyle rofat compler, c’eft vn medi- cament à ceft effet fort fouuerain , fi on en vfeeflant encore tiede. Et pour retourner À nos caryophyllata, ie ne doute point que l'vne à par l'autre ne foit aditritiue & corrobora- tiue ; & propre à guerir les playes & vlceres. Les Modernes lordonnenten breuuage aux playes intericures de la poi- trine : &appliquent fon ius,;auec vn peu de verd de gris, aux vlceres cauerneux & difficiles à guerir. La fenteur de l'herbe refouyrles efprits , & fortifeles cerueaux froids. Prinfe en 20 breuuage,elle eft bonne aux cœliaques & aux caqueflangues: eftantfinguliere pourreftreindre le fux menftrual,&les cra- chemens de fang. Prinfe en dedans, & appliquee en dehors, elleeft bonneaux rompures, & defcentes de boyaux. Elle eft de temperature chaude & feche, comme bien demonftrent fés racines , lefquelles ont vn gouft aftringent & odorant. Moyennant lefquelles qualitez, fes racines font non feule- ment fubtiliantes,refolutiues, & aftringentes:mais aufs1 (ont % confortatiues. Or pour retourner à noftre lagopus;les Alle- Pes lepori- mans prennent pour lagopus ; celle herbe qui a les fueilles #75 des L Al- longuertes, & femblables au trioler , & fatige menue, ronde, lemans, & velue: portant fa graine en petits plortons veluz & mouf- fuz:laquelle eft norotrement aitringente. Et fe feruéc de cefte graine, pour mondifier le fondement és caqueflangues &c dyfenreries.Cefte herbe croift parmi les blez.Mais d'affermer que ce fuft le vray lagopus, ie n’oferoye. Car perfonnene la deftrit. Les fueilles de ce lagopus cy,enfemble fes plottons & fa graine, reduits en farine,fonc bôs prins en gros vin, ou ius de grenade, côtreles caqueflangues, flux de ventre,eicétions coleriques, & defluxions d'eftomac. La decoétion de toute la plante, y meflant de fueilles de mauue, faite en vin doux, cit finguliere au mal de la vefcie, & fpecialement aux inflamma- tions de l'vrine. Sa graine fert grandement à ceux qui cra- chent le fang:fes plottons reduits en cendre, & enduits,eftan chent les hæmorrhoides qui coulent. Quelques vns eflimenc Ofes plottons eftre fort propres pour netroyer Je fondement des dyfenteriques: d'autant, difent-ils, qu'ils arreflent leur Gal. lib.7. fleurs fontiaunes , & femblables à celles de la quintefucille, flux. Galien parle du lagopus en cefte force : Le lagopuselt Æmpl. med d'ou fortét de petites reftes velués, qui contiénent la graine. fi deficcatif,qu'il peut detfecher les flux de ventre, Elle a force racines minces &rouflaftres , ayäslodeurdegi- Afediumou liolamarina, C HAP. XVIII, rofle. Ellecroiftle long des chemins, & en lieux ombrageux, RS 4 Temediinicront parmi Il ya vne autre forte de caryophyllata, qui croiftés monta- : DER gnes,laquelle i'aytrouuee en vne môtagne de Boheme,nom les rochers,és lieux ombra- imee Corconos,d’ou préd fa fource le fieuue Albis. Elle porte geux. Il a les fucilles fem- de fueilles plus groffes que l'autre, plus crefpues, & plus ve- blables à la Aambe. Satige luës, en errant plufieurs de fa racine mefme ; lefquelles font Dénlaet SÉÉRAT 2] attachees a de longues queuës,eftans au refte fort rudés à ma ? trois coudees denaut: nier, dentelces tout autour, & fe couchansà terre. Sestigese o de laquelle fort vne fleur font minces , non branchues, comme la precedente ; ou ap- 4 grandc;ronde,& rouge. Sa paroiffent peu de fueilles , & encores bien petites. A leur graine ef petite, & Tenble fommité ne fort qu'vne fleur;,qui eft fort belle, & plaifante à PleSCaedeet S voir, & trois fois quafi aufsi grande que la precedente, de ta celle de cartamum.oa racine cft de la longueur d’vn palme, & de Ja grof- Matthæus Syluaticus;prent L4 pour lagopus,celle herbe qu'6 a appelle Caryophyllata: mais certes, à mon iugement;il s'a- bufe: car la caryophyllata ne croift parmi les blez ,ains viét és môtagnes,&le long des che mins,auprés des hayes &buif- fons:car elleles aime fort. Les Anciens n’en ont point parlé, 30 que ie fache : finon que Pline l'ait appcllce Geum:carildit quele geum a fes racines me- nués, noires, & odorantes. Quit à la caryophyllata, c'eft TA | vne plante qui n'eft trop com- ANR NN mune : & qui a plufieurs pro- rietez : comme bien demon- ftrent fes racines , qui font td. & fentans le girofle: d'ou elle a pris fon nom.Ses fueilles font quelque peu afpres, velues, & diuifces en trois à la cime de leur queué;,fortäs plus bas deux à deux, &en moindre forme, eftans au refte toutes dentelces à l'entour. Sa tige cft branchue,ronde;non grofic, d'vne coudee & demi de hauteur,nouee,& vn peu afpre. Ses lin.li.26, D. 7e couleur jaune: laquelle venant à defleurer , laifflecomme vn rondeauempenné. Ouurage de nature miraculeux, Sara- cine eft longuc d'vn empan , & groffe comme le petit doigt, {eur d’vn bafton: laquelle non fibreufe comme l’autre, & d’vne couleurroufle, laquelle fe d à fentau girofle, & eft aditringente au gouft. Elle eft plus ver- CIE MORACEETÉES ë& afpre au tucufe & efficace que lacommune. Voyla quant aux caryo- gouft. Reduite en poudre, phyllata. Mais leur bône & plaifante odeur me fait fouuenir _&cuireen miel, & prinfe à mode d’electuaire,elle re- d'Ynecertaiie plante, qui n'eit certes douee de moindres? freinrle Aux menttrual rouge» fi onen vie par quel- vertus & proprietez fingulieres que les fufdites. Je l'appelle 60 “ a à ef Cortufa, pource qu'elle a premierement eflé trouue par QUES iours.Sa graine,buë en vin,efmeut le flux men- Cert#f* Tag. Ant. Cortufus , homme fort ftudieux. Ses fucilles font ftrual. herba. femblables à celles de vigne, moindres toutesfois, eftans Aucuns dient quele medium croift feulement en Medie, rondelettes , afpres , d’vn gouft adftringent , & attaccheesà: S’'ileftoitainf , ce ne feroit de merueilles s’il ne fetrouuoie longues queués. Ses tiges font minces ; droites ; fansfueil= en Jralie.Plufieurs luy attribuent les fucilles d'endiue,& non les, & toutesfois, par vn merueilleux artifice denature;por-| deiris:eflans d'opinion queau l'eu,où les Exemplaires com. tent de leurs à leur cime, lefquelles font par dehors purpu-: muns mettenciris, qu'il faut mettre Seris, qui eft l'endiue: sines;& par dedans jaunes,&remplies de perits filetsou poils; fe fondans fur l'exemplaire d'Oribañus qui le mec ainfi. Hu3 Et 366 AND. MATTHIOLVS Etde fait me fondant fur l’authorité d'Onibafius , ie n'aÿ crain de un pre Pr DE À # produit double racine, & € É rre al Care : pour le médium, attendu qu _ RS Le LEE a à ë [a mypartie en deux coftess ne prouent point feulement és lieux fecs , pierreux , & om- ù A De ta r brageux (comme m'a cfcrit Iaq. Ant. Cortufus, qui m'en a comme les bulbes:dont lv- € À fe = à fait plaïfir ) mais en outre porte fà fueille femblable à l'end1- neeft deflus, & l’autre def- ue, vne tige haute, de grandes fleurs , & vne petite graine is ca Gal. D7 Que AE ecfle eo ER Tan Pa PO is fous. Toutesfois celle de femblable à celle du faffran baftard. Galien parlant du me Aeae I RER CR. fimpl.med. qui » ditainf: La racine de medium eft de proprieté con- eo Ni NT traire à fa graine: carla racine eftafpre, & reftreint toutes car celle d’embas eft grefle. fluxions, & principalement le flux menftrual. Maistant s'en Il croift parmi les champs. faut que la graine conftipe &reflerre , que mefmes elle e-10 La racine de deflus incor- meut le Aux menftrual : comme eftant fubtiliante &incifiue : HR porée auec encens & vin, & appliquee, eit finguliere JIPES ng pour tirer hors lesefpines & en {es parties & proprietez. Epimedium. CHELA PET ATX: 4 1 : : tronçons qui font demeu.… L’epimedium , eft vne tige non trop grande, qui NS T rez dedans le corps. Auec porte dix ou douze fueilles femblables à celles de farine d’yuraye, & eau miellee, elle refout les pans,& lierre. Elle ne produit nifleur ni graine. Sa racine apoftumes plattes:& par-ainfi on lametés empla- eft menué, noire, puante,& d’yn gout fade. Il croift ftres appropriez à cela. Appliquee par le bas, telle ef- és lieux humides. Ses fucilles, pilees , & appliquees 4 meut le flux menitrual. On dit que la racine de deffus auec huyle;à modede cataplafine, engardent les ma- ?° incite à luxure, & que celle d'embas refroidir, ou melles decroïtre. Saracine engarde de conceuoit, rend fterile. On eftime aufli la racine de deflus, don- Ses fueilles pilees, & beuës en vin, chafqueiourcinq necenbreu uageauec d’eauseftre finguliereaux rom- dragmes; apres auoir cité purgces de leurs MOyS EN- pures & defcentes des boyaux & des petits enfans. gardentles femmes de côceuoir,&les rendét fteriles. Le glais,queles Grecs appellent Xiphion , croift par toute Quant à l'epimedium , ie n'ay encores trouué perfonne la Tofcane, & à l'entour de Goritie tantés prez, que parmi qui l'ait veu niremarqué en Italie. Et par-ainfiie penfeque lesblez:de forte qu'on l'appelle l'herbe des blez. Nos T'ofis ce foit vne plante eftrangere, & quicroiften regions cflran- appellent fesfleurs, Monaccucie. Il a les fueilles comme la ges. Poure moins fil’epimediumcroiften Italie,ieconfefle flambe: touresfois elles font plus courtes & plus eftroires , & nel’auoirencoresveu. Toutesfoisil ya vn certain medecin , font faites en pointe: cftans rayces de fons à cime, de certai- Jralien ; que ie ne veux nommer à prefent, lequeleltimel'e-? nes veines,ou nerfs. Sa tige eft de la hauteur d'une coudec, & pimedium eftre celle herbe, faite à triangle,que nousappel- ef pleine deius. Sesfleurs font incarnates » & difpofcesles Jons Trinité : & le donne ainf entendre à plufieurs, quiluy vnes apres les autres, par certains intervalles, lefquelle. font HAE adiouftent plus de foy qu'à Diofcoride. Mais fonerreureft fort femblables aux fleurs de la flambe : combien qu'elles fi manifelte, que lemoindre cognoifflant és herbes le peut foyent moindres de beaucoup, & toutes d'yne couleur. Dio_ refuter. Toutesfois à ce qu'vn chafunle puifle mieux co- fcoridedir que fa graine eft ronde. Il a deux racines l'Yne def. gnoïltre,nous mettrons icy la defcription del'vne& del'au- fus l'autre, lefquelles font rondes & plattes , à mode de ver- tre plante. En premier lieu, l'epimedium, felon Diofcoride, toils,eftans blanchaftres & charnues.Ses racines font couuer a vnetige aflez grande; ayant dix ou douze fucilles fembla- tes de certains filamens noirs tirans fur le rouge, tout ainfi bles à celles delierre. Au contraire, la trinité ne produit que les racines de faffran. Au refte,combien que Diofcoride Aucunc tige:ains produit vingt,trente, & quelquesfois Qua- die,;que la racine de deflus eft plus grande & mieux nourrrie rante fueilles, yflans toutes d'vne racine, tout ainfi quele PELLO celle d'embas:ceneantmoins le contraire fe voit bien fou cyclamen, D'auantage, au commencement du Printemps, uent. Plineeft contraire à Diofcoride > Quant à cefte plante: la trinité iette vne fleur bleuë,& par-aprés, la graine. Mais, carildirque le glais croift és lieux aquatiques & marc{a- felon Diofcoride, l'epimedium ne produit ni fleur ni granc. geux, Mais ie penfe que Pline prenne pour gladiolus, ce que Gladio D'auantage, la trimité a fa racine cfparpillee, odorante, & Îes Apothicaires appellent Acorum. Galien parle du gladio- Pline. ayant vn gouft ftyprique, & aftringenr. Maislaracincd'e- ]usen cefle forte: Là racine du glais, & mefme celle de deifus, Gal lil pimedium eft menue, puante, & fade au gouit, En quoy On eftattrachiue;refolutiue, & defsiccatiue. Prpl.n peut ayfément voir la différence euidente qui eft entre l'epi- medium, & la trinité:qui ne tourne à trop grand honneur au Sparganinmn : Arabes, Safarberamon. Plin.lib17, Medecin fus mentionné. Pline a quafñ prins de mot à mot de Hoi Diofcoride cout ce qu'il dit de l'epimedium, & Galien aufi: CHEAP EPRETAN Gal. ib.6. lequel en parle en céfte forte: L'epimediü eft de temperatu- Fimpl. med. *€ MOyennement refrigeratiue, coniointe à vne humidité C Aucuns appellentle fpar- / aqueufe, Er par-ainfi il n'aaucune qualité remarquable. Ap-f © (1 1 ganion, Xiphidion. Il a les pliqué fur les mamelles , à mode de cataplafme, il les garde W Se fucilles femblables au glais: de pendre. On dit que le prenant en breuuage, il engarde | mA É Ë f | maïs elles fonc plus eltroi- NE 7 de conceuoir, N7/ Al NS Vi res, & penchent plus contre \ rèrre. À la cime dela tige il produit certaines boules tou tesentaffees de graine.La ra- cine;prinfeen vin, eftbonne aux venins des ferpens. Gladiohu: Grecs, Xiphion: François, Glais,ou Glayenl: e Arabes, Kafiflon: Italiens, Gladioo,Ÿ Monaccu. Crêse Allemnans, Schvverrel, CH AP, XX. Le glais,que les Grecs appellent Xiphion, Phafga-60 FN Ruellius prend, pour fparga- nium, la fpatula fœtida : mais, non où Machæronion, & lequel les Romains appel- £ lent Gladiolus, a prins ce nom,de ce que ces fueilles Cr re nous dirons au chapitre ce $ e A à uyuant,c'eft la Xyris de Diofco- font Aires à mode d cipee. Il {eroit lemblable AR fc tes que la fpatula qu'on appelle fœtida, pour flambe;n’eftoic qu’il eft moindre, & plus eftroit:eftät. raifon de fa puanteur, air les fueilles fmblables au glais : ce- Pointu,comme vne efpee, & plein de nerfs & veines. PE elles fonc plus es & plus vie se ne Il DI< VE ? : ée miles ar or- penc ent point” contre terre. 1 ont que € ne proi uit Il produit {es Aeurs bien compañlées & P point de boules à la cime de fes tiges qui contiennent fa grai- dre les vnes apres les autres, Sa graine cit ronde; & nC:ains porte fa graine en certaines bourfes ou gouiles, “ Et | SVR DITO 6 C. LEA VR EMIIL 367 Et par-ain@ l'opinion de Ruellius ne peut cftre receuable. à Anch4fé: F rançois, Orchanette:lealiens, + Anchufi: Dee de fpatula fœtida,dit auoir prins en Egi- eAllemans, Rotochfén zung: Efpaignolz, Soagem, neta ce qu'il en ditmais iecroy qu'il fe moque:car ie ne trou uay iamais en Egineta ce qu’il en dit. Pour retourner donc à CHATP XYXIII noftre fparganium, ie fuis en doute fila pläte que nous met- tons icy enauantc pour le fparganium , & que tous ceux qui ont de noftre temps efcrit des fimples prennent pour telle, foit fon vray & legitime pourtrait : attendu que fes fucilles font plus larges que celles du glais, &non plus eftroites, dreffees en haut, & non recourbecs contrebas. Quime fait perfuader eftre impofsible que cefté pläte foit le fparganium. al. lib.8. Galien dit le fparganium eftre defsiccatif, mpl. med. 10 Premiere Orchanerte. Seconde Orchanerre. Pa, À FÈ A Xyré, on Spatula frtida: François, Glayeul puant, on Jésnage: Arabes, ([afôras: Allemans, V'uandeleufz: Efpaignolz, Lirio Spadanal. CH AP, XXII, 2. La Xyrisales fucilles fem blables à la flambe: toutef- ; foiselles font plus larges, & lus pointues au bout. DH milieu d’icelles elle produit Troificfine Orchanette, vnctige allez groffe, & dela { 4 fs hauteur d’yne condee : À la VE DA Aucuns appellent l'or \ = chanette Calix, ou Ono- NN cleia Ellea lesfucilles fem- blables à la laicue : lefquel- les font pointues à la cime, 1 veluës >alpres, & noires : & fortenten grâd nombre des > 4 la racine, eltant piquantes, 7 & efparpillees çà & là def- À füus la terre. Sa racine eft grofle comme vn doigt : la- quelle enefté teint les mains de ceux qui la maniét,d’yne Ù couleur comme fang. Elle croiiteniicu gras. Sa racine eft altringente. Incorpo- rec en huyle & cire, elle eft.bonne aux bruflures, & aux vieux vlceres. Auec gruotte feche, elle guerift le feu faint Antoinc:& enduit-on auec vinaigre les gra- telles & peaux blanches, qui fontencharuees dedans le cuyr. Appliquee parle baselle attire l'enfant hors du ventre de la mere. Sadecoction et bonne à ceux quiont mal aux reins & à Ju ratre,& à ceux qui ontla faunifle : mais s’ils font en ficure;il la faut prédreauec eau miellee. Ses fucilles beuës en vin , refierrent le La fpatula fœtida croift par toute l'Italie, & principale- ventre. Les Parfumiers fe feruent de fa racine > pour ment en T'ofcane : & eft correfpondante à la defcription que donner corps aux anguens. Il yavne autre clpece Diofcoride fait de Xyris. Combien qu'il yen ait quielti- HERBE ; Int Ale OS ment celle fpatula fœtida n'eftre la vraye xyris de Diofcori- Orchanctte; qu'aucuns appellent Alcibiadium, ou, de,à caufe que fa racine n'eft point longue , rouffe &nouce, Onochiles. Elle n’eft differéte dela precedente; finon mais grcfle & fort decoppec : mais pource nous nechange- qu'ellcales fucilles plus perites,qui neantmoins font rons d'opinion, attendu queles autres marques s y rappor-f © alpres comme les autres Elle produir de petis icttôs, tent, & que cen’eft chofe nouuelle ni eftrange de trouuer 4 1 £ É f L différence és racines des plantes,qui prouiennéntfousautre auecde Heurs rouges incarnares. Ses racines font rou climat, Et toutesfois les fufdits Voulans maintenir leur dire, ges> & fort longues : lefquelles rendenten temps de sa ha É Se Rens et ee & non feni- moiffon vnius rouge comme fang. Elle croilt és lieux ses aieue Mais Oribañus nous ofie de toute doute, *“fablonneux. Cefte herbe, & {es fueilles onr celle ver. *Oril. ve» lifant épis, c'eftà direcrs. À quoy m'arreftant,ioint qu'on Ê ñ ; Fee ! fçait aflez la graine de fpatula fœrida fentir les feues , ie croy tu» quefoit qu'on la mange, ou qu'on la boyue ; ou ##*: de faut anû Lire Dioicoride, Sa graine eft côtenue en bour qu'on la porte lice fur foy,elle refifteau venin detous €s ; ayant l'odeur de feue. On lüy a mis le nom de Spatula ferpens, &principalement des viperes:tellement que fœtida,pource que frottant fes fueilles parmi les doigrs, elles éof à ; o P 2 TD er À rendent vne odeur fort puante, Aucuns fe féruent de fon ius fi quelqu vnymafchant cefte herbe crachoïten la bou contre Ja gratelle, contre les dartres , &contre le mal@ine che d’vn ferpenr, ille feroit mourir de fon feulcra- . b.8, Main, Galien en parle ainfi; La xyris eft compolec de Par= chat. Il y en a encores yne autre efpece , quieftaffez med, ties fubtiles , & a vne vertu attradtiue : refoluriue, & defsic- femblableà la precedente : rouresfoisellea fà graine catiue, tañt en fa racine, que poncipalement en fa graine: PR dE LE 14 laquelle eft bonne à faite vriner, & à gugrirles durtezde ftouge & moindre que celle del autre, Sa graine ma- la ratre. #1 chee, & crachec en là bouche d’vn ferpent, le fait 4 mourir cime de laquelle y a de gouf fes faites à triangle ; au de- dans defquelles yavre fleur S rouge, & comme orengee ASS au milieu. Elle porte fà grai- ROUX ne cn goufle : laquelle eft te femblableà vne"feucreltant” © | emblable à yne*feue:eftant ronde;rouge,& acre, Sa racine eft longue;rouffe, & nodeufe. Elle eft bonneaux fra@ures, & aux playes delatefte. Elle attire , fans douleur ni violence, tou- res efpines & autres chofes qui feroyent demeurees Ë dedans le corps;y adiouftanr la tierce part de fleur de ES bronze, & la cinquiefime,de racine du grand centau- rium,& de miel. Enduyteauec vinaigre,ellc eft bon- ne à roures enfleures & apoftumes. Sa racinc;prin{e cn breuuage , auec vin cuit,elt bonne aux fpafines, 40 aux rompures , & aux fciatiques :& memes à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & aux flux de ventre. Sagraineprinfeen breuuage,au poix de trois oboles, fait vriner yehementement: &buë aucc vinaigre,elle confume la ratte. Orib. 4 5 2 "Se 368 AND. MATTHIOLVS mourir foudain. Saracine prinfe en breuuage,au pois d’vn acetabule auechyffope; & creffon Alenois, chaffe les verimines larges hors du corps, Diofcoride met icy feulement trois efpeces d’orchanette: Plin li.:2, mais Pline adioufte la quatriefme:laquelle il appelle Orcha- «p.10. nette baftarde, pource qu’elle eft aucunement femblable à celle de la premiere efpece. Toutesfois elle eft plus afpre & plus veluë , & n'et fi grafle, &a les fueilles plus menues , & plus flacques. Quant à cefte quatriefine, ie ne la visiamais: combien que j'aye trouué fouuentesfois toutes les autres cfpeces d’orchanette;en Italie. Toutes les orchanettes,qu'on trouue en Italie,ont quaf leurs ciges chargees de fleurs rou- es,aflez femblables à celles de bugloffe:routesfois les fleurs Gal, lib. 6. d'orchanette font plus rouges, & plus efpanies. Galien met Fmpl. med. la lycopfis au nombre des orchanertes, defquelles 1l parle ainf : Il y 2, dit-il, quatre efpeces d’orchanette , dont celle qui eft appellee Onoclea, 2 fa racine fort refrigeratiue , def- ficcatiue ,aftringente, & vn peu amere : laquelle aufsi eft faffifante pour fübtilier , & purger les humeurs coleriques, & pourefpefsirles corps. Ses fueilles ne font fi efficaces que la racine: toutesfois les font aftringentes & defsiccariues. Quant à celle, qui eft furnommee Lycopfis, elleeft refrige- ratue & defsiccatiue : & a fa racine plus aftringente que celle d'onoclea. Quant à celle, qu'on appelle Onocheilos, elle eft plus chaude , & plus medicinale: car ellea vneeuidente & prompte acrimonie en fon gouft. Mais la plus petite eft en- cores plus chaude que cefte-cy:& eft plus amere, & plus me- dicinale. Toutesles orchanettes n’ont pas mefmes proprie- tez. Car celle qu'on appelle Onoclea,a fa racine aftringente, & quant & quant vn peu amereteftant fort propre à efpefsir & extenuer moyennement les corps, & à purger & euacuer les humeurs colcriques & falees. Car (côme nous auons dit cy deflus ) l'acrimonie côiointe à l'amertume eft propre à ces operations, Et par-ainf elle eft bône à laiauniffe,& aux de- fe&uofitez des reins, & de laratte. Ellea aufsi vne vertu re- frigeratiue : à raifon dequoy,eftant enduite auec gruotte fe- che, elle eft bonne aux infammations & eryfpeles : mondi- fiant les humeurs tant prinfe en breuuage,que SRE dehors, Et par-ainf,auec vinaigre, elle guerift les gratelles, & les peaux blanches engrauces au cuir ;, comme on voit au mal faint Main. Toutes les operatiôs que deflus fe font auec la racine. Quant aux fueilles;elles ne font fi efficaces, que la racine : ce neantmoins elles font aufsi defsiccatiues & aitrin- gentes.Et par ainfi bues en vin,clles arreftét toutes fluxions. Quant à celle , qu'on nomme Lycopfis, elle eft aufsibonne aux inflammations & eryfpeles,appliquee comme la prece- dente: &ceft fa racine plus aftringente , que celle d’onoclea, 40 Quit à celles,qu’on appelle Onocheilos,& Alcibiadiü,elles ont vne vertu plus medicamenteufe: car elles ont vne plus PRORUSE & plus foudaine acrimonie au gouft : & font fort onnes à ceux qui font mords des viperes , tät mangees,que prinfes en breuuage,que aufsi portees pendues au col. Celle qui refte, affauoir le quatriefme,qui eft la plus petite, & qui n'a pointde nom, eit fort femblable à celle qu’on nomme Alcibiadium:mais neâtmoins elle eft plus amere,& plus me- dicamenteufe:& par ainfi,prinfe en breuuage,au pois de dix- huit dragmes, auec hyfope & creflon Alenois , elle eft fort bonne contre les vers larges du ventre, Lycopfis, CRAPASPO RSI La [ycopfis, qu'aucuns appellent Anchufa, a les fucilles femblables à lalairué:quicoutesfois font plus longues, plus larges, plus afpres , & plus efpeffes : de forte que celles, qui font prés de la racine, recombent quafi für elle. Satigeeft longue, droite, afpre, & qui iette plufieurs branches afpres ; dela longueur d’yne coudee, lefquelles produifent de petites eurs rou- ges. Saracine eft rouge & aftringente, Elle croift parmiles os la plaine, Sa racine , enduite auec huyle, eft bonne à puerir les playes : &auec fa- rine d'orge , elle feruira au feu faint Antoine, Sion s’en frotreauec d’huyleelle prouoque à fuer. Certainement ie prendroye la langue dechien, pour ly. copfs,fuyuant l'opinion de Ruellius, & de Fuchfius, fi fa ra- eine citoit rouge ; & non blanche : & fifes fucilles cftoyenr afpres , & non liflees & polies : & fielles penchoyent contre terre,& qu’elles ne fe unflent droites:& fi fa tigeeftoit afpre, & non polie & lifee:& finalemenr,fi Pline n'eltoic d'opinion contraire. Mais voyant Pline auoir parlé feparément dely- coplis au liu,27,chap,1r. & de Cynogloffaauliurce 25.chap.8, pour en dire le vray, ie ne puis fuyure leur opini6:ains penfe pluftoft que ce foit vne herbe fort femblable à l'orchanetre: attendu que Galien & Aetius l'ont mife au ranc des orcha. nettes,comme il a efté dit cy deflus:qui n’eft fans grande rai- fon. De moy ‘ay veu fouuent la plante que ie prens pour la yraye Lycopls ; parmi les champs, és lieux fecs, & arides:la- ° quelle eft f femblable à l'orchanerte,qu'ileft bien difficile les pouuoir difcerner. Mais pource que Dieu aydant,pourfuy- uant ce quatriefmeliure , nous conuiendra parler exprefle- ment de cynoglofla, nous referuerons d’en parler audit heu: & de fauoir fila cynogloffa commune eftle vray cynoglof- fam de Diofcoride , ou non. La lycopfis, felon que dit Pline au lieu preallegué.a les fueilles plus longues, & plus efpeñles que celles de laituë, produifant vnetige longue : de laquelle fortent plufeursiettôs velus, & longs d’vne coude. Sa fleur eft petite 8 rouge, Elle croift parmi les champs. 20 Echium: François, Langue de bouc , ou Bagloffe fau. #age:ltaliens, Buglof a faluatica: A llemans, V'uild ochfên zung : Efpaignolz, V'erna della binora. CAP APE MX LIRE d La bugloffe fauuage ales LA füeilles forc longues & af SR pres, à aucunement me- ae nues : lefquelles font fem- 4 Le blables à celles d’orchaner- EX, te:toutesfois elles font moin Ee LEA dres, rougeaftres, grafles, & 4. ayans de petites pointes, qui EN les rendent vn peu afpres. x Elle produit plufieurs peti- @ tes tiges fubriles & menuës: & à. iettant d’yn cofté & d’aurre È de petites fueillesnoires, & cfparpillees à mode d'aifles, lefquelles fe rencôtrenr fort etites à la cime, à la proportion des autres. Aupres des fueilles elle produit des fleurs rouges:dedans lef- quelles y a de graine femblable à vne cefte de vipere. Saracine eft noiraftre,& moindre que le doigr.Prin- fe en breuuage ; en vin, elle n’eft feulement bonne à ceux quifont mords des ferpens : mais aufsi engarde que les ferpens ne mordent la perfonne, la beuuant auparauant. Autant en fontles fueilles & la graine. Elle mitigue les douleurs des reins. Bucen vin, ou en yn bouillon , elle fait fortir le laict, La bugloffe fauuage a prinsle nom d'Echium, c'eft à dire, Viperine,pour raifon de fa graine, qui ef faite à mode de te- fte de vipere,que les Grecs nomment #z45:ou pource qu'elle eft linguliere aux morfures des viperes.Nicäder en fon traité des Triacles, dic qu’vn certain Alcibius, inuenta premiere- ment cefte herbe: & que pour cefte caufe elle a efté nommee , Alcibiacum. Car comme ceft Alcibius dormoir en vne court de maifon,vne vipere le mordit au deffous du genoil : lequel s'efueillant, print de buglofle fauuage,& la machanr, fuçcoit & aualloit toufoursfonius. Puis mic le marc de l'herbe fur la playe que La vipere luy auoit faite:&c fut gueri entieremét © par cé feul moyen. Depuis on appellal'echium , Alcibium, pour raifon de c’eft Alcibius , qui premier monitra la vertu de cefte herbe contre les viperes, Numenius, Autheur re- nommé,mer deux efpeces d'echium;appellant l'vn, Ocimoï- des,pource qu'il a les fucilles femblables au baflic:nommant l'autre, qui a les fucilles afpres & piquantes, fpecialemenr Echium. Nicäder en auoit autant dit ayant que Numenius. A quoy femble que Diofcoride ait confent1 : mettant incon- tinent apres l'echium, lebalilic fauuage. Pline aufsien dir autant, Ali ow «Al biacum, SVR DIOSC. #ütants lequel en parleainfi:Il:y a deux:efpeces d'echium: dontlvna.les fueilles femblables au pouhot: & l’autre les aafpres & piquantes, produifant certaines petites reftes, H.27. femblables à celles-dé vipéres.. Toutesfois Pline a ignoré quecchium & Alcibiumfutrour vn:caril dir qu'il AE és Autheurs quelle herbe c'eft Alcibiñ...En quoy on peut roir que Pline n’auoit bien leu les œuures de Nicañder.Au-refte, quiconques confiderera de, pres la bugloflefauuage, iltrou- uera que nature ya ouuré treflagement & miraculeufement. Car produifant la graine de cefte herbe, à la forme des teftes de viperes; ellea voulu monftrer à l'homme, dont princi- palement elle eftfoigneufe, combien cefle;herbe eftoit fin- guliere contre les pointuresmortelles deces ferpens: La bu- gloffe fauuage-croift qualit par tout, & principalement.és lieux fecs & arides:& de fait nous auons fouuenresfoiscueilli fa graine;pournousen feruir és'preferuatifs, tanten Tofca- ne,qu'en Goritie,& alentour de Trente.Cefte herbe eft fort femblable à la feconde lefpece d’orchanette: & l'appelle-on Buglofle cer Elle produit fes fleurs rouges inçarnates, parmi fes fucilles ; depuis la mi tige en amont: defquelles fort vne graine noire; qui eft enclofe en-certaines, petites bourfes velués & piquantes : &eft cefle graine faite à mode de teftes de viperes. Galien n’en fait aucune mention en fon Æe- Jiure des Simples.Mais Egineta, fuyuäc Diofcoride,en parle b7. ainfi: Aucuns appellent l'echium , D&ias , ou Alcibiadion. 20 Cefte herbe eft piquante: & eftnon feulement bonne à ceux qui font mords des ferpens: mais aufi engarde que les fer- pens ne s'approcheront pour mordre vne perfonne ; qui enauroit beu. Oimaftrum: Grecs, Ocimoïdes : François, Bafilic Jféusage: Italiens, B afilico filmarico ; Efpaignolz, Albahigua monreina. XXVI, CAPE Le bafilic fauuage, que les Grecs appellent Ocimoï- des , & les Latins Ocima- 7 ftrum,a les fucilles fembla- Ë Ve bles au baflic. Ses branches + X font veluës, & de la hauteur Ë Va = d’vn palme: & produit cer- (IN) taines gouffes femblables à celles de iufquiame. Sa grai- celle de nielle. Sa graine, buc en vin, eft fort bonne aux morfures des viperes, & DAERZZES generalement à routes mor- fures de férpens. Prinfe auec miel, vin, myrrhe, & poyure, elle eft fort bonne aux fciatiques. Sa racine cft menuë, & inutile, Le bafilic fauuage croift ordinairement par toute l'Italie: & principalement parmi les blez, le long des champs femez, & aupres deshayes. Ses fueilles font femblables au bafñlic f © desiardins : & produit fes riges ou branches quarrces , de la haureur d’vn palme, ou bien d'ynecoudee. A la cime def- quelles y a de fe blanches, & quelquesfois rouges (com- bien que Diofcoride n'enait mor dit) lefquelles 1ettent cer- tâins peis vafes larges par le ventre, &ayans le colefiroit, comme ceux de iufquiame, lequel eft dentelé rout alentour: deforte qu'ils reprefentent entierement vne tete de vipere. Au dedans d'iceux y avne grainenoire, & quafi femblable à celle de nielle, Les petis enfans cueillent ces vafes,lors qu'ils font fecs : & ayans fait comber la graine qui eft dedans , s'en feruentde fiflers : ranteft nature curieufe dedonner pafle- temps à l'homme, voire iufquesaux petis enfans. Nicander au traité de festriacles , mer le baflic fauuage au ranc d'e- chium: difant ainf, Il y a deux efpeces d'echium ; dont lvn ales fuailles piquantes , & femblables à celies d'orchanette: maisl'autre n'ales fueilles figrandes. Il produit fes fleurs rouges:ayant la tige afpre & veluëé, & fa graine faire à mode ib,8. de teftes de viperes, Galien parlänt du baflic fauuage, dit med, ainf: Aucuns appellent l'Ocimoïdes,Philerærium. Sa racine 10: neeft noire, & femblable à 40 doux à goufter. L'herbe € LIVRE IIL 369 eft inutile;maus fa graine eft fubriliante & defsiccatiue, fäns aucune mordacité, Erinus fin? Ocimum ahaticum : François, Bafflic > d'eau; Italiens, Erno, on B afilico aguatico: ESpai. gnalz, Bafilgo del'hagoa. XXVIL. CH AP. Le bafilicd’eau croïftau- prés des fontaines & riuie= tes. Ilales fucilles fembla- 7 bles au bafilic: toutesfois el- chiquetces au deffüs, Il pro- duir cinq où fixietrons de la hauteur d’vn palme+ &iette vnc fleur bläche; & fa graine noire, &afpre au gouft. Ses {tiges &fueillesiettent ynius ) blâccômelaiét. Deux drag- mes de fa graineincorporces 77 en quatre cyathes de miel, &enduires iur les yeux, repriment & repercutent routes leurs fuxions. Son ius diftillé és oreilles, auec nitre & fouffre, mitigue & appaife routes les dou- leurs d’icelles. Combien qu'en certains exemplaires de Diofcoride ne foit faite aucune mention que. le bafñlic d’eau iette du lai : ce- neantmoins y en a d'autres qui le mettent expreflemenr. Et 3 © de fair, l'opinion des derniers mefemble receuable, par plu- fiéurs raifons. Premicrement i'ay fouuent cueillide cefle her be, & fi ne l'ay iamais crouuee fans lai& : rellemét mefme que j'en auoye les mains toutes teintes. Ie l'ay trouuee ordinai- rement auprés des ruifleaux d’eaus. Secondement;Pline dit que cefte herbe jette du lai& : &en parle ainfi : Celle herbe, dit-1l, que les Grecs appellént Erinos, doit eltre icy mile, pour le refpeét du païs. Elle eft de la hauteur d'vn palme: poses enuiron cinq tiges , quafi femblables à celles de afilic. Sa fleur eft blanche, & fa graine noire & petite : la- quelle pilee auec miel Attique, guerift les HAUR & flu- xions qui tombent fur les yeux. Elle a force laiét, lequel eft À fort bonne à la douleur des oreil les,l'incorporät auec vn peu dermitre, Ses fueilles feruent de contrepoifon, & refftent à tous venins, Voylà qu’en dit Pli- ne. Diofcoride ne fait point de mention que le bafilic d’eau feruift contre les poyfons & venins : toutesfois Nicander le mefle parmi fes Triacles , comme herbe propreàce. Galien Gale.bib.e. l'appelle Echinos, & non Erinos : de quoy nefe faut cfmer- fmpl. med, ueiller : caril y a plufieurs vieux exemplaires de Diofcoride, Æchines, quil'appellent Echinos. Galien doncen parle ainfi: L'herbe & la graine d'Echinos, eft brufque & afpre:& par-ainfi elle a ne vertu repercufsiue & defsiccatiue. On s'en fert aux flu= xions des yeux, & aux roupies & fluxions du nez. Plin.li,13, cape 7e Gramen: Grers, AgroStis : François, Dent de (bien: Arab: UV egen, NN cgens Thel,Kel,N evil, & Ne. gien: lraliens, Gramigna: Allemans, G rafz:Effpai- grolz; Grama; © G ramenha, CHAP. XXVIITI. La dét de chien traine par terre de petis rainceaux genoillez & noucz: & ierre fes racines douces, & enuironnees denœuds, Ses fucilles font pointues, 69 dures, & larges comme celles des perites cannes. Les bœufs &les cheuanx s’enpaifenr. Saracine broyee & appliquee; foude les playes. Sa decoction ;,prinfe enbreuuage gueriftles rrenchees , &c les difficulrez d'vrine : & fi eftbonne pour rompre & diminuer les fuperfluitez pierreufes qui font en la vefsic, Il y avne autre AND. MATTHIOLVS Gramèn MINT, 04 inguinella. Sa graine eft de plus grandecfficace; pour faievriner:elle reflerre neantmoins le ventre, &reprime les vomiflémens. Elle eft fpeñalement bonne aux morfures des dragons. Le gramen , qui a fepr nœuds, cf fingulier aux douléurs dela tele, ippliquéfur le fronr. Aucuns fonc troisefpeces de gra men piquant: dont l'vnette à lacimele plus fouuent cinq poinces: & eft appellé Daëylos ; pource qu'il eft comparti commeéncinq doigts, On ferre ces pointes enfemble, & les “metiôn dans les'narines ; pour fe faire fugner, L'autre qui ft femblable à la iombarbe, eft fort bon aux apoftumes ; qui viennent au bout des ongles & sl ya quelque excroiffance LOdecharr;onty applique,;incorporéauec greffe. Le troifiefine qui eff le plus menu, croift és murailles , & fur les cuyles.& coutiers des maifons. Iavneyertu cauflique, & brulante, & eft bon à reprimer lesvlceres corrofifs, Vn chappeau de gramenimis fur la tefte ; eftanche le fang qui coule du ner. Voylà que dit Pline touchant les efpeces de gramen., En quoy on peut 4yfément voir que le gramen de Babylone, & du Mone Parnaflus ne croift en Italie: combien que la premiere éfpece de gramen y foit fort commune, Le gramen aufsi qui produit à fa cime cinq ou fix pointes ef cognu mef mes des petis enfans: lefquels, pour fe faire fugner, fe four- 1ent dis le nez les pointes dudit gramen. Er pour cefte caufe chien ,qui ft faire Ximode” nos Tofeans l'appellent Pit vue ou Capriola : de laz De EE Mdour quelle nous auons parlé amp ement au chapitre de Coro- de rofeau, qui elt bea P nopus:anquel lieu nousauonsrefuté l'opinion de Leonice- 1] plus grande que la prece- nus&de Ruellius, lefquels prennent ce gramen pour coro- © denre. On di qu’elle fair nopus. Toutesfois Plinca parlé fparément du coronopus au liure 22,ca,19.& féparémét a traité de ce gramen, l'entens ) RU: Je LAS US qu'en quelques endroits d'Allemagne ils font fort fcigneux CA} ASS RIÈGRES INUAtAULES 2% defémer cefte derniere forte de gramen, ni plus ni moins DS principale ment en Babylo- queles aurres fruits &legumages. Car ils mangent com- ne. Elie croift le long des Munement fagraine, qu'ils appellent Manna,la fufant cuire grans chemins. Quancau © bouillon de chair grafle, &] eltiment en gouft & bonté > à aufi bonne queleris. Ecde faitil eftanf. Oreft-cevre gramen du Mont Parnaflus, 3 o graine fcmblable au panjs, & beaucoup moindre que le mil- il produirplufieurs iertons, Îec, quaf de mefine blancheur que le -ris : &neantmoins il > Ses fueilles font femblables la faut broyer en vn mortier, pour luy ofter fon force. A Malte tee Ne CNE Quant au gramen de Parnaffe, Ja plante que j'en ay icy fait à es pourtraire au vif, m'a efté enuoyee par Laq. Ant. Cortufus: fleur blanche, & odorante. Sagraine cftpetitc;de carien’enanois jamais veu, Or pourretourneraux gramen, laquelle neantmoins on fe fércen medecine. Il pro- Galien en parle ainf: La racine du gramen eft moyenne- Gale duit cinq ou fixracines groffes éomme le doigt: leC ment froide & feche:eftant aufsi quelque peu mordante, fimpl 2 & fubrileen fes parties. Quant à l'herbe, elle cf refrigera- elles Le e 7 È ce : Spa uant à > pera quelles foncblanches, tendres, & fort douces. Son Mndan proie degré ane) AE AE Eh. iuS, cuit en vin ,auec femblabie quantire demicl > & Touchant la graine elle n’a grande vertu : touresfois célle la moytié d'autant de myrrhe , y adiouftant aufsile du gramen de Parnafle ef deficcatiue, & vn peu afpre, & ; ARE È j ONE ARR Ê b e ef tiers de poyure & d'encens, feruira de medicame cf fubriliance, La racine du gramén eft bonne à manger cftant f Li | BULLE co : frefct ar elle eft douce comme eau:cftant vn peuafpre & Inp'1 UE PASS HER eeEnez Sas “RE aiguë. Celle herbe a notoirement le gouft d’eau. En quoyil boyte de bronze. La decoétion de la racine fair me appert fa racinceflre moyennement froide & feche : à raifon me, operation que l'herbe. Quant à la graine, clls dequoy ons’enfert à fouder playes frefches, Quär à l'herbe, fait vriner vehementement: & neanrmoins elle re SES netefr pee nant OREArCIACIP eee RUE r I R | fl. L mide que feche.Touchär à {a fubrilité &mordacité qui ef en 2e rareté lee an à LA à : : PISE RENQUEREE & arrefte les v omif SION RCE TA la racine,elle n’eft grande : mais neantmoins, beuuant fa de- men de Cilicie, que ceux du pais appellent Cinna; co@ion ,elle rompt la pierre. Quant àla graine de l'autre mec les b&ufs en feu, en continuanr de pafturer cefte gramen,elle n'a grande vertu : maïs celle du gramen de Par- Herbieorde à nañle fair vriner, & deffeche les Auxions de l'eftomac & du bus ventre. Car elle a vne vertu defsiccatiue, & fubriliante, con, k f9 jointe à quelque petite afpreté. Il ya plufeurs efpeces de gramen.Car outreles trois efpe autre efpece de dent de mourir les beftes cheuali- Plin.li,:4, Ces que Diofcoride en met, Pline parle de trois autres efpeces Sideriris : Arabes, Sidrichis. sap.19. de gramen piquant, difant ainf : Legramen eftla plus com- 16 nas mance herbe quifoit. Ilrampe nœud par nœud, en terre : & Sideriris I. e Autre Sideriris I. le plus fouuent tronche & prent racine parce moyen, & mel mes fes aimes jettent racines,eftäs aggrafftes à terre. Quant à fes fueilles , elle: font menuës, & vonten appointant, Au mont Parnaffus le gramen tronche’ plus qu’en autre liéu, eftanc fenblabie aulicrre, auec vne eur blache & odorante. Les cheuaux fonc fort frians de cette pafture, foic de cefte her be verde ; ou feche, On arroufe d’eau ce gramen, & puis le pile-on,& en tire-on fon ius au mont Parnaflus, lequel vient 60 & fort en grande abondance, pour cftre l'herbe fort pleine de ius,quieft doux, Es aurres reg ôs on n’a que la décotion de ce gramé,de laquelle on fe fer à fouder playes. À quoy aufsi eft fort bonne l'herbe pilce, & enduire: laquelleengare playes de roures inflammation: Aucunsadiouften coétion du vin,ou du muel.& la tierce part d'encens, myrrhe, & poyurc. Puis le font recuire en vn potd’erain, pour s’en feruir au mal des dens , & aux fluxions des yeux. Saracine, cuite en vin.cftbonne aux trenchees,aux difficultez d'vrine, è aux \lceres de la vefsie: & eit propre àrompre la pierre, SYRI DIS SC. CH AT. CONTEXTE - La fideritis, qu'aucuns appellent Heraclea , a les füeilles fmblables au marrube :rouresfois elles fonc plus longues, & quafñ femblables à fucilles de chef. ne, ou de fauge : eftans neanrmoins moindres, & alpres.- Ses tiges font quarrees : eftans de la hauteur d'vn palme, & quelquesfois plus:lefquelles ontvn gouftaffez bon ; qui ncantmoins eftvn peu aftrin- gent. Elles font enuironnees, par certains interualles, de quelques vertoils ronds ,commeon voit au mar-10 rube. Sa graine eft noire.Elle croift éslieux pierreux. Ses fucilles,enduitessontce naturel de fouder playes, fans leur caufer aucune inflammation. Sideriris alcera: Seconde efhece de Siderirss, AR EXO La feconde cfpece de fi- deritis jette de rainceaux haut : & produit plufeurs fueilles femblables à celles A Nip) de feugiere > lefquelles font 1 \2A chiquetees deça & delà, par KR les bors, & tiennent à yne Ps queuë longue. D'entre.les M. fucilles du deffüs fortent cer 72 tainsiettons l6gs, & menus, lefquels produifent de bou- dans defquels y avne graine plus ronde & plus dure que celle de bete. Celte graine enfemble les fucilles font fingulieres aux playes. Sideritis tertia: Tierce ece de Sideritis, Sideriris III. Virga anrea. AAA CH AP. On dit qu’il ya vne autre efpece de fideritis , que Crateuas aufsi appelle Heraclea , laquelle croift és mazures &ruynes des maifons &parmiles vignes. Elle produit pluficurs fueilles, proccdäs directement dela racine: lefquelles font femblables à fueilles de coriandre, & prouiennent à l’entour de certaines pe“ tites tiges, qui font de la hautear d’vn palme, liffces, tendres; blanchaftres, & rougealtres ; d’ou fortyne fleur roupe;pcrite;amere &vifqueufe au gouft. Ccfte herbe;appliquecsa vertu d’eftancher le fang de routes playes, pour frefches qu’elles foyenc, menus ; de deux coudees de 2° LIVRE IIIL Diofcoride met icy trois efpeces de fideritis, outre la fide ritis Achillea, dont fera parléau chapitre fuyuant. Quantà la feconde efpece , autresfois ray dit ne l’auoir jamais veut: routesfois ray eu c'eft heur de larecouurer, par le moyen de M Lucas Ghinus, homme rare ; & fort experimenté en la matiere des Simples : Jequel la m'enuoya il n’y°a pas long temps Touchanriles autres deux efpeces , il y along temps que nous les auons cognues, poureftre du toutconformes à la defcription qu’en fair Diofcoride, Au refte , ilne fe faut cfmerueiller de ce que Diofcoride varie.en la defcription dës fueilles dela premiere efpece de fideritis : difanc maintenant u'elles fonc femblables à fueilles de chefne , maintenant à ueilles de fauge, & quelque fois à fucilles de marrube. Car elles font femblables à fucilles de fauge, en longueur : &aux fueilles de marrube & de fauge, en l'afpreté & couleur blan- cheaître qu'elles ont:& finalement font femblables aux fucil les de chefne , en leur chiqueture. Telleeft celle que nous auons misen premier lieu , comme fe rapportant paflable- ment à la defcription de Diofcoride:horfmis peuteftre qu’el le prouient plus fouuent éslieux humides ; que fecs : & fi toutesfois en auons veu fleurir en lieux fecs. Qui pourroit eftre caufe que ie ne l'oferois refoluëment prendre pourla vraye fideritis : veu mefmes que jay trouué au territoire de Vienne en Auftriche, & autresendroits dudit païs, vne plan te Qui retire entieremét à la premiere fideritis , & ce en lieux fecs. Car {a tige ef quarree, & haute d’vn palme,ou plus, & branchue, ayant de fueilles plus longues quele marrube , & retirans à celles de la fauge, crefpues & blanchaftres, & den- teleesen leur circonference : d'vn gouft affez plaifant. Ses curs, comme vn vertoil enuironnent la tige, à mode du marrube : comme mieux on pourra voir par le pourtraiticy mis. Quant au pourtrait dela premiere efpece de fidéritis, que Fuchfus a mis en fon herbier, il n’approche en rien à fi- deritis, niaux tiges , ni aux fueilles, ni mefmes aux fleurs qu'il met à la cime À mode d'vn efpi:au lieu que la fideritis les porte alentour de fes tiges , entre fes fueilles , tout ainfi que faitle marrube. Ruellius dit qu'aucuns appellent cefte fide- tons ronds &alpres au de © ritis;l'herbe des Tuifs:mais G c'eft l'herbe des Luifs,dont parle ‘371 Auicenne , certainement Ruellius erre: car Auicenne prenc 4.2 l'ers ; pour l'herbe des Tuifs. Aucuns appellenc l'herbe des Juifs, ou Sarrazins,celle plante que les Medecins & Herbo- riftes nomment Virga aurez: laquelle ictre vne tige rouge, irga as- liflee , & de deux coudees de haut : ayant les fucilles comme *® her- l'oliuier, plus larges neantmoins, & liffees en la fuperficie, & qui ont tout alentour de menues denteleures. A la cime de fes tiges elle produit de fleurs jaunes, digerees à mode d'vn efpi; Lefquelles feurstombent à leur maturité en papillo- tes. Les chirurgiens Allemans, adiouftans quelque chofe à cefle herbe, la fonc boire à ceux qui ont fiules , ou pla- oYes dedans le corps : & s'en trouuent fortbien Iremilsla mettent és onguens qu'ils font pour les playes & fiftules in- terieures : & dient cefte herbe, prinfe par la bouche,& appli- quee par dehors, eftre fouucraine à fouder playes. Arnaldus entre les modernes, fait grand cas de cefte herbe, pour faire vriner , & rompre la pierre: ce que ie n’ay veu en autre Au- théur qui foit. Prinfeen breuuage, ellerefierrele ventre : & fait lemefme ; eflant clyferifee, Sa deco&tion eft bonne à guerir les vlceres de la bouche , & pour raffermir les dents. Garparizce, elle guerift toutes maladies de la gorge;comme fquinancies, &inflammations dela luette. Mais neantmoins quoy que cefte herbe foir finguliere, ce n’eft la premiere efpe ce de Sideritis , comme Ruellius eflimoit. Cependantie ne puis m'accorder à l'opinion deceux qui prennent la pimpi- nelle Iralique pour la troifiefme efpecede fidenitis : attendu $ oO que fes fualles ne font femblables à celles du coriandre , & mefmes ne prouiennent à l'entour des tiges , ains font atta- chees d'vn cofté & d’autre à longues queues, & à mode d’æef- les . loint que fes tiges font fort dures, & non tendres:& fes fleurs & reftelettes n'ont aucü gouft amer &vifqueux, mais adftringent & brufc, Galien, parlant des fideritis, dit ainfi: La fideritis a bien vne certaine vertu abflerfiue : toutesfois, pourla plufpart , elleeft humide , & moyennement froide, - & participe à quelqueafiriétion, Et par-ainfi elle eft bonne auxinflammations , eftant propre à fouder playes. Voyla 60 comme Gaken parle d'vne efpece de Sideritis. Mais ileft bien difficile de fauoir laquelle c’eft,: eAchillez Sideriris : e Arabes , Sichrités, © Egilor Soninus,en Arabe, Demalochorten. CHAP, XXXII, ba Iudaica, Gale.lib.8, Fimpl. med, Achillea, Mille-fucil &, Achillea , qu'aucuns ap- pellét Achillea fideritis,pro- duit {es tiges de la hauteur èke d’vn palme, voire plus haut; ' Jefquelles font faites à mode Ad) de fufeaux : & fonrenuiron- NA“ necs de bien petites fucilles WA en chiquetees de biais, comme F ke vne couleur rouffaftre , e- QE ftans vifqueufes , & d'vne REZ odeut forte; non toutesfois N ds mal plaifante, & fort medi- < camenteufe, Elle iette à la cime des efmouchettes ron- des, garnies de fleurs blanches, incarnates, &iaunes. Elle croiften lieu gras. Ses fucilles pilees ; foudent les playes frefches, & les contregardent deroures in- flammations. Elles eftanchent le fang :& appliquees2o ‘ par le bas auec laine , elles arreitent les fleurs rouges des femmes. Leur fomentation aufsi > prinfe parle bas, eft bonne aux femmes pour reftreindre le Aux des parties naturelles. Prinfe en breuuage ,elle eft bonne à la dyfenterie,* L'exemplaire Catacuz. adioufte ce qui s'enfuit, Crateuss afeure tout cecy efbre vray: @* en outre, que toute l'herbe broyee auee mieux oint, fait cécatriXer tous vieux vlieres , @ de difficile guerifon, @ que pilee fèche > incorporee auec miel ; elle nettoye les vleres, Ceux qui prennent la Mille-fueille , pour fideritis Achil- lea,errent grandement. Car (comme nous dirons cy deflous au chapitre de Stratiotes Myriophyllon ) les fueilles de la mille fueille ne font chiquettees de biais , à mode de corian- dre : ains font difpofces à mode d’aifles de petis oyfeaux. Et combien que les efnouchettes de la mille-fueille foyent quel uesfois blanches, & quelquesfois incarnattes, & quelquef- Dis jaunçs:ilne s'enfuit pourtant que la mile al e & l'Achillea foyenttoutvn. Carie penfe que Diofcoride en- tende que toutes les plantes d'Achillea ayent leurs cfmou- chettes blanches , rouges, & jaunes : combien que Ruellius penfe que ces efmouchettes foyent blanches en vne, & rou- ges en yne autre, & jaunes en vne autre plante d’Achillea: de forte que chaque per d’Achillea n’auroit fesefmou- chettes que d'vne couleur:ce qui eft faux. En Tofeane, & en Goritie, y a vne certaine herbe qui produit fes tiges quafi de la hauteur d'vnecoudee, & a fes fueilles quaf femblablesau coriandre. Elle a vne odeur forte , qui neantmoins eft affez bonne: & produit a jet à efmouchettes RADAR font rouges, tirans furleblanc, & marquerces & entachees de certains petis points iaunes. ay toufiours prins cefte plante pour la vraye Achillea , & ne changeray d'opinion, iufques à ce qu'on m'en ait monftré vne autre plus approchante d’Achillea,que cefte-cy : laquelle me femble du tout confor- me à la defcription d’Achillez Aurefte ie penfe que Pline 59 eft caufe de l'erreur de ceux qui prénent la mille-fucille pour Pln.li15. Achillea : pouree qu'ildit en vn certain pañlage , queles La- cape $s tins appellent mille-folium l'Achillea. Mais en ce pañlage là, Pline detcrit entierement la mille-fucille, & non Achillea. Ce qu'on peut voir en ce qu'il dit vn peu apres:Il y en a d’au tres,dit-il,qui dient la vraye Achillea auoir fes tiges bleués, & de la hauteur d’vn pied, fans branches aucunes , & qu’elle a feulement de chafque cofté vne fucilleronde. En quoyil appert que Pline n’eftoit refolu quelle plante eltoit la vraye Achillez: & par-ainf il n'en parle refoluément , ains laiffe lachofeen doute, Serapio, parlant apres Conftantin, ap- Sagde dra pelle lAchillea, Sang de Dragon,pource qu'elle iette vn ius £or . rouge come fang, ainfi qu'il penfe:ce qui touresfois eft faux, Mais ie penfe que la faute foitvenue du Traduéteur deSe- rapio. Car en premier lieu, Diofcoride ne fait aucune men tion que l’Achilleaiette vn ius rouge comme fang.Seconde- Säg de dra- ment, cefte gomme que les Apothicaires ppelene Sang de ge» fephi- Dragon, n'eft pas vnius d'herbe : ains eft flique. a gomme d'vne efpece d'arbre d’Arabie;lequel eft fort grand. Ou bien,felon aucuns, c’eft le fang d’vn dragon, qu’vn elefant auroit éfca- ché par fa pefanteur, Maisles trompeurs, au lieu du vray AND. MATTHIOLVS fang de dragon, font des pains de fang de boucmefié auee quelque refine que ce foit, & auec cormes feches , & au- tres brouilleries qu'ils mettent en leurs fofiftiquemens. Or our retourner à noftre Achillea, Galien en parle ainf:Au- Gal cuns appellent Sideritis, l’Achillea:laquelle a les mefnes ver & tus és chofes que deffus , que celle quenous auons mifecy deflus:toutesfois elle eft plus aftringente,& eft bonne à tous flux de fang , aux dyfenteries , & pour reftreindre le flux des Dames. Buleich, © Haleich : e Allemans, Bramen, & Katzen, © [es menres, Bramber, © Kratzber: Italiens, Rono: [on fruict, More di rouo: Efpai- grolz , (arza. CHATP, 5 3 SŸ Les ronces fontaffez co- M ®_. gnuës. Elles fonc defsicca- ee pe tiues, aftringentes & pro- LS pres à noircir les cheueux. A as PXPATIPIRTE La decoction de fes bran- ches, prinfe en breuuage, refferre le ventre, & arrete le Aux des femmes. Elle eft finguliere aux morfures du io ferpentnômé Prefter. Ma- SR chant fes fueilles, elles affer- miffent les genciues, & font EN A) LE bonnes aux maladies de la SRÉUIRESS bouche. Elles arrcitent & repriment les vlceres corrofif : & gueriffent les ti- gnons & vlceres fluans en la tefte : eftans fort pro- pres aux yeux par trop lafchez & quafi tombans. Les fueilles enduites ; gueriffent les hæmorrhoïdes, & les creualfes & durillons du fondement. Pilees & appli- quees elles font fort bonnes à ceux qui fonc fubiers au mal de cœur, & douleurs d’eftomac, On pileles © fueilles & les branches tendres, & en tire-on du ius: lequel feché au foleil,eft fort fingulier à routes les chofes cy deffus mentionnees. Le ius de fes meures, pourueu qu’elles foyent pleinement meures , eft fort bon aux medicamens qu'on prepare pour la bouche. Mangeant ces meures à demi meures, elles rcfferrent le ventre: autant en font les leurs buesen vin. Rubus Idews : Grecs, Batos fdea: François, Ronce du mont Ida; Framboifes, on < Ampes : Italiens eAmpomele. GEHPALE: y SE, RE La ronce Ideenne a efté < Na Ve XXXIIII. ee] ainfi appellec,pource qu'el Jp le croiit en grande quan- tité au mont Ida. Cefte ronce ft beaucoup plus tendre que la precedente: ÿ & ne font fes efpines fi grandes : mefines on en trouue qui n’a point d’ef- pines. Elle a les mefmes ft EE Ê : ANS KEXN proprietez que la prece- F dente. Sa fleur enduire TRES auec miel, eft bonne aux Be apoftumes des yeux. Elle amortif Ÿ Èù PS LL Y mp SVR'DIOSC LAVRE ML 573 amortit & efteint le feu faint Antoine: & prinfe en breuuage aucc d’eau, elle eft bonne à ceux qui font fubiets à douleurs d’eftomac. moindres : & produit de farmens * minces, defquels “41. & telleembraffe & s'aggraffe À Carlongs. out ce qu’elle rencontre. Elle croift parmi les hayes, LS & par les vignes, & parles 7 blez. Leius de fes fucilles, ptins en breuuagc;lafche le ventre. Il y 2 plufeurs efpeces de ronces, felon mefme que dit heophr, de T heophrafte. Car il y en 2 qui font grädes & groffes comme 15. plant. arbres : les autres s’enueloppent & s'entortillent parmi les b3.18. buyflons :les autres rampent par terre, & y prennentracine, comme fait le gramen : & font appellees, pour cefte caufe, Roncçes £erreftres. Finalement y en a qui ne croillent qu'és montagnes, & parmi les forefts, Or la ronce qui prouient, , parmi les buyffons & arbrifleaux produit de verges quar- rees,rouflaftres foupples, & pleines d'efpines bien piquätes: de fes verges fortent de queuesauffi efpineufes , ayans chaf- cune trois fueilles attachces , afpres, & faites en appointant, quafcôme celles des fraifes, faifans vn dos d'vn coûté , muni Holnilas on cnra tea ne de pétites efpines. Elle porte fes fleurs au bout des verges à Hodise laquelle RER left Fr modede railin ; lefquelles font blanchaftres, & rendent les inal aifé. Toutesfois veu que Diofcoride dit fes Fele Ee meures.Saracineeft longue;laquelle fe va trainant parterre, femblables à celles de lierre, encores qu’elles foyét moindres: Ie ne croy point qu'on f1- cedoute, quel'helxine ciffam- elos ; c'eft à dire, la vigne de 1erre,ne foit vne efpece de con- ons Ide- cpl FE RBAE MISRAnEe A HAL 1 A & qu'elle produit de petits rainceaux quiembraflent tout ce pe Fe Dire “ NE ep u Fais a RES € Fe Fi qu'ils rencontrét:& que d'ailleurs elle ne hayes, grande abondance, f proment elle neantmoins en d'autres & parmi les vignes, &emmi les blez : 11 mefemble qu'ilen- montagnes. Car en Bohemeonen voit telle quantité parles 20 tend de celle efpece de campanette ; qui croift és champs, en- montagnes, qu elles en femblent eftre couuertes,ourre œælles ueloppant les blez, lelin, & tous autres legumages : :* en- qu'on treuue plâtees és iardins. Cefle cy donceft moins efpi- tortillele: palis & efchallas des vignes, & mefmes vise neufe & piquante que l’autre:& mefmes fes fueilles font d propre. Noz Tofcans l'appellent Vilucchio minore:&alen- larges &plus molles, fes verges rondes, & frailles,ayans bien tourde Trente on la nomme Minutola. Aucuns prennent peu d'efpines,ou du tour point. Elle porte defleurs blanches, bourhelxine, celle herbe qui croift parmi les hayes, laquelle &femblables à la precedéte, côme auffi eft fon fruiét,horfmis produit de fleurs blanches fautes à mode de campanes, & que qu'il n’eft de telle couleur;ni de mefme gouft.Car le fruiét de ks Italiens appellent Campanelle. Pline l'appelle Conuol- Plin.lib.11. la ronce Ideenne eftplus tendre, eftant douçaftre, & quel- uulus,& en parleainf : Leconuoluulus porte vne fleur m- caps. que peu adftringent,& plaifant auec vn gouftfade qu'ila:de bjable à celle du lis.Ilcroift parmi les buyffonnailles. Sa fleur coulcurtoufiours rouge;fans deuenir noir, & blanchaftreen nefentrien, & n'a aucun iaune au dedans : ains eff du tout fa fuperficie ; quafi comme arrofé de bruyne. Nos AnanienS blanche, & femble que ce foit le coup d'effay de nature, lors AÆmpe- & Trentins appels ce fruiét, Ampomele, & en vfent cômey o qu’elle commençoit à faire le lis. D’autres appellent cefte her- mels. defraifesnous les appellôs Ampes,ou Framboifes. Lesours” be,&fà fleur, Liguftrum,entre lefquelselt Serüius grammai- fmpes & font fort frians de ce fruiét:& par-ainfi ils fonc ayfzàtrou- rien:maisils s'abufent:commenous auons amplement mon- remboifes, uer,quand ce fruiéteft meur. Les pañteurs auf; qui gardent fé au chapitre du Liguftrum. Galien dit que l'helxinécif. Gal. Hb.6 le beftail parles montagnes,s’en nourriffent, Fuchfius penfe fampelos a vne vertu digeltiue & refolutiue. PM que le vacinium foyent les meures desronces;, ainfi qu'auons Fmpl. m ditau premier liure, au chapitre du liguftrum : au uel lieu Elatine : eArabes, « Atbin, jay monftré pourquoyiene puis receuoir l'opini6 de Fuch- ; rsciniun, Mus:attendu sé vacinium ef vne feur,& non vn fruit.Ga- Elatine, Nummhlaria, al, lib.6. Men païlät defa ronce, dit ainf:Les fueilles deronce;festen- 4 drons, fes fleurs , fon frui& ; & faracine, font notoirement de la quintefueille, ou plu- ftoit à celles de chanure;le£ quelles font parties en cinq; par certains interualles , & quelquefois plus : & {ont noiraltres , & denrelees tout alentour. Il commence à porter fa graine dés le milieu dé fa tige, laquelle eft velué, & tire contrebas: & s’aggraffe aux veltemens des paflans, eftant feche. Ses fucilles pilees, & appli- ques auec grefle de porccau, gueriflent les vlceres difficiles à cicatrizer. L'herbe ou la graine,buë en vin, gueritles dyfenteries,les deffaux du foye,& les mor- fures des férpens. Aucuns l’appelléc Argemoné:mais ils s’abufenr;ainfi qu’auons dit cy deffus. Enpatorium d'Anicenne, Ÿ des A (pothicaires. Tousles Apochicairesen ge- neral prennent pour Eupato- rium,vne certaine plante belle à ÿ voir, qui croift ordinairement + 6s lieux humydes, & ésbordsdes foflez : laquelle à troïs coudees de haut , & produit de fucibes ? femblables à cell:s de chanure: lefquelles neantmoïns fonc plus grandes:& font blanchäftres,ve- luës,&ameres au gouft. Sa uge Ÿ_eltrougeaftre,rôde, dure, & ve luë: de laquelle fortent plufeurs aifles, & plufñeurs branches; ou iettons. Elle produit fes feursà mode de mouchets, lefquels ne tiennent J’ynauec l'autre, ains Ÿ À font efparpillez comme ceux d'origan : & font de couleur rouge, dirant fur le blanc: &en fin s’en vont en papillottes. Sa racine eft bien efparpillce, & cft inutile:car on ne s’en fért pointen medecine. Etcombien qu'ils foyent certains & afleurez que l'agrimoine ef le VI 2y cupatorium des Grecs:ceneantmoins ils ayment AUIQUE mourir en Leur opiniaitreté, que de mettre l'agrimoinc és THIOLVS compoftions ordonnecs des Grecs , cfquelles entre l'eupa- torium:refflemblans à c pelloyent l'Agrimoine resfois,n’eft point pour blafm Car l'amertume des fueilles, toute cefte plante, monitre bie oppilatiue : & humeurs groffes & vifqueufes:8& felon que nous dirons cy deffou eux qui du temps de Diofcoride ap- > Argemoné.Ce que nous difons tou- er l'vfagede c’eft Eupatorium, & la grande odeur qui eften n qu'elle eft aperitiue & def- qu'elle eft finguliere à incider &exrenuer les à beaucoup d'autres chofes, s. Cencantmoinsie ne croi- ray jamais que cefte plante foit leupatorium des Grecs: car méfines ie n’aytrouué Autheur ancien TO plante, qu’'Auicenne. ce foit l'hydropiper de ure : auquel nous yauons fi fufffamment refpondu, que à mon iugement il ne refte rien à dire. Au refte,Melué defcrit vn Euparorium du toutdiuers aux autres, ainf qu'on peut voiren la defcription qu’ilen fait. Caril le fait produire di- reétemée dés fa racine plufieurs tiges:& Iny attribue de fucil- les chiquetees tout alentour, & femblables à la petite centau- rec:& de fleursiaunes,(e tenäs l'yne à l'autre,;à mode de mou- chet;,rout ainfi quel’helichryfon. Noz dames l'appellent en Itahen, Herba Giulia : & s'en feruent grandement à faire mourir les vers des petits enfans:laifans tremper fes cimes 20 en vin blanc, par vne nuit, & faifans boire vn demi verre de cefté infufon aux petits enfans. Cefte herbe croift parmi les champs : & à mon iugement,c’eft l'agerarum de Diofcoride: car elle eft du tout conforme à fa deferi ption:combien neârt- moins que quelques vns foyent d'opinion contraire. Au me UE fe treuue M.André Marin, qui a fait quel- ques nouuelles annotations fur va liure de Mefué des fim= ples medicamens propres pour lafcherle ventre. Maisicre- mettrayau jugement de cout homme doëe en ce fait, cy bas en fon lieu, à voir s’il a vrayemét entendu que c'eftoit qu'A- geratum,Et cependant ie fuppheraytous beneuclesle@eurs defe prendre foigneufèment garde dela plante que le fufdit 39 M.Marin a tran{plantee de nos prefens commentaires en fon Mefué:& lors afleurémentils cognoiflront combien peu il eft exercité en la matiere des fimples. Car tant s’en fauc qu'il ait eu l'efprit de prendre l’ageratum que nousauons mis le pre- mieren place, & quieft l'eupatorium de Mefué, que j’ay dit eftre appellé des noîtres , Herba Giulia : qu'il s'eft addreffé à l'autre plante,q uenousnommons, Autre ageratum, laquel- le ne fe rapporte nullement à l'eupatorum de Mefué, où herbe Giulia, nien forme, nien gouft, nien odeur. Voylà comm'laduient communement, que ceux qui fe monftrent Par trop grands cenfeurs du fait d’autruy, fe laiflenc efcouler cux mefines en de fautes bien lourdes. Que ceux donc qui 40 fuyuent les ordonnances des Arabes , adu ordonnances faites par Mefué,l'eupatorium qu'il deftrir : & en celles d'A uicenne , celuy qu'il a remarqué en fes efcrits: mais que neantmoins ils ne mettent autreherbe ed agri- moine,és ordonnances & côpofitions dreffces parles Grecs, efquelies entrera l'eupatorium. Ttem qu'ils fe donnent bien garde de fuyurele Difpenfätoire de Cordus:lequel eft d'opi- nion de mettreés pilules aggregatiues, & au Surop d'eupa- torium, celle herbe, qu'on appelle Gatiola , ou Gratia Dei, ax licu de leuparorium de Mefué. Caroutre ce qu’elle cft violente à lafcher le ventre, elle n'approche en rien; nien proprietez ni en figure, à l'eupatorium de Mefué. Ains ;au f Ocontraire, elle lafche le ventre auectelle violence, qu'elle de- bilite entierement le foye, & l'offenfe grandement. Fuchfius pue néanrmoins femble auoir fayui Cordus, en ce qu'il dit en la de corp compoftion de Lacha magna,qu’il faut vfer de l'eupatorium deferie par Mefué,que les Grecs appellent Ageratum, & les Italiens, Graria Dei. Maiscomme ces deux gras perfonnages ont cfléaueugléz en ce point : auffi font-ils tous deuxton- béz en yné méfie fofie d'erreur: Or pour retourner à l'eupa- torium commun.ileftchaut,fabtilat;ablterff,incifif & apc- ritrf On tire du ins defés fueilles vérdes broyces,lequel auoir mis au foleil on reduir en trochifques, quifontfort proffita- bles en medecine.Sa deco&ion prinfe en breuuage,ou fon ius 60 ièrt grandement aux deflectuofitez du foye, ou és autres af- fe&ions procedäs d’o ppilation,comme à l'hydropifie, mau- uaife indifpoñtion, à fl iaunifle , & aux oppilations des con- quiait baptifé cefte Et neantmoïns Ruellius penfe que fcrit par Diofcoride, en fon fecond li- ÆEupat de Me FHerbd Giuli: Ages ient de mettreés, tiers Jément a <Æpothi res far l’e 'aLor #8 Gratis] medi. duits :& mefmes aux enfleurés & oppilationsde la raté, Son : jus pareillement eft bon aux apoftumes de l’eftomac caufees de froideur:à quoy auffi l'herbe enduite dehors fert grande- mét. La decoétion des fucilles eft profitable aux fieures qui durent long temps, & qui procedét d'humeurs coleriques & oppilations, En outre cuites auec fumeterre en lai@ clair de cheure;elles oftent toute difficulté d'vrine, font fortir I Aux menfirual,& gueriflent les grattelles, & dmansifonemas cius le ius eft à ceft effet plus eficace,attendu mefines qu'il eft fort proffitable prins au commencemét de ladrerie.Ses fleurs en- duutes gucrifent les playes & vlceres. Le parfum de l'herbe feche fair fuyrle beftesvenimeufes. Les veneurs difent auoir efprouué, qu'vn cetfnauré d'vne fleche, gucrira en mangeät de cefte herbe: laquelle auffi eft bonne à la toux du beflaïl, & aux cheuaux poulfils. Le ius prins en pilules au poix de deux oboles, chaffe & tue la vérmine du ventre:& pareillemét tout frais efpreint, & enduit auec vinaigre & fel,1l eft bon à la grat Gal lib.6, telle,& mal fäint Main. Gälien parlant de l'eupatotium, dit impl.med. ainfi: L'agrimoineeft fubtiliante, incifiue & abiterfiue, fans auoir grande apparence de chaleur. Et par-ainfielle eft bon- ne à defoppiler, & nettoyer le foye. Elle eftaufi quelque peu aftringente : qui luy fert grandement à fortifier & cor- roborer le foye. Potenrillison T'anaife,on Agrimoine Janmage. Au refle, y a vne herbe aflez femblable à l'agrimoine,;qu'au- cuns appellent Potenrilla : la- quelle neantmoins a les fueilles plus veluës que celles d’agri- moine : & font verdes deflus, & blanches au deffous. Elle iette de petits rainceaux quitrainent à terre, comme ceux de la pilo- felle:8 produit de fleurs iaunes, qui tiénent à vne fimple queué, & qui font femblables au ta- nunculus desiardins. Saracine cft rougeen dehors, & blanche en dedans. Elle croift és lieux hutnides, & le long des fentiers. Toute cefte plante cftaftringen- VA te & defsiccatiue. Qui la rend propre au flux menftrual , dyfenteries, & autres flux deven- tre:& mefmes ( comme on dit ) fi on la porte dans le foulier à pied nud. Prinf en breuuage elle eft bonne à ceux qui cra- chent le fang.La decoétion de l'herbe faite en vin,& prinféen breuuage,puerit les tréchecs du ventre,& douleurs des reins. La farine de l'herbe fèche prinfe eneaudiftillee de l'herbe mefme;eftanche les fluxions blanches des femmes:& encores plus efficacement, fi on y mefle du corail, & de brifeure d'y- uoire. Quelques vns l'éftiment merucilleufement tant buëé que mangee à la defcente des boyaux. Carelle eftpropreà fouder playes,& vlceres, & fpecialemét ceux des parties hon- SVAREDTOS CE LEVRPE TMI 20 375 racine,faire iufques à la confum ption de la tierce par- ticstenué en la bouche, appaife la douleur des dents: & en s’en lauant la bouche;elle arrefte & reprime les vicères pourris, qui y font. Gargarifee, elleaddoucir les afpretez de la gorge: & eft bonne aux dyfenteries & flux de ventre, &aux gouttes fciatiques , & dou- leurs desiointures. Cuite en vinaigre,& enduiré,elle reprime les vlceres corrofifs , & refoult toutes {cro- füules, enfleures, durtez , apoftumes, & tous amas de 10 matiere peccante : & eft bonne au feu faint A ntoine, & és vleeres qui viennent és extremitez des doigts: & fi guerit les grattelles;le mal faint Main, & les fen- tes & creuaffles du fondement, qu’on appelle mal faint Fiacre. Leius de celte racine, ptins quand elle eftrendre, eft bon à routes maladies du foye & du poulmon:& {ert de contrepoyfon. Les fueilles prin- Icsen breuuage auec eau mille, ou en vin & eau, auecyn peu de poyure; feruent grandement aux fie- ures quine font continuës. En la quaïte;il faur pren- dre les füeilles de quatre branches: en la tierce, de trois:& en la quotidienne faut feulement prendre les fucilles d’yne branche. Lefdites füeilles, buës durant trente jours, feruent grandement à ceux qui ont le haut mal. Le ius des fucilles,beu au poix detrois cya- thes par certains iours;gucerift fort foudain de la jau- nifle. Les fueilles enduites anec miel & {L font fort bonnes aux playes, & aux fiftules : & fi feruent gran- dement à ceux qui font greuez,& fubiets à defcenres 39 de boyaux. La quintefucille tant buë, que enduite eftanchetout flux de fang. On la decoppe pour la Pufpation du peché, pour faire profeffion de chaite- té,& pour charmes & enchantemens. Combien que Diofcoride ne face métion que d'vnecfpece de quintefueille : ceneantmoins r'en ay veu de quatre cfpeces en Italie. Dont la premiere eft du tout côformeau quinque- folium de Diofcoride.La feconde eft differente de la premie- re,en ce que fes fucilles font blanchaftres & velués, & fa fleur teufes & de la bouche. Se lauant founent la bouche de fa de- 40 blanche. La tierce a vne petite fueitle blanchaftre : & rampe cotion, elle raffermir les dents qui branlent , &reflerreles genciues, & appaife la douleur des dents:& y meflant vn peu d'alun , elle remet la luettebafle. C’eft vn cas fort merucil- leux,que cefte pläte mife fous Ephredes pieds,& au creus de la main, fait ceffer Les chaleurs de quelque fieure que ce foit. sinqwefôilinm : Grecs, Pentaphyllon:Françoss, Quin- refreille : Italiens, Cinquefoglio: « Allermans, Oueis finfon Eingerkranr:Efpaignolz, Cinco en rama. XXXVIII. La quintefucille a fes ra- meaux gréfles comme fe- fus ; 8 dé la longueur d’vn ? y palme, lefquels portent fa ÊA raine.Ses fueilles font fm #.._ blables à celles de menthe: & &eniette cinq à la fois;tou- tes tenantes à vne queué. CE ANPS d’auantage.Et font fes fucil- les He tout alentour. Ses fleurs tirent fur le iaune paillé, de couleur d’or. Elle croift és lieux aquatiques, aupres des conduitsd’eaux. Saracinc eftrougcaftre, &"longue: & eft plus groile que celle de l’ellebore noir, Elle a de grandes proprietez.La decoction de fa On en voit bien peu fouuét 65 parterre. La quatriefme & derniere a les fucilles miparties en cinq, & femblables à fucilles de vigne: aucuns l'appellenc Diapenha, & d’autres la nomment Sanicula. Diapenfia, fine Sanicnla:F rançois, Saniclet. Cefte cÿ produit à Ia cime de fes tiges & de fes branches: de petits boutons blancs, faits à mode de fraifes. La premiete #y_. cipece de quintefucille croift à aupres des ruyfleaux, & aux bors des foffez:& produit de pe tites tiges, menuës, & {es fleurs jaunes, cfquelles on treuuetouf > jours de graine. Elleictre tout À, pour vn coup cinq fueilles lon gues,& femblables à fucilles de méthe, combien qu’elles foyent plus dentelees tour alentour: efquelles font attichees enfem ble à vne longue queuë. Sara cine eft rouge, quoy que Brafa- uolus die du contraire: car ie l'aytrouuce telle , comme tous a trouueront rouge, quila youdronttirer. Elle eft mipartie en plufeurs petites racines, plus groffes que celles de l'ellebore noir. Ie m'esbahis donc de Manardus, qui efthommede bon fauoir, decequ'ilefti- me la tormétille,que les Grecs nommét Heptaphyllon, eftre le vray quinquefolium de Diofcoride.Car li tormentille iet- te fept fueilles : mais le He ee ou quintefueille n’en aque cinq, dont aufsielle a prins fon nom. La quintefueil- 12 lea fes 376 Je a fes racineslongues, & femblables à celles d’ellcbore,com- bien qu'elles foyent plus groffes : mais celles de la rtormen- tille font fort courtes, & groffes , & comme amaflees cn vn monceau. La tormentille croift le plus fouuent és lieux fecs & non culriuez ; & principalement és hautes montagnes: mais la quintefueille croift en la plaine auprés des ruyfeaux & conduits d'eaux. Lefquelles differences monftrent aflez de combien Manardus eft efloigné de la verité. Au refteiene Plin.lib.2g, me faurois afles efinerueiller de Pline, lequel efcrit que la cap. Jr cat.tir.s. G fmpmed. quintefueille cft cognue d’vn chafcun, pour caufe qu'elle por tedefraifes. Car la pläte dela quintefueille mefme convainc ce dire defaufèté. Et combien que Brafauolus ( auqueliene I © puis m'accorder ) face mention d'vn fraifier à cinq fucilles pour queué;lequel il dit croiftre au territoire de Veronne,& porter de fort bonnes fraifes, & que Plinea entendu parier de ceftuy, d'autant (commeil eftime) qu'il eftoit Veron- nois: finecefleray-ie decontredire & àl'vn & à l’autre, rant que ie voye plante de quintefueille porter fraifes. Cependäc les Allemans f feruent fort de la quatriefme efpsce de quin- refueille, nommec Diapenfia, aux playes de dedans le COrPS» aux Sftules , rompures, & defcentes de boyaux : & font boire fa deco&ion , ou de fa poudre; à ceft effe& : & generalement fe feruent de celte herbe en toutes maladies, où ileft queftion de reftreindre & fouder.Cependant, à fin de ne s’abuferen ce nom de Saniclet ou Sanicle, il faut noter que cefte Sanicula n'eft celle dont nous auons cy deffus parlé au chapitre de fymphytum, laquelle auffi né produit le plus fouuent que cinq fueilles, aÿant vne racine blanche fort induftrieufe- ment chiquetee : ains eft vne herbe bien differente à l’autre. ahen parlant de la quintefueille, dit ainft: La racine dela quinrefueille eft fort defficcatiue, & participe à quelque pe- titeacrimonie. À raifon dequoy elle eft forc vftee en mede- cine, comme aufñ font toutes chofes , quieflanscompolees defubtiles parties; font defliccatiues fans aucune mordica- tion. Carcefte racine eft defficcatiue quafi au tiers degré: AND. MATTHIOL VS Enphragia: François, Eufraige. Les fraifes m'ayans reduit en memoire l'eufrage,pour la pro- ximité des noms;ie ne l'ay vou- lu omettre:tant pource qu'elle eft finguliere au mal des yeux, que pour ce que les anciens Grecs n’en ont fait aucune men tion, pour le moins que i'aye veu. L’eufrage donc vne pe- tite plante, de la hauteur d'yn À palme:laquelle produir de peti- = tes fucilies crefpes, & dentelces tout alentour, qui font aflrin- géres & vn peu ameres au gout. Sa tige eft menuë & rouge: & font fes fleurs rouges, tirans fur le iaune paillé. Elle fleurift {ur 2 VS la fin del’efté, & croift parmi les prez. Ceïte herbe tant frefche, que feche, prinfe en quelque forte que ce foit,rant parmi les viandes, que parmiles mede- cines, eft finguliere pour ofter tous empefchemens contrai- 20 res à la veuc; & principalement la continuant à manger. Du temps de vendanges on fait du vin d’eufrage deftrépee &cui- te & confite au mouft, pendant que le mouft bouilhra, du- quel Arnaldus parle en cefte forte: Le vin d'eufrage fe fait pour le mal des yeux, faifant bouillr fon herbe au moult,iuf_ ques à ce qu'il foit vin fait. Ce vin fait raieunir la veue des vicilles gens, & ofte tous deffaux &empefchemés de la veu, en quelque aage que l'homme foit : & principalement où ÿ a £bondance de grefle, ou deflegme, Etyatel, quiayant per- du la veuë,par longue efpace de temps, vfant de ce vin,recou- ura la veue en moins d’vn an. Car l'eufrage eit chaude & fe- che: x a cela de propre, que mangeant fa poudre auéc vn fans auoir grande apparence de chaleur. Voyla queen dit30 moyeu d'œuf, ou la beuuant en vin, elle eft finguliere pour Galien. Fragaris, Son fPi£t, F raga : Grécts (omarus feln « Apaleius: François, Frailier, © fon fuict, Fraifés: Jraliens, Fraghe: Allemans , Erdtheer- kraut. tefueille m'a reduit en memoi- re les fraifes, qui cf vn fruiét fort bon à manger, & dont on fe fert grandement en medecine, il m'a femblé bon de receuoir en la bourgeoife de noftre iardin cefte herbe tant ioyeufe & prof- fitable, & en parler comme s’en- fuyt: Les fraifiers & les frailes font communes , quecefroit perdte remps d'en faire aucune > M 2: RE procederons à la declaration de res qualitez &proprietez.Les fraifes donc font refrigeratiues au premier degré, & defsicca- tiues au fecond. Les fueilles & laracine font fort propres à euerir playes & vlccres, & à reftreindre toutes fuxions des femmes , &tous flux deven- tre & caqueflangues. Ceneantmoins elles font vriner,& fer- uent grandement à la ratte. La decoëtion de la racine & de l'herbe, prinfe en breuuage fertaux inflammations du foye, & netroye les reins & la vefsie. Tenuë en la bouche, par ma- niere de la fe lauer , elle raffermic les genciues , & les dents 60 qui branlent, & arrefte les catarrhes &diftillations. Quant aux fraifes, outre ce qu’elles font bonnes à manger,elles fer uent grandemét aux eftomacs chaux, & chargez d'huméurs coleriques, & eftanchent la foif à ceux qui font alterez.Leius & vin qu'on tire des fraifes, elt fingulier aux peties vlceres, procedans de chaleur ; qui viennent au vifage : & diftillé de- dans les yeux,ilenleue tous empefchemés,furnces, & nuces, &toutes chaudes defluxions, qui y aduiennent:& gueritles varioles & taches du vifage. défcription : & par-ainf nous fo efclarcir la veuê. Il ya encores de gensen vie, qui font gens de renom, &dignes de foy, lefquels ne pouuanslire fans lu- nettes,ayans v{é dece vin, lifoyér fanslunettes, voire les plus menués lettres. Ce vin d'eufrage n'a fon paral, pour feruir à la pas QUe file vin eftoic trop fort,il le faur tremper auec eau de fenoil : & s'il eft de bcfoin ; qu’on y mette du fuccre ce qu'il y faudra. Phœnix, Lolium Afarinum ; on Hordenm Murinum: Francoë , Turaye faunage : Italiens, Gioglio Au refke, attendu quelaquin4o ilratico:. Allemans, Wuald trobr,ca Binrzen. beliner. CHAT. XAXIX. 5 Ÿ NZ « L'yuraye fauuage a Les } fucilles femblables à l’or- ge: toutesfois elles font plus courtes & plus eftroires. Sonefpi eft femblable à ce- } luy d'yuraye, & fonc fes tuyaux de la longueur de fix doitgs, defquels fa ra- cine éft entortillee: & pro- duit fepe ou huit efpics. Il croift parmi les champs & fur les toits & couuers nouuellement enduits, & faits de nouueau. Ellea ce- fte vertu,qu’eftant buë en vin rude,elle refferre Le Aux de ventre, & eltanche le fang coulant des lieux na- curéls des femmes: reftreignant auffi la trop grande abondance d’vrine. Aucuns dient que portant cefte herbe liee en laine rouge,& pendue au col;elleeftan- che le fang. 4 Nos Tofcans appellétle phœnix, Yurayefauuage, pour- ce qu'il a fes efpics femblables à ceux d’yuraye. Ceite yuraye fauuage Propre la vez SV'RE VDTO'SIET ELVIR ET HA. 377 fauuage croiftés villages; le long des granschemins, & par- prinsle nom qu’elle porte. Entretoutes racines cftecy eft la mi les champs , & és cmitieres , cftant dutoutconformeäla plus viué:car aprés qu’on l’a tiree, fi d'auenture on nc la gar- ».lib.22, defcription du phæntx faite par Diofcoride, Pline appellele … deen lieu bien fec, elle gardera fa verdeur plufeurs mois:tel- 28e phoœnix, l'Yuraye des fouris : pource,peut eftre, quelesfou- lement que la replantant,elle regerméra. Elle croift és cimes ris mangent & rongent les efpics de cefle yurayequicroit des hautes montagnes parmi les rochers, &és lieux prefque furles couuers des maifons. À Goritie on treuue de cefte inacceffibles, & où n’y a quaf dé terre, finon autät gu'elleen yuraye fauuage au cimitiere de faint François: & à Venifé, peut prendre. Elleef fort bonne aux douleurs detele, pro- auprés de la chapelle faint Nicolas;qui eft à bord demer. En cedans de quelque caufe que ce foit, la pilantfrefche, & l'ar- fommescefte herbe croift abondamment par tout. roufant d’eau rofe, fi la douleur eft caufee de chaleur:ou d’eau de mariolaine dr la douleur eft caufee de Me l'ap- ER - : pliquant fur le front,ou aux temples. Elle fortifie fe cerueau Idea radix:François, Racine du Mont Ide. x o par fon odeur, & eft bonne à toutes douleurs de tefte :car elle cCHAP XL ef compofce de qualitez temperees , comme bien demonftre l'odeur “ ie que ellea. Galien en parle ainf: Laracine Gal.lb. 8, : DT qui fentles rofes, & principalement celle qui eroiften Ma- fimpl. med, La racine Ideenne a les fucilles femblables au cedoine, eftcompofeedeparties fubules, &a vne vertu refo. P. brufc:defquelles fortent certains petits tendrons;qui lutiue. Elle ft chaude au fecond degré, ou au commence portent eur.Cefte racine a vne vertu propreäefpef_ ment du tiers. fir,& à reltreindre. Prinfe en breuuage; elle arrefte le 3 ÿ | flux de ventre: &eftanche toutes Huxions, tancdu Æg#iÆtum ; fine Cauda Egnina: Grecs, Hippuris: fang,que du flux menftrual. François Quenë de Cheual, Prelle, on Chenaline: e Arabes, Dhenben alchail, Dhenib alchi, on ‘Ds. 2 ae sbrare #5 le Ho re 20 yreb alchail: Iralient, Coda di (anallo: Alemans, de ceite racine ldeenne: nay encores leu en Autheur Ro Z Thuu É '] bn foit; la forme de la plante qui produit cefte racine : com- JE À 7 38 Efpaignols, Coda de Mula, © bië que felon le nom qu’elle porte, elle doit croiftre au mont Kabo de mula, Ida,du cofté de Troye:ou bienen Candie,au mont qui s’ap- pelle Ida, comme l'autresainfi qu'auons defia vne fois noté, Premiere chenaline. Seconde chenaline, al. lib.6. traitans de laronce Ideenne. Galien parlant de cefft racine, pl. med. dit ainfi:La racine Ideenne eft fort afpre au gouft. Que fi on la meren œuure, elle executera fon afpreté, guerifflart tous Aux de fang, Aux de ventre, caqueflangues ; fuxions immo- derees des femmes, & generalement toutes fuxions, tant prinfe en breuuage,que appliquee par dehors. 30 Rhodia radix:Grecs, Rhodia Rhi(à : François, Racine fntans les rofés: Icaliems, Radice Rhodia: « Ale- mans, Rofénvvurtz. CHAT. ALT. La racine,qui fentles ro- fes; croiften Maccdoine, & eft femblable au coftum: eftant neantmoins plus le- gere & raboreufe. Ccite ra- 49 cine concaflee , fent l'odeur derofes. Elle cit finguliere aux douleurs de tefte, de- ftrempee en huyle rofat, & appliquee für le front, & fur les temples. La racine, qui fent les rofes, eft vne plante qui n’eft cognué À! d'vn chafcun:combien qu’onenf © || \ trouueaffez au mont A pennin, & au mont faint Angeenla et Pouille. l'en ay vne plante en moniardin de Goritie, quele \ do&te Pierre Salicetus, Medecin bien renommé, m'enuoya depuis. GrafodeStirie. Et du depuis j'en trouuay en gran- de abondance au mont Vipao, qui eft enuiron vingt mille de Goritie.Or pource que Diofcoride n'a autrement defcrit ce, fe racine,que par fa feule odeur : à fin qu’vn chafcun la puif- fe ayfément remarquer &cognoiftre, il m'a femblé bon dela defcrire entierement. Cefte racine donciette festigesron- des, &de la hauteur d'vne coudee, lefquelles font aucune- menticreufes ; & font enuironnees de fueilles longuettes , & CHAT, XLII. qui viennent en appointant, lefquelles font grafles comme 60 les fueilles de pourpier,ou de iombarbe : & ont vne certaine La queué de cheual croift és lieux aquatiquess & etite denteleure tout alentour. A la cimede fes tigeselle : IA : : . Par desefmouchettes, verdes,à mode de Lutin par les foffes. Elle iette de petites riges creufes, riffs, grace appellét Efulaminor:toutesfoisfesemou noüees,ë& amaffées enfemble,lefquelles fon rougea- chettes deuiennent rouges, quandelles defleuriffent. Sara- ftres, & vn peuafpres.alentour defquelles y a à ue cineeft route raboteufe, Aa Spies cellede … fucilles menuës & minces commeioncs: Elle {e iette coftum:laquelle, eftant frefche, a vne efcorce liffee & luyfan- : teen dehors;& blanchaftre en den : mais eftant feche, elle fort en haut , s aggraffant aux troncs des arbres, & eftlegere,rouge en dedans, &efcaillecen dehors,Eftantfref. €ftant entortillee, elle fait pendre vhe grande cheuc- £he mafchee,ou pilee, elle fent fort lesrofes;dont aufliellea leure noire;faiteà mode de queuë de cheual. Sa raci- ne cing 373 AND. MAT cine e{t dure comme bois.L'herbe a yne vertu aftrin- gente : & par-ainfi fon ius eftanche le fang coulant du nez:& eft bon aux dyfenteries,beu en vin:ceneät- moins il prouoque à vriner. Les fueilles broyces & appliquees foudent les playes frefches. On dir que la racine auec l'herbe eft bonne àlatoux, aux rompu- res,& à ceux qui ne peuuent auoir leur alaine , fans tenir le col droit. On dit auffi,que fes fueilles bues en eau, font reioindre les decoppures dela vefcie,& ret- {errent & reioignent les inteftins, & Les rompures & defcentes des Poyaux. L'autre efpece de queuë de cheual produit vne tige droite, creufe , & plus haute que vne coudee: produifantfes fucilles par interual- les , lefquelles font plus courtes, plus blanches & plus molles. Broyce, & appliquee aucc du vinaigre, elle eft bonne à guerir playes: &a les mefmes pro- prietez que l’autre, Les Apothicaires & herboriftes , retenans quafi le mot Grec;nomment cefte plante, Cauda equina.Et combien que Diofcotide n'en parle icy que de deux fortes, fieft-ce que nous entrouuons quatre, defquelles aufli nous baïllons le pourtrait. Ole la premiere forte, Qu:uê de che- ual, d'autant qu'elle s'y rapporte. Les Grecs auffi la nom ment Hippuris, qui vautautanc à dire. Quind cefte herbe commence à germer , elle iette vn germe long &tendre, & femblable aux chattons des noyers. Les païfans de Tofcane l'appellent Paltrufalo :& mangent ce germe en cemps de ca- reme,le faifant bouillir premicrement, puis l'ayant faupou- dré de farine, ils le fricaffenten huyle,ou en beurre,8&le man genten lieu de poifçon. Mais celte viande les refferre &con- ibipe tant, que le plus fouuent elle leur caufe la colique. Au- cuns gardent tout l’an ce germe de l1 premiere efpece de queué de cheual, & le donnent à manger contre le lux de ventre: & l'ayant premierement laiflé tremper en eau chau- devnenuitentiere, ilslecuyfent à la mode que deflus, &le donnent à manger à ceux qui fonttrauaillez du flux de ven- tre: lefquels certes s’en trouuent fortbien. Fuchfiusafore biendepeint en fon grand Herbier les deux fortes de queuë de cheual:mais ie ne fçay qui la meu de pourtraire la premic- re efpece de queut de cheual, pour PolYedntn femelle , en fon petit Mer ; auquel il a feulement mis les figures des herbes.La queuë de cheual eft fort propre à nettoyer la vail- felle , & pour la faire claire: cftant pareilfemént propreaux tourniers ,. pour lifler & polir ce qu'ils onttourné. Ladeco- étion de toutes les fortes de queuc de cheual,ou leur diftilla- tion,prinfe en breuuage eft finguliereaux vlceres des rains & Gal.lib.6. de lavelcie. Galien, parlant de là queue de cheual, dit ain: Fmpmedic, La queue de cheual a vne vertu afk'ingente, coniointe à vne certaine amertume:au (li eft-elle forc defficcatiuc,& fans au- cune mordacité. Et par-ainf elle eft finguliere à fouder playes, pour grandes qu'elles foyent , encores qu'il yeut des nerfs couppez, l'appliquant à mode de cataplafme. D'auan- tage elle foude les rompures,où y a defcéte deboyaux. L'her be buc en vin, ou en eau, eft finguliere & excellente auxcra- chemens de fang , aux fuxions des femmes, & fur tout, aux fluxionsrouges,aux dyfenteries,& À tous autres flux de ven- tre. Aucuns ont efcrit que plufieurs fois Icius de cefte herbe à guerides playes des menus boyaux, & de lavefie. Beuen vinrude, oueneau, fion cit en figure; il cftanche le Aux de fang,coulant parle nez,eftant fort bon aux paffions du ven- tre,caufces de fluxions trop vehernentes. Coccum infélorium , Granum inféEloriam , fête Coccus Baphica:Grecs,(occus Baphica: François, Graine d'éfcarlatte,ou, Vermillon: Arabes, Charmen, Ker- mes, © chermes : Italiens, Grana de rintorie Alle- mas, Scharlachber: E fpaïgnolz, Grana para sentir, © Grana en grano. CH AP. 2.07 70 DE … La plante où croift la graine, dont.on teint en efcarlarte,eft perite,& produit à force branches:auf- ; S x 3 farine, que PineappelleS THTOENW S graine faite à mode de len- j'uille, laquelle on amañfe, jee la ferrer à part.La meil eur graine croift en Gala- A2 tie, & en Armenic: aprés la- LS quelle on fait eftat de celle y d Afic & de Cilicie. La a 4 moindre detoutes , eft cel- le d'Efpaigne. Elle à vne vertu aftringente & confo- lidatiue : & par-ainfi, eftane broyee & enduite auec vin- Ne aigre, elle cft finguliere à fouder playes,& les nerfs coppez. En Cilicie;il croift vne efpece de graine és chefhes ; quiet faire À mode de petits efcargots : laquelle Les femmes dudit pays cueillent aucc la bouche, & lappellenc graine à rein- 20 dreencfcarlarte. Combien quela graine, donton teinten efcarlatte, foit affez cognue & aux Aporhicaires & aux teinturiers, tanc pource qu'on S'en ferten medecine, que aufi on enteinc en efcarlatte: cencantmoins iene fçay f l'arbrifleau, quil porte, croift en Italie, ou non. Quant à celle, dont nous auonsicy mis le pourrait , elle fus apportee de Conftan- tinople. Touchant la graine d’eCarlatte, dont on vfe or- dinairement, elle n’eft faire à mode de lenulle, comme efcrie Diolcoride : ains eft vn grain rond & creux. Tellemenc qu'on peur de cecy iuger qu'il ya plufeuts efpeces de graine d'efcarlatte : & quecelle, done nous vfons, et la graine fcar- olecion, laquelle croilf,ainf qu'il See dit,en * Afrique, &c én la contree d'Athenes. Ereft appellee * ow eï Scolecion, pource que fa moelle fe conuertit en pecitswers: 4j. qui caufe qu'elle eft ain creule dedans. Noz Dames d'Italie Pr. vfeat Fort de la poudre de cefts graine , lors qu’elles font en- cp. 4. ceintes, pour fe garder d’auorter:la prenans en vn œuf mol- Pour let auec vn peu d’encens , ou de maitic. Quantà la graine porter L que Diofcoridedir prouenir és chefnesen Cihcie ; iLen croift fan+ à. auffi à forceen Boheme. Ecde fait celle que i'y ay veu pre= mme. micremét, couuroit quafi tout letronc d’yn gros chefne, & cenonloing de Poggibrot, au parc de l'Empereur Ferdi- nand : & depuis j'en ay trouué en beaucoup d'autres lieux: eci 40 Jaquelle fe perdoittousles ans, pour caufe qu'on n’en fai- foit conte. En Polongne, ou auff il yen a à force, plufeurs en font grand fait,& la cueillent.Mefieurs les Reuerens qui ontcommenté Mefué, dientla grainc dont on teint la foye encramoyf, & celte graine, dont à prefent nous parlons, citrechofes diuerfes:difansle vray cramoyfi eftre fait de cer- tains grains qu'ontrouue fouuent attächez aux racines de pimpinelle: & queles Arabes appellent ces grains Chermés: concluans, parce moyen , qu'il n'eft pofible quele coccus des Grecs foit le chermés des Arabes: veu mefme qu'ilya grande difference entrele cramoyf , & la couleur que rend lecoccus des Grecs. Maisces bonnes gens errent grande- Ÿ © ment: auféi n’y ailvn feul Arabe qui foitde leur opinion. Car Serapio n’entend par chermés autre chofe quele coccus des Grecs : attendu qu'il dit les mefmes chofes du chermés, que Diofcoride dit du coccus. Et par-ainf ie ne fcay oùces Beaux peres ont peut pcicher cefte opinion. Pour celz neantmoins je ne veux nier qu'il n'y ait differéce entre noftre cramoyfi , & le coccus des Grecs : car mefmeslesteinturiers font difference de la foye teinteen graine, & du cramoyf, qui fe fait de ce qu’on trouue attaché au racines de pimpi- nelle. Mais bien veuxie nier,que le chermés des Arebs foit noftre cramoyfi : car le chermés n’eftautre chofe que celte graine d'ont on teint en cfcarlatre, &de laquelle parle icy 60 Diofcoride. Au relleilya affez long temps que les Efpai- nols ont commécé à apporter en tale vne forte de cramoy= fi, qui vient des Tades Occidentales : & pour la grande abondance qu’ils en apportent; la foye cramoyfie eft de- uenue à bon marché. Galien; parlant de cefle graine fear- Gi: 14 latine, dit ainfi : La graine d’efcarlatte à yne vertu aftrin= fini, gente & amere : moyennant lefquelles qualitez , eléet défsiccatiue ; fans aucune mordication. Et par-ainf elle eft fort bonne aux grandes playes : & rincipalement aux nerfs coppez. Etpourcefaire, aucuns a broyent en vinaigre, &c d'autres la pilencen vinaigre miellé, Tragium. S V RDA O!SIC: Tragiur. CHAT. XLIIII, Le tragium croit feulementenllfle de Candie, ayant lagrainc;les fueilles, & les branches femblables au lenrifque, faufqu’elles font moindres. Soniuseft blanc comme laictseftant femblable à la gomme. Sa raine,{es fueilles, & fa gomme;enduites atrirétrou- tes cfpines & les tronçons qui font demeurez dedans le corps,& toutes chofes qui y font fichees.Prinfes en breuuage,elles gueriffent ceuxquine peuuent vriner ue poutre à goutte : & rompenrles pierres de lave ie, & attirent le Auxmenftrual. La vraye prinfe eft d’vne dragme.On ditque les daimsayans des traictz ou des flefches parmi Le corps, les iectent hors, man- geans de cefte herbe. Tragium alterum:vne autre effecede Tragism. CHAT. XL. Ily avne autre efpece de tragium; qu’aucuns ap- pellent Tragoceros, c'e/fa direscorne de bouc, lequel a les füueilles femblablesau cetrac,& la racine blanche, & menue, & femblable à celle du reffort fauuage. Cefte racine, mangec crue ou cuite ; eft fort bonne aux caqueffangues,& dyfenteries.Ses fueilles fentent le bouquin en Automne: & c’eft pourquoy on Pap- pelle Tragium. Il croift és montagnes, &ésrochers hauts & inacceflibles. Pline au liure 13.c.2r.dit la premiere efpece de tragium,que Diofcoride dit eftre du tout femblable au lentifque, cftre fem blable au terbenthin:& en vn aurre lieu, il dit qu'elle eft fem- blable au geneure.En quoy on peut voir cefe plâte [uy auoir cité incognue:& que ce qu'ilen cfcriteft apres les autres,qui peut cftre en fauoyent aufsi peu queluy. Pour le iourd'huy nous n'en auons point en Italie,que ie fache:& croy quecefte plante y eft incognue , àmoniugement. Ilf faut donc bien arder d'adioufter foy à ces impofleurs, qui maintiennent le Fu blanc eftre le vray & legitime tragium:attendü que la plante du diétam blanc eft fort commune,& ne prouient feu- lement en Candie, ains en beaucoup d'autre: lieux, & quaf par tout. Et mefmes entre les fufdits il s'en eft trouuévn rout nouuellement forgé , lequel n’aeu honte d'en efcrire contre moy, & accufer mo dirc de faulferé, Ce me feroit quafi affer, pour le conuaincrede forte temerité, de le réuoyer à cequ'en ont efcrit Diofcoride, Galit;Oribafe, Paulus Egineta, & Pli- ne,qui tous d’yn confentemét ontJaiflé par efcrit, le tragium ne croiftre en autre lieu qu’en Candie. Mais voyons vn peu fa beftife, & le peu de fens qu'il a:car non content de fe mon- ftrer bete, il cafche d'enuelopper les fufditsautheurs au mef- meerreur que le fien. Quant à moyie ne penfc point qu’il y ait perfonne ff hors d'entendement , qui ofe bien tant dero- guer à ces graues autheurs , que de les accufer de f lourde inanimaduertence. Car il n'eft point vrayfemblable, que s'ils cuffent eftimé le tragiumeñtre le diam blanc, quieft vne plante qui croift quañ partout, qu'ils l'euflent afsigné en vn Fa propre & particuher , & ditcroiftre en l'Ifle de Candie feule. Auffi n'ya-ilque ceftuy qui l'ofe dire, & l'impofteur qui l'afeduit. Cependant pourfuyuant fa pointe, & voyant le texte de Diofcoride eflre contraire à fon dire: où il y a, Ta DÜre cadre DAT Tus geéGèbus, Ca rèy x apr ov* Hrrpértqu du zalyre, c'eft à dire; ayant fes fucilles, verges & fruit fembla. bles au lentifque : mais letout moindre: ildit qu'il faut lire auJieu de pixegortge, erngirtpu, C'eft à dire plus grand : d'au- tant aufsi que le diétam blanc a fes fueilles beaucoup plus grandes d le lentifque. Et pour autheur de fon dire;il cite fon {crôpeur, qui dit auoir veu à Côftantinople chez vn luif n6- mé Hämon(mais ie m'eftonne qu'iln'a dit q c'eftoit à l'oracle de Tuppiter Hammon) vn vieil exemplaire de Diofcoride, ui ace mot pæ-piripe au lieu de wixgortes. O efchappatoire igne de la boutique d’ou elle fort, & grandement à moquer! Car il fe couppe la gorge de fon propre coufteau mefme. LTVRE"TIL 379 Mais le pauure mifcrable ne voit pas qu'1dmettant cefte le- Son, caneortp: di mire, c'eft à dire en tout plus grand, il eft contrainc de confefler que Ie diétam blanc , herbe d'yn pied & demi de hauteur,eft plus grand en fucilles,en verges où en branches, & en fruiét que Ie lentifque,qui neantmoiïns eft yn arbre aflez haut. A quoy s’oppoleront, & maintiendront toufiours faux les plusignorans herboriftes:yoire memes les ruftiques, qui auront veu & l'vnc & l’autre plante: & diront 1e m'affeure auec moy,qu'il y à autant à dire du diétam blanc au lentifque,qu'il y a du chamædrys (c'eft à dire petit chefne) au chefne, & du chamæpieys (c'eft à dire perit pin)au pin. ro Ainfi ce fera grande abfüurdité de dire que le diétam blanc a fes verges ou rainceaux plus grands que le lentifque. Appren donc impofteur, appren, puis tu te mefleras de calumnier & reprendre.Quant à leur frui@ que vous en fmble,mefsieurs lesherboriftes? Auez vousiamais veu,ie vous pricsen Italie, Chio , & Candie ; ou en quelqu’autre part, que le lentifque ictaft de fa fleur de goulfes ayans cinq angles , contenans la graine, comme fait le diétam blanc, & non degrappes gar- nies de petites perles roufes,d'ou on tire l'huyle de Ee: Ne mertez vous aucune difference entre grappes & goufles? Mais ie pêfe qu'il faudra vfer de afeaux,pour rs d'o- refenauât que telles langues peftiferes & venimeufes n'infe- ent & corrompent le 1ardin de medecine excellent & tance 20 bien cultiué. Quant au fecond tragium, defcric par Diofco- fcoride , ie penfe que cefoir pluftoft vne herbe, qu’vn arbrif- feau:veu que fA racine fe peut manger & creue & cuire,eftanc femblable à celle du reffort fauuage.Et cependant ie n'ayen- cores trouué perfonne ; qui m'ait fçeu montrer vne plante, ayant les fucilles de cetrac,& qui fntent le bouquin. Pimpinella Saxifragia , fine, Saxifraçie hir- cina: François, Greffe Pim- pelle EXP Et par-ainfie ne puis eftre Ds de a de ceux qui pren D nent lefaxifragia hircina , au- QE tremét groffe pimpinelle, pour Lw: cefle Pcôde efpece de tragium. Car; en premier lieu, fes fueil- les ne font femblables à celles de cetractioint qu’elle n’eft b6- ne aux flux de ventre: encores qu'elle foit propre à faire vri- ner, & à defoppiler les parties nobles &interieures. Orilya deux efpeces de cefte pimpinel- le:dontla plus grande à vñe ra- cine longue, & fes fueilles cou- chees fur terreen rond;lefquel- les font chiquerees & dente- lees tout alentour. Sa tigecft quarree:& produir fes fleurs à mode d'efmouchette , lefquelles font blancliaftres & me- nues. La moindreiette vne rigerouge, & a les fueilles moin- dres, & moins chiqnetces & dentelces. Toutes deux fen- tentlebouquin. Leur racine,en laquelle gift coute leur ver- tu,eft chaude & feche à la fin du fecond degré,ou aucommen cement du tiers. Elle eft force bonne aux douleurs de reins & dela vefie , caufes de grauelle jou de la pierre :car elle def- f © charge les reins de la grauelle, & pouffe hors l'vrine retenue. Leius de la racine,beu en vin, eftfingulicr côtre toutes poy- fons,& contrerautes marfures de beites venimeufes.Er par- ainfi aucuns font grand cas de cefle racine contre la pete. 40 Pémpincllas Parspinela, fine Dipenula: Fran- gois; Pimpinellé: Italiens, Pimpinella, eu, SolbaStrella: A emans, Bibenell. 11 y avne autre efpece de pimpinelle , quieft cognue d'vn chafcun , pource qu’on la met ordinairement és falades. Et combien qu'elle foit affez femblable au precedentes : fi eft-ce qu'elleeft bien diuerféen propricté. Car cefte pimpinelle a vn gouflaftringenc, & eft paîteufe à la bouche. -Lefuelles chofés la fontiugeraftringente. Aufsi eft elle finguliere pour arrefter lc flux menftrual des femmes, & reprimer toutes dy- fenteries , &autres flux dé ventre: & mefmes tous vomifle- LAS mcRs ) ANDA MIAT: THIN OIL YS mens caufez d'abondance d'hu- meurs coleriques. L’herbe cit bonne à guerir playes & vlee- reszaufhi la met-on és onguens preparez pour les playes de la tefte,& pour les chancres. Mat- thæus Curtius,homme doéte & renomé en medecine, fait grand cas de cefte herbe és ficures pe- fulenciales & contagieufes. Au- cuns la prennent pour elatiné: maisils errent, à mon iugemér, ainf que plus à plein auons de- môftré cy deflus. Or y a-1l deux fortes de cefte pimpinelle , la rande 6 la petite. La grande croit en Boheme parles prezs ayant fes fueilles, rainceaux, ti- ges teftes.& racines beaucoup plus grandes que l'autre: & routesfois toutes deux ont mefme proprieté. Or pour re Gal.it.8. tourner au tragium,Galienen parle ainfi:Les fucilles,la g fimplymed. ne, 8 la gommedetragium ontvne vertu attraétiue, & re lutiue.Le tragium efk compofé de parties fubriles:& eft chaud au commencement du ticrs degré. Il attire toutes cipines & tronçons, qu'on a dedans le corps, & rompt la pierre, & ii ef- meut le flux méftrual,beu au poix d’vne dragme. Au relte,le tragion croift feulemencen Candie:& eft femblable au lenci(= que. Quantau petit tragium,qui a les fueilles femblables au cetrac , on le treuue en plufeurs lieux\ & eft fort aftringent: cftant pour cefte raifon fort conuenable à routes fluxions. Tragon,fise Scorpo: Grecs, T ragos,on, Scorpios. CHARS 4 I AA VA NS % h 4} ff # Les XLV I. Aucunsappellentl'herbez 0 tragon, Scorpion;ou Traga- non, Elle croilt és lieux ma- ritimes : & elt de la hauteur & He d’vn palme,ou plus haut.El- lceft balle, & produit plu- fieurs branches : & eft lon- guette & fans fucilles. Alen- tour de fes branches ya plu- fieurs petits grains roux, & gros come vn grain de four- ment, lefquels font pointuz à la cime, & aftringens au Ve PETER gouft.Dix de ces grains beuz en vin, font fort bons aux defluxions de l’eftomac: & aux femmes fubietres à fluxions de la matrice. Plufieurs pilent ces graines:& lesayans mis en trochifques ; les gardent , pour s’en feruirentemps & lieu. Tancus:Grecs,Schenos: François, lonc: Arabe, Dis Iraliens, Giunco: A Uernans, Bintren fchmelen: Efpaignolz, Ionço. GÉAPAP CRUL' FMI |] Il y a deux efpeces de ioncs; dont les vns fonc lif: Lez, & les autres fonc aiguz, & faits toufioursen appoin tant, Les derniers font diui- fez en deux efpeces : car les vns font ftcriles: & lesau- tresportétvne graine noire, & rôde,& oncle tuyau plus éfpais & plus charnu, La troifiefme efpece de ionc, À qu’aucuns appellent Olo- i41{chænos, eit plus afpre & lus charnuë que les aütres, & produit {on fruict à la ci- 29 me;lequel eft femblable à celuy du precedér.La grai- ne de tous deux, roftie, & buë en vin trempé; reflerre le venrre,& reftreint les fuxionsrouges des femmes: ceneantmoins elle caufe douleurs detefte, & fait vri: ner.Les füucilles tendres,& qui font plus pres de la ra- cine;font bonnes, enduites fur les pointures des arai- gnes phalanpes. La graine duionc Ethiopique; pro- uoque à dormir : mais il {e faur bien donner de garde combien on en beuura,de peur detomber en vnaflo- piffement. À Ye Les ioncs font aflez cognuz : car on en voit de toutes for- tes és eaux dotmantes. Ilén croift vne forteen Boheme qui porte de fort belles fleurs ; lequel a méfie proprieté que les autres. Galienen parle ainft:fl ÿ à deux efpeces de ioncs lif- C#-. fez:dont l'vne eft appellee oxÿfchoœnos, & l’autre oligofchæ-/"fl nos. L’oxyfchœnos eft plus grefle & plus dur : mais l'oligo- fchæœnos eft plus flacque & plus gros. La graine d'oligofchæ nos prouoque À dormir. Quant à oxyfchœnos,il eft diuifé en deux efpeces:dont l’vn eft tcrile, & inuvile en medecine:mais l'autre porte vne graine ; qui aufsi fait dormir , non pas tanc toutesfois que celle d'ohgofhænos ;combien qu'elle appe- fantiffe la tefle. Toutes deux, frittes &bues en vin,defechent & arreftent les flux de ventre, & routes fluxions rouges des femmes. En quoyil appert que leur temperatureeft compo- fee d'vne fubftance cerreftre,legerement froïde,& d’yne eflen- ceaqueufe,legerement chaude: tellement qu'elles font pro- pres à deffecher les parties baffes,enuoyans peu à peu des va= peurs à la tefte,qui rendent les perfonnes aflopies. Lichen,fiue Hepatica; François, H'eparique,ou,or- carats Arabes, À zezalfcher:lraliers, Lichene: Apothicaires , Hepañica: A llemans, Stein leber. kratt,0, Brusnen leberkranr : Ejbaignolz, Epae Plinib 17. Plincelt conforme à Diofcoride, non feulement enlano-fo. #Ca © Figadella. caporit. mericlature de tragon , ains Aufi en la defcription d'iceluy: car il'en parle ainfi: L'herbe tragos, qu'aucuns appellent Scorpios ; eft dela hauteur d'vn demi pied : & produit plu- feurs branches fans fueilles,auec pluficurs petites grappettes rouges : & a le grain femblable au grain de fourment , eftant Plin.Bb. 21. pointu à la cime. Elle croift és lieux maritimes. Eten vn au- cap.15. tre pañlage, il dit ainf :1l ya plufieurs herbes qui font entic- rement efpineufés : comme fon l'afperge , & le fcorpio , le- Theophr.de quel n’a point defucilles. Theophrafte premier quetous en mat, pl. bb. a parlé ainf : Entre les herbes‘efpineufes;les vnes font toutes Gcap.x. pleines d’efpines ; comme font l'afperge PAS » & lefcor- pios : çar ces deux plantes font toutes efpineules ; fans auoir aucunes fucilles. Par ce que deflus on peut aifement voir, l'herbe dont nous auons ici misle pourtrait,eftre le vray tra- gos:car elle croift ordinairement és lieux maritimes, & prin- cipalement en la marine de Triefti, & en Tofcaneau mont Argentaio:eftant du tout conforme aux marques que les an- ciens Autheurs ont attribuees au tragos. Quant à Galien,ie ne fache point qu'il en ait fait mention. GHA Pa LENTT L’heparique ; qU'aucuns appellét Bryon,croift volo- tiers furles pierres,& eft at- tachee aux pierres moittes & fouuentarroufées ; côme f lamouffe,Enduite,clle atre- fc les flux de fang; ofte le feu, &touteinflammation, ) & guerit les imperiges ; & dartres. Enduiteauec miel elle guerit ceux qui ont la iauniffe; &atrefteles defln- xions qui tombent.en la . bouche &fur lalangue. : Hn'y 60 SVR DKOSC:L Il n’y4 pointde doute que l'hepatique des Apothicaires ne foit le lichen des Grecs : lefquels luy mirent ce nom li- chen, pource que; eftant appliquec;elléarrefté & guerir celle forte de dartres qu’on appelle lichen.Celte hepatique cit atta- checfur les piertes nues,qui font fouuent arroufces ou d’eau, ou derofee, à modedemoufle. Ses fucilles font graflectes & cartilagineufes : & font eftroites par le bas, & vont tonfours enclargiffant , ayans trois ou quatrechiquetures. Ellciette dircétement des fa racine certaines petites tiges, qui font me- nuessau bout defquelles y a de petitschapiteaux faits à mode d’eltoilles. Pline en met deuxfortes,&en parle ainf:L'herbe lichen eft plus finguliere à ce, que toutes les autres :aufsien 2 elle prins lenom. Ellecroift és leux pierreux,& produit fes fueilles vne par vne, quifont larges vers la racine: jetrant vne feulerige, quieft petite, laquelle produit de fueilles lon- gues;& pendans le contrebas.Broyce & appliquecauec micl, elleefface les cicatrices. 11y a encores vne autre efpece de lichen,fort propre à faire linimens, laquelle croift & eft atta- cheeaux pierres, comme lamouffe. Difüllee és playes, elle eltanche le fang : & enduyteyelle reprime routes apoñlumes. En s’en frottant la bouche & la langue;auec miel,elle gucrift la iauniffe : maisal faut baigner les patiens en eau falee, & les frotter d'huyle d'amandes: & garder qu'ils ne mangent ni herbenifruicts. Voylà qu'en dit Pline. À utre Pulmonaria. n.lib,16. 4 Pulmonaria. Aurefte,il ya vne herbe aflez femblable à l'hepatique, qui croift és forefts ombrageufes,és troncs des chefnes & des au- tres arbres fauuages. T outesfois elle eft plus feche, & plus lar een rondeur, que l'hepatique:& eft verde du deflus, & pañle u'cofté de la terre, ayant plufieurs taches & marques, relle- ment qu'elle eft faite à mode d'vn poulmon : aufsi a elle prins le nom de pulmonaria.Plufeurs;s’arreflans pluftoft au nom de l'herbe, qu'à fes propricter, s’en feruent aux vlceres du poulmon,aux crachemens defang,& alendroit des phthi- fiques.D'aurres en font grand cas pour guerir playes,& pour les vlceres des parties honteufes; la difans finguliere pour re- fréindre toutes fluxions des femmes,tant blanches que rou- ges :l'ordonnans aufsi aux dyfenteries, & aux vomiffemens coleriques. Quelques vns s’en feruent aufsi contre toute dif- ficulté d’aleine, la prenant auecius dereglifle,hyflope;racine d'hclenium, & vinaigre miellé féyllitique : & pareillement on l'eéftime bonne à la toux du beftail, & aux cheuaux poulfifs, LR à celt effet les pafteurs l’arrachent, & en donnent tousles étre pu atins'en breuuage auec fel, à leurbeftail. Il yaencores vne autre herbe,;qu’on appelle pulmonaria, laquelle neantmoins éftbien differente del'autre. Elle croiftés lieux ombrageux: Sa les fueilles femblables à celies de buglofe : lefquelles font afpres ; velues, & routes couuertes de taches blanches. Elle produit fà tige au commencement du Printemps : à la cime de laquelle elle iette de fleurs ronpes,& femblables à celles de lingua canis. Plufeurs fauans modernes dient cefte herbe eftre fort finguliere aux vlceres du poulmon. M. Julien de Maroftca ; homme fort doûte & experimenté en medecine, m'a dit fouuentesfois auoir fait de grandes cures de celte her kde Pul be,és vlceres du poulmon;&és crachemens de fang. Il faifoit bride l'eaupuis faifoitboire cefte decoétion aux patiens, y mettant quelque peu de fucere!! Ou bieniltiroit Je ius de cefte herbe, & le prepatoit auec fuccre, à mode de furop. En fomme, ce- fe herbes &fes feurscuites en quelque forte que ce foit, fer- uent grandement aux phthifiques,vfant de fa deco@i6. Mais L bb.7, pour retourner à noftre hepatique, Galien en parle ainfi: pl. med. L'hepatique, quicroiffur les pierres, eff bié comme mouffc: 1 cuire cefle herbe, iufques à laconfomption de la moytie de 6Qeftoit defcendu iufques à IJVRIE MU. 33 mais neantmoins on la peut méttre au ranc des herbes. Elle a prins le nom delichen,pource qu’elle guerit les dartres,feux volæges &impetiges. Elle eft abfterfiue, & quelque peu refri- eratiue:toutesfois elle eft defficcatiue en ces deux qualirez. Qu à ce qu'elle eft abfterfiuc & defSiccatiue, elle le pren de [a pierre ; où elle croift : mais ce qu'elle eft refrigeratiue vient de l'humeur aquatiqueïcar ellecroiftés lieux humides & fur les pierres chargees de puanteur. Veu donc fa tempe= rature, ce n’eft de merueilles, fi elle guerit lesinfliammations. Etquantà ce que Dioftoridedit qu'elle arrefte les flux de fangsie ne l'oferoye affermer. ©Paronychia,fine, Rata parietun:Fraçois,Perce-pierre. Paronychis. Atre Paronychia. LS à a Vale de é ) i EN OZ FI C0) Un Sy Lee A (CHAT. APT EX: Laparonychia eft vnepctiteherbe produifant à for ce branches, quicroilt parmi les piertes , laquelle cit 30 femblable à peplos:toutesfois elle n'eft fi longue,en- cores qu’elle ait les fueilles plus grandes.Enduite aux apoftumes des doigts, & principalement à celles qui iettent en plufieurs lieux de fange comme miel,elle Y eff finguliere. La paronychia premieré ne croift fulement és lieux pier- reux;,ains aufsi croit és vicilles murailles. Elle a les fueilles f femblables àla rue. que plufieurs l'appellent Rue parictarre. Cependant il yen a quelques vns , lefquels fe fondans fur ce que Diofcoride dit que la paronychia porte de fucilles fem- blables à PS SPORE änoftre dire. Mais ne fafant con se du caquer de tels plaidereaux, ic m'amuferay à ce que dit 49 Diofcoride, lequel parlant du peplos, dir qu'il porte de fuel les fémblables à la rue, horfinis qu'elles fonc yn peu plus lar- ges. Mais iuftement font-ils à reprendré,en ce qu'il prennent cefte plante pour l'adiancü blanc de Theophraftc:attendu que Theophrafte ne met aucune differenccentre l'adiantum noir & bläc, excepté qu'é lacouleur de la tige,qui elt noircenl'vn, & bläche en l'autre. Et mefmes les fucilles d'adiancü font fem blables à celles de coriandre, & ne fe plaifent en l'eau : la pa- ronychia porte de fucilles femblables à peplos, ouàlarue, & ne fuyent l’eau. D'auantage la patonychia a fes tiges verdes, non blanchaîtres,ni luyfantes, & moins encores femblables à foye de pourceau : & ne prouient jamais en lieux humides & s o Moites;où Theophraftedit ctoifite l'adiantum : ains en lieux fecs & arides,comme fur pierres & murailles.Par ainfi les fuf- dits fe trompent, & offüfquez de l'enuie qu'ils onde trouuer à redire & redarguer,fe rendent grandement reprehenfbles, Cefte paronychia croift partout en Italie, & fpecialement il €n prouient grande abondance en celle grande foreft qui eft für le grand chemin de Goritie à Lubiana:ou on en voie à for ce verdoyer maugré le froid,tant parmi les pierres & rochers, que és troncs desarbres. Quanc à fes vercus, elle cft pro- pre à faire vriner , & faire fortir la grauelle des reins : & pource quelques vns la mettent entre les efpeces de faxi- fraga. Specialement on en fait cflime aux defcentes de boyaux des petits enfans,, Er de fait plufeurs à qui le boyau la bourfe des genitoires , pre- nant J'efpace de quarante ours de la poudre de cefte plan- tee,en ont efté gueris, L'autre plante,quenous auons icy fait pourtraire eft prinfe d'aucuns pour la vraye & legicimie pa- ronychia de Diofcoride.Mais de cela ie n’en cferois rien afleu rer, & le lairray au iugement de gens éxperimentez en ce fait.Ceftccy a fes fucilles plus longues que peplus,beaucoup de petites fleurs, fe tenans l'vne à l’autre à modedcraifins, & decou 382 Gal. bb. 8, fimpl. med. Gal. lib.8, fimpl. med, de couleur blanche. Quant à moyie n'ay encore Jeu en au- cun autheur que la paronychia portaft fleurs : ioint que ie ne fçay fi cefte cy prouientés pierres. Galien parle ainfi de pa= ronychia: La paronychia a prins fon nom de fes operations: car felon que dit Diofcoride;elle guerir les apoftumes des on- gles, & mefmes celles qui apoftument en plufñeurs endroits, & icttent vne fange femblable à miel. Elleeftfubtiliance & defficcatiue en fes parties, fans aucune mordication :auffi faut-ilque cous medicamens, propres à ges tels see ayent les qualitez que deffus: fuyuans lequelles tels medi- camens font propres à refoludre toutes chofes, qui ont me- fier d’eftre refolues & digerees:car outre ce qu'iis font chaux & fecs au riers depré,ils font côpofez d’vne fubftance fubrile. Chrficome. CHA PIRE: La chryfocomé produit fes iettons de la hau- teur d’vn palme: & à fa cheuelure faite en boutons & corymbes , retirant à celle d'hyffope. Sa racine eft velue , comme celle de l’ellebore noir : & eft mince & menue comme celle du fouchet. Son gout eft affez bon: car il eft doux ; tirant {ur lafpre. Elle croift és lieux pierreux & ombrageux. Sa racine AND. MATTHIOLVS CHAP: Stæchas citrina. LATE Aucuns appellent l’he- lichryfum , Chryfanthe - mum:®& d’autres le nom- ment Amarantus,donton faic deschappeaux aux ima ges des dieux.Ilietre de pe tits rainceaux blancs,vers, droits , & fermes : pro- duifant par interualles de fucilles eftroites , & fem- blables à celles d’auronne. 1 Ses cimes font rondes, & S de couleur d’or: & {ont fes CZ É efmouchettes rondes , & faites comme de corymbes fecs. Sa racine eft menuc. Il croift és lieux apres, & ésriues &coursdetorrens. ; ; Re j i 10 Ses cimes;bues en vin,font bonnesaux pointures des eft chaude & aftringente : & eft propre à ceux qui 10 P 1 ont lefoye; ou le poulmon chaud &enflammé. Sa decoction faite en eau miellee, & prinfe en breuua- ge,eft fort bonne pour mondifier les lieux naturels des femmes. Quand à chryfocomé, ie n’ay encores trouué perfonne en Italie, qui la m'ait monftree. Parquoy nous lalairrons au jardin de Nature, auquel elle à mis les plantes dontelle s’eftreferuee la cognoifflance , à fin d’auoirquelquechofe de particulier à foy ; pour furuenit aux deffaux qu'elle pourroic auoir:iufques à ce que quelque homme de bon credit ait ce- fte faueur d'auoir plus ample communication de fes fecrers, pour auoir familier accés au jardin de ceft Vniuers:lequel, peuteftre, nousremarqueraceftechryfocomé. Et combien qu’elle nous foit incognue, iene veux pour cela obmettre ce u’en dit Galien , lequel en parle ainfi : Aucuns appellent la ADO CHE Sa racineabonde en acrimonie, & en aftri@iôzaufsi ne s'en fert-on gucres. Toutesfois,eftant cuite en vinaigre & miel, elle elt bonne aux inflämations du poul- mon, où ya fieure chaude, & à routes deffé&uofitez du foye. Chryfigonum. CoHA-PoheLNR Le chryfogonum eft fortelpais en {à branchure. Il a Les fueilles comme le chefne,& la fleur femblable au verbafcum, dont on fait bouquets & chappeaux. Sa racine eft faite à mode de rauc, eftant fort rouge dedans, & noireen dehors. Cefteracine pilee & ap- pliquee auec vinaigre, eft fort bonne aux morlures des muf-araignes. Quantau chryfogonum , fi d'auenture quelqu'vn ne l'ap- porte de quelque pays eftrange, ie fuis d'opinion de le mettre au rancdes herbes incognues: finon qu'on print peine de le rechercher au grandiardin de ceft vniuers. Car iufques à prefent ie ne l’ay veu , & moins 4y fçeu qu'il ait efté trouué en Italie. Helichryf6n. o o car clleaauffi fesfueilles eftroites, ventre. Toute la 60 erpens;aux fciatiques;saux rompures,& à ceux quine peuuent vriner que goutte à goutte : & ficfineuuenc le flux menftrual. Beuenvin miellé, il confame le fançg figé & caillé au ventre, &en la veflic, Prins en reuuage àieun,en vin blanc trempé;au poix de trois oboles,il arrefte les diftillations & catarrhes. On le met és garderobbes , pour contregarder les vefte- mens de toute vermine. L'helichryfon croift abondammenten Tofcane, és prez maïigres,és lieux non cultiuez,és coftaux fecs, & és cours des riuicres. Iliette vne tige doite;vnie,durecomme bois, & qui ne paffe vne coudee de haut:produifant fes fueilles parinter- ualles,leQuelles font fmblables à l'aurône. A la cime il pro- duit fes fleurs jaunes comme l’or,& difpofces en emouchettes, commecorymbessainfi qu'on voit en [a millefuerlle, & en l'a- geraton:lefquelles eftant feches gardent long temps leur jau- necouleur. Tellement qu'entemps d'hyuer , lors qu'on ne treuue plus de fleurs, les filles meflér parmi leurs chappeaux l'helichryfum, & ie pale-velours, pource qu'ils côtregardent bië leur couleur.Fuchlus a depeint en fon grad herbier, l'he- Jichryfon, auec les fueilles de bugloffe fauuage cfpineufe:ayät 40 les fleurs femblables au buphihalmum, Maisle bon homme s'eftabufe : car cefte peinture n'a aucun rapport à l'helichry- fum. Pline parlant de l'helichryfum,dit ainf:L'helichryfum, PI qu'aucuns appellent Chryfanthemum, a de petits rainceaux blancs, & fes fucilles blanchaftres, & fem blables à celles d'au- ? rône, À la cime de fes tiges il y a de mouchets pleins de corym besiaunes & refplendiffans aux rayons du Soleil, quinefle- foiffent jamais. À caufe de quoy on en fait de chappeaux aux images des Dieux. Laquelle cerimonie fut obferuee fort cu- rieufement par Prolomee Roy d'Egypte. Il croift parmi les arbres & buiffons. Voylà que dit Pline.Il yavneaurre plan- te,qui croift en Italie, laquelle l'appelle , Autre helichryfum: & fes fleurs dorees à la ci- me. Aureiteil yen a qui prennentla ftœchas citrina pourle 54 vray & legitime chryfanthemum: mais ils fe trompent bien tri lourdement. Car la fœchas citrina porte de fucilles minces, & non telles que celles del’auronne > ains longues, blancha- ftres &velues. Ses tiges font de la hauteur d'yn palme, & plus lanugineufes & blanches, portans à leur cimede fleurs jaunes , faites en rond, odorantes ; lefquelles s'eftendenr à modede mouchetefparpillé. Saracine elt courte, & noira- fre. Elle a vn gouft vn peuamer, & pource eft chaude &fe- che,aperitiue & ablerfue, &f n'eft defauee d'aftrition. Sa decoëtion eft finguliere à laiaunifle:& f chafle la vermine du lante eft eftimee fingulière aux af@ions du cerueau procedans de froideur ,comme aux defluxions pituiteufes , aux douleurs de tefte inucterees , au mal ca- duc, paralyfe, & autres,ou prenant G deco&ion en breuua- ge ou la poudrede l'herbe mefincen miel rofat, ou vinaigre micllé. Cuiteenlefiue,elleeftnon feulement bonne à tout ce que deffus, fi on s’en laue la tefte, mais en outreelle net- toye la tefte de tous furfures & poux. L’herbe,ou fa deco&ti6 mefine ef bonne à c:ux quine peuuét vriner:car elle deliure les SV RID'TO@OISICI lesreins , & fait fortirl'vrine. Ses fleurs font bonnes meflecs és fomentations qui fe preparent pour les affections froides lib.6. delamarris, & fuffocations. Galien appelle l'helichryfum, med. Amarantus, &en parleainf:L'amarantum cftincifif & fub- tiliant. Et par-ainfi fes cimes, bues en vin,efmeuuent le flux menftrual. On lediteftre fort propre à diflouldre le fang figé & caillé au ventre, &en la vefkie, le beuuant auec vin miellé. Enfomme; prins fimplement en breuuage, ilarrefte toutes fluxions:ceneantmoinsileft contraire à l'eftomac. eAmarantumpurpareum : François, Paffe-velonrs: Italiens, Fior vellurro: Allemans, Samar bluorn, on Floramor. Au refte, attendu que Dio- fcoride & Galien appellent l'he- lichryfum, Amarantum : il m'a femblé n'eître hors de propos traiter ici du pañle-velours, 4 qu'onappelle en Latin, Ama- rantus purpureus:car aufsi (ert- il grandement à faire les chap- peaux des filles;en hyuer,pour- ce qu'il maintient toufours fa ? couleur rouge, &ardante, pour fec qu'il foit. Le pañle-velours LIVREIIIL 383 Aucunsontpenfe & eftimé le chryfanthemum & le bu- phchalmumieftre vne & mefne plante, pource qu’ils ont de grans rappors entr'eux. Mais neantmoins qui les voudra con fiderer & efplucher par le menu ; on trouuera qu'il ya dif rence entre ces plantes. Ce que bien cognoiflant Diofcoride, cnatraité feparement,&endiuers liures. Ce qu’il n'euft fair, s'iln’yeuftapperçceuquelque difteréce. Car en premierlieu, les fueilles de buphthalmum font capillaires, &femblables à celles du fenoil: maiscelles dû chryfanthemum fontten- dres;inafes & chiquetées en plufieurs endroits: D'auantage Diofcoride dit que les tiges du chryfanthemum fe mangens comme les autres herbes des iardins:ce qu'il n’a dit du buph- thalmum.Item les fleurs du buphthalmum font femblables à celles de camomille : mais che de chryfanthemum font jaunes & fort luyfantes. Quant àleurs proprietez, Diofcori- de dit les fleurs de buphthäÏmumbroyces & incorpotees en cerot, eftre propres à refouldre generalement toutes tu< meurs;enfleures,& durtez:mais parlant de celles de chryfan chemum,il dit qu'elles font particulierement bonnes aux apo ftumes qui font pleines d'Yn humeur femblable à fuif:& en parlenon point refoluement, ains par aduis de pays; &apres les autres. Lefquelles diuerfitez me font penfer,que quelque curieux , eftimät le buphthalmum &lechryfänthemum eftre mefmes plantes a adioufté en ce chapitre du chryfanthe- o mum,tout ce que Diofcoride auoit dit du buphthalmum au croifiefme liure, routainfi qu'on a fait delarueë& de l'hype- ricum,d’'afarum & baccharis : comme plusamplement nous auons demonfirécy deflus. Er par-ainfi ie penfe qu'il fau donc ales fueilles plus grindes que le bafilic : & produit vne ti- ge grofe , grafle , & rougeaftre: ietrant vne fleur fortrouge;fai- te à mode d'efpi , laquelle ne droit corriger ce chapitre au mode fuyuant : Chryfanthe-Corrcétion mum eftvne herbe branchue, &tendre, laquelle produit fesdy chap. de tiges polies & liflces,& fes fucilles chiquetees en plufieurs en-Chryfanthe droits. Ses fleurs fontiaunes , & fort refplendiflantes. Onmum. dry. SES ertiamais fa couleur, pour fe- thequ'ellefoit. Pline parle LÉ pañle-velours, à mon iuge- ment, quandil dit : Certainement l'amarantus nous gaigne. Toutesfois c’eft pluftoft vne maniere d’efpi rouge; qu'vne fleur, & fi n’a aucune odeur.Il a cela d'admirable,quede tant plus on le tond, tant plusildeuient beau. Ilcroiftau mois d'Aouf,, & dure toutel'Automne. Celuyd'Alexandrie eft le plus exquis pour garder. Ila cela de fingulier qu'eftant fc, apres que on ne treuue plus de fleurs, le mettant tremperen J'eau;il reuerdit, & fert à faire chappeaux & bouquets en by- uer. Toute fa vertu eftcomprinfe eh fon nom:carila prinsle nom d'amarantus, pource qu'il ne fleftrit point. Voyla qu’en dit Pline. Aucuns modernes ledient eftre de temperature froide & feche : & que pour cefle caufe fes fleurs buës, fonc bonnes à reftreindre les flüxions de l'eftomac & du ventre. Elles font conuenables aufsi pour reflerrer & reprimer le Aux menftrual , & fignamment les fleurs blanches des femmes. Elles font bonnes aufsi à ceux qui crachent le fang : & prin-40 cipalement quandil y à quelque vaifleau rompu au poul- mon;ouen la poitrine. CHA PRE'DITI: Chryfinthemum. BA My Aucunsappellentlechry- Ne Si PS fanthemum,Caltha,ou Bu- RUN phthalmos. C’eft vne herbe - 2 tendre,& qui produit à for- 1 DAS ce branches, & festigeslif- € Ÿ fees, & reueftues de fucil-S les fort chiquerees. Ses fleurs font jaunes & fort luifantes , & faites à mo- te de du rond'de l'œil , dont auffi ellea prins le nom de Buphthalmos.llcroiftalen- tour des chafteaux.On man ge fes tiges , comme on fe- dins. Ses fleurs broyces, &.incorporees en cerot, re- foluent les apoftumes graffes. En continuant le bain, & beuuantroufiours{es fleurs à l'iffue du bain selles rendént en peu de,temps laçouleur yiue à ceux qui auroyent k iaunilfe. Hoit yne autreherbe desiar- mange fes tiges, à mode des autresherbes des iardins. On dit que fes fleurs broyecs, & incorporces en cerot, font bon nes à refoudre les apoftumes pleines d'vn humeur femblable àfuif. Cechapitrede chryfanthemum ainf corrigé montre euidemment l'erreur de ceux qui ont confondue dhtyfires themum & le buphthalmum.Le vray chryfanthemum, & qui cftdu tout conforme à la defcription de Diofcoride;croift en grändeabondance en laterre de Senes , à l'entour du Bourg dela Montagne noire. Les paÿfans du lieu le mangent côme on fait les choux & lapoyrée: Depuis j'en ay veu à forccen Boheme, Morauie, & Auftrie, parmi les champs. Quantau buphthalmum, combien que autresfois j'eufle dit ne l’a- uoiriamais veu:ceneantmoins il n’y a paslong temps qu'on m'en enuoya vne plante depuis Padoue, felon qu'auons dic au chapitre de buphthalmum. Etdu depuis M. Lucas Ghi- nus , homme rare & dote ; m'en cnuoya vne autre plan te depuis Pife , qui eftoit du tout conforme à la defri- ption de Diofcoride , laquelle me conferma en mon opi- nion, quele texte de Dioftoride auoitefté depraué en ceft endroit. Fuchfus prent pour chryfanthemum cefte efpece de grenoillette qui a les fucilles femblables à lache, & les fleursiaunes, qui croift ordinairement parmyles prez. On appelle fa fleur Bafinets , en France. Mais {on erreur ef fi grand qu'iln'eftia befoing le rcfuter d’auantage. Quant au chryfanthemum , ie ne treuue point que Galien en ait fait mentions Ageratum: ltaliens, Herba Ginlis. : Autre cfhece d'agerarum, AND, MAT CHAT. LIIII. L'ageratum iette plufieurs furgeons de lahauteur d’yne St lefquas font bas & fans branches, & fort femblables à l'origan.Il produit vne emouchette garnie de fleurs faites comme boutons d’or, lefquel- les font moindres queles fleurs d'helichryfon: Il a prinslenom d’ageratum, c'effa dire,ne fesriane, ource que fa fleur maintient longuement fa naïue couleur. Sa decoction eft chaude & bruflante. Le parfum de l'herbe prouoque à vriner : & mollifielest o durtez des lieux naturels des femmes. 384 L'ageratum croift ordinairement par toute la T'ofcanc. Il ales fueilles femblables à l'origan: & vne emouchette gar- nie de fleurs jaunes, à mode d'helichryfum. Mefué prent cefte herbe; pour eupatoriü: ainfi que plus amplement auons dit au chapitre d'eupatorium. Noz Senois l'appellent Herba Giulia. André Marin,medecin de noftre temps bien celebré, fe monitre eftre contraire à noître opinion ;cnfes Annota- tions qu'ila fait fur Mefué, efcriuant ainf au chapitre d’eu- patorium: Au refteiene puis croire que cefte herbe (enten- dant parler de l’eupatorium, & herbe Julia) foit l’ageratum 20 craindrois d’eftre eftimé trop credule,fiie defiftois d de Diofcoride: veu la grande amertume qu'ellea. Etn'elt à prefumerque Diofcoride, luy quia efté fi grand recercheur, eut mis en oubli telle fingularité: car mefmes à caufe dece, outreles autres merques, on la peur dire eftre le vray cupa- torium de Mefué. Ioint que fes fueilles ne retirent à celles d'origan;ains pluftoft à celles du petit centaurium : & neant- moins on fçait affez qu'elle difference il yaentre les fuerlles d’origan & celles du petit cenraurium.D auantage Diofcori- de parlant des vertus d'ageratum , lerend propre à faire vri- ner, & pour mollifer les durtez des lieux naturels des fem- mes ; dequoy ne faitaucunement mention Mefué, qui tou- tesfois a beaucoupemprunté & fort diligemment de Dio- fcoride.En outre; l'ageratum,felon Galien,eft doué d’vne ver tu digeftiue, & propre à refouldre les infammations:deq uoy s'eftreu Mefué. Bref Mefué le dir chaut au premier, & fec au fecond degré:de quoy Galien n'afonné mot. Quoy confide- réi'ayefté contraint malgré bongré deme deftourner de l'o- pinion du doëtiffime Macthiolus :atrendanc qu'il nous e(- clairciffe vn peu mieux ce paffage. Et cependant pourluy fa- ciliter le chemin, nous auons ici fait pourtraire vne autre ageratym,que nous a baillé pour cel P.Anc. Michel, homme fort ftudieux de la matiere des fimples : lequel auffi i'eftime pour tel, veu les merques qui s’yrapportent fi bien. Sitou- tesfois Matthiolus, & les autres verlez en celte fcience, fca- uent quelque chofe qui foit repugnant à mon dire ,ie fuis 40 tour preft de les efcoufter, & de me fubmettre à leur cenfure. Voyla qu'il dic. Ie fupplieray maintenant rout homme verfé en c'eftart,d'eftre entencif,& iuger par ce qui s'enfuir, des ar- umens qu'il a vfé contre moy, s'ils font fermes & indiflo. Ru aifez à refuter, Et premierement touchant ce que Diofcoride ne fait aucune mention de l'amertume qu'a l’a- eratum , veu qu'elle eft fi manifefte à tous ceux qui le gou- ent : ie refpons que cela n’eft de telleconfequence qu'on di- roit bien, ni baflant pour me diftraire de mon opinion. Car on trouuera plufñeurs plantes eftans ameres defcrites par Diofcoride , de l’amertume defquelles toutesfois il n’a fait aucune mention. Etqu'ainf foit, la fquille, le cyclamen, le bulbe bon à manger, l'abGnthiü, la rue harmala;l'hieracium, ÿ © le feneffon, la fumaria, la conyza, la bryonia, l'ers, la plante capparis;lelierre;le marum,le polium;la chamæpytis, aver- uaine;la betoine,les fucilles & reftes de pauor;l'opiü,& quel- ques autres plantes font ameres : & neantmoins Diofcoride ne parle point de leuramertume: & parainf ceft argumenc eft de neant. Secondemét, fes fueilles,dit-il,ne retirent à cel- les d'origan ; ains à celles du petit centaurium : la difference defquelles eft affez cognue. Mais fi on examine diligemment les mots de Diofcoride,& qu’on y prenne garde,on trouuera que M.Marin n’a eu la cognoifflancede-ces deux plantes, ou ne les a regardees d'aflez pres. Car il n'y a quañiniéplus fem- blable que les fueilles de l'origan onitis, & celles du petit cen- tauriü. Parainfil n'euft peut eftre mal dit, s'il n’euit excepté que luy en lacognoiffance defdites fueilles. Quant.à ce que Mefué ne dit point que fon eupatorium foit propre à faire vriner, il péut bien eftre qu'il n’en a fonné mot,comme ne fa- chant fi celte plante eftoit l'ageratum de Diofcoride. Ettou- tesfois puis qu'il le fait chaut au premier degré, & fec au fe- cond, & mefmes compofé d’vne fubftance chaude fubrile,qui THIOLVS feroit celuy qui le voudroit niereftre propre faire vriner, & pour mollifier les durtez des lieux fecrets des femmes? Car & la flambe , & le concombre fauuage, qui aufli font chauts & fecs, ont telle proprieté, D'auantage ce que Mefué ne faie fon eupatorium digeftif, & propre à refouldre les inflamma tions,ceque Galen dit del’'ageratum , peut proceder de ce (comme ila efté dit) qu'il ne recognoifloit fon cupatorium pour l’ageratum de Diofcoride, Et mefmes, pourquoy eft-ce que l'eupatorium n'aura point telle proprieté , veu que Me- fué ledit eftre fubtiliant,& conuenablement refolutif fans at- traction ? Finalement , quant à ce que Galien n'attribue au- cun degré de chaleur ni de ficcitéà l’ageratum , comme fait Mefüé à l'eupatorium, n’eft chofe qui merite l'alleguer. Car Galien(comme on pourra voiren beaucoup de lieux}ne def- crit continuement par degrez les qualitez des fimples medi- camens:& principalement lors qu'il veut eftre bref, Maisie ne fçay qui feroit celuy tant peu expert, & fi nouueau en mede- cine, quieftiméroit Galié auoirefté ignorant de la chaieur & ficcité qui pourroiteftreen l'igeratum:attédu qu'il luy bail- le vne vertu & qualité digeftiue. Cartelle vertu ne peut pro ceder que de temperaméts chauts & fecs. Ce or n'a mis en oubli Diofcoride,difant, Sa decoétion a vne vertu bruflan- te & chaude. Voylales raifons qui m'ont induit à refpondre à M.Marin:lefquelles me femblent fi folides & fermes;que ie ema pre- miere opinion:& fpecialement quandie confidere que l'herbe Julia a fes tiges & fleurs afflez femblables à lorigan , & yn mouchet garni de petis boutons iaunes, à mode d'helichry- fam , defquels mefmes la couleur fe conferue long temps en fa naïueté, encores que l'herbe foit feche : d'ou aufsi (comme efcritdoétement Diofcoride) elle a prins lenom d’agcratum. Car par celte feule merque tout homme cognoiftra aflez l'a- geratum de Diofcoride & l’euparorium de Mefué eftre mef- mes plantes. Au refte,ie ne me faurois aflez efmerueiller de l'efprit de M.Marin, lequel dit que pour me rendrelechemin plus facile, & aifé, & pour m'induire à dire quelque chofe de meilleur , m'ofre vne certaine plante qu'ila fait pourtraire pour le vray &legitime ageratum:laquelle neantmoins reti- re fi peu à l'ageratum , qu'on ne fauroit imaginer chofe plus diffemblable. Et de fair elle nefe rapporte nullemét à lorigä, elle n’a point de mouchets, ains de fleurs fe tenäs l'vne'à l'au- tre,de forme de balauftiü. Bref prenant cefte plante,depuis la racine iufques à la cime, il n’y a rien qui fe puifle rapporter à l'agcrarü.Et toutesfois ie remercie grandemét M. Marin:car ie m'affeure qu'il me l'a baillee pourle vray & legitimü age- ratum, pluftoft peut eftre induit par le dire d’autruy, que par les merques qu'il y aitcognues. Mais ie m’eftimerois bien vi- lain & de peu de cœur, fi me fant à la refolution d’autruy,ïe- ftois tant feulement (comme dit Galien fur la fin dela prefa- ce du liure 1. de la fac.des alim.) de mes commentaires le pa- tron & marinier. Or ay-ie efcrit cecy quafñ contre mon vou- loir & intention , eu efgard à la difference fi manifefte qu'il y a entre ces deux plantes:& neantmoins M. Marin en eft cau- fe;qui m'a poulfe par ces parolles à ce faire. Car,commeil eft gentil & gaillard , fe foumertant à ce qui pourroit eftre con- tredit à fon opinion , feufle pañlé condemnation, fie ne me fuflé misenauant. Galjen dit feulement, que l'ageratum eft refolurif:& qu'il refoult legerementtoutesinfammations. # V'erbenacaretka,(olumbina.fine (olumbaris:Grecs, Perislereon orthos: Francois , Weruaine malle: Iraliens, V'erminacolz, Berbena, & Berbena- Ca: Allemans, Eifên kraut. LHAE" HP La veruaine droite, ou mafle, croift &s lieux aqua- tiques. Ellea prinslenom de Periftercon, ©’e/£a dire colurnbine, pource quelés pigeons s'aiment fort au- pres d’elle, Elle eft de lahaüteur d’yn palme, & quel. que fois d’auantage. Sestiges produifentdes füucilles 6oblanchaftres& chiquetees.On treuue le plus fouuent fes ietcons fimples & fans branches,& neictrele plus fouuent qu’yne racine. Ses fucilles incorporcesen graille de pourceau, ou en huylerofàt, & appliquees, gueriffent toutes douleurs des lieux naturels des fm mes, ainfi qu’on dit. Enduytesauec vinaigre;elles re- percurent SVR DIOSC. percutent &repriment le feu faint Antoine, & es vl- ceres pourris. Elles font bonnes à fouder playes : & auec miel, elles cicatrifent les playes inuererees. Sacraberba, Verbenaca fapina fine Herba fagmina- ls: Grecs, Hiera Botane ,on Periffereon H. lyprios: François, V'ernaire femelle. CH AP. LV TI. Laveruaine femelle, qui . aufli eftnômeePeriftereon, produit {es rainceaux faits P.à angles, lefquels font de la hauteur d’yne coudee ; & quelquesfois plus. Ses fucil les fortent_ par interualles, & font femblables à fucil- les de chefnesayans les mef- toutesfois elles font plus pe tites,& plus eftroites, & ont vne couleur tirant quelque peu fur le bleu. Saracineeft longue & menué:&ierte fes Ses fueilles & fa racine;bues fleurs rouges & minces. en vin, ou enduites, font fort bonnes contre les {er- pens. Sesfueilles prinfèsen breuuage àieun, l’efpace de quarante iours, au poix d’vne dragme, en vnche- mine de vin vieux; font fort bonnes à laiauniffe Elles 5 © comme ie penfe , qui a depeint en fon premierherbier , le fe- de comp.med. feruent aufli auxtumeurs inueterees, & pour miti- guer les inflammations ,& mondifier Les vlceres ors ë& fales. Toute la plante,cuiteen vin;rompt les crou- ftes des amygdales : & gargarizcc,elle reprime les vl- ceres corrofifs de [a bouche. Ondit que fionarro- fe la fale où on mange ,aucc d’eau où aura trempé cefte herbe, elle refiouira ceux quiy banquerteront. Le tiers neud de cefte herbe , prenant de terre en amont, auec les fucilles qui l’enuironnent, prins en breuuage, {erc aux feurestierces:&cle quartaux quar- tes. On l'appelle Herbe facree, pource qu’on s’en fert grandement aux contrecharmes , & pour appai- fer les dieux. Il y a deux fortes de verbenaca, celle quieft droite, & celle quiet couchee. La couchee eftcelle qu’on appelle herbe fa- cree, & la droite celleque Diofcoride nomme Periftereon. Quant à la droite,elle a efté ainfi nommer, d’autät qu’elle ne iette qu'vnetige,haute d'vn palme, & fans branches. La cou- chee ;, pource que ces tiges &rainceaux ne font droits , ains fO efparpillez decà delà,telle qu'eftla veruaine cômune;laquel- le ie prendray toufiours pour la vrayeherbefacree, Au refte pour dire ce qu'ilme femble de celle qui eft nommee Perifte- reon ;, laquelle n'aqu'vne tige & vne racine ,ie ne vis jamais plante qui s’y rapportaft entierement : combien neantmoins que quelquesvns prennét la fideritis,que nous auôs mis pre- miere;pour cefteveruaine. Mais confiderant que cefte plante ictte d'vne feule racine plufieurs tiges,n6 hautes d’vn palme, ains d'vne coudee & demie : dé fueilles non blanchaîtres : de feurs quienuironnét la tige à mode de vertoil\côme au mar- rube: bref n’auoirrien qui fe puifle rapporter à la petite ver- bene tie ne puis me perfuader qu’on la puiffe prendre par la 60 veruaine, nommee Periftereon.Or mettant prins garde fou- uentesfois és lieux ou prouient la veruaire, i'en ay veu qui iettét leurs tiges droites, & les autres penchätes:ce qui pour roit auoir donné occafon à ceux quienont fait telle diui- fion & diftin&tion, de les nômer de tels noms differens. Ioint que Pline femble y confentir , lequel efcrit n’y auoir grande difference entre l'vne & l'autre. Toutesfoisie ne voudroisen parlerrefoluement:que quelques autreseniugent. Dontie m’efmerueille de Fuchüus, qui autrement efthomme de bon auoir; en ce que pour toute difference des deux veruaines, mes chiquetures alentour:204 LIVRE IL 385 il dit la Aeur de veruaine mafle eftre iaune. Ce que ie ne vis iamais nien Diofcoride, ni en Pline, qui parle des deux for- tes de veruaine , en cefte maniere : I n'y a herbe qui tienne plus dela nobleffe Romaine,que l'herbe facree,que les Grecs appellét Periftereon,& les Latins,Verbenaca. Car c'ef l'her- be que les Ambafladeurs portent ordinairement allans par- Jamenter auec l'ennemy , ainf quencus auonsdefadit. La table de Tupiter eft efpouffertec de cefte herbe : & auec icelle on benit & facre-on les maifons, pour en chafler tous mau- uais.efprits. Il y en a de deux fortes: dont la femelle eft plus fueillué : mais le mafle a fes fueilles plus cler femees. Toutes © deux ont plufieurs petitsrainceaux minces, anguleux, & de la hauteur d'vne coudee.Leurs fueilles font moindres & plus eftroites que les fucilles de chefne : toutesfois leurs chique- tures font plus grandes , & plus profondes. Leur fleur eft blue,& leur racine longue & menue. Ellescroiffent partout, & mefmesés plaines oùyad'eau. Aucuns ne font point de diflinétion entre ces deux plantes, ains efliment que ce foit vne mefmne efpece, pource que toutes deux ont vne mefme proprieté.Les François fe feruent de toutes deux à ictter les forts, & à diuiner des chofes à venir. Les Magiciens perdent leur fens & entendement à l'endroit decefteherbe. Carils dient que ceux qui fe feroyent frottez de cefle herbe, obtien:- ront tout ce qu'ils demanderont : ayans opinion que cefte herbe gucrit des fieures, & fait aimer la perfonne:& en fom- me, qu'elle guerift de toutes maladies & de plufieurs autres. Ils dient qu'il la faut cueilli: auant lesiours caniculaires, & ce au temps qu'il n’y à apparence ni de Soleil , nide Lune: ayät au preallable enterré des rayons de miel,& du miel,pour fatisfaire & appaifer la rerre.Et apres qu'on l'aura dechaufice auec vn pic de fer, ils dient qu'il la faut cucillir à la main gau che, & ne la laiffer choir en terre, depuis qu’elle eft arrachee: faifant fecher feparement à l'ombre les fualles, la tige, & la racine. Voyla qu’en dit Pline. Le dire duquel monftre aflez Plin:lib,zs, cap. 9. Cerimonie pour cueil4 lir la ver- Haine, cuidemment l'erreur de Fuchfus:lequel a fuyui BrunfelGus, Branfel.li.r. neffon, pour la veruaine femelle : difant en vnautre pañlage, la veruaine mafle, eftre la feconde cfpece de feneué : ce qui eft faux. Au refte,encores que Galié fceuft bien la difference qui peut eftre entre les deux veruaines : cencantmoins pource qu'il n’y cognoifloit grande difference , il ne parle que d'vne efpece deveruaine , difanc ainfi : La veruaine a efté appellee Periftereon , pour raifon des pigeons qui l'aiment & s'en ac- coftent grandement. Elle eft f defficcatiue, qu’elle peut fou- der playes. Eten vn autre paflage, il dit ainfi,parlant des re- medes contre les douleurs de la refte : Sur toutes autres her- bes, dit-il, la veruaine mafle eft la plus propre à refoudre, & à 49 fortifier par le plein, & principalement eftant verde : & eftant feche, & cuiteen huyle auec fa racine, & du ferpollet,elle y eft bonne aufsi :en yadiouftant la racine du grand crocodilion, qui croift le long des riuicres & ruyffeaux, Mefmes, faifanr cuyre fimplement la veruaineen huyle , en s'en frottant la tefte,on cit {eur de guerir de toutes douleurs inueterees,cau- fees de froideur, ou de groffes humeurs. eAStralagus: Francois,Cices de MOnLtAgNES. CHEAP EN L PTIT Aftralagus eft vne petite herbe iettant à force fur- cons. Elle eft femblable en fon fücillage & en fa ia oies >aux cices. Il produit vne petite fleurrou- c:éc a vneracineronde,& grande comme vn reffort: ue iette d’autres petites racines roides , noires, fort dures, & faites à mode de cornes,eftans entortil- lees enfemble, & aftringentes au gouft. Il croift és lieux ombrageux, & expofez au vent, & où yaor- dinairement de neiges. I] croift en grande abondance en * Memphis d’Arcadie. Saracine bué en vin, ref- ferre le ventre:&neantmoinselle prouoque à vriner. Seche, & puluerifée,elle eft bonne aux vieux vlceres, en les faupoudrant de fà poudre: & fi eft bonne à cftancher le fang. Elle eft fort mal-aifee à coupper, tantelle eft dure. Nousauions par cy deuant fait pourtraire en no com- mentaires Vne certaine plante , que nous prenions pour aftragalus : mais nous y eftans de plus pres prins gar- de , & la trouvant defaillir en quelques chofes qui font propres à l'aftragalus , nous l'auons fait ofter d'icy. Pli- ne vlt.meth. Gal. lib.8. fimpl. med. Gal.lib. 2. de cop.méd, fèclec. *Orib.Phee HU, 386 Plnliré.ne delcrir autrement l'aftragalus , qué ne fait Diofcoride: car il le dépeint ainfi: L'Aftragalus a les fucilles longues;fort chiquerces, & recourbees aupres de la racine, Il produit trois ou quatre tiges , ayant les fleurs femblables au vaciet, ou jacinthe, Sesracinces font veluës , entortillees , rouges; & fort dures. Ilcroiftéslieux pierreux , qui font à l'abry du Soleil, & où y 4 ordinairement deneige ; comme eftlemont Gale.lib.6. Pheneus d'Arcadie. Galien en parle inf: À Rragalus eftvne fmpl. med. petite herbe , iettant à force furgeons: laquelle à fes racines aftringentestaufi eft-il mis au ranc des plantes qui fonc fort d catiues. Carl fait cicatrifer les vieux vlceres, St arrelte le Aux de ventre,beuuät la deco@i@ de fa racine,cuiteen vin. Il croilt en grande abondance au mont Pheneiis d'A rcadie: cap. 8, Hyacinthus : François, lacyntheson acier: [taliens, Cipolle (anine ,on Hyacinrhô :e Allemanss Mert- zen bluomen : Efpaignolz, M 90 fiores. Tacynthe. Jacynthe Oriental. =. CH ADP: 1, FALTAT Le vacier a les fueilles commele bulbe, & la tige lillee , & de la hauteur d’vn palme, laquelle eft plus menu que le perit doiot,& eft de couleur verde. Sa cheueleure eft courbe contre-bas, & eit garnie de fleurs rouges :ayantaufsi faracine bulbeufe. On dit que cefte racine enduite, auec vin blanc, aux ieunes enfans, engarde de croiltre le poiltant du vifage que dupenil. Prinfcen breuuage;elle refferre Le ventre, &cnéantmoins fait vriner , & fieft bonne aux poin- tures des araignes phalanges. Sa graine eft plus aitrin gente, & plus propre aux triacles. Cefte graine, bue © * age ES É en vin,mitigue la iaunifie, & la corrige. Le vaciet croift par tout,tantés forefts,que parmi les blez, & a les fueilles & la racine comme lebulbe. Sa tige eft de la hauteur d'yn palme: &eit verde, menue, &liflee. Il fleurit comme Jes violettes de Mars, fur la fin de Mars, &lecom- mencement d'Auril. Dés le milieu ce fatigeilierte vneche- ueleure toute garnie de fleurs rouges : lefquelles venans à meurir, fe recourbét contre terre, & durét long temps auant $ © que fleftrir, Noz Tofcans l'appellent Oignon dechien. Les petits enfans fontdes bouquets de fesfleurs, ducommence- ment, pour raifon de leur viuecouleur. Quant au Tacinthe Oriental, il m'a efté enuoyé de Padoue par Iaq. Ant. Cortu- fus , lequel m'a efcric qu'il l'auoit receu d'Orient : & pource aufsi lenommons nous, Oriental. Galien, parlant du vacer, ditainf : La racine du vacier eft bulbeufe : & eft defficcatiue au premier degré ,» & refrigeratiue au fecond complet ; ou au commencement du tiers. Aufsi dit-on que l'enduifant auec duvin, elle engarde de venir la barbe, & poil du penilaux ieunesgens. Sa graine et legerement abiterfiue & adftrin- Gal. lib.8. frnp.medic, gente : au fi eff elle bonne, prinfe en vin , à ceux qui ontla 60 Ce de pauot; jaunifie. Elle eft defficcatiue quafñ au tiers degré:eftant d'ail- leurs autant chaude que froide. Papauer crraricum, fine Papaner Rhæw:Grecs, Me- con Rhœx : François , Pauor finuage, Confanons, Poncean, o4 Coguelicot : Iraliens, Papancero félua- 200: Allemans, Klapperrofén: Efpaignolz, Amae polia,Ÿ Paponlla, À N D) M'A © TH IKO E VS CH AP. LIX, Le pauorfautiage, qu'on appelle Rhœas, croift au Printemps parmi les oïges. Sa fleur ne dure gueres:qui eft la caufe que les Grecs l'ont ainfi appellé. Ses fueil- les font femblables à celles de roquette;ou d'origan;ou de cicoree, ou de thymitou- tesfois elles font.plus lon- gues , & fonc afpres & chi- quetces. Sa tige eft faite à mode deionc, eftantafpre, ts droite, & de la hauteur d’y- necoudee. ges fleurs font femblables à celles d’a- nemoné, 04 palfe-fleur ; éftans rouges , & quelque- 20 fois blanches.Il produit fes veftes longues;quineant- moins font moindres que celles d'anemoné. Sa grai- neeftroufle. Sa racine elt de la groffeur d’vn petit doit, eftant longue, blanchaftre, & amere au gouft. Cinq ou fix teftes de pauot fauuage, cuites En vin, iufques à la confomption de lamoytié, & prinfes en breuuage, font dormir & repofer la perfonne. Sa graine bue au poix d’vn acerabule; aueceau miellee, lafche moderement le ventre. Onen met, pour ceft effect, parmiles tartres & maffepains. Ses fucilles en- 3 0 duytes aueclesteltes, gueriffent & oltent toutes in- fammations. Leurfomentation;eftuue,;ou arroufe- ment prouoque à dormir. Papaner fatinum; fine bortenfe: Grecs, Mecon Heme- ros: François, Pauot des iardins: À rabes, T hax= thax, 08 Chaschas: Italiens, Papaero domeffsco: Allemans, Magfèmen:Efpaignolz, Dormiaera. Opiim, fine Meconism: François, Opininie Arabtss À fun: Italiens, Opio. LI PAR PER, PAS | JA ceux qui ne font malades: & l'incorporant en miel,on en vfe en lieu de iugioline. On l'appelle Thylacires. 1 ierte vne tefte longue auec vnepgraine blanche. Le pa- uot fauuage a les reftes plus platres,& plus abbatues: & produit vne graine noire:on l'appelle Pithiris.Toutesfois aucuns l’appellent Rhæas, pource que fa tigeiette du laict. Il ya vne tierceefpe- quiet plus fauuage , & plus propreen medecine,ll eft plus long beaucoup que les autres, 8 porte fes teftes plus longues. Tous pauots fontgene- ralement refrigeratifs. Et par-ainfi fe fomentanc &c eftuuant de la decoction de leurs fueilles & reftes, elle prouoquera à dormir. Cefte decoction , prinfe en breuuage, eft bonne à ceux qui ne peuuent dor- mir. Les teftes de pauor broyees aucc gruotte fe- che, FTP . : À . . fe nent dormir. Sonius, qu'onappelle Opium,rafref aux habillemens. chit plus; &efpefsit & deffeche d'anantage. Prins 20 Au moysde May on voiten plufeurslieux fi grande ab lagroffeur d’yn grain d’orobe; ilappaife toutes dou- dance de pauor A oit en plufieurs lieux fi grande abon PTE NE liée $ ÆS Be cf nee de pauots fauuages auec leurs fleurs rouges, qu’on di- Pasot fau- leurs ; aide à la digeftion, prouoque à dormir, & e roit proprement que laterre efkcouuerte & tapiffee de dras #4ge. bon à latoux & aux defluxions qui tombent en l’e- ri Aucuns dient fes fleurs eftre fort bonne: a la dou ftomac. Mais fi on en boir en plus grande quantité, eur du cofé, qu’on appelle pleurefis.Et à ceft cffe& font fe- L k QUE 3 Ë cher lefdires fleurs, & donnent à boire leur poudre aux pa- ik nuit grandement : car il faittomber la perfonneen riens. Cefe experience,qui eft grande,eit te que pluf pe > ; À ; 4 Ù 3 r ñ 5 e , letharoie , &cen fin la fait mourir. Ileftfingulieraux Medecins fçauans fe font accoultumez de faire vn FR du rss 2€ : : at. 2 douleurs dela tefte, en s’en frottantle front auechuy Fa de fe ss frefches mifes en trois ou en quatre infufños, fes. ts XATUn a , uqu e feruent t à Û lerofar. Diftillé és oreilles ,auec huyle d'amandes, ee 2e Si Lee aux dre RS CA UL ’ j ; 4 Fe ncur, graï roffit des patiens. Les paifans d'alen- iÿrrhe & faffran, il gucrift les douleurs d'icelles. tourde Trente font cuyreles premieres fueilles de ce pauot, Appliqué auecvn moyeu d'œuf dur, & cuir fous la 3 o &les mangent auec beurre & fourmage. De quoynefe faut 4, 4 cendre, il fert grandement aux inflammations des cases car mefmes du temps de Theophrafte on les man- Mat = ‘ s : £ ait or airement:lec ï œ  ñ C'édaris yeux :&auecvinaiote, il eftbonau feufaintAntoi- unes RU lequel en parle en cefte forte: Le pauot 7 É ! Î gen'ef crop diffemblable À la cicoree fauuage: auf cit ? ne, eftant propre à guerir playes. Aueccfaffran, & ilbonà manger.Il croiftemmi les champs, & principalement Jai de femme, il cit fingulier aux podagres. Le parmi l'orge: & produit vnetelle groffe comme l'ongle du meflant parmi les fappoñtoires,il prouoque à dor- PÈRES ne 18 sus ee > &auant que l'orge foit meur., Il « . : £ ar 1e Das. y È e rad} “ à mir. Le bon opium elt pefant, malsif, &amerau es A DE chneo Reis Kenair te x dormir 3 $ æ PAUOIS REBIArAINS. mble que Diofco- #4 gout, & prouoque àdormir, en le fleurant. Ilfere- ride, te des pauots desiardins, face aufi mention de #dins. fout ayfement en l'eau, etant liffé, &blanc, &n’eft deux efpeces de pauots fauuages : faifant diftinion defdits niafpre ;ni plein de grumes. En lecoulant, ete A RQ ceux desiardins. À fin donc qu’on ne s'abufe en F , 4 r utaut noter t 4 e s. tienceomme cire» &ne {font au Soleil : & eftant 40 enr: mais. à mont NAME RARE MA SE 1 Lil u af fl Sondes ment: mais, à moniugement , il appelle fpecialement pauot allumé, ilne ietre point vne amime noire: &eitanr des jardins,celuy qui porte vne graine blanche,d'autät qu’on efteint, maintient toufiours fon odeur. L'opium Îefeme plus couftumierement ésiardins & pres des maifons. fe fofiftiqueaucc glaucium, gomme, ouius delaitue A autres,il ie appelle PR : se pas qu'il en- : . £ a RSR y c ils viennent d'eux mefmnes,& fans femer (car tous fe fauuage. Mais on cognoilt celuy qui eft fofiftiqué fement) ains pource qu'ils ont les fueilles , les tiges, & les te deglaucium , ence qu'il fait l'eau iaune,quandon le fes plus afpres & plus velues que le pauot blanc:ioint leur demefle.Et fi la brouillerie eft faite auecius de laitue sreae cf plus afpre,& plus noire : bref pource qu’on les fauuape, ileft plus afpre, & n’a qu’vne odeur bien SL ne à dus mare & Less Fe que bié PS a rs à ES emor line, quandildit: Il y a trois efpeces de pauots Plz-l519, petite. Mais s'ilyade la gomme ; il feraluyfant,& qu'onfeme. Caril yale pauot blanc,duquel ae on cap.8. imbecille en fes operations. Il y acu de gens hebe- … mangeoit la fmence fricaflee aueemiel,à l'iflue de table. Les tez ; qui ofiltiquoyent Popium Hire graifle. Pour can cefte graine aucc vn œuf, & en dorent la . 1 Cro in: üné à s’en fcruir aux medicamens ordonnez pour les yeux, do yes deflus de leur pain:ayant dôné gouf à celle de def. 1éÉral d “foi £, ju ouz,auec graine d ache & de gith. L'autre pauot eft noir:le- sn e su cenvn potde terre, qui foit neuf, iuiques quelincifé,iette vnius blanc come lai&. Latroifiefme efpece à ce qu’il deuienne plus roux & plus mol. Erafñ: depauoteftappellee Rhœas des Grecs:mais nous l'appellôs ftratus dir que Diagoras defendoitentieremenrd’y- Pauorfuuage.ll viét de foymefme parmi les champs:& prin- fer d'opium és maladies des yeux, & és douleurs ES re Fe M à A Kaee Vo qu'en dit Pline. F : L NE 2 e la Tofcane abonde en pauots blancs:mais la LG i des oreilles : difant qu’ilaffoiblioit laveue, &aflo- eft pleine de pauots nt Æ ee pifloit la perfonne. Andreas difoitaufli, que s’il n’e- du cofté de Trente: car on ÿ feme ordinairement les pauots foit fofiitiqué, ceux deuiendroyent foudain aueu- on les léSAE Ga & principalemenc aucc les fe RCA à .Les gen: rdi ecceltelerat gles, quis’en frotteroyent les yeux. Mnefidemus D SACHET rente tee A : # 4 S ait 1X dl _ ER LUN ARR ee ni 6 . ne;la meflant en certaines tartres & gaficaux;qu'ils fonr,lef prouue entierement Pvfage d'opium, finon pour 60 quelsils appellent Pauarate. Etneätmoins;encores qu'ils en fentir feulement, à fin de dormir plus ayfemenc. Aéngentront leur faoul ,ien'en viz jamais vn feulquien ait Cencantmoins toutes ces chofes font faufles : car de an Aqedneininarel vrechofeadmira- ds : UE ble.En Stirmark aufhi,& en la haute Auftriche.ils font d’} Fruÿle de é tete ; à 1 r ; che;ils font d'huy ## les Dot tez À operations de } opium font foy du Jedelagraine de pauor noir , de Jaquelle ils mangent ordi- P##f. OR Et par-ainfi in y aura point de mal de nairemenc en lieu d'huyle d'oliue : & ncantmoins 1ls n'en re. declarer commeon Gt lopium. Aucuns prennent font RERESO LUE afloupis. Cefte experience m'aenhardi fou e) k he 3 uentesfois, faifant piler cefte graine, & la ciräe &paflan um, lesteftes & les fucilles de pauor, & les ayans bier RACE p graines Be ai enpAlas P > % st À décottion d'orge, d'en bailler à boire la colatureaux p K 2 SVRYDIOSG che, &appliquees à modede cataplafine, font bon- nes au feu faint Antoine, & à routes autres inflam- mations. On prent quelquesfois lefdires teftes,eltans encores verdes , & les ayant bien broyees , on lesre- duit en trochifques, lefquelson fait {echer, poux s’en feruir en temps &lieu. Quelquesfois aufsi on fair cuire lefdites reltes en eau, iufques à la confomption de la moitié : puis on y met du miel, & les fait-on rc- cuire, iufques à ce que le tout foit reduiten maniere de looth ou d’eleétuaire. Ce medicament eft fingu- lier à la toux, &aux catarhes , qui tombent au go- fier, &enleftomac. Toutesfois, pour le fortitier, il y conuient adioufter duius d'hypocitis, & de l’a- cacia, La graine du pauot noir , pilce, & buë en vin, eftbonne au flux de ventre, & pour reftreindre les fluxions des femmes. Enduite fur le front, & fur les temples,auec d'eau,elleeft bonne à ceux qui ne peu- 10 LIVREÏIIITI. 387 concaffees & pilees, ilsles preffurent pour en tirer Le ius : lequel ils broyent en vn mortier, & puis le di- gerent en trochifques. Ce ius eft appellé Meco- nium : & eft beaucoup plus foible que lopium. Quant à Popium, il £ fait ainfi : Quand la rofee eft cffüyte au pauot, il faut incifer auec vn coftean le deffus de la pellure de fes teftes, & ce de droit, de trauers, & en croix de Bourgoigne, prenant garde que lecofteau ne pale trop auant.Puis il faut effuyer auec le doit l'humeur quien vient, & la faire choiren vne cueilliere. Et vn peu apres faut retourner; pour voir flonenyretrouuera:& le mefme f doit faite le iourenfuyuant. Et conuiendra'piler en vn vieil mor- tier l'humeur qu’on aura cucilly ce iour; ou le l'ende- main, & en faire de trochifques. Cependant toutef- fois qu’on fera les incifons du pauot, il fe fauttenir loin ; de peur que l'humeur qui en fort, ne s'attache # 4 ; 4 388 A ND: qui mefmes eftoyent trauaillez de fieures fort chaudes aigues, pour les defalterer,&faire dormir: n'ay point craint de leur en bailler à boire tour leur faoul: me deliurant dela $ trainteque m'auoyent donné mes precepteurs. Au refte, Pire l'opium procede des incifions faites és teftes des pauots, à la maniere que Diofcoride a doétement defcrite. Et combien que l'opium foi froid au quart degré: ce neantmoins s'il faut iuger des qualitez & temperamens des chofes par leurs faueurs, &operations,on trouuera l’opium dont nous vfons, eftre non feulement amer,ains aufsi acre &mordant:de forte que le tenant tant foit peu à la bouche, il vlcere la bouche & £&r [Ua lalangue. Qui me fait iuger qu’il eftcompoféde qualitez 1 o fort chaudes:car aufsi a-il vne odeur fort puante. Maistou- tesfois, pour ne tomber en mauuaife reputation ; & acque- rir le nom de temeraire,ou arrogant, en ce queie feroye feul en mon opinion,contre celle quafñ detous les medecins,ren lairray iuger ceux qui ont experimenté deuant nous, & ont bien e{pluché les qualitez & proprierez de l'oprum. Toutef- fois il peut eftre que cefte acrimonie & amertume, qui cften l'opium , procede du glaucium , auec lequel onle{offtique fouuent, ainf que dit Diofcoride:ce qu’on peut aufsi voiren ce que;le demeflant en eau,il rend l'eau jaune, Joint que l'o- pium , qu’6 nous apporte,n’eft pas le vrayopium qui eft fait de l'humeur que rendent les teftes de pauot incifees, ains eft 29 leiusdesteftes & fueilles broyees enfemble , & reduitesen trochifques.Et par-ainf c'eft le meconium;,qui eft beaucoup moindre que l’opium. Galen parlant des pauots, dit ainfi: Le pauot rhœas eftainfi appellé, pource que fa fleur tombe incontinent. L'autre eft appellé domeftique;pource qu’on le feme. Il y a encores deux autres efpeces de pauots fauuages: dont les vns portent leursteftes pendantes contre-bas:& les autres portent leurs tefles plus grandes , & font bien plus grans & plusafpres & craffeux que les autres. De ce dernier fort l’opium : & c’eft pourquoy aucuns l'ont appellé Rhœas. Tous font refrigeratifs. Au refte la graine de celuy des iat- “Gal. lib. 6. fimpl. med, dins , qu'on appelle Thylacites , eft blanche: & eft propre à 30 GES faire moyennemét dormir. Aufi la mefle-on parmi le pain: & la mange-on deftrempee en miel. Quant au pauot fauua- ge, duquella fleur tombe incontinent, fa graine eft par trop refrigeratiue:de forte qu'il y auroit du däger,qui la voudroit manger auec miel, comme celle du pauot blanc. Toutesfois fion en mange auee du miel, elleaffoupit la perfonne, & la faitlong temps domir. Aucuns neantmoins en meflent quel que peu parmi leur pain, & parmi lestartres & gafteaux qu'on fait pourl'iflue detable. Quant à la tierce efpecede pauot,fa graine eft noire, & medicinale, eftant aufsifort re- frigeratiue. Mais le pauot de la quatriefme efpece ef le plus medicinal de tous les autres , & en fa graine, & en festeltes, & en fes fueiiles , &en fon ius:carileft fort froid, &amortit tellement la perfonne , quele plus fouuentilla fair mourir. Et par-ainfiles medecins fages , vouläs feruir de ce pauot, moderent &temperent fa grande froideur par medicamens à ce propres : car il eft froid au quart & dernier degré. La maniere de le moderer, fera remife en vn autre lieu plus com Gal.decô. mode. Eten vnautre paflage, parlant des douleurs de refte medic. fêc. prouenans descaufes fecrettes & non apparentes,il ditainf, loclib.z, touchantl'opium:Nous nous feruons bien peu des medica- mens compofez d'opium : finon que le patient foit en danger de la vie,par la vehemence de la douleur qu’il fent. Ceneant- moins encores les parties folides de la perfonneen font offen- $ o fees:tellement que par-apres il les faut guerir.On a veu fou- uentesfois que les collyres d'opium ont fait quafi perdrela veuë à ceux qui en vfoyent, leur debilitant &affoibliffant la veuë. D'autres font deuenus fourds pour auoir diftillé du ius Gal.de côp. de pauot en leurs oreilles, pour en ofter la douleur. Itemen medic. féc. n autre pañlage, parlant des inflammatiôs des oreilles, il dit «lib. anf: Tous medicamens compofez auec ius de pauot efton- nent & amortiflent les fens : & par-ainf nous Héties con- trains d'en vfer, quand iln’ya autre remede pour mitiguer les douleurs. Voylà qu’en dit Galien: lequel monftre bien la leçon à tous nos Medecins, pour les garder d'ordonner teme rairement & inconfideremeét les medecines où y ait d’opium. £o Gal lib.8. La maniere de le corriger & dele prédreeft contenué en Ga- de comp.me ien:lequel dit ainf : On doit mefler des chofes chaudes par- bc. fec. loc, miles medicamës refrigeratifs, pour corriger l’'amortiflemét que peuuent caufer les chofes froides:lefquelles de foymefme font fort lentes & tardiues à pafler. Quand donc quelqu’vn en voudra vfer, qu'il cofdere la quantiré des fimples quien- trenten facompofition : car parce moyen il cognoiftra f fa medecine fera l'operation qu'il pretend,ou non. Car s'il ya abondance de chofes refrigeratiues en fa cempoñtion, elle amortira & eftonnera les {ens du patient,& mefmes eftcindra M AT PHLOLMVS le peu de chaleur qui feraen luy.Maïis f les chofes chaudes abondent,cefte medecinene fera f efficace,mais moins dem- mageable. Or:il faut noter que les medicamens compolez d’opium, de iufquiame, & de mandragore , rendenrles corps comme mors,& ne pouuäs fentir aucune douleur:parceque les caufes, dont prouiennérles douleurs, font rendues Fe fibles par tels medicamens. Er de fait,y enaplufeurs, qui pourauoir trop continué ces medicamens , font venus en vnÿ amortiflement & en vne froideur de membres incurable. Papauer corniculatum on (ornurum : Grecs, Mecon Ceratites: François; Panor corne Arabes, Alma- charzm: lialiens, P apauere (fornuro :e Allemans, Gelbolnagen, Moën, © Beel magfämen: Efpai- grolz, Dormidera marina. LX I. Le pauot cornu a les fueilles blanches, veluës, & femblables à celles du bouillon:lefquelles fontin- cifees & chiquetees alen- tour, tout ainfi que celles du pauot fautrage : ayant auf {à tige femblable. Sa fleur eft pale: & porte cer- taines gouffes femblables à celles de fenegré, lefquel- les font recourbees à mo- de d’yn cornet:dont aufiil a prins le nom de pauot cor nu, Sa graine eft femblable à celle de pauot: & eft noire & petite. Saracine va à feur de terre : &eftnoire & srofle. Il croiftés lieux alpres,& maritimes. La decoétion de fa racine cuite en eau, iufques à la confumption delamoyrié’ eftarit prinfe en breuuage, gucrit les fciatiques, & les mala- dies du foye : & elt bonne à ceux qui piffenterouble, & rendent yne certaine mariere femblable à toile d’a- A: ofaigne.Sa graine bué en eau miellee;au poixd’'vnace. tabule;lafche & purge leserementle ventre. Ses fueil: les & fes Heurs enduires auec huyle fontrombér les efcarres. Elles mondifientauffi longlee & la maille des yeux des beftes cheualines , eftans enduires. Au- cuns penfent le glaucium eftre compofé & fair de celte efpece depauot: mais la fimilitude des fucilles les aabufez. Papauer fPumenm,on Heracleum: Grecs, Mecon Aphrodese Arabes > Dabre,® Zeberli. CHA CPI Pb GTE Il y a vne autre efpece de pauot;, qu’on appelle Aphrodes,c’ef? 4 dire,efcumanr;lequel aucuns appel- lent Heracleum. Latige de ce pauorseft de lahaureur d’yn palme,& a les fueilles fort petites, & femblables à celles de l'herbe aux foullons : produifant vn fruict blancentre fes fueilles. Toute l’herbeelt blanche & pleined’efcume : & produit fa racine à fleur deterre. On cueille fa graine enefté,lors qu’elle eft pleince- ment meure, laquelle tombe de foymefme, eftant {e- che. Cefte graine prinfe eneau miellee au poix d'vn acerabule , purge la perfonne par vomiffemens : & font {es vomifflemens fingulierement bons à ceux qui ont le haut mal. On treuue à force de pauot cornu és coftes marines alen- tour de Senes : & principalement yers G rofletto,& Orberel- lo, & SVREDrIOSC AIMVRE HUL 389 lo, & alentour de porto Hercole;au mont Argentaio.Onen plus grandes que celles deruë, & festiges petites, tendres, trouue aufsi en grande abondancele long de lamer Adria- & Valen GE feus font iaunaftres, & vn peu rouges du cofté tique , aflez pres de la fontaine de Timauo, &alentourde du pied : du milieu defquelles fort vn petit floc jaune comme Triefti, où i’en ay cueilh fouuent parmi les rochers. Onen fin or,& qui eit bel à voir. Venant à defleurir, il produit cer- voit aufi en plufieurs endroits d'Italie:mais c’eft parles ver- tains boutons ou petites teftes , couuertes d’vne couuerture gers & iardins , où on l’a femé plus pour monftre, que pour fort mince & menuë:au dedäs deiquelles ya vne graine noi- autre chofe. Quät à celuy qui croift aux lieux fufdits,il porte resafpre, & qui approche fort la graine de la nielle. Or fay- Yne fleuriaune, ou( comme dit Diofcoride) paille. Onen 1€ bien qu'il y en « plufeurs quitrouuét à redireen cefte no- trouue toutesfois vne autre forte, qui a fes fueilles moins ftre plante, & difent fes fucilles eftre pluftoft fembiables à al- afpres, & plus petites, & quia vne fleur rouge. Nousenauôs cea,qu’à la rué : & neantmoins s'ils y prennët de pres garde, Theophr.de veu grand quantité en Morauie. Theophraîte parlant du ils trouueront qu'il n'y 4 grande difference. Toint que fion bat. plant. pauot cornu,dit ainfi: Il y a aufsi plufieurs efpeces de pauots 1 © côfidere fesvertus,on les trouuera egales à celles du pauot.Et .9.cap.14: fauuages. Caril y a des pauotscornus, & des pauots noirs, par-ainfile bruit de ces bourdons ne me fera peur, tant que qui ont les fueilles femblables au bouillon noir , quitoutef- 1ievoye quelqueautre plante qui mieux fra pporre à l'hype- fois ne font f noires. Les tiges du pauot noirfontdelahau- coon.Galien en parle ainfi:L'hypécoon eft froit au tiers de- Gal.lib.8. teur d’vne coudee : &eft fa racine petite, & à fleur de terre. gré: & s’en faut peu qu'il ne foit auffi froid que le pauot. fimp.med. Son frui& eft recourbé , & fait à mode d'vn cornet. On le cucilleenuiron moiffon. Ileftbon à lafcher le ventre. Ses Ælyo/tyamus, Apolinaris Derba tale ch fue,Ea L » 2 re fucilles oftent laraye de l'œil aux brebis & moutons, Ce pa- ; per è ; ot croift és lieux maritimes, parmi les rochers. Voylà qu'en ba Suilla: Apothicaires, Iufquiamus: François, Iuf. dit Theophrafe. Aurelte plufeurs ont eftimé que le glau- guiameou, Hanchane: Arabes, Bengi: Irahens, If. cium,que les Arabes appellent Memithéfe Failie du ius du guiamo: À l'emans, Bumen, Bin: ESaignolz, pauot cornu :mais commedit Diofcoride;ils s'abufent bien. T'elenho Pauct efu Quant au Pauotefcumant , qu'aucüs appellent Heracleum, 20 ant. je ne l’ay encores veu : & n'ayencores trouué perfonne qui CH AP LYXIIII 5 . J'aicrencontré. Parquoy ie l'aime mieux mettre au rang des herbes incognues ; que d'en refoudre quelque chofe à la vo- lee, ainfi qu'aucuns font. Cependant ie ne veux omettre de Pli.lib.10. remarquer l'erreur de Pline, qui me femble predeftiné à fail- cap. 19. lrtoulours fur ce mot ftruthion:difant les fueilles de ce : pauot efcumant eftre femblables de forme aux paflereaux, les regardant de loin : pource qu'il trouuoit lefdites fucilles eftre femblables à celles de ftruthion. Mais ce motftruthion ne fignifie feulement vn paflereau : ains aufGi fignifie l'herbe des foullons, que les Latins appellent Radicula, ou Lanaria herba : les fueilles dé laquelle font femblables à celles du pa-3 0 uotefcumant , flon que dit Diofcoride , & mefmes Theo- phraîte,qui en parle ainfi:Le pauot, qu'6 appelle Heraclion, 4 fes fucilles femblables au ftruchion , que les Latins appel- Jent Radicula.de laquelle on blanchi les linges. Sa racine cft blanche, & eft à fleur de terre: & porte vne graine blanche. Saracine eft fort propre à purger par la bouche, Aucuns l'or donnenten vin miellé à ceux qui ont le haut mal.Voylà que Gal. lib.7, dir Theophraîte. Galien,parlät du pauot cornu;dit ainfi: Le pauot cornu a efté ainfi nommé pourraifon de fa graine, qui eft recourhee comme celle de fencgré, à mode d'vne cor- ne debœuf. Aucuns l'appellent Paralium,pource qu’il croit volontiers pres de la mer.Il cftincifif &abfterff. Er par-ainf 40 Ja decoëtion de fa racine, cuite en eau, iufques à la confum- pr'on de la moitié,eft bonne aux maladies du foye. Quant à fs fueilles & fleurs , elles font fort propres à mondiferles vlceres ors , fales , malins, & difficiles à guerir. Mais apres u'is feront mondifiez ,iln’y faut plus appliquer lefdites fheitles & fleurs : car elles Ont fi abfterfiues, qu'elles mange- royear mefmes la chair viuc.Et par-ainfi elles ne mondifient feulemér la fange des vleeres:ains aufi font tomber les crou- Les,& efcarres. Quant au pauot Heracleum, que aucuns ap- pellent Pauot efcumant , pource qu’il eft tout blanc & char- pé d'efcume,il eft petit & menu:& a vne graine bonne à pur- ger la flegme. so Hypecoum. CH AP. 1686200) 6 Tafqriame. Co fimpl.med. Leiufquiameeftyne her- be fort branchue, ietrant fes tiges groffes, &r fes fucilles larges, longues, chiquetees, noires, & velues. Ses fleurs fortentparordre;d’vn cofté BŸ leulement de latiges lefquel les fonc {emblables à fleurs de grenadiers,&fontenuiro neesde petits efcu{$ôspleins d'vne graine femblable à celle du pauot.Il yatrois ef Aucuns appellér l'Hype peces deiufquiame. Le pre- coon, Hypopheon . Il croift : mierportevne graine noire; parmi les blez, & emimi les &fes fleurs rougeaitres, ayant les fueilles fémblables champs, & porre de fueilles aulifer: & {Æs fleurs & vafes fort durs & picquans. menués, & femblables à L'autre porte vne grainerouffaftre, comme celle d’e- fucilles de rué Ilalesmef- 1yfimü. Ses fleurs font iaunes : & fes fueilles & pouf- mes proprictez que l’opiit. 60 {es font plus fimples. Les deux que deffus rendent la ne | perfonneaffopie,& font perdrele fens : & par-ainfi il L'hypecoiim eftayfé à Rue weft bon d’envier. Le tiers a efté reçeu en vfage de NS ete medecine, pource qu'il w’eft fi violentque les autres. LL” Apothicarede Cleño, Ceftuyeftgras,bourru,& tendre,& produit fes fleurs au val Ananie, pour cfre mon & fagrainebläche.f[croiftés lieux maritimes, & par- compere & familier amy, m'a miles mazures & ruynes des maifons. En defaut de monftré fouuér cefte herbe, en SE Le è à nt led de rubis Carelle Céuy>on pourravfer du iufquiame quiportela grai- croift parmi leséerres labourees, ayant les fueilles ynpeu ne rouffe:car quant à celuy quia la graine noire, il eft K 3 du 390 AN D: MiA D THIOEVS : DA £_ € à du tout reprouuéen medecine, commetrefdomma- àvoir.Ses tiges font d'vne coudee & demiede haut. rondes, gcable. On fait duius delagraine verte, & des tiges aa d'yne petite bourre ou cotron , &branchues : fes ù i Î erlé ueilles grâdes,grafles, pleines d’vn petit poil,molles, & reti- fueilles, pilees & preffurees: & fait-on fecher ledit grâdes,grafles, p d'vn petit poil,t > &ret # a P rans fort à celles du folan dormirifsayans aufi vne odeur for ius au Soleil, lequel dure vnan, & non plus POULCE te. Elle porte de fleurs iaunes, femblables à celles du iufquia- qu'il fe corromptay fément. Onentireaufsi {eparé- me, d'ou fortent de petites reftes rondeletres , qui ne ferap- ment de la graine feche pilee auec eau chaude, & par pere malaux gouffes ou vafes du iufquiame: car elles ont ? eur bouche couuerte d'vn couuercls quafñ femblable , auec aprés prefluree. Celte liqueur eft meilleure QUÈlE OR ARree A APE Les ELA ius blanc qu’il rend , & elt plus propre a ofter toute rouffaftre. Sa racine ef blanche, loneued'yn empan, & bien douleur. L’herbe frefche pilee > & incorporeeenfa- muniedecapillateures:au refle grolle comme le doigt. Il ya * A. de rinc * de trois moys, eftant mife en crochifques , fe 19 fortlong temps que aq. Ant, Cortufus m'enenuoya vne ëtd’ PRE lante d'[cal : ; THE fourmêt d'- RAR der. Le premier ius ; & l'autre plante d'frañie en Boheme.Scribonus Largus parlant duiuf- PEUE ayfément pe P 2 quiame;dit ainfi : L'alercum,que les Grecs appellent Hyo- 65 EE Ontire dela graine feche,elt bon és collyresor- fe 3 G 3e qu'ontire de la grain > \A Cvamus , prinsen breuuage, caufe pefanteurdetelte, &vn donnez pour ofter &enleuer la douleur de quelque eftendement de veines : & rend les gens aucunement infen- partie du corps quecefoit. Ileft bon aux catarrhes fez, auec vne parolle brette & redoublee:d'ont auf ila eflé appellé Alrercum des Latins. Ie peux dire cecy pour Vraÿs a ious uleurs des oreilles, & aux ma- à : : < cE ist is Ares Sur que f'ay veu és montagnes du val Ananie , des ieunes enfans ladies deslieux naturels des femmes. Enduitauec quiauoyent mangé de graine de iufquiame , eftre deuenus fi farine, ou gruotrefeche, il mitigueles inflammations infenfez, que Jeur parens & voyfins penfoyent qu'ils fuffent des YEUX » des pieds , & des autres parties du corps. pates du Diable. Les montagnars auf l'appellét Diftur- 110 ; pource qu'il trouble le fens & l'entendement. Les oy- aine 4 eff coprierez : & elt bonne àla 20 fau ; ; Sa graine ales mefmes PÉORE RSS à ï 20 eaux, & furtous les poulles qui auroyent mangé de celle roux, aux catarthes, & aux defluxiôs des yeux, & aux graine, ne viuent gucres apres : ni mcfmesles porfçons. Les douleurs d’iceux. Prinfeen breuuage,aupoixd'vn Grecsl'appellent Hyofcyamus , comme s'ils vouloyent dire obolc,auec graine de pauot, &eau miellee,elleelt se de Pourceau:pource que;(comme dit Aelianus, )les fan- ghers, ayans mangé de celle graine,rtombent en paralyfe, & N : 5 c % ux menlitrua ñ > R < : bonne reftreindre l'abondance du flux ftcual, fpafmes. Mais nature leur a monftréleremede. Car foudain & pour eftancher toutautre flux de fang. Broyce, & qu'ils fe fentent ainf malades, 1ls vont cercherés riuieres & enduiteauec du vin, elleelt bonne aux podagres > & buse efcreuiffès,pour les manger : car par ce moyen re + TE ot al ui aux genitoires enflez , &aux enflures des mamelles ae ae 6 e gueri7. Gahen , parlant du fu Guy 7 : + "3 Itammi:Leiu quiame qu porte ia granc noire;pro- mp, des nouuelles accouchees. Onla meraufsi entous üoque à dormir, &rroublel'enendemenr. Géloy drLa 1 PP cataplafmes ordonnez pourofterles douleurs. Les graine vn peuroufe ,a qua mefme proprieré que l'autre. fucilles de iufquiame,fimplemér appliquees,ou auec3 © Toutesfois & l’vn & l'autre fonrdangereux & venimeux. Mais celuy qui a la graine & la fleur blancheeft, forcbonen gruorre feche, font fort bonnes entous medicamens a &laf c 2 et : terladouleurd’ ed | medecine , & eftrefrigeratif au tiersdegré. La fleur de celuy 9 ônez pour of era ou eur NASPASS PAGES qui a la graine noire, eft aucunement rouge:mais celuy quia Lefdites fueilles, enduites, font bonnes à mitiguer la graine roufaftre, a les Aeurs de la couleur quaf d'vne pom toure forte de douleur. Trois ou quatre fueillesbues ME: Voyhi qu'en dir Galien. Mais pour rerourner à noftre iufquiame, j'ay opinion que le commencement dece cha- ea vin; gusriffent les fieures froides , qu’on appelle (268 k Evil 5 Rite Creill Re JS ax PE pitre eft corrompu: & principalement au lieu où 1l parle piales. Letdites fueilles CITES , CE MANLÉES AI1VA- desfleurs. Carilattribue aux fleurs ce que proprement ap- leur d’vn acetabule , alienent vn peulefens. Elles partientaux goufles. Carce font les goufles qui fonccouuer- fonrle m-fneeltans clyfterilees, quandonalecolon tesde petitsefcuflons, & qui contiennent la graine, & non ne s cly > Les f s q B . . Fast es lieurs. er equelat- vlceré. La decoction de faracine,cuireenvinaigre,eft eus. Serapio me conferme en mon opinion, lequelat b ifel r lab ñ 1 ï = A tribue au fruit duiufquiame, ce qui eft dit icy des fleurs. Et onne à fe lauer la bouche;quandon à malaux dns. 40 par-aiafi on peut dire refoluement ce paflage de Diofconide auoir cité corrompu. Ilyatrois fortes deiufquiame, felon que dit Diofcoride, Le premier portevne graine noire, l'autre rouflaftre,le troi- : e pret rtevne g ; 5 ME ÿ N P/yllium, ou, Herba pulicaris: François, Herbe à fiefme blanche:& rout ainf que ces trois fortes de iufquiame font diffsréres en couleur touchär leur graine,aufsi font elles puces: Arabes, Bazora chathona;ou, Bexer co. en fleurs: car le premier en ierte de purpurines , le fcond de thume: Italiens, Pfllio: Allemans, Pfilienkraur: iaunes , &le viers de blanches. Quant au iufquiame à fleur Es signolz, Zarcatona purpurine, il nous a efté impoffible encores d'en voir, &en- OURS Le 4e core moins recouurer : les autres deux font aflez communs, P/linm T'n autre P/yllin À / 1. & en auons fouuét cueili. Defquels celuy qui porte vne fleur jaune, & la graine rouffaitre, eft commun quañ par tout,le long des grans chemins, & és lieuxnon cultiuez ; ayant vne $ © fuerile femblable au chou , large, compartie de force veines, graffe,noïraître, longuette, pointue au bout, & taillee à mo- de de celles d’acanthus,velué au refte, & douce à manier. Ses tiges font tendres, rondes, veluës,grafles & blanchaftres:du nulieu defquelles tirant à mont fortent de branches, lefquel- les porcent de fleurs d'vn cofté feulement, qui rendent de pe- tits boutons ou vafes femblables aux cytinus, «lentelés à leur cime &efpineux , à mode de ceux du bafilic fauuage, lefquels contiennent la graine, ayans leur bouche couuerte de petits cfcuffons,qui s'oftent à leur maturité;la graine fortant hors. Sa racine et longue d'vn empan, blanche, molle & pleine de ius. Toute la plante rend vne odeur forte, & fafcheufe,& qui 60 nuit à latefte,. L'autre qui iette vne graine & fleur blanche, porte de fueilies quaf femblables à la precedente, rondelet- tes.erafles, molles, veluës, blanchaftres, & non fi drues. Ses fleurs font auffi fémblables,horfmis qu’elles font blanches & h iaunaftres:d'ou fortent par mefmes rancs qu’en la preceden- L te; de gouffes: non touresfois en telle abondance, auec ce CHAR. XF. qu'elles font moins efpineufes : dans lefquelles eft la graine. : à Quslques vns aufi mettent enauant vne certaine plante, L'herbe aux puces ales fueilles femblables au co- l'eftimäs eftre des efpeces d'hyofcyamus, laquelle eft fort belle ronopus:toutesfoiselles font plus longues,& velues. Toute SVR DIOSC. LIVRE IIIL Toute cefte plante eft menuë comme foin: &ierte fes rainceaux de la hauteur d’vn palme. Sacheuelure ‘commence à fortir du milieu de fa tige : ayant deux outrois peties teltes à la cime, qui fontamafices : au dedans defquelles y a vne graine dure, noïre, & fem- blable à vne puce, dont aufiellea prins lenom.Elle croift parmi les champs, & és lieux non cultiuez. Elle a vne vertu refrigeratiue, Scpropre à efpelir & mollifier. Enduire, elle eftbonneaux gourtes, aux oreillons, aux tumeurs, enfleures, & diflocations. 1 Appliqueeauec huyle rofat, ou eau , ou vinaigre,elle eft bonne aux douleurs delatefte, Enduite auec vin- aigre, elle eft bonne aux rompures & defcentes des boyaux des peris enfans, & à ceux à quille nombril fort dehors. On prent vn acetabule de cefte herbe, & la met-on en infufion en vn fextier d’eau : & aprés que l'eau eft prinfe, on en fait vn liniment, lequel eft fort refrigeratif:tellement queleiettant en eau bouil lante, il reprimeincontinent {a chaleur. Ce liniment eft fort bon au feu faint Antoine. Ondit que cefte 2 herbe verte, portee en la maifon, engarde qu’il n’y vient point de puces. Broyee & incorporce en greffe, elle mondifie les vlceres ors & fales, mefines ceux qui fontmalins, & mal-ayfez à guerir. Son ius, di- ftillé auec miel, eft bon aux oreilles pleines de vers, & à celles qui ictrentbouë & fange. L'herbeaux puceseft de deux efpeces. L’vne a fes fucilles velués, longues, blanches, & femblables au coronopus, non toutesfois cornues : laquelle iette force tiges ; dela hauteur d'vn empan, rondes, grefles & fucillues, lefquelles s’eften- dent pluftoft vers terre, qu’en haut : iettans à leur cime de certains boutonsefcaillez,à mode dela fcabiceufe, & attachez à longues queués: d'ou fortenr de fleurs petites & lanugi- neufes ; fubtiles comme poils, blanches , & ferapportent à celles du plantain à fuailes eftroites , que les Italiens nom- ment Lanciuola : dans iceux boutons eft contenue vne grai- nenoire & reluifante, laquelle eft femblable aux puces. Sa ra cinceft blanchaftre,longuc d’vn empan,& bien garniede ca- pillateures. Elle prouient éslieux non cuituez, & f touref- fois plufieurs la femenr. L'autre eft beaucoup plus farmen- teufé,& plus fucillue,ioint que fes fueilles fonc plus longues, plus eftroites , & plus drues, eftans velues & blanches, &en- 4 tortillees l'vne parmi l'autre. Quant à fes boutons, ils font femblables à l'autre,horfmis qu'ils fonc plus petis, & en plus grand nombre, contenans vne graine femblable à l'autre. Sa racine a force bräches, & eft toute pleine de capillateures. Les Apothicaires fe feruent grandemét de fa graine,és com- poftions des mucilages,qu'ils font pour raffroidir les inflam mations ; & pour reftreindre les Auxions &catarrhes chaux, defquels aufsi les medecins fe feruent pour defalterer , & ad- doucir l'afpreté de la langue & du gofier, és fieures chaudes & aigues, & pour lafcherle ventre. Mefué met le pfyllium au ranc des medicamens laxatifs:difantainf,Le pfylium eft du nombre des medicamens qui alterent & changentlatem perature, & quilafchent & molhfent le ventre. , Il ya trois fortes de cefte graine : dont l'vne eft blanche, l'autre roufla- ftre, & la tierce tirant furlerouge. La mailleureeft celle qui eft pleinement meure, & pefante , & qui va incontinent au fons; quand on la met en l'eau. Elle eft compotce de fubflan- ces & de proprietez contraires: car fa moelle cft chaude & feche au quart degré: cftant fortacre ,inafiue, vlceratiue, rubrifiante, & venimeufe. L'’efcorce , felon que dit Rufus, ef froide & humide au tiers degré. Celle graine fe met en infufon d’eau de fontaine froide, & l'y laiffe-on, la remuant toufiours auecvn petit bafton, iufques à ce qu'elle atten- drifle & deurenne molle:puis on la coule, & mer-on cefte co- lature en buyle, ouen furopviolat. Le pfjllium, ainf pre- 60 paré,mollifie & lafche merueilleufement le ventre. Mas, ayant fricafé cefte graine , on la mefleen huyle rofat”, la re- muant comme deflus: alors, fonen prent;elle guerift les ca- queffangues, & tous autres flux de ventre:& principalement ceux quiauroyent tels flux immoderez pour auoir vfé de medicamens trop violens & aigus à refoudre , comme.ei la fcammbnee. Cependant il fe faut bien donner garde de 391 mettre en poudre cefte graine , & la donner à boire ( ceque plufieurs Modernes dereltent grandement) car la moëllede ladite graine pilee, vient à ronger & vlcerer l'eflomac, & les inteflins, enflammant & brulant le foye & le fang, offenfanc generalement toutes les parties nobles & interieures. L'in- fufñon dela graine entiere,preparee au mode que deflus, pur ge &euacue les humeurs coleriques : & par-ainfi elle eft fin- gulierement bonne aux fieures aiguës & ardentes,aux gran- des alterations, aux inflammations & ardeurs des efprits, & aux afpretez dela gorge, & de la poitrine. Demeflee long temps en vinaigre, & enduite en dehors, elle eft finguliere o aux inflammations,au feu faint Antoine, & aux her es.S pe- cialement elle eftbonne,appliquee fur le front,aux douleurs detefte,procedäs de caufes chaudes. Voylà qu’en dit Mefué. Galien en dit ce mot: La graine de pfyllium eft fort bonne: & eft refrigeratiue au fecond degré,eftant egalement autant feche que humide. Solanum hortenfe , Solatrum, fine « Aforela : Grecs, Srrychnos cepæos : François, Morelle: & Arabes, Hamebarhanateb, Hamcb alchahaich, Ÿ Hanab althaleb : Iraliens, Solacro : « Allemans, Nache Jchkde: ESaionols,V eruamora. L'XFV TI Le folatrum des jardins eft vneherbe fort branchue, bonne à manger, laquelle eft menuë & petite , eftant garnie de plufñeurs aifles & concauitez, Sa fueille eft noire, & cit plus grande & plus large que celle du ba- filic. Son fruict eft rond & verd : lequel eftant meur, deuient noir ou roux.L’her- be elt bonne à manger. Elle avneverturefrigeratiue. Et par-ainfi {es fueilles endui- tes auec fleur de fatine d’or- ge feche, font bonnes aux vlceres corrofifs , & au feu laint Antoine. Broyces & appliquees feules, elles Dgueriflent les douleurs de teitc, & les fiftules des yeux venans auprés dunez: & fi font bonnes aux ar- déurs de l’eftomac. Pilees , & enduites auec du fel, elles refoluent les apoitumes & orcillons venans au- ptés des orcilles. Sonius eft bon au feu faint An- toine, & aux vlceres corrofifs, enduit auec cerufe, huyle rofat, & licharge. Enduit auec du pain ,ileft bon aux fiftules des yeux ,venans prés lenez. En- duitauec huyle rolar,il eft bon au efchambouilleu- res & inflammations du cerueau des peris enfans, que les Grecs appellenr Syriafis. Mefléés collyres, 1l y {ert d’eau ou d'œuf, pour l’enduyre aux deflu- xions aîgues & enflammees , qui tombent fur les yeux. Diftillé és oreilles, il guerift les douleurs d'i- celles. Appliqué à mode de peflaire, ilreftreint la bondance du Aux menftrual. Ledir ins peftri auec Le jaune des fentes des poulles de paillier,& nourries en la maifon , & appliqué dedans vn linge; guerift promptement les fiftules des yeux venans auprés du nez. o CLEA CAËES Solanum Halicacabum, Veficaria, Halicacabus;fiue cAlkakengs : Grecs , Halicacabus , ou Phifilis: François, Baguenaud:s: Aporhicaires, Alkakengi: e Arabes, Kekengi , Alkckensi, © Kekenesi: Italiens, Halicacabo: Allemans, Luden Kirfen: Efpaignolz, Bexiga di Perro. K 4 CHA?. Gale.lib.8. Fmpli.med. AN D. eAntre Vificaria. \ à à Ne FR n L'AUTIL GITE Il yavne autre efpecede morelle, que les Grecs appellent particulierement Halicacabus, & Phy falis, c’eff à dire Veflie , laquelle a les fueilles femblables à la precedente, routesfois elles font plus larges. Ses tiges,eftans parcruës, fe recourbent contre terre. Elle produit de perites bourfes rondes , & femblables à petites veffies » au dedans defquelles y a vn bouton roux, rond, lifé, & faità mode d’vn grain de railin: lequel on met és chappeaux de fleurs , pour les em- bellir. Elle a les mefmes proprietez que la morelle, & s’en fert-on comme de la morelle, excepté que cefte-cy n’efthbonne à manger. Sa graine prinfe en breuuage; purge la jauniffe, & fairvriner. Ontire du ius des deux herbes que deflus, lequelon fait fecher à l'ôbre; pour s’en feruir en tous les accidés que defus. Solanum fémnifèrum, fine Solatri Soporifèrum : Grecs, Serychnos bypnoticos : François, Solairuin dormitif. Anire folatrum dormitif. Solatrsns dormirif. CH AP: XV DIM, Le folatrum dormitif, qu'aucuns appellent Hali- cacabus;produit plufieurs branches efpeffes;farmen- teufes,& diff iciles à rompre:lefquelles fonr couuer- tes de fucilles graffes , & femblables à fueilles de coi- gaier. Sa fleur eft grande & rouge: & produit vn fruiét iaune, en certaines veflies. Sa racine eft gran- de, & couuerte d’vne efcorce rougeaftre. Il croift parmi les rochersés coftes de Mer. L’efcorce defa racine, buë en vin, au poix d’vne dragme; fait dor- mir ,noh pas tant que feroit l’opium. Sa graine eft fort vehemente à faire vriner. Onordonne feule- NTA T'IFÉREMÆIVS ment douge de fes boutons, aux hydropiques : car s'ils en prenoyent d’auantage, ils feroyenten danger de perdre le fens. Le remede à cela eft de boire à force eau miellee. On mer fon ins és trochifques & medicamens qu’on fair pour ofter les douleurs, Ce ius , cuit en vin , & tenu en la bouche, gueriit le mal des dents. Le ius de fa racine enduit auec miel, efclarcit la yeuë. 7 / ABS 10 Solanum furirfim, fine Solanum maniacum : Grecs, Strychnos maricos. C'ARARPE D'ACTE Aucuns appellent le folatrum furieux, Perfon, ou Thryon. Ilales fucilles comme laroquetre, qui toutesfois fonc yn peu plus grandes, & aflez fembia- bles à celles de branca vrfiua. Il produit direétement dés fà racine dix ou douzetiges grandes , de la hau- 20 teur d’yneaune : à lacime defquelles il iette vne tete faire à mode d’oliue,mais elle elt plus veluë,& eft fem blable aux pilules des planes: rouresfois elle eft plus grande & plus large. Sa fleur eft noire:èc aprés icelle fort vne petite grappe noire & ronde , ayant dix où douze grains , femblablesaux grains delierre, & qui font plus mols que les grains de raifin. Saracine cit blanche, groffe, creufe, & de Ja longueur d’vne cou- dee. Il croift és montagnes expofees au vent,& prin- cipalement en celles où vient le plane. Sa racine, © bue en vinsau poix d’vnedragme;fait venir des vifiôs affez plaifantes, Mais fi on en prent deux dragmes, trois iours durant, elle fait perdre le {ens. En prenant quatre dragmes, elle fait mourirla perfonne. Lere- mede à cela eft de boire à force eau miellce, la reier- tant par vomiffemens. Combien que autresfois j'aye dit en mes Commentaires efcrics en Italien, queencores n'auoy-ie veu que deux cfpe- ces de folanum,affauoir la Morelle, & l'Alkakengi:ce ieant- moins il y a quelques mois que le doéte M. Lucas Ghinus 40 m'enuova dés Pife, le folatrum dormitif, du tour conforme à la defription qu’en fait Diofcoride, Quant au folatrum furieux ; quieft mis au quatriefme ranc, & qui ef appellé Manicum ,ie nel'ay encores veu. Quanràla morclle, ou folatrum des iardins,les Anciens en vfoyent comme des au- tres herbes potagieres. Ses fucilles font vn peu plus grandes que celles du bañlic, & retirent à celles de vefcaria, horfinis qu’elles font plus eftroites,plus noires & plus molles, & lon- guertes, Il produit deçà & delà beaucoup de tiges & rain- ceaux:d'ou fortent de ficurs blanches, ayans leur milieu au ne, & rayans à mode d'eftoile.Son fruét eft réd,& cftamañlé à modede grappe, rendant vnius v:neux , vn pen moindre ou refte que celuy de geneure, dans lequel cft contenue vne graine périte & blanche. Ce fruiét n'elt en tous d'vne mefme couleur : car il y a de plantes qui en produifent de noir; des autres deiaune , & des autres de verd. Sa racine eft blanche, & bien munie de capillateures.Il cronft és jardins & vergers, & le long des grans chemins,& fpeciaiement pres deshayes, & murailles des maifons. Leius de fes fueilles & Fruiét;auec huyle rofat, & vn peu de vinaigre cft fngulier aux douleurs detefte caufèes de chaleur: & mefmes aux phreneriques, & inflammations des pannicules du cerueau,appliqué fur le front & temples à mode delinimenc. Enduit fur le frontau mode fufdit , il eft proffitable aux inflammations des yeux, Gargarizé auec vinaigre il fere aux inflammations du gofñer 60 & de la luette. On le mefle aufsi és onguens quife preparent pour les vlceres malins & difficiles à guerir. Bref lefolatrum des jardins eft fort proffitable en tout ce quia befoin de re- froidir , defiecher & adfreindre. Le folatruin halicacabum,, ç ou veficaria ; que les Arabes’, & apres eux les Apothic nomment Alkekengi, porte de fucilles femblaibles à la mo- relle, excepté qu'elles font plus larges & pius fermes , € vn peu afpres ; & inoins noiraftres. Sesuiges font fo Jefquelles aufsi eftans parorucs fe recourbenr : d'ou fa Solat iardir morel Tutreve- aride SVR DIO:S GC AIMV'R EUMIL de fleurs blanches , à mode deceluy des iardins, lefquelles laiflent quelques velcies, qui font grofles comme noix , & quelque fois plus, larges au pied , & pointues à la cime, & comparties pat huit coftes egalement diftantes:le{quelles du commencement font verdes , mais à leur maturité deuien- nent rouflaftres : contenans au dedans & au bas de la vefcie de perles roufles, & vineufes, groffescomme vn grain de rai- fin ; liffees & polies, & d'vn gouft brufc & amer: eftans au refte toutes remplies de force petite graine blanche. Ces perles font fingulieres à la difficulté d’vrine , enfemble aufsi pour appaifer fon ardeur & inflammation. Carleurius pris en breuuage auec lai& de poyure blanc, ou de graine de me- Jons ; ou de courges, ou en decoétion demauue, ou gruotte [© d'orge ;, fert grandement aux ardeurs d’vrine. Le folatrum halicacabum éft tant ennemi des ferpés afpics , que fion leur mer de pres fa racine, ils s’endormirôr de telle forte que plus ilsneferefucilleront. Ses perles miles eninfufon en eau, & emplañtrees, font proffitables aux chatbons des yeux du commencement. On les foule aufsi parmi deraifins meurs, & les auoir Jaiffé bouillir quelques iours ; on en tire du vin. Ge vin eft fort fingulier à la pierre desreins. Car prinsau poix de quatre onces;il purge les reins, & fi fait fortir la gra- uelle-Il y a vne autre forte de vefcaria,qui eft bien differente de la precedente, de laquelle on fe fert à faire treilles & om- brages ; & mefmes pour parement des feneftres de maifons. Ses fueilles font longues , & entaillees tout à l'entour : fes fleurs blanches iaunaftres,ou fimplement blanches:d'ou for- tent de petites velcies verdes , & quafñ rondes, auec fix com- partimens à l'errour, contenans yne grainé noire , de grof- feur d’ers,ou plus,au cofté de laquelle y ala figure d'vn cœur imprimce en blanc.Et peut eftre 4 Nature n’a point fait cela fans caufe , ains pour nous enfeigner par telle marque , que cefte graine eft liée aux deffaux & affe@tions du cœur de l’homme : par mefme raifon qu’elle a formé la graine d’e- atr dor Chium femblable aux ceftes de viperes , laquelle aufi eft fort proffitable contre les morfures des viperes. Touchantle fo- latrum dormitif, iliette force branches, efpeffes, farmenteu- 393 blables à la mandragore mafle, leuelles font de la longueur d'vn palme, eftans couchecs en terre » à fleur de la racine. En Juoy on peut voir ; que cefte efpece de mandragore ne porte point de tige,, non plus que les autres mandragores. Car les queuës du fruit de mandragore ne peuuent eftre appellees tiges. Et par-ainfi il n’eit pofible que ce grand folatrum, que les Ita- liens appellent Bella Donna, foit mis au ranc des mandrago- res. Car en premier lieu, il pro- dait fes fueilles plus grandes que celles de la morelle, lefquelles neantmoins ne paÎfent iamais la longueur d'vn palme: & nefont k niblanches ni couchecs parter- r6, ains fortent des tiges , lefquelles iettent des branches lon- gues de deux coudees, & dures comme boys. Quant à moy, ie penfe que ce foit vne cinquicfme efpece defolanum, quia efté Incognue aux anciens, Car, felon que ‘ay veu par lon- BUC experience, il ya plufieurs fortes defolatrum. Au refte le grand folatrum,ou herba bella donna prouient és monta- nes parmiles bois , ayant defucilles plus grandes quela morelle : vne tige de deux & trois coudees de haut > & plus, rouflaftre, & produifant à force branches, fortes, & cauces à leur iflüe : d'ou fortent de fleurs longues,à mode de celles de l'herbe digitalis,attachees à longues queuës,& creufes com- me cloches:au refte de couleur palle purpurine, & ayansau dedans quelques capillamens, De ces fleurs fortent de perles Yne pour queue , lefquelles font enclofes en petis boutons, qui font detaillez à mode d’efloile, Ces perles deuiennent noires à leur maturité, prenans la groffeur d’vn grain de rai fin,& ayans leur peau de deflus luyfante. Elles font remplies Solanum quintum. s s . } ] , . û fes, & difficiles à rompre:beaucoup de fucilles,graffes, & re-3 © Comme les precedentes d'ynius vineux , enfemble de force tirans à celles du coignier:de fleurs tirans fur le rouge, & en- uironnans les tiges à mode de vertoil par egal interualle: fon frui& eft fafranné , & de forme des perles fufdites , horf- mis qu'ileft enclosen de vefcies veluës.Sa racine eft longue, &quelquefois de la groffeur d'vn bras, ayant vne efcorce rouflaftre. Il prouient du long des riuages de mer , le plus fouuencen lieux pierreux : tellement que ie ne doute aucu- nement que la plante que i'ayicy fait pourtraire, ne foit le vray & legitime folatrum dormitif ; veu {es marques tant bien correfpondantes : combien qu'ilyen ait plufeurs qui gazouillent contre mon dire : mais leur bruit ne fait que m'ellourdir. Ontrouuevné autre force de folatrum, duquel aufsinous auons icy mis lepourtrait, portant de fueilles cftroites , veneufes, &tirans le contrebas, & vne tige angu- leufe:de fleurs à mode de cloche;tirans fur le purpurin,den- telces en leur circonference, & attachees à longues queués: d'ou fortent de perles noires, & trans fur le purpurin,vineu fes, & pleines d'vnepetitegraine , de mefme que le fruit des autres folatrum. Cellescy font couuertes iufqnes à la moy- tié d'vnetunique verde, ae eft tout autour dentelee à mode decoronne. Saracine eft grande , tendre , blanche & noueufe. Il fleurift à Ja mi-May, &iette fon frui@ en luin: & prouienten grand abondäce au mont Saluatin pres Go- ritie, ou fouuentesfois nous en auons cueilli. Solanum quintum, [inc Solatrum mais: François, So. latrum dormitif commun: Iraliens , Herba Bellaÿ Donna. Au refle, ceux errent, à mon iugement , qui prennent le grand folatrum des iardins, ainfi nommé parles bis: & des Venitiens , Herba bella donna, pour le folatrum dor- mitif. Car le grand folatrum ne ictte fon frui@iaune :com- bien que qui mangeroit trop de {es grains , ils font mourir la perfonne ; en dormant ff profondement, qu’il eft impof- petite graine. Sa racine cft longue, grofie, blanchaftre, & fücculente. La plantant vne fois, & la chaftrant tous lesans à la prime vere elle reiette de la mefme racine , & deuient toufiours plus grofle. 112 mefine vertu & proprieté que le folatrum furieux, combien qu'il foit different en forme. Car fs perles ou grains mettent tellement hors du fens ceux qui €n mañgent , qu'on les jugeroit demoniacles : quelquefois aufsiles rendent lethargiques > & tellement endormis qu'ils ne fe peuuent re[uciller. Ce que ray veu par experience en Certains petis enfans , qui auoyent mangé defdites perles ou grains en lieu de grains de raifins. Ouclices vas prennent cefte plante pour la mandrapore de Thcophrafte :maisils fe trompent. Car:il n’en fait aucune defcription ; ains parlant feulement du frui& de la mandrapore, il dit qu'il eft plein de Srains & vineux : ce qui touesfois peut eftre attribué à beaucoup d’autres plantes. Orceux cy à ce que ie voy;veu- lent defcrire vn'lyon, par les ongles : & nefauent que les tigres & ours en peuuent auoir aufsi bien que luy: Il y en 2 aufsi qui {e feruent de celle plante en medecine. Car, difent quelques empyriques,la difullation de toute la plante prifeen breuuage au poix de deux, ou au plus trois cueille- recs, gucrift les inflammariôsinterieures des parties nobles, fans en rien endommager la perfonne:defendans fort & fer- me d'en vfer en trop grande abondance. Appliquee par de- hors elle eft bonne aux eryfpeles,& feu faint Antoine. Ses fueilles broyces refoluent les apoftumes chaudes des yeux o & paupieres , & appaifent la douleur. Saracinefeche a vne mérucilleufe vertu. Car pilee au poix de demie dragme de &ros en gros,&rmife en infufon de vin l'efpace de fix heures, Ou fept au plus, & beuuant puis à ieun du vin qui en aura cfté tiré , cela fair qu'on ne peut plus rien manger, fionne prend incontinent apres du vinaigre : car par ce moyen on cuiteteltrauail. Ce feroit chofe plaïfante & pour rire, fi on bailloit de ce vin à ces frians & fatteurs , qui fuyuent les bonnes tables , lors qu'on feruiroit de bonnes & delicates viandes. Or François Calzolarius Veronnois nous aen- feigné telle recepte. Theophrafte, parlant du folatrum dor- Theophr.de mitif, & de celuy qui eft furieux;dit ainf :Il y a deux efpeces nat. plant, defolanum. Celuy qui eft dormitif a la racine rouge comme lib.o. c.12, fible de l’efuciller. Parquoyencores que ces deux plantes foyent femblables en proprieté:ceneantmoins élles font fort diflemblables en figure. Fuchfus eft de cefte opinion, en fon on, grand herbier.Mais depuis, changeant d'opinion,en fon pe- tit herbier,il met le grand folatrum au ranc des mädragores: le difant eftre celle efpece demandragore que Diofcoride ap- pelle Morion:tombant en ceft endroit, de fieure en haut mal. Car la mandragore, furnommee Morion, a les fucilles fem- fang : laquelle neantmoins deuient blanche, eftant feche. Son fruiét ft plus rouge que la graine , dont on teint en ef carlatte. Ses fucilles font femblables à celles du tithymalus, Ou à celles du pommier doux, que nous appellons Pommier faint Tean : ce neantmoins elles font velués » & larges BE le as. Gale.lib.8. ef affez femblable aux pilules du plane. fripl. med. particulierement de chafque folanum , dit ainfi: Le fola- 39 4 bas. L'efcorce de fa racine fort pilee , & mifeeninfufionen vin pur, fait fort dormir,fi on la prent en breuuage. Ilcroift parmi les rochers, & és bouches & deftroits des montagnes, & alentour des fepulchres, L'autre Sotatrum fait perdre le fens aux perfonnes. Aucuns l’appellent Bryoron:& d'antres lenomment Periflon. Satacineeftblanche, creufe, & dela longueur d'ynecoudee, Pour faire vne perfonne vr peu fol- laftre , & qui penfe eltre Ia plus belle du monde, illuy faut Faire boire vne dragme de cefle racine. Que fi on la veut fai- re plus folle,il luy en faudra bailler deux dragmes, Blais qui la voudra faire demeurer folle toute-fa vie, illuy côuient bail ler à boire trois dragmes de cefte racine , & non plus: car fi on en hailloit quatre,on la feroit mourir. Ce folatifim a les fueilles femblables à la roquette , qui neantmoins font plus grandes. Satige eft de Ja longueur de quatre coudces.Iliette vaetefte plus grofle & plus velué quecelle de zith, liquelie Galien parlant num qui eftbon à manger, & qui croift parmi les iardins, cft cognu d’vn chafcun : & s'en ferton à routes chofes quiont meltier de refrigeration & d’aftriion : car il eft froid & aftringent au fecond degré. Quand aux aûtres folans qu'on ne mangent point , yen avn qu’on nomme Halica- cabum, qui porte fon fruiét roux, & femblable à vn grain de raifin , &en groffeur &men figure : duquel aufsi on fe fert pour belles chappeaux de fleurs. L'autre folanum qui cf dommitif,eft fort branchu. Il yen aencores vn troifiefne qu'onappelle Manicum, c'eft à dire, furieux. Le folanum Halicacabum , que nous appelless . Æikakengi , a les fueilles de mefme proprieté que celles de morelle : mais fon fruét ft propre à faire vriner : aufäi le mefle-on en plufieurs compo- fitions accommodees au foye, à la vefcie, & aux reins. L'ef- corce de la racine du folanum dormitif, buë en vin , au poix d'vne dragme, prouoque à dormir, Quant au refte,il eft fem- blable aux ius de pauot, referué qu’ileft plus foible : car il eft feufement froid au tiers degré : mais l'opium eft froid au quart. La graine de ce folanum a vertu de faire vriner. Tou- tesfois qui en prendroit plus de douze grains , il feroit per dré Je fens à la perfonne. Le dernier folanum ne vautrien à prendre par dedans. Car fi on en prenoït quatre dragmes, il feroit mourir la perfonne:& fair perdre le fens;fi on en prenc moins. D'en prendre vne dragme, elle ne feroit point de mal; aufsine Pt elle point de bien à la p:rfonne, Mais J'appliquant à modede cataplafme, il guerift les viceres ma- Tins & corrofifs. À quoy l'efcorce de fa racine eft fort bonne: cftanc defsiccatiue au plus haut du fecond degré,ou au com- mencement du tiers: & refrigeratiue au commencement du fecond. Doryeninm. Go ANPIS AXIS Crateuas appelle le Dorycnium, Halicacabus, ou Calcas. Ceïte herbe eft fort branchue, & femblable à vniguneietron d’oliuier. Ilcroiftés lieux pierreux lelong de la marine: & produit fes branches vn peu moindres qu'vne coudee. Ses fueilles ont la couleur femblable à celles de l'oliuier :toutesfois elles font plus perices,& plus fermes;cftans fort afpres. Sa fleur cft blanche. Il produit à la cime, des gouffes fembla- bles à celles de cices;lefquelles font rondes, & efpef- fes :'ayans au dedans cinqou fix grains, gros comme le grain du petit orobus : lefquels fonc Liflez, durs, &c de diuerfes couleurs. Sa racine eft de la groffeur d'vn doigt, & de la logueur d'yne coudec. Le dorycnium prouoque à dormir. Sionen boit par trop» il faic mourir la perfonne. Aucuns ont dit fa graine eftre bonne huis faits pour l'amour. Le doryenium ; felon que dit Crateuas, croift parmiles rochersés lieux maritimes: ayant les fueilles femblables à celles d'oliuier, & en forme, & en couleur. Ce neantmoins ie ne l'ayiamaus yeu, & moinsay entendu qu'on l'aittrouué, combien que laye prins grande peine à lerechercher. Au cite , ceux s’abufent à mon jugement ; qui prennent pour doryenium,celle efpece d'atkakengï,qui a vne graine ronde, & noire, ayant vne marque blanche faite à mode de cœur: laquelle nous auons dit eftre vne efpece de folatrum:car cefte planteeft du tout contraire à ladefcription du dorycnium: 10 AND. M'A TTHIOLVS duquel Galien parle en cefte forte : Le Dorycnium eft fem- Gale blableen temperatureau pauot;à lamandragore, & aux au- Fmpi tres plantes qui font ainfi froides que la mandragore : ayant yne certaine aquofté froide extrememenr. Et par-ainfi fi on en prent vn bien peu, il fait dormir : mais qui en prendroic abondamment, il fair mourir. Mandragoras : Francon, Mandragore, © Mande- gloire: «Arabes, Labora, OT abrohach: Iraliens, M andragora : e Allemans, Alraurs : ESpaïonolzs Manûracola. Mandragore malle. HMandragore femelle. 30 Aucuns appellent la mandragore; Antimelus , ou Circæa;, pource qu’on eftime fa racine ellre bonne pour faire aimer. Il yen a deux efpeces, Car la noire, qu'on eftime femelle, & qui eftappellee Thridacias, a les fueilles moindres , & plus eftroires que celles de laitué: lefquelles ontyvne odeur forte & mauuaile, & font cfpandues par terre, Elle porte des pommes fem blables aux cormes, lefquelles font pañles & odo- rantes:& ont au dedans vne graine femblable à grai- ne de poyres. Ellea deuxou trois racines fort sran- 49 des, qui font entortillees enfemble: cftans noires en 60 dehors, & blanches en dedans: & qui font couuertes &reucftues d'yncefcorce efpefle.. Elle neietre poine ctige. L’autremandragore ; qu’on appelle mafle, & qui eft appellee par aucuns, Morion,a les fueilles grandes, blanches, larges, & liffees comme fucilles de bere. Ses pommes font deux fois plus grofles que cel les de la femelle : & ont vne couleurtirant furlefaf- fran, & vne odeur bonne, & aucunementforte. Les pafteurs, mangeans de ces pommes deuiennent af- fopis &endormis, Saracine cit femblable à celle de la femelle: rouresfois elle eft plus groffe & pluseran- de que celle de la femelle : & ne produit non pius de tige;que faitla femelle, On tire leius de l’efcorce de leurs racines frefches pilees, & preflurces lequel on fair fecher au boleil&e Le garde-on ainfi feché.en vaif- feaux & pots de terre. On fait aufside ius de leurs pommesimais il n’eft fi vertueux que l'autre. On et corce la racine , &enfile-on la pelure peur la fecher, & garder quandonen a faire. Aucuns cuyfentles racines en vin , iufques à la confomprion de larierce partie: & ayans bien Jaïffé clarifier la decoction ;1ls la gardent: & prennent de celte decoŒion , à la val d’vn cyathe,quand on ne peut dormir,ou pour a tir vne douleur ychemente,ou bien auant qui rizer ou copper yn membre, pour garder de Garti douleur. Leius, prins en vin mielié, au poi cu£ SVR DIOSC. LIVRE IIIL 395 oboles; euacue:par vomifflemens , comme fait l’elle- bore; les humeurs melancoliques , & Aegmatiques. Toutesfois il fe faue bien garder d'en boire trop: car il féroit mourir la perfonne. Onle mer és medica- mens ordonnez pour les yeux, & pour appaifer les douleurs, & és peffaires remollitifs. Appliqué feul en mode de peflaite, au poix de demiobole, il attire le Aux menftrual,& fait fortir l’enfanthors du ventre de la mere. Misà mode de fuppoñitoire, il prouoque fieurs lieux d'Italie, & principalemét en la Pouille,au mone Saint Ange: dont on nous apporte tous les ans les efcorces des racines , & les pômes. Onen voit aufi en plufieurs sat2 dins>qui feruër de moftre:car 'ay, veu à Naples,i Rome,& à Venife les deux efpeces de madragore ,; qu'on nourrifloit én vafës & pots deterre, par fingularité. Au refte ce ne font que fables ce qu’on dit queles mandragores ont leurs racines fai Mardegloi- tes à mode d'vne perfonne , comme ces bonnes vieilles pen- * fsbleu- fent. Aufquelles aufsi ona donné d'entendre qu'on ne les fé‘ peut tirer :qu'auec grand dangét de la vie: & qu'ilconuienc attacher vn chien aufdites racines, pour lesarracher, &s’e- à dormir, On dit que faifanc cuyre l’efpace de fix heu Lo foupper de cire ou de poix les oreilles , de peur d'ouyr le cri res la racine auec d’yuoire, ellele mollifierellement, qu'on en peutayfément faire ce qu’on voudra. Les fueilles:yerdes,enduites auec gruotre feche, font bon nes aux inflammations des yeux, & aux apoftumes, que les vléeres ont auf. Elles refoluenrauifi tou- tes durtez , apoltumés prefles à meurir, efcrouëlles, &cautres enflures &tumeurs. Sion en frorte petit à petit les cicatrices, cinq ou fix iours durant, elles les éFacent, fans vlceration ni efcorchure aucune. On confit les fueillesen côpofte, pour les garder, &s’en feruir aux chofes que deffus. Les racines broyées, & cnduires auec vinaigre, font bonnes au feu faint An- toinc : &enduites auec miel,ou huyleselles font bon- ‘nesaux pointures des ferpens:& auec d’eau, elles re- 3 cade, foluent les efcrouélles , & routes autres petites tu- meurs ; appailansles douleurs des gouttes ,enduites auec gruotte féche. On fair du vin de l'efcorce de leurs racines, fans le fairébouillir,à la mode quis’en- fuit: On met troismines de celte cfcorce en vné*“me- trete.de vin doux.” 11 faut donner trois cyathes de cefteinfufion à ceux à qui on veut coppér vn mem- bré; ou qu’on veut cauterizer, comme aelté dict cy deffirs : car par ce moyen ils feront tellement affopis, qu'ils ne fentiront aucun mal, ‘Les pommes prouo- quent à dormir au {entir feulement, ou en les man- geant. Autant en fait leurius. Toutesfois ceux qui fonterôp parfumez de l'odeur de ces pommes , on en les mangeant , ou fentant, perdent la parolle, & font comme muets. La graine defdites pommes ptinfe en 20 dela racine ; qui feroit mourir ceux qui fouyroyent ;/fi d'a- uantureilsoyoyentlediccri. Carces racines que ces trom- peurs vendeñt;qui font faites à mode du corps dela perfon- ne, & lefquelles ils maintiennent eftre fingulieres pour faire auoir d'enfans aux femmes fferiles, font artificielles : & font faites de racines de rofeaux, de coleuuree, & de plufeurs au- tres racines femblables. Carilsentaillent & engrauent efdi- tes racines encores verdes , les formes tant d'homme que de femme : & és lieux, où il faut qu'il yait du poil;ils y fichent & plantent de grains d'orge, où de mille. Puisles ayansen- terreés,ils courent ces racines de fable,&les laiffent iufques à ce que l'orge oule millet ait prins racine :ce qui fe fait en moins de‘trois fepmaines. Puis ils deterrent lefdites racines: & coppent auec vntrenche-plume bien trenchant & bien pointu , les racines queces grains ont iettees : & lesaccou- firent & coppent de forte qu’elles font faites à mode de che- ueux & de barbe,& reprefentent toute autre forte de poilqui vient für le corps. Te peux dire ceci pour le feur. Car il m'ad- uint eftant à Rome, qu'vn de ces trompeurs & vagabons, ayant la verolle , me tomba entre les mains , pour le guerir: lequel me declara cefle mamere de faire les mandegloires, auccdix mille autres tromperies, dont il auoit attrappé gran de quantité d'argent. Etme monftra plufieurs mandepgloires artificielles : iurant bien affértes , qu’il vendoit les moindres 3 o Vingtcinq,& quelquefois trenteefcus. De moy, qui ne de- mande que le profit commun des perfonnes , ie n’ay voulu diffimuler cefle piperie, pour monftrer à vn chafcun le dan- ger qui eft de adioufter foy À tels beliftres &vendeurs detria- cle : car outre la perte d’argent qui y eft, la vie y va fouuent. Etcependant ces gentils triacleurs, & vendeurs de mande- gloires , à fin de donner couleur à leurs tromperies , dient que Pythagoras a appellé la mandragore , Anthropomor- phos, c'elt à dire, faire en forme & figure d'homme. Mais il faut noter que Pythagoras n’a ainfi nommee la mädragore, fans bonne raifon : car routes les racines de mandragore, ou pour le moins , la plufpart, font fourchues depuis la moyrié en bas :de forte qu'on diroit qu'elles ont des cuiffes, comme breuuage, mondific les lieux naturels des femmes. 4° léshommes. Er par-ainf, cucillanc les racines lors qu’elle es P. Appliquee auec fouffre vif, elle arrefteles fleurs rou- "ges des femmes. Lefdices racines eftans {carifices & incilees en plufieurs endroïts, rendentvnehumeur, Jaquelle on reçoirauecvn vafe creus. Toutesfoisleur ins eft meilleur quecelaiét. Orn’eft-ce partout que les racines de madragore rendent ce laict,äinfi qu'on peut voir par experience. Ondit qu'il y a vneautre efpece de mandragore , qu’on appelle Morion , qui croit és lieux ombrageux, auprés des foffes & tai nieres ; laquelleales fucilles femblables à la mandra-$ © gore mafle:lefquelles neantmoins font moindres, & fonc blanches; & de la longueur d’yn palme, enui- ronnans de tous coftez la racine : laquelle eft tendre, & blanche, eftanr de la longueur d’un pied, ou cnui- ron, & de la groffeur d’vn pouce. Ondit que man- geant vne dragme de celte racine, foit au pain, ou parmi la chair ,ouen quelque fauffe que ce {oit, elle fait perdre le fens à l'homme : de forte que depuis qu’il en aura mangé, il demeure endormiau mefime iette fes pommes ,qui tiennent à vne petite queué,prés de la racine,au deflus des fueilles qui panchent contre terre:on les iugeroic eftre femblables à vn homme qui n'a point de bras. A quoy certes bien peu de gens fe font prinsgarde. Mefmes pluficurs, ne confiderans ce que deffus, ont prins pour fable tout ce que Pyrhagoras & Columelle ont dit de Ja mandra- gore. Or pour retourner à noftre fabuleufe maniere detirer & arracher les mandegloires , auec vn chien attaché à la ra- cine, & au peril qu'encourent ceux qui font autremét, ilme femble qu'elle a efté prinfe & empruntee de Ioféphe : lequel, parlant neantmoins d'vne autre forte de racine , a peu don- ner occafon à ces trompeurs de deftourner cefte ceremonie furleurs mandegloires. Et à fin qu'vn chafeun l’entende /0/phs de mieux, ie mettray icy mot par mot ce qu'en dit Iofephe ; le- bel, Judai, quel parle ainfi : En Îa vallee, qui enuironne la cité du cofté li,7.ca,21$. de Septétrion,y a vn lieu nommé, Baaras, auquel croift vne Baaras ee racine , qui aufi eft nommee Baaras, laquelle a vne couleur ‘ne admi- comme de feu : eftincellant fur le foir comme vne eftoille. rable. Ileft fort difficile de s'approcher & d’arracher cefte racine: car elle fuit toufours fous terre, & ne s’arreftc iufques à ce qu'onluy puifle ietter deflus d'vrine de femme, ou de fon flux menftrual:&ainfi elle s’arrefle. D'auantage fialors quel- , qu'vn la touche;il eft afleuré d'én mourir, finon qu'il empor- taf ladite racine pendante en fa main, Mais neantmoins on eltat qu'il éft;fans auoïir fens ni enrendement;trois ot 60 peut tirer cefle racine, fans danger , en la manicre fuyuante: quatre heures. Les medecins s’en feruent, quand il eft queftion de copper, ou de cauterizer quelque membre. On dit que le remede propre à cela ; eft de boire de la racine auecfolanum manicum. Les mandragores tant mafle que femelle croiflent en plu- On la defchaufle tour alentour , & n’en laiffe-on qu’vn bien eu deffous rerre.Puison attache vn chien à ladire racine,le- quel voulant fuyure fon maiftre,& Ja tirät,arrache ayfément ladite racine, Mais le chien meurt foudain,céme payät pour celuy qui la vouloit arracher. Déscetemps-làiln'y a point de danger à Ja manier. Orrous les dangers aufquels on fe met pour auoir cefte racine;ne font que pourvné feule Et qu'elle 396 qu'elle a : qui eft, que en touchant feulement de cefte racine yne perfonne poffedee des mauuais efprits , qui font les ef prits des mefchans gens ; qui crauaillent & feroyent mourir ceux à quion ne donneroit fécours , foudain les patiens en font deliurez. Voylà qu'en dit Jofephe, Duquelcertes ces trompeurs ont empruntéleur fabuleufe maniere de tirer les mandegloires. Quant à la tiërce efpece de mandragorc que Diofcoride appelle Morion,ie n’ay encores trouué perfonne qui la m'ait fceu monftrer, & moins l’ay trouuce. va Me. Malainfèna: Francois Pommes d' Amours: Iraliens, dongena. * Melanzana,ou,Perranciani. Brafauolus & Fuchfusrepren nent à grand tort Hermolaus Barbarus , le chargeans d'auoir prins les pômes d'amours, pour le fruit de cefte tierce efpece de mandragore. Car pour moftrer que ce ne fut oncques l'opinion d'Hermolaus, ie mettray icice qu'ildit de Morion en ces Cor- relaires: Quant à la mandrago- re,;nommee Morion,ie n'ay rien dit Diofcoride.Maïs pource que on appelle Pommes terreftres, * & Pommesdechien,lefruiét de mädragore,elles m'ont fait fou- uenir denos pômes d’amours, defquelles les anciens n'ontrien trop. Car ietrouue beaucoup de chofes,dont aufsi ils n’ont aucunement parlé:comme pa- reillement il ya eu anciennement plufieurs chofes , qui font ou perdues, & d'ont on ne fcait nouuelles de noftre temps. Doncques les Pommes d’amours viennent en vne plante, quicroift par tout , comme font les pompons & les melons: 30 aufsi les cultiue-on en lamefme forte. Leurs fueilles font quafñ femblables à fueilles de figuier. Leurs fleurs font lon- gues,blanches, & belles à voir. On fait cuire ordinairement les pommes d'amours;comme les potirons & champignons: & les mange-on auec huyle , fel, & poyure. Voylà ledire d'Hermolaus. Auquel on peut voir le gräd tort quetiennent de luy Brafauolus & Fuchfus.Cependant nous auons trou- ué quela plâte qui porteles pommes d'Amours , a fes fucil- les femblables à la ftrammonia, & rerirans à celles du grand folatrum , & neantmoins afpres , velués, & faites à ondes à l'entour : vne feule tige, d'vne demi coudee de haut, bran- chue, ronde, ferme, purpurine , & velue comme fes fueilles. Ses fleurs font blanchaftres, & tirans fur le purpurin, rayans 4 à mode d’eftoille, d'ou fort vn fruit long & gros comme vn concombre ;, de couleur purpurine blanchaître, & couuert d'vne efcorce bien life & fucculente, ayant yne chair blan- chaître, auec force petite graine femblable à celle du filiqua- ftrum , autrement poyure d'Inde. Sa racine n’eft profonde enterre;& eft fort diuifee. On la plate par lesiardins & ver- gers fur le commencement du Printemps. Ellefeurift en Efté, & rend fon fruiét en Automne.Celfte plante ne fe plaift gueres és lieux froids : & pource aufsi en Allemagne & Bo- heme fon frui& ne vient quafiamais à maturité. En Italie, où 1l vient grande abondance deces pommes d'Amours, on en mange couftumieremenr, Ilsles font bouillir, puis les efcorcét, coppent en pieces, & les auoir faupoudré de farine, les fricaffenten huyle ou beurre. Elles fonc bonnes auec fel &poyure. Ilya de nos gens qui mangent les pommes d'a- mours,pour fe rendre plus difpofts au ieu des dames. Ce qui aduient, peut eftre, de ce qu’elles engendrent ventofitez , & font de difficile digeftié. Toutesfois;felon que dit Auicenne, fi onles continue par trop;elles engendrent humeurs coleri- ques. Item elles oppilent les parties nobles &interieures : 8 engendrent chancres, ladreries, douleurs de telle, triftefles, melancolies,& oppilations du foye & dela ratte:dont aprés s’enfnyuent fieures longues, & vne indifpoñtion generale «Æuerr. li. de tout le corps. Parquoy ie m'efmerueille d’Auerroës, qui sole%4. faitcas des pommes d'Amoursaccouftrees àfa mode, Au6o Pümes d'or. refte, il n’y a pas long temps qu'ona commencé à voir vne autre efpece de pommes d’amours, qui font plattes, & ron- des côme pommes: & miparties par dernes, comme melons: lefquelles font premierement verdes : & puis venans à meu- rir,elles font dorces en d’aucunes plantes , & rouges en d’au- tres. On les appellecommunement , Pommes d'or, & les Gal. lib.7. mange-oncommelesautres, Galien, parlant des mandra- fnpl. med. gores,dit ainf: La mandragore abonde en froideur:de forte 10 que ie puiffe adioufler àce qu'en ? AND. MATTHIOLVS qu'elle eft refrigeratiue au tiers degré. Ce neantmoins ellea aufsi quelque chaleur.Ses pômes tienent de l'humidité : aufsi fontelles propres à faire dormir. L’efcorce de la racineem- orte quañtoute la vercu:& nef feulemétrefrigeratiue;ains £ftaufsi defsiccatiue. Le dedäs de la racine n’a grande vertu. A conitu intér ficiens pardo: Spanther w:Grecs, Aco- nitum Pardalianches: Frances, Aconir, La Tcre, on Effrangle-lsopar : Iraliens, Aconiro: Allemans, V'uolffs bser, © Dolluurtz:E, fpaignolz, ('envelha. Cr A es L.X X A 1 eAconitum pardalian- ches de Pline. e Aconitum pardalian- ches de Diofioride. Aconit pardalianches de T hcophrafre. Perie aconiti pardaliäches faal tanët pris pour Doronic, PÆudoaconirsm pardaliarches. L’Aconit eft appellé d’au cuns, Pardaliäches, ou Cä- moros ; ou Thelyphonos, ou Myottonos;ou Therio- phonos.Il a les fueilles fem blables au cyclamen;ou au côcôbre, qui touresfois f6c moindres , & vn peu *ve- x, luës: & n’en iette quetrois ou quatre. Satise eft dela hauteur d’vn palme : & fa racine fembiabie äla queué d’vn fcorpi6, eftat luyfante côme alabaftre. On dir que touchaar 1es {co:p10s de fa racine, on les réd amortis: & les remer-on en vigueur les touchant de la racine d’ellebore.On lamet és medicamens ordonnez pour les yeux, pour en ofter la douleur. Labaillant parmi de chair; aux pantheres, fangliers, & loups,& genera= lement à routes beftes fauuages,elle Les fair mourir. Aconitum SVRE DTO SCT INR EAN. 397 a Aconitum alert » fne Aconitum (ynoëlonon , € EP A PTS PT e Lycoëtonon: François, Partelouuine, on €, ffrangle Lomp: Italiens, + Aconito per amazzar lupi œ AN can : Allemant, Vuolfs vurtz : Efpaignolz, DEN AS : Terua mata louo,ou,T erna debalhefferos. eAconitum Il. cAconitsm III, À à A (ec RE À AN DEN ue SRE CH AP, LXXIII. Ilyavne autre efpece d’aconit, qu’on appelle Tue chien , ou Tue loup. Cet aconiteft diuifé en trois elpeces. Les chaffeurs fe feruent de lyn:mais les me- decins fe feruent des autres deux. Le troifiefmedes deux, qu’on appelle Pontique, croift abondamment en Italie és mons Juftins;8'eft differenr de l'autre, en ce qu’il ales fucilles commele plane:qui neantmoins font chiquetees plus menu, & font plus longues & plus noires. Sa tige eft nué, & femblableaux queucs de fugicre : & eft de la hauteur d’yne coudee » & d'a- eAcomitum TITI, eAconitam V. 3 °uantage. Il porte fa graine en certaines gouffes lon- gues. Ses racines font noires,comme les neuds & du- œ rilons des fquilles marines. On fe {ert de fes racines à faire mourir Les Loups, les pilant & incorporant 2 aucc chair crue, pour leur faire manger lefdites VEN 17 racines. FAN Diofcoride met deux fortes d’aconit, diuifantle dernier entrois efpeces. Quant au premier, pource qu'il fait mourir les a ne le nomme Pardahanches, & appelie-onle fe- 40 cond Lycoétonum, ou Cynoétonum,pource qu'il fait mou- rir les chiens, & les loups. Ce dernier,comme dit eff, eft fub- diuifé en trois efpeces : defquelles il n'a deferie que la dernie- re ; fe taifant des deux premieres. Qui me fait foupçonner, auec Hermolaüs, & Marcellus , que au fecond chapitre ya faute de beaucoup d’eftriture. Car la defcriprion des deux premiers aconites y deffaut:auffi la maniere dont en vfoyenc & les medecins & les chafleurs. Etce quime conferme plus en cefte opinion , eftque Diofcoride n'a rien obmis en la de- fcription de laticrceefpece , qu'il appelle Aconit Pontique. Dont on peut prefumer qu'il en doit auoirautät fait des au… tres. CA sé Pontique vient quai en toutes les mon- , , tagnes d'Italie. Ses fueilles retirent aucunement aux fucil- eAconitum VI, eAconitwms IE, $ A plane : toutesfois elles font plus chiquetecs alentour, & ont certaines taches & marques blanches. Sa tige et fem- blable à celle de feugiere, eftant de deux coudees de haut. Ses fleurs font iaunaitres , & faites quafi à modede chap- peaux d'Albanoisidefquelles fortét certaines goufles qui con- tiennent fa graine. Iliette plufeurs racines noires. 1] yena encores vne autre efpece,qui a quafi la tige & les fueilles fem- blables au precedentitoutesfois fes feurs font jaunes, & fem blables aux bafinets : mais neantmoins elles font beaucoup plus grandes: carelles ne font moins grandes que lesrofes fauuages. Et combien que Gefnerus en fon grand liure des animaux (auquel il femble auoir bien rencontré en beaucoup, & neantmoins failli, & eftrit affez inconfiderement plufieurs 60 chofes) nie qu’il n'y ait point d'aconit ayant fleursiaunes, qui foyent grandes comme rofes : comme s’il auoit veu &ef- pluché par lemenu tous les fécrets de nature:ceneantmoins il File grandement : car les montagnes qui font couuertes de ces fleurs , rendent tefmoignage pour nous contre ledire de Gefnerus. Aucuns appellent ceftaconit, Louuine, pour raifon de fa vertu. Les montagaars d'alentour de Trente, où 398 AND. MATT où ilcroiften grande abondance, lenommient Herba delle volpe, c'eft à dire, l'herbe des renards:pource que non feule- ment elle fait mourirles loups , mais auf eftrangle les re- nards, & mefines les chiens, les chats, les fouris, & generale- ment toutes beftes qui ne voyentrien quand elles naïflent. uant au premier aconit, qu'on appelle Thelyphonon ; & dont les chafleurs font mouritles pancheres & les renards, nous en auons feulement trouué.és montagnes de Trente enlieuxinacceffibles. Oreft-cevne plante fort rare, & la- quelle n'a cité veué quafñi que de ceux à qui iel’ay monftree. Et cependant plufieurs pourront tefmoigner de l'auoir veue &touchee : &entre autres tousles medecins de l'Empereur Ferdinand , & de Maximilian Roy des Romains, les M.Jule Alexandrin de Trente,M.Eftienne Laurens Flament,le do- &teur Ribera Efpagnol;M.Tan Grato de Vratiflauia, M.Fran çois Partin de Rouerete, & M. lIean Odoric Melchior de Trente,& beaucoup d’autres dotteurs medecins experimen- tez en la matiere des fimples, Italiens, Aîlemans, Bohemiens, Polacchiens,Prufsiens, François & Efpagnolstitem plufeurs Ambaffadeurs des Rois & Princes fuyuans la Cour del'Em- pereur , & mefmes plufieurs eftrangers ftudieux des fimples, lefquels pallans par le Royaume de Boheme, de leur grace me font venu voir. Aufquels aufsi i'ay couftume de dire, Fou chez, & voyez comment Matthiolus ne raconte fables & menfonges. Cependant ie me garde cefte plante, comme vn 20 threfor & chofe pretieufe , pour auoir dequoy rembarret ces laidercaux, & leur calomnies : enfemble pour la monftrer & à mes amis,& à mesennemis:À mes ennemis, di-ie, pour les remettre en leur bon fens : & à mes amis ,pour leur donner © matiere &occafon de maintenir mon droit. L’aconit donc pardalianches, lequel nous auons mis premier en place, pro- uient au plus haut des montagnes, & lieux inaccefsibles & ombrageux,ayant de fueilies femblables à celles du concom- bre,& velues,n’eniettant quequatre au plus. Satigeque ray veuë , eftoit rompuc, & haute d'vn palme & velue ; comme font aufii les queues des Fucilles. De fleurs, ie n’en 4ÿ point fceu voir, & toutesfois à mon iugement ,ie croÿ qu'elles fe rapportent à celles du dora frefche eft blanche comme a fre , & luyfante, de la grof- feur d’vn doigt au deflus,& poincue à la cime,cortue,noueu- fe, &en tout femblable à la queue d'vn fcorpion:comme montre le pouttraitici mis;tité du naturel par M.Vuolfan- gus Mcierpeck peintre de Mifnie. Car il f rapporte en tout LÆonit pat- & par tout à la defcription faite icy par Diofcoride. Il yavne dalianches de autre efpece de cefte forte d'aconit ; de racine quaf fembla- Pline, ble, horfinis qu’en la partic de deffus elle a comme deux bras, eftant au refte blanche,reluifante,nodeufe, & reflemblant par le bas à la queué d’yn fcorpion : fes fucilles font femblables au precedent, plus rondes toutesfois, & moins velues: quant d la tige & aux fleurs,il fe rapporte au doronicum.l'eftime que Plin.lib 17. ce foitl'aconit de Pline. Car il rend la racine de fon aconit * cap.4e femblable à celle forte de fquille queles Anciens nomment Cammarus:à quoy ne rcflemble ma! celle de ceftaconit. Ily en à vne autre troilicfme efpece , laquelle refoliement se Thelyphonÿ prends pour le thelyphonum de Thcophrafte. Etqu'ainf de Theoghr. foit,(a racine a la figure naïue d'vn fcorpion ; fes fueilles fonc femblables au cyclzmen, les iettons de faracine font nodcux, & prouiennent à mode du gramen,d'ou aufei fortët d'autres formes de petits fcorpiôs,qui produifent de fueilles&icttons. Quant à festiges & fleurs, iln'y a pas grande difference de celles du bent : carelles font jaunes,à mode de celles du chryfnthemum. l'ayrecouuert ces deux fortes d'aconit par le moyen de Tag. Ant.Cortufus,hôme fort ftudieux de lama- so tiere des Simples.lefquels il m'a enuoyé de Padoue;enfembie la plante du doronicum commun: m'aduertiflant en outre le premier, qu’il faut mettre le doronicum au ranc des aconits: & ce par experience qu'il dit en auoir faite, donnant à man- ger des racines de doronicum à vnchien, lequelen mourut. De prime face ie trouuois cecy eflrange, & mefmes nc le me pouuois aifement perfuader, iufques à ce que ‘en fismoy- mefne l’effay en vn chien de j'auois : auquelayant donné à manger quatre dragmes de commun doronicum parmi de chair crue, il mourut fpt heures apres. Mais ce qui m'efton- na le plus fut,que tout cetemps de fept heures le chien fut al- legre & deliberé, nedonnant fignification aucune d'accident qui luy fut aduenu : &mefmes monta par plufieurs fois fur 00 yne petite chienne qui eftoit à la maifon , voire mangea fort gouluement ce qu’on luy bailloit durant le fouper : telle- ment que ie commencay à douter de ce que m'auoit ef- crit Cortufus. Orvn peu apres, lors qu'on n'y penfoit plus, lc pauure chien fe laiffant tomber à terre,comme s'ileuft cfté prins du mal caduc, quaf zoutfpafmé & retiré, en efcumane cum commun. Sa racine eftant 3 © refolu que le mefine qui cauf HIOLVS dela bouche mourut. Que la polterité doncaries remercie de cefecret &bienle S. Cortufus, & l'appelle Conferuareur de noltre vie, Que les Nimphes luy mettent fur la tefle de lis & de violetres:qu’elles l'habillent de rofes odoriferätes,& qu'el- les lecoronnentdelierre & baccharis, Etvous, Mefseurs les Medecins ;, donnez vous bien garde en voz medicamens d'v- fer du doronicum, puis qu'il eit G preindiciable à la perfonne & dommageable: queles Apothicaires le banniflent de leurs boutiques : bref queles Princes Chreftiens le facent defendre par tout , & prohibent que plus on n’en vende. O combien miferable eftoit le fiecle pafle! la condition de noz prede- ceffeurs combien pitoyable! Car outre ce qu'ils ont quañ tous ignoré les Gmples medicamens, ils vfoyentle plus fou- uent de veninsen lieu d’antidotes & preferuatifs fouuerans: comme nousauons monftréaflez amplement en beaucoup d'endroits deces prefens Commentaires. Ainfi doncques nous n’appellerôs plus d'orefenauant le doronicum;doroni- cum , ains Dæmonicum : car on ne peut prefumer que ce foit autre que le Diable qui ait fuppofé au lieu du doronicum celte forte dethelyphonum. Et de mefmeie pricray Maran- ta deme pardonner, fi ie me fuis a tort oppofé contre luy, re- cognoiffant maintenant fon dire veritable, & quele doroni- cum commun eft vne efpece d'aconitum pardalianches. Or penfois-ieauoir raifon de contredire fon opinion , eu efgard qu’on s’en ferten medecine, fans caufer aucun dommage, & que le doronicum pourroit nuire aux chiens, & eftre profi- table aux hommes. Car ainfi l’efliment quelques vns aüec lefquels ren ay difputé : mais ie croy que telle diucrfité con- pe en la quantité de la prinfe, qui n'eft fi grande qu'elle puiile nuire :ioinc qu'on n'a couftume que bien rare- ment de lebailler tout feul, ains parmi autres fimples,qui re- percutent & empefchent fa venimofté. Qui ne le voudra croire , qui fe face monftrer à Taq. Ant. Cortufus vnelettre efcrite de la propre main de Gefnerus,lequel efcrit que ayane cfprouué en foy-mefme le doronicum , il fuft tombé en grand danger de fa vie, s’il n’euft vfé d'antidotes propres à ce; comme de bains, & dece faire fucr. Et de fait ie fuis tout la mort aux chiens & loups, le peut aufsi à l'homme, ou à cout le moins l’endommager grandement. Bien diray-ie ce qui aduinc à vne vieille fem- ie, qui mangea parmi d’autres viandes de noix vomiques: Son fils quelques iours au parauantauoir froiflé fur vne grae toire de noix vomiques, pour faire mourir quelque chiens quine faifoyent qu'abbayer de nui& : la bonne vieille fans y penfer;fe voulant apprefter quelque viande aucc du fourma- ge, & prenant la mefme grattoire pour brifer fon fourmage, apres auoir mangé de ceffe viande;en mourut. Au refte nous auons autre fix eipcces d'aconit, defquels onne treuue Au- theur aucun qui en parle, à tout le moins que ic fache. Les pourtraiéts que i'en ay icy mis, m'ontelté enuoyez par M. Ierofme Donzellin,medecin fort excellent;lequel toutesfois en donnoit l'honneur à M. Dominique Montefor Veron- nois,kmedecin aufsi fort renommé,& mefmes à Francois Cal- zolarius, qui premier les a trouueesau mont Baldus. De mettre icy leur defcription,ce eut efté chofe fuperflue, atten- du quele pourtraiticy nus s’y rapporte aflez bien. Iediray feulement que les fleurs dela quarriefme & neuuicfine efpece font iaunes : & desautres , purpurines. Thecphrafte, Jant de la premiere cfpece d’aconit , nommee Thel ! num, dit ainfi: Aucuns appellent le thelyphonum, Scor- pion, pource que fa racine eft femblable au fcorpion. On dit que, touchant vn fcorpion de cefte racine; elle Je fait mourir : mais qu'on le fait reuiure le frottant de racine d'ellebore. C'eft aconit fait mourir en moins de vingt- quatre heurés, les beufs, les moutons, les cheuaux , & ge- neralement toutes beftes à quatre picds , leur appliquant feulement furles genitoiresfes fueilles , ou faracine. Prins en breuuage, ilettbonaux pointures des fcorpions. Ilala fucille comme le cyclamen , & laracine comme nous auons dit, c'eftaflauoir, faire à made de fcorpion. Elle croift com- me le gramen: & a plufieurs neuds. Ilcroift volontiers és licux ombrageux. Que fi ce qu’on dit de ceft aconit & du fcorpion , eftvray, on peut direle furplus n’eftreincredible, & quece n’eft chofe fabuleufe. Voylà que dit Theophrafle quant au thelyphonum. Lequel parlant de l’autre efpece ;/ d'aconit, ditainfi: L'aconit croift en l'Ifle de Candie, &en L Zacanche: mais le plus & le meilleur croifter Heraclee de Ponte, Il a les fucilles comme la cicorce , & a la racine femblable, & en figure & en couleur ,à vnenoix. Ondit que tout fon venin elt en fa racine: car fes fueilles ni fon fruiét ne font aucun mal. Le frui@ de cefte herbe n’eft de maticre baffle, encores quel'herbe foit petite, & fans bran- ches, LE r- Theo) o- 6.19. sect pl SVIR: D [OSIC' EVRE branches , eftant femblable au fourment:combien que fa grainene vienne à mode d’efpi, Il croift non feulement à Acone;dontil a prins le nom,mais auffi par tout. Acone eft vne villede Periandine, Cefte herbe s'aime fort parmi les rochers. Il n'ya befte quelle qu’elle foit,qui fe paifle de cefte herbe. On dit qu'il faut accouftrer cefte herbe en vne certai- ne forte, pour s’en feruir de poyfon : mais que nul n’aenco- res fceu la maniere del’accouftrer. Pour cefte caufe les mede- cins, ignorans comment 1! la faut preparer, s'en féruent feu- lement en lieu de putrefaétif. Voylà quedit Theophraite tou chant la feconde efpece d'aconit. Et certes ie me doute que ce ne foit l'vn des deux que Diofcoride n’a point deferic : & 10 principalement celuy duquel ildit que les medecins fe fer- uent. Quant au tiers açonit, ie penfe que Theophrafte en entend parler, quandil ditaulieu preallegué: On dit qu'il ya vne autre efpèce de venin ; qui fait mouriren vingt-qua- tre heures: & que c'eft vne petite racine , qui fait mourirle mefme iour qu'on en a pins, laquelle a les fucilles fembla- bles à l'ellebore: & eft commune & cognued’vn chafun. Voyla qu'en dit Theophrafte. Or ne m'esbahiz-ie point de ceque Theophrafte attribue à ceftaconit , que ie prens pour celuy dela tierce efpece, les fucilles d’ellebore. Car Diofco- ride dit que l’ellebore noir a les fucilles femblables au plane, lin.li27, ni plus ni moins que ce troifiefme aconit. Pline fait aufsi p.z ? mention de l’aconitum pardalianches ; difant ainfi, L'aco- 28 nit feul; & la confideration d'iceluy caufe qu’on ne fçau- roit affez condignement reucrer la peine & folicitude des Anciens: Car il n'y a poyfon qui fit plus foudaine que cefte-cy: de forte que fi on en touche feulement la nature d'vne befte femelle, elle mourra en moins de vintequatre heures. De cefte poyfon Calphurnius Beflia ft mourir deux de fes femmes en dormant :ainfi qu'on peut voir en l'accufation que fitcontreluy M. Cæcilius : lequel mit en la conclufion de fa denonce ; pour aggrauer le cas , que lefdites bay doigt, femmes moururent * tenans le doigt dudit Calphurnius. "eff à fa- ce & vertu, l'aconiteftant contraint de ceder à * deux cho- ir le féor- fes fort pernicieufes & à luy , & à tout le monde. De dire on@ l'el. que cefte cognoiflance foit venue du cerueau de l'homme, bore. Les poëtes feignent ladite herbe auoir cfté premierement engendree de l'efcume que le chien Cerberus ietta , lors qu'Herculele tira d'enfer par force : qui fait qu'on en treu- uctantaupres d'Heracice de Ponte, où eft la cauerne par ou Hercules defcendit és enfers. Et neantmoins les Anciens ont fait feruir cefte maudite poifon à la fanté de l'homme: ayans trouué par experience, que la prenant en vin chaud, elle amortit le venin des pointures des fcorpions. Or l’aconit a ce naturel, de faire mourir ceux quien vfent, finon que defia ils euffent quelqu’autre poyfon dans le corps :caren ce cas il s’employe feulement à rabbatre la force dela poi- fon qu'il rencontre dedans , comme ayant trouué chauflu- reà fon pied: & eft feulement cefte bataille lors qu'il ren- contre quelque poifon qui s’eft emparee des parties nobles. 30 Or elt-ce chofe merueilleufe , qu’eftans ces deux poyfons 40 fort dommageables & mortelles , elles f confument ence combat, & parainfi donnent moyen à l'homme de fe fau- uer. Non contens de ce les Anciens, ils font venus iuf- .ques à recercher les remedes propresaux beftes fauuages: & mefmes ont monftré les moyens de guerir les befles ve- nimeufes. Car chafcun fçait que les fcorpions demeurent pañles, amortis & aflopis , comme eftans vaincus, à toucher feulement l’aconit:& au contraire à toucher feulement l'elle- bore, ils fe regaillardiflent, & reprennent leur premiere for- ce feroit parler trop ingratement de la beneficence des dieux. Au refte ceux d'Heraclee, pour faire mourir les lu- bernes & pantheres , frottent d'aconit, de mourceaux de chair, qu'ils fement par les montagnes : car fans cela ces animaux ruyneroyent ladite region ; tant yen a. Aufi appelle-on c'eft aconit , Pardalianches , c’eft à dire eftrangle leopard. Mais nous auons defia monftré qu'elles fe feruent de la matiere fecale de l'homme, pour contrepoyfon. Or que lacognoiffance qu'on a decefait, foit venue par cas for- tuit, il appert aflez , en ce qu’en ne fçauroit rendre raifon de l'vfage que les beftes ont entre elles : de forte que quand cela aduiendroit tous les iours, 1l feroit encores ttouué nou- ueau. Etvn peuapres, L’aconit ales fueilles femblablesau cyclamen, ou aux concombres, & n’en ictte que quatre au plus, lefquelles font aucunement bourrues deuers la raci- ne:laquelle eft petite, & femblable à celle efpece de fquille marine, que les Anciens nommoyenr Cammarus. De là vient que plufeurs appellent cefte herbe Cammarus , & Thelyphonus. Et pource quefa racine fe recourbe à mode de la queut d’vn fcorpion, plufieurs l'appellent Scorpius: III. 399 d'autres aufi le nomment Myoétonos , pource qu'il fait mourir les rats, à le fentir feulement de loing. Ilcroift yo- lontiers és rochers denuez de terre, dits des Grecs Acones. Et de là vient le nom d'aconitum qu'il porte, pource que ni au lieu ou ilcroift, nila aupres on ne fçauroit trouuer feulement vn peu de poudre, qui luy peuftdonner nourri- ture. Les autres afsignent vne autre raifon dece nom Aco- nitum ; &dient qu'il vient de ce que ceft herbe examine & ronge aufsi foudain, & aufsi fenfiblement la perfonne;qu'vne meule ou pierre eguyfoire feroit vn cofteau. Voyla ce que dit Pline de l'aconitum pardalianches. Ainf doncques ceux qui prennent pour aconitum pardalianches celle plante qui ne produit que deux fueilles, encores rondes, & iflans du milieu delatige, ayant yne racine à mode de celle d'afphodelus, fe trompent grandement , comme mieux on pourra voir parle Pourtrait 1cy mis, le conferant dilgemment auectous les autres pourtraits de l’aconitum pardalianches. HerbaParis, Vua verfifine Vua vulpina: François, RKeïfin de Renard. Euchôus n’a gueres moins failli en fon grand herbier,pre- nant pour la premiere efpece d’aconit , celle herbe que les Herboriftes appellent commu nement, Herba Paris, Car l'her be Paris ne produit qu'vnefeu- le tige ronde, & haute d'vn pied & demi : du milieu de Ja- quelle elle jette quatre fueilles difpoftesen croix de Bourgoi- gne, qui font fort fémblables à celles de Virga Sanguinea. A la cime de fa uge,elle produit quage autres petites fucilles, ifpofees en croix , comme les recedentes:au milieu defquel- es y a vne petite boule rouge, & pleine de vin, laquelle eft mbiable à vn grain deraifin. Au dedans de laquelle y a à force graine, qui eft blanche & peti- re. Sa racine eft menue, & pales & eft dimfee en plufeurs fila- mens & capillatures , fans auoir aucune apparence de rap- port à la queué d'vn fcorpion: n’eftant aufsi luyfante com- me albaftre , comme eft la racine du premier aconit defcrit par Diofcoride : lequel neiette point fes fueillesdu miheu de fa tige, felon que dit Pline au lieu preallegué, & felon mefime que r'ay veu par experience : ains1etre dire&ement des fa ra- cine certaines fuerlles velues , & couchees par terre. Ceft aconit ne porte point de graine: & n’y à Autheur queie fa- che, quiledie. Mais l'herbe Parisiette vne graine dedansle bouton qu’elle porte: laquelle eft finguliere contre toutes poyfons : tant s’en faut qu'elle foit venimeufe. Cari'en co- gnois aucuns, dit celuy qui aaugmenté les Pandectes, qui ayans perdu le fens ; les vns par longueur demaladie , & les autres par poyfons ,ontefté pleinement gueriz par la feule graine de l'herbe Paris : beuuant vingtiours durant tous les iours vne dragme de la poudre de celte graine. c/Antora. Le mefme Fuchfius,en fs Paradoxes,eftime que le nappel- lus des Arabes, & qui a efté deftrit par Auicéne,ne foit autre 2 chofe Premiere biSfaire, Deusiefine uent de napellus endurent, felon que dit Auicenne. Nous 40 heure apres! hiSfoire. 409 AND. MA chofe que l'aconit. En quoy certes ilerre grandement. Car ofé le cas que napellus foit vne efpece d'aconit , f elt-ce qu'Auicenne a traité feparément des deux efpeces d’aconit: appelant l'vn Strangulatot Adib : & l'autre, Strangulator Leopardi: c'eft à dire, Eftrangle loup, & Eftrangle leopard: qui vaut autant à dire que Lycoëtonos & Pardahanches. Et en ynautre lieu ila parlé feparément & diuifemét du nappel- lus. Or puis queincidentalement nous fommes tombez à parler du napellus, il ne fera hors de propos dele defcrire, 8 montrer fes vertus. Le napellus donc produit au bout de chafque queué cinq fueilles , à mode dela quintefueille yen- û + A. ee U , ,» . taillees allez profond par deuant, & blanchaftres à l'enuers. ; Ç nant la face telle,qu’à vn qu’on auroit eftranglé. Mais les ac- T' Sa tige cft de deux coudees de haut,eftant rouffaftre, fraille & cannelee : au bour de laquelle fortent defieurs purpurines, à mode d'efpi, lefquelles auant qu’efpanir font femblables à yne tefte de mort : mais eftäs efpanies,elles retirent aux fleurs de l’ortie morte, Apres lefquelies viennent de petites goufes cornues ,tirans le contrèmont, trois pour queué , dans lef- quelles il ya vne petite graine noire. Sa racine eft à mode du etir rauonnet, &noiraftre , ftant muniede fi grandnom- de de capillateures, & fi bien entrelaffees , qu’on iugeroit de prime face que ce futvnrets. Toute la plante eft fort perni- cieufe: & fur tout laracine,tellement mefine que latenitenla main,iufques à ce qu'elle s'efchauffe,elle caufe la mort àla per fonne. Voire mefmes on a veu de pafteurs mourir,qui auoyët 20 froid au front, & auderriere de la tefte.Peu de feulement vfe dela tige de napellus en lieu d’hafte, faifans ro- flir de petits oyfeaux. Le napellus eft fi venimeux , & ef fa poyfon fi vehemente, qu'il n'ya contrepoyfon qui y ferue, fi on n'y obuie foudainement & incontinent. Cequi n'a- uient à ceux qui ont prins del’aconit. Ilme fouuient que Yan 1524. au Moys de Nouembre, l'an mefme que Pape Clement fut fait Pape, ie viz au Capitole de Rome la ver- tu de la poyfon de napellus. Car ledit Seigneur , voulant efprouuer la vertu d'vn huyle que M.GregoireCarauita Bo- lognois, Chirurgien fort experimenté, & mon mailtre pour lors , auoit compofé pour obuier à toutes poyfons , & aux morfures de toutes befles venimeufes : fa Sainteté ordon- T'RREO LIVS tugé pour mort,& mefmes fur combé en terre, le zcolier ne l'euft retenu, Cependant ie luy fisiecter du vin fur la face, & commanday qu'onle uraft parles cheueurx. Et ainfi eftant re- uenu à (oy ,ayantiecté par le bas force excremens , iele fis mettre fur de paille quiefloitlà, pour en voirl'ifue. Lorsil commence à fe plaindre qu'il auoit grand froid , & peu apres vient à vomir vne matiere pourrie, en partie bilieufe, &en partie de couleur inde: dequoy il fe fentoit,difoit-il, grande- ment foulage, Sur ce faicil fe tourna du cofté gauche,;comme voulant dormir. Le l'empefche. Eten fin ne luy aduenanc au- tre chofe deuint muet, & rout d'vntrai@ mourut, luy deue- «ff cidens qui aduindrent à vn autre brigand,pareillement aufsi hiSfoire, condamné àeftre pédu, auquel on bailla vne dragme du mef- me napellus ; pour efprouuer fi la pictre que les Arabes ap- pellenr Bezoar , eftoit fufifante pour reprimer fon immani- té, furent bien differens aux fufdirs. Ce brigand eftoit fur le 27.an, lequel ayant prins le breuuage fufdit, difoit qu'il auoit le gouft dupoyure. Vn heure apres, ayant commencé à vo- nur, onluy donna en vin pur fept grains de cefe pierre Be- zoar. Orfutilapres la prinfe de l’antidote agité de diuers & fafcheux accidens : vomiffant maintenant de matiere verde: maintenant difant qu’il fntoit à l'entour du nombrilyne cho feronde, laquelle montant vers l'eftomac cauloit yn vent temps ap i tomba en vnefloutdiflement quaf tel qu’vne Pr quelle luy occupoit tellement les bras & iambes du cofté gau che, qu’il n'euft fceu remuer vn Rul doigt :rel accident fere- muant au cofté droit en vn moment, laifant le gauche fain. Finalement ceffant telle paralyfe , il fe plaignoir defes vei- nes , qu'il fentoit toutes froides. Outre tout cecy il fedifoit molefté de pluñeurs vertiginofitez, & autres perturbations & emotions du cerueau, tellesquaf à celles de l'eau q boucenla chaudiere. Iltournoit fes yeux en la tefte,tordoit la bouche endurät;cedifoit, vne merueilleufe douleur és mafchoeres & mefmes il les frottoit fouuër auecles mains, & les fouftenoir, , vde crainte qu’elles ne tombaffent.Quät au dchors;il auoitles à k : : na de donner à manger du napellus à deux brigans ; qui? © yeux enflez, la faceinde , les leures noires , le ventre gros, à gros, eftoyent condamnez à etre penduz, pour efprouuer fur eux Ja vertu dudithuyle. Ce qui fut fair: & leur bailla-on ladite poyfon parmi de maflepain. Celuy qui auoit plus mangé dudit maflepain, parl'ordonnance des Medecins de fa Sain- teté; fut fouuent engraiffé dudit huyle;trois iours durant, & ne mourut point,;combien qu'il enduraft de grades & horri- bles pafsions. Etquant à l’autre, qui en auoit moins prins, il ne fut engraiflé dudit huyle ; pour voir la vertu &lavche- mence de cefte poyfon. Ce qu’on vit ayfement: car apres quelques heures ; ce pauure homme mourut, ayant fouffert toutes les douleurs, tormens, &trauaux, que ceux qui boy- experimentafmes le mefme l'an 1 $6 r.au moisde Decembre, à Prague, ville metropolitaine du Royaume de Boheme, à l'endroit d’vn larron, qui auoit efté condamné d'eftre pendu: auquel fut baillé par le bourreau, prefens les Medecins de l'Empereur, vne dragme des racines de napellus incorporce en fuccre rofat, pour efprouuer fil'antidote fort fameux, par le moyen duquel vn peu auparauant auoit fé deliuré vn autre malfaireur,à qui onauoit donné à boire deux dragmes d’arfenic du plus fin, auroit la mefme vertu contre le napel- lus. 11 beut doncques fort volontiers ledit breuuage, aimant quafñ mieux ainfi mourir, que d'eftre pendu, ou mefmes fous efpoir que nous luy fauuerions la vie. Et ia pañlé vne heure & demie, fans luy aduenr aucun accident :nous commencaf- mes tous à douter & craindre qu’en Boheme, pour caufe de l'inclemence de l'air, ilne prouint point de napellus veni- meux, ou que la racine deftituee deius, pour s'eftreiettee en tige, fleurs & graine, n'executeroitrien. Et pource on luy en donna vn autre prinfe preparee de latige, fueilles, fleurs, & graine du mefme napellus.Et cependant ce pauure mifera- ble demeura encore deux autres heures , fans rien endurer de mal. Onleremene en prifon ,toutle mondes'en va, &me laifle-on tout l'affaire en charge. Vne heure apres le geolier me vint aduettir qu'il commençoit à fe trouuer mal. l'y ac- cours, & l'interrogue de fa difpofition. Il fe deuloit d'vne laf- | mode des hydropiques:fon poulx eftoit fort diuers:fon efprit fort troublé , pour caufe des accidens fafcheux ; qui fe fuy- uoyentl'vn l'autre. Maintenant il n’auoit aucun efpoir de vie; ores il viuoit en éfpoir : maintenant il efloit en fon bon fens,oresil refuoit:maintenant il chantoit,ores il pleuroit. I fupplioit grandement qu'on luy baillaft de l’eau froide, efpe- rant par ce feul moyen pouuoir toft refchapper. Tout ce téps cy par trois fois il deuint aueugle, & par trois fois il difoit cire venu iufques aux portes dela mort. Lalanguefeule luy demeura en fon integrité , exempte de tout accident : car ia mais 1] ne deuint muet, ni mefmes begue. Or la fepricfme SRASRRE ayant amorti toute la force du venin,les accidens fufdits s’efuanouyrét,le poux retourna à fa mode accouflumee, il reprint fa couleur naïue, fes forces reuindrent.Bref ce pauure miferable par vn merueilleux con- fliét auec la mort, efchappale danger qui le prefloit. Ce qui feruira de preuve aflez fufhfante, pour méftrer que ce qu’A- uicenne a cfcrit du napellus, ne font fables. Et toutesfois Fuchfus au lieu preallegué, fe fondant fur Leonicenus,fe de- gorge contre luy:ne l'appellant Prince, comme font n6z Mo dernes:ains le nommant T yran & Meurtrier,deteftant tous ceux qui fuyuent fa doëtrine: & ce pource que Aujcenne ayant dit le napellus eftre pernicieux & venimeux, apresccla neantmoins (felon que penfe Fuchfus) il dit , que cftant en- duit & prinsen breuuage , il efface les peaux blanches em- praintes dans le cuyr, que nous appellons le mal fainét Main, Maiscertes ie m'eftonne de Fuchfius, hemme de fi bon fa= uoir , de ce qu'il efcrit fiimmodeftement contre vn Autheur ancien & bien renommé,comme eft Auicenne.Car le propre des gens fauans eft d’vfer deraifon (ce que toutesfois ic n’ay peu toufiours obferuer) & non point d'outrages: & princi- palement quand il eft queftion d’efcrire contre ceux qui, long temps a, font trepaflez ; & qui n’ont moyen de fe def- fendre, Et en cela, il faut foigneufement regarder d’où vient la faute, auant que blafmer perfonne : car elle peut venir du cofté du traduéteur , ou del'Imprimeur , fans que l’Au- fitude vlcereufe, grande debilité, & d'vne pefanteur à l’encour 6otheur en foiten caufe. Laïflant là donc les feétes & Pate du cœur. Or combien qu'il parlaft encore fermement, fans fe troubler , & n’euft la veut abbatue , ains ferme & conftante: confiderant toutesfois qu'ilrendoic par le front yne fueur froide, & que fon poux commençoit à fe retirer, iecomman- day qu’on luy baillaft l'antidote. Lequel auoir beu,tout anfsi toit tournant les yeux en latefte,tordant la bouche,&laifsant tomber {à tefte en arriere, fut mené de telle forte, qu’on l'euft litez des Grecs & des Arabes, & ne m’arreftant à l'yne non plus qu’à l'autre: il n’eft à prefumer que Auicenne, qui a efté & cft encores fi eftimé de noz Modernes, tant à rai- fon de fon fauoir profond, que de la viuacité de fon ef- prit, fefoitiamaiscontrariéen la defcription d'vne poyfon fi vehemente;qu'eftle napellus, Ce que bic demonftre l'E- xemplaire d'Auicenne , corrigé par Andreas Bellunenfs, auquel SVR DTOSCTERVRE (IE 4cr auquel nefe treuue quele napellus, prinsen breunage,gue- nesdu corps;ou celles qui font à l'enuiron du fondement, A riffe le mal fain& Main. Bien elt vrayqu'ilmet qu'vnecertai- quoÿ fe faut ayder de la racine feulemenr. Quant à celuy, ne compofition, ouentre le napellus; prinfe en breuuage, Qu'on appelle Lyco@onon, il ales mefmes proprierez que le faitcefteoperation. Etpourle mieuxcomprendre,;iemer- precedent :toutesfoisceftuy a vne vertu particuliere à faiee tray ici de mot à autre le texte d'Auicenne, corrigé par Bel. Mourir les loups : comme j'autrea vertu de faire mourirles lunenfis ; lequelef tel : Le napellus ; enduit, efface les vitili- lcopards. ges & peaux blanches & mortes : comme auffi fait facompo- _. nommée Alber ER us enbr Ce Fa rl Cicutz: Grecs, Concon: François, (iqné, (ocuëson Se. mprendare plulheurs Moyens culer ui- . sa : ER ANA PENRE S P y LA: «Arabes, Sñcaram : lraliens, (icuta: Alle. cenne. Car ouily a bien peu de napellus en cefle compofi- k ; ; tion : ou bien elle ef corrigee par tant de preferuatifs , qui y mans, Ziger kraut , Schirling, en V'uetterick: entrent, que tant s’en faut qu'elle puiffe fairemourir la per-r oO ESfaignolz, Cegnde. foñne ; que mefmes elle neluy fait auctin mal. Ou bien faut que le napellus , qui pe sels RER A le na- (HAT. LXXIIIL cllusqu'Auicenne appelle napellus de Moyfe, & d’autres : MUR FA Car cefte Hate A fin uliere a la poyfon La tige de la ciguë eft du napellus. Joint que Auicenne la dir eftre fort propreà, nouce , & grande comme ofter & effacer les vitiliges , grattelles ; lepres ; & mal fainê&t celle defenoil. Ses fücilles Main. On bien il faut que cefte forte de fouriz qui vit des DM 0 à 7 font femblables à celles de racines de Napellus, & qui eft appellee Napellus, entre en cefte compofition : car Auicenne appelle cefte fouriz , na- pellus de Moyfe: pource qu'elle eft autant vertueufc contre Ja poyfon du napellus , que l'herbe appellce napellus de Moyfe. Quant à ces fouriz,i'en ay veu plufieurs, & par plu- ficurs fois és montagnes d'Ananic. le me fuis, peut eftre,yn 20 peu trop arrelé fur cefte matiere. Toutesfoisie l'ay fait pre- mierement pour fauuer &deffendre Auicenne,contre les ca- lomnies à luy impoftes. Secondement pour dire entiere- ment ce que 1'eftime de ceux qui font vn ordinaire de blaf- mertous bons Autheurs, & principalement les Arabes: auf- lle darts pes quels neantmoins nous fommes grandement tenuz, tant celle d'anis. Sa racine eft s'en fahr que nous les deuflions outrager. Er certes ie ne fçay creufe, & n’efktrop profon- qui les ment d'ainfi efcrire afprement:finon qu'ils s’afleurent déenterre. La cigué eft ve- que ceux qui font morts n'ont garde de leur refpondre : toint nimeufe, &faitmourir, par fa froideur,, ceux quien que il y a peu d'aduocats qui veulent plaider la caufe d'vn r L x En) fu É q trefpalfé. Au refte, Manardus & Leonicenuseftimentlena- Ÿ ent, Leremede ace act, de boire du vin fans eau, pellns & letoxicum des Grecs eftre vnechofe mefme. Mais Le ius de cigue fe faiten pilant les cimes; auant que la ces grans perfonnages me nt Arme Foove nous? © graine, & la cheueleure foi {eche,& fait-on {echer ce dirons plus amplement au Gxiefine liure,au chapitre de To- ns au Soleil. Quand il eft fc, il ferten plufeurs xicum,ilserrent grandement, Voyla quant au napellus. Et SE Ta Mers es que traitant du napellus, ileft venu à propos depar- ©RGTOITS en medecine. Car premierement on le met : | : er de l'antora, ilne fera ce me femblehors de lieu d'en dire €s collyres qui font faits pour ofter les douleurs de icy vn mot en pañant. L'antora donc, ou pour mieux dire, quelque partie du corps que ce foit.Enduit;il amortit Anriora, eft vne plante qui prouient (difencles Simpliftes) Je feu fainct Antoine,& les vlceres corrofifs. L'herbe auec le napellus , ou aupres de FApEURe és montagnes de L Re É ès: { Génnes & du Piedmont, d'ou aufsion l'apporte:carc'tvn Pilée auec fes cimes, & enduite für les genitoires, fair merucilleux preferuatif contreles venins. Satigceft haure perdre les fonges lafcifs & venereïques : & refoultle d'vn palme & demi,8 quelque fois d'vne coudee,& ef ronde fherme & la femence genirale. Ellcengarde de croi- & ferme:d’ou fortent par interualles inegaux, & deçà & delà, re les mamelles des filles pucelles. Mife alentour de fucilles fort decoppces & minces : force fleurs à la cime de 40 5 n latige, purpurines, & femblables à celles de napellus,horfmis des genitoires despetits enfans, elle les feche, empef- qu'elles font moindres. Elle produit deuxracines ,longuer. chant qu’ilsnefententlaviande. Les plus vertueu- tes comme deux oliues , & quelque fois plus grandes, noires fes croillenten Candie, & en Megarc:puis enlacons dehors,& blanches dedans,à mode du nardde montagne. Ie t d'Ath il né É à EURE ferois quaf d'opinion quecefte plante fut la zedoaria d'A- EE Q ATRENCS : mais les moindres viennent en l'Ifle Zedoaris. icenne, d'autant qu'il efcrit que la zedoaria prouient auec de Chio,& de Sicile. le napellus , & qualle a fes racines comme l’ariftolochia ron- de. À quoy m'ainduit Guillaume Quacelbenus ;, medecin La ciguë eft fort commune. Elle croift le long des murailles Flament fort renommé, & fort fludieux de la matiere des. des villes & chafteaux,& eft femblable à ferulattoutesfois elle fimples;lequel m'enuoya de Conflantinople,quelque temps a vne odeur fort puante. Pline dit'que les meilleures ciguëés au parauant fa morr,quelquesracines d'antora;lefquelles les croiffent en la region des Parthes:faifant cas puis de celles de marchands de quil les acheta,appelloyent Zedoaria. Que fi 3 Lacedemone,Candie,& Afie. De celles qui croiffent en Gre- on n'eft point deceft aduis , fi eit-ce que la zedoaria ne peut? “ce, les meilleures viennenten Megarc :apres lefquelles ont cftre dite racine que de celle plante qu'Auicenne nomme, ‘faitcas decelles quiviennenten la contree d'Athenes. Au Napellus Moyf:attendu mefmequ’ellecroift(commeildit) refle, c'eftvnechofe notoire que les cigues d'Italie ne font fi aupres du napellus, & fert d'antidote à ceux quienauroyent venimeufes quecelles que defcri: Diofcoride, En Tofcane.fi mangé. Ecainficeux neiugeroyent peuteftre mal,quiefli- les afnes s’en paiflent,ils deuendrôt fi amortiz &endormiz, meroyent la zedoaria & lenapellus Moyf eftre prinfesd'A- ‘qu'ils femblent a cftre mors qu'eftonnez. Ce quiaau- uicenne pour mefmes plantes, Les racines d'antorafontnon tresfoisabufé plufieurs païfans qui n’eftoyent aduertiz de ce. feulement bonnes & fingulieres à ceux qui auroyent prins ‘Careftimans leurs afnes mors , & les voulansefcorcher, ad- dunapellus,;mais aufi contretousautresvenins, & mefmes uint qu'eflans à demiefcorchez, ils s’efucillerent, au grand contre lesmorfures des viperes , & autres beftesvenimeufes. ‘efRlonnementdeleurs maiftres ,& au grand plaifit de ceux Ceux d'alentour de Gennes (ainfi qu'on m'a rapporté)fe quivoyoyentcefte farce. Galien dit la ciguë cftre notoire- Gal. lib.7. feruent desracinesd’antora pour chaffer lavermine du ven- ment & extremement froide. Etau liure,Que les meurs fuy- fimp.med. tre. Onen fait cas aufü contre la pefte, & pour routes dou- 6ouent le temperament de la perfonne, il dit que beuuant la leurs interieures. Elles font fingulieres à toutmaldecœur: cigu£ , on tombe en cefte fohe que les Grecs appellent Co- & mefines à ces fieures peñtilentielles ; quiengendrent furla nion,prenansle nom delacigue. Nous auôs veu cefteexpe- Gal. lb.6: chair de puftules de forme de lentille. Galien, parlant des . :rience autresfois (ain que deduirons plus amplement au fimpl.md. aconites, ditainfi:L’aconit pardaliancheseft putrefa@tif & fixicfmeliure)en certains qui auoyent mangé; fans y penfer, venimeux. Et par-ainfille faut fuyr,& au boire &auman- des racinesdecigué cuites , en lieu de racines de paftenaille, ger.T outesfois il eft fort propre à putrefierles partiesexter- ou panais, AS plus eftroires , & ont vne É odeur pefante & fafcheufe. Elle iette de petites bran- ches à la cime , & des ef mouchettes au deflus. Ses fleurs {ont blanchaftres:& a vie graine plus blanche que LAÆntoras La Taxus, 402 AND. MATTHIOLVS T'axus Grecs, Smilax:François,T f: Italiens, T affo; nommez Taxica,lefquels maintenant font appellez Toxicag Allemans, Etben baum:Efpaignolz,T exo, & dont on empoyfonne les flefches ;, ont prins leur nom du Taxus. Onatrouué parexperience , que l'yfne fera aucun mal,fi on plante dans l'arbre vn clou d'ercin, Voylà qu'en dit CHAP. L'XXP Les Latins appellentlyf Taxus:& les Grecs, Smilax, Cet atbre eft de la gran- deur du fapin; & a les fucil- les ainfi faites & difpofces. 1 Il croift en Languedoc; Pro uence , Gafcongne, & Ira- lie. Les oyfeaux qui fe paif- fent des grains de l’yf qui croift en Italie, deuiennent noirs. Mais ces grains en- gendrent le flux du ventre aux perfonnes qui en man- gent. L'yf eft fi venimeux alentour de Narbône, qu'il 3 rend malades ceux qui dorment à fonombre;ë& ceux qui fe raffrefchiffent fouz iceluy : & quelquesfois eft caufe de leur mort. On dit cela de l'yf, à fin qu'vn chafcun y prenne garde. Ontreuue grande quantité d’yfés montagnes du val Ana nie, parmi les rochers & lieux fafcheux à monter, & entre les pefles & fapins , aufquelsils retire & en forme & en fueilla- ge : combien qu’on treuue peu d'yfs qui foyent grans com- me pefles & fapins, Il porte de grains rouges :comme faitie houx , lefquels font doux & pleins de vin. Les montagnars, pafteurs, & les charbonniers qui font du bois és montagnes, mangeans de cefte graine tombent foudain en fieure : & font trauallez de caqueflangues & flux de ventre,auec vne certai- ne inflammation & ardeur de fang & des efprits vitaux & fen fuels. Le bois d’yf eft rougeaftre & plein de veines: & eft fort mal-ay{é à pourrir.Et par-ainfi on en fait gräd cas pour faire tables, piques, iauelines, & toutes autres armes d’aft.Les Allemans achettent les ais de ce bois fort chers , pour lam- 39 Pline. Le parfum de fes fucilles fait mourir les rats, Quant au venin de l'yf, Diofcoride en parle au fixiefme liure,auquel il traite de toutes fortes de poyfons &venins, Là, s'il plaità Dieu,nousen parlerons plusamplement. Galien ditfeule- C: ment que l’yfeft vn arbre venimeux. Oo Apocynams (ynocrambe,[îne Brafica canine. A pocynumnonrempant. cApocynim rempanr, [e) CHAP. LXXVI. Aucuns appellent lApocynum;,Cynocrambe, ou Chou de chien. Celt arbriffeau iette de grans far- mens,qui font puants ,& pliables comme oziers, [ef- quels font fort difficiles à rompre. Sa fucille eft fem- blable à la fucille de lierre : routesfois elle eft plus al. lib, 4 fapl. me Theophr. de briller & embellir leurs poyles. Theophrafte, parlant de nat, plant, VyfditainfiIl n'y a qu'vne efpece d'yf. Cefte herbe eft haul- Bb.yero. te, & croilt ayfement. Elle ft femblable au fapin :excepté molle, & plus pointue au bout :&avneodeur fa cheufe &pefante. Elleietre vnius faune. Il produit Plin.li. 16. mange Anne nous auons dit cy def qu'elle n’cft du tout fi haute,& a plus d’aifles & de rainceaux. Ses fueilles font femblables à celles du fapin : mais fon bois eft plus gras & plus tendre. Les yfs d'Arcadie ontleurbois noirourouge. Mais ceux qui croiflent au mont Ida font fort roux, & font femblables au bois de cedre : tellement que fouuentesfois on vent l'yfd'da pourcedre. Carayant efcorcé ceft yf, on diroit defon bois , que ce n’eft que vray cœur debois. Quant à fon efcorce;ellea l'afpreté & la cou- leur decelle du cedre. Sesracines font courtes, & grefles : & font quafñ à Aeurdeterre. Cefte forte d'yf ne fe trouue ordi- naurement au mont [da :ouy bienen Macedoine &en Arca- die, oùil porte vn frui& rond , & en grande quantité, lequel ef vn peu plus gros qu’vne feue, & eft rouge,&tendre à ma- nier. On dit que fes fueilles font mourir les beftes cheuali- nes, fielles en mangent: mais fi ce font beftes quiruminent, elles ne fouffrent aucun mal d'en manger. Quät à fon frui&, ilya des ges uien mangent,& le trouuent de bon gouft,& fans qu'il leur face aucun mal. Voylà qu’en dit Theophra- fte. Ceneantmoins l'experience ordinaire quenous voyons du fruit de l'yfmonftre le contraire de ce quedit Theophra- fte : car le fruiét del'yFeft fort doninanEanee ceux qui en us. Pline aufsi,par- lant de l’yf, dit ainf : L’yfeft de mefme forme & figure que le fapin & la pefle: toutesfoisil n’eft fi vert : & eft grefle, tri- fe, horrible, & fans aucun ius. Ileft feul entrerels arbres, qui porte graine, Le frui@ du mafleeft dangereux : car prin- 6: cipalement en Efpaigne;les grains feruent depoyfon, Et de fait, on a veu par experience, que le vin , qu’on apportoit de France en tonneaux faits d’yf, eftoit venimeux. Seftius dit que les Grecs l'appsllent Smilax : & queen Arcadiel'yfy eff venimeux, qu'il fait mourir ceux qui dorment, ou boy- uent ou mangent à fon ombre, Aucunsdient que les venins 4 © des gouffes,comme la feue;qui font faites à mode de vefle:rouresfois elles font de la longueur d’yn doigt. Au dedans defquelles y avne graine dure, perite, & noire. Ses fucilles incorpotees en graiffe,& donnces à manger aux chiens, loups; renards, & panrheres,el- les les fonc mourir: & ne demeurent gueres ; apres en auoir mangé , que leurs anches ne tombent en paralyfie. Combien que l'Apocynon m'ait efé long temps inco- gnu , de forte que ie le mettoye au rancdes herbes referuees à la cognoiflance de nature: ceneantmoins iln’ya pas long temps quele doéte M. Lucas Ghinus m'en enuoya dés Pife, deux plantes:dont l'vneeftoit entierement conforme à la de- fcriprion d’Apocynum;faite par Diofcoride. Etme manda, qu'vn Gentilhomme, fien amy; luy donna deux goufles que on auoit apportees de Surie, lefquelles eftoyent enueloppees en papier: & y auoit efcritfur vne, Periclopa rampante, & fur l'autre, Periploca non rampante:ayant opinion que ceux de Surie les nomment ainfi.Il dit d'auantage ces goufes eftre fort femblables à celles de rhododendron. Toutesfoisil y auoitdifferenceentre lefdites goufes : car la gouffe de Peri- 9 ploca rampante eftoit de la longueur des goufles d'oleander, ou de rofage;toutesfois elle eftoit plus menue : mais la gouf- fe de l'autre eftoit plus courte. La plante prouenue de la grai- ne dela grande goufle, rampoit n6 feulement parterre, ainf qu'il m'efcrit : ains aufsi montoit fur les arbres, pour hauts qu'ils fuffent, Dela graine de l’autre gouffe fortoit vne plan- te entierement correfpondante à l'apocynum. Il m'a mandé d'auantage L Lib.6. plmed. SVR DIOSC. LIVRE g'auantage que toutesles deux plantes n’ont moins de laict queles rithymales,de quelque efpece qu’ils foyér, Toutesfois que le laié de celle qui rampe ; eft parfairement blanc: mais que celuy de l’autre, eftiaunaftre, Ilyaaufli differenceés gouffes. Car combien qu’elles foyenten l'vne & l’autre fem- blables à celles du rhododendrum, celles toutesfois de l'apo- cynum non rempant font fimples, plus aigues, plus droites, & vne feule pour queuë : mais celles de l'apocynum rem- pant font accouplees, & faites en croiffant, n'effans fi poin- tues aubout. Diofcoride fait les gouffes d’apocynum fem- blables à celles de feue : aufquelles toutesfois font bien dif- ferentes celles qui font pourtraites icy. Confiderant neant-1 O rieurement, il a vne vertu refolutiue, moins que Pline dit que l'apocynü porte vne graine ( i'entés vnegouffe)pointue, &que fubfecutiuementapresle chapitre d'apocynum , Diofcoride traite du rhododendrum qui a fes goufles femblables à l'autre ; ie ne puis croire que ces deux plantes nefoyentle vray apocynum. Et ne changeray d'o- pinion, que premieriene voyevneautre plante qui mieux retire à l'apocynum, quecefte-cy. S'il yen a toutesfois de fi difficiles qui ne veulent me concederce point, qu’ils permet- tent au moins (comme faifoit auf le do&tiffime Ghinus ) que nous les puiffions appeller Periplocæ.Galien, parlant de lapocynum, dit ainfi : L'apocynum eft nommé Cynocram- ITII. 40} E’afne d’A pulee futtrompéen ces rofes,cerchant de manger de vrayes rofes;pour eftre remis en fa premiere forme d'hom me: Lequel voyant l’oleandreen fleur, eftimant que ce fuf fent vrayes rofes, y accourut à grans faux à gueule ouuerte, auec tel appetit,que peu s’en falut que du premier faut il n'en mangeaft. Mais luy comme fe édénoïffint fort bien en la matiere des Simples, & n'ignorant leurs vertus & proprie- tez, fe fouuenät les fleurs d'oleandre eftre poyfon aux afnes, retira fes groffes babines , & baïffant les orcilles s’en rerour- naafhecomme deuant. Gälien'en parle en cefte forte : L'o- Gallib. 8. Enduit exte- fmpl. med. leandre eftvnarbriffeau cognu d'vn chafeun. Mais prins dédans le corps;il n’eft feulement pernicieux & venimeux aux hom- mes,mais aufsi à plufieurs beftes. Voylà qu’en dit Galien. Lequel eft du tout contraire à ce qu’en dient Diofcoride & Pline: car l'vn & l'autre dient l'oleandre, prinsen bréuuage, eftre fingulier contre lesmorfures des ferpens: Sinon qu'on voufit dire, que felon Galien, l'oleandre cft venimeux à ceux qui ne font mordsdes ferpens:& que felon Diofcoride,il fert de preferuatif à ceux qui font mords des ferpens. Etainf ce fera comme des canthärides ; qui felon Auicenne, feruent à ceux qui font mords des chiens enragez : & comme l'eu- forbe; qui eft bon à ceux qui font points des fcorpions : & fi- be. Aucuns auff l'appellent Cynomorum : pource qu'il fait 20 nalemenr comme plufieurs poyfons, qui feruent de contre- foudain mourir les chiens ; tout ainfi que le lycoétonon fait mourir les loups. Or l'herbe;qui eft fort puante, fert de poy- fon aux hommes:aufsi eft elle fort chaude:ceneantmoinselle n'eft fi proportionément defsiccatiue , qu’elle eftchaude. Et par-ainf,eftant enduite;elle eft fort refolurinc. Derinm, Rhododendrumfine Rhododaphné : eApothi- caires, Olesnder : Françors, Rofage, Rofagine, on Oleandre : Italiens, Oleardro: A Uemans,O lunder: Effaignolz,e Adelfa © Ebendro. LXXVII, CH AP. Les Grecs appellent la rofage, Nerium, Rhodo- daphné,ou Rhododédrum, Ceftarbrifleau eft fortcom- mun, Il a es fucilles fem- blables aux fucilles d’aman plus longues, & plus efpef- fes. Sa LS cft faite à mo- dede rofe. Son fruit auffi cft fmblable à l’amande: toutesfois il cft fait à mode de cornet: & eftancouuert, il fait apparoirvne certaine bourre femblable aux papillotes des chardons. Sa racine eft longue; aigue, a comme boys; & falee 30 a Re Æ dier : toutesfois elles font 40 —K pn aux autres , ainf que plus à plein nous dirons au ixicfine liure. Carie ne puis penfer que Diofcoride, quià bon droit peut eftre dit le prince des Simplifles,, ait dit cela fans grande caufe. Fangi: Grecs, Myceres:F rançoë, Dorzrons, Champi- gnons, © Moucerons: Arabes, Hatar, © Father: eAllemans, Pfifferling, on Reysken: E Paignols, Hongos, (ogomelos, © Cylherques. LXXV III. CHAP. Ilyadeux fortes de chà Pignons: car il yen a qui font bons à veni- meux. Les chäpignonsfont faits venimeux par plufieurs moyës, Comme quand ils croiffent en lieu où y a vn clou de fer enrouillé : ou bien de drap chanci êc pourri: ou bien s'ils croiffent aupres du trou d’vn ferpent: ou au pied de quelque arbre venimeufe , & dont fon fruiétfoit venimeux. Ceux qui font telsont{ureux vne certaine raclure & vifcofité amaflee: & eftans cueillis; ils fe corrompent &fe pourriffent inconti- au gouft. Elle croift parmiles iardins, és lieuxmari-f ©nent. Mais ceux qui font bons à man ger, rendent times, & le long des riuicres. Ses fleurs & fes fueil- les feruent de poyfon à la mulataïlle, aux chiens, aux afnes , & à plufeurs beftes à quatre piez. Maistout le contraire eft aux hommes : car les beuuant en vin, elles leur feruent de preferuatifcontre les morfures des ferpens: & principalemét quand onles boitauec rue. Les beftes auffi qui n’ont grande force, comme fontles moutonnailles , & les cheures, beuuansde va ius qui fent fort bon. Touresfoisfi on en man- gepartrop; ils font mauuais : & ne fe pouuans dipe- rer, ils eftouffent la perfonne: ou bien les fairtom- beren forcenerie. Le remede à cela elt de boire *du * orib. de nitre, ou de lefliue auec faumure aigresou bien la de- lhityle. coétion de farriette;ou d’origan.La fiente de poulail- les’buë en vinaigre, ou prinfè 3 mode d’elcŒuaire, auec miel,amortit leur venin. Les cham pignons font l’eau où lefdites fucilles & fleurs auroyent trempé; 60 nutritifs:cencätmoins ils {ont fort mal-ayfez à dige- meurentincontinent. Le Nerium fut appellé d'aucuns Grecs,Rhododendrum, 8: Rhododaphné, pource que fes fleurs font faites à mode de rofes , & quefes fuieilles font femblables à celles de laurier. Les Italiens l'appellentcommunement Oleädro.Le premier oleandre que ie vis iamais fut aupres du lac de Garde. Et du depuis j'en ay veu au mont Argentaio,&en noz coftes de mer aüpres de Senes. Cefte planteeft femblable au laurier, & eft faute, & belle à voir, & fur tout quandelleeft en fleur. rer : de forte quele ph fouuent on les rend entiers, aucc la matiere fecale. Combienque Diofcoride n’eftablifle icy que deux efpeces dechampignons ; affauoir ceux qui font bons manger, & ceux qui font venimeux: ceneantmoins, comme vnchafcun feait,à y a pluficurs efpeces de champignons quifont bons à manger. Noftre Tofcane abonde plus en champignons, que les autres endroits d'Italie. Toutesfois les meilleurs cham- pignons que nous yauons, font ceux que nous appelons LL4 Prigno 404 AND. MATTHIOLVS Prignoli, & en François, Moucerons : lefquéls vicnnent au premieres pluyes d'Auril:ayans vne odeur fort bonne; outre ‘ce qu'ils ne fonc aucunement dômageables.Les autres apres, font ceux que noz Tofcans appellent Porcini : c’eft à dire, champignons de pourceaux :lefquels eftans bouillis, & puis faupoudrez de farine, fe fricaflencen huyle ouen beurre: & ont vn fort bon gouft. Toutesfois ils font plus dangereux que les autres,d'autant qu'en celte efpece plus qu'en pas vne autre on en trouuc de venimeux. Mais ils font fort aifez à difccrner à gens qui ont nez, quand on les plume ,-& qu'on les couppe, pourles cuire, Car (Selon que dit Pline }incon- Pls.Hb22, sinent qu'ils font decouppez, ils deuiennent rougeaftres:les ! © S4?-2l autres ont ynecouleur rance & commemoyfe. Il yenaau(- fi qui font commeternis,& qui ont vne couleur de plombau dedäs,& leurs crencleures creuaflees, ayans vn bort fiuue ou pafle tout à l’entour. Finalement ils deuiennent noirs,& ne refte plus rien qu'ils ne paurrifleat.: Et par-ainf le confeil Æuicen. d'Auicenne eft fort bon : lequel.dit les champignons noirs dib. 4.fen.6. ou erds, ou rouges tiransfur le noir, eftre fort mauuais.& dangereux. Parquoy vne perfonne feroit bien hors deiuge- ment,qui voyant ces foudains changemens,ne iugetoit tout auffi toit qu'ils ne valent rien. à manger.Oril faut noter que les champignons cuits furla brafe , où fur legril, font fort dangereux d’eftouffer la perfonne ou pour le moins de la Sn bien malade: car commeils ñe font mis en pieces,on ne peut fibien cognoîftre ceux quifont bons, comme quand ils font mis par pieces. D'auantage ce queles champignons font mal à la perfonne,ne procede de leur naturel,ains vient quand on en mange partrop. Car comme de leur naturel, ils engendrét des humeurs groffes & vifqueufes:au ff eftoup- pent-ils tellement les bouches des arteres, que tenans les efprits enfermez là dedans ; ils cftouffent la perfonne. Ce guebien cognoiflans noz paifannes de Tofçane, ne mange- ront famais champignons, qu'ilsn'y mettent des aux & du poyure. En outre, pour auoir des champignons tout l’an,on les garde en faumure: & principalement ceux qu’on appelle 3 0 Champignons de pourcetux:le(quels perdans leur vifcofité, parce moyen, ne font dangere ux à manger. D'auantage z É nou$auons pluleurs autres efpeces dechampignons, com- Bons & frais, eut l'eftomac preffé, fi chargé, & f ferré,que à me.font ceux que on appelleen Tofcane, Prataioli, Turi b faute d'auoir fon foule, le cœur luy fäilhr, iectant vne fueur Boleti, Orcelle, Cardarélle, Manine, Ordinali, Parigioli, froide:& eusafez à faire de leguefir:encores que ieluy bail Vefcie de loup, & plufieus autres éfpeces de champignons, laffe des medicamens fuffifans pour fübtiler & incider la defquels ie m'en pale de leger, à caufc de brieueté. Au rclte, grofleur & crafitie des humeurs qu'auoyent cauféles cham- ontrouuc aufsi des champignons és trons des arbres, qui pignons: comme vinaigre miellé feul, ou auec deco&ion font bons à manger, & ne font dangereux: ( pourucu que les d'hyflope, ou d'origan. Lelquels medicamens il print,auec arbres ne foyent venimeux } car ils fortent de l'efcorce de quelque peu d'efcume de nitre, que i'auoye mis deffus. Ec l'arbre, où n'y peut auoir ni fer enrouillé, ni drap pourri, & apres cela, ledit patient vomit Jes champignons qu'il auoic moins ya des ferpens ni mortes niviues. Es montagnes du 40 mangez :lefquels efloyenc defia conuertis en vne humeur val'Ananie j'en ay veu & cucilli és troncs des lareges ou me- groffk, froide & flegmatique. lezes, qui croifloyent auec l’agaric: dont yen auoit rels qui e : PEA Chäpignons peloyent trente lureseftans iaunes ne fin or,& decoup Celchicum, fine Bulbus agreffis: François, Mort a fant ainfi : Car, comme Pline dit;quand le temps commence à fe charger, les eftincelles qui fouloyët fortir auec la fumee, eftans empefchees de fortir par la groffeur &efpefleur de l'air, font contraintes de demeurer dedans l'huyle:& la s'amaflent à mode d'vn champignon. Voylà que dit Seruius.Plineaufsi p/; eft de lamefme opinion de Virgile , & dela noftre: caril dit cap. ainf:Quand le feu eft pafle, & meine bruit, c’eft fignedevens Ch. & d'orages : & quand les champignons font és lampes, c'eft ésp. figne de pluye. Voylà qu'en dis Pline:lequel monître euidem ccpr ment l'opinionde Cornarius n’eftre receuable. Au refte Hip perf pocras, & apres luy Galien appellent champignons, cesex- Gz croiflances qui viennent quelquefois aux paupieres, & quel- de» quefoisés parties honteufes. Galien aufsi , en ynautre iett, js ; appelle champignons , certaines excroiflances venans en la rés tefte, affauoir quand le teit a eflé trapané ou rompu, 8 que 4e | les pellicules du cerueau ont efté bleifees : & qu'il ya certai- feét nes tumeurs, faites mode dechampignons, qui fortét hors des fraétures des os. Toutesfoisie ne péle poincqu'ils foyér appelez champignons pourautre raifon,que pource que tel- les rumeurs refemblent aux champignons,comme aufsi fait ceft amas decharbons , qui croift éslampes. Galien parlant G4 des champignons, dit ainf:Le champigaon eft vne plâte fort fm, froide, & fort humide : aufsine s'en faut-il gueres qu’ellene 29 foit venimeufe. T outesfois y a des champignons yenimeux: & principalement ceux qui font compofez d'yne certaine qualité putrefaiue. Er en vnautre paflage;il dit ainfi:Entre Gal les champignons, ceux qu'on nomme Boleti, eftansbouillis y, ea l’eau,n'ont aucune faueur. Aufrineles mange-on point fimplement bouillis : ains les accoultre-on en plufieurs & di- uerfes faufles,comme aufsi on fait toutes chofes fades, & qui n'ont aucun gouft apparent. Les humeurs qu'ils engédrent, font fegmatiques & froides : & le fang qu'ils caufent,ne vaut rien ,fionen mange partrop. T'oureésfois ce font les moins mauuais de tous les champignôs. Les Amanites vontapres. Quätaux autres champignons, le meilleur eft de n’en man- ger point:car plufieurs font mors pour en auoir mangé. l'ay cogneu vn homme qui pour auoir trop mangé de champi- gnons, qui n’eftoyent afler. bouilliz kencores qu'ils fuflent prfenstrére per tour alentour : qui auffi auoÿent vn fort bon gouf, fans Chien,ou Chienne: Apotbicatres , Hermoda&lylss: liures, Eflreaucunement amers : encores que d'agaric , qui croiftau e Arabes, Suragen:Traliens, (olchico: Allemans, mefne arbre,foit fort amer. Orie m'esbahis grandement de : 1 Brin bi ë Ë ë Zcitl[2,E fran bluon. la gourmandife & de l'appetit defordonné des hommes, d'e- Zatf2,® V'uile | IQ Tan 0! 4 ; fre fi frians de champignons, qui auancent bien fouuent la Cochicum. Colchicum Oriental. mort des perfonnes. Étneantmoins orne s’en peut fouler en Italie: & principalement à Naples, oùiln'ya pas long Parrespre- temps qu'on atrouué vne manierede pierres, lefquelles ils daifans cha- tirent hors deterre, & les mettent en leurs caues, ictrans f © pigwwms, Ynpeu de terre deffus , & les arroufans fouuent d'eau tyede, pourauoir des champignons: caren moins dequatre jours ils fontaffeurez d'en auoir, par ce moyen : & font fes cham- pignons afiez bons à manger. l’ayveu-deces pierres à Ro me &à Naples, lefquelles 1ls gardent fort foigneufement, pour auoir par leur moyen des champignons en tout cemps. Chäpignens Il ya aufi des champignons de lampes, qui croiflent aux de lampes. mefches & limignons : & principalement quand le temps efe couuert, & qu'il fe prepare à la pluye. Ce champignon de lampes, à mon iugement , n'eft autre chofe que ceft amas de charbons, faits à mode de champignons, qui s’'amaflent au bout delamefche, donnans ombre à la clarté dela Jam-60 Comar.in pe. Car ie ne fuis de l'opinion de Cornarius, lequel dit ce ax. Gal, RS Fe apeciee vne Pr ace ie UE ëp. me- certaine efpece de champignons:lefquels,comm'il dit, font FA faits à mode d’efponge s mer. Mais ecrtes ic ne leuz jamais ! CHAP. ; LXX1X. en Autheur ancien qu’on fit des mefches de champignons, Aucuns appellent le Colchicon > Ephemeron, ou Bien aÿ-ie leu en Virgile & en Pline, que quand les cham= Bulbc fauuage. En Automne, il iette vne fleur blan- pignons s'engendrent és lampes, que s'eft figne de pluye, Chaftre > femblable à celle de fafran. Dés ce temps là Cequebien deémonftre Virgile au premier liure de fes Geor- l duit fes fucilles femblables À Il E giquées. Sur lequel efcrivant Seruius Grammairien,rendla 1!PTOGUIt ICS fuerlles femblables à celles du bulbe, raifon comme ces champignons s’engendrent és lampes, di- ui nçantmoins font plus sraffes. Sa rive eft de la P'8 Et P 8 hauteur SVR hauteur d'vn palme , laquelle produit vne graine rougealtre. Le dehors de fa racine eft roux, tirant fur le noir:mais Le dedans eft blanc & tendre. Celte raci- ne cft pleine de laiét,& a vn gouft doux. Son bulbea vne fente au milieu, dont il produit fa fleur. Il croift abondamment en Meffenie , & en l’Ifle de Colchos. Cefte racine eftouffe la perfonne;qui en mäge, com- me font les champignons. Nous en auons icy mis le pourtrait, à fin qu'on ne le print en lieu de bulbe:car {a racine eft de fort de bon gout. Les remedes contr. les chäpignons;fontaufli propres au colchicum. Le lai& de vache aufñfi y eft bon. Etpar-ainfi;quäd on en pourra finer,qu’on ne cherche point d’autre remede. CÉISAP IL AIX Aucuns appellent l’ephe merum; Flambe fauuage. Ses fucilles font femblables à celles de lis: mais neant- Ephemers 7e ep nues. Sa tige aufli ft com- me latige delis. Sa fleur cft blanche &amere. Sa grai- ne eft tendre. Il ne produit qu’vne racine, qui eft dela groffeur d'yn doit, &eft lon- guc;aftringente, & odoran- te. Il croift parmi les foreits, b éslieux ombrageux. Sara- cine eff finguliere au mal des dents , en fe lauant la bouche de fadecoction. Ses fucilles, cuytes en vin, refoluenttoutes tumeurs & enfleures, quin’ont en- cores attiré aucune humeur. 11 fmble que Diofcoride ait eftabli deux efpeces d'ephe- merum : dont l'yneft appellé Colchicum, & Bulbe fauuage: l'autre eft nommé Flambe fauuage. Quant au colchicum, il eft fi venimeux , qu’il fait mourir en moins d’vn iour , celuy quien mange:dontauff il a prins le nom d’Ephemerum. Et our cefte feule caufe Diofcoride dit l’auoir depeint, à fin de 1e mieux faire cognoiftre, & de ne le manger en lieu de bulbe: 40 & mefmes pour ofter de däger ceux qui feroyérallechez par fa douceur. Toutesfoisles Arabes, &tousleursfeétateurs, mefprifans ce diuin aduertiffement de Diofcoride,;ont trôpé, non feulement eux-mefmes, mais aufi tous ceux qui les ont fayuis. Car le colchicum ephemerum;,qui cft vne droite poy- fon, à bien confiderer fes marques, n’eftautre chofe que ceft oignon blanc;que les Apothicaires fuyuans l'erreur des Ara- bes,appellét Hermodaëtylus.Orie laïfle à penfer à tous ceux qui fauent ce que Diofcoride, Galien, Egineta, Nicander, & Pline ont efcric du colchicum , en combien de dangers cefte malheureufe beftife & inueteree afnerie met noz perfonnes: S ; veu que tous ces grans perfonnages tefmoignent, que cefte ç O rente de celte-c racine fait mourir dedäs vintquatre heures, celuy quien au- ra mangé. Et combien que cela ne fc trouue vray enceux qui mangent & prennét des racines du colchicum noîftre >que les Apothicaires appellent Hermoda&ylus : cencantmoins cela ne procede d'autre raifon, finon ou qu'on en prent trop peu: ou bien que lecolchicum d'Italie n’eit fivenimeux que celuy qui croi en l'Ifle de Colchos. Cependant toutesfois on fe doit tenir certain & afleuré , que noftre colchicum ne peut caufer que malheurés corps des perfonnes qui en vfent. Sera pio,;comme ie penfe, eft caufe de ceft erreur:car ila confondu malheureufement les deux ephemerum auec l’hermodaëty- D'IOSC-LE EVER E IF moins elles font plus me-20 40$ qu'en nomme Flambe fauuage, avne vertu mifte:car il reper cute, & refout par la tranfpiration des pores. V oylà qu'en dit Egineta.En quoy on peut ay{ément voir la grande differéce quieftentre l'hermodaëtylus & le colchicum : & par mefme moÿen, l'erreur de Serapio , & detousles Arabes, & autres feëtateurs d'iceux, qui ont efcrit aprés luy:lefquels ayans pris la conduite d'yn aucugle, font tombez tous en cefterreur de teflable, de prendre & d’vfer du colchicum, en lieu d’hermo- dadtylus.Et par-ainfi que les Medecins & A pothicaires foyér plus aduifèz d'ores en auant:& qu'ils fe gardent bien de faire entrer ce Colchicum en leurs pilules, & autres com pofitions, e I © Veu que c'eft vne poyfon notoire & remarquable. Hermodaëtyle baflard. Hermodathyle vray AN Or par cy deuant nous eftions en doute, & ne pouuions diuiner qui pourroit eftre la plante qu'on prendroic pourher modaétylusimais maintenant nous pouuons afleurer de l'a- uoir vouë & trouuce, & mefmes fait icy pourtraire au vif.&c o € par le moyen & liberalité du Scigncur Augerius de Buf- beke, qui a efté feptans Ambafladeur pour l'Émpereur vers le Turc; laquelle il dit auoir apportee de Conftantinople. le le remercieray doncques de cefle, & de plus de cinquante au- tres plantes rares,nouuelles, pretieufes & fort belles, lefqnel- les font efparfes parmi nos commentaires. Cependanc ay deux raifons qui m'induifent à croire celle plâte cftre le vray hermoda&ylus:l’vne pource qu'elle ef ainf appcllee à Con- fätinople mefme:l'autre eu efeard à fes racines qui font fem- blables aux doigts de la main,efquelles mefmes anparoift for- me d'onpgle. Ses fueilles font longues de deux empäs,ou plus grandes, & retirent à celles du porreau , ou d'haftula regia, plus eftroites toutesfois:defq ee celles qui font preslara- cine,(ont plus courtes. Elle à quatre racines,qui fortéttoutes d'vn mefme endroit, ayans ( comme dit cit) forme de doigt, & au bout d'ongles blâcs,au refte de couleur pafle ronffaftre, fanscapillateure,horfmis celle qui fort au deflus de leur iffue. Du milieu des fucilles fort vne tige fubtile, & verde,portät à ficime vne petite tefe longuette (la fleur ie ne l'ay peu voir) de forme de poyre , à modede celle du colchicum epheme- rum, &toutesfois moindre. Et ce pourroit auoir eflé caufe qu'on a fourré en medecine l'ephemerum colchicum pour l'hermoda@yle. La plante qu'on appelleen Italie Hermoda- &ylus,liquelle ‘appelle Hermodaëtyle baftard,eft bien diffe- * Or n'ay-ie voulu obmettre d'aduertir que les hermoda&tyles blancs & rouges defcrits par AQuarius,& Nicolaus Myrcplcus, ne font autres chofes que le Behen f bkc & rouge,des Arabes:ce qu’on peut aflez voiren lacom- pofñtion d'Aurea Alexandrina de Nicolaus:& au Diamofchi ÿ d'Aë&tuarius.Cependät toutesfois il ne fauteltimer l'hermo= da&ylus d'Egineta & de Serapio, eftre celuy de Nicolaus & d'Aëtuarius : car l'hermodaëtylus d'Egineta &de Serapio,eft yne racine quiavne vertu laxatiue, & finguliere aux catar- rhes quitombétfur lesiointures,& quiengendrét les gout- tes. Fuchfus,defcriuät l'hermodactylus d'Égineta, L'vn alaracine blanche, groffe , & yn peu dure : & eftceluy lus,parlant d'eux confufémenten vn mefme chapitre:lequel £, que les Apothicaires encores appellé Her modactylus,& que il a feulemét intitulé du nom d'hermoda&ylus:combien que les Grecs,dont toutesfois il a prins quafi tout cequ'il aefcrit des fimples, facent grâde difference entreephemerum &her- L. Egi- modattylus. Ce que bien demonftre Egineta, lequel parlant lib.7. feparément des deux ephemerum , & de hermodaëtylus, dit ainfi quant à l'hermoda&tylus:La racine d'hermodattylus,à art foy,ou auec fa decoétion,a vne vertu laxatiuc:& eft bon a donner aux goutteux;,quand il ya abondance d'humeurs qui fuent : toutesfois elleeft fort contraire à l'eflomac, Mais fix chapitres aprés, parlant des deux ephemerum, ildit ainfi: Ephemerum, non pasceluy qui cft venimeux, mais celuy Egineta auffi appelle Hermoda&tylus. Aux parolles de Fuch- fus, il femble que lhermodaétylus des Apothicaires , foitle mefme hermoda&ylusd’Epinera.Et neätmoins chafcun fçait bien que l'hermodaétylus des Apothicaires n’eftautre chofe que le colchicum. Et par-ainfi,ou Fuchfius erre grandemét: oubienles Apothicaires de Tubingue vfent d'ynautre her- modaétylus, queles autres Apothicaires de la Germanie. Quant à l'ephemerum ;, qui eft appellé Flambe fauuage , on entrouue grande abondance és montagnes d'Ananie, tant és prez que parmi les forefls. Les gens du païs l’appellent Giglio matto, c'eft à dire, Lis fol. Et certes il eff du tout conforme FTernoda- lyle d'Its Flermoda- les d'A CEnarims, ditainfi: Fuch.lib.de comp.med. 406 AND. MATTHIOLVS conforme à la defcription qu’en fair Dio(caride.Et par-ain- fi Fuchfius erre grandeméët, en ce qu'il prentle muguer pour la feconde efpece d'ephemerum : difanc & afermant qu'il n'eft venimeux. Carle muguer n'ales fueilles femblables au lis, & ne font plus eftroites, ains plus larges que celles de lis. D'ailleurs, fa tige n’elt comme celle du lis : ains et menué, quafñ comme vn fil. Sa racine auffi et duifez en plu- fieus petits filamens : tant s'en faut qu’elle foirauffi grofle qu'vndoigr,comme doit eltre celle d'ephemerum.Finalemét ie netrouuay jamais Autheurde recepte qui dit les Aeurs d'ephemerum eftre odoranres. Et au contraire, les fleurs du muguet font fodorätes, qu’elles font defirees d'vn chafcun, 10 pour raifon de leur feule odeur.Toiat que f les feurs d’ephe- merum euflent efté fi odorantes, Diolfcoride ne fe futiamais teud'vne qualité fi remarquable. Et par-ainfi & Fuchfus, & fous ceux qui prennent le muguet poux l'ephemerum dela féconde efpece;errent grandement. Or pour retourner àno- ftre Colchicumiilietteen Automne des fleurs femblables au faffran : & ne produit aucunes fueilles , finon quand le Prin- temps approche : car lors iliette certaines bourfes faites à mode de noix,au dedäs defquelles y a vne graine rougealtre. lures, les fenres, & creuaffes du fondement, les apo- ftumes frefches.les rumeurs;inflammations,& œde- mes. Sonius;enduitaucc cerule, eft bon aux vleeres corrofifs, & au feu faint Antoine Incorporé en {ein de bouc, ou en cerot compofe de troëfne, il eft bon aux podagres; y eltant appliqué. Beu à la quantité d'vn cyarhe, il eft bon aux toux inuererecs. Gargari- zé & enduit, ilelt fingulier aux inflammations des amygdales. Diftillé és oreillessauec huyle rofat;il en- leue la douleur d’icelles. ne . Les Apothicaires appellent l'helxine de Diofcoride , Pa- rictaire, pource qu'elle croit ordinairement parmiles mu- railles. D'autres l'appellent Vitriol, pource qu’elle eft fort bonne à nettoyer & degrefferles verres. La parietaire eft fi cognuë que ce ne feroit que perdre temps, de l'employer à la py.1 defcrire. Au refte, l'helxine que Pline met au rancdes herbes | ME piquantes eft bien diuerf de cefte parictaire : de laquelle il ps: En ce temps-là, fa racine nel pas douce ; comme elléeften parle ainf : Helxine eft vne hetbe fort rare: car auf elle ne Ph ÿ Automne» ainselt pleine de laict, &amere. Quant à cecysie croit qu'en certains païs.Sa racine elt fucilleue:du milieu de fais contraint de dire queou Diofcoride n'ya prins garde, 29 laquelle fort côme vne pomme enuelopec de fa fueille. Touc ouila oublié de l'efcrire. Quant à l'autre plante que nous auons fait pourtraire auec le Colchuct, elle m'aelté enuoyee de Vienneen Autriche parle Seigneur Augerius de Bush: ke, lequel m'a mande qu'il l'auoit apporte de Conftaati- nople , & pource aufMi la nommé-ie Colchicum Orien- tal, & mefmes eu efpard à fa racine qui eftbulbeufe, & aux fciffeures manifeltes qu'elle a:ioint fes fueilles & Aeurs routes femblables au colchicum cainmun. Au relte,à fin que la dace fuit accomplie, Mefieurs les reuerens ; qui ont commenté Mefué, @ font mis de li compagnie de ceux qui prennent le colchicum &l’hermodaylus pour vne mefme plante. Etya au deffus de à cime, elleietre vne gomme, quiafort bon gout, laquelle on appelle Maftic Acanchique. Voylà qu’en dit Pline. La parietaire a vne merueilleule vertu pour guerir les playes frefches. Car toute frefche & a demi pilee , appli- quee {ur vne bleceure, il n'eft befoing d'autre medicament. C'ef vn cas merueilleux comme fon ius prins en breuuage au poix detrois ances,eft efficace concre la difficulté d'yrine: car il fuit vriner cout auffi toit, L'herbe efchauffee fur vne tu ÿlesarrofte de maluoyfe,& applique fur le penil,eft prof- fitable à la grauelle, & à ceux qui vrinécauecdificulté. Cly- fterifee, elle eft bonne aux douleurs du ventre, & de lama- plufieurs Apothicaires,qui fuyuanc la deuotion de ces Bsaux 5 O trice. Sonius appaife la douleur des dents, fi on s'en laucla peres,metrent le colchicum en leurs compoñitions, le prenäs pour hermodaétylus:& ce au detriment commun de la fanté deshommes. Maisilleur vaudroit mieux fuyure l'opinion des vrays & Anciens Medecins, que de ces Encloyftrez , qui feroyent plus propres à dire leur breuiaire,que de contrefai- re les Medecins. Au refte,ï'ay entendu queles Turcs,fe vou- lans enyurer;font tremper en vin les fleurs de Colchicum,& puis bayuent le vin de celte infufon:lequelles rend f yures, qu'on diroit qu'ils font rauisen efprit. Galien,parlat de deux cphemerum, dit ainf : L'ephemerum , non pas celuy qui eit venimBux,& qui eft appellé Colchicum:mais celuy qu'on ap- pelle Flambe fauuage,a les fueilles & la tige femblable au lis, Sa racine eftlongue.& non ronde;comme eft celle de colchi- cum, & et de la groffeur d'vn doit:eftant aftringente & odo- rante. on peur voir qu'il eft meflé en fa cemperatu- reeftant refoluant par la tranfpiration des po- res. Ce que bien nftréc fes aperations particulieres. Car fa racine eft bonne au mal des dants,en sen lauant la bouche: & font les fucilles propres À routestumeurs,rant aucômence ment qu'ellescommencét à v ue auf quand elles font enleur principale force. Touresfois auane que les pouuoir faire fuppurer;illes fauc enduire de fes fueilles,cuires en vin. Helxine, Grecs, Helxine,fiue Perdicr riroire Darieraire,on,Vitriol:Iralienr, Paristaris, © Virriolass Allemans, Tag und nich:Efpaiguolz, T'erua del muro. L'X X 341: La paricraire croift és murailles , & parmi les hayes, mazures» & ruines demaifons, Elle a les fueil- 40 au diftil nFranços, Pa-ço rt ÿ o bouche.Sa diftillation rend la face belle & nette, Galien,par- Ga! | lantde la parietaire, dit « l Perdicium : d'autres la nommént Parthenium : & yena qui l'appellenc Sidericis:& finalement s'en trouuent quila nom- ment Heraclez. Elle a vne vertu abiterfiue : & fi a vne aftri- tion legere,coniointe à vne humidité froidaftre. Et par-ain- fielle eft finguliere à puerir tous flegmons dés qu'ils com- mencent à venir, iufques à ce qu’ils commenceront à decli- ner: & principalement quand ils font chaux &enflammez. On la mer auf à mode de cataplafine és glandules nom- mees Phygethles, lors qu'elles commence à venir. Sonius és oreilles , auec huyle rofat,elt moyennement bon aux douleurs des oreilles chaudes & enflambces. Aucuns le font gargarizer à ceux qui ont mal, ou inflaminacion à la pige,entrela bouche & le goufier.Y en a d'autres qui l’ord6- nent à ceux qui font tgauaillez de toux inueterces. On co- gnoit bien la parieraife"eltre ablterfiue, en ce qu'elle nettoye & degrefe les verre ee 4 à ? eA'jine:Françots, Monron:ltaliens, (entorse, [entoni. ce Partarina,on, Pizza rallinas Allemans, Huc- ner dirznot, Vorel Kraur. CHAP. EDEN Aucuns appellent lemou ron, Anthyllion, ou Myofo- tisspource qu’il eft fait qua- fi à mode d'oreilles de rar. Il s’ayme és hautes forefts, &éslieux ombrageux:dont auf il a prins le nom d’Al- enc la parietaire, fmpl, fine.* On le prendroit pour * On helxine 04 parictaire, n'e-f° | ftoir qu’il eft plus petit, &ca pl les fueilles moïdres que cel Ir les de la parictaire,& quine /esf: font poitvelues. Quäton Le #1 petile les femblables à la mercu- riale ; touresfois elles font velues. Ses tiges font rou- geaftres & enuirônees d’v- ne graine afpre, & qui s’at- tache aux habillemens. Ses fucilles refrefchiflent, & refferrent. Etpar-ainfi,cftas enduites, elles gueriffent le feu faint Antoine, les bru- \ broye;il fent le côcombre.Il' eftrefrigeratif& aditringent:& eft bon aux infläma- tiôs des yeux;enduitauec griotte feche. Son ius diftil- lé és oreilles,eft b6 aux douleurs d’icelles. En fomme ila les mefmes vertuz & proprietez que la parietaire. SVR DIOSC.LIVRE IIII. Alfine n’eft autre chofe que noftre mouron. Et combien que Diofcoride n’en face mention que d'vne efpece:ceneant- moins on en trouue de plufieuts fortes.c’eft à fçauoir de gras & de petits. Au refte;il y a certainsexemplaires de Diofcori- de,efquels on trouue ce chapitre à la fin du fecd liure, aprés le chapitre d'Auricula Muris. Mais comme nous auons dit 1. lib,6. audit lieu,c'eft icy fa vraye place.Galien, parlant du mouron, ditainfi: Lemouron a les mefmes proprietez que la parie- taire : eftant froid , & humide. Car ileft compofé d'vne fub- flance aqueufe &froide:au fi eft-il refrigeratif ; fans cftre au- cunement aftringent. Er par-ainfi il eft bon aux flegmons cnflambez, & aux eryfpeles qui ne font tropenflambees. p-medie. Lens palaffris fine Lenricularia : Grecs, @urès 5 irirär rehuälur: François, LCtille demaraë: Arabes, T x- baleb,on, Thaleb: Italiens, Lente de i paludi : « Alle. mans, Vualfer infén:Efpaignolz, Lenteya del agoa. LXXXIII. CHAT. Lalentil- le de ma- ES È ï PS rais, R trou- ue és eaux np = &] NZ EN fA dotmantes . SA C'eft vne moule fem. aux petitsenfans. La lentille de marais, que les Herboriftes & A pothicaires appellent Lenticularia, eft ficommune , qu'il n'eftia befoin en faire aucune defcription.On la trouuc ordinairement na- geant fur les eaux dormantes , & principalement és eaux des folfez des villes & chafteaux. Sa fueille eft ronde & petite,de forme de lentille, &eftattachee à petits & minces capilla- mens, & nage fur les eaux dormantes. Elle a cefte nature que s'il aduient (comme quelquefois par inondations d'eaux } qu'elle foit tranfportee en caux courantes, & qu'elles’appro che de lariue, elle prend racine ( comme a cfté obferué par ens qui s’eftudient à rechercher les œuures de Nature ) & s'eftend de telle forte que faite fifÿmbrium aquatic, autre- ment creflon. On fait grand eftime de fa diftillation aux in- flammations des parties nobles, & aux fieures peftulentielles: & mefnes contre larougeur des yeux, &inflammations des paupieres, des teflicules & mamelles, qui ne font que com- mencer.Carappliquee,elle à merucilleufe vertu pour reper- cuter & arrefter la Auxion d'humeurs. L'herbe frefchement tirec de l'eau, & appliques fur le front, appaife les douleurs detefte prouenans de chaleur. Les oyes,cannes & poullesen - o mangent volontiers, fi on leur en mefle parmi de fon.Il pro- tre ler nient encores és marais vne autre pläte,laquelle pour la fem- dema- biance de fa grainereftime deuoir eftre appellee, Lentille de marais. Satige fetrainefur l’eau , laquelle eft anguleufe, & produit parinterualle force fueilles , attachees quatre à qua- tre & en croix à de longues & minces queuës, & font lefdites fucilles rondes à leur cime. Sa graine fort de la tigemefme, & entre les queuës des fueilles, eftant amaflee à mode de grap- pe; & ayant la forme d’vne lentille, non toutesfois fi ER noiraftre au refte,& attachee à longues queuês,efpefte & du- re. Ccfte plante m'a efté enuoyce par Jaq. Ant, Cortufus. 8. Galien dit la lentille de marais eftre froide & humide enui- mod. foiile fecond degré, Sedyrmaim fine Semperuinum maius: Grecs, Aïz00n mega: François, Grande lombarbe, on Ionbar- becs, Ouye: Arabes, Beiahalalen, ou, Hai alha- lez : Iraliens, Semprenino maggiore: « Allemans, Gsofz haufz vuurtz; E fpaignolz ; Semprenina, © Teruapantera. CAP ATE, LXXXIIII 407 La grande ioubarbe 2c- ftéappellee Aïzoon, os Sem Péruiuwm ; pource que fes fueillos font toufiours ver- des. Ses tiges font de lahau teur d'vne coudee, & quel- quefois plus : lefquelles font grafles;vèrdes,& groffes co- me le pouce,ayans de fen- daffes côme le tithymaln6- mé Characia. Ses fucilles font grafles , charnues, & longues côme le pouce. À la À * cimedelatigeelles font fai- tes à mode d’ynelägue;defquelles Les plusbaffes fonc recourbees contre terre,& celles de deflus dreflees & entaflees l’yvne dedans l’autre,faifans vne forme cir- culaire , qui retire à la façon d'vn œil. Elle croift és 20 montagnes, * & parmi les pierres plattes &tuyles. "ou à l'en- Onla plante aufli fur les couuers des maifons, De’#rdst"y fon naturel elle eft refrigeratiue & adftringente, Ses Gt fucilles ; enduites à paït foy ; ou aucc gruotte de orge; font bonnes au feu faint Antoine, aux vlce- res corrofifs ; & à ceux qui man gent les parties voy- fines : eftans pareillement propres aux inflamma- tions des yeux;aux brulures du feu, &aux podagres. En oignant la tefte de {on ius , auec huyle rofat & gruotte d'orge sil en ofte la douleur. Ledir ius, prins en breuuage; eft fort bon aux pointures des araignes phalanges;aux caqueffangues;& à rousautres Aux de ventre. Beuen vin, il dechaffe les vermines rondes qui font au ventre. Appliqué mode de pefläire, il reftreint les fluxions des femmes. Son iuseit forchon aux chafieuferez des yeux , procedans de corruption de fang; fi on les en frotte. 10 Sedum, fine S empéruinum mins, ant Vermicularts: Grecs, Aixzoon micron: F rançois,petste * Lonbarbe, * 09 om o# (ouille an loup: Italiens, S empreni4o rninore: Pire eAlleman:, Klein haufx vuurtz. C'H ALP; 40 LXXXV, ww Lapetite ioubarbe croift & parmi les pierres , parmiles murailles , & mazures,& és foffes ombrageufes. D'yne feule racine elle ietre plu- fieurs tiges menues, & tou- tes couucrtes de fueïlles menues , rondes, graffes, & pointues. Elle produit du » milieu de foy vne tige dela hauteur d'un palme:laquel- le iette vne efmouchette garnie de fleurs verdes & Sedigenus tertium,fine IUlecebra:Grecs, Aïzoon river: François, Tierce efhece de perite Joubarbe:e Ara- bes, Alfbram,Handrachabara, © TilafinsItaliés, Sempreuinererze. CHAT. LXXXPVE, Il fmble que ce qu’aucuns appellent Pourpier fauuage, ou Telephium;, & que les Romains appel- lenr Illeccbra, foit vne tierce efpece de ioubarbe. Ses AND, MAT Ses fueil- les font pe- tites , c{pef- fes, velues, & quai fem 47 blables aux du De El e croift par- miles rochers:& a vne vertu chaude;acre, & vlcerari- ue. Enduite auec graifle, elle refout les efcrouelles & fcrofules. 10 La premiere & feconde efpece de ioubarbe, defcrites par Diofcoride, font fort communes. Les Apochicaires les nom- ment Semperuiuum maius,8& Semperuiuum minus.Aucuns appellent la feconde efpece, Vermicularis,& Craflula. Quant à la petite ioubarbe on en trouue de deux efpeces. Dont l'v- nc eft celle que Dioftoride defcrit:laquelle a les fucilles grof- fettes ; longues , & clerfemees, & qui retirent aux pignolats: dont auffi elle eft appellee d’aucuns Italiens ; Pigaola. Elle 20 roduit plufieurs tiges minces & menues:à la cime delquel- Ée y a de fleurs verdes blanchaftres ; difpofees à mode d'yne efmouchette efparpillee. L'autre ioubarbe petite ictte plusde fueilles,lefquelles font auf plus courtes & pluseftroites.Ses fleurs font iaunes: & font difpofees comme celles de la prece- Joabarbe dente.Les modernes appellentla derniere,mafle:& la prece- mafle G dente,femelle. Mais quant à la troifiefine efpece deioubarbe, femelle. defcrite par Dioforide ; laquelle m'a efté long temps inco- gnue, elle eft de proprieté bien diuerfe aux autres : carelle ef ü chaude,quel'appliquant quelque part que ce foit,elle vlce- re &elcorche. Tous les exemplaires de Diofcoride ne font pas conformes en ce chapitre. Mais moy,ïay fuyui l'exem- plaire d'Alde: &ay reietté le furplus ; comme chofes fuppo- fees & adiouftees à Diofcoride. Aucunseltiment ce troifie[- me chapitre n'eftre de la fature de Diofcoride: fe fondäs fur ce que Galien fair feulemét mention de deux efpeces de iou- baïbe. Mais M. Lucas Ghinus, homme commendable pour fon fçanoir exquis,m'enuoya,n'y a pas long temps;vne plan te de cefte tierce efpece de ioubarbe, qui eftoit fiacre & mor- danteau gouft, qu'elle faifoit veffier la langue.Et aucc ladite plante, ilefcriuit ce que s'enfuit : Au vergier du Duc de Flo- rence y a vne certaine efpece de ioubarbe fort menue, & qui neantmoins eft autant acre & mordante que pourroiteftre leranunculus. l'en ay veu auffi parmi les vieilles murailles, 40 & entre les fentes des rochers. À mon iugement ce doit cftre la tierce ioubarbe de Diofcoride. Et pourcc que Diofcoride enauoit parlé fort obfcurément;i'ay prins toute la peine qui m'aelté pofible, eftant accompagné de plufieurs autres flu- ofib dieux à techercher les Simples, pour pouuoir trouuer cefte tierce efpece de ioubarbe, qui eut les fucilles velues, & faites à mode de fueilles de pourpier. Mais depuis, prenant garde de plus pres aux parolles de Diofcoride,il m'a femble fun cô- texte cftre cel: [1 y a aufsi vne tierce efpece de ioubarbs;laquel le,au regard du pourpier ; produit fes fueilles plus graffes, & plus efpeñfes, &c. Et ayant ainfi catrigé le texre de Difcorice, felon mefne l'intécion d'iceluy, ainfi que ie penfe,cefte troi-$ © fiefine ioubarbe ne me fembla fi difficile à trouuer, queau arauant. Etiecroy que tous ceux qui cofidereront de pres fe texte Grec de Diofcoride, & quiexpofe ont le mot dirt ] eéxvnsoudrôt goifier,côparees à celles du pourpier,feront de mon opinion. Car les fueilles dé cefte tierce ioubarbe, comparees aux Fueil- les de pourpier ; fe trouueront plus efpeñles , &plus grafles. Voyla que m'en efcriuit le do&te Ghinus. L'opinion duquel certes me femble fondee fur fi grandes raifons , que ne m'en Theophr. de puis diuertir,ains fuis contraint la fuyure entieremét. Thceo- hiff. plant. phraîte parlant de la ioubarbe,dit ain: Nature a donné ce- bb17..9. fre proprieté a la ioubarbe,de demeurer toufoursverde. Sa fueille eft charnue,polie,& longue. Elle croift fur les murail- les qui ne font faites à dos d'afne ; & fur les couuers des mai- fons, où y a quelque amas de fable, Voylà qu’en dit Theo- phrafte. Quantaux deux plantes de ioubarbe qui croiffenc en arbre, leïquelles nous auons icy fait pourtraire , l'vne qui cA la plus grande , a efté apportee de Conftantinople par le Seigneur Augerius de Busbeke,de laquelle depuis 1l m'a fait vn prefent:l’autre m'a efté enuoyee par Iaq.Ant.Cortufus,& Gal. lib.6. dit qu'on luy aenuoyee de Corfou. Galien parlant des pro- Rmpl.mdd. prictez de la ioubarbe,dit ainf:La grande & petite ioubarbe, par efpeñles,& nô velues, & 7925'la rs 60 T'HAMOIL VS font legerement defsiccatiues , & moyennement aftringen- tes;& n'ont grande apparéce d'autres qualitez,pource qu'el- les abondent en aquofité. Au refte,elles font fort refrigerati- ues,commeeftäs froides au tiers degré. Aufi foncelles bon- nes au feu faint Antoine;aux eryfpeles, herpes, & flegmons engendrez de fluxions chaudes, Vmbilicus V'eneris, fine Acctabulum: Grecs, (oryle. don : François, Efcuds:Italiens, Ombilicodi V'ene- re: Efpaignolz ,Scuderes, GRHPAP, LXXXVII. Vmbilicus Veneris a les fucilles faites & rournees à mode d’yn acetabule, ou couppe;eftans obfcurement creufes : du milieu defquel- les fortent de petites tiges, qui portent fagraine. Sara- cine eft ronde comme vne oliue. Son ius enduit ou fi- ringué auec vin, defcouure & decharne les parties ge- nitales couuertes de chair. Enduit,il eft bon auxinflam mations;au feu faint Antoi- ne, aux fcrofules, & aux mules des talons. Il eft bon aufli à raffre{chir les ardeurs de l’eftomac. Ses fucilles & {a racinc,mangees;rompent la pierre, & font vri- ner. On les ordonne aux hydropiques auec du miel. Quant à l'herbeson s’en fert és chofes d'amour. TVinbilicus Veneris alrer, fus Cymbalium: Grecs, {o- zyledon Erépe. V'mbilicus V'eneris. Li Se NES \ CHÉRAPPE LXEXOX POINTE Il ya vne autre efpece d’ymbilicus Veneris,qu’aut- cuns appellent Cymbalium , lequel ales fueilles lar- ges-grafles, & faires à mode de * languette:lefquelles »,, font fort efpefles & entallces vers la racine:tellement ue par vne forme circulaire,elles reprefentétlerond delœibainfi qu’on voiten la grande ioubarbe:& ont vn gouft aftringét. Iliettevne tige menue:& produit les eurs &c la graine femblable à celle de milleper- tuis. Saracine eft affez groilerte. Ila les mefmes pro- prierez que laioubarbe. La premiere efpece d’vmbilicus Veneris eft fort commune en Tofcane: &croift ordinairement és vieilles murailles , & parmi les rochers. Noz Senois appellent fes fueilles, Coper- toiuole, pource qu'elles font faites à mode de couuercle. Quantau fecond vmbilicus Veneris, qu'aucuns appellent Cÿmbalium;ie le vis premterement en Friuli, ville d'Auftri- che, au iardin de M.Iulié de Maroftica. Depuis i'en ay trou- ué fou SVR DIOSC. LIVRE IIII. Orrierroifefin ué founentesfois parmi les rochers, és montagnes,qui tota- lementeftoyent conformes à la defcription qu’en fait Dio- fcoride. Aurefte, en Lombardie, les Apothicaires ,en lieu d’vmbilicus Veneris vfent d’vne certaine herbe qui croift parmi les murailles, mazures, & ruynes de maifons, & qui y end à mode de cheueux. Ses tiges font menués:& a les fueil es femblables à celles de lierre , qui font chiquetees en poin- testouralentour. Et pource qu'on appelle ordinairement cefte plante, Cymbalaria, leur erreur pourroit eftre venu de penfer qu'’ellea pris fon nom de C ymbahü, & ainfi que c’eft le vray vmbilicus Veneris. Quelques vns toutesfois luy don balaria, nent mefmes proprierez & vertus qu’au vray ymbilicus Ve-1 neris. Eten outre on fait eftime de l'herbe frefche prife fou- ent en falade,au commencement du repas, pour faire cefler les fuxions blanches des femmes. Fuchfus,en fon petit her- bicr,depeint,pour vmbilicusVeneris,ces plâtes qu’on nom- me Faba crafla & Fabaria:lefquelles neantmoins il auoit mi- fes pour thelephium en fon grand herbier. Mais Fuchfius me pardonncra : carilerre & d'vn cofté & d'autre:comme aufsi 3] fait au liure de la compofñition des medicamens nouuelle- ment parluyreueu, où il prent craflula maior, pour la fecon de efpece d'Ymbilicus Veneris. Car, comme dit Diofcoride, le fecond vmbilicus Veneris a les fueilles fort efpeffes & en- taflees vers la racine :de forte qu’elles reprefentent aucune- ment la rondeur &circonference d'vn œil , ainfi qu'on voit en la gräde ioubarbe. Difanten outre que fa tigeeft menué: & que fes fleurs & graine , font femblables à celles de mille- pertuis. Touteslefquelies marques ne fe trouueront iamais en craffula maior. Car fes fueilles font plus grandes que cel- les du pourpier des iard:ns : & n'ont aucun rapport auec les fueilles de ioubarbe:& ne reprefentent aucune forme ni fgu re d'œil:ioint que fa tige eft grofle & ferme:& a plufcurs ra- cines, quaf comme celles d’afphodelus, que nousnommons le.lib.7. Afrodiles. Galien parlant d'ymbilicus Vencris,dit ainf:Le 1. med. cotyledon eft compofé de plufeurs qualitez : carila vne tem perature humide, froidaftre, côiointe à quelque petite aftri- étion,auec vne amertume legere. Et delà vient,qu'il eftre- frigeratif, repercufif, abfterfif, & refolutif. Aufsieft-1l bon aux flegmons eryfpelez:& aux eryfpeles egmGneux. Ap- pliqué dehors, à mode de cataplafme, ileft trefsingulier aux ardeurs del'eftomac. On dit que mangeans fes fueilles & fa racine,elles rompent la pierre, & font vriner. Vriica: Grecr, Acalyphe: François, Ortie: Arabss, Huniure, Vraithlatum, Angiara:ltaliens, Or- tica: À Uermans, N'effelEfpaignolz, Orriga. CH AP, LXXXRX. Ortie premiere, Oriie féconde. Il y a deux efpeces d’ortie: dont l'vne eft plus afpre,& plus fauuage, &a les fucilles plus larges, & plus noires:& produit fa graine femblable à celle de lin;plus petite touresfois. L'autre n’eft fi afpre,& avne graine petite. Les fueilles de Pvne & de l’autre, en- duitesauec vn peu de {el, fontbonnesaux morfures & des chiés;aux gangrenes;chancres,& aux vlceres ma- lins;ors & faies : & fi gueriffent les diflocatures, les pans, les.peritesapoftumes,& les orillons:eftans auffi propres à faire fanger&apoltumertoutes apoltumes. Incorporces en cerot, &appliqueesselles feruencaux deffaux de la ratre. Leut'ius tiré par le nezsfert à rou- tes Auxions du nez, & mefmes à ceux qui y ont ordi- nairement la roupic.Leurs fueilles broyces,& appli- 4 A 409 quecs auec mytrhe; font fin ME gulieres à efmouuoir le Aux N menftrual. Les fucilles fref- “+ ches, appliquees font retirer 4 l'amarris relafchee , en l’en = touchant feulement. Leur sl graine buë envin cuitexcire au ieu d’amours,& elarpgit la bouche de la matrice. Prin- À “2 ÿ qui ne peuuent auoir leur Ÿ fouffe fans tenir le col Le . ; : garizé,reprime les inflammations delaluetreenflee, &enflammee., k me, pour Ja fimilitude qui eft entre ces deux plahtes:il m'a AN femble bon aufi de la planter &, auiardin denoz commentaires. La gripaume donc eft quaf fem blable à l'ertie : excepté qu'elle a les fucilles d'embas plus ron- des, & chiquerces à mode des fueilles de ranunculus. Sa tige eft quarree , laquelle produit fes fueilles deux à deux, par cer- NS tains interualles ; lefauelles font femblables aux fueilles d'ortie, eftans neantmoins plus chiquerees tout àl'entour. Ses ficurs font rouges, tirans fur le M blancs DNS / ê A1O blanc, & font femblables à celles de l'ortie puante,dont nous parlerons au chapitre fuyuant:toutesfois elles font plus pe- tites:& fortans du pied des fueilles, elles enuironnent la tige À mode d'yn vertoil,tout ainfi qu’on voit au marrube. Sa ra- cine eft rouge & blafarde:de laquelle fortent plufeurs autres petites racines. Cefte herbe croift par tour , lelong des che- mins, & des hayes, & alentour des murailles des villes. Elle eft fi amere au gouft , qu'on la peut hardiment iuger chaude au fecond , & fecheau tiers degré. Aucuns modernes dient qu'elle ef finguliere aux deffeétuofitez du cœur : dont aufsi elle a prins le nom de Cardiaque. Elle eft bonne aux fpafmes & paralyfes, & aux oppilations procedans de caufes froides; r tie puante, laquelle noz Senois appellent Herba dellatre, & prouoque l’vrine,& le Aux menftrual.Elleeuacuë les fleg- mes qui font en la poitrine, & fait mourirlesvers. Reduire en poudre, & buë auec du vin, elle eft finguliere aux femmes qui ne peuuent deliurer d'enfant, Galiopfis ; V'rtica labeo , Vrtica fœtida ,on Vrtica mortuz: Grecs, Galiopfis ,04, Galobdolum: Fran- gois, Ortie puanre:Iraliens, Orrica færida : ESpai- gnolz, Ortiga muerta. CNAPARE X C. Galiopfiss onortie puante, a fatige &fes fucilles dutour femblables à l’ortie: rouref- foiselles ne font fiafpres , & rendent vne odeur puante quand on les fraye entre les à mains, ou qu’on les pile. Sa fleur eftrouge & menue. El- le croift parcoutrantlelong deshayes &des chemins;que és cours & places des mai- fons. Ses fucilles, festiges, fon ius & fa grainere foluent routes durtez,chancres;apo- flumes plartes & rouges, & routes fortes d’orillons. A quoy eft bon les appliquer riedes deux fois leiour, à mode de cataplafme, les incorporant en vinaigre, cftuuansles parties malades, de leur decoction. En- duitesauec {el , elles font bonnes aux vlceres pourris, aux grangrenés, & chancres , & aux vlceres corrofifs, Galiopfis eft pour le feur noftre ortie puante, qui croift ordinairement és cours des maïfons, & le long des hayes & des grans chemins , laquelle a vne odeur puante, dont auffi elle a prins le nom d’ortie puante. Car l’ortie puantea les fueilles & les tiges du tout femblables à l'ortie;referué qu'el- les ne font niafpres ni piquantes. Ses fleurs font rouges , & menues. Scrophalaria maior, Mille-morbia,Ficaria, Ferraria, fine Caffrangula: Allemans, Braunvvurtz. Ceux donc qui prennent Ja grande fcrofulaire, pour Galio- pfs, prenäs fondemét fur ceque les fleurs de la fcrofulaire font faites à mode d'vn armet, errent grandement, Car les fueilles de la gräde fcrofulaire ne font fem- blables aux fucilles d'ortie, & ne cft gräde , blanche, & toute gar- nie de petites gladules (dont elle a pris le nom defcrofulaire )lef- quelles font fi remarquables,que iamais Diofcoride ne s’en fut teu , s’il euft penfé la fcrofulaire eftre la galiopfs.Item cefte fcro fulaire croift ordinairement és foffez,&és Leux moyres &aqua & non lelong des hayes & des grans chémins;comme 30 40 A NDI MAT-TÉLO E VS fait l’ortie puante, felon que dit Diofcoride. fuchfius qui eft de cefte opinion ; eftime que la fcrofulaire a prins le noi de Galiopfs, pour raifon de fes fleurs qui font à mode d'ynar- met,que les Latins appellent Galea. Mais il me pardonnera, Car ce n’eft lacouftume des Grecs, & principalemét des an- ciens, qui auoyent les mots à cômandement ; de côpofer les noms des herbes & des autres chofes, moytié Grec, & moy- tié Latin.Or Galea eftvn mot purLatin.Parquoy ie ne puis fuyure Fuchfus en ceft endroit : ains iuge fon opinion eftre erronnee, & de tous ceux quilefuyuronten ce poinét. D'a- uantage,il ya vne autre plante,qui eft affez femblable à l'or- } P Frtil tea. pource qu'elle a les fueilles marquees tout du long de taches blanches, côme lai& : laquelle certes ie prendroye quafi pour galiopfisitirant fon nom de Gala qui fignifie du laiét,en lan- gue Grecque. Et que cela puifle eftrevray, l’ordre que tient Diofcoride en donne grande conie&ure. Carilmetinconti- nétaprés la galiopfis,le galion:lequel il dit auoir priscenom de Galion , pource qu’il eft fort bon à faire cailler & prendre le lai& : demonftrant par ce qu'il ya grande affinité de nom entre la galiopfis, & le gah6. Toutesfois Pline me rerire fort de cefte opinion : lequel appelle Lamium,cefte efpece d’ortie Lam rachee de blanc, faifant grand cas de cestaches blaches qu’el- Plin o le a au milieu de fes fueilles, pour Le feu faint Antoine:& efti- mant fort & lefdites fueilles,& toute la plâte,appliquee auec vn peu de (el pour les caffures,brulures, & pour les fcrofules, glandules,rumeurs,playes,& podagres. De forte que l’auto- rité de Pline me contraint dedire l'ortie puante eftre la ga- liopfs : & que l’ortie mouchetee de blanc, eftle Lamium de Pline, T'outesfois quand bien nous dirons celte feconde plan te eftre la galiopfis, & que Pline n'aeu cognoiflance de la ga- liopfs, ce ne feroit chofe eftrange:car ce ne feroit en ce eu feul que Pline auroiterré. Aurefte ,encores que par les rai- fons que deffus , on cognoifle aflez que la grande ferofulaire eft bien différente de la galiopfis :ceneantmoins elle ne laille d’auoir de grandes propriecez:carfaracine eft fort finguliere aux efcouelles, & aux hæmorrhoides. Et pour s’en feruir, on Ja tire en Automne:& l'ayant bien nettoyee,;on la broye auec beurre frais:puis la met-on en vn pot deterre,qui na rien fer ui : lequel eftant bien couuert,on mettra en quelque lieu hu- mide & reumatique, & l'y lairra-on l’efpace de quinze iours, Puis on fait fondre ledit beurre à petit feu : & l'ayant, coulé on le garde pour s’en feruirefdites maladies, cape. Galion: François, Perir Muguer: Italiens , Galio: Allemans,Vnfêr fravven, Vvegffro:Efpaignols (oaialecheyerna. CH AP CXNCETS Le galium a prins fon (na nom de ce qu'il fert de pre- fure à cailler le laict. Il ales branches & les fucillesfem fes tiges droites: à la cime defquelles il produit vne ù 2 leur jaune, menue, efpefe, Ÿ, & odorite. Sa fleur,endui- Ÿ te, eft bonne aux bruflures du feu, & à reftraindre les Aux de fang. Le galion mis en huyle rofat ; demeurant D) au foleil iufques à ce qu'il blanchiffe,eft fortbon aux laflitudes. Saracine incite font puantes. Joint que fa racine soauieu d’amour.Il croift és lieux marefcageux, Le galion croift abondamment par tout le long des hayes, & des grans chemins, Ses fueilles font moindres que celles du gratteron, Sa fleur eft menue, & faire à mode d'efpieftant en partie jaune,& en partie blanche. Et encores que cefte her be foit fort commune ; ceneantmoïns tous ne cognoiflent la proprieté qu’elle aà faire prendre lelai&t. Car files paifans Prefi, la cognoifloient , 1lz s'en feruiroient en lieu de pren ,nise plus ni moins que dela fleur de cardon , auec laquelle ilz Gall rendent leurs fourmages de bon gouft. Galien parlar du ga- mp hum, SVR DIOSC. lium , ditainf: Le galiutñ 2 prins fon nom de ce qu'il fait prendre le laiét, comme la prefure. ILeit fort femblable au ratteron: & a vne temperature feche, & quelque peu acre. £ fleur eft fort bonne au flux de fang, & aux brullures : & cftiaune, & odorante. Senccio: Grecs, Erigeron: François, Seneffon:Italiens, Cardoncello, 04, Spelliciofi : « Allemans, Creurz- vunrtz: ESfaignolz, Bon varon. 10 € EU) Ÿ PIE) “ pe Seneffon. fra SPA NY NAN ERS L pa JS AA ER à) D) 20 CH AP. XCIL. Le feneffon iette vnetige rougeaftre, & de lahau- teur d’ynecoudee. Ses fucilles s’entretiennent & fe fuyuent l'vne l'autre: & font chiquereesaubort;com, meles füeilles de roquette:combien qu’elles foyent de beaucoup moindres, Ses fleurs font iaunes, & de- coppces fort menu : lefquelles en fin ; tombent en papillottes. Elle a prins Le nom d'Erigeron, c’eff 4 dire vieillard anprintemps,de ce que fes leurs deuien nent blanches fur le printemps, comme la perruque d'vn vicillard. Saracineeft inutile. Il croift ordinai- rement parmi les maifons derochces, és vieilles mu- railles, & le 169 des murailles des villes & chafteaux. Ses füueilles & fleurs font refrigeratiues. Et par-ainfi 40 enduites à partelles;ou auccvn peu de vin,elles gue- riffent les infammations du fondement, & des ge- nitoires. Auecencens blanc, ou manne d’encens, el- les font bonnes à toutes playes: & princi palement aux bleffures des nerfs.Le mefine font fes papillottes, enduites auec vinaigre: toutesfois elles eftouffent la perfonne, fi on les boit frefches.La decoction detou- te lherbe, excepté de la racine, faite en vin cuir, & prinfe en breuuage, oucritles douleurs de l'eftomac, jo proucnans d’humeurs melancoliques. Le feneffon eft fort commun. Diofcoride dit fes tiges eftre rougeaftres , & fes fueilles chiquetees à mode de fucilles de roquette:aufquelles elles retirét,excepté qu’elles font moin- dres, & plus afpres. Ses fleurs fontiaunes, qui s'efpanifiant fe refoluent en papillottes. Il croift partout, & mefmes fur les murailles des villes. Brunfelfusle prent pour la veruaine fe- melle:mais fon erreur eft trop euidét. L'on peut mettre auffi au ranc des feneffons, celle herbe que les Allemansnomment Herbedefaint Taques. Carelle a (es fucilles femblables à la roquette fauuage;cannelees.en leur circonferéce, noiraftres, 60 d'vn gouft amer, & f couchans parterre auant quela plante fe ietre entige.Cefle tige eft d’vne coudee & demie de haut, à rmôde de celle de l’artemifa , laquelle defpuis fon milieu en amont produit force branches & iettons.Sa fleur eft iaune,& moindre que celle du buphthalmum , laquelle en fin tombe en papillotes. Sa racineeft courte &capilleufe. Elle feurift en Juin & Aouft:& croiftés landes, Quelques vns louent gräde- ment le fene#on prins en falade cêtres les Auxions blanches. Mais leurdire ne me femblevray femblable:atrendu que j'ay efpzouué le feneflon eftre fingulier à efmouuoir le Aux men- LIVRE III AU ftrual. Galien dit qu'il eftmeflé en facomplexion:carileftre- Gal. lib.6. frigeratif, & quelque peu refolutif. fimpmedic. Thalictrum, fine T'halierrum:F: TANÇOÉS, eArgentine, CH2AP. HCTTIS Le thaliétrum a les fucilles femblables au corian- dre:toutesfois elles font vn peu plus grafles. Ses fucil lestiennent à fa tige;qui eft femblable à la tige derué. Broyces,& enduites, elles font cicatrifer les vieux vl- ceres.Ellecroift parmi les champs. Ruellius ditqueles Herboriftes &rum, Argentine, pource u” forme à la defcription de t fte Argentine partout, François appellét Thali- elle eft blanche, & du cout con- aliétrum.Et dit qu’on trouue ce- & principalement emmi les champs. Mais pource queie nel'ay encores veuë, ie ne fçay fi Ruel- lius dit vray où non.Galien l'appelle Thalietron, & en parle Gal. lib. ainfi:Le thaetron a les fucilles femblables au coriandre,& la fimpl, med. tige de la groffeur de celle de la ruë. Il defleche fans aucu- 2e mordication, aufli eft-il bon à faire cicatrizer les vieux vlceres. Hufèus Marinus:Grecs, Bryon thalaffon: F TANÇOËs ace Jént les Coralline:e Arabes,* T abaleb, ou, T habel: eAp0thi= mefnes nés caires, (orallina : Italiens, (orallina : « Allemans, de la lëtila . Meermief, 04, Mermoëfz: Effaignols, Malbor- de marais à car les Æ- gHiana yerha. rabes côfos dent cms Jus auec La lentille de mAtaïte Coralline, eAutremonlfe marine. CHEAP CTIITS La coalline croift és efcucils & rochers, lestrous & efcailles de poifçons quife nourriffent à bort de mer: & eft grefle, menue, cheuelue, & fans tige. Ellceit finguliere pour reftreindre & repercu= ter les apoftumes :eftant fort bonne aux podagres, qui ont befoing d’eftre refrigerees. & parmy Ie ne puis queic ne m’accorde à l'opinion de ceux qui dient la moufle marine eftre celle plante capillaire ; quelles Apothicaires appellent Coralline.Les Triacleurs fonr grand cas de fa poudre , pour faire mourir les vers aux petits enfans. À quoy certes elle eft fingulierementbonne, Car non fculement elle les fait. mourir, mais aufsi les fait in- continent fortir hors , auec telle operation, qu'vn chafcun s’en eftonne. Car j'ay veu tel enfant auoirictté plus decent Vers; pour auoir prins vne dragme de cefte poudre, Ainfi donc ie tiens pour certain la coralline cftre la vraye mouf_ M 2 £ma Aï2 AND. MA fe marine:pource que ie fçay certainernér que ceux qui cher- chent le coral la trouuét attaches au coral,Staux efcailles des poifçés, tout ainf à la mouffe eft attachee aux arbres. Or elt celle le meilleure qui fetrouue attachee au çoral , dont aufsi elle a prinslenom de Coralline. Apresiaquelle on fait eflat decellequieft rouge;laquelle fe trouue attachee aux rochers, & elcueils, Mais de celle quieft cendree,on n’en fait compte. Les anciens n'ont cognu la proprieté de cefte herbe:cariene leus iamais en Autheur quel qu'il foit ; que la coralline fuit Plin.lib,17, propre à faire mourir lesvers. Pline efcrit autrement dela cap. 8. coralline,que ne fait Diofcoride, difantainf : Bryonelt vne Herbe croiffanten la mer, ayant notoirement les fueilles fem 10 blables à la laituë : lefquelles neantmoins font toutes ridees & côme retirees, Elle n'a point de cigesains produit fes fuerl- les dircétement désfaracine. Elle croift principalementés efcueils , & furles efcailles & coquilles de poifçon affablees. Elle deffeche & reltreint fort efficacement : & fi reprime & repercute toutes inflammations & apoftumes : eftanc fort bonne aux podagres qui veulent eftre refrigerces. Voyla qu'endit Pline. A la defcription duquel fe rapporte tref- bien la plante que nous auons icy fait pourtrdire : laquelle a cfté riree viue d'vne efaille de poifçon, & m'a efté enuoyce de Padoue , par Tag. Antoine Cortulus, Aureftela moufle TER TOrEVS opinion que fi ce n’elt noftre Alga,pour le moins s'en eftyne elpece:car Theodorus Gaza;traduifant Theophrafte;a rouf- iours appelléle phucus marin, Alga. Pline auff l'a appellé Alga marine : à quoy le dote Marcellus a bien prins garde. Pour cela neantmoins ie n’entens que le phucus marin foit cefte Alga commune, dont les verriers Venitiens entaflenc Jeurs verres & vales decryftal, de peur qu'ilsne fe caflent, fe touchans l'vn l’autre, quand on les meine de lieu à autre. D'auantage,ce que les Latns n’ont iamais appellé autreméc le phucus marin, que alga , me fairencore foupçonner que c'eft la vraye aiga. Au refte, cefte herbe que nous appel- lons Vlua, eftvne efpece d'alga. Mais il yacefte difference entre elles,que l'vlua croift és marais, lacs, eftans, & riuieres: mais l’alga croift feulementenla mer. Ceite difference eft re- marquee par vn vers commun qui dit,L’alga vient en la mer, mais és marais l'vlua. Ce que auffi demonftre bien Virgile; au fecond des Aeneides,difantainfi, Et aux marefs fort fangeux & profonds La nui& obfeure,entre l'herbe, & au fonds Des grands rofeaux fus caché. Itemaué. Le nautonnieren fin rend & addrefle Outre le fleuue & l'homme & la preftrefle, Sains & fans mal,au bord fangeux & frais, marine m'a reduit en memoire celle plante ( fiplantefe doit 20 Parmi le bleu herbage du marefts. appeller ) qui eft quafñ femblable à la mouffe ; & prouient és fleuues & eaux douces , eftant de couleur verde, & velue à Plin,li.17. mode de velours.Pline l'appelle Côüferua,nos Tofcans Lima, cap, 8. 4 la &les François Efponge de mer,ou Touff: mouflu.Or d'au- nm. tant que Pline en fait eftime contre les fractures des os,ce ne Conferua. fera mal fait de mettre fon dire enauant. Îlen parle donc ainf au lieu preallegué, Touchant l'efponge d'eau les Latins # Conferrs l'appellent Conferua,pource qu'elle fert à * fouder. Celte ef- minare em ponge ne fe trouue quafñ qu’és riuieres qui viennent des Al- Latin c'eft pes. Orn’eff-ce ni mouffe,ni herbe : ains eftcomme vne ef- fouder. ponge d'eau douce:car elleeft mafsiue , bourrue & cauer- neuf, Certainement j'ay veu guerir aucc cefte touffe mufc 3 0 vn pauure laboureur qui eftoir tombé de deffus vn arbrefort haut,qu'ilemondoit,& s’eftoit quañ brifé tous les os.Car on luy enueloppa tout le corps de celte touffe mufc :arrofant toufours cefte efponge de l'eau du patient, quand on la voyoit deuenir feche:fans jamais debander ni ofter ladite ef- ponge de deflus fon corps, finon pour y en mettre de frefche. Deforte que ie fus fort eltonné de voir ce pauure patient dehait & gueri en f peu detemps,que quafi on nele croiroit Galelib.6. pas. Galien parlant dela coralline, dit ainfi: Lacoralline eft fpl. med. compolec d'vne fubftance terreftre , aquatique, & froide. Carelleeft aftringente au gout : & foulage & raffroidit fort les parties offencecs d'humeurs chaudes. Phacus marinus.fiue Alga CH ATP, ME Gr, IL y a du phucus marin qui eft large:8 d'autre, qui eff longuer & rouge, & vn troifiefme;, quieft blanc. Il croïften Candie : & produit à force fleurs; & fi de- meure toufours en fon entier, fans fe corrompre. # Oribad. Tous les phucus font + refrigeratifs: à caufe de quoy Briébf. ils font fort finguliers aux podagres; & aux inflam- mations ; y eftans appliquez à mode de cataplafme, $ o Mais neantmoins il s'en faut feruir lors qu’ils font encoreswers, Nicanderordône le phucus rouge con- tre les ferpens. Quelques vns eftiment que le fard d’onr vfent les femmes foit pris de cefte plante:com- bien que ce foit d’yne certaine racine, qui aufli et nommee Fucus, Pline parlant du phucus marin, dit ainfi:]1 y a auffi des at- bres, & des arbrifleaux qui croiflenten la mer:routesfois cel les qui croiffenten noftre mer, font petites. Car la mer rou- 60 Œorefts en ge, & l'Ocean Oriental fonc pleines de grandes forefts. Ce lamer. queles Grecs appellent Phucus, n'a point changé denom, en langue quece foit. Quant à noftre Alga, elle eft mife au Plinlb.26, ranc des herbes: maisle phucus eftvn arbrifleau. Etenvn gspao. autre pañage;ilditainfi:[l y atrois efpeces de phucus marin: ; dont l'vn citlarge , & l'autre longuer, &royse: mais letroi- fiefme a les fueilles crefpes , duquel on teint les veftemens en Candie, Voyla qu’en dit Pline: Quant à moysie ne fçay que c'eft que phucus, & n’en visiamais ; toutesfois j’ay quelque lin. Lb.13. o6p.23- Or Vir Alga. Vue, gie a vfé en l’yn &lautre pañlage du mot vlua. Ga- Gal.lib lien parlant du phucus marin, dirainf : Le phucus verd, & fFrp.m prins en la mer,eft defficcatif & refrigeratif au fecond degré: & eft aucunement vert & brufc, Potamogetum, Potamogeitum, fine Fontalis: Grecs, Poramogeiton;o4 Srachyites; A lemans,S cchalden kranr,on Sam kraut. CHAT, XCVI. Lepotamogerum ales fucilles femblables à labe- te, lefquelles font velues , & nagent & fortent quel- que peu hors de l’eau. ILeftrettritif& refrigeratif:8c eft fort bon aux demangeifons,& aux vlceres inuete- rez, &corrofifs. Ila prins le nom de potamogetum, pourcequ'il croift és marais, & és lieux aquatiques, Le Potamogetum croift ordinairement és marais, ou és cflangs, &lacs , ou bien éseaux dormantes. Ilales fueilles femblables à la bete : lefquelles on voit nager fur l'eau en lufieurs lieux, Quant à moy i’en ay fouuent prins & cueil- li en certains lacs du val Ananie, où il fe trouuoit meflé auec agitta. Gale.lib.8+ impl. med 15, li, 24. p.18, 3 VRP DT ONSICE TIR RÉEL. auec le nenufar. Au refte le potamogeton m'a reduit en me- moire la Sagicta , ainfi nommes de Pline par la forme de fes fueilles:atrendu msfine qu'elle croit és fleuues & eaux dor- manñtes Îly en a deux efpeces,la grande & la petite. La fueil- le de la peute eft femblable à vne Arfche à crois pointes, J'vne deuant, & ls deux autres derriere, au trauers defquel- les elle eft attachée à vne queué triangulai re;laquelle ft creu fe, & longue d'ynecoudee & demie, X quelquesfois plus, (e- lon la profondeur de l'eau ottelle prouient. 5a tige eff droi- te,liffee,ronde;creufe, & branchue vers la cime, d’ou fortene de fleurs blanches , de chafcune trois fueilles : lequelles en fa luflent de petites teftes purpurines , de groffeur d'yne © Uage. Ses efmouchettes auf noix Pontique, auec vne pecite graine au dedans. Sa racine eff blanche, diuifée ou beaucoup de parties, & capilleufe, à mode de ceile du plétain aquatic:duquel auf ie penfe Ja fa- gette eftre vne efpece. Quid à la grâde,elle eften tout & par æout femblable à la precedente,horfnis qu'en toutes fes par- ties elle ef plus grande :ioinc que fes fuerlles ne font fi poin- tuesau bout. Elles ptouiennent routes deux en Boheme, tant au fleuue Mulra, qu'en beaucoup d'autres lieux. Elles font de qualité froide & humide, & de mefne proprieré quele plantain aquatic. Mais pour retourner au potamo- gcton ; Galien le dit eftre aftringent & refrigeratif au mef- me degré que la renoüce:combien quelarenouce foitcom-2° La millefueil! pofee d'effénce plus fubtile, CHSAP IE RICO: Le ftratiotes d’eau, nage (ur l'eau , & n'aaucune ra- cine: dont auffiil a prins le n6 de Stratiotes.Il c{t fcm- blable à [a ioubarbe: tou- tesfois fes fucilles font plus randes:lefquelles font re- figeratiues , & propres à cfticher le Aux de fang pro a. cedanrdesreins,eltäs prin- ANSE (es en breuuage. Elles font propres pour contregarder < du feu, & d’enfleure, yne TA playe:&cenduires.elles font fort bonnes au feû faint Antoine, & aux enfleures, y adiouftant du vinaigre. Certainement il ne fe faut trop efmeruailler G on netrou ue point de flratiotes en Italie : car Pline dir qu'il croift feu- lement en Egypte, de l'inondation du Nil: eflant du tout femblable à la soubarbe, referué qu'il a les fucilles plus gran- des. Au refte M. Lucas Ghinus , medecin trefexceilenc »ma enuoyé de Pife vne certaine plante, qui proutent és eaux, laquelleilappelie Millefolium aquatic. Quant à moy refti- me que ce foit vne efpece de ftrariores aquatic. S'il ef ainf,ie m'enrapporte, Stratiores Milefilium:Grecs,Srratiores Chiliophyllor: Fraçois, Milfheille, Cumin, on Anet fassagelra liens, Millefglio: A Usmans, Gurben: Efpaignelz, Milhoyæs yerna, Stratiorss aquatic. NA Milsflinm mai. Mill-filinm minus, _. 40 45 CH AP, XCV III. La millefucille eft vne petite herbe, iettant plu- fieurs fürgeons de la hauteur d'yn palme, & quel- quefois d’auantage Ses fucilles font faites à mode de plumes folles de petits oyfeaux : lefquelles font fort Courtes, & chiquetces dés le pied. Ses fueilles fonr Courtes & afpres côme celles du cumin fauuage:tou- cesfois elles ne fonc fi grades que celles du cumin fau font plus farcies, & plus entaflees que celles du cumin fauuage. A la cime elle iette de petits furgeons ; qui portent d’efmouchettes femblables à celles d’ancet,le{quelles font routes gar- nies de petites fleurs bläches. Elle croift és lieux mai gres > &és Campaignes afpres, & principalement le ong des hayes. Elle eft finguliere aux vlceres, tant vieux que nouueaux:& eft fort bonne aux fiftules,&c pour citancher les Aux de fang. myriophyll ks quien fort. Clyfierifee auec le ius onne aux dyfenteries.L'herbe fref- che broyec, & prinfe à mode de fuppofitoire, & appliquee fur Je penil, eftanche le flux menftrual. Le millefotium à fleurs blanches broyé avec fon cfmouchette,& prins en breuuageen fa diftillation mefine, ou lai@ de cheure;eftanche és hommes le flux de la femence,& és femmes les fuxions blanches. On le rendra plus efficace à ceft effer , le prenant auec coral, am= bre,& brifeure d’yuoite. La poudre de millefolium prinfe en lai@ de vache au poix d’yne once, enfemble vne dragme de o boli Armeni;l'efpace de trois iours,eft merucilleufemée prof- fitable à ceux qui pifent Le fang. Ses fueilles mangecs, & fpe- cialement él qui font frefches, appaifent la douleur des dents, Saracine a mefme vertu, la tenant long temps furla dent affeêtee. La deco&tion de l'herbe faite auec Reurs de lam parlant du ftratiotes aquatique, & dela millefueille, Leftratiotes aquatique eft froid & humide: mais le terreftre eft quelque peu aftringent:& par-ainf il eft bon aux vlceres, & à fouder playes. Aucuns s'en féruent aux fiftules, & pour eftancher le Aux de fang. V'erbafcum: Grecs, Phlomos: François, Bouillon: eApothicaires, T'apfs barbatiss(andela re- LÉ Candilarin;ou Lanaria: Italiens, Verbafco : » Allemans, Vuull- krasr,on K #yigs Kerez: EfPaigrolz, Ucr- bafro. M 3 Verbafium brufches eft finguliere au deuoyement d’eftomac. Galieri Gal. lib.8. dit ainfi: fmplmed, AŸ4 AND. MATTHIOLVS Verbafcum primum: V'erbafcum fecundum: François, Bouillon blanc femelle. François , Bouillon blanc malle. V'erbafcum tertisim: V'erbafcomfyluestre:Fran- François, Bonillon noir. çois, Bouillon fausagr. Verbafcum Lychnitss, Jine Thryallis. Autre boaillon. Primula Verts, V'erbaftulum, Herba Paralyfis, Ar- thetica,fine Arthritica,ant Brache Caculi:Frane çors, Brayes de Cocu: Allemans,S chlufelbluomen. Primula Verts. e Autre primula Verë, Il ya deux efpeces de bouillons:les prenant gene- ralement: car l'vneftnoir, &l’autreblanc. Quant au blanc, il y en a de mafle, & defemelle. Lafemel- le ales fucilles femblables au chou, rouresfois elles font blanches, & plus larges, & veluës. Sa tige eft blanche, & vn peu velue: & eft dela hauteur d’vne coudee, & d’auantage. Ses fleurs font * blanches, ou blafardes,& fa graine noire. Sa racine eft longue, afpre au gout, & groffe comme le doigt. Il croit parmi les champs ,en la campagne. Le bouillon 30 mafleeft plus haut: & a fesriges & fes fucilles plus menues , qui toutesfois font blanches. Quant au bouillon noit, il eft du cout femblableau blanc, fi- non qu’il a les fueilles pluslarges ; & plusnoires. Le bouillon fauuagea les fueilles femblables à la fauge: & produit de verges hautes & dures comme bois: lefquelles produifent derainceaux tout ainfi que le marrube. Ses fleurs font iaunes commefin or. Ilya deuxautres efpeces de verbalcum qui font petits & veluz,& ontles fueilles rondes.Encores y en a-il vne #° sroifefineefpece, qu’on appelle Lychnitis, ou Thty- allis,qui jette trois ou quatre fueilles,& quelquesfois d'auantave, lefquelles font velues;graffes, & efpeffès: & font propresà mettre és lampes, en lieu de limi- en Les racines des deux premieres cfpeces de ouillon fontaftringentes ; & par-ainfi fi on en boit à la groffeur d’vn dé, aucc du vin, elles font fort bon- nes au flux du venyre. Leur decoétion eft finguliere aux fractures, rompures, & aux fpafimes, & toux in- f Ouererees : & fiappaifela douleur sa dents,en s’en la- uant la bouche. Le bouillon à la fleuriaune, faitles cheueux blonds:& quelque part qu’on le iette, il atti- re les artifons, cloportes, & autres vermines. Ses fucilles , cuirésençeau, &enduites,fontbonnesaux + inflammations des yeux, & à toutes tumeurs & en- fleures : & auec vin & miel, elles font fingulieres aux vlceres malins, & qui pourriffent & mortifient les membres. Auec yinaigre.elles font bônes aux playes: & fi font propres aux piquures des fcorpions. Les °fueilles du bouillon fauuage, appliquees à mode de cataplafme, feruér grandement aux bruflures du feu. On dit que les figues fechesne fe corrompent point eftans parmiles fueilles de bouillon femelle. Quant aux deux premieres efpeces de bouillon priuez ; ils font fortcommuns. Maislefauuage, quiales fueilles fm- blables à lafauge,& les fleurs jaunes, il n’eft cognu d’vn chaf- cun. Toutesfois l'en ay veu au iardin des Simples eftabli à Padoue made foss ain aux meures enclou- esdes che (Xe SV EU D 10 SGATALVIR E CAT. Padouë de par la Scigneurie de Venife, pour feruir aux eftu- dians en medecine. Quant au bouillon,furnommé Lychni- tis , dont nous auons ici mis le pourtrait , il n’eft fort com- mun. Il y a aufsi vne forte de bouillon, qui a fes fucilles fem- blables au pauot cornu. Ce n'eft donc de merueilles fi Dio- fcoride à fait femblables Les fueilles du pauot cornu au bouil- lon. Et touchant les deux autres efpeces, de Diofcoride fait mention , ie n’ay encorestrouué perfonne en Italie, qui les m'aitfceu monftrer. Et combien que aucuns (entre lefquels eft Ruellius & Fuchfus)prénent les deux efpeces de primula Veris, pour ces deux efpeces de bouillon, que Diofcoride dit eftre petis , & ayans les fueilles rondes & veluës : ce neant- moinsiene lepeux croire; encores que ceux qui tiennent [9 cefte opinion foyent fauans hommes. Car les fucilles de primula Veris ne font ni veluës ni rondes : ains font polies & liflees en l'vne des plantes : &crefpes comme fueilles de lai- tues,ou de chardon à carder,en l’autre.Toint que Diofcoride niautheur ancien, quiait parlé des efpeces de bouillon, ne font point demention des fingularités des fleurs de Primula Veris. Et neantmoins elles font fi remarquables , que iamais Diofcoride ne s'en fuft teu : veu que fes Aeurs dorces feruent d’auant-coureur, pour fignifier la venue du Printemps:dont auféielle a prinslenom de Primula Veris, Les Modernes dient qu’elle el fort bonne aux gouttes : & font grand cas de la decofion de fa racine, pour rompre les pierres des 41$ ce de pierre de moulin. Plattaria. femblable au bouillon , laquelle ilnôme Blattaria : & de laquelle il parle ainf : Il ya vne herbe femblable au bouillon , que fou- uenton prédl'vne pour l'autre. Toutesfois elle a les fueilles plus noires , & eft plus branchuë que le bouillon: & iette fes fleurs iau- nes. Semant, ou eftendantcefte herbe par terre, elleamaffe à for cemittes & cloportes : à raifon de quoy elle eftappellee Blatta- ria àRome.Voylà qu'é dit Pline, Diofcoride a attribué cefte vertu au bouillon qui a les fleursiau- nes. Quime fait penferla Blat- taria de Pline & ce bouillon à 4 fleurs iaunes , defcrit par Dio- fcoride, eftre vne & mefme plante. Quant à la Blattaria,elle croïft ordinairement partout. Ellea les fueilles longues & dentelees tout alentour : & porte des fleurs femblables à la tierce efpece de bouillon. Venant à deflorir,elle produit alen- tour de fes tiges de petites bourfes, comme celles du lin, qui reins , & de la vefsie, Sonius prins en breuuage , & enduit 29 touresfois font plus dures, & plus polies:au dedans defquel- en dehors, ef bon aux rompures, & aux diflocations, ainfi qu'on dit. Leut decoétion faiteauecfauge & mariolaine eft finguliere aux affétions froides des nerfs & du cerueau, comme à la paralyfie & tremeurs de membres. L'eau diftillee dela plante, lors qu'elle eft en fleur; eft bonne côtre les debi- litez du cœur, & de tout le corps. Car(commedifentles empyriques ) elle conforte & corrobore merueilleufement bienlecœur. Sesfleurs font vtiles appliquecs fur les morfu- res des fcorpions &araignes phalanges : car elles refoluent aifement les tumeurs. L’herbe mefme, fes fleurs, ou racines broyees & enduites gueriflentles bleceures. La diftillation les eft contenuë fa graine. Quant à cefte herbe, ie ne trouue poine qu'elle ait de grandes proprietez. Maisl'amertume A elle a au gouft,me fait dire qu'elle eft aperitiue & abfter- 1 Pline fait mention d'yneherbe Pb, lib.1$, cap, 9, ue. Galien traitant des bouillôs, dit ainfi:Il y a du bouillon Gake.bl,8, qui a les fucilles blanches: & d’autre, quia les fueilles noires. Fmpli.med, Quant au bouillon blanc;il y a le mafle,qui a les fueilles plus eitroites : & la femelle ,quiles a pluslarges. 11 ya Fa bouillon fauuage , qui a les fleurs jaunes : & fientrouue-on encores yne autre efpece , qui proprement eft appellé Phlo- mis,&T hryallis. Les racines des deux premiers ont vn gouft afpre: & font fort bonnes aux accidens qui aduiennent des de toute La plante appliquee fur le frôt, appaife les douleurs 3 O uxions & catarrhes. Aucuns s’en lauent la bouche à la dou detefte. Nos Dames vfent du ius de leurs fleurs pour fe far- der, & pour ofter toutes taches du vifage, Or pourretour- nerà nos bouillons, c'eft vne chofe toute notoire, & bien efprouuee, qu'ils font finguliers aux maladies du fondemet: carils font aftringens & ici, Et par-ainfi fe parfu- mant par le bas dela poudrede leurs fleurs & graine ; y ad- jouftant de fleurs de camomille,& de terbenthine, cela reffer- re le fondement,quandil eft allafchi:& ofte ces appetis d'aller à la felle,fans y pouuoirrien faire, à ceux qui font trauaillez decaqueflangues, & flux deventre. Les fueilles du bouillon blanc femelle concafiées entre deux pierres, & appliquees fur l'encloueure d’vn cheual, ayant premierement nettoyéla- diteencloueure, guerift fort foudain les cheuaux quienfe- royent boyteux : de forte qu'on diroit ceflecure eître quafi miraculeufe. Leius de laracine de‘bouillon, qui n’a encores porté tige, prinsen maluoife au poix de deux dragmes ; à l'heure mefme que l'accés prent ; guerift des ficures quartes, felon que dit Arnaldus :en continuant ce breuuage trois ou quatre fois, Leiusdes fleurs & desfueilles enduit fur les verrues afpres & rudes, les ofte & efface ayfément:mais rou- tesfois fellesne font rudes, il n’y fertderien. La poudre de la racine feche concaffee a mefmne vertu : quant à celle des fleurs,elle eft bonne aux trenchees du ventre, & à la colique. La decoftion de la racine garparizee, eft finguliere aux in- flammations de la luette,Ses fueilles broyees,mifes fous cen- dres chaudes , & appliquees à mode d'emplaître, gueriffent les bubons. Le bouillon a telle vertu & propricté que donné leur des dens. Leurs fueilles font refolutiues , comme aufsi font celles des autres bouillons , & principalement de celuy qui a les fleurs iaunes , defquelles on iaunit les cheueux. Les fueilles des bouillons font generalement defsiccatiues ; & quelque peu refolutiues. CRÉAS PE RES Acthiopis ales fucilles fem blables au bouillon, lefquel- æ les font fort efpefles & ve- lues,& digerees en rond vers la racine, eftans fort efpeiles. Sa tige eft quarree , ? afpre, & femblable à celle de la ; meliffe, ou d’arétion:laquel- le eft route garnie d’aifles & Aethiopés. 2 LAN de côcauitez. Sa graine croifl D à À ; à toufiours double en vne mef 1 FE = £ Jo me graine de orobus. Elle iet KIN ce plufieurs racines; qui tou- me bourfe:& eft cr com- tes procedent d’vn mefine tronc: & font longues, en breuuage, non feulementil gueriftles cheuaux qui ouf" © malliues,vifqueufes & pafteufes au gouff. Efans {e- fent,mais aufi ceux qui font poulfifs.Sa graine cuite en vin, broyee &emplaftree, guerift Fe diflocations, oftät toute tu- meur & douleur. Ses fucilles appliquees auec vinaigre, re- foluent les fcrofules. Sa graine & fueilles cuites en vin ; pi- lges & appliquees , tirent hors tous tronçons qui feroyent demeurez aucorps. Les fucilles & fommitez du bouillon à petites fueilles, cuites en eau, & enduites,(oulagent les poda- res. Ladifiillation des fleurs, mife fur les yeux , empefche ie fluxions:& enduite, elle ofte la rougeur du vifage,que les ches,elles deuiennent noires & dures : de forte qu’on les prendroif quafi pour corne. Elle croift abondam- mentau Mont Ida,quieft prés de Troye,& en Mefe- nie. Elle eft bonne à ceux qui crachent pourri,& aux fciatiques , & pleurefies : & fi eft propre à addoucir l'afpreté de la canne du poulmon, beuuant la deco- étion de fa racine, ou en vfant auec du miel à mode Arabes nomment Goutterofe, & fpecialement y meflant 60 d'electuaire. vn peu decamfre. Enduite aufsielleeft bonne aux eryfipe- les,aux bruflures;impetiges, lentilles, dartres, feux volages, & autres taches; quiaduiennentfurlevifage. Les fleurs du bouillon incorportes envn moyeu d'œuf, mie de pain , & fueilles de porreau, & appliquees, reftreignent les hæmor- rhoïdestautant en fait le parfum des fucilles fait fur vne pie- Autresfoisi'ay eftimé que Ethiopis eroifloit feulement en Ethiopie, ou au mont Ida pres de Troye ; pource que Dio- fcoride & Pline dient qu’elle y croiften grande abondance. Toutesfois il y a quelques mois que M.Ican Odoricus Mel- chiorius de Trente, m'enuoya dés Padouë,celle plante dont M 4 nous 416 AND. MATTHIOLYS > icy misle pourtrait, Î Yay trouuee du tout CH ATP. GITE meilad . Aurefteie . CT ME re ÿ nétrouue point que Galien en face fi fait bien Egti Laperfonataales fueilles commela courge: tou- € equel fembl ir prins de Diofcoride ce qu'il en dit: = à NÉ Be ie ra Te PAL LYS CERTES tesfois elles font plus orandes, plus veluës, plus noi- cer 1] en parle ainf: L’'E is a les Îles femblables au = ke o'° nie ( La decoëtion de fa racine, prinfe en breuuage, eft res,& plusefpefles. Sarige ett blanchaftre : combien aux foratiques, aux pleurefes, & à ceux quicrachent que quelquefois elle n’en ierte point. Saracine cit c L se Li LAS pe : 4 ? le fng- D pe mes elle addoucift l'afpreté du gouñers Blanche au dedans, & noire au dehors. Hedie TAGiHes de la ca u poulmon, | : ca AE PÉRRENE bueau poix d’vne dragme,auec de pignolats, {ert gra £ 7 1 A : . h : s 2 ouffe i * Les exemplaires communs mettent en celieu >. Se a FE quitouffent & crachent pourri. Pilee, c'eftà dire Fe, Le Traduéteut a obinis ce mot, fuyua 1 & appliquee à mode de cataplafme elle appaife les R@ mode Pline enceft endroit. Quant à moyie nel'ayaufi douleurs des deftorfes , & des ligamens desiointu- voulu mettre, pource que 1e ne l'ey trouué en Onbañus, res. Ses fueilles enduites fur vieux vlceres; y fonc qui cft de l'opinion de Pline en ce poin&. Hrtbounes rie : re LÉ CR PRE Combien que Dioftoride ne face mention que d'yne forte Atftion, ou pluftoft, Arcturon, ales fueillesfem- deperfonata: f en auons nous veu deux efpeces en Boheme, Tee bouillon: excepré qu'elles font plus ve- lefquelles ne dificrent en rien qu’en leurs ceftes heriffonnees. blables au bouillon: e: cpre quelle Psy | Carl vnelesa plus grandes, plus dures, & munies d'eguil- luës, & plusrondes. Sa tige eftlongue, &tendrei ons plus fermes & afpres ; l’autre en a de moindres , de plus manier: & eft fa graine petite, & {emblable à celle … molles, & qui on d'egulions plus doux,eftans au refle cou- dù cuinin, Sa racine ef} tendre , blanche & douce. uertes tout à l'encour d'yne petite bourre, Orcroy-ie que Plin décoction de fa racine &/de (à gra; Ep AE foit celle cy qu'entend Pline > l'appellant non Perfonata, cap. La decottion de fà racine & de fa graine cuices e ains Perfolata , difant ainfi , La perfolata que tout le monde vi bonne au mal des dens ; la tenanten la bou- cognoift, eft appellee des Grecs Arcion. Ses fueilles font i eff fa fomentation finguliere aux bruflures,&c plus grandes que celles des courges;plus bourrues,plus noi- res , & plus groffes : & a faracine grande & blanche, Voyla 10 = Ahyrnile sral Prinfe reuuare , aUeC vi k pr Hu ue FRERE PRE SAS D tbe quedit Pline, Au dire duquel il appert aflez qu'il a entendu ÿ elle eft bonne aux iciariques , &à ceux qui ne peu- parler de Ia feconde efpece de perfonata, . Car parlant au 4 uent vriner que gourte à goutte. mefme endroit de l'autre perfonata ,ilditainf, Quelques 1 s yns appellent la perfonata Arcion. Il n’y a herbe qui aitla Lappami- Ruellius a prins pour Arétion,Lappa minor,quicroiftor- fucille plus grande que cefte cy: & porte d'ailleurs de glou- irement le long des grans chemins, &és douues des fof. terons aflez gros. Ainfdonc onvoic aflez clairement que is certes 1] mc pardôneraicar à mon iugement,Lappa 3 o par Perfonaa il entend parler de celle qui ales fueilles &c r'eftautre chofe que le Xanthium defrie cyaprespar glouterons plus grans : nommant Perfolata celle qui ales de. En premier lieu, Lappaminorm'ales fuglles glouterons petis. Parquoy Leonicenus s’eft fair grand tort les au bouillon , & ne font Ms veluës quecellesdu de vouloir reprendre Pline, en ce qu'il a parlé de deux fortes lon. D'ailleurs, fatige n'eft ni longue nitendreàm2- de perionata. Brafauolus, en fonliure des Simples, eflime que la lappa foit l'aparine de Diofcoride. Mais fon erreur cft fi euident , que le moindre apprenti d'Apotkicaire en onde Ruellus. Et d’ailleurs,ie n’en peux aucune- pourroit juger, ar detérminer:car ie n’ay encores veu plante qu'on puifle Au refte puis que la perfo- ire pourle vray Arétion, Galien ncantmoinsen parle Perfliata. lata m'a reduit en memoire la Ceit Aréhon,qui eft femblableau bouillon, & quiala erfoliata , r'euile clé repre- ie tendre, blanche, & douce, & fa tige longue & molle, enfble, fi ie n’en euffe touché auéc vne graine femblable à celle du cumin, eft compofé de quelque mot en paflant. La ubrile ies saufsi cit-il defsiccatif, & modcrement plante donc de perfoliata pro- &racinie cuites en vin;ap- duit de fueilles grafles , faites dents : & eftant fomentee, en rond,& toutésfois pointues c aux bruflures, & mules des talons; à quoy SR au bout,quafi à mode de celles aufi (s uges fonc bonnes, eftans encores tendres. * despoix, & côparties en lon par plufeurs groiles veines,lef uelles fucilles fe tiénenteflen de par terre, auär que la cige foitiettec. Satige eft fubrile, liflce, ronde & branchue. Les fueilles qui font és tiges &cbrä- ches, f môftrent comme auoir cfté percees par elles. Tellemée que r'eftimerois qu'il la falluft É nômer pluftoft Perforata que lappa 714107, Perfoliata. Ses fleurs fontiaunes, & fortenr de certaines pe- tiestefles. Elles rayenrà mode d’eftoille » & font fucillues, & d'vne bonne odeur: contenans vne grainenoire , luyfan- te, & plus grande que celle de l'herbe à puces. Elle n’a qu’vne racine, laquelle neacmoins cft capilleufe, Elle prouient parmi les bleds, és pres, & au hour des champs : & fleurift en Eflé, Ellea vn gouft aucunement amer & adftringent. L'herbe mefme cuite en vin, ou reduiteen poudre, eft finguliere aux ruptures, & affections & douleurs interieuresitellement que € prife en breuuage,elle eft proffitable à la defcéte des boyaux, 9 & au nombril enieué. Ellerefout aufsiles efcrouelles, & les guerift,f on l'applique à mode d'emplaitre. Enduire elle eft bonne à rouresinflammarions. Gaklen traitant de la perfo- Gal. lil nata, dir que c'eft vne efpece d’Arétion, & en parle ainfi: Le #mpl.n fecond Ar&tion , qu'aucuns appellent Profopis ; & qui a les fueilles comme la courge, excepté qu’elles font plus grâdes, & plus dures,eit refolurif & defsiccatif, & fi eft moyénement aftringent. Et par-ainf,fes fucilles font fort bonnes aux vi Seres inueterez, ge. Gale.lib.s. mpl. red. 40. Ferfôs tès: Grécts Arcuon, ProfGpion, on Prolôpis : 27 ÎCaitéss Lappa maior., 04 Bar. dana: François, Gletteran, ou Glouteron: Italiens, 6 21,GrofeK letten: Ejpai- 24,04 Pagamacera meior, 52 Autre perjônatas C1 Petafires, . Petafites. CHAT, CIIlI. Le Petafites ef vne queuê, qui paffe vne coudee de long» & eft groffé comme le pouce: au bout de laquelle yavne grande fueille, large comme vn chap peau , qui y eft attachee, comme on voit vn champi- gnon attaché à fa queué. Enduit, ileft fort bon aux vlesres malins, & aux vlceres corrofifs,quimangenr & rongent les parties voyfines. Encores que Ruellius die que le petafites croifle en Fran- ce:ce neantmoins il n'y a moyen de fuyure fon opinion. Car à ce qu'on peut iuger de fon difcours , il prent pour petafites la grande tufsilago , de laquelle nous auons parlé au liure A Bel Hoidlle aufsi Fuchfius,fuyuant Ruellius, comme ie penfe ; a depeint pour petafites. ais attendu que le pe- tafites iette vne queue qui paffe vne coudee de long;au bout delaquelle y a vne fueille large , & faite à mode d'vn chap- peau; eftant attachee à ladite queuë,comme vnchampignon eft à la fienne : & qued'ailleuts, les fueilles de cefte tufsilago n’y ont aucune correfpondäce;ou conformité; certainement ie ne fauroye fuyure leur opinion, ençores que ce foyent 20 grans perfonnages , & de bon fanoir. Quiconque voudra voir plus amplement noftre opinion touchant ce fait, qu'il life au liure 3. de nos Epiftre;l'epiftre que nous auonsefcrite à Jerofme Heroldus , medecin de Noremberg. Etquantau vray Petafites, ien’en ay encores point veu : & ay opinion qu'il 5 cena pi en Jtalie : car vne fi grande fueille n’eft 8, pas ayfe à cacher. Gaken ditle perafites eftre defsiccatifau ed, tiers degré:& que pour cefteraifon,ileftbon aux viceres ma- lins & corrofifs , & à ceux qui rongent & s'enchancrent fur les parties voyfines. Epipaitis fine Elleborine. 30 CH AP, CI111. L'epipactis;qu’aucuns ap- pellenr Elleborine;eit vne pe titeherbe, q produit fes fueil les PeutenPeleembienus- % ge»elle eft bonneaux deffe- étuofitez du foye,& contre les poyfons. quelque fimilirude qui eftentre u Famaria fine Fumusterra: Grecs, Capnos: François, Fumererre, onPied degeline: « Arabes, Scehiterig, on Sabeteregi : Italiens, Fumus terra: Allemans, ÆErdtrauch; Efpaignols, Palomilha. CHAT. Cyr. Le fumeterre eft vneherbe fort branchuë, & fort tendre, & quieft femblable au coriandre : ayant les füeilles blanches ; tirans fur le cendre; & qui fortent on grand nombre de tous coftez ; produifant aufsi SVR DIOSC. LIVRE I Go bien que tu notes; en pa III. 417 VS fes fleurs incarnates. Son ius eft fort acre:il efclarcift la veuë , & fait larmoyer: | iQ Le fume-terreeft fort com- mun. Les Apothicaires l'ap- pellent Fumus terræ:&eft ainf ML appellé, pource que difillant fonius és yeux, il les efclarcift & AA merueilleufement;, faifant venir les larmes à l'œil,ni trs ni moins que la famee. Le fume-terre ef plus obligé aux Arabes , que aux Grecs: car Serapio, Auicenne, & Mefué luy attribuent de vertus beaucoup plus grâdes que ne font les Grecs. Pline met deux pj; bas, efpeces de Fume-rerre,difant ainfi: Le premier fume-terre, apr F3 qu'on appelle Pied de geline, croift entre les murailles , & 120 parmiles hayes, & a fes branches fortmenuts, & efparpil- Îees, & fes fleurs incarnates. Le ius de l'herbe verde efclarcift la veué :aufsile met-on és medicamens ordonnez pour les yeux. Ilya vn autre fume-terre femblable en nom & en roprieté au precedent, lequel eft fort tendre , & a les fueil- es comme le coriandre; lefquelles font cendrees : produifant aufsi fes fleurs incarnates. Il croift parmi les iardins, & emmi lesorges. Sonius, enduit fur les yeux, efclarcift la veuce , & fait larmoyer , tout ainfi que la fumee :à raifon de quoy on l'appelle Fumee de terre. Ilengarde aufsi quele poil qu’on a arraché des paupieres,nc reuienne, Voylà qu’en dit Pline, Autre Fumaria, Corydalis de Galien. buc à Diofcoride, qu’aucuns nomment le capnos, Coryda- lion. Qui m'a fait foupçonner fouuentesfois, moymefme ; affauoir file corydalios de Galien , duquel il parle;traitant de l'Alouette, que les Grecs nomment Cory- dos; feroit point noftre fume-terre. Car Gali£en parle ainfi: T'ay bien voulu dire ceci pour manifefter la vertu & del'a- Jouette, & de fa huppe : laquelle j'ay fouuent experimentee côtrela colique:& defireroye que tous ceux qui n'en font ab breuuez,cogneuflent fa vertu, Cependant toutesfois ie venx flant , que l'herbe corydalis eft aufsi bonne à la colique. Voylà que dit Galien touchant Cory- dalis. Mais ce feroit à fçauoir de quelle forte de capnusilau- roitvouludire. Quant à moyie n'en fçaurois que iuger: Car parlant du capnus auliure7, des fimples med. il ne luy attribue aucune proprieté ni vertu contre la colique. Telle- ment que j'eftimerois quaf 4 Galien parlät de corydalis;au- roit entédu quelqu'autre efpecedecapnus.Qui faitqueceux neme Gal bbx, fimpl,med. 418 neme femblent mal ordonner, qui prennent la plante que nous auons icy faic pourtraire,& laquelle dique vnsnom ment Split, pour la vraye & legitime Corydalis de Galien: atrendu mefme qu’elle femble eftrevne efpece du capnus fuf- dit :ioine la vertu & propricté qu’elle à contre la colique: veu aufi la forme de fes fleurs , qui retirent fore bien à l'a- louerre. Cefte plante produit de fucilles femblables à celles de coriädre,moindres toutesfois:de tiges minces,branchues & fueillues : de fleurs femblables à petis oyfaux : force ra- vines,minces,fort longues & blanchaftres. Toute la plante, ou frefche mangce, ou feche reduite en poudre, & prinfeen in par plufieurs jours, eff fingulicre à la colique. Mass pour 10 à re fume-terre ,il ne fera que bon de mettre re, ce qu'en dir Mefué : Le Fume-terreeftle medicament & le moins nuifant de rous ceux qui fs : mais Ja gräde abondance qu'on en a,fait qu'on ime rant queles autres. Lefume-terre cftnon feule- ment laxatif: mais aufsi il eft propre à fortifier les parties nobles & interieures, & à reflerrer & retirer leurs filamens, Il ne fait lamais mal, & ne difcommode en rien ceux quien boyuent. Pour le rendre plus laxatif,pourée qu'il ne l'eft par trop ,1l le faut prendre auec myrabolans ; fené, lai& clair de cheure, graine d'efcarlatte, ou auec desraifins fecs, Le plus ver cit le meilieur,lequel a fes fucilles pleines & non ridees, 20 aufsi a fes fleurs violettes. Pour tirer leius du fumeterre, ile faut cueillir au Printemps, Aucuns ont dirle fume-terre cftre rotaiemér froid en fa remperature:maisils errent gran- dement : car on trouue vne certaine chaleur en [4 fuperficie & au deffüs de fes fueilles , qui neantmoins ne furmonte la froideur qui eft en luy, D'ailleurs, il eft fec au fécond degré: & cit fa graine chaude: laquelle demonflre aflez fa chaleur par l'amertume qu’elle a,coniointe à quelque petite acrimo- nie qu'elle a au gouft. Et par-ainfielle ef fubtiliante, pene- trante,defoppilätiue, & laxariue : eftant d’ailleurs conforta- tiue, & aggregatiue, pour raifon de la froideur & ftipticité AND. MATTHIOLYS Lotus fÿlaeStris : François, Lotus fassage: Italiens, Loto felsatico : Arabs,Ÿ celsy des iardins, 5 d’E- LPte> Handachocha, Garch® T hr4f: Alermans, Sreinklee. CII. CH AP. Le lotus fauuage, qu'on appelle petit Trefhe, croift à © grande abondance en Lybie: & produ fes tiges de deux coudees de haut, & quelquesfois plus;ayant plufieurs aifles. Ses fueil- les font femblables à celles du treffle des prez:& a fa graine femblable au fene- gré, excepté qu'elle eft be aucoup moindre: & a vn gouft medicamenreux & aromatique. Ileft chaud, & quelque peu aftringent. Enduit auec miel, ilofte & efface routes taches du vifage. Broyé à par foy; ou auec graine de malue,& prins en breuuage en vin, ouauec vin cuit,il eft bon aux douleurs de la veflie. Pour parler rondement touchant le Lotus priué , ie n'ay encores veu herbe qu’6 peuf baptifér de fnnom. Et neanc- moins y a aucuns modernes,entre lefquels eft Gefnerus,qui qu'elle a. Il lafche ayfement le ventre, & euacue les humeurs ; o Prennent pour lotus domeflique;le Triolet des prez:fe fon- aduftes & coleriques, Sa vertu ne s'eflend feulementiufques? dans fur ceque Diofconde dit ; qu'il y en a qui nomment le eu foye, ains aufsi penecrciu(ques aux veines: & par-ainfiil Jorusdomet ique, & fauuagc, Triolet. Mais leur erreur fe purge &purifele fang : & eft propre à tous accidens proue- demonfireafez , ence que Diofcoride dit les fueilles du lo- nans d'hümeurs coleriques &aduftes. Parquoyileftfort tus fauuage cftre femblables à celles du triolet des prez. Car propre à la ladrerie, & aux chancres:& fieftbonaux dartres, fi Diofcoride euft prins le trefle commun pour Lotus do- Feux volages, & aux autres raches du vifage:& pour conclu- mefique, ileuftrondement dit qu'il croifloit emmiles prez, fion , il eft bon à roures maladies qui procedent des oppili- &nonés jardins: & n’auoitaucun metier de parangonner tions des parties nobles &interieures Le fume-terrecon- les fucilles du lotus fauuage au trioler des prézicar il luy fuf forte l'eftomac, le foye, & routes les parties internes du ‘fifoirfeulement de dire qu’elles eftoyenr femblables au lotus corps: & guerift fes fieures chaudes procedans d'humeurs domeftique, f l'opinion de Gefnerus efloit veritable. Mais Gal. lib.7. coleriques,ou d'oppilations. Galien, parlent du fume-terre, certes on voit aflez,par cela,qu'il ya grande differenceente Pmplmed. divainf : Le fume-rerre eftacre &amer,&fia quelqueaf- Jecreffle commun, & {e lotus domeftique : & que par confe- preté,& verdeur en foy. Ec par-ainfiileuacue fort la colere 40 quent ceux errent grandement qui en ont autre opinion, par vrine, & eft bon aux dcbilitez & oppilations du foyes J1 yen a d’autres qui prennent le melilot commun pour lo- Sonius aiguife la veué,8& fait larmoyer ni plusni moinsque tus domeitique : fe fondans fur ce que le melilor commun a la fumec, dontaufiila prinsfonnom. l'iÿveuvnhomme Jes fucillesfemblables au trioler > & qu'il necroift féulement de bas chat qui en vloit & pour conforter foncflomac, & és prez ; ains aufsi vienc parles vergers & iardins. Quantà pour fe laïcher le ventre, Et de fair,il gardoit foigneufement moyie n'ay que dire ni pour ni contre leur pinion : veu celte herbe féchce. Or quandil en vouloit vfer pour fe faire qu'ils fmblent eftre appuyez pluftoft fur leur opinion & ce Honvetre.il l'atroufir dent mieliee:mais fi c'eRoitpourcon qu'ilsen cfiment, que fur certaines & viues raifons. Quant forcer l'eftomac.il lemerroiteninfufondevintrempéd'eau. à moy l'eftime que le reffle aromatique; que nous auôs pris autresfois pour cyrifus , & qu'à Rome on nomme Tribolo, ÿ 3 Gé &enlItalie Trifoglio cauallino, c'eft à dire, Treffle deche- Lotus vrbana fus domeSlica: François, Trioles uaux, d'autant que les cheuaux en mangent volontiers, foit arermatique, so le vray & legirime lotus domeitique. : Car aufieft-ce vne éfbece de treffle;léquel eft odorant & fent fort bon: de la di= CH AP. eEVI, flillation aufi duquel les parfimiers font d’eau de fenreur, Or ce qui me fair auoir telle opinion, n’eft point feulement pour ce que ic voy cefte plante auoir les fueilles fi fembla- bles au triolet, que mefmes on la nomme Treffle : ains'aufi eu efpard à fa vertu & proprieté. Car ie fcay que fon ius ; eft fingulier pour offer les nuees & esblouiffemens des yeux. b Le lotus domeftiques Les Aporhicaires d'Allemagne &de Bohéme fe feruenrde L À waucüs appellent Tref. fes fleurs en lieu demelilor:& peut cftreauec plus grand fuc- A0) À IS APRRESPR ET cez que ceux d'Italie. Quant au Lotus fauuage que Diofco- TE y Hescroift parmilesiardins, side dit eftre fort comman en Lybie d'Afrique;ie ne fcay s’il * Son ius,enduit auccmiel, croit en Italie, à coutle moins que iaye veu. Il‘en prouient refour routes mailles, tay-6° toutesfois grande abondance en Boheme : & a fes fucilles & tous autres empef. femblables au trifolium:vne tige haute d’vne coudee, & bran e PCR & P£ chue,auec plufeurs concauitez d’ailles. Sesfieurs fortent de TA Chemens des yeux, certaines petites teftes, & font de couleur celefte : contenans \ & vne graine femblable à celle de fenegré, plus petite, &toutef- Gal fois odorante. Galien, traitant des deux fortes de lotus, dir ainf:Le Lotus domeftique, qui aufsi ef nômé Treffle, a vne mp vertu moyenne pour digerer & deflecher : & fi € moyenne- #ent froid & chapd : & par-ainf ileft remperé, Quant au lotus b.r.de tid. SVR DIOSC. Jotus fauuage;il croift abondamment en Lybie. Sa graine eft chaude au fecond degré : & eft quelque peu abfterliue. CÉRANPERONTILT 2 Cytilus eft vn arbriffeau 9\, blanc,commele rhamnus: \ A lequel produit fes brâches de la longueur d’vne cou- dee, & d’auantage : def- Crifas. ENS qui font femblables à cel- PNR les de fenegré, ou à celles de celleefpece delotus qui } E retire au triolet :toutesfois AS elles font moindres, & ont la cofte du dos enleuee , à mode de dos d’afne. Lef- dites fueilles , broyces en- treles doigts,fententlaroquerte:mais toutesfoiselles ontle gouit de cice frefche. Elles font refrigeratines. , 0 Er par-ainfi, pilces &incorporees en pain ; & appli- quees à mode de cataplafme , elles font propres àre- foudre les enfleures & tumeurs qui commencent à venir. Leur decoétion; prinfe en breuuage;prouoque à vriner. Aucunsle plantent auprés des ruches des mouchesà miel, pource qu'il les attire. Autresfois j'ay prins pour cytifus (fi toutesfoisle Cytifus croift en Italie) celle efpece de treffle odorant, qu'on appelle à Rome, T ribolo, ou T rifoglio cauallino, c’eft à dire, T ref- quelles fortent les fueilles,, LIVRE IIIL 419 dire de Theophrafte, qui dit {e cytifus approcher en matiere de bois à l'ebene. En outre Strabo conferme cefte mefme opi nion ; parlant ainfi du Baume : Le baume eft vn arbre odo- rant,lequel eft femblable au cytifus & terebinthe.Columella aufsi en dit autant:lequel ayant long temps parlé du cytifus, dit finalement ce que s'enfuit : Voyla, diese ce qu’on peut ordonner quant aux arbres. Suyuant donc l’authorité deces grans perfonnages ; on peut affeurément dire & affermer le cytifus eftre grand comme le meurte, ainfi que dit Galien. Quant à la plante que i’ay ici fait pourtraire pour le cytifus, elle m'a efté enuoyee de Padouë par Iaq.Ant.Cortufüs. Or sie ce foit le vray & lepitime cytilus , fes marques lemon- 9 ftrent, lefquelles font f bien correfpondantes que rien plus. Car & fes fueilles , & la couleur de la plante fe rapportent au cytifus : ioint la matiere de fon bois, quieft noire, & fort dure, à mode d'ebene. l’entens qu'il en prouient à force au Royaume de Naples , & mefmesen dote endroits d’I- talie : de moy ie n'en auoisiamais veu. Aurefteil yen a qui fe font à croire d'auoir veu & trouué és forefts d'Italie le vray cytifus ; lequel feroit prouenu de foy-mefme fans eftre femé. Entre lefquels eft Gefnerus. Mais certes ie penfe qu’ils s’abufent : car felon qu'on peut comprendre en leurs efcrits, ils prennent le baguenaudier ou colutea dc Theoprafte,pour cyufus. Tene veux pour cela dire que lecytifus ne puifle croiftre de foymefme : car Columelle dit qu'il y a du cytifus qu'on cultiue, & du cytifus qui croiftde foymefme fans eftre cultiué. Mais ce qui m'en fait parler ainfi, eff, que Plinedit le cytifus eftre fort rare en Italie. Quantau cytifus cultiué, Columelle en parle ainf: Il eft fort bon d’auoir du cytifus és metairies : pource qu'il eft fingulierement bon aux gelines, aux mouches à miel ,aux cheures, à la bouine , & à toute forte de menu beftail , pour les engrefler bien toit, & faire abonder le laét aux brebis. Joint aufsi que fa paflure eft ver- de husét moys durant : & eft bonne eflant feche, D'auantage il reprent incontinent,pour maigre que le lieu foit : & quel- que tort qu'on luy face;il n’en empire point. Pour faire ve- nir Je Jaiét aux nourrifles , qui auroyent peu de laié, il faut fle des cheuaux : lequel eft ainfi nommé, pource que les che-3 © prendre du cytilus fec, & le laifer en infufion d'eau vne nuit uaux quai ne s'en peuuent faouler:d’aucant queie netrou- uoye autre plante qui mieux fe rapportaft au cytifus , quece trioler des cheuaux. Laquelle opinion ie pefchay premiere- menten Pline :lequel dit que les beftes cheualines qui au- royent gouflé du cytifus, ne tiendront compte de l'orge. Voyant donc nos cheuaux eftre fi frians de cefte forte detref fle, qu'ils laiffoyent orge, auoyne, & tout autre grain, pour cefte herbe:& que d'ailleurs, celte efpece de treffie a plufeurs marques correfpondantes au cytifus:i'auoye ce femble occa- fion de le prendre pourle vray &legitimecytifus. A quoy aufsi m'induifoit Diofcoride : lequel ayant nus & meflé le cytifus parmi les herbes, & non parmiles arbres ni les arbrif- faux , m’auoit mis en opinion, que cytifus n’eftoit niarbre ni arbriffeausains eftoit vne herbe:ioint que c'eft plus le pro- pre des beftes cheualines de manger des herbes & du foin, queles branches & fueilles des arbres: & queles Anciens auoyent accouflumé de nourrir & Été grad & menu beftail, d’ers , & de medica , quenous appellons Sain& foin. Toutes ces raifons me fembloyent fi grandes, que fans m'en enquerir d'auantage , je prenoye cefle efpece derreffle odo- rant pour cytifus. Mais depuis,y prenant garde de plus pres, iecognus moñerreur. Et par-ainf il ne me fafchera point de changer d'opinion ; ni moins de confeffer le cytifus eftre bien différent du tribolo Romain : & que c’eft vnarbrifleau, lequel eftant cultiuédeuient grand comme vn arbre. Carie ne fuis tel de vouloir maintenir opiniaftrement vne men- fonge contre la pure verité. Orce nion,eft le dire de Galien:lequel PEUR du cytifus,dit ainfi: En celle partie de Myfe qui confronte noftre Prouince , ya vn certain quartier, qu'on appelle Britton,auquel ie mâgeay du miel aufsi bon que lemiel d’Athenes : dont ie fus fort eftonné. Or y auoit-ilen vn endroit vn certain coflau aflez haut, & tout plein de rochers : lequel eftoit couuert de thym &d'origan. D'vn autrecofté on trouuoit à force cytifus: duquelles mouches à mielont accouftumé de cueillir à for- ce miel,felon que tousles Autheurs dient. Ereftce cyrifus, vne plante fort branchuë, & de la hauteur d’Ynmeurte.Voy- là qu’en dit Galien. Pline aufsi, fuyuant , comme ie penfe, le dire de Galien, en parle ainf:Il ya vn autre efpece d'ebene branchu comme le cytifus, qui eftcommun par toutesles Indes. Et,en vnautre paflage, mettant le cytifus au ranc des arbres, ildit ainf: Les arbres fuyuans n’ont quaf point de moelle, & font fort durs , aflauoir, l'yeufe, le cormier, le cy- tifus, le meurier;l'ebene,& le lotus. Oront-ilstous pris leur entiere. Puis apres le faucefpreindre, &leur donner à boire trois hemines de fonius, auec vnpeu de vin. Parcemoyen les noutrifles fe porteront bien, & auront à force lai@ : & par-ainfi les enfans en feront mieux nourris. Le temps de fe- mer le cytifus eft en Automne , enuiron la premiere femaine d'O&tobre, ou au Printemps. Or aprés auoir bien cultiué la terre , 1l faut femer la graine de cytifusen petis quarreaux, comme on fait Ja dragee aux cheuaux,&ce en Automne,Par aprés au printemps ; faudra replanter les ieunes cytifus en quarré à quatre pieds l'vn de l'autre dechafquecofé Quefi tu n'as point de graine decytifus;couppe fes tendr6s & gref- o fes>au Printemps, & les plante en vneterre bien fumee, Et fi tu le plätes en temps fec, le faudra arroufer quinze iours du- rans:& incontinent qu] commécera à bourgeonner, le faut farcler. Il eft propre à copper feulement quand ila trois ans: car lors ileft bon à donner au beflail. A vncheual , il faut quinze liures de cytifusvert:mais à vn beuf;ilen faut vingr. Quant au menu beftail, on leur en donne felon leur portee. Il n'y a point de mal de planter les tendrons de cytifus auant le mois de Septembre: car ils prendrôt bien,& ne craindront temps qui foit. Quät on baille le cytifus fec,ilen faut donner moins : car ileft lors plus vertueux : & mefmes le faut laifler trempereneau, & le mefler ainf trempé parmi le fourrage & paie du beftail.Pour bien fecher le cytifus;il le faut cop- per enuiron le moys de Septembre ; lors que fa grainecom- mence À s’engrofsir , & le Jaifler quelques heures au Sclcil, uim'a faitchanger opi-$ oiufques à ce qu'il flefrifle. Puis le faut laiffer fecher à l'ombre tout à l’aife,& par apres le ferrer, Voylà que dit Columelle. Pline Sa de vn long difcours de cytifus,dit ainfi : Il ya aufsi vn arbriffeau,nômé Cyrifus,dont Ariftomachus Athe- nien fait grand cas pour la pafture des brebis, eftant vert, & pour les porceaux,quand il eft fec. Car il dit qu’vn arpent de terre,pour pauure que la terre foit,eftant femé de cytifus,ren droit à fon Maiftre H. s-M Mc’eft à dire,deux mille feflerces, qui vaudroyent enuiron quatre ving & tant de liures de renre, Il fait autant au beftail, quel’ers : mais neantmoinsle 60 beftail ef pluftoft rempli du cytifus, & s'en engreffe merueil- * leufemenc, pour peu qu'on luy en baille : & mefmes depuis queles beftes cheualines en ont goufté,elles ne tiénentcom- pte de l'orge. Il n'y a pafture qui face meilleur lai&, ni qui le face venir en plus grande abondance: outre ce qu'il contre- garde; comme feroit vne medecine , le beflail de toute ma- ladie,Mefmes il l’ordonne aux nourrifles qui ont peu de lait, Jors qu'il ef fec ; le faifant cuire en eau, &baillant à boirefa deco&ion Theophlib, s-chap.4. Strab.li.6. Georg Columel.de rerufé.li,s. à la fin. Gefn.lib,de quadrup. Colum. lib. 9.cap.4. de reruSt. Colum.li.s. de re ru$f, cap. vit. Plin. lis, cap.4. 7 ES DCS II CSSS 410 AND. MATTHIOLYS decoétion auec du vin: difant que les enfans nourris de ce laut en feront plus grans,plus fermes, & mieux nourriz. On le balle verd aux poulailles : mais s’il eft fec, il le leur faut tremper en eau,lté, Ariftomachus & Democritus dient que où fera le cytifus, il n’y aura jamais faute de mouches à miel, Et neantmoins on ne feauroit trouuer chofe de moindre couft quele cytifus. On lefeme quant & l'orge : ou bien au Printemps , quand on femeles porreaux, Mais quivoudra planter fesierrons , il faut que ce foit en Automne, &auant quele Soleilentreen Capricorne. Si on le feme,il faut laifler tremper fa graine: & fi c’eft en temps fec, il le faut arroufer. Quand les plantes ont vne coudee de haut;illes faut replan- ter, & faut que pour le moins elles foyent vn pied dans terre. Paffé la my-Mars , ou la my-Septembre, on plante fes fur- geons, quand ils font encores tendres:lefquels ne demeurent que trois ans à croiftre en leur iufte grandeur. En la my- Mars, lors qu’il eft defleuri, il le faudra faire rondre à quel- que valet, ou à vne vieille qui n'aura autre chofe à faire. Il eft blanc à l'œil:& pour dire en vn mot à quoyil retire,on diroit que c'eit vn'arbriffeau detreffle à fucilleseftroites. Onen donne au beftail de trois iours l'yn:mais il le conuient mouil ler en hyuer, lors qu'il eft fec. Vn cheual en aaflez dedix li- ures:& quant au menu beftail,on luy en donne felon fa por- tee. Il n'y aura point de mal de pläter des aux & des oignons entre les cytifus:carils croiffent merueilleufément. Ceft ar- brifleau fur premierement defcouuert en l'Ifle de Cythnos: & delà trafporté és autres Ifles cyclades.lefquelles par apres cn peuplerent toutes les villes de Grece , qui parcemoyen augmenterent grandement leur lai&age & fourmagerie. Te m'esbahis qu'il eft firareen Italie:car ilne craint nichaud ni froid, ni neige ni grefle, Voylà qu’en dit Pline. fe m'efton Gefser.lib. ne donc de Gefnerus:lequel traität de la feconde efpece d’A- diquadr, Nagyris ; que nos montagnars d’alentour de Trente appel- lent Eghelo , & laquelle il nomme fauflement Laburnum, dit,fuyuant l'authorité de Democritus,que le cytifus eft con traireaux mouches à miel. En quoy certes il me femble auoir perdu la memoire de ce qu'il auoic dit auparauant, fuyuant l’authorité du mefme Democritus , quil n’y auroit jamais faute de viures pour les mouches à miel , où le cyti- fus fera Ce que Pline aufsi auoit dit auparauant que Gef- nerus. Aurefte , aucuns eftiment que letrifolium odorant Ou aromatique , que nous eftimons eftre le vray lotus des Mel fragñ Vardins , foitle mel frugum defcrit par T heophrafte : lequel deTheophr. il met au ranc des lotus, difant ainfi : 1] ya pluieurs plantes, Theophra, Auiayans diuerfes formes & figures ,ne laiffent pour cela dena.plät. d'auoir vn mefme nom,& d'eftre equiuoques en leurs deno- Hb.7e ra. Minations, Entre lefquelles on peut bien nombrer le lotus: car on en trouue plufeurs efpeces, qui neantmoins font tou tes différences & en fueilles , & en tiges , & enfleurs, & en graine. Ecde fait, on peut bien mettre au ranc des lotus, ce qu’on appelle Mel frugum ; encores qu'il foit de qualité diuerfe, quand on le mange, & qu'il croïlle en autres heux, que ne font les autres efpeces de Lotus. Voylà qu'endir Theophrafte. Lequel certes mefemble du tout contraire à l'opinion de ceux qui prennent le trifolium odoratum, pour le mel frugum:car le trifolhum odoratum n'eft bon à mäger: & d’ailleurs , ilcrorft par tout où peuuent croifire toutes les Pl. B.22. cfpeces de lotus. Quant à Plineil n'eftime le mel frugum cap. vit. etre autrechofe que le panic : fuyuant en ce l'authorité de Gal.bib.7. Diocles. Or, pour retourner à noître cytifus , Galien en fimpl. med parle ainf: Les fueilles de cytifus ont vne vertu refolutiue, sa coniointe à vneaquofité temperee ; tout ainfi que les fucil- les de malue, Lotus e Acgyptia: Arabes, H andachocha. CNET CARPE CHIUXE Il y a vne autre efpece de lotus en Egypte; qui croift és champs arroufez de l’inondation du Nil: lequel a la tige comme la feue, & vne fleur perite & blanche, & femblable à la fleur de lis: laquelle fe cloft comme le Soleil couche , & s’ouure au Soleil leuant, ainfi qu'on dit. Et dit-on d’auantage que für le foir ,elle cache fa cime en l’eau, & redreffe la refteau leuer du Soleil. Iliette vne groffetefte com- mele pauot, laquelle eff pleine de greine femblable eu mille ; de laquelle les Egyptiens font du pain, l'ayant premierement fechee. Cefte plante à vne racine faire à mode d’yne pomme de coing , laquelle eft bonne à manger & crué & cuite. Touresfois cftant cuite elle a Les mefmes qualitez que le moyeu d'yn œuf. Theophrafte fait vn difcours aflez long du lotus d'Egy- 7h: pte: difant ainf : Celle plante ; qu'on appelle Lotus , croift nat quafi ordinairement & pour {a plufparten la plaine, & fur db. xo tout quandle Nil fe desborde. Sa tige retire à celle de feu: aufsi fait fon fruit, encores qu'il foit moindre, & plus grefle queceluy delafeue. Il porte fon fruiét en vne teflecomme fait la feue: & iette vne eur blanche,qui a fes fueilles eftroi- tes comme la fleur du lis. Il produit plufieurs fleurs, lefquel- les fonten grand nombre , &entaflees l'vne pres de l'autre, Elles fe ferrent quand le Solal fe couche, & plongent lateite en l'eau ; mais au leuer du Soleil, elles s’efpaniflent , & dref- fent leurs telles par deflus l’eau : & feratoufours ainfiiuf- ques à ce qu'il deflorifle, & que fa tefle foit parfaite. Sa tefte ef groffe comme vne grofle tefle de pauor : & cf chiqueree ni plus ni moins que le pauot. Toutesfois ce lotus porte plus 20 degraine que le pauot : laquelle eftfemblable au millet.- On dit queau flenue Euphrates cefte herbe plonge & festefles & fes fleurs iufques à la minuit : & fe courbent fi profond en l'eau , qu’il feroit difficile les pouuoirauoir à la main, pour bien eftendre qu'on face le bras. Mais comme leiour s’ap- proche, elle fe redrefle, & ce tant plus quand l'aube du iour eft prochaine : & neantmoins ellene fe monftrera fur l’eau que le Soleil ne foic leué : au leuer duquel clle efpaniit fes fleurs , & fe iette fi haut , que fes fleurs font bien cfongnees del’eau. Les Egypriens font vn grand amas de fes teftes, lefquelles ils mettent en granstas &monceaux, à fin de faire pourrir leurs goufles. Ce qu’eftanc faitils les lauent au Nil, feparansla graine des goufles : Jaquelle ils font fecher , pour 3 © en faire du pain. Sa racine,qu'ils appellent Corfon,eftron- de, & groffe comme vne pomme de coing, ayant vne efcorce noire comme vne chaftaigne, Sa chair du dedans,eft blanche: laquelle bouillie , ou cuite fous la cendre, fe fait comme vne glaire, ou l’aubin d'vn œuf, & eft fort bonne à manger. On la peut aufsi mâger cruë : mais neantmoins elle eft meilleure eftant bouillie en l'eau, où cuitefurlabrafe, Voylà qu'en dit Theophrafte. Scrapio appelle & celotus, & tous lesautres, Handachocha. Les Arabes font d'huyle de fa graine, qui eft fort bon aux gouttes, Carl'huyle d'Handachocha ne fe fait F4 dela graine du treffle commun, ainfi qu’aucuns ignorans dachi cftiment : ains fe fait de graine des Lotus, & de celle decefle 40 efpece de Treffle,qu'on appelle, Afphaltites.Quant àGalien Gale il n'endit autre chofe , finon qu’on fait du pain dela graine fmpl du lotus d'Egypte. Mille folinm aguaticum : Grect, Myriophyllur. CHANT G X. Mille-filium. Autre mille.filiim. Le mille-folium iette vne feule & fimple tige, qui eft tendre & molle: & n’a qu'vneracine. Ce: neantmoins il produit pluficurs fueilles polics, lif- fees , & femblables auxfucilles de fnoil: dontauffi ila prins le nom de millefolium. Sa tige eft iau- naître, SVRèDIOSG. naître, &c comme qui l’autoit rayce de diuerfes cou- leurs. ILctbit és lieux marcfcageux. Il contregarde du fewles playes frefchesiéeftant enduit verd ‘ou fec auce.vinaigreoPrinsen:breuuage aucc fel & eau, il ft fort:bon ceux quifnt defochéz\& rombez d'enhautss 23 25hocule * Kg ba013 13 D 9H LA 2 D, … Comme nous auons direy-defus, au chapitre dél4mille- futile, 11 a plufieurs qui prennét noïtremille-fuëille com- mune;pour mille: folium dé Diofcoride. Mais attendtatfe noftre millèsfucillé ietteplüfièurs tiges, & que fes facile font bien differentes decellèsdu/fénoil : joint qu'elle croïft sommunement. par les prez, &és lheuxnon cultiuez; & non és Marais :cértainement ceux qui le/prennent pourle nuille- folitim-de-Didféoride érrent grandement. Quancau-vraÿ millefolihmiienay-veurplufeurs plantestés marais du val Aname, ayans vne feule tige,garnie d'vneinifinité defucilles menues commecheueux, & femblables au fucilles de fenoil, lefquelles auoyent vne:odeuraflez-bonne.. Nousenauons icy mis lé pourtrair,;auec aurre:pouttrait d'vne plante que le il. lib.7. dote Lucas Ghinus m'enuoyadés Pile. - Galien parlant du pl. med. millefolium, dit deries playes. ., Myrrhis,on Mprthasfint Cicatarie: François; Cia CHraires> 2" Sens PAC AE | } mutO HAiPanoqgerohiQ Ad, , . Lamyrthisales fucilles 166: la tige. du. tout fembla- Sbles à lacigue. Saracine eft lôtiguéstendre,ronde,odo: rante, & debon gout. Buës en: witi elle eft fort bonne $ aux pointures des ataignes R phalanges. Elle efmeut le flux menftrual, & fair for- tir l’arrierefais, & fi purge fort: les nouuelles. accou- chees. Humant fon bouil, lon ;'elle ferr prandeinenc la prenäât en breuuage auec du vin, deuxoutrois fois leiour; elleeft finguliere entemps de pefte:&c prefer- ue la perfonne de la contagion d'icelle, Ontrouue en plufieursendroits d'Italie vné certaine plan re du tout femblable à la cigue excepté qu'elle cftmoindre, &avnebonne odeur. Aucuns l'appellent Cicutaire, &a prennent pour la vraye & legitime myrrhis. D’autres pren- nent l'angelica pour myrchis. Manardus eftime le cerfueil etre lavraye myrrhis, T'ouresfois nile cerfueil,nil'angelica n'ont aücune femblanceou rapport à lacigue combien que les modernes facent grand'cas ee racines d'angelica contre la pefte: Mais neantmoins attendu qu'elle a les fueillescom- me le panais desiardins, lefquelles ne font chiquetees menu, comme les fueilles de cigue:on peut bien voir qu'elle ne peut eftre prinfe pour myrrhis. Que f nous auons point demyr- rhis en Jtalie,ie ne penfe point qu'il y ait plante quien appro che tant; que celle dont nousauonsicy misle pourtrait ; la- quelle eftbien differente d'angelica. cAngelica. Maïs depuis que fommes tombes fur le propos d'angelica; $o il me fémble-que ie feroye grand tort à mescommentaressf ie les priupyé de la compagnie, d'yne plante fiexcellente. Et ar-ainfi,pour leur fâtisfairesi'en diray ce qui en eft, L'anpe- fé cft de la hauteur d'vne coudee;ou plus, Satigeeftnouce & creufé : & à plufieurs concauitez &aifles, Ses fucilles fonc longues, & denteleestout alentour ; &ontvneçouleurnoire tirant fur le vert,qu'onappellevert obfcur, Ses emouchetres font garnies de fleurs blanches:& eft fa graine menuë & plat- te Comme vne lentille. Sa racine eft groffe comme yn reffort, & 2 plufieurs cuiffes; & branches, Elle a vn gouft piquant & i LI VIR EGHIL Angélicz: quiileft fi defliccarif ; qu'il eft propre à fous à A ngelica [à HHage, vneodeüf fort bonne:ll y en a plufeurscfpeces, l'ynedome ftique.l'autte fauuage, l'autre aquatique, & encore d'yneau- tte fortequife feme & fe cultiue és champs. Cefle derniere fe © feme, & éultiue fort diligemment par les champs en Mifnie ays voifin de Säxonnie, & autresendroits d'Allemagne:car es gensdu pays entirent grand profit. Ilsla tirent deterre auec fa racine, letroïifiefme an apres qu’elle acftéfemee. Ses racines font.noires, capilleufes,& fi odoriferätessque cén'eft fanscaufe qu'on la baptifee du n6 d'Angelica. Celle qu'on ap ‘pelle Domeftique croift de foy mefmeés montagnes melmes ou'prouient la fauuage: ayant ncatmoins [es fucilles,tige,ef.. mouchettes,graine & racine, plus grandes, Sa racineeft aflez roffé fucculente,blanchaftre,acre,& fort odorante. Quant à la fauuage, elle eft moindre, & rouresfois la plus vertueule & efficace de routes, Sa racine eft groffe commele pouce, & quelquefois plus;remplie au refte d’vn 1us iaunaître,fort acre au gouft,& de bonne odeur. L’aquatique eft plus grande que toutes les autres, & cependant elt fort foible en fes vertus & proprietéz. Elléeft chaude &feche aù plus haut du fecond degré, ou au commencement du tiers. Et par-ainf elle eft aperitiué,& fübtiliante, & refolutiue, Elle eft finguliére con- crelesvenins; &poyfons:& par-ainfi prinfeen breuuige,ou machee fouuét,elle contregardede contagion depefte, Prin fe feule elle digere & incide les humeurs flegmatiques &vif- ueufes, Autanren fait la decoétion de fa racine quels eft Ésralirterhale bonne à ceux qui‘ontiprins latoux de froid: auxphthifiques On dir Que 4o car elle leur fait.cracher &uetter lèsflegmes gros &vifqueux. Ceftedeco@ion auf prinfe auec vin ou eau,guerit les vlce- res des parties nobles & interieures : & diffourle fang caillé &figé:fottifiant grandement l'eflomac. La poudre de fara- cinecffnguliereaux deffaillances du cœur, & à toutes afle- tions d’iceluy. Elle eft bonne auffi aux morfures d'vn chien enragé,& de routes beftesvenimeufes,appliquee fur La playe, auec rue, & prinfe par labouche. :Donnant aux peftiferez yne demidragme de faracine, enfemble vne dragme dethe- riaque , auec cau de fa diflillation mefme, cela leur eft fort fouucrain, & mefme fon les fait.fuer vn peu apres. Or en faut-il autant faire fepc heures apres. Quelques vns ont efté gueris par ce feul preféruatif. Sa racine machec, & $ © mife au creus de la dent affeétee , en oftela douleur: &mef- mes faic fi bonne aleine, qu'elleempefche l'ailde fentir, Et de là vient que plufieurs modernes la font entrer en leur pre- feruatifs ;.& contre-poyfons:, Mais pour retourner à noftre myrrhis, Galien en parle ainf:La myrrhis,qu'aucuns appel: Gal. bg Jenc Myrrha,a vne racine douce & odorite: laquelle efthon.. Fimpl. med, neàemouuoir le flux menftrual, & à purger &nettoyerla poitrine & le poulmon.Er par-ainf on {a peut direchaudeau fecond degré,& quelque peu fubriliante, Myagrum: Grecs, Myagros:F rançois,(amamine,ou (amncline, CHAP, (C5 AN AT Le myagrum;qu'aucuns appellent Melampyron, ef vneherbe quiietteà force furgeons:ayät les fucil - les pafles, & fembablesà la garäce:& cft de lahauteur de rrois piedz. Sa graine eft huyleufe,8& femblable au fenepré: Apres qu'on la pillee, on la roftit; & puis en enduit on des vérges;defquelles on fe fertpourefclai rerés lampes. Cefte greffe eft fort bonne, pour addou cir la peau; & en ofter routes les afpretez & rudeffes. N Myagrum 4ùr Art Myagrum baffard. Ruellius dit lemyagrum eftre & fort commun en France : & 7 queles païfansle femér ,com- me on férais dés naueaux. Item qu'on en trouüe parmi les blez , qui eft venu de foy- mefme. Et dit d'ailleurs que ? de fa graine, on fait d'huyle, 7 qui-eit non feulement bon Ÿ pair cfclairer : mais que auf cs pouures,gens en accouftrét &lappellent Camramine, ou Cameline: De moy certes'ie ne fçay qu'en direicar, pour parler rondement, ie n'ay en- cotes veu planteen Iraliecan- forme au myagrum de Dio- fonde. Cependant , ceux er- rent à mon jugemCt,qui prennent pour myagrum,cefte grai- neiaune, & fort commune; que n0z,paifans.T ofcans appel- Drods, dro lent Droda,Drodella;ou Dorella, & qui eft appellce Nauet- della,ou do- te en France. Carellen’äfes fucilles commela garence:ains rella, les à chiquerces comme là roquette fauuage. D'ailleurs , fà graine n'eft femblable au fénegré:ains eft menuë côme grai- ne de pauor. Au relte quelques Vns eftimér quela plante que nous auons icy fait pourtraire, & laquelle nous appellons Myagrum baflard,foit le vraÿ &legitime myagrum.Mais eu efgard à fes fueilles,quife rapportér pluftoft à celles du guede & pañtel:& à fa graine, qui réflemble mieux celle du nañtort que celle du fenegré;1e ne puis aifément füyure leur opinion. Cefte plante neantmoins pronient parmi le blé,&lin:& fonc les'oyfcaux fort frians de fa graine : car elle eft douce, & bien Gal. lib.7. plaifante au gouft. Galien dit là graine de myagrum eftre Fmp.med. grafle, & que eftanr pilee,ellc tend vne matiere huyleufe, la- quelleavne vertu mollifcauue & emplaftique. Onagra on Ocnagra : Grecs, Onagra, Onothera; ou Ours. CH ATP. CXIII. Onagra, qu'aucuns appellent Onothera;ou Onu- ris, efbvne plante branchue. & fort grande, &haute comme vn arbre : laquelle a les fucilles comme l’a- mandier, qui couresfois fon plus larges, & affez fem- blables à celles du lis, Sa fleur eft gräde & faite à mo de derofe. Saracineeft blanche & longue laquelle fnt le vin quäd elleeft feche. Il croift és montagnes, L'eau où fa racine auratrempé, donnee à boire à yne befte fauuage, l’appriuoyfe, & la rend domeltique. Enduite,elle mitigue les vlceres malins. Thcophrafte dic que laracine d'onagra bné auec du vin rend Ja perfonne plus affable & plus accointable. Demoy ic ne trouuay jamais perfonne qui m'ait fceu monftrer l'ona- gra:combien qu'elle feroit fort neceffaire,non feulemét pour domter & appriuoyfer les beftes fauuages : mais auffi pour addoucir là brutalité de plufieurs perfonnes qui én ontbon befoin. Toutesfois le doëte Lucas Ghinus m'a eferit qu'ila fouuentefois trouné au mon Apennin vne plante plus haute qu'vn homme, qui auoit les fueilles femblables à l'amandier, plus grandes toutesfois : & fes fcurs comme la rofägetaÿant vne graine fort menue dédans petites gouffes;rondes,& cot- tonnees deflus :ietrant atffi vneracine longue & blächaftre, qui rampe à fleur deterre. Et m’amandé qu'il en a apporté ên fon iardin. Et combi que luy mefme n’ofe affermer pour le feur,que ce foit la vraye onagra,;pource qu'il ne fcaitenco- res fi fa racine,ellät feche,fenrira le vin ou non,& fi elle pour- ra appruoifer les beltes fauuages par l'eau de fon infufon, ou non:cen€antmoins je tiendroye que ce féroit la vraye Cailib.8 Onagra. Galien, parlant d'onagra;dit ainf : Onagrum, ou | 2 onorhera,ou onothuris a vne racine , laquelle, eftant feche,a fl. vne odeur de vin:& beaucoup de proprietez du vin. Cirfium. CP EX TILL Le cirfium ierte vne feule tige, faite àerian gle, & de deux coudees de haut. Il produit certaines fueil- les par embas, lefquelies font difpofeesà mode d'y. aerofe, & cit garni d’efpines molles, qui font ‘difpo- Theoph. de nat. plant. dib.9 cire :> leurs viandes; à faure d'autre: 1 Oo AN D: M'ATIT HIO LV SA pare iofces par interwalles ; en fes angles, Ses füeillés terirenr rs à labuglofferoutesfois elles dy: font: plus longues seftans :h sxblaänchaftres, vnpeuvelués, &efpineufes és extremirez. La cime de fa tige eft ronde, : piquante; En fagüélle y a plufieurs perires. reftes rou- reféluerit ‘&t0mbent en 2 bourre. Andres$ dit que fa QÙ racine appliquee fun La par- tie malade, appaife.lés dou leursides varices. 11y aplufieurs modernes} fauans Hommes; qui prennent la bugloffé-commune pouf éirfum. Maisils he pardonne toncde ce que ie ne puis approutier léut opinion: Car la tige 20 dé la büglofie eft ronde, &n'ef faire à'ériagle] Trem fes fueile les d’embas ne font difpofces à mode d’vne rofe,"& ne font piquantes par les borstains font longues, & mifes dez en dez, les vnesapres les autres Finalement: les fèurs: de bügloife ne tombent en papillotes , ains tombent entieres-q#and'elle defleurir : laiffans fa graine en certaines petites bourfes. Mais s’il ya plante qui fe puiffe rapporter au"vräÿ cirfium, ie pen- fe que c'eft celle dont nous auons icy misle pourtrait, que le doëe Lucas Ghinus m'énuoya des Pife, difanr qu'ill'auoit trouueeenvn lieu humide &”marefcageux. Car elle eft du toutconforme à ladefcription de cirfium, qu'en fair Diofco ride. Au refte Galien ni Egineta ne foncaucuné mention du 30 cirfium,pour le moins quer'ayc veu. cAffer « Articus, Bubonium, fine Tnouinali:F TAN COS, Petite ‘Efpargoñtte ; où pesir Mugner : « Arabes, &Æfaraticon: Italiens, Affer « Artico:e Alleman 5, Stern Kraut. After Atricus,on appaifenc les douleurs de tefte, & fi mitiguent, tefoluent & cfteignent toutesinflammations. Leur ins & furop mollifie le ventre. Es fieures ardantes & aigues , pour les forufier, on les met tremperen vinaigre. L'huyle violat fe fait, y laiflant trem- per long tempsles violettes. Toutesfois, pour lefaire bon, il faut prendre d'huyle d'amandes douces, ou d'ohues ver- des. Les violettes euacuent les humeurs coleriques : & ap- pue l’ardeur dela cholere. Elles font bonnes aux dou- LIVRE III. 42 font plus prés de la racine; font femblables à fucilles de perfil: routesfois elles font plus menues, & quafi femblables aux fucilles de coriandre, Ses fleurs font femblables à celles d’aneth : &a vne graine odoran- te; & moindre que celle de iufquiame. Il prouoque lvrine, ilefchauffe, & atrire l’arriere- fais : eftanr fort propre à laratte, à laveflie, & aux reins. Le jus des tiges, fucilles,& racines,tant yerdes que feches eft vf- té en medecine. eurs de tefte prouenans de chaleur:& prouoquent à dormir. I 0 Elles addouciffent l'afpreté de la poitrine , & de lacanne du poulmon:& font bonnes aux fquinances, & aux deffeQauof- rez de la luette:eftans aufli fort propres aux inflammations du cofté, & dela poitrine, & pour defalkerer la perfonne. Les violettes feches defoppilent le foye, refoluent toutes inflam- mations, & donnent grand fecours à la iaunifle. Voylà le di- re de Mefué touchant les violettes. De l'infufon d'yne gran- de quantité de violettes ,onen fait pour le iourd'huy vn fu- rop laxatif, qu'on appelle Surop violat ;, ni plus n1 moins qu'on fait le Surop rofat ; de l'infufion des rofes : duquel les Modernes fe feruent grandement és pleurefies,& en ordon- des violettes , dit ainf : La fubftance des violettes eft fort äqueufe, & quelque peu froide: & par-ainfi appliquees feu- les, ou auec griotte feche, elles mitiguent}=s Aegmons chaux & enflammez.On les applique aufli aux inflammations des yeux, & aux ardeurs F l'eftomac. Voylà qu'en dit Ga- lien : lequel n’a iamais cognu , non plus que les autres An- diens , que les violettes fufent laxatiues , fans difcommoder aucunement la perfonne. (acalia. fine Leontica. CHAT. CXVIII. La cacalia; qu’aucuns see Leontica; pro- duit de grandes fueilles blanches: du milieu def uelles fort vnetige droite & blanche; qui porte yne fleur femblable à celle du rouure, ou de l'oliuier. Elle croift ésmontagnes. Sa racine, deftrempce en vin; mafchee feule; ou prinfe à mode d’eleuaire, fert à la roux,& aux afpretez dela gorge, & de la can- ne du poulmon, autant que feroit la tragacantha. Ses grains; qui viennent aprés la feur;broyez &in- 40 corporez en CerOt » derident & eftendent la peau du vifage;fi on s'en frotte. Pline dit la cacalia eftre vne graine femblable à petites per- les, laquelle fe trouue és montagnes, parmi de grandes fueil- les: Quant à moy, ie ne fceus onc trouuer la cacalia en Ita- lie, & hi l'ay aflez cerchee par les montagnes. Toutesfois le dote Lucas Ghinus m'a efcrit qu’ila veu fouuentesfois és mons Apennins vne herbe fort femblable à cacalia : laquel- le auoit les fueilles fmblables à tuffilago , qui toutesfois eftoyent plus £ n’efloyent ainfi faites à coings comme celles de tufilago. Sa tige eftoit de la hauteur d'vn palme, eftant droite & blancha- ftre:à la cime de laquelle fes He fortoyent à mode de chat- tons d'arbres ,eflans mouflues ,commeés oliues. Et a opi- nion que ce foit la cacalia. RES à moy certes, pour la reue- rence du perfonnage, lequel 1e peux hardiment nommer le premier Simple d'Italie, ie feroye de fon opinion, Galien appelle la cacalia, Cancanon, & en parle ainfi; La racine de cancanon defleche moyennement fans aucune mordacié: & eftcompofce d'vne fubftance groffe & mollificatine , ou em- plaftique. Et par-ainf, mifeen infufion de vin, comme on faic la tragacantha,ou prinfe à moded eleQuaire , elle guerit les afpretez de la gorge. Autant en faitelle quand on la maf che. Leius qui en fort eft auffi bon à la gorge quela reglifle. Buniumson N'apus fylneffris : François, N'aneau fis- “sis CO AP CAT: Le bunium iette vne tige quatfee, haute, &de la groffeur d’yn doit:de laquelle fortér de petits rain- ceaux garnis de fueilles & de fleurs. Les fucilles, qui Pféndobunium, fine Bunium fal[äm. CHAP. CXX. Le bunium baftard croift en Candie, à la hau- teur d’vn palme, Ila les fueilles & les branches com- me le naueau, lefquelles ont vn gouft piquant. Quatre ou cinq de fes branches bues en eau gue- riffent les trenchees du ventre: & font bonnes aux douleurs des coftez', & à ceux qui ne peuuent vri- ner quegoutteàgoutte. Eftansvn peu tiedes,& en- duites auec vin & fel, elles refoluent les {crofules & efcrouélles. Il mble que Pline ait voulu parler dubunion,qu’aucuns pl.lib10. > quand; parlät des efpeces de na- cap. 4. appellent Naueau fauuage ueaux, il dit: Les Grecs elablifent deux efpeces denaueaux, dont auffi ils fe feruent en medecine. Le premier , qu'ils appellent Bunion , 2fes tiges anguleufes, & garnies de fleurs & de fueilles, Sa deco&tion prinfe en eau miellee, où vne dragme de fon ius, fert grandement aux purgations des fem- 30mes;& pour prouoquer l'vrine, & fieft bonne à la vefie, Sa graine roftie, & bucen quatre cyathes d’eau chaude , eft bonne aux dyfenteries : & mefmes reltreint l'vrine, fion n'y mefle parmi de grainete lin. L'autre efpece, qu’on appelle Bunias, eft femblable à la raue, ou aureffort. Sa graine eft Zunies, finguliere contre les poyfons & venins : aufsi la mefle-on parmi les preferuatifs & contrepoyfons.Voylà qu’en dit Pli- ne. Au dire duquel on peut ayfément voir le bunioneftre noftre naueau fauuage. Il croiff és lieux froits, & non culti- uez. Quant au bunium baftard , iene l'ay encores apperceu en Italie. Dequoy ne £ faut trop eftonner. Car veu que Diofcoride dit qu'il croiften Candie, il femble qu'il vueil- le demonftrer qu’il ne croift ayfément és autres regions. Pli- ne dit qu’on mefle le naueau fauuage parmi les preferuatifs & contrepoyfons: ce qui fe peut voir en lacompoftion du triacle ordonnee par Andromachus. Galien, parlant des Gal. ib.6, deux bunium , dit ainfi : Le naueau fauuage, qu'aucuns ap-fmp.medi. pellét Ar@icon,eft fi chaud qu'il prouoque les fleurs, &l'yri- ne. Quant au bunium baftard,il eft de mefine chaleur, & qua- lité que l'autre. Chamacifus. CH AP. CXXES Le chamæciffus a les fucilles femblables au lierre:- randes, & plus blanches du cofé du dos, &. Ltoutesfoiselles font plus longues & plus menuéës. Il produit direétement dés fa racine cinq ou fix rain- ceaux de la longueur de deux doigts, lefquels font bien garnis de fucilles. Sa fleur eft femblable à cel- le de violier ; toutesfois elle eft plus blanche & plus menuë,& a vn gouft extremementamer. Saracine eft blanche & menuë , & n’eft en aucun vfageen medc- cine.Il croift parmi les terres labourees & culriuces. Ses fucillessprinfes en breuuage;aupoix de trois obo les , entrois cyathes d’eau, l’efpace de trente ou de 69 quarante iours; font fort bonnesaux {ciatiques. Buës comme deflus, fix ou feptiours durans, elles guerif- fent la iaunife. Fuchfus eftime que l’hedera terreftris , dont nous auons parlé au 3.liure,au chap.d’Afclepias & au 2.parläs des lierres, foit le vray chamæciffus. Mais il me pardonnera.Carl'hedera terreftris a les fueilles rôdes, & aucunemét dentelees : & afes tiges menues comme cordellertes ; qui font longues, & ram- pantes par terre. Mais le chamæciflus de Diofcorideales 3 fueilles | Plin.b.24. cap. 15» Gal.lib. 8. fmpl. med. 416 fueilles femblables au lierre,qui routesfois font plus longues & plus minces : & produit direétement dés fa racinc,cinqou fix tiges fort feuilleués, de la longueur d'vn palme. Loint que Diofcoride dit que fes fleurs font femblables à celles du vio- lier blanc;encores qu'elles foyent plus blanches.Mais l'hede- ra terreftris iette de petites leurs blanches, tirans fur l'inçar- nat. Veu donc la différence qui eftentre ces deux plantes, ie ne me peux perfuader que l'hedera terreftris puiffe eftre prinfe pour le chamæciflus. Joint auffi que Plineditle cha- mæciffus eftre efpié comme le blé : & que cftant en fleur , on diroit que c’eft vn violier blanc. Ruellius dit que cefte plan- te defcrite par Pline fe trouue en France. Maisla defcription I © qui en eft faite par Pline eft notoirement diuerfe & differen- te de celle du chamæciflus reprefenté & defcrit par Diofco- ride :carilne fait aucune mention qu'ilfoitefpié. Et pour en dire levray ,ie n'ayencores veu herbe en Italie, qu’on peuft prunes prendre pour chamæciffus : duq uel G 2- lien parle ain : La fleur de chamæciflus eft fort amere:auffi eft elle bonne à defoppiler le foye. Aucuns en vfent contre les fiatiques, Chamelence,fine (hamapeuce. CRÉAS CEREXPIES La chamæleuce eft bonne aux douleurs des reins. Cefte herbe eft verdoyante,& a fes fueilles & {es fur- AD geons recourbez, & {es fleurs faites à mode de rofes. Diofcoride s’eft paffé tant de leger en la defcription de chamæleucé , qu'ileft bien difficile La pouuoir remarquer en- tre tant d'herbes qui verdoyent auiardin commun de Na- ture. Cependant neantmoins il faut noter, qu'il yaaucuns exemplaires de Diofcoride qui mettent icy au lieu de Cha- mælcuce , Chamæpeuce:à quoy Marcellus & Ruellius, tra- du&eurs de Diofcoride,ont bien prins garde.Quant à moy; ic feroye d'opinion d'y mettre Chamæpeuce : pource que au regiftre des noms des herbes, dont Diofcoride traire,chamæ- leuce n’eft autre chofe que noftre tuffilago.A quoy aufsis’ac- Plin.lib.14. corde Pline,lequel l'appelle farranû,& Farfugium.Et quant cap.1$e a nœ, e ë à chamæpeuce ,ilen parle tout ainfi que Diofcoride fait de chamæleuce. Et par-ainfi on peut aifément voir la faute qui eft au tiltre & au commencement de ce chapitre, laquelle a efté fort aifee à commettre , pource qu'il n'ya qu'vne lettre à dire d'vn mot à autre. Au refté, Pline dir les fueilles de cha- mæpeuce eftre femblables à celles delarix, ou meleze. Mais routesfois,fi nous nous voulons arrelter à la compofition de fon nom;il faut dire queles fueilles de chamæpeuce font fem blables aux fucilles de pefle, & non àcellesdu larix, ou de meleze. Car la peñle s'appelle Peuce en Grec: mais le Larix Gal. lib.8. ne change point de nom ni en Grec,nien Latin. Galien dit is, la chameleuceeftre quaf chaude au troifiefme deoré, & feche au premier, Baglofur verum, Borrage,fius Lingua Bours: Fran- gai, Borrache: e Arabes, Lifên althaur ,ou Lefan althaur:Italient,B orragine:s Allemans, Buyrerfth: Espaignolz, Borraia, © Borraienes. Baglo]um vulgaire: François, Bugloffe:ltaliens, Bu- gl ae Alemans,O chEnzans. Borrago. Buoloffum commun. “ 5 sy Aa 1e pe IX KP) 2 AN DR GMMAITOT MA ON S C'H AP. CGXYXIITI. Autre baglofum commun,à flenr noire. La borrache croift és lieux champeitres & {a- blonneux. On la cucille au moys de Juillet. On dit que broyanc la borrache à crois branches auec {à graine & racine, & la pre- nant en breuuage , elle guerirales friflons des fie- ures tierces : & fi elle en a quatre, qu’elle guerira ceux des fieures quartes: & que pour ce faire, il la conuient cuire cn vin. Au- cuns eftiment l'herbe dela borracheeftre bonne aux 20apoftumes. Elle eft femblable au bouillon: & a fès fueilles efpandues fur terre, lefquelles font afpres, & plus noires que celles du bouillon:& font faites à mo de de langues de beuf. Lefdites fueilles mifes dans le vin,refiouiffent les efprits de la perfonne. Les diligens Simpliftes dient tous d'vne voix que la bor- rache des 1ardins , & qui croift par les champs de foymefme, eff Le vray bugloffum de Diofcoride, & non la bugloffe com- mane,dontles A pothicaires vfent ordinairement. L'opinion defquels certes me femble receuable & bonne. Car la bor- 3 Oracheales fueilles du tout fmblables au bouillon: excepté qu'elles font plus noires & plus afpres. Lefquelles aufi fe rapportent à celles de confolida maior: laquelle, felon que dit Diofcoride, a les fuerlles femblables au bugloffum. Ice, la borrache a fes fueilles couchees par A EE APE reti- rent merueilleufement à vne langue de beuf, tancenleur f- gure qu’en leur afpreté. Au contraire la bugloffe commune a les fucilles longues , & femblables à l'echium : lefquelles n'ont telle largeur, qu’elles puiffent eftre parangonneesài vne langue de beuf,Item elles ne font couchees par terre:ains. au contraire, dés le pied iufques à la cime de Ja plante, elles font dreffees:& ne retirent aucunemét au bouillon, ni à con- 40 folida maior. Pour cela neantmoins ie neveux nier que no- ftre bugloffe commune n'ait les mefmes proprietez que la borrache. Car en premier lieu , ces deux plantes font cgales enalpreté, & ont vne mefme faueur au gouft : qui monître affez qu'elles font de mefme temperature & proprieré. loinc aufsi qu’elles ne font gueres difléemblables , fi nous confide- rons cefe forte de bugloffe qui aefté apportee d'Efpagne , & qui cftmaintenant fort commune en noz iardins d'Italie. Car encores qu'elle ne foit fi femblable au fueilles de bouil- lon, qu’eft l'autre borrache commune : ceneantmoins elles font faites entierement à modede langues de beuf. Mais touresfois,quoy que ce foit, ietiens pour certain que la bor- $ © rache & la buglofie font diuerfes & en figure, & en cfpece. Et neantmoins ie croy que fielles n’ont mcfmes vertu & proprierez, pour le moinsil ne s’en faut gucres. Aureite,il y en a qui cftiment la bugloffe commune cftre vne efpece d'echium,pource que ces deux plâtes,difent ils, font du rout femblables. Y en a d’autres qui eftimentla bugloffe commu- ne eftre le cirfium : mais quant à moyic dis que la buglofle eft differée & du cirfium , & de echium,comme plusample- mentaefté demonftré en fon lieu. Or que noftre borrache foit le vray bugloffum de Diofcoride,on le peut voir aifemét en Auicenne;,lecquelen parleainf: La langue de beufeft vne herbe large , qui a les fueilles comme l’Almaru, lefquelles font afpres à manier,comme auffi font fes branches, qui font rudes comme piedz delangouftes. Oril fe faut feruir prin- cipalement de celle quicroiften Corafceni, quiales el les elpeñles : fur lefquelles y a certains points qui feruent comme de pores & de racines aux poils & efpines qui en for- tent. Lefquelles marques font fi conformes à noftre borra- che, qu’vn aueugle cognoiftroit que c’eft la vrayelangue de beuf. Erdefait, Auicenne l'a defcrite contre fa coutume: pource que de fon temps mefme on fuppofoit defia vne au- tre herbe au lieu du bugloffum : comme bien il demonftre és paroles fuyuantes: Et quant à celle qu’on trouue en ce pais, & dent LÆaicenel bib. can SVR DIOSC.LIVRE ÏIIIL. Conoglofum vulgare: Apothicaires, Lingna Can. 417 & dont les medecins vfent , elle tient pour la plufpart d'vne efpece d'Almaru, & n’eft la vraye langue de beuf, & fi n’ales 1 lib proprictez qu'a le bugloffum. Voylà qu'en dit Auicenne. sg Joint aufli qu’Apulee dit queceux de Luques appelloyentle bugloffum, A APN feulement vn, B, en vn, C; Onogloffurm com eAntre cynoglo um com - pource que la borrache eft inguliere aux affeétions & deffe- man. mun en fleur. &uofitez du cœur. Par ce que deflus appert aflez , commeie enfe, noftre borracheeftre le vray & legitime bugloflum. 1 borrache donc ietre des fueilles larges , longuettes & af- pres,fur lefquelles apparoiffent de petites velcies munies d’ef pines minces, qui rendent toute la plante velue & piquante: Sa tige eft de lahauteurd'vne coudee, & quelquefois plus, rafle, creufe , toute pleine d’efpines , & fort branchue. Ses Es font comparties à moded'eftoille, eflans de couleur celefte, & quelquefois blanche: du milieu defquelles fort yne pointe noire, non efpineufe pourtant. Sa graine eft noire & cannelee. Sa racine eft blanche, tendre, de la groffeur d'vn pouce, & d’vn gouft doucinaftre & vifqueux. Cefe plante prouient en telle abondance de foymefme par les iardins, qu'il eft fort difficile de l’en defraciner. QE à la bugloffe commune, fa fueille eft plus grande que celle de laborrache, eftant velue,afpre, & chargee de petites efpines: fa tige haute d’yne coudee & demie,ronde, & pareillement efpineufe:d'ou fortét plufieurs rainceaux, quitendent vers la cime.Ses fleurs font purpurines, & 2-4 que celles de la borrache, & contiennent yne graine noire. Saracineeft en tout & par tout femblable à celle de la borrache , horfmis que fon efcorce eft plus groffe & plus grafle. De cefte forte on en treuue trois efpeces,vne qui croift és iardins,& deux fauuages. Celle des jardins a les fueilles plus larges & plus longues que celles de la borrache. Des fauuages l'vne a les fueilles grandes, & porte de fleurs purpurines:l'autre plus eftroites,auec dé fleurs noi- raftres. La borrache &]a bugloffe ont vne merueilleufe vertu & proprieté contre les deffaux decœur, & contre les mala- dies procedans de melancholie, & fpecialement leur deco- étion faite en vin ou eau. La racine de buglofe broyee &en- duite trois iours durant, fertàlagratelle. Leius de l'vne & l'autre plante prins en breuuage, ef fingulier à ceux qui au- royent beu de poyfons,& pareillement és morfures des beftes venimeufes.Leur diftillation prinfe en breuuage.foulage mer ucilleufement ceux qui refuent eftans en fieure: & mitigue al. lb.7. Yinflammation des yeux,appliquee & dedans & dehors. Ga- apl, med. lien parlant de la borrache dit ainf,Le bugloffum eft de tem- erature chaude & humide. Et par-ainfeftant meflé parmi e vin;ilrefouitles efprits,ainfi qu'on dit. Cuic & prins auec eau miellee , il eft:bon à ceux qui ont la toux ; procedant de l'afpreté dela gorge. Cynoglofum verum; fine Lingua (anina. CXXIIII CHAT, Le cyno- gloffum ales fucilles fem- blables au grand plan- tain ; toutef- velues , & fi font plus pe- tites & plus eftroites, Il n’a point detige: & a {es fueilles routes couchees enterre. Ilcroiftés lieux fablonneux. Ses fueilles enduites auec vieil oint;fontbénnes aux morfures des chiens, & aux bruflures:8z fi font propres à faire renaiftre le poiltombé par la pelade.La decoétion de l'herbe, buë en vin; laf, cheleven= REC ON 10% 20" Quant au vray cynoglofftm , qui ne produit ni tigeni fleur, ni graine, j'en ay fouuent veu & cucilli à Rome hors là porte du chafteau fainét Ange, en certaines fablonnieres qui font pres des murailles. 11 eftbien autre quelalingua canis des Apothicaires. Caril afes fueilles difpofees en rond,com- me les rayons du Soleil : lefquelles font grafletres, & couuer- tes d'vn cotron blanc,&font couchees contre terre,fans por- ter iamais tige. Mais quant à la lingua Canis des Apothicai- res, & doncils vfent en lieu de cynogloffum , elle iette plu- fieurs tiges , qui fouuentesfois paflent vne coudee de haut: olcfquelles produifent à la cime certainsrainceaux, qui por- tent de fleurs rouges femblables à celles d’echium : apres lefquelles furuiennent certains petits glouterons, fort 1n- duftrieufement compofez,lefquels s’attachent aux robbes des pañlans , & y ciennene fort ferrement. Pline, parlant du Plim-lib.25. cynogloffum ; ditainfi : On y peut auffi mettre le cyno- «8. loffum , qui eft fait à mode delangue de chien:car il eft Cyrogloffims art beau és vignettemens. On dir quele cynogloffum qui de Pline, a trois branches chargees de graine, eft bon aux fieures tier- ces , beuuant fa racine auec d’eau : & que celuy quien a quatre, eft bon aux fieures quartes. Il y en a vne autre qui luy eft fmblable , lequel porte de petits glourerons. Voylà qu’en dit Pline. Au direduquel on peutaffez voir 40 que les deux efpeces de cynogloffum dont 1l parle ; ne font aucunement correfpondantes au cynogloffum de Diofcori- de. Car le premier cynogloffum de Pline a fes branches f foupples & pliantes , qu’elles font fort propres à vignetter. Mais le cynogloflum de Diofcoride ne porte point de tige, &a fes fuailles couchees par terre. De forte qu'il ne pourroit de rien feruir en vignettement , ni pour entrelafler ou cou- urir quelque chofe. Item , le cynogloffum de Diofcoride eft bon aux morfures des chiens, à la pelade, & aux bruflures: & fi eft propre à mollifier & lafcher le ventre : mais le cyno- gloffum de Pline eft feulement bonaux fieures tierces &quar tes. Cequefedoit entendre du bugloffum , ainfi qu'efcrie Diofcoride au chapitre precedent. Et par-ainf il appert que fois elles font $ © Pline 2 fort lourdement confondu la borrache auec le cyno- gloffum. A l'erreur duquel ne prenans garde aucuns Moder- nes,ont fouftenu,contre l’authorité de Diofcoride;que le cy- nogloffum iettoit & tige, & fleurs, & graine. Ce que toutel- fois eft faux. Quant à la feconde efpece de cynogloffum def. crite par Pline, qui porte de petits gloutterons,à moninge. ment ce n'eftautre chofe que lalingua canis des Apothicai- res. Ecpar-ainfi Ruellius & Fuchfuserrent grandement, prenans la cynogloflà commune, pour lycopfis : ainfi qu’a- uons plus amplement demonftré au chapitre de lycopfs. Car ces grans perfonnages n’ont prins garde que Pline parle fe parement de lalycopfs,au liure 27.c.11.8 de cynogloffum au 60 pañlage cy deflus allegué. Quant à Galien,ie ne srouue point qu'ilait parlé du cynoplofum. CHAP. N Phyteuma, CXXV. 4 Le er fie Re Hs La PER EE LP NE REUTE Le phyteumaa les fueil- les femblables à l'herbe + aux foulons, qui toutef- 1 fois font moindres.Il ierte RS grande quantité de grai- N VA ne,qui efttrouee: &avne ZA racine mince &pcrite, la- 2 quelle eft à fleur deterre, ÿ Aucüs la difenc eftre bon- Attendu que le phyteuma Es ne fert de rien qu’à l'amour, ES fuyuant en cecy Pline, ie n’en XF < feray long difcours. Et de fait , ie ne fçay queceft. Et par-ainfi nous lelairrons au iar- din que Venus a planté pour feruir aux delices de l'amour, iufques à ce que quelque fauori de Venus lenous reuele. Et toutesfois pour faire plaifir aux ftudieux fimpliftes , nous auons icy fait pourtraire vne plante, que quelques Herbori- fes prennent pour le vray & legitime phyteuma de Diofco- ride , d'autant qu'elles produit de fueilles longuettes à mode de l'herbe aux foulons, & de teftes trouces. Orque gens ex- 20 perimentez en cefte fcience en iugent. Quantà Galien & Egineta, 1ls ne fe font voulu empefcher d'efcrire d’vne herbe fi inutile. Leontopodinm. CH AP, 2GXEX Te Leontopodiuns Leontopodium ba- vray. fard. Le Ieontopodium eft vne petite herbe de lahau- teur de deux doigts : laquelle produit fes fueilles eftroites, & longues de trois ou quatre doigts , lef- quelles font velues. Mais toutesfois celles qui font plus pres dela racine;font plus bourrues & plus cot- ronnees que les autres. À la cime de fes tiges il pro- duir de perites teftes comme trouces. Ses Heurs font noires. Sa grainceft tant couuerte de bourre;que fou- uentesfois on a peine de latrouuer parmi fon cotton. Sa racine elt petite. On dit quesportant fa racine pen- due au col, elle fait aimer la perfonne quila porte: & fi refoult les petites tumeurs. Je ne fay aucune doute que la plante dont nous auonsicy mis le pourtrait,ne foi: le vray & legitime leonropodium.Car c'eft vne herbe non gueres plus hauté que deux ou trois doigts, laquelle produit de fueilles eftroites , velues, & de ER grandeur, eftans chenues à l’enuers, & fpecialement celles qui font ioignant la racine. Les tefles qui fortent du bout des tiges font comme trouees : fes fleurs font noira- ftres , & fa graine (comme dit Diofcoride) toute couuerte de bourre:fa racine eft mince & petite. Elle croift au mont Bal- ne pour fe faire aimer. 10 AND. MATTHIOLVS do.Fräçois Calzolarius Apothicaire de Veronne fort celebre m'enaenuoyé vne plante. On treuueauffi vne certaine plan te en Boheme , laquelle retire aflez bien au leontopodium horfmis que fa uigeeft plus grande qu’il ne faut:qui fait qu'en ayant icy misle pourtrait nous l'appellons Leontopodium baftard. Au refte Brunfelfus erre grandement,prenant l’Al- chimilla pour leoncopodium. Mais fi cefte faute eft feule, Dieu la luy pardoint. Hippogloum , fine Lingus Equina: Apothicaires, Biflingws, Lingua parana ,on Bonifacia: Fran- gon, © Italiens, Bilingue Mer Bonifacia : Al lemans, Z efflin krane: EfPaigmlz > Lengua de Cauallo. CXXVII, La biflingua eft vne her. be qui produit à force iet- tons: & a les füueilles fem- blables au brufc, 4 menr- te faunage. Ellea fesfueil- . les piquantes : produifant } àla cime comme certaines langues , qui fortent de fes fueilles Vn chappeau de fes fucilles gucrit les dou- leurs detelte. Sa racine & fon iusentre és emplaftres mollitifs. Noz Tofcans appellent l’hippoglo um, Biflingua, pour raifon des langues qui fortent d’entre fes fucilles. D’autres l'appellent Bonifacta. Elle croift en grande abondance és montagnes de Gennes, &en la Duché d'Vrbin, & en cer- taines montagnes couuertes de hautes forefts, non gueres diftantes de Goritie, fur lechemintirant depuis Hydria aux mines du vifargent. Or la biflingua eft différente de laurus Alexandrina,ou Idæa,ainfi que nous dirons cy apres au cha opitre de Laurus Idæa:combien que Fuchfus eftime le con- traire. Car le laurier Alexandrin ne produit point de lan- gue piquante : ains produit feulementvn frui& rond , fem- blable au fruiét du tillet, lequel tient à vne longue queue. Quant à biflingua , les Modernes luy attribuent beaucoup plus de vertuz , que n’ontfairles Anciens. Car ils en font grand cas pour les deff&uofitez de la matrice, & des lieux naturels des femmes. Tellement qu'vne cueilleree de poudre de la racine ou de l'herbe de biflingua, prinfe auecvn peu de vin, ou auec vn bouillon , guerit foudainement vne femme trauaillee du malde l'amarris. C’eft auf vn remede fineu. lier pour les rompures & defcentes des boyaux des petits en- fans: leur faifant boire vnedragme & demie de cefte pou- odre tous les iours au point du iour auec la deco&tion de con- folida maior:en continuant ce breuuage par quelques temps. Mais cependant il faut bien prendre garde aux premiers jours qu'ilscommenceront à prendre de cefte poudre, qu’on les tienne bien ferrez & bendez auec bons brayers & fur- fais : car és premiers iours ils fentiront leurs boyaux pouffer & repoufler,comme s'ils vouloyent fortir dehors:& n'y aura point de mal de leur bailler quelque chofe pour les fortifier en ce commencement. # eAntirrhinon: François, Oeil de Chaton Mon. 60 ron violet : Italiens, Antirrbino:, Alle- mans ; Orant,Sterck kaut, ou Streick kraut:Efpaignolz, Cabea de ter- nera. Antirrhin b, à tirrhinum au Jin. Qu S'VR DÉMOS CAT VERPE. ITPT. eAntirrhinon Æ, eAntirrhinon II. un = CPAPAPE DR CEEX EIRE Antirrhinum, qu'aucuns appellent Anartthinon, a l'herbe, Les tiges , &cles fucilles femblables ue lis. Safleureftrouge,& femblable i celle du violier, touresfois elle eft moindec. Auñfi l’appelle-on,Mou- ron,ou Anagallis fauuage. Sagrainc eft comme vn40 muffle de veau.On dit que fi on s’en frotteauec huy- le de lis, qu’il embellitla perfonne : & quele portant pendu fur foyson ne peut eftre enforcelé,enchanté;ni empoyfonnc. Les Anciens ont efcrit diuerfement d’Antirrhinum:car Diofcoride ditqu'ilales fueilles & la tige femblables à ana- gallis. Thcophrafte au contraire, dit qu'ilteflemble à apari- ne.Quand à nous;bien ef vray qu'auons trouué quatre for- res d’antirrhinumifieft-ce que n'en auohs iamais veu vnfeul qui portaft de fucilles (ernbablés, ni à l'anagallis ni à l'apari- ne: comme bien fe pourra voir par les pourtraits icx mis au vif.Pline,pourroit auoit mieux rencontré;accomparant l'an- uime fait douter que les Exemplai- res de Theophrafte & Diofcoride font deprauez en éefl en- droit, & qu'il y a icy quelque mot pour autre. Cependant la diuerfité des fleurs fuit la diuerfe forme des plantesd'antir- thinumicar leurs fleurs ne font toutes d'vne mefine couleur: ains purpurines en l'vne,& eus purpurin en lau- tre:il yen a aufsi qui en ont de blanches.Et neantmoins tou tes portent de tefles ; qui contiennent vne petite graine, lef- quelles retirent fort bien aux muffles de veau:& ne foncdif- ferentes qu'en grâdeur. Les fuelles d'antirrhinum;fes fleurs 419 proprietez que lenaucau fauuage:toutesfois il ne fait fi gran deoperation. Et par-ainf on peut iuger de l'antirrhinum P } P p par les qualitez du naucau fauuage, Catanancé. CHAP. CXXIX. Il y a deux efpeces de catanancé : dont l’vneales fücilles longues, & femblables au SR RE fa racine menue comme yn ionc. Elleiette fix ou fept ; boutons, au dedans defquels ya vne femence fem- blable à celle d’orobus. Quandelle eftfeche, elle fe recourbe conrre terre, & fe retire tout ainfi que fait le pied & la liaifon d’vn milan mort. L'autre catanancé eft dela groffeur d’yne petite pomme:& a la racine de la groffeur d'ynepetite oliue. Sesfucilles auffi font faites à mode de fucilles d’oliuier , & ont la mefine couleur: &font molles;chiquetees, & penchans con- tre bas. Sa graine elt faite à moded’vn poix cicc:tou- tesfois elle eft petite;rouge,&c percee en plufieurs en- 20 droits,& cftatrachec à petitesverges. On ditqueles deux catanancé font fort bonnes à fe faire aimer: & que les femmes de Theffalie en vfenc fort. Quantaux deux efpeces de catanancé , ie diray librement queie ne les cognois ; & ne les aÿ iamais veuës , & moins ay entendu qu'on en ait feulement remarqué vneenItalic.Tou tesfois il n’y a pas prand danger ; attendu qu'elles ne feruent qu'àl'Amour,Et par ainfi laiffons les aux Dames de Thefla- lie;qui en ont vfé de toute antiquité: car noz gens font aflez enclins & addonner à l'amour, fans leur donner coup d’efpe- ron : & foncaflez informez de toutes chofes qui font propres j; o à cela : tant s’en faut qu'on leur doiue encores ouurir d'au- tres moyens pourfairel'amour, Au refte,Ruellius,fuyuanr en ce Hermolaüs Barbarus, effime que la biftorta foit lafe- condcefpece de catanance. Mais, à mon iugement, Ruellius erre, Car les fucalles de biftorta font femblables à celles d'ozeille: & a quelque fois la racine aufsi groffe que le bras, & entortillee comme vn ferpent : tant s'en faut qu’elle foic petite comme vne petite ahue , ainfi qu'eit la racine de lafe- conde catanance, Tripolien: Arabes, Turbit. CHAT. (XXX. Le tripolion croift à riuc de mer;proprementlàoù vale or de mer,quand la marce vienc : de forte qu’il ne croift nicu la mersni fur la graue. Ses fucilles font femblables à fucilles de paftel , toutesfois elles font plus efpeñes. Satige ft de la hauteur d'yn palme, la- quelle eft mipartic à la pointe & cime. On dit que fes fleurs changent trois fois de couleur leiour : car au matin elles {ont blanches ; & fur le midy purpurines, o & deuiennent rouves fur le foi. Saracineeftblan- B che; odorante, & chaude au gout: laquelle , buë en vin > au poix de deux dragmes, euacuë parle bas, & l'vrine & routes lesaquofitez du corps. Onlametés preferuatifs & contrepoifons. Serapio appelleletripolium, Turbit, Et pat-ainf aucuns ont eftimé le turbit des Apothicaires etre le tripolium de Diofcoride: fe fondans fur ce qu'il eft blanc, & laxatif. Tou- tesfois ce que le turbit n’eft odorant ; ni piquant au gouft: ains eft aucunement falé & afpre , monftre que cen'eftle tri- & graine ; enduites auec huyle rofat & miel, font fingulieres 60 polon de Diofcoride, Et par-ainf, veu les marques que Dia- aux fuffocations de la matrice, & pour faire fortir le flux menftrual. Cefte plante eft fi ennemie aux fcorpions , qu’en fcoride luy attribue, ie tiens qu'il n'ya point de tripolium en Italie, & que mefmes on n'yen apporte point dt lieu qui 12 voyant feulement, ils deuiennent tout aufi coft endormis & amortis. Appliquee fur lefront,elle ofte la raye des yeux. ib.€. Galien parlant d'antirrhinum , dit ainf: Antirrhinum , ou med, Anarinumsa la graine femblable à vn mufle de veau;laquel- le ne vaut rien en medecine, Mais quant à luy,il a les memes foit : & que par confequent, nous n'auons point du turbit Twrbit de defcrit par Auicenne , qui n'eft autre chofe que le tripolium Mefué ef de Diofcoride. Mais quant au turbit defcrit par Mefué, c'cft Letwrbir des le mefme turbit des Apothiçaires : car il dit le turbit eftre © Æporhi- la racine d'vne herbe qui produit fes fucilles moindres pe cadres, celles 439 celles de ferula:& qu'il yena trois efpeces : dont l'vne tire fur le cendré,l'autre eft blanche, & la dermere noire. Toutes lefquelles marques fe rencontrent en noître turbit commun & vulgaire. Car les racines de turbit,qu’on nous apporte de Leuanc,f rencontrent des couleurs mefmes que dellus. Non pas que i'eftime qu'elles viennent anf naturellement dela plante: car ie tiens qu'elles chargent ces couleurs & deuien- nent ainf noires en s’enuieillifant, & fe corrompät par l’at- traction de l'humeur de l'air, qui leur efteftrange, Et penfe que cela peur aduenir des flats & vagues dela mer, dontelles peuuent eftre trempees és galeres où onles apporte : dont elle: deuiennent ainf noires,chancies, & moyfies. D'auanta- ge Aëtuarius dit le curbit blanc n’eltre autre chofe que la ra- cine d'Alypia. En quoy f demonftre le tort euident de ceux qui & font effayez de reprendre Mefué, en ce qu'il dir le tur- bit blanc eftre la racine d'vne plante,qui ales fueilles comme laferula. Caralypum,ou alypia, felon qu'on pourra voir Cy apres , a les fueilles menues comme ferula. Et par-ainfi êc Actuarius, & Mefué prennent le turbit pour laracine d’aly- : pia. Au refle,il ya vne autre efpece de tu rbit,qu'on peur bien Tarbit de Liner Furbit baltard,lequel elt plus efpais,& a l’efcorce plus La Pouile, soire quel'autre. On en apporte de deux efpeces, du mont S.Ange,dela Pouille : dont l'vn eft fait de racines de thapfa: & l’autre, deracines de pityufa. Ceux mefmes qui vfent de ces tromperies le m'ont dit. Parquoy ce n'eft de merueilles ce que Adtuarius dit , que le turbirnoir eftlaracine de pityufa. Toutesfois iene penfe point que Mefuéait prins ce turbit noir, pour turbit:attendu que (comme dit eft) il ciencle vray turbit n’eftre autre chofe que la racine d'alypia. Et neant- moins Brafauolus , fans auoir fondement nid’autorité ni de raifon,eftime 4 Mefué prent la racine de tithymalus myrfni- ces, pour curbit.Maisvne befte cognoiftroit ladiffèréce qui eft Fucb. libre entre les fueilles de ferula, & celles du meurte. Fuchfus efti- de c@p.med. mele turbit de Mefué eftre fait de racines dethapfa. Mais, pour en parler rondement;fon opinion ne me femble receua- ble : car ie n’ay leu en Autheur quel qu’il foir , que la thapfa iectaft dulai@. Et neantmojns Mefué dir que la plante qui produit le turbic ierre à force lai&. Le meilleur curbit vient de Leuanc:& eft blanc,& gômeux, & n'eit ni chanci,ni moyf,ni vermoulu. Le turbir purge la fegme, & les humeurs grofles & vifqueufes qui tombent és jointes. Il purge l’eftomac , & mondife les fuperfuitez. & excremens qui y font attachés, & fi euacue les fegmes, & vifcoftez qui chargent la poitrine. Ileft fort ban aux hydropiques, aux ladres,aux verolez, & à ceux qui font fubiets aux maladies prouenäs d'humeurs adu- ftes & brulces.Il eft aufi propre aux longues fieures:& gene- ralement où y a fupertluité de Aegme.Mais ceux quien vfent fe doyuent bien garder de manger du poifçon , & de n'endu- rer le vent du Midy.Or,pour recourner à noftre tripolium,ie Plin.lib. 11, treuue que Pline a grandement erré en la defcription d'ice-" luy:car confondant le tripolium auec le polium, il dit queles fueilles de poliuur changent de couleur trois fois leiour: ce ué toutesfois Diofcoride, & tous les autres Anciens attri- Gal. lib.8. buent autripolium. Galien dit feulement, que la racine de fimpl. med. tripolium a vn gouft acre & mordant,& qu'elle eft chaude au uers degré, cap.7e Adiaron,[îne (apillus V'enerts, aut Polycrichon: Fran- gois, (apilli veneris ou Salua Via: Arabes, B erfce- gnafcen, Ber(iufan, Chulbare albir: & Allemans, Fravvenbar: Éfpaignols, Culantrillo de Pozo. CHAP. (ODEU Le capillus veneris,qu’au- < pX cuns appellét Polytrichon, Wk>., a de petites fueilles fem- blables à celles de corian- 3 dre, qui font aucunement ? chiquerees à la cime. Les A petits rainceaux,qui les por tent, fonc noirs,& fort me- KES nuz & font de lahaureur CNT d'vn palme. Sa racine eft TS inutile. Il neiette nitige, ni fleur, ni graine. La deco- fa 6o AND. MATTHIOLVS quiont difficulté d’alcine, & à ceux qui l'ont courte: & f1eit prapre à la rarte, à la iaunifle, & à la Héenlte d'yrine. Elle rompr& diminue la pierre,& refferre Le ventre:& fi eft bonne aux morfures des ferpens. On la prent en vin, contre les Auxians del’eftomac. Elle fait fortir l’arricrefais, & efmeutle Aux menftrual, prinfe comme deflus:& fi reftrainc les crachemens de fang. L’herbe cruë , enduire & appliquee, eft bonne aux morfures des ferpens, & pour faire renaiftre le ) poil tombé par la pelade, & pour refouldre les fcro- fules &efcroüelles. Enduite auec lefliue, elleenleue les furfures & peaux mortes de latelte, & fi guerit les tignons & vlceres fluans d’icelle. Enduiteauec lada- num , huyle de meurte, & huyle de lis, ouaucchyf- fope & du vin, elle retient les cheueux quircombent. Sa decoction, mifcen infufionen lefiue & vin, en fair autant. La meflant parmi la viande des poulers & des cailles,elleles rend plus hardies. On la plante au- pres des parcs des brebis, pour faire profhter le be- 20 tail. Le capillus Veneris croift és lieux ombrageux &c marefcageux,& és rombes & creux des fonraines, & le long des murailles moires, Trichomanes,Polyrrichum, on ('allitrichum : Fran goss, Polytrichum:lraliens, Polirricho: Allemans, Sreinbrech: Efpaignolz, Polirricho. CXXXII. ; Le polvtrichon croift és mefmes lieux que la {al- ua via. Il eft femblable à la feugiere , maisil eft plus menu. Ses fucilles font femblables aux fueilles de lentiles, & font fort me- nues » & digerees par or- dre deça & dela l’vne con- tré l'autre, en certains pe- tits rainceaux menuz, af- pres, & noirs. Ilales mef- mes proprierez que le ca- pillus Veneris. Les À porhicaires appellent adiantum, Capil!us veneris. Thcophrafte en eftablir deux efpeces, difanc anf: Les fuci!- 7f les de capillus Veneris neramoyuflent iamais en l’eau, & n'a : ‘é tirent aucune humidité:& c'eft pourquoy on l'appelle adian- Li tum. Il yen a de deux efpeces : afauoir du blanc, & du noir. "4 Tous deux, broyez en huyle, font bons pour raffermir les cheueux qui tombent. Ils croiflent principalement és heux humides. Voylà qu'en dir Theophraïte. Apres lequel Pline p/;, en parle aflez confufement, difant ainf : Il ya vneautrecho- À fe admirable au capillus Veneris : car il eft vert & en efté, & WE en hyuer, & fi ne fe ramoitit aucunement en l'eau. Soit de on l’arroufe, ou qu'on le plonge en l’eau, ileft toufours fec tant il la reiette. A rafon dequoy les Grecs l'ont a pellé Adianton. Aucuns l’appellent Callitrichon , & HA ene nomment Polytrichon,pour raifon de la vertu qu'ila.llyen a de deux efpeces,affauoir le blanc, &le noir, lequel cf tr peut. Le plus grand eft nommé Polytrichon : & l’autre, tri- chomanes. Tous deux ont leurs rainceaux noirs, & a les fueilles comme la feugiere : dont celles qui font plus pres de la racine, font noires & afpres. Elles fonc fort efpefles,& font artachees cul contre cul, l'yne contre l'autre. stone point de racine qui foiten vfage. Il croiffenc parmi les rochers om- brageux , & és murailles moites & remugles: & les trou- ue-on fouuent és creux des fontaines , & parmi les rochers abbreuuez d’eau , & où y a quelque fource d’eau. Et neant- moins 1ls ne fe fentent aucunement de l'eau, qui eft chofe admirable. Voylà qu'en dit Pline. Lequel certes n’a bien en- tendu SVR DIO SC. LIWV téndu THedphrafté, &aerré grandement, prenant le tricho- manes pour, la feconde. efpece de capillus veneris defcric par Theophrafte, Car Théophrafte ayant parlé, au lieu prealle- gué, de deuxefpeces d'adiänton, vn peu ee il parle du trichomanes en cefle forte: Aucuns dient le ‘trichomanes eftre fingulierement bon à ceux qui ne peuuent vriner que gourtéà:fouirte, Iliette-fes riges-femblables à l'adiantum moirt&raifes fucilles fort-petires,& efpeñles,& quifont miles Sarrengteslvne contre l'autre. Sa-racine eft fort petites, H] svt és lieuxembrageux.Voylà qu'en dit Theo- 1. Phtafe:b Eniquoyilappete qu'il n'a prinsle-trichomanes, #44 que Garafonirraduéteurappelle Flicula, pour Fvnnipour 1Q E III 43t . La petite bardane croift . éslieux gras, & és eftangs à deffechez, Sa tige cit de Îa hauteur d’vne coudee , & ’eftanguleufe, & gaffe, & toure garnie d’aifles & de concçauitez. Ses fucilles re- #-tirencà celles desarroches: lefquelles font chiquétces, & ont l'odeur du creffon Alenois. Son fruicteft-com me vne grande oliue: & eft blonds 3 le läiffant deftremper eneau ticde, au poix d'vnacerabule : & s’en frotrantles cheueux >lefquels Mais éertésilevre : car la faxifraga de Diocoride alesfüeil- 2: La petite bardane eft fort coimune : car elle croift jé u tous léschemins:, & és foflez & eftangs & marais défechez lib.6. mais celte paronychia a lesfueilles femblables à larue.Galien ‘Elleeft du'tout conforme àla defcription du xanthion des \ 2 Y , 3 Ilcft forebon pour faire cracher & euacuer les humeurs vif-3 © lefquels produifent leur frui& à mode 4’ queufes & sr ui chargent la poitrine &le poulmon. Il fruiét ER Gus comme vne oliue:mais PA reltreint &reflerré le vétre:fans toutesfois efchaufferouraf: Æ&piquantytout ainf que. lefrui@ du plane:léquel ef frefchir fenfiblement ceux quien vfent. Cefleremperature meur; s'agpraffe mer iis des paflans. Galièn ce sé Gal. LB. donc , & oppoftion le rend de qualité moyenne. Quantau ainfi:LeXanthium eftaufi appellé Phafganium se LEE mpl,med. trichomanes , Galien.endir tout ainf que Diofconde; c'eft eftrefolurif. ë * Son fruit A affauoit qu'il mefmes potes que ë ps vencris. Au refte, Mefué dit que le capillus veneris lafchele ventre, & : à FT $ qu'il euacue la fee & Paie ; & toutes les humeurs CARTER Fcfaca: François, Coguiole: Arabes, grofes& fuperflues attachees de longue main, és païties in- < anfir, Dalifir, Dofinas Danftr,ou Duffer : Ita. terieures, Ïl nettoye la poitrine & le poulmon,& mondifie le liens, Egi lopa. ) fang ; rendant laperfonnedifpofte & gaye. Ilofte toute difi- P eAsgilps 1. eAeçilps culté d'alcine : & purge le foye & l'eftomac, & fur tout quand do 11. ZK\\NX ils fontoppilez. Toutesfois fon infufion;,prinfe aueceau d'a- chéstoud'endiué, ou bien auec vn bouillon de cices noirs, ou enlai& clair de cheureseft finguliére aux oppilations. Que f on ÿ met vi peu de fuccre, il gueritles inflammations &ar- deursdu cofté, & prouoque à vriner. D'auantage; vfant fou- uent de fa deco&ion, elle rompt la pierre, & f purgeles nou- uelles accouchees, Toutcela prouienc dela chaleur quieften luy.Et pour raifon de l'aftriétion qu'il a, il retient les cheueux qui combenr;rêc eftanche le flux de fang : & fi fortifie l'efto- mac. Et quant à reueftir les cheueux de la tefte;il y eft fi pro pre; que nonfeulementil garde les cheueux de tomber:mais auffiil fait renaiftre les cheueux rombez de la pelade ,eftant appliqué à mode de cataplafme, auec ladanum; huyle de + meurte, & vin rude. Aurant en fait fa cendre:ou bien fa deco- étionfaiteenvin. Ilnettoyeles furfures & peaux mortes de latefte, en s’en lauant par deux fois. Sa cendre anfsi fait le mefme: & feft bonne aux fiftules des yeux, qui viennent au- } pres dunez Beuuanc vne liure de fa decotion ; elic lafche * 2 commodement le ventre. CH AP. CX TE AITIT ce La coquiole eft vne petite herbequiales fucilles X'anthinm Lappa minor ; fine Lappainuer(à: Grecs, femblables au fourmentitoutesfois elles ne font fi fer Xanthinm, on Phalganinm ;: François , Perir mes. Elle ierte à la cime des grains rouges ; deux à Gloureron, Petite Bardane, on Grappelles: deux;ou trois à trois, qui ont les barbes menuesçom 1 aliens, Lappola minore: À Uemans, 69 me cheueux. L’herbe enduyte auec farine, guerit les Bertlersÿfzsou Spiezklerren: fiftules des yeux, & refoult routes durtez.On incorpo Efpaignolz, Lappa ré fon ius en farine;&ele garde-on pour ce que deflus. menor. è La pobiole RAS communemententre les blez, & prin- cipalement parmi l'orge & l'efpeautre. Elle a les fucilles com- C H AP, (a XXXIIL, me le fourment, & vn tuyau fort menu :à la cime duquet lle 432 elletette deux ou trois-graines rouges, retirans d'efcorce & forme à l'orge, plus courtes coutesfois , plus enflees &plus cannelees , & 1étrene beaucoup de.barbe, mince; longue & poincue. “Il y à aufii vne autre plante,laquellei'ayiprinfe au- tresfois:pour la vraye & légitime Acgilopa.. Car les Labou- reurs one obferué que l'orgéfe conuertit enellé:ioint qu'elle produit sois, où quatre grains rouges paur efpi, munis de minces batbés. Et par-ainf ceut ertent grändement qui prennent l'#pilops pouræaoÿhe. Car encores que de prime face ellexerire à l'auoyne:rotvesfois quiy regarderade pres, y.trouuera de grandes differerices. Attendu melme- que l'a- noyne porce fa graine à la cime de fon feftu , laquelle tient à de longues queues , éflanrcotuerte d’yne bourre langue, & :faïte à mode defauterelles d'deux piez. Mais l'&gilops pro- duitdemenuzefpiz; qui n'ont quetrois ouiquatre grains, lefquels font HN AHGCNE que ceux de l'auoyne: & iectenc dé barbes rouges & plus longues que cellesd'anbyne;lefquel- Jésfontmenues comme theuéux. D'ailleurs Diofcoridé mon fre bien qu'il ya grande différence entre H coquiole&l'a- uoyne : car] a fi amplemenc parlé-de l'auoyne äu fecondii- ure , que c'euftefté chofe fuperfiue d’en parler,encares en ce lieu,sil euft prins ægilops pour l'auoyne, Loint que fon con fere les defcripuons que Dioftoride à faires &' de l'ine & de J'aatré onvles trouuera fort diuerfes & èn forme & er vertu. Car il appelle l'auoyne; Bromd$, & n6 Acgilops:&d'ailleurs 20 fururelles, ildir que fes tuyaux font compartiz par neudz:lefquelz iet- tent à la cime, comme de petites fauterell-s à deux piez ; au dédans-défquelles fa graine: éft contenu&. Maisquant à zgi- lops , 1l dit qu'elle secte à la cime de fon tuyau deux" trois grains rouges ; enclos dans de barbes menuës comme che- ueuxs. [rem parlant des proprierez de l'auoyres il dir que fa graine n'eft moins propre à fairefcaraplafme; queicellé d'or- ges & que a bouillie referre le.ventre. Item que fon iushiu- mé, eftbon à la coux.Maisparlant d'ægilops; 1lidit fon herbe eltre bonne aux fiftules.des:yeux,'& pourirefoudre rourés durtez. Îrem quefonius incorporé en, farine a les meimes yertuz,. Lefquelles marques monitrent aflez Aa (difference Gallib. 1.0 qui-eftentre l'auoyne &l'#pilops. vit.de alim. Tops, dit que l'orge feconuerticen coquiole;toutainii que le fee. fourment feconuerticenyurayé, quandile lieuoù left femé eft crop. humide ; & en parle en cefte forte: On treuuefou- uenr del'yuraye parmilefourment, & quelquesfois parmi l'orge : mais cela aduienc peu fouuerit. ‘T outesfoiscequ’on appelle ægilops fe crouue fort fouuent parmi les orges:& prin cipalement quandilz n‘onr bien rencontré du commence- ment. 1lmefouvient qüe fu mon perc;.eliant defia fur l'aa- ge ne deleétoic forren l'agrieuteüre, Lequelvoulanréfprou- uer affauoir f l'yuraye & la coquole eftoyenrgrainesà part, ou fielles eftoyenc engendrees d'autres, fema du fourment & de l'orgé feparémét, les nettoyant grain pañ grain, à fin qu'il n'yeuftautregrainemefse, Depuis crouuant parmiléfour- ment à force yuraye, &parmii orge quelque.peu d'yuraye, mais à forcecoquiole, ilvoulut encoresefprouuer s'ilen ad- uiendroit ainfiésaucres graines, Voylà qu'en dit Galien. De môyie peux telifier que fouuentesfoisiay.ouy plaindre les païfans duval Ananic;de ce que léurs orgesfe couertiffoyent Gal. lb, 6, en fquala: car ilz appellent ain celte feconde Aegilops. Ga- lienfparleainf des vertus & proprierez d'ægilops : Selon que on peut cognoiftre au gouft de la coquiole, elle a vne vertu refolutiue. Auf eft elle propre à guerir les ffiules des yeux, & les fegmons endytaiz. Voilà qu'en dit Galien: lequel montre allez la différence qui cftentre ægilops& l'auoyne, fimpl, med. entequ'ilrraite feparément defdites plantés, leur attribuanr$ © ï àchafcunesleuts proprictez. Promm; fine Ancna(ylueffris: GrecssBromos;F rar- çois, Auoyne fanuage;ltaliens,V enafaluatica, CHAR CL LS L'auoyne fauuage eft femblable à la caquiole, & a vne vertu defliccätiuc., Onla merbouillirauec fa raci Gahenparlantd'ægi-3 6 40 à} AND: MATTHIOLVS: gulier contrela puanteur des vlceres qui yraduien- nent. Aucuns y mettent d’aloës puluerifé, 8os'en fer- uent comme deflus. Cuyte en vin, auec roles feches, elle corrige la puanteur de labouche, Avcuns fé&ateurs 8imefmes traducteurs de Diofcoride, dient ce chapitre n’eftte dela fi@ure de Diofcoride:éftimans que Diofcoride à affez parlé de bromusiau feconddiure; fans en patleticy d'auantate:& que bromus ; dontiileparleiicy, n'éttaütrechofé que l'auoynes Mais'fe fuistbieni d'opinion otontrdire, Oarie riens pour certain, &tiendraÿ:roufiours, iüfques à'céqu'onm'ait monitré-raifonpourquoy-iedoyue changet d'opiniôn,, que Diéfcoride parlant dul bromus qui croift parmiles blez &leoumagessenteénd del auoyne qu'on métinaïs qu'iéyil entend parler de l'auoyné fauuage, & qui croit de foyrielme. Cefte auoinefauuage eft fortcommune: &'eft mblable à l'autre auoyne:en toutes chofes :excepré qüefes grains fonc plus grands; plusñoirsz:&iplushoufluz. Au refté ie penfeque Phneentend'parlerdecefte auoyne fau Plin ages quand'il'dit:Btofnos eftla graine d'yne herbe qui por- cap.2 te efpi ‘Elléprocede des blez corrompuz ; & ét femblable à l'auoÿyne de Grece: rouresfois elle la fueille & le feftu fem- blablé au féurment: À fé cime elle produitcomme des petices Iles Sa graine eft bonne aux cataplafmes ;ni plusne môins que l'orge & les autres blez, LE Glux HA Poe peu j: be glaux a les fueilles femblables au cytifus,ou àla lentillé-efquelles fonc veèrdées deffus &blanches de- uers le dos. Il produir ditéétément des faracitie Ein obfixrainceaux menuz ; quifont delahauceur d'yn palme,: Ses, fleurs fonc rouges, & femblables.aux feûts de violier ;rouresfois éHes fancmoindres. Il croiftle l6ng dela mer. Cuit atiec farine, ft1ÿ8 huyle, il fair retourner le lai perdu aux nourriflès ,fi elles en mangent,: À Galèga, frue Ruta (apraria: Italiens, Lananëfé,on Langman. Ÿ D Combien que Diofcoride die } Pa que le glaux croiftie long dela Us VS mer: ceneantmoinsie n'y en ay RŸ/p amais veu,& moins ayentendu ë Se qu'vn autre en ait rrouué, Si- 04 nonque nous vueilhons fuyure An A l'opinion de,Ruellus, ; lequel NZAPD celles du fenegré.. Et encores que les François ne luy-ayenc trouué vn nom; ceneantmoins (comme il aefté dit au liure troifieme):1l y en a qui l'appellent Galeg2, ou Ruta Capra- ria Noz Tofcans l’appellénr Lauanefc;ou Lauamini,pour- cequeles païfans tronuans cefte herbe le longdes-ruifieaux, s'enefcurent les mains , pour ofter la terrequ’ilsont parmi les doigts, ni plus ni moins qu'on feroit de fauon. Mais atten du queles tiges de cefte herbe , qui quelquefois pañlent deux coudees de haut,neretirent aucunement à celles du glaux;ni mefmes fes fleurs:iene puisapprouuer l'opinion de Ruellius. Joint que felon Diofçoride & Pline ; le glaux croift le long de ne’en l’eau:éc lalaiffe-on cuyre iufques à la confom- 60 mer : mais la galega fétreuue és lieux humides & aquati- ption delatierce partie. Puis on coule letourt:& y ad- ioufte-on autant de mielqu'il y a de couliz. En apres on fair le rout recuyte , iufques à ce qu’il foit auffi efpés que miel fondu, Trempant vn linge dans cefte décoétion, & le mertant aunez , c’eftvnremede fin- ques, & furles bords des foffez,parmiles montagnes, & quafi par tout, Les modernes font grand cas decefte galegacontre la pefte , & contre les morfüres des beftes venimeufes : man- geant l'herbe feule, & l'appliquant en dehors. Auçuns dient qu'elle eft bonne au haut mal,prenant quatre dragmes de fon ius. Mais qu’elle face retourner le lat aux nourrifles , ainfi que fait le glaux,, ie ne l'oferoÿe affermer, pource que ie n’ay trouué SVR DIOSC LIVRE I 43 libé. trouué aucheur qui le die, Galien parle du glaux en cefte fucilles delin: produifant fa graine en petits rainceaux : la- L med. forte : L'herbe du glaux eft bonne à faire venir lelaid& Et quellecft noire du commencement, mais puis apres elle de- paranf il faut qu'elle foir de temperature chaude & humide, uient rouge. Voylà qu’en dit Pline : lequel erre grande- menten ce qu'il attribue à la graine, ce que Diofcoride at- Polygala: Grecs , Polyralum. tribue aux fucilles : & neantmoins il a prins de Diofcoride ; 78 PIE tout ce qu'il dit d'ofyris. Galien en parleainf : Les corema- Gal.lib.8. CAEN EI. ta( c'eftà dire, les fards pour polir & fubriler le vifage, ou fimp.med. les balais } fe font de l'herbe ofyris. Ellea vne qualité ame- La polygala eff de la hau re, & vne vertu defoppilatiue:& par-ainf elle eft bonne à de à cour d’yn palme, & ales foppilerle foye, fucilles comme la lentille, & Scyn gouft aftringét. Prin- : ; fe en breuuage;elle fait ve- Smilax afbera, Rabus cerninus, Hedera fpinofa , fiue ble Hedera (ilffa: François, Smilax rude © apres 04, Salfà parella:ltaliens, Smilace afpra: Allemans, La plante de polygala que Scharpfe vuinden. nous auôs icy fait pourtraire, nous a efté enuoyée ere ne par François Calzolarius. 4 . D'afeurer duré la puife pren- Smilax ofpre. Zarza parilla. dce pour vraye & legitime , ie ne l'oferois faire : atrendu que & Diofcoride & Pline fe font 20 8 paffez trop de leger en fa de- fcription. Etneantinoins puis que cefte plante n’eft point lus haute qu'vn palme, que fes fueilles font à mode de cel- É de lentille, & qu'elle eft d'vn gouft adftringent:ie croirois quañ que ce fut la vraye polygala:& principalement Calzo- larius eftant de cefte opinion : 1oint qu’il afferme auoir par plufeurs fois efprouué , que les nourriffes fe font venir le lai&, en continuant l'vfage de celte plante. Ofiris: François, Linaire: Italiens, @ Efpaignolz, Linaria : cAllemans, Harn Kraur. CHAP. CXXXVIII. La linaire cft vne herbe produifant plufieurs iettons * noirs,menus, pliables,&fort malaifez à rompre. Elle iette fes fucilles quatre à quatre, cinq àcinq, & quelquesfois fix à fix;lefquelles font fem- blables au lin: eftans noires du commencement, & puis rougealtres. Sa decoétion, prinfe en breuuage, eft bon- ne à la iauniffe. 30 CHAP. CXXXIX. Le fmilax afpreales fueilles femblables à la ma- trifylua. 11 produit plufieurs farmens menuz» lef- quels font piquans comme ronces, ou comme paliu- 4Orus. Ils’aggrafte aux arbres, des le pié iufques à la cime, s’entortillant de brancheen branche. Il porte de petirs raifins,lefquels font rouges,eftans meurs, &c font aucunement mordans au gouft. Il croift és lieux afpres, & marefcageux. Saracineeft dure & grofle. a = Les Apohicaires appellen Ses fucilles & fes raifins > prins deuant & apres la | : é l'ofyris, Linaria, pource qu'elle poyfon,feruent de preferuarifs,& contrepoyfons.On Centrepoyfin ales tiges & les fucilles femblables au lin, Dioforiden'a dit qu'incontinent qu'vn enfant eft nay fi on luy en fegslisre. point parlé de fes fleurs : & neantmoins elle iette à force rt k il ï fe 1 #eurs , des le milieu de fa tige, lefquelles font femblables à SHNBONSE où EE RELEË) y GORE RE Upper celles du cumin fauuage , de la feconde efpece, excepté que 4 Q*ONtiamais faire mal. On le met en pieces, & le fait- celles dela linaire font iaunaftres, & les autres font purpuri-” onentrerés preferuatifs & cantrepoyfons. nes, Aucuns prennent pour ofyris celle plante qu'on appel- le par tout , Bel vedere : pource qu'elle croift fort efpefle ; & donne verdure non feulement ésiardins , mais aufli és fene- L à : ftres. Ceux qui font de cefte opinion fe fondent fur ce que Smilax leurs, (Campanellz, Fan arborum.fine V'o- le Bel vedereales fucilles femblables au lin, &qu’on peut labilis mator:Grecs, Milax,on Smilax Leia: Fran faire des ramafles & balais de fes branches : qui eft conforme I: j * ; ; ? ; à l'opinion de Galien ; lequel dit l'ofyris de bonne à faire fois, LiférsouLiféron: Traliens, ELU Et CorcM&e Coremata, c'eft à dire du fard,ou des balais:car ce mot #/epu re: Allemans, V'uinden,o Zaungloeklin ; Efpai- en Grec fignifie & l’vn & l’autre: ainfi que mefme dit Cor- gros, Corregucla mayor. narius en {a tradution d'Aëtius. L'opinion defauels cer- tesietrouue aflez receuable : car le Bel vedere eft fortfem-6 9 blable au lin, & fi eft fort propre à faire ramañles & balais. CH AP. CT, Toutesfois cefle herbe n’eit trop conforme à la defcription d'ofyris faite par Diofcoride , non plus quelalinaire : carni : à A e l'yne ni l’autre n’ont les fueilles noires, & moins deuiennent Le lifet a les fueilles comme le lierre :toutesfois rouges par-apres. Joint que leursbranches portent plus de elles font plus molles , plusmenues, & plus vnies & cinq ou defix fueilles. Ilyaauffi quelques autres plantes Jiffees. Ses farmens font femblables à ceux du fini- qu'on prend pour la vraye ofÿris : mais d'autant qu'elles 1 june 6 à a mbb.a7. d'ont ce que Dioforide requiert les laiffe la. Pline craitant Jax afpré-rouresfoisils ne font point piquans. Il s’en- De, d'ofyris ,dit ainfi: Ofyris produitde petits rainceaux noirs, tortille & s'aggraffe aux arbres, tout ainfi que lau- menus, & pliables, lefquels iettent de fucillesnoïrescomme tre. Son fruiét eft femblable aux lupins : & cit , O petit, el vedere. A N D. petit, & noir. Ses fleurs fon NX rondes,& nefont point en- = taillees:& viennenten gran NS deabondance. Dece lifer SE, _/À on fairdes vignetremés fort ZLAŸ propres pour dôrerombre aux allees desiardins, con- tre l’ardeur du Soleil. Ses D ne. On ditque prenant en breuuage trois oboles de {à graine, auec autant de do- rycnium , qu’elle fait venir | plufieuts vifions facheufes en fonge, Les Tofcans appellent le fmilax afpre, Hedera fpinofa,ou Rouo ceruino: c’eft à dire, Lierre piquante, ou Ronce de Theophr.de cerf. Theophraîte en parle fort pertinemment: difant ainfi: nat. plant Le {milax, qu'on appelle Lierre de [ilicie, etre tiges ? gra L l Total J pelle L de Cil es tig 20 differens qu’en grandeur &b.3. ca.4. propres à s’entorul er, piquantes, & afpres : & a les fucilles femblables au lierre :toutesfois plus petites , & fans angles, & font humides vers la queué. Ila cela de particulier, que fa cofte;qui mipart la fueille, quaf comme feroit l'efpine du dos en vne befte, ef fort fubrile & petite: & ne produit fes filamens decà & delà pour tftre la fueille, ainf qu'on voit és autres fueilles:ains tous les filamens procedent de la queut, enuironnans en rond ladite cofte : produifant aufsi certains filamens au pied de la queué de la fueille,qui paracheuenc & couurent les nœuds &concauitez, d'où fortent lefdires fueil les,lefquels au fi luy feruent à s'aggraffer. Sa fleur eft blan- che & odorante:& vient au Printemps. Son fruiét eft comme celuy de folanum;ou de coleuuree,ou bien eft femblable aux labrufques. Iliette des raifins commele lierre:toutesfois ils recirent plus aux raifins fauuages, dau lierre : car les queuës de fes grains fortent routes d'ÿn mefme poinét. Ses grains font rouges:& ne portent ordinairement que deux noyaux: combien que les plus gros en portent trois, & les plus petis vn. Ce noyau eft fort dur, & noir en dehors. Sesraifins ont cela de particulier, qu'ils fortent des coftez des tiges. Tou- tesfois au bout dela tige les plus gros raifins viennent : tout ainfi qu'on voit aux rhamnus > & à la ronce : de forte que & parlesextremitez & és coitez, il porte force frui&. Voylà que dit Theophraîte touchant le fmilax afpre. Quelques vns eftiment que celle pläte que les Efpagnols nomment Zarza parnilla, foir les racines du fmilax afpre. Voyez ce que nous en au6s dit au premier liure, parläs du bois de G uaiac. Nous nous contenterons d'en mettre icy le pourtrait, qui nousa efté enuoyé de Chypre par M.Barthelemi Rhoelli,Medecin fortexcellent:& M. Conftantin Silueltre de Rimino, Apo- thicaire bien expert : lequel retire en tout & par tout à l’au- tre plante qu’on m'auoitenuoyé d'Efpagne quelques iours auparauant. Et de fait fes fueilles font femblables à celles du fmilax afpre , horfmis qu'elles font plus petites, non chpi- neufes de reuers , & n’ont leur farmens piquants. Pour cecy toutesfois ie ne me diftrairay de ma premiere opinion : con- feffant neantmoins qu’ils font quelque peu differens.Quant $ © cheure. Sonius cuiten fuccre, au frilax Lfsé, f ce n'eft la plante dont nous auons icy mis le Pourtrait, ie n’en fache point d'autre à qui on le peuftrap- Porter. Et de fait iln’y a difference qu’en la forme de la grai- ne, qui n'eft en cefle plantecomme celle de l'houblon. On l'appelle Lifer, & croit par tout, & principalement en noftre Tofcane,;où il eft appellé Vilucchio migaore. Ila les fueil- les quaf femblables au finilax afpre, & s’aggraffe aux arbres, s'y entortillant ni plus ni moins que l’autre, Ceneantmoins il n’eft ni piquant ni rude, comme eff l’autre fmilax:ains a fes farmens polis, vnis, & liflez:lefquels font fort doux & plans. Ses fleurs font blanches, & faites à mode d'yne hotte:au def- faut defquelles il produit vnegraine noire. res l'appellent Volubilis. ZLupulus, Lupus filitlarins, Lupus repritins, [ne Hin- n4lus : Grecs, Bryon: François, Houblon: Traliens, Lupilo,on Brufcan- dela : « Allemans, Hopffen. fueilles tombent en Autom é 40 Les Apothicai- 6ofouz.Ses fueilles ont vne certaine acrimonieau MA TRAME ENS Au refle,les Arabes eflabli fent plufieurs efpeces de volu- bilis, dont noîftre Houblonen | eft vne. Et combien que les modernes s’en feruent gran- S dement:ceneantmoins ie n'ay j veu Autheur Grec, ni Latin K quien face mention, combien #\ qu'aucuns vuellent dire que D ce foit le lupus Saliéarius de ; 59) Pline:lequel il met au ranc des P/r.l RS herbes fauuages qui font bon “p.15. a ) AE A "1 (, nef à mäger.Le houblon donc ie CS fe feme & culriue fort diligem Z # menten Allemagne, Boheme, 2 4 Polongne, & autres regions WE. Septentrionales, duquel les : gens du pays fe feruent à faire deceruoife. Car 1l faut neceffairement qu'il entre des folli- cules ou bourfes de houblon,pour faire la ceruoife. Or yena il deux efpeces, l'vn fe cultive és champs , où auec efchallas on l'appuye, comme on fat les vignes: l’autre prouient de oymefme à l’entour des hayes& buyffons.Ils ne font en rien Et de fait celuy qu'on cultiue eft en tout & par tour plus grand que l'autre. Il grimpe fur les arbres, & elt fort propre à faire treilles. Ses fucilles retirent à celles de vigne,ou de bryonia, orés auec trois,ores auec cinq incifeures à l'entour, afpres au refle comme celles de con- combre. Ses farmens font longs, afpres & velus , & aucune- ment cfpineux : fes fleurs font blafardes , &racemeufes, d'ou fortent force petites bourfes, qui fontentaflees, & pendent à mode deraifin , eftans de couleuriaunaftre, contenans au re- evnegrainenoire &amere. Ses fleurs, bourfes & racines font chaudes,aperitiues, defsiccatiues,mundificatiues & re purgatiues. Quant aux petites cimes & tendrons,que nous faifons bouillir pour manger en falade, la grande humidité qu'ils ont les rendbien peu chauts & defticcatifs:& routesfois les prenansen quelque façon quece foit cuits, ils feruent & de viande, & de medecine. Carils purgent le fane,lafchentle ventre, defoppilenr, & font aflez plaifansau Pb La deco- 0 de fes fleurs & bourfes > prinfe en breuuage, fert d’anti- dote àceux quiauroyent beu de poyfon,& contre la grarelle, mal de Naples, & autres vlceres, taches, & impetiges qui in- fcéteroyent toute Ja fuperficie du corps. Elle cft pareillement fort proffitable à cesfieures longues;qui procedent d’oppila- tion de foye. Sa graine broyee, & prinife en breuuage au poix e demidragme > tue la vermine du ventre, fait fortir le flux menftrual, & ofle toute dificulté d’vrine. Ses fleurs & bour- fes ou follicules mifesés bains,dans lefquels s’afleent les fem- mes;refoluent les enfleures & durtez de leurs heux naturels: & font vriner fans difficulté. Mefué parle amplemét du hou- blon ,& le met au rancdes medicamens laxatifs:difant ainfi: Il ya vneautre efpece de volubilis > qu'on appelle Lupulus, qui a les fueilles apres comme celles de côcombre. Ses fleurs font faites à mode de petites bourfes entaflces l’vne deffous l’autre à forme d’efcaille » Quitoutesfois retirent à vne grap- pe,cflans de couleur cendree.ll euacue la colere, & repurge le fang de toutes humeurs bilieufes & coleriques;amortiflant & cflcignant toutes les ardeurs & inflammations d'icelles, I] eft fortifié en fa vertu, eftans misen infufion en lai& clair de 2. & reduit à mode de furop eft fingulier à laiaunifle. Ercertesie m'cflonne de ce que noz medecins s’en feruent fi peu, veu que c’eft vn medicament fi excellent.Car l'herbe feule,ou bien fon ius meflé & incorpo- réen griotte feche, guerit les douleurs de tefte prouenans de chaleur. Il mitiguejes ardeurs du foye & de Photaes Lefu- rop qui ct préparé de fon ius auecfuccre,cit fort bon aux fe- ures chaudes, prouenans d'abondance defang, & des hu- meurs coleriques. Voylà que dit Mefue totichant l'houblon. Or pour retourner À noz fmilax , Galien en parle ainf : Le Gal. bib.é milax (car ainfi appelle-il le fmilax) afpre eft fi garni de ten- fmpl. mec drons, qu'il s'aggrafk aifementaux arbres, & deflus & def- gouft:& font chaudes, fi on en vfe. Quant au milax lifé, il a quafi la mefme Proprieté que l’autre. KRHlius, Murina JPina , fine Myrtus JlueStris: Grecs, Myrfine agria: Françoës , Brufc, © Meurtre faunage: Apothicaires, Brufeus: Ara- ne be*,(ubebe:lraliens, Rufto,& Pengi opère Alle os. mans, Bruo/ch,ou, Men[zdorn : E SPaignolz,Inf= ‘bebé auer barba, © Gilbarbera, brufi. CHAP. & Selon heophr, SMRVDIO'SICrELY RE-MIl: 435 CAP SNCILI CHAR. CHETL Les Latins appellé Ruf- Le laurier Alexandrin a les fucilles femblables au cus le meurte fauuage,que brufC: excepté qu'elles font plus grandes, plus mol- aucüs Grecsappellét Oxy- les, & plus blanches. Il iette yne graine rouge qui myrfiné, ou Myrtachanta. fort d’entre les füeilles,laquelle ef de la groffeur d’vn SN À Ila les fucilles fmblables poix cice. Il produit fes branches cfparpillees fur ter- NE7 au meurte: lefquelles font fe;lefquelles fontdela longueur d’yn palme, & quel- à 2 faites en pointe,comme vn quefois plus.Sa racine eft femblable à celle du brufc: (EN fer de pique. Les grains ! °toutesfois elleeft odorante, & fi eft plus grande, & N/ qu'il porte, font rouges e- plus tendre. Il croift és montagnes. Saracine, prin- flans meurs:& foncronds: fe en breuuage, au poix de fix dragmes, auec vin & fortent d’entre les fueil- doux, fait enfanter promptement,& furuient aux les, ayans vn noyau au de- diftillations de lvrine : mais neanrmoins elle fait ÉÉS dans,quieft forrdur.llier. piflérlefang. NY te direétement dés fa raci- ] L : SiDiofcoride euft prins la biflingua & lelaurier Alex 1 » re : prins la biflingua & lelaurier Alexan- ne certains rainceaux de la hauteur d que coude, drin pour vne mefme plante;ainfi qu'aucuns penfent,certai- quels font fort foupples & malaifez à rompre, &fi nementil n'en eut parlé feparément , & en diuers chapitres: font fort fucillus. Sa racine eft comme celle de ara- , 0 &n'eu misaucune difference en la defcription defdites plan men: laquelle eft brufque;&vn peuamereau gouft, tes. Mais attendu qu’ilen a parlé feparément , & qu'il a afi- Ses cles fon uldprns en brenvage ace du hu Panel marques feu ns dre vin, prouoquentlvrince, efmeuuétle flux menftrual, encores que toutes deux ayent les fucilles femblables au rompent la pierre de la veflie , & gueriffent ceux qui brufe : cencantmoins les fueilles de biflingua font piquan- ne peuuent vriner que goutte à goutte : eftans fort tes, & a comme certaines langues à la cime, qui fortent d'en LUE A tre les fueilles. I iofc it, i h bonnes aux douleurs de rte» la unie, 1 gen em Dole di ustlänein hpena STE : £ croift és lieux afpres, & malaifez à monter. La deco- racine font bons à mettre ésemplaftres. Mais defcriuant le étion de fa racine, cuite en vin,&prinfeenbreuuage, laurier Alexandrin, il ne fait mention nide langues ni d’ef- ae mefines proprictez. On mange fesiettons,lors PInES Et combien qu'il die fes fucilles eftre femblables à ils d ee F Il celles du brufc: ceneantmoins il dit qu'elles font plus gran- qu ils lonttendres,comme on feroit des a perges. S30 des, plus molles, & plus blanches: & que ibeehes ati font amers,mais neätmoins ils prouoquentlyrine. la longueur d'vn palme, eftans ef pandues parterre. Item que fa racine eft fmblable à celle du brufc: excepté qu’elle ef plus grande & plus tendre, & qu'elle eft odorante. D'a- Les Apothicaires adiouftans vne lettre àrufeus ,l’appel- uantageildit que elle ef bonne à faire enfanter legerement, lenr Brufcus. Nos Tofcans l'appellent Pongi topi,ceftà & ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & pour dire, Pique-fouris, pource qu'ils le pendent aueclachairfa- faire pifferle fang. Finalement il dit fon fruiét eltre rouge, & Ice ; l'attachans deflus , à fin que les rats ne s’en approchent, gros commevn pois cice: lequel croift entreles fueilles, 8 Ilcommence à germer au Printemps;toutainfiquefaitl'af- non au milieu des fucilles, ainf qu'on voit au brufc, & en erge:toutesfois fes iettons font pluscours,& plusgros,&fi labiflingua. Ceftc diuerfité donc & de forme & de proprieté Eee velus. On les fait bouillir: puislesmange-onenfalade, qu'on voitefdites plantes, monftre euidemment l'erreur de Au refte, pource qu'ils fonc noroirement amers,on les prent ceux qui dient la biflingua, & le laurier Alexandrin eftre pluftoft pour medecine que par maniere de viande : carils 40vne & mefmeplante. Quant à moyie tiens la plante dontle font fort bons à faire vriner & à defoppiler. Pource qu’il ales pousse eft icy mis au vif, pour le vray laurier Alexandrin: fucilles pointues & piquantes , & femblables aux fucilles de aquelle ef bien differente de biflingua ; ainf qu’on peut aifé meurte;les Grecs l'appellent Oxymyrfine:c'eft à dire, Meur- ment voiren fon pourtrait. Aurefte, nous auonsicy mis te piquant, yn autre pourtrait d'yvne plante,que ie tienseftre vneefpece de laurier Alexandrin,finous concedons que le fruiét du lau- rier Alexandrin croiffe au mulieu de fes fueilles. Galien, Laurws eAlexandrina , fine Laurus Idea: Grecs, parlancdu laurier Alexandrin, dit ainf : L'herbe du laurier, a Daphne Alexandrea, ou, * Epiphylcarpos:Fran- qu'aucuns appellent Laurier Alexandrin,eftcompofee d’vne Frmpsn É à ] temperature notoirement chaude:& eft femblablement mor- çois, Lanriere Alexandrin: Arabes, Gare Alexan- dante,& vn peu amere au gouft. Et parainfi, prinf en breu- driæ: Italiens, Lauro e Alexardrino : eAllemans, uage,elle efmeut & l'vrine & le flux menftrual, Zapfflinkrase, fo Daphroïdes, Jine Laureola: F rançoës, Laureole: ‘Arabes, Daphnides:ltaliens, Laureole, CHA IC X LT LI La laureole croift de la hauteur d’yne coudec:ayät plufieuts rainceaux plians & flechiffans ; qui font fort fucilluz des le milieu , en haut. L’efcorce de {es bran- ches ett fort gluante. Ses fueilles font femblables à celles de laurier ; excepté qu’elles font plus minces & plus molles, & mal-aifeesà rompre. Ellesbruflent in- concinent la bouche & le gouficr de ceux quien gou- O 2 ftent. Laurier Alexandrin, Autre Laurier Alexandrin. Poyure de montage, Gal, lib,6: Æmp.medic. pitre des deux fortes de laurcole, dir ain ; Les germes de cha 436 ftent. Ses Aeuts font blanches. Ses grains fontnoirs, eltans meurs. Sa racine n’a aucune vertu. Elle croift és montagnes. Sa fucille {eche ou verde, prinfe en breuuage , euacué la Hegme, & efmeut le Aux men- ftrual: faifanc aufli vomir ceux quien vfent. Eftant machee, comme vn mafticatoire, elle purge Le cer- ueau, & fait efternuer. Quinze de fes grains,prins en breuuage, lafchent le ventre, comme ditelt. Chamadaphné: Arabes, Chamaædaphnes: e Apothicai. res, Lanreola : François, Laureole malle. ChACAËTe CXLTITIT La laurcole mafle;dite Cha mædaphné , iette certaines verges de la hauteur d’yne coudee, lefquelles n’6rpoint de branches, & font droites, minces, & lillees. Ses fueil- les {ont femblables à celles de laurier : toutesfois elles font plus lifées & plus ver- des. Sa graine cit ronde & rouge ; &c eft attachee aux fucilles, Ses fucilles pilees &c AIN appliquees fur la tefte, feruét a, à P\E aux douleurs d’icelle : & mi- tiguenr les ardeurs de l’eftomac. Buesen vin, elles appaifent les trenchees du ventre. Leuriusbeuen vin, prouoque lvrine, & le flux menftrual: autant en fait-il eftant appliqué à mode de peffaire. La daphnoïdes , que les communs Herborifles appellent Laureole,eft vne plante fort commune. On en trouue aflez és montaignes du val Ananie, auprés de Trente, qui eft du tout conforme à la defcription qu'en fair Diofcoride. Car elle produit des verges hautes d'vne coudee , qui font plian- tes & fleGhianres : &iette à force fueilles , qui fe tiennent droites , lefquelles fonc fmblables à fucilles de laurier : ex- cepté qu’elles font plus menuës, & plus tendres, & qu'elles ont vn gout fort acre & mordant.L efcorce de fes rainceaux eft fort gluante.En quoy on peut cognoiftre l'erreur de ceux qui prennent le mezereon des Arabes, pour Daphnois 2e le mezereon n’elt autre chofe que li Chamelæ: de Diofco- ride,que nous appellons Bois gentil,dôt fera parlé cy aprés. Quant à camædaphaé,qu'aucuns appellent Laureole male, elle eft fort femblable à l’autre laurcole & en fueilles, & en fruié. Mass il y a ceite difference, auechamædaphnéneiette qu'vne feule verge droite, qui eftroute entallee de fucilles:de force qu'il femble qu elle air vne efmoucheÿte de fuerlles à la$ O mourir les rats: cime:produifant fa graine tout ainfi quel'autre laureole. Au relte , aucuns ont prins la peruenche pour lachèm edaphné coride, pource que Pline appelle ainfi la peruenche. onfiderera la defcription de la peruenche faite par u jure 2x, chapitre r1. & ce que Juy mefme dir de ce- mædaphné, au liure 24. chapitre 15. il cognoiftra afé- ment l'erreur de ceux qui prennent la peruenche pour la chamædaphné de Diofcoride. Quant à Pline,pource que les fueilles de peruenche retirent aux fugilles de laurier, & que par ce moyen il femble que ce foit vn petit laurier :ilaeu quelque occafon de l’appeller Chamædaphné , qui vaut au- de laureole, Poyure de montagne. Toutesfois noz monta- gnars du val Ananie;appellent Poyure de montagne,la grai- ne de chamelæa & de thymelæa, qu'on appelleen Latin Gra num Guüidiü:nos François l'appellét la graine du Boys gen- til:ainf que fera dit plus amplement cy apres. Les fucilles frefches de laureole broyecs & enduytes fur les fciariques, tant que le lieu ou elles feront appliquees rougifie ; &qu'el- les le facent veflier, y feruent de medicament fort fouue- rain, Galhen, parlant enfeémblément & en vn mefme cha- 29 30 tant a dire, que petit Laurier, Aucuns appellent le fruit £o AND. MATTHIOLVS mædaphné font bons à manger, quand encoresils font iau nes &tendres. Au refteelle a les mefmes proprierez quele laurier Alexandrin;comme aufil a celle laureole,qu'on nom- me Daphnoides. V'eratrum album, fine Elleborus albus : Grecs, Ellebo. ros leucos : François, Ellebore blanc, 04, Uerare blanc: e Arabes, Cherbachemn, os, {harbech abaïd: Italiens, E liebero bianco: Allemans, V'oeifxriefz vusrez : Ejpaignolz , Verde gambre blanguo, © V'erna de balefte. CXLP. Les Larins appellent lel. lebore blanc, Veratrum al- bum. Il a les fucilles fem- blables au plantain, ou à la bete fauuage: toutesfois el- les font plus courtes, & plus noires, tirans fur le rouge. Sa tige eft creufe, & de la longueur de*quatre doigts: & eft enueloppee de cer- taines pellicules, qu’elle defpouille quand elle com- mence à fecher. Ilierte plu- fieurs racines menués : lef- & és lieux afpres. Ses racines fe cueillent en temps de moiflon. Lemeilleur eft celuy qui eft blanc, fraille, poulpu > NON par trop eftendu, & qui n'eft pointu comme vnionc:quiaufl rend yne certaine poudre, quand on le rompr: & a vne petite & fubrile moëlle: ê n’eft trop ardant ni brulanrau gouit, & ne fait ve- Ê nir incontinent la Qliue à la bouche. L’ellebore;eftant tcheftouffe & efttangle la perfonne. Celuy de Cyre- ne eft le pluseftimé, Quant àceluy qui croilt en Ga- latie,& en Cappadoceil eft plus blanc, & eft aucune- ment poudreux, & eftrangle plus foudain laperfon- ne. Au refte Pellebore euacue plufieurs humeurs par vomiffemés. Onle metés collyres preparez pour ef- clairci: la veuë. Appliqué , il fait mourir l'enfant au ventrede la mere: & fi cfineur le Aux menftrual, & fait efternuer. Peftriauec miel,& priorte feche;il fair &le cuyfantauec de chair, il la con- fume. On le fait prendre à ieun,ou tout feul,ou auec de iugioline;ou bienauec * orge mondé,ou fourmen tee, ou puree de lenrilles, ou en eau micllee, ou auec de bouillie, ou aucc quelque bouillon que ce foit. Quelque fois on l'incorpore en pain, & le met-on ali roftir. Quantà la maniere de viure qu’il fautte- nir, yfant de l'ellebore blanc, & de quels preparatifs il faut vfer, ceux en onraflez fuffifamment efcit, qui ant traité de la maniere de le baïller à boire : & met- mes Philonides Sicilien, l'opinion duquel ie fuysen- tierement: car il y auroir crop long difcours , finous voulions empecher noftre matiere des Simples, dela maniere de practiquer l’ellebore. Touresfois au- cuns l’ordonnent de prendre auec de boullie, ou pu- rce de fourmentee: ou bien ils font vn peu manger le patient, auant que luy donner d’ellebore:& incon- tinenc apres ils Le luy baillent : & principalement quand * Pline d'yn pa SVRIDIOSG quand on craint quelque eftranglement ou fuffoca- tion , ou bien quand il y a apparence de debilication du corps, à caufe de quelque maladie. Caren vfant ainfi , le vomiffement & lafchement qu'il caufe, ne fai point de mal au patient quieft fortifié de la vian- dequ'il aprinfe. Les fuppoñitoires faits d’ellebore blanc appliquez auec vinaigre,prouoquent à vomir. . su I V'eratrum nigrum, fine Ellchorus niger : Grecs, Elle- boros melas: François, Verare, 04 Ellebore noir: e Arabes, (herbachem;0n Charbech afnëd:Iraliens, Elleboro nero: « Allemans, (brisivvurtz : Efpai- gnolzs V'erdegambrenegro, CE Ueboro. LIVRE: IL 437 fleurs, & fair mourir l'enfant au ventre do la mere. Mis és fiftules, & ofté le troifiefine iour, illes gue- tit. Mis ésoreilles, & l'y laiffant deux ou crois iours, il ft fingulier aux furditez d’icelles. Enduir auec encens ; ou cire, & auec poix & huyle de cedre, il guerit la gratelle. Appliqué auec vinaigresil eft bon aux impetiges, feux volages, grartelles , & mal faint Main. S’en lauant la bouche, il appaife le mal des dents.On le fait entrer ésmedicamens corrofifs. Ap- 9 pliqué à mode de cataplafine fur le ventre d’vn hy- dropique ; auec farine d’orge, & vin, il y ferr gran- dement. Plantant l'ellebore noir aupres d’vn feps de vigne; le vinquien prouiendra fera laxatif. Ona opinion qu’efpandant fon infufion par vue maifon, elle eft purgee de tous mauuais efprits. Etpar-ainfi quandon le tire, les afiftans tous en oraifon prient Cerimonie Apollo & Efculapius, & fe donnent garde qu'il n°y fre * ait en l'air ni aigle ni rnilan: car ils ont cefte fuper- pr oe zoitition de croire que fi vneaigle voyoir lecreuxd'ow Ellebore noir. Autre Ellebore noir. CXLV I. C'H/AIP. L’ellebore noir fut appellé Melanpodium ; pour raifon d’yn pafteur nommé Melampus , qui premie- rement purgea & gucritt de cefte herbe les filles de Prœtis , qui, eftans enragees, luycouroyent{us. Ses füucilles font verdes , & femblables à celles du plane: routesfois elles font moindres, & retirent aucune- ment aux fueilles de fpondylium :eftans touresfois vn peu afpres , noires, & chiquetces en plufieurs en- droits. Satigeeftafpre,& fes fleurs rouges tirans fur le blanc, tenans l’vne à l'autre, à mode d’yne grappe. Sa graine eft femblable à celle de cartamum : & l'ap- Sefsmoides. pelle-on Sefamoïdes en l’Ifle d’Anticyre;auquel lieu ils s’en feruent à purger les perfonnes. Ses racines 8 P font noires & menues: & font attachees à vne petite fo tefte,quafi femblable à vn oignon. On fe fert princi- palemét de fes racines. Ilcroïft és coftaux,& és lieux fecs &afpres, Le meilleur eft celuy qui croift éslieux tels qu’eft lIfle Anticyra: car le meilleur ellebore noir qui foit, y croift. Les marques du bonellebore font, quand il eft plein & mafhif, & qu’il a vne petite & fubtile moelle : quand auf il a vn gouft piquant & bruflant. Teleft celuy qui croift és mons Helicon, Parnaflus,& en Erolic;routesfois celuy du mont He- licon eft le meilleur, L’ellebore noir, prins feul, ou aucc fcammonce, & trois oboles, ou vne dragme de fl, purge le ventre, & euacuë leshumeurs fegmati- ques &roleriques. On le peut cuyre auec lenrilles, ou auec autres decoctions qu’on faic pour fe pür- ger. Il eft bon au haut mal, aux melancoliques, aux infenfez, aux goutteux, & aux paralytiques. Appliquéés lieux naturels des femmes, il aire les 2 efté prins & tiré l’ellebore noir , que celuy. quil’a arraché eft affeuré d’en mourir. Or nefaut gueres mettre à le tirer : car fa vapeur appefantit la tefte. Et par-ainfi ceux qui letirent ontaccouftumé de man- ger des aux auparauant, &.de boire du vin pur; à fin de fe contregarder des vapeurs de l’ellebore noir.On oftc fa moëlle ni plus nimoins qu’on faiten l’ellebo- re blanc, Tant l'ellebore blanc , que le noir font affez cognuz d'vn chafcun en Icalie. Etcombien qu'on n’y treuue qu'vné ef- pece d’ellebore blanc : ceneantmoins il y en a trois efpeces du noir , qui ne font différens qu'en la fleur. Carl’yn ales fleurs rouges , & tellesque les defcrit Diofcoride : l'autreles a blanches: & le tiers, verdes. Et comme ils font differens en fleurs, aufsi font-ils en vertuz & proprietez : carles deux derniers font fi foibles en leurs operations , qu’ils feruent de bien peu ou de rien , à lafcher le ventre. Ce que ‘ay veu par experience, n'ayant vne fois peu recouurer de l’elleboreaux fleurs rouges, pour m'en feruir : dont fuz contraint me fer- ouir des autres. Quant à moyiay gueri plufeurs des fie- ures quartes par l'infufion dela racine du premier ellebore noir, faite comme j'ay accouftumé de faire mesinfufons, & mefnes au cœur de l'hiuer (encores que les medecins n’ap- prouuent cefte methode) ayant au preallable preparé la ma- tiere auec plufeurs decoétions & furops à ce propres & con- uenables.Et ne m’auint jamais de donner plus de deux prin- fes de cefte infufon, pour Le plus, que mes patiens ne perdi£- fent la fieure quarte.Quant à l'ellebore blanc, ray vfé de l'in- fufon de fa racine al’endroit de certains occupez d'humeurs melancoliques,qui certes s’en trouuoyent tresbien,& ne s'en fencoyenc aucunement fafchez en leurs perfonnes.Er de fait, ie penfe que ce que les ellebores ne font fi nuyfans alentour de Trente, qu'ils pourroyent eftre ailleurs, & mefmes és re- gions plus chaudes, procede delatemperature, bonté &cle- mence de l'air de Trente , & des contrees circonuoyfines. Combien que ie nedoute point ; que ce qu’on y adioufte, n’amortifle grandement la violence d'iceux. La maniere de l'apprefter, & de le donner à boire , nous l’auons defcrite au troifiefme de noz Epiitres, en celle qui s’addrefle à M. Geor- ge Handfchius;medecin. Es moys de Mars & Auril,on trou uera toufiours les trois efpeces d'ellebore noiren fleur ,en ceite grande foreft de haute fuftaye , qui eft fur le chemin de Goritie,tirant à Lubienne, ville de Carñiole:en laquelle ‘en 60o2y fouuent cucilli, & de fingulier. Il prouient aufsi enlz haute Auftriche force ellebore à fleur rouge ; non loing de Linzo, & ioignant la ville nommee Stair , d'ou en reçois tous les anç parle moyen de M. Martin Stoppius , medecin fort excellent. Les racines de l’elleboire noir , qui porteles fleurs rouges, font plus noires & plus charnues que celles des autres ; lefquels iettent la plufpart leurs racines blancha- flres. Or leurs fueilles ne font en tous d'yne & mefme façon, Car celuy qui a de fleurs purpurines iette force fueilles ; fermes & bien verdes , lefquelles fortent fept à fepr de la cime d'vne queuë forte & creufe, d'ont y en a 3 plufeurs 438 plufeurs en la plante : mais des fept les fix qui fe‘diuifent en deux bandes, fe tiennent trois à crois iointes vers leur iflue, laiffans la feptiefme toute feule. Sa tige n’eft du tout fi hau- te qu'vne coudee , & eft ronde, liffee & mafsiue : fes fleurs font à mode de rofe, & purpurines blanchaftres : du milieu defquelles entre certains petis capillamens blancs fortent comme peris cornes, huit gouffes 1ointes enfemble, conte- nans vne graine longuette. Il a force racines, lefquelles fonc longues,minces,fort noires, ayans vn petit nerf au dedans, & 1fans toutes d'vne tefte bulbeufe , d'ou aufsi fort la tige: d'yn gouft au reffe amer & acre, & fpecialement lors Ses ftans mondees on les fait fecher. Celuy qui porte de blanches n’eft en rien differét du precedent qu'en la couleur de fes fleurs. Quand à la troifiefme efpece,que nous appel- Ellebore fej5ns Ellebore femelle, ou baftard,il a fes fueilles diuifees en melle ftard. °# D4 neuf pars , & feparees à mode d'eftoille iufques à la queue quañ comme l’aconirum Cynoëétonum;,horfmis que les in- cifeures font plus longues. Elles font noiraftres , dentelees tout à l’entour, & atrachess à longues & plattes queués. Sa tige eft pleine, &vn peu afpre:fes leurs femblables aux pre- cedentes , horfmis qu’elles ne font fi verdes: fes racines pa- reillement fembiables,excepté qu'elles font vn peu plus lon gues,eftans quaf de meme gouft & odeur, & faifans vomir. Il croift és montagnes & vallees. Ils iettent rous en Tanuier & Feurier, & Aoriflent en Mars: & mefmes fouuent en ger- mant ils percent la neige. Herophilus, Medecin fort ancien, comparoit l'ellebore à vn vaillant Capitaine : difant que aprés auoir efmeu toutes les humeurs du corps;il fort le pre mier. Et reprenoit les predeceffeurs d’auoit craint d'ordon- ner l'elleboreen bonne quantité:veu qu'il eft plus foudain à fortir , quand on en prent en quantité. Mais Herophilus erre grädement:aufi eft-il reprouué en ceft endroir, de tous les medecins de noftre temps, L’ellebore noir fait mourir les bœufs;les cheuaux & les porceaux:aufsi n'ont ils garde d'en manger:combien qu'ils mâgent bien del’ellebore blanc,fans AND MATTHIOLVS auoir:ie m'esbahis commeces Mefsieurs ofent afermer no- ftre ellebore eftre la confiligo. Et veux bien qu'ils enten- dent que l’ellebore noir qui a les fleurs rouges, eft beaucoup plus propreau beftail, & fait plus prompte & plus vertueu- fe operation,eflant trauerfé parmi l'orcille;au mode que def- fus, que ne fait l’ellebore noir qui a les fleurs verdaftres. Fuchfus a fayuileur opinion : aufsi a-1l errécomme les au- rius , encores qu’il foit homme de bon faucir, comme bien tefmoignent les annotations qu'il a faites fur Aëtius, en ce qu'il prend l’ellebore noir aux fleurs rouges, & celuy aux eurs I © fleurs blanches, pour vne efpece d’aconitum Lycoétonum, Et quant à celuy qui a les fleurs verdaftres, fuyuant l'erreur des autres,1l dit que c’eft la confiligo de Pline & de Columel- Ja. Les raifons ie les ay bien voulu mettreicy, pour iuger de leut pertinence,ou im pertinence.ll dit doncainf: Qui con- fiderera diligemment les racines des plantes que deflus, il les trouuera fi differentes des racines de l’ellebore noir (lefquel- les fklon Diofcoride, font bulbeufescommevn oignon, & iettent du deffouz de leur oignon plufñeurs racines ) qu'il n'eft ia befoin le demonftrer d’auantage. Ie pañle outre & ne diray rien de la vapeur qui doit caufer douleur de tefte à ceux qui les arrachent , felon que dit Diofcoride:car ay mille 20 fois efprouué le contraire. Et par-ainfiil n'ya piece deces trois plantes qu'on puifle veritablement rapporter à l’elle- bore noir: ains eftime les deux premieres eftre les deux der- nieres efpeces d'Aconitum Lycoétonum : & que la derniere &troifieme ; eft vne herbe qui a fon cfpece à part. Voylèle dire de Solertus. Lequel n’a dit cela pourautrefin, fnon Pour impugner mon opinion , encores qu'il ne ledieouuer- tement: car ie ne fache perfonne quiait efcrit deuant moy; qu'il yeuft en Italie, & principalement en Carniole, trois ef peces d'ellebores noirs, qui foyér feulemét differens en fleurs. Et certes ie ne fuis marri de fon dire:car ie prés plaifir d'ouyr toufours quelque chofe de nouueau , & principalement en s'en reflentir. Les racines de l’ellebore noir font fingulieres 3 o €€ qui concerne la matiere des Simples. Mais ie voudroye aux beftes à quatre piez qui font mordues des ferpens : les mettant frefches däs la playe;apres auoir premierement ofté la peau, & efcorché la playe : car cefle racine attirera dehors tout le venin qui eft dedans. Que f la pelte fe met parmi va troupeau de beftes , cefte racine les guerift & les preferue, leur perçant la peau du deuant de l’eftomac, ou bien perçant l'oreille, & ytrauerfant cefte racine. Laquelle experience à induit aucuns d’en faire autant aux hommes :affeurans que quicôques portera de racine d’ellebore noir deffous le talon, ayant trauerfé la peau , fera afleuré dela pefte. Ariftotedit que les cailles font fort friädes de la graine d'ellebore:& que pour celte raifon les Anciens n’en vouloyent point manger. Mais auiourd'huy les plus grans s’en lechentles doigts. Au- cuns Modernes ont eflimé noftreellebore cômun , quiales fleurs verdes,n’eftre niellebore, ni aucune efpece d’el!ebore: aias penfent que ce foit celle plante que Pline & Columelle appellent Confiligo : de laquelle ils font fi grad cas contre la peite qui fe meten vn troupeau:ou quand les beftes deuien- nent chyfiques , & qu’elles ont la poulmonnie. Ie penfe que ces meffieurs fe font fondez fur ce que lefdits Autheurs diét, que perçant l'oreille d’vne befte à quatre piedz, & y trauer- fant de la racine de confligo, que tout le venin, & tout l'hu- meur peccant du beftail fortira parle trou qu’on aura fait, & où aura eflé mife ladite racine. Et pource que les pafteurs 40 que fonge Solerius. bien qu’on parlaft plus ouuertement, &auec meilleures rai- fons. Or pour retourner à Solerius, & à fes argumens , lef- quels me femblent bien friuoles & legers, & neluy defplaife: ie diz qu'il parle contre verité, difant que fes efpeces d'elle- bore,dont nousauons parlé,ne produifent leurs racines me- nues, noires, & dependantes à mode de filamens , d'vn petit bulbe ;, comme vn oignon:car non feulement les does Sim pliftes, maisaufiles Apothicaires, & mefmesles appren- tiz des Barbiers fauent aflez que les racines defdits ellebo- res fortent d'yn petit oignon, ou bulbe, eftans menues, noires , & efparpillees en filamens : & que au contraire, el- les ne font bulbeufes, & ne fortent du deffous du bulbe, ainf Qui mefait croire, ou que Solerius a donné vne eftorfe au texte de Diofcoride,;ou qu'il ne l'aen- tendu :ou bien qu'il n’eft encores trop praéticen la matiere des Simples. Ec quant à ce qu’ildit quenoz ellebores noirs ne caufent aucune douleur de cefte, quand on lesarrache, par les vapeurs qu'ils doyuent rendre : & que pour cela, ils ne peuuent eftre prins pour vrais ellebores : il ne fait à rece- uoir. Car Diooride ne dit pasque l'ellebore noir caufe douleur de tefte à qui lecire: mais il dit feulement qu'ilap- pefantit la tefte par fes vapeurs. Ce que notoirement fait l'ellebore noir aux fleurs rouges , commeeftant le plus ve- hement de tous:& principalement fi on entamefes racines n'ont autre remgde contre la pefte, & poulmonnie du be- $ o auec la hane, ou le fouflouer, & que le vent donne au ftail,que des racines de ceftellebore noir, qui a les fleurs ver- daftres:& que d’ailleurs ils ne trouuoyent ceft ellebore auoir les fleurs rouges:ils eftimerent foudain que c’eftoit la confili- go de Pline & de Columelle. Mais certes ils s’abufent : car Abiyrtus & Hierocles ont ditl'ellebore noir auoir cefte vertu Plin.lib.15. alendroit da beftail. Aufquels aufsi s'accorde Pline;,lequel en |sap.s. parle ainfi : L’ellebore noir euacue les humeurs flegmatiques des beftes cheualines, & du menu beftail, trauerfant vn brin d’ellebore par l'oreille, & l'oftant le lendemain enuiron la mefme heure qu'on l'y a mis. Voylà qu’en dit Pline.En quoy il appertaffez que non feulement la racine de confligo a ce- vifage. Ce que peut eftre il fait plus vehementementen An- ticyra, oués Mons d’'Helicon ;, & de Parnaflus ,ouen Eto- lie qu'ailleurs. Car felon quedit Diofcoride, il eft mor- dant & bruflant au gouft efdites regions : aufsi tient-on l'ellebore qui y croift , pour le meilleur , à raifon du climat: ce que ne peut eftre nien France nien Allemagne, pour n'a- uoir le climat temperé & propre à ce. inde quant à ce que Solerius dit les ellebores aux fleurs rouges & blan- ches, eftre efpeces d'aconitum Lyco&onü, ou Cynoëétonum: cela cft f abfurde, qu'ilne merite le refuter. Car lesefpeces d’aconitum , dontil parle, font aflez cognues: & ont lesti- fte vertu,mais aufsi la racine de l'ellebore noir. Et par ma- 60 ges femblables aux riges de feugiere, pafflans vne coudee de niere d'exemple, il n’y auroit point de raifon d’appeller le Sauinier,Calaminte,oula Calaminte, Sauinier,pource que lvne & l’autre plante ont vertu d'attirer les mois fuppri- mez : comme fi nature eult efé fi tenante & auaricieufe de n’auoir donné qu’vn feul remede à vne chafcune maladie:au lieu qu’elle a mis vneinfinité de remedes à vne chafcune ma- ladie:de tous lefquels on peut vfer en vne mefme forte.Ttem, veu qu'iln’ya Autheur qui foit, qui ait defcrit la confiligo, ou qui face mention feulement d'vne marque qu'elle puifle haut : & produifent leurs racines fi menues , que Diofcoride les a comparees aux toupillons & filamés de fquilles de mer. Ce qui ne fe trouuera en l'ellebore noir, Ioinét que nous auons experimenté plus de millefois,és operations qu'auons veuës de l’ellebore noir ; que c'eft le vray ellebore : car il eft particulierement bon aux maladies caufees d'humeurs me- lancoliques, Item le laiflant trois iours dedans vne fflule en- durcie, il la purge,& mollifie ; & mis en l’oreille,il rend l'ouye aux fours, Item,eltant enduir;il guerit la rongne,& la re telle, Fucbf.liÿ. tres. Au refte ie ne me veux taire de l'erreur d'Hugo Sole- de cüp.med wa li, med. S VREDIOSC EL telle, le mal faint Main, &les impetiges & feux volages, & confume les excroiffances de chair , qui furuiennent és vlce- res. Lefquelles proprietez ne furent oncques attribuces à l'aconitum : ains font les propres & naturelles vertus de l’el- lcbore. En quoy on peut voir l'opinion de Solerius ne faire à receuoir:lequel aufsi eft affez couftumier de dire vne chofe pour autre. Ellebore baffard. Mais neantmoins, pour dire quant à confiligo ce que nous en penfons , certainement à en (4), parler au vray, ie ne fçay quelle plante c’eft: pource qu'il n’y a ‘ Autheurancié ni moderne qui l'aitaucunemét defcrite. De for- te que mefmes ie n'oferoye affèr mer la pläte, dôt nous auonsici mis le pourtrait , eftre la vraye confiligo :n'ayâtautorité fufh- fante pourapprouuer ni la de cription, ni la forme de toute la plante. Mais neantmoins pour- ce que les racines de cefte herbe 20 trauerfees par les oreilles des be ftes à quatre piés, les gueriflent de la poulmonnie & de toutes autres maladies, ni plus ni moins que fair l'ellebore noir,ïay quañ opinion que ce foi la vraye confiligo de Columelle, & dePline. Iene l’affeure toutesfois refoluement : & pource aufsi l'appelle-ie Ellebore baftard. Hieronymus Tragus eftime cefte plante eftre le vray ellebore noir: l'opinion du- queleftalleguee & approuuee par Gefnerus.Mais & en ceci, & en plufieurs autres endroits, Tragus monftre bien le peu de cognoiflance qu'il a en la matiere des Simples. Or pour retourner à noftre Confiligo imaginaire, il ne fera que bon en metre ici la defcription. Cefte herbe cft de la hauteur d'vn 3 © pied & demi : & produit de petites tigestendres, & menués. Ses fueilles font longuettes & menuës : & retirent aucune- ment aux fucilles d’auronne. Elle a les fleurs femblables au buphthalmum, toutesfois elles font plus grandes, Eteflanc defleurie , elle produit de petites these longues , & faites à mode des meures des ronces. Ses racines font noires, & fem- blables à celles de l'ellebore noir: toutesfois elles font plus menues, & plus noires. Ellecroiften grandeabondanceen Boheme, & principalement alentour de Prague. Tousles Medecins & Apothicaires Bohemiens s’en feruent ordinai- rement au lieu d'ellebore noir:& fpecialement elle eft efprou uce finguliere aux maladies des beftes. Mais pour retourner 40 à nos ellebores : Mefué, traitant des medicamens purgatifs & laxatifs, dit l'ellebore blanc eftre venimeux, pource qu'il cftranple & eftouffe aifément la perfonne : & par-ainfi il de- fend d'en vfer. Quand à l'ellebore noir;il ne le defend pas, Pourueu que ceux à qui onle donne foyent de forte com- plexion. Le dire de Mefuéa tant eftôné plufieurs Medecins, quetant s’en faut qu'ils ofent mefler de l'ellebore en leurs compofitions , pe mefmes ils ont lenom en horreur.. Mais leur crainte eft fi friuole, qu'ils me reflemblent les petis en- fans, qui ont peur de leur ombre.Car ie peux dire & teflifier auoir donné à plus de fix cents perfonnes del'infufon des ra cines d'ellebore noir : & neantmoins ie n’en vis iamais vn feul qui s'en fentit difcômodé.Et mefmes ray monftré à plu- f © fieurs medecins la maniere de le mettre en infufon, lefquels ayans efprouué mon ordonnance, s'en font bien trouuez & leurs patiens aufsi , dont j'en ay eu cent mille grans mercis, quie ae deus à l’ellebore. Mais pour auoir l'ellebore bon, il faut ofter le nerf qui eft au milieu des racines , incontinent qu'onles a tirees:& fecherledeflus à l'ombre. Leur poudre eft beaucoup plus veheméte,que n'eft l'infufon:& par-ainf on n'ordonne point la poudre; finon aux perfonnesde forte & robufte complexion , & quand la maladie eft fort enchar- nec. Ce que bien declare A&uarius , difant ainfi : L’ellebore noir euacue par le bas les humeurs melancoliques & coleri- ques qui font par tout le corps , &ce touresfois auec grande &o difficulté. Et par-ainf nous l’ordonnons és fieures longues, & periodiques. On l'ordonne aufsi aux infenfez : & à ceux qui font trauaillez de longues migraines:& ef fingulier aux parties interieures , à l'amarris, & à lavefie, quand telles parties ont befoin de purpation. Toutesfois {a vertu parti- cuhere eft d'euacuer fpecialement tout ce qui charge & cor- rompt lcfang, Et par-ainfiil eft bon aux iaunifies inuete- 2 I US o IVRE IIIL 439 rees : & à ceux à qui font furuenues quelques afpretez fur la pee : comme fontlepres, grattelles, impetiges , & feux vo- ages. Ileftbon aufsi à ceux qui font entachez de ladrerie. On en baille feulemétle poix de trois fcrupules , ou quelque peu plus, ou quelque peu moins. Au refte, des filamens des racines feches,&vn peu trempées en l'eau (pourueu qu’elles ayent efté fechees à l'ombre, & qu’on en ait ofté la moelle de dedans) on en fait de poudre, laquelle on prenten vin cuit, ou vinaigre miellé, l'aromatizant auec quelque graine odo- rante, pour luy donner bon gouft. Que fi on la veut rendre plus laxatiue, il y faut mettre vn peu defcamonnee. Voylà qu'en dit A&tuarius. Aurefle les Anciens Medecinsdon- noyent la poudre de l'ellebore blancen breuuage à ceux qui auoyent le mal caduc, aux melancholiques , vertiginofitez, folies, forceneries, fpafmes, goutes, paralyfies , hydropifies, aux tremblemens,& à la lepre. Mais maintenant on ne Je fait plus, d'autant qu'on en tomberoiten däger:combien neant- moins que quelques vns vfent de fon infufon fans caufer dommage. La racine d'ellebore blanc cuiteen lefsiue fait mourir les lendes & pous : & cuiteen lai@,les mouches : car elles meurent incontinent apres en auoir gouflé. Elletue pareillement les rats & gelines. On fait de ius des racines d'ellebore blanc vne forte de poyfon fubite,;de laquelle fe fer- uenten Te pais les chafleurs , en mettant au bout de leurs fleches ou dards. Car tout aufi toit que la befleena efté feruë, & que le fang en fortselle meurt. Dececyie peus rendre moy-mefme temoignage , comme l'ayant efprouué en quelques beftes. Mais ceft chofe admirable que cefte poy- fon ne fait point de mal, fion n’en prend quantité. Et mef- mes les Efpagnols afleurent qu’en leur païs les chaffeurs en vfent, quandils feveulent purger. Et pource n'eft-ce mer- ueilles f la venaifon infeêtee de cefte poyfon,ne fait nul mal. Et cependant l'animal eftant blecé, & mefmes le venin cou- rant ja par les veines , à qui le voudra fauuer , le remedeeft (comme fouuent j'ay entendu de l'Empereur Ferdinand, mon Seigneur & Maitre)de leur donner de coings. Galien, Gabelib.6. € fimpl. med. parlant des deux fortes d'ellebore, dit ainf: Tant l'ellebor blanc;que le noir ont vne vertu chaude & abfterfiue:& par- ainf ils font bons & propres aux feux volages , aux impeti- ges , & aux rongnes & prattelles. Quant à l’ellebore noir, eftant mis en vne fiftule endurcie, en deux ou en trois iours il refout les durtez & durillons d'icelle. 1] guerift le mal des dens , en s'en Jauant la bouche auec vinaigre. Les ellebores font chaux & fecs aux tiers degré : touresfois le noir fe de- montre plus chaut au gouft : mais le blanc eft plus amer. Ophris : e Allemans, Zuveyblatt. Au refte, celle plante que les Modernes appellent Ophris, eft fort femblable à l'ellebore blanc. Elle ne ietre que deux fueilles: du milieu defquelles fort vne ti- ge toute garnie de petites te+ fes, defquelles fortét de petites fleurs blanches, & femblables à petites langues. Elle a vne racine fort menué , à laquelle font attachees pluficurs autres petis filamens;qui font fort odo rans. Toute la plante eft bonne à faire noircir les cheueux , à guerir les fractures , & à fouder les playes. Sefimoïdes magnum. CAHAPNCRDVYAIT TI. Ceux d’Anticyre appellent la grande fefamoïde, Ellebore:pource qu’6 la mefle auec l’ellebore blanc, quand ils veulent purger vne perfonne. Elle eft fem- blable au feneffon, ou à la ruë: & a la fueille longue, la fleur blanche , & la racine menuë & de nul vfage. Sa graine eftamere au gouft : & eft au refte fembla- ble à la iugioline. Ellelafcheleventre. Prinfen breuuage , auec eau miellee, autant que trois doigts en peuuent prédre, auec vn obole & demi d’ellebore blanc, elle eft bonne à euacuer la flegme. O 4 Sefa 440 Sefamoidesparuum. CHA PR ACAUAUPIENIE La petite fefamoïde ales tiges de la hauteur d’vn pal me, & les fueilles fembla- bles äcelles de coronopus: toutesfois elles font moin- PA dres & plus velués. A la J., cime de fes tiges , elle pro- À fleurs rouges, & blanches PT au milieu, Sa graine eft cô- me celle de la iugioline, Sa racine eft menuë, Sa graine prinfe en breuuage , auec eau miellee, au poix d’vn demi acerabule, euacueles humeurs coleriques , & fegmatiques. Enduireauec eau, cllerefoutroutesenflures & petices durtez. Elle croilt és lieux afpres, Combien que par cy deuant eufsions efcrit qu’il ne fe trou uoit ni de grande ni de petite fefamoïde , & mefmes qu'il nous auoit efté impofsible de rencontrer perfonne qui nous enfeignaft ou l’vneou l’autre :la diligence neantmoins des braues & bienexperimentez fimpliftes a fait en fin que nous finerons de la perite fefamoide, de laquelle nous baillons icy le pourtrait : la prenans pour telle , veu fes marques fi bien correfpondantes, Or l'ay-ie receuë par le moyen de Iaq.An- toine Cortufus. Quant à la grande, ie ne puis fçauoir qu'on l'aye encor apportée d’Anticyra en Italie, Cucumer fylneStris , fins anguinus,erraticus, fine « Afi- ninus : Grecs, Sicys agrios: François, ('oncombre fénnage: Apothicaïres, (acumer afininus: Arab, Chef allimar, Kharealhenei, © (hetha alhamar: Italiens, (ocomsre faluarico 1e Allemans, V'uilder encumer ,04, Efêls cucumer : ESpaignolz , (ocom. brillos amargos. Son ius s'appelleen Latin © en Grec, Elarerinm. CXLIX: Toute la difference qui .… eftentrele concombre fau- | uage, & celuy des jardins A2) gift au fruit. Carlefruict du concombre fauuage , eft PAU) beaucoup moindre que ce- £°N luy du concombre priué, & NF] eft long comme vn gland 5 ) longuer. Ses fueilles & fes concombre priué: &avyne racine grande & blanche. 2 Il croiit és lieux fablôneux, DS. & parmi le moilon, & és vicilles ruynes de maifons. Toute l'herbe eft amere. Le ius des fueilles , diftillé és oreilles , eft fort propre aux douleurs d'icelles. Saracine,enduyteauec griot- te feche;,refout toutes enflures inuererees. Appliquee auectormentine, elle fair rompre les petites apoftu- duit de peris bouquets de ro farmens font femblables aus o AND. MATTHIOLVS meurtries & ternies , & nettoye les taches du vifage, Leius dela racine prins au poix d'yn obole & demi, & fonefcorce prinfe à la quarte part d’vn acetabule, euacué les humeurs coleriques & fegmatiques , & principalemér à l'endroit des hydropiques,fans blef- fer aucunement leffomac. On pile demieliure de {a racine, en yne hemine de vin de Lybie, & en donne- on aux hydropiquestrois cyathés;trois iours durans, iufques à ce qu'on cognoiffe qu’ils defenflent. Au re- fre; on fait l’Elarerium de fon fruit , à la maniere qu s'enfuyt: Aprés qu'on a cueilli les concombres fau- uages, lefquels reffaulcent incontinent qu’on les tou- che;on les garde vne nuit. Le lendemain faudra met- tre fur vne tafle vn crible forccler, & prendre à deux mains vn par vn, les concombres fauuages, &cles fen- dre fur vn coufteau, qui fera couché au crible, le tail- lanr le contremont. Et par-ainfi leur humeur,paffant par le crible, tombera en la caffe. Et faudratoufours 20 racler la carnofité des concôbres qui demeurera atta chee au crible, à fin qu’elle n’engarde detomber l’hu meur qui fort des concombres. Quantau marc,on le laife yvn peurafloir, & le met-on en vn autre plat ou vaileau. Mais ce qui eft demeuré attaché au crible, on l’arrofe d’eau douce, & l'ayant fort efpreint, on le iette à, Quanr à ce qui a efté coulé,on le remuë fort, & l'ayant couuert d’vnlinge, onle merau Soleil. Et quand il fera repofé, on vuide l’eau qui nage pardef. fus l'humeur qui eft prinfe. Et fautcela faire rant de 3 o fois que l’eau demeure purifice.Laquelleeftantroute offec goutte par goutte;il faur prendte la fondree qui demeure feparee de l'eau, & la pilanten yvn mortier, la reduire en trochifques. Aucuns,pour purifier fort foudain le ius des concombres fauuages, font vne cendree d2 cendres bien faffees & tamilees, fur la- quelleils mettent vn linge en trois doubles , par le- quelils paffent leius de côcombres, auec l’eau qu’on ya mile:& aprés qu'il eft defféché de fon cau, ils le pilent en vn mortier,aa mode que deffus. Aucuns en 4olieu d’eau douce, metcent d’eau marine, & le lauent au mode que deflus. D’autres fontle dernier laue- ment d’eau miellee. Le bon elaterium eft liffé,pefanr, & blanc: & fi eft aucunement humide, & fort amer au gouft:s'allumant incontinent qu’il eft prefenté au feu. Celuy qui eft afpre & de couleur de porreau, & quieft trouble & plein de cendres & d’orobus;féren contre le plus fouuécpefant,& n’eit pas bon. Aucuns meflent del’amydonauecleius des concombres fau uages, pour le rendre blanc &liffé. L’Elarerium cft pe à purger depuis qu’il a deux ans,iufques à dix. a plus grande prinfe eft d’yn obole, & la moindre d’vn demiobole. Aux enfansil n’en faut que deux ereoles ou chales:caril y auroit du danger qui leur en donneroit d’auantage. Il euacuë la colere par deflus & par deflous. Cefte purgation eft fort bonne à ceux qui ont difculté d’aleine. *Que fi ture veux purger par le ventre, prens deux fois autant de fel,que d’ela- terium, & autant d’antimoine, qu'il conuient pour luy donner couleur : & fay tes pilules auec eau, qui mes. On la clyfterife aux fciatiques. Cuire en vin-60 foyent groffes comme grains d’orobus. Par-apres aigre, & enduite fur les podagres, ellelesrefout, Sa decoction eft fort bône à s’en lauerla bouche, quand on a mal aux dents, La poudre d’icelle, eftant feche, mondifie & nertoye la groffe & menué gratrelle, & les impetiges , & peaux mortes qui fonc empraintes dansle cuyr. Elle rend la couleur viue aux cicatrices conuient boire vn cyathe d’eau tiede, Mais pour faire vomir, auoir deffait l’elarerium auec d'eau , tu en oindras bien profond ;auec vne plume;les parties qui font deffous la langue. Que fi on eft trop diffi- cileà vomir, il conuiendra refoudre l'elaterium en huyle, ouen onguéc d'irços;& fur rour quele patient fe gar Elate SVR DIOSC. fe garde de dormir. Mais fi d’auanrure il vomifloit par crop; illuy faut donner continuellement du vin & d’huyle: car le vomiffement cmpefcheroit la pur- ation. Que fi par cela ilne laiffe encor de vomir, il faut baïller au patiét d’eau frefche,de griotte feche, d’eau & de vinaigre ; où des pommes :en fomme, toutes chofes aftringenres ; & propres à conforter Peftomac. L’elarerium prouoquele flux menftrual, & fait mourir l'enfant au ventre de la mere ,eftant appliqué à mode de peffaire. Diftillé dans lenez,, auec du lait, il guerilt laiauniffe , & les douleurs in- ucterces de latelte. Enduitauec vieil huyle, ou fiel detorcauilett fingulier aux fquinancies. Noftre Tofcane efttoute garnie de côcombres fauuages, & principalement le territoire de Senes:oùon les trouue armiles places communes, & le long des murailles des vil- LH & des grans chemins, Ses farmens fe trainenr par terre, & font efpineux au manier. Ses fueilles font femblables au concombredesiardins , plus rudes toutesfois , plus velues, & plus afpres, blanchaftres à l'enuers,& comparties de force POV RIEMRNIIL 441 flamme,qu'a l'allumer:car l'approchät de la lumiere,les ven- tofités qui font caufces de l'humidité qui eft en luy , font ef- mues, & par ainfi elles eftcignent la lumiere. Ce que certes l'ay veu par experience. Mefué, parlant des medicamens la- xatifs, dit ainfi: Le concombre fauuage eft corrofif, & ouure les bouches des vafcules: & par ainfi il caufe tréchees du ven- tre, & plufieurs autres incommoditez.Maus cela fe peur cor- riger y mettant du bdellium , ou de gomme detragacantha, ou d’eau miellee auec vn peu de {el , ou bien le beuuantauec du laft. L'Elarerium eft fortifié, yadiouftant vn peu de fel mineral,ou bien des compoftions elephangines:car elles fa- cilitent fon operation. On dit qu'ileft aufsi laxatifquela fcammoncee, Mais certesileft plus propre à purger la flegme que la colere : combien qu’aufsi il la purge quelquesfois , & fur tout quand la matiere eft difpofee & prefte à euacuër. Iremil e fingulier à purger les feroftez du fang, & princi- palement és parties qui font diffiales à purger:ê& par-ainfil ef fort bon aux gouttes, Sa racine bouillie en eau , & pilee, & peftrie auec abfinthe gueriit la migraine, l’appliquant fur 12 partie malade ; l'ayant fomenteeau preallable de fa deco- tion. Autant en fair fon ius,diftillé és narines, aueclai&t:car il purge merueilleufement le cerueau:& fi ofte les puanteurs du nez, eftant fort bon à ceux qui ont le haut mal. Ilrefout les apoftumes endurcies,& les fcrofules, y adiouftant du miel veinesattachecs au refte à lôgues, grofles, & afpres queués. 20 & de fiente de cheure, Leius dela racine & du concombre Ses fleurs fortent par toute la tige de laconcauté dss aifles, eftans jaunes, & faites à mode d'eltoille,çcomme au concom- bre des iardins : au deffous defquelles eft le fruit, lequel eftät parcreu deuient aufsi gros qu'vne daéte, ou qu'vnenoix, & quelquesfois plus gros & plus grand. Ileft velu &efpineux, & fur le moys d’Aoûft lors qu'il eft meur , il blanchilt : & eft de telle nature, que de foymefme, ou le touchät tât foit peu, il lai fa queuë, & & defoint avec elle furie & impetuofté, qu'il eflance fur ceux quile rouchét vnius & graine noire & meure, comine fe voulant vanger dutortqu'onluy fair. Sa racine eft lôgue d'vn palme,& quelquesfois plus:groffe com- me le bras d'yn homme, blanche, efpeñle , fucculente, & fort mefme, eft vn medicament fingulier aux hydropiques : caril purge & euacuë les eaux roufles qui caufent l'hydropifie. À quoy auf eft fort propre la decoétion de fa racine. Aufsi eft-elle bonne à laiauniffe, & aux oppilations du foye, & de la ratte. Item elle eft bonne aux fciariques,eftant clyfterifce, ou bien spphQrant en dehors la racine cuite. La poudre de fa racine, appliquee auec miel ; apprime & amoindrift les ci- catrices des playes , & efface les meurtriflures prouenans de coups ourbes, Leiusde la racine, incorporé en farine de fe- ues , & appliqué à mode de liniment,ofte & effice toutes ra- ches qui gaftenc la peau du vifage,& l'embellift merucilleufe- ment, Mais:ilfe faut bien garder d’entrop prendre parla amere, comme eft aufsi toute la plante, Outreles lieux fuf-3 © bouche : de peur qu'ayanctrop ouuert & lafché les bouches dits il prouient encoreés lieux maigres & fablonneux , & és vicilles mazures. Nos Apothicaires font l'elarerium de fon frui@. Valerius Cordus en fon liure des plantes, n'agueres mis en lumiere par Gefnerus, fe courrouce contre Galien de ce qu’il dit en fon liure des Simples , la graine du concombre fauuage eftre toralementamere. Mais c’eft à torc: carie ne fache que Galien aïtiamais ditcela. Bien dit-il au feptiefme des Simples, qu'il ya quelques graines de concombres qui font ameres, comme aufsi d'amandes : ne declarät point fpe- cialement de qui ii parle , ou des graines de concombres des jardins , ou de celles des fauuages : combien qu'il foit plus vrayfemblable de penfer qu'il parle des graines des concom- 40 bres des iardins:comme voulant aduerur le Leéteur,que tel- les graines,qui de leur naturel font douces, fe trouuent quel quesfois ameres, par la mauuailtié du terroir où on les feme. Cependant Theophrafle parlant d’elaterium dit ainfi:Entre tous medicamens, l'elaterium fe garde le plus : & tant plusil eft vieil,d’autant cit il meilleur. De forte que j'ay ouy dire à vn medecin hôme de bien, & qui n'auoit point accouftumé sterium de mentir, qu’on luy auoit donné d’elarerium qui auoit bien dé deux deux cens ans:aufsi auoit il vne proprieté admirable. L'hu- ts ans. in. li, 2.0 HU meur abondant qu'ila, eft caufe qu'il fe gardeainfi. Et par- ainf apres qu'ils l'ont couppé , ils iettent coute fon humeur en vne cendree , & finele peuuent encorces deffecher : ains quand bien il auroit cinquäte ans,1l efteindroit yne lumiere, quile mettroir aupres. Eccelaa-il de propre & de particu- des veines , il ne face fortir horsle fang par mefme moyen. Galien parlanc du concombre fauuage ditainfi : Le ius du Gallih.8, concombre fauuage,& de fon fruiét,qu'6 appelle Elaterium, fmpl. med. &le ius de fes fueilles & de fa racine eft fort b6 en medecine. Quant à l'elaterium, eftant appliqué, il efmeut le Aux men- ftrüal, & fait mourir l'enfant au ventre de la mere : comme aufs1 font routes chofes ameres, & qui font côpofees de fub- tiles parties : & fur tout quand elles font chaudes,comme eft l'elarerium : lequel eft extremement amer, & legerement chaud : tellement qu’on le peut dire chaud au fecond degré. D'auantage,il a vne vertu refolutiue. Et par-ainf aucuns en oignent les fquinancies, auec miel,ou huyle vieil. Diflllé és narines,auec du laiét,ileft bon à ceux qui ont la iaunifle:& f eft bon, prins en ce moyen , aux douleurs delatefte. Voylà quant à l'elarerium, Et quant au ius ge la racine, & des fueil- les ; encores qu'il ait la mefme proprieté que l'elareriumt toutesfois fi n’eft-il fi effcaceenfes operations. Quant à fa racine , elle eft de mefme proprieté quela refle : car elle eft abfterfue, refolutiue, & mollificatiue, Quant à fon efcorce, elle ef plus defsiccatiue, Annotation, *Que fitu te veux purger) Tous les interpretes de Diofco ride fe font icy oubliez en deux points , lefquels neantmoins ES TIFRRUE Re font aifes à pardôner à Hermolaus, Marcellus Florétinus, & lier. Voylà qu’en dit Theophrafle : lequel eft forr contraire f oRucllius : aux deux premiers, di-ie, pource qu'ils n’efloyent à Diofcoride. Car Diofcoridedit l'elaterium eftre feulement bon à purger;depuis deux ans,iufques à dix:& T heophrafte dit qu'il peut garder deux censans, & qu'encores il a vne vertu admirable. Itemils font difcordans en ce que Theo- phrafte dit l'elacerium eftre fi humide, qu’encores qu'il euft cinquanteans,il efteindroit vne lumiere, qui le mertroit au- prés. Etau contraire, Diofcoride dit le bon elaterium eftre celuy qui s'allume aifément quand on le met pres du feu. Pline s'accorde à T heophraîte, difancainf , L'elacerium de medecins,& à Ruellius pour l’afsiduité de fon eftude à la Phi lofophie, Quaät à Cornarius, Amatus Lufiranus, & Lacuna, attendu qu'ils font profefs16 de Phyfiques medecins, & mef- mes qu'ils ont mis en lumiere force liures touchant la ma- tiere medicinale, ie requiers du iugement & fçauoir. Orle premier pointeft, qu’és vieux exemplaires de Diofcoride efcrits à la main, quaf tous ,aulieu de siuueus oo xeñrets c’eft à dire d’antimoine autant qu’il en faut pour dôner cou- leur;il y a; streas ray veïrw, c'eft à dire de mouftarde, &c. * cinquâte ans mis auprés de la lumiere, l'eftsint, Or la vraye &Q Et croy que telle faute foit aduenuë par le grand rapport efpreuue du bon claterium eft , de faire eftinceller la lumiere & en haut, & en bas, auant que l’eftcindre. Voylà qu'en dit Pline apres Theophraîte. Etde fair, ie penfe l'exemplaire de Diofcoride auoir efté corrompu en ce lieu. Car outre ce que Theophrafte & Plineen dient, attendu que coute humidité qui n’eft graffe,efteint le feu, il n'y a point de doute, que l'e- laterium , qui eft fort humide ; cit plus propre à efteindre la qu'il yaaux lettres de ces deux mots abbregees > qui aura peuimpofer aux Traduéteurs : car le mot siwweos ne peut auoir lieu en ceft endroit, Et de fait,de quoy fert l'antimoine cru auec l'elaterium? Trouuera-on que jamais les Anciens ayent compolé yn medicament laxatif auec antimoine , & encore moins qu'on le remarque par telles vertus & pro- prietez? Quant à la mouftarde, ay opinion qu’elle ait SE mife Æ} 11 : aa AND. MATTHIOLVS imife en cefte compofition, pour corroborer la vertu de l'ela- terium , & pour mitiguer fa malice : comme l’on fait auec la rheubarbele fpica nardi, &ainf que mefmes ont vfurpé les Anciens en la compoftion de beaucoup de medicamens la- xatifs. D'auantage Diofcoride mefme au liure des medica- mensaifez à preparer ,oùil traite des remedes propres à toute difficulté d'aleine, conferme qu’il faut lire iCy œuyrtas au lieu de siputos difant ainfi, 7 éaalyeis Le, vires La: duoiws , Tiv#TE NS L. &. x2Terolis oirf d' did, c'eftà dire, Elateriam L. z.nitre L. 1. mouftarde L 1.le reduifant en pilu- les, donnes en deux. Aetius aufsi s'y accorde, lequel au Te- trab. 2. Serm, 4. Cap 57. fclon l'exemplaire d'Alde , à quoy ne 10 confent Cornarius,dirainf, Le vomitif qui fe fait d'elateriü, cft merueilleufemét efficace, d'ont ie me fers contre les fqui- nancies occultes: Elaterium vn demi obole , efcume de nitre trois oboles , de mouftarde vne dragme, Le tout eftant de- ftrempé en eau, j'en fais huit pilules,en donnant deux de ma tin & deux de foir,Ce medicamét euacue par la bouche fort legerement & fansfafcherie, oftantyne gräd’ partie du mal, & s’oppofant à ce qui feroit refté. Galien fait métion du mef- me laxatif,& qua en pareils termes, fur la fin du 7.de la com pofition des med. fec.loc. entre les medicamens d'Androma- chus. L'autre point ; en quoÿ ie me plains des Traduéteurs de Diofcoride, eft qu'ils ont tourné ces deux mots 670; xpa- c4 , autant qu'il en faur pour donner couleur : & neant- moins je mot ambigu päre, peut fe rapporter à la teinture & couleur, ou bien à la folidité & corps de quelque chofe. Ainf doncques, comme gensexpers en la medecine , & fuy- uans le fil de la matiere , 1ls deuoyent prendre le mot xeücw pour ce que nous difons incorporer, Staphis agria, Vuafyluestris, Herba pedicularés, (ca Piruitaria : Grecs, Staphis ; 04 « Affaphis agria: François, Stafis agriasou l'Herbe aux poulx: Ara- des, Alberas , Habelras, Muibaxagi,on Minbe- xegi: Italiens, Srafifaria: Allemans, Bifzmiyntz: Efpaignolz;Fabarax, on Paparraz. CHEAP? CL, La ftaphis agria a es fueil les miparties comme la la- brufque. Elle produit fes tiges droites ,rédres & noi- ANA res. Elle a la leur femblable au guede : &ciette certaines petites gouffes femblables à 49 SENS celles de cices:au dedäs def ON quelles y a vn grain fait à l ‘triangle ; qui eft afpre, & noir, tirant {ur le bazané, NY eftant blanc au dedans, & CS acre & mordant au gout. PRE 7e Quinze de fes grains pilez, & prins en eau miellee, purgent par vomiflemens les humeurs groffes : maisil faur que celuy qui les aura prins, fe pourmeine toufours. Toutesfois il s’y faut 50 gouuernet fagementicarily a danger qu’ils n’eftouf- fenc la perfonne, & qu'ils ne bruflent le gouzier: parquoy faut toufiours auoir d’eau miellee prefte, pour en boire & aualler fouuent, La ftaphis agria pilee , & enduite auec buyle, eft bonne à faire mou- tirles poulx, & pour ofter routes demangeifons: & mefines eft bonne pour guerir le mal faint Main. Machee , elle fair defcendre À force flegmes, Cuire en vinaiore, elle eft bonne au mal des dents, en fe Jauant la bouche de fa decoétion: & arrefteles dcfu-60 xions & cararrhes qui tombent fur les senciues. Et auec miel, elle guerift les vlceres de la bouche, qui coulenr & ietenr fange. On la mer és emplaftres cuftiques , & bruflans. Les A pothicaires appellent cefte plante , Stafufaria, Mais les Latins & Francois la nomment l'herbe aux poux ; chaf cun en fa langue , pour raifon des proprietez qu’elle a à faire mourir les poulx. On en trouue à forceen Iftrie,en Sclauon nie,en la Pouille,& en la Calabre. Quant à fa graine,on en trouue afilez chez les Apothicaires : car les Medecins s'en {eruent grandement és Maficatoires. Les femmes aufien font fort curieufes,pour faire mourir les lendes & les poulx. Quelques vns difent que prenant en breuuage les fleurs de ftaphis agria, elles font fingulieres aux morfures des ferpens, appliquant au preallable fes fueilles fur la bleceure. Galien l'appelle Aftaphis, difant ainfi: L’aftaphis agria a vne vertu fort acre & vehemente : de forte qu’elle euacuë & purge, en la mafthant, les flegmes de la celte : eftant d’ailleurs fort ab- flerfiue: Et parainf elle eft bonne à la gratelle & au mal fains Mainitoutesfois elle eft quelque peu bruflante. Thapfia: Arabes, Hiantum, ® Driz. CRERPANPS CELUI: > La thapfa print fon nom JR de l'Ifle Thapfos , pour y auoir efté prernieremér def- couucrte.Ëlleaentierement ” le naturel de ferula. Ceneät- & moins fa tige cft plus me- nue; &a les fueilles mbla- S bles au fenoil. Ses cfmou- chetres qui font à la cime, x font femblables à celles d’a- k 5 neth : & n’y en a qu'vne fur chalque rainceau. Sa fleur eftiaunc: &a (ag raine large , À comme celle de Aube tou- tesfois elle eft vn peu moindre. Sa racine eft noire en dehors ,& blanche au dedans : cftant longue, acre, & reueftue d'yneelcorce affez efpeffe.Son *ius fe rire à la maniere qui s'enfuit: Ayant defchauflé tout alen- tour la thapfia,on fait incifié en l’efcorce de la racine. Oubien, auoir creufé la racine, on lacourbe comme vnarc,& la couure-on, à fin d’auoir fon ius pur fans autre miltion. Lelendemain il faut aller amaffer la liqueur qui en fera fortie. Irein on pile la racine de chapfia : puis la preflure-on , & fait-on paller le ius quien fort par vn panier couloir. En aprés on mec fecher ledirius au foleil,en vn potdeterre bien cfpés, Aucuns pilent les fucillesauec laracine: mais ceius neft fi bon que l'autre. Car celuy qui eit delaracine pure eft plus puant, & demeuretoufiours humide, Mais celuy qu'ontire des fucilles, {& feche, & cit fab- iet à vermoulifiure, Celuy qui tirele ins de thapfia fe doit donner garde d’auoir le vifagetourné contre le vent : ou bien il doit choifir vn iour queleremps foit beau; cler,8z à requoy:car {es vapeurs font fi yc- hementes, qu’elles font enflerle vifage, & veflier les parties du corps qu’elles rencontreront denuees. Et parainfi ceux quifontceius, s'oignent au preallable de quelque cerot liquide &aftringent, pour s’armer contreles vapeurs de la thapfa. Étleius &lefcorce de la racine, &lelai qu’elle ierte, beu en eau miel- lee; font laxatifs : car ils cuacuenc & par deflus & par deflous la colere. On prent feulement quatre oboles de la racine, auec trois dragmes de graine d’ancth, Quant au ius, on en prenctrois oboles.Mais du lai@, il en faur prendre qu’yn obole:car quien prendroir d’auantage, il y auroit du danger. Cefte purgation eft fort conuenable à ceux qui ont difhculté d’aleine, ou douleur de coftez inueteree,& fer à ceux qui cra- chenr malaïifément : & la leur faut donner à manger parmi leur viande ; ou parmi quelque fanfle, & mel me Gale.li Ampli S VRVDIOS CHE mes à ceux qui font difficiles à vomir. Quant à lara- cine, & le ius d’icelle, far tous autres medicamens femblables à eux;ils ont yne vertu fi attractiuc;qu'ils atirent les plus profondeshumeurs qui foyent;quäd il eft quettion de les attirer hors : ou bien quand il faut divertir l'humeur, & luy donner iffue par vn autre lieu , èn lafchant & eflaroiffant les pores de la peau. Er de là vient,que fon ius enduit,ouen fe frot- tant de faracine frefche,elle fait renaiftre le poil com- bé par la pelade. Saracine & fon ius,appliquee auec10 autant de cire & d’encens, oftenr & effacent toutes terniffures, & meurtriffures. Mais ilne faut laiffer l'emplaftre plus de deux heufés. Et faudra incon- tinent aprés auoir leué l'emplaftre, fomentet le lieu d’eau falee,qui foit chaude. Soniusenduitauec miel, ofte routes taches du vifage, & guerift les rongnes & grattelles. Enduitauec fouffre, il refout toutes petites enfleures &durtez. Ens’en oignant, il eftbon aux douleurs inueterces du poulmon, & des coftez : & aux gouttes des.pieds & desmains. Ileft bon auffi À 20 recouurirlatefte du membre de l’homme, à ceux qui font courts, fans auorefté circoncis : caril engendre Vne certaine tumeur, qui eftant mollifiee par la fo- mentation de chofes graffes, vient à s’eftendre, & à couurir la tefte du membre. br. de Thcophrafle, parlant des vertus dethapfa, dit ainfi: La lant, tacine de thapfa pronoque à vomir. Toutesfois fi celuy,qui 12, l'a prinfe,a l'eftomac fibon qu'il l'a puiffe retenir fans vomir, elle purge par deflus & par deffous. Item , elle efface toutes termflures & meurtriffures,eftant appliquee : routesfois elle caufe de petites vefsies blanches & pleines de fange. Sa plus grande vertu gift en fonius : caril purge & par deffus & par deflous. Quant à fa graine, onne s’en fert point, Elle croift en plufieurs lieux, & principalemét au territoire d'Athenes, où les beftes du païs fe garderont bien d'en manger:mais cel- les qui viennentd'eftrange pais en mangenr:& faut parne- cefsité que le ventre leur fafche, ou qu’elles meurent. Voylà li,13. qu'en dit Theophrafte. Pline ditla thapfa auoir prins bruit & credit par le moyen de l'Empereur Nero: lequel à l’adue- crie nement de fon Empire, allant ribler la nuit, fouuentesfois . s’en retournoit ayant le vifage tout meurtri: mais s’eftant oint le vifage auec thapfa , encens, & cire , le lendemain il auoit le vifage aufsi fres que deuant. En quoy il mettoit les gens chez guilloce fongeur, qui auoyent opinion qu’il euft efté battu ou meurtri par le vifage , la nuit precedente. Et cela faifoit-il fachant bienlavertu que pouuoit auoirla thapfia,à effacer legeremét toutes meurcrifleures.La thapfa croift en grande abondance en la Pouille, & principalement au Mont faint Ange, où on la trouue parmi les autres plan- tes faites à mode de ferula. Ellecroift auffien nos coftes de Mer: & eft fi femblable à ferula, qu'il faut eftre bien verlé en la matiere des Simples, pour fauoir difcerner l’yne d’auec l'autre. On la trouue aufsi parmiles iardins, oùelle fert de monftre:tellement qu'elle eft fort cognuë en Italie. Au refte, il ya plufieurs Brouillons faifans profefsion de Simpliftes, Ÿ qui vendent les efcorces des racines de thapfia, pour vray M%. rurbit. Or s’en peut on bien féruiren toutes compoftions où la thapfaeft requife : mais d’en vfer enlieu deturbit, à . mon iugement , cela ne fe peut faire. Et par-ainfi , comme defia nous auons dit , traitans du tripolium , l’opinion de _ Fuchfus ne me-femble receuable : lequel eftime leturbit de 26: Mefué,eftre la racine de chapfa. Galien, parlant de thapfa, 4e dir ainf : La thapfa a vne vertu fort acre & chaude,conioin- te à vne certaine humidité. Ee par-ainfi elle eft violente à attirer les humeurs qui font profondes dedans le corps: re- foluant & digerant aifément ce qu’elleaattiré, Toutesfois elle eft de tardiue operation , pour raifon de l'humidité fu- 60 perflue dontelleeft pleine, qui la rend fort aifee à fe corrom- pre. Eten vn autre pañlage il dit ainfi: Pour bien fe feruir de la thapfia , il fauc entendre qu'il y a grande difference entre Ja frefche, & celle qui eft vieille. Car ayant vn an,elle dimi- nue grandement fa vertu, & encores plus quand elle ena deux. De forte queï'ofe bien dire, que celle qui atroisans, eft du tout inutiles 40 K ed PVIR ECIITE 443 Annotation. *Ruellius traduifant icy ce mot Grec x 21e, dit qu'il figmific tirer du lait. Er neantmoins au chapitre de Panaces Heracleum, traduifant ce mefme mot, il dit qu’il vaut autant à dire, queurer leius. Quant à moy; attendu que ce mot mil els , ef defcendu de ômos ; quifignifieius, furop,refne, ou gomme,ïay mis en ma traduction, Son ius f tire &c. En quoy non feulement ie fuis conforme à Marcellus:mais aufi Ja vraye fignification du mor le porte. De quoy ray bien oulu aduertir le Lecteur, Spartium,[îne Pfrimmen, Genista, Geneffa, Genistelasou Geniftra: F rançois, : Gencfle:Iraliens,Genifais Allemans, Gin$kEfpai. gnolz, Geneffra , Giefla, S Giefeira. Spartum : François, Geneff: AUemans, Genista. Spartium. GA P, CLII. Le geneft eft vn arbriffeau qui iette de grandes ver ges;qui n’ont point de fueilles , & qui font fermes & imalaifees à rompre, & fort propres à lier lavigne. 11 produit vne graine femblable à la lentille; laquelle viét en certaines gouffes,à mode de phañols. Sa fleur cft femblable à celle du violieriaune. Ses fleurs pur- gent vehementement par deflus, fans aucun danger, toutainfi que feroit l’ellebore, auffi fait fa graine, La prinfe eft de cinq oboles auec eau mic!lee. 5a graine purge par le bas. Leius de fes branches, trempeesen cau, & pilees, ft fort bon aux fciatiques & aux fqui- nancies,fionen boit yn cyatheèieun. Aucuns {ont d'opinion les mettre en infufion d’eau falee, & les clyfterifer aux fciatiques :touresfois elles atrirentles raclures des boyaux faigneufes. Les genefts & genefles font fi fémblables & en forme & en proprieté, que leur affinité m'a cauié autresfois d'eflimer ceux eftre en erreur qui y mettoyent quelque différence: voyant mefme que Pline en doutoit, lequel en parleainf: La genelte aufsi eft propre à faire cordes. Ses fleurs font fort Ph.l.14, aggreables aux mouches à miel. Etdefait,iene fçay files cap. 3. Grecs l’appellent point Sparton : attendu que, comme j'ay dit, les anciens Grecs en faifoyent les cordages des batteaux à pefcher. Telleméc que Homere en peut auoir parlé,quand il dit:Les Spartes des nauires fe rompirér,Car c’eft vne chofe affeuree, que le geneit d'Afrique,ou d'Efpaigne,n’eftoit en- cores mis {ur les rancs: & que du temps que les ais des bat- teaux cfloyent attachez de cordes les vns auec les autres, telles cordes eflovent faites de lin,& non de fpartum. Voylà que dit Pline. Toutesfois ayant prins garde de plus prés au texte de Diofcoride, par l'aduis de M. Pietro Cannizera Efpagnol, premier medecin de l'Empereur Ferdinand. lors Roy des Romains , lequel auoit veu en Efpagne à force ge nefts & genefles , ie cognus qu’il 4 auoit quelque difference entre ces deux plantes. Car le fpartium de Dioftoride, qui : eftle vray gencf, eft vn arbrifleau qui ne iette point de fuerl les: 444 Les: 8 a les fleurs femblables au violier,: mais la geneñle ietre de fuerlles longues , quafñi comme fucilles de lin : & de fleurs iaunes, faites en croiffant,comme goufles de pois. Tellement que maintenant ie cognois qu'il y a grande dificrence entre le geneft &la geneite. Nonquefeflime ces plantes cftre de diuers genre : car encores qu'elles foyent diuerfes, ceneant- moins àl y atelle affinité entre elles ; qu’on les peut eftimer Plin.li.19. d'yn mefme genre & efpece, Pline en parle ainf 111y along cap, temps qu’on a commencé vfer du fpartum:ce qui n'eftoic auant queles Carthaginois fiffent guerre és Efpagnes.Cefte herbe croift de foymefme, & ne veut eftre £mee ; & eft pro- prement vnionc de la terre, procedant du vice & corruption d'icelle. Car oùil croift, on n'y fauroir femer autre chofe. En Afrique on trouue bien de genefts:mais ils font petis, & inutiles, Mais au territoire de Cartagenala nueua, quieft au Royaume de Murcia en Efpagne,il en croift à force:mais non pas encores par tout,ains feulement en certaines mon- tapnes qui font au deffus de Cartagena, quien font toutes couuertes. Les païfans du lieu en font leurs matraz , & en font feus & flambeaux : & fi fert de chauflure & de robbes aux Paîtres dudir lieu. Ileft fort mauuais au beftail,excepté fes petis cendrôs & germes. Il ya grande peine à l’arracher, pour s'en feruir à ce qu’on en a à faire: caril fe faut entor- tiller d'aigres d'os, ou de baftons , à fin de l'auoir plus ayfé- ment, & faut eltre bien botté , & auoir bonnes moufles és mains, de peur de fe piquer. Et neantmoins en hyuer, il eft quafi impofsible de l'arracher. Et par-ainfi,pour l’auoir ay- fement;faut attédre de le tirer depuis le quinziefme de May, iufques au treziefme de Juin : car en ce temps la le genelt eft meur,& fort aifé à arracher. Apres qu'on l'a arraché,on le met lié en fais tour en vn mont par deux iours:& au troi- fiefme on le deflie , & l'eftend on au Soleil , pour le fecher: puis on le relie, & l'emporte-on en la maifon. Enapréson le met rouuir , ou nayfer en eau marine, ouen eau douce, à faute d'eau falee. Et aprés qu’il eft feché au Soleil,on l'ar- roufe encores d'auantage. Que fi on en a à faire preftement, on le met rouuir ou nayfer en eau chaude en vnecuue. Et quand on verra qu'il fera roide,& fe pourra tenir debout de foymefme,c'eft figne qu'il eft aflez rouui & naÿfé. Cela fait, on Je bat pour s’en feruir:car il n’y a meilleur cordage, ni q fe maintiéne mieux & en eau douce & en eau falee.% outesfois les cordes de chäure font meilleures en lieu fec que celles de fparcum. Mais le fpartum fe nourrift en l’eau : comme fe re- compenfant de l’alteratiô qu'il a endurée és lieux fecs & ari- des, ouil a efté nourri. Item il a vne nature fort propre à fe renouueller : car pour vieil qu'il foit, il eft bon meflé parmi le nouueau. Et parainfi on ne fauroit affez difcourir les grâs & miraculeux profits qui viennent du fpartum, tant pour les cordages des nauires, que d’autres inftrumens ordonnez à Jeuer gros fardeaux , & à faire baftimens , ou autres cho- fes au defir & proffic de l'homme. Voylà qu’en dit Pline. Au refte,nous auons tant de geneftes en Tofcane, qu'elles don- nent grand plaifir à ceux qui vont fur les champs és moys de May & de Luin: car quaf tous les coftaux fant tät ornez & embellis de leurs fleurs jaunes, qu'ils femblent eftre reue- ftus de drap d'or. Pline dit que les mouches à miel font fort friandes de leurs fleurs:& que pour raifon de cela on en plan te tout alentour de leurs ruches. Nos Vignolans fe feruenc de geneftes en lieu d'oziers, pour lier les vignes : & les met- on naizer en l’eau côme on fair lechanure:& en fait-on des cordes , & du caneuas pour faire des facs. Nos potiers de terre,& principalement ceux qui font ceftevaifelle de terre, qu'on appelle vaiflelle de Maiolica,fe feruent grandement du bois de genefte: difans qu'ils n’ont bois plus propre àef- le fournaifes, & mefmes pour bien maintenir ce jaune, doncils vfent en leur vaiflelle,que le boys de geneite. Mefué dit la genefte eftre laxatiue: de laquelle il parle ainfi: La genefte eit vn arbre de montagne;,qui produit de fon trôc plufeurs verges droites & foupples, & fort malaifees à rom- pre : defquelles on ie les vignes, & plufeurs autres chofes. Elle produit fes fleursiaunes, lefquelles font faites en croif- fant, aueccerraines goufles femblables à celles d'orobus : au dedans defquelles y a vne graine mile par interualles, qui eft femblable à lalentille, Toute la plante trouble la perfonne, & l'efmeur: & feftincifiue &fubriliante. Elle eft contraire au cœur & à l'eflomac.Mais felon que dit Philagrius,ces no- cumens font corrigez par mielrofat , ou auec rofes ou ma- flic:ou bien auec graine d'anis,de daucus,8&r de fenoil. Sa grai ne,prinfe en breuuage,eft fort vehemente à euacuer la fleg- me, & par defflus & par deffous, & à attirer les humeurs qui font és iointures. Elle eft fort efficace à purger les excremés & fuperfluitez des reins, & à faire vriner ; & el fort propre Geneflepro pre aux po- tiers deter- Fe AND. MATTHIOLVS à rompre les pierres tant des reins que de la vefsie , & à en- garder qu'il ne s’y amaffe pointdelimon. Ses fleurs pilees, & prinfes auec miel rofat , ou vn œuf mollec ; gueriflent des efcrouëlles. On fait d'oxymel auec lefdires fleurs, lequel cft fort bon pour refoudre les durtez de Ja rarte. Elles fonrbon- nes aux fciatiques , aux podagres, & à la grauelle: pourueu que ceux qui en vfenc s'effayent de vomir fouuent. Quant aux fleurs on en peut prendre de deux dragmes, iufquesà cing.Et quât à la graine;la vraye prinfe eftde deux dragmes, iufques à quatre. Voylà qu'en dit Mefué: lequel n’a trop es bien remarqué la graine de genefte : car elle retire pluftoit à l'orobus,ou à la vefle,qu’à lilentille. Mais pour retourner aux genefts, Galien en parle ainf:Noz gens lenrles vignes Gale.l auec genefts. Ec fa graine & le sus de fes verges ont vne ver- #mpl. tu fort attractiue. É Silybum. CH ATP OR GMT: Le filybum eft vne herbe efpineufe & large, quia les fueilles fmblables à la carline. Frefche cuire; elle eft bonne à manger auec huyle & fel. Leius de fara- cine;prins au poix d’vne dragme, prouoque à vomir. Et moy & plufeurs autres auons prins grande peine de 20 pouuoir trouuer le vray filybum : mais jamais il ne nous eft aduenu le pouuoir remarquer entre tant de fortes d'herbes efpineufes, pource que Diofcoride s'eft fort pañlé de leger en la delcription d'iceluy. Parquoy pour en parler rondement, ie ne cognois point ceft herbe : combien que j'aye opinion que noftre Italie n'en eft denuce. Glans vnçuentaria: Grecs, Balanosmyrepfice : Fran- gois, © Apothicaires, Ben: e Arabes, Habben, © Ben; Italiens, Ghiands onguentaria: + Alleïnans, Jrdianfchnafz: Efpaignolz, Auellana dela India, Tarrago, © Muia. CH AP. CARRE Le ben croift fur yn arbre femblable au tamarifc: & cit gros comme vne auellaine. Son noyau broyé comme on fait les amädes ameres, rend vne certaine liqueur,de laquelle on fe fert és onguens precieux en lieu d’huyle. Il croift en Ethiopie;en Egypte; en Ara- bie,& à l’entour de Petra, cité voyfine de ludee. Les meilleures noix de ben font celles qui font pleines, frefches,blanches,& fort ailees à peler. Le ben prins au poix d'vne dragme,confume laratte. Enduirauec 40 farine d’yuraye & eau miellee,il eff fingulier aux po- dagres. Cuiten vinaigre, il eft fort bon à la grattelle, & au mal faint Main:& appliqué auec nitre ilofte les cicatrices & les peaux mortes empreintes dés le cuir. Auec vrine, ilofte routes lenrilles, varioles , bubes, efchambouillures , & toutes autres taches du vifage. Il prouoque à vomir : & lafche le ventre, prins auec eau miellee, Ce ncanrmoinsil eft contraire à l’efto- mac. L’huyle de ben, prins en breuuage;lafche & ef- meut le ventre. Sonefcorceeft plus aftringente. La S © liqueur qui fort du ben pilé & efpreinr, cit fort bon- 6 dicamens abiterfifs, & qui font faits pour la 30 ne és me demangeifon , & afpreré de la peau. Le Ben croift en gräde quätitéen Efpagnetaufsi en appor te on à forceen Italie d'Alexandrie d'Egypte. Les Autheurs anciens varient en la forme & façon de fes fueilles.Car Dio- fcoride les fait femblables à celles de tamarifc, T heophrafte à celles du meurte,&Pline à celles d’heliotropiü.le croy bien qu'il pourroit auoir faute ouen Theophrafte, prenant ve- rhmceft à dire meurte,pour augixr,c'eft à dire tamarifc : ou enDiofcoride,prenät au côtraire,attédu que les mots Grecs 69 font fort femblables:mais de difcerner qui pourroit auoir fail lil eft fort difficile. Cependät ie ne fçay qui a efmeu Pline de dire que la plante qui portele ben afès fueilles fmblables à l'heliotropium, De dire qu'il n’a peur eftre veu ce qu'en efcrit Theophraîte ; il n'eft vrayfemblable : car il en cit(comme on fait)crop grand fe&tateur.M,André Marin a fait pourtraire en fes Annotatiôs fur Mefué vne certaine plâte pour le ben, qu'il dit auoir receuë de P, Ant. Michel Venitien , laquelle eft entieremét differente de ce qui a efté dit cy deflus:& rou- tesfois Pli, cap. 2 SWRIDIOISCTLIWRE tesfois ie n’ay rien ni pro ni contra que ie puiflcalleguer. De fontitre, ie diray bien qu'left faux : car il l'inirule Ben al- bum. Et pource auf j'ay grand peur quetout ne s’en fente. Lilac. er ù Quant à la plante, queï’ay icy fait pourtraire, le S. Augerius de Busbeke ; l'a fait apporter de Conftantinople aucc luy, fous telleintitulation,L I L AC. De belle prime face , reco- noifant fon fruiét retirer fort foupçon que ce pourroit eftre laplante du ben: & auffi nous 6 lauons icy fait pourtraire, pour enlaïfler l'aduis à vn chaf cun. Or n'en ay-ie veu quele pourtrait tant feulement, fans auoir eu moyen de voir la plante en fon naturel. Et ne- antmoins Jaques Antoine Cor tufus m'a enuoyé de Padoue c'eft arinée vn rameau de cefte plante encore verd, & muni de force fleurs , & derechef vn autre auec fon fruiét, auec telles oufemblables parolles : L'eftime que cefte plante foit loftryx 20 pla lib, frique, où elle prouient en grande abondance, & l'appellent pie. enleurlangue Scrinx. l'en ay plufieurs en mon iardin ; que l'entretien ; pour la bonne odeut queleurs fleurs rendent. Voylà qu'il m'efcrit. Les parfumiets & Apothicaires , fay- uans les Arabes,appellentces noix; Ben. Ellés font fort fem- blables aux piftaches : & ont vne eftaille blanche, & faite à triangle, qui eftfort aifeäcafler. Au dedansy a vn noyau bien plein, & fort gras ; duquel on fait l'huyle deben. Les parfumiers font grand cas de ceft huyle :car pour vieil qu'il foit ilne deuient point rance:ainfi qu'auons defiaample- ment deduit au premier liure. Les Arabes (comme dit eft) l'appellent Ben. Mefué lemet au rancdes medicamens laxa- tifs,difantainf:Il y a deux fortes de ben.Le plus grand eft de la groffeur d'yneauellane, & eft fait à triangle. Le moindre eftfait à mode d'vn pois cice. Tous deux ont vne moelle huyleufe,douce,& blanche. Le plus grand eftle meilleur:car iln'eft point contraire à la perfonne:maisle moindre eftdan- gereux. Les meilleurs ben d’entre les ben grans , font ceux quiontleurefcaille blanche, life , & menue : & qui ont le noyau fraille, blanc, & huyleux. Quand il eft vieil, il eft meilleur qu'eftantfrais. Quant aux petitsben;les meilleurs font ceux qui font cendrez , tirans fur le blanc, eftans frail- les& gras. Voylà quedit Mefué, Toutesfois Diofcoride, parlant des grans ben(car il ne fait point de mention des pe- tits, non de que Theophrafte & Pline dit que les plus frais , font les meilleurs : qui eft direétement contre ce qu'en dit Mefué. Pour le iourd'huy noz parfumiers font l’huyle des noyaux de ben ; à la maniere que Diofcoride enfcigne: & non des efeailles & coquilles, ainf qu’aucuns penfent : fe fondans fur ce que Theophrafte dit, que ceux quiéompo- fent les onguens ; ont accouftumé fe feruir des efcailles pilees ib, 12. deben. Pline voulant accorder Theophrafte & Diofcoride, Q dit queles parfumiers & faifeurs d'onguens fe feruoyent des efcailles de ben: mais que les Medecins tirent l'huyle des noyaux feuls, & s’en feruent en medecine,;comme les autres fe feruent és onguens, des efcailles & coquilles duben. Mais neantmoins, comme defa nous auons dit, pour le iourd'huy on fait l’huyle feulement des noyaux de ben, bienemonder, &pelez. Carienecroirayiamais qu'on peut faire d'huyle des feules coquilles deben,pour prefler qu'on les puiffe faire: car elles font feches & deftitueesde tout humeur. QE s'il euft efté poffible en faired’huyle, Diofcoridenes’en fuft teu, niicisniau premier liure,où il a fi amplement parlé de toutes fortes d’huyles , & des manieresdeles faire. À quoyne pre- srd. ir nant garde Manardus , ne feait bonnement fi l'huyle de ben in Me fe doit prendre & tirer du noyau ou de la coquille de ben:di- fant qu'encores qu’en certains exemplaires de Diofcoride on trouue quecefthuyle fe doyue fairedes noyaux de ben: ephr.de dont fait mention Theophrafte. Elle m'aefté enuoyce d'A- L 3 jen aux piflaches ,fentray en 7 & pour vieil qu'il foit. o IOQE 44$ qu'aufsi fe peut voir en Diofcoride: lequel dit que l'huyle de ben fe fair cout ainf que l’huyle d'amandes. Or n'ya-il pér- fonne qui ignore que l'huyle d'amandes ne foit fait des noy= aux d'amandes, & non désefcailles. Lefquelles confidera- tions me mettenten opini6 , ou que Thcophrafte a cité fal- fiñe en ceft endroit, ou bien queles Autheurs, dontila prins ce qu'il dit du ben; n’eftoyent veritables ni certains. Foiné que la facon defaire ceft huyle, dont on vfe auiourd'huy, monftre affez commentonendoitvfer. Carles parfumiers s'en féruent grandement : non pour bonne odeur qu'il ait, car il ne fenc rien : ains eft pource qu’il ne ranat jamais, Aufôi cft il fait de la chair des noyaux, & non des emondures & cfcailles. Attendu donc que ceft huyle ne rancit iamais , les parfumiers n’en trouuent point defi propre pour faire leurs miftions de mufc, de ciuette & d'ambre, pour parfumer &les gans & toutes autreschofes où on prend plaifir. Car s'ils deftrempoyent leurs parfums en autre Do qu’en huyle de ben,ils perdroyent n6 ulement leur odeur, par trait de temps ; par ce que l'huyle deuien- droit rance (car tous huyles s’enuicilliflans , ranciflent , ex cepté l'huyle de ben) mais aufi deuiendroyent puans & fa- cheux à fentir. Enquoyon peu aifément voir; Gl'huyle qui fe fait des noyaux de ben, elt le vray huyle Balainin , ou non. Or quant aux proptietez du ben ; Mefuéen ditencores ce qui s'enfuit: Le frui@ du grand ben eftincifif, abflerfif, fub- tiliant,laxatif, & aperitifimais neantmoins il fubuertit l'efto- mac, &renuerfe les inteftins, pour raifon de l'humidité acre, & fuperflue quieltenluy. Quantau petit ben, il a vnevertu plus vehemente & plus dangereufe : caril efineut & trouble tellement les humeurs, qu'il fait faillirle cœur, caufant cer- taines fueurs froides. Aufi ne le doit-on appliquer finonés onguens, & aux cataplafmes. Roftiffantle grand ben;on en ofte tout le danger : car la chaleur du‘ feu confime fon humi- dité qui caufoit les vomiffemens : de forte qu'il deuient pro- pre alafcher feulement le ventre.On le cuyc aufii auec graine d'anis & defenoil, pour luy faire perdretout ce qu'il a de mauuais. Prins en breuuage, ou autrement, ileuacue & par deffus & par deflou les flegmes grofles & vifqueufes, Et par- ainficant beu,que clyfterizé,il eft fort bon aux coliquesven- teufes, & à celles qui font caufees d'abondance defieemes. De fes noyaux pilez & incorporez en miel, & gruotte feche, on fait des caraplafmes fort finguliers pour refouldre les eftrouelles , & fcrofules, & toutesenfieures endurcies : auf pourles deff@uofitez des nerfs caufees de froideur ,y mer- tant fimplement du miel. De forte,qu'eftant ainf preparé il cft fingulier aux fpafmes, paralyfies & retiremens de nerfs, D'auantage, on s’en fert grandement és oppilatiôs & durtez du foye & de la rate, l'appliquant À mode de cataplafme, auec nardi fpica, & farine delupins. L'huyle de ben efface & 40 fubtilie les cicatrices des playes : & ofte toutes lentilles & au- tres taches & macules de la peau. Diftillé és orcilles,nonfeu- lement ilen ofte la douleur:mais auf: il guerit les tintemens Gal lb & furditez d’icelles. Galien,parlant du ben,dit ainf : Le ben ©: / Fr s'apporte de celle region des Troglodytes,qu’on appelle Bar/rpl med. barica. Les parfumiers, &ceux qui fonr les onguens, fe fer- uent grandemét de la liqueur qui fort de fon noyau , laquelle a vnevertu chaude. Quant au marc, quieftant denué d'hu- meur,cft dur & terreftre,il abonde en amertume, & participe à quelque aftri@ion. Et par-ainfi,outre ce qu'il eftincifif & abfterfif, il reflerre & conftipe: & eft bon aux taches & lentil- les, aux demangeifons & aux peaux blanches & mortes, & à la gratelle & mal S.Main. Item,il mollifie les durtez du foye & dela ratte. Prenant vnedragme de la poudre de fon noyau auec eau miellee,cela prouoque grandement à vomir. Sou- uentesfois aufsi il purge par lebas. Et parainf quandil eft queftion de purger La parties nobles & interieures,& princi- palement le foye & la ratte, nous auonsaccouftumé de l'or- donner auec vinaigre miellé. Au refte , ils’aime fort eftant incorporé en vinaigre;pour l'appliquer en dehors:car le vin- aigre fortifie tellement fa vertu, qu'ille rend propre à mon- diher & nettoyer la gratelle &.le mal S, Main , & mefmes les chofes qui font moindres : comme font lentilles, peaux blan- ches & empraintes dans le cuyr;bubes,puftules,efchambouil lures , tignons, & generalement toutes chofes vicerees, & ceneantmoins y auroit d'autres exemplaires, qui ne font 60 Qui font caufces d'vn fang gros & mauuais, Item il rendla mention ni de noyaux,ni de coquilles. Et combien que Ma- nardus ait eu grandeoccafion d'entrer en cefte doute; con- fideré que Theophrafte dit que les parfumiers & faifeurs d'onguens fe feruent de coquilles de ben : ceneantmoins l'authorité de Galien le deuoit refoudre: lequel dit ouuerte- ment , l'huyle de ben fe deuoir faire des noyaux bien efplu- chez & pelez ; & non de leurs cfcailles ou coquilles, Ce couleur viue aux cicatrices. Toutesfois quäd on l'appliquera fur laratte , ille faut incorporeren quelque farine defsicca- tiuc; comme font farines d'orobus,& d'yuraye. Mais pource que cela concerne pluftoftla compofñition des medicamens, que la matiere prefente , nous le reféruerons là, ou bien au traité des chofes fort aifces à preparer. Il {uffit d’aucir mon- fté pour cefte heure, le ben eftre abfterfif &incifif, & qu'il P tient 446 tient quelque peu de l’aftringent:& par-ainf nous pafferons outre. L’efcailie du hen eft fort afringente: tellement qu'on en peut vfer affeurement en toutes chofes qui ont befoing de grande aftri@ion.Voylà qu'en dit Galien. eMprobalanum:Françors, Myrabolans, Mais pource que le ben ; que les Grecs appeïllent Balanos Myrepfce ; m'a fait fouuenir des Myrabolans des Arabes, dont y en a cinq efpeces : & que d'ailleurs on en vfe ordinai- AND. MATTHIOLVS ils font bons à faire collyres pourles yeux :carils repriment les intlammations d’iccux, &les defluxions, larmes, & aquo- fitez qui y viennent. Leur poudre incorpore en refinc de lentifque, guerit tous vlceres. Quant aux myrabolans, fur- nommez Chepula, ils euacuent [es humeurs Regmariques: de forte qu'ils efclarciffent les fens intelle@uels &la veue, & principalemét eftans confits en fuccre:car lors ils fortifienc: & purgent l’eftomac.Ils font fort bons aux hydropiques & aux eures longues & inueterces. Quant aux myrabolans noirs, ils euacuent la melancholie, & la colereadufte & brulee, Et par-ainfils font bonsaux tremblemens de membres,& pour rement en medecine, encores que les anciens Grecs nent o'endre la couleur viue. Itemils font fort propresauxladres, ayent fait aucune mention : ilm’a femblé bon d'en toucher vn mot:car j'eufle fait grand tort à ces Commentaires, deles priuer d’vn fruit fi requis en medecine. Il y a doncques cinq Cinq efpeces efpeces de myrabolans. Caril ya des myrabolans jaunes & de myrabo- Citrins:& d’autres qu'on appelle Chepula, ou Kebuli:les tiers lans. fontnommerz Myrabolans noirs, ou Myrabolans d'Inde:les quatriefmes font les Empeliques, ou Embliques:les derniers font ceux qu’on nomme Bellerica;ou Bellirica. Tous ces My rabolans font différens & en formes &en proprietez. Et par ainfi ie tiens qu'ils croiffent en diuers arbres:combien qu'il y en a qui dient que les myrabolans citrins, & les chepula,croi(= fent & viengent d’vne mefme plante:eftimans les myraboläs & pour ofter la melancholie, & la fieure quarte. T'ouchant les embliques, ils purgent la flegme, & confortent le cœur & le cerueau. Ils aiguifent les fens intelle&tuels : & purgent l’e- ftomac des humeurs flegmatiques , & de toutes autres hu- meurs mauuaifes, & le fortifient. Ils defalterent la perfonne, & repriment les vomiflemens & deuoyemens d’eflomac, & font venir l'appetit. Les belliriques ontles mefmes proprie- tez que lesembliques. Entreles Grecs, ie penfe qu'il n'y ait qu'Aétuarius qui face mention des myrabolans :& encores a-il prins & emprunté des Arabes, tout ce qu'il en dit, ainf que luy mefme côfeffe quaf.Toutesfois ie ne fçay pourquoy ila misles myrabolans au ranc des medicamens qui prouo- citrins eftreles myrabolans verds & non meurs : mais que 2° Quent à Vomir : veu quetous myrabolans en general, & en ceux qu'on appelle Chepula, font ceux qui font entierement & parfai@ement meurs. Toutcsfois pource que ie ne fçay qu'en dire, ie n’ay aucun moyen d’approuuer ou de reprou- uer leur opinion. Tous myrabolans lafchent le ventre fans aucun danger. Car encores qu'ils foyent laxatifs , ceneant- moins ils n'affoibliflent aucunement, & ne fachent point ceux qui en vfent:ains parle moyen de leur aftriétion, ils conforrentle cœur, le foye ; &l’effomac, & fortifienttoutes les parties du corps. Ils ont feulement cela de mauuais,qu’ils oppilent les parties interieures d'auâtage qu'elles n'eftoyent. Et par-ainf ils ne font bons à ceux qui fonr fubiets à oppila- tions. Tous medicamens laxatifs qui trauaillent la perfonne en leurs operations; fe peuuent corriger par myrabolans : &c ar-ainfils font bons auec la fcammonee, Quant aux myra- de citrins;les meilleurs font ceux qui font vers,tirans en- tierement fur lesaune: ceux aufsi qui font pefans, pleins, & gommeux,& ceux qui ont l'efcorce groffe,& le noyau fort pe tit. Quant aux myraboläs chepulins,les plus mafsifs font les meilleurs : léfquele ont vnecouleur noire rougeaftre, & l'ef- corce groffe & efpefle:qui aufsi éfäs mis en l'eau,vontincon- tinent au fons.Entreles myraboläs d'Inde,les meilleurs font Fort noirs,mafifs & pefans: & n’ont point de noyau au de- dans: ains fe treuuent tous mafifs quant on lesrompt, Des empeliques , ou embliques , les meilleurs font ceux dont on fpecial , arreflent les vomifflemens & deuoyemens d’eftomac. Au refte, ie penfe que pour le iourd’huy la chryfobalanus de Chryfo Galien nous eft incongnue:qui neantmoins, felô que dit Ga- lan, lien , fuyuant l'authorité d’Afclepiades ; eftvn medicament refolutif & confortatif, & fort propre aux coliques;aux fan- glocs, & aux ardeurs de l'eftomac,ayant la mefme vertu que la fpica Nardi,és affe&tions deflufdites. Toutesfois il y a au- cuns modernes qui prennent la noix mufcate pour le chrylo- balanos de Galien. Mais lacouleur cendree de la mufcare, & la force de fon gout, monftrent le contraire: ioint que les Grecs anciens n'ont iamais parlé de la noix mufcate. Quane à Galien,il n’a point fait de mention de chryfobalanus au li- ure de la faculté des Simples. En quoy on peut bien penfer qu'il n’a fceu quec'eftoit. Voylà donc quät aux myrabolans. Mais pource quele Ben m'a misen memoire ces racines que Gall &'9.de med, fec les A pothicaires appellent Behen blanc, & rouge, defquelles Zehen ils fefcruent ordinairement és maladies du cœur: & qu'il ny CAT a auteur Grecquien ait fait mention:iene les ay voulu laif- fer couler fansen toucher vn mor, & en dire ce quieneit. Et en premier lieu , il faut noter , que ces racines, queles Apo- thicaires appellent ordinairement Bechen , ne font celles que es Arabes appellent Behen,ains font du tout autres.Car Se- rapio dit que les racines de Behen font femblables à celles du perit panais:eftans retortillees,odorantes,gluantes & palleu- peut faire plus grofles pieces, & plus cfpelles,& pefantes : qui 40 fes à lalangue:& qu’elles croiffent en Armenie. Auicenne ap- aufsi ont plus de chair & de poulpe ; qu'ils n’ont de noyaux. Quant aux belliriques, les plus mafsifs,& ceux qui font plus efpais & plus pefans:& qui ont generalement vne efcorce e[- peñle, font les meilleurs. Au refte les myrabolans citrins, In- diés,chepuliques, & belleriques.font refrigeratifs au premier degré, & defsiccatifs au fecond:mais les embliques font froids & fecs feulement au premier depré. Meflant les myrabolans auec medicamés aperitifs, & aucc ceux qui prouoquét l'yri- ne, ils perdent toute la vertu oppilatiue qu'ilsont, Ou bien les mettant en infufon de lai&t cler de cheure,ou en ius de fu- meterre, ou les prenant en breuuageauec aluyne, ouagaric, ou rheubarbe. Onles deftrempe en huyle d'amandes ou de pelle Behen,certains morceaux de racines,qui font durs com me bois,&retirez,par eftre trop fecs.Mais noz racines de Be- hen qu’ontireen Italie, &nonen Armenie,ne font aucune- ment odorantes:& ne font gluantes ni pafteufes à la bouche: & moinsreprefentent le panais fauuage.Et neantmoins Hali Abbas,@theur fortrenomméentre les Arabes, dit les raci- nes de behen eftre fifembläbles à celles du panais fauuage, qu'on prendroit quafi l'vne pour l'autre. Et par-ainfiil ny a aucune apparence d’eftimer lebehen des Apothicaires eftre le behen des Arabes :Icfquels neantmoins font differens en- tr'eux mefmes en la defcription du behen. Quant aux bchen baftards tant blancs qe rouges, ils croiflent ordinairemene tugioline, à fin que la graifie del'huyle les engarde de s’acta- $ Oen Italie: & croy que ‘vnsafçauoir le rouge, foit pluftoft la ra- cher à l'eftomac. On corrige aufileurimperfe@ion;les man- eant auec caffe,ou manne,ou dattes aigres.On vfe feulemét de leur infufon, quand ileft queftion de purger parle bas. Mais où il fera queltion dereftreindre , illes faut puluerizer, &en prendrefouuent. Les myrabolansnommez Chepula, eftans confits en fuccre, font fs confortatifs que laxatifs. Toutesfois eftans fécs, fans etre confits, ils font tout le con- traire. Tous myrabolans(felon que dit Mefué)maintiennent ceux qui en vfent fouuent, en Jeur verdeur & chaleur natu- relle:de forte qu'ils retardent la vieilleffe : & font vne couleur viuc;oftans toute puanteur du corps. Ilsrefouiflentla per- fonne, & céfortent le cœur.le foye,&l’eftomac:& fi font bons 60 aux hæmorrhoides,& pour reprimer l'ardeur de la colere. A quoy les myrabolans citrins font les meilleurs de tous les au- tres:car ils euacuent particulieremét la colere,& font propres naturellement à ceux qui font chaux de leur naturel.Frayez fur vne pierre aueceau d'aigras,ou eau rofe,ou ius de fenoil, cine d'yne certaine plante > que nous prenôs pour limonium, de laquelle il a efté parlé cy deffus en fon lieu : & le blanc, de quelque autre plante , de laquelle ie ne fçay encores les ver- tus, Aurefe, je ne fçay pourquoy Nicolaus Myrepfcus , & A&@uarius appellent le behen , Hermodaëtylus, veu que tant les Arabes, qu’Egincta prennent vne autre racine pour Hermodatylus. Narcifus : François , N'arciffe ,en (ampa- nette: Arabes, Narces, on N argies : Italiens, N'arcifo: AUemans, V'eth bluomen, H orntngs bluomensou Zeit. lofén. WVarcffe CA ui rai S V'RDT-O:SC; II. Narcife I. b F Narcife VII. VIII. Tarc sk CÉÉAP: 5 (RE: Aucunsappellent le narciffe,Lirion, tout ainfi que on faitlelis. Ila les fueilles femblables au porreau: toutesfois elles fontmenues, beaucoup moindres, & pluseftroites, Ses tiges font denuees de fucilles, & ETVERE TETE paffentyn bon palmede hauteur. Sa eur eftblan- che, & jaune au dedans, & aucunesfois rou c. Sara- cine cftblanche au dedans, & eft ronde & bulbeufe, Sa graine eft noire &longuc : & eft enclofe comme dedans vne cartilage. Le meilleur narcifle croift és Montagnes , & a vne odeur bonne. * Les autres nar- *Orib.met, ciffes retirent au porreau , & ne fentent que l'herbe. Aa» cel Saracine cuite, mangee, ou prinfe en breuuages pro- %* is uoque à vomir. Pilee ne auec vn peu deux fabté- romielelle eft fort bonne aux bruflures du feu.Enduite»ux , fes ur les nerfs couppez, elles les foude. Pilce & appli- le pourreau, Queeauec miel, elle eft fort bonne aux diflocations Ÿ* des cheuilles des piez ; & au douleurs inueterees des loïntures. Appliquee auec vinaigre, & graine d’ortie, elle efface toutes les taches du vifage, & enleue les Peaux mortes & blanches, qu'on appelle vitiliges, Auec orobus & miel , elle mondifieles ordures des vlceres, & fait rompre les apoftumes difficiles à ma- turer &refoudre, Enduite auec miel, & farine d’y- 2ouraye, elle attire tout ce qui eft demouréatraché de- dans le corps;{oit efpine ou autre chofe. Theophraîte > parlant du narcifle, dit ainfi: Le narciffe, Theopbr. de qu aucuns appellent Lirion (car on l'appelleen plufeurs for- "4t-plant. tes) iete fes fueilles rafibusde terre > lefquelles font fembla- Hb.6.cp.6, bles aux fucilles d’afphodelus : toutesfois elles font plus lar- ges eflans quaf comme fueilles delis. Sa tige eft verde,& n'a point de fueilles : à [a cime de laquelle eft fa eur , qui eften- clofe en vne certaine pellicule, commeen \ n vafe: & eft aflez large, & longuette, & de couleurnoire. La fleur tombant de foymefme, regerm lauoir cueillie. On 447: Plin.Bb. 11. c.19, ces. Voylà qu'en dit Pline:lequel eft du tout difcordant À Diofcoride,en fleurs blanches és nar- t > En vn autre pañlage , mettant le narciffus Aou rancdes lis,il dit qu’il a les fleurs blanches, De uoy ne fe faut efonner, & ne conuient blafmer Pline pour cela:car ray veu plufeurs fortes de narcifles,\comme on voit par les pour- fles, trais que nous auonsicy mis, qui eftoyent fulement diffe- Gal.ib,8 ainfi:La racine du narcifle eft fi Gal.lib.8, rens en fleurs.Galien en parle playes pour grandes qu'elles Am-wed. defsiccatiue qu’elle foude les foyent,& mefmes les bleffures des fe & maiftres nerfs, & attraétiue. Elle eft aufi quelque peu abfterfue, Hippophaë. CHAP. GLVI. L’hippophaés,dontles foulons frippent & renou- uellement les habillemens, croift és lieux fablonneux & maritimes. Cefteherbeiette à force ietrons bran- S © chus,& eft large & efpefe de tous coftez. Ses füeilles retirent à celles d’oliuier:mais elles font plus longues & plus molles. D’entre lefquelles on voit fortir cer- taines efpines blanches, feches, & faites à angles, lef- quelles font difpofees par certains inrerualles. Ses fleurs font femblables aux boutons & corymbes de Jierreseftant difpofces en grappe :toutesfois elles font plus petites,& plus tendres : & fi fontblanchestirans fur lerouge. Saracineet pleine de laiét:& eftgroffe, tendre,& amere au gouft. Onen tire de ius, comme 9 on fair de thapfia : lequel on fait fecher feul , ou bien Fayant peftri & incorporé en farine d’orobus, & le ferre-on, pour s’en feruir. Le ius entier, & fans etre meflé, purge par le bas, les flegmes, les aquofitez, & la colere, prins au poix d’vnobole. Maiseftant in- corporé aucc farine d’orobus, ilen pu prendre qua- 2 tre A 448 A N D: MAT ” tre oboles auec eau imiellee. On fechetoute l'herbe auec fes racines, & puis la pile-on pour ! garder. Eftant ainfi pilee, on la prend auec demie hemine d’eau miellee. On tire Le ius de l'herbe & de la ra- cine, tout ainfi qu'on fait dela thapfia. La droite rinfe de ceius eft d’yne dragme, quand on en veut v{er pour ce purger. CH, AP AGIT L’hippophæftum , qu'aucuns appellent Hippo- phaës, croiftés mefines lieux que l'hippophaës : & eft vne forte d'herbe piquante; dont les foulons fe fer- uent. L'herbe eft petite, &ne iette ni tige ni eur. Elle produit feulement certaines petites teftes creu- fes & fans fubftance. Ses fucilles font petites & pi- quantes : & a fes racines tendres & mafliues. Onti- re le ius des fueilles , des chapiteaux & racines : &le fait-on fecher pour le garder. Prins par qui que ce foit, au poix detrois oboles, en eau miellee, il euacue les aquofitez & les Hegmes. Cefte purgation eft par- ticulierement bonne au haut mal, aux deffaux des nerfs, & à ceux quinepeuuencauoir leur aleine fans tenir Le col droit, Hippopha Sum. Combien que j'aye cerché & recerché par les lieux mari- times & fablonneux l'hippophaës, & l'hippophæftum, pour- ce qu'ils croiffent comme on dit, ordinairement cfdits lieux: cencantmoins ien'en fceus iamais trouuer. Toutesfois M. Hierome Amaltheus d'Oderzo, dote & fçauant medecin; m'a affermé autrefois auoir veu l'hippophaës à Venife, és mains de M. Jean baptifte Zopiflus de Pauie, medecin fort renommé, lequeleftoit non feulement conforme entieremét à la defcription qu'en fait Diofcoride : mais aufsi auoit les mefmes proprietez , ainf qu'il m'a tefmoigné auoir experi- menté luy mefme ainfi ie ne doute point que moy ou quelqueautre n ontrions quelquefois. Quant À Ga- lien ie ne trouue point qu'il ait fait mention d’hippophaës, ni d'hippophæftum :ouy bien Egineta au liure 7, & Plincau liure 27.chap.ro, Ricirss, Palna Christi, fine ('ataputia maior, fine Reginn Grantm:Grecs,( ct, Croros, on Psrtada- ylon: François, Palina Chrisou Paulme Die: Arabes, © _Apothicaires, Cherua:ltaliens, Gira- eemzom. Jo'e,F aginolo Turchefto,s4* Mirafole: À lemans, bardie. V'under baum, € Krentz baum : Efpaignolz, Fi. gaeira delhinfrno. CHA. CLVIII. La paume de Ch aprins Île rom de Ciciou Croton, ou Ricinus ; pource que fe graine reflemble au beftai ainii nommé,;qu’on app eu François Tique, ou Ti- quet. Ceftehcibe deuient grande comme ynarbre:de / Jorte qu’elle eftauffi haut qu'un petit figuier. Elle a les fueilles comme le plane: toutesfois elles font plus \e grandes, plus liffees & plus ESS Boite, “ branches &fon tronc font creux,comme yn rofeau. Elle porte fa ne comme en certains raifins afpres : laquelle ettanc pelec; reffembleauxtiquers, anis attachent aux va- ches © aux beufs. L'huyle qui fe fair de cefte graine, &c que ler Grecs, Laiins appellent Cicinum , ft bon pourefclairer, & pour faire emplaftres : mais il 1 Ï Île grai- 6o T'HTOEW,S ne vaut rien entièrement à mangér. Trente de {es grains,bien emondez,pilez,&e pres en breuuage;pur gent par le bas & parle haur les flegmés, lacôlere, & lesaquofitez. Mais cefte purgation eff fort cheufez car elle renuerfé entierement l'eftomac, Pilez & ap- pliquez.ils oftéctoutes taches du vifage,& nettoyenr es varioles. Ses fucilles broyees,& emplaftreesauec gruotte feche mitiguent les inflamations des yeux,& lesenfleures & tumeurs, & mefmes les tumeurs des 10 mamelles des nouuelles accouchees. Enduires auec vinaigre;elles amortiffent le feu fainct Antoine. Les Latinsont appellé la paume de Chriff, Ricinus, pour raifon de fa graine qui eft faite à mode des tiquets (que les Latins appellent auffi Ricinus) leQuels infeftent leschiens, bœufs,vaches,cheures, & autres beftés à quatre pieds, s’atta- chans à elles, de forte qu'ils ne les 2bandonnerôt point qu'ils ne foyent confles & pleins de fang. En Lombardie on l'ap- pelle Mirafole,combien que ce nom conuienne mieux à l’he- lotropium,ain fi qu'il fera dit fur la fin de ce quatriefmeliute. Les Apothicaires appellent fa graine Cherua maior:touref= 20 fois Mefué;,qui eft le principal doéteur des Apothicaures.l'ap- pelle Regium Granum. Cefte graine eftant meure , tombe aueciene fçay quelle impetuofité. Pline dit qu'en Egv fement à force paume de Chrift;auffi en font-ils à For le, pour fe feruir Aefclairer,& non pouren manger.Il lafche le ventre ni plus ni moins que le ben :& le corrige-on à la mef- me fortequeleben. Mefuéen parle ainf: La graine royale Ga: (c'eft à dire, la graine de paume de Chrift)cuacue les fleomes de 4e tant par deffus que par deffous:mais c'eft auec grande fafche- | rie dec quien prennent. Item elle euacuela colere & les z qui fontentre cuir & chair:& purge gener at tous les excremens & fuperfluitez quitombentésiointures. pteils huy- Elle eit bon x coliques, & aux gouttes,aux fciatiques & 3 © poc agres;la ntcuire auec va vieilcoq,& la prena fon bouiilo utles hydropiques on la cuit en lai& c cheure:ou fa met-on eninfufñon dela &f 55 } ert à Jacolique: resde la tefte:& en out aux op UE nt fort v itilpueric gulier auxin ations des lieux (e tile pour effacer les cica- gne, & vle sde mations du fondement , des femmes.fl eft pareillem trices trop eminentes,efit enduit, & eit profitable aux dou- leurs des oreilles. Galien parlant du ricinus,dit anf:La grai- Gal (I nedericinus eft abfterfiue , laxatiue & refolutiue : aufi nt Ampl 1 fes fucilles,ymais beaucoup moins. L'huyle de fa grainecftplus chaud & plus fübril quel’huylecommuniaufi eft-ilrefolutif, 40 Tithymalus, Lattaria brrbe, Laltuca Captina, fine irinaant, Efhla: Francois, L'herbe à laiét.on , rs: Arabes, X aufêr; © Ethaba: ltaliens, b, © Efhla: À llermans, Fuclfs mlch: icls, Léchetrefna, S Leche tres. 4 maft ratidss fine œ lides. Tithymalis fe mine fie Miyrfinites, Myrtires, ant (arpires. Tithymales SV KR DTOSC'LTVRE Tithymalis para'ius fine Tithymalus He- T'utbymalss . Laëluca lio/copius. marina fine Caprina. Tithymalus Den- drord?s. CHAP; NCLIX, Il y a pt cfpeces de ti- thymales.Le mafle eft ap- pellé Characias,ou Amy- gdaloïdes.Lemyrtites eft 40 prins pour la femelle. Au- cûüs l’appellét Myrfnites, ou Caryites. Letroifief- me cft nômé Paralius, ou Tithymalis. Le quatrief- me fe nomme Heliofco- pius:& le cinquiefme Cy- pariflias. Le fixiefme a n6 Dendroïdes,& le feprie{- me Platyphyllos. Les ti- ges du mafle paffent vne coudec de haut:& font rou- es & pleines d’yn laiét blanc & acre.lliette fes fueil- f à l’entour des branches;lefquelles font femblables aux fueilles d’oliuier:toutesfoiselles font plus eftroi- tes & pluslongues. Saracine cftgroffe,& dure côme bois. À la cime de fes tiges iliettevne cheueleure fem- blable au ionc: au deffouz de laquelle y a certaines petites tinettes comme celles des bains & eftuues, ef quelles eft la graine.Il croift és montagnes & és lieux afpres. Son ius prins au poix de deux oboles auec cau & vinaipte, purge le ventre, & euacue les hu- meurs flegmatiques & coleriques. Prins eneau miel- lec,il prouoqueàvomir. Ontirefonius enuiron le temps de vendanges, decouppant fes branches, &les mettant en vn vaiffeau , pour leur laiffer ietter leur 10 touche pointes F9 leitouresfois il n’eft fi ychement À faire au tithymale paralios , qu'aucuns nommét Tithyma-Paralies. III. 449 ius d'elles mefmes. Aucuns l'incorporent en fri- nc d’orobus,& en font de panites de la groffeur d’yn grain d’orobus. D’autres font tombertrois Ou qua- tre gouttes de ce laict dans des figues feches : puis les gardent pour s’en feruir quand fera befoing. Quel- que fois aufli apres qu’on la pilé tout feul, on lelaifle fecher , & en fait-on des crochifques. Or ilfe fauc prendre garde, quand ontiüe ce lait, qu'on ne fe mette du cofté où le vent tire : & que lors on ne fe yeux :ains faut auant que faire ceius s’oindre le corps de vin & d’huyle , ou de graifle : & principalement le vifage ; le col, & labourfe des ge- nitoires. Et pource qu'il efcorcheroit le goufier de ceux qui en prennent;il fautenuelopperles ilules de cire;ou de miel cuit, & les prendre en cefte RTE tesfois pour fe purger fufifämment, c'eft affez de prendre deux ou trois figues, Preparees comme def. fus. Son lait frais tiré, fair tomberles cheueux,f on les en frotte au Soleil, auec d’huyle: & fait que ceux 20 quirenaiftront, feront blons & menuz. Mais finale- ment il fait tomber tout le poil. Mis au creux des dents, ilen ofte la douleut: maisil faut armer la dent malade de cire : de peur que fortant hors de fon creux , il n’efcorchaft la langue & le goufier. Enduir, il gucrit les impetiges, les hérpes, & formillieres : & enleucles verrues,poyreaux,& thyms. Ileft bon aux vlceres quiviennent és racines des ongles, aux char- bons, &anthrax, aux vlceres corrofifs,& aux gâgre- nes; chancres, & fiftules. Sa graine fe cucille en Au- tomne : & eftant fechee au Soleil, on la concaffe vn peu » & l'ayant faitbouillir, on la met en vn lieu bien netpour la garder. On garde aufñli fes fucilles feches. Sa graine & {es fucilles prinfes au poix d’vn demi acetabule, font les mefmes operations que le laiét. Aucunslesconfenr, pourles garder longtemps, les incorporans en laicblepidium,& fourmage broyé.Sa racine prin{e au poix d’vne dragme auec cau miellee, purge par lebas.Cuite en vinaigreelle eft fort bonne au mal des dents,fe lauantla bouche de fa decoction. Quätau tichymale femelle, ou Caryite, il a les mefines proprietez que la laureo- le. Ses fucilles retirent à celles de meurte , toutesfois elles font plus grandes, & plus fermes, & font aigues & piquantes au bout. Ses tiges procedét directement des faracine , & font de la hauteur d'yn palme. 11 porte vn fruiét , de deux ans l'vn, qui eft femblable à vnenoix,& eltacre & mordant au gouft.Cefte plante croift és lieux afpres.Sonius, fa racine, fa graine, & fes fueilles ont mefie proprieté que le tichymalus maf- lis,ou Mecon;il croift és lieux maritimes, & a {es bran ches rougeaftres,& de la hauteur d'yn palme.Ilen iet- te cinq ou fix ; qui procedét directemér des laracine. Il a les fueilles retirans à celles de lin, eftanseftroices, petites, longuettes, & arrégecs par certaines fes & rancs. À la cime y a yne tefte ronde, quia au dedans vnegraine femblable à celle d’orobus,excepré qu’elle eft de diuerfes couleurs. Sa fleur eft bläche. Et l'herbe & fa racine font pleines de laict;lequel on garde pour les mefmes effectz que deffus. nomme Heliofcopius;il ales fueilles comme le pour- pier,qui neantmoins font plus menues & plus rôdes. Il iette cinq ou fixrainceaux, quiprocedent direéte- ment des fa racine ,lefquels fonc rougeaftres, &dela Ù hauteur qu'on appelle Myrfinite, Tihymale emelle, vomir. Quant rthymale Quant à celuy qu’on Tithymale ÆHiliofopims, ST} 44 H ) 4 F 4 10 AND. MATTHIOL VS hauteur d’yn palme, eftans grefles & pleins de lait. Ses chapiteaux retirét à ceux d’aneth:& porte fa grai- ne en cértaines petiesteltes. On l'appelle Heliofco- pius; pource qu'ilconcourne fa cheueleure toufiours contre le Soleil. Il croift le long des murailles des vil- les, & parmiles mazures & ruynes des mailons. Il faut cueillir fon ius & fa graine tout ainf qu'on fait és precedens tithymales : & ales mefmes proprietez que les autres,combien qu’il foit moindre en fes ope- de peine à le cercher:ceneantmoins ie ne l’ay iamais fceu ren- contrer. Toutesfois depuis quelques moysen ça, M. Lucas Ghinus m'en enuoya vne plante, qui à mon iugemenc eft du tout conforme à la defcription qu’en fait Diofeoride. Quant au tithymalus femelle, ie l’ay feulement efuenté cefts ann & l'ay trouué ayat fes tiges enuironnees de fueilles efpef : pointues, & femblables à fueilles de meurte. Touchancle ti- 7zhymle thymalus paralius,qui croiftfeulementés lieux maritimes & puya/iss lequel Brafauolus prend pour noftre tithymalécommun, on en crouueafñlez parmi noz coftes de Senes, & principalement au mont Argentaio, & en tout ce quartier-là, &ésenuirons 5 4 : : f il n Es Tubymale rations.Quantau tithymele Cypariflias,fes tiges fontr od'Aquileia. Il y a vne autre herbe qui luy retire forten fui! Cyparifi#. de a hauteur d’vn palme, & d'auantage, & fontrou- geaftrés. Ses fueilles retirérà celles du pin:routesfois 5 | BE elles font plustédres & plus menues:tellemét qu’on diroit que c’eft vn pin qui ne fair que fortir de terre: dontaufiil a prins lenom deCypariflias.Il a dulaiét, rithymale 8 a les mefmes proprietez queles precedés.Le Den- Dédroides. droïdes croift és lieux pierreux, & fair vn grandom- brage;iettant à {a cime vne cheuelure fort fueillue. Il É ï k Ke eft plein de laiét:& a fes tiges rougeaftres,& fes fueil- les retiräs au petit meurte.Quand à fon fruiét & grai- ne,elle eft femblable à celle du tithymale mafle.Ilales mefmes proprietez que les precedés,& aufli le prepa- Tithymale *-ON en lamefme forte. Quantaucithymalus Platy- Plaryphyt. phylosilet femblable au bouill6. Sa racine fon ius, A à 2 o SRE los, & Les fueilles euacuét les aquofirez parle bas. Pile & ietté en l’eau , il fait mourir les poifçons: ce que font auffi toutes les fortes de tichymales defcrits cy deffus. Encores qu'il y ait plufeurs fortes de tithymales:cencant- moins les. Apochicaires les appellét tous indifferemmét, Efu- la. Les Arabes en onteftritaflez confufement;,de forte qu'il, eft bien difficile les pouuoir diftinguer en leurs efcrits. Mais? les Grecs en ont parlé fort difinétemér,& par bon ordre. Et par-ainfiie ne fçay côme on pourroit remarquer ces deux ti- thymales 4 Mefué & Auiceane appellér Scebrä, & Alfebram parmi les tithymales defcrits parles Grecsicar nil'vn nil’au- tren'en ont fait aucune de(cript:6. Brafauolus prend le petit Alfebrä de Mefué,& le Scebram d’Auicenne,pour le paralius de Diofcoride.Mais certes ie ne puis approuuer fon opimon: car ie ne trouue point en ce qu'ils ont laiffé par efcrit, que le etit Alfebrä croiffe és lieux maritimes: & que moinsilaitfes te rougealtres, ni les fueille: comme le lin,ni la graine comme celle d'orobus,;qui foit enclofe en certaines petites te- ftes. Bien trouue-1e que Mefué dir lAlfcbrä eftre vne plante 40 blables à l'ohuier, & pafle vne coudec d pleine de lai, ayant les racines menues : dont les meilleures font celles qui font rougeaftres.Er quät à Scebrä, Auicéne dit qu'il croift parmi les 1ardins, & non és lieux maritimes:ayant {a tige menue & velue, &fesfueilles femblables au tarcon. Qui font toutes chofes contraires au dire de Brafauolus. Le- quélauffi erre en ce qu'il ditle grand Alfebrä de Mefué, & le Mehezeherezi d'Aucenne, etrele tithymalus platyphyllos de Diofcoride. Car ni Mefüué ni Auicenne n'ont fait aucune mention que leur grand Alfcbram,ou Mehezcheregreuft les fueilles femblables au bouillon : ni moins d (es fucilles pilces fiflenrmourir les poifçons.Bië elt vray qu’Auicenne dir,qu'il a les fueilles femblables au petit Scebram, Quät à moy,fis'e- itoye remis à y proceder par conicétures,ie prendroyele petit Alfebram,ou Scebram,pour l'Efula minor de Apothicaires: pource que(côme dit Auicenne) elle croift és jardins & quafi ar tout. Et de fait,ie penfe que ce foit letithymalus cyparif- fias de Diofcoride: car elle retire fort à vn pin quine fait que naiftre. Et quät au grand Alfebram,ou Mehezeheregi,ie pen feroye que ce fuit la piryufa des Grecs,pource que fes fueilles retirét fort à celles du tithymalus cypariflias, côbien qu'elles foyent plus grâdes:car au fi aucuns metrée la picyufa au ranc des tithymales. Pour cefte caufe Auicëne difoit fon Meheze- heregi eltre femblable au Scebram : mais que neantmoins il eftoir plus pr4d, & tiroit quaf furlecendré. Er quant à Me- les, laquelle noz Tofcäs appellét Herba mora. Ses racines pi- Zysrbs mo lees, &ettcesen l'eau, font mourir les poifçonsincontinent. ,, Cencantmoins elle n’a point delai&: parquoy éllene peut eftre mife au rancdes tithymales : côbien que aütresfois laye efté d'opinion contraire, ne prenant.garde ni aù lai& ni aux autres marques du tithymale:ains feuleméc à fes fueilles, qui font femblables à celles de lin , & à festiges quifontrongea- fîres. En deffaut de cefle cy ils vfenc des racinesde platyphyl- los,dont toutle pais et plein. Quät au tichymalus heliofCo- Tithyrale prus,qui eft ain nommé pour raifon de ce qu'ilfe contourne helioftopis comme le Soleil,c’elt vne plante fort commune:car elle croift par tout;tat és plaines,que és môragnes, & cäcés lieux culti- 2Ouez que nôcultiuez , & le l6g des murailles des villes & cha- fteaux. Touchanele tithymalus Cypari(sias , ce n’elt autre chofe que l’efula minor des Apothicaires, de laquelle ils fe Efüis min feruent ordinairement en lieu de toutes fortes des tithyma- les. Et quant au Dendroïdes,la premiere plante à ren viz fut Dendreid hors la ville de Terracine au Royaume de Naples , entreles pierres d'vne certaine vieille foffe & cauerne , qui eft furle gräd chemin tirant à Naples.Et eftoit cefte plante quaf de la hauteur d’yn arbre. Et cômeie m'arreftoye pout la contépler & coliderer;furuindrét deux medecins fçauäs(car nous eftiôs lots tous trois de côpagnie à la fuyte du Reuerëédifsime Car- dinal de Trére,qui alloit trouuer l'Empereur Charles V.) af- fauoir M.Hierome Drogus Parmefan, & M. Hierome Rora- rius Chanoine de Pordanoue;aufquels ie môltray le tithyma lus Dédroides,au grand contentement de tous deux, pource qu'ils deleétoyéc fort en la matiere des Simples. l'E ay aufsi veuaupres de T riefti, lelono.dela Mer, affez pres de la fon- taine Timao, parmi les rochers, qui approchoit la grandeur d'vn arbre. Au relte, Theophrafte ne met q trois efpeces de ti- Theobhr.di thymalus,defquels il parle ainfi : Entre les tithymales , celuy #4f pla.lib: qu'on appelle Grain maritime, a la fueille ronde, & ne pañle 9-cap.2. point la hauteur d’vn palme, ni fes tiges aufsi. Son fruiét ef blanc.On le cueille quäd les raifins cômencent à noircir.Son fruét fec & pilé fe peut prendre en breuuageau poix du tiers d'vn acetabule.Quät au tuthymalus mafleila les fueilles m- e log. En téps de ven- dangeson tire fon ius, & Je prepare-on pouren vfer.Il purge par le bas. Mais le tichymale myrtien eft blanc, & compofé de fucilles femblables au meurte,qui neantmoins font piquätes au bour.Ses farmés font de la lôgueur d'vn palme, & penchér côrreterre. Ils portér les vns apres les autres:car les branches qui aurôt porté vne annee,ne porterôt l'annee fuyuante,en- cores que routes fortér d'vné mefme racine.Il croift és mora- gnes.S6 fruict eft côme vne noix,aufsi l’'appelle-on Noix. 11 Je Faut cuielhir quat le grain de l'orge commence à fe former. Et l'ayant fair fecher, apres qu'on l'aura bié emondé & laué, on le met auec deux fois autant de pauot noir,de forte quele o'°2t puiffe monter vn acetabule, & le prent-onainfi preparé pour faireeuacuer les flegmes par le bas. Mais qui voudra vfer de fa noix;1l la faut piler,& la conuient prendre auec vin doux,ou biëlaroftir,& la manger aueciugioline roftie.Voy- là qu’en dit Theophrafte. Tous tithymales,felon Mefué,font laxatifs, & fort contraires au cœur,au foye, & à l’eftomac.Ils rôpent les vafcules,raclétles boyaux, & efchauffenc tellemét tout le corps,qu'ils mettér A REC les perfonnes en fieure. La premiere imperfcétion des tithymales fe peut corriger les prenant auec chofes qui puiflent conforter & for tifierle cœur,le foye, & l’eftomac. La feconde & la troifiefme imperfe&ti6 fe peut moderer parchofes côfolidatiues,& aluti- natiues, côme çft la gomme detragacantha, la gôme Arabi- fué,il dit qu'il a les racines rondes, cfpeñles , pefantes & reue-60 que,le bdellium;la colature de la graine de l'herbe aux puces, ftues d'yneefcorce fort groffe : qui font les vrayes marques Æuchap. que Diofcoride attribueà laracine de pityufa: A quoy auffi 371 s'accorde Serapio:lequel traitant de Scebrä,luy attribue cout ce que Diofcoride a dit de pityufa.En quoy on peut aifement voir,que les Arabes ont appellé la pityufa, Scebram le grand, Tithymalus & l'efula minor, Petit Scebram.Quant au cithymalus chara- mafle. ciasjquieftle tithymalus mafle,encores que r'eufle prins gra- ou bic le jus de pourpier.La quatriefme deffe&tuofté eft cor- rigee par chofes froides & humides, Et par-ainfilen faut lors vferauecius de laiéteron,ou d’endiue,ou de pourpier,ou de morelle , ou auec vinaigre fort battu & demeflé auec des grains de pômes de coings. Le rithymalus cômun eft fort ve- hement à euacuer les flegmes:& defleche tellement le corps, qu'il amortitle fperme generatif. Aufsi l'appelle-on Medeci nedes SVR DICO S'CRETLVER"E. JET. 451 41. b.8. ne des païfans.Galien parlant des tithymales,dit ainfi:Tous ip.med. tithymales ont vne certaine vertu acre &chaude;coniointe à vneainertume. Mais fur tout leur iuseft vehemét. Apres le- quel viennét la graine & les fueilles. Mais laracine demeure derriere,comme eftät la moindre,encores qu'elle foit de mef me proprieré felon fon ranc & degré. La racine cuiteenvin- aigre, guerit le mal des dents , & principalement quand elles fontcreufes: Quantau ius,d’autant qu'il eft plus vehement, on le met au éreux de la dent malade:mais il fe faut bien gar- der qu'lne touche autre partie du corps:car il la feroit vef= fier, &l'vlcereroit incontinent. Et par-ainfi il ef neceffaire d’armer & garnir de cire la derit malade,de peur queleiusne tômbé:car il efl chaud au quart degré:& par-ainhileft caüfu que & brulant;ainf qu'auons dir. Pour cefte caufe il eft pro- pre à faire tomber le poil. Mais pource qu’il efttrop vehemét, onle mefle auec d’huyle. Quef oncontinuede frottervne place de cefte huyle ainfi preparé,ilbrulera les racines du poil, tellement que la partie ainfi ointe demeurera toufours de- nuce de poil.Par mefme raifon il fait tomber les cors,les poy- reaux,& les Apoftumes, qui viennent au bout des ongles,ou l'onglee des yeux, & fi enleue lethyms & verrues:nettoyant les dartres , feux volages , grattelles , & mefmes le mal faint Main,pour raifon de cefe vertu abfterfiue que luy caufe l'a- mertume qu'ila.Ttem , fon en vfemoderement &entemps opportun;,pour raifon de lavertu chaude & abfterfiuequ'ila, ilpourra aider aux viceres corrofifs, mefmes à ceux qui tien- droyent du charbon, & des gangrenes & chancres. Mefmes on le trouuera propre pour ofter & guerir les durillons des fiftules. Tout ce que deflus eft dit generalement detoutela plante destithymales:mais neätmoins les fueilles &la grai- neont leur operation plus foible. Toutesfois on s’en fert pour prendre les poifcons éseaux dormätes:carincontinent u’il en auront goufté, eftans comme yures & à demimors, ils viennent au deflus de l’eau. Au refte, encores qu'il yait fept efpeces detithymales , ontrouuera toufours le chara- cias,qui eftle mafle,& la femelle;qu’onappelle Myrfinites,& qui croift comme vn arbre;parmi les rochers, deplus grande vertu que les autres. Apres ceux là on fait cas de celuy qui eft femblable au bouillon,qu'onnomme Platyphyllos, &de l'e- fula minor, S'enfuit aprés le tithymalus marin,qu’on appelle Paralius. Mais le moindre de tous eft celuy qu'on appelle He liofcoprus. Quant à leur leffiue & cendres, felon la bonté & ranc des tithymales, elles f rencontreront fingulicres, ou moindres en en operations, Pitynfà : e Apothicaires, Efala maisr: Arabes, AlfÇ- brammaius, fine Scebram maïus , Mehexeheregi, on Phthias:ltaliens, Pity4[a: © Efhlamaggiore. CHA PAP: CLX. La pityufa eft d'yne au- tre efpece que le tithyma- ANUS cypariflias : combien qu’on la mette au ranc des tithymales. Sa tige eft nouee , & pale vne coudec de haut. Ses fucilles font menues & pointues, & fem blables à celles de pelle. Sa raine retire à la lentille, & eft large. Saracineeftorof- feblanche, & pleine deius. Il y a des endroits où cefte herbe ferencôtre fort gran- de. Sa racine, prinfe en breuuage; au poix de deux dragmes, ou vne dragme de fa graine, purge parle bas. Quant à fon ius;on en prent vne cueillerce;l'in- corporanten farine pour en faire pilules. De fes fueil. les,on en prent rois dragmes. Selon que nous auons demonftré au chapitre precedent;la pityufa n'eft autre chofe que l'efula maior des Apothicaires. Les herboriftes, qui tous les ans viennent du mont faint An- e de la Pouille,& nousapportent plufieurs racines,vendent es racines decefte grande cfula, & celles de thapfa, pour turbit. Dequoy nousenauonsdefa aduertiles Ledteurs aw chapitre du Tripolium.Ce que bien cognoiflant A&uarius, dit{e blanc turbit eftre la racine d'alypia : & que le noir ef la racine de pityufa. A quoy n'empelcheceque Diofcoride dit la racine de pityufa eftre blanche :carilentend du dedans, & non de l'efcorce , qui eftant verte, eft rouffaftre : maiseftane feche, ellceft noire. Aurefte, quenoftre efula maiorfoit le Scebram ou l’Alfbram des Arabes, on le peut affez voir en Serapio:lequel traitant du Scebram,a prins entiereméttout ce chapitre de pityufa. Et par-ainf. Brafauolus eft bien loin: de fes faux ,en ce qu'il prencl'Alfcbram des Arabes; pourle. rottithymalus platyphyllos. Aurefle, Nicolaus Myrepfcus, Fuch.im mét en certains preferuatifs,& en aucunes pilules,vne manie JVicolaume re d'efula,qu'il appelle Chamæpirys. Le dire duquelvoülant interpreter Fuchlius, dit qu'il n'entend autre chofe par ce mot d'efula chamæpitys, que l'iue mufcate,&rnon vné efpece detithymalus. En quoy certesilerre grandement, fauf fon honneur toutesfois. Car cômeainf foit qu'il yait pluféurs fortes detithymales,qui tous ont le nom d'efula,ie penfeque Nicolausa entendu de celle efpecéde tithymalus qué Dio- fcoride appelle Pityufa , pour raifon de fes fucilles qui retirée aux fueilles de pin,ou de pefle:laquelleauffi Nicolaus appel- le Efula Chamæpitys,pour la diftinguer des autress pource 20 que l'efula maior retire à vn petit pin, dont lenom de Cha- mæpitys luy eit rendu propre. La grande efula croift quafi par toute l'Italie:& eft du tout féblable à la petite éfula,exee= ee qu’elleeft beaucoup plus grande: tellement qu'il ya des’ eux où elle croift grande comme vnarbtiffeau; ainf qu’on pe voir en la Pouille. A la plaine dé Veronne, tirant versle? ac de Guarde,on en voit vneinfinité dé plantes. Mais pour- ce que le terroir y eft fort fec;ellene deuient fort grande.Me- fé l'appelle medecine des païfans:car elle trauaille fort ceux quien vfent. Auf les Medecins fçauans ne s'en féruét point non plus que du turbit quieft fait de fes racines, depuis que la piperie a eflé defcouuerte. Combien qu'il y ait d’Apothi- 3 0 caires bourreaux, & gens de rien ; qui vlent des racines d’e- fula maior en lieu du vray &legitime turbit. Auffiya-ilde ces vendeurs detriacle, qui auec la poudre de cefte racine, penfans gucrir tous les païfans malades, rendent plufieurs ouures femmes vefues de leurs maris,& leurs enfans orphe ins. On met l'efula maior au ranc des tithymales : carauffi ierte elle du lai&,& eft laxatiue,& purgetoutainf quelles ti- thymales.Ce que bien demonftre Galen:qui en parle en ce- Ga.lib.8. fle forte : On tient la pityufa pour vne efpece de tithymalus: fmp.med. carelleadulai& , & purgecomme les tithymales, ayanten- tierement vne mefine vertu qu'eux. 40 Larhyrés ; fine Caraputia minor: François, Efparge: eArabts, Mendanaon Mabendane: Italiens, Ca- Capuzza, 04 ('ataputia minore: A llemans, Spring- Mo S kranr, Spring, Kwerner,ou T'erib Koerner: Effai- gnolz, T artago. CEHPA’Le PO CENT: * é L'efpurge ; qu'aucuns VEE appellent Tithymalus, la LES mettans au ranc des tichy- x VA males, iette {a tige-d’ : PRE 8 VE de coudee de haur, qui éft creufe, & groffe comme vn doigt: à la cime de laquelle fontcomme petices aifles. Ses fucilles fortent defati- ge:lefquelles retirent fortà celles d'amandes, excepté gwelles font plus larges &r plus lifiées. Mais celles qui ZX fortent és cimes des bran- ches font beaucoup moindres, eftans faites comme celles dela farrazine, ou du lierre longuet. Aa cime de fes branches elle porte fon fruict , feparé paf trois petites bourfes, lequel eftrond comme vne capre. Au dedans duquel font fes grains, fepatez & diuifez par petites pellicules,eftans rons &c plus gros quene Be ceux d’orobus. Ses grains eftans depouillez deleurs PaRæ efcorces 60 . ) 42 à efcorces font blancs & doux au gouft.Quari à fa ra- cine on ne s'en fert pointen medecine.Toute la plan- teeft plaine de lai, tout ainfi que le tithymalus. Six ou fept de fes grains prins à mode de pilules, ou auec figues, ouaucc dates , lafchent & purgent le ventre: mais il faut boire incôtinent aprés vn peu d’eau froi- de. Ces grains; ainfi prins, euacuent la colere;les fle- gmes & lesaquofitez. Son ius tiré comme celuy de tithymalus;a les mefmes proprietez.Ses fueilles cuy- tés auec autres herbes, ou auec vn poulet ; font les mefmes operations. Les Apothicaires appellent l'efpurge, Cataputia. Cefte plante eft fort cognue , & croift quai par toute la Tofcane. Les Lombars l’appellent Cacapuzza, pource qu elle eit fort violente à purger par le haut & par le bas. Elle a les mefies PRE AÆAb.de proprietez quele ricinus. A&uarius en parle ainfi: L'efpurge comp, ni cuacue vehementement la fegme. Pour ce faire ont prenc quinze de fes gros grains , & trente des petits. Ceux qui fe voudront fort purger,il faut qu'ilsles mangent. Mais ceux qui craindront la purgation trop vehemente, ou qui ont l'e- ftomac foible, il faut qu'ils les aualléc fans les ma cher.Voy- là qu'en dir Aétuarius. Dix ou douze grains d'efpurge efcor- cez & pilez, & prins en œuf mollet, font fort efficaces à faire vomir. Et pource tel breuuage eft fingulier à ceux qui au- ront efté enforcelez, & qui ont encore telle forcelerie fur l'e- ftomac:car il fera tout entieremét forur hors. Bref cefle grai- ne a les mefmes proprietez que celle de la paume de Chrift. à ï: s l'efpurge eftre Gal, lib,7, Quant à Gahen,ilen parle ainfi:Aucuns dient P fl Fa ne de tithymalus, tant pére qu’elle 1ette le laiét comme le tichymalus que auff elle purge en la mefme forte, ayant les mefmes proprietez que le uchÿmalus , excepté que fa graine a vn gout doux:& neantmoins elle eft fort purga- 3 o trop profficable. Mais fa tiue & laxatiue. Peplus , fine Efala rorurda : François , Reneille m4- rin de vignes. CLX1Z CHAP. Peplus eft vne herbe fort > ÿ, branchue, qui iette à force laict. Ses fueilles fonc peti- ces ; & femblables à fucilles de ruë : toutesfoiselles fonc 2, “plus larges, Sa cheueleure 9 cit eftendue en rondeur, @ enuiron douze doigrs,& eft cfpandue parterre. Au def fous de fes fueilles ellcietre vne petite graine ronde & moindre que celle du pa- 2 proprietez. Elle ne ierte qu'vncracine, quiencores n’eft point en vfage enla medecine. Cefte herbe croift és iardins, & parmi les vignes. Il la faut cueillir du temps de moiffons, & la fecher à l'ombre, la tournant &retournant fouuent. On pile fa graine, & la met-on tréper en eau chaude, pourla mieux garder. Vnacerabule de fonius, prins en vn cyathe d’eau miellee, purge la legme & laco- & lere. Meflee parmi les fauffes & viandes, elle trouble le ventre. Ou la garde en faumure. Peplis, fine Peplion. CHAP. CLXIII. La peplis,qu'aucuns appellent Pourpier fauuage, & laquelle Hippocrates appelle Pepliô,croilt és lieux maritimes. C’eft vneherbe fort branchue, & quieft large en fon ombrage,& eft pleine de laict, Ses fueil- AND. MATTHIOL etirér à ceiles du pour. x Pier des jardins, eftâs ron- à LDe des & rougeafres deuers K 57 terre. Sagraineeft ronde, ; NE & cachee fous les fueiiles, UD» comme celle de pépius, laquelle avn gout cauftr< que & brulant. Elle n’a qu'vne racine menue, & qui n'eft practiquec en medecine, {] la ur cueil- lir>garder,preparer, 8 don ner tout ainfi &àla mel. me mefure que le peplus: auffi luy eft elle femblable en Proprierez & vertus. NS Pource que le peplus a fa cheueleure ronde,les cômuns her boriftes l'appellét Elule ronde. Elle ne croift feulement és vi- gnes, mais auffi és cerres hermes & qui font en friche : & eft 20 pleine de laié. Quant à peplis,qu'on appelle Pepliü,qui croift és lieux maritimes, j'en ay recouuert feulement ceite annee: duquelauffi nous auonsicy misle pourtrait.Gahen parlant Gal GE, de ces deux plantes, dit ainf: Peplos qu'aucuns appellent fmp.mes Pauot efcumant, eft vne petite herbe branchue qui iette du lait côme les tihymales:lequel eft femblable à celuy des ti- thymales en toutes chofes, & mefmes à purger les humeurs. Ec vn peu aprés, parlant du Peplion:l dit inf : Le Peplum eft auf vne petite herbe qui ierte du lai comme les tichy- males. Elle croift ordinairement le long de la marine : & iet- te vneracine, dont on ne fe fert point non plus que de celle de peplus. Quant à fon ius,il eft fort vehemenr : mais il n'eft graine eft bonne, encores qu’elle engendre ventofitez : car elle elt laxanue , toutainf que cel- le de peplus, (hamac. CHAD. CLXI111. Lachamæfycé,qu'aucuns nommeét Sycé; produit fes branches rondes,& longues de quatre doipts,le{- quelles font pleines de ius, & font couches par ter- re. Elle a les fueilles comme la lentille, lefquelles fonc Petices, & du tour femblables à celles de peplusieftäs 40 Menues,& couchees par terre. Au deffous de fes fucil les y a vne graine ronde,comme celle de peplus. Elle neiette ni tige ni fleur. Sa racine eft menue,& de nul vfage en medecine. Ses branches pilces auecdu vin, & appliquees à mode de peñaire , appaifent les dou- leurs de lamarris. Enduites elles refoluent routes tumeurs, & oftent toutes fortes de verrues. Man- gees en potage, elles lafchent le ventre. Soniusen fait autant. Enduit, il eft fingulier aux pointures des fcorpions. Appliqué auec miel ,il eft fort bon aux uot blanc. Elle a pluñeurs® ° esblouïffemens des yeux, & pour aiguiler & efclar- cir la veué, eftant fort Propre pour ofter les catara- ces, fumees, nuces, & cicatrices quicommencent À venir és yeux. Elle croift és lieux boueux & pierreux. La chamæfyce croift,tout ainf quele peplus;parmiles Vi= gnes és lieux pierreux, & és couftaux fangeux & boueux. Selon la defcriprion qu’en fait Diofcoride, c’eft vne efpece de peplus:attendu que fes branches font roufiours couchees par terre, lefquelles font pleines & chargees de lai: & que d’ail- © leurs fes petites fueilles & fa cheuclure font du tout fembla- bles ä celles de peplus. Tellement qu'il n’y auroit point de mal de l'appeler petite efule ronde : ce que toutesfois ie ne veux affermer pour lefeur. Galien en parle ainfi : La cha- Gal.lib. mælyce avnevertu acre,mordante,& abfterfiue,Et par-ain- fimplres files plus tendres de fes branches pilees & appliquees à mo- de de cataplafme , ou bien leur ius oftent les cors,les formil- lieres, & routes fortes de verrues. Appliquees auec miel, elles nettoyent les groffes cicatrices des yeux : & mefmes füruien- nent à la foibleffe de la veuë caufee d'humeurs groffes:eftans auf fort propres aux fuffufons & cataractes, qui commen cent à venir. Scammon SVR Scammonia: François, Scammonce: « Arabes, Lcammines, où Sachmunia : I1a- liens, Scammonta. CE£LXF, La fcammonce d'yne feule racine ierte plufieurs rameaux qui font gras, & detrois * coudees dehaur, lefquelsauf fontaucunce- ment gros. Ses fueilles re- tirent à celles de la parie- Ÿ taire, ou à celles de lietre: toutesfois elles fonc plus molles, & fontvelues, & faites à triangle. Sa fleur eft blanche, ronde, & faite 7. 74 NAN cp uaife. Saracine eft fort longue, & groffe comme lé bras, eftant blanche, de mauuaife odeur, & pleine deius. Ontireleius dela fcammoncee à lamode qui s'enfuit: Aprés auoir coppé latefte de laracine, on la caucauec vn coufteau,à mode d’vne voulte;affin que lcius puiffe tomber en ladite concauité : lequel on tire horsauec de coquilles. D’autres creufenr, & font vne foffe à mode de voulte, laquelle ils capif fent de fucilles de noyers:en laquelleils mettent {e- cher leius defcammonce;puis le retirent quandil eft fec. Le meilleur ius de fcammonce eft celuy quieft leger, net, cler; ayant quafi la couleur dela colle de toreau, & qui eft fpongieux,& plein de fiftules,côme eft celuy qu’on apporte de Myfetepion d'Afie. Et ne fe faut atrefter feulement, pour lebien efprouuer, quand il blanchilt letouchant de lalangue ( car ce- luy qui eft fofiftiqué de lait de tithymalus en fait bien autant ) ains faut regarder à toutes les marques que deffus : & mefmes s’il brule la langue quand on le goufte : car lors c’eft figne qu’il y a du tithyma- lus meflé parmi.Celuy de Surie & de ludce eft le pi- re de tous: carilelt pefant, maflif, & fofiftiqué de tithymalus, & de farine d’orobus. Leius de fcam- inonce prins en breuuage, au poix d’yne dragme, ou de quatre oboles, aueceau pure; ou eau miellce, purge parle basla flegme &la colere. Pour lafcher le ventre;il fuitd’en prendre deux oboles auec grai- ne deiugioline,;ou autre femblable graine. Pour pur- ger d’auantage, faut prendre trois oboles duius de fcammonee, deux oboles d’ellebore noir, & vne nor fat diagme d'aloës. On * rend Ie fel laxatif, mettant fl. vingtdragmes deius de fcammonce fur fix cyathes de fe. Eten faut vfer felon la complexion forte où foible des perfonnes. Le plus qu’on en prend, fonttrois celles : la moyenne prinfe eft de deux: & la moindre; d’vne. Vne ou deux dragmes de fa racine;prinfes auec les chofes que deffus,;purge com- me deflus. Aucuns prennent en breuuage la deco- ion dcfaracine. Cuiteen vinaigre, broyee, & in- corporce en farine d'orge; & appliquee à mode de caraplafme; elle eft fort bonneauxfciatiques. Son ius appliqué cnlaine,à mode de peffaire ; fait mou- rit l’enfant au ventre de la merc. Enduit auec miel ouhuyle, il refout toutes petites tumeurs. Cuiït en vinaigre & enduit, il guerit route forte de gratel- le. S’enarroufant la tefte, auec vinaigre, & huy- DOME TIIPV RETIRE 453 le rofar, il cft fingulier aux douleurs inueterees d’icelle. Le fcammonium , quieftle ius de fcammonee s’apporte en quantitéen Italie,& principalement à Venife:où on l'ap- porte d'Alexandrie d'Egypté & de Surie. Et cependät il fauc que les Apothicaires fe donnent fongneufement garde de choifir le bon fammonium d’auec celuy qui eft falffié: & qui nc fe fient feulement à ce qu'il Sr , le touchant de langue. Car Diofcoride mefme aduertit que celuy qui fe- ra fofiitiqué aucc laiét de tithymalus peut fairele mefme : & TO par-ainf faut y remarquer les autres fingularitez quiyfont requifes pour eftre lepitime. Et à cecy doiuenttenirla main les Medecins, qui doyuent faire profeflionde preud'homie & de vertu, & eftre diligens d’aduertir leurs Apothicaires d’auoir du bon fammonium. Car attendu que ce medica- ment ft quaf la bafe & fondement de tous eleétuaires& pi- luleslaxatiues : il n'ya point de doute quey merts du fcam- monium broullé & fofftiqué ; ilsne baillent le plus fouuent des medecines plus dommageables que proffitables. Qui eft vne chofe deteftable & abominable. Or füis-ie efbahy d'ont procede qu'vne prinfe de douze ou quinze grains de noftre fcammonee Jafche fi fort le ventre: attendu qu'vne dragme 20 du vray & lepitime n’y fait pas grand cas, felon qu'efcrit Dio- fcoride. Car mefmes il dit que quand il fera queftion defai- re quelque purgation violére, qu'il faut prendre vne copof- tion faite de trois oboles de fcimonee, d’ellebore noir. deux, & d’aloes vne dragme. Et par-ainf ie penferois,ou que Dio- fcorideeft corrompu en ceft endroit, ou que noftre fcammo- neecft falfifice. Aureftele Seigneur Augerius de Bufbeke, düutemps qu'il eftoit Ambafladeur pour l'Empereur versle Turc, m’enuoya de Conftantinople vne plante de fcammo- nce,;dans vne quaifie plaine de terre :laquelle auoir receu, ie baillay tout auffi coft pour replanter à M. Bonus Baldinus. Oreftant par ce moyen remileen vigueur , elle fe iettavn 3 O peu apres en farmens, fueilles & fleurs, comme fe voit parle pourtrait icy mis. M.André Marin en fes Annotations qu'il a faites fur Mefüé , attribue ceite planté à George Liberalis peintre, quicR celuy quia pourtrai® la plus grand partde nos figures, ne fachant peut cftre queledit George l’eut pri- een noftreiardin. l'ay dit cecy comm'enpaffant, & fans en fçauoir mauuais gré ni à M. Marin, ni audit George, ains pour ofter toute occafion de calomnie à ceux qui nous vou droyent accufer de larrecin. Au refieie m'efmerueille fort dece que Galien n’a fait aucune mention dela fcammonee. en fes liures des Simples : veu qu'ilen parle quelquefois : & que mefines il seft arreftéà deschofes qui font beaucoup moindres que la fcammonce. Mefué traitant des fimples laxatifs, ditque la fcammonce peut caufer cinq grans açci- densälaperfonne. Caren premier lieu , elle engendre cer- taines ventofitez acres & mordantes, & trouble tellement V'eftomac, qu’elle y caufe vn'deuoyemêt à ce t ee 40 oud’ache, ou bien de.galanga, l’enduyfant tout alentour de afte , & la faire cuire au four ,ouentre deux brafes. Item a fcammonee , pourraifon de fon acrimonie qui eft grande & vehemente, enflambe les efprits. Er de la vient qu’elle fait comber la perfonne en fieure: & principalement ceux f oqui font fubiets aux oppilations des parties nobles & ince- rieures , & à putrefa@tions d'hurmeurs. Mais on la corrige, adiouftant à fa decoétion toutes chofes refrigeratiues : com- me font les mucilages de pfyllion, la decoétion de pruneaux, ou bien leur chair, l'eau rofe, l’eau de violettes, ou bien leurs ius ou infufons. Eteft bon auant qu’en faire ladecotion, demefler’ & deftremper la fcammoncee en huyle rofac ou vio- lat : yadiouftant du ius de coings;qui ont yn gouft meflé,ou du fumac, ou fpodion artificiel. Tiercement, la fammo- née, pour eftre fort aperitiue & attraëtiue, caufe des flux de ventre facheux ê& immoderez : par ce qu’elle ouure par trop les bouches &entrees des veines. Mais cela fe corrige, y mel éolant des chofes adftringentes , & repercufliues : comme font maftic, pommes de coings, &leurius, & les myrabolans citrins. Quartement elle racle les boyaux & inteftins par l'a- crimonie & mordacité defonius : &par-ainf elle engendre trenchees de ventre, caqueflangues , & fantafies d'aller a la felle,fans y pouuoir rien faire. Mais neantmoins ces incom- moditez corrigent, & y peut-on obuier, yadiouftant des médicamens humides, gras, vifqueux:comme font la gom- medetragacantha, le bdellium , huyle d'amandes ; ou rofat. Item lachair de pruneaux, ou pruneaux cofits,ou mucilages de pfyllion,oumaftic. A quoy aufli font bonsles coings, pourucu Re L£ | À 1 + À { # 7} À ] t, 44 AND. MATTHIOLYS pourueu qu’on le mange aprés auoir prins la fcmmoneec: ou bien beuuant aprés ladite medecine, d'eau chaude : car ces chofes chaffent plus foudain la fcammonee de la bouche de l’eftomac , & des inteltins : & par-ainf elle fait moinsde mal. Auffi les fauans Medecins , aprés auoir donné de fcam- monee , font tenir preft vn bouillon d'orge mondé > auecvn peu de fuccre , pour le faire humer au patient incontinent auoir prins la fcammonce.Finalement la fcammonee du pro- pre naturel de fa fubftance ; eft contraire au cœur, au foye, & à l’eftomac. T outesfois on la peut corriger;,la meflät auec medicamens chaux ou froids , pourueu qu'ils foyent propres à conforter le cœur;le foye, & l'eftomac.La fcammonee pur-10 ge vehementement la cholere, l’attirant & des veines & du fang. En fomme elle eft du naturel des medicamens, qui lat chent le ventre, & purgent les humeurs,auec grande fafche- rie despatiens. Chamelea, fine Oleaffelum: François, Bois gentil. Arabs,Mezerion, © A Imezerion: Italiens, ( ha- mntlea:e Allemans, Zylant. CREPATP, CLXVI. La chamelæa iette plu- fieurs furgeons, ayant fes brâches de la hauteur d’yn palme. Ses fucilles font fem blables.à celles d’oliuier, toutesfois elles font plus menues, & plus ameres : & fi ont vn certain gouft mor dant,qui pique la langue, 83 o racle le gofier. Elle euacue \ la fegme & la colere, fur 7 tout prenant fes fücilles À SS- mode de pilules: lefquelles RSA fe font ainfi. Prenez deux parties d’aluyne,& vne partie de chamelea,& incor- porez letour en eau miellee, & en faites vos pilules. Or faut il noter qu’elles ne fe digereront au ventre: ains en fortirôt come elles y font entrees. Ses fucilles 40 broyes & incorporees en miel mondifient les vlceres ors & fales,& mefines ceux qui font croufte-leuez. 2 CHAP. Thymilea. CLXFV IL, La thymelæaeft la plâte À ÿ ff qui porte le granum Gni- Ÿ dium. Ceux de Surie Pap- NA pellent Apolinum, pource ps V2 que l’herberetire naturelle.S ŸZ mét au lin qu’on feme. Ce- 7 fte plante iette à force fur- geôs;qui font beaux, & me- nus, encores qu’ils foyent de deux coudees de haut. Elleales füueilles commela eu toutesfois elles RSA font plus eftroites & plus ) Fan & fi font RÉ 60 & gommeufes quand on jes mord. Sa leur eft blan- che ; & fa graine ronde cône myrtiles. Elle eft verde du cômencement, toutesfoisen fin elle roupift. L’ef- corce de fon fruict eft dure : & eft noireen dehors,& blanche en dedans. Beuuant le dedäs de vingt grains de thymelæa, ils Purgent par le bas la colere, les fle- gmes,& les aquofitez:toutesfois ils brulent la gorge: & par-ainfi,pour les prédre fans faire mal à la gorges il les faut enduire de farine, ou de gruotre feche: ou bien les faut prendre dans vn grain deraifin', ou en- uironnces de miel cuit. Sa graine pilee, & enduite auec nitre & vinaigte,efmeut la fueur à ceux qui font difficiles à fur. Ses fucilles font appellees particulie- remét, Cneoron.Il les faut cucilliren temps de moif- Cneoron fon, & les faire fecher À l'ombre, pour les mieux gat- der. Quand on fe voudra feruir des fucilles , auant que les prendre, il Les faut denuër de leur veines & coftes,& les piler ainfi denüces. *Prinfes en breuua- ou end ge au poix d’vn acetabule, aucé vin & eau, elles eua- cuent les aquofitez, & les attirent Elles ne font fi ve- hementes à purger,y adiouftant de lentilles cuires,ou les pilant aucc autres herbes bonnes à manger. La f1- rine de thymelæa s’incorpore ordinairement en ver- ius d’aigras: & fait-on de cefte paite de trochifques & panites. L’herbe eft fort contraire À l’eftomac. Ap- pliquee par deffous,elle fait mourir l'enfant au ven- 2otre dela mere. Elle croift és montagnes & és lieux afpres. Au relte, ceux s’abufent qui prennent pour granum Gnidium, le fruiét de chamelæa, s’arreftans au voifinage des fucilles de ces deux plantes, Les Arabes ont efcrit affez confufément de la chamelza, & thymelæa, appellans Mezereon & l’vne & l'autre : duquel ils eftablifent deux efpeces;affauoir l’yn bläe, &l'autre noir, & meflent & brouillent la laureole parmi: de forte qu'on ne fcet qu'ils veulent dire, & n’en fauroit-on prendre aucune refolution. Aurelte, ces plantes font fi violentes & furieu- fes en leurs purgations, qu'il ya däger d’en vfer, finon que la perfonne foit de bien forte & robuite complexion : car plu- fieurs , ayans l’eftomac debile, en font mors : par ce que ces medicamens raclans les inteftins & boyaux, & ouuransen- tierement les bouches des veines ; les deftituoyent de toute force & vertu,&en fin les emmenoyent.Et par-ainfiles Ara bes, auec granderaifonles ont appelees Lyons delaterre, & Herbes fafant les femmes vefues.On en trouue afez au ter- ritoire de Trente, &és montagnes du val Ananie. Toutes deux porté vn frui& femblable aux grains de meurte ( com- bien que Diofcoridene ait parlé du frui@t de chamelæa) mais le fruiét de chamelæa eft yn peu plus longuet, eftant fair à mode d'oliue. Ces frui&s font verds du commencement: mais par-apres ils deuiennent rouges, & eftans meurssils de- uiennentnoirs. Quant au frui@ dethymela, noz monta- gnars d'Ananie l'appellent Poyure de montagne, comme Poyure de auffi ils font le frui@ de laureole : pource que une feché, il Afontagas retire au poyure. &eft fort piquant à la langue. Dequoyne fe faut efimerueiller. Car Theophrafte mefine incontinent Theoph. de auoir parlé du poyure, fait mention du gtanum Gnidium, mat. plans. comme eftant fort femblable au poyure, & en forme &en Lh.9.6.22, acrimonie, Nos païfans voulans euiter defpenfe, &la main Gransm des Medecins & À pothicaires, vfent fouuent de ce poyure de Gnidium. montagne, pour fe purger, voireés plus groffes maladies. Mais les pouures gens, ignorans le danger qu'ilya,le plus fouuent y demeurent. Ce queie peux acertener pour l'a- uoir veu , & fécouru plufieuts montagnars, qui eftoyent en danger de mourir, pour auoir prins & mangé de ce poyure, fans les preferuatifs & defenfifs que ie leur donnay. Et pource ne me faurois-ie aflez efmerueiller de Pline quidit Plin.lib.2; le coccum Gnidium , qui eft le fruiét de thymelæa, duquel il cap.s. eft queftion ; eftre adftringent : attendu qu'il eft fi laxatif, que bien fouuent par fa grande violence il meten danger ceux qui en vfent, Car Pline le dit mefmne fi ardant &bru- lant au gouft, qu'il eft impoffble d'en prendre que dans du ain. Pour celte caufe Mefüué deffend d’yfer du mezereon: os que fon venin foit corrigé parautres drogues : car au- trement il deftruiroit & gafteroit les parties nobles & inte- rieures, & en fin feroit mourir la perfonne. T outesfois noz Apothicaires tiennent toufours des pilules de Mezereon Piles de preftes: defquelles noz Medecins fe feruent quelquefois és Mexer-on, hydropifies. Etencores quelefdites pilules foyent compo fces de medicamens aflez fors & puiflans pour amortir corriger le venin du mezereon:ceneantmoinsils ne les or- donneront iamais finon à ceux qui font de forte & robuftif- fime complexion, Cncoton. S V RAD O S'EUUE PURE ILE Quelques vns debatét fort & ferme, que le cneoron de Theophraîte , dontilencon- fitue deux efpeces, fort la cha- melæa & thymelxa: & ce par authorité de Diofcoride, qui efcrit que les fueilles de thy- melæa , nommees fpecialemët Cneoron, fe cueil'ét en temps mes de contraire opinion , & Ÿ bien differéteàleur dire. Qui la voudra voir, qu'il life au troificfme liure de nos Epi- ftres , celle qu'auons efcrire à M. Jean Craio d'Vratiflauia, Medecin forrexcellenr. Ce- pendant nous efperons ( Dieu aidant ) nous dilater vn peu plus clairemét touchant ce fait au fecond Tomede nos Epi- fres,&demonftrer vaine l'opinion des fufdits, voire & la con- uainere de fauffeté. Quand au Cncoronde Theophrafe, le S. Gerard Cibo, she Romain , m'en a enuoyé de 20 ; Rome vne plance,laquelle nous auonsicy fait pourtraire: & ce pour remettre en leur bon fens ceux quieftiment la cha- jib.8. melæa & thymelæa eftrele cneoron. Quant à Galien,ilne med. parle quede la chamelæa,que ie fache,de laquelle il parle ain- fi:La chamelxa abonde en amertume, plus qu’en autre qua- Jité:& par-aiaf appliquee auec miel,elle mondife Les vlceres & ors& fales, & qui ont de grandes crouftes. Sarmbucus : Grecs, » Aîte: François, Sureau, Suf£au, Suy:r, 04 Sen: Arabes, lafattr:fraliens, Sambuco: Allemans, Holder, © Holler : Efpaignolz, Sabngo, © ('aninero. Ebulus:Grecs,( bamestte: François ,T eble:s Arabes, Chamtaits : Italiens, Ebulo: » Allemans, « Arrich, S Niderer holder: Efpaignolz ; Hiexzgnos, © Sa- bago pEqsenno, Sureau. Surean de montagne, le moiffons. Mais nous fom-1 0 455 CHAT, CLXVIII. 1l ÿ a deux efpeces de fureau.Le premier eft grand comme vn arbre, lequel produit de iertôs faits à mo- de de cannes,qui font rons, grans,creux;,& blancha- ftres. D’iceux fortent certaines fueilles femblables » celles de noyer; trois atrois, ou quatre à quatre, & ce par certains interualles , lefquelles ont yne odeur puante, & font chiquerees & dentelces rout alétour. Alacime de {es branches & rainceaux, ilierte des efmouchettes faites en rond, lefquelles font garnies de fleurs blanches. Mais eftans deflories, elles iettent de grains noirs tiräs {ur le rougcaftre,& qui font {em- blablesaux grains deterbenthin;,eftans pleins de vins tout ainfiqu'vn grain deraifin. L'autre efpece de fu- reau eftappellee des Grecs Chamzacte,& des L'atins Ebulus.Ileft de beaucoup moindre, &retirepluftoft à vne herbe qu’à vnatbre. Satigeeft quarree & noüec. Ses fücilles retirent à celles d’amandiet : toutesfois elles font plus longues:& font difpofces deça & delà, comme aifles;par certains interualles : eftans puantes & dentelees toutalétour Son efmouchetre,fes Aeurs & fes grains font femblables à ceux du fureau. Sa ra cine elt longue & groffe commele doigt. Toux deux ontmefme proprieté:& s’en ferc-on quäd il eft que- ftion de deflecher,& d’euacuerles aquofitez. Tou- tesfois ils font contraires à l’eftomac. Leurs fucilles cuites & mangees,comme les autres herbes poragic- 3o1€S feruent à cuacuer les Aegmes,& lacolere. Leurs germes &endrons cuits entre deux plats, en font autant. Leur racine cuite en vin, & mangec ; ef fort bonne aux hydropiques:& prinfe en breuuage;cftant preparee comme deflus, cle fert aux morfures des viperes. Se fomentant par le bas de fa decoctionelle ramollit les lieux fecrets des femmes, & les defoppile, & corrige leurs deffeŒtuofitez. Leurs grains beus en vin, font le mefine : & enduits, il noirciffentles che- ueux, Leurs fueilles enduires lors qu’elles fonc fort ” 49 jeunes &rendres, mitiguent toutes inflammations: & cftans appliquees, elles {eruent grandement aux brulures & aux morfures des chiens : & fi foudent & incarnét les vlceres profons & cauerneux. Enduites, & incorporees auec fuifde coreau ou de bouc, elles feruent grandement à ceux qui font podagriques. Le fureau & l'yeble font plantes cognues d'vn chacun. Aurefteencores que Diofcoride ne face mention que d’vné efpece defureau : ceneantmoins nous en auons de deux efpe- ces. Car nous auons du fureau de montagne, quieft fau- Sureaw de uage, & du fureau domeftique , qui croift ordinairement Afonsagne, 2 tapes des iardins & des vignes. Ces fureaux font diffe- rens en fruict. Car celuy de montagnea fon fruiét amañfe à mode de grappe de raifin, & eft toufiours rouge au licu ue l’autre l'a noir, & difpofé à mode d'efmouchette. Item, le domeftique eft grand commevnarbre, & 2 la matiere de fon bois plus polie & liffee que l'autre. On trouue auffi du fureau de marais, quieft vn petit arbrifleau croiflant és Surezs de lieux marefcageux, lequel produit fes verges noùces & Mara. femblables à celles du fureau : ayant vne moelle blanche au dedans : mais la matiere de fon bois eft fort fraille & cadu- 60 que. Ses fueilles retirent à celles de vigne : & iecte (à eur comme le fureau , laquelle a affez bonne odeur. Apresla- quelle, ilierte de boutons rouges, & gros comme boutons d’aubefpin , lefquels font pleins de vin. Iceux mangez, prouoquent à vomir. L'eau des fleurs de fureau , appli- Eau de fleur ucé fur le front, appaife les douleurs de la tefte prouenans de férean, ‘humeurs chaudes. Leius de l'efcorce de faracine prouo- que fort à vomir, & euacue les aquofitez qui font entre cuyr & chair. Autant en faic le us des racines d’yebles : & mefmes purge les gros flegmes;qui coulent & fluentés iointures. La graine d'yeble fort lauce ; & emondcede ce noir dontelle eft cnuiron 456 AN D. enuironnee, eft fort bonne aux podagres, aux fciatiques , & à la verolle,eftant prinfe au poix d’vne dragme auecla deco- &ion dechamæpytis:ear parla vertu purgatiue & laxatiue qu’elle a,elle appaife grandement leurs douleurs : euacuant & deftournant les humeurs qui tombent furles parties ma- Jades. Aucuns font du ius des racines d’yebles, & le mettent Sort fecher au Soleil : puis en fonc des trochifques, defquels ils s'aydent quand ilsen ont befoin. Ceius clyfterifé eft bon aux coliques , &fciatiques caufces d'humeurs froides , & de ventofitez. Appliqué aueclaine, à modede pefaire;és lieux fecrets des femmes, il eft fort propre à afmouuoir le flux men ftrual. La fomentation de la deco&ion d'ycble eft fort bon- 1 0 ne à ceux qui,pour auoirefté longuement detenusen fieure, ont les iambes enflees, ou font deuenus thifiques : mais neantmoins il faut cependant fortifier le foye & l'eftomac despatiens par chofes odorantes & aftringentes ; & par me- dicamens à ce propres &conuenables. On fait yn onguent de fureau fort fingulier pour les bruleures, en celte forte: Efcorce de fureau verte, de celle quieftioignantle bois, vne liure : d'huyle par plufeurs fois laué en eau de fleurs de fu- reau,deux hures. Qu'on les face quelquetemps bouillir en- femble,& les auoir coulez,qu'on lesefpreigne. Puis y adiou- fteras , cire neufue odorante, & ius de iettons de la mefme plante, de chafcun quatre onces : faifant de nouueau le tout 20 bouillir enfemble;iufques à ce que le ius foir cofumé.Ce fait, ofte le du feu, &leremuant afliduement auec vne efpatule, mets y de vernix liquide deux onces , d'encens blancfubrile- mét puluerizé,quatre onces, la glaire de deux œufs aupara- uät bien battue. Le tout meflé,incorpore le diligément, & le garde pour t'en feruir.Les champignons qui prouiennent au pied de la tige du fureau deftrempez en eau rofe ; font fingu- liersaux inammations & douleurs detefte. Ladifillation des racines du fureau prinfe au poix de quatre onces, & d'yc- ble au poix de deux, meflees enfemble, eft finguliere à l'hy- dropifie venteule, fi les patiens en vfent l'efpace de trente iours. Leius des racines d'yeble, appliqué au fondement, fait rentrer le boyau quichet. Enduit chaut auec lingesà l'entour du col,il guerit la fquinancie. La poudre des fueil- les de fureau édit , eftanchele fang qui fort des narines. Leius des perles de fureau bien purifié cuit auec miel excel- lent, tanc qu’il ait l'efpeffeur d'vniulep , appaife la douleur des oreilles, fi on l'infunde chaut dedans. Les petites fueslles, qui fortent les premieres du fureau , auec autant de racines de plantain,& vieux oint de pourceau , broyez &incorporez enfemble, feruent de remede fort fouuerain pour appaifer la Gal. lib.6. douleur despadagres.Galien,parlant du fureau,& de l'yeble, frpl. med, dit ainf : Tant le fureau quel'yeble,queles Grecs appellent Chamæatte, ont vne vertu defficcatiue , conglutinatiue, & 40 quelque peu refolutiue. 30 Au refte la proprieté &ver- tu du fureau & de l’yeble pour guerir de l'hydropifie, m'a fait fouuenir d'vnecertai- ne plante, nommee Frangula, qui eft fort fouueraine à tel effet, de laquelle il ne fera hors de propos d'en mettre icy laf © defcriprion. La frangula donc us nommee, pource qu’el- e eft aifee à rompre) eft de moyenne hauteur, ayant fa fueille emblable au cormier, ou à la virga fanguinea: vne cfcorcecomme celle d'aune, & couuerte de petitestaches bla- ches;titant fi saune au dedans, qu’en la mafchant , elle tache deiaune,comme fait la rheubarbe. Ses fleurs font blanches: 60 fon frui& petit , à mode de poix , eflant tellementdiuifé en long,qu’on diroit qu’il y en 2 deux ions enfemble. De verd il deuiét roux,& en fin à fa maturité il fe charge de noir. Dans chaque frui&1l y a deux os,de grandeur d’vne lentille, & quelque peu d'auantage,dans lefquels eftle noyau. Quant à fon bois, ileft foible & fraille, auffi en ail prinsle nom. 11 croift par tout en Boheme.Son efcorce cft laxatiue & adftrin genteitellement qu'elle eft propre à lafcher le ventre,& à cor- roborer les parties nobles, de mefme que la rheubarbe. Elle euacue la cholere & la flegme, & pareillement l'hydropifie. Contre l'hydropife, enfleure de tout le corps, &la iaunifle, MAT T x HT Oo ENTS on fait cuire celte efcorce auec eupatoire commun ,abfnthe Pontic;agrimoine, cufcuta,houblon, cinnamome,& racines de fenoil,d'ache, d'endiue & de cicoree;leur donnät en brcu- uage au poix de cinq onces : car c’eft vn remede fort fouue- rain : mais neantmoins il faut auparauant donner ordre d’e- uacuer,& faire fortir par autres medicamens, l'humeur fu- perabondant qui fera en l’effomac, &aux premieres veines dufoye. Carla decoétion fufdite lafche le ventre fans fa[- cherie aucune, nettoyant & confortant le foye:rellement mefmes que quelques vns qui auoyenr le foye & la ratte randement oppilez,en ont efté gueris : tant elle a merueil- eufe vertu à refouldre les durtez & oppilations des par- ties nobles & des veines. Orla vertu laxatiue de cefte efcor- ce confifte en cefte partie iaune qui eft au dedans : car de fa artie de deflus, elle eftadftringente. Onarrache & l’vne & “autre à la primeyere, & les met on puis fecher à l'ombre. D'en vfer lors qu'elle eft verde, il n’eft bon > attendu qu'elle feroit vomir, Quant àladecoëtion qu'onen far, il fe faut bien garder d'en v{er lors qu’elle eft frefche : car elle pour- roit caufer vndeuoyement d'eftomac:par-ainf la faut laiffer repofer deux ou trois jours, iufques à ce que de jaune elle de- uiennenoire, Sid'auenture il aduenoit que celte decoétion ne lachaft le ventre: fi eft-ceneantmoins que par fa vertu ad- ftringente,elle excitera l'a petit. Cefte plante m'a efté enfei- nee par le docteur Iean Villebrochius Dätifcanus mon com- pagnon &ami, & Medecin fort excellent , lequel s’efteftudié de ce 2 enrichir le iardin de nos Commentaires. Pycnocomum. C H A P. CLXIX: Le pycnocomum a les fueilles femblables à [a ro- quetre: rouresfois elles fonc plus efpelfes, plus afpres &plusmordantes. Sa tige eft quarrec: & portela fleur comme le bafilic.Sa graine eft femblable à celle du marrube.Q uant à fa racine;elle eft noire ou pafle, &eltronde côme yne petitepomme; & à vne odeur deterre. Il croiftparmilesrochers. Sa graine prinfe en breuuage au poix d’yne dragme;fait venir vifions, & caufe fonges facheux. Enduite aucc griotte feche, clle refoult toutes tumeurs & enfleures. Elleartire aufi toutes efpines &rronçons qui font demeurez dedans le corps. Ses fueilles enduites, refoluent les pans; & toutes autres pcritesapoftumes. Sa racine buë,au poix de deux dragmes, en eau micllee, lafche le ventre,8ceuacue la colere. Certainement il ne m’eft encores aduenu de remarquer vne plante feule qui fe peuft rapporterau pyenocomum. Et paï-ainf,pour en parler ronderentiie la remets auec lesau- tres herbes qui me font incognues : À fin de donner le loyfir plus grand à ceux qui viendront aprés moy,de s'en enquerir d'auantage,& de mettreenauant cefqu'ilsen auront apprins: efperant qu'il ne leur fafchera point de mettre en auant les plantes par eux inuentecs, à fin d'immortalizer leurs noms; &monltrer,par mefme moyen;lezele qu'ils ont au proffit de la republique commune des hommes. eApios, e Æpios baffard. has. SVR.:DIOSC eApiss. CHA) CLEA :_ L’Apios produit deux outroisiettons menus, com me ioncs , lefquels font rouges & menus , & ne {or- tent gueres hors deterre. Ses füeilles font fembla- bles à celles de ruc:toutesfois elles font plus longues, & pluseftroites, & ont vne couleur verde, Sa graine eft petite: & alaracine comme ynafrodille, tournee à mode d’yne poyre; eftanr neantmoins plusronde. Elle eft pleine de ius:êceft blanche au dedans, & noi- re en dehors. La partie fuperieure de fa racine euacue par deffus la fegme & la colere: & la partie d'embas purge parle bas lefdites humeurs. Toute la racine; purge par deffus & par deffous. Pourentirerleius, faut piler la racine, &la mettre en vn potde terre, auec d’eau. Et aprés auoir bien & fouuent remué l’eau, il faut ofter doucementauec vne plume, ce qui nage par deflus l’eau , & le faire fecher. Ce iusbeu 10 LIVRE IIIL 457. La coloquinte produir farmens & {es faciles PAR de boule de moyenne grof- (BIS feur, lequel a vne amertu- È à me fort veheméte. Il lecô- ÿ uientcucillir, quädilcom- mence à pañlir. Sa moelle incorporee en cau miellee, T miel cuit, myrthe, & nitre, & reduite en pilules,eft fort laxatiue, eftant prinfe au poix de quatre oboles. Ses boules fches reduites cn poudre, font fort bonnes, eftans clyfterifecs, aux paralyfies , aux fciatiques, & aux coliques : carelles au poix d'yn obole & demi, purge par deflus & par 20 Purgent & euacuentla colere, la Aegme, les raclures deffous. L'Apios , qui aufsi eft nommé Ifchas, croift en l'Ifle de Candie. Toutesfois aucuns dient qu’on en trouue en Italie, & principalement en la Pouille. Ses fucilles font petires, & femblables à celles de rue ou de muille-pertuis , lefquelles fortent au commencement du Printemps,& font plus noira- ftres que celles derue, & ontvne certaineligne & trace blan che,qui pañle par le milieu du long de la fueille.Ses tiges font rougeaftres & menuës comme ioncs, lefquelles iettent du lai&. Saracineeft noire en dehors, & blanche au dedans : & eft faite à mode de poyre, dont aufielle a prins le nom d’A- ephr.de pios , qui fignifièvne poyre. Theophrafte le defcrit ainfi: plant, Tchas ou A pios a les fueilles petites & femblables à celles de 9, «10. Tue. Iliette trois ou quatre tiges qui trainent parterre. Sa racine retire aux afrodilles , mais elle eftefcaillee. Il croiftés montagnes. On le cueille au Printemps. Ileftpropre à pur- er le corps:car d'vn des coftez de fa racineil purge par def us , & de l’autre par le bas. Voylà qu’en dit Theophrafte. La premiere pläte d'apios que ie vis onques me fut enuoyee àVenife par M.Nicolas de faint Michel demourant à Come, qui eft homme fauant en medecine , & fort curieux de co- gnoiftre parfaitement les Simples. Au refte, Ruellius dit qu’on trouue à force apios en France: & queles poures gens viuent de fes racines en temps de cherté. Maiscertes iene puiseftimer al foit ainfi. Car veu que l'apios purge par deflus & par deffous;il n’eft pofible qu'il ne trauaillaft gran- dementles païfins quien mangeroyenc, fi la chofe pañloit comme Ruellius la dit. Fuchfius Tragus & Lonicerus fe font grandement trompez enla defcription d'Apios, pre- nant cefte plante,quenousnommons Apiosbaftard, pour le vray & legitimcapios. Er qu’ainfi ne foir, il ierte force tiges, eftans d'vne coudee de haut, ou plus, & fetrainans à terre, à mode de celles de Ja vefle. Ses fueilles font longuettes, & vn eu afpres.Il fleuriten Tuin,produifant de fleurs purpurines, à mode de poix,& odorätes : lefquelles venans à tomber laif- fent de petites gouffes, dans lefquelles eft la graine. 11 fait trois ou quatre racines, atrachees comme à vn fil, à mode de filpendula;lefquelles font femblables à petites poires, ou fi- gues,eftans noires dehors,& blanches dedans. Les Allemans les appellent, Noix deterre. Elles ne font nullement laxa- tiues. Celle plante prouient par tout en Boheme, & princi- palementés vignes. Or que ceux qui entendent la matiere des inteftins, 8 quelquefois le fang. Les coloquintes appliquecs, font mourir l'enfant au vétre de la mere. Vnecoloquinte vuydee &enduite d’argille, bouillie & cuiteen vinaigre & nitres guerit le mal des dents, & lauant les dents de cefte decoction. Si on met bouillir d'eau miellee ou du vin cuiten vne colo- quinte ; mettantraffroidir À plein air cefte decoétion, & la prenanten breuuage; elle purge & euacue les humours groffes & les raclures qui font au ventre: 3otouresfois elleeft forr contraire à l'eftomac. Vn fup- pofitoire de coloquinte purge tous les excremens du ventre, Leius de coloquintes verdes eft fortbon à en frotterles fciatiques. Les coloquintes font fore cognues & des Apothicaires & des Medecins. Or combien que; felon Mefué, la coloquinte foit fort bonne à faire plufieurs medicamens qui feruent à diuerfes maladiesiceneätmoins elle eft fort côtraire au cœur, au foye,& à l’eftomac:& d’ailleurs, elle trouble tout le corps, caufant yn defappetiffèmer à la perfonne, & les trenchees au ventre, Carelle racle les boyaux,& ouure tellement lesbou- ches des veines , sus le plus fouuent elle fait venir iufques au fang. Et par-ainf il n’en faut vfer, que premier on n'ait cor- rigé la malignité de fa nature, auec defenfifs à ce propres & conuenables : comme font ceux qui font propres à defendre & fortifier le cœur, l'eftomac, & le foye, &qui par leur vi- fcofité font propres à fouder & conglutiner. La coloquinte attire les cxcremens & fuperAuitez flegmatiques , grofles, & vifqueufes , Qui font mefmesés plus RE tbndes & cfloignees joe du corps, Et par-ainfielle purge le cerueau,les nerfs, es mufcles, la poitrine, & le poulmon, A raifon dequoy el- leeft bonne aux vertiginofitez,au mal caduc,aux paralyfes, fties migraines, & aux douleurs inueterees de la tefte : & o left Propre à ceux qui ont courte aleine, & qui n'ont leur fouffle qu'auec dificulté,eftant prinfe en pilules. Elle eftbon ne aux yeux pleureux, & aux toux inucterees. D'auanrage, elleeft finguliere à toutes gouttes,podagres,& fciariques froi des ; eftant non feulement prinfen pilules, mais auffi cly- fleifee. Et n’y a rien meilleur à la colique caufee de froideur, &deventofitez. Prinfeen breuuage, ou clyfterifec, elle cua- cuelesaquofitez. On fair d'huyle du fruiét de coloquinte, Æuyle pour oftant & vuydant toute la chair qui eft dedans , laremphf- noircir Les fant d huyle, & la faifant cuire & bouillir fur la cédre chaude. cheusux, Ceft huyle eft bon pour garder que les cheueux ne deuien- nent blancs, & pour les noircir, & les engarder de tomber. Il eft bon auffi à appaifer les douleurs des oreilles, & pour ofter © les tintoins &tintemens d'icelles : & pareillement incorporé en fiel de bœuf, & appliqué fur le nombril, ilfait mourirla Yermine dù ventre, Galien en parle ainfi : Lacoloquintea Gal. be, Yn gouft amer : mais elle n’a les vertuz des medicamens £mpl. med, des fimples, confiderent la difference qu'ilyaentreces deux plantes,&en jugent &decident. Quant à Galien,ie ne trou- ue point qu'ilaye fait aucune mention de l'apios. Colocynthis Grecs; ® Latins, Cucurbita fylueflrés: Françoss, (oliquinte, © (ourle, où Courge fènnage: e/Arabèss Chandel, H andelsou Handal : | taliens, @ Effaignolz, C olog#intida: Allernans, Cologuinr,@ Vuilder Kurbfz, Ort amers, pource qu'elle eft partrop laxatiue: & qu’elle anticipe de fortir ; auant mefmes les chofes qu’elleeuacue, CHAT, CLXXI. “sa 4 coloquinte verde, ef bon aux fciatiques , fi on & Epithymum: 458 AND. MA Epithymm : François, Teigne de thym: Arahes. Epithimo,© Efichemo: Italiens, Epickim : Efpat- grolz Cabellos & Flores de thomillo. C' HVAPE (CHPESEE L’epichymum eftla fleur RS fortät du chyin qui eit plus A dur, & quieft femblable à Z# la farierte.Il a de petis cha- A piteaux menus & legers, quitiénent àpetites queuës faites à mode de cheueleu- re. Beu auec miel, il euacuë ar le bas, la flegme, & la melancolie. Prins au poix d’ynacctabule , ou bien de la en auantiufques au poix QRE de quatre dragmes , auec Sr q Ds miel, el, & vn peu de vin- : 3 x aigre;ileft fpecialement bon aux melancoliques, & à ceux qui font pleins de ventofitez. Il croift en abon- danceen Cappadoce, & en Pamphylie. Il y a plufieurs Modernes gens fauans & bien experimen- tez en la cognoiffance des Simples , entre lefquels eft Bra- fauolus,, qui eftiment l'epithymum de Diofcoride & des au- _ tres Grecs , cftre tout autre que celuy des Arabes , & mef- Epithÿr# mes que celuy dont parle Mefué, Car ils dient l'epithymum T'PHAO EINVS dit Egineta. Par ce quedeffusietiens pour refolu qu'il nya qu'vne forte d'epithymü. Car f Egineta, Aëtius, & A€tua- rus n’euffent prins pour le vray epithymum cefle fleur dont parle Diofcoride, & qu'ils euffent eftimé qu'il yeuft deux efpeces d’epithymü , il n’y a point de doute qu'ils euffent die qu'il y a deux efpeces d’epithymum au thym.Mais veu qu'ils tenoyent pour affeuré que ces capillamens qui croiflent au thym,en la ftæbe, & en la farriette,& qui s’entortillent aufdi- tes plâtes, fans auoir aucunes racines,eftoyét vne mefme efpe ce de capillamens,& medicament : pource auffi que l’epithy- mum eftoit fort commun &cognu de leur temps:ils fe font 1 Ocontentez de declarer qu'ilcroifloit n6 feulement au thym, mais au fi en la ftœbe, & en la farriette,& mefmes au polium, & en la germädree, felon que ‘ay veu fouuentefois:à fin que les Medecins cognuffent que en defaut de l'epithymumon peut vfer de l'epithymbrum,& de l’epiftæbe:& pour faire ap- paroir que ces capillamés ne font de la plante, ains viennene d’ailleurs : côbien qu’ils viuent efdites plantes, s'y tenansat- tachez & aggraffez.T outes lefquelles côfiderations me font eftimer,que Pline a efté abufé en quelque exemplaire de Dio fcoride , qui eftoit falfifié : ou bien qu'il a pefché ailleurs ces deux efpeces d’epithymum.Ec quär à ce que Diofcoride ap- pelle l'epithymum;la fleur duthym , ilen parle proprement, 20 Car fachant que l'epithymum croift au thym;fans auoir au- cune racine.ains par l'appuy qu’il a du thym:& qued’ailleurs iliette des fleurs blanches , lefquelles eftans au thym , fem- blent eftre proprement fleurs dethym:ila eftimé qu'il ny auroit point d'abfurditéde dire que l'epithymü fuft la fleur du thym dur. Or que l’epithymum iette de fleurs blanches, il femble que Diofcoride l'ait voulu declarer,quädildit:Iliette de petits chapiteaux menuz & legers, qui ont de petites queuës menues cômecheueux. Car,comme dit'Brafauolus, Diofcoride ne parleen cefte forte des fleurs de thym:ains quandilen parle, il dit 4 les chapiteaux du thym font garniz de fleurs rougeaftres,fans faire métion ni de queués, ni de ca- des LAra- es Arabes n'eftre autre chofe qu'vne efpece de caffutha ca- 3 o pillamens. D’auantage,la conieëture eft gräde que Diofcori- bes, felon pillaire , qui s'entortille & s’enueloppe à l’entour du thym. aus. Au contraire , que l'epithymum des Grecs cft la fleur du thym dur, quiet femblable à lafariette. Et pour confer- mer leur opinion, ils argumentent ainfi : Si l'epithymum vulgaire , qui eft l’epithymum des Arabes,eftoit celuy dont parle Diofcoride, il n’euft dit l'epithymum eftre la fleur du thym dur :ains euft dit que c’eft la fleur d'vne autre plante qui croift auprés du thym,& qui s'entortille auecluy.Et al- Flilib.16. lepuent à leur propos, Pline : qui femble eftre de leur opi- cp. nion,encequleftablift deuxefpeces d'epithymum; difant ainf : L'epichymum eft la fleur fortant du thym, qui cft de ait appellé Epithymü, fleur du thym,pource que le cueil- le feulemét lors quele thym eft fortefpani. Car d'auoir prins les fleurs du thym,pour epithymum, il n'ya aucune apparen ce: veu qu’en fontroifiefmeliure, parlant du thym, & de fes fleurs, il n’a fait aucune mention d'epithymum:fachant bien l'epithymum n’eftre partie de la pläte du thym:ains que c’eft vne chofe venät d’ailleurs,çcomme on voit le guy & la mouffe cftre chofes feparees des arbres,&en proprieré & en tout,en- cores que leur vie depende des atbres.Ces raifons donc,com- meic penfe , ontefmeu Diofcoride de mettre le thym & fes fleurs au troifiefme liure, entre les plantes odorantes. Mais femblable à la farrietre. Il y a cefte différence, que cefte fleur 40 quât à l’epithymum, ilen a voulu parler en ce quatriefmeli- eft verde:mais celle del'autrethymeft blanche. Aucuns ne- antmoins eftiment l'epichymum croiftre fans racine ; cftant Yew,Poil. femblable à vn menu *voyle. Voylà qu'en dit Pline: lequel notoiremens met deux cfpeces d'epithymum : dont l’vneft celuy des Grecs : & l’autre eft celuy des Arabes, felon ces Mefsieurs, quien parlentainf. Quant à moy » fiie ne co- gnoifloye chofes du tout repugnantes à fon opinion; icla fuyuroye volontiers. Mais ie penfe que ou le Diofcoride, dont s’eft ferui Pline, eftoit corrompu , ou bien qu'ilaem- prunté fon dire de quelque Autheur qui n'eftoic crop fa- meux:ou bien qu'il s’eft abufé,comme il luy eftaduenu aflez ure parmi les medicamés laxatifs , comme de chofe differente du ie Aufsi a-il parlé des arbres,où croift le guy;au pre- muer liure:mais quant au guyoil enaparléau troifiefme par- mi les autres medicamens vifqueux & confolidatifs. Item ren Grec fignifie quelquesfois dedans, & Fe per def- fous. Et par-ainfi epithymü ne fignifie autre chofe,que eftant authym, ou defflouslethym. Ce qui ne peuteftre dit de la fleur du thym:car elle ne croift n1 au thym, ni deflous le thymiains viét à la cime & à la plus eminëte partie du thym; oùviennent & croiflent les chapiteaux. Item,veu que Dio- fcoride dit qu’on trouue à force epithymum en Cappadoce, de fois,ainfi qu'auons fouuétefois demonftré.Car Aëtius & f © & en Pamphylie, on peut bien penfer qu’il entend parler de A&uarius, quiontentierement fuyui Diofcoride & Galien, mouftréraflez tous d’vne voix, noftreepithymum vulgaire, & l'epithymum de Diofcoride rftre vn mefme medicament: lefquels en parlent ainfi : L'epithymum euacue la melanco- lie. L'ayat pilé & faflé,on le donne à ceux quifontgrandsau poix de quatre fcrupules, auec vin cuitr,ou vinaigre miellé, & va peu de fel.Il eft bon aux maladies procedäs de ventofitez, & aux deffkétuofitez desentrailles : & à ceux qui ont le foye aggraué & appefanti, & qui ne peuuent auoir leur fouffle. Epifiæbe. Quant à celuy qui croift en la ftœbé, ouen la farriette,& qui Epithym- cit appellé Epiftæbe,& Epithymbrum,il lafche le ventre tout noltre epithymum commun. Car s'il euft prinsl'epithymum pour la fleur du thym, 1l n’auoit que faire dedire qu'il croif foit plus abondamment en vn lieu,qu’en autre: ains fuffifoit de dire que l'epithymum croifloit par tout ou lethym croift, veu que le thym en quelque part qu’il prouienne fleurit touf- ioursenefté. Quant à moyay fouuent cueillide l'epithy- mum au thym qui eft femblable à la farrictte, au mont Sal- uatin aupres de Goritie, &au mont Gargaro, qui eft pres de Salicane , lefquelles montagnes font routes couuertes de ce grandthym. Maisle cofté où yauoit plus d'epithymum repardoit droitement le Midy. «Car encores que ces monta- Pres ainf que le * Thymitoutesfois il n’a telle efficace que l'epi- 60 gnes foyent toutes couuertes de thym:ceneantmoinsil ne « Epithy- thymum. Voylà qu'en dient A&uarius & Aérius. Lefquels mem. monfrent aflez ouuertement , quecomme l'epithymbrum croift en la farriette, & l'epiftæbe en la flœbe, que auffi l'e- pithymam croift & fort du thym.A quoy auffi et conforme Egincta, grand fectateur de Diofcoride & de Galien , difant ainf : Epithymum eft le plus fingulier medicament de tous ceux qui euacuent la melancolie.On en prend cinq dragmes, bien fubtilemét puluerifees;auec vnehemine de laïi@.Quat à Pepichymbrü, quicroiften lafarriette, ileft laxatif tout ainf que l'epichymum,mais non aucctelle operati6. Voylà qu'en m'aduint jamais d'y trouuer d’epithymum , finon du cofté du Midy, és lieux Le plus plaifans de toute la montagne, & ou le vent Aufter donne. Parquoy ilne fe faut efmerueil- ler f l'epithymum croiftabondamment en Pamphylie & en Cappadoce, Mais pource que tout ce que i’ay allegué nefer- uiroit de rien , fiiene confutoye l'erreur de Pline ; fur lequel principalemét Brafauolus fe fonde : ie diz,que Pline n’enten- dant bien l'intention de Diofcoride , duquel neantmoinsila prins le commencement du difcours quil fait del'epithy- mum, n’en a parlé refoluement: ains apres le dire des au- tres, Epithy croift d! le Mid SVR DHOSG LIVRE ITU. tres, il eftablit deux efpeces d'epithymum, parlät non pas de foy, maïs par la voix des autres : car il dir ainf: Epithymum eff la fleur qui fort du thym , qui ct femblable à la farriette. La différence qui y eft,fe monitre en ce que cefte fleur eft ver de, & celle de l'autre thym eft blanche. D'autres parlent au- trement de l'epithymum,difans qu'il croift fans racine,eftanr 459 Laftres : & font dela groffèur & de la femblance des tendons des vignes. Aucüs eftimét cefte plä- te monftreufe,eftre la caflyta de Caffyta. Pline:lequel en parle ainfi:Ilya Pln.Lb.x6. vne herbeen Surie, qu'on appel «p.vis. , b.6. 1, med, femblable à ÿn cheueu menu, &c. Or l'erreur de Pline fe monftre grand ,en ce qu’il dit la fleur du grand thymeftre verde:& que celle du petit thym eftblanche. Car la fleur du petit ef rouge: & celle du grand eft quelquesfois blanche, & quelquesfois blanche titane fur l'incarnat. En deg on peut voir que Pline a parlé fi confufémenc tant du thym , que del © l'epithymum;qu'ileft impofsiblede prendre quelque refolu- tionenfondire. Aurefte, Mefsieurs les Reuerens quiont efcrit fur Mefné, fe font gridement efgarez en la defcription d’epithymum, Et neantmoins fe voulans montrer plus fa- uans & experimentez que les autres,ilstiénent vneopinion particuliere touchant l'epithymum,duquelils parlent ainf: Certainement les parolles de Diofcoride , touchant lepi- thymum, font entendus de peu de perfonnes. Car ce que Diofcoride die au chapitre d'epithymum, que l'epithymum cit vne fleur iffant du thym ; quieftfemblable à la farriette, iln’entend que Pepithymum , c'eft à dire, la cheueleure du thym, foit fémblabie à Jafarriette :ainsentend queces capil- 20 latures du thym ; font femblables à celles de la farriette: car aufsi on trouue de telscapillamens fur la farriette , comme on fait fürle thym. Voylà les paroles de Mefsieurs les Re- uerens, Lefquels certes me pardonneront, Car fe voulans référer aux autres ainterpreter clairement les parolles de Lioforide, ils fe font rendus ridicules & ignorans , comme brouillons, & qui obfurciflent pluftoft vn texte;que de l’ef- £larcir : veu que le ftyle & contexte de Diofcoride eft fi cler, qu'il n'a befoin d'aucune interpretation , felon qu'on peut voiren fon texte, qui efttel : Eriduyoy Jérs tciv éylos r$ rannelies , 2) S Üppe torvéres, c'eltèdire, l'Epithymum eft la fleur du thym dur; & guieft femblable à la farriette. En 30 cela on voir aflez queDiofcoride ne compare point l’epithy- mum(qu’il appelle fleur du thym) à la fleur de farriette,ainfi que penfent Mefsieurs les reuerens :ains veut dire que le thym , qui porte l'epithymum , eftfemblable à la farriette, Car il y a deux fortes de thym: dontle plus grand eft fem- blable à la farriette,& fur iceluy croift l'epithymum. L'autre €ft moindre, & eft tout garni de petites fucilles : & ne porte point d’epithymum. Quant à Diofcoride , il eftoit aflez in- formé de cefte diff battemens, & tréblemens du cœur: & eft fingulier à toutes op pilations & deffe@uofitez de la ratte:efät fort propre au mal des reins, aux meläcolies véreu(es,qui occupêt les fläs. L’e- pithymu eff fort vfité en la medecine:car melmes on s’en fert so côtre leschäcres,& aux ladreries,& mefmes auxvlceres noirs & malins.Ité, il gucrift des fieures quartes. Gal. en parle fort fucciétemét,difant ainfi:L’epithymüa les mefmes proprictez 4le thymitoutesfois ileft plus vertueux & efficace en fes ope ratiosicar il eft chaud & fec au tiers degré.Voylà en dit Gal. CallathaCaffyrhs, Cufcuta fine Podagra Liri :e Apo. thicaires, Cufcara, François, Conche m'icy: [taliens, Crfcuta A llemansE lachs fiden. Mais pource à le rapport à l'epithymü a auec la Cufcuta, le Cafy tas;qui s’entortille non feulemét aux arbres, mais aufsi aux efpines & chardons. Voylà qu'en dit Pline. De moy ie ne voudroye affermer pour cela, noître cufcutaeftre la caflÿta de Pline:veu qu’il dit quela caflyta : croïft principalemét & particu- LAN) licremét enSurie:& à d’ailleurs, AS le Core n £ ü au lieu de Caflyras, y a Ca- € AA dytas.Ité, la Cala de Pline, à fon dire, s’entortille feulemér aux arbres & efpines. Mais no ftre cufcuta ne s’adrefle à aux herbes,& aux arbriflcaux,pour s'y entortiller.D'auantage plufeurs ontefliméles vertnz & proprictez de cufcutaeftre telles, q celles des plätes qui la fup portét. Laquelle opinion me femble receuable & d'admettre: veu que,en cas pareil l'epithymtü, fel6 4 dit Galié.ales mef- mes proprictez 4 lethym.La cufeuta eft chaude au premier degré, & deficcariue au Rcôd.Elle eft abferfiuc:& a vne cer taine aftriction qui côforte & fortifie les parties interieures. Elle defoppilele foye, & laratte:& euacuë les humcurs fleg- matiques & bilieufes qui font és yeines.Elle prouoque à vri- ner, & eft bonne à laiaunifle, Elle eft finguliere aux fieures des petiz enfans.Toutesfois qui la continueroit par trop,elle fafcheroit l'eflomac.Mais neantmoins elle fe peut corriger, y adiouftant quelque peu d’anis. Elle euacuë la colere, principa lement eftant mefleeauec l'aluyne. Pour ce faire, il la faut mettre cuyre:& prendre demieliure de fa deco&:i0, auec vne once & demie de fuccre, Aipum, fine Alppia: François, T'urbis banc. QAR CLXXIII. L’alypüeft vne herbe rou geaftre, qui produit à force iettôs;lcfquelz font menuz, & garniz de menuesfueil- les. Ilierte plufieurs Aeurs, qui font tédres & legeres:8& afaracine côme la bete: la- quelle-eft grefle, & pleine d’vnius mordant & piquät. Sa greine eft femblable à cel le d’epithymum. Ii croift en grande abôdancele long de la mer Lybique, & ailleurs. Sa graine euacue la melan- cholie;la prenantauec femblable poix depithymum, & vn peu de fel & de vinaigre. Toutesfois elle efcor- che & bleffe quelque peules inteftins, A&uarius dit quel'Alypum nifa racine, n’eft autre chofe que le turbit blanc des Apothicaires,qui s’apporte de Leuant: come bien il demonftreen fa cépoñtion de Tryphera minor, oùilditainf:Siauec ce medicament tu veux euacuer les hu- meurs legmatiques,mers-y de l’Alypü,c'eft à dire du Turbit bläc. Ecvn peu apres, parlat des medicamés qui prouoquét à vomir1lditainf:Le turbit*, qui eft la racine de pityufa, & le turbic blanc.qui ef la racine d’alypia,euacuét les fégmes vif- queux & gluans.Mais pource 4 vn peu au parauät AGtuarius ou Caffütha;m’en a fait fouuenir:& à d'ailleursles Anciens 6 o voulät defcrire Alypü; dit fa graine eftre fort bône à euacuer Grecz n'en ont fait aucune mention:l me femble d'auoir icy trouué fon lieu,pour en dire glq mot.Cufeura dôc,ou Cafu thafejetre furles herbes & arbrifleaux,tourainfi q fait l'epi- thymüviuät de leur fupport. fans aucune racine: produifant feulémet certains capillamés fort 6gs,qui fortér des côcaui- tez des aifles defdites plâtes. Elle s’entortilledu cômécement auxbräches defdites plätes,& s'y enueloppetellemét, qu'elle eftouffe en fin les plâtes à quoy elles’aggrafe. Elle ne produit jamais fueilles:touresfois’elle iecre plufieurs fleurs bläches, & apres jcelles,vne graine fort menuë.Ses capillamés font rouf- parle bas les humeurs melancoliques:aucuns ont eftimé que X noir. Bétuarius faifoit differéce d'alypon, & d'alypia, pource qu'il auoit feulement parié de la graine d’'Alypum.Mais à cela on peut repondre, q A&uarius cognoifiant la proprieté efrc au tre en là racine d’alvpü,&r autre en {a graine, a voulu parler de fa racine,fouz le n6 de Turbit, & de fa grain@,fuuz le nem d'Alypum : pource qu'il y 4 des plantes qui ont proprictez diuerfes, & en leurs fueilles, & en leur graine,& en leurs rac1- nes.Comme on peut voirau Medium; qui felon Diolcoride arreke Le lux menftrual : & neantmoins fa graine fait tout le 2 con 16e AND. MATTHIOLVS contraire. Et parainf ie croirois quafi qu'il n’y a aucune difference entre alypum & alypias. A quoy ne m'iuduifent Egis. li.7: feulement les raifons fufdites , mais aufsi l’auchonuté d'Egi- neta : lequel mettant l'alypum au ranc des medicamens qui urgent & euacuent la melancolie,dit ainfi: Nous auons di& cy deflus que la graine d’alypum purge par le bas la melan- colie : la prenant auec mefme poix d'epithymum , & fel & vinaigre. Toutesfois, s'il faut adioufter foy à Diofçoride, il mange, & vlcere quelque peu les inteftins. Or, à mon iuge- ment,ceft ce que maintenât nous appellons Alypias. Voylà qu'en dit Egineta:lequel ne fait aucune différence entre aly- pum &alypia. Ie fupplie toutesfois que ceci foit entendu fuyuant l'intention d'AGuarius, & non comme chofe refo- luement prife, Car puis qu'on ne nous apporte que les feules racines d’alypum , & encorcs toutes en pieces , &que n'en auons jamais veu plante en fon naturel , ie ne voudrois eftre & LA NTUÉ Se du nombre de ceux qui defcriuent vnlyon parles ongles. Et macules Qu vi age. 9ES par ainf en lairray le jugement à autres qu'à moy : &{pe- = bourgeôs fontbons à man- cialement veu le peu d’incouenient qu'il y aura pour lame- gereftans misen compofte lors qui font tendres. decine, d'ignorer de quelle plätele turbit eft racine : veu aufsi que fes proprierez font fi bien cognues, Au refte,en mes com menraires precedens j'ay dic n'auoir jamais trouué perfonne qui m'ait feeu monftrer niremarquer nila plate;ni la graine duturbit blanc. Toutesfoisil n'y a pas long temps que le doë&e M, Lucas Ghiaus m'enuoya dés Pile, la plante, dont nous auons ici mis le pourrait ,enlieu d’alypum :laquelle certes elt fort coforme à la defcriprion qu'en fait Diofcoride. Quant à Galien ,iene trouue point qu'il ait fait mention d'alypum en fonliure des Simples. Au refte, ray parlé cy def- fus du turbit fi amplement , au chapitre de Tripolium, qu'il me femble que ce feroit yfer de redite , d'en parler d'auätage, fon fruict , il retire à petits raifins. Eftant meur, il eft rouge : & font fes grains rons. Sa racine cuite en cau, & prinfe en breuuage auec deux cyathes de vin trempé d’eau marine; eua- cue les aquofirez du ven- tre : & par-ainfi clle eft bonne aux hydropiques. Ses raifins netroyent & mondifient toures taches La vigne fauuage , de laquelle nous mettons icy le pour- trait,nous efttelle,que cependant ne voudrions entierement affeurer que ce fut celle qui eft icy defcrite par Diofcoride: PAT bien dire qu’elle s’y rapporte en beaucoup de chofes, & mefmes en fes vertus & proprietez. Carelle produit de far- més à mode de la vigne, & a les fueilles femblables à la morel le :toutesfois elles font plus larges & plus longues:fon fruiét à mode de petites grappes , lequel deuient roux à famaturi- té, &afes grains ronds: qui Le marques toutes manife- ftes de la vigne fauuage.Quär à la forme & façon des fleurs, il y a de la differéce:car elles ne font (ainf qu'eferit Diofcoride) ni mouflues ni capilleufes , ains amaffees à mode de grappe, Et neantmoins on peut refpondre,qu'Oribafe, qui a prefque Empetrum fine (alcifraga. tout emprunté de Diofcoride,lt, Borevdd'as,c'eft à dire grap- pues, & non Éguadus, c'eft à dire mouflues;d’ou on peut con- CHAT. CLXMEPPE iecturer le paflage de Diofcoride eftre corrompu:attédu mef- 3 mesquecequ'en ditOribafe eft plus confonant à raifon. Car Empetrum, qu'aucunsappellent Phacoïdes,croift a fo fosse ci pen & croire ques ph de iet- és montagnes & és lieux maritimes ; ayant vn gou fte Fan Re RD pe Pom la ne M = 1e : L " fale: touresfois ce quieft plus pres de terre, eftplus metronsenauantn'eft pointcreuafée, ainfque Diofcoride amer. Prinsen breuuageauecvn bouillon,ouen eau dit eftre celle dela plante dont il parle, on peut refpondre, miellee,il euacuë la colere;l . u'Oribafenefait dece nulle mention.Brefles vertus & pro- sil euacuë la colere,la flegme,ë les aquofitez prietez de celte plante font telles & fi femblables à la vigne fauuage, qu'elles s'y rapportent en tout & par tout, Et de fait noz dames de Tofeane fe feruent grandement de fes raifins, pour s'ofter toutes lentilles & te du vifage. Quelques yns auféi efcriuent quela decoétion de fes farmens & racines 40 faite en vin en vn pot de terre couuert » fert de medicament fouucrain à l'hydropife & iaunifle: à caufe d'vne vertu laxa- tiue qu’elle a, & propre à faire vriner.Et par-ainfi,induit par telles authoritez & raifons, i'appelleray coufiours cefle plan- te (foit ou non foi celle de Diofcoride) Vigne fauuage:& de- meureray en cefte opinion, iufques à ce qu'on m'ait monftré vne autre plante qui y foit plus correfpondante, Quantà ceux qui prennent la vitalba,que nous auons dit eftre vne ef- pece de sen sons la vigne fauuage,nous en parlerons (f pins à Dieu)que D'autant que Diofcoride n’2 aucunement defcrit l'empe- trum,on n’en fauroit rien dire de certain, finon entant qu'on pourroit diuiner pour raifon defonnom. Erneanemoins il y en a qui prefument rât d'eux, qu'ils fe font fors de diuiner Jes fcrets de Diofcoride,&prennent pour empetrum; la baf- fille, Bien eft vray que Pline remarque bien les lieux où croift Pli b. 217. ordinairement l'emperrum, & fes qualitez,;ayät le tour prins cap, 94 & emprunté de Diofcoride, Mais parlant de fes proprictez, & s'abufant à la proximité & au voyfinage des noms;il prent la faufraga, pourempetrum: A me au feul Empetrum les proprietez-que Diofcoride a attribuees à la faxifraga, & à empetrum:difant que l'empetrum prouoque l'urine,& rompt la pierre: qui font les vrayes & naturelles proprierez de hi Gal. lib.6. faxifraga. En quoy Pline a errénotoirement. Galien, pat- Bmplmed, Jan d'empetrum , dicainf : Empetrum nefert de rien qu'à purger & cuacuer laflegme,& la colere.Il avn gouft falé : & par-ainfion s'en pourra feruir à ce à quoy on peut appliquer)? Le Ë É < : À Ronenerlec Poles falces.On le nomme Prafoides.Voylà froté auec vn bois tendre &fpongieux:à quoy le bois de la vi- qu’en dit Galien:lequel nomme autrement l'empetrum,que ee fuuage eftoit fort propre; à mon Re Fuchfus, ne fait Diofcoride. Car Diofcoride le nomme Phacoïdes, au ER cie See ongle se imples, ap a lieu que Galien l'appelle Prafoïdes. Et ar-ainfi il faut qu'il A . Fete MS LR se autant que jee y ait faure ouen l'vn , ouen l'autre: car l'empetrum ne peut corce de fes farmens femble amere de premiere entree; der retirer au porreau & à lalentille,felon que fignifiét les noms Grecs qu'on luy attribue. 4 u fauuage, ditainfi: Les raifins de la vigne fauuage font fort ns ; L ; abiterfifs, & propres à offer voutes lentilles & taches de la Viris lylueftris : Grecs ; ce Ampeles agria: François, peau du vifage.Ses germes aufsi & fes tendrons fontaucune- Vigne (anuagc:l taliens, Vite faluatica. nement aftringens:& font bons eftans confits en fel. 60 Wiris alba, Bryonis, V'isicellafîne P. filthru:Grecs, CHAT. CLXXVY. Ampelos leuce, Bryonis , fine Pfilothrum ; Fran- . oës,(oleunree,(olabrine,ou Feu ardant: Arabes, La vigne fauuage a les farmens longs comme la Fefire, « Alfefire, Feffera AlffcerayN'exargie- vigne: lefquels font afpres, durs comme bois, & fans & Nezarchafén: Italiens , Zucca filua- ayans vne efcorce creuaffec. Ses fucilles rerirent à la zica, © Brionia : « Alimans, Rafeusurt,Sticks- *Oribgrap morelle:toutesfois elles font plus longues & plus nurtz, 04 T eufel K irbfz: Efpaignlz,N yeza, © pue. larges. Sa fleur eft * mouflue,& capilleufe. Quant à ANDréa. CHaAP. uciour plusamplement. Au refte,ilfem- Theophr le que Theophrale, parlant des amorfes à feu,ait appellé la yes. pla vigne fauuage, Atragena. Carles anciés,quinefauoyent en lb.s.c.y go cores que c'eftoir que d'acier , tiroyent le feu d’vn bois dur, Lara ouillan puis telleamertume, & fe rendant douce, & fpecia- Gal. Lib ement fi on la mafche longtemps, Galien parlät de la vigne Fmpl.m SVR DIOSC. CL XV, CH AP. Aucuns appellent vitis alba, Bryonia. Elle eft fem- blable à la vigne &en fucil- les &en bourgeons, &en tendons : touresfois elle eft { plus veluë que la vigne. Auecfès tendons elle s’ag- contre. Son fruicteft rou- ge, & fairà mode deraifin. On en fait tomber le poil des cuyrs.Les premiers iet- tons qu’elle produit, cuits, font fort bons à lafcher le ventre, & à faire vriner. Ses fucilles, fon fruict, & fa racine ontyne vettuacre & mordante. Et patainfi, enduites auec fel , elles font fort bonnes aux vlceres corrofifs , aux ganprenes ; aux vlceres chironiens, 8 aux vlceres ors & fales, qui viennent ésiambes. Sa racinenettoye la peau, & la deride: &auéc orobus, croye de Chio,& fenegré; elle ofte toutes taches, va- riolles ; & lentilles du vifage : rend la couleur viue aux cicatrices noires. Autant en fait elle, eftant cuite enhuyleiufques à ce qu'elle foit mollifee.Elleefface toutes meurtriflures: & incarne les vlceres qui vien- nent au bout des ongles. Enduite auec du vin, elle refour toutes infammations: & fait rompre toutes apoftumes meutes. On la metés medicamens qui mangentla chair. Broyee& appliquec, elle attire les os rompus. Prinfeen breuuage, au poix d’yne drag- me, tous les iours, yn an durant, elle guerift ceux qui ontlehaurmal, &les eflourdis,& ceux qui font ver- tigineux. Prinfe en breuuage au poix de deux drag- mes, elle eft bonne aux pointures des viperes: mais neanrmoins elle fait moutir l'enfant au ventre dela mere:& trouble quelquesfois l’entendement. Appli- uce és lieux naturels des femmes, elle attire leur duids Parrierefais.Prinfe en breuuageselle fait vri- ner. On en fait d’electuaires, auec miel, à ceux qui ontdifiiculté d’aleine; ou qui fonteftouffez ; ou bien qui font trauaillez de la toux ; ou de fpafmes, ou de rompures-ou de douleurs de coftez, Prinfe en breu- uage, au poix de crois oboles , auec vinaigre, trente jours durans,elle confume la ratte. Autant en fait el- le fi on l'enduit auec de figues. Sa decoétion auffi cft fort bonne pour fomenter les dames parle bas: car elle mondifeleurs lieux fecrets:mais ncantmoins elle fait auorter. Ontireleius de fa racineau Prin- temps : lequel, prins en breuuage auec eau miellee, euacue les fegmes. Sagraine enduite;, eft fort bon- ne aux gratelles , & au mal faint Main. Soniusfait venir le laict, le beuuant auec vn bouillon de gru de fourment. Les Herboriftes & Apothicaires appellent Ja vitis alba, Bryonia. Noz Italiens l’appellent Courge fauuage. Cefte plante eft fort commune:car elle croift le long des grans che- mins , & parmiles hayes & buyflons. Elle germe 2 la prime £o vere,iettant de fes racines plufieurs petits farmens tendres & velus , lefquels de peu en peu grimpent fur les hayes & ar- brifleaux, & s’y attachent & entortillent auec leurstendons. Ses fueilles font femblables à celles de vigne , moindres tou- tesfois,anguleufes,afpres &raboteufes.Ses fleurs font amaf- fees à mode de raifin, & font blafardes , & faites à mode d’e- foille:quant à fon fruit il efterappu, vineux, & compofé de grains femblables à ceux de morelle.fe changeant à fe matu- LIVRE TILL 461 rité de vert en rouge, & quelquefois en noir:lequel Diofco- ride n'a point cognu. l'en ay veu grand quantité en Ongrie, Allemagne & Boheme, & n’en voit-on point là d'autre cou- leur. Sa graine eftcomme fubmergecdans les grains parmi vaiusvifqueux, eftant faiteen rond , & toutesfois pointue au bout. Sa racine eft grande & groffe plusque la cuyffe d'vn homme,longue d'vne coudee, & comme pleine & remplie de plufieurs verrues vers fa refle, mais diuifee versfa queué:au refte cendree dehors & blanche dedans, pulpeufe, vineufe,& d'vn gouft amer & quelque peu acte, mais bien adftringent, auec Vnius gluant & d'vne odeur forte. Mefué la met au ranc N : à : : graffe à tout ce qu’elle ren- © des medicamens laxatifs, difantainf : On ne doit yfer de la vigne fauuage , non plus que du dracunculus: pource que, cftant prinfe en breuuage, elle nuit au foye & à l'eftomac, finon qu’elle foit corrigee par quelque poudre aromatique, ou auec maftic, ou pommes decoings,ou autres medicamés aftringens, & propres à fortifier le cœur. Leius qui fe tirede la racine pilee, euacuë les flegmes, & attire l'vrineretenut: mondifiant & nettoyant le cerueau, la poitrine, & les nerfs, de toutes fuperfluitez fegmatiques & pourries. 1] defoppile lesentrailles, & purge la grauelle qui eft és reins : & eft fort propre aux vertigineux, & à ceux qui ont le hautmal. Ileft fort bon à la toux, & à refoudre les tumeurs &enfleuresen- urcies, & principalement celles de la ratte,appliquant la ra- cine pilee & incorporeeen vin &en figues.Sa decottion,fo- mentee par le bas,attire le flux menftrual,mondifiela matri- ce, & mefme atrirele fruit. Sonius incorporé en farine de feues, ou de pois cices, & appliqué à mode de liniment, cfface toutes taches du vifage, & les cicatrices des playes, L'huyle cuir dans fes racines creufees, fur cendre chaude, eft fingulier à effacer toutes terniflures & meurtriffures. Voyla que die Mefué. Item il eft fingulier pour les femmes fubietres au mal de l’amarris : tellement qu’elles en font incontinent deliurees.Certainemét f’ay cognu vne femme,qui quaf tous les iours eftoit cftouffce & trauaillce du mal de l’amarris ,1a- oîuelle ayant apprins d'vn herborifte commun , de boire vne fois la fepmaine, quant elle s’iroit coucher , du vin blanc, ou on auroit fait cuyre vne once de racine de coleuuree,& ayant vfe de cefte deco&ion vn an durant , fut entierement guerie mu du mal de la mere,fans iamais depuis s’en fentir. Galien par- Gal. Lb.6. Tant de la coleuuree, dit ainf : Les premiers germes de La co- /impl. med leuurce, qu'aucuns appellent Bryonia, ou Pflothrum, fe mangent au Printemps couftumierement,comme viäde fort bonne à l'eftomac;pour raifon de leur aftriétion. Ils ont vne certaine amertume , & vne aftrition moyennement aiguë, qui les rend propres à efmouuoirl'vrine, moderement rou- resfois. Quant à fa racine,elle a vne vertu abfterfiue,defsicca- tiue,fubtiliante,& moyennement chaude,Et par-ainf,eftant Oprinfe en breuuage, & appliquee en dehors, auec figues, elle mollifieles durcez de laratte :& gueritles gratelles & le mal fainét Main. Quant à fon frui&,qui eff fait à mode deraifin, ileft bon aux affaitteurs decuyrs. Vités nigrasfiue vus T'aminia:Grecs, Ampelos Ue- Lena: François, (oleunree noïreson Tam: Arabes, Fefire fntanim, Fejfrefim, Alfefirefim, © Fa- férfim : Italiens , Vice nera on T'amaro : Efpai- gn0l2 (ongorca. CHER RNCIL XP IRTS La vignenoire,qu’aucuns appellent Bryonia noire, à les fueilles femblables au li- erre, & retirans à celles du fmilax , combien qu’elles foyent plus grandes. Ses far- mens auffi font de mefme: lefquels s’aggraffent & s’ap- uyent fur les arbres auec eurs tendons. Son fruiét {e tient l’vn auecl’autreà mo- de d’vne grappe:lequeleftät verd,du commencemér,de- uient noir lors qu’ilelt par- faitcement meur. Sa racine eft noire en dehors, & de couleur de bouïs au dedäs. Ses premiers fleaux ou té- dons fonc bô5 à mägertourainfi quelesautresherbes Q 3 des « 462 des iardins. Ilsefmeuuentle Aux menftrual,prouo- quent à vriner, & con fument la rate: & fi fonc pro- pres aux vertigineux, aux paralyriques ; & à ceux qui fonc füubicts au haut mal. Sa racine a les mefmes pro- prietez que la vitis alba: routesfois elle eft moindre en fesoperauons. Ses fucillesenduitesauec vin,{ont fort propres aux efcorchures qui aduiennenr furle col des beites à {elle ou à baft, & aux diflocations, AND. MATTHIOLVS AMerueille, Autre Merusille. Nos Tofcans appellent lacoleuuree noire, Tamaro.Et del © ZŸ fait , ie pente qu'ils ayent emprunté ce nom de ceux quiap- pellent celte herbe Tamnus,ou Tamus:dont vient aufsi que les Laruns l’appellét Vua Taminia. Ses premiers bourgeons & iertons qu'elle produit au Printemps,eftans cuits,fe man- gentenfalade comme les afperges:toutesfois ils ne fonc de fi bongouft. Cefte planteeft fort communeen Tofcane, & principalement vers Goritie : de forte que és moys de Mars & d’Auril on vend en plein marché fes premiers bourgeons liez en petites poignees.côme on fait les autres herbes,pour les manger. Toute la diffèréce qui pourroit eftre entre noftre tam, &la coleuuree noire de Diofcoride,ef, que le fruiét du tam demeure toufours rouge:mais Diofcoride dir que celuy de la coleuuree noire,deuient noir quand il eft meur : car au refte 1] n’y a aucune differéce. T'outesfois cela ne me diuertit pointde mon opinion d'eftimer le tam,& cefte bryonie noire eftre vne mefme plantc:car r'ay veu en Ongrie & Boheme la Bryonia dôt il a efté parlé au cha. precedent, porter de frui& noir, & routesfois Diofcoride ne parle 4 du rouge. Ce qui fe voit aufsi au fureau:car celuy des montagnes porte vn fruict rouge, & l'autre, purpurinnoiraftre. J'ay veu aufsien plu- fieurs lieux des folatrü de iardin,4 nous appellôs Morelle,les vnsayans leur fruié rouge, les autres noir, &les autres jau- ne. De forte qu’en cela on peut ayfément voir & cognoiftre Au refte tant la couleuuree, que le tam, m'ayansremisen memoire les pommes de merueilles ; ien’ay voulu paffer ou- 20tre;,fans en dire quelque chofe : veu qu’elles font douces de grandes proprietez : & que d’ailleurs les À nciés n’en ont fait aucune mention. La merueille donc eft vne pläte qui produit plufeurs färmens menus,qui s'aggraffent d'vn coflé & d’au- treaux herbes, & aux arbrifleaux, prochains & voyfins d’el- le. Ses fueilles font femblables à celles de couleuuree ou de vigne : toutesfois elles font plus petites de beaucoup, & plus chiquetees cour à l’entour.Defes aifles fortent pluficurs ten- dons menuz , aueclefquelselle s'aggraffe à ce qu'on luy met aupres. Sa fleur eft femblable à celle de concombre, & eft iau- naître. Son fru:ét va en apointant d'vncoflé & d'autre,eftant quafi fair À mode d'vnœuf. Sa peau eft poulpue & charnue, le plaifr 4 Nacure prenc à fe ioucr és couleurs des fruiéts & 3 O & toute couuerce de petites bofles pointues, tout ainfi qu'on fleursicomme on voit ordinairement és couleurs des raifins, cerifes, meures, figues, prunes, pommes, &en plufieursau- tres fruidts qui feroyent longs à reciter. Parquoy ne fe faut eftonner de ceque noftre tam iette fes grains rouges,tanten Italie qu'en France : & que ailleurs , commeen Grece, &en Afie, &és autre Regions plus chaudes ,illes produit noirs: car ces differences aduiennent fouuent par la diuerfité des climats & rerroirs.Suyuant laquelle raifon ie tiens pour cer- tain quela plante dont nous auons icy mis le pourrait , eft la vraye couleuuree noire : car elle eft du toutconforme à la defcription qu’en fair Diofcoride , excepté enla couleur de voir au cardo fullonum. 11 deuient rouge, à la fin : & s'ouure & fe creue ayfement eftant fort meur. 11a la graine femblable aux angunes:routesfois elle cit plus petite &avne pelure groffe,grañe, gl: fante, & fort rouge. Sa racine eft fort menue. Son Fui@ eft f&ulement meur fur la fin de l'efté és mois d’Aouft & de Seprtembre.le ne penfe point qu’elle vien- neen Italie de foymefme;fans planter: & neantmoins pour le iourd'huy on en trouue aflez par les iardins.Ses fucilles fou- dent & gucriffent les playes frefches, Oftanr la graine de fon frui&,on le met bouillir au Soleil en huyle d’oliues vertes,ou bien dans le mefme huyle au Balneum Mariæ,ou bié dans du fon fruit. Aurelle, Fachfius homme de bon fauoir, prent 40 fumier de cheuaux. Cefthuyleainfi eu eft fingulier pour pour la bryonie noire celle plante que nos Tofcans appellent Vicalba: & qui à [a veriré , eft la feconde efpece de Clematis defcrite par Diofcoride:ainf que plus amplement auons de- monftré au cômencement de ce quatriefme Lure. Mais Fuch- fius me pardonnera: car fon opinion n’eft n1 peu ni prou re- ceuable. En premier lieu, la feconde clematis,que nous ap- pellons Liferon , n’a la racine noire en dehors, ni dc couleur de bouïs en dedans. Item fes fucilles font moindres que cel- les du lierre:tant s’en faut qu’elles foyent plus grandes : & fi font remplifiees à l’entour:1oint qu’elle ne produit fon fruiét fair à mode de grappetains 2 fon fruié entaflé 8 amaffé, fans ofter le feu d’vne playe, & pour guerir les inflammations des mammelles, & appailer leurs douleurs. Siringué és lieux na- turels des femmes;il guerit leurs vlceres & inflammations.Il cft fingulieremet bon aux douleurs des hæmorrhoides.Mais pour s’en feruur à ceft eftc@, il faut mertre les pommes de mer ucilles en huyled'amädes douces au mode fufdit,ou en huyle de lin : & pour chafque liure d'huyle , il faut mettre vneonce de vernis liquide. Ceft huyle ainf compoféeft bon tant aux bruflures, que à ceux qui ontefté efchaudez d'eau, & eft fin- gulieraux nerfs piquez & bleflez , eftant enduit : mefmes il fubrilie les cicatrices des playes,& les efface entierement.Au- cuns Modernes dient, que pour faire conceuoir vne femme, Æ/#yle bon qui ne peut auoir d’enfans,illuy faut apprefter vn bain,auecpowr faire herbes & autres chofes propres à la matrice:& que fortant du a4oir d'en- bain,elle & frotte de ceftehuyle l'embouchure de fes lieux e- fans. crets,puis cognoifle fon mary:& 4infalliblemér elle côceura. Ceft huyleelt fort fouuerain aux enfans qui font fubiets à r6pures & aux defcentes des boyaux, en frocrant fouuent de ceft huyle la partie offenfee. La poudre des fueilles,prinfe à la mefure d'vne cueillerce,auec la deco&i6 de plantain,ou deco- étion de cheualine;guerir les playes interieures du corps.ainf ff y dois adioufter foy. Quant à la bryonianoire, Galienen qu'affermét ceux qui l'ont experimété par plufieurs fois, Au- parleainf:La vigne noire, qui propremét eft appellee Bryo- _ cuns font gräd cas de cefte poudre,côtre lacolique,& contre nia , eft du tout femblable a la coleuuree: excepté qu'elle eft $ 0 les trenchees du ventre. Au relte,à fin 4 perfonnene s’abufe à plusfoibleen fes operations. Voylà qu’en dit Galien. Mefué ce mot Momordica,il fautnoter qu'aucüs appellent Momor dit qu'ln’y arien meilleur, pour guerir lesefcrouelles,quede dicacelleefpece de Geranium, qui a les fueilles plus grandes boire fon ius,auec femblable portion de vin & de miel. que lesautres, & qui font quaf aufsi grandes que fueilles de maluex de laquelle nous auons parlé au troififeme Liure, CAutreme trairans des fortes de geranium. L'on trouue aufsi vneautre LL. efpece de merueille:mais bien differente en forme de la fufdi- te. Carfatige cftgrofle , & d'vne coudee & demie de haut, grafle, & pleine de ius,d’ou fortent force brâches fortes. Ses fueilles font dela longueur de celles de faux, & dételces tout à l'entour : fes Aeurs grandes, & purpurines,auec vne queué tortue qu'il ait aucun rapport àlaformeduraifn. Finalementila vne vertu vlceratiue:ou au contraire le tam gucerit les efcor- chures & caflures,queleioug a fait fur le col des beufs &va- ches:& pour raifon de fon aftriétion, il eft fort bon de l’appli- Quer fur les diflocations. M, Martin Guidottin de Trente, homme fort ftudieux de la matiere des fimples,m'aefcrit n’a- gueres, que par fortune on a trouué que la racine dela vigne noireeftoit fort propre pour exciter le ieu d'amour, cuite fous cédres chaudes:difant en outre qu'il n’y a chofe au mon de plus fouueraine, & plus efficace à ceft effet. Mais ie ne fcay Gal. lib.c. fimpl, med. Ballirnina, Viricella, Momordica:F rançois, Merueil les:leahens, Uiticela, (aranza, Balfimina,on Po- 10 dé Ternfilem : e Alemans, Balfamkraur, on Macrnlin, SV DTOSE tortue de derriere : d'ou fortent de pommes quaf fembla- bles aux fufdites,de façon de poyre, & veluës,de verdes deue nans iaunaftres : lefquelles à leur maturité creuent d'elles mefmes, &iettent hors vne graine femblable aux lentilles. Ses racines font grofles, fortes & bien munies. Quelques vns luy attribuent mefine vértu qu’à l’autre:mais nous nous en rapportonsicar nous nel'auons encoreflayé. Au refteces pH Aus grimpent & môtent fur treilles, arbres & hayes, mme font fouuenir de parler de la vefñcaria rempante. Situen veux voir la defcription & vertu , voy cy deflus au chapitre des folans. Filix mas: Grecs, Pteris: François, Fuchiere malle, © ou Ofinonde royales Arabes, Sarax, on Sarachs: Traliens,F clce: A llemans, V valdtfrn:Efpaignolz, Helecho yersa. CLXXVIII. Les fueilles de la fuchiere mafle fortent d'vne queuë lôgue d’vne coudec:& font CHAP, à mode d’arfles, deçà & de- B , & ont vne odeur forte. La fuchiere ne iettenitige, ni frui®, ni fleur. Sa racine cft à fleur dererre:& eft noi re &longuetre, produifant plufieurs germes, & eftant quien vfent, auant qu’en prendre, doyuent manger desaux. Elle gucrift les enfleures dela ratte. Sara- cineprinfe en ee oucnduireauec greffe, gue- ift les playes faires de flefches de rofcaux. Cefte ex- perience a efté prinfe de ce que la cäne plantee à l’en- LIVRE IIIL 163 auortera: Leur poudre eft fort bonne à puluerizer les vlceres humides, & difficiles à cicattizer : & fi eft fort Propre à guerir les maladies du col des beftes cheua- lines. On mange en potage {es fueilles verdes;pour lafcher le vente. L'vne & l'autre fuchiere font fort communes. Diofcoride efcrit que la feugiere mafle ne produit ni tige ni fleur, ni grai ne:& neantmoins les naturaliftés, & inquifiteurs des chofes naturelles,ont trouué que la feuchiere mafle porte de graine au reuers de fes fueilles , laquelle neantmoins eft fi petite qu’on ne la peut qu’à grand’ peinedifcerner. On la cueille, coppant les fueilles pres la racine, & les metrant pendre à la maifon au deflus de linges ; ou papier, pour la faire tomber. Cela ce doit faire vers le mois de Iuin:car lors elle eft meure. Les idiots toutesfois eftiment qu'ilne la faut cucillir finon la nuiét de la veille de la fain@ Iean,en marmotant certaines parolles,par le moyen defquelles ils difent chaffer les efprits, quiont cefte graine en garde. Maisie laifle cecy aux fuper- Na _. z. Es fütieux. Theophrafteen parle ainfi: La fuchiere femelle eft Theophr. de fort bonne côtre les vermines larges du corps, l'incorporant #4t.pl.li.9. en miel: & fi fert contre les vermines rondes , la prenant en “p.10. vin doux, auec farine d'orge. Sivne femme enceinte en vie, fort chiquetees , &arrégees 20 elle pofera l'enfant:& fi c'eft vne autre femme, qui ne foiren- ceinte, elle la rendraflerile , ainf qu’on dit. La fuchiere fe- melle eft différente du mafle, en ce que le mafle ictte fes fueil les à vne feule & fimple quent , & fans auoir aucun nœud: & fi a fa racine grofle longue &noire. Aurefte;1lfemble que nature les ait produites feulement pour feruir à fterilité. Voyläqu'en dit Theophrafte. Plineen parle en cefte forte: Les deux efpeces de fuchiere n’ont ni fleur ni graine. Les Grecs appellét Pteris,ou Blechnos;celle qui jette d'vnefeule racine plufieurs 1ettons de fuchicre, qui paflent deux cou- deesde long , & n’ont aucune odeur mauuaife. Oneftime que ce foit le mañle. L'autre efpece eft appellee des Grecs, Thelypteris , ou NymphæaPteris. Elle produit fesiertons Plin.li.:7. cap. 9. *fans branches:& eft plus bafle & plus molle, & fi a fes fueil- * cu elle « les plus efpefles , eftant faite à mode de tuyau, vers lara- plufewrsiet cine, Les pourceaux s’engreffent des racines del'yne & de tons bram- l'autre. Les fueilles de l'vne & de l'autre font difpofces à mo- cw, de d'aifles,dont aufsi elles ont prins le nom de Preris. Leurs racines font lôpues,recourbees,& noires, & principalement eftans feches. Or les faut il fecher au Soleil Elles croiffent par tout, & principalementés lieux frais. Onles doit tirerau departir des eftoilles Vergilies.Leur racine ne vaut rien qu’el le n'ait troisans accomplis:aufsi ne faut il qu’elle ait plus de trois ans. Elles chaffent hors les vermines du corps; prenant le mafle en ele&tuaire auec miel : & beuuant la femelle trois tour des fuchieres, les fera mourir. Etau contraire, 40 iours durans,auec vin doux. Toutes deux font fort contrai- fila fuchiere cnuironne , & eft plante à l’entour des tofeaux, clle les fair mourir, &euanouir. Filix fœmina: Grecs, Thelppteris : François, Fn- " cherefèmelle. C'HPALP, 22% rs LESC |) eut fuchiere:routesfois elles ne Des CLXXIX. La fuchicre femelle a les ÿ) ELU a YO ple queut: car cefte fuchiere ÉNEAESS à plufieurs perites branches l do. es Elec iette plufieurs A NE racines, qui font longues, & Le recourbees, eftans noires ti- rans fur le jaune. On entrou ue auffi derouges. Prinfes miel , elles chaffent les ver- À mines larges du corps : & bues en vin au poix de trois dragmes, elles font {ortir les versrons. Sivnefemmeen vie, elle ne conceura point: & fi, eftant enceinte , elle marche deflus , elle fueilles femblables à l’autre res à l'eftomac, Elles lafchent le ventre: euacuant premiere- ment la cholere, & lesaquofitez par-apres. Toutesfois le mafle fera grandement fortifié en es operations ; fi on y ad- ioufle femblable poix de fammonium. La racine du mafle, bueeneau, aù poix de deux oboles, aprés neanrmoins auoir fait la diete vniour , & auoir prins au parauant du miel, eft fort bonne aux rheumes & catarrhes. Toutes deux font con traires aux femmes:car fi vne femme enceinte en vfe,elle po- fera l'enfant : & fielle n’eft enceinte, elle deuiendra fterile, Leur poudre eft bonne à puluerifer les vlceres malins , & le mal qui eft au col des beftes cheualines. Leurs fueilles font mourir les punaifes , & ne peuuent endurer des ferpens au- pres d'elles. Eten vn autre paflage, il dit ainfi : La fuchicre p}4, 1; 18. meurt däs deux ans, fi on la tond,& ce tant plus,flors qu'el- cap. 6, dependétd’vnefcule &cfim-f © le commence à germer,on froifie fes germes auec vn balton: car le ius quien fort,tombant fur les racines,les fait mourir. Ondit que l'arrachant és plus grans iours de l'an,ou és plus petis , elle ne recroïftra point ; ou bien fi on les couppe auec vnecanne, ou bien qu’il y ait de la canne attachee au fouc de la charrue ; quand elle pañlera par deflus de fuchiere, Voylà qu'endit Pline. Quant à Galien;il en parle ainfi : La racine Galib.8, de la fuchiere mafle eft fort profitable : car elle fait mourir Âmfl. med. les vermines larges du corps, la beuuant en eau miellee , au poix de quatre dragmes. Au rcfte,ce n’eft de meruecille fi elle à mode d’electuaire, auec60 fait mourir l'enfant au ventre dela mere, & fieftant mort, elle le fait fortir : car elle eftamere , tenant quelque peu de l'aftringent. Et parainfi, appliquee aux vlceres, elle les def feche fort.fans aucune mordication, Autät en fait la femelle, Filicules fine Polypodium : François, Polipode: « Ara- Des, "Brs berg ; « Aï beig, © Beffaigi : Italiens, Po- O4 lypodio: f. } CREER a Atlua. se7ipo.m Gaelib 464 AND. MATTHIOLVS lypodie : eAllemans Engellefz, Baumffar ; © Dropffavuerz :E fpai ignolz s F ilipodie. Polypode. Seconde efpece de Pelypode. = Le polypode croit és pierres mouffucs,&és vieux troncs d’arbres,& principalement és troncs des chef- nes. Il'eft de la hauteur d’yn palme, & eft femblable à la fuchicre , & quelque peu velu : toutesfois il na fa chiquerure fimenue, que celle dela fuchicre, Sara- cinceft houflue : & a certaines nodofitez de la grof- feur d’vn petit doigt, comme on voiraux poulpes de Mer:eftant verde au dedans, & ayant vn gout aucu- nemenrafpre, & douceaftre. Le polypodeeft laxarif: & pourlerendretel,ille faut cuyre auecvne poulle, ou auec du poifçon ; ou bien auec mauues ; ou betes. La poudre dela racine de polypode euacue les fleg- mes & la colere, eftant prinfe auec eau miellee. Pilee & enduirc,elle eft fort bonne aux diflocations,& aux creuaffes qui viennent entre les doigts. Les Larins appellent le polypode;Filicula. Nos Medecins & Apothicaires, fuyuans les Grecs,le nomment Polypode. ‘On en trouue de deux efpeces. Quand à celuy ; dont parle Diofcoride, ileftcognu d'vn chafcun, pource qu’il croift or- dinairement partout. Quant à l'autre efpece de polypode, qui 2 la fucille commele cetrac, eftant neantmoins plus lon- gue, plus verde, & plus chiqueree & rempliilée, il y à peu de gens quile cognoiffènt. Sa racine eft femblable à celle del’au tre polypode : rouresfois cileeft plus grefle , & plus menue. Ontrouue aflez de ce polypode par les forefts des hautes montagnes. Quant à moy ren ay fouuent cucilli en certai- nes montagnes, au fentier tirant de Goritie à Carniole. Au refte, Mefué fait grand cas du polypode qui croift és troncs des arbres , & fpecialement des chefnes , d'autant que celuy tellement qu’on le peut iuger fort defsiceatif, fans aucune mordication. Voyla qu’en dit Galien. Lequel monte affez l'opinion de Mefué eftre peremptoire & receuable : & que par confequent Manardus n’a eu aucune occafon de le re- pass defondire. Car Galien teftifie ouuertement le po- ypode eftre fort defsiccatif: & que par confequent iln'y a rien qui l'empefche d'extenuer & amaigrir les corps. fuyuant l'opinion de Mefué, Er parainfi Manardus fe deura conten- ter de plier le ganteler, & de ceder la place à ceux qui onc dit mieux queluy. + 19 Dryopteris, fine Filix Qnercus : François ; Fachiere des chefnes. CHEAP. CLXXXI, La fuchiere;nômee Dryo- preris;croift parmilamoufle des vieux chefnes. Elle eft femblable à la fuchiere:tou- resfois les chiquerures defes fueilles fontbeaucoup moin à dres ,que celles des fucilles £ de fuchiere. Ses racines font #5 cntortillees par enfemble, cftans veluës , & ayans vn gout afpre & brufc, tirant fur le doux. La dryopreris pilee, &appliquec auec fes racines ; fait tomber le poil. Mais il la faur appliquer premierement, pout faire © fuer : puis ; ayans effuyé la füeur , on en applique de frefche. La dryopteris ne fienifie autre chofe en Grec , que Fu- chiere croïffant és chefnes:car aufsi, felon que dit Diofcoride, ccite forte de fuchiere croift parmi la moufle des vieux chef= nes,ayant les fueilles du tout femblables à la fuchiere. Etne croift feulement à l'entour des troncs des chefnes , ains aufsi és lieux humides & parmi les buyffons. Car i'enay trouué fouuentesfois au conté de Goritie, qui n’eftoit atrachee aux chefnes:& neantmoins elle eftoit du tout conforme à la def- cription qu’en fait Diofcoride. Cefte dryopteris eft aflez co- 40 gnue à ceux qui frequenrent les forefts de haute fuftaye. uant à Galien;ilen parle ainfi:La dryopreriseft compolee 61 deplufieurs qualitez quife declarent au pe clleeft douce, piquante, & amere:mais fa racine eft afpre. Elleavne vertu corrofiue : aufsi eft elle bonne à faire tomber le poil. Cricus, (necus, Cartamws , 68 Crocus horrenfis ,on (rocus Sarracenicus : Grecs, Cnicos : François, Seffran baflard ; © Safran fausage : e Arabes, Karthan,on, (hartham: Italiens , Saffarano Sa- racine{co: Allermans, V'vilder Safran: Efpaignolz, qui croift en terre,ou fur les pierres chargecsde moufle,pour sa Alacor, © Semenre de Papagaios. raifon de l'abondance de l'humeur qu'ila, qui eft crue & in- digefte, eft forrcontraire à l'eftomac, lerenuerfant, & rem- plhffnt de ventofitez , felon fon dire. Lequelvn peuaprés dit que tous polypodes on ce naturel, difant ainf: Le poly- pode doit eftre mis au ranc des medicamens qui attenuent & deffechent fortie corps , & qui renuerfent l’eftomac, & cau- fent deuoyemens d'iceluy.Manardus eft d'opinion contraire à Mefüé: difant qu'il eft impofsible que le polypodeattenue & amaigrifle le corps, veu qu'il eft fort foible en fa vertu la- xatiue, Affermäât en outre,auoir fouuentesfois experimenté le polypode feul n’eflre aucunement contraire à l'eitomac. Concluanrque l'opinion d'Auerroes eft à preferer à cellede Mefué:veu que, felen Auerroes, le polypoden’eft dägereux 6a de à prendre, ains ef plus excellent que l'epithymum. A&ua- ed. rius dit que le polypode euacue les humeurs fegmatiques, & bilieufes , & principalement les humeurs melancoliques: prenant fix fcrupules de fa racine bien mondee , auec cau miellee. Item , quefaracinecuiteen vn bouillon de pouler, ou en puree d'orge mondé , lafche moyennement le ventre, 8. & fans aucune incommodité ou facherie. Quand à Galien, £nplwmed. ï] en parle ainfi:Le polypode abôdeen qualité douce & afpre; CHEAP CLXXXII. SE à Le faffran baftard a les .. +: fueilles longues ; afpres , pi- \ (EX 27 > quantes , & chiquetces tour A alentour. Sa tige eft d'vn pied & demide haut. Ses reftes & chapiteaux font de la groffeur d’vne groffe oli- ue:& 2 fa fleur femblable au faffran, Sagraine eft blan. che, & aucunement rouffa- ftre, & eft longue & faite àangles. Safleureftbonne parmi les viandes, Le ius tiré de fa graine, & prins aucc fimpl, SVRIPIO'S CE EVE "TITIL CHVAP: 465 aueceau miellee, ou aucc lebouillon d’vnchappon, purge & lafchele ventre: mais neanrmoins ileftcon- traire à l'eftomac. Deccius ont fait des maffepains, auecamandes, nitre, anis, & miel cuit, lefquels font fort propres à lafcher levétre. On les mipart en qua- tre:&fuffir que chafque partie foit auffi groffe qu'vne noix de noyer : defquelles on en peut prendre deux oucrois auant que foupper. La maniere deles faire et telle: Prenez de graine de faffran baftard, qui foit blanche;vn fextier : trois cyathes d'amandes plumeest 0 & rofties : vn feftier d’anis : vne dragme d’afronitre: GLXXXIII. Aucuns appellent la mercuriale , Parthenion , les autres Hermou Botanion. Elle a les fucilles fembla- bles au bafilic,& fortrerirans à celles dela parietaire: rouresfois elles font plus petites. Ses branches for- tent deux à deux egalement par chaque neud ,lef- quelles ont plufeurs aifles & concauitez. La mercu- riale femelle produit à force graine; difpofce à mode d'vnegrappe. Quantau malle, fa graine {ort d’entre fes fueilles , & eft ronde, & coniointe deux à deux, auec la chair detrente figues feches. Au refte,leius de fa graine fair cailler Le lait, & le rend plus laxatif. En plufieurs lieux d'Italie on appellele Cnicus, Safran Sarazinefque : pource que les Païfans s’en feruent enlieu de faffran. Les Apothicaires, fuyuans les Arabes , l'appellent sr. de Cartamus. Theophrafte dit qu’il y a deux efpeces de carta- ant, mus :aflauoir l'vn, qui eft priué, & l'autre fauuagezainf que 4,4, plus amplement auôs deduit au troifiefme liure, au chapitre d’Atra@ylis. Quant au fait de la Medecine , on fe fert feule- ment de la graine de cartamus. Cependät le cartamus qu'on feme par les iardins, ne produit qu'vne tige,laquelle eft d'vn pied & demi de hauteur, & quelquesfois plus;ronde; droite, cannelee, dure comme bois, & blanchaftre : du milieu de la- quelleenamont fortent plufieursrainceaux, droits & longs d'vnempan, & plus. Ses fueilles font longues , groffetes, fermes, liflees & veneufes, pointues à la cime, & munies tout à l'entour de petites & minces efpines : du refte fans queuë aucuneiflans des branches. A la cime des branches il porte de petites teftes heriffonnees & efpineufes , longuertes & ef- Billes ,auec de fueilles au deflous ; lefquelles s'ouurent à mode d’eftoille,eRäs pareillement efpineufes. Il feurift fur le milieu du moys de Juin, vers le commencement des iours ca- niculaïires, produifant du milieu defdites teftes force fleurs refles & capilleufes ; (ainfi que font quaf toutes les autres bebe LU Fo ni a res font de couleur jaune tirant fur Jerouge, &fortefpefles, & quañ femblables aufaffran. Sa graine eff blanche & anguleufe, liffee & dure, & vn peu plus grofle qu'vn grain d'orge, ayät fa moelle de dedans blanche, Sa racine eft longue, grefle & fort capilleufe , de laquelle on ne fe fert aucunement en Medecine. Sa graine felon Mefué, purge & par deflus & par deflous. Elle euacue les flegmes, & les aquofitez : & parainfi tant bue, que clyfterizee , elle eft finguliere à la colique, &aux hydropiques. La moelle de la graine bien emondee, & prinfe à mode d’eleétuaire , auec fuccre, nettoye la poitrine ; & le poulmon , eflarcift la voix, bb.7, & augmente le fperme gencratif. Galien en parle ainfi: Nous med. nous feruons feulement de la graine de cartamus, pour eftre Jaxatiuc. Applique en dehors , elle fe monftre chaude au riers degré. Mercurialis : Grecs, LinozoStis, Hermon Botanion, ou, Poa:Fraçois, Mercuriale ou, 17 ignoble: Italiens, Mercorela:s Allemans, Bingelkraut : ESfaignolz, Mercuriale, © V'rtigua mucrta. Mercuriale maîle. Mercuriale fmelle comme genitoires.Cefte plante eft de la hauteur d’vn palme, & quelquesfois d’auantage. Les mercuriales e mangent comme les autres herbes, pour lafcher le ventre. Humant leur bouillon ,elles euacuent la co- lere, &lesaquofitez. Onrient pour certain, que fi vnc femme, aprés auoir efté purgec de fes fleurs; boit du ius de la mercuriale mafle, qu'elle conceura vn mafle: & quebeuuantle ius dela femelle, elle con- 20 ceura vne fille, appliquantles fucilles broyees furles membres generatifs. Il y a deux efpeces de mercuriale,affauoir le mafle & la fe- melle. Toutes de font vulgaires & cognues non feulemët des Medecins & Apothicaires,ains aufsi des femmes : caron s'en fert communement à faire clyfteres. Et parainfilnefe faut arrefter à les defcrire d'auantage Ceneantmoins ie fuis content de mettre icy ce que Pline en dit:lequel en parle Plin li.25. ainf: La mercuriale , qu’aucuns appellent Parthenium, fut caps. premierement inuentee par Mercure: & c'eft pourquoy les Grecs la nomment Hermou poa: & nous, Mercuriale. Ily en a deux efpeces : aflauoir le mafle, & la femelle, qui eft la meilleure, & la plus efficace. Elleiette vne tige quelquesfois de la hauteur d’vne coudee, eftant fort branchue à la cime: & produit de fueilles pluseftroites que celles debaflic. Sa tige eft compartie par plufeurs nœuds:& fi a plufieurs aifles & concauitez. Sa graine fort de ces nœuds : laquelle eft fore abondante en la femelle. Mais cellé du mafle fort d'aupres des nœuds: eftanttrouflee,courte, & plus rare que celle dela femelle , qui eft plus blanche & plus efparpillee. Les fucilles du mañle font QU noires que celles de lafemelle, quilesa plusblanches. Leur racine eft fort menu, & de nul vfageen medecine. Les mercuriales croiflent és lieux champeftres & cultiuez. Onen dit de chofes admirables , c'eft que le mafle 49 fait engendrer vn mañle: & la femelle, vne fille. Cequife fait,fincontinent que la femme aura conçeu, elle boir leius de l’yne ou de l'autre mercuriale,auec vin cuit:ou bien qu’el- le mange fes fueilles,cuyres auechuyle & fel : ou bien qu'elle les mange crues en falade, auec vinaigre. Il y en a qui à ceft effet mercét cuyre de mercuriale en vn pot de terre qui n'ait rien ferui, auec heliotropium, & deux ou trois efpics, & laif- fent bien bouillir cout Sr deux iours aprés que les fem mesauront efé purgees de leurs fleurs ; faut que elles boy- uent de cefte deco&tion : & qu’elles mangent trois iours du- rant de l'herbe mefme. Le quatriefme iouril leur conuienc faire embraffer leurs maris au fortir du bain,Hippocrates fait grand cas dela mercuriale, pour le regard des femmes : & neantmoins iene fache encores perfonne qui l'ait cognue elle qu’il la defcrit.Car il veut qu’on applique la mercuriale és lieux naturels des femmes , auec huyle rofat, ou huylede flambe, ou de lis , pour leseffeéts que deffus ; & pour attirer l'arrierefais & les fleurs des femmes ; difant d'ailleurs que eftans fomentees, ou prinfes en breuuage, elles font le mef- me. Ileftime aufi fon ius eftre fort bon aux furditez des oreilles , le diftillant dedans auec vin vieil : difant fes fueilles appliquees ; eftre forc bonnes aux lieux fecrets des femmes, aux fluxions des yeux , à la vefsie , & à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, Il dit fa decoétion eftre fort bon- ne,eftant prinfe auecmyrrhe & encens. Pour lafcher le ven- 6otre, voire à ceux qui fontenfeure;on prent vne bonne poi- gnee de mercuriale,& la fair-oncuire en deux fextiersd'eau, jufques à la confomption de la moytié:& boit-on cefte deco- €tion, y adiouftant vn peu de fel & de miel:toutesfois elle eft beaucoup meilleure, la fai fant cuire auec vne ongle de pour- ceau, ou auec vn pouler. Aucuns eftiment qu'il faut prendre des deux mercuriales pour fe purger : ou bien leur decoétion faite auec malue. Elles purgent la poitrine; & euacuent les humeurs 30 $° :Gale.lb.7. feux volages. Fmplimed (orte. Tousfeferuent dela mercuriale ; ulement pour fe 166 AND. humeurs bilieutes : toutesfois elles font contraires à l'efo- mac. Voylà qu’en dit Pline. Les fueilles autant de l'yne que de l'autre, ou bien leur ius,chaffent les verrues. La graine de la mercuriale masle & femelle faite auec aluyne,fert grande- mentàlaiaunifle. Leurius enduit auec vinaigre gucerilt les Galien aufsi parle de la mercurialcen celte lafcher lé ventre. Mais certes fi on l'applique à mode de ca- taplafme, on la trouuera fort refolutiue. Cynocrambe, Brafica canins ,fiue Mercurialis pl aeStris mas: Grecs, Cynia; Cynocrambs,04, Linozo- Jfis agria: François, Mercuriale fauage : Italiens, Mercorella baffarda: AUemäs,V vild bingelkraue. GH AP: COX EXT, La mercuriale fauuage ictte fes tiges d’vn pied & Va 75 demi dehaut >lefquelles {6t “4 molles & blanchaltres. Ses | mercuriale , ou au lierre, LS eftans blanchaftres par cer- tainsinterualles. Sa orainé tient aux fucilles: &eltrôde & petite. Ses fueilles & fes tiges ; prinfes en breuuage, 1€. lafchent le ventre: & fi font SES bonnes à manger ; comme à les autres herbes potagieres. Sa decoction euacue les flegmes ; la colere, & les; o aquofitez. Tene puis,nine fçaurois trouuer plante qui mieux fe rap= porte à la cynocräbe defcrite par Diofcoride 4 cefte cy. Bien cit vray que fa graine n’eft attachee aux fucilles,ycôme defcrit Diofcoride:& par-ainfi ie ne me voudrois opintaftrer à fou- ftenir que cefe plante fur la vraye & legitime cynocrambe. Et cependant il femble que Ruellius ait prins l’arroche fauua En quoy certes, s’il a ainfi eftimé, il erre Dioicoride à traité particulierement de au fecond liure: demonftranc par ce qu'il nous appellons Mercuriale fauuage, les champs & chenuns, it différente à l'arroche fau. & en grandeur, Carlar- ux coudees de haut:mais 1 & demi. Au refleiene : mercuriale fauuage :car la cynocrambe , dont luy & les autres quiont efcrit des fimples,parlent fous le nom d'apocynum, eft difte- rente & diuerfe de ceite-cy. trouue point que Heliotropinin mains : A pothicaire!,V'errucaria. CLIN CHA: La fleur de verrucaria eft 33 faite à mode de queuëé de EYE o LA p: SE {corpion,dôt auffi les Grecs ZX$, la nommét Scorpiurus:le{- \ CS quels aufli lappellent He- liotiopium ; pource qu’elle EOP fe contourne quelque part les retirent à celles de bafi- lic:toutesfois elles font plus grandes,plus veluës,& plus blanches. Elle ictre quatre oucinq furgeons dés fa ra- cine,qui ont plufieurs aifles ie cefte cy , de laquelle 11 fait icy mention. o que le Soleil foit, Ses fueil- 6° MATTHIOLVYS & concauitez. Ses fleurs font à la cime;qui fontblan ches; ou rouffaftres, & recourbees comme la queué d'yn fcorpion. Sa racine elt menuë,& inutile en me- decine. Elle croift éslieux afpres. La decoction d’yne POBnee de fonherbe, prinfeen breuuage, purge par e bas les flegmes & lacolere. Bueen vin, ou appli- quec;clle eft fort bonne aux pointures des fcorpions. On la porte penduë au col, ou attachce au bras, pour garder de conceuoir, On dit que beuuant quatre de fes grains yne heure auant l'accés de fieure, qu'ils gucriffent des ficures quartes : & que fi on en prent trois »ils gueriffent des fieurestierces. Sa graine en- duire, deffeche les poyreaux , thyms, & verrués , tant plattes, que pendantes : & fi ofte ces taches rouges qui viennent fouuent la nuitau corps de la perfonne. Ses füueilles ,enduites font fort bonnes aux ardeuts de refte des enfans, aux podagres, &aux diflocatiôs. Broyees & appliquees, elles attirét le Aux menftrual, DS FÈ (% fucilles font femblables à lazo & l'enfant eftant au ventre de la mere. Heliotropium minas CHAP. CLXXXVI., Le petitheliotropiü croilt Ce és lieux marefcageux & au- QE prés des eftangs , ayant les SR, füucilles femblables à l'autre ÿ) heliotropium , mais quine- 3/9 antmoins font plus rondes, < Sa graine cft ronde;&pend & comme ces verrues pendan tes;qu’on appelle Acrochor don. L'’herbe & la graines prinfe en breuuage, y adiou ftantnitre , hyflope, eau, & creflon Alenois, chaffe Hors du corps les vermines lar- ges & rondes. Enduiteauecfelelle ofteles poyreaux & verrues,qu’on appelle Acrochordon. Encores que Diofcoride die que l'heliotropium maius croift fculement és lieux afpres, ceneantmoins en Tofcane, & mefmes aupres de Goritie, elle croift ordinairement par les champs, & le long des grans chemins, & parmiles cime- ticres & places communes , & principalement és places fe. ches & fablonneufes. Nos Apothicaires l'appellent Verru- caria: pource qu'en s’en frortant,elle eft fort efficace à ofter tous poyreaux, verrues, thyms, formilheres , & toute telle dragee. Caltha; Calendnla, fine Calthula: François , Soafy: Traliens, Fior Rancio : « Allemans, Ringelb'nom. à 3K Ga (2 Au refte, fuyuant l'opinion « ; SR ' LE de Rüiellius , ie tiens pour cer- Leaf) tain que ceux errent grande- | Ni ment,qui prennent le fouffy N VE D pourle grand’ heliotropium, 7 h7 attendu que le foufly ne retire en forte qui foit à la defcriptiô d'heliotropium faite par Dio- fcoride. A cela n'empefche ce que la graine du foufly retire aucunemet à la queuë du fcor- pion : car Diofcomde dit que c'eft la fleur , & non la graine qui retire à la queuë du fcor- pion. Et quât à l'heliotropium, Ruellius dit qu'on l'appelle en France, Herbe à cancres, pour- > ce que fes fleurs fonc faites à mode de queués de langouftes de mer. Mais Ruellius me pardonneraicar il y a grande difference entre la queué d'vn fcorpion,e tropié vermine du ventre. Quantau petit heliotropium , j'en ay 10 a de 1 Je SVR DIOSC fcorpion , & celie d'vne langoufte. Bien eft vray que ie pen- feroye cefte herbe auoir prins le nom d'herbe à cancre,. pource qu'elle eft finguliere aux chancres , & vlceres gan- -greneux; côme bien fauent par experience nos Medecins & Chirurgiens.La verrucaria eft fort propre à faire mourir ies fourmis,f on en bouche leurs pertuis.$Si on enuirône(difent uelquesvns ) la cauerne d'vn fcorpion auec vne branche heliotropium , il n’a garde de fortir hors: & fionletou- che auecl’herbe, il meurt tout aufsi toft. Ses fueilles appli- quees auec huyle rofat , appaifent les douleurs de tefte. La deco@tion des fueilles prinfe en breuuage, enfemble du cumin , rompt & fait fortir la pierre des reins , & tue la fouuent cueilliés marais qui font alentour de Trente,& l'ay monftré à plufeurs : lequel ay trouué du tout conforme à la defcription qu’en fait Diofcoride ; felon qu'on peut voir en fon pourtrait que nousauons ici mis au vif. Quant à Galien,ie ne trouue point qu'il ait fait mention de ces deux efpeces d'heliotropium. Bien trouue-ie que Egineta en a fait mention: maisil n’en dit d'auantage que fait Diofcori- de : car aufi il femble auoir prins deluy tout ce qu'il endit. Au refte;il y a plufieurs Modernes qui penfent noftre fouffy eftre la caltha de Pline & de Vergile:fe fondans fur ce qu’elle produit des fleurs iaunes ou dorees.De moy ie ne fçay qu’en dire pour le vray:& parainfi ie ne veux approuuer ni reprou , uer Jeur opinion. Nos Tofcans,pour raifon de la couleur de fa fleur, l'appellent Fior rancio, & en vfent ordinairement parmileurs falades. Elle eft chaude;defsiccatiue, aperitiue, digeftiue & prouocatiue; eftant neantmoins vn peu adftrin- gone au gouft, Au refte on fçait affez qu'elle eft propre à aire fortir le Aux menftrual,où prenant fon iusen breuua- ge> ou mangeant par quelque temps l’herbefrefche. Vne once de fon ius;auec vne dragme de poudre de vers de terre, ef finguliere à laiaunifle. Quelques vns eftiment qu'vfanc fouuent de cefte herbe, on fait grand bien à la veue. L'eau diftillee de la plante lors qu'elle eften fleur;mife fur les yeux en quelque façon que cefoit, guerift les ardeurs & inflam- mations d'iceux. La poudre du fouflÿ mife au creux des LIVRE IIIL dents malades , en ofte la douleur, 467 Scorpioïdes C H AP, CLXXXVII.. 3 La fcorpioïdes cft vne petite herbe qui iette peu de fueilles , & a la graine faite à mode de queuë de À fcorpion. Enduite fur les pointures des fcorpiôs, elle y donne foudain remede, Certainemét fi lefouffy auoir aufsi peu de fueilles , que Dio- fcoride en attribue à fcorpioi- des , ic diroye que s'en feroir vne efpece , veu qu'il a la grai- ne faite à mode de queué de fcorpion.Maisveu quele foufly eft fort fueillu : & que au con- traire Diofcoride dit la fcorpioïdes auoir peu de fueilles: ceux erreroyent,à moniugement,qui prendroyent le fouffy pour fcorpioides. Quant à moy, ie penfe que cefte plante, dont i'ay icy mis le pourtrait au vif,eft la vraye fcorpioides: laquelle premierement ie vis en Friuli ville d'Auftrie, au zardin de M.[ulien de Maroftica Teruefin,Medecin fort re- nommé : & du depuis m'en fut enuoyé vne plante par cer- tains ftudieux & amateurs des Simples. Or ay-ietrouué cefte plante fi conforme à a defcription de Diofcoride, que ie la tiens pour la yraye Scorpioïdes : combien qu'il y a de x fauans qui font d'opiniô côtraire,difans & c’eft le Telephiü, &ce de l'authorité du Scholiafte de Nicander,qui l'appelle ainfi. Maisie dis & maintiens que telle appellation ne peut empefcher 4 ce ne foit & ne puifle eftre le vray fcorpioides de Diofcoride. Quant à Galien il en parle ainfi: La fcor- Gallib,8, pioides eft chaudeautiers degré , & defsiccatiue au fecond. frmpl. med, FIN DV QUVATRIESME LIVRE. 468 Au Lecteur. N trouueroit, peut eftre, fafcheux & cftrange ceft ordre & table de figures de plantes arrengees en ceft Orne S'il n’y auoit eu ni ordre ni moyen de les colloquer chafeune en leur lieu & placcfans les degrader & reietrer comme pernitieufes & {editieufes en vnranc part. Orferois-ie bien marri de lestenir entelleeftime &reputation, & encores moins penfer qu'à cefte caufe on les euft cy bas remifes: çaronen trouuera vne affez bonne quantité parmi ces Commentaires, qui à ceft efgard meriteroyent non feulement d’eitre feparces du trouppeau ; mais aufsi (comme trefdommageables au genre humain ) indignes d’y auoir aucun lieu. Le iureray rouresfois qu'illeuren a pris comme au non exquis & peu profitable, entre ce quiet exquis & fort neceflaire: Carcommeainfi foic , que fayuans en cefte imprellion ; la derniere correétion de PAutheur, il ait conuenu faire pourtraire & tailler vne mfiniré de figures, qu’il ya adiouftees ou rechangees, & eftant impofible du tout de pouuoir patfournirau nombre, pourle peu decommodiré & loyfir qu’vn ou- urage de telle importance donne mis fur la preffe , nous auons palfé outre;à fin de n’oublierle principal, & tomber en danger de plus grand inconuenient : & cependant ayans fait tailler les plantes qui auoyent efté laiffees-nous les auons reduites icy;chacuneen fon ranc & par ordre, cotrees du lieu ou elles doiuenraller. Au refte nous prierons tout beneuole Lecteur, excufer cefte noftre legere faure,& confiderant la difficulté de l’ouurage; nous y fayorifer. Ce qui s'enfuit doit eftre inferé à la page 14. col. 2. apres ce qui eft allepué d’Anguillarius. LEx29 Cneoron de Marthiolys. Nous auôs cefte annee def- couuert és montagnes de Bo- heme vne certaine plâte, dont nous baillonsicyle pourtrair, Yz, \aquelleretire en tout & par tout au Cneoron bläc. Car fa fueille eft femblable à peau, & eft longuette:elle produit for ce verges & rainceaux foup- ples.lefquels fortent à fleur de terre , ou quelque peu plus haut, fe courbans & trainans contre terre : au bout defquels elle porte de fleurs purpurines, retirans en odeur au couillon odorant,Sa racine eft profon- deenterre, & allez groffe, & bien correfpondante à celle du cncoron blanc. Cependant cefte plante (à ce que ï'ay peu veoir)fleurit au Printemps, Mais pour cefte feule côtrarieté ie ne m'arrefteray à la pren- dre pour le cncorum, ou vne de fes efpeces, fpecialement ee yant fouuent ouy dire aux Payfans > qu'elle feiette aufsien fleur vers l'Automne. Au refte fenlairray le Dretent à MefSieurs les Simpliftes,les priant, s’ilsne me veulent per- metre de l'intituler Cneoron de Theophrafte, que ie puifle à tout le moins la nommer Cneoron de Matthiolus, Cette plante;enfemble fa defcription; fe rapporte à la pag.24.col.2,deuant la defcri- ption du mufc. Monfe rerrestre. TEE &/ Ily 2 aufsi vne plante (de À RER re laquelle nous auons FTAES au z AS chapitre du nardus Celtique) FR Ps que quelques Modernes nom- ÿ ESA NR ment Moufle terreftre. Elle EN iette de farments longs à mo- Le de de corde, & tous garnis de force petites fueilles & Ioguet- tes ,lefqueis ont pour la plus \ part fept ou huit aulnes de ong;,d'ou fortent autres petis rainceaux,aufsi munis de fueil les, à modes des cimes du pi Z> gnet.T oute la plante eit feche au manier & afpre,de couleur Le Ÿ verdetirant fur le paillé. Elle #è fe traine par terre, & parmi les pierres chargees de moufle: s'appuyant fur certaines petites racines.capilleufes, qui for- tent des farments melnes,à mode de celles de lierre, Sur le mois de Tuin elle produit à la cime de fes farments de chat- tons femblables quafi à ceux des coudriers, lefauels font de couleur iaunaftre. Elle prouient és montagnes fiblonneufes, & fpecialement entre les pierres mouflues.Il y a encores des Apothicaires, qui, fuyuans l'opinion erronee du comnain, prennent cefte plante pour le nardus Celtique. Toute la plante ef finguliere à la grauelle. Car l'experience nous a enfeigné, que fi on boit le vin de fa deco&tion, on‘tirera la pierre des reins, & la fera-on fortirhors.La moufle des ar- bres,broyee, puis cuite en eau, & appliquee , appaife les in- flammations , & douleurs chaudes : d'ou procede que plu- fieurs s’en feruent aux podapres caufecs de chaleur.Pendue dans le vin, elle leremet bien toit 469 Cefte plante fe rappor Cefte cyäla page 0, : Ceftecyàlapage ro7, Ceftecyau mefneen teà la pag.68.b.col.r. col.2. col.r.entre les Alifiers droit que la precedente, Carpinus. Alifier baStard. Efpeced'alifier Africain, Cette cy à la page 99. Cette cy à la page 99, Cefte cy appartient à Cefte cy à la page 109, cor. col.r.entre les cerifiers, la page108.col:2. col.r. LI Myrtillus. Cerilier afpre. V'erge fänguine, Cormier T'orminal, Cette cy doit eftre mi- Ceite cy à la page 105, Cefte cy à la page ro, Celle cy à la page 114, * feau lieu mefine quela colr. col.r. colir. precedente, AP erir (erifier, À Pommier d'Adam, $o PrunesSehefen, Noix d'Inde, FRS ee Le sr ANRT 1 1 pi 470 Cette plante fe rap- Cefte cy à la page 17e Ces deux pourtraits appartiennent au chap.du porte à la pagé 114. col. fourment page 175. col.r.& 2. col. 2. Noix Meteller Sycomorus baffard. Froumenr Indique. Froument Sarraxine/que. — ÊN HS HR NS Cefte plante doit eftre Cefte cy à la page mife à la page180. cols 185.cob2. Celte cy à la page ns. col.r. Milles Indique, Arum d'Egypte Noifittes Indiennes, Ceftecy à la page Cefte cy à la mefine pages 190.çol.1, cok1, Responfes. Rance finnage. Celte cy à la page mr. col.r. a à Serpent marin , félon Hippolyre Salura- L70 471 Grande Blette,àlapage Pourpier domeftique,àla Petit giroffic d'Inde, à la Veronica, à fa pa- 193.col. 2. page 198. col. 2. Page 242.col.2. ge 267.col.r. Zacinthe,ou cichoree ver- rueufc; à la pa.20$.col.r. Farfugium, à la page 325.col.r. # PDA Disons Alle Poyure d'Inde, | RS ignons Afcaloniques, oyure d'Inde, à la page , HE L » : a RM Li ac ob So REIeR la pa FR senenie / Se cn CN EU Gräd giroffle d'Indef © j,mbarbe arborce,à la pa- Autre iombarbe ar- à la pag242-.col.z. ge 408.col.r. WUEZ AVES) { sn Û N 6 D t)) Opiniosdi- nerfes fr la matiere des metaux © chofes mine rales. RE S'D'EMPILE R RE ANDRE MATTHIOLVS MEDECIN SENOIS, Sur lecinquiefme liure de la matiere médicinale de Pedacius Diofcoride Anazarbeen. PREFACE, S quatre lures precedens , trefcher AÂree, nous auons traité des drogues aromatiques , des huyles, & onguens, des arbres, & de leurs fruiéts, refines, & gomimes : & auons parlé des beftes, du nel, du lait, & de la grefle : aufsi des blez, & herbes potagieres, & fi auons traitéentierement de la nature des racines, des herbes, & de leursius & graines, En ce cinquiefme nous traiterons des vins & metaux : & pre- : L mierement commenñcerons à parler de la vigne. COMMENTAIRE. PE qu’il feroit non feulement difficile, mais quafi im- poffible de pouuoir cognoîftre les particularitez &fpe- cialitez de quelque chofe que ce foit ; ignorant fon commen- cement & fes premiers fondemens generaux: à cefte caufe j'ay eftimé eftre autant vtile que necellaire de traiter icy ge- neraleïnent l'origine & la matiere des metaux & de routes chofes minerales. Car encores que Diofcoride face men- tion ence:cinguiefine liure des vertus & proprietez de plu- feurs medicamens mineraux:ê que apres luy, Galienenait parlé en fon li Simplés: cencantmoins attendu queni "vn mi l’autre n declaré ni l'origine des chofes minera- poudre , qui feroit ainf engendrec , ne fe pourroit iamais af fembler en vn corps, fans auoir quelque humidité pour l'a- mañler. Ecd'ailleurs, toutesles pierres, qui ne fe fondent au feu,feroyet forc ayfees à mettre en poudre, fi elles eftoyët engendrées de chaleur & ficcité fans auoir aucune humeur. Mais cout le contraire fe voit:car nous voyons vneinfinité de piérres minerales , eftre folides & amaflées. En quoy on peut voir ayfement qu’elles n'ont efté engendrees d’vne feu- le vapeur chaude & feche. Car fi les pierres fe pouuoyent en- gendrer detelles vapeurs, elles s’engendreroyent pluftoften la fuperieure region de l'air ; qui eft la plus efchauffce, pour les, ni leur matiere &caufe, ni meme plufieurs chofes qui ro raifon du feu Elementaire, qu’elles ne s'engendreroyent en font confiderables ence fait , ie nel’ay voulu ainfi pañler de leger,à fin de ne rien obmettre dece qui pourra feruir à l’v- tilité publique, & à l'efclarciffément dela cognoiffance des Simples. Ayant donc leu &releu plufeurs Autheurs tant Anciens que modernes ; qui ont efcrit de la matiere & origi- nedes metaux & chofes minerales, ie les ay trouuez non feu lement diuers entreeux, mais auffi pour la plufpartcontrai- résen opinion. Et combien qu’il y en ait qui approchent fort de la verité:cencätmoins ienetrouue point qu'ilsayent fi exaétement efpluché celte matiere, comme ileft bien re- quis. En premier heu Ariftote ditque toutes les pierres qui ne fe fondentau feu, font engeridrees d'yne exhalation & vapeur feche &ignec. Sur quoy on peut conclurre , que les pierres,qui fe fondent au feu, & dont les metaux procedent, fontengédrees d'yneexhalation humide, qui leur fertcom- me de matiere. Suyuant donc cefte opinion d’Ariftote , les pierres qui ne fe fondent au feu, font engendrees d’vne va- peur chaude & feche:& celles qui fe fondent au feu, font pro- crees fulement d’vne vapeur humide. Mais ceux qui ont efpluché les matieres plus profondemet;, font d'opinion con- traire à Ariflote: atrendu que les terres s’engendreroyent plus ayfément de vapeur, que ne feroyent les. pierres. Car la la terre : veu que cefte region de l'air eft plus aifee à s’ef- chauffer , que les autres , pour raifon du fubit mouuemenc des Aftres. De forte que fi ainf eftoit,on verroit tomber des pierres , & des terres du Ciel, finon toufiours , pour le moins cela aduiendroit toutes & quantesfois quil s'engen- dreroit au Ciel quelque comette, ou flambeaux , ou ÉLUS cliers ardans :& neantmoins on ne voit rien de tout cela. Et combien que Pline , & plufeurs autres qui ont efcrit Plwyed des chofes prodigicufes , dient que autresfois a pleu des pier- pierre. res, pour cela neantmoins Ariftote ne peut croire que les pierres fe puiflenc engendrer en l'air : ains eft d'opinion 20 que l'impetuofité des vens a enleué les pierres en l'air ; qui par-apres tombent. Que fi les pierres S'engendrent en l'air te que ie ne veux totalement nier) quel inconue- nient y ail de dire qu’elles font engendrees d'vne mefme matiere, que celles qui fonten terre? veu que cela a peu eftre caufé par quelque rempefte & emotion vehemente , qui par yn foudain mouuement auroit engendré ces corps rerre- ftres, de la mutation & changement des autres Elemens. Quant à Theophraîte, il dir que non feulemenr les pierres, mais aufsi les terres minerales font faites d'vne matiere pure &egale, qui s’cftamañlee, où s'eit efcoulee, ou bien acfté pu- « riseg SVR DIOSC. rifec en quelque forte quece foit, Etcombien que fon dire fe puiffe aucunement prouuer: ce neantmoins elles ne s’en- gendrent feulement par les deux moyens qu'il dir. Caren- cores que cefte matiere approche fort à vne terre purifice, ce n’eft pourtät tout pierre: attendu qu'il y 2 d’autres moyens, parues la matiere fe fait pure & egale:comme quandles umeurs & liqueurs minerales s’engendrent. Quelquesfois aufSi faut par necefsité que la chaleur cuyfe la matiere ainfi engendree, pour faire l'humeur, dont par apres eff faite la PRE fe fond au feu. Mais certes ic ne fçay comment heophrafte fe pourra excufer d'erreur , en ce qu'il dit que toutes pierres, mefmes les pierres precieufes,tiennent beau- 1 coup dela terre. Caril ditainf:Des chofes qui fonten terre, les vnes participent à l'eau,& les autres tiennent delaterre. Les metaux font aquatiques,côme l'or & l'argent,& les au- tres metaux : mais les pierres, & mefmes les pierres precieu- fes, & toutes les terres qui font eftimees pour raifon de leurs couleurs, ou deleur polifure ; ou bien de leur mafsiueté, ou pour le regard de quelques autres proprietez qu'elles ont, font terreltres.Or fi celte opini6 de T heophrafte eftoit vraye, certainement il n’y auroit pierre precieufe qui fuft luyfante: 7 &ncantmoins toutes quafñle font. Parquoyil faut dire que toutes pierres precieufes ne font terreftres, ains aquatiques: c'ef à dire, qu'elles font compofces d'vne certaine humeur, ‘quitient beaucoup plus de l'eai que de laterre. Au refte,l'o- pinion d'Auicenne, laquelle au (Si eft approuuce par le grand Albert, me femble plus receuable que celle d'Ariftote, & de we Theophraîfte. Carencores qu'il ne die comment s’amafle la matiere dont {€ fait par apres la pierre : ce neantmoinsil die u’elles font faites d'vn limon fort gluäc, & d'eau:non d'eau RASE mais d’eau meslee auec la terre. Auquel meslange, s'ilfe rencôtre plus de terre que d'eau, on appelle cela limon: mais s'il ya plus d'eau que deterre,on l'appelle humeur, Car le limon n’eft autre chofe que la terre deftrépec en eau. Mais par l'humeur il faut entendre l'eau qui a vne certaine terreltrité en foy , laquelle elle à bue:ou qui participe du me- tal,pour l'auoir raclé & touché. Or par necefitéil faut qe lelimon, dôt fe fait la pierre, foit gluant & vifqueux, ni plus ni moins qu'on voit la terre dont on fait les pots, & les tuy- les:car fi n’eftoit tel, l'humeur s’efcouleroic , & fefepareroit ayfement de luy,de forte qu'il ne s'engendreroit aucune pier re;ains deuiendroit poudre & fable. Mais quand le limon eft gluant & vifqueux, la chaleur le deffeche, & l'efpefsit , & le rend moyen entre limon & pierre: & par la continuation de cefte operation, & par la vehemence d'icelle, il le fait deuenur pierre. Mefne l'humeur groffe & vifqueufe fe conuertir fa- cilement en pierre. Ce qui fe voiten tous animaux, & prin- res des cipalement en nous mefmes. Car tous Medecins,tät anciens @ de que modernes, tiennent pour refolu queles pierres & gra- fe. uelles, quis'engendrent tant à la vefsie que és reins, font engendrees d'humeurs grofles & vifqueules , qui par trait de temps ont efté cuytes &endurcies par la chaleur natu- relle de noftre corps. Et par ainfi les pierres precieufes , qui font luyfantes & tranfparétes,ne font faites feulement d’eau: ains font cngendrees d'vne humeur pure & liquide, quitient beaucoup de l'eau , & bien peu de laterre. Car files pierres precieufes eftoyent faites d’eau feule, elles n'iroyent au fons, quand on les iette en l’eau : ains nageroyent pas deflus, tout ainf que fait la glace & la grefle. Mais veu que toutes pier- res vont au font de l'eau, & mefmes le cryftal & le beril ( qui neantmoins fembleroyent eftre compofez d'eau feule, pour- ce qu'ils retirent à la glace ) il s'enfuit notoirement que ni lefdites pierres, ni mefmes les autres pierres precieufes ne font faites & compofees d’eau feule. Et par-ainfi (comme auffi nous dirons cy apres ) l'opinion de Pline & de plufieurs > autres ne à fait receuoir : lefquels péfent le cryftal eftre glace congelec és hautes montagnes : car cela eft faux,veu qu'ilne glace. nage fur l'eau,côme fait la glace. D'ailleurs les pierres fe peu- uentengendrer des pierres. Ce qui fe fait quand les fleuues, ouruifleaux, ou autres eaux qui fortét de deflous terre, pal fans parmiles rochers & lieux pierreux;emmenent &raclent quelque croufte fuperficielle defdites pierres :lefquelles par- apres eflans repofces fe fechent & s’endurciffent au Soleil. Ce que ordinairement on peut voir és canaux & conduits des caux chaudes : lefquels font tous reueftus de petires crouftes ierreufes : lefquelles eftans amaflces de plufeurs raclures, fee plus molles & plus fraillesquelesautres pierres. On le xoitauffi en plufieurs bains naturels, & mefmes és bains de laint Philippe, qui font en noftre terre de Senes: car en l’eau cefdits bains s’engesdrent certaines petites pierres, blanches comme fuccre , & faites à mode de dragce ronde: tellement que pour plaifr, on amafe icfdites pierres, pour en tromper 3 yfal. TA 20 l'eau qui eft pleine d 40 çons ,conuerties en LIVRE V. 473 quelqu’vn;les luy prefentant enlieu de dragee,tant font bien faites. On le voit auffi en ceux qui pour f€ guerir du mal de tele, mettent toufiours fous le degouftde l'eau quientre ence bain PRDEne lauer la tefte. Car celte matiere pier- reufe , qui eften cefte eau,s’attachant aux cheueux de ceu x- cyfe conuertit en petits grains femblables à anis confit, lef- quels ne tombent finon auec le temps. On le voit auffi és ca- uernes & baumes qui font és montagnes : & principalement en celles qui RÉRRE pierre propre à faire lachaux : carés voutes defdites baumes , par la diftillation de l'eau qui fort x d’entre les pierres & rochers » s'engendrét certains glaffons, femblables äceux qu'on voit en hyuer pendus aux couuers des maifons. Au refle,le plaftre, la pierre melitite, la galacti- te, & plufieurs autres See és pierres dont onfait Ja chaux. Item des raclures defdites pierres à chaux, &de umeur qui y croift, demeflee auec d’eau, fe fait le platre, & la Pierre appelle Specularis : mais toutesfois on trouue bien peu de plaftre qui foictranfparent. Des raclures auffi des pierres rouges fe fait le fchiftes, & la pierre hematite. Jrem és fentes du marbre marqueté,ou de celuy qui eft blanc & cendré, on trouue le dat ylus Idæus, le lapis Tudaïcus,les trochites,& autres femblables pierres. Au refte l'humeur qui ft naturc!lemenc apte à faire pierres , eft bien different de e raclures de pierres:d'autät que ceft hu meur 2 plus de fondree : ou bien que fon eau cuite de la cha- leur,eft rendue plus efpefle : ou bien que ceft humeur a quel- que chofe en foy,qui ef fort aftringente.Et de la vient,com- me ie pen{e, le coral,& l'antipathes,qui s'engendrent au fons dela mer. Finalement, toute matiere peur eftre dite pro- Pre à faire pierres, où y auraconduits propres à boire & à receuoir l'humeur qui natureilement fe conuertit en pierre: foit qu'il foiten terre, foit qe l'eau l'ait icttéfurterre. Par- ainfi on voit fouuentesfois des arbres, des arbrifleaux , des animaux, des os, & plufeurs autres chofes fe conuertiren pierres : de quoy peuuent rendre bon tefmoignage ceux de O Boheme. Car, felon que dit Agricola, au Royaume de Bo- eÆ#rbres ce. heme on atrouué és mines pluleursarbres eflans és cauer- METHIX es pier- nes defdites mines, qui eftoyent conuertiz en pierres : ayans res, encores leurs branches eaticres, & leurefcorce, moëlle, & racines. Quant à moy ie peux dire auoir veu vne branche d'arbre, qui auoit efté cueillie au bord d'vn certain lac ,la- quelle auoit apparence de pierre d'vn cofté, & de bois de l'au- tre. Îtem au Fondigue des Allemans à Venife, Antoine Colon de Che Golb faétzur des Foquers audit lieu, me monftra, & à plu- al céuerti em fieursautres , vn coillon de cheual conuerti en pierre : chofe pierre. autant admirable, que plaifante à voir. l'ay veu aufsi des os & de la chair de certains animaux > & des coquilles de poif- pierres. Car en plufeurs endroits de noftre Tofcane, ourrouue des porcelaines, & plufieurs au tresefcailles de poifcons marins, qu'on defcouure auec Îx charrue, en labourant les terres , toutes conuerties en pier- res, Toutes lefquelles experiences rendent tefmoignage de noftre dire. Mais pour parler fommairement de la MAIETE Sémaire de Le dés pierres, nous afignerons le premier ranc au limon,par- eneralion des ticipant plus à laterre, & à la vifcofité, qu'à l'eau. S'enfuir sr apres l'humeur congelee par la véhemence du froid: auquel Ferre l'eau furpañfe la terreltrité qui ypourroiteftre. Tiercement nous mettrons [es raclures que l'eau ameine auec foy,pañlant par les rochers & lieux pierreux.Irem ne faudra oublier l'hu- 9 meur, dont s'engendre la pierre, lequel fe congele & fe con- uertit en pierre citant pouffé à l’air. Finalement nous dirons toutes chofes aptes à receuoir ceft humeur pierreux , cftre la matiere dont fe peuuét engendrer les pierres. Q.V ANT aux metaux , ie trouue auffi que ceux qui en ont efcrit font fort difiérens & diuersen opinion, Carles Philofophes en dient d'vn, & les Alcumifles d'autre, & les Aftrologues d'autre. Ie nediz rien de l'opinion du commun vulgaire, en laquelle y a auffi peu de refolution, que de verité. Carle commun vül- Opinion de gaire tient & croit pour certain ; & que les pierres,tant celles #/gaire fi qui font precieufes, queautres , & les metaux , & lesterres, la generation ont efté désla premicre creation du Monde , telles qu'elles des pierres, & 60 font pour le iourd'huy : & que du depuis, par quelque traitterres. de temps que ce foit, il n'ya cu matiere, pour bien difpofee qu'elle fuft,qui ait peu faire ni pierre niterre,& que Dieu n'a laiflé aucun moyen à Nature , pour les faire perpetucr. Enquoy certes lecommun vulgaire fait grand tort à Na- ture: laquelle n’eft jamais lafle de rengendrer cc qu'elle a autresfois produit : trauaillant roufiours à mettre fiis quel- que chofe de nouueau. Ce qui fe peut aifement voir és vieilles & ancisunes mines. Car on trouue plufieurs vicil- Afisesde me- les mines de metaux;defquelles on ne failoit plus de cas,pour taux croiffent, ce qu'on en auoit tiré toute la mine qu'on y auroit peu trou 3 uer: 1 | | IS PORTE PRET ciéte des me D'ER 474 uer:&les auoit-on fibien netroyees & eflargies queles cha- riots y pouuoyent ayfément paller:& neäcmoins du depuis, par quelque trait de cemps, la matiere minérale y creuft tel- lement, quetant s'en falloir qu'vn chariot y euft peu pañer, que mefmes les maneuures ni pouuoyent entrer » tant s €= ftoyent comblees les cavernes. Or que les metaux croiffent & s’engendrent continuellement, les mines de fer lemon- firent allez. Et de fait on le peut ayfément voir és mines de fer de l'Ifle d'Elba, qui eft affez voyfine de nofire plage de Senes. Car & les pionniers qui y ont trauaillé, & plufeurs Aurheurs dignes de foy , dient & afferment , que ces mines quiauoyent efté delaiflees par long temps comme vaques & inuciles,fe font trouuees vne fois, voire deux,garnies de ma- tiere minerale,autäc que fi on n’en euft point uré. Quäraux Opiniÿ des Philo(ophes & Alcumiltes,ils font d'opinion contraire. Ari- # 65 flore dit les pierres minerales eftre engendrees de vapeurs. touchant LS A ücuns Alcumiftes dient les metaux s'engendrerenlaterre, de fouffre & d'argent vif. D’autres dient que c'eft d’vne cer- taine cendre ,embuë & deftrempeecneau. Et combien que leurs opinions foyent non feulement fufpeétes , ains ouuer- tement & notoirement faufles : ceneantmoins plufieurs s’y font endormis,adiouft£s foy à leurs difcours fabuleux, aufsi s'en font-ils trouuez lourdement trompez.De moy, fi ie n'a- uoye propofé d’eftre brief, &fuccinéten mes difcours ,ie les monftreroys tels, par raifons viues , & argumens bien fon- dez.Mais qui en voudra fauoir par le plein ce qui en elt,qu'il ait recours à Agricola,homme fort doéte, duquel ie confeffe aucir prins & emprunté plufeurs chofes concernans ce fair, Prayeorigi Au relle, ie tiens pour certain, côme aufii toutes perfonnes ne des me- de refoeét tiennent,que la vraye matiere des metaux procede d'vne fubitance elementaire, laquelle rend le metal rant plus parfait quand elle fe rencontre bien purifiee , & egalement proportionnee & en qualité &en quantité. Carce queles ietaux {€ fondent au feu, demôlitre aflez qu’en leur matiere y 2 d’eau : comme pareillement à ce qu'ils fe congelent en air À N D. M'A PTAVMOEVS qui fe fondent au feu, comme font les cailloux des riuieres & torrens , dont on fait les verres, ont cfté congelces par froid. Car & leur condenfation , & leur refolution, qui fonc chofes contraires , procedent auffi de caufes contraires & di- uerfes. De forte, quece qui eft endurci par chaleur, procede de ce que la chaleur attire toute l'humeur qui eftoit en lama tiere. Et au contraire, quand le froid congele quelque chofe, ayant chaflé & mis hors tout l'air qui eft en la matiere, il ref- férre l'humeur : comme quand ilconuertit l'eau en glace ou Eawder en nege.Pour cefte caufe Galien dit l'eau de glace ou de nege ge ou deg fondue citre fort contraire à la perfonne , d'autant que tout ce masa 1 0 ce qu'elle auoir de fubril auroit efté efcoulé par la gelee. Ou- 3 boire, tre ces deux caufes y en a vnetroificfme; qui eft ceft humeur pierreux, dont nous auons parlé :lequelfeul,ou eftant meflé auec d’eau, fe fourre dedans les plantes,ou en quelque partie d'animal. Etencores que ceft humeur feruede matiere à en- gendrer les pierres:ceneantmoins il deuient caufe efficiente, lors que s’incorporant en quelque corps ; ile conuertiten pierre auecfoy. Que fi ceft humeur fe conuertifloit en pierre goutte à goutte, come qui l'auroit paffé par vn panier,alors il feruiroit feulement de matiere, & non decaufe efhciente. Orcomme nous auons dit cy deflus, cefthumeur croiften certains lieux pierreux: & quelquefois eflant meflé parmi 20 l'eau, il s’efcoule par les veines de la terre. Parquoy ne fe faut eltonner fi on trouue des fontaines , ou de ruiffeaux , ou des puits & des lacs, qui par trait detemps conuertiffent en pier- re &les plantes, & les os, & plufieurs autres chofes. Cepen- dancil faut noter, que fi ceft humeur pierreux eft agité, ilne fe conuertit aifemét en pierre, finon qu'il foit fort gros. Mais des aufsi voit qu'il eft entré par les conduits ou du boisou d'autre chofe, & qu'il eft à repos.le froid le conpgcele, &le rend mafsif, de forte qu'il conuertit en pierre les chofes où il eft entré: ainfi que plufeurs autheurs dignes de foy dient qu'il aduiert fouuent en vne certaine fontaine,qui Léa pais des Gots: les goutres delaquelle eftans de repos furterre;fe con- froid Seau. Ce qui denoteleur matiere auoir beaucoup 3 o gelent par la froideur de l'air ; & fe conuertiflent en pierres. d’eau, & bien peu de rerre:irem queleur matiere ne confifte feulement d’eau fimple, ains d'eau meflee aueclaterre. Au- quel melange y a autantde terre, qu'il fuffit pour obfcurcir là tranfparence & clarté de l'eau : mais non pour effacer fa lueur, Et plus cefte miftion eft purifiee, tant plus eft le meral precieux (comme nousauons dit cy deflus) & endure mieux lefeu. Or de fauoir efplucher la quantité dela terre quieft neceflaire à compofer vn metal, 1l n'y euftiamais hôme qui J'air feu comprendre , tär s’en faut qu'on la puiffeexprimer arolle, Parquoy ie tiens pour certain que Dieu feul s'eft referué cefte cognoiflance, lequel a eftabli l'ordre à Nature, par lequel il veur toutes chofes eftre temperees & moyen- nees. L'humeur donc quieft caufé de plufieurs emotions, eft la matiere principale des meraux :lefquelles emotiôs font caufces des cours d'eaux, qui mollfientlaterre, &la tirent & emmeinent ausceux:dont vient le meflange de l'eau auec laterre. S'enfuir apres Ja chaleur qui fe fourre parmice mef- lange, pour engendrer & former les humeurs dont viennent les metaux.Voylà donc quant à la matiere des metaux. Refle Caufe eff- maintenant à parler de leur caufe effciente : laquelle certes autre chofe que le chaud &le froid qui font enclos és en- trailles de la terre. Car la chaleur cuit & purifie la miflion de l'humeur mineral : & le froid l’amafle & congele. Erqu'’ainf foir en le voit aflez par experience. Car rous metaux fe fon- Et s'ileft vray qu’en certains endroits des mons Pyrences, E4s plu l'eau de pluye fe côuertit en pierre: ie tiens que cela peut ad- /e couert uenir de La chaleur du Scleil, qui cuyt peu à peu l'eau ainf pierres. meflee auec la terre : ou bié que cefte condéfation vient d'vne vertu fort defficcatiue,procedant de la chaleur de la terre:car & enlvne& en l’autre maniere les pierres fe peuuent engen- drer. Et ne faut imaginer que cela proceded'ailleurs que des quatre qualitez elementaires , ou de ce qui procede deleurs a&tions & pafions.Refte maintenät à fauoir pourquoy auel- quefois;l ne s'engédre qu’vne pierre à la fois,& quelque fois il s'en engëdre plufieurs envn mefme lieu.Certainemét quad il n’y a qu'vne pierre engendrecen vn lieu, ie penfe que cela © vient quand le heu eft fort mafif, & qu'il n’a point de con- duits.Car lors la chaleur amaflant toute la matiere,& meträt tous fes effors en vn lieu, procree vne feule pierre,grande ou pctire, felon la matiere qui s’y rencontrera. Et pource aufsi les pierres pretieufes fe trouuent le plus fouuét feules:car Fhu meur purifié, dont elles confiftent,eftant gclé par le froid , fe rencontre bien peu fouuenten quantité en vn mefme lieu. Au contraire quand le lieu n'eft folide n1mafsif, ainsa plu- fieurs conduits par où la chaleur peut auoir fon cours, alors elle engendre plufeurs pierres. Que s'il y a peu de conduits, clle n'engendrera gueres de pierres : mais files conduits font en mylutude, on y trouuera à force pierres. Item la plura- dent au feu, & mefmes s’y confument par trait detemps, ex- $ © lité des pierres procede non feulement de ce que deflus ; mais cepté l'or. Parquoy ceux errent bien lourdemér qui eftimenc les metaux eftre faits & compofez de la chaleur qui eft cachee en terre. D'autres cfliment les metaux proceder de l'influen- ce des planetes : affignans la generation del'or au Soleil, & l'argent à la Lune:à Mars lefer: à Mercure le vifargent: à Tuppiter l'eflain : & à Venus lecuyure : & le plombau vicil Saturne. Ditans enoutre, que comme les metaux fonten- gendrez de l'influence des fept planetes: auffi les perles & pierres precieufes font caufees & engendrees des Aftres & eltoilles fixes. A laquelle opinion plufeurs contrarient, efti- mans qu'elleelt fondee fur raifons trop efloignes, & qu'il nes & plus cognues.Quant à moy ie ne nieray iamais que ce bas Vniuers ne foit regi & gouuerné parle mouuement de ces corps fuperieurs & celeftes:& que ce mouuement ne foit la premiere & principale caufe de routes les caufes. Auffi ne veux je dire que les pierres foyent toufiours caufees ou de ule froideur, ou de feule chaleur : mais ie dis que quelque- fois elles viennent & procedent de l’vn, & quelquefois de l'autre. Carles pierres qui fe refoluent en l'eau, ont efté no- toirement deffechees par la chaleur, Etau contraire, celles aufsi de la diucrfité des matieres. Car la chaleur feparant vne matiere de l'autre , produira par nccefsiré plufieurs pier- res. La pluralité des pierres vient aufsi quand en vnlheuya plufeurs conduits ; par lefquels la matiere s’efcoule de foy- mefme:car en iceux le froid y peut autant operer que la cha- leur. Et font les pierres , ainfi produites, groffes , ou peti- tes , felon la diuerfté de la quantité dela matiere. Les glires & grauiers & les caillous fe font en lamefme forte : combien que fouuentesfois ils foyét caufez de l'impetuofité des eaux, qui rompr les pierres , & les reduiten grauier. Voyla quant D'wpr aux caufes des pierres & metaux:R ES TE maintenât à parler /a dies vaut mieux s’arrefter aux caufes qui nous font plus prochai- 60 de leurs differences & diuerfitez. La diuerfité des couleurs, des pierr qu'on voités piertes , demonfirent la diuerfité de la matie- re dont elles fontcompoñees. Quelquesfois aufsi vnemef- me pierre aura plufieurs couleurs , pource qu’elle aura efté compofee de diuerfe matiere. La chaleur, par-apres, qui eft le forgeron des pierres , leur donne la couleur : ayant puiflance d’obfcurcir cel'es qui font cleres & luyfantes, & d'efclarcir celles qui font troubles & obfcures,Ce qu'on voi: par experience és couleurs qu’on voit és vafes & pots de ter- re:car elles font bien autres apres auoir eflé cuites en la four- naife, SVR DIOSC. a chaleur naife, que eftans crues. Et mefmescombien que broyant fur se lacos- Vn marbre l'efcaille d'erain, & la demeflanc auccd'eau , les aux me pOts Qu'on en colore fe monftrent rouflaftres :fiell-ce que 74 les mettans en la fournaife,ils deuiennent verds. La couleur aufi qui fe fait d'eftaille de fer deuient iaune en la fournaife. Parellmens ceffe pierre, que les potiers de rerre appellent Zaffira,en Italie,eftant bien broyce fur vn marbre, rend vne couleur noiraftre, n’eflant encores cuyte:mais ayat pañlé par Ja fournaife,elle rend vn bleu fingulier:ainf qu'on peut voir en ce beau bleu que les peintres appellent Efmail , lequel eft fait dela piètre zaffara , meflee auec verre, & cuyteen vne fournaife de verrier. face ainf changer de couleur. Parquoy les pierres, quiont cfté congelees par froideur , retiennent la couleur naturelle de la matiere dont elles ont efté côpofees. En quoy on peut voir, queces diuerfitez de couleurs qu’on voit en certains caillous de riuieres, procedent de ce que maintenant ils font arroufez du cours de l’eau , & quelquesfois ils fe trouuent à fec,& lors eftans deffechez par le Soleil,1ls chargent cefte di- uerfité de couleurs. Car le Soleil donnant à plomb deffus, & principalement és jours Caniculaires , les rend fi chauds, qu'à peinelesoferoit-ontoucher. Dont vient qu'ils chan- gent de couleur , tout ainfi qu'ils feroyent en vne fournaile. Combien que cela n'aduient quaf qu’en leur fuperficie : de- fférences Meurant toufiours le dedäs de mefme qu'il eftoit. Q v AN T20 métaux, AUX Métaux, ils font differens entre eux, & en couleur, & en fplendeur, &en faueur, odeur, poix , & proprietez. Quant aux couleurs , ils font fort différens: car chafque metal a fa couleur propre. L’oreft roux, poutce que la chaleur 2 rendu fa terre minerale,ou l'humeur dont il feroit compofé,rouffe: & ce auant qu’elle fuft meflee auec point d'eau. La bronze eft rougeaftre:pource que fa terre,n'eftant aflez purifice,s'eft rencontree adufle & bruflee. Le fer eft noiraftre,pour raifon qu’ileitcompofé d'vne terre fort fale & adufte. Quarit à l'ar- gent, il eft blanc, pource que fa terre minerale eftoit blanche. ® Prote Éc ainfi faut dire des couleurs de tous autres metaux. Refle ” maintenant à parler de leur fplendeur & lueur, laquelle,com me dit eft,procede de la feule eau, Et par-ainf tant plus l'hu- meur metallique fe rencontre fubtil ou pur, ou mafsif, tant plus fera le metal net&luyfant. Etc'eft pourquoy l'or eft preferé àtousautres metaux. De là viennent aufsi les fa- ucurs & odeurs des metaux. Car premierement l'or eftant au feu, pour raifon que fa terre eft bien purifice , & encores Mieux incorpore en fon eau, iette vne fumee fi petite, qu’à peine la fent on :toutesfois ce qu'on en fent ,eft doux & fouef , pluftoft que puant ou de mauuaife fenteur. Au con- traire, l'argent iette plus de fumee que l'or, laquelle fent au- cunement mal, pour raifon de l'impurité de faterre:encores qu'elle foit fort difficile àbrufler. Mais le fer & la bronze abondent encores d’auantage en fumee, & iettent vne va- peur beaucoup plus puante : pource que leur terre eft adufte & bruflee: Quant au plomb & à l'eftain, pour raifon deleur de fer aquofiré, quiet grande, leurs vapeurs font fort mortes. Et cuyure de fait, cœux qui fe copnoiflent en ces matieres n’ont garde as x de fe féruir en cuyfine de pots de fer ni de cuyure:car l’adu- vias- ftion de leur terre, qui aufsi eftamere , donne mauuais gouft aux viandes qu'on y cuyt,ou qu'on y met repoler. Ecdelà viennent plufeurs fois fes degouftemens ; vomiflemens , & fabuerfions de l'eftomac. Mais fur tous les Apothicaires fe doyuent bien garder d'vfer deces pots:car on a veu fouuen- tesfois aduenir pluffeurs grans accidens aux malades , pour raifon des medicamens aigres , qu'on leur bailloit, lequels auoyent efté cuits en pelles ou chaudieres de cuyure , tant eff © la negligence des Apothicaires grande, Au refte tous les metaux font fort pefans : laquelle pefanteur procéde de leur mafsiueté, caufee de la miftion d’vne grande partie de terre auec l'eau. Et de là vient queles metaux fondus peuuent fup porter grade ee fans qu'elle aille au fons:pourueu qu'il y ait plus de metal fondu, que de ce qu'onictteradeflus. Ce que aifément fe peut efprouuer au vif argent: fur lequel, eftant dedans vn pot, fon met quelque piece de metal que ce foit, excepté l'or(car l'or va toufiours au fons ; pour caufe defa pefanteur , qui excede celle dzs autres, } ledit metal na- era fer le vifargent , tout ainf qu’on voit nager le bois fur fou. Quant à l'or,ce qu’il va au fonsdu vifargent feulement de fa ponderofité qui elt grande : mais aufsi cela procede d’vn certain rapport naturel qué ces deux metaux ontl'vn auecl'autre. Au refle , les metaux qui fe fondent ne s'attachent point à ce qu’ils touchét, & moins les humeë&ent, ou maculent, & ne s’efcoulent point ainf que font toutes autres liqueurs, tant minerales, que celles qui fortent des plantes & dés animaux : ains demeurent toufiours ferrez & leur des aux. 40 itessr taux. Or on ne trouuera point que lefroid} o ;5ne vient Go clere qu'elle foi, deuient noire, ETVR'E ‘V: 475 Amafez enfemble. Et cela vient de cefte miftion fi patfaite du fec auecl'humide: qui fait que le fecempefche fon humi- dité de s'attacher & de maculer les chofés qu’elle couche: & au contraire, l'humiditéempefche la ficciré de demeurer fer- À me. Laquelle miftion eftant parfaite & abfolue en l'or, fait Z or ne fe qu'il ne fe peut confumer au feu. Car fa terre quieft fort pu- confme ay rifice ; & bien meflce & incorpore auec l'eau , tient fon hu- few,etpour- meur ferree &f bien preffec,qu’elle ne fe peut euaporer pour 94%. feu que ce foit. Et au contraire l'humeur contregarde & pre ferue fa terre d'eftre bruflee. Et parain l'or ne fe peuccon- fümer au feu, ainf à font les autres metaux:lefquels n'ayans leur terre tant purifice, &n’eftans fi bien miftionnez;comme ef l'or ; font ayfement rauis & confumez. par la violence du feu:car leur terre eftant allumee,côfume ayfement toutel'hu £esmeraux meur quieften eux., Toutesfois il ya des metaux qui font nef confu- plus aifez à confumer les vns que les autres , felon qu'ils ont ment au few plus ou moins deterre , & felon qu'ils font mieux ou moins et pourquey. meflez les yns quelesautres. Et pour l'efprouuer , on voit bien que le fer ef le pluftoft confumé de tous les metaux, pource qu'il abonde en terreftrité , & que fa terre n'eft point purifiee. Le plomb & l'eftain vont apres,;pource qu'ils ne font trop bien alliez auec la terre : de forte que le feu, ayant con- fumé l'humeur,confume paraprés ayfement laterre.Quant au bronye, attendu qu'il n'eft G terreftre quelefer, & que encores faterre eft plus purifiee que celle du fer, combien neantmoins qu’elle ne foit trop bien meflee auec l'eau : ce- neantmoins ilreffte plus au feu quelefer. Maislargent refifle fort au feu , & n’eft fi toft confumé , pource qu'il eft compofé d'vne terre bien purifice, & qui ef bien allice auec l'eau. Quät au plomb & à l'eftain, ce qu'ils font incontinent confumez , ne procede feulemét de ce qu'ils tiennent fort de la terre , qui mefmes n’eft bien purifee : mais cela vient de la faute qui eft en leur miftion, laquelle n'eft parfaitement faite. Voylà donc quantaux metaux. RESTE mainte- nant à parler de la lueur, fplendeur, obfeurité , ou crafle des pierres. En premier lieu,par ce que deflus on peutayfement cognoifire , que les pierres participent plus de l'eau & de la terre, quedes autreselemens. Or pource que la terre n’eft luyfante,ni tranfparente , & que notoirement l'eau eft clere, luyfante, & tranfparente : il s'enfuit que toute la lueur & fplendeur des pierres pracede de l'eau. Bt par ainfi nous di- fons que les pierres, qui font cleres & tranfparentes,onteflé engendrees d'humeurs cleres &tranfparentes:& au contrai- re, que celles qui font troubles , & n’ont aucune lueur, font procedees dela terre. Caril n’eft pofsible qu’elles ayent efté engendrees d’humeurs cleres & tranfparentes : ains faut que l'humeur, dont elles ont efté côpofees, ait efté craffeux,trou- ble, limonneux,& noir. Au refte,ce qu'il yades pierres plus cleres & plus luyfantesles vnes que les autres , procede dela diuerfité des humeurs dont elles ont efté engendrees, qui fe rencontrent plus cleres & plus purifices les vnes que les au- tres. Dont s'enfuit que les pierres precieufes,qui font blan- ches , ont cfté engédrees d'vne humeur ayant couleur d'eau, quilesrend plus cleres & plus tranfparentes queles autres: ainfi qu'on peut voir au cryftal, & en l'iris,qui eft vne pierre ainfi nomme pour raifon de fes efk&s. Car, comme dit Pli- Plin, bb,3. ne, quand elle eft oppofee aux raix du Soleil, à couuert, ou cap. 9. en vnechambre, elleiette contre les murailles vnluftre de 7rispierre diuerfes couleurs , femblable à celuy de Parc en ciel, lequel pretieufe. s'efparpille çà & là, pour caufe de fes angles : mais celane ce fait qu’en heu couuert & ombrageux. Quant au diamant;il cftengendré d'vne humeur plus trouble:aufsi eft-il plus ob- feur que l'iris & que le cryftal. Celle mefme varieré de cou- leurs fe trouue és autres pierres precieufes qui font tranfpa- Couleurs des rentes,de quelque couleur'qu’elles foyent : foit qu’elles pro- pierres pre- cedent d'vne humeur verde , comme font lesefmeraudes, & ceufès. la prafna : ou d'humeur bleu ,comme font les fapphirs , le lapis, & vne certaine efpece de iafpe : ou d'humeur rouge, comme font charboucles : ou d'humeur purpurine , comme font les amathyftes,& iacinthes:ou d'humeur jaune, comme les chryfoliches , & les topazes : ou d'humeur meflé en cou- leurs,comme cf l'opale. Et de la s'enfuyt,;que les autres pier res precieufes, qui ne font tranfparentes , font engendrees d’humeurs troubles, noirs & obfcurs : car mefme l'éau,pour fi on y mefle tant foit peu de noirceur.Toutesfois les pierres precieufes,quine font cran fparentes;reluyfent pourraifon de leur grande poliffure,qui rend leur lueur continué & amaflee. Cefte poliffure leur eft connaturelle:8& quelquesfois elle cft artificielle. De là vient que par fois le marbre iette des rayons. Au refte on voit fou uentesfoisdetaches & macules és pierres precieufes qui font tranfparentes:car on y voit des ombrages ou nuces, & quel- R 4 quésfois Den proce de la fplen- deur des bierres. 476 uesfois de flamens , & voit-on d’ailleurs , des pierres ga- te & brouillees ou par fel, ou par la pierre plombiere. Et tout cela ne procede que de la diuerfité des couleurs del'hu- meur dontelles procedér. Car les ombrages viennent quand la couleur de l'humeur generatif, eft plus obfcureen vnen- droit qu’en l’autre, Les nuees au contraire s’ytrouuent, quand 1l y a vne partie qui fe rencontre plus blanche que l’autre, Mais quant aux poils, dôt particulierement les fap- phirs fe trouuent encachez, & le fel qui eft aux opales > & la plombagine qu'on voit és emeraudes, ils procedent entiere- ment d'ailleurs que de la couleur naturelle defdites pierres, Item, les pierres precieufes fe rentontrent quelquesfois ra- [O Et ne { faut eftonner de ce que ces beltes peuuent croiftre borteufes : & cela vient de la diuerfité des humeurs , quis'a- maflent inegalement. Veu donc les raifons que deflus, il n'y 4 celuy qui ne die que toutes pierres & caillous, qui ne fonc ni tranfparens ni [uyfans, ont eftéengendrez d'vne humeur fort grofle, & d'vne matiere terreftre. En outre, les pierres font differentes en mafsiueté ,en RopRoe legereté, & pefanteur. Carés pierres qui font pefantes & amaffees , on n'y trouue nitrou moconduit. Mais celles qui font rares & legeres, font toutes pleines de rrous & deconduits, Et par- ain ie diroye que celte rarité & legereté des pierres procede de ce que leur humeur n’a efté bien meslé auec la terre : le- AND. MATTHIOLVS ile conuertiraen argile, ainfi qu’on peut voiren la pierre Geodes. Que s’il procede d'yne humeur fubtile,on trouuera dedans la pierre;ou d'e2n,ou quelque autre liqueur, qui gril- lottéra là dedans, tout ain que fat vn œuf quand iln'eft plein : ainfi qu’on peut voiren la pierre Enhydrus , felon quedit Pline. Aureftcles efcargors, les Le ; &autres bcftes ayans coquilles, qu’on trouuc parmi les pierres & ro- chers,ne font produites que d’vne chaleur qui eft enclofe de- dans, & d'vne matiere vifqueufe & gluante: Et d'autant que la terre eft plus materielle que-la mer:aufsi celles qui font en- gendrees en [a terre ne fonc fi parfaites que celles de la mer, Efarg moles, autres | les à effa les, com font enge dress. dedans les rochers, comme fi la pierre leur faifoit place, à fin de n'empsfcher leur accroiffement : car ay veu auprés du chaîteau de Duin, qui eft afsis fur la marine, affez pres dela fontaine Timauus, en vn lieu où la mer bat,certains gentils- hommes miens amis qui rompoyent le roc auec marteaux de fer , pour auoir vne forte de moules , qu'on appelle Dat- ces , pource qu’elles font faites à mode de dattes , lequelles eftoyent dedans leroc. Etme fouuient auoir mangé de ces moules à la cable du Conté François dela Tour;,au chafteau de Goritie, lefquelles n'efoyent moins bonnes que les huy- tresenl'efcaille. Aufsi j'en ay mangé au chafteau de Duin à Moules mans dei la pierre queleltant deffzché par la chaleur , a laiffé la place vuide, où 20 latable du Seigneur Matthias Hoffer gentilhomme bien né. il s’eftoit pofé;ainfi qu'on peut voir és tuphes, & autres fem- blables pierres. Cela aduient aufsi és montagnes qui bruf- lent d'elles mefmes : comme eft le mont Vulcan en Sicile, & le mont Vefuuio, en la Terre de labour, Car laterre, eftant afsiduellement brulee par le feu côtinuel qui eft efdites mon tagnes,fe côuertit ayfément en pierres ponces, qui font fort feches & legeres. Le contraire fe fair quand l'humeur s’a- mañle de tous coftez en la terre, s’incorporant auec elle: car lors il engendre des pierres dures, pefantes & bien mafsiues, Or ce que les pierres font quelquesfois dures , & quelquef- fois molles , leur matiere en eften partie caufe, & en partie ce dont eft faite & formee la matiere. Car fi leur matiere eftoit tenante & gluâce,& que la chaleur ait efté telle,qu'elle ait peu confumer toute fon humeur : alors la matiere fe ferre & fe prelfe fort, & rendla pierre qui en fort, fort mafsiue & dure. Mais s'il n'y auoit gueres de vifcofité en la maticre , & quela chaleur foit grande, elle refoudra & confumera route l'humeur, pour bien meslee qu’elle foit, & bruslera la terre: qui fait que la pierre eft tellement molle & fraille , que ayfé- ment elle f met en poudre. Item, les pierres s'endurciffent au froid , lequel reftreint & refferre toute leur humeur, Au refte,les pierres qui font ain engendrees d'humeurs,fe fon- dent au feu, pour raifon de l'humeur qu’elles contiennent. Mais celles qui fe rompent au feu, n’ont tant d'humeur que D'ow proce de Le durté o molleffe das pierres. 30 Il me fouuient aufsi auoir veu és mains du Seigneur Dida- cus Mendoze, gentilhomme Efpaignol , certaines tables de pierre, qu'il difoit auoir efté apportees d’aupres de Veron- ne : lefquelles eftans fendues en ong donnoÿent apparence de plufeurs porfçons grauez dedans la pierre, quiauoyent Poiftons ef entierement conuertis en pierre: tant eft nature admi- twrelleme rable en fesœuures, Item Polybius dit qu'on trouue des grawex poifçonsen terre, outre les mons Pyrences:& en parle ainfi: conuertis Il y a vne plaine qui dure iufques à la riuiere de Narbonne, pierre. par laquelle palfent deux riuieres nômees Illiberis , & Rhof- Polyb.li cinus , lefquelles aufsi paffent par deux villes qui portent le nom defdites riuieres,qui font tenues des François. En celte Poiftons plaine y a des poifcons deterre. Car laterre de cefte plaine terre. eft fort menuë, & eft toute herbue , & couuerte de gramen. Deux ou trois coudees dedans cefte terre, l’eau de ces riuie- res pañle par deflous l'herbe. Er s’il aduient qu’elle fe debor- de: les poifçons fortäs aucec l'eau remplifent ladite plaine de poifçons : lefquels fe fourrans en terre, viuent des racines de PEAR ils en font fort frians, Puis apres les gens du païs es fouiflent & les mangent, Voylà qu'en dit Polybius. En outre Theophrafte dit,qu'és enuirons d'Heraclee, & en plu- ficurs endroits de Ponte, on trouue des poifçons en terre. Encores auiourd'huy en trouue-on en certains endroits de la Germanie , & principalement quand on a pañlé la riuiere les precedentes : & n'eft leur humeur affez fort pour gagner 40 d’Albis. Au refle, attendu que Diofcoride traite en ce cin- la cerreftrité dont elles font pleines, Quant à celles quiont efté faites de limon cuit & amalé par la vertu de la chaleur, le feu les reduit en poudre , pour raifon de la ficcité de leur terreftrité:mais celles qui font compofees d'humeurs grafles & gluantes, eflans efchauffees,elles bruslent ni plus ni moins quele bois. Ainfi qu’on peut voir en la pierre Gagates , de laquelle en la baffe Allemagne, &en Flandres on fe fert en lieu de bois. T'outesfois pour vehement que le feu foit, ilne Damart Leut confumer le dyamant :car fon humeur eft plus forte insinéible Que la chaleur du feu:qui eft auf la raifon pourquoy l'alun éôtre le fes. de plume ne fe peut brusler ni refoudre au feu. Car encores que ces deux pierres foyent fort feches au manier : ce neant- moins elles ne font deftituees d'humeur non plus queles Pire 105- moraux. Quant aux pierres qui rongent les corps, comme ges ® con font celles qui furent trouuces en Lycie , oules confument, fimans les comme eft la pierre Afius,furnommee Sarcophagus,pource evrps. qu’elle confumeles corps des trefpaffez, qu’on enfeuelit de» dansielles ont efté engendrees d’vne matiere fortacre : com+ me aufsi eft la calamine,qui fetrouue en certaines mines, la quelle eft f corrofiue qu'elleronge & efcorche les mains des pionniers. Finalement il ya des pierres qui ,comme fi elles eftoyent grofles, portent au dedans, ou de petites pierres, ou d’argile,ou bien d'humeur.Cela vient de la diuerfité de la matiere dont elles font compofees:& de ce qu’elles font pour quiefme liure de plufieurs fortes de terres qui font propres en medecine, il me femble qu'il n’y aura point d'incôuenient de toucher quelques mots de leur nature generale, Et pour commencer; il faut prefuppofer que la cerre eft fimple en fon effence, ou compofee. l'entens par la terre fimple, celle qui n'eft meflee auec aucune chofe minerale , ni auec autrehu- meur liquide: car ie n’entens parler d'vne terre feparce de Diuerfi tout autre element, qui feroirimpofible à trouuer, pour la terres. grande liaifon & vnion qu'ont les elemens les vns auec les autres, Mais quand ic parleray d'vne terre fimple, l'entens Terre f parier d'vneterre quinetient ni du fel, nidu nitre, ni dela coupperofe , ni du bitume, ni d’autre‘chofe minerale quelle qu'elle foit. Au contraire, appelle terre compofee celle qui participe à vne ou à plufeurs chofes minerales, La cerre 747 & ue donques, dont maintenant nous parlons , eft pefante PA ou lepere,felon RNA AR des elemens,dont elle fe trou- ue compofée:car il n'ya rien plus certain que celle qui tien- dra plus de l'air ou du feu , fera plus legere que celle qui fera aqueufe. Item,toute terre de foy eft defsiccatiue : toutesfois elle change de proprieté felon la qualité des chofes donrelle eftcompofce. Car celle qui eftaqueufe, eft fortaftringente: Qua/ & celle qui tient du feu, eftacre, & mordante:mais celle qui desterre PAHERE à l'air, eft gluante & legere, Celles qui participent l'air & au feu, font Jegeres & mordantes, Quant à celles la plufpart rondes , où approchans à la rondeur. Carla ma- 60 qui tiennent du fouffre, ou del'alun , ou de la coupperofe, ticreinterieure eflant differente à celle quieften dehors ; ou bien eftant cuyte par la chaleur, fe fepare d’auec celle qui eft en dehors, par trait de temps:toutainfi qu’on voit le noyau d’vne noyfette feche fe feparer de fa coquille & efcaille. Que fi ce qui eft dedans la pierre eft procedé d’vne humeur vif- queufe, ou d'vn limon gluant, il fe conuertira en pierre:ainfi qu’on peut voir en la pierre Aëtites, qu’on appelle pierre de l'Aigle. Mais s’il a efté engédré d'vn limon qui nefoit gluants ou bien qui participent à quelque metal ou humeur mine- rale, elles fe peuuent ayfément cognoiftre à l'odeur & au gouft. Veu donc que ces qualitez fe defcouurent facilement parle feul gouft , lequel ayfément peut difcerner les chofes ameres d’auec les douces, & celles qui font aigres d'auec cel- les qui font aiguës & mordantes, & les falees d'auec celles qui font fades, & finalemét les chofes afpres & verdes, d'auec celles qui font pleinement meyres :ie pafferay CR miss iray urs di SVR DIOSC. diray d’auantage. Aurefte, les terres dont on f fert en medecine , prennent quelquesfois leurs noms des lieux où on les fouit , & quelquesfois.des couleurs qu’elles ont: ou bien deleurs vertus &proprieter.. Car les terres Lemnia, Samia, Chia, Cimolia, Eretria & Pnigitis, ont prins leurs noms des Ifles de Lemnos , Samos , Chio , Cimos, & d’Eretria ville d'Eubæe, & de Pnigite ville de Lybie. SE àlaterre rouge ; elle ec appellee Rubrica , pour raifon de fa couleur ; comme aufsi font plufieurs autresterres. Maisla terre Ampclite a efté ainf appellee , pource qu’elle eftfort bonne ienduire les vignes, quand premierement elles bour LIVRE V. 497 coupperofe. Au réfte y en a qui font chaudes naturellement: comme cit l’alun , la coupperofe , la chalcitis , le mil, fory, & la melanterie, D’autres fonc froides : comme eff la terre Eretrienne, la Molybdoïde, l’antimoine, la licarge, & la ce- rufle. Er tout celà procede de leurs qualitez elementaires. Mais quant aux fecondes qualitez, yen aqui mollifientles chofes qui font dures, comme eft l2 gagates. Au contraire, y En a qui endurciffent les chofes qui font molles , comme la pierre plombiere, & l'anumoine. On en trouue quiouurent & ferment les pores, voireles plus infenfibles : carle nitre, & l'efcume du nitre les ouure :mais la terre Samienne, & ge- eonnent,pour les contregarder des chenilles. Et pour par-1 © neralement toute terre graffelesreflerre. D’autresfont pro- es ler des couleurs des chofes minerales,celles qui s’enfuyuent, mine- font blanches , c’eft affauoir la craye, dont vfent les couftu- riers , le plaftre, l’alun, l'amiantus, ou alun de plume, la pÈpe Arabique, le lapis Iudaïcus, la pierre melitite , la ga- aëtte, l'alabaftre, le cryftal; l'argent , le vifargent, l'eftain, & le pur.marbre. Item, celles qui fs’enfuyuent font de cou- leur cendre’ c'eft affauoir Ja terre Melie, & Eretrienne. Maisle fapphir, le cyanus, la turquoyfe, & le lapis lazuli font bleues :l'emeraude , la prafine, le borras, & lacouppe- Berit TOfe font verdes. Mais l'or, l'ochre,la chryfolithe, *le chry- De foprafus, & l’orpin font iaunes où roufles. Les rubis,grenas, A? ale la fandaracha, le corail, l'ematite,la pierre foifsile, le vermil- Jon ; le cinnabre, la craye rouge, & la terre Lemnia font rouges. Il y en a aufsi qui font purpurines, comme la Jacin, the;& l'amethyfte. D’autres ont vn bleu claircômele zafpe. On en trouue aufsi qui ont vn bleu tirant fur le verd , com- me le verd de gris, &leboli Armeni. D’autres font blanches & rougeaftres, comme on voit l'afrodifiace. Y en a qui font roufles tirans fur le blanc,comme le xanthos. On entrouue aufsi qui font noires:tirans fur le rouge, comme eff la troi- fiefme efpece de laterre Batrachite. D'autres font noires & purpurines, comme eff la pierre Alabandique. Y en aaufsi qui font jaunes tirans fur le blanc, comme eft la topaze. On pres à refoudre toutes tumeurs , glandules, & nodofitez,qui . à x, q aduiennent au corps de la perfonne:commeeft le *marcafsis, “o pyrites, la pierre molaris,&le bitume. D'autres cicatrizétles playes, comme la chalctis, Je mify, &l’alun. Aucunes mangent les excroifflances qui aduiennent en la chair : comme eft la fleur de la pierreafsius , le verdde gris, le vitriol , la chalcitis, le mifÿ,la chaux viue, l’orpin,la fandaracha, & le botras.D'au- tres ont plufeurs proprietez:comme la terre Cimolienne, & Je fel : car la Cimolienne éft repercufsiue & refolutiue : mais le feleft aflringent & abfterfif Yen aaufi plufieurs quiont mefmes proprietez : de forte que defaillant l’vne, on pèut 20 vfer de l’autre : car le borras & le boli Armeni ont vn mefme naturel:aufai ont l'orpin & la fandaracha:l'ematite & le fchi- ftos : auf1 font les ang fuyuans , aflauoirle vitriol, le mify;, la chalciris;le fory, & la melanterie. Toutesfois le borras eft plus efficace que le boli Armeni: aufi eft l'orpin plus que la fandaracha:& l’ematite plus que le fhiftos ; &le vitriol plus que fes compaignons. En outre il ya plufieurs chofes mine- rales , qui eftans frequentees où mangees , font fort perni- cieufes à la perfonne:de forte que quelquesfois elles leur cau- fent la mort:anfi que plus amplemét nous verrons au fixief- me liure. Car ou elles leur rongent les inteftins,;comme fait Ja fandaracha, & l’orpin : ou bienleseftouffe , comme fait le entrouue aufsi qui ont plufieurs couleurs feparees , comme 3 © plaître, &lacerufe. Voylà donc quant aux proprietez des ji €ft l'agathe: “l'apfyétos noir a plufieurs veines rouges:mais le nafomonite, quieft rouge comme fang,2 plufeurs veines noires. Au girafole qui eft verd on voit plufieurs veines rou- ges;qui font comme entrelaffces. Au fapphir on voit fouuen tesfois de petis points d’or. On en trouueaufsi quionttrois couleurs feparees:commeon voit en l'egyptelle,quieft blan- .che,deux veines donc l'vne eft rouge, & l’autre noire.Quant à l'eupetalus , & à l'orca, elles ont quatre couleurs diuerfes: car en l'eupetalus on y voit du bleu, du rougeenflammé, du vermillon , & du blaffard : & en l’orca on y voit du noir , du roux;du verd,& du blanc. Itémonen voit qui font de plu- fieurs couleurs changeans , comme le col d’vn pan,oud'vn coq d'Inde, où d'vn pigeon eftant au foleil:comme font l’eri- flalis, & les fortes de*Pederotte, lefquelles changent decou- * Jeurfélon qu'on les tourne. Aurefteil faut noter u’éntre les chofes minerales quifont receués en medecine ; lesvnes gucriffent les perfonnes, les autres les cormentent.eftans mangees ; ou prinfes en breuuage. Quant à celles qui font propres à gucrir, cefte vercu procede ou de leur fubftance propre, ou de la qualité des maladies aufquelles on les ap- ieteX, plique. Or quant à celles qui font medicinales de leur.pro- ës mi pre fubftance & nature, y en a qui feruent de contrepoyfon: & d'autres qui gueriffent plufieurs maladies. Et quant à cel- les qui peuuentiferuir de contrepoyfon, y en a qui font bon-f o nes aux fieures peflilentiales, comme l'emeraude, terra figil- lata, & le boli Armenide Leuant. D'autres font particulie- rement bônnes à certains venins : comme le fapphir, eRlanc beu; eft bon aux pointures des fcorpions : ou le foufre, ap- pliqué fur la playe. Téem le nitre, ou la coupperofe prinfe en breuuage , eft bonne à ceux qui eftouffent pour-auoir trop mangé de champignôs. D'äutres refiftent à plufieurs venins: comme le fel,qui eft bon aux morfures des viperes , des ce- rates , & des crocodiles, cftant appliqué : mais eftans prins en breuuage,il reffte à l'opium, &au venin des champignôs. Et quantaux chofes minerales qui de foy font bonnes à gue la pierre hieracite:les autres fortifié la bouche de l'eftomac, eflans appliquees ou portees, comme fait le iafpe. D'autres attachces au bras gauche d'vne femme, la font porter à ter+ me: comme ef la pierre de l'aigle : qui aufsi eft bonne pour auancer l'enfant , eftantartachec à Ja cuiffe d'vne femme en- ceinte , & le iafpe auf. . Aucunes font bonnes à euacuerles humeurs grofles & vifq ueufes,qui font dedans le corps:com- me cf l'aymant, D'autres euacuent la melancolie, commele . boli Armeni , & lelapis Lazuli. Yena qui font propres à faire vomir, comme le mefme boli Armem,leborras, &la 40 rir maladies, les vnes eftanchenr le flux de fang, comme fait 60 ge. chofes minerales. Car quant aux chofes quifont compolees d'humeurs congelees ; comme ef le fel, le nitre, l'alun, levi- triol, & les autres chofes qui luÿ retirent , comme le fouffre, Ja fandaracha, l'orpin, & leborras , nous en parlerons bien amplement au difcours de ce cinquiefme liure, Viris vinifera: Grecs, Arnpelos Oenophoros: François, Vigne: Arabes, Harin, Karin,on Karm:lraliens, Vire: Allemans, Uneinreb. C'HAPANPE 1É Les fueilles & tendons de vigne broyez & appli- quez , appaifent les dou- ‘leurs de la tefte : & y ad- iouftant de gruotre feche, ils appaifent & mitiguét les ardeurs & inflammations de l'eftomac. Les fucilles AA ee à ceux qui font fubiets au mal d’eftomac, & aux de- gouftemens des femmes groffes. Autanten fait l’in- fufon des tendons faite en eau, & prinfe en breuua- La gomme qui croift és feps devigne, bué en vin, fait fortir la grauelle. Enduite,elle guerift les dartress feux volages, grattelles, &les peaux blanches quire- tirent au mal faine Main, les ayant auparauantfrot- . tces denitre. Cefte gomme eft depilaroire, & fait tomber le poil ; l'en frottanr fouuent auec huyle. Autant en fair l'eau qui fort des farmens vers , quand oh les brufle:laquelle auffi eft fort propre à fairerom ber les verrués formillieres, & les poyreaux. La cen- “ dre ee pb fé ÿ A | AND. MATTHIOLVYS dre des farmens & du marc eft bonne auxthyms & nodofitez du fondement,qu’on auroit coppces;l'ap- pliquantauec vinaigre:& eft bonneaux diflocations; & morfures des viperes, Enduyre auec huyle rofar, rue, & vinaigre, elle eft bonne aux inflammarions de la ratte. Labrnfca: Grecs; Ampelos agria: François, Vigne Jannage: Italiens, Lambrafca: e Allezmans, V'uild Veinreb. CHAP. JTE Il y a deux fortes de labrufques:dont lvnenerend jamais fon fruict meur:ains iette feulement vne fleur qu’on appelle Oenanthé. L'aurreréd fonfruict meur, lequel eft fair de petis grains noirs &aftringens. Ses fucilles & tendons, & fes farmens ont mefme pro- prieré que ceux de la vigne cultiucc. Vus: Grecs, Staphyle: Franços , Rain: Arabes, Haineb: « Allemans ,V'uein reb. CH AP. DE Les raifins frais efmeuuent le ventre, & conflent leftomac. Ilsne font fi mauuais ayans demeurez pendus, pource qu’ils ont perdu beaucoup de leur humidité. Et par-ainfiils font bons aux malades,& à ceux qui font degouftez, & fi font propres à l'efto- mac. Sechez, & gardez en leur marc, &en pors de rerre,ils font bons à manger,& confortent l’eftomac: eeneantmoinsils refferrentle ventre, & caufent dou- leur de tefte, & de la veffic:encores qu'ils foyent pro- pres à ceux qui crachenr le fang. Ceux quioncefté gardez au moult en font autant : toutesfois ceux qui fonc confits en vin cuit font plus contraires à l'efto- mac. Mais ceux qui cftans au preallable fechez au So- leil, font confits en eau de piuye, n’ont tant de vin: routesfois ce font les meilleurs de tous à ceux qui {ont derenuz & alterez par l6gueur de fieures chau- des & ardantes. Des pepins & marc gardé,on fair vn liniment, aucc du fel , lequel eft fart bon aux durtez &inflammarions des mammelles,& à celles qui font ridees & retirecs. Leur decoction clyfterifce,cit bon- ne aux defuxions de l’eftomac, & des lieux fecrers des femmes : aufli s’en feruent elles à s’en eftuuer & fomenter parle bas. Les noyaux des pepinsontyne vertu affringençe ; & font bons à l’eftomac. Eftans roitis , pilez & reduits en poudre, & faupoudrez à; mode de gruorte feche, ils font bons aux dyfenterics, & aux defluxions & deuoyemens de l’eftomac. De mettre icy par le menu les efpeces & diuerfitez des vignes,qui portent ce fruict tanc bon à manger, & dont fort che diuine liqueur qui donne tant de plañr aux hommes, ce feroit chofe fuperflue : car rout le monde le cognoift tant bien qu'iln'ya ni fage ni fol, de quelque eftat & condition que ce fait , qui n’en pusfle aufsi bien parler que feroit Ari- Pour con- {5e tant eft le fruiét de la vigne commun &vulgaire. Tou- gregarder les tes£ois ie ne veux omettrece que plufeurs, qui ont efcrit de vignes cs Ja chenilles yermine ne mangent les vignes:c'eft que quand on pouë ou s#ires WT- qu'on tailie les vignes , il faut enduyre fa farpe du fang de mimes, beuc:ou bien apres l’auoir eguifce, la conuient frotter à vne , peau de byeurc: car lors ni les bourgeons ni les fueilles ne Timitié 4 feront rongces ni mangees de chenilles, ni d'autre vermine. turele entre [rem faut noter qu'on fait grand tort aux vignes & auxrai- de de © fins fon plante des choux aupres : car ces deux plantes ont & v85t vnginimirié morçelle EE) Ce que bien cognoiflans griculrure ont dit, pour garder que les chenilles ni autre 60 Jes aufsi on fait fecher au Soleil en plufe ceux qui ont cfcrit en medecine , n’ont trouué remede plus propre à l'yurongnerie quele chou. Car mangeant vn chou Cope cru à l'entrec de table (comme on voit en pluñeurs lieux,où choux on mange des choux cabus en compoñte à l'entree de table) bone ilengarde d’enyurer:& le mägeant apres il defenyure. Aufsi wrong les Allemans, qui font grande profefsion de bien boire, ont Vigne toufiours à l'entree de table des choux frez, ou misen com- io#rsr pofte. Aurefte Theophrafle dit qu’aupres d'Elephantine, Vigne & alentour du grand Caire1l y a des vignes qui demeurent friff toufiours verdes:& neantmoins elles ne portent qu’vne fois fros } l'an. Pline dit qu’en Italieil y 2 vne forte de vigne, qu'il ap- l'an. pelle Enragee,qui fleurift trois fois l'an : mais neantmoins il n'y a que leur premier fruiét qui meuriffe. Aucuns dient que Æaif pour auoir des raifins fans pepins , il faut fendre en long pins tout ce du prouin qui demeure enterre , & ofter routela morlle qui eft dedans d’vn cofté & d’autre: puis ayant ref- ferré ledit prouin auec efcorce d’orme, ille faut coucher en terre, comme on fait les autres prouins. Quantaux pro- prietez des vignes , Galien dit que côme le raifin eft le frurét Gal. ! principal qui vienne en Automne: aufsi engendre-il meil- de alir leur fang, & eftle plusnutritifde tous les autres fruits qui ne font de garde,& principalement eftant bien meur.Or que le raifin foit fort nutritif, on le peut voir en ceux qui gar- 20 dencles vignes, lefquels font gras comme pourceaux , pen- dantletemns qu'ils ne mangent queraifins. Toutesfois les vns font plus nutritifs que les autres: car ceux qui font doux , engendrent vn fang plus chaud : aufsi alterent-ils la perfonne,& caufent ventofitez,& lafchent le ventre d'auan- tage que ne font les autres. Les raifins brufcs & afpres font tout le contraire: car ils font dedifficile digeflion. Quant aux aigrats ils font contraires à l'eflomac, & parainfi il n’eft bon d'en vfer. Les meilleurs raifins font ceux qui fontles plus poulpus & charnus, & qui font bien meurs quandon les cugille. Les raifins qu'on garde pendus, s'ils font doux & bien meurs lors qu'on les cueille, ils n'engendrent tant de o ventofitez que feroyent les autres : & filafchent commode- ment le ventre. Vua palla:Grecs Sraphés:François, Raifinide queffe: e Arabes, Zibib: Italiens W ua palfa : Alimans, V'usinbeerlen, «ZMertreubel, © Koffin : Efpai- grolz , Palau. CHAT, 'POBE Les raifins blancs fecs fontplus aftringens que les autres. Mangeanr leur chair, elle eft bonne àlaroux» au gofier, aux reins, & à la veflic, Mangez auec leurs pepins »1ls font bons aux dyfenteries. Cuits entre deux plats ;auec farine de miller & d'orge, yadiou- fanc vn œufils fonc bons à purger le cerucau. Man- gezaucc poyure,ils foncle mefine. Reduits &appli- quez à modede cataplafme , auec farine de feues & de cumin, ils appaifent les infammations des bour- fes & des genitoires. Emondez de leurs pepins,& broyez auccruc,& appliquez à mode de caraplafme; . ils gueriffent ces raches rouges qu’on appelle Epiny- ctides, & les charbons;les gangrenes, & routes les pu- trefaétions qui viennent ésiointures. Enduirsauec ius de panaces;ils fon fort bôs aux podagres. Broyez & appliquez für les ongles qui lochent ,ils les font foudain tomber. À moniugementles raifins de quefle, & les paflules font communes & cognuës d’vn chafcun. Toutesfois il ne faut cftimer que les Anciens parlans des pafules,ayent feulement cntendu de ces petites paflules qu'on apporte à Venife de Et. certains endroits de la mer Egec & de Peloponnefe;lefquel- urs lieux d'Itahe, Car Galen appelle generalement paflules tous raifins {e- EE chez au Soleil, fans auoir efgard ni à leur grofleur, ni à deali leur peurelle. Cc que bien il demonftre quand il dit : Au refle, tout ainfi que la diuerfité des couleurs n'empefche en rien la vertu des paflules , aufsi peu fait la groffeur: car route la difference qui y peut eftre confifte au gouft, Aux parolles de Galien on peut affez voir qu'il appelle paffules cout raifins fechez au Soleil, fans mettre aucune difference ni cnire ifins de (mdé, ffales fs ins laxa 12 le.lib.7. B.de cop. L.féc.loc, poitrine. Au contraire;lesraifins fecs;qu'on mâge auec leurs 20 © SVR DIOSC. entre lesraifins de Damas , queles Apothicaires appellent Zibibum , ni ceux qu’on apporte de Smyrne, oude Chy- pre, ou de Candie, Item Galien au lieu preallegué dit ainfi: Aucuns;auant que manger les paflules, en oftent les pepins: & font bien,principalement quandelles font groffes & dou- ces;comme font les fcybelitides : lefquelles efäs gardees,ont la pelure fort douce & efpefle : de forte qu'il les faut mettre tremperen l’eau, pour en tirer plus ayfément les pepins. Il y en a d’autres qui font faites tout au contraire; lefquelles font grofles & mafsiues, & n’ont point de pepins. Elles croiflent en Cilicie, & fontrouffes. Ontrouve aufsi en Pamphilie des fcybeliiques qui font noires, lefquelles, comme dit eft, font les plus grofles detoutes. Voylà qu'en dit Galien: Aurefte il faut noter que tous raifins fecs n’ont mefme proprieté : car ceux qui font doux ont autre proprieté que ceux qui font afpres : & ceux qui ont des pepins font d'autre qualité que Pour conclufon ; ce qu'il dit le verius conforter l’eftomac & le foye ; par vne lepiere aftri@ion qu'il a, eft diretement con- traire à Galien, Édheltnés le verius entre les chofes grande- ment aftringentes, F'inum: Grecs, Oinos: François, Vin: Italiens, © Efpaignolz, Vino: Allemans, Vuein. CH AR. PTS Le vin vieux eft contraire auxnerfs, & aux autres fens ,encores qu'il foit de meilleur goult que levin nouueau, Et par-ainfi ceux qui {e fentiront debilitez en quelque particinterieure, fe doyuent garder d’en vier. Toutesfois fi ceux qui font fains en boyuent peu, & qu’il foi vn peu deftrempé d’eau, il ne fera point de mal. Le vin nouueau engendre ventolitez, & eft de difficile digeftion : il fait pifler , & caufe fon- ges fafcheux. Celuy qui eftentredeux; n’a point ces imperfections: & par-ainfi ileft bon & aux fains & aux malades. Levin blanc,quieft petit, eft bonà l'e- ftomac ; & palle ayfément parmi les veines: maisle vin rouge & gros eft de difficile digeftion : coutesfois ilengendre beaucoup de chair,&enyure la perfonne. Le vin clerer,ycommeil eftmoyen entre le blanc & le rouge, aufsia-il vne vertu moyenne. Touresfois& en fanté, & en maladie, le vin blanc éft toufoursle meilleur. Au refte;il ya difference en la * fauéux des * 40 couleur. ! vins: car le vin doux eftcompofé de parties grofles, & ne paffe fi legerement que l’autre, H engendre ven tofitez en l’eftomac, & trouble le ventre ni plus ni moins que le moult:ceneantmoins il n’enyure fi toft que les autres, & fi eft fort bon aux reins &à la veflie. Le vin brufc s'efcoule plus foudain par l'yrine : tou- tesfois SVIRN ECO SICTIANW RER Y, tesfois il monte pluftoftau cerueau,& enyure incon- ünent. Le vin vert eft fort propre à faire digerer la la viande par tous les membres: il refferre le ventre, & reprime toutes autres fluxions, & ne prouoque tant à vriner quelesautres. Le vin nouueau n’eft fi contraire aux nerfs que les autres. Le vin fait d’eau marine eft contraire à l’eftomac:ilaltere la perfonne, & eft contraire aux nerfs:toutesfois il fair bon ven- tre, encores qu'il ne foit bon à ceux qui fortent de 481 par-ainfi il trompe les gens, fon enboit affez, & enyure & affoppitles perfonnes affez long temps. Le vin d’Iftrie eft de mefme naturel que le Paretypian: toutesfois il fait vriner d’auantage. Le vin de Chio eft plus mol queles precedens , & eit bon à boire: car il eftfort nurritif, & n’enyure tant que les autres, & fi arrefte les catarrhes & Auxions:eftanr fort bon d’ail- leurs aux medicamens oculaires. Levin de Lesbo eft penetrant,& plus leger que celuy de Chio,& fait bon maladie, Quant au vin cuit, qui fe fait des raifins {e- 1 o ventre. Celuy d'Ephefe;qu'on appelle Phygelie, eft chez au Soleil,ou àla vigne, qu'on appelle vin de Candie,ou Pramnion ; ou Protropon: & l’autre vin cuit qui fe fait, cuifant le mouft au feu, queles Grecs appellent Sirion , ou Hepfema: fices vins font noirs, comme ceux qu'on appelle Melampfithia, ils font ros & forcnutricifs : mais s’ilz font blancs, ils font plus menus. Quant aux vins baïllets, qui ne font niblancs nirougesils font moyens. Touresfois tous ces vins font aftringens, & retirentlepoulx. Ils font femblable au Lesbien.Mais celuy qu’onnomme Me- fogites,qui croift en Afic,en lacofte de Tmolus,caufe douleurs derefte, & eft contraireaux nerfs. Quant aux vins de Coûs & de Clazomene, pource qu'ils participent fort de l’eau de la mer, ils ne font de gar- de, & liengendrent ventofitez , troublent le ventre, & font contraires aux nerfs. Or pour parler en gene- ral de routes fortent dè vins, cout vin rude & pur qui n’eft brouillé, eft chaud & penetrant: & fi elt bon à bons contre les poyfons vlceratiues, lesbeuuantauec 20 l’eftomac, & caufe Pappetit ;il fortifie & affermit la huyle,& les rendanc par la gorge;& font propres con tre les venins des cigues;contrel’opium.le pharicum, le coxicum, & le laict figé enleftomac. Itemon s’en fert contre les demangemens des reins & de la ve fie; & contre leurs efcorchures & rongemens. Tou- tesfois ils conflent, & font contraires à l’eftomac. Mais ncancmoins lemelampfthium , c’e/ 2 dire vin cuit , fait de raifins noirs, eft bon particulierement aux reumes & defluxions du ventre. Quant au vin cuit blanc il eft plus laxatif que les autres. Celuy 30 qu'on accoultreauec plaître , eft contraire aux nerfs, &appefanrit & efchauffe la tefte , eftant fort contrai- re à la veflie :routesfoisileft plus propre contre tou- tes poyfons queles autres. Les vins meflezauec poix ou refine fontchaux & maturatifs:toutesfois ils font contraires à ceux qui crachér le fang. Quant aux vins Aparachytes , pour raifon du vin cuit quiy eft meflé, ils chargent le cerueau, & enyurétlaperfonne,& font de difcile exhalation, eftans d’ailleurs contraires À perfonne;prouoque à dormir, & rend la couleur viue & bône. Sionenboitaffez largemét;il fert contre les poyfons de la cigue, du coriandre,du pharicum,de la gomme de chamelcon, de l’opium, de lirarge, de l’y$ d’aconitum,& des champignons. Item il eitbon aux morfures des ferpens,& de toutes autresbeftes veni- meufes qui ontleur venin froid ,ou qui caufent de- uoyemens d’eftomac par leur poyfon. Ileft fort pro- preaux vétofitez, conflemens & corrofions des par- ties interieures : & fert grandement aux refolutions de l’eftomac, &auxreumes & catarrhes quitombent au ventre, &aux parties interieures. Le vin eftbon à ceux qui font {ubiets à fuer , de forte que leurs corps fonttous flaques de fueur , & principalement quand le vin eftblanc;vieil,& odorant. Les vins qui s’'addouciffentà les garder, font meilleurs aux reins & àla veflie,quelesautres. On eneftüuecommode- ment auec laine qui ait fon fuyn, les playes , & rou- tes inflammations : & en baïgne-on les vlceres ma- l'eftomac. Entreles vins d'Italie, le vin de Falerne eft 40 lins& corrofifz, & quifont fubicts à Auxions & ca- le pluseltimé: car pour vieil qu'il foit ;il eft de facile digeftion, & efmeut le poulx,& firefferre le ventre, & cit forcbon à l’eftomac : mais neantmoins il eft con- traire à ceux qui ont la veué foible, & aux deffetuo- fitez de la veflic:& fi n’eft bon en boire d’autanr. Les vins d'Albanie font plus materiels, & font doux;eftäs laxatifs & venteux : mais neantmoinsils ne font de fi bonnedigeftion que ceux de Falerne, encores qu'ils ne foyent fi contraires aux parties nerueufes , que les tarrhes. Les vins blancs & brufques où n'y a point d’eau marine, font bons à ceux qui font fains : & principalement les vins d'Italie : comme font les vins Falernes, Surrentins, Cecubiens,Signins, & les vins dela rerre de Labour , &le Parerypian qui croift és coftes dela mer Adriatique, &le vin Sicilien, qu'on appelle Mamertin. Des vinsblancs Grecs nous fai- fons cas de ceux de Chio , de Lesbo, & de celuy de Phygclite d'Ephefe. Les vins gros & noirs font faf- autresvins. Ces vins tantplus font vieux, tant plus f © cheux à leftomac »engendrent ventofirez, & fonrde font brufques & afpres. Celuy de Cecube;comme il eft doux,& plus gros que celuy d’Albanie;auffi nour- rit-il plus la perfonne,& rend la couleur viue:toutef- foisil eft de difficile digeftion. Levin Surrentineft fort brufc: aufli eftil fort propre aux fluxions de l’e- ftomac,& des parties interieures. Er attendu qu’il eft petic & fubril,ilne troubletantle cerueau de ceux qui le boyuét,& a cela de propre;que de rat plus on le gar destant plus ileft meilleur, & plus profitable à l'efto- grosnurriment. Les vins blancs vieux qui font fort petiz pro uoquent d’auantageà vriner,& caufent dou leurs de tefte : & fi on en boit partropiilsaffoibliffent les nerfs. Quant ils fontde moyen aage ; comme de feptans en fus, ils fonc fortbons à boire. Quant àla quantité du vin qu’on doit prendre;il fe faudra regler à l’aage.à la faifon, à la couftume de celuy qui le prét, & à la qualité du vin. La meilleure regle eft de ne fe laifferauoir {oif & de tremper moyennement fa vian- mac. Ceux d’Adria & de Mamerte, villes de Sicile, 69 de,de forte qu'elle ne nage point dans le corps. L'y- fontaufli gros l’yn que l’autre, & font moyennement aftringens. Ils font incontinent vieux : & pource qu'ils font ainfi petits, ils n’affoibliffentlesnerfs. Le vin Paretypian » qu’on apporte des plages de la mer Adriatique, eft fort fubril, penetrant , & odorant: urongnerie eft mauuaife, & principalement quand on continue s’enyurer : caril eft force que les nerfs eftans ainfi continuellement affaillis de vin, fe ren- dent & perdent leur force. Itemle trop boire en- gendre É maladies aigues. Toutesfois fi on à beu S de EE Em D es pee É 2 D ti as RS LES DL TE maladies pro- pales parties du corps , eftans ainf 482 AND. MATTHIOL VS de l'eau pat quelques iouts, il n'y a point de mal de boire par-apres d'autant, durant quelques iours : car le vin, ainfi latgementprins, attire les exCremens ca- chez & remots, & melmes ceux qui empefchent les {ens, & les euacucin{enfiblement,& par vne manie- reindicible, parles conduits du corps. Mais neant- moins apres auoir bien trinqué;il faut boire d’eau:car Peau eft le fouuerain remede aux excés de yin qu'on fait-pour euirer quelque maladie, : 1 Le vineftla plus fouueraine liqueur de toutes : eftant le principal fouftien & maintien de la vie de l'hôme:car ilremet fus & regenere les efprits vitaux , & reflablit routes les for- ces du corps, confortant & viwifiant la principale partie d'i- celuy,affauoir le cœur. Et par-ainf ce n'eft de merueille files Anaens Latins ont appelléla facree vigne, & le diuin bour- gcon, Vitis:prenans fa denomination de Vita: voulans quafi dire, par cela, la vigneeftre comme vne fource de la vie de l'homme. Pour cela neantmoins meflieurs les yurongnes ordinaires ne fe doyuent trop egarer. Car comme toutes ex- tremitez font fafcheufes & viceufes(ainfi que dit le commun prouerbe) aufôi prenans plus de vin qu’il n’en faut, & qu'il n’efl conuenable,il caufe à la perfonne de grandes & bien faf- 20 cheufes maladies , ainf que plus amplement fera dit cy apres. Mais fi on en vfe moderement;il n’y a chofe plus nutritiue,ni plus confortatiue que levin.Car en premier leu;ilengendre va fang pur;il fe conuertit foudain en nutriment,& aide à la digeftion en quelque partie du corps que ce foit.Il donne cou rage à l'homme,purge Je cerucau,eguife ] entendement ,ref- iouyt le cœur, & viuifieles efprits. 11 prouoque l'vrine, re- foult toures ventofrez , accroift la chaleur naturelle, & en- graifle ceux qui font en bonne fanté. Il donne bon appetit à la perfonne, purifie le fang troublé, defoppile la perfonne, & digere la viande par tout Îe corps. Finalement il rend la cou- leur bonne, & fait euacuercoutes les fuperfluitez du corps. Mais au contraire, fi on en prend gouluement & fans raifon,5 © comme fonc ces facs à vin, :lraffroidit accidentalement tout le corps. Car,comme dit Galien, la trop grande abondance de vin n’efteint moins la chaleur naturelle du corps, que fait vne grande quantité de bois ettee fur vn petit feu.D'auanta- gcilef contraire au cerueau, & à l'efpine du dos & à fa moel- Maux Se, & aux nerfs quien dependent. T ellement que à ces princi- 1offenfees, furuiennent par cedans d'y- trait deremps de grandes & dangereufes maladies: comme ; ralvie mn} #rongneric. font apoplexie,le mal caduc,paralyfie;tremblemens,eftonne- mens, & fupid: mes, vertigin fies,roupies,d: D mens de bouche &cde leures. Item l’yuréngnerie corromptia Derfonne & fa maniere deviure. Car l'abondance du vin rend ie. hommes querelieux,babillars,effrontez, furieux, & trou- blez d’entendemenc: & fat qu'ils font addonnez auieu & à aillardife, dont fouuent fonr caufez plufieurs meurtres & Etes, Et neantmoins on ne peut atcribuer cela que au vin prins fans mefurenirafon. Item levin prins fans raifon, troublele fens, & fait perdre la memoire,& rend roufours la perfonne malade, caufant fouuentesfois de mors fubites:fai- fanten outre dix mille maux, qui feroyent longsà raconter, & fafcheux à entendre a ceux qui font trop addonnez au vin. Au refte, le vineft plus propre aux vieilles gens q aux autres: cez,fuffocariôs nocturnes,congelations, fpaf- euremens de 1ointures,lerargies,frene- te car ayans perdu beaticoup de leur chaleur naturelle, ils ont$ befoing du vin pour les efchauffer aucunement. Quant aux Gal. bb. 2. eunes enfans,& à ceux qui n’ont encores vingt ans,{el6 Ga- detue fin. lien, on ne leur doit permettre boire du vin ; car nor Vin raffref On Mmectroit feu fur feu. Item il fe faut bien garder É se chi danve- raffrcfchir le vin en efté auec neige , ou glace , ou eau froide: ® carle vin, ainfraffiefchi ,eft fort contraire au cerueau , aux Fi nerfs, à la poicrine,;au poulmon, à l'eflomac,aux inteltins,au foye & à laratte,aux reins,àla vef ie, l'amarris, & aux déts. Parquoy 11 nef: faut efionner fi ceux qui s’accouftument à boire le vin raffrefchi, font fubiers à cohques & douleurs d'e- fomac, & s'ils tombent fouuenc en fpafmes, paralyles, apo- fullations,furditez,aueugliflemens, & retire- 40 met & fair profhter, gnoiflent f toit: ceneantmoins peu à peu venans fur l'aage, it eur vient des accidens és nerfs, és iointures, & és parties in terieures,qui fonc trefdiffciles, voire quaf impofsibles à gue- rir. Au reite, pour fe toufours bien porter,il faut donner or- dre que le vin dont on viera,foit clair, & bien purifié, & qu'il ait vne bonne framboyfe, fans auoir aucun mauuxs gouft. Car les vins troubles,rournez, & qui ne font bien purihez,& qui ont la faueur & l'odeur mauuaife, font mal, non feule- ment à tout lecorps,mais aufsi ils corrompent le fang. Aufsi voit-on que és pais où les bons vins croiflent,les gens s’y por tent fort bien. Comme fe peut voir au conté de Goritie,où ;l croift de fort bon vin : comme eft le vin Pucin ; dont lesan. Vis Pa ciens ont fait fi gräd cas:& les vinsde Vip20, quine font gue- res moindres. Cela peux-ie bien afleurer,comme l'ayant ex- perimenté, que vfant moderement du vin Pucin » & deceluy de Vipao,on ne peut faillir à fe bien porter. Car ayant gardé long temps vne douleur d'eftomac, qui m'auoit qua du tout abbatu > 1e fçay bien que ie ne reuins jamais en fanté, finon par le moyen defdits vins. Parquoyie ne m’eftonne plus de ce que Pline fait f grand cas du vin Pucin , duquel 1l parle Pln.lit ainfi: L'Tmperatrix Lula difoit ordinairement que le vin Pu- cap.6. cin l’auorr fait viure oétantedeux ans, Il croit és coftes dela mer Adriatique , affez pres de la fontaine Timauus >envne colline pierreule , fubiette au vent maïin ; qui encores n’en porce gueres. Etrient-on qu'il n'ya meilleur vin que ceftuy, pour la fanté de la perfonne. De forte que i'eftime que ce foit le Pyétanum tant celebré des Grecs, lequel croift le long de lamer Adriatique. Voylà qu'en dir Pline, Le dire duquel fe cognoit aflez veritable és montagnars qui habitent le mont Car, lefquels beuuans ordinairement du vin qui appro= che fortle Pucin, ne font gueres malades, & viuent fort lon- guement : car la plufpart d'eux viuéc nonante,voire cent ans. Orce vin eft perit, cler, & doré, &eft fort odorant,& de bon gouft. Si onle boit fans eau, ilefchauffe fort, & penetre ayfe- ment par tout le corps. Et de fair,rels vins, felon que dit Ga- Gal.lib. liea, font Sngulieremét bons, non feulement à ceux qui font fmp.me reffroidiz : mais aufsi à ceux qui font fubiets à deffaillances de cœur, pour quelques douleurs qui leur aduiennent ou au cœur, ou à l: bouche & orifice de l'eftornac. Parquoy ie diz ceux eftre heureux, qui habitent és lieux où crorftle bon vin: pourueu qu'ilsen vfenr modeftement , & ainf qu'ilappar- tient. Or pourceque Diofcoride à fi amplement parle des vins dont on doit vfer,& de leur vertu,ie ne m'arrefterayàen parler d'auantage, L'eau de vie, ainfi appellee des Anciens, Eau de” pour les vertus fingulieres qu'ellea, fe tire du vin par alem- bics:mais fi on veur qu’elle foit bonne, il faut que le vin dont on la fera foi excellét, Or tout ainf qu’elle preferue de corru ption tout ce qu'on met dedans : ainf garentit elle de pourri- ture ceux qui en yfent,elleles conferue, les entretient, les re- les maintenant en leurnaïue couleur & vigueur, & comme viuifiant les efprits viraux. & les regene- rant:d'auantage clleefchauffe l'eflomac, aiguife le cerueau,& les fens, fait bien à la veuë, & à la memoire, & fpecialement à ceux qui font froids de nature , & qui font fubiets à cruditez d'eftomac,à vétofitez, & autres froides affd1ôs. Et par-anf prinfe tous les iours à ieun à la mefured’yvne petite cueillerer, elle eft finguliere aux douleurs d'eftomac caufez de cruditez, ou ventoftez,aux v rtiginofitez,malcaduc,apoplexies,me- lancholics, paraly lies, veternofitez > Aux tremeurs & batte- mens de cœur,& aux defaillances. La prinfe toutesfois fera plus finguliere,la préparant en cefte forte : Prenscinnamome vaeonce, zingembre quatre dragmes, de tous fantals, de chacun fix dragmes: girofles, galanga, noix mufcate,de cha- cun deux dragmes & demie: macis, cubebé, de chacun vne dragme : du cardamomum grand & périt,praine de nielle,de chacun trois dragmes : zedoaria demi once:graine d’anis, de fenoil doux,paners fauuages*, bafilic,racines d’Angelica,ca- * 7ral.de ryophyllata, reglife , calamusodoratus » petite Valerienne, cu wne fueilles de fclarea, thym ; calamente, pouliot ;, menthe, fer- me &r: pollec , mariolaine , de chacun deux dragmes: rofes TOUgES, mie, fleur de fauge,betonica,ro{marin, ftichados, bugloffe,borra- che, de chacun vne dragme & demie: efcorcede citron trois dragmes: poudre de diambra, rofar aromatique, de diamof- chon doux, diamargariton,de diarrhodon,de l’eleétuaire des plexies,& difficultez d'aleine. Toint aufsi qu'ils n’vrinent ai- 6o perles , de chacun trois dragmes. Pile ce quice doit piler , & fëment, ains font fubiers à pierres »à grauelles, à oppilations des parties interieures, à hydropifie , & à milles autres po- uretez & maladies dangereutes, & pernicieufes. Pour cefte Gal. lib.de caufe Galien dit ainf : Ceux qui ne font grand cxercice au co.bon, € cœur del’efté , lors qu'ils ont chaud ; qü'ils boyuent d'eau de malfuc fontaine: mais (ur roœut;qu'ils fe gardent de boire de nege, ni de vin rafrefchi. Carencores que les ieunes gens ne s’en co- mets le rout deftremper en douzeliures de bonne eau de vies & qui ait efté faite de vin excellent, dans vn vaifleau de ver- re , le tenant bouchéde cire quinzeiours entiers. En apres, auoir mis au deflous vn alembic de verre, on en diftille l'eau au balneum Mariæ, bouchant fi bien l’alembic qu'ilne puiffle refpirer. L'eau qu'onenauratiree fe doit mettreen vn au- tre vafe, y adiouftans de fantal odorant taillé en petites Bee eux SVR DIOSC. LIVRE V. deux dragmes , mufc & ambre liez en vn petit linge ; de cha- cun vn demi ferupule;d'vn iulep rofat bien clair vne liure. Ce fait, on les conquañle , tant que le iulep foit incorporé auec l'eau , & bouche-on le vaifleau de cire & de parchemin, le laiffantainfi l’efpace de quinze iours.Finalement on le chan- gede vaifleau, & le garde-on pours'en feruir, C’eft eau ainfi preparcefert de rt Jet As fouuerain aux maladies fuf- dites.Car prinfe en breuuage,ou iettee de la bouche en la fa- ce; elle fait reuenir les epilcpriques, & les femmes fuffoquees du maldelamere, & ceux qui tombenten defaillance. Elle 4383 cuire au Soleil quarante iours ; & s’en feruent ynan durant és chofes que deflus. Dutemps de Galien on faifoit Autrement le vin de de- Gal.lib. 2. fpenfe ; que du temps de Diofcoride :car Galien dit qu'il fe de aliment. faifoit à la maniere qui s'enfuit : L'infufion du marc, que les fac Grecs appellent Tryx, & les Atheniens, Deuteria, & quieft appellec en mon pays, Stemphyllitis, où Lora, fe fait comme s'enfuit : Ayant mislemärc desraifinsen petits vaifleaux, on met tant d'eau deflus ;quele marcen eft entierement cou rend la parolle à ceux qui l'auroyent perdue, & retient fort miraculeufemét ceux qui feroyent defa à l’article de la mort, Elle eft fort fouueraine clyfterifce au poix d'vne once éscoli- ques caufees de ventoftez ou froideur, fpeciälement y ad- iouftant de triacle , ou mithridat ; de chacun deux dragmes. Bref c'eft vn médicament fort fouuerain à toutes affétions froides. Vinum Omphacites ; François, V'erins d'aigrazson Vin-verim. (HAT. VIII. Le verius d'aigraz fe fait particulierement en lle de Lesbo, prenantles aigraz vn peu auant qu'ils foyent meurs , & les laiffant rider au Soleil trois ou quatre iours. . Par-apres on les preffure > &en ti- re-on le verius: lequeleftant mis en barrilz ou vaif- feaux , fault laiffer au Soleil. Ce vin-verius eft fort aftringent : auffi eft-il fort propre à ceux qui ont deuoyement d’eftomac , & qui font trauaillez de li- liaque ,ou douleurs des flancs : & fi eft propre aux degouftemens des femmes grofles , & aux cruditez. ?” On dit qu’ileft bon d’en boire en rempsdepete. II faut garder long temps ce vin-verius auant qu'en pouuoir boire, * ‘ Lora, fine V'inum fécundarinm: Grecs, Denrerias, on Tryx: François, Vin de deffence , ow Ben. nande, on Piqnorre : Italiens, « Acquarello, ou Gionta. uert. Cela fait,ils percent le: fons du tonneau, pour en faire fortir Finfufion, de laquelle on fe fert en lieu devin. Or faut noter que ceux qui font bien praétics à fairela defpenfe;met- tent d'eau felon la proportion du marc, à fn que cefte beu- uande ne foit ni tropforte, nitropaigueufe. Puisils remet tent d'autre eau furledit marc, non pas tant toutesfois que la premiere fois :car ils s'eftudient feulement de rendre cefte beuuande bonne à boire. Ceux qui s'eftudient à parler le courtizan d’Athenes;l'appellent Deuteria, & norila premic- reinfufon d’eau quia efté mile furlemarc. Ces deux beu- uandes caufent douleur de tefte, fi on n’y met d'eau aflez: toutesfois la premiere eftplus fumeufe. Ce breuuage a cela de fingulier,qu'il pañle foudain par l'vrine. Mais toutesfois il 20 y agrand egard à la diuerfité des raifins dont ef fait le marc. Car files räfinseftoyent doux, labeuuande en fera meilleu… re,& s’efcoulera pluftoit par l'vrine.Mais files raifins cftoyét vers ou aigres ; ladefpenfe n'en fera fi bonne, & ne prouo- quera tant à vriner queferoit l'autre. La defpenfe eft meil- leure ; quand on gardele marciufques au Printemps, ouen Efté. Que fon en vfe en hyuer;elle n’efttant fumeule, &ne s'efcoule fi foudain par l'vrine. Vinum à labru[ca: F. rançoss, Vin de lambrafques: Italiens, Vino dellvua faluaticha. C HA P. Æ. Le vin qu’on fait de lambtufques rougescft aftrim gent: & eft bon aux defluxions de l’effomac & du ventre, & à toutes chofes qui ontbefoin gd’eftrere- ftreintes & reflerrees. En Tofcane,aucuns font du vin de lambrufques;lequeleft fort noir & gros : & le meflent parmi le vin gris ou baillet , à fin delerendre plus clairer. Les païfans le boiuent à faute d'autre: car il eft doux & afpre : toutesfois il perd aifement fa douceur;tellement qu'il ne fert plus qu'en medecine, oùil eft 40 queftiondercftreindre. (HAP. IX. La defpenfe, que les Grecs appellent Deuteria, où Potimos;fe fair ainfi : Surle marc detrente metretes de vin; on enictte trois d’eau:puis on foule le marc, & le preffure-on. Et quand à la defpenfe;qui en fort, on la fair cuire iufques àla confomption delatierce partie. Et fur ce qui demeure;pour chafque conge de vin, il y faut mettre deux fextiers de fel. Puisenuiron Vinum Mclitites: François, Vin miclle, CHAT, X 1. Le vin miellé eft bon aux debilitez d’eftomac pro- cedans de longueur de ficures:car il lafche moyerine mentle ventre, mondifie l’'eftomac, & prouoque à vriner. Il eft propre À gens goutteux, au mal déreins, aux foibleffes du cerucau, & aux femmes qui natu- le Printemps; que l’hyuer fera paffé, il lefaut mettre f © rellement ne boyuent point devinicar il a vne bonne en d’autres tonneaux. Ladefpenfe ne dure qu’yn an au plus:carelle eftincontinent gaftee. Elle eft bonne aux malades, à quion craint debailler du vin,& neät- moins on les veut foulager. Item elle eft propre ceux quiayans efté longtemps malades, commécent dÿsa- à fereprendre, & fe recoquiller. Au refte on fait du vin, qu'on appelle Adynamum, qui a les mefmes proprierez que la defbenfe. Etfefairainfi: On prent autant d'eau que de mouft, & faic-on cuire leroutà petit feu, iufques à ce quel’eaufoit confümec. Puis 60 cftant raffroidi, on le fralatte , & le verfe-on d’yn pot en autre;puis le met-onen vn pot poiffé, pour le gar- der. D’autres prennét d’eau marine, & d’eau de pluye, du miel & du mouft, autant de Pyn que de l’autre, & apres auoir letoutbien verfé & reuerfé, ils Le laiffent framboy fe, & fi eft fort nutritif. Ily a differenceentre ce vin miellé,& l'autresque les Latins appellent Mul- fum , qui fe fait de vin vieux & brule, meflé auec yn peu de miel. Car ceftuy fe fair,mettane fur cinqcon- ges de mouft verd, vn congé de miel, & vn cyathe de {el.Et le faut cuire en vne grande marmitte,à fin qu'il ait plus d’efpace de cuireà loyfir le faupoudrant de el peu à peu.Etapres qu'il {erareffroidi,ille conuient verferen vn autre vaifleau. eMulfam: Grecs, Oenomeli:F rançois, Bergerertesou Vin miellé, CHAT. XTT: Lebon vin miellé, queles Latins appellent Mul- fum ; eft fait de vin vieux rude & afpre, & de bon 2 miel. 484 miel.Celuy qui ft ainfi compofé engendre moins de ventofitez,& eft incontinent propre àen vfer. Celuy qui eft vieil,& gardé,eft nutritifimais s’il eit demoyen aagc; il fair bon ventre , & prouoque à vriner. Prins apres le pat ileft contraire à la perfonnc : mais s'ileft ptins au commencement ; il remplit la perfonne , & neantmoins luy fair venir l’apperit apres.Pourle bien faire , il faut mettre fur deux mefures de vin vne de miel. Aucuns;pour l'auoir pluftoft preparé;font cuire le miel auec le vinspuis le coulenr.D'’autres;pour s’enr feruir mieux à propos, fur fix fextiers de moult enco- res bouillant,metrent vn fexrier de miel:8 apres qu’il a bouilli,ils le ferrent en vn tonneau, &le gardent. Ce vin demeure toufiours doux. Agua mul : Grecs, Melicraton ; o4 Hydromel: François, Easrmiellec: ltaliens, Acqna melata: COCPARP RE PXCTEIETE L'eau miellee a les mefmes proprietez que le vin 2° miellé. * On s’en fert fans la cuyre, quand on veut lafcher le ventre, ou faire vomir ;, comme à ceux qui auroyenceftéempoyfonnez; leur donnantauec huy- Je. Onlordonne cuite à ceux qui font foibles, & qui n’ont quafi point depoulx,& à ceux qui fonttrauail- lez dela roux, & quiont vneinflammation de poul- mon conioinre à vne fieure chaude, ou bien qui fon tous allafchiz partrop fuer.Le melicratdefiapreparé, Hydromel.. & quieft comme conft,qu’aucuns appellent Hydro- mel,ales mefmes proprietez que la beuuande, ou quele vin, furnommé Adynamos, qui eftde moyen aage. Er par-ainf ileft meilleur à l’inammation de quelque membre;que n’eft Le vin de defpenfe. Tou- cesfois s’il eft crop sardé, il w'eft bon à ceux quiontle feu en quelque membre, ou qui font conftipez : ains eft feulement propre aux douleurs & degouftemens de l’eftomac, & à ceux qui tombent volontiers en fueur. Pourle bien faire il faut mettre fur deux pars d’eau de pluyequi foit gardee , vne part de miel: & mertre le rout au Soleil. Aucuns y mettent d’eau de fontaine, & font le tout cuyre iufques à la confom- ption de latierce partie,&% le gardent ainfi preparé. Y en aqui appellent Hydromel l’eau où on a laué les rayons de miel, defquels on auoit defia ofté le miel, laquelle on garde pour s’en feruir. Toutesfois il fut qu’en l’hydromel y aitplus de miel. Aucuns cuyfent cefte eau.Elle n’eft bonne aux malades:car elle parti- cipe &tient beaucoup dela cire. À ND2 M À T'T'HIIOIL VS la laiffe efpefsir à mode deiulep bien ef vray qu'elle fe garde mieux, mais neantmoins elle ne penetre fi auant dans le corps : & d'ailleurs, pour raifon de fa grande douceur; ellefe conuertitaifement en colere. Et par-ainfi, fi elle.ne perrfa! douceur à forced'eau qu’on mette deflus, la demeflantauec icelle,elle altere le patient. Aurrefte, flon que les eaux miel l£es font cuices;elles changent de proprietez.Car celle qui eft cuite à hafte engendre ventofcez en l'éflomac, &efmeut d’auantage le ventre, & n’eftrantnutrititieque l’autre: mais celle qui fe cuit à loïfir,eft bonne à refloudre les ventofirez,& n’efmeut tant leventre que l'autre ;:& ñ eft plus nutritiue, © Aucuns l’aromatifent auec gingembre;faffran,cannelle,ma.. cis ; & autres femblables drogues. D’autres y mettent duli- grum Aloës,& denoix mufcates. L'eau miellee fe compofe aufsien vn autre forte: c’efl affauoir mertant huit pars d'eau de fontaine fur.vne part demiel, adiouftant trois onces de * Jeuain (c'eft affez pour en faire cent liures) bien demefléen l'eau fufdite. Et conuient letout faire bouillir , comme on voit bouillir le mouft , & le mettre en vn barril de bois : mais neantmoins ilne Je faut emplir du tour , de peur qu'il n’ef- panche par deflus,en boulliflant. Etapres qu'ilaura ceflé de boullir,il faut bien eftoupperle tonneau, & garder cefte eau, ainf preparee,comme on fait le vin. T'outesfois il faut qu’elle aittrois mois auant qu'en boire. On peut aromatizer cefte eau ; liant en vn linge les drogues propres à ce, & les iettant dans le ronneau. Voylà qu'en dit Mefué. Les Allemans ap- pellent Medon cefte derniere compoñition d'eau miellce, Toutesfois le leuain qu'ils y mettent, n’eft fait de point de blé:ains ef fait de l’efcume,queiecte le mouft,quand il boult, & des fleurs d'houblon, defquelles ils fe feruenc grandement à faire la ceruoife. Ceux de Poloigne & de Lituanie vfent fort de ce Medonicar aufsi ont-ils à force miel efdits pais. _Annotation. * Les Exemplaires Grecs mettenten ce lieu, ed Ds 307 épilnuirms c'et àdire, On s’en fert eftant cuite, &c. Mais l'ay toufours eftimé ce pañageeftre corrompu: car par droit ftyle, Diofcoride deuoic premierement parier de l'eau miellee cru , que de celle qui eit confite & cuite. Et penf qu'il ait ainfi procedé : mais que la faute eft venuedes Imprimeurs, qui ont omis yne negatiue.Ce qui me conferme en cefte opi- nion et, que ic treuue A@uarius auoir mis ainf : Ons’en ferreftant cruc, &c. Etneantmoins traitant du melicrat fil parle apres Diofcoride de mot à autre. À quoy s’arreftant peut eftre Ruellius ; a fuyuy pluftoft AQuarius, queles com munsexemplaires en fatradu@tion. Loint que fi on examine bien l'eau miellee ; on trouvera que celle qui cft cruë eft plus laxatiue,& plus propre à faire vomir,que celle qui eft cuite. Agqua:Grecs,Hydor: François, Eau:Ttaliens, AC7#a: Allemans, Unalfer. CH AP. XIIITL, Certainement il eft fort difficile de pouuoit de- terminer en general des eaux; à caufe des diuerfi- tez &proprietez particulieres des lieux , & des cli- mats. Touresfois on tient pour la meilleure celle qui Les Arabes compofent autrement le melicrat , quenefaitf Oelt douce, claire, & quine tient d'autre qualité: qui Diofcoride : ainf qu’on peut voiren Mefué , quien parleen ceîte forte:Le melicrac,felon que dienrles Anciens,a de gran- des proprietez. Car en premier licu,il defaltere; & eft Bonè toutes maladies caufees de froideur : & principalement à cel- les qui aduiennent au cerueau , aux nerfs, & aux iointures, L'eau miellee bu en iieu de vin,eft bonne à ceux qui ontvne toux humide : & f eft propre à faire cracher & iecrer horsles flegmes grofles & vifqueufes qui chargent la poitrine. Item elle laue & nettoyelcsinteftins, & les parties nobles & inte- rieures,mondifiart les conduits de l'vrine:aufsieftelle bonne à la colique , & à lafcher le ventre : & d’ailleurs elle engarde d’engendrer la pierre. Pour la bien compoler;il faut prendre de bon miel, qui foit frais & blond, & qui ait vne odeur bon ne, & vn gouft doux & piquant. Et fur chafque liure de miel conuient mettre huit liures d’eau de fontaine, & faire cuire le tout à petit feu, en vn mortier de pierre,ou en vn pot deter- re vernifié, & l’ayant bien efcumee, la faut couler. Tontesfois fon la veut boire frefche faite, il y faut mettre d’auantage d'eau,& la couler incontinent qu'on l'aura éCumee,Carfi on auf ne s’arrefte gueres ésinteftins ; & eft aifce à pañfer , fans engendrer ni douleurs ni ventofirez : & qui finalement fe maintient long temps fans fe corrompre. Encores que Diofcoride ait parlé fort fuccin@emét de l'eau qui eft bône à boire: cencanemoins il n’a rien obmis de ce qui cf requis à la bonté de l'eau.De forte que $’il m’en falloit feu lement efcrire pour le regard de ceux qui font pra@tics és cho- fes naturelles , ie n’en diroye d’auantage que ceque Diofco- ride en a dir. Mais pource que le principal de fein que ‘ay eu faifantcescommentaires,a efté de les adreffer aux apprentiz &ignoräs ; pour leur monftrer que c’eit que de nature:à cefte caufe i'ay deliberé de parler non feulement dés eaux qui font bonnes à boire,& àapprefter les viandes: mais aufsi de celles qui de leur.fource participent aux metaux & aux chofes mi- Xautre Seneni Medo Ah de cop nerales. Eten premier lieu ; la meilleure eau pour boire, cft £44; | celle qui eft claire, fubule,bié purifiee;legere,& qui n’a aucun gouft SVP D'TO SC. FEV R E /V. gouft particulier, & n'eft point graucleufe : item celle qui eft foudaine à boullir, eflät aupres du feu, & qui eft incontinent froide quand on l'oftedu feu , aÿant vn bon gout :quiauffi pañle legeremiér par les inteftins, fans greuer l'efomac,& qui s'euacue legerement, Telles font volontiers les eaux des fon- taines qui fourdent du cofté du Leuät; ayans leur grauier fa-. blonneux ou pierreux , ou bien de terre bien purifiee : eftans de pluyr. froides en cfté,&chaudes en hyuer.T outesfois l'eau de pluye éft la meilleur de toutes : & principalement celle qui tôbeen efté,quand letemps ef à requoy. À laquelle rapporte afez cellequitombe partonnerresen efté, qui eft appellee fpecia- » detes- lement, Eau de tonnerre. Mais celle quitombe par grandes impreflions d'air, comme devens,tônerres,cflides,grefles, & par l'impetuofité des nuees, n’eftbonne aux perfonnes.felon Lin b.6, que dit Galien.Quät à l'eau de cifterne,encores que plufieurs idem, Medecinsen facent grand cas,ceneantmoins ie ne voy qu'ils su de ci- ayent grande raifon de ce faite. Car elle n’eft feulement mau- uaife,pource que c'eft comme vn amas de piuficurs eaux tom bees en diuerfes faifons,procedans & de prefle, & deneige, & des glafions qui tiennent és couucrs des maifons , en hyuer: mais aufsi pource que naturellement toutes eaux dormantes font fubiettes à putrefaétion. Tellement que confiderantla chofe comm'il appartient, l’eau de cifterne n’eft à comparer à l’eau qui eft puremèt de pluye:car elle a beaucoup & de nege, re. re, tions,excepté qu'elle n’eft f aftringente que la falee. Cenet- moins elle eft fort abfterfiue:au M eft EE mA propreà sur la gratelle , & les vlceres des oreilles, &leurs tintemen:, & à reloudretoutes tumeurs d’icelies. L'eau alumineufe eft fort Easalumi- aftringente : & par-ainfi ne fe faut efmerueiller f elle fortike ceux qui ont l'eftomac deuoyé, & affoibli, par trop vomir.El-: le arrefte les fluxions deslieux naturels des femmes, & garde d'auorter , principalement celles qui font fubiettes de pofer leurenfantauantleterme. Elleeft bonne aux viceres dela vefsie: & eft fort propre aux inflammations de la bouche & des genciues,s’en lauant fouuent la bouche. Gargarizee,elle n'arreftc feulcment les Auxions qui tombent au gofier: San aufi elle refoult les humeurs qui defia y font amañlees. Au- que en fait 1 bain preparé de cefteeau : lequel aufsi eft forc on à tous vlceres exterieurs du corps: & princi quand ils font fubiets à defluxions & FR A à bon à ceux qui crachent le fang:& eft propre à refferrer le fon dementallafchi, & à dent fueur, Toutesfois cefle eau eftcontraire,eftant prinfeen breuuage,ou cn bain, à ceux qui font oppilez , & en danger de tomberen fieure. Quant aux caux qui tiennent dela copperofe,ou du mify,ou du fory,;ou dela melanterie , elles ont quafi mefines proprietez , & ont les mefmes vertusquel'eau alumineufe :toutesfois ces der- nicres font plus efficaces en leurs operationsque n’eft l'alu- neufe, Lin Lde & de grefle fondue meflee parmi. Er felon 4 dit Galien;telles 20 mineufe. Car outre ce qu'elles font aftringentes,leur humeur eaux qui font faites de place & nege fondues ; empefchent la digeft6,&retiennent l'vrine:engédrans ventofirez, douleurs de coftez,fpafmes,& trauaillans la poitrine;le poulm6, & l'e- ftomac. Car l'eau, quiaellé conuertie en nege ouen glace,a pan de perdu tout cequ'elleauoit de fubtil. Quant à l'eau des puis, clleeft pefante , & de mauuaifedigefion : & ne pourroit-on affeurement dire qu'elle fut exempte de putrefa&tio. Toute{- fois,eftät fort frequéntee,& puyfee fouuent, elle en eft meil- leure:ou bien elle fort de quelque fource d’eau viue quifoic | de lacs, fous terre. Touchant celles deslacs,eftangs,8& marais,elles ne gs , & valent du toutrien , finon qu'elles foyët cuitesou pañfees par a. LE een er à l'eau de riuiere,elle eft bonne ou mauuaile, .aqu. M6, , de ri- feton la qualité des éaux qui y tombent, & felon les chofes3 © beuuant, elles foyent bonnes à quelques maladies interieu- Ô qu'on y iettexomme on voités fleuues & riuieres qui paflent parmiles grandes villes.Car celles où on iette des beftes mor tes,des ordures,efqueuilles, & vilenies,ne font bonnes à boi- re, fin qu'on les purifie par trait de téps ; les laiflant efclarcir & purifier en cruches de terre: tout ainfi qu'onfait à Rome sd Ty- de l'eau du T ybre : laquelle eftant vne fois purifice ; demeu- rera bien cent ans,ou puls fe corrôpre. Irem les eaux qui font x mau- fort imonneufes, font mauuaifes: car elles n’oppilent feule- A ment la perfonne , maisaufsi elles engendrent la grauelleés we mine- reins, & en la vefie.lréleseaux quicontiennent vne humeur ,&me- pierreufe , defquelles nous auons parlé au Proefmedeceli- ure,font entierement à fuyr:car elles eftranglent & eftouffent la perfonne ni plus nimoins quele plaftre:eftouppans les ar- teres, & empefchans le fouffle de fortir,& fi engardent que la viäde ne fe peut digerer par le corps. Et par-ainfi ces eaux ne valent rien à boire, ni à apprefter viandes:comme auffi celles quitiennent du fel , du nitre, de lacopperofe, ou de l'alun, ou de quelque autre humeurcongelé,ne font bonnes à ceux qui font en fanté,combien qu'on s’en ferue en medecine.Car attendu qu’elles participét à ces chofes qui font chaudes,elles font fort bonnes aux maladies caufees d'humidité & de froi- deur:efäs fort mauuaifes à celles qui font caufees d'humeurs su falce. acres,mordantes, & coleriques.L'eau falee bue,euacue la fle- gme, refoult le fang caillé & figé en l'eftomac, deffeche l'hy- ques, ef fort acre:& par-ainfi elles font fort bônes aux vlceres chan creux & corro ifs. Les fulfurines font chaudes , & font fort Eaux falfu- bonnes à mollifierles nerfs. Et par-ainfi elles font fingulie- rines. resaux paralyhes;aux fpafmes, à ceux qui tremblent, ou qui font ftupides, ou qui ont les nerfs retirez. Elles refoluent les enflures des iointures,& en oftent la douleur. Tellement que lesbains de ces eaux font fort bons aux fciatiques, aux poda- gres, & aux douleurs des mains. Itemelles font fort bonnes aux douleurs du foye, de laratte, & deslieux fecrets des da- mes : & font RÉDuteres à refouldre toutes tumeurs qui pourroyent eftreengendrees: toutesfois elles allafchiffent & debilitent l'eftomac. Les eaux bitumineufes,encores que les Eaux bits. 6 £ € mineufes. res, & que leurs bains frequétez, par trait de temps,refchauf- fent & mollifient les nerfs:ceneantmoins elles 2ppefantifienc la tefte, & affoibliffent les fens , & principalement la veué, Quant à celles qui tiennent du boli Armeni , ou du lapis, ou de verd de gris, ou aù botras, toutes caufent vomifflemens & deuoyemens d'eftomac,fi on en boit : toutesfois fon s'y bai- gne,elles repriment les vlceres corroffs. Celles quitiennent del'orpiment;ou de la fandaracha,allafchiffent la poitrine, & font bonnes à ceux qui ont courte alcine , &à toutes froides maladies qui caufent difficulté d'aleine. Mais celles qui tien= nent du cuyure, font bonnes aux viceres de la bouche, & des ogenitoires, & aux diftillations des yeux, & du gofier. Celles quitiennent du fer, font bonnes aux deffe&uoftez de la rat- te &de l’eftomac : & font fingulieres à ceux qui perdent leur femence,& aux fleurs blanches des femmes. En fomme,tou- te eau mincrale, ou metallique , a la mefme proprieté que la chofe minerale, ou le metal auquelelle participe. Et par- as ce feroiït chofe fuperfue de les efplucher d’auantage-par e.menu. eÆqua marina: François, Eau marine. CNANAISPE AAA dropifie, & amaigrit ceux qui font trop gras. Maisaprese L'eau marine eft chaude & acre. Elle eft contraire qu'elle a confamé ces humeurs, elle altere ceux qui en vfent, & blefle l'eftomac:bruflant le fang, & le rendant acre & mor- dantiraclantles boyaux & inteftins, &engendrant grattelles & demägeifons.Clyftcrifee,elleeuacue & diminuela flegme: s d'eaux & eft finguliere à ofter toutes douleurs caufces d’icelle. Les , bains d’eaux falces refoluét les humeurs qui caufent l'hydro- ifie!, pourueu que la maladie ne foit inuererec : & appaifent es douleurs des nerfs,caufees de froideut:arreftans toutes fiu xions de la poitrine: & efchauffans les eftomacs froids & hu- mides:gueriflans entierement les gratelles caufces de flegme. Receuant le parfum de cefte eau chaude ; elle ofte la pefan- teur delatefte, & guerit les douleurs desoreilles. Elle efface toutes terniflures & meurtriflures du corps , &refoult toutes tumeurs prouenans de froides humeurs, fi on lesen fomen- te. Quant aux eaux qui tiennent du nitre, fi on en boit;elles troublent le corps, euacuent la fegme, & fi rendent les fem- mes fteriles propres à porter enfans, & confument toutes fcrofules & efcrouelles. L'eau nitreufe a les mefmes vertus que l'eau falec:toutesfois elle eft plus vertueufe en fes opera- x ni- fes. à l’eftomac, & fi rrouble le ventre : mais neantmoins elle purgeles flepmes. Se fomentant d’eau marine chaude, elle attire & refoult : & eft bonne aux deffe- étuofitez des nerfs , & aux mules des talons, auant qu’elles foyentefcorchces. On la met és caraplafines u’on fait de farine d’orge;&en tousemplaftres refo- lutifs. Clyfterifee riede, elle eft bonne pour euacuer les excremens:& cftant plus chaude;elle et finguliere aux trenchees du ventre. Sa fomentarion fert gran- 60 dement aux gratelles;au mal fain@& Main,aux deman- geifons, impetiges, feux volages; lendes ; & aux ma- melles ridees & refroncees ; & pour ofter toutes terniflures & meurtriffures du corps.On tient qu'elle eft fort bonne aux pointures venimeufes qui caufent friffons & tremblemens:& fur tout aux pointures des 513 fcorpions, 486 fcorpions;araignes phalanges, ou afpics : mefmes en- cores quand on ne feroit ques’y baigner. Lesbains d'eau marine font fort bons aux thifiques, & aux de- bilitations denerfs, S’eftuuant des vapeurs de l'eau marine bouillante,cela fertaux hydropiques;aux dou AND MATTHIOL VS le fang ou laict caillé &c figé au ventre, les champi- gnons venimeux, la gomine de chamelcon , & lyf Humé, il fait fortir les fanfues qu’on auroit auallees fans y pélen & eft fort bon auxtouxinucterecs : mais neantmoins il irritelatoux qui commence à venir. leurs detefte,& aux furditez des oreilles. L'eau mari- ne feule, & fans eftre meflee auec eau douce, eftant gardee ; pert fa malignité partrait deremps. Aucuns les defluxions &catarthes qui tombent dans la gor- la font bouillir pour la mieux garder. Prinfefeulesou ge, &eftbonàla fquinancie:& à ceux quiontlaluet- auec eau & vinaigre,ouauec vin,ou mielelleeft bon-1 ote baffe. On s’en laue la bouche contre le mal ne à purgerle corps. Mais ncantmoins ; apreslapur- des dents, gation Be > il faut prendre vn bouillon depoule ou de poifçon;pour amortir fon acrimonie. Humé chaud, il eft bon à ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir le col drait. Gargarizéilarrefte Combien que Diofcoride die fimplementle vinaigre eftre froid, fe fondant fur ce peut eftre qu'il eft plus froid que chaud : toutesfois Galien, grandefplucheur des Simples, die Gel.iib le vinaigre eftre côpofé de qualitez contraires,aflauoir chau- fmp.ree de & froide: & aù’il n’efl compofé de parties femblables en qualitez ,non plus quetoute forte delai@. Ildit donc ainfi: Zdem li L'eau marine miellee eft fortlaxatiue. Pourlabien En noftre premier liure nous auons ditle vinaigre eftre meflé fmpl.r compo lue rende demie du mice Eu open de d'eau de pluyeautant dePvn que de l'autre: & AYANT 20 esfois Bérodeue furpaife la chaleur au vinaigre. D'auantage letour bien efcumé;lefaut mettre en vn potdeterre, ileftf deficcatif,qu'on le peut mettre au tiers degré complet qui foit verniflé,& le laiffer cuyre au Soleil duransles des medicamens defsiccatif7,pourueu qu'il foit bon & fort, jours caniculaires. Aucuns prennent les deux pars d’eau marine,& la font cuyre:puis y mettent vne part Thalafomeli: François, Eau marine miellee. CHAR ETATS prime & repercute toute defluxion, comme ayant vne fub- fecloc. Eten vn autre pañage il dit ainG:Certainement outre ceque Gal. li le vinaigre eftincifif & refolutif,il a cela de fingulier qu’il re- de comp. de miel,& la gardent ainfi meflee. Ce breuuagen'eft fi vchement ni fiacre que l’eau marine feule. eAcetum: Grecs, O xos:F rançoës,Vinaigre:Ttaliens, eAceto: Arabes, (bal: Allemans, Effig : Efpai. grols, Vinagre. CÉEAIR MRC RTE PIERE Le vinaigre eft aftringent &refrigeratif. ILeft bon à l'eftomac,& donneappctit. Prins en breuuage,ou s’en fomentant parle bas, ileftäche tour flux de fang, de quelque cofté qu’il vienne. Meflé aueclesautres viandes,il eft bon au flux de ventre. On en baigne les playes frefches : car il les engarde du feu,l'appliquant ou auec ne efponge; ou auec laine quia fon fuyn. 11 ftance peu chaude, 8: grandement froide, & eftanr compofé de parties fubtiles. Eten vn autre pañlage il dit ainf: Tant Zdem li. plus eff la froideur, qui eftau vinaigre, fubtile, tant plus eft fmpl. elle vigoreufe & veheméte. T'outesfois on treuue au vinaigre ne certaine acrimonie chaude, qui neantmoins n’eft aflez forte pour furmonter la froideur qui procede de fon aigreur, 3 oCncores qu’elle foit baftante pour le rendre penetratif, Car d'autant que la chaleureft plus penctrante que la froideur: aufii toute humeur acre & mordante penetre plus aifement les conduitz du corps,que l'humeur aigre.L'acrimonie donc fert comme d’auant-coureur pour preparer le chemin : mais l’aigreur ne demeure guercs aprés qu'elle ne la fayue. Be a- lors le vinaigre rend vn fentiment quinefe peut bonnement expliquer:car il fe monftre lors n'eitre totalement froid, ayant coniointe vne certaine acrimonie chaude : & d’ailleurs ilne fe monftre entieremét chaud. Carla froideur procedane de l'aigreur,qui enfuit l’acrimonie, efteint & amortit entie- rement toute la chaleur procedant de l'acrimonie. Tellement ue Je vinaigre fe monitre effeêtuellement plus froid qus rcftreintles alafchemens du fondement & de l'amar-40 4 ë P ù ris : & guerit les genciues rongees & fanglantes. In- corporéauec quelqueautre medicament propre à ce, il eft bon aux vlceres corrofifs , au feu fainét Anthoi- ne; aux vlceres qui rongent les parties voyfines , aux gratelles , impctiges, & aux vlceres qui viennent aux extremitez des ongles. Sion en fomente fouuentles chancres & vlceres corrofifs, il les arrefte : & cftant eftuué auec foufre, il eft bon aux podagres. Enduic aucc miel, ileffacetoutesterniflures & meurtriflures. haud.Voylà qu'en dit Galien.En quoyil appert,qu'encores qu'on voye manifeftement le vinaigre cftre compofé de qua- litez contraires: cencantmoins il fe manifefiera toufiours plus froid que chaud. À quoy ayant eu egatd Diofcoride, a fimplement dit levinaigre cftre refrigeratf. Cependät neant- moins il faut noter,que tät plus le vinaigre fera vieil & aigre, tant plis fera il chaud.Car Galien au liure 11.des Smples, au chap.de la greffe, & au liure 3.de la côp.des med.fel.les Lieux, dit quele vin;le miel,ie vinaigre, l'huyle & la grefle, tant plus feront gardez tant plus deuiendront chaux. Et de la vient qu'on peut bien tronuer du vinaigre vieil fi fort & piquant, qu'il pourra eftre plus chaud que froid. Appliqué auec huyle rofat & laine graffe , ou auecs o vne efponge, furlatefte,ileft fort bon aux ardeurs d’icelle. Les vapeurs du vinaigre bouillant, receues, font bonnes aux hydropiques ; aux furditez d’oreil- les, & aux tintemens & fiflemensd'icelles. Diftillé auffi dans les oreilles , il fait mourir la vermine qui yeft. Sion en fomentelespans & D pl es, ou bien qu’on l’applique deffus auec yne efpon- ge illes reprime : & eft fort bon à appaifer toutes de- mangeifons. Sa fomentation eft forthonne aux mor- fures des ferpens quiont leur venin froid, pourueu Soenfemble. qu'il foit chaud quand onlesfomentera. Careftane froid , il eft bon aux pointures des beftes venimeufes, uiont leur venin chaud & bruflant. Beu chaud auec RAR AeT ARE eft fingulier contre toutes poyfons: & principalement contre l’opium;la cigué, aux haut mal & aux gourtes & douleurs desiointures. Jl eft fingulier aux mor- fures SVR DIOSC. füres de celle forte de vipere, qu’on appelle Seps 5108 contre l’opium,& la gomme de chameleon.Gargari- zéil eft bon à la fquinancie. .ib.4 Galien mer trois fortes de côpoftions d'oxymel:& neant- witur, moins ni enl'vne ni en l’autre il n’ordonne d'y mettre du fe}, ainfi qu'on peut voirenfon dire, qui eft tel:Sur vne par- tie de vinaigre, dit-il,il conuient mettre deux parties de miel, qui foit bien purifié & efcumé. Puis faut le tout faire cuire à petit feu, iufques à ce qu'ils foyent bien incorporez : car par ce moyen le vinaigre perdra toute fa crudité. Au refte pour 10 mel de compofer l'oxymel auecd’eau;il le conuient faire ainfi:Prens quatre fois autant de miel que d'eau,& fais le tout cuireen- femble à petit feu,iufques à ce qu’il n’y ait plus d’efcume.Si le miel n’eftbon;il iettera tant plus d’efcume : auffi le faudra-il laifler cuire d'auantage. Maïs le bon miel eft incontinét pur- é, &cneiette gueres d’efcume : auffi ne le faut-il tant laifler {ur le feu que l’autre. Toutesfois pour bon qu'il foit;la quar- te partie s’en va en efcume. Par-apres y ayant mis la moytié d'autant de vinaigre, il faut recuire le tout, iufques à ce qu'il foit bien incorporé, & que le vinaigre ait perdu toute fa cru- dité. Encores fait-on l'oxymel en vne autre forte auec les trois chofes que deflus, & ce à la maniere qui s'enfuit: Prens 20 vne partie de vinaigre , les deux pars de miel, & les quatre d'eau. Faits le tout cuire enfémble,iufques à la confomption de latroifiefme ou quatriefme partie étonne toufours, comm'il appartient. Que fi tu le veux faire plus vertueux, mets-y autant de vin-aigre que de miel.Voylà qu'en dit Ga- prel de lien. Suÿuant lequel Melué parle del'oxymel en cefte forte: fé. L'oxymelfe fait d'eau, de vinaigre, & de miel. On y met de l'eau, à fin de refoudie par lalongue decoëtion ; rout ce qui pourroit engendrer ventofitez en l'oxymel, & pour le plus ayfément efcumer & purifier:& finalement, à ce que ce medi- cament, eftant fubtilié par la miftion de l'eau , fe puiffe dige- rer plus ayfément parle corps.Quâätau miel,on l'y met pour furmonter les fegmes.Or de cefte miftion du miel,& du vin- aigre fort vne certaine vertu,qui n’eft nien l'vn ni en l'autre: & ncantmoins elle eft fi cfficace qu'elle peut fubtilier;incider, & refoudre les excremés gros & vifqueux, qui de long temps ont efté engendrez en l'eflomac & au foye: & mefnes ceux qui fonttombez furles iointures, &ont caufé de groffes & longues fieures;carce medicament mature, incide & fubtilie telles humeurs fuperftues. Or pour le bien compofér;fur vne partie de vinaigre il en faut mettre deux de micl, & quatre d'eau. Toutesfoisil faut premierementfaire cuire l'eau & le mielenfemble: & aprés qu'on l'aura bien efcumé , 1l y faut ictter le vinaigre, & lelaffer cuyre entierement, l'efcumant 40 toufiours. On peut prendre de ce medicament, depuis vne onceiufques à trois. Voylà qu'en dit Mefué. lien. 30 eAcidamuris : Grecs, Oxalme : François, Saums. reaigre. CHAP. X1IX. La faumure aigre, que les Gresappellent Oxal- me;,cftant fomentec;eft fort bonne aux vlceres pour- ris,aux morfures deschiens, &aux pointuresveni-. meufes. Elle eftanche le flux de fang caufe par l’inci- fion qu'on fait pour tirer les pierres de laveffie;laiet- tant foudainemét chaude dans la playe: & fi eft bon- ne au relafchement & cheute du fondement. Clyfte- rifecaueclaidtelle eft bonne aux dyfenteries,& prin- cipalement quand les inteftins font vlcerez d'vlceres corrofifs. Humee; ou:gargarizec; elle fait mourir les L'AVAR BE) Vi 487 goutreux, &aux ventolitez. Lethymoxalme euacue les humeurs groffes & melancoliques: & fe fairau mode fuyuant: Prenez vn acctabule de thym broyé, & autant de fel,auec vn peu de rue, poulior, & griot- te feche : merrez le tout en vn vaifleau , auec trois fe- ftiers d’eau, & trois cyathes devinaigre: & ayantle tour couuert d'vn linge blanc, il le faut laifler trem- perà l'air. Scillinum acetum,os acetnm Squillinum: Grecs, Scilli. ricurn oxos: Françeës,Vinaigrede[quille. CHAP, XX1. Le vinaigre de fquille fe fair ainfi : Prenez vne fquille bien blanche & bien nette, & la couppez en rouelles, lefquelles enfilerez, y laiffancrel efpace en- tre deux;qu'elles ne fe touchent lvne l’autre: puisles faites ainfi fecher à l'ombre l’efpace de quaräte jours. Cela fait, prenez vneliure de ces rouelles, laquelle mettrez fur douze fextiers de bon vinaiore. Et ayant bien eftouppé le vaifleau où on l'aura mile,faut laiffer letout lefpace de fept ioursau Soleil. Apres cela;on ofte la quille, l'ayant au preallable bien efpreinte, & laiette-onlà. Quantau vinaigre, aprés l’auoir bien purifié de toutes ordures,;on le met en vn autre va- fc, &legarde-on. Aucuns mettent furvneliurede fquille,cinq fextiers de vinaigre. D’autres,fans faire fecher la fquille; l'ayans bien nettoyec,&c auccautant de vinaigre; la laiffent en infufion fix moys durans, auant que s’en feruir. Ce dernier vinaigre eft beau- coup meilleur pourincider & refoudre [a vifcofité des humeurs. Selauant la bouche de ce vinaigre, il raffermit & les dents & les genciues chargecs d’hu- meurs,& ofte toute aleine mauuailc & puanteur de la bouche, Le beuuant;il endurcit le gofier, & la gor- ge & efclarcit la voix, & la rend haute & refonante. Il eft bon à çeux qui font fubiets au mal de l’eftomac: & quine peuuent digerer , & eft fort propre aux me- lancoliques , epilepriques, vertigineux, & à ceux qui fonttroublez du cerueau:& eft fingulier aux eftouffe mens de l’amarris, aux durtez & enHures de la ratre, &c aux fciatiques.Il rend brufques & gaillars ceux qui font debiles;réd le corps fain,& faic la couleur bonne & viue.Il efclarcit &aiguife la veut, & diftillé és oreil. les, ilaide à la furdité. En fomme, il eftbonà tout. Toutesfois il { faut garder d'en vfer quand on a les inteftins vlcerez , ou qu’on a douleur de tefte, ou quelque deffectuofité * és nerfs. La maniere d'en “41.4 ver, eft d'en prendre vn peu du commencement à "##. ieun, croiffant de petit à petit iufques à la quantité d’vn cyathe. Aucuns paffentiufques à deux cyathes, & d’auantage. , Combien que Diofcoride ait parlé bien amplemét du vin- aigre fcillitique : toutesfois il me femble n'eftre hors de pro- fanfues eftans dans le Corps. Elle mondifie les furfir- pos fie mets icy les louenges queluy donne Galien, lequel Ga. 54, res & peaux mortes qui font en latefte,&c les tignons 60 en parle ainf: Le vinaigre fftele defcrit par Pythago- demed.p, à & vlceres Auans d'icelle. ras eft treffingulier auffi tous les Empcreurs en ont vie, fa. té Pythagoras dit que quiconques en vfera,viura longuement, & maintiendra les extremitez de fon corps faines & entieres iufques à la fin. Ce bon vicillard eftoit de Samos , & neant- moins tu fçais combiéil a vefcu.Car, * par les Croniques,on *autremêt, trouue qu'il communiqua cefle recepte à plufieurs fes parés, as Liure, L’oxalme des Grecs 2 perdu fon cours.Les anciés la com- pofoyentde fel & de vinaigre, ou de faumure & de vinaigre. XX. T, hymoxalme. CHeAP. Les anciens vfoyent fouuent du Thymoxalme: en ordonnans trois ou quatre cyathes demeflez en cau chaude, à ceux qui auoyent l’eftomac debile, aux & que quand il commença à vfer de ce vinaigre;il auoit pal cinquante ans:ê neantmoins il vefquit centdixfeptans;fans auoir jamais eflé malade. Luy mefme l’a laiffé par efcrit, & commeileftoit Philofophe, il nevouloit mentir. Quantà moy i'ay voulu efprouuer fon dire,& l'ay trouué tel,queicle 4 puis 488 AND. MAT puis dire, pour le feur ; eftre veritable, couchant ce vinaigre. Or pourle bien compoferil faut prédre vre fquille de LU tagne qui foit du poix d'vnéliure, & coupper par roc se quieft dur, & metre en pieces ce qui cit de tendre. Puis faut mettre huit feftiers-de fort vinaigre en vn vaiffeau de verre aucc L4 quille anfi preparce comme dellus : & ayant bien cttouppé ledic vafe , le faut laifler trente iours au Soleil, ga cœur de l'Efté, & durant les iours Caniculaires. Aprés cela i faut tirer la fquille, & l'efpreindre & preflurer fort. Prens de ce vinaigre vn peu le matin. Premicrement tu auras touf- iours le dedans du gofier dur, &l orifice del eftomac à com- mandement, Item cu auraston fouffle à con aife, & la voix à deliure. Ta veuë ne fera point trouble, & n'auras aucun cm- pefchement à l'ouye. Tu ne fentiras iamais ventofitez au ventre: & ne feras empefché d'aucun humeur gluant.Tu au- tas roufours bonne couleur, & ne fortira aucune mauuaife fenteur de con corps.Si tu veux aller en ville,prenant ya peu de ce vinaigre, tu neictteras jamais Vn mauuais fouffle sni va rot aigre ou {alé. Toutesfois ileft bon le prendre à ieun, & aprés Aire enuiron vn quart de heué de tour: cat par «e moyen il s'éfpandra par tour le corps. Quiconques vfera de ce vinaigre;pour diflolu de bouche qu'il foit , il digerera tou te viande, fans fe fentir malade, ni remplisains femblera qu'il fe porte mieux deioureniour. Item il ne demeurera rien de 20 fuperflu en fon corps,ni vencofitez, ni colere, nimelancolie, ni matiere fecale, ni vrine : cariliectera & euacuera tous ex- cremens fort ayfément, Onaioufours le ventre bonicarce medicament purge mefme les excremens quifontés os. De moy ; ie cognois gens eftans chiñiques & abandonnez des Medecins,quionc eflé gueris parce vinaigre. Quant au haut mal, defia inueteré , 'ay veu qu'il a fait que le patient n'ena efté trauaillé de long temps. Mais fi la maladie eftoit frefche & nouuelle, il la reloulc entierement , & fait qu'elle netra- uaille 1amais le patiét.Quant aux gouttes & podagres,& aux durter du foye & de ia rätte,il y eft fingulier, Voÿlà donques les operations particulieres du vinaigre fallitique. Il a d'ail- leurs plafeurs vercus generales, quim’ont cfmeu de manife- fterce (ouuerain medicament, pour l'entretien de toy & de ta fanté. Voylà qu'en dit Galien,ou celuy qui a fait le liure, dont ce paffage elt tiré:car il efteftimé baftard. V'inum Scilinum, 04 vinnm Sciliticum : F TANÇOIS, Vin de Squill CAPAPPe XX, Le vin de {quille fe fair en cefte forte: Aprés qu'on aura couppé la fquille au mode que deflus, & qu'elle aura cité fechee au foleil ; il la conuienc piler, & faffex en vntamis fort fubtil. Puis conuient mettre cefte poudreen vn linge rare & cler , & la mettreen vingt fextiers de moult, qui foit bon. Aprés qu'elle ÿau- ra demeuré trois moys-faudra verfer ce vin en ynau- tre vaifleau, & lebien cftoupper, & le garder pour fonvfage. On fe peut feruiraufli dela fquille fe£ che : mais il y en faut mettre deux fois aurant,la tail- lant par rouelles comme on faitvneraue, & con- uient la laiffer au Soleil, par quarante iours, à fin de s’yenuieillir &confire. Il y à vne autre maniere de faire Le vimde {quille > qui eft cefte : Prenez trois li- ures de fquille couppce en rouelles,& bien nettoyce, commediteft, & les iertez {ur yne metrere Italique de moult qui foit bon: & l'y laiffez tremper lefpace de fix moys. Aprés lequel temps conuiendra cou- ler & purifier ledit vin, &le ferrer pour le garder. Ce vin eft bon contre les cruditez & purrefactions des viandes, & cit fingulier à ceux quine peuuét fup- porter la viande fans la vomir: & quand il yavn amas de flegme au ventre, ou en l'eftomac, Ileft fort propre à ceux qui font trauaillez dela ratte ; aux thiliques & hydropiques: àla iauniffe, & difficulté d'urine : aux trenchees & ventofitez : aux paralyfies, & friffons inuererces : aux fpañines & vértiginofi- LADGOE Vis 10 40 so 60 tez. Jremrilefmeurle Aux meufrual, & ne trauaille äucunérnent lesnerfs. Cevinranr plusileft gardé tanc plus accroift fa bonté. Touresfois il n'en fur vfer quand on eft en fieuresni quand on a les inreftins aucuñement ylcerez. Galien, parlant du vin fcillitique, die ainfi : Ce vin, prins en breuuage,gucrit de toutes maladies. Car en premier lieu, il fubtilietous humeurs, & principalement la Hegme, & ne la permet refider nien l’eftomac , ni au ventre, nien la ceffe, ni au foye;ni en la ratte, ni aux nerfs, & moins és os,ni mefme toute autre humeur gluante, qui pourroit caufer o ins au côtraire 1] refout & diffipe toutes le{dires umeurs, mollifant & lafchant le ventre,& prouoquant lvrine : eftant pour ces raifons attenuant & euacuarif. D'arlleursil puige tant le cerueau , que le nez eit exempt de toute humidiré fu- perflue : & eft fort conuenabie aux podagres, aux gouttes, & au haut mal. Pour conclufon il caufe là fanré de l'homme. Ce vin ce fait en cefte forte: Prens enuiron les iouts Canicu- laires vne (quille blanche de montag liüre. Mets k fecher à l'ombre l'efpace de les raillerinsde cefte fquille, quiontef us, & les mets en vn vafe de verre, tiers de vin blanc vieux: & tiens ce cede quarante jours. Aprés cela vin, &tu cognoiftras fa vertu. deuantle paft , deux onces : mais fi c'eft aprés le paft, il n’en faut prendre que demie once. Que fi tu le veux rendre de meilleur gouff, tu y pourras adioufler deux ou trois feftiers de micl. pilation. né, dix ours. Puis prés é chez , comme def: &iette deflus douze fex- vaifleau pendu par l'e(pa- > Ofte la fquille, & vfe dudit Il en faut prendre fouuent Vina marina: François, Vins meflez auec cas marine, CHA, XX TT: Les vins qui fe font d'eau marine, fe compofent en diucr{es fortes: Aucuns aprés que les raifins fonc cueillis;iettent d’eau marine deffus. D'autres fechenc les raifins au Soleil: & les ayant foulez, iettent d’eau marine deffus, Yen a qui font premierement {echer les raifins au Soleil; puis les mettent cuuer en eau marine: & aprés Les auoir bien foulez , ils les preffi- rent. Touresfois cefte derniere forte eft pluftoit vne efpece de vin cuit, qu'autre chofe. Les vins detelle forte qui feront verds &trudes, en defaut de Meil- leurs, fontbons quand on fe craint detomber en fie- ure. Ilsfontlaxarifs, & feruent grandement à ceux qui crachent pourri, & qui ontleventre dur. Les vins compofez deraifins Amineens, appefantiffent latefte, engendrent ventofitez, & font contraires à l'eftomac. Au refte, à fin de fatisfaire en c'eft en- droit , à ceux qui defirent fçauoir, parle menu, la diuerfité des vins, il m'a femblé bon de mettre icy plufieurs compoñtions de vins:non pas qu'on en vfe fouuér, ni qu’il foit neceffaire en yfer:mais à ce qu'on cognoifle que ie n'ayrien voulu omettre quipeult {er uirà ce propos. Toutesfoisil ya des vins artificiels, defquels on fe fert, & qui nefont mal-aifez à faire: commeeft le vin de coings;de poyres,de carouges,&c des grains de meurte. Vinurs Cydonites : François, Vin de pommes de coing. CH ATP, XXIIII. Le vin de coings, qu'aucuns appellent Melites, fe fait ainfi: Auoir ofté les grains des pommes de coing; on les couppe en roüelles, comme on fait vneraue, Puis on en met douze * vne metrete de mouft : & laiffe-on le tout trem- perenf mines pefant fur* Gal l de med: ra.facil Vin Su à tique d: ui pefe enuiron vne “7 AE lien. 04 Liwi Lelomeli, SVCR “DAOSIC: LV RE" V. er etifemble l’efpace detrenteiours. Etapres qu'on abienefClarci & purifié ce vinson le ferre pour le gar- der. On le fait auf en la maniere qui s’enfüit:Il faut mettre fur chafque fextier de miel,dix fextiers deius decoings pilez& preffurez:8e garder cefte compoli- tion. Ée vineft fortaftringent : auf eft-il bon a l’e- ftomac, au flux de ventre, à ceux qui font trauaillez du foye, aux deffaux des reins, & à ceux quine peu- uent Vriner qu'à grande difficulté. Le Melomeli, qu'aucuns appellent Cydono-meli, fe fait en cefte forte: Apres qu'on a oité la graine des pommes de coing, les conuient ietter en grande quantité de ‘miel, qu’elles foyententierement couuertes, & les y conuient laiffer vnanentier : apres lequel remps ce- ftecompofition fetrouueraaufli douce que vin miel 16. Il a Les mefmes proprietez que Le vin de coings. Hydromelum. CHAP, > DH L'hydromelum fe fait, prenant les deux pas d’eau bouillie,& cuire au Soleil durans lesiours caniculai- res > auec vne part de melomeli fait de pommes de coings.Jl ales mefmes vertus que le melomeli. Omphacomeh:François, V'erius miellé, CH AT. XXVI. A89 CHAT. XXIX. On fair du vin de grenades meures, qu’on appel- le Rhætes, preflurät les pepins degrenades;defquels onauroitoité les noyaux durs qui font au dedans, qu’onappelle Apyrena: Puis on fait cuire ce vin iuf= ques à la côfomprion dela tierce partic,& le ferre-on pour s’en feruir. Ileft fort bon à toutes uxions in- terieures, & aux fieures qui font coniointesà vn flux 10 deventre. Ileft fort propre àl’eftomac;à refferrer le ventre, & à prouoquer l'vrine. Le vin de grenades fe fait en diuerfes fortes en Italie. Au- cuns , apres qu'ils ont bien emondé les pepins de grenades, les preflurent : & mettent par-apres, le ius qui en fort, en va- fes de verre, & l'y laiflenc bouillir, iufques à ce qu'il foit plei- nement raffis,& que la lie foit tombee au fons.Puis ils le ver- fent en autres vafes de verre, fans y mettre lalie, & icttent d'huyle d'oliue deflus, à fin qu'il ne s’efuéte, ou qu'il ne s'en- aigrifle ou corrompe. Mais ceux qui ont à force grenades, © emplifenc vn vaifleau qui ait la bouche large d'yncofté, de pepinsde grenades,& les foulentaux piez,comme on fair les raifins, iufques à cequ'ils ayencrendu tout leurius, Par- apres ils le laiffent bouillir au Soleil à partfoy , couurantle vaifleau d’yn gros linge, iufques à ce que toute la lie foit au fons, & que És noyaux nagent deflus : eftant la refte du vin dler, & bien purifié. Cela fair, ils percent ledit tonneau vn eu plus haut quelalie ne peuteftre, & virent le vin fait, & e mettent garder en barrils de bois. Or n’eft-il ia befoin de mettre d’huyle fur ce vin, pour le rendre de meilleure garde: careftärainfi preparé,il fe garde bien de foymefme : pourueu que le barril foit bien eftouppé,ou de cire ou de poix. D'’au- Le verius miellé fe fait ainfi: Apres qu'on a cueilly; o tres ayans bien emondé les pepins de grenades ; les meflent les aigras,on les met fecher au foleil trois iours du- rans, puis en tire-on leverius. Sustroispars dudit verius conuiendra mettre vne part de miel bien pu- rifié & eftuué. Et apres l'auoir bien fralaté devaifleau enautre,le faut laiffer au Soleil. Ce verius eft reper- cutif & refrigeratif: &eft fort bon à ceux qui font fubiets à mal d’eflomac, & aux defluxions d’iceluy. Ille faut gardervnan auantqu’en ver. Vinaex pyrés ; filiquis ; mefpilis, © fo rbis : Françors, 4° Vins de poyres,de caronges,de nefples Ÿ de cormes. CHAR. RDA Le vin de poyres,queles Grecs appellent Apiütes, fe fait côme le vin de coings:mais il faut que les poy- ses ne foyent par trop meures. On fairauffi des vins decarouges;de nefples,& de forbes;en la mefme for- te que le precedent. Tous ces vins font brufques, vers & aftringens : & font fort propzesà l'eftomac,&$ o aux fluxions interieures. Dinum Oenanrhinum:V'in de fleur de lambrifque, CHAP. XXV III. On fair du vin de la fleur de lambrufque portant fruiét,qui cit appellé Oenanthinum; & fe fair en ce- fte forte: On prent deux liures defdites fleurs feches, & les met-on tremper lefpace detrente iours, en vn6o cade de mouft, Apres. lequel temps on change de vaiffeau : & ayant coulé le vin , onlegarde pour s’en feruir, Ce vin eft bonaux eftomacs debiles, & à ceux qui font degouftez ; & fi eft propre aux fluxiôs de l’e- ftomac & du ventre. Vinum ex Punicis : Grecs, Rhœtes oinos: F' TAN ÇOËS Vin de Grenades, auec autant deraifins noirs quifontafpres & vers : & aprés les auoir bien foulez, ils les laflent bouillir enfemble;tufques à ce que le vin foit efclarci.Par-apres ils gardent ce vin en pe- tites filletres: caril elt de fort bon gouit, Levinquel'onrire des grenades qui font de moyenne faucur;,prins en breuuage en eau d’ozeille, ou d'endiue,ou bien de buglofe , fert de re- medefort fouuerain aux fieures chaudes & peftilentielles, &c defaltere. Prins en eau de plantain, ou de pourchaïile,ou ro- fs,ileft fingulier à ceux qui crachentle fang , & aux ardeurs de l'eftomac : & pareillement en eau ferrec, 1left bon aux de- fluxions deftomac, dyfenveries ; cours de ventre, & aux de- fluxions de Ja matrice. Il oftel'enuie de vomir, & chaïleles vomiflemens caufez de la colere qui regorge du foyeenl'e- fomac. Meflé auec miel rofat il guerit les efcorchures,vlce- res & defluxions de la bouche,des géciues &gofier,& mefmes des oreilles. Ileft bon de s'en gargarizer contre les deffeêtuo- fitez de la luette, procedans de RÉ ; Ouinflammations. Enduit aucc eau rofatilappaife les phlegmons des oreilles & des genciues. Quant au vin qui ce fair des grenades aigres;il cf plus finguher que le precédent,où onrequiert adftriétion, Rofaceur vinum: Grecs, Rhodites oinos : Françors, Vinrefar. CH AP. XXE Le vin rofat fe faitainf : Prenez vne liure derofes feches & pilees, & les ayant lices en vn linge, mettez les fur huit {eftiers de mouit: & les y auoir laiffé trois moysapres que le vin fera bien purifié, changez luy de tonneau, & le gardez pour voitre vfage.- Ce vin eft bon à ceux quine fonten fieure. Siow-enboità Piflue de table, il fert à la digeftion, & aux douleurs del'eftomac : & fi eft propre aux ventres humides;8c aux dyfenteries.Le miel rofat,que les Grecs ap- pellent Rhodomeli, fe fait de ius de ro- fes, & de miel. Ce miel rofateft bon à l’afpreté de la gorge & de la canne * du poul- mou; Visuns 490 Vins My-tires: François, V in des grains de meurte, CH AP. XXXI. Le vin de meurte fe fait des grains d’iceluy , ef quels foncnoirs & bien meurs, les Pilant & preflu- rant. Aucuns le font cuire iufques à la confomption de la tierce partie Y en a qui fechent premierement lesgrainsau Soleil: & fur quatre feftiers de myrtiles pilez,ils mettenctrois hemines d’eau,& autant de vin vieux. Puis ayant le cout prefuré, ils le gardent pour 10 s’en feruir.Ce vin elt fort aftringét:aufl eft-il propre à l'eftomac, & aux defluxions d’iceluy, & du ventre: & eftbon à tous vlceres qui fontés inteftins,& à rou- tes Auxions internes.Il noircitles cheueux. Myrfinites vinum: François, Vin de meurte. CNHC ALP. XXXII. Levin de meurte fe fait ainfi: Prenez des bran- ches du meurte noir, auec fes fucilles & grains, iuf- quesau poix de dix liures. Etapres les auoir pilees, les ferez bouillir entrois conges de moult, iufques à la confomprion du tiers ou de la moytic. Et l'ayant coulé, gardez ce vin pour vousen feruir. Ce vineit bon aux furfures & peaux mortes, & aux tignons & vlceres Auans qui viennent en la cefte:& eft fingulier aux bubes & bourgeons quifortentau vifage, & aux genciues, &auxtonfilles & glandes quivientientés emunctoires:eftant d’ailleurs propre aux orcilles fan. geufes,& bon pour reltreindre la fueur. Lentifuüinum © T'erebinthinum vinum: Grecs, Schini- n0s © T'ereminthinos Oinos: F rançois, Vin de len- rifque, © de rerbenthin. CHAP. XXXIII. Levin de lenrifque fe fait rout ainf que celuy de meurte:aufli fair celuy decerbenthinicar il le faut fai- re & dél’vni& de l'autre, auec leurs branches ayans le fruict. Ils ont mefines proprietez : car tous font aftringens , & propres à l’eftomac, & aux defluxions qui tombent fur les parties interieures , affauoir fur l'eftomac, la veflie, & les inteitins. En fomme, ils font bons ätous flux de fang. Leur fomentation fert à cicatrizer tous vlceres fubiets à catarrhes & à Au- xions : & s’en eftuuanr les baffes parties, ils arreftent toutes Auxions qui tombent fur le fondement, &és so lieux naturels des femmes. Palneur vinum : Grecs, Phænicites oinos : F rançoss, V'in de dattes. CHAN? XXXIIII. Prenez quarante feftiers de dattes meures, qu'on appelle Chydees, &les mettez en vnetine, qui {oit É. pertuyfée au fons, & quece pertuis foit bouchéde ne canne empoiflee;qui foit bien cftouppee de drap peaux par le bas. Puis iettez deffus trois -conges d’eau. Que fion n’ayme le vin de (dates fi doux, y faudra mettre cinq conges d’eau, & le laiffer ain- fi par dix iours. L’onziefine iour ayant deftouppé la cannelle, ou toret, tutireras le vin gros & doux, & le garderas pour t'en feruir. Cevin*a forchbon gouft, mais il fait mal à latefte. À raifon de fon aftriétion il AND, MATTHIOLVS cit bon à toutes defluxions & catarrhes : & eft fort Propre à ceux qui font fubiets à mal d’eftomac, & aux fluxions d'iceluy, & à ceux quicrachentle fang. Aucuns remettent d’eau {ur les dattes, &entirentie vin reiterans cela deux outrois fois, voire iufques à fix: mais ce vin n'eft pas de garde; caril enaigrilt in- continent, V'inum ex caricis faGlum : Grecs, Carorchires oinos: François, Vin de figues fêches. CHeAP, XXXP Le vin de figues feches, queles Grecs appellent Catorchires,ou Sycites,{c fair ordinairemenr en Chy pre» côme celuy de dates. Toutesfois il ya ceite dif- ferencçe ; çat au vin de figues {eches, en lieu d’eau pu- fe, on prend degl'eau où a trempé le marc de raifin preffluré de frais. Quanraux figues {cches,il faur choi- 20 ir celles qu’on appelle Chelidoniennes, on Phtni- ciennes, & {ur tourcelles qui font noires, & les mer- tretremper comme nous auons dit cy deffus. Paflez dix iours, fauttirerce vin, & remettre deux ou trois fois autant de beuuande qu'on en auoit mis à lapre- miere;la laffanttoufiours tremper dix iours par chaf que fois.Mefmes cela fe peur pourfüyure iufques à la troiliefine où quarriefine fois. Cencantmoins ce qui en fortapres qu’elles ont efté bien trempces, deuiene aigre,& fert de bon vinaigre. Ce vin eit peut & fub- [e] + ul, Ilengendre ventoftez, &eft contraire à l’efto- mac, depoultant laperfonne. Toutesfoisil fait bon ventre; prouoquel’vrine, & le flux menftrual, & fait venir le laict aux nourrifles: ceneanrmoins il engen- dre mauuais fang, & caufe ladterie, ni plusnimoins que la ceruoife,que les Grecs appellent Zython.Au- cuns mertent fix {eltiers de fel, fur fix amphores de ce breuuage. D’autres y mettent yne amphore de faumure, eitimans qu'il ne fe Corrompra ay{ément " 7 > &. 1 < 40 par ce moyen,& qu 1l fera meilleur ventre.Vena qui font des liéts de thym & de fenoil, & de figues feches, les vns apres les autres, iufques à ce que le vailèau foit plein. On fait du vin de {ycomores en la mefme Vi de s forte:couresfois il ferourneen fort vinaigre:car les {y ‘meres. comores ne fontaffez Propres à retenir la douceur de la liqueur qu'on leurictte deffus. Refinatum vinum: Grecs, Rhetinites cinos:Fran pois, Vin derefine. : CH AP. XXX/ 1. Le vin de refine fe fait ordinairement entre les na tions , & principalement en Galarie, pource que les raifins qui y croiffent,ne pouuas meurir,pour la froi- deur de leur climat, caufent que leur vin deuientin- continét aigre, fi on nele trempe derefine de pefle.Et pour ce faire, on pile larefine auec l’etcorce de pelle, & enmet-onfur vne amphore, vnedemieliure. Au- cuns coulé le vin, apres qu'il a bouilli, & en oftentla refine. D'autres l'y laiffent.Ces vins,ainfi fofiftiquez, deuiénent doux & amiables en les gardant. Tous ces vins refineux caufent vertiginofitez & douleurs de tefte:routesfois ils.aident à la digeftion,& prouoquér l'vrine ; eftans d’ailleurs conuenables à ceux qui font fubiets à Auxions & catarrhes, comme feroyent les cœliaques, dyfenteriques, hydropiques, & les da- mes qui auroyent leurs lieux fecrers par trop hu- mides. SVIRE ED T'O'SEFTI INPR Et V: A9I < mides. Clyfterifez, ils feruent grandement aux vl- CH AP: NN Ie ceres des parties du corps qui feroyent des plus re- motes & efloignecs. Toutesfois les vins gros & rou- ges ainf preparez;font beaucoup plus aftringens que les blancs. Le vin poiffé fe fait de poix fondue & de mouft. Or pour le bien faire, il faut lauer la poix en eau ma- rine,ou en faumure, iufques à ce qu’elle foir blanche, & que l’eau marine en forte pure & clere. Puis la faut \ relauereneau douce. Sur huit conges de mou, il Vinum Strobilites: François, Vin de pommes depim. fiutinettre vne once ou deux de mr) poixainfi pre- parce, & le laiffer ainfi bouillir. Et aprés qu'ilaura CHAT. > 62. On 20 0 10 bouilli, & qu'il fera arrefté, le faudra changer & fre- Pour bien faire le vin des pommes de pin, il faut Es si Rd su L mn nt e en sn 28 LES k igeftion , & fi eft laxarif, & abiterfi£: & eft fortpro- qu'elles foyent frefches,&c qu'onles ccaffe, & qu'on pre aux douleurs de la poitrine , du ventre, du Le les laiffe SE is: Fe FE ve ci ne de laratte,& de l’amarris, pourueu qu’il n’y air point rietez que le vinrefneux. Le mo 5 _ defieure : & fi eft fort conuenableaux defcences des Ê fai cuire des pommes de pin, beuen abondäce,eft reumes qui font inucterces ; &aux vlceres profons, fortbonauxthifiques, aux vieilles toux ,aux foufpirs, & à ceux qui mettent longtemps à digererieftant d’ailleurs fort propreaux ventofitez & dillocations, & principalement quand on l’applique deffus auec laine furge. Cedrinum, © ex aliquot arboribus © frachibus vinum: Franços, Vin de cedre , © de plufienrs autres ar- , bres © fruitts. Vinum abfinthites : François, Uin d'ablinthe, on de CHAT. XXXIII. forc,ou d'aluyne. On fait du vin de cedre, de geneure, de . de CHAP, XL. laurier , de pin, & de fapin à la maniere que s’enfuyt: . ; : à 1 faut bd és Héities defdits arbres , lors qu'ils Quant à la maniere de faire Le vin d’aluyne, elle portent leurfrui@, & les mettreau Soleil,ouenvne eft diuerfe. Aucuns prennent vne liure d'abfinthe cftuue,ou au feu,pour leur faire rendre leur humeur. Ponrique ; & la mettent fur quarante huic feftiers Pour chafque liure de cet humeur, faut vn conge de 1e d amphores à mefure d'Italie: ëe fonr le tour cuire vin: écayantletout laiffé enfemble l'efpace de deux iufquesa la confomption de Ja tierce partie. Puisils moys faut changer de vaifleau. Toutesfois auanc ICLTÈRE deflüs fix feftiers de vinaigre ; c vnedemie li- que le ferrer pourle garder, illeconuientmettre au ure d'abfinthe, &auoir letour bien meflé, ils le met- Soleil. Aurefte;ilfaur queles vaifleauxouonmer- tentenvn tonneau: & apres qu’il eft bien repoé, ils tra ces vins artificiels, foyent voufiours pleins:car au- le purifiét. D autres metrentvne mine d'ablinthe en tremenrles vins s’enaigriroyent. Item, les vins fof- vne amphore:&l ayant bien pilé, & liéen vn linge ftiquez ne furentiamais bons à ceux quifonten fan- blanc & cler,ils le laiffent cremper en vn barril plein té. Tous ces vins fontchaux;prouoquentà vriner:& de mouff, l'efpace de deux moys. D’autres prennent neantmoins fonc quelque peu aftringens. Quant au 4, trois ou quatre onces d’abfinthe >de fpica nardi, cin- vin de laurier, c'eft Le plus chaud detous. Aurefte, namome, cannelle, fleurs de fquinanthum;calamus Le «- on fair du vin du fruiét de cedre grand, mettant fur odoratus, efcorce de dattes en fleur, & de datres, de’ vn conge de moult, demie liure de grains duditce- chafcundeuxonces: & ayant le tout bien piléils ier- dre. Maisneantmoinsillefautlaifflérau Soleilqua- tenrces drogues en vne metrcte de vin:&c ayans bien rante jours : & par-apres» éftant bien purifié, lecon- eftouppéletonneau ils laiffent tout cela tréper deux rains uient mettre en vnautre vaiffeau.On faitauflidu vin outrois moys. Etapres que le vineft bien purihé, ils sure. des grains de geneure; toutainfi qu'on faic celuy du le mettent en vn autre tonneau pours’en feruir. Yen cedré:car auffi ont-ils mefines proprietez. Quant au ad’autres qui prennent quatorze dragmes de nar- vin de cedria, il fecompofeainli:1lconuient lauerla dus Celrique, & quarante dragmes d’abfinthe, & les refine de ccdre dans d’eau douce, mertär fur chafque f9 ayans enueloppees & lies en va linge blanc & net, amphore derefine de cedre, vn cyathe d’eau, rem- ils les mettent En Vn barril de moult: & apres qu'ils liffant de moult ce qui refte du vaifleau à remplir. Pontlaiffé ainf quarante iours, ils yerfent lo vinen Ce vin eft fortchaud &fubtil, &eftfortpropreaux vnautre tonneau. D'autres mettent fur fix feftiers toux inucterces, quand on n’eft en fieure:eftantcon- de mouft, vne liure d abfinthe,& deux onces de ox uenable aux douleurs des coftez, & delapoitrine,& refine de pin: & ayant le routlaiffé enfemble lefpa- auxtrenchees & vleerestant du ventrequedes par- ce de dix iours, ils le coulent, puis le ferrent pour tiesinterieures du corps : eftant aufli fingulieräceux s’en feruir. Cevineftbonà l'eltomac > &à prouo- qui crachent pourri : & aux femmes fubiettesau mal quer Pvrine: & eft fort propre à auancer la digeftion. de l’amarris, & aux hydropiques. Il eft pareillement 20 ll eft fingulier à ceux qui font trauaillez deFeftomac, bon contre les verimines du ventre, & contrelesfrif. àlaiaunifle, & aux deffeQuofitez des reins. Il rend fons & tremblemens caufez des fieures. Jtemileft l’appetit aux defapperiffez : & eft fort bon à ceux fingulier aux morfures & pointures venimeufes, & quiontmal àPeftomac. Il fert grandement aux con- faitmourir les ferpens:eftant fortban,diftillé és oreil flemens dela poitrine, & aux ventofitez: & eff fort les,aux douleurs d'icelles. bon contre la vermine ronde du ventre, & pourles : moys retardez. Beuenabondance, & vorni par- Vinum picatam : Grecs, Piffites oinos: Françoé, aprés, il eft bon contre le venin de la gomme de Vinpoifié. chameleon. Vivum DR 492 AND. MATTHIOLVS V'inam Hyffopites : Françors, Vin d'hyffope. CREÉRPANP: X'EW Le vin qu'on fait de l’hyffope de Cilicie eften grande eftime. Pour le bien faire, il conuient piler vne liure d'hyffope; & la lier en vnlinge bläc & cler, y mertant quelques petites pierres, pourle faireal- ler au fons: puis faut ietter cela fur vne amphore de moult. Et aprés qu’on l'y aura laiffé quaranteiours, & qu'on l'aura bien purifié, faudra changer le vinen vn autretonneau. Ce vinelt fort bon aux douleurs des coftez, & de la poitrine, aux deffeétuofitez du poulmon , aux roux inueterces , & aux foufpirs. Il prouoque l’vrine: & eft bon aux trenchees, & aux friffons des fieures qui ne font continues. Il prouo- que les moys. Vinaex diuerfis plantés : Françots, Uins compofez de plufienrs © dinerfés plantes. CHAN: XLII. Vindeger- Le vin de germandree fe fait en la mefine forte. Ce mandree. vin clt chaud & reloluti£&eft fort bon aux fpafmes, à la iauniffe;aux ventofirez de l’amarris,& à ceux qui font de tardiue digeftion : eftant fingulier aux hy- dropilies qui commencent à venir. Tancplus onle Vinde fi- garde, tant meilleur il eft. Quant au vin de fticas,il cas. {e fait en la meline forte : & conuient mertre fur fix conges de moult vne liure de fticas. Ce vin refoutla rofleur des humeurs, &les ventoficez: & guerit les douleurs des coftez & des nerfs, & les friflons & tremblemens. Prinsen breuuage auec pyrethre, & ferapinum, ileft forc bon à ceux qui font trauaillez Vinaigre de du haut mal.On fair auffi du vinaigre;de fticas trem- fiés. pé en vinaigre, au mode que deflus, lequel eft fort vin deb:. bon à tout ce que deffus. Le vin de betoine, que les toinæ Grecs appellent Ceftron, & Pfycotrophon; fe fait en celte forte : Prenez vne liure de betoine en grai- ne,auec fes branches, & la mertez en deux conges de vin : &aprés que l’y aurez laiflé fept moys, changez le vin en vn autretonneau. Ce vin eft forcbhon à plu- fieurs accidens quiaduiennent és parties interieures, ni plus ni moins que l'herbe. Et pour en parler ge- neralement & en vn mot, les vins artificiels acquie- rent les proprietez des chofes dont ils font compo- fez. Etpar-ainfi ceux qui cognoiftront la nature des Simples, pourront parler afleurément de la nature desvins où ils entrét.Toutesfois tous vins fofiftiquez ne {e doyuent donner à ceux qui font en fieure. On vinaigre de fairauffi du vinagre de beroine;quiales mefmes pro- betoine. prictez quele vin debctoine.Le vin tragoriganite fe pe Fe fait liant en vn linge blanc, quatre dragmes de trago- ET rigan,& Les mettät fur quatre feftiers de moult : chan- geant le vin en vn autreconneau,apres que le tragori- gan y aura demeuré trois moys. Ce vineftbon aux trenchees;aux fpafmes, aux rompures, aux douleurs de coftez, & à ces ventofitez quicourentpar le corps, & finalementà ceux quine peuuent digerer. Levin pin de »«- de nauets,que les Grecs appellét Bunires, fe fait,met- mets. tant deux dragmes de nauets pilez, fur deux feftiers de moult, procedantau refte comme on fait ésautres vins. Ce vin eft bon à ceux qui ont mal à l’eftomac, vin de di- & quifonrrecreux ou pour auoir trop cheuauché;ou am. trop combatu. Le vin de dictam fe fait,prenät quatre dragmes de dictam,& les mettant tremper en quatre feftiers de moult. Ccvineftbon aux dégouftemens de l’eftomac,& à purger les nouuelles accouchees de leur flux menftrual , arricre-fais, & autres chofes. Quant au vin de marrube, pour le faireil faut prédre vin fix (iticrs de fueilles de marrube, pilees, & les mer- #be tre en vne metrete de moult, & faire au refte comme deffus. Ce vin et bon aux deffeuofirez de la poi- À étrine, & à toutes chofes à quoy on peut approprier le marrube. Touchant le vin de chymbil {e fair ainfi: Pin Prenez cent onces de thym puluerifé & rami@, & les iettez en vne amphore de mouft Cevineit bonà ceux qui ne peuuent digerer, & à ceux qui fonc def. apcriflez. [left bonaux caqueffangues, & aux dou- leurs des nerfs & des parties precordiales : & eit fin- gulier contre les froideurs d'hyuer, & aux morfures des beftes venimeufes, & qui caufent froideur ou putrefaétion par leurs venins. Quant au vin de far- Vins 29 rietre, il {e faitcommele vin dethym, & a les mefines "##*- proprietez que le vin de thym. Levin d’origan {e Vire fait d’origan Heracleen : & ales mefines proptietez que le vin de thym:& fe faiten la mefme forte que le precedent. Les vins de calament,de pouliot,& d’au He. : ronne {e font comme le vin dethym. Ils font fort il bons à ceux qui {ont fubiets à douleurs d’eftomac, & De. à ceux quifont depoultez, ou qui ontla iauniffe:aufc fi prouoquent-ils fort à vriner. Finalement on fair o du vin de pulicaria, qui eft fingulierement bon con- ri d tre toutes poyfons. sis _ Vinum Aromatites: François, Vin aromatisé. CH AP. ALAIE Pouraromatizer le vin, il faut ainfi faire: Prenez dattes, afpalathus, calamus odoratus, nardus Celti- que,de chafcü quatre feftiers. Et aptes que tu auras le 40 tour bien pilé, conuiér le tout incorporer en vin cuit, Puis en feras de groffes mafles,que ietteras fur douze feftiers de mouft afpre &z rude : & ayant bien eftoup- é le tonneau, faut laiffer le tout enfemble l'efpace de quaräte iours. Aprés cela,& qu'il fera bien purifié, & ofté de deffus fa lycsle faut {errer pour s’en {eruir. On le fait auffi en vne autre forte,côme s’enfuyt: Prenez vheonce de calamus odorarus,{ept dtagmes degran- de Valerienne, deux dragmes decoftus, fix dragmes Le de {pica nardi,vne once de cannelle, quatre dragmes de faffran, cinq dragmes d’amomum, & quatre dra- gmes de cabarer. Pilez le rour enfemble, & ayant lié toutes ces drogues en vn linge blanc, ietez les en vn barril de mouit. Eraprés quele mouft aura bouilli, ver{ez le en vn autre tonneau.Ce vin eft bon aux dou leurs de la poitrine, & du poulmon: & fi elt propre à la difficulté d’vrine,& aux friflons des fieures, &aux fleurs des femmes fupprimees & retardecs. Ileftbon 6oaufli à ceux qui vont fur les chäpsen temps de froid, s’ilsen boyuent. Ilfubtilie la groffeur des flegmes, maintient la couleurbonne, prouoque à dormir, ap- paife routes douleurs,& eft fort bon aux deffectuofi- tez des reins & de la veflie. Vins ex dinerfFrodoramentis : François, Vins compo/ez de pla. Jieurs dro. ges. CHA P. SVR DIOSC. LIVRE V. CH AP. XLIIII, On fair auffi des vins pour les reumes & catarrhes, pour les cruditez, pour la toux;& pour les vérofitez, & pour euacuer toutes humeurs quichargeroyentl'e ftomac,à la maniere qui s'enfuit: Prenez deux drag- mes de myrrhe;vne dragme depoyurebläc;fix drag- mes de racine de Häbe,& trois dragmes d’anis. Pilez le toutenfemble:& ayant lié en vnlinge blanctoutes ces drogues, iertezlesfur fix feftiers de vin, & les y laiffez trois iours. Etapres cela coulerez voitre vin, &le garderez en vne folé bien eftouppec. Apres que on aura fait quelqueexercice, ilfautprendrevncya- Pline ab- the de ce vintoucpur. On fait auffi du vin *d’Enula En Campana, prenant cinq dragmes de fa racine pilee,&z ! pomme LICE EN vn linge blanc , laquelle conuientietrer fur fix erbe en conges de moult; & l'y laiffer feulementrrois moys, tfewrs changeant de tonneau par apres. Cevineft bon aux TR douleurs de l’eftomac, &c dela poitrine, & fi prouo- Cäpana, Que à.vriner. Itemon fair du vin de {pica nardi, & de » de nar nardus Celtique ; auec malabathrü, a la maniere que 5 & de s'enfuyt: Prenez demieliure dechafcun, &lesierrez laba- 3 fur deux conges de mouft:8 paflez deux moys, cou= lez voftre vin.On prent vn cyathe de cevin;auectrois cyathes d’eau. Ce vin eft fort bon aux déffetuofitez des reins, & du foye:& eft fort propre à la iauniffe, & aux diffiiculrez d’vrine. Il fert grandement à ceux qui font fubietsà mald’eftomac,& à ceux quionrlacou- 493 pointures des ferpens. Les vins d’acorum & de reglif- Vins d'ace- fe fe font l’vn comme l’autre. Car1l faut prendreyne"#" & de once de chafcun,&e la laiffer tremper en fix conges de “ete. moult ; trois moys durans , & pat-apres changer de vaifleau. Ces vins font bons à la poitrine, & aux fans,& prouoquent à vtiner. Item,prenez neufon- ces de graine d’ache qui foit frefche, bien meure, & bien tamifee :liez cefte graine en vn linge blanc; & lametrezen vn amphorédemouft. Ce vin aiguile Vin d'ache, à Pappetit:& eft fort bon à ceux qui font fubiets à mal d’eftomac; & qui ne peuuént yriner qu’auec difi- culté, & refout routes ventofitez. Les vins de fe- Pins de fe noil, d’aneth, & de petrofelinum {e font lvn comme pa anal, l'autre, & ont mefmes proprietez. Quantau vin, Rae qui {e far de fleur de fel, il eft plus laxatifdebeau- "#5 de feux coup; que celuy quieft compofé aueceau marine, defl. Ce vin trauaillele pofier, la veflie, les reins, & l'efto- mac: & par-ainfi il n’eft bon niaux fains, ni aux ma- 2olades. Le vinaufli, quicft appellé Phthorion, pour- Vis Phiho- ce qu'il fait mourir l'enfant au vencre de la mere, & "#7 faitauorter ; fe fait des raifins d’vn fps; au pied du- quel on a planté de l'ellebore, ou de "PH ou de concombre fauuage: car le feps de la vigne aattiré à y la proprieré defdites plantes. Ce vin fait mourir lenfantau ventre dela mere; fi vne femme enceinte enprenthuytcyathes àieun, ymettant vn peu d’eau, & qu'elle ait vomi au parauant. Quät au vin dethy= pin de ty melæa, il {e fait ainfi: Prenez trente dragmes de bran- mélea. leur pale. D'autres prennent vneonce on deux d’a- 3 0 ches de thymelæaauecleurs fueilles & leur fruict, & corum; &rrois onces de nardus Celrique; & ietrent ces drigmes furvne amphore de mouft. D’autres prennent trois onces de cabaret ;& lesiettent-en fix fextiersde moutt. Cevineft bon pour faire vriner: & ef fort propre à l'hydropifie, àlaiauniffe, au mal d’eftomac, &aux fciatiques. Itémon faityneaurre forte de vin, prenant huict onces de racine fréfche de nardus fauuage, bien pilee &tamifce: laquelle con- uientmettreen vn conge de moult, & l'y laiffer ef les mettez entrois conges de moult: lequel ferez cui- re peritfeusiufquesà la côfomption de latierce par- tie. Puis ayanc bien efcumé & purifiéledit vin;{errez- le pour vousen feruir. Ce vin euacue les fuperfluitez aqueufes,& confume laratte Quant au boys gencil il vin de bois le faut prendre en fleur, iufques au poix de dix dra- 3e. gmes: & l'ayant bien piléauec fes fucilles, &ramifé, mettez-le en vn congede moult, & lylaiffez deux moys.Paffélequel répsille conuienrmertreen ynau- ace de deux moys. Ce vineft bon à ceux qui font 0 tre vaiffeau.Ce vineft bonaux hydropiques,&cà ceux fubiets à mal d’eftomac& de foye,& qui fonttrauail lez deventofirez & de difficulté d’vrine. V'inaex dinerfis herbé fatta: François, Vins compa- Sex deplsfieurs herbes. CHAP. XL. s de das Prenez fix dragmes deracine de daucus,& l’ayant qui {ont trauaillez du foye,& quifont las ; crauaillez, & recreux : & eft fingulier aux nouuelles accouchces qui n’ont efté bié purgees.Quätr au vin d’iue mufcate y;, Fiue il fe fait ni plus ni moins que l’autre ; & a les mefmes mufiate, proprietez que le precedent:& fi eft bon à prouoquer Pvrine. Levin de mädragore fe faitainfi:Prens demie y» de mans liured’efcorce deracine de mandragore, & enfleles dragore. morçeaux quetuen auras faits, puis iecttelesenvn : bien pilce, mertez-la für vneamphore de mouft:puis:; cade de mouft:& les y ayantlaiffez trois mois durans, teuerfez le vin en vn autre tonneau; comme direft. Ce vin eft bon aux douleurs de la poitrine, des par- ties precordiales,& de l’amarris : 8 prouoque Pvrine & le Aux menftrual, faifant rotter ceux quien vfenr. ILeft bon aux rompures, aux fpafmes, & à la roux. de fs Irem,prens vneonce de fauge,&e la mets fur vneam- phore de mouit , quitient autant que leceramium. Ce vin et bon au mal des reins, des coftez, & dela veflie : & fi eft propre à ceux qui crachenr le fang,à la metsle vin en vnautre vaifleau. La demie prin{eeft d'ynie demie hemine;meflee auec deux fois autant de vincuit. On dirquebeuuant vne hemine de ce vin auec vn conge d'autre vin, il fait dormir fort profon- dement. Item que vn cyathe de ce vin;prins en breu- uage auec vn feftier d'autre vin;fait mourirla perfon- ne.Vfant moyennemét de ce vinsil oftetous fentimés de douleurs, & efpeflit les reumes & catarthes. Sen- tant, ou beuuant, ou clyfterifant ce vin, il fair le mef- toux; aux rompures ; aux fpafmes, & aux Aeursfup- 60 me. Quant au vin d’ellcbore noir il fe faitainfi:Pre- vin d'llebss, sde Pa- primees & retenues. Îrèm ; prens vneonce de pana- 2e ces; & la ietteen vn conge de mouff : puis reuerfe le vin,;quand fera temps,en vn'autre tonneau. Ce vin eft bon aux rôpuress'aux fpafmes,aux caffures,& meur- triffures ; & à ceux qui ne peuuent duoir leur fouffle, fans tenir le col droit. Itémiil atrire le Aux menftrual, & l'enfant: & eft fort propre à l'hydropifie,& aux nez vn conge de mouftoù yait d’eau marine , &ey "erir. mettez douze dragmes d’ellebore noir, pilé & liéen valinocblanc. Erapres qu’il aura bouilli, & que tu Pauras bien rompu ; ietre-le fur quatorze conges d’eau marine. Et apres l’auoir laiffé repoler quelques iours, coule-le, & en vie. Pourlafcher leyentre de ceux quiauront vomi apres foupper , conuient pren- 78 dre À #1 LE 494 X ou ax GORE rte fieurs maladies du corps. Et par-ainf ceux qui fe deleétene 60 dures : mais la calamine n’eft mal-aifee à mafcher. en ces vinsarrificiels,pourront auoir recours audit Liure.En Allemagne & és Regions circonuoifines, ils vfent fort deces vinsarcificiels : car auffi font ils plus accouftumez aux breu- uages compofez que nous autres, Des pierres Minerales. Cadmia:F rançois, T'utye Alexandrine, 04 Calami- ne; Arabes, Climia,® Chlimia:ltadiens,T'utia, © Item il y a vneawtre difference. Car la calamine pul- uerifec;& incorporce en vinaigre;fe peut fecher & ef- peflirau foleil: ce qui nefe peut faire efdires pierres. D'auantage lefdites pierres puluerizees & icttees au feu, fautent & petillent, &iettent vne fumee fembla- ble au feu. Mais la calamine ne dit mor, & iette vne fumee à diuerstourbillôs, qui font quelques fois iau- nes,& quelques fois de couleur de brôze. Ité lefdites pierres SYVR DIOSC pierres mifes dansle feu, &reffroidies changent de couleur, & deuiennent beaucoup plus leperes. Mais la calamine demeure toufours en vneftre, finon que elle demeure plufeursiours au feu. Ontrouueaufl de calamine és fournaifes d'argent, qui eft plus blan- che & plus legere quel’autreimais elle m’eftà paragon ner àl’autreen vertus nien proprietez. La calamine que deffus { brufle,la couurant de charbons;iufques à ce qu’elle foit tranfparente , & qu’elle iette de peti- tes vefSies, comme on voit au machefer : puis on l'e- fteintenvin Amineen. Etant ainfi preparec elle ef bonneaux emplaftres. Mais pour la rendre propreà guerirles grattelles & feux volages;illa faut cfteindre &tremper en vinaigre. D’autres apres l'auoir bruf lec,;comme deffus;la pilent auec du vin,& la mettent recuireenvyn pot de terre crue; iufques à ce qu'elle foitcomme la pierreponce. Paraprésils la pifenr de- rechefauec du vin ,& la bruflent pour latroiliefne fois ,iufques à ce qu’elle foit reduite en cendre, fans 20 retenir aucune afpreté. Eftanc ainf preparec ils en vfenten lieu defpodium. Apres qu’elleeft pilee , on lalaueen vn mortier, verfanr & reuerfant fouuent d’eau deffus, iufquesàce qu'iln’y ait point d’ordure au deffus. Puis on la mer en trochifques,defquels on fe ferten medecine. Il ya deux fortes de'calamine : car outre l’artificielle , il y LIVRE Y. à9$ qui ef artificielle, il y ena que les Medecins appellent Bo- tryitis:& d'autre qu’on nomme Placites.Quant à la calami- ne botryitis, on la trouue au plus haut des voutes des mai- fons où font les forges & fournaifes.Mais celle qu'on nom- me Placites, fe cueille plus bas. Er par-ainf 1l appert laca- Jamine bôtryites eftre beaucoup plus fubtile, que la placites. Toutesfois & l'vne & l’autre font deMccatiues : comme auffi font toutes chofes minerales, foyent terres, ou pierres.Item, outre ce qu’elles font defficcatiues , on les cognoit aufli quel que peu abfterfiues. Mais celle qu'on trouue dans la four- naife mefme, participe au feu neceflairement. Et par-ainfi, eftant bien lauee, c'eft vn medicament moyennement deffic- catif, & qui abfterge & mondifie fans aucune mordication: eftant fort bon à incarner tous vlceres , tant ceux qui fontés yeux, que tous autres qui féroyent en la refté du corps. Item celte calamine eft fort bonne és vlceres humides & pleins de putrefa@tion ; qui font és corps tendres & delicats : comme font les chaîtrer, les petits enfans, & les femmes. Que f lef- dits vlceres fe rencontroyent en corps durs & robuñtes, il y faudroit appliquer des medicamens plus defficcatifs que n’eft la calamine. Cependant il faut noter, que quandie pat- le ainfi fimplement d'vn medicament, ÿentens qu'il eft de moyenne temperature en la qualité dont ie parleray. Com- me quand ie dis fimplement la calamine eftre incarnatiue, & propre à cicatrizer,ou à faire quelque autre operatiô,ien- tens qu’elle eft moyennement & legerement incarnatiue. Quant à eftre froide où chaude , la calamine fe trouue aucu- nement temperce , n'eflant ouuertement ni froide ni chau- de. Voylà qu’en dit Galien. Suyuantlequel Pline dit ainfi: Plin.lib.34 Les mines de bronze font fort profitables à la medecine:car cp-10. elles donnënt le moyen de guérir bien foudain tous vlceres. T'outesfois la calamine ef la plus proffitable. Elle fe fait aufsi és mines & fournaifes d'argét:ceneantmoins elle n’elt à com- parer à l’autre:car elle eft nes blanche & plus legere que celle qui fe fait demine de bronze. On entrouue plufieurs efpe- en a aufsi de minerale.Il y en a deux fortes de minerale,l'vne3 © ces. Car la pierre minerale dont fe fait la bronze, eft appel- fimple & pure, l'autre meflee de cuyure,ou d'argent. L'arti- ficielle s'amafñfe és voutes des forges & fournaifes de bronze, & y enatrois fortes, l'yne nommee Botrvitis, pource qu’elle 2 Ja forme de grappe deraïfin : l'autre Oftracitis, qui eft faite à mode de tais : l'autre Placodes, à caufe de la croufte efpefle qu'ellea. Quelques vns en metrent vne quatriefme efpece, lanommans Calamite, pour la femblance qu’elle a auccles cannes ourofeaux. Cefte cy fe prend à l’entour des perches de fer,defquelles on remue la matiere de brôze qui eft enila foire Dole ef3t fecouee reprefente la forme d’Ÿne can- ne fendue parle milieu, Quant à la minerale qui cft pure & lee Calamine: laquelle fert aux forgeronsfeulement ,atten- du qu’elle n’eft vltecen medecine. Ontrouue és fournai- fes vne autre calamine, qui s'engendre autrement que la pre- cedente. Carelle fe fait des eftincelles & vapeurs du bronze eftantenla fournaife,lefquelles s’attachent aux voutes & aux murailles d’icelle: qui plus qui moins, felon la multitude ou la legereté defdites eftincelles, La plus fubrile fe fait à la bou che de la fournaife par où fort la flambe: & eft appellee Cap nitis. Elle ef fort brulce , & eftfilegere, qu’elle retire à vne cendre bien bruflee. Mais celle qui eftattachee aux voutes de la fournaife, & qui eft furnommee Botryitis, eft la meitleure. fimple , & qui n'a aucun metal, laquelle les Allemans nom- 40 Elle ef plus pefante que la precedente, & plus legere quecel- ment Pierre calaminaire , c'eft vne pierre qui n’eft gueres dure, & eft de couleur iaunaftre, rendant vne fumeeiaune, fi on Ja brufte.Ceux la mettent en œuure qui de cuyure font le loton, & n'en peuuent autrement venir à bout. Mais celle qui eft meflee,;que les Allemans nomment Kobelt, & qui cit noire, s’apporte en Boheme de la Duché de Brunfuic , des mines Gofelaries , d'ou aufsi on tire force chalcitis & mify. Ceftecy ef fi corrofiue; qu’elle efcorche les mains& pieds des pionniers. Et n’eff ce de merueilles,attendu mefme que prin- fe en breuuage elle chaffe tousvenins. Ceux de Bohemeen meflent en Efté parmi la ceruoife, pour tuer les mouches:car les qui s'enfuyuent. On en trouue de deux couleurs. La cen- dree eft la moindre:car celle qui eft rouge & fraille ef? la meil- leur, & la plus propre au mal des yeux. Latroiziefme s’at- tache aux murailles des fournaifes , n'ayant peu monter iuf- ques aux voutes d’icelles, pour raifon de fa pefanteur, On l'appelle Placitis , pource qu’elle rétire pluftoft à vne croufte, qu'à la pierre ponce. Elle eft de plufieurs couleurs au dedans: & cit meilleure queles autres aux gratelles, & à cicatrizer playes. De cefle-cy fortent deux autres efpeces de calamine: dont l'vne, qui eft appellee Onychite , eft du tout bieué, ayant au dedans-certaines marques comme la cafidoine. tout auf toft qu’elles en ont goufté, elles meurent. Galien so L'autre , qui eft appellee Oftracite , eft la plus crafleufe , & l ib,9. parlant del'vne & de l’autre, ditainf : La calamine fe fait és ». med. fournaifes où on cuit la bronze, des eftincelles ou dela fuye (appellez cela comme vous voudrez) qui fort de laterre dont ef faite la bronze, quand on la cuit. Soit donc qu’on appelle terre ou pierre la mine dontfe fait la bronze, & dont fortla calamine, & lediphryges , ou le marc de bronze,par la fepa- ration qu’en fait le feu,c'eft tout vn. Par mefme moyen de fe- paration ou de generation { appellez l’operati du feu com- me vous voudrez) on trouue de calamineés fournaifes d'ar- gér. Item la calamine fe fair aufi és fournaifes où on brule le martcaffis. D'ailleurs outre la calamine des fournailes, on moins purifiee de toutes : ceneantmoins elle cf fort bonne à uerir playes. La meilleur calaminefe treuue és fournaifes e cuyure. Voylà qu’en dit Pline. Lequel eft contraire à Galien, en ce qu'il dit la calamine minerale & naturelle eftre feulement bonne pour les forgerons , à fin de la fondte: & qu’elle ne fert de rienen medecine. Et neantmoins Galien dit direétcmentle contraire. Quant à moy i'ay fouuent vew toutes les fortes de calamine en Allemaigne és fournaifes de bronze, d'argent, &de cuyure. Mais fpecialement ray veu la botryite à Perfene , qui ef à cinq lieues de Trente, és mines & fournailes de cuyure & de bronze qui y font: & à trouueen Chypre de calamine minerale & naturelle : quià 60 Sboz au Comté de Tyrole, où y a plufeurs fournaifes de bon droit peut eftre appellee Pierre. Car lors que ie fus à So- ly; ville de Chypre , y auoitencores quelque peu de calami- ne és fournaifes dudit lieu : mais des pierres de calamine que ie trouuay &en la montagne & parmiles ruyfleaux, qui toutes eftoyent procedees de mines d:cuyure, l'en portay en Afe & en Italie, &en fs prefent à plufieurs de mes amis, qui n'en fceurent tresbon gré , comme ayans receu vn pre- fent fingulier. Car on trouuoit par experience ces pierres eftre plus excellentes que toute autre calamine. De forte qu'on la peut nommer Calamine pierreufe. Quant à celle bronze, & de cuyure. Item M.lofeph Salaudius Bergamaf- que m'a faic prefent d'vne piece decalamine botryite, qu'il m'enuoya de Zagabria ville de Sclauônie, Jaquelle eft fi bien faite en grappe; qu'on diroit proprement que cet vn raifn. Au refte cous les A pothicaires prennent la Tutye Alexan- drine pour la vraye Tutye quieft Pompholyx:mäis ils errent randement. Car la Tutye Alexandrine de laquelle ils e feruent , n’eft autre chofe qu’vne efpece de calamine bo- tryite. Er ne fe faut eflonner de ce que la cadmie ayant per- du fon nom , ef prinfe & viurpee pour pompholyx : car 2 mefmes 496 mefmes du temps de Diofcoride & de Galien plufñeursen vfoyent au lieu de fpodium , qui eftlatutyeimparfaite. Pompholyx , fine Bulla ; aur vera Tutia: Francois, Tutye: Arabes, T hacia: À (pothicairess Porspholigos: , cAlemans, Vues nicht. Spodinrn : Grecs, Spodion, © Spodos : François, Turye imparfaire: Alemans,Grauv niche. Antisbodim. CÉHAPAEP: ACL HET: AND. MATTHIOLVS rie fe cognoitt aifémenticareftät fofiftiqué;il ne tien. dra rien des marques qu’auons dit cy deffüs. Aurefte la rutye fe laue ordinairemét ain fi : Il la urlieren vn linge blanc qui foit affez rare, foit qu’elle foit feche, ou arroufce d’eau:puiseftant ain fi lice,la faut plonger en vn bafin, qui foit plein d’eau de pluye, & egayer çà & là par l'eau ledit linge. Parce moyen;toutle li- mon,& ce qui eft de bon s’en fort,& tourela crafle & fondree demeure au linge. Et aprés qu’on aura laiffé Latutye &le fpodium font feulementdifferensen ro repofer l'eau;il la conuiér pafler au couloir, & la cen- efpece;& non en genre. Car le {podium eft noir,& fe rencontre fouuent plus pefant quelaturye,eftat plein de paille & de poil,& quaficommevne forte d’efque uille & excremét qu'ontrouue fur le paué des forges, & fur les fournaifes. Mais lapompholyx oururyeeit grafle & blanche: &eft fi legerequ’on la feroit quafi voleren l'air. Il yen ade deux efpeces. Dont l’vneelt de couleur celefteseftantgraffette:mais l'autre cft fort blanche & trefque legere.La tutye blanche fe fait rou tes & quantesfois que les forgerons vouläs bienafñ- 20 ner leur bronze iettent à force calaminebroyee def- fus. Car lors les fubtiles falleuuches & eftincelles qui montent en la fournaife, fe côuertiffententutye blan che;qui s’amafe ainfi. Au refte latutye ne fe fait feule ment du bronze, par l’art & induftrie des forgerons: mais auffi on la fait de calamine,la fouffätcontinuel- lement;à fin d’engendrer la tutye de fes eftincelles & falleuuches.La maniere de la faire eft telle:Il faut faire la fournaife en vn baftiment qui ait double eftage. dre qui eftoit dedans. Cela fait,il faut remettre latu- tyéen vne autre eau, & la remuer, & la couler & paf- fer derechefcomme deflus,continuit cefte befongne iufques à ce qu’on netrouue plus de fable au fond de l'eau. Finalementil faut efpreindre celte cau,& faire fecher la cendre quifera demouree,& la garder pour s’en feruir. D’autres,aprés que latutye fera bié defe- chee;la deffont en l’eau auecles mains, & ceiufques À ce que le tout foir efpés côme miel, Puisils lient aflez lachement vn linge fur la bouche du vale où ils veu- lent couler la tutye. Et our la pafler plus ayfément; ilsiettenc fur ce lingeà Ps eau , remuant toufiours la cendre pour latroubler & mefler auecl’eau. Puis auec yne cuilliere ils efcumentroutel'efcuime & tour ce qui nage fur l’eau qui a efté pañlee, & gardent ce qu’ils ontefcumé,pour s’en feruir,le mettäcen vn pot deerre qui n’a point ferui.Quéät à ce qui s’eft affaiffé, & qui eft comme le fédiment ; on le pale parleramis peu à peu,& le met-on en vn pot àpart,fansrien tou- Auprés de la fournaife il conuient auoir vne petitez o cher au fable qui eftalléau fons. Itéils prennent de- ouuerture à la cime,ceft à dire vers le plancher. Puis faut percer la muraille la plus prochaine de la four- naile : & quele pertuis ne foit poinr plus grand qu'il faut pour paffer la canne des foufflets. Puis faut faire vne petite porte pour l’entree & fortie du mailtre for geron. Paraprés faut baftir vne autre petite logette auprés du baftiment que deffus, pour cenir les {ouf fletsà couuerr, & celuy qui foufHera. Eraprés que le feu fera en la fournaife; le mailtre forgeron qui eft au rechefroutes les parties pierreufes qui y eftoyér,& les font rafoir,& les coulent en vnautre vaiffeau. Etcon tinuenttant cefte œuure que la cendre pure fetreuue feparce du fablon. D’autres prennentlatutyeentiere, & l’arroufent d’eau,peu à peuseftimans par ce moyen faire en aller au fonsde l’eau tour le fable, &les pier- res qui feroyent meflees auecle fpodium ou tutye,8c que la paille;les poils &lesfeftuz;cômeeftans legers, demeureront au deflus de l’eau. Quät à la cendre qui deffus ierte fur le charbô,auec vne palle à enfourner, 40 demeure au milieu ,ils la cucillent &la lanenten vn à force calamine bien puluerizee. Autant en fair fon valet quicftembas: iettätroufiours du charbon dans la fournaile, iufques à ce queroute la calamine qui {era dans la fournaile,{oir confumee. Parcemoyen les plus fubriles parties de la calamine, volans en haut auec la fumee, s’attachent aux murailles, aux planchers,& mefmes à la fournaife. Le corps qui s’en fair du commencement eft femblable aux bouteilles &veffes qui fe font {ur l'eau en temps de pluye. Par- aprés venant à croiltre, il reflemble vn loc de laine, so Ceux qui font les plus pefans retombent en bas:& y en a quitombent {ur la fournaife: d’autrestombent fur le paué d’embas. Mais ce quiefttombéen bas eft beaucoup moindre que ce qui eft demeuré en haut: car il cueille en tombant beaucoup deterre & d’or- dure. Aucuns penfentquele fpodium fufdit fe fait feulement de cela. On tient que le meilleur {podium mortier,toutainfi qu’on fair la calamine. Item on la- ue la rutye , comme defus ,auec vin de Chio trempé en eau marinc:& par ce moyen elle eft plus aftringen- te,que citant lauee d’eau douce.Latutye ou pompho- lyx eft aftringétesrefrigeratiue, incarnatiue, mondifi- catiue,propre à cicatrizer,& aucunemétdefliccatiue. Elle eft mife au ranc des medicamens qui font venir legerement les efcarres. Quant au podium, pour le RUE commeil appartient, ille faut bien piler , & l'ayant arroufé d’eau, en conuient faire destrochif- ques, & les mettreen yn potdeterre qui n’ait poît {er- ui. Par-apres faut mettre ce pot fur vn petit feu de charbon;ouyn peu de braife;remuñt Mie les tro chifques; iufques à ce qu'ils foyent pleinement deffe- chezice qu'on cognoiftra quand ils feront roux. Ce- pendant il faut noter, que le fpodium fe peut faire d’or ; d'argent , & de plomb: routesfois apres le fpo- x ou vient * Le fair de cuyure: lequel arroufé de vinaigre fent la dium,quieft “fair de cuyuré;on n’en trouue point de «y de ( de Chypre. bronze; ayantvnecouleur noire, &vngouft vilain meilleur que celuy qui fort du plomb Orpource que pre. comme de fange.N’eftant fofiftiqué;ilbouillonnefur60e fpodium eft malayfe à recouurer, il eft befoing de +44) le charbon vif & charge vne couleur celefte. À quoy mettreen auant quelque chofe qui puifle fupplayer fa il faut bien prendre garde. Car aucuns le fofiftiquenc place,& declarer commentil en faut yfer. Ces medi- auec colle de roreau, ouauec poulmon debrebis;ou camens fuppletifs font appellez des Grecs Antifpo- oulmon marin, ou auec figues prime-rouges bru- da,& fe compofent ainfi:Prenez les fucilles de meur- Lie autres chofes defemblaleeftoffe.Maislapipe- reauec leurs fleurs > & des myrtiles qui ne foyenten- cores SVR DIOSC. ‘ cores meurs, & es mettez en vn pot dererre crue, qui ait vn couuercle qui foic cour pertuife. Metrez ce por en la fournaife, iufques à ce qu’il foit parfaite- ment cuyt. Par aptes faut remertre ces cendres de meurte en vn autre pot cru, couuerc comme deflus, & le mettre cuyrecommeaüuparauant. Erapres que le tout fera bien bruflé, il faut prendre les cendres & les bien lauer,& es gatder pour s’en feruir, On peut faire le mefine auecvne branche d’oliuier fauuage, ayant fon fruit, fion en peut recouurer ; OU d’oli- uier priué eftant en fleur: ou de pommes de coing mifes en pieces , eftans bien emondees de leur grai- nes : ou de noix de galle : ou de drappeaux defchirez: ou de meutes blanches & vertes, quiayenteftépre- micrement fechees au foleil : ou deterbenthin ou de lentifque: ou de fleur de lambrufque: ou des fucilles tendres de ronce:ou de branches de bouys, ou de cyprés baftard eftät en fleur. Aucuns vfent des fucil- les de Figuier feches , & preparces comme deflus: d'autres {e feruent de colle de toreau : yen aaufli qui vfent de laine forge empoifee;ou emmiellee. Toutes les compofitions que deffus peuuenc fupplayer le fpodium. Les Apothicaires fuyuans les Arabes, appellent la Pom- pholyx, T'utye:car aufsi Serapio &Auicenne l'appellent ainfi. Toutesfois la tutye,dôt vfent les A pothicaires n’eff la vraye Tutye;,ains eft pluftoft yneefpece de calamine:car elle a vne croufte dure côme pierre. Et par ainf ellene peuteftre prin- fe pour la vraye tutye: attendu que felon Diofcoride & Ga- LIVRE V. des bouche, & qui font ordonnez pour fertifier le cœur. Caril y a plus de raifon de mefier ce fpodium de rofeaux efdits me-* dicamens ,que d’vfer dela tutye en lieu de fpodium, quoy que die Brafauolus. Veu mefmes qu'on neleut onques qu'il fut trop bon de prendre par la bouche les medicamens où y auroit detutye ou de fpodium : & que Diofcoride & Ga- lien & tousles autres Autheurs,tant Grecs que Arabes, ont toufours dit qu'il y auoit du danger àles prédre par la bou- che.Cariln'eft poffible que la tucye & le fpodium, ne foyent grandement contraires & à l'eftomac, &aux autres parties interieures du corps, veu qu'elles font compolfees de la plus 1 © fubtile fubftance de la bronze, par la force & vehemence du feu : & par-ainfi elles font aucunement venimeufes. Ce que Brafauolus euft bien peu confiderer premier que de dire fi le- gerement que au lieu du fpodiumil côuient vferdelarutye, comme faifoit Galien.En quoyila failly doublemét. Et pre- mierement en ce que difant indifferemment qu'il faut vfer de tutye en deffaut de fpodium , il femble vouloir conclurre que ce foit tant és medicamens qu’on prent par la bouche, que en ceux qu’on applique exterieurement : ce qui eft dan- gereux.Secondemenr, fubftituant la tutye commune au fpo- dium,il tombe au mefine erreur de Manardus fon côpatrio- te. Car s’ileuft cognu la tutye,dont vfentles Apothicaires, 20 n'eftre la vraye tutye, ileuft bien remonftré ce point à fon vicillard qu'il inftruit, aufi bien qu'ila fait d’autres points concernans les medicamens baftars & faufement fuppofez. A cela n’empefche ceque Galien dit que en deffaut de fpo- dium on peut vfèr de turye:car il entéd quece foit feulement és medicamens qu’on applique par dehors:attendu que du temps de Galien on n’vfoit ni de fpodium ni d'antifpodium és medicamens qu'on prenoit par la bouche:car ie treuue que longtemps apres Galienles Arabes ont permis de les pren- dre au dedans. Au refle,Fuchfus,fayuant en ce Agricola, dit Fuch.lib.de queoutrele fpodium qui fe fait és fourneaux, yena vn au- «mp.med. trequi efknaturel & mineral: & raconte qu'il yen a qua- lien,la vraye tutye, qui elt faite des eftincelles de bronze, ou 3 Otreefpeces , alfauoir du cendré, du noir, du verd ; & du iau- de calamine,retire aux Alocs de laine, 8 tombe incôtinenten poudre,;quand on la touche. Et toutesfois il n'y a eu vn feul d'entrelesinedeïnes qui ait prins garde à cela : par ce,côme ie penfe , que tous fe font pluftoft arreftez à la cognoiflance des herbes,que aux chofes minerales, Et premicrement Ma- nardus, qui d'ailleurs eft homme fauant, a failli grandement en ceftendroit:lequel voulant reprendre Auicenne dela com poñirion de fpodiü qu'il faifoit auec racines de cänes,dit qu'il vaut mieux fuyure Galien qui ordône la tutye, quieft com- muneés boutiques des Apothicaires,en deffaut du fpodium, que de fuyure l’antifpodiü d'Auicenne. Mais le bon Manar- ne: difant ce fpodium mineral auoir efté feulement cognu Spodimm mi. des Arabes , au lieu qu’Agricola attribue cefte inuention meral, feulemenc à Serapio. Quant à moy, ie ne trouue point que Serapio parlant de potnpholyx au chap. 4 22. & de fpodium au chap. 3 42. ait fait mention du fpodium mineral:8& moins Auicenne ni autre Autheur Arabe quel qu'ilfoit. Quant à Gal. lb.9. Galien , il parle delatutye, & du fpodium en cefte forte: La fimplened tutye fe fait és fourneaux de bronze, ni plus ni moins que la calamine : ce qui aduienc quand on brufle la calamine ef- dits fourneaux , ainfi qu’on voit en Chypre. Aduint vne fois que le gouuerneur des fourneaux de bronze, n'ayant de dus erre grandement , en ce qu'il eftime latutye, dont vfent 40 matiere & de mincaflez pour faire vne cuite,moy prefent fit communement les Apothicaires , etre la vraye pompholyx de Diofcoride & de Galien : car les Apothicaires n’ont poinc de vraye tucye : ains vfent de calamine au lieu de p6pholyx. Quant eft de moy ‘ay fouuent cueilli deturye & de fpodium (qui eftoyent du tour conformes aux defcriptions qu’en ont fait Diofcoride & Galien ) és mines & fournaifes de Perfene & de Lauigio auprés de T rente, &à Sboz au Comté de Ty- roleen Allemagne, où y adebelles & grandes mines, & de en fourneaux:efquels ie ne prins feulement de tutye & de go mm: maisauffi j'en apportay de calamine,de marcaffis, c diphryges,de fleur de brôze,,de litarge,de plombagine;de lapis, & deboli Armeni. Et de fait, en toute Italie ie ne trou- uay boutique d’Apothicaire qui euft de ceschofes, fauf & referué en quelques endroits,où ils en auoyét recouuert, par le moyen de certains miens amis aufquels l'en auoye donné: lefquels par-aprés fe deportäs des abus du pañlé , ont depuis eftudié de resouurer de ces chofes minerales pour s’en feruir. Quandie parle de mes principaux amis & compagnons du pallé,'entens parler principalemét de M. Andreas Gallus, & de M. Jules Alexandrin Medecin del Empereur Ferdinand. Or pour retourner à mes brifees, les Apothicaires vfent dela calamine en lieu de tutye:& d’ailleurs ils font certains anti- fhodes des racines de rofeaux & d'os de beuf,qu'ils brulent,& s'en feruêt en lieu de fpodium.En quoyils ne s’egarent trop du droit chemin, Car {elon que dit Diofcoride, on peut vfer desantifpodes , en deffaut du vray fpodium , lefquels fe font du fruit, des fueilles, & fleurs de meurte,ou de branches d’o- liniers , ou de nommes de coing , de noix de galle, ouauec drappeaux battus & froiflez , ou auec meures vertes, ou ter- benthin, lent fque, bouys,cyprés baftard, fueilles de figuier, colle de toreau , laine forge empoiflee ou emmiellee. Par- quoy 1l me femble que Manardus a eu tort de reprendre “Auicenne d'auoir compofé fon antifpodium de racines de cofeaux , pour le mefler és medicamens qu’on prent parla faire latutye de la calamine : mettant plufieurs petites pie- ces de calamine fur le feu qui eftoitioignant les foufflets de la forge. La chambre où (@ fai{oit cela, eftoit voutce, & n’a- uoit aucune feneftre:de forte que les eftincelles qui fortoyent de la calamine s'y pouuoyent attacher par tout, dont eftoit faite la tutye. Mais de celles qui retôboyent fur le pauéeftoit fait ce queles Grecs appellent Spodos:lequel f trouue en grande quantité és fourneaux où on cuytlabronze. Aucuns l'appellent Spodium : auquel l’antifpodium a grand rapport quant aux proprictez. Toutesfoisie n’en nain j'auoye de tutye affez à commandement.Et de fait quand on © pourra recouurer detutye, on n’a que faire de fpodium sni d’antifpodium. Quant à latutye, eftant bien lauee c'eft le plus fingulier medicament de tous ceux qui deflschent, fans aucune mordication. Et par-ainf elle eft fort bonne aux vl- ceres chancreux, & à tous vlceres malins. On la met és colly- res ordonnez pour les fluxions qui tombent fur les yeux, & aux puftules & veffies qui y viennent. Item elle eft fingulie- rement bonne aux wlceres du fondement, & des parties hon- teufes , comme eftant defficcatiue fans aucune mordication. ÿ Item &envnautre pañlage parlant dela tutye, il dit ainfi: Gal. 4b. 4] La tutye lauee eft autant finguliere qu'autre medicament de comp.med. qui foit,de ceux qui n’ontaucune mordacité. Auffi nous en fécoc. © feruons-nous en toutes fluxions acres & fubtiles, ayans au preallable fait purger & la tefte, & generalemét tout le corps. Or il n'ya rien plus certain qu’on purge generalement le corps par la faignee, & par la purgation : & qu'on peut eua- cuer les flegmes,qui font au cerueau, par mafticatoires. D'ail- leurs, la cutye lauce, eft auf béne que le fpodiü auec l'amy- dum, pour moderement deffecher les humeurs fuperflues qui fonc reflerrees és pellicules du cerueau , & empefcher qu'elles nefortent. Parquoy qui en youdroit vfer, auant que purger le cerueau des humeurs qui rombentc fur les yeux, ils caufe- roit vne grande douleur de refte au patient ; tant pour raifon 4 pUTE dela 498 dé la diftenfion des pellicules du cerueau, que de l’abondance des humeurs qui s’y amafleroyent,qui cauferoyent ou quel- querupture,ou quelque rongement de pellicules, eAes vflum: Grecs, (halcos Cecanmenos : Franços, Aerain braflé: Italiens, Rame abbruftiato. CNHEAUP: XLV II, Le meilleur ærain bruflé eft celuy qui eft rouge, & prent la couleur de cinambre, quand on le broye. Que s’il eft noir, eftant broyé, il eft par trop bruflé. Pour le brufler comme il appartient , il faur prendre les clous des vaiffeaux de merrompus, &les mettre en vn por deterre crué,ayantau preallable fait vn lié de foulfre & de fl, autant de l’vn quede l’autre, au fons du pot, fur lequelon mettra va liét de clous : 8 puis remertra on vnliŒ de foulfre & de fel,toufiours changeant de liétces,infques à ce quele por foit plein. Puisayans bien rembouché & enduyt l'embouchure I Le] AND. MATTHIOLVS:. Mais la tromperie fe cognoift ayfémér: cat lalimeu- re s’efcache & s’applatritquandonla mord. Cefte fleur fe fait quand Ia bronze fondue s’efcoule par les canaux, où on veut queelleaille. Ceux qui font à ce deputez, voulans repurger la bronze; iettent deffüs la plus clere eau qu'ils peuuent recouurer, en intention de la refroidir. Dececongelement ainit foudainement fait, aduient que la bronze crache & iette hors cefte fleur dontnous parlons, Cefte fleur eft aftringente, & propre à reprimer toutes excroil- fances de chair:eltant fort bonne à ofter toureblouïf- fement qui vient és yeux; mais neantimoins elle eft fort mordante. Prinfe au poix de quatre oboles elle euacuë les humeurs groffes. Elle confume les carno- fitez Qui viennent és narines & au fondement. Ap- pliquee auec vin, elle repercute les bubes & bour- geons qui viennent auvifage. Celle qui eft blan- che, eftant pilee,eft fort bonne aux furditez inuete- du potauecargile &rerre de potier,on lemer au four 20 rees des oreilles, la foufflant dedans par vn tuyau. neau ; & l'y laife-on iufques à ce qu'il foit entiere- mentcuyt, Aucüs mettent d’alun en lieu de foulfre& defel. D’autres le laiffent par plufieurs iours au feu, fans y mettrenifelnifoulfre. Y en a qui n’y mettent que du foulfre: toutesfois ils ietrenr là la fuye qui s'y trouue. D’autres enduyfenr les clous de foulfre, de vinaigre, & d’alun fcifile, & les font cuyre en vn pot ctu. Aucüs apres auoir arroufé de vinaigre les clous, D les bruflent en vn pot de bronze, & reiterent cela Sa poudre appliquee auec miel; repercute la luette & les tonfilles. Quant à la fleur de bronze vraye & legitime , ie l'ay fou- agen uent cucillie aupres de Trente és fourneaux de bronze, àla maniere qui s'enfuit : Quand ie voyoyele bronze entiere- fleur d' ment fondu, & preft à virer, i’attendoye qu'il fuftefcoulé & à re demy prins: & lorsie iettoye deflus d'eau clere & froide, qui caufoit vne grande fumse & vapeur : au deffous de laquelle ie tenoye vne grande lame & platine de fer :& ne l'oftoye de deffous cefte vapeur,iufques à ce qu'elle fuit entierement paf- deux ou trois fois , puisles {errent. Celuy qu'onap-3 fee. Ce qu'ayanr fair ie trouuoye fur ma lame de fer la fleur porte d'Alexandrie d’Egypreseftle meilleur, & celuy de Chypre apres. L’ærain bruflé eft aftringent,defic- carif, & repercuffif, fubtilianr, attenuant, & attractif. Ilmondifieles vlceres,& les fait cicatrizer,& elt pro- pre à corriger les deffetuofitez des yeux;confümant les excroiffances fuperflues de la chair, & reprimant tous vlceres corrofifs.Prins en breuuage auechydro- mel ou eau miellee,ou mode d’eleétuaire;auec miel, prouoque à vomir. On lelauecommela 1 ouendau d'ærain quela vapeur auoit laiflé tomber, laquelle eftoit fort femblable à grain de millet:toutesfois elle eftoit moindre, & auoyent fes grains vne couleur luyfante & rougéaftre. Car ce quieltoit de plus fubtilen l'ærain, eftoit porté en haut par la vapeur : & ayant fenti la froideur de l'air, 1l fe conucrtidoe ayfement encespetits grains. Les Apochicaires n’en yfent point, queie fache. Carau lieu d'icelle ils vfent de verd de gris. Galien en parle ainf:La fleur d'ærain eft plus fubrile que Ga. 4h ‘eftl'ærain brule ni fesefcailles. Et parainfiles collyres qui fiapil mu en font faits, font fort abiterfifs , & oftent les grandes afpre- tez des fourcils. calamine,changeant d’eau quatre foisleioursiufques #° Sgnama gris : Grecs, Lepis Chalcon : François, à ce qu’on n’y voye plus d'ordures. Le mafchefer du bronze fe laueainfi, & ales mefmes proprietez que Pærain bruflé : toutesfois il n’eft fi vertueux en fes operations. L'ærain brulé, dont vient ordinairement les Apothicai- res,cltanc noir, & par trop brulé,n'a grande vertu,à mon iu- gement. Toutesfois il y a bon moyen d'en recouurer, fi on veut prendre la peine de le bruler, felon l'ordonnäce de Dio- fcoride. Que fi on ne peut recouurer de vieux clous de bron- ze, qui auroyent ferui és nauires de mer, on fe pourra feruir de toute forte de vieil ærain qui auroit long tempsferui. Ga- lien en parle ainf : L’ærain brulé a vne certaine acrimonie, 4. Coniointeà vneaftriétion. Er par-ainf , eftant laué, c'eft ynf © Gal. lib.9. en licament fingulier pour cicatrizer vlceres. Et encores Fmpl. med. Qui ne feroit laué , ilne lairroit pour cela deles cicatrizer: & principalement quand la chair eft dure. Car fi la perfonne eftoit delicate,celuy qui ef laué, y feroit plus propre. Flos Aëris:François, Fleur de bronze :e Arabes, Zar alnbas © Ler alnhas: Italiens, Fioredelrame, GUAIEA PP: XLV III. La fleur de bronze;qu’aucuns appellétretailleure ” ou rongnure de vieux clous, fetrouue bonne eftant fraille, & rouffe quand on la manie: qui aufi eft fai- te comme le millet & en quantité & en figure, eftant courte, pefante, & quelque peu luyfante: laquelle auffi eft aftringente , & n’eft meflee auec limeure de bronze ; aucc laquelle on la fofiftique bien fouuenr. Eftaille de bronze: Iraïiens , Squama del rame: Allemans, Kupfer [chlag: Ejpaignolz, Efgnams de Cobre. CH AP. DURE L’efvaille de bronze, qui fort des clous de cuyure, donton vfe és forges & és fourneaux;eftant groffe,e{t fortbonne. Elleeit appelle Helire,c’eft à dire, faire de clous. Mais celle qui eft faite de vieille ferraille de bronze,ou de cuyure blanc,ne vautrien;côme eftant mince,;menue,& de nulle valeur:car celle quieft ma£ fiue & rouffeeft fort bonne:êz principalement quand elle s’enrouille eftant arroufec de vinaigre. Elleeft aftringente, attenuante, repercufliue, & corrofiue. Elle reprime les vlceres corrolfs, & fait cicatrizer les autres vleeres. Buë en eau miellee, elle euacueles aquofitez. Aucuns l’incorporent en farine, & en font des pilules. On la met és medicamens ocu- laires: car elle confume l’afpreté des paupieres, & £ deffeche toutes fluxions & catarrhes. Onlalaueàla maniere qui s'enfuit: Prenez vne demie liure d’ef caille de bronze feche, & bien repurgee de toutes or- dures,& la demeflez en vn mortier plein d’eau,la de- meflant toufiours, iufques à ce qu’elle foit du tout allee au fons. Puisefcumez tout ce qui s’eft affaiflé:&c ayant efpanché la premiere eau , vous faut remettre deffus l’efcaille,yne hemine d’eau de pluye:puisetté- dant SVR DIOSC dant la main deffus ; comme quila voudroitefprein- dre, la faut fort frotter. Et quand vous verrez qu’elle commencera à ierter quelque vifcofité;il la conuient fort broyer , mertant roufiours d’eau deffus peu à peu» iufques à la quantité de fix hemines. Puis con- uient retirer toute lefcailleen yn coing du mortier, & la fort preffer , & recucillir humeur qui en fortira, & la garder en vne boyte de bronze rouge. Celaeft comme la fleur de l’efcaille, laquelle eft fort bonne, & principalement eftant mile és medicamens prepa- rez pour les yeux. Ce quirefte n’eft de grande effi- cace : touresfois on le laue toufours , iufques à ce qu’il n’y ait plus de vifcofité. Etl’ayant couuert d'yn linge net , le faut laiffer repofer là deux iours durans: & ayant efpandu l’eau qui fera deflus, apres que la refte fera De la faut ferrer en vne petite boyte. Aucuns la lauent comme on faic lacalamine, fans ÿ faire autre chofe , & la gardent ainfi prepare. 10 20 Sqnama Stomnmatis: François, Efcaille d'acier: Ara- bes, T'ubel, Batiture Sabartam, © Cortex alu: Italiens, Squama de l'acciaio: Effaignols, Efqna- made Azero. CHAT. Lesefcailles qui tombent des trenchans ou poin- tes de glaiues , quand on les forge, lefquelles on ap- elle Scomoma,ont la mefme propricté que celles de o ere les laue-on , &les garde-on à la mefme forte qu'on fait les precedentes.Toutesfois les efcail- les d’acier ne font fi bonnes à lafcher le ventre, que celles de bronze. L. L’efcaille quitombe du cuyure ou dela bronze,quand on la met en œuure & qu'on la forge;eftaflez cognuë d'vn chaf- cun. Toutesfois celle qui eft faite de l’ærain,dont on fait les cloux, laquelle on nomme Helite, eft la meilleur de toutes. Car attendu que l'ærain, dont on fait les cloux & cheuilles, n'aiamaisefté misen œuure , & n’eft purifié comme feroit 40 l'autre quiauroit efté battu & forgé : iln’eft pofable qu'ilne rende fes efcalles plus groffes & plus fortes que ne feroitla bronze, qui auroit fouuent paflé par le feu : comme eft celle dont on fait les vafes & ouurages exquis. Quant à la ma- niere de la lauer , Diofcorideen parle fi amplement qu'il n'a .ib.9. rien oublié à dire quant à ce fait. Quant à Galen, il a parlé med. generalement de toutes fortes d’efcailles : difant ain: Ilya d'efcaille de bronze quieft fort medicinale à plufieurs cho- fes : 1ly a auf: d’efcaille de fer & d'acier. Aucüsla nomment Lapishelius , & d'autres l'appellent efcaille. Toutes efcalles fonc fort defsiccatiues. Cencantmoins 1l y a de la difference: car les vnes font plus defsiccatiues que les autres , d'autant que les vres font compofces de fubftance plus grofle & plus materielle que les autres , & tiennent plus de l'aftringent les vnes que les autres. Quant à celle qui eft furnommee Heli- tis,c'eft à dire,faite de cloux;,elle tient le premier ranc en cas de deffecher:car aufsi elle eft compofee de parties plus fubti- les que les autres,ycomme tenant quelque peu deverd de gris. Quant à l'efcaille de fer, elle eft plus aftringente que la prece dente,& plus encores celle d’acier. Et parainfi ces deux der- nieres font plus côuenables aux vlceres maïns, que l'efcaille de bronze. Toutesfois l'efcaiile de bronze eft plus propre que les autres à confumer & mollifier la chair : & plus enco- res celle qui eitfaurnommee Helius. Au refte, toutes cfcailles 60 font fort mordicantes. En quoyil appert que la confiftence de leur effence n’eft trop fubule, ains eft materielle:car entre les chofes qui ont mefmes proprietez , les moins mordantes font celles qui font Les plus fubtiles , ainf qu'auons monftré és liures precedens. Voyià qu'en dit Galien. Aux paroles duquel on voit affez l'efcaille de tomoma,n’eftre l’efcaille de bronze : encores que Pline die le contraire, & apres luy plu- fieurs modernes ; qui peut eftre {e font pluftoit arreftez au dire de Pline , que de vouloir s’enquerir d'auantage de cefle matiere. Car 1l ÿ en a qui prennent l’efcalle flomomatique, LIVRE V. 499 pourla plus menué efcaille de bronze:entre lefquels ft Mar cellus Tradu@eur de Diofcoride, Y ena d’autres qui tien- nent que refte efcaitle ffomomatique eft quelquesfois prinfe pour la plus menuë efcaille de bronze, & quelquesfois pour celle de fer :entre lefquels eft Brafauolus , fans pouuoir alle- guer ni raifon ni auchorité de fon dire, pour le moins queie fache. Toutesfois à fn de donner couleur à fon opinion , il allegue Diofcoride: mais ie ne fçay à quel propos, nifur quoy ; car ie ne vis onques en Diofcoride,qu'il ait prins l’ef- caille de ftomoma indifféremment pour celle de bronze, & d'ærain.. Mais à fin qu'on ne penfe que j'en parle par affe- €tion > pluftoft qu’à la verité, ie confermeray premierement mon dire par vines raifons, & puis par authoritez irrefraga- bles. Oriedis & maintiens que l'efcaille de ftomoma n'eft l'efcaille de bronze, nide Gmple fer, ains eft l'efcaille d'acier, Pourle prouuer , nous difons , attendu que Galien dit l'ef- caille de bronzeeftre la premiere & principale de toutes for- tes d'efcailles , en matiere de deflecher : & que d’ailleurs l'ef- caille de fer eft plus aftringente.que celle de bronze, & que la fomomatique l'eft encores plus que celle de fer:qu'il n'eft pofible que l'efcaille ftomomatique foit procedee ni de bron ze,ni de fimple fer : ains qu'elle eft procedee d'yn metal plus dur & plus terreftre que les deux precedens , c’eftaffauoir d'acier. Car veu que l'efcaille ftomomatique eft plus aftrin- gente que celle du fer : & que celle du fer eft plus aftringente que celle de bronze : il s'enfuyt par necefsité que la fomo- matique n'eft faite nide pur fer, ni de bronze : ains qu'elle procede du plus fin acier qu'on puiffe trouuer ou rencôtrer. Item, veu que Galien dit ainfi au commencement du chapi- tre:ll y a efcaille de bronze, & efcaille de fer, & efcaille de Ro- moma, il s'enfuyr que le fomoma eft vn metal diuers & (e- aré de la bronze & du fimple fer. Car fi Galien euft eftimé e ftomoma eftre vne efnece de bronze , & non de fer , ileuft dit ainfi : Il y a d'efcaille de bronze, & de ftomoma, & de fer, & n'euft ainf feparé l'efpece de fon genre. Mais cognoiflant que le Romoma eft vne efpece de fer artificiel, il J'a voulu comprendre fous fon genre. Ce que aufiafait Aegineta apres luy. Outre lesraifons que deffus, Actius nous mon- | Æerjgs li- fre affez que l'efcaille fomomatique eft feulement celle QUI bro 9. 6.48, tombe de l'acier quand on le forge:& que les Grecs n’enten- dent autre chofe par ftomoma, quel'acier. Car, parlant des chofes qu'on prent par la bouche ; contre la dyfenterie, il dic ainf : Par apres vous prédrez du vin vieux qui ne foit point meflé , & le mettrez en vn pot de terre qui n'ait point ferui, & efteindrez audit vin vne lame ardâte,du fer qu'onappelle , . ftomoma,qui poyfe pour le moins vneliure. Item en vnau- Idélib, 14. tre pañlage ; traitant des medicamens propres aux durtez de ‘#24 la rate, il dit ainfi : Il faut que le fer, qu’on y eftcindra, foit ce fer qu'on appelle Stomoma. Mais l’efcaille que ce fer fto- momatique iette quand les forgerons le forgent, eftbonne pour les hommes ruftiques & de dure complexion. Itemen vnautre pate ilditainf : L'efcaille de fer, & principale- ment celle du ffomoma, eft fort aftringente. Voylà qu'en dit Actius. En quoy on peut notoirement voir que flomoma n'efl autre chofcentre les Grecs, que noître Acier,qui fe fait artificiellement és fourneaux & forges de fer de celle fub- flance du fer qui eft la plus nette & la plus purifiee. Et dela eft venu que tousles Medecins, fuyuans Actius & les autres Anciens , voulans ferrer l'eau , ou le vin, ou lelaiét, à ceux Æ44 farres. $9 qui feroyent trauaillez de flux de ventre,prennent vn quar- reau d'acier rouge du feu,& l'eftcignét efdites liqueurs,pour les rendre plus aftringentes:fachansbien que l'acier eft beau- coup plus aftringent quelefer. Nous conclurrons donques que tant.les Anciés que les modernes Grecs n’ontentendu autre chofe par l'efcaille de ftomoma;,que l'efcaille qui tombe del'acier,quand one forge:& principalement celle quitom be quand on fait les tallans & trenchans ou les pointesdes armes & pue > ou des outils des charpentiers & menuy- fiers , ou bien quand on appointe le fouc d’vne charrue. Ce que Aétuarius monfire bien , traitant de l'Aegyptia d'An- © Æluar, dromachus, où il dit ainfi: Elle fera beaucoup meilleur, fon lb.de comp, y adioufle femblable poix de celle efcaille qui tombe quäd on md. forge les rrenchans ou les pointes de quelque glaiue, laquelle on appelle efcalle deftomoma. Ce A repetc au mefme lieu vn peu apres: Cela fe peut aufi prouuer par Galien, Gal. lib. 1, lequel fairentrer en plufeurs compofitions, & principale ®’3.decop, ment en celles qui feruent à la pelade;l'efcaille du fer ftomo- me8.fêc.loc, matique. Que fi ençcores on ne fe veut contenter des auto- ritez & raifons que deflus, qu’on ait recours à Ariflote Prin LAré# lib, ce des Philofophes,lequel monftre la manicre de faire le fto- 4-meteor. moma ou acier , difant ainf : Au refle on prent du fer, qui a Maniere de defia eflé elaboré , & Je fait-on fondre, pour l'endurcir vne féire l'acier, LUS autre EE == E CREUSER FA so autre fois : & ainf fe fair le fomoma : car le merde fer de- meure au fons, & le fer eft purifié par ce moyen la. Ornere- perenc-ils gueres ceft ouurage : car il diminue beaucoup à 1a fonte. Touresfois tant vlus eft le fer purifié, tant plus eft il à ellimer. Voyià qu'en dit Ariltote. La doétrine duquel fe maintient & fe garde encores auiourd'huy en routes les for- ges où on fait l'acierranten Italie qu'en route l'Europe.Car tous font l'acier,de fer qui foit defia eläboré.Ec par ainfi ceux ui tiennent le contraire ,errent grandement, encores que Pline. Marcellus & Bra@uolus foyent du nombre. A noître dire s'accorde aufsi Serapio grand traduéteur de Diofcoride, entre les Arabes:leauel atrribue à l’efcaille du fer,routce que Diokorided rde celle de fomoma:prenant le fer come gen- re, & l'acier comme efpece de fer. À cela n’empefche ce que Diofcoride dit, que l'eftaille de ftomoma a les mefmes pro- prietez que l'efcaille de bronze, combien qu’elle ne foit tant laxariue. Carie penfel’exemplaire de Diofcoride auoir efté falGfé en ceftendroit,comme auffi en plufieurs autres palla- ges: veu que nien Galien,nien autheur Grec ne qu'il foit Ancien ou moderne, on netrouuera point que l'efcaille d'a- cier ait les mefmes proprierez que celle debronze. Car celle de bronze ef laxariue : &au contraire ; celle d'acier ef fort atringente. D'auantage, ie ne leus iamais qu'il y euit metal propre à acerer les pointes &trenchans des glaïnes , que l'a- dier,qui eft appellé fomoma en Grec.Par ainf ie ne mepuuis afez cftonner de l’opiniaftreté de ceux qui tiennent le con- traire, Nous nous arrefterôs donques là,que ftomoma n'eft autre chofe que l'acier : lequel ayant efté employé de tout temps à acerer les pointes & rrenchans des glaiues ; qui font appellez des Grecs flomoma:cen'eft de merueilles s'il a prins fenom deftomoma. Et par ainfi Aetius demandoit, contre la dyfenterie, le fer furnommé ftomoma. Orie penfe quecenom flomoma ait prins fon origine deftoma,qui fi- gnifieen Grec la bouche: car les pointes & trenchans des efpess , glaiues ; coufteaux , armes d’aft , & autres outils de AND. :MATTHIOLVS pour n’eftre frais fair : & vfr au refte comme deflüus. Jrem ce verd de gris fe peut faire des fcieures de ia limaille de bronze : & de l'érouillure des lames entre lefquelles on barl’or qu'on meten fueilles,les arrou- faut de vinaigre , & les rournant trois ou quatre fois; iufques à ce qu’elles chargent lenrouillure. On dit que le verd de gris s’engendre és mines de cuyures en certaines pieres qui tiénent quelque peu de bron ze, & quiicrtenr leverd de gris comme vne fleur: & dic on, que durans les iours caniculaires on le voit diftiller d’yne certaine cauerne. Quant au premier, en 1'en trouue gueres : mais CC peu qui y eft , eft fore bon. Mais de celuy qui fort des cauernes,on en trou- ueen bonne quantité, & eft de bonne couleur, mais neantmoins il eft tout brouillé du fable qu’il aamaflé ens’efcoulant. Onle fofiftiqueen plufieurs fortes. Les ns y meflent de pierre ponce:d’autresle brouil- lent auec du marbre, ou auec vitriol. Mais lapiperie 29 faire aucc pierre ponce & marbre * fe monftreainfi: *or:b. Mouillez vous bien le pouce de la main gauche, & en frottez le verd de gris aucc l’autre doigt, & vous verrez que le verd de gris fe deffera rout:mais la pier- re ponce & le marbre demeureront: & mefmes fon les frotte affez , en fe mouillantbien le pouce, ils de- uiendront blancs. Item, on le peut efproguer aux dents : car le verd de gris qui n’eft fofiftiqué eit liffé, &ayfé à rompre auecla dent , fans eftre hi rude, ni afpre. Quantàla fofiftication faite auec vitriol, elle 9 f ; Fer : jan : 5 fer,leur feruent comme de bouche. Aufii les Latins voulans 3 o fe cognoift au feu. Car fi onen enduit vn pot de dire qu'on a coppé le col à quelqu'vn, pour fes demerites, dienr, Periit ën ore gladi : c'eft à dire, la paflé par la bouche de Plr.li 34 l'efpee. Pline aufsi, encores qu'il r'entendift que vouloit dire ftomoma, en Grec: ceneantmoins appelle l'acier ; Âcies, di- fancainf : Le fer Serique eft le meilleur detous. Les Serires nous l'enuoyent auec leurs coyles fines, & leurs riches four- rures. Le fer Parthique va apres : & netrouueonautre fer qui foic ainfi de pur acier, comme ceux la :aufii enacereon les aurres fers. Voyla qu’en dit Pline. Lequel comme dit eft, D'romina appelle l'acier, Acies. Ét péfe que lenom d'acieren eft venu. Suyuant donc ces autorirez & raifons, ie tiens que cc mot ftomoma , eft pluftoft deriué de foma, qui fignifie bouche, que du verbe Grec 50402. Combien que ceux qui penfent 40 qu'il foit deftendu de 50464, ne font à reprendre : car 500% fignifie fortifier,endurcir, & faire pointes & trenchäs. Aufsi tiensie que ceux n’errent point qui appellenc efcaille de fto- moma ; lalimure qui tombe des armes & coufteaux quand on les aiguife fur la meule. Toutesfois veu que cefte limure ef roufiours meflee auec les raclutes qui tombent dela meu- le,clle n'eft f-bonne que celle qui eft pure, eAcrugo Rafilis: Grecs, los xyS0s: François ; Verd de gris fair d'enrouillure de bronze raclee. C'APAP: LI. On racle l’enrouillure de bronze en ceîte forte: Mrtez de fort vinaigre en vn barril, ou autre fem- blable vaifleau, & le couurez d'yn baffin d’ærain qui foit creux, ou bien qui {oit plat fon n’en peut auoir de creux: & que le tout foic fi bien cftouppé, qu'ilnepuffe prendre air, & le laiffez ainfi l'efpace de dix iours. Aprés cela il faut deftoupper leton- neau , & racler l’enroilleure qui fe trouueraattachee verre, ou bien vne lame, & qu’on la mette fur cen- dres chaudes ; ou fur de charbon vif le pot & lalame changeront de couleur, & deuiendront rouges, pour ce quele vitriol bruflé prent toufiourstelle couleur. <Æerugo Scolecia : Grecs, los Scolix: François, Verd de gré farnommé Scol:cien, o# Uerdet : « Arabes, Ziniar,on Zengiar : Allemans, Spar gruen : Efba- gnolz, Cardenilla: Itahens, Verde rame, CHEARPARES ZII. Il y a deux efpeces de verd de gris Scolecien: car on en trouue de mineral & naturel , & d’autrequieft artificiel , lequel fe fait comme s’enfuyr : Mettez de- mie hemine de vinaigre blanc & fort en vn mortier de cuyure, & le pilez iufques à ce qu’il s’efpefsiffe comme vneraclure d’eftuue. Parapres prenez vne dragme d’alun rond, & autant de {el mineral qui foit cler, ou bien de fel marin fort blanc & folide, ou de 5° nitre, & pilez le tout enfemble au cœur du foleil, és iours Caniculaires, iufques à ce qu’il prenne la couleur de verd de oris,& qu’il deuienne efpez com- me ces raclures , quitombent du corps de ceux qui s'eftuuent, Et apres qu’on verra que à la pile celte compofition fe commencera à former à mode de petis vers femblables aux Rhodiaques il faut ceffer œuure, & ferrer celte compofition pour s’en feruir, Pour luy bailier couleur, il y faut mettre deux pars d’vrine fort gardee, & vne part de vinaigre: pour- aubafin. Ou bien on prent yne lame d’ærain, & la 60 fuyuant au refte tout ainfi que deflus. Aucuns pren- ent on en va barril où y ait de fort vinaigre , fans qu'elle touche le vinaigre. Er aprés qu'elle y aura de- meuré dix iours, on racle l’enrouillurequis'y trouue attachée. Ou bien faut prendre vn quarreau de bronze, ou vne lame de bronze, ou plufieurs, & les enterrer au marc des raifins ; qui foit deliaaigre, nent le verd de gris compofé d’enrouillure de br6zc, quin’eftvenu äbonne fin: & l’incorporans en gom- me;en font certaines mafles, qu’ils vendét pour verd de pris. Toutesfois ce verd de gris nevaut rien. Au refte, les orfeures font vne forte de verd de gris, dont ils foudent l'or; pilans fort l’vrine des petis en- Par fans ib,9. med. SYVR DIOSC, fins mafles envn mortier de cuyurce, auccvn pilon de mefme matiere. Tous les verds de gris que deflus ont mefmes proprietez que l’ærain bruflé: routesfois ils font plus effecuels en leurs operations. Cepen- danc nous côuientnoter quele meilleur verd de gris, eftle fcolecien mineral & naturel. Apres lequel faut fairecftar de celuy quieft fait d’enrouillure de bron- ze: & tenir pourle moindre celuy qui eftaruficiel. Toutesfois le dernier eft le plus mordant &le plus aftringent derous. Quantau verd de gris des orfe- 1° ures, ila mefme proprieté que celuy quicit fair d’en- rouillure de bronze raclee. Tous verds de gris font aftringens, chaux, & fubtilians. Ils fonc propresaux cicatrices des yeux, &en font fortir les larmes. Ils repriment tous vlceres corrofifs ; & gardent que le feu ne fe mette és playes. Incorporez en cire & huy- le;ils cicarrizent rous vlceres. Ils oftenttoutes callo- fitez ,& mondifient les vlceres ors & fales, cuits en miel. Mis à modede collyre dans les fiftulesauec ar- 20 moniac; ils rongent les callofitez d’icelles : & font fort bons aux été & excroiflances des genctues, Enduits auec miel , ils fübrilient grandementla grof- feur & efpefleur des paupieres: rouresfois il faut in- continent apres fomenter le lieu où on lesa appli- quez, auec efpôpes abbreuuees d’eau chaude. Incor- porez en terbenthine, ou rormentine,auec nitre& . bronze, ils gueriffent routes grattelles. Pourbrufler toures fortes deverd de gris, il les faut mettre & re- duire en petis morceaux, & les mettre en vn platde 30 terre für braife viue:les remuant toufours, iufques à ce qu’ils prennent couleur de cendré. Etapres quele tout fera reffroidi, il le faut ferrer, pour s’en feruir. Aucuns bruflent le verd de gris en vn por de terre cruë , au mode que deffüus : mais effant ainfi bruflé, il n’a telle couleur quele precedent. Les medecins & Apothicaires appellent l’Aerugo, verd de gris,pour raifon de fa couleur. Toutesfois,encores qu'il foit fort commun ; on n'en trouue gueres qui ne foit fofiftiqué, 40 Quant au verd de gris Scolecien & mineral,nous n’en auons point : car pour le tourd'huy, le Scolccien artificiel ne fe fait point, que ie fache : & quant au mineral, on n’en apporte point: encores queie penfe qu'on en pourroit recouurer és mines de cuyure. De forte,qu'au deffaur des precedés, nous conuient vfer feulement de celuy quieft fait d'enrouillure de bronzc;attiree ou par les SP a par le marc du raifin defia enaïigri. Aurefte, ceux errent grandement, qui eftiment la fleur d’ærain, & l’ærugo eftre vne mefme cho fe:ainf que plus amplement auôs demonftré cy deflus ; trai- tans de la fleur d'ærain. Galien, parlant du verd de gris, dit ainfi: Le verd de gris fe monftre acre au gouft, & donne ap- parence qu'il eft refolutif, & attra@if:& que d’ailleurs il con- {me , non feulementla chair des corps delicats : mais aufsi cellede ceux qui font fors & robufles, Au refte, nous auons dit cy deflus qu'il y a certains, qui appellent ces medicamens ainfi cicatrizans, E pulotiques:pource que appliquant feule- ment vne petite miecte de leur poudre, auec vne cfprouuet- refur les viceres qui fe feroyentdilatez & ouuerts, & où y auroit quelque excroiflance, le lendemain on les trouueref- ferrez &reioints. Et neantmoins on fait bien que qui met- troit d'auantage de cefte poudre efdits vlceres, on ne les trou ueroit reflerrez feulement, ains çognoifiroit-on qu'ils fe- royentrongez & manger. Car cefte poudre faic fondre & refoudre la chair. Au contraire,les medicamens Epulotiques retirent, reflerrent, & reioignent, & engédrent certaines cal- lofitez. D'auantage,le verd de gris n’eit feulement mordant, eftant appliqué für les vlceres : mais aufsi eft mordant au goufl. Que fion en incorpore quelque petite partie auec f° “bonne quantité de ceroëfme, cefte compolfition fera abfter- fie fans aucune mordication, Or nous auons cy deflus par- lé dela nature & operation detels medicamens. Et neant- moins y en a encores plufeurs qui fe rrôpent en telles com- poftiôs: afsignans à plufieurs medicamens vertus inçarna- LIVRE V. soi tiues & cicatrizatiues, au lieu oùiln'y a rien de tout cela:car ce ne font les medicamens Simples qui onc telles Yertus,ouy bien lescompoñrions qui en fonc faies, Rabigoferri:F rançois, Rouille de fer : Arabes, Seda eAlbadid : Italiens, Raggine dlfèrro: Allemans, Eyfén roff, CIHPANP> LI1I. La rouille de fer eft aftringente. Appliquee ; elle arrelte le flux menftrual des femmes: mais prinfeen breuuage > clle engarde les femmes de conceuoir. Enduyre auecvinaigre,clle guerift Le feu faint Antoi- ne, & les bubes & bourgeons qui viennent fur le corps : &eft fort finguliere aux afpretez des paupic- res»aux onglees , &aux vlceres & excroiflances qui viennent és extremitez des ongles. Enduyte, elle eft bonne aux apoftumes du fondement, & aux poda- gres, & fi eft propre pour raffermir Les genciues , & pour faire renaiftre le poil tombé parlapelade. Au refte, le vin ou l’eau où on aura efteint du fer chaud, prins en breuuase, eft fort bon auxdefluxions de l'e- ftomac & du ventre, &à ceux qui font trauaillez de la ratce , ou d’abondance d'humeurs coleriques ; ou qui ont l’eftomacallafchi. Srercrferri,fine Scoria, ant recrementum férri.Grecs, Scoria Siderou: François, Machefer,on Mcrdefer: Arabes,Chabt Albadid: Italiens, S puma de fèrro; A Uemans,Schalken: Efpaigmaiz, Moza de herrera, © Mozode fragua. CHENEAUPE LIIII. Le merde fer ales mefmes proprietez que la rouil- le du fer: toutesfois il eft plus debile en {es operatiôs. Bcu aucc vin miellé, il donne fecours à ceux quionr eftéempoyfonnez d'aconit, La rouille de fer , & le machefer font fi cognus qu'il n’eft ia befoin les remarquer d'auantage : car on en voit d'aflez grans tas & monceaux aupres des forges des marefchaux & ferruriers. Cependant, à fin qu'on ne fe trompe, ilne faut prendre le merde fer ; ou de bronze , ou d'argent , pour l’ef- caille qu'ils jettent quand on les forge:çar il x Rprande diffe- rence.Et melmes en ce que remettant l'efcaille foit de fer,ou de bronze,;ou d'argent,au feu, elle fe fond, & fe raffemble en vne mafle : mais le merde fer, eftant comme l’efcume du fer, ne peut jamais retourneren fer. Galien, parlant du merde fer,dit ainf: Tous machefers font fort aftringens, & princi- palement celuy du fer. Careftant bien & fubrilement pul- ucrifé ; & reduit en forme de liniment aucc de fort vinaigre, & le faifant cuyre, left fort bon aux oreilles qui de long temps font fangeufes, Et de fait,ie n'vfe d'autre medicament ence fair cy:combien qu'il y aiteu plufeurs qui fe fontefton nez de cefle compofñition : eftimans que les oreilles ne pour royent jamais fupporter ce medicament. Mais ayans veu l'experience ; ils fe font reus. Quantau litarge qui eft pro- prement appellé Helcyfma , il eft bon eftäs mis és emplaftres deficcatifs. L'on fait d'huyle de fer fort proffitable à beau- Æuylede fer. coup de chofes (qu’on appelle quinte eflence de fer ) & ceen cefte Eh Dante de fer menuë, puis calcince,autant quetu voudras:ou bien de rouille d'ancre de nauire,en mef- me quantité : l’auoir reduiteen poudre bien menue;, mets la en fort vinaigre en vn bocal, obferuant que le vinaigre fur monte la poudre de quatre bons doigts : en apres riens ledit bocal au bain d'eau chaude,ou dans de fiente decheual chau- de,&cetant que le vinaigre deuienne roux. A pres ce,tu ver- feras bellemenr en vn autre bocal tout 1: vinaigre, tant qu'il foit clair, &le garderas remertant fur ladite poudrede fer d'autre vinaigre, y obfcruant ce que deflus:& dcrechefl'auoir ofté, feras le melme , continuant iufques à ce que le vinaigre ne charge plus derougeur. Ce fair, ayant verfé tout le vin- aigre Gal, lib.9. fimpl, med, 502 . aigre rouge en vn alembic de verre, misau fourneau , & bouché de cendre, ayant allumé le feu vu le lairras diftller, à mode d’eau.Puistireras hors le vafe,& l'ayant rompu pren dras toute celte matiere de fer qui fera demeuree au fons, & Fauoir broyee la ietteras en vn autre vaiffeau ner, la couurät d'eau commune, qui auparauant aura efté allambiquee, & la lairras deux iours durant au bain fufdit. Par apres l'ayant tiree hors, on l’allambiquera par vn felero , mettant dans vn vafe tout ce qui aura efté dutillé, & l'y laiflant iufques à ce qu'il foit couerti en fel.Finalemét auoir broyé ce fl, &l'auoir mis en vn vaifleau de verre à colretorts, & à gros feu , tuen tireras l'huyle , lequel fera rouge. Ceft huyle eft fort fingu- 1 o lier & fort recommendable contre les oppilations du foye & delaratte, & mefmes lors queles autres medicamens n'y font rien:obferuant neanrmoins auant la prife d’vfer de me- dicamens propres à fubtilier les humeurs,& à purger le ven tre. Pour les deffetuoftez du foye on en prédau poix d’vne dragmeen eau d'endiue,cichoree, ou agrimoine:pour celles deliratte, en eau de cetrac, falua via, & tamarifc. Brefil cit proffitable à tout ce à quoy Diofcoride recômande la rouille & merde fer.Si quelqu’vn d'auanture n’entendoit la maniere de le preparer, qu'il s’addreffe aux Alquimiftes. Plumbum elotum : Grecs, Molybdos peplymenos: François, Plomb laué, CHEAP: LV. On laue le plomb en cefte forte: Mettez d’eau en vn mortier de plomb , & la broyez auecvn pilon de plomb, iufques à ce qu’elle noirciffe , & que elle foit efpeffe comme limon , ou bien qu’eile foit comme fange. Paflez cefte eau par va linge blanc, ietrant encores d’autre eau par deffus ,à fin de mieux faire pañfer le plomb ,quis’eft refolu. Pourfuis cefte be- fongne iufques à ce quetu ayes du plomb à fufffan- ce. Ce qu’eftant fair, laiffe raffoir l'eau quiaefté cou- lee : & apres qu’elle feraraffife;verfe la premiere eau, & y en mets d’autre;lauantce plomb, comme on fait la calamine, iufques à ce que Pequ ne vienne plus noire. Puis fais-en detrochifques, & les garde pour ven féruir. Aucuns prennent lalimure de plomb af- finé,& la pilenten vn mortier de pierre;auecvn pilon de pierre:ou bien la frottent entre les mains, auecvn peu d’eau ,iufques à ce que l’eau deuienne noire. Et apres qu'ils ont laiffé raffoir l’eau , & que rour le plomb eff allé au fons , ils verfent cefte eau , & font des trochifques du plôb ainfi laué:car le plomb bien pilé fe fair quafi comme cerufe. D'autres mettent vn peu de plôbagine auecla limure de plomb: difans le plomb, ainfilaué,eftre le meilleur de rous.Le plomb lauéeft refrigeratif aftringent ; incarnatif, & mollif- catif& eft fort propre à reprimer les catarrhes & flu- xions des yeux,& les excroiffances de chair qui vien- nentés vlceres. Ileftanche le fang: & appliqué auec huyle rofar, il eft bon aux vlceres du fondement, au mal faint Fiacre,& aux hæmorrhoides : eftät fingulier aux vlceres difficiles à cicatrizer. Enfomme,ilales mefmes proprietez que le fpodium : excepté qu'il m’engendre point d’efcarre. Frottant les pointures du dragon; ou du fcorpion de mer, de plomb pur, il y eft fort bon. Plumbum vSlum : Grecs, Molybdos Cecanmenos: François, Plomb brauflé: Italiens , Piombo ab brufciato, " CHAP, LV I AND. MATTHIOLVS On bruflele plomb en cefte forte:Semez du foul- fre puluerizé fur de lames de plomb qui foyent fort fubtiles & menues, dedans vn pot de terre quir’ait rien ferui, & en faites plufeurs liéts , mettant rouf- iours du foulfreentre deux, iufques à ce que le pot de terre foir plein, où aurez mis lefdites lames. Puis mettez le feu dedans, remuant toufiours auec vne vergette de fer le plomb, iufques à ce qu'il foit reduit en cendre, & qu’il n’y ait rien attaché au pot. Puis Le faut ofter, s'eftouppant fort le nez : car la vapeur du plomb bruflé eft fort mauuaife. Ou bien, prens de limaille de plomb , & la brufle en vn pot; auec de foulfre. Aucuns prennent vn pot de terre crue, & lempliffent de lames de plomb & de foulfre , mis reciproquement l'vn deffus l’autre, comme deflus cft dit. Etrembouchansle couuercle dudit por, ne luy laiffent qu’vn petit trou, pour ietter fa fume, puis le font cuyre fur feu de charbon, ou le met- 2otentcuyre en vne fournaife. Yena qui mettentde ceruffe,ou d'orge; aulieu du foulfre. D’autres pren- nent des lames de plomb entieres, & les font fon- dre, & reduire en cendre à gros feu :les remuant toufiours auec yne verge de fer,iufques à cequele routfoi#reduitencendre. Mais cefte manicre dele cuyre eff la plus difficile: & fi onle brufle troplong temps; il prent la couleur de litarge. Quantämoÿ, la premiere façon de brufler le plomb me femble eftrela meilleur. On laue le plomb bruflé comme 3° [a calamine: puis le ferre-on pour s’en feruir. Ses effects font femblables à ceux du plomb laué :tou- tesfois il eft plus véhement. Scoria, fiuc recrementum plumbi: Grecs, Scoria Mo- lybdon : François, Lirarge de plomb : Italiens, Spiuma del piombo. CNEEAIP: LV IT. La meilleur lirarge de plomb ef celle quieft maf- fiue & difficile à rôpre, retirant à la cerufe, & n'ayant point de plomb : qui aufi eft iaunaltre, & luyfante comme verre. Ellea les mefmes proprietez quele lomb bruflé : toutesfois elle eft plus aftringente. Pour lalauer, la faut mettre en vn mortier, &ietrer d’eau deflus: efcoulanc l'eau de deffus , qu’on voit eftre jaunaître. Et faut continuer toufours cefte be- fogne ; iufques à ce queroure 'efcume de plomb foit confumec. Er apres que l'eau qu’on en aura oftce fera raflife ; il la faut verfer , & mettre en trochifques ce qui fera au fond. S Molybdoïdes ,on Lapis plumbariss : F rançois, Pierre plombiere : Itiliens, Pietra piombaria. CYENEAREE LV III. La pierre plombiere eft ainfi appellee ; pource qu'elle eft fort femblable au plomb. Eilea les mef mes proprietez que l’efcume du plomb ; & fe laue 60 en la mefine forte. Diofcoride a tât bien defcrir la maniere de lauer, & de bruf- ler le plomb , quece ne feroir que perdre tempsen vouloir dire d'auantage. Cependant il faut noter,qu'il y a diflérence entre la plombagine, & l’efcume du plomb. Carla plomba- Plomb gine n’eit autre chofe que le pur plomb , qui s’eft conuerti gne. comme en cendre par Ja vehemence du feu, De forte queles pottiers miere cfcume de plomb ; dont parle Diofcoride, plo- SVR DIOSC. pottiers d'eftain la font bien conuertiren plomb: ni plus ni moins que les orfeures font de litarge SRE Mais celle e fait feulement re US fourneaux; oùon fond la mine de plomb.Car apres que le de plombeft fondu,les forgerons l'efcoulent par de canaux, ou : ar leur femble,hors.du fourneau.Et apres qu’il eft prins,& qu'ileft encores fort chaud ils iettent d’eau clere deflus;pour Juy faireietter fon efcume : laquelle,comme dit Diofcoride, eft fort mafsiue, & mal ayfce à rompre : & fieftiaunaître, & Juyfantecomme verre.l'en ay veu de grans tas & monceaux aupres de Trente, & au Comté de T yrole,où y a à force mi- LOVRE V: 503 herbe,ou bien du verius d'aigras:lequel eftant broyé au mor tier de plomb , au mode que deflus, fera vn medicament re- frigeratiffingulierement bon. Irem noz luytteurs,qui font gens robuites , pour fe refroidir , & faire euanouir 1 fon- ges venereïques , dont fouuentesfois ils font trauaillez , fe mettent feulement vne lame de plomb fur les reins : & cela les raffroidit notoirement. Item mettez vne petite lame de plomb fort fubtile fur les nodofitez des nerfs , elle les refout fort vertueufément, Et ne pourra on faillir,fuyuant Hippo- crates ; de l'affermir,fur le mal mefmes, fans l'appliquer ni deça, nidelà. Et par ainf ce n’eft de merueilles & le plomb nes:car les forgerons les mettent hors des forges , & en font 19 bruflé, & laué, eft refrigeratif : attendu que auant queeftre degransmonceaux. Ets'iladuient queleur mine foit mal- ayfee à Fondre , ils iettent de cefte efcume dans lefourneau, à fin de rendrele feu plusvehement , & faire pluftoft fondre la mine. Etcértes j'ay fouuent trouué efdites forges d’efcu- me de plomb & d'argent qui eftoit fi clere , & fi entrelaflee de lignes & rayes de diuerfes couleurs, qu’6 l’eut prinfe pro- prement pourefmail. Et pat ainfi qui voudra pleinement fauoir quec’eft que des metaux & mines , illuy conuiendra frequenter les mines & fourneaux:car il y trouuera les cho- fes-pures &entieres:& non chez les Apothicaires,où1l n’y a chofe minerale qui ne foit brouillee &fofiftiquee. Quantà la pierre plombiere , ie n'ay encores trouué perfonne qui la m'ait fceu montrer: finon que aucuns veulent pretendre que ce foit cefteefpece de calamine minerale, qui eft de cou- leur de plomb:comme eft le marcafsis d’eftain. Toutesfoisie n'oferoye prendre le marcafsis d’eftain,pour la molybdoïde, ou pierre plombiere : pource qu’il n’y a Autheur qui foit qui en eftriue plus amplement que Diofcoride:lequel neant- moins s’en pañle fi de leger, qu'il eft fort difficile pouuoir iuger quelle mine on pourroit prendre pour molybdois , ou pierre plombiere. Quant à moyie tiés qu’il n’y auroit point d’inconuenient dedire la vraye pierre plombiereeftre la mi- ne de plomb ; qui n’a encor pañlé parle feu: car cefte mine retire fort au plomb , & en couleur, & en pefanteur. Quant 3 o 4, au plomb ; Galien en parle ainf : Le plomb elt refrigeratif. "Car non feulementil'eft compofé d’vne fubftance fort hu- mide ; congelee par la froideur qui eft en luy : mais aufsi il participe à yne eflence aërienne, & quelque peu terreftre. Or quefoneffence & fubftance foit fort humide, & que cefte humidité foit congelee par froideur;il appert en ce,quel’ap- prochant du feu; ileftincontinentfondu. Etqu'il participe de l'air,il fe voit en ce,que le feul plomb croift &en groffeur, &en poix, fion le tient en vn lieu bas & reumatique, & qui ait vn air fi trouble , que tout ce qu’on y mer, fe chancitin- continent. Mefmes on a fouuent veu le plomb, dequoyon auoit plombé les pieds de ftatues & images , pour les garder dechoir;eftre tellemét creu &enflé, qu'on en voyoit de mor 40 ceaux pendans & attachez aux pierres des ftatues, ni plus ni moins qu’on voit pendre le cryRal.Qui fontraifons grandes & peremptoires pour prouuer fon humidité & froideur, en- cores qu'onn'eneuftautreexperience. Toutesfois la certi- tude des fciences procede de l'experiéce.Prens donc vn mor- tier de plomb , & vn pilonde mefme matiere. Iette dans le Sr liqueur que tu voudras, & la broye tant auec le pilon de plomb,que le mortier & le pilon rendent quelque humeur.Ce qui fera forti de ce broyement fe trouuera beau - coup plus froid que la liqueur qui eftoit dedans. Etfe peut », faire cefte experience, auec d’eau , ou auec de petit vin, ou mes tif d’huyle ; ou auecautre liqueur quelle qu'éllefoit. Quefitu 50 ofter, & l’efteindre aueclaict de femme, qui foitac- er. veux auoir vne humeur bien refrigeratiue , mets y d'huyle d’oliues verdes, ou huyle rofat ; ou huylede coings, ou bien d'huyle de meurte. Que fi tu te veux féruir de cefte humeur, tu Ja trouueras fort propre aux vlceres & inflammations du fondement , & aux fentes & creuafles qui y viennent, oués parties honteufes, & és genitoires, 8& mammelles, Irem elle cft bonne reprimer tous catarrhes & fluxiôs qui tombent ou és aines,ou és pieds, ou fur quelque autreiointure. Mef- mes elle eft fort bonne aux vlceres malins &difficiles à gue- rir. Et Gtul'appliquesés chancres,tu verras la vertu de cefte humeïür, Que fi tu veux en peu d’heure cueillir beaucoup de cefte humeur plombee, il faut que tu broyes la liqueur, que laué, il eftoit de qualité meflee de chaud & de froid. Quant au plomb brufé, il eft fort bon aux vlceres malins , & de difficile guerifon. Maisapres qu'il a eftélaué, c'eft vn medi- cament fingulier pour incarner & cicatrizer les vlceres. Il eft bon aufsi aux vlceres chironiens,chancreux,& pourris;tant à part foy ; que eftät meflé aucc autres medicamens propres à cicatrizer : comme font ceux qui font compofez de cala- mine. Cependant il faut noter que s’il ya à force fange, il faut changer d'emplaftre tous les iours, du commencement: mais s'il n'y trop de fange,on le peut bien laïfler troisvoire quatreiours fans lechanger. Et faut appliquer en dehors 9 vne efponge abbreuuee d’eau froide : laquelle eftant fechee, faudra tremper derechef. Or nous nous fommes aflez arre- ftez fur ce pon&, & en auons parlé plus amplement que ce traité ne requeroit : mais yne parolle a attiré l'autre. Et par ainfi nous paflerons outre. Voylà qu’en dit Galien. Stibium: Grecs, Stimmi:F rançois, Antimoine; Apo- thicaires, < Antimonium: Arabes , « Aitmad, © eArimad: Italiens. Antimonio : A Uemans, Spye[z. gaz, E Rob fpyfeglalr : Efpagnolz , Picdra de eAlcobol. CH AP. LIX. Le bon antimoine eft celuy qui eft fort luyfanr, & qui refplendir comme font les vers luyfans de nuyt : qui auf eft croufteux; quand on le rompt: n'ayant point dererre ni d'ordure meflee parmi: & quife rompt ayfément. Aucuns l’appellent Stybi, ou Platyophthalmon. Il a vne vertu altringente:&eft propre à boucher &eftoupperles conduits du corps. ILeft refrigeratif.& fi reprimetoutes excroiffances de chair,cicatrizetous vlceres:mondifie toutes putrefa- étions, & principalemér Les vlceres des yeux.Il eftan- che le fang prouenant des pellicules du cerueau : & pour direen vn mot; il a fes mefmes proprietez que le plomb bruflé. Specialement toutesfois ilengarde qu'il ne fort point k veflies quand on fe brufle, l'ap- pliquant deffus auec greffe frefche. Appliqué auec cire,& vn peu decerufe;il fait cicatrizer lesvlceresoù yacfcarre. Pour le brufler, il le faut enuelopper de pas > & le couurir de charbon vif, iufques à ce que a croufte {oic bruflee comme yn charbon.Puis le faut couchee d’yn mafle, ou auec vin vieux. On le brufle auffi,le mettant für de charbon vifen le foufflant in- ceffamment, iufques à ce qu’il s’enflamme. Car fi on le Jaife par trop brufler, il conuertit en plomb, On lelaue comme la bronze, & la calamine, Aucuns le lauent comme on fait l'efcume du plomb. Les modernes medecins, Alcumiftes,& À pothicaires; fuy- uans les Arabes appellent le Stimmi, Antimoniü : car aufsi Serapio & Auicenne l’appellent ainfi. Il yen a plufieurs mi- nes à l'entour de Senes,& principalemét à Maffa, & à Soua- tu auras mife au mortier de plomb , au Soleil , ou en vn lieu 60 na,& au Comté de Sante Fior;aupres de Seluena,où fetrou ui foit bien aëré. Et certes qui voudra auoir vn medicaméc Fi vtile à plufeurschofes, il faut mettre quelque ius refri- eratif au mortier de plomb , pouren tirer Fhumeur plom- Fnéme eft le ius de iombarbe,ou d'ymbilicusveneris,d’en- diue,de laituë , de letteron , de l'herbe aux puces, de verius de grain , ou de ins dé pourpier. Et pource qu’il y a des her- bes cy deffus nommees, qui mal ayfémét fe refoluentenius, comme eft le pourpier ; on pourra prendre leius d’vne autre ue le meilleur antimoine, D'Allemagne on apporte à Vemfe d'antimoine fondu , &misen lingos. Les fondeurs declo- ches dient , que metrant quelque peu d'antimoine parmi la matiere des cloches,quand on les fond,il rendles cloches de meilleur fon, L'antimoine aufsi eft bon aux pottiers d’eftain, & à ceux qui font les miroirs d'acier, & anx fondeurs de let- tres, Au refte, Brafauolus dit qu'il n’y a autre difference en- tre le plomb & l’antimoine, £non que le plomb fe fond aife- ment "4 4) # $04 AND. MATTHICOCLVS menñt au feu , mais l'antimoine non: caril fereduit pluftoft en poudre, que de fondre. En quoy ilerte grandement,com m: f: peut or par l'experience ordinaite qui s'en fait. Car l'anumoine & fond , eftant mis au feu , ni plus nmoiïns que .. Jeplomb. Ce oue ÿay par plufieurs fois experimenté en la Faye d'a compoñtion de l'huyle d'antimoine : duquelie me fers gran- timoine. dément és Bftules, & vlceres malins & cauerneux. Toutef- fois pour rendre l'ancimoine plus propre aux effers que def fus, & pour le mieux purifier ;ille conuient refondre plu- fieurs fois, Cependant ie yeux bien qu’vn chacun fache, que notre huyle d'antimoine n'eft l'huyle dont vfentles Alcu- graces à Dieu de l’auoir retiré de cefte dangereufe maladie par le moyen de l'anrimoine.il y a encores vne autre hiftoire Secon notable couchantle fait de l'antimoine ; que m'araconteele /fosre. furnommé George Hanfdch , qui eft telle : Ledir Maïftre Reme George, qui eft homme de bon fauoir, eftanc frappé de trela, pelle, & fort debilité, tanc du battement du cœur, difculté d’aleine , douleur de tefte ,que de la bofle mefme qui luy eftoit fortie en l’aine gauche, approchant la nuit , comme entre chien & loup, print trois grains d’antimoine pre- paré auéc fuccre rofat,;comme deffus a efté dit: Demie heure apres il commença à vomir, & ietta grande quantité de miltes, pour faire là metamorphofe d'argér en or,ain qu'ils r Oo Aegmes & de colles blanches, jaunes , & vertes : & fe trou- refuent,äins eft vn huylebien diuers.Et neantmoins ie peux affeurer que noftre huyle rendra plus d'or,que celuy des Al- cumiftés. Pour retourner doncques à nosbrifres, c'eft grande folie 1e dire que l'antimoïne ne fe peut fondée au feu : car le mettant au crufeul auec quelque metal quece foit , fut fer, ou acier. il les fera fondre pluftoft. Comme bien fauent ceux qui fonc les boulets de fer, pour l'atrllerie:lefquels ne vien- droyent iamais à bout de fondre le fer comme il appartient, s'ils ny mefloyér de l'antimoine, ainfi qu'ehx melmes dient. Plin.li33. Pline parlant de l'antimoine,die anfi:Es mefmés mines d’ar- cap. 6. gent on trouue yne certaine pierre, retirant, par maniere de dire, à vne efcume blanche & luyfante, quineantmoins n’eft ua fort allegé de ces vomifflemens.Car 1l m'a dit que dés lors ileuft fon fouffle à fon ayie , & perditlebartement de cœur, Apres ce vomiflemér s’enfuyuit vn flux de ventre grand;qui le purgea par le bas fans luy caufer ni trenchees, niautre faf- cherie da corps. Et foudain apresil fe fentit gueri & allepé de tous les trauaux & douleurs que peutcaufer la pefte:& en peu de temps fut entierement & pleinement gueri. Depuis j'en ay cognu plufieurs , qui eftans frappez de pefte,ontefté gueris par ce medicament fingulier , au grand eftonnement de tout le monde: & mefmes l'an 1562: & 1563. du temps.de cefte pelte qui failic quafi our le Royaume de Boheme ; pre- nans quatre grains de noftreantimonie iacynthin auec vne tranfparence, On l'appelle Stimmi,ou Stibium, ou Alaba- 49 dragme de preferuauf,deliurant. D’auätage,l’antimoine eft AÆtimoi- Îrum,ou bien Larbafon. Il yen a de deux efpecès;affaucir, nemafl & maäfle & femelle:toutesfois la femelle cfteflimec l4 merlleur. fémeile. Le maîle eft plus afpre, plus rude, & plus fablonneux,& n’eft fi pefant ne fi refplendifflant que la femelle, Au contraire, la femelle cft luyfanre & fraille:& ne fe rompren piéces rôdes, , . Comme fait le mafle, ainsfe fend'en longueur. Voylà qu'en Galelb.9. ir PhneGalhen aufsi en parleen cefle forte: L'antimoine eft Prpl.med. Gefiiccarif & aftringent:& parainf ilèftbon meflé és mede- . , Cines crdonnees pour les yeux; & és collyres fecs & liqui- <Æntimci- des. Voylà qu’en dic Gahen. Aurefte l'antimoine effort we laxatif. Jaxarif , éncores qu'il n’yait Autheur ancien ni moderne qui s'en foit prins garde,excepré Theophrafte Paracelfus.Et par ainfilme femble que ie feray tresbien de mettre icyée que Tay veu &experimenté, & ce que r'ay apprins d'aucuns Me- deeins fauans,& de bonne renommee,rouchant les vertus de Fifhireno F'antimoine. Et pour commencer l'hiftoire: Aduint que M. table pour les, André Gallus Medecin fort renommé , & qui et au fcruice vertes de l'a del'Empereur Ferdinand , comme aufii ie fuis , pour auoir timoine. trop eftudié , ou par trop veiller, tomba en vne inflamma- tion d'effomac, du cœur, & du poulmon;, qui luy caufoit vne telle Gif, qu'on nele pouuoit defalterer. D'auantage il auoit la languerte quicouure le col du poulmon, enflee , & efloit fon palais fifec, qu’à peine pouuoitil parler. Itemil auoït vn battement & petillement de cœur fi grand , que fe generalement bon à routes maladies caufees d'humeurs me- Jancoliques:& principalement à ceux qui ont leshypochon- dres & fans venteux & enfi:z.Cerres à Prague;valle capitale de Boheme;ie veis vn'curé,qui par abondäce d'humeursme- Jancoliques, eftoit deuenu fol, & difoit de grandes folies, Quelqu’vn luy fit prédre douze grains d'antimoinepreparé comme deflus. Etvn peu apres ilierta par le bas fort grande quantité d'humeurs melancoliques : où yauoiccôme des ra- clures de chair; quiretiroyét à varices coppees partronçons (cômemoymefme veis:car ie fus appellé pour voir cela,;com mevnechofe miraculeufe)& eftoyéc ces excremés fort noirs, retirans pluito® à vn fang noir, qu'à autrehumeur qui fur, Ce Capellà fe trouua fi bien de cefte medecine,que le lende- main il euft l’enrendement aufsi bon que jamais. Or efoit il hoïmme fort robufte, & ayantbon cœur. Parquoy nefe faut eftonner dece qu'il peut fupporter f grande quantité d’an- timoine,fans s'en fntir:combien que celuy quiluy.en ficrät prendre fut fort hazardeux: L'antimoine aufi eft b6 à ceux qui font elancez par longueur de fieure,& à ceux qui ont dif ficulté d'aleine,&principalemée quandhls fonc afhmariques. Ile bon aufsi aux fpafmes, au haut mal;aux He & aflopis,;aux paralyfes, & à lacolique. V'ayaufide lertres de quelques medecins d’Iralie,qui font mention des vertus mi- raculeufes de l’antimoine , lefquelles r'efpere vn iour ( Dieu refueillant de nuit, il penfoir que quelqu’vn fe pourmenaft 40 aidät)mertre en lumicre : outrele tefmoignage de beaucoup par la chambre, D'ailleurs il anoit vn catarrhe qui luy tom- boir du cerueau ; donralfecraignoit fort : car fouuentesfois il l'auoit cuydé eftouffer. Ce grand amas de maladies , con- joint à vne grande debilitation,demonftroit qu'il y auoit du danger en fa perfonne : & principalement veu dur auoit viande où1l peur prendre appetit,pour le remettre fus,ou au moins pour le contregarder,& maintenir. Joint qu'ilauoit vn gouit forc mauuais,& retirant au gouft de charbon :tou- tes Ic{quelles chofès monftroyent affez l'inflammation quile trauailloir. Luÿ voyant que quelques medecines qu'il print, iln'amendoit enrien ,ains demeuroit roufioursenvneftre, & ce au grand danger de fa vie : fe fouuenant d’auoir autref- fois ou cftoit fort propre, mefmes és maladies dangereufes, & qu'il J'auoit fouuent efprouné,fans m'en rien communiquer,euft recours à l'antimoine, Et l'ayant fubrilement puluerizé , & mesléauec fuccre rofat ,1len print feulement trois grains. Peu d'heure apres il apperceut que cefte medecineluy ren- uerfoir l'eftomac;,luy caufant quelque petite chaleur : & fou- dain commença à vomir quelques moréeaux'de viande,com meil l'auoit prinfe,encores qu'il n'euft fouppé le iour prece- dent. A pres ce vomiffément enfuyuift vn autre femblable au precedent:& pour le tiers vomiffementilietta plus de quatre onces d'humeurs coleriques : & le routen moins de demie / direau doéteur George Hanfdch, quel’antimoine ? d’autres perfonnages fignalez, qui les ont efprouué en eux mefimes. Et entre autresil ne faut oublierleS$.Oëtauiä Lan gofco, homme vrayement fort gentil & courtois :enfemble leS.LucConul, gentilhomme Senois,& homme de bon F3 uoir, lequel eftant depuis vn long temps tourmenté de plu- fieurs.fortes de maladies, fans iamais auoir.peu trouuer gue- rifon ni fouligement paraucun medicament qu’on luy euft feeu bailler, en finvfant d’antimoine, (ainf que luymefme m'a efcrit) recouwra la fanté:difäc entre autres chofes qu’vne prife de quatre grains dont il vfa, luy ftrendre douze mor- ceaux de terbinthine, qu’ilauoit prins à deux fois quinze jours auparauant. Quanc au S. Langofco, il m'efcrit que par le moyen de l'antimoinc;il en a gueri plufeurs defquels on n’auoit plusaucun efpoir. Quime far trouuer l’efprit de ceux fort biiarre, & l'opinion fort eftrange}, qui deba- tent fort & ferme que l'antimoine eft poyfon.Car fi ainfieft qu'ils facent profefsion de medecine;ils deuroyent auoir ob- ferué qu'il y a bien peu de medicamens laxatifs, tant de ceux des Anciens que des modernes , qui n’ayent quelque venin meflé:comme pour exemple;les deux fortes d'ellebore, tous les tithymales,la pityufa, Pelaterium;la coloquinthe,;le tur- bith,la thapfa,la bryonia,la fcammoncee, la thymelæa;la cha melæa, le cyclamen : & entreles chofes minerales , la pierre d’Armenie &la cærulec,l'efcaille de brôze;(de laquelle fpecia heure. Des lors il perdit toute la douleur qu'il auoit en l'e- 6olement fe font ferui les Anciens; pour refoudre l’eau de l'hy- fRomac. Vneheureapres cela , il fit trois felles routes d'hu- meurs coleriques , amafées auec quelquetpeu d'humeurs groffes &vifqueufes:& pouuoit pefer fon operation enuiron trois liures. Des là il perdir le bat de cœur,& furent arreftees les Aaxions du cerueau:ioint que la läguerte du col du poul- à mon fe defen fa foudain:& par ce moyen fe trouua defalreré, & recouura l’appetit. Et du depuis fe porta tresbien:rendanc dropifie,commeil fevoiren Diofcoride en fon lieu) n’ontils quelque venin?Mais quedirons nous de la fandaracha?n’eft- ce pas vn venin rout manifefle. Er toutesfois Diofcoride l'ordône auec miel,ou en pilules aux afthmatiques, & autres maladies dangereufes. À ce mefme effét Auicenne n'or- donneil pas l'orpiment? Il me fuffit d'auoir allegué cecy, pour auoir dequoy rembarrer ceux qui ne font Me vne troifie Quatr biffoir SV RYDIOSICTILIMIR E d'vfer des medicamens fufdits ; & :neantmoins reiettent l'antimoine comme trop pernicieux : ne confiderans qu’il y enaentre les fufdits medicamens de beaucoup plus preiudi- ciables que l'antimoine, lequel,f on en vfe comme il faut, & ouileftrequis, y ferrcomme de miracle ; & fpecialement le prenant auec pilules d'hiera de Galen. Ceux doncontbien iugé & entendu quia l'endroit des maladies inueterees ; pi- tuiteufes & melancholiquesappellent l'antimoine,Main de Dieu. Ory en a qui afferment que l'antimoine ne purge moins les corps humains detoutes fuperfluitez &excremés, qu'il fait tous metaux,& outils faits de metaux, efquelsil eft meflé. Mais neantmoins auant qu’en vfer,il le faut preparer 1 © commeilappartient. Etpar-ainf ray bien voulu mettre icy V. so Molybdanason Plombago:Fréçois, Litharge de plomb © Mine d'argenr © de plomb, on Pémbagre:11æ- liens, Piormbageine. CH AR: LX. Labonne plombagine eft blonde, & femblable3 litharoc d’argétseftant quelque peu luyfante,&c ronf- fe quand on lapile : & quieftantcuireen huyle;prent la couleur dufoye. Celle quia couleur de plomb, ou couleur celcfte,ne vautrien. Ellecft faire d’or & {aniere la maniere dele preparer, qui eft telle:Prenez du meilleur an- reparer timoine qui fe pourra trouuer ; qui,scomme dit Diofcoride, timer» foit fort luyfant & refplendiffant comme les vers qui luyfent d'argent. Ontroune yn autre plombagine minera- le aupres de Sebafte, & de Coryce. La meilleur de la nuit, qui auffi foit fraille, & croufteux quand on le rompt: & qui n'ait point deterre ni d’ordure meflee parmi. Mettez leen poudre: laquelle mettrez calcineren vn grand pot de de terre far de charbons vifs, à iour defcouuert ; le remuant toufours auec vne cucillere de fer. Or faut noter quequand on le calcine, il iette vne fumee fubrile qui fent le fouffre & l'orpiment:laquelle entrant dedans la bouche,prouoque fort cefte forre eft celle qui n’eftpierreufe, ni pleine d’or- dures:ainseft blonde &luyfante. Elleales mefmes proprietez que la litharge d'argent, où que lalithar- ge de plomb;auffi fe bruleelle,& fe faune en la mefine {orte.On la mer és medicamés mollitifs, & és empla- ftres qui n’ont aucune mordaciré. Elle eft incarnati- vomir, Bt par-ainfi faut que ceux qui lecalcinent tournent 20ue & cicatrizanre : rouresfoiselle n'eft bonne és me- le dos au vent. Or faut-il toufours remuer l'antimoine : car qui cefferoit tant foic peu;ou il fe bruleroit, ou ilfe fondroit, & retourneroit en petits morceaux. Toutesfois il n’eft pof- fible, pour bien remuer qu'on fache, qu'iln’y en ait quelque piece qui fe fonde. Ceque voyant;ofte ton pot de fusle feu, & reduitsen poudre ce que tu verras qui fe fera amaffé : & le remets au mefme pot de terre, remuant toufiours fans ceffer. Er faut continuer celte befongne , iufques à ce qu'il n’y ait plus de grumes amaffces. Or faudra toufiours remuer cefte oudre,iufques à ce qu'elle ait perdu falueur, & quetoutes es vapeurs & mauuaifes fenteurs foyent abolies & perdues: dicamensabiterfifssnien ceux qui font faits pour fou. der playes. É | Sclonle dire de Diofcoride, il ya deplombagine artificiel. le, & de celle qui eftnaturelle. L'artificielle fe Fair és four- neaux où on fond la mine d’or ou d’argent. Carles maifires forgerons quand leur mine d'or ou d'argent n’a de plomb af- fez meflé pour les pouuoir faire fondreuls prennéntde mine de plomb,ou bien du plomb mefme, &le iettent au fourneau & que l'antimoine foit entieremét calciné, eftät blanchaftre, 3 © furleur mine, pour la faire plusayfément fondre. Et par ce & ayant la couleur de cendre.Et pour cognoiftre quand il fe- ra allez calciné,ilen faut ietter fur la braife viue :que s’ifn’en fort point de fumee, c’eft figne qu'il eft parfaitement calciné. Par-apres prendras demie hure decefle poudre calcinee : de- mie once de borras affiné, & pilant le borras & Pantimoine les reduirasen poudre bien menuë. Ce qu'ayant fair mefle- ras letoutenfemble, & leierreras en vn creufeul d'offeure:& prendras vnetuyle, ou vn quarreau, fur lequel mettras ton creufeul, l'enuironnant tout alentour dechaibons ardans à grande force,& le couurant de quelque tuyle. Mais furtout' il fe fau prendre garde que ces chofes ne fe brulent. Et par- moyen vne partie du plomb fe mefle parmi Por ou l'argent:& l'autre partie demeure atrachee au paué du fourneau , etant comme litharge : & de la vient la plombagine artifciclle.Ce que bien cognoiffant Pline, dit ainf: Le plomb noir fe fait Pls.5b,34. doublement & en deux fortes: carou 1l vientde foy-mefme cr. & de fa mine,ne participant d'aucun autre métäil:ou rl cronft auec l'argent, par la miftion des deux veines. Orce qui fort premierement dela fournaife eft le pur plomb :& Faucre h- queur qui fort aprés , eftargent: mais ce qui demeure en la fournaife,qui eff la tierce partie dela mine, s'appelle Galena: laquelle eftant derechef fondue;ictte le plomb noïr,en ofiant ainf il faut auoir vne brochede fer;auec quoy decouurante 40 les deux parties. Voylà qu’en dit Pline. Lalhtharge auf pro- crufeul , tu regarderas fouuent quand l'antimoine fera fon- du. Et lors faudra ofter le crufeul du feu, & prenant vnbaffin de barbier, ietrer ce qui fera fondu tout bellemeét fur lefond dudit baffin renuerfé. Car par ce moyen il s’amaffera en la- mes, femblables en couleur & lueur aux chryfopalfes!, ou ia- cynthes,& quelquefois aux granats. Mais quantonle vou- dra reduire en petits grains ou pierres rôdes,il faudra obfer- uer de leietter goutte à goutte. Je veux bien aduertir auffi queietrouue meilleur & plus fouueran , au lieu du borras, d'yfer de fl mineral, qui foit cler comme cryftal : & fera aflez fur trois onces d'antimoine d’yen mettrevne demidragme. duit le plomb noir.Et par-ainf ietiendroye quemolybdzna eft vneefpece de litharge,qui demeure attachee au paué de la fournaife;aprés que les meraux font efcoulez. Parquoy ne fe faut eftonner de ce que Galien dit 11 motybdene auoir les mefmes proprietez quelalitharge. Quant à ta plombagine Plembagise Galema, minérale , à mon iugement ; ce n’eft autre chofe que la pierre miserale. de la mine d'argent & de plomb: laquelle fe rencontre de di- uerfes couleurs, felon que ï'ay peu voir,en frequentant les mi nes. Car ray veu de ces pierres minerales , les vnes jaunes, les autres cendrees ; les autres bleuês , lesautres eftincellan- tes, & d'autres qui eftoyent luyfanres: & ce felon les diuerfes Au refte la maniere d’apprefter l'antimoine de couleur d'ia- f © vapeurs de laterre dont font faites & engendreestelles pier= res. Er qu’ainfi foit,Plineletefmoïigne,difant ain : Lamo- P'is.bb.s4. cynthe;, n'eft de prime face aifee à trouuer, mefmes au plus lybdene, que nous auons appellee quelquefois, Galena, ef cap. 15. © expert Alquimifte qui foir: car les Alquimiftes mefmes s’y font trompez fort fouuent. Mais qui voudra en pafler mai- fre, & en auoir la fcience, il faut qu'il s’eftudie à obferuer ceux qui le font, & qui en font maiftres pañez. Et defaitily en a eu plufeurs, lefquels n’ont iamais feeu rendre l'anti- moine clair &tranfparent, combien qu'ils layent par plu- fieurs fois eflayé. Or quand telcas aduiendra ; & que les la- mes d’antimoineiettecs fe chargeront d'vne petite pellicule, qui obfurcira leur fplendeur &lueur , lors faudra broyerlef- dites lames, & y adiouftant quelque peu d'antimoinecru, & laveine commune du plomb & de Pi js Eten vmautre ho. 33.6. 6. pañlage 1l dit ainfi : La mine d'argent cf quelquefois roule, & quelquefois cendree. On nela peut fondre qu'anccplomb noir,où auec mine de plomb, qu’on appelle Gaken2. Voylài qu’en dit Pline. Au relte, ilefttont notoireque la plombagi- ne artificielle & la litharge ne fonten rien differens. Ce que bien cognoiflant Galien, dit ainfi:La molybdenea la mefme Gr. 133.0. proprieté que la litharpetouresfoiselleelt aucunement plus Ampli. | froide;& n’eft point abiterfiue. Toutes deux fe peuvent fon- autant de fel mineral, mettreletout derechef fur le feu , & 60 dre:& ne font comme les pierres, ou lefable, où la calarnine, lclaifler fondre, puis le ierter, & s'en feruir. Cependant, quand tu te voudras feruir de l'antimoine, reduis le en pou- dre:& en prens le poix de trois ou de quatre grains : combien qu’on en peut bien bailler d’auantage à ceux qui font de for- te complexion. L'antimoine ainfi preparé fe prent volon- tiers auec fuccre rofat, y mettant quelque peu de maftic. Voylà quât aux proprietez de l'antimoine , qui font grandes & fingulieres. Et ce queï'en ay dit, ie letiens & l'ay apprins de M. André Gaïlus homme de do&rine finguliere, & de iu- gement parfait. qui ne fe fondent point :cary mettant quelquepen d’huyle & de Maple > elles fe fondent bien ayfment.. On les pent fondre aufh , y mettant de l'eau: maisil y va beaucoup de temps. Au refte,tout ainfi que en Chypre ie trouuay és mi- nes, & és ruiffeaux de calamine,qui efloir comme vne pierre: auffi ietrouuay beaucoup de plombagine, parmilesautres pierres,au chemin tirant de Pergame 2 Ergañeria. Or Erga- fteria eft vn certain bourg,où y 2 plufeurs mines,qui ef firué entre Cyzique & Pergame, loing de Pergame enuiron qua- trecens & quarante ftades. v cAigenti 506 eArgenti fcaria,ou Recrementum : François, Efcume ou,Crafe d'argenr:I taliens, Loppa. CHAT. LXI. L’efcume d'argent, que les Grecs appellent Sco- ria,sou Helcyfma,ou Encauma,a les mefines proprie- tez que la plombagine:& par-ainfi elle eft bonne aux emplaftres noirs, 8 aux medicamens ordonnez pour cicatrizer,comime eftant aftringente & attractiue. On trouue à force efcume d'argent, & à grans tas & mon- ceaux au deuant des forges & fourneaux où on cuit les m1- nes, à Perfene & à Lauifo auprés de Trente,& au Conté de T yrole,ou font les mines d'argent. Elle refemble fort à l'ef- mail : de forte qu'il y auroit bien à faire de pouuoir difcerner l'vn de l'autre.’ Elle eft de diuerfe couleur: ce qui aduienr, comme ie penfe,de la diuerfité des mines. Toutesfois elle fe rencôtre,pour la plufpart, noire, & traffec de certaines lignes bleuës & verdes. On en trouue auffi de verde entieremét, & d'autre qui eft route bleué. Galien, parlant de cefte efcume, Gal, lb.9. dit ainf:L’efcume d'argent eft proprement appellee Helcy{- Brpmed. ma,Onla meten certains empläftres defficcaufs. Spuma argenti: Grecs; Litharsyros:F rançoss, Lithar- ge: Apotbicaires, Lithargirium: Arabes, Martech, on Merdaféngi: Italiens, Spurmad’argento: Alle. mans, Gletr : Efpaïgnolz, Almartaga, Litargirio, ŒTezes de Ore. CHATP. LCITS Des litharge l’yvnéett faire de fablon plombin:le- quel on efchauffe tellement aux fourneaux, qu'il eft3 © du toutenflambé : l'autre fe fair d'argent: & la tierce s’engendre de plomb. La meilleur litharge et celle d’Arhenes: aprés laquelle on peut faire eftar de cel- le d'Elpagne : la troifiefme en bonté eft celle de Dicearchie ; qu’on nomme Pozzoli, & de Baia, & celle de la terrcde Labour,& de Sicile:car efdits lieux on la fair pour laplufparr,de laïnes de plomb efchauf fees & mifes au feu. La meilleur deroutes eft celle qui 10 AND. MATTHIOLVYS d'eau bouillante deffus : continuant cela iufques à ce quelle foit pleinement deffaire, & qu’elle fe creuañe. Et aprés qu'on a cfcoulé l'eau, on la broya tout le iour : & fur le foiron y met d’eau chaude, & la laide onrepofer. Le lendemain au matin on la paffe par la chauffe ou couloir, y mertant d'autre eau: & la conuient couler trois fois le iour , & continuer cela fept iours durans.Puis,mettät fur chafque liure de li tharge,cinq dragmes de fel mineral,on la broyetrois fois ie iour,y metrat toufiours d’eau chaude: là cou le-on, changeant toufours d’eau. Et apres qu'elle ferablanchie, faistoufiours comme deflus > iufques à ce qu’elle ait perdu tour le gout de fl qu’elle a. Finalement, ayant ofté toute l'eau, la conuient faire {echer au gros du chaud, & au cur du Soleil, & la ferrer pours’enferuir. Oubien faut prendre vue li- ur de litharge argentine, & la fort piler: & y adiou- ftant trois fois autant de {el mineral, la conuient Imet- zotre en vn por de terre qui n'ait poiac frui, ietranc tant d’eau deffus qu’elle couure la litharge. Aprés cela il la faut remuer de matin & de fois & y mettre d'autre eau, fans verfer la premiere, & continuer de la remuer toufours lefpace de trente iours: çar qui ne la remueroit, elle s’endurciroit comme vn tais.. Aprés cela, il faut ver{r douceinent fà fu mure, & broyer la litharge en vn mortier The- baïque, & Payant ierteeen vn pot de terre où y ait d’eau, la conuient fort demeiler auec les mains, changcät toufiours d’eau,iufques à ce qu'elle ait pet- du tour le gouit defcl. Cela fait conuiendra met tre en vnaucre por coute la licharge qui fe trouuera blanche : & l'ayant reduite en trochifques ; les fut garder en vne boete de plomb. Aucuns concaffene la litharge, & en font de morceaux gros comine fe- ues, & les mettent cuire en eau » dans vn ventre de pourceau, qui foit cru. Et ly laiffent cuire iufques à ce que {e ventre de porceau fe défface de {oÿ-mef- cft de couleur d’or, & quicft furnommee Chryfitis. ome. Puis ayauctiré la litharge, ils la pilentauec mef- Celle de Sicile s'appelle Argentine, pour raifon de fa couleur. : Mais celle qui eft faite darge nt, s'appelle Calabroiïfe. La litharge eftbonne à efteindre, à mollif fier,à incarner, à reprimer Les excroifsäces de la chair, à cicatrizer, à raffroidir, &Areflerrer. Pourla bruler comm'il appartiét;il la faut concafer &e reduire en pe tites pieces de la groffeur d'yne noix: lefquelles met- tez fur charbons vifs, & les foufilerez pour les faire allumer, Ce queität Ritson ofte toute la crañfe qui eft alentour, & férre-on la refte pouf s'en feruir. Aucuns $ © ront, & que l'eftcignét par crois diuerfes fois ou en vin,Ou en vin- aigre;& la remerrent{ur le feu,fäifans comme deffus, & puis s’en feruent. Onlalaue comme la calamine. Pour blanchir l’argentine, ou l’autre forte de lithar- goil la faut concafler & mettre en picces aufli groffes que feucs:&en prendre la mefure d'ynchæœnix At- tique ; laquelle mertrez cuyreen vnpot deterre qui m'ait point ferui, & ictrérez d’eau deflus:y adiouftanr mefme poix de fourment blanc, auec vn peu d'orge lié en vn linge blanc & rare comme vne eftamine, qui foit atraché à l’anfe dudir pot, l'y laiffant iufques à ceque l'orge fe creue & ce defface. Puis on ver- vos afin. fe le tout en vn grand* plat qui ait l'emboucheure È grande, iettant là le bled. Et ayant fort frottéla li- tharge, auec les mains, onla laue fort, mettant &re- mettant d'eau, tant qu’il yenaitaflez. Cela faiton la feche, & la pile-on en vn mortier Thebaïque, iertant Fe 2% Fe le tout parenfemble. me poix de fel : la lauant au refte comme deffus eft dit. D'autres prennent ne liure de {el , & autant de litharge, & la broyentau Soleil,changeant toufiours d’eautufques à ce qu’elle foit blanche. Onlalaue auffi en vnautre maniere, qui eft telle: Prenez tant de litharge que voudrez, & l'ayant enueloppeeen laine blanche, mertez-la en yn pot de terre qui n’aic point ferui, auec d’eau, & vn peu de feues frefches &r cfpouffees. Et quand'tu verras que les feues creue- la laine deuiendra noire, ofte la licharge, & l'enueloppe en d'autre laine, & la fais cuire dere- chefen vn cyathe d’eau, aucc mefime peix de fe- ues. Et faut pourfuyure celte befongne iufques à [a troilefme fois, voire mefines jufqués à ce que la laine ne change plus de couleur, & demeure ainfi qu'on l'y aurotr mife.Puisverferas leroutynen mor- ter: & fur chafque liure de fe] mineral, Aut mettre quarrevings dragmes Attiques de litharge, &broyer À Ety mettant quarantef{ept dra- gmes de nitre fort blanc, &laué en eau >broye-le de- rechef, iufques à ce qu'il paroïffe affez blanc. Puis ietreras le tout d’en haut en vn vaifleau de large em- bouchure; iettant à force eau deffüs. Etaprés que l'eau’ fera raflife, coule-la. Puis y remettant d’äu- tre eau,demefle-la fort auccles mains:& aprés qu’el- Le fra rallife coule-la. Er reitereras celte béfongne tant de fois, que l’'eauen forte clerc & douce, fans eitre SAVYRY D'TO'SC. L'EV R E! :V. s°7 eftre aucunement falce. Finalement tu efcouleras peu à peu leau,& mettras Ja litharge en vn pot deter- re qui n'ait point ferui, & la lairras quarante iours {e- cher au Soleil,durans les iours Caniculaires.Ereftant feche, garde la pour ven feruir. La litharge lauce eft fort bonne aux collyres des yeux, & à mondifierles cicatrices pourries: & fi eft bonne pour derider la peau du vifage, & pour effacer toutes cicatrices, ef- gratignures &taches d’iceluy. Lalitharge dont nos A pothicaires vfent, fe fait fouuent faniere 65 fourneaux où on affine l'argent, de plomb metlé auec la "affiner craffe de l'argent. Carles Maires des mines voulansaffiner argent. la mine d'argent, & feparer l’atgent d'auecles autres mettux qui font meflez parmi,omme eft le plomb, & I ærain,iettent à force plomben vne cendree,& font fondre ce plomb à for- ce feu, de forte que le plomb fondu reffemble vn bain. Puis jettent la dedans l'argent qu'ils veulét afinèer, ( lequel, com- me nousauons dit,a le plus fouuent de bronze, ou de plom meflé parmi ) & foufflent fort. Cependant on voit le plomb nager,comme huyle, par deus les autres nietaux qui fe fon- 20 dent. Et finalement aprés que ce plomba attiré à foy &s'elt incorporé auec l'autre plomb ou la bronze qui eftoit en la mi ne d’argét:on le poule peu à peu auecles foufflets au bortde lacendree. Et eftanr là, les affineurs font vne encoche audit bort de la cendree pour laiffer efcouler le plomb furlaterre. Et voylà commelalitharge fe fait, prenant la forme & cou- leur qu'elle a par la grande cuyfon;, & par la miftion des au- tres metaux. Orquand elle eft raffroidie, quelquefoiselle et de couleur d’or, & quelquefois de couleur d'argent. Et de là vient queles Apothicaires lanomment licharge d'or > & li- tharge d’argent:eflimans quel'vne foit faite de mine d'or, & l'autre de mine d'argét. Mais cefte diuerfité de couleuren lhli3o tharge ne procede d'auoir attiré à foy l’efcume d'or;ou l'efcu me d’argent:ains feulement de ce qu'elle aura efté ou plusou moins cuite. Car quäd on luy baille le feu fort afpre,ellede- Gition uient dorcerautrement,elle demeure argentine. Ét par-ainfi pour bié definir la litharge,nous dirôs quec’eft plomb mef- lé auec les vapeurs de bronze & d’argét. Diofcoride doncn'a bib.30. ditfansraifon , quela litharge eft faite ou de fable plombin, 6. ou d’argent,ou de plomb. À quoy auffi s'accorde Pline. Ga- . lib.9- lien auf en parle en cefte forte : La htharge ef deficcatiue, medie, come auffi font toutes chofes minerales,& tous medicamens de pierres, & deterres. Mais neantmoins la litharge eft la tharge. plus moderce de routes:eftant mefmes temperec en fes autres 40 À qualitez & proprierez ; n’eftant manifeftement ni chaude mi froide. Toutesfois elle eft quelque peu aftringente & abfter- fiuc:& n'eft fefficaceque les autres medicamens incarnatifs, qui font moyenngmét abiterfifs , ainfi qu'auons dit cy deflus: & n'atelle vertu que les autres medicamens reftridtifs & aftringens. Ceneantmoins c'eft vne chofe fort propre aux efcorchures d’entre lescuyffes : car (comme nous auons dit) elle eft legerement aftringente & abfterfiue. Et par-ainf elle tient à bon droit le milieu detous les métaux. Auffi m'en fers-ie fouuent , comme de matiere, la méflant auec d’autres medicamens qui font fort mordans,ou aftringés, ou qui ont 10 eftouppez bien votre pot; à ce quela vapeur du vin- aigre n'en puiffe fortir. Et aprés'que la lame fera re folué, & qu’elle tombera, coulez ce qui fera au deflus du vinaigre : & verfez la fondree en vn autre pot:laqueile fecherez au Soleil, & lareduirez en pou dre auec yne meuleà bras, & tamiférez bien celte poudre.Er faudra moudre derechefce qui fera enco- res gros , & le pafler par le crible : & continuer cefte befongnetrois, voire quatre fois. La meilleur cerufe eft celle qui a efté premierement paffec:& {e faut fer- uir de cefte cerufe au mal des yeux. La meilleure d’a- prés eft celle quiaefté paffee en fecond lieu : & ainfi des autres:car roufiours les premieres paflees font les meilleures. Aucuns mertent des baftons de boisau milieu du pot ; fans toutesfois toucher le vinaigre, & mettent deffus vne lame de plomb : & ayans couuert le pocils le lutent & l'eRouppent bien, de peur que rien ren forte. Paflez dix ioursils le deftouppent: & fi la lame eft refoluë, ils l’accouftrent,& [a prepa- rent comme deffus. Que fi on veur faire detrochif- ques de cerufe, il la faurincorporeren fort vinaigfe) & en former de trochifques , lefquels conuient {e- cher au Soleil. Pour bien faire la cerufe,il faut que ce foit en Efté:car elle en ef plus blanche & meillen- re, On la peut faire auffi en hyuer , mettant les pots, où fera le vinaigre, fur les fours, eftuues, ou four- neaux:car la chaleur d’iceux operera tout ainfi que le Soleil. On dit que la meilleure cerufe fe fait à Rho- des, à Corinthe, & en Lacedemone, & que la meil- leur d'aprés, eft celle de Puzzoli. On brule la cerufe en cefte forte, Mettez la cerufe puluerizee,en vn pot deterre qui n’ait point {erui, & {pecialement de terre Atrique,& mettez ce pot fur charbons vifs, remuant toufours la cerufe. Et quand tu la verras auoir prins & chargé la couleur de cédre, oftes ton pot du feu,& laiffe refroidir la cerufe, & laferre pour ven feruir. Il y a vne autre maniere de la bruler, qui eft telle: On net la cerufe puluerifee en vne conche deterre, qui n'a point ferui : & ayät mis ceite conche fur charbons vifs;on remué roufiours la cerufe, iufques à ce qu’el- le aitprinsla couleur de fandaracha. Etlors on l’ofte du feu, & la garde-en. Aucuns appellent Sandix;la Sandix, cerufe ainfi preparee. La cerufe {e laue comme la ca- lamine. Elleeft refrigeratiue, aftringente, mollitiue, incarnatiue, &fubriliante. Itemellereprimeles ex- croiffances de la chair, & cicatrize les vlceres.. Onla metés cerors, emplaftres & trochifques lenitifs. Elle quelque autre femblable proprieté : tout ainf queié me fers fO .g. venimeufe à boire dela cire,çcomme de matiere és medicamens liquides:car auf- fi elle eft moyenneentre les medicamens qui font fort effica- ces en leurs operations. Cerufa: Grecs, Pfimmithion: François , Cernfé, on blanc d'Efpagne, ou blanc de Pouille: « Arabes, « Af- fidegi, © e Affidagi: Italiens, Cernfé: e Allemans, Bleyvney[z : Efpaignolz,s Aluayalde, © B lanquer. Saxdix: A pothi caires, Mininm: François, V'ermillox artificiel: e Arabës , « Afrengi, Særchos, Sandicon S'andax, Syrengi, © Serengi:ltaliens, Sandice. C'EHCAP: LXIII. La cerufefe fait en cefte forte: Mettez de fort vin- aigre eh vn pot qui ait grande & large embouchure, ou bien en vneterrafle , & mettez {ur labouche du- dit pot vne claye de canne, & vnelame de plomb deffus , & afleurez bien vofrepot. Puis couurez & La cerufe ef artificielle, & fort c5mune. Onen fait beau- coup à Veni(e , & en plufeurs autres lieux d'Italie: car elle eR non feulemét bonne aux Medecins & Apothicaires:ains auf aux Peintres,pour dreffer leurs couleurs. Le Sädix,que sud, les Apothicaires fuyuans Serapio,appellent Miniñ,ou Ver- 4finjym des millon, fe fait de cerufe,felon que dit Diofcoride. Quant àla © Apothicai- fandaracha,qui eft vneefpece d'orpin, elle nef faire de céru- ;es. fe;aink que penfe Fuchfus : car la fandarächa , comme nous pemillon. dirons cy aprés, eft vnechofe minerale & naturelle, & n’eft Fuihfius ms ? 60 faite artificiellement. Galien;parlant de la cerufé,dit ainfi:La 4, de cäp. cerufe;eft correfpondante à la proprieté que deflus. Caren- ie. cores qu’on la demefleen fort tinaigre,ceneantmoins ellene G.13 fera niacre,ni mordite, nirelolutiue:ains fe monftrera toul- fin SAT iours mollitiue & refrigeratiue. Elle a vn naturel bien con- P: traire à celuy du verd de gris , encores quele verd de gris foit fait auec vinaigre, mis pour refoudre la bronze, Aurefte,la cerufe brulee fe conuertit en fandix , qui eft vn medicament plus fubtil que la cerufe:8-neantmoinsil n’eft chaud. Voylà qu’en dit Galien. En quoyilappert qu'il ya gräde différen- ctentre Le fandix & la fandarachia, Car felon Diofcoride & D' Gal Verg.in à fandix, il femb Bucol, difant que Plin.lib.33. cap. $" Eatea. 508 AN D. Galien , la fandaracha brule la chair & cauterize ni plus ni moins que l'arfenic:tant par fa chaleur & grande vercu cau- fuque & brulante,que par l'acrimonie & mordacité qwu'ellea fi grande, qu'elle engendre & Fair venir lesefcarres. Maisla ment chaude, ains eft pluftoit refrigerari- cerufe n'eft aucur ue:ainfi qu'on peut voir au minium des Apothicaires Quant leque Vergile.en ait parlé en fes Bucoliques, les moutons paiffans l'herbe, fe rencontreront quelquefois ayant la laine rouge & efcarlatine, & quelque- fois jaune, & d’autresfois de couleur defandix. Chryfocolla, fisc auri Glatinum: François, Borras, on V'erdarterre: À rabe,T'incar: lixliens, Chrs(o- colle, on Borrace: Allemans, Borraf : Effaignotz, Attincar>© Borrax. CRFRAEDR: D SITE Le borras d’Armenie eft le meilleur, & eft verd comme vn porreau. Le meilleur d'aprés,eft celuy de Macedoine : aprés lequel on fait eftar de celuy de Chypre.Celuy quiet pur & cler eft le meilleur:Pau- tre, quia deterre ou de fable meflé parmi, nevaut rien. Pour Le lauer;il faut faire ainfi: Pile le borras,& aprés qu'il {era puluerizé, ierte d’eau deffus, le frot- tanc fort auec la palme de la main contre le mortier; & aprés que l’eau férarepolee,coule-la. Puis remets y d'autre cau, & le pile derechef, pourfuyuant celte befongne iufques à ce que l’eau en forte pure & cle- re. Aprés cela, le fautfecher au Soleil, & le garder pour s’en feruir, Que fi tu le veux bruler piles-en tel- le quantité quetu voudras, & le mets en vneconche deterre fur charbons vifs, la remuant, & fifaric au refte, comme nous auons dir cy deffus és autres dro- gues.Le borras eft bon à mondifier les cicatrices, & à reprimer les excroiflances de la chair, & fi eftaitrin- gent;laxarif & chaud : & ronge le corps auec vne pe- tite mordication.Le borras eff mis au ranc des medi- camens qui prouoquent à vomir, # neantmoins font venimeux;& feruent de poyfon. Leborras, felon que dit Pline, eft vne humeur venant des mines d'or, quife congcle és caues & mines, en hyuer,ren- dant fon limon congelé , dur comme vne pierre ponce. Le meilleur borras fe treuue és miries de bronze:& l'autre aprés cft celuy qu'on trouur és mines d'argent. On en troune au ffi és mines de plomb,qui neantmoins eft moindre que celuy qu'ontrouue és minesd'or. On fait aufsi efdites mines du borras artifciel,qui eft beaucoup moindre que lenatuzc!, ar- roufant d'eau peu à peu les veines minerales tout du long de lhyuër ,1ufques au moys de Luin : auquel temps enen de- Rourne l’eau, & la:fle-on fechir ce qui et dedans les mines deux moys,affauoir Juin & luiller:de lorte qu'a proprement parler, le borras n'eftautre chof vnemine putrefise. Le verd deterre qu’on appelle horras jaune, cftbeaucoup p! durque l'artiiciel. Ceneantmoinsanluy baille couleur par celle herbe qui eftappellee Luteaicaritef aufi ayfé à rendre Maniere Que la laine, ou le fil. Pour l'accouftrer, ille faut piler, &le d'accouftrer palier par vn tamis quifoit bien menu. Aprés cela ile faut eborrs, encoresrepiler,pour le rendre plus menu,& leramifer le plus menu qu'on pourra. Etfautrepiler tource qui ne pourra pañler parletemis,& mettre la poudre en vn plat, l'arroufant de vinaigre,pour molliffier ce qui y feroit de dur.Puis le con- uient piler derechef, & le lauer en vnecunche, le failant fe- cher par-aprés.Voylà qu'en dit Pline. Aurcfte, les orfeures & Apothicaires, fuyusns les Arabes, appellent Borras, la chryfocolla. Mais quant au vray borras, on en trouue bien peu és boutiques des Apothicaires lequel foit verd, ainfi que Diofcoride le demande, & quele bon borras doireltre. Car celuy.qu'on venc ordinaitement eltnoiraftre, & n’eft aucu- nemét verd.Le borras verd & obfcur , ftlon que ie puis com- rendre ; croilt és mines debronze:mais le noir vient en cel- les de plomb. Quät au blanc, on le trouuc és mines d'ar &xlejaunaftreen celles d’or. De forte que à mon 1uger 20 tier & le pion, 40 Plinedirqu'en Armenie croift vne forte de pierre qui por- fope 60 Armenie. A cclan MAT T À TO LAVIS Fran N 5 $ fclon les mines où on prent le hortas, ilchanche de couleur. Quant au borras artificiel, quic nutre, & dc fe par-ai ras » pour fouder l'or, font fott curieux à rechercher lebon borras: contb: ñn que foutentesfois ils y font trompe , tant fonc les rufe fne autres ch5@s , onen trouue: S : s s des bronillons grandes pour Jeiour- d huy. Orfontils grand cftac du borras e pour fouder l'or: & coutesfois lc borras verd sit le mail ‘ur en medecine. On fait auffi du borras artificiel, lon que dit Diofcoride au fecond liure , trairant del'vrine, pilant äu Soleil d'vrine de 19 petits enfans en vn mortier de bronze auccvn pilon de mef- me maricre, & ce iufques à ce que l’vrine s'elpeffifle comme fair d'alun de roche, de fel &z. Et ds s orfeures , quiie feruent ordinairement du bot- artifici onto be onguent.Le mefne dit Galien parlant ainfi : Le borras aufsi Gal. li confumelachair. Etc ue # defRiccati iln’cit par crop mordär.Ce. luy qui cR miner: eilé Chryfocoila d’aucuns:toutef: fois ÿ en à qui appellér Chryfocolla,leborras qui eff fait d’v- rine de petits enfans pilee en vn mortier de bronze sauec vn pilon de bronze:combien qu'aucunsdient que c’eft vne cfpe- ct d'ærugo, ou verd de gris. Pour le bien preparer , 1l faut broyer l'vrine en cité, ou pour le moins quand il fera hic chaud. Mais fur cout il faut que l'ærain, dont fera faitlen or- foit rouge :car tant plus l'ærain fer tant plus il s'vfe en le frottant. Ce borras eft fort bon aux vlceres malins, tant àpart foy , que cftant meflé auec autres medicamens : ainfi que plus amplement fera dir au traité de lacompofition des medicamens. Pour le prefenc il fufira de cognoiltre, que comme ce borras artificiel eft plus defsiccatif & moins mordant que le borras mineral,aufi eft-1l pius fub- til. Toutesfois le borras mineral > Eftant brulé eft plus fubril que l'autre, Lapis : Armenirs : Franco, Pierre d'a rmenie, os o ‘’erdd'arznr: Arabes, Hager, À Hagiar Armeni. GEL ANP. La meilleur pierre Armenienne ef celle qui cit po- lie & liffée, eftant de couleurcelefte, fraille, fort vnie, & n’eltant chargee de fable ni de es. Elleales mefmes vertus que le borras:toutesis elle eft moin dre en fes operations. Elle éft bonne auffi à nourrir & entretebirics poils des paupieres. ZX P. te le nom dela region. Elle à la couleur de bortas : car celles qui font eftimers les meilleurs , fonc fort verdes > & quelque peu blués. Auicenne eft de mefme opinion, lequel en ê Le pierre Armenienne tient quelque peu de li co toute. 15 elle n'eft entierement azuree, & 1 la pierre nomme Azal, ainseltaucunement f + Et par-ainf les psintres s'en (eruenc que! en lieu d'azuricar elle eft ayfec re.Parce quec peu aflez voir quela pierre Armensenneeftdec detiranc furle blem. Derelles pierres on Allemagne en plufieurs mines d'a resà & du pers, fur. C toutes! dr e leur verd azuré,ou va verd tir Fi le pier- rnGin d'Armenie n'e cue de pierre ne vuifle cr. tie pays. Commecs voireniapierrel gienne, quintantmoins fe trouuc finguliere en C: itlon que dit Diofcoride, En quoy on teur voir que la pierr Le Armenienne peur auf biécroiltre en vn autre co rée;1q que ccfle ms: fci pour le feur, que les Apothicaires netiennentcompte € beaucoup de medicamens,& principalement des me- dicimens mineranx, lefquels neätmoins ils pourroyent ay- femenc recouurer és lieux où is croiffent. Parquoy ne fe faut efnerueiller s'ils n’ont point de pierre Arfmenienne:encores qu'on ca trouue aflez és mines d'Allemagne: comme aufi on fait du gagares,de la pierre Phrygienne & Afienne :aufsi ayfément que au feuue Gaga,ou en Phrygie,& en Affus:car PArmeni£ne qu’on trouueen Allemagne,a les mefines mar- ques & propriete quela vraye pierre Armenienné defcrite par Diof mpeiche le direde Manardus, lequel af- 272 ne la pierre Armeniennecftre fortrare auiourd'huy : car épifé ch. il ait vne vertu fort reloluti- Æmpl, » Pis lib S V R2. Di O SC. ar Diofcoride.Quant aux marques,elle eft fort verdetirant fur le bleu.Quant à fes proprietéz;le peux dire, pour l'’auoir experimenté; qu'elle cft finguliere à ceux qui font trauaillez d'humeurs melancoliques: carelle les purge & par deflus & par deflous, Mais chafcun feait & voit que non feulement les Apothicaires font deltituez des vraÿs medicamés mineraux; mais auffiils fuppofent ordinairemétles vns pour les au- tres. Car au lieu dela vrayerutye, ils vfent d'vne efpece de ealamine : & pour le fpodium;ils fe feruét d'vneinfinité d’an- tifpodes.Item au lieu de la fleur de bronze ils vfent du verd de gris, qui fe fait au vinaigre des raclures de bronze enrouil- lé. Et neantmoins on trouue aflez de tutye, fleur de bronze, és fourneaux oùon fond les mines d'argent & de bronze.Etainf par ce qu'on ne peut recouurer chez les Apothicaires de pierre Armenienne nid’autres medicamens mineraux,il ne faut conclurre qu'on n’en puiffe finer és mi- nes & fourneaux. La pierre Armenienne eït fort fiaguliere pour euacuer la melancolie , felon Alexander Trallianus, au chapitre de la melancolie en fon premier liure:combien que Gahen & Eginetaayent ignoré cefte proprieté. Et par-ainfi aprés qu'on aura donné de hiera au meläcolique, s'ilne pert fes folles imaginations pour cela,incontinent luy faudra fai- re prendre de pierre Armeniëne. l'en ay cognu,dit Alexäder, & des plus Anciens, qui voyans l'humeur mel fe diminuer en rien;quelque medecine qu'on baillaft aux pa- tiens, auoyent recours à l’ellebore blanc. Mais moy; ie fais beaucoup plus d’eftime dela pierré Armenienne; que de el- Ichore blanc. Car,comme le peuuent cognoiftre ceux quien vfenc, cefte pierre purge fott efficacement la perfonne , & ce fans danger ni facherie du corps: ce que l'ellebore blancne fait. Que fi la maladie requiert de purger le patient par def- fus & par deflous,baille luy celte pierre fans la laner.Toutef- fois iln’en faut prédre que trois oa quatre fcrupules,ou plus ou moins;felon l'abondance de l'humeur peccante; la force du patient. Que s'il eft queftion de purger feulement par le vieil bas, il faut lauer celte pierre splai- ne troublera & moins preflera l'eftomac : ains euacuera auec + in- moins de fafcherie cefle humeur noire & terreftre , de forte qu'en peu deioursle patiér s’en reflentira.Oren faut-il pren drecing ou fx fcrupules, pour feplus,auec eau tiede ; ayant toufours efgard à ce qu’auons dit cy deflus : c'eft affauoir quand on en doit plusou moins prendre. Que sileftque- fion d'en donner au patiènt encores vne autre prinfe , ne crainslaluy faire prendre: car ce medicament n'eftnitrop chaud; nitropfec, & n'aaucune amertume ni qualité veni- meufe qui puiffent empefcher le patient d'vfer de ce medica- ment.iQue s'il fache au patient la prendre en breuuage (car TA il y en a plufieurs qui craignét de prendreles medecinesen 40 il la faudrareduire.en pilules.Et n’y aura point de fer aflez bonne partie d'hiera picra ; ou quel- icament qui aide à l'euacuation,& nel'empef- che point. Er à fin que ceux qui voudront vfer de celle com- eftim poñition ne {e trauaillent tropen la côpoltion d'icelle,i'en ay te x bienvouluicy mertrelarecepte: Prenez donc demie once de ver les hiera piera, & aurant d'epithymum : quatre fcrupules d'aga- eurs ric,yyne once de feammonce,& vingt cloux de giroffles. Pilez sscolie le tout enfemble.& l'incorporez en miel rofat,ou en cotignat rofatsoteniusdecitron.La vraÿe prinfe eft de deux fcrupu- les,ou quatre pour toute extremuté.Erfaut noter, que cutre cé que ecfte medecine fortifie l'eflomac, elle euacue;fans faire mal à la perfonne, plufieurs humeurs, &'principalementles humeurs terreftres & melancoliques. Voylà qu'en dit Tral- fianus. Aëtius aufM,féyuant J'auchorité de Nicheffo Mede- cin,confelfe bien la pierre Armenienne eftre fort laxatiue & propre à euacuer les humeurs coleriques:difant aïnfi:La dou- ziefme partie d'vne dragmede la pierre À rmeniéné dont les peintres vent, ef fort bonneà ceux qui abondent en hu- meurs melancoliques, &en fang gros. On la baille au ff aux enfans qui ont maläla poitrine: car elle les fait vomir,d’au- icamtt tant que c’eft vn medicament vomitif. On l’ordonne au ff à re asx CEUX Qui font fubiets au haut mal,& aux infenfez, à la mode breunage) mal d'y adiou que autremed ALLER 47e q trois ce partie d'vne dragme de pierre diment cefle cépofñrion au pati ger à la prendre. Mais cepen AR la pierre Armenienne ; 1 € MH parle bouehe:mais neantmoinselleeuacuera pa 3) ma ls 9 rinsau qui cit Moderne, + douze fois. Par ce moyen elle 3 © ui s'enfuit : Faites cuire trois poignées de centaurium en hémines d'eau marine, iufques à la confomption des déuxtiers.Etapres auoir pañé cefte deco@tié,mettes-y la tier Armenienne,& baillez bar- ent:caril n'y a point dedan- dant il faut noter, qu'il vomira fans qu’elle attire grandes humeurs rle bas peu d.à peu, & fera plufñeurs felles.Voylà qu'en dit Aërius. Aua- F { afferme la pierre Armenienne rcedit. eRrelaxatine. Quant à Gelien, illuy attribue d'autres pro- L'IUVIR Et V. s09 prierez que cellesque deffus ; difant ainfi : L'Armenienne à vne vertu abfterfue , consoince à vne acrimonie & aflrition fort petite & legere.Et par-ainfi elle eft fort bône aux medi- camensordonnez pour les yeux. Aurefte, l'ayant fair bien fubrilement puluerizer, nous vfons d'icelle feuleeftantféche, pour faire accroiftre le poil des paupieres : & fur tout quand les humeurs font fiacres qu’elles y font tomber le poil; ou bienle gardent de eroiflre. Carayant mangé & confumé fes acrimonies ; celle partie eft reduire en bon eftar, par lemmoyen de cefte pierre. Laquelle auffi a d'autres proprierez:c'eftaifa- uorr denourrir, entretenir, fortifier, & faire croiftrele poil de fpodium,& de TO qui croilt és paupicres. Carlesoperations des medicamens procedent quelquefois de la premiere & principale nature du medicament:quelquefois au ff elles procedér de la nature qui difpofeainfi les corpsicomme on peut voirés medicamés ordonnez pourembellirles fourcils & le poildes paupicres. Car deflechans moyennement les parties offenfes,& confuz mans l'humidité qui corrompoit le poil, ils caufent que na ture remet es parties offenfces à leur premier méfier”, com meeftans defpechees de tout ce quiles pouvoir engarderde rendre leur deuoir. Au refle ceux ce trompent allez lotte: ment, qui eftiment que la pierre Armenienne, qui prouiéné en Allemagne au Conté de FT yrole , pres vn bourg nommé: ancolique ne 20 Sboz,foir la melochite. Car l'experience ordinaire qu'o# en faitle tefmoigne. Er defaircefte piérre cy (comme f’ay tres que fouuenteffayé ) guerit les melancoliques:ce qu’Alexan- der Trallianus attribue à la pierre Armenienne:-& neétrou- ucra-on Autheur,quel qui foit quien die le mefme de la me: lochite. Bieneftvray qu’Albertus le grand fait cas dela me lochitecontreles accidens dommageables : & pource aufsila: pend-on fur le berceau des petits enfans. Cœruleus lapis: Grecs, Cyanos lithos: Francois, Axtr: eApothicaires, Lapis Laxuli: Arkbes, Hager ale- zaoard, Lazinardson « Axul:ltaliens,PietraG cru lea: Allemans, Lafaur ffein: Effaignolz,s Az" CH AP: LXV I. s Le lapis lazuli croift en Chypre és mines de bron- ze. Toutesfois on en trouueen plus grande quantité parmi le fable de la mer, en certaines baumes & ca- ues que les flots de la mer ont faites. ‘Er font ceux-cy les meilleurs. Les plus chargez de couleur font les plus excellens. On le brule commele vitriol, & le laue-on comme la calamine .Le lapis eft repercuffif, & quelque peu corroff:& eft propre à vlcerer&en-. gendrer efcarres. à Les Apothicaires fayuans Auicenne;appellét cefte Pierre; Lapis Azul, ou Lapis Lazuli. Les meilleurs lapis font ceux quifont marquetez d'or. Celle pierre, à mon iugement,a. grand rapportauec la pierre Armenienne:car non feulement elles croiffent l'vne auec l’autre, &'en méfmes mines ::mais aufs elles ontquafi mefmes propnetez pour euacuer les hu- meurs melancoliques : de forte qu’aucuns Arabes, pour ra- ÿ © fon dé cela, les ont confondues bien lourdement. Au refte: pourceique, Auicenne &Mefué ont dire Lapis lazulieftre corrofif & putrefactifjaucuns Modernes deffendét d'en vfer,- l'ayans en horreur, & les pilules que les Apothicaires font, ordinairement du lapis lazuli,contre les accidens prouenans» d'humeurs melancoliques : entre lefquels eft Fuchfius;hom= Fwhf; me doûte & de bonne renommee. Mais attendu que le Ara- de besontefcrit fort confufément de la pierre, Armenienne & du lapis lazuli; leursefcrits n'empefchent point quélefdites pierres ne foyent propres aux accidens & maladies procedans d’humeurs melancoliques.Ce que ceneñtmoins les Anciens Grecs ont ignoré, ou bien nefe font fouvenus le mettre par éoefcrit. Quant à Galien ,encores qu'il ait dit ouuertement lelapis lazulieftre propre à euacuer les humeurs melancoli. ques» toutesfois il dit qu'il eftlaxatif. Ce queconfiderans les Arabes, qui fe font fortefludiez à rechercher plufieurs medicamens incognus aux Grecs, ont trouué patexpériens ce, lelapislazuli eftre fort propre à euacuer particulierement. les humeurs melancoliques. Que fi (comme nous auons dit au chapitre precedent ) la vertu quel: pierre Armenien- ne a d'euacuer Jes humeurs melanceliques ; fans danger; ni plus ni moins que l'ellebore blanc, 2 demeuré à cognoñiré: iufques au temps d'Alexandre silne fe faut eftonnér; files V3 Arabes $to Arabes ont long temps mis à metre en auant cefle vertu de l'Armentenne : veu que ou ils ont emprunté d'Alexandre ce qu'ils en ont dit:ou bien ce a efté de leur inuention.D'auan- tagc, veuque l'Armenienne & le lapis lazuli ne croient feulemenr en mefmes mines,ains auffi (comme i'ay fouuen- tesfois veu en Allemagne ) elles croiffent enfemblement , & l'yne auec l'autre : de forte que i'ay veu pluñeurs morceaux de lapis lazuli, qui tenoyent allez de l'Armenienne : & au contraire plufieurs morceaux de l'Armeniéne, quitenoyent da lapis lazuli : certainement on peut bien iuger ces deux pierres eftre vnes en Proprietez : ou que pour le moins elles n'en fonc trop eloignees. Parquoy il me femble que Fuchfus & les autres qui ont fur comme luy, fe font efcarmouchez à grandtort contreles pouures Arabes : lequelz voyans que nature produifoit ces deux pierres enfemblement, voulans imiter l’ordre de nature,les ont meflés parenfemble,trairans de leurs proprictez indifferemment. Mefmes veu que noroi- Origine durement l'Armenienne n’eft aucre chofe que la matiere dont laps laXuli. (e fait le lapis lazuli,qui n’a efté encores parfaitement cuyte és veines dela terre:toucainfi qu'on tient la chalcitis.le mily, & le (ory,pour la matiere dont fe fair le vitriol. Ce que bien confiderant ie doéte Manardus, és annotations qu'il a fair fur Mefué,reprend aigrement ceux,qui s’arreftans feulement à leur opinion, blafment & defcrient le lapis lazuli: difant ainfi:Les Grecz n'attribuent aucune vercu laxatiue au lapis lazuli : oucesfois il femble qu'il ait tiré celle vertu de la pier- re Armenienne.Quant aux Arabes,ilz confondent ces deux pierres. Car Serapio & Auerroes traitent de l’Armenienne fouz le nom & tiltre de lapis lazuli. Quant à Auicenne, 1] attribué au lapis lazuh qual toutes les proprietez que les Grecz afsignent aux deux pierres que deflus. Et quant à l'Armenienne;ilen parle tout ainf queles Grecz:difant feu- lement cecy d'auantage, que lArmenienne eft plus propre à cuacucer les humeurs me ancoliques que le lapis lazul. Er combien que tour ce que deffus foit vray:Ceneantmoins iene fuyuray iamais l'opinion de ceux qui fuyent le lapis lazuli, comme chofe pernicieufe & venimeufe. Carie fçay par expe- rience,;que eftant bien laué, ileft fort bon aux accidens que deflus: & ne fait aucun dommage à la perfonne, ou bien peu, Voylà qu’en dit Manardus. L'opinion duquel me femble f receuable;que les Médecins; qui Y contrediroyenc ; fe mon- freroyent pluftoft opiniaftres, que gens deraifon.Car enco- res qu'Auicenne ait dit le Japis lazuli eftre corrofif, cela n'em pefche qu’il ne puiffe eftre bon à euacuer les humeurs melan- coliques,fans ofenfer la perfonne, fi on le laue bienicar le 1a- uant plufieurs fois il pere 2y{ment cefte vertu corrofiue & aigue qu'il a. Les lapis propres en medecine > font ceux qui font marquetez d'or:car ceux dont vfent les Apothicaires, & dont on fair l’arur d’Allemaigne » fonc beaucoup moindres que les autres, Au refte, il me fouuient auoir veu en certaines mines de bronze & d'argent ; beaucoup de tas & de mon- ceaux de pierre Armenienne, & de lapis lazuli: routesfois ie n'y veis jamais vn feul lapis lazulr qui fut marqueté d'or: pource que cefte forte de lapis croift feulement és mines d'or. LÆAur de Et de la vient que l'azur, que nous appellons Azur de Le- Leusnt, Uantseftle plus eflimé; commeeftant fait du plus excellent lapis lazub, qui croift feulement és mines d'or de Leuant. Quant au lapis lazuli qu'on trouue parmy le fable de la mer, ic ne fauroye rien adioufter à ce qu'en ont dit Diofcoride & Origine du Vitriol. AND. MATTHIOLYVS legerement aftringens, & quirompenttoutes infam mations &tumeurs. Il mondifie & reprimeles vlce- res, & coute {a fuperAuité de chair qui y vient. L'Inde, dont vfentles peintres; &que les Apothicaires Yendent ordinairement, {e fait d'efcume de pañtel, que les teinturiers cfcumenr en leurs chaudieres.Quane à l'Inde na- turel, qui vient comme yneefcume fur les rofeaux Indiens, quand ils gcrment,nous n’en auons point queie fache: Pline PlinJ dit quel’[nde artificiel fe fair és teintures de Pourpre, de l’el- cap.6 1 0 Cume de pourpre qui nage fur la ceinture quiet és chaudie- res. En quoy Pline montre n'auoir bien entendu ledire de Diofcoride:car Diofcoride ne dit que l'Inde fe face d'efcume de Pourpre:ains dit qu'il f fair d’vne efcume rouge & purpu- nine, comme ef celle du paftel, qui nagefurla teinture qui cit és chaudieres des teinturicrs. Cariene leus jamais queles pourpres, du fang defquelleson teignoit les robbes des Em- Pereurs, tettaflent efcume, ni qu'on les fic bouillir comme on fait les autres ceintures. Ochra: Francoé , Ochre. 29 CHAP. LXVIII. La meilleure oc leur, & fraille plus eftimee. hre eft legerc;iaune, hauteen cou- :& nell pierreu{e, L’Athenienne eft Ja Elle fe brule 8e {e laue tour ainfi que la calamine. L'ochre eft aftringente & corrofiue: & fi a vertu de refoudre toutes apoftumes & durtez. Incorporee en cerot, elle rèprime toutes excroif fances fuperues, confumance toutes caliofitez qui viennér fur lesiointures, & incarne les viceres creux & cauerneux. 30 » ER la vraye ne s apporte d’Athenes u temps de Vitruue, qui plus en Italie d’ochre Atti- une qui fe trouueés mines de cheurs des fecrets de nature cielle, qui eft plus hauteen couleur que la minerale & naturelle, Iln'y a pasiong temps que Maitre 40 Marun Guidottinus Apochicaire de 1 rente, homme fort diligenc en fon art, m'enuoya vne piece d'ochre qui auoic efté tiree auprés de Trente, laquelle eftoit fingulierement bonne, & n’en ay encores veu de telle, Quant à Galien, ie ne trouue point que traitant des Simples , il aic fait mention de l'ochre: combien que efcriuant fur Hippocrates, & trai- Gal.in li tant des vomiflemens, il en parle ainf: L'ochre eft vne el. 1. prono) pece de terre, qui fe rencontre fort bonne au territoire Hipp. d’Athenes. Cinnabaris : F rañcois, Cinnabre, ou S ans de Dragon Gal. lib.9. Pline. Galien parlant du lapis lazuli dir ain : Le lapis lazuli f o GLrne D engonmelealiens Cinabrs Efpaignos (med. cacre & aigu en fes proprietez:& eft plus laxatif, & refolu- Are (eS07 HAE tif que le cinnabre. Ileft aufsi quelque peu aftringent. Voyÿlà qu’en dic Galien. Au dire duquel Manardus n’a prins garde: CH AP, T'XITXE carildit que les Grecz n'ont attribué aucune vertu laxatiue au lapis lazuli. Tndicurr: Françoi;lnde: Italiens, Indico. CEA PAP. L'XVETTe Il y a deux efpeces d’Inde:dont l'yn croift naturel lement,& eft comme vyne efcume qui fort des cannes & rofeaux d'Inde,quandils germent. L'autre fe fait des teintures d'efcarlatte: & eft vne efcume rouge qui nage fur les chaudieres des reintures, laquelle les tainturiers efcument, &la font{echer. Le meilleur Inde eft celuy qui eftazuré, &lifé, & qui boit {on Bumeur.On le met au ranc des medicamens quifonr Ceux s’abufent qui penfent le cinnabre, & pium, ou vermillon, eltre mefines choles, Efpagne on fait le vermillon d’vne certaine meflee auec vn fableblanc comme argent,autrement il ne fe cognoift pas. Le faifant cuire és fourneaux, il 60 Pient vne couleur fort viue & ardante. Quand onle tire des mines, iliette yne vapeur qui eftouffe la per- fonne. Et par-ainfi ceux quile tirent, s’enueloppent le vifage de veflies, POur auoir moyen de regardef par dedans, & auoir leur fouffe à leur ayfe;fansattirerles mauuailes vapeurs du vermillon. Les peintres s’en feruéten leurs plus riches couleurs. Maisle cinnabre s’apporte d’Afrique > & eft fort cher: &en appotte- on Hi peu;qu’à peine les peintres en Peuuent recou- uret emi- Caren pierre VER A: DTONSE. urer, pour ombrager leurs peintures. Ileft fort haut & chargé de couleur : ce qui a donné occafion à plu- fieurs de le nommer fang de dragon. Le cinnabrea les mefines proprietez que la pierre hematite. Ileft bon eftant mis és medicamens oculaires, & plusque Fhemarite : car il eft plus aftringent ; & eftanche le fang.Incorporé en cerot;il guerir les bruflures du feu, &les bubes & efchambouillures. Cinnakre Le cinnabre, dont les Apothicaires & peintres vfent » ct s peintres bien diffèrent du cinnabre de Diofcoride. Car le cinnabre » Apo- commun eft vne chofe artificielle compolee de fouftre & de vif argent par voyedefublimation, aufeu, Il ya vneautre icaires. £ P à 4 innabre Cinnabre mineral & naturel, ainf que plus amplemét dedui- ineral, TONS cyapres:mais on n'en trouue gueres,& n'ala couleur fi viue que l’artificiel Quant au cinnabre de Diofcoride,il s'ap- dite fan- pete d'Afrique : & ales mefmes proprietez que la * pierre ematite:laquelle Diofcoride dit cftre non feulement bonne, appliquee dehors , au mal des yeux:mais auffi ,eftant prinfe par la bouche,aux difficulrez d'vrine,aux defluxiGs des lieux naturels des femmes, & à ceux qui crachentle fang, A quoy le cinnabre commun ne peut eftre approprié : car il eft naru- pie. L” ! TŒHIW RE" W. su icétures & raifons que deffas , ie peux bien conclurre cefte gomme faänguine eftre la vraye cinnabaris de Diofcoride, Au refle Pline monftreaflez qu'il n’a entendu que c’eftoir que cinnabaris. Car encores qu'ildiele cinnabre n’eftre autre chofe que lefang d'vn dragon efcaché par la pefanteur d'vn elephantqui feroit combé mort fur luy :ceneanrmoins veu qu'il dit qu'il n'y a couleur qui reprefénte mieux lefang au vif, que le cinnabre, en cela il monitre qu'il n'y entend men, Caril faut que par necefsité il ait entendu de cefte gomme, furnommeefang de dragon : & que fuyuant le commun vul- gaire , il aitappellé cefle gomme, fang de dragon ; eftimant que ce fuit le lang d'yn dragon efcaché par vn'elephant. Ce a ne peur eftre:attendu qu'il n'y a point d'apparence que le ang d'vn dragon qui feroit efpandu en tetre,& entremeflé de pierre, & de fable, & qui d'ailleurs feroit tout chancy & pu- trefié, peult reprefenter la viue & naïue couleur de fang:non plusquefaicle fang de dragon artificiel que plufieurs brouit- Sang de dra- lons vendent, qui eft compofé de fang de bouc, & de boli At- v07 bronillé. meni commun, où de craye rouge, auec briques puluerifées, © &cormes feches reduites en poudre: & ce à fin de reprefen- ter la vraye couleur du fng qui pourroit fortir d’vn dragon efcaché (f touresfois ceit hiltoire n'eft fabuteufe) d'vn ele- phant, & de l’elephant mefine,duquelia pallé long tempson n'apporte plus pardeca. De forte que,au defaut d'iceluy,kes rellement corrof£f & vlceratif,& eft venimeux, fi on le boit:& 30 Triacleurs ont inuentéla maniere d’en compofer vn artifi= par-ainf il eft ennemi & des yeux & de toutes les parties no- bles & interieures du corps. Au refte,de pouuoir determiner que c’eft que nous pourrions prendre aüiourd'huy pour le cinnabaris de Diofcoride,ie ne le fauroye faire. l'en diray bie ce que r'en penfe feulemét par quelques comectures:car Dio- fcoride ne l’a aucunement defcrit:& n'a dit s'ileftartificiel,ou non:& fi c'eftvne chofe minerale,ou fil procede de quelque lâte. Toutesfois auät que venir aux côicétures, par lefquel- L ic veux môftrer que ne fommes du tour defutuez du cia- nabre de Diofcoride , ie veux bien mettre en auant ce qu'en lin.lib,33. dit Pline:lequel dit,le cinnabre n'eftre autre chofe que le fang 7» d'vn dragon occis par la pefanteur d'ynelephant quiva mou n'y 4 couleur qui reprefente plus au vifle fang , que cefte-cy: & que mefmes le cinnabre eft fort bon, eftant mis és anti- olinses in dotes & preferuatifs. Ce qu'aufsi ét pour certain Julius So- ar. let. linus. Enoutre; il conuient noter qu'onapporte d'Afrique vne certaine gomme d'arbre , que les Apothicaires appellent fang de draigonen larme, ou en gomme;qui ef clere,fangui- 19 de dra ne,legere,&aflez ailce à rompre.Etl'appelle-on Sang de dra- : en lar- gon en gomme, pour la difference de l'autre fang de dragon ophifiqué,q ui eft Fait & reduic en petites panites , & fe vence ainf par gens brouillons,pour fang dedragon, Et de faiton appelle à bon droit l'autre fang de dragon, gomme:car le fei- gneur Aloïfo Muflo,Gentilhomme Venitié,qui a redipé par 40 la vehemence du efcrit les nauigations qu'il a faites en Afrique, dit que cefte omme diftille d'vn arbre:& que cefte g6me eft du tout fem- Étble au fang, & en fubftance & en couleur. Toutesfois pour l'auoir en abondance, les gens du païs incident l’efcorce de l'arbre, & reçoyuent cefte gôme en chauderons de cuyure:& la font cuire au feu,cômeon fait la refine,iufques a ce qu'el- le foit efpefsie: & appellent cela fang de dragon : & ne fçay pourquoy, finon que l'arbre dont fort cefte gomme, foir ap- pellé Dragonen leur langue. Par cela on peut conicéturer que cefte gomme pourroit eftre la cinnabaris de Diofcoride. Car premierement on l'apporte feulement d'Afrique, & en- cores enapporte-on bien peu. Secondement les peintres s’en feruent pource qu'il eft haut en couleur, pour ombrager leur fo rouge cler, qu'ils auroyentau parauant traflé, Tiercemenc on n'en trouue gueres, & eft bien cher, encores que les voya- ges d'Afrique foyent fort vftez pour le prefent. Finalement ce fang de dragon eft du tout correfpondant aux proprictez dela pierre hematite. Car felon qu'on pourra voir;l'experi- mencant, il eft fort aftringent, & rellerre plus que Ja pierre hematite. Parquoy les Medecins s'en feruét grandement aux fluxions des lieux naturels des femmes , aux flux de ventre, aux crachemens de fang,& pour raffermir les genciucs & les dents qui branlent. Joint que fi du temps de Diofcoride au- cuns appelloyent Sang de dragon la cinnabaris , il ne fe faut eftonner ficefle cpinion faufle à duré iufques aniourd'huy. Mais Difcoride voulant retirer les ftudieux de ceft erreur ,a bien voulu mettre enauät l'opinion de ceux qui appelloyent la cinnabaris, fang de dragon, difant ainf , On trouue fi peu de cinnabaris , quemefmes il n'y en a pas pour les peintres, lefquels s’en feruent à ombrager les diuerfitez des couleurs de leurs lignes & trafes: car il eft fort haut en couleur ; dont vient qu'aucuns l'appellent Sang de dragon. Par les con- ciel, non feulement auecles fimples’ que deffus ; mais aufsi y adiouftant plufieurs autres chofes :comme certaines refines, auec les racines de garence , & la deco&tion du brefl, ioince à la gomme de dragant, & à certaines terres rouges, comme feroit la craye rouge, & pluñeurs autres miflions qui {e- royent trop longues à raconter. Voire mais quelqu'vn pour- radire , veu que Diofcoride traite feulement en ce lieu des chofes minerales, foyent couleurs, pierres , terres , ou me taux; qu'il n'y a aucune apparence qu'il voufift traiter des gommes, attendu qu'’ilen a parlé affez amplement au pre- mier liure:& que par cela on peut conclurre & fe refoudre a cinnabaris eftre chofe minerale. A quoy ierefpons,q Diofco- rir, meflé parmilefang de l’elephant : fe fondant fur ce qu’il 3 © ride voulant parler des chofes quiferuentordinairement aux peintres, pour enrichir leurs couleurs,commeeftlacerufe, le borras, verd d'azur, lelapis lazuli, l'Inde-l'ochre,& plufieurs autres chofes propres à ceft eff&, nes’eft point egaré defon difcours parlant du cinnabre, ou fang de dragon, encores de ce foit vneefpece de gomme. Car mefmeiln'a point fait e difficulté de mefler l'Inde en ce difcours , encores qu'ilne foit mineral, ains foit vne forte d'efcume queiéttent certains rofeaux d'Inde,quandils germenc premierement : ou bien eft fair artificiellement de l’efcume qui fort du paftel mis en rein- ture, En quoyil ANSE quele vermillon ou cinnabrecom- Vermillon. mun ; qui acquiert la viue couleur qu'ila és fourneaux , auec feu, eR bien difiérent dela cinnabaris de Diofcoride. Bien eft vray que Yay toufiours prins le cinnabre commun pour le miniü ou vernullon, qui eft defcrit au texte du prefent chapitre. Car nous trouuons du vermillon mine- ra! & naturel, d'vn autre qui eft artificiel. Quant à l'artifi> ciel, il eft affez commun : mais le mineral eft cognu de peu de gen. Toutesfois l'en ay veu beaucoup(côme nous diros plus amplement au chapitre fuyuant)és mines de vif argent qui font en la môtagne d'Hydria,aupres de Carniole,à vneiour- nee pres de Goritie.La pierre eft purpurine;tirant fur le rou- ge,quaf côme la craye rouge:& eft aflez fraille;& fort péfan- te: éftant quelquesfois fi pleine de vifargent,que de foymef- me, fans feu ni demy, elle rend le vifargent gourte à goutte, Quant au vermillon artificiel, on en fac beauconp efdires ; mines aucc de vifargent & de fouffre,meflez en certains pots potes 1) 2 deterre bien eftouppez , les faifant cuyre & brufler à ire sie de feu, par voye defublimation, iufques à ce que céfte côpo- fition foit rouge & de haute couleur. Et de fait,ie péle que le vermillon mineral fe compofe de mefme forte és veines de la terre. L'vn & l'autre vermillon cft fort dägcreux à prédre par la bouche,car c'eft vraye poyfon:& par-ainfi on n'en vfe point cn medecine. Cela peut eftre a dôné occafon à Fuchfus d’e- fimer la cinnabaris auoir efté adiouftec par quelque 1gnoräc à lacôpoftion du Damafonium,ordonné par Nicolaus My- repfcus. Mais,à mon iügement, Fuchfus s'abufe.Carietiens pour certain,que Nicolaus n'entendit onc parler du vermil- lon mineral ou artificiel:ains entendoit parler du fang de dra- por en gomme, qui eft la vraye cinnabaris de Diofcotide,fe- on qu'auons demonftré cy déflus. Car entendu que felonle dire de Diofcoride, la cinnabaris a les mefmes proprictez que l'hematite , & que luÿ mefme dit l'hematite eftre pro. preaux difficulcez d'vrine:certainemétil n'yapoint DAS te que Nicolaus n'ait mis de guet à pensla gomme furnom. « mce $s12 mec fang de dragon, en cefte compolition:, laquelle ilfaifoic particulierement pour ladificulté d’vrine , & pour ceuxqui neipeuuent vrinerque goutte à goutte. Aurefke,encores que levermullon, mis és medicamens qu'on prent parla:bouche, foit venimeux &fcrue de poyfon:ceneärmoinsileft forr bon, appliqué par dehors , & mefines és parfums &eftuues qu'on faitaux verollez,quand il n'ya autre remede:eftantauff fin- gulier, mis és-medicamens feruans à ceft efe&, &aux vlceres malins, &en plufieurs autres medicamens quiferoyent trop longs àraconter.En outre, veu que Diofcoride ditceux eftre abufez., quieftiment la cinnabaris & le minium eftre mefme chofe:& que au chapitre fuyuanral dit que le vifargent pro- cede du mimum , qui eft fauflementappellé Cinnabaris :ie tiens pour certain que Diofcoride n'entend autre chofe par minium , que levermillon mineral, duquel on trouueaflez és mines de vif argent à Hydria,lequel rend grande quantité de vifargé:.En liquelle opinion Diofcoride mefine m'a con- fermé ,en ce qu'il dit quele miniumiette certaines vapeurs qui eftouffent la pecfonne : & que pour cefte caufe,les pion niers qui le tirenc, fe bouchent le vifage de vefsies , à fin de voir parmi, & auoir moyen de retirer leur fouffle, fans attirer les mefchantes vapeurs du vermillon. Cari'ay veu és mines de vif argent en Hydria,où on trouue affez de vermillon;que ceux qui cuylent le vermillon ,l2 mettent en certains pots deterre faits pour cela , mettans deux pots bouche contre bouche, les rembouchans bien auec argile, à fin d’entirer plus ayfement le vifargent: & neantmoinsils s'eftouppent fort le nez & la bouche, de peur d'attirer la vapeur du ver- millon, & de comber en vne difficulté d'aleine, & perdre tou- tes les dents : par ce que lefdites vapeurs rongent & mangent les genciues : ain qu'ileftapparu en plufieurs , qui vouians faire des Rolans, ne daignoyent s’eftoupper le nez ni la bou- che;,cuyfans le vermillon:car il ne leur demeura pasvnedent, & tomberent en vn continuel-tremblement. Vitruue aufi en dit le mefme ; parlant du vermillon, en cefte forte: Refte maintenant à parler du vermillon. Ondit qu'il fut premie- rement trouucaupres d'Ephef ,és champs Cilbiens. Il eft 20 fort admirable en fon naturel. Onletire d'vnecertaine pier-? re rouge,dite des Grecs, Anthrax. Toutesfois auant à trou- uerlé vermillon,onrencontre vne veine femblable à mine de fer;plus roufle neantmoins, & quieft enuironnee d'vne pou- dre rouge. Quant on tire cefte mine,à chafque coup de pio- che on voit fortir à force gouttes de vifargent,que les pion- nigrs recueillent incontinent.Voylà qu'en dit Vitrüue. Quat à moy j'ay veu és mines du mont Hydria fouuentesfois ad= uenir, que donnant vn coup de pioche à la veine de vif-ar- geni,le vif-argent fortoicen fi grande abondance, s’efcoulant fur la terre , qu'on euft die proprement que c’eltoit vne fon- taine. Pline au lieu preallegué,mer plueurs efpeces de ver- millon : difant ainfi : On trouue du vermillon és mines d’ar- gent, duquel les peintres font grand cas. Theôphraîte dit, que Callias Athenien rrouua premierement le vermillon, cfperant pouuoir tirer de l'or, par le feu , d’vn certain fable rouge qui fe trouuoit és mines d'argent: & que cefte fuc la premiere inuention du vermill6. On en trouue aufsien Efpa gne,maisil eft dur & fablôneux. Aupres de l’Ifle de Colchos auffñi on en trouue en vn certain rocher inaccefsible, mais il le faut faire tomber à bas à force coups de trait. Cefuy eftle vermillon baftard. Maisle meilleur de tous fe trouue au def- fus d'Ephefeés champs Cilbiens. Et cft vne fortede fable rouge, commela graine dont on teinten efcarlatte, laquelle on pile, lauant & relauant la poudre qui en fort , & rout ce qui vaaufons de l'eau. Juba dit qu'on trouue du vermillon n* Carmanie. Hermogenes afkrmequ'ilyenaen Ethio- pie. Mais routesfois on n’en apporte point en Italie, que d'Efpaigne. On le foffhqueen plufieurs fortes:veu le profft qui vienr du mefläge qu'on y fair. Carilyavneautre efpece de vermillon qui fe trouue quaf entoutes lesmines d'argent & de p'omb: lequel & faic d'vne certaine pierre bruflee qui fe trouue parmi les veines des mines. Toutesfois ce ne font les pierres dont fort le vif-argent: ains font d'autres pierres qui ontefté enfembleméc trouuces. Il ya aufsi certaines pierres, qui eftans comme plomb, font fteriles en leur couleur , & ne deuiennenriamais rouges qu'au feu, Mais apres qu’elles font cuytes,on les reduit en poudre.. Et de cela fe fait-le fecond 60 vermillon , qui eft cognu de peu de gens : & eft beaucoup moindre que le vermillon naturel, qui a la couleurviue côme Æfpreune du la graine d'cfcarlatre. On l'efpreuue comme l'or. Sion tou vermillos … chele vermillon fofiftiqué auec d’or ardenc, il noircira : mais s'il eft naturel,1l maintiédra fa couleur. Ie trouue aufsi qu'on le peur foftiquer auec dechaux. Maison le cognoit letou: chant auec vne broche de fer rouge;fi onn'a point d’or pour 10 Minium. 29 Vitru.lib.7. 40 Caliss CA- thenien in - menteur ds vermillor. [eo] AND: MATTHIOLVS en faire l’efpretue, M VOIr ,; GUE ancic ei ON trouuoit &naturcl, & du vérmillan artiliciel. E les Anciens n'ayentvfé den nousf app vermillon artificiel , qui cf fait de plomb & de cerufe, cuits enfemble par voye de fublimation >€n vn fourneau : duquel aufi il femble que Pline ait voulu dire. cral Poinr que ufcicl, comme eArgeneun viuum : Grecs, Hydr Cr aù , z 7 7 Vif argent: <,Batbar, liens,» Argei : Aer . mn * à Efpairnotz, *Atogae, " sa cAurum: Grec, Chr 3f01: Frar Efpaignolz,Oro: + A sa me CAIEAIP: LXX. Le vifargent proccde du vermillon,quie ment appellé Cinnabaris. Pour le frire faut : conche de fer, én laquelle on mettra le vermillon, & mettre ladite conche en vn plat de terre, couurant la dite conche d’vn couuercle fairen couppe, &-bien rembouchantauec argile ledir couuercle ,à fin qu'il ñe prenne point d'air. Puis faut faire du fu dechar- bon deffous la terafl;pour cuire le verinillon : car la fuye qui {e trouuera attachee au counercle de che de ferseftantrefftoidie, & raclee, fe conuerrira en vif argent. Ontrouue auffi du vifargent naturel qui tombe goutteà goutte des voutes des mines d'ar gent. Aucuns dient qu'ontrouue mefmes dés mines de vifargent. Le vi g ë garde feulemenr en vaiffeaux de verreou de plomb, on d’eftain , ou d’ar- gent:car quile mertroiren vaiffeaux d'autre matiere, i! les confumeroit, &s’efpandroit. Il {err de poyfon q'and on le boit: car pat fa pefanteur il ronge & mange les boyaux. Le remede à cela eft de boire à force laiét, & fouuent : & le voinir fouuenr :où bien, prendre du vin meflé auec d'aluyne;ou de decottion d’ache;ou graine d'horminum,ou d’origan,ou d'hy£ fope auec du vin Lalimaille d'or 1 y cftauffi fouueraine. uffe- IL VUE I 1 CON réf CI prinfe en breu uage Le vifargent eft cognu d'vn chafcun : & eft vn corps mi- neral, liquide & coulantcomme eau » ayant la couleur d'ar- gent , & eftant oliuaftre & fort luyfanr. Il eft compolfé d'v- ne fubftance vifqueufe & fubrile , & qui cft fort humide & froide. Cefte fÿmmetrie & temperature, felon que dient les plus fçauans Alcumifle: , ef fore apte À engendrertous métaux : aufi tiennent ils le vif argent pour la fémence & origine detous metaux. Et dient que lacaufe de cé qu'il ne fe peut confolider , vient dece qu'à n'eft aff: fec & chaud pour ce faire : & que quelquesfois cela aduiene pour n’a- uoir eu aflez de temps pour fe rendre parfait: de forte que le vif argent eft vne chofe crue, indigefte , & imparfaite, Mais laïffans là les difputations des Alcumiftes ; lefquels font en doute aflauoir fi le viFargent eft la fource de tous au tres metaux ou non, ie diz felon les Philofophes qui en ont efcrit , que levifargent eft compoié d’vne matiere fort propre engendrertousautres metaux. Car attendu qu'il s’incorporeay{ément auec tous metaux > il s'enfuit qu'il eft fort apte à lesengendrer, & principalement ceux aufquels if s’attache;les touchant feulement:veu que toutes chofes fym- bolifantes , & quiont quelque rapportenfemble, fe conuer- tiflentaifement l'vne en l'autre. Parquoÿ ceux errent gran- dement qui dient,, que file vif argent fe pouuoit cuire telle ment ésveines de laerre, qu'il en peuft fortir quelque metal folide, qu'il & côuertiroit pluftoft en fer ou en p'ôb, qu’en or, ouargent. Car le vifargent s'incorpore plus ayfement à l'or & à l'argent, qu'à autre metal qui foit. Er c'eft le point quia fait reluer & fait encores refuer rous les Alcumiles : lefquels penfent fupplayer au deffux de Nature,par leurs artifices & fublimac SVR DIOSC LÉVRE Ÿ. sm des vers :maisildit qu'il faifoit ccla pour le dernier remede. Et neantmoins 1l ne met point combien il en donnoit. Noz fages femmes de Goritie, voyans vne femme demea- Vif argent rer trop au trauail de l'enfant , luy font boire vn fcrupule de b5 aux fems vifargént, &ce fans caufer aucun danger , ni de la femme ni mes qui st de fonfruiét. Qui me fait penfer le vif argent n'eftre veni- 44 trawail meux à ceux quien boyuent, s'ils n'en prennent outreme- d'enfant. fure. Toutesfois 1e ne Eee que la Pres qui eft en luy; proccdé feulement de fa pefanteur , felon que dedui- = gent d'vnecertaine pierre qui cf pluftoit fraille que dure, & rons plus amplementau fixiefme Liure: combien, qu'il y en de couleur noire tirant five rouge, ou bien furle fearlatin. aitqui l'eftimencainfi,fuyuans l'autorité de Diofcoride. À V nierede Cefte pierre cft pefance comme plomb, &ertele vifargenty re Re veu que ls vifargent m'a remis au deuant l'or ; qui it le r le vifde tous coftez. Apres qu'ils ont tiré cefte pierre;ils la redui- plus precieux de rous les metaux ; duquel neanemoins Dio- nt, fnten poudrebien menue, & ietrér cefle poudre en certains foride n'a fair aucune mention: certes ie feroye grand tort feblimations. Mais les bonnes gens s’abufent bien:car iln'y eutiamais homme, pour expert qu'il fuit, qui peut appro- cher de la perfeétion de Nature:tant s'en faut qu'on la puifle corriger en fes œuures. Au reite, rous metaux iettez dan: le vifargent nagent & demeurétau defius, comme faitle boys fur l'eau, excepté l'or, lequel va inconcinent au fond ; pource que le vifargenten eft plus amioureux que de tous autres métaux. Il y a de fort belles mines de vifargent en la monta- gne d'Hydriaà vingc mille de Geritie. Ec tire-on le vifar- Or. ots de terre qui ont la bouche bien eftroite;eftouppansl'em ue defdits pots, demouflefrefche. Puis ils prennét vn autre por de terre fmblable au precedent, qui neantmoins a fembouchure plus grande, lequelils enfeucliflent en terre: entalfans la bouche du por quiet plein de mine ; dans lem- bouchure de cefluy : & rembouchent bien les embouchures des deux pots,de forte qu'ils tiennent l'vn & l'aurre,cftant le pot vuyde enterré:& le pot plein fur l’autre pot;le cul contre- mont. Etmettent int plufieurs pots de ranc en rancen vne place preparee pour cela. Piusils enuironnent lefdirs pots de à Nacre, fie le laifloge pafler, fans en dire mot,veu mefmes que tous hommes en font rant alcerez , que cettefoifne (€ peur tancher en forte que foir. En prenuer lieu, il y a eu plufieurs Philofophes recherchans les fecrets de Narure, qui ont eftimé l'oreftre fort propre à maintenir la peronnc fai- ne, & de longue vie, par l'efiouifflance de fa feule couleur. Et par-ainfine fe Faur eftonner file mondeen fait fi grand cas, & s'il l'eftirne fur toutes chofes. Quant àla matiere del'or; Generation ils dient qu'il eftcompofé de fubftances elementaires cgale- de l'Or. ment proportionnees. Orces fubftances ainfi meflecsseitans feu de charbon. Moyennant lequel,lamineeftantefchauffée 2Oegales & vnies en proprictez ; ne peuuent engendrer autre tombe goutte à goutte au pot d'embas qui dt enterré. Ec quandils cognoiflent la mine cftreaflez cuire, ils metrentle vifargét en cerraines petites oyres:car ce metalronge & man e toutes fortes de vafeaux, excepté les vafes de verre, ou es potz de terre qui fonc vitrez & vernifle. Qui me fait ef merueiller de ce que Diofcoride dit que le vifargent fe main gient feulementen væffeaux d'argent, ou de plomb, ou d'e- flan,ou de verre: & qu'il confume & rongeroute autre ma- tiere. Mais certes ie penfe l’exemplaire de Diofconde cire depraucen ccft cage Car le vif argent ronge & mange tous les metaux aëfquelz il s'attache. Ec d’ailleurs S:rapio parle autrement du vifargent,que les exemplaires communs deDiofe.neantmoins il sf toufiours monfiré fidele tradu- éteur de Diofcoride.Gribafus aufsi en parle tout autrement: qui me fait tenir pour certain Diofcoride auoir eflé corrom- puen ceftendroit.Au refte, on rroune és veines & mines de vifargét, certaines craffes de cefe pierre rouges que les pion- niers appellent Vermillon miñeral,duquel nous auoñs parlé au chapitre precedent. Cefte pierte eft f pleine de vif argent, que fouuenresfois on le voit efcouler, fans cuyre autrement ladite prerre.Il aduient aufsi quelque fois, que les pionniers donnans dedans le véine,auec leurs picz & pioches, le vif ar- gét puren fort,tout ainfi que feroir l'eau d’vne fontaine. Au refte 1l y a peu de pionniers,ni mefines des affineurs de vifar- gent, pour EE befongne quatre ans durans , fans eftre fort malades; pour raifon des mauuaifes vapeurs que iettece metal: car quafi tous tombent en vn tremblement general de toutle corps. d. lib.s. Aurefte, Galieneft d'opinion du tout contraire à l'expe- pl. med. rience : difant que le vif argent ne croit naturellement , ains eft compolé de chofes artificielles:comme eft la cerufe;le verd de gris, le pforicum